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 [Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !

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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Ven 02 Fév 2024, 21:55



Unknown

À la découverte de Juvaniel !

En groupe | Eméliana, Érasme, Ilias, Jude, Lucius & Hélène



« Ce n’est pas ce que j’ai dit… » souffla Hélène, plus intimidée dès lors qu’elle ramena son regard dans celui de l’ex-Prince Noir. Sous ses paumes, elle sentait la chaleur de sa peau, absorbée par le tissu de sa chemise. Elle devinait la ciselure de son ossature. Elle n’avait jamais été très à l’aise avec la proximité corporelle. Ces derniers temps, à chaque fois qu’elle y songeait, elle ne pouvait s’empêcher de repenser à ce rêve trop sensuel et au baiser échangé avec Sympan. Elle en rougissait toujours, sans être capable de dire s’il s’agissait de honte, de plaisir ou de désir. Cette fois-ci ne fut pas différente : ses joues se teintèrent de couleurs vives, et l’Humaine eut du mal à maîtriser les battements de son cœur. Parallèlement, sa concentration lui fit défaut. La déclaration d’Érasme vrombit entre ses oreilles, fila à travers son esprit en direction de l’armoire des éléments improbables, qui jouxtait le lac du déni. Elle prêta à peine attention à la chute de Jude, et ne retrouva parfaitement ses facultés que quelques fragments de seconde après que le brun l’eut écartée de lui. En le voyant s’enfuir, elle se leva, au moment même où Eméliana rejoignait le sol. La blonde pivota avec vivacité vers le duo. Du sang perlait des lèvres de son frère. Elle avança vers la rousse pour l’aider à se relever, quand les mots de Lucius la firent s’arrêter. Sa colère se heurta à son visage fermé, à ses iris barricadés derrière un torrent de silence. Elle ne l’avait jamais vu ainsi. Si son attitude ne l’avait pas tant braquée, une lueur de surprise aurait pu se dessiner dans son regard. Tout ce qu’il lui inspirait, cependant, relevait en effet de l’incompréhension, mais aussi de l’agacement et du jugement. Elle le trouvait stupide. Ça n’était jamais arrivé, auparavant. Ça le rendait d’autant plus décevant. Les mensonges, les secrets, les omissions ; on pouvait passer outre. L’idiotie battait en brèche toute finesse, oblitérait les dialogues, massacrait les affinités. L’alcool n’aidait en rien. Elle inspira, les narines dilatées par la multitude d’émotions brûlantes qui la traversaient. Lui répondre ne servirait à rien. Aussi, elle demeura muette. Elle le laissa s’égosiller, s’insurger, se lamenter. On aurait dit un petit garçon – même les pleurs de Jude paraissaient bien moindre en comparaison. Un petit garçon inconscient, violent, et peut-être véritablement amoureux. Amoureux d’une femme liée à la couronne noire – et a priori plus intimement encore à Elias Salvatore. Était-ce cet amour interdit qui les rapprochait tous les trois – elle, Lucius, leur père ? C’était ridicule. Elle le regarda filer sans dire un mot, sans chercher à le retenir, sans lui signaler qu’il avait lui aussi oublié ses chaussures. Qu’il courût : il décuverait. Peut-être qu’à force de marteler les pavés de ses pieds nus, les chocs accumulés finiraient par réordonner dans son cerveau le chaos semé par la débilité.

Ses iris se posèrent sur Ilias. Elle avait abandonné l’idée que l’on pût attendre quoi que ce fût de sa part. Le Sorcier qui s’était occupé de son cas ne l’avait pas raté. L’Humaine inspira, avant de pivoter vers Eméliana. Leurs regards se croisèrent. Hélène rivalisa de mutisme avec elle ; et en miroir, elle sentit sa bouche se fendre d’un sourire nerveux lorsque la Sorcière éclata de rire. Un léger tremblement agitait ses mains. Un tourbillon ravageait son habituel calme intérieur ; elle le sentait prospérer mais ne savait que faire pour l’apaiser. Mieux valait sans doute l’ignorer. Elle serra les dents et se mordit les lèvres, avant de focaliser son attention sur l’enfant dont les pleurnichements éraflaient sa patience. Elle se pencha, le saisit sous les aisselles et le souleva pour l’asseoir sur le canapé. Puisqu’elle faisait partie des plus jeunes de la fratrie, elle n’avait jamais eu l’occasion de s’occuper de frères et sœurs moins âgés. Aussi, elle abordait les enfants avec une maladresse qui tirait sur la réticence. « Jude. Ça suffit. Si tu veux avoir plein de bébés, un jour, tu dois arrêter de te comporter comme l’un d’entre eux. » Elle glissa une œillade vers son autre frère. « Ilias, si tu pouvais… » Après un léger signe de tête pour lui indiquer le gamin, elle se redressa et pivota. « Vous devriez peut-être vous asseoir. » proposa-t-elle à Eméliana. « Je tiens à m’excuser pour le comportement de mon frère, et espère que vous comme votre futur mari saurez ne pas en prendre ombrage. » Ses mâchoires se contractèrent. Des dizaines de ses lectures politiques défilaient dans son esprit, aux côtés des quelques rares fois où elle avait pu voir son père à l’œuvre. « Je transmettrai à mon père votre souhait de le rencontrer et lui rapporterai la situation afin qu’il puisse faire en sorte que cela ne se reproduise pas. » Elle opérait mécaniquement, avec une logique dépourvue de sentiments. Il y avait des règles, des convenances, des attendus définis ; elle les appliquait. C’était plus simple que de réfléchir avec les synapses trop nébuleuses de son palpitant.



Message V – 840 mots




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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 03 Fév 2024, 11:57



À la découverte de Juvaniel


Natasha Blume - Black Sea
Hélène, Eméliana, Ilias et Jude

Mes lèvres eurent du mal à retrouver un calme illustrant la neutralité. Le spectacle improbable d’Érasme et Lucius couplé à la disparition de ma magie me rendaient hautement incrédule et nerveuse. Observer une Humaine ailée, un enfant pleurnichard et un Magicien impuissant n’en était pas moins comique. Cependant, à la différence des deux autres, la blonde semblait apte à la réflexion. Était-ce pour cette raison qu’Elias avait ordonné la libération d’un grand nombre d’esclaves de son peuple, parce qu’il était attaché à ses enfants ? Cyrius les avait menés jusqu’à la frontière mais l’idée ne venait pas de lui, elle avait été stratégique. Ce peuple pouvait s’avérer utile, correctement mené. Il n’en restait pas moins inférieur. Son incapacité à pratiquer la magie était une faiblesse qui ne se résorberait probablement jamais. À moins de se multiplier au point de faire disparaître celle de tous les autres peuples, aucune porte de salut ne pourrait s’ouvrir devant eux. Il ne faisait aucun doute que même des races ennemies préféreraient s’allier plutôt que de sentir leurs pouvoirs vaciller. Seuls les Réprouvés de Bouton d’Or devaient être insensibles à la problématique. Mes prunelles dans le vide, je me demandai une fois encore comment Érasme pouvait réellement aimer l’un de ces bouseux. J’espérais que ça lui passerait. Le fait qu’il aimât les hommes était suffisamment infâmant dans notre société. Je n’avais personnellement rien contre puisque ça me permettait de le torturer, mais il dépassait les bornes. L’aimait-il par simple esprit de contradiction ? Pour défier notre père ? Pour s’auto-flageller ? J’espérais que le faux esclave que je lui avais fourni réussirait à calmer ses pulsions et qu’il y aurait suffisamment de preuves pour que ses tares pussent éclater au grand jour. Une fois que la plèbe saurait, l’ancien Prince Noir serait définitivement écarté de la vie politique. Parfois, je m’interrogeais sur l’utilité de la manœuvre. Avait-il la moindre prétention ? Il semblait bien plus tourmenté par les élans de son cœur et sa ressemblance avec Lucius que par l’avenir du peuple sorcier. Il ne méritait pas une quelconque place politique. Néanmoins, il était un homme. En vue de sa naissance, ce simple état suffisait à lui réserver un siège autour de la table des discussions importantes. L’homosexualité effacerait sa virilité. L’affaire serait close. Il fallait simplement que ses préférences ne fussent pas gardées jalousement par certains grands pontes. Des rumeurs circulaient bien, mais elles étaient étouffées et démenties.

Mon regard fut dévié par Ilias qui se déplaçait afin de venir consoler Jude. L’enfant, après la remarque de l’Humaine, avait froncé les sourcils. Je le fixai. En moi, aucun désir de maternité n’avait jamais existé. Comme Érasme qui devait continuer à coucher avec des femmes, je devrais me plier à la tradition, qu’importât le dégoût pour tout ce que ça impliquait. J’acquiesçai et m’assis. Je liai mes mains sur mes jambes, le goût du sang de Lucius toujours dans la bouche. Je préférais ne pas songer à ce qu’il éveillait en moi. J’ignorais de quoi il s’agissait exactement. M’imaginer nue entre ses bras me dégoûtait. Il était bien trop entreprenant, trop insistant. L’envie de le poignarder me lacérait le ventre à chaque fois qu’il s’approchait. Je préférais qu’il s’en tînt à de la courtoisie, à des discussions. Il avait beaucoup changé par rapport à celui qu’il avait été lors de notre première rencontre. À présent, il allait se marier. « Ne vous excusez pas pour lui. » lui répondis-je. Combien de femmes devaient présenter leurs excuses pour les comportements inconséquents de leur père, de leur frère, de leur mari, de leur fils ? Ne pouvaient-ils donc pas le faire eux-mêmes ? Pourquoi les protégeait-on avec autant de fougue ? Parce que nous donnions la vie, là où ces incapables ne le pouvaient pas ? Ils étaient inutiles. « Je ne sais pas d’où sort cette idée mais je pense que l’alcool les a fait divaguer. » mentis-je, tout en sachant que Kaahl pardonnerait probablement au Sorcier d’avoir craché la vérité au Magicien. Qu’allait-il faire ? Le tuer ? Si telle était son intention, il l’aurait déjà fait depuis longtemps, dès qu’il avait su pour Dastan. « Je vous remercie. » Il devait déjà être au courant, tout comme du comportement des deux garçons. Doucement, je posai ma main sur la sienne. « Je ne pense pas que votre frère souhaite ce mariage mais il doit cesser de faire l’enfant. » Et je devais oublier ma volonté de briser l’union. Je n’avais rien à offrir en contrepartie, à moins de proposer Réta en femme pour que le mariage fût plus intéressant diplomatiquement ? J’ignorais tout de cette Kiara. « Du fait de nos rangs, nous ne vivons pas pour nous-même mais pour notre peuple. Érasme et Lucius ne semblent pas l’avoir compris. Leur égoïsme les perdra s’ils continuent. » Mes doigts se retirèrent de sa peau et je me relevai. « Bien. Peut-être nous reverrons-nous à l’avenir ? » J’ignorais si je l’espérais ou me montrais simplement polie. Je déroulai les formules d’usage et pris congé.

