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 Les Portes V - La Chute du Roi Sadique

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 30 Sep 2023, 20:27



Le Roi Sadique


Certains baisers d’Yvonelle avaient le pouvoir de me faire oublier le reste un instant. Ses lèvres contre les miennes effaçaient le présent et me ramenaient à un passé où nous nous cachions de notre mère, de notre frère et de nos amis. Penser à Déodatus me dégoûtait souvent, de la même manière que penser à Adénaïs. Finalement, il avait pris ses mauvais côtés, à la différence qu’elle n’avait pas besoin de violer Merlin pour se farcir du sang royal. Je l’imaginais également mal mater les autres comme le brun avait tenté de le faire avec ma femme. Je me rappelais de cette fois-là avec beaucoup de précisions. Il s’agissait du jour où, à bout, j’avais décidé de venir en elle. J’avais voulu qu’elle portât mon enfant pour écarter Natanaël de l’équation et briser leurs fiançailles. Finalement, le destin l’avait éjecté sans que je n’eusse besoin d’intervenir. J’adorais le d’Ukok mais je le haïssais de la même manière. Parfois, il me manquait mais je finissais toujours par effacer ces sentiments, d’une manière ou d’une autre. Quant à Déodatus, il avait failli nous surprendre. Je m’étais caché, Yvonelle avait prétexté se laver et j’avais vu notre frère s’attarder, tenter de la voir. Ça m’avait rendu fou. Après sa mort, j’avais suivi les conseils d’Irène et avais regardé sous son lit en compagnie de ma demi-sœur. J’y avais trouvé un portrait dénudé de notre mère. Cette pute avait dû s’entraîner sur lui et, depuis, je pensais qu’elle l’avait détraqué. J’en étais certain. Quand nous étions enfant, il n’était pas comme ça. Tout était de sa faute et qu’Yvonelle ne voulût pas le voir m’exaspérait. « Moi aussi, je t’aime. » lui dis-je, tout en songeant que j’aurais préféré rester à l’abri pour l’embrasser encore. Néanmoins, il fallait y aller. Je lui tendis d’abord la main pour l’aider à descendre puis lui proposai mon bras. « Tu es ravissante. » C’était vrai, si bien que cela me rendait suspicieux.

Dans la salle, mon regard alla de ce que j’estimais être Arcange Reknofeld à Yvonelle. Lui plaisait-il ? Je laissai le doute m’envahir et sa morsure. La présence de cet homme me dérangeait, tout comme celle de Merlin qui paradait au bras de cette femme qui me servait de mère. J’aurais voulu qu’elle ne le fût pas. Mes yeux se baissèrent sur ma tâche de naissance que je fixai un moment, contrarié. « Oui je la vois. » répondis-je tout de même. Comment pouvait-elle encore se regarder dans un miroir après avoir couché avec un homme qui aurait pu être son fils ? Enfin... je la suspectais de l'avoir fait avec Déodatus. À partir de là, plus rien n'était impossible. Je laissai un soupir retenu s'échapper d'entre mes lèvres. Lorsque la blonde évoqua mon père, je changeai néanmoins d’humeur. Gustave avait gagné en stature depuis le couronnement du d’Uobmab. Il avait su tirer son épingle du jeu là où Adénaïs n’avait fait que s’enfoncer plus bas que terre. J’admirais mon père, ainsi qu’Hermilius dans une moindre mesure. « Bonne idée. On ira voir mère tout à l’heure, lorsqu’elle aura un moment. » J’espérais que l’effervescence de la soirée ferait oublier la blonde à Yvonelle. Elle devait jouer et aurait probablement d’autres interactions sociales à gérer. « Père. Hermilius. » J’aimais particulièrement lorsque je voyais briller un élan de complicité dans le regard de mon géniteur. J’espérais me montrer à la hauteur de ses attentes et étudiais d’arrache-pied pour qu’il n’eût rien à redire, pas comme avec cette tapette de Ludoric. Je regardai Yvonelle. Elle était parfaite. Le fait qu’elle eût fini par aimer mon père me ravissait. J’avais eu peur, au début. Cependant, tout semblait aller pour le mieux. J’espérais qu’elle tomberait enceinte rapidement. J’avais envie d’annoncer la nouvelle à Gustave et voir l’éclat de la fierté briller dans son regard.

Lorsqu’il fit son discours, je l’écoutai religieusement tout en regardant les convives. Ils semblaient ravis d’être ici. Je souris et me penchai vers la blonde. « Tu devrais te préparer pour ton concert. Tu vas tous les éblouir, j’en suis sûr. » Je déposai un baiser sur sa tempe et attendis qu’elle filât avant de m’approcher d’Hermilius. « Vous étiez avec des filles ? » demandai-je. Ça me semblait fort probable. « J’avais envie de vous parler. » dis-je, le cœur soudain battant. « J’ai réfléchi à une façon de gagner de l’argent afin de ne plus dépendre de celui de mon père. Il me faudrait simplement un apport pour commencer, un apport que je ne souhaite pas lui demander. Ce serait pour l’achat de locaux, de filles et de matériel. Il me faudrait également des fonds pour la publicité. Vu la nature des activités… ce serait de la publicité plutôt clandestine. » J’ajoutai, un peu précipitamment. « J’ai fait un plan d’entreprise. Normalement, ça devrait rapporter vite et bien. Dans l’hypothèse où vous désireriez financer, je pourrais vous rembourser avec intérêts. » J’ajoutai : « Et vous offrir des prestations. » Je regardai les invités. « Bien sûr, il faudrait que ça reste entre nous. » Je faisais référence à Yvonelle.

816 mots
Lucius (Elzibert):

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Min Shào
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Min Shào
Dim 01 Oct 2023, 18:09


Les Portes - Le Roi Sadique

Merlin jubila en remarquant le poing serré d'Arcange, sensible à la provocation. Il s'agissait bien d'un D'Uobmab, bien qu'il appartienne à la branche faible de la famille. Ce dernier prit note de sa réponse et jugea qu'il ne le ferait pas entrer si facilement dans ses services. Sa soeur l'y aiderait peut-être. « Effectivement, je suis très bien entouré... », répondit-il en se tournant vers Adénaïs, comme s'il venait de réaliser qu'elle était à ses côtés. Il passa sa main dans son cou et pressa discrètement son pouce sous les cheveux de la blonde. « ...par des sujets fidèles », acheva-t-il, un sourire en coin. Le brun s'amusait de voir cette dernière lutter contre tous ses instincts et maintenir un calme à toute épreuve. Il se retourna vers l'autre garçon qu'il avait provoqué. « Néanmoins, je ne manquerai pas de faire appel à vos services, s'ils m'étaient utiles. » Il se tourna alors vers Ange-Lyne, à laquelle il portait bien plus d'intérêt. « Pour l'heure, vous êtes bienvenue dans le Palais Royal, Madame. Même à l'improviste, s'il s'agit de discuter d'une oeuvre m'impliquant, je vous accorderai le temps dont vous aurez besoin », ajouta-t-il d'un ton cérémonieux, comme s'il lui proposait de décrocher la lune.

Dès lors, les événements se succédèrent. Des inconnus surgirent dans le champ de vision de Merlin, alors que le malaise d'Adénaïs devenait de plus en plus palpable. « Enchanté, Mesdames », répondit-il en y mettant les formes. Il savait qu'il aurait oublié leurs noms le lendemain, mais ses conseillers étaient là pour lui faire les rappels nécessaires. Il repéra les étoiles qui brillaient dans les yeux de la première fille et inspira un coup, son ego agréablement flatté. Mais c'était l'autre, Olivette, qui attirait spécialement son attention. Quelque chose dans son air pensif et ses gestes mesurés lui rappelaient Adolestine. Il ressentit l'envie de la découvrir, attiré par cette proximité avec une personne dont il gardait de bons souvenirs. « Vos jeunes filles sont ravissantes. » Il se retint d'adresser le moindre compliment à la mère, bien qu'il reste cordial : il n'aimait pas les journalistes. Son père leur avait souvent réservé parmi les pires traitements, non pas car ils constituaient un risque pour les D'Uobmab, mais car ils étaient aussi insignifiants que pompeux. Il y avait une certaine satisfaction à ravaler l'ego de ceux qui criaient le plus fort.

Une fois la première impression passée, où il détailla les deux filles du regard, un vent d'ennui lui chatouilla les narines. Le Roi n'était pas fait pour les mondanités ; il préférait chasser et donner des ordres. Peut-être lui faudrait-il une femme capable de faire ce travail à sa place... alors qu'Adénaïs se montrait décevante en la matière. Elle paraissait abattue. Il n'était pas étonnant que tous les malheurs de la Terre lui tombaient sur les épaules ; elle se roulait en boule telle une victime dès qu'une situation ne lui convenait pas. Son dos était une cible si visible que nul n'aurait su la rater. Merlin laissa s'échapper un souffle alors qu'il adressait une oeillade à la blonde. Il avait tant envie de lui faire mal. Il voulait entendre les doux cris qu'elle poussait quand son corps était à sa merci. En réalité, il aurait accepté n'importe quelle distraction. Tout, sauf ces conversations vides de sens...

Ses pensées furent interrompues par l'hôte de la soirée. Pendant que Gustave prenait la parole, Merlin tira la chemise du premier domestique à sa portée et lui arracha un verre du plateau. Il le leva juste à temps quand ce dernier s'adressa à lui. Le Roi lui lança un regard entendu : il irait le voir plus tard dans la soirée. En attendant, il détailla la salle du regard pour repérer les dissidents qui ne se seraient pas inclinés assez bas à sa mention. Il se souviendrait bien du nom de ces personnes-là, en revanche. Quiconque défiait son autorité, de manière plus ou moins subtile, entrait dans une liste mentale qui s'agrandissait chaque jour. Merlin tenait à garder son trône. Tant que Judas n'irait pas mener une autre guerre, il avait tout le loisir d'asseoir son autorité sur son propre Royaume. Avant de prendre la place de son père.

