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 [RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage

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Bellada Ward
~ Magicien ~ Niveau I ~

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Bellada Ward
Mar 09 Mai 2023, 08:37


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Fëry
Phobos - Helsinki & Oriane

Rps liés ; Fëry | Coutume d'Oriane & Helsinki. # # # # #

La sensation était presque devenue familière. Ce fut comme un picotement qui parcourut son être tout entier, comme si quelqu'un était venu agiter la brume qui constituait son corps factice. S'il avait été fait de chair, Phobos aurait sans doute eu l'impression que son sang s'était mis à bouillir dans ses veines. Le décor de son habitacle se métamorphosa peu à peu, un chemin se dessinant de plus en plus précisément, se faisant de plus en plus pressant, jusqu'à ce que le Sylphe ne cède à l'appel et ne suive le scintillement du cheminement menant jusqu'à l'arbre unique. Lui aussi s'était métamorphosé. A mesure que ses allers et retours jusqu'au monde onirique s'étaient démultipliés, l'Habitacle semblait avoir noué une connexion particulière avec cette autre dimension. Il semblait avoir, de lui-même, matérialisé une porte vers cet autre endroit. Phobos n'avait jamais constaté d'autre changement que celui-ci, dans ce lieu statique et ennuyant.  L'esprit des Rêves s'approcha donc du tronc, qui semblait s'être scindé en deux pour laisser une ouverture béante. A l'intérieur, un voile bleuté et translucide, entrecoupé par des vapeurs, s'était matérialisé. Les voix se faisaient de plus en plus étouffantes. D'abord murmures, elles s'étaient amplifiées jusqu'à devenir des cris, emplissant l'univers du faiseur de tourmentes. Il lui était impossible de ne pas les entendre, tout comme de les ignorer tant elles étaient omniprésentes. Un nouveau rêve conclut le génie. Il ne s'agissait pas de n'importe lequel, mais bien de ceux qui avaient initié l'enfant de Pandore à l'art des manipulations oniriques. Ceux où tant de ses pairs avaient pu extirper de la puissance, car ces rêves là tissaient un lien particulier entre les êtres. Alors, sans se faire prier, le bleu s'engouffra dans la faille et s'invita dans l'un des songes.

La nature était toujours présente, mais elle n'avait rien à voir avec celle de l'Habitacle. Elle était plus luxuriante, plus apaisante et chaleureuse. Des fleurs gigantesques, et un arbre plus titanesque encore composaient la scène. L'être des Rêves ne mit pas longtemps à identifier les deux rêveuses. L'une était rousse, l'autre blonde, mais toutes deux possédaient une candeur ingénue. Phobos était loin des scènes cauchemardesques qu'il affectionnait tant. Pourtant, il n'essaya pas de changer l'atmosphère. Même s'il s'y était risqué, d'autres auraient pris soin de rectifier la situation et de rembellir le théâtre où performaient les deux actrices. Luttant contre son instinct primaire, le Sylphe se concentra sur les deux rêveuses.

La rousse était en train de raconter des histoires à propos d'Elus. Phobos ne comprenait pas toujours tout mais il s'était fait à cette idée : les songes n'étaient que rarement lucides et ce qui s'y racontait ne lui faisait jamais sens. Ce n'était qu'un ramassis de divagations. « Tu as tort. » Phobos ne se retourna pas - il s'était douté que Nesloo viendrait constater ses progrès. Elle avait cette désagréable manie. « Ce n'est pas parce que tu es incapable d'en comprendre le sens que leurs paroles en sont dénuées. » Phobos fabriqua une étoile, qu'il plaça dans la main de la narratrice, cédant à l'impulsion de ses rêveries. « Lorsque l'on devient attentif, les rêveurs nous dévoilent bien des secrets. » La façon dont sa mentor avait prononcé le dernier mot interrogea le manieur de rêves, sans qu'il ne parvienne à en décrypter le sens qu'elle avait essayé d'y insuffler. « Il suffit de faire le tri du vrai du faux. » L'air placide de son élève irrita légèrement la plus expérimentée. S'il faisait désormais des efforts pour montrer ses états d'âmes face à ses proies, il demeurait totalement de marbre en dehors de ses obligations. A croire qu'il n'était désormais plus qu'une coquille vide. Nesloo regrettait celui qu'elle avait connu autrefois, et qui semblait avoir disparu. Elle avait pensé pouvoir le ramener à la vie mais sa mission ressemblait davantage à un échec qu'à une réussite.

« Concentre toi sur ces filles. » ordonna-t-elle avant de se mettre en retrait. Phobos, sans manifester la moindre réaction face à son départ ni à sa remarque, continua d'observer le rêve qui défilait devant lui. Il s'était concentré pour créer une étoile qui comblerait les désirs de sa maîtresse onirique : il l'avait façonné de telle sorte qu'elle posséda une forme parfaite, une intensité subjuguante, une beauté envoutante pour conquérir le cœur de cet autre pétale de fleur. Curieux, et désireux d'apprendre à décrypter les émotions - il devenait de plus en plus doué à ce jeux - il observa la réaction de la blonde. Il fut satisfait de la voir se perdre dans la contemplation de l'artefact qu'il venait de créer. Lorsque la contemplation prit fin, il reporta son attention sur le chemin lumineux que ses compatriotes avaient tissés pour que les deux aimantes ne se perdent pas. Jusqu'à présent, il avait été trop concentré sur ses propres efforts pour parvenir à apprécier le travail de ses camarades. Désormais, il parvenait à percevoir la beauté des mises en scène. Parfois, lorsqu'il était témoin d'un effet particulier, il s'en inspirait et essayait de le réutiliser dans les songes qu'il tissait lui-même, créant à la fois le sublime comme le terrible. L'œuvre des Djinns avait une implication conséquente dans les tournants que prenaient les rêves. S'ils n'étaient pas décisionnaires des réactions des rêveurs, ils avaient une grande part à jouer dans l'ambiance et pouvaient donc indirectement manipuler les sensations de leurs marionnettes. Comme ici : tout était mis en place pour développer l'attirance entre les deux ailées. Créer la proximité, la tendresse et l'intimité des cœurs. La douceur du lieux se reflétait sur leurs états d'âmes et de là découlait l'émotion qui les attirait l'une à l'autre.

Phobos se surprit à constater que même ici, dans ce rêve qui n'avait pas vocation à y emprisonner de victimes, les génies déployaient une volonté remarquable pour que les rêveuses désirassent s'y éterniser. Leur idylle ne serait jamais aussi réelle qu'en cet endroit, et les émois étaient trop agréables pour penser à y couper court. Ce jardin étaient à l'origine de l'étincelle qui embraserait leurs émotions. Les consumeraient-elles une fois en dehors du contrôle des Enfants de Pandore ? Ou bien la flammèche serait-elle soufflée par la dure réalité du monde extérieur ? Le Sylphe était curieux de constater le résultat de leurs manipulations sur la réalité de ces vies. Il les garderait à l'œil.
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Bellada Ward
Mar 09 Mai 2023, 09:40


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Fëry
Phobos - Rose-Abelle & Min-Ah

Rps liés ; Fëry | Coutume de Rose-Abelle & Min-Ah. # # # #

Phobos observait la danse des deux lucioles. Le spectacle aurait pu être émouvant s'il était sensible à ce genre d'émotions. Ce n'était que rarement le cas. Aussi, lorsqu'un chemin se dessina dans le sillage des hautes herbes, il ne tarda pas avant de l'emprunter. Il avait terminé sa mission ici : ses services n'étaient plus nécessaires, mais il comptait bien continuer à servir d'autres maîtres. Ou plutôt, d'autres maîtresses, comme il ne tarderait pas à le constater. Les Songes étaient pléthores et aussitôt le précédent terminé, il se faufilerait dans le suivant. L'habitant de Somnium s'enfonça davantage sur le chemin, jusqu'à arriver dans la scène suivante. D'autres génies étaient déjà présents : ils s'activaient pour créer leurs illusions, pour bâtir ce nouveau monde idyllique. Avec surprise, Phobos comprit que les rêveurs n'étaient pas encore arrivés. Se prêtant à l'effort de groupe, l'être de magie fit grandir ce nouveau jardin verdoyant. Il était similaire à la prairie précédente, malgré leurs différences. La même atmosphère accueillante y régnait. Le Sylphe se demanda s'il s'agissait d'un facteur commun à ces rêves si spéciaux, ou si ce fait dépendait des personnes qui s'inviteraient dans le songe. La structuration du songe dura plusieurs minutes, ou peut-être cent ans - la notion du temps restait floue pour le bleu, et si quelques secondes lui paraissaient parfois très rapides, elles pouvaient s'allonger de manière à le faire valser avec la folie de l'impatience. Cette fois-ci, Le temps lui parut long. Alors, comme pour essayer de chasser l'ennui, il prit la décision de s'intégrer lui-même au décor. Son enveloppe charnelle sembla se solidifier, devenir tangible. Mais il ne ressemblait en aucun cas à un humanoïde. Non, le bas de son corps s'était ancré dans le sol, puis s'étirait en une longue tige, pour se terminer en pétales dorés. Le renoncule était près : il se contenta d'attendre.

L'appel avait quelque chose de particulier. L'invitation au rêve avait été, en elle-même, un souhait. Un souhait qui, depuis l'Autre Monde, s'était infiltré dans l'inconscience de la dormeuse. Il avait fait écho à sa nuit et s'était répercuté ici. Le désir de l'émancipation. Liberté. D'aimer autrui, peu importa les règles. Aimer sans dictat et sans concession, l'être désigné par le cœur. Ne pas avoir peur de découvrir un visage similaire au sien, sans la marque d'une masculinité repoussante. Phobos ne le comprenait pas mais ce songe-ci semblait avoir été fait spécifiquement pour cette Rêveuse. Non pas parce que les génies l'avaient façonné pour l'adapter à ses aspirations, mais parce que ses désirs profonds s'alignaient parfaitement avec l'essence de ces rêves si uniques.

L'arrivée de la seconde femme fit se retourner l'Enfant de Pandore. Quelque chose clochait, chez cette rêveuse. Il y avait quelque chose de différent, d'anormal, sans que le Sylphe ne parvienne à expliquer exactement ce qui le plongeait dans cet inconfort troublé. Quelque chose n'était pas naturel et, pourtant, tout était si fluide, sans aucune accroche, qu'il devenait complexe de comprendre ce qui pouvait sortir de l'ordinaire. Ne prêtant plus attention à ce détail qui lui échappait, Phobos se concentra sur la rencontre des deux blondes, semblant retourner la salutation de l'inconnue, le soleil irradiant sur ses pétales pile à ce moment.

