Participation au bal en messages multiples x400

Je plissai les yeux. De quel droit s’approchait-elle si près de moi ? Mon regard la toisa, afin de lui intimer de reculer. « Non. » répondis-je. « Torturer les autres ne m’amuse pas. À vrai dire, je les préfère morts et ne vois en la concrétisation de leur souffrance qu’une perte de temps. » Sur le plateau du jeu auquel je jouais, je n’avais pas la possibilité de m’attarder sur chaque protagoniste pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Érasme était de ce genre-là, le genre à se repaître de la douleur d’autrui, à souhaiter en rajouter pour laver ses propres frustrations. Il se perdait dans les méandres de ses travers. Je n’étais pas comme lui. J’aimais mes ennemis morts et leur accorder mes précieuses minutes revenait à les considérer plus qu’ils ne le méritaient. J’avais un trône à prendre. Je n’étais pas en quête de sensations fortes. Ma vie en était une à chaque instant. En réalité, le seul individu à mériter mon temps se trouvait être l’ancien Prince Noir. Lui, je le torturerais. « Vous avez dû beaucoup souffrir pour chercher à tout prix à semer la violence autour de vous, non ? » dis-je, en direction des deux femmes qui semblaient disposer d’un temps illimité pour s’adonner à leurs lubies. En d’autres circonstances, mes mots auraient pu avoir le ton d’un casse-noix qui s’abat sur sa cible pour l’écraser. Ils sonnèrent néanmoins comme un simple constat. Celui que je désirais voir souffrir était celui-là même qui ne cessait de s’en prendre à moi, encore et encore. Il me menaçait de son corps et sa magie était devenue si étouffante que j’avais conscience que lutter serait vain. Le jour où il le voudrait, il prendrait l’ascendance. C’était la raison pour laquelle je devais parer à toutes éventualités. Parfois, je songeais à m’en faire un allié et à le réduire en cendres plus tard. J’attendais beaucoup de l’espion que j’avais placé à ses côtés. J’espérais qu’Érasme fauterait éhontément. Dès que ce serait fait, je dénoncerais son homosexualité et il serait jugé. Peut-être même lui arracherait-on ses attributs. Ou sa tête.

Au rire de la bleue, une fine grimace s’illustra sur mes lèvres. J’avais entendu dire que l’Empereur Noir utilisait parfois des cordes vocales humaines pour ses instruments. S’il pouvait lui arracher les siennes, le monde s’en porterait mieux. « Agréables à regarder ? » Un corps en particulier me vint à l’esprit. Je repoussai cette pensée. La prochaine fois que nos chemins se croiseraient, je viserais son cœur et non simplement son ventre. « Et les plus musclés sont souvent les plus bêtes. » dis-je, en écho aux propos de la blonde. Je n’avais pas l’intention de parler des goûts et des couleurs de qui que ce fût. J’étais promise. Je me murai donc dans le silence, regrettant d’avoir abordé ces filles, jusqu’à ce que le mot Gælyan ne fût prononcé. Mon regard scalpa le visage de celle qui avait employé ces mots. « Je deviendrais Reine. » répondis-je néanmoins. Le pouvoir accordait bien des privilèges, dont la soumission d’autrui.

Je levai le nez vers le nouvel arrivant. Mes yeux glissèrent sur son corps. « Je crains fort que vous ne soyez pas à son goût. Elle aime les hommes proportionnellement musclés à son gras. » C’était gratuit. « Dîtes-nous, êtes-vous le genre d’homme à torturer les autres ? Nous nous posions la question. J’estime qu’il s’agit d’une perte de temps. Qu’en pensez-vous ? » Si tant est qu’il pût penser quelque chose.

588 mots
Eméliana est avec Leigh, Susannah, Lana et Stanislav  

Le Bal de Seaghdha

Je m’arrêtai de discuter lorsque je vis Freyja s’avancer vers nous. Les rires et gloussements cessèrent pour se focaliser sur elle. Je leur avais déjà parlé de la brune, du fait que rien ne garantissait qu’elle viendrait me rejoindre au bal et que je risquais donc de passer la soirée seul. Bien sûr, j’aurais trouvé de quoi m’occuper. Néanmoins, ils m’avaient proposé de se joindre à moi et j’avais trouvé l’idée tentante.