Merlin leva le menton en regardant le dos d'Adénaïs qui s'éloignait du groupe. Oui, la cible était vraiment énorme. Il était certain qu'elle trouverait un moyen de s'attirer plus d'ennuis, ou de se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment. Et si elle voulait tenter de comploter contre lui, ce serait lui, son prochain ennui de taille. Mais déjà, la blonde parée comme un cadeau commençait à débiter des questions à un rythme effréné. Ce dernier n'avait pas le temps de réfléchir à sa réponse qu'elle lui en posait une autre. Néanmoins, l'admiration qu'elle semblait lui vouer l'excitait quelque peu. Il laissa échapper un rire contrôlé et se tourna vers sa mère : « Eh bien, il me semble que votre fille est faite pour suivre vos pas de journaliste. C'est un véritable entretien ! » Blagua-t-il en affichant un sourire qui n'atteint pas son regard.

Ce fut Olivette qui lança l'initiative de rattraper sa soeur. Merlin leva un sourcil. Elle ressemblait de plus en plus à Adolestine, et son intérêt n'en devenait que plus fort pour la demoiselle. Il ne détecta pas l'assentiment qu'elle lui vouait ; après tout, la moitié du Royaume voulait sa mort. « Mais enfin, vous ne me faites pas perdre mon temps, demoiselle », la rassura-t-il. « Tous mes sujets loyaux sont importants », mentit-il sans grande conviction. Mais son regard ne quittait plus celui de la jeune fille mesurée. « Pourriez-vous m'accompagner au buffet, Olivette ? Il ne m'a pas encore été possible de profiter de l'hospitalité de Gustave. Vous allez m'indiquer vos recommandations », ajouta-t-il en lui présentant déjà son bras. Le sourire de Merlin s'agrandit. Peut-être pourrait-il obtenir sa distraction, finalement.

Mots: 1030

Rôle:
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Jil
~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~

~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~
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Jil
Dim 01 Oct 2023, 18:28


Droite, mais leste sur ses jambes, Noée sourit et hoche la tête à l’attention des invités qui s’engouffrent les uns après les autres dans la salle. Avec quelques mots, les voilà dirigés en direction des festivités ; avec un simple geste, ils sont invités à lui confier manteaux et autres encombrants. Sans broncher, elle ignore quelques mains aux fesses, et fait papillonner ses yeux innocents. Ça fait partie du métier : n’ont pas vécu long les espions qui n’ont pas su réviser les besoins de leur égo. Après quelques minutes, elle fait un signe de tête à une autre servante, qui prends son relais, et elle fait claquer ses talons en direction de l’annexe du maître de maison. Elle entend d’ici les bruits humides qui en proviennent, et même l’odeur de sexe qui s’en dégage. Mais même sans ça, elle n’aurait pas eu de difficulté à imaginer ce qui s’y déroulait : c’est elle qui y avait fait mener les deux prostituées, un peu plus tôt. Celles-ci, payées à plus d’un titre, sont supposées lui faire un rapport complet de ce qui s’est dit dans la pièce. Qu’il est difficile, pour un homme, d’imaginer être trahi par la femme dont il obstrue la trachée avec sa queue. Mais ces filles-là ne sont pas bêtes, et surtout, pas sourdes. Avant de toquer, elle se prépare à feindre une légère surprise, un froncement de nez, un regard qui s’égare. Elle frappe, trois coups secs, et entre.

La pièce embaume la sueur, le sperme et la cyprine. Hermilius et Gustave sont occupés à fourrer leurs caleçons et les deux filles sont encore haletantes et fourbues. Elle marque une très brève pause, avant d'annoncer l'objet de sa venue :

— « Les invités seront bientôt tous là, messire. »

Avant qu’elles n’aient pu se rhabiller, les prostituées sont congédiées, et on ordonne à Noée de les faire sortir par la porte du fond. L’immonde maitre des lieux et son non-moins dégoûtant compère quittent les lieux, prêts à se faire cette fois sucer par un autre genre de putain. Une fois partis, la servante se tourne vers les travailleuses, et d’un très bref mouvement du menton, elles se comprennent. Le rapport aura lieu plus tard, dans la soirée. Elle les paye généreusement avec l’or prévu à cet effet, et y laisse tomber quelques pièces supplémentaires, avant de leur faire traverser quelques couloirs de service qui mènent jusqu’à une autre sortie de la propriété. Des années de préparation et l’habitude ne peuvent pas complètement immuniser à la vue des bleus et des meurtrissures sur le corps de celles qui ont la malchance de partager la couche de personnages méprisables : les prostituées, elles, n’ont pas l’air d’y prêter attention. Est-ce qu’elles se satisfont du coup dans le dos qu’est la revente d’informations, ou est-ce qu’elles ont accepté la douleur comme partie de leur existence ? Tandis qu’elles s’éloignent dans la fraîcheur de la soirée, Noée reprends le chemin des festivités.

Quelques minutes plus tard, elle reparait au milieu des convives, portant à bout de bras un plateau sur lequel sont servies plusieurs flutes. Armée d’un sourire charmant, elle va d’invité en invité. Gustave est en train de savourer le son de sa propre voix lorsqu’elle l’aperçoit. Un très bref instant, son sourire trésaille, et elle s’immobilise. Il est là. Un abject détritus à la pestilence fétide parmi les tas d’ordures qui dirigent le royaume : Ezidor de Xyno. La crevure au milieu des crevures ; la pourriture incarnée. Il a l’air de s’éloigner en direction des jardins. Elle contemple ses options. Changement de plan. En prétextant ne pas entendre la voix d’un large monsieur qui semble quémander une coupe, elle traverse la salle en suivant du regard sa cible. Dès qu’elle se soustrait au regard de la foule, elle matérialise une fiole depuis les plis de sa robe. Un mouvement de la main, et les trois flutes qui lui restent sont désormais assaisonnées. Dehors, il n’y a pas encore beaucoup de monde. Le soleil est couché, mais il teinte encore le ciel d’orange, et projette de longues ombres au milieu des arbustes. Quant à lui, il est là. Il se baguenaude sans but lorsqu’elle approche, munie de son plus beau sourire et l’un des boutons de sa robe résolument défait.

— « Un verre, monsieur ? Est-ce que la fête est à votre goût ? »

Parle-moi, regarde-moi, séduit-moi. Fait ce que tu fais le mieux et goute à ton propre poison, chattemite. Pour Noée, ce n’est plus une question d’espionnage, ce n’est plus une question de renseignement, c’est une vengeance, la justice karmique qui s’abat sur celui qui lui a échappé trop longtemps. Elle discute, tient la conversation en attendant, patiemment. Quelques minutes, c’est ce qu’il faut pour qu’il ne commence à trésailler de la paupière et tituber. Elle l’entraine un peu plus avant dans le jardin, et dès qu’elle se sait à l’abri des regards, elle le saisit dans une clef d’étranglement. Implacables, ces muscles qu’elle passe tant de temps à entrainer écrasent sa trachée, maintiennent son bras dans une position impossible, font pression contre les ligaments de son genou. Ses vieux os et ses muscles atrophiés ne peuvent rien contre elle. Là, entre les Cyprès et les Mimosas, elle l’amène lentement au sol. Quelques brefs instants de lutte, et il est là, gisant, immobile. Elle redresse la tête, et elle les aperçoit. Deux tignasses blondes, presque platine. Ils l’ont vu également. Elle sait qu’ils sont également ennemis du pouvoir en place. Elle ne sait pas si cela en fait des alliés. Tendue, elle attend de savoir si deux nouveaux corps doivent s’ajouter à sa liste.
Résumé et mots :


Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 3 3TFZNQ
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Adriæn Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

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◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021
Adriæn Kælaria
Dim 01 Oct 2023, 19:59

Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 3 4yi9
Image par Inconnu
Les Portes - Le Roi sadique



Rôle:

En sortant de la pièce, Hermilius réfléchissait encore aux paroles de Gustave et à sa réaction. Il pouvait comprendre que le fait d’évoquer Ezidor de Xyno juste après sa jouissance eût pu le refroidir mais il avait pensé obtenir plus de développements sur le sujet en l’interrogeant. En tant que conseiller, il commençait à s’inquiéter – bien que ce fût un bien grand mot – de le savoir si proche du Roi. Les morceaux de chair qui s’étaient déversés dans la boue provenaient bien de quelqu’un. Découper un corps n’était pas une tâche aisée. C’était même tout le contraire. Le problème c’est que le brun n’avait pu identifier l’identité de la victime. Il faisait nuit et il était également occupé. Il avait songé à plusieurs scénarios depuis, dont le fait qu’il s’agissait probablement d’une personne que Merlin avait voulu morte. Néanmoins, l’hypothèse ne tenait pas. La réaction du vieillard aurait été toute différente sinon. Alors quoi ? Alors qui ? Depuis, le De Tuorp se méfiait. Il savait qu’il savait tout comme Ezidor savait qu’il savait. L’équilibre était réel mais restait précaire. Le problème c’est qu’il était trop opportuniste et calculateur pour être rassuré. Sa nature profonde le faisait se méfier des autres. Il préférait les considérer faits du même bois que lui pour éviter d’avoir de mauvaises surprises. Devait-il se débarrasser du docteur ? Là encore, la question n’était pas si simple. Il était plus jeune mais leurs corpulences n’étaient pas si différentes. Il avait pris du muscle mais sa morphologie n’avait rien à voir avec celle de Gustave. Il était bien plus sec. En entrant dans la pièce, il repéra Arcange Reknofed. Lui en revanche pourrait défoncer n’importe qui… « Hum… »

Ses idées furent déviées par la présence d’Yvonelle – toujours aussi fraîche – et d’Elzibert. Plus le temps passait et plus il lui semblait que le fils ressemblait à la pire version du père. Néanmoins, ça l’amusait. Derrière les manières de la blonde, il sentait comme une dissonance. Elle était subtile, presque imperceptible. Il espérait que les paroles qu’il avait échangées avec elle la hantaient tous les jours. Le nouveau de Tuorp ne la rendrait jamais heureuse. Il montait les prostituées comme d’autres avalent un grand verre de lait. Qu’espérait-elle ? Qu’il s’améliorerait avec le temps ? C’était souvent le contraire. Elle ne pourrait pas prétendre ne pas avoir été prévenue. Hermilius lui sourit, estimant que ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne lui tombât dans les bras. Il n’aurait qu’à être au bon endroit au bon moment. « Tout à fait. J’ai entendu beaucoup d’éloges sur votre jeu et ai eu le plaisir de vous entendre répéter un jour où je rendais visite à votre mari. » Il ne mentait pas. Il était sensible à la musique, surtout lorsqu’elle portait des vérités enfouies. « J’espère que les sentiments qui transparaissent dans vos créations enchanteront toute la salle comme ils m’ont enchanté lors de ma venue. » Ce n’était pas réellement un enchantement. Il avait senti beaucoup d’espoirs et de mélancolie dans ce qu’il avait entendu. Il se doutait néanmoins qu’elle avait dû choisir quelque chose de plus joyeux pour la soirée.

