Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4731 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Tort ? « Tiens donc ? ». Si la réplique avait surpris la Déchue, elle ne put retenir un large sourire amusé de la leçon de morale qui lui était offerte avec toute la condescendance qu'un Sorcier en pleine crise d'adolescence pouvait faire preuve. Ce garçon était bien orgueilleux. Ou bien suicidaire. Lancer de telles affirmations à une inconnue, sans connaissance de son identité ou de son influence, relevait de la bêtise. Si ce garçon désirait vraiment obtenir les Vérités du monde, il devrait apprendre qu'insulter une personne qui avait la capacité de lire en soi comme un livre ouvert n'était pas une bonne chose à faire. « Soit. Vous avez été sincère avec moi, je vais donc me montrer sincère à mon tour. » introduit-elle sa réponse. « Voyez-vous, j'ai également suivi les enseignements de Basphel. Si j'en suis ressortie avec un cerveau profane et sot, comme vous semblez, mon ami, le sous-entendre, alors à votre place je m'inquièterais et me mettrais à douter de la possibilité d'obtenir mes réponses en demeurant sur les Îles Suspendues. » commença-t-elle, moqueuse. « Quant à tous ces événements, ils ne sont pas plus prédictibles que la réunion de deux êtres, comme vous et moi ici, à moins d'être au courant à l'avance du Destin du monde. ». S'il savait que sa cavalière chapeautait un spécimen ayant cette capacité, comment agirait-il ? Elle ne s'essaya pas à l'expérience. Pas maintenant qu'elle savait qu'il avait des liens avec la race des Sorciers. « Exception faite pour les gemmes peut-être. Il s'avère que j'ai une très bonne connaissance qui m'avait prévenue d'une chute imminente de météorites quelque temps avant qu'elles ne tombent du ciel. ». Prononcée avec naïveté, Oriane détailla les réactions que cette révélation pouvait avoir sur jeune compagnon. « Mais dites-moi. Vous m'accusez d'être coupable de vous avoir soutiré la vérité alors que je n'ai fait que poser des questions. Outre le fait que vous auriez très bien pu mentir ou simplement refuser de répondre, n'avez-vous pas songé que le Destin pouvait être la raison pour laquelle, parmi la myriade de gens, je me suis arrêtée sur vous ? ». Une suggestion qui était loin d'être une moquerie. Si elle avait décidé de le choisir lui plutôt qu'un autre un peu plus tôt, exposer cette perspective lui rappela qu'elle n'avait pas été totalement maîtresse de cette décision. Cette simple idée lui mettant le bourdon, elle la chassa de son esprit par une autre remarque. « Je suis Zegrath Lubuska, après tout. Mon nom est déjà connu des Vampires là où vous n'êtes encore qu'un jeune novice inconnu. ». Elle le taquinait et s'en amusait. Il avait mis tant d'aplomb à la considérer comme une buse. « Mais vous avez malgré cela raison à mon sujet. Mes ambitions sont loin d'être aussi importante que les vôtres et peut-être perdez-vous plus de temps qu'autre chose à m'accorder cette danse. » conclut-elle de façon plus théâtrale dans un rire. Elle était à présent curieuse de savoir s'il comptait changer d'avis, quitte à se contredire lui-même, ou s'il camperait sur ses positions et s'en irait, trop fier pour admettre que lui aussi avait eu tort.
Manger. C'était tout ce qui obnubilait ses pensées. Ne pas pleurer ; ne pas être triste. Manger. C'était comme prendre un médicament qu'elle prenait encore et encore jusqu'à espérer qu'il fît effet. Ça fonctionnait sans vraiment le faire. La nourriture n’était qu’un pansement sur une plaie ouverte et bien trop grande. Pour Lia, la notion d’amitié était un sujet délicat. Probablement son point noir, puisque personne ne voulait être son ami. Les rares partenaires de jeu qu’elle avait trouvé tout au long de son existence n’avaient été qu’éphémères et les relations superficielles.
Lorsqu'une voix l'interpela, Lia releva des yeux ronds et sauvages. Une mèche de cheveux rebelle était venue gâcher son joli minois, accompagné de quelques miettes sur le coin de ses lèvres. Sa bouche était pleine et elle termina de mâcher précipitamment. Elle ressemblait à une sorte de rongeur qu’on prenait en plein remplissage de joues.
-Oui, les gens sont méchants.
Elle renifla un peu, essuya sa bouche avant de se rappeler ses bonnes manières. Elle était supposée être une princesse. En plus de ne pas pleurer, les princesses n'étaient pas censées manger comme des cochons, et encore moins parler la bouche pleine.
-Pardon.
Elle parcourut la table à la recherche d'une serviette. Elle tapota les traces de son crime à l’aide de gestes certes petits, mais frénétiques, qui trahissaient sa nervosité.
-J'étais en train de me faire un ami, et une dame me l'a volé ! Protesta-t-elle, n'ayant pas honte d'arranger sa version des faits.
Ses yeux brillaient toujours. C'était difficile à sécher. Elle lorgna quelques petits fours qui la suppliaient de les manger, puis de détourna de la table pour s'intéresser aux deux blondes. Lia n'était pas certaine d'être capable de les différencier. Mêmes cheveux, mêmes yeux, même manière de se tenir. Il n’y avait que les masques qui maintenaient son doute sur leur similitude absolue. Elles étaient plus grandes qu'elle, mais semblaient jeunes.
-Est-ce que vous êtes des adultes ou des enfants ? Tenta-t-elle dans un langage maladroit.
Elle n'avait pas encore vu d'enfants par ici, mais si tel était le cas, elle était confuse quant au motif qui les avait entraînés ici. Lia ne savait pas tout à fait où elle se trouvait. Tout ce dont elle se rappelait était que c'était un peu dangereux. Mais pourquoi ? Des souvenirs de Kitoe, elle n'en avait pas retenu la raison. La présence de nourriture était une information suffisante à sa survie.
-Vous êtes là pour quoi ?
Peut-être qu'en leur demandant, elle pourrait elle-même comprendre pourquoi Kitoe avait choisi de se rendre à cet événement. Lia se tourna vers la foule.
-Moi, je veux tuer cette grosse voleuse.
Elle lança un regard en biais aux deux sœurs. Est-ce qu'elles étaient capables de l'aider pour ça ?
Derrière son masque, Lana serra les dents. Souffrir ? Elle n’avait pas souffert, non. Quand elle s’en prenait aux hommes, ce n’était pas pour panser des plaies. Quand elle s’évertuait à leur rappeler leur bassesse, ce n’était pas pour faire taire de vieilles cicatrices. Quand elle les jaugeait d’un regard, ce n’était pas pour éviter de voir dans le leur se refléter cette vérité qu’on lui avait tant assénée : tu as partagé le ventre de ta mère avec un homme, tu es indigne d’être une femme. Elle n’avait pas souffert des années de séparation avec son jumeau, tout comme elle n’avait pas souffert de leurs retrouvailles à la fois si étrangères et si familières. Elle détestait les hommes parce qu’ils n’avaient rien d’aimable, tout simplement. Ils pouvaient être beaux et forts ; rien dans leur esprit ne pouvait charmer un cœur, et toutes celles qui se laissaient y prendre n’étaient que des sottes. On pouvait les apprécier pour leur physique comme on pouvait apprécier une œuvre d’art ; mais pour tomber amoureux d’un tableau, il fallait être fou. Le mieux demeurait de ne voir en eux que leur capacité à féconder un utérus, et choisir le géniteur le plus apte à fournir une descendance de qualité. « Non. » répondit-elle, après la brune. « J’estime simplement qu’ils doivent être traités pour ce qu’ils sont et en fonction de ce qu’ils méritent. » Elle réfléchissait déjà aux règles qu’elle pourrait mettre en place et à ce dont elle pourrait priver les mâles qui l’entouraient. Pour Adriæn, c’était assez simple : sans son fidèle Johannês, il serait malheureux. Fou de rage si elle arrivait à s’en faire un ami – ce ne serait pas simple, mais elle s’entraînait. Quant au bleu, elle devrait mieux l’étudier pour trouver ce dont il pourrait se languir.
