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 [RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage

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Sól
~ Réprouvé ~ Niveau II ~

~ Réprouvé ~ Niveau II ~
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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2016
Sól
Lun 11 Sep 2023, 09:34


Images par loika & Comm Rosaline.
Fëry
Alcée & Sól
Posts précédents : # # #

Sól observa la réaction de sa partenaire. Elle laissa la tresse lui filer d'entre les doigts sans chercher à la retenir. Elle restait silencieuse, mais elle avait l'impression que tout son être hurlait. Ses mains fourmillaient et semblaient vibrer d'un murmure angoissé et nerveux ; ses lèvres entrebâillées expiraient un chant d'espoir et d'excitation ; quant à son cœur, il palpitait tant à l'intérieur de sa cage thoracique que sa mélodie semblait recouvrir tous les bruits ambiants : il criait sa détermination, son envie, sa passion et son amour pour sa sauveuse. Sól avait toujours aimé danser, en toute circonstance. Lorsqu'elle était heureuse, elle entamait une ronde énergique en compagnie des grenouilles et des sauterelles. Enervée ou en colère, elle fusait dans les airs et allait planer en compagnie des libellules et des oiseaux pour extérioriser sa frustration. Attristée ou soucieuse, elle cherchait le calme apaisant des saules qui bordaient son étang, et valsait délicatement avec les lucioles qui flânaient autour de ses branches pendantes. La Danse avait une façon bien à elle d'expier les maux, de chasser les tourments, de délivrer des tracas. C'était un talisman qui permettait de se vider la tête, de se libérer du poids qui écrasait la poitrine et affaissait les épaules : la blonde s'en trouvait toujours plus légère, le port plus droit et plus fier peut-être. Pourtant, cette parade à laquelle elle invitait Alcée était tout à fait différente des autres. Elle ne savait pas tout à fait si ses effets seraient similaires. Elle avait l'impression que si son invité lui refusait sa main, le poids du monde l'accablerait soudainement ; si elle l'acceptait, la ballerine avait le pressentiment que son cœur s'affolerait tant qu'il exploserait et déverserait sa tendresse, dégoulinerait jusqu'à enrober sa cible. C'était une idée nouvelle qui paralysait désormais l'audacieuse. Elle attendait, l'ardeur chaude pulsant dans ses veines, mais l'anxiété raidissant ses muscles.

Lorsque la Salvatrice se saisit de sa taille et de ses mains, le soulagement glissa tel un sirop doux-sucré dans sa gorge, et ranima son corps - elle respira de nouveau, se mordit les lèvres pour essayer de retenir son sourire dandin, frémit tout du long de son corps engourdi. Les ailes brandis telles des étendards d'éréthisme et d'embrasement des passions, Sól s'envola à son tour, suivant sa cavalière dans les airs. Elle devait se retenir de ne pas rigoler, d'euphorie et d'embarras ; son regard s'ancrait aux pupilles saphir avant de fuir pour mieux y retourner dès qu'elle sentait l'appel de sa concubine ; son cœur quant à lui semblait ne jamais avoir tant battu qu'en cet instant. Le nuage de poussière qui les entourait semblait masquer son embarras en l'enveloppant d'une lueur plus flatteuse. Alcée, elle, était plus ravissante encore qu'au naturel. Le faisceau de la lune semblait embellir tout ce qu'il illuminait mais la Fae décuplait cet effet de sublimation.

Sól écouta attentivement la confession de sa partenaire de danse. Elle buvait ses paroles, comme une abeille affamée lapant la moindre goutte de nectar. Ses mots lui donnait du courage, car c'était ce qu'elle faisait naître chez la fuyarde : de la vaillance, de la détermination et de la témérité. Elle accueillait ses révélations avec bienveillance et émerveillement, tandis qu'elle comprenait que leurs aspirations s'alignaient. « Dans ce cas, Je te fais une promesse... » La réfugiée n'avait plus peur désormais, alors elle n'hésita pas. Elle uni son regard à celui de sa sauveuse, s'assurant de son consentement tandis qu'elle se rapprochait. « Je ne repartirai jamais d'ici sans toi. » Et, avec une infinie tendresse, elle déposa ses lèvres sur celles de la Chevalière.



La Kendov rouvrit les yeux. Elle s'était endormie dehors, sous le soleil, à l'ombre du verger. L'odeur sucré des fruits l'enveloppait. Peut-être était-ce ça qui avait donné cette saveur si mielleuse à son rêve. En d'autres circonstances, elle se serait moquée de son propre songe, l'aurait repoussé sans aucune vergogne. Pourtant, cette fois-ci, elle l'accueilli avec gratitude. Ce n'était pas un cauchemar, et tout ce qui pouvait adoucir ses nuits et son sommeil était bienvenu. Allongée, elle papillonna des yeux. Elle avait presque envie de retourner se lover entre les bras protecteurs de son inconnue. Elle se retourna sur le flanc - elle faillit rouler sur la jeune pousse de l'arbre qui était apparu à côté de sa tête.
759 mots
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Claer
~ Lyrienn ~ Niveau I ~

~ Lyrienn ~ Niveau I ~
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◈ YinYanisé(e) le : 10/02/2023
Claer
Jeu 14 Sep 2023, 21:53


Images par Razaras & Tpiola
Fëry
Orenha & Claer
Post précédent ; Fëry - Orenha
« Mmh... » La blonde releva les yeux vers le ciel. Le dégradé de mauve et de rose s'assombrissait de plus en plus. Sur la toile, de petits points blancs lumineux commençaient à s'affirmer. « Il va être l'heure. » consta-t-elle. Elle ferma les yeux un instant, inspira profondément. Elle s'imprégna de l'odeur de la terre fraichement retournée et des champignons ; elle se laissa bercer par les bruits des animaux cachés au travers des arbres, et du clapotis de l'eau - le ruisseau était à quelques pas sur sa gauche. Comme si elle avait entendu son appel, la chouette hulula, attirant l'attention de la femme qui rouvrit les yeux. Elle sourit, voyant son compagnon étendre ses larges ailes et venir jusqu'à elle, pour se percher sur son épaule. « Rentrons. » fit l'humaine, tout en se saisissant de son couteau et de son petit panier, qu'elle avait rempli de plantes et de végétaux. Elle se leva et quitta l'abri de la forêt clairsemée dans laquelle elle était venue se réfugier l'après-midi.

L'Observatoire était un lieu paisible. Niché au milieu des bois, seuls ceux qui en connaissaient l'existence en trouvaient le chemin. Il s'agissait à l'origine d'une large stèle circulaire, faite de pierre. Des gravures décoratives côtoyaient de vieux dictons, dans un langage oublié et mystérieux, que les érudits étaient les seuls à parvenir à décrypter. Des runes, des pentacles, et d'autres charabias pour l'œil peu aguerri. Avec le temps, l'endroit avait subit les altérations de ses différentes habitantes. Des piliers de quarts surmontés d'arches avaient été bâtis : ils n'entravaient pas la contemplation de l'Astre et accentuaient l'atmosphère mystique. Des murs de verre avaient été ajoutés, et sur les vitraux on pouvait parfois voir des personnages danser. Le cercle avait été envahi d'outils d'astronomie et d'astrologie. Lunettes de vue, catalyseurs lumineux, cartes du ciel en papier et projections astrales, cristaux d'absorption lunaires, et toute une panoplie plus complexe encore. Des livres et des parchemins avaient été stockés dans les étagères. La Tour - car c'était ainsi qu'on appelait parfois le lieu - avait été en l'état, lorsque l'Observatrice actuelle avait pris ses fonctions. La nouveauté qu'elle apportait était d'un nouveau genre, plus vivant. La jeun femme avait laissé la nature reprendre ses droits, sous son contrôle, et l'on pouvait désormais voir la végétation ramper le long du bâtiment, s'immiscer à quelques endroits entre la pierre. Surtout, les animaux étaient légions. Des oiseaux avaient fait leurs nids sur les hautes arches ; des singes sautaient d'une table à une autre ; un lion blanc à la crinière argentée était allongé et bâillait paresseusement ; un renard polaire fouinait entre les allées du labyrinthe. Claer entra dans sa demeure, les yeux rivés sur le disque lunaire. Elle connaissait l'endroit par cœur et ne se heurtait plus à aucun obstacle. Elle ne se cognait plus à l'angle d'un meuble, ne renversait plus par mégarde un instrument délicat, ses pieds ne s'entravaient plus sur une dalle traitre et ses cohabitants avaient appris à ne plus se mettre sur son chemin lorsqu'elle entrait dans sa transe contemplative. « La nuit est encore magnifique, ce soir. » salua-t-elle ses camarades. Elle déposa son panier puis alla à une fenêtre, pour estimer la position d'un astre, bougeait à une autre façade du bâtiment pour trouver une étoile en particulier. Puis, lorsqu'elle eu terminé sa valse, elle monta les escaliers qui menaient au promontoire d'Observation.

C'était un petit bureau circulaire - tout l'était, ici - avec une table croulant sous les parchemins et les cristaux. L'Astrographe était rivé sur la voute céleste. « Qu'allons-nous découvrir, cette nuit ? » interrogea-t-elle la chouette, qui n'avait pas quitté son épaule. « Tu es curieuse, toi aussi ? » demanda-t-elle avec un sourire, avant de se pencher pour observer une première étoile dans sa lunette.  « Laquelle devrions-nous interroger, cette fois-ci ? » Comme pour lui répondre, l'oiseau quitta son perchoir pour se poser à avant de l'outil qu'elle manipulait, changeant la direction de son observation. « Oh oui, tu as raison ! » s'écria la Savante. Elle venait de poser les yeux sur une étoile particulièrement brillante : elle contenait mille savoirs, mille secrets, dévoilait ses mystères à ceux qui prenaient le temps de la détailler. La Connaissance avait quelque chose de rassurant. C'est pourquoi Claer avait conscience de tout ce qui l'entourait : elle savait combien de brins d'herbes poussaient autour de son Observatoire, combien d'Animaux foulaient les forets opaques et denses, à la lisière de son domaine. Elle savait quelle heure il était en tout temps, et qui s'approchait de chez elle. Pourtant, il y avait toujours plus de mystères à élucider, plus de savoirs à absorber, plus de secrets à écouter. Alors, inlassablement, l'Observatrice revenait en ce lieu, et admirait les gardiennes des secrets. Elle en devenait le réceptacle, et sa tête s'en remplissait, indéfiniment. Ca avait quelque chose de satisfaisant. Pas de savoir plus que les autres, mais juste de savoir. Ca laissait moins de place à l'inconnu, à la surprise, à l'inattendu. Au désagréable.

