-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

Partagez
 

 [LDM Avril/Mai] Si je ne peux pas les changer alors je les anéantirai [EVENT]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Dim 03 Avr 2016, 00:24


Si je ne peux pas les changer alors je les anéantirai

[LDM Avril/Mai] Si je ne peux pas les changer alors je les anéantirai [EVENT] K10

« Malgré l’aberration et la perfidie de leurs croyances, ces impies refusent de reconnaître l’imposture qui se dissimule derrière leurs belles convictions. Des semaines durant, nous avons tenté de leur ouvrir les yeux et de leur prouver la pureté de notre foi. Nous avons pris du temps pour eux, pour leur montrer la vérité. Ils refusent de la voir. » Les fidèles buvaient les paroles de la Prêtresse, très haut placée dans le Temple de son idole. Mieux valait se méfier de son joli minois. Elle n’était pas qu’une très belle femme. Certes, elle savait user de ses charmes, de son sourire et de son éclat pour convaincre, persuader, soulever les foules et les contrôler mais elle était aussi d’un esprit redoutable et d’une puissance affolante. En d’autres termes, elle était une religieuse à l’apparence inoffensive et à la force aussi terrifiante que menaçante. « Nous ne pouvons tolérer cela. » enchaîna-t-elle, le regard désolé et miséricordieux. Lentement, elle ouvrit les bras. « Nous sommes en guerre, une guerre qui oppose les Dieux. Agissons pour le bien commun. Nous devons aider les nôtres à l’emporter. » Le discours, quoiqu’improvisé, était pensé dans sa formulation. La Prêtresse mettait en avant la communauté, comme s’ils prenaient ensemble les décisions. C’était plus ou moins le cas. « Nous ne pouvons admettre plus longtemps que ces individus soutiennent le mauvais camp et tentent de faire pencher la balance en notre défaveur. Ils ne peuvent pas l’emporter. Leurs Dieux ne peuvent pas l’emporter. Je ne peux imaginer nos terres, régies par leurs lois. » Doucement, elle joignit les mains. « Nous devons faire de notre mieux pour leur faire entendre raison. Ils doivent comprendre. D'une manière ou d'une autre.» Elle baissa la tête. « Ceux qui refusent de s’incliner devant nos Dieux doivent fléchir devant eux. » Elle ne souriait plus. « Nous sommes en guerre. » répéta-t-elle plus bas. « Si nous ne pouvons pas convaincre ces hérétiques, nous devons faire en sorte qu’ils ne puissent plus soutenir le camp adverse de ses infidèles. » C’était la façon la plus délicate pour la Prêtresse d’annoncer de façon officielle que les Ordres religieux acceptaient à présent que l’on massacre les autres, au nom de leurs croyances. La Prêtresse redressa la tête, écrasant la foule sous sa prestance. « Ils se soumettront. Ils s’inclineront ou ils déclineront. » L’assemblée répéta les derniers mots de la Prêtresse. Les différents acteurs de la sphère religieuse allaient rapidement être mis au courant des ordres. Peu à peu, les fidèles allaient savoir qu’on les autorisait à porter le coup fatal à ceux qui ne partageaient pas leurs idéaux. Les choses allaient s’enchaîner et dégénérer. Le sang allait couler à flot. Cela ne faisait même pas ciller la Prêtresse. Pour elle, c’était un juste retour. Les infidèles allaient passer devant le jugement des Dieux véritables.

Explications


Les choses sont assez simples : vous allez dans un petit village – là encore, vous n’allez pas dans les grandes cites ou les capitales, à moins d’être lvl 6 mais même dans cette hypothèse, pas pour fanfaronner publiquement, toujours en petit comité – pour tenter de convaincre les gens. Si vous êtes pro-Sympan, vous allez dans un village pro-Aetheri et inversement. Face au refus des villageois de changer leurs croyances, vous décidez de les tuer – tenter de tuer plutôt hein, enfin niveau/stats, toussa– puisque vous en avez l’autorisation. Attention aux incohérences concernant les points de spécialité, sachant que les gens vont se défendre et à coup sûr, tenter de vous tuer aussi. Si vous êtes niveau 1, vous n'allez certainement pas raser un village entier, contentez-vous de quelques villageois.

Si vous voulez tout savoir, il y a deux Prêtresses qui s’adressent à vous. Elles sont sœurs et ne s’entendent pas du tout vu qu’elles ne sont pas dans le même camp. Lynzie est une Prêtresse d’un Dieu du camp des Aetheri ; Lunie une Prêtresse d’un Dieu du camp de Sympan. Elles se positionnent chacune plutôt très bien en tant que porte-parole de leur camp.

C'est un lieu assez libre là encore, mais vous n'allez pas à Taelora, c'est tout. Petit village n'importe où, n'oubliez pas de vérifier les alignements des races.

ATTENTION : Ce rp est un rp d'event donc vous devez attribuer un point de pourcentage à la fin de votre message.
Si vous êtes pour les Aetheri : soit +1 à votre équipe, soit -1 à l'équipe adverse.
Si vous êtes pour Sympan : soit +1 à votre équipe, soit -1 à l'équipe adverse.
Veuillez à bien le préciser avec vos gains.


Questions : MP ^^
Gain(s)

■ Pour 900 mots : 1 point de spécialité au choix
■ Pour 450 mots de plus : 1 autre points de spécialité au choix

Récapitulatif des Gains


Personnage / Lien / Gains

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 04 Avr 2016, 22:34

 « L’invincibilité se construit par la défense, la possibilité de victoire dans l’attaque. Celui qui se défend montre que sa force est inadéquate, celui qui attaque qu’elle est abondante. » Jade était en plein conflit avec les autres membres du groupe auquel s'était greffée Ovilyn. Cette fois, il ne s'agissait pas d'un conflit trivial, mais un qui pouvait autant changer leur vie que les mener vers la mort. Le groupe œuvrait ensemble pour propager la Parole de Sympan. Il ne s'agissait pas de faire des tournées dans les villages pour parler aux incultes et aux victimes de la tromperie des Aetheri, non, cette méthode était déjà dépassée et bien trop risquée. Elles avaient eu vent des massacres qui avaient ensanglanté les auberges et les champs à cause de telles méthodes. Eux avaient décidé d'en employer une qu'ils jugeaient plus utile et plus... visible. elles avaient entrepris de propager des images et des symboles de Sympan : elles peignaient les murs, construisaient des bonhommes de paille à son effigie... tout ça dans la plus grande discrétion. Et puis elles avaient fait plus fort, en prenant confiance en eux : comme de bonnes orines, elles avaient décidé de s'en remettre à l'art pour parfaite leurs méthodes. Elles avaient écrit des chansons et les propageaient parmi les autres fidèles, elles écrivaient des poèmes et créaient des liens avec ceux qui doutaient.

Mais aujourd'hui, Jade voulait plus. Elle voulait toucher plus de gens et d'une toute nouvelle façon. C'était une idée aussi ambitieuse que risquée et elle était la seule à vouloir les prendre : construire un temple à l'effigie de Sympan sur une terre de pro-Aetheri. Cette idée ne lui était pas venue toute seule : la veille, les orines avaient assisté, en présence d'autres partisans de Sympan, au discours d'une Prêtresse qui avait admis sous cape que la violence s'avérait nécessaire pour propager leur foi. Ce discours avait insinué des volontés proches du fanatismes à ceux qui l'avaient entendu et Jade en faisait partie... ainsi qu'Ovilyn. D'ailleurs, son argumentation et sa détermination commençait à faire pencher la balance. Elle savait tourner les mots et leur donner la contenance qu'elle voulait, c'était son plus grand talent. « Le problème, ce n'est pas la construction-même du Temple. C'est que le terrain est sacré, le construire s'apparenterait à un blasphème. Même si l'attaque peut être parfois nécessaire, nous ne devons pas être les premiers à frapper », rétorquait Gilly en essayant de garder son calme. Les personnes qui étaient de son avis soutinrent son argument et parlèrent tous en même temps. Elle était encore seule contre tous... mais Ovilyn, elle, était de son avis. Il était temps d'être courageuse, il était temps de montrer au groupe qui elle était. « Non ! » cria-t-elle pour mettre fin aux contestations qui couvraient sa voix. « Ils ont déjà attaqué ! Il y a déjà eu des faits de fanatisme, nous l'avons vu. Des meurtres, des blasphèmes, des violences ! En quoi le fait d'édifier un Temple est un acte condamnable ? Nous offrirons un lieu de sécurité pour nos comparses. Nous avons tous besoin de nous sentir solidaires et de pouvoir pratiquer notre foi. Ceci n'est pas un acte de violence, c'est au contraire un acte de protection ! » Cette fois, les membres du groupe étaient abasourdis. Ovilyn avait fait son effet, c'était certain... un effet qu'elle n'avait encore jamais provoqué chez personne. Elle se rassit et laissa les autres argumenter sur la base de ce qu'elle avait rétorqué en souriant, gonflée de fierté.

Le soir venu, le débat était clos : le lendemain, le groupe d'orines avait prévu d'aller sur le site de la construction du Temple de Sympan. Rien n'était encore sûr, mais les orines avaient accepté d'aller voir à quoi cela ressemblait, et si elles arriveraient à trouver des volontaires. Grâce à son intervention, Ovilyn avait gagné les grâces de Jade, la plus fine de toutes les orines du groupe. Elle était restée à ses côtés toute la soirée et lui avait appris certains de ses secrets pour être irrésistible. Ce soir-là, Ovilyn avait ressenti un profond sentiment d'appartenance, un sentiment qui lui était aussi cher que rare. Et le lendemain, elle était plus déterminée que jamais à propager une cause qui lui était plus chère qu'aucune autre. Les belles femmes partirent dès l'aube. Elles devraient traverser une dizaine de villages pour arriver à destination, pour un total d'une journée de marche. Bien qu'elles soient nombreuses, ces journées de marches rendaient Ovilyn nerveuse car son groupe attirait toutes les convoitises. Certaines d'entre elles maîtrisaient autant l'art de la danse que celui du combat, mais ce n'était pas le cas de toutes, et encore moins le sien. Sa sécurité dépendait entièrement d'elles.

Malgré ses inquiétudes, le trajet se déroula sans encombres pendant plusieurs heures. Les orines attiraient l'attention et se faisaient parfois suivre par des hommes curieux, mais ils finissaient par abandonner et personne n'avait tenté de leur attirer des ennuis. Mais finalement, ce serait elles qui s'en attireraient. L'après-midi, alors que le soleil était haut dans le ciel et que la brise s'était réchauffée, les orines avaient ralenti le pas, absorbées dans leurs conversations ou dans leurs chants religieux. Elles étaient plus enclines à parler aux enfants qui venaient les voir et autres personnes curieuses. Et puis, en arrivant à un énième village, le groupe passa devant un groupe de villageois : ils étaient tous agenouillés autour d'un puits et priaient, certainement pour que l'eau revienne. La région où œuvrait le groupe d'orines était proche du désert et ce genre de désagréments pouvait vite arriver. « Que se passe-t-il, mesdames ? » s'était enquise Gilly avec bienveillance. Elle s'était approchée d'eux et, suivant le mouvement, le groupe avait stoppé sa marche. « Nous n'avons plus d'eau depuis hier. Si ça continue comme ça, nous allons devoir aller dans le désert pour aller en récupérer... l'oasis la plus proche se trouve à une journée de marche... » En disant cela, une femme sanglotait derrière. Ovilyn comprenait pourquoi : des épopées dans le désert, c'était une des choses les plus risquées qu'il était possible de faire. Outre la férocité de la nature, comprenant le climat et les animaux qui le peuplaient, il y avait surtout toutes les personnes mal-intentionnées et les solitaires qui s'y terraient. Gilly semblait très touchée par les explications du villageois, mais hélas, les orines ne pouvaient rien faire. Aucune d'elles n'avaient les pouvoirs d'y changer quelque chose, si ce n'était en faisant le chemin elles-mêmes...  

« Recule, Maria ! » avait tonné un des villageois les plus reculés du groupe. Il s'avanca vers le groupe d'orines et son regard se posa immédiatement sur le collier que portait une femme de leur groupe, Arwa. « Ce sont ces femmes qui ont amené la famine à notre porte ! » continua-t-il. Ovilyn comprit vite ce qu'il se passait : l'homme avait remarqué le cercle argenté que cette dernière portait et il en avait déduit que les orines étaient partisanes de Sympan. Et cela n'était évidemment pas son cas, car les orines avaient atteint la zone qui était emplie des traîtres à l'Originel. « C'est vous qui vous êtes détournés du Juste chemin ! Ne voyez-vous pas que vos croyances impies sont le malheur qui vous est infligé ?! » Jade s'avança au fil de ses paroles et l'on pouvait sentir l'électricité qui gagnait en puissance entre les deux protagonistes. Le discours de la Prêtresse était encore bien présent dans les esprits. La violence était nécessaire... « Cesse tes ignominies !! » L'homme avait lancé un ordre à Jade. Cet éclat de fureur fut celui de trop. Fatiguée d'utiliser les mots, cette dernière s'attaqua à lui. Aussitôt, certains tentèrent de le défendre et d'autres attaquèrent les autres orines du groupe. Ovilyn, elle, était complètement perdue dans cette bataille qui venait tout juste d'éclater. Elle tenta d'aider Jade en retenant le bras d'une femme ; une lutte s'amorça entre elle et la vieille dame. Cette dernière était obsédée par le fait de faire reculer Jade de l'homme, comme s'il était cher à son cœur, et Ovilyn faisait de même. L'une fit tomber l'autre et elles roulèrent parterre jusqu'à ce qu'Ovilyn lui frappe la tête au sol, aussi violemment qu'elle ne l'avait jamais fait. Quelle rage s'était emparée d'elle ? Pourquoi avait-elle fait ça ?

Alors qu'elle se posait toutes ces questions, en état de choc, Gilly cria soudain en la tirant vers le haut : « Ovi, cours !! L'AETHER ORIGINEL VAINCRA ! » Cria-t-elle en amplifiant sa voix magiquement. Ses yeux brûlaient d'une flamme de rage folle. Cela effraya certains villageois qui fuyèrent en pleurant ; les autres voyaient leur rage redoublée et ils poursuivirent les orines. Mais elles étaient rapides et l'une d'elles accélérait les autres avec un pouvoir magique. Sans plus se poser de questions, Ovilyn courait pour sa vie. Elle vit qu'une orine était tombée non loin d'elle, mais elle ne s'attarda pas à cette vision. Cette dernière, elle s'en rendrait compte plus tard, s'était pris une flèche et ne se relèverait jamais. Puis elle remarquerait l'absence de Jade et de trois autres orines qui n'auront pas survécu à cette lutte. Ovilyn, elle, était changée à jamais, aussi choquée par ses actes que par la rage qui s'était emparée de toutes ces personnes censées. Cela renforçait sa foi, mais elle se promettait de ne plus commettre de tels actes de violence. Cette grand-mère, avait-elle survécu ? Ovilyn n'aurait jamais la réponse, mais elle avait du sang sur les mains. Le sang d'une innocente drapée dans un manteau de traîtrise.
Mots : 1 694

Gains:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 05 Avr 2016, 00:45


« Tu as reçu ceci ce matin... » La jolie blonde tendit un parchemin cacheté, que j'attrapai sans grande conviction. Le divan m'accueillit lourdement, de son bois miteux et prêt à céder « Qu'est-ce ? », « Je ne sais pas... » Annabelle ne me regardait pas. Elle avait le dos tourné, et je pouvais aisément deviner son air songeur scruter l'horizon, par la fenêtre colorée. Haussant mon sourcil valide, je défis rapidement le sceau de cire pour y lire des instructions. C'était une missive du Chapiteau, rien d'autre. Repliant la lettre, je me levais doucement de la couche, pour venir dans son dos, caresser ses longs cheveux blonds « Qui a-t-il, Belle ? » Un soupir s'émana de ses lèvres, à la fois triste et amer. Mon coeur se fendit sous l'écume de cette litanie « Hey... Annabelle... » Je posai mes mains sur ses bras, alors qu'elle se tourna vers moi. Sa frimousse d'Ange se leva pour me regarder dans les yeux. Etouffant un sanglot, elle passa ses mains autour de moi, m'attrapant dans le dos de toutes ses forces. Son visage vint se heurter à ma poitrine, alors qu'elle respirait assez rapidement « J'ai... tellement peur... J'ai peur de te perdre un jour, de ne jamais te voir rentrer. Ma vie sans toi serait dorénavant inimaginable, Sergueï. » L'Elfe ne me regarda à aucun moment. Doucement, je vint caresser sa tête et ses cheveux, lui rendant son étreinte « Ma si belle princesse... N'aies pas peur de ma mort. Elle te sera bénéfique quoi qu'il arrive. Inquiète toi de celui qui continue de te traquer sans relâche. Je déteste partir et t'abandonner, en sachant qu'il peut mettre la main sur toi à tout moment. », « Nous avons peur l'un pour l'autre... Ah ah... Nous ne sommes même pas capable d'être égoïstes... » Son rire n'était qu'une piètre imitation d'un rire moqueur. Posant mes mains sur ses épaules, je la décalais lentement pour la forcer à me regarder « Je ne laisserai personne, te toucher. Tu n'appartiens à personne, et je défis quiconque souhaite te voir sombrer dans ses griffes. », « Mais... Je suis tienne, Sergueï. », « Ne gâche pas ta longue vie avec moi, mignonne. Preuve en est : je suis missionné. », « Q... Quoi ? Ne dis pas de telles balivernes ! Et où vas tu ? Pour y faire quoi ? Tu viens de rentrer il y a quelques jours à peine ! », « Un conflit à régler de la manière forte. Ca ne me prendra qu'une journée tout au plus, et je ne risquerai rien. Je reviendrai vite, il ne peux rien m'arriver, je sais ce que je fais. », « P... Pourquoi m'infliges-tu ça... ? » Elle s'accrocha à mon col, pleurant dans le tissu « Je ne t'ai jamais rien demandé, Belle. Tu as choisi ta vie, avec tout ce que cela comportait. Je ne peux pas abandonné mon travail comme ça. Ni toi, ni moi, n'avons le choix. Ne pleure pas joli coeur, nous nous retrouverons. » J'étais un Orisha. Un être libre et sans chaîne. Cette Elfe souhaitait m'en mettre mais, de mon côté, ce n'était guerre le cas. J'avais essayé de la dissuader plusieurs fois et de s'en limiter à des rapports... Intimes, sans sentiment, mais nous avions été faibles tous les deux en vérité. Si je me suis accroché à elle dans un premier temps et elle s'est complètement cramponnée à moi. La libérer de l'enclave de son maître avait été une révélation, et elle eut le coup de foudre pour son 'héros'. Piètre héros. Anti-héros, j'aurai dis... Depuis ce jour, Annabelle avait décidé de rester à mes côtés pour m'offrir le réconfort de ses formes pleines, et la chaleur de son cœur bienveillant. Bien que je ne méritais ni l'un, ni l'autre, le pauvre hère que j'étais accepta les deux à bras ouverts. Je n'en avais que trop peu au quotidien pour me permettre de m'en priver volontairement. J'étais un homme, faible de surcroît.