Les racines de Phobos s'allongèrent jusqu'à aller effleurer celles de ses voisines. Lorsque la poussière tomba dessus, les plantes touchées grandirent, suivant l'élan octroyé par l'insufflation créatrice du manieur onirique. La pousse des végétaux était un artifice supplémentaire pour mettre en avant la rêveuse. Sa danse se mêlait à l'environnement printanier. L'effet semblait efficace face au cœur de celle qu'elle essayait de charmer. Mais ce fut sa révélation qui chamboula le palpitant de la jardinière, sans pour autant parvenir à en faire tomber les barrières. Les génies furent sensibles à la contradiction du cœur. La réponse affirmative était retenue par la crainte de tout un tas de carcans. Des dictats que la première rêveuse avait souhaité faire disparaitre, afin de s'en libérer tout à fait. Alors, comme une conscience commune, les djinns présents invoquèrent une légère pluie, dans le but de les rapprocher l'une vers l'autre. La pluie purifierait les cœurs, les laveraient de leurs hésitations, de ce qui les retenaient de céder l'une pour l'autre et d'embrasser pleinement leurs désirs.
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Maximilien Eraël
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Maximilien Eraël
Mar 09 Mai 2023, 15:21


Le jeu du mariage
Ihsan & Sharihzad

D'une envolée, Sharihzad échappa à la main agile du Mage à sa poursuite. Le temps passait et la brune n'avait plus vu Ihsan depuis le début du jeu. Elle commençait à croire qu'il l'avait fait venir uniquement pour se moquer d'elle par la suite lorsqu'elle devra se dépatouiller du Magicien qui mettra a main sur elle. Car c'était là la seule finalité de ce jeu. Qu'il s'attende à ce qu'elle se venge dans les formes s'il avait osé. Elle jeta une œillade moqueuse au Magicien en contrebas qui la suivait du regard s'enfuir tandis qu'elle s'éloignait dans les airs. Elle le soupçonnait être capable de téléportation. Ce n'était pas la première fois qu'elle le croisait et, de ce fait, qu'elle lui échappait. Ce garçon jouait dans la mauvaise partie. Parmi l'ensemble des demoiselles présentes, il avait jeté son dévolu sur elle, et elle était persuadée, à constater son obstination, que ce n'était pas seulement pour le jeu qu'il la coursait. Tandis qu'elle, à l'inverse, n'avait pas dans l'idée de s'engager dans l'immédiat. Elle ne serait pas présente si l'Humain ne l'avait pas contacté. Sans parler de la réaction de son père en apprenant qu'un Magicien avait gagné le droit de la demander en mariage. Elle posa le pied-à-terre et suspendit sa réflexion, tentant de visualiser la scène. En fait, elle serait incapable de prédire sa réaction. Autant il pourrait grogner après le Magicien pour avoir eu l'audace de faire ce genre de demande simplement parce qu'il aurait gagné à un jeu, autant il serait capable de se rire de la situation de sa filleule pour la même raison. Ce faisant, l'Enfant des Cieux haussa les épaules et reprit sa marche tranquille. Elle verra bien en temps et en heure.

Le frottement des plumes dans l'air dans son dos attira son attention, aussi fit-elle demi-tour pour faire face au nouveau venu. « Ihsan. ». Elle marqua un temps, détaillant la tenue dans laquelle il se présentait à elle. « Vous voilà bien charmant dans ce vêtement mon cher Marquis. » commenta-t-elle alors, dans un vouvoiement qui se montrait plus rieur que poli. Elle le pensait sérieusement pourtant, comme chaque fois qu'elle exprimait son ressenti dans les tenues qu'il pouvait revêtir. « Je commençais à ne plus t'attendre. Tu sais que tu as failli être devancé ? » reprit-elle ensuite dans un pseudo-avertissement, mi amusée, mi courroucée, avant de suivre le regard de son égal. De véritables inséparables, songea-t-elle en détaillant les Gardiens Azurés. Ce fut la remarque suivante d'Ihsan qui la força à ramener sa pleine attention sur lui. Après un court silence, elle fut ainsi prise d'un éclat de rire. « Tu crois sincèrement qu'il se serait déplacé jusqu'ici dans le seul but de participer à ce jeu ? ». Quoique improbable, l'image demeurait amusante et elle aurait surement tout donné pour voir ça en vrai. « Il n'est pas venu. » continua-t-elle en se reprenant. « Il n'y a qu'Aurel et moi qui sommes descendus jusqu'ici. » précisa-t-elle non sans malice car, en d'autres termes, elle pouvait avoir la maison aux Jardins de Jhen rien que pour elle.

Sharihzad eut alors un sursaut outré. « Maintenant que je suis là ? Mais c'est toi que j'attends depuis tout à l'heure. ». Il ne manquait pas de toupet de lui donner la faute. Puisque c'était ainsi, et parce qu'il semblait certain de ses capacités, la prochaine fois qu'elle devrait croiser le Magicien, et elle ne doutait pas que cela arrive, elle le fuirait à la loyale. Ihsan ne pourrait alors s'en prendre qu'à lui-même s'il se fait devancer comme ça a failli se passer plus tôt. « Vous êtes bien charitable mon bon monsieur. Permettez-moi de contester votre affirmation cependant, car il est certain qu'il doit exister quelques exceptions. Ne dit-on pas également des Anges qu'ils peuvent être particulièrement ennuyants ? » le taquina-t-elle finalement, sans développer plus sa pensée. C'était inutile, puisque l'exemple qui lui venait en tête n'était autre que le père de son ami. « Je ne serais pas là si tu m'ennuyais. » répondit-elle ensuite, les mains dans le dos, légèrement penchée en avant. Elle ferma alors les yeux lorsqu'à son tour il initia un rapprochement pour pénétra son espace intime et que le souffle de ses mots caressa l'épiderme de son cou. Elle se rapprocha un peu plus, plaçant ses mains sur le torse du garçon. Puis elle sourit. « Et si tu échoues ? » lui glissa-t-elle en le repoussant. Avant qu'il ne puisse répondre, elle s'écarta de quelques pas avant déployer les ailes et s'envoler.

Bien vite la Plume de la Reine revint sous le couvert des arbres, juste à temps pour échapper au regard d'Ihsan. Il n'y aurait aucun défi si la course devait se dérouler dans les airs. Peu nombreux étaient les Mages pouvant voler. Or, le but était de justement leur offrir à eux aussi une chance de s'emparer de son ruban. Elle vérifia la bande de soie qui maintenait sa chevelure attachée. Il tenait parfaitement. S'en saisir ne serait pas aisé, non pas à cause de la course, mais parce que le nœud était dissimulé. Rieuse, elle commença à zigzaguer entre les haies d'un immense jardin, fuyant les voix et les rires qu'elle pouvait entendre. De temps à autre, une plume tombait au sol, parfois dans la direction opposée à celle qu'elle avait prise. Seul l'œil attentif pouvait discerner les chafouines qui guidaient sur une fausse piste, des honnêtes. Quand les premières parsemaient le sol d'un doux duvet immaculé, les secondes offraient au soleil des reflets aussi lumineux que sa robe. L'Enfant des Cieux elle-même n'avait pas notifié cette curiosité. Elle ne s'en souciait pas vraiment.

Au détour d'un buisson, Shahrizad manqua percuter un garçon. « Je vous ai retrouvé, ma Dame. » fit celui-ci, ravi, après une seconde de surprise. « Je vais commencer à croire que vous me faites surveiller. » répondit-elle en s'écartant un peu plus du Magicien. « Inutile, le laisse aux dieux le soin de me guider dans mes choix, et jusqu'à présent ils m'ont toujours mené à vous. ». L'Humaine ne sut s'il blaguait ou non. « Et jusqu'à présent, je vous ai toujours échappé. » répliqua-t-elle en effectuant un pas de côté pour esquiver la main brigande. « Peut-être que les dieux cherchent seulement à vous duper. ». Ou à provoquer Ihsan, songea-t-elle alors que ce dernier apparut. « Et voilà votre rival. » commenta-t-elle donc en accrochant ses iris clairs dans ceux déterminés de l'Humain. Elle déploya à nouveau ses ailes, puis, plutôt que de la propulser dans les airs, donna un violent coup devant elle. Un nuage de plumes prit sa place, camouflant sa fuite aux yeux de ses poursuivants, tandis qu'un rire se répercuta dans l'air. Lorsque les plumes retombèrent, elle avait à nouveau disparu, sans laisser quelques véritables indices pour les guider. Si, comme l'avait énoncé le Magicien, les dieux pouvaient les mener à elle, alors ils ne devraient pas avoir trop de problèmes pour la retrouver.

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We were never welcome here ~ Night time or morning time, we're going strong

Don't you tell me what you think that I can be

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Mer 10 Mai 2023, 07:57


Fëry
Phobos - Era & Dastan

Rps liés ; Fëry | Coutume d'Era & Dastan. # # # #

« Alors ? » demanda Nesloo. « Tu as réussi à comprendre ce qui ne colle pas ? » Lors du rêve précédent, son apprenti n'avait qu'effleuré la vérité. Il avait sentit l'incohérence sans parvenir à l'identifier exactement. Peut-être était-ce dû au facteur de l'inconnu. Pour lui, Min-Ah étai la première et unique forme sous laquelle il découvrait le rêveur. Il n'avait pas de comparatif sur lequel s'appuyer pour réussir à élucider le mystère. La Djinn espérait donc qu'en le mettant face à deux rêveurs qu'il avait déjà côtoyé par le passé, la réalité le frapperait. Leur rencontre datait désormais, de plusieurs années en ce qui concernait les garçons : ils avaient grandi, depuis la Coupe des Nations. Il n'en restait pas moins que ces individus avaient marqué le faiseur de rêves. L'un en particulier, puisqu'il s'agissait du vainqueur de l'épreuve. L'autre, par la teneur singulière de son épreuve, l'opposant à une copie conforme de lui-même. Les deux avaient laissé une impression marquante sur le parfait novice qu'il était à l'époque.

« Il n'y a pas de jardin. » Phobos, assis sur un banc, observait le décor dans lequel il avait atterri. Il était particulièrement différent de ceux que l'onirique avait visité précédemment. La nature n'était plus omniprésente - sans pour autant en être totalement dépourvue, elle était loin d'être étouffante. « Il y a beaucoup de gens. » La plupart étaient en réalité des génies, comme lui, ayant revêtit le rôle d'un pion. Le déguisement du Sylphe était nouveau. Il incarnait une adolescente aux cheveux bruns et courts, et à l'air presque aussi affable qu'Era. Elle était loin de posséder son charme, cependant. La fausse étudiante observa les alentours peuplés. Précédemment, les Enfants de Pandore s'étaient dissimulés dans l'environnement, ils s'étaient dissimulés sous la forme d'une luciole, d'une plante ou d'une étoile. Ici, ils pouvaient arborer la silhouette qu'ils désiraient tout en passant inaperçus. « Je connais cet endroit. » Les bâtiments lui faisaient penser à l'école où il résidait actuellement. Il était loin d'avoir pu en visiter tous les recoins, mais l'architecture avait quelque chose qui y faisait penser. « Il y a un bal. » Il avait entendu parler les deux protagonistes. Bien que les amoureuses se soient éclipsées sur le toit, l'intrus parvenait à entendre leur conversation comme si elles se trouvaient à quelques centimètres de lui. La réciproque n'était pas vraie. « Il n'y avait pas de bal, avant. » Il y avait bien des danses, mais elles avaient été plus intimistes, moins anticipées. « Tu t'accroches à trop de détails. » Phobos avait souligné toutes les différences qu'il constatait avec les rêveries qu'il avait visité tantôt. Pourtant, il semblait avoir oublié son malaise initial concernant le blond. Trop d'informations venaient troubler son jugement. « Concentre-toi sur les deux rêveuses. » La brune obtempéra et leva la tête. Qu'avaient-elles de si spécial ? A force de les observer, la même impression de faux qu'il avait éprouvé en analysant Min-Ah l'étreignit. Quelque chose dans leur apparence n'était pas normal. De la magie avait été usée pour l'altérer. « Ce sont... Des hommes ? » affirma-t-il après un moment de réflexion. Nesloo acquiesça. « Mmh... » L'information en tête, l'onirique se contenta d'observer vaguement en direction des deux adolescentes, sur le toit. Il ne comprenait pas vraiment la raison de cette métamorphose. Mais il y avait beaucoup de choses qui lui échappaient, avec ces rêves. Alors il ne se formalisait pas davantage : cette donnée rejoignait simplement toutes les autres, sans qu'il ne sache plus quoi en faire. Nesloo retint son irritation. Elle avait espéré éveiller, à minima, la curiosité de son ancien camarade. Mais il semblait que son intérêt ne s'éveillait que rarement, sinon jamais. S'il continuait ainsi, il passerait à côté de bien des indices et des informations cruciales. Lasse, la jeune femme s'évapora, rejoignant le dédale des rêves.

