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 [LDM Avril/Mai] | Insaisissables [EVENT]

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 1157
◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Mer 06 Avr 2016, 01:45


Insaisissables

[LDM Avril/Mai] | Insaisissables [EVENT] 533082LDM


C’est l’une de ces nuits où même les cabots se pressent de trouver refuge parmi les quelques abris de fortune qui traînent dans les plus bas et pauvres quartiers de la cité. C’est l’une de ces nuits où même la Lune n’ose fendre le ciel de ses rayons argentés. C’est l’une de ces nuits où tout est gris, sombre, voire noire de jais, tant l’obscurité règne. C’est l’une de ces nuits où personne ne désire se trouver à l’extérieur, à déambuler à travers le quartier, alors que même les chiens fuient ce temps méprisable et misérable.

Pourtant, non loin dehors, des bruits résonnent. Des bruits de pas. Rapides et pressés. Rapides et pressés? Non, en fait, ils emmènent derrière eux l’affolement. Vous pouvez même entendre une respiration siffler dans l’air malgré la pluie torrentielle qui chute du ciel. Intrigué, vous relevez la tête, sans pour autant faire plus de mouvement. Restez caché, c’est mieux pour vous. De toute façon, qui se préoccupe d’un orphelin aussi famélique que vous? Vous êtes tout seul sous la pluie, à vous faire mordre par le froid, à vous faire mordre par la faim, que même les chiens ne veulent de vos os pour se faire un bon repas. Vous êtes un déchet, et vous le savez bien. Alors pas d’abris pour vous: seule la ruelle obscure sous la pluie vous tend son avenue pour vous accueillir.

C’est pourquoi de tels pas vous interpellent, vous mettent la puce à l’oreille. Vous faîtes abstraction de la tempête qui siffle à votre oreille pour tenter de distinguer plus précisément la position de ce bruit inusité. Vous n’avez pas à chercher bien longtemps, car c’est le bruit qui, après quelques instants, résonne le plus fort dans l’environnement. « Ouvre-moi! » « Qui est-ce? » Rétorque brutalement une seconde voix, masculine cette fois. « Ne fais pas le con! Tu sais qui c’est! Ouvre la porte! C’est important! » S’exclame la femme, qui paraît bien jeune et fraîche au timbre de sa voix. Vous vous rendez compte que la scène se passe proche de vous. Plus précisément, ils se trouvent devant la maison sur laquelle vous vous êtes recroquevillé, essayant, en vain, de minimiser les rencontres avec cette pluie infernale. Vous restez sagement immobile, ne pouvant, pour autant, vous empêcher d’écouter attentivement. La porte s’ouvre alors après hésitation. « Je croyais que nous ne devions pas nous rencontrer, pour plus de sécuri… » « C’est terminé… » Souffle-t-elle brusquement, coupant net la voix masculine sur sa lancée. « Pardon? » « C’est terminé… Il l’a fait. »

Vos sourcils se froncent et vous ne pouvez vous empêcher de jeter un coup d’œil du coin de votre petite ruelle, votre dos plaqué contre le mur de la maisonnée, remarquant aisément les deux silhouettes qui se découpent dans cette nuit pluvieuse et coléreuse. Tient? Que peut bien contenir le sac qu’elle tient sous le bras? « Il l’a vraiment descendu? » «  Oui. Et pas seulement… » « Qu’est-ce que tu veux dire? » La voix de l’homme devient inquiète. Vous notez également la sueur froide, parmi les gouttes de pluie, qui coule sur le front de la jeune dame. « Il m’a envoyé un colis… » Aussitôt, le sac qu’elle tient dans ses bras devient le centre de toutes les attentions. Elle le soulève, plonge sa main à l’intérieur, grimace, avant d’extirper des tissus une tête. Une tête d’homme. Fraîchement coupée, fraîchement pâle, au teint blafarde, qui grimace autant qu’elle avec des yeux aussi blancs que neige. Et l’homme recule, vous pouvez le voir à l’ombre qui se déplace sur le sol, mais aucun cri ne sort de sa bouche.

« Répugnant, hein! » « Éloigne ce truc de moi! » Elle range la tête, émet un petit ricanement sec. « Il m’a même laissé une note… » « Va-t’en! Je suis bien content que ce traître soit mort, mais plus question de me mêler à ces histoires! Ce type! Je savais depuis le début qu’il n’était pas net! » « Arrête! Il nous a fait une fière chandelle en éliminant cet hérétique! Il méritait la mort pour s’être détourné de son peuple! Ce sale traître! »

Il a eu un long affrontement visuel, durant lequel ni l’homme ni la femme ne prononce mot. Puis, elle reprend, plus doucement. « Voici ce qu’il a écrit… » Elle fouille dans l’une des poches de son large manteau avant d’en sortir une feuille. Elle la lit à haute voix. « Comme promis, le service que je vous dois a été accompli. Et pour vous montrer ma bonne foi, je vous envoie un cadeau de feu Isräyel… » « que vous apprécierez peut-être… »

Soudainement, vous vous retournez. Le cœur vous lâche, vos yeux s’écarquillent et vous tombez, face à face, devant une masse noire, bien emmitouflée dans de larges vêtements. Un sourire fend les lèvres de ce visage aux traits durs et dangereux; des yeux tranchants et luisants vous observent minutieusement. Vous prenez peur, vous glissez sur le sol détrempé, votre instinct vous criant de partir, de vous enfuir. Mais la masse, et surtout le sourire, mais surtout, surtout ses yeux de fous, se penche au-dessus de vous. Un doigt se place sur ses lèvres. « Chut… » Sourit-il en murmurant, avant de se détourner rapidement et de disparaître dans la ruelle, comme s’il n’avait jamais existé, des taches écarlates suivant son pas, qui s’estompait doucement dans cette nuit sombre et froide, où personne ne désire croiser pareil regard…


Explications

Bonjour, bande de vous ~

Comme vous avez pu le constater, les traîtres sont dans la moise ~

Pour le contexte général: C’est le mécontentement général! Pour la plupart des traîtres, ils ont témoigné de leur allégeance pour le camp opposé à leur race et leur traîtrise est arrivée jusqu’aux oreilles de quelques gens du peuple qui, dès lors, leur vouent une rancune et une haine sans borgne. Pour l’instant, les souverains n’ont pas encore été mis au courant de leur alignement, mais cela ne serait tarder pour eux.

Enfin les citoyens se sont engagés à leur mener la vie difficile et ils ont choisis d’agir contre eux et en vitesse, avant qu'ils ne fassent trop de vague: ils ont décidé d’engager des mercenaires, des assassins; bref, des tueurs professionnels qui vont les traquer inlassablement pour attenter à leur précieuse vie.

Une grande chasse aux traîtres est menée par différents commanditaires pour avoir leur tête.


Pour les traîtres: Dans ce LDM, vous êtes les proies xD On doit sentir que la traque dans laquelle vous êtes piégée est difficile et particulièrement éprouvante: les tueurs sont loin d’être de gentils lutins que l’on bat d’une pichenette sur le front. Ils sont bien entraînés et ne reculeront devant rien pour mener à bien la mission que l’on leur a confié. Cela dit, rien ne vous empêche d’en tuer quelques-uns – veillez à bien respecter vos points de spécialité pour cela – de vous cacher ou bien de fuir devant le danger. Mais vous pouvez également manipuler les tueurs si vous avez suffisamment de ressources pour vous éviter une mort certaine. Par exemple, les gens ayant beaucoup de charisme, n’hésitez pas à user de vos charmes <3 Les personnes qui ont la richesse à vie pourront également offrir un montant encore plus alléchant aux tueurs et ainsi, jouir de leur protection. Vous pouvez même les payer pour aller buter celui ou celle qui a voulu votre tête /sbaf/ Bref, c’est la survie avant tout pour vous et tous les moyens sont bon pour y parvenir! (Et même si le contexte semble portée sur une course dans les bois, vous pouvez tout aussi bien vous trouver dans votre manoir, en train de siroter du vin rouge quand un malotru défonce votre fenêtre pour vous faire la peau XD)

Pour ceux qui vont traquer les traîtres: Vous, vous êtes les chasseurs. Plusieurs possibilités s'offrent à vous: vous pouvez tout aussi bien avoir été contacté par une personne X pour aller tuer une personne Y que par sentiment de patriotisme ou par loyauté envers les Aetheri ou Sympan, vous avez choisi, de votre plein gré, d'aller tuer un traître. En équipe ou seul pour vous charger de cette affaire: cela reste à votre discrétion, mais le plus important, c'est de tuer ceux qui se sont détournés du droit chemin, pas vrai? :(GOMMETTE):


À ne pas oublier: Étant donné que ce LDM est un Rp d’Event, vous devez attribuer un point de pourcentage pour votre équipe:

Si vous êtes pour les Aetheri: +1 à votre équipe ou -1 à l'équipe adverse.
Si vous êtes pour Sympan: +1 à votre équipe ou -1 à l'équipe adverse.
N’oubliez pas de l’inscrire avec vos gains o/

Si vous avez des questions, ma boite à MP est ouverte!

/!\ Edit important /!\
Le LDM est dorénavant accessible pour tout le monde :)
En effet, n'importe qui (et pas seulement des tueurs professionnels et compagnie) peut maintenant mener la chasse aux traîtres.
J'espère que vous vous amuserez bien, mouhaha! (:113:)



Deadline: 10 juillet 2016 - en raison de la fermeture provisoire du forum -

Gain(s)

Pour 900 mots: 1 point de spécialité au choix

Pour 450 mots de plus (donc, pour 1350 mots minimum): 1 point de spécialité supplémentaire

Récapitulatif des Gains


Raphaël: 1 point de Force + 1 point d'Intelligence
+ 1% Sympan

Yulenka: 2 points de Magie
+ 1% Sympan

Araya: 1 point d'Agilité + 1 point d'Intelligence
- 1% Aetheri

Zane Azmog: 2 points de Charisme
- 1% Sympan

Jhaelynra: 2 points d'Intelligence
+ 1% Aetheri

Wriir: 2 points de Force
- 1% Aetheri

Callidora: 2 points d'Intelligence
+ 1% Sympan

Kain Aodhàn: 1 point de Charisme + 1 point de Magie
- 1% Sympan

Elune: 2 points de Magie
- 1% Aetheri

Nissa Cauthon: 2 points de Charisme
+ 1% Aetheri

Vylker: 1 point de Charisme + 1 point d'Intelligence
+ 1% Aetheri

Lilith Arkendar: 1 point de Charisme + 1 point de Magie
+ 1% Sympan

Léto (Pendrake): 2 points de Charisme + 2 points de Force
- 1% Sympan

Djinshee: 1 point de Magie + 1 point d'Agilité
+ 1% Aetheri

Siruu Belhades: 1 point de Force + 1 point d'Agilité
+ 1% Aetheri

Jaagd: 1 point de Charisme + 1 point d'Agilité
- 1% Sympan

Raeden Lidell: 2 points d'Intelligence
+ 1% Aetheri

Mihael Keehl: 1 point d'Intelligence + 1 point de Charisme
- 1% Sympan

Lorelaï: 1 point d'Intelligence + 1 point de Magie
+ 1% Aetheri

Eärhyë Lothiel: 2 points de Magie
+ 1% Sympan

Reddas Von Wyvernzern: 1 point de Force + 1 point d'Agilité
- 1% Aetheri

Eléa: 2 points de Magie
+ 1% Aetheri

Dante Taiji Sparrow: 2 points d'Agilité
+ 1% Sympan

Devaraj Saälm: 2 points de Charisme
+ 1% Aetheri

Scott D. Adams: 2 points de Force
+ 1% Sympan

Arwen (Lyaam): 4 points de Force
- 1% Sympan

Dzaal Ganaem: 2 points de Charisme
+ 1% Aetheri

Ežechyel: 2 points de Force
- 1% Aetheri

Miles Köerta: 2 points de Charisme
+ 1% Sympan

Nydelia (Lorena): 2 points de Force + 2 points de Magie
- 1% Sympan

Vanille: 2 points de Force
+ 1% Sympan



[LDM Avril/Mai] | Insaisissables [EVENT] Signat16
Merci Léto ♪:
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Ven 08 Avr 2016, 02:59


La porte de la taverne s’ouvrit à la voler, et Raphaël en sortit, une bouteille de bière à moitié vide dans la main. Son pas titubait, et à chaque mouvement il semblait sur le point de s’effondrer au sol. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il chantonnait. Un truc qu’il avait entendu au hasard de ses voyages, un truc sans intérêt, qui ne vaut même pas la peine d’être cité. Trois hommes sortirent de l’ombre à ce moment, s’avançant vers lui, leur cape dissimulant leur corps, et les armes qu’ils portaient. L’Elémental leva la main tenant la bouteille, la renversant à moitié. « Eh salut les mecs ! « . En faisant un geste aussi brusque, il faillit s’écrouler, et dut faire quelques pas sur le côté. Se rattrapant de justesse avec son bâton, il continua, faisant de grand geste avec sa bouteille. « Belle… Belle nuit pas… Pas vrai ? ». Il s’avança encore, jusqu’à se retrouver devant l’un des types, « Ca… Ca vous dit pas de prendre un verre ensemble ? Ca serait marrant ». Les trois hommes se placèrent en triangle, l’un devant lui, les deux autres derrières. Celui face à Raphaël fit un sourire narquois. « Il put l’alcool, ce mec est complètement bourré ». Un autre ricana. « Tant mieux, ça nous facilitera la tâche ». Dit-il, en écartant les pans de sa cape, et portant la main à son épée. Les deux autres firent la même chose.

Raphaël sourit niaisement, et leva les mains. « Eh ! Doucement les gars ! J’veux juste qu’on soit pote moi ! » « C’est ça, ferme-là ». Ils sortirent leurs armes prêt à les attaquer, mais l’Elémental fit quelque chose qui les surpris, tournant sur lui-même pour les voir tous un a un. « Vous êtes vraiment des idiots. De véritables, et grandioses idiots. En fait, j’ai jamais vu des gens aussi stupides que vous. Stupides, stupides, stupides. Vous savez pourquoi ? ». La voix de Raphaël était toujours aussi peu sûr, quand il s’arrêta devant l’un des mecs, qui commençaient tous à être vexé par ses paroles, mais ne le considéraient pas comme dangereux. Levant sa bouteille, l’Elémental sourit, et sa voix fut soudain un peu plus sérieuse « Parce que vous pensez que je suis soule ». Sans attendre qu’ils réagissent, le jeune homme brisa la bouteille sur la tête de l’homme devant lui, l’assommant. Attrapant son bâton à deux mains, il se retourna, et frappa un second au visage, et le troisième dans le ventre. Remontant son arme, il le frappa sous le menton, le sonnant assez pour qu’il ne soit plus un problème. Se tournant vers le troisième, il se prépara à l’affronter, mais son coup avait été assez bien placé pour le jeter à terre également. Sans attendre qu’ils se réveillant, Raphaël sans alla, les laissant dans la rue. Il essuya sa bouche, et cracha sa salive au sol. Pour que son petit numéro passe mieux, il avait dut boire plusieurs gorgées de sa bouteille, et il détestait l’alcool. Il ne le tenait pas d’ailleurs, ce qui ne l’aidait pas à boire beaucoup plus.

Raphaël se retourna un instant, regardant les corps des hommes inconscient. Il savait parfaitement que ce n’était pas fini avec ses trois-là. Pas tant qu’il ne les tuait pas. Mais l’Elémental avait décidé d’arrêter de tuer s’il pouvait l’éviter. Evidemment, sa vie était en jeu en ce moment, mais ça n’avait pas d’importance, il avait décidé d’arrêter de tuer. Il y a une époque où il les aurait tué sans le moindre remord, et même de sang-froid, mais c’était son passé. Il avait décidé de ne plus être cruelle. Tant qu’il le pourrait, il suivrait son serment. Bon, c’est derniers temps c’était de plus en plus difficile. Des gens de sa race avait découvert qu’il ne se battait pas pour les Aetheri. Qu’il était pour Sympan. Et depuis ce moment, il avait des assassins, et mercenaires à ses trousses. Ce rejet de sa race ne le touchait pas vraiment. Cela faisait des mois qu’il se préparait à ça, et, de toute façon, il ne s’était jamais sentit appartenant aux Elémentals. Ce qu’il ne comprenait pas trop, c’est pourquoi le fait d’avoir un traitre dans leur rang semblait tant les affectés. Il n’était qu’un mec sans aucune importance. Rare était ceux qui connaissaient son prénom parmi les siens, et si c’était eux qui lui envoyait ses mecs, il aurait compris, mais là. Ceux qui avaient mis sa tête à prix étaient de parfaits inconnus. Raphaël ne pouvait pas comprendre le sentiment de traitrise que ressentait sa race vis-à-vis de lui, car il ne se considérait pas comme appartenant à ce peuple. Et, même ainsi, il n’aurait sûrement pas compris. Pour lui, seul ses proches auraient dû se sentir trahit. Enfin, sachant qu’il n’avait pas vraiment de proches, s’étaient compliqués.

Mais Raphaël avait arrêté de se soucier des raisons qui motivaient les membres de cette race. Ca n’avait pas d’importance. Tout ce qui comptait maintenant, était de rester en vie, et de continuer de servir une cause, celle des Maîtres du temps. L’Elémental avait encore pas mal de choses à apprendre, mais les pouvoirs qu’il avait appris à utiliser depuis son début d’apprentissage l’aidait énormément. Il pouvait surveiller les moindres faits et gestes des assassins. Mais cette utilisation quasi permanente de son pouvoir l’épuisait assez rapidement, poussant sa résistance mentale à ses limites. Enfin, grâce à ça, il pouvait choisir ses batailles. Ça lui avait permis de survivre jusqu’ici. Mais, même en étant aussi prudent, il ne pouvait pas toujours les éviter, d’où le fait qu’il évitait les villes, et les villages la plupart du temps. Une chance qu’il sache survivre dans la nature. Mais parfois il se permettait quelques escales, c’est souvent là qu’il se faisait attaquer. Enfin cela lui permettait de passer une courte nuit dans un lit, assez confortable pour ne pas qu’il se retrouve courbaturé le lendemain. La vie à la dure ne le gênait pas, il avait l’habitude, et, comme il ne dormait jamais beaucoup, il n’y avait jamais vu d’inconvénient. Enfin, ça c’était dans des conditions normales, et non poursuivi par des bandes de chasseur de primes, et autres personnes du même style. Evidemment, s’il était un peu moins têtu, il irait faire un tour dans le passé, à une époque où toute cette histoire n’avait pas encore commencé. Il pourrait au moins s’arrêter dans une auberge, prendre un bon repas, et surtout, prendre une bonne nuit de repos sans être constamment sur ses gardes. Là encore s’était habituel, toujours surveiller ses arrières étaient devenus une seconde nature chez lui. Mais, là encore, c’était pire que d’habitude. Il devait dormir encore moins longtemps que ses quelques heures, et toujours être sur le qui-vive, se réveillant à chaque petit bruit suspect. Un simple craquement de bois, un peu trop de vent qui faisait bouger les volets, et le voilà debout, arme en main, prêt à attaquer tout ce qui bougeait. La dernière fois il avait été réveillé par les simples bruissements d’ailes d’un oiseau. C’était ça le pire. Toujours être sur ses gardes, ne jamais pouvoir se relâcher un instant, toujours surveiller tout le monde pour voir si aucun ne tenait une arme, prêt à l’abattre.