Reine. Les yeux bleus de l’Ondine décortiquèrent le mascaron de la rousse, avant de se figer sur celui de la Basphélienne qui se revendiquait royale. Elle y songeait, parfois. Si elle devenait souveraine, elle ferait taire toutes celles qui avaient osé douter d’elle, à commencer par ses sœurs si mesquines et sa mère si méprisante. Elle leur ferait arracher la langue pour la jeter aux requins. Quant aux hommes, ils rempliraient les fonctions pour lesquelles l’Océan les avait créés. Elle coula un regard au nouvel arrivant, venu inviter à danser l’étudiante de Basphel. Se connaissaient-elles ? Ses cheveux bleus et sa corpulence lui rappelaient Susannah, mais son attitude faiblarde et niaise, son discours naïf ponctué de mièvreries et la douceur de son regard ne coïncidaient en rien avec l’attitude noble et tranchante de son amie. Surtout, elle n’aurait pas eu l’air si abrutie face à un homme. Qu’on lui demandât son avis lui fit lever les yeux au ciel, mais elle ne protesta pas. S’il osait répondre, il serait plus jouissif de se moquer de lui. Parfois, il fallait laisser les imbéciles s’exprimer pour leur rappeler à quel point ils feraient mieux de s’en abstenir. C’était une leçon que la jeune innocente devrait aussi apprendre – tout comme celle qui interdisait de reposer un met touché dans son plat d’origine. À ce souvenir, un frisson de dégoût parcourut Lana. Elle fut heureuse de les voir s’éloigner. Elle n’avait rien à faire avec un diodon aussi repoussant que la bleue et la visqueuse crevette qui voulait lui servir de cavalier. « Elle a raison. Nous serons en bien meilleure compagnie sans elle. » La blanche esquissa un sourire, avant de se tourner à nouveau vers les deux femmes. « Vous dites vouloir devenir Reine. » fit-elle à l’intention de la plus mince. « Je le deviendrai aussi. Et vous ? » Elle se tourna vers la brune. « Le monde se porterait bien mieux avec des femmes à sa tête. » Tour à tour, elle les dévisagea. Peut-être pourraient-elles faire de grandes choses, ensemble ? L’idée lui effleura l’esprit comme le vent l’océan, créant quelques remous persistant en écume. Elle ne dit rien, pourtant. Il était trop tôt, elles ne se connaissaient pas, elle ignorait jusqu’à leurs races ; et le mépris des hommes n’induisait pas la sororité. Elle estimait avoir suffisamment tendu la main vers elles pour qu’elles pussent s’en saisir si elles le désiraient. À elles de formuler le possible. « Je tâcherais de suivre vos avancées dans les journaux. » Peu importait leurs identités ; si elles brillaient, le monde entier en parlerait.
Message III – 735 mots
Lana discute avec Eméliana, Leigh et Susannagicienne (avant qu'elle ne parte avec Stanou).
Lana Kælaria ~ Sirène ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 257 ◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021◈ Activité : En études
Les sourcils haussés, les joues légèrement rougies, Kiara garda toutefois son regard planté dans celui de son cavalier. Elle ne l’avait pas insulté ; elle avait énoncé son point de vue et des généralités. Malgré son attitude détestable, qui aurait dû la ravir d’avoir blessé son ego, l’embarras lui recouvrit le cœur. Elle n’aimait pas le conflit, et elle n’aimait pas que l’on travestît son propos. Fort heureusement, il ne s’attarda pas sur ce point et enchaîna sur une diatribe de conseils. Ce qu’il décrivait ressemblait davantage à de la manipulation qu’à de la séduction. Elle ne désirait pas manipuler Lucius. Elle n’était même pas certaine d’avoir véritablement envie de le séduire. Par moment, elle se disait que le voir simplement lui suffirait. Juste l’entendre, sentir sa voix courir à ses oreilles et dévaler son dos, son rire ricocher entre ses tympans et frapper sa poitrine. Peut-être n’avait-elle pas envie de coucher avec un autre homme aussi parce qu’elle ne songeait qu’à lui ? Il assiégeait ses pensées. « Je n’aimerais pas que la personne que j’aime me traite de la sorte. » répondit-elle, sans cesser de réfléchir. Alors qu’elle vivait parmi les Ondins depuis sa naissance, jamais elle n’avait vu ses parents se comporter de la sorte. Bien que sa mère dirigeât la maison, ils s’étaient toujours comportés de façon respectueuse l’un envers l’autre. Ils s’aimaient et, pour ce faire, ils n’avaient pas besoin de se torturer. L’avaient-ils fait, par le passé ? Elle en doutait. Contrairement à ce qu’avait sous-entendu son cavalier, son don pour lire l’avenir n’était pas brisé – quand il avait prononcé ces mots, la terreur de s’être dévoilée l’avait harponnée, avant qu’elle ne se remémorât toute la conversation et toutes les précautions qu’elle avait prises, comme d’habitude. En tant que Rehla, il n’y avait probablement pas d’intérêt à jouer avec l’autre. On pouvait savoir où on allait, au moins partiellement. Cela soustrayait sans doute un peu de magie au monde et à la vie, mais c’était ainsi. Quand elle serait enfin capable de lire, elle ne pourrait plus s’en défaire. Elle était impatiente et, en même temps, redoutait ce moment.
Elle se reconcentra sur le danseur. Dans l’imaginaire collectif des Ondines, les Sorciers occupaient une place particulière : elle ne put réprimander une moue quand il les compara. S’il avait su ce qu’elle était – en apparence – il aurait compris l’ampleur de son insulte. « Deux ? » Venait-il de Basphel, pour affirmer cela ? En vérité, elles étaient trois à se trouver au bal, mais ses camarades oubliaient régulièrement qu’elle était du même peuple que Susannah et Lana, tant elles ne se ressemblaient pas. Elle doutait que d’autres Sirènes se soient rendues jusqu’ici, hormis celles qui étudiaient à la célèbre école, et si tel était le cas, il lui paraissait improbable qu’il le sût. La suite de ses propos le lui confirma. Kiara acquiesça lentement. « Nous en aurons chacun appris sur l’autre, c’est certain. » Elle marqua une pause. « Cela dit, concernant mon identité, je préfère conserver le mystère. » Les notes s’estompant, elle se détacha de lui. « Je ne peux pas tout vous céder dès la première rencontre, comme vous l’avez si bien fait remarquer. Si vous avez de la chance, nous nous recroiserons. » Comme elle reculait d’un pas, elle scruta la salle. Près du buffet, elle reconnut la robe de son amie, qui semblait n’avoir pas quitté sa position initiale. Elle était en compagnie de deux autres femmes. « Vous voyez les trois femmes près du buffet, légèrement à gauche ? Celle qui porte une robe jaune est une Ondine. Vous pouvez tenter de l’inviter et, si elle refuse, vous pourrez toujours emporter une des deux autres. » Pivotant à nouveau vers lui, elle effectua une légère révérence en soulevant deux pans de sa jupe. « Ravie de vous avoir rencontré, et merci pour la danse. » le salua-t-elle poliment, avant de s’éloigner, contente de ne plus avoir à supporter ses lourdes avances. Essayer la même méthode avec la Kælaria le calmerait sans doute.
Message IV – 674 mots
Kiara finit de danser avec Lorcan et s'en va. Elle est abordable
Dernière édition par Lana Kælaria le Sam 24 Juin 2023, 16:40, édité 1 fois
Phèdre et Iphigénie ~ Sorcier ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 45 ◈ YinYanisé(e) le : 12/03/2023
Elle avait une façon de s’exprimer étrange, ou du moins qui ne coïncidait pas avec son apparence. Elle parlait telle une enfant ou une simple d’esprit. Ses yeux brillaient, humides de larmes. Les jumelles échangèrent un regard, tel un reflet et son double face au miroir. Échange qui leur permit de conclure qu’elles n’avaient pas à se formaliser de l’attitude de leur nouvelle connaissance. « Voler ? » - « Les gens osent vraiment tout, c’est lamentable. » s’indigna Phèdre. « C’est vrai, ça, tout se perd. » Elles répétaient un peu bêtement des phrases qu’elles avaient entendues, sans véritablement réfléchir aux conséquences qu’elles pouvaient avoir. Elles appliquaient machinalement ce qu’elles avaient toujours vu faire ; elles performaient la manipulation plus qu’elles ne la maîtrisaient. « Des en- » - « Des adultes. Nous avons dix-huit ans. » mentit Phèdre. Elles en avaient cinq de moins, mais avec les masques, la vérité n’avait plus rien d’une donnée exacte. Un mensonge en entraînant un autre, elle poursuivit : « Nous sommes là pour nous assurer que tout le monde passe une bonne soirée. » Iphigénie, désireuse de ne pas rester en retrait, renchérit : « Oui. Nous ne sommes pas des Vampires, mais ils nous ont recrutées pour cette mission. Cela fait partie de notre très prestigieuse formation. » Dont elle se garda bien de préciser le nom. « Vous aviez l’air de ne pas être satisfaite de quelque chose, donc nous sommes venues vous voir. Il est important que les invités impolis soient avertis que leur comportement est inadéquat. » Au fond, elles avaient vraiment envie de l’aider. Il se dégageait d’elle quelque chose de magnétique. Un fragment de chaos qui faisait vibrer leurs cœurs à l’unisson. « Et vous ? Vous cherchiez à vous faire des amis, c’est cela ? » Chez les Sorciers, le concept d’amitié était tout relatif. Cependant, s’il fallait devenir « amies » avec cette dame pour pimenter un peu cette soirée bien trop lissée, elles s’y plieraient.