L'appel du souhait fut plus fort que l'interrogation laissé par le départ de sa mentor. Aussi, à chaque prénom énoncé, Era trouva une répartie pour dissuader Dastan d'accepter les invitations. Trop petit, trop égocentrique, trop innocent, trop violent : aucun n'était assez bien pour la rousse. Les noms ne lui étaient pas inconnus. Alcide, en particulier, attira son attention. La présence de son jeune maître confirmait les doutes qu'il avait eu plus tôt : cet endroit était bel et bien Basphel. Soit. L'information alla rejoindre les autres.
769 mots
Je n'ai fait que le vœux d'Erasme. Je ferai peut-être la suite plus tard, si aucun autre génie n'est venu par là avant.


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Bellada Ward
Jeu 11 Mai 2023, 12:42


Image par Leonor
Le jeu du ruban
Phobos - Perséphone & Faust

Rps liés ; Le jeu du ruban | Coutume de Perséphone & Faust. # # # # # #

Phobos était installé à la table du salon. Il tenait entre ses mains les cartes du jeu auquel il jouait, avec ses faux camarades. Des cartes de tarots magiciens. Les illustrations semblaient raconter une histoire. Une fable qui n'avait rien à voir avec les songes des jardins. En observant bien les artéfacts, le blond remarqua que les dessins incarnaient deux des adolescents présents dans la salle, et les engageait dans une course sentimentale. Aussi, le Sylphe se demanda si cette attention était destinée aux rêveurs, comme un indice sur ce qui les attendait, ou s'il s'agissait d'une instruction laissée pour les manieurs de rêves. Le prétendu magicien releva la tête lorsque Marsuline se redressa précipitamment, exigeant avec zèle un changement d'activité. Phobos, antipathique comme à son habitude, ne se mêla pas aux protestations véhémentes de ses voisins de table. Il était curieux, cependant, de voir la réaction des rêveurs : il tourna la tête jusqu'à rencontrer la silhouette de la violette, qui avait rivé son regard sur le brun, installé à la chaise à côté du blond. Lorsque la proposition d'inverser les rôles fut énoncée, Phobos déposa son jeu, face visible. Ténèbres, Chute, Bouclier.

Rire, candeur, espièglerie. Le cadre était au sentimental et les cœurs passionnés trouvaient leurs chemins jusqu'à leurs moitiés. Quelques âmes esseulées n'avaient cependant pas encore réussi à trouver la trace de leur conquête. Phobos suivait discrètement la mage : dans l'obscurité ambiante, il était simple de ne pas le voir ; l'entendre était impossible car ses pas ne touchaient pas le sol - il n'aurait faisait aucun bruit, même sans la moquette. Lorsque l'agacement gangrena tout à fait la patience de la poursuivante, le Sylphe obtempéra et céda à son souhait muet : une rangée de lumière vint balayer l'obscurité qui empêchait la demoiselle de retrouver son chemin. Telle une flammèche, l'intrus vacilla et se perdit dans le rêve. Il n'était pas partit : il s'était simplement retiré du décor afin de ne pas interférer dans l'interaction des deux protagonistes, qu'il se contenta d'abord d'observer.

Pourtant, bien vite, la scène éveilla un intérêt croissant chez le manieur de rêves. Il n'avait rien fait de particulier et, pourtant, le rêve prenait un tournant malsain, que d'autres auraient pu qualifier de cauchemardesque. Pourtant, ni la fille ni le garçon ne semblaient vivre l'atmosphère lugubre comme une mauvaise expérience. Ils y évoluaient tout naturellement, comme s'il s'était agit d'une variable tout à fait banale pour eux. Aussi, lorsque Phobos pris les trait d'une adolescente et roda un peu trop près des amants, il fut pris de court en constatant la poigne de la mage se refermer sur son col, puis intrigué en constatant la décision de la violette. Elle préférait éliminer la concurrence, purement et simplement. Elle désirait s'accaparer tout entier celui qu'elle avait décidé de faire sien, sans compromis ni concession. Il n'y avait de la place pour personne d'autre que ces deux là dans cet univers : tous les autres n'étaient que des gêneurs, que la demoiselle avait décidé d'effacer. Ce comportement résonnait en écho des aspirations du Sylphe. Lui aussi éprouvait cette possessivité envers quelqu'un qu'il ne désirait pas partager. Il n'avait cependant plus la liberté de choisir : elle s'était échappée de ce monde et, avec elle, c'étaient ses chances de la conquérir qui s'étaient évanouies. Être témoin de la hargne qu'était prête à mettre Perséphone pour s'assurer de la réussite de sa relation avec Faust ravivait cependant la flamme du bleu. Il n'avait jamais réussi à retrouver les traces de sa moitié, mais il y avait bien quelqu'un d'autre qu'il pouvait tourmenter, comme une vengeance pour chaque nuit qu'elle lui refuserait obstinément.

La chute cessa enfin, avec douceur. Après s'être assuré du confort des deux acteurs, Phobos se dissipa à nouveau, alors que le changement de décor s'obtempérait. Découvrir le monde de l'autre. C'était ce qu'il avait fait, avec Suzume. En quelques sortes. Il avait brisé les barrières qu'elle avait essayé d'ériger, s'était immiscé dans ses pensées les plus sombres pour les infester de davantage de tourmentes. Ce n'était pas vers lui qu'elle c'était dirigé pour trouver réconfort et sureté. C'était vers cet autre. Celui que l'onirique désirait détruire, pour lui avoir dérobé sa Rêveuse. En observant les deux amoureux, Phobos éprouva une sensation étrange, qu'il ne parvenait pas à décrypter. C'était les griffes de la jalousie qui le faisaient bouillonner.
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Orenha
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Orenha
Jeu 11 Mai 2023, 13:38


"Inhale" de Yuumei
"Bara" de Ilya Kuvshinov
Fëry
Claer & Orenha


Orenha est assise au milieu de la clairière, ses longs pieds entrelacés ramassés sous les fesses, les mains jointes sur ses genoux osseux. Immobile. Sa longue chevelure masque son visage qu’elle a penché vers l’avant, la nuque offerte au ciel. Une cascade écarlate jaillit des nuages qui s’agglutinent au-dessus de sa tête, enveloppant la cime des arbres comme un plafond de coton rouge. Les gouttes de sang courent sur sa peau nue sans la tâcher, sautant d’un grain de beauté à l’autre, dégouttant le long de sa frange en pagaille.
À l’orée de la forêt, une masse sombre guette, paire d’yeux miroitants, ombre en expansion. Les buissons grondent et les fourrés enflent. De cette vague grouillante émane une clameur désarticulée qui fait frissonner les herbes folles et crépiter les feuilles mortes.

Orenha se réveille. Un à un, elle fait bouger ses orteils, déplie délicatement ses doigts fins ; les coudes prennent le relais et décrivent de lents arcs de cercle dans les airs ; le voile des cheveux glisse, libérant le front lisse ; la bouche s’ouvre grand comme pour avaler le monde. Les pétales rouges finissent leur chute tranquille de la frange jusqu’au sol, où ils s’évaporent dans une brume rose et parfumée. La jeune femme lève la tête et la lumière de la lune plonge au fond de ses prunelles avant de déployer ses longs bras argentés pour l’envelopper. Dans son dos, elle sent les ailes vaporeuses frémir, s’agitant avec douceur pour déloger les perles d’eau qui en ourlent les bords. Elle savoure la brise fraîche qui danse sur les écailles translucides, minuscules miroirs nacrés aux reflets infinis ; on y voit les lunes s’y succéder en clignotant, effeuillant leurs robes blanches, fin croissants d’argent ou rondes et pleines comme des ballons.

Orenha se lève, perchée sur ses jambes en fuseaux et ses orteils en pointe. Une longue robe, couleur de la pluie, vient frôler les frêles chevilles, coulant de son corps comme si elle en faisait partie intégrante. Elle esquisse un geste en direction de la lisière de la forêt, et l’Ourse s’en détache pour venir humer le petit bout de fille. Son haleine est sucrée, l’enveloppe comme une étreinte maternelle. Baiser mouillé sur le museau humide. Orenha se laisse chuter vers l’avant, le ciel se renverse et ses doigts s’emmêlent dans la fourrure douce et piquetée de fleurs de l’Ourse ; elle se trouve désormais assise en tailleur sur son dos, une miette colorée sur l’épaule massive de la bête. Son ronronnement de chaton fait vibrer ses mollets. Elles entrent dans la forêt, les branches comme des arceaux et la mousse comme un tapis de velours. Des gerbilles de toutes les couleurs courent autour d’elles en un seul mouvement fluide, ondes sur un lac tranquille, les enlaçant tandis qu’elles s’élèvent dans les cieux, pailletées de Poussière.

Orenha se souvient. C’était arrivé hier, ou peut-être bien que ce sera demain ? Le labyrinthe des Artefacts ; sa silhouette fugace, plus rapide qu’un clignement d’œil, au détour d’une gigantesque tasse de porcelaine fêlée.
Orenha sort tout juste de son chez-elle temporaire : une coquille d’escargot, veinée d’or et de cuivre, à l’hélice au mouvement perpétuel, délaissée par son propriétaire originel. Elle se nettoie le visage avec la rosée matinale lorsque la fille attrape son regard. Mue par une curiosité agrémentée de battements de cœur précipités, elle suit le sillon parfumé et les petites empreintes de pieds qui la guident dans l’étrange dédale des laissés-pour-compte. Elle perçoit des notes fleuries et sauvages, une odeur fauve. À chaque fois qu’elle croit enfin tomber nez-à-nez avec sa mystérieuse inconnue, celle-ci semble se dérober à son regard ; puis les bruits de pas reprennent, plus loin, jamais précipités, réguliers. Une partie de cache-cache improvisée qui met Orenha au supplice mais qui la ravit avec la même intensité. Les bibelots des Géants participent eux aussi, dévoilant ça et là un bout de chair blanche, une boucle blonde, un pan de tissu.

