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 [RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage

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Lana Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

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◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021
◈ Activité : En études
Lana Kælaria
Sam 22 Avr 2023, 13:13




Edel orgía nisqa

En duo | Min, Lana & Yngvild


Coutume : Edel orgía nisqa.


Les tentures bleues recouvraient les murs ; les drapés tombaient vers le sol dans des mouvements qui rappelaient ceux de l’océan. L’odeur des embruns roulait au cœur de la pièce et ronflait dans les bronches de Lana. La brise marine pénétrait par les fenêtres et caressait doucement son corps presque nu. Contre ses tempes, le sang pulsait, vivifié par les drogues qu’elle avait consommées. Sur les coussins posés au sol, des femmes tremblaient ou gémissaient sous les effets des stupéfiants. Leurs corps ondulaient, pareils aux vagues, prêts à venir se couler contre le rivage ou à se briser sur des côtes ciselées. Debout, certaines dansaient. Leurs peaux glissaient les unes contre les autres, brûlantes et brillantes en surface, profondes et parcourues de vie en-dessous. Les autres achevaient de préparer la salle ou dégustaient quelques-uns des mets qui devaient leur permettre de traverser la nuit et, surtout, d’accueillir dans leurs utérus le fruit de la vie. La blanche sourit. Elle s’approcha d’Yngvild et la prit par la taille. Ses mains grimpèrent dans son dos pour plaquer son corps contre le sien. Ses lèvres fondirent sur les siennes, tandis qu’elle laissait l’une de ses paumes redescendre. Agiles, ses doigts se faufilèrent entre ses jambes pour caresser le tissu de son sous-vêtement. Le souffle de la rousse s’accéléra et elle imprima plus d’ardeur dans leur baiser. Ce n’était qu’une mise en bouche, une préparation. L’invité principal n’était pas encore arrivé ; lorsqu’il entrerait, il faudrait que tout soit prêt pour qu’il pût remplir de sa semence chacune des femmes présentes. Depuis des jours, elle organisait cette nuit dans le seul but qu’Edel bénît chacune des unions qui y seraient célébrées. C’était là l’utilité principale des hommes : extraire de leur pénis le flux vital qui permettait aux femmes de créer la vie. Min ne faisait pas exception. Eu égard aux sentiments qui l’animaient à son égard, il était sans doute un peu plus spécial que les autres – mais pas suffisamment pour qu’elle ne vît pas en lui un vecteur de sperme. Néanmoins, pour qu’il pût répondre aux nécessités et obligations de son rôle, il fallait qu’elle lui fît plaisir. C’était pour cette raison qu’elle avait invité Yngvild. Elle n’ignorait pas l’attirance qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre et, bien que les drogues eussent pu lui faire désirer n’importe quel individu qui se serait présenté à lui, Lana désirait que Min éprouvât de la satisfaction. La rousse y parviendrait, comme elle parvenait à éveiller ses sens. Sa bouche dispensant des baisers dans son cou réveillait ses envies de sang et de morsure. Ses cheveux en avaient la couleur ; elle le voulait le voir couler à la façon de sa chevelure qui cascadait dans son dos.

Lorsque l’élu de la soirée entra, la blanche lâcha Yngvild et se dirigea aussitôt vers lui. Elle le saisit par la nuque et l’embrassa, avant de lui prendre la main. « Viens. » Elle l’entraîna à sa suite, vers le buffet. Sur le trajet, des mains s’égarèrent sur lui, sur elle, sur eux. Le désir grondait dans son bas-ventre. Elle aurait voulu pouvoir le plaquer au sol et le chevaucher aussitôt – mais l’ordre des choses devaient être respecté. Attrapant un verre qu’elle avait spécialement préparé pour lui, elle le lui tendit. « Bois. » Il lui permettrait de tenir toute la nuit et de produire suffisamment de semence pour chacune des femmes présentes. Elles le prendraient toutes. Il n’aurait aucun répit. Lorsqu’il eût fini la boisson, la blanche se pressa contre lui. La sensation de sa peau contre la sienne lui arracha un frisson brûlant. Les stupéfiants exacerbaient les sens. Son regard plongea dans celui du blond. D’un geste de la main, elle fit signe à Yngvild de s’approcher. La jeune femme se faufila derrière Min. Ses mains remontèrent sur ses côtes et elle déposa un baiser sur son omoplate, avant de fondre son épiderme contre le sien. En observant l’expression de leur amant, Lana sourit. Puisqu’elle avait organisé la cérémonie, elle serait la première à l’accueillir en elle. Ensuite, elle laisserait la place à son amie ; puis ce serait au tour de toutes les autres, jusqu’à ce qu’elle ne vînt elle-même conclure le rite en s’unissant une dernière fois à lui. À l’aide de ses mains, la blanche se hissa sur l’une des tables. Ses doigts se refermèrent autour des hanches de Min, qu’elle attira vers elle. « Prends-moi. » ordonna-t-elle. Quand il plongea en elle, elle émit un soupir de plaisir, et l’entoura de ses bras. Tandis qu’il exerçait ses va-et-vient, elle lova sa figure dans le creux de son cou. Ses lèvres effleurèrent sa peau, puis elle y planta férocement les dents. Le sang se propagea sur sa langue.



Message I – 784 mots


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Élise Iranor
~ Orisha ~ Niveau I ~

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Élise Iranor
Sam 22 Avr 2023, 15:40


Illustration - Inconnu

Le Rêve qui Innocente
Juvelian & Sympan


Portant une main à son front, Juvelian glissait son doigt dans ses cheveux avec une délicatesse et une grâce étonnante pour repousser une simple mèche de cheveux derrière son oreille pointue. Le chapeau sur son crâne protégeait ses yeux d'un soleil clair, plus qu'il ne pouvait l'être au sein de Drosera où sa luminosité paraissait plus terne. Cette robe s'avérait plus contraignante qu'elle ne l'aurait cru, bien qu'elle ait été cousue avec une grande attention aux détails, la jeune femme avait du mal à se faire au style ; des motifs dorés, des garnitures en dentelle et un noeud se retrouvent sur la robe émeraude. C'était assez ... particulier, mais cela restait un incontournable pour en apprendre plus sur les us et coutumes des Mages Blancs. Elle ne pouvait pas trouver cela humiliant, puisqu'elle devait apprendre pour le bien de son avenir. Ses escarpins touchaient l'herbe avec douceur et le fait que ce soit plat lui évitait de se tordre les chevilles. Selon ses bonnes amies, la mode était aux ombrelles, pour laisser ses cheveux libres en cas de besoin, tout en protégeant sa peau, même si elle était loin d'être aussi laiteuse que celle de ces bécasses aux rires clairs. Tant mieux, elle n'aimait pas vraiment ce soleil mordant ; un chapeau et une ombrelle faisaient une bonne protection.

Tu es au courant de la dernière nouvelle ?
Non.

Ce genre de rassemblement pouvait paraître ennuyeux, surtout pour les plus simples d'esprit. Être socialement présent, c'était se servir dans une source inépuisable d'informations. Juvelian aimait bien écouter, même si l'on pouvait penser qu'elle manquait de conversation ; ce qui paraissait être inintéressant pouvait se révéler utile à l'avenir. Imaginer si Péronnelle se mariait et que, sans faire attention, vous ressortiez durant un dîner avec son mari qu'elle avait eu une aventure avec un palefrenier, tout en lui demandant une comparaison des engins, pouvait être parfait pour faire bégayer tout le monde et la mettre dans une situation embarrassante. Et si toutefois elle se mariait avec le palefrenier, eh bien, elles pourraient toujours se moquer de ses préférences pour les styles champêtres.

Et si nous allions prendre place pour le début de l'offensive ?
Nous devons nous cacher, pas les attaquer !
Parfois, la meilleure défense, c'est l'attaque, tu sais ?

Elles avaient au moins un bon sens de l'humour.

Tu participes cette année, Juju ?
J'ai envie d'essayer.

Même si cela ne l'intéressait pas vraiment puisqu'elle était fiancée. Elle ne perdrait rien, dans tous les cas. Certains semblaient assez terre-à-terre, d'autres le voyaient comme une compétition et les derniers caquetaient comme si leur futile existence en dépendait. Tout le monde le voyait et cela en était gênant, d'autant plus qu'il y avait des gloussements assez détestables à ses côtés.

Celui à droite est si mignon !
Son petit copain à un beau sourire.

Juvelian évitait de lever les yeux au ciel en se contentant de faire battre ses cils comme un papillon. Dès que le coup d'envoi fût lancé, elle évitait la masse de jupon courant pour se dissimuler derrière un arbre. Qui attraperait son ruban n'avait aucune importance pourvu qu'il ait des capacités cognitives plus élevées ... ce qui n'était pas le cas de celui qui lui faisait face. L'Alfar avait envie de le pousser à sortir de cet état idiot dans lequel il se trouvait, alors même qu'il dévisageait son visage en se rendant compte de sa race, ou cherchait-il à réellement comprendre de quel bord elle était ? Ah ! Un homme étranger, ça devait bien avoir du potentiel, caché quelque part, non ?

On dirait un escargot ! nargua-t-elle à voix haute.

...

Aussitôt dit, aussitôt ... devenu l'animal, presque perdu au milieu de l'herbe coupé à ras. C'était surprenant de l'avoir vu disparaître pour devenir une chose gluante et baveuse, désormais incapable de pourchasser qui que ce soit, mais totalement soumis à son bon vouloir. Allait-elle l'abandonner ? Allait-elle l'écraser sous sa chaussure ? Allait-elle le mettre dans un coin et voir si un autre animal passait pour en faire son goûter ? Allait-elle le mettre au défi en le protégeant pour voir s'il réussissait son parcours avant d'appeler de l'aide ? De ses deux doigts, elle saisit la carapace du malheureux pour la mettre devant ses yeux, à distance respectable.

Ma foi ... tu arriveras sûrement à trouver quelqu'un de ta carrure.

Il faut dire que les possibilités et les conséquences étaient agréables à imaginer, même si son esprit s'échauffait quelque peu.

Tiens, par exemple, un Ygdraë ! Ça te dirais ?

Elle en avait vu dans le tas, peut-être pourrait-elle lui faire une petite plaisanterie. Et puis, la meilleure défense, c'était l'attaque, non ?

