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 | Les Portes V - Cette fois je ne fais pas l'erreur de donner un titre à l'avance |

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Mitsu
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Mitsu
Dim 28 Avr 2024, 18:37


Image par un artiste inconnu

Explications


Hop !  | Les Portes V - Cette fois je ne fais pas l'erreur de donner un titre à l'avance | - Page 5 47

On continuuuueeeeee  | Les Portes V - Cette fois je ne fais pas l'erreur de donner un titre à l'avance | - Page 5 009

Pour rappel : À la fin du précédent volet, une première révolte a grondé dans le Royaume de Narfas, fomentée par Primaël et ses alliés, suivie de beaucoup d'autres. Nous sommes un mois après la première. Le Royaume connaît une grande instabilité. Le peuple est partagé concernant la direction à prendre. Certaines personnes ont quitté Narfas, d'autres ont profité de la situation pour se faire un nom ou pour commencer / continuer des trafiques en tout genre. La drogue s'est développée à une vitesse fulgurante et la traite des êtres humains se fait presque en plein jour. Les problèmes de natalité persistent. Néanmoins, l'ordre religieux qui avait été établi jusqu'ici est également instable et les règles ne sont plus respectées. Le peuple débat (les débats c'est dans le meilleur des cas ; généralement la population se tape dessus) et ne sait plus à qui faire confiance. Plusieurs tendances s'opèrent néanmoins dans ce chaos où les grandes têtes de l'ordre religieux et de la royauté sont mortes ou ont disparu :
- Ceux qui voient Primaël, Tamara et Ivahnoë comme des sortes de messies, venus délivrer le peuple. Le pouvoir devrait donc leur revenir. À noter que Tamara jouit d'une véritable popularité chez les femmes.  
- Ceux qui voient Garance/Placide comme la solution à adopter (ils viennent d'un Royaume qui était en paix et prospère avant l'invasion de Judas et sont de sang royal)
- Ceux qui voient Anthonius comme le souverain légitime (puisque c'est l'enfant de Balthazar et de la Reine défunte, Wesphaline).
- Ceux qui pensent qu'il faudrait allier les trois précédents afin de créer un ordre nouveau.
- Ceux qui ne jurent que par les tradition et par la religion (et qui rejoignent assez ceux qui soutiennent Anthonius)
- Ceux qui pensent qu'il serait mieux de se rendre à Judas puisque cela clôturerait les guerres définitivement, personne, selon eux, n'osant s'attaquer au Roi.
- Les autres qui peuvent avoir des pensées diverses et variées (exemple : il serait bien de confier le royaume à un trafiquant de drogue / quelqu'un qui s'y connait en affaires, même si ces affaires sont plus que douteuses).

Le Royaume est également instable sur la question de la faute de la situation actuelle (en fonction des convictions, certains accusent les réfugiés du Royaume de Lieugro d'être à l'origine des problèmes alors que d'autres pensent qu'ils sont venus délivrer le peuple etc...) et sur la question des relations entre les hommes et les femmes. Les femmes ne décident a priori plus pour les hommes dans le chaos mais certains hommes en profitent pour tenter de leur faire payer ce qu'elles ont pu leur imposer par le passé alors que d'autres sont incapables de prendre des décisions seuls. Certaines femmes désirent céder volontiers le commandement alors que d'autres s'y accrochent.

Plusieurs quartiers ont été brûlés, détruits ou pillés et beaucoup d'habitants se retrouvent à la rue, sans argent, alors que d'autres ont réquisitionné des zones qu'ils protègent avec des armes.

La question du Royaume de Lieugro se pose également puisque les réfugiés veulent toujours récupérer le territoire. Des locaux y voient aussi une opportunité et les trafiquants d'armes se frottent les mains à l'idée d'une guerre à venir, en plus du chaos déjà existant sur place.

Rps importants
------ Jeux de mains, jeux de vilains - Merlin, Zébella et Judas
------ Sous le magnolia - Ezémone et Nicodème
------ Mon preux chevalier - Adolestine et Alembert
- Le Royaume de Lieugro - Le vieux Roi
----- Le retour du légendaire pipou - Irène et Gustave
- Le Royaume de Lieugro - La chute du vieux Roi
- Le Royaume de Lieugro - L'avènement du Roi sadique
----- La fuite - Adolestine
- Le Royaume de Narfas - La révolte de Narfas
----- Les fuyards - Zébella et Childéric
----- On annonce une tempête - Judas et Coline
----- Le Maître de la forêt - Merlin et Adénaïs
- Le Royaume de Lieugro - La chute du Roi Sadique
------ La dispute - Ezémone et Nicodème
------ Par le pouvoir d'un mot, je recommence ma vie - Zébella et Adénaïs
------ Tremblement dans le monde

Compte du nombre de messages


Du Royaume de Lieugro :
- Hélène (Garance) : XX
- Ikar (Placide) : III
- Dastan (Ludoric) : XX
- Adriaen (Lambert) : V
- Yngvild (Rosette) : XX
- Erasme/Ilias (Clémentin) : IV

Du Royaume de Narfas :
- Aäron (Balthazar) : III
- Jil (Anthonius) : XIV
- Eméliana (Tamara) : III
- Zeryel (Adolphe) : XIV
- Lysium (Melchior) : XIII
- Sympan (Gao) : V
- Oriane (Pénélope) : XIII
- Lorcán (Ivanhoë) : XI
- Lazare (Primaël) : XI
- Orenha (Luthgarde) : XI
- Jezeṃiās (Sextus) : III
- Blu (Herminiette) : III
- Seiji (Marcellin) : X

Deadline Tour n°4


Dimanche 5 mai à "18H" | Je posterai à 20h00 max

Il reste 6 tours (le RD se finira la semaine du 3 juin)

Gain Tour n°4


- 1 point de spécialité au choix
ET
- Vision des autres (____ et ____) : De temps en temps, votre personnage a des visions concernant deux personnages ayant eu un rôle dans l'intrigue de Narfas. Les visions sont plus ou moins longues en fonction de sa magie.

*Le premier est le personnage que vous estimez être le plus proche du vôtre, le second est au choix !
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Zeryel
~ Ange ~ Niveau I ~

~ Ange ~ Niveau I ~
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Zeryel
Lun 29 Avr 2024, 07:36

| Les Portes V - Cette fois je ne fais pas l'erreur de donner un titre à l'avance | - Page 5 O0px
Les Portes V ; Narfas
Zeryel, dans le rôle d'Adolphe



Rôle - Adolphe d'Epilut:

Adolphe se réveilla en sursaut. Sa tête se releva sur une brusque inspiration et le mouvement lui arracha un sifflement de douleur. Il lui semblait qu'elle avait doublé de volume tant elle était lourde. Il cligna d'un œil pour dissiper les ombres et fronça les sourcils en constatant que le second ne s'ouvrait pas, la paupière collée par une couche de ce qu'il devinait être du sang vu l'odeur. Il voulut frotter la zone avec sa main et se figea au son de lourdes chaînes. Son rythme cardiaque s'emballa et sa respiration s'accéléra. Les souvenirs revenaient un par un jusqu'à lui apparaître dans une clarté brutale. Instantanément, la colère prit le dessus sur toute forme d'angoisse qu'il aurait pu éprouver et il tira sur les chaînes qui maintenaient ses poignets sur le mur au dessus de sa tête.

Au fur et à mesure, il commençait à discerner où il se trouvait. L'obscurité ne régnait pas totalement, un halo orange diffus issu d'une torche accrochée plusieurs mètres plus loin éclairait vaguement la scène. Des barreaux les séparaient d'un couloir et une odeur rance de sueur sèche et de poussière alourdissait l'air. Son regard fouilla leur cellule. Son sang se changea en plomb en constatant la présence de Placide, accroché à côté de lui sur le mur, son visage pâle comme un fantôme. Il paraissait indemne malgré la peur. « Merde. » C'était pire que prévu. L'avaient-ils attrapé alors qu'il s'échappait ou n'avait-il même pas cherché à courir ? « Ça va ? » Il plissa les yeux en voyant de l'autre côté du prince déchu d'autres corps dans l'ombre. « C'est qui ? » Dans la frénésie du combat, il s'était à peine aperçu être rejoint par un allié inattendu et avait encore moins eu le temps de l'identifier. Il poussa sur ses pieds pour tenter de se décoller du mur et força sur ses chaînes pour tenter de mieux les voir. Le bruit de ses chaînes dut les réveiller car il les entendit se mouvoir. La douleur dans ses épaules et ses poignets devint incendie dans ses articulations et il se laissa retomber en position assise avec un grognement de frustration. Au moins Placide devait être rassuré par la présence de son amoureux. Anthonius en revanche, ou Antoinette comme sa mère lui avait dit qu'elle voulait s'appeler désormais, était un élément plus délicat, car il ignorait la position des ravisseurs quant à un membre de la royauté. Elle pouvait s'en sortir la tête sur les épaules contre rétribution, ou pas. « Tu leur a dit qui tu étais ? » interrogea-t-il le blond. Par principe, il aurait initialement cru que les hommes en avaient après le Lieugrois mais ils ne l'avaient pas reconnu. Peut-être était-ce le cas, désormais. Ce n'était pas comme si ça se voyait rien que sur sa tête qu'il était un étranger et il suffisait qu'un seul l'ait déjà vu auparavant pour savoir de qui il s'agissait.

Il inspira profondément pour tenter d'analyser la situation. Ils étaient tous attachés solidement, suspendus par des chaînes. Il évalua leurs chances. Sans aide extérieure, un échappatoire semblait compromis, mais pas impossible. Il pensa à sa mère. Était-elle déjà au fait de son enlèvement ? Si le fait que lui disparaisse quelques heures n'était pas inhabituel, ça l'était davantage pour les autres et à l'extérieur, des personnes devaient déjà être à leur recherche. « Il faudrait qu'au moins un d'entre nous arrive à se détacher. Ma mère et ses soldates doivent nous rechercher mais on ne peut pas attendre que quelqu'un vienne nous sauver. » réfléchit-il à voix haute. « Tu as entendu quelque chose ? Tu sais qui nous a enlevés ? » interrogea-t-il à nouveau le Lieugrois. « Si c'est après moi qu'ils en ont, ils vont peut-être vous relâcher. » En prononçant ces mots, il entrevit l'éventualité de sa mort. Il lui sembla que la température chutait soudainement alors qu'une main glacée se refermait sur sa poitrine. Il déglutit. Cette perspective avait toujours été imaginée lors d'un combat où il se défendrait vaillamment, pas enterré sous terre dans un cachot puant plongé dans le noir.

Message IV | 723 mots

Adolphe est en cellule avec Placide, Ludoric et Anthonius. J'imagine que c'est une cellule utilisée de base pour des esclaves puisque c'est le nouveau business de Gao. Ils sont attachés tous les quatre épinglés sur le mur de la cellule 8D
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Kitoe
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Kitoe
Lun 29 Avr 2024, 08:20

Herminiette
Les portes - Narfas
Good Boy Daisy - Greenroom


A peine l’arme blanche avait-elle été mise hors de vue que la porte du petit salon s’ouvrit subitement. Herminiette entrouvrit la bouche, prête à congédier un domestique qu’elle n’avait pas demandé, mais elle se réfréna dès qu’elle reconnut Sextus. Elle lança une œillade suspecte à Luthgarde qui se pliait déjà en deux jusqu’au sol pour le saluer, là où elle-même ne daigna même pas se lever de son siège. Elle n’aimait pas la fébrilité dont faisait preuve sa protégée : s’il s’agissait là de sa qualité d’actrice, c’en était troublant car la Bleue était tentée de s’inquiéter quant à sa capacité à être une alliée fiable jusqu’au terme. Si ça n’était pas le cas, Herminiette devrait s’assurer que l’Erréilienne fût surveillée. En attendant, il y avait un ecclésiastique en trop dans cette pièce en forme de meuble. L’expression de l’Ombre se faisait on ne pouvait plus claire et n’invitait aucunement l’intru à venir prendre place avec elles.

