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 [Q] Valse de sang

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Stanislav Dementiæ
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◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
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Stanislav Dementiæ
Lun 29 Jan 2024, 19:31


Valse de sang
Thessalia

Intrigue ; Thessalia participe au bal de Seaghdha afin de mesurer ses progrès dans son contrôle sur ses pulsions la poussant à attaquer des gens.
RP lié ; Le bal de Seaghdha
« Que font tous ces gens ici ? » demanda Thessalia, dubitative. « Ce ne sont pas des vampires. » Cette dernière affirmation ne relevait pas de questionnement. Elle en était persuadée : son odora ne la trompait pas. Elle sentait le parfum alléchant des veines qui passaient proche d'elle sans se soucier un instant de finir sous ses crocs. La buveuse de sang ne comprenait pas comment autant de gens pouvaient se révéler aussi inconscients. Ne réalisaient-ils pas le danger que représentait le peuple de la nuit ? Pensaient-ils pouvoir gambader librement dans un palais rempli des siens et en rescaper indemnes ? Il fallait être sot, ou fou. Ne craignait-ils pas la mort ou, pire, la transformation ? La Louve s'était toujours méfiée de cette race maudite. Avant même de participer à la Guerre des Crocs, on l'avait toujours mise en garde face à ces prédateurs sans cœur. Son effarement se transforma en stupeur lorsqu'elle aperçut une ribambelle d'adolescents faire son entrée dans l'université. S'agissait-il d'orphelins ? S'ils espéraient trouver une famille, ils se fourvoyaient lourdement. Cette renaissance n'avait rien à offrir. Rien de plus qu'une vie de misère. « Ils ont été invités. » rappela placidement Lavinia. Elle portait sur la foule une regard inquisiteur. Elle cherchait quelqu'un, sans que sa fille ne sut de qui il s'agissait. De toute manière, avec ces masques, il était impossible de reconnaître qui que ce soit.

« Alors ? Y a-t-il quelqu'un qui t'attire ? » nargua Lullaby. La Louve déglutit avec difficulté. Elle avait essayé de contenir cette pensée. D'oublier la raison pour laquelle elle se trouvait ici. D'ignorer l'effluve du sang qui lui faisait tourner la tête, de rester sourde aux battements de cœurs qui formaient un capharnaüm plus assourdissant que les discussions et l'orchestre. La rousse venait de tout balayer de ses paroles narquoises. Thessalia posa son regard sur un individu au hasard. Aussitôt, elle repéra la marque rouge sur son avant bras. Elle sentit son odeur alléchante et entêtante. Son palpitant forma comme une douce mélodie entrainante à ses oreilles. Soif. Thessalia s'imagina l'attraper par les cheveux et tirer violement sur sa tête pour libérer un passage jusqu'à sa jugulaire. Elle fantasma planter ses crocs dans sa gorge et s'abreuver jusqu'à le vider de la dernière goutte de sang. Sentir son rythme cardiaque ralentir, jusqu'à s'arrêter totalement. Sans s'en rendre compte, son jugement tout à fait voilé par le désir de calmer sa gorge en feu, la Rahzden esquissa un pas en avant. Derrière ses lèvres, ses gencives avaient laissé s'allonger ses canines qui dépassaient vulgairement de sa bouche entrouverte. Sa respiration s'était faite haletante, légèrement bruyante. Sa bouche salivait incontrôlablement. « Arrête-toi. » L'ordre sonna comme un réveil. La nouvelle-née réalisa l'état dans lequel elle se trouvait. Elle prit conscience de son sombre désir et du plaisir qu'elle avait éprouvé à penser priver quelqu'un de sa vie. Elle se répugna elle-même. « Tu n'es plus une bête enragée. Rappelle-toi la dernière fois. » La honte teinta les joues de l'accusée. La culpabilité referma sa poigne sur son palpitant. « Utilise tes dons. Hypnotise ta proie et conduit la à l'écart, afin de ne pas effrayer les autres. » Thessalia acquiesça, essayant de retenir le haut le cœur qui la gagnait. Elle détestait cette asservissement au sang. Elle détestait d'être aussi faible face à lui. « Et si... Et si je n'arrive pas à m'arrêter ? » demanda-t-elle en tremblant imprceptiblement. « Je t'arrêterai avant qu'il n'arrive quelque chose de fâcheux. Choisis quelqu'un. »

Thessalia obtempéra, non pas parce qu'elle en avait envie, mais parce qu'elle y était obligée. Elle repéra un garçon, seul devant le buffet réservé aux convives mortels. Elle se dirigea vers lui. « Bonsoir. » laissa-t-elle échapper d'une voix légèrement guindée. Elle avait du mal à se contenir et à ne pas sauter sur lui. Elle resserra le poing, s'enfonçant les ongles dans la paume de main, essayant de se concentrer sur la douleur plutôt que sur la Soif. « Passez-vous une agréable soirée ? » interrogea-t-elle. Elle n'entendit pas la réponse. Elle venait de poser son regard rougeoyant sur sa gorge - là où pulsait sa veine alléchante. « Je... Je suis désolée. » bredouilla-t-elle en s'approchant davantage. Elle attrapa son visage en coupe entre ses deux mains. « Il faut que tu me suives. » lâcha-t-elle, essayant d'user de son aliénation pour brouiller l'esprit de celui qu'elle avait aborder. « Viens. » ordonna-t-elle en attrapant délicatement son poignet pour l'attirer à sa suite.
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Stanislav Dementiæ
Lun 29 Jan 2024, 19:35


Valse de sang
Thessalia

La Vampire s’engouffra dans la pièce non occupée qu’on lui avait trouvé. Ca n’avait pas été simple : elle avait ouvert la porte de nombreuses salles, mais les soupirs lascifs ou les bruits de succions lui indiquèrent à chaque fois que ses pairs avaient déjà trouvé refuge dans ces cachettes. Tous ces signaux, couplés à l’odeur ferreuse du sang coulant déjà à flot n’avaient fait que tendre davantage la Rahzden. Elle sentait ses nerfs sur le point d’exploser, sa raison se fissurer petit à petit, ne demandant qu’à céder la place à une folie vorace et monstrueuse. Elle en tremblait des pieds à la tête. Ses yeux brûlaient des larmes qui s’y étaient agglutinées. Elle avait conscience de s’apprêter à faire quelque chose de répréhensible. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de se diriger inéluctablement vers ce destin qu’elle haïssait et qu’elle essayait de repousser. Ce n’était pas seulement à cause des mots de Lavinia. L’ancienne Louve sentait que quelque chose au fond d’elle-même avant changé. Quelque chose de malsain qui n’avait pas été là avant sa transformation, une pulsion qui lui faisait désirer ce liquide carmin, bien qu’elle se refusât de l’admettre. Le déni s’effritait peu à peu, érigeant les derniers remparts vacillants d’une illusion qui ne résisterait pas à la soirée.

La Fille de la Nuit avait failli craquer à plusieurs reprises, le long du chemin. La première fois avait été lorsque la frustration de ne pas trouver d’endroit tranquille l’avait mise à bout : claquant la porte qu’elle venait d’ouvrir, elle avait repoussé sa cible contre le mur, l'encadrant de ses bras. D’une main sèche, elle avait tiré sur les cheveux de l’homme. « Pas ici. » avait rappelé sa Mère d'un ton stricte, et l’ordre avait claqué comme un fouet, ramenant le fantôme de la raison dans l’esprit de son Enfant. A contre-cœur, elle s’était détachée, reculant d’un pas pour libérer sa proie. Cette dernière n’en avait pas profité pour fuir, à sa propre surprise. A la place, elle laissa un rire lui échapper tout en se massant la nuque. « C’est une sacrée poigne que as là. » s’était contenté de commenter l'homme d’un air serein. « Alors, où voulais-tu m’emmener ? » demanda-t-il sans s’affoler. Thessalia fronça les sourcils, déstabilisée par la docilité de l’homme. Pourquoi ne la repoussait-il pas ? Pourquoi n’essayait-il pas de lui échapper ? Ne comprenait-il pas le danger dans lequel il se trouvait ? Etait-ce de la bêtise, une absence totale d'instinct de survie, un sortilège ? Etait-il fou ? Ou bien suicidaire ? Tout cela à la fois ? La Soif qui tiraillait sa gorge avait repoussé vicieusement ces interrogations et sa morale au second plan. A la place, la Vampire s’était de nouveau emparée du poignet de l'inconnu pour le tirer derrière elle. « Suis-moi. » lâcha-t-elle dans un murmure grave.

