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 Les Portes V - La Chute du Roi Sadique

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Susannah
~ Sirène ~ Niveau I ~

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Susannah
Mar 17 Oct 2023, 07:47

Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 6 3ev7
Les Portes V - Le Roi sadique
Susannah, dans le rôle de Zébella



Rôle - Zébella d'Uobmab:

Se savoir soutenue avait donné un nouveau souffle à Zébella. Il n'était plus question de s'apitoyer ou de se morfondre. Son énergie flambait plus haut que jamais et elle s'était glissée dans son rôle de mousse avec difficulté après avoir parlé avec Childéric, comme un vêtement trop étroit à enfiler après la grandeur de leur vision. Les tâches ingrates qui lui incombaient étaient toujours aussi rudes mais elle y avait vu là un défi et elle en avait profité pour endurcir ses muscles. Les dents serrées, elle s'était arraché la peau des paumes en tendant les voiles, frotté les sols jusqu'à y voir trouble, défait et refait les noeuds un nombre incalculable de fois jusqu'à ce que la corde ait le poids du bétail mort entre ses mains et qu'elle ne puisse même plus les lever ensuite. Pas un de ses ongles n'avait été épargné, ses joues avaient définitivement perdu leur rondeur enfantine auprès du régime alimentaire accordé à l'équipage et les efforts physiques. Et il y avait eu ses entraînements avec Childéric. Impossibles à tenir secrets, le reste de l'équipage avait eut l'air surpris de cette lubie chez le jeune mousse mais elle avait expliqué rêver d'entrer dans l'armée plus tard et ils s'étaient contentés de cette excuse.

Elle prenait plaisir à retrouver son corps, la fluidité de ses mouvements, l'explosion de joie les quelques fois où elle arrivait à rendre les coups à l'ancien chef des Armées. Il était rapide, elle l'était parfois, mais pas souvent, plus. Il avait vite anticipé sa façon de se battre. Il ne s'agissait plus de se surpasser pour le simple plaisir d'être la meilleure, sa survie était en jeu, la mort de son frère aussi. Parfois, elle repensait aux échos qui avaient accompagné leur départ pour Narfas. Quelqu'un avait libéré dans le Royaume la nouvelle selon laquelle l'un des enfants de Judas n'était pas de sang Uobmab. Ce serait une des nombreuses questions qu'elle soumettrait à son menteur de père. Elle préférait ne pas envisager ne pas être sa véritable fille. Et pourquoi aurait-il fait ça ? Bien souvent, elle concluait que cela n'avait pas d'importance, de la même façon qu'il existait quelque part un bâtard de Montarville ou que le vrai Placide errait dans la nature, ça lui était égal. La vérité officielle serait écrite par les gagnants. Merlin allait mourir, qu'il soit ou non son frère de sang et les de Lieugro ne reverraient jamais la couleur du trône car elle s'y installerait. Cette promesse excluait Alembert, le seul véritable prisonnier, bien que Childéric lui ait aussi donné une lame. Zébella avait froncé les sourcils à cette décision. Elle ne faisait aucunement confiance au fils de Garance, ne le connaissait pas, et n'avait pas envie de le connaître. Il n'était qu'une chose utile pour leur plan - encore que - et elle ne s'était pas gênée pour lui montrer son opinion dans son comportement à son égard. Elle ne lui parlait pas, ne le regardait pas, il existait à peine. Que feraient-ils de lui si leur plan réussissait ? L'idée qu'un rejeton de l'ancienne famille royale encombre son chemin lui déplaisait un peu trop. Devraient-ils le garder enfermé ? Le tuer ? Le renvoyer à Garance ? Zébella ne lui laisserait pas de place dans son cercle quoi qu'il en soit.

La bleue tendit l'oreille à la discussion en cours. Childéric savait mentir avec une aisance dont elle prit bonne note. Elle devait aussi se méfier de lui. Il avait promis, mais la valeur de sa promesse était celle du vent. Aujourd'hui, elle avait besoin de lui, elle devait pouvoir lui faire confiance, mais elle gardait toujours dans un coin de sa tête ce qu'il était capable de faire. Comme ses connaissances en médecine, il semblait avoir autant de compétences cachées que de secrets et cela gardait en éveil sa suspicion. Zébella se permit un petit sourire incrédule en comprenant que Merlin avait mis dans son lit la mère de celui qu'il avait tué. Quelque chose clochait véritablement chez son frère, plus peut-être même que chez leur père. Le faisait-il par pure cruauté pour humilier davantage la femme ? Comme il devait être heureux d'enfin n'être plus puceau. Elle restait étonnée qu'il eut attendu si longtemps, comme s'il croyait sincèrement qu'il viendrait un jour où elle l'accepterait en elle. Était-ce de la bêtise ? Ou avait-il réellement cru pouvoir la forcer un jour ? Un nom la fit presque sursauter. Que fabriquaient ses cousins bâtards au Royaume ? Elle se souvenait de deux têtes blondes, mais pas plus. Elle les savait plus âgés qu'elle, mais pas de beaucoup. Ils ne pouvaient être ici pour soutenir Merlin dans tous les cas. Songeuse, elle fixa ses pieds qui avançaient à pas mesurés par la longueur du lien tendu entre ses chevilles. Ce nouvel élément pouvait être problématique. Non, il l'était définitivement. Le fait qu'ils puissent œuvrer contre Merlin ne faisait pas d'eux des alliés à sa propre cause. S'ils voulaient se débarrasser de lui, ils voudraient aussi se débarrasser d'elle. Elle jeta un coup d'oeil à Childéric. Il avait belle allure à cheval. Saurait-il faire face à tous ces ennemis ? Accepterait-il d'essayer seulement ? Elle se mordit la lèvre et son épaule buta contre celle d'Alembert. Un grognement agacé lui échappa et elle lui mit un coup de coude pour remettre de la distance entre eux.

Message I | 946 mots


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Merci Jil  Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 6 009 :
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Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

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Kitoe
Mar 17 Oct 2023, 22:07

Gustave
Le roi sadique
Charlie Puth - Done For Me (feat. Kehlani)


Gustave fit pivoter la statuette en or entre ses mains. Quand il plongeait ses yeux dans les orbites rouges du loup blanc, il se remémorait l’incendie qui avait ravagé sa propriété. Gustave avait passé la nuit à regarder le feu prendre possession de sa demeure historique. Il s’était assis là, sur un muret, et avait profité du spectacle. Il avait regretté ne pas avoir sauvé une bouteille de rhum ou de whisky pour l’accompagner. Ainsi, il aurait pu rire toute la soirée et il aurait passé un bon moment au chaud. A la place, il s’était juste niqué la rétine à force de scruter le brasier. Il avait énuméré tous les biens qu’il avait perdu. Ses meubles, ses œuvres d’art, les affaires d’Éléontine et ses souvenirs. L’homme eut un rictus. Nicodème, lui, avait pensé à ça. Lorsque le comptable était venu lui rendre l'œuvre en mains propres, le de Tuorp avait éclaté de rire.

Contre toute attente, Gustave ne s’était pas écroulé sous les décombres du malheur après cette nuit tragique. Des disparus avaient été déplorés après l’incendie. On avait retrouvé des cadavres mais tous n’avaient pas été identifiés. Ezidor de Xyno comptait parmi les sinistrés. Cela avait constitué une terrible nouvelle les premiers jours. Gustave s’était préparé à souffrir d’une mort imminente ou au contraire, terriblement lente et douloureuse, mais finalement il ne s’était rien passé. Au contraire : avec ou sans le prétendu antidote du médecin, il était en pleine forme. Gustave avait repris ses entrainements sportifs plus vigoureux que jamais. Le médecin avait eu raison. Fut une époque, Gustave de Tuorp avait véritablement été le plus gros dindon du royaume. Heureusement, les temps avaient changé.

Gustave examina sa chambre. Il ne s’était pas encore habitué à celle-ci malgré le temps. On n’effaçait pas plus d’une vingtaine d’années de vie dans un vaste domaine en à peine quelques semaines. Souvent, la nuit, il repensait aux flammes. Le de Tuorp se rejouait maintes et maintes fois le jeu de leur soirée en se demandant à partir de quel instant tout avait pu merder. Selon les observations que lui et les forces de l’ordre avaient pu faire au lever du jour, le feu était parti d’une colline à l’arrière de la propriété et s’était propagé à une vitesse ahurissante à cause du vent et des conditions sèches. Cette découverte avait multiplié le nombre de suspects : en-dehors de l’enceinte du domaine, le coupable pouvait être n’importe qui, un villageois jaloux, un pseudo-noble qu’il aurait oublié d’inviter, ou un autre dont il aurait malencontreusement baisé la femme. Pour autant, il n’était pas parvenu à se débarrasser de cette fixette, qui le poussait à penser que le responsable se trouvait parmi ses convives. L’incendie avait donné lieu à des disparus, mais le de Tuorp songeait aussi à ceux qui avaient au moins une minute posé le pied dans ses jardins. Régulièrement, il énumérait mentalement la liste des invités. Ezidor. Ange-Lyne. Arcange. Hermilius. Ils étaient de ceux qu’il avait perdu de vue au cours des festivités. Il y en avait sûrement d’autres, mais ces quatre noms faisaient écho et sens dans son esprit. Le médecin disparu aurait pu trouver un alibi ; l’artiste et son armoire de frère auraient pu y trouver un prétexte pour redorer leur réputation de héros ; quant à son cousin, il ne savait jamais ce qu’il avait derrière la tête. L’homme soupira. Il en était déjà arrivé à ces conclusions infructueuses des centaines de fois, et cela ne l’aidait pas à se tourner vers l’avenir. Il enviait les d’Uobmab pour cette raison précise : malgré toutes les atrocités qu’ils engendraient ou subissaient, ils restaient.

Gustave reposa la statuette sur la table qui lui servait temporairement de bureau. Elzibert était très gentil de l’accueillir, mais il n’aimait pas ce meuble, tout comme il n’aimait pas cette chambre. Ce n’était pas chez lui. Et en plus, Yvonelle ne l’appréciait pas et le lui faisait de plus en plus sentir malgré ses efforts pour essayer de recoller les morceaux. Il se demandait comment son fils pouvait apprécier une femme aussi morose. En attendant la reconstruction de sa propriété, Gustave songeait à trouver un autre toit. Certains domaines n’étaient plus habités dans le royaume et il en avait notamment deux en tête : le domaine d’Etamot et celui des d’Ukok. Gustave n’était pas culotté au point de s’installer chez la courtisane du roi – Adénaïs ne méritait pas de subir une insolence de plus. En revanche, rien ne l’empêchait de prendre les murs d’un trio qui manquait au complet. Motivé par cette décision, Gustave décida qu’il s’enquerrait de l’état du bâtiment au plus tôt. En attendant, l’homme avait d’autres plans en tête pour la journée, à commencer par une lettre, qu’il aurait déjà dû écrire depuis longtemps :

Adénaïs,

Malgré les récents événements, ces dernières semaines m’ont appris que nous étions particulièrement doués au jeu de l’évitement. Nous ne nous sommes pas adressé un mot malgré la situation et au vu de notre conjoncture familiale, je trouve nos comportements absurdes. J’aimerais que nous nous voyions et que nous puissions discuter de tout ça. J’aimerais faire les choses correctement.

Donne-moi les exigences de ce rendez-vous. Elles seront les miennes.