-Il faut croire que la chance n’est pas de ton côté ce soir. Rétorqua-t-elle pour compléter ses plates excuses.

Il ne l’informait pas vraiment en lui révélant que Marcellin avait rapporté une invitée. La Bleue s’accouda et posa son menton sur son poing fermé, déjà ennuyée par les propos que tenait tant à lui partager le religieux. Les phrases à rallonge de Luthgarde avaient parfois tendance à l’irriter. La lourdeur des protocoles sociaux était une inutilité telle que pour sa part, elle tâchait d’élaguer ses propos dans la mesure du politiquement correct. Mais au vu des années qu’avaient passé les trois Ombres à se côtoyer, ils avaient dépassé cette étape ridicule. Herminiette ne comprenait pas Sextus s’obstinait.

Elle haussa des sourcils curieux face à la remarque de son colocataire. Marcellin la croyait amoureuse ? Vraiment ? Quoi qu’il en fût réellement, Luthgarde se fit comme un devoir se surenchérir. Passé la surprise, un sourire amusé adoucit ses traits.

-Marcellin m’aurait donc percée à jour. J’ignorais qu’il s’inquiétait autant pour ma vie sentimentale.

Ce dernier pouvait raconter ce qu’il voulait sur ses aventures amoureuses, ça lui était égal. Sextus pouvait croire qu’elle couchait avec la moitié du royaume, que ce n’était peut-être que mieux. Ses yeux coulèrent un moment sur Luthgarde.

-C’est une personne formidable qu’il me tarde de vous présenter. Puisque ça intéresse tant notre cher poète, Sextus, tu pourras lui transmettre que je le mets au défi de retrouver de qui il s’agit. Je suis certaine que ce sera un jeu d’enfant pour lui.

Elle força davantage le sourire. Porter atteinte à sa condition de coincée, de prude ou de vieille fille ne lui faisait absolument ni chaud ni froid. Si elle menait sa vie ainsi, c’était uniquement par choix et non parce qu’elle n’intéressait personne.

-Toute personne sérieuse cache une part de fantaisie, tu le sais bien. Du bout des doigts, elle tapota le bout de son menton. Tu t’es blessé là.

Le sarcasme laissa de nouveau place au sérieux à l’aurore du second sujet dont souhaitait traiter le prêtre. Elle n’était pas particulièrement étonnée par la nouvelle. Après tout, la mort de Jésabelle était connue et en l’absence d’un coupable officiel, les rumeurs allaient bon train.

-Il s’agit d’accusations graves. Marcellin t’a-t-il indiqué ses sources ?

La fiabilité d’une information était particulièrement bancale lorsqu’elle n’en croisait pas plusieurs. Le beau parleur avait tôt fait d’accaparer la première ânerie trouvée au fin fond de sa cervelle atrophiée pour la formuler de manière convaincante. Herminiette pourrait lui en toucher deux mots à l’avenir pour en savoir plus. Elle avait par avance le sentiment qu’elle perdrait son temps, mais elle devait comprendre ce que ce psychopathe détenait à propos de ce crime qu’elle connaissait par cœur. L’Ombre scruta l’échange que Sextus entama ensuite avec sa protégée. Elle n’aimait pas que ses deux colocataires lui parlassent.

-Je partage le point de vue de Luthgarde. Le peuple parle beaucoup. Je ne vois pas pourquoi les Lieugrois feraient une chose pareille alors qu’ils font difficilement l’unanimité auprès des Narfasiens. Ils n’ont aucune armée capable de faire un tel coup d'État.

Quand le prêtre poursuivit sur l’agréable sujet qu’était le disparu Gaspard, ses yeux roulèrent dans ses orbites.

-Était-ce tout ce que tu avais à nous partager, Sextus ?

Au-delà de la maladresse qui l’avait fait faire irruption dans le Placard, Herminiette ne comprenait pas la finalité de son intervention. Il n’avait pas seulement souhaité lui délivrer une information encore chaude d’être sortie du four, ou alors il l’avait fait pour une raison. Avait-il voulu la tester, quant aux circonstances du décès de Jésabelle ? Ou avait-ce seulement été pour s’approcher de Luthgarde ? Elle se racla la gorge. Dans tous les cas, cette entrevue ridicule n’avait que trop duré.

-Je suis navrée d’apprendre que ton temple manque de fidèles, mais sache que tu n’en trouveras aucune ici. Maintenant, comme tu l’as si pertinemment remarqué, nous discutions et nous aimerions terminer. Puisque tu sais quelles pièces sont occupées dans cette maison, tu sais à présent laquelle tu peux t’approprier sans plus de craintes. Il y en a quatorze au total ; parmi les neuf qui restent en excluant ma chambre, celles de Luthgarde et de Marcellin, tu devrais pouvoir t’en sortir.

Et si vraiment rien ne lui convenait, il y avait aussi l’étage des domestiques.

878 mots



Bijin
nastae:
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Adriæn Kælaria
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~ Sirène ~ Niveau I ~
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Adriæn Kælaria
Lun 29 Avr 2024, 09:27

| Les Portes V - Cette fois je ne fais pas l'erreur de donner un titre à l'avance | - Page 5 Vrht
Image par inconnu
Les Portes V
Gao



Gao observa Garance. Quelques semaines auparavant, il était encore un semencier particulièrement prisé du Royaume de Narfas. S’il en était arrivé là, c’était parce que – comme aurait dit Tamara – sa langue était particulièrement habile. Certes, sa semence engendrait plus de filles que la moyenne, mais il avait eu l’art et la manière de savoir la vendre et la faire désirer. Il semblait que les gènes des d’Eésnep – bien que légèrement moins favorables du côté de son jumeau – fussent bel et bien des gènes de commerçants. Il savait traiter avec les nobles et les bourgeoises, leur susurrer ce qu’elles désiraient entendre au creux de l’oreille. Néanmoins, malgré cet art qu’il maîtrisait, sa situation avait changé. Aujourd’hui, il n’avait plus d’utilité à murmurer des mots doux pour obtenir tout ce qu’il désirait. Aujourd’hui, il lui suffisait de faire claquer sa langue pour que quelqu’un d’autre s’en chargeât pour lui. L’idée de réduire Garance en esclavage lui passa par la tête. Il pourrait la vendre au Royaume d’Uobmab ou, pourquoi pas, contacter Merlin lui-même pour lui proposer un échange de bons procédés. Il oublia cependant sa fantaisie. Il valait mieux qu’ils coopérassent encore, pour le moment. Elle lui donnait une légitimité. Il pourrait d’abord prétendre l’accompagner, avant d’entamer des négociations plus personnelles. Au fur et à mesure – si refus il y avait – il dévoilerait les cartes maîtresses de son jeu. S’il pouvait se passer de mentionner l’enlèvement d’Adolphe, ce serait parfait. De plus, Garance n’était pas stupide. La présence de Rosette devait avoir joué dans l’élaboration de son commentaire. « Vous avez raison, je vous prie de m’excuser. Nous reviendrons, de toute façon, avant l’heure indiquée. » Il lui sourit de la même façon qu’elle. « J’entretiens le même espoir. Nous avons beaucoup à nous apporter l’un l’autre. » Son regard se tourna vers Rosette. Quelque chose lui disait que la suite risquait d’être aussi amusante qu’intéressante à observer. Il savait déjà que Garance cachait son jeu. Si elle avait fait appel à ses services par le passé, ce n’était pas pour rien. Derrière son visage de porcelaine se cachait une démone prête à tout pour obtenir ce qu’elle voulait. Ce qu’elle désirait n’était clairement pas uniquement le bien-être des Lieugrois. Elle voulait le pouvoir. En cela, ils se comprenaient. Gao laissa la conversation s’écouler sans intervenir. Il glana quelques informations jusqu’à ce que la Princesse déchue ne mentionnât Ludoric. Ludoric, le roux, qui protégeait le Prince Placide, le petit blond. Il sourit. Sa prise avait bien plus de valeur qu’il ne l’aurait cru. Il acquiesça aux dires de la femme, avant que ses yeux ne revinssent se figer sur Rosette. « Venir ? » Ce n’était pas raisonnable de laisser une gamine les accompagner. D’un autre côté, elle en savait beaucoup. Il aurait pu faire un signe discret à l’un de ses hommes pour qu’il la neutralisât dans le dos de Garance mais la rousse n’était pas n’importe qui. La Princesse le suspecterait, à raison. S’il la laissait vaquer à ses occupations, elle risquait de lui compliquer la tâche. L’amener présentait également un risque. Il sourit. « Si tu veux. L’un de mes hommes surveillera Clémentin en notre absence, afin qu’il ne s’ennuie pas. » Elle comprendrait la menace. Si elle tentait quoi que ce fût, elle ne reverrait pas son fiancé ou, alors, en plusieurs morceaux. Gao regarda Garance. Il était sûr qu’elle avait capté la manœuvre et qu'elle ne s'y opposerait pas. « Attendez-moi ici quelques secondes. » leur dit-il. Il n’allait pas faire surveiller le palefrenier. Il suffisait que la rouquine le crût. En revanche, il alla bel et bien le trouver pour lui expliquer que Garance et lui amenaient Rosette avec eux en visite chez Primaël ; et que non, il ne pouvait pas venir.

Une fois devant la demeure, il attendit qu’on voulût bien les recevoir. Il laissa sa dizaine d’hommes dehors. Il les avait choisis beaux afin de ne pas éveiller les soupçons. Il était normal qu’il restât proche des semenciers malgré le contexte. Derrière leur esthétique plaisant, ils savaient se battre au même titre que les autres. Ils étaient dangereux, parce que leur plastique endormait l’attention. Lui aussi, avait envie de caresser leur ventre et de descendre plus bas. Là résidait l’art de certains, l’art d’éveiller l’imagination au-delà de la raison.

Une fois à l’intérieur, Gao observa les trois protagonistes. « Nous vous prions de nous excuser de nous présenter si tardivement mais j’ai promis à Garance de Lieugro de l’introduire auprès de toi il y a déjà quelques jours et l’occasion me semblait parfaite. » Son regard se posa sur Primaël. Il eut instinctivement l’envie de caresser sa cicatrice mais se retint. « Je suis sûr que tu voudras bien écouter ce qu’elle a à te dire. » Il se tourna vers la rouquine. « Nous sommes également accompagnés de Rosette d’Eruxul, la fille de Lambert, qui n’a malheureusement pas pu se déplacer. Elle désirait assister à notre discussion. Néanmoins, si sa présence indispose quelqu’un, elle ne voit aucun inconvénient à attendre dans une autre pièce. » Le blanc s’avança vers Primaël et lui tendit le sac qu’il tenait. « Elle provient de ma cave. » lui assura-t-il. C’était la vérité. Ce vin était exceptionnel et il ne l’avait pas fait empoisonner. Il songea que, de face comme de dos, Primaël était toujours aussi séduisant. Lui aussi avait l'art d'éveiller l'imagination au-delà de la raison, tout comme celui d'enfoncer des couteaux dans le corps de ses amants lorsque sa passion débordait.

