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 [EVENT Mai & Juin] - Le Bal de Seaghdha

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Phèdre et Iphigénie
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Phèdre et Iphigénie
Jeu 17 Aoû 2023, 08:15



by Svetlana Tigai

Le Bal de Seaghdha

En groupe | Phèdre & Iphigénie



Contre toute attente, l’homme s’éclipsa avec la rapidité d’un esclave pris la main dans le sac. Cela arrangeait bien leurs affaires, et elles s’en félicitèrent silencieusement, avant de reporter toute leur attention sur la femme qu’on leur avait demandé d’attirer à l’extérieur. Quelle ne fut pas leur surprise quand celle-ci accepta sans aucune forme de rechignement ! En général, leurs plans ne se déroulaient pas aussi aisément. Il y avait souvent, presque toujours, des accrocs de ci de là qui finissaient par les mettre hors d’état de nuire. Ravies, elles entamèrent leur traversée de la salle en direction des jardins. « Non, il ne nous a rien dit, madame. » répondit Iphigénie. Cette réponse était la plus prudente et, de toute façon, elle aurait été bien en peine de devoir improviser une nouvelle fois.

Sur le chemin, Phèdre s’arrêta. « Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda sa sœur, juste avant de s’immobiliser à son tour. D’un même mouvement, elles pivotèrent. Les présences comme celles de l’interlocuteur de leur proie ne pouvaient pas être ignorées. Fascinées, elles fixèrent son masque, en même temps qu’un sentiment de terreur germait dans leurs cœurs. Venait-il secourir la dame ? Allait-il la leur arracher et les punir pour leur tentative ? Les adultes possédaient un don pour deviner ce qu’elles s’apprêtaient à faire et sévir en conséquence. Pétrifiées, mains liées, serrées l’une autour de l’autre au point de faire blanchir leurs phalanges, les jumelles ne reprirent leur respiration que lorsqu’il s’éloigna. Elles le suivirent des yeux, avant qu’il ne fût englouti par la myriade de danseurs. Il y eut ensuite quelques longues secondes de suspension, que la femme brisa en les incitant à la conduire jusqu’à son « ami ». Les petites Sorcières la dévisagèrent, encore secouées par cette rencontre inattendue, puis Phèdre opina et entraîna sa sœur et leur victime vers l’extérieur. À la frayeur succédait une sensation de plénitude planante.

« C’est par là. » indiqua Phèdre, en se dirigeant vers la gauche. Dehors, les deux adolescentes reprirent quelques couleurs, et un peu d’aplomb. Elles espéraient que leur amie de tout à l’heure les retrouverait facilement. Elles n’avaient pas convenu d’un point de rendez-vous précis. Elles auraient dû. Tant pis. Alors qu’elles abordaient l’angle d’une haie, la meurtrière signala sa présence. Les deux Sorcières se tournèrent vers elle, vers ses mains démunies de toute arme. La fontaine apparaissait comme une bonne solution alternative ; elles n’eurent cependant pas le temps d’émettre la proposition. Les ongles devenus griffes s’enfoncèrent dans la chair de la victime. Le sang apparut, sans jaillissement, pareil à une source calme qui n’aurait jamais subi une seule interruption. Extatiques, les jumelles plaquèrent leurs iris sur la coulée du carmin, leurs palpitants battant au rythme du mot de la tueuse. « Meurs. » répétèrent-t-elles en chœur.



Message IV – 466 mots

Phèdre et Iphigénie entraînent Oriane dans les jardins. Elles y sont rejointes par Lia.


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Zeryel
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Zeryel
Dim 20 Aoû 2023, 16:09

[EVENT Mai & Juin] - Le Bal de Seaghdha - Page 8 U392
Le Bal de Seaghdha
Lorcán


Participation au bal en messages multiples x400


« Je pense que tu le sais. » Elle devait bien savoir qu'elle lui plaisait, il s'en cachait comme un enfant prétendrait ne pas aimer les bonbons tout en ayant la bouche collante de sucre. Et Lana n'avait l'air ni idiote, ni aveugle. Fidèle au sang qui courait dans ses veines, elle aimait juste jouer avec lui et comment aurait-il pu lui en vouloir quand il opérait de la même façon ? Sur plusieurs domaines, ils se ressemblaient, sans doute davantage qu'elle n'oserait jamais l'admettre. Qu'elle joue, car tant qu'elle jouait, c'est qu'il l'intéressait.

« Il faudra que tu me racontes comment tu l'as persuadée, ou mieux, que tu me fasses une démonstration. » Lorcán lui ouvrait tellement de portes qu'il allait finir par devenir portier. Il pouvait difficilement être plus transparent, du moins pas sans se départir de son élégance et tomber dans de la poésie de Réprouvé. Il y avait des limites à ce que les drogues pouvaient le pousser à faire. Par chance, il n'eut pas besoin d'en arriver à ces extrémités. Le nœud coulant en soie se referma sur sa pomme d'Adam et il sentit un frisson concupiscent refermer ses griffes sur lui. Son dos se voûta alors qu'elle tirait sur la laisse nouvellement fabriquée et il vint récolter sa récompense sur ses lèvres en essayant de ne pas avoir l'air trop empressé. Combien de fois l'avait-il imaginé ? Jusqu'à en rêver, jusqu'à se surprendre à penser à elle en classe ou quand il croisait une fille aux cheveux pâles. Ses mains glissèrent sur sa taille puis dans son dos pour la rapprocher comme s'il souhaitait se dissoudre en elle et disparaître, éclipsé par son éclat. Une parcelle de conscience l'avertit sur les hautes probabilités que ce soit là l'objectif de Lana. Qu'ultimement, elle ne joue de ses charmes que pour le faire chavirer jusqu'au naufrage. Tant pis, il prendrait le risque. Il était amateur de paris. Son baiser se fit aussi ardent et pressant que la tension qui s'accumulait sous sa peau. Autant en profiter tant qu'il vivait encore et qu'elle l'y autorisait.

Lorcán n'aurait su dire à quel moment précis ils avaient cessé de danser pour glisser sur autre chose. En fait, il ne savait plus grand chose, sinon qu'il tenait la main de Lana dans la sienne, qu'il n'arrivait pas à penser à autre chose qu'à éprouver son corps et ses lèvres. Il aurait voulu se tatouer son odeur sur la peau et le concept le fit tant rire qu'il s'en ouvrit à sa partenaire. « Vous voulez peut-être enlever vos vêtements avant ? » Lorcán avait posé un pied dans un bassin de liqueur de framboise et s'arrêta avant que son autre pied suive le même chemin. Cette femme était venue les voir juste avant, il ne savait plus quand. Objectivement, l'Alfar ne la trouvait pas belle, mais son regard magnétique avait percé ses barrières et il avait accepté de la suivre, tout en s'assurant que la Sirène restait à ses côtés. Il ne voulait plus jamais la lâcher.

Son regard glissa sur ses vêtements. Hors de question de tâcher une toilette de cette qualité, ce serait un crime et il restait assez lucide pour ne pas gâcher irrémédiablement le tissu. « Vous avez raison, merci pour cette charmante attention. » Il lâcha la main de la blanche le temps de se dévêtir complètement, à l'exception du ruban de soie toujours noué autour de son cou, puis descendit dans le bassin. La liqueur lui arrivait jusqu'à mi- mollets. Il tendit une main à Lana pour qu'elle les rejoigne. Dès qu'elle fut près de lui, il se baissa pour effleurer le liquide écarlate du bout des doigts. Quand il se releva, il les avança jusqu'à son visage pour redessiner l'ourlet de ses lèvres jusqu'à ce qu'elles luisent comme des rubis sur le point de fondre. « Magnifique. Comme une amarante. Le rouge te va bien. » murmura-t-il à son attention avant de se pencher pour l'embrasser de nouveau. Que le goût sur ses lèvres ne soit pas celui d'alcool à la framboise ne le troubla pas outre mesure. Peu après, il se retrouva assis. L'inconnue à côté commença à délacer le ruban autour de son cou et il fronça les sourcils en cherchant à se dégager. « Qu'est-ce que vous faites ? » « Je vais te mordre. Je vais être délicate, c'est promis. Tu y prendras peut-être même plaisir. » Lorcán ne passa pas plusieurs années à réfléchir et il haussa les épaules. « D'accord. Mais laissez-ça alors. Ce n'est pas à vous de me l'enlever. » La Vampire ne chercha pas à discuter davantage et lui prit le poignet à la place pour y enfoncer ses crocs. Le roux frissonna à la sensation étrangement intime et son regard altéré par le plaisir chercha celui de la blanche. Est-ce que le bas de son corps se transformerait ici ou n'y avait-il pas assez d'eau ? Il ne l'avait jamais vue sous cette forme, mais il lui semblait qu'il préférait le galbe de ses cuisses à celui d'une queue pleine d'écailles.

Message VII | 900 mots

On les perd 8D Il peut y avoir d'autres Vampires avec eux dans le bassin, je te laisse voir.

Spés:

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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Jeu 24 Aoû 2023, 04:27



Sur l’Île d’Orhmior.

À l’horizon, la mer se déchainait. Elle amorçait une danse violente qui dressait les vagues de l’océan en de larges crêtes lactescentes. Sous nos yeux et ceux de la Lune levante, l’écume se parait d’argent, devenait des lames agitées, des griffes au redoutable tranchant acéré, et l’eau qui surgissait des remous s’érigeait en un mur qui nous paraissait infranchissable. Jamais n’avons-nous songé à le traverser, puisque nous savions pertinemment qu’en cette action, nous y perdrions bien plus de plumes que nécessité. Or, tout autour de nous, les éléments continuaient de s’affoler, au point où nous en perdîmes nos repères d’espace et de temps. Il nous semblait qu’un orage hurlait à travers les sifflements du vent, s’éveillait de la naissance des tourbillons de l’océan, mais nous savions tous d’où provenait véritablement cette insupportable frénésie qui nous tenait en étau entre les cieux et les flots.