Malgré toutes ses tentatives de dissuasion, je fini par partir. L'Elfe savait qu'elle ne pouvait pas me retenir indéfiniment, et j'avais surtout la conviction que cette mission serait particulièrement importante. En réalité je devrai œuvrer pour un camp religieux de ma convenance, du moment que j'arrivais à égorger des têtes pensantes dans un village. D'après les explications, ces dictateurs du dimanche avaient eu la malchance de s'opposer à mon patron quant à ses croyances, et ils faisaient désormais des cibles de choix. Du moins, était-ce ce qui était écrit dans la lettre. Personnellement, je n'en savais rien. Avec la lettre m'était fourni un parchemin de renvoie, dont je devais psalmodier les formules écrites dessus pour renvoyer les pièces à conviction au Chapiteau. Mon but était que ce soit réglé rapidement, le reste je m'en fichais.

Arrivé aux abords d'un bourg assez miteux -dont je vérifiai les bonnes coordonnées plusieurs fois- j'entendis la voix d'une femme, qui portait assez loin, grâce à un sort. Me rapprochant à pas de loup, je me dissimulai à travers la foule, revêtant mon apparence un peu moins tape à l’œil, avec ma cicatrice ravageuse. Il y avait là un discours de fanatique, en faveur des Aetheri. Les sympathisants du Dieu-Roi devaient périr s'il ne voulait pas changer de religion. Parmi les cibles, je n'en avais que trois, mais visiblement assez coriace. Il allait falloir que je me renseigne en premier lieu, et puis que j'oeuvre...
Lorsque la prêtresse fini son discours, une horde de gens remontés, se dispersa à travers les ruelles. Malgré la cohue, je me faufilai à travers les ombres, pour atterrir devant l'enseigne d'une taverne, dont je poussai la porte. Elle n'était pas bien remplie, et j'en profitai pour prendre place au comptoir, devant le tavernier « Hola étranger. Qu'est ce que je vous sers ? », « L'alcool local. » Un coup d'oeil sur la gauche me permis de remarquer que plusieurs regards étaient braqués sur moi « Et v'là ! Vous arrivez au mauvais moment pour faire du tourisme, j'crois bien. Les religieux sont d'venus fous, y a qu'ici qu'on est en sécurité. », « Je ne suis que de passage, je compte faire route vers une capitale. Fou ? Que voulez-vous dire ? », « Bha vous savez avec la guerre... Ils veulent bousiller tout le monde. D'un coup, plus personne respecte rien. », « Hm, je vois. Et vous, vous vous situez où ? », « Moi j'crois au vainqueur. La meilleure place ! », « Ou la pire. » Le type me regarda, sans trop comprendre. C'était une guerre, pas un concours de billes. On ne changeait pas de camps comme bon il nous semblait. Seulement, les ignares qu'ils étaient n'avaient pas l'air de s'en soucier plus que ça. Changeant de sujet je dis alors « J'ai quelques connaissances épistolaires ici, mais je ne saurai poser un visage dessus. Croyez vous que vous pouvez m'aider à les retrouver ? », « Ca dépend. Dites moi des noms et j'verrai. », « Ils sont trois en réalité. Djeph Méryl, Hyan Grief et Joffrey Mési. », « Ah bha ça étranger, pour être différents pour sur, ils le sont ! » Il se gratta la tête avant de dire « Je peux vous dire où ils habitent. Vous avez du papier, je vous fait un plan. », « Essayez de m'expliquer à l'oral. » Le tavernier se trouva bien embêté mais il répondit à ma demande. Après plusieurs explications bien nébuleuses, je cédai, et lui accordai le plan. Plan que je brûlerai une fois compris, évidemment. Retournant alors le vélin de la lettre cachetée, dont il ne savait pas lire un traître mot -surtout que, depuis quelques temps, le boss m'écrivait en Arshalà- il traça maladroitement des lignes et des carrés. Au moins, je visualisais bien mieux ce qu'il avait essayé de me décrire.

Comme prévu dans les rues, c'était la débandade. Il était peu probable pour que les têtes soient chez elles et, en plus, je me devais surtout de les neutraliser avec discrétion et non de faire du tapage. Comme un filou, je pris le poison dissimulé dans une petite poche de ma veste, avant de pénétrer dans les maisons absolument vide. Tout était noir, sans aucune lumière. Essayant de me repérer avec la lune et les lanternes extérieures, j'empoisonnai d'une goutte toute la nourriture que je voyais. En faisant ça, et en revenant demain, je pourrai alors envoyer les preuves au chef, et piller leurs ressources.
Lorsque je fis la troisième maison, je me fis surprendre par un petit garçon affublé d'un doudou. Il était un peu fatigué, et surtout curieux. Silencieusement il s'approcha de moi, alors que, paralysé, je n'osai bouger. La pomme qui se tenait au creux de ma main, était emplie de liquide meurtrier, et ce fut avec candeur qu'il tendit les bras pour la prendre. Toujours statique, je vis en quelques secondes les effets ravageurs de l'ingrédient mortel. Le gosse tomba immédiatement à terre, totalement étouffé et congestionné. Bien qu'il faille que je le cache, je décidai de trouver sa mère au plus vite.
Comme une ombre, je montai l'étage, me glissant dans chacune des pièces. Le mari n'était pas là, mais la donzelle dormait bel et bien. Un coup de dague filée plus tard, ses draps se teintaient de rouge. Par réflexe, je pris le petit, que je plaçai à côté de la mère.

Il y aurait peu de chance que lui, j'arrive à le tuer...
Essayant alors de me fondre dans la foule, je revins à l'auberge, entrant par la fenêtre que j'avais laissé faussement fermée. Personne ne me vis, et je fis attention que personne ne m'entendis. Il me tardait déjà le lendemain...

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 05 Avr 2016, 12:42


Non loin de la prison se trouvait un important village sorcier. Il était assez récent à vrai dire, construit il y avait seulement quelques décennies à son actif, et pourtant il était très prometteur. Il avait connu un bel essor et un développement assez conséquent et rapide et promettait, pour peu qu'on lui laisse le temps, de devenir d'ici quelques années de devenir une ville importante pour le peuple des sorciers. Elle ne devait simplement qu'y faire escale, une simple halte le temps de laisser les chevaux se reposer pour reprendre la route. Mais tout ne se passa pas comme prévu. sur la place centrale du village, là où d'ordinaire se tenait le marché et où les crieurs faisaient leur office, une petite estrade avait été installé. La nuit été fraîchement tombée, et les torches s'étaient enflammées un peu partout pour permettre d'éclairer un peu les lieux. Il faisait particulièrement frisquet cette nuit là, et la vampiresse attendait calmement à l’abri d'une auberge. Mais quelque chose était étrange.... l'endroit était désert. Pas le moindre poivrot ni badaud venus trouver un quelconque réconfort.... Un jour maigre ? Non.... car dehors, il y avait un véritable rassemblement.... Et sur l'estrade, il y avait un orateur.... Qui visiblement était entrain de transcender la foule. La curiosité de la vampiresse fut titillée, et elle se décida à sortir pour écouter quel genre de discours pouvait ainsi tenir en haleine tout un village.

Des faux dieux vous dis-je ! Ils ne sont rien que des usurpateurs qui veulent nous asservir et chasser ceux qui nous assurent notre puissance et notre pérennité ! En vérité je vous le dis, ce Sympan ne fait qu'envier une puissance qu'il rêve d'avoir ! Il crève de jalousie et lorgne sur ce qui fait notre force, notre fierté ! Nous laisserons ainsi écraser ?! Dominer ?! Conquérir par un sombre fou ?!


La foule répliqua un "NON" empreint d'un certain déterminisme. Yulenka secoua la tête. Sympan un faux dieu ? Qu'est-ce que c'était que ce dindon qui ne cessait de caqueter et de glousser au milieu d'une basse court de dindes ahuries, qui se complaisaient dans ce qui était aux yeux de la vampire, une médiocrité navrante. Elle soupira. Si encore cette orateur avait pu avoir un argumentaire un minimum construit, avec une profondeur et des propos qui se tenaient. Elle aurait fermé les yeux en se disant qu'elle avait suffisamment palabrer sur le sujet pendant son conseil des chefs. Mais là c'était juste mauvais, son discours avait autant de profondeur qu'une assiette plate ! Exaspérée, et alors que l'orateur avait obtenu le silence en reprenant la parole, elle le coupa sans la moindre gêne, le prenant publiquement à partie.

-Qui ose scander pareilles âneries sans même s'être renseignée un minimum sur le sujet ! Votre discours fait honte à votre peuple tant il est insipide et primitif !

Quoi, quoi quoi ?! Mais qui ose m'interrompre et trouver à redire sur ma verve ? Osez donc venir à mon encontre si vous en avez le cou....


Il ne fallait pas mettre la vampiresse au défi deux fois ! Le sorcier s'interrompit en voyant une femme s'avancer d'un pas déterminer et assurer vers l'estrade. Son assurance conjuguée à sa beauté firent que les villageois s'écartèrent, en se demandant s'ils n'étaient pas entrain de rêver. Qu'est-ce que tout cela signifiait ? D'où cette étrange et envoûtante créature sortait ? Yulenka grimpa les marches de l'estrade et se retrouva face à face avec le sorcier en question. Son regard sévère toisa l'homme qui se sentit extrêmement mal à l'aise, et pourtant il ne parvenait pas à décrocher ses yeux de ce visage d'opaline et de saphir. Elle le mettait mal à l'aise avec ce regard inquisiteur qui le jugeait ostentatoirement.... Il finit par articuler quelques mots.

Hé bien mademoiselle.... Vous qui avez l'air de tout savoir, éclairez-nous de vos lumières.

-Votre numéro est absolument navrant de bêtises monsieur. Sympan, faible et envieux des Aetheri, comment pouvez vous vous fourvoyer à ce point ? Quitte à combattre et à périr pour vos dieux, soyez au moins conscients de la réalité des faits ! Vos chers et vénérés Aetheri sont accusés d'avoir voulu damer le pion de Sympan, qui est le créateur original. Comment une entité qui est le créateur original pourrait être plus faible que ses propres créations ? N'avez-vous pas eu vent avec quelle déconcertante facilité Delta, ressortissant de Sympan pour ceux qui n'auraient pas suivis, a massacré sans la moindre gêne l'un des esprits du temple ? Et ce juste pour exemple ?

Le silence se fit dans la foule tandis que chacun commençait à reconsidérer ses positions, ou plutôt à se poser des questions sur les points que venaient de soulever la vampiresse. Ce n'était pas des croyances, c'était du bon sens.... L'orateur sentit la foule hésiter, face à cette femme dont l'aplomb et la faculté à discourir était entrain de mettre à mal toute sa plaidoirie.


-Et pour l'amour du sang réfléchissez deux petites minutes. Si Sympan était aussi faible et misérable que vous l'affirmez, vous croyez sincèrement qu'il aurait la stupidité de se lancer dans une guerre contre des divinités ?! Que des Aetheri se seraient ralliés à sa cause ?!

Des messes basses commençaient à s'échangeaient entre les sorciers, et l'orateur paniqua. Il était entrain de perdre le contrôle sur eux, de perdre cette osmose qu'il avait obtenue. Cette femme était dangereuse ! Il devait agir vite, et il éleva la voix.

Ce en sont là que des mensonges d'une partisane de Sympan ! Mes chers confrères ! N'écoutez pas le venin qui sort de cette bouche, il ne sert qu'à vous embrouillez l'esprit, à détruire nos convictions notre détermination ! Cette profane est une envoyée de Sympan qui tremble à l'idée que vous puissiez vous élever contre lui !


Yulenka leva les yeux au ciel.

-Sympan qui tremblerait face à un village de sorciers ? Vous êtes sérieux là ?

Brûlons cette impie ! En offrande à nos dieux, et en réponse à Sympan ! Il ne nous intimide pas ! Nous ne ploierons pas !


Comme souvent, dès qu'il était question de lyncher une personne en particulier, la foule s'emportait par l'idée de pouvoir assister à une exécution sommaire. Yulenka secoua la tête, dépitée. Mais qu'avait-elle cru en s'adressant à des gens qui n'avaient pas les tenants et aboutissant et qui au final ne cherchait pas réellement à s'interroger ? Elle avait clairement surestimé leurs capacités. Mais la foule s'extasiait déjà à l'idée de la faire rôtir. Et l'orateur, trop content de ce revirement de situation, l'attrapa par le bras.


AAAAAAARRRRRRRRRRRRRG !

A peine avait-il touché le bras de la vampiresse qu'il s'embrasa d'un feu sombre qui le dévora avec un appétit effrayant. La vampiresse esquissa un sourire carnassier, son regard de prédatrice luisant d'une lueur sanguinaire et malfaisante. D'un air goguenard, elle s'adressa à la foule qui observa sciée le sorcier finir en tas de cendre. Sentant la catastrophe arriver, le carrosse de la vampiresse et son cocher quittèrent la ville au triple galop.

Votre bêtise sera votre perte.... Que votre sang serve d'offrande à Sympan. Que vos âmes souillées lui porte mes amitiés....

Le vent se leva brusquement, sous l'impulsion de la magie de Yulenka. Sa puissance commençait déjà à soulever les tuiles des toits, tandis que les ombres se rependaient au sol. Elles agirent comme une déferlante de goudron, entravant les jambes des sorciers, tandis que le feu sombre se déclara de nouveau. Attisé par le vent, il se propagea comme une trainée de poudre, semant panique et agonie au sein de la communauté des sorciers. De petites tornades émergèrent ici et là ajoutant au chaos ambiant la destruction assurée des infrastructures. Entre le vent et les flammes, les dégâts seraient considérables. La vampiresse pu remercier ses résistances magiques, de même que la panique générale. Les premières lui évitèrent bien des attaques de sorciers, la seconde faisant que l'attention était détournée d'elle de manière générale. Les sorciers étaient bien trop occupés à essayer de sauver leur vie pour tenter des attaques contre elle. Les débris commençant à voler dans tout les sens, en plus de la fumée, la vampiresse décida de quitter les cris et les supplications. Elle usa de téléportation pour se retrouver à l'extérieur du village. Elle contempla quelques instants son "œuvre". Elle n'éprouva pas le moindre regret. Elle savait que ce n'était là que les prémices d'une guerre, qui se promettait d'être définitivement plus sanglante et meurtrière qu'un simple village. Y aurait-il des survivants ? Combien y aurait-il de morts ? Elle n'en savait rien, et finalement elle s'en moquait. Une offrande à Sympan.... Elle secoua la tête. Elle doutait sérieusement qu'il en ait quelque chose à faire. Et de toute manière, ce n'était pas comme si elle était attaché à son culte. Elle rejoignit son véhicule qui l'attendait un peu plus loin, et reprit sa route. La guerre était imminente....

