Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €

Partagez
 

 [RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1 ... 8 ... 12, 13, 14, 15, 16  Suivant
AuteurMessage
Zeryel
~ Ange ~ Niveau I ~

~ Ange ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 222
◈ YinYanisé(e) le : 25/01/2023
Zeryel
Lun 31 Juil 2023, 20:13

[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 13 U392
Le Jeu du Mariage
Lana & Lorcán



« Pourquoi choisir quand je peux être les deux ? » répondit Lorcán avec une légèreté trompeuse. Son sourire lui, avait perdu en sincérité alors qu'elle l'insultait tranquillement. C'était le prix à payer pour se frotter à ses écailles, il y perdrait quelques plumes. C'était le jeu et du moment qu'il en sortait victorieux, il était peu regardant sur les sacrifices pour y parvenir.

Son attention se porta sur l'objet de la convoitise de la blanche. Ses sourcils frémirent, amusés et une tension familière noua son ventre. Sa suggestion avait fait germer des images dans sa tête qui le laissèrent rêveur. « Dans ce cas, il faut absolument en prendre une. Volontiers. »

Par dessus la tête de Lana, son regard parcourut les choix proposés. « Une seule boule, cassis, je vous prie. » En réalité, il n'acceptait que pour lui faire plaisir. Le sucre était en règle générale banni de son alimentation qu'il surveillait strictement. Couplée à des exercices physiques tout aussi sévères, son corps ne présentait pas le moindre défaut. Sa musculature se dessinait en filigrane de sa peau indigo et sa taille fine faisait verdir nombre de filles qui auraient rêvé la même étroitesse. Il attirait aussi des regards confus de garçons encore incertains de leurs goûts.

Assis à la fontaine, Lorcán observa le jeu de ses doigts éprouver le miroir transparent du bassin. Tous ses gestes s'imprégnaient de grâce. Il savait d'instinct qu'elle s'accorderait parfaitement sur ses pas sur une chorégraphie, à la verticale comme à l'horizontale. Il aimait aussi qu'elle parle sans détours, avec juste ce qu'il fallait de sous-entendus pour maquiller subtilement une réalité bien plus crue. Plutôt que de se creuser la cervelle à piocher une habile répartie, et qu'une image valait mille mots, il se contenta de déguster sa glace sans la quitter des yeux. Dans les siens, des paillettes de malice valsaient avec la lubricité. Il aurait préféré aventurer sa langue sur des vallées plus chaleureuses, là où il pourrait réellement faire preuve de tous ses talents. « Je crois que ça m'a ouvert l'appétit. » commenta l'Alfar en s'essuyant délicatement les doigts avec un tissu. Il détestait avoir les doigts collants de sucre et aurait bien demandé à Lana d'y remédier en lui demandant de les lécher. L'imaginer suffisait à le durcir et il soupira avec un triste sourire. Ses désirs le mèneraient certainement à sa perte, il n'arrivait pas à ignorer les élans de ses hormones, pas en sa compagnie en tout cas ; et il était persuadé qu'elle le savait et en jouait.

Lorcán retint de peu un rire moqueur. Il espérait ses cuisses moins rigides que son esprit ou il allait se briser le vit entre elles. « En effet. J'imagine que tu as appris ça dans un livre tel que Former un couple en trois étapes ou quelque chose du genre. » Il n'avait pu retenir la pointe de condescendance dans sa voix. Parfois, c'était juste trop difficile de s'abaisser au même niveau que le reste de la plèbe et sa véritable nature ressortait. Il se leva et lui prit les mains pour l'inviter à faire de même. « Je n'aime pas suivre les schémas prédéfinis. C'est d'un ennui. Si je suis trop prévisible, tu risques de me bailler au nez. Or, moi, je veux être inoubliable. » Le problème avec les surprises, c'est qu'elles se déclinaient en deux maisons : les bonnes, et les mauvaises. Ne pas tomber dans la seconde serait ardu, il devrait compter sur sa chance, et sur son charisme naturel pour éviter les écueils où elle l'enverrait se déchirer. Tout cela était beaucoup trop excitant. Il en avait l'épée qui frétillait.

« Prends mon épée en main. » susurra-t-il alors. Dans sa main était apparue un fleuret qu'il présenta garde en avant à Lana. Il lui fit un clin d'oeil et s'écarta de quelques pas. Une arme similaire se lovait entre ses doigts. Il s'inclina dans une gracieuse révérence, la pointe de l'arme effleurant le sol. Autour d'eux, les habitants poursuivaient le cours de leur vie sans paraître se rendre compte qu'un large ovale venait de se créer autour des protagonistes. « Plutôt que de te dire d'avance ce que je veux, je te propose un jeu pour le deviner. Si je gagne, tu le découvriras. » Pour satisfaire sa curiosité, elle devrait perdre. « Et dans le cas contraire, ma foi, tu pourras faire ce que tu veux de moi. » Ce qui lui convenait aussi mais il se sentait confiant. Comme s'il allait perdre. Il se savait injuste de lui imposer un jeu où il était le plus fort, mais elle ne devait pas croire qu'il allait se plier en quatre pour ses beaux yeux - parce qu'il le ferait - sans s'oublier lui et ses objectifs. Rien ne lui interdisait de plier le jeu à sa convenance pour la faire tomber dans ses bras.

Le bretteur engagea le combat et n'essaya pas d'y aller en douceur puisqu'elle se disait son égale. En quelques passes adroites, le roux dessina une longue estafilade dans sa jupe au niveau de sa cuisse. Peu après, ce fut l'autre cuisse. Il s'amusait avec elle, dansait autour d'elle et chaque attaque faisait tomber un peu plus de tissu et révélait davantage de son corps. Il essayait de ne pas toucher la peau, préférant claquer le plat de la lame plutôt que prendre le risque de faire saigner une si jolie peau. Il devinait qu'elle s'agacerait vu son tempérament, aussi sut-il y mettre un terme rapidement. Les meilleures choses sont les plus courtes, à quelques exceptions près et la colère enjolivait une femme, jusqu'à un certain point. Il ne voulait pas embrasser un cochonnet rouge de rage et de sueur. Il fit s'entrechoquer leurs armes et la poussa en arrière jusqu'à ce que son dos bute contre un mur. Là, il remonta son arme jusqu'à son cou pour l'obliger à redresser le menton. Il avait gagné, mais eut la décence de ne pas le formuler à voix haute. Son fleuret chuta au sol. Il prit son menton en coupe dans ses deux mains et lui tint le visage levé. « C'est moi que tu voulais. Je t'offre volontiers mon épée, et moi avec. » En homme généreux qu'il était, Lorcán se pencha pour lui faire cadeau de ses lèvres.

Message II | 1097 mots
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39916-zeryel-belegad
Adriæn Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 417
◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021
Adriæn Kælaria
Mar 01 Aoû 2023, 13:21

[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 13 4yi9
Image par Inconnu
Le Jeu du Mariage
Susannah et Læn



« Et alors ? Qu’est-ce que ça peut te foutre ? » Sur ce coup-là, il manquait sans doute de répartie. Ce sujet était cuisant pour lui. Puceau, ce mot était sur les lèvres de tous les garçons. Il y avait comme une course à qui ne le serait plus et ça le faisait bougonner du matin au soir. Qu’est-ce que ça pouvait faire ? Était-ce un critère de réussite ? Il ne voyait pas en quoi c’était important. Il avait autre chose à penser. En plus, la nudité le mettait mal à l’aise. Contrairement à d’autres, comme Adriæn ou Sympan, il avait un réel problème avec le fait de se déshabiller devant autrui. Il ne se trouvait pas moche mais n’aimait pas qu’on le regardât. Il prenait toujours un vestiaire individuel quand il devait se changer pour le sport. Les autres discutaient dans le vestiaire collectif comme si tout était normal. Les garçons parlaient aussi de leurs conquêtes, parfois en des termes très peu élogieux. Ça le vannait. Peut-être que lorsqu’il aurait une copine, il garderait l’information secrète, juste pour lui, afin d’éviter que les autres vinssent mettre leur nez dans ses affaires. « Ouais c’est ça ! T’as qu’à aller bécoter Adriæn. Je m’en tape. » se défendit-il. « De toute façon, il trouve que t’es grosse et moche. Il ne t’embrasserait pas, même si tu le payais ! » Il se rendit compte qu’il n’avait peut-être pas dit ça pour les bonnes raisons. Qu’elle parlât de l’Ondin comme ça l’avait agacé. « C’est moi qui vais te monter dessus ! » grogna-t-il. Le fait qu’elle fût accrochée à lui avec ses jambes lui donnait chaud. S’entendre prononcer des mots qui pouvaient être interprétés différemment accentua sa sensation. Surtout, il était déjà factuellement sur elle. « Raa putain ! » s’exclama-t-il lorsqu’elle inversa leur position. « Descends de là, morue ! » En fait, il n’arrivait pas à comprendre ses émotions. Tout était flou. Il était à la fois énervé et amusé. C’était un mélange étrange. Il avait envie de la taquiner mais elle ne lui laissait pas d’autre choix que celui de la guerre. « Arrête ! » Il n’aimait pas trop son ton. S’il avait réellement été un chien, il l’aurait mordue. « Mais aïe ! » Aïe ? Il n’était pas sûr. L’effet avait été différent de la douleur, surtout au début. « C’est toi la chienne ! »

Assis dans le bassin, il fixa le ruban qu’elle agitait sous son nez avec un regard noir et une mine de mauvais joueur. « T’es pas une femme, t’es un hippopotame. » dit-il, comme une évidence, après qu’elle eût évoqué ses soi-disant puces. Il n’arrivait pourtant pas à être pleinement de mauvaise humeur. À force, c’était comme un jeu, un jeu de destruction. Un sourire fourbe naquit sur ses lèvres. Il bougea rapidement et agrippa ses jambes pour la faire de nouveau tomber à la renverse. Il grimpa à califourchon sur elle, pour être certain qu’elle ne l’entourerait plus de ses cuisses de boa constrictor. « En plus… si t’emmerde le script, pourquoi est-ce que tu m’as couru après et volé mon ruban hein ? T’as tellement envie que je te rende un service ? » Il sentait encore ses dents sur sa peau. Il devait se venger. Il plongea son nez dans son cou et referma à son tour ses dents sur elle. Son corps contre le sien pour l’empêcher de trop se débattre, il se dit pendant une fraction de seconde qu’il resterait bien comme ça. Il sentait ses formes contre lui et… Il écarquilla les yeux et roula sur le côté pour s’arracher à elle comme s’il venait de se brûler. Il espérait qu’elle ne l’eût pas senti, le désir. Il se redressa pour ne pas rester en position allongée. Ses cheveux s’étaient détachés dans le processus et un morceau de papier y était fièrement logé. « Bon… J’ai pas toute la journée. Tu veux quoi ? » bougonna-t-il, de nouveau contrarié. Surtout, il était certain de ne pas l’avoir mordue aussi fort qu’elle l’avait fait pour lui. « Dépêche toi sinon je reprends mon ruban. » Assis, il passa ses bras autour de ses jambes. « Surtout que je suis sûr que tu vas me demander un truc naze de Sirène égocentrique. Faut vraiment avoir que ça à foutre de sa vie pour la passer à faire chier les autres. Je serais bien mieux sans toi. » C’était totalement faux mais elle n’avait pas besoin de le savoir. Il préférait faire mine de la rejeter. C’était bien plus facile que le reste.