Longilignes, imposantes, voraces, elles nageaient habituellement en groupe de dix à vingt individus lorsqu’elles choisissaient d’arpenter les courants de la mer. Ces créatures étaient effroyables, en apparence comme en caractère. Elles chassaient tout ce qu’elles voyaient – absolument tout – et ce, peu importe la taille ou la nature de leurs proies, devenues, dans la majorité des cas, tout aussi belliqueuses et destructrices en raison de cette plante maudite. Pourtant, avant leur étonnante transformation, ces monstres n’étaient que des anguilles marines inoffensives, aux petites dents de scie, qui ne dépassaient que très rarement le mètre de long. Très souvent, elles étaient même pêchées par la petite communauté locale d’Orhmior à des fins de consommation et de commercialisation. Or, il n’était plus question aujourd’hui de manger la viande tendre et rouge de ces animaux, tant ces derniers avaient changé et que la menace d’une corruption, aussi néfaste que la leur, restait omniprésente dans nos pensées. Généralement, si nous les laissions tranquilles et n’attirions pas leur attention, ils ne se préoccupaient pas le moins du monde de notre existence, puisque tout ce qui comptait à leurs yeux étaient la chair et les os qu’ils pouvaient directement consommées de l’océan. Cependant, ce groupe de driyjō aux canines affilées, aux proportions démesurées, aux traits disgracieux et à l’appétit insatiable se dirigeait tout droit vers les rives de notre territoire, et se rapprochait à des distances bien trop alarmantes pour être ignoré : nous ne pouvions pas laisser cette meute s’avancer davantage.

Dès la première attaque des Anges, les driyjō n’avaient guère tardé à lancer leur propre offensive. Des clappements furieux, gutturaux, se soulevèrent de la mer, marquant les prémices d’une charge brutale et agressive. À une vitesse ahurissante, les têtes, puis les corps des monstres jaillirent des flots pour se propulser vers les Soldats les plus près. Surpris par la rapidité et la bestialité de l’attaque, les Thekēra sur place se cambrèrent, s’énervèrent, paniquèrent, et en écho à la frayeur qui assailli si soudainement leur monture, quelques cavaliers perdirent leur équilibre. On s’accrochait irrémédiablement aux rênes des Thekēra, on tentait de les rassurer, de les éloigner du flirt dangereux avec l’océan, tout en essayant de maîtriser son propre sang-froid. À la rescousse de leurs pairs, quelques Ailés de l’unité quittèrent leur selle pour aider les plus vulnérables, tandis que les autres criblaient les bêtes de flèches et d’assauts pour détourner leur attention.

Cependant, ces géants marins voyaient de toutes nouvelles proies et même si ces dernières semblaient querelleuses et hors d’atteinte, perchées ainsi au-dessus des eaux, la salive ne faisait que s’accumuler dans leur gueule. Les driyjō avaient faim : elles avaient tout le temps faim. Bondissant par-dessus la houle, elles se jetaient involontairement les unes contre les autres avec une frénésie meurtrière dans ce vain espoir de capturer ne serait-ce qu’une de nos plumes; de pouvoir goûter ne serait-ce qu’à une goutte de notre sang. Le ballet chaotique qu’engendra cet appétit inassouvi, cette excitation impétueuse, ne fit que grossir les vagues que les monstres créaient dans leur furie. Leurs rugissements résonnaient comme des grondements profonds, tandis qu’ils se heurtaient de plus en plus fréquemment contre leurs congénères avec une énergie inépuisable.

« Ce sera beaucoup trop difficile de les combattre dans ces circonstances! » S’époumona le Soldat Humē, dont le Thekēra, terrorisé, peinait toujours à se calmer malgré les ordres désespérés de son cavalier.

Pourtant, le spectacle que les monstres nous offraient, aussi effrayant et violent qu’il était au premier regard, nous fit rapidement comprendre que nous n’avions rien à craindre d’eux, tant que nous maintenions une distance raisonnable de leurs canines et de leurs extraordinaires sauts et adresse. Nous n’avons pas à les combattre de toute façon. À travers la cacophonie des vagues et des cris monstrueux, la voix du Soldat Locke leur rappela ce pourquoi nous avions été déployés. Restons à bonne distance et assurons-nous simplement de les distraire le temps qu’Isio… que le Capitaine se prépare. Son regard balaya l’unité pour évaluer la situation, jusqu’à ce que ses yeux tombent finalement sur mon visage.

Discret, un soupir condensé, frigorifié, se libéra finalement de mes lèvres. Je songeais enfin à m’arracher de mon immobilité, posant un premier regard sur le tourbillon effervescent qui assaillait les eaux de nos mers. Reculez. Mon ordre était irrévocable, frappant comme un tonnerre à l’intérieur de leur crâne. Malgré le flegme qui saisissait chacune des ondulations de ma voix, et dont ma posture arborait les apparats, ils perçurent sans mal l’urgence de l’appel et firent comme exigé. Aussitôt, les premiers battements d’ailes frappèrent contre les caprices du vent, leurs claquements frénétiques supplantant brièvement les hurlements de l’écume grondant. Larges et puissants, les Thekēra, légèrement plus dociles à présent, éloignèrent rapidement leur cavalier de la zone à risque. Bientôt, je fus le seul au front auprès d’Ōlseaga, toute ma concentration portée sur le danger. Toutefois, ce dernier n’avait d’yeux que pour le gros du festin, suivant immédiatement le tracé de mon unité pour tenter de les attraper.

Cependant, c’était avant que leurs mouvements ne soient graduellement démunis de leur vigueur et agilité. Leurs corps, habituellement si lestes et animés, devinrent rigides et ankylosés. Petit à petit, nous pouvions voir le groupe de driyjō perdre toute vitalité, tandis que dans mes oreilles, chacun des battements de leur cœur était une note qui s’éteignait lentement de leur harmonie exaltée. Ba-bump. Un. Deux. Ba-bump. Ba-bump. Cinq. Six. Ba-bump. Ba-bump. Huit. Neuf. Ba-bump. Dix, onze. Onze cœurs battants qui puisaient leur hardiesse dans cette promesse sanglante de destruction, mais qui diminuaient en fureur et en énergie plus le temps s’écoulait.

Et plus le temps s’écoulait, et plus la Glace s’ancrait sur leur peau, prenait racine dans leurs nageoires et autres épines qui les recouvraient. Progressivement, le toucher implacable du froid les figeait. Il les étreignait au point de pénétrer leur chair, leurs muscles, cristallisant leurs fines écailles de neige et de givre. Tout de suite, nous remarquâmes un changement dans leurs déplacements. Une douleur semblait les frapper et leurs réactions s’effectuaient à retardement, comme si une force restreignait leurs actions, les empêchaient d’agir et de bouger naturellement. Pourtant soumise à mes directives, la Glace continuait sa descente destructive jusqu’à atteindre leurs organes et leurs os. Quatre driyjō hurlèrent soudain, se cambrèrent et s’entortillèrent sur elles-mêmes, alors que dans mes oreilles, toujours aussi forts, mais moins déchainés, leurs battements de cœur ralentissaient… Ba-bump. Ralentissaient… Ba…bump. S’effaçaient… Ba… Et mourraient. Un à un, leur cœur s’arrêtait, mettant un terme au déjanté de leur symphonie. C’était comme si le temps lui-même s’était figé dans la glace : les monstres, gueules ouvertes, ne bougeaient plus, immobiles.

« Qu’est-ce qu’on fait d’eux maintenant? »

Le Soldat Locke avait profité de l’occasion pour se rapprocher de ma position. Je me retournais en biais pour l’observer. Ma respiration continuait de se condenser sous mon nez : j’avais froid, mais ce n’était rien que je ne pouvais surmonter.

« Nous n’avons reçu aucune directive de la part de l’Escadron Imuō pour d’éventuelles recherches, alors… »

Nous n’avions aucun intérêt à les conserver. Mais est-ce que les rejeter dans l’eau était une bonne idée? Nous savions, depuis longtemps – et à nos dépends – que la sauge proliférait bien plus rapidement en contact avec la Magie, mais sous une forme aussi dense et compacte, alimenterait-elle quand même l’invasion de la plante? Je méditais sur la question, avant de me dire que je ne souhaitais prendre aucun risque. D’un geste, je soulevais par télékinésie l’un des monstres qui flottait à la surface avant de le suspendre dans les airs. Puis brusquement, je refermais mon poing. Le driyjō glacé implosa en millions de fragments sous nos yeux. Les morceaux de glace virevoltaient et dégringolaient vers l’océan, tels des flocons de neige les jours d’hiver, mais ils étaient si fins qu’en quelques secondes à peine, les morceaux fondaient et les quelques bouts de chair du driyjō, qui persistaient, coulaient pour se confondre dans l’obscurité des fonds marins.


1 465 mots | Message unique

Isiode a utilisé les pouvoirs suivants :
- Localisation
- Télékinésie
- Contrôle des émotions
- Création et contrôle de la Glace
- Hypersthénie : capacité permettant d'augmenter l'audition du personnage dans un certain rayon pour entendre ce qu'il se passe aux alentours. Se base sur l'intelligence et la magie du possesseur.




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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Ven 25 Aoû 2023, 05:53



Sur les Terres d’Iyora.

« Que tous les civils s’éloignent des quais! »

Soutenu par une poignée de Soldats et la puissance naturelle de sa voix, le Capitaine Endeover organisait l’évacuation du Port d’Iyora aussi méticuleusement que le lui permettait la situation. Par chance, la vague d’hystérie et de panique, qui avait pris la foule d’assaut, quelques minutes plus tôt, s’était relativement calmée dès l’arrivée des premiers patrouilleurs sur les lieux de l’incident. À présent, les voyageurs et autres citoyens d’Iyora suivaient docilement les directives qui leur étaient transmises, sans pour autant détourner leur attention de la scène qui jouait sous leurs yeux.

