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 [RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage

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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 2368
◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Ven 11 Aoû 2023, 10:36

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Edel Orgía Nisqa
Dastan & Astriid



Quand Dastan avait été désigné, Astriid s'était réjouie de la décision, elle avait même organisé une fête pour célébrer la nouvelle. Sans doute manquait-elle d'objectivité, mais elle le trouvait parfait pour le rôle attribué. Il méritait cet honneur, il méritait tout à ses yeux, elle aurait cueilli le monde pour le lui offrir si cela avait été possible. Il avait le cœur généreux, il se donnerait sans retenue à ces femmes. Sa force et son endurance feraient honneur à la cérémonie. Edel elle-même rougirait de sa vigueur cette nuit, elle s'en était assuré.

Astriid avait perdu la notion du temps. La nuit ne connaîtrait peut-être pas de fin. Le jour n'était qu'une légende qu'on ne se chuchotait que pour se souvenir de jouir de chaque seconde donnée. L'air s'épaississait de fumée, si bien qu'il était devenu impossible de discerner les limites de la pièce. Ses doigts brumeux s'infiltraient en chacun à chaque inspiration, électrifiant les nerfs et animant les corps. Elle-même avait sélectionné au préalable les herbes séchées pour bourrer les calumets, les plus stimulantes, celles qui les élèveraient au dessus de la banale condition de leurs corps et de leurs esprits. Ils frôleraient les sommets, ensemble, car ce n'était pas dans leur condition mortelle qu'ils honoreraient la vie.

Il y avait une femme allongée par terre. Le souffle court, elle avait les yeux mi-clos et son corps portait les stigmates de l'étreinte du roux. Astriid s'agenouilla près d'elle et l'embrassa tendrement. L'odeur de Dastan l'imprégnait. Elle caressa ses cheveux puis l'ovale de son ventre, priant qu'il s'arrondisse. Astriid s'était personnellement chargée de peindre des motifs sur les abdomens de chacune pour attirer l'intérêt d'Edel sur leur fertilité. Sur le sien aussi. Un peu égoïstement, elle espérait que si une seule devait être bénie, ce serait elle.

De nouveau contre lui, elle frotta son nez contre son cou alors que ses hanches descendaient sur lui. Son odeur lui avait toujours embrasé les sens, elle ne s'en lassait jamais. Des mains repoussèrent sa chevelure pour déposer des baisers sur la ligne de ses épaules, lui arrachant un frisson qui fut suivi de nombreux autres alors que les caresses anonymes se multipliaient sur eux. Ses mouvements perdirent de leur régularité alors que le plaisir l'emmenaient à la crête de vagues de plus en plus hautes. Tremblante, elle s'échoua sur son amant. « Je t'aime aussi. » souffla-t-elle. « C'est gentil ça dis donc. » nargua une petite voix amusée. La joue collée sur un oreiller, la bouche entrouverte, Astriid ouvrit les yeux. Atae était allongée près d'elle. La tempe callée sur la paume de sa main, elle l'observait en souriant. Ce qui se tramait dans l'esprit de l'Elfe n'échappait pas à l'Archontesse. Ni ses rêves d'ailleurs. « C'était qui ? » Astriid grogna et enfouit son visage dans l'oreiller pour cacher la rougeur qui le colorait tout à coup. « T'as un mec ? Je savais pas. Il est beau. » « Mais non, pas du tout. » « Ooooh, c'est un amour non réciproque ? Encore mieux, raconte-moi. » « Non ! » protesta l'Ygdraë. Elle roula sur le côté et rejeta brusquement les couvertures pour quitter son lit. Aussitôt, Atae se téléporta à ses côtés pour la suivre alors qu'elle se rendait à la salle de bains. « Dis-moi dis-moi dis-moi ! » chantonnait-elle. « Où est-ce qu'il habite ? Vous vous êtes rencontrés où ? Quand est-ce que tu le revois ? » Astriid lui claqua la porte au nez. Elle savait que c'était inutile, et d'ailleurs, la bleue était désormais dans la pièce, appuyée contre l'armoire, pas le moins du monde offusquée. L'Ygdraë tacha de l'ignorer et se frotta le visage avec de l'eau et du savon, espérant se laver de la chaleur installée dans toutes ses fibres. Elle n'arrivait pas à chasser l'expression de Dastan jouissant en elle, ses soupirs, et ses derniers mots qui frappaient ses oreilles dans un écho infernal, comme pour les graver en elle. C'était idiot. « Mais non voyons ! Enfin, si, un peu. Mais je croyais que c'était ton voisin que tu aimais bien ? » « Basil ? » « Peut-être, oui, son nom ne m'intéresse pas. » « Peut-être. » Astriid fit la moue. Oui, peut-être son regard s'était parfois attardé en l'observant par la fenêtre quand il était sur sa terrasse. Oui, peut-être qu'elle aimait lui rendre visite et il l'avait invitée à agrémenter son appartement de plantes. Oui, le Magicien était mignon. « Et Dastan, alors ? » susurra Atae dans son oreille. L'Ygdraë sursauta et lui décocha un regard noir dans le miroir. « Je dois y aller, je vais être en retard. » « Lâche. » jugea l'Archontesse et Astriid fit mine de ne pas entendre.

Message II | 825 mots


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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
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◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Ven 11 Aoû 2023, 21:26



Unknown

Fëry

En duo | Sól & Alcide


Coutume : Fëry.
Message de Sól : Fëry | Sól.


Son cœur papillonnait, vif et terrible. Tandis que Sól parlait, ses iris se perdaient ; ils vagabondaient de ses yeux à ses cheveux, de son nez à ses lèvres, remontaient sur ses pommettes, s’égaraient sur l’angle de son menton, serpentaient le long de la courbe de son cou, s’arrimaient à ses prunelles et y sombraient peu à peu, avec une lenteur exquise. La blonde était un océan jeté sur son jardin, une pluie torrentielle qui battait la terre, frappait les plantes et retournait l’entièreté de l’univers. Elle imaginait ses mains caresser les feuilles des fraisiers, palper les fruits pour vérifier qu’aucun n’était endommagé, répandre la nourriture propice à détourner l’attention des insectes des plants, constater l’état des pieds et, le travail accompli, essuyer son front où perlait le résultat de ses efforts. Son visage marqué par les souvenirs d’un autre lieu, un lieu arraché, volé, piétiné. Alcée inspira profondément. Son palpitant vibra un peu plus fort quand son invitée voulut la contourner ; elle regretta qu’elle échappât à sa vue. Dès qu’elle disparaissait, elle laissait dans le creux de sa poitrine une sensation diffuse et désagréable de manque. Même lorsqu’elle était tout près. Même lorsque ses doigts plongeaient dans ses cheveux pour en démêler l’or liquide, et répandaient dans son crâne et son dos de longs frissons de délice. Chacun d’entre eux lui semblait mal venu, mal placé, inadéquat, inadapté. Comme interdit. « J’ai nettoyé le ruisseau. » commença-t-elle, les pupilles rivées sur ses mains entortillées. « Je me suis assurée que les œufs des poissons étaient en bonne santé, ainsi que ceux des moustiques, puis je suis allée soigner le vieux chêne. Je crois qu’il commence à reprendre du poil de la bête. » Frappé par une récente tempête, l’arbre avait perdu une partie de ses branches et, durant de longues semaines, la Fae avait cru qu’il en mourrait. Progressivement, des feuilles germaient au bout de ses phalanges survivantes. Alcée déglutit, et poursuivit le récit de ses accomplissements de la journée, pour conclure de la sorte : « Ensuite, j’ai préparé tout ça… Enfin, ce n’est pas grand-chose, mais… » Son cœur s’emballa. Elle se tut, et se voua toute entière aux sensations que lui procuraient les doigts de Sól glissés entre ses mèches blondes. Le timbre de sa voix arracha à sa poitrine un sursaut que son corps ne reproduisit pas. Elle se tourna à demi vers elle, le sang rugissant à ses tempes. Un sourire, d’abord infirme, puis rayonnant, éclaira sa figure ; il projeta dans ses yeux des lumières qu’aucune luciole n’aurait pu aviver. « Oui. » répondit-elle, dans un souffle.

Alcée pivota tout à fait. Durant une fraction de seconde, elle hésita ; puis, l’une de ses mains s’enroula autour de la taille de sa rescapée, et l’autre se fixa dans l’une des siennes. Ses ailes déployées, elle s’éleva au-dessus de l’herbe grasse de la prairie. Les insectes nocturnes diffusaient leurs lueurs colorées, en contraste avec la pâleur stellaire du ciel. Dans son dos, un nuage de poussière éthérée se forma, avant de se répandre autour d’elles à mesure que la danse progressait. L’estomac retourné, les jambes affaiblies, le cœur en branle, la blonde ne parvenait pourtant pas à détourner son regard de celui de Sól. Dans la nuit, elle rayonnait. Ses cheveux dorés reflétaient l’argent de la lune. Durant une fraction de seconde, elle s’imagina plonger son nez dans ceux-ci et en respirer l’odeur de pétales et de terre humide, propre à la vie des jardins. Elle se vit descendre dans son cou et le couvrir de baisers. Ancrer ses doigts sur sa nuque, et l’embrasser. Constatant que ses yeux décortiquaient ses lèvres, elle rougit et releva le regard vers le sien. La fébrilité qui la secouait de l’intérieur la faisait aussi, et paradoxalement, vibrer d’un courage nouveau. « J’ai beaucoup pensé à toi, aussi, aujourd’hui. » Ses pommettes, en feu, furent rejointes par sa bouche. Sa langue la brûlait – de flammes délicieuses, salvatrices, inarrêtables. « Pour tout te dire, j’avais peur que tu ne viennes pas. Enfin, non, c’était plus… » Elle s’interrompit. « J’avais peur que tu prennes peur. » L’intensité de son regard lui donnait presque l’insupportable sensation que ses cornées s’apprêtaient à fondre. « J’ai peur aussi. Un peu. Ça ne m’arrive pas souvent. » Elle sourit, embarrassée. « Mais je crois que ce dont j’ai le plus peur… » Le cœur au bord des lèvres, elle souffla : « Ce dont j’ai le plus peur, c’est que tu repartes. C’est de passer ma vie sans toi. » Sa poitrine explosa.



Une quinte de toux souleva le jeune Magicien de son lit. Il roula sur le côté, et étouffa une nouvelle salve dans le coin de sa couette. Il avait froid et chaud à la fois. Une colonne de sueur imbibait son dos. Faiblement, il tendit la main vers une bouteille d’eau posée sur sa table de chevet et, après s’être redressé, en but de longues gorgées. Son regard fiévreux parcourut le dortoir. Ses colocataires dormaient paisiblement. Ils avaient raison : il était malade. Pour la première fois de sa vie. Les virus et autres problèmes de santé n’existaient pas à Boraür. Il lui fallait se rendre à l’évidence : la réalité du monde extérieur le frappait de plein fouet et, dès le lendemain, il devrait se rendre à l’infirmerie pour être soigné. En plus, ça lui faisait faire de drôles de rêves…



Message II – 903 mots




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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

~ Ygdraë ~ Niveau II ~
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Astriid
Dim 13 Aoû 2023, 10:10

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La saison des amours
Jämiel & Astriid



Astriid n'avait aucunement perdu son instinct de préservation. Sa perception du danger était toujours aussi aiguisée, elle avait simplement décidé d'ignorer les alarmes assourdissantes lui hurlant de fuir tant qu'elle était encore entière. Elle voulait encore arracher quelques secondes de plaisir interdit. La passion née de ses entrailles pour faire germer la vie en elle plus tard refoulait sa raison. Son corps ne l'écoutait plus, et son esprit ne faisait pas grand chose pour l'empêcher de plonger dans le vide. Alors Astriid planait, en pleine exaltation, les ailes roussies de s'approcher autant du soleil. S'il brûlait trop fort, elle irait s'écraser en contrebas, mais le sourire aux lèvres.

