Entre l’invitation et le bal, Leigh et elle avaient eu le temps de discuter de diverses choses. Ainsi, Kitoe avait appris que la masochiste était originellement une Sorcière. Elle en était venue à la déduction que cette dernière maîtrisait l’étiquette. Sa partenaire acquiesça, ce qui contenta son esprit critique plus qu’il ne l’aurait dû.
-Moi aussi je sais danser. C’est une Magicienne qui m’a appris.
Kitoe aimait raconter cette anecdote et parler de Bellada, à la fois comme une amie et comme une vieille femme qu’elle trompait allègrement. Souvent, cela suscitait la surprise, sinon l’amusement, mais Leigh ne semblait pas à même de réagir. Cela avait l’air de lui être égal et Kitoe décida de passer à autre chose. Les deux femmes arrivèrent à l’entrée, où un homme en costume les intercepta.
-Votre sang sera nécessaire pour entrer, Mesdemoiselles. S’enquit le Vampire, une fois les salutations faites.
Kitoe était plutôt occupée à entrapercevoir l’intérieur de la salle de bal en se mettant sur la pointe des pieds. Ce monsieur qui leur bloquait le passage gênait sa vue.
-Pourquoi faire ? Demanda-t-elle.
-Il s’agira du tarif pour ce soir.
Coopérative, la jeune femme pencha la tête sur le côté, offrant le côté droit de son cou. Cette contribution l’ennuyait un peu, mais s’il fallait ça…
-Allez-y, mais me déchiquetez pas les artères. J’ai rien pour me soigner.
Elle gardait toujours un souvenir flou, quoi que dérangeant, de ce qu’un client Vampire lui avait fait subir. Elle n’aimait pas vraiment s’en souvenir, car elle se sentait mal après. Par ailleurs, la peau de son cou, de l’autre côté, plus proche du cœur, était encore fragile. Seule son apparence humaine permettait de cacher la profonde cicatrice. L’Enfant de la Nuit ricana.
-Je crois qu’il y a méprise.
Kitoe cligna des yeux. S’amusant encore de sa confusion, il fit signe aux deux Démones de le suivre.
-Installez-vous.
La cuisinière s’exécuta. Elle ne comprenait pas où tout cela allait les mener. Ce ne fut que lorsqu’on approcha une seringue de son bras qu’elle s’agita un peu. Curieusement, l’instrument était plus effrayante qu’un couteau.
-Vous allez faire quoi ?
-Juste prélever un peu de votre sang.
-Oui mais pourquoi ?
Elle se retrouva face à un silence presque froid, seulement adouci par le sourire mutin de celui qui les prélevait. Une main se posa sur son épaule et Kitoe se tourna vers Leigh. En un regard, celle-ci lui intima de se laisser faire. La brune grogna. Elle se fichait de la finalité, elle voulait seulement en avoir connaissance.
Lorsqu’on les laissa enfin entrer dans la grande salle, masque sur le visage, Kitoe tenait toujours son bras piqué avec contrariété. Elle leva les yeux vers sa binôme, qui lui proposait de se séparer.
-Comme tu veux. A plus.
Elle se dirigea instinctivement vers le buffet. Kitoe était à une festivité et le principal intérêt d’une festivité était la nourriture qu’on y servait. Il s’agissait par ailleurs du seul véritable refuge dans ce nid à Vampires. Elle appréhendait toute nouvelle tentative de succion, mais comptait sur son goût infect pour être épargnée au maximum. Si elle était là, c’était avant tout à but professionnel. En tant que commerçante, il était important qu’elle considérât sa race cliente avec le plus d’attention possible. Un petit four en main, la Vile s’autorisa à flâner le long de la table, jusqu’à ce qu’elle ne rejoignît un homme, qu’elle dévisagea sans honte de la tête aux pieds. En réalité, elle ne l’aurait pas remarqué s’il n’avait pas été aussi grand. Il ressemblait à un poteau, mais ce poteau serait certainement tombé avec elle si elle l’avait cogné. Prise d’une sorte d’instinct primaire, elle lui tendit son amuse-gueule.
-Tenez, vous devriez manger ça, plutôt.
Il était maigre. Trop maigre pour elle. Son pouce ne serait jamais suffisant. S’il venait l’idée à un Vampire de le mordre, pas sûr que cette grande tige y survivrait. Elle-même enfourna quelques gâteaux salés.
-... Si vous n’êtes pas un Vampire. Enfin, je suppose que si vous êtes à côté du buffet, c’est que… enfin bref. Mangez.
Elle ne se sentait plus tout à fait elle-même depuis qu’elle était entrée dans cette grande pièce. Ce qu’elle disait n’avait, de fait, plus autant d’importance que si elle s’était sentie dans le monde réel.
-Vous cherchez quelqu’un ?
Kitoe était d’humeur à se mêler des affaires des autres.
733 mots Kitoe arrive avec Leigh (je la posterai plus tard), et elle va voir Eutropius l'asparagus
Dès qu'elle lui remit sa main, Lorcán l'entraîna aussitôt sur la piste sans remarquer l'aura meurtrière auréolant l'autre fille à côté. Son bras s'enroula familièrement autour de la taille de sa partenaire et il leva leurs mains liées en l'air. L'orchestre jouait un air entraînant et il sut quels pas adopter pour se prêter à ce rythme. « Prête ? » Il jeta un coup d'oeil autour d'eux pour ne pas percuter un autre couple, puis les mena dans un espace libre, maintenant serrée contre lui la blanche. Il avait toujours adoré danser même s'il lui manquait le souffle pour durer très longtemps. C'était un art noble, apprécié par de nombreux peuples y compris le sien, l'occasion de parader élégamment en exhibant son jeu de jambes. « J'ai appris très jeune. Je me suis perfectionné ensuite. » Elle avait une voix douce et il baissa les yeux sur elle. Sa peau aussi devait l'être. Venait-elle de Basphel ? Ou s'agissait-il d'une Vampire désireuse de planter ses canines en lui ? Paré à toute éventualité, l'Alfar la fit tourner au bout de son bras avant de la faire revenir et de la rattraper. « Il faut toujours mettre du coeur, dans tout ce qu'on fait. Sinon, il vaut mieux ne pas le faire, vous ne croyez pas ? À faire les choses à moitié, on n'arrive à rien et c'est une perte de temps. Et puis, je suis un homme de passion, et je suis versatile dans mes amours. C'est la seule façon de profiter de tout ce que la vie a à nous offrir, non ? Je plains souvent les personnes taciturnes, elles me font beaucoup de peine. C'est comme s'ils étaient morts. » Il se saisit soudain de la taille de l'inconnue à deux mains pour la soulever légèrement et la faire tourner, riant en notant le rouge de ses joues provoqué par la danse énergique, ou par son charme, qui savait ?
« Ah, moi je voudrais impressionner le monde entier. » Rétorqua-t-il taquin. « Ah oui ? Amoureuse, hein ? Il est ici ce soir ? Racontez-moi tout, avez-vous une stratégie ? » Friand des jeux de l'amour et surtout de séduction, Lorcán pouvait passer des heures à en parler, ce qui agaçait souvent son colocataire qui trouvait sa vision de l'amour décadente et inappropriée, et surtout trop portée sur la luxure. Le roux le laissait dire, le sourire aux lèvres. Les pauvres Anges n'y comprenaient rien et Zeryel encore plus. Quand il avait appris sa venue aux speed-datings, il avait manqué tomber de sa chaise tant il avait ri.
« Avec ces masques, ce sera difficile de le retrouver, vous lui avez donné rendez-vous, j'espère ? Il faut, même au risque d'être ignorée. » Lui-même avait souvent été éconduit, même s'il passait ces épisodes sous silence. Levant la main de la danseuse, il la fit tourner sur elle-même avant de la déséquilibrer volontairement pour qu'elle bascule en arrière. Son bras tendu rattrapa son dos et il se courba pour approcher son visage du sien. « Je vous essouffle ? Je pourrais vous essouffler de bien d'autres manières. À être si jolie en rougissant, on ne voudrait jamais cesser de vous couper le souffle. » Susurra-t-il en effleurant du pouce sa joue. « Si vous ne trouvez pas votre amoureux, sachez que je suis très doué pour chasser la tristesse. Je ne voudrais pas que cette soirée soit gâchée parce qu'un garçon vous a déçue. »
« Mmh ? Oh, non, ce n'est pas la peine. » nia Claer lorsque l'inconnue lui demanda si elle désirait récupérer ses chaussures. Pourtant, sa réponse n'empêcha pas la pauvrette de s'abaisser et de commencer à défaire les lanières de ses souliers. La blonde haussa haut les sourcils. Elle est étrange, cette fille. Venant de la spécialiste des bizarreries, ça en disait long sur le comportement de la timide. L'adolescente s'accroupit, de façon à être au même niveau que la fille aux cheveux courts. Elle posa une main sur les siennes, pour l'empêcher de continuer à se déchausser. « C'était un simple compliment. Comme on peut aimer une robe ou une paire de boucle d'oreilles. » La Lyrienne s'y était-elle mal prise ? Elle n'avait jamais été très douée pour se plier aux bonnes manières, au grand dam de sa mère. « Les miens sont trop étroits pour que l'on puisse faire un échange. » Car il paraissait aberrant à la demoiselle que son interlocutrice pu croire un instant qu'elle cherchait à lui extorquer ses biens sans rien en retour. Elle n'était pas une bourelle. Elle n'était en rien comparable à Susannah. La blonde, usant de la main qu'elle avait saisie, aida la drôle de dame à se redresser.
