Jeux de mains, Jeux de vilains
Flashback Merlin & Zébella

☙ Tiffany - Teach You

Les genoux plantés fermement dans le sol, Zébella projetait vigoureusement sur les côtés des pelletées de terre sans prêter attention à son entourage. L'entente de son surnom lui fit cependant lever le nez et elle reconnut son frère sans marquer la moindre émotion. La fillette remit en place une mèche égarée, tartinant sa joue d'une trace crasseuse au passage.

« Je cherche les meilleurs cailloux pour m'entraîner à battre le record de ricochets. » Lui expliqua-t-elle, un air très sérieux peint sur le visage. « Pour l'instant, j'ai surtout trouvé beaucoup de vers de terre mais si je creuse assez profondément, je trouverais peut-être un portail sur un autre monde. » Elle était confiante. Sa mère lui contait beaucoup d'histoires rocambolesques avant de dormir le soir, nourrissant son imagination déjà débordante. Elle retourna à son excavation en hâte, déjà prête à oublier la présence de son frère quand il se mit à geindre. Zébella souffla par le nez et se leva un peu à contrecœur pour aller examiner sa blessure. Ce n'était pas grand chose selon elle et elle allait se contenter de lui frotter le bras quand la suite lui fit dresser l'oreille.

« Ah ouais ? C'est toi qui es trop lent comme une grosse limace, Mer'. » Se gaussa-t-elle. « Je me suis jamais faite piquer, moi. » Se rengorgea-t-elle, aussi fière que si elle avait annoncé avoir soulevé une montagne avec son petit doigt.

« Quoi ? » Eructa brusquement la bleue. Ses poings se plantèrent sur ses hanches et elle gonfla sa poitrine. « N'importe quoi ! J'suis pas une mauviette ! Tu vas voir ! Même que je vais y arriver en moins de dix minutes ! Et si j'y arrive, tu devras manger dix, non, trente vers de terre ! Et si tu vomis, je te le ferai avaler. » Ses yeux étincelaient comme toujours à l'approche d'un défi et elle se détourna de Merlin en se réjouissant d'avance de le voir retenir ses hauts-le coeur en gobant les vers.

Ses manches bien retroussées, la princesse prit son élan et plongea entre les bosquets fleuris de la reine. Son petit couteau de poche fendait l'air si vite qu'on aurait dit une flamme argentée fusant pour laisser sur son sillage les cadavres colorés des roses. Quand Zébella en eut terminé, ses joues étaient devenues écarlates et la sueur luisait sur son front. Victorieuse, elle marcha jusqu'à son frère d'un pas conquérant quand un hurlement la fit bondir en l'air. Leur mère se dressait sur l'un des balcons du palais et même à cette distance, la fillette lut le courroux terrible qui allait s'abattre sur elle. « Oh oh... »

454 mots

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Flashback Merlin & Zébella

☙ Tiffany - Teach You

Le menton dans sa main, Zébella boudait en émiettant férocement sa mie de pain. Sa vengeance se présentait sous le projet suivant ; fabriquer la plus grosse boulette de mie pain que le monde eut jamais connu, aussi grosse que la Lune, et l'enfoncer dans le gosier de Merlin. De temps à autre, elle ne manquait pas de lui envoyer un regard chargé de venin.

L'heure fatidique du dessert arrivait et la princesse se rembrunissait à vue d'oeil. Elle avait tâché de se gaver pendant le repas, mais rien ne l'avait préparée à l'impressionnante montagne de sucre qui arriva vers leur table. L'eau lui monta à la bouche et elle sut, elle sut qu'il y aurait de la place dans son estomac pour une part de ce gâteau. Sa frustration gonflait comme du lait sur le feu, menaçant à tout moment de déborder.

Quand la servante eut le toupet de claironner tout fort la nature de sa punition, elle eut droit à un geste grossier de la bleue. Elle lui ferait un croche-patte dans les escalier à cette greluche ou ferait en sorte de l'envoyer dans un autre service, celui du nettoyage des latrines par exemple. Renfrognée sur sa chaise, elle en aurait presque pleuré de rage.