Seul avec Elzibert, Hermilius attendit que l’adolescent parlât. Il hocha la tête à sa question et haussa un sourcil quand il déroula la suite. C’était trop bon. Il dut même retenir un sourire le temps de sa réflexion. Plusieurs choses entraient en compte, dont la possible réaction de Gustave s’il venait à apprendre qu’il avait aidé son fils à monter un bordel ou une entreprise assimilable. Le conseiller royal tourna les yeux vers Yvonelle. « C’est sûr… » murmura-t-il. « Il n’y a pas qu’à elle qu’il faudra le cacher. Je ne suis pas sûr que ton père approuve. » Il valait mieux prévenir. Ainsi, il passait pour un adulte responsable. « Cependant, si ce projet te tient à cœur et qu’il est viable alors je t’aiderai. Je veux juste pouvoir y réfléchir posément. Tu n’auras qu’à m’amener un dossier la prochaine fois que nous nous verrons, avec les détails. » Il plaça sa main sur son épaule en signe de soutien. « Maintenant je dois te laisser, je dois m’occuper d’une admiratrice... » Celle-ci était actuellement en compagnie du Roi et non dans les jardins. Il réfléchit. Elle n’avait pas daigné tourner un regard dans sa direction depuis qu’il était dans la pièce. « Quoi que… » Il se ravisa. « Pourrais-tu aller voir Dame d’Ecirava et lui remettre cette lettre de ma part ? » Il sortit la missive de la poche de sa veste. « Dis-lui que j’aurais bien aimé la rencontrer pour parler de sa fille, qui a visiblement envie de me chevaucher sauvagement derrière un buisson d’après ce qu’elle écrit dans ces lignes, mais que je la laisse régler ces fâcheux détails avec la principale concernée. Assure-lui que je ne lui en tiens pas rigueur et que je comprends qu’à l’âge d’Olivette, on puisse commettre des impaires. » Elle se prendrait sans doute une fessée de sa mère et, ensuite, le conseiller pourrait aller la voir pour lui en mettre une différente, en la torturant psychologiquement pour qu’elle ne dît jamais rien de ce qu'il risquait de lui faire à Ezémone. Et si elle disait quelque chose, personne ne la croirait. « Oh et ne lui dis pas que sa fille a envie de me chevaucher. Elle découvrira à la lecture. Joue à celui qui ignore le contenu puisque ce ne serait pas convenable que je t’en ai parlé. Néanmoins, si tu veux, tu peux la lire. » Il sourit.

859 mots
C'est une lettre salace qui donne rendez-vous à Hermilius dans les jardins et qui est signée d'Olivette



Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 3 4p2e
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Mitsu
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Mitsu
Dim 01 Oct 2023, 20:20


Image par Dominik Mayer

Explications


Allez, tour n°3 !

Il y a le feu à la colline \o/

Rps importants
----- Jeux de mains, jeux de vilains - Merlin, Zébella et Judas
- Le Royaume de Lieugro - Le vieux Roi
----- Le retour du légendaire pipou - Irène et Gustave
- Le Royaume de Lieugro - La chute du vieux Roi
- Le Royaume de Lieugro - L'avènement du Roi sadique
----- La fuite - Adolestine
- Le Royaume de Narfas - La révolte de Narfas
----- Les fuyards - Zébella et Childéric
----- On annonce une tempête - Judas et Coline
----- Le Maître de la forêt - Merlin et Adénaïs

Longueur des messages ? - 720 mots minimum.

Objectif secret : N'hésitez pas à le relire et à mettre tout en œuvre pour le réaliser.

Secret : Pareil, n'hésitez pas à vous en servir lâchement.

Voilà !  Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 3 002

Si vous avez des questions, n'hésitez pas ! Amusez-vous bien  Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 3 1628

Participants


En jeu :
- Faust (Gustave) : VII
- Laen (Hermilius) : III
- Eibhlin (Adénaïs) : VI
- Lucius (Elzibert) : III
- Lana (Yvonelle) : VII
- Thessalia (Irène) : X
- Dorian (Ezidor) : XII
- Wao (Merlin) : XXI
- Perséphone (Ezémone) : II
- Alcide (Nicodème) : II
- Lenore (Stéphanette) : II
- Aubépine (Olivette) : II
- Rose-Abelle (Ange-Lyne) : II
- Cal (Arcange) : II
- Jil (Noée) : II
- Nefraïm (Doléas) : II

Deadline Tour n°3


Dimanche 8 octobre à "18H"

Il reste 10 tours.

Gain Tour n°3


- 1 point de spécialité au choix
ET
- Main baladeuse : C'est un pouvoir qui permet de créer deux portails. En passant sa main dans l'un, elle ressort par l'autre. Ca permet, entre autres, d'attraper des objets normalement hors de portée.

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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
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◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Lun 02 Oct 2023, 00:31



Unknown

Le Roi sadique

En groupe | Alcide


Rôle - Nicodème d'Ecirava :


Nicodème haussa les épaules. « Ça n’avait aucune importance avant que vous ne m’appreniez souhaiter un mariage entre Olivette et le Roi. » Il n’était pas idiot, ou en tout cas pas assez pour ne pas avoir conscience que cette information, placées entre les bonnes mains, pouvait valoir de l’or. La stérilité d’un monarque pouvait nuire à la stabilité d’un royaume. Néanmoins, s’il regrettait parfois feu Montarville, il n’avait pas encore jugé bon de partager son savoir. Peut-être que le souverain se révélerait taillé pour le rôle. Il était encore jeune, et particulièrement immature. Les doutes pressaient le trésorier, mais il évitait de les formuler et, pour le moment, se contentait d’observer religieusement le ballet des pouvoirs qui s’orchestrait au palais. Ne l’écoutant plus que d’une oreille, il acquiesça aux propos de sa femme, avant de la suivre sans broncher vers l’intérieur de la demeure. Il songea qu’après avoir salué leur hôte, il pourrait se perdre dans la contemplation des œuvres exposées.

Leur traversée interrompue, il porta le regard dans la même direction que sa femme. Le médecin royal, haute silhouette malingre, se déplaçait parmi les ombres nocturnes. Placé sous la lumière d’un lampadaire où brûlait la flamme d’une bougie, le blond le détailla. Il y avait toujours eu, chez cet homme, quelque chose de dérangeant ou, à tout le moins, d’étrange. Cependant, depuis son introduction au château, Nicodème avait découvert un individu d’apparence calme, méthodique et avare de paroles. En cela, ils se ressemblaient un peu. Comme lui, il ne semblait pas friand de mondanités. Il ne partagea pas cette pensée à son épouse, qui avait bien trop l’esprit journalistique pour envisager que le de Xyno eût pu sortir simplement pour échapper aux tambours battants de la réception. Il coula son regard dans le sien, puis l’accompagna jusqu’à lui. « Messire de Xyno. » le salua-t-il, plus sobrement qu’elle. Ils ne se parlaient pas souvent. Il ne discutait pas avec grand-monde, au palais. Lorsqu’il s’y rendait, c’était pour accomplir son travail et, lorsqu’il avait terminé, il rentrait chez lui ou s’entretenait avec des artistes. « À plus tard, ma mie. » fit-il en direction de sa femme, sans s’étonner qu’elle l’abandonnât ici avec la lourde tâche d’interroger le docteur sur la qualité de la semence royale. Son regard bleu scruta les fenêtres par lesquelles se déversait la lumière de la fête. Il se racla la gorge, puis scruta le faciès du médecin. Quelques secondes s’écoulèrent avant qu’il ne trouvât une manière adéquate – tout du moins, ainsi la jugeait-il – d’aborder le sujet. « J’espère que cette soirée parviendra à détendre sa Majesté. » Le d’Ecirava tendit les bras le long de son corps, avant de tirer légèrement sur le bas de chacune de ses manches pour rajuster son costume. Ses iris revinrent sur Ezidor. « J’ai remarqué des achats médicaux à répétition et de nombreuses consultations avec vous parmi les lignes de compte. » Durant une fraction de seconde, il songea qu’il préférait encore qu’il ruinât sa santé plutôt que la trésorerie, mais il s’abstint de le verbaliser. « Doit-on véritablement s’inquiéter de sa condition ? » demanda-t-il, poli. Le médecin comprendrait sans doute ce qu’il n’évoquait qu’à demi-mot, avec la pudeur qui convenait pour ces choses-là, d’autant plus quand elles concernaient les têtes couronnées.