759 mots



[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 13 4p2e
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38724-adriaen-kaelaria
Padmë Erushaära
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 27
◈ YinYanisé(e) le : 04/03/2023
Padmë Erushaära
Mar 01 Aoû 2023, 16:51

[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 13 Vq38
Images par Wlop
Fëry
Stanislava et Eris



Eris était allé chercher à la bibliothèque tous les écrits de Cyrius Windsor. Elle avait été surprise de tomber sur un article portant son nom, par le plus grand des hasards. La Sorcière s’était réfugiée à la bibliothèque après le cours de sexualité. Le sujet du jour : le consentement. Le professeur et certains des élèves lui avaient semblé être totalement à côté de la plaque. La vérité c’est qu’ils n’en savaient rien. Ils n’étaient pas à sa place, et à celle de toutes les victimes. Ça sonnait facile entre leurs lèvres : si quelqu’un veut vous faire quelque chose que vous ne désirez pas, vous pouvez dire non. Dire non. Ça l’avait fait rire. Dire non, vraiment ? Quand la personne en question était un père et qu’il avait la main mise sur la totalité de l’existence de son enfant ? Dire non, vraiment ? Quand la société dans laquelle l’enfant vivait remettait toujours en question la parole des femmes et ne s’occupait que très rarement des affaires privées ? Ils ne comprenaient rien. Ils ne pouvaient pas comprendre. Ils étaient à l’abri. Agacée, elle s’était réfugiée parmi les livres puis, plus tard, parmi les classeurs qui contenaient des milliers et des milliers d’articles, de mémoires et de thèses. Bien sûr, comme elle aimait la musique, elle s’était dirigée vers la section qui comportait des écrits sur le sujet. C’est là, entre des parchemins qui dataient de plusieurs siècles, qu’elle l’avait trouvé par hasard : son nom. Elle s’était alors questionnée. Avait-il étudié ici ? Quand ? Quel âge avait-il ? Avait-il écrit d’autres choses ? Elle n’avait pu réfréner son envie de savoir et avait demandé à l’une des bibliothécaires – elle fuyait souvent les hommes – de l’aider. À présent, sur son bureau, trois énormes piles ressemblaient aux habitations d’Avalon. Elle avait commencé sans pouvoir finir. Elle était à la fois excitée et fatiguée. Elle n’avait aucune concentration, ce qui était bien malheureux parce qu’elle voulait savoir. De ce qu’elle avait vu, l’Empereur Noir écrivait majoritairement sur la musique et la mort. Certains papiers parlaient de la musique individuelle, émettant des thèses sur la possibilité d’une musique unique à chacun. Dire qu’elle avait du mal à jouer des blanches sur les cordes de son violon… Lui était à un niveau si grand… Elle l’enviait et l’admirait à la fois. Elle le trouvait beau. Elle soupira. Cyrius était le seul homme capable de provoquer chez elle ce genre de sentiments. Les autres, elle les détestait, comme elle haïssait son père. Pour elle, ils étaient tous pareils et elle préférait les fuir pour ne plus avoir à ressentir leur souffle chaud dans sa nuque et leur protubérance contre ses fesses.

Une fois dans son lit, elle s’endormit en pensant au Grand Chaos. Si elle devenait une bonne musicienne, accepterait-il de l’épouser ? Elle ne voulait pas lui offrir d’héritier – même s’il était le seul avec qui elle pût sérieusement l’envisager – mais elle désirait qu’ils formassent un duo de musiciens. Les rêves laissèrent place à d’autres rêves, inconscients cette fois. Vêtue de noir, Éris tenta de briser les barreaux de sa cage. Elle ne savait pas ce qu’elle faisait là exactement mais ça n’avait aucune importance au creux du songe. Elle avait été capturée, c’est tout ce qu’elle savait. À présent, sa seule chance de survie était de fuir. Néanmoins, un événement inattendu était survenu, l’affolant davantage. Celui qui l’avait capturée était tombé et, elle, se retrouvait dans une situation peut-être pire que celle d’avant. Elle détestait les hommes, surtout ces géants destructeurs de nature. Ils ne la comprenaient pas. Ils s’apitoyaient parfois sur son sort mais ne faisaient rien de concret pour la sauvegarder ou la réparer. Ils étaient tous hypocrites ou coupables, directement ou indirectement.

Lorsque la porte de la cage s’ouvrit, elle put voir davantage celle qui venait de la délivrer. C’était une Fae, comme elle. Elle se mordit la lèvre inférieure. Elle ne la connaissait pas et semblait si sombre que sa simple présence lui donna des frissons. Ses doigts noués aux siens n’arrangèrent rien. Pourtant, Éris était ténébreuse par bien des aspects. Ce n’était pourtant rien face à son interlocutrice. L’envie de se noyer en elle la prit. Elle la trouvait charismatique, charismatique à se perdre à jamais. « Oui. » répondit-elle simplement, avant de se laisser guider par sa sauveuse. Elle la suivit dans la danse et finit par coller son corps au sien et par enlacer sa nuque, tout en la regardant pour être certaine que ces gestes étaient consentis. « Je te dois un service je pense… » murmura-t-elle, avant de se détacher pour se poser sur une petite bute. « Je m’appelle Éris, et toi ? » Elle devait avoir un nom digne d’une Reine. « Lorsque j’étais dans cette cage, j’ai compris la liberté… Je voulais tellement la retrouver et tu es apparue. Que désires-tu en échange de ma délivrance ? » Était-elle seulement de nouveau libre ?

829 mots

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39989-padme-erushaara-eri
Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3864
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Mer 02 Aoû 2023, 10:04




Le Jeu du Mariage

En duo | Erasme & Dastan


Coutume : Le Jeu du Mariage.
RP d'Érasme : Le Jeu du Mariage | Érasme.


« Je ne sais pas. » souffla Dastan, avant qu’un sourire n’assiégeât ses lèvres. Les tambours de son cœur résonnaient dans sa poitrine. « J’ai peut-être trop pris goût à ce que tu me coures après. » Le soleil ne se lassait jamais des assauts des ténèbres. Pour elles, il embrasait le ciel, chaque soir et chaque matin. Pour elles, il laissait se faner son éclat incandescent dans la pénombre de leurs entrailles. Il abandonnait l’existence pour qu’elles pussent s’enrouler autour de toute chose. Il admirait leur épanouissement silencieux et dévorant. Mais la vérité la plus immédiate, c’était que s’il avait vraiment voulu fuir, il aurait probablement pu se défaire de son emprise. La musculature du Mage n’avait jamais rivalisé avec la sienne. Ils s’étaient bâtis différemment ; lui tout d’os et de muscles, fondations et charpente inébranlables, Érasme d’esprit et de magie, ameublement de pleins où tous les vides tombaient asservis. « Ma présence n’est donc pas rafraîchissante ? Moi qui pensais être une source d’apaisement. » se moqua-t-il. Sa tête contre son épaule n’invoquait pourtant aucune sérénité. Il se sentait pris en étau, comme si le ruban rouge qui ceignait son poignet étranglait son cou. Ses mots s’entassèrent dans sa gorge, nœud de douleur étouffant. Ils avaient dix mille raisons de s’éviter et au moins autant de se haïr. Leurs familles se honnissaient, sans doute depuis la nuit des temps. Ils formaient le parangon d’une histoire impossible.

Ils n’avaient pourtant de cesse de l’alimenter. Il suffisait parfois juste d’un regard ; l’abrasion du bronze contre l’acier provoquait un crépitement qui criblait leurs prunelles d’étincelles inextinguibles. Tous les tonnerres rugis par ses parents ne suffisaient pas à tempérer l’ardeur qui l’animait quand Érasme se trouvait dans la même pièce que lui. Quand il entrait, il n’existait rien d’autre. Aucun homme, aucune femme ne parvenait à ravir son cœur protégé par les mains du brun délicatement refermées autour de lui. Il pouvait se perdre entre leurs bras, et cela arrivait souvent, parce qu’il aimait la vie, parce qu’il aimait le sexe, parce qu’il aimait rayonner ; néanmoins, ça n’était jamais aussi fort que quand il s’imaginait entre ses cuisses. Lucius essayait de le raisonner, souvent, et à juste titre. Dastan tentait de s’y plier. Il jouait l’indifférence, il mimait le rejet, il mettait en scène la détestation. Il faisait semblant d’accepter les fiançailles que l’on fomentait pour lui. Il n’y avait que lorsqu’il était seul que ses rêves frôlaient la réalité. La raison volait en éclats, parce que le marteau de la folie était trop lourd, trop violent pour que la fine couche de sens pût résister à ses ambitieux assauts. Contre la bouche d’Érasme, elle explosa encore. Les poignes du roux se cramponnèrent à sa nuque et à sa hanche ; son corps frappa le sien à la manière d’une lame d’écume venue s’écraser contre une falaise ; ses lèvres attaquèrent les siennes avec une ferveur brûlante. Il avait parfois l’impression qu’il mourrait s’il vivait sans jamais goûter ses baisers ; pourtant, il n’y eût rien de plus mortel que celui-ci.

