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 [Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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◈ Parchemins usagés : 4042
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Jeu 21 Déc 2023, 22:41



À la découverte de Juvaniel


Isak Danielson - Is It Alright for You
Érasme, Dastan et Yngvild

J’avais l’impression de ne plus vraiment exister. Le vide m’avait envahi et je continuais ma marche par automatisme. Si je m’étais arrêté, je me serais effondré. Les silhouettes, autour de moi, n’étaient que des pantins à l’existence vague, incertaine. Elles me semblaient appartenir à une autre dimension. L’envie de les voir disparaître s’accrocha à mes cornées avec le reste de mes émotions. Elles restaient plantées là, transformant la netteté en flou. Je vivais dans un monde que je ne discernais plus, un monde qui n’existait qu’au-delà de ce rideau de tristesse qui s’était refermé sur moi. Je n’avais pas envie de le contempler. Je n’avais plus envie de le côtoyer. Je désirais que cet univers disparût. Le loisir de fermer les yeux ne m’appartenait plus. Dès que je le faisais, je visualisais des scènes interdites, le bruissement de ses lèvres, les caresses de sa peau. Je savais que tout ça avait existé, qu’il ne s’agissait pas d’un simple rêve ou d’un délire propagé par l’alcool ou la drogue. Je l’avais vu dans ses yeux. Seaghdha me torturait trop pour que je pusse me résoudre à l’oublier. Je le détestais d’être parti sans rien dire, sans m’attendre, sans chercher à… J’entendis sa voix, derrière moi, à plusieurs mètres. Mon cœur tambourina contre ma poitrine et mes jambes s’employèrent à marcher plus vite. Je ne pouvais plus le voir. Je n’en avais pas envie. Je venais de le quitter. Il devait l’accepter. Mon poignet n’obéit pas à ma résolution. Captif de sa paume, la pression exercée m’obligea à me retourner. La bulle éclata. Son souffle envahit mon ouïe. Ses lèvres annexèrent ma vue. Je tentai de ne pas laisser son parfum m’inonder, en vain. Il pénétrait en moi trop facilement. Mes yeux rejoignirent ma main et ce qu’il posa dedans. Mon visage imprima la perplexité alors qu’il s’expliquait. J’amenai l’objet devant moi pour mieux l’observer. Les murmures de Seaghdha revinrent, des murmures troubles qui semblaient n’appartenir qu’au rêve. Ils n’étaient attachés à aucune image, simplement à sa bouche caressant la mienne et à cette statuette glissée entre mes doigts. Ensuite, plus rien. Puis un réveil difficile, les mystères du tigre, les pensées assassines, cette certitude de devoir en finir. Je resserrai ma poigne. Mon regard longea son torse, passa par son cou et rejoignit ses yeux. Je fermai les miens quelques secondes, le temps de serrer les dents et de déglutir. Pourquoi me faisait-il ça ? Ses cheveux s’imprimèrent de nouveau, sa détermination avec. Il me brûlait et le fait qu’il reculât me libéra de sa présence tout en m’enchaînant à son absence future. Je ne bougeai pas, ne parlai pas, attendis qu’il disparût. Le rideau se ferma de nouveau. Je pivotai et me remis à marcher dans un brouillard d’incertitudes dans lequel la flamme d’un espoir venait de se rallumer faiblement. Je le haïs pour ça.

_________________________________


« Je ne savais pas que tu étais si proche de ce Réprouvé, toi aussi. » Je tournai la tête vers Eméliana. « Si. » répondis-je, avant de jeter un coup d’œil à Ilias et Jude. Les deux discutaient ensemble, à quelques mètres de nous. « Tu l’aimes ? » « Hein ? » Elle darda sur moi un regard supérieur. « C’est juste un pote. » précisai-je, en passant ma main dans mes cheveux et en dissimulant quelques informations. Il était plus qu’un ami. J’étais attiré par lui, et jaloux lorsqu’Érasme l’approchait. Uniquement lorsqu’il s’agissait du Sorcier. Le reste ne me paraissait que jeux et opportunités. Le Réprouvé avait néanmoins bien du mal à les saisir, comme lors du Fessetival. S’il était resté, peut-être que la paternité lui aurait été attachée. Il n’aurait probablement pas été obligé de se marier, lui. « Est-ce que tu sais si Érasme et lui sont plus qu’amis ? » Je sentis l’air emplir ma bouche et ma gorge. Je n’aimais pas la tournure que prenait cette conversation. « Les rumeurs le disent… » « Les as-tu vus ? » Je m’arrêtai de marcher et posai ma main dans le cou de la Sorcière pour qu’elle me regardât. Je fronçai les sourcils. « Que cherches-tu, Eméliana ? Qu’est-ce que ça peut te faire ? » « Lâche-moi. » « Sinon quoi ? » Elle était magnétique, plus que lorsque nous nous étions retrouvés tous les deux dans ma chambre. Elle restait cependant frêle. De ce côté-là, rien ne changeait. J’avais toujours l’ascendance et la garderais probablement. Elle me sourit. « Je pourrais te faire enfermer à Amestris un temps, même si ton père te récupérerait bien vite. Néanmoins, je me dis que l’expérience pourrait au moins te servir de leçon. » Ses yeux se plantèrent dans les miens. « Ne me touche plus sans mon consentement. » Elle m’agaçait. Je décidai cependant de lâcher la bride. J’enlevai ma main et ris. « Je plains ton mari qui risque d’attendre des années avant de pouvoir poser la main sur toi. T’es pire que coincée. » Elle laissa échapper un rire à son tour, sur un ton que je ne compris pas, comme si mon discours lui inspirait quelques pensées sarcastiques. Doucement, elle enroula son poignet autour de mon bras et plaça sa paume contre sa jointure. « Je suis ton chevalier servant maintenant ? » m'étonnai-je. « Tu pourrais me servir si tu le voulais. » « Je serais payé ? » « Peut-être. » Je préférai ne pas évoquer des avantages en nature. La morsure de la lame me hantait malgré moi. « Pourquoi est-ce que ton père a décidé de te marier ? » me demanda-t-elle après quelques pas. « Une fille avec qui j’ai couché est enceinte. » « Je vois. » « Quoi ? Tu trouves ça normal que je doive me marier avec elle ? » « Oui. » répondit-elle franchement. « J’aurais été ton père, j’aurais décidé la même chose. » « C’est toi que j’aurais dû mettre enceinte. » Les mots m’avaient échappé. Un silence tomba. Elle ne me regarda pas. Ses yeux se figèrent devant nous. Finalement, elle s’arrêta de marcher et se tourna vers moi. « Je te remercie de m’avoir accompagnée jusqu’ici. » « Quoi ? Tu pars ? » Elle acquiesça. « Toutes mes félicitations pour ton mariage à venir. Et pour l’enfant. J’espère que tu auras une famille nombreuse. C’est important. » J’en restai bouche-bée. « T’as vraiment pas de cœur putain… » Elle inspira, pincée. « Au revoir, Lucius. »

_________________________________

Lucius et Érasme

Alors que je cherchais mes clés, un pressentiment m’assaillit. Je relevai les yeux et aperçus la silhouette d’Érasme, trop proche de la porte de la maison voisine pour que ce fût un hasard. Je haussai les sourcils, fermai les paupières un instant, soupirai et finis par rire. La paume de ma main libre vint se poser sur mon front et descendit plus bas, comme pour m’empêcher de voir ce qui semblait être un comique de répétition. J’étais maudit de toujours tomber sur lui. Je soupirai encore, plus bruyamment cette fois et en gonflant les joues. Soit. Étrangement, je préférais encore être en mauvaise compagnie que totalement seul. « J’ai assez à boire pour quatre. » lui dis-je, en désignant la poche que je tenais. « Tu m’accompagnes ? » Il sembla hésiter mais, finalement, s’éloigna de la porte pour s'approcher de moi. « Ok. » Ok.

1206 mots

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Ven 22 Déc 2023, 21:58



À la découverte de Juvaniel



Je m’infiltrai dans l’habitation. Dehors, les conversations évoquaient les différents événements internationaux. Je n’avais pas besoin de rencontrer qui que ce fût pour en être parfaitement informée. J’inspirai lentement une fois sur le pas de la porte, remisant Lucius à l’état de préoccupation mineure. Il avait raison. Je n’avais pas de cœur. Je m’avançai et me retrouvai dans la même pièce que Laëth Belegad. Je la détaillai. Elle me sembla posséder une agilité parfaitement maîtrisée et un tonus musculaire qui lui permettrait de m’éliminer sans difficulté. Comme Érasme, son aura était réhaussée par sa magie, bien plus subtile que celle des Sorciers. « Bonjour. » articulai-je, en empruntant la façon de parler d’Elias. Je l’avais entendu faire plus d’une fois. Sa voix avait tendance à claquer, comme si chaque syllabe était un coup de fouet porté à son interlocuteur. D’un même temps, il ne semblait pas agressif. Sa posture était noble et ses manières restaient exquises, même lorsqu’il ordonnait une exécution. Depuis que je savais, je m’étais demandée plus d’une fois quel rôle était le plus difficile à jouer pour cet homme : Elias Salvatore ou Kaahl Paiberym. Lequel correspondait le mieux à sa véritable personnalité ? J’avais aussi compris ô combien il était important de savoir jouer un rôle, d’en construire plusieurs même, dépendants des situations. Je voulais devenir imperturbable. Pourtant, Érasme réussissait à me troubler, tout comme ce déchet de Réprouvé. Lucius y parvenait moins mais je sentais chez lui une puissance inexploitée. Il était simplement inconséquent et inconscient. Je devrais me renseigner sur cette fameuse Kiara et me faire inviter au mariage d’une manière ou d’une autre. Je désirais voir le Mage se lier à une femme qu’il n’aimait pas et son bonheur s’effriter au bras d’une autre. Je voulais contempler sa souffrance.

« Non merci. » refusai-je son offre. Les individus avaient tendance à manger lorsqu’ils se trouvaient en compagnie d’autrui, comme si le bonheur était lié aux aliments ingurgités. Dans les représentations, la nourriture était généralement symbolique de lien, de faste, de situations heureuses. Mon rapport à cette dernière n’était pas celui-ci. Je la voyais comme un poison. Peut-être tuerais-je un jour mes opposants de cette façon. Pour l’heure, je posai mes mains sur la table et croisai mes doigts entre eux. Je copiais toujours Elias sur la forme. Le fond m’était propre. « Effectivement. Je me doutais que vous étiez au courant et j’ai utilisé ce pilier pour que la rencontre soit possible. » Sinon, elle aurait continué à me faire attendre. Vu les frasques de l’Ange, son cœur était une faiblesse parfaitement exploitable. Néanmoins, ce n’était pas mon objectif. « Je ne compte pas divulguer l’information si vous vous posez la question. Je compte cependant en parler au concerné, que nous puissions établir une stratégie commune. Puisqu’il doit devenir mon mari, autant que nous œuvrions ensemble en toute connaissance de cause. » Je laissai quelques secondes s’égrainer. « En théorie. » ajoutai-je. Je me savais dans une position fâcheuse. Ârès et Elias avaient des intérêts irréconciliables. Je devrais faire un choix mais ne pouvais en discuter à haute voix. Le premier n’apprécierait aucune trahison et, à cause de la menace qu’il représentait, je tentais de garder mes pensées dans le sens de la fidélité à son égard. « Je voulais m’entretenir avec vous sur un tout autre sujet. Lorsque nous nous sommes vues la dernière fois, vous sembliez penser que je pourrais faire ce que je veux. » Je baissai les yeux sur mes mains. « À vrai dire, à l’époque, j’admirais votre courage pour avoir refusé d’épouser l’Empereur Noir. » Un sourire germa sur mes lèvres. Le courage n’existait pas dans cet acte. Depuis que je savais, les événements qui avaient marqué la vie d’Amestris et qui étaient liés à cette femme étaient devenus on ne peut plus limpides. Que ce fussent au sujet de la Coupe des Nations ou même au sujet du soi-disant procès de l’Ange, tout me paraissait n’être qu’une mise en scène. Elle ne risquait pas le courroux du Grand Chaos parce qu’il la protégeait. « Savez-vous ce qui se murmure chez les Mayfair ? » demandai-je, sans attendre de réponse particulière. « Il se murmure que c’est Elias Salvatore qui avait remporté l’enchère et non Jun Taiji. À croire que le Roi a préféré prendre le risque de perdre l’appui de la plus puissante famille sorcière plutôt que de vous remettre aux mains du véritable vainqueur… » laissai-je flotter avant de me relever. Je fis quelques pas, le buste droit. J’avais déduit de cet épisode que Cyrius Windsor savait, lui-aussi, parfaitement ce qu’il en était. « Voyez-vous… Je compte faire en sorte que les choses changent chez les Sorciers. Tous ces hommes qui se croient supérieurs méritent de se retrouver confrontés à la réalité. Et bien que je sois bien moins admirative depuis que je sais, je pense que vous pourriez m’aider à me hisser dans les sommets et à changer les choses. Nous sommes des femmes et nous avons beaucoup en commun. Nous pourrions nous entraider. »