Leurs ombres se font soudain face, projetées sur une surface de granit érodé. Orenha se fige, le souffle coupé, n’osant avancer d’un orteil, craignant que l’ombre ne se dissipe en emportant sa propriétaire. À la place, elle esquisse un pas de côté, se plie et se déplie doucement ; son ombre crantée fait des courbettes, comme un brouillon de danse, une proposition ou une promesse.
Dis oui, dis oui, dis oui... la supplique est projetée hors de son corps sans passer par les lèvres, silencieuse et désincarnée, ectoplasme monochrome vibrant de désir.
Enfin, la réponse - ou ce qu’elle interprète désespérément comme telle : l’ombre menue vient se fondre à la sienne pour ne plus former qu’une grande tâche sombre et déformée, hérissée d’ailes et de bras en pagaille, monstrueuse et magnifique, une mante religieuse à la fin de son repas.
Orenha frissonne malgré le rouge qui lui embrase les joues. Elle se délecte de ce contact immatériel en se demandant si c’est réciproque. Serait-ce de la gourmandise d’en vouloir plus ? Ou de la cupidité ? Elle s’apprête à se retirer, confuse et indécise tandis que le présent lui échappe ; son ombre s’étire, se déchire, sans parvenir à se détacher complètement.

En une seconde le lien est rompu. La mystérieuse demoiselle ravale son ombre et s’échappe dans un bruissement d’ailes. L’air se remet à envahir les poumons d’Orenha, qu’elle avale à grande goulées, et à nouveau, la poursuite reprend. Quand elle pense gagner du terrain, la terre ramollit sous ses pieds pour l’embourber et la ralentir ; quand au contraire elle pense avoir pris la mauvaise direction, un grelot de voix lui parvient pour la remettre sur la bonne voie.
Sans savoir comment, elle sait que leur jeu touche à sa fin, que la prochaine ruine sera la dernière cachette.
Soudain, elle la voit. Une Géante. Elle vient de passer derrière l’étrange structure, celle composée de deux immenses et circulaires verres grossissants, cerclés et reliés avec des fils de métal. Son visage apparaît en gros plan et Orenha se sent magnétisée, noyée dans les yeux comme des saphirs où on peut lire l’intelligence et la vivacité d’esprit. Aussi vite qu’elle eût apparu, elle disparut.
Pour la première fois depuis le début de leur partie Orenha se met à courir, escaladant une couverture en cuir usé, dévalant à toute vitesse les pages couvertes d’encre, ses ailes battant le vent derrière elle. Elle glisse le long de la reliure, manque de trébucher mais ne s’arrête pas.
Le désir irrépressible de la rattraper, de saisir le fil que dessinait son profil mutin derrière le verre.
Ce n’est plus son profil mais son dos, caressé par la chevelure en mouvement, qu’elle aperçoit au loin. Elle s’enfonce dans la forêt, des animaux et des créatures sur les talons, engloutie par les arbres.

Orenha danse dans le ciel. La clarté lunaire l’auréole d’argent ; ses taches de rousseurs forment une constellation d’étoiles en négatif sur sa peau blanche. La Poussière scintille tout autour d’elle, se décollant de la pulpe de ses doigts, luisant le long de sa chevelure, saupoudrée par les ailes chatoyantes. Elle pince les cordes d’une harpe invisible et l’accompagne de son chant. Les mots s’écoulent de sa bouche comme un filet d’eau claire. Ses mouvements sont lents et mesurés, chargés de prudence et de grâce, comme si elle ne voulait pas précipiter les choses, être certaine que la sincérité de ses sentiments soit interprétée correctement.
Les gerbilles décrivent de grands cercles autour d’elle, tournoyant sur elles-mêmes, les queues s’accrochant les unes aux autres pour se rapprocher en grappes duveteuses, puis s’en servant pour se donner de l’impulsion afin de voltiger plus loin, natation synchronisée dans l’apesanteur du ciel. La Poussière leur dessine des ailes intangibles en pointillés. L’une d’elle, pelage anthracite et yeux noirs, nage jusqu’à Orenha, qui lui attrape délicatement une patte avant pour l’emmener dans une valse paresseuse. Elle se love contre la fourrure du rongeur pour le remercier et le laisse s’éloigner de nouveau.
La jeune femme se cambre soudain, le corps tendu comme un arc et la gorge déployée ; sa silhouette se juxtapose au croissant de lune derrière elle et disparaît un instant sous la lumière aveuglante de l’astre. Puis elle s’effondre ; l’une des épaules s’affaisse comme si on avait coupé le fil qui le maintenait en place, elle dégringole, tourbillonne à la verticale comme une feuille d’automne ; juste avant de toucher le sol, elle se redresse d’une secousse et plante ses yeux dans ceux de sa dulcinée.

« Viendras-tu à moi ? »


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Claer
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Claer
Jeu 11 Mai 2023, 13:41


Le rêve qui Ensauvage
Lorcán & Claer

Claer laissa tomber les dernières plantes qu'elle tenait dans sa gueule. La récolte avait été longue et fastidieuse. Préparer sa tanière pour les mois à venir n'avait pas été de tout repos. Elle avait d'abord dû trouver l'endroit parfait : une cavité proche d'une source d'eau et donc, de nourriture - les petits mammifères s'y abreuvant seraient des proies faciles, sans qu'elle n'ait à parcourir de trop longues distances pour se sustenter - mais suffisamment bien dissimulée pour que d'autres prédateurs ne viennent pas la chasser tandis qu'elle mettrait bas et s'occuperait de ses petits. Une fois le lieu établi, il lui avait fallut l'aménager : s'il ne s'agissait pas de l'étape la plus complexe, elle se devait d'être exécutée avec minutie. La Qaz'thank avait donc sélectionné avec attention chaque branchage; chaque touffe de plumes et feuillage qu'elle avait rapporté dans son antre. La roche en était désormais tapissée, marquant la fin de cette étape de préparation.

Tous ces efforts n'avaient pas été fait en vain. La créature quitta une dernière fois la maison qu'elle s'était confectionné. Elle y retournerait bien assez tôt, et y resterait jusqu'à ce que ses petits soient en mesure de se déplacer et de l'aider à chasser du gibier plus consistant que les petites créatures qu'elle attraperait près du lac. Mais pour que cela devienne la réalité, et non pas un espoir factice, la femelle devait trouver un partenaire et s'accoupler avec lui. Là encore, l'Eversha avait passé un certain temps à préparer son territoire. Elle avait d'abord commencé par gratter l'écorce des arbres alentours et griffer la roche, pour prévenir les autres femelles qu'il s'agissait de sa terre. Puis, lentement, elle avait entrepris de se frotter aux troncs, urinant dessus pour relâcher des phéromones servant à attirer d'éventuels mâles. Ils répondraient à l'appel, elle le savait : lors de ses recherches préliminaires, la Qaz'thank avait sentit la présence de plusieurs spécimens de son espèce. Elle ne s'était pas approchée, malgré leurs tentatives de la rejoindre. Elle ne se révèlerait qu'une fois prête pour l'accouplement, ce qui n'avait pas été le cas avant ce jour.

La sauvage s'arrêta au milieu du bois. Elle avait aperçut, à quelques mètres d'elle, le pelage de ce qu'elle pensa être l'un de ses pairs. Comme pour l'inviter à se montrer, elle laissa échapper un feulement caractéristique de sa condition. Elle était fécondable. Elle répéta l'appel plusieurs fois, avant de s'allonger. Elle avait fait sa part du travail, désormais, c'était à son prétendant de l'impressionner. Si sa parade lui convenait, elle consentirait à passer à l'étape suivante. S'il n'était pas à son goût, elle le chasserait de son territoire. La chose pouvait être violente, lorsque le mâle refusait sa défaite. Claer n'avait jamais été une femelle résiliente et les ignorances de ses refus avaient parfois conduits ses amants refoulés à de profondes blessures. Le poison contenu dans l'extrémité de sa queue avaient également mis ses détracteurs en défaut et elle avait sauvagement attaqué ceux qui avaient insisté malgré ses avertissements. La femme-bête se demandait quel repas lui apporterait le géniteur de sa progéniture. Lors de ses dernières chaleurs, elle avait eu le droit à quelques proies de choix, élevant ses standards à d'imposant mammifères. Si l'offrande était suffisamment imposante, elle accepterait de partager le repas avec le chasseur, sinon, elle tenterait de se l'accaparer, seule.

Claer oscillait entre une forme humanoïde et animale. Elle conservait malgré tout les imposantes ailes dans son dos, ainsi que ses cornes et sa queue. Cette dernière battait l'air nerveusement. Elle était impatiente. Elle s'allongea, sans s'inquiéter de pudeur face à sa nudité totale. Elle commençait à trouver le temps long. S'était-elle trompée ? Ne c'était-il pas agit d'un mâle, plus tôt ? Ou bien ses phéromones n'avaient-ils pas été assez fort pour que son partenaire comprenne ses intentions ? Contrariée, la blonde se releva vivement, quelques feuilles humides restant collés dans son dos et empêtrés dans sa chevelure. Elle en avait assez d'attendre. Elle avait envie de prendre les choses entres ses griffes. Contrariée, elle se mit à déambuler entre les arbres, levant le nez pour essayer de retrouver la piste de celui qui la faisait trop attendre. S'il ne lui rapportait pas vite un festin, c'était lui qui passerait entre ses crocs.
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Kitoe
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Kitoe
Jeu 11 Mai 2023, 16:12

Priam & Leigh
Edel Orgía Nisqa
Jade LeMac - Meet You in Hell

TW : Sesque


Leigh poussait des gémissements de plaisir. L’homme avait parlé juste avant et elle avait gloussé. Elle avait réfléchi à ses paroles philosophiques, puis avait finalement abandonné. Le lieu n’y était pas dédié et de toute manière, elle était trop défoncée pour s’adonner à de telles conversations. Tout ce qui lui restait de lucidité était tournée vers le sexe, auxquels ils devaient se soumettre. Elle supposait donc simplement que ses paroles relevaient du poétique et qu’il avait raison. De toute manière, cette cérémonie était la sienne ; elle n’avait pas à le contredire. Une exclamation aigüe lui échappa quand il la blessa. Les mains sur son torse, elle s’appuya une seconde contre lui avant de reprendre sa danse. Les battements de son cœur s’accélérèrent. Elle le caressa, appréhenda sa peau et ses muscles. Elle aimait le parcourir de ses doigts à l’aveugle, adorait ne pouvoir se fier qu’à ces formes sans pouvoir les anticiper.

Tout à coup, le monde bascula et elle se retrouva sous lui. Leigh se mordit la lèvre. Elle aimait la tournure que prenaient les événements. Elle le laissa saisir ses poignets, tandis qu’elle sentait la lame menacer une nouvelle fois sa chair. Elle expira, peinant à contenir les émotions qui l’embrasaient alors que Priam leur imposait un nouveau rythme. C’était d’autant plus bon.

-Je ne sais pas. Murmura-t-elle. Peut-être que nous sommes voués à nous faire souffrir.

Ce n’était pas qu’un peut-être ; elle en était certaine. Elle n’existait que pour cette raison. Elle n’expérimentait que pour cette raison : transcender l’imaginable, voir tout ce qu’il était possible de faire dans le domaine de la douleur, puis de l’horreur. Concevoir cette relation avec Priam l’excitait particulièrement. Elle était heureuse d’avoir sacrifié une partie de son corps pour lui, heureuse de le sentir contre elle et en elle.

-Est-ce que tu veux me faire souffrir ?