Alors, lorsqu'elle se redressa et perçu la présence intruse, elle fronça le nez. Sans que cela fasse désordre, la blonde se retrouva soudainement dans le souterrain de l'observatoire - une grotte creusée dans le sol de la montagne. Les cristaux gorgés de lumière lunaire éclairaient les couloirs taillés dans la pierre. Et là, elle vit son ombre, et celle de l'intruse. Elle s'apprêta à la chasser mais l'Ombre se courba, se plia, l'invita. Soudainement, ce n'était plus une présence à exiler, mais un nouveau mystère à résoudre : milles questions lui brûlaient les lèvres. Une main se tend sur la toile d'obscurité. L'Observatrice hésite un instant et, mue par ce besoin de comprendre, de décrypter, elle s'approcha à son tour : les corps s'avalèrent, se mélangèrent, fusionnèrent jusqu'à ne former qu'une entité unique. C'est grisant et, pendant un instant, la Savante savoure cette union d'un genre nouveau, avant que le devoir ne la rappelle : ça, ce n'est qu'une distraction, tout ce temps qu'elle passe ici, elle ne le passe pas à explorer les cieux. Alors la blonde s'en va, dans un courant d'air s'éloigne et brise ce lien façonné en contrejour. La blonde s'éloigne, mais chaque pas qui l'éloigne alourdi son cœur de regret. Il restait encore beaucoup d'inconnu, au sujet de cette ombre mystérieuse, mais il y avait bien une chose qu'elle avait comprise à son contact. Elle se sentait enfin complète, lorsqu'elle se trouvait à ses côtés. Alors, tiraillée entre désir et devoir, la fille de la Tour s'échappait, puis s'arrêtait. « Es-tu là ? » lançait-elle d'une voix chantante d'espoir. « Me suis-tu ? » s'assurait-elle quelques pas plus loin.

Claer était de nouveau dans l'Observatoire. Elle s'était immobilisée devant le promontoire, le souffle court, les joues rouges. Lentement, elle se retourna et, sous la lune qui révélait toutes les vérités, qui détruisait toutes les couches de verni, elle découvrit sa mystérieuse poursuivante. Elle était petite, minuscule, pas plus grande qu'un pouce. Comment quelque chose d'aussi petit pouvait faire battre son cœur aussi vite ? Alors, perturbée par les émotions qui la bousculèrent, la blonde s'élança dans une dernière course au travers des bois. Ce ne fut qu'à l'entente de la mélodie que son pas ralentit. Elle avança toujours tout droit, avec détermination. Soudainement, elle se dirigeait vers la source du son. Elle baissa une branche, puis une autre, pressée par un sentiment d'alerte : elle devait se dépêcher. Finalement, elle abaissa un autre buisson, et elle la vie : cette silhouette, qui dansait dans les cieux. Illuminée de l'astre de la nuit, tout sembla enfin limpide à l'Observatrice. « Ah, c'était donc ça, ton secret... » murmura-t-elle tout bas. C'étaient ses sentiments, qui l'avaient ébranlé et effrayé. Mais maintenant qu'elle comprenait mieux, elle n'avait plus peur. Alors, avec un sourire timide, presque pudique, la blonde sortit du couvert des bois. « J'arrive. » fit-elle, alors qu'une paire d'ailes apparaissait dans son propre dos, et qu'elle se sentait rapetissir, devenir minuscule et riquiqui.
1420 mots
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Zeryel
~ Ange ~ Niveau I ~

~ Ange ~ Niveau I ~
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Zeryel
Sam 16 Sep 2023, 19:40

[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 15 1e9y
La saison des amours
(Chats)
Kiara & Zeryel



J'aurais mieux fait de me tirer tant qu'il était encore temps. Se traiter de tous les noms pour avoir marché dans un piège dont il connaissait toutes les ruses ne lui était pas véritablement utile même si cela restait cathartique. Il était trop tard et maintenant que Kiara l'avait vu chasser les autres mâles, il ne pouvait plus se défiler sans avoir l'air d'un couard impotent. Sa fierté l'en empêchait et le courage était une vertu dont il s'enorgueillissait trop pour reculer la queue entre les pattes.

Avec appréhension, il vit la féline quitter souplement son perchoir. La grâce lascive de ses mouvements lui assécha la bouche, qu'il avait légèrement entrouverte et qu'il ferma comme un clapet dès qu'il s'en rendit compte. Il détestait voir comme le contrôle lui échappait. d'abord en se laissant attirer par ses effluves tentatrices, puis en attaquant les autres comme si elle lui appartenait. Désormais, il se regardait glisser vers ce qui ressemblait de plus en plus à une grosse bêtise avec un mélange d'écœurement et résignation. Il avait toujours refusé en bloc d'avoir quoi que ce soit en commun avec la meute baveuse de garçons qui ne pensaient qu'à ça, bêtifiés par leur besoin frénétique de se fourrer partout. Leurs conversations ne tournaient qu'autour des femelles dont ils avaient décroisé les cuisses, cela l'exaspérait et il finissait souvent par quitter la pièce en lâchant une remarque aride qui ne faisait qu'alimenter leurs ricanements.

Contrairement à ce qu'ils pouvaient penser, Zeryel n'était pas un chaton que la puberté avait oublié lors de son passage. Il était simplement un idéaliste. Il n'en disait rien aux autres pour ne pas devenir la cible de leurs moqueries mais il attendait davantage d'une relation qu'une simple étreinte. Il ne voulait pas cumuler les conquêtes. Son âme frémissait dans l'espoir de se mêler à une seule autre. Il ne voulait pas être une histoire du passé dans l'esprit de Kiara, il voulait qu'elle le reconnaisse, et qu'elle le désire lui tout entier, et non pas juste la chaleur de ses baisers et l'ardeur de ses hanches.

Malgré lui, il avait eu vent de ses aventures. Son nom était souvent évoqué par les autres, trop souvent à son goût. Il détestait comme certains le salissaient, leurs mots vulgaires quand ils décrivaient leurs ébats sans maquiller le moindre détail. Ces mots qui l'avaient hanté ensuite dans la solitude de son lit et son imagination qui avait pris le relais en le poussant dans ses bras oniriques avec le concert de ses soupirs comme berceuse à ses oreilles avant de se muer en gémissements de jouissance. Il frissonna et essaya de penser à autre chose.

« ... » Éteint par la caresse sur sa lèvre, son remerciement résonna dans sa tête devenue vide. Les yeux ronds, il avait vaguement conscience d'avoir l'air d'un benêt. Est-ce qu'elle le tripotait vraiment ? Il voulut déglutir mais un ronronnement à peine audible fit vibrer la colonne de sa gorge à sa place et il regarda ailleurs, embarrassé. Il la trouvait trop proche, tout en brûlant de la prendre soudain pour la plaquer contre lui au lieu de ces petites caresses aussi légères que si elle manipulait un papillon.

Ses mains écorchées et en sang pendaient sur ses flancs, soudainement il n'était plus trop certain de savoir quoi en faire. « C'est rien, ça ne fait pas mal. » mentit-il. Heureux d'avoir su aligner plus d'une syllabe, il sourit niaisement. « Ils n'étaient pas très forts. » ajouta-t-il en haussant les épaules avant de manquer avaler sa salive de travers alors qu'elle amenait son visage tout près du sien. Il ferma les yeux par réflexe, les lèvres tendues et cilla, décontenancé quand c'est son nez qui reçut un contact. « Euh, merci. Toi aussi. » répondit-il maladroitement, à la recherche de quelque chose de plus intelligent à dire mais elle le déconcentrait en promenant sa bouche un peu partout sur lui. « Euh, je... attends... » marmonna-t-il avant d'ouvrir des yeux de merlan frit. Sa chambre ? Des images s'imposèrent sur ses rétines mais ce n'était pas lui qu'il voyait sur son lit. Il fronça les sourcils. Il se sentait énervé soudain d'être considéré comme un mâle de plus. Allait-elle donc tous les inviter dans son intimité ? Aussitôt, il s'en voulu de penser cela. C'était lui l'idiot de lutter contre leur nature, on le lui répétait tout le temps. « Quoi ? Non ! » Outré qu'elle puisse penser ça, il attrapa son poignet. « Je ne suis pas comme ça. » Comment pouvait-elle le penser ? Où était-il si invisible à ses yeux qu'elle n'eut jamais entendu parler de lui ? Et malgré ça, elle se frottait à lui et l'étourdissait de ses effluves hormonales. Ses doigts blanchirent sur le bras de Kiara, tranchant sur sa peau gorgée de soleil. Il chercha son regard et un verrou invisible sauta. « Je n'irais pas là où tu as emmené tous les autres. » Il la prit par la nuque et rapprocha leurs visages pour écraser durement ses lèvres sur les siennes. Il gronda quand sa blessure à la lèvre se rouvrit mais la douleur était devenue secondaire comparativement au désir rugissant en lui, victorieux d'avoir enfin le dessus. Son corps se mouva de lui-même, comme animé par une seconde conscience, une qui savait ce qu'elle faisait et ils se retrouvèrent allongés, cachés dans les hautes herbes. Ses mains avaient trouvé leur chemin sous ses vêtements pour agripper tout ce qu'il pouvait d'elle. Il quitta sa bouche pour venir couvrir son cou de traces de morsures qu'il léchait ensuite comme pour se faire pardonner. Avec son genou, il avait écarté les siens quand il se figea soudain. En appui sur ses bras de chaque côté de la tête de la blanche, il prit du recul, torturé par le combat interne de son remord et des appels lancinants de son entrejambe. « Je ne suis pas comme les autres. » articula-t-il, sans savoir si ce n'était pas lui-même qu'il cherchait à convaincre. « Je ne veux pas que tu me vois comme ça. Est-ce qu'après, tu vas me jeter, comme les autres ? Est-ce que tu sais au moins comment je m'appelle ? » Un pli amer barra sa bouche et il évita son regard, la mâchoire crispée si durement que les veines ressortaient sur son cou. Il avait envie de se tuer d'avoir interrompu ce qui apparaissait comme la bêtise la plus délicieuse de sa vie, mais c'était plus fort que lui.

Message II | 1135 mots
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Lana Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 262
◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021
◈ Activité : En études
Lana Kælaria
Jeu 21 Sep 2023, 10:05



by WhiteKuroe

La Saison des Amours

En duo | Zeryel & Lana


Coutume : La Saison des Amours.
RP de Zeryel : La Saison des Amours | Zeryel.