884 mots
Rôle:



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Aäron Taiji
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Aäron Taiji
Lun 29 Avr 2024, 10:43


Image by Pavel Filimonov

Les Portes V
Balthazar



Balthazar cessa le balai de son index contre le bois de la table lorsque le nom sortit de la bouche de la femme avec laquelle il discutait. « Gao d’Eésnep ? » répéta-t-il. Elle acquiesça pour lui confirmer l’information. L’ancien Roi le connaissait. C’était un semencier reconnu. Il savait également qu’il couchait avec Tamara. Cela leur faisait déjà deux points communs. Malheureusement pour le blanc, il avait touché à quelque chose qui lui appartenait. Enfin… ce n’était pas tout à fait vrai mais, à présent, ça n’avait plus aucune importance. En l’absence d’indications claires, il ferait ce qu’il avait toujours fait. De plus, il doutait que celui qui dictait ses actes jusqu’ici ne lui en donnât à l’avenir. Son silence avait été trop long. Il devait être enfermé ou décédé à l’heure actuelle. Il n’allait pas le plaindre. Il ne le portait pas dans son cœur. Aussi, sa consommation de drogue l’avait affaibli durant toutes ces années. Lorsqu’il était sous l’emprise de stupéfiants, son esprit était embrumé. Il manquait de vivacité, même pour la conduite du commerce. Très tôt, le brun avait pris la main ; de manière subtile. À présent, un boulevard semblait s’ouvrir devant lui. Il était libre et allait pouvoir dépouiller ce Gao d’Eésnep de ce qu’il avait volé. Il ne doutait pas que certains préférassent rester auprès de l’ancien semencier. On le disait beau et plus jeune que lui. Il représentait l’avenir là où il paraissait n'être qu’un Roi déchu. Cependant, il avait une expérience que le voleur ne possédait pas. Il n’était pas qu’un Monarque du passé et possédait une information qui rendrait rapidement le choix des criminels caduque. Entre un Roi déchu et un mort, la décision était vite prise. « J’aurais besoin d’en savoir davantage sur ce Primaël dont tout le monde parle. Par qui est-il aimé ? Quels sont ses plus proches alliés ? Ceux qui n’hésiteraient pas à tuer si son intégrité physique venait à être mise en péril ? Rapidement. » précisa-t-il. Il n’allait pas attendre des jours. Le fait de devoir se cacher ne lui était pas pénible. C’est ce qu’il avait fait toute sa vie presque. Néanmoins, plus vite il récupérerait l’hégémonie, plus vite il pourrait agir.

L’ancien Roi entra dans les appartements. Sur la table, une mallette était posée. À l’intérieur, des vêtements et le nécessaire à la vie courante se trouvait. À côté, une cloche attendait d’être soulevée. Son dîner devait se trouver en dessous. Certains hommes et certaines femmes lui étaient restés fidèles et les murmures de son retour avaient ravivé des flammes inespérées. Gao ne tarderait pas à être mis au courant mais il comptait bien le faire éliminer dans la foulée.

Lorsqu’on toqua, il avait fini de manger et s’apprêtait à prendre un bain. Nu, il enroula sa serviette autour de lui pour recevoir les nouvelles. Dans son dos, le tatouage d’un miroir fut dissimulé. « Primaël semble être proche d’un autre homme, Ivanhoë, et de Tamara. Il coucherait avec les deux d’après nos informations. Impossible de savoir s’il y a plus mais sa sécurité est assurée par leurs soins. » « D’accord. » Balthazar aurait préféré avoir plus de certitudes mais il ne pouvait pas en exiger trop. Il était en vie et libre. La journée avait été suffisamment riche en rebondissements. « J’aimerais savoir où se trouve Anthonius. Je dois le voir mais cela peut attendre demain. » Wesphaline était morte le soir où tout avait commencé mais, normalement, Tamara avait fait protéger le Prince – la Princesse. Balthazar ignorait ce qu’étaient devenus les autres enfants royaux. Il devait savoir. Avec ses manigances, il possédait actuellement plusieurs propriétés dans des Royaumes voisins et plus éloignés. Il pourrait y envoyer ses proches. Dans le pire des cas, il avait également la possibilité de s’y réfugier, hors de la portée de celles et ceux qui voulaient sa mort. « Ce soir, j’aimerais que vous portiez un message à cet Ivanhoë. » Il sortit un carnet de la mallette et inscrivit quelques mots sur une page qu’il arracha. Il la plia en deux et la tendit à son informateur. « Dîtes-lui que ça vient du Roi. Il vous recevra et le lira. » Et dès qu’il l’aurait lu, s’il était véritablement soucieux de l’intégrité de Primaël, il ferait rechercher Gao. Dans le pire des cas, ils seraient enfermés. Dans le meilleur des cas, il mourrait.

L’on m’a dit que vous étiez proche de Primaël Noyarc. Je tiens donc à vous signaler une information qui pourrait vous intéresser. Le soir où j’ai été intercepté, il s'avère que je me trouvais en présence de Primaël et d’un homme appelé Gao d’Eésnep. Primaël n’a pu me voir puisque, vu son état, il était sous l’emprise d’une drogue. Gao, en revanche, a dû sentir ma présence lorsqu’il violait votre protégé. Il me semble qu’un tel acte devrait être puni. Le Royaume est suffisamment mal en point pour, en plus, laisser des criminels marcher dans nos rues la tête haute.

Balthazar de Narfas.


821 mots
Rôle:



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Orphée Dasgrim
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◈ Activité : Voyager avec les Enfants de Yanna
Orphée Dasgrim
Mar 30 Avr 2024, 09:20



Unknown

Les Portes – Chapitre V

En groupe | Lazare


Rôle :


Le regard de Primaël vogua jusqu’à Tamara. Il ne l’appréciait pas uniquement pour les ondulations de son bassin. Lorsqu’ils s’étaient rencontrés à la réception qu’il avait organisée, il avait rapidement repéré la finesse de son esprit, qui comme le sien voguait entre espièglerie et réflexion. Elle était aussi éprise de justice, ce qui l’avait finalement poussée dans les bras de la révolution. La relation qu’elle continuait malgré tout à entretenir avec le Roi l’intriguait. Était-ce purement sexuel et stratégique, ou y était-elle attachée plus qu’elle ne l’aurait dû ? Demanderait-elle à ce qu’il fût épargné comme l’avait été Anthonius ? Il n’était pas certain que l’inviter à une telle réception fût une bonne idée. Il n’était tout simplement pas sûr que ce dîner en fût une. Peut-être rappellerait-il trop la fête qui avait été à l’origine de l’assassinat de Wesphaline et déclencherait de nouvelles émeutes ? Peut-être que certains en profiteraient pour les tuer, tous, dans un énième incendie, ou pour prendre le contrôle de la ville ? Les risques pesaient aussi lourds que les chances de succès étaient prometteuses. Il savait que s’il prenait les devants, il pouvait gagner un avantage non négligeable. Il pouvait s’imposer à la tête de ceux qui pouvaient vouloir le pouvoir, et rallier à sa cause ceux qui partageaient ses idées mais s’opposaient à lui par principe. En déclenchant la révolution, il avait ouvert la partie. Il possédait encore les cartes et, Tamara avait raison, il ne tenait qu’à lui de mener le jeu comme bon lui semblait. Quoi qu’il décidât, les risques seraient grands, les dangers s’abattraient et les morts tomberaient. Un frisson d’excitation parcourut son échine. Il inspira. Ses iris voguèrent jusqu’à Ivanhoë, dans l’attente d’un indice caché entre les plis de son expression. Y percevait-il les mêmes avantages que la guerrière ? Il savait l’assassin plus prudent, terriblement prudent depuis le début des révoltes. Il semblait calculer chaque acte, chaque pensée, chaque souffle.

Quand Tamara se leva, ses prunelles remontèrent le long de sa silhouette. « Si je pouvais coucher avec chacun d’entre eux, c’est sûr que ça serait plus simple. » Il sourit. « Et à certains d’entre eux, ça donnerait une bonne raison de crier. » Il but une gorgée de thé avant de poser sa tasse sur la table basse. « Ton idée est risquée, mais je ne crois pas qu’on avancera autrement qu’en faisant preuve d’audace. » Ses yeux céruléens retournèrent sur Ivanhoë. « Nous devons simplement trouver un endroit propice. Pas chez moi, pas au palais. Peut-être dans l’un des bâtiments abandonnés qui accueillaient les semenciers ? C’est toujours plein de couloirs secrets et de cachettes, et faire une telle déclaration là-bas aurait une symbolique importante. » Il s’agissait de lieux emblématiques du passé dont ils voulaient se défaire, un passé où les hommes vendaient leur semence à des femmes forcées de porter des enfants dans l’espoir d’avoir une fille. « Celui auquel je pense possède aussi une salle de réception. » Le bleu quitta son siège et traversa le salon jusqu’à un petit secrétaire. Il ouvrit un tiroir dans un murmure de bois et de métal pour y prendre une carte, puis revint vers ses deux acolytes et l’étala sur la table basse. Son index se posa au bas du plan. « Il est ici, pas très loin de la porte sud. En cas de besoin, j’imagine qu’on pourra facilement se replier ? » Il les regarda tour à tour, avant de s’attarder sur la rousse. « Je reste juste frileux à l’idée d’amener Balthazar. Je ne veux pas que cela donne de l’espoir à la noblesse ou au clergé. S’il vient, il y aura sûrement des gens qui tenteront de l’aider à s’échapper. Et il pourrait chercher à parler à Anthonius, ce qui n’est pas souhaitable non plus. Quel est l’intérêt de le faire venir ? » Il la scruta, dans l’attente de sa réponse.

Quelques secondes plus tard, un sifflement caractéristique retentit et une porte dérobée s’ouvrit. L’espion qu’il avait envoyé plus tôt apparut. Primaël fronça les sourcils. « Garance de Lieugro et Gao d’Eésnep arrivent. Ils viennent de quitter la demeure du dernier, et ils sont avec la fille de Lambert d’Eruxul. » L’ancien semencier serra les dents. Il l’avait effectivement envoyé en quête d’informations sur les Lieugrois, mais ne s’attendait pas à un retour si rapide. Encore moins à les voir arriver chez lui à l’improviste. Avec Gao. « Merci. Change-toi et prépare-toi à leur ouvrir. » Il regarda Tamara et Ivanhoë. Peut-être que ce dîner débuterait avant leurs prévisions. En quelques mouvements rapides, il rangea la carte et retourna prendre place dans son fauteuil.

Quand le trio entra dans le salon, le regard du bleu se braqua sur Gao. Le voir remuait immanquablement des choses en lui. Chaque rencontre était comme un couteau retourné dans une plaie. La dispute qui les avait séparés s’était muée en souvenir amer. Tout ça pour qu’à ce jour, le métier de semencier n’eût plus aucune nécessité d’existence. Que faisait-il, désormais ? Vendait-il son corps plutôt que sa semence ? Ses prunelles se déplacèrent jusqu’à Garance. Elle n’était pas du genre à abandonner, non. Finalement, il se leva. « Je vous souhaite la bienvenue. » Son regard passa sur Rosette. La fille qui dénigrait le Prince Lieugrois, l’amante de Clémentin. Si elle restait, le trio pourrait observer ses réactions, et peut-être commencer à en deviner davantage.

Comme Gao s’avançait vers lui, il baissa les yeux sur le sac qu’il tenait entre les mains, avant de les relever vers lui. « Merci. » Il attrapa les anses. Ses doigts effleurèrent ceux du blond et une décharge de souvenirs déferla dans ses veines. Il avait été celui qui l’avait recruté, qui l’avait formé, qui l’avait aidé à se propulser au sommet des désirs et des fantasmes des Narfasiennes. Surtout, il avait été le premier homme qu’il avait aimé, et le premier à le trahir quand il aurait eu besoin de son soutien plus que de tout le reste. Le temps avait soigné certaines blessures ; d’autres étaient demeurées béantes. Primaël se déplaça jusqu’à la table basse pour y poser le sac. Il en sortit la bouteille, qu’il plaça à côté. L’avait-il empoisonnée ? « Je vous en prie, asseyez-vous. Peut-on vous servir quelque chose à boire ? Thé, whisky, vin…? » Il adressa un regard à l’assassin et à la guerrière, tant pour deviner leurs pensées que pour vérifier s’ils avaient envie d’être resservis. « Tamara, Ivanhoë et moi discutions justement de notre volonté de nous réunir autour d’un dîner afin d’échanger sur l’avenir de Narfas, et de tous ceux qui y vivent. » Ses prunelles voguèrent jusqu’à Garance. Il lui sourit. « Évidemment, cela n’empêchera pas que je vous écoute aujourd’hui. » Puis, il se tourna vers le blond. « Et j’imagine que si tu es là, Gao, c’est aussi parce que tu as des choses à dire. » Il le connaissait. Il devait en faire un atout et non une faiblesse. Il avait toujours su qu’ils se recroiseraient et qu’il devrait à nouveau faire semblant. Il avait toujours été doué pour cela. Son cœur battait à tout rompre, son sang rugissait dans ses veines, sa poitrine menaçait d’exploser, mais il continuait à bouger avec sa souplesse habituelle, il gardait dans les yeux son éternelle étincelle de malice, il conservait son sourire intact. Il fallait bien le connaître pour repérer les quelques rares effets incontrôlés de la tension qui habitait son corps. Gao devait les voir. C’était lui qui lui avait appris à les cacher.