« Bonsoir. »

Ils saluèrent avec moi, en échangeant des regards, tant à cause des yeux noirs de l’Ange qu’à cause de ce que je leur avais dit sur elle. Ils étaient curieux de voir comment l’échange se déroulerait.

« Cela ne m’étonne pas de lui. Et ne t’inquiète pas, bichette, on ne comptait pas rester après tout ce qu’il nous a dit sur toi. »

La femme qui venait de parler, Armande, m’envoya une œillade complice à laquelle je répondis. Un semblant de rire s’échappa de ma gorge alors que je focalisais de nouveau mon regard sur la femme mariée.

Mon visage fut cependant détourné d’elle par la main de la même qui lui avait adressé la parole. Avec sensualité, elle déposa un baiser à la commissure de mes lèvres.

« On se voit plus tard alors. »

Elle n’attendit aucune réponse avant d’inciter les autres à entrer dans le bâtiment. Mes iris la scrutèrent quelques secondes avant de regagner la silhouette de ma cavalière. Je mis mes mains dans mes proches et haussai les épaules.

« Je comptais déménager t’façon. Ma maison pue l’Ange à cinq kilomètres et certains ne veulent plus venir de peur de se faire contaminer. »

Je souris.

« Par contre… tu abuses pour mon chien. Je voulais l’offrir en cadeau de mariage à Kaahl. »

Mon sourire s’intensifia. L’animal aurait été un cadeau empoisonné. Il aimait les animaux hors de chez lui. Je n’étais même pas certain qu’il les aime vraiment. Le Mage avait toujours eu une approche étrange vis-à-vis des bêtes.

« En plus, en ce moment, avec la chaleur, il perd bien ses poils. »

Ça lui apprendrait. Qu’ils se marient étaient une chose mais qu’ils ne m’en informent pas en était une autre. J’étais quoi ? Le bouche trou de l’Ange et le bouche trou du Mage ? À force, ils devenaient vexants.

J’enlevai les mains de mes poches.

« On y va ou tu préfères qu’on reste là à parler de comment tu t’es retrouvée cul nu au milieu d’une fête paysanne ? »

La nouvelle m’était arrivée directement par le canal diplomatique magicien. Judicaël et moi avions échangé à ce sujet, ivres et tout aussi décadents qu’eux, à l’exception que notre public n’était pas constitué en partie d’enfants.  

452 mots

Le Bal de Seaghdha

Mon inspiration fut agrémentée de mon regard se déplaçant lentement vers le ciel de Seaghdha. Je relâchai ensuite doucement la pression accumulée dans mes poumons gonflés. Elle n’avait aucune idée de ce que j’avais dit à son sujet et il n’y avait aucune raison que je lui en parle. Elle ne méritait pas de savoir. Ce serait sa punition pour sauter directement aux conclusions après un raisonnement fallacieux. Elle ne faisait que se tromper elle-même.

« Personnellement, je les trouve sympas. »

Ce n’était pas nécessaire de le lui préciser mais je n’aimais pas qu’on critique sans connaître. Certes, je pouvais entendre que les clubs échangistes ne soient pas son fort, et encore : elle n’avait jamais essayé, mais derrière l’activité en elle-même, il y avait des personnes qui étaient bien plus complexes que de simples poules.

Je choisis de rester silencieux le temps qu’elle se calme. J’avais horreur des disputes et l’Ange se fourvoyait sur bien des points. Quant à savoir ce qu’était mon problème, c’était une question intéressante mais à laquelle je n’étais pas tenu de répondre. Elle semblait adepte des grandes discussions, où chacun parle de ce qu’il a sur le cœur dans l’objectif de trouver une solution. Ce n’était pas mon cas. J’aimais discuter mais une fois que mes ressentiments avaient disparu. Il n’y avait parfois pas besoin d’échanges. Les choses passaient d’elles-mêmes. Ce serait d’ailleurs sans doute le cas en l’espèce. Rien ne pouvait être changé et ce qui était fait était fait. Pour le reste, je verrais avec Kaahl.