« Tu m’enivres. » Ses iris plongèrent dans le grand bleu, alcool entêtant dans lequel il finissait immanquablement par se noyer. Autour d’eux, il n’y avait ni rivière ni forêt ; seulement les contours sombres de ce temple décoré de colonnes d’onyx striées de veinures rouges. De hauts vitraux jetaient sur le sol des ombres grises. Dastan défit le ruban qui maquillait son poignet et le passa derrière la nuque d’Érasme. D’une pression, il l’attira à lui. Il se sentit tanguer. Il recula, jusqu’à l’autel de pierre noire. Grâce à une impulsion de ses jambes, il se hissa dessus, sans lâcher le tissu qui maintenait le brun prisonnier. Il glissa ses mollets derrière ses genoux pour le ramener contre lui. Ses lèvres cueillirent les siennes. Sa gorge brûlante irritait ses cornées ; ses poumons incendiés amenuisaient son souffle ; pourtant, il ne désirait pas autre chose que l’instant présent. Lorsqu’il se détacha de lui, à regret, étriqué dans ses vêtements trop serrés, il fit couler le ruban le long de la peau de son amant, jusqu’à lever devant ses yeux le poing qui le retenait. « Je ne te le donne que si ta requête est de m’épouser. » La chaleur étouffante dessinait des gouttes de sueur sur ses tempes. Ou était-ce l’adrénaline ? Du sang, peut-être ? Il avait pris un coup sur la tête. Sur tout le corps. Les plaies brûlaient sa peau, l’écarlate inondait ses habits. Dehors, des flammes léchaient les murs du temple noir. Elles dansaient devant les vitraux, rendues plus extatiques encore par les cris de rage et de violence qui enflammaient l’extérieur. Comme chaque nuit depuis la nuit des temps, c’était la guerre. « Il y aura des millions de morts, mais je m’en fous. » Son regard bronze ne quittait pas celui d’Érasme. Bientôt, ce fut la seule chose qu’il pût percevoir nettement. « Je veux juste être avec toi, même si je dois en mourir. Épouse-moi. » Il passa ses bras autour de son cou et le ramena contre lui. Il déposa un baiser dans son cou, avant de remonter vers son oreille, dans le creux de laquelle il chuchota : « Brûle avec moi. »



Message II – 876 mots




[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 13 1628 :


[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 13 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34615-priam-belegad-aux-i
Adriæn Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 417
◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021
Adriæn Kælaria
Mer 02 Aoû 2023, 12:23

[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 13 5l2x
Image par Minhua Fang
Le Jeu du Mariage
Juvelian et Sympan



Sympan était épuisé. Il avait bien essayé de courir mais rien n’y faisait. Après dix pas, il se sentait faible. La course n’était pas son moyen de locomotion favori. Il préférait marcher. Le problème se trouvait dans l’activité. Les autres garçons, sauf un petit groupe qui était resté sur place, histoire de discuter encore, s’étaient élancés à la recherche des filles. Certains avaient une cible particulière, d’autres étaient comme lui. Il se fichait pas mal de la fille. C’était une expérience comme un autre. Il n’était ni un grand amoureux ni un grand enflammé pour tout ce qui concernait les personnes. Ce qui l’excitait, c’était la science. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle l’amour de sa vie devrait être une scientifique. Il n’y avait pas d’autres alternatives à ses yeux. Déjà, la plupart des gens ne le comprenait pas. Ensuite, sa femme devrait être au moins autant occupée que lui. Il ne voulait entretenir personne. Il ne voulait être la muse de personne. Il ne voulait pas de femme qui le soutiendrait dans l’ombre. Chacun son Destin. Sa future dulcinée ne devrait pas craindre de finir dans la pauvreté la plus absolue. Il ne savait pas ce qu’il deviendrait mais avait conscience que, pour la science, il donnerait tout, jusqu’à son caleçon. Ça ne le dérangerait pas de ne pas sortir d’une grotte pendant cinq mois ou de tenter de s’infiltrer à Lumnaar’Yuvon ou dans un groupe de Goleds en sachant pertinemment qu’il pourrait en mourir. Rien ne le dérangeait. Tout le monde périssait un jour. Lui voulait s’éteindre en faisant ce qu’il aimait.

Au bout de trente minutes à fureter – en s’arrêtant devant chaque fleur qu’il trouvait curieuse – il commença à trouver le temps long. La plupart des filles avait dû enfiler chaussure à son pied. « Ce serait plus facile si j’étais invisible. » murmura-t-il, comme un constat. On le voyait arriver à des kilomètres à la ronde – d’autant plus qu’il s’était mis à fredonner – même s’il tenait plus du touriste que du chasseur. Il n’était pas assez athlétique pour ça. Heureusement qu’il n’avait pas à tuer pour manger, la sélection naturelle aurait effectué son travail. Cela étant, en groupe, il avait assez de talent pour trouver son compte. Ses yeux regardèrent ses mains… elles n’étaient plus là. Ce qui aurait dû l’alarmer le laissa de marbre. C’était intéressant. S’il demandait une chèvre, l’obtiendrait-il ? Il ne tenta pas, poussé par le rêve à continuer sa traque molle. Finalement, après quelques cabrioles maladroites ici et là, il finit par avoir une fille en visuel. Elle avait des oreilles longues, contrairement à lui. Il ne trouva pas ça curieux, même s’il était bien content de ne pas être identifiable comme étant un Ygdraë. Ça l’arrangeait. Ça évitait les sermons des bien-pensants sur l’immoralité de certaines de ses actions. Oui, il était un Ygdraë mais il ne connaissait rien des siens. Il était surtout un Enfant de Yanna à l’éthique plus que douteuse. Doucement, il s’approcha. Il l’étudia, tout en s’étonnant qu’elle fût encore seule. Elle était peut-être trop maline pour les autres. L’intelligence n’était pas toujours une bonne chose. Elle poussait parfois à la solitude. Il fallait l’aimer. Sympan fit la moue et d’un geste sec, attrapa le ruban de la jeune femme. Un sourire amusé déforma son visage. Le sort d’invisibilité cessa. Il le remarqua. « Bwahaha. » lui fit-il, moqueur. Et ce fut tout.

Il ouvrit les yeux, étrangement hanté par l’image de sa partenaire. Il n’avait pas eu le temps de lui demander un service ou de lui déclarer quoi que ce fût. Ça le questionna. N’en pouvant plus, il se leva du lit et arrêta le réveil qu’il avait fixé. Il aimait faire la sieste. Il s’avança vers son bureau et sortit de quoi dessiner. Sur une feuille blanche, il entreprit de tracer les traits de l’Ygdraë ou de l’Alfare qu’il avait vue. Il avait un sentiment étrange, comme si la scène avait été coupée et qu’elle devrait se terminer plus tard. Plus il griffonnait, plus son croquis devenait approximatif. Néanmoins, l’important n’était pas ce que les autres en penseraient. Il fallait qu’il se rappelât d’elle. Il nota des éléments, comme la couleur de ses cheveux, celle de ses yeux, ce qu’elle dégageait et comment elle était habillée – même s’il doutait que ça lui fût d’une quelconque aide. Il dessina aussi l’escargot. Si cette fille existait – et il en était convaincu – il la retrouverait pour lui demander un service. Lequel ? Il n’en savait rien. « Tu fais quoi ? » « Je dessine. » Adriæn se déplaça pour regarder le dessin. Il leva un sourcil. « Tu dessines ou tu gribouilles ? » « Hum… Je ne sais pas, ça dépend. Tu fais l’amour à Johannês ou tu le violes ? » Il y eut un silence. « Ton dessin est très beau. » répondit l’Ondin.

812 mots
Fin
Il va aller traquer Juvelian IRL /sbaf



[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 13 4p2e
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38724-adriaen-kaelaria
Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

~ Sorcier ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Mer 02 Aoû 2023, 12:24


Images par Vik Caedo & Ruer Suvorov
Le rêve qui Ensauvage
Dorian & Thessalia

Messages précédents ; # # # # #

Thessalia haussa les sourcils et écarquilla légèrement les yeux. Troublée par la réaction de son compagnon, elle garda le silence et l'écouta attentivement. Elle ne s'était pas attendue à une telle réponse. L'idée qu'il pusse avoir envie de la tuer, même en rêve, créait un profond malaise en elle. Comme une blessure silencieuse et invisible mais pas moins douloureuse, que le temps ne saurait jamais tout à fait transformer en cicatrice. Son cœur se froissa d'un pincement qui se répercuta sur ses lèvres, qu'elle plissa dans une moue soucieuse. Elle inspira grandement, essayant de trouver une remarque apaisante, ou une plaisanterie qui chasserait cette mauvaise humeur sournoisement installée entre eux. Rien ne lui vint à l'esprit. Fronçant les sourcils, elle se contenta d'attendre, qu'il la rassure d'un rire ou d'un haussement d'épaule, l'air de dire que ce n'était, après tout, qu'un rêve sans importance, que rien de tout ça n'était réel. Il n'en fit rien, et pour cela, la Louve sentit l'amertume valser avec une pointe de rancœur à son encontre. « Ca ne veut rien dire. Ce n'était qu'un mauvais rêve. » assura-t-elle à sa place. L'absence de Dorian contre elle créait comme un vide glacial, qui contrastait avec la chaleur confortable que le contact de leur peau leur avait prodigué quelques secondes plus tôt. « Nous sommes des Evershas, et rien d'autre. » C'était une certitude, qu'elle éprouvait avec affolement. Comme si le contraire pouvait la déstabiliser dans un vide vertigineux qui lui ferait perdre la raison. « Quant à tes pulsions meurtrières... » Thessalia se rallongea sur le dos. Elle passa ses deux mains sur son ventre, sous son nombril. Elle caressa son abdomen d'un air pensif, les yeux rivés sur le plafond qu'elle ne parvenait pas tout à fait à discerner. « Ce serait réduire tous nos efforts à néant. Je n'aime pas travailler pour rien. »

« Mmh... D'accord. » se contenta de répondre la blanche lorsque son amant lui annonça son départ. Elle essayait de masquer ses émotions. « Mmh... Tu me manqueras sans doute, quand j'accoucherai et que je t'insulterai de tous les noms. » Elle marqua un léger sourire sans joie à sa plaisanterie. « Peut-être même après. » murmura-t-elle plus bas, si bien qu'elle ne fut pas certaine qu'il l'eut entendu. Elle inspira profondément. Elle détestait qu'ils se quittent ainsi, avec ce climat distant et cet arrière-goût de déception au fond du palpitant. « Si tu te sens seul, tu pourras nous rendre visite, de temps en temps. » proposa-t-elle avant de se lever à son tour et de quitter la tanière.




« Iulia ! » héla Oana. Sans le brun à ses côtés, elle avait récupéré sa véritable identité. La fillette releva le visage et, portant un sourire éclatant, elle se redressa du tas de feuille dans lequel elle avait joué et accourut jusqu'à sa mère, qui l'enlaça tendrement. La jeune louve avait une dizaine d'années. Elle ressemblait en beaucoup de points à son père. Elle avait hérité de sa chevelure d'ébène. La forme de son visage et quelques traits rappelaient également le loup solitaire. Les mimiques que l'on lisait sur sa face et son caractère léger venaient cependant de la Blanche. Cette dernière avait élevé la fillette avec sa meute. Pourtant, elle avait vite compris. Dorian l'avait mis en garde. « Pas des Evershas, mais quelque chose de similaire », avait-il dit. Elle était indéniablement une bélua, car elle parvenait à se métamorphoser en canidé comme tous les membres de la meute. En revanche, sa soif de sang avait quelque chose de monstrueux, qui effrayait presque sa mère. Cela n'enlevait en rien l'amour qu'elles se portaient. Un instinct protecteur s'était éveillé chez la femelle, et c'était cet instinct qui l'avait poussé à s'éloigner de son clan. Elle avait pris la décision d'appréhender la nature de son enfant, sans avoir à craindre la menace des autres membres, qui se révélaient parfois menaçant avec ce qui n'était pas comme eux, ce qui venait de l'extérieur. Des suspicions avaient commencé à s'élever : et si la petiote ne parvenait plus à calmer son appétit et s'en prenait à l'un des leurs ? Le danger avait été trop grand, et Oana avait décidé de partir. Peut-être à la recherche de Dorian. Peut-être pas. « Qu'y a-t-il ? » « Il est l'heure d'aller chasser. »
755 mots, sans les paroles de Dorian.