Une exclamation le fit se retourner. Ses prunelles s’arrimèrent à la silhouette d’Adénaïs d’Etamot, courtisane en titre de Merlin d’Uobmab. Depuis le bal donné par Montarville, cette femme n’avait cessé de s’enfoncer vers les enfers. Son fils avait violé la Princesse Zébella, avant d’être assassiné. Ses deux autres enfants avaient contracté un mariage incestueux, après que Gustave de Tuorp eut reconnu Elzibert. Il la regarda s’approcher. Non, à bien y réfléchir, sa déchéance avait débuté des années plus tôt, lorsque son mari était décédé. Désormais, tout le monde savait qu’elle s’était prostituée – sa fonction actuelle en attestait ouvertement – et qu’elle avait dilapidé l’argent familial. Ce seul élément suffisait pour que le trésorier royal éprouvât une aversion intense pour la blonde. « Dame d’Etamot. » Elle ne méritait plus ce titre, mais sans doute valait-il mieux paraître affable. « Que puis-je pour vous ? » L’aider à gérer le pécule que le Roi ne lui versait pas pour ses services ? À vendre sa maison désertée à bon prix ? Allait-elle demander à ce qu’il lui achetât un tableau pour rehausser l’état de ses finances ? Quand il sentit son bras se refermer sur le sien, il fronça les sourcils. Il n’avait aucune envie de la suivre. « Veuillez m’excuser. J’espère que nous pourrons poursuivre cette discussion plus tard. » dit-il à l’intention du de Xyno, avant d’emboîter le pas à la blonde. Il l’aurait bien repoussée dans un buisson, mais agir ainsi à l’égard de la courtisane du Roi devant le médecin de ce dernier aurait pu lui porter préjudice, quand bien même ils avaient entamé une conversation importante. « La sienne ? Non. » Il était bien plus embarrassé par la présence de cette femme à son bras que par celle de son garde. S’ils avaient peu eu l’occasion d’échanger, c’était parce qu’il ne souhaitait pas la côtoyer. Cela n’avait rien de personnel. Il était simplement d’un naturel introverti, et la façon qu’elle avait de gérer son argent avait le don de hérisser le moindre poil implanté dans son épiderme.

La lumière de l’intérieur l’éblouit. Il cligna des paupières, avant de chercher rapidement du regard son épouse et ses filles. Elles se trouvaient avec le Roi. Ezémone ne perdait jamais de temps. Il nota la présence des deux Reknofed, les yeux brillants. « Ai-je le choix ? » demanda-t-il sur un ton poli, en ancrant à nouveau ses pupilles dans celles d’Adénaïs. « Je n’ai pas l’intention de rester prisonnier. » Il espérait que sa femme n’aurait pas la bonne idée de jeter un coup d’œil dans sa direction. Son embarras atteignait déjà des sommets. Il imaginait très bien quel genre d’articles elle aurait pu écrire sur un noble dansant avec la putain du Roi, s’il n’avait pas s’agi de lui. Ou peut-être valait-il mieux qu’elle vît et vînt le tirer de cette étreinte ? « Les comptes sont les comptes. » répondit-il, laconique. Que lui voulait-elle ? Il décortiquait ses prunelles, les ridules aux coins de ses yeux, les ailes de son nez, les plis le long de sa bouche, la moindre aspérité que le temps ou les émotions imprimaient sur son visage, à la recherche d’un indice. « Mon épouse a beaucoup d’idées. » Que cherchait-elle à savoir ? S’il souhaitait s’élever ? Son statut lui convenait parfaitement. Il avait tout ce dont il pouvait rêver, à quelques modèles près. « Je n’ai pas encore eu le temps d’admirer les œuvres présentes à l’intérieur. Les jardins sont joliment ponctués de statues. Pour le reste, je ne suis pas un amateur de superflu. Cela est souvent synonyme de dépenses inutiles. » Dont elle semblait être – ou avoir été – une adepte, au vu de l’état d’indigence dans lequel elle avait plongé sa famille. « Seules des pièces d’exception méritent qu’on les achète. Les fioritures en tous genres, en revanche... » Il haussa ses épaules guindées par la tension que suscitait en lui cette situation. Il avait hâte que l’orchestre achevât la partition. « Qui ? » Ses sourcils se froncèrent subtilement. Au bout de quelques secondes, il crut comprendre qu’elle parlait du Roi. Il s’abstint de l’interroger plus amplement, la laissant dérouler ses propos nébuleux. Il avait horreur des paroles sibyllines. C’était pour cette raison, entre autres, qu’Ezémone avait su le charmer : quand elle voulait lui dire quelque chose, elle l’énonçait clairement. Les sous-entendus n’avaient jamais été son fort et son épouse avait pris le soin de ne jamais s’en encombrer en sa présence. Malheureusement, ce n’était pas le cas de nombreux nobles, ce qui, par le passé, lui avait causé bien des déconvenues, notamment auprès de la gent féminine. Se sentaient-ils plus intelligents quand ils croyaient réussir à faire passer des idées sous des mots fuligineux ? Ses phrases ne firent que distiller le doute, sans jamais se référer à quoi que ce fût de concret. Pourtant, durant une seconde, il crut saisir ce qu’elle souhaitait formuler sans parvenir à le faire. De marbre, il la détailla. Comment pouvait-elle être au courant ? Il avait toujours été particulièrement précautionneux et discret. « J’ai bien peur de ne pas comprendre de quoi vous voulez parler. De quoi souhaitez-vous m’accuser ? » Il la scruta, à l’affut d’un nouvel indice. « Il est regrettable que votre situation vous pousse dans de tels retranchements. » commenta-t-il. Il le pensait véritablement. Faire chanter pour sauver sa peau n’avait rien d’élégant. « Je ne pratique pas la chasse, non. Tout ce qui m’en rapproche, c’est l’art. Il existe de magnifiques compositions picturales sur ce thème. Le sport ne fait pas partie de mes préoccupations, et je préfère m’entretenir avec sa Majesté lors de réunions autour d’une table ou dans la salle du trône. » Il marqua une pause, cherchant quelle question il pourrait lui poser. « L’accompagnez-vous parfois lors de ces sorties ? » Il ne percevait pas bien le lien avec le sujet précédent, mais au moins, elle avait eu le mérite d’être plus claire. « Au sujet des compositions picturales sur la chasse, reprit-il à la manière de quelqu’un qui se souvient soudainement d’un élément, il y en avait une ici, autrefois, du temps de feu Éléontine. Mais je soupçonne notre hôte d’être plus friand de sport que de tableaux. Peut-être saurait-il partager avec vous cette passion, tandis que je me restreins à la mienne ? » Il lui faudrait, surtout, aller saluer le Roi tant qu’il était auprès de ses filles et de son épouse.



Message III – 1621 mots




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Lun 02 Oct 2023, 00:33



Unknown

Le Roi sadique

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Rôle - Arcange Reknofed:


L’irruption d’une femme et de ses deux filles – les d’Ecirava, telles qu’elles se présentèrent – eut pour effet de détourner l’attention d’Arcange du Roi – et de toute l’imagination morbide que sa simple vue débridait en lui. Il les salua, puis détailla leurs visages, comme s’il cherchait à les ancrer dans ses souvenirs. S’il était moins malin que sa sœur, il disposait cependant d’une excellente mémoire. Ses iris descendirent subtilement sur leurs corps. Les deux adolescentes sortaient à peine de l’enfance, mais les courbes de la mère avaient de quoi lui inspirer des élans au sein desquels le sexe et la mort perpétraient un ballet commun. Comme l’hôte des lieux prenait la parole, il se détourna et posa sur lui ses iris clairs. Les doigts de sa sœur enveloppèrent les siens, et le blond inspira. Quand elle faisait cela, il avait l’impression qu’elle allait utiliser sa main pour jeter sur une toile les éclats de sang qui traversaient son esprit. Il aimait cette idée. En un sens, il incarnait le bras dévoué à la réalisation de ses inspirations. Il était l’exécutant, parfois la muse ; elle, elle magnifiait. « Hum… » Visiblement, les Lieugroises avaient des goûts similaires à ceux de leur nouveau Roi : éloignés de l’embrasement de la jeunesse. Gustave était beau, mais sa beauté, pareilles à toutes les autres, s’étiolait. Aux rides qui imprimaient peu à peu sa peau, on devinait que cela faisait déjà plusieurs années qu’elle se fanait, tandis que d’autres, dans la fleur de l’âge, resplendissaient. Les mots d’Ange-Lyne le firent sourire. Il tourna son visage vers elle pour lui murmurer tout contre l’oreille : « Quand nous aurons réussi, il sera tout à toi, si tu le souhaites. Tu pourrais le peindre baignant dans son sang comme il baigne actuellement dans le luxe. » Il sourit et déposa un léger baiser sur sa tempe, prêtant peu d’attention au petit jeu de séduction que la mère et les filles menaient à l’égard du monarque. Pour le moment, elles l’ignoraient, mais elles perdaient leur temps. Quand elles sortiraient des griffes de la puberté, il serait déjà Roi, et alors, elles lui appartiendraient. Minauder devant Merlin ne les mènerait pas ailleurs que jusqu’à lui. Suivant le mouvement de son aînée, il se leva. « Votre Majesté, mesdames. » Il s’inclina, puis lui emboîta le pas.

