« Quoi ? » Læn fixa le garçon en fronçant les sourcils. « Jamais tu m’attaches les mains, tu m’entends, gros con ! » s’énerva-t-il. L’autre soupira et le gratifia d’un rire moqueur. « Ah non ? Et tu vas faire quoi, me frapper ? Tu sais, ça fait six ans que je suis ici et six ans que je pratique la lutte. Alors tu peux garder tes menaces pour toi, Johannês. » Le faux Magicien haussa les sourcils et cligna des yeux. Pourtant, malgré la surprise, la colère finit par poindre véritablement. Il la sentit s’insinuer jusqu’au cœur de ses tripes, là où les ténèbres guettaient toujours. « Et qu’est-ce que tu fous torse-nu ? » lui demanda-t-il. L’autre ne l’entendait plus vraiment. Il avait envie de lui refaire le portrait. Il faisait de la lutte ? D’accord. Lui, il avait commencé la boxe. « Me regarde pas comme ça. » le prévint son aîné, en voyant l’excès de puérilité et de rage briller dans les yeux du bleu. « Johannês… Fais pas le con… » Trop tard. Heureusement, l’organisateur n’avait pas menti quant à ses performances. Il lui fallut très peu de temps pour étaler le récalcitrant au sol. Il lui attacha les mains dans le dos et d’un geste ferme, le releva en le tirant par les bras. « Allez, encore un rendez-vous et c’est fini. L’avantage c’est qu’elle ne se formalisera pas de te voir trempé et à moitié dessapé. » Il lui tapota l’épaule d’un air compatissant. « Putain… Je vais te buter… » siffla Læn, le visage rouge de rage comme s’il se croyait encore en position de force. « Ouais ouais, c’est ça. Cause toujours… Je suis pas Perséphone. Si tu veux me tuer, va falloir prendre de la technique et aussi devenir moins con. Avoir des muscles, ça ne suffit pas pour ton information. » Il attrapa un haut rose fuchsia à papillons jaunes au passage et le lui montra. « Estime toi heureux, j’aurais pu te forcer à mettre ça. » Il rit et balança l’objet sur une chaise.
« Reviens ! C’est pas dans vos putains de règles ! » cria le faux Magicien. Il s’excita tout seul sur sa chaise en remuant de droite à gauche. L’autre, en plus de lui attacher les mains dans le dos, l’avait aussi attaché à la chaise. Il l’avait gratifié d’un « C’est pour la sécurité de ton rendez-vous… » mais le bleu n’en croyait rien. Ce fils de poulpe voulait juste se venger en lui saucissonnant les bras et les jambes. « C’est la dernière fois que je fais ça… » râla-t-il. Ces rendez-vous étaient de vrais cauchemars. Il dut néanmoins se calmer lorsque la chaise faillit basculer. « Merde. » souffla-t-il, en penchant la tête en arrière.
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Maximilien Eraël ~ Humain ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 2458 ◈ YinYanisé(e) le : 18/09/2016◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Une aiguille pénétra sa peau à la base du coup. « Aïe ! ». Malgré la plainte, Nel savait parfaitement ce qui lui avait valu cette punition. À peine lui avait-on retiré le bandeau qu'elle s'était rapprochée de l'étudiant pour le débarrasser de sa ceinture. Son corps était trop avide d'un autre pour obéir aux codes de la bienséance en société. « C'est toujours pareil avec vous les Luxurieux. Faut pas s'étonner si on vous traite d'animaux hein. » déclara le bénévole en s'éloignant de la Déchue constatant les effets de l'injection. Nel se fit boudeuse tandis que sa libido retomba comme un soufflé. De son point de vue, c'est surtout que le monde ne la comprenait pas. Ils ne comprenaient pas l'emprise qu'avait le péché sur sa vie. « Suis-moi, je t'emmène à ton rendez-vous. Et essaie de ne pas lui sauter dessus. ». La brune roula des yeux dans un soupir ennuyé. C'était bien se compliquer la vie alors qu'il aurait pu tenir lieu de rendez-vous lui-même. C'était pas leur but d'ailleurs, former des couples au hasard ? Un garçon rejoint l'étudiant pour lui souffler quelques mots. Ce dernier lança un regard accusateur sur son ami. « Ok. ». Sur ce, le garçon repartit. « Tiens, avale ça. » fit le guide en se tournant vers la Luxurieuse, après avoir fouillé dans un pochon à sa ceinture pour en sortir une petite fiole au contenu orangé. « C'est quoi ? » - « Un moyen de sauver ton prochain rendez-vous. J'espère. ». Peu convaincu par l'explication — notamment parce que lui-même ne semblait pas certain du plan — , Nel fronça des sourcils. Elle s'empara tout de même du flacon qu'elle but d'une traite. « Raaah ! C'est dégueulasse ton truc là ! » grogna-t-elle avec une moue écœurée en rendant la flasque à son propriétaire. « Du moment que c'est efficace... ».
