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 [Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !

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Jasmin & César
~ Eversha ~ Niveau I ~

~ Eversha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 25
◈ YinYanisé(e) le : 20/10/2023
Jasmin & César
Dim 14 Jan 2024, 13:13


Image par Inconnu.
Juvaniel
Haru & Makoto

La voix de Haru résonna aux oreilles de César, qui fit subitement volteface. Ignorant les regards courroucés de ceux qui avaient dû freiner brusquement pour ne pas lui rentrer dedans, l'adolescent courut en direction de l'Orine. Lorsqu'il l'aperçu enfin, son visage se para d'un sourire éclatant. Il écarta les bras et accueillit la brune dans une étreinte passionnée. « Haru ! » scanda-t-il avec enthousiasme, serrant la silhouette de sa camarade du plus fort qu'il pouvait - heureusement, il n'était pas très musclé, alors ça ne risquait pas de devenir douloureux. « Tu m'as manqué ! » fit-il savoir avant de déposer un bisou sur la joue de la jolie Hanatsu, puis de se reculer d'un pas pour la laisser parler à son aise. Il garda cependant l'une de ses mains accrochée à celle de sa sœur. « Ca va bien, et toi ? Ca n'a pas été trop compliqué de venir jusqu'ici ? Moi ça a été, puisque je suis venu avec l'école. » A l'entente de sa gourmandise favorite, le chiot ne tarda pas à saliver d'envie. Il suivit le regard de sa meilleure amie, qui se dirigea vers la seconde Hanatsu. « Makoto ! » s'écria-t-il. Il était tellement euphorique de retrouver sa maîtresse que la vision de l'astronome n'entachait aucunement sa joie. Il était vrai qu'il jalousait souvent le brun, plus encore depuis qu'il avait dû quitter leur foyer pour rejoindre l'académie, alors que le Fujiwara pouvait rester aux côtés de l'Araé. Malgré cette petite rancœur qui entretenait leur rivalité - du moins dans l'esprit de l'Eversha - le Chihuahua appréciait la compagnie du plus calme. Ca faisait un long moment qu'il ne l'avait pas revu non plus. Alors, sans réfléchir, le non-Orine s'approcha de l'autre adolescent et l'enlaça, avant de se reculer. Il braqua son regard vers le cornet de mochi et, sourire aux lèvres, s'en empara d'un. Il piocha une sucrerie qu'il enfourna dans sa bouche, la dégustant avec appétit. « Mmh, Haru, t'es la meilleure ! » complimenta-t-il en se retournant de nouveau vers la forgeronne. Il passa un bras par dessus celui de sa camarade et se mit en marche.

« J'ai plein de choses à te raconter ! Tiens, tu en veux un aussi ? » Il tendit le cornet vers son amie. « L'école est SU-PER GRANDE ! Par contre c'est vraiment différent d'à la maison. Les cours... Comment dire... C'est pas aussi sympa que chez nous - tu te souviens, je t'ai dit que j'étais obligé de faire des exercices de maths, c'est trop nul ce truc. » rouspéta le cancre avant d'esquisser un mouvement de la main pour faire passer toutes ces mauvaises ondes loin d'eux. « Mais à part ça, c'est plutôt sympa ! Il y a des gens chouettes. D'ailleurs il faut trop que je te fasse rencontrer mes colocataires ! Je suis sûr que tu vas les adorer, ils sont trop mi-gnons tu vas voir ! Surtout ma Philo, je suis certain que vous allez trop bien vous entendre et que vous allez devenir des super copines. Et puis il y a Ollie, Anaïs et Lucas, ils vont trop te faire fondre ! Ils sont pas aussi craquants que moi mais quand même, ils restent adorables. » Il préféra ne pas parler de Lou, avec qui il entretenait une relation un peu plus conflictuelle. Il l'aimait bien, mais parfois, elle était un peu... comment dire... Elle l'insupportait. Oui voilà, elle l'agaçait à n'en faire qu'à sa tête. « J'avais un peu peur mais je me suis fait d'autres potes aussi. Tu te souviens de ce dont je t'ai parlé dans mes lettres ? J'ai rejoint des clubs, et c'est vachement pratique pour faire des rencontres. J'adore le club de l'AAAP, on organise des évènements pour rencontrer l'âme-sœur. J'écris des articles dans le journal de l'école d'ailleurs. Le premier sur lequel j'ai travaillé devrait pas tarder à être publié, j'ai vraiment trop hâte ! Je t'en enverrai un exemplaire, pour que tu me dises ce que tu en penses ! Et puis je fais aussi parti du club de costumes ! D'ailleurs on a aidé à préparer le spectacle de l'école. Tu viendras le voir avec moi, dis ? Je suis sûr que tu vas adorer ! C'est pas aussi impressionnant qu'à Okinareni mais c'est normal, il n'y a pas autant d'Orines qu'à la maison. Mais comme ça je pourrai te montrer les vêtements sur lesquels j'ai travaillé. » La passion du brun était la couture. Même s'il n'avait pas d'Art Divin, il avait développé un talent dans ce domaine, à force d'efforts et de persévérance.

« Et toi, comment ça se passe à la maison ? Tu as réussi à avancer sur ton dernier projet comme tu le voulais ? Quand est ce que tu viens à Basphel, hein ? J'ai vraiment trop trop hâte ! Tu te rends compte, je pourrai enfin te revoir tous les jours ! » César se retourna vers Makoto. « Tu as bien veillé sur ma Haru pendant que je n'étais pas là, hein ? » Le brun s'empara d'un nouveau mochi. « Oh, c'est un nouveau kimono ? Il te va bien. » complimenta-t-il l'air de rien - pourtant, il l'avait remarqué dès qu'il avait aperçu le garçon dedans. « Oh ça me fait penser ! » le Araé se retourna de nouveau vers sa sœur. « J'ai participé à un Secret Essë'Aellun ! Pour faire simple, on s'échange des cadeaux, c'est un peu comme le jour de Cha. Et du coup, j'ai reçu un petit costume, pour quand je suis sous ma forme de chien. Tu vas voir, je suis trop beau dedans. »
990 mots
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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
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Kaahl Paiberym
Dim 14 Jan 2024, 22:45



À la découverte de Juvaniel


David Kushner - Daylight
Érasme et Lucius

« C’est pas vraiment concluant… » dis-je, de mauvaise foi. C’était surtout très troublant. Je fixai la silhouette qui se tenait devant moi : la mienne. Nous étions tous les deux debout, en sous-vêtements, au milieu d’une pièce dans laquelle nos sangs mélangés avaient été versés. « Je trouve que ça l’est, au contraire. » La voix d’Érasme s’était transformée pour être identique à la mienne. Je m’avançai pour toucher sa peau. Il me fixa comme si j’étais fou, ses yeux nouvellement verts me heurtant brutalement. Je le détaillai et me pris à sourire. « Je suis plutôt pas mal en fait. » Je ris, avant d’inspecter mon propre corps, celui du Sorcier. C’était étrange. Il était bien plus maigre que moi. Il n’était pas dépourvu de muscles mais c’était comme s’il ne les nourrissait pas assez et qu'ils n'apparaissaient que du fait de sa minceur qui rendait sa silhouette sèche. Je touchai mon bras, étonné par la finesse de mes poignets. Chacune de mes jointures étaient à présent bien plus fragiles. Une certaine élégance en ressortait. C’était surprenant. « Tes jambes sont vraiment fines… » Longues et fines. Ses chevilles aussi. Les os qui les constituaient ressortaient. J'explorai ma mâchoire. C’était la même chose. Tout chez lui était angles et courbes timides. Ses doigts étaient à l’image du reste. Ils étaient plus beaux que les miens. Ses mains étaient aussi plus douces. « T’as vraiment un corps de fille. » lui dis-je, moqueur. Ce n’était pas le cas mais l’alcool et la situation me rendaient taquin. Comme souvent, il ne répondit rien. Mes yeux se posèrent de nouveau sur lui. « Tu te sens comment ? » « Je me sens gros. » « Gros ? » L’expression sur son visage ressemblait à une grimace de dégoût. Il but et me passa la bouteille pour que je le suivisse. Je m’exécutai, le liquide coulant dans ma trachée. Je n’y avais jamais songé avant mais vu sa morphologie, il aurait dû être par terre depuis bien longtemps. « Oui… Ton corps est encombrant. J’ai l’impression de peser une tonne. » « T’exagères quand même… Au moins tu ne risques pas de t’envoler comme ça. » Je souris. « Je vais commander à boire parce qu’on a presque tout bu. » Je me rendais bien compte que mon champ visuel avait rétréci avec les effets de l’éthanol. Pourtant, je n’avais pas envie de m’arrêter maintenant. Boire avec lui, boire contre lui, s’avérait un exercice intéressant. Je voulais qu’il tombât par terre avant moi. « D’accord. » Il me suivit jusqu’à la porte où un système magique permettait de se faire livrer plusieurs choses, dont de la nourriture et des boissons. « Tu veux quoi ? » « Plutôt du champagne. » « T’es vraiment un petit joueur. Je pensais qu’on pourrait prendre du whisky. » Il haussa les épaules. « Allez ! Le premier qui s’endort devra un service à l’autre ! » « Si tu veux. » Il ne semblait pas emballé mais je me méfiais des Mages Noirs. « Parfait ! »