Raphaël secoua la tête, se remettant à avancer. C’était le genre de choses auxquelles il ne devait pas penser. Il ne devait pas penser à fuir tout ça, comme il le faisait si souvent. Il n’était plus ce mec qui avait peur des responsabilités. il avait laissé tomber cette partie de lui au moment où il avait retrouvé la mémoire, et choisi d’avancer sur la voie du temps. Il regrettait d’ailleurs ne de pas être plus avancer sur celle-ci. C’est ce qu’il avait voulu au départ. S’avancer aussi loin qu’il pourrait, devenir plus fort pour être capable de tenir tête à sa race pour son affranchissement, mais, avec ce qu’il se passait, il était obligé d’accélérer le mouvement, ce qui l’avait également fait repérer plus facilement également. Là était toute la difficulté d’un choix, ne pas savoir où il le mènerait. Mais il avait choisi. Choisi de se battre pour Sympan. Il n’avait jamais été un grand adepte des prières, et autres coutumes s’approchant de ça, mais, au fond et malgré ce manque de démonstration, il croyait en ce Dieu. Il n’était tout simplement pas tombé dans le fanatisme, comptant plus sur ses propres capacités qu’une intervention divine pour le sortir de situations dangereuses. Dans tous les cas, il assumait sa décision de se battre pour Sympan, et tant pis ce que pensaient les autres.



1421 mots
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Sam 09 Avr 2016, 17:13

La progression des sombres événements à venir ne cessait son impitoyable et inexorable ascension. Partout, les esprits et les peuples s’échauffaient, les prises à parties se faisant à chaque fois plus radicales et plus violentes. Comme cela était à prévoir, l'intolérance grimpait en flèche, et doucement, les premières "chasse aux sorcières" s'organisaient. Yulenka observait ces phénomènes prévisible, en spectatrice impuissante. Et même plus. Car peut importe ce qu'elle pensait, peut importe qu'elle ne souhaitait pas ce qui se passait, elle devait faire avec les mouvements d'un monde. Elle avait dû se positionner elle-même, faire des choix, prendre des mesures. Elle affichait une conduite sûre et déterminée, prenait les résolutions de quelqu'un qui avait foi en ce qu'il faisait. Et pourtant, elle masquait au fond d'elle le doute et le questionnement. Elle n'en parlait pas, car à quoi bon ? Elle ne pouvait pas changer le monde, ni comprendre les facéties dramatiques et graves des dieux, et ni préserver les siens des changements à venir. Et pourtant, paradoxalement même, il n'y avait peut-être bien que les dieux qui pouvaient savoir à quel point elle aurait préféré éviter tout cela. Mais ses souhaits se perdaient dans sa psyché, tandis que le reste du monde l'attendait.

Elle devait maintenir son image de dirigeante assurée, de celle qui guidait les autres, qui guidait son peuple. Car en réalité il n'y avait bien que cela qui lui importait dans toute cette histoire. Sa nation. Et la situation ne lui était guère favorable. Elle avait travaillé si durement, pendant des millénaires pour fédérer et unifier le peuple de la nuit, pour en faire une nation unie et soudée face à l’adversité. Et à présent, pour des conflits qui concernaient "les autres" toute cette unité était menacée. Elle avait bien vu les déchirements au sein de son peuple. Entre ceux qui avaient du renier leur croyance, et ceux qui n'avaient pas pu le supporter, le résultat fut rude et amer pour beaucoup. Bien qu'elle était parvenue à conserver une écrasante majorité auprès des siens, c'était le genre d'expérience qui fragilisait les fondations d'une civilisation. Parviendrait-elle à rectifier le tire une fois toute cette sombre histoire terminée ? Combien de morts, de vies vampiriques, ce tribu allait imposer ? Elle n'en savait rien, mais c'était là des prévisions qui ne l'enchantaient guère. Et pourtant, elle savait qu'elle n'y couperait pas, qu'elle n'aurait pas le choix. Il en dépendait la survie du plus grand nombre.

Car il ne fallait pas se leurrer, la guerre en arrangeait bien certains. Ceux qui contestaient déjà le pouvoir de base, avait trouvé là un prétexte absolument parfait pour manipuler les foules. Les esprits désœuvrés et ceux qui n'avaient pu se résoudre à renier leur foi, se tournaient naturellement vers les individus qui les brossaient dans le sens du poil, et incriminaient les autres. C'était une réaction naturelle, presque compréhensive, et en d'autres circonstances Yulenka aurait peut-être pu fermer les yeux. Mais c'était fermer les yeux sur un brasier ardent qui menaçait une forêt que l'on protégeait. Elle ne pouvait pas se le permettre. Elle avait fait des choix, et qu'importe qu'ils fussent fait à contrecœur, elle devait maintenant en assumer les actes, et prendre ses responsabilités vis à vis des conséquences. Elle se motivait comme elle pouvait, usant de la rancœur et de l'aversion que ces révolutionnaires lui inspiraient. Ils n'hésitaient pas à mettre en péril le bien-être général, la sécurité des leurs, pour des considérations personnelles. Ils savaient qu'en ces temps troublés, la race avait besoin d'être unie. Mais peu leur importait. Elle ne les laisserait pas condamner les autres, ceux qui faisaient des efforts pour que le plus grand nombre puisse s'en sortir.

Elle savait que s'ils venaient à perdre la guerre, on l'attendrait au tournant pour délester allégrement toute la responsabilité sur son dos. Injuste mais incontournable. A partir de la, rattraper le coup en réunifiant tout le monde et en restaurant sa crédibilité serait une galère infernale. Elle ne pouvait pas se permettre de perdre. et pour cela, elle devait conserver au maximum l'illusion d'un peuple fort et unie. Elle devait couper les branches corrompues, avant qu'elles ne contaminent les autres. Car si depuis quelque temps elle œuvrait pour affaiblir le camp adverse, il lui fallait aussi veiller et surveiller son propre clan. Et à cet effet, la section Treize avait été réquisitionnée. Elle travaillait sans relâche sur de longues et intenses investigations, surveillant, espionnant et agissant.... Toutes les opérations étaient méticuleusement planifiées et organisés, jusqu'au nombre de survivants épargnés qui constitueraient en réalité des prisonniers temporaires. Juste le temps de les interroger pour débusquer davantage de leurs petits camarades et étendre les missions de purification. Ces prisonniers regretteraient de ne pas avoir été exécuté sur l'instant.... Et cette nuit, c'était justement à l'une de ses missions de "nettoyage" que participait la reine.

Elle avait besoin de se rendre sur le terrain pour constater et enregistrer dans sa mémoire la procédure, ces résultats, ses méthodes. Toutes ces informations combinées à bien d'autres qu'elle relevait ici et là lui donnait une vision d'ensemble des choses. Et beaucoup de souvenirs qu'elle espérait pourvoir oublier au plus vite.... Pour l'heure, la nuit était fraîche. La crypte dans laquelle le rassemblement de dissidents étaient à portée de vue. Des semaines qu'ils avaient été traqués et observés et maintenant il était temps d'agir. Dissimulé dans des fourrés assez éloignée, l'escouade et Yulenka observait les dissidents arriver les uns après les autres. Il fallait attendre que tous soient arrivés pour intervenir. Le groupe de vampires qui accompagnait la reine, étaient tous des espions d'élite. Entrainés et organisés pour les opérations commando de ce genre. En tenue de camouflage, ils étaient invisible, fondu dans le décors qu'ils avaient reproduit sur leur vêtements. La tension grimpait silencieusement, armes et magies étaient parées à servir. Ces cibles ne se doutaient pas qu'en se réunissant dans un lieu confiné, elles se piégeaient elles-mêmes. Et enfin, la dernière cible pénétra dans la crypte, marquant le signal au groupe pour intervenir.

Tandis que certains vampires commando restaient à l'extérieur pour monter la garde, et surtout vérifier qu'il n'y avait pas le moindre fuyards qui tenterait de leur fausser compagnie, leurs camarade et yulenka se précipitèrent dans la crypte. Tout se passa alors très vite. Profitant de l'effet de surprise provoqué, les experts vampires se ruèrent sur les dissidents, les accablants de coups et autant d'effet magiques pour les maîtriser ou les neutraliser. Les reconnus comme plus dangereux étaient neutralisés sur place. Ceux qui n'étaient d'aucune utilité également. Les autres étaient bâillonnés enchainés et souvent à moitié assommés avant d'être trainés dehors. Dans ce contexte particulier qui siégeait depuis quelques mois, il n'y avait pas besoin de sommation ou d'explication. Chacun savait qui était l'autre et pourquoi il attaquait. Un peu plus sur la route, un omnibus tracté par quatre chevaux attendait, dissimulé dans la pénombre. Il n'était clairement pas fait pour transporter des voyageurs, tout en métal, avec des barreaux épais aux fenêtres qui était recouverte d'épais rideaux sombres. Il s'agissait de ne pas attirer l'attention, mais bien de rapatrier des prisonniers dans leur lieu de détention en toute discrétion. Rien ne fut laissé au hasard. On commença par évacuer les cadavres pour les jeter sans ménagement dans le fond de l'omnibus. Puis on installa les prisonniers, avec des hommes de la section Treize, qui agiraient comme escorte pour surveiller les prisonniers. Enfin tout ce beau monde serait emmené rapidement dans un des QGs conçus pour ce genre de situation. Après les interrogatoire, on finirait de faire taire les gens, et surtout, les cadavres seraient tous détruits après avoir été fouillés. Quelques vampires étaient restés sur place, notamment pour faire le ménage dans la crypte. On n'y retrouverait pas la moindre goutte de sang. L'assaut s'était passé en un éclair, et l'affrontement extrêmement réduit en raison du surnombre et de l'effet de surprise. L'action avait été rondement menée, et Yulenka satisfaite de voir qu'aucun de ses hommes n'avaient été blessé. Elle ignora le goût amer que cette nuit lui laissait en bouche. Et après avoir félicité son équipe, chacun reparti de son côté. Il y avait encore tellement à faire, pour les uns comme les autres. Tout cela n'était qu'un début.

1455 Mots
Gains : +1 Sympan, +2 points de magie
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Sam 09 Avr 2016, 20:25


Araya s’accroupit au sol, observant les traces de pas. Elle était en pleine traque, suivant la piste d’un homme traite à son camp. En fait, elle se fichait pas mal de ce qu’il avait fait. Ca n’avait pas grande importance pour elle. Tout ce qui comptait c’était la récompense à la clef. Pour sa tête, il y avait pas mal d’argent en jeu. Argent qui lui faisait défaut. Elle n’aimait pas énormément l’argent, ce n’était pas important. Mais, dans un monde tel que celui-ci, pour vivre, s’acheter des affaires, elle en avait besoin. Au moins, elle avait la nourriture en moins comme dépense, bien que trouver la sienne pouvait parfois s’avérer plus difficile pour elle, sachant qu’elle évitait plus que tous les villes. Enfin, ce pourquoi elle avait le plus besoin d’argent c’était pour trouver des renseignements sur ce foutu Sorcier. Cet homme savait comment se dissimuler, et, elle se doutait, qu’elle n’était sûrement pas sa plus grande inquiétude. Que pouvait faire une gamine, complètement brisée, qui n’avait aucune influence, aucune connaissance de ce monde, aucune connaissance même de sa race. Elle n’était pas un danger. Araya le savait bien. Et rien que le fait d’admettre cette idée la faisait grincer des dents. C’est pour ça qu’elle devait devenir plus forte. Et devenir une chasseresse pouvait l’aider dans ce but. Un double but car elle gagnait de l’argent avec. Enfin, si elle arrivait à retrouver cet homme assez tôt.

« On dirait qu’il est parti par-là. A combien de temps ? ». Murmura-t-elle à l’attention de Kayto.

L’animal hocha la tête à sa première phrase, puis lança un regard vers elle. Il n’avait pas la même notion de temps que les bipèdes. Pour lui cela se comptait en fonction du soleil. A son levé c’était le matin, lorsque les ombres étaient les plus petites, le milieu de journée, et, quand il disparaissait derrière la terre, le soir. Il ne pouvait pas calculer en heure, comme eux. *Pas longtemps*. Répondit-il. La Vampire ne tint pas vraiment compte de son avis. Pas longtemps pour le tigre pouvait dire plusieurs heures. L’animal était endurant, et puissant, il pouvait suivre une proie sur des dizaines de kilomètres sans problème. Son odorat n’était pas son meilleur atout, mais suivre une piste lui était facile. D’ailleurs, il apprenait à la jeune femme à chasser, et elle était douée pour ça. Elle commençait même à appréciée. Le plus gros souci pour la traque, c’était sa force, son endurance, toutes ses choses qu’elle n’avait pas. Pas encore en tout cas. Elle comptait bien se remettre en forme et rapidement. Elle en avait marre d’être aussi faible, d’avoir toujours peur, de toujours devoir compter sur les autres pour se défendre. En ce moment c’était sur Kayto. A un autre sur Isley. C’était énervant, trop pour qu’elle continue de le supporter aussi longtemps.

Le duo se remit en marche, l’allure aussi rapide qu’elle était capable de soutenir, suivant les traces. Pour quelqu’un de traquer, il n’essayait pas forcément d’être très discret. Peut-être qu’il avait déjà abandonné, et qu’il espérait que tout se termine rapidement. Mais ça, Araya en doutait. Pourquoi continuer à fuir s’il ne voulait plus vivre ? Enfin, elle disait ça, mais c’est ce qu’elle avait fait au final. Elle avait trouvé une occasion de s’enfuir, et l’avait prise, mais elle ne savait pas pourquoi. Après tout, à ce moment, elle ne ressentait plus l’envie de vivre. Elle avait simplement voulu que ses souffrances s’arrêtent. Et, comme elle ne pouvait s’échapper par la mort, car il la ramenait à chaque fois à la vie, la fuite avait été sa seule solution. C’était horrible de se dire que sa seule échappatoire, c’était de continuer à vivre. Et maintenant, la seule chose qui la faisait continuer, c’était la vengeance. Seulement la vengeance occupait son esprit. C’était ridicule comme raison de vivre, elle s’en rendait compte. Mais mise à part ça, elle ne voyait pas d’autre objectif dans sa vie à se fixer. Elle ne connaissait pas sa race, et n’avait donc pas l’envie de la protéger. Peut-être qu’un jour, elle trouverait autre chose. Enfin ça n’était pas dans ses priorités, ni même dans ses espoirs. Elle n’en avait rien à faire des autres, elle voulait juste tuer l’enfoiré qui l’avait tant fait souffrir.

Après une heure de marche, ils furent obligés de s’arrêter, Araya forcé de prendre du repos. Ses muscles étaient trop faibles pour pouvoir supporter son poids plus longtemps. En plus, elle commençait à avoir faim, mais pour le moment, elle arrivait encore à la gérer, sinon la carotide de Kayto lui semblerait plus appétissante. Et puis, se dire que dans peu de temps, elle aurait son repas sous les yeux, la faisait se retenir plus facilement. Mais elle ne devait pas se précipiter autant. Sa proie n’était pas encore morte et elle en train de boire son sang. Sa précipitation risquait de la perdre. Elle devait la refréner, et être patiente. Ce qui n’était pas forcément son genre. Elle devait encore travailler sur ce point. Et puis, c’est pas en faisant des pauses tout le temps qu’elle allait l’attraper ce traitre à son camp.

Araya se remit debout, et repartit avec Kayto. Après un certain temps, l’animal s’immobilisa, suivit par Araya. Elle n’avait rien entendu, mais elle savait que les oreilles de son compagnon étaient beaucoup plus efficaces que les siennes. Sans prévenir, il se remit à marcher, sur le côté, cherchant à se mettre contre le vent. La Vampire ne le suivit pas, et s’avança à travers les buissons, essayant d’être aussi discrète que possible. Elle s’arrêta derrière un arbre, se fondant avec la nuit grâce ses vêtements sombres. Elle avait rabattu la capuche de son haut pour dissimuler son visage, ramenant ses cheveux en arrière pour ne pas qu’il la gêne. Un peu plus loin, elle vit une grotte, assez grande pour que quelqu’un puisse tenir dedans. Dans la pénombre, une personne normale n’aurait rien vu, mais ses yeux désormais nocturne perçait facilement l’obscurité. Elle voyait une masse couchée au sol, les genoux sûrement ramené contre sa poitrine pour se protéger de l’air frais. Ce type devait s’être endormi en pensant être en sécurité. Enfin, elle devait se méfier. Il pouvait avoir tendu un piège, ou alors ne dormir que d’une oreille. Si elle faisait du bruit, elle pourrait le réveiller. *Araya, j’y vais ?*. Entendit-elle Kayto lui dire. Elle le chercha des yeux, et trouva la masse blanche planqué dans le feuillage. Elle murmura, de sorte que seul quelqu’un avec une ouïe telle que celle de l’animal pouvait l’entendre.

