« Le grand jour. » Avril d’Ovipa se tenait à côté de Jun Taiji. Elle ne pouvait pas voir les prouesses qu’avaient accompli les Magiciens sous la direction avisée des Enfants de Yanna mais elle sentait l’atmosphère de l’endroit. Elle était semblable à celle de Dævaniel, le pôle de recherches qui avait été érigé en même temps que l’université. Cette dernière était encore vide d’étudiants et de professeurs mais un premier pas avait été franchi lorsqu’elle avait accepté la candidature du Taiji comme directeur de l’établissement. Elle gérerait donc les étudiants jusqu’à leur dix-huit ans et il prendrait le relai, sans limite d’âge. L’homme, lui, souriait depuis qu’il avait mis les pieds au cœur de Juvaniel, la cité jumelle de Dævaniel. Les étudiants de la dernière ville et de Basphel pourraient se rendre facilement au sein de la première. L’objectif était de créer une conciliation entre les peuples. L’Ère qui s’annonçait et les problèmes qui étaient nés ici et là n’étaient qu’un prétexte. Tous les deux le savaient. La jeune femme avait simplement bondi sur l’occasion pour étendre le concept de la Cité-école et investir massivement dans le projet initié par la plupart des Souverains. Quant à Jun, il n’était pas foncièrement pour la paix – déjà parce qu’il était, entre autres, l’Æther de la Guerre – mais il voyait dans la réunion de tous les peuples à un même endroit une foule d’opportunités. Aujourd’hui, et pour la première fois, la cité de Juvaniel allait être ouverte au public. Des scientifiques du monde entier y afflueraient bientôt, même s’il était évident que certains préféreraient éviter l’effusion de cette première journée. Des Rois et des Reines seraient présents, cachés dans les bâtiments faits d’argent, d’or et de bleu. Chacun prendrait ses marques et tous pourraient se rencontrer et se jauger. L’aventure serait pleine de rebondissements et les deux amis de longue date n’attendaient que ça. C’était une expérience unique en son genre, une expérience qui durerait sur le long terme et au sein de laquelle les tensions du monde extérieur devraient disparaître.
Alaster fut bientôt en vue. Il fixa Avril et Jun avec un air amusé. Ils ressemblaient à deux Souverains en haut d’une falaise, contemplant l’immensité de leur royaume. Il n’était cependant pas homme à se laisser impressionner et s’approcha, un gros sachet dans la main. « J’ai trouvé des chouquettes ! » s’exclama-t-il, comme un enfant. Depuis que la flemme l’avait quittée, il rayonnait. Parfois, il semblait à son ami qu’il perdait plusieurs siècles d’un coup. Il profitait de la vie comme jamais. La seule ombre au tableau était l’absence de nouvelles de Djinshee. Jun lui avait déjà dit que les Lyrienns du Feu n’étaient pas stables et qu’elle avait dû changer d’avis, mais le Déchu en éprouvait couramment un petit pincement au cœur. C’était d’ailleurs comme ça qu’il avait découvert sa passion pour les chouquettes – parce que ce n’était pas au Cœur-Vert qu’il aurait pu en trouver – et son goût pour les balades en bord de mer – bien qu’il fût dangereux de s’aventurer trop près de l’eau. « Parfait ! » Jun trempa sa main dans le paquet et engloutit la sucrerie comme un cyclone aurait avalé un cabanon de jardin. « Je peux voir la liste ? » demanda le Paresseux. « Bien sûr. » Alaster la parcourut. Il s’agissait de la liste de tous ceux à qui Avril d’Ovipa avait dédié une maison magique. Elle permettait de se rendre à la fois à Juvaniel et à Dævaniel. Parmi les personnes, il y avait un certain nombre d’étudiants de Basphel. « Eiko, ce n’est pas l’une de tes filles ? » Jun regarda la chouquette qu’il tenait avec une tendresse toute nouvelle. « Si. » La petite Orine ressemblait étrangement au gâteau. À cette réflexion, il décida de ne pas le manger.
Après avoir étudié minutieusement tous les noms – il en connaissait certains, notamment parce qu’il s’agissait de Déchus – le brun leva les yeux vers le monument à côté duquel ils se trouvaient. Jun sourit et expliqua, visiblement motivé à l’idée de parler du monument : « C’est une idée à moi. » commença-t-il. Il fallait bien rendre à Jun ce qui appartenait à Jun. « C’est un monument religieux qui s’adapte selon la croyance. Il permet donc à chacun, en passant la porte, d’arriver dans un endroit correspondant à l’Æther ou au culte de son choix…. afin d’éviter les tensions. » « C’est une magie impressionnante… » « Les Enfants de Yanna sont particulièrement ingénieux. Leurs vaisseaux sont une splendeur de magie et de technologie. » appuya la femme qui les accompagnait. « Je n’ai jamais eu l’occasion d’en visiter un. » Il faut dire qu’il n’y avait jamais pensé et que, quelques temps plus tôt, il aurait été fatigué rien qu’en envisageant le faire. « Aujourd’hui pourrait en être une. Je crois qu’il y en a encore quelques-uns sur place. » Il y avait beaucoup d’ateliers, préparés par des ressortissants de tous les peuples. Ces derniers permettraient aux visiteurs et aux futurs habitants de découvrir plusieurs ailleurs. La journée s’écoulerait, puis la soirée, toutes deux baignées de festivités. Néanmoins, demain, il faudrait se mettre au travail, car la situation était préoccupante. Des professionnels ne prendraient peut-être même pas part aux réjouissances. Certains n’avaient pas le cœur à rire. « En tout cas, les pontons sont toujours aussi efficaces. » « Oui. »
Quelques minutes plus tard, alors qu’ils discutaient, un homme leur demanda son chemin. « Vous savez où se trouve la coloc ? Je dois visiter aujourd’hui mais… là j’avoue que je suis perdu. » « Ah oui, la coloc… » Jun sourit, amusé, puis lui indiqua une direction.
Eu égard aux problèmes actuels (je vais les lister plus bas), le Sommet des Etoiles a été organisé, réunissant tous les chefs qui ont acté de s'entendre dans une alliance pour étudier les phénomènes en cours.
Les races absentes de la coopération sont : les Génies et les Ombres. Donc autant dire qu'il y a à peu près tout le monde de "connu", que le niveau VI veuille vraiment coopérer ou qu'il ait décidé de participer pour éviter de rester en retrait x) Y a des races qui feront peut-être juste acte de présence sans s'investir plus que ça.
Les problèmes
- La barrière de sauge qui coupe l'océan en deux, tue les Sirènes qui s'en approchent et transforment les créatures marines en monstres. - Le ciel qui est fou : les étoiles ont totalement changé de place et la nuit, elles colorent le ciel de mille feux de façon aléatoire (parfois il y en a, parfois il n'y en a pas) et il y a eu déjà une chute de météorite à Valera Morguis même si ce n'est pas franchement connu du grand public - les Sorciers savent /sbaf - Les gemmes qui sont apparues dans des endroits divers, avec des femmes à l'intérieur de celles-ci. - Apparition de Maggie et Royauté selon une Prophétie - Royauté des Rêves selon une Prophétie (moins connu) - La prophétie des Réprouvés (même si, pareil, ça c'est très centré sur eux-mêmes) - Il y aura d'autres problèmes 8D
Disons que le plus urgent pour l'instant c'est surtout l'état du ciel, la sauge et les gemmes.
Juvaniel et Dævaniel
Juvaniel est donc la ville de la coopération entre les peuples. Les Enfants de Yanna ont fait les plans et les Magiciens ont construit les bâtiments avec la Valse Créatrice. Les bâtiments sont majoritairement argentés, dorés et bleutés.
Dævaniel est une extension de Basphel, dans une zone de l'île qui n'était pas construite jusqu'ici. C'est une université avec un pôle de recherche très important. La zone est très végétale. Jun en est le directeur.
Les deux pôles sont reliées entre eux par magie, par le biais des maisons jumelles mais également par le biais de pontons. Les pontons sont ceux des Magiciens et ils permettent de relier toutes les cités qui ont accepté un ponton supplémentaire à Juvaniel. Vous avez un sujet au sujet des pontons > ICI < Je le relirai plus tard parce que je ne sais pas s'il est très à jour au niveau des destinations mais ça vous explique déjà comment est-ce que ça marche ^^
Explications sur les habitations données par Avril d'Ovipa
Il s'agit du gain de calendrier de Noël 2022 du jour II.
Pour rappel :
Une maison à Dævaniel et Juvaniel : La directrice de Basphel, Avril d'Ovipa, a décidé d'investir massivement dans la zone qui servira à la coopération entre les peuples dans l'objectif de percer les mystères de la nouvelle Ère. En coopération avec les Magiciens - qui sont les bâtisseurs - et les Enfants de Yanna - qui sont les architectes, il a été décidé d'ériger deux villages : un proche de Basphel, à savoir Dævaniel, et l'autre au beau milieu des Plaines Sauvages, réquisitionnées pour l'occasion, à savoir Juvaniel. Ainsi, plusieurs maisons ont été construites. Celles-ci serviront aux agents de tous les peuples et, au fur et à mesure, les deux villages seront probablement destinés à s'aggrandir. Néanmoins, Avril d'Ovipa a également tenu à attribuer elle-même quelques bâtisses. Votre personnage se retrouve donc propriétaire d'une petite maison à Dævaniel et d'une autre à Juvaniel. Les deux maisons sont jumelles et, par magie, il est possible de décider d'ouvrir sa porte vers Dævaniel ou vers Juvaniel sans avoir besoin de se déplacer. Aussi, chaque maison est collée à une autre (celle du binôme de votre personnage). Ce que personne ne sait encore, hormis les constructeurs, c'est qu'un passage secret permet de relier les deux maisons entre elles et que des salles secrètes sont accessibles par ce passage.
Duos : - Alcide et Adriaen - Susannah et Laen - Jeanne et Kyra - Oriane et Bellada - Ihsan et Eiko - Thessalia et Dorian - Eméliana et Laëth - Erasme et Lucius - Lucillia et Faust - Erkan et Herman - Styvan et Dastan
Tirages : - Hélène et Ikar - Adam et Gyzyl - Sympan et Priam - Durdäne et Sael - Andrea et Kaahl - Yngvild et Aurel - Neah et Kiara - Perséphone et Tekoa
Les participants étaient : Blu, Mertle, Zeryel, Laen, Perséphone, Sympan, Susannah, Adriaen, Amphytria, Chuan, Rajiv, Aäron, Lana, Locan, Moon, Bellone, Claer, Fawëlysa, Eutropius, Myrddhin, Jude, Rodd, Alcide, Kiara, Hélène, Uther, Ammon, Seiji, Jeanne, Priam et Oriane. Si j'ai oublié quelqu'un, sonnez moi !
De base je voulais vous faire un deuxième rp de confirmation (en vous faisant une épreuve) mais j'ai décidé de faire autrement. Votre personnage a été contacté en cette journée de festivité pour visiter la colocation. Le fait qu'il s'y rende signera le bail d'habitation et il aura donc sa chambre à lui au sein du palais ! Ca vous permet, comme ça, de visiter aussi Juvaniel d'un même temps.
Une fois le rp accompli, votre personnage pourra donc prendre ses marques dans la colocation et vous pourrez faire des rps entre vous pour découvrir les joies de vivre ensemble 8D Pour la description de l'intérieur, je vous laisse libre (c'est un palais donc c'est trèèèès luxueux) mais lisez vous bien pour éviter de vous contredire. Une description officielle sera faite pendant les vacances d'événements de Noël ^^
Le jour du rp
Le rp se passe sur une journée et une nuit. Votre personnage peut venir soit pour la colocation (s'il fait partie des participants du premier event), soit parce qu'Avril d'Ovipa l'a contacté pour les clefs de sa maison (quelqu'un d'autre les lui donnera), soit parce qu'il va participer à la coopération directement ou indirectement, soit parce qu'il veut voir la nouvelle ville et participer aux festivités. Beaucoup d'étudiants de Basphel (et même d'autres écoles) sont là pour sortie scolaire o/
Il y a des stands qui mettent en valeur différentes cultures.
Pour le moment, je n'ai pas fait de description de la ville parce que j'aimerais que ceux qui le veulent décrivent un bâtiment ou un endroit. La seule règle c'est que l'architecture globale est celle de l'image en haut de mon message. Il peut y avoir des bâtiments différents cependant ici et là. Si vous avez des images, ce serait encore mieux. Je m'en servirai pour la description finale. Je ne reprendrai pas mot à mot (donc ne vous embêtez pas à faire quelque chose HRP) mais je m'inspirerai.
Comme ça risque de vous prendre du temps à rédiger (déjà parce qu'il y a pleins de personnages dans la coloc et pleins de personnages qui ont une maison xD) je laisse l'événement ouvert jusqu'à la pause administrative du 15 décembre. Normalement, Typhon devrait faire un événement mi-octobre, il y a le RD et on va être occupés à côté ^^ Si quelqu'un veut faire un petit quelque chose en parallèle pour novembre, y a pas de soucis. Dans tous les cas, une fois que vous aurez posté dans cet événement, vous pourrez commencer à parler de la coopération si vous voulez que votre personnage ou vos PNJ s'y intéressent, commencer à rp dans la colocation ou simplement commencer à faire vivre votre personnage à Juvaniel ^^
Si votre personnage ne peut pas se déplacer, vous pouvez faire un message où il entend parler de Juvaniel.
N'hésitez pas à parler des Vampires. Personne ne se souvient trop de ce qu'il s'est passé à Seaghdha à par eux mais c'est super louche. Vous trouverez les explications > ICI < et > ICI < Dans tous les cas, pour les Vampires, on parlera bientôt de la suite dans les sujets des races =)
Dates et Gains
Dates : Début le 24 septembre et fin le 15 févriers
Gains > Pour 900 mots minimum : 1 point de spécialité > Pour 450 mots de plus, soit 1350 mots : 1 point de spécialité supplémentaire > Pour 1000 mots de plus, soit 2350 mots, s'ajoute : La Vision du Prophète : Votre personnage est soumis à des visions lié à l'Ère des Prophète et des Prophéties. Ces visions montrent l'avenir. *
* Concrètement je vous tiendrai informer des événements HRP avant qu'ils n'arrivent et votre personnage pourra être au courant de ces derniers. Quand l'Ère sera terminé, le pouvoir se modifiera en un pouvoir de lecture du futur couplé à un pouvoir de visions lié aux agissement de Jun en tant que divinité. Si certains sont intéressés pour des visions liées à Jun dès maintenant, dîtes le en fin de message comme ça je mettrai ça en place dans un même temps (vous donner des éléments pour alimenter les visions).
Dernière édition par Mitsu le Ven 01 Déc 2023, 17:19, édité 1 fois
Taj ~ Humain ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 77 ◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2023
A l’aide de mon ongle, je grattais nerveusement la bandoulière de mon sac. Le problème n’était pas seulement le nouvel environnement dans lequel je venais de mettre les pieds ; c’était les gens. Venir le jour de festivités était une mauvaise idée sur le principe. J’étais d’autant plus perdue. Je ne savais même pas ce qu’il se tramait et j’ignorai si cela m’intéressait. Dans les larges rues pavées, des stands divers se succédaient.
Je trouvais que cette ville, Juvaniel, avait des airs de Cael. L’architecture était complexe, riche, et surtout, on y laissait la lumière noyer chaque pavé comme si la sécurité de la ville était le souci majeur de ses dirigeants. Je m’y sentais particulièrement étrangère et me forçais à ne pas y penser trop – j’étais suffisamment angoissée comme ça. Dès lors, j’avançais de manière assez mécanique. Je marchais à un rythme soutenu et régulier tout en me plongeant pleinement dans les pensées qui me traversaient sur un air d’une musique dont je n’avais aucune idée de l’origine. Si j’évitais de croiser le regard des gens, en revanche, mes yeux papillonnaient aisément d’un élément urbain à l’autre. Les stands avaient rétréci les rues et je m’étonnais de leur diversité : pas un seul n’était similaire. Beaucoup de choses m’échappaient. Je supposais que c’était dû à l’éducation étriquée que j’avais reçue à Amestris. Cette vérité m’éclatait soudainement à la figure avec une violence que je n’avais pas soupçonnée. J’avais cru que Cael m’avait déjà ouverte aux autres cultures, car j’en avais croisé différentes. Je comprenais que la ville qui m’avait accueillie n’était rien par rapport à la cité qui se déployait autour de moi : plus que jamais, je n’y connaissais rien et n’étais peut-être pas prête à le faire. Encore une fois, j’obstruais le flot de mes pensées négatives. Mon attention s’éleva sur les sommets des bâtiments. Ils étaient surprenamment hauts, effilés d’arches et de longues fenêtres à la manière de cathédrales.
Je m’attardai sur la carte pour m’assurer que je n’étais pas perdue. En arrivant ici, on m’avait dit de suivre la lune qui trônait en permanence dans le ciel et qui avait donné son nom à l’endroit où j’allais habiter, mais ma confiance était au point mort.
Diverses raisons m’avaient poussée à vouloir vivre dans cette colocation promise. La première avait été l’envie de prendre mon envol, de me séparer de Margot et Fred qui m’hébergeaient actuellement à leurs frais et reconstruire ma vie ailleurs. La seconde, bien entendu, avait été l’opportunité de vivre dans un palais luxueux. Je n’avais jamais cru être acceptée. J’avais tenté ma chance sans espoir, juste pour me dire que j’avais au moins essayé. J’avais contre toute attenté été retenue, sur des critères qui échappaient complètement à ma raison. Selon moi, je n’avais aucun mérite. Je n’étais pas intéressante ou tout du moins, je ne donnais pas envie de l’être et mon attitude désinvolte avait tendance à repousser les gens.
Je m’arrêtais au pied d’escaliers en pierre. Ils menaient à une large terrasse qui surplombait la ville que j’avais traversée jusqu’ici. Une fois que j’eus grimpé les marches, essoufflée, je m’appuyais contre la rambarde pour admirer la vue. Elle était imprenable. Je me retournai. Devant moi se dressait un véritable palais, immense. J’émis l’hypothèse qu’il s’agissait là de l’hôtel de ville, ou d’un autre bâtiment important du même style. Alors que je reprenais la route, me fiant toujours à ma carte, je fronçais les sourcils en réalisant que mon périple s’arrêtait précisément au pas de sa porte. Je levais une nouvelle fois les yeux. J’étais persuadée qu’il y avait une erreur, et pourtant le nom de la rue et le numéro étaient le bon. Quand l’annonce avait mentionné un château, j’avais pensé à une blague. Je me raclai la gorge et replaçai correctement mon sac de voyage sur mon épaule, mal à l’aise, ne sachant plus exactement ce que je devais faire. Je jetai un coup d’œil autour de moi – j’avais peur qu’un passant me remarquât et me jugeât – puis frappait à l’aide du heurtoir, hésitante, contre le bois du battant qui faisait bien deux fois ma taille. Je crus qu’on n’allait jamais m’ouvrir. Ce ne fut le cas que lorsque j’eus retourné plusieurs fois dans ma tête la tentation de frapper à nouveau, avec plus de clarté, au risque de passer sur une idiote – ce trajet avait été trop éprouvant pour que j’abandonnasse aussi facilement, j’avais trop angoissé pour laisser tomber ici et maintenant.
Un homme finit par m’ouvrir. Il avait les cheveux blancs, même s’il ne semblait pas si vieux, et me dépassait largement de deux têtes.
-Bonjour ?
Alors qu’il me dévisageait des pieds à la tête, j’essayais de balbutier la raison de ma venue. Je ne parvins qu’à articuler mon nom et mon prénom intelligiblement.
-Vous êtes ici pour la visite ?
-Oui, c’est ça.
J’haletai presque. L’homme se décala pour m’inviter à entrer et je découvris un intérieur absolument incroyable. L’endroit était indécemment riche et je manquais de demander confirmation à mon hôte quant à la nature du lieu. Le hall d’entrée était trop grand et tout l’intérieur était fait de marbre blanc.
-Je peux ? Devant mon air incertain, il m’indiqua qu’il souhaitait me libérer de ma veste. Mal à l’aise, je le laissais faire. Vous êtes la première à venir. Je vais vous montrer les différentes pièces. La demeure devrait abriter une trentaine de personnes, si toutefois chacune d’entre elles accepte de se rendre ici pour la signature. Comme vous.
Je me demandais comment qui que ce fut pourrait refuser de se plier à un tel bail. A moins qu’il y eût anguille sous roche, ce qui était certainement le cas. J’y avais pensé des centaines de fois, avec l’appui de mes tuteurs. Je m’étais surprise à découvrir qu’ils semblaient souvent plus inquiets pour mon avenir que moi-même.
L’homme, que je supposais être le majordome, ou quelque chose du même acabit, me présenta une à une les pièces. Je découvris donc qu’il y avait plusieurs salons différents. Chacun était d’une couleur particulière, et ils en portaient donc le nom. Je fis l’expérience des tapis les plus épais qu’il ne m’avait jamais été donné de voir et je les adorais immédiatement. Cependant, je n’osai pas essayer le confort des fauteuils et autres canapés, ni ne m’attardai sur les peintures et les bibelots qui décoraient chaque pièce. Nous passâmes ensuite dans des cuisines comme je n’en avais jamais vues. Il s’agissait d’une pièce énorme aux multiples plans de travail et espaces de rangements. Elles étaient équipées de tout ce qu’il était imaginable ou pas d’utiliser afin de confectionner n’importe quel met. Il y avait trois fours, plusieurs éviers et des ustensiles que je n’avais jamais vus et dont j’ignorais l’utilité. Même les toilettes que nous croisâmes étaient impeccables et agréables. Quant aux salles de bain, aussi multiples, je ne parvenais toujours pas à croire que l’on pouvait y accorder autant d’espace. Une bibliothèque digne d’un campus universitaire prenait également toute une aile du bâtiment. L’homme me présenta les terrasses et les jardins, la cave à vin au sous-sol et d’autres salles encore. Nous terminâmes par les chambres. Celles-ci s’alignaient dans de longs couloirs qui prenaient les deux derniers étages de la demeure. Je ne découvris que la mienne, mais à ce stade, j’en avais déjà assez vu.
Sans grande surprise, mon espace privé était grand : j’allais bénéficier d’un lit double – triple – à baldaquins, d’un petit coin salon et d’un bureau. Au bout, de grandes portes vitrées donnaient sur un balcon où étaient installées deux chaises.
-L’habitation vous convient-elle ?
Je me retournai vers l’homme, étonnée. Je n’arrivais pas à assimiler que j’allais effectivement passer du temps ici.
-Oui. Dis-je dans la précipitation.
Je ne savais pas quoi dire d’autre. Il sourit.
-Dans ce cas, c’est acté. Je clignai des yeux d’incompréhension. Le bail est signé. Toutes mes félicitations.
Je sentis mon cœur faire des bonds dans ma poitrine et expirai pour garder mon calme. J’ignorais si c’était de la joie ou une forme de panique. Je tremblais.
-D’accord. Articulai-je. Est-ce que… je peux rester encore un peu ?
-Nous avons le temps.
Il quitta la chambre et m’y laissa seule. J’inspirai et soufflai à nouveau pour laisser la tension dans mon corps redescendre. Délicatement, j’ouvris la porte-fenêtre et me faufilai à l’extérieur. Ma chambre donnait directement sur les jardins, à l’architecture symétrique. Je laissai l’air frais me revigorer. Je me remémorais les choses somptueuses que je venais de voir. Tout était impeccable. Rien ne dépassait malgré la démesure. Ce fut quand je m'écroulai sur l’une des chaises que je réalisais à quel point j’étais épuisée. Ça n'empêchait pas le stress de remonter du creux de mon ventre jusque dans ma poitrine. Je fermai les yeux et tentai de me détendre en me demandant pour la énième fois ce que je foutais ici.
1476 mots
Eiko ~ Orine ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 248 ◈ YinYanisé(e) le : 14/11/2020◈ Âme(s) Soeur(s) : Aurel ◈ Activité : Manger des mochis avec Papa Jun, chanter, danser, et remanger des mochis
« C'est notre nouvelle maison ? » demanda Eiko d'un air impressionné. Akiko esquissa un sourire et acquiesça. « Oui. » Tout cela lui paraissait intriguant. Sa fille n'avait pas encore dix ans qu'elle possédait davantage de possessions que d'autres personnes au cours de toute une vie. On l'avait nommée souveraine d'une île entière et de son peuple, et voilà qu'on lui offrait maintenant des demeures. Les dites maisons avaient beau ne pas avoir l'ampleur d'un manoir, il n'en restait pas moins qu'il s'agissait d'un cadeau de valeur. Leur localisation deviendrait bientôt centrale, au cœur d'une cité inter-raciale et d'une université dont la renommée s'était déjà étendue avant même son ouverture. S'il n'était pas rare que les Orines se voient offrir de prestigieux cadeaux, pour s'attirer les bonnes grâces de certaines populations ou d'un artiste cherchant à profiter de son Dakao, ces choses là n'arrivaient jamais aussi tôt dans la vie d'une Inspirante. On attendait d'abord que l'Orine fasse ses preuves dans son domaine de prédilection. Eiko, elle, n'avait pas même encore choisi son premier Art Divin avec certitude. Non, toutes ces possessions arrivaient par un autre biais. Si la Hitoka ne comprenait toujours pas ce qui avait pu conduire les habitants de Segmaë à ériger sa fille au statut de reine, elle se doutait de la raison pour laquelle Avril d'Ovipa avait confié deux de ses maisonnettes à la petite Hanatsu. Elle avait esquissé un sourire en entendant le nom du futur directeur de l'université. Jun avait sans doute glissé un mot à la dirigeante de Basphel concernant sa fille adoptive. A moins qu'il se fusse agit d'une invitation spontanée de la directrice, encourageant ainsi la brunette à rejoindre son académie lorsqu'elle en aurait l'âge. La coïncidence était cependant trop grande pour qu'Akiko puisse y croire sans émettre de doute.
La fillette, qui n'avait pas encore lâché ni sa peluche en forme de Töh Taureau, ni la main de sa maman, se mit à trépigner sur place. « Est ce qu'on peut la visiter s'il te plait ? » demanda-t-elle d'une voix excitée qui arracha un rire à sa mère. « Oui, tu peux y aller. » A peine la réponse eut-elle franchit les lèvres de l'adulte que l'impatiente s'élança à l'aventure. Elle fonça tout droit sur le large canapé occupant l'espace de vie. Il faisait face au foyer d'une grande cheminée, dont le feu n'était pas allumé - les température ne réclamaient pas encore d'y faire chauffer des braises, mais lorsque la fraîcheur tomberait sur la cité, il n'était pas à douté que s'y poser serait très agréable. Eiko s'étira de tout son long. « Ouah, tu as vu maman, il est encore plus grand que moi ! » s'extasia la fillette. Elle n'attendit pas sa réponse et se dirigea vers la cuisine. Elle n'était pas séparée par un mur, mais une table en bois ainsi que deux bancs délimitaient les deux espaces. Une corbeille de fruit les attendait en guise de cadeau de bienvenue. La gourmande n'hésita pas un seul instant et se saisi d'une clémentine, qu'elle commença à éplucher soigneusement. Se concentrant, elle essaya de ne former qu'un seul serpentin, mais fit la moue lorsque la peau céda sous un coup un peu trop enthousiaste. Cela n'entachait cependant pas le goût du fruit et la brunette laissa échapper un rire tout en sentant le jus se répandre dans sa bouche. « C'est trop bon ! Maman, tu en veux une aussi ? » demanda Eiko tout en se retournant vers l'adulte. Cette dernière s'était attelé au déballement des quelques affaires qu'elles avaient apporté avec elles. « Avec plaisir ma chérie, merci. »
« Regarde Maman ! » La chambre était simple mais douillette. Il y avait un large lit, et suffisamment d'espace pour que la fillette pusse s'amuser avec ses jouets. Le bureau, qu'Akiko avait pensé trouver ici, avait été aménagé dans une pièce à part. « C'est confortable ? » demanda la mère. « Oui, viens voir ! » s'enjoua la jeune Hitoka en tapotant l'espace à côté d'elle sur le matelas. Un sourire espiègle sur les lèvres, Akiko releva le bas de son yukata puis couru jusqu'aux côtés de sa fille. Les deux rirent aux éclats lorsque la femme atterrit, et enlaça son enfant. Aussitôt, elle commença à lui faire des chatouilles et faire mine de la dévorer, rendant plus hilare la fillette. Après quelques secondes, elles s'immobilisèrent, légèrement essoufflées. « J'aime bien notre nouvelle maison. » déclara Eiko. « Elle est jolie. Est ce qu'on pourra inviter Kôta à venir ici ? » « S'il en a envie, ce sera avec plaisir. » « Chouette ! » Toujours pleine d'énergie, la brune descendit du lit qu'elle contourna pour venir à ses pieds. « Je vais ranger Yumi ici, pour pas le perdre. » décréta-t-elle. La fillette serait très triste lorsqu'elle ne retrouverait plus sa peluche, remplacée par d'autres jouets la prochaine fois qu'elle rouvrirait le coffre qu'elle partageait avec Alcide.
La maison de Juvaniel était semblable à celle Dævaniel, si l'on omettait les décorations. La deuxième visite s'était donc déroulée beaucoup plus rapidement, et les deux Orines s'étaient hâtées à l'extérieur pour découvrir la nouvelle citée dont elles avaient tant entendu parler ces derniers mois. « Ouah... » souffla Eiko, impressionnée. Dans sa nuque, elle entit son Jishi frémir. Cela la chatouilla et elle rigola. La fillette passa sa main pour caresser la boule de poils violacés. « Tu as vu comment c'est trop joli, Moko ? » fit-elle en prenant la petite bête dans le creux de sa paume de main. « Ca brille de partout ! » s'extasia-t-elle en avançant dans la rue. L'inauguration du lieu avait attiré beaucoup de monde, tous d'horizons variés. De partout, on entendait les passants s'exprimer dans leurs langues natales, créant un chant cosmopolite aux oreilles curieuses de la visiteuse. « Et puis c'est grand comme des temples ! » La cité avait effectivement des proportions démesurées comparativement à Onikareni, plus modeste bien que l'Ato y ait élu domicile. Dævaniel ressemblait davantage à Maëlith, quoi que la cité Orine ne sembla toujours pas égaler ses hauteurs. Eiko ne s'y était cependant jamais rendue. Son point de comparaison le plus naturel restait donc les temples aux alentours des villages de son peuple. « Qu'est ce que c'est, à ton avis ? » interrogea Eiko en s'arrêtant devant un premier bâtiment. « Un magasin d'éventail ? » proposa-t-elle au hasard.
« Eiko ? » L'interpelée fit volte-face, reconnaissant la voix avant même de voir le visage à qui elle appartenait. « Grand frère Bae ! » s'exclama-t-elle. Elle glissa son animal de compagnie dans sa poche puis courut dans les bras du blond. « Tu m'as manqué ! » lui reprocha-t-elle tandis qu'elle serrait ses petits bras autour de son cou. « Oui, c'est vrai qu'on ne s'est pas vu depuis longtemps... Pardonne-moi de ne pas être revenu te voir plus tôt, Koko. » s'excusa le garçon. Ils s'étaient échangés des lettres mais ce n'était pas du tout pareil que de se voir en vrai. Avec tendresse, il ébouriffa les cheveux de la gamine qu'il considérait comme une petite sœur. « Est ce que tu es venu avec lui ? » Demanda curieusement la plus jeune. « Avec Dorian ? » La Hitoka acquiesça vigoureusement. Lorsque Bae lui avait annoncé la bonne nouvelle, elle avait clairement énoncé son souhait de le rencontrer au plus vite. « Non, il n'a pas pu se libérer pour m'accompagner... » « Oh... » La mine déçue de la boudeuse arracha un sourire à l'éphèbe, qui fut distrait par Akiko avec qui il échangea des salutations. « Dis grand-frère, à quoi est ce qu'il ressemble ton Aisuru ? » insista Eiko en tirant sur la manche du vêtement de son aîné. Bae prit une inspiration pour se laisser le temps de la réflexion. « Il fait à peu près cette taille... » indiqua l'Orine en positionnant sa main libre en l'air - la seconde s'était nouée à celle de sa petite ombre. « Il a les cheveux bruns, comme toi, et il porte des lunettes. » « Est ce qu'il joue d'un instrument ? » Un rictus recouvrit le visage du blond. « Il apprend le violoncelle. » « Est ce que vous ferez bientôt un concert ensemble ? » « Pas bientôt, non. Mais peut-être un jour. » « Est ce que tu m'inviteras ? » « Bien sûr, tu seras même mon invitée d'honneur ! » assura le musicien. Satisfaite, la plus jeune esquissa un sourire et se mit à trottiner d'un air guilleret. « Je me demande si sa chanson ressemblera à la tienne. » pépia innocemment la Hanatsu. Elle avait eu l'impression que la musique émanant du cœur du blond s'était intensifié lorsqu'il avait parlé de son partenaire. La chose paraissait naturelle à la plus jeune : depuis l'enfance, elle était bercée par les histoires des Liens guidés par le destin, ces connexions qui réunissaient les êtres du plus profond d'eux-mêmes. « Mais, s'il n'est pas avec toi, ça veut dire que tu vas faire dodo tout seul ? » réalisa soudainement la brune. Devant la confirmation de son ami, la plus jeune se scandalisa, comme s'il s'était agit de la pire injustice. « Tu voudras venir faire dodo à la maison ? Et comme ça, on pourra se raconter tout plein d'histoires ! »
« Bonjour Papa Jun ! » Eiko s'élança jusqu'à la silhouette du directeur qu'elle avait reconnu. « T'as vu, j'ai la barrette de notre club ! » Elle avait attaché la petite pince en forme de licorne dans ses cheveux, pour empêcher ses mèches de lui tomber devant les yeux. Elle la mettait régulièrement. Depuis qu'il la lui avait offerte, c'était devenu son accessoire favori. Surtout parce qu'elle lui rappelait la relation qui les liait désormais, mais aussi parce qu'elle la trouvait très jolie. « Maman m'a dis que tu allais être un professeur pour les grands. Qu'est ce que tu vas leur apprendre ? Et est ce que tu pourras me l'apprendre à moi aussi ? » Elle était curieuse de beaucoup de choses, surtout lorsque cela concernait son parent adoptif. « Oh, maman m'a acheté ça. Ce n'est pas un mochi mais c'est bon aussi ! » Il s'agissait de biscuits déchus. « Tu en veux un ? » Eiko remarqua l'autre adulte avec qui se tenait l'homme au kimono. Il était grand et impressionnant. La fillette sentit un pincement au cœur la faire se serrer contre son papa. Elle tourna la tête vers Jun, comme pour trouver son soutien ou un encouragement, puis reporta à nouveau son attention sur l'inconnu. « Bonjour monsieur. » s'exprima-t-elle en abandonnant le Niseis qu'elle avait utilisé auparavant. « Vous voulez goûter aussi ? »
« Alors c'était vrai. » souffla Claer en penchant la tête en arrière. Elle s'était arrêtée juste devant la porte de la gigantesque bâtisse. « C'est un sacré château. » constata-t-elle. « Je me demande combien de Noamidorons on peut faire rentrer dedans. » Beaucoup, c'était certains. Pourtant, c'était de grosses bestioles. « Ne t'en fais pas, je ne vais pas en ramener en cachette. » rassura la basphélienne en anticipant la mine de sa colocataire. « De toute façon, ce serait difficile à cacher. Même sans parler de leur taille. Ils n'aiment pas les endroits confinés alors ils ne sont pas compatibles avec la vie en intérieur. Enfin, à moins d'être d'accord avec l'idée de rebâtir ses murs toutes les semaines. Ou d'avoir un vraiment très très grand jardin. » La blonde haussa les épaules. Ce n'était pas le cas, ni pour la première ni pour la seconde solution. « Les animaux de compagnie sont acceptés. » déclara la blonde d'un air rêveur, un sourire sur les lèvres. Elle ne crut pas bon de prévenir la magicienne de toutes les conditions restrictives qu'on lui avait annoncé lors de son premier entretien. « Tu penses que tu vas en amener un, toi ? » interrogea-t-elle la brune tout en s'approchant pour toquer à la grande porte de la colocation.
« Bonjour. » salua poliment la visiteuse lorsqu'un adulte vint leur ouvrir. Elle s'avança la première, sans aucune timidité. Elle écarquilla légèrement les yeux en découvrant l'intérieur somptueux. « Rien que l'entrée est plus grande que la maison de mes parents. » plaisanta l'adolescente. Tout était vertigineusement démesuré. « On pourrait presque y organiser un bal. Un dont on se souviendra. » grommela-t-elle en référence aux évènements brumeux de Seaghada.
« On vous suit. » fit-elle lorsque l'organisateur leur proposa une visite. D'autres voix s'élevaient dans le reste de la pension. D'autres de leurs futurs colocataires avaient déjà dû arriver. « Je me demande si on connait beaucoup de gens qui vont s'installer ici. » Ils avaient été nombreux de Basphel à répondre à l'appel de la première vague de recrutement. Il paraissait que tout le monde ne serait pas forcément admis. Il était donc impossible de savoir qui exactement avait été retenu pour emménager à l'ouverture. Elle haussa les épaules. « En tout cas, les membres de l'AAAP doivent être jaloux. On doit pouvoir organiser de sacrées soirées pyjama dans un endroit comme ça. » La bavarde se retourna vers sa colocataire. « Tu penses que tu vas venir ici souvent ? » demanda-t-elle, curieuse.
432 mots
Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1700 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Depuis qu’elle étudiait à Basphel, Blu avait apprivoisé l’architecture colossale de l’île-école. Toutefois, ce qui se dressait devant elles était d’un autre acabit. La Magicienne n’aurait su dire lequel. L’édifice était en soit moins impressionnant du fait qu’il reposait sur la terre ferme. L’effet venait peut-être dû fait qu’elles allaient habiter ici.
-Ouais…
Elle ne cautionnait pas le système de mesure de la Lyrienne, car elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’était un Noamidoron – elle imaginait donc une sorte de rhinocéros ; c’était plutôt qu’elle non-plus n’arrivait pas à croire à tout ça. C’était pour cette raison qu’elle avait fait le trajet avec sa colocataire. Aller seule à Juvaniel pour répondre à une annonce trop belle pour être vraie avait eu de quoi l’intimider.
-Non. Et toi ?
Elle avait eu des animaux de compagnie, mais ils n’en étaient plus. Mazda et Lupio avaient intégré l’école récemment. C’était étrange. Elle ne s’était pas encore habituée à leur existence humaine malgré les quelques années passées depuis leur révélation. Pour Claer, en revanche, Blu ne serait pas surprise d’apprendre qu’avait dégoté une créature à faire vivre sur son épaule pour cette nouvelle aventure.
Les deux étudiantes furent accueillies par un élégant monsieur. En détaillant la somptuosité de l’intérieur, Blu se fit toute petite. C’était immense et effectivement, elle pouvait aussi concevoir que cette entrée faisait la taille d’une maison. En visitant les diverses pièces du château, la Magicienne restait relativement proche de sa camarade. Tout était si précieux que les deux adolescentes dénotaient avec le tableau.
-Moi aussi.
Elle espérait surtout que les autres basphéliens sélectionnés étaient des gens cool, et pas des pestes comme Susannah par exemple. Heureusement, cet endroit était tellement grand qu’il serait aisé d’éviter les personnes qu’elle n’apprécierait pas. Blu ricana.
-Peut-être que certains membres ont été admis ici pour prospecter.
Les événements de l’AAAP avaient souvent un côté… curieux. Tous les étudiants n’étaient certainement pas satisfaits par ce qu’ils proposaient, notamment à cause de leur méthode pour coupler les participants entre eux. Les mélanges étaient régulièrement douteux, de ce qu’elle avait entendu dire. Elle ne pouvait pas leur donner tort au vu de ses propres expériences.
-Je ne sais pas. Je pense que ça dépendra des autres colocataires. Peut-être pendant les vacances ?
Outre les pestes, les pervers et les personnes sales sauraient la tenir éloignée. Et par-dessus tout, si l’on pouvait éviter les disputes inutiles, cela ferait d’elle une colocataire ravie. Alors qu’elles continuaient leur tour de propriété – elles avaient vu les pièces de vie communes en premier – leur hôte les convia à s’aventurer dans les étages.
-Comment penses-tu passer ton temps ici ?
Allait-elle fouiller la bibliothèque jusqu’à trouver des joyaux de zoologie, ou s’aventurer dans les jardins à la recherche d’espèces endémiques ?
-Tu penses qu’il y a des passages ou des pièces secrètes ici ? Poursuivit-elle en murmurant.
Le bâtiment était grand ; il y avait certainement des lieux que l’organisateur avait omis de leur montrer, volontairement ou non.
Marie-Jane cligna des yeux devant l'immense bâtisse aux pieds de laquelle elle s'était arrêtée. Il s'agissait de l'un des bâtiments qui serviraient bientôt aux recherches - elle avait même entendu dire que certains scientifiques s'étaient déjà plongés dans leurs travaux. Elle devait se tordre la nuque pour apercevoir le sommet du dôme. Peut-être parce qu'elle était petite, ou bien parce qu'elle se trouvait juste devant. Peu importait l'explication, elle se sentait ridiculement minuscule. S'aventurer à l'intérieur, ç'aurait été comme d'entrer dans la bouche d'un géant de savoir, qui vous gobe et ne vous recrache qu'une fois votre cervelle prête à exploser sous tous les savoir ingurgités. La Lyrienne en avait l'estomac tout retourné, de s'imaginer tout ce qu'il se qu'il se tramerait ici. Ce lieu regorgerait de gens intelligents.
L'étudiante se retourna soudainement vers son camarade. « Je ne t’ai jamais demandé ce que tu voudrais faire plus tard, dans la vie. » réalisa-t-elle. Elle avait du mal à se figurer ce qu’il voudrait faire comme métier. Il était sportif, envisageait-il une carrière de joueur de puffball professionnel ? Ou bien se concentrerait-il davantage sur quelque chose correspondant à ses valeurs et idéaux ? C’était un Ange, un véritable justicier. Rejoindrait-il l’armée de son peuple pour défendre des objectifs nobles ? Elle avait entendu parler de la dissolution de l’Ordre d’Hébé, mais si la guilde n’avait pas connu un triste destin, elle l’aurait bien imaginé s’y intégrer. Zeryel, preux chevalier venant aider les plus démunis. Ça ne dénotait pas tant que ça. Après tout, à Basphel, il était toujours là pour prendre le parti des plus timides, ou de ceux qui se faisaient embêter par les élèves du Charbon par exemple. « J’imagine que les Basphéliens qui iront à Dævaniel pourront ensuite intégrer un endroit comme celui-ci… Avec plein de gens intelligents, et des recherches sérieuses. » Un avenir brillant pour l’élite de demain… Attendait-on de tous les élèves un parcours si exceptionnel ? La Lyrienne sentit son estomac se retourner au fond d’elle-même. Elle n’avait pas du tout l’impression d’être à sa place. Serait-elle capable d’avoir une position aussi glorieuse, lorsqu’elle serait adulte ?
La rose secoua légèrement la tête pour retrouver ses esprits. « B-Bonjour. » fit-elle alors que des passants passaient prêt d’elle. « N’hésitez pas à venir nous voir tout à l’heure. Les élèves de Basphel organisent un spectacle pour récolter des fonds pour la bourse scolaire de Liluvel. » récita-t-elle par cœur. Mémoriser son texte lui permettait d’aborder les gens sans se figer et de moins bégayer en leur adressant la parole. L’adolescente tendit un parchemin publicitaire résumant les informations à savoir sur leur représentation. Des élèves du groupe de dessin avaient travailler sur le prospectus. Elle en avait été très reconnaissante : cela avait donné un résultat qu’elle trouvait merveilleux. Sans l’aide d'Adriæn, elle n’aurait jamais réussi à motiver des élèves d’autres clubs de participer à ce projet. Elle devrait trouver le moyen de le remercier correctement. « J’espère vous y retrouver tout à l’heure ! » salua-t-elle l’inconnu en s’inclinant légèrement.
526 mots MJ aborde un passant en lui donnant un flyer pour aller voir le spectacle de Basphel. Ca peut être vous si vous voulez du jeu.
Claer ~ Lyrienn ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 121 ◈ YinYanisé(e) le : 10/02/2023
« Mmh, j’aimerais bien, mais ça sera peut-être compliqué si je suis souvent à l’école. Peut être que je pourrai m’organiser avec un colocataire pour faire une sorte de garde partagée ? J’ai toujours rêvée d’avoir un Kéfir. » avait répondu Claer lorsque son amie lui avait retourné sa question concernant les animaux de compagnie. Elle avait finalement haussé les épaules, l’air de dire qu’elle avait encore le temps d’y réfléchir. Elle ne savait pas exactement combien de temps elle résisterait avant de céder à la tentation. Elle devrait cependant trouver une véritable solution avant de se décider. Elle ne voulait pas devenir l’une de ces propriétaires irresponsables qui décidaient d’adopter un animal avant de changer d’avis et de l’abandonner lâchement. Elle avait lu une campagne de sensibilisation à ce sujet il y a peu, et ça l’avait rendu très sensible.
« C’est très chaleureux. » avait commenté la blonde lorsqu’elles étaient entrées dans le salon jaune. Leur hôte leur avait montré quelques-uns des petits salons, puis la cuisine et salle à manger commune. S’il restait encore plusieurs pièces, qu’elles auraient le loisir de visiter ensuite, une fois qu’elles se seraient confortablement installées, les plus importantes restaient à l’étages. C’est là-haut que le gestionnaire de la pension les dirigea ensuite. Légèrement excitée, Claer monta les marches avec entrain, faisant claquer lourdement les talons de ses bottines sur les marches.
« Mmh, c’est une bonne question. » fit la blonde. Que pourrait-elle faire ici, qu’elle n’avait pas le droit de faire chez ses parents ni à l’école ? « Peut-être que je pourrai enfin faire mes expériences ! Tu sais, celles dans mes gazettes. » Claer avait proposé à d’autres étudiants de mettre en application les conseils qu’elle avait pu lire dans ses revues spécialisées. A son plus grand étonnement, monter des nids pour insectes ou créer des appâts à créatures dangereuses pour mieux pouvoir les observer de près n’avait séduit aucun de ses camarades. « Ou bien peut-être que j’essayerai d’organiser un rassemblement de zoomages ! Il faut bien des gens pour peupler un peu ces grandes pièces vides, tu ne penses pas ? » Leurs futurs trente colocataires ne suffiraient pas à combler indéfiniment le vide de l’endroit. Alors qu’elles passaient devant l’une des chambres, une voix nasillarde lui parvint de derrière la porte. Elle ne comprit pas ce qu’elle racontait, mais l’inconnue – une vieille femme, à en juger par la tonalité de sa voix – n’avait pas l’air de très bonne humeur. Etrange, pourtant : recevoir une demeure aussi luxurieuse, à titre gratuit, avait de quoi enjouer le plus grincheux des ronchons.
Un sourire se para sur ses lèvres en entendant la question de sa colocataire de chambrée. « Assurément ! » Un tel endroit recelait forcément de secrets ! « Peut-être qu’il y a même des trésors. » murmura-t-elle avec empressement, des idées toutes droit-tirées de contes fusant dans son esprit. « Ou bien des portails magiques qui nous envoient dans un univers parallèle ! » s’imagina la blonde.
« Voici la chambre de mademoiselle Dantilleul. » indiqua leur guide. Claer se retourna vers son amie. « Est-ce que je peux la découvrir avec toi aussi ? » questionna-t-elle. « Peut-être qu’il y a des Lumias qui s’y cachent. Tiens, j’ai amené des lunettes pour les trouver. » fit-elle en sortant deux paires. Leurs verres étaient teintés de vert et de marron, et l’on pouvait apercevoir des pentacles gravés dessus. « J’ai entendu dire qu’ils se cachent souvent dans les chambres. »
567 mots
Mertle ~ Sorcier ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 34 ◈ YinYanisé(e) le : 07/10/2022
« N’hésitez pas à nous soutenir et à venir à notre spectacle ! Il aura lieu dans trois heures environ. » scanda fièrement une jeune fille en tendant un bout de parchemin à Bellada, qui s’était arrêtée pour écouter l’adolescente qui l’avait interpelée. La magicienne s’apprêtait à lui répondre, mais Mertle avait tourné les talons et fonçait désormais tout droit sur le duo. « Tcht tcht ! » fit-elle, donnant un large mouvement du balai qu’elle tenait dans une main, pour empêcher sa sœur de se saisir du papier. « Prends pas ces morveux en pitié, pis quoi encore ! » s’offusqua la vilaine. D’un coup d’œil dédaigneux, elle jaugea méchamment la plus jeune, comme s’il ne s’agissait de rien de mieux que d’un parasite. « Si z’avaient pas la bourse pour, leurs parents 'vaient qu’à pas les mettre au monde ! Pourquoi qu'c'serait notre problème à nous, qu'ces merdeux aillent en cours ou pas, hein ? S’i' veulent vraiment, z'ont qu’à travailler et p'is v'là ! S’i' veulent pour d'vrai, z'ont qu’à gagner leurs propres sous, plutôt qu'd’essayer d'voler notre argent ! » La vieille bique se pencha soudainement vers l’étudiante, qui avait écarquillé de grands yeux en l’entendant parler. « A moins qu'c'soit vous, les escrocs ? C'mment qu’on peut être sûrs qu'nos piécettes elles vont vraiment aller à la bourse et qu'vous êtes pas qu’une bande d'satanés saltimbanques, hein ? »
« Mertle ! » s’offusqua Bellada, essayant de repousser sa sœur derrière elle. « Arrête donc d’être désagréable et de faire peur à cette pauvre enfant ! » « Quoi, comment ? C’toi la désagréable, vieille citrouille molle ! » répliqua la mauvaise, avec sa grande répartie. « Tiens donc ta langue, au lieu d’insulter tout le monde ! » « C’toi qui tiens ta langue, va ! J’te sauve d’une arnaque, et c’est comme ça qu’tu m’r'mercies ? J’aurais b’en fait d’les laisser t’voler ta bourse, tiens donc ! Qu’t’espères pas qu'j'te sauve à n'veau tes miches rembourrées ! » s’égosilla la vieille bourrique. Sa voix avait enflé jusqu’à devenir désagréable aux tympans de tous les passants passant à leur alentour. Plusieurs inconnus avaient d’ailleurs pris soin d’esquisser un détour sur leur trajectoire pour les contourner, leur lançant des regards étonnés ou intrigués. Puis Mertle se retourna vers la gamine avec son air mécontent attaché à son visage fripé. « Qu’est c'qu’t’as à m’regarder comme ça, toi ? Baisses les yeux, s'tu veux pas qu'j't'lance un sort ! »
La magicienne soupira, visiblement excédée, tandis que la mage noire trottinait furieusement dans la ruelle. « Je m’excuse pour le comportement de ma sœur. Je serais ravie de venir assister à votre spectacle. » fit la grand-mère avec un sourire bienveillant. « Madame Boffin, veuillez m’attendre ! Mertle, tu vas dans la mauvaise direction, d’une chouette à plume ! » s’agaça madame Ward tout en marchant avec empressement, soulevant ses jupons.
Eutropius franchit l'une des entrées de la ville. Il s'arrêta, promenant son regard sur l'environnement, prenant la mesure de la vie qui l'animait. Juvaniel lui faisait penser à une gigantesque toile d'araignée dont les fils de métal s'échafaudaient sur plusieurs étages. Jun Taiji en était-il le gérant, de la même façon qu'il inaugurait sa nouvelle université ? Il n'avait pas pris le temps de se renseigner davantage sur la cité. Il se promit de régler rapidement ce problème en allant se renseigner dans la première bibliothèque qu'il trouverait et se mit en marche. Il s'arrêta bientôt. L'annonce avait parlé d'un château, et cela avait été confirmé lors de son entretien, puis sur le papier plié dans la poche de son manteau, et il avait de fait pensé qu'il trouverait facilement les lieux mentionnés. Il devait se rendre à l'évidence que les hauts bâtiments ne manquaient pas à l'appel et que trouver le-dit château ne serait sans doute pas aussi évident que prévu. L'éventualité que tout cela ne fut qu'une vaste arnaque l'avait déjà effleuré, même avec l'entretien qui s'était révélé être un interrogatoire très désagréable. Il récupéra le papier pour le parcourir mais il n'y avait pas de plan ou d'indications dessus. Légèrement agacé, l'adolescent se remit en mouvement. C'était une façon comme une autre de découvrir la ville. D'autres Basphéliens étaient présents pour l'occasion. Beaucoup allaient habiter au château, mais d'autres venaient pour l'université ou pour cette coopération entre les races. Il ne pensait pas grand chose de bon de cette dernière idée qui était ressortie du conseil tenu par les meneurs de chaque race et il doutait qu'ils soient capables de tirer des réponses des récents problèmes.
Rien de bien clair n'était sorti du massacre opéré lors du Bal de Seaghdha. Une seconde Lignée était ainsi éradiquée, peu de temps après la première. Ce mystère le préoccupait, il se demandait si l'homme rencontré avait trouvé la mort ce soir-là. Non, il était certain que non. Cela étant, la presse se préoccupait davantage de la barrière de sauge qui proliférait dans les eaux salées. Le commerce maritime souffrait des animaux ayant muté à son contact, et le peuple des Sirènes n'avait pas encore trouvé de solution. En attendant, elles persécutaient les mâles de leur espèce. Si ça n'avait tenu qu'à lui, Eutropius les auraient poussées à l'eau pour laisser la sauge les dévorer toutes. Leur existence n'était certainement pas nécessaire selon lui, au contraire, elles étaient une nuisance et il fallait profiter de leur faiblesse actuelle pour les enfoncer au plus profond de ces océans qu'elles aimaient tant.
Après une heure à errer dans la cité, il finit par se lasser de l'architecture dont la beauté le laissait indifférent à force de voir se succéder les mêmes structures arachnéennes et les vitraux céruléens luisant faiblement dans la lueur diurne. Son papier en main, le Basphélien se dirigea résolument vers une femme au hasard. Il se râcla la gorge pour attirer son attention. « Bonjour. Je cherche le château, vous pouvez peut-être m'indiquer dans quelle direction aller ? » Il lui présenta le papier qui l'invitait à s'y rendre pour signer le bail de colocation.
Message I | 566 mots
Zeryel ~ Ange ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 207 ◈ YinYanisé(e) le : 25/01/2023
Zeryel termina de préparer les petits tas de parchemins sur leur table d'appoint en prenant soin d'en faire des quantités égales. Il y avait également des plumes et de l'encre pour l'éventualité où des passants se laisseraient convaincre à rejoindre l'une ou l'autre des associations qu'ils soutenaient, ou simplement à faire une donation ponctuelle. Un petit coffre était sous la table à cet effet, encore peu rempli pour le moment. L'Ange regarda la rose. Son amie était plus radieuse qu'auparavant. Ses larmes lors de la dernière soirée organisée par l'AAAP le préoccupaient mais il n'osait pas en reparler de crainte de briser l'humeur de la fille. Peut-être avait-elle tourné la page ? Ou peut-être la source de ses ennuis s'était fait pardonné ? Il la détailla, les longs cheveux roses dévalant en cascade dans son dos, les fleurs accrochées à sa robe. Partout où elle se rendait, des effluves florales la suivaient et désormais, il pensait toujours à elle lorsqu'il en sentait l'odeur ou qu'il voyait des fleurs. Il sursauta quand elle pivota subitement pour l'interroger en se demandant depuis combien de temps il la fixait. « Euh... Je... Eh bien... » bégaya-t-il en se sentant rougir d'embarras. Il s'efforça de collecter ses pensées pour cesser de se transformer en idiot complet. « Je ne sais pas vraiment encore. Peut-être intégrer l'armée, ou jouer une fonction utile ? » En vérité, il savait déjà très bien. L'armée était réellement une position envisagée, mais il envisageait aussi de devenir journaliste pour enquêter et révéler tous les vices cachés des Terres de Sympan. Ce projet, il le taisait pour le moment sans trop savoir pourquoi. Marie-Jane ne l'aurait jamais jugé, et sans doute se serait-elle même trouvée enthousiaste et lui apporterait-elle son soutien. « Il faudrait que j'y réfléchisse plus sérieusement. J'aimerais visiter les Jardins un jour, pour mieux découvrir les Anges. Je ne connais que Stenfek. Je ne suis un Ange que sur le papier, diraient certains. Et toi ? » Il jeta un coup d'oeil au bâtiment qu'elle désignait et hocha la tête. « Oui, sans doute. Sympan, par exemple ? Tu voudrais aller à l'université, un jour ? J'y songe, je ne sais pas trop. Si tu y vas, j'aurais sans doute envie d'y aller aussi. » ajouta-t-il avec un clin d'oeil qu'il voulait amical.
Imitant sa comparse, Zeryel aussi se mit à interpeller les passants quand deux vieilles femmes s'arrêtèrent près de Marie-Jane. Le balai les frôla dans un arc de cercle et le sang bouillonna aussitôt dans les veines de l'Ange. Il tira Marie-Jane en arrière et remonta les épaules dans une attitude belliqueuse. « Hé ! Dites donc ! Rangez ce balai avant qu'on ne vous dénonce aux autorités de la ville ! » L'odieuse maniait les mots avec plus d'agilité que son arme provisoire et ses sourcils se froncèrent davantage. « Écoute pas cette mégère, MJ. Ça n'en vaut pas la peine. » Il la prit par la main et se tint droit comme un I pour faire comme un bouclier entre la vieille femme et son amie. « Ce n'est pas une arnaque ! Tous les enfants devraient avoir un accès égal à une éducation. Pourquoi devraient-ils travailler alors que les autres plus privilégiés y vont grâce à leurs parents ? » Furieux, il la suivit du regard accompagné de l'autre dame qui avait tenté d'apaiser le conflit naissant et se tourna vers la rose. « Ça va ? Quelle vieille peau ! Tu veux qu'on change d'endroit ? Ça a l'air mal fréquenté ici. Peut-être qu'en se rapprochant du château, on trouvera d'autres potentiels spectateurs ! Au fait, tu voudras qu'on y aille avant la représentation ? Je suis curieux de voir à quoi il ressemble en vrai. C'est dommage que tu n'y sois pas, on aurait pu être colocataires ! Peut-être qu'on peut négocier là-bas pour voir si c'est possible si tu changes d'avis et s'il reste des places ? »
Message I - 695 mots
Adam Pendragon ~ Déchu ~ Niveau V ~ ◈ Parchemins usagés : 1017 ◈ YinYanisé(e) le : 13/01/2015
Ven 15 Déc 2023, 12:19
À la découverte de Juvaniel
Cher Polochon,
Tout va pour le mieux. Je n’ai pas eu le plaisir de me retrouver téléporté au milieu des cochons. Au sens propre comme au figuré, j’imagine que l’expérience aurait été intéressante. Je compte sur toi pour me raconter ta rencontre avec une queue en tir bouchon.
À Avalon, tout le monde s’arrache La révolte de Narfas. Je n’ai pas encore pris le temps de lire le dernier volet mais mon fils a l’air d’être obsédé par cette suite de contes. Il en parle souvent dans les lettres qu’il m’écrit de temps en temps. J’essaye de lui répondre mais je suis plutôt occupé en ce moment. Je suis même obligé de faire une croix sur ma sieste journalière : l’horreur.
Si ça ne marche pas, fouette-le pour de vrai. Priam aura une bonne raison d’être énervé comme ça. Dis-moi quand tu en sauras plus sur ses assaillants. Les souvenirs que j’ai de Seaghdha sont flous mais il semble que cette soirée ait été le prétexte à une extermination. Ton frère se trouvait peut-être au mauvais endroit au mauvais moment.
Je devais aller à Juvaniel donc j’y rencontrerai ton frère sans problème. J’ai toujours rêvé de coucher avec lui. Ce sera l’occasion de le convaincre avant l’arrivée de Kaahl.
Quelle idée de vouloir rentrer chez les Anges. Je savais que t’avais un petit côté masochiste mais tu risques de te faire enfermer dans un grenier humide par un groupe de pervers qui ne s’assument pas. Je n’ai jamais eu de cheveux blancs mais évite de m’en faire faire s’il te plaît. T’es censée être ma Gardienne, pas l’inverse. En plus, il n’y a pas que mes cheveux blancs en cause. Kaahl a l’air instable en ce moment, soupe au lait comme dirait la vieille Magicienne avec laquelle j’ai couché il y a trente ans. Elle doit probablement être morte à l’heure qu’il est. Bref, j’imagine néanmoins que voir ton frère le mettra de meilleure humeur. J’ai hâte d’être coincé entre les deux.
À très vite.
Adam
P.S. : Toi aussi t’as rêvé que t’étais un chien ?
**
Kaahl,
Ça te dirait de t’envoyer en l’air à Juvaniel ? Et accessoirement de parler diplomatie avec Priam ? Il paraît qu’il est alité pour le moment. Tu ne connaîtrais pas le responsable par hasard ?
Je t’ai fait un dessin au dos. Dis-moi si ça te fait de l’effet.
Adam.
**
Priam,
Tu me diras si tu préfères qu’on s’écrive des lettres ampoulées de « vous » et de « cher Monsieur » mais j’ai décidé de nous éviter ça pour le moment. Si tu es sorti de ton lit, ta sœur t’a probablement parlé de nos intérêts communs. Je te confirme que je serai à Juvaniel pour l’ouverture de la ville et les quelques jours qui suivront. Nous pourrons nous y rencontrer pour parler des sujets qui nous intéressent.
Adam
P.S. : Je sais que tu meurs d’envie de coucher avec moi mais ce ne serait pas professionnel. Cela dit, si tu insistes, je pourrai faire un effort.
505 mots
:
Priam et Laëth ~ Ange ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 3850 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes ◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
J’imagine qu’à force de passer du temps avec Freyja, tu as remarqué que la maîtrise de l’étiquette ne faisait pas partie des qualités premières de ma famille.
Elle a effectivement émis le souhait que nous nous rencontrions à Juvaniel. J’ai par ailleurs reçu une lettre qui m’invite à m’y rendre. Tout semble donc pointer dans cette direction. J’y serai aussi pour quelques jours. Je te propose que nous nous rejoignions lors de l’inauguration, en début de matinée. Tout le monde sera occupé à parcourir la ville et nous devrions donc être tranquilles.
Je te joins un plan sur lequel tu verras une croix verte, lieu où nous pouvons nous retrouver. Je t’attendrai là-bas.
Bonne journée,
Priam
P.S. : Je ne couche qu’avec les Dames Noires.
La colocation se peuplait de quelques noms qu’il connaissait, et d’une grande majorité d’inconnus. L’un d’entre eux avait cependant particulièrement retenu son attention – Zeryel Belegad –, et il y songeait encore lorsque son regard se braqua sur une silhouette qu’il aurait préféré avoir effacée de sa mémoire à tout jamais. Kaahl Paiberym-Elias Salvatore avait toujours cette même tête d’imbuvable connard qui faisait naître dans le cœur de l’Ange des pulsions meurtrières. Il n’avait su qu’il serait présent que trop tardivement pour se rétracter : il avait déjà répondu à Adam et informé Nalim qu’il se rendait à l’inauguration de Juvaniel pour signer le bail de colocation et observer les premiers pas de la coopération internationale. S’il avait fait machine arrière, il aurait eu l’air idiot. Sa sœur le savait très bien. Il n’était pas dupe : elle l’avait fait exprès. Cette trahison n’en était qu’une de plus au sommet de toutes celles qu’elle lui avait déjà plantées dans le cœur. Son argument qui consistait à dire que l’Ashiril pourrait les aider n’était pas audible pour Priam. Kaahl n’était pas vraiment Kaahl, il n’était pas un Mage Blanc et pas seulement l’Ashiril : on ne pouvait pas lui faire confiance. Pourquoi aiderait-il les Anges, les Réprouvés ou les Déchus ? Pour ses beaux yeux ? Pour ceux d’Adam ? Elle était d’une naïveté aussi hilarante que déprimante.
Il serra les dents, puis inspira et ravala sa salive, sans parvenir à engloutir son fiel. Il se tenait debout, la main resserrée autour du dossier du fauteuil qui lui permettait de se déplacer. Il pouvait rester quelques minutes sur ses jambes, mais peinait à marcher, même avec l’aide d’une canne. Cette situation lui était particulièrement pénible, et à cet instant, elle lui paraissait d’autant plus insupportable. Aucun Réprouvé n’aimait être privé de sa force physique ; aucun Réprouvé n’aimait devoir s’asseoir devant un Mage Noir. Il savait pourtant que c’était ce qui l’attendait. Il suivit des yeux le tracé du Sorcier jusqu’à lui. Lorsqu’il fut à portée de voix, il le salua d’un « bonjour » poli, chargé de réserve et piqué d’une franche pointe de détestation. Le voile du rêve, à peine ré-étoffé, laissait passer les ressentis qui l’avaient tant remué, et la farouche détermination que le brun lui avait insufflée. L’envie de poser des questions au sujet d’Aliénor, dont il n’avait pas encore de nouvelles, le traversa, cependant, il se retint. Pourquoi des Vampires ne s’en seraient-ils pris qu’à lui et pas à la Magicienne ? Aurait-il réussi à la protéger alors qu’il avait failli mourir ? Pourquoi ne l’avait-on pas achevé ? Plus ses pensées s’étaient éclaircies, plus ces incohérences lui avaient sauté au visage. Plus il avait réfléchi, plus la suspicion l’avait habité. Sa relation avec la Dame Noire devait respecter un certain cadre. Bien que le souvenir de Seaghdha lui parût n’être composé que de lambeaux épars, les sensations qu’il lui restaient suggéraient qu’ils avaient sans doute outrepassé des limites. Et elle portait son enfant. Kaahl le savait-il ? Il lui avait proposé un marché en ce sens lorsqu’il était Empereur Noir. Il ne l’était plus. Et ce n’était pas le genre d’accord que Priam souhaitait accepter.
Il scruta la foule derrière le Mage. L’espoir que le Déchu arrivât avant lui l’avait poursuivi jusqu’au dernier moment mais, évidemment, quand on essayait de se faire passer pour Monsieur le Parfait Magicien, on devait arriver en avance. Ses iris se reposèrent sur lui. Il aurait pu tenter de faire la conversation mais n’en éprouvait absolument pas l’envie. Tout ce qu’il avait à lui dire se constituait d’attaques virulentes et plus il le regardait, plus il se sentait inspiré quant à leur formulation. Aussi, il préféra se détourner, se taire et attendre Adam en silence, les phalanges blanchies autour du dossier de son fauteuil.
Message I – 759 mots
:
Quand je vois une bêtise plus grosse que moi et que je décide de la faire.
:
Merci Kaahlinou
Kaahl Paiberym ~ Sorcier ~ Niveau VI ~ ◈ Parchemins usagés : 4025 ◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015◈ Activité : Professeur
Ou qu’il tombe amoureux d’une Princesse Noire. Son père défraye assez la chronique pour deux il me semble. Pour le reste, il est grand. Tout comme pour le mariage, j’aime penser que mon fils saura prendre la bonne décision en ce qui te concerne.
Tu pourras la voir si tu le désires mais j’aimerais autant que rien ne vienne contrevenir au bon déroulement de ses études. C’est une élève brillante, ce qui m’a beaucoup étonné. À croire que son père aime cacher ses facultés intellectuelles à chaque fois qu’il me voit. Pour le moment, il me semble préférable de garder le statut quo quant à son identité.
Fais attention lorsque tu la rencontreras. Eméliana est intelligente et très bien entourée. Elle a des vues sur le trône des Sorciers et, puisqu’elle sait, elle pourrait être tentée d’utiliser les informations d’une manière ou d’une autre. Avec un peu de chance, Érasme l’étranglera avant qu’elle ne parle. Il l’accompagnera à Juvaniel.
Je vais de ce pas sortir une bouteille de champagne de ma cave pour fêter nos retrouvailles. Néanmoins, je ne suis pas sûr de vouloir qu’Adam déride ton frère. Ses méthodes contreviennent légèrement aux bonnes mœurs.
Lançons une entreprise familiale dans ce cas.
Oui, l’histoire m’a été contée. Le Démon ne devrait pas réapparaître. Le gouvernement magicien m’a dépossédé de mes artefacts afin de les mettre en lieu sûr. Conclusion : ils sont à présent entre les mains d’Ârès. Puisqu’une réjouissance n’arrive jamais seule, le Monarque Démoniaque possède les mêmes informations qu’Eméliana à mon sujet. Enfin, ma mère, que je croyais morte, vit actuellement chez moi et devrait y rester durant quelques années.
Je n’ai jamais douté du fait que tu étais un peu folle.
Tu me manques aussi.
Kaahl, ton mari qui aurait préféré ne pas avoir vent de certains détails de ce mariage.
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Adam,
Ce dessin est parfaitement obscène et j’espère que son souvenir s’effacera très vite de ma mémoire. Pour le reste, la réponse est oui, même si de tes deux premières questions, l’une me fait plus envie que l’autre. À toi de deviner laquelle.
Bien sûr que je connais le responsable.
Je t’ai fait un dessin au dos. Je sais déjà qu’il te fera de l’effet.
Kaahl.
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« Tu étais où hier soir ? » Je posai les yeux sur Lucius, laissai deux secondes s’écouler et lui fis connaître mes pensées. « Après avoir récupéré les clés de ta demeure et aidé Jude, tu amèneras tes deux frères à Boraür. » Je vis passer un éclair d’agacement dans les yeux du Magicien. Je m’approchai de lui, créant un vacillement dans ses volontés rebelles. Je me penchai légèrement et amenai mes lèvres à son oreille. « Je sais pourquoi tu es si pressé de t’y rendre. » lui murmurai-je doucement. Je m’écartai. « Avant d’aller t’amuser avec tes copains, je te prierais d’écrire une lettre d’excuse à ma femme. » Un silence suivit. « Tu as compris, Lucius ? » Il déglutit, coincé entre ses ressentiments et une pointe d’anxiété. « C’est compris ? » répétai-je. « Oui, j’ai compris. » Le ton était amer. « Bien. Nous nous retrouverons donc à Boraür. » Je fis mine de partir mais m’arrêtai au milieu du chemin. « Oh et… il serait très mal avisé de ta part de critiquer publiquement ta future épouse. »
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Arrivé au lieu de rendez-vous, je fus accueilli par le regard haineux de Priam. Je ne retins que partiellement le sourire qui s’employa à naître sur mes lèvres. Son état, néanmoins, créait chez moi des émotions contradictoires. Dans un monde peuplé d’êtres intelligents, les Génies auraient dû être considérés comme des ennemis à abattre, au même titre que les Faes. Leurs manigances, très certainement dictées par le Destin, modifiaient allégrement les rapports entre les personnes. « Bonjour. » lui lançai-je d’une voix égale pour toute réponse. J’étudiai sa position, la pression sur ses articulations. Il aurait été bien mieux assis. Alors que le silence s’installait, je fis pulser la magie entre mes doigts. Plusieurs bancs s’érigèrent à côté de son fauteuil. C’était amusant. À présent que la Valse Créatrice créait, la Valse Destructrice semblait moins apte à prendre le dessus. Mes magies s’étaient comme équilibrées et aucune marque distinctives de Lux in Tenebris ne marquait plus ma peau. Je fixai les assises puis décidai de m’asseoir dans celle qui appartenait à l’Ange, lui tournant ainsi allégrement le dos. « Aaaah… je commençais à avoir mal aux jambes. On est bien mieux assis. » commentai-je comme si je me parlais à moi-même. J'espérais que ce crétin de fils de Réprouvés trouverait rapidement le chemin d’un siège avant de s’écrouler sous son propre poids. Être lié à ce type me donnait parfois de sérieuses envies de destruction du Monde des Songes.
Elle avait déjà jeté un œil à la documentation à laquelle Claer faisait référence. C’était un ensemble de revues uniques en leur genre. A la proposition de la Lyrienne, Blu avait déjà tenté de lire, mais malgré sa bonne volonté, elle avait vite décroché. Ce n’était pas tout à fait sa tasse de thé et elle préférait écouter sa camarade parler de ses dernières découvertes plutôt que de lire sur le même sujet. C’était plus… vivant.
-C’est une bonne idée !
Elle était curieuse de voir à quoi ressemblait un rassemblement de zoomages. Blu ne connaissait comme adepte de cette discipline que sa camarade. Passer la soirée avec de telles personnes devait être mémorable pour une non initiée, et en ce sens la Magicienne souhaitait l’encourager. Pour sûr, la majorité des invités auraient entrepris des voyages sensationnels dont Blu voudrait tout savoir. Elle rit.
-Peut-être que ce château appartenait à une grande famille et qu’on y trouvera des héritages.
Quand elles s’y mettaient toutes les deux, les étudiantes ne manquaient pas d’imagination. Au départ méfiante, Blu avait appris à apprécier la bizarrerie de Claer même si elles ne se connaissaient pas beaucoup. Cela l’aidait à relativiser sur sa propre étrangeté parfois, et elle n’avait pas besoin de se prendre la tête en sa présence. Tout était plus simple. Partir en expédition avec elle – une vraie aventure, pas ce simple voyage d’une cité à une autre – ne lui paraissait pas impossible.
Leur guide les emmena jusqu’à un long couloir. D’ici, elles pouvaient entendre les pas et les voix des personnes arrivées avant elles. Elles furent conduites jusqu’à une porte, que l’homme indiqua mener à la chambre de Blu.
-Avec plaisir. Répondit-elle à la demande de Claer.
Ensemble, les deux étudiantes découvrirent les appartements. Cette pièce où elle dormirait prochainement était aussi impressionnante que le reste : elle était plus grande que sa chambre des Terres du Lac Bleu, celle d’Otoris et celle de ses parents réunis. Son regard s’éleva sur le haut plafond. Les moulures qu’elles avaient découvertes dans les autres salles s’étendaient jusqu’ici comme un gigantesque mandala. Blu accepta la paire de lunettes que lui tendait Claer et n’hésita pas à les mettre. Elle avait déjà vu cette dernière les porter à Basphel. La Lyrienne avait notamment examiné leur propre dortoir pour les mêmes motifs.
-Où est-ce qu’il faut chercher principalement ?
La Mage Bleue n’était même pas certaine de ce qu’elle devait apercevoir. S’avançant au bout de la pièce, elle laissa sa camarade d’effectuer son examen autour du lit, tandis qu’elle s’occupait des armoires des meubles de rangement.
-Je ne vois rien. Fit-elle au bout d’un moment. On va dans ta chambre ?
Retournant à la porte, Blu remercia leur interlocuteur et demanda où se trouvait celle-ci. Elles s’y dirigèrent sans plus tarder. La pièce était comme un miroir de la première.
-Est-ce qu’il y a d’autres créatures que l’on pourrait trouver ici, tu penses ? On devrait faire un tour dans le jardin ensuite. Il a l’air énorme !
Elles pouvaient en voir une partie de la fenêtre. De longues promenades s’annonçaient en perspective. Sans parler de la visite de la ville en contrebas.
« Je te sens tendue, Eméliana. C’est la présence de l’Empereur Noir qui te met dans cet état ou c’est moi ? » Je coulai sur Érasme un regard que je voulus de marbre. Je portai une cape noire. Son col s’élevait de chaque côté de ma tête, me donnant une impression protectrice. « C’est toi. » fis-je mine d’avouer. Je me ravisai. « Ou plutôt l’odeur de ton haleine. Moi qui croyais que ce Faust devait t’épauler. Boit-il avec toi à peine réveillé ? À moins que tu ne l’aies fait sombrer dans tes autres vices ? » Il s’approcha, sa magie léchant ma silhouette. Je le haïssais d’être si puissant. « Je vais te violer si tu continues. » Il n'avait que ces mots à la bouche. Je haussai un sourcil. « Devant tous ces gens ? Vraiment ? » Heureusement que la foule existait. Je n’aurais pu garder contenance en d’autres circonstances. J’évitais Érasme la plupart du temps. Je continuerais de le faire tant que je ne serais pas certaine de l’emporter. « Et puis, entre nous, je doute que tu puisses entrer en érection devant une femme. La Princesse Sundara n’est pas encore enceinte après tout. » Je lui souris, mauvaise, et continuai tout bas. « Je ne serais même pas étonnée de savoir que c’est toi qui te mets à quatre pattes. Maintenant… je te saurais gré de t’écarter, avant que je ne meure asphyxiée. » Je vis dans son regard que j’étais allée trop loin. Un sentiment de danger me saisit. Heureusement, ce fut le moment que choisit le Roi pour s’approcher de nouveau de nous. « Je les ai convaincus de nous faire des beignets en forme d’instruments de musique. Pour toi, ce sera le pipeau. » Il tendit la pâte trempée dans l’huile à Érasme. « Pour toi, une harpe. » Il avait l’air d’excellente humeur, ce qui lui donnait un aspect encore plus inquiétant. Sa magie entrait curieusement en harmonie avec celle d’Érasme, à la différence que des stries noirâtres parcouraient la peau de l’ancien Prince. Celle du Grand Chaos était de lait. Je jetai un coup d’œil aux vendeurs, remarquant qu’ils continuaient visiblement leur création d’instruments de musique. Je ne comprenais pas Cyrius Windsor. Le voir agir était un spectacle en soi. Il semblait déconnecté du réel mais le réel, lui, paraissait vouloir obéir à ses excentricités, courber l’échine face à sa folie. Derrière lui, ses corgis attendaient patiemment que leur maître reprît sa marche. Autour de nous, des chuchotements s’élevaient, questionnant son identité à demi-mots. Il paraissait évident qu’il était le Roi des Sorciers. Ce qui étonnait était plutôt l’absence de garde rapprochée.
Mes yeux se regroupèrent sur l’immonde pâtisserie que je tenais entre mes doigts. Sur le chemin, je m’en débarrassai, fichant l’objet dans la première poubelle venue. Cyrius s’arrêta une nouvelle fois et resta immobile quelques secondes avant de soupirer. Une moue presque enfantine apparut sur son visage, il se figea encore puis, de nouveau, soupira. « Bien sûr, il fallait qu’il fût là. » Il s’approcha d’Érasme, posa sa main sur son épaule et le regarda droit dans les yeux. « Je dois voir le Chef des Armées. » Je haussai un sourcil. Val’Aimé à Juvaniel me sembla être un cauchemar bien peu probable. Depuis quand se rendait-il aux festivités célébrant la paix et l’entraide ? Je vins à souhaiter sa disparition. Ses ennemis devaient être nombreux dans cette foule compacte. Était-ce pour les narguer qu’il avait fait le déplacement ? Beaucoup trouvaient à l’homme aucun humour. Je n’étais pas foncièrement de cet avis. Il possédait l’humour des puissants : insolent, piquant et macabre. Je sortis de mes songes lorsque Cyrius disparut, laissant comme un trou béant à sa place et à celle de ses chiens. Son aura absente, Érasme et moi prîmes le relai. Sa magie le rendait pourtant plus magnétique. Un petit sourire vicelard étira ses lippes. Il s’approcha et sa main droite remonta sur ma joue. « Tu sais, Eméliana, je n’ai pas besoin d’entrer en érection pour te violer. Tu n’as pas idée de tout ce qui peut être introduit dans une femme. » Je priai pour un miracle me permettant de retrouver un semblant de répartie. Ethelba merci, une silhouette rousse s’imposa à mes rétines, suivie d’une autre, plus petite. « Oh. Ne serait-ce pas ton Réprouvé chéri ? » le questionnai-je. Il se retourna et je vis nettement le trouble le saisir. Un rire emplit d’un mépris triomphant s’échappa de ma gorge. « Tu devrais aller voir ton petit copain avant que Val’Aimé ne le trouve. » murmurai-je. « Ta gueule. Partons. » « Hors de question. » Je fis un pas en avant et interpelai les concernés. « Excusez-moi, oui, vous là ! Pouvez-vous nous indiquer le chemin... » Je m’interrompis et pris un air étonné, comme si je venais tout juste de les reconnaître. Depuis la dernière fois, le corps du Réprouvé avait changé. Et cette chose, qu’était-ce ? Sa fille ? Sa sœur ? Les deux ? Ces aberrations se reproduisaient entre elles sans distinction. De vrais animaux. « Tu ne l’embrasses pas ? » envoyai-je tout bas à Érasme, une fois qu'ils nous eussent remarqués. « Je vais te tuer. » « Fais vite alors, avant que Val’Aimé ne t’éviscère pour haute trahison. » Je sentis le poids de sa magie sur moi et frissonnai. Finalement, il avait une répartie presqu’inexistante. Malheureusement, sa puissance faisait qu’il n’avait nul besoin de gagner les joutes verbales. Ce qu’il se passa ensuite dépassa totalement mes prévisions. Je me sentis happée par le Sorcier. Contre lui, ses lèvres s’abattirent sur les miennes sèchement. J’écarquillai les yeux. À quoi jouait-il ? Fuyait-il son petit copain ? Avaient-ils rompu et désirait-il se venger ? Voulait-il tester d’hypothétiques sentiments ? Ou avait-il décidé, finalement, de me faire assassiner directement par le Bipolaire ? Mon corps se raidit et mes dents s’abattirent sur ses lèvres violemment. Lorsqu’il se retira, un bout de sa chair resta dans ma bouche. La couleur rouge du sang fit son apparition sur sa lèvre inférieure et coula sur son menton. Je restai sans voix, un morceau de lui toujours dans la bouche. Il tourna un regard bleu glacé vers le rouquin, comme s’il désirait l’accuser d’un quelconque grief.
« C'est notre nouvelle maison ? » demanda Eiko d'un air impressionné. Akiko esquissa un sourire et acquiesça. « Oui. » Tout cela lui paraissait intriguant. Sa fille n'avait pas encore dix ans qu'elle possédait davantage de possessions que d'autres personnes au cours de toute une vie. On l'avait nommée souveraine d'une île entière et de son peuple, et voilà qu'on lui offrait maintenant des demeures. Les dites maisons avaient beau ne pas avoir l'ampleur d'un manoir, il n'en restait pas moins qu'il s'agissait d'un cadeau de valeur. Leur localisation deviendrait bientôt centrale, au cœur d'une cité inter-raciale et d'une université dont la renommée s'était déjà étendue avant même son ouverture. S'il n'était pas rare que les Orines se voient offrir de prestigieux cadeaux, pour s'attirer les bonnes grâces de certaines populations ou d'un artiste cherchant à profiter de son Dakao, ces choses là n'arrivaient jamais aussi tôt dans la vie d'une Inspirante. On attendait d'abord que l'Orine fasse ses preuves dans son domaine de prédilection. Eiko, elle, n'avait pas même encore choisi son premier Art Divin avec certitude. Non, toutes ces possessions arrivaient par un autre biais. Si la Hitoka ne comprenait toujours pas ce qui avait pu conduire les habitants de Segmaë à ériger sa fille au statut de reine, elle se doutait de la raison pour laquelle Avril d'Ovipa avait confié deux de ses maisonnettes à la petite Hanatsu. Elle avait esquissé un sourire en entendant le nom du futur directeur de l'université. Jun avait sans doute glissé un mot à la dirigeante de Basphel concernant sa fille adoptive. A moins qu'il se fusse agit d'une invitation spontanée de la directrice, encourageant ainsi la brunette à rejoindre son académie lorsqu'elle en aurait l'âge. La coïncidence était cependant trop grande pour qu'Akiko puisse y croire sans émettre de doute. ![[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel ! B6vi](https://zupimages.net/up/22/01/b6vi.jpeg)
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« Alors c'était vrai. » souffla Claer en penchant la tête en arrière. Elle s'était arrêtée juste devant la porte de la gigantesque bâtisse. « C'est un sacré château. » constata-t-elle. « Je me demande combien de Noamidorons on peut faire rentrer dedans. » Beaucoup, c'était certains. Pourtant, c'était de grosses bestioles. « Ne t'en fais pas, je ne vais pas en ramener en cachette. » rassura la basphélienne en anticipant la mine de sa colocataire. « De toute façon, ce serait difficile à cacher. Même sans parler de leur taille. Ils n'aiment pas les endroits confinés alors ils ne sont pas compatibles avec la vie en intérieur. Enfin, à moins d'être d'accord avec l'idée de rebâtir ses murs toutes les semaines. Ou d'avoir un vraiment très très grand jardin. » La blonde haussa les épaules. Ce n'était pas le cas, ni pour la première ni pour la seconde solution. « Les animaux de compagnie sont acceptés. » déclara la blonde d'un air rêveur, un sourire sur les lèvres. Elle ne crut pas bon de prévenir la magicienne de toutes les conditions restrictives qu'on lui avait annoncé lors de son premier entretien. « Tu penses que tu vas en amener un, toi ? » interrogea-t-elle la brune tout en s'approchant pour toquer à la grande porte de la colocation. 
:![[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel ! He1i](https://www.zupimages.net/up/20/30/he1i.bmp)
![[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel ! Eymh](https://www.zupimages.net/up/20/30/eymh.bmp)
![[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel ! Img_2010](https://i.servimg.com/u/f71/19/57/04/49/img_2010.png)
Marie-Jane cligna des yeux devant l'immense bâtisse aux pieds de laquelle elle s'était arrêtée. Il s'agissait de l'un des bâtiments qui serviraient bientôt aux recherches - elle avait même entendu dire que certains scientifiques s'étaient déjà plongés dans leurs travaux. Elle devait se tordre la nuque pour apercevoir le sommet du dôme. Peut-être parce qu'elle était petite, ou bien parce qu'elle se trouvait juste devant. Peu importait l'explication, elle se sentait ridiculement minuscule. S'aventurer à l'intérieur, ç'aurait été comme d'entrer dans la bouche d'un géant de savoir, qui vous gobe et ne vous recrache qu'une fois votre cervelle prête à exploser sous tous les savoir ingurgités. La Lyrienne en avait l'estomac tout retourné, de s'imaginer tout ce qu'il se qu'il se tramerait ici. Ce lieu regorgerait de gens intelligents. 
« N’hésitez pas à nous soutenir et à venir à notre spectacle ! Il aura lieu dans trois heures environ. » scanda fièrement une jeune fille en tendant un bout de parchemin à Bellada, qui s’était arrêtée pour écouter l’adolescente qui l’avait interpelée. La magicienne s’apprêtait à lui répondre, mais Mertle avait tourné les talons et fonçait désormais tout droit sur le duo. « Tcht tcht ! » fit-elle, donnant un large mouvement du balai qu’elle tenait dans une main, pour empêcher sa sœur de se saisir du papier. « Prends pas ces morveux en pitié, pis quoi encore ! » s’offusqua la vilaine. D’un coup d’œil dédaigneux, elle jaugea méchamment la plus jeune, comme s’il ne s’agissait de rien de mieux que d’un parasite. « Si z’avaient pas la bourse pour, leurs parents 'vaient qu’à pas les mettre au monde ! Pourquoi qu'c'serait notre problème à nous, qu'ces merdeux aillent en cours ou pas, hein ? S’i' veulent vraiment, z'ont qu’à travailler et p'is v'là ! S’i' veulent pour d'vrai, z'ont qu’à gagner leurs propres sous, plutôt qu'd’essayer d'voler notre argent ! » La vieille bique se pencha soudainement vers l’étudiante, qui avait écarquillé de grands yeux en l’entendant parler. « A moins qu'c'soit vous, les escrocs ? C'mment qu’on peut être sûrs qu'nos piécettes elles vont vraiment aller à la bourse et qu'vous êtes pas qu’une bande d'satanés saltimbanques, hein ? »![[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel ! Uwbd](https://zupimages.net/up/20/33/uwbd.jpg)
Eutropius franchit l'une des entrées de la ville. Il s'arrêta, promenant son regard sur l'environnement, prenant la mesure de la vie qui l'animait. Juvaniel lui faisait penser à une gigantesque toile d'araignée dont les fils de métal s'échafaudaient sur plusieurs étages. Jun Taiji en était-il le gérant, de la même façon qu'il inaugurait sa nouvelle université ? Il n'avait pas pris le temps de se renseigner davantage sur la cité. Il se promit de régler rapidement ce problème en allant se renseigner dans la première bibliothèque qu'il trouverait et se mit en marche. Il s'arrêta bientôt. L'annonce avait parlé d'un château, et cela avait été confirmé lors de son entretien, puis sur le papier plié dans la poche de son manteau, et il avait de fait pensé qu'il trouverait facilement les lieux mentionnés. Il devait se rendre à l'évidence que les hauts bâtiments ne manquaient pas à l'appel et que trouver le-dit château ne serait sans doute pas aussi évident que prévu. L'éventualité que tout cela ne fut qu'une vaste arnaque l'avait déjà effleuré, même avec l'entretien qui s'était révélé être un interrogatoire très désagréable. Il récupéra le papier pour le parcourir mais il n'y avait pas de plan ou d'indications dessus. Légèrement agacé, l'adolescent se remit en mouvement. C'était une façon comme une autre de découvrir la ville. D'autres Basphéliens étaient présents pour l'occasion. Beaucoup allaient habiter au château, mais d'autres venaient pour l'université ou pour cette coopération entre les races. Il ne pensait pas grand chose de bon de cette dernière idée qui était ressortie du conseil tenu par les meneurs de chaque race et il doutait qu'ils soient capables de tirer des réponses des récents problèmes. ![[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel ! O5u6](https://zupimages.net/up/23/39/o5u6.jpg)
![[Event septembre-février] - À la découverte de Juvaniel ! 8au1](https://zupimages.net/up/21/44/8au1.bmp)
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« Je te sens tendue, Eméliana. C’est la présence de l’Empereur Noir qui te met dans cet état ou c’est moi ? » Je coulai sur Érasme un regard que je voulus de marbre. Je portai une cape noire. Son col s’élevait de chaque côté de ma tête, me donnant une impression protectrice. « C’est toi. » fis-je mine d’avouer. Je me ravisai. « Ou plutôt l’odeur de ton haleine. Moi qui croyais que ce Faust devait t’épauler. Boit-il avec toi à peine réveillé ? À moins que tu ne l’aies fait sombrer dans tes autres vices ? » Il s’approcha, sa magie léchant ma silhouette. Je le haïssais d’être si puissant. « Je vais te violer si tu continues. » Il n'avait que ces mots à la bouche. Je haussai un sourcil. « Devant tous ces gens ? Vraiment ? » Heureusement que la foule existait. Je n’aurais pu garder contenance en d’autres circonstances. J’évitais Érasme la plupart du temps. Je continuerais de le faire tant que je ne serais pas certaine de l’emporter. « Et puis, entre nous, je doute que tu puisses entrer en érection devant une femme. La Princesse Sundara n’est pas encore enceinte après tout. » Je lui souris, mauvaise, et continuai tout bas. « Je ne serais même pas étonnée de savoir que c’est toi qui te mets à quatre pattes. Maintenant… je te saurais gré de t’écarter, avant que je ne meure asphyxiée. » Je vis dans son regard que j’étais allée trop loin. Un sentiment de danger me saisit. Heureusement, ce fut le moment que choisit le Roi pour s’approcher de nouveau de nous. « Je les ai convaincus de nous faire des beignets en forme d’instruments de musique. Pour toi, ce sera le pipeau. » Il tendit la pâte trempée dans l’huile à Érasme. « Pour toi, une harpe. » Il avait l’air d’excellente humeur, ce qui lui donnait un aspect encore plus inquiétant. Sa magie entrait curieusement en harmonie avec celle d’Érasme, à la différence que des stries noirâtres parcouraient la peau de l’ancien Prince. Celle du Grand Chaos était de lait. Je jetai un coup d’œil aux vendeurs, remarquant qu’ils continuaient visiblement leur création d’instruments de musique. Je ne comprenais pas Cyrius Windsor. Le voir agir était un spectacle en soi. Il semblait déconnecté du réel mais le réel, lui, paraissait vouloir obéir à ses excentricités, courber l’échine face à sa folie. Derrière lui, ses corgis attendaient patiemment que leur maître reprît sa marche. Autour de nous, des chuchotements s’élevaient, questionnant son identité à demi-mots. Il paraissait évident qu’il était le Roi des Sorciers. Ce qui étonnait était plutôt l’absence de garde rapprochée.