« Je devais partir de toute fa… »

Mon regard se posa sur Priam et je devinai que la suite ne serait pas ponctuée d’une fin heureuse dans le meilleur des mondes. Je pouvais sentir la Colère qui tentait de se frayer un chemin dans le cœur de l’Ange. La tentation de l’exacerber pour qu’il soit envoyé à l’Agbara et que sa réplique se retourne contre lui me chatouilla gentiment l’esprit. Je ne bougeai pas, attendant la suite.

Je ne réfléchis pas aux paroles de Freyja et leur obéis sans broncher. Je m’emparai de sa main et la tirai avec moi loin de son frère sans un regard en arrière. J’avais toujours été bon à ce jeu-là. Généralement, cependant, je servais surtout à rendre le tiers jaloux. Un coup d’œil rempli de l’air du défi à l’homme qui tardait à se déclarer à la femme que je ravissais suffisait généralement à le presser davantage. Dans le cas du frère et de la sœur, le défi n’avait pas besoin d’apparaître, même s’il restait tentant de faire semblant de chercher des noises à un Ange.

« Dis donc, je vais finir par croire que je suis ton seul ami. Est-ce que tu as prévu de me récompenser au moins ou ? Parce que je pense que je mérite un cadeau. Tu pourrais me faire un bisou ou me tricoter une écharpe. Ce serait la moindre des choses pour avoir accueilli une lépreuse chez moi quand même. »

Je lui souris, tirai sur sa main et refermai mes bras autour d’elle. Ça ne devait pas être facile tous les jours d’avoir de la famille Réprouvée ou assimilée, et ce ne serait pas plus facile d'être mariée à Kaahl.

522 mots

Le Bal de Seaghdha
Dorian

Participation au bal en messages multiples x400

☙ Dario Marianelli - Kitty's Debut

Improviser. Il n'y avait que ceux doués en danse pour proposer cette solution avec tant de légèreté. Je demandais quelle tête Laysa ferait si je lui disais avoir improviser en plein bal parmi nos congénères. Heureusement que l'anonymat était de rigueur ici, je lui épargnais au moins cette honte. Être devenu l'Aisuru d'une Orine ne me libérait pas de sa sévérité. Au contraire, depuis que Bae partageait notre quotidien, elle avait le don de toujours trouver à redire sur ceci ou cela. Puisqu'elle ne pouvait pas faire payer au blond la rançon de sa rancœur, c'était sur moi qu'elle déchargeait sa mauvaise humeur.

« Ça aurait pu être pire, je suppose. » Admis-je du bout des lèvres. Eibhlin ne figurait sur aucune des confessions que j'avais pu lui relater. Il me semblait lui avoir parlé du plus important en lui parlant de qui j'étais avant, même si j'étais avare de détails, mais parler de l'Alfar me posait problème. Je ne savais pas mettre de mots sur ce qui nous liait. Il me semblait que nous étions à un stade plutôt neutre depuis notre chasse au trésor surprise sur Issë, où nous avions laissé de côté la haine que nous pouvions nous vouer pour enfin agir comme des adultes, avec cordialité. Sa présence ici m'aurait étonné. Quand les nouvelles sur Drosera étaient tombées, j'avais songé à lui écrire. Était-elle concernée par la nouvelle politique de sa nation ? Puis je m'étais souvenu qu'elle devait de toutes les façons Amestris. Un pli contrarié abaissa les coins de ma bouche. « Le lieu était joli. Leur ciel est vivant. Avec des sortes d'animaux qui y flottent, ou quelque chose comme ça. J'ai même réussi à me tenir à carreau, sans mordre personne. Une rare réussite. » Commentai-je. « Je ne sais pas si je serai aussi sage ce soir. Il n'y a pas la police des Mages pour me tomber dessus si j'entraîne un ou une imprudente sur le côté. » Et il y avait du choix ce soir, beaucoup de choix. À croire qu'on ne nous craignait vraiment plus. Il y avait même ces mioches de Basphel. S'il y avait des morts cette nuit, il ne faudrait pas se plaindre.