Il s’agissait autant de leur tombeau que du sien. Chaque jour, elle dépérissait un peu plus. Les cicatrices de son passé ravageaient son présent et ternissaient son futur. Aucune atrocité ne soulageait sa peine. La douleur lui ceignait la poitrine à chaque instant ; pas une seule goutte du sang répandu n’agissait comme un baume sur ses plaies. Les fables et la folie défiguraient les raisons. Elle n’était maîtresse et esclave que de sa propre cruauté ; il n’existait pas de Dieu qui régnât sur son libre-arbitre. Personne ne lui dictait sa conduite, sinon les ombres qui depuis des années s’accrochaient désespérément à sa traîne. Elles l’enchaînaient, plus encore que les lianes qui enserraient les poignets et le cou des hommes dont elle faisait raser les villages. Quand Zeryel tira sur la sienne, elle avança. Devant lui, elle ne cilla pas. Le serment qu’elle s’était fait, des décennies auparavant, tenait encore : plus jamais elle ne tremblerait devant un homme. Elle détailla le contour de ses yeux, les ridules qui leur conféraient cette expression hargneuse, puis ses pupilles abreuvées de colère et assoiffées de justice. Elle ne douta pas qu’il aurait pu essayer de la tuer, réussir peut-être, et qu’il le souhaitait sans doute. Autant qu’il la désirait. C’était ainsi. Ils n’y pouvaient rien, et elle non plus. Elle ne voulait rien y changer et, dans le fond, elle était convaincue qu’ils s’en accommodaient, malgré eux ou pour leur plus grand plaisir. Elle était ce qu’ils ne pourraient jamais posséder. On pouvait s’emparer des choses, mais pas des monstres. Le respect n’inspirait rien aux hommes, mais la crainte les tenait en haleine. La terreur les faisait parler, elle les incitait à dérouler leurs pensées, à laisser leurs pulsions les dominer. Elle n’avait pas besoin de répondre à ses questions. Il savait ce qu’elle voulait, parce qu’il le voulait aussi. Elle le voyait et elle le sentait. Tout ce qu’il appréhendait, c’était l’issue. Et il avait raison, parce qu’à ce sujet, elle n’avait aucune certitude.

Un sourire fin fissura les lèvres de la blanche. Pendant une fraction de seconde, elle regretta qu’il la perçût comme un monstre. Il y avait quelque chose, chez lui, qui lui faisait espérer plus et qui la faisait hésiter. Une résistance, une droiture, une honnêteté qu’elle ne rencontrait pas chez les autres. C’était ce qui l’avait perturbée et la troublait encore, alors que les mains du blond se refermaient sur son bassin pour l’aimanter au sien. Il brûlait du même désir que tous ceux qu’elle avait connus avant lui, mais il refusait de s’y abandonner. Ce n’était pas que par peur. Elle le sentait. Les yeux fixés sur l’assemblage de leurs corps, elle posa une main sur son avant-bras et la fit remonter jusqu’à son coude avec délicatesse, comme si elle caressait une feuille fragilisée par la tempête. « Je ne dois rien à personne. » répondit-elle doucement, en relevant le visage vers le sien. « C’est le propre des monstres, après tout. » Ses doigts gravirent son épaule pour se déposer contre son cou. La peau fine n’aurait pas résisté à l’assaut de ses dents, ni même à celui de ses ongles. Elle dessina le contour de la liane. « J’en ai connu des terribles. Surtout un. » Progressivement, elle le guida vers le lit, jusqu’à l’y faire asseoir. Elle prit place sur ses cuisses. Son buste se coula contre le sien, tandis que sa figure se glissait le long de sa jugulaire. Ses longs cheveux s’éparpillèrent sur son épaule. Elle respira encore sa fragrance, subtile sous celle du savon. Des pointes de désir piquaient son ventre. Sa main enroulée autour de sa nuque, elle se redressa et planta son regard dans le sien. « Es-tu sûr de vouloir savoir ? La vérité est plus sûrement meurtrière que tout le reste. » Son visage se rapprocha du sien. Ses lèvres effleurèrent sa bouche. « C’est un secret. Je ne pourrai pas te laisser partir avec. » insista-t-elle. Elle voulait, pourtant, qu’il persistât. Les souvenirs lui brûlaient la rétine. Alors, Lana remonta sa robe et défit la ceinture de Zeryel. Leurs bassins se joignirent et elle l’embrassa, avant de retourner parcourir cette zone qui ne cessait de l’attirer. Les baisers déposés dans son cou ne furent qu’un prélude à l’incision de ses dents. Elle les enfonça dans sa chair ; et à ce moment coula dans son sang sa mémoire. L’amour inconditionnel, l’insouciance légère, la dévotion aveugle, la tendre innocence, puis les enfants morts, les coups, les insultes, les mots plus terribles encore. Le premier monstre. La violence et la haine qui avaient érigé autour d’elle une forteresse impénétrable et forgé une cruauté implacable. Le deuxième monstre, celui qui s’était donné pour mission de dévorer tous les autres comme le premier l’avait fait de son cœur. La recherche vaine d’un espoir, d’une lueur ou même de la mort. La brutalité et la lâcheté, partout, et tous ces défauts qu’elle voyait dans le sexe masculin, tous ces défauts qui les réduisaient et lui donnaient envie de les massacrer comme on l’avait massacrée, des années auparavant. L’espérance qui se ravivait à chaque fois, et la déception puis le dégoût qui l’anéantissaient immanquablement.

Sa robe avait disparu et, d’une main, elle guidait sur ses cicatrices les doigts de Zeryel. Lorsqu’elle rompit la morsure, elle laissa sa bouche plaquée contre la plaie. « Maintenant, tu sais. » Il avait le choix, désormais : s’abandonner, accepter de ne jamais repartir, ou résister et tenter de la tuer. S’il perdait, mourir.



Message II – 919 mots


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http://yinandyangpower.forumactif.com/t38725-lana-kaelaria#73988
Lana Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
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◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021
◈ Activité : En études
Lana Kælaria
Jeu 21 Sep 2023, 11:35



samdoesart

La Saison des Amours

En duo | Zeryel & Kiara


Coutume : La Saison des Amours.
RP de Zeryel : La Saison des Amours | Zeryel.


Le menton légèrement enfoncé dans son cou, un pli entre les sourcils et les yeux assombris par la méfiance, Kiara dévisagea Zeryel. Elle avait envie de le croire. Son attitude habituelle, si raisonnable et si fuyante, indiquait qu’il disait la vérité. Son comportement, quelques minutes plus tôt, instaurait plus de doute. Il s’était battu avec une hargne qu’elle ne lui connaissait pas. Surtout, il avait gagné. Un mâle ne remportait pas un combat sans s’être jamais entraîné, sans avoir jamais mordu la poussière. « Tu me fais mal. » feula-t-elle. Elle tenta de dégager son bras, mais ses doigts y demeurèrent fermement cramponnés. Elle releva le visage vers lui. Ses pupilles se fichèrent dans les siennes. Elle n’eut pas le temps de protester ou de proposer un autre endroit : ses lèvres capturèrent les siennes avec une ardeur dont jamais elle n’aurait pu soupçonner l’existence chez lui. En réponse, son corps se colla au sien. Ses bras se nouèrent sur sa nuque et elle le laissa l’étendre à même le sol. Le désir grondait en elle avec force. L’impatience de le sentir entre ses cuisses la brûlait toute entière. Ses mains le parcouraient, l’appelaient, alternaient griffures et caresses. Leur rapprochement n’avait brisé une tension que pour en forger une plus puissante encore. Le museau de Kiara se frottait contre la peau du mâle et de son souffle s’échappait des vibratos de contentement. Ses paumes, ses dents et sa langue lui arrachaient de petits gémissements empressés. Elle voulait plus. Elle voulait aller vite.

Quand il s’immobilisa, elle remonta son visage vers le sien pour l’embrasser, mais il recula. Sa tête retomba dans l’herbe et elle le toisa, au paroxysme de la frustration et de l’incompréhension. Il lui fallut quelques secondes pour redescendre et pour réaligner les paroles du blond, pour leur trouver un sens que l’effervescence de ses hormones tendait à gommer. « Tu t’appelles Zeryel. » lui répondit-elle. Ses iris bondirent vers les siens, cherchèrent leur accroche. Dans son esprit, la brume des pulsions se dissipaient lentement pour permettre à ses propos de se reformer. « Je ne les jette pas, je… » Elle s’interrompit. Chaque matin lui revint en mémoire. Chaque désillusion au réveil. Chaque regret en plein cœur. La douleur cuisante entre ses jambes, parfois. « Ce n’est pas moi qui… » Oh, si, elle s’était déjà enfuie. Elle en évitait la plupart. Elle ne voulait plus les voir. Quand elle entendait ce qu’ils racontaient, elle avait honte. Elle avait honte, mais à chaque nouvel épisode de chaleur, elle se retrouvait sous l’un d’entre eux. Elle les appelait et elle ne s’apaisait qu’une fois l’acte accompli. L’adolescente détourna le regard. Sa joue vint épouser l’herbe. Ses cheveux clairs s’étaient emmêlés entre les brins verts et les dent-de-lion. « Ce sont des brutes. » finit-elle par souffler. « Ils font leur affaire et ils s’endorment ou ils partent. Le reste ne leur importe pas. Parfois, c’est bien, mais souvent, c’est nul. » Elle lui adressa un regard courroucé. « Tu dis que tu n’es pas comme les autres, mais toi aussi tu t’es battu pour m’avoir, et toi aussi tu t’es jeté sur moi, finalement. » C’était dans leur nature. Ils ne commandaient pas leurs instincts. Mais elle savait qu’ils pouvaient maîtriser la façon dont ils les exécutaient. La majorité choisissait simplement de ne pas s’en donner la peine. Faisait-il vraiment exception ?

Kiara scruta les prunelles de Zeryel. Tout en elle la poussait à retourner se blottir contre lui, à ronronner près de ses oreilles et à enrouler son corps autour du sien. Son parfum agressait délicieusement ses sens, mais son discours la plaçait au cœur d’une incertitude qui l’agaçait. Les autres ne posaient pas de questions. Ils y allaient, c’était tout. Elle n’avait qu’à lâcher la bride de ses désirs, et tout était facile, jusqu’au lendemain. « Et toi aussi, tu me vois comme eux. À vous prendre et à vous jeter. À prendre et à jeter aussi. Tu veux que je te voie différemment et tu ne veux pas aller dans ma chambre juste parce que ça flatte ton ego de te sentir spécial. » Après, il pourrait fanfaronner. Raconter aux autres la manière dont elle s’était offerte. Se moquer qu’elle eût cru à son petit jeu d’acteur. Tout décrire dans les moindres détails. Les autres garçons, émoustillés, chercheraient à la voir et, comme toujours, elle finirait par ne plus réussir à résister. Elle céderait. « Non ? » lança-t-elle, hargneuse. « Dans ce cas, dis-moi ce que tu veux et prouve-le-moi. » Lui donnerait-il ce qu’elle espérait secrètement ? Ce qu’elle songeait être un rêve insensé ? Saurait-elle s’y tenir, ne vouloir que lui ? Elle ancra ses phalanges sur sa nuque et l’attira vers elle pour voler ses lèvres. Elle était coincée entre le désir et la répulsion. Même si le blond ne lui démontrait rien d’honorable, elle savait que ce serait le premier qui l’emporterait. La seconde lui succéderait, plus tard. Elle avait trop envie que ses doigts se joignissent à la caresse des herbes sur sa peau, que son corps imprimât au sien des vagues de passion, que la nuit les engloutît et que les étoiles résonnassent de leurs soupirs.