« Réfugiez-vous à l’intérieur des bâtiments, poursuivait le Capitaine tout en pointant du doigt les commerces et les différentes auberges qui se dressaient non loin de la rive. Nous vous avertirons lorsque vous pourrez sortir. D’ici là, restez calmes. Nous avons la situation en main. Puis, il se retourna vers l’un de ses fantassins, resté en retrait. Va au Quartier général du District et informe les responsables du Kērosa et de l’Escadron Imuō de la situation. »

Le Soldat désigné hocha vigoureusement de la tête avant de déployer ses ailes et de se propulser vers le ciel. Bientôt, sa silhouette n’était plus qu’un point à l’horizon, un repère que le Capitaine de Boadicēa ne parvint à distinguer après un certain temps à travers la danse paresseuse des nuages du firmament. Ce n’est alors qu’à cet instant qu’il se permit enfin de reporter son attention sur l’action qui se déroulait ci-bas, évaluant la confrontation entre les Soldats et les étranges créatures qui venaient de s’échouer sur les berges de notre port.

C’était la première fois que nous posions le regard sur de tels spécimens. Qu’étaient-ils exactement? À mes yeux, ils ne ressemblaient à rien que je n’avais connu. Petits mais nombreux, ces monstres possédaient une apparence infâme et repoussante, la difformité de leur corps rappelant une masse de chair sans véritable forme. Des tentacules et des pinces rajoutaient à la singularité – et à l’horreur – de leur physionomie, mais pour une raison qui nous échappait complètement, les créatures ne paraissaient pas vraiment maîtriser leurs excroissances. Plusieurs essayaient de les utiliser comme moyen de mobilité, que ce soit pour marcher ou se traîner, mais échouaient à conserver un semblant de stabilité dès qu’ils réussissaient à se redresser. Dure, leur chute contre le sable et les pierres de la berge les faisait relâcher des râles profonds et éraillés. Pourtant, cela ne tardait pas avant qu’ils reprennent leur ascension, dévoilant, à qui voulait bien les observer, les rangées de canines qu’enveloppaient les amas de peau qui leur servaient de babines. Mais ce qu’il y avait de plus effrayant dans leur apparence était ces deux grands yeux violets et globuleux qui couvraient à eux seuls la moitié de ce que nous distinguions être un visage. Dénués de pupilles, ces orbes semblaient pourtant abriter une sorte de toile? Une ruche? Ou était-ce plutôt une substance gazeuse qui flottait à l’intérieur de leurs yeux? C’était difficile à évaluer à cette distance, mais pour l’instant, ce qui importait réellement, était de les éloigner du débarcadère.

Sans attendre, des Ailes Blanches prirent leur envol et se mirent à tournoyer au-dessus des monstres. De là-haut, elles purent aisément estimer la grosseur de la colonie qui cherchait à rejoindre terre et sous le commandement du Capitaine, ils mirent aussitôt en joue les créatures restées au cœur de la mer. Par valses, des pluies de flèches, d’armes invoquées et d’éléments déchaînés tombèrent sur les créatures mutées. L’éclatement de couleurs et de Magie créait un tableau ensorcelé. Les pouvoirs s’entrelaçaient, se séparaient, pour mieux se fusionner. Des Éclairs crépitants se joignaient aux javelots de Glace qui s’abattaient sur le crâne des envahisseurs; de la Magie angélique enchantait du Métal qui transperçait le corps des disgracieux, les brûlant de l’intérieur. Acculés par la douleur, les monstres ne purent répliquer que par des cris suraigus qui semblaient vouloir percer nos esprits. Par réflexe, quelques militaires se bouchèrent les oreilles, tandis que d’autres avaient crispé leur mâchoire, irrités par le son qui s’échappait du supplice de ces bêtes.

« Coordonnez vos attaques! Il est impératif qu’elles touchent le plus possible les monstres! »

Il avait raison : la dernière chose que nous souhaitions, c’était une propagation encore plus rapide de cette maudite sauge. Pendant que les assauts aériens se multipliaient en bord de mer, le reste de notre groupe interceptait les créatures qui étaient parvenues à ramper jusque sur la rive. Par prudence, nos Omije se mirent à briller d’une lueur intense. Portées au cou, aux poignets ou aux doigts des fantassins, les Larmes d’Ange répondaient immédiatement à la volonté de leur porteur, invoquant alors des Armures Enchantées qui firent barrière entre les monstres et notre unité. À chaque fois que nous luttions contre des mutants de l’océan, nous nous assurions toujours de combattre le moins possible au corps à corps, conscients des dangers qu’un contact direct avec ces infectés pourraient nous causer. Pourtant, du coin de l’œil, un mouvement attira mon attention.

Elle dégainait une arme. La jeune femme ne portait aucune Omije sur elle et tenait plutôt une épée qu’elle brandit vers l’avant. Son geste était gracieux, calculé, et lorsqu’il fût à pleine extension, son bras se rétracta doucement. Elle ramenait l’arme à elle tout en faisant glisser le plat de la lame sur les doigts de sa main. Le regard rivé sur l’ennemi, ses lèvres récitaient pourtant les paroles d’un chant muet, mais s’arrêtèrent de bouger dès que ses phalanges atteignirent la pointe de l’épée.

« Jōshō »

Un grognement fit vibrer l’acier de sa lame et soudain, dans une explosion de lumière, une créature en sorti. Une invocatrice? Mes yeux s’écarquillèrent à cette réalisation, mais se détournèrent immédiatement de la jeune femme quand sa bête commença ses premiers bonds. Auprès des Armures Enchantées, faites de Magie et d’acier, la bête d’azur ressemblait à une danseuse perdue sur un champ de bataille. Elle sautillait délicatement entre les monstres et nos invocations, sa danse l’entraînant jusqu’au cœur de la colonie envahissante. Une fois en leur centre, elle s’arrêta soudain et leva l’une de ses pattes avant d’abattre son sabot sur le sol. Un éclair dégringola à toute vitesse du ciel et frappa une dizaine de monstres. Impressionné, je reportais mon attention sur la jeune femme. Après un certain temps, elle sentit mon regard la dévisager et se tourna dans ma direction.



Les combats perdirent en intensité. Les coups échangés restaient puissants, précis, et audacieux, mais le nombre d’ennemis, lui, diminuait drastiquement sous nos yeux. Les Armures Enchantées les transperçaient grâce à l’arme qui était l’extension de leur être; la Magie dévorait leur chair, la faisait pourrir ou l’enflait jusqu’à ce qu’elle explose en miettes qui s’échouaient sur la berge. Enfin, il n’en restât plus qu’un. Son cri était sourd, douloureux, alors qu’il continuait de tirer son corps grossier hors de l’eau. Deux Armures Enchantées s’élancèrent aussitôt. Les tentacules du monstre s’agitèrent, fouettèrent l’air qui l’entourait, décapitant d’un coup violent l’un de ses opposants; l’Armure tomba sèchement. Mais non loin, le bruit d’un sabot résonna. Un éclair crépita dans le firmament, se précipita à toute vitesse sur le monstre qui trembla à la décharge encaissée. Une ouverture subtile se créa alors et une feinte bien placée pénétra l’œil du disgracieux : l'épée de l’Armure avait trouvé son chemin avec précision. Un instant de suspension s’ensuivit, où le temps parut devenir éternité, avant que la bête des mers ne s'effondre dans les bras de la Mort.

« Capitaine, c’était le dernier. »

L’officier de la Nith-Haiah confirma d’un signe de la tête après un rapide examen des lieux.

« Soldats Rogue, Vaughan et Themis, déclara-t-il en posant le bleu de ses iris sur les concernés, faîtes le tour des bâtiments pour avertir les gens qu’ils peuvent désormais sortir. Les interpellés abandonnèrent leur garde-à-vous avant de se diriger vers les différents établissements du Port. Le reste de la troupe, maintenez un périmètre de sécurité autour de la zone. Nous attendrons les directives de l’Escadron Imuō quant à ce que nous allons faire des cadavres. »

Nous acquiesçâmes comme un seul homme avant de nous mettre à la tâche. Pendant que certains établissaient le périmètre demandé, et que d’autres s’assuraient de l’immobilité définitive des monstres que nous avions combattu, le reste des Soldats portait un œil vigilant sur les remous de l’océan, prêts à repousser une nouvelle vague si celle-ci se débridait sans invitation. Sur terre comme dans le ciel, nos yeux sondaient inlassablement la mer. En revanche, mon attention ne pouvait s’empêcher de revenir sur elle.

« Eh, Travis? »

Le blond se retourna vers moi, interrogateur.

« Est-ce que tu connais ce Soldat? Discret, je lui indiquais la jeune femme du regard. C’est la première fois que je la vois. Elle a récemment été adoubée? Transférée dans notre District militaire?

- Tu parles de Yoona?

- Yoona? »

Il acquiesça.

« C’est une Orine qui est arrivée sur Iyora depuis quelques mois déjà, je crois. Il semblerait que le Soldat Geyrson soit sur sa Liste, alors elle l’accompagne de temps en temps durant ses missions.

- Ah! Je comprends mieux maintenant. »

Elle s’appellait donc Yoona.


1 535 mots | Message unique

Isley a utilisé le pouvoir suivant :
- Les Larmes des Cieux | Les Armures Enchantées




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Lana Kælaria
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Lana Kælaria
Ven 25 Aoû 2023, 12:11



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Le bal de Seaghdha

En groupe | Lana



Dans l’écrin chamarré des sensations qui lui collaient au corps, le baiser de Lorcán avait laissé une empreinte toute particulière. Embrasser s’était révélé bien moins compliqué que ce qu’elle avait cru. Passées les premières secondes d’hésitation, elle avait trouvé le rythme du ballet des lèvres. L’Ondine s’était laissée aller à une nature primaire, des instincts que d’ordinaire elle encadrait, dans une volonté de parfaite maîtrise de ses émois. Ses mains s’étaient cramponnées à la pulsion qui la traversait toute entière, elles s’étaient refermées autour des vêtements de son partenaire, ses ongles pareils aux rangées de dents acérées des requins. Le désir de le mordre l’avait torturée, elle s’était retenue et leur étreinte s’était rompue juste à temps, répandant sur sa langue un douloureux goût d’inachevé. Lana sourit toutefois à la remarque de l’Alfar – elle se tatouerait jusqu’au plus profond de lui-même, pour que jamais il ne pût l’oublier –, avant de lever le regard vers la Vampire. Quand elle parlait, ses canines se dévoilaient. Du bout de son pouce, elle caressa distraitement la base de celui du roux. Si réfractaire au contact, elle découvrait un univers de sens enivrant. Chaque toucher l’embrumait. Chaque respiration l’étourdissait. L’idée de se dénuder lui parut presque sensée.