Elle espérait qu’il dirait oui, même si la réponse n’avait au final pas vraiment d’importance. Il avait commencé et il le ferait encore ; c’était ainsi. Leur haine réciproque rendait cela inévitable. Cette abjection de l’avoir en elle, de devoir s’occuper de lui, de porter son enfant et d’engendrer avec ses putes des mini répliques de son immonde personne, tout cela était à vomir. Paradoxale, c’était précisément ce qui l’excitait, ce frisson de dégoût, son souffle chaud et humide contre son cou, l’échange de leurs fluides, les va-et-vient. Elle n’avait probablement jamais été aussi excitée de toute sa vie et ce fût ainsi qu’elle jouit, au moment-même où l’homme s’y décidait aussi. Quand il se retira, elle glissa hors de son étreinte.

-Je t’ai réservé d’autres filles. Je les ai sélectionnées moi-même. Susurra-t-elle avant de se remettre debout.

Elle lui tendit la main pour qu’il la suivît. Une fois saisi, elle parcourut son avant-bras, cherchant par la même un appui stable. Elle s’avança dans une nouvelle direction, là où des femmes nues s’étaient amoncelées dans des positions aussi lascives que suggestives. Certaines s’étaient bandé les yeux, mais n’avaient néanmoins pas poussé l’extrême aussi loin que la maîtresse de cérémonie. Leigh chatouilla le cou de son partenaire.

-Elles sont toutes très, très vilaines et méritent que tu t’en occupes.

Il s’agissait réellement de pestes, des Viles de la pire espèce. Ça se voyait. Les succubes étaient à la fois dégoûtantes et terriblement attirantes. Leigh passa derrière lui, appliqua une pression sur ses épaules pour le masser. Les mâles tenaient plus longtemps lorsqu’ils étaient détendus.

-Tu peux être très sévère si tu le souhaites.

Ce n’était pas comme si elles pouvaient mourir, alors même qu’elles étaient là pour porter la vie. Les femmes se devaient de tout subir et de tout assouvir.

-Elles sont à toi. Rappela-t-elle en gloussant. Elle se mit sur la pointe des pieds. Est-ce que tu veux que je les punisse aussi, maître ?

Il avait tout ce qu’il désirait à sa disposition : un panel de lames, de fouets, de martinets, et d’autres instruments de torture si l’envie lui prenait. Tout apparaissait. En attendant les ordres, Leigh rejoignit ses comparses. Elle n’hésitait pas à caresser les femmes, comme pour attiser davantage la convoitise du brun.

-Priam… Appelaient les filles en murmurant.

Elles rigolaient doucement d’une blague dont seules elles avaient connaissance. Elles mettaient en avant leurs fesses ou leurs seins, ondulaient déjà à la vue du mâle en fumant quelques herbes stimulantes. Leurs cambrures et leur manière de ramper les unes sur les autres étaient presque implorantes. Une femme plus audacieuse que les autres parvînt à lui à quatre pattes.

-Priam…

Au-delà d’un appel, c’était une supplication. Ses mains s’accrochaient à sa taille comme à un rocher. Elle le lécha au niveau du bas-ventre, les yeux levés vers lui. En échange d’un enfant, elle était prête à être l’objet de tous ses fantasmes.

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Bijin
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Kitoe
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Kitoe
Ven 12 Mai 2023, 19:34

Jude & Mancya
Le jeu du mariage
I Prevail - There's Fear In Letting Go


Il figea son geste lorsque Mancinia ouvrit la bouche. Le mot qu’elle venait de prononcer résonna dans ses oreilles puis dans sa boîte crânienne. Avait-il bien entendu ? Avait-elle dit “Jamais” ou avait-il rêvé ? Sa main était plaquée contre la tête de son rival, tachée du sang de celui-ci. L’usurpateur ne bougeait plus, tout comme les autres intrus. C’était comme si le temps s’était immobilisé pour laisser place à leur échange, comme si leur rapprochement avait annihilé tout le reste. Jude se tourna vers elle. Ses yeux étaient ronds. Il n’était toujours pas sûr d’avoir bien entendu. Tout lui semblait tellement irréel. Dans sa fougue et dans sa colère, il n’avait pas prévu que la femme de tous ses désirs ne réagît ainsi. Il lui suffisait pourtant d’y penser un petit peu plus pour comprendre que c’était tout à fait normal. Des yeux, il suivit la main délicate de Mancinia. Il était hypnotisé par sa beauté et par son calme, ému d’enfin se trouver aussi proche d’elle après tout ce temps. Le contact sur sa joue lui arracha un frisson délicieux. Il en était presque intimidé. Ses prunelles se mirent à briller et s’encrèrent dans les siennes.

-Mancinia…

Il était si ému – ou peut-être était-ce à cause de la course effrénée qu’il venait de faire – qu’il en avait le souffle court. Sa gorge était serrée. Jude entrouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais n’y parvînt pas. Il secoua doucement la tête.

-Mancinia… Je…

Ses lèvres s’étiraient en un sourire sincère. C’était à peine croyable. Une sorte de rire s’échappa de sa gorge et il détourna son regard brillant. Il renifla, reprit une inspiration, rit encore lorsqu’elle prononça son nom. Cela faisait une éternité qu’on ne l’avait pas appelé ainsi. La tension de l’euphorie rendait sa gorge presque douloureuse et les papillons dans son ventre lui arrachaient les tripes.

Il était ému car son souvenir de Mancinia n’était pas intact ; elle était mille fois meilleure que tout ce qu’il avait ressassé à son propos. Ce n’était pas une princesse, mais une reine, grande, noble, admirable en tous ses aspects. Il eut envie de l’étreindre, de la serrer dans ses bras tellement fort. Il voulut la sentir contre lui, respirer son odeur, promener ses lèvres contre sa joue et puis sur les siennes. Il allait épouser cette femme.

-Finissons-en, alors. Dit-il dans un murmure.

Le temps reprit son cours et d’une poigne de fer, il broya le crâne de son opposant. Des armes apparurent dans leurs mains avant même qu’ils n’eurent à y penser. Jude se jeta sur son prochain adversaire et le trancha en deux. Le sang mouchetait les multitudes de glaces et de miroirs. L’homme se sentait alimenté par une énergie nouvelle. Une énergie qu’il avait perdue il y avait longtemps, si longtemps qu’il l’avait oubliée. Jude n’était plus un fantôme. Il se sentait vivant et chaque usurpateur qu’il éliminait clarifiait un peu plus cette sensation. Le guerrier terrassa deux copies qui venaient de surgir du labyrinthe. Il les écrasa l’un sur l’autre à l’aide de son talon, tourna la tête vers sa promise. Quelques mètres plus loin, elle se chargeait d’éliminer les reflets de sa propre personne. Jude l’admira plusieurs secondes. Elle était magnifique. Son corps, son visage, ses cheveux… Sa détermination aussi. Il adorait la lueur dans son regard. Comment avait-il pu exister aussi loin d’elle pendant tout ce temps ?

L’homme pivota vivement sur ses pieds pour parer l’attaque surprise d’un nouveau rival. Avec une force surhumaine, il repoussa ce dernier et le projeta contre l’une des parois translucides. Sans la moindre pitié, il planta sa lance dans son cœur, lui arrachant un râle douloureux. Jude fit pivoter la pique dans la chair avec un sourire malsain.

-Tu n’es rien.

Il acheva la pauvre âme. Jude était un homme bon : il ne faisait pas subir à ses ennemis le supplice qu’on lui avait infligé. Il les tuait avant qu’ils ne connussent le goût du néant et de la désolation, le vide spirituel et l’atroce détresse qui enveloppait les sens lorsqu’on n’était plus personne.

Le massacre se prolongea encore jusqu’à ce qu’il ne restât plus qu’eux. Au centre du labyrinthe qui n’en était plus un, jonchaient les corps de leurs victimes. La pièce s’était transformée en mare de sang. Celui-ci avait imbibé les vêtements de Jude et il en dégoulinait aussi sur son visage. Le rouge était omniprésent. Mais ça n’était pas grave ; au contraire, c’était merveilleux. Cette boucherie marquait un tournant historique, la réunion de deux êtres qui n’avaient jamais demandé qu’à l’être. Maintenant doté d’un calme olympien, Jude avala les quelques mètres qui le séparait de Mancinia. Sa reine. Lui se sentait comme un roi également. A leurs pieds, le sang s’était transformé en or.

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Zeryel
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Sam 13 Mai 2023, 15:20

[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 9 U392
La Saison des Amours
Lana & Lorcán ; Les oiseaux jardiniers satinés



L'impatience de Lana se percevait autant dans sa venue inattendue que dans l'ordre à peine déguisé qu'elle lui adressa. Sans se départir de son air avenant, Lorcán remplit docilement leurs verres et lui tendit le sien. Selon son point de vue, l'impatience était une vertu, dans le sens qu'il l'espérait tout aussi empressée d'enlever cette robe quand le moment viendrait. Son oeil expert avait tout de suite reconnu l'œuvre d'un créateur et, drapée dans ces atours, on aurait pu la confondre avec une statue sculptée dans le marbre et l'or. Une apparition divine, qui lui faisait réaliser que la vie ne valait pas d'être vécue s'il ne pouvait la faire sienne.

D'un mouvement du poignet, il fit chanter les glaçons dans son verre et en sirota une gorgée avant de reprendre le fil de leur conversation. « Vous n'avez pas à vous en faire, ma chère. Je vous pardonne votre cruauté. C'est ce qui fait votre charme, non ? Soyez vous-même avec moi, je ne suis pas contre une punition de temps à autre. J'ai bien peur de parfois être un vil godelureau. » Le passereau ne cherchait pas à se faire passer pour ce qu'il n'était pas. Infidèle et trublion, c'était dans la décadence qu'il s'épanouissait et révélait la véritable couleur de ses plumes. De toute façon, elles roucoulaient toujours plus fort quand il laissait entrevoir sa part d'ombre, il n'y avait que ces crétins de coucous pour croire le contraire.

« Quant à l'état du jardin, c'est un regrettable problème de dernière minute, comme vous l'avez deviné. Cela dit, les bains de boue sont très sains pour la peau. Un mot de votre part et je vous obtiens tout ce que votre coeur désire en un claquement de doigts. Il faut savoir tirer parti même des déconvenues. En revanche, il faudra enlever cette jolie robe, ce serait dommage d'abîmer une beauté pareille. » Le roux n'en pensait pas un mot. Il aurait déchiré le tissu même s'il avait coûté l'investissement injecté dans sa nouvelle demeure si ça lui permettait de poser ses mains ce qu'il y avait en dessous. De plus, il n'y avait rien de plus excitant que de réduire de ses propres ergots les objets les plus luxueux. La beauté était éphémère et il fallait la consumer le plus vite possible.