Sincèrement,

Gustave


Le diplomate reposa sa plume. A une époque, rédiger ces quelques lignes lui aurait pris des heures, mais cette fois-ci, il avait senti le soulagement d’enfin poser ce qui le taraudait sur le papier. Satisfait, il se leva et se saisit de nouveau de la statuette en marbre. Il lui faudrait rendre visite à Nicodème. Ce presse-papier ne lui était d’aucune utilité.

929 mots



Bijin
nastae:
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Adriæn Kælaria
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Adriæn Kælaria
Mer 18 Oct 2023, 13:09

Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 6 4yi9
Image par Inconnu
Les Portes - Le Roi sadique



Rôle:

« Linceul ! » s’exclama Hermilius, les fesses confortablement installées dans le canapé d’Elzibert et Yvonelle. Depuis l’incendie, il avait commencé à faire des mots croisés, fléchés, et tous les adjectifs en « é » qui servaient à qualifier ce type de jeux. Ça le détendait, surtout dans ces circonstances où il était devenu impossible d’inviter des femmes ou des prostituées chez lui. Il n’avait plus de « chez lui ». La dépendance qu’il occupait depuis très longtemps et dans laquelle il s’était envoyé l’air des centaines de fois avec Eléontine n’était plus qu’un amas de pierres noires. Comme il était logé à titre gracieux depuis longtemps, il avait largement sur son compte en banque de quoi vivre ailleurs. S’il restait là c’était avant tout parce que la situation l’amusait. Outre le fait qu’il buvait moins, couchait moins et fumait moins, il prenait un malin plaisir – lorsqu’il avait le temps – à torturer Yvonelle. Quand elle sortait mais qu’il savait qu’elle allait revenir trente minutes plus tard, il se débrouillait pour qu’elle arrivât pendant qu’il faisait faussement la sieste sur le même canapé où il faisait ses mots, à moitié débraillé. Il aimait mettre en scène les courbes de sa mâchoire et de son cou. Il aimait lui donner de quoi fantasmer. Ange-Lyne Reknofeld l’aurait sans doute apprécié comme modèle, parce qu’il était particulièrement doué pour faire semblant et rester immobile, la respiration profonde. Une fois, il avait attendu que la maîtresse de maison passât devant la salle d’eau pour en sortir. Il s’était platement excusé, la serviette fixée à la naissance de ses poils pubiens, avant de s’enfoncer dans le couloir, en direction de sa chambre, les cheveux trempés. Parfois, il perdait son regard sur elle et quand elle lui disait quelque chose, il argumentait qu’il était désolé, qu’il était jusqu’à présent dans ses pensées. Il multipliait les petites attentions et, comme il le lui avait promis, lui avait racheté des instruments de qualité pour qu’elle pût continuer à jouer. Dès qu’elle le faisait, d’ailleurs, il s’empressait de l’écouter – en s’occupant des affaires du Royaume en même temps – et la félicitait régulièrement. Il comparait les versions, lui indiquait s’il préférait son premier jeu ou le deuxième. Parfois, il se permettait quelques conseils d’auditeur ou posait des questions plus techniques. Il aimait la musique mais n’en jouait pas. Il y avait donc un monde entre elle et lui. Néanmoins, musicien et spectateur se complétaient bien. En parallèle il avait reçu le plan d’entreprise d’Elzibert, avec tous les détails. Depuis qu’il avait ces documents en sa possession, il savait qu’il avait gagné la partie. Néanmoins, il n’avait pas envie de les utiliser. Il voulait jouer beau jeu et, surtout, ne pas avoir un comportement qui énerverait Gustave. Déjà, il doutait que coucher avec sa belle-fille fût exempt de reproches, même si quelque chose lui disait qu’Yvonelle n’aimait pas plus Gustave que Gustave n’aimait Yvonelle. Il aurait pu lui proposer de le débarrasser de cette belle-fille dérangeante. Il aurait pu arguer que son fils méritait mieux. Pour le moment, il n’avait pas tranché sur la meilleure stratégie. Au fur et à mesure, il s’adaptait. Il verrait.

Il finit par se redresser, abandonnant par-là même ses exercices. Il s’étira et analysa la situation. Elzibert et Yvonelle s’étaient murés dans leur chambre. Inutile de lui faire un dessin sur ce qu’ils faisaient. Il aurait dû les laisser tranquilles mais il décida de ne pas agir ainsi. Aussi, après avoir changé de tenue, il frappa à la porte de leur chambre. « Excusez-moi, je vais me promener. Si quelqu’un veut venir avec moi… j’attends en bas. » Il s’éloigna sans attendre de réponse. Il allait patienter quelques minutes puis, si personne ne venait, il irait seul. Il n’avait plus été à la cabane depuis quelques jours et de nouvelles culottes devaient l’y attendre. S’il était accompagné, rien ne l’empêcherait d’y passer. Après tout, les deux adolescents connaissaient bien les lieux. Ils s’y réunissaient souvent jadis. Il les avait surpris plus d’une fois. Depuis la mort de Montarville, l’endroit était devenu désert. Il en avait profité pour la réquisitionner de temps en temps, après avoir admiré tous les objets présents. Il y en avait pleins : des dessins de Déodatus, des peintures, des livres qui devaient appartenir à Elzibert, des carnets de Natanaël, des partitions qui devaient être celles d’Yvonelle. Rosette devait être la créatrice des oiseaux en papier qui pendaient au plafond. Il trouvait presque dommage que le club des cinq eût été dissout.

741 mots



Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 6 4p2e
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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
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Kaahl Paiberym
Mer 18 Oct 2023, 18:20



Le Roi Sadique


« Pour le moment, je n’ai qu’une vague idée. » avouai-je. Quelque chose prenait néanmoins forme dans mon esprit. Ezidor de Xyno avait disparu et nous étions les seuls, avec la domestique que nous avions croisée, à savoir ce qu’il en était. Le vieillard devait être particulièrement gênant pour se faire enlever de la sorte. Était-il mort ? Quant à Irène d’Errazib, les rumeurs la disaient folle. Son comportement durant l’incendie le laissait supposer. « C’est vrai que ses courbes sont exquises. » approuvai-je, tout en me demandant combien d’hommes avaient déjà profité de sa faiblesse. La mienne n’existait pas. Ceux qui avaient essayé sans mon consentement avaient perdu bien plus que leur langue. À force, les mâles ne cherchaient même plus à m’approcher. Ou alors, ils ne connaissaient pas encore mon frère. Les présentations étaient, généralement, rapidement faites. Mes doigts répondirent à ceux du concerné. Je lui souris. Il pourrait jouer Ezidor…

L’accueil de la propriétaire des lieux ne m’aurait arraché aucun sourire si les convenances n’exigeaient pas de moi que j’agisse en conséquence. Je n’aimais pas qu’on me prît dans ses bras. Arcange pouvait. Le reste de l’univers non. Quand je copulais, je n’avais pas le besoin que ce fût tendre. C’était même tout l’inverse. Je tirais ma satisfaction des efforts des vieillards et en profitais pour muscler davantage mes cuisses et mes abdominaux. Là où leur peau était fripée et tombante, la mienne paraissait d’autant plus athlétique. « La hâte est partagée. » lui dis-je. J’avais envie de tester quelque chose, de voir ce que mon sujet avait en réserve. Mon regard se posa un instant sur mon frère, lorsque le ton de la blonde le dénigra. Mes prunelles lui dirent silencieusement d’attendre un peu. Plus tard, il pourrait se venger, la torturer et la faire crier. Les affronts qu’on lui portait étaient mes propres affronts. Néanmoins, j’avais déjà réalisé plus d’un chef d’œuvre où le modèle n’était plus en un seul morceau. L’envie m’était passée. « Comme il vous siéra. » lui répondis-je, en la suivant. Certains disaient les artistes excentriques et je me demandai quelle était sa profession au juste, si elle en exerçait une à son âge. « Je vous remercie. Et oui, j’accepte. » Je m’interrogeai sur le nous prononcé par la jeune fille mais ne m’en formalisai pas. Certains n’étaient pas seuls dans leur tête. « Seulement, j’ai tendance à chercher l’inspiration par des voies parfois inattendues… J’aimerais vous mettre à l’épreuve. » J’avais déjà agi ainsi par le passé. Parfois, je mettais mes modèles dans une situation délicate. D’autres fois, je les forçais à prendre de la drogue et leur donnais des ordres. Plusieurs fois, j’avais fait appel à un hypnotiseur. Et puis, bien sûr, mon inspiration ne se révélait qu'en présente de ma muse et dans la destruction. Que cette dernière fût illustrée dans la mort, le feu, les cris ou le craquement des os, elle était toujours présente. Je n’étais pas comme ces artistes qui aimaient dessiner des champs de fleurs au soleil couchant. Mes fleurs étaient les morceaux de chair et mon soleil couchant s’illustrait dans le sang qui les éclaboussait.

« Je ne vais pas garder le mystère plus longtemps. » Je la contemplai avant de continuer. « J’aurais aimé avoir la contribution de votre fiancé mais, vu la situation, mon frère jouera son rôle. » Comme j’avais compris qu’elle ne l’appréciait pas, j’ajoutai : « Il faut voir cela comme du théâtre, une mise en scène. Vous vous jouerez vous-même et Arcange jouera Ezidor. » Il y avait toujours dans les couples des secrets inavoués, des éléments qui échappaient à la compréhension de l’un ou de l’autre. « Mon épreuve est la suivante : vous allez devoir vous mettre en scène là où vous le souhaitez, avec notre faux Ezidor… ça peut être votre chambre ou n’importe quel autre endroit. Là, vous lui révélerait un secret ou lui montrerait quelque chose que vous n’avez jamais osé lui montrer. Arcange jouera la réaction d’Ezidor et, à partir de là, le théâtre devra continuer. Si Arcange choisit d’initier une dispute, vous devrez répliquer, et ainsi de suite, jusqu’à ce que nous arrivions au point qui m’inspira, cette essence de vous qui apparaîtra sur la toile… une certaine vérité. » Je la fixai. « Je cherche avant tout à magnifier l’horreur, pas à peindre des scènes de conte de Faes. Vous devrez laisser libre cours à vos instincts, à ce qu’il y a de plus destructeur en vous. Arcange fera de même en étant Ezidor et s’il ne le joue pas correctement, vous pourrez lui souffler le texte que votre époux aurait pu clamer, les actes qu’il auraient pu accomplir. » Je désirais en apprendre plus sur le médecin d’un même temps. « Est-ce que cela vous paraît satisfaisant ? »

787 mots
Rose-Abelle (Ange-Lyne):

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Kyra Lemingway
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◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Mer 18 Oct 2023, 23:24


Les Portes V


C'était inquiet que tu t'attardais sur le massif d'hortensias. La pluie était timide ces temps-ci et cela se répercutait irrémédiablement sur les fleurs qui s'épanouissaient en quantité moindre. Les succulentes était bien plus résistante à la sécheresse, cependant elles ne constituaient pas la majorité du jardin malheureusement. À cause de ça, ton temps consacré à l'entretien du jardin s'était vu être doublé pour éviter aux plus fragiles un sort funeste. « Ça va mieux maintenant, non ? » fis-tu en versant le contenu de l'arrosoir au pied de l'arbrisseau. Certains pouvaient trouver idiot de s'adresser ainsi aux plantes. Toi, cela t'apaisait. Elles étaient de fidèles confidentes, dénuées de tout jugement. Tu lèves la tête. Le soleil commençait à être haut. Ça n'allait bientôt plus servir à rien de les hydrater. Ce serait user de l'eau pour pas grand-chose. Ça ne voulait cependant pas dire que le travail était terminé. Tu avais vu des pucerons se développer sur certains massifs, dévorant sans vergogne les feuilles. D'autres semblaient tout simplement malades. Tu craignais qu'il n'eût s'agit du mal ayant frappé le massif de pensées, il y a quelque temps de ça, et s'étant propagé sous l'effet du vent ou des insectes. Il t'avait fallu beaucoup de temps pour les requinquer et avais crains à plusieurs reprises de ne pas réussir à les faire survivre. Certains diraient qu'il s'agissait de temps perdu. Qu'il aurait été plus simple d'arracher les plants pour en mettre de nouveaux en pleine santé. Loin de toi était cette idée. Sauver ces plantes étaient une forme d'exutoire des vies humaines que tu ne pouvais soigner pour l'instant. C'était une petite victoire personnelle que de réussir à guérir une plante comme on peut être ravi de rendre aux siens un être qu'ils croyaient aux portes de la mort. Tu t'arrêtais un instant sous le bosquet d'aubépine, songeant au sourire d'Olivette lorsqu'elle t'eut exprimé sa gratitude d'avoir, justement, remis sur pied ces fleurs qu'elle affectionnait tant.