Le second débordement eu lieu à cause de l’odeur saturée du sang dans une pièce. Le parfum assaillit son nez, attaquant son sens olfactif jusqu’à ce qu’elle ne perçoive plus rien d’autre. Sa vue était également subjuguée par la teinte de l’hémoglobine qui se répandait par terre. Figée sur place, son cerveau semblait s’être paralysé, incapable de réfléchir correctement. « Oh, que font ces gens ? Ca a l’air drôle. Ou du moins, ces gens ont l’air de s’amuser. » souligna le prisonnier. Sa voix fut le déclencheur et, de nouveau, la Rahzden perdit le contrôle, lui sautant dessus. Son élan le fit tomber à la renverse et l’assoiffée feula en représailles des bras qui essayaient de la repousser. Elle ne comprenait pas à qui appartenait cet étau qui l’empêchait de s’abreuver dans la gorge de sa proie. Sans savoir ce qui exerçait cette contrainte, la Blanche se débattait pour revenir se loger sur la silhouette de sa cible. Elle donnait des coups de pieds, balançait la tête d’avant en arrière, comme si elle espérait pouvoir se pencher suffisamment pour érafler de ses crocs l’épiderme translucide et ainsi délivrer la substance qui l’obsédait tant.

La furieuse capta, un fragment de seconde, le regard apeuré de l’homme. Cela fut assez pour faire ressurgir un sentiment de culpabilité chez la Nouvelle-Née - quoi qu’elle ne méritât plus véritablement cette appellation, seul son refus d’obtempérer la poussait à retarder son apprentissage. La peur, pourtant, ne fit qu’accentuer l’excitation de la chasseuse qui sommeillait en elle. Et bientôt, l’envie de poursuivre sa proie supplanta le remord de terroriser un parfait inconnu.

Une main tenant un mouchoir vint se plaquer contre le nez et la bouche de la Furie. Une fragrance avait été imbibée dans le tissu, suffisamment forte pour masquer l’odeur de la nourriture. Cela sembla apaiser la bête que Thessalia était devenue. Elle chancela tandis que la personne qui la maintenait la poussait par derrière pour la faire sortir de la salle dans laquelle elle s’était engouffrée sans même s’en rendre compte. Derrière elle, elle entendit une voix qui l’agaça. « Reprenez votre repas, nous ne voulons pas vous déranger plus longtemps. Toi, sort. N’ai pas peur. » Il fallut plusieurs longues secondes pour que l’ancienne Eversha se calme. « C’en est assez. Ne risquons pas d’autre débordement. » s’agaça Lullaby. Leur Mère acquiesça. Alors la rousse s’avança au travers du couloir qu’elles avaient emprunté, ignorant plusieurs portes pour se diriger vers l’une de celles qui n’étaient pas totalement closes. « Allez-y. » invita-t-elle l’homme. Dans un instinct prédateur et territorial, Thessalia se sentit foncer pour s’interposer entre sa sœur et sa poche de sang : en une seconde, elle avait avalé la longueur qui la séparait du duo. « A moi. » grogna-t-elle d’une voix rauque. Et, d’un geste agressif, elle repoussa la main que la femme avait utilisé pour maintenir la porte ouverte.
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Stanislav Dementiæ
Mar 30 Jan 2024, 15:12


Valse de sang
Thessalia

« Cette salle est vide. » constata le vivant. « On y sera plus tranquilles, n’est-ce pas ? » demanda-t-il en se retournant. Ses sourcils se haussèrent exagérément. « Quelque chose ne va pas ? » demanda-t-il. Thessalia s’était appuyée dos à la porte qu’elle avait rabattu. A sa propre surprise – et satisfaction – personne n’essayait de forcer l’entrée de l’autre côté. Sa respiration était lacunaire, un sifflet bruyant. Son corps se cabrait sous les effets de spasmes sporadiques qu’elle ne parvenait aucunement à maîtriser. Quant à ses yeux, ils parcouraient avidement la silhouette de sa proie, remontant le cours de ses veines. Elle entendait son cœur pulser dans sa poitrine – ou bien était-ce son propre cœur ? il résonnait tellement violemment à ses oreilles qu’elle ne savait pas de qui cette symphonie émanait. Dans un dernier effort pour luter face à l’appel final de la sauvagerie, Oana enfonça ses ongles dans les paumes de ses mains, se forçant à rester immobile, à ne pas esquisser de geste vers sa future victime. Elle retenait sa respiration pour limiter le parfum qui lui avait déjà tant fait perdre la tête.

« N’es-tu pas effrayé ? » demanda la Fille de la Nuit d’une voix qu’elle ne reconnaissait pas elle-même. Elle se répugnait du plus profond de son être, et il lui paraissait inconcevable de ne pas faire éprouver pareil dégoût à celui qui se tenait face à elle. Pourtant, il n’avait pas l’air de la juger en mal, l’observant presque avec un soupçon d’inquiétude. Toute trace de la terreur qu’elle lui avait inspirée précédemment avait disparue. Thessalia ne comprenait réellement pas ce que ces gens faisaient dans un repère de buveurs de sangs. Ça lui paraissait surnaturel, d’être aussi imbécile – et pourtant, une salle entière était remplie de ces ignorants ; et elle n’avait même pas conscience de toutes les autres réceptions qui avaient lieu dans la cité. « Qu’est ce qui devrait m’effrayer ? » demanda l’homme, visiblement perdu par sa question. « Moi… » répliqua la Louve avec hargne. « Et ce que je m’apprête à te faire. » L’air pantois du souper laissa place à de la curiosité. « Qu’allez-vous me faire ? » poussa-t-il. Ne parvenant plus à luter, la Vampire quitta le soutien de la porte et avala la distance qui l’avait séparé de l’homme en une fraction de seconde. Sa brusquerie le fit sursauter mais, encore une fois, il ne chercha pas à s’éloigner. « Je vais boire ton sang. » expliqua aussi calmement qu’elle le pouvait la prédatrice. Cette révélation fit froncer les sourcils à l’homme, comme s’il pesait mentalement le pour et le contre. « Mmh, je ne suis pas sûr d’être d’accord. » informa-t-il d’un ton neutre. Pourtant, la femme ignora sa remarque : elle l’attrapa par la chemise, le décollant presque du sol. « C’est trop tard. » Elle le déchiquèterait en morceau avant qu'il ne lui échappe, elle répandrait ses viscères sur le sol, le démembrerait pour l’empêcher de fuir, elle le priverait de la moindre goutte de son sang. « Tu ne peux plus partir. » ordonna-t-elle. Une drôle de sensation s’épanouit en elle. Elle s’était exprimée avec une certaine conviction, qui semblait la faire trembler de l’intérieur. Comme si elle était persuadée que ses paroles étaient la vérité absolue, un ordre, mais avec la certitude qu’on ne pourrait pas lui désobéir. « Je ne partirai pas. » répéta l’homme.

Thessalia tira sur la chemise qu’elle tenait fermement. Non. Elle ne pouvait pas faire ça. Et pourquoi pas ? Qu’est ce qui l’en empêchait, au juste ? Pourquoi devrait-elle se retenir ? Parce qu’elle n’était pas un monstre. Et pourtant, ne l’avait-elle pas toujours été, au fond ? Lorsqu’elle avait été une Louve, elle n’avait jamais hésité avant de s’en prendre à du gibier. Ce n’était pas pareil. Pourquoi, parce que cette proie-ci était humanoïde ? N’était ce pas un peu hypocrite ? En tant que femme-bête, elle avait toujours su que les animaux eux aussi étaient des êtres sentients complexes, doués de pensées et d’émotions. Pire que cela : lorsqu’elle n’avait été qu’Oana, elle avait toujours méprisé les Humanoïdes dont le mode de vie la débequetait. Elle n’avait jamais donné de crédit à leurs vies, prenant bien soin de les ignorer le plus possible. Et voilà que maintenant, elle se créait un attachement fictif envers ces gens à qui elle ne devait rien ? C’était idiot. Elle en avait envie, de tout ce sang. Elle en avait même besoin, désormais, si elle voulait survivre. N’était-ce pas seulement de l’instinct de survie que de vouloir se nourrir ? Céder maintenant, c’était atteindre un point de non-retour. Jusqu’à présent, sa conscience l’avait maintenu à flot, elle avait réussi à nier le changement qui avait opéré en elle car elle avait toujours refusé de céder à cette facilité. Si elle plantait ses crocs dans la chaire, là, maintenant, elle savait qu’elle ne parviendrait pas à s’arrêter jusqu’à s’être abreuvée de tout le liquide vital de cet individu. Et une fois qu’elle aurait cédé une fois, qu’est ce qui l’empêcherait de recommencer une seconde fois, puis une troisième, et une suivante, jusqu’à boire celui de tous les êtres vivants présents ? Craquer une fois ouvrait la porte à tous les péchés. Une fois, c’était le commencement de toutes les prochaines fois. Et alors, était-ce si grave que ça ? C’était ce qu’elle était devenue. Un monstre sanguinaire. Elle avait fini par abandonner l’idée que Kellam vienne la retrouver et la sauver de sa nature morbide. Sa propre meute l’avait abandonné. Alors pourquoi luttait-elle encore ? Personne n’avait plus le droit de la juger.