Merci Kyky  nastae
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34204-nostradamus-dementi
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4037
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Mer 02 Aoû 2023, 21:14



Le jeu du mariage


Dastan & Erasme



C’était la première fois. La première fois que j’osais. J’avais rêvé de ce moment à plusieurs reprises, à en perdre le sens des réalités. Lorsqu’il entrait dans une pièce et la rendait soudainement lumineuse par sa simple présence, j’imaginais mille tragédies enflammées. Les scénarios se bousculaient les uns à la suite des autres, au rythme des regards qu’il m’accordait entre deux discussions avec un tiers qui, à ses côtés, paraissait fade. Les autres n’avaient pas d’existence propre à mes yeux. Ils n’étaient que des silhouettes sans importance, placées là par les Ætheri pour servir de décor à notre récit. Ensemble, nous créerions l’Histoire de demain, une Histoire brûlante qui ne s’arrêterait que lorsqu’elle aurait consumé le monde. J’attrapai ses lèvres, m’y accrochai. Mes dents se refermèrent dessus dans une rage délicate. Nous n’étions plus à une opposition près. Mes mains se comportèrent en voleuses. Je voulais voler son corps, l’arracher à tous ceux qui avaient eu le droit de le toucher jadis et à tous ceux qui auraient eu le droit de le toucher dans le futur. Puisque seul le présent comptait, il n’était plus qu’à moi. Je ne permettrais pas au temps de reprendre son cours maintenant. Je voulais qu’il déferlât contre moi, qu’il me pénétrât comme le tsunami qui ravageait tout sur son passage. Je désirais qu’il me noyât dans son eau, me gorger de lui jusqu’à ne plus pouvoir respirer. Demain, nous ravagerions ceux qui s’opposeraient à nous mais demain était loin et, aujourd’hui, il n’y avait que son corps contre le mien qui comptait.

Ses mots propagèrent un nouveau feu en moi. Tu m’enivres. Il m’enivrait aussi. Tellement que j’eus envie de lui murmurer mille phrases semblables. Tu m’enivres, tu m’excites, tu m’enflammes, tu me hantes. Toutes ces expressions qui expliquaient que je n’avais rien pu faire contre lui. Il m’était arrivé comme une tornade. Il avait tout bouleversé, imposant en moi des émotions contre lesquelles j’avais été en incapacité de lutter. Il y avait une autre formulation qui tournait dans mon esprit, une formulation qui commençait par je cette fois. Je t’aime. Je t’aime à en crever. Une certitude s’imposa, celle qui voulait que je le suivrais jusqu’au bout du monde s’il me le demandait, tout comme je marchais actuellement dans ses pas, suivant ses volontés. Pourtant, nous n’aurions pas dû. Dehors les cris réclamaient vengeance. La rage côtoyait la terreur et des langues de feu léchait le bâtiment. La chaleur qui m’étouffait venait pourtant d’une autre source : lui. La guerre n’y pourrait rien. Jamais. Qu’elle grondât dehors ne changerait rien parce que j’allais prononcer les mots qu’il escomptait. Épouse-moi. Ceux-là, et bien d’autres. Je m’emparai du ruban, à bout de souffle. Ses déclarations enflammées brûlaient mon corps tout entier. Il n’y avait aucune échappatoire autre que l’amour. Je le voulais, jusqu’à n’être plus que cendres. Mes mains entourèrent ses joues et je l’embrassai encore. Tout se détériorait autour de nous. Le temple s’effritait. D’ici quelques minutes il ne serait plus que ruines, lave séchée d’avoir trop coulé.

Je me hissai à mon tour sur l’autel. Mes mains appuyèrent sur ses épaules. Je l’acculai contre la pierre. Il était beau, quel que fût son état, quelles que fussent ses blessures. Demain, nous les détruirions tous. Le monde tangua et les tissus de nos vêtements qui se côtoyaient plus tôt laissèrent place à nos peaux. Ma bouche partit à l’assaut de ses cicatrices et de ses plaies, à l’assaut de ses muscles aussi. Son corps était une œuvre d’art brute de laquelle je ne me lasserais jamais. « Épouse-moi. » Dans tous ses sens. Je voulais qu’il fût mon mari. Je voulais qu’il s’attachât à moi.  Je voulais qu’il se fondît en moi. Je me rendis acteur de cette dernière partie. Je glissai autour de lui, un soupir enivré quittant mes lèvres, emportant avec lui tous les hurlements qui se propageaient à l’extérieur. Quand j’étais avec lui, le reste ne comptait pas. Mes devoirs n’avaient plus aucune importance. Ma famille n’avait plus aucune importance. Le sens même n’avait plus aucune importance. Je l’attirai contre moi, le forçant à se redresser. Mes jambes entourèrent le bas de son dos. Mes doigts se resserrèrent autour de sa nuque et dans ses cheveux. Je l’aimais comme ça, m’épousant complètement. Il me rendait fou. Lorsqu’il était en moi, j’aurais pu lui promettre d’incendier mon propre camp. Lorsque j’étais avec lui, le pire devenait le meilleur. Je l’aimais, tout simplement.

____________

Ma respiration troubla la nuit. Depuis ses bras, je me retrouvai dans ma chambre d’Alès Palatium. La sensation de la perte s’immisça en moi, comme un poison. J’en voulais encore. Je voulais plus que de simples rêves. Je voulais vivre ces instants volés pour de vrai. Je n’en pouvais plus de me perdre dans ses bras si fréquemment. Quand je me réveillais, j’en venais à haïr la réalité et les érections vaines qui persistaient après mon éveil. Je me penchai pour atteindre le dessous de mon lit. Sundara m’avait offert des objets qui n’avaient rien d’équivoque avant mon départ. J’avais envie de recréer cette sensation, de l’imaginer en moi encore.

851 mots

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-elia
Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3864
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Jeu 03 Aoû 2023, 11:51



Unknown

Le Jeu du Mariage

En trio | Kaahl, Adriel & Freyja adolescents


Coutume : Le Jeu du Mariage.
RP des partenaires : Le Jeu du Mariage | Kaahl ; Le Jeu du Mariage | Freyja.


J’étais persuadé d’avoir déjà vu cette fille. De la connaître. À la seconde où nos regards se croisèrent, je sus qu’elle faisait partie de moi. Ses yeux verts percèrent ma poitrine. Mon cœur tonna derrière mes côtes, prêt à lui bondir entre les mains. J’avais pensé ravir le ruban de Mirabelle, mais voir le sien abolit toutes mes intentions. J’oubliai instantanément la blonde. Le béguin que j’éprouvais à son égard depuis de nombreux mois me parut pâle et fade. C’était elle que je voulais, cette fille que j’avais maintes et maintes fois rencontrée dans le creux de mes rêves, et que la réalité me présentait enfin. L’espoir tyrannique qu’elle m’appréciât autant gonfla mon palpitant, qui se mit à battre au rythme saccadé de mes espérances affolées. Je m’imaginais déjà l’inviter au bal, la tenir par la taille, la faire danser entre les couples et sur ses lèvres voir s’épanouir un sourire. J’avais envie de la rendre heureuse. Pour cela, je me sentais prêt à tout. J’étais loin de me douter que, même une fois réveillé, même bien des années plus tard, nous nous rencontrerions pour de vrai. J’étais tout aussi loin d’imaginer que, peu à peu, je tomberai véritablement amoureux de cette femme et que, malgré tous mes velléités, je la laisserai filer entre mes doigts, et serai forcé de subir les assauts de la joie sur son visage tenu par les mains d’un autre. Elle me ferait souffrir, et moi, je l’aimerai – parce que cet amour prendrait tant de place que, parfois, je m’oublierai. Je voudrai la sauver d’un mal auquel elle désirerait s’abandonner. Nous serions insensés. À cet instant précis, cela ne revêtait aucune importance. Je rêvais simplement de pouvoir enrouler mes doigts autour de son ruban et, dans l’entreprise, du bout des ongles effleurer la peau de son cou.

Dès que le coup de sifflet fut donné, je filai à la suite de la jeune fille, qui n’était plus qu’une silhouette vague à l’horizon. Je remarquai alors, sur ma droite, la présence d’un garçon que je ne connaissais pas, mais qui semblait emprunter la même direction que moi. Un brun, les yeux verts. Des siècles plus tard, je recroiserai Kaahl. Il aurait bien changé, et moi aussi. Chacun, nous excellerions dans nos domaines. Il me surpasserait, au moins dans le cœur de Freyja, là où aucune compétition n’aurait dû advenir. Cependant, inconscient de ce qu’il représentait, j’étais déterminé à gagner cette course. Je plissai les paupières, puis accélérai, décidé à le semer. J’aurais pu tricher en déployant mes ailes. Toutefois, la droiture comptait parmi les valeurs que j’estimais le plus. Si j’avais enfreint le règlement, je n’aurais pas mérité la faveur accordée par la fille. Je ne me servis donc que de mes jambes, battant la terre de mes pieds pour la retrouver au plus vite. C’était sans doute idiot. Jouer franchement face à ceux qui se faufilaient entre les règles menait souvent à la perte. Face au lac, j’imitai l’adolescente et tournai à gauche, vers le rassemblement d’arbres. Je fis le souhait de la rejoindre au plus vite, avant lui. Alors que nous courrions quasiment côte à côte, les racines des frênes et des châtaigniers rompirent la terre, tandis que les branches des arbres s’entrelacèrent, formant autour du Magicien une épaisse barrière végétale. Je m’arrêtai, stupéfait. Il me fallut à peine une fraction de seconde de tergiversation avant de décider de m’approcher. « Ça va ? » Je jetai un coup d’œil entre les volutes du bois. Il ne semblait pas blessé. Nos regards se croisèrent. J’hésitai, puis formulai : « Désolé, mais… C’est le jeu. » J’affichai un sourire contrit, avant de lui tourner le dos et de reprendre ma course de plus belle.