840 mots

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
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Jun Taiji
Sam 03 Fév 2024, 21:22



À la découverte de Juvaniel !



« Je pourrais faire ça oui. Ce sont de grosses bêtes mais totalement inoffensives. » Jun émit un petit rire amusé. « Quoi ? » demanda Alaster. « Non rien. » « Dis-moi à quoi tu penses. » « Je pensais qu’ils étaient un peu comme toi : de grosses bêtes inoffensives. » Le Déchu ouvrit des yeux étonnés en entendant cette déclaration mais ne la prit pas mal. Il sourit. Il n’avait pas tort. Même lorsqu’il était soldat, il avait toujours tenté de faire le moins de dégâts possibles. S’il y avait une part de flemme, il y avait aussi une part des valeurs qu’il chérissait. « Jiyû ? » interrogea le Paresseux. « Oui, c’est elle dont il parle. » confirma Jun à l’enfant. « Si Jiyû et moi avions une fille, elle te ressemblerait, c’est sûr. » Il laissa comme une suspension derrière sa phrase. Alaster en fut troublé. « Oui, elle est là. Nous pourrons aller la voir tout à l’heure. » Avait-il un enfant avec Freyja ? En aurait-il un ? Il était impossible de lire la réponse sur le visage lisse du Taiji. Dans ses yeux, nul indice non plus. Il abandonna son enquête. Alaster le connaissait depuis longtemps et avait intégré rapidement le fait que l’homme savait très bien garder ses secrets. Il avait, en plus, tendance à se confier lorsque rien ne lui était demandé. Poser des questions ne faisait que retarder le moment ou bien le rendre inaccessible à jamais.

« Je t’appellerai Koko alors. » Le Déchu lui tendit la main à son tour et serra doucement celle de l’enfant – minuscule – dans la sienne. « Tu as bien raison. » Alaster avait vécu une grande partie de sa vie au Cœur-Vert. Le paysage était immense mais n’avait pas la dimension étouffante de certaines villes. La campagne avait un visage différent, plus apaisant. « Oui allons-y. »




Après avoir fait le tour des magasins, acheté quelques cadeaux et parlé avec des personnes intéressées par cette petite fille trop mignonne, Jun s’arrêta devant Eiko. Il s’accroupit pour être davantage à sa hauteur et la regarda. « Tu veux voir Jiyû ? » demanda-t-il, en sachant parfaitement que la réponse serait positive. Il sourit et se releva pour jeter un œil à Alaster. « On se retrouve après ? » « D’accord. » acquiesça le Déchu, une sucette géante de guimauve à la main. Jun s’approcha et remit correctement le col de son ami. « Là c’est mieux. » L’autre inclina la tête, surpris. « Depuis quand est-ce que tu t’occupes de mes tenues ? » Surtout qu’il était bien souvent débraillé à cause des champs et des animaux. L’intéressé sourit, énigmatique, avant de se décaler pour attraper la petite Orine. Il la hissa dans ses bras. Une fois qu’elle fut bien calée contre lui, il se téléporta.

À l’intérieur de l’habitation, le temps était figé. Ârès était apparu peu de temps avant et Freyja était déjà sur ses gardes. Jun s’approcha du Sorcier. « Lui c’est un méchant. » expliqua-t-il à l’enfant. « Qu’est-ce qu’on fait avec les méchants ? On ne les approche pas toute seule et on leur tire la langue quand on est avec papa. » fit-il, avant de s’exécuter. « Beuuuhhh. » s’amusa-t-il, la langue sortit dans une grimace exagérée. Il continua les présentations, en désignant l’endormi sur le canapé. « Ça c’est moi lorsque j’étais plus jeune. Il y a très très très très longtemps ! » Tellement longtemps que se voir ainsi l’étonnait presque. « Je suis blond normalement, avec les yeux verts. » avoua-t-il. « J’ai voulu lui ressembler, à lui. » Il désigna Kaahl, portrait craché d’Ârès mais qui semblait tout de même plus distingué. « Lui, c’est Adam Pendragon. C’est un Déchu de la Luxure… mais tu es trop petite pour ça. Il est gentil. Si tu as un problème, tu pourras venir lui demander de l’aide. » Adam n’aimait pas spécialement les enfants mais il avait un cœur. « Lui, c’est Priam Belegad. Il est très gentil aussi, bien que souvent ronchon. Tu pourras aussi lui demander de l’aide si tu en as besoin. N’hésite pas. » Puis, il s’approcha de Freyja. L’une de ses mains s’avança vers son visage. Il replaça sagement une mèche rebelle derrière son oreille. Le temps figé se plia à ses volontés. « Et elle, c’est Jiyû. T’as vu ? Elle a des cuisses musclées de guerrière ! » commenta-t-il.




Alaster mangeait tranquillement sa guimauve, les yeux sur le paysage, l’esprit encombré de questions. Auparavant, il ne pensait à rien de compliqué. Depuis qu’il s’était réveillé, les choses avaient pris une tournure nouvelle. Jun aurait-il un enfant avec Freyja ? Et pourquoi lui avait-il remis son col de chemise correctement ? Son regard balaya les individus puis, comme attiré par l’un d’entre eux, revint sur ses pas. « … » C’était elle. Il s’immobilisa. Depuis qu’il l’avait croisée, il s’était renseigné sur elle. Lana Kælaria. Il finit par s’avancer. « Mademoiselle Kælaria. » la salua-t-il. Il devait se comporter comme un professeur, malgré la chaleur qui se répandait progressivement en lui. « Cette ville vous plaît-elle ? » demanda-t-il, avec un air sérieux.

862 mots

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Eiko
~ Orine ~ Niveau I ~

~ Orine ~ Niveau I ~
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◈ Activité : Manger des mochis avec Papa Jun, chanter, danser, et remanger des mochis
Eiko
Lun 05 Fév 2024, 16:27


Images par RDJlock & RDJlock
A la découverte de Juvaniel
Eiko

Duo avec Jun.
Eiko passait une excellente journée. Elle était en compagnie de son Papa et de son super copain gentil mais intimidant. Et puis elle avait rencontré plein de gens, qui étaient venus leur parler. Peu farouche, la fillette s’était jointe aux conversations sans trop d’appréhension. Elle en était venue à échanger des gâteaux contre un petit sachet de sucreries qui l’avaient intriguée – des spécialités Lyriennes, lui avait expliqué le garçon avec qui elle avait effectué son troc. Elle avait ainsi écopé de quelques pastilles vertes, bleues, roses et oranges, supposées représenter les éléments du peuple. Elle les avait partagées de bon cœur avec les adultes qu’elle accompagnait.

Pourtant, sa joie ne put qu’être décuplée lorsque Papa Jun lui proposa de rejoindre sa mystérieuse amoureuse. Elle sautilla sur place, acquiesçant vigoureusement tout en acceptant de vive voix la proposition. Lorsqu’il la prit dans ses bras, elle brandissait un sourire éclatant. « A tout à l’heure, Alaster ! » fit la brunette en adressant un signe de main à l’ami de l’homme au kimono. Elle comptait bien le retrouver pour s’assurer qu’il lui montre un jour son troupeau de Weltpüffs. Il ne fallait surtout pas qu’il oublie sa promesse, maintenant qu’elle était si curieuse à leur sujet. Elle lui avait posé plein de question pendant leur promenade : combien est ce qu’il en avait, est ce qu’il leur donnait des prénoms – elle avait d’ailleurs partagé quelques idées pour les prochains Agnuffs à naître- de quelle couleur était leurs pelages, est ce qu’il avait déjà porté une veste en laine de Weltpüffs, est ce qu’il comptait les Weltpüffs le soir pour s’endormir, ce genre d’interrogations spontanées mais primordiales aux yeux de la fillette.

A sa surprise, Eiko fut amenée quelque part de très différent de là où ils s’étaient tous tenus un instant auparavant. Le voyage, pourtant, ne l’avait pas rendue malade : entre les bras du brun, sa fille ne se sentait jamais mal. « Où est ce qu’on est ? » demanda-t-elle avec curiosité, tandis que ses yeux sautaient d’une silhouette à une autre. Ils s’accrochèrent sur celle de la femme, mais la Hanatsu se retint de poser des questions car son papa avait commencé à lui faire faire le tour des personnes présentes dans la pièce. « Un méchant ? » répéta l’enfant en fronçant les sourcils. Avec un rire, elle imita la simagrée de Papa Jun. Elle le tenait fermement par le col. Elle avait beau se sentir en sécurité lorsqu’elle était avec lui, la silhouette austère du vilain ne lui inspirait pas confiance. Elle ne voulait surtout pas que son papa la lâcha. « Toi ? » fit, surprise, l’Orine lorsqu’ils s’avancèrent devant le blond. « Tu étais beau. » constata sans surprise la fillette. D’une beauté différente, mais pas moindre. « Est-ce que tu as trempé tes cheveux dans de l’encre ? » interrogea la curieuse. Lorsqu’on lui montra la troisième silhouette, à qui son papa avait essayé de ressembler, Eiko fronça très forts les sourcils. « Il ressemble très beaucoup au méchant monsieur, lui. » décréta-t-elle en pointant du doigt l’homme qu’on venait de lui faire rencontrer. « Est-ce que je peux aussi lui tirer la langue ? » demanda la Hitoka en se retournant vers Papa Jun. Ce dernier accepta dans un rire, et c’est avec enthousiasme que la brunette s’employa à lui tirer la langue : « Beuuuuh. » fit-elle, tirant même sur la paupière basse de son œil gauche. Une fois son hilarité passée, l’enfant se tourna vers son Papa. « Pourquoi est ce que tu voulais ressembler à ce méchant monsieur ? » Après un instant de réflexion, elle haussa cependant les épaules. La raison importait finalement peu. « C’est pas grave. Moi je sais que tu es un gentil. Et puis, avec tes cheveux comme ça, on se ressemble un peu plus tous les deux ! » fit-elle en passant sa petite main dans la chevelure lisse de l’homme.