Thessalia inspira profondément. Puis elle ouvrit la gueule et planta ses crocs dans le cou de l’homme.
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Mar 30 Jan 2024, 16:24


Valse de sang
Thessalia

Thessalia avait toujours possédé de bons sens, grâce à son Totem de Louve qui dormait en elle. Pourtant, depuis qu’elle était revenue d’entre les morts, sa perception du monde avait drastiquement changé. Ce n’était pas seulement à cause de son régime alimentaire. Elle voyait, entendait, sentait avec une acuité différente. Comme en cet instant, par exemple. Elle entendait le froissement de sa tenue se frotter contre celle de l’homme. Elle percevait l’effluve d’alcool qui émanait du buveur, se mêlant à sa sueur et l’odeur d’un autre individu – quelqu’un qu’il avait sans doute beaucoup côtoyé, une femme peut-être, un amant ou un ami. Elle voyait avec définition les rangées de petites bosses qui déformaient sa peau alors qu’il frissonnait, telles des vallées s’étendant à perte de vue. Elle sentait la chaleur du corps qui s’évertuer à masquer la glace du sien. Et puis, surtout, il y avait le sang toujours le sang le sang qui coulait à flot dans sa bouche ravissant ses papilles et s’enfonçant dans on œsophage pour essayer d’atténuer la brûlure de sa gorge ce sang qui débordait et coulait le long de son menton suintant jusqu’à ses vêtements qu’il avait commencé à imbiber ce rouge qui colorait tout qui tâchait et embellissait tout ce qu’il touchait ce rouge qui pulsait et dégoulinait ce rouge entêtant qui l’obsédait qui l’obnubilait la fascinait la tyrannisait la délivrait l’ensauvageait. Du sang. Toujours plus de sang. Il n’y en avait jamais assez. Il lui semblait qu’elle ne serait jamais rassasiée. Même en cet instant, alors que sa bouche en était remplie, il lui semblait qu’il lui en manquerait toujours.

« Tu… Tu me fais mal. » croassa l’homme sous la prise de la Vampire. Avec des gestes méticuleux, il essaya de la repousser doucement. La femme grogna, comme un avertissement, et lorsqu’elle constata qu’il ne s’arrêtait pas, elle passa une main autour de ses épaules pour le plaquer plus fermement contre elle, se hissant sur la pointe des pieds pour obtenir un meilleur angle et s’abreuver avec plus de facilité. « Lâche-moi… » insista la proie, et la suceuse de sang s’appuya de tout son poids sur lui, comme pour assoir la conclusion qu’elle n’écouterait pas ses suppliques. Sous son poids, ou sous l’effet du choc, l’humanoïde se mit à reculer. Il avança à reculons jusqu’à buter contre quelque chose, le faisant chuter. Comme soudée à sa chaire qu’elle maltraitait, Thessalia le suivit jusqu’à s’écraser au sol, leurs grognements respectifs se mêlant dans une cacophonie dissonante. « Non, arrête. » implora le repas. Et, à force de geindre et de gesticuler, il parvint à se libérer des crocs. « Tais-toi. » aboya la dominante. Ce fut comme si l’homme avait perdu la voix : aucun son ne sortit plus d’entre ses lèvres. La tueuse s’en retourna à son festin. Lorsqu’elle en eut assez de le sentir bouger pour essayer de se dégager de sa prise, elle lui ordonna de ne plus bouger, et se plongea tout à fait à sa tâche.

« Thessalia, ça suffit. Thessalia, tu as assez bu sur cet homme. » La voix de Lavinia résonna dans l’esprit de la Rahzden. Et, alors qu’elle pressentait l’ordre qui risquait de fuir, elle décupla d’autant plus d’effort pour boire plus goulument. « Thessalia, relève-toi. » Telle un pantin, une marionnette de chiffon, la Fille se plia à l’ordre de la Mère. Ce ne fut pas une tâche aisée, et sans le lien de soumission qui l’unissait à sa progéniture, il était certain que la Blanche aurait refusé d’obtempérer. Avec des gémissements plaintifs, quelques sanglots rageurs, des grimaces marquant son conflit interne entre Soif et Soumission, la plus jeune Vampire recula, puis se remit debout sur ses deux jambes. Tremblant nerveusement, subissant déjà les effets du manque, elle se tourna vers l’ancienne Lyrienne. « Encore. » fit-elle, le regard menaçant. « Non. » « Encore… S’il vous plait. » supplia-t-elle. « Pff. » pouffa Lullaby en mimant de cacher son hilarité derrière sa main. « Regardez là, elle qui prétendait ne pas vouloir boire de sang, ne plus parvenir à se contrôler à en oublier sa bonne morale. » nargua-t-elle avec mépris. Thessalia sentit son ventre se retourner sous l’effet de l’agacement et de la culpabilité. C’était vrai. Elle était incapable de se contrôler. Peut-être qu’elle ne cherchait plus vraiment à lutter, maintenant qu’elle avait fait sauter les verrous de sa dernière résistance. « Pourquoi la torturer ainsi ? Cet homme n’est même pas mort. » « Et il ne doit pas mourir. » informa Lavinia. « Pourquoi donc ? Vous intéressait-il ? Vous ne m’avez jamais empêché de tuer qui que ce soit pour assouvir ma soif. Ces gens sont venus jusqu’à nous, ils devaient bien se douter des risques. » La femme de glace s’avança jusqu’à sa dernière fille, qui était toujours en proie à ses démons. « Je n’ai jamais essayé car tu n’as jamais témoigné d’intérêt pour leurs vies. Ce n’est pas le cas de Thessalia. Elle ne veut pas tuer de cette façon. » La blonde vint encadrer de ses mains le visage de la blanche. « Souviens-toi… Tu ne veux pas le tuer. »

Aussitôt, le remord regagna le dessus, redonnant un semblant de raison à la Rahzden. Celle-ci écarquilla les yeux et, interdite, regarda le spectacle qu’elle avait laissé derrière elle. Un cri horrifié lui échappa. Elle plaqua ses mains contre sa bouche, tandis que des torrents de larmes coulait le long de ses joues. C’était elle qui avait fait ça, qui avait laissé un homme léthargique allongé sur le sol.

C’était donc ça. Elle était bel et bien devenu un monstre.
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Mer 31 Jan 2024, 14:59


Valse de sang
Thessalia

« Thessalia, ressaisis-toi. » C’était plus facile à dire qu’à faire. Il y avait trop de tourments qui la tiraillaient en cet instant. La preuve qu’elle avait niée était là, sous ses yeux ébahis : la Vampire constatait avec désespoir qu’elle était bel et bien devenue un monstre sanguinaire incapable de dire non à ses pulsions meurtrières. Elle n’était plus Oana : la Louve semblait s’être éteinte définitivement. Oana ne se serait jamais abaissée à cela. C’était donc ce qu’elle était devenue ? C’était ça, cette nouvelle identité qu’on lui imposait : Thessalia, la buveuse de sang, Thessalia, la Vampire sanguinaire, Thessalia, la meurtrière. Car il était certain que sans l’intervention de Lavinia, l’homme se serait fait vider de son sang. L’hémorragie, d’ailleurs, n’avait pas cessé, et une auréole sombre s’étendait progressivement autour de sa nuque. Peut-être allait-il finir par mourir, finalement. Ça ne ferait qu’un innocent de plus. Ce n’était pas la première fois que la blanche arrachait injustement des vies. Bien qu’ils ne fussent plus là, les corps de ses victimes semblèrent flotter aux côtés de celui à qui elle s’en était prise quelques minutes auparavant. La mère qu’elle avait attaquée, le père dont elle avait bu la dépouille, l’orpheline qu’elle avait laissé derrière le couple qui l’avait recueilli. Elle n’avait toujours pas évolué, depuis ce jour-là. Elle avait espéré parvenir à se contrôler, comme Lavinia, comme Aubrey, mais elle en était encore loin. Le poids de la culpabilité et la détresse provoquée par son échec lui arrachaient des sanglots bruyants. Et pourtant, ce n’était pas suffisant pour effacer sa Soif. Elle lui brûlait encore la gorge : dès que le liquide avait cessé de couler dans sa gorge, il lui avait semblé qu’elle s’était asséchée dangereusement, jusqu’à lui en crevasser les tissus. Seules les paroles de Lavinia la tenaient à distance de l’homme.