Sa main se détacha de celle de Lorcán et, patiemment, elle dégrafa les attaches de sa robe. Le tissu glissa le long de ses courbes. Elle le réceptionna avant qu’il ne s’enfonçât dans le bain de vin rouge et après s’être déchaussée, tendit le tout au premier serviteur de passage. « Mettez-les à l’abri et ramenez-les-moi tout à l’heure. » exigea-t-elle. Sans se soucier de la réponse, elle glissa ses doigts dans la paume de Lorcán et enfonça ses pieds délicats dans le liquide incarnat. La dentelle de ses sous-vêtements blancs ne résisterait pas à la teinture, mais à cet instant, elle ne s’en inquiétait pas le moins du monde, tout comme elle ne se souciait pas d’offrir la vue de son corps presque nu à des centaines de personnes, tout comme elle ne se préoccupait pas de savoir si elle n’était pas trop grosse, si son ventre n’avait pas gonflé à cause de la boisson, si sa peau se révélait bien soyeuse, si des imperfections gâchaient son aspect lacté. Le contrôle lui échappait, et c’était la première fois de sa vie que cette évidence n’éveillait ni sa panique ni sa colère.

Le vin ceignait ses genoux. Elle se tourna vers le Basphélien. Il lui parut plus beau que d’habitude. Était-ce grâce à sa nudité ? Hormis en peinture ou dans certains rêves troublants, elle n’avait jamais vu d’hommes nus. Peut-être fallait-il qu’ils se promenassent tous ainsi ? Dévêtus, pareils aux animaux qu’ils ne surpassaient en rien. S’agissait-il là de leur véritable place ? Le contact des doigts de Lorcán sur sa bouche chassa sa pensée. « Tu n’as pas idée. » lui répondit-elle, avant de mêler ses lèvres aux siennes. Le goût métallique ne la troubla pas, il lui râpa la langue comme le vin l’aurait fait. Elle ne songeait qu’au piège qui se refermait progressivement sur le roux, à sa main qui ne voulait pas lâcher la sienne, à son corps qui revenait toujours au sien, à sa volonté qui ploierait devant elle. Elle l’avait licolé ; il n’avait plus rien de l’étalon sauvage qu’il croyait être. Elle l’avait réduit à l’état de bête domestique. Quand elle s’écarta, la Vampire murmura quelque chose à son oreille. Lana sourit, passa une main dans les cheveux d’automne de l’Alfar, referma ses doigts autour des mèches et, avec autant de fermeté que de douceur, le poussa vers l’un des rebords pour qu’il s’y assît. Il obéissait bien. Elle allait le rejoindre, quand des bras se refermèrent autour d’elle. Un visage se pressa contre son cou, puis elle sentit des crocs s’y enfoncer. Un souffle bref s’échappa d’entre ses lippes, puis une sensation d’engourdissement plaisant se dilua dans ses veines.

Les paupières mi-closes, ses iris céruléens voguèrent jusqu’à Lorcán, et elle s’imagina enfoncer ses dents dans sa chair. Le désir se fit si impérieux que, dès que l’inconnu relâcha sa prise, elle se dirigea vers le jeune homme. La Sirène prit place sur ses genoux. Sa figure se rapprocha de la sienne pour l’embrasser encore. Il y avait quelque chose de plaisant dans ce geste, qu’elle ne fit pourtant pas durer. Ses lèvres descendirent dans son cou, tandis qu’elle enroulait un bras autour de son crâne, la main enfouie dans ses cheveux. « Ne bouge pas. » De ses phalanges libres, elle écarta délicatement le ruban. Ses dents effleurèrent la peau, puis ses canines y plongèrent, pareilles à deux éclairs venus fendre l’océan. Le goût du sang se répandit dans sa bouche, brutal et sauvage. Lana resserra sa prise autour du Basphélien ; sa main se contracta autour de ses cheveux, son corps se pressa contre le sien et ses jambes repliées se tendirent autour de ses cuisses. Le baiser dura un temps qu’elle n’aurait su définir ; les secondes s’entortillaient dans les minutes. Sa langue pansa la plaie de quelques caresses, puis elle se détacha et se recula légèrement. Ses yeux d’azur se confrontèrent au rubis des siens. « Mords-moi. » ordonna-t-elle. Elle avait toujours voulu savoir ce que ça faisait, mais elle n’avait jamais osé demander à Kiara.



Message VI – 881 mots

Oui, ils sont irrécupérables, ça y est [EVENT Mai & Juin] - Le Bal de Seaghdha - Page 8 950593777


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Aliénor Vaughan
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Dim 27 Aoû 2023, 17:21


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Le Bal de Seaghdha



« Priam ! J’étais justement en train de discuter des variétés de pommes avec ce charmant… » Elle tourna le visage vers la position de son interlocuteur précédent. Sa voix mourut. Celui-ci n’était plus là. Elle cligna des yeux, sa tête d’ahurie remplaçant par là-même sa tête d’experte en pomologie. Depuis combien de temps n’était-il plus là ? Elle était certaine qu’il avait suivi son exposé sur la fabrication du cidre… L’avait-elle perdu quand elle avait commencé à énumérer les maladies qui pouvaient atteindre ces fruits ? Elle aussi, ça l’avait barbée lorsque Lhéasse lui avait dit de lire sur le sujet. Il désirait la cultiver et cela faisait partie de leurs petits arrangements. Pourtant, sous l’effet de l’Aliénation et des drogues, tout ceci lui avait paru tout à coup particulièrement savoureux ! Elle imagina la tête fière de Lhéasse et sourit, sans remarquer les larmes au bord des yeux de Priam. Elle lui envoya son plus beau sourire – niais au possible celui-là – et consentit à l’écouter. Après tout, ce n’était pas grave si elle avait perdu un allocutaire. Un de perdu, dix de retrouvés ! Et puis, très honnêtement, elle préférait mille fois les baisers de l’Ange aux sourires crispés de Jean-Marie qui, visiblement, n’y connaissait rien en pommes. Ces incultes… tss.  

« Qui ? Les non amateurs de pommes ? » Priam lui coupa la parole au beau milieu de sa phrase. Il ne semblait pas l’avoir entendue. Elle comprit qu’il y avait méprise lorsqu’il parla de mariage. « Ensemble ? » Elle remarqua à ce moment-là les silhouettes qui s’approchaient d’eux. Il voulait vivre avec ces types ? Ah non. Il les emmerdait. Vraiment, tout ceci était compliqué. « Ailleurs, tous les trois ? C’est vrai que… jamais deux sans trois. » pouffa-t-elle. « Eh bien, après vous ! Mais dîtes-moi… vous y connaissez-vous en pommes ? » « Parfaitement. Nous pourrons en discuter dans un environnement plus intime. » « Tu entends ça, Priam ? Il s’y connait en pommes ! Chouette ! » Elle rit, se sentant aussi légère qu’une plume virevoltant au vent. Elle prit la main de l’Ange pour l’entrainer à la suite du Vampire.

Sur le chemin, elle garda le silence, obnubilée par les formes présentes sur le costume de leur meneur. Qui portait des vestes avec des plumes de paons ? C’était passé de mode depuis déjà plusieurs années. Elle pensa qu’Elias ne se serait jamais permis tant d’excentricités. D’ailleurs… Elle se tourna vivement vers l’Ange alors qu’ils entraient dans la pièce. « Priam ! J’ai eu une idée ! Tu pourrais m’emmener à Lumnaar’Yuvon et me cacher là-bas ! Je quitterais tout et je vivrais avec toi ! » Il faudrait qu’elle prévienne son fils tout de même… « Dis oui ! S’il te plaît. » Elle sourit. « En plus, on dit que les espions ne peuvent pas aller là-bas parce qu’ils finissent la tête plantée sur une pique ! J’ai toujours rêvé de traire des vaches et on pourrait passer nos journées à faire l’amour ! » Elle se tut. « Par contre euh… tu le connais, lui ? » Elle désigna le Vampire.  

526 mots



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Zeryel
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Jeu 31 Aoû 2023, 09:25

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Le Bal de Seaghdha
Lorcán


Participation au bal en messages multiples x400


Le pincement sur son poignet n'était plus qu'un vague souvenir. Totalement détendu, les pensées enveloppées dans du coton, il avait gracieusement abandonné son bras à l'appétit de l'inconnue et son plaisir était contagieux. Immergé dans la liqueur jusqu'au nombril, ses genoux en effleuraient la surface en deux ilots jumeaux sur une mer lie de vin. Il trouvait cette teinte formidablement accordée à celle de son épiderme. Il était fier de son apparence. Il lui manquait certes quelques muscles pour être qualifié de sculpture de perfection, mais ce n'était rien que le temps et ses efforts ne sauraient solutionner, et sans doute Lana percevait ce potentiel.

Sa détente recula dès que la blanche prit sa place en le chevauchant. Il eut le souffle coupé de son nouveau positionnement qui chatouillait sa luxure. Son regard bleu acier le cisaillait d'autorité. Il aurait souhaité se couper sur tous les tranchants de ces prunelles, s'y entailler jusqu'à la mort. Il voulait le provoquer et l'assombrir pour qu'il traduise tous ses désirs les plus inavouables, les plus sordides comme les plus érotiques. Son cœur ne fut pas le seul à enfler alors qu'elle se penchait pour l'embrasser. Il y avait sur ses lèvres toute la douceur qu'elle n'exprimait nulle part ailleurs. Sa main libre se faufila dans son dos pour y dessiner d'hasardeux motifs. La barrière de ses sous-vêtements freinaient l'exploration de ses doigts, chaque fois semblant le défier de les enlever. Il allait le faire quand elle se détacha pour descendre dans son cou. Un frisson brûlant lui noua les nerfs en pelote et il dut se faire violence pour obéir à son ordre. Immobile, il garda les yeux clos jusqu'à ce que la morsure de l'émail remplace le soyeux de ses lèvres. Il frémit et une exclamation basse lui échappa. La douleur s'accouplait merveilleusement avec la pression délicieuse de ses formes contre lui et son corps réagissait en conséquence. Son excitation se décuplait jusqu'à devenir insoutenable, elle allait le consumer tout entier à ce rythme.