« D’accord ! Adam et Priam. » répéta Eiko pour ancrer ces prénoms dans sa mémoire. Elle les regarda intensément pour faire de même avec le souvenir de leurs visages. Ils avaient l’air gentils. Et puisque Papa Jun leur faisait confiance, elle les aimait bien. Peut-être qu’elle pourrait les inviter à leur prochain spectacle. Elle ne les avait pas vu à la Nuit des Etoiles, mais s’ils étaient aussi des copains de Papa Jun, alors ils devaient avoir le droit de venir s’ils en avaient envie.

Puis enfin vint le tour de Jiyû. Finalement, ce fut cette femme qui impressionna le plus la fillette. Intimidée, elle retint sa respiration tandis qu’ils s’approchaient d’elle. C’était elle, enfin. Eiko était tellement heureuse de la rencontrer que, malgré sa timidité inhabituelle, un sourire fleurit sur son visage. « Oui ! » confirma la brunette lorsque Jun lui montra l’impressionnante musculature de celle qu’il aimait. « Et elle a une épée ! Comme les Huā ! » Ce n’était pas un katana, cependant. S’il devait y avoir une comparaison, son arme à elle ressemblait davantage à l’épée qu’Aurel avait trouvé sur Segmaë. « Est-ce qu’elle va devoir l’utiliser contre les méchants messieurs ? » s’inquiéta Eiko. « Si c’est le cas… On devrait lui donner un bouclier pour qu’elle se protège, et qu’elle protège aussi Adam et Priam et toi quand tu étais très très très jeune. » Chez les Orines, les femmes étaient capables de se défendre toutes seules, comme le démontraient l’Huābàn, l’armée de leur peuple. La brune se retourna vers l’homme qui la tenait. Elle leva un bras pour essayer de gonfler son biceps. Au travers du tissu délicat de sa tenue, la forme de son muscle ne paraissait pas des plus impressionnantes. Eiko y mettait pourtant de l’effort. « Moi aussi, quand je serai plus grande, je deviendrai une trop forte super guerrière ! Et puis je protègerai tout le monde qui a besoin ! » C’était important. « Comme Jiyû ! » scanda-t-elle, toute fière. L’enfant se retourna une nouvelle fois vers la combattante. « Est-ce que tu trouves que je lui ressemble aussi un peu, à Jiyû ? » interrogea-t-elle en se souvenant de la conversation qu’avaient eu Alaster et Papa Jun un peu plus tôt.

Message III - 994



[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 9 B6vi

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Sól
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Sól
Lun 05 Fév 2024, 17:57


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A la découverte de Juvaniel
Jämiel & Bellone

Bellone acquiesça. « C’est vrai… Nous sommes perdus tous les deux… » s’amusa-t-elle avec un sourire espiègle. Heureusement, Juvaniel n’était pas aussi vaste que Drosera. La nouvelle cité n’avait pas pour but d’accueillir un peuple dans son entièreté – ou quasi-totalité – contrairement à la capitale. « Alors ce sera à celui qui repère l’amphithéâtre en premier ! » défia la brune en faisant mine de chercher la salle de musique à grand renfort de sautillements pour parvenir à percer la ligne d’horizon des premiers bâtiments. « J’ai entendu dire que l'Empereur Noir était un grand amateur de musique. Puisqu’il participe à la collaboration interraciale, il ne serait pas étonnant qu’il ait exigé qu’un monument à la musique soit érigé. » dériva la fille de Maëlith. « En plus, j’ai entendu dire qu’il avait été aperçu ici pour l’inauguration. Peut-être qu’il fera une représentation, qui sait ? » D’après les rumeurs, mieux valait éviter ce spectacle-ci, malgré le virtuose qui s’y mettrait en scène.

L’Orine écouta attentivement les réponses de son Aisuru, un sourire amusé se dessinant sur ses lèvres. Il pouvait paraître ridicule de considérer la bienveillance et la gentillesse comme des défauts épuisants. La Soerei avait cependant vu dans quel environnement le Nerethi avait grandi, et ces caractéristiques n’étaient jamais synonymes de qualités, au sein de la Majestueuse. Il s’agissait davantage de symptômes de faiblesse voire pire encore, d’idiotie. Outre que le fait qu’un tel changement de comportement chez ses voisins représentait un bouleversement en soi, cela pouvait également être vu comme une menace pour le jeune homme qui aspirait à regagner l’enceinte de sa cité de naissance. S’il se laissait trop attendrir par cette atmosphère mielleuse, le retour chez lui ne serait que plus mortel. Bellone pouvait en témoigner. Sa propre intégration ne s’était pas déroulée au mieux, malgré sa race et les atouts que celle-ci représentait. « J’ai connu des villes avec des inconvénients plus redoutables. » se moqua cependant gentiment la brune lorsque le brun lui exposa son problème principal. Elle lui donna un léger coup d’épaule pour le rabrouer tout en riant avec légèreté.

Bellone inspira profondément, regardant droit devant elle face à la question de Jämiel. « Pas encore, non. Je l’ai manqué de peu. » soupira la brune. « Lorsque je suis arrivée à Maëlith, elle était déjà partie pour Iyora. » informa-t-elle en jetant un regard en biais à son partenaire. « J’ai pu correspondre avec elle. Nous nous rencontrerons sous peu. Tu te souviens du festival qui aura lieu chez les Anges, autour de la sculpture ? Celui dont je t’ai parlé dans ma dernière lettre ? » Elle attendit que Jämiel lui eut confirmer se souvenir de sa missive avant de continuer. « Et bien je l’y rencontrerai à cette occasion. » Elle avait esquissé un sourire qu’elle ne pouvait retenir. Elle était excitée à l’idée d’enfin faire sa connaissance. « J’ai hâte qu’elle me prenne comme son apprentie. » déclara la brune. « Mais je n’ai pas chômé, en attendant de la rencontrer. » se justifia la jeune femme. « J’ai repris mes études d’architecture à Maëlith. Et puis… avant de la rencontrer, il me fallait un premier tatouage. » souffla l’Orine, passant sa main par-dessus son kimono, là où l’encre d’Andrea avait pigmenté sa peau. Son œuvre n’avait pas encore terminé de cicatriser. D’ici à sa rencontre avec Yoona, le processus de guérison devrait cependant être complet.

Lorsque la main de l’Arcesi rencontra sa joue, Bellone s’y appuya tendrement. Elle déposa un baiser furtif sur ses doigts avant de poser l’émeraude de ses prunelles sur l’ambre des siennes. « Je vais mieux. Et j’avais très envie de te retrouver. » avoua-t-elle. « Tu m’as manqué. » murmura-t-elle. L’Alfar l’avait sans doute ressenti au travers de leur lien, mais il était tout aussi important de le formuler à voix haute, de le dire et de l’affirmer. Les nons-dits avaient trop longuement étouffé l’Orine. Maintenant qu’elle en était ressortie, elle ne voulait plus s’y replonger. Avec délicatesse, elle attrapa la main qui s’était nichée contre son visage, la pressant un peu plus contre sa peau, puis lia ses doigts à ceux de son Lié tout en avançant.

Bellone aperçut la grande bâtisse du château. Elle l’indiqua d’un signe du menton à sa moitié. « C’est la collocation… Je suis censée m’y rendre aujourd’hui pour valider ma présence dans les appartements. Tu m’accompagnes ? » proposa-t-elle. Elle avait l’intention de proposer au brun d’y rester ensemble quelques jours avant de devoir se séparer à nouveau.
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Persée
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Persée
Mar 06 Fév 2024, 15:05



À la découverte de Juvaniel
Tekoa & Perséphone



« Perséphone. Et toi ? » Elle remarqua l'orientation de ses yeux et serra sa phalange blessée contre sa robe pour ne pas laisser de traces sanglantes sur le sol de son voisin sans se douter qu'il allait lui faire subir bien pire que quelques gouttes sombres. Elle le scruta avec plus d'attention. S'il était souvent à Basphel, elle n'avait pas dû souvent le croiser, il lui semblait qu'elle s'en serait souvenue. Ou peut-être était-il différent dans son uniforme ? Elle essaya de l'imaginer avec mais l'image refusait de se former dans sa tête. Il était juste trop... Elle détourna le regard avant qu'il ne la surprenne en train de le dévisager avec trop d'intensité. Ça n'avait pas d'importance.

Un violent sursaut la fit bondir alors qu'il s'attaquait sans prévenir au mobilier. D'instinct, elle recula, prête à détaler s'il faisait mine de se ruer sur elle avec les débris de table. « ... » Méthodique, il s'activait sans lui prêter un gramme d'attention mais elle ne se détendit pas pour autant. Les muscles bandés, elle se demandait si le suivre avait été une bonne idée. Les yeux ronds, les bras ballants, l'adolescente le regarda accomplir ses gestes avec une efficacité qui traduisait l'habitude.