« Oh, Vervallée ? Ma grand-mère y vit. » Elle y avait passé de nombreuses vacances. Elle aimait son atmosphère tranquille, moins étouffante que le bourdonnement de vie de Cael. « Oui. C'est toujours amusant de passer par les pontons. Parfois, je m'imagine que les navigateurs se trompent dans leurs calculs et m'envoient dans un lieu inconnu et inexploré. Si je n'avais pas des prédispositions pour devenir Zoomage, j'aurais travaillé aux pontons. » Elle n'était pas suffisamment studieuse pour, mais si elle s'y était vraiment intéressée, peut-être aurait-elle pu s'investir suffisamment pour réussir les épreuves d'entrées.
La réflexion sur les cheveux de couleur arracha un soupir à l'étudiante. Bien sûr, Titouan n'avait pas pu s'en empêcher. « Si vous voulez mon avis, mieux vaut rester éloigné de ces cheveux là, qu'importe leur beauté. » trancha la blonde, vissant un regard sceptique sur son camarade. « Ils ne sont qu'un présage de malheurs. » Le garçon essaya de masquer son agacement mais ils se côtoyaient suffisamment souvent pour que l'adolescente puisse percevoir son changement d'humeur. « Tu exagères. Elle a l'air gentille, ces derniers temps. » « Mmh. Sans doute pour appâter de nouveaux poissons dans son filet. Tu sais qu'elle n'est pas faite pour toi. Elle te fera encore mal au cœur, si tu essayes de t'y frotter. » Claer reporta son attention sur la discrète. Elle n'avait pas entendu sa réflexion murmurée. « Savez-vous danser ? Que diriez-vous d'y aller avec moi ? Ce n'est pas très conventionnel mais qu'importe. » Son élément poussait parfois la Lyrienne à se moquer de ce que l'on attendait d'elle. Libre comme l'air, disait le proverbe.
502 mots Claer est avec Titouan (PNJ) et Orenha.
Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4731 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Jan avait le regard rivé sur Oriane. Le pouce caressant l'endroit où venait de lui être faite la ponction, elle maintenait le silence depuis trop longtemps au regard de celui-ci. « Tu es bien tendue. Tu paraissais plutôt enthousiaste quand tu m'as proposé de t'accompagner. » fit remarquer Jan, étonné, en offrant galamment son bras à la Luxurieuse. « C'est juste un peu d'appréhension. ». Plus que ce qu'elle s'était figurée en acceptant l'invitation. « Ça fait remonter quelques souvenirs. ». Devant le silence interrogatif de son vis-à-vis, elle précisa. « Lors d'un bal, un Vampire à manqué de peu de me tuer. ». En même temps qu'elle prononça ces mots, face à la splendeur des lieux, son être dans son entier commença à se relâcher. « Curieux que tu ais accepté de venir. Tu serais pas un peu maso, par hasard ? » commenta son égal en l'entraînant sur la piste. « Soigner le mal par le mal est un bon remède apparemment. » se ria Oriane, entraînée par le Déchu à une proximité indécente. Leur souffle entremêlés, il fut celui qui força la distance d'un mouvement du poignet. Pianotant contre les hanches et les reins de la Tentatrice pour la guider dans la danse, elle y répondait avec une sensualité exacerbé par cette nouvelle plénitude. « Comme on apaise son péché en y succombant, c'est ça ? ». Il la fit basculer en arrière, une main dans le creux de son dos et l'autre sous sa cuisse l'aidant à lui faire éviter la chute. Oriane sourit. D'une main contre son torse, elle le força à les redresser tandis qu'elles sentait les doigts de Jan s'égarer et remonter sa jambe. « Un peu de tenue, essayons de ne pas être les premiers à paraître comme des bêtes. » s'amusa-t-elle de la réaction de son partenaire comme des insultes que l'on pouvait leur lancer. Tous les deux savaient pourtant que cette danse ne durerait pas s'ils la pratiquait ensemble. Pour cela il ne s'offusqua pas lorsqu'elle se défit de son étreinte pour aller voir ailleurs. Il se retrouvait seulement déçu.
Comme elle traversait la salle, Oriane portait un regard attentif sur chacun des inconnus en présence. Il y en avait de tout genre. Trapus, maigrelet, grand, petit, athlétique, brindille. Et parmi ce beau monde, cachés au milieu de la masse étrangère, les Vampires. Il n'y aurait qu'au bras de ce dernier qu'elle pourrait savoir s'il en était ou non. Pour une partie des danseurs tout du moins. Celle qu'elle serait incapable de sonder. Jamais elle n'avait encore appliqué l'exercice de la lecture mentale à grande échelle. Elle en usait assez peu en réalité. Dans le cas présent, elle voulait simplement s'assurer de ne pas se jeter inconsciemment entre les bras de plus fort qu'elle. Elle en serait capable. Son dévolu tomba alors auprès du buffet. Le garçon semblait déjà occupé et pourtant, quand elle s'attardait sur ses pensées, il semblait bien peu enclin à la conversation avec la femme à ses côtés. Avec un sourire avenant, elle s'approcha du duo. « Permettez que je vous emprunte votre partenaire le temps d'une danse ? » fit-elle à l'intention de la brune. « Je vous le rendrai intact, c'est promis. Et puis, peut-être qu'après un peu d'exercice il sera plus facile à gaver. » ponctua-t-elle d'un clin d'œil en passant le bras sous celui de l'adolescent pour l'entraîner à sa suite sur la piste. « Ils sont rare ceux dont le souhait est de rejoindre le peuple des Enfants de la Nuit. » lui fit-elle alors en se postant face à lui, ses iris plantées dans celles de son nouveau partenaire. Il ne semblait pas à l'aise sur le parquet. La Déchue comprenait mieux pour quelle raison il l'avait évité. « Seriez-vous tombé amoureux du Baiser ? ».
Deux choses mémorables marquaient l’événement auquel Leigh avait décidé de participer. La première était que ce bal était sa première sortie après de longs mois confinée en Enfer – depuis la Coupe des Nations, ses excursions se comptaient sur les doigts d’une main. La seconde était qu’elle était accompagnée d’une nouvelle amie, rencontrée dans des conditions floues, et certainement plus folle que celle-ci essayait de lui faire comprendre. Kitoe était un personnage comme elle n’en avait jamais rencontré. Le mélange d’une enfant capricieuse et d’une adulte en colère, difficile à vivre, et qui pour autant attirait sa sympathie. Ses humeurs avaient le don de l’amuser. La prostituée retrouvait en cette petite femme un panel d’émotions qu’elle-même n’était sûre de posséder. Elle était son divertissement, un être qu’il lui suffisait d’observer évoluer dans son environnement pour oublier les peines de sa propre existence.
Leigh regardait son sang s’échapper dans la seringue de leurs hôtes. Les piaillements de protestation de Kitoe avaient cessé, sous sa main. Le devenir de leur fluide vital n’avait pas la moindre importance à ses yeux et sa camarade avait cette tendance à la dramaturgie lorsque celle-ci n’était pas nécessaire.
Ce fut elle qui quitta le lieu de prélèvement la première. Elle parcourut du regard la silhouette des invités qui se trouvaient déjà là. Leigh avait acheté une longue robe noire et moulante pour l’occasion et s’était parée de quelques bijoux dorés. Sa tenue était complétée par ses gants noirs qu’elle portait jusqu’aux coudes.
-Que dis-tu de se retrouver plus tard ?