Message II – 868 mots


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Zeryel
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Zeryel
Jeu 28 Sep 2023, 07:23

[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 15 U392
Le Jeu du Mariage
Lana & Lorcán



« Quelle femme impatiente et exigeante, alors même qu'elle vient de perdre. » commenta Lorcán à voix haute à l'adresse d'une audience invisible. Cette fille l'amusait, et c'était aussi pour ça qu'il la voulait. Toutes les autres apparaissaient ternes à ses yeux, comme éteintes, des bougies du siècle passé qu'il n'avait pas envie d'allumer. S'il avait été de nature mièvre, il aurait pu dire « Mais même dans la défaite, tu brilles comme l'astre de mon univers personnel. » mais il avait aussi la flatterie poétique facile et il ne priva pas la belle de son éloquence. Il devait l'éblouir de tous les charmes à son actif, qu'il était certain d'avoir aussi nombreux que les paons avaient de plumes à leur queue.

« Ma requête est que tu me consacres le reste de la journée, soirée incluse. Que, durant cet intervalle, je sois le seul occupant tes pensées. Tu peux m'y garder après aussi, je n'y vois pas d'inconvénient. Toi, tu seras dans les miennes pour toujours. » Il s'empara de sa main et l'attira hors de la place centrale jusqu'à un escalier dissimulé dans un renfoncement. Étroit et enroulé sur lui-même, il visait les nuages, sinuant entre les bâtiments marmoréens. Sans que cela ne leur coûte le moindre effort, ils gravirent les marches et l'ascension se termina rapidement bien qu'ils soient désormais au sommet de la ville, si loin au dessus de la place où ils s'étaient affrontés qu'ils n'en voyaient plus qu'un minuscule rectangle pâle. L'escalier débouchait sur une courte terrasse dominée par un dôme céruléen veiné d'argent et de ronces métalliques qui frissonnaient dans le zéphyr. Il s'effaça pour laisser le passage à Lana. Les dégâts causés à sa tenue avaient disparu, comme si leur altercation n'avait jamais eu lieu. Il regrettait quand même un peu de ne plus pouvoir poser ses yeux sur des pans de son corps qu'il lui était encore interdit de toucher sans son consentement.

Il s'accouda au rebord. Aux extrémités de la ville, la mer miroitait comme si une constellation d'étoiles souhaitait s'y épanouir en plein jour. En dessous y dormait toute une galaxie, un univers au moins aussi mystérieux que celui chapeautant le ciel. « Qu'est-ce que tu recherches, toi ? » demanda Lorcán d'un ton brusquement sérieux. « Est-ce que tu sais ce que tu veux ? » Il pivota pour lui faire face. « Ce qui m'a plu chez toi, c'est que tu sembles le savoir. Est-ce le cas ? Et si je te l'offre, m'offriras-tu ce que je veux en échange ? Il est vrai que c'est toi que je veux, parce que tu n'as rien de médiocre et que je sens, au plus profond de moi, que nous sommes compatibles. Je te veux aussi, mais pour des raisons dont j'ignore moi-même la teneur car la raison n'a pas de foyer partout où elle va. C'est juste ainsi, je ne l'explique pas. Je n'en rougis pas. » Il ignorait même la sensation tant l'embarras lui était un concept étranger. Délicatement, il lui prit la main et la plaça dans la sienne. Il examina ses doigts élégants et fins, sa peau pâle contre la sienne, violine et qui virait à l'indigo sur les parties les plus sombres de son épiderme. « J'aimerais avoir le monde dans la paume de ma main. C'est un vœu un peu vague, mais c'est pourtant le mien. Je veux avoir le pouvoir de changer les choses, et d'être écouté et admiré. J'aimerais que le monde soit plus beau, et moins imbécile. Je ne cherche pas la paix ou le bonheur, car le mien coûtera peut-être des rivières de sang et de malheur pour les autres, et surtout, je ne me préoccupe pas d'autrui. Je les laisse s'occuper seuls de trouver leur propre bonheur, cela ne me concerne pas. Le tien en revanche, je le souhaite. À mes côtés, tu pourrais l'obtenir. Je ne fais pas souvent de promesses. » En fait, si, simplement, il ne les tenait pas. « Mais je te fais celle-ci. Je suis un homme égoïste, mais je n'ai plus envie de l'être quand je suis avec toi. »

Message III | 735 mots
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Claer
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Claer
Ven 29 Sep 2023, 11:19


Image par Inconnus ; Inconnu & Inconnu.
Le jeu du Mariage
Zeryel & Marie Jane ; avec Moon et Zachary

Messages précédents : # ## #
Marie-Jane se mordilla les lèvres, la boule au ventre. Elle avait peur de formuler ses sentiments à haute voix, comme le lui demandait Moon. Pourtant, elle avait toujours tout partager avec sa meilleure amie. Lorsque quelque chose la tracassait, c'était vers la blonde qu'elle se dirigeait pour en parler, lorsque ses rêveries débordaient, c'était d'également à ses oreilles qu'elle allait se confier. Pourtant, cette fois-ci, les choses étaient un peu plus compliquées. Finalement, le baiser délicat de son amie et sa promesse de tenir le secret la détendirent. Elle inspira profondément, tout en continuant à se sentir fébrile. « Je crois que je suis amoureuse de Zeryel. » murmura-t-elle pour que les garçons ne l'entendent pas. Elle esquissa un sourire. Ca avait été compliqué de se confier, mais maintenant qu'elle avait lâcher le morceau, elle se sentait toute excitée. Elle avait envie d'en parler durant des heures avec Moon. Lui raconter toutes ces fois où il l'avait fait tomber sous son charme, la manière qu'il avait de faire battre son cœur différemment, comment sa gentillesse la touchait et ne lui faisait envisager personne d'autre. Elle avait un peu honte, que ses sentiments envers son ami aient ainsi évolués. Souvent, elle essayait de repousser ses émotions : elle avait trop peur que l'inclination de son cœur ne gâche la relation qu'ils avaient déjà. « Alors... Je voudrais lui prendre son ruban... Et toi... Je sais que Zach n'a d'yeux que pour toi. Ca se voit comme le nez au milieu de la figure. » Elle voulait jouer les entremetteuse mais en réalité, elle ne prenait pas les sentiments de son amie en considération. Elle s'était simplement arrêtée à l'image préconçue d'un couple parfait et puisque ces deux là y correspondaient, elle s'était empressée de mettre en œuvre ses stratagèmes pour les rapprocher.

Les jeunes filles entrèrent dans la maison. La Rose acquiesça à la proposition de sa camarade. « Oui. » Il y avait un chemin tout tracé, que la timide s'empressa de suivre. Elle entra dans la pièce sombre, après avoir ouvert la porte qui avait grincé. Le cœur battant, elle se baissa pour essayer d'apercevoir les pieds du garçon au travers des étagères chargées de bocaux. Un sourire fleurit sur ses lippes lorsqu'elle le localisa, sans remarquer qu'il s'agissait des mauvaises chaussures. Prise d'impatience, la demoiselle se redressa et courut jusqu'à son dulciné. « Je t'ai trouv- AH ! » La jeune fille écarquilla les yeux et essaya de s'arrêter mais prise par son élan, elle percuta l'excentrique. Elle s'agrippa à lui pour ne pas tomber et retrouver sa stabilité. « Oh, pardon. » fit la timide avant de laisser échapper un rire nerveux. « Je pensais que c'était Zeryel... » avoua-t-elle sur le ton des confidences. « Tu sais, on s'entends bien tous les deux mais... En tant qu'amis, n'est ce pas ? » Il lui paraissait incongru que quoi que ce soit d'autre ne fleurisse entre eux. Le tatoué éprouverait-il la même réaction lorsqu'elle se révélerait à lui ? La rose chassa ces pensées. « Désolée ! Moon est partie à ta recherche mais... Je crois qu'on s'est trompées. » expliqua-t-elle. « Ne bouge pas, je vais la prévenir ! Elle viendra te trouver ici ! » lui assura la joueuse avant de faire demi-tour.

Marie-Jane suivit les traces de boue jusqu'à la cachette de Zeryel. La vision de ses deux camarades la déstabilisa quelque peu. Elle écarquilla les yeux, perturbée par la proximité qu'il y avait entre eux. Elle battit des paupières, les joues rouges, le cœur au bord des lèvres. Une myriade de sentiments contradictoires l'ensevelirent. Elle savait que sa meilleure amie ne la trahirait pas mais la scène qu'elle avait devant les yeux la laissait quelque peu pantoise. Finalement, elle remarqua que le garçon avait toujours son ruban attaché autour du cou. Elle en profita pour l'utiliser comme prétexte. « Moon, c'est au jeu du ruban qu'on joue... C'est ça qu'il faut enlever. » plaisanta-t-elle avec, elle l'espérait, de l'humour dans la voix. « Regarde, je te montre. » fit-elle en s'approchant. Elle s'accroupit devant la baignoire et, délicatement, elle approcha sa main du cou de celui qu'elle aimait. Elle croisa son regard et son visage se colora encore plus. Elle esquissa un sourire timide, puis tira sur le ruban, qui céda sous sa pression. « Voilà, tu me dois un gage maintenant. » fit la Rose. Puis elle se tourna vers la brune. « Zach t'attends dans le cellier. » rappela-t-elle timidement. Elle avait promis au garçon qu'elle dirigerait sa camarade vers lui.
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Zeryel
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Zeryel
Ven 27 Oct 2023, 13:30

[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 15 Fcd3
La saison des amours
(Mantes religieuses)
Lana & Zeryel



L'étreinte de la femme était celle d'un serpent. Ses cuisses le comprimaient. Zeryel étouffait sous ses lèvres qui dessinaient un sentier de feu partout où elles se déposaient. Le gémissement traître qui lui échappa s'expira sur un râle quand elle le mordit. Les yeux révulsés, il se tendit alors que les souvenirs le giflaient comme s'ils étaient les siens. Il devint elle, se glissa dans son moule quand le désespoir l'attaqua, quand la rage froide et meurtrière anima ses décisions, quand la douleur lacéra son corps et son cœur, se réfugia dans la folie quand les pertes devinrent trop insupportables. Le cœur battant à tout rompre, Zeryel revint à lui. Il tremblait comme une feuille et s'accrochait à elle avec la force de celui suspendu au dessus du vide. Son souffle était court et ses traits étaient devenus exsangues. Ses mains remontèrent dans son dos, jusqu'à ses omoplates et il pressa son visage contre sa poitrine. Il pleurait sans bruit et sans honte, pour elle, pour eux car il se sentait encore elle. Son identité peinait à se détacher de la sienne, son esprit en captivité de ses émotions trop intenses. Il avait envie de hurler, de maudire les cieux d'avoir laissé autant le malheur s'abattre sur une seule personne, de réduire en cendres ce monde jusqu'à ses racines corrompues. Ses ongles creusèrent des sillons rougeâtres dans la chair, remontèrent jusqu'à ses cheveux. Il orienta son visage vers le sien pour l'embrasser comme pour se réconforter dans sa chaleur. Il savait mieux que personne que rien de ce qu'il pourrait dire sauverait son âme, qu'elle ne tolérerait pas sa pitié. Il tenait une enveloppe brisée, et reforgée dans un matériau obscène, qui n'aurait jamais dû exister. Y avait-il encore une seule parcelle d'humanité ? À qui appartenait ce qu'il sentait palpiter contre son torse ? S'agissait-il d'un autre artifice comme cette beauté trop éthérée pour être vraie ? Pour le tromper et le faire hésiter ?