« Je vous rassure, le reste de la propriété devrait être davantage à votre goût. » Refoulés dans le déni les derniers détails non finalisés, il n'y pouvait rien actuellement. Il se pencha vers elle, adoptant le ton de la confidence. « C'est vous qui avez motivé chaque décision. Vous êtes ma muse en quelque sorte. » La blancheur éclatante du marbre lui rappelait à la fois la neige de ses cheveux, la sévérité qui la caractérisait, et toute la noblesse de sa lignée. « Je vous montre ? » Il lui présenta sa paume ouverte pour l'inviter à se lever. Il ne la lâcha pas ensuite, installant sa main sur son bras. « Laissez-moi être votre guide. Veuillez attendre la fin pour rendre récompense ou punition selon ce que vous en aurez pensé. Dans les deux cas, j'accepterai avec joie votre jugement. »

Le hall d'entrée, aussi vaste qu'une salle de réception, avait conservé à première vue un style presque sobre comparativement au reste de la demeure. C'était sans compter le plafond, car en levant les yeux, on pouvait y voir croître une jungle où rougissaient des fleurs d'hibiscus et des fruits exotiques. Des terrasses en verre en hauteur permettaient de profiter de ce jardin d'intérieur d'un seul coup d'ailes et l'odeur riche et sucrée des fruits mûrs embaumait l'air. Galamment, Lorcán invita la blanche à gravir l'escalier. À l'étage, les différentes pièces étaient agencées en ruche, séparées les unes des autres par des ouvertures en arcades qui auraient dû être ouvragées s'il avait eu davantage de temps. En guise de portes, des voilages transparents se soulevaient sous l'impulsion de courants d'air. L'hôte restait attentif aux réactions de son invitée, surveillant l'évolution de sa satisfaction. Il ne la menait pas au hasard dans la propriété. Il avait longuement réfléchi au parcours, celui qui l'éblouirait le plus. Il gardait le plus rutilant pour la fin et c'est presque avec nonchalance qu'il l'entraîna dans une salle de bain démesurée, avec un large bassin ovale au coeur de la pièce, des mosaïques bleu outremer reproduisant sur les murs les détails d'une falaise ivoire frappée par des lames d'océan.

« Venez. » Dit-il enfin, prenant sa main dans la sienne, l'autre actionnant un mécanisme dissimulé derrière une sculpture. Le mur gronda, et tout un pan recula, coulissant pour libérer un passage plongé dans l'ombre. « Je n'ai pas eu le temps d'installer un système de lumière, vous allez devoir vous en remettre à moi. Vous me faites confiance ? » Il se plaça derrière elle et quand le mur se referma dans son dos, il prit son coude dans une main, et l'autre s'installa légèrement sur sa hanche. À l'oreille, il lui glissa les directions à prendre et le nombre de pas, guidant sa progression de pressions sur sa taille. Il avait mémorisé par coeur le chemin, n'ayant jamais eu pour objectif d'illuminer ce passage secret. Dans l'obscurité, il savourait l'odeur de son corps tout près du sien. Il se contenait avec difficulté, mais, après autant d'efforts et d'or dépensé, il n'allait pas se rabaisser à agir vulgairement avec elle et il ne poussa pas plus loin ses avances. Ils débouchèrent sur une pièce rectangulaire. Leurs pas foulaient avec un son feutré le sol couvert de velours vermeil. Il y avait des miroirs partout, au plafond et sur les côtés, dans lesquels mille chandelles se multipliaient à l'infini. « Allez-y, ouvrez. » Dit-il en désignant les poignées en or. Derrière les miroirs, exposées avec soin, une multitude de robes et d'accessoires attendaient Lana.

Message II | 1033 mots

Spoiler:


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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Sam 13 Mai 2023, 22:24



Unknown

Edel Orgía Nisqa

En duo | Lucius & Dastan


Coutume : Edel Orgía Nisqa.
RP de Lucius : Edel Orgía Nisqa | Lucius.


« Prêt ? » Dastan se tourna vers Lucius, un large sourire accroché à ses lèvres. « Je suis paré à toute éventualité. » Dans l’eau, ses jambes bougeaient tranquillement. « T’as bien fait, je pense que t’auras besoin d’une double dose, alors que moi… » La lueur espiègle qui habitait ses yeux s’intensifia. Il en aurait besoin et en avait parfaitement conscience. Les orgies requéraient une énergie sexuelle que personne sur ces terres ne possédait. Assurer les volontés des Dieux était primordial. Au creux des desseins divins, aucun ego n’avait sa place. Il consommerait les drogues et accomplirait son devoir. La plaisanterie de Lucius provoqua un rire qui le coupa de ses pensées. « T’es con. J’espère que ça nous arrivera jamais, parce que je crois que ce serait le truc le plus malheureux qui puisse nous arriver de toute notre vie. T’imagines, ne plus pouvoir baiser ? Quel enfer. » s’amusa-t-il – bien que la perspective n’eût effectivement rien de réjouissant. Son regard se posa sur la surface mouvante et scintillante de l’eau. S’il avait été incapable d’avoir une érection, il aurait fait plusieurs frustrés, à commencer par Érasme. Il ne l’aurait jamais avoué, évidemment, mais il l’aurait mal vécu. C’était indubitable. Ce mot le fit sourire. Sa tête pivota vers Lucius et ses yeux bronze scrutèrent les siens. « Moi aussi. » En dépit de plusieurs occasions, ils n’étaient jamais passés à l’acte. Leur attention avait toujours été détournée, soit par un élément extérieur, soit par leurs propres pensées. Surtout celles du roux, en vérité. Lucius et Érasme ne s’aimaient pas. Ils étaient frères, jumeaux même, mais ils ne se supportaient pas – ou rarement. La rivalité gangrénait leurs rapports. Être avec l’un procurait au roux le sentiment de trahir l’autre. C’était compliqué. L’orgie, néanmoins, ne devait pas être remise en cause. Elle était une décision des Ætheri, un moment sacré que personne n’avait le droit d’interrompre. Érasme devrait se faire à l’idée qu’elle se déroulât, sans lui. Dastan savait pertinemment que, dès qu’ils se recroiseraient, se serait difficile. Il lui ferait payer ce que les Dieux avaient ordonné, même si c’était irrationnel, même si ce n’était pas juste.

Le jeune homme allongea son buste sur le rocher, ses jambes toujours dans la rivière. Les paupières fermées, il laissa le soleil caresser sa peau et chasser les gouttes d’eau qui la constellaient. « Hum ? » Il rouvrit un œil pour observer le brun. La couleur de ses iris rappelait la végétation luxuriante qui les entourait. Ses cheveux humides tombaient sur son front et dans sa nuque. L’envie d’y faire courir ses doigts fit sourire Dastan. « Ouais ? » Il voyait où il voulait en venir, mais le laisser tracer le chemin l’amusait. Là où il avait de l’expérience, Lucius n’en avait aucune. Jusque-là, sa vie sexuelle n’avait tourné qu’autour des femmes – et elle continuerait probablement ainsi dans le futur. Leur relation était particulière. Unique, en un sens. Il était le seul homme pour lequel le brun ressentait de l’attirance. « Ouvert ? J’espère, parce que sinon, ça va faire mal… » Il sourit, moqueur. Il n’avait pas l’intention de lui faire mal ou de le violenter. Si Érasme éveillait souvent ce qu’il y avait de pire en lui, Lucius lui faisait l’effet inverse. Quand il s’imaginait avec lui, ce n’était pas moins passionné, mais tout possédait des accents plus doux, plus tendres. Il y avait de la tendresse et de la douceur avec Érasme ; mais elles étaient prises d’assaut par la violence des sentiments qui les habitaient. Leur amour s’était entiché de la haine. « Ouais, les femmes… » Il referma les yeux. S’il avait prétendu n’en avoir cure, il aurait menti. Il aimait les hommes, les femmes et faire l’amour. Savoir qu’en une soirée, il aurait un nombre de partenaires indécent le ravissait au plus haut point. Bien que le but de l’orgie fût d’enfanter, il n’y avait pas de mal à y prendre du plaisir. C’était même mieux. « Mes fesses ? » Il rit, en rouvrant les yeux et en se redressant sur les coudes. « C’est plutôt toi qui as peur pour les tiennes, non ? » Du bout de l’index, il toucha le côté de son fessier. « C’est pas des fesses rodées, ça. Les miennes sont habituées. » Il releva parfaitement son buste et, en appui sur ses mains, se souleva pour se glisser à nouveau dans l’eau. Elle lui arrivait au milieu du torse. Souriant, il se positionna face à Lucius, croisa ses bras sur ses cuisses et leva les yeux vers lui. « Moi, je peux tout faire. Le mieux, c’est de voir ce qui te conviendrait à toi. Ce qui te mettrait le plus à l’aise. » À son image, il avait adopté une expression et un ton plus sérieux. « Certaines choses demandent un peu plus de… doigté que d’autres. » Son sourire revint s’accrocher à ses lèvres. « Et puis, c’est pas trop ton truc, à la base, alors y’a peut-être des choses que t’as pas du tout envie de faire. Non ? » Il baissa les yeux sur ses mains. Son index et son majeur caressèrent délicatement quelques poils que son passage dans l’eau avait détourné de leurs cours naturel. « Sinon… » Son sourire revint, plus taquin encore. Ses yeux remontèrent vers ceux de Lucius, puis il inclina sa tête sur le côté, de sorte à appuyer sa joue contre sa jambe. Il resta un instant ainsi, faisant durer le suspense, avant de se redresser. L’une de ses mains quitta la cuisse du brun pour se faufiler derrière sa nuque, tandis qu’il approchait son visage du sien. Il pressa son bassin contre ses genoux pour lui intimer de les ouvrir, et une fois près de lui, mêla ses lèvres aux siennes. Juste quelques secondes, mais quelques secondes suffisantes. Dès qu’il se trouvait en sa présence, il avait envie de lui. Si l’un d’entre eux avait été une femme, leur union aurait été excessivement prolifique. Sa bouche dévia sur le côté, et contre son oreille, il murmura : « On peut aussi faire une répétition générale. » Il sourit, puis s’écarta, jusqu’à le lâcher tout à fait. Son corps se fondit dans l’étreinte de l’eau, ne laissant immergée que sa tête. « Comme ça, tu vois ce que tu es prêt à faire ou pas, et tu prends le coup de main. » suggéra-t-il, l’air de rien.



Message I – 1073 mots




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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Dim 14 Mai 2023, 17:43


Images par Vik Caedo & Ruer Suvorov
Le rêve qui Ensauvage
Dorian & Thessalia

Message précédent ; #

Oana s'arrêta à l'entrée de la grotte. De sa truffe humide et recouverte de sang, elle huma le sol encore gelé par endroits. Lorsqu'elle releva le museau, elle aperçut la carcasse délaissée par le chasseur, ainsi que les traces de son passage dans la neige rougie. Il était là. La louve avait suivi son odeur sur plusieurs kilomètres. Elle l'avait pour ainsi dis traqué : lorsqu'elle avait posé les yeux sur lui, plus tôt, elle avait décidé de le faire sien, même si ce n'était que pour une nuit. Elle avait guetté une occasion de se retrouver seule avec lui et l'avait vu s'éclipser discrètement de la meute. Elle avait saisi l'occasion et l'avais suivi à bonne distance, s'assurant qu'aucune autre femelle ne rôdait autour de lui. La Blanche s'approcha du cadavre d'animal et se mit à ronger les os, arrachant quelques morceaux de chaire, avant de s'approcher de la tanière.