Une pensée en entraînant une autre, ce fut l'entièreté de la soirée qui te revint en mémoire comme tu débarrassais le bosquet d'un lierre encombrant. Soucieux, tu revois les flammes danser et tout dévorer sans distinction ; tu te souviens de la crainte et de la tristesse de n'avoir pu retrouver Noée. Tu avais été incapable de fermer les yeux ce soir-là et dieu sait pourtant que le sommeil te saisissait avec facilité. Depuis lors et jusqu'aux jours suivants, les instants avaient été riches en émotion. Il y avait eu la peur de perdre ta mère et la joie débordante lorsqu'elle réapparut enfin. Il y avait eu la gratitude de savoir ta maîtresse s'inquiéter pour des petites gens comme toi. Tu lèves les yeux sur le massif. Surtout, il y avait eu la lettre de Stéphanette. Parfois tu songeais que tu aurais préféré ne jamais la lire ni même la découvrir. Stéphanette avait, pour quelques jours, instillé une larme d'espoir dans ton cœur. Un espoir que tu t'étais acharné à tarir. Il t'arrivait pourtant, de temps à autre, de songer que ce serait le moyen le plus simple et le plus efficace de ravir Olivette à Merlin. Puis tu te traitais d'idiot et replongeais dans tes livres ou tes fleurs.

Perdu dans tes pensées, l'arrivée de Stéphanette te surprend, un léger sursaut te faisant t'empêtrer dans l'arbrisseau. Maladroitement tu te relèves, saisissant au passage ton couvre-chef tombé au sol. « Mademoiselle ? ». Depuis la réception de sa missive, tu ne savais trop comment agir à son endroit. Chaque fois que tu la croisais dans les jardins ou les couloirs, tu ne pouvais que songer à cette lettre et un mélange de gêne, d'affection et de trouble secouait alors ton cœur. Pourtant, là, ce fut surtout l'incompréhension qui te saisis. « Qu'est-ce– ». Elle débitait ses paroles à un rythme trop intense pour que tu trouves l'occasion d'en placer une, et hors de question évidemment de l'interrompre. Ce que tu aurais voulu lui intimer de se taire pourtant. Qu'importent les racontars qui peuvent être dits à ton propos. Le fait qu'ils puissent impliquer Olivette t'ennuie bien plus et évoquer ce genre de chose à voix haute comme elle le faisait, au milieu du jardin, à proximité de la demeure, te parais être une idée particulièrement mauvaise. Les oreilles s'égaraient facilement et de tels propos pouvaient aisément être sujet à interprétation et causer d'importants quiproquos. Le monde adorait trop ça pour se priver d'en créer de nouveaux, surtout lorsque les concernés impliquaient un domestique et sa maîtresse. Le sujet de ton inquiétude change rapidement néanmoins. Il t'alarme bien plus même. « Les poisons ? ». Ton cœur manque un battement. Avec ce que tu sais, aucune des théories de Stéphanette ne te parais correctes. Non, ce n'était pas un nouvel intérêt pour la médecine qui avait guidé Olivette. C'était même tout le contraire. L'idée était aussi folle que dangereuse. D'autant plus que, actuellement, personne ne pouvait succéder au Roi s'il devait mourir. Personne de juste tout du moins. Tu attardes ton attention sur la blonde. Se rendait-elle compte de ce qu'elle lui suggérait ? Bien sûr qu'il y avait des plantes dangereuses dans ce jardin. La moitié d'entre elles devaient l'être autant que les autres pouvaient être d'excellents remèdes. Il était pourtant bien hors de question que tu en fasses un exposé à Olivette.

Alors, lorsque la principale concernée par les plans de l'aînée apparue, tu fus coincé entre le désir de t'éclipser — quoique tu inclues également la probabilité que Stéphanette t'en empêche — et celui de convaincre Olivette de cesser ses recherches où elle en était. La demeure avait retrouvé sa tranquillité commune. Tu ne voulais pas que les projets fous d'Olivette ne brisent l'harmonie qui enveloppe la résidence et ses habitants. Seulement, le temps que tu prennes ta décision, il était déjà trop tard et Olivette n'était plus qu'à quelques pas. « Mademoiselle. » la salues-tu en te courbant. « Je crois comprendre que vous comptez profiter du beau temps pour un pique-nique. Je finis de m'occuper de cette aubépine et vous laisse ensuite entre vous. » fais-tu à l'intention des deux sœurs en reculant d'un pas pour retrouver le couvert du buisson. Stéphanette serait ainsi contente de te voir toujours présent, ne serait-ce qu'un temps, et tu avais une bonne excuse pour quitter les lieux ensuite. Et puis, peut-être ce temps gagné en leur présence pourra te permettre d'en apprendre plus sur les projets d'Olivette et agir en conséquence.
©gotheim pour epicode


Post V | Mots 1082
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Jämiel Arcesi
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◈ Activité : Étudiant à plein temps ; Luthier en parallèle
Jämiel Arcesi
Ven 20 Oct 2023, 17:49

Love's Grip par Eva Soulu
Les Portes V

La mâchoire contractée, tant que la douleur s'immisça jusqu'à la racine de ses dents, Adénaïs subissait un jour de plus la torture qu'elle s'infligeait avec ce corset. Elle n'avait exigé que peu de choses à Merlin. Il était difficile d'exiger quelque chose à ce gamin de toute façon. Une grande partie du personnel ayant été remercié par Merlin, il avait fallu le remplacer. Si une bonne partie venait d'Uobmab, il en était qui étaient tout de même originaires de Lieugro. Parmi ces nouveaux domestiques, l'une d'elles, Lola de son nom, ne lui était pas méconnue. Une fille qu'elle avait connue au bordel alors qu'elle sortait juste de l'adolescence. C'était donc cela qu'elle avait exigée : que cette fille soit sa femme de chambre personnelle. Au moins elle pouvait échanger et se confier sans crainte avec elle, comme elles le faisaient autrefois. « Encore un peu. » déclara la courtisane avec fermeté en sentant la pression sur ses côtes s'atténuer. « Tu vas t'étouffer à insister comme ça. » souffla la plus jeune. Elle ne doutait pas de la résistance d'Adénaïs pour l'avoir côtoyé lorsqu'elle était encore catin de grand public. Néanmoins, il n'y avait pas que pour la blonde qu'elle s'inquiétait. « Et puis, tu es sûre que ça ne va pas impacter– » - « Qui sait. Mais tout reste préférable au meurtre. ». La jeune adulte se pinça les lèvres, les yeux brillants de la douleur de son aînée. Elle avait toujours été trop émotive et trop en empathie avec les prostituées avec lesquelles elle travaillait, Adénaïs comprise donc. Après une inspiration, elle ancra tout son poids au sol avant de tirer d'un coup sec sur les lacets du vêtement, privant un instant de souffle la blonde. « Qu'est-ce que tu vas faire quand tu ne pourras plus cacher ça ? » interrogea-t-elle en nouant les lacets. Adénaïs ne répondit que par le silence. Pourtant, dans sa posture et dans son regard, on devinait la tempête qui y grondait. « J'espère bien ne pas avoir à m'inquiéter de ça lorsque ça arrivera. ». Lola ne chercha pas à comprendre ce qu'entendait la veuve par là. Elle n'était jamais à l'aise d'évoquer Merlin en présence de sa courtisane. « Au fait. Un courrier est arrivé pour toi. » - « Pour moi ? » répéta Adénaïs en se tournant vers la servante partie chercher une robe dans la garde-robe. C'était surprenant. Depuis qu'elle fut définitivement tombée en disgrâce, il n'y avait plus grand monde qui la considérait encore suffisamment pour la contacter. « Oui. De la part de Gustave de Tuorp. ». Son expression se mua en l'image d'une colère sourde. « Gustave... ». Que lui voulait-il ? Déjà à l'époque sa personne lui était odieuse. Depuis les aveux d'Yvonelle, elle le trouvait en plus de cela haïssable. En fait elle n'aimait simplement pas savoir sa fille au milieu de tous ces Tuorp. Cette pensée lui était particulièrement insupportable, tant parce qu'elle ne pouvait rien y faire pour l'instant que parce qu'elle y incluait son fils. Parfois elle se traitait de sotte d'avoir donné à Gustave la priorité, de ne pas confier la paternité à Childéric. Puis elle se remémorait pourquoi elle avait agi ainsi. D'autant qu'elle n'aurait jamais cru qu'Elzibert s'appliquerait à imiter les travers des Tuorp. Cela aussi elle s'en voulait, de n'avoir pas envisagé cette possibilité. « Prépare mon nécessaire à écriture. » enjoint-elle une fois habillée et ladite missive en main. Rapidement elle parcourut les quelques lignes inscrites, un rire nerveux ponctuant la fin du message. Sincèrement. Sérieusement ? Elle était persuadée jusqu'alors que la sincérité était un concept qui échappait totalement aux Tuorp. Sans plus attendre elle plia la missive entre ses mains pour ne plus en faire qu'une boule froissée qui fera le ravissement des chiens, avant de s'asseoir devant l'écritoire.

Mon cher Gustave,

Surement est-il en effet nécessaire d'échanger avec sincérité si la raison profonde de cet évitement t'est étrangère. J'aurais cru qu'un homme de ton rang, diplomate de sa Majesté bien-aimée, soit assez perspicace pour entendre le feu destructeur d'un cœur meurtri, plus encore après les récents événements t'ayant mené à cohabiter avec mes enfants. Là est d'ailleurs l'une de ces exigences que j'impose : la présence de ces derniers. Pourquoi n'inviterais-tu pas ton cousin également ? Nous serions ainsi au complet pour cette première réunion de famille. Inutile de t'inquiéter du lieu de rendez-vous, je ferais le déplacement jusqu'à la demeure dont tu as eu la générosité de faire don à Yvonelle et Elzibert.

En attendant confirmation de cet événement,

Adénaïs

Sa griffe s'était faite rapide et rageuse. Aucun mot n'était plus haut que l'autre. La calligraphie acérée illustrait néanmoins l'ire derrière ces propos qui seraient passés avec bien plus de tendresses sous des courbes rondes et des boucles larges. Il désirait échanger à cœur ouvert ? Qu'il en soit ainsi. Elle en avait bien des choses à dire à cet homme, à Elzibert et à Hermilius également. Gustave croyait-il qu'elle excuserait la perversion à laquelle il avait initié son fils ? Elzibert croyait-il qu'il échapperait pour toujours à l'autorité d'une mère en colère ? Hermilius croyait-il qu'elle n'avait pas remarqué son comportement vis-à-vis de sa fille et qu'elle accepterait la chose aussi aisément ? Croyaient-ils tous qu'elle était assez conne et désespérée pour ne pas voir la merde qui tapissait leur âme et pour tolérer tous leurs vices comme s'il eut s'agit de banalités ? C'était tout le contraire même. Son affliction la nourrissait aujourd'hui d'une rage si intense qu'elle dévorait la moindre parcelle de sa conscience. Elle n'avait plus grand-chose à perdre pour craindre l'ouragan qui grondait en elle, surtout pas la dignité que le monde avait piétiné avec joie et amusement.



Lorsqu'elle poussa la porte de la chambre du roi, le regard de la veuve se posa sur le garde à proximité qui déjà s'était préparé à une attaque envers le souverain alité. La paranoïa de Merlin commençait à déteindre sur sa garde personnelle semblait-il. Le fait que le soldat soit présent, bien qu'Adénaïs s'en étonna nullement, l'irrita profondément. « Majesté. » salua-t-elle finalement le concerné en reportant son attention sur ce dernier. Quelle tristesse qu'il soit devenu si méfiant. Prostré dans sa faiblesse, il aurait été si aisé de lui perforer le cœur enfin. « Vous ne semblez pas dans une meilleure forme que les jours précédents. » commenta-t-elle sans une pointe d'empathie à son égard comme elle s'approcha de la fenêtre. « Permettez-moi de questionner la raison de ma venue. Je ne suis ni guérisseuse, ni aumônière. ». Non, elle n'était que la pute du roi, comme le monde aimait à la nommer. « Il n'y a pas grand chose que je puisse faire pour vous en l'état actuel. ». Comptait-il lui demander de le veiller comme une mère veille son enfant. Quelle idée ridicule se serait. La seule chose qu'elle ferait serait celle de compter les jour avant que la fièvre ne l'emporte. Elle porta son regard sur la cours en contrebas de la fenêtre. Ça s'agitait à l'extérieur.
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Post V | Mots 1178 | déso Kito, je vois bien les efforts de Gugus pour renouer, mais ça va être chô je crois xD
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Jil
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Jil
Ven 20 Oct 2023, 18:25


— « Tournez-vous. »

L’ordre fuse et rompt le silence oppressant qui est désormais coutumier de leurs sessions quotidiennes. Ezidor et la servante, tous les deux captifs, chacun à leur manière ; le premier n’a pas le droit de sortir, la seconde est obligée de soigner les fruits de son propre interrogatoire. Elle ne le fait pas de gaité de cœur, mais avec la même précision chirurgicale avec laquelle elle effectue son autre travail. Même si certaines séquelles ne disparaitront jamais tout à fait, il a meilleure mine que lorsqu’elle l’a ramassé au sol, cette soirée fatidique. Les bleus sont les premiers à avoir disparus ; la majorité des coupures se sont désormais bien résorbées, et les parties où la peau a été écorchée sont couvertes de tissu cicatriciel. Les fractures, elles, sont pour la plupart en bonne voie d’être guéries. Avec le temps, il ne restera de leur altercation rien d’autre qu’une inconfortable absence au niveau de l’entrejambe. Sans un mot de plus, elle change le bandage autour de sa cuisse. L’odeur est désagréable. Quand elle se redresse, elle lui désigne le seau et le morceau de savon qui siège à côté. Quelques vêtements sales sont entassés dans un panier non loin. Le lit, un matelas rudimentaire jeté sur une paillasse, est tâché, mais elle a plusieurs fois changé le drap qui le recouvre au cours de sa détention. Elle ne lui a pas encore annoncé la nouvelle, mais cette période d’incarcération forcée touche à sa fin. Son état physique est désormais suffisamment acceptable pour qu’il soit renvoyé à la société. C’est à lui qu’il incombera de justifier son absence. Évidemment, elle ne peut pas se permettre de simplement le relâcher, et attendre que les gardes de l’imposteur ne viennent frapper à sa porte. Il y a de cela trois semaines, elle a profité de le trouver endormi pour lui injecter un poison insidieux et persistant. Depuis, elle incorpore à ses repas et médicaments le remède pour le maintenir en vie. Ce n’est qu’avant-hier qu’elle a arrêté de lui donner. Hier matin déjà, il se plaignait des premiers symptômes, et aujourd’hui, c’est à peine s’il tient debout. Tandis qu’elle range sa trousse de soin, elle commence à parler, sans le regarder :

— « Je vous ai empoisonné. »

Sans s’expliquer davantage, elle enroule un bandage et le range soigneusement, laissant volontairement passer un instant avant de poursuivre.

— « Il y a de cela une vingtaine de jour, je vous ai injecté une dose létale, et j’ai commencé à vous administrer un remède régulièrement. Il y a deux jours, je ne vous l’ai pas donné, ni depuis. Hier, vous commenciez à expérimenter les bouffées de chaleur et les démangeaisons. Aujourd’hui, les fièvres, et les irritations cutanées au niveau des ganglions. Demain soir, vous serez mort, après vous être gratté jusqu’au sang de longues heures durant. »

Elle referme la sacoche, et se tourne vers lui, droite et stoïque. Quelques secondes de plus lui laissent le temps nécessaire à assimiler l’information.

— « Demain matin, vous vous trouverez à votre réveil libre, et avec suffisamment d’antidote dans les veines pour ne pas ressentir d’effet secondaire pendant deux jours. Dès lors, vous me rapporterez régulièrement vos agissements et surtout de ceux de Merlin, Gustave, Hermilius et les autres cibles prioritaires dont nous avons déjà discuté par le passé. Chaque fois que nous nous rencontrerons, je vous donnerai de quoi survivre jusqu’à votre prochain compte-rendu. Je suppose que ça vous rappelle quelque chose ? Ainsi que vous pouvez en attester, je n’ai pas jugé utile de tenter de forfanterie en ce qui vous concerne : vous êtes mourant. »

La servante cligne des yeux et incline légèrement le menton.

— « Je vous laisse seul pour profiter de votre dernière soirée ici, et des effets les plus pernicieux de ce poison. Le reste de vos instructions se trouveront dans une lettre que vous trouverez demain matin. Au revoir, Ezidor. »

Sans attendre davantage, elle pivote sur elle-même et passe la lourde porte avant de la refermer derrière elle. Pendant un instant, les gémissements du médecin royal se mêlent au claquement régulier de ses talons sur le sol de pierre tandis qu’elle s’éloigne, jusqu’à ne plus l’entendre du tout. Elle monte quelques marches et traverse un autre couloir avant de rejoindre l’arrière-salle d’une auberge peu populaire, dans un village relativement éloigné du palais. Demain, Ezidor devra trouver un cheval pour s’y rendre, et il y parviendra en une demi-journée. Quant à elle, elle se doit de retourner au domaine d’Elzibert de Tuorp et Yvonelle d’Etamot, où réside désormais Gustave, privé de son domaine. Au moins elle n’aura plus à s’occuper d’un bélître châtré.
Résumé et mots :


Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 6 3TFZNQ
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 21 Oct 2023, 19:40



Le Roi Sadique


En elle, la vision qui s’offrait à moi se mélangeait avec des fantasmes inavoués et inassouvissables. La pensée soudaine que je ne pouvais désirer meurtrir ma femme et la future mère de mes enfants s’immisça dans ma tête. Les va-et-vient devinrent de plus en plus difficiles puis techniquement impossibles. Je serrai les dents. Je devais me reprendre. Ce n’était pas la première fois et un homme ne devait pas connaître ce genre de déconvenues. Le fait que je fusse incapable de tenir une érection alimenta mon état de mal-être. Je me répétai que ce n’était pas la première fois. Je doutai. L’idée saugrenue que je ne pusse plus jamais aller jusqu’au bout avec Yvonelle me piqua. Je tentai de lutter contre l’inéluctable mais plus je pensais au problème, plus il se précisait. Finalement, vaincu et frustré, je me retirai. Je serrai les dents. D’autres auraient peut-être ri de la situation afin de détendre l’atmosphère. Il suffisait parfois d’attendre, de reprendre plus tard, d’avouer que certaines préoccupations pouvaient jouer. Ce n’était pas mon cas. Ça aurait pu me ressembler jadis. Ça ne me ressemblait plus dorénavant. Pire que de m’en vouloir, je lui en voulais également à elle, pour ne pas deviner ce dont j’avais envie, pour être si parfaite, pour ne jamais se plaindre… pour tout ce qu’elle était.

Quand elle entoura ses bras autour de moi, ce fut pire. Je ne méritais pas sa compassion. Elle m’agaçait. J’étais mauvais pour elle. J’avais envie de lui balancer au visage que je m’étais tapé plusieurs putes, parfois chez mon père, d’autres fois au bordel. De temps en temps, il me prenait l’envie de les baiser dans la forêt, contre un arbre, les mains attachées dans le dos. Le risque rendait la chose encore plus délicieuse. Je voulais le lui cracher mais cette idée était stupide. Pourquoi faire ? Pour me plaindre de cette aura immaculée qui ne cessait de la suivre partout ? Depuis quand la voyais-je comme une sainte ? Depuis que je trempais dans des eaux douteuses ? Je n’en savais rien mais je songeais souvent ne pas la mériter. D’un autre côté, je ne voulais pas qu’elle partît. Je pensais l’aimer mais cet amour me rongeait. La présence de mon père et d’Hermilius n’arrangeait rien. Je me sentais épié dans tout ce que je faisais, comme si chacun de mes gestes aurait pu conduire Gustave à conclure que je n’étais pas un assez bon fils, comme si chacun de mes gestes aurait pu détourner le deuxième de notre projet. Ce projet, de plus, m’interrogeait. Je ne voulais pas tout arrêter mais je craignais qu’Yvonelle ne l’apprît. Je le craignais et, en même temps, je l’espérais. Je ne désirais pas lui avouer mes fantasmes, mes fautes et le fond ténébreux dans lequel baignait mon cœur. Si elle finissait par trouver, elle prendrait une décision. Elle la prendrait pour nous deux.

Ses questions me parurent horribles. Je n’eus pas la moindre envie d’y répondre. « C’est rien… » laissai-je tomber, impuissant. Je ne voulais pas avoir cette conversation. Je me sentais acculé par mon incapacité à lui faire l’amour. Tout était de ma faute… et de la sienne aussi mais elle n’avait rien fait pour, ou si peu. Je ne désirais pas qu’elle étudiât les tréfonds de mon âme, qu’elle cherchât des solutions comme si j’étais malade. Que voulait-elle que je lui disse ? Que j’avais envie de l’attacher, de la bâillonner, de la défoncer ? Que mes fantasmes étaient incompatibles avec la vision d’épouse que j’avais d’elle ? Que j’étais à cran parce que je ne voyais plus de prostituées depuis que Gustave et Hermilius vivaient avec nous ? Que je l’avais trompée ? Humiliée ? Que tout ceci me semblait être une mauvaise idée ? Que parfois je regrettais que Natanaël ne fût plus là pour le simple plaisir de la lui ravir ? Rien de tout ceci ne devait sortir d’entre mes lèvres. « Je crois que c’est à cause de mon père. J’ai pas très envie qu’il nous… enfin tu sais, qu’il nous entende, tout ça.. En plus je pense à l'incendie.... » Je détournai les yeux et me dégageai. « Vivement qu’ils partent. » murmurai-je, comme si ça allait résoudre quoi que ce fût.

Lorsqu’Hermilius frappa à la porte, un soulagement me gagna. Je l’écoutai et, nu, ne répondis pas. J’attendis qu’il se fût éloigné pour reposer les yeux sur la blonde. « Tu veux aller te promener avec lui ? Moi j’ai des choses à faire. » Pas vraiment mais j’avais envie de l’éloigner de moi. Je ne voulais pas qu’elle me regardât avec inquiétude. Je ne voulais pas endosser le rôle du mari incapable de soutenir une érection Je voulais gommer tout ça.  

777 mots
Lucius (Elzibert):

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Aubépine Percefeuille
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Aubépine Percefeuille
Dim 22 Oct 2023, 12:31


Les Portes V - Le Roi sadique
Aubépine dans le rôle d'Olivette

Rôle:
Un coup d’œil distrait jeté à l’horloge et la plume se figea, gouttant au-dessus du papier zébré de son écriture penchée. Olivette se mordit la lèvre. Absorbée dans sa rédaction, elle n’avait pas vu le temps passer. En hâte, elle souffla sur l’encre fraîche pour la faire sécher et s’agenouilla près du lit, sous lequel elle se glissa de moitié. La latte de bois, au fond, céda facilement sous la pression de ses doigts experts. Là, elle posa sur la pile de feuillets celui qu’elle venait d’écrire et replaça précautionneusement le tout en place.
Enfants, c’est ici que les monstres de la nuit leur causaient tant de frayeurs, à sa sœur et elle. Désormais, elle y cachait ses armes à elle pour lutter contre les vrais monstres ; ceux qui ne se contentent pas de se terrer sous les lits des petites filles.

Une fois extirpée de sa cachette, la jeune fille se posta devant le miroir et tenta de s’arranger en vitesse. Elle ôta la paire de lunettes rondes, épousseta ses jupons et replaça quelques boucles de cheveux dans les tresses qui s’enroulaient en un chignon bas et volumineux que Glénadine s’était échinée à confectionner plus tôt dans la journée. Elle aurait aimé porter une toilette plus étudiée, mais l’exercice lui était tellement désagréable qu’elle l’avait repoussé jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Pourtant, cela aurait été bien utile pour rentrer dans les grâces de sa sœur aînée ; ce qui était aujourd’hui son objectif et la raison pour laquelle elle avait accepté aussi promptement son invitation à un pique-nique dans les jardins. Étant donné le sujet délicat que la puînée comptait aborder, il était nécessaire de mettre la fillette dans les meilleures dispositions possibles. Forte de cette résolution, l’adolescente entreprit de gaspiller quelques minutes de plus à se poudrer le visage et à nouer un ruban autour du col de sa chemise. Apparaître en retard et dépenaillée devant sa coquette de sœur serait lui faire un affront. Elle pouvait au moins éliminer un de ces deux problèmes.

Lorsqu'elle se fut assurée que sa mise soit convenable, Olivette se dirigea d’un pas décidé vers le point de rendez-vous.
Stéphanette lui faisait signe et derrière elle se tenait Doléas, sa chevelure blonde émergeant des buissons colorés comme un épouvantail dans un champ de blé. Elle leur accorda à tous deux un sourire et les rejoint en hâte.
« Pardonnez-moi pour le retard. Stéphanette, tu avais raison, il fait un temps radieux. Prendre l’air me fera le plus grand bien. » En réalité, bien que la tiédeur de l’air n’était pas désagréable, elle aurait volontiers passé le reste de sa journée enfermée dans la bibliothèque ou dans sa chambre.

Ses pensées errèrent jusqu’au billet qu’elle était en train d’écrire avant d’être interrompue par le tic-tac du pendule ; il s’agissait d’une invitation à se réunir pour les membres de son groupe, sobrement appelé le Cercle des Amis d’Éliséa. Depuis l’incendie, ils n’étaient parvenus à se voir qu’une seule fois, préférant faire profil bas tout en essayant de glaner des informations sur cet incident. C’est dans ce but qu’Olivette était allée fureter dans le bureau de sa mère. Le flair redoutable de la rédactrice en chef du journal local était pourvoyeur de nombreux renseignements difficiles voire impossibles à obtenir autrement ; non seulement la jeune fille se permettait de lire les articles en avant-première, mais elle avait aussi accès aux informations n’ayant pas été mises en page ainsi qu’à leurs sources. Bien entendu, ce n’était le cas que lorsqu’elle parvenait à ses fins ; parcourir les documents rangés avec une obsession maladive par la matriarche elle-même sans lui mettre la puce à l’oreille s’avérait être un véritable défi.
Il lui fallait donc s’infiltrer dans la pièce sans se faire voir, imprimer sur ses iris la disposition de chaque élément sur le bureau, le fouiller discrètement et tout remettre à sa place avant de ressortir en catimini. Ce manège prenait du temps et elle n’osait pas s’y risquer trop souvent. Malheureusement, elle était rentrée de sa dernière expédition bredouille ; ou du moins, elle n’apprit rien de ce qu’elle savait déjà. Elle suspectait sa mère de mettre les informations sensibles en un lieu sûr, caché et sous clé. Mais peut-être était-il simplement trop tôt pour qu’elle ai eut vent de quoi que soit d’intéressant. Olivette espérait en savoir plus en se réunissant avec le Cercle ; notamment à propos de la disparition suspecte du médecin royal ainsi que des rumeurs sur le retour des héritiers Lieugro.

La voix du jardinier la ramena au présent. Elle le considéra un instant, le visage fermé.
La jeune fille s’était renseigné autant que possible sur le personnel de la maison ; les domestiques faisaient de parfaits alliés, discrets, secrètement mécontents de leurs conditions de vie.
L’adolescent s’était distingué plus d’une fois par son altruisme et sa bonté et ce faisant, avait gagné l’estime de la d'Ecirava. Glénadine elle-même en disait le plus grand bien. Pourtant…
« Loin de moi l’idée de vous déranger dans votre travail, Doléas. Faites ce que vous avez à faire. Cependant… je crois que ma sœur avait à cœur de vous inviter pour vous remercier des précieux services que vous rendez à notre maison. De toute façon... » Elle désigna d’un geste le panier que tenait la petite blonde. « … à trois, on ne sera pas de trop pour faire honneur à ce que nous a préparé Irmaine. Stéphanette et moi allons installer le pique-nique, rejoignez-nous donc quand vous avez fini. » Son regard inquisiteur contrastait avec le sourire poli qui ourlait ses lèvres.

« Allons près de l’étang, le paysage y sera plus agréable. » dit-elle, se tournant vers sa sœur et lui attrapant le bras pour la tirer à sa suite. Une fois que Doléas fut hors de portée de vue et d’ouïe, son emprise se raffermit.
« Stéphanette, qu’est-ce que ça signifie ? Pourquoi avoir organisé ceci ? »  La petite brune ouvrit le panier et en sortit la nappe à motifs qu’elle secoua vigoureusement, autant pour se donner une contenance que pour couvrir le son de leurs voix. « J’ai repensé à ce que tu m’as dit, au bal. À propos de Doléas. Tu semblais avoir des doutes sur son intégrité et aujourd’hui, tu l’invites à nous rejoindre ? Je ne comprends pas. » Elle soupira, à genoux pour lisser le tissu sur le sol. « Ma chère sœur… tu sais que tu peux tout me dire. Je m’inquiète pour toi. Est-ce que notre jardinier t’as déjà fait des propositions inconvenantes dont tu te serais gardé de me parler ? » La tendresse adoucissait légèrement le ton de sa voix, mais n’en atténuait pas la fermeté. La puînée avait planté son regard dans celui de l’aînée et elle ne comptait pas l’en déloger avant d’avoir eu des réponses. « Je ne dirai rien à Papa et à Maman. Mais il faut que tu me racontes ce qu’il s’est passé. »
Depuis ce jour funeste dans les bois, Olivette tenait son étourdie de sœur à l’œil, se jurant de démasquer le porc qui profitait ainsi de son innocence. Jamais elle n’aurait imaginé que Doléas puisse faire partie de la liste des suspects. Visiblement, aucun homme n’était digne de confiance.
Elle avait laissé un peu de temps passer depuis sa découverte, espérant que Stéphanette lui révèle d’elle-même son identité ; plus jeune, elle était incapable de tenir sa langue et aimait lui dévoiler ses secrets. En grandissant, elles s’étaient éloignées. Olivette savait que beaucoup de la faute lui revenait. Les calembredaines de la petite blonde lui avaient fait fuir sa compagnie. Mais l’incendie avait eu le mérite de faire réaliser à la benjamine que ses êtres chers pouvaient lui être enlevés aussi brusquement qu’une touffe d’herbe sèche ne s’embrase à la caresse d’une brise ardente.

Message V - 1304 mots


Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 6 Ziy3

"Ivy" par cho
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Dorian Lang
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Dorian Lang
Dim 22 Oct 2023, 19:19

Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 6 G7pa
Les Portes V - Le Roi sadique
Dorian, dans le rôle d'Ezidor




Rôle:

Dans la pénombre du sous-sol, le corps dénudé d'Ezidor adoptait la couleur et l'aspect de la terre. Une terre meuble, retournée et ravagée. Peu importait le soin qu'il mettait à se laver, le temps qu'il y passait ou la force qu'il y mettait, les vestiges des sévices s'accrochaient, gravés dans la chair comme des tatouages d'un goût douteux. Ils ne disparaissaient qu'avec réticence, un hématome à la fois, une peau morte après l'autre, sous l'oeil indifférent du temps.

Ses yeux papillonnèrent mollement quand Noée prit la parole pour autre chose que lui donner des ordres brefs. La fièvre le rendait hébété, ailleurs, perdu en lui-même, plus fragile et vulnérable. Habituellement, il ne se laissait pas distraire quand elle est là, il restait sur ses gardes et cherchait des indices dans son attitude, sur les raisons qui la poussaient à le soigner, à le tenir en vie. L'éventualité qu'il ne soit encore en vie que pour subir un nouvel interrogatoire nourrissait ses angoisses. Son corps n'avait plus la vigueur de ses jeunes années, il ne le supporterait pas. Mourir vaudrait sans doute mieux, mais un mince filon de volonté le poussait à désirer voir un jour de plus, à se réveiller encore une fois, à respirer, à voir et à réfléchir, telle une bête obstinée qui s'échine à avancer malgré les épreuves frappant son dos.