L'air aussi repue qu'après une orgie de glands, l'Ygdrécureuil s'était renversée sur le dos, le corps engourdi d'avoir été si gourmand. Elle baignait dans une euphorie presque complète. La respiration à ses côtés commençait à lui hérisser le poil. Elle tourna la tête pour le regarder et déglutit. Son profil ascétique ne lui apparaissait plus aussi séduisant maintenant que ses besoins naturels étaient satisfaits. En fait, il l'effrayait un peu. Elle avait vu le désir obscurcir les yeux du rapace, faire fondre ses réserves. Désormais, elle craignait d'y lire autre chose, un désir d'une autre forme, un où elle n'y trouverait peut-être pas son compte.

Sa réaction ne se fit pas attendre. D'un bond, la rouquine s'arracha des draps devenus aussi emmêlés que ses cheveux, ouvrit la fenêtre et s'évada sans un regard en arrière ni même récupérer ses vêtements. La panique chamboulait son coeur, la pressant de fuir le plus vite possible, vite avant de sentir des serres lacérer son dos, la rattraper pour la réduire en charpie. Elle poussait des petits cris effrayés et se fustigeait mentalement. Comment avait-elle pu y aller ? Comment avait-elle pu en ressortir vivante ?

Arrivée à sa tanière, son effroi ne décrut pas. Accrochée aux murs, elle inspectait les lieux prestement, jusqu'à repérer la pile des présents qu'il lui avait faits ces derniers mois. Sa gorge se serra d'angoisse. Tout aussi impulsivement, elle attrapa un grand sac dans lequel elle entreprit de vider autant que possible sa réserve de nourriture. Elle pleura en constatant qu'elle ne pourrait pas tout emporter. Mais elle devait déménager. Partir sans laisser la moindre trace qui permettrait à Jämiel de remonter jusqu'à elle. À quelle folie s'était-elle ainsi soumise ? Accroupie, elle commença à s'arracher les cheveux par poignées pour se punir de son aveuglement. Maltraité, son cuir chevelu protestait et elle poussa soudainement un cri alors qu'un tiraillement se faisait plus douloureux que les autres.

« Oops. J'voulais pas te réveiller. » fit Atae. Papillonnant des yeux, Astriid décolla sa joue du poing fermé qui avait réceptionné la tête de l'Elfe quand elle avait glissé dans le sommeil. Son autre main reposait sur le livre ouvert sur ses genoux. Sa nuque craqua quand elle la redressa en grimaçant. « Bouge pas ! J'ai presque terminé ! » Et l'Archontesse tira sèchement sur ses cheveux. « Qu'est-ce que... » protesta Astriid. « Je te coiffe ! Il y a des noeuds abominables dans cette touffe. Je m'étonne que Laurier ne te fasse pas de commentaire, il n'a pas peur de retrouver des cheveux dans ses préparations ? » « Je fais attention, j'attache mes cheveux ! » « Ouais, et c'est moche. Laisse-moi faire. » Vouée à devoir rester patiente, l'Ygdraë soupira et ses pensées s'égarèrent sur le songe auquel l'Archontesse l'avait arrachée. Jämiel. Ses poings se serrèrent. Elle espérait ne jamais le revoir, et voilà qu'il surgissait dans son inconscient. Et dire qu'elle s'était donnée à lui. Un dégoût sans nom l'envahit, démenti par son bas-ventre contracté par l'envie. « Ridicule. » marmonna-t-elle. Atae, concentrée sur sa tâche, leva la tête. « Hé ! Je fais de mon mieux ! Tu pourrais être reconnaissante. Voilà, c'est terminé petite ingrate ! » « Merci. » répondit Astriid d'une voix morne en se levant du fauteuil. Indifférente quant au résultat, elle se rendit plutôt jusqu'à un placard qu'elle ouvrit pour récupérer la boîte contenant sa pipe et ses herbes. Olonorin lui en avait donné après la soirée passée avec Amphytria et elle avait grandement besoin de se détendre, de chasser les Alfars et les Démons de ses pensées. Tout le monde en fait. Elle alluma sa pipe et alla s'accouder à une fenêtre, laissant ses pensées s'y évader comme elle plus tôt dans le rêve. Un sourire béat étira bientôt ses lèvres alors que ses yeux devenaient vitreux, altérés par les opiacés.

Message III | 784 mots


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Zeryel
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Zeryel
Jeu 17 Aoû 2023, 09:27

[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 14 Fcd3
La saison des amours
(Mantes religieuses)
Lana & Zeryel



Zeryel posa sa plume sur son bureau encombré de livres et de journaux. Il fit craquer sa nuque. Ses joues étaient rouges et il avait chaud, comme souvent quand il se laisser porter par l'inspiration. Possédés par la passion, ses doigts et son esprit avaient écrit le premier jet de son article d'une seule traite après qu'il eut absorbé une quantité de faits sur les Sirènes beaucoup trop conséquente pour sa cervelle encore en croissance. Il n'avait pas encore relu son ébauche mais il se doutait que le rédacteur en chef remodèlerait certaines formulations pour adoucir son propos. Malgré son opinion virulente sur l'actualité récente chez les Sirènes, l'Ange ne détestait pourtant pas tant que ça les Ondins, mais les spécimens - féminins - qu'il côtoyait à Basphel contribuaient à enraciner les préjugés qu'il nourrissait à leur égard. Kiara était l'exception, et dernièrement, on prêtait à Susannah un comportement radicalement opposé à celui qu'on lui connaissait. Lui-même en avait été témoin au Puffball, mais il avait gardé ses distances. Alcide lui avait raconté comment, en lui faisant croire être devenue gentille, elle avait tenté de l'empoisonner avec ses immondes gâteaux au sang. Il ne croyait pas à ce revirement une seule seconde. Il jeta un oeil aux lignes griffonnées sur son brouillon. Peut-être y avait-il été un peu fort ? Le regret l'envahit. Il devait davantage mesurer ses émotions, ne pas se laisser dominer par elles. Il n'avait pas l'excuse comme ses parents d'avoir une part sombre prenant l'ascendant sur lui. Avec un soupir, il leva le nez pour laisser son regard se perdre par la fenêtre entrouverte. Et là, sur le rebord dont la peinture s'écaillait, un insecte d'un vert vif le scrutait. Du moins était-ce l'impression que lui donnaient les énormes yeux globuleux. Ils s'affrontèrent visuellement quelques longues secondes puis l'insecte avança une longue patte à l'intérieur. Aussitôt, l'Ange referma la fenêtre ce qui déplut à la créature qui frappa le verre de ses mandibules. Il ricana et se sentit aussitôt bête. Il ferait mieux de ranger ses affaires avant que Lorcán ne rentre au dortoir. L'Alfar avait le défaut d'être trop observateur et curieux.




On mena Zeryel sous un dôme d'arbres aux troncs hauts à l'écorce charbonneuse. Leurs larges feuilles formaient une toile impénétrable qui maintenait sous les frondaisons une chaleur moite et épaisse. La température était idéale pour aller s'étendre et se reposer mais les chaînes cerclant ses poignets contrecarraient ses envies. Ils étaient une dizaine comme lui à marcher sur le sentier tracé à force de passages. Tous des hommes. Ils marchaient en file indienne, enchaînés les uns aux autres par une liane serpentant sur leurs cous, l'extrémité tenue par celle qui les avait capturés.

La nuit dernière, ils avaient profité qu'elle s'éloigne pour chuchoter entre eux. Zeryel n'avait pas tenu à participer à la discussion pour ne pas inquiéter plus que nécessaire les heureux ignorants. Lui savait très bien ce qui les attendait, et qui les attendait. Les rumeurs de la terreur qu'elle instaurait sur ses territoires étaient parvenues jusqu'à lui, bien avant les chaînes. Une vie d'esclave se trouvait à leur destination. La bonne nouvelle, c'est que selon ces mêmes rumeurs, cette vie serait courte. Combien de temps tiendrait-il ? Il nourrissait l'espoir de s'enfuir, même si cela serait sans précédent car personne ne lui avait jamais échappé. Ceux qui pénétraient cette forêt n'en ressortaient jamais. D'ici quelques jours peut-être, son corps irait nourrir les racines de la grasse végétation. Il frissonna malgré la chaleur puis se ressaisit aussitôt. Il ne la laisserait pas s'emparer de sa dignité. Il mourrait fièrement la tête haute et le venin dans les yeux. Ses ailes translucides frémirent dans son dos.

On le poussa brutalement et il trébucha en avant. On leur avait commandé de se laver avant d'être présentés officiellement, et ils avaient tous revêtu la même tenue, une sorte de pagne. Ils n'étaient plus enchaînés mais des gardes se tenaient à chaque entrée visible. La salle, vaste et lumineuse, était haute de plafond. Zeryel en admirait malgré lui l'architecture quand son regard descendit sur l'estrade les dominant. Il eut du mal à avaler sa salive. Il n'avait pas anticipé qu'elle fut si belle. Une beauté froide, cruelle, mais fascinante. Obsédante. Les yeux exorbités, il rencontra le sien et sa tête cessa de fonctionner. Son cœur prit le relais, martelant ses côtes comme pour s'échapper. À côté, un homme chuta sur ses genoux et le mouvement soudain le ramena à la réalité. Il secoua la tête pour éclaircir ses pensées et ses sourcils se rejoignirent. Quelle que soit cette sorcellerie, il ne devait pas y céder, il ne devait pas oublier que cette femme était une meurtrière mégalomane et tyrannique. Il leva haut le menton et serra la mâchoire.

Message I | 843 mots
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Lana Kælaria
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Lana Kælaria
Jeu 17 Aoû 2023, 22:33



Sur l'image

La Saison des Amours

En duo | Lorcán & Lana


Coutume : La Saison des Amours.
RP de Lorcán : La Saison des Amours | Lorcán.