Peu après, une généreuse portion de gâteau se dressait en équilibre sur la cuillère de son frère qui s'amusait à la narguer avec. Son poing se referma sur sa fourchette. « Je vais te... » Ses joues s'était vivement empourprées de fureur. Autour d'eux, leurs cousins mangeaient bruyamment mais elle n'en avait cure. Ils étaient déjà insignifiants quand elle était de bonne composition, mais quand Merlin jouait sur ses émotions, le reste du monde s'évanouissait dans un ouragan de rage qui balayait tout sur son passage.

Ecœurée, elle le fixa s'empiffrer comme un porc en priant pour qu'il s'étouffe dessus. Malgré ce spectacle peu ragoûtant, elle salivait devant. Elle pouvait presque imaginer le goût du biscuit, la texture du nappage, le moelleux du - la gourmande fut arrachée de son rêve éveillé en le voyant tendre son assiette encore à moitié pleine à la domestique. Ses prunelles s'arrondirent. « Mais qu'est-ce que tu fais, abruti ?! » Peinant à trouver ses mots tant elle était indignée, elle se mit à hoqueter comme un poisson hors de l'eau, un poisson rouge et bleu particulièrement agité. « Plus faim ? Plus ... Faim ? GGRRRRRRAAAAAH ! » Son rugissement recouvrit les discussions des enfants qui se turent pour se tourner, inquiets, vers la princesse qui s'était levée si brusquement que sa chaise était tombée en arrière dans un bruit fracassant. Les narines frémissantes, elle écumait presque. Murée dans une immobilité parfaite, celle du calme avant la tempête, où le temps lui-même semble reprendre son souffle, elle tâchait de retrouver un semblant de sang-froid. Sans succès. Le petit sourire narquois du brun lui fit l'effet d'une gifle et d'un seul coup, sans prévenir, elle prit les pans de la nappe et les tira violemment sur le côté, renversant vaisselle et restes de nourritures. Les chandeliers suivirent et le textile s'embrasa immédiatement, provoquant les hurlements effrayés des enfants. Certains se mirent à pleurer, d'autres cherchèrent à fuir. Zébella ne les voyait pas, il n'y avait que Merlin dans son champ de vision. « J'vais te crever les yeux ! » D'un bond formidable, la fillette se jeta sur le prince et ils roulèrent ensemble pendant qu'elle le rouait de coups. Elle avait quelques précieuses secondes avant que les adultes accourent et elle les mit à profit pour enfoncer sauvagement un doigt dans le nez de son frère. Elle allait poursuivre sur sa promesse concernant ses yeux quand des bras plus solides tirèrent en arrière le diablotin vociférant.

637 mots

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Flashback Merlin & Zébella

☙ Anohana - Opening

Zébella éclata de rire quand Merlin crocheta son poignet. Elle attendit qu'il se défît de son bandeau sur les yeux pour prendre un air plein de morgue et lui tirer la langue. « Je t'ai laissé gagner. Je commençais à trouver le temps long. Je parie que même sans avoir les yeux bandés, tu ne m'aurais pas trouvée. T'es trop nul, Mer', Père va finir par te déshériter. » Elle gloussa encore, lui mit une bourrade sur l'épaule et lui prit le bandeau des mains. « À mon tour ! » Après avoir placé le tissu sur ses yeux, elle se mit à tourner sur elle-même en chantant tout fort la comptine pour ne pas entendre dans quelle direction son frère partirait.

À la fin de la chanson, la princesse vacilla sur ses talons et agita les mains dans tous les sens pour retrouver un peu de stabilité. Sa tête lui tournait encore mais elle tâcha de réfléchir. Ils étaient au premier étage, dans la salle des armures. En toute logique, il avait dû sortir et après être rentrée dans quelques armures et s'être douloureusement cognée au tibia sur un banc, elle finit par sortir elle aussi. « Meeeeeeeer' ! » Appela la fillette en avançant les bras devant elle. « Je parie que je peux te trouver en moins de deux clappements de mains ! Oops ! » La rambarde de l'escalier lui était rentrée dans les côtes et elle blanchit soudain en songeant qu'elle venait d'échapper à une dégringolade dans les degrés en marbre. « Frappe dans tes mains Mer' ! » Tendant l'oreille, elle perçut le son qui provenait d'en bas. Aussitôt, ses joues se gonflèrent de colère. « Tricheur !!! On avait dit qu'on ne jouait qu'à cet étage ! J'vais t'arracher les oreilles quand je te trouverai et je les donnerai à manger à mes chiens ! Ça s'fait pas ! » Zébella avait trois chiens, d'énormes bêtes au pelage de nuit et aux crocs longs comme sa main et s'ils étaient en réalité adorables, ils avaient aussi tout le temps faim. Ils ne feraient pas la différence entre les oreilles du garçon et leur pâtée quotidienne.