Son temps d'enfermement lui avait laissé le loisir de méditer sur son sort, de poser un oeil de médecin sur son propre cas comme s'il dressait le diagnostic d'un autre patient. Son corps n'était qu'un outil, devenu une enveloppe détériorée et mutilée, mais encore fonctionnelle pour l'essentiel, pour survivre. Son esprit en revanche était en proie à de nouveaux démons qui l'attaquaient de l'intérieur. Ils étaient là quand il réussissait à s'assoupir, présents aussi quand il était conscient. La paix n'était plus qu'un vague souvenir.

Puis les mots de la femme percèrent le voile de lourdeur de ses ruminations et Ezidor se tourna vers elle, muet de choc. Ses doigts occupés à reboutonner sa chemise après les soins retombèrent sans force sur ses cuisses. Sa paupière se mit à tressauter, comme elle avait tendance à le faire de plus en plus. Mourant. Le mot roula jusqu'à lui, grossit comme une tempête et le percuta de plein fouet, d'une injustice aberrante. Il ne perdit pas de temps à douter de ses propos. Noée était mortellement sérieuse depuis le moment où elle l'avait assommé dans les jardins de Gustave. Elle ne s'était pas amusée avec lui. Sa cruauté n'avait rien eu de gratuit, il n'y avait jamais eu sur ses traits une once de la malveillance qui suintait de Merlin lorsqu'il prenait plaisir à provoquer la souffrance d'autrui. Le médecin ne savait toujours rien de ses motifs mais ses théories tournaient autour de Childéric. Son nom avait été prononcé tant de fois cette nuit-là qu'il résonnait encore à ses oreilles des jours et des jours après, comme une litanie de l'horreur. « Vous ne pouvez pas. S'il vous plaît. Attendez. J'ai des questions. » La porte claqua et il tressaillit au bruit. Nerveusement, il essaya de se gratter la gorge mais ses ongles n'avaient pas assez repoussé pour soulager ses démangeaisons. Mourant. Son rythme cardiaque s'accéléra alors que le désespoir se frayait un chemin jusqu'à lui.




Calé entre des sacs en jute contenant des navets et des courges, Ezidor regardait le bandeau du paysage se rétrécir lentement. Sa fièvre était tombée quelques heures heures après avoir ingurgité l'antidote, avec le reste de ses maux. Sa peau restait rouge et irritée là où il avait frotté toute la nuit, jusqu'au sang, en s'aidant d'un morceau de drap rêche. Il étendit son visage de façon à profiter des rayons de soleil qui perçaient les frondaisons des arbres et il inspira à fond. Son odorat s'était habitué à ne sentir que l'odeur acide et maladive exhalée par son propre corps, et celle plus marécageuse de sa cellule souterraine. Il lui semblait qu'un siècle s'était écoulé depuis la dernière fois qu'il avait senti la brise fraîche caresser ses joues. Le pire avait été de réaliser combien le monde était resté le même quand lui n'était plus qu'un épouvantail décharné avec la peau tendue sur ses os comme un parchemin trop sec. Ses joues s'étaient davantage creusées et ses yeux enfoncés dans ses orbites abritaient des ombres mouvantes.

Monter à cheval avait été hors de question. Sa cuisse tremblait à chaque pas et il savait que le bandage ne survivrait pas à une chevauchée, même d'une seule heure. Psychologiquement, il ne se sentait pas non plus apte à éprouver le vide entre ses jambes sur une selle. C'était au dessus de ses forces. Il s'était alors résigné à faire le trajet à pied, quitte à finir en rampant quand un fermier lui avait proposé une place sur sa charrette. Dans deux jours, il lui faudrait revoir Noée. Si ces sévices avaient été le lot de quelqu'un d'autre que lui-même, Ezidor aurait admiré le professionnalisme dont la femme avait fait preuve. Sa technique était impeccable, il la soupçonnait aussi perfectionniste que lui. Ils auraient pu faire un tandem invincible s'ils s'étaient alliés, s'ils s'étaient rencontrés avant, s'il n'y avait pas eu Childéric. La charrette s'arrêta à un embranchement. Ezidor descendit, le remercia à mi-voix et ignora le regard curieux du conducteur pour s'engager dans la route menant au domaine d'Errazib.

En arrivant, le médecin observa la présence de deux chevaux et ses pas ralentirent. Revoir Irène suffisait à l'épuiser d'avance, mais elle n'était pas seule ? La commissure de ses lèvres frémit une fois, deux fois et il se plaqua une main sur sa bouche pour maîtriser le tic involontaire. Il poussa la porte. Irène continuait de ne jamais la fermer. Il avait tenté de parlementer pour lui apprendre l'intérêt de fermer chez soi, d'autant plus dans leur cas où tant de secrets couraient entre les murs, mais sans succès. Il referma derrière lui et tendit l'oreille à la recherche d'un bruit lui indiquant de l'emplacement de sa fiancée et de ses invités. Dès qu'il entendit le murmure de conversations, Ezidor prit le chemin inverse aux voix et monta à l'étage pour rejoindre ses quartiers sans croiser un seul domestique. En d'autres circonstances, constater la facilité avec laquelle il était possible de pénétrer le manoir l'aurait contrarié, mais aujourd'hui, il en était simplement reconnaissant. Après avoir fermé à clé, il se débarrassa à la hâte de ses vêtements et les jeta dans un coin pour les brûler plus tard. Nu, il alla fouiller dans son armoire et trouva des antalgiques qu'il avala sans eau, le corps secoué de spasmes. La douleur à sa cuisse, celle plus sourde à son entrejambe et à sa main mutilée étaient un supplice et il savait qu'il finirait par s'évanouir s'il ne prenait rien. Cette première sortie l'avait laissé pantelant et il s'appuya à l'armoire, les yeux clos et frissonnant, en attendant que les drogues fassent effet. Quand il fut à nouveau en capacité de réfléchir par dessus le voile de souffrance, Ezidor s'appuya le front contre le battant de l'armoire et un sourire un peu fou se dessina sur ses lèvres. Il trouverait lui-même l'antidote à ce poison. Cette femme avait oublié l'étendue des connaissances à sa disposition. En simples et en potions, il s'y connaissait mieux que beaucoup de ses confrères. Ses voyages n'avaient fait que grossir ses carnets de notes et ses herbiers. Il avait déjà quelques pistes sur le poison qu'elle lui avait inoculé. Trouver son remède prendrait un peu de temps, mais il saurait le trouver. Ensuite, il s'occuperait d'elle. Il lui arracherait la vérité avec la même patience, mais peut-être avec un peu plus de cruauté, parce qu'il avait la rancune tenace, et parce qu'il devait découvrir quel était son lien avec Childéric et qu'il était incapable de rationalité à son sujet.

Message V | 1411 mots

Il va rejoindre Irène, Arcange et Ange-Lyne au prochain tour o/


Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 6 O5u6
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Stanislav Dementiæ
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Dim 22 Oct 2023, 21:30


Les portes - Chapitre V
Stanislav

Rôle - Alembert De Lieugro:
« Que ferait mère dans une telle situation ? » Cette pensée revenait en boucle dans l'esprit du Lieugrois. Il ne fallait jamais attendre longtemps avant qu'une vague de piques ne la suive : « Pour commencer, elle ne se serait pas laissée enlever, ensuite, elle aurait retrouvé ses esprits plutôt que de subir sa condition, sans doute aurait-elle même déjà trouvé un moyen de se libérer. » Le brun ne gardait du trajet qu'un mélange flou de sensations et de souvenirs délirants. Il se doutait de s'être fait droguer pour ne pas poser problème, mais là s'arrêtaient ses certitudes. Les rares moments où il n'avait pas été inconscient avaient été pour se nourrir, mais les substances n'ayant pas totalement quitté son organisme, les effets ne s'étaient pas entièrement dissipés et ces scènes ne ressemblaient à rien de réaliste - il doutât que son oncle lui eut demandé de sauver sa mère, encore moins que Judas lui ait donné la bectée avec un sourire affable tout en discutant de la météo aride de Narfas. Le trajet n'était qu'un flou artistique, qui aurait pu s'étaler sur plusieurs semaines comme quelques jours. A l'approche du débarquement, les doses semblaient s'être amenuisées car le séquestré avait peu à peu regagné son esprit.

« Elle resterait attentive aux indices et orchestrerait un plan d'évasion. » C'est la conclusion à laquelle l'adolescent était parvenu. Alors il avait écouté attentivement la discussion entre l'ancien chef des armées et de son soldat - car il était évident qu'il existait entre eux deux une loyauté que le changement de souveraineté n'avait pas effacé. Le roi légitime essaya de dresser la liste des familles qui pourraient être susceptibles de lui venir en aide et de le soutenir dans sa course pour regagner le trône qui lui revenait par droit de lignage. Son cousin aurait sans doute été le premier à venir en tête pour la succession de Montarville, mais il n'était pas ici pour reconquérir le royaume et, surtout, Garance avait confié à son fils les rumeurs concernant son illégitimité. Quant au bâtard, il n'avait jamais été éduqué dans l'optique de régner. Il s'agissait d'un secret bien gardé qui n'avait sans doute pas gagné les oreilles de la population locale. Alembert, lui, était né et avait été préparé à cette noble cause. Il avait beau être le fils caché de Garance, au moins était-il de sang royal, descendant direct d'une figure connue et appréciée des habitants. L'adolescent s'appuyait sur ces croyances pour se convaincre qu'il avait une chance d'obtenir le support des partisans loyaux à la couronne. Il était peut-être encore un anonyme, mais il s'illustrerait en détrônant l'usurpateur. La foule l'acclamerait lorsqu'il récupérerait la couronne. Mais pour cela, il devait trouver des personnes dignes de confiance. Il y avait ses anciens tuteurs, ceux qui n'avaient pas quittés la nation, mais le brun ne savait pas comment les contacter. Restaient donc les familles nobles. Les De Tuorp se retrouveraient sans doute affaiblis par cette histoire d'incendie et Garance n'avait jamais porté le couple dans son cœur - la femme était trop volage, trop prompte à la critique pour représenter un soutien solide. Quand aux d'Etamot, la mort de l'un des descendants avait laissé la famille dans une drôle d'aura, et la situation de la mère semblait souligner un point de non retour : si elle était devenue la putain du tyran, elle devenait une traîtresse à la véritable Royauté. Quant aux d'Ukok, on ne pouvait définitivement plus compter sur eux. Childéric était son ravisseur. Il avait beau l'avoir mis dans la confidence de son plan, Alembert restait convaincu qu'il avait sciemment gardé des parts d'ombres. On lui en avait dit juste assez pour apaiser son affolement et le rendre docile - du moins en apparence ; mais c'était loin d'être suffisant pour s'octroyer sa confiance. Le brun n'était pas dupe : il restait un pion sur un échiquier, une monnaie d'échange sacrifiable. Ou bien un plan de secours à une situation désespérée.

Le De Lieugro attarda son regard sur la seconde prisonnière. La Princesse Zébella avançait avec résolution. S'il avait été mis dans la confidence, la D'Uobmab était au centre du complot. Alembert avait songé à s'allier à elle. A lui faire part de son idée de première pour apaiser les tensions. Il hésitait encore. Plutôt que la fuite, cette dynamique-ci pourrait être la clé de sa réussite... Oui, s'ils parvenait à trouver une entente entre eux-deux, alors... Le garçon trébucha sur un cailloux et sentit son poids l'emporter en avant. Il se rattrapa, mais pas sans se cogner dans la silhouette de l'envahisseuse. Sa réaction lui fit froncer les sourcils. Non, finalement, mettre ce plan à exécution se révèlerait compliqué. Il aurait sans doute plus vite fait d'organiser une révolte avec un troupeau de chèvres plutôt que de parlementer pour s'allier à une telle tête de chameau.
856 mots.



