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 [Q] - Comme un tonnerre sur la grève | Adriæn

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Lana Kælaria
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Lana Kælaria
Dim 03 Juil 2022, 14:43



Unknown & titre extrait du poème Le Fond de l’océan de Joseph Autran

Comme un tonnerre sur la grève

En duo | Adriæn & Lana


Intrigue : Adriæn & Lana apprennent à se connaître, sur fond de rivalité.

RP précédent : Les Portes III.


Quand il s’approcha, Lana sentit tout son corps se tendre. Elle ignorait ce qu’il manigançait, mais elle était certaine qu’il allait chercher à se venger. Il n’était pas comme les hommes qui avaient toujours vécu sous l’océan ; il ne se contentait pas de jouer au violon avec les esturgeons, il aspirait à danser avec les requins. Il était spécial, et cette différence la conduisait à le honnir autant qu’elle l’intriguait. Jusqu’où était-il capable de se rebeller ? Quelles étaient les limites à ses ruades inconsidérées ? Son désir de vengeance, elle l’avait vu dans l’éclat froid qui avait traversé ses yeux quand elle avait fait tomber son œil de verre. Y repenser et sentir son ombre rôder autour de la sienne l’excitaient. Des frissons de danger picoraient son dos. Ce n’était qu’un jeu et il ne pourrait pas durer éternellement. Ils le savaient tous les deux. Elle aurait toujours le dessus sur lui, parce qu’elle était une femme et qu’il était un homme. C’était dans leur nature et rien ne saurait changer ce que les Ætheri avaient décidé. Pas même sa faible volonté de mâle. Tout le ramènerait sans cesse à la condition déplorable de son sexe. La Sirène suspendit son pinceau et regarda la zone qu’il indiquait. Elle pinça les lèvres et recommença à peindre, comme si elle ne l’avait pas entendu. Elle ne revint sur la partie délaissée qu’au bout de quelques coups de pinceaux, pour donner l’impression qu’elle savait, qu’elle avait vu, qu’elle comptait simplement y revenir plus tard et qu’elle ne lui devait rien. « Ils te répugnent. » répéta-t-elle, avec un sourire narquois. « Tu passes pourtant ton temps avec Johannês et… comment s’appellent-ils, ces autres dérangés avec qui tu traînes ? Peu importe. Ils ne sont pas différents de ceux-là. » dit-elle en tendant le menton vers les immondices qui occupaient la pièce. Elle posa son pinceau et se tourna vers son frère. « Oui, les Gælyans ont vraiment l’air de te répugner. » Sans compter qu’il avait passé sa vie avec. Il avait été éduqué par ces sales terriens. Il leur ressemblait probablement plus qu’il ne voudrait – et ne pourrait – jamais le reconnaître. Ils l’avaient souillé. Elle se pinça la lèvre. Pour ça, elle en voulait à sa mère. Elle aurait dû le faire éduquer par des Ondines. Il aurait moins eu cet air de rature qu’il promenait partout ; et elle aurait eu moins honte d’avoir dû partager son utérus avec lui. Mais elle avait préféré lui faire payer le prix fort pour sa gémellité. Quand le temps viendrait, elle paierait à son tour.

Elle fut si stupéfaite par le geste de son jumeau qu’elle n’eut pas le temps de réagir. Déjà, elle était contre lui. Figée, rendue alerte par toutes les sensations qui la parcouraient, elle parvint tout de même à articuler un « lâche-moi, sale homme ». Quand elle le sentit la soulever, elle laissa échapper un hoquet de surprise. « Lâche-moi ! » répéta-t-elle, perchée sur son épaule, jetée dessus comme un vulgaire sac de marchandises. « Tu te comportes comme ces saletés de Gælyans. Tu ne vaux pas mieux qu’eux. » L’Ondine crachait son venin mais était bien incapable de se délivrer. Lorsqu’ils chutèrent, elle poussa un cri de surprise, rapidement étouffé par sa plongée dans l’eau. Elle remonta rapidement à la surface, ses cheveux trempés plaqués sur son visage, et ses jambes soudées en une queue couverte d’écailles. Elle toussa ; prise par surprise, elle avait avalé de l’eau de travers. « Espèce de- » Le contact de sa peau brisa sa voix. Elle se contenta de lui lancer un regard noir. « Notre première baignade ? » répéta-t-elle. Elle cligna des yeux, puis un grand éclat de rire lui échappa – à moins qu’elle ne l’eût provoqué ? Sans dégager sa queue de la sienne, elle se pencha vers lui. « C’est comme ça que tu comptes me faire croire que tu es digne d’intérêt ? En me jetant dans une vulgaire cuve ? » Un petit souffle méprisant sortit par son nez. « J’ai vécu toute ma vie dans l’océan, moi. Il faudrait au moins une immensité égale à la sienne pour que cette première baignade me plaise. » Elle se redressa, le menton princier. « C’est bien ce que je disais. Tu ne vaux pas mieux qu’eux. Tu es misérable. »