Post I - 830 mots


◊ DC de Mancinia Leenhardt ◊
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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
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Mancinia Leenhardt
Mar 25 Avr 2023, 22:10


Illustration - Inconnu

Le Rêve qui Innocente
Ihsan & Sharihzad


Ihsan s'était penché en sifflant, observant depuis son assise, improvisée sur une branche d'arbre, les hommes courir derrière leurs homologues féminins. Il y avait une nette présence des Magiciens, mais plusieurs races étaient représentées en se différenciant aisément de pars leurs manières. Ils étaient loin d'être égaux aux Humains et cela se voyait dans la mollesse de leurs jambes inférieures, un sourire étirait ses lèvres à l'idée qu'un bon coup les trancherait nets. Il serait comme son père, un jour, il l'espérait. A quelques menus détails près ... Entre la taille qu'il dépassait largement et le nombre de conquêtes. Ça évidemment, tous ceux-là s'en moquaient et cela lui convenait très bien. Il s'amusait de son déguisement qu'était sa veste surmonté d'un pardessus en dentelle, mais ce n'était pas pour courir un lièvre inintéressant, non, il avait une plus belle proie en vue. La meilleure, à ses yeux. S'il était loin d'être comme ses parents, à n'en aimer qu'une, il lui fallait une partenaire robuste. Et elle ... Un cri le sortit de sa rêverie. Tss. Vraiment des ahuries, celles-là, à émettre des petits cris suraigus comme si cela leur faisait mal. Elles étaient là pour ça, en quoi était-ce surprenant que les hommes tentent de leur attraper les hanches ? Väaramar ... ce costume lui donnait un air trop âgé, cela ne lui plaisait guère. Son amie allait certainement en plaisanter longuement, mais tant mieux, cela lui donnerait de la conversation, lui évitant d'avoir sa langue capturée par autre chose. En attendant, l'Humain appréciait le spectacle ; un tableau coloré, recouvert d'airs ridicules, dont les oreilles souffraient avec leurs rires idiots et leurs petits cris de goéland, donnant la vague illusion que chacun d'eux courrait au ralenti. L'Enfant des Cieux participait, non pas parce que cela l'intéressait vu l'état de son tableau de chasse, mais pour faire honneur à sa mère qui détenait un titre chez les Mages Blancs et qui veillait toujours, malgré les ans, à honorer son rang. Oh !

— Sharizoû !

Sautant de son perchoir, l'homme arrivait aux côtés de l'Humaine, nullement décontenancée de sa présence, en se réceptionnant sur ses appuis à force de l'habitude.

— Tu es venue !

Il l'avait mise au défi d'être présente - sous couverte d'invitation - mais il n'était pas certain qu'elle se présente, malgré toute son envie de le faire taire. Ils pouvaient se bouder pendant des semaines et se rabibocher sans raison.

— Mes parents ne sont pas loin, mais ...

Lançant un regard depuis le haut de son épaule, le jeune homme n'eut aucun mal à trouver les Gardiens Azurés, perdus dans une conversation qui semblait les combler de bonheur. Il eut un rire en voyant son père embrasser la joue de sa mère, parce qu'il se languissait de ses lèvres, tout en cherchant à ne pas l'interrompre. Un Ange, certes, mais avec une personnalité taquine qui pouvait en surprendre plus d'un. Définitivement, l'Enfant de Sympan qu'était sa mère avait déteint sur lui plus que de raison.

— Je crois qu'ils sont en pleine saison des amours, soupira-t-il en haussant les épaules. Les années passent, mais ils ne changent pas.

Allait-il avoir un petit frère ou une petite soeur prochainement ? Cela ne le surprendrait pas. Il ne savait même pas si cela lui était égal ou s'il aspirait à un amour aussi sincère et paisible. Peut-être était-il trop jeune pour ce genre de bêtise d'adulte.

— J'imagine que ton père s'est caché pour éviter de courir après une femme ? ... Enfin, lui, c'est surtout les femmes qui lui courent après, quelle vie !

Le Baron n'honorait pas autant les Magiciens que le faisait la Marquise, mais leur différence de statut l'expliquait en partie. Le fait qu'il soit libre et un parti très honorable attirait les demoiselles en âge de se mariée et les jeunes veuves, autant dire que ce n'était pas évident à gérer.

Maintenant que tu es là, on tient le pari ? Je trouve ton ruban avant un autre et tu me dois une récompense ? Non, non, je ne pense pas perdre du tout. Je n'ai rien contre les Magiciens, mais ils peuvent être d'un ennuuuuuuuuuuuuiiiiiiiiii, alors il faut absolument que ce soit moi qui le trouve pour t'épargner une compagnie pareille, tu comprends ?

Elle allait lui cogner l'épaule en disant qu'il était bête.

— Au moins avec moi, tu t'amuses, non ?

Il se penchait ensuite vers son oreille pour qu'elle seule l'entende.

— Ça te coûtera un baiser si je réussis !

Il n'avait simplement pas précisé où.

Post I - 810 mots


[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 8 Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
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◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
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Latone
Mar 25 Avr 2023, 23:24




Orevra souriait. Sumne aussi. Cresrie, tout autant. Nizanza, évidemment. Eposi, étonnamment. Fimibre suivait le mouvement sans vraiment comprendre les tenants et aboutissants de cette moquerie générale. Même Lasudri y allait de son petit regard suspicieux, suffisamment perçant pour lui faire comprendre ô combien son jugement la terrasserait en quelques mots si l'occasion se présentait.

" M-Mère, je… "

" Je ne veux rien savoir. "

Sa fille – à l'instar de quelques-unes d'entre elles – ne se plierait point sous ses remontrances de toute façon. Elle le savait que trop bien lorsqu'il était question de ses plus incroyables excentricités. La matriarche Ceraith s'éloignait alors déjà de leur position, consciente que du grabuge ne tarderait à poindre le bout de son nez. Et pour être parfaitement honnête avec elle-même, après avoir mis bas neuf filles au total : elle était devenue trop vieille pour ces sornettes.

" Hum, hum. La troisième aînée de la sororité bomba la poitrine, fière comme un paon qu'elle n'était pas. Paupières closes, mains jointes sur l'abdomen, Latone se fit la plus impérieuse possible. Je m'absente pour le restant de la journée afin de répondre à l'appel de Ghydra. "

" Tu mens ! "

" Ghydra n'écrit pas de lettre. "

" Je peine à croire que tu t'abaisses à de telles bassesses… "

La grande concernée ne rouvrit qu'un œil, une moue désapprobatrice se dessinant au fil de leur succession de commentaires désobligeants. Lèvres pincées, la grande sœur peinait à retenir sa hargne à leur encontre. À quoi rimait cette tendance à l'humiliation ? Les filles Kirzor ne formaient plus qu'une bande de chipies, bonnes qu'aux commérages et aux fantaisies. Certes, il lui arrivait – un poil trop souvent – de participer à ce genre de déviations, mais pourquoi devrait-elle subir le poids de ces fatalités ? Elle n'était pas femme à encaisser ce courroux, elle ne le méritait pas. Elle était l'une des fiertés de leur mère et elle comptait bien le demeurer jusqu'à son dernier souffle. Malgré quelques écarts, dont celui-ci.

" Allez, crache le morceau ! Qui t'a écrit ? "

" C'est un prétendant, n'est-ce pas ? "

" Tu es amoureuse, grande sœur Latone ? "

Fimibre était trop innocente pour être réelle. Comment ne pas rougir face à une telle question ?

" Cessez tout de suite cet interrogatoire, vous me retardez pour mon rencard ! "

" Un RENCARD ?! " Couinèrent-elles en chœur sous l'embarras de leur sœur.

Profitant de la confusion générale, la principale concernée s'éclipsa à toute vitesse à travers les fourrées. Maintenant qu'elle avait avoué de vive voix son méfait, l'aventure lui apparaissait bien plus enchanteresse.

Sur le sentier menant au lac, de multiples questions la taraudèrent. Cette configuration capillaire n'était-elle pas trop extravagante ? Latone adorait les tresses car elles résistaient fermement aux flots aquatiques. Dans son élément ou non, sa prestance demeurerait alors identique. Du moins, ce n'était qu'une bien maigre opinion d'une novice. Il paraît que les dames civilisées – détachées de leur monde sauvage et proche de la nature – coloraient leur visage d'artifices. Notamment leurs bouches ; elle avait essayé une fois avec de la boue charbonneuse, sans succès ni envie de réitérer l'expérience. La trouverait-elle toujours à son goût ? Puisque pour elle, il n'y avait aucun doute sur son attraction à son égard. Malgré l'audace de son invitation, Latone se laissait aisément transportée par ses fantaisies jusqu'à se retrouver au point de rendez-vous convenu. Sans doute un chouïa en avance, car elle ne le remarquait point. Pour patienter, elle frotta ses joues par intermittences, son doigté voguant quelques fois sur ces fameuses tresses qui étaient devenues son obsession. Le rituel réfrénait tant bien que mal ses préoccupations, avant que ces dernières ne se métamorphosassent en lassitude, puis enfin en déception. La Bleue n'était pas connue pour sa patience et la politesse de l'attente ne faisait pas parti des mœurs de leur peuple. Il n'en fallut pas plus pour la pousser à aller le chercher elle-même, afin de le bousculer dans les eaux en guise de représailles.

Ah. Touchée. D'abord surprise, la Kirzor accueillit ce bain forcé comme une bénédiction. Elle ferma les yeux et ne contrôla guère le sourire rayonnant qui s'ensuivit sous les rayons tranchant le voile du lac. Même sous forme humanoïde, il lui était aisée de pivoter à l'instar d'une ballerine afin de s'imprégner de la pression et de la température de leur territoire. Ses iris, vivaces et nuancées, le dardèrent avec cette lueur caractéristique de défi, de provocation.

" En effet. Mais une missive et une attaque sournoise ne suffiront pas. Peu à peu, la bestialité en elle refit surface jusqu'à délester le lactescent de son enveloppe pour le bleuté ténébreux de sa fourrure. Qu'as-tu prévu pour m'accaparer ? " Elle passa une griffe près de son museau, prête à sévir au moindre faux pas.

À ses yeux, Miles était… comme un interdit. Si elle se retrouvait subitement au beau milieu d'un océan, tout ce qu'elle désirerait, c'était retrouver ce frisson que sa vue lui procurait. Son attitude à son égard, son audace quant à leurs tribus dissonantes, son regard coulant sur elle comme nul autre ne l'oserait. Il était une révélation que sa famille ne pourrait comprendre. Et en ce sens : elle n'en avait fichtrement cure, tant qu'il parvenait à la séduire.


911 mots ~



By Jil ♪
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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Mer 26 Avr 2023, 19:40


Illustration - Daniel Conway

Le Rêve qui Innocente
Mancya & Jude


Buvant son thé d'une élégance stricte, la Reine du Rêvarium profitait pleinement de la célébration où l'on l'avait conviée. Elle voyait un millier de copies d'elle-même se situant en face d'un millier de copies de l'homme qui faisait battre son coeur. En avait-elle un ? Probablement, puisqu'elle avait été conçue à l'image de celle qui lui avait donné naissance, alors son palpitant devait vibrer au même rythme que le sien, sur un autre plan. Son esprit se voulait encore confus sur le processus, mais il comprenait les tenants et aboutissants de la demande. Sa vie n'était pas si mal que ça, après tout ... Quant à cet endroit, était-ce une épreuve de sa créatrice pour démarquer tout ses éventuels essais pour savoir qui serait à même de régner sur son territoire en son absence ? Si c'était le cas, Mancya devait agir comme la plus parfaite des doublures. Et pour cela, il lui fallait le partenaire le plus adéquat. Parmi tous ces hommes devait bien se trouver le Neah. Le sien. Être seule commençait à lui peser, alors cette chance de retrouver sa moitié la comblait.