Une fois la validation de sa compagne obtenue, Leigh alla vaquer à ses propres activités. Si Kitoe était de bonne compagnie, elle était aussi fatigante. Cette dernière n’avait cessé de lui parler et de la questionner depuis qu’elles s’étaient accordées pour partir ensemble à ce bal. Maintenant qu’elle y était, la Démone voulait voir davantage que de s’atteler à sa seule compagnie. Elle commença par récupérer une coupe de champagne au buffet et ses oreilles se perdirent dans les conversations attenantes. Sa gorge émit un rire sinistre à la remarque acerbe d’une femme aux cheveux roux.
-Ils seront plus aimables si vous les soumettez suffisamment. Elle espérait que les mâles de Port Diraella se faisaient fouetter très fort, même s’ils n’avaient probablement rien fait pour le mériter. Il devait faire bon vivre par là-bas. Les hommes seraient bien plus amusants si vous leur attribuiez ce genre de rôle tout en les maintenant en vie. Vous ne trouvez pas ?
Elle se pencha en avant vers elle. Elle était plus jeune que Leigh, de toute évidence.
-Il n’y a pas vraiment d’intérêt à réduire un être vivant à l’état d’objet si celui-ci n’en a pas conscience. On peut se convaincre du contraire, la réalité restera la suivante : vous aurez épargné bien des souffrances à vos victimes en leur ôtant la vie.
La Démone se redressa. L’air ailleurs, elle sirota doucement son alcool. La foule se densifiait à mesure que les invités faisaient leur entrée. Pourquoi étaient-ils aussi nombreux à se jeter dans cette véritable souricière ? Soit ils étaient tous fous ou inconscients, soit Leigh était entourée de plus de Vampires qu’elle ne voulait bien l’admettre.
« Plutôt sucré ? Avec ou sans bulles ? » « Euh... » Interdit, j'examinai la variété des boissons à disposition sans avoir la moindre idée des goûts du blond. Il était vrai que nous avions tendance à nous concentrer sur les miens. « N'importe quoi qui soit sans alcool. » Lâchai-je enfin.
Quelques secondes plus tard, je pivotai avec une flûte remplie d'un liquide bleuté d'où s'échappait une curieuse fumée froide. Bae serait certainement sensible à cette fantaisie. Je n'eus guère l'occasion de l'admirer longtemps. Bousculé par une invitée, le verre s'inclina brusquement, déversant la moitié du contenu en partie sur le sol et sur moi. « Mais c'est pas vrai ! » Pestai-je en foudroyant la maladroite du regard. Mon ire s'accrut davantage en constatant l'absence totale de repentir de sa part. « Vous avez oublié vos lunettes en même temps que votre savoir-vivre ? Vous pouvez pas regarder où vous aller, espèce de godiche ? » Retenant l'envie de lui jeter ce qu'il restait de la boisson à la figure, je revins reprendre commande auprès du serveur.
Dans mon dos, les échos d'une conversation me fit lever les yeux au ciel. Quelles cruches. J'avais hâte qu'un Vampire s'occupe de rabattre le caquet de ces dindes pour mettre un terme à ces jacassements. Dès que je m'éloignais de Bae, je faisais plus attention à mon entourage, ce que je regrettais toujours, invariablement. Je préférais de loin l'écouter disserter sur la différence entre la soie et la gaze de soie pendant deux heures qu'entendre de telles âneries. « Quand on a un avis aussi aigri, ça traduit toujours une frustration latente. » Marmonnai-je. Cette fille ne s'était juste pas assez faite soulevée et comptait en rendre le monde entier coupable. Fut un temps, je m'en serai occupé juste pour gommer ce petit ton déplaisant qui crissait sur mes nerfs comme un violon mal accordé.
Désireux de m'éloigner de cette brochette désagréable pour trouver une meilleure compagnie, je m'éloignai du buffet pour rejoindre l'Orine à qui je remis son verre. Une tâche humide sur mon pantalon le collait à ma cuisse, rendant mes vêtements encore plus inconfortables qu'à l'origine, comme un insidieux rappel de l'altercation que je venais d'avoir. Grincheux, je saluai d'un bref signe de tête ceux à qui il parlait avant de prendre le blond par le bras. « Je le récupère. » Sa présence dépendait entièrement de moi, et je n'eus aucun scrupule à l'arracher à ses homologues aux traits fins.
Une fois plus loin, à l'écart, je croisai les bras. « J'ai plus besoin de toi qu'eux. Si tu n'étais pas là, je crois que j'aurais arraché la tête de ces pimbêches. » Grognai-je. « Ça ne fait que me confirmer pourquoi je hais tant ces réceptions. Je n'aime pas bavarder, ou danser, ou être en présence d'autant de monde. » Enumérai-je sur mes doigts. « Et en plus, on ne peut même plus faire confiance aux siens. Le statu quo entre les Lignées s'est effondré en même temps que Gabor. Personne ne veut être les prochains sur la liste. Je ne comprends pas tout ce mystère, ça me paraît évident que tout ça est l'œuvre de ces chiens de Vlad. À courser le lapin pendant des décennies, ils doivent croire que ce ne doit pas être très différent de faire de même avec nous autres. » L'air sombre, je parcourais la salle lentement, à la recherche du moindre indice suspect à relever.
Message II | 601 mots
Dorian se fait bousculer par Lana et la houspille (le Vampire séducteur dans toute sa gloire si si). Il les entend parler ensuite et les juge avant de rejoindre Bae. (Je vous laisse choisir si la bande de chipies entendent son commentaire /sbaf)
« Mmmmmh ! » Un four dans chaque main, Susannah savourait le troisième qu'elle mâchait lentement. Lequel grignoter ensuite ? Il ne fallait pas faire n'importe quoi avec les différents goûts. Ne pas commencer par ce qui était épicé par exemple relevait de l'évidence sinon tout le reste serait fade ensuite. Par ailleurs, certains aliments se mariaient mal avec d'autres comme les olives avec de la mayonnaise, d'où l'importance de l'ordre dans lequel les manger. Si la bleue avait été une Orine, elle se serait vouée à l'art culinaire comme d'autres pratiquaient l'art floral.
Une remarque perça sa petite bulle de bonheur subitement, suivie d'un autre commentaire de la même teneur qui lui fit ouvrir de grands yeux et elle s'étouffa sur sa bouchée, toussant jusqu'à la faire descendre dans sa trachée avec une gorgée de jus de fruit. Elle avait sagement évité l'alcool, jugeant l'atmosphère suffisamment plaisante et leurs hôtes trop dangereux pour se risquer à des folies. Être ici était suffisamment audacieux à son goût et suffisait à la faire frétiller.
Un peu étonnée, elle observa le trio. Elle battit des cils, puis partit d'un bruyant éclat de rire, trop fort pour être sincère. « Vous avez un drôle d'humour ! » Gloussait-elle, une main devant la bouche pour sauver son entourage de projections malencontreuses de miettes. « Je ne trouve pas les hommes si désagréables. » Objecta-t-elle en souriant. « Ils sont juste un peu idiots, mais ça c'est parce qu'ils essaient de nous impressionner. Plus ils sont bêtes, plus ça signifie qu'ils vous apprécient. » Dit-elle d'un ton docte. « Et puis, certains sont vraiment agréables à regarder. » Ajouta-t-elle rêveusement. « Parfois, ils sont torse nu en éducation physique. Rien que pour ça, j'aime aller à ce cours. Il y en a qui sont déjà si musclés ! » Elle ne nommerait personne.
« Vous vous êtes faite éconduire, c'est ça ? » Questionna-t-elle ensuite celle aux cheveux de lune qui avait l'air prête à mordre. Avec une sollicitude toute sororale, elle posa une main sur son bras. « Un de perdu, dix de retrouvés ! Regardez, vous n'avez qu'à tendre le bras pour trouver de quoi oublier celui qui vous a mise de si mauvaise humeur. Ou sinon, manger ne déçoit jamais ! J'avais un peu peur qu'ils aient un mauvais traiteur comme ce sont des Vampires, mais c'est vraiment très bon ! » Et elle lui fourra le feuilleté d'autorité dans la main comme elle lui aurait administré un médicament.