En silence, et non sans une certaine hésitation, elle le rejoignit au sol où il avait tout installé. Après ce spectacle, elle avait oublié le marché proposé plus tôt. Elle jugeait dangereux d'allumer un feu en intérieur ailleurs que dans une cheminée mais estima aussi vite que ce n'était pas son problème. De toute façon, l'individu lui paraissait plus dangereux encore, tout Basphélien qu'il soit, et songeait plus prudent de ne pas le contrarier de peur qu'il décide de lui faire subir le même sort que la table. Installée sur ses genoux, elle tenta de reproduire les mouvements montrés mais l'appréhension et l'inexpérience rendaient malhabiles ses gestes et de nouvelles plaies fleurirent sur ses doigts sans qu'elle se plaignit. Partagée entre la curiosité et la méfiance, elle termina la découpe et s'assit sur ses talons après avoir mis le tout dans un récipient sur les flammes. Elle ignorait si ce qu'elle faisait résulterait en quelque chose de comestible, elle commençait à se demander s'il était la bonne personne auprès de qui apprendre à cuisiner. Il lui semblait que la mère de Faust procédait autrement mais elle tint sa langue. L'étranger n'avait pas l'air aussi colérique que Mira, mais mieux valait ne pas vérifier cette supposition.

« Qu'est-ce que c'est ? » en montrant les figurines autour du feu. Elle n'avait pas rebondi sur le fait d'être trop habillée. Ne pas faire ce rituel lui convenait parfaitement. Observer suffisait. La pièce s'était rapidement chargée d'épaisses volutes qui exerçaient une pression sur sa tête, ni douloureuse, ni agréable. Devait-elle aller ouvrir les fenêtres ? Du coin de l'oeil, elle le surveilla en train d'allumer un étrange morceau de bois. Du bout des doigts, elle attrapa l'objet qu'il lui tendait, le renifla à bonne distance et grimaça, la trouvant trop forte. « Je ne comprends pas. » l'informa-t-elle, sans aucune inflexion de frustration dans sa voix. « Mais je ne comprends pas beaucoup de choses. » conclut-elle avant de hausser les épaules et de porter la pipe à sa bouche. Elle resta ainsi sans rien faire quelques secondes, à se sentir légèrement idiote, avant d'inspirer.

Ses violentes quintes de toux après son premier essai sur la pipe oubliées, Perséphone fixait les braises sans ciller, fascinée par les minuscules soleils qui naissaient et mouraient. Elle aurait voulu savoir dans quelle langue ils hurlaient. Elle avait un peu oublié son voisin aussi, ou peut-être s'était-il simplement fondu dans les ombres colorées qui moutonnaient dans son champ de vision de façon saccadée. Allongée sur le ventre à même le sol, le menton sur le dos de ses mains, sa bouche était entrouverte et elle chantonnait des syllabes aléatoires à un rythme aussi décousu que les battements de son coeur. Elle songea que l'organe allait finir par faire un trou dans le sol, elle se suréleva légèrement pour vérifier mais rien n'avait traversé le tissu de sa robe au niveau de la poitrine. Presque déçue, elle se releva et vacilla comme le mât d'un bateau en pleine tempête. Les teintes orangées des flammes gagnèrent en vivacité et capturèrent de nouveau l'attention distraite de la Sorcière. Hypnotisée par leur chorégraphie, elle marcha jusqu'au feu, si proche que l'ourlet de sa robe commença à noircir puis à s'enflammer. Les yeux écarquillés, elle avança les mains puis se laissa tomber sans résistance, comme une poupée de chiffon, parmi les soleils pour mourir et renaître comme eux.

Message II | 818 mots

Euh, bah, R.I.P hein comme on dit *rigole nerveusement*


Merci Jil  [Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 9 009 :
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Dorian Lang
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Dorian Lang
Mar 06 Fév 2024, 18:28



À la découverte de Juvaniel
Oriane & Eutropius



Eutropius se renfrogna. Il ne devait rien du tout à cette bonne femme. Et puis quoi encore ? À quoi songeait-elle ? Malgré lui, il était curieux. Il pouvait difficilement refuser puisqu'il avait besoin qu'elle parle au Vampire, si tant est qu'elle ait réellement une relation privilégiée avec lui. Quant à tenir sa promesse, il était déjà clair à ses yeux que rien ne l'engageait. Si elle pensait qu'il la tiendrait, elle n'aurait qu'à s'en prendre à elle-même d'avoir été assez sotte pour croire que les Sorciers n'avaient qu'une parole. « Ça dépendra de la faveur. Mais c'est d'accord. »

La gratuité, voilà tout ce qui l'intéressait. Le mépris de l'adolescent prenait des allures de montagne à mesure qu'il entendait les mots sortir de la bouche de l'Ange noire. Les Déchus avaient toujours été un peu vulgaires dans l'expression de leurs péchés. Il s'assombrit davantage en l'entendant parler de Dævaniel avant de songer que l'université n'accepterait pas n'importe qui, et sans doute pas quelqu'un qui avait choisi de travailler dans un cabaret en sortant de Basphel.

La mention d'une Orine lui fit lever un sourcil. Il pensait les filles des Arts plus perspicaces dans le choix de leurs Aisuru. « Je vois. » Il voyait surtout qu'ils n'étaient pas faits pour s'entendre. Il se demandait d'ailleurs pourquoi elle continuait de lui parler alors qu'il ne faisait aucun effort pour se montrer spécialement aimable et n'alimentait pas la conversation. Il se râcla la gorge, un poing sur la bouche. « Je ne crois pas être celui le plus à même de vous fournir ce divertissement que vous recherchez tant. Je doute que vous viviez quoi que ce soit d'insolite à mes côtés, je ne suis qu'un adolescent qui n'a pas encore eu son diplôme après tout. Je vais aller visiter ma chambre et signer le bail. » ou pas. S'il la revoyait entre ces murs, peut-être lui offrirait-il un verre. Il serait heureux de ne plus l'entendre parler et pourrait alors profiter de son seul véritable avantage : son corps. « Et j'ai des choses à faire après. Bonne continuation. » Il se recula, inclina imperceptiblement son menton, et tourna les talons, soulagé d'être débarrassé de cette conversation et de sa présence.

Message VI | 403 mots


[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 9 O5u6
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Lyz'Sahale'Erz
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Jeu 08 Fév 2024, 15:18



À la découverte de Juvaniel


« Des objets sacrés. » lui répondis-je, sans trop détailler. Notre peuple savait garder ses secrets. « Parfois, il n’y a pas besoin de comprendre avec sa tête. » lui dis-je, avant de désigner son cœur du doigt. J’avais failli poser ma main là mais le geste aurait pu être mal interprété. Ceux qui vivaient en dehors d’Awaku No Hi avaient des mœurs étranges. « Il suffit de comprendre par là. » C’était une image qui parlait à beaucoup : comprendre avec le cœur.

Un rire s’échappa d’entre mes lèvres lorsque Perséphone se mit à tousser. Elle n’était pas habituée. À seaghdha, plusieurs des garçons avaient longuement craché leur poumon également. Quant à moi, je ne me souvenais plus réellement de ma première fois. Beaucoup de rituels restaient flous. C’était aussi l’objectif : la voix des Ætheri n’était perceptible que dans un état second, propice aux sens. Sans trop la surveiller, je préparai les pigments, trempai mon pinceau dedans et commençai à tracer sur mon corps des dessins propres aux miens. Il me fallait purifier cette habitation. J’avais voulu le faire à Basphel, dans le dortoir, mais les enseignants me l’avaient formellement interdit. J’avais donc simplement dessiné des symboles protecteurs en cachette et dissimulé des statuettes en bois et en tissu, derrière les tableaux ou sous les lits. Alors que la Mage était allongée sur le ventre, les poils du pinceau parcouraient mon corps : mes bras, mon visage, mon cou, mon torse, mes jambes. Le processus prit un temps certain durant lequel la fille restait immobile, à fixer le feu. Les Dieux lui parlaient-ils ? Je ne le lui demanderais pas. Ça la regardait.

Une fois prêt, je repris ma pipe et tirai. J’attrapai mon tam-tam afin de m’exercer quelques minutes avant le véritable rituel. Le plat de mes mains s’abattit doucement sur la peau, dans un rythme lent et répétitif, à peine audible. L’odeur de nourriture se dissolvait dans celles de la fumée et de la drogue. Finalement, pris par mon propre jeu, je laissai mes paumes s’abattre plus rapidement et entamai un premier chant, les yeux scrutant la pièce sans réellement la voir. Un mouvement me tira néanmoins rapidement de mon état second. Mes prunelles se murent vers le corps de Perséphone. Elle s’était levée. Elle me fit penser à une somnambule. Son inconscient l’attira vers les flammes. Son habit prit feu. Je n’en éprouvai aucune urgence. Les sacrifices étaient une chose courante sur Awaku No Hi. Les Ætheri avait peut-être décidé de prendre sa vie et je n’étais personne pour les en empêcher. Je me mis à tambouriner et chanter plus fortement. Si Edel voulait reprendre ce qu’elle avait donné et si Ezechyel voulait l’attirer dans ses bras, alors qu’il en fût ainsi. J’accompagnerais son agonie jusqu'à la libération de son Esprit.