837 mots

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 23 Déc 2023, 16:43



À la découverte de Juvaniel


Astyria - Sound the Alarm
Adam, Priam et Kaahl

Mon regard s’attardait parfois sur Adam. Sa propension à tenter de sauvegarder le plus de vie possible trouverait bien vite ses limites. Il y en avait toujours lorsque les intérêts des peuples divergeaient, ou l’intérêt d’une partie d’un peuple face à une autre. La mort n’était pas un mal. Parfois, elle était une nécessité. Quant à la notion en elle-même, elle était fumeuse, fumeuse et… Je tiquai. Aodh mort deviendrait un Esprit Parasite. D’ici quelques années, il ressurgirait dans le corps d’un autre. Seule la faiblesse du corps en question le stopperait un temps. Puis, une fois sa puissance de nouveau acquise, il chercherait probablement à se venger. Je plissai les yeux, incapable de savoir si le Déchu avait avancé cet argument parce que la mort le rebutait ou s’il l’avait fait entendre parce qu’assassiner nos opposants ne règlerait en définitive pas le problème mais ne ferait que le déplacer dans le temps. En cela, tuer Ârès ne me serait d’aucune utilité. Aodh et Beth feraient également de très beaux Esprits Parasites. J’émis un son réflexif avant que la question finale du Déchu ne fût posée. Mes yeux allèrent d’Adam à Priam. « Et toi, pour un diplomate, t’as bien du mal à te contenir. » lui fis-je remarquer. Puis, je l’écoutai avant de tourner les yeux vers Adam. « On a rêvé ensemble. » dis-je. « Maintenant, nous sommes liés et c’est ça qui le fait rager, en plus d’un ego mal placé et d’une haine disproportionnée qui le rend encore plus bête qu’il ne l’est vraiment. » Je souris tout en regardant le concerné. Il n’était pas stupide, loin de là. Ce n’était pas dans mon intérêt qu’il comprît ce qui nous liait. Pourtant, j’étais certain qu’il le sentait tout comme moi. Un jour, il finirait par s’en rendre compte. En attendant, il ressemblait à Jude, à gonfler les joues et à batailler contre moi. C’était vain. S’il voulait rivaliser avec moi, il devait devenir Roi. Pour devenir Roi, il devait cesser de jouer les victimes. « Bien. » lui fis-je savoir, avec le ton d’un professeur félicitant son élève d’enfin faire les bons choix.

« Le tuer n’est pas sans risque non plus. » fis-je savoir. En y songeant, il faudrait du temps avant qu’Aodh ne pût passer d’Esprit à Vivant. De plus, sa nouvelle enveloppe charnelle serait sans aucun doute bien plus maîtrisable que l’ancienne. Si je le trouvais avant qu’il ne fût capable d’agir pleinement, je pourrais l’enfermer à jamais. La prison du Cœur Bleu était un endroit sûr, tout comme celle de Ranaghar, à la condition que Beth ne vînt pas y faire régner sa loi. J’aurais dû insister pour envoyer Ârès sur la Terre Glacée. « Aodh sera plus facile à éliminer que l’usurpatrice mais cette dernière pourrait être plus facilement corrompue… » articulai-je, avant de recroiser les bras sur mon torse. « Je ne sais pas si ça te parlera. L’usurpatrice est la Reine des Reflets. Ce sont des créatures qui miment un modèle jusqu’à atteindre la perfection. Le résultat est que la foule, si elle avait à choisir, penserait que la véritable Edwina est son Reflet et non Edwina elle-même. Par chance, Edwina n’est plus là et son Reflet est aujourd’hui en difficulté. » Je fixai Priam. « L’Impératrice Blanche a été assassinée. » lui annonçai-je. « Néanmoins, elle possède une magie qui la protège de la mort. D’après mes calculs, elle devrait donc être quelque part, entre l’enfance et l’adolescence, avec plus ou moins de souvenirs et plus ou moins de puissance. C’est d’ailleurs une notion à ne pas écarter concernant Aodh. Il possède peut-être le même don. Dans ce cas, sa mort sera vaine. » Je passai mes doigts dans mes cheveux. « Pour Edwina, soit ses souvenirs ne lui sont pas revenus, soit elle n’a pas la puissance nécessaire pour se venger de son assassin. » J’enchaînai. « Concernant Asriel, peut-être serait-il plus rapide d’interroger directement celle qui l’a tuée, même si mes espions ont du mal à obtenir des informations la concernant. Plusieurs ne sont pas revenus et les autres ont dû recevoir des soins psychologiques. De plus, le fait qu’Erza ne soit pas intervenue pendant la guerre m’interroge sur son état. »

Je me déplaçai pour m’installer proche d’Adam. L’une de mes mains se posa sur sa cuisse alors que j’écoutais Priam. La situation des Anges n’était pas enviable depuis le massacre de la Terre Blanche. Je comprenais la nécessité de réunir le peuple autour d’un culte apportant des valeurs fortes, quitte à mentir éhontément. Néanmoins, ledit culte ne semblait pas profitable aux Ailes Blanches et les Extrémistes s’apparentaient davantage à des tarés convaincus d’être sur le bon chemin qu'à des héros. Les Humains en avaient fait les frais. J’acquiesçai et relevai les yeux vers le Fils de Réprouvé lorsqu’il parla de la nécessité de mon aide. Freyja ne cessait jamais de se mettre dans des situations dangereuses. Si je tentais de la sauver, je n’étais pas convaincu de pouvoir y parvenir à chaque fois. « Si j’échoue, j’imagine qu’un autre se chargera de la sauver à ma place. Je ne suis pas le seul à l’aimer. » laissai-je entendre, en songeant notamment à mon père. « Tu ne veux pas qu’elle meure. » assénai-je, sûr de moi. Il était en colère mais cette colère ne pouvait occulter l'amour qu'il lui portait. « Les preuves se construisent aussi. » Parfois, il était bien plus aisé d’agir de la sorte. Les foules étaient faciles à manipuler. Il suffisait de créer le doute pour enflammer les cœurs et les esprits. Ce qui n’était pas découvert au préalable pouvait ensuite éclater.

« En parlant d’élément périlleux… Nous reviendrons sur le reste ensuite mais autant tout traiter en une fois. » Mes yeux détaillèrent Priam. « Il me semble qu’il serait temps de régler le problème d’Aliénor, maintenant que tu l’as mise enceinte. » Je lui envoyai un petit sourire qui signifiait clairement qu’il n’avait pas été responsable la concernant. « Lhéasse Taiji vous laisse la liberté de vous voir mais celle-ci n’est pas gratuite. J’espère que tu en as conscience. » Pour clarifier la situation, j’ajoutai un commentaire. « On dit que Dame Vaughan est de plus en plus attirante. » Je me penchai en avant, afin de placer mes coudes sur mes cuisses et mon menton sur mes doigts liés. « Par chance, j’ai déjà signé les documents de transfert du mariage alors que l’Empereur Noir ne l’a pas encore fait. Il y a un vide juridique et, légalement, il peut être entendu qu’elle ne soit actuellement mariée à personne. C’est périlleux, au moins moralement puisque cela veut dire qu’elle s’est donnée à un autre homme à peine le mariage brisé. Les Sorciers pourraient vouloir le lui faire payer. Bien sûr, je peux éventuellement dire qu’il s’agit de mon enfant mais j’imagine que cette situation ne t’ira pas. Il n’existe pourtant pas mille solutions étant donné son statut tout particulier. Sais-tu au moins ce qu’elle désirerait ? » l’interrogeai-je. « Serait-elle capable de s’enfuir avec toi par exemple ? En sachant qu’il est hors de question que je ne puisse plus voir mon fils à l’avenir. »

1160 mots

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Adam Pendragon
~ Déchu ~ Niveau V ~

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Adam Pendragon
Sam 23 Déc 2023, 21:09



[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 3 8au1

À la découverte de Juvaniel


Devant la scène qui se déroulait entre les deux zigotos présents dans la pièce, un sourire ne tarda pas à se montrer sur mon visage, ponctué d’un rire qui m’échappa sans que je ne cherche à le retenir.

« Vous êtes drôles. Si je n’étais pas convaincu que Priam n’aime pas les hommes, je me poserais de sérieuses questions sur vous deux. Les ennemis qui s’attirent ça a beaucoup de succès en littérature. »

J’allais peut-être finir par me faire torturer au lit mais je voyais bien que Kaahl n’était pas dans son état normal vis-à-vis de l’Ange. S’il l’avait été, il se serait contenté de l’ignorer platement. Or, ce n’était pas ce qu’il faisait. Il lui répondait et le titillait. Qu’il soit réellement attiré par lui ne m’étonnerait pas. À cause de ce fameux rêve probablement.

Je les écoutai parler d’Aodh et d'Edwina en silence, jusqu’à ce que Kaahl vint s’asseoir près de moi. Ma main s’amusa à attraper la sienne et je me laissai de nouveau tomber en arrière dans le canapé. Je ne voyais pas comment résoudre le problème des Anges autrement que par la violence ou la fourberie. Quoi que l’on décide, ça impliquerait une période difficile pour le peuple.

« Oh je vois. Je ne suis qu’un outil. »

Si je l’avais prononcé d’une façon faussement malheureuse, une lueur espiègle ne tarda pas à s’inviter dans mon regard.

« Enfin, je dis ça mais je suis ravi d’être utilisé par ta sœur. »

Je laissai mon regard dériver sur Kaahl. Je savais qu’il ne parlait pas de moi mais ses mots me firent réfléchir. Je n’étais pas sûr de pouvoir intervenir en faveur de l’Ange comme il pouvait le faire parfois.

« C’est vrai qu’on pourrait essayer de lier le tout : Aodh, Edwina, les Anges… L’Agbara semble tellement affreux que ça pourrait être l’œuvre d’un Démon. Les Magiciens ont aidé les Anges mais, comme tu l’as dit, tout le monde connaît l’attirance d’Edwina pour le mal. Elle aurait pu laisser les Démons infiltrer les instances angéliques et créer un faux culte destiné à finir les Anges en douceur. Le refus de la déchéance ne serait qu’un moyen de s’assurer que les Anges corrompus puissent continuer à œuvrer contre les autres sans se faire repérer. La volonté de museler les Enfants de Réprouvés irait de soi, puisque extérieurs et plus à-même de ne pas adhérer au culte et de le remettre en cause. »

Un véritable scénario de livre. Je souris en pensant que, parfois, plus les choses étaient grosses, plus elles passaient.