Alors qu’elle posait ses deux mains sur le rebord de la cuve pour tenter de se hisser au dehors, le bois s’évanouit entre ses paumes, et elle plongea en avant : elle se trouva à nouveau immergée, mais cette fois par une eau plus fraîche et sans trace d’iode. Lana remonta à la surface et cracha le liquide qui s’était engouffré dans sa bouche. Ses yeux céruléens scrutèrent son environnement. Son frère était là. Elle connaissait ce lac, parce qu’elle venait s’y baigner parfois. Ça n’avait rien à voir avec la mer, mais c’était une compensation à laquelle elle se contraignait, quand des gueux osaient souiller les bassins salés que l’école avait créé pour les Sirènes. Ils étaient de retour à Basphel. Le choc passé, elle décocha un sourire mesquin à son frère. « Un lac. Toujours pas au niveau. » souffla-t-elle, les paupières mi-closes sur son expression de pure moquerie. « Mais à quoi s’attendre d’un homme qui connaît à peine l’océan ? » Elle se mit sur le dos et se laissa glisser vers l’arrière. « Je te montrerai, un jour, peut-être. Si tu es sage. Et si tu sais nager. » L’idée la fit rire, et elle n’ajouta rien. Ses pensées se troublaient d’autres préoccupations : pourquoi n’étaient-ils plus dans ces cuves ? Qu’avait été cette parenthèse dans leurs vies ? Pourquoi les avait-on envoyés là-bas ?



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Adriæn Kælaria
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Adriæn Kælaria
Lun 11 Juil 2022, 13:27

[Q] - Comme un tonnerre sur la grève | Adriæn Zwbn
Image par Kelogsloops
Comme un tonnerre sur la grève



Adriæn enserra un peu plus la queue de sa sœur avec la sienne. Dans la cuve, leur véritable nature s’était révélée au monde. Il se fichait pourtant de ce monde qui les entourait. Il l’observa, l’étudia. Ce qu’elle crachait lui était égal. Ses sentiments ne fonctionnaient pas ainsi. Il comprenait les insultes et les menaces mais elles glissaient étrangement sur lui. Si, parfois, elles entraient sous sa peau, c’était uniquement dans l’objectif de le marquer pour lui rappeler qu’il devrait se venger à l’avenir. Ses émotions n’avaient pas de diversité. Il n’était capable de ressentir qu’une palette restreinte. Il doutait rarement et avait l’habitude d’agir caché, dans l’ombre. Néanmoins, certaines évidences lui apparaissaient clairement. Læn était à lui, Kiara aussi, et sa sœur davantage. Elle était une partie de lui-même. Ça le fit sourire. « N’oublie pas que je suis une partie de toi. Si je suis misérable, tu l’es tout autant. » Il l’avait soufflé, pernicieux. « Qu’est-ce que ça fait d’être misérable, Lana ? » Il ne la pensait pas misérable, comme il ne l’était pas non plus. Il cherchait… Il ne savait pas ce qu’il cherchait. À l’agacer, probablement. Que se passerait-il si elle se jetait sur lui ? Elle avait beau se sentir supérieure, et elle l’était dans la société ondine, il n’en demeurait pas moins qu’il la dépassait d’une bonne demi-tête et qu’il était plus large qu’elle. Aucun d’eux n’était musclé mais il était curieux. S’ils devaient se battre, qui gagnerait ? Et s’ils devaient s’aimer, comment s’aimeraient-ils ?