Il ne sut comment, le temps se plissait et se déployait sans suivre de règles, mais il se retrouva en elle, tous ses muscles noués, leurs doigts entrelacés. Allongée sous lui, ses cheveux pâles répandus autour d'elle, on aurait dit une fleur de lune déployant innocemment ses pétales au soleil et il pouvait presque se méprendre, douter de sa noirceur, oublier toutes les accusations qui l'accablaient. Au moins, en elle, il y arrivait, pour quelques secondes. Quand il s'enfonçait sur un dernier gémissement sourd et qu'il la sentait trembler en concert et que ses doigts caressaient son dos mouillé de sueur sans y planter un couteau. La première fois qu'ils s'étaient étreints, il avait murmuré à son oreille qu'il resterait puisqu'il avait les clés de son histoire, qu'il resterait jusqu'à ce qu'elle lui offre l'amnésie. La vérité était plus cruelle. Il restait son prisonnier, il n'y aurait que dans la mort qu'il retrouverait sa liberté. Enfermé dans ses appartements, l'esclave assouvissait leurs désirs dès qu'elle lui rendait visite. Leur passion avait pris des accents désespérés. Il la haïssait et l'aimait un peu plus à chaque fois qu'ils se heurtaient. Il y avait souvent de la violence. Quand ses mains entouraient son cou en même temps que ses coups de reins enflammaient leurs bassins, qu'elle le griffait et le mordait en retour. Leurs corps en portaient les marques, constellés de bleus et de contusions. Il arrivait qu'elle l'attachât, ce qui le rendait fou.

Il connaissait bien maintenant la mélodie changeante de sa respiration quand la jouissance la rattrapait, pouvait reproduire de tête le plaisir quand il inondait ses traits, ses expressions mauvaises quand quelque chose l'avait contrariée dans la journée et qu'elle le forçait à la prendre. Zeryel gémit dans son cou, les hanches agitées de soubresauts erratiques. D'une main, il s'appuya au mur où il l'avait acculée plus tôt le temps que ses spasmes se calment. Il détestait le faire sur le lit, certain que ce dernier deviendrait son linceul le jour où Lana se débarrasserait de lui comme elle l'avait fait avec les précédents. À travers ses yeux quand elle lui avait partagé ses souvenirs, il avait vu le satin des draps noircir sous les flots de sang, les expressions des hommes figées dans un mélange d'horreur et de plaisir alors qu'elle continuait de les chevaucher, il savait tout du destin funeste qui l'attendait et ne se faisait pas d'illusions. Il ne baissait pas les bras, s'interdisait de perdre espoir. Il y avait eu une période où il avait cru pouvoir la changer, la convaincre de laisser derrière elle ce passé pour laver ses crimes. Désormais, il ne pensait plus qu'à la tuer avant qu'elle ne le tue. Ses tentatives récentes avaient échoué et il se demandait s'il essayait véritablement au fond. Combien de fois l'avait-il tenue entre ses mains, vulnérable ? Il aurait suffit de prendre son visage délicat entre ses doigts et tourner vivement jusqu'à entendre les cervicales se briser. Il ne l'avait pas fait. Lentement, l'esclave se sépara d'elle et alla se servir un verre d'eau sans la regarder. Leurs activités le couvraient de honte. Quand il voyait à quoi elle l'avait réduit, il avait envie d'ouvrir la fenêtre pour se jeter dans le vide. Il se passa une main dans ses cheveux. Ils s'étaient assombris sans la teinture qu'il avait l'habitude de faire. « Toujours rien, je suppose ? » Il parlait de son ventre, de ce qui pouvait y germer. « Qu'est-ce que tu feras de moi si tu portes notre enfant ? Est-ce que tu me tueras avant que je puisse seulement le voir ? » Il pivota pour lui faire face. « Et après ? Qu'est-ce que tu feras ? »

Message III | 1002 mots
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Lana Kælaria
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Lana Kælaria
Ven 27 Oct 2023, 22:29



by WhiteKuroe

La Saison des Amours

En duo | Zeryel & Lana


Coutume : La Saison des Amours.
RP de Zeryel : La Saison des Amours | Zeryel.


Resterait-il ? Ils partaient tous. Ils la privaient de leur présence, la laissaient vide de leur semence. Il n’y en avait pas un seul qui n’avait pas voulu s’enfuir. Ils avaient tous tenté de pousser les lourdes portes de sa demeure pour s’échapper dans la nuit noire. Certains l’avaient suppliée, menacée, priée de leur rendre leur liberté. Ils ignoraient ce qu’étaient de véritables chaînes. Celles qui, même quand le cœur exhalait les râles d’un mourant, persistaient. Celles qui tuaient autant qu’elles donnaient la vie. Elles étaient serties d’espoir et de cruauté. Elles annihilaient le libre-arbitre. On ne désirait pas partir, quand on était prisonnier de cette façon-là. On voulait rester et sauver ce que l’on croyait pouvoir préserver. Briser ces entraves demandaient plus que de la volonté ; et en les détruisant, on perdait une partie de soi-même, on mourait un peu sous le coup du choc et de la douleur. Elle savait, elle, parce qu’elle avait traîné cette prison des années durant. Elle l’avait aimée ; et aujourd’hui encore, elle ne pouvait pas s’empêcher d’en ressentir le manque. Il était là, gouffre béant sur ses plaies ouvertes. Elle le regardait, sans jamais y plonger de nouveau.

Quand Zeryel s’enfonçait en elle, elle n’y pensait plus. Elle songeait à son ventre, qu’elle priait chaque jour d’enfin s’arrondir. Il demeurait plat ; et elle jetait son désespoir dans leurs étreintes. Parfois, elle voulait presque qu’il la tuât. Que ses mains sur son cou réussissent à se rejoindre à travers la chair ; qu’il comprimât ses artères ; qu’il brisât sa nuque ; qu’elle entendît un dernier craquement sinistre avant l’infini silence. Il n’exauçait jamais ce souhait. Elle repoussait aisément chacune de ses tentatives – pourquoi ? Pourquoi un dernier sursaut de vie la secouait-il lorsque l’homme la guidait vers la destination dont elle n’avait de cesse de rêver ? Pourquoi ne la forçait-il pas, pourquoi n’essayait-il pas mieux, pourquoi échouait-il ? Quand il se résignait, elle croyait voir briller dans ses yeux la promesse qu’il lui avait faite. Cependant, elle ne s’y accrochait pas – elle craignait trop les serments, car ils n’engageaient que ceux qui y croyaient vraiment.

À chaque fois qu’elle se sentait vaciller, elle s’efforçait à devenir plus brutale et plus sèche. Elle le détestait pour ses idéaux, elle aurait voulu qu’il ne fût qu’une bête. Elle l’aurait abattu comme toutes les autres, sans jamais se questionner. Elle le détestait parce qu’il avait soulevé quelque chose en elle, déplacé d’à peine quelques millimètres les montagnes bien ancrées de ses convictions. Mais c’était déjà trop ; il avait soufflé une poussière de paix sur son chaos, et pour cela, elle le détestait. Elle aurait dû le tuer sans attendre, le décapiter, ne pas prendre le risque de chuter. Lui faire perdre la tête avant de perdre la sienne.

Lorsqu’il se retira, elle resta appuyée contre le mur, le souffle court, les jambes faibles. Le regard fixé sur ses pieds, elle ne bougea pas tout de suite. Quand il parla d’enfant, l’une de ses mains glissa sur son ventre. Quelques temps plus tôt, le sang avait coulé. Elle s’était cloîtrée dans ses appartements pendant une semaine entière. Dès qu’elle avait commencé à ressentir les effets des menstruations, et quelques jours encore après leur fin. Les larmes avaient sillonné ses journées. Elle n’avait pensé qu’à ça, qu’à ce vide qui l’habitait et la remplissait de honte, de colère et de tristesse. Dans ses moments de douce folie, elle s’était imaginée se faufiler dans la chambre de son esclave et chercher le réconfort de la chaleur de son corps. Poser sa joue sur son torse et sentir ses doigts caresser ses cheveux, entendre ses murmures souffler des paroles rassurantes sans être capable de les comprendre, s’endormir d’épuisement et de désespoir dans le lit, en faire le tombeau de ses secrets et de ses peines. Elle n’était pas venue. Qu’aurait-il fait ? Il se serait moqué, l’aurait rejetée, se serait écarté. Lana déglutit. Elle s’humecta les lèvres, se redressa et, sans lui répondre, s’étendit sur les couvertures qu’il s’obstinait à ne pas défaire.

Ses iris céruléens remontèrent vers le plafond. Enchevêtrement de feuilles et de branches, il faisait disparaître le ciel nocturne. Il constituait l’une des dernières visions des condamnés qu’elle emmenait jusqu’ici, et qui finissait immanquablement entre les mains des croquemorts. « Non, rien. » finit-elle par chuchoter. Elle avait peur. Peur d’en être incapable. « C’est toi qui me le refuses. Toi et tes airs de rebelle… » Un sourire sans joie ourla ses lèvres. Ses doigts coururent de sa hanche à son estomac. Elle suivit paresseusement le tracé de ses côtes. « Tu voudrais le voir ? » Que se passerait-il, ensuite ? Il voudrait l’emporter. En faire sa chose. Se l’accaparer. Le rendre parfaitement sien. C’était ce que faisaient les hommes avec tout ce qui vit. Il n’y avait pas d’harmonie, pas de respect, pas de réciprocité. Juste de la violence et de la domination. Elle n’avait pas forcé les arbres à pousser pour créer sa demeure, elle. Elle l’avait suggéré, elle le leur avait demandé, elle leur avait proposé un échange. Sa main redescendit sur son ventre. Elle ferma les paupières, se tourna sur la tranche et se recroquevilla autour des couvertures, enfin froissées. Elle avait un peu froid. Il faisait toujours froid, quand ils s’en allaient. « Je l’élèverai. Je le protégerai. Je l’aimerai. » Se dévoilait-elle trop ? Quand elle était avec lui, elle sentait que certaines choses lui échappaient. Il ouvrait un infime interstice qui laissait paraître la lumière de son humanité si bien cachée. C’était une raison de plus de le détester.