Je finis par déboucher sur un cours d’eau. Alors que je m’apprêtais à le traverser, je constatai que des traces de pas marquaient ses berges, en direction de l’amont. Je bifurquai. Il m’apparut bientôt évident que les enjambées dessinaient des motifs irréguliers. J’accélérai mes propres foulées, jusqu’à ce que la silhouette de la fille que je cherchai ne se dessinât contre ma rétine. Assise sur un rocher, elle trempait l’un de ses pieds dans l’eau, jusqu’à la cheville. Mon regard azur s’accrocha au ruban qui couronnait son cou, avant d’être attiré par son mouvement. D’un geste sec, elle arracha un morceau de sa jupe et entreprit de bander le bas de sa jambe sorti du ruisseau. Comme réveillé par le craquement du tissu, je rompis la distance qui nous séparait. « Salut. » Elle leva les yeux vers moi. Bien que l’envie ne manquât pas, lui arracher son ruban me parut mal venu. « Laisse-moi voir. » proposai-je. « Je peux me débrouiller seule. » Je baissai les yeux sur sa cheville. Il ne fallait pas être un expert pour remarquer qu’elle se l’était tordue. Elle avait au moins doublé de volume. « Tu ne vas pas aller très loin avec une cheville pareille. Si ça se trouve, elle est cassée. » Je relevai les yeux vers elle. « Mon père est médecin, et ma magie soigne. Promis, ça ne fera pas mal. » - « Je n’ai pas peur que ça fasse mal. » argua-t-elle. Je crus qu’elle allait définitivement refuser mais, avec défiance, elle finit par tendre son pied vers moi. Je posai mes mains autour de l’articulation, et laissai le halo blanc de mes dons se répandre le long de sa peau.



Message II – 904 mots




[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 13 1628 :


[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 13 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34615-priam-belegad-aux-i
Aäron Taiji
~ Alfar ~ Niveau I ~

~ Alfar ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 67
◈ YinYanisé(e) le : 22/08/2022
Aäron Taiji
Jeu 03 Aoû 2023, 15:58

[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 13 Ry9g
Images par Meissan - Je changerai la bannière un jour ouiiiii !
Le Jeu du Mariage
Zeryel et Marie-Jane - Zachary et Moon



Moon n’était pas certaine d’avoir besoin d’un homme fort – si sa mère avait entendu Zachary, elle aurait d’ailleurs ri – mais il y avait quelques avantages à se faire servir. Lhyæræ lui avait déjà répété plusieurs fois que si un homme voulait, gratuitement, lui offrir de l’argent, des cadeaux ou ses services, alors il n’y avait aucune raison qu’elle refusât. Ce que cet homme avait dans la tête ne regardait que lui et s’il se faisait au final éconduire, ce serait de sa seule faute. Selon elle, il fallait profiter. L’adolescente remit donc calmement une mèche de ses cheveux derrière son oreille, attendant que le pot fût ouvert. Malheureusement, il resta scellé. « Oh vraiment ? » demanda-t-elle à Marie-Jane. Était-ce une action pour Zachary ou pour elle ? Selon la jeune fille, la rose trichait un peu. Cependant, elle n’eut pas le cœur à la contredire. Une fois l’énigme posée, elle fit la moue. Ce n’était pas l’amour quand même ? Là-dessus, sa mère l’avait déjà averti plus d’une fois : certains hommes avaient tendance à croire qu’ils étaient le centre de l’univers des femmes ; l’inverse était bien plus vrai. « Le pouvoir ? » Ce n’était pas ça. « La politique ? » Non plus. Une lueur brillante passa dans son regard. « L’argent ? » Bien sûr, il ne s’agissait pas de la bonne réponse. Quand il révéla qu’il s’agissait de l’amour, elle ne put s’empêcher de sourire. Zachary avait un petit côté naïf très touchant. Ses yeux bridés se posèrent sur le nombril du garçon. À la remarque de Zeryel, elle sourit, comme si elle était reconnaissante qu’il lui vînt en aide. « Ne t’inquiète pas, je peux le faire. » Elle approcha ses lèvres avant de remonter ses mires vers le visage de Zachary. Puis, elle retourna à son gage et déposa sa bouche doucement. Ce fut bien plus un frôlement qu’un réel baiser. Elle se retira et prit un biscuit. « Action ! » déclara-t-elle. Elle se pinça la lèvre lorsqu’elle en entendit la teneur et se déplaça vers Zeryel. « Tu es sûr ? » Elle coinça son index sur la peau de son pouce et approcha ses doigts du visage de son ami. « Prêt ? » demanda-t-elle. Elle relâcha la pression sans attendre la réponse. Une fois que ce fut fait, avec un air désolé, elle le prit dans ses bras pour tapoter l’arrière de son dos. « Désolée. » Ses doigts se posèrent sur ses bras et elle lui sourit. « Tu pourras te venger plus tard si tu veux. »

« Oh bonne idée. » Moon se releva afin de s’étirer de la même façon que Zeryel, en plaçant ses deux mains sur ses reins. Puis, elle monta ses bras au-dessus de sa tête pour poursuivre l’exercice et fit quelques autres mouvements avant que Zachary lui demandât de l’aide. Elle vint à sa rescousse. Ses doigts prirent le ruban et elle le lui noua autour du cou après s’être assurée de ne pas prendre ses vêtements avec. Elle rit à sa remarque. « Je pensais que tu avais peur que je t’étrangle. » Elle ne savait pas si elle serait celle qui lui retirerait son ruban. Peut-être que Marie-Jane serait plus rapide qu’elle ?

Main dans celle de son amie, Moon la regarda. « Tu préfères quel garçon ? » lui demanda-t-elle, comme un secret entre elles. Elle l’avait déjà vu rougir en présence de Zeryel mais ça ne voulait rien dire, selon elle. Elle pouvait aussi bien rougir en présence de Zachary après tout. « Je peux prendre l’autre. » Elle approcha ses lèvres et déposa un baiser sur la joue de la rose. « Dis-moi, je garderai le secret. » Comme tous les secrets qu’elle avait pu lui confier jadis. Elle voyait bien que les discussions de leur groupe tournaient de plus en plus autour de l’amour et du sexe. Et puis, bien sûr, ils n’étaient plus des enfants. Leurs corps avaient changé. Elle l’avait bien remarqué lorsqu’ils se baignaient ensemble. Ses seins à elle avaient poussé extrêmement vite. Les hommes plus âgés la regardaient différemment. Ça lui allait bien, surtout que sa mère l’encourageait à devenir un objet de convoitise. Ainsi, elle pourrait obtenir ce qu’elle voudrait. Selon Lhyæræ, elle devait désirer le meilleur. Moon ne savait pas vraiment ce qu’était le meilleur. Elle aurait tôt fait de le découvrir.

Elle entra dans la maison avec Marie-Jane. Il y avait beaucoup d’indices, trop. « Je crois que Zeryel est dans le cellier. » lui indiqua-t-elle. Une chance sur deux de se tromper. « Je vais à l’étage… Je pense que ces traces boueuses appartiennent à Zachary… » Elle voyait mal l’autre ne pas s’essuyer les pieds. Elle avait tort. Elle monta l’escalier en suivant la saleté. Doucement, elle poussa la porte de la salle de bain. Ses yeux scrutèrent l’intérieur, jusqu’à se fixer sur la baignoire. Un sourire espiègle habilla son visage. Elle se précipita vers l’endroit et sauta sur le malheureux. « Attrapé ! » s’exclama-t-elle, avant de constater qu’elle s’était trompée de garçon. « Oh ! » Ses mains de chaque côté de sa tête, elle avait peut-être un peu écrasé sa cuisse ou ses parties dans l’entreprise. Heureusement, elle avait effectué un mouvement agile. « Mince… Marie-Jane voulait pas se retrouver avec Zachary… Tu veux bien qu’on fasse semblant de ne pas s’être croisés ? » Elle le trouvait plutôt mignon à bien le regarder.

912 mots



[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 13 6dmr
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39791-aaron-eorgor-taiji
Jämiel Arcesi
~ Alfar ~ Niveau II ~

~ Alfar ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 759
◈ YinYanisé(e) le : 01/03/2019
◈ Activité : Étudiant à plein temps ; Luthier en parallèle
Jämiel Arcesi
Sam 05 Aoû 2023, 17:42

85 par Denys Tsiperko
La saison des amours
Astriid & Jämiel

Déjà son cœur frappait ses côtes dans une frénésie épuisante, faisant pulser dans ses veines son sang comme le torrent rugit dans son lit. Sous les caresses, il répondait en écho d'une main dessinant les lignes d'un corps qu'il avait longuement désiré. Sous les griffures, sa prise s'y faisait plus forte et menaçante. Dévorant avec avidité les lèvres et le cou de l'Ygdraëcureuil, il effleura du pouce le galbe de sa nuque d'où il sentit les palpitations intenses de sa carotide qu'il aurait arraché en d'autres circonstances. Il descendit la main sur son sein dont le rythme saccadé de son cœur cognait avec violence contre sa paume. Cœur qu'il aurait normalement poignardé sans délais en se délectant de la souffrance marquant son visage. Enfin il rejoint son abdomen brulant sous la pulpe de ses doigts pour souligner la ligne habituellement formée d'une griffe venue éventrer cette tendre et naïve proie. Un soupir rauque lui échappa aux mouvements du poignet d'Astriid sur sa virilité. Les doigts de l'Alfhibou finirent également leur route entre les cuisses humides de sa partenaire sous l'injonction de cette dernière. Mais ces créatures ne savaient vraiment pas tenir en place, qu'importât la situation. Elles étaient toujours pressées, toujours à courir. À l'image de leur caractère, les préliminaires n'étaient jamais bien longs chez elles. Il sourit, amusé de la remarque de la rouquine comme il la pénétra. « Qui est le plus fou des deux ? Le fou ou le fou qui le suit ? » lui susurra-t-il à l'oreille avant d'entamer les va-et-vient entre ses jambes, adaptant la force et la vitesse de ses à-coups selon la réponse que lui offrait sa partenaire.

L'Alfhibou exhala un ultime râle de plaisir dès lors qu'il éjacula en elle. Les gémissements de l'Ygdraëcureuil frappaient encore ses tympans alors que leur souffle épuisé résonnait à l'unisson. Il marqua un temps, son front sur celui de la rouquine, avant de se retirer pour se laisser choir à ses côtés. Il ne demeura cependant pas longtemps séparé d'Astriid, celle-ci le chevauchant à son tour. Il redressa légèrement la tête pour ancrer son regard à celui d'émeraude de la rousse. Quelque chose de particulièrement désagréable se réveilla alors en lui et grondant en son sein. Il n'y avait plus de crainte dans son attitude vis-à-vis de lui ; plus de méfiance ; plus de doute. À jeter son dévolu sur elle, il s'était attendu à cela. C'était, en vérité, le seul moyen qu'il avait pour qu'elle daigne s'offrir à lui. Il lui était cependant agaçant de constater qu'une proie ne cherchait, et ne chercherait, pas à l'éviter. C'était d'ailleurs tout le contraire à présent. La concupiscence étira ses lèvres en un sourire à la nouvelle intervention de sa partenaire, reléguant ses affres au second plan. Clairement, ces créatures étaient définitivement incapables de tenir en place plus de cinq secondes. À l'heure présente, ce n'était toutefois plus franchement un problème. Sous le parcours de son corps qui se faisait du bout des lèvres et des doigts de l'Ygdraëcureuil, ses muscles se crispaient plus ou moins selon les endroits qu'elle caressait. Il ne dressa le torse qu'à l'interrogation qu'elle lui posa. En voilà une excellente question. En théorie il dirait que oui. Dès le jour où il eût voulu l'attirer, à l'instant où elle s'était décidée à le rejoindre, à la seconde où ils s'unirent, il avait été acté qu'elle serait celle qu'il retrouverait chaque année pour se reproduire. Demeurait une constante importante à prendre en compte cependant : leurs situations respectives. Est-ce qu'il la considérerait de la même manière le reste du temps ? Rien n'était plus incertain que cela, quand bien même elle s'appliquait à le satisfaire plus que nécessaire. Cette incertitude avait quelque chose de grisant. L'idée de réitérer cette folie sexuelle était enivrante. Celle de prendre à nouveau du plaisir avec elle mais en libérant ses entrailles de son enveloppe, en la dépeçant minutieusement et en maculant le sol et ses mains de son sang l'était tout autant.