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Dim 22 Oct 2023, 21:36


Image par Dominik Mayer

Explications


C'est parti pour le tour n°6 !

Comme Min n'a pas posté avec Merlin depuis plusieurs tours, voici ce qu'il s'est passé : des soldats ont fait irruption dans sa chambre (devant Adénaïs donc), l'ont sorti du lit et sont partis avec lui - il est encore inconscient parce qu'il a fait une overdose de médicaments - pour l'enfermer aux cachots. Merlin est donc actuellement enfermé. J'ai été prévenir Min qui est ok avec cette solution. Donc ce qui a été acté c'est que Merlin restera aux cachots quelques temps, le temps pour la joueuse de pouvoir se poser et de s'arranger avec les joueurs pour organiser un peu la suite. Si rien n'est fait, Merlin finira par se faire tuer. Quoi qu'il en soit, la suite risque de faire complètement évoluer la situation donc on reverra sans doute les objectifs et les secrets !

Si les soldats ont fait ça c'est parce qu'ils ont vu Childéric. Alembert n'est pas spécialement connu mais Zébella oui et elle était attachée. Ces soldats - qui sont restés à Lieugro mais qui sont pro Lieugro - se sont dit que Childéric revenait pour tirer du trône l'usurpateur (on peut se dire qu'ils sont un peu mongoles mais ils n'ont pas tort non plus 8D). N'y tenant plus, ils ont décidé d'agir [ne jugez pas, c'est une petite pirouette scénaristique pour essayer de donner du souffle à Min - c'est pas parfait parce que les chances de survie sont super maigres mais la direction fait ce qu'elle peut /sbaf].

Histoire qu'il y ait un peu de jeu pour les personnages qui se trouvent au château : les soldats pro-Merlin vont commencer à le chercher dès qu'ils vont s'apercevoir de sa disparition (c'est à dire assez vite xD). Bonne chasse au Merlin à tous !

Rps importants
----- Jeux de mains, jeux de vilains - Merlin, Zébella et Judas
- Le Royaume de Lieugro - Le vieux Roi
----- Le retour du légendaire pipou - Irène et Gustave
- Le Royaume de Lieugro - La chute du vieux Roi
- Le Royaume de Lieugro - L'avènement du Roi sadique
----- La fuite - Adolestine
- Le Royaume de Narfas - La révolte de Narfas
----- Les fuyards - Zébella et Childéric
----- On annonce une tempête - Judas et Coline
----- Le Maître de la forêt - Merlin et Adénaïs

Longueur des messages ? - 720 mots minimum.

Objectif secret : N'hésitez pas à le relire et à mettre tout en œuvre pour le réaliser.

Secret : Pareil, n'hésitez pas à vous en servir lâchement.

Voilà !  

Si vous avez des questions, n'hésitez pas ! Amusez-vous bien  

Participants


En jeu :
- Faust (Gustave) : X
- Laen (Hermilius) : VI
- Eibhlin (Adénaïs) : IX
- Lucius (Elzibert) : VI
- Lana (Yvonelle) : IX
- Thessalia (Irène) : XIII
- Dorian (Ezidor) : XV
- Wao (Merlin) : XXII
- Perséphone (Ezémone) : V
- Alcide (Nicodème) : V
- Lenore (Stéphanette) : V
- Aubépine (Olivette) : V
- Rose-Abelle (Ange-Lyne) : V
- Cal (Arcange) : V
- Jil (Noée) : V
- Nefraïm (Doléas) : V
- Tekoa (Childéric) : III
- Susannah (Zébella) : XII
- Stanislav (Alembert) : XI

Deadline Tour n°6


Dimanche 29 octobre à "18H"

Il reste 7 tours.

Gain Tour n°6


- 1 point de spécialité au choix
ET
- Nécessaire à pique-nique : Il s'agit d'un joli petit panier en osier contenant le nécessaire à pique-nique (vaisselle et nourriture) et qui apparaît devant votre personnage lorsqu'il a besoin de faire une petite pause. S'il prend la anse du panier dans sa main, le panier le téléportera, avec son entourage, quelque part dans les Terres d'Emeraude. Le voyage de retour n'est pas compris.

[Oui moi j'ai décidé de rester ambiance bon enfant ! /sbaf]

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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Dim 22 Oct 2023, 22:06


Les portes - Chapitre V
Thessalia

Rôle:
« A l'épreuve ? » Irène papillonna des yeux avec émerveillement. Elle se demanda ce qui pouvait bien inspirer des tableaux si morbides à la blonde. Allait-elle pouvoir mettre en œuvre l'apprentissage que lui avais transmis son époux ? Elle espérait. Elle se sentait prête. Le médecin la questionnait souvent, de façon impromptue, pour savoir si elle avait mémorisé ce qu'il lui avait dit - ou plutôt, s'assurer qu'elle avait été attentive. Elle l'était toujours lorsqu'il lui parlait de son Art, malgré les apparences. Impatiente, l'adolescente se pencha en avant, buvant les paroles de l'artiste. Pourtant, à l'écoute des instructions, son visage se changea peu à peu en moue boudeuse en comprenant qu'elle ne pourrait plus prétendre qu'Arcange n'existait pas. « Mmh... » gémit-elle en se renfonçant sur le dossier de sa chaise, croisant les bras sur sa poitrine. « Et si je le corrige, il s'adaptera à ce que je lui dis ? » s'assura la blanche. Après avoir obtenu la confirmation de la peintre, l'orpheline soupira puis s'accouda de nouveau à la table, le menton posée dans une main tandis que la seconde pianotait sur la surface lisse. Ses ongles claquaient agressivement. Son regard se perdit dans le paysage, au loin. On pouvait apercevoir le pan d'une colline ravagée par les flammes. Lorsqu'elle avait dû rentrer, bien malgré elle, l'esseulée avait veillé toute la nuit pour admirer le brasier se propager.

« D'accord. » La blanche se leva d'un coup, faisant râcler les pieds de la chaise sur le sol de carrelage. « Je vais chercher ses médicaments. » pépia la jeune femme. D'un pas décidé, l'hôtesse se dirigea vers le bureau d'Ezidor. Elle avait réfléchi à quoi lui montrer. Il y avait, dans le jardin, un corps. Il était tout particulier. Elle ne lui avait jamais dis - principalement parce qu'elle craignait sa réaction. Elle avait hésité : cette pièce de théâtre aurait été parfaite pour s'entraîner à révéler son méfait. Puis elle avait songé à l'enfant qui grandissait dans son ventre, et dont la paternité lui était assurée. Il commençait à se voir, lorsqu'elle n'avait pas de robe pour masquer le bombé de son utérus. Cette information là, en revanche, revenait uniquement au Père de la prophétie. Elle ne souhaitait pas la partager avec ce crétin de trouble-fête. Puis, finalement, sa dernière idée avait germée. Il s'agissait de son plus grand secret. Celui qu'elle n'avait jamais partagé à personne. La curiosité la gagnait. Comment réagirait-il ? Elle avait hâte de le découvrir. Bien sûr, Arcange n'était pas Ezidor, mais l'idée de montrer son propre chaos à Ange-Lyne pour lui inspirer un tableau au plus juste, qui la représenterais le mieux, lui faisait dépasser sa contrariété pour le blond. L'adolescente s'empara d'une des fioles préparées par le brun puis retourna dans la véranda.

Le frère et la sœur étaient de nouveau réunis. « Ezidor ! » chantonna la d'Errazib tout en s'approchant de l'homme. Il était plus grand que le médecin, et surtout plus imposant. Cela ne l'empêcha pas de se coller contre lui, le serrant par la taille. Lorsqu'elle riva le visage vers lui, il était rayonnant : lorsqu'elle se mettait à une tâche, la blonde y déversait toute son énergie, ou ne s'y attelait pas. La demi-mesure était une notion qui lui était étrangère. Elle passa une main dans les cheveux de son sauveur, pour en replacer une mèche. Ezidor se serait déjà éloigné depuis longtemps. Mais cette mise en scène permettait à la blanche de vivre ses fantasmes. « Je t'ai apporté ton traitement. » fit-elle en lui glissant la petite fiole dans la main. Si elle était heureuse de pouvoir partager son secret avec la femme, il n'en était pas de même pour l'homme. Il ne garderait des heures à venir qu'un souvenir flou et confus. « Et ne râle pas cette fois-ci : j'ai une surprise à te montrer. » Elle avait chuchoté la fin de sa phrase en montant sur la pointe des pieds, comme pour lui murmurer à l'oreille. Puis la blanche attendit que l'acteur boive la fiole. Une fois fait, elle lui ôta l'objet de la main puis s'en empara. Elle l'entraîna à sa suite, se mettant à courir. Il était lourd : elle forçait mais il n'avançait pas du tout assez vite à son goût. Elle monta trois étages d'escaliers. Puis elle arriva devant les combles où les domestiques dormaient autrefois. Au dernier instant, elle se retourna. Les lèvres pressées l'une contre l'autre, retenant un sourire malicieux, elle alla chercher une clé dans la poche de son jupon. « C'est à l'intérieur. » dit-elle en lui cédant l'objet. Elle le laissa passer, jetant un coup d'œil curieux à l'observatrice qui avait orchestré cette mascarade. Elle se demanda si elle apprécierait son cadeau.
838 mots



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Lun 23 Oct 2023, 12:33




Le Roi sadique

En groupe | Lana


Rôle - Yvonelle d'Etamot (mariée de Tuorp) :


Le froid qui remplaça la chaleur du corps d’Elzibert contre sa peau lui glaça le cœur. Elle avait espéré – elle avait cru, elle avait été persuadée – qu’il la prendrait dans ses bras. Qu’il la serrerait contre lui. Qu’il lui dirait la vérité, au moins un bout, au moins un paragraphe du roman qui lui rongeait l’âme. Ce n’était pas vrai, ça ne pouvait pas être que ça, ça ne pouvait pas être que la vision des flammes dont ils avaient tous réchappé, ça ne pouvait pas être la crainte que son père les entendît. Pas après qu’il eut baisé une prostituée sous son nez, dans son bureau, alors qu’elle était juste à côté, en compagnie d’un homme avec qui il aurait pu se passer dix mille choses. Cette pensée la percuta avec la force d’une comète et l’embrasa de colère. L’envie de pousser un hurlement de rage lui comprima la poitrine ; les coups frappés à la porte jetèrent une chape de plomb sur le brasier qui la dévorait. Juste quelques secondes ; parce que la voix d’Hermilius lui rappela tout ce qu’il faisait et tout ce qu’Elzibert ne faisait plus. Toutes les petites attentions, les questions au sujet de sa passion, les instruments qu’il lui avait offerts – alors que si un homme avait dû prendre la charge de l’entretenir, c’eût été son mari. Il était gentil et tendre, mais ça n’était pas suffisant. Elle voulait plus, elle voulait des garanties, elle voulait des promesses. Elle le voulait lui, et pas juste son sexe mou entre ses cuisses, ses gestes affectueux qui n’engageaient pas son cœur, ses mots qui sonnaient creux – et la jalousie et l’humiliation que ses trahisons plantaient dans son palpitant. Elle voulait pouvoir parler de leur mère, de Déodatus, de Gustave, d’Hermilius, des prostituées, de leur situation, de leurs rêves, du bébé, de la mort de Montarville, du règne de Merlin, de l’avenir ; de tout ce qui l’éprouvait et qu’elle murait derrière la façade mal assemblée de son rôle d’épouse.