De nouveau enfoncés dans le canapé, nous étions assis l’un en face de l’autre, l’accoudoir dans le dos. En parfaite symétrie, nous avions chacun notre propre bouteille. L’objectif était d’en venir à bout. Il avait de l’avance. « Maintenant que je suis dans ton corps, je vais pouvoir convaincre Dastan de faire un plan à trois. » plaisantai-je. Toujours le même regard de tueur. Je ris. « Fais pas cette tête. » Je pinçai mes lèvres, songeur. « D’ailleurs, pourquoi est-ce que vous ne le faites pas ? » « Parce que tu viens toujours faire tout foirer ? » répondit-il sur un ton faussement interrogatif. « Je ne suis pas toujours là. » Il passa ses doigts sur son sourcils gauche. « Je ne sais pas. C’est un Réprouvé et je suis un Sorcier. » Il ne disait pas tout. « Vous étiez bien partis à Seaghdha quand même pour deux ennemis ancestraux. » Boire me faisait relativiser. Il haussa les épaules. « Il ne m’aime pas. » « Et tu ne le fais qu’avec des gens qui t’aiment et que tu aimes ? » « Je ne l’ai jamais fait avec un autre mec... » me fit-il pour toute réponse. Je haussai un sourcil. « Mais tu es attiré par les filles aussi ? » « Non. » Mon expression prit la forme d’un étonnement ponctué d’incompréhension. « Pourquoi tu le fais avec des filles alors ? » Il laissa échapper un rire. « Tu comprendras sans doute si tu vas à Amestris. » « J’imagine… » articulai-je, peu convaincu, avant de donner un nouvel aspect à la conversation. « Alors ? Qu’est-ce que je dois savoir sur toi ? » « J’en sais rien… Tu veux savoir quoi ? » « Tu fais quoi de tes journées ? » « Disons que depuis que je suis rentré à la capitale, ma tâche principale consiste à étudier et à me sevrer en compagnie d’Armand. C’est un Sorcier. » « Sevrer de quoi ? » « De l’alcool et de la drogue. » « Ah ouais… Grosse réussite. » constatai-je. « Mon père va me tuer s’il l’apprend. Et il apprend toujours tout. » « Ouais. Le mien aussi. Une vraie plaie. » « On devrait pousser nos pères à se rencontrer. » Je ris en imaginant la scène. « À ton avis, s’ils se battaient, qui gagnerait ? » « Le mien sans doute… » « Pourquoi tu crois ça ? » « Les Magiciens sont trop loyaux. » dit-il. « Vous êtes faciles à éliminer. Comme les Réprouvés… » Il fixait sa bouteille, un air pensif sur le visage. « Plus faciles à éliminer qu’à baiser apparemment. » « La ferme. C’est juste que… » L’alcool faisait briller ses yeux et déliait sa langue. « … je me dis que tant qu’on ne franchit pas le cap, il restera attaché à moi. Après, il aura eu ce qu’il voulait et passera à autre chose. » Il y avait une blessure sur son visage, mon visage. « Je n’en suis pas sûr… Si son unique but était de te niquer, il aurait abandonné depuis longtemps. Pas sûr qu’il soit super patient. En plus, il ne risquerait pas sa vie pour une histoire de cul. Tu ne crois pas ? » « J’en sais rien. Il est un peu con. »

1043 mots

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Lana Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
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◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021
◈ Activité : En études
Lana Kælaria
Lun 15 Jan 2024, 22:20




À la découverte de Juvaniel !

En duo | Susannah & Lana



« Je n’ai pas besoin de mon frère pour lui briser le cœur. » répondit l’Ondine en haussant les épaules, avant d’embrayer sur sa plaisanterie sur Claer. Elle le pensait sincèrement. On racontait que Cyrielle s’était amourachée du capitaine des joueurs de Puffball. Lana était certaine de pouvoir faire en sorte qu’il s’entichât d’elle. Il l’avait regardée plusieurs fois. La subtilité semblait étrangère aux Gælyan, et d’autant plus aux hommes. C’était pareil pour Lorcán ou Léonidas. Leur désir à son égard suintait de leurs yeux. Il lui aurait suffi de quelques mots biens choisis, de quelques gestes innocemment exécutés pour qu’ils tombassent à genoux. Elle comptait d’ailleurs faire en sorte qu’ils lui mangeassent dans la main. Pour cela, il fallait trouver l’équilibre entre l’inaccessibilité et la disponibilité. Faire miroiter dans leurs iris des chimères qu’ils pourraient croire atteignables. Ce ne sera pas différent avec le capitaine de l’équipe de Puffball. Néanmoins, cela ne suffirait sans doute pas à chasser Cyrielle de son trône. Lana comptait surtout monter l’équipe de Puff-Puff Gueurles contre elle. Ce ne devrait pas être trop compliqué. Elle avait déjà commencé. Dans des situations d’insatisfaction, les gens n’attendaient que quelques encouragements pour mettre le feu aux poudres.

La Sirène piocha un mochi dans le sachet payé par son amie, qu’elle avait remerciée. Il eut presque un goût amer tant elle ne goûta pas la réponse de Susannah. Sa famille ne tenait pas une vulgaire boutique de breloques ; certes, la noblesse n’enjolivait pas leur nom, mais leur commerce était réputé, et sa mère savait suffisamment se faire respecter des autres pour qu’on la craignît au moins un peu. Par le nez, elle expira un bref rire complaisant. Les années feraient ravaler à la bleue son mépris. Peut-être même le regretterait-elle, un jour ? « Oui, je comptais aussi y aller prochainement. » Le système d’informations qu’elles établiraient à Basphel devrait pouvoir se transposer à Dævaniel. Au sein même de celui-ci, Lana avait tout intérêt à s’arroger les préférences de quelques informateurs afin qu’ils pussent lui rapporter ce que Susannah pourrait vouloir lui cacher – et l’empêcher de connaître ses propres secrets. Elle disposait déjà d’un avantage : alors que la majorité se méfiait de la brutalité et du caractère de la Dæloran, de plus en plus d’étudiants étaient convaincus qu’elle s’était enfin acclimatée à la vie sur terre et que sa gentillesse était de toute bonne foi. Elle n’était cependant pas dupe : la bienveillance et l’altruisme ne suffiraient pas à lui garantir la fidélité de qui que ce fût. Il fallait qu’elle disposât de moyens : coercitifs ou encourageants, financiers ou matériels.

Sur les pavés de la cité, ses talons claquaient. Elle posa sa main libre sur l’avant-bras de Susannah. Ses doigts caressèrent distraitement le duvet qui les recouvrait. « Elle risque d’en faire un homme plus faible que de raison, oui. » Les Orines étaient estimables. Les arts demeuraient leurs domaines d’excellence. Bien que les Sirènes fussent connues pour être des musiciennes et des chanteuses hors pair, elles ne pouvaient rivaliser avec les artistes muses. Même si c’était pénible à admettre, Lana le reconnaissait. Quand elle calait son alto contre sa gorge pour lui faire murmurer des notes mélodieuses, elle s’inspirait des meilleures, et n’excluait donc pas les Orines de son répertoire – au contraire. La musique formait un pont qui enjambait son ego. Néanmoins, en matière d’éducation, les filles d’Onikareni n’étaient pas aptes à élever des garçons ondins. Elles étaient trop douces, trop permissives. Les Gælyan créaient des hommes tels que son frère, des imbéciles bouffis d’orgueil qui osaient se prendre pour des rebelles ou des justiciers. « Je pourrais y aller avec toi. Voir la sauge, je veux dire. Je serais aussi curieuse de découvrir plus de bêtes nées à son contact. J’en ai étudié quelques-unes, justement avec Hélène, Kiara et Alcide. » Lana n’avait jamais adoré les animaux ou les monstres. Toutefois, dans sa quête de pouvoir, elle n’excluait pas de s’appuyer sur eux. Par certains aspects, ils étaient plus fiables que les humains. Une ancienne Impératrice des Abysses avait assis son pouvoir en partie grâce à des dragons. Il y avait sans doute, sous l’eau, formées au contact de la barrière de sauge, des créatures aussi redoutables. « Et à quelles opportunités est-ce que tu penses, justement ? » Lana marqua une petite pause. Elle hésitait. Elle l’imaginait davantage dans l’armée qu’au bras de la justice, mais était-il pertinent d’évoquer cette possibilité et d’ainsi offrir à son amie le rêve du commandement militaire ? Elle en aurait besoin, puisqu’elle souhaitait régner. La laisser entre les mains de Susannah n’était peut-être pas judicieux. « Je te vois davantage dans l’armée, pour tout dire. » statua-t-elle, avec un petit sourire amical. Mieux valait tester son appétence pour la chose, et passer pour celle qui avait émis l’idée plutôt que pour celle qui s’y opposait. Pour le reste, elle aviserait en temps et en heure.



Message III – 817 mots


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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
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Jun Taiji
Lun 15 Jan 2024, 22:30



À la découverte de Juvaniel !



Ezechyel flottait entre rêve et réalité, entre douleur et apaisement. Il sentait la magie agir sur lui alors même qu’il était à peine conscient. Il n’arrivait plus à bouger mais entendait les voix autour de lui. Elles lui semblaient à la fois familières et étrangères. Son corps avait été déplacé et la surface sur laquelle il reposait était confortable. La voix du joueur d’échecs lui importait plus que les autres. Il savait de qui il s’agissait : celui qui accaparait son corps, jouait avec sa sœur et éveillait chez elle des désirs ayant le pouvoir d’empourprer ses joues. Edelwyn ne se laissait pourtant pas émouvoir facilement. Outre ce détail, il était aussi lié à Freyja. S’il en croyait les informations qu’il avait cherché avant de venir, ils venaient juste de se marier. Il demeura immobile. Il n’avait pas le choix mais son comportement n’aurait peut-être pas été différent s’il avait pu décider de la marche à suivre. Il ne se sentait pas prêt pour affronter ce que le Destin lui avait réservé, sadiquement. Il retardait l’échéance. Son cœur n’avait jamais cessé de battre malgré les années. Il n’avait pas vieilli. Physiquement, il ressemblait à la version de lui-même qui avait foulé le Cœur-Vert quelques mois plus tôt. Pour elle, les faits n’étaient pas encore des souvenirs. Pour lui, ils l’étaient devenus et avaient gonflé son cœur d’un mélange de nostalgie et de mélancolie. Il se doutait que l’interdit barrait à présent tout ce que ses lèvres auraient souhaité murmurer à l’Ange, toutes les caresses qu’elles auraient pu tracer contre sa peau. Une fois, pas deux. Un jour unique. Jamais de toujours. Quand elle arriva, il sentit sa poitrine résonner de plus belle. La situation lui arracha toute joie et il ne ressentit plus qu’une tristesse désolée. Certaines versions du temps les réunissaient mais toutes étaient tragiques. Il l’avait appris, en rentrant chez lui la dernière fois. Tout n’était pas écrit mais la finalité était toujours la même. S’il s’unissait encore à elle, ils seraient malheureux. C’était la raison pour laquelle cette mission sonnait comme un test au goût amer. Il se concentra sur le Déchu, sur son aura, sur la stabilité qu’il incarnait malgré lui. Tout semblait plus simple ainsi.