La blonde finit par se redresser. Elle quitta le confort du lit et marcha jusqu’à Zeryel. Ses bras se nouèrent derrière sa nuque. Elle approcha son visage du sien, effleura brièvement ses lèvres. « Je te tuerai. » affirma-t-elle. Ses phalanges coururent sur la trace d’une morsure dans son cou. Elle se recula juste assez pour pouvoir le regarder dans les yeux. « C’est comme ça que ça doit se finir. Peu importe à quel point on se débat : à la fin, on n’a jamais vraiment le choix. On fait juste du mieux qu’on peut. » Son ton lui parut trop doux, trop mélancolique. Un sourire amer plia sa bouche. « Qu’est-ce que tu espérais ? Qu’on formerait une famille unie et heureuse ? Ça n’existe que dans les contes de Faes. » Elle fit glisser sa main le long de son torse. « Et ça n’existe jamais pour les monstres. Même quand ils ont la chance de survivre. » ajouta-t-elle, encore plus pour elle-même que le reste de ses propos. Elle lia ses doigts à ceux du brun et observa leur entrelacement. « Un jour, tu te montreras aussi décevant que tous les autres, et ce jour-là, je te tuerai. » Son pouce caressa l’intérieur de sa paume. Un frisson creusa son dos, ses prunelles tremblotèrent, puis une larme dévala sa joue. « C’est comme ça que mon monde tourne. » Et avec lui, elle tourbillonnait, et elle emportait tout, elle ravageait, elle n’épargnait rien. Elle lâcha Zeryel et s’écarta. Sans prendre la peine de récupérer ses vêtements, la jeune femme quitta ses appartements, semblable à un courant d’air entre la ramure des arbres.



Message III – 1212 mots


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Adriæn Kælaria
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Adriæn Kælaria
Sam 04 Nov 2023, 08:08

[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 15 4yi9
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Le Jeu du Mariage
Susannah et Læn



Adriæn était adossé au mur qui se dressait d’un côté de son lit. Il fixait la silhouette de Johannês depuis de longues minutes. Le Magicien bougeait beaucoup. Il fronçait parfois les sourcils et murmurait des mots incompréhensibles, visiblement pris dans un dialogue véhément. Cependant, ce n’était pas la seule chose que l’Ondin avait pu noter. « Je crois qu’il fait un rêve érotique. » articula l’Ygdraë, debout à côté du dormeur. Le frère de Lana plissa les yeux. « Sympan ? » « Oui ? » « Je pense que tu devrais aller faire un tour. » « Ah ? » « Oui. » « Pourquoi ? » Le scientifique ricana. Il savait très bien pourquoi. Il jouait juste aux plus cons. Il le faisait parfois, avant que l’autre ne se pinçât les lèvres et lui ordonnât d’une voix sèche de faire ce qu’il désirait. Adriæn se leva de son lit et s’approcha du faux récalcitrant. Il lui attrapa la mâchoire. Il n’avait jamais eu beaucoup de force mais son interlocuteur non plus. Il planta ses prunelles dans les siennes. « Parce que tu as envie de continuer à dormir sur tes deux oreilles. » L’autre frissonna du fait de son regard glaçant mais ne se départit pas sur le reste. « Oh tu sais, moi, je serais consentant hein. Pour la science. » Il rit, en sachant très bien que son accord libre et éclairé faisait partie des raisons qui le sauvaient des machinations de l’autre. Enfin, « sauver » était un bien grand mot, étant donné qu’il était réellement partant. Il lui avait même proposé de lui faire mal à un moment, afin de tester sa résistance à la douleur. Adriæn avait refusé pour une raison qu’il ne s’expliquait toujours pas. « Mais c’est vrai que je ne suis pas lui ~ » Il avait chantonné sur la fin de sa phrase, doucement, pour ne pas réveiller la victime. L’Enfant de Yanna savait aussi qu’il conservait du pouvoir sur son colocataire. Puisqu’il savait ce qu’il faisait, il pouvait aussi décider de le dénoncer. Il ne le ferait pas mais ça lui donnait un réel avantage.

La porte s’ouvrit sur Pieris. Adriæn et Sympan tournèrent la tête vers lui. Il rentrait des cours. Il fit une petite moue en les voyant à côté du lit de Johannês et observa ce dernier. « Oh. Je vois. » Il avait une bonne idée de la circulation sanguine de chacun. Deux garçons sur les trois étaient en érection. Celui qui ne l’était pas se remit à ricaner. « Bon, je vais faire un tour ! » Maintenant que quelqu’un d’autre était là. « Mais il est cinq heures… » lui fit remarquer le Vampire. « Justement. C’est le moment idéal pour certaines expériences. » Le brun haussa les épaules. « Si tu le dis. Bon courage. » Il retira son sac, enleva ses vêtements et passa son pyjama – dont la chemise appartenait au Magicien. Puis, devant le nez d’Adriæn, il se glissa dans les draps de Johannês. « Qu’est-ce que tu fais ? » Le concerné n’eut pas le temps de répondre. Johannês se réveilla à moitié. Il plongea son nez dans les cheveux du garçon et murmura un prénom qui réduisit le peu d’élasticité des lèvres du Kælaria à néant. « Je crois qu’il rêve de Susannah. » appuya Pieris. « Tu crois qu’il l’aime ? Moi je trouve qu’ils iraient bien ensemble… » « Johannês et Susannah ? Non. » Il n’allait bien avec personne, surtout pas avec une fille aussi insupportable. « Ah bon… » « Est-ce que tu peux sortir de son lit ? » « … mais… » « Dégage. » Le Vampire prit une expression boudeuse et commença à se redresser. Il fut bloqué par le bras du Magicien qui s’enroula autour de sa taille. Pieris dut prendre sur lui pour ne pas faire éclater sa victoire. Il tenta une mine contrite. « Je ne peux plus bouger… » Et c’était vrai. « … » Le blanc s’avança. Puisqu’il ne pouvait pas en profiter, personne n’en profiterait. Sa main remua l’épaule de son colocataire aux cheveux bleus. « Johannês ! » « Hum ? » Le sommeil quitta son faciès progressivement. Adriæn perçut néanmoins le mouvement de sa tête. Il plaça sa main entre la joue de Pieris et la bouche de l’exécutant avant que le baiser n'eût lieu. Le brun, lui, ne sembla pas dérangé par ces élans d’affection. Le blond, en revanche, savait que l’Enfant de la Nuit n’était pas visé. C’était cette fille. Susannah. Il allait la tuer.

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Padmë Erushaära
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Padmë Erushaära
Sam 04 Nov 2023, 14:18

[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 15 Vq38
Images par Wlop
Fëry
Stanislava et Eris



Aramis s’accroupit et tendit la main. Il ramassa le carnet qui était tombé par terre. Il l’ouvrit, curieux. Il ne savait pas lire mais s’intéressa à la calligraphie. L’écriture trahissait une réelle éducation mais il y avait beaucoup de ratures. Il avait déjà vu des livres sacrés, recopiés par des religieux dans les règles de l’art. En comparaison, le contenu semblait plus haché et personnel. Il n’y avait ni dorure ni dessin. Un roman ? Il en existait au cœur de son village, bien que les alphabètes fussent rares. Il quitta le contenu des yeux pour poser ses mains sur le mur. Des tableaux de maître l’ornaient. Léopoldine pourrait devenir quelqu’un ici… contrairement à lui. Avril d’Ovipa lui avait refusé l’accès à l’école. Un rire dégoûté s’échappa de sa gorge lorsqu’il y pensa. Il n’avait jamais souhaité intégrer le prestigieux établissement. Son ambition était née durant le trajet. Puisque leur grand-mère leur avait parlé de Basphel, du fait des rêves de Léopoldine, il les avait accompagnées toutes les deux pour le voyage. Au fil des jours, il avait nourri des idées nouvelles. Il se voyait plus grand qu’il n’avait jamais été. Le fait de côtoyer d’autres peuples l’avait éveillé à sa condition. Avant, il ne connaissait rien de tout cela. Il n’aurait jamais pu l’envisager. Il savait que certains étaient plus riches que d’autres mais les privilèges en tant qu’Humain n’étaient pas si nombreux : des titres, des biens matériels. Les races magiques avaient un horizon bien plus vaste. Il s’était rendu compte d’une différence jusqu’ici invisible. Depuis, il ne voyait plus qu’elle. Il passa sa main dans ses cheveux blonds. Il avait envie de dévorer ce Monde, de le soumettre, de ne plus travailler dans la gadoue. Il voulait apprendre la magie. Il voulait la dompter ou, si l’impossible lui barrait la route, la faire totalement disparaître.




« Non… » Les mots étaient tombés de ses lèvres comme si elle venait d’être jugée coupable d’un crime de guerre. Éris fouilla de nouveau dans son sac et en sortit le contenu. « Non non non… » Où avait-elle mis ce carnet ? Elle y avait noté tout ce dont elle se rappelait du rêve qu’elle avait fait récemment. Depuis des jours, elle réfléchissait dessus. Il l’avait tellement marquée qu’elle tentait de lui trouver un sens. Elle avait essayé de le lier à Cyrius, sans succès. Il n’y avait pas eu le moindre son, la moindre musique… juste cette femme sombre et ses araignées. Une Sorcière ? Elle n’arrivait pas à mettre le doigt sur une réponse. Surtout, le songe avait éveillé un désir interdit dans son bas ventre… un désir pour une autre femme. En s’en rendant compte, elle avait été effrayée par elle-même. Elle avait éprouvé une forme de haine contre ses émotions et sensations. Elle ne pouvait pas être attirée par les filles. C’était impossible. Elle ne l’avait jamais été avant, pas plus que par les hommes… hormis Cyrius. Mais le Grand Chaos ne lui plaisait pas parce qu’il était de sexe masculin. Ça jouait sans doute mais ce qu’elle adorait en lui était son talent, le fait qu’il fût un véritable génie. « … » Elle resta un instant sans bouger, en tentant de se rappeler du chemin qu’elle avait fait. Elle n’était pas sûre. Néanmoins, elle se dit qu’elle devait retourner sur ses pas. Si quelqu’un le trouvait et lisait son contenu, les rumeurs sur son compte ne tarderaient pas à courir, plus folles les unes que les autres. Elle préférait passer inaperçu.




Aramis posa de nouveau son regard sur les lignes. Il détestait ce sentiment : celui de n’avoir aucune utilité, d’être bloqué dans la médiocrité. Avant d’entreprendre ce voyage, ses progrès dans la confection des cloches le contentaient pleinement. Maintenant, il trouvait son savoir-faire insuffisant et inutile. Fabriquer des cloches ? Pourquoi ? Pour qui ? Pour quelle gloire ? Il rencontrait la frustration pour la première fois de sa vie. Ce ne fut pas la seule nouveauté qui s'imposa à son existence. Ses yeux se posèrent sur une silhouette frêle. « C’est à moi ! » Il n’était pas certain de comprendre ce qu’elle disait, ni quelle langue elle parlait. Il vit ses lèvres remuer et son regard rebondit sur ses sourcils froncés. Ses joues avaient pris une couleur proche de la framboise. Il lui trouva quelque chose de beau et de noble. S’il avait su qu’elle n’était personne, qu’une Mage standard, il se serait inquiété. Il sentit les plaies de l’amour fou attaquer son cœur. Il envisagea même que le sentiment fût partagé. Elle lui prit le carnet des mains. Ses doigts lui semblèrent étrangement mous. « Tu l’as lu ? » lui demanda-t-elle. Il resta là, les lèvres entrouvertes. Il aurait aimé lui dire qu’il ne comprenait pas sa langue. Il n’articula rien. Elle attendit quelques secondes supplémentaires avant de tourner les talons. Il resta debout, planté au milieu du couloir pendant dix bonnes minutes, à se remémorer ses longs cheveux bruns et à interpréter ses réactions.

