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 EVENT Juin 2015 - Le hasard ou le destin? (PV Wrath)

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Ven 05 Juin 2015, 18:58

Cela faisait quelques jours que Violette se trouvait dans un petit village à la frontière des Ruines. La jeune femme continuait de voyager, essayant de s'enlever de la tête tout projet concernant de près les Humains. Elle ne s'informait plus sur Utopia, du moins, de son plein gré, car à chaque fois qu'elle y pensait, elle avait envie d'y retourner pour proposer ses services au Roi. Mais elle était trop faible et elle s'était faite une promesse : celle de parcourir les Terres du Yin et du Yang dans leur ensemble, d'apprendre des différents individus qu'elle rencontrerait et d'être digne d'affronter de nouveau le regard des siens. Parfois, quelques nouvelles lui parvenaient dans une auberge ou sur la route, mais elle essayait de retenir ses pulsions, sa soif d'en apprendre davantage. Vivre loin du système un temps l'aiderait. Cela l'aiderait à affronter ses démons, à faire le point sur son passé et à faire face, de ce fait, au futur. Elle avait d'ailleurs fait beaucoup de rencontres depuis qu'elle voyageait. Il y avait un homme en vérité, un homme qui ne voulait pas sortir de son esprit. A chaque fois que ses pensées n'étaient pas occupées avec quelque chose, qu'elle se posait dans un endroit pour se détendre, elle songeait à lui, à ses mains plus particulièrement. Elle ne savait pas pourquoi elle faisait une fixette sur ce détail, mais le fait qu'il travaille avec ses mains lui plaisait... tout comme son âge. Les deux facteurs réunies en faisait un homme rassurant dont elle imaginait l'étreinte ferme, solide et protectrice. La jeune femme finit par secouer la tête, se rendant compte qu'elle était encore partie sur ce chemin là. Décidément, cela en devenait obsessionnel. Cela dit, ses pensées étaient restées correctes cette fois, ce qui n'était pas toujours le cas. Parfois, elles partaient sur des chemins bien plus immoraux.

L'Humaine entra dans une auberge afin de déjeuner. Elle n'avait pas beaucoup d'argent mais elle réussissait à vendre ses services contre de la nourriture et un toit. Parfois, elle travaillait dans les établissements quelques soirs, d'autres fois elle rendait service à des particuliers, faisait leurs courses ou s'occupait de ranger leur habitation. Depuis qu'elle était ici, elle faisait visiter les Ruines aux individus de passage qui venaient pour découvrir le site. Il n'était pas sans danger, loin de là, mais ce qu'il comportait était vraiment extraordinaire. Autrefois, des individus avaient habité là bas. En fait, Violette était presque certaine que c'était toujours le cas. Les Ruines étaient sans doute peuplées de quelques individus ayant décidé de défier l'autorité de leur chef ou de ne plus être dépendants de ce dernier. Enfin, quoi qu'il en soit, tant qu'elle pouvait avoir un lit et de quoi remplir son estomac sans avoir à vendre son corps ou à faire des choses qu'elle ne cautionnait pas, ça lui convenait.

Enfin prête à manger, elle aperçut par la fenêtre de l'auberge une nuée d'oiseaux qui volaient dans une direction lointaine. Ce n'était pas normal selon elle. Un silence s'installa, uniquement brisé par les conversation de quelques hommes qui, trop distraits, n'avaient pas remarquer l'étrange phénomène. Puis, après quelques secondes, la terre se mit à trembler, à se craqueler et à se soulever. L'auberge était intacte mais il suffisait de regarder par la fenêtre pour voir que quelques habitations en avaient pâtis. Les individus se levèrent, se précipitant vers les fenêtres. Violette, par chance, resta sur sa chaise, indécise. Puis, comme si le destin s'acharnait, un autre tremblement fit vibrer le sol, emportant avec lui les fondations de l'auberge dont la charpente s'écroula sur le sol. Violette avait sauté sous sa table par réflexe et c'est sans doute ceci qui la maintint en vie... en vie mais coincée dans un espace trop petit pour qu'elle puisse survivre éternellement. De là où elle se trouvait, elle pouvait entendre les cris des gens, mais atténués. C'était comme si le son ne voulait plus venir à elle, comme si l'on avait mis du tissu pour boucher ses oreilles. La poussière la fit tousser plusieurs fois. Ses bras étaient au dessus de sa tête, maintenant le haut de la table qui, bien qu'encore solide, pourrait facilement tomber sur elle. Elle avait la cheville coincée sous un morceau de bois. C'était trop dangereux d'essayer de la déloger : faire bouger un élément risquait de faire s'effondrer l'ensemble, ensemble qui tenait miraculeusement et la maintenait vivante. La respiration haletante, elle inspira avant de crier aussi fort qu'elle le pouvait pour appeler au secours. Elle userait de plus d'énergie et donc d'oxygène mais si elle restait muette, personne ne la retrouverait jamais.

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Sam 06 Juin 2015, 13:20

« Je doute que nous arrivions à destination. La terre commence à secouer, et j'ai bien peur que notre caravane n'en pâtisse. Ne connais-tu pas un moyen d'éviter les ruines pour arriver plus vite à Mégido ? », « Pas de là où l'on vient, Ven' ! De l'autre côté il y a le blizzard glacial du berceau cristallin, mais je doute que marcher à moitié dans la neige et la glace, ne nous soit plus favorable. », « Certes. », « Écoute, un peu avant les Ruines, il y a une auberge où l'on pourra s'arrêter pour dormir et faire le plein d'eau et de vivres. Si nous en prenons un maximum, le voyage sera plus favorable non ? », « On aura la panse pleine, mais ça s'arrêtera là. Mon problème est ailleurs... Je doute simplement de l’origine de ces soudaines catastrophes naturelles. Depuis que nous avons mis le pied sur cette terre, elle s'est mise à trembler. Ce n'est pas bon pour les affaires. » Le type soupira. Lui aussi le savait, mais ils n'avaient pas de solution alternative. Tout ce qu'ils espéraient, c'était que le ciel ne leur tombe pas sur la tête. Le binôme décida de bivouaquer assez tôt, dans le but de reprendre la route dès l'aube. Les hommes firent boire les chevaux, les délestant du poids de la caravane pendant la nuit, pour leur permettre de dormir et se ressourcer. Le brun s'allongea sur sa couche de fortune, éreinté du voyage. Ses muscles endoloris se reposèrent enfin, et il fut rapidement pris par le sommeil.