« Non, je m’en occupe »

Araya voulait s’en charger seule, pour se dire que ses entraînements quotidiens lui servaient à quelque chose. Enfin, la musculation n’allait pas beaucoup l’aider à lui apprendre à se battre, mais elle finirait par apprendre. Elle attrapa la garde de son épée, la sortant de son fourreau, puis elle se concentra, essayant d’activer sa magie. Elle entra dans une ombre, et réapparut au fond de la grotte, à quelques mètres de l’homme. Elle s’avança lentement vers lui, marchant silencieusement. La Vampire se plaça à côté de lui, et leva le bras, prêt à frapper, mais elle s’arrêta dans cette position. Est-ce qu’elle pouvait vraiment faire ça ? Elle avait déjà tué, mais jamais de sang-froid. A chaque fois c’était pour se défendre, ou parce qu’elle ne contrôlait pas sa soif de sang, mais jamais de sang-froid. Elle n’était pas totalement insensible, malgré son masque. Si elle franchissait cette ligne, elle ne pourrait jamais faire demi-tour. Sa main se referma un peu plus sur la garde, son bras tremblant légèrement. Etait-elle capable de faire quelque chose comme ça ? *Araya, tout va bien ?* Entendit-elle Kayto lui demander par la pensée. Elle resta muette, continuant de fixer l’homme. Le tigre se retrouva rapidement à l’entrée de la grotte, prêt à bondir, mais rien ne se passait.

Soudain, l’homme ouvrit les yeux, et son visage tomba sur celui d’Araya au-dessus. Il ne pouvait pas bien la distinguer à cause de la nuit, par contre il voyait l’épée dirigé vers lui. Il voulut bouger, et se précipiter sur son arme, mais, trop tard. La Vampire lui planta son épée dans le cœur. Elle avait choisi. Choisi d’aller jusqu’au bout pour tuer ce Sorcier. Et si cela signifiait tuer de sang-froid, alors elle le ferait, et tant pis pour son âme, ou son humanité, ou autre. Elle s’accroupit prêt de lui, soulevant son corps, et planta ses crocs dans sa gorge, commençant à boire son sang, qui s’échappait autant par le trou de son cœur, que celui de sa gorge. Encore inexpérimenté, elle mordit un peu trop fort, et réussit à percer un peu trop l’artère, la déchirant à moitié, le sang giclant à flot, et par le trou de son cœur, et par celui de sa gorge. Une fois terminé, elle le laissa tomber, et se remit debout, sortant de la grotte. Elle s’essuya sa bouche avec sa manche, et rangea son épée.

« Allons-y ». Dit-elle à Kayto.



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Lun 11 Avr 2016, 23:31


Bordé par deux belles demoiselles, le vil démon partageait une coupe gonflée d’alcool avec les deux créatures, cela en portant le délicieux nectar à leurs lèvres pulpeuses. Zane se trouvait actuellement dans une auberge qu’il fréquentait régulièrement pour les services qu’il trouvait d’une qualité irréprochable. De plus, il avait acquis une certaine notoriété grâce aux nombreuses missions qu’il avait accomplies vis-à-vis du tenancier. Ici plus qu’ailleurs, il ne s’ennuyait jamais. Affranchi d’une totale liberté, c’est dans ce lieu présumé qu’il rencontrait le plus de personnes susceptibles de lui apporter cette étincelle qu’il déterrait rarement ailleurs. À l’instar de l’enfer dans lequel il passait le plus clair de son temps, ici aussi se mobilisaient les pires fouines de la terre. C’est sans doute pourquoi il se sentait tellement chez lui. Les deux courtisanes — qui étaient assises sur ses jambes — promenaient sans cesse leurs doigts sur son torse glabre. Elles lui chuchotaient tantôt quelques mots dont celui-ci s'amusa d’un rire toujours aussi franc. À son tour, il leur confia un secret dans le creux de l’oreille, continuant ainsi à se gausser dans la bonne humeur générale. Régulièrement, ses lèvres consumèrent celle de ses deux partenaires de choc, enchainant toujours avec une gorgée d’alcool digne d’un breuvage divin. Dans cette appréciation d’être un prince parmi ses sujets, le bellâtre conta de temps en temps des anecdotes désopilantes à propos de ses aventures passées. L’homme avait toujours quelque chose à formuler, autant sur le fond que sur la forme. La plupart des clients l’écoutaient avec entrain. Cette merveilleuse atmosphère dura au moins jusqu’à un certain moment, là où un autre fidèle fit son entrée.

Edger était un peu le limier du quartier. Il savait tout sur tout à cause de ses incessantes expéditions qu’il pratiquait dans à peu près toutes les contrées du continent. Par excellence, il était sans nul doute l’informateur numéro un de la place. Toujours avec ce flegme qui le caractérisait si bien, il entra en prenant tout son temps. Il attrapa une chaise lors de son passage et la plaça ainsi devant son lui, le dossier retourné. « Toujours aussi bien entouré, sale veinard. Ça commence à partir en couilles dehors. »  Zane redressa calmement l’échine, coulant ses mains sur les fesses des demoiselles qu’il repoussa légèrement pour lui faire de la place. « De quoi parles-tu ? » La curiosité de tous les clients était tangible. Ils s’étaient tous disposés vers lui -verre à la main- comme s’il allait faire une déclaration surprenante. Il se frotta sa fameuse barbe de trois jours, laissant un blanc de quelques secondes s'édicter. « Les croyants. Leur bordel. Les traitres sont chassés comme du gibier. Nombreux sont les commanditaires à les vouloir morts en échange de quelques piécettes. Je pensais que tu étais déjà au courant, d’autant plus que tu pourrais te débarrasser de certains démons en profitant de cette excuse. » Bingo. Edger avait vu juste. Le conflit racial comme religieux ne l’avait jamais réellement motivé à prendre les armes si son propre intérêt ne visait aucune finalité. L’élimination en masse était toujours un but divertissant en soi, mais il l'était davantage en détruisant quelques concurrents dans la course. Ne se fier qu’aux Aetheri, voilà ce qu’il devait répéter inlassablement pour être dans les rangs. Laissant les traits de son sourire s’allonger, le diable se hissa de son trône, nouant ses deux bras autour de la nuque de ce qu’il considérait comme étant des passe-temps ; les femmes. Quoi de mieux que de montrer à son royaume sa valeur en participant une fois de plus à une partie de chasse ?

Zane conservait toujours son sabre à disposition au cas où il devait fomenter de mauvaises actions. À l’image de son aspect qu’il gardait salubre, son arme partageait la même âme que la sienne. Sans elle, il était allusivement incomplet. S’approchant ainsi de son camarade, il lui tendit fièrement la main pour la lui serrer. En général, il n’était pas très partisan de ce salut qu’il trouvait grossier, mais comme chaque bouleversement qui avait lieu dans sa vie, il faisait parfois une exception, ne serait-ce que pour le côté symbolique que cela lui éveillait. Avant de quitter le comité où demeuraient ses meilleurs souvenirs, il s’arrêta sur le seuil de la porte, et c’est sans se retourner qu’il fit une promesse. « Je reviendrais avant la tombée de la nuit, le temps de moissonner une bonne centaine de traitres. Ce terme est tellement injurieux. Je ne l’aime pas. » Il remonta la capuche qui ne faisait qu’un avec sa tunique de combat. Ce n’est pas tant qu’il voulait être le plus effacé du monde pour commettre ses méfaits, mais ça lui octroyait un certain style qu’il ne pouvait négliger en aucun cas. Pareillement au poids de ses paroles qui avaient été surjouées en adéquation à la mission qui l’incombait, son apparence était au moins aussi exagérée. Il s’agissait d’une énième chronique sur les aventures du chevalier sombre, qui sans s’en rendre vraiment compte, prenait ça avec une profonde légèreté. Pour le coup, sortir dans la rue le mena directement à la triste réalité des choses ; nombreux étaient les parjures qui se cachaient aux regards exaspérés de leurs poursuivants. Contrairement à ce qu’il avait déjà vu, ce n’était pas un lynchage à proprement parler, mais bien des assassinats qui se dressaient un peu partout dans le monde. Pour gagner en vigilance et en productivité, Zane s’envola dans les cieux à la recherche d’individus suspects. Dans chaque petit village dans lesquelles il s’arrêta, il posa inlassablement la même question à propos des suspects. Mais pas seulement. Il avait également engagé quelques mercenaires de son propre chef afin de partir à la conquête de ces hérétiques. Lors de sa première invasion, dans un hameau normalement engagé à l’abri de tout, le démon avait brûlé l’abri sans sommation afin de causer la mort de plusieurs personnes en simultané. Il s’était assuré d’obstruer l’issue, et si jamais l’un d’entre eux parvenait miraculeusement à passer, il logea son sabre dans leurs cœurs.

Zane agissait ainsi pour tous les arrêts qu’il manifesta. Il n’avait aucune pitié pour qui que ce soit, empruntant toujours la voie du silence pour simplement agir. Les mots n’avaient aucun besoin d’être portés durant un tel génocide. C’est bien à cela qu’on reconnaissait un véritable meurtrier ; à sa manière d’interagir avec autrui. En coupant tout contact, il manifestait ses pensées uniquement au travers de sa lame. Le reste avait tellement peu d’importance qu’il ne s’en préoccupait même pas. Lors de sa seconde localisation, l’assassin avait fait la bévue de trop se précipiter. Ainsi donc, il s’était fait piéger par plusieurs de ces traitres en parvenant au cœur même de leurs sentinelles. En attente de renforts, il s’était toutefois vaillamment battu en en exterminant le plus possible à l’aide sa magie d’entrave. En associant ses astuces illusoires et sa fourberie d’anthologie, le diable en mena quelques dizaines à leurs pertes, mais c’est ensuite dans un corps meurtri qu’il fut contraint de confier le reste à plusieurs de ses alliés. L’homme avait toutefois réussi l’exploit de tuer une famille entière — à titre d’exemple — sous les yeux des autres incrédules. En dehors des actes de bravoure qu’il menait, les siens lui avaient reconnu un magnifique talent pour la filature, mais ce n’était toujours pas suffisant pour celui qui visait l’excellence. Et pour l’atteindre, quoi de mieux que de prendre la vie des meneurs de cette révolte. Pour énième escapade, Zane eut toutefois bien plus de mal à opérer comme il l’entendait. Au-dessus des plus faibles se trouvaient toujours les cerveaux, et il était connu que les cerveaux avaient cet habilité à se fondre parfaitement dans la masse. Il ne l’avait pas vu venir. Incapable d’anticiper la venue d’un des leaders en question, celui-ci avait réussi le projet de se mêler à son royaume. Plus qu’une initiative réussie, il avait entrepris de rendre imprévisible le présumable. Pour une sombre histoire de croyances, il s’était alors retrouvé entre deux feux. Soit il tuait ce qu’il considérait vaguement comme sa famille, soit il abandonnait la poursuite des traitres pour se consacrer aux appoints de ce personnage. Dans une constante hésitation, c’est toutefois la solution de facilité qui l’emporta. Fidèle à lui-même, il perpétra le massacre en annihilant ses amis, sa maison, et ses évocations poignantes. Qu’importe par quel chemin tortueux il fallait passer, son anéantissement avait simplement été total. Avec ou sans les siens pour partager ses moments de gloire, il partit de nouveau en quête des dissidents envers ceux qui contestaient la décision de leurs chefs.


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Mar 12 Avr 2016, 11:09


~Insaisissables~



Jhælynra

Un livre dans les mains Jhælynra tournait lentement les pages une à une, désireuse de connaitre la suite de l'histoire. Sa mère, soucieuse, vint s'asseoir à côté d'elle, tandis que les deux hommes de la maison étaient partit travailler《 Jhælynra... Je crois que nous avons à parler. 》L'Alfar posa son livre sur ses cuisses, appréhendant ce moment《 Qui a-t-il, mère ? 》《 Tu es fréquemment malade ces derniers temps, et il est difficile pour moi de savoir à quoi c'est du. Il faudrait que tu nous aide à connaitre la source de nos maux familiaux... 》 La belle femme regarda sa génitrice, sans rien dire. En effet, depuis un certains temps, elle attrapait des maladies inguérissables, et s'en rétablissait parfois du jour au lendemain.
Jhælynra avait cru bon partir sur le continent du matin calme, pour se ressourcer correctement. Les parcs, le plein air, la population... Elle avait décidé de s'y faire transporter, bien qu'elle logea dans une chambre, au premier étage d'une résidence en centre-ville. Sabrar vivait constamment avec elle, veillant sur cette santé fragile. Seulement, plus les jours avançaient, plus elle dépérissait. Elle avait honte de se montrer si faible, si vulnérable, pour une famille d'une telle ampleur. Le quartier lui-même était au courant qu'elle n'avait aucune condition physique, qu'elle était la petite malade. Elle avait grandit dans un cocon, la protégeant de tout, la soignant dès qu'il lui arrivait quelque chose... Mais depuis quelques mois, c'était de pire en pire. Comme si les dieux eux-mêmes lui en voulaient. La belle blonde n'y comprenait rien, et elle n'avait ni la force ni la patience de chercher. Dorénavant, elle attendait son heure, en regardant son frère grandir parmi les siens《 Je ne puis vous répondre. Je suis dans le même brouillard que vous, mère. J'aimerai vous convaincre que non, mais ça ne servirait à rien. Et depuis cet... accident, je ne préfère plus sortir de la ville. 》《 Si j'avais su que tu aurais ma maladie... 》《 N'en parlons plus, concentrons-nous sur le futur. Peut-être partirai-je avant vous ? Je ne sais pas. 》《 Ne dis pas ça ! Ce n'est pas l'ordre des choses ! 》Un petit rire sortit de sa fine bouche, et elle plaça une main devant ses lèvres《 Notre famille n'a pas pour principe de respecter l'ordre des choses. 》 Ophélia sourit avec difficulté, essayant de positiver, mais avec beaucoup de mal et de souffrance.

《 Je sors. 》 Sabrar traversa le salon, sa sœur le suivant de près《 Laisse moi venir avec toi ! Je dois acheter plusieurs choses et... 》《 Jhælynra ! Ne sors pas ! Tu es malade je te rappelle ! 》《 Mère... 》《 Ca va, je veillerai sur elle. Je n'en ai pas pour longtemps. 》 Ophélia soupira mais laissa partir ses enfants.
Dans la rue, quelques personnes les regardèrent en coin, avant de s'apercevoir qu'ils étaient les frères et sœurs Korobæl. Dès lors, personne ne leur prêta plus d'attention《 Comme tu le sais, je suis en relation directe avec la hiérarchie du troisième plateau. Nous connaissons les mouvements de foule de tout Drosera, et nous avons de bons contacts un peu partout. Il va bientôt y avoir une rebellion. Peu de monde accepte la position politique des Dahlias, et beaucoup révoquent leur place. Surtout ceux du premier plateau. Nous allons devoir contenir des émeutes je pense. 》《 Mais... Pour quelles raisons ? Nos rois ne sont pas bons, mais ils font ce qu'ils ont à faire pour préserver Drosera et le peuple. Je n'ai pas à m'en plaindre. 》《 Nous avons essuyé une guerre, il y a peu. Les avis sont mitigés, mais je n'ai pas accès à ça, personnellement. Je sais juste qu'il ne va pas falloir que tu sorte pendant un moment, sauf avec moi. 》《 Il ne m'arrivera rien Sabrar. Et ma jambe est totalement guérie. 》《 Tu ne connais pas le monde dans lequel tu vis, Chess'. Contente toi de me suivre et nous verrons avec nos parents pour la suite. 》 La femme soupira. Un soupir de langueur. Jhælynra souhaitait se sortir de cette situation par tous les moyens, montrer à sa famille qu'elle était une femme de caractère et d'influence mais, encore une fois, ça allait être un travail de longue haleine, et peut être en mourra-t-elle avant.

Sabrar emmena sa soeur dans une ruelle un peu sombre où, au bout, parlait un groupe de trois personnes. Il sortir de l'ombre, se présenta à eux 《 Sabrar. T'as les plans ? 》《 Oui. 》《 Hé, c'est qui elle ? 》《 C'est ma sœur. Une camarade. 》《 Mouais... Bon ils sont où ces plans ? 》 L'Alfar sortit de son veston une liasse de feuilles, qu'il tendit aux hommes. Ces derniers les attrapèrent, les feuilletant rapidement un à un, avant de se regarder mutuellement. Après un silence le type dit 《 Il nous faudrait des potions aussi. Il faut nous rendre invisible, sinon on ne passera jamais. 》《 Je peux vous trouver ça pour après-demain. 》《 Ce sera trop tard. On veut attaquer aujourd'hui déjà, ce soir au plus tard. 》《 C'est hors de mes compétences alors. Vous avez les plans, contentez vous en. 》 Un des gars grinça des dents, mais personne ne répondit. Ils avaient besoin de Sabrar, vu sa bonne position en ville《 Demain au plus tard, pas un jour de plus. 》 Les trois malfrats se reculèrent, avant de disparaitre.

Jhælynra tremblait de tout son corps. Elle ne savait pas vraiment pourquoi mais elle était partagée entre haine et colère. Quand son frère se tourna vers elle pour lui faire signe de partir, elle explosa 《 Dis moi que c'est faux Sabrar ?! Dis moi que tu te fiches de nous ?! Comment tu peux faire ça à nos parents ! Comment tu peux trahir la couronne de telle... 》 Le blond se jeta sur elle, la faisant taire de sa main. Il lui bloqua la bouche《 Rentrons, Chess. 》 Une fois au grand jour, il la libéra. Cet homme la connaissait par cœur : jamais elle ne ferait de scandale en public, en plus milieu de la rue. Frustrée, énervée, elle le suivit avec la rage au corps. Serrant les tissus de sa robe, faisant passer sa colère par ces gestes anodins, elle finit par rattraper le bras du Gladiateur, lui entrant les ongles dans la peau. Le poison qu'elle libéra brûla instantanément le mâle, qui se décala d'elle vivement《 Que fais-tu ?! 》 Elle ne lui servit qu'un regard noir pour toute réponse. Le type soupira《 Tu me fatigues Chessinra. Tu es belle, mais tu as si peu de jugeote... 》《 Qu... 》 Mais à peine eu-t-elle le temps de répondre qu'il l'entraina dans un lieu public et fréquenté. Une grande halle couverte, ou s'échangeait des étoffes et des produits de luxe. Là il alla voir un marchand de peintures, en particulier. Les premiers mots qu'il prononcèrent furent incompréhensibles pour la blonde, qui du tendre l'oreille pour mieux comprendre 《 ...demain. Je ne sais pas l'heure, il me faudra le parchemin fumée. Préviens l'Avatar d'urgence, qu'on endigue le conflit. 》 Le type ne posa aucune question, se contentant de retenir mentalement toutes les informations.
Faisant volte face, Sabrar attrapa la taille de sa soeur, avant de se diriger dans leur maison familiale. Le trajet avait été calme, silencieux. Effectivement, cette femme fut bien sotte de douter de son frère à ce point.