Le Rehla sentit son corps réagir de nouveau lorsque la claque retentit. Il se demanda un instant si l’objet de l’ire était bel et bien sa joue. Finalement, la douleur germa. Il bougea ses doigts, interrompu dans son éveil par la présence d’un nouveau protagoniste. Ârès. C’était pour lui qu’il était là, pour réparer les dégâts qu’il s’apprêtait à causer et tenter de le neutraliser. Ezechyel songea qu’il n’aurait pas dû être seul mais son instinct lui dictait que les autres n’étaient plus. La voix du Banni du Temps lui tira un frisson. Dès que Kaahl était en danger, il ne se sentait pas bien. C’était instinctif et irrésistible. Il désirait se rapprocher de lui, le voir tout le temps, ne pas être à l’origine d’une partie de sa souffrance et qu'il ne fût pas à l'origine d'une partie de la sienne. Malheureusement, c’était irréversible. Pour ne pas assassiner le futur de son autre, il devrait renoncer à la femme qu’il aimait. Il soupira lentement à cette pensée.

Doucement, après le départ du vil, il se redressa. Ses yeux verts s’ouvrirent sur l’intérieur de la maison. Il n’avait pas eu le temps de l’apercevoir précédemment, pris dans le tumulte des effets de la magie de Kaahl. Ce fut lui qu’il vit en premier, comme aimanté à sa silhouette. Leurs rencontres étaient rares, souvent des secondes volées ici et là. Il le connaissait davantage par les yeux d’Edelwyn que par les siens propres. C’était étrange et il préféra détourner le regard, gêné. Il se leva, avisa les sacs et épargna à Priam l’effort de s’en emparer. L’un de ses bras était encore mou et son vêtement, martyrisé par le voyage et la descente par la cheminée glissa légèrement vers la frontière de son épaule. Il s’approcha de la table, avec l’air de quelqu’un qui vient juste de se réveiller. Il sentit le mal de tête poindre, posa ce qu’il portait sur la surface plane et s’assit comme on se laisse tomber dans son lit. Il prit une pomme dans laquelle il croqua et alors seulement, comme s’il se rendait compte qu’il n’était pas seul, il releva les yeux sur la silhouette de Freyja. Il déglutit, changea de cible et s’accrocha à Adam comme à une bouée de sauvetage. « Il est parti aux Portes. Il faut qu’on y aille ensemble. » parvint-il à articuler. Finalement, ses iris piquèrent vers le bois devant lui. Il tentait de ne rien ressentir, de ne rien laisser paraître pour éviter de créer une situation encore plus embarrassante mais il n’avait jamais été bon à ce jeu-là. Sa sœur excellait. Lui mourait sous le coup de ses émotions. Elles lui explosaient au visage et faisaient galoper son cœur à toute vitesse. Heureusement, la faiblesse de son corps l’empêchait de commettre des folies. Au lieu de quoi, il se contenta de susurrer un « Pardon. » coupable, sans viser personne en particulier. En réalité, il n’était pas vraiment désolé… ou peut-être un peu. C’était compliqué.

853 mots

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Adam Pendragon
~ Déchu ~ Niveau V ~

~ Déchu ~ Niveau V ~
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Adam Pendragon
Mar 16 Jan 2024, 20:29



[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 6 8au1

À la découverte de Juvaniel


« Ah ça… »

Ce qu’il lui avait fait ne tenait qu’en un mot : Freyja. Ce mot invoqua l’Ange. Je souris et levai les yeux rapidement vers elle, assez vite pour voir son visage changer d’expression du tout au tout.

« Il n’est pas encore mort. » la rassurai-je.

L’inquiétude ne semblait pas faire partie de mes capacités émotionnelles. L’anxiété était un véritable fléau pour beaucoup. En sachant que la plupart des angoisses ne se réalisait jamais, les années m’avaient appris à relativiser. Je préférais prendre la mesure de chaque événement au fur et à mesure afin de lui apporter une réponse équilibrée. Certains me pensaient léger. Je ne l’étais pas spécialement. Je pensais aux différentes possibilités sans qu’aucune ne me rende incapable de fonctionner correctement. Un jour, je mourrais. C’était dans l’ordre des choses. La souffrance faisait aussi partie de la vie. Il fallait simplement l’accepter et la vivre pleinement pour ne pas la côtoyer trop longtemps.

J’hochai la tête lorsque Freyja décida de soigner Ezechyel en renfort. Je n’étais pas sûr que Kaahl soit particulièrement heureux mais elle ne lui appartenait pas. Elle n’appartenait à personne d’autre qu’elle-même.

« Attends, je viens avec toi ! »

Avec un peu de chance, si Priam nous suivait, le père et le fils pourraient faire la paix. J’émis un rire à cette idée en les imaginant assis sur les genoux l’un en face de l’autre, une bouteille de saké entre eux posée sur une table basse, à se contempler dans les yeux en silence. Qui parlerait le premier ? Qui serait capable de s’excuser ? Le Mage ne partait pas gagnant dans mon imagination. Quant à Ezechyel, il semblait encore trop mignon pour tenir longtemps au jeu de la guerre et du silence.  

En parlant de guerre… un frisson électrisa mon dos. Quelque chose n’allait pas. Mes sens étaient en alerte et l’alarme n’avait rien à voir avec les inimitiés internes à la maison. Le temps ne tarda pas à me donner raison. Mon corps se tendit face à la menace. Ârès était mon fantasme coupable, le méchant qu’il ne fallait surtout pas désirer mais auquel il était impossible de résister. Je n’en étais pas troublé pour autant. J’avais couché avec de sacrés cas. Pour le reste, j’étais plutôt d’accord avec la plupart des personnes douées de bon sens : il aurait dû rester dans son temps et serait bien plus sympathique les quatre fers en l’air, mort.  

Mon regard rencontra celui de Kaahl. Je compris sa volonté muette. Je n’étais cependant pas sûr que l’attaquer soit une très bonne idée. Néanmoins, si j’enfilais la bague des Humains, lui fonçais dessus, l’entourais de mes bras et le maintenais en leur sein, peut-être qu’il serait possible de l’achever avec l’aide de Freyja et Priam ? Plus ou moins. Le problème c’est que son aura ne me disait rien qui vaille. Mon instinct me dictait très clairement qu’il serait préférable que je ne l’approche pas, à l’instar de Val’Aimé Taiji. J’étais un diplomate. Mon domaine de prédilection était la parole. Face à qui ne voulait pas discuter, je ne valais rien, et Ârès était plutôt du genre à monologuer tout en terrorisant ses auditeurs.

Le contenu de ses mots finit d’achever mes espoirs de séparation cordiale. Je fis le deuil en vitesse d’une potentielle visite à Lumnaar’Yuvon et de la dédicace de mon dernier roman sur les terres du Lac Bleu. Face à des membres arrachés, mon rituel du soir pour bien dormir mes huit heures de sommeil volait en éclat. Je n’étais pas un putain d’aventurier mais je n’allais pas y couper. Je ne voulais même pas y couper. Personne ne méritait de rester avec ce tordu plus de cinq minutes, surtout pas pour se faire torturer. Il suffisait d’étudier l’histoire d’Aliénor Vaughan pour comprendre que cette femme avait bien assez donné et ne méritait pas de subir l’humour macabre d’un Sorcier frustré de ne pas être assez bien pour la Lune Noire.

Le chat vola à travers la pièce. Dans d’autres circonstances, ça aurait pu être comique. La tête de l’animal pourtant n’avait rien de drôle, tout comme la réaction de Kaahl. Freyja fut plus rapide que moi à réagir pour éteindre la menace. Dire que ce petit truc roux de rien du tout effrayait bien plus le Mage que son double maléfique…

« Oui j’arrive. »

Je m’avançai pour attraper Priam et restai à côté de lui pour le soutenir au besoin. Je jetai un coup d’œil par la fenêtre. L’animal avait le poil hérissé, tellement qu’il avait doublé de volume et crachait sur la moindre brise de vent qui heurtait sa peau. Il avait de la chance d’être en vie.

« J’imagine qu’il va en envoyer à toutes les personnes susceptibles de vouloir retrouver Aliénor… »

C’est ce que j’aurais fait, si j’étais un méchant Sorcier, en montant chacun l’un contre l’autre.

« J’attends toujours la suite de mes cours. »

Je suivis le regard de l’Ange. Kaahl n’avait rien dit pour le moment mais je me doutais que si nous allions réellement chercher Aliénor ensemble, le voyage risquait d’être aussi périlleux que le face à face avec Ârès. Ezechyel, lorsqu’il se réveilla, ne fit que confirmer mes craintes.

« Et on y va comment, aux Portes ? »

Parce que je ne m’y étais jamais rendu de mon plein gré personnellement. Qu’espérait Ârès en enlevant Aliénor ? Qu’on s’entretue sur le trajet ? Vu la configuration, ce n’était pas impossible. Il n’y aurait eu que Priam, Freyja, Ezechyel et moi, les choses auraient été faciles. Le problème était brun aux yeux marrons.

924 mots


[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 6 Ezpg
[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 6 1844408732 :
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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3865
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Mar 16 Jan 2024, 20:57



Unknown

À la découverte de Juvaniel !

En groupe | Ilias, Jude & Hélène


RP précédent : La soirée pyjama.