460 mots
J'ai demandé à quelqu'un d'autre de venir avec la Biafine  [Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 9 943930617


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Jämiel Arcesi
Jeu 08 Fév 2024, 15:57

A crow under the snow par Anato Finnstark
À la découverte de Juvaniel !
Messages multiples en 400 mots

The Devil is Human | AURORA

Tous les deux perdu. Sans évoquer la ville, c'était un peu le cas, oui. Chacun avait vécu des bouleversements différents et trop important pour qu'ils puissent se reconstruire sereinement ensemble, tous les deux, côte à côte. Les années avaient creusés un trou trop grand entre eux-deux. Il allait falloir réapprendre à apprivoiser l'autre pour recréer ce lien qui les unissait, jusqu'à en connaître à nouveau tant ses défauts que ses qualités. Il leur fallait revenir aux fondamentaux, se souvenir que de cet apprivoisement ils auront alors besoin l'un de l'autre, jusqu'à risquer verser quelques larmes lors des séparations. Elle lui sera unique au monde. Il lui sera unique au monde. Un sourire s'épanouit sur les lèvres de l'Alfar. « Tu m'as manqué également. ». Plus qu'il ne s'y était préparé. Il y avait le temps. Il y avait l'espace. Il y avait la magie — ou plutôt l'absence de magie. Tout ça avait amené dans le cœur de Jämiel une solitude qu'il n'avait jamais cru vivre un jour. Même la bonté des habitants de Boraür ne pouvait combler le froid dû à l'absence de Bellone  à ses côtés.

Après avoir d'abord initié la marche, il se laissa à présent guider par la Sœrei, levant alors les yeux sur le bâtiment qui se dessinait dans le paysage. Une immense Lune en toile de fond surplombait le château. La colocation. Elle ne lui avait jamais directement parlé de cette histoire. Il avait fallu l'intervention d'Owen et quelques recherches pour comprendre que c'était pour rejoindre cette colocation qu'elle s'était trouvée ce jour-là dans l'un des bâtiments administratifs de Mornhîngardh. Le souvenir de cette période de doute qu'ils avaient tous les deux subis lui serra la poitrine et ses doigts se refermèrent un peu plus sur ceux de son Orine. « Allons-y. » approuva-t-il la proposition, préférant mettre sous le tapis toutes ces rudes opinions qu'il avait pu avoir à l'époque. Il ne voulait plus jamais ressentir ça vis-à-vis de Bellone. La distance était déjà difficile, inutile d'y ajouter des sentiments néfastes à leur Lien. « Tu as déjà eu l'occasion de rencontrer certains des résidents ? ». Quel genre de créature allait habiter ces murs ? Lorsqu'ils pénétrèrent à l'intérieur, des éclats de voix étaient déjà audibles. Ils n'étaient pas les premiers arrivés à l'évidence. Tant mieux. S'il pouvait avoir ne serait-ce qu'une vague idée de ceux avec qui Bellone partagerait la demeure, ça l'arrangeait. Il savait bien ses craintes ridicules. L'Orine avait eu une vie avant lui. Elle avait vu d'autres contrées, rencontrés d'autres peuples avant de se confronter au sien, pas le plus accueillant qui plus est, il devait bien l'admettre. Mais c'était plus fort que lui, surtout après le sommeil forcé da brune et ce qu'elle y avait vécue. « Je me demande quels ont été les critères d'admission... ». Tout le monde ne pouvait pas vivre dans une colocation. Ou plutôt, il en était qu'il valait mieux éviter d'y mettre. Il espérait seulement que la condition d'Orine de Bellone lui évite quelque ennui que ce soit. Il y avait néanmoins une chose qui était certaine et ce avant même de finir le tour du propriétaire : elle pourra profiter d'un confort digne des grands noms. « J'espère que tu te plairas ici. ». Il le pensait sincèrement. Tout ce qu'il souhaitait pour la brune, c'était que son état — mental comme physique — continue à s'embellir. « Tu ne m'as pas dit ce qu'était ton tatouage. À quoi il ressemble ? » l'interroge-t-il tandis qu'ils déambulaient ensemble dans les vastes couloirs.
© ASHLING POUR EPICODE




Post III | Mots 646
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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

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Kyra Lemingway
Jeu 08 Fév 2024, 16:33


message multiple en 400 mots


Hum. À l'évidence, ce garçon n'avait pas comprit que c'était à lui qu'elle donnait ce conseil de se relâcher. Elle ne l'avait pas invité à lui faire découvrir à elle des choses improbables. Elle s'était bien rendue compte qu'elle n'obtiendrait que mépris et monotonie s'il passait son temps à agir ainsi. « Dommage que tu sois si pressé. C'est intéressant de faire connaissance avec ses voisins. » lâcha la Luxurieuse à l'annonce de son départ. « Passes une excellente soirée également. » ajouta-t-elle suite à son salut. Alors seulement elle quitta l'esprit détraqué d'Eutropius comme la taquinerie qui martelait ses mots et ses expressions se fannèrent pour revêtir l'habit du sérieux. Sans un mot, elle se servit un autre verre avant d'aller s'asseoir sur la chaise qu'elle avait abandonnée plus tôt. Elle savait les Sorciers être de grands malades qui jouissaient plus facilement en voyant un corps être démembré plutôt qu'être dénudé. Néanmoins, un tel niveau de déséquilibre alors qu'il n'était même pas encore touché par la majorité, c'en était plus inquiétant, surtout considérant ce lieu de vie. Son regard se porta sur l'ouverture menant à la verrière, là où l'adolescent s'était échappé. Cette colocation ne serait finalement pas des plus bon enfant.

Encore envahit des doutes de ce qu'elle avait apprit lors de son échange avec le jeune Sorcier, Oriane quitta le château, troublée par la rencontre, mais surtout par la violence du garçon. Il fallait qu'elle en parle à quelqu'un. Quelqu'un de confiance, surtout. Ou plutôt, quelqu'un qui pourrait la conseiller sur l'attitude à adopter face à ce genre de personnalité. Une douleur lancinante se planta brutalement dans sa poitrine. Sa souffrance ne put s'exprimer que dans un souffle étouffé, avec l'impression que son poumon venait de se crever comme un ballon. Elle eut à peine le temps de prendre conscience qu'il ne s'agissait pas d'une simple impression que le monde de Juvaniel disparu pour être remplacé par le bleu du ciel et son soleil éclatant. Elle crut apercevoir une silhouette dissimulée dans les rayons de lumière. Elle crut également entendre le remous des vagues dans son dos. Elle en eut immédiatement confirmation lorsque son corps tomba comme une pierre dans l'obscurité et l'agitation de l'océan, lui dissimulant alors la lumière de Jeriel. L'air lui manquait. Le goût du fer qui remplissait sa trachée et la noyait déjà à l'air libre se fit plus salée. Le sel et la fureur de la houle lui rongeait la chaire et rendait la douleur encore moins supportable. Au moins, sa souffrance ne dura pas longtemps.



L'Alfar demeura encore quelques secondes à flotter dans les airs, s'assurant que sa cible ne refaisait pas surface. Cette fille ne lui avait pas rendue la tâche aisée. Trop de personnalité tournait autour d'elle. Elle se faisait trop remarquer. Elle gardait trop de secrets. Il lui avait fallu du temps pour en découvrir le plus grand nombre et jamais elle n'avait trouvé de parfaite occasion pour se débarrasser de sa cible sans se faire remarquer. Juvaniel avait été cette occasion qu'elle avait tant attendue, tant cherchée, pour parvenir à ses fins. Une personne inconnue dans une ville inconnue au milieu d'une multitude de gens tous autant inconnus les uns des autres. Une fois certaine que la Déchue avait été engloutie, Dorafëlla se téléporta à nouveau à Juvaniel.

Vivement elle dissimula le pendentif sous son vêtement et arbora un de ces larges sourire dont la Luxurieuse se paraît à chaque sortie. Tranquillement elle traversa les rues, s'arrêtant régulièrement devant les nombreux stands afin d'être certaine d'endosser son rôle à la perfection lorsqu'elle retrouvera les proches de la défunte. Ses proches.

Post VI | Mots 611 + 857 + 575 + 511 + 620 + 639 = 3813
(J'ai oublié que j'avais pas mes avatars à portée de main, du coup elle cette tête-là, sans les cornes)

Citation :
Si certains sont intéressés pour des visions liées à Jun dès maintenant, dîtes le en fin de message comme ça je mettrai ça en place dans un même temps (vous donner des éléments pour alimenter les visions).
Moi je veux pour Oriane du coup<3
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Stanislav Dementiæ
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◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Ven 09 Fév 2024, 16:45


A la découverte de Juvaniel
Thessalia
Message unique en solo.
Thessalia s’approcha de l’épais rideau qui la séparait du reste du monde. Sa trame tissée étroitement empêchait les rayons du soleil de percer la fenêtre et de créer des bulles impénétrables pour les habitants du manoir. La Rahzden avait passé de longues heures à l’observer, cette soi-disant protection, tant et si bien qu’elle en connaissait les moindres imperfections. Il y avait l’accroc à hauteur d’épaules, qui avait été recousu ; l’ourlet en bas du tissu qui n’était pas parfaitement droit et laissait l’habit mural frotter le sol à gauche, mais pas à droite ; les éclaboussures de sang qui n’avaient pas été parfaitement nettoyées depuis le dernier humain qu’elle avait bu ici ; la boucle d’argent qui s’éraillait à force de frotter contre la tringle. La blanche avait passé des heures entières à le scruter. On le lui avait présenté comme une barrière protectrice, un bienfait nécessaire sans lequel ils ne pourraient pas accéder à un confort de vie tel que celui qu’ils avaient atteints. Pourtant, ce rideau restait encore, aux yeux de la nouvelle-née, l’étouffante porte de sa prison. L’ultime rempart qui la séparait de l’extérieur, de l’air frais, des odeurs de pins ou de la douceur de la lune. Evidemment, de l’autre côté, il y avait encore la fenêtre, mais ce n’était jamais cet élément contre lequel elle se trouvait bloquée. Le rideau était devenu son ennemi.