« Félicitation ! »

Cet Ange était un problème à lui tout seul, un peu comme sa sœur. Ça me fit rire. Personne ne défiait les Sorciers comme lui, jusqu’à aller planter sa graine dans l’épouse de l’Empereur Noir. Ça n’aurait pas été Kaahl, son cadavre aurait probablement été retrouvé en plusieurs morceaux dans un fossé quelconque.

« C’est vrai qu’elle n’est pas mal. »

Je pensai à Lhéasse. Qu’il ait développé une attirance pour elle ne serait pas si étonnant. Il avait longtemps été son garde du corps. J’aurais néanmoins plutôt vu les choses dans l’autre sens. L’esprit fantasque des Magiciennes était un véritable vivier à romances interdites. Aliénor aurait pu fantasmer sur lui. C’était peut-être même le cas. L’Archimage était loin d’être hideux en plus.

« J’aurais été à la place de Kaahl, je n’aurais pas résisté longtemps. »

Je souris au concerné et regardai Priam.

« T’as de la chance. »

Le Mage m’avait partagé plus d’une fois ce mal-être qu’il ressentait à devoir féconder ses femmes. Il avait des difficultés à se soumettre à l’exercice, surtout parce qu’elles ne l’attiraient pas. Il avait réussi avec Viviane mais avait préféré affubler Elias de goût immoraux pour les enfants justifiant son dégoût pour les femmes en âge de procréer plutôt que de se prêter au coït avec elles.

« Tu pourrais peut-être demander à Cyrius de ne jamais signer les papiers ou de prier les Magiciens de lui donner une autre femme ? Après tout, elle a été celle de Niklaus et la tienne. Tout le monde sait que les Sorciers ne sont pas très portés sur le partage. Passer après deux autres Rois ça peut facilement être vu comme offensant. Je ne suis pas sûr que Niklaus, par exemple, aurait aimé tremper sa queue dans un lieu déjà exploré par celle d’un autre. En plus, elle est visiblement enceinte d’un troisième homme… »

Je souris en imaginant une Sorcière la traiter de petite dévergondée.

« Le truc c’est qu’elle perdrait son statut social. Quand je pense que je rêve de devenir Dame Noire… »

Je ris et me relevai.

« Vous avez faim ? Il me semble avoir entendu dire qu’il y avait un service de livraison magique. On pourrait tester. Ou je peux faire à manger aussi… j’ai pris l’habitude quand je devais m’occuper de Madame Problèmes. »

Je les regardai quelques secondes et souris.

« Vous savez quoi ? Je pense qu’on devrait passer plus de temps ensemble. Surtout qu'avec vous deux, c’est sûr que c’est moi qui profiterais de toutes les filles qui ne manqueraient pas de nous tomber dans les bras si on se promenait à trois en public. »

860 mots


[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 3 Ezpg
[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 3 1844408732 :
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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
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Priam et Laëth
Sam 23 Déc 2023, 21:50




À la découverte de Juvaniel !

En duo | Eméliana & Freyja



En théorie. Ses yeux verts détaillèrent la Sorcière. Sa parole ne valait rien. Elle pouvait prétendre ne pas vouloir se servir de cette information contre Kaahl dans l’immédiat. C’était peut-être vrai. Mais quid du futur ? Quand elle aurait assis sa position chez les Mages Noirs, quand ce savoir ne serait plus un levier suffisant pour assouvir ses ambitions, qu’adviendrait-il ? Ne chercherait-elle pas à obtenir plus de pouvoir ? À évincer Elias Salvatore ? À le faire tuer, à prendre sa place ? Eméliana n’avait pas l’étoffe d’une simple épouse. Si elle avait désiré tenir parfaitement ce rôle, elle ne se serait pas présentée devant l’Ange pour négocier quoi que ce fût. Elle se serait tue. Chaque mot prononcé était un acte de rébellion contre sa condition. Freyja connaissait les âmes rebelles. L’une d’elles l’habitait. D’autres l’entouraient. Elle savait les sacrifices qu’elles requéraient, les risques que l’on était prêt à prendre pour elles, et les dangers qu’elles pouvaient créer pour autrui. Leur art de flouter les limites, de battre en brèche les interdits, d’annihiler les obligations. Elle reprit un morceau de pomme. Elle n’avait pas oublié les conseils que Kaahl lui avait donnés peu avant le procès sur la façon de se comporter à l’égard des Sorciers. Elle n’avait pas oublié son séjour là-bas. Sur le plan politique, elle avait tiré les leçons de ses conversations avec son mari, de ses discussions avec Priam ou  Adam, de ses quelques entrevues avec Hazaan. Chaque phrase formulée offrait des indications, parfois plus que ce que l’on souhaitait communiquer. Les silences pouvaient aussi se montrer bavards. Elle les préféra néanmoins aux mots. Puisque Kaahl ne voulait pas qu’elle tuât la Princesse, la gestion de cette situation lui incomberait.

Sans quitter la rousse du regard, l’Aile d’Acier croisa les bras sur la table. En miroir au sien, un sourire ourla ses lèvres. « Les choses ne sont effectivement pas toujours ce qu’elles semblent être. » Il lui avait fallu diriger son courage ailleurs. Contre les questionnements qui fusaient, contre la solitude qui l’enserrait, pour garder le secret que son amant lui avait délivré, pour sauver sa peau et la sienne. Ce qu’il avait scellé aurait pu être libéré, ou au moins soupçonné. Son pouce joua avec la tige de la pomme. Elle arrêta lorsqu’Eméliana prononça le nom des Mayfair. Ses pupilles s’étrécirent et ne dévièrent pas de son visage, même lorsque les mots la heurtèrent avec la force d’un coup de marteau. La colère remonta de son bassin à sa poitrine. Si son faciès demeura de marbre, l’ire frappa l’enclume de son cœur ; dans ses prunelles furent projetées ses étincelles violentes. Disait-elle la vérité ? Mentait-elle pour la manipuler ? Elle plissa les yeux, inspira et se redressa. « Je connais les sentiments de votre Roi à mon égard. » répondit-elle prudemment. S’il l’avait pu, il l’aurait sans doute fait exécuter. Durant le procès, ses iris avaient brillé de haine. Plus les jours passaient, plus elle était persuadée que si quelqu’un avait tué leur enfant, c’était lui. Il ne pouvait pas l’assassiner parce que Kaahl ne l’aurait pas pardonné ; mais il pouvait supprimer ce qui n’existait pas encore véritablement et prétendre n’avoir rien fait. Ce serait sa parole contre la sienne, sans aucune preuve d’un côté comme de l’autre. Elle savait qu’elle partait perdante. Elle pouvait le tuer, mais elle ne serait sans doute pas pardonnée.

La brune posa la pomme dans une petite assiette à côté d’elle et la repoussa sur le côté. « Que croyez-vous que nous ayons en commun hormis un mari ? » Sa question n’attendait pas nécessairement de réponse. Elle se leva à son tour. En quelques pas, elle franchit la distance qui les séparait et réintroduisit ses prunelles dans les siennes. « Je n’ai pas de temps à perdre donc vous devriez articuler clairement ce que vous désirez. » Freyja jaugea la jeune fille. « Ainsi que ce que vous attendez de moi et ce que vous proposez en retour. Si vous n’avez rien à dire, je récupèrerai les affaires de mon frère et je partirai. » Son ton ne claquait pas comme celui de la Sorcière plus tôt. Il était ferme, d’une honnêteté brute, semblable à celui qu’elle avait entendu toute son enfance et au sein de la Compagnie de Yüerell. « Nous ne sommes pas dans une cour de récréation au beau milieu d’Amestris. Jouer à imiter les autres ou à mimer ce que vous croyez être de la politique n’a aucun intérêt ici, avec moi. Si vous voulez négocier quelque chose, faites-le franchement. Vous êtes suffisamment intelligente pour ça. Quant à moi, je suis venue, je vous écoute. » Son regard vert la sonda, dans l’attente de la suite.



Message II – 787 mots




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Jun Taiji
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Jun Taiji
Dim 24 Déc 2023, 11:55



À la découverte de Juvaniel !


Jun suivit la petite silhouette d’Eiko jusqu’à ce qu’elle se trouvât devant lui. Il lui adressa un sourire tendre et la salua à son tour. « Bonjour Koko. » Il regarda la barrette. « Oh ! Je l’ai aussi ! » Il déplaça quelques mèches de ses longs cheveux et lui montra l’objet tout en lui faisant un clin d’œil complice. « C’est vrai. Je vais leur apprendre plein de choses : à cuisiner les mochis, à confectionner des kimonos… et ce ne sont que des exemples ! » Il ne mentait pas – puisqu’il venait de décider qu’il mettrait ses mots en pratique afin de ne pas mentir, justement – mais, bien évidemment, là ne se trouverait pas le cœur de l’apprentissage. Il pouvait cependant difficilement parler à Eiko de ce qu’il avait l’intention de construire. Il ne le murmurerait à personne. L’université serait une porte d’entrée vers des révélations dérangeantes et mystérieuses. « Tu pourras même venir leur donner des cours de pliages si tu veux. Je suis sûr que tu es très douée. » Il passa ses doigts dans les cheveux de l’enfant. « Je te donnerai une liste de cours que je pourrai t’enseigner et tu n’auras qu’à choisir dedans. » Il ne mettrait que des choses de son âge. Certains enfants devaient finir traumatisés, ou le méritaient, mais il espérait que ce ne serait pas son cas. Dans le doute, il préférait ne pas regarder son avenir. « Si c’est bon alors j’en veux bien un. » La nourriture prenait une grande place dans sa vie. De son vivant, il avait toujours préféré la qualité à la quantité. À présent, les quantités ne lui enlevaient jamais aucun plaisir ; à moins qu’il n’en décidât autrement. Ses phases dépressives étaient particulièrement profondes car rien hormis lui-même n’avait le pouvoir de les faire cesser.

Lorsque l’ombre de la timidité passa sur le visage de la petite Orine, Jun se tourna brièvement vers Alaster avant de rassurer la brunette. « C’est mon meilleur ami. Il s’appelle Alaster. » précisa-t-il avant que le Déchu ne la saluât et acceptât le gâteau. « Il est berger. Il élève des Weltpüffs. Tu en as déjà vus ? » Le barbu ne rectifia pas les dires de Jun. Dans son cœur – et bien qu’il eût changé de profession – il serait toujours berger. Il contempla la gamine et releva les yeux vers son ami. « C’est drôle parce que si tu faisais un enfant avec tu sais qui, je suis sûr qu’il lui ressemblerait. » Il s’en amusa. Eiko était toute mignonne. « Comment est-ce que tu t’appelles et que fais-tu de beau ici ? » s’intéressa le Paresseux, tout en songeant que ce qu’il avait dit plus tôt ne serait peut-être pas exact. Une enfant blonde pourrait peut-être voir le jour puisque son ami n’était pas brun originellement.