C'est avec cette résolution que le Jeu avait démarré. L'être immatériel grognait à nouveau en sentant une présence dans son dos. Ces hommes étaient vraiment pompant, sans le moindre intérêt, en plus de lui faire perdre son temps ... pourquoi courraient-ils après elle ? Elle était promise à un autre depuis longtemps. Elle ... ou Mancinia. Au fond, quelle importance ? Peut-être lui suffirait-il de trouver son Neah parmi la masse d'individus qu'elle avait côtoyée durant le repas ? Celui qui ferait vibrer son coeur. Celui à qui elle cèderait son ruban. Où était-il ? Un nouveau nom distordu à ses oreilles ; Mancya avait envie de leur crier de se taire, mais cela ne se faisait pas. Pas ainsi, pas avec des mots creux qui la rendrait comparable à une victime qui fuyait un chasseur. C'était son rôle, c'était elle, la chasseresse, mais son chemin était teinté de couloirs miroitants qui la renvoyaient à sa solitude. Et toutes ces demandes, ces rires et ces chuchotements la rendaient folle. Il lui fallait sa moitié pour être complète. C'était comme une tâche sombre sur un tableau merveilleusement peint, comme celui qui trônait dans le bureau de sa créatrice, dans l'autre monde. Cela était peut-être devenu insupportable, cela n'était peut-être qu'une punition à son déni ? Vite, de ce côté. Personne ne lui prendrait son morceau de tissu violet contre son gré, c'était à elle de le remettre !

Son errance prit fin dans une sorte d'endroit où le sol était tracé en rond, telle une arène n'attendant que ses combattants, débouchant ensuite sur plusieurs autres chemins aux destinations aléatoires, aux récompenses tout aussi incertaines. Est-ce que fuir lui était utile ? Allait-elle se retrouvée acculée au point de servir de trophée ? Ne devait-elle pas choisir son partenaire de manière plus directe ? Trouver le vrai dans la masse en les défiant tous lui paraissait aussi réaliste qu'une dinguerie sans nom. Seul Neah pouvait la vaincre, alors pourquoi ne pas tuer tous ceux qui se prétendaient être lui ? ... Non, ce n'était pas correctes. Ses autres elles seraient malheureuses. En même temps ... Pourquoi ne pas toutes les tuer, elles aussi ? ... Elle entendit des bruits de pas derrière elle, puis le silence. L'un d'entre eux s'était-il arrêté ? Elle se retournait pour regarder l'imprudent et des voix détonnèrent dans des directions variées. Et pourtant, en cet instant, Mancya ne voyait que lui. Tout le reste n'était que courbes floues devant l'aura solaire qu'il dégageait. Neah aurait tout fait pour elle, même le pire, c'était la raison pour laquelle la jeune femme demeurait là, à l'écouter, avec un sourire aux lèvres.

Jamais.

C'était sa réponse. Elle avait parcouru les quelques mètres les séparant en un battement de cils, retrouvant la place qui devait être la sienne. Mancya mit sa main sur celle ensanglantée de son compagnon désigné ; la violence et le sang lui étaient égaux, puisque cela s'avérait souvent nécessaire dans la mesure où quelqu'un essayait de voler votre place.

Pourquoi fuirais-je maintenant que tu es là ? demanda-t-elle en ramenant sa main vers sa joue, comme pour s'assurer de son choix, tout en fermant les yeux. Je sais que je ne crains rien.

Pourtant, ils n'étaient pas seuls. Pas assez pour des retrouvailles.

Et puis, tu le sais très bien, non ? reprit-elle en les rouvrant, tout sourire. Je suis aussi en mesure de me battre, Neah, alors ...

Ça allait saigner.

Post I - 800 mots


[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 8 Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
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Susannah
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Susannah
Jeu 27 Avr 2023, 21:15

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Le Jeu du Mariage
Merlin & Zébella




Zébella gravissait les degrés menant à l'étage supérieur. Après avoir enfilé vivement quelques couloirs, elle débarqua dans ses appartements, le souffle court et les yeux brillants. Sans même attendre l'aide d'une domestique, elle s'extirpa en grommelant hors de ses atours princiers étouffants, souliers et jupons volant à travers la pièce pour retomber en tas. L'excitation teintait ses pommettes d'une chaude teinte pivoine et la brise pénétrant par les baies vitrées ne parvenaient pas à l'en délester. Par delà le balcon, il lui était possible d'apercevoir Uobmab, pas en totalité car l'empire que bâtissait Judas ne pouvait être visible dans son entièreté que sur une carte, mais c'était là en tout cas qu'elle avait passé son enfance. En contrebas lui parvenaient les bruits quotidiens de la vie au château, les jardiniers enjolivaient les jardins, quelques nobles profitaient de la clémence du temps pour se promener et bavarder, et, elle le savait, ses adversaires se réunissaient en ce moment-même dans le grand labyrinthe végétal.

Son regard tomba alors sur le portrait qu'il avait fait faire pour représenter le fils qu'il espérait lui faire un jour. Cloué au mur, face à son lit, Zébella n'avait pas réussi à s'en débarrasser malgré tous ses efforts et se trouvait condamnée à devoir contempler l'odieux présent. Dans ses pires colères, la princesse gribouillait sur la peinture et peu à peu, le visage haï de cet être qui ne verrait jamais le jour si les dieux l'entendaient disparaissait sous ses furieux coups de couteau et de crayons. C'était de loin le pire cadeau que Merlin avait pu lui faire et elle lui avait opposé un silence boudeur pendant un mois entier suite à cela.

Mais, en dépit de tout ce que Merlin lui inspirait, la bleue s'était laissée amadouer et avait consenti à sa demande. Prise de l'impulsivité qui la caractérisait, elle n'avait pas pris la peine de demander de quoi il en retournait. Il avait juste eu à prononcer le mot magique. Il avait dit jeu, elle avait entendu compétition. Même malade, la princesse se serait levée, la fièvre au front et la cuisse affaiblie, pour assister au satisfaisant spectacle de son frère mordant la poussière. Bien que récurrente, la scène ne lassait jamais la jeune fille.

À la recherche d'habits plus confortables, elle mit la main sur sa culotte de cheval, ignora le corset supposé ceindre sa taille et se contenta d'une large chemise aux bras flottants. Ses bottes claquèrent lorsqu'elle courut dans les escaliers pour jaillir à l'extérieur, des mèches s'échappant déjà de sa tresse qu'elle s'était constituée en même temps qu'elle quittait la chambre.

À l'entrée du labyrinthe, deux attroupements s'étaient formés, filles et garçons séparés. Du côtés des filles, il y avait davantage d'agitation, chacune aidant sa voisine à nouer un ruban à divers endroits. Lentement, la compréhension assombrit son expression. Les sourcils froncés, elle chercha son frère du regard. Quand elle l'aperçut, elle marcha jusqu'à lui, ignorant royalement les autres. « Il est nul ce jeu. » Râla-t-elle, de mauvaise humeur. « Tu sais très bien que je préfère chasser qu'être chassée en plus. » La fuite n'était pas dans sa nature. Un petit sourire mutin s'accrocha alors au coin de ses lèvres et elle lui pinça subitement la joue. « Ah, je sais ! Petit malin. Tu préférais éviter la honte que ce ne soit pas ton ruban que je cherche à obtenir ? Eh bien, je te souhaite bonne chance pour venir me prendre le mien. » Elle lui tendit le ruban qui était apparu dans sa main. « Tu m'aides à le mettre ? Ce sera la seule fois où tu pourras le toucher. » Lança-t-elle d'un ton goguenard, incapable de passer à côté d'une pique. « Je me demande ce que tu pourrais me demander comme faveur si, par miracle, tu réussissais. » Réfléchit-elle à voix haute. Même en doutant que cela se produise, l'inquiétude la gagnat en imaginant cette probabilité. Merlin était dégoûtant. Il avait longtemps prouvé être fertile en idées plus perverses et cruelles les unes que les autres. La plupart de ceux qui jouaient à ce jeu se contentaient de quémander à l'autre de leur offrir une friandise, le temps d'une après-midi à flâner, une promenade en barque ou, pour les plus audacieux, un baiser. En plantant son regard dans celui de Merlin, elle sut qu'il était bien loin de ces terrains prudes et enfantins. Il avait la pupille sale de ceux qui ont l'âme mauvaise et le petit sourire de Zébella se fana légèrement. Bien que plus faible qu'elle, il l'effrayait. Songer à un avenir avec lui hantait ses cauchemars. Une certitude s'ancrait dans son coeur. Jamais elle ne le laisserait poser ses mains sur elle ou lui passer la bague au doigt.

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Susannah
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Jeu 27 Avr 2023, 22:22

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La saison des amours
Zelphaba & Myrddhin




Savourant la caresse océane courir le long de son corps, Zelphaba laissa sa paupière transparente retomber mollement sur la pupille reptilienne. La gueule entrouverte, sa langue goûtant l'eau lui en apprenait plus que sa vue sur ce qui l'entourait, les dangers, les proies, les meilleurs endroits où se reposer. Les entrailles de la mer étaient ténébreuses le jour, insondables la nuit. La bleue se savait prédatrice, elle savait aussi ne pas être la seule. Pour autant, elle n'aurait pas été contre l'audace d'une attaque contre elle pour se dégourdir et ajouter quelque piment à sa morne journée. Ses muscles ondulèrent sous sa peau écailleuses et elle décrivit quelques vives acrobaties dans l'immensité liquide, dérangeant le sommeil d'un banc de sardes qui s'égaillèrent dans un silence terrorisé. Elle en goba quelques unes et les mâcha distraitement. Ce n'était pas ces maigres proies qui allaient apaiser le feu vrombissant en ses flancs. Soudain exaspérée, sa queue fouailla les courants et elle s'éleva rapidement pour crever la surface. Elancée en ligne verticale dans les airs, son long corps finit par se recroqueviller en plusieurs cercles. Elle ne possédait pas d'ailes. Sa magie seule, couplée à ses capacités la maintenaient dans l'azur aussi aisément que dans l'eau. Quatre petites pattes lui permettaient de se déplacer à terre mais elle n'aimait guère frôler le sol de son museau, sauf pour dénicher de savoureux et grassouillets lapins. Mais c'était une autre forme de faim qui l'animait. Plusieurs mètres au dessus de l'océan, la dragonne se laissa flotter sur le dos des vents pour étudier d'un air pensif le paysage l'englobant. La solitude l'empoignait de son étreinte glacée. Elle qui tirait une si grande fierté de dominer à la fois le ciel, les terres et les mers, comment pouvait-elle se retrouver seule et sans compagnons ? Qu'avait-elle fait pour mériter cette malédiction ? L'agacement gonfla les poches d'acides placées à l'arrière de sa mâchoire et elle cracha en l'air un jet pour marquer son contentement. Une pluie de gouttelettes retomba autour d'elle avant de retomber dans l'eau salée en sifflant à son contact.