« Ah ? Et que feraient-elles si l'adaptation ne se passait pas bien ? » Je me mis à rire. « Ce n'est pas comme si j'allais les laisser te récupérer. Tu sais ce qu'on dit, donner c'est donner et reprendre c'est voler. » Plaisantai-je. « Tu as bien fait. De toute façon, tu te plais ici, non ? » Je me sentis idiot à poser la question. Qu'un Vampire accepte ce train de vie pouvait s'entendre, encore que, mais Bae lui n'avait pas de véritable contrainte à fuir le contact du jour pour ne sortir que la nuit, ou d'être entouré en permanence de personnes qui rêvaient de planter leurs crocs en lui. Je l'avais condamné à ma vie, sans même qu'il en tire les avantages dont je jouissais qui compensaient tout cela. « Aller à Maëlith ? » Non, en effet, l'idée ne plairait absolument pas à Laysa. « Il faudrait que j'en discute avec elle. Mais si le soleil te manque, ou que tu as besoin de te ressourcer, je peux le comprendre. Je n'aime juste pas que tu sois loin de moi. Et si tu ne voulais jamais revenir ? De ce que j'en sais, les terres d'Emeraude sont extraordinaires. » Merhonean ou Fjörd ne faisaient pas le poids face aux merveilleuses contrées d'où il venait. « Je viendrais te voir. » Promis-je enfin, pressant ses doigts entre les miens. « Je ne peux pas promettre quand, ni la fréquence, ni si je ne me trouverais pas une autre Orine plus collante. Ce sera difficile à trouver mais j'ai le nez fin. Tu as peut-être des connaissances à toi que tu pourrais déjà me recommander ? Il doit y en avoir dans la délégation. On va les voir ? » Lui demandai-je malicieusement.

Message IV | 685 mots

Dodo danse avec Baepoupou

Spés:

Le Bal de Seaghdha
Lorcán

Participation au bal en messages multiples x400

☙ Austin Butler - Baby, Let's Play House

Lorcán avait pouffé de rire à la comparaison. Il y avait un fond de vérité, mais l'image manquait cruellement d'élégance. Il ne considérait pas ses amants comme des mouchoirs, il y avait une forme de respect dans ses relations, non pas car l'Alfar se découvrait des qualités, mais parce que sans cela, ses amants ne reviendraient pas. Il y avait sans doute des exceptions à la règle mais il ne les avait pas rencontrés.

« Mmh. » Il fit la moue, l'air dubitatif. « Et comment devinez-vous à l'avance que l'expérience sera décevante ou dégradante ? Si vous avez un don pour voir le futur, il est cassé. » L'avertit-il. « Vous cherchez à piquer ma fierté, je le vois. Pourquoi ? Ma confiance en moi vous dérange-t-elle au point de vouloir à tout prix la briser ? Ou cherchez-vous à me provoquer pour que je vous fasse une démonstration qui vous fera changer d'avis ? Si ce n'est que cela, vous n'avez qu'un geste à faire, un mot à dire. Le cas échéant, vous ne m'en voudrez pas si je n'aspire pas à votre compagnie pour le reste de la soirée. Je n'aime pas me faire insulter. » Expliqua-t-il en souriant. Même s'il l'avait lui-même fait à demi-mots, mais il passa outre ce petit accès de mauvaise foi qui se noierait certainement dans le flot de conseils qu'il lui donna ensuite. L'exercice l'amusait. Il n'était même pas certain de penser tout ce qu'il disait puisque la séduction se faisait au cas par cas. Il n'approchait pas Claer comme il approchait Lana. Et concernant celle-ci, il lui faudrait encore adapter son attitude.