Jämiel ouvrit brusquement les paupières se confrontant aux ténèbres muettes de la nuit. La Lune était encore haute dans le ciel et pourtant il n'avait plus sommeil. L'absurdité de ce rêve était trop grande pour qu'il ne demeure pas prégnant à son esprit et qu'il l'oubliât déjà. D'un bond il s'échappa du lit pour trouver appui sur l'encadrement de la fenêtre qu'il ouvrit en grand. Il avait besoin d'air frais. Cela ne calma pourtant pas ses réflexions. Cela aurait pu être Abigaelle qui partageait nombre de traits avec la rousse. La logique aurait même prévalu en ce sens. Il n'avait croisé qu'une seule et unique fois cette Ygdraë. La rencontre pouvait avoir été marquante, car étrange, cela faisait longtemps qu'il avait rangé son existence dans un coin de son esprit, au milieu de ces êtres qu'il n'avait rencontré qu'une fois et qu'il ne recroiserait peut-être jamais. Néanmoins le visage et l'intonation de la voix de celle avec qui il avait partagé ce rêve lui apparaissaient trop clairement qu'il puisse les confondre. Il n'y avait pas d'erreur possible. Il expira un souffle long. Puis, à pas de loup il quitta la chambre pour rejoindre la salle d'eau.
© ASHLING POUR EPICODE




Post III | Mots 871
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t36268-jamiel-arcesi#70079
Susannah
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 437
◈ YinYanisé(e) le : 04/04/2021
Susannah
Sam 05 Aoû 2023, 23:45

[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 13 Q6fg
Le Jeu du Mariage
Læn & Susannah



Fauchée par son chien comme ces derniers avaient tendance à le faire, pris dans l'excitation, Susannah fulminait. Son poids l'écrasait, et ce n'était même pas aussi désagréable que prévu. Horrifiée par ce constat, elle se mit à gigoter pour s'échapper. Elle allait lui cracher au visage. « Pardon ? » s'offusqua-t-elle avant de couiner de surprise alors qu'il fondait sur son cou. Tout son corps se raidit comme une planche de bois. Des dents tiraillèrent sa peau et un cri étranglé filtra entre lèvres, fâcheusement proche d'un autre bruit beaucoup moins maîtrisé et assumé. Sa peau s'enflamma en même temps que l'affolement la gagnait. Ses mains s'accrochèrent aux épaules de Johannês pour le repousser, avec un manque navrant de conviction. Elle avait même plutôt envie de les nouer derrière sa nuque pour l'y garder, l'encourager à ne jamais cesser, à combler chaque vide entre eux jusqu'à étouffer. « Maudit bâtard, je vais te tuer. » grinça-t-elle en essayant d'insuffler de la sincérité dans sa menace. Il fallait qu'elle se ressaisisse, lui envoyer un coup de poing sur la tempe par exemple comme elle l'aurait fait sur le nez d'un requin pour l'envoyer voir ailleurs. Ses yeux s'arrondirent soudain comme des billes en sentant quelque chose buter contre sa cuisse mais il s'écarta avant qu'elle puisse confirmer son impression. Lentement, elle se redressa sur ses coudes et le fixa. Qu'il avait l'air bête avec ses cheveux en l'air. Elle eut envie de le décoiffer plus encore. Au lieu de quoi, elle ignora sa question et se mit à sourire comme une chipie. « Pas une femme, hein ? Tu m'avais caché avoir une troisième jambe. Pour moi, tu étais plutôt comme une sorte d'étoile de mer, en plus moche. » Son amusement croissait de seconde en seconde. Ses piques moqueuses perdaient en tranchant, émoussées par un désir plus aigu que le besoin de le rabaisser. « Je n'aurais jamais cru ça de toi. Je te fais de l'effet ? » Elle jubilait de cette découverte, encore que ce ne soit pas une surprise quand elle y réfléchissait. Il était dans sa nature de charmer les stupides Gælyan. Tout, dans sa voix et ses courbes, était taillé pour les hypnotiser; simplement elle n'en avait jamais usé volontairement sur Johannês, trop occupée à le détester pour essayer de le séduire. Une mauvaise idée en entraînant une autre, la bleue se redressa pour se placer à quatre pattes. Dans cette position, elle fendit les flots de papier jusqu'à lui. « Voici ma faveur. » souffla-t-elle, la voix basse. Son index se leva et franchit l'espace entre eux pour venir se poser sur sa pommette. « Pas bouger. » articula-t-elle lentement, et son sourire s'élargit. « Tu es un bon chien, tu vas m'écouter, et ne pas bouger. » insista-t-elle. Doucement, elle repoussa son bras et écarta ses cuisses pour se glisser entre elles. Assez près pour avoir le nez presque collé au sien, elle craignit soudain qu'il puisse entendre la course effrénée de son coeur. Si elle avait pu, elle se serait ouvert la poitrine pour extirper le traître de sa poitrine et le brûler, que ses sentiments ne soient plus que cendres qu'elle éparpillerait dans les abysses. « Je vois deux solutions, pour ton état, mais aussi pour extérioriser toute ces mauvaises énergies, évacuer cette épouvantable tension. Je suis fatiguée de toujours lutter contre... » son désir dévorant de le posséder. « l'envie de te tuer. » Il y avait du vrai dans les deux. « La première solution ne te plaira pas, parce qu'à la fin, tu meurs. » Elle y avait longuement songé, avait même réfléchi sérieusement à comment procéder. Son esprit se révélait toujours fertile dans ce domaine, nourri par de nombreuses lectures en douce des procès opérés par sa famille. La justice de son peuple n'avait rien de tendre et les châtiments toujours très inventifs avait donné des couleurs à ses cauchemars d'enfant. « La seconde devrait te convenir si j'en crois ce que j'ai senti il y a un instant. En plus, elle présente l'avantage de satisfaire le script, d'une certaine manière. » Pas du tout, puisqu'il était question d'amour, mais Susannah comptait sur l'intellect de mollusque de l'adolescent pour passer outre les nuances d'une pièce qu'il n'avait sûrement d'ailleurs pas comprise. Ce qu'elle ne disait pas, c'est que les deux solutions se rejoignaient. Elle comptait bien le tuer après avoir profité de lui. Elle éclaira son propos d'une caresse sur son torse. « Pas bouger. » lui rappela-t-elle. Sur son cou, la Sirène voyait la marque violacée de ses dents. Ses doigts volages s'y attardèrent, sans animosité pour une fois, avant de remonter légèrement jusqu'à sa mâchoire comme si elle sculptait un nuage. Ses lèvres remplacèrent ses doigts au moment où ces derniers allaient atteindre sa bouche. Des paillettes colorèrent l'intérieur de ses paupières fermées quand un projecteur foudroyant les enferma dans son cercle jaune vif. « C'est parfait, scène suivante ! » cria la voix du metteur en scène, venue du ciel. Susannah s'écarta et le faisceau de lumière s'éteignit. « Si tu en veux davantage, viens réclamer ton ruban. » Elle se détacha à regrets de lui et, en reculant, poussa un cri alors que sa tête tombait dans le vide. Son corps était en travers, emmailloté dans les draps qui eux seuls empêchaient une chute de son lit. Avec difficultés, et quelques jurons, elle réussit à resituer son espace et s'assit dans son lit, ses cheveux formant un nid d'oiseaux sur le sommet de sa tête. Réprimant un bâillement, elle porta distraitement une main à son cou, là où Johannês l'avait mordue. Elle se figea dans son geste. Là où quoi ? Dans une envolée de draps, la bleue courut jusqu'au miroir le plus proche et s'inspecta le cou à la recherche d'une quelconque marque. Son reflet ne lui renvoya qu'un pan lisse et uniforme de peau et elle se regarda elle-même de travers, furieuse de s'être laissée aller à une frayeur indigne d'elle, furieuse d'avoir espéré que ce ne soit pas un rêve.

Message III | 1060 mots


[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 13 7qoc
Merci Jil  [RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 13 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38908-susannah-daeloran#7 En ligne
Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3864
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Lun 07 Aoû 2023, 22:29




Le Jeu du Mariage

En duo | Erasme & Dastan


Coutume : Le Jeu du Mariage.
RP d'Érasme : Le Jeu du Mariage | Érasme.


Le sentir autour de lui arracha à ses poumons un soupir de plaisir. Le roux renversa la tête en arrière, ses iris bronze décollant vers le haut de son crâne comme si elles s’apprêtaient à prendre leur envol. Rattrapé par Érasme, il se redressa. Ses bras se nouèrent autour de ce torse qu’il avait tant de fois rêvé d’étreindre. Toutes les fois où il en avait tenu d’autres contre lui, il y avait eu ce manque ou cet excès, des bustes trop fins ou trop larges, jamais incurvés comme le sien l’était. Il avait passé des heures à observer les flux et les reflux de ses vêtements brassés au gré de ses mouvements. Des heures à essayer de discerner sa silhouette, à tenter d’en comprendre chaque rouage, simplement pour pouvoir se l’imaginer près de la sienne. La première fois avait été une libération ; et toutes les suivantes aussi. Il n’avait plus existé une seconde sans qu’il pensât à lui. Il était merveilleux. « Mille fois oui. » murmura Dastan. Pour sceller leur union, il cueillit ses lèvres, avant de planter des dizaines de baisers dans son cou et sur ses épaules. Il voulait le sentir s’épanouir contre lui, délivrer toute sa beauté, voir son visage se marbrer de pétales enflammés. Le monde pouvait bien brûler et réduire leurs corps à un tas de cendres ; l’incendie qui ravageait leurs cœurs les suivrait bien au-delà de la mort. C’était une certitude, et même plus que cela, une promesse. Il sourit, heureux. L’écho de son « je t’aime » se perdit dans les limbes des songes ; il ricocha jusqu’aux contrées les plus profondes.



