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 [Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !

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Sól
~ Réprouvé ~ Niveau II ~

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Sól
Mar 13 Fév 2024, 09:09


Images par Wlop & Wlop.
A la découverte de Juvaniel
Jämiel & Bellone

« Non. » répondit la brune, avisant les visages des inconnus qui partageraient bientôt son quotidien. « Je suis allée directement au lieu de rendez-vous en arrivant des pontons. » l’informa-t-elle. « J’ai hâte de faire leur rencontre. Peut-être que l’on pourra partager un bon repas tous ensemble, plus tard, pour apprendre à nous connaître un peu. » fit-elle d’un ton léger. Elle était curieuse de faire leur rencontre, de découvrir leurs horizons, d’apprendre leurs histoires et leurs projets. Rencontrer les autres était toujours une source d’inspiration fascinante. Se trouver mêlée à une cité aussi cosmopolite ravivait cette excitation éveillée par l’inconnu. Elle avait un peu l’impression de retourner à Avalon, là où elle avait côtoyé des personnalités toutes hautes en couleurs. L’Orine haussa les épaules. « Mais plus tard. Aujourd’hui, je veux profiter de ta présence et ne penser qu’à nous. » fit-elle avec un sourire. Elle pourrait assouvir sa curiosité plus tard. En revanche, si elle ne profitait pas de cette occasion pour se concentrer sur Jämiel, il lui faudrait à nouveau attendre de longues semaines avant de pouvoir apprécier sa compagnie.

« Mmh, je me demande aussi. » Elle n’y avait pas vraiment cru lorsqu’elle avait reçu la lettre d’admission. Pourquoi avait-elle été sélectionnée au lieu de tous ces autres alfars talentueux ? Son statut d’Orine avait sans doute joué, bien qu’une fois encore, d’autres de ses paires auraient peut-être été plus méritantes. Finalement, la brune avait cessé de se tracasser à ce sujet. Elle s’estimait simplement heureuse que sa candidature ait été retenue. « Mais la jeunesse était visiblement un critère récurent. » glissa-t-elle dans un rire en regardant des adolescents se diriger vers la sortie. Il lui semblait que seuls des enfants entrant tout juste dans l’âge adulte avaient été invités. Bellone esquissa un sourire. « Je n’en doute pas. Je suis certaine que la vie ici sera bien animée. » Elle se souvenait des histoires de cœur, des rivalités et de la vie en communauté. Ça lui avait un peu manqué, à Drosera, cette proximité avec autrui. Evidement, elle avait partagé son quotidien avec la famille de Jämiel, mais ça n’avait pas été pareil. Ici, elle avait l’impression qu’elle s’apprêtait à habiter avec de futurs amis. Elle espérait donc que des personnes un peu plus âgées ne tarderaient pas à arriver.

La Soerei esquissa un sourire quand vint la question de son tatouage. « C’est un Yuheim. Tu sais, cette créature qui renait sans cesse ? » Dans le livre qu’elle lui avait laissé, Bellone avait glissé entre les pages traitant de cette créature un poème sur la passion des sentiments affectifs, comment ils pouvaient consumer, brûler voire parfois même détruire, mais comment ils pouvaient aussi s’épanouir de plus belle une fois l’orage passé. L’avait-il lu ? « Je peux te le montrer, si tu veux. » fit-elle avec un sourire. La jeune femme se dirigea à pas vifs vers la chambre qu’on lui destinait. Comme tout le reste du palais, elle semblait destinée à un membre de la royauté. En apercevant le lit, la musicienne fut tentée de se jeter dessus. Lançant un regard au violoniste, elle le tira derrière elle et céda à sa pulsion dans un éclat de rire enfantin. « On pourrait dormir à dix, là-dedans. » s’amusa-t-elle. « D’ailleurs, tu voudras rester avec moi ici, cette nuit ? » proposa-t-elle en roulant sur le ventre. « Je ne sais pas ce que tu as prévu mais je me suis dit que l’on pourrait peut-être profiter de demain pour visiter aussi la ville ? Ce serait plus sympathique que de se dépêcher pour tout voir en une journée seulement… Qu’en dis-tu ? » proposa-t-elle. Elle taisait l’essentiel. A peine s’étaient-ils retrouvés qu’ils devraient déjà se quitter ? L’idée lui semblait bien trop douloureuse.

« Ah oui, mon tatouage ! » se souvint la jeune femme. Elle se redressa et tira sur le tissu de son kimono pour révéler la parcelle de chaire recouverte d’encre. « C’est un ami à moi qui me l’a tatoué. Enfin… Je le gardais lorsqu’il était enfant. Mais il a bien grandi, depuis. » expliqua-t-elle avec tendresse. « Le tatouage est l’un de ses Arts Divins. Il est doué, n’est ce pas ? Qu’est ce que tu en penses ? »
Message III - 690 mots
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Jämiel Arcesi
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Jämiel Arcesi
Mar 13 Fév 2024, 22:13

A crow under the snow par Anato Finnstark
À la découverte de Juvaniel !
Messages multiples en 400 mots

The Devil is Human | AURORA

« Oui, je me souviens de cette créature. ». Qu'elle se soit fait tatouer un Yuheim ne l'étonna pas. Lorsque l'on marquait sa peau, il lui paraissait logique que ce soit un morceau de vie, un symbole important qui y soit inscrit. Certains au sein de son peuple s'étaient également fait tatouer. Ils étaient encore minoritaires dans la population à revendiquer le tatouage comme un art corporel comme un autre, dont le corps était une toile donnant vie à l'œuvre de l'artiste. D'une manière générale, ceux-là imprimaient sur leur peau ce qui leur parlait, ce qu'ils pouvaient voir comme une extension de leur être, à l'égal de ceux qui collectionnent les vêtements dans lesquels ils se sentent eux. Dans le cas de Bellone, il pouvait parfaitement comprendre l'origine de ce tatouage. Le Yuheim était une parfaite représentation de leur Lien, de la façon dont il avait été mit à l'épreuve, chacun souhaitant prendre soin de l'autre mais jamais de la bonne manière, puis du renouveau que la distance avait miraculeusement créée. Le dicton populaire disait que l'on ne se rendait compte de l'importance de quelque chose, ou de quelqu'un, que lors de son absence. Jämiel avait pu ainsi constater qu'il ne s'agissait pas que d'un dicton. « Si tu veux bien. ». Il ne voulait pas l'obliger à quoi que ce soit, même lorsque c'était quelque chose sur laquelle lui aussi avait eut l'occasion de travailler. Pas actuellement. On ne se reconstruisait pas dans la tourmente, et probablement avait-ce été pour ça que sa Rose Noire avait eut temps de mal à se remettre de son interminable cauchemars à Drosera. Et son souhait de ne pas insister se fit plus grand alors qu'elle les conduits à l'abri d'une chambre, le menant à s'interroger sur la position de ce tatouage.

Au lieu d'une révélation il fut plutôt attiré à la suite de l'Orine sur l'immense lit dans lequel ils s'enfoncèrent côte à côte. « À dix ? Tu cherches à me rendre jaloux en invitant autant de monde dans ton lit ? » se moqua-t-il doucement — quoique la pensée soit véritable — en s'installant sur le côté, une main soutenant sa tête de sorte à pouvoir l'observer comme il n'avait pu réellement le faire depuis leur retrouvaille. Elle était rayonnante. Une question s'imposa alors à lui, glaçante et douloureuse. Était-elle réellement faite pour vivre à Drosera ? Ou dans n'importe quelle autre cité Alfar ? Cela faisait trop longtemps qu'il ne l'avait pas vu ainsi, ce qui le poussait à s'interroger. Comme ces fleurs qui manquaient de soleil, Bellone s'était ternie sous les pétales de la Majestueuse. Ne serait-elle alors pas mieux avec une personne qui s'épanouissait dans la lumière, à son inverse qui évoluait dans les ténèbres ? Et lui, serait-il seulement capable d'accepter de défaire ce Lien qui était le leur ? Ce serait à l'évidence une preuve d'égoïsme. Pourtant il serait incapable aujourd'hui d'envisager seulement vivre sans la présence de Bellone à son côté. Il sourit à sa proposition, quittant un court moment le maëlstrom obscure de ses doutes. « Je serais ravi de rester cette nuit avec toi. Et la suivante aussi si tu le demandais. » répondit-il à sa demande sans la lâcher des yeux. Il ne voulait plus se séparer d'elle. C'était un morceau de lui qu'il lui avait donné lorsqu'ils avaient formés le Lien. Et lui avait emporté un morceau d'elle avec lui. Ils devraient pourtant se quitter à nouveau. Aucun d'eux n'avait encore réellement accompli leur objectif respectif. L'éloignement était nécessaire pour arriver à leurs fins. C'était à croire qu'ils étaient voués à cela. Se trouver puis être séparé. Se retrouver et devoir à nouveau s'abandonner.

Un sourire amusé étira les lèvres du Nerethi en constatant l'oubli de Bellone concernant sa demande initiale et la raison pour laquelle elle les avait entraîné dans cette chambre. Cela le ramena néanmoins au questionnement qu'il avait eu plus tôt. L'insouciance et la distraction seyait guère aux Elfes Noirs. Dans ses souvenirs les plus lointains déjà il voyait le maître d'école user d'artifices — qu'il considérait aujourd'hui comme ridicules tant ils étaient évident mais qui, à l'époque avaient eu leurs effets — pour que les groupes d'amis ne soient en réalité que des groupes d'alliances. Il n'avait pas fait la différence à l'époque. Il s'était simplement réuni avec ceux avec qui il s'entendait le plus. Il s'était séparé d'eux quand ils avaient arrêtés de se comprendre et avait ainsi rejoint un autre groupe. Rien de plus, rien de moins. À son tour Jämiel se redressa pour mieux observer le travail de l'artiste. Lentement il détailla du regard le dessin, les lignes souples, le trait fin. Il n'était pas assez expert pour jauger du talent du garçon et critiquer ou non la réussite du dessin. Le dessin restait bien fait et joli. « Oui. Il semble l'être. » confirma-t-il avant de lever les yeux sur le visage de sa Muse. « Et ce dessin sera encore plus splendide en prenant forme tangible, j'en suis certain. » ajouta-t-il avec conviction. « Tu as déjà une idée de ce que tu souhaites faire après ? ». Une autre question glissa jusque son esprit. « Ton ami, il sait que son dessin pourra paraître aux yeux de tous ? ». De quoi le motiver lui aussi à s'améliorer, de savoir son œuvre exposée non plus seulement à Bellone mais également aux autres.
© ASHLING POUR EPICODE




Post IV | Mots 444 + 658 + 646 + 971 = 2719
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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
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Kyra Lemingway
Mer 14 Fév 2024, 20:30


À la découverte de Juvaniel !