La chaleur força la Louve à reprendre une apparence Humaine. Lorsqu'elle déboucha sur les bains, sa peau claire avait retrouvé la douceur lisse d'un corps sans fourrure - car on ne pouvait pas désigner ainsi les trois poils qui se courraient après sur son épiderme.  Ses sens étaient tous atténués, sous cette forme. Cela ne l'empêcha pas de trouver la silhouette du mâle au premier coup d'œil. Elle l'aperçut, ou plutôt, la tête qui dépassait au milieu de l'eau. Aussi discrètement que possible - elle souhaita ne pas se faire remarquer - elle se glissa dans l'eau chaude. La différence de température la fit frissonner mais elle s'y enfonça sans hésitation, avant de glisser paisiblement en direction du brun. Oana s'immobilisa lorsque le mâle lui adressa un signe de tête. Elle avait espéré le surprendre. Elle aimait bien jouer avec ses partenaires, avant de se lancer dans des avances plus sérieuses. C'était une bonne façon de voir s'ils étaient réceptifs, ou si elle perdait son temps. Et puis, ça permettait surtout de rapprocher les corps plus facilement. Ces jeux lui permettaient également de se faire une idée sur le prétendant en question. Ils mesuraient leurs forces, leurs agilités et leurs ténacités. Oana ne s'accouplait jamais avec les mâles qu'elle parvenait à battre trop facilement, jugeant leurs gènes trop faibles pour ses futurs petits. Qu'il l'eut repéré si facilement était un bon signe, et la jeune louve esquissa un rictus satisfait. « Salut. » répondit la blanche par mimétisme. Le sourire que lui avait décoché l'inconnu l'avait légèrement rassuré et l'avait encouragé à esquisser quelques timides pas supplémentaires dans sa direction. Lorsqu'il lui indiqua la position du savon, elle se contenta de hocher la tête, sans détourner les yeux de sa peau, qu'elle examinait attentivement. Des cicatrices la parsemaient, à l'identique de la femme. Cette dernière avait subit moins de blessure, de par son âge.

La Blanche fit une brasse, pour se rapprocher de l'homme. Elle avait planté ses yeux dorés dans les siens et ne le quittait plus. C'était un défi silencieux. Un sourire taquin se dessina sur ses lèvres. Désormais, elle se tenait devant lui, à seulement quelques centimètres de son torse. Elle tendit le bras pour récupérer du savon, brisant la distance qui les avait séparer, sans jamais rompre le contact visuel. Sans avoir à inspirer profondément, ses sens furent envahis par son odeur et la chaleur de sa peau. « Merci. » lâcha-t-elle, en se reculant à peine pour commencer à se laver. Silencieuse, elle continua à frotter son corps avant de s'arrêter. Elle fixa un instant l'inconnu, avant de lever l'une de ses mains dans sa directions. Elle la déposa sur son torse, qu'elle parcourut presque timidement du bout des doigts. Elle appuya légèrement dessus, la pression se faisant de plus en plus agressive. Puis elle remonta le long de l'épaule, descendit en suivant le bras et ramena la main de l'homme contre son corps, pour l'inciter à l'imiter. Elle repris son jeu, caressant la silhouette de celui qu'elle convoitait. Elle s'avança contre lui et, voyant qu'il ne bougeait pas, elle força légèrement, souhaitant qu'il céda à son caprice et se laisse guider jusqu'au mur dans son dos. Elle l'y plaqua, se pressant contre lui, montée sur la pointe des pieds afin de pouvoir frôler de son nez la joue de son partenaire. « Tu me plais. » affirma-t-elle tout naturellement avant de s'emparer de ses lèvres.
766 mots
Vœux : ne pas se faire remarquer en entrant dans l'eau + qu'il cède et aille contre le mur.



Merci Kyky  nastae
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Eiko
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Eiko
Lun 15 Mai 2023, 12:40


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Le rêve qui innocente
Dorian & Bae

Message précédent ; #

Bae ralentit jusqu'à s'arrêter totalement : il avait besoin de reprendre son souffle. S'orienter à travers l'épaisse forêt n'était pas de tout repos : il avait manqué de rentrer dans des troncs à plusieurs reprises et avait faillit tomber en s'emmêlant les pieds dans des racines tout autant de fois. Pourtant, l'azuré de son regard n'avait pas perdu de son éclat : l'Orine était toujours aussi déterminé à retrouver son Aisuru. Il le savait : tant que Liànjiē ne couperait pas leur lien, il parviendrait toujours à revenir vers lui, peu importât le temps que cette tâche lui prendrait. Le blond essaya d'écouter les bruits alentours ou de percer le manteau de l'obscurité : ses sens étaient atténués, comme s'il avait été plongé dans un sac de nuage cotonneux et qu'il ne parvenait plus à discerner le monde au delà de quelques mètres autour de lui. Dorian se trouvait néanmoins par delà cette limite. Alors, déglutissant une dernière fois, il se remit en route dans une direction aléatoire - il n'avait pas trouvé de meilleure stratégie jusque là. tap-tap. L'écho dansa dans le vent et parvint jusqu'aux oreilles de la Hanatsu, qui fit volte-face, le visage illuminé par cet indice. Sans réfléchir, il se précipita dans la direction d'où avait émané le claquement de main - bientôt suivie par la provocation de celui qu'il traquait. « J'arrive ! » répliquait-il à chaque fois que l'Enfant de la nuit l'appelait - sans parvenir néanmoins à le rattraper. A chaque fois qu'il avait l'impression d'apercevoir sa silhouette derrière un tronc ou un branchage, le mesquin lui filait entre les doigts dès qu'il s'y précipitait. Bae ne se laissait pas envahir par la frustration pour autant. Cela avait quelque chose de galvanisant de mettre autant d'effort pour retrouver son âme-sœur : dès qu'ils se seraient retrouver, la joie n'en serait que décuplée.

Le temple s'imposa à la vision de Bae. La nature y avait réimposer sa présence, mais elle ne se montrait pas menaçante. Le Yamada monta la volée de marches. Enfin, au travers de l'obscurité, une lumière sembla s'éclairer. Dorian était là, seul point d'ancrage qui maintenait l'attention de l'éphèbe. « Trouvé. » lança-t-il le souffle court, un sourire parant sa mine radieuse. Lorsque le brun l'invita, l'Orine ne se fit pas prier et se mit à courir aussi vite qu'il le pu pour regagner son côté. Le temple semblait lui tracer une voie pour qu'ils se réunissent enfin. Pourtant, alors que le blond s'approchait, le fuyard regagna le couvert des ombres traitresses. « Eh ! C'est de la triche ! » protesta le chasseur, sans la moindre once de reproche dans la voix. « Attends-moi ! » Les mains tendues devant lui, Bae essaya de retrouver la trace de son amant. Le rubis se heurta au saphir et, pendant une seconde, le novice pensa avoir piégé sa cible - la déception peignit son visage lorsque le brun lui échappa à nouveau. « Qu'est ce que... » Il venait de sentir quelque chose lui taper l'épaule et s'était retourné brusquement pour essayer d'attraper celui qu'il convoitait. « Dorian ! » protesta encore le blond, essayant de retenir le rire contagieux qu'avait lancé le Vampire.

« Oui, je vais finir par y arriver ! » rétorqua le Yamada face à la provocation éhontée de son partenaire. « C'est pour ça que tu ne m'as jamais transformé ! Mais rassure-toi. Je suis peut-être un piètre Vampire mais j'excelle en temps qu'Orine. » se venta-t-il, faussement sûr de lui. Toujours à la recherche de sa moitié, le garçon essaya d'attraper une ombre, qui se révéla aussi intangible qu'un filet de fumée. Le jeu dura quelques secondes, avant qu'une lueur n'attire le regard du musicien. Il s'y dirigea sans aucune hésitation. « Reste-là ! » protesta le blond lorsqu'il sentit ses doigts effleurer le tissu d'un costume sans parvenir à s'en emparer. « Je suis toujours là, à te courir après ! Alors as-tu réellement besoin de me poser la question ? » Bien sûr, qu'il avait envie de retrouver son Aisuru. « Cesse de jouer avec mes nerfs ! » s'emporta le plus jeune lorsque son aîné l'attira à lui avant de le repousser sans état d'âme. Le jeu du chat et de la souri nourrissait la frustration. Malgré ses convictions, l'attente n'en demeurait pas moins désagréable. Comme s'il lui manquait une partie de lui-même. « Premièrement, je t'attacherai pour être certain que tu ne t'échappes plus jamais ! » répondit spontanément la muse. « Tu ressembles plus à une anguille qu'à une sangsue, à te faufiler dans le noir comme ça. » se moqua-t-il gentiment. Finalement le blond s'immobilisa, redevenant soudainement sérieux. Il passa une main dans un pan de sa tenue et en ressortit un talisman, qu'il avait passé des heures à tresser lui-même. La gorge nouée, le cœur battant la chamade, Bae scruta le noir abyssal qui l'entourait, dans l'espoir d'apercevoir son promis. « Si j'obtiens ton ruban... Je te l'échangerai contre ça. » L'Orine n'avait jamais raconté la symbolique de l'objet à sa moitié, mais il espérait attiser sa curiosité en montrant une façade sincère. L'objet portait milles promesses, mais surtout celle d'un engagement pur et éternel. Essayant de prendre le brun par surprise, il sauta à l'aveuglette sur une forme ombrée dans l'espoir de tomber sur son amant.
914 mots



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Kitoe
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Kitoe
Sam 20 Mai 2023, 10:49

Oriane & Helsinki
Fëry
VUKOVI - SLO


Helsinki respirait fort. L’étreinte suffisait à la rendre nerveuse. Elle était indécise quant à la façon de s’y prendre, de peur que ce ne soit pas confortable pour sa partenaire. Se laissant timidement aller à son instinct, elle fit glisser ses mains autour de sa taille. C’était chaud et elle aimait la douceur des courbes qu’elle parcourait. Ses gestes étaient aussi lents que ce qu’elle ressentait était savoureux.

-Oui ? Répondit-elle à l’appel de sa partenaire.

Un frisson lui parcourut l’échine. Un tas de papillons ne batifolaient pas seulement dans son ventre, mais dans son corps dès qu’elle la regardait dans les yeux.

-Oh.

Elle suivit le regard de sa partenaire et observa les constellations avec émerveillement. C’était magnifique. Ça brillait comme un milliard de paillettes. La lumière et la chaleur des étoiles étaient rassurantes dans la nuit. Pourquoi n’avait-elle jamais songé à atteindre cette altitude plus tôt ? Son attention se rapporta à Oriane. Elle se sentit toute drôle tout à coup, comme si ses forces avaient abandonné son corps et d’un même temps, comme si elle en possédait trop. Helsinki ne savait plus quoi faire de cette énergie nouvelle qui l’habitait. Embrasser Oriane ? C’était la première fois qu’on lui faisait une telle demande, et même si elle était émue qu’on pût l’apprécier à ce point, elle était intimidée. Son cœur s’était mis à battre très fort dans sa poitrine et elle se demandait si sa compagne l’entendait. Imperceptiblement, elle hocha la tête pour acquiescer. Elle laissa à Oriane tout le loisir de s’occuper du reste. Elle-même avait trop peur de mal faire.

Le contact de leurs lèvres la fit presque tressaillir. Elle se détendit petit-à-petit. C’était comme si elle allait imploser. Helsinki était perdue mais son corps, lui, savait exactement comment s’y prendre. C’était difficile de se laisser aller complètement, même si elle en mourait d’envie. Chaque seconde, elle la serrait un peu plus contre elle et adorait leur échange. Là où elle craignait de ne pas être à la hauteur, rien n’était plus grave.