Dans les jardins, il fixait les lumières du chandelier qui guidaient leur chemin à travers les ténèbres. Ils quittèrent le domaine et s’enfoncèrent dans la gueule de la nuit, là où les menaces planaient, là où les mains touchaient et les bouches susurraient ; là où, eux-mêmes, s’étendraient. Arcange gardait ses doigts noués autour de ceux d’Ange-Lyne, ses enjambées calées sur les siennes. Un frisson remonta le long de sa colonne vertébrale lorsqu’il crut sentir un souffle contre sa nuque. Il se retourna brièvement : il n’y avait personne. Portant à nouveau son regard sur sa sœur, il dut se faire violence pour la laisser se détacher de lui. Durant une seconde, ses doigts demeurèrent crochetés aux siens, avant de lâcher prise progressivement. Il posa les yeux sur la bougie, dont la flamme vacilla avant de s’élancer contre l’herbe. La nuit s’embrasa. Les flammes se reflétèrent dans ses prunelles et le vent souffla dans ses cheveux blonds. Il comprit où sa sœur souhaitait en venir. Son cœur tambourina, et sa main sur son torse n’arrangea rien à son rythme effréné. Il noua ses bras autour de sa taille, comme il avait pris l’habitude de le faire depuis quelques années. « Je le sauverai. » répondit-il, bien qu’il eût préféré le regarder périr au cœur de l’incendie, et même l’achever par ses propres moyens. Il sourit à la jeune femme. Les éclats d’or du feu dansaient sur ses cheveux. Il la contempla quelques instants. Elle était belle.

Tandis qu’il s’apprêtait à repartir, il interrompit son mouvement pour refocaliser toute son attention sur elle. « Hum ? » Quand ses lèvres effleurèrent la commissure des siennes, une vague dont la chaleur rivalisait avec celle des flammes qui les entouraient rugit dans le bas-ventre d’Arcange. Ses mains se tendirent dans le dos de son aînée et ses prunelles frappèrent les siennes. Il n’entendit plus les pulsations de son palpitant. Il n’entendit plus rien. Il ne vit plus le feu et l’obscurité. Il ne vit plus rien d’autre que le visage d’Ange-Lyne. Il ne sentit plus la morsure de la chaleur ou la fraîcheur de la nuit. Il ne sentit plus rien d’autre que le corps de la blonde pressé contre le sien. Devait-il…? Il s’était promis d’attendre, mais si elle… Il inspira. Fébriles, ses doigts remontèrent dans sa chevelure. Il l’empoigna et inclina délicatement sa tête vers l’arrière, avant de fondre sur ses lèvres. Il y déversa son cœur et toutes ces années d’amour muet dans une longue discussion silencieuse. Son bras libre raffermit son emprise contre la chute de ses reins. Il avait envie de l’allonger entre les flammes et de lui faire l’amour ici et maintenant. La pression qu’il ressentait entre ses jambes devait être assouvie ; il avait libéré sa poitrine, et il souhaitait désormais affranchir tout son corps de cette torture que le secret lui avait imposé durant des années.



Message III – 868 mots


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Lun 02 Oct 2023, 00:37




Le Roi sadique

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Rôle - Yvonelle d'Etamot (mariée de Tuorp) :


Le ton satisfait de Gustave crispa sa nuque. À chaque fois qu’elle le regardait, elle ne pouvait s’empêcher d’imaginer Elzibert à sa place. Comme elle détestait l’homme qu’elle voyait ! À quoi ressemblerait-elle, si elle demeurait à son bras ? Le futur qui s’ébauchait dans son esprit ne lui plaisait pas. Chaque mot échappé de la bouche de son beau-père ravivait sa détermination à sortir son mari d’entre ses griffes. Il s’illusionnait. Il n’était pas comme lui. Il ne l’avait jamais été et ne le deviendrait jamais. Il était juste perdu ; elle refusait que sa perte signât sa chute. Leur chute. « Merci. » répondit-elle en lui souriant. « Oui, c’est très aimable à vous de tout avoir fait préparer. J’espère réussir à charmer vos oreilles et celles de vos convives. » Lorsqu’il s’éloigna, elle rejoignit Elzibert. Sa silhouette se cala contre la sienne et elle posa délicatement sa tête contre son torse, le regard rivé sur Gustave qui paradait au milieu des convives. Comment son frère pouvait-il ne pas percevoir l’horreur sous la poudre de charme ? Comment pouvait-il désirer lui ressembler ? Elle repensa à leurs rêves d’autrefois. À son regard vert dirigé sur une myriade de livres, et au sien, bleu, fixé sur les cordes ou les touches d’un instrument. Il avait tout abandonné ; tandis que pour Yvonelle, jouer était devenu bien plus vital qu’avant les tragédies que leur famille et le royaume avaient vécu. Ses iris céruléens s’ancrèrent sur Merlin. La bienveillance de Montarville lui manquait. Elle se demandait souvent comment allaient Rosette et son palefrenier, Placide et Ludoric. Avaient-ils réussi à rejoindre Narfas ? Reviendraient-ils et ramèneraient-ils avec eux un peu de la félicité du temps d’avant ? Souvent, celle qui jamais ne s’était intéressée à la politique se surprenait à espérer un revirement brutal en défaveur de l’actuel souverain. La situation de sa mère motivait d’autant plus ses pensées révoltées.

Le mouvement d’Elzibert la poussa à se redresser. Elle le regarda et lui sourit. Parfois, quand elle était seule chez eux, enveloppée dans des draps froids, qu’elle songeait à toutes ces mains qui le parcouraient et qu’elle se voyait déjà partir, elle se demandait si le temps était véritablement capable d’effacer les sentiments. Si elle s’en allait, cesserait-elle de l’aimer, un jour ? Cet amour lui paraissait trop puissant, trop important, trop prégnant. Il lui écartelait le cœur autant qu’il le lui réparait. « Tu crois ? » Elle jeta un coup d’œil à ses instruments, puis au reste des convives. Elle voulait rester avec lui le plus longtemps possible. Il avait ancré en elle une peur qui ne la quittait plus. Elle craignait que, si elle le laissait seul, il allât trouver des filles. Elle aurait été stupide de croire que la demeure du de Tuorp n’habitait aucun vice. Même dans son bureau, il avait… Quand elle pensait qu’Elzibert avait plongé entre les cuisses de la prostituée, elle avait envie de hurler. Elle n’avait pas cru Hermilius, mais le temps lui avait imposé la vérité. Elle redoutait qu’il s’absentât, qu’il ne fût même pas là quand elle jouerait, que tout le monde sût ce qu’il faisait. Elle savait qu’elle ne supporterait ni la blessure, ni l’humiliation. La confiance aveugle qu’elle lui avait autrefois accordée s’effritait. Mais rester quelques minutes supplémentaires n’aurait rien changé ; tout au plus, les secondes auraient retardé ce qu’elle ne pouvait empêcher. « Tu as raison, je vais y aller. » dit-elle finalement. Elle leva le visage vers le brun, et se composa un sourire qu’elle espéra suffisamment sincère. « Le plus important, c’est que je t’éblouisse, toi. » Elle lui rendit son baiser, sur la joue, avant de se détacher de lui et de s’approcher de l’orchestre.

Attentive, la musicienne sortit ses instruments de leurs housses protectrices, puis les examina. Un violon et une harpe. Le piano trônait déjà sur l’estrade. Elle vérifia la tension des cordes, sans gâcher l’air qui s’élevaient sous le jeu des phalanges des amphions. Elle délivra l’archet de l’alto du tissu dans lequel il était emballé, puis passa ses doigts dessus avec délicatesse. Ses yeux azur suivirent leur trajet, avant de s’orienter vers les invités. Ils repérèrent rapidement Elzibert, qui conversait avec Hermilius. Elle les observa quelques instants, la curiosité imprimée au fond de ses pupilles. Les mœurs du de Tuorp avaient tout de questionnables, cependant, elle savait que son époux admirait aussi le cousin de son père. Il avait au moins le mérite, d’une part, de ne pas chercher à cacher qui il était – tout du moins, face à elle, il avait laissé tomber le masque –, et d’autre part, de ne pas s’être engagé dans un mariage d’amour pour le trahir par la suite. La blonde pinça les lèvres et tâcha de se concentrer.

Lorsque l’orchestre eut terminé son morceau, elle les rejoignit sur l’estrade, sourire aux lèvres, et salua un à un tous les musiciens. Le cœur battant, elle tira sur le tabouret placé sous le piano à queue pour s’y asseoir. À l’instant où elle posa ses doigts sur l’ivoire, elle oublia toutes ses peurs. Elles s’envolèrent sur les touches. Yvonelle n’exista plus qu’à travers sa musique.



Message III – 860 mots

Je suis allée piocher dans les œuvres d’Abel Korzeniowski (que j’adore nastae). Yvo joue/jouera donc avec l’orchestre (jusqu’à ce qu’il faille partir parce qu’Ange-Lyne a pourri le groove de tout le monde en mettant le feu, franchement c'est moche Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 3 2497878348) :
Abdication (jusqu’au boom vers 3m35) – Elle est au piano
Dance for me Wallis – Elle sera au violon
Et je pense que ce sera tout (tant pis pour la harpe héhé) parce que le feu va sans doute arriver rapidement 8D


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Persée
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Persée
Lun 02 Oct 2023, 20:29

Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 3 2bxn
Les Portes V - Le Roi sadique
Ezémone




Ezémone d'Ecirava:

Ezémone avait suspendu son geste au dessus des cheveux de sa puînée. « Voyons, ne joue pas à la sotte, Olivette, ça ne te sied pas. » déclara-t-elle avec sévérité. « Ce n'est pas inconvenant, ce sera flatteur pour notre monarque. C'est tout naturel de faire rencontrer des jouvencelles en âge de se marier aux hommes qui ne le sont pas encore, qui plus quand ils sont rois. J'ajouterais même que ce serait discourtois de l'ignorer alors qu'il prend le temps et la considération de quitter le château pour se joindre à cette petite soirée. Trêve de billevesées ! Allons-y avant qu'il ne soit happé par toutes les autres dindes qui auront la même idée que nous. »

Les dernières réticences balayées avec l'efficacité de Doléas face à une motte de mauvaises herbes, Ezémone assista à l'exposition de ses filles avec une émotion brillamment bridée derrière un sourire de circonstance. Ce dernier se fana en comprenant que Stéphanette monopolisait la parole pour un temps bien trop long pour une première introduction. Seul signe trahissant son embarras, la mère cillait un peu trop vite et un peu trop longtemps. Elle priait de ne pas avoir besoin d'intervenir en interrompant cette litanie. Par le ciel, il fallait qu'elle se taise avant de gâcher les chances d'Olivette en assommant le roi de ses réflexions oiseuses. Non, vraiment, Stéphanette n'avait pas l'armure nécessaire pour prétendre à un jour s'asseoir aux côtés du Roi. C'était une certitude. Si elle avait été une fleur, Stéphanette aurait été un coquelicot. Charmante, coquette, adorable, fragile, qui avait davantage sa place dans la simplicité d'un champ en friche qu'au sein d'un jardin savamment étudié au tracé complexe, réfléchi pour impressionner et être admiré. Elle avait une autre forme d'intelligence, une de celles qui était indétectable au premier regard, et qui serait totalement inutile dans le panier de crabes qu'était la famille royale. Ses appétences conviendraient mieux à un autre parti, qui n'écraserait pas brutalement son petit coquelicot.