« Tu as entendu ? » Stanislav ferma les yeux et soupira bruyamment par le nez. Pas encore. Mais si. Egéas s'était déjà installé à son côté. Le sorcier abandonna à contrecœur ses notes sur son cours d'endocrinologie et les réactions médicamenteuses. Il n'arriverait à rien mémoriser tant que la pipelette lui tiendrait la jambe. « Tu n'as personne d'autre à qui parler, pour venir m'emmerder à chaque fois ? » répondit le Dementiæ, irrité. Le Fynras ignora sa mauvaise humeur et enchaîna, trop impatient de pouvoir discuter de ce qui l'intéressait. « Tous les ondins ont dû quitter l'université. » Stanislav resta de marbre face à cette révélation. Il se moquait des autres. Tout ce qui l'intéressait, c'étaient les connaissances qu'il pouvait emmagasiner ici. « De ce que j'ai entendu, ils ont été réquisitionné par la royauté, à Port Diraella. » L'insupportable commença à faire mine de prendre les notes de son collègue mais le brun l'en empêcha prestement, plaquant sa paume sur les parchemins avant que le curieux puisse s'en emparer. Sans se démonter, le malpoli continua sa tirade. « Il faut dire que leur petit problème de sauge a forcé nos chères amies à se cantonner dans la capitale. Sauf qu'elle n'a pas été désignée pour accueillir une telle population sur le long terme. Le peuple des mers a des goûts de luxe, et il faut de l'espace pour entretenir tout ce beau monde. Des travaux d'ampleurs ont été entamés Et bien sûr, ce sont les hommes que l'on envoie au casse-pipe. » Le conteur laissa un rire narquois lui échapper. « Non pas que ce soit pour me déplaire. A choisir, je préfère voir disparaitre ces émasculés et pouvoir profiter pleinement de la présence des fleurs de la mer. » Comme pour souligner son propos, une ondine fit son entrée dans la salle. Elle dégageait une aura sensuelle, envoutante, qui charmait bon nombre d'hommes. Egéas esquissa un rictus gourmand et la déshabilla des yeux. Après l'avoir vicieusement toisée, il se pencha vers son partenaire pour lui murmurer une confidence. « Cette fille la a perdu son jouet sexuel, puisqu'il a été envoyé sur les chantiers. Elle a du se trouver un autre partenaire et... Devine qui a atterri dans ses draps ? » Stanislav ne prit pas la peine de répondre, agacé par son rire goguenard. « Elle est très directive mais j'imagine que ma queue l'excite, puisqu'elle y est revenue à plusieurs fois. Elle a beau prétendre ne pas aimer les Gælyan, elle ne peut pas résister à nos coups de rein. J'imagine que ça doit lui changer, d'avoir quelqu'un qui sait ce qu'il fait sans avoir à le diriger. » Le Dementiæ avait le regard sombre. Il fit claquer sa langue, témoin de son irritation. « Je n'arrive pas à croire que tu puisses aller te frotter à ces femmes là. » Les Vampires des mers n'étaient pas de vraies femmes. Il semblait aberrant au mage noir que des femelles pussent assoir leur dominance sur tout un peuple masculin. Il ne tolérait pas cette idée et tenait les femmes pour responsables. S'il fallait trouver un bouc émissaire, le sexe faible était toujours désigné. Les sirènes n'avaient rien à offrir. Elles étaient autoritaires, indépendantes, orgueilleuses. Elles n'étaient rien d'autre que des simples d'esprit à remettre à leur place. Il n'était pas étonnant qu'elles n'aient pas encore trouvé de solution à leur problème. Elles se targuaient d'être intelligentes et puissantes mais, ironiquement, se trouvaient incapables de résoudre les obstacles qui les empêchaient de retourner dans les profondeurs. Elles auraient mieux fait de se taire et de n'ouvrir la bouche que pour que les hommes y fourrent leur attribut. « Ces femmes de petites vertus se baladent avec des hommes comme des princesses avec leurs diamants. » Il n'y avait, dans cette constatation, que mépris et dégout. Son compatriote ne semblait pas partager ce mécontentement. Il ricana avant de reprendre. « Je veux bien qu'elle m'exhibe comme la plus étincelante pièce de sa parure, du moment qu'elle me laisse lui écarter les cuisses quand j'en ai envie. »
« De toute façon, les ondins seront vite remplacés. » soupira l'hédoniste, comme si l'idée de partager sa partenaire lui déplaisait. « Les Alfars se tirent de Drosera. Tu peux être certain que d'autres vont venir étudier ici. » Les Tours de Zéphyr étaient reconnues pour leurs cursus complets. Les élitistes ne seraient sans doute pas rares à désirer venir y étudier. « Je ne sais pas si on va accueillir des nouveau dans notre promo... J'espère pas. Cette vermine-là est pire que la peste. Il faut s'en méfier et ne jamais relâcher sa garde. » « La peste est peut-être préférable à un parasite comme toi. » Stanislav se para d'un sourire menaçant. « Tu es comme un bouton de moustique dans le dos, qu'on n'arriverait pas à venir gratter. » La comparaison fit rire le concerné. « Tu as beau dire ça, je sais que tu m'adores. » Le brun ne démentit pas. Il s'était peut-être un peu habitué à sa présence. Il était comme un chiot demandant un peu trop d'attention mais qu'on aime bien malgré tout. « Oh, attends. Je dois filer. Madame m'attend. » siffla le tombeur de jupon, en remarquant le regard coquin que lui avait adressé l'ondine. Le Dementiæ grimaça. Il toisa également la sirène. Il s'imagina la découper en morceau pour récolter les parties de son corps qu'il trouvait plaisante.
Stanislav tira sur sa manche, de mauvaise humeur. Il n'avait pas apprécié le tribut exigé par les Vampires. Sans grande surprise, il était plus agréable de se trouver de l'autre côté de l'aiguille. Toujours mécontent, il replaça le masque sur son visage. Il avait rechigné à le porter mais, finalement, il s'agissait d'un accessoire intéressant. Le porter gommait son identité, et cela l'arrangeait pour ses affaires. Le Dementiæ avait décidé de participer au bal pour une simple raison. Il s'agissait d'un gigantesque terrain de jeu. Ou de chasse, plutôt. Si les gens pensaient, à tort, qu'il s'agirait exclusivement de celui des Vampires, le mage noir y avait vu une opportunité. Une invitation, presque. La situation était trop ironique pour qu'il put résister à l'idée de s'y rendre. Il n'était pas à douté que de nombreux visiteurs disparaitraient dans les ruelles de la cité. Les victimes du brun ne feraient que s'ajouter à ce décompte et les accusés seraient tous trouvés. Avec ce masque pour protéger son visage et son identité, le méfait serait d'autant plus simple à accomplir. Personne ne pourrait remonter la trace jusqu'à lui, puisque personne ne serait capable de le reconnaître. Il ne s'était pas non plus vanté de participer à l'évènement, bien que son absence serait peut-être remarquée à Lua Eyael. Il douta qu'on la lui reprocha pour autant, encore moins qu'on puisse faire le lien avec d'éventuelles disparitions.
Le sorcier toisa la foule des yeux. Ses prunelles bleues ne s'arrêtaient que sur les courbes féminines, indifférent aux corps masculins. Il cherchait une femme au corps susceptible de lui rapporter des pièces intéressantes pour son projet. Lorsque la silhouette d'une adolescente attira son regard, il s'y attarda. Elle était rondouillette, plus que ce qu'il aimait d'habitude. Pourtant, quelque chose chez elle l'attira, sans qu'il ne fut capable de décrire quoi exactement. Il termina le verre alcoolisé qu'il avait pris pour se donner un semblant de contenance tandis qu'il détaillait la foule de ses victimes potentielles. Elle était au centre d'un groupe de filles et semblait essuyer les assauts d'une rivalité toute féminine. Tel un chevalier servant, il se proposait en sauveur. « Mesdemoiselles... » commença-t-il en s'adressant aux assaillantes. « J'espère que vous passez une agréable soirée. » Il s'en moquait éperdument. Ne perdant pas de temps, il se tourna vers la Bleue. « Mademoiselle, m'accorderiez-vous cette danse, afin d'égayer la mienne ? » s'enquit-il en lui tendant une main.
441 mots. Stanislav va chercher Suzette pour la sauver du gang des vilaines. (mais elles ont le temps de bitcher sur elle avant qu'il arrive.)
Planté debout, les bras ballants et les mains vides, Eutropius épiait la foule. Peut-être devait-il tout simplement se lancer et happer la première personne venue, lui poser directement la question, et ainsi de suite jusqu'à tomber sur l'un d'entre eux ? Ou quitter la salle pour arpenter Seaghdha ? Maintenant qu'il y pensait, ses chances augmenteraient drastiquement en optant pour cette solution. C'est là qu'il se surprit à être lui-même l'objet de l'examen d'une jeune femme. D'immobile, il se statufia tout à fait. Depuis combien de temps le surveillait-elle ? Son coeur se mit à battre plus vite avant de reprendre un rythme normal tout aussi rapidement. Dans sa main, le petit four soufflait cruellement la flamme d'espoir qui avait éclos en lui. Déçu, il grimaça sous son masque. « Je n'ai pas faim. » Rétorqua-t-il sèchement en croisant les mains dans son dos pour clarifier son propos.