« A quelle heure se couche le soleil, aujourd’hui ? » demanda Thessalia en glissant un regard vers l’horloge murale. « Il ne devrait plus tarder. » l’informa sobrement Aubrey. « A quelle heure ? » insista la nouvelle née. Elle détestait lorsque son aînée lui donnait des réponses vagues comme celle-ci. C’étaient des réponses sans en être véritablement : elles ne comblaient jamais sa curiosité, ne lui permettaient jamais de se positionner définitivement sur ses problèmes. Imperturbable, l’ancienne Orisha tourna la page du journal qu’elle était en train de lire. « Si tu es si pressée, tu n’as qu’à demander à Niels d’aller vérifier l’exterieur pour toi. » répliqua la femme, ne prêtant pas plus d’intérêt à la contrariété de sa Sœur. Elle s’était faite à ses états d’âmes. Ce pouvait être récurrent chez les Rahzdens qui avaient du mal à s’acclimater à leur nouvelle vie. Thessalia faisait indéniablement partie de cette catégorie. Le concernée croisa les bras sur sa poitrine, visiblement irritée du manque de considération qu’elle recevait. « Tu sais que je n’arrive pas à le contrôler. » se plaignit-elle. Niels était un non-Vampire – un ondin, lui semblait-il – que Lavinia avait aliéné pour le transformer en serviteur. Il était devenu l’homme à tout faire et l’esclave des buveurs de sang. Thessalia avait de la compassion pour lui. Leurs situations n’étaient pas vraiment comparables, mais elle savait ce que c’était que de se retrouver séquestré contre sa volonté, arraché à ses racines sans être capable de s’échapper. Elle l’avait surpris, à deux reprises déjà, en train d’éclater en sanglot devant le portrait de sa famille qu’il conservait caché dans ses appartements – tout le monde était au courant, mais on lui laissait ce souvenir de sa vie passée : par compassion ou cruauté, la Novikov n’avait pas encore réussi à trancher. « Asservis-le. Utilise tes dons. » « Je n’y arrive pas. » s’entêta la blanche, tapant du pied. « Lavinia va être fâchée si tu ne fais aucun effort. Tu n’as pas progressé depuis le Bal de Seaghdha. » reprocha sa geôlière. La Rahzden adopta un silence buté. Ca ne fonctionnait jamais sur son interlocutrice, qui se complaisait dans le mutisme. La capricieuse finit par lâcher un long soupir excédé. « J’essaye, mais il refuse de m’obéir. » « Parce que tu lui laisses le choix. Ce n’est pas comme ça que fonctionne notre don. Souviens toi du bal. D’après ce que m’a rapporté Mère, tu t’en es très bien servie, lorsqu’il s’est agit de canaliser tes proies. Alors tu n’as qu’à recommencer sur Niels. C’est pour ça qu’il est ici. » La Louve grogna de mécontentement. Elle n’en avait tout simplement pas envie. Elle détestait l’idée d’imposer sa propre volonté sur celle d’un autre individu, de le priver de son libre arbitre. Elle avait l’impression de se battre à la déloyale. Seule la Soif lui faisait oublier ses scrupules et lui permettait d’user de ce don sans état d’âme.

« Qu’est-ce que tu lis ? » Thessalia était venue prendre son mal en patience en venant s’installer à côté de la plus mature, sur le grand sofa. Elle se pencha sur elle, de sorte à envahir son espace personnel : sa revanche personnelle pour leur dispute de plus tôt. « Oh… Ils parlent de Juvaniel ? » Sur la gazette, une illustration d’une ville imposante donnait un aperçu de ce à quoi ressemblait la cité interraciale. L’analphabète avait appris à décrypter ce nom, depuis qu’elle avait appris qu’on lui y avait cédé un bien immobilier. « Quand est ce que je pourrai aller y vivre toute seule ? » demanda la Rahzden. Sa demanda arracha un de ses rares sourires à Aubrey. « Les Vampires ne sont pas faits pour vivre seuls. » répliqua-t-elle. « Tu vis bien seule dans ce grand manoir. » rétorqua la blanche. « Mmh-hhm, et je m’entretiens présentement avec un fantôme. » enchaîna la blonde avec ironie. « Ce n’est pas pareil : Lavina m’a abandonné ici. Mais une fois que je partirai, tu seras seule. » « Lorsque tu t’en iras, quelqu’un d’autre viendra me tenir compagnie, voilà tout. » « Qui ? » « Je ne sais pas. Mère, ou bien mon propre enfant, peut-être. » « Tu ne veux pas devenir Mère » « Peut-être que Petyr reviendra s’installer, tout simplement. C’est chez lui, après tout. » « Pourquoi il n’est jamais là, alors ? » « L’éternité à cet effet, pour certain. Elle offre plusieurs vies à ceux qui la détiennent. Il y a différentes manières d’en profiter. Partir durant quelques années voir de nouveaux paysages n’est pas quelque chose d’anormal. Tu t’y feras, avec le temps. A force, toi aussi tu ne feras plus la distinction entre quelques jours ou une décennie. » L’idée paraissait absurde. La Louve ne renchérit cependant pas. Elle n’était pas véritablement intéressée par ce débat : elle s’ennuyait tout simplement. « Je veux vivre là-bas. » répéta-t-elle. « On ne laisse pas un Vampire incapable de contrôler sa soif se balader dans la nature. Apprend à te maîtriser et à te défendre, et peut-être que Lavinia pourra considérer l’idée. » Thessalia laissa sa tête glisser en arrière. Son regard se perdit dans le plafond.

« Tout le sang que les autres ont collecté au Bal de Seaghdha… Tu penses qu’ils vont partager leurs résultats avec ces gens-là ? » Thessalia avait vu les organisateurs prélever quelques échantillons sanguins sur les invités qui s’étaient présentés. Lorsqu’elle avait demandé pourquoi ils avaient fait cela, Lavinia lui avait expliqué que le sang était une denrée rare. C’était particulièrement vrai pour ceux de leur race, mais même en dehors de cela, de nombreuses applications pouvaient l’employer. La quantité limitée prise à chaque visiteur avait cependant été trop minime pour représenter un garde-manger conséquent – si s’assurer un repas avait été leur objectifs, la plupart des gourmands avaient eu droit à plusieurs rations durant le reste de la soirée ; quant aux réserves, elles ne parviendraient pas à sustenter toute une ville plus d’une journée ou deux, ni même l’une des nombreuses académies de la cité sur une période raisonnable. Observatrice, l’ancienne Lyrienne de Glace en avait donc conclu que leurs hôtes profitaient de leur position pour collecter du matériel de recherche. Le problème restait que les instigateurs étaient restés discrets sur le sujet de leurs travaux, si expérimentations il y avait bien eu. Le flou artistique qui régnait autour de cette soirée n’avait aucunement apaisé les descendants de Vlad. Le massacre d’une nouvelle lignée avait également remis de vieilles rancœurs sur le tapis. La perte des Enfants de Gabor et de ceux de Ksenia dans la foulée avaient mis la race entière dans un climat de guerre froide. Personne ne faisait plus confiance à personne, on se méfiait de ses voisins et la moindre parole de travers pouvait être vue comme une menace. « Ce sera au clan de Thanos d’en décider. » répondit calmement la plus calme. « Mais j’en doute. S’ils élaborent une arme, ce sera peut-être pour anéantir leurs ennemis… » Désormais, les soupçons des Novikov s’étaient portés sur leurs hôtes. La disparition d’une nouvelle lignée projetait l’ombre sur les stratèges, et si la démarche semblait trop grossière pour venir d’eux, il ne fallait pas les oublier pour autant. « Ou bien pour dissuader d’éventuels assaillants de s’en prendre aux leurs. Dans tous les cas, ces questionnements resteront en suspens tant que la coopération n’aura pas abouti à quelque chose de concret. Et d’ici là, tu peux être certaine que Mère ne te laissera pas t’approcher sereinement de cette zone hors de sa portée. » Thessalia grogna. Elle avait l’impression d’être redevenue un louveteau avec une mère trop protectrice.
1461 mots



Merci Kyky  nastae
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Jun Taiji
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Jun Taiji
Dim 11 Fév 2024, 14:09



À la découverte de Juvaniel !



Tu étais beau. L’Æther laissa échapper un petit rire. Voulait-elle dire qu’il était moche à présent ? Il attarda son regard sur lui-même, celui qu’il avait été. À l’époque, déjà, il avait des difficultés à cerner le Temps. Il le parcourait, mentait, jouait à être un autre parfois et en souffrait. Sa mémoire était mauvaise, à cause des connaissances qu’il devait accumuler, de sa magie qui lui enlevait autant qu’elle lui prenait et puis, surtout, à cause du fait qu’il mourait fréquemment pour mieux renaître. L’avantage de cette époque, durant laquelle il était encore relativement jeune, résidait dans le fait que sa sœur et lui vivaient toujours ensemble et qu’il n’avait pas encore cherché à se diviser pour la protéger. Son Âme était toujours relativement complète, partagée entre sa jumelle et Kaahl qui n’était pas né dans la majorité de son présent. Néanmoins, lorsqu’il avait pris de nouvelles fonctions divines, la Véritable Ligne du Temps avait été modifiée pour Ezechyel. Le blond vivait et vivrait des événements que lui-même n’avait pas vécu. Il l’avait souhaité pour se délivrer du fardeau des mots de Kaahl. Je sais que tu ne seras jamais véritablement heureux. Ces paroles l’avaient hanté longtemps, comme une malédiction devenue réalité. Il n’avait jamais été véritablement heureux. Les rares éclaircies ne suffisaient pas pour cacher la tempête de son existence. Il espérait donc, sans regarder, que son lui plus jeune ferait d’autres choix et arriverait à être heureux en foulant le temps de Freyja bien plus que lui-même ne l’avait fait, en cessant de croire aimer Edelwyn, en se rebellant contre Oni et en menant cet autre là où il devait se tenir, entre la Lune Noire et la Lune Bleue, sous les rayons de la Lune Blanche, au centre de la course du Temps. Sans rancune. Cette histoire-là, il devait la vivre en tant que Mortel, pas en tant qu’Immortel. Sa vie à lui ne changerait jamais et sa propension à côtoyer les créations de Sympan devrait cesser un jour ou l’autre. Ses doigts se concentrèrent sur le corps de la petite fille contre eux pour mieux sentir sa présence. Il ne voulait pas les quitter.