Rendus extatiques par le mot « tuer », les regards des jumelles convergèrent en même temps vers la femme désignée. Elle dansait avec un jeune homme brun – probablement le fameux « ami » de leur nouvelle rencontre. Il se dégageait d’elle un certain charisme. Elle avait un corps tonique, svelte. Néanmoins, avec toute la mauvaise foi du monde, Phèdre parvint à articuler : « Elle est laide. On dirait un moineau pouilleux. » C’était bien tout ce qu’elles avaient un jour achevé dans leur vie, avec quelques araignées ayant eu la malencontreuse idée de passer sous leur nez pour se faire arracher leur huit pattes, des lézards assez audacieux pour s’aventurer dans le jardin de la demeure parentale, et d’autres petits animaux dont elles avaient scellé le destin funeste. Une fois, elles avaient essayé de noyer le chat dans la mare, mais il leur avait si férocement griffé les bras qu’elles avaient été obligées de le laisser fuir. Depuis, il les attaquait quand elles passaient près de l’un de ses perchoirs ou la nuit, lorsqu’il estimait qu’elles dormaient profondément. Il fallait espérer que cette femme-là ne fût pas comme cette saleté de félin. « Vous voudriez la tuer comment ? » - « Il y a des fontaines, dehors, je crois. On pourrait la noyer ? » - « Ou lui servir un verre empoisonné ? » Elles se regardèrent et pouffèrent.
Message II – 565 mots
Phèdre et Iphigénie sont toujours avec Lia.
Orenha ~ Eversha ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 69 ◈ YinYanisé(e) le : 02/04/2023
« Des Vampires… alors, la femme aux dents de chat était une Vampire, elle aussi. » conclut la femme-gerbille d’un air songeur, momentanément rassurée sur le fait de ne pas être activement traquée par une bande de Zoomages assoiffés de science. Elle avait vaguement entendu parler des Vampires, sans trop savoir ce qu’ils étaient exactement. Il y avait eu un conflit, une guerre de territoire ou quelque chose de ce genre, dans le passé, lorsqu’elle était plus jeune ; il était plus commun alors d’entendre les adultes parler avec dédain des ‘suceurs de sang’ et mettre en garde les Réceptacles. Les batailles devaient se mener sur d’autres frontières que les leurs car Orenha n’avait pas aperçu la pointe d’une de leurs canines lorsqu’elle vivait encore au sein de sa meute. D’ailleurs, elle avait tout oublié de cette histoire jusqu’à aujourd’hui. « On ne peut reprocher à aucun organisme vivant de se nourrir selon ses besoins », acquiesça-t-elle prudemment. « Même chose pour leur méthode de chasse. Le problème, c’est quand la proie ne sait pas qu’elle en est une et se considère comme l’égale de son prédateur. Toute chance de survie devient alors quasiment nulle puisqu’aucun mécanisme de défense ou de fuite ne peut être déclenché. Ce n’est jamais comme ça, dans la nature. Il y a un équilibre à respecter, ou les faibles auraient été décimés depuis longtemps et les plus forts n’auraient plus rien à se mettre sous la dent. » Orenha se rendit compte avec surprise qu’il lui était moins pénible que d’ordinaire de participer à cet échange. Peut-être était-ce parce que du fait de leur proximité physique imposée par la danse et de leur différence de taille, il n’était pas attendu d’elle qu’elle plante son regard dans celui de sa cavalière. Elle était libre de le promener dans la salle et de le fixer sur un point invisible si ça lui chantait. Et puis, l’adolescente répondait calmement à ses questions de manière claire et concise, ce qui changeait de ses habitudes. Si tout le monde conversait de la sorte, la sociabilisation serait peut-être plus envisageable pour elle. « C’est la raison pour laquelle les champignons bleus dont je parlais tout à l’heure se parent de tant d’artifices. Ils savent que leur chair est convoitée. Au final, c’est le prédateur qui se retrouve victime. » La jeune femme se raidit de nouveau lorsque la zoomage la questionna sur sa famille. Voulait-elle savoir s’il y avait d’autres Evershas sur lesquels expérimenter présents ce soir ? L’anxiété l’étreignit de nouveau ; elle avait été bête de se sentir apaisée. La menace, loin de s’évaporer, venait d’être doublée. « Non, ma meu...famille est loin. Très, très loin. Je suis venue seule. Mais si vous voulez retourner vers ce… Titouan ? même sans mes chaussures, c’est d’accord. » Elle se mâchouilla la lèvre, mal à l’aise. Alors qu’il lui aurait fallu se carapater tant qu’il l’était encore possible, une part d’elle était déçue de voir leur discussion prendre fin. C’était absurde. Mais si le piège existait bel et bien, il était déjà trop tard, et il était inutile de tenter de fuir. Tandis que le morceau de musique égrenait ses dernières notes, elle resserra légèrement ses mains sur celles de sa cavalière. « N’oubliez pas de le mettre en garde. Et vous… toi aussi, fais attention. » En parlant, elle observait un garçon au teint sombre et à la chevelure de feu. Même dans ce cadre irréel, il se démarquait, avec ses bijoux qui jetaient des éclairs de lumière iridescente et ses vêtements raffinés dont elle ne connaissait même pas le nom. Lui était toxique, à n’en point douter.
Adam Pendragon ~ Déchu ~ Niveau V ~ ◈ Parchemins usagés : 1017 ◈ YinYanisé(e) le : 13/01/2015
Lun 03 Juil 2023, 13:23
Le Bal de Seaghdha
« Tant pis, je prends le risque. Et puis, je suis plus fort que la lèpre. »
Je souris. Les Déchus étaient particulièrement résistants aux maladies du fait de la Mue. Dès que le corps était en danger grave, il muait à nouveau afin de se régénérer. Les Sorciers n’avaient donc qu’un pouvoir très limité sur nous autres. À court terme, ils pouvaient l’emporter. À long terme, ça ne fonctionnait pas. Comme ils avaient tendance à faire des plans étendus sur des semaines, des mois, voire des années, nous étions relativement à l’abri.
« Par contre, si j’avais su que tu le ferais, j’aurais demandé plus. »
Elle avait fait plus toute seule. J’avais demandé un simple bisou. Elle l’avait enveloppé de caresses. Je savais déjà ce que n’importe qui nous observant pouvait en conclure. Ce qu’il y avait entre nous ne les regardait pas et je me fichais de ce qu’ils pensaient mais il y avait des choses que des yeux extérieurs percevaient souvent mieux que les principaux concernés.
« Ah bon ? Je pensais que ça te ravirait moi. T’aurais pu me maudire de là-bas. »
Les relations qui unissaient les Anges et les Déchus étaient toujours mauvaises. L’Agbara était une cause parmi tant d’autres. Les liens étaient rompus depuis longtemps maintenant et semblaient irréparables. Les Ailes Blanches s’étaient perdus après le génocide et n’arrivaient plus à retrouver le chemin de leur pureté véritable. Ils auraient dû pardonner et se pardonner, ne pas prendre de décisions capables de nuire à autrui.
« Bien sûr. Si tu y vas, promis, je t’enverrai des lettres enflammées sur lesquelles je dessinerai des verges et des vagins. »
Je ris en imaginant de quoi mes courriers auraient l’air.
« Cependant, je ne sais pas pourquoi t’irais là-bas. Tu pues l’Ange à cinq kilomètres. N’importe quel Déchu est capable de certifier que t’es bien une Ange. Tu fais des conneries mais ça s’arrête là. Alors quoi ? Tu devrais payer pour des crimes que t’as pas commis ? Si c’est ça, tu devrais abandonner ton peuple. Il ne mérite rien et surtout pas ta présence en son sein. Je sais déjà que les Anges sont tombés bien bas mais bon… Tu crois qu’il va te laisser aller à l’Agbara sans broncher, l’autre ? »
Si elle y allait, ça risquait de dégénérer. Diplomatiquement, ce serait une erreur de l’y envoyer maintenant qu’elle était mariée à un Archimage. Surtout, l’Agbara n’avait rien de noble. Ce qu’il s’y déroulait aurait pu être orchestré par des Démons. Que les Anges en tirent les ficelles était d’un comique ahurissant.
« Allons-y alors ! »
Je lui pris ses chaussures des mains et les balançai dans la foule en espérant n’avoir éborgné personne.
Nous aurions pu danser directement mais fûmes arrêtés par des Vampires avides de nous prélever du sang.
« Si vous pouviez la vider un peu plus que les autres, ça m’arrangerait. Elle me tomberait dans les bras plus facilement comme ça. »
J’envoyai un clin d’œil au suceur de sang avant de m’installer et de tendre mon bras. Puis, tournai la tête vers Freyja.
« Quoi que… je remarque que t’as tendance à me tomber dans les bras toute seule ces derniers temps. »
Je réhaussai mon masque, un sourire insolent et satisfait sur le visage.
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Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1698 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Lia opina vivement du chef pour confirmer les remarques de ses nouvelles interlocutrices. Ces dernières avaient raison, les gens étaient mauvais et exécrables. En clignant des yeux comme un poisson avec des paupières, elle continuait de dévisager les deux jeunes femmes avec beaucoup de curiosité.
-Oh, d’accord.
Lia avait tiqué à une remarque : celle sur les Vampires. Elle se retourna vivement pour observer l’assemblée. Tous ces gens étaient des Vampires ? Elle avala avec appréhension. Ça lui faisait presque peur. Heureusement, personne ne semblait lui prêter d’attention hormis ces deux jeunes femmes, qui elles n’étaient pas des buveuses de sang. Elle ne se sentait donc pas en danger.
-C’est gentil de votre part.
Et c’était très prévenant de la part du peuple de la Nuit que de promouvoir la diversité à l’embauche. Ce constat la fit se sentir encore plus à l’aise. Pas qu’elle ne voulait pas être amie avec des Vampires, mais elle n’avait pas vraiment envie de se faire croquer. Kitoe avait dit que c’était très désagréable. Lia n’avait aucun souvenir de tout ça et c’était probablement pour le mieux.
-Euh, oui, c’est un peu ça. Fit-elle avec une voix plus aiguë que précédemment.
Ces employées étaient très douées. La Démone se demandait si elles lisaient dans ses pensées. Quoi qu’il en fût, elle espérait vraiment s’en faire des amies, même si elles étaient adultes. Certaines grandes personnes gardaient leur sens du jeu même si elles avaient plus de responsabilités. C’était agréable.
Lia se tourna vers son adversaire une dizaine de mètres plus loin. Elle dansait avec celui qui aurait dû être son ami à cette heure-là. Rien que de les regarder, ça la mettait de nouveau en rogne.
-Ouais.
Les deux jumelles avaient raison. Cette femme était moche. Une vraie morue puante et dégoulinante de berk. En plus, elle avait un sourire de cheval et des grosses fesses moches, et sa robe la boudinait comme un gros rôti de porc tout huileux.
-Hmmmmm…
La méthode d’exécution était le cœur du problème dans un endroit comme celui-ci. Lia était familière à une violence cruelle et sanguinaire, mais ce n’était pas suffisamment discret pour un événement comme celui-ci.
-C’est pas très rigolo d’empoisonner, je trouve.
Non seulement il n’y avait pas la satisfaction du travail bien fait par la confrontation physique, mais en plus ça rendait la viande impropre à la consommation. Seuls les gros nuls, comme les Sorciers par exemple, avaient recours à ce genre de méthode de mauviette.
-Noyer c’est chouette ! Mais j’espère que c’est pas une Sirène, sinon ça fonctionnera pas. Et puis il faut l’attirer dans un piège. Elle réfléchit très fort. Peut-être que vous pouvez aller la voir et lui dire qu’il y a une surprise dehors, et puis là, PAF ! Je saute sur son dos et je l’entraîne dans la fontaine ?
Son plan était grandiose. Elle était un génie.
-Vous pensez que je peux l’égorger dans la fontaine ? Ça fera un peu comme de la grenadine, non ?
Elle avait le pouvoir de changer ça en sirop en tout cas, alors ça paraissait logique. Pour la démonstration, elle attrapa deux cure-dents qu’elle transforma en bâtonnets en chocolat et les tendit à ses camarades. Elle avait conscience que c’était plutôt impressionnant, mais elle, elle était habituée à manger des bêtises de cette manière, alors ça ne la fatiguait pas trop. Motivée comme jamais, Lia plaça ses poings sur ses hanches.
-Bon, vous l’attirez et moi, je vais essayer de me procurer un couteau ! Déclara l’enfant avec enthousiasme.
Sur ces belles paroles, elle partît à la recherche des cuisines.
460 mots Lia parle toujours avec Phèdre et Iphigénie, puis va chercher une arme
« Non mais je vous jure ! Et il a eu le culot de douter de la paternité de notre enfant ! » s’exclama-t-elle, tout en agitant l’éventail qu’elle avait sorti de sa poche quelques secondes plus tôt. Le Vampire, qui avait voulu séduire la Magicienne en espérant la conduire dans un coin où il aurait pu profiter de la saveur de son sang – particulièrement savoureux durant la grossesse – devait, depuis de longues minutes, l’écouter s’épancher. Il avait bien tenté de s’excuser mais elle l’avait retenu par le bras, prétextant qu’il avait lui-même débuté cette conversation et que cela ne se faisait pas de tenter de la terminer de la sorte. « Ces Anges… vraiment. Je dirais même plus : ces hommes ! Toujours là pour écarter les cuisses de madame mais quand madame se retrouve enceinte, il n’y a plus personne. Ce n’est pas le courage qui les étouffe ! Sérieusement, si c’était lui qui était dans ma situation, j’aurais déjà pris mon épée et coupé la tête de son mari ! Mais non ! Il préfère coucher avec moi en douce ! » Elle n’était pas juste mais n’en avait rien à faire. « Vous êtes mariée ? » « Bien sûr ! Suivez un peu ! Si je n’étais pas mariée, il n’y aurait pas à avoir tant de courage ! J'ose espérer qu'il ne m'aurait pas fait ce coup-là autrement, sinon je lui aurais envoyé mes talons dans les, excusez-moi pour l'expression, valseuses. Certaines de mes sœurs savent ce que c’est que de se retrouver avec un bébé avant le mariage et l’homme qui se disait si courageux en fuite. Mais bref, nous parlons de moi, pas de mes sœurs. » « Et vous ne pouvez pas quitter votre mari ? » « Oh je vous assure… mon mari n’est pas le genre que l'on quitte. Il est plutôt le genre à répudier… » « Faites en sorte qu’il vous répudie alors. » « La dernière a été décapitée. » « Votre mari a plusieurs femmes ? » Elle soupira, comme si elle le trouvait lent ou peu pertinent. Selon elle, il aurait dû être bien plus choqué par la décapitation que par le fait qu’il eût plusieurs épouses. « Enfin, je vais devoir me débrouiller toute seule dans tous les cas mais je pense avoir un plan ! » Elle allait demander aux Archimages Ashiril et Isekel de l’aider. Kaahl et Lhéasse trouveraient une solution, le premier parce qu’il était un Magicien et voudrait la secourir, le second parce qu’il le faisait déjà. « Vous ne voudriez pas danser ? Je crois que les bébés le sentent quand leur mère est en colère. Ce n’est peut-être pas bon. » « La colère est un sentiment sain, monsieur ! » dégaina-t-elle. Il se prenait pour qui, celui-là, à croire savoir mieux qu’elle ce qui était bon ou pas pour son bébé ?
461 mots
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Priam et Laëth ~ Ange ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 3849 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes ◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Elle était juste partie. Elle n’avait pas crié, pleuré ou tempêté. Il n’y avait eu aucun combat, aucune confrontation, aucune ire à la hauteur de la sienne. Rien pour rivaliser avec les violences qui tonnaient en lui. Juste cette pluie fine, coulée de larmes et de sang, triste et fraternelle ; imparable. Priam se sentait trempé jusqu’aux os, pris en étau dans la gorge nouée de sa sœur, secoué par les vibrations de sa voix qui n’avait soufflé qu’une seule phrase – même pas claquée ! Il n’y avait pas eu de colère, et la sienne se nourrissait de ce vide, gueule béante et vorace couturée de plaies acides. L’Ange fendit la foule, décidé à laisser derrière lui cette détestable altercation. Qu’elle restât avec son Déchu qu’elle avait tant honni. Elle n’était plus à une contradiction près. Trahir les Anges devait lui sembler d’une facilité déconcertante ; en épousant l’ancien Empereur Noir, elle avait bafoué ses origines et l’honneur même de son peuple. Si les Réprouvés l’avaient su, l’ampleur de leur haine n’aurait eu d’égale que la profondeur de la blessure qui aurait pourfendu leurs cœurs. Elle était détestable et méprisable – elle l’était encore plus quand une part de lui voulait la serrer contre sa poitrine jusqu’à combler le manque que laissait son absence.
Il fouilla la foule sans retrouver Aliénor. Plus il ruminait ce qu’elle avait dit, moins il comprenait pourquoi elle s’était emportée de la sorte. Qu’espérait-elle ? Qu’il se réjouît de la naissance d’un bâtard au sein de la royauté sorcière ? Il avait déjà perdu – abandonné ? – une potentielle fille, là-bas. Même sans ce précédent, un enfant illégitime entre les mains des Mages Noirs n’avait rien de rassurant. Comme il pénétrait de l’université, il s’apprêtait à poursuivre son chemin jusqu’à la salle de bal. Cependant, on l’arrêta. « Prélever mon sang ? » Bien qu’impatient, il n’eut guère d’autre choix que d’obtempérer. Bon gré mal gré, il se laissa guider et ponctionner, jusqu’à pouvoir enfin se présenter dans la pièce dévolue aux festivités. Masque sur le visage, il scruta la kyrielle d’invités. Dès que son regard se posait sur un visage, à demi caché, le trouble le saisissait, et tout ce qu’il avait cru reconnaître disparaissait. L’Ailée se mit à déambuler, et à observer davantage les robes. Teintes et tissus se mêlèrent sur ses prunelles, jusqu’à ce qu’il ne repérât ceux qui avaient marqué ses rétines, tourbillonnant autour des jambes pressées de leur propriétaire. Il releva le visage vers le mascaron qui couvrait l’identité d’Aliénor ; mais sa certitude ne le quitta pas. C’étaient sa jupe, son corset, ses boucles brunes et, sous le loup, ses yeux d’outre-mer.
Loin d’être gêné par la présence d’un homme à ses côtés – encore moins de se douter qu’il venait en fait à son secours –, il s’approcha. Les deux pieds bien ancrés dans le sol, il tendit la main vers la Magicienne, le geste droit, décidé, à la limite de l’implacable. « Je vous propose d’exprimer votre colère en dansant. Il paraît qu’il n’y a rien de plus cathartique. » Sans attendre son assentiment, il glissa à son partenaire un « je vous la ramène » sur lequel il ne fallait pas compter, avant de la prendre par le bras et de l’entraîner à sa suite. Sur la piste de danse, il resserra sa prise autour de sa taille et la ramena contre lui, sèchement. Il se moquait de troubler les bonnes mœurs ou sa vertu de Magicienne trop bien éduquée. La colère avait au moins le mérite de lui avoir permis de retrouver sa contenance et sa détermination. Il prit la valse en cours de route, menant la brune d’un pas vif et directif. « Alors ? Tu comptes le faire appeler comment ? Windsor, Salvatore ou Belegad ? » Un sourire amer plia ses lèvres. « J’en ai un peu marre de voir ceux de mon sang consacrer leurs vies à ces abrutis de Mages Noirs. » jeta-t-il, acerbe. « On aurait dû en parler avant que… bref. » Refaire le passé ne les mènerait nulle part. « Qu’est-ce que tu comptes faire ? Le porter jusqu’au bout et accoucher, ça, j’ai bien compris. Mais après ? Et où est-ce que tu me places là-dedans ? C’est bien de venir m’annoncer la bouche en cœur que tu es enceinte de moi, mais tu ne peux pas t’attendre à ce que je saute de joie quand tu es censée produire des héritiers pour un Sorcier et vivre là-bas une grande partie de ton temps. » acheva-t-il, abrupt.
Message IV – 758 mots
Priam la Délicatesse danse avec Aliénor.
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Quand je vois une bêtise plus grosse que moi et que je décide de la faire.
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Merci Kaahlinou
Aliénor Vaughan ~ Magicien ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 569 ◈ YinYanisé(e) le : 20/12/2016
« Je rajouterai même que la colère peut régler bien des problèmes ! » Aujourd’hui, elle avait une dent contre les Anges et leurs sacro-saintes vertus. Parfois, il valait mieux tempêter que tempérer. Le Vampire n’osa pas lui dire que cette même colère pouvait en créer d’autres. Il avait commencé à penser que s’il devenait exsangue – un comble – elle finirait par le laisser tranquille. Heureusement, ses souffrances furent abrégées par l’intervention d’un autre homme, probablement le père de l’enfant. Intérieurement, il lui souhaita bien du courage. Il semblait néanmoins mieux pourvu que lui pour faire face à la jeune femme. Il ne savait pas qui elle était, qui était son mari ou même qui était son amant, mais quelque chose lui disait qu’il valait mieux se trouver une autre victime.
« Hum. » fit Aliénor, en croisant les bras et en tentant de garder à l’esprit qu’elle boudait cette infâme père déjà indigne. Le problème c’est que l’Ange avait pour lui une certaine aura qui fendait rapidement ses volontés. Intérieurement, elle se promit de tenir le plus longtemps possible. Elle n’aurait qu’à penser à des choses encore plus énervantes que lui. Il y en avait plusieurs, dont sa sœur Isabeault. Hors de question qu’elle lui passât son comportement de couard ! Il voulait devenir Roi ? Alors il allait déjà commencer par assumer ce qu’il avait oublié entre ses cuisses. Bon gré mal gré, elle se laissa donc tirer sur la piste. Il ne méritait pas du tout qu’elle dansât avec lui. D’un autre côté, vu qu’elle pouvait profiter de leur proximité pour égarer ses mains par ci par là, elle décida qu’elle restait gagnante. Il était difficilement ignorable. Elle aurait préféré. Si ça avait été le cas, elle l’aurait snobé pendant deux mois au moins ! « Il est trop tôt pour le dire. » répondit-elle franchement. Il lui posait des questions auxquelles elle n’avait pas les réponses et c’était vraiment agaçant. Pour le reste, elle pensa qu’il était raciste et qu’il ne voulait pas envisager que les Sorciers pussent ne pas être si terribles. Ils l’étaient, mais avec des nuances parfois. Lhéasse les aidait bien alors qu’il aurait pu les dénoncer à maintes reprises. Consciemment, ou non, elle mettait de côté les contreparties qu’il exigeait pour son aide. Elle fit la moue. « Ce n’est pas à moi de te placer. » Et puis quoi encore ? s’emporta-t-elle intérieurement. Comme si elle allait décider toute seule de sa place. Bientôt, il allait lui reprocher de l’avoir informé de son état. C’était un fait qui ne changerait pas. « Et puis je te prie de changer de ton. Si la situation ne te plaît pas, tu n’as qu’à la faire changer. » décréta-t-elle. « Moi, je vais aller parler aux Archimages pour essayer de trouver une solution. Je suis sûre qu’ils sauront quoi faire. Et s’ils ne veulent pas m’aider, je demanderai à la Reine de me recevoir ! » L’Ultimage n’avait pas l’air d’être une mère très attentionnée mais si elle faisait le parallèle entre son bébé et les dragons de celle-ci, elles pourraient probablement très vite se comprendre. L’Empereur Noir ferait moins le malin si l’Impératrice Blanche la défendait. Et elle lui demanderait aussi de dire trois mots à Priam ! Lui non plus ne ferait plus le malin !
553 mots
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Priam et Laëth ~ Ange ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 3849 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes ◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Un rire s’échappa d’entre ses lèvres. « J’ai hâte de voir la tête des gardes. Peut-être que si tu m’en écris suffisamment, ils te supplieront de me reprendre chez toi pour ne plus avoir à supporter ces horreurs. » Elle sourit. Il lui avait manqué – ses idées folles et son humour douteux aussi. Depuis qu’elle s’était installée chez lui, une forme de complicité s’était tissée entre eux ; mais malgré ses confidences et le temps passé ensemble, Adam ignorait encore bien des choses à son égard. Il ne savait rien des serments qui la liaient aux Anges et des trahisons qu’elle fomentait. Elle avait des comptes à rendre ; elle avait fui les obligations qui lui incombaient, parce qu’elle avait préféré aider les Réprouvés, parce qu’elle avait été capturée, esclavagée, condamnée, libérée, parce qu’elle s’était réfugiée à Gein’Drakul puis à Avalon, parce qu’elle n’avait pas trouvé le courage de confronter tout ce qui, dans sa vie, lui échappait. Elle avait été insaisissable, sauvage, libre. Elle s’était affranchie des règles imposées et n’avait pas respecté la force des vertus. Tout avait un prix. Elle se défendrait, bien sûr, mais remettre un pied chez les Anges après tout ce qu’elle avait fait et tout ce qu’elle n’avait pas fait, c’était s’exposer aux critiques, aux réprimandes et aux punitions. Son mariage avec Kaahl, Archimage, et le titre de Duchesse qui l’accompagnait ne résoudraient pas tout. Qu’Adam affirmât qu’elle puait l’Ange non plus. Aux yeux des Ailes Blanches, elle empestait l’enfant de Réprouvés. Elle haussa les épaules. « Peut-être. Diplomatiquement, ce ne serait certainement pas fin de la part des Anges de m’y envoyer, mais ce serait sans doute encore moins malin de la part de Kaahl de batailler pour m’en sortir. Ça détériorerait irrémédiablement les relations entre les deux peuples, et je ne pense pas que ce soit toléré, par les Anges comme par les Magiciens. Foutre en l’air des relations diplomatiques pour sauver une seule personne, c’est un truc que moi je ferais, mais les autres… » Elle eut un sourire bref, un peu éteint. Les Ailes Blanches parieraient peut-être sur l’inaction du Paiberym. Sur son respect de la loi angélique, avec laquelle il n’avait pas à interférer. Sur sa lâcheté. S’il gardait son artefact, il viendrait sans doute la chercher, sans se soucier des conséquences. Sans, tout se passerait différemment. Il y avait une chance pour qu’il tentât tout de même quelque chose. Parce que son incarcération aurait probablement mis en péril son secret. Et parce qu’il l’aimait ; mais pour lui, ce n’était souvent pas suffisant pour justifier les plus grandes folies. Elle préférait ne pas y penser ; son amour trop raisonnable la blessait. « Eh ! » s’exclama-t-elle quand Adam lui vola ses chaussures, avant de rire en les voyant voltiger au-dessus de la foule. Mutine, elle lui glissa : « Sache que tu viens de t’engager à me porter comme une princesse quand j’aurai trop mal aux pieds pour marcher. »
Bien que réticente à l’idée que son sang ne fût prélevé, l’Aile d’Acier imita le Déchu. Assise, bras déplié, elle lui jeta une œillade mi-désabusée, mi-amusée, le sourcil haussé sous son loup. « J’essaye juste de ménager ton ego pour que tu me laisses vivre gratuitement chez toi, et jusque-là, ça fonctionne plutôt pas mal. » Elle sourit. « N’hésitez pas à le vider plus, en revanche, il sera moins lourd. » Son clin d’œil, elle l’adressa au brun. Puis, elle se concentra sur la ponction. En voyant l’aiguille s’enfoncer dans sa chair, elle fronça le nez, mais ne détourna pas le regard. Bien qu’adapté à la nature de leurs hôtes, le paiement demeurait intrigant. Qu’allaient-ils faire de tout ce sang ? On les incita à rentrer dans la salle, si bien qu’elle renonça à les questionner immédiatement. Elle avait envie de légèreté. De se sentir voler sans avoir besoin de déployer ses ailes. L’Ange attrapa la main du Déchu, mêla ses doigts aux siens, puis l’entraîna au petit trot sur la piste de danse. Certains sauraient percer le secret des masques, mais pour la majorité des invités, elle n’était qu’une inconnue parmi tant d’autres. Elle positionna sa main libre sur le bras de son partenaire, puis initia le premier pas, un sourire malin plaqué sur les lèvres. « Peut-être que je devrais y aller. À l’Agbara. » L’amusement creusa deux rides espiègles autour de sa bouche. « Je pourrais espionner, en sortir, et écrire le premier rapport non-secret dessus. Je le révélerais au monde entier ! » Sous ses pieds, le carrelage froid se réchauffait. « Et puis ça me permettrait d’échapper aux différents mandats d’arrêt qui me collent au cul. Ou tu imagines, des Sorciers ou des Démons qui viendraient faire sauter l’Agbara dans l’espoir que j’explose avec ? Ce serait presque drôle. » Son sourire persista. Avec Adam, elle arrivait à rire de tout. Presque. Elle détestait toujours autant qu’il se moquât d’elle quand elle était énervée. Cependant, s’il avait cessé de le faire, ses taquineries mal venues auraient sans doute fini par lui manquer. « Puis avec un cerveau bien lavé, je recommencerais peut-être à te détester, enfin, je te détesterais peut-être un peu plus, et on pourrait se battre à nouveau sur la piste de danse. » s’amusa-t-elle, en se souvenant du bal de Lagherta. « Ça mettrait un peu d’animation. »
Message IV – 891 mots (oups)
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Quand je vois une bêtise plus grosse que moi et que je décide de la faire.
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Merci Kaahlinou
Zeryel ~ Ange ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 206 ◈ YinYanisé(e) le : 25/01/2023
À ses mots, Lorcán eut envie de serrer sa partenaire sur son coeur alors même que la fin du morceau venait de les séparer. « Ah, vous apprenez vite à cultiver le mystère. Parfait. Je suis fier d'avoir pu vous être utile en vous apprenant quelque chose ce soir. Très bien, mystérieuse danseuse numéro une, je n'ai de toute façon pas besoin de votre nom pour garder cette rencontre gravée dans ma mémoire. » Elle serait oubliée dans les quarante-huit heures, sans doute moins s'il concluait entre temps.
« Oui. Une amie à vous ? » Son regard s'attarda sur la fille désignée, sur ses courbes délicatement rehaussées par sa toilette. Elle était à côté quand il avait proposé une danse à la blanche. « Parfait, je vous remercie. Souhaitez-moi bonne chance. » Il baissa les yeux sur elle ensuite. « Tout le plaisir était pour moi. » Susurra-t-il obséquieusement. Son sourire s'évanouit sitôt qu'elle eut tourné les talons pour mieux s'accorder sur la tonalité froide de ses iris. Le mieux qui puisse arriver à cette mijaurée était de tomber entre les griffes d'un Vampire pour terminer la nuit exsangue à rêver l'arrivée de son prince charmant. Nul doute que son sang ravirait leurs hôtes. Cependant, il devait au moins lui accorder une chose, elle lui avait donné une direction pour la suite de la soirée.
Tranquillement, il marcha jusqu'au petit trio devisant ensemble. Il toussa pour annoncer son intrusion dans la discussion. « Mesdames. » Les salua-t-il aimablement. Il regarda directement celle à la robe jaune. Une Ondine, donc. Si la pêche était bonne, il s'agissait de Lana. De près, sa façon de se tenir et la pâleur diaphane de ses cheveux réduisaient ses chances de se méprendre. Lentement, presque théâtralement, son bras se déplia pour s'arrondir gracieusement et lui présenter sa paume de main. Incliné, il avait les yeux au même niveau que les siens. Il sonda leur glacial reflet et leur royal mépris. Mystérieuse numéro un n'avait pas menti, celle-ci puait le sel à des kilomètres. Il songea qu'il devait avoir un côté masochiste à aimer se frotter à ces spécimens jusqu'à la brûlure. La bonne nouvelle, c'est qu'il n'avait pas à tendre l'autre joue. Lui aussi pouvait brûler, simplement il n'en avait pas envie. Il préférait qu'ils brûlassent autrement. « Je souhaite passer la meilleure des soirées en compagnie de nos amis amateurs de sang. La stratégie établie pour accomplir cet objectif nécessite la partenaire idéale. J'ai eu vent que vous pourriez être juste celle qu'il me faut. M'accorderiez-vous cette danse pour vérification ? »
Eutropius retint à grand peine l'ombre du sourire dubitatif qui se risqua à chatouiller ses lèvres. Il le perdit tout à fait en apprenant tenir dans ses bras une ancienne diplômée de Basphel. Personne n'aimait se sentir idiot, et il ne faisait pas exception. Noyant sa gêne dans un silence attentif sur la suite de son discours, il tâcha de réviser son jugement même si le ton moqueur de la femme crissait désagréablement sur son ego maltraité.
« Mmh. Tout le monde prédit tout le temps la chute de météorites, comme la fin du monde. » Sa connaissance avait juste eu de la chance que sa prédiction se réalise, songea-t-il avec un soupçon de mauvaise foi.
« Je ne vois pas l'intérêt de mentir à quelqu'un qui peut lire dans mes pensées. Vous avez promis de cesser de le faire à ma demande mais je ne sais rien de la valeur de vos promesses. » Et les promesses d'une femme ne valaient rien. Lui-même était le produit d'un peuple qui s'amusait à faire de creuses promesses à ceux assez crédules pour se faire avoir. Il avait donc appris très tôt, et à ses dépens, à toujours faire montre de méfiance. « Peut-être, même si je ne vois pas où vous voulez en venir. » Et si le Destin s'en était mêlé pour les réunir, que devait-il en conclure ? Qu'il attirait les femmes adultes ? Ça lui faisait une belle jambe. « Et puis, il n'y avait pas de Destin, vous vous êtes arrêtée sur moi après avoir lu dans mes pensées. » La corrigea-t-elle. Pourquoi cette femme avait-elle jeté son dévolu sur lui après avoir appris qu'il désirait ardemment la compagnie du peuple de la nuit ce soir dans l'espoir de bénéficier de leurs avantages naturels ? Alors même qu'il commençait à se faire la réflexion qu'elle puisse leur appartenir, elle se présenta. Sa mâchoire se déboita et il trébucha, ses pas s'emmêlant en même temps que ses pensées. Est-ce qu'il était en train d'insulter une Enfant de la nuit depuis plusieurs minutes ? Mortifié, il ne sut que répondre et réfléchit à toute vitesse pour rattraper son énorme bourde. Que signifiait Zegrath pour commencer ? De ses recherches menées, il savait que Lubuska n'avait pas de Lignée à elle. Il devait s'agir d'un titre, prestigieux pour qu'il soit accolé à l'Æther. Il avait envie de s'enterrer. « Je ne savais pas. Veuillez m'excuser. » Il repensa alors à ce qu'elle avait pu dire auparavant, sur le destin et leur rencontre. Des cendres de son humiliation, l'espoir pointa le bout de son nez et il osa lever les yeux à la recherche des siens. « C'est parce que vous saviez que je voulais devenir comme vous que vous m'avez invité à danser ? Est-ce que... » Il craignait de le dire tout haut, de crainte qu'elle lui rit au nez avant de lâcher un "Non" qui retentirait dans son ego comme du tonnerre pendant longtemps. Mais il devait savoir. « Je n'ai rien à vous cacher. Je me suis trompé sur votre compte. Comme vous avez pu voir, le sujet me passionne et votre peuple me fascine. J'espérais ce soir pouvoir rencontrer un représentant qui saurait entendre mon vœu, et peut-être y accéder. Vous croyez que c'est possible ? Je comprends que votre statut est élevé dans la hiérarchie même si je ne visualise pas exactement votre position et ma demande sera sûrement osée mais si je ne le fais pas maintenant, je le regretterai toute ma vie. Est-ce que vous accepteriez de me mordre ? Non pas pour assouvir vos besoins, mais pour me laisser vous rejoindre. Je peux devenir un atout pour vous. J'apprend vite, très vite. Je sais que je peux devenir un atout. » Quand, des jours auparavant, Eutropius avait visualisé la soirée, il avait bien entendu préparé quelques arguments, tant sur la forme que sur le contenu, pour convaincra les Vampires de l'intérêt qu'ils auraient à l'inclure dans leur monde. Mais le choc avait brisé toute sa préparation et il haïssait la façon précipitée et chaotique dont ses propos se précipitaient sur ses lèvres. Il offrait l'image d'un bien piètre candidat mais refusait de baisser le menton. Au moins, il tentait le tout pour le tout. Et si elle ne voulait pas, il irait demander à un autre ou une autre, jusqu'à trouver quelqu'un qui veuille bien le transformer.
Priam haussa les sourcils, avant qu’un sourire incrédule ne fendît ses lèvres et qu’un souffle dubitatif ne filât entre ses dents. Il jeta un regard sur sa gauche, comme s’il portait l’espoir de pouvoir distinguer la raison en pleine fuite. « C’est une blague ? » répondit-il, tandis que ses iris dorés se recalaient sur le visage de la Magicienne. « Tu vas leur demander de t’aider à gérer les conséquences d’une grossesse adultère alors que dans ton contrat de mariage tu es censée donner des héritiers à la couronne noi- » L’Ange s’interrompit brutalement ; son corps heurta les remous de son esprit, et quelques pas troublés hachèrent sa danse. Il reprit du mieux qu’il pût, livide. Ses prunelles s’égarèrent dans celles d’Aliénor. Les mots qu’il avait prononcés avaient brutalement ramené à sa mémoire des réalités qu’ils avaient, l’un comme l’autre, profondément ignorées. Oubliées. Sous le règne de Niklaus, ils n’avaient tenté aucun rapprochement, parce que les conséquences en étaient gravées dans la pierre. La permissivité d’Elias Salvatore, qui lui avait proposé de produire à sa place des héritiers avec Aliénor pour la couronne, avait débloqué bien des choses – malgré le refus du Belegad de remplir ce rôle. Le fait que Lhéasse les autorisât à se voir, alors qu’il aurait dû les empêcher de se côtoyer, semblait appuyer la proposition passée de l’ancien Empereur Noir. À l’aune de ce qu’il savait, Priam ne trouvait plus la proposition du Vautour aussi incongrue et dangereuse que lorsqu’il l’avait formulée. Les révélations de sa sœur avaient mis en lumière un amas de dynamiques qui, jusque-là, se terraient dans l’ombre de son ignorance. Cependant, les choses avaient changé. Kaahl n’était plus Roi, et Aliénor, promise à la couronne, était donc passée aux mains de Cyrius Windsor. Le brun, dents serrées, fit l’effort de continuer à évoluer sur la piste de danse. « Ton contrat de mariage stipule que l’adultère est puni de mort. » Les Magiciens la sauveraient-ils pour cela, pour lui éviter le trépas ? En avaient-ils le droit, quand le contrat devait tout régler, et que chacun l’avait signé en son âme et conscience ? « Elias était permissif. Qu’en est-il de Cyrius Windsor ? Tu as couché avec lui ? » Si elle n’avait pas partagé son lit – ou celui d’Elias récemment, mais il ne voulait pas imaginer son beau-frère toucher la femme qu’il aimait –, alors sa grossesse serait nécessairement – et à juste titre – perçue comme le fruit d’un adultère. « Pourquoi Lhéasse te laisse encore me voir ? » S’agissait-il d’un piège ? Qu’y gagnait-il ? Priam déglutit. Leur dispute lui semblait bien stupide face aux potentiels dangers qu’encourait la Magicienne. « Je peux t’aider aussi, il n’y a pas que les Archimages et la Reine. »
Message V – 459 mots
Priam danse avec Aliénor.
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Quand je vois une bêtise plus grosse que moi et que je décide de la faire.
gotheim pour 
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Derrière son masque, Lana serra les dents. Souffrir ? Elle n’avait pas souffert, non. Quand elle s’en prenait aux hommes, ce n’était pas pour panser des plaies. Quand elle s’évertuait à leur rappeler leur bassesse, ce n’était pas pour faire taire de vieilles cicatrices. Quand elle les jaugeait d’un regard, ce n’était pas pour éviter de voir dans le leur se refléter cette vérité qu’on lui avait tant assénée : tu as partagé le ventre de ta mère avec un homme, tu es indigne d’être une femme. Elle n’avait pas souffert des années de séparation avec son jumeau, tout comme elle n’avait pas souffert de leurs retrouvailles à la fois si étrangères et si familières. Elle détestait les hommes parce qu’ils n’avaient rien d’aimable, tout simplement. Ils pouvaient être beaux et forts ; rien dans leur esprit ne pouvait charmer un cœur, et toutes celles qui se laissaient y prendre n’étaient que des sottes. On pouvait les apprécier pour leur physique comme on pouvait apprécier une œuvre d’art ; mais pour tomber amoureux d’un tableau, il fallait être fou. Le mieux demeurait de ne voir en eux que leur capacité à féconder un utérus, et choisir le géniteur le plus apte à fournir une descendance de qualité. « Non. » répondit-elle, après la brune. « J’estime simplement qu’ils doivent être traités pour ce qu’ils sont et en fonction de ce qu’ils méritent. » Elle réfléchissait déjà aux règles qu’elle pourrait mettre en place et à ce dont elle pourrait priver les mâles qui l’entouraient. Pour Adriæn, c’était assez simple : sans son fidèle Johannês, il serait malheureux. Fou de rage si elle arrivait à s’en faire un ami – ce ne serait pas simple, mais elle s’entraînait. Quant au bleu, elle devrait mieux l’étudier pour trouver ce dont il pourrait se languir.