Redoutant qu'une conversation s'installe en lui faisant perdre son temps, il jeta un coup d'oeil sur les côtés en cherchant une raison de s'éloigner de la gêneuse quand elle l'interrogea, la bouche pleine. Comme elle l'avait abordé de façon si cavalière, il caressa brièvement la possibilité impolie de purement l'ignorer mais sa présence envahissait tout l'espace et il ne put s'y résoudre. Ce n'était pas parce qu'elle n'avait aucune manière qu'il devait oublier les siennes. « Plus ou moins. » Lâcha-t-il du bout des lèvres. « C'est un peu difficile dans un bal masqué. » Même si les masques n'étaient pas les réels fautifs. À première vue, et si l'on était pas en plein jour, rien ne différenciait les Vampires des autres. Un soupir lui échappa. « À tout hasard, vous ne connaîtriez pas des Vampires, ici ? » Peut-être pouvait-elle l'introduire ? « Je viens de Basphel et j'ai fait d'eux mon sujet d'études. » Mentit-il avant de noter du coin de l'oeil une autre femme qui marchait droit sur eux.
« Je n'ai pas envie de - » Commença-t-il à protester avant de constater l'inutilité de faire valoir son opinion. Depuis quand les femmes se permettaient-elles de telles initiatives ? Il aurait voulu le leur demander avec tout le mépris qu'il pouvait emmagasiner mais ses lèvres restèrent scellées, gelées par leur aura. Contraint, il finit par poser deux doigts sur son omoplate et prit sa main pour amorcer le début de leur danse avant de se figer en entendant ses questions. Lubuska avait-elle perçu la plainte de ses prières en envoyant l'une de ses filles dans sa direction ? Notant qu'ils allaient gêner à rester dans le passage sans danser, il leur fit prendre les premiers pas lentement, le temps de trouver le rythme. « Comment savez-vous que - Oh. » Il plissa les yeux et s'efforça de s'empêcher de penser. « Ne lisez pas dans mes pensées, s'il vous plaît. » Il ne faisait décidément que tomber sur des femmes éduquées de façon épouvantable. Avec retard, il chassa cette pensée en espérant qu'elle ne l'entendrait pas. Ses sourcils se froncèrent davantage. Il n'allait pas continuer comme ça longtemps. « Et pour vous répondre, oui, c'est mon désir le plus cher. Mais ce n'est pas tant la morsure qui m'attire. » S'abaisser à une telle vulgarité, ce n'était pas pour lui. Le plaisir d'être mordu, ou le plaisir de boire du sang dans le camp inverse, tout ça était aussi futile que les amourettes qui pullulaient autour de lui à Basphel comme une contagion d'un virus qui rendait particulièrement stupide. « J'aime la noblesse de ce peuple. Leurs valeurs se rapprochent beaucoup des miennes et vivre éternellement m'apparaît nécessaire si je veux mener à bien mes recherches sans être inquiété par la vieillesse. » Conclut-il sérieusement.
Message II | 657 mots
Eutropius parle avec Kitou et est kidnappé par Oriane.
Eiko ~ Orine ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 248 ◈ YinYanisé(e) le : 14/11/2020◈ Âme(s) Soeur(s) : Aurel ◈ Activité : Manger des mochis avec Papa Jun, chanter, danser, et remanger des mochis
« Merci. » Bae récupéra la boisson que lui avait rapporté son partenaire. Une lueur pétillante illumina son regard tandis qu'il s'amusait de l'effet incongru mais amusant du verre. Le blond entreprit ensuite de faire les présentations entre ses interlocutrices et son Aisuru. C'était étrange - il s'agissait de la première fois qu'il pouvait se présenter ainsi, lié à son élu. Ca avait quelque chose d'émouvant, presque bouleversant, mais l'Orine garda contenance face à ses interlocutrices. « Oh euh... » Bae n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce fut, le brun le tirant déjà en arrière. Avec un sourire embarrassé, le kidnappé adressa un mouvement de tête en guise d'au revoir.
Bae écouta les lamentations de son amoureux. Il s'était montré perplexe concernant les accusées, avec qui il n'avait pas remarqué l'altercation. « Oui, mais moi, j'adore ça. » roucoula le Yamada en s'approchant sensuellement de son amant. Il passa ses mains autour de son cou. « Tu le fais pour moi, n'est ce pas ? » demanda-t-il, fixant son regard azuré dans ceux de celui qu'il aimait. Un sourire se dessinant sur ses lèvres, le jeune homme se dressa sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur sa joue, avant de reprendre une distance plus protocolaire.
« Mmh, mais tu n'as pas de preuves... » contredit le blond. Son peuple étant doté d'une neutralité politique, le blond avait du mal à accuser les uns sur un coup de tête. La situation tendue entre les clans rendait la chose plus délicate encore : il semblait craindre qu'au moindre débordement, une guerre éclaterait. Or, le garçon n'était pas prêt à l'idée de voir la race s'entre-déchirer dans des guerres intestines. Il craignait trop d'y voir le brun s'y faire blesser, ou pire. « Toutes les lignées semblent pouvoir porter le chapeau, selon la façon dont on porte les accusations. Douria est sans aucun doute suspectée aussi - une mauvaise expérience, par exemple. » Bae but une gorgée de sa boisson. C'était frais et sucré. Il adora et en but une seconde. « Le seul qui soit véritablement suspect et dont il faille se méfier, c'est l'Iskahrin Zul Gabor. » Le blond tourna la tête, comme pour s'assurer que le haut dignitaire ne soit pas dans les parages. Bien sûr, cette précaution était inutile. Même s'il n'y avait pas eu les masques, le blond n'avait pas la moindre idée de ce à quoi ressemblait l'homme. « S'il n'est pas directement impliqué, il est manipulé. » Bae soupira avant de tremper une nouvelle fois ses lèvres dans son verre, qu'il déposa sur une table. « Mais ne nous inquiétons pas de ça. Les bals sont faits pour s'amuser ! Si tu ne peux pas le faire en faisant la discussion, ou en dansant, alors... Alors, il va falloir que tu apprennes. » fit le blond d'un air taquin. Avec amusement, il attrapa son compagnon par le bras et l'entraîna vers la piste.
525 mots Bae est avec Dodo. Il le tire de force sur la piste de danse.
Les pieds de la Femme-Gerbille retrouvèrent leur place dans les souliers de cuir, tandis que la confusion enflait en elle. Un compliment, à elle ? Décidément, rien ne tournait rond, aujourd’hui. Peut-être était-ce réellement un rêve, ou bien peut-être avait-elle trouvé un sort fatal aux mains de la femme aux dents de chat et qu’elle errait désormais dans les limbes.
Si l’adolescente l’avait un peu tendue en mentionnant sa grand-mère originaire de Vervallée – dont elle ne connaissait rien – puis perdue en extrapolant sur les pontons – qu’elle n’avait utilisés qu’une seule fois-, Orenha reprit pied lorsqu’il fut mention de poissons et de filets. Éviter les dangers de la nature, c’était un sujet qu’elle connaissait bien. « Tu devrais l’écouter. Là d’où je viens… près de Vervallée, » se rappela-t-elle, « on peut trouver de ces petits champignons à la robe bleue. La journée, on les remarque à peine, recroquevillés qu’ils sont entre les grosses racines des arbres, comme s’ils se cachaient en attendant leur heure. Mais à la lueur de la lune qui traverse les feuilles des cimes, ils scintillent comme des lucioles et forment un chemin sur le sol moussu. Si on s’en approche, ils relâchent leurs spores dans une brume mortelle. J’ai vu des chevreuils tomber raides après les avoir reniflé de trop près. » Au fur et à mesure de son court récit, sa voix s’était affirmée sans perdre de sa monotonie et son regard s’était figé avant de s’abîmer au loin. Elle avait oublié qu’elle parlait à quelqu’un d’autre. L’évocation d’une nuit en forêt l’envahissait d’une nostalgie précoce qui lui susurrait des mélodies feutrées et réconfortantes.