Venezio ne rêvait que peu en temps normal, s'égarant plus le jour que la nuit... Mais dernièrement, ses songes lui laissèrent un goût amer au réveil. Impossible de se rappeler de leur substance, mais il avait une désagréable sensation de frustration « Hé, tu causes trop la nuit. Parle plus et pense moins la journée, et on dormira mieux le soir, hein. », « J'ai dit quelque chose en particulier ? », « Si t'avais articulé, j'aurais peut être pu t'répondre ouais ! Tss... » Venezio ne s'en sentit que plus énervé, contrarié de lui-même. Son corps avait eu une réaction épidermique rien qu'à l'idée, à l’effleurement de pensée d'une femme. Une seule femme, dont la crinière blonde captait toute son attention. Un éclat de rire, un regard insistant, la scène était spectaculaire, autant que la Dame semblait de caractère. Elle avait piqué la curiosité de Venezio, au-delà du reste, plus que d'accoutumé, pour ce presque quarantenaire -soyons optimiste- blasé. Mais chaque matin, il se réveillait seul. Lorsqu'il faisait route ; il faisait route seul ou avec des compagnons, des amis. Son esprit esseulé n'avait pas supporté le départ anticipé de l'humaine, et celui-ci, fourbe, n'hésitait pas à narguer l'homme, plus la nuit que le jour, en lui volant ses doux rêves lorsque les étoiles disparaissaient.
Son collègue s’irrita « Les chevaux sont prêts. Ven', tu veux y aller, là-bas, ou pas ? Fais tes affaires bon sang ! Je sais pas ce que t'as ces temps ci mais... » ...mais il ne l'écoutait déjà plus. La jolie plante distrayait ses pensées à le paralyser lorsqu'il devait agir. N'étant pas un être de demi-mesure, il coupa court à toutes réflexions la concernant pour aujourd'hui. Il rêverait d'elle la nuit, et se concentrerait le jour « Désolé, j'arrive. »

Vers le zénith, ils arrivèrent enfin à l'orée des Ruines. Comme l'avait dit son ami, l'auberge était plantée là, et autour d'elle, un petit hameau s'était construit, surement pour servir les gens de passage, et faire tourner le commerce grâce à eux « Paraitrait qu'on peut visiter les Ruines. », « Visiter des Ruines ? Et dans quel but ? », « J'sais pas. Genre pour rêver, et s'imaginer que telle ou telle civilisation ait pu vivre ici, au milieu d’une ville magnifique, jadis. » Venezio haussa les épaules, peu concerné par l'Histoire. L'Humain pouvait bien s'intéresser au passé, mais l'archéologie, les ruines, et les civilisations antiques -quand bien même il y en aurait eu- très peu pour lui. Il était peut-être un homme un peu trop issu du présent pour comprendre ce qui le précédait « Admettons. » Alors que son collègue allait se remettre à parler, lui énonçant des anecdotes concernant la région, la secousse sismique fut, cette fois-ci, trop violente pour qu'ils en restent de marbre. Les cheveux s'ébrouèrent, avant de hennir. Venezio prit les brides des mains de son ami, et tenta de les maintenir fermement, sa voix s'élevant par-dessus le vacarme. La lutte pour calmer les bêtes fut de taille, car en face d'eux, leur auberge, leur repère, leur toit sous lequel se ressourcer... venait de s'effondrer. Les hommes en perdirent leurs mots « M.erde ! Aide-moi ! Il faut sortir du chemin ! » Pendant plusieurs minutes, les deux humains s’éloignèrent de la route principale pour fouler la terre désolée, de manière à mettre en sureté les chevaux et les vivres. Ils firent en sorte de rassurer et calmer les bêtes, mais leur nervosité n'arrangeait rien.
Puis tout à coup, tout se calma. Descendant de leur banc, ils donnèrent à manger aux animaux, et soufflèrent un bon coup « J'ai cru que nous allions y passer.. », « On peut faire une croix sur l'auberge... Une maison s'est écroulée aussi. », « Il faudrait aller les aider... », « C'est le chaos dans ce genre de moment. J'ai pas vraiment envie qu'ils pillent notre caravane. », « Eh bha merci l'optimisme. Non, non, ils ne voleront rien. Et puis si jamais tu surveilleras et j'irai aider. Aller, c'est important, il y a peut-être des blessés. » Venezio haussa les épaules « Comme tu le souhaites. » Préférant tenter de minimiser les risques, les hommes parcoururent la centaine de mètres qui les séparait du hameau à pied, bride en main, et devant les chevaux. À leur vue, les animaux se calmèrent d'ailleurs petit à petit.