« Thessalia. Il n’est pas mort. Je t’avais promis que je t’en empêcherais. Il n’est pas mort. » « Il saigne. » croassa l’Infant dans un souffle de voix pitoyable. « Cesse donc de chouiner. Je m’’en occupe. » soupira Lullaby, visiblement lasse de la situation. Elle s’accroupit et posa sa paume sur la blessure – une lueur rougeâtre s’échappa de ses doigts et, lorsqu’elle retira sa main la plaie avait totalement disparue. Guéri. Incrédule, Thessalia observa la rousse qui se redressait, utilisant son don pour chasser le sang qui avait tâché sa tenue. Déboussolée, la Rahzden ne protesta pas lorsque la poigne ferme de sa mère l’incita à se rapprocher de sa victime. « Tu l’as aliéné. C’est bien. Maintenant, c’est à toi de le libérer de ton emprise. Mais avant ça… Assure-toi qu’il oublie tout ce que tu as fait. » Les consommations des Non-Vampires permettraient de leur faire oublier dans un nuage trouble les souvenirs perturbants, mais il valait mieux ne laisser aucune séquelle. « Conseille-lui de boire beaucoup d’eau, pour récupérer plus vite. » conseilla également sa sœur. Comme dans un état second, la blanche acquiesça sans être certaine de comprendre. Puis elle se souvint de ce qu’avait dit Aubrey à cette petite fille : le mensonge pour couvrir leurs traces, cette histoire de brigands pour justifier le meurtre des parents. C’était cela qu’on lui demandait de reproduire.

La Vampire inspira profondément. Elle essuya les paumes de ses mains sur sa robe, puis s’accroupit pour retrouver le côté de l’humain. Son regard n’était pas tant affolé, il semblait davantage déboussolé. Comme s’il ne comprenait pas ce que l’on attendait de lui, ce qui allait suivre. « Tu vas… » Thessalia se râcla la gorge. Il lui était difficile de parler d’une voix claire. « Oublies ce qu’il s’est passé ici. Nous… Nous sommes venus nous assoir dans cette salle et nous… nous avons discuté. » improvisa la manipulatrice. Elle n’était pas douée pour le mensonge. Sa vie en dépendrait-elle à partir de maintenant ? « Tu pars parce que… Tu as très soif. Alors tu vas boire, plusieurs verre. De l'eau. » dit la blanche en se souvenant des conseils de l'ancienne mage noire. « Redis-le, mais avec plus de conviction. Comme si tu croyais à tes propres paroles. » intervint l’ancienne Lyrienne. Sa fille soupira. Il était vrai qu’elle n’avait pas éprouvé cette sensation qui l’avait transi plus tôt. Maintenant qu’elle n’était plus possédée par sa Soif, il lui était cependant difficile de retrouver son aplomb. De nouveau, la jeune femme inspira profondément et recommença, à plusieurs reprises, jusqu’à ce que sa Mère lui dise de redonner sa liberté de mouvement à leur prisonnier. L’homme quitta la pièce, titubant dangereusement.

« On devrait le raccompagner jusqu'à la salle de bal. » murmura la blanche. « Non. Nous n’avons pas fini ici. Tu vas recommencer. Mais cette fois-ci, essaye de te contrôler. »
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Mer 31 Jan 2024, 15:56


Valse de sang
Thessalia

Y en avait-il eu dix, ou bien cinquante ? Thessalia ne savait plus bien. Tout se mélangeait déjà dans son esprit. Elle avait perdu le compte à partir de la troisième proie qu’on lui avait présenté – quatrième, en comptant l’homme qu’elle avait attiré elle-même. Les uns s’étaient fondus avec les suivants, car seul leur sang avait compté. Une chose était certaine, cependant : s’arrêter était quasiment impossible pour la Rahzden. La simple pensée de devoir arrêter de boire du sang lui était douloureuse, et passer à l’action lui paraissait à chaque fois insurmontable. Elle avait bien essayé de s’infliger de la douleur, comme lorsqu’elle s’en était prise aux paysans, mais sa tolérance face à ses ongles s’enfonçant dans ses paumes s’emblait s’être accrue. Pire que ce qu’elle avait cru, elle avait régressé comparativement à cette escapade dramatique qui l’avait conduite à son premier crime. La Soif l’aveuglait totalement, et le semblant de contrôle qu’elle parvenait à maintenir face à ces inconnus s’évaporait totalement dès l’instant où elle plantait ses crocs dans leurs cous. Oana savait ce qu’était une addiction, car elle avait vu le chaman de son ancienne meute tomber dans le vice de la consommation d’herbes abusive. Il avait beau en user pour délivrer les augures à Kellam, il avait surtout développé un besoin constant d’en ressentir les effets, jours comme nuits, et il lui était devenu impossible de fonctionner sans. Thessalia avait la sensation de plonger dans les mêmes travers. Elle essayait sincèrement de ne pas répondre à l’appel de ses pulsions. Elle échouait inlassablement.

La Vampire n’avait même pas pris le temps d’apprécier les variations dans le sang. Elle n’avait pas saisi les subtilités des arômes, des effluves et des textures. Elle n’avait fait qu’avaler goulument, sans retenue, sans modération. Elle n’aurait pas su distinguer le lyrienn de l’orisha, le sorcier du magicien. Elle n’avait même pas apprécié les saveurs. Elle avait juste consommé par besoin, par instinct. Comme un loup chassant une proie quelconque pour pallier les semaines de jeûne, mangeant plus avec appétit que par souci de gastronomie. Cette notion était de toute manière étrangère à la Bélua : manger n’avait toujours qu’été un besoin, et son clan n’avait jamais été connu pour la qualité de leur cuisine – on se contentait surtout de ragoûts et de soupes, d’infusions de plantes cueillies dans les bois et de la viande séchées qu’on travaillait après la chasse.

« Comment te sens-tu ? » interrogea Lavinia. Thessalia soupira. Elle avait la tête qui tournait légèrement. Elle avait également la nausée – pourtant, elle n’aurait pas dit non si on lui avait proposé une autre nuque à laquelle se greffer. « Je vais bien. » mentit-elle. Sa gorge était plus supportable. Pas parce que sa Soif s’était étanchée. Mais bien parce que sa Mère lui avait ordonné de ne plus y penser. La torture s’était atténuée en une désagréable démangeaison, qui restait cependant facilement ignorable. De cette manière, elle pouvait rester face aux mares de sang que son repas avait laissé sans se ruer sur les tapis pour en lécher les dernières gouttes. « Bien. Dans ce cas, retourne au bal. Et mets en pratique les enseignements de ta sœur. » Cette dernière avait fini par retourner auprès de ses propres Enfants. C’était elle qui avait continué d’envoyer ses proies à la plus jeune de la fratrie. Peut-être était-ce pour cela qu’il n’y avait eu que des gens laids, obèses, ou à l’air vicieux. Cela n’avait fait aucune différence pour la blanche. « Vous ne venez pas avec moi ? » demanda, surprise, la jeune femme. Elle se sentait nerveuse de se retrouver sans surveillance. Et si elle déraillait de nouveau ? Elle qui avait détesté se sentir épiée, surveillée sans scrupule, appréhendait à présent ce vide et cette liberté qui menaçait de se transformer en malédiction. « Tout se passera bien. Tu as fait plus de progrès que tu ne le penses. » assura la femme de glace.

Thessalia quitta le petit salon où elle avait procédé à son repas. Elle glissa un regard sur sa tenue. Elle était désormais plus noiraude que grise. D’une main tremblante, l’apprentie se concentra pour essayer de reproduire ce que son aînée avait fait plus tôt, pour nettoyer sa robe. Elle sentit un picotement le long de ses doigts, tandis que l’hémoglobine coagulée suivait la main qu’elle abaissait lentement. Quelques gouttes suintèrent du tissu et tombèrent sur le sol. C’était loin d’être suffisant cependant. Malgré ses entrainements quotidiens, la blanche manquait toujours cruellement d’aisance. Il était compliqué de redécouvrir ses repères. Elle avait perdu ses dons innés, au profit d’autres, qui lui paraissaient pourtant totalement non naturels. Les appréhender lui prendrait sans doute toute une vie. Avec un soupire, la Novikov s’assura que son masque était bien en place. D’après ce que lui avait expliqué sa Mère, personne ne pourrait la reconnaître avec ça sur le visage. Au moins ne s’attirerait-elle pas les foudres de ceux qu’elle avait maltraité.