Ezechyel plissa les yeux pour essayer de distinguer la magie de celui qu’ils étaient venus chercher. Pour l’instant, il ne sentait rien. Entre les énergies présentes, certaines s’apparentaient, sans qu’elles ne fussent identiques. Ses cheveux voletaient de chaque côté de son visage. La pression de l’air gonflait ses vêtements. Avant d’arriver sur le toit d’un haut bâtiment, il exerça une pression sur le temps afin de freiner sa chute. Ses pieds se posèrent délicatement sur les tuiles argentées et bleues. Il savait que c’était ce temps, celui dans lequel elle vivait. Il n’y avait pas qu’elle. Lui aussi. Il s’accroupit et réfléchit. Il avait perdu les autres pendant le voyage mais il ne doutait pas qu’ils apparaîtraient au bon moment. Il sortit un objet de sa poche et le posa sur le sol. La magie le fit vibrer et un charabia de données apparut. « Hum… » Il devait rencontrer Adam Pendragon, Priam Belegad et l’autre Ârès Taiji. Le dernier, il le connaissait déjà. Il avait pris sa place plus d’une fois. Edelwyn ne le lui avait jamais dit mais il avait vite compris que sa sœur nourrissait des expectatives concernant celui qui la battait aux échecs sans sourciller. Lui préférait cacher à la blonde qu’il était meilleur qu’elle. Voir la victoire briller dans ses yeux n’avait pas de prix. Il rangea l’objet et se releva. Ses vêtements étaient entièrement noirs. « Bon… » Il n’aimait pas la magie de téléportation. Il se ratait souvent et ça ne manqua pas, pour plusieurs raisons : une magie supérieure à la sienne qui le stoppa dans sa course et son apparition inopinée dans le conduit d’une cheminée.  Lorsqu’il s’en rendit compte, son corps était déjà en train de dégringoler, attaqué de toute part par la protection de la demeure. Il serra les dents, en tentant de se défendre, mais percuta rapidement la grille bûchère, ce qui ajouta à sa douleur. Il s’étala là dans un fracas digne de la foudre. Ses yeux fixèrent un moment le plafond et ce fut l’obscurité totale.

817 mots
Ezechyel s’est pris la magie de protection de Kaahl et s’est éclaté dans la cheminée. Il est inconscient, faudra le soigner /sbaf

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Adriæn Kælaria
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Adriæn Kælaria
Dim 24 Déc 2023, 13:11

[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 3 Zwbn
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À la découverte de Juvaniel !



Adriæn marchait en tête du cortège. Derrière lui, il entendait Sympan discuter avec Moon et Aäron. « Je trouve que tu as des airs de Sorcier moi… » L’Alfar n’était pas bien loquace. Il parlait peu et semblait plongé dans une dépression permanente. L’Ondin aurait volontiers participé à la conversation – surtout parce que les seins de l’Orine l’intéressaient – s’il n’était pas préoccupé par le cas de Johannês. Il semblait étrangement fuyant ces derniers temps. Il ne l’avait pas vu à la fin du Basphumi et on lui avait murmuré plus d’une fois qu’on l’avait vu partir avec Susannah. Il sentit comme un regain de douleur au niveau de son entrejambe. Quand il pensait à elle, trois réactions étaient possibles : la haine, l’excitation ou la douleur. Parfois, les trois s’accordaient parfaitement. Moins le Magicien lui parlait, plus il devenait instable. La question de Kiara le taraudait aussi. Il lui semblait avoir réussi à reprendre la main lorsqu’ils avaient chanté ensemble mais rien n’était moins sûr. Il devait s’introduire plus profondément en elle, de manière qu’elle fût à lui pour de bon. Parfois, il avait du mal à jouer la comédie. Il avait tendance à penser qu’obtenir ce qu’il désirait en feintant le bien était plus long que s’il avait utilisé des manières plus discutables. Après tout, il avait eu Johannês rapidement. Qu’il dormît ne le dérangeait pas. Un jour, il l’aurait éveillé. Pour ça, il devait empêcher cette saloperie de Sirène de l’approcher. Elle allait corrompre ses pensées. Son ami était faible et manipulable. Il devait le protéger.

« C’est pas Dastan là-bas ? » demanda soudainement Sympan. Pieris n’était pas avec eux. Il avait préféré se rendre directement à Boraür. Quelques élèves s’y étaient déplacés en avance afin de préparer des activités pour les autres. De plus, l’endroit était parfait pour les révisions. La fatigue ne s’y accumulait pas, la paresse n’était pas une tentation et la mémorisation s’y faisait sans avoir besoin de beaucoup d’efforts. Avant les examens, les étudiants qui y allaient n’étaient pas rares. Des groupes se formaient et ils passaient quelques jours ensemble, à potasser et s’entraider. Les résultats étaient significatifs.  « Dastan Belegad ? » La voix de l’Orine venait de s’élever. « Connais pas. » précisa Aäron. Adriæn songea que, de toute façon, il ne connaissait pas grand-chose. À croire que les cours qu’il recevait à Basphel ne pouvaient pas encore suffire à combler ses immenses lacunes. L’Ondin se déplaça jusqu’à la jeune fille et lui sourit. « Tu connais Dastan ? » Il se demanda comment elle réagirait s’il amenait ses doigts dans ses cheveux ou caressait son bras l’air de rien. Elle ne l’attirait pas spécialement. Seuls ses seins avaient un attrait sur lui. Ils lui donnaient envie de la mettre enceinte afin qu’ils se gorgeassent de lait et qu’il pût s’en repaître. « Oui, de nom. » répondit-elle, en rougissant à cause de la proximité. « On peut te le présenter si tu veux. Par contre, je te préviens, il a des manières discutables. Il risque de vouloir t’embrasser avant de te dire bonjour. » « Ah ? » « Voire pire. » Comme glisser sa main dans sa culotte ou la plaquer contre un mur pour la frapper mais il ne précisa pas, elle s’imaginerait ce qu’elle voudrait. « Tu devrais rester à côté de moi. » Il s’en servirait de protection si jamais le Réprouvé était mal luné.

Sympan n’avait pas attendu qu’ils se missent tous d’accord. Il avait tiré Aäron avec lui. Il se planta devant le Bipolaire et frappa dans ses mains. Certaines personnes avaient du mal à le calculer. Ça ne le dérangeait pas mais il avait dû mettre en place des stratagèmes pour qu’on le repérât. « Je ne pensais pas qu’on se verrait avant Boraür. » lui dit-il, pour toute introduction. « Pieris n’est pas là mais y a Adriæn. » Il fit un geste de la tête pour désigner l’Ondin, en sachant très bien qu’il était généralement assez visible. « On est avec deux autres étudiants de Basphel. Il y a Moon, une Orine et puis… » Il brandit Aäron devant le rouquin comme s’il le lui offrait en cadeau. « Aäron. Tu ne trouves pas qu’il ressemble un peu à Érasme ? Parce que moi oui… sauf les oreilles mais… En plus il a des cheveux froufrous. » s’extasia-t-il comme une grand-mère en passant ses mains dedans. L’autre lui envoya un regard qui aurait pu être noir s’il n’était pas noyé de flemme. « J’ai les mêmes que mon père… » se justifia-t-il en tentant de remettre le tout en place. L’ensemble tombait inévitablement devant ses yeux et sa chevelure avait tendance à boucler quand il ne la séchait pas. Ça l’agaçait. « Qu’est-ce que tu fais là ? » demanda Adriæn, en s’approchant. Les questions se ressemblaient au fur et à mesure des rencontres. « Érasme, Lucius et Tekoa sont là ou pas ? » demanda Sympan. « Tu les as vus ? Et Alcide ? Et Johannês parce qu’on l’a perdu… ? » « Bonjour. » murmura Moon, avant de lever les yeux vers l’enfant perchée sur les épaules du rouquin. « Oh ! Bonjour toi ! » s’approcha-t-elle. « Tu es drôlement grande dis-moi ! »

852 mots / 3000
Jeter mes persos en pâture est mon addiction.



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Aliénor Vaughan
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Aliénor Vaughan
Lun 25 Déc 2023, 14:03


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À la découverte de Juvaniel !



Lhéasse conduisait Aliénor dans les rues de Juvaniel. Autour d’eux, la foule discutait des problèmes de ce temps. « Vous désirez un thé ? » lui proposa-t-il, en tournant son visage vers celui de la Dame Noire. Depuis quelques temps, il avait l’impression qu’elle était sienne. Il ne pouvait s’empêcher d’en éprouver une certaine satisfaction, tout en gardant les pieds fermement ancrés dans le sol. Il jouait avec elle mais ne ressentait rien la concernant. Lorsque le jeu devrait cesser, il le stopperait sans aucun mal. Il en était convaincu. Aliénor le regarda et hocha la tête. Depuis Seaghdha, la morsure de l’inquiétude n’avait plus quitter ses iris. Le Sorcier le savait et en profitait. « Je suis sûr que Priam est ici. Nous allons le trouver. » murmura-t-il, après s’être arrêté pour lui faire face. Sa main libre caressa le bras de la Magicienne comme un ami aurait pu le faire dans pareilles circonstances ; à l’exception près qu’il était responsable des événements de Seaghdha. Il avait fait en sorte que la jeune femme fût également touchée, qu’elle dût se reposer sur lui quelque temps. Il avait commandé spécialement une blessure dans l’intérieure de sa cuisse. Plusieurs fois, agenouillé devant elle, il lui avait demandé d’écarter les cuisses pour qu’il pût voir et soigner la plaie. Il avait pris son temps, prétextant une magie puissante de laquelle il ne pouvait venir à bout facilement. Ses doigts en avaient profité pour caresser le contour de la blessure. Il les avait égarés plus haut, sans franchir de cap décisif. Ce jeu lui plaisait, parce qu’il se faisait au détriment de son épouse et aussi au détriment de l’Empereur Noir en un sens. Cyrius Windsor n’avait aucun intérêt pour elle, ce qui donnait au Chancelier des Ténèbres une plus grande liberté. Et puis, elle avait fini par lui avouer être enceinte à demi-mots. Elle n’avait pas idée de l’étendue de son emprise sur elle. Un enfant de l’Ange était une aubaine inespérée. « Je m’inquiète de ne pas avoir eu la moindre nouvelle… » Elle parlait tout bas, craignant qu’on les entendît. « Ce n’est pas si étonnant. Vous appartenez à la Couronne Noire. Priam est fiché comme étant indésirable. Même s’il vous a écrit, la lettre a très bien pu être interceptée. » Il avait lui-même ordonné que le courrier le fût. Il avait parcouru les lignes écrites par l’Orine de Priam. L’inquiétude se cachait entre les mots, bien qu’elle se voulût rassurante. Rien qu’il ne désirait confier à Aliénor. Il aimait voir l’angoisse tirer ses traits. « Mais si ces créatures l’ont… » « Allons, nous en avons déjà parlé. Je ne pense pas qu’il soit mort. C’est quelqu’un de connu. Nous l’aurions su. » Ses doigts se resserrèrent contre la peau de la Magicienne, comme s’il désirait la soutenir. Il chercha son regard.  « Je sais que ça vous inquiète mais dans votre état, vous devriez songer plutôt à vous. » Il avait réfléchi à ce qu’il désirait faire d’elle. Lorsqu’elle était avec lui, il songeait de plus en plus à profiter du détachement de Cyrius pour demander qu’elle devînt sa deuxième épouse. Il pourrait, ainsi, d’autant plus la torturer. Il l’autoriserait à voir Priam mais ces autorisations seraient ponctuées d’obligations. Il aurait la main mise sur son existence et pourrait lui imposer ce qu’il désirerait, sous couvert d’avoir à répondre aux devoirs du mariage. Lorsqu’il n’était pas en sa présence, sa décision était moins certaine. Petit à petit, pourtant, il lui semblait que ce fût une bonne idée. « C’est juste que… » « Ne vous en faites pas. Vous allez pouvoir le revoir. Venez boire un thé en attendant. » Il la dirigea vers un stand qui vendait des boissons à emporter et commanda la même chose pour eux deux. À force de la côtoyer au quotidien, il avait une connaissance parfaite de ses goûts ; de ses goûts et du reste. « Merci. Je ne sais pas comment vous remercier. Vous avez toujours fait beaucoup pour moi. » Elle était tellement naïve que c’en était presque touchant. Elle oubliait également toutes les fois où il l’avait fait pleurer, où il avait abusé de son autorité et où il avait deversé sur elle des paroles blessantes. « À vrai dire, je suis en train de réfléchir à un moyen de vous éloigner de la royauté des Sorciers sans vous faire perdre vos privilèges ou vous mettre en danger. » Il ne pensait pas en parler tout de suite, aussi parce qu’il n’était pas décidé. À croire que son choix avait fini par s’arrêter. « Ah oui ? » « Je ne sais pas si ça fonctionnerait mais je pourrais peut-être demander au Roi de devenir votre mari à sa place. Votre rôle de lien entre les Sorciers et les Magiciens seraient sauvegardés mais vous seriez bien moins surveillée. » Il se rapprocha pour souffler à son oreille. « Et je ne risquerais plus rien à vous laisser voir Priam autant que vous voulez. » Les yeux de Lhéasse passèrent de la chevelure d’Aliénor à une silhouette musclée, recouverte de noir. Ses iris plongèrent dans ceux de Val’Aimé. Il s’éloigna de la Magicienne. « Val’Aimé. » salua-t-il. « Je ne pensais pas que vous viendriez ici. » Il aurait dû être plus prudent. Le Chef des Armées n’était pas stupide et lui n’avait clairement pas respecté les distances sociales en vigueur avec la jeune femme. Aliénor suivit le mouvement de Lhéasse. « Duc Taiji. » Il l’impressionnait bien davantage, sans doute parce qu’elle avait connaissance de toutes les vies que ses mains avaient ôtées.