« Ah, c'est une bonne question. L'objectif de toute la manœuvre est de l'intriguer. Le stade de l'indifférence est le plus difficile à franchir. Une fois que vous l'avez hameçonné à vous, ensuite vous pouvez cultiver ce petit jeu de hauts et de bas. Mais ça demande un certain doigté pour savoir à quel degré le faire, à quel moment, la fréquence. Tout dépend du contexte et de la sensibilité de la personne en face. Parfois, un mot de trop fait basculer l'opération et elle s'enfuira. Tout comme vous avec moi. J'ai été trop bavard et ça vous a manifestement déplu. J'aurai aimé en étudier les raisons avec vous mais une seule danse ne suffira pas. » Le roux devint ensuite songeur lorsqu'elle déporta ses propres conseils sur lui. Elle n'était pas si bête finalement. Ou peut-être commençait-il à déteindre sur elle ? « Eh bien, oui. » Concéda-t-il. « Ce n'est pas ça l'amour ? Ce brin de folie ? Si quelqu'un peut le faire germer en moi, je suis prêt à tourner en rond comme un petit chien pour l'alimenter. » Ce n'était pas tout à fait vrai. Il préférait être dans la position de celui qui rend l'autre fou. Il lui était arrivé d'être amoureux, même s'il s'agissait plus souvent d'un intérêt plus marqué pour une personnalité charismatique couplée à un physique agréable à regarder. Était-ce ça l'amour ? Il avait toujours gardé la tête froide dans ses relations. La tête froide et le bassin brûlant. La recette du succès, se rengorgea-t-il en lui-même.

« Ah oui, j'affectionne beaucoup les Sirènes en effet. Pour commencer, elles ont une éducation irréprochable. Cela vient sans doute de mes origines, mais je trouve cela plus appréciable quand l'autre a un minimum de manières. Les Sorcières aussi sont comme ça, mais la différence, c'est que les Sorcières sont fades. Elles sont élevées de telle sorte qu'elles sont habituées à se soumettre. » Il pensait à la petite violette à qui il avait enseigné la valse. Persé-quelque chose. Mignonne mais même lorsqu'il l'avait mordue pour voir s'il réveillerait son masque de pierre, elle l'avait déçu en protestant faiblement. En revanche, les Sorciers, là il y avait quelque chose à faire mais il n'avait pas encore eu l'occasion de s'y frotter. Et puis... « L'autre problème des Sorciers, c'est qu'ils ne sont pas aussi portés sur le sexe que les Sirènes. Il y a beaucoup plus de travail à effectuer pour réveiller en eux leur fibre sexuelle tant ils sont persuadés que leurs attributs génitaux sont leur faiblesse. S'en servir que pour se reproduire, mais quelle drôle d'idée. Triste non ? Au moins les Sirènes ont compris le pouvoir charnel et je remercie les Ætheri chaque jour pour ça. Certes, leur vision des hommes me rebute un peu, mais bon, je peux faire abstraction et me plier à leurs délires mégalomanes. Personne n'est parfait. » Il haussa les épaules. « Donc oui, je vous en serai reconnaissant si vous vouliez me présenter à l'une de vos amies à queue de poisson. Je sais qu'il y en a au moins deux ici. » Lana et son amie aux cheveux bleus. Trois, se corrigea-t-il en se souvenant avec retard de l'adolescente au teint mat et aux cheveux d'ivoire à l'attitude qui effacée qui vivait dans l'ombre de Lana. « Ces masques rendent tout plus intéressant, non ? À défaut d'avoir su vous plaire, puis-je connaître votre identité d'ici la fin de cette danse ? Je ne serais pas surpris que nous venions du même endroit. Je ne crois pas qu'il y ait d'adolescents ici autres que ceux provenant de Basphel. Je suis toutefois certain de ne jamais vous avoir parlé auparavant. C'est regrettable car j'ai trouvé notre conversation passionnante, pas vous ? »

Message IV | 963 mots

Je suis désolée, il est beaucoup trop bavard.

Spés:

Le Bal de Seaghdha
Susannah

Participation au bal en messages multiples x400

☙ Johann Strauss - The Blue Danube Waltz

Certaine du second degré des deux filles, le rire de Susannah s'égrena à nouveau. « Oui, on pourrait tout leur passer du moment qu'ils sont beaux. » Répondit-elle d'un ton entendu. En son for intérieur, elle était enchantée d'échanger ces petites remarques superficielles sur les garçons. C'était d'un croustillant tout à fait délicieux.

« Oui, à Basphel. » Répondit-elle gaiement à celle dont le grain de peau capturait l'éclat des luminaires. Elle tourna un regard étonné vers le petit four qui venait de retrouver sa place initiale dans sa main. « Ah. Moi aussi en vérité, mais après la ponction de sang, j'avais besoin de reprendre quelques forces. Ce serait dommage de s'évanouir en tout début de soirée. » Des excuses, toujours. Elle regarda la tentation feuilletée avec culpabilité. « Oh euh tant mieux dans ce cas. Je m'excuse pour le malentendu. » Fit poliment Susannah en se faisant violence pour reposer le petit four sur le buffet. Après avoir été malmené entre leurs mains, il faisait aussi triste mine que sa gourmandise frustrée.