Alors qu’elle empruntait le couloir menant jusqu’à la salle de réception, Thessalia entendit des sons perturbants derrière les portes closes. Elle s’assura d’accélérer le pas. Etrangement, elle repensa à Dewey. Non pas au Coyote, mais à ce Vampire qui avait terrorisé les autres Nouveaux nés enfermés dans la grange qu’elle avait partagé avec d’autres Rahzden lors de ses premiers jours en tant que revenante. Elle se demanda s’il était parvenu à contrôler la soif qui l’avait rendu si agressif, ou si lui aussi éprouvait des difficultés à se montrer raisonnable. Si elle était médiocre, ce garçon là devait l’être plus encore : il n’avait pas du tout été en mesure de faire preuve de contrôle lors de leur séjour en commun. Avec une grimace, la jeune femme réalisa qu’il n’avait sans doute plus de problèmes. Elle avait entendu dire que les orphelins de guerre avaient été exécutés pour ne pas laisser de sauvageons hors de contrôle. Sans pouvoir se retenir, Thessalia pouffa de rire. Elle n’était pas joyeuse, à vrai dire, elle ne trouvait même pas ses pensées très drôles – elle n’avait pas de peine pour ce tyran de Dewey, mais tout de même, son sort n’était pas enviable, même pour lui, qui avait sans doute subi sa transformation tout autant que les autres. Pourtant, il lui était impossible de ne pas ricaner, sa démarche ballotant de droite et de gauche. Elle n’avait jamais bu d’alcool, mais si ça avait été le cas, elle aurait pu comparer son état à celui de l’ébriété.

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Mer 31 Jan 2024, 17:38


Valse de sang
Thessalia

La salle de bal était encore plus remplie qu’à son départ. La musique s’élevait distinctement dans la pièce, bien que la jeune femme ne sût pas identifier où était situé l’orchestre. Ce n’était pas véritablement important. Elle ne savait pas apprécier ce genre de musique, sans tambour ni rythmique marquée et régulière. Avec un soupir, la Vampire ralentit le pas sans pour autant s’immobiliser. Elle observa les silhouettes qui glissaient sur la piste. Son regard curieux vagabondait d’une silhouette à une autre. Les Vampires étaient reconnaissables à leurs teints pâles. Mais à travers cette foule, il y avait tout un panel de traits distinctifs auxquels la femme-bête ne s’était jamais confrontée. Des oreilles pointues, des hommes et des femmes à la peau sombre comme l’écorce noire d’un arbre, ou encore des gens aux yeux disparates. Thessalia était tenue d’assister à des leçons. C’est ce qui lui avait permit d’acquérir les bases du langage commun. Elle avait encore des lacunes, mais parvenait au moins à tenir quelques conversations. On lui enseignait également le savoir primaire que tout hommes et femmes se devaient de posséder. On l’instruisait, lentement mais surement, à l’Histoire du monde, à la religion, à la diplomatie. C’était ainsi qu’elle avait apris que ces gens à longues oreilles étaient des Ygdräe, ou bien des Alfars. Quand aux yeux de couleurs différentes, c’était sans doute des Orishas. Ça ne l’avançait pas beaucoup, mais la jeune femme se surprenait elle-même à avoir retenu ces détails sans importance. Quoi que, ça lui serait toujours plus utile que ce qu’on essayait de lui faire écouter en leçon de littérature – dans cette matière, rien ne rentrait et ne s’ancrait dans son épaisse boîte crânienne.

« Vous voilà donc. » Thessalia sursauta tandis qu’un homme s’approchait d’elle et passait un bras sous le sien. Fronçant les sourcils d’un air renfrogné, elle fit mine de se dégager. « T’es qui ? » s’insurgea-t-elle. « Allons, me serais-je trompé ? N’est-ce pas là ma petite sauvageonne ? » S’amusa l’importun, tout en délassant le nœud qui avait maintenu le masque en place. Agacée, la Rahzden sentit l’accessoire tomber. Elle lança un regard inquiet autour d’elle, comme si elle redoutait à tout instant que quelqu’un la reconnaisse et ne l’accuse. Puisque personne ne la pointait véhément du doigt, elle se détendit – l’air ambient et les substances qu’elle avait ingéré au travers du sang des convives ne l’aidait pas à rester fâchée. « Viktor ? » demanda la blanche en reconnaissant le sobriquet dont il l’avait affublé. Un sourire de connivence lui confirma l’identité de son interlocuteur mais celui-ci défit également son loup, révélant son faciès. « Lui-même. Alors, m’accorderais-tu une danse ? On n’a pas passé tout ce temps à s’entraîner ensemble pour que tu m’ignores toute la soirée. » La Novikov soupira. L’homme pouvait se montrer insistant. Elle savait qu’il ne la lâcherait pas avant d’avoir obtenu ce qu’il voulait d’elle. « Comment m’as-tu reconnu ? » grommela la blanche d’une mauvaise humeur tout en croisant les bras sur sa poitrine. « Ah ça… » Le garçon se rapprocha. Il fit couler son doigt sur sa gorge, puis glissa jusqu’à son menton, qu’il leva de sorte à ce que leurs visages se frôlent, leurs souffles caressant mutuellement la peau de l’autre. La blanche se laissa faire, bien qu’elle resta insensible à son charme. Comme le lui avait fait comprendre Dorian lors de leur rencontre, ceux de leur espèce ne ressentaient pas ce genre d’attraction charnelle. « Je saurais te reconnaître au travers d’une foule entière de visages anonymes. » murmura cependant le séducteur. « Ton sang est devenu un compas pour m’indiquer ta position en tout instant. » lui rappela le suceur de sang. Thessalia fit claquer sa langue contre son palais, agacée. Lors de leur entraînement, son cousin – ou bien devait-elle dire neveux ? tous ces liens la rendaient confuse – avait pris l’initiative de la mordre et de se repaitre de son sang. Ça l’avait mise dans une colère noire. Sa cible l’avait repoussé vigoureusement, mais le mal avait été fait. « Tu ne peux te cacher nulle part. » lui rappela le sournois. Car c’était bien cela qui avait enragé la fuyarde. L’idée que cet individu sache où elle se trouva en tout instant. Elle n’avait plus de chance de s’échapper, désormais – non pas qu’elle cru encore à ses plans d’escapade.

Sans chercher à cacher son manque d’engouement, la blanche soupira bruyamment, puis se saisi de la main que l’homme lui avait tendue. Elle prit un malin plaisir à serrer sa prise de toutes ses forces, et esquissa un rictus moqueur en le voyant se tendre sous la douleur. Bien fait pour cet abruti. « Finissons-en vite. » ronchonna la blanche tout en faisant mine de guider son partenaire sur la piste de danse. « Ah-ah-ah. Pas comme ça, voyons. As-tu déjà tout oublié des cours de bienséance, sauvageonne ? » D’un geste de la main agile, le Vampire manipula le sang pour en effacer toute trace sur la robe de sa conquête. Il avait réussi avec aisance là où la louve avait échoué, ce qui lui fit froncer les sourcils une fois de plus. « Cesse donc de te contrarier pour un rien, tu vas vieillir malgré ton éternité. » se moqua le coquet. Thessalia se moquait bien de montrer le moindre signe de vieillesse. Au contraire. Ça lui aurait donné l’impression de retrouver sa véritable identité. L’ignorant, la bougresse tira sur sa main pour l’entrainer sur la piste.
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Lun 05 Fév 2024, 12:11