Arrivé au petit bourg, c'était effectivement l'hécatombe. La grande auberge à étage s'était totalement écroulée, et seules quelques pierres tenaient encore des ruines de murs. Une maison en hauteur fut également fauchée, mais les autres ne subirent que des dégâts mineurs. La plupart des habitants s'étaient réunis sur la place centrale, et le brouhaha vrilla presque les oreilles de l'homme. Comme prévu, ils laissèrent la caravane à l'écart, alors que son collègue se rapprocha de la place. Venezio, confiant que l'auberge ne s'effondrera pas plus, chercha les écuries -ou ce qu'il en restait- L'abreuvoir était plein de poussière, et inutilisable, à moins de le vider et de le remplir à nouveau « Génial... » À peine eut-il fini de parler, qu'un cri bien distinct retentit. Il venait des décombres juste devant lui.
L'adrénaline lui monta directement au cerveau, et tendit ses muscles. Sa réaction ne se fit pas attendre, et il grimpa sur les tas de cailloux pour se diriger vers la source des hurlements « J'arrive ! Ne bougez pas, je vais vous sortir de là ! » Venezio commença à déblayer des pierres. Il remarqua que la victime se trouvait sous un meuble, prêt à céder. Pas assez informé sur l'attraction des forces pour enlever judicieusement les débris, il fit simplement en sorte d'aller vite, et d'en enlever le plus possible. Malheureusement, il entendit le craquement du bois, et en eut la chair de poule. Avait-il failli ? La femme était-elle définitivement ensevelie ? Il appela à l'aide en direction de la place. Son binôme, reconnaissant sa voix, emmena des hommes pour lui prêter main-forte. À plusieurs, cela ne leur prit qu'une minute pour déterrer l’accidentée. Venezio vit un bras, et attrapa celui-ci fermement « Dégagez ses jambes ! », « C'est bon ! », « Elle est blessée ! », « Je m'en occupe. » Dès qu'il hissa le corps hors du couvert de la table et des pierres qui la maintenant sur le sol, il se retrouva nez à nez avec la muse de ses songes éphémères.

Comme si le temps s'était arrêté, l’homme bloqua sur elle l'espace de quelques secondes, avant que le bruit ne parvînt à nouveau à ses oreilles. Fort d'une nouvelle force, d'un élan de confiance, il l'attrapa pour la porter contre lui, un bras entourant sa taille alors que l'autre saillait ses genoux « Merci les gars. Je prends le relais. » Étrangement possessif, il ne souhaitait que personne d’autre ne la touche. S'éloignant alors un peu d'eux, les hommes retournèrent sur la place, tandis que son ami le suivit, inquiet -et connaissant la victime-. Immédiatement, Venezio le somma d'aller récolter des informations, et l'autre trouva cette idée pertinente.
À nouveau seul, l’humain serrait la jeune femme contre lui, comme s'il avait peur qu'elle ne parte. Il inspirait anormalement l'odeur de quelques fils dorés qui parvenaient à caresser son visage, grâce aux bourrasques de vent. Il assit alors sa petite martyre à l'arrière de la caravane, se tenant entre ses jambes « Violette... » Sa voix avait changé, son ton était plus grave, plus profond, comme cherchant à l'intérieur de lui une résonance. Ses pensées se brouillèrent légèrement, quelques secondes, lorsqu'il se rappela sa jambe blessée et couverte de bleus « Je vais te soigner. » Son corps massif se pencha sur elle, et il tendit le bras pour attraper une petite caisse en particulier. Le vil en profita quelques secondes pour se repaitre de son contact, de cette présence manquée, de cette peau douce et blanche, touchant perversement -à ses yeux du moins- son bras nu.
Se reculant, il se racla la gorge, presque gêné par son geste sans pudeur, et se mit à genoux pour s'occuper de la jambe endolorie « Le hasard fait bien les choses... Je ne pensais pas te revoir. Tu allais également à Mégido, Violette ? » L'homme avait fini d'arracher une partie du pantalon de la blonde, de manière à avoir le champs libre quant aux premiers soins qu'il lui prodiguait.

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Lun 15 Juin 2015, 17:23

Après avoir entendu la voix d'un homme, Violette commença à se sentir mal. Elle aurait sans doute tenu plus longtemps, appelant à l'aide mais, à présent, elle savait qu'il allait la sauver, la sortir de là. Se laissant doucement aller dans un état second, elle était incapable de voir autre chose que des formes floues. Elle allait s'évanouir si elle ne faisait rien mais, à vrai dire, pour le moment, elle ne pouvait rien faire à part attendre qu'on la sorte d'ici. Les autres étaient sans doute morts, écrasés par les décombres. Elle avait eu de la chance et en avait toujours vu que l'on venait de la retrouver. Respirant profondément, elle vit les débris qui la recouvraient se soulever, faisant place à la lumière petit à petit. Les voix qui s'adressaient à elle lui semblaient à présent lointaines et quand on souleva son corps, elle avait l'impression de flotter quelque part, d'être dans une sorte de songe éveillé. Recouvrant l'air frais, elle reprit un peu ses esprits, plissant les yeux vers l'homme qui la maintenait contre lui. Était-ce ? Elle n'en était pas sûre, sa vue complètement trompeuse. Pourtant, la voix semblait être celle de l'homme. A moins qu'elle ne soit en train de rêver ? Le choc l'avait-il sonné plus qu'elle ne le pensait ? Ou était-ce simplement ses pensées qui devenaient incontrôlables ? Elle serait bien déçue si elle se rendait compte ensuite que ce n'était pas Venezio.

Cependant, plus le temps passait et plus la certitude s'installait. L'Humaine retrouva l'usage de sa vue doucement mais sûrement, pouvant contempler l'homme plus en détails. Elle finit par sourire. Elle avait un peu mal à la jambe mais ce n'était pas grave. Elle était étonnée, trop pour se soucier de ses bleus. Néanmoins, le contact de Venezio lui plaisait alors elle le laissa faire, le regardant accomplir sa tâche. C'était un petit moment de répit. Là, tous les deux, elle aurait voulu que le temps s'arrête un instant. Seulement, il y avait bien des interrogations, bien des problèmes qui devraient être résolus. « C'est drôle n'est ce pas ? » dit-elle pour rompre le silence qui s'était installé. « De se retrouver là, ensembles... ». Elle avait envie de croire que c'était le Destin mais peut-être n'était-ce que le hasard, après tout ? Elle sourit avant de répondre à sa question. « Non, je ne me rendais pas à Megido spécialement. Peut-être que j'y serai allée cela dit. Une chose est sûre : je suis contente d'être passée ici, même si j'ai dû me faire ensevelir pour te revoir. ». Elle ne perdait pas vraiment le nord en ce qui concernait l'homme. Si lui devait être gêné, elle, s'était fait une raison depuis leur première rencontre. Si elle ne pouvait l'oublier, c'est qu'il y avait forcément quelque chose. Elle n'avait pas envie de le nier, même si elle avait l'âge d'être sa fille sans doute. Elle le fixa un moment. Elle aimait le voir la soigner. Il était concentré sur ce qu'il faisait et elle le trouvait beau ainsi. Seulement, malheureusement, Violette savait parfaitement qu'ils ne pourraient pas discuter longuement aujourd'hui.