L’invitation de la blondinette la sortit brutalement de sa torpeur, fondant sur elle comme une averse glacée en plein après-midi ensoleillé. Je ne sais pas danser, je tiens un verre, non merci, tu es sûre que tu ne préfères pas prendre mes chaussures plutôt, *couinement de gerbille confuse* ? Les excuses se bousculaient dans sa bouche, mais les mots qui franchirent ses lèvres n’avaient rien à voir avec ceux qu’elle venait de mâcher dans tous les sens : « D’accord. » À sa propre stupeur, ses doigts vinrent s’enrouler autour des mains de la jeune fille, et toutes deux s’éloignèrent pour de bon du pilier et verre intouché. L’Eversha ne connaissait évidemment rien des danses de salon. Mais son corps lui implorait d’onduler en harmonie avec ceux des autres, de calquer ses piétinements maladroits sur le rythme de la musique. Ayant depuis longtemps oublié sa promesse de fixer le bout de ses pieds, elle parcourut la salle du regard, ajustant le positionnement de ses mains en fonction de celles des autres convives. Les couples virevoltaient dans leurs toilettes bariolées, leurs ornements attrapant la lumière des lustres pour briller encore plus forts. C’était envoûtant. La femme masquée aux cheveux bleus n’était pas la seule à sembler venimeuse. « Peut-être que j’ai suivi les champignons bleus, finalement. » Orenha reporta son regard sur son interlocutrice. Plus elle l’observait, moins elle en savait sur elle. Elle distinguait la couleur de ses cheveux, de sa peau, même celle de ses yeux à travers le masque. Elle possédait un nez, une bouche, deux yeux. Peut-être Ren aurait-elle pu les décrire chaque élément de son visage individuellement. Mais à peine avait-elle fini d’en détailler un que le souvenir du précédent s’effaçait de sa mémoire. « Qu’est-ce que c’est, un Zoomage ? » la question qui lui trottait dans la tête depuis tout à l’heure fut posée du bout des lèvres.
« Mmh ? » Claer releva la tête sur sa cavalière, rendant leur procession plus laborieuse. La blonde, peu douée pour l'activité bien qu'elle l'apprécia, devait guider le mouvement. Une place qu'elle n'avait jamais tenue, en dehors des jeux avec ses amies. « Les champignons bleus ? » La blonde avait écouté avec soin l'anecdote de leur interlocutrice, surprise de découvrir la présence d'une plante si dangereuse aux abords de la cité. Elle devrait se renseigner auprès de sa grand-mère ou, au moins, la mettre en garde. « Oh. » fit Claer, se raidissant légèrement. L'inconnue avait-elle dit ça à cause de l'odeur que dégageait sa partenaire ? Sentait-elle si mauvais qu'elle en devenait intoxicante ? « Désolée. » s'excusa la blonde, légèrement embarrassée. « J'ai pris ma douche avant de venir. » promit-elle, le rouge lui montant aux joues. Elle avait soudainement chaud, et ses moins devenaient moites. « Mais cette robe me donne atrocement chaud. » Sa mère la lui avait envoyé, en même temps que son accord pour participer au voyage scolaire. La tenue était quelque peu singulière : malgré la forme familière des robes à crinoline, le tissu supérieur était d'une couleur argentée qui réverbérait la lumière de façon criarde. C'était cependant la robe préférée de la blonde, si l'on omettait son caractère inutilement imposant. En plus d'être lourd, c'était fort peu pratique pour plein d'activités - comme la chasse aux trolls, par exemple. Essayant de resserrer les aisselles pour ne pas trop imposer son parfum, Claer essaya de continuer de guider sa partenaire.
Le changement de sujet fut le bienvenu et la Lyrienne retrouva un peu d'aplomb. « Les zoomages sont les spécialistes en faune magique. Nous étudions les caractéristiques spécifiques des espèces et en analysons les propriétés chimiques et magiques. Beaucoup d'ingrédients de potions ont été découverts grâce à ce genre de travaux. Mais à vrai dire, je m'intéresse davantage aux manières de vivre des bêtes. Elles sont toutes à fait fascinantes. On en apprend énormément à leur contact ! Ce n'est pas pour rien que la science s'inspire de la nature ! Et nos amis à pattes détiennent bons nombres de secrets ! J'ai déjà quelques théories, malgré mon jeune âge. Je suis persuadée que l'Elixir de durcissement de la peau gagnerait à être produit avec de l'écaille de Birsam plutôt que de la peau de Pnomak. Ou encore - » Claer s'interrompit dans sa phrase, réalisant qu'elle commençait à s'emballer. Elle se râcla la gorge. « Pardon. Ce sont des spécialistes de la faune. » répéta-t-elle succinctement.
« Comment tu t'appelles ? » demanda la danseuse. Elle réalisait qu'elle ne s'était toujours pas présentée. « Moi je suis Claer. Tu n'es pas de Basphel, si ? » interrogea-t-elle.
Post III - 465 mots Claer danse avec Orenha.
[/quote]
Élise Iranor ~ Orisha ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 88 ◈ YinYanisé(e) le : 05/06/2021◈ Âme(s) Soeur(s) : Sur un chemin confus et illusoire ◈ Activité : Étudiante en Médecine
Dim 28 Mai 2023, 23:45
Illustration - Krzysztof Rakowski
Le Bal de Seaghdha
— Qu'est-ce que vous venez de dire ?
Pour Seele, Vat et Yulson, ainsi que Juvelian, la nouvelle venait de faire l'effet d'une onde de choc.
— Vous allez devoir quitter Drosera dès la conclusion de vos cycles d'études. — Mais ... ! — C'est une décision prise par la Royauté, nous n'avons pas notre mot à dire.
Il y eu néanmoins quelques vives oppositions de la part de leurs parents, ainsi que des autres membres présents, indignés que l'on voit en leur progéniture des personnes ratés, malléables et dispensables aux rouages de Drosera. Seele était la seule debout parmi ses cousins ; une rage sourde germait aux fonds de ses prunelles. Les Jumeaux semblaient silencieux, mais n'en pensaient pas moins, quant à Juvelian, son regard était redescendue vers ses mains. Quand la Matriarche avait voulu les réunir, l'Alfar avait trouvé cela surprenant, puisque même s'ils s'entendaient bien en apparence, la compétition faisait toujours rage entre ses oncles et ses tantes pour savoir de qui hériterait de la Dynastie. Si tel était le cas, alors l'annonce devait être importante, mais elle n'aurait jamais imaginée que ce soit à ce point.
— Vous pouvez être ...
Sa langue claquait contre le haut de son palais, écoeurée de devoir prononcer ces mots.
— ... Transféré vers des écoles extérieures. — Quelle idée ! soufflait Seele en croisant les bras.
Sa cousine était majestueuse dans son ensemble de violet aux multiples teintes. Sous ses airs de poupée nobiliaire, elle était d'une combativité détonante et ses recherches tapaient rarement à côté.
— Ou vous concluez vos études au sein des Plateaux avant de quitter Drosera.
Ce n'était pas encore acté, mais impossible qu'ils contraignent de jeunes étudiants à abandonner le fruit de leur travail, d'autant plus que les Familles s'y opposeraient toutes s'il n'y avait pas des garanties. Le discours tenu par la Reine voici moins de deux heures avait fait le tour de tous les Plateaux à la vitesse d'un cri strident rappelant à l'ordre tout le monde, mais ce n'était pas pour autant qu'ils s'y plieraient en baissant les yeux. Ils étaient des Alfars.
— Nous ne nous inquiétons pas particulièrement pour vous. La réussite fait la fierté de notre Dynastie depuis des générations et les incapables ne sont déjà plus présents en sein depuis longtemps ... — Laissons-les digérer la nouvelle. — Vous pouvez partir, nous allons continuer de discuter.
Et surtout, être indigné. En se redressant, Juvelian avait l'impression de réagir par mécanisme. Oh, elle ne s'attendait pas à demeurer à Drosera toute sa vie et, au contraire, le temps de la quitter lui causait de l'impatience pour découvrir le monde extérieur et ses secrets. Ses reliques cachées qui ne demandaient qu'à être découverte par une personne méritante. Cela dit ... cela lui paraissait être trop tôt.
— Dire que l'on nous compare à ces vulgaires Elfes ... J'ai l'estomac retourné. — Ils auraient dû faire un test national pour déterminer qui étaient ceux qui devaient quitter la Cité. — Peut-être est-ce qu'ils envisagent pour nous faire étudier à l'étranger, ou non. — Tu seras sans doute la première d'entre nous à partir, Seele.
Elle ne répondit pas. C'était la plus âgée, il ne lui restait plus que quelques semaines de cours.