904 mots
En pâture, acte 3 !



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Susannah
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Susannah
Lun 25 Déc 2023, 16:39



À la découverte de Juvaniel
Lana & Susannah



Une grimace déforma les traits de Susannah à l'évocation des deux folles qui partageaient leur dortoir. « J'aurais préféré que l'on reste entre Ondines dans le dortoir. Entre cette sale Sorcière de Réta et Gyzyl qui est... Gyzyl. » soupira-t-elle. « J'ai hâte qu'on rentre à Port Dirælla. C'est pesant d'être entouré de Gælyan en permanence. » Les lèvres gonflées dans une moue boudeuse, elle tourna la tête vers Lana qui avait cessé de jouer avec ses cheveux. « Vraiment ? Il n'en a pas l'air pourtant. J'ai entendu dire qu'il s'était inscrit à l'association des enfants du cœur. » Elle souffla de rire, incertaine de quoi penser de l'adolescent. Elle ignorait à quel jeu les jumeaux Kælaria se prêtaient dernièrement, mais Lana n'était pas elle-même en public. Son petit manège de gentillesse l'intriguait, mais elle n'avait rien dit, se doutant que cette démarche dissimulait des manigances d'un cru purement machiavélique. Susannah devait reconnaître qu'en matière de bienséance, Lana avait toujours brillé par ses manières exquises. Elle ne faisait aucun faux-pas, était aussi irréprochable qu'un Ange. Son vernis d'apparence devenait aussi dure que les diamants sertis sur les bijoux façonnés par sa famille, au point que Susannah elle-même n'arrivait plus à déchiffrer quelles pensées se cachaient derrière ce masque d'une inquiétante perfection.

En traversant le château pour ressortir, les iris de la bleue s'attardèrent sur une véranda baignée de lumière. Des végétaux s'amoncelaient entre sofas et fauteuils pour former un nid confortable et spacieux aux locataires. Elle retint Lana par le poignet pour ralentir leur progression. « Regarde, ce serait plutôt pas mal pour une soirée entre filles. On pourrait inviter les filles en revenant de Port Dirælla, qu'est-ce que tu en dis ? Loin de Basphel, juste entre nous. » Elle lui sourit, et dans une habitude empruntée à une existence onirique, entrelaça leurs petits doigts pour l'entraîner à l'extérieur.

Une fois dehors, elle développa sa proposition. « Basphel a son association pour l'avenir amoureux des puissants, mais je ne la trouve pas suffisamment sélective. On devrait concevoir notre propre groupe. Nous en serions les présidentes, toi et moi, puisque nous en sommes les créatrices. Kiara serait ton adjointe, et moi, je pourrais proposer à Rose-Abelle. Je ne lui ai pas beaucoup reparlé, mais je pense que ça l'intéresserait. Qui d'autre devrait-on inviter à nous rejoindre ? » Elle réfléchit un peu alors qu'elles déambulaient dans les ruelles animées. Cosmopolite, la cité réunissait un peu de tout, supposément des chercheurs, des intellectuels, venus de partout pour trouver des solutions aux problèmes qui secouaient les terres de Sympan. « À l'image de la coopération entre les peuples qui débute à Juvaniel, nous pourrions ouvrir notre groupe à plusieurs filles que nous jugerons adéquates, qui puissent nous être utiles, aujourd'hui, mais surtout plus tard. Si on s'y prend dès maintenant, cela signifiera qu'en quittant Basphel, nous aurions plusieurs de ces filles sous notre emprise, façonnées comme on le voudrait. » Lana avait déjà commencé avec Kiara. Il suffisait de faire pareil avec les autres. « Nous serions invincibles. La fédération féminine suprême, la FFS. Qu'est-ce que tu en penses ? » La Sirène pénétra à l'intérieur de la boutique d'où s'échappaient de délicieux arômes qui lui mirent l'eau à la bouche. « Qu'est-ce que tu aimes comme goûts ? Je te les offre. »

Message II | 584 mots


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Merci Jil  [Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 3 009 :
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Kaahl Paiberym
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◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Lun 25 Déc 2023, 22:43



À la découverte de Juvaniel



« À cause de ça, je dois rester vivre avec lui. » La voix de Lucius m’arrivait par intermittence. Je l’écoutais à moitié, plongé dans mes propres turpitudes. Il avait fauté en mettant cette fille enceinte. Je fautais en aimant un Réprouvé. Mes doigts attrapèrent le goulot de la bouteille. Je l’avais coincée entre ma hanche et le dossier du canapé. Je bus et repris ma contemplation. La pointe du crayon bougea doucement sur le papier. J’y traçais des pensées, de celles que je n’étais pas disposé à partager avec le Magicien. Je m’étais muré dans le silence, là où sa langue ne cessait de s’agiter. Son père, son mariage, sa belle-mère, Eméliana, Dastan, les Dragons, Kiara, sa grossesse, son union future. Il me confiait tout ce que je ne désirais pas savoir.

J’ai eu la sensation que toutes les cigarettes que j’avais fumées en pensant à toi s’écrasaient au creux de mes yeux,
Rien qu’en te tournant le dos.


J’admirai la courbe des mots tracés dans ma langue natale. Lucius ne comprendrait pas l’Obien Syliath. D’autres le pourraient mais je ne les laisserais pas voir ces lignes. Je les supprimerais avant qu’ils pussent s’en emparer. « Le pire c’est que je ne sais pas ce qu’il veut ! J’ai l’impression qu’il se croit irréprochable ! Alors même qu’il couche avec ce Déchu ! » Il ne se rendait pas compte que sa situation n’était en rien comparable à celle de son père. Son père était un Duc et, jusqu’à preuve du contraire, il n’avait jamais mis aucune femme enceinte hors mariage. Et ce n’était pas avec Adam Pendragon que cela arriverait.

Parfois, je te rêve en femme,
Puis je me rends compte que ce rêve est un cauchemar.

Parce que si Dastan était une femme, je n’aurais pas envie de lui. Mon corps réagirait comme avec toutes les autres, par une impossibilité. J’avais violé plus d’une fois mais seule la violence et la peur m’excitaient. C’était une question de domination. Ce n’était pas une question de désir. Surtout, j’étais obligé de trouver des substituts, de m’imaginer avec un homme. Souvent, c’était avec lui.

Quand je les viole,
C’est toi que je viole,
Et je regrette.


J’y pensais beaucoup, à le forcer, à faire taire ses mots moqueurs et à éteindre son regard espiègle. Il me rendait malade. « Tu penses qu’Eméliana est amoureuse de moi ? » Il me fallut un temps pour comprendre qu’il me parlait. Je relevai la tête du cahier et plongeai mes yeux dans le vert des siens. C’était comme faire rencontrer la forêt et l’océan. « Pourquoi est-ce qu’elle serait amoureuse de toi ? » lui demandai-je. « Je ne sais pas, une impression. » Il laissa le silence suspendre l’instant et repartit dans son monologue. « Je ne la trouve pas claire. J’ai l’impression qu’elle veut mais qu’elle n’ose pas, qu’il faudrait que je la force un peu… » Je me perdis encore, sur d’autres courbes, celles du Réprouvé.

Je lutte pour ne plus te regarder,
Parce que si je venais à te contempler encore,
Je brûlerais.


J’avais tenté de ne pas détailler son corps, en vain. J’espérais qu’il n’avait rien vu, qu’il ne m’avait pas pris sur le fait. Je ne voulais rien lui offrir, pas un regard, pas une parole, rien qui aurait pu lui faire penser qu’il me manquait et que le temps sans lui semblait s’étirer dans une dépression infinie. Je déglutis et bus une nouvelle fois. Lucius avait englouti bien plus d’alcool que moi. Je m’étais simplement posé là, à vivre au ralenti, à dessiner des mots qui m’échappaient, sur des situations tournant toujours autour du même sujet. Il n’aurait pas dû me hanter à ce point. Doucement, je sortis la statuette de ma poche et la regardai.

La bravoure, la ténacité et la loyauté sont dans ta bouche des injures,
Je ne suis ni brave, ni tenace, ni loyal.
Veux-tu faire de moi ce que je ne suis pas ?
Est-ce qu’ainsi, tu m'accepterais ?
J’ai déjà essayé de me changer,
De ne plus être attiré par les hommes,
De ne plus t’aimer.
Cette statuette me protégera-t-elle des autres ?
Me protégera-t-elle contre toi ?
Me protégera-t-elle de moi-même ?


Je fixai la feuille et ajoutai quelques mots, plus loin.

Si tu me promettais de n’être qu’à moi,
Alors je deviendrais brave, tenace et loyal.


Je me savais capable de faire mille promesses pour cette seule certitude. Mais la certitude ne viendrait jamais, rien n’existerait et mes promesses, de toute façon, ne valaient rien. « Surtout que je ne sais pas qui elle compte épouser. Ça fait longtemps qu’elle m’en parle et que rien ne se passe. » Je soupirai. Il me fatiguait.

Lorsqu'il te sert contre lui,
C'est mon cœur qu'il presse,
Jusqu'à l'en écraser.

783 mots

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Mar 26 Déc 2023, 21:17



[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 3 Heki

À la découverte de Juvaniel


Parfois, j’avais besoin de me dégourdir les jambes. Ça arrivait comme une envie de pisser. Mon père m’avait dit que c’était peut-être à cause de ma croissance ou des cours. C’est vrai que j’avais de plus en plus de mal à rester assis durant de longues périodes. En cours, j’étais toujours volontaire pour distribuer le matériel, aider à ranger ou n’importe quelle autre activité qui me permettrait de bouger un peu. Lorsque j’écrivais ou lisais, il m’arrivait souvent de m’interrompre pour faire quelques mouvements. Le matin et le soir je réalisais des étirements. Lorsque je me levais, j’essayais d’aller courir. Peut-être que cette période d’enfermement, à tenter de travailler d’arrache-pied avait déréglé quelque chose à l’intérieur de moi ? Il n’y avait plus qu’un élément qui pouvait me maintenir immobile : la lecture du conte et tout ce qui s’y rapportait.