Hélène avait ouvert seule la porte de la maison qu’elle partageait avec Ikar. Ces derniers temps, elle goûtait la solitude plus que tout autre sentiment. Elle passait de longues heures à étudier. Ses livres de cours produisaient à eux seuls la majorité des murmures qui pénétraient durablement son esprit. Son intellect s’enfonçait dans leurs pages noircies, au point qu’elle en oubliât le reste du monde. Alcide avait bien essayé de la tirer de ses révisions, mais il avait échoué. Elle ne se déconcentrait que pour s’engouffrer dans la lecture du conte qu’Ikar lui avait conseillé. Comme il l’avait prédit, le personnage de Garance lui plaisait. Elle appréciait son intelligence, son aplomb, sa finesse. Ses méthodes, ses intérêts et sa façon de se comporter contrevenaient parfois à la morale, et elle n’avait rien d’une sainte, mais elle possédait cet esprit aiguisé qui, aux yeux de l’Humaine, la rendait admirable. Au fil des pages, elle s’était de plus en plus attachée à la Lieugroise, au point d’entendre ses peines grincer au plus profond d’elle-même. Dans son amour pour son fils, Hélène retrouvait son propre attachement à sa famille. Dans son indépendance, sa propre solitude. Garance se méfiait de tout et de tout le monde ; l’adolescente se demandait si elle n’aurait pas dû en faire autant. Son père lui avait menti. Plus les jours passaient, plus elle en était convaincue. Ces derniers temps, l’image qu’elle avait de lui s’effritait, au gré de ce mensonge et des horreurs que racontaient les journaux. Elle voulait croire que tout cela n’était qu’un vaste quiproquo, mais sa colère avait tendance à battre en brèche ses espoirs. Elle la refoulait, elle refoulait tout le reste. Elle essayait de ne pas y penser. C’était difficile. Les fêtes d’Ësse’Aellun approchaient, et avec elles la perspective des retrouvailles en famille. Elle redoutait de voir son père autant qu’elle l’attendait. Elle voulait l’interroger.

La jeune fille parcourait les pièces à une allure tranquille, le regard parfois attiré par un détail – une moulure autour d’une porte, un bouquet de fleurs fraîches, les arabesques du bois des poutres ou du parquet, la lumière jetée par une fenêtre. Ce qu’elle rejetait la rattrapait au gré de ses pas. Elle se demanda si Garance réagirait de la même façon, lorsqu’elle apprendrait la disparition de son fils. Elle songea à Lambert. Il lui rappelait Adriæn. Ces derniers temps, elle évitait de penser à l’Ondin. Elle n’aimait pas la sensation qui naissait dans sa poitrine à chaque fois que son visage s’imposait à son esprit. Elle les avait observés à la soirée pyjama, lui et Kiara, et elle n’avait plus eu trop de doutes sur ce qui les unissait. Le réaliser lui avait fait tout drôle. Elle avait préféré ne pas s’attarder, ne pas ressasser, mais si elle avait pris le temps de le faire, elle aurait peut-être su nommer ce qu’elle ressentait. Il ne lui avait rien promis ; pourtant, d’une certaine manière, il l’avait déçue.

Lorsque la blonde quitta la maison, ce fut préparée à rompre sa solitude, affronter la foule du dehors. Et, plus loin, lorsqu’elle aurait atteint sa destination, ses futurs colocataires. De toute manière, plus le temps passait, plus les inconnus évitaient de l’approcher de trop près. Elle espérait ne pas croiser l’un de ses amis de Basphel, car elle ne se sentait pas le courage de faire bonne figure. Maintenant qu’elle avait pris l’air, elle avait juste envie de retourner lire ces livres. Sur cette pensée, elle croisa le regard d’Ilias, dont la haute silhouette donnait presque l’impression qu’il était suspendu au milieu des gens. Durant une fraction de seconde, elle hésita, mais n’eut finalement pas le cœur à faire semblant de ne pas l’avoir vu. Elle franchit les quelques mètres qui les séparait. « Bonjour, Ilias. Je suis contente de te voir. » Elle afficha un sourire qui peina à chasser la pâleur de son visage et les reflets bleutés de ses cernes. Elle s’apprêtait à lui demander comment il allait lorsque ses yeux clairs furent attirés par ceux d’un petit brun, qui dardait sur elle un regard perçant. Aucun son ne franchit ses lèvres. Elle réfléchit, à peine quelques instants. « J’imagine que notre père t’a adopté. » Malgré elle, un goût amer emplissait sa bouche. Elle eut la brutale impression de ne plus vraiment faire partie de leur vie. De fouler un monde qui lui était désormais étranger. « Comment tu t’appelles ? Moi c’est Hélène. » Elle releva le regard vers Ilias. « Vous êtes venus avec papa ? » Elle n’avait pas voulu lui écrire pour lui demander s’il serait présent. De toute façon, compte tenu de son rôle dans la politique magicienne, il lui semblait évident que ce serait le cas. Et il n’avait pas répondu à sa dernière lettre.



Message I – 795 mots




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Susannah
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Susannah
Jeu 18 Jan 2024, 12:31



À la découverte de Juvaniel
Lana & Susannah



Susannah grogna son assentiment. La légère caresse sur son bras ne parvenait pas à adoucir ce qu'elle pensait de l'avenir de son jeune frère avec l'Orine de leur mère. Les hommes étaient faibles, mais Næmo n'avait pas le droit d'alimenter cette théorie. En sa qualité de Dæloran, son sang ne le lui autorisait pas, Susannah ne le laisserait pas baver dans la médiocrité que son sexe supposait. S'il osait lui faire honte, elle lui arracherait les deux yeux et les lui ferait avaler ou porter en collier avant de l'envoyer dans les abysses, là où il ne pourrait plus tâcher leur renommée. En l'absence de leur mère pour surveiller ses agissements, il était du rôle de la bleue de s'en assurer, et elle ne faisait pas confiance à Nahoko pour le garder sur le droit chemin. Les éduquer n'avait jamais été son rôle. Son influence l'avait parfois soulagée du joug sévère et inflexible de leur mère, mais avec du recul, Susannah considérait dans la norme des choses que leur mère se soit montrée exigeante à leur égard. L'excellence ne se trouvait pas dans les huîtres, elle se méritait, et l'oisiveté devait être exclue de leur vocabulaire, encore plus pour lui s'il voulait pallier à l'handicap d'être né mâle.

« Oui. Peut-être qu'il y en a ici. S'ils font des recherches sur la sauge, ils doivent étudier la faune ayant muté à son contact. On pourrait se renseigner et découvrir quelles conclusions ont déjà été établies ? Je me disais qu'il était peut-être possible d'en tirer avantage. Toute bête peut être domptée. On dit de ces mutations qu'elles sont plus féroces, et que les navires de voyage et de commerce en pâtissent, mais nous ne sommes pas des Gælyan. Ils ne peuvent pas comprendre le lien qui nous unit à l'océan. Si nous pouvions trouver un moyen de les soumettre, ce serait une force supplémentaire qui n'est pas à négliger. Ils seraient sans doute plus utiles que Nagra en tout cas. » Le petit chien apparu de nulle part n'avait pas encore mérité l'oxygène qui enflait ses poumons ni sa place dans son lit, et pourtant il profitait de ces deux privilèges en toute impunité. La mission dont elle l'avait chargée, de débusquer le menteur avec qui elle avait correspondu, n'avait pour le moment pas abouti, à son plus grand déplaisir. « Et puis, ma mère n'est pas la seule femme de pouvoir à être réduite au silence par la sauge. En son absence et celle des autres, il faut des remplaçants pour continuer à faire fonctionner le gouvernement. C'est l'opportunité pour beaucoup de faire leurs preuves pour atteindre des positions de choix. C'est aussi le moment pour faire des réformes, en profitant que la majorité de notre peuple ne peut se prononcer. En dehors de l'envoi des hommes sur les chantiers à Port Dirælla, je n'ai pas entendu parler d'autres mesures mises en place par l'Impératrice, ce qui ne veut pas nécessairement dire que rien ne se passe. L'information ne doit simplement pas transiter jusqu'à Basphel. Ça m'ennuie qu'on ne soit pas plus proche des évènements, et je déteste encore plus ce que je peux entendre à ce sujet de la part des autres. Entre ceux qui se montrent compatissants, ceux qui pensent que nous sommes affaiblies et s'en réjouissent, ceux qui croient que notre peuple va disparaître. Je leur montrerai à tous qu'il n'en est rien. » Son poing s'était serré sans qu'elle s'en rendit compte et l'Ondine força ses phalanges à se détendre. « Tu as peut-être raison. Prendre le commandement militaire ne me déplairait pas. Ceci dit, l'un n'empêche pas l'autre. La loi et l'armée œuvrent de concert, si je possède les deux... » Elle se contenta d'un coup d'oeil appuyé pour terminer sa phrase. Mais tout cela n'était pas plus tangible qu'une simple bulle. Ces mots, ces ambitions, n'appartenaient qu'au monde des rêves. Les compétences qu'elle accumulait à Basphel formaient une base d'une qualité relative, dépendamment de l'usage qu'elle en ferait, mais ne suffirait pas. Ce n'était pas en vivant loin de son peuple qu'elle pouvait espérer le contrôler un jour. Il lui fallait s'en rapprocher, évoluer en son sein, développer son réseau d'alliés, directement parmi les siens. « On pourrait moduler notre programme à Basphel, demander une dérogation pour passer aussi du temps à Port Dirælla ? Ce serait sans doute préférable de suivre des cours là-bas en plus de ceux qu'on suit à Basphel. Je crains qu'en revenant, on nous accuse d'avoir trop vécu avec les Gælyan. Ceci dit, pour la carrière que tu veux poursuivre, c'est un avantage vu les liens que tu tisse avec les autres. Tu as toutes les qualités requises pour devenir diplomate. Tu sais communiquer et tes manières sont déjà parfaites. Ils ne voient même pas que tu les déteste, c'est assez remarquable. Même moi, je m'y laisse prendre parfois. » fit-elle avec un sourire.

Message IV | 887 mots


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Ikar Pendragon
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Ikar Pendragon
Jeu 18 Jan 2024, 22:27



[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 6 Heki

À la découverte de Juvaniel


Alors c’était lui, Dastan ? Je piquai un fard. J’avais relayé tellement de rumeurs sur son cas que c’en était scandaleux. Il n’y avait pas que Kiara qui était concernée. Beaucoup de filles étaient intéressées par ce garçon, même s’il n’était pas à Basphel. Tous les bruits couraient, du plus discret au plus bruyant. Tout dépendait des groupes. Je préférai ne pas penser à ce que j’avais pu entendre de la bouche de certains Luxurieux. Je dus me faire violence pour que mes yeux restent à hauteur respectable. En y pensant, je me sentis fébrile. Cette conversation était un vrai cauchemar.