Une violente remontée acide, pareille à de la lave en fusion, irrita la gorge du Réprouvé. Il eut à peine le temps de se redresser sur ses avant-bras. Les maigres restes de son repas, gonflés d’alcool, s’éparpillèrent à nouveau sur le plancher. Il devinait à peine les contours des lattes. Sa tête le lançait, surtout là où son crâne avait heurté le meuble. Sa respiration âcre lui donnait la nausée. Il toussa, et tenta encore de se redresser. L’univers tanguait. Ses yeux le brûlaient, comme le monde avait brûlé. Comme son corps. Comme son cœur. De lourdes larmes s’échappèrent de ses yeux pour dévaler ses joues. Dastan frappa du poing sur le sol et poussa un cri. Il se dilua dans la pénombre, sourde à toutes les peines. L’adolescent se laissa tomber sur le côté, recroquevillé. Chacun de ses muscles convulsait de douleur. Qu’il allât se faire foutre, ce Sorcier de merde ! Il le détestait ! Il le haïssait ! Pourquoi fallait-il qu’il vînt le hanter ? Les sensations de la guerre le happèrent, et ses pleurs redoublèrent. Pourquoi avait-il fallu qu’il lui sauvât la vie, là-bas ? Il aurait dû mourir avec les siens. Être emporté par l’océan de cadavres. Se soumettre à leur magie noire de malheur qui transformait les morts en pantins. Crever la gueule ouverte et le ventre déchiré. Ne plus jamais respirer.

Tout aurait été mieux que ces songes affreux, qui lui faisaient revivre l’enfer et l’agrémentaient de tout ce qui pouvait rehausser sa culpabilité. Le baiser du Fessetival lui brûlait encore les lèvres. Parfois, il se surprenait à l’espérer de nouveau. Quand l’éthanol le frappait trop fort et que plus rien n’avait de sens. Quand le reste ne comptait plus. Quand ses obligations n’avaient plus aucune importance. Quand son peuple n’avait plus aucune importance. Tout se noyait dans des espoirs interdits. Des espoirs honnis – il les haïssait dès qu’il revenait à lui. Ils n’auraient pas dû exister. Parce qu’ils étaient contre-nature, et parce qu’ils étaient fondamentalement stupides. Il n’y avait rien à espérer de quelqu’un qui vous tournait le dos. Qui s’enfuyait sans dire un mot. Rien à espérer non plus de celui qui vous regardait partir sans chercher à vous retenir. Qui préférait plonger entre des cuisses inconnues pour y jouir. Alors pourquoi gardait-il cette envie, ce désir, ces espérances ? Pourquoi enflaient-ils en lui à chaque seconde ? Pourquoi, à peine assassinés, avaient-ils l’audace de ressusciter ? Dastan tapa encore du poing sur le plancher. L’écho des vibrations résonna dans tous son crâne. Il se replia davantage sur lui-même, tous les traits de son visage contorsionnés de douleur. Il devait rentrer. Rentrer à Lumnaar’Yuvon. Rentrer, et les oublier.



Message III – 720 mots




[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 13 1628 :


[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 13 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34615-priam-belegad-aux-i
Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

~ Rehla ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 772
◈ YinYanisé(e) le : 20/04/2015
Babelda
Mer 09 Aoû 2023, 09:20


EDEL ORGÍA NISQA
Rajiv & Nymeria

RP lié ; EDEL ORGÍA NISQA - Rajiv
Tu soupires d'aise en sentant l'eau fraiche ruisseler sur ton corps, traçant un filet de frissons sur son passage. Tu t'avances d'un pas supplémentaire, de sorte à te positionner parfaitement sous la cascade, laissant l'élément te recouvrir. Tu profites de la sensations pendant quelques secondes supplémentaires avant d'attraper le savon et de commencer à laver chaque parcelle de ton épiderme, prenant un temps privilégier pour masser ton crâne et tes cheveux. Cela faisait partie du rituel. Un temps rien qu'à toi, pour te laver de tes doutes, de tes craintes et de tout ce qui pourrait te restreindre pendant la cérémonie de ce soir. Ton corps doit être en parfaite harmonie avec ton esprit et la volonté d'Edel. Pur, pour accueillir la vie. Un sourire s'étend sur tes lèvres à cette idée. Tu as du mal à imaginer le blond en figure paternelle. Il serait davantage comme un drôle d'oncle qui nous apprend des gros mots, ou un parrain qui nous fais faire des bêtises et des grimaces. Qu'en serait-il des autres partenaires ? Si le déchu les a choisi, ils doivent également être des luxurieux. Seraient ils de bons parents pour la vie qu'ils s'apprêtent tous à apporter dans ce monde ? Une seconde, tu sens le poids de cette question peser lourdement sur tes épaules. Tu t'empares alors du savon et recommences à te frotter, jusqu'à ce que le tracas se dissolve totalement dans l'eau. Tu t'y plonges d'ailleurs entièrement et la fine pellicule savonneuse se détache de toi, telle une mue blanchâtre, emportant avec elle tout ce qui aurait pu te faire flancher. Au lieu de sortir du ruisseau, tu continues à y nager, suivant son sillon au travers de Vervallée. Il te semble tout à fait naturel que la cité magicienne accueille ce cours d'eau, et tu ne t'interroges pas davantage sur l'étrangeté d'une telle configuration. Tes yeux verts scrutent les maisons pittoresques bordant le ruisseau. Le parfum des fleurs embaume les rues, quelques oiseaux pépient, des bourdons butinent, sur un rebord de fenêtre un chat s'étire paresseusement. Tu t'avances d'une brasse supplémentaire, pas le moins du monde inquiétée par ta nudité. Les rues sont désertes, sans que cela n'apporte un caractère angoissant à la scène : le décor t'es familier, rendu idyllique par la lumière chaude de l'astre qui colore le ciel. Enfin, tu aperçois la demeure où l'on t'attends. Personne n'est à l'extérieur pour t'accueillir mais tu le ressens jusqu'au plus profond de ton être - c'est une certitude. Alors, sans pudeur, tu t'extrais de l'eau et commences à marcher. Tu profites un dernier instant de la sensation de fraicheur laissée par les gouttes qui ruissellent le long de tes formes. Un pas supplémentaire, et ta peau n'est plus trempée. Le suivant, une robe t'habille sobrement.

Tu souris en apercevant Rajiv. Il t'apparait séduisant, beau même, et ton sourire se teinte d'une ombre désireuse. Ton ventre se contracte d'excitation à l'idée de ce que vous vous apprêtez à entreprendre. « Bonjour. » le salues-tu. Il s'approche davantage et, à ton propre étonnement, te gratifie d'un baiser délicat. Une fois la surprise passée, tu lui rends la pression de ses lèvres, répondant à son étreinte retenue. Il se sépare, mais tu n'es pas assaillis par toutes les questions et angoisses qui auraient habituellement pu te détourner de ton désir. Aussi, lorsque vos yeux se croisent, tu ne réponds à son regard que par une lueur déterminée et envieuse. Tu le laisses te contourner et, à sa demande, fermes les yeux. Tu lâches un rire espiègle lorsqu'il passe le ruban sur ton visage. Tu touches du bout des doigts le morceau de soie, en appréciant le contact doux. « Je ne vois plus rien. » lui confirmes-tu, bien qu'il ne s'en soit pas inquiété.

Il ne s'agit que de quelques secondes. Pourtant, privée de ta vue, tu te laisses absorber par le vertige des possibilités qui s'offrent à la suite. Inconsciemment, tu fais appel à tes autres sens pour essayer de percevoir les indices avant-coureurs. Tu tends l'oreille, ton corps tendu pour prévenir du moindre contact t'effleurant. La première caresse te fais légèrement sursauter, mais tu ne te défiles pas, roulant au contraire de l'épaule pour embrasser davantage le contact. Tu sens le nez de Rajiv se plonger dans ta nuque, chassant tes boucles brunes pour laisser place à son baiser. Tu penches la tête du côté opposé pour le laisser s'amuser, et un sourire s'étire sur tes lèvres en écho à la sensation plaisante qu'il fait naître en toi. Ton corps semble répondre instinctivement au traitement de l'expérimenté, qui s'aventure lentement mais surement sur les vallées de ta physionomie. A mesure que tes sens s'expandent, tu sembles réclamer davantage de proximité, comme si tu les redécouvrais. Lorsqu'un baiser vient sceller tes lèvres, tu fronces les sourcils, décontenancée. Tu t'étais tellement concentrée sur les mouvements de Rajiv que tu en avais oublié que d'autres hommes prendraient également soin de toi. Les lèvres s'unissant aux tiennes, tu laisses tes mains explorer le corps de l'inconnu. Il est légèrement plus grand que le Déchu, ses cheveux courts sentent une odeur familière qui t'inspire la couleur brune. La mâchoire carrée, les épaules larges. Bientôt, ton esprit forme un visage : Antonin Ward. Tu n'as jamais goûté à ses lèvres, mais l'imagines sans mal. Tu sens ses mains caresser ton dos, tandis que son visage dévale ton torse jusqu'à descendre t'offrir une nouvelle extase. Ton esprit s'embrume : à peine te concentres-tu sur un point qu'un nouveau souffle ou une nouvelle caresse vient stimuler ta conscience et, bientôt, tu ne parviens plus à discerner qui s'amuse avec quelle partie de ton anatomie. Tu t'abandonnes tout à fait au plaisir des sens, et ne cherches plus à comprendre ce qu'il t'arrive, te contentant d'apprécier l'offrande qui est faite à travers ton corps. Tu ne réalises même pas les râles qui t'échappent, tantôt timide, tantôt assurés. Lorsqu'une silhouette s'offre à toi, tu la parcoure de tes mains, la découvrant ou la redessinant.

La pression grimpe, s'arrêtant cependant à chaque fois avant de gravir totalement le mont du plaisir, te laissant dans une frustration croissante qui augmente ton désir. Aussi, lorsque ta tête te tourne et que tu sens le corps de Rajiv contre le tien - tu le reconnais à ses cheveux plus longs que ceux de tes autres partenaires - tu t'accroches à lui, lâchant un soupir presque plaintif à force de subir l'assaut de tes amants sans parvenir à atteindre l'apothéose. « Je te veux toi. » murmures-tu du tac au tac, et lorsqu'il accède à ta supplique, tu t'abandonnes entre ses bras, jusqu'à ce qu'il te délivre du manque que tu éprouvais jusque là. Pourtant, encore haletante de votre premier ébat, un nouveau fils d'Edel se présente à toi, continuant le ballet des corps enfiévrés. Une main t'aide à te redresser. Tu souris lorsque la voix de Rajiv te revient aux oreilles, contente de le retrouver de nouveau à tes côtés. Amusée tandis que les souvenirs d'Aegiri te reviennent en tête, tu entrouvres la bouche et goûtes au vin qu'il vient y déposer. Les papilles encore enivrées, tu laisses les saveurs du liquide pourpre danser sur ta langues avant de répondre : « Un peu amer. » t'amuses-tu à dire, venant retrouver le regard de ton partenaire maintenant que tu as retrouvé la vue. Sans doute te demandait-il ça pour l'ensemble de la soirée, mais tu te refuses à y donner une véritable réponse. Après tout, tu te trahis seule à chaque soupire d'aise, à chaque contraction du corps ou du visage.