Soupirant, elle finit par demander : « Tu es au courant de quelque chose ? La terre s'est mise à trembler subitement sans que personne ne puisse le prédire. ». En réalité, en parler la fit revenir sur terre. Il y avait sans doute beaucoup de dégâts, des dégâts qu'elle n'avait pas vu à cause de son état semi éveillé. Et puis, si elle avait été ensevelie sous les décombres, d'autres individus avaient dû connaître le même sort. Les yeux fixés au sol, Violette aperçut quelques petites fluctuations. Les cailloux bougeaient légèrement, ce qui l'alarma. « Venezio viens ! ». Elle ne le laissa pas réagir, l'attrapant pour le hisser sur elle dans la caravane. Le sol produisit un grondement effrayant tout en se mettant à trembler de nouveau. Plus loin, un craquement sinistre se fit entendre, une fissure se créant au beau milieu du village, emportant les fondations d'une maison dans un trou de plusieurs mètres de profondeur. Les cuisses serrant la taille de l'homme, Violette le fixa un moment avant de murmurer. « Je crois que ce n'est pas normal... ». Parlait-elle des événements ou de son étrange attirance pour lui, une attirance qui ne voulait pas disparaître ? Pourtant, elle devrait mettre cela de côté car déjà des cris s'élevaient dans le village. La caravane avait survécu, c'était déjà ça. Mais le reste...

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Lun 15 Juin 2015, 19:21

Violette ne parla pas, préférent le silence aux mots. Ils étaient dans une bulle, dans un moment à eux, éloignés de tout. L'attention était au centre du village, pendant que eux se trouvaient derrière une écurie, dans une caravane. Venezio continua les soins, se concentrant sur ses gestes, attendant patiemment que la jolie blonde ouvre sa petite bouche rosée. Il était en face d'elle, et il pensait à elle. Elle était devenue telle une torture pour lui, à accaparer ses pensées jour et nuit -surtout la nuit-. Il la soignait, mais il avait envie de caresser cette jambe, de s'avachir sur elle pour s'imprégner de son odeur florale. Seulement, les temps étaient au sérieux et non à la chiffonnade. Lorsqu'elle s'adressa à lui, il releva la tête. Leurs regards étaient évocateurs. Elle avait des yeux verts aussi fatals qu'ambitieux et il avait les siens également ; calme mais envieux. La sérénité faisait son caractère, il réfléchissait et prenait le temps de faire certaines choses. Mais ceci ne l'empêcha pas de regretter sa jeunesse, de la désirer comme jamais, pour attraper cette femme qu'il ne pouvait atteindre. Qu'il se refusait d'atteindre « Drôle ? Oui... Le hasard fait bien les choses, dit-on. » L'humain baissa la tête, faisant mine de s'occuper de sa jambe, mais commençait à avoir chaud. Sa voix féminine résonna dans sa tête, ne comblant même pas ce manque qu'il avait ressentit. Etait-il en train de devenir fou ? Mégido n'était pas la destination de Violette, mais plus elle enchainait les mots, moins elle facilitait la tâche à Venezio. L'homme se mettait des barrières, il se les imposait, et elle n'arrêtait pas d'essayer de les briser, pour passer outre. Non, pas de les briser. De glisser, de façon séductrice, entre les barreaux pour se rapprocher en douceur du point central. Il devrait la détester rien que pour ça, mais il ne pouvait pas. Il n'y pensait même pas « Violette je... » Je suis faible. Si faible que j'ai envie de fuir pour ne pas te heurter. Si faible que j'ai envie de me frapper autant que de te caresser. Mais aucun mot ne sortit, rien ne fut dit.

La belle parla de la terre dévastée par les secousses et autres catastrophes « Je ne sais pas d'où cela peut venir. J'étais sur la route avec Gus, nous avons du mettre la caravane à l'abri avant de reprendre notre chemin. C'était la première fois que nous vivions cela. Et visiblement les chevaux aussi. » Il finit alors le bandage, et referma correctement la petite mallette remplie de soins. Mais, encore accroupi, Violette l'attrapa par le col de son kimono sombre, pour le lever le faisant basculer sur elle, dans la caravane. Avec le mouvement précipité, l'Humain prit un temps avant de comprendre ce qu'il était en train de se passer. La terre se remit à trembler, et il sentit l'étreinte soudaine de Violette. Un roulement sourd, puis un bruit déchirant, comme le tonnerre dans la nuit, avant d'entendre des cris. L'adrénaline le mordit immédiatement, et il leva la tête, essayant de voir quelque chose. Seulement, en face de la caravane, il n'y avait que les écuries, et les gravas de la grande auberge, rien de plus. Baissant la tête, dans un instinct de protection, il se serra contre l'Humaine, caressant sa tête, comme il aurait rassuré sa fille. Il ne parlait pas ne disait rien. Son corps large recouvrait celui de la victime, et de ses bras, encadrait son visage. Dans la cohue, malgré ses oreilles saturées de son, il se référa à un autre sens. Une odeur agréable le rassura, venant encore une fois de la chevelure de la belle, comme s'il en était comme obsédé. Plus l'environnement se calmait, plus son corps voulait monter au créneau, commençant à sentir des détails contre son corps, dont il se serait bien passé. L'homme se rendit également compte de l'étau que formaient les cuisses de Violette, serrées contre sa taille, et plaquant indubitablement son bassin au sien. C'était beaucoup pour le vieil homme qu'il était « Non, ce n'est pas normal. » Ce n'est pas normal d'être aussi proche dans une situation comme celle-ci, et de ne penser qu'à toi. Venezio se força à penser à eux, aux villageois, à leur sort, à la terre qui s'écroulait, mais en se redressant, il fixa la blonde et alors, toute la raison qu'il se faisait s'écroula. Elle avait encore passé une barrière, sans la détruire, seulement en la feintant. Leur chemin se rapprochait, sans jamais se croiser. L'homme refusait de profiter d'elle. Car oui, il avait l'impression de profiter, d'avoir l'ascendant sur elle. Elle qui était si jeune, si vive, à la chair si ferme, aux formes si voluptueuses... Le combat était perdu d'avance. Il ne pouvait pas gagner, pas avec cette mentalité. Il était si proche d'elle... Leur regard ne rompait pas le contact.