« Ah… Oui oui, c’est sûr ! »

Je me forçai à rire. Mon père ne me racontait pas sa vie et je n’étais pas au courant de cette proximité. Je n’avais d’ailleurs aucune idée de qui était Paaz Kiin’Din et Zel’Eph, même si le dernier nom me disait vaguement quelque chose. En présence du roux, mes cours d’Histoire étaient à des années lumières de moi. Je ne voyais que sa proéminence laryngée bouger lorsqu’il avalait. J’étais de plus en plus tout chose. Je me sentis déglutir à mon tour.

Perdu dans la contemplation de mon aîné, mon regard glissa à retardement sur la silhouette qu’il avait tenue jusqu’ici contre ses jambes. J’ouvris de grands yeux écarquillés. J’avais totalement oublié la présence de cette enfant, trop absorbé par le plus grand.

« Elle… Elle va bien ? »

J’aurais préféré être seul avec le Réprouvé. C’est ce que je me dis, avant de comprendre que la fillette allait me permettre de rester plus longtemps avec lui. Lorsqu’il me demanda de l’aide, je me sentis investi d’une mission quasi-divine. Refuser m’aurait arraché le cœur. S’il m’avait demandé de rester avec lui pour toujours, ma réponse aurait été oui directement. Je n’aurais pas réfléchi.

Depuis qu’il avait soulevé la rousse, j’étais admiratif. Il avait eu l’air de faire ça sans le moindre effort. Il était comme Ludoric sur certains points. Lui aussi devait soulever les gens facilement, Placide compris. Mes joues chauffèrent encore en l’imaginant le faire avec moi. Ce type me rendait complètement fou.

« Oui bien sûr. »

Je ne la connaissais pas mieux que lui mais je pouvais toujours faire semblant. Il devait bien y avoir des médecins. Cette idée de coopération entre les races était dangereuse. Le corps médical était probablement omniprésent.

« Te le lire, vraiment ? Pour de vrai ? »

L'enthousiasme m'emporta. Je dus me râcler la gorge le temps de calmer ma joie et réussir à répondre de façon plus appropriée.

« Oui bien sûr. Je ne l’ai pas mais je peux le faire apparaître. »

Je m’en étais rendu compte lorsque j’avais fini par dire « Je t’aime » à Ludoric dans le livre, seul dans la chambre. Plusieurs livres de conte m’étaient tombés dessus. J’avais réitéré l’expérience et la même chose s’était produite.

« Lana ? O… oui… »

Je n’avais pas envie qu’il s’intéresse à elle.

« C’est une fille vraiment horrible. La pire ! Elle fait que des choses méchantes et elle traîne avec Susannah. Susannah est pareille. Une fois, elle m’a fait tomber d’un arbre ! »

Il valait mieux que je n’évoque pas le fait que Lana semblait devenir de plus en plus gentille. Les ragots allaient dans ce sens. Ça aurait été quelqu’un d’autre, j’en aurais peut-être parlé.

« En plus je crois qu’elle sort avec un garçon qui s’appelle Zeryel, Lana. C’est un Ange. Elle profite de sa gentillesse pour lui voler son goûter d’après ce que j’ai entendu dire… »

Je mélangeais un peu Susannah et Lana mais ça n’avait aucune importance.

On finit par trouver un cabinet médical. Il était tout neuf, comme le reste. Dans la salle d’attente, une fois que nous eûmes confié Yngvild à un médecin, je le regardai.

« On peut s’asseoir là-bas ? »

Je lui montrai une banquette un peu à l’écart. Il n’y avait personne mais j’avais envie de m’asseoir à côté de lui. Je me dirigeai sur le canapé et m’y posai.

« Bon… C’est un peu bizarre mais pour te lire le conte je suis obligé de dire ça… »

Je le pensais peut-être un peu. Je n’en savais rien. Tout ce que je savais c’est que l’avoir près de moi provoquait des réactions gênantes dans mon corps. Peut-être que j’aimais les garçons… Je rougis.

« Je t’aime. » déclarai-je.

Plusieurs livres tombèrent du plafond. Je faillis m’en prendre un sur la tête mais réussis à l’éviter. J’avais pris le coup de main.

« C’est bizarre hein… ? »

Je ris, gêné, et tentai de noyer mon malaise entre les pages du livre. Je le connaissais par cœur.

« Oh tiens ! Là c’est la scène où ils dansent ensemble… Je peux lire ça et puis si tu veux que je continue tu me diras… Il y a pleins de scènes chouettes… »

Je commençai ma lecture. C’était étrange. J’étais aussi fiévreux que Placide contre le corps de Ludoric, surtout dans certains passages.

« Mes yeux descendirent sur nos mains liées. Je pensai malgré moi aux bruits que nous avions entendus. Est-ce que c’était pareil, entre deux hommes ? Je me mis sans doute à rougir parce que je sentis mes joues me brûler atrocement. »

Je me râclai la gorge.

« C’est vrai que je me pose aussi la question… »

Je plongeai mon nez dans le livre pour continuer, comme si je n’avais rien dit.

880 mots

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Dorian Lang
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Ven 19 Jan 2024, 08:19



À la découverte de Juvaniel
Oriane & Eutropius



Eutropius examinait la façade du château. Était-ce vraiment une bonne idée de l'occuper en ignorant tout des autres colocataires ? Plus il y pensait, plus il doutait. Néanmoins, le bail n'était pas signé, et il n'était engagé à rien s'il le signait puisqu'il n'y avait rien à débourser. Ce dernier point le préoccupait plus que tout le reste. Rien n'était gratuit, tout le monde savait ça, alors quelle était la contrepartie attendue ? Il se promit d'étudier le contrat de colocation avec la plus grande vigilance. « Pendragon... Vous êtes affiliée au diplomate Adam Pendragon ? Lui aussi a été à Basphel, il y était professeur, non ? Et il me semble que son fils y est. » Et donc, cette femme se contentait de son nom, qu'un autre avait rendu célèbre, et n'avait rien fait de sa scolarité. Un mépris insondable envahit ses iris. Alors qu'il délivrait à son tour son identité, ils gravirent la volée de marches qui précédait l'entrée du château.

« Je ne suis pas encore certain d'y rester. » rétorqua-t-il. Il acquiesça à son département. Il aurait pourtant juré qu'elle était de l'Étain ou de la Craie. Il réfléchit à comment se débarrasser de sa compagnie encombrante maintenant qu'il avait trouvé sa destination. Il trouvait sa présence trop envahissante. Sans doute, selon des critères communs, elle était belle, mais ce n'était pas son apparence qui troublait l'adolescent, mais cette aura qui attirait son regard comme une flamme attire le papillon. « ... » Comment répondre à cette question ? Se souciait-elle de toute façon de l'opinion d'un adolescent qu'elle venait juste de rencontrer ? Que lui voulait-elle au juste ? Si c'était bavarder, il allait couper court et s'inventer un prétexte pour prendre congé avec un minimum de politesse. Il ne voyait pas l'intérêt de s'acoquiner avec une gérante de bordel. Ce n'était pas ainsi que cela avait été présenté mais pour Eutropius, c'était du pareil au même. Avalon ne lui évoquait pas grand chose, sinon que c'était le refuge des rebuts de la société qui ne savaient pas où exister. Il espérait ne jamais avoir à y mettre les pieds. Il n'ajouta pas de commentaire à son explication. Il n'y lisait de toute façon que des excuses pour justifier ses échecs, et il s'en fichait bien, au fond, qu'elle ait réussi ou non sa vie. Ce n'était pas ses affaires, et ne lui étant pas utile, il ne désirait pas en savoir davantage, sinon découvrir pourquoi elle lui était curieusement familière.

Le Sorcier sentit ses traits se resserrer alors qu'elle manœuvrait la discussion sur lui. Il se râcla la gorge et retint juste à temps un petit soupir. Comment se débarrasser de cette gêneuse ? « Obsidienne. Je suis plutôt intéressé par les sciences, je me concentre dans le domaine de la recherche expérimentale. Je rentrerai sans doute en territoire Sorcier après mon diplôme pour intégrer une université qui me permette de poursuivre cette voie. » À Basphel, il devait toujours se cacher, ou se débrouiller pour que ses activités n'attirent pas l'attention sur lui. Il avait déjà causé la fin du club de tortures, à cause de cette folle qui était venue au secours de Marie-Jane. Machinalement, il porta la main à la pâle cicatrice qui s'était réduite à un fin trait blafard sur sa joue et se rembrunit davantage. « J'étais curieux. » répondit-il à sa dernière question. Ses iris remontèrent sur le plafond ornementé de moulures qu'il devinât effectuées par un artisan excellent. Il n'avait pas l'oeil, mais ces choses se voyaient. Sa suspicion croissait de seconde en seconde. « Je me demande qui est le propriétaire, et quel est son objectif. Tout cela ne vous fait pas vous poser de questions ? Qu'un tel château puisse nous être accessible pour rien ? » Eutropius lui, flairait un piège, il voulait juste en découvrir tous les aspects.

Message III | 673 mots


[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 6 O5u6
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Eden & Philomena
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Eden & Philomena
Ven 19 Jan 2024, 08:51

[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 6 Vudj
Image par inconnu
À la découverte de Juvaniel


Ma queue s'engagea dans une lente valse. Droite. Gauche. Droite. Gauche. J'étais accroupi, dos à un mur. Des passants arpentaient la rue mais aucun n'arrivait à me faire lâcher du regard la grille métallique sur laquelle frémissaient des morceaux de viande. Leur arôme alléchant m'avait coupé en pleine discussion avec Jasmin. Je lui parlais de Mamie Bellada et établissais un classement des meilleurs goûters d'anniversaire qu'elle ait pu élaborer dans la chaleur de ses fourneaux. Mamie Bellada faisait partie de mes bipèdes préférés, avec Claer. La première me donnait toujours de quoi gonfler agréablement mon abdomen, et Claer... Claer, ça ne s'expliquait pas. Je l'aimais comme j'aimais la chaleur de mon lit le matin quand il fallait en sortir, je l'aimais comme les moelleux coussins de l'incroyable salle de sieste.