Gains + mots:
Revenir en haut Aller en bas
Siruu Belhades
~ Sorcier ~ Niveau III ~

~ Sorcier ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 2338
◈ YinYanisé(e) le : 06/12/2015
Siruu Belhades
Jeu 07 Avr 2016, 16:32

Pourquoi les gens croient en Sympan ? Qui est-il ? « Il est semblable à une maladie ». C’était ce que pensais Siruu de cet aether. Qui sait s’il avait tort ? Dans tous les cas, le jeune sorcier était fatigué de tant de marche, de moyens mis en œuvre et d’énergie dépensée pour rien. Alors lui et le petit groupe qu’il avait rejoint commençaient à quitter le hameau d’anges déchus qu’était Amvel. C’était un charmant endroit dans la forêt aux mille clochettes et  de plus en plus de personnes s’accumulaient ici, le tout formant un petit village proche d’un cours d’eau. Mais Golerem, chef du groupe, reçut une missive annonçant la guerre et autorisant l’exécution des pro-Sympan. Tant mieux, car l’adepte brumeux n’est pas des plus diplomatiques et bien qu’il n’y eut aucun écart de conduite, celui-ci avait déjà ouvertement annoncé son avis : il fallait tuer les hérétiques. Cette missive permit donc la réalisation de cette idée : tuer les infidèles.
Néanmoins Siruu décida de faire cavalier seul et, deux jours après cette décision, il apprit que les autres membres de ce groupe avaient été tués, emportant avec eux douze personnes. Le hameau était donc en deuil et en péril et c’est à ce moment que le sorcier agit. Il avait préparé une fiole de Maxeris, liquide provenant des sécrétions d’un batracien et qui, mélangé à de l’eau et à d’autres herbes, ressemblait comme deux gouttes d’eau à du thé alors que c’était un poison qui certes mettait longtemps à agir, mais était rudement efficace. Mais dans ce plan il y avait une complication majeure : comment verser la décoction à un ou plusieurs villageois ? Il n’était pas vraiment le bienvenu dans le village de par ce que son groupe avait fait et Amvel était tellement endeuillé - et petit - qu’il n’était pas possible de trouver une auberge. Alors une seule solution apparut au sorcier qui se questionnait : le porte-à-porte. Siruu proposa du thé à une famille et, après un petit débat avec le père qui était réticent à l’idée d’avoir quelqu’un chez lui en une heure si sombre, il réussit à s’inviter, car après tout, c’était "un pauvre innocent voyageur qui ne savait pas que son groupe était mauvais et qui voulait juste se réchauffer".
Une heure après que l’adepte brumeux soit rentré dans cette maison, toute la famille avait ingurgité la boisson, Siruu insistant de façon plus ou moins explicite. Mais comment savoir s’il ne s’était pas trompé dans les dosages ? La petite fille suait à grosses gouttes, peut-être que c’était un indice, mais, pour être honnête, le sorcier ne connaissait pas cette conséquence du poison qu’il avait poétiquement nommé le thé du soupir, même s’il l’appelait plus par son sigle TDS. Rien n’était donc moins sûr et il lui fallut attendre une demi-heure de plus avant de voir les effets du breuvage : des maux de tête et une certaine irritation. La peau des victimes était aussi légèrement rougeâtres, des démangeaisons commençaient et une certaine somnolence s’installait.
Des signes très légers mais c’était suffisant pour Siruu qui ne cherchait pas à voir ces hommes mourir. Après tout, il avait fait son travail. Néanmoins, une main le retint devant la porte. Qui était-ce ? Et c’est avec le souffle coupé et sans se retourner que le jeune sorcier se mit à réfléchir à l’identité de cette personne. La mère était allée chercher de l’eau, les enfants s’étaient assoupis sous le sédatif... C’était le père. En se retournant, l’adepte brumeux remarquait des mouvements peu coordonnés.
Une des substances avait un effet sédatif ? Possible. Mais il fallait attendre un tout petit peu et le faire parler pour être sur de cela, car de nombreuses réactions peuvent être déclenchées quand quelque chose d’expérimental est testé.
- Attends... Pourquoi tu part ?
- Je n’ai que trop abusé de vôtre hospitalité, je me dois de vous laisser.
- Je ne te crois pas... Je me sens bizarre... Il y avait quoi dans le thé que nous venons de partager ? Il était en état d’ivresse, c’était sûr. Comment des substances faites pour endormir peuvent avoir l’effet inverse, agissant tel un sédatif ?
- Excusez-moi... Siruu ne savait pas quoi faire... Il fallait s’extirper de la poigne forte de cet homme, et ce sans maculer ses habits de sang. C’était impossible. Il devait tuer cet homme et, étrangement, il était un peu triste de cela. Mais dans une guerre il ne faut penser qu’à ceux qui survivront, et ce conflit n’était pas une simple dissension. Après réflexion, il est simple d’avouer que le vrai champ d’honneur de cette guerre sera les villages, les villes, le cœur des gens indécis et les cadavres des hérétiques de chaque camp.
Alors ce qui devait être fait fut, et le pieu du sorcier alla se plonger dans le ventre de celui qui le prenait pour son hôte. L’adepte brumeux poussa ensuite violemment le malheureux qui lui servait de victime et qui étant encore choqué de ce qui venait de se passer. Les nerfs du pauvre homme étaient encore à vif, réveillés par le poison qui lui brûlait la peau à présent. Sa dernière vision fut celle de ses enfants qui cherchaient leur père, car se sentaient mal. Mais leur père n’était plus là. Il dormait, peut-être ? Un autre bruit sourd se fit entendre, mais cette fois-ci il provenait de la cuisine. Cette pauvre mère était morte une carafe d’eau à la main celle-ci se rependant sur le sol.
Il ne restait plus que les enfants qui se demandaient pourquoi leurs parents s’étaient couchés sur le sol, et ce ne fut que le lendemain que leurs pleurs réveillèrent les voisins déjà endeuillés depuis plusieurs jours d’autres confrères. Ces larmes étaient celle de l’incompréhension, mais aussi celle de la souffrance, car, étrangement, les progénitures des victimes de cet homme encapuchonné survirèrent à cet incident, mais c’est un malheur d’autant plus gros pour eux, car, à vie, ceux-ci ressentirent des douleurs horribles dans leur peau, souffrant jusqu’à mourir prématurément.
Mais justement, ce sorcier, qu’est-il devenu ? Eh bien Siruu erra plusieurs heures dans la forêt, et son propre corps balançait entre le plaisir d’avoir tué ces gens et la tristesse d’avoir entraîné la mort de cette famille. Qui sait si un équilibre fut trouvé ? Dans tous les cas, l’adepte brumeux ne pensa plus à cet événement, mais, une chose est sure : celui-ci l’a marqué à vie, dans le bon comme dans le mauvais sens du terme. C’était la guerre. Celle-ci ne s’arrêtera qu’une fois que le sang aura été suffisamment versé.
Alors il coulera a flots et le sacrifice - non consentant - de cette famille aura été honorable. Mais pourquoi les divins utilisent-ils les mortels comme un jouet ? Les pertes seront immenses et la victoire, même si récompensée par les aetheri, sera amère. Mais alors que faire ? Les humains sont obligés de prendre parti et tout le monde a, secrètement, un camp favori ! Les plus victorieux seront en vie, et il n'y aura pas vraiment de vainqueur chez les mortels.
Plusieurs jours après, le ,jeune homme parti explorer un autre village et c'est là qu'il comprit l'impact qu'avait cette guerre sur les gens. En effet, en prenant du recul sur ce conflit, l'on peut se rendre compte à quel point celui-ci affecte les personnes : les paysans se battent, les conflits fusent, des assassins se font engager, des complots se mettent en marche... Pourquoi nous expliquer ceci, me diriez-vous ? Eh bien, car les différents peuples ne parlaient plus que de cela. Les gens voulaient savoir le nom du vainqueur, celui que l'on doit aduler ou craindre. Réaction naturelle ? Mais alors une seule chose reste en suspends : pourquoi est-ce que les gens ne décompressent pas ? Quand la magie s'était éteinte, les bars étaient remplis et les gens essayaient de ne pas parler de l’extérieur. Mais là... Les gens restent compressées et ne cherchent pas à fuir. Le final de cette guerre divine risque d'être intéressant, car toutes les consciences n'attendaient que le bon moment pour déverser leur énergie quand elles en auraient l'occasion.

Gains & Mots:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38838-sirh-juuka-zeli-ka-
Invité
Invité

avatar
Sam 09 Avr 2016, 09:57

Afin d’en apprendre davantage sur la jeune fille qu’elle avait prise sous son aile, la jeune femme avait décidé de se rendre dans un village de son peuple : le peuple orisha. Elle l’avait libérée de l’oppression d’un  aubergiste qui l’exploitait en lui faisant miroiter la possibilité de pouvoir partir dans la montagne afin de suivre une quête que seule les Orsihas étaient capables de suivre. Si elle c’était déjà rendue dans la capitale de ces derniers : Medigo, où ils avaient donné une fabuleuse fête et représentation afin de célébrer les fêtes de la fin de l’année, le petit village qu’elle avait atteint n’en manquait pas moins de charme. Ce peuple avait été longtemps opprimé et abusé, mais ils se rattrapaient bien lorsqu’il s’agissait de faire la fête.
D’ailleurs, à son arrivée, une manifestation avait lieu au centre du village, dans ce qui semblait être un temple. Il était proportionnel à la taille du village, mais cette dernière avait amené tant de monde qu’il y en avait jusqu’à dehors, tendant la tête afin d’essayer de voir l’oratrice, ainsi que les évènements qui s’y déroulaient. En apprendre davantage sur l’Aether en lequel Kimi croyait serait très enrichissant et lui permettrait de l’aider à l’accompagner davantage dans son développement. Quoique celui-ci était déjà très avancé, puisqu’à 12 ans, elle restait seule très souvent dans une chambre que payait la sirène lorsqu’elle partait en voyage seule. Pour ce dernier, elle n’était pas vraiment seule. Land, le loup massif au pelage gris qui lui offrait sa compagnie lorsqu’il était bien luné, se trouvait avec elle. Dans les terres du Yin et du Yang, il n’était pas étonnant de croiser des individus avec des compagnons des plus impressionnants. C’est pour cela qu’en général, elle n’avait jamais eu trop de problème lorsqu’il était à ses côtés.

Le discours qui avait amassé le plus de monde parait d’un seul et unique dieu créateur. Elle devina que c’était Sympan. Les orishas soutenaient donc ce créateur qui les avait tous abandonnés ? Eux, surtout, qui leur avait laissé subir l’esclavage pendant très longtemps. C’était assez ironique. Elle constata qu’elle arrivait sur la fin du discours puisque la manifestation commençait à sortir du temple et à se disperser, le sourire aux lèvres. Elle avait seulement entendu la fin qui concernait l’autorisation d’éliminer tous ceux ne partageant pas leurs croyances. Pour qui se prenait cette mijorée ? Néanmoins, elle n’était pas venue ici pour faire du grabuge et tenter de convaincre un peuple têtu, qui n’y entendrait sûrement rien, en risquant de mourir qui plus est. Entretenir un dialogue de sourd, non merci, elle l’avait déjà faite chez les elfes. Bien que ceux-ci soient plus prétentieux que les orsihas, elle ne doutait pas qu’ils aient encore plus de volonté. Une jeune femme semblait ne pas l’entendre de cet avis. Elle avait saisi une caisse et s’élevait au-dessus des individus qui sortaient du temple. « Croyez-vous réellement toutes les absurdités que ma sœur vient de vous raconter ? De quel droit s’autorise-t’elle à vous donner l’absolution pour éliminer ceux qui soutiennent les Aetheri ? Me tueriez-vous ? Suis-je la seule qui refuse de me soumettre à elle et à son dieu ? Un orisha s’exprima –Lynzie, on ne te fera rien car tu es des nôtres, tu as toujours vécu avec nous. Mais redescends de là ou il t’en coûtera. » Le visage de cette dernière pâlit, mais elle ne descendit pas, ne pouvant empêcher ses jambes de trembler. Nissa, dont l’objectif était à l’opposé de défendre la veuve et l’orphelin, ne pouvait laisser passer cela. Si cette pro-Aetheri risquait la mort, il fallait qu’elle empêche cela. Elle grimpa, à son tour sur la caisse, dominant la foule.-Votre sympan vous fait-il donc oublier ce que c’est de se soutenir les uns les autres ? C’est la cohésion de groupe qui permet de survivre, et vous n’hésitez pas à vous entretuer pour un dieu qui n’a pas montré sa présence depuis qu’il nous a tous créé puis est parti se reposer le pauvre, il devait être tellement fatigué. Elle sentait les vagues de colère se diriger droit vers elle. Elle utilisa son contrôle des émotions afin de les apaiser, de les calmer, au moins le temps de son discours. Où était Sympan lorsque vous étiez tous des esclaves ? Il vous a laissé vous débrouiller seuls ! Je suis persuadée que si vous avez réussi de vous libérer de vos entraves, c’est grâce à un Aetheri qui a pris le risque de vous aider, a engagé sa puissance pour votre cause. Nissa connaissait vaguement les histoires sur la prêtresse Antarès qui avait libéré les Orishas de leur joug, car Kimi lui en avait parlé, mais elle n’en connaissait pas les détails. C’était avec de l’improvisation qu’elle argumentait auprès de ces derniers. Lynzie à ses côtés était moins blanche que lorsqu’elle était venue à son secours mais chaque parcelle de courage semblait l’avoir quittée. Où est passée Antarès depuis qu’elle a quitté le monde terrien ? Vous a-t’elle donné signe de vie ? C’est une Aether, et vous l’oubliez pour Sympan. Ou est Antarès maintenant que Symapn est revenu ? Que va-t’il advenir d’elle ? Croyez-vous vraiment qu’il va laisser les Aetheri vivrent et exercer leurs cultes auprès des races qui peuplent cette terre ?... Non ! Il va tous les tuer ! Vous soutenez le bourreau de votre libératrice. Cette dernière phrase était un peu comme signer son arrêt de mort. Elle avait osé remettre en question leurs convictions, ainsi que leur histoire. Elle aperçut un geste dans la foule dans sa direction. Elle se baissa assez pour esquiver un légume pourri qui lui était lancé. Ce dernier s’écrasa sur les vêtements  de Lynzie, Les dieux montrent l’exemple, vous allez prendre exemple sur un lâche qui abandonne les gens qui croient en lui. Vous allez devenir comme lui. » Quel comportement, autre que l’agressivité, les membres de ce village, pouvait-il adopter après les incriminations qu’elle venait de proférer à leur encontre ? Aucun. La tomate avait été une agression gentille. La suite l’en serait moins. Elle sauta de la caisse au moment où c’était une lance qui était lancée contre elle. « Ah oui ? Vous réagissez comme cela ? » En vérité, elle n’attendait que cette dernière action de leur part pour lui donner l’excuse de riposter, et par ce biais, de protéger ses idéaux et ses croyances. Elle ne voulait pas qu’ils croient que les adorateurs des Aetheri étaient faibles, au contraire. « Les Aetheri me donneront la force ! » Elle surjouait quelque peu, mais elle voulait marquer les esprits de ce village. Elle se baissa au sol et tourna sur elle-même en tendant son pied en avant afin de tracer sa rotation. De l’extrémité, de ce dernier, se créa une vague d’eau qui se dispersa en direction de ceux qui entouraient la sirène. En se relevant, elle avait tracé un bon périmètre de sécurité où ceux qui l’entouraient se trouvaient au sol à cause de l’impact de la vague crée. Land avait bondi et c’était posté à ses côtés, retroussant ses babines. Elle sortit son katana qu’elle positionna devant elle, dans la direction de ses adversaires. Les plus braves guerriers s‘avançaient vers elle, tandis que les simples villageois s’écartaient. Ils étaient trop nombreux pour elle, pour qu’elle ne les tue tous. Néanmoins, elle pouvait réussir à s’échapper de ce village. Elle ouvrit la bouche et une délicieuse chanson s’échappa de ses lèvres, emprunte de sa magie et de son charisme, qui s’introduisait dans les oreilles des soldats. Elle mettait en pratique le chant envoûtant des sirènes, avec un petit quelque chose en plus : un don que sa perle enchanteresse lui offrait : celui d’infliger de terribles douleurs à ses adversaires. Ces derniers commencèrent par ralentir dans leur marche vers elle, puis ils s’arrêtèrent et certains commencèrent à crier de douleurs, d’autres étaient moins sensibles à son influence et serraient simplement les dents, continuant d’avancer mais difficilement, comme si leurs jambes commençaient à être paralysées. Elle profita de cette accalmie pour traverser le mur de soldats au sol et trancha les bras de ceux encore debout afin de passer. Elle continua sa course folle en dehors du village, toujours en chantant pour se protéger et assurer ses arrières. Elle ne s’arrêta que lorsqu’elle se sentit assez loin de ce dernier, mais continua de courir. Elle souhaitait mettre le plus de distance entre elle et le village des Orishas. D’ailleurs, elle ne se sentirait vraiment en sécurité que lorsqu’elle serait sortie de leur territoire. 
Mots: 1408


Gains : + 2 points de charisme pour Nissa s'il vous plaît :) et -1 pour Sympan !
HRP:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 09 Avr 2016, 17:55

« Alors c’est ici que tu te cachais ? »

Une voix douce, au timbre agréable, lance ces mots dans la pénombre. Comme si elle en attend une réponse. N’importe qui pourrait croire qu’elle s’adresse à un enfant, avec cette attention, cette patience … Tout le monde sauf toi. Car tu sais que ses mots ne sont pas anodins, si lourds de sens … Mais aussi et surtout parce qu’elle s’adresse à toi. Tu tentes de ne faire aucun bruit, à rester là, coincé au fond d’un cul de sac. Au moins, tu ne risques pas de te faire repérer en criant. Elle s’avance, d’un pas assuré, tandis que tu te colles un peu plus au mur, espérant passer à travers pour pouvoir lui échapper. Mais il n’en est rien. Elle finit par s’accroupir, en face de toi ; puis te fixe, droit dans les yeux. Un regard fort, rempli d’un jugement que tu ne veux pas entendre. Mais elle continue à te parler, amicalement ; avec cette douceur dans chacun de ses mots, assassins.

« Pourquoi n’as-tu pas rejoint le groupe ? Ils t’attendaient tu sais ! »

Oui, ses mots t’atteignent et pas qu’un peu. Et oui, tu culpabilises. D’avoir osé faire preuve d’une telle bêtise, à rejoindre ce groupe, écouter leurs propos et pire : y adhérer. Mais ce n’est pas pour cela qu’elle te fait la morale, ça non !