Son coeur battait à tout rompre. Un vieil homme comme lui, depuis quand était-il aussi précipité ? Aussi spontané ? Il était déjà vieux pour un Humain pourtant, et son attitude ne reflétait pas vraiment son âge. Il caressa alors sa joue et lui dit « Tu vas bien ? » Question réthorique. Il savait qu'elle allait bien, mais il essayait de retarder le moment où il allait céder, celui où il allait flanché. Mais quelqu'un le repoussa pour lui « Monsieur ! Monsieur ! » Levant alors la tête pour regarder devant lui, il se redressa, descendit de la caravane en attrapant la main de Violette. Un homme arriva, essoufflé « Je... Il y a eu un séisme dans le village, une maison est complètement tombée dans la fissure... Et votre ami également. », « Pardon ? », « J'suis désolé... vraiment désolé... » Venezio eut l'impression qu'on lui mentait. Gus, son bon vieil ami ne pouvait pas mourir de la sorte... Non... Il se tourna vers Violette, furieux contre lui même de montrer sa détresse à travers son regard. Se tournant de nouveau vers le type il dit « Soignez vos blessés, et enterrez vos morts. J'enterrerai mon deuil avec le votre. » Le type hocha la tête et s'en alla. Venezio s'assit aux côtés de la blonde, sur la caravane et le silence se fit. Son coeur souffrait. Son ami de toujours, il allait lui manquer. Enormément lui manquer. Cela faisait longtemps que ses yeux ne pouvaient plus pleurer, les canaux de ses larmes étaient vides et asséchés mais la douleur naviguait aisément dans ses veines, à travers son corps entier « Il... Il n'y a rien de pire. Après tout, parler de ses peines c'est déjà se consoler... » Venezio posa son coude sur sa cuisse, mettant sa main sur ses yeux. L'autre vint chercher le contact de Violette comme pour se raccrocher à une certaine réalité « J'en ai marre que la vie m'arrache toujours tout ce que j'ai. Sauf toi. » Il se redressa, regardant la blonde, appuyant ses propos. Il ne voulait pas la perdre, jamais. Il refusait que elle, ne se fasse emporter par la vie.

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Mer 24 Juin 2015, 17:28

C'était étrange, grisant. Au milieu de ce vacarme, pourtant entourés par la mort, ils étaient là, lui sur elle. Violette trouvait la situation excitante, ces blancs qu'il y avait, ces instants d'éternité, ces moments où elle pensait qu'il allait faire quelque chose, qu'il était sur le point de passer à l'acte et qui, finalement, se finissaient par une attente non exhaussée. A quoi jouaient-ils tous les deux ? Elle aurait tant voulu que quelque chose se passe, qu'il fasse plus qu'effleurer sa joue. Non, elle aurait voulu qu'il l'embrasse avec fougue et qu'ils continuent encore plus loin. Le sentir au creux de ses cuisses l'avait totalement transportée. Oh bien sûr, Violette n'était pas le genre de femmes à se retenir quand elle souhaitait quelque chose ou quelqu'un, mais avec Venezio, les choses étaient différentes, plus intenses, plus obsédantes. Il n'y avait pas qu'une affaire charnelle. Du moins, c'était ce qu'elle se disait. Il y avait peut-être autre chose, quelque chose d'inavouable. Il était bien plus vieux qu'elle mais elle s'en fichait. Quoi qu'il en soit, elle était certaine que tant qu'ils n'auraient pas échangé bien plus que de simples paroles, elle ne pourrait être sûre de la résolution du mystère. Si cela se trouvait, elle le désirait juste et il n'y avait rien d'autre. Peut-être préférait-elle le penser car cela restait plus simple. La jeune femme avait l'habitude d'une vie de voyages. Elle avait vécu dans un monde où les Humains devaient se cacher. Oh bien sûr elle avait créé Utopia mais du peu où elle avait habité la cité, et même si elle était pleinement consciente de la protection que cette dernière offrait, elle n'avait jamais cessé d'avoir peur. Fonder un foyer, s'arrêter, tout ceci lui semblait tellement impossible. Le désir était plus nomade, plus contrôlable, plus facile à éteindre. « Oui... » répondit-elle dans un souffle. Elle allait bien, elle avait juste chaud à cause des idées qui lui trottaient dans la tête.