« Oui, entre temps je me suis transformé en Orine. » s’amusa-t-il. Sa peau avait pris des couleurs, ses cheveux étaient devenus noirs, ses yeux avaient foncé. La texture de sa épiderme avait évolué, tout comme l'étendue de sa pilosité et d’autres éléments qui lui semblaient bien lointains depuis qu’il était Divin. Il avait voulu ressembler à Kaahl, comme si le faire l’aiderait à le croiser plus et à passer du temps avec lui. Il s’était senti comme aimanté et, puisque sa vie était un enfer, il avait décidé de devenir quelqu’un d’autre pour s’échapper. « C’est vrai qu’ils se ressemblent aussi. Mais ils pourraient passer pour des Orines également, tu ne trouves pas ? Si on leur mettait un kimono ? » Il sourit et acquiesça lorsqu’elle demanda à tirer la langue à Kaahl. Ça le fit même rire. C’était tout ce qu’il méritait. Il fit de même et attendit que l’enfant se lassât de sa question pour éviter de répondre. Peut-être que s’il n’avait pas été un Dieu, peut-être que s’il avait continué le cours de sa vie, Kaahl et lui auraient été indissociables aujourd’hui, fondus l’un dans l’autre à cause de Geminae. Ils étaient plus que des jumeaux. Il se sentait plus proche de lui que d’Edelwyn et c'était à la fois merveilleux et terriblement douloureux. « Oui. » Il lui sourit. S’il disait qu’elle était sa fille biologique, personne ne remettrait en doute sa parole.

« Oui ! Et elle sait bien s’en servir. » Freyja recelait d’un potentiel énorme. Il ne put s’empêcher de songer à sa relation avec Kaahl, aux sacrifices qu’elle avait dû faire et continuait de faire pour un homme qui l’aimait mal. Mais elle était Fille de Réprouvés et ce simple fait expliquait bien des choses. Leur amour était délétère. « Non, ne t’inquiètes pas. Il va bientôt partir. » Il lui sourit pour la rassurer, avant de rire devant le biceps contracté de l’enfant. Il prit une mine impressionnée. « Je n’en doute pas. Tu seras trop forte ! La plus grande guerrière de tous les temps ! » ajouta-t-il, en ayant soudainement envie de la protéger des vicissitudes de la vie. Tant qu’elle serait petite, ça irait, se rassura-t-il. Le problème c’est qu’il avait tendance à se perdre dans le temps. La verrait-il encore enfant ? « Oui, un peu. Même si tu me ressembles plus physiquement. » Parce que Freyja ne ressemblait pas à l’image stéréotypée des Orines. « Mais dans ton cœur t’es une guerrière, comme Jiyû ! Et puis, je suis heureux lorsque je te vois. » compléta-t-il.

Quand le temps fut venu, il ramena Eiko auprès de sa mère, déposa un baiser sur son front et prit congé.

800 mots

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Bellada Ward
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Bellada Ward
Lun 12 Fév 2024, 10:16


Cette ville est tout à fait charmante, à une sorcière près.
Bellada


Messages multiples 400 mots avec Mertle
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La nouvelle de cette colocation avait eu des airs d’aubaines, lorsque la lettre était arrivée à la chaumière agitée des Ward. Enfin, on serait débarrassé de cette sorcière désagréable, qui mettait tout le monde mal à l’aise. Seule Bellada avait été déçue de voir sa sœur repartir. Evidemment, avoir une invitée comme Mertle n’était pas de tout repos, loin de là – il fallait se montrer irréprochable, elle faisait peur aux enfants et la demeure du couple s’était vidée de visiteurs, sans doute refroidis à l’idée de croiser cette mégère insupportable – mais l’amour que la Boggins portait à la mage noire effaçait ces défauts grossiers. Pourtant, en cet instant, Bellada ne pouvait s’empêcher d’éprouver de la rancœur envers la vilaine sorcière. Certes, c’était elle qui s’était proposée de l’accompagner, puisqu’elle avait de toute façon eu pour projet de venir visiter Juvaniel, mais elle n’avait pas pensé que la gargouille se montrerait aussi perfide. « Tu étais obligée de faire un croque-en-jambe à ce pauvre minot ? » réprimanda la magicienne, trottinant d’un petit pas pressé et contrarié, faisant claquer ses talonnettes sur les pavés de la ruelle. Elle ne rivalisait cependant pas avec le claquement sec et rude du balai que tenait fermement sa sœur, telle une cane de mauvais augure. « I’m’a mal r'gardé c'merdeux ! Pourquoi qu't’es allé l'ramassé, hein ? Une fois à terre, j’allais lui écraser les doigts jusqu’à les lui en faire tomber ! » grogna la hargneuse, mécontente d’avoir été stoppée dans son plan machiavélique. « Il ne t’as pas mal regardé ! » contredit la mage blanche, scandalisée par autant de mauvaise foi. « Il te souriait à pleine dent ! » rappela-t-elle. « Oui, 'vec son sourire vicieux, ses p'tits yeux d'fouine écrasés, j'suis sûre qu’i'allait m'j'ter ses gâteaux à la figure ! » « C’était une dégustation Mertle, pas une tentative d’empoisonnement ou une attaque à ta personne ! » rétablit la Ward. « Sornettes ! SORNETTES ! IL EN VOULAIT A MA VIE ! » s’époumonna la menteuse. Bellada en serrait les poings d’indignation. Elle laissa un grommellement contrarié la secouer de la tête au pieds, jouant des talons pour ne pas perdre la mesquine qui essayait de se faufiler loin. « Cesse-donc d’être aussi dramatique ! Amestris t’a embrouillé les idées ma parole ! L’univers n’est pas contre toi et tout le monde ne cherche pas à te faire du mal ! C’est même plutôt l’inverse ! C’est toi qui fais peur aux autres ! » « Eh bah tant mieux ! Qu’ils m'laissent donc tranquille ! Qu’i partent et r'viennent jamais ! Ou encore mieux ! Qu’i' crèvent dans leur coin, comme ça, j'suis certaine qu’i' r'viendront pas m’emboucaner ! » Bellada écarquilla les yeux et ouvrit la bouche dans une mine ahurie. Elle en perdait son patois. « Moi qui pensais que l’air pur de Haute-Terre t’avait fait un peu de bien au ciboulot ! Tu es complètement zinzin, ma parole ! » pesta la gentille, une pointe de culpabilité luttant contre son agacement. Elle n’y allait pas de main morte mais le comportement de sa sœur était indécent et impardonnable tant elle s’enfonçait dans la mauvaise foi. « En v'là une autre ! C’vous, 'vec vos froufrous, vos thés, vos commérages, qui m’avez embrouillé l’esprit ! » « Roooh ! » s’indigna madame Ward, de plus en plus choquée par les proportions que la méchanceté gratuite de la mégère pouvaient prendre. « C’est donc ça ? Je t’accueille, te prépare à manger et lave ton linge, et c’est moi qui t’embrouille ? » « Encore 'reux, qu'j'fasse pas d'corvées chez toi ! J'suis ton invitée, pas ta boniche ! » Bellada ne s’était pas arrêtée de parler pour autant, leurs voix s’élevant crescendo pour essayer de recouvrir celle de l’autre. « Qu’il en soit ainsi ! Tu veux partir ? Bon débarras, je n’aurais plus à voir ta trogne chaque matin, ni à consoler mes petits-enfants que TU as fais pleurer, t’es-tu déjà excusé auprès d’eux, au moins ? Comment ? Qu’as-tu dis ? Ma boniche ? Et moi, crois-tu que je sois la tienne ? J’ai rapiécé et rafraichi ta garde-robe, et tu ne m’as pas même aidé à ne serait-ce que mettre la table ! Disposer les couverts c’était trop pour toi ? C’est un scandale Mertle, De l’arthrose, tu en as quand ça t’arrange ! Pour faire une vilénie, tu n’en souffre jamais ! » « M’excuser ? A tes marmots ? Mais t'crois qu'c’ma faute s’i'm'traînent dans les pattes à longueur d'journée, à chouiner, à m'parler 'lors qu'j'leur ai rien d'mandé ? C’est ta maison, elle est humide, ça déclenche mes rhumatismes ! Et puis j't’ai d'jà dit qu'c’était pas la peine d'm'mettre un couvert à table, j'me serais parfaitement contentée d’un plateau dans ma chambre ! Ici, l’air est trop sec mais au moins, j’ai plus mal aux articulations ! Et puis c’est pareil, c’est lui qu'est v'nu vers moi, j’lui ai r'en d'mandé à ce benêt empoté, pas ma faute s’i' s’est pris les pieds sur l'manche d'mon balai. » La cacophonie de leur dispute avait commencé à attirer quelques regards alarmés ou curieux, parfois même amusés par cette scène de chiffonnage. Dans un coin, un adolescent frappa même dans ses mains, encourageant le duo à se crêper le chignon. Toutes deux étaient trop absorbées par leur querelle pour envisager cette solution violente – que la Bleue aurait jugée trop extrême et non éthique, là où la Noire n’aurait pas hésité un instant d’user de son arme. « La Valse noir t’es montée au cerveau et y a fait griller quelques neurones, chère sœur ! Nous ne sommes pas tes esclaves, et c’est un peu de gratitude pour tout ce que j’ai fait pour toi que tu devrais me témoigner, au lieu d’être aussi ingrate ! Vite ! Vite ! Que cela cesse ! Allons donc à ce château que je t’y laisse une bonne fois pour toute ! » « M’y laisser ? C’toi qu'a grillé au soleil, ma parole ! Non non non, c'pas toi qui m’y laisses, c’moi qui m’y vais ! J'pars, on m'chasse pas ! » « Eh bien pars ! » s’emporta Bellada.