« Tu devrais y retourner, avant qu’ils se laissent dépasser. Tu ne voudrais pas qu’ils meurent, par ta faute ? »

Ces derniers mots te glacent le sang. Si tu étais en mesure de raisonner avec toute ta tête, l’esprit critique que tu n’as jamais eu et si tu avais une vraie paire de tripes, c’est elle que tu massacrerais. Lui rendant alors toute la violence, la terreur et les monstruosités qu’elle inflige à autrui. Mais tu es là, Eleazar, faible et hébété. Charmé par le verbe d’une créature manipulatrice, sanguinaire. Si tes mots avaient eu un jour le même impact, la même crédibilité que les siens, tu serais aujourd’hui riche et non privé de ta voix. Mais tu n’es pas elle ; et elle le sait. Tu n’es rien. Sauf qu’elle ne te le dira pas et que tu ne t’en rendras jamais compte. Sous ses mots, tu te crois important, utile et fort d’un patriotisme sans égal. Sous ses mots, tu pourrais retourner le monde, le mettre à tes pieds et l’écraser d’un simple regard. C’est d’ailleurs ce que tu pars faire, une fois qu’elle a terminé son discours, son lavage de cerveau, auquel tu n’as vu que tu feu.

Quelques minutes plus tard, tu es de retour dans la voie principale que tu avais quittée pour te cacher. Accompagné de plusieurs autres tire-au-flanc que la prêtresse a su remotiver en quelques mots, vous reprenez votre chemin, menés par des êtres aussi manipulables que vous, mais bien plus téméraires. Des leaders et morts en devenir, que vous suivrez bien sagement, peut être en emportant une ou deux vies avec vous. Tu les entends crier « GLOIRE A SYMPAN ! » ou encore « CONVERTISSEZ VOUS AVANT QU’IL NE SOIT TROP TARD ! » et, de plus en plus souvent « MORT AUX IMPIES !!! ». Ces mots, bien qu’affreux, répétés sans cesse au sein d’un groupe qui tente de se donner de l’importance ; deviennent un hymne pour des êtres galvanisés.

A vous entendre hurler dans les rues, les premiers impies comme vous les appelez, ne tardent pas à vous retrouver. Eux aussi semblent remontés, prêts à dégainer leurs armes pour en découdre. Ce que vous ignorez, c’est qu’il est déjà révolu le temps où vous pouviez discuter gentiment autour d’une pinte, cracher quelques vérités et tenter de convaincre autrui de changer. Depuis que les premiers corps sont tombés à terre, il ne reste plus que les morts gratuites, les ignares qui – comme vous – deviennent des appâts de choix et ceux qui ont tué au point de ne plus en être à un massacre près. Suivant la marche et comprenant qu’il est bien trop tard pour reculer, tu dégaines ton couteau, assez aiguisé pour te raser mais loin d’être suffisamment bien manié pour achever quelqu’un. Une fois les premiers coups échangés, le combat devient un chaos sans nom, dans lequel les armes cinglent et le sang coule à flot. En quelques minutes, il ne reste presque plus personne debout. Les quelques survivants retournent à leurs activités, à l’affut du prochain groupe, fraîchement arrivé et prêt à annihiler.

Tu restes un moment au sol, te remettant difficilement d’un coup qui t’a mis par terre. Mis à part quelques blessures superficielles, des hématomes en devenir et la nette impression de t’être fait marcher dessus, tout va à peu près bien dans ton cas. D’un coup d’œil, tu comprends qu’il n’en est pas de même pour tes camarades. Comme toi, ils n’avaient pas demandé ça, ils ne s’y attendaient sûrement pas d’ailleurs. Mais eux ne sont déjà plus là pour faire ce constat. Aussi figé et silencieux que les morts autour de toi, il ne t’est pas difficile d’entendre de nouveau des cris et imaginer l’horreur qu’ils doivent endurer, en connaisseur de cause. C’est alors qu’un groupe passe à quelques dizaines de mètres, ignorant le tas de cadavres dans lequel tu te caches. A les entendre se pavaner, tu sais qu’ils sont ennemis et pourtant, tu ne peux t’empêcher d’identifier ce qui était ton groupe à ces personnes. Vous n’êtes en rien différents.

Là où ce constat devrait te faire peur, te terrifier, il en vient – entre ce mélange de manipulation, d’horreur, d’adrénaline et d’arrière-goût de vengeance – à te motiver pour les faire payer. Pas pour les dieux, pas pour le joli minois de cette prêtresse, mais pour eux, qui gisent à tes côtés. Tu repères rapidement les leaders en tête de file, suivi des indécis puis des lâches. C’est sur l’un d’eux que tu te concentres, de tout ton être, de tout ton soûl et que tu te mets à hurler dans un silence pesant. Si tu as réussi avec ce pochetron qui répétait mot pour mot ce que tu disais, tu devrais pouvoir le faire avec quelqu’un d’aussi manipulable et faible que toi. Au bout de quelques dizaines de secondes, tu le vois ralentir, hésiter, respirer avec insistance et finir par hurler « GLOIRE A SYMPAN ! GLOIRE A SYMPAN ! ». Dans un élan incontrôlé, tu lui fais dégainer son arme et blesser ceux devant lui. Fébrile, tu peines à garder le contrôle. Mais il n’en faut pas plus pour que les premiers du groupe se retournent, constatent la traîtrise dans leurs propres rangs et y mettent un terme d’un coup d’épée. Cette lame, tu la sens traverser sa chair, ta chair. Une douleur que tu n’aurais jamais pu imaginer, magnifiée par la vue que tu en as. Ce pauvre hère ne fait pas long feu et s’écroule presque immédiatement, tandis que tu restes là, silencieux, à ressentir jusque dans tes tripes ce que les autres … Ce que tu lui as infligé, en le faisant agir de la sorte. Tu n’entends que les prémices d’un esclandre dans le groupe, avant que la fatigue, les blessures et le choc moral ne te fassent tourner de l’œil.

Tu reprends conscience, ignorant du temps que tu as passé au milieu des morts. L’odeur en est depuis devenue insoutenable, même pour toi qui t’es pourtant habitué à un bien bas niveau de vie. D’ailleurs, ton estomac ne te fait pas tarder à le savoir, en te rendant toute la bile que tu as retenu jusque-là. Tu te redresses ensuite, toujours aussi faible, mais en vie. Après avoir récupéré quelques objets – que tes compatriotes d’un jour n’auront plus l’occasion d’utiliser – tu t’éloignes et pars te cacher dans une maison dont l’état ne laisse aucun doute sur son abandon. Installé aussi confortablement que ton mal être le permet, tu ressasses encore et encore toutes les images, les sons et les ressentis que tu as assimilés. Bien que tu te sentes libéré de la tâche que la prêtresse t’a assigné, ce fardeau … Tu ne peux que te sentir responsable de la mort de ceux que tu accompagnais, tout comme de cet inconnu qui, comme toi, n’avait sûrement rien demandé.

Jetant régulièrement un œil par ce qu’il reste d’une fenêtre, tu crois halluciner quand tu la vois, au beau milieu de cette horreur, à palabrer et endoctriner le groupe à sa suite. Un instant, elle tourne la tête et vos regards se croisent. Elle te fixe pendant plusieurs secondes, esquisse un sourire satisfait puis reprend là où elle s’était arrêtée, comme si tu n’existais pas. Et tu comprends, qu’en effet, tu n’existes pas. Tu n’es rien pour elle, maintenant que tu as pu lui être utile. Effrayé à l’idée qu’elle revienne te chercher, tu t’empresses de trouver une sortie pour t’échapper hors de leur vue et trouver un autre endroit à occuper, le temps de t’en remettre.

Mais tu sais, quelque part, que tu ne t’en remettras jamais.

[1493 mots | +2 pts de magie | +1 pour Sympan]
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 10 Avr 2016, 17:41

La Douce, jamais titre n'avait aussi peu sied à la silhouette encapuchonnée qui s'avançait de nuit dans les Terres arides, guidés par le seul chant des étoiles. Lentement, son visage pâle se leva vers la lune et ses lippes s'ouvrirent un instant, déclarant quelques mots en Oraédera. Elle ferma ses deux prunelles sombres quelques secondes, inspirant l'air chaud nocturne de son environnement avant de fixer un point plus sombre sur le paysage. Un hameau plus qu'un village, habité de démon qui dans l'avenir, seraient peut-être la cause de grand malheur. Au côté de la demoiselle se tenait une créature étrange, hybride entre deux félidés, dont les yeux vert scrutaient l'horizon. La Bélua se redressa lentement, ses grandes oreilles se dressant alors que sa queue s'agitaient dans son dos.

- Es tu seulement sûr de toi ? Ça ne te ressemble pas. Pas que ça me dérange hein, au contraire, j'ai envie de m’aiguiser les griffes sur ses sac à puces galeux, mais quand même.
- Rhéa, tu sais très bien ce que je pense de ce conflit entre Sympan et les Aetheri. Il ne me concerne pas mais ce que je viens faire ici, je le fais pour le bien de tous. Pour la Coterie. Et je le fais aussi pour Lindsey.
- Pfff ... Elle n'est même pas de notre côté, elle.
- Mais les Démons restent ses ennemis.

Rhéa souffle entre ses canines, ce qui me rappel le feulement des chats, d'ailleurs, Clair de Lune surgit de derrière un arbuste rabougri, les croissants bleu sur ses flancs luisant doucement. J'adresse un bref regard à ma cousine avant d'avancer de nouveau, rabattant sur mon visage la capuche de ma cape bleu nuit. A l'horizon, les premiers rayons du soleil percent déjà, triste rappel que les étoiles seront bientôt bien moins audible. Dans mon dos, j'entends le bruit familier des plaques de ma camarade alors qu'elle reprend sa forme animal, s'éloignant vers l'Est pour contourner le petit bourg. J'observe la silhouette gracile du félin céleste puis celle imposante du smilodon à plaque. Décidément, elles n'ont pas tout en commun. Une bonne demi-heure plus tard, les premières maisons m'entourent, lentement, je me dirige vers le ridicule puits centrale, où les premiers habitants sont déjà en train de tirer de l'eau. Sans même me défaire de ma capuche, je laisse ma voix calme et douce briser le silence, voyant se tourner sur moi les visages encore ensommeillés.

- Bonjour.
- Êtes vous donc stupide pour soutenir des Dieux en lesquels croient vos ennemis de toujours ? Surement, après tout, vous n'êtes que des démons.

La provocation est lancé et un instant durant, je me demande ce que penserait mes camarades de moi. Je suis là, innocente et Rhéa déclenche les hostilité en surgissant à l'autre bout de ce ridicule hameau ou quatre maisons se dresse. Mais je me ravise d'y penser davantage. Je me dois de préserver mon identité ici afin de garder ce titre qui ne me correspond pourtant plus vraiment. Les migraines que je ressens davantage à chaque instant sont autant de coup de massues et j'espère tenir là une des solutions au mal qui me ronge. J'étire un faible sourire devant la stupeur et la surprise que je lis dans les regards, lesquels se muent très rapidement en colère. Rhéa décide d'en rajouter une couche, sachant pertinemment comment tout cela va se finir.

- Les Aetheri ne vous aiderons pas.

Enfin, la première main se lève, pour s'écraser sur un bouclier que j'érige d'un doigt paisible. Je ne crains rien ici, du moins, je m'en suis persuadés, la surprise viens du fait que ce n'est pas Rhéa que cet homme cible car la Bélua est déjà hors de vue. Ma main libre glisse vers ma dague et je l'attrape calmement, comme dans un rêve, lorsque l'homme reviens à l'assaut, la litanie du châtiment gravée sur la lame fait son effet et à la blessure au bras que je lui inflige s'ajoute un grésillement de cher brûlés à l'odeur déplaisante. Mais je ne compte pas faire ici usage de ma maigre force, aussi, c'est en fixant la principale bâtisse que je déclenche accidentellement ce qui va signer un drame. La boule de feu fusent et s'abat sur le toit de chaume, loin de ma cible et le premier cris de détresse survint presque aussitôt, accompagnés de grognements de colère. Mais à la démone qui s’apprête à se jeter sur moi s'oppose Rhéa, animal aux plaque de fourrure épaisse qui rugit en enfonçant profondément ses griffes dans la chair tendre. Ma cousine ne contrôle pas encore son totem et je m'écarte prudemment, sifflant Clair de Lune qui bondit sur mon épaule avant de laisser sa douce voix cibler un vieux démon qui sors tout juste de sa demeure. Il n'y a ici qu'une quinzaine d'habitants au maximum, moins surement mais je suis d'or et déjà persuadés qu'aucuns d’entre eux n'a encore sa place en ce monde.

Tout à commencé il y à deux semaines, dans le parc. Issue d'une vision, La Douce découvrait une silhouette encapuchonnée qui réduisait à néant une petite bourgade perdue dans les terres arides avant de se tourner vers elle. Trois jours durant, la même vision la hanta jusqu'à ce que la vérité s'impose à elle. Le regard de la femme, elle le connaissait mieux que quiconque puisque, s'était le sien.

Je dégage une petite flamme du brasier qui dévore déjà la plus importante des maisons, la dirigeant sans vers la demeure voisine dont le toit prend avec la même aisance alors que je souhaitais juste me protéger. Les pleurs d'un nouveau né raisonne subitement et je me recule d'un pas, fermant les yeux brièvement dans l'espoir de faire disparaître ce qui m'entoure. Espoir vain et ma migraine reprend, plus forte encore. Avec elle se répand le spleen et toute l'agressivité qui m'entoure retombe d'un niveau, comme si la dépression que j'établis dans l'esprit des démons suffit à atténuer leur rage. Une main se pose sur mon bras et j'ai tout juste temps de tourner la tête qu'un poing s'abat, m'envoyant mordre la poussière. Je me relève en entendant les feulements de Clair de Lune, dresser devant moi, poil hérisser. Mais le petit félin se fait doubler par Rhéa, cruelle créature dont les crocs défoncent littéralement le crâne de mon agresseur. Ma mâchoire est douloureuse et je passe doucement mes doigts sur mon visage, grimaçant avant de me relever, rabattant de nouveau la capuche afin de couvrir mes traits. Si survivants il y à, nul ne dois me reconnaître, mieux, je souhaites effacer ce que je vis, les hurlements, la mort.

- Pour le bien de tous ...

Je ferme une seconde durant les yeux puis, je me relève, essayant de me persuadés du bien fait de ma mission ici. La première boule de feu à allumer un brasiers qui c'est déjà répandu sur trois autres demeure et bientôt, toutes les maisons ne sont plus qu'une fournaise où les cris surpris de deux personnes s'estompent rapidement après la chute d'une poutre fumante. Je quitte le village d'un pas vif, me retournant sur le hameau après plusieurs pas. Rhéa surgit, du torrent de feu, sa gueule entrouverte laissant voir le sang qui dégouline encore de ses crocs. Clair de Lune est à mes pieds et lorsque la Bélua arrive à ma hauteur, il lui faut plusieurs secondes pour dompter la bête en elle et reprendre sa forme plus, humaine. Ses yeux vert vif me fixent et son sourire ravie en dit long.

- On remet ça quand tu veux !
- Non, Rhéa ...

Ma douce voix se brisent dans un sanglot alors qu'elle me prend dans ses bras. Elle ignore tout de mes pensées mais à sa façon de me serrer contre elle, je ressent tout l'amour familial dont j'ai tant manqué. Elle me force à relever doucement le visage, caressant de ses doigts griffues ma joue avant de sourire, me maternant presque.

- Là, là, calme toi.

Je la repousse avec tout autant de douceur en hochant la tête, puis, je tourne le dos à la fin d'une quinzaine de vies. Étrangement, ma migraine diminue et je repars de là où je viens, espérant que mes actes ne resterons connus de personnes en dehors de la Bélua qui m'a suivi dans ce massacre. Car même si je hais la violence, je sais que parfois, elle est nécessaire, vitale et je reste persuadés qu'ici aussi, s'était le cas. Que l'acharnement des démons à choisir le mauvais camp devait être puni. Car enfin de compte, les Rehlas soutiennent le premier des Dieux, Sympan.
1 499 mots

+2 pt de force
+ 1 pour Sympan
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 10 Avr 2016, 19:41

Naksatra regardait le ciel. Bleu, deux ou trois nuages blancs. Mais aucuns n’étaient chargés de pluies, parcourir les cieux, déployer ses ailes noires et se sentir libre. Parcourir cette étendue azur et être comme les oiseaux, libres et à pas se soucier des choses qui se passaient en bas, sur les terres et même en mer. Il était fier d’être né déchu. Il était libre et contrairement aux anges, il pouvait transgresser n’importes quelles règles et sans risquer des répercussions à son encontre. De temps à autres il recevait des ordres qui venaient de sa hiérarchie, comme aller patrouiller à la frontière, éliminer les personnes indésirables qui menaçaient de près ou de loin sa race qui était sous la protection de Kinath. Il ne comprenait pas pourquoi, ni comment les Anges arrivaient à tenir sans se laisser succomber ? Il n’aimait trop ce mot : succomber. Comme s’il s’agissait d’une chose horrible, c’était trop péjoratif. « - Un déchu ! Oh non. Ne regardez pas  les enfants. Il a succombé à l’un des sept péchés ».  Cette phrase, il l’avait entendu de la bouche d’un de ses confrères. Une Ange, une sainte nitouche plus exactement, aurai caché de ses ailes la vue d’un déchu qui vivait bien sa vie. Il se questionnait souvent : Pourquoi une personne n’aurait pas le droit d’approfondir ses connaissances ? Pourquoi une personne n’aurait pas le droit de rêver d’ambitions ? Pourquoi une personne n’aurait pas le droit d’être avec autant d’hommes ou de femmes qu’elle le souhaite ? A la limite … Il n’avait que son propre péché qu’il pouvait considérer comme un vrai péché. Sous le coup de la colère, on peut faire des choses démesurer et pas voulu. Mais généralement, ceux qui arrivaient à la maitriser, devenaient des personnes sensibles et pleines de compassion. D’ailleurs, le Vincide Kokabiel supervise et aide les repentis à regagner leurs ailes ou pour d’autre à en gagner. Ces derniers, Naksatra les considérait comme des traites.