Ils furent interrompus, elle se redressa à son tour, prenant la main de Venezio. Violette soupira lentement. Elle était folle, voilà, simplement folle. Ce n'était pas le moment. Les nouvelles finirent de mettre un terme à ses envies indécentes. Les yeux de la jeune femme se fixèrent sur l'Humain. Elle n'avait vu qu'une seule fois Gus mais elle ressentit une peine double : celle de la nouvelle et celle de la perte, du vide que devait à présent ressentir Venezio. Ce n'était pas normale... cette situation était étrange. Il pouvait s'agir d'une catastrophe naturelle mais... mais le continent n'en avait pas connu de telles depuis des siècles sans doute. Assise sur le bord de la caravane, elle resta silencieuse, attendant que l'homme la rejoigne. Ses paroles réveillèrent en elle des sentiments qu'elle ne connaissait que trop bien. C'était sans doute ceux que ressentaient la plupart des Humains. Utopia avait ranimé l'espoir mais il restait encore des générations qui avaient vu leurs proches leur être arrachés par simple cruauté, simplement parce qu'ils étaient Humains. C'était un fardeau, une épreuve, un défi de la vie. Même sans compter les êtres maléfiques, le simple fait d'être Humain présentait beaucoup d'inconvénients : ne pas pouvoir se déplacer rapidement, ne pas pouvoir être soignés par magie. Tant de choses. « Je ne partirai pas, Venezio. ». Elle sourit doucement. « Je pense que je suis comme toi. Ça fait longtemps que je me dis que la mort va me rattraper mais, à chaque fois, ce n'est jamais moi qu'elle frappe, toujours les gens qui m'entourent. Je sais ce que ça fait de perdre des proches... ». Il y avait tellement d'Humains qui étaient morts à ses côtés quand ils s'étaient battus pour unifier le peuple, pour construire Utopia. Elle avait reçu beaucoup d'aides aussi, d'une divinité, de l'ancien Mârid lui-même. Elle avait obtenu des Démons une trêve, profitant de la générosité étonnante et contre nature de son père adoptif. Mais beaucoup étaient morts. Elle avait essayé de les sauver et, curieusement, même si elle n'y était pour rien, elle se sentait fautive pour chaque vie sacrifiée, chaque vie sacrifiée pour son idéal. « C'est dur mais nous devons toujours relever la tête. Je me suis longtemps dit que c'est ce qui faisait notre force à nous, les Humains. Notre peuple a vécu tellement d'atrocités que nous ne pouvons qu'avancer. Demain ne pourra jamais être pire qu'aujourd'hui. ». C'était ce qu'elle se disait dans les moments de doutes, dans ceux où elle avait voulu arrêter, tout arrêter. Mais elle avait continué. Peut-être ne se sentait-elle pas aussi vaillante que par le passé mais elle ne voulait pas abandonner. « Viens... Il faut aller aider les autres. Les tremblements pourraient revenir et emporter avec eux d'autres vies... Et puis... nous n'avons pas vu la crevasse, si ça se trouve Gus a réussi à s'accrocher quelque part... ». Il y avait très peu d'espoir mais Violette avait l'intention de descendre dans la crevasse pour vérifier. Elle n'aurait de répit que lorsqu'elle serait sûre que Gus était mort. « S'il est mort, nous le pleurerons comme il se doit. ». Elle se leva, lui tendant la main. Elle l'aurait bien pris dans ses bras pour le réconforter mais son instinct de survie avait refait surface, suivi de près de son instinct protecteur. A présent, si elle devait le réconforter, ce ne serait pas un simple baiser mais bien davantage, des actes à la hauteur de la catastrophe qu'ils vivaient. Si cela se trouvait, ils allaient mourir aujourd'hui alors... Non, elle devait rester maîtresse d'elle-même. « Allons-y ! » décréta-t-elle. Elle ne pouvait pas penser à l'éventualité de périr. Sinon, elle lui aurait dit tout ce qu'elle avait sur le cœur, tout ce qu'elle ressentait. Elle lui aurait avoué à quel point il l'obsédait et à quel point elle avait envie de lui.

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Ven 03 Juil 2015, 11:10

Venezio écouta Violette parler, sans pouvoir lui rendre la verbe. Il était fortement attristé par la perte de son ami et, en même temps, ne voulait pas y croire. A la fois anesthésié et révolté. Deux sentiments différents et qui, a ce stade, se complétaient parfaitement. Ses doigts enroulés à ceux de son amie, il la regarda. Quel homme faible était-il pour se montrer aussi démuni devant une jeune femme dynamique, et plein d'entrain ? Cependant, ce qu'elle lui dit eut le don de le rassurer. Elle ne partira pas, elle ne le quittera pas, malgré les épreuves et le temps, elle ne fuira pas. Ni lui, ni sa condition. La Mort prenait injustement les âmes les moins nocives pour ce monde, passant à côté de ceux qui le méritaient réellement « Oui... Nous avons des lendemains meilleurs à ce jour, et j'espère que ça n'ira qu'en s'arrangeant. » Mais il n'arrivait pas à décrocher, à se sortir de ce sentiment égoïste de douleur et de perte. Violette, avec un peu plus d'énergie, lui indiqua que peut être il y avait un espoir, et que rester ici était dangereux. Les autres avaient besoin d'aide, et ça lui permettrait de penser à autre chose également « Tu as raison. » Venezio posa pied à terre, et rajusta son haut de kimono qui, dans la cohue précédente, s'était à moitié détaché. Il avait l'esprit ailleurs, ne faisait pas vraiment attention à ce qu'il se passait autour de lui. Se retrouvant devant elle, il baissa légèrement les yeux, la regardant. Ses mains glissèrent sur ses bras, et il commença à se baisser. Sans crier gare, penser à des instincts alors que...
Seul un baiser sur le front découla de son geste « Merci. Ca va aller... » Il l'avait elle. Gus était important, mais il avait encore des proches auxquels il tenait, et qu'il espérait encore en vie malgré tout. Et puis peut être l'espoir était-il encore possible ?

Laissant la caravane sur place, il dit « Tu peux marcher ? Ta jambe ne te fais pas souffrir ? » Il regarda la jambe fuselée de la petite humaine, dont il avait arraché la partie du pantalon pour pouvoir la soigner « Il va falloir partir de là, tôt ou tard... Restons en vie jusqu'à notre départ. » Venezio comptait aider les gens encore en vie, et rassembler des vivres pour partir vers une contrée bien meilleure. Arrivé dans le centre du bourg, effectivement, une crevasse de plusieurs mètres de large scindait la terre en deux. L'humain sentit son coeur saigner, se faire percer par une flèche, se rapprochant de plus en plus de la réalité morbide que le monde lui offrait. Devant le désastre il se tut. La douleur d'un homme doit rester dans son coeur, dans son âme, et ne pas franchir la barrière de ses lèvres. Il avait perdu sa famille dans d'atroces circonstances, et à chaque fois, il restait muet. Le silence était la plus dure des souffrances. La mort elle-même serait bien trop heureuse de le voir seul et contre tous, dépérir dans son coin, survivant tant bien que mal, alors que tous autour mourraient, un par un.