Ses yeux s'arrondirent ensuite. Avait-elle bien entendu ? Reine ? Mais Reine de qui ? De quoi ? Où ? « Moi, je suis déjà Reine. » Lâcha-t-elle avec excitation, empressée de partager l'information. Malyë était une petite île primitive avec peu de facilités aménagées pour ses autochtones et aucune magie pour leur faciliter la vie mais les paysages étaient sublimes et on l'avait couronnée, elle et Ikar. Elle s'apprêtait à développer tout cela quand une présence masculine attira sur lui leur attention.

« Oh. » Sa main se posa sur le haut de sa poitrine et ses joues devinrent coquelicot. Son regard glissa sur les filles, affolé, comme si l'éventualité qu'on lui propose de danser à un bal ne lui avait jamais traversé l'esprit. Son coeur se mit à battre la chamade alors qu'elle dévisageait l'inconnu, aussi coite qu'un poisson hors de l'eau. Comme un seau d'eau glacée jeté à la figure, la pique de la rousse lui remit les idées en place, en même temps qu'un froissement perceptible redessinait la ligne de ses sourcils. « Pardon ? » Articula-t-elle, rouge cette fois de gêne. Son audition n'étant pas défectueuse, elle avait parfaitement entendu, et compris le sens peu subtil de sa remarque. Il lui sembla que le tissu de sa robe se resserrait autour de sa taille, comme pour mieux en souligner l'arrondi et elle se retint de baisser les yeux. Le menton un peu tremblant, elle rassembla ce qu'il lui restait de dignité pour trouver une répartie. « Ce qui est une perte de temps, ce serait de répondre à de telles vilenies. J'estime que vous me devez des excuses, mais ce serait une autre perte de temps d'en attendre de votre part, je suppose. » Elle fit volte-face et prit brusquement la main de l'homme masqué. « J'accepte votre proposition. La clé d'une bonne soirée, c'est de se trouver une bonne compagnie, or ce n'est pas avec elles que je trouverais ceci. »

Sans un regard en arrière, elle laissa l'homme l'entraîner sur la piste. Une fois face à lui, elle attendit qu'il prenne les devants avant de reprendre la parole. « Votre arrivée tient de la providence. Je croyais m'être trouvé des amies, mais j'étais en fait aveugle à leur nature de vipères. » Fit-elle avec amertume. « Vous êtes mon sauveur. » Ajouta-t-elle ensuite avec un sourire en coin. « Est-ce que nous nous connaissons ? J'ai cette drôle d'impression, comme si... » Songeuse, elle réfléchit pour mettre des mots sur son ressenti. « Comme un déjà-vu. Mais c'est mon premier bal. C'est curieux, non ? Est-ce que vous aussi ? C'est votre premier bal ? J'imagine que non. Même avec ce masque, je peux déduire que vous êtes déjà un adulte. » Elle s'interrompit, prise de doute, avant de se pencher en murmurant, les yeux écarquillés. « Vous êtes un Vampire ?! Vous essayez de m'envoûter c'est ça ?! »

Message III | 682 mots

Susannah papote avec Lana, Eméliana et Leigh avant de partir avec Stanislav, vexée par la remarque d'Eméliana. 8D

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Le Bal de Seaghdha
Eutropius

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☙ Dario Marianelli - I Know How To Make You Sleep

« Le courage n'a rien à voir. » Répliqua très sérieusement Eutropius. Il n'était pas un héros de ces fictions qu'affectionnaient les idéalistes. Il avait simplement un objectif, très clair. Il avait identifié les moyens pour y arriver. Il s'évertuait à satisfaire chaque étape du processus avec la rigueur scientifique, probablement héritée de sa mère. Quant à la folie, les gens fous ne se rendaient généralement pas compte qu'ils l'étaient. Si Eutropius l'était, ça ne faisait aucune différence pour lui. Pour commencer, la définition du terme se nuançait d'une personne à une autre, d'une race à une autre, d'un âge à un autre. Et surtout, le savoir ne lui était aucunement utile.