Valse de sang
Thessalia

« L’abus de sang vous aurait-il rendue ivre ? » ronchonna Viktor tandis que sa cavalière lui écrasait les pieds pour la sixième fois consécutive. Son interlocutrice se para d’un sourire hypocrite, qu’elle ne chercha aucunement à enjoliver. Comme pour le narguer davantage, elle s’appuya de tout son poids sur l’extrémité de son soulier, déplaçant toute la pression sur le pied qu’elle avait coincé sous ses orteils. « Qu’est ce qui peut bien vous faire penser cela ? » répliqua innocemment Thessalia, mimant son jeu du vouvoiement sans s’en rendre compte. Sa réaction arracha un rire à l’homme, qui la fit tourner, dégageant ainsi son membre emprisonné. « C’est bien. Tu comprends enfin les codes. » La blanche resta perplexe un instant, son manque de perspicacité se traduisant par une mine confuse lisible de tous. Un rictus resta accroché au faciès du cavalier. Il s’amusait de voir la plus jeune évoluer. Contrairement à lui, il savait que Thessalia n’avait jamais souhaité sa condition. S’il l’avait d’abord jalousé – elle n’avait jamais eu de sacrifice à faire pour s’octroyer l’éternité, n’avait pas eu besoin de faire ses preuves pour prouver sa valeur et s’attirer les bonnes grâces de sa Mère – sa rancune s’était peu à peu muée en affection pour celle qu’il s’amusait à tourmenter. Il appréciait son franc parlé et son entêtement, elle était un peu comme une enfant butée qui n’en devenait que plus facilement manipulable. Il en avait beaucoup joué durant leur entraînement de danse. Valser avec elle lui prodiguait la sensation de côtoyer une lionne, capable de lui arracher la tête d’un coup de griffe ou d’une morsure un peu trop véhémente. Il aimait la dompter, devoir esquiver sa hardiesse, et la voir se plier à ses requêtes. Il n’était pas sot au point de croire qu’il parvenait à véritablement la tranquilliser. Surtout, il avait cruellement conscience qu’elle ne représentait pas un gibier des plus attrayant. Elle était néanmoins l’une des seules à être à son niveau pour qu’il ne risqua pas réellement pour sa vie. Elle représentait un bon cobaye, voilà tout. Et comparé à elle, il se sentait particulièrement malin et cultivé, ce qui flattait son égo. « De quoi tu parles ? » bougonna la Vampire d’un air renfrogné. Il savait qu’elle détestait qu’on la complimentât en sous-entendant qu’elle commençait enfin à s’intégrer à cette nouvelle culture qu’elle détestait tant. Pourtant, elle faisait des progrès remarquables, peut-être inconsciemment. Si l’on considérait là d’où elle partait, il n’y avait que la place pour le progrès. Il était cependant impressionnant de la voir évoluer en ce sens malgré ses lacunes intellectuelles. « Il y a encore peu, tu te serais contenté de m’envoyer ton poing dans la figure et de fuir la piste de danse. Au lieu de quoi tu as décidé de me suivre dans l’arène et de me faire regretter mon choix de cavalière en ruinant mes chaussures. » expliqua-t-il en lançant un regard à leurs pieds qui se suivaient. Il esquiva le coup de talon qu’elle essaya de lui asséner, remontant sur elle un regard à la fois accusateur et amusé. « Vraiment ? J’en suis désolée. Je n’avais pas remarqué. » prétendit la Rahzden, retrouvant son masque faussement surpris et désolé. Elle manquait de subtilité, mais s'y essayait. C'était un effort qu'elle n'aurait jamais produit quelques mois en arrière. « Tu commences enfin à manier les mots mieux que tes coups de patte. Attention, sauvageonne. Tu deviendrais presque un être civilisé. » ironisa Viktor. Thessalia leva les yeux au ciel. « Ne t’en fais pas, mes coups de griffes sont toujours à ma disposition. » lança la blanche d’un ton détaché, qui contredisait sa menace. Un autre soir, elle aurait effectivement été tentée de s’en prendre à lui par la violence. Pourtant, en cet instant, elle se surprenait elle-même à apprécier tournoyer dans les bras de son partenaire. Elle avait parfois envie de rire sans raison, baignant dans une euphorie qui n’avait aucun sens. Elle ne se posait pas de question et se contentait de répondre à l’appel de ces éclats de rire, déployant sa gorge sous le son de sa joie induite. Elle suspectait Lavinia d’avoir usé de son Aliénation et du lien de Soumission sur elle pour la faire participer au bal. Son esprit peu vif ne prenait pas compte toutes les différences de sensations qui se manifestaient entre son état actuel et celui auquel elle se heurtait lorsqu’elle obéissait à celle qui l’avait Transformée. « Mais Lullaby me ferait passer un sale quart d’heure si j’abimais le visage du joyau qu’elle a si longuement poli. » prétendit la blanche en attrapant le buveur de sang par le menton. « Est-ce donc la seule raison ? » voulu savoir le séducteur. « Quelle autre raison pourrait-il y avoir ? »
Message VIII - 760 mots



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Lun 05 Fév 2024, 13:41


Valse de sang
Thessalia

Le couple s’immobilisa en même temps que le reste de la foule. Thessalia, encore transcendée par les effluves et les substances planantes, flâna quelques secondes dans un brouillard vaporeux. « Reste par-là. » lui glissa Viktor en la rattrapant par le poignet, la tirant de nouveau à lui. Il plaça une main autoritaire sur sa taille, comme pour la tenir en place. Sous ses doigts, il la sentait nerveuse, prête à repartir danser. Le Zvyar était bien moins influencé que sa compagne du soir. En grande partie parce qu’il avait été mis en garde par sa Mère que l’Aliénation faisait baigner une ambiance toute particulière dans ces soirées mondaines ou le peuple non-Vampirique était invité à participer. Il s’était préparé, dans le temps donné, à y résister à la mesure de son talent. S’il en ressentait les effets, il était beaucoup moins fragilisé puisqu’il s’y était attendu. Avoir conscience du mal qui vous menace permet de lutter plus efficacement contre. « Cesse de gigoter. » intima le brun dans un murmure qu’il avait glissé à l’oreille de celle qu’il surveillait. Il ne se gênait pas le moins du monde pour user de ses propres dons d’Aliénation sur la blanche. L’ancienne Eversha pouffa telle une adolescente, essayant de cacher son hilarité derrière sa main. Ce n’était pas très efficace. « Peut-être que tu avais raison. Je suis peut-être ivre. » chuchota la Louve, plaquant sa main contre sa bouche pour retenir son rire. Viktor pinça ses lèvres pour ne pas briser son propre masque de sérieux. Thessalia n’était très clairement pas dans son état normal. Ca l’amusait particulièrement, il en regretterait presque de la retrouver les jours suivants dans son état de sobriété habituel. « L’abus de sang n’est pas recommandé lorsque l’on ne sait pas sélectionner ses proies. » La jeune femme grimaça. « C’est ta mère qui me les a tous envoyé. » se rappela-t-elle sans parvenir à s’en contrarier. Elle était trop décontractée pour en vouloir à la rousse. « Désolé, elle m’a gardé les mets de choix… Mais je veux bien partager avec toi à partir de maintenant. » promit l’homme.

Sa proposition fut cependant éclipsée par l’apparition du couple au balcon de la salle de réception. Le regard de la blanche s’était focalisé sur les silhouettes des Hauts-gradés. Ils dégageaient une aura hypnotique. Leur simple présence faisait tout oublier à la plus jeune et la plus influençable. « Qui est-ce ? » chuchota tout bas l’Infante de la nuit en se tournant vers l’oreille de son cavalier. « Clauswitz et sa femme Edelwyn. Souviens t’en, ce sont eux qui ont organisé la soirée. » « Ah, oui… » Ils en avaient discuté entre eux, durant leurs séances d’entraînement. Lullaby adorait les soirées mondaines et se plaisait à se tenir informée au sujet du gratin de la société vampirique. Le couple entrait définitivement dans ce centre d’intérêt. Elle avait donc partagé son savoir à leur sujet à ses Enfants nouvellement transformés. Puisque Thessalia avait été présente à ses cours de danse, elle avait également bénéficié de son éducation. « Ils sont beaux… » constata la blanche dans un soupire. Elle ne parvenait plus à retenir ce qu’il lui passait par la tête. « Ils le sont. » confirma Viktor avant de rire à la blague lancée par leur hôte. La dernière Novikov se joignit à l’hilarité générale. Elle n’avait pas saisi la plaisanterie, trop subtile pour elle, mais le rire lui était communicatif. Elle était subjuguée par ces deux individus juchés bien au-dessus d’elle. Plus tard, elle serait horrifiée en réalisant le magnétisme qu’ils avaient sur elle, et l’impression qu’ils laisseraient longuement derrière eux.