À la fin de l'intervention de la blonde, Ezémone lâcha un petit rire attendri en penchant la tête, comme si les maladresses de sa fille était quelque chose sur lequel il fallait faire preuve d'indulgence. Intérieurement, elle étouffait. Avait-elle tant failli en tant qu'exemple ? Son travail l'occupait peut-être trop. Elle n'était pas assez présente, elle le regrettait souvent, puis une urgence au journal l'attrapait et elle oubliait ses résolutions. Elle payait ces défaillances de mère aujourd'hui. Aussi, c'est avec plus d'appréhension que d'excitation qu'elle vit Olivette prendre la parole à la suite de sa sœur en commençant par la sermonner, sous la barbe encore inexistante du Roi, avant de s'adresser à lui. Ezémone commençait à se sentir mal. Atterrée, elle ne sut par quel miracle elle réussissait à garder sa façade aimable. À Olivette qui lui décochait une œillade d'une insolence étudiée pour muscler son cœur, elle se contenta de retourner un regard profondément déçu. Et ce n'était que le début de ses problèmes. Elle les aurait bien giflées, chacune leur tour, pour leur bêtise insondable. Toutes deux se croyaient fort plus malignes qu'elles ne l'étaient réellement et il était temps de faire sonner les cloches dans le creux vide qui leur servait de cervelle.

« Sa Majesté est trop bonne. Ce sont encore des enfants, par certains côtés, avec la curiosité naïve qui va avec. » Elle faillit ajouter "Vous savez comment c'est" mais décida que suffisamment de faux-pas avaient été commis en un remarquable court instant. Aucun enfant n'aimait qu'on lui rappelle qu'il en était un, et ce Roi ne devait pas faire exception. En notant que sa royale attention s'attardait sur la brune, Ezémone tint solidement sa langue, les pupilles dilatées par un espoir fou. Se pouvait-il, contre toute attente, que le monarque soit aussi bête que ses filles et ait été réceptif à Olivette malgré ses efforts pour saboter son plan ? Le ciel était trop bon avec elle. Ce devait être un retour de karma pour cette jeunesse gâchée qu'elle ne récupèrerait jamais et elle se promit de se montrer plus dévote lors de ses prochaines prières.

« C'est fabuleux. » lâcha Ezémone en attrapant Stéphanette par l'épaule. Elle se sentait comme le loup qui, après avoir échoué à croquer dans un lapereau, découvre par hasard toute une horde de biches bien dodues d'avoir passé tout le printemps à s'engraisser. « Quelle chance que le Roi soit un idiot ! Il n'y a vu que du feu. » Elle se félicitait comme si elle était responsable du nombre de neurones frémissant sous l'amas de cheveux bruns de Merlin. « Quant à toi, Stéphanette. » Elle baissa les yeux sur l'aînée. Non, ce n'était pas le lieu pour cela. La réprimande pouvait attendre le lendemain matin. Pour le moment, elle savourait cette victoire. « Ils feraient un couple splendide, non ? Tu imagines, devenir la sœur de la Reine ? Tu serais belle-sœur du Roi. Imagine toutes les toilettes que tu pourrais porter. Tous les garçons se jetteraient à tes pieds. Bien sûr, tu n'épouseras pas le premier parvenu, je te le garantis. »

Ezémone couva du regard sa fille et le Roi rejoindre le buffet puis, comme prise par un instinct surnaturel, fut attirée par un mouvement, sur la piste de danse cette fois. « Mais ! Que fais ton père avec cette - euh - avec Dame d'Etamot ? » La vision était si inattendue qu'elle en devenait risible. Mais la violette n'avait pas du tout envie de rire. Quel but poursuivait cette femme ? Car il ne faisait aucun doute que Nicodème n'aurait jamais été à l'origine de cette configuration. On disait d'Adénaïs qu'elle n'avait plus rien à perdre, mais c'était faux. Elle n'avait pas répété à Nicodème ce qu'Adénaïs lui avait confié l'autre jour, car les cancans n'intéressaient pas l'amateur d'art. Elle avait caressé l'idée de l'évoquer dans la Crème Lieugroise mais ne l'avait pas fait non plus. Le secret d'un bon article résidait dans le fait de le publier au bon moment, et il devenait alors excellent. Ce n'était pas encore le cas. Toutefois, la nature ne serait pas aussi patiente avec son secret. Cela ne se voyait pas encore, mais ces choses-là allaient vite. Merlin s'en rendrait vite compte s'il la troussait aussi souvent qu'on le disait, à moins qu'il fut ignorant de ces choses-là. Et s'il croyait que l'enfant venait de lui ? Il risquait de l'épouser, ou de se débarrasser d'elle. La première option serait catastrophique pour ses plans. Pensive, la journaliste regardait son mari et la courtisane danser, leurs lèvres fébriles d'une conversation qu'elle brûlait d'entendre. Qu'avait Nicodème à voir avec tout ça ? Elle ne le croyait pas capable de lui cacher des choses. La base de leur relation reposait sur le respect et la confiance. Avait-il croisé Adénaïs dans le cadre de ses fonctions ? C'était fort probable. La cervelle en ébullition, elle en oubliait presque la présence de sa fille. Elle s'arracha à la vision du couple dansant et scruta la blonde. « Qu'est-ce que tu penses d'Arcange Reknofed ? Il est beau garçon, non ? »

Message III | 1248 mots

Je suis désolée, Ezémone ne viendra pas sauver Nicodème mais elle attend un compte rendu complet sinon elle ne le laissera pas en paix 8D

Je n'ai pas encore réagi à la lettre, ce sera pour le prochain tour, quand, je cite, "ce gros chacal d'Elzibert" la lui amènera (avec la bouche en cœur j'espère) 8D


Merci Jil  Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 3 009 :
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Kyra Lemingway
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Kyra Lemingway
Mar 03 Oct 2023, 15:02


Les Portes V


Le visage toujours rivé vers le sol, tu entames une prière muette derrière les paupières closes, espérant de toutes tes forces qu'elle ne s'offusque pas de ton intervention, d'abord, et qu'elle concède à ta demande, ensuite. Tu commences cependant à douter de la réalisation de ce deuxième souhait lorsque son rire tomba dans tes oreilles. Bien sûr qu'elle se moquait de toi, simple domestique que tu étais à oser quémander son soutien. Tu t'attends, de ce fait, à accuser un cynisme flagrant ou une critique non-dissimulée sur l'audace dont tu avais pu faire preuve à son endroit. Tu te trouves ainsi particulièrement surpris de sa réaction, loin d'être ce que tu avais pu imaginer, quoiqu'il soit bien impossible de prévoir les réactions d'Errazib. De même, ce fut l'humiliation qui te saisis en même temps. Quand bien même l'écart de votre situation était flagrant, son geste comme ses mots avaient tous de ceux que l'on adressait à son animal de compagnie. Tu ne te redresses cependant pas, essayant de refouler rapidement ces sentiments. Tu ne devais, de toute façon, pas être plus intéressant qu'un chien à ses yeux. Elle ne te laisse néanmoins aucun répit et un sursaut te saisis, accompagné d'un léger mouvement de recul, lorsque tu sens ses doigts fins se poser sur ton visage. Tu fus, par la même, déconcerté par la douceur de ses mains. Noée les avait plus abîmées, comme une grande partie des domestiques, la faute à l'ouvrage et à l'effort. Or, il s'agissait là de mains qui n'avaient jamais connu la nécessitée d'un gagne-pain et son impact sur le corps. Aussi neuve et lisse que la peau des nouveau-nés. Étaient-ils tous identiques ici ? Tous ses pairs étaient-ils eux aussi marqués par l'innocence d'un labeur acharné ? Il y avait des tas de choses qui devenaient clairs une fois la réflexion faite. Irène dérogeait cependant à cette règle. Rien n'était clair avec elle et la position dans laquelle elle te mettait était particulièrement inconfortable. D'un geste presque anodin, elle t'avait forcé à lever les yeux et, le temps d'une courte seconde, tu croisais ses iris clairs curieusement lucides. Tu poses vivement ton regard ailleurs avant qu'on ne crie à l'outrage. Du moins, jusqu'à sa question. Tu t'interroges. Était-ce pour mieux se moquer de toi ? Par réelle curiosité ? Pour mieux te congédier ? Tu décides néanmoins de te lancer. Ce n'était pas comme si elle semblait te laisser le choix, de toute façon. « Je... J'étudie la médecine. Sur mes heures libres, bien entendu, ce n'est pas mon souhait de profiter de la fortune du Seigneur d'Ecirava et de Madame pour ne pas les servir comme je le dois, ce sont d'ailleurs d'excellents maîtres et ma mère me tuerait si c'était le cas, je ne veux pas lui apporter de problèmes qu'elle ne mériterait pas en plus et– ». Tu t'interromps brutalement. La gêne te faisait t'emmêler les pinceaux. Toutes tes pensées déboulaient en même temps sans te laisser le temps de les analyser avant de les exprimer, rendant ton discours de moins en moins compréhensible. Alors tu reprends ton souffle et organises correctement tes idées pour te concentrer sur l'essentiel. « Les livres n'apprennent pas tout. Pas le concret. L'aide du Seigneur de Xyno m'est importante. Surtout quand la connaissance est difficilement accessible. » arrives-tu enfin à expliquer avec bien plus de clarté. Car c'était une chose que d'apprendre sur des cadavres l'anatomie d'un corps, ou les symptômes post mortem d'un mal. Le fait était qu'un macchabée était difficile à soigner, et plus encore à guérir. Pour atteindre ton but, il te manquait la connaissance de l'ante mortem et des soins à prodiguer qui t'étaient bien plus inaccessibles du fait de ta condition. Tu retiens ainsi une exclamation ravie, te contentant d'un large sourire heureux que tu étais incapable de réprimer.