À nouveau, et presque sans y croire mais plus par habitude, elle fit frémir ses vibrisses à la recherche de ce que la nature commandait, de ce que son être appelait. Plus qu'un moyen de tromper son ennui ou de se trouver un partenaire pour la vie comme ces bipèdes mièvres, Zelphaba avait un devoir à accomplir. En elle, le cycle de la vie se déroulait mais sans aide extérieure, c'était vain. Soudain, elle se figea au beau milieu d'un cercle. Tout son corps se tendit, ses griffes s'étirèrent comme pour s'accrocher à la présence diffuse et l'attirer à elle. Un bruit de trompette jaillit de ses narines pour manifester la victoire de sa trouvaille quand la senteur particulière confirma ses espérances. Il se rapprochait. La dragonne exécuta quelques cercles joyeux avant de fendre l'air pour se porter à sa rencontre.

Sous elle, son reflet filait comme le vent à la surface miroitante de l'eau. Les phéromones s'agitaient ardemment en elle, la magnifiaient. Elle était un spécimen énorme pour son espèce, suffisamment pour être forcée de quitter rapidement le sein de sa génitrice et se trouver un terrain de chasse à sa mesure sans risquer de dépeupler complètement les lieux. Ses écailles arboraient toutes les teintes de la nuit, du bleu outremer des nuits d'été sans nuages au charbon noirci de celles chargées de cumulus dissimulant les étoiles. Une collerette de duvet partait de sous sa mâchoire inférieure jusqu'à former une couronne fièrement derrière ses deux longues cornes recourbées au dessous de ses sourcils écailleux comme actuellement pour attester de sa santé et de sa puissance. Zelphaba encourageait magiquement ses écailles à scintiller comme des gemmes pour éblouir le mâle. Elle pouvait le discerner désormais. Un instinct muet et ancestral prit le pas sur sa raison. Elle lui adressa un rugissement de défi si long et aigu qu'il lui fallu quelques secondes ensuite pour recouvrir toute son audition. Quand elle fut certaine qu'il avait réceptionné ses intentions, la dragonne s'élança droit sur lui et le percuta de plein fouet, les crocs découverts pour mordre le premier morceau qui passerait à sa portée.

Message I | 739 mots


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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Lun 01 Mai 2023, 11:46




Le Jeu du Mariage

En duo | Erasme & Dastan


Coutume : Le Jeu du Mariage.
RP d'Érasme : Le Jeu du Mariage | Érasme.


Allongé sur le dos, les yeux rivés sur le plafond aux épaisses poutres sombres, Dastan se mit à rire. Dans les volutes du bois, il voyait se rejouer des inepties. Si Érasme s’était mis à genoux devant lui, au Fessetival, il aurait défait sa ceinture sans aucune hésitation. Il n’en aurait pas été autrement s’il lui avait demandé de descendre entre ses cuisses. Il l’aurait fait, et bien plus encore. Il l’aurait étreint si fort que leurs ébats auraient laissé des marques indélébiles sur leurs corps. Il l’aurait pris sur le champ, directement sur le podium du défilé s’il l’avait fallu – voire s’il l’avait pu. Cet endroit, là-bas, avait soufflé toutes les limites que les deux garçons s’imposaient en temps normal. Mais plus le Réprouvé y réfléchissait, moins il était certain des effets des piqûres, et plus il se persuadait que le Sorcier l’avait ensorcelé. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Il ne comprenait pas pourquoi il continuait à éprouver un désir aussi violent après que son peuple eût massacré le sien. Il ne comprenait pas pourquoi il était incapable de le tuer. Il ne comprenait pas pourquoi, quand il pensait à lui ou quand il le regardait, son cœur se contorsionnait. Ses tourments l’affligeaient. Alors que son rire mourait lentement sur ses lèvres, il y porta le goulot de la bouteille volée à ses hôtes ; le moindre son se noya dans la caresse râpeuse de l’alcool sur sa langue. La chambre que lui prêtaient les Krah’Koda s’imprégnait progressivement des odeurs de sa dépression. Sa main trembla et il manqua de se vider le contenu de la bouteille sur le visage ; le liquide rentra trop brutalement dans sa bouche et il s’étouffa à moitié. Il se retourna brutalement sur la tranche et cracha sur les couvertures. La toux lui brûla la gorge. « Fais chier. » grogna-t-il. Dans la maison, il n’y avait pas un bruit. Plus tôt, Eora l’avait rejoint et ils avaient baisé. Cette fois, il avait réussi à bander. Ces derniers temps, il arrivait qu’il fût incapable d’éprouver le moindre désir sexuel. Il se laissait caresser sans broncher, il touchait l’autre, mais rien ne se produisait. Ça le plongeait dans des états de rage intense, qui se terminaient immanquablement dans les larmes. C’était aussi arrivé à Lumnaar’Yuvon, avec Draegr, juste après le retour de la guerre. La nuit, il rêvait encore des cadavres, des remparts d’Amestris et des volutes de magie noire. Parfois, il se réveillait en hurlant, trempé de sueur ou secoué de sanglots. Il avait peur de s’endormir, il se poussait à l’épuisement, il ne voulait pas fermer les yeux. Et puis, certains jours, tout allait bien ; c’était comme si rien ne s’était jamais passé. Il souriait, il riait, il aimait la vie et ne pensait pas à la mort.

Sa toux s’accentua, et il eut juste le temps de s’écarter vers le bord du lit pour vomir par terre. Il allait devoir nettoyer. Les Krah’Koda l’hébergeaient en échange de quelques travaux. Ils ne cautionneraient pas tant de débordements, et il le savait. Peut-être qu’il cherchait à se faire virer ? Peut-être. Il ne savait pas où il en était. Par moments, il lui semblait que disparaître était la solution la plus intelligente et la plus adéquate. Maladroitement, il se leva. À peine eut-il posé un pied au sol que tout son corps bascula vers l’avant. Il se cogna le crâne sur le coin de la commode et s’effondra tout à fait, emporté par ce monde nocturne qu’il souhaitait tant éviter.



Le soleil frappa sa peau. Dastan inspira, gonflant ses poumons de l’air chaleureux qui l’environnait. Un sourire étincelant étira ses lèvres. Les mains sur les hanches, il planta son regard sur la ligne de garçons qui attendaient, prêts à partir en courant dès que le signal serait donné. D’ordinaire, il était un conquérant mais, cette fois, il avait choisi d’être l’homme à ravir. Il avait choisi d’incarner parfaitement cet objet de convoitise que les autres percevaient quand ils le regardaient. Il savait ce qu’il valait, peut-être un peu trop. On lui avait souvent répété qu’il aurait pu rivaliser avec l’astre de jour. Comme lui, il flamboyait et éblouissait. Il passa deux doigts sur le ruban rouge qui ceignait son poignet gauche. Ses iris détourèrent les silhouettes des concurrents. Parmi eux, il y avait cet imbécile de Val’Aimé. Surtout, il y avait Érasme. Quand ses yeux rencontrèrent les siens, le roux sentit un frisson courir sur son échine. Il avait essayé de lutter, mais rien n’y faisait. Le brun provoquait toujours chez lui une palette incandescente de réactions physiologiques. Il voulait que ce fût lui.

Quand le coup de sifflet fut donné, Dastan pivota et s’élança dans la campagne magicienne. Ses pieds repoussèrent l’herbe pour le propulser. Ses jambes se relayaient dans cette course bouffie d’adrénaline, qui rendait folles ses mèches de feu. Son souffle chaud ne tarda pas à brûler ses poumons, mais il tint bon. Chaque jour, il s’adonnait à plusieurs heures de sport. Sous sa peau, il sentait rouler ses muscles entraînés à l’effort ; il n’existait pas de sensation plus grisante que celle-ci. Le garçon poursuivit sa course jusqu’à la forêt. Il s’y engouffra et, là, sous le couvert des arbres, se fit plus discret, de sorte à ce que sa silhouette se confondit avec celle des arbres. Il n’y avait pourtant rien de plus visible qu’un soleil irradiant au cœur d’un écrin de verdure.



Message I – 909 mots




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Lun 01 Mai 2023, 22:10



Unknown

Fëry

En duo | Érasme et Dastan


Coutume : Fëry
RP d'Érasme : Fëry | Érasme.


« Non, enfin, si, mais… » Cramoisie, la rousse fixait la brune sans savoir comment se dépêtrer de cette situation. Pourquoi avait-elle parlé de tous les garçons qui recherchaient son attention ? Elle s’en fichait, d’eux. La seule personne dont elle voulait toute l’attention, c’était Éra. Pour peu qu’elle fût intéressée, lui parler de ses concurrents n’avait rien d’intelligent. Pourtant, elle lui demanda qui étaient ses prétendants. « À choisir ? Oui, pourquoi pas… » répondit-elle, à contrecœur. Venait-elle de gaspiller son unique chance de lui faire comprendre ce qu’elle ressentait ? Non ; la vérité, c’était qu’elle avait laissé passer un nombre incalculable d’occasions de le faire, et qu’elle semblait ne pas pouvoir s’empêcher de recommencer. Elle regarda l’extrémité incandescente de sa cigarette. Après une inspiration, elle commença : « D’abord, il y a Harvé… » Sa répartie la figea de surprise, puis elle éclata de rire, et tout son corps se détendit. « Ce n’est pas qu’une rumeur. » confessa-t-elle. « Zeryel. » Elle baissa les yeux sur ses seins. En même temps, ils étaient jolis – elle n’avait pas besoin qu’on le lui dît pour le savoir, puisqu’elle avait conscience qu’ils répondaient à tous les critères esthétiques requis. Il y avait de quoi avoir envie les mater. « Je suis sûre que je pourrais le battre au sport, en plus… » Débridée par son précédent éclat de rire, elle leva le bras et contracta ses muscles pour faire ressortir son biceps. Sa dernière remarque sur le garçon la fit sourire. « Je ne te savais pas si terrible. » la taquina-t-elle. En fait, elles n’avaient jamais discuté. Elles ne faisaient que se croiser, et Dastan passait du temps à l’observer, mais elle ne lui avait jamais adressé la parole. Sur cette terre, c’était la seule personne qui l’intimidait. « Après, il y a eu Alcide. » Alcide était adorable. Aussi adorable qu’un petit frère, c’était vrai. « Johannês ? » Elle sourit. « Il ne frappe pas qu’avec les poings, il a de très bons coups de reins, mais c’est vrai qu’elle est pas très grosse… » Elle se mordit la lèvre et se précipita sur le nom du dernier prétendant pour que personne ne s’attardât sur cette révélation qu’elle regrettait déjà : « Et Lucius ? » La réponse fut si tranchante que la rouquine haussa les sourcils. Son expression se recomposa quand elle se souvint qu’Éra et lui se détestaient. Elle était sortie un peu avec Lucius. Tout récemment. Elle l’avait quitté parce qu’elle n’arrêtait pas de penser à la brune et qu’elle ne voulait pas qu’il espérât des choses qu’elle n’était pas prête à lui offrir. Il lui avait quand même demandé de l’accompagner au bal, et elle lui avait dit qu’elle réfléchirait. Elle était loin d’être indifférente à ses charmes. Qu’il allât voir ailleurs ne la dérangeait pas. Il ne lui interdisait rien non plus. Mais ces sentiments à l’égard d’Éra… C’était quelque chose de plus que de simplement coucher avec quelqu’un.