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Sam 04 Nov 2023, 16:25



Le Rêve qui ensauvage
Lana et Alaster



Alaster sortit de sa chambre. Elle donnait sur un balcon sur la rambarde duquel il s’appuya. Ses yeux côtoyèrent un instant le ciel étoilé. Il s’était réveillé, bercé par l’histoire qu’il avait vécue. Le Déchu n’en était pas à son premier songe. Il avait un rapport spécial avec le Monde dans lequel il se rendait fréquemment. Comme un ami, il l’avait souvent accompagné, assez pour qu’il sût que cet épisode n’était pas anodin. Tranquillement, il récita la réponse qu’il avait faite à Lana. « J’ai rêvé que j’étais professeur dans une grande école située à la surface, sur la terre ferme. Cette école regroupait des étudiants venant de tous les horizons et promis à un grand Destin. » Personne n’avait jamais su sur quels critères se basait Avril d’Ovipa pour décréter qu’une jeune personne pouvait intégrer Basphel. Parfois, elle acceptait des cancres. Parfois, elle refusait de bons élèves. Tous les grands noms ne provenaient pas de l’école des Îles Suspendus, bien sûr, mais ceux qui l’avaient côtoyée en représentaient une part non négligeable, assez pour que les parents nourrissent de nombreux espoirs pour leur progéniture. « Je venais d’être intégré et prenais mes marques : numéros des salles, magie du lieu, noms des étudiants. Et puis, alors que je me promenais dans un couloir, je t’ai croisée, plus jeune. Ça a été le début de multiples aventures. » continua-t-il, comme si l’énoncer à voix haute aurait pu rendre le rêve moins réel. « Le désir a été immédiat… juste le désir. Puis, plus tard, ce désir s’est transformé. » Il s’arrêta, ne préférant pas continuer plus en avant. Entendre sa voix, grave et douce, murmurer au vent des aveux de ce type lui semblait trop vrai. Le Déchu s’interrogea. Avait-il fait un rêve à la frontière avec la réalité ? L’un de ces songes qui restaient à jamais graver dans la mémoire du rêveur ? À l’en torturer ? À produire chez lui des impressions de déjà-vu ? Il s’humecta les lèvres et passa une main dans sa barbe. Ses doigts la caressèrent. « Lana… » susurra-t-il aux Étoiles. Ce prénom ne lui disait rien. Néanmoins, sa vie avait été longue. Il en avait oublié de grands morceaux. Le temps où il faisait partie de l’armée d’Avalon lui semblait si lointain qu’il avait l’impression d’avoir affaire à un étranger à chaque fois qu’il s’en remémorait les anecdotes. Il ferma les yeux, le récit qu’il avait articulé à sa moitié lui revenant ; chaque détail, chaque lieu où ils avaient fait l’amour, chaque fois où il avait cherché à l’éviter, chaque fois où ça avait le contraire. Il avait envie d’oublier ce fil de vie. Il craignait qu’il fût véritable, qu’il finît par se produire un jour prochain. Ses pensées allèrent vers Djinshee. Peut-être avait-elle mis ses paroles à exécution ? Peut-être le fuyait-elle ? Peut-être le début de leur histoire l’avait-elle effrayée ? Peut-être était-elle passée à autre chose ? Il soupira et quitta l’extérieur pour regagner le confort de son lit.




Alaster regarda son reflet dans la glace. Il termina de nouer sa cravate. Parfois, il n’avait pas besoin de costume. D’autres fois, il en portait pour garder une certaine posture. Il songea que beaucoup aimaient croire que l’apparence ne jouait jamais. Malheureusement, ce n’était pas le cas. Il réfléchit… Il avait plusieurs heures à faire d’affilé. Il n’était pas sûr de pouvoir endurer la tenue toute la journée. « Hum… » Finalement, il retira sa veste, délaissa la cravate et déboutonna légèrement sa chemise. C’était mieux. Toujours moins confortable que les tenues qu’il avait l’habitude de porter au Cœur-Vert mais il pouvait bouger sans avoir l’impression que tout allait craquer au moindre mouvement brusque. Il vérifia sa barbe puis sortit de ses appartements. Dans le couloir, une impression de déjà-vu commença à le saisir. Au début, il n’arriva pas à l’identifier. Elle s’imposa de plus en plus à lui. Il chercha à ralentir le temps, s’immobilisa, essaya de trouver ce qui n’allait pas. En lui, une attente se créa. Il se sentit anxieux, à la recherche de quelque chose… Il craignit que cette chose lui échappât. Il inspira et dompta l’air qui entra dans sa poitrine. Il se remit à marcher, en tentant de retrouver une stabilité. Ce fut peine perdue. Son regard croisa des iris aussi bleus que les siens. Il s’arrêta, figé par le rêve qui venait se mêler à la réalité. « Lana. » murmura-t-il, sans savoir qu’en penser. Il ne se posa qu’une unique question : qui serait-elle pour lui ?

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Hopla !

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Zeryel
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Zeryel
Sam 04 Nov 2023, 19:52

[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 15 Efpv
Le Jeu du Mariage
Marie-Jane & Zeryel ; avec Moon & Zachary



Sûr de l'intelligence de sa cachette, Zeryel ricanait en silence. Peut-être qu'il aurait mieux valu prendre un autre endroit pour faciliter les recherches des filles ? D'un autre côté, il aimait assez l'idée de rester en solitaire dans son coin. Il ne savait jamais trop quoi dire aux filles, sa gêne le poussait à tenir des propos un peu idiots et à lui faire dire des choses qu'il ne pensait pas toujours. En bref, elles lui faisaient trop perdre ses moyens et il détestait perdre le contrôle. À ce jeu, Zachary se montrait bien plus dégourdi. Lui savait toujours retomber sur ses pattes, sauf cette fois où il était tombé sur Susannah, mais à sa décharge, il s'était attaqué à plus gros que lui. Il avait hâte du jour où il pourrait enfin rabattre le caquet de la Sirène et lui imposer d'adopter un comportement plus respectueux des autres ou encore mieux, la bannir de l'école.

Un bruit dans le couloir interrompit le train de ses pensées. Les pas se rapprochèrent et l'Ange se tendit, totalement immobile, retenant jusqu'à sa respiration. Mais la personne se rapprocha et bientôt, ce fut un corps qui lui tomba dessus. Longs cheveux noirs dans les yeux et dans la bouche, Zeryel voulut protester mais il avait perdu sa voix, ses parties génitales écrasées. « M - Moon ? » croassa-t-il enfin. Il avait eu plus de peur que de mal finalement. Il résista à l'envie de se palper l'entrejambe pour vérifier quand même que rien n'avait été endommagé et se concentra plutôt sur l'Orine. C'était une erreur, car dans cette position, il avait une vue imprenable sur sa poitrine qui se mouvait, à à peine quelques centimètres de son nez. Il remonta ses yeux vers son visage si vite qu'il crû se froisser le nerf optique. « Hein ? Quoi ? Marie-Jane ? » Il se sentait bête, coincé dans la baignoire et aurait voulu se redresser mais il n'osait pas bouger, ne sachant pas ce qu'il finirait par toucher par mégarde. Dans le doute, il resta immobile en affectant un air détendu qui n'aurait pas trompé un aveugle. « Euh, oui. Enfin, c'est le jeu quoi. » Et il était important de suivre les règles. D'un autre côté, laisser Marie-Jane avec l'autre malotru alors qu'il la mettait mal à l'aise était inenvisageable. « On devrait aller la chercher avant qu'elle ne tombe sur lui. » Une ombre passa sur son visage. « S'il la touche, ça va vraiment m'énerver. » Il n'aimait pas recourir à la violence. User de ses poings pour résoudre un conflit n'était qu'une preuve flagrante d'immaturité selon lui. Il y avait des façons plus nobles de faire.

« On devrait... » Il s'agita, mal à l'aise. « Excuse-moi, je vais sortir. » la prévint-il, gardant résolument son regard fixé sur ses yeux. C'est là qu'il entendit une seconde personne pénétrer dans la salle de bain. Il se renfrogna. Sa cachette était-elle donc si nulle ou est-ce qu'ils avaient juste parlé trop fort ? Il releva un peu le front pour regarder la rose. « Marie-Jane ! » fit-il, soulagé de la voir. Au moins, elle n'était pas avec Zachary qui aurait sans doute essayé de la tripoter. Plus il y pensait, et moins il appréciait le Lyrienn. Il lui rappelait trop Susannah, mais en plus stupide et en garçon.

L'Ange se laissa enlever le ruban, pas certain de comprendre pourquoi le sourire de Marie-Jane ne remontait pas jusqu'à ses yeux. Quelque chose sonnait faux et il ignorait pourquoi elle se comportait comme ça. « Non, mais Moon me disait justement que... » Il se tut en réalisant qu'il essayait de se justifier sur le ton de quelqu'un qui avait commis une bêtise. Dès qu'il le put, il il parvint à s'extraire de la baignoire et défroissa ses vêtements pour occuper ses mains. « Qu'est-ce que tu voudras que je fasse ? » demanda-t-il à la rose. Il savait qu'avec elle, il ne craignait rien. Elle ne lui demanderai jamais de faire quelque chose de gênant. Peut-être de l'aider à préparer des cookies pour son association, ou l'aider à planter des fleurs dans la serre de l'école.

En revanche, autre chose le chiffonnait. Il retint le poignet de Moon, les sourcils froncés. « T'es pas obligée d'aller le rejoindre si tu n'en as pas envie. » Il le lui avait dit déjà, avant de jouer à ce jeu. Il lui semblait que Zachary forçait toujours les filles à se trouver dans des situations compromettantes. Ça l'avait agacé de voir l'Orine devoir se baisser pour déposer un baiser sur son ventre, puis de constater l'expression pleine de morgue et de satisfaction du blond. C'était insupportable et il avait eu envie de lui coller son poing sur la figure. « C'est un pervers. » lâcha subitement Zeryel. « Enfin, je sais pas, peut-être que tu l'aimes bien. » Mais parfois, certaines personnes n'osaient pas le dire lorsqu'elles ne voulaient pas quelque chose, juste pour éviter de confronter l'autre, pour s'acheter une paix sociale. Marie-Jane pouvait être comme ça, ce qui le poussait à être plus protecteur avec elle car il savait qu'ils étaient nombreux à prendre avantage de ce trait de caractère. Il était moins certain pour Moon. Elle était la plus sage du quatuor, comme si elle avait déjà plusieurs coups d'avance sur tout le monde et progressait avec sérénité dans la vie, certaine qu'à la fin, elle sortirait son épingle du jeu avec l'élégance propre à son peuple. « Ouais. Je me mêle sans doute de ce qui ne me regarde pas. » marmonna-t-il en se passant une main dans les cheveux. « De toute façon, s'il fait quoi que ce soit, j'imagine que tu sauras le ligoter avec des rubans ou des trucs. C'est votre spécialité à vous, non, les Orines ? » Il avait lu quelque chose à ce sujet une fois, dans un des livres posés sur la table de chevet. Il avait rougi à la lecture, parce qu'il y avait des dessins, mais avait néanmoins trouvé l'information intéressante.