Il tira le rideau et invita la Déchue à l'intérieur de l'isoloir. La Luxurieuse demeura cependant un instant sans bouger ni rien dire. « C'est une blague ? » souffla-t-elle. Franchement, c'était eux qui cherchaient là. Elle voulait bien mettre de la volonté pour être sage. Mais fallait pas abuser non plus. C'était comme tendre un morceau de viande à un affamé. La seule raison pour laquelle elle n'était pas déjà sur lui était le combo de l'injection et de la potion pulsant dans ses veines. Elle sentait pourtant que serait loiiiiiiiiiiiiiiiin d'être suffisant. D'autant plus que, ce con, était plutôt bien gaulé pour un gars de son âge, bien qu'elle ignorât son âge véritable. Elle le devinait seulement plus jeune qu'elle. « Dooonc... » commença-t-elle en appuyant ses mains sur le dossier de sa chaise. Vile torture qu'on lui faisait subir. « Je suis Nel, et toi ? » essaya-t-elle de détourner son attention avec un sujet banal. Ce n'était pas très efficace. Peut-être le serait-ce si elle daignait regarder son visage. « Et, tu viens de quel département ? ». Non, vraiment. Ça ne servait à rien de lutter. Elle n'y arrivait pas. Il lui faisait l'impression d'un gros bonbon qui n'attendait qu'à être sucé. « Au moins j'aurais essayé. » soupira-t-elle en haussant les épaules, plus pour elle que son vis-à-vis. « C'est entièrement leur faute. » souffla-t-elle tandis qu'elle avait réduit l'écart jusqu'à être à quelques centimètres de son visage, les mains sur ses épaules. « Ils comprennent pas que c'est compliqué de chasser la nature des Déchus. ». Déjà sa main s'aventurait sur son entre-jambe, l'autre sur son torse.
Læn leva les yeux vers son rendez-vous et sa question. Celle-ci ne lui était pas destinée. S’il avait pensé – éventuellement – expliquer la situation, il décida qu’il n’en ferait rien. C’était déjà suffisamment humiliant de se retrouver dans sa position. Trempé, attaché, torse nu, il n’aurait pas pu rêver pire. Enfin si, il aurait pu se retrouver avec Susannah ou de nouveau avec Lana. « Johannês. » précisa-t-il. Il n’avait pas franchement l’intention de faire la conversation à cette fille. Plus tôt ce serait fini, plus vite il pourrait repartir. S’il remarqua qu’elle ne le regardait pas vraiment dans les yeux, il ne s’en formalisa pas. C’était de sa faute à lui et il en ressentait plus de gêne qu’autre chose. Il n'aurait d'ailleurs jamais imaginé que des pensées érotiques pulsaient actuellement dans l’esprit de la jeune fille. Il la croyait simplement étonnée de sa tenue. « Du Charbon. » Questions brèves, réponses brèves. Il s’en sortait bien. Du moins, c’est ce qu’il crut au début, avant que la situation ne lui échappât totalement. « Essayé ? » l’interrogea-t-il. La suite ne lui donna pas plus d’éléments. Il pensa néanmoins qu’avec un peu de chances, elle abrégerait le rendez-vous. Encore une fois, il était loin du compte. Il le comprit lorsqu’elle se glissa vers lui. Son dos voulut reculer mais il était déjà contre le dossier de la chaise. La surprise marqua son visage. Ses lèvres s’entrouvrirent même dans une inspiration d’étonnement. « Quoi ? » Il aurait pu continuer mais ses fonctions de communication se coupèrent totalement lorsqu’il sentit les mains de la Déchue sur lui. Il fut tellement sidéré que la colère resta muette. Les autres filles qu’il voyait au quotidien n’étaient pas comme ça. Certaines l’attiraient mais un mur de grondements graves séparait son désir de la possibilité de l’assouvir. Susannah et Lana l’excitaient mais son excitation mourait face à leurs rapports tumultueux et haineux. Là c’était totalement différent. Il ne la connaissait pas, n’avait rien à lui reprocher ou à lui opposer et avait les mains attachées dans le dos. Le fait qu’elle le touchât sans préavis le mettait simplement sur le cul. Il détourna les yeux, comme si le simple fait de ne plus la regarder allait la faire disparaître. Mais les caresses furent toujours là. Il déglutit. « Tu devrais arrêter… » souffla-t-il. « On pourrait nous voir. » ajouta-t-il, comme si c’était le seul problème. Il peinait à trouver quoi dire. C’était trop inattendu. Il avait l’impression de se débattre dans de la purée.
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Maximilien Eraël ~ Humain ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 2458 ◈ YinYanisé(e) le : 18/09/2016◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Comme chaque fois qu'elle agissait ainsi envers un inconnu, deux forces s'opposaient en elle. Celle de la raison, qui lui notifiait qu'elle outrepassait les limites de l'intime ; qui la houspillait de se comporter comme une sauvage ; qui s'époumonait à l'obliger de cesser cela. La raison qui employait le terme de viol pour la culpabiliser. Puis il y avait la Luxure, qui lui soufflait qu'il avait été le premier à briser la barrière de son espace privé ; qui lui suggérait que l'AAAP était bien plus à blâmer car c'était eux qui les avaient mis, elle et lui, dans cette situation ; qui soupirait d'avance de l'acte désiré. La Luxure qui usait du mot de plaisir pour l'encourager. Le silence du garçon n'était pas pour la guider non plus, de même que son comportement atone. L'aurait-il repoussé ou bien invité à plus aurait rendu les choses plus claires. Elle aurait pu plus aisément emprunter un chemin plutôt qu'un autre. Alors, à défaut de signes extérieurs, elle devait se débrouiller seule. Malheureusement, il était rare qu'elle écoute la voix de la raison d'elle-même. Qu'elle écoute n'importe qui d'ailleurs, tout simplement. Elle se colla un peu plus à lui, forçant la chaise à lutter pour ne pas chuter en arrière. Le brun ne réagissait pas — pas comme elle l'imaginait du moins — et elle en était particulièrement frustrée. Ne comprenait-il pas, cet idiot, qu'elle avait envie qu'il la prenne sans plus de préliminaires ? Un mot ricocha dans son esprit. Arrêter. Il était cependant lointain. Comme une voix que l'on entendait vaguement dans son sommeil. D'un geste fébrile, elle défit les lacets du pantalon de sa victime. « On s'en fout si on nous voit. ». De toute façon, ce serait sûrement la seule façon qui permettrait à Laen d'être tranquille. « C'est bien ça qui est drôle justement. » soupira-t-elle à la crainte exposée, ignorant totalement les signaux qu'il peinait à lui envoyer pour kidnapper ses lèvres dans un baiser trop passionné. Arrêter. Ce mot résonnait de plus en plus fort et de plus en plus clairement dans sa tête. Toujours pas assez cependant. Il commençait à la mettre dans une position désagréable tout de même. Ce qui ne l'empêcha pour autant pas de glisser sa main dans le pantalon du faux Magicien. « Putain, Josh ! T'as oublié de lui filer sa potion à la Déchue là ! ». Nel n'avait pas entendu le rideau s'écarter. Ce ne fut que l'intervention de l'étudiant qui lui fit comprendre que, ça y est, ils venaient d'être pris la main dans le sac. Ou plutôt, dans le caleçon dans son cas. « Viens me filer un coup de main. » reprit le garçon à l'intention de son ami en voyant que Nel n'était absolument pas prête à partir. Il était bien hors de question qu'elle abandonne son bonbon alors qu'elle y avait à peine goûté. Elle fut néanmoins obligée de se résigner quand on lui injecta un sédatif. Cette fois, l'effet fut aussi immédiat qu'efficace. La Déchue sombra dans les vagues de l'inconscience, s'effondrant sur le garçon encore attaché.
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