Leur différence fondamentale résidait là : il s’entourait d’une nuée de poules caquetantes et désireuses de remuer tant leur arrière-train que leur gosier – elle ne se faisait aucune illusion –, tandis qu’elle cherchait avec assiduité celui qui fût assez méritant pour la féconder. Jamais elle ne se serait permis de tendre la croupe au premier venu, car une telle attitude eût pu provoquer la déchéance de sa descendance et, par la même, pousser la race à la déliquescence. Les ratés et les tarés ne devaient pas se reproduire. C’était la règle. Si cela n’avait tenu qu’à elle, on les aurait même éliminés dès leur apparition dans le nid. Elle jaugea brièvement la robe rouge qu’il replaçait dans l’armoire, avant de reporter son attention sur lui. Elle détailla son dos, le mouvement de ses épaules, l’aplomb de son bassin. « Faites attention. Plus vous parlez, plus vous placez la barre haut, et plus vous risquez de me décevoir. » le prévint-elle, sans pouvoir empêcher une ébauche de sourire de faire trembler la ligne parfaitement maîtrisée de ses lèvres. « Encore ? Je vais finir par croire qu’il y a ici des choses que vous ne souhaitez pas que je voie. » Malgré sa taquinerie, elle ferma les yeux, puis se laissa guider par son hôte. Bien qu’elle persistât dans son attitude froide et calculée, elle ressentait pleinement les sensations que le jeu de son toucher faisait éclore sur sa peau. Quand elle le sentit contre son dos, l’envie animale de s’y coller et de lui offrir son cou pour qu’il pût doucement le becqueter la happa. Pour ce désir soudain, elle se fustigea. Son corps tout entier se raidit, avant qu’elle ne forçât ses muscles à se détendre. Ils se recontractèrent à la seconde où les lèvres du bellâtre dévalèrent la pente de sa mâchoire à sa clavicule. Elle rouvrit les paupières, son teint habituellement uni piqué de nuances rosées. Ses iris se posèrent d’abord sur le reflet de son prétendant, avant de descendre sur la robe qu’il lui avait choisie. Elle y perçut aussitôt l’océan, de son bleu profond au chatoiement de son écume. En écho, la caresse de la main de Lorcán produisait des vagues venue des tréfonds de la mer. Lorsqu’il y joignit la sienne, le contact du tissu la fit frémir – ou était-ce autre chose ? Lana sentait ses défenses tomber à mesure qu’il la guidait plus avant dans cette parade amoureuse. Elle continuait à résister, par principe, pour asseoir sa dignité et sa valeur, mais elle connaissait déjà l’issue de leur entrevue, et de toutes les prochaines. Elle le retrouverait autant de fois qu’il le faudrait pour pouvoir se targuer de porter la vie en elle. « Il est très raffiné. » admit-elle, tandis que son corps s’appesantissait – très légèrement, en convoquant le plus de discrétion possible – contre celui du roux. Durant une seconde, elle eut un doute ; mais quand elle releva les yeux vers les siens, reproduits à la perfection par le miroir, elle sut qu’elle n’avait pas rêvé. Il était plus que prêt. « L’essay- » Ses yeux écarquillés s’adoucirent lorsqu’elle comprit qu’il ne parlait que de la robe. Il venait d’échapper à son courroux ; et elle, à la déception. « Oui. Oui, je vais la mettre. » Elle réceptionna la robe, puis le suivit du regard jusqu’à ce qu’il disparût.

Son départ créa une onde de soulagement. Elle devait se ressaisir. Ne pas céder si rapidement. La jeune femme se déshabilla. Nue, elle ne put s’empêcher de s’inspecter sous toutes les coutures. Avait-elle bien pris soin de son plumage ? Elle l’entretenait tous les jours ; pourtant, à cet instant précis, le doute la saisit. Peut-être avait-elle oublié une tache sur sa peau ? Était-elle ferme, douce et chaude ? Sentait-elle bon ? Elle tournoya devant le miroir, rajusta le placement de quelques mèches de cheveux, tâta ses cuisses et vérifia que la caresse de ses tibias rivalisait avec celle de la soie. Bien assurée de ses atours, elle enfila la robe. Celle-ci épousa les courbes de son corps avec une facilité qui lui plut. Il l’avait donc bien apprise par cœur. Là où le tissu l’étreignait, elle ne put se priver d’imaginer ses mains. Si elle avait abandonné toute retenue, elle se serait avoué qu’elle avait hâte qu’il la libérât du vêtement. Néanmoins, guindée, elle traversa le couloir en relevant le menton et, lorsqu’elle ouvrit la porte de la chambre, elle affichait l’expression implacable dont elle avait coutume de se parer. Son regard émonda la pièce ; chacun de ses meubles, chacune de ses décorations, des rideaux au tapis en passant par les draps, sur lesquels ses iris s’arrêtèrent. Étendu sur les coussins, il semblait que le corps de Lorcán n’attendait plus qu’elle. Durant quelques secondes, Lana demeura devant la porte, comme si elle hésitait à rester. Enfin, d’un pas mesuré, elle s’avança dans la chambre. Au bout de quelques enjambées, avisant le tapis brodé d’or, elle se pencha pour retirer ses chaussures, avant de placer ses pieds avec précaution sur la pièce d’apparat. Son épiderme se modela délicieusement aux aspérités de l’étoffe. L’oiselle déposa ses talons vernis et pailletés de bronze aux pieds du lit, avant de s’asseoir au bord de celui-ci, près des coussins colorés qui en ornaient la tête.

Subtilement inclinée vers l’homme, elle tendit le bras dans sa direction. Ses doigts voltigèrent sur son épaule – comme le laissait soupçonner la vue, elle semblait solide. L’air de rien, elle redescendit progressivement vers sa main, y dispensant une caresse qui ne s’éternisa pas – ses phalanges quittèrent sa paume comme si elles venaient de s’y brûler. Ses iris céruléens remontèrent vers ceux de Lorcán. « Bien. » débuta-t-elle. « J’ai pu constater l’étendue de votre investissement en appréciant les atouts de cette demeure. » Elle joignit ses mains sur ses genoux croisés. « Qu’en est-il des vôtres ? » Une étincelle espiègle flamba dans son regard. « J’ai un emploi du temps excessivement chargé. » appuya-t-elle, pour souligner l’honneur qu’elle lui faisait d’être là. Il avait intérêt à la traiter comme une reine jusqu’au bout. Sinon, elle lui arracherait toutes les plumes. Il ne serait plus qu’un vulgaire poulet plumé, atrophié, incapable de voler pour le restant de ses jours. « Je n’ai donc pas le temps de m’occuper d’une descendance claudicante. Il me faut des enfants vigoureux. » Avec grâce, elle remonta ses jambes sur le matelas ; la courbe de ses mollets se dévoila. « Montrez-moi à quel point vous l’êtes. » L’invitation n’aurait pas pu être plus claire et elle jurait que s’il la manquait, elle irait le traîner dans la coulée de boue qu’il avait osé lui laisser voir.



Message III – 1114 mots


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Zeryel
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Zeryel
Dim 20 Aoû 2023, 17:21

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La saison des amours
(Chats)
Kiara & Zeryel



Une serviette sur la tête, Zeryel quitta les douches. Dans les vestiaires, il s'immobilisa, surpris de les trouver vides. Il y avait pourtant des vêtements échoués sur les bancs, des chaussures et des sacs éventrés jonchant le sol. C'est là qu'il se prit un ballon sur l'arrière de la tête. « Hé, l'Oisillon ! Viens là ! » L'Ange renonça à protester et se contenta de se frotter la nuque en fronçant les sourcils. Le garçon l'avait interpellé depuis la pièce commune où l'entraîneur les réunissait parfois, pour les annonces ou pour leur expliquer quelques figures de Puffball sur le tableau érigé sur l'un des murs. « Qu'est-ce que vous fabriquez ? » demanda-t-il avant de se figer dans l'embrasure. « ... » Sur le tableau avaient été écrits tous les noms des Puff-Puff Gueurls en liste. À coté de chaque nom, un certain nombre de bâtons étaient tracés. Il pâlit et les fusilla tous du regard. « Vous déconnez ou quoi ? » s'offusqua Zeryel. Sa question provoqua l'hilarité de ses camarades et il flanqua ses poings sur ses hanches, l'air franchement désapprobateur. « Effacez ça ! N'importe qui peut rentrer ici, si elles voient ça... Vous êtes nuls ! » « Oh ça va, Monsieur Parfait, donne-nous plutôt ton avis. Pour qui tu votes ? » Les yeux exorbités, l'Ange sentit ses joues s'embraser de colère. « C'est n'importe quoi ! Vous devriez avoir honte ! Effacez-ça ou... Ou... » « Ou quoi ? Tu vas cafter à l'entraîneur ? Aux filles ? » L'adolescent riait mais une lueur d'inquiétude traversa son visage. « Non ! » vociféra Zeryel qui ne voulait pas se traîner un nouveau surnom de rapporteur à tous ceux qu'il se coltinait déjà. Il aurait bien répliqué à la place qu'il leur casserait la gueule, pour reprendre leur phrase préférée, mais lui-même trouvait cette menace pathétique dans sa bouche. Il n'était plus aussi frêle qu'au début, mais il restait toujours aussi petit, et ses muscles se dessinaient trop timidement pour être remarqués. Il souffrait de la comparaison avec ses camarades dont les corps faisaient soupirer les amateurs de Puffball. « Allez, vote et on te laisse tranquille. » intervint l'un des garçons avec un sourire retors. « Si tu le fais pas, on ira raconter à Muscarine que tu l'aimes en secret. » Sous les ricanements de singe des autres, il mima la silhouette disgracieuse de la Sorcière et fit semblant de vomir. « Vous êtes trop cons. » lâcha Zeryel, écœuré par leur comportement. « Peut-être, mais on le fera. Alors ? » À contrecœur, l'Ange s'avança jusqu'au tableau, examina les noms et nota que celui de Lana avait récolté de nombreux votes. Il maudit en silence ces crétins qui ne jugeaient qu'au physique. Sans doute étaient-ils trop distraits par la danse de ses pompons et autres rondeurs cintrées dans l'uniforme des Puff-Puff Gueurls pour voir la peste qui se cachait derrière son visage séraphin. Sans un mot, il marqua son trait à côté du nom de Kiara. Accompagné des rires et des remarques spirituelles des autres joueurs sur son choix, il rejoignit les vestiaires, le bout des oreilles rouges et regrettant déjà d'avoir cédé à leur chantage.




Zeryel jouait dans la cour avec une boule de laine. Son pelage luisait comme du bronze dans le soleil de l'après-midi, terni par les multiples roulades dans la poussière. Il s'ennuyait. La chaleur avait endormi tout le monde, alors il avait sauté par la fenêtre et s'était transformé juste à temps pour retomber sur ses quatre pattes. De toute façon, il n'aimait pas beaucoup jouer avec les autres, il les trouvait idiots pour la plupart, insolents et irrespectueux des autres, et en particulier des filles. Ce qui lui déplaisait plus que tout le reste était qu'ils n'eussent pas le courage de se comporter ainsi face à elles. Il espérait ne jamais devenir comme eux, il aimait à penser qu'il leur était supérieur même s'il savait que c'était mal de se comparer.

Las de ses jeux en solitaire, il s'ébroua et s'aventura en dehors des murets de pierre pour se rendre dans le grand parc. Sous cette forme, le monde lui apparaissait plus vaste. Il était plus sensible aux odeurs, aux mouvements, mais aussi à tout un univers de sens qu'il ne possédait guère sous forme humaine. C'est grâce à eux qu'il dressa soudainement la tête, les oreilles dressées dans la direction où le vent lui avait apporté des informations qui firent rugir ses instincts les plus enfouis. Sans réfléchir, il abandonna l'étude des grenouilles près de la mare pour se rendre là où quelque chose de plus fin qu'une odeur l'avait attiré. Enfin lui apparut une silhouette qu'il connaissait bien. Hypnotisé, il regarda le jeu de ses pieds nus frôlant la surface de l'eau. Cette dernière se brisait en cercles là où ses orteils touchaient l'eau. Son museau se fronça. Il n'aimait pas trop l'eau sous sa forme de chat, mais c'est surtout pour échapper aux sensations grisantes qui l'envahissaient qu'il voulut revenir dans son enveloppe de bipède. Il se concentrait pour se métamorphoser quand il surprit un mouvement dans les herbes près de lui. Son regard rencontra celui également fendu d'un autre chat. Il en surprit un autre un peu plus loin. Tous se figèrent pour s'examiner pendant un temps qui parut infini. Ils se connaissaient mais à cet instant, ça n'avait pas d'importance. Enfin, très lentement, l'un des chats avança juste une patte dans la direction de Kiara. La matière grise de Zeryel cessa de fonctionner et il se jeta furieusement sur lui pour rouler avec lui de sorte à l'éloigner de la blanche. Ses oreilles plaquées contre son crâne, il fit volte face en remarquant que le troisième chat en avait profité pour poursuivre sa progression. Avec un miaulement de rage bruyant, il lâcha son premier adversaire qu'il tenait à la gorge pour se projeter sur le dos de l'autre et lui envoyer un coup de patte sur le crâne. Il recommença et griffa sans vergogne le museau du chat jusqu'à ce que celui-ci batte en retraite. Ce ne fut que lorsqu'ils s'éloignèrent et qu'il ne les eut plus dans son champ de vision que Zeryel retrouva ses capacités cognitives. Une vague de culpabilité l'envahit brusquement, aussitôt balayée par cette odeur qui l'avait attiré en premier lieu au bord du bassin alimenté par une minuscule cascade. Il s'approcha et prit sa forme humaine. Échevelé, la lèvre fendue et des traces de griffures sur les côtes, il leva les yeux sur Kiara, un peu honteux de se présenter dans cet état. Un peu mal à l'aise, il découvrit que cet aspect ne le prémunissait pas des effets qu'elle produisait sur lui. Son sang bouillonnait dans ses veines, et surtout dans un endroit stratégique. Immédiatement, il plaça ses mains sur son entrejambe en devenant aussi rouge qu'un coquelicot. « Euh, salut. » fit-il avec tout le malaise du monde sur ses épaules.