Les mains fourrées dans les poches, c'est à peine si tu détailles les bâtiments devant lesquels vous passiez. Tu n'étais pas venu pour faire agent immobilier ni même nounou. Surtout pour un garçon qui avait besoin de toute l'aide du monde pour bander. Le pire ? Il semblait presque gêné, voir honteux, quand ça lui arrivait en public. Si on t'avait dit un jour que tu ferais la connaissance d'un Luxurieux aussi vif qu'un Ange, tu en aurais rit à gorge déployée. Heureusement, c'est à Kyra qu'avait été reléguée la tâche de le chapeauter. Kyra qui n'avait, à ta connaissance, aucune expérience sexuelle, comme la pucelle d'Ange qu'elle avait été contrainte d'être autrefois et qu'elle s'évertuait à être malgré la liberté que lui offrait sa race d'adoption. Ce n'était pas faute d'essayer de t'inviter dans son lit ou l'inviter dans le tiens pourtant. « Arrête de bouder. Ça te tenait tant à cœur d'aller tout de suite voir à quoi ressemblait la coloc ? ». Tu tournes le visage vers la Gourmande, une brochette de mochi en main et une autre qu'elle te tendait. Quand est-ce qu'elle avait récupéré ça ? Tu ne l'avais pas vu partir pour cet achat. Un peu bougon, légèrement surpris, tu réponds à l'interrogation de la Petite Sœur en t'emparant de la sucrerie. « Je vais y habiter, j'aurais aimé y jeter un œil moi aussi. ». En vérité, c'était un ensemble de choses qui t'ennuyait dans la décision que t'avait imposée ta mentore. D'abord, le fait qu'elle te prive de découvrir ta future chambre ainsi que les colocataires qui te tiendraient compagnie, de faire plus ample connaissance avec eux, et de déceler les petits coins secrets que le château renfermait, de ceux qui permettaient de s'abriter maximum à deux dedans en se collant un peu, trois en se serrant vraiment. « Puis c'est vexant d'avoir été refoulé pour un adolescent aux cheveux gras. » - « Dès que tu te fais refouler tu te vexes. Que ce soit pour quelqu'un d'autre ou non. À coup sûr, si tu n'étais pas principalement Luxurieux tu aurais été Envieux ou Orgueilleux. La Luxure n'aurait été que secondaire. ». Tu ne peux que rire de cette dernière remarque. « Tu plaisantes ? Jamais j'aurais pu être autre chose. ». Pas un instant tu pouvais imaginer vivre sous la coupe d'un autre péché. Tu aimais trop le sexe pour ça. La chaleur des corps les uns contre les autres, l'appel désireux de ton nom à chaque coup de bassin, et le cri de l'orgasme atteint dépassait, à tes yeux, le bonheur de posséder tous les trésors que recelait la banque Harpagon. Y songer te ramène à l'injonction d'Oriane. Tu aurais vraiment aimé tester les matelas du château. « Dis-toi que tu vas visiter la maison d'Oriane en avant-première. » - « La maison d'Oriane, exactement. C'est toi qui le dit. » râles-tu avant croquer dans une des boulettes de pâte de riz. Cette fois ce fut à Kyra de rire doucement. « Une clé peut toujours être dédoublée. ». Tu fus bien surpris de l'entendre dire une chose pareille. Jamais tu n'aurais songé que ce soit elle qui te dise ça, d'autant plus qu'elle-même était propriétaire de l'une de ces habitations. Finalement, elle n'avait pas tout gardé de son apprentissage Angélique et tu te prends même à songer qu'il s'agissait là d'une invitation. Pourtant, plutôt que de t'attarder sur la Gourmande, tes iris se portent au-dessus de son épaule. Attentif, tu suis du regard la jeune femme passer à quelques mètres de vous et t'arrêtes finalement pour mieux la détailler avant qu'elle ne vous tourne le dos. Tu la connais. C'était certain. Tu étais pourtant incapable de remettre un nom sur son visage. Avais-tu couché avec tant d'Orines que ça pour être incapable de te souvenir de l'une d'elle ? À moins que la faute revenait au fait qu'elles se ressemblaient toutes. Ou peut-être y avait-il un peu de ces deux raisons. « C'est vrai, elle est mignonne. Encore une ancienne conquête de passage j'imagine ? ». Tu te tournes vers le duo qui s'était également arrêtés pour suivre la direction de ton regard et ce qui t'avais mené à te stopper. « Laisse tomber. Inutile de t'attarder sur elle. Il y a bien d'autres Orines présentent ici qui te seront plus faciles à aborder. » ajouta-t-elle en se détournant déjà. « Et pourquoi j'arriverais pas à l'approcher ? ». Ne serait-ce que pour confirmer ton sentiment de la connaître, quand bien même la probabilité que tu veuilles la prendre après était grande, oui. Surtout qu'il était fort probable que tu l'ai déjà serré dans ton lit ou le sien. Peut-être même que son souvenir te reviendrais en réitérant l'expérience ? Remettre les choses en contexte aidait assez souvent à raviver la mémoire après tout. « Ce n'est pas que tu n'y arriveras pas. C'est que je ne te le conseille pas. Regarde mieux qui lui tient compagnie. ». Tu obéis. « C'est un Alfar. » - « Correct. » affirma la Gourmande à la réponse de Bruno. Il ne s'exprimait pas souvent. Généralement c'était pour dire des choses censées, comme si l'humour lui était étranger, ce qui t'avais valu classer le blond parmi les gens ennuyeux. « Et en quoi le fait qu'il y ait un Alfar m'empêche d'aller la voir ? » - « Parce qu'ils sont probablement liés. Regarde leur proximité. C'est quand même un sacré indice concernant leur relation. » expliqua enfin Kyra sur le ton de l'évidence. Néanmoins, le fait qu'elle ait eu employé le terme de "probablement" ne t'ôta pas l'espoir d'un tête à tête intime avec la Muse. « Il est des êtres qu'il vaut mieux éviter de contrarier. Les Alfars sont de ceux-là. Surtout en ce moment où ils se sont dispersés en nombre à travers le monde. Qui sait ce qu'il se prépare à Drosera ? ». Tu restes silencieux à la remarque. Elle n'avait pas tout à fait tort là-dessus, tu te devais de l'admettre tout de même. Tout de même... C'était frustrant de rester sur cette interrogation. De rester sur rien du tout en fait. Surtout à présent que cette histoire et les configurations, passées et futures, que tu avais envisagé t'avais donné l'envie de baiser.

«
On sait qui a la deuxième paire de clés ? » - « Je n'ai pas fait attention non. Je préfère avoir la surprise. » révéla Kyra. « Et Oriane n'en a rien dit dans son cas. Tiens, nous y voilà. ». Vous vous arrêtez devant une jolie masure, une petite coquetterie qui se mêlait parfaitement à l'architecture locale. Un parterre de plantes exotiques habillait une petite court devant l'habitation. « Y a intérêt à ce que ce soit pas avec un Sorcier qu'elle habite. Elle pourra dire adieu à ce jardin sinon. » commentes-tu en observant les fleurs colorées le temps que Kyra ouvre la porte. « Ce n'est pas à elle de s'inquiéter. On est ici chez moi. » te rectifie-t-elle en jetant un regard par dessus son épaule en tournant la clé dans la serrure. « Le temps qu'Oriane revienne, ça m'a semblé logique de commencer par chez moi. » - « Et mon avant-première ? » te plains-tu faussement en la suivant à l'intérieur. « Considère que c'est ça. ». Tu la détailles un instant alors qu'elle se débarrasse de son sac Töh Taureau, commençant déjà à en sortir ses affaires, principalement des livres pour l'instant. Vraiment. Tu commençais sincèrement à te dire qu'elle était en train, depuis tout à l'heure, de t'envoyer des signaux particuliers. S'il avait fallu seulement d'un changement d'apparence pour qu'elle daigne t'abandonner sa virginité, tu aurais agit bien plus tôt. « Aidez-moi à me débarrasser de ça. » vous ordonna-t-elle à toi et Bruno, une pile de livres entre les bras et autant qui attendaient sur la table, te sortant ainsi de tes songes. « Bien madame. » réponds-tu, rieur, en venant à ton tour te saisir d'un petit tas d'ouvrages. « Allez le puceau, vient aider toi aussi. ». Il ne l'était sûrement plus, considérant son péché. Le blond donnait pourtant l'impression du contraire. Jusqu'à ce que ça change, ou qu'il daigne se révolter, tu avais donc décidé que ce serait son sobriquet. Escaladant l'escalier à la suite de la Petite Sœur, ton regard se perd sur ses fesses à hauteur de tes yeux. Bien rondes, bien rebondis, ce devait être si agréable contre le bassin. Sous les doigts elles l'étaient en tout cas. Les Gourmands et Gourmandes étaient formidables pour ça. Ils et elles avaient tous et toutes un corps agréablement formé. Une corpulence réconfortante et qui donnait envie d'y retourner, comme on se ressert volontier d'une brioche bien moelleuse. Le mieux avec eux ? Ils devenaient peu différent des Luxurieux une fois au lit. C'était ce qui te rendait triste dans le comportement de Kyra. Tu étais sûr que ça lui plairait, pourquoi s'évertuait-elle tant à ne pas essayer ? « On va jusqu'où comme ça ? » - « Jusqu'à trouver des étagères libres. ». Une oeillade sur les livres que tu tiens et tu te fais la réflexion que tu devrais essayer dans le monde des Contes. Après tout, les alliances se faisaient principalement par le mariage. Et qui disait mariage, disait Lune de miel. Un sourire flotte sur tes lèvres en te remémorant celle avec Nymeria. Vous devriez remettre ça. Peut-être irais-tu directement au château la trouver, lui faire une surprise. Les palais étaient toujours pleins de couloirs et de pièces secrètes en plus. « Rajiv ? Tu m'écoutes ? ». Tu poses le regard sur la silhouette de Kyra qui te fait face. « Non. » réponds-tu sincèrement. « Je pensais au mariage. » - « Au mariage ? Lequel ? Je connais ? ». Sérieusement. Comment se faisait-il qu'elle soit si curieuse de tout, sauf de savoir à quoi ça ressemblait de se faire pénétrer par une bitte plutôt que par un jouet ? « Le nôtre. » - « Vous allez vraiment vous marier ? ». La surprise de Bruno fit écho à l'expression qu'afficha l'Oiseau Bleu. « Bien sûr. Il en va de la nécessité pour l'unification de nos royaumes afin d'assurer leur sécurité. » déclares-tu sans trop savoir toi-même si tu étais sérieux dans tes propos. « Inutile d'aller si loin. J'ai pleine confiance en ton amitié pour ça, ne t'inquiètes pas. » te rétorque-t-elle après un court temps. « Montarville a crû que la venue des enfants de Judas s'était faite dans le but d'initier une alliance "amicale" lui aussi. ». Elle te fixe alors avec des yeux ronds. « Je suis sûre que si une des filles de Montarville avait été fiancée à Merlin, les choses auraient pu être différentes. Adolestine par exemple. Ils ont inauguré ensemble le bal de sa Majesté Monmon après tout. ». De ronds, les yeux de la Déchue te fixèrent à présent avec une étrange forme de mépris. « Depuis quand tu t'intéresses autant aux Contes toi ? » déclare-t-elle en se détournant de toi pour commencer à ranger les livres sur une étagère de la chambre. « Depuis que j'en suis roi, voyons. Je prends mon rôle à cœur tu sais. » réponds-tu avec autant de sérieux que d'amusement sans détacher tes yeux de Kyra qui te débarrassait de ses livres. Tu ne faisais même plus attention à Bruno. Un peu malgré toi, tu avais attisé toi-même le feu de ta Luxure jusqu'alors simplement ronronnant. À présent, l'envie de fourrer ta queue dans un vagin te prenais rudement et avec violence. Combinée à l'échange ainsi qu'au fait que vous vous trouviez dans une chambre, la conclusion était vite faîte. Une fois vides, tu poses tes mains sur les hanches de Kyra et l'attire à toi avec force, sachant par avance que la surprise n'aurait aucun effet. Elle te fixe alors sévèrement, les sourcils froncés et les mains sur le torse. « Bruno. Installes-toi et, surtout, ne détournes surtout pas les yeux. ». Le problème de Bruno était qu'il n'était pas à l'aise avec le sexe, particulièrement en public, ce qui était problématique pour un prostitué. Cette courte remarque à son endroit te laisses donc largement supposer que cette fois c'était la bonne, quand bien même son attitude soit en totale contradiction avec tes espérances. Sans attendre plus, tu te rapproches d'elle. Toujours aucune réelle résistance. Alors tu te penches sur elle et l'embrasses, d'abord tranquillement.  Toujours rien. Tu insistes plus passionnément et cherche à briser la barrière de ses lèvres. Cette fois tu sens une première marque de refus. Qu'importe. Si elle ne voulait pas que tu insistes sur ses lèvres, tu lui feras le plaisir de lui lécher les autres. Tu remontes tes mains dans son dos et défais les crochets qui maintiennent son haut, certains à présent qu'elle désirait la même chose que toi alors qu'un de ses bras passa sur ton épaule. Mais, avant même de pouvoir faire tomber son habit, tu te sens soudainement aspiré dans un vortex étrange et t'écroules rudement sur le sol. « Aïe... » grognes-tu en te redressant, une main sur le coccyx. Alors seulement tu prends conscience de ton nouvel environnement. Les couleurs chatoyantes de Juvaniel avaient disparues. Un ouragan de roche tournoyait dans un ciel couleur d'encre et absent d'étoiles. Qu'est-ce qu'il s'était passé ? Et surtout, où tu étais fourré ?





Dans un soupir, je refermai d'une main l'épais livre puis le délaissa sur le lit duquel le Luxurieux nous avait rapproché. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Où est passé Rajiv ? » s'interrogea Bruno. « C'est bien. Pas un moment tu ne nous a quitté des yeux. » félicitai-je plutôt le garçon. Il n'était pas tant dénué de libido que ça pus-je constater en même temps. « Et, pourquoi il ne fallait pas que je me détourne ? » - « Pour deux choses. » commençai-je en récupérant mon haut à mes pieds. « La première, c'est te montrer la Luxure dans son état le plus commun. Généralement elle n'hésite pas à s'exprimer. Toi qui est sensé travailler dans une maison close, tu es encore plus concerné par cette affirmation. » continuai-je à expliquer en remettant correctement les agrafes du vêtement. « La deuxième, c'est de te montrer que les apparences ne sont pas toujours ce qu'elles sont. Certains usent du sexe de façon intéressé ou dans un but de manipulation. C'est à ça que tu devras faire attention. » - « Kyra ?! » - « On est à l'étage ! » criai-je à Oriane au rez-de-chaussée, enfin de retour, en balayant du revers des mains ma chevelure pour la remettre correctement derrière mes épaules. « Il était intéressé en... ? » - « Non. Là c'était moi dans le rôle de la méchante. Et j'en avais simplement marre de le voir essayer de me dessaper, alors j'ai profité de son attention détournée pour le punir. » - « Qui c'est que t'as puni ? ». Je me tournai vers Oriane, dans l'embrasure de la porte. « Rajiv. Il a essayé de me faire l'amour, encore. » - « Il désespère pas celui-ci. » rit la Luxurieuse en se dirigeant vers la fenêtre. « Et du coup, il est où ? » - « Pas très loin. Il m'a dit s'intéresser aux contes, je lui ai fourni un peu d'aide dans ses études. Sinon, cette colocation, c'est comment ? » - « On va vivre une vie de Châtelain là-bas. Par contre, ce serait bien que tu dises vraiment où il est. Faut qu'il aille signer le bail. » - « Il ira le signer quand je le libérerais alors. Quand il aura compris que s'il essaie encore, la prochaine fois il ira dans une histoire moins sympa. » - « De, quoi ? Ce que tu dis n'a aucun sens, tu le sais ? Enfin, peu importe. De toute façon ça va servir à rien. Je sais pas ce que tu lui as fait exactement, mais ça ne l'arrêtera pas d'essayer de te niquer. Il aime les défis. Et toi tu en es un grand pour lui. Crois-moi, c'est pas demain qu'il va abandonner. ». Je soupirai, dépitée. Tous ces Luxurieux pouvaient se montrer épuisant parfois.
©gotheim pour epicode


Post unique | Mots 2656
- La prison | Il s'agit d'un livre de Contes qui, une fois ouvert, permet d'attirer un ou plusieurs individus en son sein, qui y seront enfermés pour une période plus ou moins longue selon la force, l'intelligence et la magie. L'utilisateur peut libérer les victimes à tout moment en l'ouvrant à la page de fin.
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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

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◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Jeu 15 Fév 2024, 23:07


Illustration - Whrou

Juvaniel


Mains nouées dans le dos, la Matasif Leenhardt marchait à contrevent. Sourire aux lèvres, yeux rivés vers les cieux et ses douces boucles se soulevant sous la brise qui traversait l'allée ; elle ressemblait à un esprit libre que rien n'aurait arrêté. Littéralement. Navier la voyait bien se caler sur son rythme tout en la devançant pour ouvrir la marche et pour cause, tout le monde s'écartait à son arrivée. La Mahestan avait même vu quelqu'un rendre son déjeuner derrière un buisson, dans une discrétion toute relative. Son Ma'Ahid en déstabilisait plus d'un et, même s'ils le fuyaient, tous les regards étaient tournés dans leur direction. Dans sa direction. Avides, curieux, irrités ... Une pléthore de sentiments qui ne semblaient guère l'atteindre. Pour une modeste réunion au sommet, l'on pouvait dire que sa collègue avait tapé fort tout en demeurant d'une simplicité insolente. Si la Reine des Humains demeurait en retrait, c'était uniquement pour celle qu'elle destinait à reprendre son trône dans quelques années. Qu'elle soit sur une scène qui serait bientôt la sienne et forge les prémices de l'avenir qu'elle envisageait, tandis qu'elle convoquait les Souverains des autres Royaumes. Il était venu le temps de reprendre le pouvoir et de réunifier les Humains. Si cela se réalisait ... À moins que ce qu'avait vu la Prophétesse ne se réalisât et qu'une guerre éclatasse entre eux. Navier doutait d'autant plus que tout était possible.

C'était sans doute la raison de l'écartement de Mancinia de Qaixopia. Que cette entrevue se passe sans encombre et qu'aucun autre membre ne prenne la Matasif dans son viseur directement, non pas pour ce qu'ils auraient pu lui faire, mais pour ce qu'elle aurait pu causer. Elle était loin d'être sage, c'était un tempérament aussi solaire que le Désert et si personne ne la tenait, sans doute aurait-il eu des trépas au coeur de cette coalition gigantesque pour agrémenter les éditions à scandales. C'était donc à Navier que revenait le devoir de surveiller l'Imprévisible tout en agissant comme une émissaire à ses côtés. Une faveur demandée de Scylla. L'électron libre qu'était cette femme l'intriguait autant que cela lui était désagréable sur certains aspects, mais l'on ne pouvait nier tous les bienfaits produits et leur collaboration plus que fructueuse ces dernières années et sa volonté d'alliance entre elles pour préserver l'équilibre instauré. C'était en étant au plus près d'un éventuel problème qu'on pouvait le résoudre. À s'entendre penser, l'on aurait pu la croire contre cette montée au pouvoir, mais la Mahestan savait que celle qui marchait devant n'était pas une imbécile. Mancinia avait un certain talent concernant les affaires complexes ; elle avait fait en sorte de renouer leur lien passé avec les Anges au point d'obtenir un poste pour lequel son aisance était évidente, son sens des affaires l'avait enrichi au point de devenir une actrice de l'économie et des Grands de ce monde lui faisait confiance. C'était un peu l'Humaine parfaite, jusque dans la puissance redoutée de son Ma'Ahid. Son seul problème, c'était les relations avec les races qu'elle n'appréciait pas.

Elle dissimulait ses émotions, mais pas assez lorsqu'il s'agissait de certaines d'entre elles. Ses yeux la trahissaient, le ton de sa voix masquait mal son mépris. Cette excentricité pouvait les mettre dans l'embarras. Des rumeurs avaient rapportées qu'elle avait franchi la frontière pour rejoindre l'Empereur Noir, qui tardait à honorer leur rendez-vous d'échanges, au mépris de sa sécurité et des risques impliquant un potentiel conflit. Il était heureux de voir que ce dernier n'ait pas pris ombrage de son audace. Peut-être étaient-ils excentriques tous les deux et que cela était la raison du rapprochement entre deux êtres que tout opposent ? Ce coup d'éclat était-il prémédité, avait-elle agit d'instinct ou vu l'opportunité de renforcer son influence ? Tous ces anciens esclaves la voyaient ainsi comme une Sauveuse. Que les Sorciers les eussent relâchés d'eux-mêmes n'y changeait rien, Mancinia était venu les chercher et avait voulu assumer le coût décennal de leur liberté. Ils le savaient. Ce soutien indéfectible ne lui serait que bénéfique. Son aisance naturelle à venir en aide aux siens la rendait populaire, un soutien évident de la population était allouée à cette enfant née du sable et qui s'était élevée vers le Soleil. Cela s'étendait ainsi aux valeurs des Vertueux et des Mages Blancs, dont elle portait aussi les Devoirs par son rôle d'épouse et de Marquise. Une popularité aussi intouchable ne pouvait qu'être destructible. Une erreur et ... Navier retenait un soupir. Et elle ? Devait-elle soutenir son règne comme elle l'avait fait avec Scylla, ou s'y opposer ? Elle avait choisi l'alliance et non l'allégeance. C'était le moment de prendre une décision entre les deux.

Si elle pliait le buste, la Matasif aurait accès au réseau établi par les Sahar et les Vosgien dans son intégralité. Un atout non-négligeable, de nouvelles cartes à un Jeu bien ancré et qui accroîtrait sa puissance de manière significative. Si elle avait tout bâti, des soutiens solides consolideraient sa position de future régente. Si elle favorisait l'alliance, Mancinia continuerait sa route sans eux. La Mahestan craignait un nouveau cataclysme, comme aucun être n'en aurait encore vu. Pour autant, voir cette femme à quelques pas lui redonnait de l'Espoir. Quelqu'un comme elle ne semblait rien craindre, ou en tout cas, le dissimulait assez bien pour inspirer confiance. Son objectif était totalement différent de ceux qui cherchent uniquement à s'asseoir sur le trône et contrôler le pouvoir. Contrairement aux autres prétendants, rusés et avides, elle faisait du bien à leur Nation. C'était une femme qui regardait constamment vers le haut. Telle une étoile que l'on ne peut atteindre. Au fond, son choix n'était-il pas fait depuis longtemps ?

Je crois que nous sommes arrivées.

Cette procession dans le silence lui avait permis de remettre ses idées dans l'ordre, bien que cela soit aussi un moyen de s'embrouiller les sens. Le bâtiment correspondait à l'exacte description qui en avait été faite et l'architecture, neuve et délicieuse, plaisait à ses yeux, sans pour autant que cela ne la surprenne ; les Magiciens n'étaient pas très innovants ces derniers temps. Navier reportait son attention sur sa collaboratrice.

Voulez-vous mener la conversation vous-même ?

Mancinia paraissait étonnée de sa proposition. Elle n'était venue que dans un but purement stratégique et défensif, elle ne s'était pas attendue à être ainsi mise en avant dans les négociations.

Vous êtes certaine de votre demande ?
Il est évident qu'ils vous écouteront plus que moi en raison de vos diverses positions.

Ça aussi, c'était quelque chose. Existait-il dans l'Histoire Humaine une femme avec autant de titres à l'étranger ? Pour autant, sa réponse n'était qu'un haussement d'épaules.

Tant que les postes que j'occupe sont importants, ils me complimentent tous. Lorsque ce ne sera plus le cas, ils me tourneront tous le dos. Il ne faut jamais faire confiance à sa position, ni à la somme d'argent dans votre poche, ni ne se fier au pouvoir apparent que vous détenez entre les mains. Rien ne dure, Mahestan. Il faut savoir évoluer et ne pas se reposer sur ses acquis.

Il est vrai que les Magiciens avaient dû se lasser de la présence d'une Humaine au titre de Marquise. Le spectacle terminé, elle avait réinventé sa situation en gérant correctement le territoire sous son autorité et en établissant des contrats durables. Il ne fallait pas que la faillite la saisisse ou ce serait la révocation. Ce n'était pourtant que de l'aspect matériel. Elle avait cependant quelque chose, que son mari détenait également, qui les rendait indispensable au monde dans lequel ils évoluaient tous. Mancinia Leenhardt et Neah Katzuta étaient des Prophètes, dans les premiers au cours de cette nouvelle ère, encore à ses balbutiements, représentant ainsi un véritable symbole de pouvoir. Et personne ne pouvait se permettre d'ignorer les Dieux. Que l'on soit d'accord ou non, l'avenir des Humains portait sa marque.

Navier.

La Mahestan savait qu'elles étaient assez proches pour cela, à présent. Elle lui accordait un sourire léger, presque amusé devant sa réaction.

L'évolution commence maintenant.



Avez-vous une idée de la probabilité que cette coalition tienne ?

Posé sur son épaule avec ses ailes repliées pour ne pas gêner son interlocutrice, John regardait les personnes en contrebas se saluer. Assise sur le toit en profitant du temps clément, cette dernière émis un petit rire.

Certainement proche du néant.
On dirait que l'optimiste s'est envolé en même temps que votre bonne humeur ...

Si elle n'y paraissait pas physiquement, Reine était relativement tendue. Agacée, peut-être ?

Tu sais bien que cela ne dure qu'un temps, répondit-elle en haussant les épaules. Et la bonne volonté des uns n'obtient que le dédain des autres, tel un cercle vicieux dès que ton alignement est trop à droite, centré ou de gauche. Sincèrement, regarde-les, ils sont tous écrasés par leur Destin. J'ai beau ne rien Voir, je sais quelles sont les conséquences potentielles d'un tel échec.

Une sorte de soupir s'échappait du Papillon.

Reine ... vous avez unifiée je ne sais combien de races ... Puis-je même dire ... De mondes ? N'avez-vous pas envie d'y croire une nouvelle fois ?

En y repensant, c'était surtout le fait de s'être cassé la gueule qui lui avait donné l'expérience de la négociation. À savoir mettre ses pieds sur la table, observer ces gens débattre dans le néant sur comment gérer son pays au mieux au lieu de se soucier des leurs, avant de les voir terrorisés devant les problèmes qu'elle et ses collaborateurs parvenaient à résoudre.

Ma patience s'étiole avec la vieillesse.
Vous n'avez même pas encore un siècle.
La lassitude m'a déjà atteint, pauvre de moi !

Après un léger « Humph » bien senti, son camarade reprit son observation. Il y avait des grands noms, certains plus sérieux que d'autres, avec des idées bien ancrées, un plan très précis ou quoi que ce fût, cela ne les intéressait pas vraiment. Le Destin suivrait son cours et Sympan déciderait, le moment venu, ce qui volerait ou non en éclats.

Votre amie a l'air d'être plus confiante que vous.

Reine eut un nouveau rire relativement prononcé.

Mancinia a perdu ses illusions de paix depuis longtemps déjà ...

Son regard se posait sur cette dernière avant qu'elle n'entre dans le bâtiment, accompagnée de ses suivants. Elle semblait résolue dans ses décisions quitte à se casser la gueule, comme elle-même l'avait expérimenté. Cela ne l'avait pas empêché d'atteindre le sommet. Peut-être était-ce la solution.

Je sais ce qu'elle serait capable de faire.

Comment ne pas se souvenir de leur rencontre ? Dans ce songe où elle s'était malicieusement introduite, un événement qui n'avait été possible que par une brèche provoquée par une errance de plusieurs années et de Génies, certes soucieux du déroulement, mais qui n'avait pas vu l'affaiblissement provoqué par des rêves aussi ambitieux. Reine s'était reconnue en Mancinia, celle qui avait annihilée toutes les menaces pour les Humains, celles des Anges et des Magiciens. Elle avait tué des tas de gens pour préserver une paix qu'elle ne savait durable qu'aux mains de ceux qui partageaient les mêmes aspirations ... sur une longue éternité. Elle avait vraiment essayée, mais ses moyens étaient limités. L'usure des combats, la lassitude de la haine, cette volonté d'épargner l'horreur au plus grand nombre dans un semi-contrôle ... Comment ne pas comprendre ?

Je le sais parce que c'est ce que j'ai fait.

Essayer de tous les unir avec une volonté inébranlable et des sentiments sincères, même si vous saviez que diriger une nation n'était pas réalisable avec uniquement ces derniers. Sa présence avait été un espoir, rapidement balayé par ses moyens limités, le temps passant, les êtres cupides l'entourant qui ne cessaient de vous prendre pour cible, quitte à détruire ce que vous aviez construit, à annihiler la vie de ceux que vous protéger, de votre peuple, pour s'asseoir sur un trône de cadavres. Quand Reine avait choisit d'être plus agressive, l'usure des combats, la lassitude de la haine, l'ennui devant les mêmes erreurs la contraignait désirer le contrôle absolu. Et pourtant, le prix a payé avait été si élevé qu'elle avait choisi de renoncer. Elle avait simplement dû admettre avoir fait son temps, poser les bases de l'avenir et surveiller dans l'ombre. Cela lui convenait mieux. Oui, elle comprenait Mancinia et celle-ci choisirait la même voie, exactement comme lors de leur rencontre.

Ils étaient nombreux à avoir les moyens de réaliser leurs ambitions. Certaines étaient plus nobles que d'autres, meurtrières, mais l'équilibre était le maître mot de cet endroit. Un équilibre entre le noir et le blanc, créant un lieu grisâtre où tout s'entrechoquait. Ils avaient tous leurs armes, secrètes ou non, celle de l'Humaine était encore plus notable. Celle que Sympan avait mit sur son chemin sous couvert d'une Bénédiction pouvait devenir la terreur de ses adversaires ; ceux qui pensaient que sa fin serait rapide contrairement à leur longue longévité et que son histoire tomberait dans l'oubli dans l'ère qui suit. Que deviendraient ces gens s'ils découvraient son éternité, pour ne pas dire son immortalité ?

Bon sang ! dit-elle en sentant une présence s'évanouir, avant de croiser les bras. Je voulais voir mon cher ami, mais il s'est barré ... Ce type est un vrai courant d'air !
Tandis que nous sommes des mollusques sur un rocher, ce qui n'est pas désagréable.

Le sourire de Reine ne lui disait rien qui vaille.