Comme tu te redresses, tu vas réitérer tes remerciements de plus belle. « Je vous – ». Le reste de ta phrase reste néanmoins coincé dans ta gorge à la nouvelle initiative d'Irène. Tu te laisses malgré cela guider, supposant tout d'abord qu'elle ne faisait que te guider jusqu'à Ezidor. Elle ne semblait, après tout, pas se soucier des formes. Cette hypothèse, tu la révises à la seconde où la d'Errazib s'arrêta au milieu de la piste de danse pour se planter face à toi. Une première alerte secoua ton cerveau pour te mettre en garde d'un potentiel problème en approche. « Je vous remercie pour votre geste et le temps que vous acceptez de m'accorder... » commences-tu en tâchant d'initier un début de retraite en comprenant à présent ce qui traversait le cerveau de la folle. «... néanmoins j'ai encore beaucoup de travail et... » continues-tu en essayant de te dérober à elle. Inutile. Elle ne t'écoutait absolument pas — ou s'en moquait royalement — et lorsque tu écartais tes mains de ses hanches sur lesquelles la folle les avait posés, elle répliqua aussitôt en les y réinstallant avec plus d'autorité avant de t'enfermer davantage dans sa prison en enlaçant ta nuque. « ... et je ne suis pas persuadé qu'il est convenable pour une Dame de votre rang de danser avec une personne comme moi. » conclus-tu en ultime forme de justification pour qu'elle accepte de te laisser partir. En vain. En même temps, ce devait bien être la dernière personne à se soucier des convenances. Cela te mettait particulièrement dans l'embarras. Ce ne serait pas elle qui serait blâmée pour cette danse. Tu ne savais même pas danser en plus. Pas celles de ce genre. Tu étais plus habitué aux danses populaires qu'à celles de salon, bien trop protocolaire. Mal à l'aise, ton regard vagabondait d'un visage à l'autre, persuadé que tous vous dévisageaient avec mépris et antipathie. Tu te détournes de ces œillades accusatrices lorsque ta partenaire évoqua ton employeur. « Messire d'Ecirava ? ». Suivant la direction qu'elle t'indiqua, tu le découvres à également à partager une danse, ce qui t'étonne grandement. Ce n'était pas le genre de ton maître de s'exhiber de cette façon, encore moins quand sa partenaire n'était pas Ézémone. Le visage de la cavalière t'apparaît. Adénaïs d'Etamot. Tu ne savais trop quoi penser de la dame. Son parcours de vie était marqué par l'infortune. Elle n'était pas totalement innocente à ce sort de ce qui se disait. Néanmoins les prostituées appartenaient normalement à ta condition, pas à la sienne. Elles étaient ces filles du bas peuple dont la vente de leur charme avait été le seul moyen d'acquérir un semblant de liberté. Dans quelle mesure devait-on être suffisamment désespéré pour se jeter volontairement dans les abîmes de la fange populaire ? Cette réflexion ne trouvant pas de réponse satisfaisante, tu te détournes du duo pour reporter ta pleine attention sur Irène. « Bien sûr. Dès que la chose me sera possible je pourrais lui faire part de votre souhait. ». La contrepartie te paraissait raisonnable. Tu t'étais presque attendu à pire aux vues de la tournure des évènements qu'elle vous avait fait prendre. Bien plus que cette proximité qu'elle avait initiée et qui te paraissait — du moins préférais-tu l'espérer — plus intime à chaque seconde qui passait. Tu te crispes donc entièrement en sentant le contact de son corps contre le tien. Ce n'était pas qu'une impression, comme tu l'avais craint, et à présent, la voilà bien trop proche pour que tu réussisses à conserver un semblant calme apparent. Un à un, les signaux d'alerte de ton esprit s'embrasaient à mesure que tu analysais son comportement vis-à-vis de toi. Ton cœur s'emballa sous tes côtes alors que tu te trouvais pétrifié par le malaise et l'incapacité à savoir comment tu étais censé réagir à ce qui s'apparentait à des avances. Jusqu'au geste et au mot de trop. « Merci. Beaucoup. Vraiment. » déclares-tu soudainement, fébrile, en forçant cette fois ton échappé. Tu  décroches tes mains de sa taille pour dégager vivement ses bras de ton cou et te soustraire à elle d'un grand pas en arrière, manquant de peu de bousculer un couple dans leur valse. « Ce sera avec plaisir que je parlerais de vous à mon maître et lui ferais savoir votre requête et ça a été un plaisir également de danser avec vous mais j'ai encore beaucoup de travail et mon rôle est de vous servir et non de festoyer... ». Tu avais débité ces excuses et remerciements dans un unique souffle à une vitesse trahissant la gêne dans laquelle tu te trouvais. Passant une main nerveuse dans les cheveux, ton regard saute d'un visage à un autre, d'un décor au suivant, comme parti en recherche désespérée d'un soutien ou d'une aide pour fuir sereinement ou la tenir éloignée de toi. Tu songes à ta maîtresse avec crainte. Son activité lui faisait avoir des yeux partout et c'était cela que tu craignais avec le comportement de la d'Errazib vis-à-vis de toi.
©gotheim pour epicode


Post III | Mots 1486
Bon, déso Olivette, je voulais aller te sauver des vilaines pattes de Merluchon mais ça attendra le prochain tour
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Kitoe
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Mer 04 Oct 2023, 22:45

Gustave
Le roi sadique
One Hope - midas touch


Son verre vide toujours en main, Gustave se déplaçait dans la foule de ses invités. La soirée était bonne, pour le moment ; il n’y avait rien à signaler du côté des domestiques et il croisait des sourires collés aux visages de plusieurs personnes. Ce tour de propriété le rassurait. Il salua celles et ceux qui lui adressait quelques compliments sur le standing de la soirée et chaque interaction positive le guindait dans son autosatisfaction.

Il chercha du regard Merlin et s’aperçut qu’Adénaïs n’était plus à ses côtés. En cherchant davantage, il comprit qu’elle se trouvait aux bras d’un autre homme : Nicodème d’Ecivara. Un garde se tenait non loin. Gustave se pinça les lèvres. Il aurait aimé profiter des festivités pour accaparer la blonde le temps d’une danse au moins. Par chance, il savait que le trésorier n’était pas du genre à trainer en soirée. Il n’était donc question que de patience. Gustave en avait. Ce nouveau monde et ses nouvelles fonctions, les épreuves qu’il avait dû endurer dernièrement lui avaient appris à gérer sa colère autrement. D’un nouveau coup d’œil dans la salle, l’hôte s’enquit de l’état de ses invités les plus importants. Il semblait qu’il avait perdu les Reknofed de vue. Ces derniers avaient dû trouver un coin pour s’occuper de leurs affaires toutes personnelles, et le maître des lieux n’était personne pour les arrêter. Il y avait aussi Irène, qui plus loin avait enlevé Doléas, le domestique de la famille d’Ecivara. Gustave aurait aimé que cette folle ne fut pas présente ce soir. Depuis qu’elle allait de pair avec Ezidor, le portrait qu’il s’en faisait n’était plus si anecdotique. Si ça n’avait tenu qu’à lui, il l’aurait déjà fait tuer. Le de Tuorp se demandait à quel point elle connaissait les secrets du médecin. Ne s’attardant pas plus sur le sujet, il poursuivit. Son regard s’arrêta enfin sur la femme du comptable, en compagnie de sa fille. Il s’approcha d’elles.

-Dame d’Ecivara. Salua-t-il. Mademoiselle. J’espère que la soirée est à votre goût.

Il lui sembla que Stéphanette était plus âgée que ce qu’il avait cru comprendre. Il la trouvait belle, mais la trouvait un peu maigre. La mère était peut-être plus à son goût, même s’il déplorait quelques rides en trop.

-J’ai vu que vous avez déjà fait connaissance de nos nouveaux compatriotes. Vos échanges avec le roi se sont bien passés ?

Merlin avait l’humeur difficile. Par une chance plus ou moins grande, personne n’avait encore été humilié publiquement, ni tué. Il hésitait à lancer les paris.

-Je remarque que nous n’avons pas eu l’occasion de faire plus ample connaissance par le passé. Je pense pourtant qu’avec nos fonctions respectives, nous pourrions mener à bien quelques projets intéressants.

S’armer d’une campagne de communication aussi énorme ne pouvait lui être que bénéfique. Le pays était en grand besoin de propagande que Gustave avait à cœur de garder sous le coude. La réputation de la Crème Lieugroise n’était plus à faire. Il s’agissait du meilleur papier du royaume, un savoir-faire qui avait perduré depuis autant de temps que l’avait fait sa dirigeante. Ézémone était une femme de pouvoir intéressante, autant que Garance l’avait été avant de fuir lâchement son fief. Gustave se demandait d’ailleurs ce qu’elle devenait. Il songea aux autres membres de l’ancienne famille royale, puis à Ludoric. Éléontine était-elle allée les rejoindre ? Il y pensait souvent.