« Bientôt, nous serons comme eux. » se vanta le danseur. Il avait hâte de s’élever dans la hiérarchie. D’abuser de sa puissance. Il voulait parfaire son image, et atteindre la noblesse de cet homme qui les accueillait avec tant d’élégance et de savoir vivre. « Nous les subjuguerons tous. » prédit-il. Il se devait d’avoir quelqu’un à ses côtés. Ce ne serait pas Thessalia, évidement. Ce serait quelqu’un qui lui serait loyal, une personne dévouée. Quelqu’un qu’il aurait choisit lui-même. Peut-être bien la première femme qu’il transformerait avec son propre sang. Mais cette personne n’existait pas encore, et il avait envie de se projeter dans son fantasme. Puisqu’elle était son jouet du moment, il n’était pas déplaisant d’imaginer la Rahzden à ses côtés, tout là-haut. « Toi peut-être. » répondit Thessalia en penchant la tête sur le côté, comme si elle penchait sous le poids de la réflexion. « Mais je ne suis pas faite pour ça. » affirma la sauvageonne. « Je me plait plus dehors, à courir pieds nus dans la boue, et à poursuivre mes proies plutôt qu'à leur faire les yeux doux. » Elle se moquait trop de ce qu’elle pouvait renvoyer pour trouver attrayant l’idée de prendre la place de leurs hôtes. Elle avait beau les contempler, cette place lui convenait davantage. Elle n’avait pas l’ambition de s’élever au sein d’une hiérarchie trop sophistiquée. Si elle avait eu une chance dans son malheur, ç’avait été d’intégrer les rangs d’une Lignée qui valorisait davantage la chasse que les soirées mondaines.
Message IX - 843 mots



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Lun 05 Fév 2024, 15:07


Valse de sang
Thessalia

« Peut-être bien. Ou alors tu te découvriras une nouvelle passion que tu ne soupçonnais pas pouvoir apprécier. » Une nouvelle addiction. Car c’était bien ce que représentait ce jeu de séduction pour plusieurs d’entre eux. Beaucoup de Vampire ne pratiquaient la Baiser non par besoin mais par plaisir de voir succomber leurs victimes à leur jeu de manipulation mentale. Ils aimaient se faire passer pour une drogue obsédant leurs cibles, quand la vérité pouvait parfois être inversée. Non pas qu’un individu obséda nécessairement le buveur de sang. Mais la pratique en générale pouvait devenir tellement addictive qu’il en devenait compliqué de s’en passer, d’oublier le sentiment grisant d’un être qui s’offre à soi, sans limite et sans hésitation. Des traités philosophiques et autres essais sociologiques avaient déjà fait le parallèle entre les buveurs de sang et les Luxurieux, qu’ils appartinssent à la race des Démons ou des Déchus. On pouvait par exemple comparer le Péché d’un Corvus à la Soif d’un Rahzden : ils étaient une obsession sans concession, intransigeante et exigeante, qui ne laisse aucun répit et qui, sans contrôle, peut se montrer dangereuse. Puis, après l’avoir apprivoisé, après l’avoir côtoyé suffisamment longuement pour la connaître dans ses moindres facettes, l’obsession évoluait en quelque chose de plus subtile, plus raffiné. Sans en être dépendant à proprement parler, la Séduction remplaçait peu à peu la Soif. « Nous verrons bien. » insista Viktor après que Thessalia eut haussé les épaules sans trop plus s’inquiéter de cette possibilité qui lui paraissait peu probable.

« Suis-moi. » ordonna le Fils de Lullaby. L’odeur du sang s’était intensifiée lorsque les bains étaient apparus un peu partout dans l’université – et probablement dans tout le reste de la cité. Thessalia l’avait senti. Sa Soif s’était accrue. Elle avait tendu sa gorge et ses muscles. Pourtant, l’ordre de sa mère masquait ce besoin qui tordait ses boyaux. Il lui avait éviter de perdre à nouveau la raison, et le Rahzden était maintenue dans un état de calme factice qu’elle avait cependant l’impression d’éprouver. Lorsque l’aube se lèverait et que Lavinia lèverait son sortilège, elle succomberait de fatigue fasse à toute la tension accumulée. « Regarde-moi. » Viktor s’était dirigé vers l’un des bassins qui n’avait pas encore été assailli par d’autres Vampires ou d’autres convives. Il avait fait s’arrêter la blanche du côté opposé aux marches qui permettaient d’y descendre, de sorte qu’elle pourrait avoir une superbe vue sur la scène.

« Vous êtes seule ? » aborda-t-il une femme esseulée. Délicatement, il replaça une mèche de cheveux de l’inconnue derrière son oreille. « Souhaiteriez-vous me tenir compagnie ? Je déteste me sentir seul. » Thessalia cligna des yeux. Elle avait été persuadée que la femme, qui s’était initialement dirigée d’un pas décidé vers sa destination, déclinerait la proposition. A sa propre surprise, elle avait acquiescé et s’était laissée dévêtir pour ne pas tâcher sa tenue tandis qu’elle rentrait dans le bain carmin. L’observatrice se contenta de regarder le spectacle qui se jouait devant elle. « Tenez, j’ai soif. » informa l’homme en tendant un verre ainsi qu’une lame fine mais tranchante à la demoiselle qu’il avait kidnappée. Sans poser la moindre question, la marionnette s’empara des accessoires et se coupa l’avant-bras, sur toute la longueur, de sorte que le sang se mit à couler à flot. Le verre fut vite rempli mais, plutôt que de s’y abreuver, Viktor le déposa à ses côtés, fixant sa spectatrice avec un sourire satisfait, avant de s’abreuver directement à la source. Le sang y paraissait plus frais que dans le bain qu’il se mettait à remplir de son flux abondant. Si quelqu’un remarqua l’étrangeté de ma scène, personne ne prit la peine de s’en inquiéter ni de s’en insurger. Thessalia pensa vaguement que tous ces bains avaient peut-être été remplis avec d’autant plus de victimes que l’on n’avait pas encore découvert, mais cette idée ne s’accrocha pas et glissa au travers des méandres de son esprit, qui s’était peu à peu vidé à mesure que la soirée s’allongeait.

« Tu devrais la goûter. Elle est succulente. » Thessalia battit des paupières. Il lui semblait que Viktor s’était téléporté devant elle. Il lui tenait la coupe que sa victime avait remplie à sa demande. « Bois, et dis-moi. » La Vampire de la Guerre des Crocs abaissa le regard sur le liquide vital qui scintillait de fraicheur. « Voilà avec quelle facilité nous pouvons l'obtenir, en usant notre charme plutôt que nos sens. » souligna le séducteur. Pourtant, sa camarade ne l'écoutait qu'à moitié. La manifestation de sa Soif lui arracha une grimace. Ses canines s’étaient de nouveau allongées, dépassant légèrement de ses lèvres, tandis que son corps se mettait à trembler légèrement. « Je devrais retourner auprès de Lavinia. » se souvint Thessalia, tandis qu’elle sentait l’ordre de sa Mère vaciller en elle.
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Mer 07 Fév 2024, 09:59


Valse de sang
Thessalia

« C’est une très belle orgie. Il y a plein de sacs de sang. » fanfaronna une voix fluette. Thessalia pivota la tête jusqu’à ce que son regard accroche la silhouette d’une petite fille. Elle avait une chevelure d’ébène et un visage doux. L’absence de masque permis à la blanche de reconnaître immédiatement la fillette. « Ce n’est pas ça, une orgie. » répondit platoniquement la femme. « Il y a tout un tas de gens au bord de l’extase. Pour beaucoup, ça s’apparente à une orgie. » insista pourtant l’enfant d’un ton serein, promenant ses iris sanguines sur les convives qui se baignaient dans les marres de sang, lâchant parfois des soupirs s’envolant en cris de plaisirs. A bien y regarder, il y avait effectivement un quelque chose de similaire. C’aurait été dérangeant en toute autre circonstance : pourtant, ce soir-là, l’ancienne Eversha n’en fut pas contrariée. Rien ne semblait pouvoir l’émouvoir négativement. « Mmh… Peut-être alors. » maugréa la blanche, ne tenant pas spécialement à avoir le dernier mot.

Iulia glissa sa main dans celle de sa mère. Cette dernière ne la repoussa pas. Etrangement, l’idée de la maternité envers la brune ne la rebutait plus. Elle lui paraissait presque naturelle, d’une certaine manière. Bien qu’elle soit toujours convaincue de ne jamais l’avoir abritée en son sein, une part d’elle-même la considérait légitimement comme sa progéniture. Cette évolution avait découlé d’un rêve qu’elle avait fait. Les souvenirs étaient encore nébuleux, mais la finalité était celle-ci : la présence de l’enfant ne l’horripilait plus, bien au contraire. « Tu apparais toujours là où on ne t’attend pas. » souligna la mère. « Ca faisait trop longtemps. Tu m’as manqué. » se justifia la gamine, remontant sa prise sur le bras de sa parente, qui esquissa un sourire. « Nous voir ensemble va nous attirer des ennuis. De graves ennuis. Tu es recherchée. » se rappela Thessalia avec un flegme impressionnant. Lavinia avait imaginé un stratagème pour détourner l’attention de la Lignée d’Oksana. Toujours était-il que leurs soupçons n’étaient peut-être pas totalement éteints. C’est pour cela que sa Mère lui avait strictement interdit de revoir la gamine. La Novikov, pourtant, ne semblait pas pressée de quitter la fillette. Elle se remémora les Jeux de Sahōdara, l’enfer qu’elle avait vécu avec Dorian. Tout ça avait débuté à cause de l’apparition soudaine de la vampire illégitime. Elle était la source de toute cette souffrance… Pourtant, la cendrée n’arrivait plus à éprouver de rancœur envers sa fille. Peut-être parce que les évènements passés ne lui paraissaient plus si terribles que ça, plongée au milieu du miasme euphorisant. A la place, l’adulte serra davantage sa poigne autour des doigts de sa descendante. « Personne ne fera attention à nous ce soir. Tout le monde est trop absorbé par son propre esprit. » éluda la brunette. « Et puis, si besoin, j’ai ça. » fit-elle en agitant le masque qu’elle avait reçu en arrivant au bal. « Reste prudente. » lui intima cependant la Louve.