« Ah oui ? » L’adolescente porta la bière à sa lèvre et en but une gorgée. Elle s’apprêtait à la rebaisser lorsque la question de la brune la fixa à ses lèvres. Elle coula un regard vers elle, incertaine. Son cœur battait si fort qu’elle n’était pas sûre d’avoir bien entendu. Progressivement, à mesure que la tatouée déroulait sa pensée, elle parvint à faire redescendre son bras, et la bouteille avec. « Si… » répondit-elle, peut-être plus mécaniquement que par conviction. Elle était abasourdie par ce revirement soudain de situation. Venait-elle vraiment de lui proposer d’aller au bal avec elle ? Sa main sur sa joue la fit flamber. Ses yeux bronze s’ancrèrent dans les siens. Elle ne sut plus si son palpitant battait à trop vite pour qu’elle le sentît ou s’il ne battait plus du tout. Ses iris tombèrent sur ses lèvres, puis remontèrent jusqu’à son regard. De longs frissons chauds secouaient tout son corps. L’envie de l’embrasser lui martelait le bas-ventre, la poitrine, le crâne. Quand ses doigts se retirèrent, elle ressentit sur sa peau la caresse froide de la nuit sur les champs une fois le soleil retiré. « Ce n’est pas grave. Je sais danser, moi. Tu n’auras qu’à me suivre. » Dastan la scruta encore, dans un silence qui n’avait plus rien de pesant mais tout d’excitant. « Je viendrai te chercher chez toi, d’accord ? Vers vingt heures ? » Un large sourire s’épanouit sur ses lèvres. « Je mettrai ma plus belle robe, mets ta plus belle chemise ! Ils vont grincer des dents, tous ces cons ! » Un rire lui échappa.



Avant d’entrer dans la salle de bal, la jeune fille glissa ses doigts entre ceux d’Éra. Elle n’avait pas osé lui dire mais, habillée comme elle l’était, elle la trouvait magnifique. Elle la trouvait magnifique tout le temps. « T’es prête ? » demanda-t-elle, avant de franchir les portes. Devant ses yeux, couleurs et lueurs explosèrent, tandis qu’à ses oreilles, la musique, qu’on entendait seulement faiblement depuis l’extérieur, pulsa si fort qu’elle définit le rythme de son cœur. Dastan se tourna vers sa cavalière et lui adressa un grand sourire. Comme à son habitude, elle se fichait éperdument des regards qui pesaient sur elle. Ce qui comptait, c’était le moment présent. « Allez viens, on va danser ! » Elle l’entraîna au cœur de la piste de danse. « C’est facile, tu as juste à me suivre, d’accord ? » lui dit-elle en se rapprochant et en parlant fort pour couvrir la musique et les voix des autres danseurs. Puis, elle la lâcha et recula en effectuant un déhanché, les bras dressés au-dessus de sa tête. Cette danse, elle y avait pensé toute la semaine. Elle avait répété la chorégraphie mille fois dans sa chambre, changé cent pas, effectué une dizaine de variantes ; tout cela pour s’approcher d’un résultat qu’elle espérait le plus parfait possible. Face à Éra, elle exécuta chacun des pas, virevoltant autour d’elle, parfois au sol, parfois dans les airs ; la poussière de ses ailes tourbillonnait autour d’elle. Ce n’était pas une danse comme les autres, et elle espérait qu’elle le comprendrait. Lorsqu’elle la rejoignit, au terme de ses déplacements rythmés, elle resta quelques secondes devant elle, le souffle court. « C’est pas si compliqué, tu vois… » lâcha-t-elle dans un sourire. Juste une seconde, ses yeux rejoignirent ses lèvres. Toute la semaine, elle avait prié pour qu’elle l’embrassât à ce moment précis ; et ce soir-là, elle pria encore.



Message II – 1084 mots

J'ai mis son voeu en gras, si un Génie passe par là <3




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Mertle
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Mertle
Lun 01 Mai 2023, 22:44


Edel Orgía Nisqa
Léonidas & Mertle

Rps liés ; Coutume | Edel Orgía Nisqa - Léonidas

« Bah enfin ! » râla Mertle en guise de salutation, tandis qu'Odette entrait dans la pièce miteuse qui leur faisait office de chambre. « Qu'est ce qu'i t'est arrivé pour qu'tu mettes 'tant d'temps ? T't'es perdue en chemin ? » La blonde, chamboulée, pressa ses bras contre sa poitrine. Son esprit essayait de faire sens sur ce qui venait de lui arriver. Elle tentait, en vain, de comprendre ce que venait de lui faire subir leur hôte. La déchirure dans ses jupons témoignait de l'agression dont elle avait été la victime. La vieille sorcière posa un regard éloquent sur l'état du vêtement. « Pff. » laissa-t-elle échapper avec un regard écœuré en direction de la jeune femme. « T'pouvais pas attendre 'vant d'l'aguicher ? » lui reprocha-t-elle. La victime sentit sa gorge se serrer douloureusement et son cœur se soulever. Elle avait envie de vomir. Et de crier. Pourtant, elle ne fit rien, essayant au mieux d'oublier le passage des mains sur son corps. « Bon, et où qu'elle est ma tisane, hein ? » exigea la marâtre. « Oh... Je... Je l'ai fait tombé... » « QUOI ? » Odette trembla. Elle vit le coup de balais arriver mais ne put l'éviter. « INCAPABLE ! BONNE A RIEN ! » Mertle lui distribua quelques autres coups de balais pour exulter sa frustration. La magicienne se recroquevilla en boule, dans un coin, retenant les larmes qui s'agglutinaient sur ses cornées : pleurer ne lui apportait jamais rien de bon. Cela aggravait au contraire le traitement qu'elle recevait : sa belle-maman ne supportait pas ses larmes de crocodile, comme elle les appelait, peu importait la légitimité de ce témoin de tristesse. « Raaah qu'est qu'j'vais faire d'toi, hein ? » s'agaça la vilaine. Elle soupira de nouveau et leva les yeux au ciel. « Même pas fichue d'me faire une infusion sans la perdre. C'pourtant pas b'en compliqué, d'connecter les deux brindilles qui t'servent d'neurones. » « Je suis désolée, Belle-maman. » s'excusa la pauvrette d'un ton piteux.

« Bon, maint'nant qu't'es là, viens m'aider à m'mettre au lit. » L'esclave se redressa et trottina jusqu'à sa tortionnaire. Là, elle la laissa prendre appuis sur son bras et commença à la guider jusqu'au matelas. « ATTENTION ! Tu vas trop vite ! » se plaignit la vieillarde. Des « Tu es trop basse. » ou au contraire « Tu es trop haute ! » ponctuèrent leur péripétie. « Attention à pas m'écraser les orteils ! Sinon, j'te coupe les tiens et t'les fais manger en bouillon ! » menaçait-elle lorsqu'elle n'avait rien d'autre  reprocher. Heureusement, il n'y avait qu'une courte marche de quelques mètres entre la chaise à bascule et la banquette. La sosie de Bellada aida la plus âgée à se glisser entre les draps et commença à la border. « Roh ça va ça va, fiche moi la paix, empotée ! » s'emporta-t-elle lorsque la blonde rabattit les couvertures trop haute sur sa tête à son goût. La mauvaise laissa un soupir las lui échapper. « A quoi bon te nourrir et me démener pour te trouver un toit où dormir si tu ne me sers à rien, hein ? » se lamenta-t-elle, ne s'étouffant pas de sa mauvaise foi. L'injuriée garda le silence, ravalant ses lamentations. « Tss... Bon, réchauffe moi les pieds. » « Nous n'avons pas de cheminé pour préparer une bassinoire à braises. » « Quoi ? Avec tes deux mains gauches ? Tu serais bien capable de me mettre le feu aux draps ! Hors de question ! Non, débrouilles toi autrement. Trouves-moi des chaussettes ou bien masses-les moi. » La docile s'exécuta, jusqu'à ce que la vilaine lui signifie qu'elle en avait assez - elle avait, avant cela, bien profité de l'occasion de lui rappeler qu'elle était inutile puisqu'elle n'avait pas veillé à lui laver ses vêtements pour lui fournir une paire de chaussettes propres, et que ses capacités de masseuse étaient bien médiocres.

« Qu'est ce qui te prend ?! » cria Mertle, tandis qu'Odette faisait le tour du meuble pour prendre place de l'autre côté du lit. « Je... Viens me coucher ? » répondit la blonde, incertaine. Elle recula prestement devant l'air mauvais sur la trogne de sa tyrane. « E'p'is quoi encore ? Toi, t'restes là ! » cria la hargneuse en désignant le sol. Puis, de mauvais poil, elle se tourna et ferma les yeux.



Mertle se trouvait entourée d'hommes. Ils étaient jeunes, tous, à des degrés différents mais toujours à des âges bien en dessous du sien. La vieille femme n'éprouvait aucune peur en leur présence, malgré son instinct naturel qui aurait dû lui souffler de prendre garde : trop de prédateurs susceptibles de lui nuire représentait un danger qui l'aurait d'habitude mise sur les nerfs. Non, ici, elle n'avait rien à craindre, car elle état l'Elue d'Edel. Elle porterait de nouveau la vie en elle, afin d'honorer la déesse et de remplir sa mission divine. Ces prétendants n'étaient là que pour exhausser ce même objectif. Ils ne la regardaient pas avec répulsion, mais avec désir ; pas avec médisance, mais avec admiration. C'était agréable et, pour la première fois sans doute de son existence, la Boffin découvrit l'effet qu'un tel regard pouvait avoir - c'était à la fois flatteur et rassurant ; chaud et palpitant. Oui, cette nuit, elle tomberait de nouveau enceinte. Mais cette grossesse-ci n'aurait rien à voir avec les précédentes. Elle ne serait pas violé par son époux, et la naissance qui en découlerait ne serait pas la résultante d'une erreur de calcul - personne, ce soir, ne se retirerait d'entre ses cuisses avant le moment fatidique. Tous ses partenaires jouiraient en elle, se satisfaisant du corps qu'elle leur offrait gracieusement. La bénédiction d'Edel était souhaitée et attendue. Elle ne porterait pas toute sa frustration sur l'enfant à naître mais, au contraire, le glorifierait de toutes les manières possibles, elle le chérirait en chaque instant et célèbrerait le souffle de vie qui l'animait.

Les jeunots s'approchèrent de l'aïeule et leurs mains s'élevèrent sur son corps, non pas pour porter atteinte à sa dignité mais pour l'aduler : les frappes avaient laissé leur place aux caresses envoutantes et bien vite, le rythme des désirs s'accéléra. Lorsque la silhouette du brun s'avança vers la sienne, Mertle esquissa un sourire satisfait. C'était grâce à lui, elle le savait, que cette nuit se révélerait délicieuse. Lorsque les vaillants lui intimèrent de s'allonger sur le sol, de façon à ce qu'ils puissent s'occuper de la cérémonie, la harpie se laissa docilement mettre à terre. Les adolescents ne tardèrent pas à lui procurer du plaisir, suivant les instruction qu'elle proférait parfois. Elle pouvait se montrer exigeante, capricieuse même : cette fois-ci, c'était elle qui mènerait la danse et personne ne lui objecterai la moindre négation, puisqu'elle deviendrait le réceptacle d'Edel.

La Sorcière releva le regard sur l'adolescent qui venait de prendre place entre ses jambes, prenant la place de celui qu'il venait de chasser. Précautionneux, il prépara son entrée en elle, lui octroyant au passage quelques soubresauts d'excitation. La danse qui suivit ne malmena pas le corps, qui semblait délivré de tous les maux qui l'accablaient habituellement, permettant à sa propriétaire de savourer la passion des corps qui s'unissent. Lorsque le premier eu déposé son offrande, il fut aussitôt remplacé par un autre adepte, ne laissant aucun répit à celle qui devait être fécondée. Elle accueillerait les assauts des bassins toute la nuit durant, jusqu'à ce que leur prière soit exhaussée par Edel.



Une paire de pieds froids se collèrent aux mollets de Mertle. Celle-ci rouvrit brusquement les yeux. Son corps, tendu par un désir frustrateur et inassouvi, se cambra pour voir qui avait osé l'extirper de ce songe si savoureux - lui causant quelques craquements de vertèbres et plus encore de gémissements frappés de douleur. « Qu'est ce que ! » s'emporta-t-elle, essayant de donner des coups de poing à celle qui s'était invitée dans son lit. « DEGAGES ! » se mit-elle à hurler, agrippant la tignasse blonde pour tirer dessus.
1370mots avant le matraquage du texte.
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Sól
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Sól
Lun 01 Mai 2023, 23:25


Edel Orgía Nisqa
Adam & Sól

Sól soupira puis se tourna en grognant. Elle ne parvenait pas à trouver une position confortable pour dormir. En réalité, depuis son retour à Lumnaar'Yuvon, la blonde avait du mal à s'assoupir. Dès qu'elle fermait les paupières, les images du massacre revenaient la hanter. Lorsqu'elle sombrait dans les bras de la nuit, des cauchemars venaient la cueillir et tourmentaient son sommeil. Les fantômes du passé ressurgissaient, l'accusaient de ne pas avoir su être une digne combattante, de ne pas avoir réussi à sauver les siens, d'avoir fui telle une lâche - une moins que rien - , d'avoir causé la mort de Nin. Parfois, au milieu de toute l'agitation, elle apercevait un loup, tour à tour protecteur ou vengeur. Cette vision là lui avait fait craindre de nouvelles crises de somnambulisme incontrôlé, rendant plus compliqué encore le lâcher-prise pour s'endormir. « Arrête de gigoter dans tous les sens. » grogna Máni entre ses lèvres entrouvertes, d'une voix rendue rauque par le sommeil. L'agitation sur le lit voisin l'avait tiré des quelques minutes salvatrices que la nuit l'avait laissé grapiller. Sól ouvrit la bouche pour répliquer mais aucun mot ne sortit. Elle ne savait pas quoi dire. Elle n'avait pas réellement envie de se montrer désagréable et avait conscience d'empêcher son frère de trouver le calme dont il avait besoin. Elle voulait simplement réussir à dormir. Sa gorge se serra et la blonde serra davantage le drap contre elle, comme un bouclier pour repousser les terreurs de la nuit. « Je voudrais simplement passer une nuit sans cauchemars. » se répéta-t-elle en boucle.



La réprouvée aperçut son reflet dans la vitre de la grange - dont la structure, étonnement, ressemblait également à une large tente, si l'on omettait les fenêtres. Ses cheveux avaient été soigneusement tressés, dans une coiffure élaborée qui  ne lui ressemblait pas. Son visage était recouvert de peintures, dessinant des lignes sur ses pommettes, son front et son menton - les arabesques s'étendaient sur ses épaules et disparaissaient derrière ses vêtements qu'elle n'avait  pas encore quitté. La blonde porta une main vers ses joues. Il y avait quelque chose en plus : du maquillage semblait avoir été appliqué, redessinant les angles de son visage, la rendant plus impressionnante peut-être. Presque plus séduisante qu'à l'accoutumée. « Ca va, tu n'es pas trop angoissé ? » demanda une rousse qui s'était approchée dans son dos. Elle retira une tige de paille qui s'était glissé dans les cheveux de l'organisatrice. Sól haussa les épaules. « Pourquoi devrais-je l'être ? » Sa réponse arracha un rictus à son interlocutrice. « Ce n'est pas le premier pécore que tu t'apprêtes à monter ce soir. » lui fit-elle remarquer. Adam Pendragon était, effectivement, loin d'être un homme comme les autres. Il n'était peut-être pas aussi imposant que les agriculteurs de Lumnaar'Yuvon, mais cela ne l'empêchait pas d'attiser la convoitise de bien des femmes de la campagne réprouvée. Elles étaient plusieurs, à le rejoindre derrière une grange pour s'amuser sans se prendre la tête. Sól ne faisait pas partie de cette longue liste - pas encore, du moins. Mais les choses changeraient enfin ce soir. Il avait accepter de participer à l'orgie en l'honneur d'Edel. « Ce n'est qu'un homme. » enchaina la blonde en essayant de ne pas laisser transparaître l'intimidation que lui faisait vraiment éprouver le diplomate. « Ce soir, il n'est pas Adam, il est simplement l'Elu de Key’Jus. » C'était un mensonge. La procédure aurait beau avoir été la même s'il s'était agit d'un autre compagnon, l'homme était loin de laisser la laisser indifférente. C'était d'ailleurs pour cela qu'elle s'était tourné vers lui - elle avait prétendu que les autres concubines l'avaient réclamé à plusieurs reprises mais la vérité était plus simple encore : la blonde avait rêvé de l'accueillir entre ses cuisses depuis des mois, sans oser aller à sa rencontre.

« Tout est prêt ? » demanda la Tynath'thuk en s'éloignant. Des tables avaient été arrangées le long d'un pan de tenture, croulant sous les choppes et des plats remplis de champignons. Les breuvages aideraient les plus farouches à se détendre et à accueillir la luxure sommeillant en chacun d'eux. Les champignons, eux, étaient là pour se connecter avec les volontés des Zaahin, et se connecter les uns aux autres - ainsi, ils ne formeraient plus qu'un tout, ensemble. A l'opposé des tables, des percussions trônaient : ils rythmeraient les danses et accompagneraient les chants du désir. Au centre de la pièce, un feu brûlait, réchauffant et illuminant l'intérieur. Des feuilles y étaient régulièrement jetées pour l'alimenter, créant une fumée particulièrement odorante et opaque. Enfin, le sol de l'étable était recouvert de paille, sans que la crainte d'un incendie ne vienne détourner les esprits de la mission. Sól acquiesça, satisfaite de constater que tout était en place. « Bien. » Elle tourna les talons puis alla ouvrir les pans de la tente. De l'autre côté, Adam l'attendait. « Salut. » Son cœur s'accéléra perceptiblement lorsqu'elle le vit, son ventre se contracta violemment et elle sentit une chaleur la gagner, qui n'avait aucun lien avec le feu derrière elle. Se sentait-il impressionné, lui aussi ? Sans doute pas : il devait avoir l'habitude. « Tu attendais depuis longtemps ? » demanda-t-elle avant de se décaler pour l'inviter à les rejoindre. « Viens. »

Le duo se trouvait au centre de la pièce. Sól tendit une choppe à son partenaire. « Pour réussir à tenir toute la soirée. » expliqua-t-elle sobrement. La salle était remplie de femmes qu'il devrait féconder, l'orgie ne s'arrêterait qu'une fois que la mission serait accomplie. Tandis qu'il buvait l'infusion, la Kendov le toisait. De nouveau, elle sentit le brasier de l'envie brûler en son sein. L'anxiété pulsait tout aussi violement : et si elle n'était pas à la hauteur, et si elle l'ennuyait ? Sól ferma le poing et souhaita se débarrasser de ces pensées parasites : peu importait au final, ils se trouvaient ici pour honorer la vie. La blonde n'avait jamais désirée être mère, avant ce soir, mais depuis qu'elle s'était intéressée à ce projet, elle avait appris à convoiter cette grossesse, afin de satisfaire le divin.

La Manichéenne attendit que son concubin ait terminé sa boisson pour s'approcher de lui. Elle porta une main jusqu'à son avant bras, qu'elle remonta du bout des doigts jusqu'à son épaule. A sa propre surprise, elle consta qu'elle éprouvait, en plus des siennes, les sensations du brun. Elle avait sentit cette caresse comme si quelqu'un l'avait fait sur son propre épiderme, tout en ayant conscience qu'il ne s'agissait pas de son corps. Le phénomène se reproduisit lorsqu'elle l'embrassa, connectant leurs sens, brouillant les limites séparant le corps de l'une et de l'autre. Ils ne faisaient plus qu'un, ils n'avaient pas de commencement ni de fin, ils étaient un tout. La Réprouvée se pressa davantage vers l'homme, lui retirant ses vêtements avec hâte. Les siens ne tardèrent pas à rejoindre la paille. Ses mains descendirent vers l'intimité de son partenaire, jouant un peu pour attiser son désir tout en s'assurant également de son propre plaisir de sa main libre. Les jeux de mains et de baisers, de caresses et de mordillements s'échangèrent pendant plusieurs minutes. La douceur cédait la place à la brutalité, avant d'y revenir, dans une valse effrénée. Se sentant de plus en plus impatiente, Sól entraîna Adam vers l'une des tables. Elle le fit s'installer sur le banc puis se positionna sur lui, l'enjambant de sorte à se trouver face à lui. Sans le quitter du regard, elle mit fin à la frustration, délivrant la tension dans son bas-ventre. Elle lâcha un râle, à mesure que ses va-et-vient s'accéléraient, ses gémissements explosant lorsqu'elle atteignit l'extase.
1358 mots
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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mar 02 Mai 2023, 08:19



Unknown

Le Jeu du Mariage

En trio | Kaahl, Adriel & Laëth adolescents


Coutume : Le Jeu du Mariage.
RP de Kaahl : Le Jeu du Mariage | Kaahl.