Message IV – 1259 mots

Dites-moi si vous préférez que je joue Garance tout de suite si vous avez besoin de plus de choses pour réagir/faire avancer l'action nastae


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Mar 30 Avr 2024, 13:30


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Les Portes V ; Narfas
Jezeṃiās, dans le rôle de Sextus



Rôle - Sextus:

« Je te laisse le lui dire toi-même. Loin de moi l'idée de m'immiscer entre ta vie privée et la curiosité de Marcellin, je suis déjà fort occupé par ailleurs. » répondit Sextus avec complaisance. Il effleura son menton, sans chercher à relever sa raillerie ou à corriger le choix de ses mots. Ses châtiments n'avaient rien de fantasque. Le corps n'était qu'un vaisseau de l'esprit, et à ce titre, il se devait de l'endurcir. Chaque souffrance endurée le renforçait mentalement. Son dos n'était plus qu'une plaque de cuir lardée d'estafilades blêmes et cette carapace supportait sans broncher les railleries des deux Ombres partageant sa vie qui allaient le faire sourciller.

Fut un temps, il avait été décidé qu'ils étaient tous les trois pressentis à prendre la tête de l'Ordre, et c'était sans doute vrai au début. Désormais, il ne voyait pas ce que leur institution voyait lorsqu'ils évaluaient ses piètres camarades, et dans combien de temps ils décideraient que c'était lui, Sextus, le candidat inéluctable et évident. Pas cette asociale d'Herminiette, pas cette fouine de Marcellin, mais lui. La partie pieuse du peuple lui mangeait déjà dans la main, tous les religieux avaient les yeux rivés sur lui et chaque jour où Gaspard ne repointait pas son nez graisseux des abysses où il avait eu la bonne idée de disparaître raffermissait sa propre légitimité pour prendre sa place. Mais avant, il devait s'assurer de savoir qui avait réellement tué Jésabelle, afin d'identifier ceux qu'il lui faudrait éliminer.

Il sourit aux niaiseries proférées par Luthgarde. C'était pour cette raison que Sextus appréciait les croyants, leur crédulité facilitait grandement les choses, il fallait l'admettre. Herminiette en profitait-elle ? Peut-être avait-elle commencé à l'observer et à user de la même stratégie que lui, cette petite copieuse. Néanmoins, il continuait de s'interroger sur l'utilité que l'Ombre trouvait à cette étrangère, ainsi qu'à la raison qui l'avait poussée à l'inviter à vivre auprès d'eux. Sa suspicion éveillée, il répondit à ses questions.

« Bien sûr que non. Sans doute cherchait-il juste à me faire peur pour que je refuse la position de Grand Prêtre le jour venu. Le dépit le pousse à de curieuses extrémités, il ferait mieux de se focaliser sur lui-même. Cela étant dit, les assassins de Jésabelle doivent être punis. Le clergé ne peut laisser passer un tel crime, pas après tout ce que la Grande Prêtresse a fait. Narfas lui doit tout. Les Lieugrois l'ont peut-être découvert et ont voulu nous affaiblir en l'assassinant, afin de servir leurs propres intérêts. Qui sait ce qu'ils cherchent à faire ? Dans les situations désespérées comme est la leur, les hommes en viennent à des actes extrêmes. Sauf si quelqu'un d'autre avait de meilleures motifs de tuer Jésabelle ? Bien sûr, une enquête a été lancée, ainsi que pour retrouver sa Sainteté. » Il hocha la tête vers Luthgarde et revint sur Herminiette. « Tu ne vois pas qui pourrait en être à l'origine ? Je suis sûr que tu as déjà dû y réfléchir, avec tout ce temps que tu passes ici. »

Un sourire amusé flotta sur ses lèvres en se voyant congédié. Où donc trouvait-elle cet aplomb ? Ou peut-être craignait-elle de se trahir s'il restait davantage ? « Mais j'aime bien cette petite pièce, elle est confortable, c'est la raison pour laquelle j'ai voulu m'y rendre en premier lieu. Et je dois dire que votre récente amitié à toutes les deux me surprend. Pardonnez-moi mon impolitesse si mon intrusion s'éternise davantage mais, Herminiette, je n'aurais jamais cru te voir un jour en compagnie d'une fidèle aussi loyale que Luthgarde, et encore moins l'héberger. Je t'ai toujours connue réfractaire à la Foi. Est-ce que tu serais enfin en train d'ouvrir les yeux ? Ou serais-tu en train d'empoisonner la tête de cette jeune fille avec ta science ? Je peux fermer les yeux sur beaucoup de choses, mais si tu t'en prends aux fidèles innocents pour les détourner des dieux en leur polluant l'esprit pour les détourner du saint sentier, je ne pourrais pas rester sans réagir. Ne marche pas sur mes plates-bandes, Herminiette. Trouve-toi donc une autre occupation, comme le tricot par exemple. C'est une activité qui conviendrait à quelqu'un comme toi, puisque ça implique de ne voir ni parler à personne. » Son sourire toujours impeccablement mis en place, il pivota vers la plus jeune. « Je n'ai jamais eu l'occasion de vous le proposer auparavant, mais croyez bien que ce n'est pas car j'entretenais de mauvais sentiments à votre égard. J'avais prévu d'aller prier. Vous pourriez vous joindre à moi, ce serait un plaisir. » Il pourrait ainsi l'interroger davantage, puisqu'il ne pouvait pas compter sur Herminiette pour lui dire la vérité.

Message IV | 841 mots

Sextus vole les copines des Ombres, une par une. 8D


| Les Portes V - Cette fois je ne fais pas l'erreur de donner un titre à l'avance | - Page 5 90xy
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Zeryel
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Zeryel
Mar 30 Avr 2024, 15:19

| Les Portes V - Cette fois je ne fais pas l'erreur de donner un titre à l'avance | - Page 5 O8bs
Les Portes V ; Narfas
Lorcán, dans le rôle d'Ivanhoë, l'assassin




Rôle - Ivanhoë Emmog:

Ivanhoë se tendit imperceptiblement. L'audace était une arme dangereuse, qui pouvait se retourner contre son utilisateur. Il le savait. Ses tentatives d'assassinat avaient manqué mal tourné quelques fois du fait de ses prises de risque. C'était parfois inévitable, et il estimait que leur situation ne tombait pas dans ce cadre-là. L'audace, c'était bien lorsqu'ils complotaient pour renverser le pouvoir, parce qu'ils n'avaient pas le choix. Défendre une position aussi précaire requerrait, à l'inverse, de la prudence. Il les laissa élaborer et jeta un coup d'œil au lieu désigné par Primaël. Sa sensation de malaise se renforça. Il avait toujours fait confiance à son instinct. Sa main recouvrit celle de son amant pour attirer son attention. « Je ne sais pas si c'est une bonne idée. J'en perçois les avantages, mais... J'aimerais que tu y réfléchisses encore avant qu'on ne se lance là-dedans. » Il n'allait pas le lui dire en présence de la rousse, mais il ne croyait pas que ses soldates soient une garantie suffisante pour assurer la sécurité de Primaël. Il ne doutait pas de leurs compétences, mais elles obéissaient à Tamara, pas à Primaël. Si la Cheffe des Armées avait trahi une fois, elle pouvait le faire à nouveau, même s'ils couchaient ensemble. Elle couchait aussi avec Balthazar, et aujourd'hui, il était dans un cachot et ne possédait plus rien. Il se fichait d'étudier les probabilités qu'elle le fasse, le fait était qu'elle était impulsive, autant que lui-même, et qu'il ne lui faisait pas confiance. « Et Balthazar ne devrait pas quitter sa cellule non plus. S'il doit sortir, ce ne doit être que pour annoncer officiellement au peuple qu'il abandonne toutes ses prétentions au trône, qu'il te laisse les rênes du gouvernement et qu'il souhaite que la paix revienne, en échange de sa vie. C'est tout. » Et ensuite, ils pourraient le tuer car l'homme restait un danger et qu'Ivanhoë n'était pas là pour tenir des promesses, mais pour donner vie à un rêve, à leur rêve. Il ignorait les ambitions du souverain déchu, et n'avait aucune envie de les découvrir le jour où il poignarderait Primaël dans le dos juste parce qu'ils avaient décidé de faire preuve de clémence. Balthazar ne la méritait pas, même en sachant que Wesphaline était celle tirant les ficelles derrière. Il était coupable par complicité, il devait forcément avoir profité de la situation.

L'arrivée d'un des hommes de Primaël interrompit leur réunion. Ivanhoë se redressa, les sourcils froncés. « On dirait que Garance a officiellement trouvé son allié. » commenta-t-il, un soupçon acerbe. Il n'aimait pas que ce dernier soit l'ancien amant de Primaël. Son jugement en serait altéré, il serait plus enclin aux erreurs et surtout, ils étaient acculés, contraints de réagir au lieu d'agir. Contrarié, il se mordit l'intérieur de la joue et refit rapidement l'inventaire de ses armes sur lui. Il avait toujours des poisons sur lui en plus des armes. Eux-mêmes ne viendraient sans doute pas sans avoir pris leurs précautions. Il s'astreignit au calme en remarquant l'emballement de son rythme cardiaque. Son inquiétude pour Primaël lui faisait perdre son sang-froid, et la raison aussi. Les Lieugrois n'avaient aucune raison de vouloir l'ancien semencier mort, pas plus que Gao, pour autant qu'il sache. S'il voulait le tuer suite à leur passé ensemble, il l'aurait déjà fait, bien avant qu'ils ne s'emparent de Narfas. Ils désiraient sans doute simplement s'assurer une place dans le nouveau gouvernement.

Plutôt que de s'asseoir, le roux privilégia une position près du secrétaire contre lequel il se cala, les mains en appui sur la tablette. De là, il avait le recul nécessaire pour embrasser toute la pièce du regard. Lui-même n'arriverait peut-être pas à temps sur Primaël si quiconque se jetait sur lui, mais ses dagues étaient plus rapides que lui et ne manqueraient pas leur cible. Il les regarda entrer en silence. Le visage lisse d'émotions, il examina les trois invités. Garance possédait sur les traits cette arrogance naturelle chez certains nobles qui ne manqua pas de faire naître de l'antipathie en lui. L'adolescente avait l'air de ce qu'elle était : pas à sa place, et Gao enfin. Il ne sut quoi deviner de son expression. À l'instar de Primaël, le semencier contrôlait parfaitement ses muscles faciaux et son attitude. Il déclina d'un mouvement du menton la proposition de Primaël. Il ne voulait pas avoir quoi que ce soit lui encombrant inutilement les mains.

