Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Partagez
 

 Les Portes V - La Chute du Roi Sadique

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3 ... 8 ... 14  Suivant
AuteurMessage
Adriæn Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 419
◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021
Adriæn Kælaria
Dim 24 Sep 2023 - 20:16

Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 2 4yi9
Image par Inconnu
Les Portes - Le Roi sadique



Rôle:

« Il semble préoccupé. » Hermilius avait immobilisé son corps pour répondre. De toute façon, il n’avait pas l’intention d’aller jusqu’au bout avec la prostituée. Il se faisait juste plaisir avec ce qu’il avait à disposition. C’était toujours fâcheux d’avoir à s’arrêter, surtout lorsque le plaisir commençait à poindre, mais il préférait se réserver. Il savait que des plats plus raffinés l’attendraient dans la salle. Si vraiment aucune femme ne lui plaisait ce soir, alors il se finirait avec la professionnelle. Elle était payée pour ça, après tout. « Mets-toi sur la pointe des pieds. » commanda-t-il à la blonde. Elle était petite et lui était grand. Appuyée sur le dossier du canapé, la jeune femme faisait ce qu’elle pouvait pour que la configuration fût possible. Elle aurait préféré le chevaucher ou le contraire, le tout couché. Mais l’homme avait décidé de simplement baisser son pantalon et de faire ça contre le meuble. « Non pas encore. » répondit-il en se retirant, lassé. Gustave prenait visiblement plus son pied que lui. « J’en ai entendu parler. Il semble que le frère et la sœur soient très proches, si tu vois ce que je veux dire. » Un sourire en coin releva ses lèvres. Selon plusieurs personnes, ils couchaient ensemble. Ce n’était pas un jugement étant donné qu’Hermilius s’était tapé sa cousine, la femme du propriétaire de la demeure, durant des années. L’inceste n’était pas un problème à ses yeux. Rien ne l’était véritablement, surtout depuis la disparition de Clémentine. S’il avait envisagé de se marier avec elle, le fait de voir ce rêve s’évanouir, et d'en ressentir une douleur qu'il ne maîtrisait pas, l’avait rendu encore plus porté sur la chose qu’auparavant. Eléontine également effacée du tableau, plus rien ne le retenait. Ses mœurs étaient encore plus débridées que par le passé et son statut nouvellement acquis lui conférait autant de privilèges que d’inquiétudes. Il voyait Merlin comme un adolescent changeant et parfois torturé. Il faisait néanmoins de son mieux pour le servir, car de lui dépendait son rang actuel. De plus, il n’avait pas à s’en plaindre. On le disait cruel mais là était le cadet des soucis du de Tuorp. En plus, quelque chose les rapprochait : ils avaient tous les deux côtoyés Adénaïs de près et n’étaient pas les seuls. Gustave aussi. Que ce fût concernant la blonde ou Eléontine, on pouvait dire qu’ils avaient des goûts similaires. Il s’en rendait de plus en plus compte en couchant en sa compagnie. Ils se faisaient régulièrement plaisir tout en discutant des affaires du Royaume. Ce n’était qu’une question de rythme. Quand ils avaient fini, généralement, ils buvaient un coup. « Ils appartiennent à une famille de bâtards. Néanmoins, on dit qu’Arcange est une vraie force de la nature et qu’il jouit d’une prestance qui pourrait nous faire de l’ombre avec les femmes. » Il sourit, ayant hâte de voir l’incarnation de la beauté masculine en chasse. « Sa sœur est une artiste renommée et, de ce que je sais, elle est on ne peut plus baisable. » Même s’il trempait plus volontiers dans les femmes plus jeunes.

Il remit son pantalon en place après s’être débarrassé des fluides de la prostituée. « Je compte me tenir à la disposition du Roi s’il décide de nous faire l’honneur de sa présence. » Parfois, il ne pouvait pas s’empêcher de laisser le sarcasme teinter sa voix. Il ne détestait pas Merlin mais ce dernier pouvait se montrer imprévisible et il avait l’impression que rien n’était jamais certain. Peut-être était-ce dû à ses propres angoisses. Si Hermilius avait toujours été intelligent, son intelligence ne pouvait plus se limiter à ses petites manigances depuis qu’il était conseiller royal. Il avait dû fournir des efforts pour rattraper rapidement les quelques lacunes que le temps avait creusé. Il était devenu la meilleure version de lui-même… et la version la plus catastrophique pour les autres dans le même temps. « Néanmoins, je pense que je vais aussi profiter de la soirée pour d’autres activités. » Gustave savait. Il n’avait pas besoin de préciser. Et puis, il y aurait Yvonelle. Il n’avait pas abandonné l’idée de se la taper. Elle était encore jeune et ce n’était pas Elzibert qui devait la ravir au lit, bien que le garçon prît de l’expérience dans les bras d’autres femmes. Il pourrait en parler à la blonde et la convaincre de s’offrir. Il était convaincu qu’elle aimerait ça. Ils pourraient garder l’affaire secrète. « Que penses-tu d’Ezidor de Xyno ? » demanda-t-il soudainement. « J’ai un peu de mal à le cerner. » Ce n’était pas pour ça qu’il demandait. Il n’avait pas oublié cette nuit. Il ne l’oublierait jamais.

Une fois qu’ils furent prêts, il ouvrit la porte et laissa Gustave passer devant.

780 mots



Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 2 4p2e
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38724-adriaen-kaelaria
Jil
~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~

~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~
◈ Parchemins usagés : 495
◈ YinYanisé(e) le : 23/07/2014
◈ Activité : Prof de Botanique, Puff-Puff Gueurle (Équipe C), Patronne de la Tendre Miche
Jil
Lun 25 Sep 2023 - 2:04


— « Pas de contact visuel direct ; sauf si ton interlocuteur le cherche, auquel cas tu ne détourne pas les yeux. Ne fais pas attentions aux commentaires mesquins, mais ne joue pas la victime, s’ils pensent que tu es facile à tourmenter ils se jetteront sur toi comme des vautours. Tu te tiens droit, pas besoin de jouer le fier et de gonfler la poitrine : on attend de toi que tu sois attentif et réactif. Et si quelqu’un s’en prends physiquement à toi, tu brise le contact immédiatement, et tu t’excuse sans leur laisser le temps d’en rajouter. Tu t’éloignes, et tu prends un instant si tu as besoin avant d’y retourner. Capice ? Tu as compris ? »

Elle le regarde lever les yeux au ciel et soupirer, sans rien dire. Il doit en avoir marre, à force, qu’elle lui ressasse les mêmes conseils, encore et encore, avant chaque évènement. Doléas n’est pas inattentif, et il est suffisamment adroit pour ne pas se ridiculiser avec un plateau sur la main. À vrai dire, c’est un jeune homme plein de qualités, et il n’y a aucun doute sur le fait qu’il a été bien élevé, au milieu des floppées de marmots défavorisés et abandonnés à leur sort qui bourdonnent dans les cuisines sous les belles salles de la demeure. Il aurait eu deux pieds en guise de mains ou la sagacité d’un cul de poule que ça n’y aurait rien changé : Noée préfère prévenir que guérir. Elle a autre chose à faire que de s’occuper des conséquences d’une maladresse ou d’un incident diplomatique, et tant qu’il ne sera pas majeur, c’est à elle qu’y revient de répondre de ses erreurs. La femme de ménage plisse les yeux en l’entendant lui répondre, mais se laisse enlacer sans rien ajouter. Elle se demande silencieusement où il a appris à être aussi tendre et tactile. Ce n’est certainement pas elle qui l’a éduqué dans ce sens : elle ne l’a jamais maltraité, jamais laissé de côté, mais elle ne l’a certainement pas pouponné comme un petit prince. Est-ce qu’il fréquente quelqu’un ? Une enquête plus approfondie sera nécéssaire. Cela pourrait être un autre point de stress dans l’architecture subtile de son rôle chez les Tuorp. Une dernière fois, elle aplatit le col de sa chemise, et pose un index sur sa poitrine :

— « Ne te laisse pas entrainer dans leur débauche. Il y a un temps pour se laisser aller, mais là, on travaille. Allez, file. »

Quant à elle, elle a à faire. Dès que Doléas est parti, elle pivote et jette un bref coup d’œil dans le miroir, et ajuste son tablier et son chignon. Sous une paire de grandes lunettes rondes, ses yeux bleu pâle lui renvoient un regard glacé, et les deux sourcils fins qui les surmontent se froncent quand elle remarque quelques cheveux blancs au milieu de sa crinière brune. D’un mouvement sec, ils disparaissent. Le stress, peut-être ? Son visage est encore exempt de rides, et ses mains lisses ; elle n’est pas si vieille que ça. En s’armant d’une profonde inspiration, elle se retourne et commence à s’étirer.

La chambre dans laquelle elle vit avec son fils est relativement grande, assez pour offrir un peu d’espace pour ses entrainements. Au fond d’une penderie, plusieurs poids destinés à la musculation, et sur une des poutres apparentes, un chiffon dissimulé pour éviter les échardes pendant les tractions. Dans un coin, une minuscule table pour ses notes et ses lettres, et sous une des lattes du plancher, ses affaires les plus personnelles. Après quelques échauffements, la femme de ménage se penche en avant, et attrape avec aisance l’arrière de ses talons. Un esprit sain dans un corps sain, c’est une chose. En ce qui concerne Noée, c’est un esprit vif dans un corps aguerri, sinon rien. Satisfaite, elle resserre un peu son corset pour mettre en valeur sa poitrine, et se pince les joues pour leur donner un peu de couleur. Elle enfile son sourire comme une tiare, et d’un pas décidé, se lance en direction de la salle de bal. Déjà depuis le couloir, on peut entendre les rires et les mélodies. Dans l’entrée, les domestiques accueillent les nouveaux arrivants. Quelque part dans une salle annexe, le maitre des lieux s’adonne probablement à une quelconque activité lubrique. Elle s’éclaircit la gorge, et fait craquer ses phalanges avant d’aller se joindre à la fête. Qu’il en profite, tant qu’il le peut encore.
Résumé et mots :


Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 2 3TFZNQ
♫ :

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t35022-jil
Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36412
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Lun 25 Sep 2023 - 5:58


Image par Dominik Mayer

Explications


Allez, tour n°2 !! Yiiihhaaaa !

Rps importants
----- Jeux de mains, jeux de vilains - Merlin, Zébella et Judas
- Le Royaume de Lieugro - Le vieux Roi
----- Le retour du légendaire pipou - Irène et Gustave
- Le Royaume de Lieugro - La chute du vieux Roi
- Le Royaume de Lieugro - L'avènement du Roi sadique
----- La fuite - Adolestine
- Le Royaume de Narfas - La révolte de Narfas
----- Les fuyards - Zébella et Childéric
----- On annonce une tempête - Judas et Coline
----- Le Maître de la forêt - Merlin et Adénaïs

Longueur des messages ? - 720 mots minimum.

Objectif secret : N'hésitez pas à le relire et à mettre tout en œuvre pour le réaliser.

Secret : Pareil, n'hésitez pas à vous en servir lâchement.

Voilà ! Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 2 002

Si vous avez des questions, n'hésitez pas ! Amusez-vous bien Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 2 1628

Participants


En jeu :
- Faust (Gustave) : VI
- Laen (Hermilius) : II
- Eibhlin (Adénaïs) : V
- Lucius (Elzibert) : II
- Lana (Yvonelle) : VI
- Thessalia (Irène) : IX
- Dorian (Ezidor) : XI
- Wao (Merlin) : XX
- Perséphone (Ezémone) : I
- Alcide (Nicodème) : I
- Lenore (Stéphanette) : I
- Aubépine (Olivette) : I
- Rose-Abelle (Ange-Lyne) : I
- Cal (Arcange) : I
- Jil (Noée) : I
- Nefraïm (Doléas) : I

Deadline Tour n°2


Dimanche 1er octobre à "18H"

Il reste 11 tours.

Gain Tour n°2


- 1 point de spécialité au choix
ET
- Un pouvoir mineur au choix en rapport avec votre personnage OU un compagnon Fae qui a participé (en petite main) à la création du conte (elle a fait un buisson ou deux, a soumis une idée, a aidé à faire la liste pour choisir les personnes IRL incarnant les personnages etc).