Je me mis donc à trottiner. Je ne tenais jamais bien longtemps mais plus je courais, plus mes performances s’amélioraient. J’avais entendu dire que certaines personnes pratiquaient le sport sous la pluie, la neige, par des températures étouffantes ou même en étant brûlantes de fièvres tellement elles avaient pris l’habitude de s'exercer. En y pensant, j’espérais presque devenir pareil. Les pensées de Placide bordaient mes jours. Il songeait de plus en plus à devenir fort et quelque chose en moi suivait ce même chemin. Je me disais que si je voulais devenir quelqu’un, j’avais tout intérêt à maximiser mes chances. Ça commençait par une bonne hygiène de vie. À partir de là, j’aurais le matériel nécessaire pour évoluer dans les domaines que je désirais. Je ne savais simplement pas encore ce que je voulais devenir. Prince n’était pas une option.

Je perdis mon regard sur l’environnement. Pas une option… Ce n’était même pas certain. La position hiérarchique de mon père faisait de moi un quasi-prince. Le système politique était simplement différent de celui de Lieugro. Je n’hériterais de rien venant d’Adam dans la hiérarchie du peuple déchu. Je n’en étais même pas un. Chez les Ondins, quand bien même ma mère (toujours inconnue au bataillon) finissait par devenir Reine, je ne serais probablement pas considéré, à cause de mon sexe. Dans tous les cas, ce serait bien gonflé de ma part de demander quoi que ce soit. Je m’intéressais très peu aux histoires des Ondins. La seule que je côtoyais (et encore le mot était fort) c’était Susannah. Susannah qui m’avait poussé d’un arbre. Autant dire que ce n’était pas bien encourageant. Elle me rappelait vraiment Zébella par certains aspects et, parfois, il m’arrivait de rigoler en me remémorant la façon dont Placide l’avait frappée. Ce n’est pas moi qui oserais faire ça…

Je finis par ralentir et par m’arrêter totalement, un point de côté me sciant le ventre. Les joues rougies, je repris mon souffle quelques secondes avant de me remettre à marcher, tranquillement cette fois. Mon cœur tambourinait contre ma poitrine. Je me sentais vivant au milieu de tous ces gens. Je passai mes mains dans mes cheveux. Ils étaient ébouriffés. Tant pis. Je venais ici uniquement pour qu’on me remette les clés de ma maison. Cette histoire était d’ailleurs complètement folle. Mon père m’avait dit de ne pas trop me formaliser et de prendre ce qu’on me donnait. Il était si détendu que ça avait fini par me détendre aussi.

En passant dans l’un des quartiers de Juvaniel, mes yeux se posèrent sur un groupe. Je reconnus quelques Basphéliens, notamment Adriæn. J’avais déjà noté une grande ressemblance avec Lambert. Sa réputation parlait pour lui : toujours sympa et prêt à aider. Le parallèle me semblait tout trouvé. Ce n’était pas le cas de tout le monde. Je trouvais parfois que des élèves ressemblaient aux personnages du conte sans trop savoir pourquoi. Les caractères ne coïncidaient pas. Dans mon dortoir, j'observais mes colocataires avec un soupçon d'obsession. J'étais sûr que Lorcàn et Lazare avaient une relation, comme Yvanoë et Primaël. Zeryel éveillait en moi une forme de sympathie que je n'arrivais pas vraiment à lui témoigner. Il m'impressionnait un peu aussi.

Quand mon regard sur une nouvelle silhouette, je faillis me casser la figure de surprise. Mon cœur rata un battement, s’entrechoqua dans ma poitrine et mes pieds s’emmêlèrent les pinceaux, me déstabilisant totalement. Je faillis me prendre une poubelle et m’excusai envers elle sans me rendre compte qu’il ne s’agissait pas d’une personne.

« Pardon, je suis déso… »

Je ne finis par ma phrase, attiré comme une mouche par du miel vers l’individu en question. Je passai quelques-uns de mes camarades et m’arrêtai au milieu d’eux, aussi rouge qu’un homard garni de tomates et décoré de coquelicots. J’avais chaud et froid en même temps. J’avais envie d’aller le voir mais me sentais gêné, comme un fan devant sa personnalité préférée. Je ne savais ni quoi faire de mes mains, ni de mes jambes, ni de rien qui avait un rapport de près ou de loin avec mon corps. Planté comme un poireau, à la limite de pleurer de joie, de peur ou de je ne savais quoi, je restai là à fixer Ludoric avec l’envie excessive qu’il me prenne dans ses bras.

857 mots
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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mar 26 Déc 2023, 22:45



Unknown

À la découverte de Juvaniel !

En trio | Adam, Kaahl & Priam



Le regard de Priam se porta instantanément sur Adam. Les effets du Lien opéraient-ils déjà ? Son esprit ressassa leur interaction précédente. Il n’y avait rien eu qui pût résolument le pousser à cette conclusion. Il fouilla sa mémoire. Le visage de Jun Taiji s’imposa à lui. Il plissa les yeux. Il s’était évidemment demandé pourquoi l’ancien Empereur Noir – tout aussi Magicien qu’il fût devenu – avait réclamé une esclave pour la libérer dans la foulée. La possibilité qu’il fût amoureux de l’Aile d’Acier avait effleuré bien des lèvres, d’autant plus quand on ne l’avait pas vue reparaître aux côtés du Duc Paiberym et que ce dernier avait commencé à parler de reconnaître l’enfant de Mirabelle Vaughan. Que le cœur de celui qui avait brûlé Lumnaar’Yuvon s’enflammât pour une fille de Réprouvés avait paru si ironique au Belegad qu’il avait décidé de ne pas y accorder plus de crédit. Il aurait pu, considérant les interactions entre celui-ci et sa sœur dont il avait pu être témoin. Mais tout cela lui avait semblé n’être que moqueries de la part de Jun et il avait cru Freyja qui avait toujours nié un quelconque rapprochement – quand elle avait sacrifié leur fraternité en lui révélant la vérité sur Kaahl, il avait songé qu’il n’y avait probablement rien ni personne qu’elle aimât plus que cet homme-là. Les mots de ce dernier, néanmoins, ramenaient à la surface cette hypothèse plongée dans les tréfonds de l’improbable. Il renifla et fronça le nez. Ses iris tombèrent sur les mains liées du Sorcier et du Déchu. Quand l’avait-elle appris ? L’avait-elle géré en tombant à son tour dans les bras d’un autre ? Il s’humecta les lèvres puis les pinça. D’une certaine façon et que cela fut arrivé ou non, la version qu’il avait connue de sa sœur n’était plus tout à fait en vie. Depuis la guerre, elle avait changé. Ça crevait les yeux. « Erza n’est malheureusement pas joignable. » se contenta-t-il de glisser entre deux phrases.

Son attention se dirigea vers Adam, dont le discours appuyait la proposition du Sorcier. Il inspira et renversa légèrement la tête en arrière, le regard appuyé sur le plafond. « Combien de temps est-ce que ça prendrait, de fabriquer ces preuves ? Et il faudrait pouvoir évaluer l’impact sur le long terme. » Il se redressa et regarda les deux hommes. « Je ne suis pas un puriste. » Un sourire moqueur ourla brièvement ses lèvres. « Je ne pense pas que mentir soit un crime, mais si je renverse un gouvernement, ce n’est pas pour devenir aussi bancal que lui. Les mensonges doivent être crédibles et durer dans le temps. » Cela supposait qu’ils se fissent suffisamment confiance pour être certains qu’aucun ne trahirait les autres et, qu’hormis leur petit cercle, nul ne serait au courant de la vérité. Il les scruta. C’était de la folie. « Ça veut aussi dire que les vrais responsables de la situation actuelle doivent être éliminés et pas seulement écartés. » Son attention se focalisa quelques secondes sur l’Aile Noire. « On ne s’épargnerait pas un bain de sang. » Il marqua une pause. « J’ai quelques réserves à cet égard. Je ne sais pas si c’est véritablement stratégique. Ça pourrait déstabiliser et affaiblir encore plus les Anges. » Les divers scénarii s’effilochèrent dans son esprit.

Son égarement ne dura guère longtemps. Ses iris dorés se plantèrent sur le Mage. Les petits commentaires d’Adam ne le firent pas rire du tout. Aliénor n’était pas un sujet qui l’amusait. Autour des accoudoirs du fauteuil, ses phalanges se resserrèrent. « Visiblement pas assez pour qu’il existe un doute quant à la paternité de l’enfant. » Si Lhéasse la touchait, ne le lui aurait-elle pas dit ? Comment aurait-elle pu le laisser faire ? Était-elle prête à se prostituer pour le voir ? S’il avait parfaitement conscience que leurs entrevues n’étaient pas gratuites, il n’avait jamais imaginé ça. Ils n’en avaient jamais véritablement parlé. Ils se voyaient trop rapidement, ou ils étaient trop lâches pour aborder ce qui devait l’être. Il avait été trop lâche. Il bloqua sa respiration, ses émotions figées face au déroulé de la réflexion de Kaahl. Son amour pour ses enfants était apparemment la seule chose qui fût à peu près avérée à son sujet. « Je n’exigerais pas ça. Je n’aimerais pas être privé des miens. » Il eut une pensée pour la fille que Za disait de lui. Morte avec elle. Il n’avait pas pu les sauver : il était hors de question qu’il réitérât l’erreur. Elle le rongeait souvent, quand il croyait naïvement que le silence parviendrait à tapisser ses pensées. « Je crois me souvenir qu’au bal de Seaghdha, elle était prête à me suivre au bout du monde, mais c’était un peu particulier. » Il se mordit l’intérieur des joues, avant de reprendre : « La dernière fois que nous en avons vraiment discuté – il y a longtemps –, elle m’a répondu qu’elle devait rester mariée pour respecter le traité diplomatique qui existe entre les deux couronnes. » Il sonda le brun. Pourquoi cherchait-il à l’aider ? Voulait-il l’acheter ? Apaiser la colère ? Se faire pardonner les choix de Freyja ? « Je ne sais pas ce qu’il en est aujourd’hui. » admit-il. Il jeta un coup d’œil au Déchu. Lors de ses longs jours passés alité, il avait commencé à envisager d’arracher Aliénor à la couronne noire, qu’elle le voulût ou non. Ce n’était pas une vie pour elle. « Je sais juste qu’il est inenvisageable qu’elle cesse de voir son fils. » Il ramena une main sur son genou et tritura la couture de son pantalon.

La plaisanterie d’Adam ricocha dans sa tête. Il comprenait pourquoi sa sœur l’avait tant exécré : sa légèreté ne pouvait que heurter de plein fouet ceux qui prenaient tout trop à cœur. « Moi ça ira, merci. » Depuis son réveil, l’appétit avait du mal à lui revenir. Il avait rendu plusieurs repas et, bien qu’il se forçât à manger, il avait perdu un peu de poids. « Je pourrais mettre mon artefact réprouvé et compromettre tes plans. » L’ébauche d’un sourire se dessina sur ses lèvres, avant qu’une série de chocs ne fît gronder la cheminée. Aussi rapidement que le lui permettaient ses blessures, Priam se leva, le cœur fou. Sa magie s’enroula autour de ses bras tandis qu’un épais nuage de poussière se dégageait de l’âtre où un homme venait de choir. « Je croyais que personne ne pouvait entrer ? » lança-t-il au Mage, une fois sûr que l’intrus ne représentait aucune menace. L’Ange s’avança, boitillant jusqu’à la silhouette. Incapable de s’agenouiller – ou au risque de ne pas parvenir à se relever –, il s’enquit : « Il est conscient ? » De l’avant-bras droit, il s’appuya sur le montant de la cheminée. Sa magie se faufila jusqu’au corps inerte. Son visage lui disait vaguement quelque chose. « Mettez-le sur le canapé. » offrit-il. Il espérait qu’il n’avait rien entendu. Autrement, son réveil devrait être de courte durée.