Sans chercher à s'en rendre participant, Ivanhoë laissa la conversation s'installer entre eux. Primaël était celui qui était le plus à même de mener ces négociations, il avait le charisme, l'éloquence et la langue habile pour, comme Tamara l'avait souligné. Quant à cette dernière, elle paraissait posséder un talent pour paraître à l'aise en toutes circonstances. Et avec Gao également, nota mentalement l'assassin en se souvenant de ses propos plus tôt. Dans tous les milieux, le sexe était un moyen de manipulation, agréable au demeurant, mais qui rendait vulnérable. Au final, tout le monde couchait avec tout le monde, dans l'espoir de contrôler l'autre. Dans ses songeries les plus cyniques, ce monde dégoûtait Ivanhoë au point qu'il aurait pu le voir brûler sans éprouver le moindre regret. Quand il couchait avec Primaël, il le faisait sans arrières pensées et il était le seul avec qui il s'offrait juste pour le plaisir. Il se serait allié à lui même sans ça. Ce n'était qu'un bonus, qui soulageait la tension quand elle s'accumulait trop. Il ignorait ce qu'en pensait Primaël, s'il croyait qu'il se devait de coucher avec lui pour qu'Ivanhoë lui reste loyal. Ils n'en parlaient jamais vraiment, l'esprit souvent accaparé par des sujets plus urgents.

Il fut arraché de ses pensées et de sa surveillance de la discussion quand la porte du salon s'ouvrit sur un autre homme de Primaël. Ivanhoë fut surpris de rencontrer son regard alors que ceux-ci s'adressaient toujours au propriétaire des lieux. « C'est un message, pour vous. Il dit que ça vient de... » L'homme jeta un regard incertain sur les personnes présentes dans la pièce. « Vous devriez le lire. » conclut-il, l'air grave. L'assassin échangea un regard avec Primaël, puis tendit la main vers le domestique sans dire un mot pour réceptionner la note.

Message IV | 1116 mots

Ivanhoë est avec Primaël, Garance, Gao, Tamara et Rosette. 8D
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Seiji Nao
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Seiji Nao
Mer 01 Mai 2024, 16:24





La haine enfantine de Marcellin se heurta de plein fouet à la reconnaissance de Sextus. Bouche bée, il demeura muet de surprise. Une expression nouvelle passa sur ses traits. Incapable de percevoir l’ironie dans la voix de son colocataire, le mot repassait en boucle à ses oreilles. Un mot ordinaire qui, sur la langue de n’importe qui, ressemblait aux autres, ne provoquant rien de plus qu’une stimulation auditive. Celui-ci sonnait bien différemment. Pour la première fois, il l’écoutait. Probablement troublé par sa révélation, il quitta même le salon. Il n’en fallut pas plus à l’imagination du violet pour se mettre en marche. Allait-il l’assassiner de sang-froid, l’étouffer de ses mains à peine trempées dans l’eau bénie ? La figure d’Herminiette, bleue du manque d’oxygène, dansait devant lui lorsque la raison lui revint. Certes, la poitrine du poète se gonflait de satisfaction, mais l’heure n’était pas aux rêveries. Après tout, Sextus n’était personne, à peine un caillou un plus brillant que les autres dans le sillage de la destruction.

« Pendant la parade nuptiale de la grenouille, une idée m’est venue. Puisque vous envisagez de vous rendre au palais, j’ai en ma possession quelque chose qui pourrait servir. Suivez-moi. »

Tout en réfléchissant, il prit la main de son invitée, l’incitant à le suivre vers sa chambre. À l’entrée, il se hissa sur la pointe des pieds, récupérant une chouette accrochée au-dessus de la porte. Sous l’une de ses ailes, habilement dissimulé par les plumes, se trouvait un flacon rempli d’un liquide translucide. À travers ce dernier, il apercevait les jolies mirettes de Pénélope, que le verre métamorphosait en un regard de chasseur, passionné et cruel. Un petit sourire aux lèvres, il referma la porte, se prémunissant d'une nouvelle interruption.

À l’intérieur, seule la pointe d’une tige d’encens éclairait les comploteurs. Leurs ombres se mêlaient à celles des animaux de paille. Le violet jeta un bref coup d'œil en direction d’un placard. Les effluves entêtantes de la résine en masquaient le contenu. Replaçant tranquillement l’oiseau, il confia l’objet à son interlocutrice.

« Ceci est une fiole de poison. Je l’ai acquis dans ma jeunesse, et les médecins de ce pays ne sont pas habitués à le traiter. Il se mélange à l’eau ou au vin sans en changer le goût. Les symptômes ne sont pas immédiats, et s’apparentent à une brusque fatigue, si bien que les victimes se doutent rarement de quoi que ce soit avant qu’il ne soit trop tard. »

Dans ses mauvais jours, il lui arrivait de disperser la substance sur les tuniques de Sextus, ajoutant à ses cicatrices le plaisir de démangeaisons bien méritées. Il fallait toutefois un contact prolongé avec la peau pour qu’elle fît effet ; et, comme un savon mal rincé, elle ne laissait qu’un film léger sur les vêtements, facile à confondre avec le manque d’attention d’un domestique.

« Que diriez-vous d’en verser, en toute discrétion, dans toutes les carafes que vous croiserez en chemin ? Voilà trop longtemps que la situation stagne. Un bon coup de pied dans la fourmilière ne serait pas de trop. »

Réfréner son amour pour le chaos demandait au poète des ressources que les récents évènements avaient sévèrement entamées. Pour tuer l’impatience dans l'œuf, il composait des vanités. Le désir de voir le monde sombrer dans les flammes, cependant, ne s’apaisait jamais longtemps.

« Je déteste l’idée de vous faire prendre un tel risque, mais je ne peux m’en charger moi-même. Ma présence au palais sans invitation paraîtrait suspecte. Je sais que beaucoup s’interrogent sur mes activités et sur celles de mes colocataires. »

L’air de rien, Marcellin referma sa main doucement autour de celle de la brune, son pouce effleurant la chair fragile de son poignet. Sous ses doigts, sa peau rayonnait de la chaleur du désert ; il se demandait si elle en avait hérité la férocité.

« Quant au semencier… Tenez-vous particulièrement à la maison où vous vivez ? Le plus simple serait une charmante petite explosion, à une heure où vous êtes certaine de sa présence. Vu son ancienne position et les tensions en ville, il ne serait pas difficile de croire à une initiative rebelle. Vous pourriez rester ici, le temps de retrouver un logement. »

Le violet ne relâcha pas son emprise. Ses prunelles tracèrent les contours du visage de la jeune femme, de la courbe de ses lèvres à l’assurance de ses pommettes, avant de s’ancrer dans les siennes.

« N’allez pas dormir dans la chambre de Sextus, ce soir. »

Une étincelle de colère embrasa l’azur : cette pensée lui était intolérable. On ne lui volait pas ses jouets, encore moins ceux pour lesquels il se prenait d’affection. Un peu brusquement, il délaissa sa main et se détourna d’elle.

« Je n’ai pas envie de vous voir dans les draps d’un autre, et, en toute franchise, je crains pour votre sécurité. Sextus est comme tous les siens. Il n’abuse pas seulement l’esprit des croyants, il joue avec leurs corps comme s’ils n’étaient que des poupées sans volonté. Ces dernières semaines, j’ai recueilli des témoignages d’hommes et de femmes brisés par ses agressions. »

S’approchant de son bureau, il garda un instant le silence. Distraitement, il caressa les feuillets qui s’y étalaient. Près de l’encrier trônait le lombric qu’il avait choisi pour représenter Sextus. S’il avait douté de son choix plus tôt, la perfection du totem lui sautait aux yeux. Toutes ses connaissances avaient droit au leur : Herminiette jouissait d’un spécimen à peine plus flatteur.

« Si vous vous rapprochiez de lui, peut-être pourriez-vous l’empoisonner et lui faire payer ses crimes. Il s’aime trop pour croire qu’un danger le guette, et votre élégance lui fait déjà tourner la tête. Mais je serais dévasté s’il vous arrivait malheur. »

Sans la moindre délicatesse, il froissa ses brouillons, serrant le poing autour du papier, et revint auprès de la jeune femme. Lentement, l’air absent, ses phalanges remontèrent le long de ses bras, comme s’il n’osait l’étreindre.

« Vous êtes sublime, Pénélope. Mais je ne vois pas seulement en vous un joli minois. Vous êtes bien plus que cela. Votre esprit est une lumière qui plane au-dessus des cendres de Narfas. »

Les mensonges franchissaient si souvent les lèvres de Marcellin qu’ils ressemblaient à s’y méprendre à la vérité, même pour lui. Parfois, la réalité et la comédie se confondaient, le laissant perplexe devant le nœud de ses sentiments. Malheureusement pour elle, le violet voyait le soleil dans les traits d’un autre, et en avait parfaitement conscience ; à côté de Judas, elle luisait de l’argent pâle des étoiles, de celles qu’on n’apercevait pas sans les chercher.

« Je ne traite pas toujours bien les femmes. Une fois qu’elles sont passées entre mes bras, leur compagnie ne m’intéresse plus. Je les chasse plus que je ne les aime. Ce n’est pas le sort que je veux vous faire subir. Je veux être capable de mieux. »

Tendre comme une lettre d’amour, Marcellin enlaça la jeune femme, portant sa tête contre son cou. Il savait que les histoires impossibles faisaient fondre le cœur. Du bout des lèvres, il déposa un baiser dans ses cheveux. En son for intérieur, le petit garçon qu’il était riait à s’en fendre les côtes.


1 175 mots | Post IV

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Orenha
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Orenha
Mer 01 Mai 2024, 20:46


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Les Portes V
Orenha dans le rôle de Luthgarde

Rôle:
Les mauvaises énergies inondant la pièce mettaient à mal la quiétude intérieure de l’envoyée. Un voile de contrariété passait sur son visage à chaque pique échangée entre les deux Ombres ; elle s’efforçait malgré tout de garder un air affable et une posture ouverte et accueillante, les mains jointes et ouvertes devant elle.
Elle comprenait mieux pourquoi elle n’avait jamais eu le plaisir de partager un dîner avec ses trois hôtes. Jusqu’où remontait la source de leur discorde ? Elle semblait aussi profonde que les racines d’un arbre centenaire. Herminiette l’avait prévenue, un peu plus tôt ; si la femme était économe de mots, chacun d’eux pesait leur poids, aussi Luthgarde l’avait prise au sérieux. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de penser que le côté taciturne et renfermée de sa bienfaitrice avait dû constituer un obstacle de taille dans ses relations sociales jusqu’ici. Cela ne devait pas non plus l’aider à voir le bon côté des choses, aussi lucide pouvait-elle être lorsqu’il s’agissait de politique. L’homme de Foi était-il aussi calculateur et sournois qu’elle le laissait entendre ? Un élan de compassion étreignit la poitrine de la jeune fille. Il n’était pas étonnant que la femme de l’Ombre soit méfiante quand on prenait en compte les horreurs qui avaient gangrené le Royaume de Narfas et son peuple pendant toutes ces années. Peut-être leur fallait-il à tous un regard extérieur sur toute cette affaire pour faire la part des choses.