Ma langue glissa sur mes lèvres. « À trois. » alertai-je mon frère. Lui et moi avions cette faculté de nous comprendre sans parler. De toute façon, les chats ne parlaient pas. D'une détente qui aurait été plus efficace sous ma forme féline, je jaillis de mon refuge pour traverser la rue, zigzaguant entre les humains. Mon problème, c'est que lorsque je courais, j'avais le réflexe de vouloir le faire à quatre pattes. Heureusement, je m'étais préparé psychologiquement à me retenir, mais j'avais mal anticipé l'espace que j'occupais sur mes deux pattes et heurtai plusieurs badauds. J'ignorai leurs reproches et, tant pis pour la discrétion, refermai la main sur un ruban de viande croustillant et dégoulinant de graisse brûlante. L'odeur me rendit presque fou. Je vérifiai que Jasmin était toujours à mes côtés et filai dans la direction que nous avions convenu.

J'entendis qu'on nous coursait et j'accélérai. Une idée de génie me frappa. « Les toits ! » Je virai dans une ruelle étroite, lançai mon larcin dans ma bouche pour libérer mes deux mains et sautai sur une charrette puis sur le rebord d'une gouttière. Mes mains faillirent céder sous mon poids et je persuadai mes muscles qu'ils étaient capables de me hisser sur le toit. « Aide-moi ! » Je sentis Jasmin pousser sur mes fesses et je finis par monter tant bien que mal. En appui précaire sur les tuiles, je tendis une main vers mon frère pour l'aider à grimper à ma suite. Derrière lui, je vis un homme qui venait d'entrer dans la ruelle. Son visage dégoulinait de sueur et son ventre proéminant paraissait le gêner. « Gros lard ! Haha ! » lançai-je en enlevant la viande de ma bouche.

Je filai ensuite sur les toits à quatre pattes car je ne faisais pas confiance à mon équilibre sur mes jambes. « Jamais il réussira à nous suivre là ! » Fier de mon intellect, naturellement supérieur aux bipèdes, je grimaçai un sourire fourbe à Jasmin, sourire qui s'évanouit quand je sentis une tuile mal agencée céder sous le poids de ma main. Je glissai et échouai à me rattraper. Emporté par mon corps malhabile, je sentis le vide m'attraper par l'échine. Je sifflai de douleur quand le sol résonna sur mes os. J'étais supposé retomber sur mes pattes. Mes yeux qui s'étaient fermés dans ma chute se rouvrirent et je louchai sur un petit confrère rouquin. Je bondis sur mes genoux et l'attrapai par la peau du cou et reniflai bruyamment. Son odeur me plaisait. J'en oubliais mon morceau de viande perdu dans ma mésaventure. « Jasmin ! Viens voir ! »

588 mots

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Adriæn Kælaria
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Adriæn Kælaria
Ven 19 Jan 2024, 13:09

[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 6 Zwbn
Image par Kelogsloops
À la découverte de Juvaniel !



« Johannês… » Le son de sa voix mourut quelques instants dans ses réflexions. Johannês avait un comportement qu’il jugeait problématique. Il le convaincrait de cesser ses cachoteries. Il n’était pas discret de toute façon. « Tu le connais. » dit-il, pour toute explication sur la raison pour laquelle le Magicien n’était pas avec lui. Il était impulsif. Ce simple fait pouvait tout justifier. L’Ondin n’avait pas l’intention que qui que ce fût se doutât que la communication entre eux ne passait plus très bien. Le bleu était secret, ce que le blanc honnissait. De plus, depuis que Ræn était dans leur dortoir, Adriæn ressentait le manque. Il devait trouver le moyen de se glisser à l’intérieur de son ami en dehors de leur chambre. N’importe quel voyage pourrait être un prétexte, comme celui-ci. Il devait juste le trouver et le convaincre de passer quelques jours avec lui. Sur Boraür, il ne pourrait pas opérer ainsi. C’était dommage que Johannês ne fût pas en mesure d’avouer être attiré par lui. Il le découvrirait un jour. En attendant, il devait se charger pour deux du bon déroulé de leur relation. Dans tous les cas, le Mage lui appartenait. Lui seul savait ce dont il avait besoin. Lui seul comprenait ses désirs profonds, des choses dont son colocataire n’avait même pas conscience lui-même. « … Si vous voulez, du moment que je peux parler avec Érasme seul. C’est pour ça que Dastan n’est pas venu avec moi. » Il ne voyait pas de contre-indication à parler de ça. Il pouvait vouloir discuter avec le Sorcier pour un tas de raisons.

La suite créa à l’intérieur d’Adriæn quelque chose de désagréable. Son instinct ressortit, un instinct terrible. Dans sa vision, Kiara était sa proie et elle tentait de lui échapper, prise dans des bourrasques d’émotions qui la faisaient agir de façon impulsive. Il avait l’habitude avec Johannês. Il savait donc que, généralement, ce type de comportements se retournait toujours contre ceux qui s’y laissaient glisser. « C’est Dastan. » avoua-t-il. S’il pouvait accabler le Réprouvé, il n’allait pas se gêner. Par effet de ricochet, ça retomberait fatalement sur Lucius. Il allait briser ce couple avant leur formation officielle. Lui vivant, jamais ils ne se marieraient, pas sans qu’il n’y tirât quelque chose en tout cas. « Je suis désolé. » articula-t-il doucement. Il ne l’était pas du tout. Elle avait choisi seule de coucher avec un autre que lui. Il utilisait sa queue probablement autant que Lucius mais il le faisait discrètement et s’assurait que personne ne fût enceinte par accident. Il suffisait de se protéger ou de pénétrer des zones peu propices à la fécondation. « … » Il la regarda s’élancer. Il ne ressentait pas grand-chose mais avait conscience qu’il ne pouvait pas laisser la situation dégénérer ainsi. Il devait la rattraper parce que c’était ce que tout garçon entiché ou simplement doué d’empathie ferait. Il n’y avait que les tordus qui resteraient là à l’admirer disparaître au loin. Alors, après qu’Alcide ce fût lui-même élancé, il lui emboîta le pas. « Kiara ! » C’était vraiment agaçant.




Læn tirait la tronche plus pour le principe que parce qu’il était réellement mécontent. Il était tombé sur un groupe d’Orines. La plupart d’entre elles avaient moins de dix ans. Il les avait trouvées mignonnes et ça avait été le début de la fin. Lorsqu’une fille plus âgée lui avait proposé de se faire habiller, coiffer et maquiller comme une personne de leur peuple et que les mini-Orines s’étaient exclamées, enjouées et enthousiastes, le traquenard s’était refermé sur lui. Il n’avait pas réussi à dire non. On lui avait proposé du thé et des mochis – qu’il avait trouvé délicieux – et on lui avait pris ses vêtements pour les échanger contre d’autres. Enfiler le kimono aurait été un véritable parcours du combattant si les petites mains ne s’étaient pas activées de toutes parts. Pendant quelques secondes, il avait pensé à Susannah. Serait-elle capable de lui nouer l’obi avec autant de dextérité ? Il avait arrêté d’y songer dès qu’il lui avait paru évident qu’elle préférerait sans doute le déshabiller que l’habiller. En plus, comme c’était une Sirène, elle trouverait peut-être la tâche abaissante. Une fois vêtu et planté sur des espèces de chaussures qui lui avaient paru à première vue totalement déséquilibrées, ses cheveux furent relâchés et traités par magie. Il ne les avait jamais eu aussi doux de sa vie. On le parfuma. Il s’assit pour le maquillage. Il n’était pas vraiment chaud pour ça mais devant les yeux des mini-portions adorables, il ne put que grogner tout en se laissant faire. Quand on lui montra son reflet, il fut choqué. S’il n’était pas musclé, avec des épaules larges, et s’il n’avait pas les traits aussi marqués, on aurait pu le confondre avec une fille. Depuis, il tirait la tronche, histoire qu’il fût impossible de songer un seul instant qu’il en fût une. Il ne s’appelait pas encore Pieris. Il porta même le vice à écarter les pans de son kimono pour découvrir le haut de son torse. Le premier qui l’appellerait madame, il allait lui casser la gueule. Quelle idée aussi de se maquiller… Certains Magiciens portaient déjà des perruques à la mords-moi le nœud… Jamais il ne mettrait ça. JA-MAIS. En réalité, il exagérait. Il ne ressemblait pas franchement à une fille.

Alors qu’il se promenait sur ses geta, descendant prudemment une côte les orteils à l’air, il fut témoin d’une étrange course poursuite. Kiara en tête, tentait visiblement de fuir Alcide et Adriæn. Perplexe, tout ce qu’il trouva à faire c’est de se mettre à courir pour réceptionner la jeune fille. Il faillit glisser mais réussit à se stabiliser, ce qui évita le placage en pleine rue. « Kiara ! Où tu cours comme ça ? » Bon, il n’avait peut-être jamais été aussi familier avec elle de sa vie. « S’ils t’embêtent, tu me dis, je leur casse les genoux… » Il était presque hilare ; du moins au début, avant qu’il ne se rendît compte que la jeune fille pleurait. « Hé ? » Il n’avait jamais été doué avec les pleurs. Gêné, il posa sa main sur sa tête. « Ça ne va pas ? » Il regarda ailleurs jusqu’à ce que les deux garçons arrivassent à leur hauteur. L’Ondin était essoufflé, si bien que ses joues semblaient bien plus vivantes que d’habitude. Il n’avait jamais été un grand sportif. Ça rappela au Faux Magicien toutes les fois où il avait tenu à participer à des courses à pied avec lui. Une fois, il était tombé dans les pommes. Alors qu’il allait les interroger, Adriæn attrapa la main de Kiara. Le fait que sa respiration fût saccadée rendait son discours d’autant plus convaincant. « C’est jamais trop tard ! En plus, c’est toi qui as couché avec lui ! Je suis censé faire quoi, moi, face à ça ? » Læn comprit qu’il était tombé dans un nouveau traquenard. « Si tu le préfères à moi, je comprends, mais arrête de me balancer la faute dessus. T’es une fille, c’est à toi de prendre ce que tu veux et qui tu veux normalement. Pas à moi. Après… si tu préfères que je ne respecte pas les us et coutumes de notre peuple, alors je ne le ferai pas. » « Ok… » murmura Læn, en cherchant dans les yeux d’Alcide un semblant de réponse à ce qu'il se passait au juste.