J'ai presque l'impression qu'il m'évite, pas toi ?

Il n'y avait, en vérité, qu'une réponse possible.

Je ne pense pas que ce soit une impression.

2590 mots


[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 10 Chriss10
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Lana Kælaria
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Lana Kælaria
Ven 16 Fév 2024, 23:06




À la découverte de Juvaniel !

En duo | Alaster & Lana



Bien qu’elles se fussent séparées depuis plusieurs minutes déjà, Lana continuait à réfléchir à la discussion qu’elle avait eue avec Susannah. Deux tendances émotionnelles s’en dégageaient : la satisfaction et l’insatisfaction. Une part de sa personne était contente que son amie désirât s’impliquer à ses côtés dans les plus hautes sphères de leur société ; l’autre rechignait à partager le pouvoir avec elle, et craignait peut-être même de la voir se l’accaparer en totalité. Elle évaluait ses possibilités. Il lui faudrait sans doute se trouver des alliés que la bleue n’aurait pas – elle devait réfléchir plus longuement à l’usage qu’elle pourrait faire d’Adriæn – et se faire une place chez les Ondines autrement que par le seul biais des études. Elle pourrait commencer à s’investir dans l’entreprise familiale. Le mépris à peine dissimulé de la Dæloran au sujet du commerce de ses parents l’avait piquée, mais elle ne démordait pas de cette idée qu’elle tenait depuis des années : les pierres et les bijoux pourraient l’aider à obtenir et à parer ses lettres de noblesse. La musique aussi, peut-être. Lire le conte avait étrangement relancé son attrait pour celle-ci ; imaginer les doigts d’Yvonelle se répandre sur le piano ou couler contre les cordes du violon avait rappelé à son cœur le bonheur de faire chanter les notes.

C’était pour cette raison qu’elle était retournée à la colocation : elle y avait récupéré son alto, avant de s’enfoncer à nouveau dans les rues vrombissantes. Lana avait toujours aimé jouer en extérieur ; la nature produisait des mélodies qui se mariaient merveilleusement à celles des instruments. Décidée à trouver les limites de la ville, là où la pierre céderait la place à la terre, elle avançait méthodiquement entre les individus, l’étui de son violon à la main. Alors qu’elle traversait une esplanade qui surplombait une rivière jaillissant des souterrains de la ville, l’Ondine fut arrêtée par l’approche d’une silhouette qu’elle identifia presque aussitôt. Son regard azur se planta sur Alaster Dah Numen, tandis que sa voix caressait ses oreilles à la manière de l’écume sur la grève. À Basphel, elle avait bien pris soin de l’éviter. La sensation qui l’avait frappée quand elle l’avait revu, trop peu de temps après cet étrange rêve, l’avait remuée aussi fort qu’une lame venue racler les tréfonds de l’océan. Elle la happa à nouveau ; la chaleur incendia son ventre. C’était comme avec Johannês, sauf que ça n’était pas cet abruti de Johannês ; fatalement, c’était plus complexe. Elle prit une inspiration, pour garder contenance – elle se sentait déjà perdre pied. « Professeur Dah Numen. » Pourquoi l’abordait-il ? À l’instant où cette pensée l’effleura, la réponse la toucha. Elle eut le sentiment qu’ils étaient destinés à se retrouver, toujours, à intervalles réguliers. Sa sensation de perte de contrôle s’accentua. Les phalanges de la blonde se resserrèrent autour de la poignée de la mallette qui contenait son instrument. L’air de rien, elle avait cherché quelques informations sur lui. Elle avait fait mine de s’intéresser à ses cours, de vouloir s’y rendre. Elle n’avait jamais franchi le pas. Elle avait simplement souhaité garder les choses sous contrôle. Il lui avait semblé qu’apprendre à le connaître était la meilleure façon d’y parvenir – et lui permettait aussi d’assouvir une curiosité qu’elle ne parvenait pas à réfréner, malgré tous ses efforts pour l’ignorer. « La ville ? » Elle avisa la sucette en guimauve qu’il tenait. La boutique de mochis lui revint en mémoire. « Oui. Il y a un superbe magasin de mochis, quelques rues plus loin. » Une résolution s’ancra en elle : il ne fallait surtout pas qu’elle s’arrêtât de parler. Tant qu’elle continuait, elle maîtrisait ce qu’il se passait. Avec des mots, on guidait les gens n’importe où. Son regard se réaxa sur le professeur. Lui, cependant, l’impressionnait. L’intimidait, presque. « Certains professeurs nous avaient informé de leur venue, mais je ne savais pas que l’on vous verrait ici aussi. » Elle ramena sa mallette devant ses genoux et enserra la poignée à deux mains. « Vous êtes plutôt discret, à Basphel. » Elle s’arrêta. « Je dis cela parce que j’ai eu du mal à trouver les thèmes et les horaires de vos enseignements. » Elle lui sourit, sans trop savoir si c’était plus sincère que calculé. Il attirait naturellement sa sympathie et cela l’irritait. Peu importait qui il était, il demeurait un Gælyan et un homme. Mais peut-être pourrait-il lui être utile ? Ses émotions bousculaient ses pensées. Elle détestait cet état qu’elle ressentait de plus en plus souvent, ces derniers temps. « À tout hasard, envisageriez-vous de nous quitter pour devenir professeur à Dævaniel ? »



Message V – 773 mots


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Sam 17 Fév 2024, 16:23

[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 10 Vudj
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À la découverte de Juvaniel


Tout émoustillé par ma trouvaille, presque plus intéressante que le morceau de lard grillé, mon arrière-train frétillait. Il me plaisait ce petit, il sentait bon, même s'il était tout ébouriffé et sale. J'eus envie de lui lécher le front, tant pour faire connaissance que pour lui manifester toute mon amitié et aussi lui faire un brin de toilette. « Non, pas la croquette ! Plutôt comme de l'herbe à chat, mais moins bien quand même. Ça fait tout chaud au coeur. » Je souris tendrement à la bestiole. « Ouais. On va le prendre avec nous. Un chat de plus ou de moins dans le dortoir, personne verra la différence, et il plaira aussi aux autres. » ajoutai-je, confiant. « Ouais. Bonne idée ! » Jasmin avait toujours été plus intelligent que moi. De ma main valide, je commençai à déboutonner le lacet maintenant mon pantalon quand la boule de poils se métamorphosa sans prévenir. À la place du chat, je tenais désormais un garçon par la nuque. J'en feulai de stupeur et le lâchai précipitamment avant de sauter derrière Jasmin. Je me cramponnai sur ses épaules et fixai le faux chat (oui, le culot ne m'étouffait pas), les yeux plissés avec méfiance. Globalement, tout ce qui était dépourvu de poils ne m'inspirait pas beaucoup confiance, à l'exception de Claer. Je n'aimais d'ailleurs pas beaucoup mon corps sous cette forme et j'aimais le cacher sous de nombreuses couches de vêtements.

Mes oreilles s'agitèrent à l'annonce de son exploit. Paiberym, ça me disait vaguement quelque chose. J'avais dû entendre ce nom revenir à plusieurs reprises, quand ma famille adoptive débattait sur les récents potins. Concernant les bipèdes, je n'avais qu'une seule vraie règle, et elle était brillante par sa simplicité : si ça me nourrissait et si ça me câlinait, alors l'humain avait de la valeur. Sinon, ils ne m'intéressaient pas.

« Eden. » répondis-je, respirant contre le cou de Jasmin. Collé à lui, je me sentais en sécurité, même si Zébulon était bien moins effrayant que Lou, avec ses grosses dents et son vilain caractère. D'ailleurs, je finis par me séparer de mon frère pour prendre le risque de m'approcher du brun. Il avait toujours la même odeur et je me détendis progressivement, allant jusqu'à me tenir sous son nez pour mieux l'examiner. Je me mis à lui tourner autour, ma queue le frôlant. « T'es comme nous, en fait. » conclus-je après avoir longuement considéré le problème dans ma tête. « Il est comme nous. » répétai-je à l'intention de Jasmin pour le tenir informé. Je me sentais prodigieusement perspicace. « Tu viens d'où ? Est-ce que tu as un humain qui prend bien soin de toi ? Hé, Jasmin, il faut qu'on lui trouve des vêtements. Claer m'a dit qu'elle allait visiter sa chambre dans sa colocation. On peut lui voler une de ses robes pour Zébulon, t'en penses quoi ? » Malin, non ? « Claer c'était ma première humaine. Elle nous idolâtre. » dis-je au garçon. « Mais elle m'appartient, alors n'essaie même pas de prendre ma place. » J'aimais mes frères et sœurs, mais il y avait des limites. Ce qui était à moi était à moi, et je mordrais les fesses de quiconque l'oublierait. « Je t'aiderai à trouver un humain. Déjà, il faut éviter les Sirènes. Elles sentent bon le poisson, mais c'est un piège. »

579 mots

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Lana Kælaria
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Dim 18 Fév 2024, 23:08



Unknown

À la découverte de Juvaniel !

En groupe | Perséphone, Tekoa & Kiara



L’âme en peine, Kiara déambulait dans les rues. Elle avançait d’un pas lent, triste, traînant ; elle portait au cœur une douleur dont le poids voûtait sa silhouette. La gorge nouée, elle peinait à aspirer de l’air. Le visage d’Adriæn se placardait sur toutes les silhouettes qui l’entouraient. Elle aurait voulu qu’il eût agi autrement. Les bras croisés sur sa poitrine, ses doigts s’enfonçaient dans la peau de ses côtes ; ils les serraient fort, comme pour contrer les assauts répétés des battements de son cœur. La jeune Rehla marcha longtemps, et lorsqu’enfin elle s’arrêta, ce ne fut que parce qu’une musique parvenait à couvrir le son de son tumulte intérieur. Elle leva ses yeux humides vers une troupe d’artistes ambulants. Un violoncelliste jouait un air enthousiaste sur lequel un homme et une femme décrivaient des arabesques, des courbes, des acrobaties ; leurs corps s’articulaient avec une facilité déconcertante entre les badauds. Un change-forme émerveillait les enfants en adoptant des apparences variées ; de Clauswitz Eorgor à un Armoningue en passant par Avril d’Ovipa ou un spectateur ordinaire. Au milieu d’eux, une cracheuse de flammes faisait jaillir le feu de sa bouche. Kiara scruta le jet brûlant, comme hypnotisée. Ses paupières cessèrent de bouger.

Un visage se dessina entre les langues de feu, mais ce ne fut pas celui d’Adriæn. La respiration coupée, la jeune fille vit l’entière silhouette de Perséphone flamber, torche multicolore éblouissante au fond d’une nuit sans lune. Des cris perçants, à fendre l’âme. Une silhouette assise près d’elle, et des battements de cœur rythmé, sourd. De larges volutes de fumée, un chant comme un murmure. Un sentiment de plénitude, une sensation d’urgence. La façade d’une maison, dansante.

Kiara revint à elle le souffle court, le palpitant affolé, les yeux exorbités. Dans son crâne pulsait un début de migraine ; elle y porta la main, désorientée, puis s’écarta de la foule pour s’appuyer contre un mur, à l’ombre d’un oranger. Plusieurs minutes passèrent. Ses ressentis lui échappaient ; elle se sentait déconnectée du monde, arrachée à la terre, jetée parmi les étoiles. L’adolescente eut besoin de quelques secondes encore pour se raccrocher au tangible, à l’existant, et pour comprendre ce qu’elle venait de vivre. La façade de l’habitation s’imprima à nouveau sur ses rétines. Elle était passée devant. La blanche se redressa et regarda tout autour d’elle, avant de partir en courant. Elle reconnut la couleur des pierres, les montants des fenêtres, et n’hésita pas un instant : sa main se referma sur la poignée et elle poussa la porte pour se précipiter à l’intérieur. Une forte odeur de fumée assaillit sa gorge et ses cornées. Elle suivit son parfum capiteux jusque dans le salon. Un brasier y flambait, et un deuxième se déclarait. Perséphone. Comme dans la vision. La Rehla demeura figée quelques instants, prise de sidération, puis elle se mut avec une brutalité qu’elle ne se connaissait pas. Elle attrapa la Sorcière sous les aisselles et la souleva de toutes ses forces pour l’éloigner du feu qui dévorait déjà sa robe, en regardant autour d’elle. Son regard heurta alors une silhouette assise en tailleur, dont les mains rythmaient le chant d’un tambour, accompagné de sa voix. Elle sut que l’homme ne l’aiderait pas. Ses iris finirent leur course sur le canapé, où un large plaid avait été étendu, et la table basse qui accueillait un vase de fleurs fraîches. Elle se leva, les attrapa et bondit jusqu’à Perséphone. Elle jeta l’eau et les fleurs sur les flammes puis enroula la couverture autour de l’adolescente pour étouffer l’incendie. La tête lui tournait violemment et des vagues de chaleur la parcourait. Tout son corps tremblait. Fatigue et émotion se mêlaient dans un joyeux ballet. Les mains légèrement crispées sur l’étoffe, elle releva les yeux vers la violette. « Ça va ? » s’enquit-elle, entre deux mondes. Des étoiles dansaient devant ses iris. Elle cligna des paupières, puis pivota légèrement pour voir celui dont la musique trouvait un écho jusqu’aux fond de ses tripes.



Message V – 666 mots
[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 10 1628


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Persée
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Lun 19 Fév 2024, 22:44



À la découverte de Juvaniel
Tekoa, Kiara & Perséphone


☙ Palaye Royale - Lifeless Stars
(je fais vraiment un retour en période ado emo, je vous prie de m'excuser)

La douleur fut lente à se déclarer. Les flammes prirent le temps de jouer avec sa robe, de s'entremêler avec ses cheveux avant de commencer à grignoter ses nerfs engourdis. La musique produite par son voisin était agréable, elle offrait à son cœur un rythme sur lequel il pouvait se caler. Un air serein peint sur ses traits, elle appuya sa joue sur les brandons rougeoyants comme pour s'y reposer. La fournaise l'engloutit toute entière et crépitèrent sur sa peau, réchauffant ce bout de corps malhabile qui avait trop souvent froid. Les yeux clos, l'obscurité reculait au profit d'explosions aveuglantes de soleils tour à tour jaunes ou rouges derrière ses paupières. Ils pulsaient sourdement, douloureusement, leurs rayons ardents et tranchants comme des dagues fines plantées et replantées inlassablement dans ses globes oculaires, sur son front, ses temps, ses joues. Subitement, comme un coup de tonnerre, tout fut insupportable et atroce. Elle ouvrit la bouche pour hurler mais la fumée s'y engouffra pour étrangler le cri. Des spasmes de protestation soulevèrent son corps et elle fut soudain tirée en arrière. Quand la couverture s'abattit sur elle, son cri parvint enfin à s'extraire de sa gorge, rauque et primitif. Comme vidées de toute substance, ses jambes se ramollirent sous son poids et elle glissa au sol, poussant un geignement plaintif quand les tissus frottèrent sur les pans de peau que le feu avait eu le temps d'atteindre. La musique n'avait pas cessé mais un brin de réalité venait de rompre l'harmonie et tout paraissait décalé et inapproprié.

Face à elle, une fille, les yeux hantés par une horreur qui devait se refléter dans ses propres yeux gonflés par la fumée, contemplait la scène avec un désarroi qu'elle partageait aussi, tout au fond d'elle-même. La Sorcière mit un certain temps à relier ses pensées, ses sens et ses souvenirs pour remettre un nom sur sa sauveuse. « Kiara ? » articula-t-elle enfin, la voix enrouée. Elle fut prise de haut-le-cœur en sentant sa trachée gonflée qui laissait à peine passer suffisamment d'air pour emplir ses poumons. Une bourrasque de panique l'attrapa à ce constat. Fébrile, sans pouvoir maîtriser ses tremblements, elle se saisit avec difficulté de la main de l'adolescente. Elle nota au passage la manche de sa robe, noircie, qui se décomposait en lambeaux et la peau de ses poignets couverte de cloques d'un rouge vif. « De l'eau. » croassa-t-elle après avoir réussi à s'arracher à cette vision. Et de l'air, elle avait terriblement besoin d'air. Elle le sentait se raréfier en elle et l'épaisse fumée dans le salon semblait vouloir s'infiltrer en elle pour boucher le moindre espace libre.

Message III | 466 mots


Merci Jil  [Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 10 009 :
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Jasmin & César
Sam 24 Fév 2024, 09:27


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Juvaniel
Haru & Makoto

« Oh oui, ce serait super ! Comme ça, les professeurs arrêteront de me dire que je ne fais pas d’effort. » César n’en faisait pas toujours, mais aimait bien s’offusquer lorsqu’on le lui faisait remarquer. A la maison, les choses étaient plus simples. Premièrement, parce que les cours n’étaient pratiquement jamais obligatoires et que l’on pouvait se décider de s’y rendre en fonction de ses besoins et de ses envies, en choisissant les matières étudiées. Deuxièmement, parce qu’avoir Haru à ses côtés motivait toujours l’Eversha. La voir travailler lui donnait envie de faire ses propres devoir, comme pour la soutenir. Et puis, elle était une excellente professeure, lui expliquant des notions qui lui paraissaient complexes. Elle avait de l’avance sur lui. En partie parce qu’il avait passé plusieurs années sous une forme animale, à vadrouiller dans les jardins plutôt qu’à assister aux leçons.

« Mmh, je n’ai pas entendu parler d’autres dortoirs mixtes, à part le mien et ceux de ces stupides chats… Mais il y a peut-être une chance pour que tu sois dans le même dortoir que Moon, oui ! Quant à Makoto… Je crois qu’il y avait une autre Orine… Mmh… Andrea, je crois ? Je ne sais pas si vous le connaissez. Je crois qu’il vient de Maëlith. Ceci dit, il est peut-être reparti. Ce n’était qu’un étudiant temporaire. Dans tous les cas, je suis certain que tu te feras vite des camarades ! » essaya de rassurer le chien avant de fourrer un énième mochi dans sa bouche. « Et comme a dit Haru, tu découvriras le monde ! » relativisa-t-il dans une diction entravée par sa bouchée, qu’il mâchonnait avec appétit tout en se pourléchant les doigts.

« Tu es la seule âme sœur dont j’ai besoin. » avait répliqué le brun avant de renchaîner sur son monologue. C’était vrai : il n’était pas intéressé par l’idée de se trouver une petite copine ni même un petit copain. Tant qu’il avait Haru à ses côtés, il n’avait besoin de personne d’autre. « Non, mes articles seront tous pour l’AAAP. Moi, je donne surtout des conseils de mode. » expliqua le chroniqueur en désignant d’un geste la tenue qu’il portait et qu’il trouvait magnifique. « Trop chouette ! » réagit-il lorsque le duo lui promit de l’accompagner.

César écouta attentivement les babillages de ses amis. Si l’Orine le tenait au courant de sa vie au travers de leurs échanges épistolaires, ce n’était pas pareil que de l’entendre de sa bouche. Ici, il pouvait poser des questions et obtenir des réponses immédiatement, sans avoir à subir l’attente interminable d’un nouveau courrier. « Ah oui. J’aurais bien aimé les rencontrer. J’espère qu’ils ne sont pas allergiques à mes poils. » Car il était certain que le Chihuahua rendrait régulièrement visite à son humaine, peu importa son Aisuru. « Ça devait être tellement beau à voir ! Je regrette de ne pas avoir pu être là pour assister à votre spectacle. J’adore cette légende en plus. Avec vos Arts Divins, ce devait être fabuleux ! » César fit une moue déçue et trépigna sur place, comme pour marquer sa contrariété d’avoir manqué cet évènement. Les choses avaient cependant été ainsi, et sa maman l’avait envoyé à Basphel avant la célébration nocturne. « Oh oui, alors, elle est gentille ? » demanda-t-il au sujet de Kagamiko. « Oui, il y a plein de rumeurs mais aucune qui soit cohérente. Quelqu’un m’a assuré qu’il avait embrassé Susannah mais à mon avis, il devait avoir trop de sang sur les lunettes. Je n’ai pas voulu ébruiter la chose parce que cette ondine à un sacré tempérament. Si ça s’était su, elle aurait cassé les dents de ce pauvre Arnold, comme elle l’a fait avec son ex, Titouan. Et puis plein de gens prétendent s'être baigné dans du coulis à la fraise ou à la tomate, ça n'a pas de sens. » Les potins sentimentaux étaient ses préférés. La commère aurait pu en parler durant des heures entières.

« Mmh, ça ne sera jamais assez vite pour moi. Ça me paraît toujours être dans une éternité, moi. » bougonna le délaissé. Il aurait voulu la suivre discrètement, au lieu de retourner à l’école – et tout ça pour quoi ? pour étudier. « Non non, je n’en écris pas tous les jours. On tourne entre les membres du club. Et puis de toute manière, je ne les ai pas apportés avec moi alors tu n’auras pas d’autre choix que d’attendre de me rejoindre pour les lire. » César haussa les épaules, comme si Haru manquait vraiment quelque chose. Il pencha légèrement sa tête sur l’épaule de sa camarade. « Tu m’as vraiment manqué. » fit-il avant de se redresser. « Ca vous dirait d’aller visiter le musée des pierres ? J’ai entendu dire que c’était tenu par des Lyrienns. Ils font des études sur les étranges cristaux qui sont apparus un peu de partout dans le ciel et ils ont ouvert ce musée pour exposer l’avancée des recherches. Et puis j’ai entendu dire qu’il y avait un vrai château, un peu plus loin ! Ensuite on pourra aller voir le spectacle de Basphel je pense. Qu’est-ce que vous en dites ? »

Ça allait être une excellente journée. César le sentait. Du moins, jusqu’au moment des aurevoirs.

Message II - 848 mots - FIN
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Jasmin & César
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Jasmin & César
Sam 24 Fév 2024, 10:33


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À la découverte de Juvaniel

C’était une bonne chose que j’ai avalé ma dernière bouchée. Dans le cas contraire, je me serais sans doute étouffé en l’avalant de travers ou en m’enfonçant la pique dans le palais. C’est que le sortilège de ce couillon m’avait surpris. Je sursautai et, mes réflexes félins ressurgissant, je m’accroupissais dans une position qui n’avait rien de naturelle pour un humain. La queue dressée, le dos rond, en équilibre précaire sur mes mains à plat et mes orteils tendus, prêts à me donner l’impulsion nécessaire à ma fuite. Je m’apprêtais d’ailleurs à déguerpir fissa, loin de cette anomalie magique, mais mon frangin me barra la route en venant se réfugier derrière moi, m’agrippant par les épaules et m’empêchant de détaler. En guise d’ultime défense, je me mis à feuler – ce qui, sous cette forme, ressemblait davantage au gémissement apeuré d’un adolescent asthmatique. Un filet de bave m’échappa et me coula sur le menton.

Il me fallut plusieurs secondes pour appréhender la nouvelle configuration : la stature chétive de ce péquenaud nu comme un nouveau-né. Puisqu’il ne représentait pas une menace imminente, je rassemblais ce qu’il me restait de dignité et me redressai avec un rire goguenard, espérant que le minus n’avait rien vu de mon état d’apeurement. « Ouai bah nous on est plus forts que ton duc. » ripostai-je par réflexe, comme pour compenser ma réaction précédente. Si le nom me paraissait familier, je ne parvenais pas à y associer des souvenirs clairs. Peut-être en avais-je entendu parler à table, au travers d’une discussion entre les diplomates. Ou bien à l’école. Dans les deux cas, je n’écoutais jamais plus que d’une oreille distraite.

« Jasmin. » enchainais-je après mon frère. J’observais ce dernier aller inspecter le trublion. Je m’étais retenu de lâcher une moquerie sur son nom, parce qu’Eden avait l’air de vouloir l’adopter. Moi, il ne me disait rien qui vaille. « Oh oui, une petite robe, ça lui irait bien. De, toute façon, ton humaine a pas plus de seins que lui, alors ça fera pas de différence. » Ceci dit, je voulais bien reconnaître que sa Claer avait quelques avantages. Des atouts non négligeables. Les généreuses portions de friandises qu’elle nous laissait, par exemple. Eden ne partageait pas souvent mais ça ne m’empêchait pas de lâcher quelques crocs dans ses réserves lorsqu’il avait les moustaches tournées.  « Mmh, moi, j’aurais bien adopté Susannah. J’adorerais pétrir sa petite bedaine. » fis-je en mimant l’action, allongeant et rétractant mes griffes. « Mais elle a déjà un caniche dans sa chambre. Je ne suis pas comme Mazda. Je ne partage pas mes esclaves avec des sous espèces. »

Je reportais mon attention sur Zébulon le troufion. Il restait notre problème principal. « On peut peut-être piquer un rideau, en attendant de te dégotter une crinoline. Ou bien un sac à patate. » Je haussais les épaules. « Sinon, tu peux te retransformer en chat. Ce sera plus discret. Les humains n’aiment pas trop qu’on se balade la quéquette à l’air. » l’informais-je comme s’il n’était pas au fait des règles.

Message II - 505 mots
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Sól
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Lun 26 Fév 2024, 11:32


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A la découverte de Juvaniel
Jämiel & Bellone

Bellone rigola à la remarque de Jämiel. « Mmh, je ne sais pas. Ça fait longtemps que je n’ai pas fait de soirée pyjama. Peut-être que j’en organiserai une. » fit-elle, prétendant réfléchir sérieusement à la question. A la réflexion, cela faisait effectivement un long moment qu’elle n’avait pas participé à un tel évènement. Etait-elle trop vieille pour se replonger dans ces soirées douces de l’enfance et de l’adolescence ? « Tu seras bien sûr invité pour me chaperonner. » le taquina-t-elle. Un nouveau rire lui échappa en s’imaginant le brun prendre part à un tel évènement, entouré de jeune Orines lui brossant les cheveux, lui massant les mains et lui posant tout un tas d’énigmes pour s’entraîner. Il aurait été on ne peut plus hors de sa place. Quoi qu’il aurait pu apprécier le jeu des devinettes, si elles parvenaient à stimuler son intellect.  

« Super. » murmura la Sœrei, ravie de l’entendre formuler ce qu’elle n’avait oser dire. Rien ne les empêchait de s’attarder un peu plus qu’une simple journée. S’ils devaient repartir, ils pouvaient avant cela en profiter pour se recharger réciproquement de la présence de l’autre. Peut-être ferait-elle volontairement trainer la chose pour rester ici le plus longtemps possible… Elle avait apporté de quoi réviser. Et puis rien ne l’empêchait de repartir directement d’ici jusqu’au festival d’Iyora.

L’Orine ne put s’empêcher de sourire. Elle avait hâte d’être capable d’invoquer son tatouage. Si elle n’avait pas voulu profiter d’être avec Jämiel, elle aurait eu plus hâte encore de rencontrer Yoona. « J’espère aussi. » confia-t-elle dans un murmure excité. Elle relâcha son kimono pour cacher la cuisse où la silhouette du Yuheim avait été gravée. « Mmh non, pas encore… J’hésite entre partir sur plusieurs idées d’inspirations des légendes Orines tant que je travaille avec Andrea, ou alterner avec des légendes que tu m’as fait découvrir. » Elle se tourna vers le brun. « Aurais-tu un conseil pour m’aider à me décider ? » fit-elle avec un sourire, tandis qu’elle se rasseyait sur le lit. « Oui, je lui ai expliqué mon projet. Il n’est pas dérangé par l’idée. Il m’a assuré que tant que je ne les utilisais pas à mauvais escient, ça lui convenait. A vrai dire, il m’a même confié qu’il ne s’opposerait pas à moi-même si je décidais d’en faire mauvais usage. » se souvint-elle.

« Bon. Cette ville ne va pas s’explorer toute seule ! Et si on allait faire un tour dehors ? »
Message IV - 406 mots
RP suivant : Le temps des dragons - Phobos & Jämiel
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Ikar Pendragon
Mar 05 Mar 2024, 20:37



[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 10 Dqdh

À la découverte de Juvaniel


Je profitai des présentations pour renifler mon environnement. Ça sentait le lard. Ma langue passa sur mes lèvres. Heureusement, le prénom de l’un des deux manants retint suffisamment mon attention pour me détacher un instant de ma faim.

« Jasmin ? Comme le thé ? »

J’avais goûté une fois et autant être clair : même si ça avait été une boisson censée représenter ma grandeur machiavélique, jamais je n’aurais trempé de nouveau mon museau dedans. En plus d’être amer, ça laissait en bouche un vieux goût de rideaux décrépis et remplis d’acariens. Heureusement, la boisson semblait bien plus refléter la vie des propriétaires desdits rideaux que celle d'un génie du mal comme moi.

Je participai activement au ballet de l’identification. J’avançai mon visage vers Eden et le reniflai prudemment (pas par peur, pour information).

« Je ne mettrai pas de robe. Vous n’avez qu’à me prêter vos vêtements. »

Je haussai les épaules, comme si c’était évident. Eux aussi, se soumettraient à leur maître : moi.

« Un caniche ? Je ne sais pas qui est cette Susannah mais c’est vraiment un chien de mémère. De toute façon, les chiens sont tous des abrutis et moi, je mange les poissons. Si je croise cette Susannah, je n’en ferai qu’une bouchée ! »

Je croisai les bras sur mon torse, fier de moi et conquérant.

« J’ai déjà suffisamment d’humains comme ça, merci bien. Je possède un château entier, avec de grands humains et des plus petits, entièrement dévolus à mon service. »

Je le disais sur un ton on ne peut plus sérieux, convaincu de la véracité des propos qui sortaient d’entre mes lèvres. Hormis le Duc Kaahl Paiberym qui avait une peur bleue de moi, au point de ne pas me servir convenablement, les autres étaient aux petits soins et ne manquaient jamais de me donner à manger ou de me préparer de la paille pour que je puisse dormir tranquillement. Les plus petits humains m’idolâtraient tellement qu’ils me suivaient partout, avides d’entendre mes commandements et de les réaliser. Certains n’étaient pas bien malins mais j’avais tôt fait de les corriger. Il me suffisait de leur donner un coup de patte pour qu’ils repartent en courant et en pleurant, ces nazes. J’étais un seigneur cruel mais je n’avais encore jamais tué personne, ce qui prouvait bien à quel point j’étais magnanime envers les simples d’esprit.

« Hors de question, je mérite de vrais vêtements et le premier qui me dira quoi que ce soit me le paiera ! »

Je disais ça pour cacher le fait que je ne pouvais pas me transformer à volonté. Ma voix était moins assurée mais l’important c’est d’y croire.

En voulant bouger (ma vision plus qu'approximative sans lunette pour rappel), je butai dans un objet quelconque et non identifié et perdis momentanément l’équilibre. Je me stabilisai et me raclai la gorge. Je tentai de rattraper le coup, aussi crédible qu’un voleur prit la main dans le sac et clamant son innocence de façon exagérée et bruyante.