Quand ils se retrouvèrent à Basphel, Adriæn fixa les alentours, sans répondre à sa sœur dans un premier temps. Il n’aimait pas ne pas être en contrôle sur son propre corps. Tout ce qu’il se passait ce jour le frustrait. Il ne perdait que très rarement son calme, et n’était pas sur le point de le perdre, mais il ressentait cette gêne, ce frottement d’agacement, de contrariété. Il tourna la tête vers elle. « Ah oui ? Et qui te dit que j’ai envie d’aller découvrir l’océan en ta compagnie ? » Il faisait de légers mouvements avec ses bras et battait de la queue parfois, pour rester à la surface. « Je préférerais y aller avec Johannês. Au moins, il est drôle. » Il s’approcha d’elle. « Tu sais quoi ? Le fait qu’il te faille l’océan ne m’étonne pas trop. Avec la taille de tes chevilles, il te faut de l’espace sous peine de rester coincée. » Il porta sa main sur la joue de sa sœur. « Mais ne t’inquiètes pas, je t’aiderai à dégonfler ton ego. Si t’es sage. Si tu fais ce que je veux. » Il allait loin, hors des limites de ce qu’il avait l’habitude de pratiquer. Il préférait s’infiltrer doucement en temps normal. Il était patient et prudent. Pourtant, avec elle, quelque chose de terrible s’éveillait en lui. Il s’imaginait, à ses côtés, devenir quelqu’un. Mais comme elle refusait chacune de ses avances, en se drapant de son apparent orgueil – orgueil qui existait probablement pour de vrai – ses plans ne pouvaient se dérouler convenablement. Il fallait qu’il la fît plier, pour qu’elle pût le considérer comme son égal. C’était une base obligatoire et il ferait tout pour l’obtenir, même s’il devait la frapper, même s’il devait l’agresser, même s’il devait la soumettre. « Et puis… Tu as beau critiquer les Bipèdes, j’ai bien vu ta façon de regarder Johannês. Avoue. Je ne te jugerai pas. » Oh non, il n’allait pas la juger. Il ferait simplement en sorte que rien, jamais, ne se passât entre eux deux. « Surtout qu’il vaut mieux te faire une raison : il n’est pas très porté sur les filles. » Il sourit. « Si tu vois ce que je veux dire. » L’accuser d’être homosexuel était aisé. Il se défendrait en rougissant s’il était accusé et paraîtrait d’autant plus suspect. Les mensonges sont souvent moins faciles à démonter que les vérités. À partir du moment où le doute s’invite, la vérité est souvent sacrifiée ou mise de côté. « Je dis ça pour t’éviter une déconvenue. Parce que tu es une partie de moi. » Il donna un coup de queue, en percutant la sienne d’un même temps, pour s’éloigner. « Mais si tu persistes à nier, ça ne me regarde pas. C’est juste dommage que tu refuses de me considérer. Ensemble, nous serions bien plus forts. Surtout que moi je vis à la surface depuis longtemps. Je ne crains pas grand-chose. Alors que toi… Tu sais, certains Bipèdes mangent les Sirènes un peu trop orgueilleuses. » Il n’en savait rien mais se disait que ça devait exister. Il fit la planche, pour lui montrer qu’il n’avait pas peur d’elle. « Tu n’es pas une princesse. Ici, tu n’es maîtresse de rien ni personne. Tu devrais d’ailleurs m’embrasser pour t’excuser. » Elle comprendrait comme elle voudrait.

802 mots



[Q] - Comme un tonnerre sur la grève | Adriæn 4p2e
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Lana Kælaria
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Lana Kælaria
Dim 04 Déc 2022, 15:40