852 + 897 + 807 + 841 + 1 244 = 4 641mots / 3000



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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Sam 20 Jan 2024, 12:37


message multiple en 400 mots


Un rictus étira les lèvres d'Oriane. « La curiosité. Voilà qui nous fais un point commun. » déclara-t-elle en posant son visage contre ses doigts, le bras accoudé à la table. Elle s'amusait des réactions du garçon et ce genre de répliques étaient tout à fait du genre de celles qui pouvaient agacer un esprit trop fermé. Or lui paraissait si dédaigneux, si fier. En des termes plus simples, un futur homme aussi méprisant que méprisable, et aussi facile à vexer qu'un enfant. Elle détacha finalement son intention d'Eutropius pour le glisser sur son environnement, réfléchissant aux derniers propos de ce dernier. « J'imagine que le propriétaire est quelqu'un d'assez puissant. Pour faire ériger tel monument en si peu de temps, il faut des moyens considérables. », même en faisant usage de magie. Un roi ou une reine donc ? Mais qui ? Mais pourquoi était la question principale sur laquelle se pencher. « Peut-être que l'objectif est en lien avec la coopération raciale. Dans quelles mesures et à quel point des êtres sensiblement différents sont capable de cohabiter. ». Son attention revint sur le jeune Sorcier. « Il est également possible qu'il n'y ait aucun objectif particulier. J'ai bien acquis les clés d'un manoir, assez terrifiant ce– ». Elle ouvrit alors des yeux ronds comme elle s'interrompit elle-même. À présent la chose lui était évidente et elle ne comprenait pas comment elle ne s'en était pas rendue compte plus tôt. « Bon sang mais oui ! » s'exclama-t-elle donc suite à cet eureka en tapant la main contre la table. « Ça va faire dix minutes que je me fais la réflexion que tu me rappelles quelqu'un. Tu as le même genre de physionomie de visage — à défaut de pouvoir parler de physionomie générale — qu'un Vampire que j'ai rencontré dans ce manoir. ». Elle se sentait soudain libérée d'un poids étrange maintenant qu'elle avait retrouvée pourquoi l'adolescent lui était familier. « Un frère à toi ? Ou un cousin peut-être ? » l'interrogea-t-elle à nouveau en se levant pour récupérer une cruche d'eau posée plus loin sur une petite table. À côté se trouvait une panière pleine de fruits frais qui semblaient tout juste être cueillis. Elle se servit d'abord un verre. En même temps elle se trouva saisit d'une sensation douce-amère et porta sa main libre au galbe de son cou. Elle devait vraiment être plus attentive. Par deux fois elle s'était laissé sucer, non sans plaisir. Cependant, par deux fois elle avait sentie la vie lui échapper. Un jour elle allait vraiment y rester. Son regard s'attarda sur les fruits. « Admettons, demain tu deviens un Vampire. » reprit-elle après une gorgée en se tournant vers lui, une poignée de framboise en main. « Qu'est-ce qui te manquerait le plus dans ta vie d'avant ? ». Dans son cas, n'importe qui aurait trouvé la réponse évidente. Néanmoins, et de ce qu'elle avait pu ressentir, elle se demandait si elle ne trouverait pas satisfaction dans la morsure. Qui sait ?

Post III | Mots 511
(J'ai oublié que j'avais pas mes avatars à portée de main, du coup elle cette tête-là, sans les cornes)
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 20 Jan 2024, 13:58



À la découverte de Juvaniel



« Tu savais que tu plaisais aux filles ? » « Quelles filles ? » demandai-je. Je me fichais de plaire aux filles. « Les filles en général. Celles de Basphel par exemple. » Je le regardai. Lucius avait cette fâcheuse manie d’aimer plaire. Ce n’était pas mon cas. Je haussai les épaules. « Et toi, tu leur plais ? » demandai-je. Je connaissais déjà la réponse mais avais étrangement envie de continuer notre discussion. « À ce qui paraît, oui. » L’alcool déliait parfaitement les expressions de son visage. En temps normal, il cachait peu de choses. À présent, il ne cachait plus rien. Le savoir lui procurait un sentiment de joie. Il se sentait privilégié, peut-être même chanceux. Je perdis mes yeux sur le liquide présent à l’intérieur de la bouteille. Je trouvais tout ça ridicule. À quoi servait-il de plaire à toutes ? À ces filles qui ne le connaissaient pas, qui ne se faisaient qu’une image tronquée de ce qu’il était réellement ? Elles magnifiaient la réalité et s’inventaient des scénarii dans lesquels le Magicien tombait probablement amoureux d’elles. Kiara avait dû être l’une d’elles, à penser que l’intérêt de Lucius se portait sur elle et non sur lui-même. Il était puéril. Je soupirai. « Je préférerais plaire qu’à une seule personne. » laissai-je échapper, plus pour moi-même que pour lui. Mes paroles ne furent néanmoins pas assez basses pour que mes mots ne l’atteignissent pas. « Si Dastan t’aimait, ça te suffirait ? » demanda-t-il, après quelques secondes de silence. Je ne répondis pas. Un sourire apparut sur ses lèvres. « Si tu devais choisir, tu prendrais Dastan ou tes femmes ? » « C’est quoi ça ? » « Un jeu. Je te pose une question, tu m’en poses une. Dastan ou tes femmes ? » Je bus. Après tout, pourquoi pas. « Dastan. » « T’es sûr ? Si tu ne les choisis pas, elles disparaîtront. » Si l’Oracle du Chaos disparaissait, une autre adviendrait. « Dastan j’ai dit. » m’agaçai-je. « Eméliana ou Kiara ? » « … T’es sérieux ? » « Réponds. » « Eméliana. Pour l’instant. » « Pour l’instant ? » « J’en sais rien… Avec le mariage et tout, ça se trouve… » C’était étrange de voir mon propre visage pris dans le doute. « On parle de maintenant. » lui rappelai-je. « Eméliana alors. Dastan ou Val’Aimé ? » « Elle est nulle cette question. Je choisis Dastan. » « J’en sais rien, c’est quand même le bras droit de l’Empereur. Lui préférer un Réprouvé c’est quand même… » « Ouais. Bref. Eméliana ou… Dastan ? » Il fronça les sourcils. « Ben… Dastan c’est mon pote alors… » « T’as dit que t’aimais Eméliana. Elle devrait passer avant Dastan, non ? » « Ouais mais comme dirait Shör, les potes avant les putes. » Je haussai les miens. « C’est une façon de parler quoi, pour dire qu’il vaut mieux privilégier l’amitié à l’amour. » Je n’étais pas d’accord avec lui sur ce point. Je n'étais même pas certain que ce fût l'unique raison qui le poussait dans cette voie-là. « Donc tu choisis Dastan ? » « Peut-être bien… » « Oui ou non ? » « Ouais, allez. Je choisis Dastan. Surtout que je crois que c’est mort avec elle. » « C’est sûr. »

« Dastan ou ton père ? » « Dastan. Dastan ou ton père ? » « … Mon père. Tu préfères vraiment Dastan à ton père ? » « Mon père et moi n’avons pas vraiment… Il est occupé et je ne le vois pas souvent. » « Je vois… » « Mais toi, je pensais que ton père te faisait chier ? » « Peut-être mais bon, c’est lui qui m’a éduqué et avant qu’il ne vire complètement bizarre, ça se passait bien. » « Bizarre comment ? » « J’en sais rien, c’est compliqué à dire. J’ai l’impression de ne pas vraiment le connaître. Le fait qu’il couche avec Adam Pendragon, qu’il fasse un mariage scandaleux… et qu’il me reproche d’avoir mise Kiara enceinte. » Je ris. « Tu croyais vraiment que ton père était parfait ? » « C’est pas ça… » « Un peu quand même j’ai l’impression. » « Ouais, peu importe. » se déroba-t-il. « Dastan ou moi ? » Je ris. « Dastan. » « Réfléchis bien, parce que si on est jumeaux tu vas disparaître aussi. » « Dastan. » « T’es complètement fracassé. » Je soupirai et m’enfonçai un peu plus dans le canapé pour poser ma tête contre l’accoudoir. « C’est bien le problème. » Un gros problème. « Ton père ou moi ? » « Si on est jumeaux, plutôt toi. Sinon, mon père. » « Tu ne penses vraiment qu’à ta gueule. » « Non, c’est le plus logique. Mon père ne voudrait pas que je meure. En plus, il est plus vieux, il a déjà fait sa vie. » Je ne répondis pas.

« Y a-t-il quelque chose de plus important pour toi que Dastan ? » « J’en sais trop rien… » « Parce qu’il ne te choisirait jamais contre son peuple. » « Ouais. C’est bien le problème. » répétai-je. « Il va falloir t’exorciser. Tu vas te transformer en loque si tu continues. » Il se redressa et fondit sur moi. Ses mains accrochèrent mes épaules et il me secoua en riant. « SORS DE CE CORPS, DASTAN LE DÉMOOONNNN ! » « Putain arrête ! » Il rigola de plus belle. Qu’est-ce qu’il pouvait être con. Le pire, c’est que son caractère plaisait à tout le monde.