« - Eh petit ! Tient les distances, tu veux ? Je n’ai pas envie que tu me rentres dedans et me faire chuter des plusieurs centaines de mètres. Et reprend tes esprits, on va bientôt arriver et notre mission est de protéger le missionnaire. Nous volons actuellement vers un village, plus un hameau, de ce qu’on m’a raconté. »

Naksatra tourna la tête vers le chef du groupe. Et pensa à leur mission. Quelques jours plutôt, une missive lui était parvenue. Un officier voulait mettre sur pied une expédition d’une douzaine d’hommes et de femmes, sachant se battre et ayant pour volonté de pacifier et de raisonner une petite localité. Et point bonus, Lunie une Prêtresse de Kinath avait récemment fait un discours. Les traites à Sympan, les Aetheri, n’étaient que de vulgaires traitres. Ils avaient eu peur de l’Original et s’étaient rebellés pour garder leur puissance. Puissance qui vient du nombre de fidèles que possède un Aethter. La prêtresse incitée les déchus à convaincre, à forcer les autres races de reconnaitre Symapn et les Aetheri alliés comme les véritables dieux. Et non de pâles figures. Et c’est ainsi qu’il se retrouva avec un vétéran, un homme chargé de donner les bonnes paroles de Kinath et par extension du premier Aether. Les autres et lui-même, était présent pour le protéger au cas où les choses se passerai mal. Convaincre des humains que leur déesse protectrice de la Justice était une farce, semblait à première vue, impossible. Mais il faudra qu’ils se fassent tous à l’idée qu’ils fassent une erreur. En tant un croyant affirmé de Kinath, il se promit qu’il allait les guider et si ils refusaient de voir ou même d’entre voir la vérité … Ils seront anéantis.

« - On n’est arrivés. Descendons. »

Le chef, disant cela, commença à faire des cercles pour amortir son atterrissage. Ainsi ils créèrent une spirale noire fondant sur l’entrée du village. De loin, une personne aurai très bien pu les confondre avec une nuée de corbeau. Ce qui, techniquement, ils étaient. Quand ils mirent le pied au sol, des paysans commencèrent à venir à leur rencontre. Naksatra s’aperçût qu’ils étaient suspicieux. Logique. Mais dans l’escouade déchue, la tension régnait aussi. Ils ne souhaitaient pas rester plus de temps qu’il n’était nécessaire et il les comprenait. L’Antimagie était un fléau dangereux quand trop d’humains étaient rassemblés, lui étant beaucoup plus faible que ses congénères, il commença à sentir des mots de tête. Ils laissèrent le prêtre avançait vers les habitants du petit bourg d’un pas neutre. En face, un vieil se détacha des siens et entreprit la conversation. Le déchu se retourna vers ses gardes du corps et leurs fit signe de le suivre. L’homme avec qui il venait de discuter et qui était ce qui se rapprochait le plus d’un maire, avait donné son accord pour que le prêtre de Kinath puisse parler aux villageois. Ce qu’il ne savait pas, c’était que le but de leur venue, était de convertir ces pauvres gens perdus dans des mensonges.

En réalité, les humains qui habitaient l’endroit, n’était pas si nombreux que ça. Une trentaine tout au plus. Mais tous n’étaient pas des fermiers. Naksatra en vit plusieurs en armure, certes légères, mais en regardant de plus près, eux aussi et ils n’étaient qu’une poignée. Le missionnaire commença son affaire. Il débuta en faisant un topo de la situation du monde actuel, de la guerre des Anges et des Démons et il se mit à leur parler du sujet sensible de Sympan et des Aetheri. Il rappela qu’à la base, c’était Sympan qui avait créer le monde, que c’était encore lui qui avait permis aux humains de devenir comme lui, d’accorder à des êtres mortels des pouvoirs inimaginables. Mais ces derniers l’avait trahis, afin d’avoir plus de pouvoir et d’autorité. Certains villageois s’agitaient et parlaient entre eux. Du coin de l’œil, Naksatra vit le maire du village chuchotait des mots à des hommes en armures. L’un d’eux acquiesça. Le jeune déchu fit part de ses doutes à son supérieur dans sa langue natale, pour ne pas être comprit des humains.

Monsieur j ai l impression que les humains preparent quelque chose. Regardez les  Ils font passer les femmes et les enfants derrieres eux et les gardes ont les mains sur les gardes de leurs armes. On met le pretre a l’abris


Mmmm Non attends petit. Ils ne sont pas encore agressifs Mais j avais remarque Continue a garder les yeux ouvert


Ce que le jeune déchu redoutait, arriva plus tard. Le prêtre se mit à parler de Kinath, que cette dernière était bénéfique, que la prier apportait plus de bien-être que d’adorer Drejtësi. Ce fut le mot de trop, de l’indignation s’éleva dans le public humain. Des insultes étaient proférées et les gardes du village dégainèrent, menaçants les déchus de partir au plus vite.

«  - Dégagez au plus vite de notre village. Vous n’avez aucun droit de parler sur notre religion. L’Aether de la justice nous protégera de votre fausse déesse.

- Soit. Vous refusez de comprendre. Monsieur ? Vous faites votre travail je vous prie. »

Tout se passa vite. Les habitants du village qui ne pouvaient pas se battre partirent se cacher dans les huttes, tandis qu’un petit affrontement s’opéra entre les soldats humains et déchu. Ces derniers se battaient bien, mais même un novice comme Naksatra comprit que lui et ses compagnons ne gagneraient pas ce combat dans la durée. Un homme l’attaqua et le déchu de la colère lui opposa son épée. Il pouvait lire dans ses yeux une folie incompréhensible. Donnant un grand coup de genoux dans l’abdomen de son adversaire, sur le coup de la douleur, il se plia et le jeune déchu en profita pour lui planter sa lame en plein cœur. L’homme s’écroula par terre, la tête plongée dans la poussière. Soudainement, il entendit la voix du chef du village.

« - Courage mes amis ! Les anges ne tarderont pas à arriver !

-Ok les gars, on s’arrache. Brulaient les maisons et décollaient pour Avalon. »

Le groupe de déchus battit en retraite, ceux qui le pouvaient, envoyèrent des sorts de feu sur les maisons ou s’étaient réfugiaient plutôt, les femmes et les enfants. Au loin dans le ciel, Naksatra aperçut des formes volées dans leur direction.

« - Chef ! Les anges sont là ! On doit partir !

- C’est bon allons-y !

- Néanmoins … Dommage pour ces gens, ils n’ont pas écoutés.

- Ce n’est pas grave, ils sont perdus et ils le resteront à jamais. »

Mots : 1390
+1 pt de Magie
+1 pt de Charisme
+1 pour Sympan
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 11 Avr 2016, 07:11

Sacrys

Némésis

Si je ne peux pas les changer alors je les anéantirai

L’astre lumineux dans le ciel arrosait de ses chauds rayons les plaines au sud d’Avalon, si bien que l’horizon semblait se déformer avec la chaleur. Toutefois, Sacrys n’avait pas à connaître le supplice qu’offrait le soleil de midi, s’étant réfugié dans la forêt séparant Libertas de la capitale des Déchus. Le sol ombragé de la forêt était alors clairsemé de tâches créées par lumière filtrant à travers les branchages. On était loin de la Forêt des murmures dont la voûte formée par le feuillage ne laissait pas passer le moindre rayon de soleil. Depuis la lisière du bois, on pouvait voir l’ombre des nuages se détacher sur les plaines, glissant paresseusement au fil des minutes. Quelques Wëltpuffs gambadaient, bien plus loin, tandis qu’un vent frais venait plier l’herbe verte qui s’étendait sur des kilomètres. Toutefois, ce n’était pas la plaine qui intéressait l’Alfar, mais un village d’herboristes Déchus également situé à l’orée de la forêt, plus à l’est.

Sacrys essuya la sueur de son front du revers de sa main, haletant d’essoufflement. Tournant sur lui-même pour avoir une vue panoramique des alentours, il sourit en admirant son travail. Il n’était certes pas jardinier ou maître trappeur, il jugeait avoir toutefois relativement bien accompli son travail, seul. Du point de vue d’un observateur, rien ne sautait pourtant à l’œil, l’environnement immédiat de Sacrys paraissant tout à fait normal. Les feuillus se tenaient fièrement debout, leurs branches s’élevant vers les cieux, tandis que quelques buissons et racines venaient peupler le sol de la forêt. Aux pieds des grands arbres, quelques champignons bleutés poussaient, leur vive couleur mettant en garde ceux qui auraient été intéressé d’y toucher. Une luciole émettant une faible lumière lilas virevoltait entre les branchages, tandis qu’un sac tressé gisait au sol, vidé de son contenu. Les yeux pétillants de malice, l’Alfar savait pertinemment que l’orée de la forêt allait bientôt devenir le théâtre d’affreux évènements.

Némésis vint délicatement se poser sur une racine, la lueur violacée qu’elle dégageait venant faiblement teinter le sol. Curieuse, la Nyxie observa le bulbe logé sous le nœud que formait la racine, prenant toutefois soin de ne pas y toucher. D’un profond vert-forêt et orné de quelques épines bordeaux, le végétal donnait cette lugubre impression d’être tiré d’une flore particulièrement hostile. La forme même du bulbe semblait rappeler le type de végétaux que l’on pouvait trouver plus à l’ouest, près de Drosera…

Quelques heures plus tard, Sacrys se retrouvait perché aux branches d’un grand chêne, les jambes balançant lentement dans le vide. Surveillant l’entrée du hameau, il attendait patiemment le moment venu pour faire son apparition. En effet, il avait chargé Némésis d’observer les allées et sorties du village depuis quelques jours, et avait découvert par son intermédiaire qu’en chaque fin d’après-midi, un petit groupe d’enfants quittait le village pour s’amuser dans les bois. Leur parcours était toujours le même, selon sa sœur : Les enfants sortaient d’abord par le sud, puis contournaient le village par l’ouest jusqu’à remonter au nord, à la lisière de la forêt, où ils s’entrainaient alors à voler. Accessoirement, il leur arrivait également de s’amuser à voler après les Wëltpuffs ayant le malheur de s’approcher de trop près des arbres.

Le hameau dont il était question était un petit rassemblement de constructions en bois et en briques, chaumières perdues loin d’Avalon, mais à la position toutefois stratégique. En effet, c’était à la lisière nord de la forêt séparant Avalon de Libertas que poussait une grande variété de champignons hallucinogènes, élément majeur de l’économie des Déchus. Cerclé de haies de cèdre, unique protection face aux créatures rôdant dans les bois, le hameau existait en parfaite harmonie avec la nature. Normalement, jamais Sacrys n’aurait accordé son attention à ce petit groupement d’habitations perdu entre les arbres, si ce n’était qu’il s’agissait également du refuge d’influents membres du clergé dédié à Sympan. « Influent » était un bien grand mot, certes, mais parmi les herboristes résidant dans le hameau était un prêtre relativement respecté dans la région, dont les paroles sur les miracles et promesses du Créateur étaient facilement colportées par les locaux, si bien que des rumeurs voulaient que même quelques Alfars aient dévié de la voie des Ætheris, trahissant l’alignement de leur nation vis-à-vis du conflit divin.

Une semaine plus tôt, Sacrys avait accepté une mission émise par la caserne de Drosera, demandant d’enquêter sur le sujet et de rapporter tout détail suffisamment pertinent pour identifier la source de cet enseignement déviant aux autorités Alfars. Accessoirement, il était également sous-entendu que tout acte visant à démoraliser les perpétrateurs était vivement encouragé, et amènerait une prime supplémentaire. Bien qu’il ne fut ni espion, ni chasseur de primes, et encore moins assassin, le jeune Alfar savait bien que la richesse de son défunt parrain ne lui durerait pas éternellement. Or, il s’avérait qu’en ce contexte de conflit divin, ce genre de quêtes était les plus rentables, à Drosera. Chasser les renégats ainsi que ceux attirant les Alfars vers le détestable enseignement de Sympan, deux nobles devoirs qui ne pouvaient qu’être bien vus dans cette société élitiste. En l’occurrence, Sacrys représentait en ce moment même cette inquisition chargée de punir le deuxième groupe d’individus.

« Les voilà qui arrivent. » Murmura Némésis, virevoltant dans la direction de son frère.

Comme l’avait annoncée la Nyxie, une petite bande de jeunes âgés d’une dizaine d’années sortit du hameau par le sud. Accroupis et marchant sur la pointe des pieds, ils s’éloignèrent sans trop faire de bruit, comme si leurs escapades quotidiennes devaient passer inaperçues. Avec son ouïe d’Alfar né pour devenir gladiateur, Sacrys n’avait aucun mal à entendre les brindilles craquer sous leurs pas, même du haut de son perchoir. À vrai dire, il n’aurait pas été étonné d’apprendre que leurs parents étaient au courant de leurs petites sorties. Suivant des yeux les déplacements de la petite troupe, il les vit s’engager dans le chemin qu’avait prédit Némésis. Décidément, tout semblait marcher comme prévu.

Activant son pouvoir de Dépassement, l’Alfar se mis à suivre la progression du groupe d’enfants dans la forêt, en direction de l’orée du bois. Se déplaçant délicatement parmi les branches, il parvint à les suivre sans faire trop de bruit, déplaçant la majorité de son potentiel magique ainsi que de son éloquence, inutiles dans une telle situation, vers son agilité. Il manqua de tomber à un moment, calculant mal la distance séparant deux branches, mais parvint à se rattraper de justesse. Si le mouvement dans les branches alerta les enfants, ceux-ci ne firent qu’imaginer qu’il devait s’agir d’un Wëltpuff volant ayant atterri au sommet d’un arbre. Il était bien heureux d’avoir à faire à des enfants, et non pas à des adultes habitués à survivre en pleine nature. Face à des chasseurs, il aurait bien vite été la cible de quelques sorts ou flèches visant à le débusquer.

« Fais un peu plus attention.

C’est bien facile à dire, pour une pipelette ailée. »

Bientôt, la compagnie infantile approcha de la lisière de la forêt. Gambadant entre les grands arbres et riant d’insouciance, les enfants semblaient si heureux et innocents que Némésis paru attendrie, pendant un moment. Sacrys, lui, demeurait impassible, conservant un air des plus professionnels. Voyant son frère ainsi centré sur la tâche, Némésis songea qu’il aurait pu faire un parfait espion ou assassin, s’il avait manifesté un quelconque intérêt pour l’armée Alfar. Quoi qu’il en fût, le moment fatidique approchait à grand pas.

« Qu’est-ce que c’est ? »

Ondulant dans les airs, un long tentacule sinueux, barbelé d’épines, pointait vers le ciel et semblait réagir à la présence des enfants. Pigmenté d’une alternance de vert et de mauve, la vrille semblait avoir attiré la curiosité du petit groupe.

« Tu penses qu’on peut jouer avec ?

Aeron, j’éviterais de m’approcher de… »

La voix de la fillette se perdit dans un hurlement d’effroi. D’une façon totalement inattendue, la ronce animée fouetta les airs pour venir s’enrouler directement autour du cou de l’enfant. Les épines acérées s’enfoncèrent dans sa chair tandis que, comme un boa constrictor, la plante resserrait sa létale emprise, ne cédant pas de terrain aux petites mains qui tentaient vainement de défaire celle-ci. Une fraction de secondes plus tard, d’autres ronces surgissaient des buissons et de sous les racines d’arbres, fouettant les airs en tentant d’attraper les jeunes terrifiés. Promptement, ces derniers déplièrent leurs ailes et s’envolèrent, s’écorchant le visage et les bras contre les branchages, se ruant vers la voûte tel un sanctuaire. La plupart d’entre eux y parvinrent, ne se faisant au mieux que blesser par les tentacules épineux agissant tels des fouets. Toutefois, un second enfant tomba également aux prises de ces plantes cauchemardesques, un appendice barbelé s’enroulant autour de sa jambe pour le ramener immédiatement au sol. Là, il ne tarda pas à se faire immobiliser par les ronces, sa peau se déchirant progressivement sous l’étreinte dentelée des vrilles, offrant un atroce spectacle à voir.

Décidément, Sacrys avait mal calculé son coup, lui qui en était pourtant si fier quelques minutes plus tôt. D’une part, il avait oublié que, même en forêt, les jeunes Déchus demeuraient capables de voler et de filer dans les airs si leur vie était en danger. Ainsi, les bulbes posés de façon à rattraper les fuyards à terre n’avaient pas eu la moindre utilité. D’autre part, il avait également sous-estimé la dépense en énergie nécessaire pour contrôler plusieurs de ces végétaux à la fois. Si les éveiller avec son Envoûtement était relativement facile, contrôler les mouvements des ronces s’était avéré bien plus ardu. Si seulement son potentiel magique avait été plus important, il aurait peut-être pu en attraper plus, en contrôlant par soi-même le mouvement de chaque vrille.