Liquéfié par l'infernale tentatrice qui régnait sur ses fantasmes, il n'entendait plus que son cœur battre la chamade et il mit quelques secondes à enregistrer son nouvel ordre. Il tira sur son bras et la douleur reflua désagréablement alors que la Vampire refusait de lâcher prise, ses canines profondément enfoncée dans le pli de son coude. Il grimaça en sentant la peau se déchirer et le sang coaguler autour des lèvres de la femme. Il tira encore et cette fois, elle lâcha prise, de mauvaise grâce. Surprenant la présence d'une autre victime dans le bassin, elle s'éloigna sans un regard pour profiter d'une proie moins occupée.

Ignorant les pulsations de souffrance de son bras, Lorcán ceintura la blanche et son dos quitta son support de pierre pour s'avancer vers elle. Sa bouche effleura ses clavicules en premier. Il s'était trompé plus tôt. Sa peau douce déchaînait toutes sortes de violence en lui qu'il maîtrisait péniblement, il voulait l'éprouver et la marquer. Comme elle plus tôt, il remonta jusqu'au pli de son cou et ses lèvres s'y soudèrent. Il n'hésita pas à lui obéir et mordit docilement dans la moelleuse section jusqu'à écorcher la chair et sentir le sang pénétrer sa bouche. Le goût ne lui plaisait que très moyennement mais il s'enhardit sur les réactions de sa partenaire. Ses mains s'étaient traîtreusement déplacées jusqu'à ses fesses qu'il pressait pour la coller davantage contre lui. Il se fichait des centaines d'yeux pouvant les voir, ils n'existaient plus depuis longtemps. L'envie rugissait dans ses oreilles avec trop d'intensité pour être ignorée, il y avait bien trop longtemps qu'il nourrissait le désir de se trouver dans cette situation et il décolla son bassin afin de pouvoir laisser sa main contourner sa hanche et s'insérer entre ses cuisses et la caresser là où lui-même se sentait brûlant au delà du supportable. Il se sentait trembler d'énergie contenue contre elle. Elle risquait de le tuer, mais il aurait fallu l'assommer pour l'arrêter. Peut-être valait-elle la peine de mourir ?

Message VIII | 716 mots

C'est Lorcán, même sans drogues, il aurait tenté 8D
Spés:

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Seiji Nao
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Seiji Nao
Jeu 31 Aoû 2023, 09:43





Participation au bal en message unique x900

Pendant de longues minutes, les complaintes de Lune-de-Printemps s’élèvent vers la nuit et son ruban d’étoiles. Sa gaieté de papier envolée, elle dévoile sans ciller le fond de sa pensée, et, cachée sous la couche de reproches qui fuse de ses lèvres, son dégoût du monde. Incapable de comprendre les tourments d’un cœur qui ne bat plus depuis des années, le violet tend l’oreille. Accroché à ses mots comme une tique à la peau, il se gorge de son cynisme et de son insolence. D’abord aveugle à sa souffrance, il s’esclaffe toutes les deux phrases. Sans doute verse-t-elle un peu trop dans le mélodrame ; l’esprit taillé pour penser, les mains modelées pour créer, il n’imagine pas quelle ombre plane sur son paradis d’artiste. Ne sachant que faire de son corps _ il n’ose pas avancer une chaise pour s’asseoir près de mal, même s’il sent ses jambes fatiguer _, il reste immobile à ses côtés, aussi réconfortant qu’un vase dans une vitrine.

Finalement, sa matière grise remue, et il distingue sur son visage de porcelaine les tristes symptômes de la lassitude. Chagriné de la voir ainsi, sa langue tourne autour de son palais, à la recherche de mots qui sauraient chasser les nuages. Cependant, il ne rencontre qu’une phénoménale quantité de salive. Penaud, il se tourne vers le chandelier sur la table derrière lui ; il refuse qu’elle aperçoive sur ses traits la marque de son échec. Avides de chaleur, ses mains se posent en coupe autour d’une flamme. Revigoré par cette sensation, l’Hanatsu joint ses pouces, refermant son étreinte sur la lueur battante, comme pour protéger une chose aussi secrète que précieuse. Jalouse de l’attention portée à sa consœur, une voisine à qui la brise donne des ailes vient lui lécher les doigts. De surprise plus que de douleur, il recule précipitamment, soufflant sur sa main de toute la force de ses joues. Cessant un instant de faire rougir son cigare, la Vampire le dévisage.

« Il te manque vraiment une case, pas vrai ? »

Loin de son amabilité habituelle, l’adolescent l’observe à son tour, un éclair dans le regard. Conscient qu’elle soulève un point, la colère noue ses racines dans ses neurones pour un instant. De mauvaise grâce, il grommelle une réponse entre ses gencives.

« Je ne suis pas une grille de mots croisés. »

Lune-de-Printemps éclate d’un rire franc, noyé par la vivacité des musiciens. Toute rage s’envole de l’esprit de Seiji. Surpris et ravi à la fois, il ne demande qu’à lui plaire. Un sentiment qui, s’il l’éprouvait déjà devant leurs lettres, s’accentue de minute en minute. La tête chargée d’une obsession naissante, il s’approche lorsqu’elle lui fait signe, la volonté vide de toute raison. Le monde autour d'eux n'existe plus.

Des dents effleurent sa clavicule. Un frisson sur la peau, l’instinct au repos, il n’esquisse pas le moindre geste. L’émail joue sur sa chair, la couvrant de caresses. Un rire enfantin monte de la gorge du violet, comme s’ils partageaient un secret dont eux seuls comprenaient le sens. Se hissant sur la pointe des pieds, il passe une main dans les cheveux de l’artiste, l’encourageant à se rapprocher davantage. Un sourire idiot se peint sur ses lèvres lorsqu’il sent quelque chose de chaud couler le long de son cou. Ivre de sa présence, il reste là ; il ne désire rien de plus que n’être qu’un avec elle.

Le temps d’un battement de cœur, et l’enchantement prend fin. Déçu de la voir s’éloigner, l’adolescent tend une main vers la sienne, qu’elle ne remarque pas. En proie à un chagrin qui le submerge, il ne retient qu’à grand-peine les perles qui lui piquent les yeux. Cependant, sa voix s’élève à nouveau. Subjugué jusque dans ses cellules, il boit son monologue, les jambes flageolantes.

« Si je me jetais par le balcon, là par exemple… »

Interpellé par ses noires envies, l’Orine pose les poings sur ses hanches, franchement outré, et l'interrompt sans attendre.

« Ah, non ! Vous ne pouvez pas faire une chose pareille ! »

Délaissant son cigare pour de bon, Lune-de-Printemps le toise avec mépris. Sa timidité au placard, il ne se laisse pas démonter.

« D’abord, ça gâcherait la soirée de tout le monde. Ensuite, vous avez encore des spectacles à donner et des cœurs à inspirer. Et puis, surtout, je vous aime bien, moi. »

Grognon devant la perspective de son suicide, Seiji baisse la tête. Du bout des lèvres, il souffle sur une mèche dégagée de sa coiffure et qui lui chatouille le nez. Ne voit-elle pas quel sacrilège ce serait ?

La Vampire s’approche à nouveau, d’une démarche plus hésitante. Soudain, elle lui tombe dans les bras. Des fourmillements naissent dans les veines du violet. Les joues en feu, il n’ose croire à sa chance. Ses mots suffiront-ils à égayer ses jours ?

« Là, ne vous en faites pas. Tout va bien. »

D’une main sur la taille, il soutient le corps de Lune-de-Printemps. Bien vite, rattrapé par sa fragilité, il les dirige vers un canapé. Tant bien que mal, il l’installe à ses côtés. En un instant, elle s’effondre sur ses genoux, prise d’un frisson. Pas le moins du monde inquiété par sa brusque faiblesse, ses doigts du violet glissent tendrement sur son front et ses joues.

« Vous savez, je n’aurais jamais pensé rencontrer quelqu’un comme vous. »


Le souffle court, il contemple son teint de porcelaine, ses lèvres d’un noir vernis, ses yeux clos. Tant de beauté et de tristesse dans une seule âme… À quoi pensent les Très Grands ? Contre sa cuisse, il sent s’étendre une tâche humide ; sans doute la belle se laisse-t-elle aller à quelques larmes. Appuyé contre l’assisse, la somnolence lui pique les yeux. Armé de son obstination, il refuse de céder. Elle a besoin de lui, il le sait, il le sent.

« Je suis là. Vous pouvez vous reposer un peu. Je veillerais sur vous. »

Le corps secoué par des sanglots, la brune se crispe entre ses bras. Une purée de fraises s’échappe de ses lèvres. Confus et conquis, le violet resserre son étreinte pour l’empêcher de trembler. L’azur de ses prunelles luit de dévotion. Désormais, il sait quel sens donner à sa vie : il la protégera de tout, et d’elle-même s’il le faut. Ses tourments balayés par la certitude, il la fait osciller entre ses bras, une berceuse sur les lèvres ; elle mérite bien un peu de repos.