《 Sabrar je... Je suis désolée... 》Dans la chambre du Gladiateur, Jhælynra emmêla ses doigts les uns aux autres, n'osant pas regarder son frère. Celui-ci se changea, enlevant ses vêtements pour en passer des plus confortables《 Je n'aurai jamais du douter de ta loyauté... 》《 Ne t'en fais pas. Tu trouveras un moyen de te faire pardonner. En réalité ce combat oppose plus que tu ne le crois. On parle d'infidèles. Nous vénérons les Aetheri, la couronne a choisis son camp et les sujets Alfars l'ont suivis. Mais il restera toujours des dissidents, et nous devons les mater avant qu'ils ne fassent n'importe quoi. Et c'est aujourd'hui le moment. La descente au premier plateau se fera demain je pense, mais maintenant ce n'est plus de mon ressort. J'ai été celui qui devait collecter les informations, voilà tout. Les gars étaient anormalement nerveux, et ce n'était pas dû à ta présence. De toute façon, je doute que ça se passe comme prévu. Dans ce genre de situation, rien n'est prévu il faut dire... 》 La belle Alfar prit place dans un fauteuil, soufflant légèrement de fatigue 《 Tu es si... Incroyable... Comment ai-je pu être si naïve de ce que j'entendais... ? 》《 Parce que tu m'aimes Chess'... Parce que tu m'aimes. 》


1 570 mots
Si y a un soucis, ne pas hésiter à me MP >.<
2 point d'intelligence pour moi s'il vous plait ! et petit +1 pour les Aetheri !

codage by Jhælynra
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Mar 12 Avr 2016, 15:48

Je rageais, je bouillonnais même intérieurement. Cela faisait des semaines, des mois que j'évertuais à la trouver, utilisant en vain mon pouvoir de localisation, visiblement trop faible ou mal exécuté pour y parvenir. Il me faudrait la revoir une fois encore, posséder quelque chose de plus personnel pour focaliser mon pouvoir sur celui-ci. Mais pour la revoir, encore faudrait-il la localiser. Toute l'ironie de la chose résumée dans une phrase. L'histoire de ma vie, de ma mort aussi...

Il me fallait me changer les idées, et aller faire de suicider de pauvres inconnus n'était pas ce qu'on pouvait appeler une franche détente pour se vider l'esprit. Quitte à voir mourir des personnes, autant joindre l'utile à l'agréable. Je me mouvais en forme éthérée dans notre antre, laissant traîner mon oreille virtuelle en quête d'informations du dehors émanant de mes congénères. Nous avions un avantage certain, à parcourir très vite de longues distances, rester dans les ombres à écouter la vie des gens, et glaner des informations que nous n'aurions pu obtenir autrement.

La plupart des discussions tournaient autour de l'événement majeur de ces dernières semaines : le conflit opposant Sympan et ses fidèles aux Aetheri. A mon échelle, et à mon niveau de compréhension je devais bien l'admettre, tout ceci me dépassait complètement. J'imaginais assez ce que pouvait être un conflit divin - encore que, non à dire vrai - et après la prise de position de l'Esprit de la Mort au Conseil des Chefs, le retour de bâton au cas où les Aetheri viendraient à remporter la mise. Cela étant, que pouvait-il nous arriver de pire, à nous, les Ombres. Nous n'avions aucune pensée positive, et nous nous chargions de la pire des tâches. Nous priver de notre Liberté ? Nous étions déjà enchaînés de bien des façons. Ca ne servait à rien de se triturer l'esprit à cela en ce moment, je voulais au contraire me libérer des contraintes liées à mon état.

La plupart des races s'étaient positionnées en faveur de tel ou tel camp. En un sens, j'avais cru deviner qu'il ne leur avait pas été donné le choix de rester neutres dans cet affrontement mondial et global. J'étais bizarrement assez content que les Orishas se soient ralliés à la cause de Sympan, tout comme nous. Je n'en étais plus un, mais le passage en tant qu'Ombre ne nous avait pas enlevé nos souvenirs, et la Liberté que j'avais chérie quand je m'étais donné la mort restait toujours ancrée en moi, même si cette même Liberté m'avait transformé en ce que j'étais aujourd'hui.

A force d'errer ici et là, je pus entendre également que les Vampires s'étaient tournés vers Sympan, et je pouvais difficilement supporter l'idée d'avoir un point commun avec cette engeance. Ce traumatisme ne s'était pas envolé avec ma mort, et s'il m'était permis de tous les annihiler d'un claquement de doigts, on me verrait probablement en train de jouer les claquettes des mains pendant plusieurs heures frénétiquement.

Pour autant, mon travail d'oreille indiscrète finit par payer, quand j'entendis l'un de mes confrères parler de traîtres à leur race. Ralentissant mes pas brumeux, je compris que certains individus avaient décidé d'aller à l'encontre de la décision de leur souverain respectif, et se ranger au côté de l'autre camp dans cette guerre. Je me demandais si chez nous, les Ombres, il y avait des dissidents. Je savais pertinemment qu'emporter l'unanimité absolue relevait de l'utopie pure et dure, mais je concevais difficilement qu'une Ombre puisse se satisfaire et lutter pour son existence tourmentée et secrète. Seule la peur du pire pouvait peut-être l'inciter à l'immobilisme, mais nous en revenions à la notion de tout à y gagner, et rien à y perdre.

En y réfléchissant, l'idée qu'un Vampire puisse être dissident à la position de sa race était une double bonne nouvelle à mes yeux. Ôter la vie à la lie de ce monde, et affaiblir les défenseurs des Aetheri, c'était exactement ce qu'il me fallait en cet instant. Je me dirigeais vers le groupe d'Ombres discutant de ces dissidents, pour les interroger de façon générale quant à savoir s'ils en connaissaient, et voir dans un premier si un vampire était dans le lot. Leurs voix monotones étaient pénibles à écouter à la longue, alors qu'ils puisaient dans leurs mémoires pour énoncer de la façon la plus exhaustive qui soit la ou les personnes qu'ils avaient pu surprendre à soutenir le camp opposé de leur Souverain. Apparemment, aucune race n'échappait à cette règle et j'étais à deux doigts de m'éloigner de cette longue litanie quand le mot "vampire" surgit des lippes imaginaires de l'Ombre sur ma droite. Revigoré d'intérêt, je fis mine d'avoir déjà entendu ce nom quelque part, et lui demandais de le décrire histoire de confirmer ou pas s'il s'agissait bien de lui. D'elle apparemment, alors que je raclais d'instinct ma gorge pour confirmer qu'évidemment, il s'agissait d'une femme. L'Ombre ne sembla pas s'en soucier, et la décrivit suffisamment précisément pour que je puisse me faire une idée.

J'appris qu'elle s'était réfugiée à l'orée d'un petit village, où les sympathisants Aetheri étaient les plus nombreux, du côté du Continent Naturel. Je n'embarquais dans mon nouveau périple qu'un couteau aiguisé, mon Shimi une fois n'était pas coutume avait décidé de ne pas m'accompagner dans cette future tuerie.

Trouver le village fut plus compliqué que prévu, et je passais quelques jours supplémentaires à demander mon chemin pour enfin arriver à destination. Je notais intérieurement que ce n'était pas tout d'avoir la description de sa cible, encore fallait-il connaître l'emplacement de la ville où il était. Un continent, ça ne se couvrait pas en une journée, même pour une Ombre.

J'arrivais en fin de journée, ayant changé mon apparence pour passer pour l'étranger de passage des plus banals. Affichant une mine interrogative, j'étais attablé à la taverne du coin, à écouter bière à la main d'une oreille traînante ce qui se disait. Comme un peu partout ailleurs, Aetheri et Sympan revenaient souvent, mais à part quelques belliqueux véhéments, les murmures remplaçaient les discussions ouvertes malgré ce lieu de rencontre.

J'eus l'idée de me faire boire plus que de raison, et simuler un état d'ébriété qui lèveraient les soupçons sur ma présence ici. J'avais déjà fréquenté bon nombre de tavernes au cours de mes pérégrinations, et avais pu constater qu'il était finalement plus difficile de mimer un état d'ébriété qu'il n'y paraissait quand on ne ressentait absolument pas les effets de l'alcool. Pour autant, en titubant, en parlant parfois un peu plus fort et en payer une tournée, on se faisait vite des amis de boisson.

- Tu viens faire quoi ici, dans c'trou paumé l'ami ? me dit l'un d'eux.

- Bah rien d'spécial, je trouvais l'coin sympa ! dis-je sur le même ton, avant de trinquer avec lui. Nan, en fait, j'recherche quelqu'un qui s'fait passer pour quelqu'un d'autre, mais z'allez pas m'croire d'toute façon...

- Dis toujours, il s'passe jamais rien ici, mais on connaît tout c'qui s'y passe, ça va ptêt être marrant hein les gars ?!

Des vivats de circonstance s'élevèrent, avant que le silence ne retombe aussitôt, dans l'attente de ma réponse.

- C'est une fille qui m'a berné, héhé, mais pas c'qu'vous croyez hein, mimant un clin d'œil entendu qui récolta des rires gras - ces vivants je vous jure .... - nan plus sérieusement, elle se fait passer pour c'qu'elle n'est pas, et elle a causé du tort à mon village, vous savez, à cause des trucs qui s'profilent entre les dieux tout ça ....

Des sourcils se froncèrent, des mines s'assombrirent, et le climat fut subitement plus tendu, l'atmosphère plus lourde.

- Nan mais ça vous r'garde pas je comprends, mais espionner les villages adorant les Aetheri en se faisant pour l'une des leurs, elle a b'soin d'une petite correction. Bref, c'pas votre problème comme j'disais, buvons !! Je joignais le geste à la parole, m'en mettant plein la barbe en loupant à moitié ma bouche.

- Sinon, tu peux nous la décrire, ta soit disant femme espionne ?

- Bah, joli brin de fille, un peu pâlotte à mon goût, on la voit pas souvent l'jour si vous voyez c'que j'veux dire, elle doit avoir presque la trentaine j'dirai, et un beau ptit cul pour couronner le tout !! Si elle a pas changé d'nom entre temps, elle s'appelait Jhayna.

J'avais fait mouche, malgré le ton insouciant d'un discours qui ne l'était pas à mes yeux.

- Elle espionne pour les adeptes de Sympan tu dis ? Comment on te croirait plus qu'elle ?...

- Bah, c'est une vampire, et la Reine des Vampires a pris position pour Sympan, à c'qu'on raconte en tout cas. Mais vu l'grabuge qu'elle a foutu dans mon village, j'suis chargé d'la ramener, ou m'occuper d'elle.

- La s*lope !! J'vous avais dit qu'j'la sentais pas cette gonzesse ! Elle va nous causer des problèmes

Je fis mine d'être surpris par la nouvelle.

- Ah parce que vous la connaissez ? J'peux la trouver où, ça m'intéresse ça. J'offre une tournée à qui m'aidera tiens, pour la peine !

Les villageois se regardaient plus entre eux qui ne s'occupaient de moi. Mon discours semblait les avoir convaincus de la légitimité de mes griefs, surtout que je ne leur avais rien demandé directement.

- Viens avec nous, on va s'occuper de cette sale garce !

- J'dis pas non, mais c'est pas vot' problème si ?...

- Ca l'est maintenant, on aime pas trop les fouines dans l'coin.

Ma première pensée fut de me dire que j'avais bien fait de ne pas ramener ma fouine, l'animal, mais je balayais rapidement cette idée inappropriée sur le moment.

Armés de fourches et autres ustensiles de ferme, une petite dizaine d'hommes allèrent entourer une cabane à l'orée du village, assez reculé des autres habitations. Une faible lueur y régnait à l'intérieur.

- Jhayna ! dit une voix puissante de notre groupe. Sors de là on a à t'parler, tout de suite !

Les gonds rouillés de la porte grincèrent alors que ladite vampire sortait, l'air étonné.

- Que se passe-t-il ici ? Un problème ?

- C'est bien elle, j'la reconnais ! anticipais-je pour continuer à alimenter la colère et l'aveuglement de mes alliés du moment. Tu t'es bien foutue d'nous la dernière fois hein, maintenant va falloir payer !


La vampire me regardait, abasourdie et ne put que balbutier quelques mots :

- Mais .... je ne te connais pas, qui es-tu ?...

- Bien sûr bien sûr tu ne me reconnais pas maintenant. Une fois la moitié d'mon village massacré par tes ptits copains adeptes d'Sympan, tu fais l'innocente hein !!

Je m'avançais d'un pas menaçant et eut exactement la réaction rêvée. Elle sortit son arme, avouant par là même sa fausse culpabilité. J'allais engager le combat que je savais gagné d'avance avec un tel surnombre, et je fus rapidement épaulé par mes camarades pour l'acculer, et la tailler en pièces sans qu'elle n'y puisse faire grand chose à part occire les deux inexpérimentés qui voulaient sa mort. L'aveuglement était une arme aussi efficace que la lame de mon couteau. En une soirée, une alliée était devenue leur pire ennemie. Demain, ils l'auraient déjà oubliée.

Alors qu'ils mettaient feu à son corps mutilé, je m'éloignais des lumières pour me noyer dans les ombres. Désolé pour la tournée les amis, mais je n'ai plus rien à faire ici.

2054 mots. 2 points en force et -1 pour les Aetheri, merci !
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Mar 12 Avr 2016, 20:34


Après les joyeux événements du Bal d'Encens, la bonne humeur des êtres de ces terres avait connu une chute des plus spectaculaires. Avait-ce été ce que beaucoup appelaient le calme avant la tempête ? La méfiance bien installée dans les coeurs nourrissait la paranoïa générale. À chaque coin de rue, les gens s'observaient d'un air inquiet, et les traits de leurs visages prenaient souvent des allures menaçantes. Un contexte effrayant qui ne semblait pas vouloir s'apaiser malgré les efforts de quelques inconscients qui finissaient souvent par croupir au fond des prisons, au mieux. Dans le pire des cas, les foules ne mettaient pas longtemps avant d'abattre ceux qu'elles ne comprenaient pas. Des assassinats par centaines, et des murmures de complots, partout, sans cesse. Comment cette ambiance malsaine avait-elle pu prendre racine ? L'intervention de Delta lui semblait pourtant terriblement lointaine, et aucune véritable preuve d'un déchirement entre les dieux n'avait été établie, à l'exception de la mort de Hans. Peut-être aurait-il été plus judicieux de s'en prendre à celui qui avait déclenché toutes ces hérésies plutôt que s'entretuer. Qui pouvait dire d'où il venait, et ce qu'il voulait ? Le Chaman le sentait, la guerre approchait, et, assis sur son promontoire mortuaire, il pouvait entendre ses tambours monter de la ville comme une promesse mortelle. Et c'était son nom qu'ils hurlaient à plein poumons.

Parce qu'il trahissait les siens en guise de reconnaissance pour la femme qui lui avait sauvé la vie, Kamal devait, plus encore que les autres, se méfier de tout ce qui l'entourait. Lui ne comprenait pas pour quelle raison sa misérable existence avait été mise à prix. Le brun ne représentait une menace pour personne, et les conflits ne l'intéressaient pas. Se jeter à corps perdu dans une bataille à la légitimité douteuse ne le tentait absolument pas, et dans la mesure du possible, il se tenait à l'écart du reste du monde. Cependant, lorsqu'il avait finalement mis les pieds en ville pour retrouver Callidora, certains l'avaient pris en chasse sans prévenir. Traqué comme une bête sauvage, il avait fini par trouver refuge au coeur du cimetière, là où ses poursuivants avaient fini par le perdre. Le dédale de tombes et d'arbres morts était venu à bout de leur détermination. Après plusieurs minutes à rester dissimulé sous un buisson épineux, le Chaman avait fini par sortir. Les environs étaient déserts, et un soupir de soulagement lui avait échappé. Avec toute la discrétion dont il était capable, il avait attrapé la hache qu'il exhibait fièrement dans son dos et s'en servait pour dissuader les éventuels ennemis toujours présents. Heureusement, ils étaient partis en quête d'autres proies, et la liberté lui tendait les bras. La perspective de revoir la Rehla gonflait son coeur d'allégresse, et il avait grimpé sur un caveau tombeau particulièrement imposant pour ne pas perdre de vue son environnement.

Mais cela faisait un certain temps qu'il attendait, immobile dans le silence de la nuit. Pas l'ombre d'un mercenaire à l'horizon, et pas de brune non plus. Que pouvait-elle bien faire ? L'inquiétude commençait à gagner les pensées de Kamal. Soudain, une forme s'éleva à côté de lui. D'un bond brusque, il se déplaça sur le côté et écarquilla les yeux en voyant ce qui l'attendait. Ce n'était qu'une silhouette, une silhouette grise et légèrement difforme qui l'observait d'un air interloqué. Agacé par cette présence imprévue, il lui rendit son regard inquisiteur. L'étrange forme ne s'en offusqua guère et se mit à déambuler entre les tombes. Entre les tombes était peut-être vite dit. L'espèce de fantôme passait à travers sans le moindre souci, comme s'il n'existait pas. Devenait-il complètement fou ? Le brun se frotta les yeux énergiquement pour s'assurer qu'il ne rêvait pas ou qu'aucune hallucination ne le saisissait. Dès que ses poings s'écartèrent de son visage, l'inconnu avait disparu. Soulagé, il éclata de rire. « Je savais bien qu'il n'y avait rien ni personne ! » Sans doute s'avançait-il un peu trop quant à l'absence d'être humains dans les parages, mais il s'en moquait éperdument. Tout ce qui comptait, c'était que la certitude d'être sain d'esprit n'ait pas vacillé face à la surprenante apparition. Malgré le doute qui l'assaillait, il finirait par découvrir la vérité sur lui-même et ses origines. Cependant, il lui restait une surprise de taille à affronter.