Le prêtre n’aidait pas son cas, cela dit. Il avait un point de vue sur la situation plus que discutable et les attaques lancées contre son alliée manquèrent de faire froncer les sourcils la jeune d’Etnias à de  multiples reprises. Elle s’avança d’un pas pour prendre sa défense, un sourire aux lèvres mais avec dans le regard l’air sévère et inflexible d’une nourrice réprimandant la bêtise d’un enfant.
« Allons, mon Père, je vous trouve bien dur envers ma bienfaitrice. Dame Herminiette m’a sauvée, vous savez. Je me suis retrouvée dans les feux de la révolte en tant qu’étrangère isolée dans une contrée qui ne m’était familière que sur le papier…  Si elle ne m’avait pas tendue la main au moment où elle l’a fait, je ne sais pas ce que je serais devenue. » Elle secoua la tête, chassant par ce geste le souvenir de ces moments difficiles. « Ma Dame et moi partageons plus de choses que vous ne semblez le penser, malgré nos différends sur la spiritualité. C’est une âme douce qui porte la paix dans son cœur. » La tendresse avait adouci ses traits lorsqu’elle se tourna vers Herminiette. « J’espère que je ne m’oublie pas en parlant de la sorte, ma Dame. Je ne peux m’empêcher de témoigner de tout le respect que j’ai pour vous. » Ses yeux d’émeraude se portèrent de nouveau sur le prêtre. « C’est avec plaisir que je me joindrai à vous, une fois mon entrevue avec Dame Herminiette terminée. Si cela vous fait trop attendre, j’espère que vous me ferez l'honneur de renouveler votre invitation une prochaine fois. » Ce n’était pas un mensonge. Elle était réellement curieuse d’en apprendre plus sur cet homme et de cerner ses véritables intentions. Sa posture sur la religion était quelque peu archaïque mais c’était surtout ses propos sur l’ancienne Grande Prêtresse qui l’avaient troublée. Ils confirmaient les inquiétudes de sa bienfaitrice. Si on pouvait excuser l’aveuglement du Grand Prêtre, on ne pouvait en dire autant pour le Père Sextus maintenant que les péchés commis par le Temple avaient été exposés au grand jour. Ne voyait-il pas à quel point le peuple avait souffert sous le joug de la religion ?
L'Erréilienne se devait toutefois de lui laisser le bénéfice du doute. L’ecclésiastique n’était qu’un homme mortel, après tout. Être témoin de la souffrance de ses ouailles ainsi que de la chute de l’institution à laquelle il s’était voué corps et âme avait dû le fragiliser. Tout le monde peut dévier du droit chemin quand l’avenir paraît aussi sombre.

Elle considéra l’étroitesse du Placard, la proximité des corps et la chaleur qu’ils dégageaient. L’atmosphère était étouffante. Une idée lui était venue, faisant scintiller ses prunelles. « Mon Père. Ma Dame. Permettez-moi. » Sans leur laisser le temps de réagir, elle attrapa la main de l’un puis de l’autre, entraînant le prêtre à sa suite et obligeant son alliée à se lever. Elle entremêla fermement leurs doigts avec les siens et ferma les yeux.
« J’aimerais qu’ensemble, nous communiions. Une communion qui peut être spirituelle comme symbolique. » précisa-t-elle, anticipant les protestations d’Herminiette. « Je vous en prie, écoutez-moi. Le Royaume de Narfas a besoin de vous. Je peux être ce lien qui vous relie. La science n’a pas à s’opposer à la religion ; elles font partie d’un tout. L’amour pour le Très-Haut est puissant et infini, mais il ne peut panser les plaies ni faire guérir d’une maladie. Cependant, il peut infuser de courage un blessé jusqu’à son rétablissement complet et inspirer le médecin qui mettra au point les remèdes qui le remettront sur pieds. Nous ne pouvons nier l’importance de l’un comme de l’autre. Sans la science, nous ne serions encore que des bêtes. Mais c’est la Foi qui nous rend véritablement humains. » Tandis qu’elle parlait, elle se concentrait sur l’énergie qui affluait dans leurs corps liés et culminait au-dessus de sa poitrine, là où le Cercle des Âmes reposait. Elle comprenait désormais pourquoi les Voix avaient tenu à ce qu’elle le porte aujourd’hui. « Aujourd’hui, je vous demande de laisser derrière vous tourments, désirs de vengeance et mauvais sang afin que, main dans la main, nous puissions nous diriger vers la paix véritable. »
Ses paupières s’ouvrirent brusquement. « Et pour commencer à paver ce chemin… je vous propose que nous restituions aux Lieugrois la tête de leur ancien monarque. » L’exaltation faisait vibrer ses iris. « Il mérite de reposer avec le reste de son corps, béni soit-il. Ne serait-ce pas là une formidable expression de notre bonne volonté ? Nous pourrions profiter du fait que Seigneur Marcellin soit occupé dans le grand salon avec son invitée pour la subtiliser dans sa chambre. »
Elle en avait tant cauchemardé que les images imprimées sur sa rétine lors de ce terrible incident lui apparaissaient parfois comme des relents fantasmagoriques de ses nuits tourmentées. Avait-elle imaginé la danse macabre des asticots et des cafards surgissant des orifices du crâne à moitié décomposé ? Les flammes des bougies, hautes, dévorantes, rappelant celles qui avaient consumées le pays ? Leurs ombres jetées sur des marionnettes au visage supplicié, assemblages sordides d’animaux empaillés ? Si certains détails ne lui étaient plus très clairs, Luthgarde ne pouvait pas oublier la terreur qui l’avait foudroyée et qui l’étreignait depuis ce jour. L’autel dans le placard était réel. Elle en était certaine.
La peur l’avait complètement désertée, désormais. Elle était accompagnée de la science et de la foi. Du couteau et du poison. Des Voix et d’Erréil tout entier. Rien ne pouvait lui arriver – leur arriver.

Message IV (XII) | 1169 mots

Résumé :
Luthgarde voudrait que Papa Tutus et Hermimum se fassent des câlins. Aux chiottes Marcellin, par contre !


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Jeu 02 Mai 2024, 21:19



Les Portes


Je croisai mes bras sur mon torse et hochai la tête. « Sans doute. Je suis d’accord pour dire que quelqu’un a dû faire main basse sur le commerce de l’ancien Roi. » Je me retins de lui demander s’il l’avait. Lorsque les sujets étaient trop sérieux, il m’arrivait de faire des plaisanteries douteuses. J’aurais pu en faire d’autres. Si j’avais eu la certitude que le Roi était mort, j’aurais pu avancer que Balthazar avait la main verte depuis qu’il mangeait les pissenlits par la racine. S’il avait péri dans un incendie, j’aurais pu dire que la main avait été mise au feu. Cependant, il valait mieux que je m’abstinsse. Les amateurs de jeux de mots se comptaient sur les doigts de la main après tout…

« J’imagine que oui. » lui répondis-je. « Même si finalement, ce n’est pas comme si vous étiez honnête non plus. Je veux dire, j’ai volé un bateau mais vous vendez de la drogue. Et je ne dis pas ça par jugement, juste… qui se ressemble s’assemble, non ? » Je lui souris. « Cela dit, j’aime bien l’idée selon laquelle j’ai piraté un navire. Sur le moment je cherchais surtout à m’enfuir mais si un jour je dois raconter l’histoire de nouveau, j’emploierai ce terme. » Je le détaillai et perçus son sursaut sans rien faire de l’information. Peut-être pourrais-je me reconvertir en pirate ? Si je ne piratais que d’autres pirates, il y aurait une forme de justice dans mes actions. Il me faudrait néanmoins apprendre bien des choses avant de pouvoir me lancer en haute mer. J’arrêtai d’y songer en imaginant Rosette sur un bateau. Ce serait trop compliqué. Il valait mieux devenir fermiers. Elle avait déjà une connaissance des oiseaux. Elle pourrait prendre soin des poules. Le problème de la sédentarité restait cependant le même : le large semblait toujours plus étincelant. Il me faudrait cependant tenter de me fixer, pour elle. À moins qu’une vie nomade lui convînt ? Je n’arrivais pas à aborder le sujet avec elle. Maintenant qu’elle n’était plus enceinte, beaucoup de possibles s’ouvraient, des possibles qui n’étaient pas cadenassés par le poids des obligations familiales.

Après avoir acquiescé, je laissai Melchior seul et partis à la recherche de Rosette. Je tombai presque immédiatement sur Gao. Quelque chose en lui me déplaisait. Il avait des manières, semblait bien sous tous rapports mais mon instinct me chuchotait de ne pas lui faire confiance. Son ton confirma mon intuition. « D’accord, très bien. » répondis-je, en songeant qu’il pouvait se mettre le doigts où je pensais, ou la main carrément, tant qu’il y était. Personne ne m’empêcherait jamais de voir Rosette. De plus, le fait qu’elle ne fût pas venue elle-même m’avertir avait éveillé mes soupçons. Je doutais qu’il l’y eût forcée mais je n’aimais pas la façon dont les choses se déroulaient. Je le laissai s’éloigner et réfléchis. Il fallait que j’écrivisse un mot à l’attention de Melchior afin d’éviter qu’il pensât que j’avais pris la poudre d’escampette. Je cherchai donc de quoi exprimer mes pensées et laissai la courte missive sur la grosse commode, certain qu’il ne la raterait pas.

Je pars chez Primaël avec Rosette, Garance et votre frère. C’est urgent. Si vous voulez me demander votre service avant mon retour, n’hésitez pas à envoyer quelqu’un me quérir là-bas.

Clémentin le pirate.

PS : Êtes-vous sûr que Gao est votre jumeau ? Je trouve qu’il ne vous ressemble pas du tout. Il se teint les cheveux ? Je faisais ça aussi à une époque.


___

Dans la rue, je soupirai une énième fois. Le problème, que je n’avais pas pris en considération lorsque j’avais décidé de les laisser passer devant et de ne pas les suivre, c’est que Primaël possédait plusieurs maisons. Partant confiant, j’étais donc entré dans une taverne avec un plan et avais demandé au personnel où vivait le révolutionnaire. J’avais à présent plusieurs croix sur ma carte, dont certaines se traduisaient par des « Peut-être qu’il a une habitation ici aussi mais je ne suis plus sûr. ». Comme me l’avait déjà répété plusieurs fois mon ami détective : la filature, il n’y a que ça de vrai. J’avais été stupide de chercher à être discret avant tout. J’aurais pu facilement crapahuter sur les toits sans être vu.

Alors que je cherchais la troisième maison la plus probable sur ma carte, je vis une silhouette avachie. Je m’approchai, soucieux de l’état de l’homme. « Excusez-moi monsieur, vous avez besoin d’aide ? Il ne vaut mieux pas dormir ici à votre âge vous sav… Lambert ? »

758 mots
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Priam et Laëth
Ven 03 Mai 2024, 08:37




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Hélène


Rôle :


Dès leur entrée dans le salon, Garance s’attela à déchiffrer l’atmosphère de la pièce et ses protagonistes. Primaël, Ivanhoë, Tamara ; leurs trois regards braqués sur les nouveaux arrivants, avec l’habitude de ceux qui savent masquer leur jeu. Derrière elle, elle sentait la présence de Rosette. Quoi que sa venue ne fût pas prévue, elle ne changeait pas énormément les plans de Garance. Elle comptait répéter ce qu’elle avait dit à Gao, avec davantage de formes et de précautions cependant. Le fait que la fille de Lambert fût présente pouvait même peser en sa faveur. Il était évident qu’elle ne la portait pas dans son cœur, mais si elle jouait bien, elle pourrait peut-être y semer le doute et l’impression qu’elle œuvrait réellement pour le bien des Lieugrois, comme son père le faisait.