1 066 mots
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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Jeu 31 Aoû 2023, 16:50


Le Bal de Seaghdha

Symphony par Anato Finnstark

Midnight | Swingrowers
L'air frais et respirable de la nuit sembla chasser la brume agréable qui avait enlacé l'esprit de la Déchue. Lentement, les mots et les gestes qu'elle voyait et avait vus lui parurent plus clairement et, surtout, différemment. Non, ce garçon ne lui pardonnerait jamais de s'être senti trompé et humilié. Oui, l'intervention de Jun, aussi furtive fût-elle, était à prendre au sérieux. Il y avait également la tension qui agitait ses guides, visible par leur démarche incertaine et les regards furtifs qu'elles jetaient autour d'elles et, de temps à autre, sur l'Abjecto. Une façon d'être qui lui souffla que les jumelles n'étaient pas tout à fait sincères dans leur acte. Puis il y eut l'arrivée d'une tierce, fonçant dans leur direction à la manière d'un bélier. Oriane la reconnue, non par son visage qui lui était dissimulé mais par sa tenue ainsi que sa voix. La colère s'y entendait d'ailleurs. Lui en voulait-elle de lui avoir enlevé son partenaire ? Elle aurait dû réagir immédiatement plutôt que de fulminer plusieurs minutes à ce propos. Elle le lui aurait rendu si ça la dérangeait tant, et elle ne se serait pas mise dans un tel état. À présent c'était trop tard, le garçon avait disparu. Cette réflexion faite, la Luxurieuse ouvrit tous ses sens et se mit en alerte. La brune ne semblait pas lui vouloir que des bonnes choses et la façon dont elle s'empara de son poignet ne faisait que lui confirmer ce sentiment. « Qu'est-ce que– ». Les choses dégénéraient au-delà de ce qu'elle avait envisagé en se joignant à ce bal. Elle n'avait d'ailleurs jamais imaginé un qu'un tel scénario puisse advenir. Les ongles de son agresseuse devenus griffes et lacérant sa peau lui arrachèrent un râle tant de surprise que de souffrance. Sous ses côtes son cœur palpitait comme le poisson s'agitait en vain dans le filet dans lequel il était pris. Un vent de panique gonflait sa poitrine d'une respiration se faisant plus vive. « Lâche. Moi. ». Ces seuls mots eurent bien de la peine à s'exprimer et, de ce fait, elle Oriane fut bien incapable de dire quoi que ce soit d'autre pour l'instant. À moitié à genoux, elle porta sa main libre à celle étrangleuse, cherchant à se défaire avec urgence de cette étreinte étouffante avant qu'à nouveau les ongles ne percent sa chaire de façon plus létale. L'écho des fillettes ne fit qu'affirmer un peu plus l'état déplorable et manifestement critique dans lequel elle se trouvait. Si elle devait agir, c'était maintenant sinon peut-être jamais plus. Ses ailes apparurent dans un souffle grondant, bousculant sans s'en soucier les jumelles et projetant la poussière tout autour de sa personne dans les premiers brassements de l'air. Cette première tentative de défense, qui eut plus lieu d'effet de surprise, lui permit de libérer son cou d'une main qui se voulait assassine. « Lâche-moi ! » réitéra-t-elle l'injonction avec plus de virulence. Alors elle insista et continua à se débattre, abattant ses ailes avec force et détermination pour quitter le sol malgré la volonté de la brune de la retenir. Plus rien ne lui venait aux oreilles tant le rugissement de ses plumes frappant l'air prenait de la place. Enfin elle aperçut chez la brune une brèche lui permettant la fuite complète. Sous ses tentatives incessantes de lui échapper, elle sentit la colérique perdre de sa stabilité. Elle en profita pour tirer sur son bras avec la force des désespérés en même temps qu'elle s'éleva un peu plus. Comme elle l'avait espéré de cette manipulation, elle put enfin récupérer son bras en sang qu'elle plaqua contre sa poitrine. À présent à plusieurs mètres du sol, elle vit son masque qui était tombé dans la furie de son instinct de survie. Tant pis. Ça n'avait pas grande importance. Elle toisa finalement les fillettes en retrait, les accusant du regard, puis porta son attention sur la brune. « Pas encore, non. » déclara-t-elle avant prendre plus de hauteur et fuir dans le ciel noir de la nuit.
©gotheim pour epicode


Post VI | Mots 673 (ci-ciao !)
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Jämiel Arcesi
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Jämiel Arcesi
Jeu 31 Aoû 2023, 22:57

White Sparrow par polarwiesel
La décision de Rîgardh
Message unique


Enfermée dans la semi-obscurité de la chambre dédiée au Girarara, à genoux devant l'autel, Èibhlin soufflait une douce litanie en l'honneur de la Grande Dothasi. Elle ignorait combien de temps elle avait déjà passé au sein du temple. Assez pour que la faim tenaille son estomac et que la fatigue ait déjà tenté à plusieurs reprises de l'enlever à ses prières. Dans un coin de la pièce se reflétait, dans l'onde d'un bassin d'eau clair, le peu de lumière disponible. Une source venue des profondeurs même de la terre l'alimentait en continu, offrant au disciple de quoi s'hydrater pendant sa longue méditation et ne pas dépérir de soif aux pieds de la déesse. Èibhlin s'était confiée à mi-voix sur ses doutes et ses souhaits ; ses craintes et ses envies ; ses hontes et ses fiertés ; ce qu'elle aimait et ce qu'elle répugnait. Dothasi était, de toute façon, au courant de tout. Rien ne servait de lui mentir. Cela faisait du bien. Elle se sentait si légère d'avoir pu prononcer tout ce qui lui pesait. Il y avait peu de gens auprès de qui elle se permettait de se confier. Eskil, son mentor, était de ces quelques élus et pourtant même à lui il y avait des choses qu'elle préférait taire. Elle exhala un souffle et leva les yeux sur la fresque monumentale ornant le mur où s'y mêlaient histoire et mythologie. Jamais la figure de Dothasi n'était représentée cependant. Seules ses représentations symboliques étaient visibles. Après un temps indiscernable, Èibhlin ferma les yeux. Si elle s'était pleinement confiée à l'Æther, il y avait encore deux choses qu'elle n'avait pas encore évoquées. Feu le Hlendrisa Númendil avait précisé qu'il n'y aurait mariage qu'après acquisition de l'Anoraë. Un mariage qui aurait lieu sous peu donc. Également, la décision de l'Amarante. Les Hauts Plateaux étaient en grande partie épargnés de cette directive, évidemment. Pour être au sommet, il fallait déjà avoir attesté de hauts faits. Ce qui était loin d'être le cas des premiers plateaux. Mornhîngardh ne serait plus qu'un immense terrain vide. Une ville fantôme qui risquerait de disparaître dans la végétation de la Forêt des Murmures, faute d'entretien. Elle, elle échapperait à cette condamnation de peu. Tout ça à cause — ou grâce plutôt — à Isemli. L'Alfar rouvrit les yeux alors qu'une réflexion émergea dans son esprit. Finalement, sa vie ne lui avait jamais réellement appartenu. Un court instant, avant la Coupe des Nations. Mais c'est tout. Depuis elle ne faisait que suivre un courant trop fort pour qu'elle lutte contre sans dommage réversible. Elle exhala un soupir puis revint trouver le cocon rassurant de l'obscurité de ses paupières.

La porte s'ouvrit sur sa silhouette. Le teint pâle — plus qu'habituellement encore — , elle s'approcha de la Prêtresse qui avait la charge de surveiller le déroulement de la cérémonie. Celle-ci posa un regard sévère sur la Nerethi. L'heure était enfin venue de savoir si cette peste de chance avait finalement été reniée par Dothasi et finirait expédiée dans la fange avec le reste des Näg. Èibhlin tendit alors une main devant elle. Le poing fermé, ses doigts finirent par révéler, lovée au creux de sa paume, une petite gemme rose pâle, aux arêtes brutes et aiguisées, comme tout juste sortie d'un gisement. « Ainsi soit la décision de la Grande Dothasi. » bénit-elle la Nerethi en s'emparant de l'Anoraë encore brute pour la faire couler au sein d'une vasque située au centre de l'anti-chambre dans laquelle elles se trouvaient. L'eau se troubla un temps avant de se figer et demeurer aussi limpide que le cristal. Il avait été déjà observé des jeunes Nerethi tenter de duper l'ordre clérical en pénétrant avec une fausse pierre simulant l'Anoraë, dans le cas où ce dernier n'apparaitrait pas. Dans une telle situation, si la faussaire était plongée dans cette eau bénite, l'eau se ternissait jusqu'à prendre la couleur de la rouille. Alors l'imposteur était jeté sans préavis entre les racines de Tawaradan pour y croupir comme l'ordure qu'il était. La Prêtresse leva les yeux vers Èibhlin tout en lui rendant la gemme. « Courbe la tête, disciple de Nothasea. ». Elle s'exécuta. « Et reçoit la bénédiction de notre Protectrice. ». Elle s'empara de la vasque, puis versa son contenu sur la nuque de la clone. « Visage esthétique de notre race, que la conscience des arts s'éveille en toi. De ton art fait en l'émissaire du peuple. Qu'il se fasse œil et oreille au sein du monde. Que ta présence dissimule les desseins de tes maîtres et leurre la méfiance vis-à-vis de ton essence. ». Lorsque la dernière goutte tomba sur la peau de l'Alfar, celle-ci rouvrit les yeux. « Lève la tête, disciple de Nothasea. ». Èibhlin obéit. « Et diffuse notre héritage par-delà les frontières. »



Èibhlin fixa un instant l'Anoraë avant de le mettre à l'abri dans une petite boîte en bois. Puis elle s'attacha rapidement les cheveux en un chignon approximatif comme elle changea de tenue pour descendre dans l'atelier d'Eskil. « Te revoilà, ça y est. Tu as réussi à obtenir ton Anoraë alors. » lui fit-il après les salutations. « Le verdict ? » demanda-t-il ensuite en faisant place libre pour son apprentie. « Le Lotus Rouge. » répondit-elle, rassurée de cette nouvelle. Elle ne se serait absolument pas vue faire partie de la Main de Dothasi ou de la Faction des Epines. Non, le Lotus Rouge, c'était parfait. « C'est un dragon ? » fit-elle en se penchant sur le parchemin encore humide des pigments que venait d'y appliquer Eskil. « Il s'agit de Carcharoth. On est en train de remettre à jour les manuels d'Histoires. On remet à jour à peu près tous les livres de connaissances à vrai dire... ». Cette dernière phrase, il l'avait dite dans un murmure soucieux qui frappa la Nerethi. Ce n'était pas souvent qu'elle avait l'occasion de le voir ainsi. Il s'en défit cependant rapidement pour évoquer la leçon du jour. « Mais aujourd'hui on va travailler quelque chose de plus pragmatique : l'anatomie des races ailées. » - « Pourquoi elles en particulier ? Si on observe l'anatomie générale des races humanoïdes, elles sont toutes, à peu de chose près, identiques. » - « Et c'est ce "à peu de chose près" qui est important dans les illustrations réalistes. Un dragon ne diffère pas d'un autre si l'on observe uniquement l'anatomie générale. Mais en pointant les détails, on peut voir qu'un dragon affilié à l'eau et un à la terre ne sont pas semblable. ». Il se tut, laissant la réflexion murir dans l'esprit de son apprentie. Puis il reprit. « À cause de la particularité physionomique que leur offrent leurs ailes, l'ossature comme la musculature de ces races ailées ne se développe pas de la même façon que chez un non ailé de naissance. C'est d'ailleurs pour cela, entre autres, qu'il n'est pas facile de voler pour une personne qui n'a pas cette capacité innée à pouvoir faire usage de ses ailes. ».La Nerethi hocha la tête. Ce n'était pas le genre de chose à laquelle elle avait songé les concernant. Alors elle se pencha sur la feuille qu'elle avait récupérée dans un tiroir, prête à suivre les instructions de son mentor. Petit à petit, le papier se noircit de ses essais loin d'être terribles, mais parfaitement imparfaits, jusqu'à ce que la clone s'immobilise. « Il y a un problème ? ». Elle se pinça les lèvres. « Tu es concerné par l'arrêté prononcé par l'Amarante ? ». Il y eut un court silence suivant la déception qui habillait sa question. « À ton avis ? ». Èibhlin leva les yeux sur l'Alfar, surprise de la sérénité avec laquelle il lui répondit. « Drosera considère peu ceux qui, comme moi, arrivent à se contenter de peu. » - « Avec qui je vais apprendre le dessin si je n'ai plus de mentor ? » se lamenta tout de même la clone, quoique la raison de son désarroi ait moins rapport à son apprentissage qu'à la perte d'un être de confiance. « Tu n'as pas dit qu'il était prévu que tu intègres les Geisha ? » - « Oui mais– » - « Alors tu n'as pas à t'inquiéter à propos de tes aptitudes en dessin. Tu y trouveras des maîtres bien plus talentueux que je ne le suis et ne regretteras pas longtemps mon absence. ». Èibhlin baissa la tête pour dissimuler une moue mécontente. Alors elle se remit à l'ouvrage, tâchant d'oublier cette conversation et ce qu'elle en ressentait.
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Kitoe
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Kitoe
Jeu 14 Sep 2023, 21:27

Kitoe
Le bal de seaghdha
BAYBE - MY NAME IS BAYBE
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L’écho des deux blondes à son appel au meurtre lui procura un frisson qui lui traversa l’échine. Sa mâchoire se contracta fort. Lia se sentait comme ce qu’elle n’avait pas été depuis un moment maintenant : une prédatrice. Ses dents étaient des crocs acérés qui n’attendaient qu’à plonger dans la chair tendre de sa victime. Ses poils se dressèrent sur sa nuque et ses avant-bras. La femme sous son emprise paniquait. Sa situation la stimulait tant que si ça continuait, elle allait se mettre à baver. Pour l’heure, elle se contentait d’enfoncer un peu plus ses griffes dans sa peau.

Soudain, un battement sourd retentit et une rafale de vent fouetta son visage. Lia leva les yeux pour découvrir les ailes d’ébène de sa victime.

-... !

Cette garce essayait de s’enfuir ! Lia grogna. La main moite qui maintenait son cou glissa. La Démone tenta de reprendre sa poigne, mais malgré les marques qu’elle lui laissait, la Déchue lui échappa. Vite, Lia s’accrocha à deux mains à son poignet, mais les battements se faisaient plus rudes. La gamine fut contrainte de fermer les yeux. Elle mobilisa toutes ses forces pour maintenir l’insolente au sol.

-Aidez-moi ! Cria-t-elle à l’attention des jumelles.

Que fichaient donc ces incapables ?! Au bout d’un moment, la moiteur de ses paumes eut raison d’elle et Lia laissa, malgré ses cris, s’échapper celle qui aurait dû finir en grenadine géante.

-Non ! S’époumonna-t-elle d’un cri si aigu qu’elle se fit mal aux oreilles toute seule.

Elle essaya à son tour de déployer ses ailes, mais n’y parvînt pas. Elle ne les utilisait jamais, alors elle n’avait plus l’habitude. Elle pointa la Déchue du doigt.

-T’as pas le droit de faire ça !

Elle savait que ça n’apporterait rien, mais elle avait besoin d’écouler sa colère. Les ailes, c’était de la triche. Elle continua de vociférer jusqu’à perdre la pauvre femme de vue. Là, elle se tourna vers les deux blondes.

-Il fallait l’arrêter !

Qu’était-il difficile à comprendre ? La règle numéro un des criminels était de ne jamais, jamais, jamais laisser une victime s’enfuir, sous peine d’engendrer le début de la fin. Tout le monde savait ça, même les gens qui avaient un petit pois à la place du cerveau.

-Elle est partie maintenant !

Ça la rendait folle. Criant toute sa fureur, elle tourna les talons et retourna à l’intérieur.
La salle de bal avait drôlement changé, mais cela ne choqua en aucun cas l’enfant. Elle n’en avait rien à faire de ce qu’il se passait autour d’elle, autant qu’elle n’en avait rien à faire des cadavres qui jonchaient le sol. Sûrement entrainée par la fatigue par ailleurs, il ne lui fallut que quelques minutes à peine pour tomber pleinement sous le joug de l’Aliénation. La colère de la Vile se transforma en une profonde mélancolie et elle décida de s'asseoir par terre. Lia fut surprise en découvrant la texture poisseuse du sol. Elle regarda ses mains, devenues rouges depuis qu’elle avait pris appui par terre. Doucement, elle s’y laissa glisser, étendant ses bras comme si elle s’apprêtait à nager. Elle termina sa brasse allongée en position latérale, observant d’un air vitreux les danseurs qui se reflétaient dans le liquide visqueux.

538 mots
Lia est folle de rage d'avoir perdu Oriane. Elle engueule les jumelles puis par s'échouer dans la salle de bal.



Bijin
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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Dim 17 Sep 2023, 10:38



Unknown

Le Bal de Seaghdha

En groupe | Priam



« En pommes ? » Il lui parlait d’avenir, il lui promettait de la sauver ; et elle voulait discuter de fruits ? « On pourra avoir un verger, si tu veux. » Peut-être que c’était ça. Peut-être qu’elle imaginait déjà des plans pour leur future habitation ? Les Magiciens avaient tous la folie des grandeurs. L’Ange aurait préféré vivre dans une maison à taille humaine, un corps de ferme entouré de quelques bêtes, à l’écart de la ville ; mais les Mages Blancs nourrissaient une passion dévorante pour les énormes châteaux, les jardins bien taillés et l’effervescence des soirées mondaines. Pour Aliénor, il y consentait. Quand cette vie deviendrait trop étouffante, il s’isolerait avec ses animaux. Cette pensée le suivit tandis qu’il filait dans le sillage de la Fille au Chapeau.

Des silhouettes nouées les unes aux autres s’égrenaient le long des couloirs. Machinalement, Priam fit courir ses doigts sur la plaie qui mordait son poignet. Il ne pouvait pas s’empêcher de guetter l’arrivée de Sorciers. À tout moment, ils pouvaient surgir, refermer leurs griffes sur Aliénor, et l’emporter. Plus les secondes s’écoulaient, plus sa paranoïa augmentait. « Lumnaar’Yuvon ? » Sa tête pivota vivement vers la jeune femme. Il s’arrêta sur le seuil de la porte. Il fallait qu’il y retournât. Plus il tardait, moins bien il serait reçu. Il sentait déjà se poser sur lui le regard courroucé de sa mère et s’abattre les réprimandes de son père. Leur inquiétude à peine apaisée par les rares nouvelles parvenues de l’extérieur éclaterait plus que sûrement en colère. « On… » Ses iris voltigèrent jusqu’à l’homme. Il le scruta, longuement. Il y avait quelque chose, dans son expression… Les doigts de Priam se refermèrent sur le bras d’Aliénor et, sans crier gare, il les sortit de la pièce, claqua la porte et partit en courant. Au bout du couloir, une issue débouchait sur l’extérieur. Il s’y engouffra.

Dès qu’il cessa sa course, il éclata de rire. Ses bras se refermèrent autour d’Aliénor et il la souleva de terre pour la faire tourner dans les airs. « Tu as vu sa tête ? On aurait dit celle d’Elias quand il me faisait les gros yeux dans son bureau ! » L’Ailé rit encore. Quelle idiotie d’avoir eu peur ! Il ne pouvait rien faire contre eux, ici. À Lumnaar’Yuvon, il ne pourrait rien non plus. À moins de raser le village dans sa totalité. Mais s’il essayait, Freyja ne le lui pardonnerait jamais. Grisé par l’impression de l’avoir battu à son propre jeu, le fils de Réprouvés posa un regard pétillant de joie sur la Magicienne. « On ira vivre chez moi, c’est promis. Je planterai moi-même la tête des espions au bout des piques et je t’apprendrai à traire les bicornes et les cerfeuils. » Il n’y avait pas de vaches, là-bas. « Et puis le soir, ou même en plein jour, je te prendrai dans mes bras, comme ça. » Il emboîta le pli de son coude derrière ses genoux et, un bras toujours dans son dos, la souleva. « On traversera les champs d’or. » D’un pas allègre, il fendit la pelouse savamment entretenue des jardins comme s’il s’agissait des herbes folles de Bouton d’Or. « Je t’allongerai en plein milieu, ou chez nous, ou n’importe où. » Délicatement, il la fit descendre vers le sol. Au moment où elle le touchait, il perdit l’équilibre et tomba à moitié sur elle, le nez dans son cou. Ça le fit rire. Il se redressa. « Et puis là… » Il sourit, espiègle. Elle connaissait la suite.