Message I | 1205 mots
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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mar 22 Aoû 2023, 20:24



Unknown

Edel Orgía Nisqa

En duo | Hélène & Sympan


Coutume : Edel Orgía Nisqa.
RP du partenaire : Edel Orgía Nisqa | Sympan.
RP lié : La Saison des Amours | Zeryel (& Lana).


Penchée au-dessus d’un vivarium, Hélène observait la femelle mante religieuse. Ses mandibules venaient de se refermer sur la tête du mâle, qui suffoquait sous ses assauts. Bientôt, il ne resterait plus rien de son crâne. Ce n’était pas grave : il avait réussi la fécondation. Par son sacrifice, il perpétuait l’espèce, et sa lignée. Combien d’hommes seraient-ils prêts à subir une perte similaire ? Pas beaucoup, probablement. Toutes les espèces désiraient survivre, et peu d’individus se pliaient à la fatalité de la mort. Même chez ces insectes, les mâles agissaient avec une précaution qui devait leur garantir d’en ressortir en vie. Le plan du pauvre Zeryel avait visiblement échoué : Lana l’avait décapité sans aucune autre forme de procès. Les mains de l’Humaine tournèrent précipitamment les pages de son carnet. Elle croqua un schéma de la scène et le cribla d’annotations. Depuis quelques temps, ils étudiaient la reproduction. Au cœur de leurs recherches : la parthénogénèse. Les mantes religieuses, dans des cas extrêmement rares, pouvaient y parvenir. Ils s’étaient aussi intéressés aux abeilles, aux fourmis, aux phasmes, aux pucerons, aux varans, aux geckos et aux requins, car tous possédaient la capacité de procréer seuls. Les mammifères, cependant, semblaient ne pas être capables de se reproduire sans l’accouplement de deux individus de sexe opposé. Les humains faisaient figure d’exception, ce qui n’avait pas manqué d’alimenter leurs théories les plus folles. La blonde se tourna vers Sympan. Un sourire flotta sur ses lèvres. Au fil de leurs heures passées en solitaire au cœur de la bibliothèque ou du laboratoire, elle avait appris à apprécier les moments où il s’exprimait à voix haute, où ses propres pensées s’empêtraient dans un cheminement nébuleux duquel ils finissaient toujours par tirer un fil. Il l’amusait. « Une magie divine… » Elle haussa les épaules et se détourna. Parfois, sa soif de science, son désir d’absolue compréhension, se heurtait au divin. Il y avait des choses qui étaient parce que les Ætheri les avaient décidées. Elles ne comportaient aucune explication rationnelle, intrinsèque, désossable. Elles existaient, tout simplement. Pour la chercheuse, c’était d’une frustration sans limite ; mais cela nourrissait la foi de la croyante avec une ferveur égale.

Elle referma soigneusement son carnet. Ses iris bleus remontèrent vers la mante religieuse qui terminait son repas, et son amant assassiné dont le corps pulsait encore des exigences du coït. Le souffle chaud sur sa nuque la fit frissonner ; elle sentit se répandre sur tout son corps une huile apaisante, chaleureuse. Ses fesses s’appuyèrent contre le bassin de Sympan, comme s’ils avaient l’habitude d’agir ainsi. Il n’en était rien. Ils ne s’étaient jamais touchés. Elle ne l’avait jamais désiré ; et pourtant, elle crut se souvenir de l’avoir voulu mille fois, avec une intensité à couper le souffle. L’Humaine se retourna, passa ses bras derrière sa nuque, et l’embrassa. Les vêtements s’évanouirent, ses jambes rejoignirent les épaules du blanc, et elle le sentit plonger en elle avec une vigueur nouvelle. Les mains crispées autour de ses bras, elle éprouvait chacun de ses mouvements par tous les pores de sa peau. Un nouveau râle de jouissance râpa sa gorge, tandis qu’elle se laissait tomber en arrière, étendue sur la table où les victuailles proliféraient. Des mains envahirent à nouveau son épiderme. Elle soupira, haletante. Son premier amant s’écarta et, après s’être assuré qu’elle était prête, un autre prit sa place. Chacun répandit en elle ce qu’il avait de plus intime ; chaque ébat était entrecoupé de prières destinées à leur attirer les faveurs d’Edel. Quand elle se retrouva encore entre les bras de Sympan, elle espéra profondément que tous leurs efforts avaient su faire germer en elle les prémices d’un enfant. Déjà, elle imaginait son ventre s’arrondir.



Des spasmes secouèrent l’entrejambe d’Hélène, qui sortit précipitamment de la torpeur de son demi-sommeil. Le cœur battant, la jeune Humaine demeura immobile, les yeux écarquillés et fixés sur le plafond, tandis que son appareil génital quittait son état délirant pour retrouver peu à peu son attitude usuelle. Il lui fallut quelques secondes pour réaliser ce qu’il venait de se passer. Si elle en croyait ses lectures, il s’agissait d’un orgasme. Les images du rêve défilèrent devant ses prunelles pourtant noyées par la pénombre. Le regard de Sympan la pénétra avec une force dérangeante. Un rouge virulent colora ses joues, et elle se redressa vivement. Avait-elle fait du bruit ? Ses camarades de dortoir étaient-elles réveillées ? L’avaient-elles entendue ou vue ? Seul l’écho apaisé de leurs respirations caressait l’air. Le rythme cardiaque de l’Humaine se calma. Elle déglutit, gênée. Les aspects procréatifs de la chose n’avaient aucun secret pour elle. Elle s’était renseignée dans les livres et auprès de son père. Le reste, en revanche… Elle se frotta la bouche, avant de se souvenir de cette histoire de parthénogénèse. Dubitative, elle examina son ventre. Malgré toute sa rationalité, elle espéra que ce n’était pas une plaisanterie des Dieux pour lui apprendre qu’elle allait faire l’objet d’une grossesse inopinée.

Fin [RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 14 3298876942



Message II – 826 mots




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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 24 Aoû 2023, 15:17



Le Rêve qui Innocente


Laëth et Kaahl



Je jetai un coup d’œil au blond. Il me semblait clair à présent que lui et moi nous enfoncions dans la même direction. La connaissait-il ? Je ne l’avais jamais croisée avant aujourd’hui. Pourtant, une sensation de déjà-vu faisait battre mon cœur plus vite. Comme un oiseau enfermé dans une cage trop sombre, il ne demandait qu’à sortir pour explorer les chemins complexes de la lumière et, surtout, de l’amour. Je n’avais jamais ressenti pareille émotion auparavant mais étais convaincu de sa réalité. Cette fille que je n’avais jamais côtoyée était en train de ravager mon être entier, toutes mes croyances et mes résolutions. Ce n’était qu’un jeu adolescent. Je savais qu’il me serait possible de la revoir et de lui parler en dehors des règles définies pour nous mais je ne voulais pas perdre. Ce jeu avait de l’importance et le blond ne devait pas le gagner. Je le refusais. Tout en moi honnissait la possibilité qu’il pût l'emporter. Lorsque la végétation vint me barrer la route, je jurai. Mes yeux, orageux, se posèrent sur l’Ange. Était-il à l’origine du maléfice ? Je serrai les dents. Il y avait de la sincérité dans sa question, une sincérité qui m’agaça d’autant plus. Je hochai la tête, plus pour me débarrasser de lui que pour affirmer mon bien-être. Je n’allais pas bien, non. Enfermé ainsi, les ailes de la victoire la portaient loin de moi. « » C’était le jeu… Hors de question. Je perdis du temps à me tirer de ma prison de plantes, arrachant les feuilles, les brindilles, les lianes et les branches sans aucune empathie pour la nature. Si elle ne désirait pas souffrir, elle devait s’écarter, plier. Elle se battit pourtant, écorchant mes mains dès qu’une occasion se présenta. Ça n’avait aucune importance. Je devais gagner. Le prix n’importait pas. Qu’une fille eût le pouvoir de chambouler mon existence en un seul regard ne pouvait être le fruit du hasard. Que la jalousie parcourût mes veines à la simple pensée que le blond pût gagner son ruban et ses faveurs n’avait rien d’anodin. J’aurais dû l’admirer lui, pas elle. J’aurais dû être jaloux d’elle, pas de lui. J’aurais dû continuer à espérer jouer à ce jeu entre garçons et non désirer le ruban d’une fille. La simple possibilité que je ne fusse pas qu’homosexuel était une raison valable à toutes les folies. Si une femme me plaisait, d’autres pourraient m’attirer aussi. Je n’aurais plus à porter le fardeau d’une sexualité honteuse et infertile.

Lorsque je fus sorti de ma prison, je m’élançai de nouveau à leur recherche. Il l’avait peut-être rattrapée. Comme lui, je bifurquai à la vue de ses traces et finis par déboucher à l’endroit exact où ils se trouvaient. Je les observai. D’un point de vue extérieur, ils semblaient faits l’un pour l’autre. Elle, blessée, et lui, son chevalier servant. L’image s’imprima dans ma rétine. J’aurais pu abandonner si la représentation ne m'avait pas paru de plus en plus fade au fur et à mesure de mon observation. Je fus convaincu qu’il ne pourrait jamais la rendre heureuse. Il avait le potentiel d’un ennui mortifère. Respectait-il toujours les règles ? S’excusait-il toujours, lorsqu’il prenait l’avantage ? Je restai immobile deux secondes de plus. Ça aurait été criminel de la laisser avec lui. Elle serait bien mieux avec moi et, si tel n’était pas le cas au début, elle apprendrait à l’être.

Je finis par bouger. « Vous allez bien tous les deux ? » demandai-je d’un ton inquiet, tout en m’approchant en plaçant mes mains devant moi en signe de paix. La magie lumineuse de l’Ange avait quelque chose de désagréable. La sentir en action donnait des envies de rébellion à la mienne. Celle de tuer son possesseur pour qu’il ne pût plus l’utiliser en faisait pleinement partie. Je la regardai. « Ça va mieux ? T’as de la chance qu’il ait été là. » Je relevai les yeux sur le blond. « Il n’est pas du genre à profiter de la situation. Ça se voit tout de suite. » Moi, par contre… Mes prunelles se calèrent de nouveau dans le vert des siennes. Une impression latente me reprit. J’avais la sensation de m’apprêter à effectuer un saut dans le vide. Ma main s’approcha de son cou et saisit délicatement le ruban. Je tirai dessus pour le détacher mais arrêtai mon geste. Ma victoire ne serait éclatante que si elle m’autorisait à le prendre au détriment du blond. « Puis-je l’avoir ? » J’aurais pu l’arracher et poser un regard victorieux sur l’Ange, en lui assénant un « Désolé, mais… c’est le jeu. » comme il l’avait fait plus tôt. J’aurais pu mais je préférais qu’il perdît salement. « À moins que tu préfères le lui confier en remerciement ? » demandai-je. Je prenais des risques. C’était lui ou moi, en sachant que je ne permettrais pas à la première option d'advenir.

820 mots

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Lana Kælaria
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Lana Kælaria
Dim 27 Aoû 2023, 13:02



Unknown

Le Jeu du Mariage

Evénement | Lana & Lorcán


Coutume : Le Jeu du Mariage.
RP de Lorcán : Le Jeu du Mariage | Lorcán.


Au tintement de sa voix, un pli vexé déforma la bouche de Lana. La prenait-il pour une de ces cruches remplies d’inepties ? Le reste de ses propos tempéra à peine le mécontentement qu’avait éveillé sa condescendance. « Dans ce cas, fais en sorte d’être positivement inoubliable. » trancha-t-elle, la langue amère. En quelques mots, il avait annihilé le goût sucré de la glace. Ses iris bleus descendirent de son visage à la garde de l’arme. Elle l’entoura de ses doigts et, la poigne serrée, la ramena vers elle. Tel un reflet, elle l’imita pour reculer d’un pas, avant de se mettre aussitôt en garde. La blanche n’avait jamais combattu. Sa maîtrise de l’épée se limitait aux échanges mesurés de ses cours d’escrime, au rythme des pas calés sur la chorégraphie métallique des fleurets qui s’entrechoquaient. Cependant, elle comptait bien se défendre aussi vaillamment et méthodiquement que possible. Elle détestait perdre. « Très bien. » Les conditions imposées, malgré elle, lui arrachèrent une esquisse de sourire. Si elle voulait connaître ses intentions, elle devait perdre. Si elle le voulait à ses pieds, elle devait gagner. Qui l’emporterait, de sa curiosité ou de ses volontés de domination ? Le choix ne lui appartiendrait peut-être pas. Ses prunelles d’acier toisèrent son adversaire. Il était plus grand et indubitablement plus fort qu’elle. Elle aurait pu s’insurger quant à sa proposition, car le combat ne serait pas équitable. Toutefois, par orgueil ou par jeu, elle ne dit rien. Elle pouvait au moins lui accorder ce fait : il était déroutant. Aucun garçon ne l’avait jamais provoquée en duel. Ils craignaient souvent trop ses attaques verbales pour oser se confronter à la pointe de sa lame – s’ils avaient su qu’elle n’y excellait pas autant, ils auraient peut-être tenté leur chance, comme lui provoquait la sienne.

L’épée de Lana claqua contre celle de Lorcán. Si elle avait pu avoir, l’espace d’une seconde, l’illusion qu’il aurait la galanterie de ne pas trop la brusquer, elle se rendit rapidement compte qu’il ne l’épargnerait pas. D’autres s’en seraient plaintes ; mais elle préférait être traitée comme une égale, même si elle ne l’était pas, plutôt que comme une inférieure qui susciterait la pitié et impliquerait une douceur insincère. Elle réussit à le toucher quelques fois, mais jamais à taillader ses vêtements comme il le fit avec sa robe ; le tissu chut tout autour d’eux, pareil à des moutons d’écumes abandonnés sur le sable. Chaque perte aggravait la férocité de la blonde, qui bondissait, piquait, esquivait trop vite pour faire d’elle une adversaire redoutable. Son équilibre tanguait, incertain ; et finalement, elle se retrouva acculée contre un mur, le souffle court, les muscles en feu. Le menton soutenu par le plat de la lame, ses prunelles plongèrent dans les grenats du jeune homme. L’océan tempêtait, mais ses eaux tumultueuses s’éclairaient de quelques étincelles, plus malicieuses, plus légères. Elle avait perdu, toutefois il avait la décence de ne pas l’avoir humiliée et de garder sa bouche close afin qu’elle ne répandît pas quelques vilenies inutiles.

Le contact de ses mains chaudes sur ses joues trancha avec la froideur précédente de l’épée. Elle eut l’impression de pouvoir sentir son palpitant pulser au bout de la pulpe de ses doigts. « Tu finis donc par te rendre. » Elle sourit. « Je savais que les hommes finissaient toujours par abandonner leurs épées aux pieds des femmes. » Aux mains, aussi, mais elle n’eut pas la grivoiserie de l’ajouter – de surcroît, elle était presque certaine qu’il y penserait tout seul. L’une des siennes se fondit à la nuque du roux, tandis que l’autre reposait sur sa hanche. Lana ferma les paupières et, délicatement, l’embrassa. Le feu que ce toucher propagea en elle fit bondir son cœur. Ses phalanges remontèrent dans ses cheveux, les autres s’aventurèrent dans son dos, et elle prolongea leur étreinte jusqu’à ce qu’elle en eût le souffle trop court. Sa tête bourdonnait tant qu’elle n’entendait pas les quelques applaudissements et sifflements que suscitait leur baiser, parmi les spectateurs de leur affrontement. Lorsqu’elle se détacha, elle plaqua deux doigts sur les lèvres de Lorcán pour l’empêcher de revenir voler les siennes. « Tu dois me révéler ce que tu veux, maintenant. Si je suis encore d’humeur dans les trente secondes qui suivent, j’exaucerai ta requête. Et si je refuse, tu pourras encore m’embrasser. »



Message III – 723 mots


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Lana Kælaria
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Lana Kælaria
Dim 27 Aoû 2023, 14:49



by WhiteKuroe

La Saison des Amours

En duo | Zeryel & Lana


Coutume : La Saison des Amours.
RP de Zeryel : La Saison des Amours | Zeryel.


Lana attrapa la main qui couronnait le plat et en arracha un doigt. Ses dents se plantèrent dans la chair grillée à point. Avec minutie, elle s’attela à décortiquer l’entièreté de l’os, avant de s’en prendre aux autres. Elle aimait cette partie-là de l’anatomie masculine ; chez eux, les paumes étaient plus larges, plus charnues, et les phalanges musclées offraient une viande tendre si on prenait le temps de bien les battre avant de les cuire. Son met favori, cependant, demeurait la tête. Celle qui reposait dans son assiette avait appartenu à un malheureux qui n’avait pas même eu le temps de poser les mains sur elle. Après avoir soulevé le couvercle que constituait désormais le haut de son crâne, elle planta sa cuillère dans sa cervelle bouillie. Tandis qu’elle goûtait la stupidité et le manque de vivacité du pauvre homme, on toqua à la porte de la salle à manger. Une domestique se présenta et s’inclina. « Ils vont arriver d’ici quelques minutes, madame. Juste le temps de les laver et de les habiller. » La souveraine acquiesça et congédia la jeune femme. Durant quelques secondes, elle considéra la tête ouverte devant elle. D’ordinaire, elle n’aimait pas être interrompue en plein repas – surtout dans le vif de l’action, lorsque la peau crue cédait sous ses mandibules – mais cette fois-ci, l’appétit lui manquait. Elle s’essuya soigneusement les doigts et la bouche, puis quitta la table pour rejoindre la salle du trône.

Son regard azuré, perçant, balaya le rang d’esclaves. À une époque lointaine, elle avait été à leur place. Elle avait baissé la tête devant un homme à qui elle avait légué bien plus que son corps. Elle l’avait aimé, trop profondément et trop sincèrement pour ce qu’il était. De leurs unions étaient nés des enfants qui n’avaient jamais survécu. Il l’avait frappée, maudite, détestée. Et finalement, il lui avait dévoré le cœur. Leur histoire avait été oubliée, et lorsque l’on s’en rappelait, ce n’était que pour la traiter de légende, de fantaisie, de conte. Un mythe voué à expliquer sa cruauté que personne ne comprenait. Les humains étaient ainsi faits : pour tout ce qu’ils ne pouvaient concevoir, ils fabriquaient des récits. À l’original s’alliaient des variantes toutes plus terrifiantes les unes que les autres ; certaines effleuraient la vérité, quand d’autres n’auraient pas pu en être plus éloignées. On disait qu’elle voulait absolument un enfant, et qu’aucun homme, jusqu’ici, n’avait réussi à la féconder. Mais comment la nature pourrait-elle accepter qu’une meurtrière devînt une mère ? Comment une poitrine vide pourrait-elle porter l’amour nécessaire à un nourrisson ? On prétendait que les hommes qui n’avaient su rendre fertile ce qui était mort depuis trop longtemps finissaient jetés aux pieds des arbres ; car si leur semence n’avait su abreuver son utérus tari, leurs corps sauraient nourrir la forêt. D’autres, prononçait-on du bout des lèvres, terminaient dans ses plats et même, parfois, dans ceux de ses invités. On arguait qu’elle vouait un culte à la mort, au chaos et à la destruction. Partout, on la surnommait « l’Amante Religieuse », en référence à cet insecte dont la femelle était connue pour arracher la tête de ses partenaires sexuels. Elle avait la réputation d’être un monstre, et elle l’était sans doute. Elle ne cherchait pas établir une vérité, à se dédouaner ou à attirer la pitié. Peu lui importait. Elle était probablement juste devenue folle.

Lana se leva de son siège, et descendit de l’estrade. Un homme tomba à genoux et se mit à psalmodier des suppliques. Elle tourna lentement la tête vers lui puis, avec le même rythme, presque trop précautionneux pour être naturel, elle s’approcha. Quand elle fut devant lui, il geignit à ses pieds et tendit les mains vers ses chaussures avec désespoir. Elle recula d’un pas. « Emmenez-le. » ordonna-t-elle. Deux gardes le saisirent par les bras et le traînèrent en dehors de la salle, le tintement de leurs armures peinant à couvrir le vacarme de ses cris. Lorsque la porte se referma, le silence étouffa la pièce. Indifférente, elle attrapa le visage d’un autre esclave entre ses doigts. Le regard revêche qu’il lui renvoya la fit sourire. Elle en affronta quelques autres ainsi, la figure impassible ou troublée par l’amusement, jusqu’au sien. Son index, son majeur et son pouce se crispèrent sur son menton. Ses prunelles céruléennes scrutèrent les siennes, si brutes et pénétrantes, avant de désosser son faciès délicatement agencé. Les mâchoires contractées, elle fit un effort pour décoller ses doigts le plus naturellement possible de sa peau. Sa main retomba le long de sa cuisse, désœuvrée. « Emmenez-le. » Elle marqua une pause. « Dans mes appartements. » Deux autres gardes s’avancèrent pour le saisir et le conduire jusqu’où elle l’avait exigé.