Le cimetière se remplissait peu à peu de silhouettes lumineuses ou opalescentes qui illuminaient l'obscurité avec violence. Légèrement aveuglé, il ferma les yeux un instant. « On dirait que ça recommence. » Retenant un grognement de mécontentement, il descendit de son promontoire pour se retrouver sur le sol abîmé. D'un geste qui se voulait fluide, il envoya sa hache pourfendre l'un des formes longilignes. Rien ne se produisit. Pas même un mouvement du côté de sa cible. Éberlué, il n'osa plus bouger et observa le curieux manège qui prenait vie sous ses yeux rougeoyants. Une fascination étrange le poussait à ne pas laisser son regard dévier, ne serait-ce qu'une seconde. La peur de les voir disparaître le tenaillait au moins autant que l'inquiétude de les savoir présentes. D'un léger pincement sur le bras, il vérifia qu'il se trouvait toujours dans le monde réel. Visiblement, l'illusion ne le guettait pas encore. Et ce furent probablement ses préoccupations à propos de sa santé mentale qui l'empêchèrent de remarquer l'arrivée de deux individus peu recommandables. Soudain, il bascula en avant et manqua s'empaler sur sa hache qu'il décala de justesse, par pure chance. Quelque chose enserrait sa gorge, et il peinait à respirer. Voulant se relever, il trébucha sur ce qui semblait être une corde et se retint de hurler en sentant le fil pénétrer sa chair. L'épiderme se couvrit d'une trace d'un rouge sombre avant qu'il ne soit relâché. Toussant pour récupérer l'oxygène que ses poumons réclamaient, il demeura à genoux sur la terre, abasourdi.

Une femme s'avança vers lui en ricanant. « Hey Chaff, je t'avais dit que celui-là ne poserait pas de problème. Du vulgaire gibier. » L'inconnue ne laissait pas de doute quant à son travail. Captif. Kamal porta la main à sa tempe pour tenter de se ressaisir, mais la peur le tétanisait littéralement. Fuir, il fallait fuir. Et pourtant, ses muscles refusaient de réagir. La mercenaire s'approcha et se baissa à sa hauteur pour l'attraper par les cheveux. « Tu croyais sincèrement nous avoir semés ? » Un ricanement malsain s'échappe de ses lèvres. Sa chevelure blonde ondulait jusqu'au visage du Chaman qui ne parvenait pas à desserrer les dents. Un coup sur la nuque du revers de la main le fit s'écrouler sur le sol. Quelques gouttes de sang vinrent effleurer ses lèvres. Prononcer une phrase lui paraissait impossible, et ce fut au prix d'un effort immense qu'il implora ses agresseurs. « Cette guerre est une absurdité. Laissez-moi partir. » Nouvel éclat de rire. Tant bien que mal, le brun tendit les doigts vers sa hache pour la récupérer. Si seulement il pouvait arriver à l'attraper... Leur faire payer, il devait leur faire payer. « Et dire qu'il ne se défend même pas. C'est d'un pathétique. » Le mépris perçait dans ses paroles agaçantes. Le dénommé Chaff arriva en quelques secondes auprès de lui et lui écrasa les doigts d'un geste brusque et ferme. Le message était clair. Il cria en sentant ses phalanges craquer sous la pression. Sans prévenir, l'arme de Kamal s'éleva dans les airs alors qu'un éclair fendait le ciel.

Une mise en scène dont il connaissait parfaitement l'auteure. Finalement, elle était venue. « Tu oses t'en prendre à mon Chaman ? » La voix était à peine reconnaissable. La menace y tremblait en amante perfide, et pourtant il savait que c'était elle. Ses assaillants reculèrent brusquement, impressionnés malgré tout de son entrée assez fracassante. Il fallait le reconnaître ; lorsqu'elle le voulait, Callidora avait l'art du spectacle. Un second éclair tomba à proximité des deux mercenaires. « Bien. Je vous conseille de déguerpir, ou vous risquez de passer un sale quart d'heure. Je n'apprécie pas qu'on s'en prenne à mes protégés. » Cependant, les agresseurs n'avaient pas l'air décidés. « Et pour qui tu te prends, toi ? » Qu'ils aboyaient bien... Un sourire presque carnassier se dessina sur les lèvres de la Rehla. Mieux valait qu'ils ne la cherchent pas trop, ce soir. « Je me prends pour celle que je suis. Combien ? » Se battre ne faisait pas partie de ses envies immédiates, mais s'il le fallait, elle n'hésiterait pas. Défendre ceux qu'elle aimait, malgré la trahison. Et même si elle aurait voulu s'amuser un peu pour tromper la gravité de la situation, les circonstances ne se prêtaient pas au jeu. D'un mouvement négligé, elle envoya plusieurs bourses à leurs pieds. D'un air surpris, ils restèrent bouche bée. « Avertissez votre chef de sa mort, et tirez-vous d'ici avant que je ne décide de m'occuper de vous. » Avec précipitation, alléchés par l'odeur de l'or, ils récupérèrent les sacoches sans en oublier une seule et filèrent à toute allure en direction de l'entrée du cimetière. S'approchant du Chaman, elle se mit à genoux et lui sourit chaleureusement, heureuse de le revoir en dépit de ses dernières frasques. « Tu as été parfaite, Callie. » Les prunelles rougeoyantes de Kamal se fermèrent sur le visage de sa sauveuse. Une fois de plus.

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Ven 15 Avr 2016, 22:53


Une pluie torrentielle s’abattait sur la citée toute entière, les habitants de cette dernière ayant le droit à un véritable déluge comme ils ne l’avaient jamais vus auparavant. Ainsi, de part un temps aussi capricieux et l’heure tardive, la majeure partie des honnêtes gens étaient bien au chaud chez eux, ne se doutant nullement de tout ce qui pouvait se tramer dans la noirceur de la nuit. Machination, complots et autres sombres commerces étaient les maîtres mots parmi le monde des ombres et de ceux qui le peuplaient. D’ailleurs l’un d’eux, emmitouflé dans une longue cape aussi sombre que la nuit elle-même, semblait patienter sous la pluie au coin d’une ruelle. D’un soupir, une petite flamme s’échappa d’entre ses lèvres, mais cette dernière ne dura pas très longtemps. Elle fut très vite éteinte par la pluie, avant que la fumée qui s’en dégageait ne se dilue dans l’averse. Ce n’était vraiment pas le temps pour un Elémental de feu, d’autant plus que sa cible n’osait toujours pas pointer le bout de son nez. Les informations qu’on lui avait données étaient-elles fausses ? Où alors, n’était-ce là qu’un piège qui le visait lui personnellement ? Les doigts du mercenaire s’agitèrent sous sa cape, s’apprêtant à poser ces derniers sur le manche de son arme qui dépassait de son dos. Non ! Il ne devait pas bouger. Attendre était le mieux qu’il puisse faire dans l’actuelle situation. De toute façon, ce traitre à sa race allait avoir se qu’il méritait tôt ou tard, Kain allait y veiller en assassinant de lui même ce maudit partisan de Sympan, et ce en toute impunité.  Ce dernier risquait d’apprendre à ses dépends qu’on ne s’opposait pas ainsi à son peuple. Le fils du feu pouvait comprendre qu’une personne puisse vouloir se soustraite à l’autorité de son empereur, mais à condition que cette dernière n’œuvre pas pour une entreprise qui risquait de faire tomber son peuple tout entier en soutenant celui qui certain nommait le Dieu Unique. Kain ne permettrait pas cela. Les Aetheri avaient toujours été présents dans ce monde, aussi loin que remontaient les souvenirs des hommes, des cultes entiers furent même créés autour de chaque Aether, chacun d’entre eux régissant un domaine en particulier qui lui était propre. Un équilibre fut ainsi créé et resta ainsi durant un bon nombre d’années, mais voilà que ce même équilibre se vit être perturbé par l’annonce du retour prochain de Sympan, ainsi que par les actions de quelques prêtre qui prêchèrent en faveur du Dieu Roi tout en convainquant les foules à soutenir leur cause. Les paroles et actions de ces derniers réduisaient ainsi les Aetheri à l’état de félons ayant trahis leur propre créateur. Peut-être, peut-être pas, le guerrier n’avait absolument aucune idée précise du déroulement des évènements à ce moment-ci de l’histoire, mais qu’importe, ce qui était fait était fait désormais et rien ne pouvait le changer. Les hommes vécurent donc ainsi durant des siècles sous l’œil vigilant des Aether qui peuplaient les terres du Yin et du Yang, et Kain ne voyait pas pourquoi cela devait changer, sous seul prétexte que Sympan leur était supérieur. Les temps pouvaient changer de milles façons et des hommes allaient même jusqu’à défaire des dieux, pourquoi n’en serait-il pas de même entre Créateur et Créations ?
L’Elémental étouffa un bâillement. Toute ces réflexions le fatiguait énormément, tout ce qu’il voulait lui, c’était ne pas voir ce foutu dieu roi gagner cette partie et ainsi permettre à son peuple de continuer à prospérer. Car soutenant les Aetheri, les Elémentals et d’autres peuples risquaient fort bien de subir des représailles de la part des vainqueurs. Ce que l’autre camp ne voulait pas non plus d’ailleurs, déclenchant alors une guerre sournoise et intestine entre les différents partisans de chaque camp. Cela se manifestait sous différentes formes, l’assassinat en faisant partit. Ce à quoi s’adonnait le mercenaire en ce moment même, bien que ce dernier ait préférer une approche beaucoup plus directe du problème.
Caché dans l’ombre, il attendait toujours impatiemment sa proie. Quand soudain cette dernière s’en vint à sortir de l’établissement ou elle se trouvait être précédemment. Sortant sous la pluie battante, ca cible ne semblait nullement perturbé par cette dernière, et pour cause, d’ailleurs celle-ci ne portait qu’une tenue assez légère en guise de vêtement. Les informations données paraissaient être on ne peu plus correcte, Kain ne pouvait avoir aucune doute désormais sur l’identité de sa victime. Rabaissant un peu plus la capuche sur son visage, le mercenaire entreprit donc de suivre cet individu.


____________

Nos espions viennent d’en trouver un. Aux dernières nouvelles, la cible devait se trouver à cet endroit.

Du doigt, l’homme pointa un endroit précis sur la carte déroulée sur la petite table, autour de laquelle était réunis le commandant de l’armée Elémentaire ainsi qu’un maître espion responsable de la section du même nom. Un petit groupe s’était donc mis en place afin d’éradiquer les traitre à la nations, et plus particulièrement ceux s’étant rangés du côtés de Sympan, Elémentals tout comme les membres des autres races. Bon nombre de personne payait le prix fort pour l’élimination de ces derniers. Ce qui n’était pas pour déplaire au mercenaire qui profitait de la somme, autan pour s’enrichir que pour garnir un peu la trésorerie de la citée.


Nous allons donc envoyer une petite équipe d’agent lui régler son compte pour commencer.


Un poing soudainement vint heurter la table, faisant sursauter l’espion.

Non ! Celui-là est pour moi. Seul !

L’homme posa un regard des plus surprit sur le commandant face à lui. Était-il sérieux ? Le responsable de section tenta alors de résonner le guerrier :

Mais vous êtes totalement fou ! C’est un Elémental d’eau je vous rappel, et inutile non plus de vous rappeler à quel élément vous appartenez sieur Aodhàn.

Le regard de l’intéresse s’embrasa alors avec intensité.


Peu importe, je tuerais chacun d’entre eux. Je ferais savoir à tous ce qu’il en coûte de trahir les Elémentals. Pendant ce temps là envoi donc tes hommes s’occuper des autres cibles.

Kain fit un geste qui fut s’en équivoque, ne laissant à l’homme que le choix de s’incliner devant la décision, aussi folle et impulsive soit-elle, du guerrier.
C’est ainsi que celui-ci partit à la chasse au maître Elémental de l’eau, le premier d’une longue liste, mais s’il avait sut que sa mission allait se dérouler sous une pluie torrentielle, l’Elu du feu aurait très certainement laissé la mission à d’autres assassins. Hélas, il ne pouvait plus reculer désormais.

____________

Marchant dans les pas de sa victime, l’homme encapuchonné suivait toujours cette dernière en essayant de ne pas attirer son attention, espérant qu’elle le mènerait jusqu’ à l’extérieur de la ville. Ce qui n’eut pas l’air d’être le cas, car l’individu se stoppa net une fois arrivé sur ce qui semblait être la place principale de la citée. Ici, quelques lampadaires, alimentés de magie, aux lumières jaunâtres entourant le lieu luisait faiblement dans la noirceur de la nuit, sans compter sur le véritable mur d’eau qui créait un véritable écran, empêchant ainsi à cette dernière de se propager correctement. Une fontaine, dressée en plein milieu de la place, continuait de déverser son flot incessant d’eau, appuyé par la pluie, jusqu’à faire déborder son bassin dont le contenu vint se déverser sur le sol pavé de pierre, inondant légèrement une bonne partie du lieu dans lequel se trouvait les deux Elémentals.
C’est donc dans cet endroit, peu rassurant pour le fils du feu, que sa proie prit alors la parole.


Arrêtez donc de me suivre si vous ne voulez pas mourir. Ici et par ce temps je suis invincible.

Nous verrons bien…

La surprise se peignit sur le visage de l’homme, avant qu’un sourire ne vienne illuminer complètement se dernier. Un rire sonore sortit ensuite de sa gorge, donnant l’impression qu’il était le plus heureux de ce monde.

L’esprit élémentaire du feu en personne… Hahaha ! C’est vraiment trop drôle. Vous avez fait une erreur stratégique impardonnable, et vous allez le payer de votre propre vie.

Soudain, l’Elémental d’eau se mit à flotter dans les airs, l’atmosphère devint lourde et la pluie se renforça subitement, frappant tout ce qui se trouvait sur sa route tel des milliers de projectiles. Peu après, la foudre fut de la partie, ses éclairs zébrant le ciel et se rapprochant dangereusement du sol trempée. De son côté, Kain resta pour le moins immobile, levant uniquement un bras afin de se protéger du déchainement des éléments. Riant tel un dément, son adversaire entoura ses poings d’une sorte de bulle d’eau, tout en chargeant ces dernières d’électricité. Et alors que la foudre se mit à frapper violement le sol, le traitre en profita pour attaquer le guerrier encore emmitouflé dans sa cape noire. L’eau et la foudre mêlées vinrent heurter l’Elémental du feu de plein fouet, en le faisant reculer sur plusieurs mètres. La cape du mercenaire vola en milles morceaux, totalement carbonisée et l’incompréhension totale passa sur les traits du fils de l’eau. Pourquoi son attaque n’avait telle pas eut autant d’impact que cela ? Normalement l’Esprit Elémentaire aurait dut voler en éclat, mais il eut sa réponse lorsque ses yeux se posèrent sur l’immense masse de roche qui venait de remplacer Kain. Ce dernier avait entièrement recouvert son corps de terre, ayant profité de son ample vêtement, désormais détruit, pour créer ainsi une véritable armure. Et nul besoin d’être des plus intelligent pour comprendre que la terre était totalement imperméable aux éléments que lui opposait son ennemi. Une voix caverneuse, celle du mercenaire, résonna alors :


Tu disais ?

Et sans même lui laisser le temps de répondre, Kain posa ses gigantesques mains rocailleuses de chaque côté de la tête de son adversaire et de la terre commença à se former tout aussitôt. Celle-ci se répandit lentement, recouvrant le nez et la bouche de l’Elémental, l’empêchant de respirer. Sa magie tenta vainement d’en freiner l’avancée, mais ses maitrises furent totalement inutile face à un tel élément.
La peur et le désespoir purent se lire dans les yeux de l’homme tandis que la mort approchait à grand pas. Kain se fit alors une joie de braquer son regard dans celui du fils de l’eau, le fixant ainsi jusqu’à se que ces yeux se révulse et ne tombe raide mort, transformé en une véritable statue. Un sourire ravi étira soudainement les lèvres du guerrier. Il n’avait plus rien à faire ici désormais, son boulot était maintenant finit et il avait hâte d’échapper à cette pluie battante.
Partant, le mercenaire quitta la ville afin de revenir à son point de départ et questionner le maître espion sur d’autres traitres à éliminer.


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Dim 17 Avr 2016, 10:20

Assise sur un tabouret dans un bar miteux, la jeune femme attrapa le bout de papier, le laissant brûler en usant de son pouvoir pour contrôler les flammes avant de déposer le reste, un tout petit bout de feuille noircit, au centre de la table. Ses yeux, deux perles noires aux multiples petits reflet étoilés, se relevèrent lentement sur le visage d'un homme. Elle poussa un faible soupir avant d'hocher doucement la tête. Inutile qu'on sache qui elle est, estima t-elle en se levant, rabattant sa capuche au dessus de ses yeux pour cacher un peu plus son visage pâle. Elle déposa une pièce devant le tenancier de l'établissement avant de sortir. Cette nuit encore, elle aller aller au delà de ce qu'on attendait d'elle, profitant de son savoir. Et dans la ruelle qu'elle quittait, elle ne laissait derrière elle que le bruit doux et régulier du talon de ses bottes sur le pavés.

- J'espère faire le bon choix ...

Quelques mots raisonnant avant qu'elle ne disparaisse dans un coin de rue, espérant avoir encore le temps d'agir. Car cette nuit, alors que nombres de mercenaire pro-Sympan était à l'oeuvre dans la petite ville, la Rehla escomptait guider l'un des siens, trop jeune et ignorant de son propre peuple. Pourtant, à ses côtés apparurent subitement deux félins, l'un petit, agile et doté de croissants de lune bleuté, fila directement à ses pieds, marchant du même rythme alors que le second, imposant, se fondit dans l'ombre rapidement pour disparaître à la vue de tous.

- Bonjour jeune ami, ne reste donc pas là, viens.
- Vous aussi ?! Vous aussi vous voulez me tuer ! Mais je sais que j'ai raison, les Aetheri seul sont notre salut !

Je pousse un soupir las, déçue de le voir fuir en courant, décidant de le poursuivre mais avant qu'il n'est pu franchir le croisement suivant, Rhéa surgit, ses grandes oreilles se dessinant sur la faible lumière d'une torche. Elle affiche un sourire ravi et ses mains attrape les épaules du jeune homme avant qu'il n'est temps de se défaire de sa surprise. Dans mon dos, Clair de Lune pousse un miaulement qui fait se tourner l'enfant. car oui, ses traits si jeune ne sont pas encore ceux d'un adulte et le pauvre à dans le regard une terreur qui me peine. J'avance paisiblement, sans penser un seul instant que peut-être, ce calme peut être vu comme l’approche d'un prédateur. Avant qu'il n'est temps de se débattre pourtant, je m'arrête et souri légèrement, presque avec tendresse.