Message VII – 598 mots

Priam est avec Aliénor dans les jardins.




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Orenha
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Orenha
Mer 04 Oct 2023, 00:31


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Le Bal de Seaghdha


Participation au bal en messages multiples x400

Claer s’en était allée, avalée par la masse des convives, et déjà la musique reprenait de plus belle. Les silhouettes drapées de couleurs tournoyaient autour de la jeune fille statique, les couples se déformaient et se reformaient, les mains se déroulaient et attrapaient des doigts, des hanches, des épaules, glissaient sur les nuques et les dos, disparaissaient sous les plis des tissus. Ça pourrait être toi.

Ren parvint à esquiver les courbettes qui fendaient l’air et se réfugia auprès du buffet. Elle était enfin libre de fuir cet endroit de fous, de suceurs de sang, de Zoomages, de champignons bleus. Le veux-tu vraiment ? Ses doigts tremblants s’emparèrent d’une coupe ourlée de sucre où pétillait un liquide brun. La peur avait desséché sa bouche et la tête lui tournait. Juste une gorgée et elle partirait. Elle dût se le répéter plusieurs fois, fermement, car même si c’était le bon sens absolu, elle sentait qu’il lui fallait s’en convaincre. Les bulles lui chatouillèrent la langue au passage et une chaleur se diffusa dans sa gorge jusqu’au bas de son ventre. Cela n’avait rien à voir avec la gnôle qu’il lui était arrivée de boire jusque ici. C’était réconfortant et exaltant à la fois. Le fond de la coupe lui apparut et elle en vida aussitôt une deuxième.
Sa soif s’accroissait à mesure qu’elle buvait. Avait-elle soif d’autre chose ? Tu as soif d’autre chose.

Ses jambes se mirent à bouger d’elles-mêmes et plutôt que de la diriger vers la sortie, elles la ramenèrent à la piste de danse. L’air était doux mais lourd, capiteux, pourtant elle y évoluait avec une étrange légèreté, comme si ses épaules étaient suspendues au plafond haut par des fils de soie qui la faisaient planer au-dessus du sol. Elle glissait, arachnéenne et gracile, et ça lui plaisait. Bientôt ses bras se retrouvèrent accrochés à ceux d’un autre et elle ne se demandait plus où il fallait qu’elle place son regard, ses mots, son corps. Les questions et les réponses s’évaporaient au creux de ses paumes et sous les masques. Au fond d’elle, elle sut qu’elle avait déjà dansé de la sorte, le quand et le où n’avaient pas d’importance. Sur le parquet ses souliers de cuir dessinaient des motifs végétaux, striures et nervures et lierre grimpant. Les parfums qui plus tôt l’écœuraient l’enivraient désormais. Autour d’elle les femmes comme les hommes s’ouvraient comme des fleurs au printemps, Orenha sentit qu’elle aussi était en train d’éclore.
Bientôt un papillon vint se poser sur elle ; et puis un autre, et encore un ; sur ses bras, dans son cou, sur sa cuisse où la robe s’était retroussée en corolles pâles, elles sentaient les antennes et les pattes la caresser, la titiller, éprouver la pulpe tendre qui roulait sous la peau. À chacun de leur baiser la sève coulait et charriait avec elle le poison qui lésait son âme. Elle coulait et elle coulait, épaisse, et plus elle coulait, plus les échos résonnaient dans son crâne. Dans sa bouche ses dents sonnaient creux. Elle voulait continuer de danser pourtant, même si la chair s’amollissait jusqu’à se détacher de sa carcasse évidée ; l’hiver était là et partout les convives s’effeuillaient de leurs toilettes et de leurs corps et faisaient carillonner leur squelette d’ivoire. Alors elle se joint à eux et dansa jusqu’à ce que la lueur du jour ne la fasse se rétracter dans la terre comme le font les champignons bleus.
Message VI | 573 mots

Orenha finit la soirée complètement  à côté de ses pompes. (c'est un niveau I /sbaf)



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Avatar : "Chrysalis" de ameliaclairearts
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Aliénor Vaughan
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Aliénor Vaughan
Mar 10 Oct 2023, 18:54


Image réalisée par Naimly

Le Bal de Seaghdha



Morte de rire, Aliénor tentait de reprendre son souffle entre deux manifestations de sa joie. Elle avait l’impression de ne plus avoir ri ainsi depuis des années. Elle avait mal à la fois au ventre et aux joues. Seule sa respiration, complètement folle, atténuait l’ensemble. La Magicienne ne percuta même pas que Priam et Elias s’étaient retrouvés seuls dans le bureau du dernier. Elle les imagina. Elle voyait très bien de quelle expression l’Ange voulait parler. Elle ne l’avait pas croisé beaucoup mais elle pouvait l’imaginer sans problème. Il n’était pas souriant de manière générale. Curieuse, elle se demanda ce que deviendrait le visage du Sorcier s’il se mettait à rire. Elle pouffa. « Trop bien ! On vivra pleins d’aventures ! » Elle n’avait jamais été autant motivée à l’idée de traire un animal. Elle ne pensa même pas à la perte de confort flagrant qu’elle devrait endurer si tout ceci advenait. En fait, elle s’en fichait. Elle ne pensait qu’à être avec lui. La Magicienne adorait lorsqu’il la soulevait de terre. Dans ses bras, elle avait l’impression de ne rien peser ; ce qui n’était pas le cas. Il était simplement suffisamment fort pour passer outre le poids de ses cuisses en forme de jambonneau – selon le vieillard qu’elle avait croisé des années auparavant et qui l’avait traumatisée. Bien des Magiciens auraient échoué à la tâche mais lui était vraiment le plus fort du monde ! Elle passa ses bras autour de sa nuque, ravie d’être une princesse.

Déjà passablement souriante et rieuse, la suite ne fit qu’aggraver son état. Elle gloussa lorsqu’il la posa au sol et manqua de l’écrabouiller. Tout ceci était un jeu auquel elle adorait jouer. Elle adorait aussi le sentir contre elle. Sur son nuage, elle en oubliait le reste : Seaghdha, les Vampires, les Sorciers.




Lhéasse fit teinter sa bourse avant de la lancer en direction du groupe. Il portait un masque et seules son aura et sa richesse trahissaient son rang. La situation lui avait légèrement échappée ou, plutôt, elle était allée plus loin que ce qu’il avait imaginé. Heureusement, il ne manquait pas de ressources. Lorsqu’il hocha la tête, les Vampires partirent cueillir le couple clandestin. Ce qu’il avait omis de leur dire c’est que des Sorciers s’occuperaient de faire la même chose avec eux ensuite. Lui-même ne se montrerait pas. Il se devait de sévir. Qu’il permît à la Magicienne et à l’Ange de roucouler à l’abri des regards indiscrets était une chose. Que ces derniers prissent la liberté de s’ébattre dans l’herbe en était une autre. Une pensée s’imposa à lui : Aliénor ne lui donnait pas assez. Il prenait des risques et il faudrait qu’elle les payât. Il y réfléchirait jusqu’à leur prochaine rencontre.

457 mots
Fiiiinnnn



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Phèdre et Iphigénie
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Phèdre et Iphigénie
Ven 13 Oct 2023, 15:44



by Svetlana Tigai

Le Bal de Seaghdha

En groupe | Phèdre & Iphigénie



Quand le combat s’engagea franchement, les jumelles aspirèrent l’air d’un même mouvement, avant de plaquer les mains sur leurs bouches. Chez les Sorciers, ce genre de débordements était interdit au sein de la noblesse. Les règlements de compte s’effectuaient la plupart du temps avec élégance et discrétion, et on avait tendance à considérer que la violence éclatante était la marque des rustres, des petites gens et de tout ce qui était suffisamment méprisable pour se comporter avec des manières de Réprouvé. Elles avaient cependant toujours ressenti une forme de fascination face à la brutalité. C’était émoustillant. Stimulant, surtout pour leur imagination débordante d’adolescentes. L’ébahissement de la femme leur avait rappelé celui de leurs proies : tous ces petits animaux à qui elles avaient sauvagement arraché une moustache, une plume, une touffe de poils, une patte ou une aile « pour voir », en secret, loin des regards sévères de leurs parents. Le chien familial, qu’elles avaient pourtant à portée de main, était le seul auquel elles n’avaient jamais osé s’en prendre. Leur père l’aimait trop et, surtout, lui tirer la queue une fois leur avait servi de leçon. Il s’était tourné vers elles, crocs à découvert, et avait poussé un grognement qui leur avait semblé tout droit venu de l’outre monde. Elles avaient fui en hurlant et en pleurant.

Secouées par l’appel à l’aide de l’assaillante, elles la regardèrent, un peu décontenancées, avant de se ressaisir et de tendre les bras pour essayer d’attraper le jupon de celle qui cherchait à s’évader. Elles sautèrent – aussi haut que les convenances le permettaient – pour tenter d’effleurer le tissu, mais la femme était déjà trop haut dans les airs. Elle s’échappa. Les petites Sorcières observèrent ses ailes battre l’air de la nuit tandis que sa silhouette fendait le ciel nocturne. Le cri de la brune les fit sursauter. Elles pivotèrent vivement vers elle. À la seconde où leurs regards croisèrent le sien, elles se prirent la main. La jeune fille qu’elles avaient rencontrée avait disparu : elle ressemblait à un savant mélange de leurs parents – l’incarnation de la menace – et de leur chien – l’incarnation de la terreur. Pétrifiées, Phèdre et Iphigénie ne surent se mouvoir avant qu’elle eût disparu à l’intérieur de la salle de réception. Alors, elles s’enfuirent à toutes jambes en sens inverse. Peu habituées à l’effort, elles ne coururent guère longtemps. Elles trouvèrent refuge à l’ombre d’une haie et se pelotonnèrent l’une contre l’autre. L’Aliénation ne tarda pas à chasser leur frayeur.



Message V – 412 mots

Phèdre et Iphigénie se cachent dans les jardins. C'est la fin de l'événement pour elles.


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