— Tu as déjà des plans ? l'interrogea Juvelian. — Je suivrai sûrement ma fiche de route initiale. — Nous, on devra voir ce que décident les parents. — Étudier à l'étranger nous permettrait de nous fondre dans la masse et d'endormir leur vigilance sur le long terme, reprit Vat. — Je préfèrerai quand même avoir un vrai diplôme avant de partir ! soupira son frère.
Tout leur avenir tel qu'ils l'avaient imaginé était chamboulé. À quoi pouvait penser Zevitla ? C'était le meilleur moyen de disperser les Alfars aux quatre vents et de diviser leur force. Et si certains ne revenaient pas ? S'ils mourraient, ce serait la sélection naturelle, certes, mais si les plus héroïques restaient entre eux, qu'en serait-il du commun qui représentaient la force travailleuse de toute la Nation ? Ne serait-ce pas privé Drosera de sa puissance première ? Les effets dans une ou deux générations seraient imprévisibles ... Cette politique soudaine allait-elle réellement marcher ? Peut-être qu'elle était tout simplement trop jeune pour comprendre l'enjeu.
— Nous avons un mois pour décider pleinement de notre avenir avec soin. — T'as des idées, toi, Juvelian ? — Aucune, cela me prend de court, admit-elle en posant une main contre son front. J'imagine que terminer mes études serait la meilleure base. Et, en plus ... comment va-t-on faire pour l'Anoraë si nous partons ?
Cette question avait le mérite d'être posée et d'obtenir une réponse claire. Pour un Alfar, cette cérémonie représentait presque son Destin et cristallisait tous ses devoirs.
— J'imagine que nous aurons une dérogation le moment venu, non ? — Sûrement, sinon, ce serait problématique !
Ce serait même une insulte envers leur Aether et pourrait causer le dépérissement de la race plus vite qu'escompté. Aucun Alfar ne laisserait passer un tel manquement à une règle aussi ancestrale que la création de la race. Si les Jumeaux allaient dans ce sens. Seele demeurait plus directe.
— Les Plateaux et de nombreuses de Familles n'aimeront pas ça. — Non, en effet. — Peut-être qu'un changement de pouvoir est à craindre.
Ce ne serait pas la première fois que l'on renversait un Souverain en place par la ruse lors d'une décision prise que l'on jugeait inutile ou mal réfléchie.
— Juvelian, reprit Seele en se tournant vers sa cousine. Tu dois rencontrer ton fiancé sous peu, n'est-ce pas ? — Est-ce que c'est nécessaire avec ce qu'il se passe ?
Elle avait très envie de faire sa rencontre depuis qu'on le lui avait annoncé ce mariage arrangé, mais d'un autre côté, si l'un ou l'autre échouait à revenir au sein de la Capitale, la potentielle alliance familiale serait brisée. Peut-être valait-il mieux remettre cela à plus tard ?
— Regarde si vos objectifs ont des points communs. Vous pourriez vous entraider pour revenir au sein des murs de la Majestueuse. A moins que ... Tu n'es une idée derrière la tête ?
Un sourire tranchant sur le visage de l'Alfar ne disait rien qui vaille, mais c'était mal la connaître.
— En y réfléchissant ... Je sais qu'En Lyn Irrinol est en train de construire un territoire. — Le ... Qui ?
Le regard de Juvelian devait être devenu rond au point que même sa bouche ne savait plus quoi répondre, mais Seele était loin d'être une personne ignare, elle la faisait surtout marcher.
— Ah. L'Ange qui a gagné chez nous, je m'en souviens. Oui et ? — ... Ce sont des terres offertes par les Alfars, reprit la jeune Alfar en ravalant sa salive. D'un certain point de vue, il nous est redevable. — Je doute que les Alfars aient envie de devenir des Ygdraë en traînant avec des Ailes Blanches. Surtout que leur race est à moitié morte et ne possède plus rien d'important. — Mais ce n'est pas le cas des Humains, pas vrai ?
La race était mésestimée, loin d'être une menace ou quoi que ce fût d'intéressant à leurs yeux, mais elle avait une Histoire riche et vaste remontant presque à la création du monde. Tout n'avait pas dû être détruit, il devait certainement rester des choses enfouis dans les tréfonds des ruines de leur race. Le Désert était également vaste et des rumeurs aussi prodigieuses que folles courraient là-dessus. Juvelian songeait aussi que vivre aux côtés d'Helsinki avait certains avantages, puisque l'Ange avait des connexions de poids dont elle ne savait pas se servir. Si elle lui rendait service, l'inverse serait tout aussi vrai.
— Se rapprocher des Anges pour toucher aux potentielles reliques des Humains ... Ce n'est pas une voie facile, tu sais. — J'en ai conscience, dit-elle en haussant les épaules. C'est une idée comme ça, mais c'est comme ça que tout commence, en général. Et toi, Seele ? — Je vais terminer mes études, déclara-t-elle en croisant les bras. Mon diplôme risque de ne plus rien valoir aux yeux des Anciens, mais c'est sans importance, j'irai faire mes preuves à l'extérieur. Toi, tu es libre de faire ta dernière année ailleurs, tu es tentée ? — Non. — C'était direct, rit-elle discrètement. Bien, chers cousins, nous devons faire de notre mieux pour la Famille. Seulement et alors seulement ... nous pourrons réellement être rivaux dans nos domaines respectifs. — Compte sur nous pour te mettre une raclé, Seele ! — Essaie toujours, minus.
Leur conversation avait détendu l'atmosphère lourde et silencieuse de leur demeure. Juvelian se demandait encore comment leur niveau avait-il pu régresser, alors que Drosera possédait les meilleurs enseignants. Ces seuls contacts avec des habitants étrangers lui montraient que les Anges et les Magiciens étaient en mesure de parler et d'écrire, ce qui était en soit un exploit, mais qu'ils étaient aussi capables de lui apprendre des choses, sans doute parce qu'elle était encore jeune. Il y avait des choses qu'elle ignorait clairement et tout n'était pas bon à jeter. À quelques détails près que les sauvages des souterrains lui donnaient l'impression que c'était la déchéance, pire que la médiocrité, qui l'attendait ... Non, cela n'arriverait pas. Elle brillerait. Et elle le prouverait.
1510 mots
◊ DC de Mancinia Leenhardt ◊
Orenha ~ Eversha ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 69 ◈ YinYanisé(e) le : 02/04/2023
«Pardon. » Le soulier neuf et convoité avait manqué de justesse d’écraser les orteils comprimés de la petite zoomage, mais dans la manœuvre d’évitement, Orenha avait bien failli envoyer sa partenaire et elle au tapis. Non pas que l’idée ne lui ait pas traversé l’esprit : l’envie de prendre ses jambes à son cou lui démangeait plus fort que le bouton de moustique sur son coude gauche. Si son visage restait impassible, des interrogations aux relents de peur panique faisaient des virages plus serrés dans son cerveau que n’importe quel couple ondoyant sur la piste de danse. La faune magique ? Des potions réalisées avec des échantillons prélevés sur des bêtes ? Est-ce que cette demoiselle polie a l’air inoffensif s’adonnait vraiment à ce genre de pratiques ? La Femme-Gerbille ne connaissait aucune meute du nom de Pnomak ou de Birsam, mais elle effectua tout de même une prière silencieuse à l’adresse de Phoebe pour ceux d’entre eux ayant péri au nom d’expérimentations douteuses. Le teint empourpré de la jeune fille et son débit soudain de paroles une fois lancée sur le sujet ne laissaient aucun doute quand à son enthousiasme pour une telle activité, en tout cas. Connaissait-elle l’identité de celle dont elle menait maladroitement les pas ? Était-ce comme un jeu, pour elle ? Orenha tenta de se reprendre, malgré la funeste impression de sentir le piège se refermer sur elle. Un goût âcre tapissait son palais, comme lorsqu’on croque dans une pomme d’apparence mûre et juteuse pour y trouver un ver engraissé par les sucs du fruit. Pareillement, le rêve s’était brusquement mué en cauchemar. Pourtant, une petite voix lui soufflait que tout ça n’était qu’une gigantesque erreur, le produit de l’imagination rampante et débordante d’une proie habituée à être du mauvais côté d’une traque perpétuelle. Des murmures auxquels Orenha voulait lâchement s’accrocher, impuissante qu’elle était à éviter ou à faire front au danger. Elle prit la décision de tâter le terrain avec prudence en attendant de pouvoir confirmer ou infirmer ses suspicions. Elle tordit le cou pour fixer un point au milieu du front de Claer. « Je m’appelle Orenha. Ça vous va bien comme nom, Claer. Vous ressemblez à une jonquille baignée du clair de lune. » Les flatteries étaient parfois efficaces pour calmer, du moins momentanément, un potentiel prédateur. Cela dit, son compliment était sincère ; la robe argentée lui avait plu tout de suite. Se penchant sur la tête blonde, elle la renifla avant d’affirmer d’un air catégorique : « Et vous sentez très bon. » Les gens civilisés s’inquiétaient de drôles de choses ; chez les Béluas, on acceptait que la sueur et la crasse fassent partie du quotidien. Elle n'avait pas bien compris pour l'adolescente s'en souciait tout à coup. Elle ne put s’empêcher de préciser : « Enfin, je n’ai pas un si bon odorat que ça. » Elle ne voulait pas que son nez finisse en poudre dans une besace d’alchimiste. Mieux valait ne pas trop se vanter. « Je ne suis pas de Basphel, non. » N’avait-elle pas précisé qu’elle était de Vervallée un peu plus tôt ? « Zoomage… ça a l’air, euh… intéressant. Est-ce que ceux qui ont pris mon sang sont des zoomages aussi ? » demanda-t-elle en essayant d’avoir l’air aussi détaché que possible. Ce qu’elle pensait n’être qu’une étrange coutume locale lui apparaissait désormais sous un tout autre jour.