- Ne hurle pas, je ne suis pas une de ses tueuses qui te poursuit, au contraire. Tu les as déjà entendu, toi aussi, les étoiles.
- Comment est ce que ...
- Parce que nous appartenons au même peuple. Rhéa, relâche le, tu veux bien. Nous ne somme pas une menace pour lui.
- Bha, si tu y tiens ...

Il semble enfin se détendre mais au lieu de se rapprocher de moi, il tourne pour éviter ma cousine et nous voir tout deux à la faible lumière. Étrange d'ailleurs que quelqu'un est allumé des torches en ville. Dommage aussi en un sens. Pourtant, je ne m'en inquiète pas, j'ai piqué sa curiosité et c'est tout ce qu'il me fallait pour réussir à lui expliquer ce que nous sommes et pourquoi les Aetheri ne sont pas ceux vers qui nous devons nous tourner. même si dire cela est un étrange dilemme pour moi qui ai choisi de suivre une des voies des Esprits du Temple. Mais le choix de mon peuple est une priorité pour préserver les nôtres et je m'en remet entièrement à celui du Sin Luxinreïs.

- Si nous avions souhaiter mettre fin à ta vie, ce serait fait tu ne crois pas ? Au contraire, je suis là pour te sauver. Je suis une Rehla, tout comme toi.
- Rehla ...

Il semble tester le mot puis peu à peu, la tension dans ses épaules disparaît et après un regard méfiant envers ma cousine, il s'approche et m'observe davantage, avant de jeter un bref regard à Clair de Lune qui recule s'assoit, penchant la tête de côté.

- J'ai déjà vu un animal comme celui là ... Ma grand-mère en avait un qui venait manger chez elle mais ... Et elle, c'est qui elle ?
- Moi ? Celle qui aide Elune à te sauver la vie ... Crétin.
- Rhéa, ma cousine. une Bélua.

Le très jeune homme frisonne et dans son regard, je décèle la solitude et tant d'autres émotions mais seule une vision me fige vraiment. Réussirai-je à effacé la tâche de sang que je vois s'élargir sur son torse ? Il le faut, c'est un innocent après tout. Un ignorant des nôtres et pour cause, le pauvre n'a jamais eu temps de connaître son peuple, ses origines. La seule qui pouvait les lui apprendre est morte quand il était bien trop petit. Des bruits de pas raisonne soudain et j'attrape le bras du garçon alors que ma cousine redeviens animal et disparaît.

- Suis moi.

Juste un chuchotement alors que je l’entraîne derrière moi, me glissant dans les ruelles noires en espérant ne pas arrivé trop tard et avoir vraiment une chance de lutter contre des visions que je sais pourtant exacte. Ma tête recommence d'ailleurs à m'assourdir, rappel de la lutte que je mène. Je sens que mon cœur s'emballe et mes yeux affolée surveille de plus en plus dans notre dos mais seule la silhouette de Rhéa apparaît un instant avant de s’effacer dans l'obscurité de cette nuit sans lune. Je me fige pourtant, le garçon à lâcher ma main et s'enfuit à présent. ma voix s'efface devant la peur et mes jambes accepte de le suivre.

- Tu m'auras fait courir toi. Mais je vais t'apprendre à essayer d’entraîner nos gamins du côtés de ses pourrit d'Aether.

Ma voix s'éteint et je trébuche sur un pavé un peu relevé, tombant plutôt lourdement sur le jeune Rehla, oubliant un instant que dans ma course, je m'étais emparé de ma dague dans l'espoir de faire croire que j'étais déjà sur le coup et que ce mercenaire ne pouvait me volé ma proie. Je me redresse fébrilement, entendant le rire gras de l'homme. Je pose mon regard sur lui, écoutant sans vraiment les entendre les paroles qui sortent de sa bouche aux dents jaunis.

- je savais pas qu'un autre étais déjà sur le coup, tant pis l'ami. Je te le laisse celui là, ma chasse à déjà était bonne cette nuit.

Je me détourne de ce mercenaire puant pour regarder le jeune homme dont la gorge produit d'étrange sons. alors que je me redresse, je découvre la tâche qui s'étends sur la chemise de mon jeune protégé. Aussitôt, mes mains se mettent à trembler et des larmes naissent dans mes yeux, les voilant et m'empêchant de réfléchir avec lucidité. Je viens de le tuer ! Ma vision est là, sous mes yeux alors que je me recule en tremblant, lâchant la dague que je tiens toujours et dont le sang de ma victime couvre la lame, gouttant lentement. J'ai échoué à le sauver et peu à peu, je perd toute notion de ce qui m'entoure, de Clair de Lune qui miaule faiblement pour attirer mon attention à Rhéa qui arrive et qui a pris ramasser mon arme, l'essuyant sur les vêtements du malheureux avant de la ranger, me prenant par les épaules. Je me laisse guider sans mot dire, tétanisé par ce que je viens de faire. Un simple accident qui a causé la perte de l'un des miens. Un malheureux accident dont je suis incapable de me remettre tant il est abject. J'ai tué ! Cette pensée tourne et retourne dans ma tête, en même temps que ce torse chétif sur lequel une tâche rouge se répand. En même temps que ce regard terrifié qui se voile devant moi, m'accusant silencieusement. Je suis une tueuse ...
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Dim 17 Avr 2016, 21:57

Depuis le début du conflit entre les Aetheri et Sympan, un grand nombre de soldats de l’armée ondine mobilisés sur la terre, avaient reçu l’ordre de redescendre dans les profondeurs de l’océan. Cela permettait sûrement à la Néris et l’Abyssum de s’entourer de leurs meilleurs éléments et de rapprocher tout le peuple d’eux afin de renforcer l’unité ondine. Nissa avait donc dû quitter son poste et ses missions sur terre, pour s’occuper du maintien de l’ordre dans l’océan. Nombreux étaient les conflits, tout d’abord entre les dieux, de leurs partisans, mais aussi après l’exclusion de tous les Gaelyan de leurs eaux. En plus de faire la chasse aux bipèdes qui avaient eu l’audace de désirer s’installer dans le milieu aquatique, il fallait désormais enquêter sur toutes les suspicions de traîtrise de la part des ondins envers Aylidis. Les journées de la jeune femme étaient donc très rythmées, ainsi que les nuits. L’ondine n’avait pas besoin que ses supérieurs lui demandent de faire plus que ce qui lui était assignée, cela lui venait naturellement. Fervente croyante en Aylidis, elle ne pouvait pas envisager que des ondins se détournent de la déesse de l’océan et commencent à vénérer Sympan, mais si c’était le cas, il fallait qu’elle les débusque.


Patrouillant, à une heure tardive de la nuit, dans les vieux quartiers de la cité engloutie, elle fut surprise d’y voir de la circulation piétonne. En général il n’y avait jamais personne dans ces lieux et la réputation de ce quartier n’était pas des plus reluisante à cause des rumeurs comme quoi une partie du marché noir avait pris effet ici. Croiser un groupe de trois individus rasant les murs lui parut donc des plus suspects. Elle les suivit de loin, l’épaisseur de la nuit l’aida beaucoup à la camoufler aux yeux de ces derniers qu’elle c’était mise à traquer. Petit à petit, elle gagna du terrain et se rapprocha. De par leur aura, elle identifia deux ondins et un Gaelyan. Sans pouvoir dire de quelle race il faisait parti, elle avait deviné qu’il était le meneur de par la manière dont les deux autres se plaçaient à côté de lui. « Nous devons quitter la ville aujourd’hui, c’est trop dangereux pour toi ici… -Que racontes-tu Ophélya? Avec votre protection à tous les deux, votre peuple ne saura jamais qu’ils abritent un belua. Mon totem est un dauphin, je me sens mieux parmi vous que sur la terre. –Tu es un Gaelyan, et ils doivent tous partir. Que ferons-nous s’ils apprennent que nous avons fait… Ils avaient dû la sentir car ils s’arrêtèrent de parler. Qu’avaient-ils fait qui seraient répréhensible par le peuple ondin ? Mis à part que deux de ces derniers cachaient un bipède ? En se dérobant au manteau de la nuit, Nissa marcha vers eux, avec l’intention de ne pas leur dévoiler son appartenance à l’Ot’Phylès Cala Tiare, soit l’armée ondine. –Qu’Aylidis vous protège. Je cherche un logis pour la nuit, en connaitriez-vous un ? Le second ondin qui n’avait pas encore parlé, devait avoir le même pouvoir de détection des mensonges qu’elle, car il fronça immédiatement les sourcils. –Elle ment, elle nous a écoutés. Si il pensait qu’elle se sentirait menacée après qu’il ait dévoilé cela, il se trompait lourdement. Elle était plus entraînée qu’eux. La sirène prénommée Ophélya saisit la main du bélua et la serra fort. Une alliance encerclant chacun un de leur doigt. Ils c’étaient donc mariés. –Votre mariage n’est pas une raison pour qu’il reste ici. Tous les bipèdes doivent partir de la cité. Comment c’étaient-ils mariés d’ailleurs ? Ce  n’était pas les temples ondins qui auraient pu valider cette union, surtout dans le contexte actuelle. Elle n’était pas très au fait sur les orientations religieuses de béluas, mais étaient-ils les mêmes que les sirènes. Qui vous a marié ? Au nom de l’Abyssum, vous devez me répondre ! Elle se permettait de parler en son nom car son Ot’Phylès faisait parti de l’entourage de ce dernier, il était l’un des plus proches. L’ondine éclata en sanglot et s’écroula dans les bras du bélua. Nissa éprouvait de forts sentiments envers les membres de son espèce, et cette scène manquait de l’attendrir. L’ondin à côté, lui, était beau plus agressif dans ses propos. –C’est moi qui les aie mariés. –Toi ? Mais tu n’en as le droit ! Seules les prêtresses des temples l’ont… Le bélua osa enfin prendre la parole –Sympan n’a pas besoin de prêtresses, tous croyants peuvent choisir ou non de l’honorer. –Vous deux ? En s’adressant aux ondins, vous avez délaissé Aylidis pour LUI ? –Je ne demandais qu’à dédier ma vie à la déesse, mais les prêtresses m’ont toutes repoussé. Un homme n’était pas digne d’elle à ce qu’elles m’ont dit. Je suis persuadé que j’aurai fait un meilleur adorateur que toutes ces harpies des mers. Sympan m’a accepté, il m’a accueilli à bras ouvert, et si j’ai pu avoir accès à l’illumination, c’est grâce à notre ami, tu ne lui feras pas de mal harpie. Comment un de ses congénères pouvaient-ils la traiter en ces termes ? Que ce soit les ondins, traîtres à leur race, ou le bélua, ils ne sortiraient pas vivants d’ici. Elle ne pouvait pas permettre cela. –Vous êtes des traîtres à notre race, vous tournez le dos aux ondins ! Vous ne vous en sortirez pas sans séquelles. » Elle n’avait jamais combattu, mis à part à l’entrainement, des ondins de sa race. Ils avaient tous les mêmes pouvoirs, avec quelques variantes. Elle considérait le belua comme le plus dangereux, mais étant un dauphin, il devrait rester sous son apparence d’homme ici, tout comme elle. La jeune femme ondine n’était pas une menace, elle était plus terrorisée qu’autre chose. C’était donc les deux hommes qui seraient ses premiers adversaires. Elle sortit son katana qu’elle leva en avant. Mis à part en entrainement, elle n’avait jamais affronté d’autres ondins et préférait le corps à corps pour le moment, afin de jauger de leur puissance, qu’elle soit magique ou physique. De plus la manipulation était la seconde nature des ondins, elle devait se méfier aussi de cela. Elle encaissa plusieurs coups d’épées et en rendit quelques-uns. De la manière dont ils se plaçaient par rapport à l’ondine, elle devina que c’était pour la protéger. Elle était leur point faible, et aussi la plus faible du groupe.

Légèrement distraite par son analyse, le bélua en profita pour lui mettre un coup qui l’atteignit dans le ventre. Elle se plia en deux, lâcha son katana au sol, puis reçut un coup sur la colonne vertébrale qui la mit à terre. Son souffle fut coupé. Elle roula sur le côté, vers le belua, sortit son couteau de sa ceinture et trancha le tendon d’Achille de celui-ci. Il poussa un cri et tomba au sol où elle lui trancha la gorge. Les deux ondins crièrent d’horreur, elle se jeta sur le côté car elle savait que l’ondin attaquerait, mais elle n’avait pas le temps de se retourner et de voir la manière dont il allait s’y prendre. Elle roula une nouvelle fois puis se releva d’un bond en arrière. Sans avertissement, elle courut vers lui et à la dernière minute, lui projeta un jet d’eau qui le toucha en pleine tête. De cette manière, il n’avait pas le temps de prendre le contrôle de l’élément. Il tomba à la renverse au sol, ses jambes laissant place à sa queue de poisson. Elle trouva l’arme au sol du regard et l’attira vers elle grâce à une tentacule d’eau qu’elle créa, puis enfonça cette dernière dans le ventre de celui-ci « Rejoins ton cher Sympan alors. Elle la laissa planter à l’intérieur puis se retourna vers l’ondine qui était terrorisée. Aylidis ne te protégera pas, et Sympan non plus. » Pauvre petite chose, trop influençable et sans défense. Elle lui envoya seulement quelques gouttes qui la transformèrent en sirène, elle aussi. Les derniers bruits qu'elle entendrait seraient ceux de son ami, en fond, entrain de se noyer dans son sang. Si elle avait apprécié d'éliminer de cette terre, le bélua et l'ondin, elle mit fin à la vie de la traîtresse avec froideur, faisant abstraction de ses suppliques. Cette guerre ferait, evidemment, des victimes influençables et sans défenses qui subiraient, malheureusement, les fascinations exercées par les prédicateurs au charisme puissant. Elle devrait protéger son peuple contre les idées des adorateurs de Sympan. Elle reprit sa chasse nocturne des traitres.

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Merci nastae
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Mar 19 Avr 2016, 22:56



Ah, le continent du matin calme. Un endroit théoriquement idéal pour prendre de petites vacances, se détendre, profiter de l’hospitalité des locaux. Quel dommage que des fauteurs de troubles viennent mettre en dessus dessous ce charmant petit coin. Enfin, c’était pas comme si cela importait tant Vylker que cela. Après tout, le malheur des uns faisait le bonheur des autres. Des gens en colère, des têtes qui dépassent à couper, et des pactoles a la clé. Que demander de plus ? Non seulement parce qu’au final, peu lui importait vraiment l’issue de tout ceci, mais parce que en plus, c’était ici un excellent moyen pour lui et ses béluas monstres de se faire de l’argent de poche facile.

Vagabondant les mains dans le dos et une pipe à la bouche, Vylker se délectait de la lecture des sépultures ou de l’observation des statues finement ciselée a l’honneur des morts. Remarquable art. Il était incroyable de voir à quel point les gens pouvaient être dévoués lorsque l’on mettait en sujet la mort.

« Le calme de cet endroit est un délice pour le corps et l’âme. » dit-il pour lui même, en inspectant une crypte.

Alors qu’il continuait de se rassasier des visions des grandes structures et monuments des environs, un de ses congénères vint le tirer de ses rêveries pour lui annoncer une chose d’importance : Ils avaient trouvés, débusqués et mit la main sur trois fugitifs. Merveilleux. Sensationnel. Il n’en fallait pas tant pour rendre encore plus joyeux notre Vylker qui se mit à siffloter, se rendant un peu a l’écart du cimetière, là où les béluas de son équipage se rassemblaient en cercle, torches et armes à la main. Vylker débarqua donc parmi eux et observa les trois prisonniers aux mains ligotées et a genoux au centre de leur cercle.

« Messieurs, je vous souhaite le bonsoir. Tout d’abord, je tiens à vous féliciter, car vous avez donné un peu de fil à retordre a mes hommes. Ce qui prouve bien qu’ils feraient bien d’exercer un peu leur esprit et de reprendre les mathématiques et la lecture. N’est-ce pas, vous autres ? »
« Oui capitaine Vylker. » lançèrent les autres béluas avec une pointe de lassitude.
« Fort bien. Vous m’écrirez chacun un récit court de deux pages pour la semaine prochaine, alors. Mais revenons en au plus important. Les prisonniers. »

Vylker s’assied sur un rocher en face des captifs et haussa les épaules en souriant et en soufflant. Visiblement, les prisonniers ne voulaient pas vraiment faire dans le bavardage. L’un avec un regard dur, l’autre fuyant, l’autre contemplait tout autour de lui ceux qui l’entouraient.

« Vous devez bien comprendre que ce n’est pas une affaire personnelle. D’ailleurs, si ça ne tenait qu’à moi, vous seriez déjà en train de gambader a bouton d’or parmi les fleurs et les céréales, en écoutant le chant des petits oiseaux. Mais voyez vous… Je dois bien gagner ma vie. »

Celui qui avait le regard le plus dur cracha et pesta.

« Si vous espérez que je dise quoique ce soit, vous perdez votre temps. »
« Quel manque de tenue et de politesse. Mais je vais faire abstraction de cela. Comprenez qu’il y a des têtes qui sont mises à prix, dans ce cimetière, et je soupçonne que vous en faites partie. Comprenez aussi que mon métier, dans l’état actuel, c’est de récupérer ces têtes et de les présenter a celui qui les a demandé. A savoir des citoyens un peu mécontents de votre retournement de veste en faveur de Sympan. Vous voyez ? Rien de personnel là dedans. J’ai une famille à nourrir, tout autour de vous. Est-ce qu’ils seraient content de moi si je passais a coté de cette opportunité ? »

Un silence s’installa, même si quelques béluas esquissèrent un gros sourire là où d’autres pouffèrent légèrement.

« Et si je ne fais pas mon travail, qui va me donner de quoi nourrir ma famille. Toi, à droite, peut-être ? » dit Vylker en pointant le troisième captif du doigt. Ce dernier grimaça et sembla en état de stress croissant. « Est-ce que tu as de quoi me payer ? » Le prisonnier secoua vivement la tête.
« Bien sûr que non. Personne ici n’a les moyens. Alors il faut se résoudre à la labeur. La vie est ainsi. Il faut travailler dur pour obtenir quelque chose. Et justement, on m’a donné la possibilité d’obtenir beaucoup avec vous. Que voulez vous, il y a des gagnants, il y a des perdants. Ce n’est pas moi qui fait les règles. Cela dit… Hmm... »

Il pencha la tête sur le coté et sembla prendre le temps de réfléchir.