Puisque le maître de maison les y invitait, la blonde prit place dans un fauteuil. « Du thé, ce sera bien. Je vous remercie. » dit-elle en le regardant s’affairer pour servir les uns et les autres. Elle jeta un coup d’œil à Gao. Si elle avait ignoré que quelque chose les liait, elle aurait pu se laisser prendre à leurs illusions. Les semenciers – ils ne l’étaient plus, mais ces vies-là se gardaient toute l’existence durant, elles marquaient le corps et l’âme si profondément qu’il était impossible de faire autrement – maîtrisaient l’art du paraître. Ils pouvaient tout vous faire croire : que vous étiez la plus belle femme qu’ils eussent jamais vue, qu’ils vous aimaient au-delà de la raison, qu’ils n’étaient pas ce qu’ils semblaient être. C’était pour cette raison qu’elle avait eu recours aux services de Gao et, par extension, de Primaël, bien des années plus tôt. À l’époque, bien qu’on ne l’eût pas deviné, il devait être à peine plus âgé que Rosette. Sa beauté retenait déjà l’attention, et il savait y faire avec les mots comme avec les gestes. Se faire une place dans le cœur des Lieugroises avait été un jeu d’enfant pour lui. « Je suis désolée d’intervenir dans le bon déroulé de vos projets. Dans d’autres circonstances, j’aurais attendu votre invitation, mais la situation de mon peuple me semble de plus en plus préoccupante. » expliqua-t-elle, l’air concerné. Elle tendit la main pour réceptionner la tasse de thé qu’il lui tendait. « Merci. » Quelques secondes passèrent, puis elle reprit : « Pour faire bref, j’aimerais que les rues deviennent plus sûres pour les Lieugrois. Les rues, et tout le reste. » Elle posa sa tasse sur ses genoux. Si elles ne l’étaient plus, c’était en partie parce que certains les pensaient responsables de la révolution. Le trio ne l’ignorait pas et elle ne leur ferait pas l’offense de le souligner. Et s’il ne l’ignorait pas, ils savaient qu’ils portaient aussi sur eux une part du destin des Lieugrois. « Quand nous aurons des nouvelles de Lieugro, certains voudront sans doute y retourner, et je ne les blâmerai ni ne les retiendrai. » À terme, elle aussi y retournerait. « D’autres resteront ici, soit par choix, soit parce qu’ils le devront. » Toute la famille royale était concernée, mais cela s’étendait aussi, dans une moindre mesure, à des personnes telles que Lambert – à moins qu’il ne décidât de la trahir, comme l’avait fait Childéric. Cette pensée lui était d’une amertume sans commune mesure. Imaginer le d’Eruxul lui planter un couteau dans le dos frisait la limite du supportable. Ce n’était pas qu’une histoire de stratégie. Garance en avait conscience, mais c’était là, comme ça l’avait toujours été. Depuis leur adolescence, ils étaient liés au-delà de l’intelligence politique. Parfois, le passé empiétait sur le présent. Il le colorait de nuances que l’on croyait avoir oubliées et qui floutaient les contours d’un monde que l’on eût préféré en noir et blanc. « Et je pense que tous ces gens seront bien plus utiles à Narfas s’ils y sont accueillis sereinement et jouissent de droits reconnus. » Elle but une gorgée de thé. Son regard alla de Tamara à Primaël. Ivanhoë se tenait plus en retrait. Elle se méfiait de lui, depuis qu’elle l’avait vu avec Clémentin. « Je sais que votre situation peut aussi s’avérer délicate, et justement : nous pourrions conjuguer nos efforts pour rendre chacune de nos perspectives plus viables. » Leur rappeler leur position de faiblesse devait se faire avec suffisamment de doigté pour les engager à la coopération sans les vexer. Si elle avait étudié la politique narfasienne, la Princesse n’en demeurait pas moins une étrangère, et eux n’étaient pas d’éducation royale : ils avaient appris la politique comme on apprend à marcher, poussés par les nécessités de la vie et l’exemple d’autrui. « Dans l’hypothèse où vous consentiriez à nous soutenir, je mettrai les moyens que je possède à votre disposition, tant qu’il me sera possible d’exercer mes droits sur ceux-ci et sur le bien-être des Lieugrois. » Eu égard à sa position, elle pouvait difficilement faire plus clair. Ses iris ne quittèrent plus les faciès de ses potentiels alliés.



Message IV – 832 mots

Comme Ivanhoë passe du temps à écouter avant de recevoir le mot de Balthazar, je suis partie du principe qu’il ne le recevait pas pendant le temps de parole de Garance nastae




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Ven 03 Mai 2024, 14:42


Les Portes V

Pénélope suivit des yeux la silhouette de Sextus s'éloigner, jusqu'à ce qu'il disparaisse derrière la porte. Qu'avait donc pu dire Marcellin pour précipiter ainsi son départ ? Elle tourna le visage vers ce dernier lorsqu'il reprit la parole. Il ne le lui dirait pas. C'était une certitude. Chacun avait ses secrets en ce monde, et ce qu'il avait partagé avec l'Ombre était l'un de ceux qu'il était préférable de taire à la majorité, à moins que les conditions l'exigent. D'un hochement de la tête, elle quitta l'assise du fauteuil pour aller à sa suite. Un frisson courut le long de son bras jusque son échine lorsque la main de Marcellin se referma sur la sienne dans un geste qu'elle n'attendait pas. À mesure qu'ils avançaient dans la bâtisse, le cœur de l'enlevée commençait à s'emballer, plus encore lorsqu'il lui fit passer le pas de la porte de sa chambre avant de la refermer derrière eux. Jusqu'alors, seule son imagination l'avait amené sur ce terrain. Elle avait donc peine à croire la situation. La raison lui revint, taisant les tambours sous ses côtes, lorsqu'il lui présenta la fiole. Une partie d'elle était déçue, de même que c'eut l'efficace effet de refroidir sa libido. Était-ce cela la chose qu'il souhaitait lui donner ? Un poison ? Elle déglutit, le regard perdu dans le liquide transparent qu'elle tenait du bout des doigts. C'était une chose que souhaiter la mort d'autrui. C'en était une autre que de la donner. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle elle tenait à déléguer le meurtre de Gao. Toutes ces pensées devinrent futiles lorsque Marcellin ferma une nouvelle fois sa main sur la sienne. Son regard n'était rivé que sur son hôte à présent. Qu'il s'inquiétât fit naître sur le visage de la brune un sourire et plus de motivation encore de satisfaire ses désirs. « Il en sera fait ainsi. De toute manière, traverser la rue est devenue aussi risquée que d'être pris à souiller l'eau du royaume. ». Elle se questionna sur la puissance du produit. « Est-ce la seule fiole que vous possédez ? ». Empoisonner les puits serait plus simple. Mais la fiole était petite et elle craignait que la dilution  ne soit trop importante pour qu'il ait encore une  quelconque efficacité. Aussi, s'il n'avait que ça, elle ne préférait pas prendre le risque de le décevoir en essayant.

Un éclat écœuré s'immisça dans le regard de la d'Eésnep à la mention de Gao. Elle aurait préféré que son existence soit oubliée pour l'instant, tant qu'il n'y avait qu'elle est Marcellin, en tête-à-tête. Le dégoût céda cependant à l'espoir lorsque celui-ci développa et conclut la suggestion. « Ce ne sera pas aisé. Déjà avant il n'y passait que peu de temps à cause de sa condition de semencier. ». Pénélope grimaça sur ces derniers mots. « Et depuis la chute de l'ancien gouvernement, il se fait encore moins présent. ». Elle ignorait pourquoi. Elle ne serait cependant pas celle qui lui demanderait. Néanmoins, elle se doutait que ça avait rapport avec ces gros bras qu'elle apercevait parfois, autour de chez eux. Et Melchior ? Il pourrait l'aider, la soutenir, si elle y mettait plus de sien que d'habitude. C'était une possibilité. De même qu'il fallait envisager qu'il partage l'information à Gao s'il était mis au courant. Devrait-il brûler avec son jumeau alors ? Elle n'avait rien à lui reprocher. Au contraire, c'était elle qui serait à blâmer dans leur relation. Il lui faudrait réfléchir, regarder les possibilités, peser les pour et les contres. Ce n'était cependant pas le moment. Ou plutôt, elle avait des difficultés à y penser actuellement. Une nouvelle vague de chaleur s'échouait sur son être à chaque seconde écoulée dans l'intimité du lieu. L'une de ces vagues se fit scélérate et balaya ses doutes dans un rugissement. « N’allez pas dormir dans la chambre de Sextus, ce soir. ». Pénélope n'arrivait pas à savoir s'il s'agissait d'une injonction ou d'une requête. Ce qu'elle vit dans ses iris lui laissèrent supposer qu'il s'agissait bien d'un ordre. Dans un cas comme dans l'autre, elle y aurait de toute façon obéit. Une envolée de papillon battait à présent des ailes dans son ventre maintenant qu'il avait exprimé de vive voix son refus de la voir coucher ailleurs, notamment chez Sextus, quand bien même celui-ci ait assuré de ne pas la rejoindre au lit. Elle n'était pas tout à fait dupe. Les promesses n'engagent que ceux qui y croient, ça elle l'avait compris depuis longtemps. « N'est-ce pas le fonctionnement de l'Église depuis toujours, abuser de la faiblesse des sujets pour imposer sa doctrine ? » déclara-t-elle en essayant de contrôler le ton de sa voix. Elle s'était elle-même  laissée convaincre après tout. Le fait était que Pénélope ne voulait, de toute façon, pas passer sa nuit entre les draps du Religieux non plus. Alors que, plus tôt, elle s'était fait la réflexion que s'il lui fallait s'offrir à Sextus pour s'attirer l'attention du poète, elle l'aurait peut-être fait, à présent, elle n'était plus si certaine d'avoir besoin de pousser la provocation jusque-là.

Une pointe de déception fit taire le bruissement des ailes de ses papillons lorsque sa main retrouva le contact froid de l'air tandis que le poète s'éloigna jusqu'à son bureau. Elle ramena son regard sur le flacon qu'elle tenait encore dans la main, à la mention de la possibilité d'empoisonner la deuxième Ombre. Toutefois, comme Marcellin le faisait remarquer, le moyen le plus simple et le plus sûr pour l'atteindre serait de devenir intime avec son concurrent. L'approcher ne serait pas un problème en soi. Elle avait bien remarqué que le prêtre lui portait une attention toute particulière, que la séduction ne serait peut-être qu'une formalité. Sa confiance, par contre, elle ne pourrait l'obtenir du jour au lendemain. Elle ne fréquentait pas assez les Temples pour ça. Plus que ça : elle passait bien du temps avec Marcellin, à se voir en tête-à-tête. Il faudrait être naïf au plus haut point pour croire sur parole une personne retournant sa veste comme son hôte le lui suggérait. Lui-même en avait conscience apparemment. Alors, à nouveau, un sourire discret fleurit sur les lèvres de la brune. Son ventre était à nouveau secoué par les émotions, de même que son cœur prit une cadence chaotique à mesure que le poète revint auprès d'elle, et rien n'alla en s'arrangeant lorsque les doits de ce dernier effleurèrent son bras. Elle s'ancra dans ses iris, et fut alors incapable de s'en détacher. Jamais il n'avait eu ce genre de geste d'affection. Ses aveux lui faisaient tourner la tête. Une interrogation s'invita à elle de façon insidieuse. Était-il seulement sincère alors que, il y a quelques minutes de ça, il doutait de la confiance qu'il pouvait lui accorder. Son cœur balançait entre doute et désir, rendant son esprit fragile à tout ce qui pouvait lui être dit. Toute forme de raison éclata cependant à la seconde où l'homme mit un terme à la courte distance qui les séparait l'un de l'autre. Elle aurait pu se fondre dans ses bras s'il le lui avait demandé sur l'instant. Ce fut le contraire qui se passa, ce qui eut le terrible effet de la contrarier autant qu'elle pouvait être flattée de la savoir plus importante que ces autres.