Finalement, il se tourna vers la rose et prit sa main familièrement. « On retourne dehors, profiter du soleil ? Tu me diras ce que tu me donneras comme gage, comme ça. À tout à l'heure, Moon ! Bonne chasse ! » Il lui adressa un sourire et quitta la salle de bain.

Message II | 1111 mots

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Zeryel
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Zeryel
Dim 05 Nov 2023, 09:24

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La saison des amours
(Chats)
Kiara & Zeryel



Un sentiment indescriptible d'euphorie s'empara de Zeryel. Elle savait qui il était. Il existait un petit peu dans son monde. Ce n'était pas grand chose, mais c'était au moins ça, c'était peut-être le début de quelque chose. Ses dents se serrèrent à la suite. Il savait combien ses congénères pouvaient être odieux et barbares. Ils se comportaient comme des bêtes dénuées d'empathie et d'intelligence. « Quoi ? Mais non ! » Si. « Non ! » réfuta-t-il en secouant la tête, outré qu'elle puisse le mettre dans le même sac et s'en contenter, et quand même vouloir de lui. Il valait mieux que ça, et elle aussi. Il attrapa ses doigts sur sa nuque et les détacha pour empêcher le baiser. Il la désirait, mais était trop en colère pour la laisser dire ces horreurs et croire qu'elle pouvait l'embrasser ensuite comme si tout était parfaitement normal, comme si elle devait accepter qu'il était un de ces monstres. Il attrapa ses mains et les plaqua au sol de chaque côté de sa tête, les yeux brillants d'éclairs. « Je ne ferais jamais ça ! Je ne veux pas te faire de mal. Jamais. Je veux juste... » Il rougit et évita de la regarder, fixant les brins d'herbe avec tant d'intensité qu'il s'étonna qu'ils ne brûlassent pas. « ... être avec toi. » marmonna-t-il à voix basse. Il se reprit et revint planter son regard dans le sien. Ses prunelles s'étaient durcies. Maintenant qu'il l'avait dit, tout devenait plus simple. Il sentait que l'étroit verrou maintenant son coeur douloureusement compressé venait de sauter. « Ce n'est pas juste du sexe. Ça fait longtemps que je te regarde. Et aujourd'hui, je te sentais partout dans l'air, ça m'a rendu dingue et j'ai perdu le contrôle, c'est vrai. Mais je ne veux pas que ça. Tu es une fille bien. Tu vaux mieux que tout ça. Et avec moi, tu n'aurais pas à aller les voir. Ils ne te méritent pas. Je ne sais pas si je te mérite non plus, mais j'essaierai, je ferai de mon mieux. » En appui sur une main, il glissa ses doigts dans les cheveux de lune de Kiara. Des aigrettes de dent-de-lion s'y étaient mêlés. Il rapprocha sa main et caressa sa joue, puis la courbe de ses lèvres. Il sentait son souffle chaud s'enrouler autour de ses phalanges et un frisson démarra sur sa nuque pour descendre jusqu'à ses reins. Il se pencha pour l'embrasser et se laisser consumer au contact de sa langue contre la sienne. Ses doutes disparurent, sa contrariété aussi. Tout son monde se réduisait au contact des cuisses de la blanche relevées sur ses hanches, sur leurs souffles qui se mélangeaient. Il perdit la notion du temps et de tout ce qui n'était pas elle. Sa bouche trouva sa poitrine et ses doigts descendirent et il se laissa guider par la musique de ses soupirs pour trouver et accentuer son plaisir jusqu'à avoir un court-circuit dans ce qu'il restait de ses pensées. Ses hanches trouvèrent le chemin avec une facilité déconcertante et il se perdit en elle. Ses dents mordillèrent le creux entre son épaule et son cou quand un vêtement lui tomba sur la tête. Il sursauta, puis persista dans ses mouvements, drogué de plaisir, incapable de s'arrêter en si bon chemin. « Je sais que tu l'as pris ! » Zeryel ouvrit les yeux d'un seul coup. Il cilla en découvrant que sa vision s'arrêtait à un carré orange. D'une main, il jeta le tissu à terre et grogna. « Kesskissepasse... » grommela-t-il, la voix rauque de sommeil et de frustration. Lorcán fit volte-face pour le regarder. Les portes de sa penderie étaient grandes ouvertes et des vêtements en fouillis jonchaient le sol. « Il se trouve que je soupçonne Zachary de voler mes affaires ! D'abord mes crèmes, et maintenant aussi mes vêtements ! Et mes sous-vêtements qui plus est ! Et s'il n'avoue pas, je raconte à tout le monde qu'il a des verrues sur son pénis ! » Si le concerné protesta, Lorcán balaya sa défense d'un revers de la main. Il regardait fixement Zeryel, et plus exactement, le bas de son corps. Avec un temps de retard, l'Ange baissa les yeux. Son drap avait glissé dans la nuit et il gisait, nu, sur son lit, l'entrejambe encore dure. Un son étranglé jaillit de sa gorge et il se précipita sur le drap pour s'en entourer, les joues mortellement rouges. « Eh bah ça alors. Si je ne l'avais pas vu de mes propres yeux, je n'aurais jamais cru ça possible. » « C'est rien. C'est juste le matin, comme d'habitude. » grommela Zeryel. « Ben voyons. Et c'est pour ça que tu gémissais en te tortillant comme un ver ? Bientôt la déchéance, Belegad. Tu pensais à qui ? » « Personne ! Fiche-moi la paix ! » « Alors ça, jamais de la vie. Sauf si tu m'aides à jeter Zachary par la fenêtre pour lui faire comprendre d'arrêter de toucher à mes fringues. » « Laisse-moi tranquille. » Et il se tourna vers le mur pour lui offrir son dos et rabattit le drap par dessus sa tête.

Message III | 896 mots
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mar 07 Nov 2023, 20:33



Le Rêve qui Innocente


Laëth et Kaahl



Je lançai une œillade à l’Ange aux cheveux blonds. Opportuniste ? Moi ? Il n’avait pas idée. En opportunité, je choisis de l’ignorer. Il n’était personne. Il n’aurait jamais voix au chapitre. Mes yeux dans ceux de la brune, je la regardai céder sans pour autant avoir l’impression de gagner. Un sentiment diffus martela mon cœur douloureusement. C’était comme si ce lien entre nous serait aussi merveilleux qu’insupportable. Je n’étais pas en train de célébrer une victoire complète. Derrière la lumière de mon trophée se tenait l’ombre d’une vérité complexe. Une fraction de seconde, je songeai que j’aurais peut-être dû laisser Monsieur Parfait et Chiant attraper son ruban. Cette pensée s’effaça, comme tous mes doutes, sous le joug impitoyable du Destin. Mes yeux descendirent sur l’objet entre nous. Jusqu’ici, nous étions séparés. Nos deux mondes ne se côtoyaient pas. À présent, il y avait un pont entre eux. « Le mériter ? » la questionnai-je. Mes lèvres esquissèrent un sourire. Si elle n’aimait pas les menteurs et les lâches, elle ne m’aimerait jamais. Peut-être les aimait-elle quand même, en secret, inconsciemment. Les mensonges pouvaient faire office de rêves enchanteurs, de réalité factice cachant l’horreur de la véritable. Ils étaient une échappatoire, parfois. La lâcheté avait le goût de la prudence de temps en temps. Je n’étais pas un Ange, je n’étais pas comme lui. Lui aurait été honnête et courageux. Ce qu’elle exigeait de moi était impossible. « Je ne suis ni un menteur ni un lâche. » mentis-je éhontément. Puis, j’écoutai sa question. La réponse ne me vint pas tout de suite. Coincée au fond de ma gorge, elle ne trouvait aucun argument valable. J’avais la sensation de… Je n’en étais pas sûr. Je voulais son ruban parce que. Il n’y avait pas de raison hormis cette force qui me poussait vers elle, au grand damne de ma magie. C’était inexplicable. J’avais la sensation que ça devait être, qu’il n’y avait pas d’autres chemins possibles et que, coincé, je devais m’en emparer. « Je ne sais pas. Je le veux, c’est tout. » finis-je par lui dire. « Peut-être que tu me plais. Peut-être que je ne l’aime pas. » fis-je, en désignant l’Ange du doigt. « Peut-être que je n’ai pas le choix. » J’aurais pu lui raconter différents scénarios. J’aurais pu avouer être tomber sous son charme dès que j’avais croisé son regard. Ça aurait été un mensonge… un demi-mensonge. Il y avait quelque chose chez elle… quelque chose que je n’arrivais pas à identifier. J’avais la sensation qu’elle appartenait à mon existence, comme un fantôme du passé. Je la rencontrais pour la première fois mais elle me touchait comme de vieux souvenirs avaient la capacité de plonger celui que s’en remémore dans la mélancolie. Quand je la voyais, je ressentais mille tourments et mille délices. J’entendais dans son souffle mille promesses et mille possibles. J’avais la sensation de valser sur une corde bien trop raide sans avoir envie que la sensation de vertige s’arrêtât.

« Une promesse ? » Mon regard se tourna vers le blond. Il ne rencontra que le vide. Il n’était plus là. Je ne m’en formalisai pas. J’aurais peut-être dû mais, au fond, j’avais la sensation qu’il n’avait pas sa place entre nous, ni même à nos côtés. Il n’était qu’une figure portée ici par le vent, un mirage qui ne servait à rien d’autre qu’à la soigner et à m’agacer. Il panserait ses blessures jusqu’à ce que ses dons ne pussent plus agir. Et puis, comme maintenant, il disparaîtrait. Je me détournai de sa position passée pour contempler l’eau et le paysage qui nous entouraient. Que pouvais-je lui promettre ? Qu’importât cette dernière, j’étais convaincu que j’en viendrais à me parjurer. Existaient-ils des mots ayant le pouvoir de résister au temps ? Avais-je envie d’essayer de lui offrir une réelle promesse ? Je ne pouvais pas lui promettre de l’aimer éternellement, pas plus que ma protection. Je ne pouvais pas lui promettre de ne jamais la faire souffrir. Toutes ces belles paroles seraient vaines, un jour ou l’autre. La vie et la mort les emporteraient. Me fallait-il être logique ? Me fallait-il chercher à être raisonnable ? Je n’avais pas envie de lui promettre des banalités. Quitte à me parjurer, autant le faire sur une idée grandiose. « Je promets de faire de toi ma Reine et de te faire valser dans le ciel nocturne sous l’éclat de toutes les lunes et de toutes les étoiles. » Je souris. « Tu n’es bien sûr pas obligée de promettre quelque chose d'aussi ambitieux. » Un rire taquin m'échappa et je tirai sur le ruban pour m’en emparer.

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[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage

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