Revenir en haut Aller en bas
Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3867
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Lun 25 Sep 2023 - 7:43



Unknown

Le Roi sadique

En groupe | Alcide


Rôle - Nicodème d'Ecirava :


Nicodème pivota vers sa femme. « Je vous écoute. » lui affirma-t-il, sans pouvoir s’empêcher de glisser une nouvelle œillade vers les courbes de la sculpture. Son épouse ne supportait pas qu’il ne la regardât pas lorsqu’elle lui parlait ou, tout du moins, qu’il eût l’air concentré sur autre chose que son discours. Cela l’amusait. Parfois, il en jouait. Quand il souhaitait s’éclipser, il s’agissait d’une technique redoutable. Ezémone ne s’offusquait pas de son besoin de solitude, comme il ne s’agaçait pas de son envie d’être écoutée. Il était un homme de l’ombre ; elle était une femme du monde. Aller contre leurs natures respectives les aurait menés à la rupture. Il s’agissait simplement de consentir à quelques concessions. Comme cette soirée, ou comme toutes les fois où il fermait à clef la porte de son bureau et indiquait aux domestiques qu’il ne voulait être dérangé par personne et sous aucun prétexte. Par moment, il avait le sentiment que même si sa demeure prenait feu, il serait capable de n’en rien ressentir, tant la compagnie des autres pouvait l’arracher à lui-même. La violette, elle, s’épanouissait dans les environnements bariolés de visages et criblés d’éclats de voix. Quand elle les observait, il devinait à la ligne de son profil qu’elle écrivait déjà son prochain article. Il aimait cette facette de sa personnalité, cette intelligence aiguisée couplée à une langue acérée. Des deux, elle était sans doute celle qui avait choisi l’autre, mais il ne l’avait pas acceptée pour rien. Ils s’accordaient bien.

Il étudia le visage de sa compagne, silencieux. Le Roi. Les ambitions d’Ezémone avaient toujours effleuré des sommets. Il n’était pas rare qu’elle parvînt à les atteindre. Elle savait s’en donner les moyens. Nicodème retint le fin sourire qui menaçait de lui cisailler la bouche. Sa réflexion faisait sens. On pouvait espérer du souverain qu’il finît par s’assagir. On pouvait même croire en la perspective qu’il préférât sa femme aux prostituées – mais, considérant ce qu’il voyait des autres hommes, le blond songeait qu’il s’agissait d’un espoir un peu fou. On pouvait souhaiter qu’il ne ressemblât pas trop à son père et ne décidât pas d’éviscérer son épouse un beau matin. La jeunesse le rendait, a priori, malléable. Allégeait-elle pour autant la violence inhérente à sa lignée ? Il n’en était pas certain. Mais le sang des Uobmab coulait-il véritablement dans ses veines ? Le trésorier n’avait pas oublié la missive reçue par la grande majorité des familles du royaume, et qui déclarait que l’un des deux enfants de Judas était adopté. Il pouvait aussi bien s’agir de Zébella, que l’on n’avait pas revue depuis des semaines. Quant à Hermilius de Tuorp, il n’y avait absolument aucune illusion à se faire à son sujet : même s’il épousait Stéphanette, il continuerait à trousser des filles de petite vertu et toutes les femmes qui voulaient bien céder à ses avances. « Hum. » se contenta-t-il de répondre à sa question, préférant qu’elle eût terminé avant de se donner la peine de se répandre en plus de mots. Il fit bien, puisqu’elle mentionna Arcange Reknofed. De lui, il savait peu de choses, sinon qu’on le disait immense, redoutable à l’épée, et d’une grande beauté.

Nicodème passa sa main sur le bas de son visage, puis s’humecta les lèvres. Il se réaligna à sa femme et reprit leur marche entre les parterres de fleurs. « Je pense qu’Hermilius n’est pas marié parce qu’il n’en ressent pas l’envie. Il est certain qu’il s’agit d’un homme d’ambition et qu’il aime les femmes, mais je crois que pour le moment, il n’est pas très intéressé par le mariage. » Il glissa un regard en direction de la maison, où faste et luxure régnaient en pair. « Par ailleurs, j’ignore jusqu’où pourraient le porter ses motivations. Mais nous pourrions toujours l’inviter à dîner. Vous êtes plus douée que moi pour repérer ces choses-là. » Il la regarda. « De même pour Arcange Reknofed. J’ai ouï dire qu’il était très beau, en effet, mais je ne suis pas certain que cela suffise à combler Stéphanette. » Ces rumeurs sur son physique l’intriguait. Il avait hâte de le voir en chair et en os, et se demandait déjà si l’harmonie de ses traits mériterait d’être magnifiée par un tableau qu’il pourrait exposer dans sa demeure. « Quant au Roi… Nous faisons de notre mieux pour l’épauler et asseoir sa position, mais elle demeure encore très précaire. Olivette ne serait à l’abri de rien. » Il observa quelques instants une fontaine. Puis, un fin sourire, piqué d’un ersatz de malice, ourla ses lèvres. « Entre lui et ton ancienne idée d’unir Ludoric de Tuorp et Stéphanette, je vais finir par croire que tu ne souhaites pas être grand-mère. » fit-il en se tournant vers Ezémone. « Je n’en suis pas parfaitement certain, mais les lignes de compte me laissent penser que notre souverain rencontre quelques problèmes de fertilité. » Et, de toutes les femmes qui avaient partagé sa couche, aucune n’arborait un ventre rond. « Je pourrais me renseigner auprès d’Ezidor de Xyno, si tu le souhaites. »



Message II – 848 mots




Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 2 1628 :


Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 2 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34615-priam-belegad-aux-i En ligne
Lana Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 261
◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021
◈ Activité : En études
Lana Kælaria
Lun 25 Sep 2023 - 8:57




Le Roi sadique

En groupe | Lana


Rôle - Yvonelle d'Etamot (mariée de Tuorp) :


Un sourire aborda les lèvres d’Yvonelle. Dans ces moments-là, son cœur se soulageait d’un poids. Quand Elzibert reparaissait tel qu’elle l’avait toujours connu, elle se remettait à croire en lui, en eux, en l’avenir. Sa poitrine allégée des inquiétudes qui l’oppressaient offrait à son amour toute la place qui lui revenait. Il s’étendait, s’enroulait autour de chacune de ses côtes, se logeait même jusque dans son bassin, et se lovait dans le creux de sa gorge, duquel il rêvait de faire surgir un rire sincère, un rire aux éclats comme elle avait l’habitude d’en répandre autrefois. Quand son amant la prenait dans ses bras et la faisait tournoyer autour de lui, quand il ponctuait le récit de ses lectures de quelques plaisanteries, quand ils grimpaient dans leur cabane sans les autres et qu’ils s’y aimaient au cœur de tous leurs secrets d’adolescents. Souvent, ce temps lui semblait trop loin. Déodatus était mort, Natanaël et Rosette avaient quitté le royaume. Ils n’allaient plus dans leur cachette perchée entre les arbres. Elzibert ne lisait plus de romans, et parfois, quand il la serrait contre lui, elle se demandait douloureusement combien de femmes l’avaient enlacé la nuit précédente. Elle se réconfortait en se disant que tout ça n’était qu’une passade. Que si elle restait près de lui dans ces moments difficiles, il finirait par redevenir celui qu’il avait toujours été, celui qu’elle aimait éperdument. Sa main s’ancra sur sa nuque, et elle mit dans son baiser toute la tendresse qu’il lui inspirait. Elle en avait presque envie de demander au cocher de remonter sur son siège et de les ramener chez eux pour ne passer la soirée qu’avec lui. Néanmoins, elle était suffisamment intelligente pour ne pas se laisser totalement prendre au piège de ses propres sentiments. Réduire ses possibilités, sa vie et son univers à Elzibert lui était interdit. Elle devait être capable d’envisager l’avenir par elle-même et en mesure d’accomplir ses desseins par ses propres moyens. « Merci. »

Elle acquiesça et défit sa main des siennes. Alors qu’elle s’apprêtait à demander au meneur de leur ouvrir la porte, elle s’arrêta et regarda à nouveau son époux. Elle hésita, puis retourna l’embrasser, et murmura contre ses lèvres : « Je t’aime. » Son palpitant cognait fort contre sa cage thoracique, galvanisé par le soutien qu’il lui avait manifesté. Elle ne pouvait pas s’en rendre compte, mais par moment, elle fonctionnait comme ces chiens battus qui, épris de leur maître, pardonnaient tout à la première marque d’affection. Son pouce caressa sa joue, puis elle se tourna vers l’extérieur et, une fois que la portière fut ouverte, attendit qu’il descendît avant de lui donner sa main pour faire de même. Quand ses yeux bleus s’ancrèrent sur la demeure du de Tuorp, sa poitrine se comprima. Une pointe d’angoisse désagréable râpa ses poumons. Elle ne pouvait faire autrement que de redouter ce qui les attendait à l’intérieur. La discussion avec leur mère et, surtout, tout ce qu’incarnait son beau-père.

Le coude enroulé autour du bras d’Elzibert et sa main posée dessus, Yvonelle parcourut rapidement la salle du regard, le visage paré d’un sourire. Il ne lui fallut guère longtemps pour repérer Adénaïs, en compagnie de Merlin et de deux individus qu’elle ne connaissait pas, mais qu’elle imagina être les Reknofed. On lui avait parlé de la stature du frère, et il était vrai qu’elle n’avait jamais vu un homme si grand. Son visage rivalisait de beauté avec celui de sa sœur. Elle releva les yeux vers sa mère. « Elle est là-bas. » dit-elle à son frère. Les interrompre serait sans doute très mal venu et risquait de placer leur génitrice dans l’embarras. On disait le Roi brutal. L’adolescente refusait de faire payer son outrage à Adénaïs. Cherchant qui ils pourraient saluer en attendant qu’elle fût un peu plus libre, elle laissa à nouveau ses iris vagabonder sur les convives. Ils se figèrent sur Gustave et Hermilius de Tuorp, apparus sur le pas d’une porte. « On pourrait aller saluer ton père et son cousin, en attendant. » L’idée ne l’enchantait guère. Côtoyer Gustave lui répugnait. Les changements que son entrée dans la vie d’Elzibert avait instaurés ne lui plaisaient pas. Néanmoins, elle préférait encore être présente quand ils se parlaient et, surtout, elle faisait toujours de son mieux pour paraître polie et aimable. Au milieu d’une soirée, elle ne se serait jamais permis de lui témoigner de l’inimitié. Cela ne lui aurait, de toute manière, rien rapporté. Il valait mieux jouer plus finement. Armée de son sourire, elle se dirigea donc vers les deux hommes. Sur le chemin, elle vérifia que ses instruments avaient bien été installés près de l’orchestre, afin qu’elle pût jouer, un peu plus tard. « Gustave, Hermilius. » les salua-t-elle, sans s’attarder sur le second. « Les modifications que vous avez apportées à votre demeure rehausse encore mieux son éclat, ce soir. » Chanter les notes de la partition de la bru aimable ne lui était pénible que parce que ses émotions et ses sentiments s’y opposaient. Cependant, cela n’avait rien de difficile. Elle y avait été éduquée. C’était comme appuyer sur les touches du piano sans vivre la musique au plus profond de soi-même : les sons tintaient, mais ils résonnaient dans le vide.



Message II – 876 mots


Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38725-lana-kaelaria#73988
Dorian Lang
~ Vampire ~ Niveau II ~

~ Vampire ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 235
◈ YinYanisé(e) le : 22/08/2022
◈ Activité : Chômeur grincheux
Dorian Lang
Lun 25 Sep 2023 - 13:38

Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 2 G7pa
Les Portes V - Le Roi sadique
Ezidor




Rôle:

La mention d'amis piqua la curiosité d'Ezidor. Il ne connaissait pas à Irène le moindre ami, sinon probablement imaginaire. Sa folie l'éloignait des cercles amicaux et sociaux habituels. En outre, il se faisait un devoir de connaître ses fréquentations afin de savoir vers qui ses secrets pourraient fuiter si elle révélait par mégarde le moindre détail troublant à son sujet. Il ne faisait pas entièrement confiance à sa future femme. Par principe, il ne faisait confiance à personne d'autre que lui-même. Il avait pu se reposer sur Childéric par le passé mais ce temps était désormais révolu. « Très bien. Tu n'auras qu'à me présenter à eux durant la soirée dans ce cas. » Et il garderait un oeil sur elle, juste au cas où.