« S'il vous plait ! A l'aide ! » Il détourna la tête, regardant la sources des appels. Le vent qui soufflaient pour filer vers les ruines, apportait avec lui le malheur et la désolation. Venezio aurait aimé se détourner de tout ça, partir, ne plus jamais revenir. Mais avec la blonde dans son champs de vision, il fut prit d'un autre souffle. Quelque chose en lui continuait de bouger, de se mouvoir « Mon bébé ne respire plus ! Qu... » Il alla alors vers elle, s'accroupissant à son chevet, alors que des gens lui passaient devant, affolés et paniqués « Je vais vous aider. » Il attrapa le nourrisson, comprenant rapidement ses maux « Violette, il me faudrait de l'eau. », « Il... Il y en a au puit si besoin. » Venezio préféra ne pas bouger pour ne pas endommager un peu plus le corps du bébé, et laissa sa compagne lui ramener l'eau claire. Dans ses grands bras, le petit être paraissait insignifiant. Perdu dans des langes pour lui tenir chaud, il retrouva la vie dans le creux de son étreinte virile. L'humain entendit alors le bébé pleurer au bout d'un moment, et le calma rapidement en lui parlant. L'image était cocasse. Géant parmi la foule, s'occupant d'un seul corps pas plus grand que trois pommes, et le rassurant sur les cris alentours. Il se rapprocha alors de la femme « Tenez. Ecoutez moi, il faut que vous restiez forte. Nous allons vous aider à préparer un convoi pour réunir les survivants et partir d'ici. La terre pourrait s'ouvrir à nouveau, et les bâtiments s'écrouler également. » Elle hocha la tête « Je vais en avertir mon mari, nous allons faire ce qu'il est possible. Encore merci. » Venezio rejoignit Violette « Oubli la crevasse, il n'y a pas d'espoir. L'espoir a toujours été vain. Viens m'aider à sauver les corps sous les décombres, et à soigner les gens... » Il porta sa grande main sur la douce joue de la jolie femme. A chaque fois qu'il devait lui parler, ou la rejoindre, l'humain se tenait relativement proche d'elle, annihilant toutes barrières. Quiconque passait les croirait plus que complices « Finissons-en, et partons. » Son ton était rêche, sa voix était rauque, et sa souffrance immense. Rester ici ne faisait qu'écarter les parois de sa plaie déjà béante. Ca ne servait à rien dorénavant...

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Ven 03 Juil 2015, 20:54

Violette s'était exécutée lorsque Venezio lui avait demandé d'apporter de l'eau. En revenant, voyant les prouesses de l'homme, un petit sourire germa sur son visage. Il était si grand et l'enfant si petit. La scène en était touchante. La jeune femme n'avait jamais eu d'enfant et, en réalité, elle se l'était interdit plus tôt. Sa vie n'en était jadis qu'une demi qu'elle devait partager avec la véritable, l'enfant. Et puis, la condition des Humains d'alors n'était pas enviable. Elle ne voulait pas risquer de donner la vie à un être à qui elle serait reprise aussitôt. Enfin, elle n'avait jamais trouvé le père idéal. Peut-être qu'elle pourrait songer à devenir mère d'ici quelques temps. Elle ne savait pas, ni pour la réponse à ses questions sur la maternité, ni pourquoi elle avait pensé à cela en observant l'homme. C'était idiot et elle le connaissait à peine. Elle préférait penser à autre chose, à l'horreur qu'il vivait. Violette avait l'impression d'être sur un petit nuage qui, pourtant, se trouvait au beau milieu de l'Enfer, comme si, pour la première fois, ce qu'elle ressentait avait plus d'importance que les autres. Elle ne se le permettrait pas. Venezio, lui, faisait preuve de courage. Il aidait les autres sans faire attention à elle, du moins, c'est ce qu'elle pensait. Elle devait faire pareil.

La crevasse. Elle l'avait regardé quand ils étaient arrivés, après lui avoir répondu qu'il y avait bien pire cas qu'elle, que sa jambe s'en sortirait, grâce à lui. L'homme avait raison, elle doutait qu'il y ait un quelconque espoir. Tout ce qui se faisait engloutir par la terre mourrait. Il n'y avait pas d'eau au fond et, à vrai dire, on ne voyait même pas le fond du gouffre. Violette ne savait pas si un individu était responsable de ce carnage mais si ce dernier existait, elle jurait de trouver un moyen de lui faire payer. En attendant, elle préférait croire qu'il s'agissait d'une catastrophe naturelle. Seulement, les dires d'une femme qui passa à côté d'elle, affolée, modifièrent ses pensées. « Mon frère dit qu'il y a des statues ! Des statues monstrueuses, sorties de l'eau ! Elles ont des pouvoirs étranges ! Il est au port ! Par les Ætheri, nous allons tous mourir... ». Cela aurait pu s'arrêter là, Violette aurait pu la considérer comme folle ou perturbée par les événements, mais elle continua, horrifiée. « Non, Kef ! Ne va pas vers l'eau ! Non ! Ah ! Les animaux marins attaquent ! ». Les cris de la femme ressemblèrent bientôt à des bruits d'animaux, désespérés, douloureux. Elle trébucha, semblant à bout de souffle et tomba inerte. Violette s'élança, sans répondre à Venezio pour le moment. Une main sur son cou pour prendre son poul. Il n'y avait plus rien. Cette femme était morte dans le plus grand mystère. La jeune Humaine n'avait aucun moyen de savoir que son frère jumeaux venait de se faire tuer par les créatures marines et que la demi-âme de sa sœur avait été prise également. A ses yeux, cela apparut comme une sorte de mauvais sort, une catastrophe de plus. Troublée, elle retourna vers Venezio, le fixant un moment avant de finalement lui répondre. « Oui, partons. Il faut que les gens prennent de quoi vivre et que nous quittions cet endroit... ». Et si l'homme mourrait de la même façon que la femme, sans prévenir, comme ça, dans un éclair foudroyant ? Alors, elle colla son corps contre le sien avant de poser ses lèvres sur les siennes. Mais elle fit bien plus que simplement l'embrasser sagement, donnant au baiser un goût bien plus sensuel, appelant à bien plus. Elle s'arracha à lui pourtant, avant de sourire et de dire d'un air malicieux. « Comme ça, si tu dois mourir, tu ne pourras pas dire que tu n'as pas été comblé avant. ». Elle rit avant de s'éloigner, se dirigeant vers les villageois pour les réunir. Parlant d'une voix forte, elle déclara : « Il faut que nous partions ! L'endroit n'est plus sûr ! Prenez vos affaires ! ». Le feraient-ils ? Certains préféraient rester cramponner à leurs maisons, quitte à mourir. Mais, à vrai dire, s'ils prenaient ce chemin, Violette les attacherait à la roulotte de Venezio s'il le fallait. Elle jeta un petit coup d’œil aux alentours. Une femme était en train d'atteler une charrette, cela pourrait servir à transporter quelques vivres et du monde. Le regarde de Violette croisa de nouveau celui de l'homme. Peut-être avait-elle fait une bêtise ? Ou peut-être pas... A vrai dire, le baiser avait été tellement délicieux qu'elle ne regrettait rien.