La réaction du brun à l’intervention du Tuorp annihila le peu d’espoir qui subsistait en elle. Il aurait pu lui retourner ses questions. Lui demander ce qui n’allait pas pour elle. Ce qui la faisait souffrir, ce qui la tourmentait, ce qu’elle voulait. Mais non ; il lui proposait d’aller se promener avec son cousin. Pourquoi ? Ses poings se resserrèrent autour des draps, puis la blonde quitta le lit. Peut-être que prendre l’air lui ferait du bien. Peut-être qu’à force de la voir avec un autre homme, il finirait par s’inquiéter. Peut-être que c’était comme ça qu’il fonctionnait ; qu’il fallait lui faire croire que rien ne la retenait auprès de lui, qu’il était remplaçable, qu’il ne valait pas mieux qu’un autre homme – qu’il était pire. Les flammes avivées d’ire avaient chassé les appréhensions qui l’habitaient quelques minutes plus tôt ; désormais, seul le feu de sa souffrance lui brûlait la langue. Amère, elle reprocha : « Tu as toujours des choses à faire. » Les mains tremblantes, elle attrapa ses vêtements et entreprit de se rhabiller. « Tu vas aller voir une pute ou une de tes maîtresses pour réussir à te vider ? » lança-t-elle en achevant de rattacher sa robe. Sa voix vibrait elle aussi, mais elle ne pleurerait pas. Elle refusait de pleurer devant lui. Elle lui fit face. « C’est plus facile avec elles qu’avec moi ? C’est mieux ? Tais-toi ! » anticipa-t-elle. « Je devrais peut-être faire pareil ? Écarter les cuisses devant Hermilius, qui n’attend que ça ? Tu t’en es rendu compte, au moins ? Ou tu es tellement concentré sur ton envie de ressembler à ton père et de baiser autant de femmes que lui que tu ne vois même pas ça ? Tu essayes peut-être d’être aussi stupide que lui, c’est ça ? » Dans ses yeux océan éclatait la tempête qu’elle avait tant cherché à contenir. Pour quoi, déjà ? Pour ne pas le blesser, quand il prenait le risque de lui briser le cœur à chaque fois qu’il touchait une autre femme ? Pour ne pas le perdre, quand il se barricadait derrière des mensonges ? « J’ai quitté Natanaël pour toi ! Parce que je voulais être avec toi et parce que je voyais que ça te faisait souffrir, et toi, tu… » L’adolescente poussa un cri de rage et frappa dans le vase rempli de fleurs qui trônait sur un petit guéridon. La porcelaine explosa sur le sol ; l’eau se faufila entre les rainures du parquet, et les fleurs poursuivirent leur lente agonie. Elle enfouit ses mains dans ses cheveux, s’y cramponna, ferma les yeux. « Tais-toi, tais-toi ! » Elle ne voulait pas l’entendre, pas le voir, pas le toucher. S’il s’approchait, elle s’écarterait violemment, elle hurlerait, elle le frapperait, peut-être. Yvonelle défit ses doigts de sa chevelure et releva la tête. Des larmes de rage griffaient ses joues rougies. « Je regrette tellement qu’on ait demandé à Gustave ! Je ne te reconnais plus ! Tu veux être comme lui, mais il est horrible ! » Elle planta son regard dans celui d’Elzibert. « Je suis enceinte ! » asséna-t-elle. « Et je jure que je n’élèverai pas mon enfant dans ces conditions-là ! » Tout son corps la brûlait ; ses jambes vacillaient, pareilles à des murs porteurs prêts à s’écouler. Elle retint un sanglot, fit volte-face et sortit en trombe de la chambre, en claquant la porte. Son cœur martelait ses tempes. Elle ne se retourna pas, mais elle espérait qu’il la suivrait, qu’il la rattraperait, qu’il la prendrait contre lui, qu’il caresserait ses cheveux, qu’il sècherait ses larmes et qu’il lui promettrait que tout irait bien, qu’elle n’avait pas à s’inquiéter pour son enfant ou pour eux. Qu’il redeviendrait lui-même.



Message VI – 966 mots

Je pense que toute la maisonnée a pu entendre les hurlements d’Yvo. Pas forcément ce qu’elle a dit mais elle a crié fort fort fort. Elle va aller prendre des cours de communication non violente. Si Elzibert la rattrape, elle restera avec lui. Sinon, elle descend rejoindre Hermilius.

Je le note là pour l’acter (parce que je veux pas que Kitoe nous claque entre les doigts) : au prochain tour, les de Tuorp et les d’Etamot sont tous ensemble pour un super repas de famille (bonne ambiance garantie <3).


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Orphée Dasgrim
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Orphée Dasgrim
Lun 23 Oct 2023, 14:26



Unknown

Le Roi sadique

En groupe | Cal


Rôle - Arcange Reknofed :


L’ingratitude d’Irène se confirma et, parallèlement, la colère d’Arcange. Il lui avait sauvé la vie. Elle aurait dû se pâmer devant lui ou, au moins, le remercier. Aurait-elle préféré mourir ? Pousser des cris d’agonie étouffés par ses poumons asphyxiés ? Admirer le travail des flammes venues calciner son enveloppe ? Sans la présence d’Ange-Lyne, il aurait presque immédiatement exaucé ses souhaits. Il aurait d’abord pris le temps de ravager son entrejambe, et chaque parcelle de sa peau. Il y aurait planté ses ongles, ses dents, ses lames, son ire et tout ce qu’elle méritait d’endurer. Cette folle méritait le pire – et en la matière, il pouvait se révéler particulièrement imaginatif. Le regard fixé sur la d’Errazib, le blond se concentrait sur les paroles de sa sœur. Il tentait de conserver un visage impassible, un masque comme ceux qu’elle l’avait forcé à travailler afin que leurs plans réussissent. Intérieurement, il s’imaginait déjà « jouer Ezidor ». Elle aurait peut-être du mal à le reconnaître, parce que sa silhouette n’avait rien du rachitisme de celle du médecin, et parce qu’il s’investirait tant dans son rôle qu’il lui arracherait des hurlements quand le vieillard devait à peine réussir à faire vibrer sa gorge. Il lui agripperait les hanches à lui en briser les os et taperait si fort contre son utérus qu’elle en deviendrait probablement stérile. Pauvre sotte. « Ses médicaments ? » Il plissa les yeux et se tourna vers Ange-Lyne. Devait-il vraiment avaler ce que lui donnerait l’hystérique ? Son corps était fort, capable de combattre bien des choses, mais il n’avait pas envie de prendre des risques inutiles.

Pourtant, quand Irène passa sa main dans ses cheveux blonds, et qu’il se retrouva avec la fiole entre les mains, coincé dans le rôle d’Ezidor de Xyno, il n’eut pas franchement d’autre choix que d’ingurgiter la mixture. Il la considéra d’un œil suspicieux. Il la lui aurait bien écrasée sur le visage pour frotter le verre brisé contre sa peau. Les éclats auraient magnifié ce que la nature lui avait déjà donné de beauté. Il aurait pu retailler ses traits, réajuster les teintes de ses pommettes, préparer pour sa sœur le début d’un tableau exquis. « Une surprise à me montrer ? » grimaça-t-il, sans trop savoir s’il imitait le médecin ou s’exprimait avec sincérité. Il se demandait à quoi pouvait ressembler les « surprises » d’Irène. Quand Ange-Lyne avait parlé de secret, il avait davantage pensé à une révélation de but en blanc. Que pouvait-elle bien cacher dans cette maison ? Il la dévisagea, avant de décapuchonner le contenant et de verser tout le liquide directement dans le fond de sa gorge. Il espérait pour elle qu’elle n’avait pas cherché à l’empoisonner. Elle aurait perdu la vie plus vite que prévu.

Quand sa main rejoignit la sienne, il eut envie de la broyer. D’en fracturer la métacarpe, puis d’arracher un à un ses doigts de vipère. Il les lui aurait fait avaler de force, comme elle l’avait contraint à boire ce « médicament ». Tandis qu’il la suivait, d’un pas lourd et traînant, tel qu’il imaginait être celui du vieux docteur, il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule pour vérifier que son aînée les suivait. Elle était bien là ; elle et ses longs cheveux blonds, ses yeux verts, son corps qui maintenait son esprit captif de tant de tourments. Il se reconcentra sur son « épouse ». Il ne se demandait pas comment quelqu’un d’aussi vieux avait pu se marier avec une femme aussi jeune ; la vieillesse confinait au désespoir et la folie d’Irène ne devait pas pousser grand monde à sa porte. La montée des étages lui parut interminable. Pourquoi Ange-Lyne avait-elle besoin d’une telle mise en scène ? Il aurait pu la mettre à quatre pattes sur les marches et la prendre comme ça. Ils auraient pu disposer chaque morceau de son corps sur une marche. Il aurait trôné en haut, assis sur la dernière, un pied appuyé sur sa tête.

Sous les combles, Arcange ne pouvait pas se tenir droit. Il avançait courbé, plus tordu encore qu’Ezidor. La paume ouverte, il considéra la clef. Sans un mot, il se détourna et l’enfonça dans la serrure. Le cliquetis résonna dans le silence, et il ouvrit en grand la porte. Un carreau percé dans le toit jetait une lumière crue sur le plancher, qui se diffusait en fractal entre les poutres. Il ne vit d’abord rien de notable : un vieux tapis élimé, un bureau dont le bois avait été rongé par des insectes xylophages, un matelas et des couvertures rapiécées jetés au sol, quelques livres poussiéreux. Puis, il discerna les contours d’une silhouette. Vêtue d’une robe au tissu vieilli, perclus d’accroc et aguicheusement fendu sur toute sa longueur, la femme se tourna vers eux. Une lueur effrayée frappa ses rétines. Arcange fixa sa main sur le haut du chambranle de la porte et la scruta quelques secondes, puis il entra dans la chambre. Les cheveux blancs, les yeux bleus, la peau pâle ; tout rappelait la folle, mais ce qui était plus étonnant encore, c’était la manière dont la maigreur agençait les traits et les aplats de son visage sans parvenir à effacer la ressemblance, et l’expression qui courait sur celui-ci. Il s’approcha. Elle recula, puis le contourna pour se précipiter vers leur hôte. S’il n’avait pas joué le rôle d’Ezidor, il l’aurait attrapée au vol et coincée contre un mur. Ses os de poupée s’y seraient peut-être brisés. Il pivota vers les deux femmes, puis coula un regard à sa sœur, avant de revenir sur elles. « J’ignorai que tu avais une jumelle. » lâcha-t-il platement. Il ne connaissait que très peu le médecin et, en vérité, il se fichait de l’incarner à la perfection. « Pourquoi la caches-tu ? » Il avait hâte d’en finir pour passer au moment tant attendu. Car ce qu’il voyait, lui, c’était un modèle de plus à faire figurer sur la peinture d’Ange-Lyne.



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Les Portes V - La Chute du Roi Sadique

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