« Je te déteste ! » hurla Laëth. La gifle fendit l’air et s’écrasa violemment sur sa joue. Sa mère n’y allait jamais de main morte. Elle l’attrapa par les cheveux et renversa sa tête vers l’arrière pour l’obliger à la regarder dans les yeux. « T’es qu’une ingrate. J’aurais dû t’abandonner à la naissance. » Ce qu’il y avait d’amusant, avec les mots, c’était qu’ils avaient l’air si inoffensifs que l’on s’en méfiait à peine. Pourtant, depuis des années maintenant, l’adolescente mesurait pleinement leur pouvoir. Elle les redoutait plus que les coups, et ils étaient d’ailleurs souvent les premiers à lui arracher les larmes que les frappes ne lui tiraient pas. « Tu parles d’une Ange. » Asha la rejeta vers l’arrière de sorte à ce que son crâne heurtât le mur. La brune émit une plainte et se laissa tomber au sol. Entre deux sanglots, elle renifla, l’une de ses mains chassant désespérément les pleurs qui s’évertuaient à couler. Plusieurs longues secondes passèrent ; elle à moitié par terre, sa mère les mains rageusement plongées dans le bac de vaisselle. La colère faisait trembler ses épaules, au moins autant qu’elle faisait vibrer le cœur de sa fille. La porte de la cuisine s’ouvrit à la volée, et Priam apparut. Sur le seuil, il s’arrêta net. Puis, en quelques grandes enjambées, il rejoignit Laëth, la releva, et l’entraîna à l’extérieur. Parfois, les silences étaient plus puissants que les mots.

Ils marchèrent longtemps, lui devant, le pas sûr et rapide, elle derrière, la démarche claudicante et fébrile. Lorsqu’ils parvinrent près de l’ancienne ferme, déserte, où ils avaient l’habitude de se cacher et d’échanger leurs secrets, ils ralentirent l’allure. Ils s’engouffrèrent par le trou entouré de lierres qu’avait laissée l’ancienne porte, puis grimpèrent les escaliers au bois rongé par le temps. Là-haut, il demeurait un vieux matelas, dont le sommier couinait au moindre mouvement. Ils s’étendirent dessus, et Laëth se blottit contre lui. Il ne lui demanda pas ce qu’il s’était passé. Elle savait que si elle voulait parler, elle le pouvait. Elle n’en avait pas envie. La colère qui mordait son cœur n’éprouvait que peu d’intérêt pour le passé ; elle s’en nourrissait, mais elle était résolument tournée vers l’avenir. Il n’aurait pas lieu ici. Elle ne resterait pas. Elle partirait. Il y avait un ailleurs possible. Elle le savait depuis quelques temps déjà, maintenant. Leurs parents leur en avaient parlé, en leur expliquant que le choix leur appartenait et qu’ils ne feraient rien pour les empêcher de partir s’ils le souhaitaient. Elle redoutait tout de même leur tristesse et leur ire ; mais il n’y avait rien pour elle à Lumnaar’Yuvon. Rien d’autre que la violence, les coups, les blessures et la haine. Les ersatz d’amour qu’elle pouvait y piocher n’étaient pas suffisants. Elle allait partir, loin. Il y avait une promesse d’avenir, quelque part. L’ailleurs l’appelait. Il l’attendait. La jeune fille s’endormit sur cette pensée rassurante.



« Arrête de rêver, ma pauvre fille. En plus, un homme ne t’apportera jamais rien que tu ne puisses t’offrir toi-même. Celles qui croient le contraire, quand bien même il s’agisse de la majorité des femmes d’ici, sont des faibles et des imbéciles. » Les mots de sa mère résonnaient encore dans sa tête, tandis qu’elle plaçait une main devant ses yeux éblouis par les rayons du soleil. Peu importait qu’elle eût raison ou tort. De toute façon, elle n’avait jamais cru au prince charmant. Elle comptait mener sa vie par et pour elle-même, avec toute la puissance et la détermination d’une femme. Ces jeux de ruban l’amusaient mais ne la charmaient jamais. Elle ne voulait pas être accessible : elle voulait être libre et forte. Simplement, elle avait rêvé d’un garçon et elle ne pouvait se défaire de la conviction qu’il l’attendait. Qu’il était là, tout prêt. Elle était incapable de le décrire ou de le nommer, mais elle savait qu’il existait. Il ne vivait pas que dans l’imaginaire de son cœur d’adolescente, partagé entre l’idée grisante de sa réalité, la révolte apeurée que cette possibilité suscitait et la méfiance féroce qui en découlait. Son regard parcourut la ligne des prétendants, à la recherche du mystère qui habitait sa poitrine. Quand il croisa les deux iris verts de l’un des jeunes hommes, il s’arrêta. Elle cligna des yeux, incertaine. Lui… Son regard bouleversé se para d’un bouclier farouche, et elle se détourna vivement. Ses prunelles poursuivirent leur course. Il y avait ce blond, aussi. Quand elle le détailla, elle eut l’impression de le connaître, sans jamais lui avoir parlé.

La voix de l’organisatrice la détacha de ses observations. Dès qu’elle donna le signal, Laëth pivota et partit en courant. Face à elle, le Lac Bleu découpait l’herbe tendre. Elle courut presque jusqu’à lui, juste avant que le sol ne devînt trop mou, puis bifurqua sur la gauche, vers un bosquet d’arbres. La pensée du garçon aux yeux verts ne la quittait pas. Il y avait quelque chose, dans son regard… Quelque chose d’inexplicable, à la fois plaisant et terrifiant. Elle avait autant envie de se lancer à sa poursuite que de le fuir. L’Ailée s’enfonça entre les arbres. Croyant entendre quelqu’un la suivre, elle se retourna. Son pied se prit dans une racine et elle s’étala sur la tranche. Le cœur battant, l’avant-bras égratigné et la robe maculée de terre, elle se releva précipitamment. À peine debout, elle voulut repartir. Sa cheville lui fit mal. « Merde… » souffla-t-elle. Elle ne pourrait plus aller aussi vite. En boitillant, elle reprit tout de même sa course, sautant parfois à cloche pied pour soulager sa jambe douloureuse.



Message I – 934 mots




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Dorian Lang
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Mar 02 Mai 2023, 15:03

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La Saison des Amours
Thessalia & Dorian ; Les loups



Mes dents claquèrent sèchement lorsque la queue touffue d'un jeune loup m'effleura le museau une fois de trop en courant près de moi. Penaud, il s'éloigna en quelques bonds. Là, il croisa un compagnon de jeu et retrouva aussitôt son énergie. Ils s'amusèrent à se battre, roulant dans la terre gelée qui se parait peu à peu de plaques immaculées. Je suivis leurs jeux du regard un moment. Ils avaient atteint l'âge adulte durant l'automne et ce matin, lorsque l'air avait eu l'odeur de la neige, l'effervescence avait gagné la meute. Les plus jeunes perdaient la raison, ils ne dominaient pas leurs instincts. Ma patience avait rapidement été érodée et en conséquence, leurs dos étaient tailladés par les marques de ma mâchoire. Les journées allaient se rallonger désormais, la nuit se cristalliserait, plus glaciale de jour en jour. J'y étais moi aussi sensible et cela se traduisait par des chasses plus fréquentes, moins pour me nourrir que pour trouver un échappatoire au fourmillement prégnant dans tout mon corps. C'était aussi une façon de m'éloigner des autres. Chaque année, nous mettions nos différends de côté et la forêt vibrait sous la foulées de plusieurs meutes réunies sur un même territoire. À la fin de la saison, il était fréquent que les visages des meutes changent lorsque des couples étaient pris du désir de ne pas se quitter. Ça n'avait jamais été mon cas. Je cédais naturellement à mes besoins primaires, mais jamais ne m'attachais à mes partenaires. La compagnie des autres m'indifférait de plus en plus. Je chassais souvent seul et rechignais à partager des moments avec ma meute. Je m'étais décidé pour cette année. La vie en solitaire me tendait les bras et ses avances se faisaient de plus en plus ardentes.

Quand j'eus fais leur compte à une volée de belettes, je laissais les autres poursuivre leur chasse et pris le chemin du retour, les crocs alourdis de sang et la démarche alanguie par un ventre plein. Juste avant de pénétrer la grotte, je me roulais dans une congère pour me débarrasser du plus gros de l'odeur et des restes de mon repas. La fourrure hérissée de gouttelettes glacées, j'attendis d'être près d'un des foyers pour prendre forme humaine. Un frisson m'assaillit quand mon épiderme fragile perdit sa protection et je ne perdis pas de temps avant de me diriger vers les thermes naturelles creusées sous la surface. Des torches accrochées aux murs compensaient l'absence de lumière diurne, faisant scintiller la roche noir humide en permanence. Avec un grognement, je me glissai dans l'eau et m'immergeai jusqu'au cou. Comme les autres, j'avais le corps abîmé, marbré de cicatrices et d'hématomes. J'étais devenu plus expérimenté avec l'âge et portait moins ces traces qu'avant. De moins en moins, mon sang se mêlait à celui d'autres. Puisant du savon mou dans une cuvette naturelle, je commençai à me frotter. Je sentis la présence avant de la voir. Décidant de ne pas y prêter attention, je ne cessai pas ma besogne et attendis qu'elle soit proche pour la saluer d'un bref hochement de tête. Son visage m'était inconnu. Sa jeunesse était l'explication. Je ne m'intéressais pas aux plus jeunes. À en juger la courbe qui se dessinait à la surface de l'eau sous ses clavicules, elle n'était plus si jeune que ça. Je sentis mon ventre entrer en ébullition et me surpris à lui décocher un sourire en coin qui dévoila légèrement mes dents. « Salut. » Ma voix résonna dans le silence rompu par les gouttes d'eau roulant des murs jusqu'au sol ou directement dans les bassins. « Le savon est là. » Lui indiquai-je en le désignant du doigt. Je ne me poussais pas pour autant pour libérer le passage. Si elle en voulait, il lui faudrait passer près de moi. Oserait-elle ? Durant cette saison, l'âge devenait une mince frontière. C'était souvent un plaisir pour les jeunes les plus zélés d'en profiter pour faire preuve d'une insolence envers les aînés qui ne serait pas corrigée aussi sévèrement que d'ordinaire. J'en avais moi-même souvent abusé, provoquant des louves parfois âgées de plus de dix années. Je me revoyais alors, jappant sous leur museau, le mien au sol et le derrière frétillant. Cette légèreté avait disparu avec le temps. Désormais, je me contentais de profiter des opportunités qui se présentaient, comme ici.

Message I | 765 mots


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Jeu 04 Mai 2023, 22:01



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La Saison des Amours

En duo | Lorcán & Lana


Coutume : La Saison des Amours.
RP de Lorcán : La Saison des Amours | Lorcán.