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Sam 04 Juil 2015, 10:53

Violette rompit le contact pour aller aider une vieille femme. L'humain soupira silencieusement, constatant un mal être grandissant. Il voulait de plus en plus partir, avec elle, et ne plus jamais la lâcher, ou la quitter, de peur de la perdre. Les paroles saccadées et insensées de l'inconnue, parvinrent aux oreilles de l'Humain. Des bêtes marines ? Des statues ? Avait-elle simplement perdu la tête, ou disait-elle la vérité ? Et où était donc son frère ? Les communications ne vont pas aussi vite, à moins qu'elles soient magiques... Venezio ne pensait pas à la magie. Il vivait sans magie donc, à ses yeux, le monde tournait sans magie. Il devrait s'ouvrir, comprendre un peu mieux le monde au lieu de rester borné à sa vision des choses, aussi rustre soit-elle.
Quelques secondes plus tard, la dame tomba lourdement à taire, se taisant, et mourut. Violette s'affaira auprès d'elle, silencieuse, avant de revenir vers l'homme, adoptant un timbre de voix plus monotone. Le mal être était global, et il empiétait sur chacun « J'ai des vivres dans la... » Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, lorsqu'il baissa la tête. Les bras de violette entourèrent son corps, n'arrivant pas à se joindre dans son grand dos, et, comme dans la caravane, il la sentit contre lui. Ses doigts piquèrent, comme si on lui enfonçait des aiguilles au niveau de la pulpe, et il ne se rendit plus vraiment compte du monde autour. Lorsque ses lèvres touchèrent les siennes, ses mains vinrent se poser sur la taille de la blonde, la maintenant contre lui.

Le brun s'était fustigé, il avait réfléchi, lutté, fais demi-tour, avancé, mais jamais il n'avait osé franchir le pas, se disant que si ça avait été lui, il aurait abusé de Violette. Mais on n'abusait pas de Violette... Surtout pas lui. Depuis un moment son corps la réclamait, ses lèvres voulaient les siennes, et ses pensées n'étaient accaparées que par sa vision. La tête d'une blonde, aux grands yeux et aux lèvres pulpeuses. Lèvres qu'il était en train d'embrasser.
Toutes ses barrières furent alors évitées avec brio, et elle mit un grand coup de pied dans la dernière, la plus fragile. Sa frustration se libéra, et il resserra son étreinte sur elle, se permit de lui rendre son baiser profond, sensuel, voulant la garder près de lui. Mais la jeune femme était la plus lucide des deux. Si lui allait se laisser emporter par l'euphorie pendant quelques minutes encore, elle, s'arracha à lui, détachant ses moins pour sortir de son étreinte. Venezio avait le regard lubrique. Ce ne fut pas un simple baiser comme les princes et princesses, plein de pudeur et d'amour. Il y avait quelque chose, de plus vorace, plus sensuel. Pourtant, l'homme tenait à elle. Il n'était pas du genre à se précipiter sur n'importe qui, et il l'avait prouvé maintes fois. Mais dorénavant, il n'arrivait plus à porter sur elle le même regard qu'autrefois. Ou même qu'il y avait quelques minutes. Ses envie réfrénées s'étaient libérées.

Lorsqu'elle glissa loin de lui, il ne pu s'empêcher de laisser ses doigts se balader sur son bras, attrapant alors sa main, avant de la laisser s'éloigner. Aurait-il un jour pensé qu'une femme le ferait revivre à ce point ? Si en apparence cela ne fut qu'un baiser, à l'intérieur beaucoup de choses s'en retrouvaient bousculées, troublées, changées.
Violette prit alors la parole, souriante. Il ne sut répondre à sa phrase, se réservant alors pour plus tard, préférant peut être redescendre sur la terre ferme, s'occuper des malades et des blessés. La blondinette indiqua aux gens de faire leurs affaires et Venezio partit chercher la caravane. Les chevaux ne s'étaient pas éloignés pendant les secousses, restant à proximité, cherchant de quoi brouter. L'humain les attela à la cariole, les rassurant en leur donnant des légumes crus qu'il gardait pour eux « On va y aller les enfants. » Il emmena tout cela au centre du village, rajustant le contenu de la caravane pour s'assurer que rien ne tomberait pendant le voyage. Petits à petits, des charrettes se formèrent avec les derniers animaux en vie, et le peu de choses qu'il restait aux gens « Violette ! Tu montes ? » Il lui sourit, tapotant la place à côté de lui pour l'inviter à s'asseoir « Partons d'ici. On va essayer de gagner une grande ville... » Il claqua les rennes pour faire avancer les chevaux.

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EVENT Juin 2015 - Le hasard ou le destin? (PV Wrath)

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