Unknown & titre extrait du poème Le Fond de l’océan de Joseph Autran

Comme un tonnerre sur la grève

En duo | Adriæn & Lana



Lana attrapa la main de son frère et la dégagea de sa joue. « Ah oui ? » fit-elle, déterminée à ne pas se laisser démonter. Elle savait qu’il mentait, parce qu’elle avait plusieurs fois perçu le regard de Johannês sur sa personne. « C’est donc pour ça que tu préfères y aller avec lui ? Il est drôle et en plus il est attiré par les individus de ton espèce ? » Elle ricana. Même sous l’océan, ce genre de relations existait. Une bonne partie des Sirènes s’en moquaient ; tant que les hommes remplissaient leur devoir de procréation, elles estimaient qu’ils pouvaient bien tenter de s’apporter du plaisir et du réconfort entre eux. Elles-mêmes, parfois, entretenaient des rapports homosexuels avec leurs consœurs. Pour certains groupes politiques minoritaires, il s’agissait même de l’aboutissement du système ondin : des femmes avec des femmes, n’utilisant le sexe faible que pour lui soutirer son sperme, seule production utile de leurs corps disgracieux. Des projets de fermes d’hommes et de banques de spermatozoïdes étaient mêmes évoqués dans certains livres. Peu de temps auparavant, Lana s’était soigneusement renseignée sur le sujet et avait songé que cela pourrait être appliqué à toutes les populations des terres yinoises. Quelle femme avait encore besoin de la présence d’un homme pour assurer la survie de l’espèce et la pérennité de la société ? Elles étaient celles de qui on ne pouvait extraire facilement les ovules – du moins, si on souhaitait qu’une vie y germât. Grâce à leur appareil génital, elles avaient de facto une force supérieure à celle des hommes. Que certaines se fussent laissé asservir la dépassait profondément. Elles avaient toutes les clefs en main pour les ruiner, et elles avaient préféré ployer. Idiotes.

Au contact de celle de son jumeau, sa queue fouetta virulemment les eaux du lac. Pour qui se prenait-il, à la toucher ? Lui qui s’était tenu loin d’elle durant tant d’années, lui qui avait été si proche pendant tant de mois. « Je ne suis pas une partie de toi. » nia-t-elle, alors même qu’elle reconnaissait cette vérité en son for intérieur. Fut un temps où ils avaient constitué un tout, tous les deux, ensemble. Ils n’avaient été qu’un. Néanmoins, admettre cela, et éventuellement laisser croire qu’elle était réductible à son frère relevait de l’impossible pour la Sirène. « Plus forts ? » Un souffle mesquin siffla entre ses narines. « Tu me prends pour un poisson de la dernière marée ? Les Bipèdes ont peur des Ondines. » Elle marqua bien l’emphase sur ce mot, désireuse de lui rappeler une nouvelle fois que le pénis et la paire de testicules qui trônaient entre ses jambes l’affaiblissait tout entier. Pourtant, ce qu’il disait sur sa vie avec les Bipèdes la poussait à réfléchir. Pourrait-elle se servir de lui et de ses connaissances pour mieux les écraser ? Une de ses professeures d’histoire le répétait souvent : il fallait bien connaître ses ennemis pour pouvoir les éliminer le plus efficacement possible. « T’embrasser ? » La proposition de son frère la sortit brutalement de ses pensées. Elle le toisa, méprisante, avant d’éclater d’un faux rire suffisant. « Je trouve que nous avons déjà beaucoup trop été en contact aujourd’hui. C’est presque plus que ce que ma peau et mes écailles peuvent supporter. » Lentement, elle se rapprochait du bord de l’eau. « Je n’ai pas la prétention d’être une princesse. » À l’aide de ses bras, la Kælaria se tira sur la berge. Au contact du sable, sa queue laissa place à deux jambes. Elle se releva. « J’ai l’intention de devenir reine. » déclara-t-elle, droite comme un i, les mains sur les hanches. Ses longs cheveux blancs dégoulinaient sur son corps nu. « Je serai maîtresse de tout et de tout le monde. Je n’ai pas besoin de toi pour y parvenir. Si tu te mets en travers de mon chemin, je t’écraserai. Et si tu tiens absolument à m’aider, fais tes preuves. » Elle le scruta, ses pupilles étrécies semblables à celles d’un requin. Jamais elle ne lui dirait clairement « oui » ; il devrait se contenter de ces semis accords que son orgueil daignait lui accorder. « Si tu me trahis, je te ferai subir les pires des supplices. » Moins d’une seconde passa ; elle afficha un sourire radieux. « Mais nous en reparlerons plus tard. J’ai des cours à suivre et d’autres méduses à fouetter. » Sur ces mots, elle se détourna et se dirigea tranquillement vers l’école, vêtue de son plus simple appareil.

Fin nastae



Message II – 757 mots


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