Message IV – 1172 mots




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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mer 27 Déc 2023, 10:51




À la découverte de Juvaniel !

En groupe | Dastan & Yngvild



Le Lucius que Freyja connaissait était un Magicien qui aimait les dragons. Elle aurait dû lui demander s’il aimait les dragons. Son instinct – et sa vue – lui soufflaient qu’il ressemblait davantage à un Sorcier. Les mêmes stries noires que celles qui couraient sur la peau de celui qui l’avait terrorisée, à Lumnaar’Yuvon, marquaient la sienne. Pourtant, il n’éveillait pas chez elle le sentiment d’animosité que ceux de sa race savaient si bien susciter chez son peuple. À ses côtés, elle s’était même sentie bien. Dastan n’avait pas non plus l’air de le détester, au contraire. « C’était le Sorcier que t’as embrassé au Fessetival ? Il s’appelle Lucius aussi ? » - « Aussi ? » - « Freyja connaît un Magicien qui s’appelle Lucius et qui aime les dragons ! Elle lui écrit des lettres ! » - « Non. C’était pas lui. J’ai embrassé personne au Fessetival. » - « Hummm ! » Yngvild croisa les bras sur le haut de la tête de son frère et posa son menton dedans. Elle était sûre qu’il mentait mais elle préféra ne pas le dire tout haut : il était capable de la jeter par terre pour bien moins que ça. Elle préférait quand il était gentil.

La petite Réprouvée laissa son regard vagabonder sur les bâtiments et les gens. Elle n’avait jamais vu autant de monde de toute sa vie. La diversité des visages, des couleurs de peau et de pilosité, des coupes et teintes de vêtements, des démarches et des postures, des statures et des attitudes l’émerveillaient et l’horrifiaient à la fois. Avec Razhul, elles avaient souvent imaginé prendre un navire, traverser les océans et découvrir de nouvelles contrées. Elle adorait ces jeux. Maintenant que sa réalité y ressemblait, elle abordait les choses différemment. Il y avait la magie, aussi. Elle était partout. Parfois discrète, parfois imposante ; elle roulait, ronflait, crépitait, chuchotait, caressait et dansait tout à la fois. Là où elle était visible – rarement –, Yngvild fixait ses chatoiements les yeux écarquillés. « Elle est de quelle couleur la magie des Sorciers ? » - « Noire. » - « Et la nôtre ? » Il y eut un silence. « Je ne sais pas. » - « Freyja a dit qu’il fallait qu’on apprenne à l’utiliser. » - « Hum. » - « Pourquoi t’es triste ? » - « Je suis pas triste. » - « Si t’es triste. » - « Non. » - « Si. » - « Non. » - « Siiiiiiii. » - « Je t’ai dit que n- » Le claquement sonore qui retentit focalisa l’attention des deux Manichéens sur son émetteur. Yngvild fronça les sourcils. « T’es qui toi ? » Son regard vert balaya les autres silhouettes qui l’accompagnaient. « Salut. » les salua Dastan en langue commune. La petite rousse plissa le nez. Elle n’aimait pas quand il ne parlait pas Zul’Dov parce qu’elle ne comprenait pas tout et, surtout, elle avait encore plus de mal à s’exprimer.




Les iris de Dastan se posèrent sur le dénommé Aäron. Ils détaillèrent son visage, resculptèrent ses traits, décortiquèrent son expression. « Pas trop, non. » répondit-il avec toute la mauvaise foi du monde. Il ne voulait pas penser à Érasme. Il regarda Adriæn. Il sortit des clefs de sa poche et les fit tinter devant les yeux de l’Ondin. « Je vais chez moi. Et vous ? » Dans d’autres circonstances, il se serait sans doute amusé à le titiller pour vérifier l’état de sa rancœur, cependant, il n’avait vraiment pas envie de rire. Même les courbes de l’Orine ne le réjouissaient pas. « J’ai croisé Lucius et Érasme, ouais. Lucius est parti tenter de baiser Eméliana Salvatore et Érasme est allé voir sa maison. » Il haussa les épaules, jetant un coup d’œil à l’Orine qui s’approchait. Sur ses épaules, il sentit sa sœur se redresser de toute sa hauteur. « C’est une Orine. Si tu la mords, les Zaahin vont te maudire sur dix générations. » lui promit-il en Zul’Dov. « Elle s’appelle Moon et elle dit que t’es grande. » - « Je sais. Je suis une Réprouvée. » Dastan l’imagina faire la moue et fixer quelques secondes la brune, ses vêtements bizarres, sa coiffure bizarre, tout ce qu’elle pouvait trouver bizarre – lui avait commencé à s’habituer –, puis l’entendit déclarer : « Moi Yngvild. »

Ses iris glissèrent sur Aäron. Il ressemblait vraiment au Mage. C’était détestable. Était-ce un frère caché ? Un cousin ? « C’est qui, ton père ? » s’enquit-il. Il marqua un temps d’arrêt puis reporta son regard sur Adriæn et Sympan et reprit, le cœur battant mais tentant de se donner une attitude nonchalante : « Vous tombez bien, d’ailleurs. Je vais pas pouvoir venir à Boraür. » Yngvild lui tapota sur le dessus du crâne et lui demanda de descendre. Il la souleva pour la poser à terre. Elle fit plusieurs fois le tour de l’Orine, l’œil scrutateur, avant de faire la même chose avec Adriæn. « Je peux monter ? » lui demanda-t-elle en désignant ses épaules. Dastan plissa les yeux. « On reste pas longtemps. » l’informa-t-il dans leur langue natale. Elle acquiesça vivement, sans quitter l’Ondin du regard. « Il faut qu’on retourne à Gona’Halv. » précisa-t-il à l’intention des autres membres du groupe. « INTRUUUS ! » cria Yngvild. Dastan baissa les yeux sur un nouveau venu, un petit blond mais qui n’était pas Alcide. Ses sourcils se froncèrent. Il lui rappelait quelque chose mais il était incapable de savoir quoi. Ses prunelles sondèrent les siennes, à la recherche d’une réponse. Pourquoi le fixait-il comme ça ? Sa langue râpa l’une de ses canines, à la recherche d’un souvenir perdu. Quelque chose de doux et de précieux. Il se mordit l’intérieur de la lèvre. « On se connaît ? » finit-il par demander.



Message V – 978 mots




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Ljund & Ni'Obë
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Ljund & Ni'Obë
Jeu 28 Déc 2023, 22:24



Point de vue : Ljund

La sueur ruisselait abondamment sur mon visage déformé par l’effort. Les muscles de mes bras se bandèrent, gonflant à peine mes bras trop maigres en comparaison de mes aînés. J’étais convaincu que mes épaules allaient se disloquer à ce rythme. Les autres matelots grognaient autour, leurs dents serrées pour ne pas laisser filtrer la moindre plainte. Plusieurs avaient fusionné avec leur Hozro pour gagner en force. La queue de la bête fouetta violemment l’air et les cordes hurlèrent. Certains de l’équipage avaient tenté de l’endormir pour faciliter son déchargement sur le quai mais la magie rebondissait sans succès sur le monstre, et nous n’avions personne possédant de magie suffisamment puissante pour un spécimen aussi massif.

Le crochet planté au milieu du corps longiligne du monstre le rendait fou de douleur. Du sang moussait aux commissures de sa gueule, projetant des gouttelettes à chacune de ses torsions désespérées. Il se débattit et je lâchai un cri en sentant la corde m’échapper des mains, transformant les encouragements de Ni’Obë en une exclamation déçue. L’extrémité claqua sur mon visage et mon épaule. Mes genoux chutèrent sur le pont. Le sang coula aussitôt, m’aveuglant à moitié malgré mes efforts pour l’essuyer. La douleur faisait danser des chandelles dans mes yeux et je craignis de tourner de l'œil en sentant un vertige me sonner. On allait se moquer jusque dans l’Au-Delà si je m’effondrais et je pris sur moi pour me lever sur des jambes chancelantes. Mon épaule irradiait de souffrance mais je l’ignorai pour revenir prendre sans un mot la corde et ma place en même temps. Mes doigts fébriles se raffermirent autour de la corde.

Peu après, on vint nous prêter main forte pour transporter la bête et un zoologiste, averti par notre arrivée, parvint à endormir l’animal, facilitant ainsi son chargement sur une plateforme en bois montée sur roues, bricolée pour l’occasion. Assis sur le rebord de la carriole de fortune, je passai mon haut par-dessus ma tête pour le plaquer d’abord sur mon visage et essuyer et épancher le sang qui continuait de couler. Je me sentais faible mais on m’avait dit qu’un soigneur allait s’occuper de moi en arrivant. Je grimaçai en plaquant ensuite mon haut sur la boursouflure brûlante sur mon épaule, puis jetai un coup d'œil à Ni’Obë.

- Ils vont couper mon bras, tu crois ? lui demandai-je.

- Ça dépend si ça s’infecte.

Je me sentis blêmir. Un matelot avec un bras, j’allais être pire qu’inutile. Mieux valait crever. Un silence chargé de sombres pensées passa, puis, curieux, je laissai ma paume courir sur l’épiderme gris et lisse comme celui d’un squale de notre prise. Afin d’en tester l’élasticité, je tentai d’enfoncer mon index mais c’est à peine si la peau daigna se gondoler sous la pression. Un mousse et un matelot étaient morts lors de sa capture, l’un sectionné net par les mâchoires, l’autre avalé purement et simplement.

- Je me demande si cette sale bestiole s’attaque aussi aux Sirènes.

Ni’Obé approuva d’un signe de tête, tandis qu’un sourire sinistre éclairait son visage fermé depuis le début de cette expédition.

- C’est quoi, tu penses ? On dirait une anguille née du bide d’un géant. C’est dégueulasse. jugeai-je.

- Une malédiction des Dieux. Les anciens n’ont jamais vu une créature pareille par le passé. C’est forcément un signe.

- Le ciel comme la mer subissent de grands changements. confirmai-je en prenant le ton prophétique des anciens qui déchiffraient les signes. Je me demande ce qu’il se trame. Je vais rester attentif.

C’était notre devoir de prêter attention à notre environnement, aux murmures soufflés par les esprits. Aucun détail n’était anodin. Ni le bracelet étrange que la fille-chèvre avait voulu m’offrir à Avalon, ni le vol des goélands entre nos mâts lorsque nous approchions des terres.

Je prêtai ensuite attention à la ville. Je n’avais jamais entendu parler de Juvaniel avant cette expédition. Notre route avait rencontré celle du monstre et le capitaine avait passé un contrat avec un zoologiste travaillant ici pour que nous transportions toute bête mutée par la sauge directement jusqu’à lui pour ses travaux.



Point de vue : Ni’Obë


- S’ils découpent ce truc et te proposent d’en manger, refuse.

Le transport fastidieux de la créature était terminé. Ljund grommela à mon conseil pour toute réponse. Le visage fermé, il accusait la douleur sourde sur son épaule blessée qui chauffait tout son bras. Pour ma part, je ne faisais pas confiance à ces scientifiques, même si notre capitaine en avait décidé autrement. Le seul véritable intérêt de tout cela était le gain économique. Et peut-être trouver des réponses quant à ces abominations qui peuplaient les mers, bien que la réponse était toute trouvée : c’était toujours de la faute des impies.

Alors qu’on nous indiquait de nous écarter de la monstruosité que nous venions de pêcher - un scandale - un soigneur nous aborda. Ce n’était pas un Chaman. Il salua Ljund et je fis une grimace. Je ne comprenais quasiment rien à ce qu’il disait. Ljund le toisait avec méfiance.