En tâtonnant, la bleue descendit prudemment les escaliers, une main sur la rambarde, mille promesses de vengeance sur les lèvres. Bien sûr, comme il avait triché, elle aurait pu cesser le jeu et se déclarer gagnante par fourberie de l'autre joueur, mais c'était mal connaître la princesse qui avait son propre code de l'honneur : ne jamais abandonner. Alors, la teigneuse atteignit le rez-de-chaussée et dressa l'oreille. « Frappe encore dans tes mains ! » Le bruit lui parvint cette fois sur sa gauche, légèrement en contrebas. Elle vit rouge et se mit à frapper du pied par terre, les poings serrés. « Mais t'as pas le droit de bougeeeeer ! » Geignit-elle avant de se mettre en route dans la direction du claquement de mains, déterminée à lui en coller une qui lui laisserait une marque pendant une bonne semaine. Ses mains effleuraient les murs et elle manqua de tomber à nouveau du haut d'une nouvelle bordée d'escaliers. Une brise glacée accompagnée d'une légère odeur de renfermé remonta jusqu'à elle et ses sourcils se froncèrent. « Mer' ? »

542 mots

Je fis un geste au prisonnier, pour lui intimer de se tenir tranquille. Comme il me sembla qu’il n’obéirait pas, je le finis plus rapidement que prévu, enfonçant ma lame dans sa gorge. Le sang pulsa et éclaboussa mon torse sans qu’aucun son ne vînt troubler la paix des cachots. Merlin était entré mais ne m’avait pas vu. Tranquillement, je finis ce que j’étais en train de faire, me laissant aller dans le cul du cadavre jusqu’à la jouissance. Il m’avait donné les renseignements que je désirais sans que je n’eusse à lui couper grand-chose. La queue en moins, sa langue s’était étrangement déliée. Je lui avais ensuite administré un produit qui l’avait empêché de crier ou de s’exprimer davantage. Le combat n’avait pas duré longtemps. Il se vidait déjà de son sang quand je l’avais acculé contre une vieille caisse rongée par les mites. Elle s’était effondrée à moitié sous nos deux poids réunis. Les politiciens étrangers ne valaient rien. Leur résistance était particulièrement basse. Il m’avait déçu. Même son cul m’avait déçu. J’aurais mieux fait d'ouvrir son ventre et de pénétrer ses organes. Les sensations auraient été bien plus satisfaisantes.

Silencieusement, je me redressai et me rhabillai. J’avais écouté, en même temps, ce que mes enfants disaient. Tranquillement, je sortis de la cellule et passai à côté de Zébella. Je la regardai, hésitant à la libérer. J’eus une autre idée. Elle devait se débrouiller seule. La tentation d’ouvrir la cellule et de la guider par la main était grande mais je ne devais pas laisser parler ce genre de sentiments. Ma sœur, leur mère, était suffisamment faible comme ça. Si elle continuait, ils se ramolliraient. Je ne voulais pas que mes enfants se fissent enlever et sodomiser dans une prison lugubre par quelqu’un comme moi qui ne manquerait pas de les faire souffrir avant de les achever. Je devais les protéger ou, plutôt, leur apprendre à se protéger eux-mêmes et, surtout, à se débrouiller. Je ne serais pas toujours là. Sans un mot, je me dirigeai vers le placard à clés et ouvris une cellule afin de convaincre le prisonnier qui s’y trouvait d’avaler le double. Ce fut rapide. Puis, tranquillement, je fis demi-tour afin d’atteindre la porte qu’avait empruntée Merlin. Je profitai de la surprise de l’enfant pour l’attraper par le col. Je le trainai ensuite jusqu’à la cellule et l’y enfermai avec l’homme. Il s’agissait d’un religieux qui avait tenté d’importer son culte à Uobmab. « La clé est à l’intérieur de lui. » indiquai-je au garçon, avant de me tourner vers Zébella. Je baissai les yeux vers le trousseau, au sol. « Le premier qui sortira pourra m’accompagner lors de mon prochain voyage. » laissai-je entendre. « Le dernier devra nettoyer les latrines pendant un an. » Je sortis. Ma femme me reprocherait sans doute mon traitement mais elle se tairait vite. Malheureusement pour elle, elle n’avait plus fait le poids une fois l’adolescence bien entamée.