Elle suivit Oriane dans leur lit d’étoiles. Contrairement à ce que le matelas laissait paraître, il était moelleux et doux. Les astres formèrent une coupole au-dessus de leurs têtes, les accueillant dans un cocon douillet et hermétique à toute perturbation. A présent, elles étaient seules au monde.

-D’accord.

Quelqu’un voulait l’aimer. Helsinki avait du mal à réaliser que cela fût aussi facile, mais elle voulait y croire et voulait aimer cette personne en retour. Oriane était la douceur et la joie qu’elle ne s’était pas attendue à rencontrer dans ce jardin magnifique, mais elle en complétait parfaitement le tableau. Elle lui était reconnaissante d’être là, reconnaissante d’avoir pu passer la journée avec elle et de découvrir le paysage splendide. Elle caressa tendrement la joue de sa partenaire.

-Moi aussi j’ai envie de t’aimer.

Elle l’avait avoué au prix d’une timidité monstre, mais Helsinki se sentait en sécurité avec Oriane. Pas qu’elle n’eût jamais été en danger ; mais elle sentait que leur relation rendait tout d’autant plus simple. A deux, tant qu’elles restaient proches l’une de l’autre, plus rien ne pouvait les atteindre car plus rien n’était un problème. Se le figurer la soulageait beaucoup. A nouveau, Helsinki scella ses lèvres à celles de son amante. Elle aussi voulait plus à présent. Leurs vêtements étaient encombrants et elle souhaitait sentir sa chaleur tout entière dans une étreinte passionnée et fusionnelle. Elle voulait se blottir en elle, dans leur amour, et ne plus jamais être seule. Avoir goûté à la compagnie, et plus précisément celle-ci, était très certainement le pire de ses péchés, mais elle n’avait pas envie de le regretter ; au contraire. Désireuse, Helsinki parcourut les épaules, le dos, les hanches de sa compagne. Cette dernière l’avait dénudée, mais cela ne la dérangeait pas. Sous ses doigts, les tissus de la rousse se désagrégeaient à leur tour.

-Je ne sais pas trop comment faire… Murmura-t-elle.

Elle n’en avait pas honte, elle le disait juste. Elle se demandait si Oriane en savait davantage, mais elle avait tendance à penser que oui. Pour autant elle ne voulait pas savoir. Elle désirait égoïstement la Fae pour elle toute seule, au passé, au présent et au futur. Helsinki se colla davantage et glissa sa main dans l’une des siennes.

-... Est-ce que tu peux me montrer ?

Elle voulait se dévouer et assouvir tous ses désirs jusqu’au dernier. Oriane pouvait la guider où elle voudrait et elle suivrait. Elle avait par ailleurs très hâte de lui indiquer son chemin personnel pour atteindre l’Eden.

758 mots



Bijin
nastae:
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Dim 21 Mai 2023, 13:38


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Le jeu du ruban
Èibhlin & Thessalia

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Thessalia se sentait seule, comme jamais elle ne l'avait été auparavant. Lorsqu'elle avait encore été Louve, elle avait appartenue à une Meute. Des liens solides, inébranlables, peut-être rigides mais pas moins stables avaient toujours régis ses relations. Elle avait aimé et détesté, mais jamais elle ne s'était sentie abandonnée. Pourtant, c'était bien cette sensation de vide béant qui s'était incrusté dans sa poitrine dès lors que la Morsure l'avait condamnée. Sa transformation en Enfant de la Nuit avait détruit cette unité qui avait fait d'elle un membre à part entière de ce cercle intime. Elle était devenue une étrangère au sein même de sa famille. Lavinia lui en avait offert une autre, mais il n'y avait rien de comparable à ce qu'elle avait connu au sein de la société bélua. Là où les Evershas s'étaient soutenus et avaient formés un tout homogène, les Vampires n'étaient qu'un collage désorganisés, hideux, contre-nature. Essayer de rassembler entre eux des éléments qui n'avaient rien à voir les uns avec les autres ne suffisait pas pour crée un nouvelle famille. Ou peut-être que ce sentiment n'était accentué que par le refus de sa nouvelle condition. Thessalia refusait encore de croire qu'aucun retour en arrière ne fut possible. Elle détestait l'idée de rester piégée dans ce cauchemar qu'elle n'avait pas désiré. Elle rejetait farouchement tout ce qui s'apparentait à un réconfort qu'aurait pu lui apporter cette vie là subie. Les membres de cette nouvelle lignée n'étaient que des inconnus et la blanche ne fournissait aucun effort pour améliorer leur statut. Elle ne voulait pas créer de liens avec ceux qui l'avaient maudits. Plutôt mourir. Alors, à chaque refus de saisir les mains qui s'étaient tendues dans sa direction, sa solitude l'avait rongé un peu plus, gagnant du terrain jusqu'à recouvrir toutes ses autres émotions, teintant ses souvenirs d'une mélancolie chagrinée.

C'était la raison pour laquelle la Blanche se trouvait ici. Elle désirait de tout son être se sentir de nouveau entière. Elle était à la recherche de celle qui parviendrait à boucher l'abysse qui avait remplacé son palpitant ; combler l'amertume pour la remplacer de tendresse et d'affection. Maintenir les fragments de son âme en un seul morceau. La Vampire observait les visages. Aucun ne lui était familier. Aucun ne lui évoquait quoi que ce fut. D'autres étrangers. Pourtant, au milieu de cette marée d'anonymes se tenait une personne importante. La Novikov le sentait, jusqu'au plus profond de son être.

Tu devrais courir. Au signal, la chasseuse obtempéra. Elle s'élança au travers des arbres, sans se retourner, sans éprouver la moindre hésitation. La forêt avait quelque chose de familier, de rassurant. C'était sous le couvert de la canopée qu'elle avait grandit et, même dans cette vie détestée, le ciel vert continuait de lui procurer sécurité et confort. En cet instant, elle détenait la clé de son bonheur : en son cœur se trouvait sa moitié. Où ? Où se cache-t-elle ? hurlait intérieurement la blanche, impatiente d'être réunie avec sa partenaire. Elle cherchait derrière les troncs, sous les branchages, au travers des racines centenaires. Non, pas là. La forêt refusait de lui rendre son trésor. Thessalia se sentit trahie. Elle avait pensé trouver en sa Nature une aura bienveillante mais elle s'était fourvoyée : la Nuit lui avait volé cela aussi. La Terre refusait de la tolérer et ne coopérait plus avec elle. Elle ne lui rendrait pas ce qu'elle lui avait prise. Dans un sentiment d'injustice, la Louve s'arrêta, haletante à cause de la course qu'elle avait mené. Ou saccadée, à cause du désespoir qui déchirait ses tripes. Seule. A tout jamais. Etait-ce sa punition ? La façon dont Pheobe la reniait ? Elle avait toujours pensé la déesse impartiale ; pourquoi se montrait-elle si cruelle, tout à coup ? Les yeux humides, la Blanche s'avança prêt d'un arbre et s'y appuya. Elle pria, ses anciens dieux et, par dépit, les nouveaux également : qu'on lui rende son âme-sœur.

Le bruit derrière elle la fit rouvrir les yeux. Son palpitant sursauta d'euphorie. Etait-ce elle ? « Thessalia ? » L'interpelée se retourna pour faire face à l'intruse. Non. Ce n'était pas celle qu'elle avait attendue. Son visage s'obscurcit soudainement. Elle était lasse. De courir. De s'accrocher à une illusion qui ne faisait que se dissiper. Elle en avait assez, d'espérer sans recevoir ce dont elle avait besoin. « Tu es enfin là. Je t'ai cherché partout. » « Vraiment ? » L'inconnue acquiesça en s'approchant un peu plus. Pourquoi pas ? Pourquoi ne pas s'offrir à elle ? La solitude était devenue si oppressante qu'elle ne la supportait plus. Et si la compagnie de cette femme suffisait à masquer cette souffrance ? Même si elle n'en guérissait pas les maux, au moins pourrait-elle la soulager des symptômes. Le gouffre auprès duquel elle valsait menaçait de l'engloutir, si elle ne trouvait pas de solution. Alors, plutôt que de sombrer tout à fait, pourquoi ne pas se laisser happer par ce sourire chaleureux, ces bras tendus, cette voix envoutante ? « Ensemble, nous serons heureuse. » L'affirmation sonnait faux. Et pourtant, l'esseulée était prête à croire se mensonge, à s'y accrocher pour ne plus subir les affres de son tourment. « Mmh... » La blanche effectua un pas : son visage se marqua d'un chagrin qu'elle désirait chasser, mais qui s'accentuait à mesure que la distance avec le mensonge diminuait.

Fissure. Le rêve trembla sous la colère de la Nature : Thessalia s'immobilisa, spectatrice incrédule tandis que les racines venaient emprisonner l'imposteur. La gorge nouée, la blanche vit son ersatz lui être dérobé une fois de plus. Même à ce bonheur factice, elle n'avait plus droit. Etait-elle devenue une abomination si abjecte qu'on lui refusa tout répit ? La brume s'était répandu tout autour d'elle, comme un témoin de son humeur maussade. Devait-elle se faire une raison, une bonne fois pour toute ?

« Je voudrais qu'elle vienne à moi. » pensa la blanche. Et, enfin, sa prière fut entendue. Exhaussée. Elle sentit sa présence avant de la voir. Virevoltant autour d'elle. Thessalia ne chercha pas à s'enfuir : elle s'était trompée. Elle l'avait cherché tout ce temps, sans comprendre qu'elle avait fuit son bonheur par ce biais. La Vampire résista à l'inviter d'une main tendue, de peur de l'effaroucher et de la voir partir. Aussi, lorsque le petit être ailé se posa sur son épaule, ce fut comme une délivrance. La Blanche laissa échapper un soupir d'aise : ce simple contact apposait sur son cœur en détresse un baume qu'aucune autre médecine n'avait su guérir. « Je t'ai attendu si longtemps. » murmura-t-elle d'une voix nouée par les torrents d'émotions qui se fracassaient à l'intérieur de ses côtes : comme une mer agitée dévorant les rivages, son palpitant semblait cogner durement contre sa prison osseuse. Un sourire fleurit sur les lèvres de la poursuivie, lorsque les doigts s'enlacèrent aux siens. Elle s'y agrippa fermement. Cette fois-ci, la Blanche avait sentit le rideau de la solitude être repoussé. C'était bien elle, son élue. Èibhlin. « Oui, mais une seule. » taquina la fuyarde. En réalité, elle aurait accordée à sa sauveuse toutes ses requêtes, cédé à toutes ses demandes et réalisé tous ses caprices, si cela lui assurait de rester à jamais à ses côtés. La brune avait ce pouvoir d'attraction sur elle. Sa demande ressemblait davantage à une faveur qu'à une requête. Ou bien, peut-être avaient-elles tout simplement les mêmes désirs. Le même besoin de se sentir chéries. « Pour l'éternité. » lui promit-elle, caressant de sa main libre le ruban noué autour de leurs poignets.

Lorsque la brune se détacha d'elle - sans briser toute fois leurs mains entrelacées - Thessalia la suivit. Découvrir son monde. Cela lui donnait envie. Pourtant, elle n'en eut pas l'opportunité, les affres de l'éveil venant l'extirper de ce privilège.
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