Là-bas, tout n’était que feuillage, branches et troncs. Toute de bleu, de blanc et d’argent, la végétation abondait. La blonde aimait l’intimité que procurait l’ombre des plantes. Souvent, elle se cachait derrière les tiges ou se lovait contre les feuilles, autant à l’abri qu’à l’affût du monde extérieur. Il n’existait pas de meilleur endroit pour observer la forêt que la cime d’un arbre. La jeune femme s’avança parmi les branchages, le jupon voilé de sa robe cintrée jouant avec le mouvement de ses jambes. L’esclave était installé sur une bouture qu’elle avait, dès la naissance, sculptée en fauteuil. Son cou était toujours tenu par une liane qui serpentait devant lui, tandis que ses mains avaient été attachées aux accoudoirs. Elle ramassa la première pour suivre son cours. Elle s’arrêta devant lui et le regarda encore. Sa tête s’inclina sur le côté pour mieux le dévisager. Cette seconde rencontre la perturbait moins, parce qu’elle s’y était préparée. Elle passa sa main libre dans les cheveux du blond. « Comment t’appelles-tu ? » Ses doigts glissèrent sur son cou, où elle sentit son cœur se débattre, puis sur sa clavicule. Son regard suivit le mouvement, attentif. C’était un os fragile, et néanmoins admirablement ouvragé. « D’où viens-tu ? » Elle leva les yeux vers le lit, recouvert d’un drap de feuillages tissés. Maintes fois, elle les avait froissés ou déchirés. « On m’a dit que certains d’entre vous veniez de très loin. » Du bout des ongles, elle toucha les liens qui enserraient ses poignets : ils fanèrent et se défirent. Sans lâcher la corde, elle contourna la silhouette de l’esclave. Dans son dos, ses phalanges descendirent sur ses épaules, puis sur son torse. Elle approcha son visage du sien, glissa son nez juste derrière son oreille, là où l’odeur de la peau et des cheveux se mêlait. Le parfum du savon qu’elle choisissait pour les hommes l’imprégnait, mais des notes de sa propre fragrance, à peine voilées, composaient une autre mélodie. Ses mains s’arrêtèrent à la lisière de son bassin. « Qu’est-ce qu’on t’a raconté, à propos de cet endroit ? Et qu’est-ce que tu en penses ? » demanda-t-elle en se redressant et en revenant devant lui. À chaque fois, elle leur posait la question.



Message I – 1164 mots


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Lana Kælaria
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Lana Kælaria
Dim 27 Aoû 2023, 15:47



Unknown

Fëry

En duo | Susannah & Lana


Coutume : Fëry.
Message de Susannah : Fëry | Susannah.


Les bras croisés, Lana fixait la houle des vagues, la succession de creux et d’enroulades qui se répandait jusqu’à la plage. Dans le cœur des océans s’épanouissaient des jardins bien différents de ceux qu’elle connaissait. Les livres les lui avaient montrés : elle avait vu les coraux, les varechs, les algues, les anémones et tous ces ornements aux noms si étrangers, que des millions de poissons et d’autres bêtes utilisaient pour se nourrir, se cacher, se reposer ou tout simplement vivre. La mer vibrait d’existences qui lui étaient parfaitement étrangères ; pourtant, d’aussi loin qu’elle s’en souvînt, elle avait toujours ressenti pour cette vaste étendue un irrépressible désir de découverte et, dans une certaine mesure, de fusion. Elle rêvait de se fondre dans l’écume, comme elle avait l’habitude de se fondre dans le ciel. Elle se faisait une joie d’entreprendre ce voyage mais, encore une fois, il avait fallu que Susannah gâchât tout. Elle avait un don pour ruiner ou magnifier absolument tous les moments de leur vie commune. Ce double tranchant, quand il ne lui nuisait pas, l’amusait. Cette fois-là, elle n’avait pas envie de rire. Elle coula un regard en biais vers la bleue. Elle ne s’excuserait pas, elle le savait bien. Elles ne s’excusaient jamais. Ce n’était pas utile, puisqu’elles ne se pardonnaient pas. Il n’y avait pas à pardonner à quelqu’un d’agir selon sa nature profonde. Il n’y avait aucune erreur là-dedans. « Hum. » La blanche retint l’amertume qui lui brûlait la bouche et l’exhortait à lui rétorquer que, par sa faute, les vacances étaient déjà gâchées. Elle avait aussi envie de griffer ses lèvres pour en effacer le sourire trop joyeux, mais elle gardait obstinément – et sagement – les bras entremêlés sur sa poitrine. Le petit doigt de Susannah accroché au sien, qui demeurait fixé près de ses côtés. Si elle croyait qu’elle allait se dérider aussi aisément, elle pouvait se fourrer son auriculaire dans l’œil. « Ouais. » répondit-elle en détournant le regard. Elle l’avait dit quand même, et ce n’étaient ni ses prétendus regrets ni le jeu de ses phalanges sur ses épaules qui allaient y changer quelque chose.

« Eh ! Susannah ! » Lana décroisa brutalement les bras, pour les refermer aussitôt sur sa poitrine mise à nue. Farouche, empreint d’agacement, son visage se renfrogna. Pourtant, sous l’ombre de son regard noir, la lueur d’un sourire tremblota. C’était trop facile. C’était beaucoup trop facile. Elle regarda le chapeau de paille flotter sur la cime d’une vague. Elle soupira, son sourire acheva de s’épanouir, et elle courut à son tour vers l’eau. Le froid lui mordit le ventre et les seins, mais ne l’empêcha pas de plonger toute entière dans la mer. Quand elle ressortit, elle attrapa le chapeau de la Fæ, et le déposa sur sa propre tête. « Trop forte, comment t’as deviné ? » répliqua-t-elle lorsque la bleue ressurgit d’entre les flots. Elle tendit la main. « Allez, rends-le-moi. » Une moue dépitée peignit ses traits, avant qu’une expression faussement indignée ne les déformât. « Au moins, moi, je peux plonger sans que deux énormes bouées de sauvetage ne me remontent à la surface. » Elle s’approcha et pinça gentiment la joue de Susannah. « Mais bon, il faut bien que ton gras te sauve la vie de temps en temps. » Là où son amante aimait bien appuyer sur le fait que sa poitrine surpassait la sienne, Lana avait tendance à souvent lui rappeler la rondeur de ses hanches, de ses cuisses, de son ventre et de ses bras ; de son anatomie en général. Elle ne l’aurait pas supporté sur elle-même, et pourtant, chez elle, elle l’adorait.

La blonde s’approcha et attrapa les deux mains de la fautive pour les remonter à la surface. « Mais tu l’as vraiment balancé dans l’eau ! » s’étonna-t-elle. « Très bien. C’est la guerre ! » Elle bondit sur la bleue et appuya de tout son poids sur ses épaules pour la couler. Leurs mouvements joueurs la déstabilisèrent et elle tomba à l’eau ; sans jamais se lasser, elle remonta plusieurs fois sur Susannah pour l’entraîner vers le fond, lui volant au passage sa jupe et sa culotte qui – ô quel dommage ! – disparurent dans l’antre mystérieux de l’océan. Elle finit par prendre la main de sa compagne pour l’y entraîner aussi. « Viens ! » intima-t-elle avant de plonger tête la première vers le fond. Contrairement à ce à quoi elle s’était attendue, elle respirait très naturellement. L’eau ne noyait pas ses poumons. Elle sourit, et fonça vers un banc de poissons colorés. Ils s’écartèrent à toute allure, se répandant autour des deux jeunes femmes en une myriade de joyaux scintillants. Lana rit, avant de poursuivre sa course vers un monticule de coraux, sans jamais lâcher la main de la bleue. De temps en temps, elle lui jetait un coup d’œil.

« Tiens, regarde, lui, on dirait Læn. » pouffa-t-elle en désignant un poulpe au regard vitreux qui se déplaçait en caressant le sable de ses multiples tentacules. « Quand il est grognon et qu’il traîne des pieds, à moitié courbé, avec son air de merlu. » La comparaison la fit sourire. Elle piqua vers un parterre d’algues pour en écarter les cimes. Des crevettes levèrent les yeux vers elles, avant de se disperser entre les herbes marines. Elle tourna la tête vers Susannah, dont les cheveux voguaient derrière elle. Leurs mouvements se faisaient l’écho de ceux des vagues, à la surface. La Fæ sourit, et attira la jeune femme vers elle. Son bras libre s’enroula autour de sa taille. Elle l’embrassa, avant de l’enlacer et de caler son menton contre son épaule. Elle était contente d’être là avec elle, mais les mots ne franchissaient pas ses lèvres. Quand ils devinrent trop pesants sur sa langue, elle attrapa l’agrafe du maillot de bain de la bleue, cachée sous son haut, et tira de sorte à la faire claquer contre son dos, avant de partir dans un grand rire. « T’as raison, on est bien mieux sans. » dit-elle en s’écartant, un air malicieux sur le visage.



Message I – 1017 mots


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Lana Kælaria
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Dim 27 Aoû 2023, 17:24



samdoesart

La Saison des Amours

En duo | Zeryel & Kiara


Coutume : La Saison des Amours.
RP de Zeryel : La Saison des Amours | Zeryel.


« Eh, Kiara. T’en penses quoi, de Zeryel ? » Un bras s’enroula autour de ses épaules. La Rehla leva les yeux vers celui qui venait de s’exprimer, attrapa son poignet, et le dégagea de ses clavicules. « Lâche-moi. » cingla-t-elle. Depuis le bal de Seaghdha, son taux de stress avait grimpé en flèche, et avec lui, sa mauvaise humeur. Elle attendait la réponse de Lucius et, en dehors de lui, elle n’était pas disposée à entendre parler de garçons, quels qu’ils fussent. Sauf, peut-être, s’il s’agissait d’Adriæn. « Vous avez eu un speed-dating ensemble, non ? » Elle ne répondit pas. « Il t’a offert une fleur, hein, pas vrai ? » Elle lui décocha une œillade acérée. « Gabin, va t’en. Je n’ai pas le temps. » Elle lui tourna le dos et il trottina derrière elle. « Oh, allez ! C’est pour toi que je demande ça ! Tu vois, tout à l’heure, on était dans les vestiaires, et il a pas arrêté de nous parler de toi. Kiara ceci, Kiara cela, et blablabla et blablabla, il était inarrêtable. » Ce n’était pas la vérité, mais elle ne le saurait pas tout de suite. Et si elle tombait nez à nez avec Zeryel et lui proposait un rendez-vous, il était certain qu’il y aurait de quoi rigoler. Il imaginait déjà l’Ange devenir rouge des pieds à la tête, tout transi, puis cramoisie de colère quand il découvrirait qui était à l’origine de cette petite intrigue, et ce qui avait été rapporté à l’Ondine. Et si elle ne voulait pas, Gabin avait d’autres idées en tête. « Je suis sûr que y’a moyen avec lui. Bon, s’il t’intéresse, je serais un peu déçu, mais s’il t’intéresse pas… Tu fais quoi, ce soir ? » - « Je travaille. » Il la regarda, visiblement pris au dépourvu. « Ah, euh, ouais, bah, on peut travailler ensemble ? » - « Non merci. » - « Tu préfères travailler avec Zeryel ? » - « Non. Je ne veux travailler avec personne. Maintenant, laisse-moi tranquille, je dois aller en cours. » Elle posa une main sur son avant-bras et le contourna en l’écartant.



Ses orteils glissaient à la surface de l’eau. Même sous sa forme féline, elle en raffolait. Ses vertus apaisantes la transcendaient. Dans des périodes comme celles-ci, où la température estivale s’accordait parfaitement au tumulte intérieur que déclenchaient ses chaleurs, elle aimait d’autant plus se fondre dans l’onde. À son contact, ses pulsions s’apaisaient, et elle ne ressentait pas le besoin urgent de tendre la croupe vers le premier mâle venu. L’été était une période complexe ; à son âge, elle ne désirait pas engendrer d’enfants, et pourtant, depuis plusieurs années, dès que le soleil caressait son pelage ou sa peau, elle sentait rugir en elle des instincts primaires qui ne pouvaient se confiner au silence que si elle tombait enceinte. Dans le cas où aucun acte de reproduction n’aboutissait – ce qui s’était répété inlassablement jusqu’ici –, ses envies finissaient par s’apaiser, pour repartir de plus belle dix à quinze jours plus tard. Par moment, elle rêvait de s’isoler dans des montagnes et de demeurer clouée sous une source d’eau froide, mais cette pensée ne durait que le temps de repos que voulaient bien lui accorder ses pulsions. Quand elles dominaient, elle ne pouvait pas s’empêcher de planter des regards sans équivoque dans ceux des garçons, d’effleurer leurs mains ou leurs vêtements en passant près d’eux, de laisser son parfum aux quatre coins de l’école. Elle finissait toujours par en ramener un dans son lit et, en général, le lendemain, elle regrettait. Peut-être qu’elle les choisissait parce que ses hormones estimaient qu’il s’agissait de bons reproducteurs. Ce qui était certain, c’était que le choix n’était pas toujours influencé par l’affinité intellectuelle, la plastique ou même l’hygiène. En plus, pendant l’acte, certains lui faisaient atrocement mal. Ça la dégoûtait. Malheureusement, ça ne l’empêchait pas de trouver un autre partenaire le jour-même.