« Ce rêve deviendra réalité. Je ne crois pas qu'il soit si difficile de l'atteindre. Certes, les Vampires sont sélectifs, mais tout comme Basphel. Si l'école a su voir mon potentiel, je ne vois pas pourquoi un Vampire, un bon Vampire, ne le verrait pas. » Expliqua-t-il d'un ton assuré. « C'est un moyen simple, mais aussi en ligne avec mes valeurs. Actuellement, la recherche de l'éternité pour les Sorciers n'est pas suffisamment fiable pour que je puisse lui faire confiance. Certains d'entre nous le sont, mais il s'agit de cas relativement exceptionnels et ils gardent jalousement leur secret. Je n'ai pas les moyens de le leur arracher, quand bien même je le voudrais. » Il marqua une pause, le temps de reprendre son souffle. Il parlait beaucoup. Plus que d'habitude. Mais le sujet le passionnait, il avait mené tant de recherches, conduit tant de réflexions introspectives, que les mots lui venaient aisément, plus que sur n'importe quel autre sujet. Tout ça à cause de cette fouineuse. Il sut alors qu'elle tenait sa promesse, ou bien elle aurait déjà réagi en percevant l'aigreur de ses pensées. Rassénéré, il se détendit légèrement et la danse lui parut plus facile à mener en ne se sachant plus épié de l'intérieur. Par chance, elle n'était pas trop mauvaise dans la discipline, ce qui lui facilitait les choses. Il avait horreur des femmes qui n'avaient pas au moins pris la peine de connaître les principales danse de salon.

« Je m'intéresse de près à l'alchimie. C'est une science vaste, inexacte. Je veux éclaircir ces zones d'ombre. » Comme l'humour manquait cruellement au Basphélien, il échoua à noter l'ironie de son propos et poursuivit, toujours sans sourire. « Vous avez tort. » Asséna-t-il. « Mais c'est compréhensible. Vous êtes victime de votre pensée profane, comme beaucoup d'autres. Ce n'est pas de l'arrogance, mais un simple constat. Sachez que dans ce milieu, nous savons que nous ne sommes qu'à un cheveu de révélations qui pourraient rebattre toutes les cartes. En outre, le monde est en constant changement. Regardez, une Lignée vient d'être assassinée dit-on. Drosera chasse les jeunes Alfars. Des gemmes mystérieuses apparaissent de nulle part. Les Sirènes sont emprisonnées chez elles. Tout cela s'est produit en très peu de temps. Qui aurait pu le prédire ? Alors ? Vous ? Pouvez-vous prédire que l'éternité ne me suffira pas pour trouver des réponses aux grandes Questions ? » Bien sûr que non. Le génie frappait généralement peu les femmes alors à moins d'être une Oracle derrière son masque, il dénigrait complètement son opinion. D'ailleurs, l'élève n'était même pas certain qu'elle comprenne l'envergure de la mission à laquelle il se vouait. Il soupira discrètement, surpris de sa propre verve. Tout était de la faute de cette inconnue, bien entendu. S'ils avaient été à Amestris et qu'elle avait été de sa femme, ou de sa famille, elle aurait chèrement payé sa curiosité mal placée. Mais à Amestris, les femmes capables de lire dans les pensées avaient suffisamment de jugeotte pour le faire avec discrétion.

Il décida d'inverser la dynamique de leur conversation pour la laisser parler. Avec un peu de chance, elle aurait suffisamment à dire pour combler les quelques minutes les séparant de la fin du morceau joué par l'orchestre. Ensuite, il se tournerait vers ce pour quoi il était venu en mettant la main sur un Vampire. « Je ne vous aurais jamais raconté tout cela si vous n'aviez pas lu dans mes pensées. Il est donc justifié que vous parliez de vous à votre tour. Ce serait la moindre des choses après m'avoir forcé sur la piste de danse avant de lire dans mes pensées sans mon consentement, non ? »

Message III | 768 mots

Eutropius danse avec Oriane.

Spés: