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 [Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !

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Lyz'Sahale'Erz
~ Chaman ~ Niveau I ~

~ Chaman ~ Niveau I ~
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Lyz'Sahale'Erz
Dim 21 Jan 2024, 13:06



À la découverte de Juvaniel

Kalandra - Bardaginn
Perséphone et Tekoa

Rp précédent : De cœur et d'entailles

J’étais entré dans la maison avec la clé qui m’avait été remise. Dans le hall, un soupir s’échappa d’entre mes lèvres. Cette habitation était semblable à Basphel : elle ne vivait pas vraiment. Tout était propre, étincelant d’un style qui criait que personne ne vivait véritablement ici. Tout était lisse, rangé. Rien n’attirait l’œil. Rien n’était mémorable. À mon oreille, le bruit des vagues me revint. La Vie s’illustrait sur Awaku No Hi comme nulle part ailleurs, justement parce qu’elle y côtoyait la Mort. Ici, dans cette future ville de coopération, il me semblait étouffer sous la sécurité. La liberté n’y existait pas. Quelques tenues traditionnelles se promenaient dans les longues rues pavées de la magie des Magiciens mais le reste n’était qu’un brouillard semblable, comme si tous les peuples devaient perdre leur identité propre dans leur union, pour ne créer qu’une bouillie informe. Une culture propre à Juvaniel se développerait peut-être ici, une culture qui gommerait les traits caractéristiques des Réprouvés et ceux de tous les autres, une culture qui gommerait peut-être aussi l’Histoire. Je posai mon sac sans douceur. Le bruit sourd me le fit savoir. Depuis que j’avais tué, j’étais devenu morose. Je jugeais le monde avec dureté et ne désirais plus que me perdre dans les chants et les danses de mon peuple, sans le côtoyer réellement. Après l’épreuve, je n’étais pas rentré au campement. Ils savaient tous que j’avais réussi parce que les Esprits sont bavards mais je n’avais pas désiré fêter ça. J’avais laissé les dépouilles dans une zone de passage et m’étais faufilé jusqu’aux embarcations. J’étais parti sur le premier bateau. On m’y connaissait. Enfant, je n’arrêtais pas de m’inviter, dans l’espoir de découvrir le monde. En ce temps-là, les marins avaient tôt fait de me redéposer rapidement sur la terre ferme, en se plaignant de mon naturel têtu. Aujourd’hui, les choses étaient différentes. Plus tard, alors que je séjournais dans une auberge, j’avais reçu cette lettre de la part d’Avril d’Ovipa. Je n’aurais peut-être pas mordu à l’hameçon dans d’autres circonstances mais j’étais preneur de tout ce qui aurait le pouvoir de me changer les idées. J’avais voulu être le plus grand chasseur du monde depuis que j’étais en capacité de penser et de parler. Renoncer à ce rêve, comprendre que je n’avais fait que m’illusionner, était une épreuve douloureuse. Je n’avais aucune idée de la suite. Je devais fusionner avec un Esprit mais repoussais ceux qui se présentaient à moi. Je n’étais pas décidé.

De la même manière que je m’étais débarrassé de mon sac, j’envoyai la fourrure qui me couvrait sur le canapé. Elle sentait encore l’animal. Tout ici me semblait aseptisé. Le reste du monde n’avait décidemment rien à voir avec Awaku No Hi. Il était bien trop propre. Il m’avait fallu y retourner pour en avoir pleinement conscience. Après Juvaniel, je me rendrais à Boraür. Je devais y retrouver les autres. Mon pantalon en peau était taché par endroit. Sur le chemin, certains m’avaient lancé des regards réprobateurs ou curieux. Les Esprits discutaient autant que les Vivants. Ce capharnaüm sonore m’avait donné mal à la tête. Il n’y avait, étrangement, pas autant de bruit sur mon île. Dyonis devait déjà être au courant de mon retour. J’irais le voir plus tard. Après Boraür. Je jetai un coup d’œil à la marque sur mon bras. Je n’en avais pas parlé aux Chamans.

Après un moment à examiner la maison, je repris mon sac et en sortis un tam-tam. Je devais faire mienne cette maison, prier les Ætheri, les honorer. Je manquais cependant de victuailles. Mes mains attrapèrent mes cheveux et les lièrent momentanément derrière ma nuque. Ils étaient couverts de perles, d’os, de bijoux divers et variés et de tissu. Les breloques s’entrechoquaient lorsque je bougeais. Je relâchai l’ensemble, décidé à me rendre chez mon voisin pour lui demander quelques ingrédients. Sans prendre la peine de me recouvrir de ma fourrure, je marchai jusqu’à la maison voisine, en laissant ma propre porte ouverte. Les portes étaient un concept que j’avais encore du mal à comprendre. Pourquoi tant de murs et de barrière entre les gens ? Je tambourinai sur le battant et attendis jusqu’à ce qu’une fille ouvrît. Je la fixai un instant. Elle me disait vaguement quelque chose mais je voyageais tellement et voyais tellement de visages que la plupart de ceux qui croisaient ma route me disaient aussi vaguement quelque chose. « Salut. Je suis Tekoa. J’habite à côté. Je viens d’arriver. Je n’ai rien à manger. Ça te… » Elle semblait un peu plus jeune que moi. Je continuai donc sur ma lancée. « … dérangerait de me prêter quelques ingrédients ? Des œufs ou ce genre de choses ? Du riz peut-être ? Tu peux venir chez moi manger. J’ai juste un rituel à faire avant… Tu peux venir aussi. » Mon accent était toujours coupé au couteau et si, dans ma tête, les phrases étaient parfaitement exécutées, dans la réalité, je parlais toujours une sorte de charabia. J’essayais de faire les phrases les plus courtes possibles pour que l’idée essentielle passât malgré tout. Quant au rituel, elle n’y comprendrait, de toute façon, rien. Ce n’était pas comme si je m’apprêtais à mettre en danger les secrets de mon peuple.

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Aliénor Vaughan
~ Magicien ~ Niveau II ~

~ Magicien ~ Niveau II ~
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Aliénor Vaughan
Dim 21 Jan 2024, 19:43


Image réalisée par Naimly

À la découverte de Juvaniel !



Aliénor avait l’impression de réfléchir à toute vitesse sans qu’aucune idée valable n’arrivât à s’extraire de son cerveau. L’angoisse qui lui sciait l’estomac au sujet de Priam était palpable. Lhéasse tentait de se montrer rassurant mais tant qu’elle ne l’aurait pas vu, tant qu’elle ne l’aurait pas touché, elle ne serait pas tranquille. Elle n’avait reçu aucune nouvelle de lui. Elle était certaine qu’il n’était pas mort mais… mais dans quel état était-il ? Toute cette mésaventure lui semblait être de sa faute, à elle et elle seule. Plus le temps passait et plus elle prenait conscience des risques inconsidérés qu’ils prenaient. Même avec l’aide du Duc Taiji, tout ceci restait immensément dangereux. Bien sûr, elle voyait dans les yeux du Sorcier qu’il désirait que tout se passât bien mais il se mettait en péril, lui-aussi. Elle se trouvait égoïste. Ses souvenirs de Seaghdha étaient flous mais cette même sensation d’être responsable ne la quittait jamais. Pourrait-elle continuer à mentir ? Continuer à omettre qu’elle voyait un autre homme, qu’elle aimait celui-ci et était enceinte de lui ? Devant le regard de Val’Aimé, elle se sentit au bord de l’explosion. Le Chef des Armées était bien trop impressionnant. Son ancien garde du corps l’était aussi mais elle avait eu le temps de s’habituer à sa présence. À chaque fois qu’elle croisait l’Elzagan, elle en défaillait presque. Sa magie semblait absorber la lumière même. Elle avait la sensation qu’il lui suffirait de poser le regard sur une chose pour la détruire à tout jamais. Sa dernière phrase la glaça.

Lorsque l’Empereur Noir apparut, Aliénor s’inclina comme il se devait. Elle se raccrocha aux deux chiens, adorables l’un comme l’autre. Ils ne semblaient pas craindre le Roi. L’enfant à ses côtés créa chez la Magicienne le même malaise que devant Val’Aimé, peut-être en plus profond parce qu’il n’était pas concevable qu’une fillette pût avoir ce genre d’expression. Intimidée, elle préféra garder le regard rivé sur ses pieds. La Dame Noire qu’elle était désirait que tout ceci s’arrêtât. Prise en tenaille entre tous ces hauts dignitaires Noirs, elle avait l’impression que son cœur ratait des battements et se dirigeait vers la fin de sa vie. Elle aurait aimé pouvoir se rapprocher de Lhéasse. Si elle se mariait avec lui… Peut-être était-ce la solution. Il connaissait tout d’elle. Il connaissait ses secrets. Il connaissait son état aussi. « Hein ? » La surprise de la jeune femme passa très vite. Quand ses yeux reconnurent le faciès d’Ârès, un long frisson d’horreur la saisit. Elle recula, par réflexe. Elle aurait aimé ne jamais le revoir. Là où l’Empereur Noir semblait juger qu’il s’agissait d’un jeu, la Mage vivait un véritable cauchemar. Les puissances en présence l’écrasaient totalement. Elle s’imagina un instant Juvaniel vue du ciel, avec un cercle noir en son centre, là où le groupe se tenait. Un cercle magnétique, irrésistible et destructeur. Elle sentit ses jambes flageoler. Quand Ârès lui parla, elle ressentit une violente envie de vomir. Il lui faisait l’effet d’un voyage en calèche au cours duquel elle aurait eu la mauvaise idée de lire. Son visage, trop lisse pour la cruauté de son cœur, ne faisait que ternir celui du Duc Paiberym. Pourquoi cet homme prenait-il un malin plaisir à imiter le Magicien ? Elle n’avait jamais été très bonne en déduction. Elle était trop naïve et spontanée. Il lui était arrivée par le passé de vouloir se prêter au jeu politique, sans grand succès. Elle avait souhaité séduire Lhéasse, ce qui s’était traduit par un échec. Elle avait souhaité se tenir aux côtés d’Elias et prendre en puissance par ce biais. Elias n’était plus Empereur. Selon elle, Cyrius ressemblait à un horrible clown, un épouvantail de mauvais augure qui avait le pouvoir d’exterminer tous les oiseaux du monde d’un claquement de doigt mais qui prenait un plaisir malsain à se montrer sous un jour maladroit. Pourtant, sa réputation parlait pour lui. Il tuait des gens lors de ses concerts. Pourquoi paraissait-il si… Aliénor remarqua pour la première fois, en souhaitant se détacher du regard pernicieux d’Ârès, que l’Empereur Noir ne possédait aucune marque visible de sa magie, contrairement à la peau de Val’Aimé et à celle de l’affreux qui étaient constellées. Lhéasse avait quelques marques également, plus discrètes mais bien présentes. Alors pourquoi ?  « Aliénor att… » Elle n’entendit pas la suite. Elle sentit son estomac se tordre pour de bon. Elle eut le temps de comprendre qu’il s’agissait de téléportation puis ce fut le trou noir.




Lhéasse fixa quelques secondes l’endroit où se tenait Aliénor précédemment. Il eut l’impression que l’intérieur de ses narines se faisait attaquer par l’acidité. Son sentiment prédominant n’était pas clair. Entre peur, colère et haine, son cœur balançait. Il tourna les yeux vers Cyrius. « Majesté… Ce fou furieux vient d’enlever une Dame Noire. Nous devons partir à sa recherche sur le champ. » Il glissa ses iris sur Val’Aimé. Il les enfonça dans les siens. Ses lèvres articulèrent des mots clairs, forts d’une autorité dont il n’avait que très rarement fait preuve. « Aide-moi à la récupérer. » lui lança-t-il, tranchant. S’il refusait, il en appellerait au pacte qu’ils avaient fait plus jeunes. Il était hors de question que ce malade le privât de son jouet.

876 mots



[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 7 Wmln
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Dorian Lang
~ Vampire ~ Niveau II ~

~ Vampire ~ Niveau II ~
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◈ Activité : Chômeur grincheux
Dorian Lang
Mar 23 Jan 2024, 07:30



À la découverte de Juvaniel
Oriane & Eutropius



Eutropius songea aux réflexions d'Oriane. Suspicieux par instinct, il n'avait pas pensé que cette colocation puisse faire partie de toute cette théorie fumeuse sur la coopération entre les peuples. Un tic agita brièvement sa paupière. Cyniquement, il continuait de trouver tout cela d'un optimisme déplacé, comme échappé d'un rêve de Magicien à l'intellect diminué. Leur espoir pour que ce soit une réussite semblait reposer sur l'influence des Orines. Jusqu'à quel point les énigmatiques enfants des arts pouvaient convaincre les uns et les autres à aller contre leur nature ? Il ne pensait pas qu'il existe une seule magie en ce monde capable de cet exploit. Les Sorciers et les Réprouvés continueraient de se haïr, les Ondins continueraient de mépriser le reste du monde, et ce alors même que leur avenir était actuellement critique, et ainsi de suite, la boucle n'avait ni début ni commencement.

Ses sourcils se haussèrent. De quoi parlait-elle ? Quel Vampire ? Quel manoir ? Un pressentiment germa en lui. Il se souvenait encore avec une acuité étrange du Vampire rencontré à Seaghdha. Alors que le reste de la soirée n'était que lambeaux de souvenirs éparpillés au milieu de danses, de bassins aux flots grenat, lui seul lui avait semblé tangible. Au plus profond de lui, il avait senti qu'il était important, non pas de façon générale, mais pour lui-même. S'il était transformé un jour, il voulait que ce soit par lui. Leur ressemblance physique l'avait troublé, mais il ne s'y était pas attardé sur le moment. Pouvait-il s'agir de la même personne ? « Je n'ai pas de Vampire dans ma famille, à ma connaissance. » articula le Sorcier lentement, ses neurones toujours en ébullition. « Récemment cependant, certains ont pointé ma ressemblance avec un personnage de Conte, il est assez connu, vous en avez sans doute entendu parler. » Il avait donc lu le récit, poussé par la curiosité après que Douce eut relevé cette anecdote qui semblait l'amuser beaucoup. Eutropius n'avait pas trouvé ça drôle. Cet Ezidor et lui partageaient d'insolites points communs, assez pour qu'il craigne soudain que quelqu'un se doute de ce qu'il faisait parfois à sa congénère ou aux laboratoires. Ce ne pouvait être qu'une coïncidence, un hasard. Mais les Faes n'avaient pu s'inspirer de lui, il n'était qu'un étudiant perdu dans la masse de Basphel, il ne s'était jamais illustré nulle part, à dessein. S'il devait s'attirer une notoriété, il préférait que ce soit dans le domaine scientifique, pour ses recherches. Le reste n'avait pas à être connu du public, il aimait rester dans l'ombre, là où l'étendue des possibles s'étalait à perte de vue. Comme Ezidor. Pris d'un frisson, il s'arracha à ses pensées grâce aux questions de la Pendragon.

Il la fixa, brièvement. Au lieu de réfléchir à une réponse, il continuait de s'interroger sur cette femme. « Rien du tout. » dit-il, conscient qu'elle pensait à l'impotence des enfants de la nuit, avant d'enchaîner brusquement. « Est-ce que vous étiez à Seaghdha, au bal qui s'est tenu il y a peu ? Parce que j'ai rencontré là-bas un Vampire à la physionomie similaire à la mienne. Peut-être s'agit-il de la même personne que celui dans le manoir ? Vous savez comment le recontacter ? J'aimerais lui parler. Où était ce manoir ? » Et quelle était sa relation avec lui ? La jalousie lui mordit le ventre. Pourquoi cette femme sans intérêt avait pu avoir une entrevue avec lui, tandis que lui n'avait eu droit qu'à quelques brèves minutes ?

Message IV | 618 mots


[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 7 O5u6
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Haru Araé
~ Orine ~ Niveau I ~

~ Orine ~ Niveau I ~
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◈ YinYanisé(e) le : 18/07/2023
Haru Araé
Mar 23 Jan 2024, 10:49



Unknown

À la découverte de Juvaniel !

En trio | César, Haru & Makoto



Quand César apparaissait, Makoto avait l’habitude de perdre l’attention d’Haru. L’Eversha présentait une nature si vive, si excitée, qu’il était difficile d’ignorer son babillage incessant ponctué de gestes enthousiastes. Cela le rendait à la fois attachant et épuisant. Charmée par la quiétude et la mélodie du silence, le Fujiwara appréciait le garçon à petites doses. Il avait d’ailleurs pris l’habitude de souvent les laisser seuls. Pas parce qu’il estimait qu’il n’avait pas sa place entre eux, mais simplement parce que la collision d’Haru et de César créait une supernova qui lui donnait des maux de tête. S’ils n’avaient pas été à Juvaniel, en territoire parfaitement inconnu, il se serait sans doute éclipsé. Il jeta des coups d’œil autour de lui. En vérité, ici, il ne craignait rien, et son statut d’Orine lui garantissait qu’on l’aidât s’il en avait besoin. Il pinça doucement ses lèvres, conscient que ce qui le retenait tenait davantage de la couardise que du réel péril. Il n’avait certainement pas assez confiance en lui pour s’enfoncer seul dans le dédale de la nouvelle cité. Haru l’aurait fait, sans doute. Mais c’était elle qui était aux prises avec la conversation animée de l’Eversha. Makoto les rattrapa en quelques pas, se plaça près d’eux et tendit l’oreille, curieux aussi de connaître l’avis de l’adolescent sur leur future destination. « Ah bon ? Ah oui, les maths… J’espère que j’aimerai bien ! Je pourrai t’aider pour les devoirs, comme ça, si tu veux. » À Onikareni, on leur enseignait arts, sciences et artisanats, cependant, à leur niveau, les mathématiques n’étaient probablement pas aussi poussées ou exigeantes que celles que l’on enseignait à Basphel. Le brun se demanda aussi si la forme de l’enseignement différait beaucoup. Il piocha un mochi dans le cornet qui lui restait. « Tes colocataires ? » Le rire d’Haru retentit à la description de ceux-ci offerte par César. La joie et l’empressement étirait ses traits dans une expression solaire. « Tu crois qu’on sera ensemble, avec Makoto ? » s’enquit-elle en glissant un regard au concerné. « Ou peut-être avec Moon ? Ou alors, ils vont nous mettre avec des inconnus, pour nous permettre de mieux connaître le reste du monde ! » L’idée n’enchantait qu’à moitié l’astronome. Il aimait découvrir et apprendre, mais il tenait aussi à ses repères. L’inconnu diffusait systématiquement dans sa gorge des relents d’appréhension. Il leva ses yeux sombres vers le ciel à l’azur éclatant. À quoi ressemblait la carte stellaire, à Basphel ? « L’âme sœur ? Et alors ? Tu l’as trouvée ? » fit Haru, taquine, en resserrant brièvement son emprise sur le coude de César. « Oh c’est super, bravo pour l’article ! Il parle de quoi ? De… l’AAAP ? ou du spectacle de l’école ? Bien sûr que je viendrai le voir avec toi ! Tu viendras aussi, Makoto ? » L’Orine tourna la tête vers ses amis et acquiesça. « Avec plaisir. » Quand ils étaient tous les deux, ils parlaient tellement que l’on se demandait parfois comment l’un et l’autre parvenait à s’écouter et à se répondre. Ils semblaient maîtriser un art dont bien des mortels ignoraient la clef.

À la batterie de questions de César, l’Araé hocha vivement la tête. Le Fujiwara sourit, amusé de l’imaginer intérieurement presque assommée par le flot de paroles de son ami. « C’est plutôt moi qui veille sur lui, oui ! » s’exclama-t-elle dans un pouffement qui fit perdre son sourire au concerné. Il leva les yeux au ciel et croisa les bras. « Sans moi, tu n’aurais jamais survécu à Seaghdha. » protesta-t-il, piqué malgré lui. « C’est vrai ! J’aurais été dévorée par un Vampire alcoolique et Cho-Hee n’aurait eu que mon cadavre à sermonner ! » Espiègle, elle tendit le bras pour lui pincer la joue, mais il se déroba en grognant faussement – un sourire brillait sur ses lèvres. Il s’agrandit au compliment de l’Eversha. « Merci. » - « Hum ? » fit Haru en se tournant vers lui dès qu’il enchaîna sur autre chose. « Oh, trop mignon ! Qui est-ce qui te l’a offert ? L’école en organise tous les ans ? J’espère qu’on sera là pour celui de l’année prochaine. » Elle sourit et échangea un regard complice avec Makoto. « On doit encore aller chez les Anges, et ensuite, on arrive ! Comme je te l’ai dit dans ma lettre, on a été à Seaghdha. On a rencontré quelques-uns de nos potentiels Aisuru, et ils ont l’air d’être de sacrés personnages ! On les a vraiment croisés par hasard, enfin on leur est plutôt tombés dessus, mais c’était un chouette moment. Pas vrai, Makoto ? » - « Oui. » eut-il à peine le temps de glisser. « Et avant ça, à Onikareni, on a participé à la nuit des étoiles. C’était magnifique ! Il y a eu beaucoup de très belles prestations. J’étais triste que tu ne sois pas là. Avec Makoto, on a conté la légende de la création des étoiles et des étoiles filantes. » Elle sourit, les prunelles étincelantes au souvenir de ce moment. « C’est après qu’on est allés à Seaghdha, chez Cho-Hee – tu sais, une amie de ma mère. On a vu Kagamiko – l’Orine de Priam Belegad – et elle nous a fait visiter un peu la ville. Nous ne sommes pas allés au bal, et quand on entend toutes les rumeurs qui courent à ce sujet, je me dis qu’on a bien fait. Il paraît que des élèves de Basphel y étaient. Qu’est-ce qu’ils en racontent ? Ils se souviennent ? On dit qu’une amnésie générale s’est abattue sur les invités ! » Makoto pensait régulièrement à cet événement. Il aurait aimé pouvoir interroger sa mère à ce sujet, pas tant parce qu’elle était une Rehla, mais davantage parce qu’il estimait ses avis, qu’il trouvait toujours intelligents. Cependant, il aurait préféré pouvoir converser de vive voix. « Après Juvaniel, on doit aller sur la Terre d’Iyora. Il y a un événement artistique organisé par les Anges et notre peuple. Je crois que c’est autour de la sculpture ? » Elle regarda Makoto, qui confirma en acquiesçant. « Et après ça, on arrive à Basphel ! Ça va passer vite ! Tu pourrais presque attendre que j’arrive pour me montrer ton article ! Sauf si tu en écris tous les jours ? » Elle attrapa un mochi dans le cornet tenu par César. Elle avait complètement oublié de répondre à sa question sur ses projets forgerons.



Message II – 1083 mots


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Lana Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
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Lana Kælaria
Mar 23 Jan 2024, 12:27




À la découverte de Juvaniel !

En duo | Susannah & Lana


RP liés : Comme un tonnerre sur la grève ; Dites-moi que c’est une blague.


« Oui, c’est aussi à ça que je songeais. » Lana n’aimait pas que Susannah eût les mêmes idées qu’elle. Elle portait déjà la gloire de son nom ; ne pouvait-elle pas céder aux autres quelques avantages ? La Kælaria savait que l’anoblissement de son patronyme n’était qu’une question de temps, car elle mettrait tout en œuvre pour que cela advînt. Dans l’attente de ce jour, elle devrait cependant redoubler d’efforts pour ne pas avoir l’air de n’être que la vache de mer de la Dæloran. Il n’était pas non plus question d’être simplement son égale. Elle voulait la surpasser, briller d’un éclat plus tenace, s’incarner en une lame plus tranchante. Si l’une devait être le lamantin de l’autre, ce ne serait pas elle ; Susannah avait déjà, de toute façon, les replis et les rondeurs épaisses de la vache marine. Les iris de l’Ondine glissèrent sur les courbes de son amie. Elle se souvenait d’instants où elles ne lui paraissaient pas si affreuses. D’instant où ses mains chassaient ses vêtements pour que ses lèvres pussent caresser sa peau. Elle écarta ces images d’un battement de cils et d’un claquement de langue. « Et peut-être que l’on devrait jeter ton chien contre la barrière de sauge. Il en ressortirait inévitablement quelque chose de plus utile. » Elle lui décocha un sourire de connivence. Bon nombre de créatures marines étaient silencieuses ou presque, et celles que l’on entendait produisaient des sons amplement plus harmonieux que Nagra. On pouvait espérer qu’un petit séjour dans les tréfonds de l’océan conduirait la boule de poils et de hargne qui se cramponnait aux chaussures de Susannah à perdre l’usage de ses abominables cordes vocales. S’il mutait, peut-être aussi mériterait-il un peu mieux son nom ?

Lana avançait en regardant droit devant elle. Si la Dæloran s’emparait à la fois du bras armé et de la main de la justice, elle ne pourrait revendiquer qu’une toute petite frange du pouvoir. Il ne fallait pas être un génie de politique pour comprendre qu’une telle configuration la soumettrait au bon vouloir de son amie. Elle ne serait qu’une reine d’apparat, une femme de paille, un pantin prisonnier. C’était impensable. Le cœur battant, elle réfléchit. Si elle décidait d’agir seule, son entreprise n’était pas nécessairement vouée à l’échec. Cependant, le risque paraissait plus grand. Entourée d’alliés, elle serait indubitablement plus puissante et plus efficace. Elle songea à son frère. Il avait plusieurs fois clairement énoncé sa volonté d’œuvrer avec elle, à ses côtés. Il avait même usé de menaces, comme si une quelconque violence pouvait la convaincre de le rejoindre. Elle avait toujours refusé. Il éveillait en elle trop de sentiments contraires. Mais si Susannah devenait un danger pour ses projets, Adriæn pourrait lui être utile. Lui, et les autres. À deux, ils pourraient sans doute arracher Johannês à la bleue. Et désormais que Kiara était hors de portée, promise à Lucius, son jumeau devrait calmer ses ardeurs à son égard. « Et que me reste-t-il, si tu prends l’armée et la justice ? » demanda-t-elle, ses lèvres ourlées d’un sourire espiègle. Elle piocha un nouveau mochi. « J’espère que tu me laisseras une place dans ton gouvernement. » Elle croqua dans la friandise, ses iris céruléens plongés dans les siens.

« Ce serait audacieux, de nous le reprocher quand on nous a envoyées là-bas. » souligna-t-elle. « Mais il est certain que certaines ne s’en priveront pas. » À leur place, elle aurait sans doute aussi accusé ses homologues de porter trop d’intérêt aux Gælyan et, fatalement, de ne pas être dignes de confiance – ni de quoi que ce fût d’autre. Ses sœurs, déjà, se moquaient du fait qu’elle vécût sur terre. Par moment, Lana se demandait si cette décision n’était pas l’une des punitions sournoises dont sa mère avait le secret. Dans ce cas, si elle revenait étudier en partie à Port Dirælla, cela aurait le mérite de l’agacer – ou de s’arroger une vague forme de respect à ses yeux. Les jumelles Deana et Masha en grogneraient d’insatisfaction. En contrepartie, elle perdrait peut-être en importance à Basphel. Mais si elle ne suivait pas Susannah, celle-ci pourrait prendre de l’avance dans la course au trône qui venait de se lancer. Elle sourit ingénument, approchant légèrement son visage de celui de la bleue. « Vraiment, tu doutes ? Pourtant, tu es probablement celle qui me connaît le mieux. » Son bras se défit du sien : ses doigts glissèrent contre sa peau, sur son poignet, jusqu’à s’entortiller autour de sa main. « Je mènerai les négociations pour arranger nos emplois du temps, dans ce cas. » Elle n’avait pas l’intention de devenir diplomate. Quand elle avait parlé de politique, elle avait songé au gouvernement. Néanmoins, parfois, il était bon de bercer les autres dans leurs propres illusions.

Fin nastae



Message IV – 798 mots


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Lana Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

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Lana Kælaria
Mar 23 Jan 2024, 13:23



Unknown

À la découverte de Juvaniel !

En groupe | Adriæn, Læn, Alcide & Kiara



Kiara n’eut guère le temps d’esquiver, encore moins de freiner, si bien qu’elle heurta la silhouette qui lui barrait la route. Sa vision brouillée par les larmes ne fut pas la seule en cause lorsqu’elle peina à reconnaître son interlocuteur. Il n’avait plus rien de son style habituel. On aurait dit une Orine tout droit sortie d’Onikareni. Sa magie la frappa. « Læn ? » Ses mains cramponnées au tissu du kimono s’en détachèrent brutalement. Le nom avait franchi ses lèvres plus vite que sa pensée. La surprise détendit ses traits sans tarir ses larmes. « Non, ils, c’est juste… » Elle serra les dents et une tension revint crisper son visage. La main posée sur sa tête et l’intonation douce de celui qu’on lui soufflait de considérer comme un Ondin firent davantage couler ses pleurs, et intensifièrent les impressions qui l’accablaient à son sujet. Elle ne comprenait rien. Elle savait ce que cette intuition signifiait, mais la croire lui paraissait impossible. Elle fut incapable de bouger ou de parler durant plusieurs secondes. Elle finit par se dégager et s’écarter un peu, le palpitant battant d’incompréhension et d’incertitude. « C’est rien. » Elle sécha ses joues du plat de ses paumes et tenta un sourire qui s’apparentait davantage à une grimace de douleur. Plus elle le regardait, plus le doute s’amincissait. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Pourquoi est-ce qu’il n’avait jamais… Elle recula. « Je rentrais, c’est tout. » parvint-elle à articuler, en pivotant pour commencer à s’éloigner, sans être toutefois apte à détacher son regard de sa figure.

Une main enferra la sienne. Elle fit volte-face, bien qu’elle n’en eût pas eu besoin pour deviner de qui il s’agissait. Ses doigts s’arrachèrent vivement à la prise d’Adriæn et elle esquissa un pas sur le côté. La colère afflua avec force. Elle enflamma ses joues et incendia son cœur. Chaque mot qu’il prononçait la frappait d’une insupportable humiliation. Elle avait la sensation de totalement perdre le contrôle de la situation – une situation qu’elle n’avait jamais pleinement maîtrisée, mais sur laquelle elle avait tenté d’asseoir un ersatz de calme et de résolution. Il faisait tout voler en éclat. Pour la première fois de sa vie, Kiara eut envie de frapper quelqu’un. « Ça n’a rien à voir avec ça ! » se défendit-elle, bien qu’il eût partiellement visé juste. « J’ai couché avec lui parce que tu n’as jamais montré le moindre signe d’intérêt pour moi ! Lui, si ! Je prends qui je veux, et justement, lui, j’avais envie de le prendre, parce que lui il était clair et parce que… parce que ! » Elle criait, de manière désordonnée. Sa mauvaise foi, exacerbée par ses émotions, engloutissait sa raison. « Et toi tu parles de ça devant tout le monde, au milieu de la rue, comme si ce n’était rien et que personne n’allait entendre ! C’est humiliant ! » Ses poings se serrèrent. Elle sentit ses ongles pincer sa peau. « Tu n’as pas été éduqué chez les Ondins et ça se voit, parce qu’aucun homme ne se permettrait ça, alors je ne vois pas pourquoi tu respecterais quoi que ce soit de notre peuple ! » Lana avait raison. « Et maintenant c’est trop tard, je vais épouser Lucius et je vais avoir son enfant ! Je n’ai pas besoin de ta pitié ! » cracha-t-elle avec une férocité qu’on ne lui connaissait pas.



Alcide, aussi mal à l’aise que Johannês, s’était placé près de lui, et observait les deux protagonistes de cette dispute dont il ne possédait pas tous les tenants et aboutissants. Il détestait les échanges violents de ce type. Cela lui hérissait les poils. Il ignorait cependant comment y couper court. « Je crois avoir compris qu’elle est enceinte de Lucius Paiberym et qu’elle va se marier avec lui. » dit-il pour répondre au regard interrogateur que lui avait adressé l’adolescent quelques secondes plus tôt. « Et qu’elle est en colère parce qu’Adriæn lui a proposé de prétendre que l’enfant soit de lui ? Et j’imagine, de l’épouser ? » Il esquissa un nouveau pas de côté, se rapprochant un peu plus du Magicien. Ses iris azurés ne quittaient pas la scène qui se déroulait sous ses yeux. « Tu crois qu’ils sont amoureux ? Claer m’a dit que certaines espèces pouvaient se montrer très violentes lors des parades amoureuses, notamment les femelles, et honnêtement, Kiara m’y fait un peu penser. Je ne l’ai jamais vue comme ça… » Ce fut à son tour de jeter au bleu un coup d’œil curieux.



Message III – 759 mots


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Priam et Laëth
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Mar 23 Jan 2024, 14:05



Unknown

À la découverte de Juvaniel !

En groupe | Ilias, Jude & Hélène



Les cils d’Hélène papillonnèrent. « Judas ? » Elle eut aussitôt en tête l’image du monarque sanguinaire du livre de conte. Était-ce à lui qu’il faisait référence ? Comment un adulte aurait-il pu faire la lecture d’un tel livre à un enfant ? Elle devait se méprendre. Les questions se bousculèrent néanmoins, et aucune réponse ne vint y mettre de l’ordre. Elle leva un regard interrogateur vers Ilias, mais il ne semblait pas en savoir plus – ou ne désirait rien lui dire. De tous ses frères et sœurs, il était sans doute le plus secret. Elle avait toujours cru qu’il était même le plus mystérieux de la famille, mais les derniers agissements de son père laissaient penser qu’il n’était pas en reste. Tout ce qu’elle avait toujours cru clair et limpide ne l’était plus du tout. Elle le détailla. Lui aussi avait changé. Il paraissait plus… « Son mariage ? » L’adolescente encaissa la surprise comme elle le pût – ses sourcils se froncèrent et une lueur défiante anima son regard. « Oui, je la connais. On a déjà travaillé ensemble. » Qu’est-ce que tout cela signifiait ? Les rumeurs au sujet du Magicien et de l’Ondine étaient-elles fondées ? Si Lucius montrait des signes d’énervement, cela voulait dire qu’il ne l’épousait pas de son plein gré. Et si cette future union ne se fondait pas sur l’amour, elle n’avait pas mille raisons d’exister : Kiara devait être enceinte et leur père, traditionnaliste comme il pouvait l’être – quand cela l’arrangeait, visiblement –, avait dû orchestrer le mariage avec les parents de la Sirène. L’idée la percuta en même temps que Jude la confirmait. L’Humaine plissa les lèvres, blessée que ni son père ni son frère n’eussent pris le temps de lui écrire. Sa famille constituait le seul écrin où s’épanouissaient ses sentiments et ses émotions ; qu’elle la laissât de côté dans de tels moments lui était pénible. Kaahl leur avait toujours appris à compter les uns sur les autres. Ils avaient grandi ensemble. Tout ça pour ça ? Si elle n’avait pas croisé Ilias, elle aurait aussi bien pu apprendre la nouvelle à Basphel. Elle fronça davantage les sourcils. Pourquoi Lucius avait-il accompagné Eméliana Salvatore ? Et où ? Comment se connaissaient-ils ? Par le biais d’Érasme, avec qui on le voyait régulièrement ? Hélène avait l’impression désagréable que le rideau de son ignorance était brutalement tiré au sol, et découvrait pour ses yeux innocents les visages étrangers de ceux dont elle se croyait familière.

« Je ne sais pas… J’y allais aussi. À la colocation, je veux dire. » Peut-être valait-il mieux conserver cet objectif plutôt que de se lancer à la recherche de Lucius ? Elle se sentait bizarre, peut-être trop pour se retrouver face à son frère. « Il y a plusieurs mois. Je n’ai pas trop eu le temps, avec les examens, et papa n’a pas répondu à ma dernière lettre. Je dois rentrer après Juvaniel, pour Ësse’Aellun. » expliqua-t-elle en tentant de recouvrer un semblant de calme. « Ah, c’est pour ça… » Elle ne termina pas sa phrase, ignorant comment la tourner. Sa gorge nouée l’aurait dans tous les cas sans doute étouffée. Ses iris clairs scrutèrent son frère. Qui était le Sorcier qui l’avait attaqué et pourquoi s’en était-il pris à lui ? Sa réflexion n’eut guère le temps de se développer. Comme le Magicien, elle pivota vers Eméliana Salvatore. Elles avaient évolué quelques années ensemble à Basphel, toujours dans des classes séparées. La Sorcière était plus âgée que l’Humaine, et entrée à l’école plusieurs mois avant elle. « Princesse Eméliana Salvatore. » salua-t-elle à son tour, avec la politesse requise. La réputation que la rousse avait laissée derrière elle n’engageait pas à se montrer complaisant à son égard mais n’invitait pas non plus à lui manquer de respect. Elle semblait aussi changée. Elle avait gagné en prestance. « Malheureusement, non. » répondit-elle avant les deux autres pour les empêcher de révéler quoi que ce fût. Elle enchaîna aussitôt : « Pourquoi le cherchez-vous ? Si nous le croisons, nous pourrons l’en informer. Ou lui faire passer un message. » Quels étaient les liens qui unissaient Eméliana, Lucius et Kaahl ? N’était-ce qu’un hasard, si le fils l’avait accompagnée et qu’elle cherchait désormais le père ? À ce qu’elle sût, la Princesse n’exerçait pas en diplomatie, et n’avait donc pas de raison apparente de vouloir s’entretenir avec leur paternel. Les Reines, présentes ou futures, n’avaient pas ouvertement leur mot à dire dans la politique sorcière, intérieure comme extérieure. « Ilias me disait que vous étiez en compagnie de Lucius, plus tôt. Savez-vous où il est parti ? » s’enquit la blonde de la même manière.



Message II – 782 mots




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Persée
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Persée
Mer 24 Jan 2024, 07:45



À la découverte de Juvaniel
Tekoa & Perséphone


RPs précédents : Conseils d'amis ; Échanges de bons procédés


Perséphone n'avait pas perdu de temps en arrivant en ville. Ses objectifs, clairs depuis qu'elle avait su être la propriétaire d'une maison à Juvaniel, la détournèrent d'une promenade oisive dédiée à la découverte comme d'autres camarades l'avaient fait. Elle avait aussi dédaigné la colocation, pour le moment. À la réflexion, elle n'était plus si certaine d'avoir envie d'y aller. Sans Faust, vivre dans un château, aussi luxueux soit-il, perdait en intérêt. Par curiosité, elle irait le visiter, plus tard, mais la perspective de cohabiter avec tous ces étrangers la plongeaient dans une angoisse paralysante. Il y avait de toute façon trop à faire. Pour une fois, tout devait être parfait. Tout serait parfait. Elle en avez assez de ne jamais faire quoi que ce soit comme il faut, de ne faire qu'effleurer du bout des doigts ce qui semblait venir aux autres si facilement. Pourquoi était-il si difficile d'exister dans ce monde ? Quels codes n'avait-elle pas encore intégré ? Par chance, son absence presque totale d'initiatives masquaient ses lacunes pour qui n'était pas observateur et elle accentuait même le phénomène en tâchant de ne pas attirer l'attention sur elle. Cela fonctionnait plutôt bien, on la connaissait finalement assez peu à Basphel. Elle était aussi peu bavarde au dortoir qu'en classe ou aux associations auxquelles elle s'était inscrite. L'anonymat relatif lui convenait. Du moment qu'elle avait Faust, elle n'avait pas besoin des autres.

Tôt le matin, après avoir évalué minutieusement chaque pièce de la maison, elle s'était rendue au marché. La maison était assez propre pour qu'il ne soit pas nécessaire d'y faire le ménage. En faisant l'acquisition au hasard de légumes, elle songea qu'il faudrait peut-être décorer les lieux, mais comment ? Qu'est-ce qui pouvait plaire à Faust ? Fallait-il s'inspirer de sa maison d'enfance ? Sans doute pas. Elle ne désirait pas qu'il pense à sa mère lorsqu'ils étaient ensemble. Elle devait créer quelque chose d'unique, qui leur ressemblerait, dans lequel il se sentirait bien, assez pour ne pas avoir envie de partir. Elle passa devant un fleuriste et fit une moue dubitative. Le Démon devait les aimer au moins autant qu'elle. Alors quoi ? Déjà, son projet s'émaillait de difficultés. En dehors du tricot, qu'aimerait-il trouver dans leur maison - car ce serait leur maison, celle où ils passeraient du temps ensemble loin de tout et de tous, sans distractions, juste eux deux, isolés, là où elle captiverait toute son attention.

Perséphone revint sur ses pas tandis que les rues se gonflaient de visiteurs, la hanse du panier mordant douloureusement son bras sous le poids des éléments qui le composaient. À l'intérieur, il y avait de quoi cuisiner, bien qu'elle ignorât tout de cette discipline. Ses compétences s'arrêtaient à laver le riz. Mais elle apprendrait. Ce n'était pas comme si Faust allait arriver aujourd'hui. Et lorsqu'il viendrait, tout serait parfait, elle serait parfaite. Elle posa sa bourse désormais vide sur un meuble à l'entrée. Elle ne s'était pas attendue que les produits destinés à embellir une femme soient si chers, mais elle avait tout dépensé sans hésiter. Il ne s'agissait nullement de son argent, la Sorcière ne possédait rien sinon de quelques vêtements et fournitures grâce à la bourse octroyée par l'école. Elle avait donc volé quelques pièces à l'une de ses colocataires au dortoir, estimant qu'elle en avait davantage besoin qu'elle. Ainsi, elle avait acheté une pince en jade qu'elle mit plusieurs minutes à fixer dans ses cheveux face au miroir, avant d'être modérément satisfaite du résultat. Son visage, maintenant dégagé de ses cheveux, ne faisait que lui remettre en mémoire les réflexions sévères de Gustavo. Doucement, elle effleura la peau de ses joues, peut-être un peu sèche, effectivement. Hésitante, elle préleva un peu de baume qu'elle fit chauffer entre ses doigts en les frottant, avant de s'appliquer la texture qui possédait un parfum floral qu'elle trouva détestable. Elle plissa le nez devant le résultat. Il n'y avait pas de miracle, pour le moment, sinon l'apparition d'un très léger éclat qui n'était pas là plus tôt. Gustavo lui avait dit qu'elle était terne. Sur les conseils du vendeur, elle avait aussi acheté un pot de crème teintée qui était supposé redonner des couleurs à ses pommettes et à ses lèvres. Perplexe, elle fixa le pot puis s'étala le produit sur les joues. Très vite, une large tâche empourpra sa pommette et elle s'arrêta, certaine de mal s'y prendre. Agacée, elle se lava le visage et recommença, cette fois en prenant bien moins de crème. Son apparence la laissait sceptique mais au moins ce n'était plus si choquant.

Il lui restait à s'exercer en cuisine. Son regard parcouru avec appréhension le mobilier composant la pièce. Elle ignorait même comment allumer un feu, probablement nécessaire pour faire cuire les ingrédients. Repoussant le problème à plus tard, elle s'attela à la découpe des légumes. Concentrée, elle tâchait de couper des tronçons à peu près égaux, et sursauta violemment en entendant des coups frappés à la porte. Sa lame dérapa et lui entailla une phalange. Sans sourciller, elle ignora la plaie et se rendit à la porte qu'elle ouvrit. Le sang commença à s'agglutiner sur les lèvres de la blessure et à goutter sur sa robe. Figée par la surprise, elle fixait le... elle ne sut quel qualificatif le définissait le plus. Sauvage ? Jeune homme ? Il articulait mal les mots, et il ne sentait pas très bon. Faust sentait toujours bon. Il ne se promenait jamais à moitié nu en extérieur non plus. Sans ciller, Perséphone le fixa, comme statufiée, comme si, en ne bougeant pas, l'étrange apparition partirait comme Persée disparaissait. Mais non, il était définitivement planté là, sur le pas de sa porte. Elle se reprit. « Bonjour. » finit-elle par articuler après plusieurs longues secondes de silence. Son nom lui était familier, sans doute celui d'un élève. Éprise d'un doute, elle le dévisagea mais ne releva qu'une ressemblance avec un des personnages du Conte que tout le monde lisait en ce moment. Ce n'était pas le premier à présenter de telles similitudes physiques et elle choisit de ne pas s'y attarder. Ainsi vêtu, il ne ressemblait nullement à un Basphélien et elle échoua à le replacer dans ses souvenirs. Elle était assez peu attentive à ses camarades en règle générale. « D'accord. » décida-t-elle sans chercher à discuter ou à poser de questions. Elle en avait, mais ne ressentait pas encore le besoin de les formuler.

Pas plus loquace, elle se rendit dans sa cuisine, rassembla ses ingrédients et suivit ensuite l'étranger jusqu'à la porte à côté. Une fois à l'intérieur, elle nota la présence d'une peau animale jetée sur le canapé, et d'autres objets non identifiés. En apparence calme, sa perplexité ne faisait que croître. Elle n'avait jamais vu quiconque comme lui, ni entendu telle façon de parler auparavant. Il avait parlé d'un rituel, si elle avait bien déchiffré ses propos plus tôt. « J'essayais de cuisiner, mais je ne sais pas faire. » révéla-t-elle en pivotant pour lui faire face. « Tu peux m'apprendre ? En échange, je peux t'aider pour ton... pour ce que tu dois faire. De quoi s'agit-il ? » Elle hésita une seconde puis céda à sa curiosité. « Tu n'es pas à Basphel, si ? »

Message I | 1284 mots


Merci Jil  [Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 7 009 :
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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Jeu 25 Jan 2024, 14:31



RP précédent : Là où se croisent nos chemins

Sur l’Île d’Orhmior.

J’ai dû réitérer l’appel plusieurs fois avant d’y parvenir, mais comparativement à toutes mes autres tentatives, je sentais qu’il y avait quelque chose de différent… Je ne sais pas vraiment comment te l’expliquer, mais j’avais cette étrange impression que c’était la bonne chose à faire cette fois-ci. Une douce sérénité accompagnait l’inflexion de sa voix, alors que Muramasa me décrivait son dernier exploit. Si je m’étais attendu à ce qu’elle me raconte tout cela à la manière d’une enfant voulant démontrer ses plus récentes prouesses à ses parents – remplie d’excitation – elle me paraissait plutôt calme, comme envahie par une rassurante plénitude d’esprit. Puis, l’instant d’après, il se tenait devant nous, avec ma prothèse à son bras. Tu aurais dû voir le visage des Soldats qui se trouvaient dans le mess : tous ceux qui nous entouraient se sont soudainement tus. Avec raison. Ils avaient certainement été pris de court par la brusque apparition. Qu’est-ce qui se passait exactement? Me permis-je de l’interrompre, sincèrement curieux. Pourquoi tu n’arrivais pas à l’invoquer par toi-même? L’Orine entretint un moment de silence, le temps de se remémorer les paroles que lui avaient adressé sa consœur quelques heures plus tôt. Il me manquait l’Intention, la Volonté à l’origine de son tout premier appel. Selon Yoona, celle-ci ressemble suffisamment au dessein du Shāoshāng dans sa propre histoire pour que mon subconscient – ainsi que ma Magie? – aient instinctivement associé les sentiments du personnage aux émotions que j’ai ressenti à ce moment-là. D’où la matérialisation de cette invocation qui prenait les formes, les traits et les pensées de Na-eol désormais? Intéressante théorie. Et maintenant, tu saurais le faire apparaître selon ton bon vouloir, sans difficulté? Elle n’en était pas sûre, mais au moins, elle avait une idée plus précise des moyens qui lui permettraient d’y arriver – et pouvait également compter sur les conseils que lui apporteraient dorénavant Dame Yoona. Je suis content pour toi. Un remerciement vint caresser mon âme, une fierté sans arrogance englobant chaque écho qui faisait chanter sa voix. Je dois y aller, mais nous pourrons en reparler plus tard. En effet, quelques cavaliers avaient déjà commencé à s’agglutiner devant moi pour la nouvelle leçon auprès de leur Thekēra. Pourtant, je ressentais toujours sa présence à l’intérieur de mon crâne. Subtils et si écrasants à la fois, ses tracas me plongeaient inexorablement dans ce sentiment désagréable d’appréhension. Parle-moi, l’incitais-je tranquillement. Tu te souviens de ta promesse? Un souffle s’évada de mes lèvres, attirant les regards de quelques Soldats vigilants. Oui. Tu n’as pas à t’en faire. J’ai récemment parlé avec mon contact orisha pour que nous ayons une nouvelle rencontre à ce sujet. Elle perçut ma sincérité, ce qui calma aussitôt les tourments de son esprit. Ce sera bientôt terminé.



En soirée.

« Bonsoir à vous Capitaines. Nous nous mîmes au garde-à-vous dès l’entrée de notre Imperio dans la salle, le rassemblement de tous les Capitaines du Bataillon donnant un aspect plus austère et officiel à cette réunion. Dide ke (Repos), nous commanda-t-il en s’asseyant sur son siège avant que nous suivîmes le mouvement. Je m’excuse d’avance pour la tenue de cette rencontre à une heure aussi tardive, mais vos agendas ne sont malheureusement pas ce qu’il y a de plus léger ces derniers temps. Nous ne lui en tînmes aucunement rigueur, conscients des incommodations que nos rôles apportaient à certains moments. Je devais vous parler de ce qui est ressorti de ma réunion avec l’Imperator Tarveras et les autres Imperio afin que vous soyez tous à la page. »

Nous étions à l’écoute, alors que l’Imperio McNuvelle nous résumait les tenants et aboutissants de leur assemblée. Pour la Capitaine de l’Escadron Boadicēa, il lui était demandé une plus grande collaboration auprès du Kērosa afin de les soutenir dans leurs patrouilles quotidiennes, notamment dans les secteurs du Port d’Orhmior et de toutes autres infrastructures à proximité des côtes. Pour l’Escadron Kahena, une maintenance exceptionnelle de nos artéfacts de protection leur était réclamée pour qu’il puisse assurer leur pérennité et continuelle efficacité. Il est vrai que l’entretien et la surveillance de nos défenses étaient habituellement délégués aux Soldats de l’Escadron Isra, mais en ces temps troublés, ces derniers avaient cru bons qu’une vérification et un soutien de la part des mages seraient une sûreté de plus qui serait idiot de discréditer, surtout avec la grande majorité de leurs effectifs qui travaillaient désormais sur l’évaluation de la progression de la contamination marine dont nous étions victimes. Quant à lui, l’Escadron Òogun était sollicité par l’Institut des Sciences et du Développement pour réaliser des examens sur les spécimens mutés qui avaient été directement repêchés dans l’océan. Grâce à leurs connaissances en médecine, l’Institut espérait que nos soignants puissent peut-être trouver une solution afin d’inverser les mutations, voire de les annihiler grâce à la Magie Blanche et à son incroyable capacité de régénération. Les espoirs étaient grands, mais loin d’être idéalistes : chacun savait que la défaite pouvait attendre au prochain tournant, mais nous ne pouvions en être certains sans nous y être engagés auparavant.

« Finalement, la Cavalerie. Son regard s’ancra sur mon visage. Dans les prochains jours, vous aurez une convocation de la part de l’Institut pour une rencontre inter-escadron concernant l’avancée de leurs recherches sur les mutations. Également, il se pourrait qu’il vous interpelle, vous et les Escadrons Isra et Omidọti, à propos de cette fameuse collaboration interraciale qui est supposée se tenir à… Il se mit à fouiller dans son carnet. Ah! Juvaniel, c’est bien ça. Néanmoins, étant donné que l’inauguration de la ville ne se fera que dans quelques jours, j’imagine qu’on ne pourra vous informer que des principaux détails qui sont ressortis du dernier Sommet des Étoiles. J’opinais d’un signe de la tête. Dans tous les cas, mêmes si vos Escadrons travaillent principalement dans la surveillance et l’élimination de ces créatures, vous avez énormément contribué au bon avancement de la recherche. C’est pourquoi nos homologues voudraient tout de même vous mettre au courant des prochaines actions qui seront éventuellement décidées auprès de cette coopération. Une fois de plus, j’acquiesçais en silence. D’ici que tout cela se concrétise ou que vous ayez des directives différentes, continuez de faire ce que vous faîtes et de prévenir les autres Escadrons de tout incident qui pourraient survenir au cours de vos patrouilles.

- Entendu.

- Excellent! L’officier referma son carnet. Cela conclu donc notre réunion. Je ne voudrais pas vous tenir plus longtemps, mais si vous avez des questions, n’hésitez pas à m’en faire part maintenant. À l’absence d’intervention, l’Imperio fini tout simplement par se redresser et comme un seul homme, nous l’imitâmes pour le saluer et prendre congé. O dara irọlẹ atí ije mẹje Ọrun ifa setọju (Bonne soirée et que les sept Vertueux vous préservent). »



RP précédent : Déicide

Quelques jours plus tard.

Ce fût leurs cris, dissonants, qui nous incitèrent à réorienter la trajectoire de notre vol. Parce que le protocole était on ne peut plus clair sur le sujet, il nous fallait localiser, dénombrer et rapporter, auprès des autorités concernées, toutes les apparitions de créatures qui auraient été contaminées par la plante prolifique. Ainsi, notre force navale aurait une meilleure idée de la délimitation de nos zones les plus à risque afin de définir, à chaque jour, les voies navigables les plus sûres pour nos hommes, mais également pour nos partenaires au-delà de notre horizon. Seulement, une fois au-dessus du tumulte de plus en plus assourdissant des vagues, nous nous glaçâmes d’effroi face à la scène qui s’articulait sous nos yeux; dans des arabesques de sang, de chair arraché et de chaos absolu. Car au cœur de ces eaux infinies, des muatí, par dizaine, émergeaient des profondeurs. C’était insensé. Une fois contaminées, ces créatures ne pouvaient supporter la présence de leurs congénères sur des kilomètres à la ronde. Alors pourquoi ce rassemblement de titans en cette zone reculée? Kevesi! À l’appel du Locke, le rescapé de la Terre Blanche détacha enfin son regard de la scène afin de porter l’intégralité de son attention sur le natif de Stenfek. Le navire du Capitaine Sevile ne doit pas être bien loin. Fais-lui part de la situation immédiatement! Le concerné entreprit aussitôt d’engager son Thekēra dans les hauteurs du firmament. Pendant ce temps, l’attention d’Hiddleston retourna sur les vagues qui se déchiraient, sur ces monstres qui s’entretuaient; les fonds de l’océan tremblaient à leurs confrontations, les eaux s’élevaient pour façonner des montagnes au sommet translucide. Leurs énormes nageoires frappaient la surface de la mer, laissant entrevoir la force et la folie qui résidaient dans leur sillage; secondées par la bestialité qui secouait les vagues, elles traçaient une chorégraphie macabre. Il nous manquait plus que ça… Qu’est-ce qui leur prend tout à coup? Son choc était mutuel, mais le cri qui franchi ensuite ses lèvres fût plus terrible encore.

« D-DREELL! (M-MERDE!) L’explosion, de vive voix, en Zul’Dov, nous fit sursauter, alors qu’il abandonnait toute communication mentale et toute retenue pour embrasser instinctivement ses origines réprouvées, et nous indiquer la source de son effarement. Y’A UNE PERSONNE LÀ-BAS! DANS L’EAU! Le hurlement écorcha ses cordes vocales dans ce brillant effort à vouloir se faire entendre par-dessus les grognements des muatí au combat. Comment elle s’est retrouvée là?! Dreell! »

Effectivement, un peu trop près de l’épicentre du carnage, un corps chavirait entre les lames de la mer. Recouvert d’une armure, mal-en-point, ensanglanté… Du bois fissuré, éclaté, voguait de peine et de misère à ses côtés. Une embarcation détruite? C’était la conclusion la plus plausible. Et si la majorité remarqua les litres de sang qui polluaient l’eau l’enclosant, ce qui nous alerta bien plus violemment fût sa proximité avec l’un des monstres marins et son combat sanguinaire. Nous devons la sortir de là. Pendant que les baleines s’enchevêtraient dans une danse impitoyable et que les secondes s’écoulaient, nous ne cessions de perdre son corps de vue à travers la furie des vagues. Bientôt, cette personne coulerait; bientôt, elle se noierait et au cœur de ces profondeurs, nous savions tous quel destin l’attendait. Nous nous ruâmes à pleine vitesse, avant que les crocs de l’océan ne viennent engloutir leur prochaine victime.



« Nous n’avons jamais rien vu de tel, expliquais-je calmement au Capitaine Sevile. Ils sont une dizaine à se guerroyer, à l’est, et lorsque j’ai quitté mes hommes pour l’amener jusqu’ici, les combats ne faisaient que redoubler de violence et d’intensité. »

Ses paupières se mirent à frissonner d’incrédulité. S’il avait douté des paroles du jeune Kevesi, quand ce dernier l’avait mis au courant des événements aperçus par notre patrouille, l’amiral peinait encore à en croire ses oreilles, malgré que l’information lui ait été partagée par un officier : après tout, il était de ceux à croire ce qu’ils voyaient de leurs propres yeux.

« Et vous êtes en train de me dire qu’elle a survécu à ce massacre? Et que vous êtes parvenus à la secourir dans ces conditions? Aussi difficile que cela pouvait paraître, c’était bel et bien ce qui s’était passé, puisque les muatí ne semblaient pas avoir cherché à la terrasser spécifiquement, bien trop occupés à festoyer dans la chair et le sang de leurs congénères. Je veux bien croire qu’elle ait du sang de Réprouvé dans les veines, mais quand même… Il n’y a aucune terre à des kilomètres et l’océan est envahi de monstres comme les muatí.

- Je sais… Toute cette histoire apportait son lot de questions, que ce soit sur les circonstances de son accident ou sur son identité. Pour l’instant, nous devons surtout mettre nos efforts à la garder en vie. »

Nous posâmes une œillade sur les épaules de la survivante, dont le corps, les brûlures et les lacérations, étreints par la Magie Blanche, se regénéraient avec lenteur. Pour des raisons pratiques, plusieurs morceaux de son armure – de style réprouvé – avaient été arrachés ou bien débarrassés au loin, afin que les soignants puissent atteindre directement l’origine des maux qui la terrassaient. De toute façon, déformée et fondue comme elle était, brunie par le sang et souillée par le sel marin, sa cuirasse ne valait plus rien. Puis, avec sa peau mise à nue, nous pûmes également observer, sans entrave, un phénomène des plus surprenants et inquiétants.

« Est-ce que vous savez ce que sont ces… choses qui sortent de son corps? »

Il parlait des ronces. Colorées dans cet étrange pigment mêlant l’orange à un or terne, elles s’engageaient l’une dans l’autre de façon complexe et désordonnée à l’intérieur même des blessures qui dévoraient sa chair. Pourtant, impossible de les arracher ou de les couper par nous-mêmes : leur forme se désagrégeait au passage de nos doigts sans pour autant perdre ancrage dans le corps de leur hôte. Or, c’était dans leurs tiges et leurs racines intangibles que nous sentions émaner cette sombre et dangereuse énergie. Nous n’étions d’ailleurs pas les seuls à l’appréhender, ce qui expliquait pourquoi j’avais été contraint de la transporter de moi-même jusqu’au navire du Capitaine Sevile, sans l’appui de mon fidèle destrier. Ōlseaga et les autres Thekēra s’étaient mis à cracher et à siffler une fois que nous fûmes à ses côtés. Il fût alors impossible d’approcher les bêtes sans qu’elles ne veuillent mordre la naufragée, la secouer, voire l’enfoncer plus profondément encore dans les eaux, devenues poisseuses de par son sang, qui l’avaient encerclé.

« Je ne saurais quoi choisir entre une hallucination et une malédiction, mais ces choses sont loin de nous être favorables. L’aura qui s’en dégageait était nauséabonde et néfaste. Au moins, rien ne nous laisse croire qu’il puisse s’agir de la saug–

- Attention! E-Elle se met à convulser! »

Le cri de mon cavalier, le Soldat Kevesi Humē, nous alarma et nous nous approchâmes plus près encore du rassemblement qui s’évertuait à sauver notre mystérieuse rescapée.

« Qu’est-ce que vous attendez pour lui retirer ce casque?! Il faut qu’elle respire!

- Nous essayons, amiral, mais nous n’y arrivons pas!

- Comment ça?!

- C’est comme si le casque s’est incorporé à sa peau : il ne veut pas s’enlever! »

Était-ce en raison de la fonte du métal, dont les empreintes pouvaient être aperçues à plusieurs endroits sur l’armure? L’Ange tirait de toutes ses forces et comme de fait, le heaume refusait de quitter son faciès.

« Allez-y doucement : tirez plus fort et vous lui arracherez la peau. »

Cependant, à ces mots, la nervosité ne fit que gonfler davantage au creux de son estomac. Je la ressentais grossir et se répandre dans son être, alors qu’elle prenait peu à peu possession de ses mains. Avec l’énergie du désarroi, le matelot persistait à vouloir lui ôter le casque.

« Ça suffit. »

Je déposais ma main contre son épaule, lui insufflant la Tempérance et la Prudence d’Ahena, avant de l’étendre à tout l’équipage. Graduellement, la panique s’essouffla et quelques instants plus tard, ce fût les convulsions de la patiente qui se calmèrent, permettant à l’équipe de reprendre rapidement ses soins. Je me redressais, dégageant finalement ma main, et comme si je l’avais relâché d’une poigne suffocante, l’Aile Blanche se laissa choir de tout son poids sur son séant, stupéfié. Il essayait de récupérer son souffle.

« Rien qui nous soit favorable, vous disiez… »

L’amiral s’arrêta à ma hauteur, perplexe, alors que j’hochais gravement de la tête.


2 534 mots | Message unique



It's a little price to pay for salvation
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[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 7 Signat20
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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Ven 26 Jan 2024, 00:05


message multiple en 400 mots


Rien du tout ? C'était impossible. Il y avait toujours quelque chose qui manquait, qu'importait le changement. Elle avait demandé la même chose à Kyra, qu'est-ce qui lui manquait chez les Anges — et pourtant Sympan sait que ce n'est pas la meilleure des races pour trouver quelque chose dont on ne voudrait pas se défaire. Elle lui avait cependant répondu quelque chose d'extrêmement logique après réflexion : l'immunité à l'anti-magie. Si on pouvait trouver un avantage chez les Immaculés, on pouvait en trouver chez les Sorciers, assurément. Le Soleil. La nourriture. Le sexe. La boisson. Engendrer une progéniture et en prendre soin. Les choix étaient multiples et elle aurait accepté la plus farfelue des réponses. Excepté celle-ci. Cette réponse paraissait particulièrement curieuse et improbable pour Oriane, d'autant plus venant d'un être dont la fierté de son appartenance raciale était égale à la fourberie dont ils faisaient preuve. Mais peut-être ce sujet ne l'intéressait-il simplement pas. C'est ce que la Déchue supposa lorsqu'il enchaîna sans attendre sur le bal de Seaghdhae et, plus précisément, un Vampire en particulier. Celui-là même qui l'avait sucé le jour de leur rencontre. « En effet, j'y ai été. Je ne suis pas restée longtemps cependant. Je n'ai pas eu que de sympathiques rencontres. ». D'ailleurs, en y repensant... Il devait faire à peu près la même taille que ce garçon avec qui elle avait dansé. Un Sorcier également, intéressé par les Vampires lui aussi et aussi impatient que son vis-à-vis dès qu'elle eut évoqué le sujet... Pour vérifier son hypothèse, elle usa du même sort que lors de cette soirée et se plongea dans l'esprit d'Eutropius. Oh. Un sourire dessina ses lèvres. « J'ignore la position exacte de ce manoir. Peut-être sur Grimmrock si l'on se fit aux paysages. ». En même temps, elle s'aventura plus en détail dans l'esprit de l'adolescent. En effet, ils parlaient de la même personne. « Nous nous sommes croisés tout à fait par hasard là-bas. Lui aussi possède les clés de cette demeure. ». Elle jubilait intérieurement de cette situation. Tant de choix s'offrait à elle. Le garder dans l'ignorance et le laisser arriver seul à ses fins en ne lui dévoilant que le minimum ? Au contraire, lui offrir tous les moyens en révélant l'identité exacte du Vampire ? Le pousser à la supplier en sous-entendant les faits sans rien réellement révéler ? Lui proposer un marché ? Le faire jalouser ? Hum. Cette dernière idée était particulièrement tentante. « J'ignore où le trouver. Nous nous sommes séparés de façon trop précipitée pour que je prenne le temps de noter ses coordonnées. ». Cette journée avait commencé à défiler dans son esprit, se repassant les moindres détails qu'elle aurait d'abord manqués et dont elle pourrait faire usage. Les mots de la fillette qui se trouvait également au manoir en même temps qu'eux deux lui revinrent. « Il y a quelqu'un d'autre qui semble bien le connaître. Ou du moins, que lui semble connaître. Son nom c'était... Èibhlin je crois. C'est la seule information que j'ai à son sujet cependant. ». Ce qui était particulièrement frustrant parce qu'elle était certaine d'avoir déjà lu ce nom quelque part. Elle était néanmoins incapable de se souvenir où et pour quelle occasion. « Mais je comprends pourquoi tu souhaites le revoir. C'est vrai qu'il ne manque pas de charme, ce qui rend bien triste son appartenance raciale. ».

Post IV | Mots 575
(J'ai oublié que j'avais pas mes avatars à portée de main, du coup elle cette tête-là, sans les cornes)[/color]
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Jämiel Arcesi
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Jämiel Arcesi
Ven 26 Jan 2024, 13:49

A crow under the snow par Anato Finnstark
À la découverte de Juvaniel !
Messages multiples en 400 mots

The Devil is Human | AURORA

Jämiel leva les yeux sur la nouvelle université de Basphel. L'endroit lui laissait un goût amer tandis que son regard se promenait sur la façade. C'était assez frustrant de penser à l'avenir à présent, même sur du court terme ; de songer qu'il aurait pu enfin travailler réellement à gravir les échelons de sa race... Puis finalement devoir tout reprendre plus bas encore que depuis l'endroit où il était parti parce que l'Amarante avait décidé qu'elle préférait exiler ceux n'ayant pas eu le temps ni les moyens de réellement s'illustrer. Comme il tourna les talons, il alla s'installer à la terrasse d'un restaurant éphémère à proximité. Chaque semaine c'était un nouveau chef qui louait l'emplacement et faisait découvrir sa cuisine — généralement d'excellente qualité — à moindre prix aux étudiants. C'était ici qu'ils s'étaient donné rendez-vous avec Bellone. Cela ne faisait pas si longtemps qu'ils avaient dû se séparer, il avait pourtant le sentiment que des mois s'étaient écoulés depuis. Il serra le poing puis le relâcha presque immédiatement, les aveux ambitieux de l'Orine prenant la place aux remembrances de son coma. Qui plus est, quand bien même cette nouvelle séparation l'ennuyait, il ne pouvait décider de ses actes à sa place. « Bonjour, je vous sers quoi ? » intervint un serveur, un plateau vide reposant en équilibre sur ses doigts. Jämiel détailla le jeune homme — ils devaient avoir à peu près le même âge — qui avait eu le plaisir de le sortir de ses songes. « Peu importe. Un jus quelconque suffira. » - « Très bien. » répondit après un temps l'employé avant de tourner les talons. Jämiel ne le quitta des yeux qu'à la seconde où il disparut à l'intérieur de l'établissement. Alors seulement il se remit à scruter les environs pour y trouver la silhouette de sa Rose noire.

Cette dernière ne tarda pas à poindre dans son champ de vision. Dès lors il délaissa son verre tout juste servi — donc à peine vidé — pour aller à sa rencontre. « Suzume. Je suis heureux de te voir. » l'accueillit-il en allant doucement se saisir de sa main pour la porter à ses lèvres. Heureux, oui. Depuis quelque temps il se trouvait surtout contrarié, agacé. Bellone était sa fleur dont les pétales caressaient son âme pour l'apaiser de ses maux. « Marchons un peu. » l'invita-t-il en se plaçant à ses côtés pour glisser une main dans son dos et l'inviter à l'accompagner dans les rues de la nouvelle ville.
© ASHLING POUR EPICODE




Post I | Mots 444
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Jasmin & César
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Jasmin & César
Ven 26 Jan 2024, 17:24


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À la découverte de Juvaniel

« Eh. Continue. » Eden ne m’écoutait plus. Moi, pourtant, j’avais été attentif à ses paroles jusqu’au bout. J’avais imaginé avec délice les petits plats de la grand-mère décrits par mon frère, regrettant de ne pas avoir eu droit au même traitement. Evidemment, Maman était très gentille, mais son truc à elle, c’était plus le jardinage que la cuisine. En guise de petits biscuits en forme de chat, j’avais plutôt le droit à une coupe de fruits rien que pour moi. Ce n’était pas si mal, mais c’était un tantinet moins gourmand. Je jalousais un peu la grand-mère du chat de gouttière, et devais me contenter de mes divagations intellectuelles pour goûter au plaisir d’un copieux petit déjeuner d’anniversaire. Aussi, lorsque le brun s’arrêta en pleine phrase – alors qu’il avait entreprit de me décrire précisément l’odeur alléchante de son dernier plat – je compris immédiatement que quelque chose avait happé son attention. « Eh, qu’est ce qu’il y a ? » bougonnais-je, légèrement contrarié de ne pas pouvoir m’imaginer la douceur sur mes papilles.

Je me penchais et suivis son regard. La vue des brochettes termina pour de bon de me mettre l’eau à la bouche, avant même que l’odeur n’atteigne mon museau. « Mmh. » approuvais-je avec un mouvement de tête alors que mon frère me prévenait de son compte à rebours à venir. J’avais faim, mais ce n’était pas cela qui me poussait à la délinquance. J’aimais braver l’interdit, et trouver les meilleures bêtises à faire avait toujours été mon passe-temps favori. C’est comme cela que je me mettais parfois dans le pétrin. Avant, j’accourrais toujours auprès de Lazare pour qu’il m’accompagne dans mes déboires – ou bien était-ce moi qui le suivait dans les siens ? ça n’avait pas trop d’importance – mais depuis mon arrivée à Basphel, mon frère félin était devenu ma moitié. Une œillade ou un sourire en coin nous suffisait pour nous allier dans la connerie, comme aurait dit maman – d’accord, c’est un mensonge, maman n’utiliserait jamais un mot aussi grossier puisqu’elle me réprimandait à chaque fois que j’en usais.

Au signal, je m’élançai à travers la foule. Avancer sur deux pattes, avec un membre ballant de chaque côté du corps, était beaucoup moins efficace que de se faufiler agilement sous forme animal. Sous cette enveloppe humanoïde, j’avais beaucoup moins d’espace par lequel me faufiler, et écrasait malencontreusement quelques paires de pieds. Je me souviens d’une fois où j’ai chapardé un morceau de lard délicieusement fumant, posé sur le rebord de la fenêtre de chez la Mère Micheline. Lorsqu’elle m’avait aperçu, viande en pleine gueule, elle avait essayé de m’attraper par la peau du cou, sans succès : j’avais sauté d’un bon agile pour échapper à sa prise bien avant qu’elle ne m’effleure. Aussi fronçais-je les sourcils lorsque je vis passer les gros doigts du cuisinier à quelques millimètres de ma main tenant fermement mon butin salement acquis. Un rictus goguenard s’étira néanmoins sur mon visage lorsque je parvins à filer sans me faire attraper. Il s’éclipsa vite lorsque je dus me baisser – en réalité, un caillou traitre sur mon chemin m’avait fait trébucher – pour esquiver l’ustensile qu’on me jetait à la figure. Avec honte, j’avoue avoir lâché un cri s’envolant dans les notes aigues, ma voix déraillant sous l’effet du déséquilibre. « Vite vite vite ! » crai-je à mon frère, essayant de le talonner sans trop cracher mes poumons.

Je tournais dans la ruelle empruntée par mon acolyte chapardeur. « T’es lourd. » me plaignis-je tout en le poussant par derrière pour l’aider à atteindre notre perchoir. Je sautai pour saisir la main tendue d’Eden et me hisser à mon tour. En jetant un regard par-dessus mon épaule, j’apercevais notre poursuivant. Le regardant de haut, un sourire victorieux s’accrocha de nouveau entre mes oreilles. Comme pour narguer notre victime, j’arborai fièrement ma brochette, puis commençais lentement à en manger un croc. « Hinhin. » ricannais-je à la remarque de mon frère avant de le suivre. « On est tranquilles. » confirmais-je, tournant la tête à droite puis à gauche pour essayer d’apercevoir quel chemin aérien serait le plus facilement praticable. Toute cette escapade m’avait donné envie d’une promenade en hauteur, là où personne ne viendrait nous embêter. Là où je pourraiis reprendre mon souffle en tranquillité. Contrairement au matou, je m’avançais sur deux pattes, le dos légèrement vouté pour essayer de garder l’équilibre. Je ne craignais pas les chutes. Même en me rompant le cou, je savais que je finirais par me réveiller – peut-être juste un peu rajeuni, et avec de sacrées courbatures. Pourtant, c’est bien lui qui manqua de peu de tomber sur la tête. Avec des yeux ébahis, je le regardai dégringoler, sans se rattraper sur ses pattes.

« Eh, t’es vivant ? » demandais-je bêtement, voyant bien qu’il se redressait avec difficulté. Je penchai la tête tout en le voyant s’emparer d’un chat errant. J’observais la scène, peu attentif, mon attention toute à ma brochette puisque j’avais constaté que le brun était toujours en un seul morceau. « Mmh ? » Je descendis de mon perchoir pour les rejoindre. « Qu’est ce que c’est ? » voulus-je savoir. J’avais l’habitude d’attirer les chats aux alentours. Avec Eden à mes côtés, l’effet devait être décuplé. « Quoi ? Il sent la croquette ? » demandai-je en reniflant à mon tour la fripouille au pelage similaire au mien. « Oh, non. » Ce n’était pas ça. L’odeur n’était pas alléchante mais demeurait plaisante. Comme familière, peut-être. « Tu veux l’emmener à Basphel ? » interrogeais-je. « Il faudra le cacher. » Je pointais de l’index son entre jambe tout en arrachant à pleine dents la dernière bouchée de ma brochette, jetant le pic par-dessus mon épaule. « Ton pantalon a plus de place que le mien. » lui indiquai-je comme cachette.
944 mots - désolée j'ai essayé de faire court pourtant.
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Adriæn Kælaria
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Adriæn Kælaria
Sam 27 Jan 2024, 10:36

[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 7 Zwbn
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À la découverte de Juvaniel !



Avant l’intervention d’Adriæn, Læn avait réellement commencé à s’inquiéter pour elle. Kiara avait l’air ailleurs. Les mots qu’elle employait n’avaient aucun sens. Læn ? Qu’était-ce donc ? Il n’en savait trop rien mais il ne lui semblait pas qu’elle parlât plus de deux langues. Après… il ne lui avait jamais posé la question. Ou peut-être avait-elle dit quelque chose qu’il n’avait pas compris à cause des larmes qui coulaient sur ses joues ? L’intervention de son ami lui fit totalement oublier ses interrogations. Il fixa la scène comme il aurait fixé la scène d’un théâtre, en tentant de comprendre de quoi il en retournait. Kiara avait couché avec un type, probablement Lucius s’il s’en tenait aux rumeurs, et son ami était visiblement contrarié. Le fait qu’il invoquât les us et coutumes ondins le rendit néanmoins perplexe. Adriæn s’en était toujours moqué mais peut-être ne s’était-il confié à ce sujet qu’à lui ? Peut-être aussi que son éducation avait été intériorisée. Ils avaient vu ça en cours et, pour une fois, il avait écouté. « Tu couches avec les autres parce qu’ils te veulent, maintenant ? Parce que moi je ne te voulais soi-disant pas ? » Contrairement à la voix de Kiara, celle du blanc était à présent parfaitement calme, plus basse, presque inaudible derrière les cris de la jeune fille. Læn jeta un œil autour d’eux. Effectivement, quelques personnes les regardaient étrangement. Certaines étaient curieuses, d’autre légèrement inquiètes. Aucune ne s’arrêtait cependant. « Ce n’est pas moi qui crie. » fit-remarquer Adriæn, l’air de dire que si elle n’avait pas haussé le ton, personne n’aurait fait attention à eux et qu’elle était donc l’artisan de son propre malheur et de sa propre humiliation.

« Ah. Je ne savais pas que Lucius voulait se marier… » La dernière fois que Læn l’avait vu, il n’avait pas l’esprit clair. Néanmoins, il croyait se rappeler de quelques conversations ou remarques plutôt limpides sur les intentions du brun concernant les filles ; sans parler des rumeurs qui enflammaient Basphel. « Je ne savais pas qu’Adriæn voulait se marier non plus… » Il se sentait un peu abruti. Cette situation le gênait affreusement, surtout que ça faisait un certain temps qu’il n’avait plus parlé longuement avec l’Ondin. Tout concentré qu’il était sur son secret avec Susannah, il en avait oublié d’être un ami attentif. En temps normal, il laissait déjà clairement à désirer. Actuellement, il était le pire. « Euh… Ouais… » C’est vrai que Kiara faisait peur. « Je ne sais pas trop en fait… » Le truc c’est qu’il fuyait comme la peste les histoires de cœur. En plus, il se rendait compte qu’Adriæn ne se confiait pas réellement sur le sujet. C’est vrai qu’il avait pensé qu’il était intéressé par Kiara mais, depuis quelques temps, il parlait aussi d’Hélène de temps en temps. Peut-être était-ce à cause de la situation avec l’Ondine ?

Adriæn leva ses deux mains en signe à la fois d’apaisement et d’abandon. « D’accord. » dit-il. Il tremblait légèrement. Læn crut qu’il s’agissait de tristesse. Il n’aurait pu deviner à quel point son ami était frustré de voir la situation lui échapper autant. Il aurait préféré qu’elle lui mangeât dans la main et le suppliât. « J’ai compris je pense. Je suis désolé d’avoir insisté. Je voulais t’éviter encore plus d’humiliation à l’avenir… » Lorsque Lucius la tromperait avec la terre entière. « Mais tu as raison, ça ne me regarde pas. Tu as fait ton choix et je ne suis personne pour le remettre en question. » Il lui sourit, d’un air franchement désolé. Plus désolé pour elle que désolé pour ses propres actes peut-être. « J’espère juste qu’on pourra rester amis. » Il fouilla dans sa poche et en sortit un mouchoir qu’il lui tendit. Il en avait souvent sur lui parce qu’il leur trouvait toujours une utilité, à un moment ou à un autre. Que ce fût pour les larmes, le sang, le sperme ou d’autres substances, ces tissus étaient des incontournables.

« Je pense qu’il vaut mieux les séparer maintenant, avant que ça recommence. » murmura Læn à Alcide. « Je me charge d’Adriæn et tu te charges de Kiara, d’accord ? » Le problème c’est qu’il ne savait pas trop comment intervenir. Il se serait bien placé entre eux mais il manquait d’argument. Il soupira, sans bouger. Pourquoi est-ce qu’il s’était trouvé mêlé à ça ? Il aurait dû rester avec les Orines.

852 + 897 + 807 + 841 + 1 244 + 739 = 5 641 mots / 6000



[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 7 4p2e
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Sam 27 Jan 2024, 15:00



[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 7 Heki

À la découverte de Juvaniel


« Ouais je sais bien ! »

Je ponctuai ma remarque d’un rire gêné. Je n’en savais rien mais je préférais éviter qu’il s’en rende compte. J’avais juste embrassé cette Sorcière. Et là encore, le sujet de la phrase n’était pas le bon. Elle m’avait embrassé. Si ça n’avait tenu qu’à moi, ce baiser n’aurait jamais eu lieu. Ça me rendait bizarre d’y penser. Néanmoins, je devais donner le change, pour faire semblant d’être plus grand que je ne l’étais. Puisqu’il me faisait de l’effet et qu’il semblait avoir une expérience infinie, je devais faire genre. S’il se rendait compte que je n’avais aucune expérience moi-même, il me prendrait pour un enfant.

« C’est juste qu’avec un mec je ne sais pas trop. Les filles ça se retourne comme des crêpes mais les garçons, bon. »

Je baissai les yeux. Je n’aurais jamais cru reprendre un jour les paroles de mon père. Embarrassé, je me grattai le cou. Quelques plaques rouges avaient dû y apparaître. Mon corps vivait un véritable enfer à côté du Réprouvé. Depuis qu’il avait parlé de Lana, je n’étais pas sûr de comprendre s’il voulait la frapper ou lui faire des trucs. Il y avait toutes ses remarques, sa proximité plus ou moins grande. J’avais l’impression de défaillir comme dans les contes d’amour où l’un était en pamoison devant l’autre.

Un jour, j’avais entendu une conversation sur l’attachement, sur le fait qu’un des partenaires était toujours plus attaché à l’autre que l’autre ne l’était envers lui. Même si nous n’étions pas un couple, j’avais comme l’impression que j’étais le plus ancré dans l’autre. Chaque fois qu’il bougeait, parlait, chaque fois que son visage produisait une micro-expression, mon attention devenait exacerbée. Comment faisaient les héros et héroïnes de contes pour vivre ainsi ?

Je continuai mon récit pour oublier qu’il me donnait trop chaud.

« Oui il y est allé. Placide n’est pas forcément très obéissant. Il n’est pas méchant mais il a des idées parfois un peu dangereuses. En plus, il ne correspond pas vraiment aux attentes de l’univers envers les hommes. Enfin tu vois… Toi c’est sûr que si t’étais dans le conte tu… »

Il serait reconnu en tant qu’homme.

« Ce que j’essaye de dire c’est que personne ne remettrait en question ta virilité. Alors que Placide, il est plus féminin. D’après la narration, mais je vais te lire, il était d’ailleurs très convaincant en fille. »

Je repris, pour prouver mes dires. L’exercice était étrange, sans doute parce que mon cœur battait anormalement vite dans ma poitrine.

« Après le père de Placide se fait assassiner par Judas. Du coup ils sont obligés de fuir à Narfas ! C’est dans un autre livre par contre. Je pourrais te le lire plus tard ? On pourrait se donner rendez-vous ? »

Je croisai les doigts pour qu’il accepte.

« En plus il y a la suite qui vient de sortir. L’intrigue se passe de nouveau à Lieugro mais je ne pense pas que Ludoric et Placide y soient. Je ne l’ai pas encore lu mais on pourrait le découvrir ensemble ? Parce que c’est vrai que le premier tome je le connais presque par cœur. »

Surtout les passage entre mes personnages favoris.

« J’espère vraiment qu’il va y avoir la suite à Narfas bientôt ! J’ai trop hâte de savoir ce qu’ils deviennent, Ludoric et Placide. Surtout qu’il y avait de l’eau dans le gaz à cause de Clémentin. »

Je n’aurais peut-être pas dû parler de lui.

« Ludoric trouve que Clémentin est mignon alors que franchement… En plus il est en couple avec Rosette. Mais bon, je ne veux pas te divulguer l’intrigue. J’espère juste qu’il ne se passera rien entre Clémentin et Ludoric parce que ça ne se ferait pas. En plus ils sont mignons Placide et Ludoric… Tu ne trouves pas ? »

Je relevai les yeux vers lui, comme pour avoir son approbation.

« Moi dans le tome deux j’aime trop Tamara ! C’est la cheffe des armées de Narfas et c’est trop une dure à cuire. En plus il y a Adolph, c’est un personnage qui est proche de Placide. Apparemment ils se sont écrit des lettres. Je ne pense pas que Ludoric ait des soucis à se faire mais bon… on ne sait jamais. J’espère pas, ce serait horrible. Moi je veux qu’ils restent ensemble et que Placide devienne roi. »

J’étais une vraie pipelette. Surtout que je lui avais dit plus tôt que je ne voulais pas lui parler trop de l’intrigue du tome deux.

« À Basphel, il y a pleins d’étudiants qui écrivent des textes sur ce conte. Y a même des textes érotiques… »

Je l’avais dit dans un murmure, comme s’il s’agissait d’un secret honteux.

« Je pourrais essayer d’écrire quelques trucs. Je pourrais te les lire et tu me dirais si t’aimes bien ? »

Je m’arrêtai et rougis.  

« Pas des textes érotiques… »

Sauf s'il voulait.

825 mots

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 27 Jan 2024, 16:33



À la découverte de Juvaniel


Florence + The Machine - King
Eméliana, Ilias, Jude, Hélène, Lucius et Erasme

Mon regard se posa tour à tour sur les différents protagonistes. Seule la fille, Hélène, me sembla digne d’un réel intérêt. Mes prunelles s’arrêtèrent sur ses cheveux blonds. Ils étaient beaux. Je soupirai néanmoins à sa réponse, en tentant de cacher l’effet fâcheux qu’elle me faisait, très certainement dû à son essence. La faiblesse de ma magie m’avait été rappelée deux fois aujourd’hui : par les mots et par la pratique. Laëth Belegad avait raison, il me fallait m’exercer. L’intelligence ne me sauverait pas des hommes. Elle avait de nombreuses limites, que je ressentais déjà quotidiennement, en croisant Érasme ou d’autres. L’insupportable roux duquel était entiché le Prince Noir en redevenir faisait partie du problème. Je ne pouvais pas laisser des sauvages sans cervelle tel que lui disposer de moi par la force. Il me faudrait le briser, lui et les autres. « C’est fâcheux. » laissai-je échapper, comme si je ressentais une réelle contrariété. Si je ne voyais pas le Duc aujourd’hui, je le verrais ultérieurement. Qu’il fût Kaahl ou Elias, il viendrait forcément à moi un jour. « Je ne peux pas vous le dire malheureusement. C’est une affaire politique. Néanmoins, je veux bien que vous l’informiez que je cherche à m’entretenir avec lui. » Je devrais réfléchir à mon discours. Maintenant que j’avais discuté avec sa femme, il n’y avait plus aucun doute quant à ses connaissances des miennes. L’idée de poser un véto concernant le mariage de Lucius m’effleura. Je l’oubliai. La réponse qu’il m’opposerait ne me conviendrait pas. Finalement, j’avais la sensation de marcher sur un fil. Au moindre faux pas, je risquais de tomber dans le gouffre de la mort.

Je remarquai que les deux garçons ne pipaient mot. Je les préférais ainsi, silencieux. Si seulement les Sorciers pouvaient prendre exemple… « Oui. Il doit se trouver dans le quartier résidentiel. Il devait prendre possession de son bien immobilier. Peut-être pourrais-je vous y amener ? » J’aurais préféré me percer les ongles plutôt que d’avouer chercher à voir de nouveau Lucius. « Ce serait très aimable à vous. » Mes iris percutèrent le propriétaire de la voix. Il semblait faible, presque effacé parmi cette foule. Pourtant, son visage avait quelque chose de précieux. Il n’était pas moche, loin de là, mais n’avait aucune présence. À la cour d’Amestris, il se serait fait éliminer rapidement. « Suivez-moi, dans ce cas. » Une pensée me traversa. Lorsque je serais mariée à Elias, je deviendrais la belle-mère de ces trois personnes. De Lucius aussi. Jamais officiellement. J’inspirai et recalai mes cervicales vers l’arrière. Mon port de tête s’en trouva réhaussé. Cette histoire était risible.

Une fois que nous fûmes arrivés, je sortis le plan du quartier. Ce dernier indiquait le nom des heureux propriétaires. Je haussai un sourcil en constatant que la demeure de Lucius se trouvait juste à côté de celle d’Érasme. « Quelle étrange coïncidence… » soufflai-je, sarcastique. « Par ici. » Derrière moi, Jude jouait à sauter d’un pavé à l’autre. J’essayai de ne pas y prêter attention, bien que le garnement me semblât particulièrement bruyant et détestable. Il ressemblait à Érasme enfant. Sa bouille possédait des traits similaires. Un petit sourire apparut sur mes lèvres et je me tournai vers lui. « J’imagine que le Duc Paiberym t’a adopté ? » Il s’arrêta de jouer et me regarda. Nous venions d’arriver devant les habitations jumelles. Il hocha la tête, une moue sur le visage. « Sais-tu qui sont tes vrais parents ? » « Non. » « Dommage. » dis-je, sans plus de précisions. Puis, je me tournai vers la maison cible. Il suffisait de tendre l’oreille pour comprendre que les deux garçons étaient ensemble. Je soupirai. « Heureusement qu’ils clament haut et fort qu’ils se détestent parce que, dans les faits, j’aurais plutôt tendance à croire qu’ils s’aiment un peu trop. » « Qui ça ? » demanda Ilias. « Érasme et Lucius. » répondis-je, avant de me tourner vers Hélène. « Je ne sais pas si vous avez déjà rencontré mon frère mais si tel n’est pas le cas, ne soyez pas surprise. » Je ne frappai pas et poussai la porte.

Une fois à l’intérieur, une odeur mêlant alcool et hormones m’arriva en plein nez. Je le retroussai. « On ne vous a jamais appris à aérer ? » les interrogeai-je. Ils étaient tous les deux affalés sur le canapé, dans un état qui me laissa bien vite penser qu’aucun d’eux ne serait d’attaque pour se rendre jusqu’à la fenêtre la plus proche et faire le nécessaire. Quelque chose d’autre me troubla. Je ne parvins pas tout de suite à mettre le doigt dessus.  

775 mots

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