Soit, il devait se contenter de ces deux prises. En tout cas, il était certain que le meurtre de deux enfants, dévorés par les ronces cauchemardesques qu’il avait planté, allait avoir d’importantes répercussions sur le moral des habitants du hameau. Avec un peu de chance, le prêtre s’y cachant comprendrait la leçon et reconsidérerait sa situation avant de tenter de convertir d’autres Alfars. Les victimes directes, elles, auraient été condamnés à vénérer Sympa, et leur mort en martyr leur éviterait au moins de vivre dans l’erreur.

Le message n’aurait pu être plus explicite. Après tout, les plantes employées ne pouvaient provenir d’ailleurs que de Drosera.


1723 mots
Gains:
- 1 Sympan
+2 Intelligence

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 11 Avr 2016, 14:50

Chelae était revenue. Ce petit village d’Elfes ne perdait rien pour attendre. La dernière fois, elle n’avait pas pu discuter, on l’avait insultée puis chassée. Elle n’en avait rien fait, préférant prétendre qu’elle n’avait aucun intérêt à débattre avec des gueux, pas fichus d’écouter ce qu’elle avait à dire sur Xaraxus et les Aetheri. Certes. Mais après coût, elle s’était rendue compte qu’elle n’était pas allée jusqu’au bout. Elle s’était laissée marcher sur les pieds sans dire grand-chose. Et ça, c’était inadmissible ! Elle avait un honneur et une réputation à tenir, elle ne pouvait se permettre de les laisser sur cette victoire, même si elle avait fait en sorte qu’elle ne soit pas totale.

   Elle, comme beaucoup, avait entendu l’appel de ces deux Prêtresses. Bien sûr, elle n’avait écouté que d’une oreille distraite celle qui soutenait Sympan, persuadée que son discours était des plus pitoyables. Cet être, aussi puissant était-il, n’avait rien à faire ici, et elle n’avait pas l’intention de laisser les autres faire. Elle voulait apporter sa pierre à l’édifice. Il ne gagnerait en aucun cas cette guerre. Il n’avait pas le droit.

   La jeune femme n’était pas seule : étant une véritable quiche dans l’art du combat, elle avait accompagné un groupe d’Alfars ayant bien voulu d’elle. En fait, ils s’en fichaient totalement d’elle. Elle pourrait fuir ou mourir, peu importait, tant qu’elle ne leur faisait pas perdre leur temps. Chelae avait plus ou moins connaissance de cela. Elle s’était promis d’assumer toute responsabilité de ses actes. Elle n’avait pas l’intention de se défiler.

   Elle marchait l’air tranquille, vers l’avant du groupe. Mais elle était anxieuse. Pas parce qu’elle appréhendait la réaction des Elfes. Elle les avait déjà vus. Mais elle allait devoir user de la violence. Tuer. Elle avait mis une image sur ce mot pour la première fois il y avait peu. Elle se rendait compte que c’était un terme si étrange. La personne disparaissait, alors qu’elle était physiquement présente… C’était bête, dit comme ça, mais elle avait du mal à s’y faire. Pourtant, elle allait devoir, et elle le savait. C’était également pour cela qu’elle était venue. Développer un petit côté Gladiateur ne lui ferait pas de mal, au contraire. Et puis, elle regrettait de ne pas s’être plus intéressée à cette voie plus jeune. C’était l’occasion.

   Elle repéra la maison de l’homme à qui elle s’était adressée en premier, et, comme avant, elle alla jusqu’à la porte. Dans un même mouvement, elle plaça ses doigts de sorte à en frapper le bois, inspira profondément. Toc toc toc. Même silence, puis des bruits de pas s’approchant d’elle, suivit de celui de la poignée. Elle jeta un coup d’œil derrière elle. Les autres la regardait faire. Quelques-uns l’imitaient, chez d’autres personnes. La porte s’ouvrit. Le visage bon de l’Elfe se renfrogna aussitôt qu’il la reconnut.

   -Allez-vous en !

   « Vas-y ! Vas-y ! Vas-y ! »

   Chelae lui sourit, dégaina l’un de ses katanas et l’enfonça dans son estomac. Son visage se tordit en une expression d’horreur. Des rires retentirent derrière elle, puis des tintements indiquant que le massacre avait commencé. Elle détourna les yeux, fixant un point derrière lui, la pierre du mur d’en face. Un frisson lui parcourut l’échine. Elle inspira encore, puis recula, laissant l’homme agoniser et se noyer dans son sang. Elle ne lui lança pas le moindre regard, ni à lui, ni à son arme rougie. Une odeur de fer, âcre, de sang fumant monta jusqu’à ses narines. Son cœur battait à tout rompre. Ses jambes étaient faibles. Elle avait tué quelqu’un dans le plus grand des calmes. Elle avait du mal à croire à ce qu’elle venait de faire. Elle avait du mal à comprendre ce qu’elle pensait. Est-ce que ça lui plaisait, ou au contraire, la repoussait ? Elle n’aurait su le dire. Elle se sentait bizarre.

   Elle n’allait tout de même pas culpabiliser ? Elle avait tué, et alors ? Elle allait le faire bon nombre de fois. Ce n’était qu’une futile victime parmi tant d’autres. Elle ne pouvait pas se permettre de penser ainsi, comme une faible. Ces Elfes ne méritaient pas sa pitié. Ils étaient les opposants des Alfars sur toute la ligne, comme pouvaient l’être les Magiciens pour les Sorciers. On l’appela pour qu’elle s’active un peu. Elle baissa les yeux vers le corps inerte de l’homme qu’elle venait de tuer, puis se retourna. Pourquoi l’avait-elle regardé ? Elle inspira profondément. On l’attrapa par le bras. Elle sortit de ses songes et se dégagea.

   -Arrête de rêver ! C’est la guerre.

   Elle ne dit rien, même s’il lui mordait de lui répondre. Qu’aurait-elle pu sortir ? Il avait raison. Elle le suivit. Il chargea la porte qu’une femme, terrifiée, venait de fermer et verrouiller à double tour. Il s’y reprit à plusieurs fois sans succès. Chelae l’aida, ainsi que deux autres, mais la porte était résistante. Finalement, ils y allèrent à la lame. Sans la moindre hésitation, l’un enfonça son glaive dans le bois de la porte et poussa sur le côté pour faire un effet levier. Quelques craquements retentirent, puis des cris de panique à l’intérieur. Les trois Alfars avec qui elle était rigolèrent. Pas elle. Il y avait des enfants. Comment allait-elle faire ? Serait-elle capable de les tuer ? Un bruit métallique, suivi d’un râle la fit sursauter. L’homme s’effondra sur elle, découvrant derrière lui en Elfe brandissant une pelle. Elle écarquilla les yeux et se dégagea du cadavre, dont le crâne laissait échapper un abondant flot de sang. Puis, sans réfléchir, elle poussa un cri de rage, fonça sur lui et l’éventra. Elle tomba aussi lorsqu’il bascula.

   -Nickel ! S’écria l’un en guise de remerciement.

   Il donna un coup de pied dans la porte pour l’achever et ils entrèrent. La jeune femme se releva et reprit son katana. Elle avait toujours les yeux aussi grands. Elle… Comment avait-elle fait ? Un goût acide remonta dans sa gorge. Elle prenait de grandes bouffées d’air. Que faisait-elle là ? Sérieusement… Elle secoua la tête. Mais si elle partait, elle allait s’en vouloir. Elle ne voulait pas déserter. Incertaine, elle s’aventura dans la maison. Elle entendait les rires de ses congénères et des cris à l’intérieur. Ils venaient du sous-sol. Elle s’y engagea. Le silence avait pris l’endroit. Elle foula le sol grossier. Elle était dans la quasi-obscurité, mais elle s’y accoutuma plutôt vite.

   -Tu arrives un peu tard, il n’y a plus rien à tuer.

   Les silhouettes noires des siens se dessinaient dans l’ombre. A leurs pieds, le reflet du sang qui coulait, et des masses affaissées, inanimées. Elle sentait le sang d’ici. Ce devait être une illusion, mais… Elle eut un haut-le-cœur. Elle commençait à regretter. Venir ici avait été une très mauvaise idée. Elle n’était pas faite pour tuer, il fallait se rendre à l’évidence. Elle était incapable de le faire sans trembler. Elle devait partir. Elle allait déserter, finalement… Elle ne voulait pas se l’admettre. Elle se sentait terriblement faible et nulle.

   -Bien… Je vais aller voir ailleurs, donc…

   Sa voix frêle n’était pas pour la rassurer sur son état. Elle remonta précipitamment les escaliers. Elle ne sentait plus ses jambes et elle était essoufflée pour un rien. A la sortie, elle fut accueillie par deux combattants, des deux camps différents. L’Elfe était en avantage. Elle n’allait pas laisser l’Alfar se faire tuer… Mais elle n’était plus capable d’éliminer qui que ce soit… Enfin, elle ne pensait pas. Et elle ne voulait pas.

   « Allez, encore un effort… »

   Elle dégaina ses katanas, les plantas dans le ventre de l’ennemi. Elle ne regardait pas. Elle se focalisait sur les mains de ce dernier, pour tout de même savoir ce qu’il faisait. Il tomba à ses pieds. Son allié passa son chemin après une rapide accolade. C’était fait. Maintenant elle allait pouvoir partir… Il ne lui restait plus que deux cadavres à enjamber… Elle frissonna de dégoût. Et pourtant…

   Elle allait finir par vomir. La bile revenait à la charge. Comme si ça n’était pas suffisant. Elle avait compris la leçon… Elle prit son courage à deux mains, une dernière fois, et sauta par-dessus les corps, dont le sang s’était répandu un peu partout, tachant l’herbe, le bois, la terre et les dalles.

~1374 mots~
2 points d'intelligence, s'il vous plaît  nastae
-1 Sympan
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 12 Avr 2016, 01:27


Au sein des montagnes de L’Edelweiss enneigée, Azraël et Lilith cherchait un petit refuge, un petit coin de paradis qui leur permettrait de reprendre des forces et de couper un peu ce terrible droit qui leur gelait la peau. Ils n’eurent le temps d’échanger qu’un regard lorsqu’ils aperçurent un petit village dont la musique vint agréablement leur chatouiller les oreilles. Une effervescente semblait le transcender, ce qui amusait l’orisha. Elle aimait les ambiances festives. Elle n’y avait que peu assisté lors de sa captivité, aussi, elle profitait de ces moments de liesses avec un plaisir non dissimulé. La rouquine adressa un large sourire au réprouvé qui leva les yeux au ciel.

- Ouais, c’est bon, on va jeter un oeil… De toute façon, si je dis qu’il faut pas qu’on y aille, tu vas te faire un plaisir de trouver tous les arguments possibles pour me contredire.

Il lui rendit alors un sourire identique, ce qui fit rire la rouquine.

- Rien que pour me faire plaisir, t’aurais tout de même pu faire un effort pour me retenir.


Sans attendre de réponse, elle se fraya alors un chemin à travers les villageois qui étaient réunis. Sa petite taille et sa corpulence menue lui facilitant nettement la tâche tandis qu’Azraël devait se montrer un peu plus ferme avec ces derniers pour parvenir à la suivre. Enfin, la source de toutes les distractions se tenait devant eux. Sur une estrade, admirés par une bonne vingtaine de personnes, de la musique et des saltimbanques se produisaient, multipliant les rires environnant. Certes, il ne s’agissait que d’un petit village, mais malgré le froid ambiant, cette bonne humeur communicative semblait réchauffer les cœurs. Pourtant, d’un coup, un homme, qui paraissait plus âgé, et surtout bien plus sérieux que les autres, monta à son tour les quelques marches. Avant même qu’il ne fasse le moindre tour, il eut droit à un tonnerre d’applaudissements. Le binôme ne se priva donc pas de faire autant et de l’acclamer également, impatient de le voir à l’œuvre. Et pourtant… Il ne suffit que de quelques mots pour rendre la rouquine livide. Ce n’était pas tout à fait le type de spectacle qu’elle aurait espéré.

- Mes amis.. Nous sommes en guerre ! Ce sont les paroles de la Prêtresse ! Nous sommes en guerre !  Nous devons faire comprendre aux impies à quel point ils se trompent, à quel point seuls les aetheri peuvent être nos seuls dieux, leur faire comprendre qu’il faut et que nous devons impérativement chanter les louanges des aetheri à travers toutes les terres du Yin et du Yang. Sans la moindre exception. Que tous partagent notre avis où biens que ces impies ne fassent plus partis de ce monde.

Azraël se fondit dans l’Ombre, atterré face à un tel discours. Malgré sa race, il était animé d’une foi en faveur de Sympan et n’ignorait pas que c’était également le cas de sa comparse, et de tels mots, aussi violents lui retournèrent le ventre, pris d’un profond dégoût.

- Viens Li, on se barre, c’est écoeurant… Et risqué…  

Pour autant, en faisant demi-tour, il constata que la jeune femme n’était plus à ses côtés..

- Li… LI !

Il hurla son nom en l’apercevant monter sur l’estrade avec ce même sourire fier qu’elle arborait souvent.

- Mais quelle…  

Il se retint de finir sa phrase, ne parvenant pas à mettre un terme poli sur ses pensées. Lilith s’avança tranquillement vers l’orateur et baissa sa capuche afin de dévoiler son visage. Sa foi envers Sympan était en soit modérée, néanmoins se sentir stigmatisée pour ce simple fait et lui imposer un ordre de penser la révoltait et l’avait poussé à agir. Elle applaudit alors le discours dans un geste théâtrale.

- Bravo… Simplement magnifique… De la conviction, une totale abnégation des fidèles, et une loyauté sans faille. C’est même étonnant de mêler des sentiments si purs lorsqu’il ne s’agit que de défendre des comportements si déloyaux et si lâches. Vos dieux, si vous pouvez encore leur donner l’honneur de cette appellation, n’ont cherché qu’à usurpé un rôle qu’ils n’avaient pas. Comme aujourd’hui, tu cherches à te gonfler d’une fonction qui te dépasse. Qui es-tu, toi, pour décider de la vie et de la mort d’êtres d’une autre croyance que toi…  

L’homme était rouge d’indignation face à l’inconnue et la désigna du doigt à la foule.

- Cette fille du démon, cette sorcière…
- Non, juste une orisha, à mon grand désarroi…
se moqua Lilith.

Elle n’en pensait pas un mot mais le fait de faire fulminer son interlocuteur était amplement suffisant pour motiver ses paroles.
Et en effet, ce dernier parut perdre ses moyens…

- Cette… gamine profère des paroles blasphématoires à l’encontre des nôtres. Linzie, la Grande Prêtresse l’a affirmé… Que ceux qui ne n’ouvre pas les yeux sur nos dieux, les ferment à jamais ! Elle sera notre premier exemple ici !

Mécaniquement, Lilith sortit alors ses dagues.

- Je ne te conseille pas de t’approcher, vieil homme… cracha t elle. A défaut d’ouvrir les yeux, ouvrez au moins vos esprits… Il ne s’agit là que d’un extrèmisme ridicule et qui plus est contradictoire…  

- Vous entendez… Ridicule ! Nous ne pouvons tolérer ce nouveau blasphème…

Une huée menaçante commença à gronder au sein de la foule. Lilith n’oscilla pas… Pourtant… Il était évident qu’elle n’avait pas la moindre chance… Quel que soit le niveau des villageois… Ils étaient trop nombreux…. Une bonne vingtaine à l’écoute… Et les premiers commençaient à lui lancer des pierres qu’elle esquiva pour la plupart dans d’agiles mouvements. Ils hurlaient à sa mort, ce qui rendit l’orisha folle de rage..  Ces cris de haine lui parlaient… Elle les avaient ressenti auparavant… Mais contre ses bourreaux, en communions avec ses compagnons esclaves… Et voilà qu’elle en était la cible parce qu’elle exprimait son opinion ? Elle ne se tairait pas et s’apprêtait à leur faire face. Jamais elle ne courberait l’échine face à un tel affront… Si seulement au moins l’un d’eux avait écouté ses paroles…
Aussi, alors qu’elle se mit en garde pour faire face à ses premiers assaillants qui montaient sur l’estrade, d’un coup, la rouquine se trouva plongée dans le noir, sa capuche sur les yeux, elle n’entendit qu’un bruit sourd et fut déstabilisée. Alors qu’elle chutait, Azraël la rattrapa. Il venait de casser l’un des piliers du pilori, entrainant l’effondrement de l’estrade et la désorganisation des spectateurs véhéments.  Il lui attrapa la main et se mit à courir à travers la ville, les cris des villageois à leurs trousses. Extenués, ils coururent dans tous les sens grimpant sur les toits des maisonnées, traversant les cours ouvertes, et enfin, alors qu’une courte distance s’instaurait faiblement, Azraël obliqua dans un recoin d’une ruelle et plaqua la rouquine contre lui, une main sur la bouche.

- Maintenant, tu la fermes… Ils sont beaucoup trop nombreux pour qu’on puisse leur faire face, tu t’es exprimé, t’as perdu, maintenant, on se casse, ok ? Faut que tu arrêtes ton comportement suicidaire…  gronda t il à voix basse.

La fureur le prenait à cet instant et décuplait sa force empêchant l’Orisha de parler.