919 mots
(À ne pas compter)

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 20 Jan 2024, 23:15



À la découverte de Juvaniel


Tamer - Beautiful Crime
Hélène, Ilias, Jude et Eméliana

Je marchai au même rythme que Jude, pas pour l’attendre mais parce que j’étais toujours lent. Je me sentais faible, diminué. Les médecins m’avaient prévenu. La magie à l’œuvre était trop puissante et je ne pourrais pas récupérer mes facultés avant un long moment, petit à petit. J’avais mis le nez dans une histoire trop dangereuse. Je soupirai. Mes pensées elles-mêmes me semblaient brouillonnes. L’impression de ne plus savoir réfléchir, de ne plus rien pouvoir retenir se révélait être une réalité. En plein brouillard, je tentais de relativiser. De temps à autre, le désespoir me gagnait. Pauline avait alors le chic pour débarquer avec ses mots réconfortants. Elle me pinçait les joues, comme elle le faisait lorsque j’étais enfant. Mon visage n’était plus aussi rond qu’avant mais les doigts de la Magicienne savaient y faire. L’espoir renaissait alors. Un jour, je me vengerais mais ce jour était lointain. Je devais économiser mes forces et exécuter les exercices que les docteurs m’avaient prescrits. Kaahl avait tenté de me soigner mais le sortilège dépassait ses compétences. Ma magie ne répondait presque plus. J’inspirai par le nez, en tentant de ne pas me laisser démoraliser par ma condition. À côté de moi, Jude ne cessait de parler. Il n’avait besoin d’aucune réponse de ma part. Il monologuait, content d’entendre le son de sa voix résonner. À chaque fois qu’il voyait quelque chose qui lui plaisait, l’Envie ressortait. Je me demandais encore pourquoi est-ce que mon père avait adopté ce Déchu. Était-il l’un des fils d’Adam Pendragon ? Même sur ce type de questions simples, mon cerveau me jouait des tours. Parfois, j’avais l’impression de me réveiller d’un rêve, de partir dans des délires. L’enfant ne devait avoir aucun lien avec le Déchu. Je n’arrivais pas à savoir si mon père avait vraiment un amant. D’où me venait cette information ? La connaissais-je d’avant mon accident ? Ou l’avais-je entendue dans les commérages ? Parfois, j’avais des sensations étranges. Kaahl m’effrayait. Je craignais mon ombre. Je savais que c’était ridicule.

Je reconnus Hélène lorsqu’elle s’avança vers nous. Je ne l’avais pas vue depuis longtemps mais pas assez pour l’oublier. Je lui souris. « Bonjour. Moi aussi. Tu as grandi. » Elle semblait fatiguée. Les études à Basphel étaient parfois éreintantes pour qui voulait avoir de bons résultats. La connaissant, c’était son cas. « Oui. Je m’appelle Jude ! Comme Judas mais sans le a ! » déclara-t-il, en se mettant en avant d’un air conquérant. Cet enfant était drôle par certains aspects. Il était très sûr de lui. « Non, on est venu avec Lucius mais papa est là aussi normalement. » Je lui souris. « Je crois qu’il est occupé. Et Lucius… J’ai l’impression qu’il est remonté à cause de son mariage. Tu dois connaître sa future femme ? Elle est à Basphel. Elle s’appelle Kiara. » « Il lui a fait un bébé pour perpétrer la lignée ! Moi aussi j’aurais pleins de bébés ! » Je fis un discret signe à Hélène, l’air de dire « Ah… les enfants… ». « Il est parti voir sa maison après avoir accompagné Eméliana Salvatore. On devait se rendre à la colocation nous mais si tu veux on peut essayer de le retrouver ? » Je me sentais vraiment diminué. « Tu es rentrée à la maison quand la dernière fois ? Je viens de revenir moi. Je ne peux pas tout t’expliquer mais je vais devoir rester quelques temps. Un Sorcier m’a lancé un sort. Là ça va mais au début c’était compliqué. Je n’arrivais plus à marcher. Il faut que je me repose. » Surtout, je n’avais dit à personne ce que je faisais. Kaahl était au courant mais le reste de ma famille l’ignorait. J’étais censé faire des petits boulots par ci par là, n’ayant pas été admis à l’université. Ce n’était pas vrai mais mon métier était secret. Maintenant que j’étais dans cet état, je ne pourrais plus enquêter sur quoi que ce fût. Je devrais me reconstruire, faire autrement, faire autre chose. J’étais resté un certain temps dans mon unité mais j’avais dû me rendre à l’évidence : rentrer chez mon père était la meilleure option.

« Décidément, il n'y a que des Paiberym dans cette cité. » Je tournai les yeux vers Eméliana Salvatore. Les bras croisés sur son buste, elle me regarda, regarda Jude puis attarda ses yeux sur Hélène. Elle l’avait probablement déjà aperçue à Basphel. « Princesse Eméliana. » « T’es une vraie princesse au moins ? » demanda Jude, suspicieux. Elle le fixa. J’attrapai l’enfant pour le maintenir près de moi. « Bien sûr que c’est une vraie princesse. » « Mouais. » Elle changea de sujet. « Je cherche votre père. Savez-vous où il se trouve ? »

796 mots

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Priam et Laëth
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◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
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Dim 21 Jan 2024, 00:17




À la découverte de Juvaniel !

En groupe | Dastan & Yngvild



Malgré l’inquiétude qui enrobait le cœur de Dastan, la réponse d’Ikar lui arracha un sourire. Une fille vraiment horrible, hein ? « Elle arrive à berner un Ange ? Elle doit être sacrément forte, ou lui sacrément stupide. » Il imaginait mal sa sœur ou son frère se faire avoir de la sorte. Il avança sa lèvre pour souffler sur une mèche de cheveux rousse qui lui tombait devant les yeux. « Mais bon, j’ai pas peur des vilaines filles. Souvent, elles ont un petit côté coriace, c’est rigolo. » De son bras libre, il lui donna un gentil coup de coude de connivence. Si la manœuvre pouvait en plus embêter Adriæn, ce serait parfait. Le Réprouvé aimait trop taquiner pour s’en priver, et puisque l’Ondin semblait avoir si mal pris une simple altercation entre eux, il s’interrogeait sur la réaction qu’il aurait en apprenant pour sa jumelle. Le chaos qui régnait dans le cœur du Bipolaire s’excitait à cette idée. Quand sa part démoniaque s’éveillait, sa violence cherchait toutes les brèches dans lesquelles elle pourrait s’engouffrer pour fleurir. « Puis elle mérite bien une petite punition si elle est si méchante, non ? » Il rit, avec cette inconséquence qui lui seyait si bien. « Faudra que je demande à Sympan de me la présenter. » Il n’y avait pas qu’Adriæn qu’il aimait taquiner. Il avait bien remarqué le trouble que sa présence, ses gestes et ses réponses peignaient dans les iris d’Ikar. Il eût fallu être aveugle et sourd pour ne pas s’en apercevoir.

Jusqu’à la salle d’attente du médecin, Dastan s’était si bien concentré sur le corps endormi de sa cadette que son humeur chaotique s’était dissipée. Il ne ressentait plus qu’une sorte de lassitude nimbée de tristesse. En tenant Yngvild évanouie contre lui, il avait pensé à Érasme. Le grand bleu le hantait ; il revoyait le dernier regard qu’il lui avait adressé. Le dernier de tous. Il ne devrait plus y en avoir ensuite. L’acidité qui saignait sa bouche et sa gorge n’aurait pas dû être. Il ne la comprenait pas, ne voulait pas la comprendre. Pourquoi ce qui était juste était aussi douloureux ? Ça n’avait aucun sens. Il acquiesça, les iris plantés sur un point inexistant, et suivit Ikar. Il s’assit. « Dire quoi ? » Les mots chutèrent comme les livres. Le Réprouvé eut à peine le temps de se protéger de ses bras ; quelques ouvrages le cognèrent avant de rebondirent sur le sol. « Putain de magie ! » grommela-t-il en se frottant le crâne. L’écho de leur heurt n’était rien en comparaison des paroles du blond ; elles résonnaient en lui et agitaient les ramures de ses émotions, qui se répandaient en dizaines de feuilles aux vives couleurs, emportées par le tourbillon de ses illusions. « Ouais… carrément. » Il se frotta le bout du nez et, sans pouvoir s’en empêcher, sourit quand Ikar se mit à rire. Il jeta une œillade au livre. Les lignes manuscrites ne lui évoquaient rien. Il parvenait à peine à déchiffrer quelques mots. Il inspira, dans une vaine tentative d’apaiser son cœur. « Vas-y. » Il écouta attentivement le récit de ces deux personnages. Enfant, il arrivait souvent que ses parents lui contassent des histoires. C’était avant qu’Yngvild ne débarquât dans leur vie, avant la guerre, avant le déshonneur… Le Réprouvé appuya sa tête contre le mur et ferma les yeux. Il ne réagit pas tout de suite au commentaire d’Ikar, et ne murmura qu’au bout de quelques secondes : « J’imagine que oui. » Ses pensées s’arrachèrent brutalement au récit. Il pensa à Seaghdha, à l’eau chaude sur sa peau, aux mains d’Érasme autour de lui. Ses dents se serrèrent. Placide et Ludoric souffraient des exigences de leurs parents, mais leur histoire lui semblait bien plus simple et heureuse que tout ce qui pouvait exister entre le Sorcier et lui. Tout ça devait disparaître. Renaître autrement. Ressusciter en haine, en massacre et en gloire. « Tu devrais essayer, pour voir. Faire l’amour, c’est agréable. » Derrière l’écran de ses paupières, quelques souvenirs de ses propres ébats se dessinèrent.

Comme la voix d’Ikar reprenait, il se laissa à nouveau porter. Il sentait que quelque chose opérait. Il lui était arrivé de s’identifier aux personnages des histoires narrées par Vrael et Asha, mais cette fois, c’était différent. Il ne pouvait pas l’expliquer, mais il comprenait ce que le blond avait laissé entendre, plus tôt. « Il est vraiment allé au bal déguisé en fille ? Ludoric n’a pas l’air motivé. » Il sourit. Les propos de l’adolescent indiquaient clairement qu’il était sur la réserve. L’idée qu’il avait lancée, appliquée à Placide, ne lui paraissait plus si bonne. Lui se sentait dans cet entre-deux un peu étrange, peuplé à la fois de paix et de peine. Il pensait à Érasme, à Lucius, à Draegr, à la suite du conte. « Qu’est-ce qu’ils deviennent, après ? » Il se redressa dans le petit canapé et ouvrit les yeux. Ses iris scrutèrent les pages du livre. « On dirait que tu le connais par cœur, ce bouquin. Il y a une suite ? »



Message VIII – 857 mots




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