Le reste du trajet se ponctua de toutes les rancœurs qu’elles avaient tues et qui explosaient désormais, comme une bouteille de champagne, trop longtemps restée sous pression.
1026 mots avant matraquage des dialogues


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Mertle
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Mertle
Lun 12 Fév 2024, 13:09


Image par Jenya Tkach & inconnu
Moi, je vivrai dans un château de riches !
Mertle

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Mertle détestait tous les enfants. Qu’ils fussent beaux, laids, gentils, viles, en bonne santé ou mourant – bien qu’elle eût une vive préférence pour ces derniers – aucun ne trouvait grâce à ses yeux. Si Sefus l’avait convaincue de l’importance de fonder leur propre lignée dans les premières années de mariage, l’expérience avait été si désastreuse qu’elle n’avait jamais souhaité réitérer cette erreur. Par un coup du mauvais sort – et à cause de ce crétin de son crétin de mari, qui ne savais pas manier son propre manche aussi bien que Mertle celui de son balais – deux autres avaient suivi, et leurs enfances avaient été tout aussi malheureuses et pathétiques que celle de leur aînée. Si toute chose, elles avaient été encore plus horribles, car leur mère anticipait d’avance toutes les situations désagréables qu’ils lui infligeraient et le leur faisait payer alors même qu’ils n’avaient pas encore commis de tort. Non, vraiment, madame Boffin n’aimait pas du tout les marmots. Aussi, lorsqu’elle réalisa que la majorité de ses colocataires se révélaient n’être que des adolescents bourrés d’hormones et à la face boutonneuse, elle ne put qu’étirer une tronche longue de plusieurs mètres. A croire que ses poils au menton allaient devenir un balai naturel.

« C’est vraiment beau. » pépia cette enquiquineuse de Bellada. « Spacieux, bien éclairé, et puis regarde-moi tout ce luxe ! As-tu déjà vécu dans un endroit aussi somptueux ? J’ai l’impression d’être au palais de Cael ! » La magicienne semblait avoir déjà oublié leur chamaillerie. Ce n’était absolument pas le cas de la rancunière, qui comptait bien lui faire payer tous les reproches qu’elle lui avait adressé en se montrant la plus désagréable possible. « Tss… » fit la moche en lançant un regard toujours furibond sur celle qui l’accompagnait. A croire qu’elle avait choppé une sangsue en plongeant dans le portail des pontons. Quelle idée aussi de mettre une porte magique à proximité d’un lac ? Ça devait être infesté de sales bestioles. La preuve en était : certaines Sirènes avaient trouvé refuge dans le fond de ce point d’eau. Mertle avait regretté de ne pas avoir pu y jeter des algues corrosives pour les y voir pourrir ! « Parce que tu crois que j’ai envie d’aller vivre là-bas, moi ? J’ai pas envie d’aller lécher les bottes de ta dévergondée de souveraine ! » Elle se faisait plutôt discrète désormais, à ne pas vouloir montrer son visage en public, telle une sainte-nitouche, mais la sorcière n’avait pas oublié les scandales qui avaient défrayé les chroniques sur son compte, lorsque les rumeurs d’un rapprochement entre l’Impératrice blanche et du Diable avaient fait couler l’encre. C’était une preuve supplémentaire, s’il en fallait, de l’hypocrisie magicienne. On se disait tout bien, irréprochable, mais qui savait ce qui se cachait sous les jupons ? Bellada se retint de soupirer et de lever les yeux au ciel, esquissa un sourire faussement affable pour ne pas retomber dans les travers de la colère. Elle ne voulait plus envenimer la situation et, sachant que la mégère mettrait tous ses efforts dans l’objectif inverse, elle se devait de résister et de rester courtoise. « Heureusement, aucun roi ne gouverne ici. Tu ne seras obligée de polir les souliers de personne. Oh, regarde-moi cette cuisine ! Tu pourrais organiser un véritable banquet ici ! » s’émerveilla la gourmette. « Pff. C’pas à moi d’m’esquinter derrière les fourneaux. » Qui voudrait manger des plats qu’elle mijoterait, de toute manière ? Qui savait quel poison elle aurait laissé traîner dans ses marmites ? « Allons aux chambres. » enchaîna la magicienne pour éviter un énième commentaire fâcheux sur la place des esclaves.

« Mmh, et donc, la sélection des habitants a été rigoureuse, n’est-ce pas ? » questionna la sorcière en se retournant vers le majordome qui lui faisait visiter le château. Ils se dirigeaient à présent à l’étage. « Pas d'racaille, n’est-ce pas ? J'veux dire pas d'morue sur patte ni d'démon à l’odorat douteux ? » Que ces pustules ne prennent pas modèle sur leur souverain. « Tous vos colocataires ne devraient pas vous poser de problème. Chaque dossier a été minutieusement étudié. » lui répondit le commis aux clés pour éluder la réponse fâcheuse. Cette teigne était suffisamment difficile sans qu’il ne se la mette totalement à dos.

« Mmh… C’pas trop mal. » commenta la mégère en s’asseyant sur le lit. Elle n’avait jamais eu un matelas aussi confortable, même enfant, lorsqu’elle avait vécu chez ses parents. « Minou aura un peu d'place pour dormir à côté d'moi. » fit-elle en jaugeant l’espace. « Et Odette aura qu’à dormir là-bas. » fit-elle en désignant du menton le grand fauteuil, certes confortable, mais pas adapté pour le sommeil. Bellada haussa les sourcils. « Tout de même… Pauvre fille… » murmura-t-elle en songeant qu’elle devrait l’inviter quelques temps sans sa bourrelle. Mertle se releva aussi vivement qu’elle le put et dû s’y reprendre à deux fois avant que madame Ward ne vienne l’aider. « Allons visiter la ville, maintenant que nous avons les clés. » proposa la magicienne en se dirigeant vers l’escalier. Pourtant, la vilaine partit dans l’autre direction. Elle s’engouffra dans la chambre voisine à la sienne. « Qu’est ce que tu fais ? Mertle ! Nom d’une chouette à plume, où vas-tu donc fouiner ? » La sorcière s’était dirigée vers le lit et avait commencé à frotter ses mains sur l’oreiller, la couverture, et toutes les surfaces du lit. « Qu’est-ce que tu fabriques ? » demanda Bellada en la voyant faire, suspicieuse. « J'vérifie qu'les autres n’ont pas d'meilleur matériel qu'moi. » mentit la sorcière. Elle avait laissé sa magie infester les tissus de quelques microbes tenaces. Le malheureux qui hériterait de cette chambre aurait quelques petites surprises. Merlte espérait qu’à force, il dégage et qu’elle n’ai plus aucun voisin. Qu’elle puisse ronfler en paix.

Message II - 949 mots
(Total : 1407 mots)
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Ikar Pendragon
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Ikar Pendragon
Lun 12 Fév 2024, 21:22



[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel !  - Page 9 Dqdh

À la découverte de Juvaniel


Mon pelage n’avait jamais été autant hérissé que lorsque l’inconnu aux longs cheveux me balança à la tête de son sosie à la coupe courte. Un bruit étranglé, miaulement vain, s’éleva péniblement de ma gorge. Le reste ne resta pas dans mon cerveau atrophié par la peur. Je me sentis manipulé dans tous les sens et crachai partout, une odeur fétide s’échappant de mon corps dans l’objectif d’éloigner la source de mon traumatisme.

Une fois dehors, je continuai mon manège longtemps avant de retrouver un semblant de maîtrise de moi. Petit à petit, je me convainquis d’avoir terrassé le Duc (duquel j’avais quand même eu le temps de contempler l’expression terrorisée) et tous les autres.

Au fur et à mesure, mon poil retrouva son apparence habituelle. Je m’assis sur mon arrière-train, satisfait. C’était ça. Si je ne me rappelais pas tout, l’explication était simple : leur panique avait provoqué une telle satisfaction chez moi que le bonheur m’avait rendu amnésique au reste, comme lorsqu’on me donnait du lait, de la sardine ou du jambon. Le monde aurait pu exploser autour de moi que je ne l’aurais même pas remarqué.

Cette histoire de phéromones d’alarme, de pelage hérissé et de crachats n’avait jamais existé. Quiconque m’en reparlerait serait gommé de la surface du monde par mes soins.

Alors que je m’apprêtais à me lécher pour fêter ma victoire, je sentis une main me saisir par la nuque. Abasourdi que quiconque ose, j’ouvris de grands yeux sur le visage de ce qui me sembla être un campagnard à taches de rousseur, une espèce qui avait bien plus sa place dans les champs que dans les villes.

Je le sentis aussi, pour faire connaissance. Ce n’était pas si mal, jusqu’à ce qu’un autre apparaisse à son tour, un roux. Comme je commençais à paniquer, un phénomène inattendu se produisit. Un POUF sorti de nulle part retentit et la main qui me tenait auparavant par le cou ne put plus supporter mon poids.

Embarrassé par ce changement soudain de forme (et nu comme un ver de terre), j’atterris sur mes fesses.

« Aïe. »

Je ne me laissai cependant pas abattre et me relevai. Je devais impressionner ces manants, même si je n’y voyais pas grand-chose sans mes lunettes sous forme humaine. Ils ne me semblaient plus n’être que deux taches, l’une rousse et l’une brune, flottant vaguement dans le brouillard.

« Arrière ! Je n’irai dans le pantalon de personne ! »

Par contre, j’avais bel et bien besoin d’un pantalon.

« Je viens de vaincre le Duc Kaahl Paiberym et sa clique d’un regard ! »

Je les fixai, incertain, et leur soufflai :

« C’est le moment où vous devez être impressionnés normalement. »

Puis je pris une pause qui était censée mettre à l’honneur ma plastique. Mon corps n’avait pourtant rien d’exceptionnel. J’étais beaucoup plus cérébral que physique, même si ça restait relatif. Convaincu d’être un génie du mal, j’aurais été parfaitement assorti à une certaine Sorcière au prénom commençant par un M (Merci de regarder le message du dessus).

« Qui êtes-vous, d’ailleurs ? Moi je m’appelle Zébulon. »

On ne choisissait pas son prénom.  

517 mots
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