Certes… Cette dernière avait bien conscience que ce n’était pas la réflexion qui la dominait lorsqu’elle agissait de la sorte… Mais c’était sans doute ce qui lui donnait l’impression de vivre réellement, d’oublier ses chaînes.. Lorsqu’elle menait l’un de ces combats perdus d’avances, le fait de risquer la mort et de la frôler de façon si intensive lui paraissait presque un soulagement, comme si le but véritable de son voyage n’était pas d’atteindre Megido… Mais simplement de passer l’arme à gauche. Si Lilith en avait conscience, et souffrait quelque part de ne pas avoir pu être exécutée lorsqu’elle affirmait ses convictions, pour rien au monde, elle ne l’aurait admis et se débattit pour riposter. Néanmoins, le réprouvé raffermit sa poigne jusqu’à ce qu’elle manque de s’étouffer et ne la relâcha que lorsqu’il n’aperçut personne en vue et plus aucun bruit dans les ruelles.

- T’es malade… Finit elle par lui souffler, furieuse. T’aurais pu me tuer…

- Mais bien sûr.. Comme si t’attendais pas que ça… Je te mène direct au premier échafaud qu’on trouve, je suis certaine qu’ils apprécieront de mettre à mort une partisane de Sympan qui s’est si discrètement illustrée…  

La colère le quittait difficilement, de son côté, il haïssait qu’elle s’expose de la sorte.

- Ouais… Bah je suis certaine aussi qu’ils adoreront, tu vois… Et ça me dérange. Ils disent et clament que nous sommes en guerre, hein.. ? Et bien soit… J’ai tenté la manière douce tout à l’heure..

- Douce ? Tu te fous de moi ? Tu leur ouvrais les yeux avec une pioche…  coupa Azraël, exaspéré.
Il se jeta à nouveau sur elle et sur sa gorge au bruit des pas dans l’allée, et ne la relâcha qu’une fois que ces derniers se furent tus.

- Parce qu’ils balançaient des énomités que même un gosse de quatre ans ne peut pas gober…  reprit Lilith, une fois libre de parler.

- C’est ce qui s’appelle une croyance, Li… Juste qu’elle est différente de la tienne.
- Je m’en fous… Ils ont voulu me lapider, je te jure qu’ils me le paieront. Surtout le gros, là, avec son discours pompeux…
- Non… Ils ne te paieront rien… On part…

Lilith lui adressa un léger sourire narquois.

- Ca, j’en doute mon chou… J’ai un petit compte à régler, mais promis, j’attends la nuit tombée…Et cette fois je ne me ferais pas remarquer…

Malgré la virulence de leurs échanges, l’orisha ne changeant pas d’avis et ils finirent alors par prendre en filature à une distance raisonnable le prêcheur afin d’identifier son domicile. Et en effet, à la lueur de la lune, ils finirent par s’introduire chez lui, fracturant une fenêtre pas bien solide au passage. Azraël, toujours passablement renfrogné, n’attendait qu’une chose : quitter le village le plus vite possible. L’habitation restait fort simple et la rouquine n’eut pas à faire beaucoup d’effort pour en trouver la chambre et son occupant. Silencieusement, elle prit son arme en main, et réveillant lentement l’Orateur afin de capter son regard effrayé lorsqu’il constaterait qu’il aurait la froideur de la lame contre sa gorge.

- Eh bien mon biquet… souffla t elle à son oreille… T’as pas envie de me chanter les louanges des aetheri là, maintenant ?  

Captant enfin cette terreur qu’elle attendait, la rouquine l’égorgea alors sans sourciller.

- Qu’est ce qu’il disait déjà… Ah oui… Qu’ils ouvrent les yeux ou les ferment à jamais…  

Elle eut un léger rire en essuyant sa lame sur les draps de l’individu.

- Faut croire qu’il s’est planté de dieu… Quoique, au moins, je suis gentille… Je les lui laisse ouverts, il pourra pas dire qu’il a pas trouvé sa voix… Viens pas me dire après que je manque de tolérance… Je respecte ses croyances…  ironisa t elle en s’adressant à Azraël.

- T’as vraiment un humour de m*rde… Maintenant que t’as bien joué, on se casse… Jamais on fera le poids contre tout le village…  

Lilith s’apprêta à le suivre mais s’arrêta net.

- Attends..  

Elle trempa son doigt dans le sang de sa victime et écrivit quelques mots à la gloire de Sympan sur le mur.

- Bah quoi… Si personne ne sait pourquoi il est mort… Ca sert à rien non ?  

Un bruit de porte se fit entendre… Le réprouvé poussa un léger soupir, et attrapa la main de la jeune femme pour l’attraper et se ruer par la fenêtre avant d’entamer une longue course leur faisant perdre haleine, jusqu’à entendre un cri de désespoir pourfendre le ciel derrière eux. Le corps avait été découvert. Un sourire légèrement sadique se dessina sur les lèvres de l’Orisha… Après tout… C’était de bonne guerre…


1927 mots

Gains:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 20 Avr 2016, 20:26





Dante savait qu'il allait devoir un jour faire ce qu'il avait à faire. Et lorsque le temps viendrait et que cette bataille allait s'élever jusqu'à très haut et que des individus prendrait les armes, il se devait de faire de même. Non pas qu'il était ravi de devoir se battre pour quelconque bataille entre divins, mais que pouvait-il faire d'autre si ce n'est prouver ce pour quoi il se devait de se battre ? Sympan avait toujours semblé être le choix juste, le choix d'un individu retiré de son droit d'exister, de sa raison, de ses pouvoirs. Aux yeux du vampire, Sympan possédait un droit de revenir en ce monde comme le digne être qu'il était et non pas chassé comme un ingrat, à sa place, toujours selon ce qu'il avait compris le petit vampire, il aurait fait de même que lui. Peut-être qu'il n'avait pas la preuve que c'était la vérité ou non, mais Dante comptait bien se battre pour ce en quoi ou plutôt en qui, il croyait. Il était temps pour lui de prendre les armes et de se lever et s'élever contre ceux qui avait trahi leurs croyances et leur peuple. Décidé d'un pas ferme il alla saisir son équipement mais une voix l'interpella.

▬ Tu comptes aller te battre ? C'est encore pour cette raison, pas vrai ? Je peux venir avec toi ? fit la voix douce et moins enjoué que d'habitude, de Riwale.
▬ Non. J'y vais seul, je suis désolé, mais je vais encore devoir te laisser dans les mains d'Alex.
▬ Tu nous laisse encore ? Je vois. Tu ne fais que nous voir comme un poids pour toi, en vérité, Dante. Tu sais, peut-être que tu devrais faire ton propre chemin sans nous, si nous sommes tant un handicap selon toi. répondit-elle.
▬ Alors c'est comme ça que tu nous vois ? Moi qui pensais que nous étions amis. fit simplement Alexeï.
▬ Non, écoutez, je ne veux pas vous voir vous impliquer dans cette guerre c'est tout, je me sens mieux en vous sentant à l'abri, le temps que cette étape soit passée, lorsque le monde sera plus apaisé et moins troublé, nous pourrons souffler un peu tous ensembles, d'accord ? fit-il, d'un ton se voulant le plus convaincant qu'il le pouvait. Alex, fit une moue, croisant les bras, impassible comme souvent.
▬ Reviens en vie, s'il te plaît, Dante. fit-elle en posant sa main sur le poignet du vampire, leurs regards se fixant ardemment.
▬ Je te le promets. fit-il en se retournant pour enfiler ses gants avant de saisir son équipement et filer.

Pour éviter d'impliquer les gens qu'il aimait, Dante se devait de les protéger à sa manière. Il savait qu'il était incompris par ses propres amis. Mais il ne pouvait pas se permettre de les voir tomber sur le champ de bataille. Il avait déjà connu la guerre, il apprenait à l'apprivoiser. Il ne pouvait pas se permettre de voir périr des gens qu'il appréciait et dont il tenait, comme il avait vu tomber tant de personnes auparavant. La guerre des démons avait aussi eu son poids sur le monde. Il était incapable de savoir ce qui l'attendait là où il se rendait, mais il était décidé à se rendre dans ce village où il pensait être la meilleure des choses. Il se rappelait de cette situation, quelques heures plus tôt. Il avait rencontré les deux prêtresses, Lynzie et Lunie. Il avait immédiatement saisi qu'elles étaient deux soeurs, comme deux chipies mais sauf que le problème était là: deux chipies vénérant pas les mêmes croyances. Et chacune d'une différente faction. Désormais, donner la mort au nom de Sympan était accordé. Et c'était bien ce que comptait faire comprendre Dante à ce village où il se rendait. Ce n'était pas comme s'il n'avait pas tenté de faire comprendre à des personnes que c'était le mauvais choix qu'ils faisaient, mais il n'avait plus le droit à l'erreur quoi qu'il en soit. Ni lui, ni eux. Il était temps pour tous d'entendre raison.

Quel meilleur endroit qu'un village isolé de fortes têtes vénérant les Aetheri ? Il n'avait pas le choix que de faire de son mieux pour faire entendre sa raison à ces individus. De gré ou de force, il était temps pour eux de comprendre que la vérité était dans Sympan. La magie bleue, n'avait pas été suffisante pour faire comprendre à tous la vérité ?

Mais Dante n'était pas un homme patient. Armé et le sabre déjà à l'air il était prêt à en découdre aussitôt qu'on le contredirait. Pourquoi ? Car il en avait assez de perdre son temps à faire le beau parleur et expliquer la grandiose de ce qu'il pensait être juste. Ils entendraient raison, de gré ou de force. Arrivant de force dans le village, il arriva à la vue d'une troupe de villageois déjà surpris de voir un homme armé arrivant dans leur village.

▬ Hey !
▬ Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? Et que faites-vous avec cette... arme ? fit un homme du village, visiblement à bonne raison, très méfiant.
▬ Agenouillez-vous devant le grandiose de Sympan et rejoignez sa cause ou mourrez toute suite misérablement tel que vous êtes ! fit Dante, tel un fanatique. Il n'y avait pas mis toute son intelligence pour cette fois, il irait comme un bourrin. Peut-être que ce n'était pas vraiment l'approche la plus subtil qu'il soit cependant... mais peut-être que...
▬ Un hérétique ! Il faut le tu- s'interrompit-il, alors qu'une lame vint traverser son visage, le laissant crier de douleur.

Dante n'avait pas laissé le temps à l'homme de terminer sa phrase qu'il avait immédiatement attaqué. Il en avait assez de ces traîtres. Il en avait entendu de partout depuis des semaines et des mois. Depuis que ça traînait d'histoires similaires, le vampire avait été rendu fou par ces problèmes d'existences qu'avait les gens de ce bas-peuple. Il en avait assez d'être conciliant, d'être patient et de les voir rejoindre la véritable cause qui valait la peine d'être défendue. S'ils ne pouvaient l'entendre ni comprendre, ils n'étaient qu'une bande de cafards à éliminer comme de la vermine. N'était-ce donc pas la vérité ?

Il attaqua les hommes qui entourait l'autre individu, de nombreux cris se firent entendre, plusieurs individus et corps tombèrent au sol. Essoufflé, le vampire se tendait au dessus d'une petite pile de quelques cadavres. Alors qu'il respirait ardemment pour vivre, il entendit des cris plus loin arriver, de nombreux villageois et villageoises s'étaient armés pour le chasser et le tuer. Il y avait là une vague presque interminable d'adversaires. Près d'une centaine. Dante eut un large sourire, c'était une manière pour lui de saluer sa victoire sur ce qu'il comptait faire: il fonça directement vers eux en courant à toute vitesse, comme s'il était pris d'une détermination infaillible: la détermination qui permets à un homme de se sentir courir à sa mort honorablement. Il s'amusait de cette situation, paré à mourir. Ce n'était pas comme s'il était assez fou pour croire tuer autant de monde, il n'était pas un divin ni possédait la force de Yulenka. Il devrait accepter sa démise ici bas. Mais qui avait-il de plus vivifiant que de mourir pour ses idéaux ? Cela offrait plus de force de combattre encore !

▬ Je suis prêt... Je vais vous emporter avec moi ! fit le vampire, doté de toute sa rage.
▬ Dante ! fit une voix derrière lui.
▬ Yo ! se joignit Alex à sa droite.
▬ Alex ? Riwa ? Qu'est-ce que vous foutez là ? demanda le vampire tout en courant.
▬ Nous n'allons pas être un poids pour toi plus longtemps.  Nous allons t'épauler désormais. ajouta Alex.
▬ Tu peux encore vivre, Dante ! Tu nous as nous. Je sais que tu es déterminé, mais ce n'est pas ici que tu dois mourir. Et puis, que dirait ta sœur ? fit Riwa.
▬ Hm... elle me botterait le cul, même en enfer, ou dans ma tombe, si elle apprenait que j'étais mort. répondit Dante.
▬ Nous sommes amis pas vrai ? Alors on va s'en sortir d'ici et survivre et devenir plus forts. Tu n'es plus qui tu étais il y a des années. Tu es plus fort, alors n'abandonne pas.
▬ Nous sommes là ! Tu peux compter sur nous et poser ta tête sur nos épaules un peu !
▬ Hm. fit-il avec un sourire, arrivant enfin face aux premiers villageois.
▬ Tu peux garder tes belles phrases romantiques ! fit-il avec un sourire encore plus voyant, en vérité, Dante était satisfait. Il comprit désormais que son choix était égoïste.

Alexeï frappa sur le premier arrivant et tira du flanc de Dante son arbalète à poing pour tirer sur un autre villageois qui approchait pour frapper sur le vampire. Riwale fit une projection sur son adversaire le plus proche. Le trio s'éloigna alors que le gros des villageois s'approchait dangereusement. Courant à toute vitesse, ils s'éloignaient par la forêt qui bordait le village, courant à toute vitesse.

▬ Tu n'es plus seul, tu sais ?
▬ Refais plus jamais ça !
▬ J'ai compris. fit Dante, alors qu'il courait avec ses camarades.

Après tout, personne ne souhaitait mourir trop vite. A quoi avait-il pensé ? Il pouvait encore apporter tellement plus alors qu'il se tenait en vie, plutôt que de confronter des villageois. En un sens, son message traverserait peut-être le village en ayant brandi le nom de Sympan au sein de ce dernier et ayant exécuté quelques-uns d'entre-eux. Tout ce qu'il espérait, était que l'impact qu'il avait fait ici soit suffisant. Il jeta un œil sur Riwale et Alexeï, sans eux, il ne savait pas ce qu'il serait devenu. Il apporta un dernier sourire, alors qu'enfin, il s'arrêta de courir, espérant être assez loin et en sécurité.




1754 mots.

Gains:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 29 Avr 2016, 12:00

Spoiler:

J'avais nettement entendu le bruit d'un corps sur lequel on s'acharnais, un exutoire vivant où déverser toute sa haine aveugle, légitimée par la cohésion de groupe de faire une bonne action pour le bien d'autrui. J'avais été l'instigateur de cette mort violente, et je ne ressentais pas la moindre compassion, remord ou tristesse. La victime était une engeance à éradiquer, cette race parasite qui avait anéanti ma vie jusqu'à me faire devenir ce que j'étais à présent : l'Ombre de moi-même.

J'étais déjà à une bonne centaine de mètres quand les bruits finirent par s'estomper. Soit par la distance parcourue, soit parce qu'il n'y avait plus rien à tuer. Je ne savais pas ce que le Passeur en charge de cette âme allait penser de tout cela, mais la donne ne serait pas changée pour autant. Le conflit entre Sympan et les Aether me permettait de commettre des exactions qui n'auraient pas été permises autrement, et laisser cours à mes instincts revanchards pour tuer du vampire, je n'allais pas m'en plaindre. Pour autant, le village que je venais de quitter restait rempli d'adeptes des Aetheri, et ce que j'avais pu faire seul contre cette vampire, ils pouvaient le faire en masse contre mes alliés de circonstance.

Je ralentissais mes pas, réfléchissant à la façon dont je pourrais revenir sans éveiller les soupçons. Certains s'étaient peut-être rendus compte de mon départ, et réalisaient peut-être la promptitude de leurs gestes après quelques unes de mes paroles. Je n'étais pas un excellent orateur, mais je dégageais une aura de mystère qui semait le doute dans les esprits. En tout cas, c'est ainsi que je voyais les choses.
Je leur devais une tournée, et généralement, une discussion autour d'un verre déliait les langues mais aussi faisait oublier bien des choses.

Quelques pièces dans la poche - je devais m'habituer à avoir cette monnaie qui ne me servait à rien dans la poche, pour ce genre de circonstances là - et pivotais sur moi-même et rebrousser chemin direction le village de nos chers partisans Aetheri.

Je passais près de la cabane où le combat avait eu lieu quelques minutes auparavant. Plus grand monde, à part le corps disloqué de ma vampire préférée et deux villageois qui discutaient entre eux. Quand l'un me vit, il s'arrêta de parler à son comparse pour me héler :

- T'étais parti où toi ! Qu'est-ce tu foutais là bas ?

- Bah, j'étais pas sûr d'savoir sur quoi j'allais tomber dans votre village, alors je prends toujours la précaution de cacher mes économies un peu en retrait du village, au cas où on veut m'détrousser ! répondis-je avec le même aplomb, avant de faire sauter les piécettes dans ma main, confirmant ma version des faits. J'vous devais une tournée hein, et j'tiens toujours parole !!

- C'pas con ça dis moi ! On va s'remplir le gosier après l'effort eus-je comme réponse, aussi crédule qu'avide d'une bière gratuite.