Un court silence s'installa où Pénélope réfléchit aux déclarations qui venaient d'être faites. Elle voulait se perdre dans ses draps, mais elle ne voulait pas le perdre lui. Un vent glacé de colère et de détresse souffla sur son âme en envisageant cette affreuse possibilité. La réponse lui vint alors. Elle glissa la main dans son pochon pour y loger le poison de Marcellin, le verre teintant contre celui contenant la drogue de Melchior, puis elle la remonta sur les côtes du poète, l'autre se logeant sur sa clavicule. Elle était loin d'être certaine du discours qu'elle allait tenir, néanmoins elle y mit toute sa volonté, d'autant qu'une partie n'était pas dénuée de véritables sentiments et intentions. « Pas toujours. Cela signifie qu'il y a des exceptions, n'est-ce pas ? » commença-t-elle d'abord avec aménité en fermant les paupières. « Je suis prête à prendre ce risque. Ce n'en est qu'un de plus parmi d'autres. » ajouta-t-elle avant de changer de ton. « Cependant vos mots m'inquiètent et m'interrogent sur la sincérité et la force de vos craintes et de vos sentiments s'il suffit d'une étreinte pour tout balayer d'un revers de la main, comme s'ils n'avaient jamais existé. ». Son cœur se froissa en visualisant le scenario comme il le décrivait. « Ne me laissez pas songer que vos douces paroles ne sont en fait que tromperies. ». Le simple fait de l'envisager l'irritait. « Je ne supporterais de toute façon pas cette posture, comme je n'ai pu supporter l'indifférence de Gao. ». Ses paroles étaient prononcées dans une colère sourde. Marcellin savait à présent jusqu'où son ire pouvait la pousser. C'était même en partie elle qui l'avait amené à penser la solution Judas. Or, l'enlevée ne tolérerait pas n'être qu'une femme oubliée parmi d'autres. Et, à présent elle connaissait sa maison, savait où trouver sa chambre, et avait en sa possession deux armes, de gabarits différents, certes, mais toutes deux aussi utiles et pratiques l'une que l'autre. Elle rouvrit les yeux. « Je pensais vous avoir montré que je n'étais pas de celles qui se satisfassent d'une étreinte seulement. ». Elle marqua un court temps, craignant être aller trop loin, et le repoussa légèrement afin de voir son visage et ses expressions. Il était beau, et c'était un problème pour Pénélope. Les choses auraient été plus simples sinon. Elle ne se serait pas souciée de ses aveux et aurait accepté volontiers que jamais il ne l'embrasse entre ses draps. Elle remonta la main sur son visage et caressa du pouce la lèvre du tombeur. « Qui plus est, où irais-je dormir si ce n'est ni avec vous, ni dans la chambre de Sextus. » conclut-elle dans un mélange d'ironie et de cynisme. Sa main retrouva la clavicule de Marcellin. Puis elle se mit sur la pointe des pieds pour sceller les viles lèvres du poète aux siennes.
©gotheim pour epicode


Post IV | Mots 1691 (Oui, bah, ça arrive à tout le monde hein) sans le dialogue de Marcellin
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Sam 04 Mai 2024, 10:53




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Yngvild


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Quoique les remords ne menassent nulle part, Rosette ne pouvait s’empêcher de ressasser le moment qui l’avait conduite jusqu’ici. Peut-être aurait-elle dû baisser la tête et sortir sans un mot, à la manière d’une bête soumise désireuse d’éviter une nouvelle réprimande ? Peut-être aurait-elle dû s’en aller retrouver Clémentin et l’inviter à quitter les lieux ? À suivre discrètement le cortège formé par Garance, Gao et ses semenciers ? Ils étaient restés dehors. Elle jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, vers la porte. Lorsqu’elle les écoutait depuis le couloir, la blonde avait dit quelque chose d’intriguant : « vous avez rebondi avec agilité dès les débuts de la révolte, et si je suis bien au fait de votre nouvelle position, nos voix unies pourraient avoir plus de poids sur certains sujets ». Depuis les débuts de la révolution, les semenciers n’avaient effectivement plus de véritable raison d’être : tout le système qui les soutenait et les soumettait à la fois s’était écroulé. Et l’attitude du Narfasien semblait prouver qu’il avait effectivement changé de statut. À quel point ? Que faisait-il qui lui octroyait tant de pouvoir ? Qui pouvait en faire un allié pour les Lieugrois – ou au moins pour Garance ? Qui lui permettait d’arrêter et de faire enfermer des gens et donc, sans doute, de défier l’armée de Tamara d’Epilut, qui disait-on tentait de rétablir l’ordre ? L’adolescente sentait encore sur ses bras la marque de la poigne de l’homme de main de Gao. Sa brusquerie avait soulevé sa poitrine de colère, car jamais on n’avait osé s’en prendre à elle de la sorte. Leur voyage à Narfas, qui devait n’être qu’un exil temporaire, une bulle au sein de laquelle préserver son intégrité et sa façon de vivre, s’était transformé en quelque chose d’inattendu, quelque chose qui l’avait poussée à abandonner des codes qu’elle avait appris et chéris des années durant et à s’investir dans des missions auxquelles elle n’avait jamais accordé d’intérêt auparavant. La présence et l’amour de Clémentin lui ouvraient aussi les yeux sur de nouveaux horizons. Plus il déployait ses ailes, plus il révélait son cœur fragile et fort comme un oiseau, plus elle désirait le soutenir et l’aider à s’élever. Peut-être était-ce aussi la grossesse et l’avortement qui l’avait changée ? Elle avait vu sa jeunesse lui échapper, son univers se rétrécir, se circonscrire à une vie familiale pour laquelle elle n’était pas prête ; et désormais qu’elle était libre, le monde entier lui tendait les bras. Tout était permis ; mais elle se ressemblait toujours et certains actes, certaines idées la révoltaient comme ils auraient outré n’importe quel noble, quand d’autres ne lui effleuraient même pas l’esprit.

Elle salua leurs hôtes, puis coula une œillade à Gao, avec l’espoir que personne ne fût importuné par sa présence. « Non, bien sûr. Comme il vous plaira. » répondit-elle pourtant, avec l’une de ces discrètes révérences dont elle n’arrivait pas à se défaire. Elle n’oubliait pas l’homme qu’il avait envoyé auprès de Clémentin pour le « surveiller ». Elle doutait que ce ne fût que pour cela, et le doute la rendait prudente. Elle leva d’abord les yeux vers Tamara, en s’efforçant de ne pas regarder son ventre. La rousse flamboyait. À l’hôpital dans lequel elle travaillait, elle était sur toutes les lèvres. Presque autant que Primaël. Les yeux verts de Rosette se posèrent sur lui. Elle l’avait déjà vu, mais jamais d’aussi près, et elle ne put que constater à quel point ses collègues disaient vrai. Il était extrêmement beau. Ça n’était pas une beauté fade comme on pouvait en voir des centaines ; en lui brillait un éclat qui retenait immanquablement l’attention. Elle le scruta durant de longues secondes tandis qu’il s’affairait autour des carafes, des verres et des tasses. Quand elle se sentit rougir, elle détourna le regard pour observer le dernier protagoniste du trio. Ils avaient dit son nom, plus tôt : Ivanhoë. Elle n’avait presque jamais entendu parler de lui. Il observait la scène depuis l’appui d’un meuble, comme s’il ne lui appartenait pas vraiment. Ses iris bondirent sur les différentes assises disponibles, et elle choisit un tabouret légèrement en retrait. Comme le roux, elle n’était pas tout à fait l’une des actrices de la pièce qui se jouait. Garance prit la parole, et la d’Eruxul s’attacha à l’écouter avec concentration. Son père avait raison quand il disait qu’il s’agissait d’une très bonne politicienne. C’était pour cela qu’il aurait dû s’en méfier. Elle pensa à sa mère et ses doigts se crispèrent sur ses genoux.



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Dim 05 Mai 2024, 12:17



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Les Portes – Chapitre V

En groupe | Dastan


Rôle :


Rien sinon les ombres. Le monde avait sombré dans des profondeurs desquelles s’extraire paraissait impossible. L’esprit de Ludoric flottait au cœur de ce marasme, lourd, lent, cahoteux. Rien ne le rattachait à la réalité : il dérivait entre chimères et néant, inconscient de ce qui l’entourait comme de lui-même. Ce fut lorsque la douleur parvint à percer son chemin jusqu’aux abords de son crâne qu’il commença à reprendre conscience. Ses paupières s’ouvrirent peu à peu, et là encore il crut n’être pas sorti de la nuit : les ténèbres dominaient tout autour de lui. Son corps engourdi semblait ne pas exister tout à fait. Une question émergea progressivement : où était-il ? Puis, sentant la souffrance contre sa tempe s’accentuer, et découvrant la chaleur moite d’un liquide contre sa joue et une odeur ferreuse près de ses narines : que s’était-il passé ? Il voulut bouger, mais un cliquetis de chaînes retint ses muscles comme son attention. Il était attaché. Près de lui, il y avait du bruit, d’autres sons métalliques, et puis des voix. D’autres personnes prisonnières. Il mit du temps à reconnaître le timbre d’Adolphe, mais il identifia celui de Placide avec une limpidité glaçante. Sa mémoire reprit ses droits et il se souvint de tout. Le Prince n’avait pas réussi à fuir. Avait-il essayé ou s’était-il figé de peur face à leurs agresseurs ? La culpabilité mordit son cœur. Il aurait dû l’arrêter avant qu’il ne sortît de leur habitation. Sa curiosité n’aurait pas dû prendre le dessus, parce qu’elle les avait tous mis en danger. Il avança légèrement son buste pour mieux les discerner. Ils étaient en vie, et c’était déjà un élément rassurant. Insuffisant, cependant.

En se tournant de l’autre côté, il distingua un nouveau profil, faiblement éclairé par la lueur orangée qui se dégageait du corridor. Anthonius, Antoinette. Elle ne s’était pas cachée ou bien elle n’avait pas réussi à leur échapper. Son sang se glaça. Lambert, Garance et Tamara lui avaient donné une mission, une seule : protéger Antoinette, Placide, Clémentin et Rosette. Les deux premiers étaient emprisonnés. Avec lui. Rien ne lui permettait de veiller sur les deux autres, qui pouvaient tout aussi bien ne plus être chez Melchior d’Eésnep et dans des difficultés similaires aux leurs – le brun avait l’art et la manière de se mettre l’air de rien dans le pétrin. Combien de temps s’était-il écoulé depuis qu’on l’avait assommé ? Quelques minutes, quelques heures ? Des jours ? « Antoinette, ça va ? » demanda-t-il, avant de se tourner vers Placide. « Et toi ? Est-ce que vous êtes blessés ? » Plus la lucidité l’étreignait, plus il s’en voulait. La colère et la peur se mêlaient dans un ballet désorientant. Une seule mission, et il n’avait jamais été aussi proche de l’échec. Il serra les dents et observa leur environnement avec l’espoir d’y dénicher un élément qui pût les aider. Il ne vit rien d’autre que les pierres grises de leur cellule. « C’était des hommes du peuple, ou en tout cas, ils ne portaient aucun signe distinctif. Mais pour qu’on se retrouve ici, c’est sans doute qu’ils obéissaient à quelqu’un d’influent. » À moins qu’il ne s’agît d’une branche rebelle des révoltés ? « Enfin… » Il haussa les épaules. Le mouvement tira sur ses poignets et le fit grimacer. Qui pouvait avoir voulu les enfermer ? Ou capturer Adolphe, tout du moins ? Il tourna la tête vers le brun. « Si c’est après toi qu’ils en ont, c’est peut-être parce qu’ils en veulent à ta mère. Est-ce que tu sais qui sont ses ennemis ou les gens qui peuvent vouloir faire pression sur elle ? » Il le scruta. « Elle a l’air appréciée mais il y en a forcément qui la détestent. » Et elle était proche de Primaël, qui avait immanquablement récolté quelques inimitiés en chassant la couronne et en essayant d’instaurer un ordre nouveau. Il pensa à ajouter quelque chose sur leur propre position et celle d’Anthonius mais jugea plus sage de garder le silence. Formuler ses craintes à voix haute ne les aurait pas aidés. Ils allaient s’en sortir. Même si, à la place de leurs geôliers, jamais il ne se serait débarrassé du Prince de Lieugro et de la Princesse de Narfas sans tenter d’en tirer parti. Ou il les aurait tués, parce que l’un n’avait pas sa place ici et que l’autre menaçait la pérennité de la révolution. Si on lui avait confié leur protection, c’était parce qu’ils étaient à la fois en danger et précieux.



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