Puis, dans un silence étranglé, le médecin accusa son refus. Dans ces moments où elle prenait des libertés, il en venait presque à la haïr, si fort qu'il souhaitait jeter les morceaux de son corps aux cochons, la tuer avant qu'elle ne cause sa perte. Il devrait l'épouser avant, afin de bénéficier de sa trésorerie et de son patrimoine. Mais il hésitait. Quelque chose en elle le retenait. Lorsqu'ils étaient ensemble, qu'il partageait ses connaissances avec elle, il appréciait son engouement, sa volonté de lui plaire et de bien faire. Elle était source d'initiatives, ce qui était nouveau pour lui. À ses côtés, il était arrivé qu'une remarque ou une question de sa part jette un nouvel éclairage sur un problème préoccupant son esprit.

Plongé dans ses pensées, il remit son propre manteau au domestique et se figea en entendant la proposition de sa fiancée, lancée l'air de rien. La maudissant en son for intérieur, il jeta un coup d'oeil au domestique et réussit à esquisser un sourire sous-entendant qu'il s'accommodait comme il pouvait des plaisanteries de la blanche et attendit qu'il eut disparu pour se rapprocher d'elle et lui prendre le bras avant qu'elle ne rejoigne la réception. « Ne parle pas de ça en présence de témoin. Ta folie ne te protège pas de tout et je ne prendrai pas ta défense si tu es accusée de traîtrise. Quoi que tu fasses ce soir, ne t'en prends pas au Roi, ni verbalement, ni physiquement, tu m'entends ? C'est important. C'est tout ce que je te demande. Tu peux bien aller te trouver un amant, aller boire jusqu'à en vomir, danser nue sous les yeux de tous, je m'en moque. Tu es libre de faire ce qu'il te chante mais tu dois comprendre qu'il y a des règles à suivre si tu veux rester à mes côtés. » Son regard froid étudia son visage, proche du sien. Si elle ne l'écoutait pas, il devrait la tuer. « Je comprends que tu ne veux pas m'aider et que tu préfères t'amuser comme une enfant, c'est ton choix et j'espère que tu ne le regretteras pas. Mais ne t'avises pas de me mettre des bâtons dans les roues. » Merlin ne devait pas mourir. Pas parce qu'Ezidor nourrissait un quelconque attachement envers lui, mais le gouvernement de l'Uobmab était permissif et bénéfique pour ses projets. De plus, il était jeune et influençable, bien qu'instable et impulsif. Un cocktail dangereux mais dont il pouvait tirer profit. Récemment, Ezidor avait observé chez le jeune monarque un comportement inhabituellement nerveux. Son regard se rapprochait de celui des bêtes qu'il aimait traquer. Il se promit de lui parler à un moment où ils seraient seuls afin de lui tirer quelques confidences. « C'est tout. » Il la lâcha et lui emboîta le pas à l'intérieur.

Il réussit à garder une expression neutre à la mention de Clémentine d'Ukok mais ses phalanges blanchirent en formant un poing. Instinctivement, il chercha Hermilius du regard. « Je ne pense pas. Elle n'est pas apparue en société depuis longtemps. Elle a sans doute pris un bateau pour rejoindre son frère à Narfas. Il ne lui restait plus personne ici, et Lieugro n'est plus Lieugro que par le nom. » Tout en parlant, Ezidor parcourait la salle des yeux pour identifier les invités. Il avisa une paire de jouvencelles près du buffet, plongées dans une discussion qu'un serveur interrompit. Il plissa les yeux en cherchant à les remettre. Sans doute s'agissait-il de leurs premières sorties en société ? N'ayant pas le goût des mondanités, Ezidor ne sortait pas assez pour réussir à reconnaître tout le monde. En revanche, il n'aurait manqué pour rien au monde une soirée organisée par son dindon préféré.

Plus loin, il découvrit les ressortissants d'Uobmab. Il les reconnut surtout grâce à Arcange Reknofed, le colosse blond dont la stature effaçait celle de sa soeur assise à ses côtés. Leur arrivée en territoire conquis avait été remarquée, tant par leur proximité troublante qui avait alimenté les pépiements à scandales que par le magnétisme imposant du frère. De ce qu'il avait cru entendre, ils étaient affiliés aux Uobmab par le sang, un sang bâtardisé. Selon lui, il était clair que leur présence était une épreuve envoyée par Judas pour vérifier la solidité des appuis de son fils sur Lieugro car rien d'autre n'aurait pu justifier leur présence. Au sein d'une famille royale comme la leur, il n'y avait que des ennemis. La relation entre Zébella et Merlin le démontrait bien. La déchéance des uns contribuait à l'accroissement du pouvoir des autres.

La tonalité des conversations chuta alors que le cruel souverain faisait son entrée, avec à son bras Adénaïs d'Etamot. Les lèvres pincées, Ezidor suivit du regard leur progression jusqu'aux Reknofed. Cette traînée avait un talent certain pour se fourrer sous son regard. Il s'avança jusqu'à Irène et plaça une main sur la chute de ses reins pour lui chuchoter à l'oreille. « Je n'ai jamais bien compris l'utilité d'Adénaïs d'Etamot. Est-ce qu'elle ne serait pas mieux morte que vive ? Cela libérerait une place de choix aux côtés de Merlin. » Ses doigts remontèrent dans son dos jusqu'à trouver un pan de peau découvert par la toilette provocante de la d'Errazib. « Tu n'as jamais voulu être maîtresse royale ? Je pense que tu distrairais bien mieux notre Majesté que cette pauvre femme. Ce ne serait que faire preuve de miséricorde de lui accorder l'exil ou la mort après tout ce qu'elle a vécu et ton tempérament serait un vent de fraîcheur pour Merlin. Il paraît préoccupé ces derniers temps. Réfléchis-y, je ne te force à rien. Je vais faire un tour aux jardins. Il y a déjà trop de monde à mon goût ici. » conclut-il. À cet instant, il vit des portes intérieures s'ouvrir sur Gustave et Hermilius. Il leva son verre dans leur direction pour les saluer, l'ombre d'un sourire chatouillant la commissure de ses lèvres. Leur rapprochement l'amusait beaucoup.

Message II | 1182 mots

Ezizi part dans les jardins en bon gros introverti qu'il est pauvre poupou


Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 2 O5u6
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39670-dorian-lang#752639
Orphée Dasgrim
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 120
◈ YinYanisé(e) le : 11/03/2023
◈ Activité : Voyager avec les Enfants de Yanna
Orphée Dasgrim
Lun 25 Sep 2023 - 13:58



Unknown

Le Roi sadique

En groupe | Cal


Rôle - Arcange Reknofed:


Comme Arcange accordait – presque – toujours son assentiment aux dires de sa sœur, quand elle refusa son idée, il ne s’en offusqua pas. Il se concentra sur les tracés qu’elle effectuait sur sa cuisse et qui ne manquait pas d’aiguiser l’attrait qu’elle exerçait sur sa personne. Il aurait voulu pouvoir faire fi des convenances, la plaquer contre le canapé, et la prendre immédiatement. L’attente qu’il s’imposait exacerbait ses envies. Il ressassait son plan tous les jours. Il y pensait souvent, le soir, avant de s’endormir. Quand Ange-Lyne sombrait avant lui, il détaillait son visage. Chacun de ses projets épousait la courbe de ses traits. Il les caressait du bout des doigts, plus délicat qu’il ne semblait pouvoir l’être. Surélevé sur un bras, il promenait ses lèvres sur sa peau. Parfois, il les laissait s’attarder près des siennes, et alors, il devait bander tous ses muscles pour résister au désir qui lui dévorait les entrailles. Il finissait généralement par se laisser retomber près d’elle et par la serrer contre lui. Si elle se réveillait, il lui disait qu’un mauvais rêve lui avait fait craindre qu’elle n’eût disparu. D’ordinaire, elle souriait et l’enlaçait.

Le Reknofed se contentait donc de parcourir du regard les protagonistes présents. Peu observateur, il n’en tirait pas grande information. Ses yeux bleus perçants lui conféraient un air avisé qu’il ne possédait pas, et sa beauté avait tendance à faire taire les doutes de ses interlocuteurs. De temps à autre, ses iris retournaient sur Merlin. Il mourait d’envie d’enfoncer son poing dans la bouche méprisante de ce faiblard. Il aurait appuyé si fort qu’il lui aurait fait sauter les dents, puis tout l’arrière de la nuque. Une fois qu’Ange-Lyne aurait immortalisé la scène et qu’il l’aurait demandée en mariage, il enverrait quelques débris de la dépouille à Judas. Juste histoire de le prévenir ; après le fils, il s’attaquerait au père. Il avait perdu une fois. Cela n’arriverait plus. La défaite l’avait poussé à s’entraîner d’autant plus férocement. Il ne comprenait pas pourquoi le souverain l’avait laissé en vie, et redoutait qu’il ne lui réservât un triste sort s’il n’achevait pas son existence avant qu’il ne mît en œuvre ses desseins. Lors de leur prochaine rencontre, donc, il le décapiterait, et il ferait de sa petite Princesse lieugroise sa chienne, jusqu’à ce qu’il n’en restât qu’un tas de chair et d’os sanguinolents. Il ferait la même chose de la pute qui accompagnait le fils d’Uobmab où qu’il allât.

Lorsque l’objet de sa haine s’approcha, il lui sourit poliment, ignorant dans un premier temps la blonde qui le suivait. Depuis qu’ils étaient petits, Ange-Lyne le poussait à contrôler ses pulsions et à ne laisser paraître que ce que les circonstances exigeaient. Bien que s’astreindre à une telle maîtrise de soi lui coûtait, il n’était pas assez stupide pour ne pas en calculer les bénéfices. Avec les femmes, il agissait de la même manière. Son charme ne reposait que sur des mensonges, et quand elles croyaient découvrir le monstre derrière le masque, il était déjà trop tard. « Bonsoir, votre Majesté. Quel plaisir de vous voir rayonner ici. » Malgré toutes ses bonnes résolutions, l’attitude de Merlin mit ses nerfs à rude épreuve. Comme il ne semblait accorder d’importance qu’à sa sœur, le militaire inspira. Machinalement, son poing se resserra autour de l’accoudoir du fauteuil. Il dut se faire violence pour détendre ses articulations, mais y parvint. Tranquillement, il se tourna vers la prostituée : « Madame. » Il avait bien noté qu’elle n’avait effectué aucune révérence, mais peu lui importait : bientôt, elle ne paraîtrait devant lui qu’agenouillée ou à quatre pattes. Elle aurait tout le temps de le saluer correctement, du bas de son insignifiance. Ses pensées se focalisaient vers Merlin, qui le préoccupait davantage. Que ce morveux continuât sur cette voie et il souffrirait d’autant plus. Il agissait comme s’il désirait que, le jour de son exécution, chacune de ses actions fût durement punie. Quand il prit la main de sa sœur entre les siennes, un tic nerveux agita la paupière du blond. Il s’humecta les lèvres et détourna le regard, moins d’une seconde, juste le temps de se raccrocher à la voix de son aînée, dont les tonalités l’apaisaient toujours. Lorsqu’il regarda à nouveau le monarque, le bleu de ses iris coulait calmement autour de ses prunelles, et un sourire aimable étirait le coin droit de sa bouche. Avant de le tuer, il irait chercher Zébella, où qu’elle fût, et la baiserait devant lui. Il la ferait hurler comme une truie avant de l’égorger. « C’est à cela que l’on reconnaît un grand Roi. » répondit Arcange. « Nous espérons tous les deux être à votre hauteur. » Juste pour mieux pouvoir l’écraser. « Si mon épée peut vous être d’une quelconque utilité, j’en serai ravi. » Elle s’enfoncerait admirablement bien entre les cuisses de sa pute. « Même si j’ai cru comprendre que vous étiez déjà bien entouré – et je ne parle pas que de madame. »



Message II – 830 mots


Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t40008-orphee-dasgrim-vers
Persée
~ Génie ~ Niveau I ~

~ Génie ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 188
◈ YinYanisé(e) le : 04/11/2022
Persée
Lun 25 Sep 2023 - 18:02

Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 2 2bxn
Les Portes V - Le Roi sadique
Ezémone




Ezémone d'Ecirava:

« Certainement. » approuva Ezémone. « Je vous laisserai communiquer à Hermilius notre invitation et nous faire part de ses disponibilités. Vous pouvez éventuellement étendre l'invitation à son cousin par alliance, par courtoisie ? Je m'occupe du reste. D'ailleurs, comment est-il dans le cadre du travail ? Être conseiller royal de notre nouveau monarque doit être une gageure, je me demande comment un homme aussi volage réussit à s'en sortir dans cette fonction, et de la nature des conseils qu'il donne. » Le jugement était notable dans son ton. Elle n'approuvait pas son comportement, qu'elle trouvait avilissant. Avait-on idée à cet âge d'être un tel trublion ? Mais certains hommes ne réussissaient jamais vraiment à quitter les délices de l'adolescence. Le passage à l'âge adulte en effrayait plus d'un. En chaque homme se cachait un petit garçon craintif. Gustave lui, était tout aussi volage, mais il avait eu la présence d'esprit d'assurer ses arrières avec une femme convenable. Ezémone admirait beaucoup Eléontine. C'était une femme remarquable, à la fois habile et intelligente, qui connaissait les règles du jeu à la perfection et se révélait virtuose. Elle regrettait sa soudaine disparition, d'autant plus qu'elle était certaine que la blonde aurait parfaitement su tirer son épingle du jeu . En cela, elles se ressemblaient. Toutes deux avaient su trouver des partis satisfaisants, même si, avec le recul, elle se demandait ce qu'il serait advenu si elle avait jeté son dévolu sur Gustave au lieu de Nicodème. Son époux avait su garder un profil élégant et soigné qui n'était pas sans charme, mais le diplomate possédait un charisme qui touchait Ezémone autrement. Elle ignorait les picotements traîtres courant le long de son échine et dans ses membres lorsqu'il décochait l'un de ces sourires séduisants dont il avait le secret et auxquels elle repensait parfois lorsqu'elle cherchait son plaisir en solitaire. Elle chassa leur hôte de ses pensées. Ses filles étaient plus importantes que des lubies qui n'étaient que les fantômes pervers d'une jeunesse révolue. La chair n'était pas un péché qui la conduirait par le bout du nez. Elle avait appris de ses erreurs. Le prix à payer avait été trop fort, la douleur avait bien failli la terrasser totalement.

« Vous savez, je pense que pour combler Stéphanette, un simple anneau à l'annulaire suffira. Mais vous avez raison, si possible, j'aimerais lui trouver un homme qu'elle puisse aimer, ou qui la respectera, a minima, qui ne profitera pas de sa naïveté et de son innocence. » À ces mots, un sourire tendre vint se loger sur le visage dur de la directrice et elle effleura la main de Nicodème. « Comme vous. Vous ignorez combien vous avez placé la barre haute aux yeux de nos filles. Votre droiture est exemplaire. Elles n'en attendront pas moins dans leur mariage. Mais je me charge de leur offrir cela, et bien plus encore. J'aimerais leur offrir le monde, si cela est en mon pouvoir. » Elle pressa ses doigts, puis le lâcha. « Je ne peux promettre de leur offrir l'amour. C'est quelque chose auquel bien peu d'entre nous ont droit. Nous devrions nous estimer satisfaits si nous réussissons au moins à construire une certaine complicité et à ne pas finir par se détester comme de nombreux ménages. Mais l'amour lui, n'existe que dans les contes. Je préfère leur bâtir un avenir plus certain, qui les placera en sécurité, où elles pourront se sentir libres d'être elles-mêmes, d'être heureuses et épanouies. » Elle-même y était presque parvenue. Du fond abyssal où on l'avait envoyée moisir, elle avait réussi à revenir à la surface, mue par une énergie et une volonté d'acier, la haine au ventre. Quand cela devenait trop difficile de tenir debout, elle allait dans son bureau et découvrait, caché dans le faux-fond d'un tiroir, soigneusement enveloppé dans un linge, un petit portrait de Garance de Lieugro. Voir son faciès hautain suffisait à lui insuffler la force nécessaire pour surmonter ses accès de faiblesse. Un jour, c'est elle qui goûterait aux moisissures des profondeurs et elle espérait être celle qui l'y enverrait. La princesse n'était plus à Lieugro désormais, mais cela ne suffisait pas pour Ezémone. Elle voulait être témoin de sa déchéance, voir l'humiliation lui faire baisser les yeux. Elle se sentait prête à lui passer elle-même la corde autour du cou.

« Comment ? » Surprise, Ezémone cilla puis elle fronça les sourcils. « Voilà qui serait ennuyeux. Il ne faudrait pas qu'il accuse notre Olivette d'être stérile. Vous auriez dû me faire part de vos doutes immédiatement. » Ennuyée, elle tira sur ses bracelets, assez fort pour se faire mal même si elle ne prêta pas attention à la douleur. Ses méninges tournaient à plein régime alors qu'elle réagençait ses plans avec cette nouvelle hypothèse. « Le médecin royal ? Oui, faites donc cela. Vous devez le croiser plus souvent que moi. Sauf s'il a décidé de se montrer ce soir, mais on le voit rarement apparaître aux réceptions. » Et c'était tant mieux. Elle lui trouvait un air sinistre et jugeait ses fiançailles avec la folle de Lieugro du plus mauvais goût. Le monde ne tournait vraiment pas rond. « Nous devrions retourner à l'intérieur. J'aimerais présenter nos filles, et je n'aime pas les laisser sans chaperon plus de quelques minutes. Nous ne risquons rien avec Olivette mais Stéphanette est une véritable anguille, bien plus maligne lorsqu'il s'agit d'agir en douce que pour ses leçons auprès des précepteurs. Je ne veux pas rentrer trop tard non plus, ce ne serait pas convenable à leur âge et je ne veux pas faire durer ce calvaire pour toi plus longtemps que nécessaire. » Efficacité et rapidité, ces qualités étaient ce qui avait donné à la Crème Lieugroise son influence et sa popularité.

D'un pas aussi vif que le lui permettaient son encombrante toilette et ses souliers à talons, Ezémone prit le sentier principal qui remontait jusqu'à la demeure du de Tuorp. Sur la terrasse bordant les portes-fenêtres, une silhouette se découpait dans l'éclat dispensé par l'intérieur. Elle plissa les yeux et posa son bras sur celui de Nicodème. « Quand on parle du loup... Je me demande ce qu'il fait ici. Ce ne doit pas être sans raison. » Son instinct expérimenté flairait le potin. « Irène d'Errazib doit être aussi présente. Ce sera bon pour mon journal. » Réjouie, elle échangea un regard malicieux avec Nicodème et se porta à la rencontre du médecin. « Messire de Xyno. » fit-elle en plongeant dans une gracieuse révérence, comme elle l'avait apprise à ses filles. « Puis-je vous laisser entre hommes ? Je dois toucher quelques mots à mes filles. » Elle sourit aimablement et adressa un regard entendu à Nicodème et s'en fut à l'intérieur.

Là, Ezémone vit tous les regards orientés plus ou moins discrètement vers le centre de la réception. Elle reconnu le profil de Merlin d'Uobmab et le sang bouillonna dans ses veines, comme toujours à la vue d'une opportunité. Sans perdre une seconde, elle repéra Olivette et Stéphanette et les rejoignit. Elle haussa un sourcil à la vue de Doléas. « Doléas ? Que faites-vous ici ? » Elle se félicita de la stabilité de sa voix. Son trouble en le voyant restait indécelable. Son regard descendit sur le plateau qu'il soutenait. « Voyons, Olivette et Stéphanette sont bien trop jeunes. Pas plus d'une coupe, c'est ce qui était convenu. Allez donc enivrer d'autres convives. Et, Doléas ? Merci pour votre aide ce soir. Je veillerai à ce que vous soyez rémunéré en conséquence. » Le domestique écarté, et ce qu'il provoquait en elle aussi, Ezémone se tourna vers ses prunelles. En quelques gestes rôdés par l'habitude, elle dompta les mèches échappées de la coiffure d'Olivette et renoua un ruban sur la robe de Stéphanette. « Vous êtes ravissantes. » se félicita-t-elle, fort aise de les voir exactement parées pour l'occasion. Tout se déroulait à la perfection, et la violette flottait sur un petit nuage de contentement. « Suivez-moi. Je vais vous présenter au Roi. Je ne vous ai pas emmenées ici pour que vous décoriez le buffet, même si vous le faites fort bien. »

Promptement, Ezémone les tira à sa suite, plaqua un sourire sur ses lèvres et mena sa progéniture jusqu'au quatuor. Dès qu'elle décela une ouverture dans la conversation pour s'immiscer sans paraître impolie, Ezémone ploya à nouveau dans une profonde révérence. « Votre Majesté. Dame d'Etamot. Et Messire Reknofed et Dame Reknofed. » Elle jeta un coup d'oeil scrutateur à Arcange, essayant de juger en une fraction de seconde de son potentiel de gendre. Pourquoi était-il assis si proche de sa soeur ? Elle détourna les yeux pour les fixer sur Merlin d'Uobmab. De près, il paraissait si jeune qu'elle faillit sourire. Ce n'était qu'un poussin qui jouait au coq, mais il était la clé du pouvoir. Il serait facile à entortiller autour du petit doigt d'une de ses filles, pour peu qu'elles sachent l'ensorceler comme il faut. « Quel honneur et quel plaisir de vous voir présent ce soir. Nous ne nous connaissons pas encore, je crois mais vous avez déjà dû échanger avec mon époux qui gère les finances du Royaume, Nicodème d'Ecirava. Je suis Ezémone, directrice de la Crème Lieugroise, et voici mes jeunes filles, Stéphanette, et Olivette. Elles font leurs premiers pas en société. » L'entremetteuse s'effaça de profil pour laisser ses filles bénéficier de toute la lumière qu'elles méritaient. Son cœur battait à tout rompre, elle avait le sentiment de vivre un de ces moments historiques, qui peut faire basculer une vie, ou peut-être deux. Son cœur battait, mais il se serrait aussi. Ses précieuses filles quitteraient bientôt le nid et elle craignait tant pour elles qu'elle n'arrivait parfois plus à respirer.

Message II | 1681 mots

(oui je sais, c'est que le second tour, laissez-moi)


Merci Jil  Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 2 009 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39778-persee-persephone
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1705
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Lun 25 Sep 2023 - 23:21

Gustave
Le roi sadique
Jackson Wang - Come Alive


Gustave n’écoutait plus Hermilius que d’une oreille distraite. Contrairement à ce dernier, il n’aimait pas s’arrêter lorsqu’il avait commencé. Il préférait se plonger tout entier dans la pratique jusqu’à la jouissance. Autrement, le désir le démangeait et il n’était plus vraiment capable de se concentrer. Il devenait plus efficace une fois qu’il était vide, et il avait suffisamment trompé sa femme pour se savoir capable d’avoir plusieurs rapports dans la même soirée – cela devenait douloureux passé un certain stade, mais possible et pas moins plaisant.

-Tu me raconteras. Demanda-t-il à propos des autres activités de son cousin.

Il l’avait dit sur un ton narquois, mais en tant que diplomate, il était important d’avoir connaissance même de ces potins-là, encore plus s’il s’agissait de baiser des ressortissants d’Uobmab. Tout n’était que politique.

Gustave exhala un dernier soupir de plaisir. Ce fut l’étrange moment que choisit Hermilius pour lui demander son avis à propos du médecin du roi. Tâchant de ne pas s’en montrer perturbé, le diplomate repoussa la prostituée puis se leva prestement en reboutonnant son pantalon. Il avait repris l’air austère qu’il avait commencé à adopter après avoir découvert les tromperies de sa femme.

-Moi aussi.

Il ne comprenait pas Ezidor, si ce n’était que ses intentions étaient mauvaises. C’était de toute évidence un opportuniste, tout comme eux. Cependant, son ou ses objectifs lui étaient obscurs. Il n’avait pas la moindre idée de la raison qui l’avait poussé à se fiancer à la folle de Lieugro, lui qui lui avait paru si intelligent jusqu’ici.

-Je suis curieux de voir comment il parviendra à gérer les névroses du Roi.

Ou à les accentuer, il ne savait pas. Il espérait, en tout cas. Tout le monde voulait la mort de Merlin. Quoi qu’il en fût, Ezidor ne lui posait pas de problème du moment qu’il n’exerçait pas en tant que son médecin à lui. C’était bien entendu une idée utopique, puisque cet escroc le tenait encore en joue, mais leurs échanges restaient plutôt brefs et sans bavure depuis cette fameuse nuit alcoolisée qui lui revenait parfois comme un cauchemar. Gustave avait appris à faire avec, tout comme il avait appris à faire sans Éléontine et sans Ludoric. Plus ou moins.

Un bruit sourd vint interrompre les deux compères. On venait de frapper à la porte. La domestique entra et son léger froncement de nez trahit l’odeur de sexe qu’elle venait de détecter. Elle leur annonça que tout le monde était arrivé. Gustave annonça qu’ils étaient prêts et congédia les catins.

En entrant dans la salle de réception, Gustave s’arma d’un sourire amène. Après le sourire charmeur, il avait perfectionné sa maîtrise des envoûtements chastes et professionnels. Droit et exemplaire, il balaya l’assemblée d’un seul regard chaleureux. Il avait récupéré au passage une coupe de champagne. Il repéra Yvonelle qui s’approchait de lui et la salua. Il échangea avec son fils un regard plus complice.

-Je suis heureux que cela vous plaise. Il adorait que l’on commentât sa nouvelle demeure, car elle était effectivement magnifique. Vous êtes ravissante ce soir. Vous avez dû voir que vos instruments sont prêts. Il nous tarde de vous entendre jouer.

Il invita la jeune femme à se mélanger aux autres convives. Au loin, il gratifia Ezidor d’une salutation avec toute l’hypocrisie dont il était doté. Au bout d’un moment, il fit tinter son verre pour avoir l’attention de tous.

-Mesdames, Messieurs, bienvenue au domaine de Tuorp. Vous me voyez ravi de vous voir tous ici pour passer cette soirée ensemble. Il ne pouvait pas le cacher, il aimait que les regards fussent braqués sur lui. C’est d’autant plus un honneur que nous avons parmi nous Sa Majesté elle-même.

Il se tourna vers Merlin et leva son verre en sa direction, accompagné d’une tête inclinée en guise de respect. Il regarda par la même Adénaïs. Tous deux avaient beau fréquenter le même château, ils s’étaient à peine adressés un mot depuis des mois. C’était regrettable. Si le roi n’en avait pas fait sa pute personnelle, Gustave l’aurait prise sous son aile, comme il en avait eu l’intention à l’adoption d’Elzibert. Elle le détestait plus qu’elle ne l’aurait dû parce qu’elle était tombée sous la mauvaise emprise de ce psychopathe.

-Mais cette soirée est par ailleurs l’occasion de fêter la venue de nos nouveaux compatriotes. Je vous invite à offrir le meilleur accueil aux Reknofed – je vois que certains d’entre vous ont déjà fait leur connaissance. Lieugro est un royaume ayant connu de nombreux changements, mais est de goût de rappeler, il me semble, que nous savons recevoir.

Il faisait autant référence à la richesse visuelle de cette soirée – ses magnifiques sous – qu’à la musique qu’ils écouteraient à l’issue de son discours d’introduction.

-Mais trêve de ces mondanités. Vous êtes ici pour vous amuser, alors faites.

Gustave but son verre quasiment d’un trait. Il avait consommé de l’alcool fort avant aussi, avec les prostituées, mais seulement un fond. Il avait de la marge. Sa seule véritable règle ce soir était de ne pas terminer ivre mort à cirer les pompes d’un vieux médecin sale et fallacieux.

838 mots
Quel gros lèche-boules



Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34531-kitoe
Jämiel Arcesi
~ Alfar ~ Niveau II ~

~ Alfar ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 759
◈ YinYanisé(e) le : 01/03/2019
◈ Activité : Étudiant à plein temps ; Luthier en parallèle
Jämiel Arcesi
Mar 26 Sep 2023 - 19:52

Love's Grip par Eva Soulu
Les Portes V

La poigne de Merlin se raffermit sur son bras après le court salut qu'elle offrit aux Reknofed. Imperceptible d'un point de vue externe, bien sensible lorsque l'on était concerné. Se rendait-il seulement compte qu'il lui demandait la Lune en souhaitant qu'elle se montre polie, et souriante, et courtoise, et chaleureuse avec les rejetons de Judas, qu'ils soient reconnus ou non ? Ces derniers lui répondirent avec la même révérence dont elle avait fait preuve. Elle ne s'attendait, de toute façon, pas à plus et ne prit pas la peine d'intervenir dans l'échange entre la fraternité. Ils ne demeurèrent cependant pas longtemps seuls. De fait, elle porta son entière attention sur les Ecirava. D'un signe de la tête, elle répondit à Ézémone, curieuse de connaître la raison l'ayant poussée à s'approcher du trio infernal et offrir tant de courbettes au régent. Elle manqua alors s'étrangler en comprenant l'objectif désiré par celle-ci lorsqu'elle présenta ses filles pour les mettre en avant. Cette femme avait-elle perdu tout sens de lucidité ? À moins qu'elle n'aimât simplement pas ses enfants pour les jeter aussi simplement entre les mains de Merlin. « Majesté. » interpella-t-elle ce dernier en posant la main sur son bras. « Cette conversation me paraît être importante au regard de Dame d'Ecirava. Permettez que je vous laisse faire connaissance comme il se doit en les laissant à votre bras. ». Il le lui avait déjà permis plus tôt de toute façon. Après un dernier salut envers les différents protagonistes, elle se glissa hors de portée du régent. Ézémone lui avait offert une parfaite raison de s'éclipser pour vaquer à ses propres affaires. Qui plus est, elle préférait se tenir loin du groupe. Elle n'appréciait que peu Ange-Lyne et Arcange pour leur sang. Elle répugnait Merlin pour ses actes. Et elle risquait de s'agacer bien trop du comportement de la mère. Il valait mieux pour tous qu'elle se tienne loin d'eux.

Il était des visages qu'Adénaïs désirait ardemment voir. Deux lui apparurent enfin, son regard croisant un court instant celui de Gustave lors de son discours. Court, car la tête blonde d'Yvonelle et celle brune d'Elzibert aux côtés de leurs hôtes l'interpella immédiatement. À la vision de ses enfants, son cœur se serra sous sa poitrine. Cela faisait si longtemps qu'elle ne les avait pas tendrement enlacés. Malheureusement, elle ne le pourra plus jamais avec Elzibert. Une partie de son âme s'était effondrée lorsqu'elle s'était faite à cette idée. Yvonelle... Yvonelle était, à l'inverse, trop tendre pour ce monde amoral. C'était cette tendresse qui lui avait pourtant permis de lui pardonner et elle caressait l'espoir d'un jour l'embrasser à nouveau et agir comme la mère qu'elle était censée être : l'écouter dans ses doutes, la rassurer dans ses craintes, la consoler dans ses tourments. D'une même façon, elle espérait que maintenir la distance avec la chaire de sa chair, sous couvert de rancœur d'avoir défié son autorité et ignoré son refus, les maintiendrait hors du danger que pouvait représenter Merlin. Le temps passant, elle commençait à douter de la stratégie pourtant. C'était pour cette raison qu'elle ne pouvait se permettre d'échouer. Après une inspiration, elle se détourna du groupe. « Vous. » interpella-t-elle une serveuse après quelques pas. Elle ne s'était pas dirigée vers elle au hasard. Son dévolu s'était posé sur elle en constatant la gêne sur son visage alors qu'un homme, déjà éméché, posait sans discrétion ses mains sur elle avec une concupiscence clairement affichée. « Pouvez-vous m'indiquer si Sieur d'Ecirava est présent ce soir ? ». Adénaïs sentit le regard du malpoli se porter sur elle. « I... Il me semble avoir entendu qu'il est en effet venu en compagnie de Dame d'Ecirava et ses filles. » bafouilla-t-elle à moitié, à présent intimidée tant par les nobles qui la cernaient que par le garde royal qui suivait la veuve de près. « Parfait. Menez-moi jusqu'à lui alors. » - « Oh. Mes excuses Madame, j'ignore cependant où il se trouve. » - « Guidez-moi jusqu'à quelqu'un qui saura me renseigner dans ce cas. » insista Adénaïs. « Veuillez m'excuser Messire, je vous emprunte cette demoiselle. Passez une excellente soirée. » salua-t-elle alors le noble qui s'éloigna dans un grognement agacé.

Adénaïs se trouva finalement à arpenter les jardins où elle put enfin par mettre la main sur le trésorier. « Ah ! Messire d'Ecirava, je vous trouve enfin. » l'interpella-t-elle en accélérant le pas. « Messire de Xyno ? » changea-t-elle de cible, surprise de le voir ici. Elle sourit. « Pardonnez mon étonnement. À l'image de Sieur d'Ecirava, vous êtes un oiseau rare dans ce genre de soirée. J'espère qu'elle ne vous ennuis pas trop. ». Le médecin n'était pas connu pour être un exemple de sociabilité. Bien au contraire. « Je tiens à réitérer mes excuses à présent pour la raison que j'aie à m'entretenir avec Monsieur d'Ecirava. Je vous le rends sous peu. ». Car elle ne laissa guère le choix à sa victime, glissant son bras sous celui de Nicodème et l'invitant silencieusement à reprendre la marche en sa compagnie, les guidant vers l'intérieur de la demeure. « J'espère que la présence importune de ce garde ne vous dérange pas. » fit-elle dans un soupir ennuyé. « Nous avons peu eu l'occasion d'échanger alors que vous venez régulièrement au château. » commença-t-elle enfin tranquillement la discussion de même qu'ils rejoignirent la salle de réception. La blonde jeta une œillade derrière elle. Le soldat était toujours là et la suivait parfaitement à la trace malgré le monde. C'était problématique. « J'espère que vous me pardonnerez de vous avoir enlevé à Messire de Xyno. » reprit-elle en ramenant son attention sur son vis-à-vis. Il lui était parfois arrivé d'espérer que le médecin se trompât, volontairement ou non, dans les prescriptions qu'il pouvait et pourrait donner à Merlin, contaminant son sang au lieu de le renforcer. Pouvait-on demander telle chose à un médecin cependant ? Un soupir suivit la dernière note de l'orchestre avant qu'il n'entame un nouvel air. « M'offrez-vous cette danse ? Je vous libère après, c'est une promesse. » lui fit-elle en se postant face à lui, initiant déjà le rapprochement pour se mettre en position. « Alors, dites-moi, il ne vous a pas été trop difficile de vous adapter au nouveau régime ? J'imagine que la politique monétaire de notre Roi est bien différente de celle que devait appliquer feu Montarville de Lieugro. ». Elle avançait à petits pas vers le sujet qui l'avait menée à vouloir lui parler. Elle ne pouvait, de toute façon, pas mettre les pieds dans le plat en se montrant trop directe. « J'ai croisé votre épouse, Dame d'Ecirava, et vos filles. Olivette et Stéphanette sont ravissantes. A-t-elle pour idée d'offrir la main de l'une d'entre elle à notre Souverain ? Une telle alliance vous hissera à un rang bien plus important que celui que vous exercez présentement. ». En plus de se trouver avec l'une de ces filles en otage. « Vous êtes un grand amateur d'art, n'est-ce pas ? Que pensez-vous de la nouvelle décoration du diplomate de Tuorp ? » changea-t-elle de sujet pour cueillir plus aisément Nicodème. Elle écouta attentivement la réponse, gardant le silence le temps de sa prise de parole. « Vous êtes un passionné, cela se voit. » commenta-t-elle doucement. « Trop, peut-être. ». Les y voilà enfin. « Est-il au courant ? » l'interrogea-t-elle alors, un ton plus bas, ancrant son regard dans celui de son cavalier. « Vous savez autant que moi qu'il est quelque peu sur les nerfs depuis quelque temps. Comment croyez-vous qu'il réagisse si la nouvelle lui parvenait ? ». Elle ne pouvait évoquer de pleines voix ce dont elle parlait. Elle espéra qu'il saisisse le message. Elle le supposait assez intelligent pour cela. « Pensez-vous qu'il accordera plus de crédit à votre parole, ou à la mienne ? ». Car s'il était une chose qu'elle semblait observer, c'était que ses mots tombaient plus qu'elle ne l'avait songé dans les oreilles de Merlin. Peut-être douterait-il d'elle si elle présentait le problème sans preuve. Il lui paraissait toutefois certain qu'il mettrait le trésorier face aux méfaits — qui auront peut-être été un peu exagérés et déformés pour l'intéresser réellement — qui lui étaient reprochés. « Mais l'art ne doit pas être votre seul plaisir. La chasse, par exemple. Beaucoup d'hommes de votre rang, parfois même des femmes, sont amateurs de ce sport. Notre Roi le premier. Est-ce votre cas également ? ». Cette fois, nulle menace n'était dissimulée sous son interrogation. Simplement de la curiosité. Une curiosité qui lui serait utile.
© ASHLING POUR EPICODE




Post II | Mots 1433
(crédit avatar : Insist)
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t36268-jamiel-arcesi#70079
Seiji Nao
~ Orine ~ Niveau I ~

~ Orine ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 121
◈ YinYanisé(e) le : 03/10/2022
◈ Âme(s) Soeur(s) : La poupée de Maman
Seiji Nao
Mer 27 Sep 2023 - 13:42





Rôle:

La mine radieuse, la blondinette se garda bien de suivre les conseils de sa cadette. Son esprit, incontestablement plus lumineux que le sien, ne comprenait rien au jeu subtil des désirs masculins. Bien sûr, une femme trop mince n’accrochait pas le regard ; personne n’aimait les squelettes.Toutefois, une adolescente à la silhouette replette ne présageait rien de moins qu’un affreux embonpoint à l’âge adulte. N’importe quel homme savait que les hormones déposaient sur les hanches le nécessaire maternel. Le ventre aussi creux que sa cervelle, elle plissa sévèrement les yeux devant Olivette qui, sans réaliser l’outrage qu’elle portait à sa propre personne, se gavait comme une oie. Son regard se porta ensuite sur la foule. Les convives arrivaient sans discontinuer, de sorte qu’elle se demandât si la salle n’allait pas finir par déborder. Son tour de la réception s’arrêta brusquement sur une chevelure bordeaux. Piquée au vif, elle pinça les lèvres une seconde : Elzibert de Tuorp resterait pour elle une déception profonde, de celles qui, peut-être, ne s’effaçaient jamais vraiment. Cependant, les mots de la studieuse l'en détournèrent.

« Chaperonnée ? Moi ?! »

Stupéfaite, l’adolescente ouvrit grand les yeux, avant d’éclater de rire. Prise dans le filet de l’amusement, elle en oublia même de porter la main devant sa bouche pour dissimuler ses dents, un réflexe que toute femme digne de ce nom possédait.

« Je n’aurais jamais cru que tu puisses être si drôle, Olivette. »

La joie passée, elle dévisagea sa sœur de pied en cap. Sous ses impeccables bouclettes vertes et son air studieux, elle ne manquait pas de cran.

« C’est presque insolent de jouer la biche effarouchée. Quand je pense à ce que tu as dû faire avec Doléas pour qu’il se permette de… Mais… Enfin… Tu vois… »

La vérité s’entortilla autour de sa langue avec la vigueur d’un serpent, refusant de sortir. Un instant, la réception disparut ; elle se revit dans le jardin ce jour-là, sous le soleil printanier, à rêvasser le nez dans les fleurs d’aubépine. Ses égarements avaient été interrompus par le prénom de sa cadette, que quelqu’un murmurait entre deux soupirs. Poussée par la curiosité, elle avait cherché l’origine du tumulte, et découvert le jeune homme sur le banc où Olivette s’asseyait si souvent pour lire, le corps en feu et la main frénétique. Très vite, les mots avaient pris une tournure indécente. De stupeur, elle n’avait osé signaler sa présence, et était restée le témoin silencieux de ses ébats imaginaires. Une chaleur diffuse dans le creux de ses reins l’avait forcée à regarder jusqu’à ce qu’une tâche apparût sur le pantalon du jardinier ; inconsciemment, elle s’était mordue la lèvre devant l’expression de son visage. Toutefois, depuis, la scène la hantait : ses cauchemars se peuplaient d’hommes qui se soulageaient devant elle, les traits déformés par le vice, et, au réveil, elle sanglotait entre ses draps, prise entre le dégoût et le désir.

« Franchement, ce n’est pas convenable. C’est à ton futur mari que tu devrais réserver ces choses-là. »

En dernier recours, Stéphanette se réfugiait dans la pruderie, sa compagne de toujours. Comme pour la sauver, leur hôte interrompit les réjouissances pour prononcer le traditionnel discours qui accompagnait toute réception. Sa chance s’écourta bien vite ; un plateau entre les mains, Doléas vint à leur rencontre. Baissant la tête pour éviter son regard, elle s’empara d’une coupe et la porta à ses lèvres, laissant à sa cadette le soin de faire la conversation. Presque aussitôt, elle la reposa, dérangée par l’amertume du breuvage, espérant qu’une intervention divine la tirerait de ce mauvais pas.

Ce fut sa mère qui, à la manière d’une tornade d’autorité et de charme, la sauva de la gêne qui lui rongeait les entrailles. Le temps d’un claquement de doigts _ quand bien même sa génitrice ne s’abaisserait jamais à un geste aussi vulgaire _, elle congédia le jardinier, et, d’un toucher expert, replaça le ruban qui lui nouait la taille : une héroïne à tous égards. Ses paroles ne tardèrent pas à confirmer son statut. Alors qu'elle en saisissait le sens, le coeur de Stéphanette s’arrêta.

Enfin.

Enfin. Le jour était venu.

Enfin. Elle allait rencontrer l’homme de sa vie.

Des étoiles papillonnèrent devant ses prunelles rouges, rappelant à son cerveau que l’oxygène n’était pas une option. Les doigts tremblants, elle prit la main d'Ezémone, plus reconnaissante que jamais.

« C’est un grand honneur que vous nous faites là, mère. Je saurais m’en montrer digne. »

Louvoyant entre les invités dont les visages se confondaient en un tourbillon gris, la blondinette ajusta sa posture, et, de sa main libre, découvrit les rubis à ses oreilles, cadeau d’un homme qui l’aimait en vain ; elle n’aurait plus jamais à les porter. Dans quelques secondes, Il serait devant elle. Lui, qui la couvrirait de fleurs et de compliments pour une minute de son attention, qui la mènerait devant l’autel sous l’oeil jaloux du peuple, qui déposerait un baiser sur son front le soir, avant d’aller dormir. À quoi ressemblerait sa robe de mariée ? Et plus important encore, comment nommeraient-ils leurs enfants ?

Les joues rendues roses par le manque d’air, Stéphanette usa de toute sa matière grise pour retenir les noms des invités, et manqua défaillir en s’apercevant que le nom Reknofed ne lui rappelait rien. Il appartenait à un homme à la chevelure dorée, assis dans un fauteuil avec l’élégance d’un prince. Envoûtée par la ligne de sa mâchoire, l’adolescente déglutit avec difficulté. Une sensation atrocement familière embrasa son ventre. La voix de sa mère lui parvint, l’enjoignant à faire son entrée. Il ne fallait pas y songer. Un frisson sur l’échine, elle avança d’un pas et s’inclina si bas devant le Roi que ses mèches effleurèrent presque le parquet.

« Votre Majesté… »

Se raccrochant à l’étiquette pour faire taire les tambours dans ses oreilles, l’adolescente se releva et prit soin d’adresser une révérence moins marquée aux Reknofed _ pour se tenir aux côtés du Roi, ils n'étaient certainement pas des roturiers. Plus audacieuses, ses prunelles s’arrêtèrent une seconde sur la bouche du beau blond. À regret, elle s’arracha à leur contemplation et salua tout aussi respectueusement l’invitée qui pendait au bras de Merlin. Aucune moue ne déforma ses lèvres : même les monarques se trompaient, et, l’ayant aperçue, Il se rendrait vite compte de son erreur. Ils étaient destinés l’un à l’autre, et toutes les femmes du monde n’y changeraient rien. Comme pour lui donner raison, Dame d’Etamot s’éclipsa, la laissant émerveiller son royal cavalier.

Confiante, la blondinette engagea la conversation sans attendre. Pour devenir la meilleure épouse qui soit, elle devait tout apprendre de Son promis. Il lui fallait avant tout s’assurer de Son bien-être. D’un sourire rayonnant de sincérité, elle commença par s’enquérir de Ses humeurs.

« Ce ne doit pas être facile de devenir souverain d’un royaume qui n’est pas le vôtre. Vous vous plaisez ici ? Est-ce que votre pays vous manque, parfois ? »

L’imaginer Se languir de sa terre natale lui pinçait le cœur. Drapée dans son innocence, elle releva finalement la tête pour Le regarder., et poussa un soupir las.

« Vous ne devez pas beaucoup vous amuser. Entre les gens qui vous en veulent et ceux qui cherchent à profiter de vous, ce doit être épuisant. »

Le raz-de-marée d’amour auquel elle s’attendait n’atteignit jamais la cote. Jusque-là, la frivole n’avait aperçu de lui que le portrait accroché chez l’une de ses amies. L’artiste avait fait de lui un homme à la hauteur de ses fantasmes ; la réalité lui faisait perdre ses couleurs. Chassant ces vilaines pensées, elle ne laissa rien paraître de sa déception ; dans toute bonne histoire, il fallait des obstacles.

« Avez-vous déjà pensé à vous déguiser pour arpenter les rues de la ville ? Comme ce serait grisant, de pouvoir faire ce qu’on veut sans se soucier de qui on est ! »

La voix portée par un enthousiasme sincère, elle s’imagina à ses côtés, dans les rues de Lieugro, dissimulée par ses vêtements à lui et une savante dose de maquillage : l’idée redonnait à Merlin de sa superbe. Rassurée, elle noua leurs prunelles, à la recherche d’une étincelle de complicité. La fée de l’amour tardait un peu, mais nul doute qu’elle finirait par faire son entrée.

1 346 mots | Post II

Résumé:

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t39755-seiji-nao-terminee#
Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

~ Déchu ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 4741
◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Jeu 28 Sep 2023 - 19:54


Les Portes V


Si la réponse d'Olivette eut le don de te rassurer, la façon dont elle prononça cette phrase te fis également douter du bien-fondé de ton intervention. Tu devais te ressaisir, faire plus attention, arrêter de subir l'assaut de ton cœur pour penser clairement avec ta tête et faire en sorte de ne plus trébucher de la sorte. C'était une chose de faire un faux pas devant les jumelles. C'en était une autre si ce devait arriver avec leurs parents, ou n'importe quel autre noble que ce soit. « Le seigneur de Tuorp ? » réagis-tu à la nouvelle en te redressant. Je ne suis pas sûr que l'idée soit bonne, aurais-tu voulu répondre. « Je l'ignore, sûrement ne s'est-il pas encore présenté. » répliques-tu plutôt. Ton avis n'importait guère et aurait donc été particulièrement malvenu. Tu n'étais, après tout, bon qu'à satisfaire les souhaits et les besoins de tes maîtres, et sûrement pas à commenter et contester leurs décisions. Une plume vint finalement caresser ton cœur pour balayer cette appréhension et l'enlacer d'une main chaleureuse. C'était pour ces quelques rares moments d'attention que tu aimais à travailler au domaine d'Ecirava. Tu n'en demandais pas plus de sa part. Tu ne t'attendais pas à plus. « Je vous en prie, vous n'avez pas à me féliciter de la sorte Mademoiselle. Vos parents m'emploient pour cela, je n'ai fait que répondre aux exigences qui me sont données. ». Même s'il était vrai que le travail n'était pas l'unique raison à cette renaissance. Tu avais passé un temps certain à raviver ces fleurs et y avais mis beaucoup de cœur. Peut-être les avais-tu plus surveillées que n'importe quel arbre du domaine le temps qu'elles retrouvassent toute leur vitalité. Mais cela me rend ravi de vous savoir heureuse de les voir sauvés. Ces mots te traversèrent l'esprit. Ils y demeurèrent. « Madame ? ». Tu n'entendis pas la mère de famille approcher et la surprise t'empêcha de retenir la remarque. Après tout il était plus étonnant de trouver ses filles, ou même toi-même, en ces lieux que de l'y voir, elle. « Toutes mes excuses Madame, je m'en vais de ce pas. » réponds-tu en courbant l'échine, prêt à t'éloigner. Tu fus néanmoins retenu par une dernière remarque d'Ézémone qui apaisa par la même ta crainte de l'avoir offusqué en te trouvant en compagnie de sa progéniture. « Je vous remercie. Madame est trop bonne avec son personnel. Passez une excellente soirée. ». Sur ces mots et une révérence tu effectues quelques pas en arrière avant leur tourner le dos pour t'éloigner de tes employeurs. Après quelques minutes pourtant, tu t'autorises une œillade en direction du buffet. Elles étaient parties, toutes les trois. Un élan soucieux te saisit soudainement. En soit ce n'était pas le monde qui t'inquiétait. Elle avait l'intelligence suffisante pour se sortir de situations au potentiel dramatique avant que les choses tournent en sa défaveur. Le problème venait de Merlin. Tant que celui-ci demeurait ignorant des idées d'Olivette, ce pourrait aller pour elle, normalement. En cela, tu espérais que l'absence d'intervention de sa part au domaine d'Ecirava soit la preuve que l'ambition de la demoiselle demeurait toujours secrète.

Tu exhales un soupir désarmé. À défaut de pouvoir veiller sur la santé d'Olivette, tu commences à tendre l'oreille pour capter des morceaux de conversation, plus particulièrement celles sensible qui se tenaient à mi-voix, qu'on ne désirait pas que les autres entendent au risque d'en dévoiler le caractère sensible. Il t'était inimaginable, dans cette marée nobiliaire, qu'aucun d'entre eux n'évoque le sujet de ton tourment. Silencieux tu passes d'un groupe à un autre, n'entendant pour l'instant que des bribes inintéressantes de discussions, et ce jusqu'à apercevoir la chevelure argentée d'Irène. Tu ne l'aimais pas vraiment. Outre son étrangeté, il était de notoriété qu'elle était surtout particulièrement dérangée et pouvait avoir des réactions aussi imprévisible que pouvaient l'être celles de Merlin. Malgré sa présence, Ezidor demeurait invisible. Peut-être n'était-il pas là finalement. C'est à présent un souffle dépité qui t'échappe. Si c'était le cas, il allait falloir que tu t'introduises à la d'Errazib pour pouvoir atteindre le médecin. Ce serait probablement ton unique occasion avant longtemps, et pour cette raison tu ne comptais pas la laisser t'échapper. « Madame. » l'interpelles-tu une fois à proximité en inclinant la tête. Ton cœur à une vitesse folle, à l'image de la décision que tu venais de prendre et que tu regrettais déjà à moitié. « Veuillez excuser l'impolitesse dont je peux sembler vouloir faire preuve. Je ne peux cependant m'adresser qu'à vous pour cette requête. » Tu prends une longue inspiration avant révéler la raison de ta présence face à elle. Songer à ton souhait et le formuler étaient deux choses totalement différentes. C'était pourtant nécessaire. « Je vous sais proche du Seigneur de Xyno - c'était peu dire. Je serais votre obligé si vous pouviez m'introduire à lui. » déclares-tu en courbant un peu plus l'échine. Il t'était difficile de dissimuler la tension qui te gagnait. Les mots avaient été dits et tu ne pouvais plus faire retour en arrière à présent. Tu avais néanmoins bien l'intention d'acquérir un jour toi aussi le titre de médecin, et c'est cela qui t'aida dans ta démarche. Car en l'état actuel des choses tu n'arriverais à rien. Ton accès à la connaissance était limité et seul l'apprentissage par un aîné pouvait combler tes lacunes que tu savais encore nombreuses.
©gotheim pour epicode


Post II | Mots 901
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34243-kyra-lemingway-la-p
Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

~ Sorcier ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Ven 29 Sep 2023 - 9:49


Images par Anna Christenson, Rick.
Les portes - Chapitre V
Thessalia

Rôle:
« Mmh, que par le nom... » répéta Irène, comme un écho. Cette phrase résonna dans sa tête quelques longues secondes. Oui, sa patrie avait bel et bien changé, sans l'influence positive de Montarville. Mais cela ne dérangeait pas la fanatique : sous le règne de Merlin, elle se doutait que ses petites affaires pourraient se passer plus librement que sous le contrôle des De Lieugro. Les gens auraient moins peur, ou peut-être moins honte à se laisser aller à leurs bas instincts. La d'Errazib avait hâte de découvrir les nouvelles facettes de ses concitoyens, de les voir sous leur jour le plus sinistre et le plus beau à la fois. Elle était également impatiente de rencontrer les sujets de Judas, qui migreraient jusqu'à chez eux pour y assoir leur dominance. Elle savait que le peuple, sur le royaume d'Uobmab, possédait des coutumes plus rustres, qui correspondaient davantage à ses mœurs. A cette pensée, son regard glissa sur les Reknofed : elle devrait aller à leur rencontre, durant la soirée. « Je me demande comment Merlin va renommer Lieugro. » Ce devait être quelque chose de puissant, quelque chose qui inspirerait la terreur et le mettrait à l'honneur. Elle se demandait s'il serait à la hauteur de son père. Il était certain qu'il avait du potentiel mais face au fils de Luce, il lui semblait encore bien fade.

Alors que la blanche s'apprêtait à pépier sur le sujet qui lui traversait l'esprit - elle s'amusait de voir Olivette innocemment près du buffet, et se demandait comment Hermilius agirait lorsqu'il comprendrait qu'elle ne l'attendrait jamais dans le jardin où elle lui avait donné rendez-vous ; peut-être que si sa réaction lui plaisait, elle obéirait à Ezidor - elle fut interrompue dans son élan par l'arrivée du nouveau souverain. « Oh, il est venu avec sa chienne. » remarqua simplement la blanche. « On dirait qu'il la trimballe de partout, ces temps-ci. Peut-être qu'il a l'impression de retrouver sa mère. Tu crois que ça lui rappelle des choses plaisantes, lorsqu'il tête ses seins ? » réfléchit à voix haute l'épouse De Xyno. La main qui se posa dans le creux de ses reins la surprit. Cette prise était si délicate, si excitante qu'inhabituelle, qu'elle crut d'abord qu'il s'agissait de quelqu'un d'autre que de son fiancé. Elle laissa un gloussement lui échapper : c'était dans ce genre de comportement frivole et spontané que l'on voyait encore transparaître sa jeunesse. « J'adorerais l'ajouter à notre collection. » approuva la blanche lorsque le médecin parla d'Adénaïs. Leur liste de victimes s'allongeait progressivement, mais jamais assez vite à son goût. Irène lâcha un soupir empli de son désir lorsqu'elle sentit la main remonter jusque sur sa peau. Un sourire espiègle et lubrique se dessina sur ses lèvres alors qu'elle laissait son imagination guidée par les suggestions du brun. La pute royale. Elle n'y avait jamais songé mais finalement, l'idée n'était pas si détonante. Cela lui permettrait peut-être de mieux parvenir à ses desseins, tout en profitant de cette position. Elle pourrait s'amuser avec Merlin. Elle était persuadée d'avoir quelques choses à lui apprendre. Bélonie avait été un bon cobaye, mais les choses prendraient une tournure exceptionnelle si elle pouvait exercer sa dominance sur un homme avec un statut aussi élevé. Irène se mordilla les lèvres. Elle en avait envie, désormais. Emplie d'excitation, la jeune femme esseulée se mit à tournoyer sur elle-même.

Lorsqu'elle se calma enfin, son regard tomba sur les De Tuorp. Son sourire prit une teinte plus mesquine. Peut-être devrait elle aller donner quelques conseils à Yvonelle, avant de prendre ses nouvelles fonctions. Lui apprendre comment charmer les hommes qui lui plaisaient vraiment. Elle connaissait Elzibert bien plus intimement que sa sœur et épouse : s'ils n'avaient encore jamais partagé de lit, elle avait su déceler sa part d'ombre avant que l'effarouchée ne s'en doute. Elle avait perçut ce qui résonnait de malsain en lui, et avait su l'aimer de cette façon. Quand à Gustave, elle avait déjà réussi à lui arracher des gémissements, de ceux que la fille D'Etamot espérait sans doute entendre. Alors que la folle s'apprêtait à aller aborder la demoiselle, elle fut interrompue par l'arrivée de Doléas. Il était un peu plus jeune qu'elle. Irène avait toujours regrettée que Noée le prenne sous son aile. Elle aurait adoré en faire l'un de ses protégés, et pouvoir en tirer profit. « Mmh, mon mari ? » fit la blanche. Elle laissa éclater un rire cristallin. « Mon tout petit. » fit-elle en ébouriffant les cheveux du garçon. Elle s'empara ensuite délicatement de son visage, entre ses deux mains, avec une douceur dont elle faisait rarement preuve. « Pourquoi donc vouloir lui parler ? » Elle attendit sa justification avant d'acquiescer. « Ca doit pouvoir se négocier. » répondit calmement la femme. Elle s'empara de la main de son partenaire et le mena sur la piste de danse. Là, elle plaça d'office ses mains sur ses hanches, avant de nouer les siennes derrière la nuque de son cavalier. « Je vous le présenterai, à condition que vous me promettiez de me présenter votre employeur. » fit-elle en indiquant Nicodème d'un coup de tête. Elle savait qu'il adorait l'art. Elle avait envie de l'introduire à ses propres collections, un jour. Mais ce serait pour plus tard. D'abord, elle voulait trouver un peintre pour l'immortaliser dans sa grossesse. Elle voulait obtenir ses conseils pour choisir l'artiste.
935 mots



Merci Kyky  nastae
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34204-nostradamus-dementi
Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 4041
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Ven 29 Sep 2023 - 21:12



Le Roi Sadique


« Avec plaisir, Votre Majesté. » répondis-je. « Et si mes créations vous plaisent, ce serait un véritable plaisir d’avoir la possibilité de vous prendre pour modèle. » Bien sûr. Je le représenterais à quatre pattes, entouré de légumes, à la manière d’un rôti, les joues transpercées d’une flèche, une pomme entre les dents et une queue de cochon sur son postérieur d’adolescent insolent. Pour couronner le tout, je ferais figurer Judas en arrière-plan. Puisque le Roi d’Uobmab avait ses vices, inutile de préciser ce qu’il ferait à son fils sur la toile. Comme tout le monde, j’avais eu vent de comment le concerné avait fini Montarville, son corps aussi bien que sa tête. Ça ne m’étonnait pas. Ma mère m’avait souvent frappée en me parlant des frasques du Roi, de ce qu’il faisait subir à autrui et de ce qu’il lui avait fait subir à elle, avec les chiens de ses conseillers et ces derniers. Il y avait une relation tragique entre la famille Uobmab et la mienne. Je souris pourtant à Merlin, consciente du jeu auquel il s’adonnait : souffler le chaud avec moi et le froid avec lui. J’espérais simplement qu’Arcange ne se laisserait pas tenter par le meurtre. Quoi que… au moins, le problème serait définitivement réglé et nul stratagème ne serait plus utile. « Je vous remercie. » Je ne pouvais pas m’empêcher d’imaginer la peau de son visage mangée par les vers. Dans ma vision, les insectes se tortillaient, creusant un chemin dans son épiderme, trouant les parties non encore moisies pour s’y faire une place. Ils sortaient de ses narines, d’entre ses dents. Ses yeux, éventrés, contenaient des araignées au corps velu et aux pattes longues et rachitiques. Pour l’esthétisme, sur le sommet de son crâne, trônerait une couronne de fleurs blanches. J’aimais les contrastes. Ce tableau-là me semblait préférable à celui que j’avais envisagé plus tôt. Son corps ne serait plus qu’un squelette sur lequel resteraient quelques morceaux de chair non encore totalement détachés du reste. À moins que je ne conservasse tout de même une partie intacte, afin que l’on sût de qui il s’agît ? Une nature morte.  

Au détour de la conversation, une femme fit son entrée avec ses deux filles. Je posai les yeux sur les adolescentes puis les remontai vers leur mère et la saluai avant que le maître des lieux ne fît son apparition. J’en profitai pour attraper la main d’Arcange. « Alors c’est lui ? L’homme que l’on dit avoir tant de succès auprès de la gent féminine… » Je le fixai le temps de le détailler puis ramenai mon regard vers le blond afin de lui chuchoter quelques mots à l’oreille. « C’est vrai qu’il est beau mais tu l’es bien plus. » Gustave serait parfait, allongé au milieu de fourrures, entouré de faste et de doré. Il était un plat que bien des femmes avaient dû goûter. Pour appuyer le discours du maître des lieux, je pris mon verre et le tendis vers lui avant de le ramener à ma bouche. Je bus deux gorgées, éloignai l’objet et me léchai doucement les lèvres. L’alcool était un excellent combustible. Je me tournai vers les femmes qui entouraient Merlin, suivant la ligne d’Adénaïs. « Votre Altesse, ça a été un plaisir de vous revoir. N’hésitez pas si vous avez besoin de quoi que ce soit. Nous sommes à votre service. » articulai-je, avant de m’incliner, de saluer la famille et de me retirer, en compagnie du blond. Je n’avais pas l’intention d’assister à ce qu’il se tramait, bien qu’un tableau représentant Merlin et Stéphanette littéralement fondus l’un dans l’autre ne fût pas une mauvaise idée. La chair mélangée, à la manière de siamois, la main de l’un ressortirait dans le dos de l’autre et leurs deux têtes déformées s’échineraient à tenter d’exister l’une sans l’autre.  

« Suis-moi. » soufflai-je à ma muse, en me dirigeant vers le jardin tout en prenant avec moi un chandelier. L’extérieur de la demeure était éclairé mais il était vital de garder avec nous une source de lumière. Surtout, j’avais besoin de la flamme d’une bougie. L’été était particulièrement chaud et la nature extrêmement sèche. À force d’y songer, j’avais décidé d’agir ce soir, au moins pour un test. Le gros de ma pensée concernait la forêt qui entourait le domaine d’Etamot. Néanmoins, l’herbe des collines de Tuorp me semblait on ne peut plus intéressante. Mes doigts toujours entrelacés autour de ceux d’Arcange, je me retournai simplement pour lui faire comprendre que nous allions nous aventurer bien au-delà du jardin, là où la nuit était bien plus mordante. Je lui souris. « Le spectacle sera magnifique. » lui promis-je, sans lui préciser ce que je comptais faire.

Une fois au beau milieu de nulle part, je me détachai de mon frère. Le vent soufflait vers la demeure des de Tuorp et, d’une même force, vers le palais royal, bien plus loin. J’enlevai une bougie du chandelier et la plaçai au sol. J’attendis que le feu prît et souris lorsque ce fut le cas. « Cette soirée restera dans les mémoires. » murmurai-je doucement, en me relevant. Je rejoignis le blond et posai une main sur son torse. Elle se promena jusqu’à se lover dans son cou. « Lorsque le feu sera particulièrement étendu, je compte sur toi pour t’illustrer. Merlin doit voir en toi un sujet loyal, dévoué et efficace. Je te regarderai agir et immortaliserai la scène plus tard… si tu veux bien poser pour moi lorsque nous ne serons plus que tous les deux. » Lorsqu’il aurait acquis l’approbation de tous et que Merlin l’aurait vu agir, il ne ferait aucun doute qu’il deviendrait le Chef des Armées. « Tu seras parfait, comme toujours. » Et une fois qu’il aurait le pouvoir de commander aux soldats et la confiance de ces derniers alors le Roi devrait plier. « Maintenant, retournons festoyer, avant que les flammes ne soient plus rapides que nous. Oh et… » Je me hissai à sa hauteur pour embrasser la commissure de ses lèvres et y laisser du rouge à lèvre. « Nous devons justifier notre absence en nous constituant un alibi si quelqu’un venait à nous soupçonner. La réputation des Uobmab n’est plus à faire concernant les relations entre frère et sœur. » Judas avait épousé la sienne et Merlin aurait probablement fait de même s’il avait pu. Froisser nos vêtements, faire sauter quelques boutons et ébouriffer nos cheveux suffirait à convaincre n’importe qui. Depuis le début de la soirée, les regards n’avaient cessé de nous détailler et ce que j’y avais lu allait en ce sens.

1083 mots
Je me suis basé sur le rp entre Adénaïs et Merlin pour dire que le temps est chaud et sec  Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 2 943930617
Rose-Abelle (Ange-Lyne):

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38028-kaahl-paiberym-elia
Aubépine Percefeuille
~ Magicien ~ Niveau I ~

~ Magicien ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 88
◈ YinYanisé(e) le : 23/04/2023
◈ Activité : Étudiante à Basphel
Aubépine Percefeuille
Ven 29 Sep 2023 - 22:03


Les Portes V - Le Roi sadique
Aubépine dans le rôle d'Olivette

Rôle:
L’irruption d’Ezémone dans leur petit groupe dispersa les réflexions de la jeune fille ; elle regarda s’éloigner le plateau chargé de pâtisseries en regrettant déjà le goût du sucre qui se dissipait lentement sur sa langue. Le temps des douceurs et des réflexions au calme –  elle avait appris à s’accommoder des babillages de sa sœur et à les reléguer au rang de bruits de fond lorsque c’était nécessaire – était visiblement révolu. Elle avait perdu sa chance de dégainer un des pamphlets coincés dans son maillot de corps. Peu importe, la soirée ne faisait que commencer.

Elle se tint droite et laissa sa mère la recoiffer sans broncher. Il n’était ni utile ni sage de chercher à s’opposer à la matriarche lorsque celle-ci avait une idée en tête. En l’occurrence : introduire officiellement ses filles au beau monde. L’intuition qu’Olivette avait eu précédemment se confirmait. Pourtant, elle ne s’était pas préparée au choc qui suivit.
Pourquoi ne l’avait-elle pas anticipé ? Sa mère ne reculait devant rien quand il s’agissait de poursuivre ses ambitions. Jusque-là, ces dernières s’étaient cantonnées à la sphère professionnelle. Olivette comprit avec effroi que maintenant que la féminité de sa sœur et la sienne avait éclot, elles se retrouvaient imbriquées dans les machinations de leur mère. Maudite puberté précoce.
« Mère, le faut-il vraiment ? » La phrase avait fusé, plus plaintive qu’elle ne l’aurait voulu. Elle se racla la gorge et poursuivit sur un ton plus mesuré. « Notre… Roi vient d’arriver, il a sans doute d’autres invités plus importants à rencontrer. Est-ce que ce serait vraiment convenable de lui imposer notre présence ? » Ses protestations étaient vaines, elle le savait.

Vaincue, elle prit la suite de sa sœur – qui était tant émue qu’Olivette craignait qu’elle ne leur claque déjà entre les doigts. Elle retint sa respiration avant de se mêler à la foule dense et parfumée. Si elle s’était déjà immiscée dans des petites réceptions et soirées, elle n’était pas habituée à une telle affluence de personnes. La proximité avec ces corps avilis et ces esprits corrompus l’oppressait. Il lui fallait pourtant se préparer à la rencontre à venir, qu’elle avait espéré autant que redouté.
Sa mâchoire se contracta lorsqu’ils firent face à l’usurpateur et sa suite. Le voilà donc, le rejeton venu grignoter les miettes d’autorité laissées par son sauvage de père. Il lui paraissait minable, plus jeune qu’elle ne l’avait imaginé et plus capricieux que véritablement redoutable. Un gamin coléreux et pourri-gâté qui s’accrochait au bras d’une femme qui aurait pu être sa mère. Son regard s’attarda sur elle un instant. La d’Etamot lui faisait de la peine. Sa vie avait été ravagée en l’espace de quelques mois et la voilà forcée de jouer la catin personnelle de l’apprenti tyran. C’est aussi en faveur des femmes comme elle qu’Olivette voulait faire pencher la balance.
Comme le voulait l’étiquette, elle laissa sa mère et son aînée se présenter avant de s’incliner à son tour, juste assez pour ne pas se faire réprimander par la suite.

« Votre Majesté. » dit-elle simplement, les yeux rivés au sol. Les autres invités – qu’elle n’aurait pas reconnu si sa mère n’avait pas mentionné leur nom-, quant à eux, furent salués d’une simple courbette ; feindre la timidité lui permettait de s’économiser de vaines paroles qui auraient de toute façon peiné à sortir de sa bouche de manière convaincante. Avec un peu de chance, jouer la carte de la prude jouvencelle leur permettrait de s’éclipser rapidement. L’avorton semblait avoir un penchant pour les femmes mûres, il y avait peu de risques qu’il accorde son attention à des pucelles inexpérimentées très longtemps.

C’était sans compter sur l’enthousiasme débridé de Stéphanette. Olivette assista au débâcle dans une stupeur muette. Un rire nerveux gonflait dans sa gorge et faisait danser les commissures de ses lèvres, qu’elle maintenait fermement serrées entre ses dents pour ne pas exploser. Oh, Stéphanette. La naïveté de sa grande sœur lui saisissait douloureusement le cœur. Elle pouvait presque visualiser l’idylle qui se matérialisait derrière les cils que la petite blonde battait en minaudant. Avec sa poitrine s’était développée une faim vorace d’attention masculine et la puînée craignait qu’elle ne se mette en danger à force de chalouper des hanches à chaque fois qu’un beau mâle entrait dans son champ de vision. Elle-même avait constaté de ses propres yeux jusqu’où cette quête l’avait déjà menée et redoutait que la fillette ne continue à repousser les limites jusqu’à atteindre un point de non-retour.

« Stéphanette, n’embête pas notre nouveau souverain avec nos jeux d’enfants. » Elle attrapa les deux mains de la fillette entre les siennes et les serra avec force, espérant qu’elle comprenne le message. « Tu sais, gouverner un royaume demande beaucoup de travail. Notre Majesté a énormément de responsabilités. » Autant qu’on peut en avoir quand la couronne nous est tombée dans les mains, en tout cas. Il lui était difficile d’effacer la raillerie qui perçait dans sa voix mais elle persévéra. « Je suis certaine que les sujets ne manquent pas de se bousculer pour divertir notre bon roi. Et comme tu peux le voir, des amis sont venus lui rendre visite afin qu’il se sente moins seul. » Il lui paraissait improbable que des bâtards entretiennent une relation cordiale avec l’héritier de Judas. Elle se méfiait d’eux. Qu’ils soient à sa botte ou contre lui, ils restaient dangereux. L’homme incarnait la violence dans sa carrure colossale et la femme était réputée pour verser dans le macabre. Leur culture était bien trop barbare pour qu’on puisse faire confiance à l’une de leur engeance.
C’est à ce moment qu’ils prirent congé, et Olivette put respirer plus à son aise. Comme si elle ne remarquait que maintenant la présence de l’usurpateur, la petite brune se tourna vers lui en un brusque soubresaut et lui offrit un sourire qui se voulait penaud.

« Veuillez pardonner à ma sœur et moi notre maladresse. Comme notre mère l’a dit, nous débutons tout juste en société. Nous aurions peut-être dû continuer de jouer près du buffet ! »
Elle espérait qu’il s’était laissé convaincre par son pathétique jeu d’actrice. La candeur n’était pas sa tenue la plus confortable mais il était parfois nécessaire de porter à nouveau son âge réel.  
« Nous n’allons pas perdre vous faire perdre votre temps plus longtemps. » Elle décocha une œillade entendue à sa mère. En cet instant, la matriarche devait mourir d’envie de creuser un trou et de s’y enterrer avec sa progéniture. Ça lui apprendra, à leur jouer un si vilain tour. Mais si elle n’avait pas envie de finir six pieds sous terre pour de bon, elle saurait les sortir toutes les trois de ce mauvais pas. Olivette avait confiance en la finesse d’esprit de la journaliste.

Message II | 1125 mots

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t40057-aubepine-percefeuil
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Les Portes V - La Chute du Roi Sadique

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 14Aller à la page : Précédent  1, 2, 3 ... 8 ... 14  Suivant

 Sujets similaires

-
» [Q] - Les prémices de ta Chute | Solo
» Chute Céleste [Pv. Zéleph]
» [Rp dirigé] - Les portes
» [LDM Août/Septembre] - Le Réveil de la Chute
» [C] - La Marche Terne : Plus dure sera ta chute
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Terres du Lac Bleu-