« Bien, après cet exercice, ne perdons pas plus du temps ! Eden, Jasmin, dans ma grande générosité, j’accepte de vous suivre. »

499 mots
Et c'est ainsi que Zébulon arriva à Basphel  [Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 10 1929536143

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Lyz'Sahale'Erz
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Lyz'Sahale'Erz
Sam 09 Mar 2024, 14:34



À la découverte de Juvaniel

Philip Sheppard - Kara Main Theme
Perséphone, Kiara et Tekoa

Rien n’aurait pu me défaire de ma tâche. Mes yeux vivaient une irritation dense du fait de la fumée qui s’était répandue partout dans la pièce. L’atmosphère était chaude, brûlante même, et l’odeur étouffante. La peau cramée sentait fort, tout comme les tissus en proie aux flammes. Entre le parfum de la nourriture et celui du sacrifice, mon esprit se donnait totalement à la musique et à la prière. Mes idées étaient peu claires, prêtes à se nourrir des paroles des Ætheri. Mon regard aurait pu rester rivé vers le lointain si une troisième silhouette n’avait pas fait son apparition. Je la regardai, écho d’un rêve qui m’avait hanté plusieurs jours, preuve des vœux des Dieux. Mes mains cessèrent de frapper sur l’instrument. Mes prunelles se posèrent sur mon environnement, à la recherche d’un signe d’Edel. Il existait déjà, au sein même de mon bassin. Je tentai cependant d’interpréter les volutes, les odeurs, les objets, pour recevoir confirmation que ce rituel était bien dévolu à l’honorer. Mes sens à fleur de peau, je décidai de me lever et de m’approcher des deux filles. Que l’une d’elle fût à la recherche d’air pour se sauver d’un état peu enviable ne me passa pas par la tête. J’avais trop fumé pour ça et, de toute façon, la mort arriverait si Ezechyel l’avait décidé. Je devais obéir à des forces qui dépassaient la Sorcière, en espérant ne pas me tromper dans mon interprétation. La détresse ne m’intéressait pas. Seuls les souvenirs oniriques me parlaient à cet instant. Je baissai mes yeux pour les plonger dans ceux de Kiara et laissai glisser ma main dans son cou avant de coller mon corps au sien pour l’embrasser. J’étais convaincu d’être sur la bonne voie. J’étais hermétique au trouble. Je tournai la tête vers Perséphone. Une odeur d’humidité s’était jointe au reste, conséquence de l’eau sur le feu. Mon autre main vint chercher sa tête pour la rapprocher de moi. Je l’embrassai à son tour, insensible à sa recherche d’air ou même à l’état d’une partie de sa peau. Je me tournai de nouveau vers Kiara. J’étais certain qu’elle comprendrait bien mieux où je voulais en venir que la fille anciennement en feu. « Nous devons honorer Edel. » lui confiai-je, d’une voix douce qui ne faisait que traduire mon absence de considération pour l’urgence qu’il y avait à apporter des soins à ma voisine. « De la même manière que nous l’avons déjà fait. » Mes phrases devaient être plus décousues mais le fond y était : j’étais convaincu que les rêves reflétaient une certaine réalité et cachaient des messages des Ætheri pour le futur. Je ne pouvais pas décemment refuser d’obéir à leurs commandements.

445 mots
Kiara était censée aider mais la situation est pire maintenant... Bonne chance.

[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 10 Giphy.gif?cid=ecf05e47f826rxekoksbl88yy94ydyto4umluoyjlzcac3rq&ep=v1_gifs_related&rid=giphy

Fantasme avec Kiara : Votre personnage devient l'un des plus grand fantasme de son partenaire d'Orgie (et vice versa), au point d'y penser souvent mais rarement dans une configuration en duo. Lorsque les partenaires d'Edel Orgía Nisqa sont ensemble, il arrive que les pensées de l'entourage dérivent vers la possibilité d'un plan à plusieurs et que les esprits et les corps s'émoustillent. Les deux partenaires sont également irrémédiablement attirés l'un par l'autre lorsqu'ils se croisent, ce qui s'illustre physiquement de façon systématique. Ils rêvent également souvent d'orgies dans lesquelles ils sont impliqués tous les deux. Lorsque ça se produit, et si l'un des partenaires est une femme, il y a un risque de grossesse dans la réalité.

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Jun Taiji
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Jun Taiji
Sam 09 Mar 2024, 17:41



À la découverte de Juvaniel !



Alaster sourit à l’évocation des mochis. « J’ai un ami qui en raffole. Vous les aimez ? » Il aurait pu lui demander l’adresse mais il ne douta pas un seul instant que Jun connaissait déjà parfaitement l’emplacement de ce magasin. En la regardant, il se demanda s’il la troublait. En temps normal, il n’éprouvait jamais le besoin d’utiliser sa magie, surtout celle qui découlait de son état de Déchu. Il l’envisagea pourtant, pour perturber ses sens. Heureusement, il se raisonna. Il ne pouvait pas décemment la tromper, ni même continuer à nourrir ce qui le taraudait. Finalement, peut-être était-ce ses propres sens qu’il devrait museler. « Vous désirez suivre mes cours ? » lui demanda-t-il, tout en songeant qu’il était préférable que ce ne fût pas le cas. D’un autre côté, l’idée lui plaisait. Quel âge avait-elle ? Ce qui lui arrivait était stupide. Il voulut mettre ce regain d’appétit sexuel sur son éveil mais il savait que ça ne justifiait pas tout. Il avait ressenti de l’attirance plusieurs fois depuis, notamment pour Djinshee. Elle n’était pas la seule. Parfois, ses pensées vagabondaient sur des courbes et il se rendait compte que son corps réagissait. C’était à la fois nouveau et difficilement gérable. Il n’était pas certain d’aimer ce qui relevait de la pulsion, quand bien même son cœur battait plus vite et ses sens n’en étaient que plus exacerbés. Avant, sa vie était simple. Il se complaisait dans la répétition et les surprises n’existaient pour ainsi dire pas. À présent, il se surprenait lui-même. Ce n’était pas toujours positif, comme lorsqu’il nourrissait des désirs sexuels à l’encontre d’une adolescente qui était potentiellement l’une de ses futures élèves. Elle n’avait pas onze ans mais il doutait qu’elle fût assez âgée pour prendre des décisions éclairées. Sans même en parler, s’il continuait, il allait se dégoûter lui-même. Il prenait néanmoins conscience qu’il ne suffisait pas de le décider pour que son corps cessât d’être attiré par celui de la jeune fille. « Ce n’est pas mon intention mais le directeur de Dævaniel est cet ami qui aime les mochis. S’il me le demande, je pourrai assurer mes cours à plusieurs endroits. » Envisageait-elle d’y aller étudier ? Il baissa les yeux sur l’étui qu’elle tenait au niveau de ses genoux. Ses lèvres s’entrouvrirent mais il se ravisa. Il ne devait pas continuer à lui poser des questions. Il lui sourit. « Je dois vous quitter à présent mais je suppose que nous nous reverrons à Basphel. » Il l’espérait à vrai dire. « Bonne journée. » Il avança dans sa direction, pour continuer son chemin. Quand il la croisa, il eut de nouveau une sensation d’attirance. Il inspira, bloqua sa respiration et maintint son cap. C’était pour le mieux. Même si la ferme Dah Numen lui manquait, il n’avait pas prévu d’y retourner pour le moment. Il voulait vraiment essayer de faire quelque chose de différent. Ces sensations passeraient.

489 mots

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Lana Kælaria
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Lana Kælaria
Sam 09 Mar 2024, 20:55




À la découverte de Juvaniel !

En duo | Alaster & Lana



Sentir la situation filer entre ses doigts à la manière de l’insaisissable océan se révélait particulièrement déplaisant. Elle devait trouver un moyen de reprendre le contrôle. Tout du moins, elle devait paraître en pleine maîtrise d’elle-même. L’Ondine réfléchissait, les yeux rivés sur le Déchu, sur son sourire, sur ses lèvres. Elle inspira et releva ses prunelles vers les siennes. « Avec parcimonie, oui. » répondit-elle. « Ils étaient très bons. » L’une de ses mains lâcha la hanse de la mallette qui contenait son alto pour que ses doigts pussent replacer une mèche de cheveux derrière son oreille. « J’aimerais bien, en effet. » La franchise qui se dégagea de sa réponse la glaça. Elle se redressa. « Enfin, si cela concorde avec le reste de mon emploi du temps. » Les langues enflammées du danger léchaient sa nuque. Un frisson dévora sa colonne vertébrale. Pourquoi assisterait-elle à ses cours ? Pour le regarder avec béatitude et pour l’écouter avec dévotion ? Sa voix était lourde, chaude, sensuelle, et elle se souvenait trop bien de ses murmures soufflés dans le creux de son oreille. Des braises ardentes lui collaient à la peau. Elle avait envie de rompre la sage distance qui les séparait et de plaquer son corps contre le sien pour étouffer l’incendie. Cette simple pensée la répugnait et l’affolait. Elle devait absolument trouver un moyen de reprendre le dessus. « Oh, je vois. » Son ami directeur de Dævaniel… L’image de Jun Taiji s’imposa dans son esprit. L’ancien Empereur Noir, l’homme aux kimonos, le Magicien qui avait sauvé l’Ange… Il était ce genre de personnes au sujet desquelles les discours ne tarissaient jamais. Un Gælyan, certes, mais un Gælyan puissant. « J’ai l’intention d’y étudier, après Basphel. » ajouta-t-elle, pour mieux se maudire dans la seconde. Son regard suivit le sien, qui chutait vers son instrument. Ses phalanges se resserrèrent autour de la poignée. « Sans doute. » souffla-t-elle, entre la déception et le soulagement. Elle lui offrit un sourire de façade. « Bonne journée, professeur. » Son parfum la frappa de plein fouet. Elle bloqua sa respiration et pinça les lèvres, le cœur battant. Une fraction de seconde s’écoula, puis elle se retourna brutalement pour observer la fuite de sa silhouette dans la foule. Elle fixa sa chemise couleur nuit jusqu’à ce que les myriades de couleur et l’horizon ne l’eussent parfaitement diluée. Il ne demeura alors en elle que des sensations diffuses, et une certitude : soit elle devait trouver un moyen d’échapper à ces ressentis, soit elle devait les transformer en arme contre lui. Tous les hommes naissaient avec la même faiblesse.

Fin nastae



Message VI – 437 mots


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