:![[EVENT Mai & Juin] - Le Bal de Seaghdha - Page 2 He1i](https://www.zupimages.net/up/20/30/he1i.bmp)
![[EVENT Mai & Juin] - Le Bal de Seaghdha - Page 2 Eymh](https://www.zupimages.net/up/20/30/eymh.bmp)
![[EVENT Mai & Juin] - Le Bal de Seaghdha - Page 2 Img_2010](https://i.servimg.com/u/f71/19/57/04/49/img_2010.png)
![[EVENT Mai & Juin] - Le Bal de Seaghdha - Page 2 U392](https://zupimages.net/up/23/08/u392.jpg)
Dès qu'elle lui remit sa main, Lorcán l'entraîna aussitôt sur la piste sans remarquer l'aura meurtrière auréolant l'autre fille à côté. Son bras s'enroula familièrement autour de la taille de sa partenaire et il leva leurs mains liées en l'air. L'orchestre jouait un air entraînant et il sut quels pas adopter pour se prêter à ce rythme. « Prête ? » Il jeta un coup d'oeil autour d'eux pour ne pas percuter un autre couple, puis les mena dans un espace libre, maintenant serrée contre lui la blanche. Il avait toujours adoré danser même s'il lui manquait le souffle pour durer très longtemps. C'était un art noble, apprécié par de nombreux peuples y compris le sien, l'occasion de parader élégamment en exhibant son jeu de jambes. « J'ai appris très jeune. Je me suis perfectionné ensuite. » Elle avait une voix douce et il baissa les yeux sur elle. Sa peau aussi devait l'être. Venait-elle de Basphel ? Ou s'agissait-il d'une Vampire désireuse de planter ses canines en lui ? Paré à toute éventualité, l'Alfar la fit tourner au bout de son bras avant de la faire revenir et de la rattraper. « Il faut toujours mettre du coeur, dans tout ce qu'on fait. Sinon, il vaut mieux ne pas le faire, vous ne croyez pas ? À faire les choses à moitié, on n'arrive à rien et c'est une perte de temps. Et puis, je suis un homme de passion, et je suis versatile dans mes amours. C'est la seule façon de profiter de tout ce que la vie a à nous offrir, non ? Je plains souvent les personnes taciturnes, elles me font beaucoup de peine. C'est comme s'ils étaient morts. » Il se saisit soudain de la taille de l'inconnue à deux mains pour la soulever légèrement et la faire tourner, riant en notant le rouge de ses joues provoqué par la danse énergique, ou par son charme, qui savait ? ![[EVENT Mai & Juin] - Le Bal de Seaghdha - Page 2 U0au](https://zupimages.net/up/23/04/u0au.jpg)
gotheim pour 
:
![[EVENT Mai & Juin] - Le Bal de Seaghdha - Page 2 3298876942](/users/3014/30/04/80/smiles/3298876942.gif)
![[EVENT Mai & Juin] - Le Bal de Seaghdha - Page 2 Mv2f](https://zupimages.net/up/23/18/mv2f.jpg)
« Plutôt sucré ? Avec ou sans bulles ? » « Euh... » Interdit, j'examinai la variété des boissons à disposition sans avoir la moindre idée des goûts du blond. Il était vrai que nous avions tendance à nous concentrer sur les miens. « N'importe quoi qui soit sans alcool. » Lâchai-je enfin. ![[EVENT Mai & Juin] - Le Bal de Seaghdha - Page 2 O5u6](https://zupimages.net/up/23/39/o5u6.jpg)
![[EVENT Mai & Juin] - Le Bal de Seaghdha - Page 2 Nwos](https://zupimages.net/up/23/18/nwos.jpg)
« Mmmmmh ! » Un four dans chaque main, Susannah savourait le troisième qu'elle mâchait lentement. Lequel grignoter ensuite ? Il ne fallait pas faire n'importe quoi avec les différents goûts. Ne pas commencer par ce qui était épicé par exemple relevait de l'évidence sinon tout le reste serait fade ensuite. Par ailleurs, certains aliments se mariaient mal avec d'autres comme les olives avec de la mayonnaise, d'où l'importance de l'ordre dans lequel les manger. Si la bleue avait été une Orine, elle se serait vouée à l'art culinaire comme d'autres pratiquaient l'art floral. ![[EVENT Mai & Juin] - Le Bal de Seaghdha - Page 2 7qoc](https://zupimages.net/up/22/45/7qoc.jpg)
![[EVENT Mai & Juin] - Le Bal de Seaghdha - Page 2 009](/users/3014/30/04/80/smiles/009.gif)
:![[EVENT Mai & Juin] - Le Bal de Seaghdha - Page 2 Epuo](https://zupimages.net/up/22/46/epuo.png)
![[EVENT Mai & Juin] - Le Bal de Seaghdha - Page 2 L06r](https://zupimages.net/up/23/10/l06r.jpg)
Planté debout, les bras ballants et les mains vides, Eutropius épiait la foule. Peut-être devait-il tout simplement se lancer et happer la première personne venue, lui poser directement la question, et ainsi de suite jusqu'à tomber sur l'un d'entre eux ? Ou quitter la salle pour arpenter Seaghdha ? Maintenant qu'il y pensait, ses chances augmenteraient drastiquement en optant pour cette solution. C'est là qu'il se surprit à être lui-même l'objet de l'examen d'une jeune femme. D'immobile, il se statufia tout à fait. Depuis combien de temps le surveillait-elle ? Son coeur se mit à battre plus vite avant de reprendre un rythme normal tout aussi rapidement. Dans sa main, le petit four soufflait cruellement la flamme d'espoir qui avait éclos en lui. Déçu, il grimaça sous son masque. « Je n'ai pas faim. » Rétorqua-t-il sèchement en croisant les mains dans son dos pour clarifier son propos. 
« Merci. » Bae récupéra la boisson que lui avait rapporté son partenaire. Une lueur pétillante illumina son regard tandis qu'il s'amusait de l'effet incongru mais amusant du verre. Le blond entreprit ensuite de faire les présentations entre ses interlocutrices et son Aisuru. C'était étrange - il s'agissait de la première fois qu'il pouvait se présenter ainsi, lié à son élu. Ca avait quelque chose d'émouvant, presque bouleversant, mais l'Orine garda contenance face à ses interlocutrices. « Oh euh... » Bae n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce fut, le brun le tirant déjà en arrière. Avec un sourire embarrassé, le kidnappé adressa un mouvement de tête en guise d'au revoir. ![[EVENT Mai & Juin] - Le Bal de Seaghdha - Page 2 B6vi](https://zupimages.net/up/22/01/b6vi.jpeg)
![[EVENT Mai & Juin] - Le Bal de Seaghdha - Page 2 Uznq](https://zupimages.net/up/20/46/uznq.png)
![[EVENT Mai & Juin] - Le Bal de Seaghdha - Page 2 Club_lecture](https://media.discordapp.net/attachments/605353621441478666/836287037975167076/club_lecture.png?width=580&height=580)
![[EVENT Mai & Juin] - Le Bal de Seaghdha - Page 2 Gfo3](https://zupimages.net/up/23/19/gfo3.jpg)
— Qu'est-ce que vous venez de dire ?