J'hochais la tête et les suivis jusqu'à la taverne, un peu moins remplie que lors de mon premier passage. Je posais toutes mes "économies" sur le comptoir, commandant une tournée pour tout le monde, ce qui me valut une acclamation de circonstance. Je les regardais tous boire à ma santé, un peu comme si je faisais partie de ce village. Mouais .... J'étais en territoire ennemi mais dont les adversaires étaient somme toute assez inoffensifs. Pour moi en tout cas. Toujours est-il que je décidais de mettre les pieds dans le plat :

- Au fait, pourquoi vous priez les Aetheri ?

L'un d'eux, me pensant toujours de son côté, répondit avec une navrante sincérité :

- Bah, on a toujours prié les Aetheri, depuis la nuit des temps, donc bah, on continue...., dit-il après s'être essuyé la fine mousse attachée à sa moustache d'un revers de manche sale.

La Foi par la coutume, intéressant.

- Et avez-vous été récompensés par votre dévotion ?

- Il nous est jamais rien arrivé d'bien grave, on est protégés pour sûr ! répondit un autre.

- Il vous est arrivé quelque chose de bien dans votre vie, à part tuer une vampire j'entends ?

Le silence s'installa, et je ne savais pas encore s'ils n'avaient pas de réponse à ma question, ou si ces mêmes questions commençaient à les ennuyer. Je faisais tourner mon breuvage dans ce gobelet en bois grossièrement taillé, n'y ayant pas touché depuis le début. A quoi bon après tout, quand je savais ce qu'il allait se passer dans peu de temps. Je finis par détacher mon regard de mon verre, avant de détailler les deux, trois, quatre personnes présentes avec moi dans la taverne, si je comptais le tavernier. La nuit était bien avancée, et la plupart des habitants du village avait une dure journée qui les attendait le lendemain. Seule la boisson gratuite les avait incités à rester un peu plus longtemps. Dommage pour eux...

- Bien bien, finis-je par rétorquer, même si d'une certaine façon, j'ai l'éternité devant moi, je n'ai pas de temps à perdre ici. Voyez-vous, je crains fort que nous ne soyons pas enclins à devenir amis.

- Qu'est c'tu nous racontes là encore l'étranger ? C'est la boisson qui t'fait tourner la tête ?! suivit d'une levée de chope presque vide et du sempiternel rire gras de circonstance.

- Si seulement, soupirais-je. Je faisais appel à mes pouvoirs sur les silhouettes que projetaient au sol les torches disséminées dans la salle commune. Les ombres dociles de mes compagnons de beuverie se mirent à se rebeller contre leur géniteur, brisant les chaînes du mimétisme pour s'animer, mû par une volonté propre, la mienne.

- Vous pensez que les Aetheri n'apportent que le Bien à ceux qui les prient, mais vous ne connaissez que la facette qui vous fait penser que vous faites le bon choix. Vous n'avez jamais été maudit sans raison, vous n'avez jamais souffert comme j'ai pu souffrir, et votre entêtement à prier ces dieux freinent ma Liberté. Celle que Sympan pourrait être en mesure de m'offrir.

Le silence aurait été absolu si les torches cessaient de crépiter aléatoirement, alors que tous les regards étaient braqués sur moi. Il y en avait même un qui gardait à mi-parcours sa chopine, se refusant à boire, mais également à reposer sa bière de peur que ce geste ne soit le signe annonciateur d'une augure funeste.

- Le plus dramatique dans tout cela, c'est que les cerveaux les moins embrumés ou les moins enivrés pensent que votre force réside dans le nombre, et un peu à l'image de la vampire que vous avez massacrée, vous saurez vous défaire de moi. Sauf que je ne suis pas seul, vous êtes avec moi, regardez.

Je fis un signe du menton vers les différentes ombres ressemblant trait pour trait à leur pendant lumineux. Une chope se brisa, un mouvement de panique se créa alors que tous s'éloignaient vainement de leur ombre hostile.

- Nous avons plusieurs choix : Vous décidez de me tuer, et je crains fort que vous mourriez tous. Vous décidez de renier l'Aether que vous priez et jurez allégeance à Sympan. Pour éviter que ce soit un mensonge ou une solution de facilité, seul le plus croyant d'entre vous survivra. Pour le savoir, ce sera celui qui réussira à rester debout dans le combat à mort que vous initierez. Dernière solution, mes amis et moi vous tuons tous.

J'haussais les épaules car de toute façon l'issue ne changerait guère. Personne n'osa plus bouger, personne n'osait prendre d'initiative.

- Je vous l'ai dit, je n'ai pas de temps à perdre, si vous ne faites rien, alors j'appliquerai la dernière solution. Je commençais à me transformer à moitié en Ombre, prenant de l'épaisseur par les volutes noirâtres qui entouraient mon corps, mon aura grandissant jusqu'à étouffer la lumière. Ils n'étaient pas préparés à cela, ce spectacle glaçant leur sang alors que tout n'était qu'illusion. L'un d'eux, pris de panique, se rua sur l'un de ses amis, criant qu'il avait une famille, et qu'il devait survivre. S'ensuivit une baston générale, leur Foi ébranlée par une menace bien réelle. Personne n'était armé aussi tout ce qui était à portée de main devenait une arme contondante, tranchante, perçante. L'un d'eux fracassa un tabouret sur la tête d'un autre, qui s'effondra au sol comme un tas de chiffons inerte.

Et d'un.

Les ombres étaient surtout là pour dissuader les vivants de quitter l'auberge, aussi barraient-elles la route vers la porte et la fenêtre de la taverne.
J'aurai cru le combat plus long, mais l'un des quatre était bâti comme un buffle, et il eut tôt fait d'étrangler celui qui avait tenté de l'attaquer par derrière, avant de régler le cas du dernier qui le suppliait de l'épargner. Le colosse s'excusait, et il semblait sincère, avant de lui briser la nuque en sanglotant. Il ne se retourna même pas pour me regarder.

- A partir d'aujourd'hui, tu seras chassé de ton village pour ce que tu as fait, car personne ne croira qu'un étranger ait pu faire cela, partir du village et te laisser indemne. Tu pourrais mettre fin à tes jours, ou quitter cette région pour une nouvelle vie. Ton choix m'importe peu, mais si tu décides de te laisser une seconde chance, sache que ne pas prier Sympan reviendra à t'infliger bien plus douloureuse que celles de tes anciens voisins. Je m'approchais de lui, plongeant mes doigts dans sa plaie ensanglantée ce qui lui fit sortir un cri de douleur.

- Je te retrouverai par le sang, et te le ferai couler si tu continues à prier ce Dieu qui n'a pas su te protéger.

Je reprenais forme humanoïde, les ombres reprenant leur place auprès des corps immobiles. Il hocha la tête distraitement, incapable de prononcer le moindre mot sans vomir ce qu'il venait d'ingérer devant un tel spectacle macabre. Il ne savait pas que je n'allais pas le traquer, ni même chercher à le retrouver, qu'il prie les Aethers ou Sympan. Je ne pouvais même pas le localiser avec ce sang sur mes doigts que je m'empresserai de nettoyer à peine éloigné.

S'il restait en vie, il serait bien plus utile en racontant à qui de droit que les Aetheri n'intervenaient pas pour défendre ceux qui croyaient en eux.


Gains:
Revenir en haut Aller en bas
Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Ven 29 Avr 2016, 21:58

" Excusez-moi ? Elle toqua plus fréquemment. S'il vous plait ! Vous pourriez m'ouvrir ? Elle toqua encore trois fois, son poing fourré dans son gant drapé de quelques plaques métalliques rongeait peu à peu le bois de la porte. Cette dernière finit enfin par s'entrouvrir sur la mine prudente d'un trentenaire.
- Vous ? Vous êtes… Alix esquissa un sourire gêné.
- Oui, je… j'étais sous votre fenêtre la dernière fois, avant de partir. Le magicien ouvrit un peu plus la porte et balaya du regard l'extérieur.
- Il n'est pas là, votre gros loup ? Elle toussota.
- Non, il erre dans la forêt. Il ne vous dérangera pas. L'humaine jeta un regard à l'intérieur, le feu de la cheminée était ardent de promesses. Pourriez-vous me loger pour cette nuit ? Naturellement empathique, le propriétaire discerna la culpabilité et la détresse dans les yeux de la jeune fille.
- Entre, il fait très froid dehors. "

Cela faisait bien longtemps qu'Alix n'avait pas pu profiter de la chaleur d'un doux foyer. Quelques semaines déjà qu'elle faisait cavalier seul, à battre la campagne sans objectif bien définie. La jeune humaine n'avait aucunement acquis son émancipation totale, le goût de liberté à laquelle l'une de ses idoles se rassasiait en ce moment même. Mais elle appréciait quand même, cette obligation de devoir tout faire par elle-même, de se débrouiller avec ce qu'il lui était atteignable, et de dépendre d'autrui qu'en cas d'absolu nécessité. Il était de son devoir, en ces temps d'avant-guerre, de se tailler une place, celle que les voix lui désignaient.

Le généreux propriétaire la fit s'assoir sur une chaise, voilée par une épaisse fourrure, près du feu. Tandis qu'il se démenait à lui préparer une chaude décoction, Petiote fixa le cœur des flammes. C'était ici qu'elle avait commencé à se mettre dans le pétrin, le soir où elle avait fui cet endroit après avoir écrié son soutien aux Ætheri. Ce fameux village de magiciens l'avait sans doute oublié depuis, ce n'était pas comme si elle était un réel danger pour eux. Une simple petite fille, qui faisait de la figuration avec son armure de cuir, alors qu'elle ne portait aucune arme sur elle. De surcroît avec un visage aussi blanchâtre qu'un cadavre tout frais. Vraiment, Alix n'était guère qu'une adolescente lambda aux yeux des naïfs, une idiote sans esprit critique qui beuglait sa hantise envers l'Unique et son clébard d'apôtre.

Le magicien revint à elle avec du chocolat chaud, l'odeur lui purifia les narines et irradiait sa tête de pensées plus positives, plus légères. L'humaine continuait de bloquer sur le fait qu'elle s'était rangée sous l'aile d'un adulte, mais tant pis ; c'était une étape nécessaire à son avancée. Le bonhomme était souriant, il avait les mains d'un travailleur acharné, voire d'un enchanteur borné. Sa prestance lui rappelait celle de sa nourrice : tout ce qui se dégageait de lui n'était que bonté et prévenance. Tout d'un mage blanc. A cela, elle ne pouvait qu'être détendue, elle l'aurait sans doute déjà remarqué si le fameux hôte tendait vers le gris. Elle avait suffisamment côtoyé le bien et le mal pour arriver à les discerner le plus correctement possible. Malgré tout… ce tableau déchiré de Suris, qu'elle avait déjà aperçu la première fois, et qui continuait d'être exhibé à la vue de tous, la dérangeait toujours autant. La petiote n'arrivait point à comprendre la prise de position du peuple des magiciens. La dernière fois, elle avait fui à toute jambe, mais aujourd'hui elle se tenait fièrement parmi le nid des vipères.

" Attention, c'est encore trop chaud. Elle hocha doucement de la tête, le fanatique de Sympan s'assied à côté d'elle, sur un fauteuil un chouïa moins confortable que le sien, à vue d'œil. Tu es une bien curieuse fille, tu avais refusé mon hospitalité autrefois, alors que tu sembles bien t'y accommoder aujourd'hui…
- Quel est votre nom ? Demanda-t-elle sans oser le regarder, ses pupilles grisées étincelaient quelque peu avec la lueur du feu.
- Bastian Mohr, magicien de mon état. Et toi ? Elle sirota doucement le chocolat chaud, elle grimaça légèrement. Encore trop chaud…
- Petiote. Il arqua un sourcil, il avait compris de suite que ce n'était qu'un surnom et que l'humaine était réticente à l'idée de se présenter. Il préféra donc se taire, mais Alix souhaitait maintenir le fil de la conversation. Vous avez une famille ici ? Il ne lui semblait avoir aperçu personne à l'intérieur, la dernière fois.
- Autrefois, oui. Il s'affaissa sur le dossier. Mon père vivait ici, et son père aussi. Nous sommes une famille sédentaire, cette chaumière a toujours été nôtre. Les deux ne quittèrent pas des yeux les flammes, le silence était entrecoupé des crépitements ou des gorgées bues par Alix.
- On s'y sent bien. Commenta-t-elle, très honnêtement, le pire.
- C'est peut-être pour cela que mes ancêtres n'ont jamais voulu l'abandonner. Il ria tout doucement, puis regarda la petite qui reprenait des couleurs. J'espère que mes enfants en feront tout autant. " Elle se risqua à lui retourner le regard et sourit à son souhait.

Mohr. Mohr. Mohr. La pleine lune était visible, sa lueur transcendait les vitres, elle supplantait aisément l'intensité du feu de cheminée, à présent éteint. Au loin, l'appel des loups accompagnait les étoiles dans leur danse endiablée. Il se pouvait que, parmi eux, Lug hurlait à la lune aussi, mais Alix avait fichtrement du mal à l'imaginer aussi bruyant. La lueur de l'astre lui permit de repérer un objet qu'elle n'avait pas remarqué depuis son arrivée : une épée était entreposée, en guise de trophée, au-dessus d'un meuble rempli de paperasse et de petits portraits griffonnés. Étant donné la qualité bien apparente de l'œuvre, elle en conclut que ce devait être une pièce de collection, ou en tout cas une arme qui tenait à cœur Bastian. Peut-être… une relique chère à sa famille. Mohr. Mohr. Mohr.

Le nom du magicien résonnait au rythme de son cœur depuis qu'il l'avait prononcé. Alix en avait enfin trouvé un, un autre descendant de cette famille maudite. L'humaine peinait à s'endormir sur le divan offert, pour cette nuit, par le magicien. Le discours convaincant de sœur Lynzie demeurait en fond de pensée. Ils se soumettront. Ils s'inclineront ou ils déclineront. C'en était trop. Les voix lui martelaient beaucoup le crâne. Petiote se releva d'un bond, s'empara de l'arme supposée familiale, et défonça la porte de la chambre avec une force insoupçonnée. Bastian se réveilla en trombe mais s'immobilisa très vite lorsqu'il vit la pointe de l'épée se tendre fièrement sous son menton. Alix avait les yeux rougis, elle conservait son armure sur les épaules, car elle refusait d'être sans défense en toute circonstance ; surtout sous le toit d'un pro-Sympan, qui risquait à tout moment de la sacrifier au nom de ses croyances bancales.

" Pourquoi reniez-vous Suris ?! Elle serrait des dents, la lame tremblait dans ses mains, elle la maintenait du mieux qu'elle le pouvait. Bastian resta calme, il semblait capter le mal de l'adolescente.
- Je vénère à présent Sympan, car c'est le choix de mon peuple. Je fais confiance, corps et âme, aux miens, et à l'Ultimage. Alix fronça les sourcils, cette réponse ne lui plaisait guère ; c'était comme si le mage avouait se plier à l'Unique puisqu'il était enchaîné de toute façon…
- C'est mal… C'est trop mal… Elle ne comprenait pas, ce village était rempli de fous qu'elle n'arrivera jamais à convaincre, quoiqu'elle dise, quoiqu'elle fasse. Et… Mohr. Mohr. Mohr. Elle hésitait à poser cette question, elle ignorait si cela la ferait dévier de sa quête ou non. Dans le doute, elle préféra tenter : Votre famille a-t-elle été fidèle aux Ætheri ? Il ne répondit pas, dans le même temps elle mûrissait une suite à ses propos. Comme Xaraxes ? Là, son regard s'assombrit, cela avait failli donner à Alix l'impulsion pour lui trancher la gorge.
- Alors… c'est ainsi… L'humaine comprenait et ne comprenait pas à la fois ces mots. Ce qui comptait, c'était que les voix approuvaient, que c'était dans l'ordre des choses qu'elle assassine cet homme ; qu'il retourne parmi les siens, au-delà du voile des vivants.
- Je m'appelle… Alix Mohr… Les tremblements devenaient de plus en plus incontrôlables. Et je… fais ça pour… pour… " Mohr. Mohr. Mohr.

La petite soldate eut un hoquet de surprise, la lame avait achevé d'un coup sec le magicien. Le sang se répandit sur ses couvertures et par terre. Elle lâcha l'épée ensanglantée et aplatit sa main sur sa bouche. Elle l'avait refait, elle avait re-tuer, et délibérément cette fois-ci. C'était beaucoup moins accablant que la première fois, mais cela demeurait douloureux. Lentement, elle rehaussa son écharpe jusqu'au nez. Il n'était pas innocent, il allait se battre pour son dieu. Puis… c'était un Mohr.

Soudain, elle entendit des aboiements. Puis des voix fortes de villageois, des pas qui se rapprochaient de la maisonnée. Alix se précipita dehors et vit des torches s'approcher. Quand ils la virent, ils crièrent au meurtre. Elle regarda ses mains : elle était couverte de sang. Un juron plus tard, elle détala comme un lapin dans les bois. Suite à son acte, le village redoubla de prudence face aux infidèles, ils avaient de suite étiqueté ce fait comme étant l'agissement d'une fanatique des Ætheri. Et dans un sens, ils avaient raison.


Mots & Gains:



By Jil ♪
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34266-latone#672534
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[LDM Avril/Mai] Si je ne peux pas les changer alors je les anéantirai [EVENT]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 3Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant

 Sujets similaires

-
» [LVL 6]Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite et recevoir ces deux menteurs d'un même front, alors tu seras un homme mon fils.
» Attrape-moi si tu peux| Event Juin 2015 – Mission IV [Scott]
» [LDM Avril/Mai] | Insaisissables [EVENT]
» [Event février-avril] - Le temps des dragons
» Lieu de mars/avril - La sphère de Spyrix (suite et fin) [Event]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Ouest-