« Voyons voyons… L’affaire, la labeur, mon métier… J’ai dû oublier quelque chose. Ah, cela me revient, oui. J’ai ouïe qu’il y avait encore quelques uns de vos camarades qui se cachaient dans les environs. Malheureusement, mes hommes n’ont pas été capables de les trouver. Alors… J’ai besoin de votre coopération. Toi, là, la tête dure. Parle donc, on ne t’entends pas assez. »

Le premier des captifs planta son regard dans celui de Vylker.

« Si vous pensez que je vais dire quoique ce soit, vous vous trompez. »
« Intéressant. Tu permets que je te fouille une petite seconde ? »

Sans trop demander d’avantage, Vylker glissa ses mains dans les habits du captif et en tira ce qui semblait être un collier a clapet qui s’ouvrait. Il était en argent, bien décoré et plutôt lourd.

« Un collier a clapet, hein ? C’est le tiens ? J’aime bien. C’est fin, distingué, joli. Ca doit valoir une petite fortune malgré tout. Et ça tombe bien. Moi, j’apprécie les fortunes. »
Il rangea la babiole dans sa poche et reprit son dialogue.
« Tu sais, je suis quelqu’un de patient et de poli. J’essaye toujours d’être gentil, avec mes interlocuteurs. Mais quand je tombe sur un petit qui pète plus haut que ses deux petites fesses de bourgeois, je perds patience. Et tu sais ce que je fais dans ce cas là ? J’appelle monsieur Tarkan. Sait tu qui est monsieur Tarkan ? »

Le prisonnier secoua la tête négativement, la bouche fermée et les lèvres serrées.

« Monsieur Tarkan, c’est mon second. Il est plus gros, plus grand, plus fort que moi. Mais il est malgré tout bien moins aimable et civilisé que moi. Son passe temps, c’est d’éclater les jolis petits crânes des gens comme toi. Tu ne voudrais quand même pas que je fasse appel à lui pour ça, non ? Tenez. Vous fumez ? » demanda t-il en tendant sa pipe.

L’homme ne cilla pas et se contenta de faire silence en le regardant de plus belle.

« Pas très causant, hein. Moi, j’ai des vices, je le crains. Bon, et bien, il semblerait que la discussion est terminée, non ? Tu ne me diras donc pas où sont les autres ? Je vois. C’est dommage. J’aurais vu un bel avenir pour toi… Je ne sais pas… Hmm… Dans la finance ! Ou l’orfèvrerie ! Mais il faut croire que chacun choisit son destin. »

Vylker tourna la tête et lança un très léger « Tarkan ? » avant de reprendre sa pipe en bouche et de regarder les prisonniers, souriant. La masse des béluas rassemblés commença a s’écarter alors qu’un lourd glissement se fit entendre.

« Voici Mr.Tarkan. Presque trois cent kilos, et bien deux mètres vingt de hauteur puis sept ou huit mètres de longueur en comptant la queue. Il a de la force. Et de ce que j’en sais, ce n’est pas vraiment un gentleman. »

Tarkan était le maître d’équipage du Geobukseon. C’était une sorte de mix entre un humanoïde et un serpent. Pas de bas du corps, seulement une large et longue queue qui lui servait pour se déplacer. Il était particulièrement habile de la lance. En dépit de tout cela, d’aucun ne pouvait dire que c’était un plaisantin, tout comme on savait qu’il n’était pas de bonne augure de trouver en lui le meilleur des compagnons de jeu.

« Tarkan ? Le monsieur que tu vois en face de toi n’est pas très poli. Apprends lui, s’il te plaît. »

Tarkan s’approcha doucement en glissant du captif à forte tête. Sous la clameur des autres béluas, il commença à le frapper au visage à coup de poing, ne tardant pas à l’étaler au sol. Les souffles d’acclamations des autres béluas a chaque martelage du faciès du prisonnier ne tardèrent pas à faire monter l’adrénaline.

« Allez… Mets y un peu plus de sérieux. »

Un marteau de charpentier s’échappa de la foule des béluas monstres pour rouler a coté de Tarkan. Sans trop se faire prier, ce dernier s’en empara, et, avec force et violence, se mit à défoncer la face de sa victime avec, projetant éclats d’os et sang autour de lui, sous les glapissements des deux autres prisonniers. En voyant cette réaction, Vylker sourit.

« Ah… Aurions nous un peu de coopération ? »
« Que voulez vous savoir ? Ne le laissez pas m’approcher ! »
« Traître ! Tait-toi ! »
« Oh, ne vous mettez pas sur notre route de dialogue, mon cher. Vous le regretteriez. »

Il inspecta le captif parleur et hocha la tête.

« Poursuivez mon ami. »
« Certains se cachent dans la crypte de la famille Naravel. Ils sont trois. Une femme et deux hommes. »
« Une femme et deux hommes. Bien… Voyons voir si vous dites vrai, à présent ? Quelqu’un peut-il avoir la gentillesse de trouver cette crypte ? »

Un des béluas se mit alors a inspecter les grandes sépultures avant de rentrer finalement dans l’un de ces tombeaux. Il en ressortit finalement en hochant la tête et indiqua a plusieurs de ses camarades de venir. Ceux qui se déplacèrent prirent soin d’apporter avec eux haches et couteaux.

« Ah… Les fruits d’une coopération réussie. Fort bien. Comme je suis d’une grande bonté, on se passera de votre scalp, mon ami.Cependant… Je serais bien ennuyé que vous puissiez… Comment dire… Raconter aux autres ce qui s’est passé, avant que nous ayons le temps de partir… Alors… »

Vylker se leva alors, observant certains tirer le cadavre du premier captif au crâne défoncé par les coups de Tarkan, et indiqua les deux derniers prisonniers.

« Vous me scalpez le premier. Le second, vous lui couperez juste la langue. Vous prendrez aussi ses vêtements, et vous le laisserez partir d’ici. »
« Non ! J’ai dit tout ce que je savais ! »
« Oui, mais prudence est mère de sûreté, mon ami. »

Vylker alla donc recompter les cadavres, alors que le cercle des béluas se refermait sur les deux derniers captifs.

Bigre. Une journée bien remplie.


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Jeu 28 Avr 2016, 05:10

「 Insaisissables」

Lilith & Azraël

Pris de remords, Azraël était parti recherché la petite orisha. Ce qui, en soit, était plus facile que prévu… Elle avait cherché sa route, et était près du cimetière. Ou dans le cimetière. Il ne savait pas vraiment. La nuit était tombée, depuis quelques temps à présent, l’obscurité avait envahi les lieux. Fort heureusement, juste la faible lueur de la lune commençait à éclairer lentement le cimetière. Le réprouvé appela plusieurs fois la rouquine d’une fois forte, cherchant désespérément celle-ci des yeux.

D’un coup, il sentit un poids sur son dos et une lame contre sa gorge.

- Tu sais que tu n’es pas prudent à gueuler comme ça, mon chou…

Le jeune homme leva les yeux au ciel et saisit les jambes de la personne pour la faire basculer devant lui.

- Et tu l’es beaucoup plus à tenter de m’impressionner comme ça, Li… ?

- Comme tu l’as dit, c’est tenté… Je te parie que tu n’aurais pas réussi…

Un léger sourire amusé se dessina sur ses lèvres, peu surpris par son attitude.

- Alors qu’est-ce que tu fais i…

D’un coup, la rouquine lui mit la main sur la bouche pour qu’il se taise, et, compte-tenu du bruit qu’il venait d’entendre… Cela ne l’étonnait pas vraiment… Il la plaqua contre l’un des murs qui entourait le cimetière et guetta l’origine des voix… Au moins cinq hommes : quatre alfars et un vampire… La rouquine dégagea sa main et lui fit un signe discret de le suivre pour qu’ils se rapprochent et écoutent ce qu’il se passait. Il y avait des éclats de rire, mais étrangement, l’ambiance paraissait malsaine...
Ils tenaient une femme par les cheveux. Une jolie blonde qu’il claquait à présent sur le sol.

- Alors… Comme ça, on prie Sympan ? T’as pas l’air d’avoir compris que c’est pas une bonne idée…
- Même une très mauvaise... renchérit un second.
- Pourtant, t’aurais dû être éclairée… Les anges avaient compris ce qu’il en était.. Fallait pas changer d’avis… Les traitres doivent être éliminés..

Il tira d’un coup sur l’une des ailes de l’ange, tandis que l’un des aflars la maintenait dans ses bras. Sous les cris de douleur poussés par la jeune femme, Lilith et Azraël sursautèrent. Ils avaient clairement entendus les mobiles de leur agression… Et si le réprouvé n’avait aucune affection pour les anges, il se sentait personnellement concerné, ayant suivi le même chemin que la petite blonde…  
Les hommes entreprirent alors de faire la même chose sur la seconde aile. Lilith tint Azraël qu’elle tendait se tendre…

- Az… Reste tranquille…

Il sembla hésiter un instant.

- Désolée, Li… Je peux pas…

Il tira d’un coup sur son bras pour intervenir rapidement et sortit son arme.

- Foutez-lui la paix… On a tous nos croyances…

Un des alfars regarda Azraêl de haut en bas.

- Je rêve où c’est un réprouvé qui vient protéger un ange… C’est plus qu’amusant de voir que c’est la foi pour Sympan qui vous réunit…  Il y a une part d’ironie…

Le vampire haussa les épaules.

- Ouais… Drôle de choix…

D’un coup de dents, il attrapa la jugulaire de la jeune femme et la trancha soudainement.

- Et si on s’occupait de toi maintenant… glissa le vampire. T’es un traitre, toi-aussi…

Les alfars s’avancèrent vers Azraël, qui resta un temps ahuri par leur attitude. Il avait perdu toute forme de lucidité et ne souhaitait plus qu’une chose… Détruire… Sa part démoniaque prenait le dessus… Un sourire particulier sur le visage.
Lilith poussa un soupir en se frappant la tête face à l’immobilisme de son ami.

- Mais quel con… Au moins un peu de discrétion…

Il était plus que suicidaire. Elle sortit alors également de sa cachette et tira violemment sur son bras.

- Az… Mais reprends toi bordel… la réaction que t’aurais dû avoir, là tout de suite.. C’est te barrer en courant…
- Mais c’est qu’en plus il nous a amené une amie…
fit le vampire, ravi. Je me la garde.

Calmé d’un coup par l’interruption de l’orisha, Azraël n’avait cure de perdre la vie… Pour autant, il ne supportait pas d’en voir les conséquences. Son  impulsivité avait mise en danger la rouquine…  L’un des Alfars acquiesça aux propos du vampire.

- Comme tu le souhaites… Un réprouvé… Ce sera juste la deuxième fois qu’on pourra écorchait des ailes facilement… Belle journée…

Ils avaient ce sourire vainqueur et cette assurance des guerriers.

- On se sépare…  murmura Li.
- Hors de question…
- Ecoute, c’est toi qui nous a mis dans cette m*rde… Alors, là… Je t’assure que ce sera plus simple, Az.. Si tu veux que je m’en sorte… Casse-toi.
Murmura t ‘elle.

D’une voix plus forte, elle reprit avec un léger sourire.

- Je n’ai pas l’intention de me battre. Tu m’autorises à te rejoindre ?  

Azraël sentit ses tempes battre de rage tandis que les Alfars se dirigeaient vers lui.

- Alors toi aussi tu veux nous rejoindre ? souffla t l’Alfar, ironique.

La présence des Alfars aboutirait forcément à les condamner tous… Face à un seul d’entre eux… Au moins… Elle avait une chance de s’en sortir.

- A quatre contre un… C’est facile… fit il en riant.

D’un coup , il prit alors la fuite, au grand soulagement de la rouquine. Elle espérait qu’il ne ferait pas la folie de s’arrêter. Aussi, l’orisha marcha doucement vers le vampire qui avait continué à regarder la scène, amusé. Toutefois, sans prévenir, il bondit sur Lilith, arme sortie, la tenant en joug.

- Une orisha… C’est toi qui a détourné l’autre du droit chemin ?

Il la regardait avec ce mépris qu’elle connaissait bien. Celui qu’elle avait connu durant sa période d’esclavage qui ne faisait que comprendre à quel point il s’agissait d’une sous-race…  Elle prit alors sur elle pour ne pas exprimer tout le dégoût qu’elle ressentait. Ses dernières péripéties lui avaient finalement appris à se taire, non pas pour dissimuler se qu’elle pensait, mais au contraire, pour exploiter bien d’autres cordes à son arc… L’épée qu’il tenait était prête à lui trancher la gorge, il forçait peu à peu, comme s’il se délectait de voir le sang commencer à perler.

La rouquine prit un air plutôt naïf en parfaite concordance avec son jeune âge apparent, et adressa un sourire charmeur au vampire. Elle usait de sa magie pour pouvoir développer son charme, accentuant par la même occasion son pouvoir de séduction. Lentement, elle passa sa main sur le manteau de ce dernier, pour la glisser sous sa chemise jusqu’à ses lèvres, ignorant totalement la menace de l’arme. Du moins… En apparence.
Enfin, l’homme paraissait d’avis de ne pas goûter du seul plaisir de l’égorger et déserra un peu l’emprise de la lame.

- Je suis sans doute trop influençable moi-même pour prétendre orienter qui que ce soit… Et cette guerre des dieux me dépasse un peu…
- Ah oui… Tu serais donc prête à prier les Aetheri…

La naïveté de cette dernière ne faisait visiblement pas d’elle une meneuse capable d’influencer qui que ce soit pour autre chose que de la luxure. Et, finalement… Il n’allait pas s’en plaindre…

- Je peux même t’en faire les louanges immédiatement…

Le vampire commença à lécher le sang qui coulait le long de sa gorge, suivant le chemin du précieux liquide rouge bien plus bas que ce qu’elle avait senti. Il ouvrait à présent sa chemise de lin pour profiter au mieux de ses formes…

- Mais je ne suis pas certaine que c’est ce qui t’inspirera le mieux à l’instant présent.
- En effet.. On veillera à te purifier plus tard… Y a des priorités.

Il se pencha sur la rouquine, plus vorace plus entreprenant, profitant pleinement de ses formes dénudées. Elle eut un léger rire sous ses baisers, et serra un peu plus sa tête contre sa poitrine et le retourna pour se positionner au-dessus de lui en effectuant de légers déhanchés. Sa magie était attisée à l’instant présent… Elle en avait besoin absolument.. Les mains du vampire se déplaçait de sur son fessier afin d’accentuer les mouvements initiés. L’orisha conserva son sourire enjôleur en l’embrassa avec langueur. D’un mouvement rapide, elle sortit l’une de ses dagues et le planta dans son cœur.

Son regard se durcit d’un coup pour prendre une expression un peu plus sadique.

- Peut être que finalement… J’ai pas envie de rendre hommages aux Aetheri…

L’homme parut tomber, inerte. Elle ne connaissait pas assez la race pour savoir s’il était vraiment « mort »… Cela semblait paradoxal pour un vampire… Rapidement, elle se redressa et se rhabilla prestement, s’éloignant en courant, il fallait qu’elle retrouve Azraël  et rapidement… D’un coup, elle sentit sa capuche se rabattre sur ses yeux.

- Eh bien ma jolie… On manque de prudence à ce que je vois…

Violemment, elle se retourna, ses deux lames pointées vers son assaillants. Un éclat de colère traversa ses yeux.

- Az… T’es vraiment un crétin..
- Je m’essaie à ton humour qu’est ce que tu veux…

Il était couvert de sang, et vue la taille de ses plaies, ce n’était pas que celui des pro-Aetheri…

- Tu m’expliques ?
- Bah… A ton avis… J’en ai eu deux face à moi.. J’ai bien failli y passer, je dirais que je m’en sors… Plus par chance.

Une balafre gigantesque traversait son torse dans une profonde entaille, tandis que des égratignures se trouvaient sur ses bras et ses pommettes.

- Et toi ?
- Nan, moi j’ai géré tranquille…
nargua la rouquine.

D’un coup, il passa une nouvelle fois la main sur sa bouche. Les deux alfars restant venaient de trouver le corps de leurs amis… La fureur s’entendait au son de leur voix… Epuisés, le binôme se regarda.

- Je sais pas pour toi… Mais quitter l’île me semble plutôt une bonne idée…
- Bah écoute, ma chère… J’allais te le proposer..

.
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Latone
Sam 30 Avr 2016, 17:52

La nuit était sombre, plus noire que toute autre depuis des semaines. Aucun astre ne trônait au sein de ce ciel sans vie, même la lune était voilée de singuliers nuages noircis. La pluie battait son plein sur la toiture, à l'instar de tambours de guerre annonçant le début des hostilités, le levé de rideau. Le cimetière était jonché de boues et d'herbes défraîchis, les stèles demeurèrent droites et fières ; elles ricanaient, entendues jusqu'aux entrailles de la terre. Rien n'était plus morose qu'un monde plongé dans l'incertitude sur sa foi, un continent, autrefois paisible, qui doutait de sa survie face à l'ampleur de la catastrophe à venir. Le sang remplacera les eaux purifiées et les os solidifieront les ponts, uniques liens entre tous. En soi, cet endroit n'était qu'une prémisse, un avant-goût de ce qui attendrait les plus faibles.

Le séraphin appuya ses pas dans la gadoue, guère gêné par le fait de salir son uniforme, aussi immaculé que sa condition. Ce soir, il avait eu l'honneur d'être désigné comme "purificateur" des lieux, au nom des chers Ætheri. Des adorateurs de l'hérésie, qu'était Sympan, se seraient retranchés en ce lieu sinistre, après avoir essuyé une cuisante défaite, lors d'une tentative de mise à sac des parchemins du temps. Le cimetière leur sied bien. L'ange ne comptait point lambiner sur le travail, il allait remplir quelques tombes avec les cadavres de ces hérétiques. Mais il n'était point suicidaire et avait convié une petite escouade sous son aile, les concernés arrivèrent un par un, au fil du temps. La plupart par la voie des airs, d'autres à pieds, un seul via la téléportation. Ils étaient tous habillés de blancs, l'arme au poing, prêts à en découdre. Le séraphin se posta en face d'eux, droit comme un piquet, les mains jointes dans le dos.