Les sourcils haussés, les joues légèrement rougies, Kiara garda toutefois son regard planté dans celui de son cavalier. Elle ne l’avait pas insulté ; elle avait énoncé son point de vue et des généralités. Malgré son attitude détestable, qui aurait dû la ravir d’avoir blessé son ego, l’embarras lui recouvrit le cœur. Elle n’aimait pas le conflit, et elle n’aimait pas que l’on travestît son propos. Fort heureusement, il ne s’attarda pas sur ce point et enchaîna sur une diatribe de conseils. Ce qu’il décrivait ressemblait davantage à de la manipulation qu’à de la séduction. Elle ne désirait pas manipuler Lucius. Elle n’était même pas certaine d’avoir véritablement envie de le séduire. Par moment, elle se disait que le voir simplement lui suffirait. Juste l’entendre, sentir sa voix courir à ses oreilles et dévaler son dos, son rire ricocher entre ses tympans et frapper sa poitrine. Peut-être n’avait-elle pas envie de coucher avec un autre homme aussi parce qu’elle ne songeait qu’à lui ? Il assiégeait ses pensées. « Je n’aimerais pas que la personne que j’aime me traite de la sorte. » répondit-elle, sans cesser de réfléchir. Alors qu’elle vivait parmi les Ondins depuis sa naissance, jamais elle n’avait vu ses parents se comporter de la sorte. Bien que sa mère dirigeât la maison, ils s’étaient toujours comportés de façon respectueuse l’un envers l’autre. Ils s’aimaient et, pour ce faire, ils n’avaient pas besoin de se torturer. L’avaient-ils fait, par le passé ? Elle en doutait. Contrairement à ce qu’avait sous-entendu son cavalier, son don pour lire l’avenir n’était pas brisé – quand il avait prononcé ces mots, la terreur de s’être dévoilée l’avait harponnée, avant qu’elle ne se remémorât toute la conversation et toutes les précautions qu’elle avait prises, comme d’habitude. En tant que Rehla, il n’y avait probablement pas d’intérêt à jouer avec l’autre. On pouvait savoir où on allait, au moins partiellement. Cela soustrayait sans doute un peu de magie au monde et à la vie, mais c’était ainsi. Quand elle serait enfin capable de lire, elle ne pourrait plus s’en défaire. Elle était impatiente et, en même temps, redoutait ce moment.![[EVENT Mai & Juin] - Le Bal de Seaghdha - Page 5 1628](/users/3014/30/04/80/smiles/1628.gif)
Elle avait une façon de s’exprimer étrange, ou du moins qui ne coïncidait pas avec son apparence. Elle parlait telle une enfant ou une simple d’esprit. Ses yeux brillaient, humides de larmes. Les jumelles échangèrent un regard, tel un reflet et son double face au miroir. Échange qui leur permit de conclure qu’elles n’avaient pas à se formaliser de l’attitude de leur nouvelle connaissance. « Voler ? » - « Les gens osent vraiment tout, c’est lamentable. » s’indigna Phèdre. « C’est vrai, ça, tout se perd. » Elles répétaient un peu bêtement des phrases qu’elles avaient entendues, sans véritablement réfléchir aux conséquences qu’elles pouvaient avoir. Elles appliquaient machinalement ce qu’elles avaient toujours vu faire ; elles performaient la manipulation plus qu’elles ne la maîtrisaient. « Des en- » - « Des adultes. Nous avons dix-huit ans. » mentit Phèdre. Elles en avaient cinq de moins, mais avec les masques, la vérité n’avait plus rien d’une donnée exacte. Un mensonge en entraînant un autre, elle poursuivit : « Nous sommes là pour nous assurer que tout le monde passe une bonne soirée. » Iphigénie, désireuse de ne pas rester en retrait, renchérit : « Oui. Nous ne sommes pas des Vampires, mais ils nous ont recrutées pour cette mission. Cela fait partie de notre très prestigieuse formation. » Dont elle se garda bien de préciser le nom. « Vous aviez l’air de ne pas être satisfaite de quelque chose, donc nous sommes venues vous voir. Il est important que les invités impolis soient avertis que leur comportement est inadéquat. » Au fond, elles avaient vraiment envie de l’aider. Il se dégageait d’elle quelque chose de magnétique. Un fragment de chaos qui faisait vibrer leurs cœurs à l’unisson. « Et vous ? Vous cherchiez à vous faire des amis, c’est cela ? » Chez les Sorciers, le concept d’amitié était tout relatif. Cependant, s’il fallait devenir « amies » avec cette dame pour pimenter un peu cette soirée bien trop lissée, elles s’y plieraient.
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Elle était juste partie. Elle n’avait pas crié, pleuré ou tempêté. Il n’y avait eu aucun combat, aucune confrontation, aucune ire à la hauteur de la sienne. Rien pour rivaliser avec les violences qui tonnaient en lui. Juste cette pluie fine, coulée de larmes et de sang, triste et fraternelle ; imparable. Priam se sentait trempé jusqu’aux os, pris en étau dans la gorge nouée de sa sœur, secoué par les vibrations de sa voix qui n’avait soufflé qu’une seule phrase – même pas claquée ! Il n’y avait pas eu de colère, et la sienne se nourrissait de ce vide, gueule béante et vorace couturée de plaies acides. L’Ange fendit la foule, décidé à laisser derrière lui cette détestable altercation. Qu’elle restât avec son Déchu qu’elle avait tant honni. Elle n’était plus à une contradiction près. Trahir les Anges devait lui sembler d’une facilité déconcertante ; en épousant l’ancien Empereur Noir, elle avait bafoué ses origines et l’honneur même de son peuple. Si les Réprouvés l’avaient su, l’ampleur de leur haine n’aurait eu d’égale que la profondeur de la blessure qui aurait pourfendu leurs cœurs. Elle était détestable et méprisable – elle l’était encore plus quand une part de lui voulait la serrer contre sa poitrine jusqu’à combler le manque que laissait son absence.
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Un rire s’échappa d’entre ses lèvres. « J’ai hâte de voir la tête des gardes. Peut-être que si tu m’en écris suffisamment, ils te supplieront de me reprendre chez toi pour ne plus avoir à supporter ces horreurs. » Elle sourit. Il lui avait manqué – ses idées folles et son humour douteux aussi. Depuis qu’elle s’était installée chez lui, une forme de complicité s’était tissée entre eux ; mais malgré ses confidences et le temps passé ensemble, Adam ignorait encore bien des choses à son égard. Il ne savait rien des serments qui la liaient aux Anges et des trahisons qu’elle fomentait. Elle avait des comptes à rendre ; elle avait fui les obligations qui lui incombaient, parce qu’elle avait préféré aider les Réprouvés, parce qu’elle avait été capturée, esclavagée, condamnée, libérée, parce qu’elle s’était réfugiée à Gein’Drakul puis à Avalon, parce qu’elle n’avait pas trouvé le courage de confronter tout ce qui, dans sa vie, lui échappait. Elle avait été insaisissable, sauvage, libre. Elle s’était affranchie des règles imposées et n’avait pas respecté la force des vertus. Tout avait un prix. Elle se défendrait, bien sûr, mais remettre un pied chez les Anges après tout ce qu’elle avait fait et tout ce qu’elle n’avait pas fait, c’était s’exposer aux critiques, aux réprimandes et aux punitions. Son mariage avec Kaahl, Archimage, et le titre de Duchesse qui l’accompagnait ne résoudraient pas tout. Qu’Adam affirmât qu’elle puait l’Ange non plus. Aux yeux des Ailes Blanches, elle empestait l’enfant de Réprouvés. Elle haussa les épaules. « Peut-être. Diplomatiquement, ce ne serait certainement pas fin de la part des Anges de m’y envoyer, mais ce serait sans doute encore moins malin de la part de Kaahl de batailler pour m’en sortir. Ça détériorerait irrémédiablement les relations entre les deux peuples, et je ne pense pas que ce soit toléré, par les Anges comme par les Magiciens. Foutre en l’air des relations diplomatiques pour sauver une seule personne, c’est un truc que moi je ferais, mais les autres… » Elle eut un sourire bref, un peu éteint. Les Ailes Blanches parieraient peut-être sur l’inaction du Paiberym. Sur son respect de la loi angélique, avec laquelle il n’avait pas à interférer. Sur sa lâcheté. S’il gardait son artefact, il viendrait sans doute la chercher, sans se soucier des conséquences. Sans, tout se passerait différemment. Il y avait une chance pour qu’il tentât tout de même quelque chose. Parce que son incarcération aurait probablement mis en péril son secret. Et parce qu’il l’aimait ; mais pour lui, ce n’était souvent pas suffisant pour justifier les plus grandes folies. Elle préférait ne pas y penser ; son amour trop raisonnable la blessait. « Eh ! » s’exclama-t-elle quand Adam lui vola ses chaussures, avant de rire en les voyant voltiger au-dessus de la foule. Mutine, elle lui glissa : « Sache que tu viens de t’engager à me porter comme une princesse quand j’aurai trop mal aux pieds pour marcher. »
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À ses mots, Lorcán eut envie de serrer sa partenaire sur son coeur alors même que la fin du morceau venait de les séparer. « Ah, vous apprenez vite à cultiver le mystère. Parfait. Je suis fier d'avoir pu vous être utile en vous apprenant quelque chose ce soir. Très bien, mystérieuse danseuse numéro une, je n'ai de toute façon pas besoin de votre nom pour garder cette rencontre gravée dans ma mémoire. » Elle serait oubliée dans les quarante-huit heures, sans doute moins s'il concluait entre temps. 
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Eutropius retint à grand peine l'ombre du sourire dubitatif qui se risqua à chatouiller ses lèvres. Il le perdit tout à fait en apprenant tenir dans ses bras une ancienne diplômée de Basphel. Personne n'aimait se sentir idiot, et il ne faisait pas exception. Noyant sa gêne dans un silence attentif sur la suite de son discours, il tâcha de réviser son jugement même si le ton moqueur de la femme crissait désagréablement sur son ego maltraité. ![[EVENT Mai & Juin] - Le Bal de Seaghdha - Page 5 O5u6](https://zupimages.net/up/23/39/o5u6.jpg)