- Quelle odeur abominable.

Je le vis froncer le nez et compris. Morte, je n’avais pas ce genre de déconvenue. Ça avait ses avantages. J’observai l’homme de très près. La guérison de Ljund dépendait de lui et je n’aimais pas cela. Avec les mauvais soigneurs, les gangrènes et autres infections à la con pouvaient s’aggraver et devenir fatales. Cela arrivait régulièrement en mer, où l’hygiène était plus sommaire que sur terre.

- Demande-lui s’ils en ont trouvé d’autres, des bestioles comme celle-ci.

Je n’avais peut-être pas tout compris, mais ce port était dans ma conception ce que les impies avaient choisi de désigner comme une plateforme tournante de la recherche. C’était une entreprise gigantesque. Tellement gigantesque que je ne pouvais m’empêcher de la trouver grotesque, bien qu’elle m’impressionnait tout autant. Une coopération cosmopolite de cette taille ne pouvait décemment pas durer dans le temps, alors pourquoi perdre son temps à ériger une ville complète dans cet objectif ? Ljund exécuta ma demande dans un langage commun toujours aussi rudimentaire, mais le soigneur parvint à le comprendre malgré son accent.

- Pas beaucoup. Les gens sont méfiants de ce qu’ils ne connaissent pas et vu ce que la sauge fait à la faune maritime et aux Sirènes, beaucoup préfèrent ne toucher à rien de tout cela. J’ai de la chance d’avoir rencontré votre capitaine.

J’haussai un sourcil et regardai autour de nous. Déjà depuis la mer, nous avions pu apercevoir l’architecture des lieux. Cela m’avait rappelé Avalon, sans pour autant en être une copie conforme. C’était cette agrégation de bâtiments durs et froids, ainsi que la hauteur des édifices qui me faisaient cet effet. Ici toutefois, l’ensemble était plus… sculpté. J’en revins à mon frère et me penchai sur sa plaie, que le docteur nettoyait et désinfectait à l’aide d’une compresse.

- Il va pas couper. conclus-je. Je n’étais pas une experte, mais lorsque l’on devait amputer un membre, cela se voyait. Je poursuivis. Demande-lui si ces monstres sont capables de se reproduire.

Jusqu’ici, nous n’avions pas croisé une créature qui ressemblait à la précédente. Elles étaient juste plus difformes les unes que les autres, ce qui était déjà un point commun en trop.

- C’est difficile à dire. fit l’étranger en déroulant une bande de tissu. De ce que j’ai vu, la bête est très affaiblie. C’est un miracle qu’elle respire encore alors qu’elle est empalée sur ce crochet et qu’elle est hors de l’eau depuis si longtemps. Mon avis, c’est qu’il ne lui reste, dans le meilleur des cas, plus que quelques heures à vivre. On pourrait la garder en vie, mais je crois que c’est préférable de mettre un terme à ses souffrances et de l’autopsier.

Le regard de Ljund se vida. Il ne comprenait pas la moitié de ce que racontait le soigneur et se désintéressait de la discussion. Il avait toujours préféré les activités physiques. Je n’en comprenais pas plus moi-même, pour ne pas dire moins, mais au moins j’essayais de faire des efforts.

- Vous pourrez y assister, si vous le souhaitez.




Plus tard, l’épaule bandée, Ljund rapprocha le nez de la carcasse étendue à même le sol, et renifla avec curiosité. Aucune table suffisamment grande n’avait été trouvée. Le zoologiste, accompagné de plusieurs assistants et du soigneur qui s’était occupé de mon frère, fit courir la lame d’un scalpel sur la peau râpeuse de la créature. Il passa ses doigts sur les lèvres de la plaie pratiquée et força pour les séparer largement et découvrir l’intérieur. Ljund se plaqua une main sur le nez, le teint devenu verdâtre à cause de l’odeur qui se dégageait des entrailles pourrissantes. Il avait déjà évidé son lot de poissons, mais je supposais que le monstre était assez gros pour que l’odeur soit d’autant plus incommodante. Cela ne m’empêcha pas de le juger.

Les scientifiques marmonnaient dans un langage trop soutenu et à un rythme trop rapide pour que nous puissions espérer comprendre un traître mot de ce qu’ils disaient. A titre personnel, cela avait le don de m’agacer. Faisant fi de l’odeur de mort, mon frère avança jusqu’à la tête, grosse comme le buste d’un homme fait. Je le suivis. Les yeux devenus ternes, comme deux globes gris, semblaient nous fixer et je vis Ljund frissonner. Pour ma part, je m’étais trop accoutumée à mon invisibilité pour me soucier de quelconques superstitions.

- On pourra dire qu’on a pêché le plus gros poisson du monde en revenant. commenta-t-il.

Je hochai la tête. Ljund avait effectivement de quoi être fier. Il finit par se lasser du spectacle qui devenait plus écoeurant qu’intéressant à mesure que les hommes dépeçaient le monstre, et il se rendit à l’extérieur pour prendre l’air.

- J’aime pas cette ville. souffla-t-il. C’est comme Avalon, tout est trop haut. Y a rien qui respire, que de la pierre. C’pas naturel. J’ai hâte qu’on reprenne la mer.

- Pareil. appuyai-je.

J’imaginais qu’en plus de cet environnement minéral et rectiligne, la ville entière devait sentir le poisson pourri à présent. C’était bien fait pour eux.

- J’espère qu’ils trouveront jamais la solution pour la sauge. Si ça pouvait tuer toutes les Sirènes, ça serait un soulagement pour tout le monde. ajouta Ljund, qui avait dû entendre les mêmes propos tenus par l’équipage. Cela me fit rire.

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Adriæn Kælaria
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Adriæn Kælaria
Jeu 28 Déc 2023, 22:36

[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 3 Zwbn
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À la découverte de Juvaniel !



« Ah bon ? Je trouve moi… » Sympan sourit. Il aimait bien faire le faux étonné. La vérité c’est qu’il s’amusait comme un petit fou dans la vie de façon générale. Parfois, ses expériences étaient la cause de quelques drames. Le truc c’est que personne ne remontait jamais jusqu’à lui : il était trop insignifiant. En y réfléchissant, il se dit qu’il y avait peut-être quelque chose à faire entre Dastan et Aäron. Même si le Réprouvé niait, le brun ressemblait au Sorcier. Il n’avait pas son aura, ni sa magie. En réalité, l’Alfar semblait être une copie ratée du Mage Noir. Cependant, parfois, les substituts suffisaient lorsque le manque pointait le bout de son nez. Surtout, le brun possédait des cheveux dont la texture satisfaisait grandement l’Ygdraë. Il était sûr que ce serait le cas du Bipolaire aussi, s’il perdait ses doigts dedans. « C’est la même chose de notre côté. » répondit Adriæn, un sourire bienveillant sur le visage. À première vue, il semblait réellement apprécié le rouquin. Ce n’était pas le cas. Sympan le savait parfaitement, tout comme il n'était pas vraiment le meilleur ami de Johannês. Néanmoins, le scientifique n’était pas sûr que l’Ondin se considérât comme un infâme violeur le concernant. Il pensait probablement être réellement l’ami du faux-Magicien. Chacun se racontait l’histoire de sa propre vie d’une certaine façon et il semblait à l’Ygdraë qu’Adriæn était fort pour se croire dans son bon droit lorsque ça l’arrangeait. « On fait partie de la collocation également, dans le palais. » La suite fit ricaner l’Ygdraë, là où le Kælaria se contenta d’un silence visant à passer rapidement à la suite. Lucius non plus n'était pas dans ses bonnes grâces. Si Aäron semblait être dans la lune, Moon s’était quant à elle étonnée du langage cru employé. Sa mère avait tendance à édulcorer les choses, bien que le fond fût similaire. Elle préféra donc se concentrer sur l’enfant, Yngvild, plutôt que sur le garçon. La tâche fut très complexe tant il était attirant et elle regretta de s’être éloignée d’Adriæn. L'Ondin respirait moins le danger.

« Euh… » Aäron détestait cette question. Il ne savait jamais comment répondre. « À mon avis, c’est le même qu’Érasme. Quoi que… c’est Taiji ton nom, nan ? » « Ouais… si on veut. » Il n’en était pas très sûr. Dans tous les cas, sentir le regard du Réprouvé sur lui était une expérience aussi éprouvante que d’être l’objet de celui d’Adriæn. Lui aussi l’avait contemplé longuement, après que Sympan lui eût fait remarquer qu’il ressemblait un peu à Johannês. Les similitudes étaient néanmoins moins flagrantes. Ils n’avaient pas la même corpulence. Surtout, Aäron semblait taillé pour les ténèbres et le désespoir, comme le Sorcier. Bien content d’avoir échappé à la question, l’Alfar tenta de s’éloigner du mieux qu’il put de Dastan. « Ah bon ? C’est dommage si tu ne peux pas venir ! » se lamenta le scientifique. « C’est sûr… Ce ne sera pas la même chose sans toi. » Adriæn semblait sincère, tellement que ça choquait toujours l’Ygdraë qui avait bien moins de talent que lui pour la comédie. Il s’était exclamé pour faire croire à sa tristesse mais il savait Boraür magique. Il lui suffirait de demander à voir Dastan pour que le Réprouvé fût téléporté contre son gré là-bas. Ce serait un jeu d’enfant. Bien sûr, il ne valait mieux pas qu’il en parlât maintenant. Il était peut-être insignifiant mais il préférait garder sa peau délicate à l’abris des gros poings du roux. Surtout, il avait hâte d’être le témoin de la suite de l’histoire entre le Sorcier et le Réprouvé. C’était bien trop croustillant – en plus de constituer une véritable expérience sociale. Les probabilités pour que les deux en sortissent vivants étaient faibles et il n’en voulait rien rater. Son cœur balançait pour une hypothèse en particulier : Dastan se ferait tuer à cause de son tempérament et, Érasme, au comble du désespoir mettrait fin à ses jours. Tout ceci annonçait que du bon.

« Une prochaine fois si tu veux. » L’Ygdraë fixa l’Ondin répondre à l’enfant. Il n’arrivait plus à savoir quand est-ce qu’il était sincère ou non. Dans le doute, il partait du principe qu’il mentait à chaque fois qu’il ouvrait la bouche. Et puis, Ikar fit son entrée. Sympan le regarda. Il semblait totalement obnubilé par Dastan. Un sourire étira ses lèvres. Il s’approcha et s’appuya sur l’adolescent comme s’ils avaient gardé les wëltpuffs ensemble. « C’est Ikar Pendragon ! Je ne crois pas que vous vous connaissiez. » Le scientifique l’observa et remarqua qu’il semblait fébrile. « T’es sûr que ça va ? On dirait que t’as eu un coup de foudre ! » C’était amusant. Il dut néanmoins ravaler son ricanement. Adriæn s’était positionné de telle sorte qu’on sût qu’il comptait partir. Il regarda le roux. « Tant mieux si Érasme est là. On devait se voir. » Sympan resta un instant muet, en se demandant ce que l’Ondin tentait de faire au juste. Il fit la moue et crut entrevoir le juste chemin. « C’est vrai que vous êtes devenus proches. Qui l’eut cru entre un Sorcier et un Ondin ? » s’étonna-t-il, tout en se baissant pour renifler l’odeur d’Ikar. « Je peux t’accompagner voir Érasme ? » demanda Moon. Le blanc la regarda. « Hum… Si tu veux mais pas trop longtemps. J'aimerais le voir en tête à tête. » L’Ygdraë se dit que ça aurait été parfait si Aäron avait demandé pourquoi mais l’Alfar ne semblait pourtant pas vouloir se décider, pas plus que l'Orine qui acquiesça simplement.

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