« Oh, regarde ! » scanda Iulia en tirant sur le bras de Thessalia. « C’est l’Orine de Papa ! » fit-elle en pointant un jeune garçon du doigt. La Vampire écarquilla les yeux. Elle reconnu le visage découvert sans effort. Il s’était gravé de manière indélébile dans sa mémoire. Il s’agissait de l’éphèbe que Thessalia n’avait pas hésité une seconde à torturer sous le regard du brun. « Tu le connais ? » interrogea la Rahzden. « Pas vraiment. Je les ai souvent vu ensemble lorsque j’allais observer Papa en cachette. Tu sais, je crois qu’il ne m’aime vraiment pas, Papa. » fit la gamine avec une moue attristée. La blanche s’immobilisa et s’accroupit pour se mettre à hauteur de l’enfant. « Je suis sûre qu’il ne te connait simplement pas assez. » affirma-t-elle avec tant de conviction qu’elle ne laissait aucune place au doute. La Louve ne comprenait pas bien d’où lui venait cette passion, ce besoin d’y croire elle-même. Sans se l’avouer clairement, elle éprouvait, tout au fond d’elle-même, ce besoin de posséder un enfant. Ce n’était pas seulement ça. Elle se moquait bien d’avoir un marmot avec les anciens mâles de sa meute, ou bien avec n’importe quel autre Vampire. Seul le Lang l’obsédait au point de faire naître en elle ce genre d’envies saugrenues. Iulia incarnait ce désir primitif : elle état la parfaite union entre Dorian et Thessalia, bien qu’ils n’aient jamais couchés ensemble. La mère ne tolèrerait pas que son partenaire repousse indéfiniment leur enfant. Cela aurait été comme de nier l'illusion qu'elle bâtissait, et une part d'elle-même se sentait prête à tout pour maintenir cette mascarade.

« J’ai une idée. » La Vampire se redressa, tenant toujours la main de sa fille. D’un pas décidé, elle se dirigea vers l’Orine. Elle fouilla les méandres de sa mémoire pour retrouver l’information dont elle avait besoin. « Bae ! » héla-t-elle. Le garçon se retourna, un sourire rêveur agrafé aux lèvres. « Comment vas-tu ? » demanda la blanche. Le blond ne sembla pas décontenancé par le fait qu’il ne reconnaissait pas son interlocutrice : toute cette situation lui paraissait parfaitement normale. « Je passe une ravissante soirée ! » répondit-il avec enthousiasme. « Nous aussi. » intervint Iulia, partageant l’euphorie du garçon. « Je ne crois pas que les présentations aient déjà été faites. Voici Iulia. Ma fille… Et celle de Dorian. » informa la blanche, observant avec intensité le blond.
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Stanislav Dementiæ
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Mer 07 Fév 2024, 10:48


Valse de sang
Thessalia

Thessalia éprouvait l’envie de voir l’Orine souffrir, comme lorsqu’ils étaient coincés en enfer et qu’elle plongeait ses mains entre ses entrailles pour récupérer la clé qu’il détenait. Pourtant, l’éphèbe se contenta d’afficher un masque surpris, bientôt suivit d’un sourire ravi. « Sa fille ? Je n’étais pas au courant qu’il avait une enfant. Je suis enchanté de faire ta rencontre, Iulia. Je m’appelle Bae. » déclara-t-il en tendant une main pour serrer celle de la Vampire, qui se fit une joie de répondre à sa poignée de mains. « Et vous… » Le blond remonta son regard vers l’adulte. Elle le dépassait d’une demi-tête. Elle lui paraissait impressionnante, sans qu’il ne parvienne à se souvenir pourquoi. Son instinct lui soufflait pourtant qu’il ne devait pas trop s’approcher d’elle. « Vous êtes… Sa femme ? » demanda-t-il, confus. Les deux amants avaient déjà discuté du passé du brun, de la manière dont Laysa l’avait manipulé pour le Transformer. Du sort qu’ils avaient réservé à l’épouse du Lyrienn. Le blond était déstabilisé par l’incohérence des propos. Thessalia se plaça dans le dos de la fille. Elle se pencha jusqu’à positionner son visage sur son épaule. « Je suis la mère de sa fille. » répéta la Vampire, pressant sa joue contre celle de sa progéniture. A croire qu’elle essayait de faciliter la comparaison entre leurs deux facies. Elle savait que le blond n’aurait aucune difficulté à trouver les similitudes avec celui de son Maître. Pour elle, il lui faudrait peut-être des preuves. Aussi proche l’une de l’autre, il deviendrait plus compliqué d’ignorer la ressemblance. De ne pas voir la fusion presque parfaite entre les deux géniteurs, qui se transposait désormais sur Iulia. « Papa ne t’a pas parlé de moi ? » demanda la gamine. Bae esquissa un sourire compatissant. « Je suis désolé… Mais je n’hésiterai pas à lui poser des questions à ton sujet. » « Ce n’est pas grave. » déclara la fillette, lâchant le couvert de sa mère pour rejoindre les côtés de l’Orine. « Je vais te parler de moi à sa place. » décréta-t-elle. Et ils s’en allèrent ensemble.

La Novikov les observa s’éloigner sans chercher à s’imposer. Elle aurait souhaité mordre ce petit bout d’homme. Le marquer, le faire sien, se l’approprier, juste pour parvenir à attirer l’attention de Dorian. Elle voulait le faire enrager, à défaut de pouvoir s’attirer ses bonnes grâces. Elle savait que l’homme tenait à son protégé. Et puisque c’était à son égard que le brun nourrissait de tels sentiments, la blanche éprouvait une jalousie maladive envers le blond. Oui, se repaître de son sang aurait été parfait. Le tuer aurait été un peu extrême et aurait coupé court à leur jeu. Alors qu’apposer sa présence sur l’éphèbe aurait permis de laisser sa trace sur lui, de telle sorte que Dorian ne pourrait s’empêcher de les associer l’un à l’autre. Malheureusement, l’ordre de Lavinia la bloquait encore. Elle ne pourrait pas s’abreuver sur lui. A regret, Thessalia tourna les talons. Elle trouverait une prochaine occasion pour s’amuser à ce jeu du chat et de la souri.

Confuse, la Rahzden essaya de se concentrer et de se souvenir de ce qu’elle voulait faire avant d’être accostée par sa fille. Après une intense réflexion, la réponse lui revint enfin. Alors qu’elle s’apprêtait à retourner voir sa Mère, la Nouvelle née observa un homme tomber. Au verre qu’il avait tenu, qui s’était renversé durant sa chute et dont le contenu se répandait désormais sur le sol, on pouvait déduire qu’il s’agissait d’un Vampire. Elle s’approcha lentement de lui, et de la femme à ses côtés qui avait agi de façon similaire. Leurs membres étaient étrangement enchevêtrés. La tête penchée sur le côté, elle observa le spectacle funeste. « Eh. » fit-elle, donnant un léger coup de bottine à un bras pour attirer leur attention. « Vous allez bien ? » demanda-t-elle. Devant leur manque de réaction, elle réitéra sa tentative pour qu’ils lui accordent leur intérêt, sans succès. « C’est un bal. On risque de vous écraser en voulant danser. » les mit-elle en garde. Même elle savait ça. Ce n’était tout de même pas sorcier. Puisque ni l’homme ni sa compagne ne réagissaient, la blanche s’accroupit. « Ce n’est pas un endroit pour s’endormir. » leur fit-elle remarquer d’une voix neutre. « Je vous aurai prévenu. Vous allez avoir de sacrés bleus. » Elle ne savait pas comment elle se souvenait de cette information. Elle était persuadée de déjà avoir été malmenée par une foule qui menace de vous piétiner. Avec un dernier regard pour le duo, la Rahzden se redressa. Elle était contente de ne pas avoir autant abusé des narcotiques. Peut-être que si Lavinia ne lui avait pas interdit de boire davantage de sang, elle aurait fini dans un état similaire. Elle devrait penser à la remercier de veiller ainsi sur elle.

Message XII - 793 mots
FIN.



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