La paire d'aile qui apparaît dans ton dos t'offre des sensations inconnues. Tu les ébroues, en analyses le poids, découvres la sensation du vent s'ébrouant à travers les plumes duveteuses. Tu lâches un rire espiègle, grisée par cette nouveauté, qui se mut en petit cri surpris mais pas moins amusé lorsque le blond se met à te porter. Naturellement, tu enroules sa taille de tes jambes, et tes bras entourent sa nuque. Avant que tu ne puisses poser de question, Rajiv vous fait décoller de terre. C'est un ballet aérien qui débute, te donnant l'impression de flotter dans l'extase.
1446 mots


Merci Kyra nastae

Avatar : NIXEU
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34452-babelda-tilluiel
Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

~ Sorcier ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Mer 09 Aoû 2023, 11:34


Fëry
Éris & Stanislava

Encore - LEJ
TW : araignées
Stanislava gardait les yeux rivés sur la rescapée. Elle apprivoisait chaque angle, admirait tous ses traits, s'amusait de chaque mimique. Elle avait l'air parfaite. Une beauté qui s'ignore encore, dont l'arrogance n'a pas encore gangrené l'ingénuité et l'innocence. La Fae noire aurait voulu pouvoir conserver ce visage pour toujours, afin qu'il ne se ternisse jamais et qu'il n'appartienne à personne d'autre qu'elle. Qu'il soit sien, uniquement, et qu'elle pu le garder jalousement pour elle seule, jusqu'à la fin des temps. Les valseuses flottaient en apesanteur tout en glissant dans leur danse lente et intimiste, défiant la logique - un instant, elles voletaient, le suivant, elles avaient regagné le sol. La femme aux araignées sentait le corps délicat contre le sien et son envie d'en faire une marionnette ne faisait que s'accroître. Elle avait l'air si fragile, si simple à manipuler aussi. Une fois qu'elle l'aurait fait sienne, elle la ferait valser tous les jours pour son bon plaisir. Un sourire se dessinait sur les lèvres de la femme à cette pensée séduisante. Elle ne s'en était pas rendue compte mais la solitude avait éveillé chez elle le désir de la compagnie de ses semblables et, maintenant qu'une ailée s'était jetée sur sa toile, elle ne désirait pas la laisser s'échapper aussi facilement.


« Un service... » Elle lui devait un peu plus que cela, mais Stanislava ne voulut pas effrayer la fleur, aussi ne rectifia-t-elle pas cette erreur. Elle aurait le temps plus tard de prendre la mesure de ce qu'elle avait fait pour elle, et de la façon adaptée de la remercier. « Je m'appelle Stanislava. » répondit la concernée. Un nouveau sourire avait éclot sur ses lèvres. Éris. Elle aimait ce prénom. Il était était doux à l'oreille. Peut-être pourrait-elle lui laisser ce nom, lorsqu'elle l'aurait fait sienne. Ou peut-être le changerait-elle, parce qu'elle était capricieuse et qu'elle aimait déposséder ses victimes de tout ce qui leur appartenait, les priver de leur identité même. C'était un processus qui pouvait prendre du temps, mais elle aimait voir céder une à une les défenses et imposer sa volonté malgré les efforts de ses victimes qui luttaient. En attendant d'en arriver à ce stade, la sauveuse se répéta ces syllabes mentalement, comme pour le savourer.

« Mmh je ne sais pas... Que pourrais-tu m'offrir ? » demanda la femme en allant s'installer aux côtés de la délivrée. Elle posa son coude sur ses genoux, et déposa sa tête dans le plat de sa main. Elle se remit à observer la jolie fleur, son esprit s'imaginant ce qu'elle ferait de cette poupée-ci, la façon dont elle la manierait. « Si nous n'avons pas d'idée, réfléchissons-y ensemble, chez moi. » L'arachnide s'était levée et avait tendu le bras en l'air. Un fil d'araignée avait glissé du haut d'une branche, jusqu'à elle. Elle s'en saisit puis tendit sa main libre jusqu'à son invité, l'invitant à la rejoindre. Une fois qu'elle eut saisi la main de sa cible, Stanislava tira légèrement sur sa corde et les deux femmes se retrouvèrent tractées progressivement jusqu'à la toile où vivait la brune. Le réseau de fils s'étendait sur une large étendue. « Comment cet homme a-t-il pu te faire prisonnière ? Quel mal t'a-t-il fait subir ? » s'inquiéta la brune. Il était primordial que cette nuisance n'ait pas trop affecté la candeur de sa marionnette : dans le cas contraire, ses créations se détérioraient plus rapidement. « Mais tu n'as plus à t'inquiéter, maintenant. » assura la gardienne. Elle s'était retournée pour faire face à son interlocutrice. « Il ne te fera plus jamais de mal. » promit-elle en replaçant une mèche de cheveux derrière l'oreille d'Éris. « Ni lui, ni personne d'autre. Je te protègerai de tous ces hommes et de leurs menaces. » Puisqu'elle ne quitterait plus sa toile, elle ne serait plus jamais confrontée au danger qu'ils représentaient. « Viens. » La brune s'avança, telle une équilibriste expérimentée, sur l'un des nombreux fils. Lorsqu'Éris en ferait de même, les fils se lieraient à elle, sans qu'elle ne s'en rende compte.
733 mots



Merci Kyky  nastae
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34204-nostradamus-dementi
Claer
~ Lyrienn ~ Niveau I ~

~ Lyrienn ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 128
◈ YinYanisé(e) le : 10/02/2023
Claer
Jeu 10 Aoû 2023, 21:23


Le rêve qui Ensauvage
Lorcán & Claer

Messages précédents ; # # # #
Claer n'avait pas vu le piège arriver. Elle s'était contentée de faire la moue, lorsqu'il lui avait conseillé de se montrer plus délicate, regrettant déjà d'avoir projeté l'idée de s'accoupler avec ce petit corps fragile. Si elle ne pouvait pas se laisser aller à ses instincts primaires durant la copulation, elle n'en prendrait aucun plaisir. Bien qu'il ne s'agisse pas du but premier de leur entreprise, la satisfaction des corps restait un élément recherché, pour la blonde du moins. Elle s'apprêtait à répliquer quelque chose sur le fait de se faire les griffes sur ses écailles et de lui laisser quelques souvenirs de leur batifolage, lorsque la gueule de l'homme s'élargit dangereusement sur une paire de crochets venimeux. La Qaz'thank n'eut que le temps d'écarquiller les yeux et de hoqueter, avant que le nuage de venin n'emplisse ses poumons. Elle essaya de se débattre mais déjà, elle sentit son corps s'alourdir, se dérober à son contrôle. Elle voulut agripper le serpent par la peau mais son bras refusa de lui obéir, sa main restant obstinément close sur du vide. Une sensation de chaud, désagréable, lui coula dans tout le corps, dans les veine. Son cœur s'affolait dans sa poitrine, car son esprit était légèrement plus long à s'effacer et, pendant ces quelques secondes de délais, elle fut traversée par milles angoisses. Son regard croisa les billes jaunes du reptile, puis ses pensées également lui échappèrent.

Les couleurs se brouillèrent jusqu'à ne former qu'un kaléidoscope horrifiques. La couleur des écailles se dégradait en une palette obsédante. Claer n'avait plus de corps - ou plutôt, les frontières de celui-ci s'étaient étendues, tellement qu'elle n'en discernait plus tout à fait les limites. Lorsqu'elle sentit le contact de son prétendant, elle ne sut pas s'il la touchait, ou s'ils fusionnaient pour ne former plus qu'un, si elle l'absorbait en son sein ou s'il en faisait de même pour elle. Qui avalait l'autre ? Sans doute lui. La fauve essaya de lutter - elle ne voulait pas être engloutie. Pourtant, elle ne put que lâcher un râle et abdiquer face à la sensation. Ce n'était pas si désagréable, finalement - c'était simplement nouveau, et tout ce qui était inconnu représentait une menace qu'il fallait d'abord appréhender avant de pouvoir l'apprécier. Tous ses sens semblaient avoir été renversés. Son odorat mélangeait les parfums sans être capable d'en dissocier l'un de l'autre, renforçant cette sensation d'assimilation : leurs odeurs entremêlées devenaient une fragrance unique, indivisible. Le goût dans sa bouche était devenu métallique, amer - elle s'était mordu l'intérieur des joues, si fort qu'elle s'était abîmée la chaire à vif et que le sang avait commencé à gouter en un fin filet dans sa gorge. Quand à son ouïe, le moindre son s'étirait, se distordait pour ne devenir qu'un crissement aigue et déstabilisant.

La féline grogna. Ce fut le premier acte qu'elle eut conscience de faire. Peu à peu, les contours reprirent leurs formes, les sons redevinrent précis et sa vue se débarrassa de ses illusions optiques. Elle quittait un piège pour tomber dans un autre. Bien qu'elle fut de nouveau capable de réfléchir, la configuration dans laquelle elle se trouvait l'empêchait d'être libre de ses mouvements. Elle n'eut pas le loisir de s'en plaindre, car le sang froid entreprit de passer à l'acte. C'était une sensation étrange. La blonde ne savait pas exactement ce qu'il se passait, elle avait simplement la certitude qu'ils étaient en train de procréer. Peu à peu, ses muscles se détendirent, et elle glissa vers une béatitude physique.

Aussitôt l'acte terminé, Claer ressentit un profond sentiment de rejet envers son partenaire. Sa proximité l'écœura, son contact devint insupportable, son odeur lui donna la nausée. S'il ne s'était pas de lui-même retiré, il aurait reçu la main griffu de la Qaz'thank en plein visage. Sans un regard en arrière, la sauvageonne tourna les talons et, dans un bon, se métamorphosa en son animal totem. En quelques enjambées, elle mit de la distance, mais ce n'était toujours pas assez. Elle sentait encore son emprunte sur elle. Alors elle déploya ses ailes, et s'éloigna plus encore. Ils n'avaient plus rien à faire ensemble.
749 mots
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39955-claer-risva
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 13 sur 16Aller à la page : Précédent  1 ... 8 ... 12, 13, 14, 15, 16  Suivant

 Sujets similaires

-
» [Récapitulatif] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage
» [RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue
» [RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce
» Il y a ce rêve. Ce rêve qui brûle encore … [pv Mitsuko]
» ◊ Un rêve sans étoiles, est un rêve oublié ◊ [ Solo - Libre ]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Est :: Mer du Feu Bleu :: Somnium-