Ce qui était terrible, c’était que même quand elle ne cherchait pas les mâles, même quand elle vaquait à ses occupations, ils la trouvaient. Il y en avait actuellement trois autour d’elle ; elle les sentait et, bientôt, elle entendit très distinctement leurs miaulements guerriers et le ballet virulent de leurs griffes et de leurs crocs. Un frisson de délice parcourut son échine, et elle se tourna pour mieux profiter du combat. Comme souvent, ils s’affrontaient sous leur apparence féline, mais ses yeux de chatte ne manquèrent pas de profiter de la contraction des muscles et de l’élancement des silhouettes. Au terme d’un combat acharné, il n’en demeura plus qu’un. Elle le reconnut aussitôt : Zeryel. Il n’avait jamais partagé sa couche, pour la simple et bonne raison qu’il semblait vouloir résister à la force des phéromones aussi férocement qu’elle tentait de réprimer ses chaleurs. Ses iris fendus le scrutèrent, avant de suivre le trajet de ses mains jusqu’à son entrejambe. Malgré elle, ça la fit sourire. À ses yeux, c’était déjà acquis. « Salut. » Avec souplesse, elle quitta le rebord de pierre et s’approcha de lui. Il sentait bon. Son pouce fendit l’air jusqu’à sa lèvre, qu’elle effleura très doucement. « Joli combat. » Le sang pulsait, mais son odeur ne la dérangeait pas. Ils ressortaient tous blessés de leurs échauffourées avec les autres mâles. Ses doigts coururent sur sa joue, avant de recoiffer tranquillement ses cheveux sur le dessus de son crâne. Elle aurait tout le temps de les décoiffer elle-même par la suite. « Tu es blessé là aussi. » dit-elle en refermant une main sur l’un de ses bras pour l’amener entre eux. Une large griffure avait déchiré sa manche et remontait le long de son coude. Ses phalanges suivirent son tracé, avant de déborder sur son torse, comme par inadvertance. Les yeux sur la plaie qui striait ses côtes, elle profita néanmoins du reste du spectacle, mis au jour par la chemise éventrée. Ses iris remontèrent vers son visage. Elle s’approcha doucement, et caressa son nez du bout du sien. « Tu sens bon. » souffla-t-elle, enivrée. Son nez glissa sur sa pommette, puis descendit. Ses lèvres effleurèrent les siennes, avant de poursuivre leur tracé plus bas, dans son cou. Elle emplit ses poumons de sa fragrance. Un doux ronronnement fit vibrer sa gorge. « On pourrait peut-être aller dans ma chambre. » Dans ces moments-là, elle ne s’appartenait plus. C’était trop tard pour faire machine arrière. Il n’aurait pas dû venir là, parce que désormais, tout ce à quoi elle pensait, c’était à ses mains sur son corps et à son bassin lié au sien. « Sauf si tu as d’autres chattes à fouetter, bien sûr. » fit-elle plus fort, une pointe de contrariété dans la voix. Elle se recula jusqu’à se détacher de lui, le nez froncé, les pupilles étrécies, prête à attaquer s’il osait se défiler.



Message I – 1147 mots


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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mar 29 Aoû 2023, 22:33



Unknown

Le Jeu du Mariage

En trio | Kaahl, Adriel & Laëth adolescents


Coutume : Le Jeu du Mariage.
RP des partenaires : Le Jeu du Mariage | Kaahl ; Le Jeu du Mariage | Adriel.
RP lié : Je souhaite....


Satanée cheville. Laëth fixait les mains du blond, ses longs doigts effilés et sa paume large, auréolés du halo blanc de sa magie. Progressivement, ses iris remontèrent jusqu’à son visage incliné vers son pied. Les stigmates de la concentration marquaient ses traits fins et pigmentaient ses yeux bleus d’une intensité particulière. Il était beau, géométriquement beau, à la façon des plans d’un architecte, des proportions parfaites d’un dessin, de la régularité satisfaisante de certaines choses. Une beauté réconfortante, coutumière, lisse. Une beauté qui ne frappe pas le cœur mais qui apaise l’esprit. Elle releva la tête et regarda autour d’eux. Seule la quiétude de la forêt et le chant tranquille du ruisseau résonnaient. Elle ne vit pas trace du garçon à l’expression si pénétrante. Sa poitrine se comprima ; puis une pointe de colère brûla son sternum. Elle n’attendait rien de lui. Tant mieux s’il ne l’avait pas suivie. Elle ne voulait pas être trouvée. Ni par lui, ni par quelqu’un d’autre. Elle ne voulait pas nourrir de vains espoirs dans le cœur d’autrui ; parce qu’elle ne tomberait pas amoureuse. Elle ne voulait même pas du garçon de son rêve, elle ne voulait pas qu’on l’attendît. Devenir une guerrière lui prendrait tout son temps et toute son énergie. L’amour serait au mieux un frein, au pire une faiblesse. Elle n’en voulait pas. Sa mère avait raison, et elle n’aurait jamais dû verbaliser le songe qu’elle avait fait. Ça lui avait donné une consistance, une existence, quelque chose qui le rendait inoubliable.

« Normalement, c’est bon. » Il lâcha sa jambe. Elle bougea la cheville, de haut en bas, de gauche à droite, en petits cercles dans un sens puis dans l’autre. « Oui, c’est bon. Merc- » La voix qui tinta coupa la sienne. L’adolescente tourna la tête vers le nouvel arrivant. Malgré elle, les ailes de son palpitant se mirent à battre frénétiquement, comme si elles s’apprêtaient à la propulser hors de sa cage thoracique. Ses iris rencontrèrent les siens, et pendant une fraction de seconde, elle crut que son cœur avait cessé de pulser, attaqué par les deux flèches transperçantes que formaient ses prunelles. Laëth bloqua sa respiration, serra les dents et planta son regard sur ses genoux. « Oui, ça va. » répondit-elle, presque sur la défensive. Tout ce qu’elle voyait, sur l’écran violet du tissu de sa jupe, c’étaient les deux yeux émeraude. Elle se redressa et réajusta son attention sur lui. « Oui, c’est sûr… » Mais elle aurait préféré avoir la chance de ne pas tomber ou, au moins, de ne pas se blesser. Elle jeta un coup d’œil au blond. Ses sourcils froncés indiquaient son mécontentement ; elle ne remarqua cependant pas la légère rougeur venue estampiller ses pommettes sous l’assaut de la remarque du brun. Déjà, c’était à nouveau lui qu’elle regardait. Elle avait l’impression de revivre son rêve. Elle n’aurait jamais dû lui donner la forme de la parole, parce que maintenant, il se fondait dans tous les mots, il naviguait sur toutes les phrases, il flottait au creux de tous les silences.

Lorsque les doigts effleurèrent son cou, un violent frisson lui mordit la nuque. Tandis qu’il tirait sur le ruban, un air de défi imprégna ses prunelles. Laëth releva le menton, ombrageuse. Avant qu’elle ne pût répondre, la voix du blond s’éleva : « Quel opportuniste, je rêve ! » Ses pupilles, néanmoins, ne quittèrent pas le brun. Elle l’entendait à peine ; son sang rugissait à ses tempes et son palpitant vibrait contre ses tympans. Il avait déclenché en elle une musique inarrêtable, une musique si puissante qu’elle asphyxiait ses poumons. Elle grondait dans son ventre et remplissait tout son être. Les cloches de la folie carillonnaient, mais quelle importance ? Elle enroula ses doigts autour de la main du brun. Un frémissement remonta le long de son bras. Avec douceur, elle tira vers lui. Le ruban se délassa ; une promesse d’ébène se noua autour de son cœur. Elle ne la laisserait plus jamais partir. Elle transcenderait le temps, l’espace, les mensonges et la haine. L’amour pourfendrait tout.

Au moment où il ramenait son butin vers lui, elle retint sa poigne, qu’elle n’avait pas lâchée. « Mais tu dois le mériter. » Si elle décrochait sa peau de la sienne, allait-il s’enfuir ? L’impression qu’il pût brutalement s’arracher à sa vie lui fendit la poitrine. « J’ai deux épreuves pour toi : la première est une question, la seconde une promesse. Tu dois répondre aux deux avec honnêteté et courage. Je n’aime pas les menteurs et les lâches. » Elle sonda son regard, à la recherche d’une vérité qu’elle ne connaissait pas encore. « La question : pourquoi est-ce que tu veux mon ruban ? » Avec délicatesse, ses phalanges glissèrent sur celui-ci, maintenant une prise ferme. « La promesse : fais m’en une que tu ne briseras jamais. Je la ferai aussi. Ce sera notre pacte. On n’aura pas le droit de le rompre. »



Je les regardai, sidéré. Blessé, aussi. Elle venait de créer une brèche au plus profond de moi. Une brèche que rien ne comblerait jamais ; parce que je l’entretiendrai en nourrissant un amour impossible, un amour solitaire ; parce que plus tard, je la nourrirai d’amertume, de jalousie et d’incompréhension. Je la verrai souffrir et sa souffrance me serait insupportable ; mais ce que je finirai par ne plus tolérer, ce serait sa propension dévote à plonger au cœur des tourments qu’il orchestrerait juste pour elle. À cet instant précis, c’était comme si je voyais déjà ses doigts danser sur les touches du piano, où ils créaient pour la brune une mélodie unique. Je devinais les lignes de partition qui voltigeaient autour d’elle et qui, peu à peu, refermaient leur emprise sur sa silhouette. Il l’emprisonnait ; et elle serait l’oiseau en cage qui complaisamment chante pour son geôlier. Je voulus intervenir, mais pour moi, le rêve se rompit.



Message II – 989 mots




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Mer 30 Aoû 2023, 22:28



Unknown

La Saison des Amours

En duo | Alaster & Lana


Coutume : La Saison des Amours.
RP d'Alaster : La Saison des Amours | Alaster.


Le courant l’emportait, la guidait et la façonnait tout à la fois. Elle ne formait plus qu’un avec lui, avec toutes les myriades de particules d’eau qui le composait. Malgré la fatigue, leurs corps, immatériels, s’entremêlaient dans un ballet de bulles et de rires. La joie pulsait dans la veine de l’océan, parce qu’enfin, après des siècles passés à parcourir les mers, à insuffler aux vagues la puissance nécessaire, à choyer la faune et la flore telles des mères, elles rentraient. Lana frémissait d’impatience ; là où elle passait, les bulles d’air disparaissaient dans un crépitement heureux, touchées par sa félicité. Sa force l’appelait. Elle la sentait au plus profond d’elle-même, aussi pesante que l’attraction de la lune sur le cœur des eaux. L’étau qui la comprimait toute entière ne l’effrayait pas ; c’était simplement le signe qu’il était temps, qu’elle ne devait plus errer à la découverte des mystères de toute Vie, mais qu’elle devait le rejoindre, lui. Ensemble, ils enfanteraient l’océan, encore. Ils lui donneraient sa beauté, sa puissance, sa superbe et sa vitalité. Lorsque l’enveloppe acheva de se resserrer, elle se sentit plus lourde. La sensation de la chaire, des muscles, des organes et du squelette, après des siècles de pure légèreté, était éprouvante. En même temps que les autres femelles, ses pieds touchèrent le fond. Le sable enroba ses orteils. Elle sourit. Elle fit quelques pas, le temps de se réhabituer à son corps, et de dompter l’épuisement. Ses cheveux ondulaient autour d’elle ; leurs caresses sur ses épaules fit couler un frisson le long de son dos. Plus sûre d’elle, moins alourdie par la réalité matérielle de son être, elle leva les yeux, à la recherche de celui qu’elle aimait. Elle se dirigea vers la lumière.

Son regard s’ancra dans le sien ; puis ce fut tout son corps qui s’accrocha à celui d’Alaster. Elle resserra ses bras autour de son cou et rit ; d’un rire profond, joyeux, véritable, un rire qui faisait résonner toute la cage thoracique. La lenteur de leur univers commun lui procurait un sentiment d’intensité renversant. L’océan, parfois, allait doucement ; mais elle, elle était aspirée par tout et propulsée partout, elle voguait vite et ne s’arrêtait presque jamais, prise dans le mouvement qu’ils insufflaient, ensemble, aux eaux qui les accueillaient. Ses mains entourèrent le visage de sa moitié. Ses cheveux et sa barbe se mouvaient avec douceur autour de ses doigts, semblables aux algues bercées par les courants tranquilles ou la nage apaisée d’un poisson. Ses yeux reflétaient la couleur de leur univers. Elle s’en souvenait comme si elle y avait plongé la veille. Elle n’avait cessé d’y penser. Jamais elle ne voulait les voir se fermer. « Toi aussi, tu m’as manqué. » Elle sourit, puis lui rendit son baiser. Même si la finalité de leurs retrouvailles ne changerait pas, elle le maintiendrait éveillé à ses côtés aussi longtemps que possible. Elle aspirerait son énergie progressivement, sans le brusquer. Il viendrait un moment où ils atteindraient un équilibre. Un pallier dans le partage, un instant où ils se trouveraient sur un pied d’égalité. Ce serait leur temps le plus précieux ; puis peu à peu, il s’épuiserait, et elle rayonnerait. Durant le baiser, elle lui en prit un peu, suffisamment pour chasser l’épuisement.

« Alaster… » Elle aimait prononcer son nom, sentir sur sa langue, son palais et ses gencives le mouvement qu’il imprimait dans sa bouche. Parfois, elle rêvait de pouvoir l’emmener avec elle. Tout était merveilleux et elle aurait voulu le lui faire découvrir. C’était impossible. Quand elle revenait, il ne lui restait que des mots et un peu de magie. L’une de ses mains se détacha de son homme. Des étincelles scintillèrent au bout de ses ongles, et ses doigts décrivirent des arabesques pour dessiner de larges récifs coralliens. Les couleurs peignirent les traits et attribuèrent du relief et du mouvement aux différents éléments. « J’ai vu les grands récifs coralliens, qui sont recouverts autant de vie que de couleur. J’ai nagé entre les algues, qui m’ont murmuré tous les secrets de leur maison, j’ai caressé les tentacules d’une anémone, qui m’a dit que les algues aimaient bien inventer des histoires, je me suis suspendue au ventre d’un poisson clown, qui m’a emmené voir toute sa famille. Je suis descendue parmi les herbes et j’ai dansé entre elles jusqu’à ce qu’une tortue n’arrache le brin auquel je me tenais. J’ai grimpé sur sa carapace, et elle m’a emmené loin, presque jusqu’à la plage. Nous avons croisé des méduses, dont elle raffole, et évité les requins, car elle les craint. Sur le sable, elle m’a saluée, avant de partir enfanter. J’ai couru sur l’écume, et j’ai replongé. Les dauphins m’ont entraînée près des bateaux. Au cours des siècles, j’en ai vu certains couler et, comme les marins, j’ai écouté le chant des Sirènes. » Ses mains continuaient leur chorégraphie. Sa magie donnait vie à ses mots. « Je me suis glissée entre leurs écailles, avant de les abandonner quand elles pénétraient dans leurs cité-bulles. J’ai admiré leur ville, dont j’ai fait le tour des centaines de fois, avant d’être emportée par un banc de sardines, un groupe de baleines ou un courant. J’ai bondi de mer en mer, de vie en vie, et je les aimées pour tout ce qu’elles représentent. Même à la fin, même lorsque j’étais épuisée, je leur ai donné tout ce que j’avais. Puis je suis arrivée, et j’ai vu celui qui m’attendait. » acheva-t-elle, le regard empreint d’amour. Ses doigts glissèrent sous sa mâchoire pour que ses lèvres l’embrassassent encore. « Et toi ? De quoi as-tu rêvé ? » Après qu’elle lui eut légué tous ses souvenirs et qu’elle fut repartie, elle savait qu’il se perdait dans des songes. Elle aurait aussi aimé pouvoir les parcourir avec lui.



Message I – 968 mots


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Zeryel
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Zeryel
Sam 02 Sep 2023, 10:24

[RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage  - Page 14 Fcd3
La saison des amours
(Mantes religieuses)
Lana & Zeryel



Après le départ de l'homme dont les nerfs avaient lâché, le silence devint assourdissant dans les rangs des prisonniers. Zeryel gardait le dos droit, ses talons solidement plantés dans le sol. Pourtant, il sentait son estomac se nouer d'expectative à mesure que la femme s'approchait. Il était le prochain à subir son examen. La sueur s'insinua entre ses omoplates et soudain, son parfum l'enveloppa et s'engouffra en lui. Ses doigts lui relevèrent le visage avec autorité et il se composa le regard le plus défiant possible à lui renvoyer. Il ne serait pas son esclave, il ne ploierai pas. Leurs regards se verrouillèrent et il perdit pied dans les impitoyables prunelles océanes. Glacé, il ne put que retenir sa respiration jusqu'à ce qu'elle le lâche finalement sur ce dialogue muet. La sentence tomba et il se laissa emporter hors de la salle, éprouvé par cette rencontre sans comprendre les remous de son âme. Il ne voulait pas démêler ce qu'il avait ressenti, convaincu que la harpie usait d'enchantements pour éveiller chez ses sujets une attraction pour qu'ils la servent aussi aveuglément que passionnément. Ce n'étaient que chimères et déceptions et s'il en était conscient, il pouvait s'y soustraire.

C'est ce qu'il se répétait, assis dans un cocon de végétaux à l'aspect velouté. Il y faisait agréablement chaud, mais pas assez pour endormir la vigilance du rebelle. Dès le premier mouvement suspect de feuille, il darda sur la femme son regard acéré de faucon comme s'il avait le pouvoir d'écorcher à distance cette enveloppe séraphine qui dissimulait habilement son vrai visage. Son cœur battit plus fort, sensible aux dangers de ses charmes. Ses poings blanchirent sur les accoudoirs mais il demeura immobile alors que la maîtresse des lieux remontait la liane jusqu'à lui. Il déglutit, les yeux levés vers elle et sentit un frisson naître au contact de ses ongles dans ses cheveux. Il essaya de se souvenir que derrière la propreté de sa mise, elle avait fait couler suffisamment de sang et de larmes pour abreuver le monde d'une nouvelle mer. Ses dents se desserrèrent à contrecœur. « Zeryel. » Il chercha à échapper à l'exploration tactile de ses doigts et ses sourcils se froncèrent. L'orage montait en lui. Contre l'injustice, contre l'horreur, contre son destin. Comment les cieux pouvaient tolérer de tels agissements ?

« D'un village qui n'existe plus désormais. Vos troupes ont massacré tout le monde et n'ont laissé que des cendres derrière elles. » C'était toujours le même refrain, et cette fois, la chanson avait poussé les portes chez lui. La symphonie des hurlements résonnait encore à ses oreilles. Il ferma les yeux quand le souvenir du sort réservé à ses proches raviva trop vivement la douleur dans son cœur. Être un rescapé n'avait rien d'enviable. Quand il rouvrit les yeux, ses liens avaient disparu, à l'exception de celui relié à son cou. Prudemment, ses mains se réunirent sur ses cuisses et il massa ses poignets ravagés. Par chance, ses nerfs et ses tendons n'avaient pas été trop atteints. L'un des autres prisonniers avait découvert il y a deux jours qu'il ne sentait plus l'une de ses mains. Il n'y pensa plus dès qu'un souffle aussi infime qu'une brise chatouilla les petits cheveux nichés derrière ses oreilles et que des caresses parcoururent le haut de son corps, effritant sa volonté comme des aigrettes de pissenlit dans le vent. Il banda ses muscles dans l'espoir de bloquer en lui toute sensation indésirable, refusant de tomber dans ce schéma taillé pour le faire céder.

La tyranne cessa de le tourmenter mais il sentait encore comme un toucher fantôme ses doigts graver des sillons de feu sur son épiderme. Il avait chaud, trop chaud et sa voix lui apparut fragile alors qu'il lui répondait. « On dit de cet endroit que c'est un tombeau. Que vous y commettez les pires atrocités. J'ignore pour quelles raisons. J'ai entendu beaucoup de fables. Par pure folie malsaine, parce que vous seriez vous-mêmes la maîtresse et esclave d'un dieu cruel qui vous l'ordonne, parce que vous cherchez quelque chose. Tout cela ne m'intéresse pas. Que croyez-vous que j'en pense, alors que vous me tenez enchaîné ? » D'un geste brusque, Zeryel tira sur la liane et se leva dans le même temps pour se rapprocher de la blanche sans la toucher comme si elle était faite de lave incandescente. Il détestait comme leurs corps semblaient naturellement s'aimanter. Son faciès n'était que plis durcis et pupilles féroces et sa colère se dirigeait autant sur elle que sur lui-même pour les faiblesses de sa chair. « Que voulez-vous de moi ? Que signifie cette mise en scène ? » Il y avait un lit, elle l'avait touché de façon équivoque et il avait un cerveau pour additionner ces deux informations, mais il voulait le lui entendre dire. « C'est absurde. Au nom de quoi le voudrai-je ? » Un sourire aussi sardonique que froid remonta la courbure de sa bouche. « Vous pensez que comme vous m'avez fait esclave, je n'ai pas mon mot à dire ? Vous me dégoûtez. Vous n'êtes qu'un monstre. » Et comme pour se contredire, il s'avança d'un pas et ses mains s'emparèrent des hanches de la femme pour la rapprocher de son bassin et de l'ardeur qui ne demandait qu'à s'exprimer. Il la désirait, contre tout bon sens, contre tous ses principes, elle l'appelait et toutes ses fibres brûlaient de se connecter à elle. Il lui semblait qu'il ne lui fallait que peu pour faire fi de tout et se contenter d'écouter le langage de ses envies et lui abandonner sa raison entre ses cuisses. La tentation l'étourdissait. Il serait si simple de la soulever pour la déposer sur le lit et de soulager la tension. « C'est ça que vous voulez ? Dites-moi pourquoi ? Vous me devez la vérité. Si je dois mourir, que je sache pourquoi. »

Message II | 1033 mots

Il veut pas se laisser faire et je blâme entièrement notre conversation sur Spirit hier pour ça.
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