488 mots

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Flashback Merlin & Zébella

☙ Sub Urban ft Benee - Oh Oh !

Cette fois, c'était trop. Elle allait lui arracher les yeux à la petite cuillère et les lui fourrer de force jusqu'au gosier pour qu'il s'étouffe dessus. Elle ne passa pas ce projet sous silence et prit grand soin de le crier, passant sa bouche entre les interstices des barreaux et ses bras tendus pour essayer d'attraper le fourbe. Zébella détestait quand Merlin trichait, il ne s'en privait jamais et elle se faisait avoir presque à chaque fois. « Un jour, je te tuerai ! » Promit la hargneuse d'une voix rendue hystérique par l'outrage.

Gonflée de colère et rouge comme une tomate, la princesse poussa des hurlements de rage et autres promesses de tortures mortelles jusqu'à ce qu'une ombre familière lui coupe le sifflet en plein milieu d'une description d'écorchage avec un coupe-chou aussi efficacement que s'il venait de lui trancher les cordes vocales. Désormais écarlate de honte d'être surprise dans ce mauvais pas dans lequel elle était tombée si bêtement, Zébella baissa vivement les yeux pour regarder piteusement ses pieds. Quand elle osa à nouveau relever le nez, son père s'était déjà éloigné. La porte toujours verrouillée la narguait en silence. Il voulait certainement la punir de s'être une fois encore laissée bernée par son cadet et elle serra les poings.

Quand la sentence tomba, la fillette en fut presque soulagée. Le silence était pire que tout, et surtout, son père lui offrait l'occasion de se racheter, d'oublier son faux-pas et de lui prouver qu'elle était digne d'être sa fille. Une flamme dure s'alluma dans le fond de ses prunelles et ses doigts blanchirent autour des barreaux. Il était à peine parti que la bleue ricanait déjà à l'adresse de son frère. « Prépares-toi à puer la crotte pendant un an. Même qu'on t'appellera Merlin-pue-la-crotte après, trop la honte ! Nullos ! Mais je ne verrai pas ça car je serai avec papa en plein milieu d'une conquête ! Et toc ! » Tout en se moquant sans retenue, la princesse essayait de rallonger la taille de son bras par le pouvoir de sa seule volonté.

Positionnée de profil, elle se plaqua si fort contre les colonnes de fer qu'elle les sentit rentrer dans sa peau. Gémissant, elle tenta de passer sa jambe et de l'étirer jusqu'au trousseau, sans succès. Enragée de ne pas réussir, elle recula jusqu'au fond de la cellule et se jeta en hurlant contre les barreaux qui frémirent à peine sous l'impact. Elle réitéra l'opération jusqu'à s'en ouvrir l'arcade sourcilière et d'être à moitié aveuglée par le sang qui coulait abondamment devant ses yeux. Elle finit par comprendre que ce n'était pas ainsi qu'elle y arriverait. Sans prêter attention aux bruits qui montaient dans la cellule où se trouvait son frère, Zébella modifia sa stratégie. Elle était prête à sacrifier beaucoup pour réussir un défi. De nouveau de profil contre les barreaux, elle s'y pressa. L'articulation à son épaule craqua mais elle tint bon, continuant de s'écraser de toute sa force comme pour se glisser dans l'interstice. Soudain, quelque chose craqua et sa bouche s'ouvrit sur un cri silencieux. La douleur fit déserter la couleur de ses joues et elle se recroquevilla sur elle-même, la souffrance pulsant à son épaule démise. Des larmes de frustration gonflèrent sous ses paupières serrées.

585 mots