Les pieds plongés dans l’eau claire de l’une des fontaines de sa demeure, sa silhouette reposant sur une chaise longue en osier tressé, Lana feuilletait les lettres de ses différents prétendants. Elle en avait déjà éliminé quelques-uns. Certains ne maîtrisaient pas la langue et d’autres se répandaient en insupportables verbiages. Elle avait déchiré leurs missives en petits morceaux et en avait parsemé les restes dans le bassin, où les poissons se régalaient de ce festin. Il n’y avait rien de tel que des larmes d’homme pour les réjouir. La jeune femme parcourut une nouvelle fois la lettre de Lorcán. C’était un coureur de plumes invétéré. Pour cette raison, elle avait failli déchiqueter sa correspondance. Elle n’avait pas l’intention d’être une femelle de plus ajoutée à son palmarès de grand fécondateur. Bien consciente du désir qu’il ressentait pour elle, la blanche avait plusieurs fois songé à le regarder croupir dans ses envies, en les attisant un peu de temps en temps, juste pour avoir le plaisir de mieux le regarder se débattre. Néanmoins, deux points l’avaient retenue d’agir de la sorte. Les descendants de Lorcán, malgré ses défauts, étaient tous des oisillons prometteurs. Elle se figurait que si le patrimoine génétique de la femelle était suffisamment solide, alors les tares du mâle ne rejaillissaient pas sur ses rejetons. Or, sa généalogie en faisait rougir plus d’une. En outre, elle avait appris que depuis quelques semaines, le roux se démenait pour faire construire la plus belle propriété qu’il eût jamais possédée. D’après les rumeurs, il avait fait brûler toutes les anciennes et investissait dans un tout nouveau genre de demeure. Elle était curieuse de voir à quel point il était déterminé à la féconder. Si elle le jugeait suffisamment méritant, peut-être qu’elle le prendrait. Sinon, elle aurait au moins eu le mérite de bien s’amuser. Elle renversa la tête en arrière et admira le bleu du ciel. Le soleil brillait, haut et chaleureux. Une légère brise soufflait, et elle s’imaginait déjà se laisser glisser dans son cours apaisant. Elle sourit ; d’un bond, elle fut debout. Après un passage dans sa garde-robe pour revêtir son plus beau plumage et quelques vocalises pour échauffer son ramage, elle s’envola vers la nouvelle habitation de son prétendant.

Lorsqu’il arriva – enfin –, elle abandonna son étude de la verrière pour se retourner. Elle le détailla des pieds à la tête. Le trait doré, au-dessus de ses yeux, faisait écho à la robe qu’elle avait choisi et qui s’épanouissait autour de sa silhouette dans des tons verts sublimés d’ocre et d’or. « Oui, j’ai reconnu l’étoffe. » répondit-elle sobrement. Ce n’était pas un mauvais choix. Ce n’en était pas un excellent non plus. Comme il l’y invitait, elle prit place dans l’un des fauteuils en fer forgé, rendu confortable par l’ajout de coussin. « Cruelle ? » Lana haussa les sourcils, comme si son trait d’humour l’avait offensée. Il était d’une indélicatesse crasse, c’était certain. Il en fallait cependant plus pour la faire caqueter de mécontentement – quand elle mimait l’étonnement, elle prenait surtout plaisir à voir la confusion peindre le faciès de ses victimes. Par ailleurs, elle était amusée par la pointe d’agacement qu’elle avait perçue dans sa voix. « J’en avais assez d’attendre. Je voulais voir à quoi ressemble ce palais dont on m’a tant parlé. Vous l’avez construit pour moi, après tout. Non ? » Elle se pencha légèrement en avant, croisant ses avant-bras sur ses jambes passées l’une par-dessus l’autre. « Je n’ai pas pu résister à l’envie de survoler la propriété, sur la route. Vous envisagez de me rouler dans la boue avant d’essayer de me mettre dans votre couche, ou vous vous trouvez confronté à quelques problèmes d’ordre technique ? » s’enquit-elle, un sourire narquois s’arrogeant une belle place sur ses lèvres. Qu’il se préparât : elle allait passer l’après-midi à appuyer là où c’était douloureux. Elle examinerait tout dans les moindres détails, et même quand elle serait subjuguée, elle mimerait l’indifférence. À la fin de la journée, après avoir bien épuisé son hôte, elle rendrait son avis. « Allez-vous me servir à boire avant que nous allions visiter le reste de votre demeure ou dois-je le faire moi-même ? » Son ton n’était pas accusateur ; elle avait l’air de formuler une question toute simple. Il avait néanmoins intérêt à réagir vite. Elle aimait les gens réactifs. Si elle devait couver des œufs dont il serait le géniteur, il serait forcé de l’être. Elle serait sans pitié.



Message I – 746 mots


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Miles Köerta
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◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Dim 07 Mai 2023, 07:03



Ce fût précipité, une impulsion sans pensée et pourtant, j’étais heureux d’avoir réagi comme je l’avais fait sur le moment. Certes, le saut avait été réalisé dans la panique et la perte de sang-froid absolue, mais sans cela, je n’aurais pas pu poser les yeux sur le sourire qu’elle m’adressa, ni même pouvoir la porter dans mes bras. C’est ainsi, dans ce plongeon maladroit, que nos corps s’immergèrent dans les flots, brisant le silence du lac dans un ballet de bulles et un soulèvement brusque des eaux. Je ne pouvais m’empêcher de sourire à son endroit, alors qu’elle se retournait face à moi. Le faisceau des astres et l’ondulation naturelle de l’eau renvoyaient sa silhouette à ma rétine en une forme merveilleuse, pour ne pas dire quelque peu mystique et mystérieuse. Ses yeux reluisaient, reflétant les lueurs qui perçaient notre pénombre aquatique. Ses cheveux à la couleur du ciel, rassemblés en de fins bouquets tressés, avaient tout de même quelques filaments libres qui s’étaient libérés. Ils ondulaient au gré du faible courant et encadraient soigneusement son visage, rehaussant cette impression de légèreté dans laquelle nous étions plongés. Ce court instant de flottement me permit de la contempler sans modération, tandis qu’un sourire béat continuait de sautiller sur mes lèvres. Connaissant son tempérament, je m’étais attendu à une insulte ou deux, voire à quelques frappes qui auraient été justifiées, en raison de l’attente que je lui avais fait endurer, mais Latone paraissait réellement ravie de me voir, peut-être tout autant que je l’étais. À ce constat, une bouffée fraiche d’oxygène pénétra tout mon corps et délesta une partie de ma nervosité. Peut-être que cette soirée ne serait pas un fiasco complet, comme je me l’étais imaginé. Et alors que je l’observais changer de forme, des pensées m’assaillirent. Était-elle aussi anxieuse que moi? Avait-elle des doutes? Des expectatives? Certainement…

Et à cet instant-là, mon cœur se glaça. Mon regard reconnut à peine la griffe qu’elle balança à quelques centimètres de mon visage, alors que la réalité venait de me rattraper. Ce que j’avais… de prévu? Je déglutis discrètement avant de la gratifier d’un sourire attrayant. J’espérais que le charme de ce dernier saurait endormir sa vigilance et pour désorienter plus encore son attention, je finis par passer mes mains sous ses pattes. Je caressais avec tendresse le pelage qui la recouvrait tout en l’englobant d’un regard affectueux.

« J’espérais que nous puissions passer un bon moment tous les deux. »

Un plan, un plan : il me fallait un plan! J’étais foutu. Bien sûr qu’elle avait des attentes, à quoi m’attendais-je, sérieusement? Et Pa’ qui m’avait laissé partir avec ce conseil de mes deux! J’étais foutu. Foutu de chez foutu. Qu’est-ce que j’allais bien pouvoir faire? Latone m’offrait cette chance unique et j’allais vraiment tout faire planter comme ça?! Pense, réfléchis! Vite, vite, vite! Des années que nous jouions et explorions les tréfonds de ce lac et, depuis tout ce temps, j’en connaissais chaque recoin et secret. Quelque part, il devait y avoir quelque chose qui saurait ne pas la décevoir et qui me permettrait de lui faire connaître mes sentiments… Oh! Attendez. Je savais. Je savais où je pourrais l’amener. Ô Phoebe toute puissante, tout n’était pas perdu! Aussitôt, mon cœur reprit ses battements et, dans un sursaut, mon corps troqua de nouveau sa forme humaine pour celle, plus confortable, de l’animal.

« Suis-moi », l’invitais-je, surexcité, avant de prendre les devants.

L’endroit que j’avais en tête se trouvait dans l’un des niveaux les plus bas du lac. Les reflets de la Lune avaient de la difficulté à traverser l’obscurité, mais certains rais de lumière réussissaient pourtant à rayonner et éclairer notre chemin. Jusqu’à ce que les ténèbres nous entourent complètement. Complètement? Mon sourire s’étira quand une première boule de lumière apparu sous nos yeux, se déplaçant dans un mouvement paresseux.

« Tu te rappelles de cet endroit, pas vrai? »

Devant nous, la sphère lumineuse fût alors suivie par une seconde boule, puis une troisième, puis une sixième, puis un essaim se mit à flotter tout autour de nous, renvoyant la beauté de leur coloration sur nos fourrures. Des couleurs primaires aux couleurs complémentaires, une pluie de pigmentation se mit à ruisseler sur nos corps, comme pour épouser le contour de nos formes, tandis que la cinquantaine de méduses s’extirpait nonchalamment de derrière les rochers. Emporté par un enthousiasme enfantin, je fis claquer mes dents tout près de sa queue afin de l’encourager à se plonger dans cet océan de couleurs. Cependant, fuyant d’éventuelles représailles, je nageais rapidement jusqu’à la hauteur d’une méduse pour l’attraper entre mes pattes et contempler le miroitement de sa luminosité.

« On a fait flipper Orevra en lui disant qu’elles étaient venimeuses. »

Mais parce que nous avions de supers pouvoirs et une très forte résistance au poison, Latone et moi pouvions les toucher sans aucun danger. En réalité, cette variété de méduses était toute sauf dangereuse, et la pauvre Orevra avait cru à notre mensonge pendant plus d’un mois. Je me mis à rigoler, commençant doucement à nager autour des méduses dans une chorégraphie lente et agile. Je cabriolais joyeusement entre les ombrelles colorées, traversais avec adresse le rideau de tentacules qui me passait sous le nez, tout en les effleurant de la pointe de mes griffes. J’étais fasciné et m’amusais comme un enfant. Cela étant dit, je ne la quittais que très rarement des yeux. À chaque arabesque que je dessinais dans l’eau pour elle, mon regard retournait sur son visage et je la gratifiais d’un petit cri chantant pour accaparer toute son attention. À un certain moment, je disparus de son champ de vision. Une méduse en main, je nageais en vérité au-dessus de sa silhouette, prêt à la surprendre avec ce drôle de cadeau que je me permis de lui poser sur le crâne une fois que j’eus atteint sa hauteur dans une étonnante propulsion. Tout sourire et la queue frétillante, je l’admirais avec sa couronne, gloussant légèrement. Puis, je la dépassais, frôlant son flanc, avant de faire volte-face pour plonger mon regard dans le sien.

« C’est quand la dernière fois que nous nous sommes amusés comme ça? »

Je l’observais intensément, sans faire le moindre mouvement, comme pour lui demander si elle viendrait me rejoindre cette fois-ci. Viendrait-elle? Accepterait-elle de partager cette valse avec moi?


1 056 mots | Post II




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