" Camarades, je vous remercie d'avoir répondu à mon appel. Il les observa succinctement, certains ne payaient pas de mine mais d'autres ne lui semblaient guère fiables. Enfin tant pis, il n'était pas chef de guerre après tout. Mes supérieurs m'ont ordonné d'éradiquer une bande de fanatiques, terrée dans les parages. Selon les informations qu'ils m'ont fourni, ce sont exclusivement des traîtres à notre nation, mais il se pourrait que d'autres hérétiques les aient rejoints. Gare à l'obscurité, restez prudents en toutes circonstances. Des questions ? L'un des conscrits leva la main, une capuche voilait la partie haute de son visage.
- Quand vous dîtes "éradiquer", c'est-à-dire : neutraliser ou simplement tuer ? L'interrogation ne manquait pas de cran, mais elle avait le mérite d'éclaircir les propos du responsable.
- Tuer, purement et simplement. La recrue baissa la main, un mince sourire se dessina furtivement sur ses lèvres.
- A vos ordres. "

Apparemment, l'infiltration s'était bien déroulée, les emplumés n'y avaient vue que du feu. Cette question n'avait été qu'un test – en plus d'être utile pour la suite des évènements – afin de voir par lui-même s'ils se doutaient de quelque chose ou s'ils étaient simplement naïfs. Pendrake était bien content, ce déguisement d'ange continuait de lui servir depuis la précédente guerre les opposant aux êtres démoniaques. Sacrée bataille. Se rappela-t-il, mais il n'était point l'heure de s'attarder sur les conséquences d'une petite escarmouche ; les échanges qui commençaient à arriver seront bien plus épiques que cela.

Le réprouvé suivit la troupe, plus confiant dans son rôle qu'auparavant. Pourquoi était-il ici ? Quelle question. Pendrake se démenait toujours pour se trouver là où les intrigues se gâtent. Il adorait la comédie, d'autant plus quand elle impliquait de se moquer des anges ; mais plus encore, il ne faisait que respecter les principes de son peuple. Il était réticent quant à l'idée de se soumettre à un péquenaud divin apparu de nulle part, avec son toutou qui braillait plus qu'il n'agissait. Bon, excepter le cas Hans, certes. En tout cas, bien que le réprouvé ne se soit pas tant rangé que ça côté religion, il ne pouvait pas nier avoir eu recours aux noms des Héros d'antan pour s'extirper de sales situations autrefois. Et étant donné les temps qui courent, il allait sans doute devoir de nouveau rendre hommage à ces hommes et femmes dont la simple mention tambourinait chez les abominations comme une pinte trop mal dosée. Puis, comme il se le disait toujours : le monde – son monde – se porterait bien mieux sans quelques têtes.

Le séraphin les fit avancer, à tâtons, entre les stèles, des plus récentes aux plus anciennes. L'atmosphère demeurait pesante, d'autant plus que les anges avaient du mal à s'imaginer que des leurs puissent tenter d'attenter à leur vie. A la citadelle, il existait déjà une certaine scission entre les extrémistes et les pacifistes, s'ils devaient en plus rajouter ceux qui se détournent du droit chemin… Pendrake n'avait pas toutes ces notions en main pour être ne serait-ce que perturbé ; pour lui, n'importe quel ange était un potentiel ennemi. Il eut une vive pensée pour les jumeaux qui lui en avaient fait voir de toutes les couleurs. Enfin, de ce côté-là, le réprouvé ne pouvait qu'être assuré qu'il était dans leur camp, du moins il croisait les doigts pour que ce soit bien le cas.

" Stop. " Souffla soudainement le séraphin, en levant la main pour que toute l'escouade l'écoute.

Des ailes noires se déployaient fièrement en contrebas, en compagnie d'une majorité d'ailes immaculées. Le groupe des anges étaient réunis autour d'une table, une simple petite bougie éclairait leur réunion à l'abri des regards. En effet, ils se tenaient au beau milieu d'arbres décharnés mais dont les branches, très nombreuses, empêchaient tout envol, puis leurs enchevêtrements brouillaient la vue à longue portée. En clair, les traîtres avaient l'air d'une petite bande de sorciers complotistes des plus banals.

" Hé… L'ange qui est juste là… Il pointa discrètement du doigt la cible. Je le connais, je l'ai vu à la Citadelle Blanche il y a quelques jours.
- Il a bien changé depuis, non ? Parce que maintenant, c'est un déchu. Le séraphin serra des dents.
- Ils ont cédé au péché, le schisme qu'a provoqué Delta aura été le déclic de leur esprit faible… Il serra des poings et se retourna vers ses compagnons. Pas de pitié. Même si vous reconnaissez un camarade, un ami ou un proche, ils nous ont tous trahis, tous autant qu'ils sont. L'unique châtiment que nous pouvons leur accorder pour leur perfidie, c'est la rédemption par la mort. Il dégaina doucement son épée. Rendons honneur aux Ætheri !
- Alors, on se fait une petite bouffe ? "

L'ensemble de l'escouade angélique se retourna rapidement vers la source de cette intrusion et ils comprirent bien vite que la recrue de tout à l'heure s'était directement mêlée aux traîtres ! Pendrake, de son grand sourire franc, s'était débarrassé de la combinaison blanche, afin de ne pas trop émoustillé les hérétiques. Les déchus et leurs alliés eurent l'air ahurie devant l'entrée improbable du réprouvé ; bien que celui-ci fit en sorte de ne pas se présenter tel quel. Se joindre à la mêlée ne l'intéressait guère, ce ne serait même pas dans son propre intérêt, puisque le loustic combattait mieux avec sa langue qu'avec sa lame. Un petit jeu de manipulation et le tour serait joué. A condition que ces emplumés suivent le mouvement.

" C'est une bien jolie carte que vous avez là ! Il se fit une place entre un ange et un déchu, certains d'entre eux avaient déjà un couteau entre les doigts, d'autres étaient pétrifiés sur place ; peut-être pensaient-ils qu'il était un spectre vengeur ? Elle me rappelle quelque chose, voyons… Ah oui ! La Citadelle Blanche ! Il posa ses mains sur la table, tout en se penchant légèrement en avant. Bah dis-donc, vous ne manquez pas de culot ! Votre unique riposte, c'est d'attaquer directement le nid ? Vous n'avez pas plus suicidaire comme plan ? Il prit un encrier et le renversa sur la carte, cela échauffa quelque peu les esprits mais Pendrake continua de mener la danse, il leva rapidement la main pour réclamer le silence. Réfléchissez une seconde ! Voire plus, si c'est ce qu'il vous fait défaut. Il retourna le parchemin et s'empara d'une plume pour commencer à dessiner sur le côté vierge, pour accompagner ses propos. Toute la masse est réunie à la Citadelle, on est d'accord, mais ! Les séquelles de la guerre avec les démons sont encore fraîches, ce qui implique qu'il demeure encore des patrouilles dans les montagnes de l'Edelweiss enneigée, et à Stenfek. Vous savez, pour finir le nettoyage et rassembler les ressources pour les ramener. De plus… Il termina de dessiner grossièrement le continent Naturel. Les troupes sont au point mort, puisqu'elles sortent de la bataille. Il n'y a pas plus facile comme proie qu'un soldat blessé, autant physiquement que psychiquement. Donc, avant de foncer sur la Citadelle, le mieux est de la priver de ses potentiels renforts, en éliminant les anges ici. Il barra les montagnes. Et ici. Il barra Stenfek. Comme ça, vous descendez des montagnes jusqu'à Bouton d'Or, en faisant un peu le ménage du côté des réprouvés – histoire de faire d'une pierre, deux coups – et hop ! Vous vous dirigez vers la Citadelle, affaiblie, sans crainte d'être pris en étau par les escarmouches. Il jeta la plume sur la table et jeta un regard moqueur aux traîtres. Avec ça, vous serez insaisissables. "

Les complotistes n'eurent même pas le temps de réagir de quelque manière que ce soit au "plan" de Pendrake, qu'ils se firent embrochés quasiment simultanément par les anges, cachés dans l'ombre. La comédie du réprouvé avait permis cette attaque surprise, le tout pour rendre l'embuscade sans grands efforts. Ses "alliés" ne devraient guère aimer qu'il soit aussi pragmatique avec leur peuple. Il n'y a pas à dire, il prenait son pied avec ce masque d'angelot.


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Dim 01 Mai 2016, 21:51

Djinshee fit glisser sa dague dans son fourreau et passa sa cape sur ses épaules. Elle vérifia qu’elle portait bien son bracelet, celui qui lui permettait de cacher ses véritables songes. Tout était en ordre. Il ne lui restait plus qu’à partir. La nuit était tombée depuis longtemps. Il faisait noir et froid. Son souffle formait de la buée qui disparaissait dans l’obscurité. Elle sentit la chaleur d’Enderah près d’elle. Elle lui caressa la tête, lui grattant un peu derrière les oreilles, puis s’aventura dans les rues désertes d’Aeden. La tension était plus que palpable dans la ville. Mine de rien, nombreux étaient les traitres ayant décidé d’abandonner les Dieux Elémentaires pour Sympan. Elle avait beau y avoir réfléchi, avoir retourné la question dans tous les sens, elle ne comprenait pas vraiment. Leur race était si liée à ces entités, comment pouvaient-ils… prendre un tel risque ? Pour se rallier à cet inconnu ? Peut-être n’avait-elle pas le recul nécessaire pour saisir. Un an, cela restait peu de temps. Alors qu’elle s’habituait aux coutumes de ce peuple, voilà qu’on remettait tout en cause. Merci. Franchement. Au risque d’être en désaccord avec Hana, fervente adoratrice de Phoebe, elle avait choisi les Aetheri. Néanmoins, et heureusement, leur amitié n’avait jusqu’ici pas été mise en péril. La Bélua était pour ainsi dire, très tolérante. Ce qui était normal, vu sa propre situation au quotidien. L’Elémentale espérait sincèrement qu’elles continueraient dans cette voie. Ca n’en avait pas l’air, mais elle tenait beaucoup à elle. Qui plus est, elle détenait son secret.

   Un homme de classe plutôt aisée l’avait contactée quelques jours avant. Sa mission ? Assassiner son futur gendre. En effet, sa chère fille, la prunelle de ses yeux, s’était éprise d’un jeune homme tout à fait admirable. Admirable, jusqu’à ce qu’il se tourne vers le soi-disant « Originel ». Il avait eu le malheur d’en parler à sa nouvelle famille, pensant pouvoir compter sur eux, alors qu’ils venaient tout juste d’annoncer les fiançailles. On avait bien tenté de le dissuader de son choix, sans succès. Il était de tout son être dévoué à Sympan. Le père, à la tête de la dynastie se mit alors à le mépriser. Sa haine devenait presque maladive et une chose le hantait : que sa fille s’écarte du droit chemin. N’en pouvant plus, il s’était finalement décidé : il devait s’en débarrasser. Mais il ne pouvait pas le tuer lui-même ; elle ne l’aurait jamais pardonné.
   Le mariage était censé se dérouler dans un mois. Elle avait obtenu l’adresse de la demeure de la cible, ainsi que celle du client. Elle devait envoyer un rapport à ce dernier une fois son travail accompli. Les jours précédents, elle était allée visiter les lieux en question, histoire de prendre ses repères et de mieux préparer ses plans. Joint à la lettre, une carte faite à la main, représentant rapidement les différentes pièces de la maison de la victime. Il n’avait rien oublié. A croire que ce n’était pas la première fois qu’il demandait les services d’un tueur. Mais peu importait ; il était un client, elle devait le satisfaire. Voilà.

   Arpentant les rues d’un pas calme et discret, elle se dirigeait vers la maison. Elle n’était qu’à quelques minutes de marche. Elle s’arrêta à une dizaine de mètres. Le bâtiment possédait une petite cours, protégée par un mur et un portail. Elle vérifia qu’il n’y avait aucune lueur provenant de l’intérieur, puis s’avança. Devant le mur, elle se concentra, utilisa sa télékinésie, en même temps que son contrôle de l’ombre. Tâche peu aisée : elle se devait se faire voler tout en se camouflant. Elle devait regarder ce qu’elle faisait, ne devait pas faire un geste. Son atterrissage fut un peu plus brutal qu’escompté. Elle se rattrapa d’une main, puis examina les lieux. Elle était dans la cours. Rien à signaler. Il n’y avait personne. En ces temps sombres, et d’après les relations qu’il entretenait avec sa belle-famille, elle le trouvait bien imprudent. Mais bon, elle n’allait pas se plaindre, ça l’arrangeait.

   L’entrée était bloquée par deux grandes portes d’un bois dense et légèrement rouge, parfaitement vernis. Elle le toucha du bout des doigts, les faisant doucement glisser, à la recherche de la serrure. Elle descendit, sentit le métal glacé. De là, elle examina la forme de la serrure, plus au touché qu’à la vue. Elle ne voulait pas éclairer les lieux, et prendre le risque inutile d’attirer une quelconque attention dans la rue, bien que celle-ci fût déserte. Déverrouiller la porte lui prit un peu plus de temps que ce qu’elle aurait pensé. Elle n’était pas spécialement pressée ; elle avait la nuit pour agir. Mais elle n’était pas des plus patientes. La forme de la serrure était particulière, et il avait fallu qu’elle parvienne à faire bouger le verrou avec sa magie d’une nouvelle façon. Suite au cliquetis, elle n’entra pas tout de suite. Il avait fait un bruit monstre – du moins, c’était ce qui lui semblait. Il sembla aussi qu’elle fut la seule à l’entendre. Elle tourna doucement la poignée. Une vague de chaleur l’accueillit à l’intérieur. Elle put voir une lueur rouge vermillon de l’autre côté de la pièce principale : des braises. L’endroit était très confortable : d’épais tapis au sol – qui, en plus, lui permettaient d’assourdir ses bruits de pas, et la taille, plutôt réduite pour une maison de bourgeois, rendait l’atmosphère plus personnelle. Elle ne voyait pas les décorations qui ornaient les murs, mais pouvait les deviner. Elle ne voyait absolument rien, en fait. Elle était plongée dans le noir le plus complet. Noir qui n’était transpercé que par ces braises qui mourraient dans l’âtre d’une cheminée, qu’elle imaginait ornée. Djinshee se remit le plan en tête. Normalement, si elle se décalait un peu sur la droite, elle devait rencontrer un escalier… Elle devrait ensuite monter à l’étage et trouver la chambre qui l’intéressait. Elle réfléchit un peu. Non, elle n’allait pas pouvoir se déplacer ainsi. Elle craignait de heurter quelque chose, un vase, ou n’importe quoi d’autre. Ce serait la chose la plus pitoyable à faire, et pourtant la plus simple… Elle illumina sa paume, suffisamment pour voir devant elle. En effet, l’escalier était au bon endroit. A pas de loups, elle s’y engagea. Son cœur commençait à palpiter. Le silence était si stressant ! Mais c’était justement ça qu’elle aimait : cette tension qui ne cessait de grandir, au fur et à mesure que le but approchait, et qui continuait une fois que celui-ci était atteint ; car il fallait ensuite rebrousser chemin.

   Il y avait deux couloirs. Lequel devait-elle prendre, déjà ? Le gauche. Elle allait à une vitesse considérablement lente, à l’affût du moindre petit bruit. C’était la seconde porte à droite. Elle la repéra, se baissa une fois devant. Elle éteint sa paume et refit la même opération que précédemment. Elle fit pivoter le verrou. Il grinça un peu. Elle tressaillit. La porte s’ouvrit toute seule. Elle se plaqua contre le mur, à côté et retînt son souffle. Mais il n’y avait rien. La porte s’ouvrait juste seule lorsqu’elle n’était pas fermée à clef. Elle se glissa à l’intérieur de la chambre et tendit l’oreille. Elle pouvait entendre le bruit régulier et calme d’une respiration… De deux respirations… La fille n’était tout de même pas avec lui… ? Ce n’était pas prévu. Comment allait-elle faire ? Elle ne devait ni la tuer, ni la réveiller… Au moins tenter pour le second cas. Et où était l’homme, et où était la femme ? De quel côté du lit ? Ca se corsait… Bon… Le risque était à prendre. Doucement, elle ralluma sa paume, pour que les deux dormeurs ne trouvent pas le changement de luminosité trop brutal. Elle plissa les yeux. Bien, donc sa cible était de l’autre côté… D’après les courbes plus rondes qui se dessinaient du sien. Elle contourna le lit, dégaina son poignard. Elle évitait aussi de trop s’approcher, de peur qu’ils ne remarquent la hausse de température. Elle regarda attentivement la position de l’homme avant de rendre sa place à l’obscurité. Il était allongé sur le côté, paisible, en face de sa fiancée. Le plus efficace serait de l’égorger. Tâche difficile dans le noir, puisqu’il fallait viser juste. Elle se concentra, tentant d’habituer ses yeux, qui ne discernaient que des formes grossières. Elle brandit son arme, inspira profondément, puis frappa. Sa victime émit un court râle, suivit d’un étrange bruit, une sorte de raclement de gorge mêlé au sang. Vite, elle reprit le poignard et se dirigea vers la porte. Un bruit de froissement lui indiqua que la femme avait bougé. Elle passa dans le couloir, alla à tâtons jusqu’aux escaliers, qu’elle descendit presque à quatre pattes. Il était hors de question d’illuminer les lieux. Elle allait se réveiller à coups sûr, elle allait sentir l’odeur abondante et désagréable du sang…

   Elle entendit un murmure, qui haussa petit-à-petit. L’appel devînt vite un cri, qui devînt lui-même effroyable. Djinshee faillit se précipiter pour aller dehors, ce qui aurait été une grave erreur. Elle ouvrit la porte, faisant le moins de bruit possible. Elle supposait qu’elle avait encore un peu de temps. Que la femme se lève, trouve de quoi allumer une bougie, qu’elle réalise l’ampleur de la situation…

   Toujours recouverte de l’ombre, elle atterrit dans la rue. Elle longea le mur de la demeure, puis s’enfonça dans l’obscurité comme un spectre. Elle allait faire un petit détour.


   En tous les cas, la mission était faite. Ne lui restait plus qu’à faire un bref rapport qui relaterait la facilité de celle-ci.

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