-Du peu de choses que je sais de votre mari, je ne l’aurais pas imaginé se mêler aux danseurs avec Adénaïs au bras.

L’idée, ceci-dit, le faisait rire. Nicodème était un homme coincé et trop cordial qui ne jurait que par ses lignes de compte et quelques œuvres d’art trop onéreuses. Adénaïs était une femme trop déstructurée pour un cavalier aussi rigide. Gustave se demandait comment Ézémone vivait sa situation de couple. Elle ne lui paraissait pas aussi étriquée, au contraire : sa fonction l’incitait à explorer et à s’aventurer là où elle n’avait pas vocation à être. Aussi passionnant qu’utile. Peut-être avait-elle un amant ? Non ; elle en avait sûrement un. Gustave lui lança une œillade espiègle.

-Est-ce que c’est une idée de vous ?

Si tel était le cas, qu’attendait-elle ? Tirer les vers du nez de la courtisane pour obtenir quelques potins sur l’intimité du roi ? Ou y avait-il autre chose ?

-J’espère pour vous que vous avez déployé d’autres journalistes parmi les invités.

L’idée qu’une troupe d’espions fut actuellement parmi eux l’amusait plus que cela n’aurait dû. Il plissa les yeux, détaillant encore les invités. Il aurait aimé savoir ce que son fils avait de si intéressant à raconter à Hermilius, par exemple. Les oreilles indiscrètes étaient le genre d’atout qui lui manquait parfois.

782 mots



Bijin
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Seiji Nao
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Seiji Nao
Jeu 05 Oct 2023, 15:26





Rôle:

L’ange de la déception rôdait autour de l’adolescente, prêt à s’abattre sur elle au moment propice. En bon charognard, il se montrait patient : il ne s’engouffra pas lorsque le Roi balaya ses questions d’un revers de la main. Dans l’esprit de sa victime du jour, la timidité étreignait si fort le monarque devant elle qu’il n’osait pas lui répondre. Incontestablement, la finesse de sa tenue et l’élégance de son maintien l’intimidaient. À côté de la mégère qu’il fréquentait sans qu’elle ne comprenne bien pourquoi, elle resplendissait comme un soleil. Comblée de l’entendre rire, elle s’autorisa un léger gloussement, dissimulant ses dents derrière sa main en un geste précieux. Drapée dans son narcissisme, elle ne remarqua pas que ses prunelles de prédateur s’attardaient plus que nécessaire sur les traits d’Olivette. Nul doute que cet oiseau-là, tout royal qu’il fût, lui mangerait tôt ou tard dans la main. Absorbée dans la contemplation de la ligne de sa mâchoire, qu’elle trouvait hélas un peu molle, peut-être encore arrondie par la jeunesse, elle n’entendait rien que ses propres palpitations. D’abord si indifférent face à lui, son coeur s’emballait en douceur, effaçant aux yeux de Stéphanette le reste du monde. Son rire flottait sur sa conscience, accompagnant une valse imaginaire dans un champ de fleurs.

En fait, la créature peinait à trouver une ouverture. Alors que le souverain s’éclipsait au bras d’Olivette, l’aînée s’inclina à nouveau, tâchant de percevoir son parfum parmi les effluves de la soirée. Sans doute voulait-il s’entretenir avec sa soeur de ses goûts, découvrir ses préférences et mettre au jour ses désirs ; pour séduire, il fallait des informations. Confiante, elle tressaillit lorsque les doigts de sa génitrice se refermèrent sur son épaule : en dehors des effleurements à peine esquissés de ses prétendants, elle n’aimait guère les contacts physiques. Toutefois, ce furent ses propos qui soufflèrent en elle une brise de révolte.

“Mère ! Ne parlez pas ainsi, et pas si fort ! On pourrait vous entendre, et puis, je ne suis pas d’accord avec vous. Sa Majesté est un homme très…”

Les mots manquèrent à la frivole. Les idées se bousculaient sous sa tête blonde, sans qu’aucune ne lui parut suffisamment adaptée _ ou suffisamment flatteuse _ pour lui correspondre. En vérité, elle réalisa avec stupeur qu’au-delà de l’aura que lui conférait son statut, il ne lui avait pas laissé la moindre impression, à la manière de ces visages perdus dans la foule que l’on croise sans les reconnaître.

La pauvre demoiselle n’eut pas le temps d’approfondir sa pensée. En proie à une excitation qui ne lui allait guère au teint, sa mère débita une nouvelle absurdité. La soeur de la Reine. Sa cessa de remuer, figée par l’ineptie qu’elle venait d’entendre. Toute joie délaissa ses traits.

“Non.”

Le mot resta un instant en suspens entre elles. Elle avait beau fouiller dans les replis de sa mémoire, Stéphanette ne se rappelait pas avoir un jour contredit sa mère. Il n’existait pas d’agneau plus docile qu’elle dans tout le royaume ; pourtant, elle ne pouvait approuver ces élucubrations. Cherchant courage jusqu’au fond de ses poumons, elle poursuivit avec une conviction teintée d’autorité ; croire en soi était le premier devoir de tout être humain.

“Ce n’est pas ainsi que les choses se passeront. J’épouserais le Roi, ou personne. C’est à moi qu’il est destiné.”

Lorsque le monde tentait de chavirer ses certitudes, l’adolescente se réfugiait dans une obstination capricieuse ; il en avait toujours été ainsi. Aussi alléchante qu’effrayante, l’idée de devenir souveraine de Lieugro s'agrippait désormais à son cœur. Bien entendu, les candidats à sa main ne manquaient pas ; toutefois, soumise à cette fantaisie, elle n’accepterait rien d’autre. À moins que… Secouant la tête pour chasser les distractions qui empesaient ses neurones, elle plongea son regard dans celui de la journaliste.

“Voyez-vous, mère, une Reine, c’est le symbole d’une nation. On l’expose aux autres royaumes pour affirmer sa domination, et tous jalousent son époux. On la montre au peuple quand il se met en colère, et sa douceur apaise sa fureur. Elle administre le palais à la baguette, s’occupe de la décoration, des toilettes, de l’étiquette, et s’assure que son mari n’ait jamais à se soucier des platitudes que sa condition impose. En toutes choses, elle s’accorde à ses envies, le soulage de ses tracas, et fait rayonner son nom au-delà des frontières. On croit pouvoir la faire parler, la séduire, la dépraver, mais elle appartient au Roi, et de son mariage à sa mort, elle se tient à ses côtés, silencieuse, fière et splendide. C’est un bijou qu’il faut à la couronne, pas un cerveau.”

Quel que fut le lien qui les unissait, Olivette ne pouvait dégotter de meilleur parti qu’elle. Dotée d’une jolie frimousse et d’une logique affûtée, elle récoltait l’admiration de tous, si bien que la blondinette, aussi lumineuse qu’un rayon de soleil, ne pouvait s’épanouir qu’à l’ombre de sa réussite. Voilà des années, elle avait donc décidé que le mariage serait son salut ; peut-être le seul domaine où, de sa vie, elle aurait une chance de la surpasser. Elle ne pouvait tolérer de voir son rêve anéanti, piétiné par une sœur qui n’en voulait même pas.

“Et puis, de toute façon, Son Altesse est déjà amoureuse de moi.”

En guise de conclusion, Stéphanette resserra vigoureusement le ruban qui lui nouait la taille. Désormais, la soie mordait dans la chair de ses côtes. Tant mieux. D’expérience, elle savait que la douleur aussi bien la rage que la faim. Délibérément, elle se tourna ; elle ne voulait rien voir des échanges entre Merlin et Olivette. Un instant plus tard, percevant le trouble de la journaliste devant la valse de son père avec une autre femme, elle crut voir l’inquiétude creuser ses rides naissantes. Compatissante, elle lui prit les mains, enserrant doucement ses phalanges.

“Ne vous inquiétez pas. Père vous aime autant que les tableaux.”

Connaissant ses parents, personne n’aurait pu envisager que le trésorier éprouvât le moindre intérêt pour une autre que son épouse. Toutefois, en apercevant la créature à son bras, Stéphanette écarquilla les yeux. Dame d’Etamot. Encore. Observant sa mère du coin de l'œil, elle se promit de lui écrire. Peut-être aurait-elle de précieux conseils à lui donner, elle qui attirait les hommes comme des papillons.

Décidée à boucler le sujet des fiançailles de ses filles, la journaliste revint vicieusement à l'attaque. À la mention du blond, la frivole rougit jusqu’aux cheveux. Son imagination s’embrasa, la projetant à son bras ; elle se demanda ce qu’elle ressentirait, en laissant la pulpe de ses doigts courir sur ses muscles. La texture de sa peau, l’élégance de ses traits, le bleu de son regard… Il y brûlait une fièvre que Stéphanette rêvait de nourrir. Battant des cils, elle refroidit ses humeurs. Sa mère avait-elle remarqué quelque chose ?

“Je… Ou-oui… C’est un très bel homme. Un très bel homme, vraiment. J’aurais bien voulu lui parler, mais je crois qu’il avait plus important à faire. Je suis curieuse de savoir comment est la vie, à l’étranger.”

En vérité, l’adolescente se demandait surtout quels vêtements portaient leurs voisins et quelles histoires agitaient la cour. Une de ses amies lui avait parlé d’une princesse dans un pays lointain qui, apprenant que les envahisseurs se trouvaient aux portes du palais, avait enfilé une robe empoisonnée. Alors que les intrus se jetaient sur elle, ils n’avaient pas tardé à succomber aux vapeurs du tissu ; elle-même s’était éteinte lorsque le dernier homme était tombé, sauvant son royaume mieux que des milliers de soldats. Une histoire horrible à tous égards. Depuis, elle rêvait de découvrir ce qu’il était advenu de la robe, et de l’ajouter à sa collection.

“Croyez-vous que Messire Arcange…”

Alors que leur hôte approchait, Stéphanette eut le bon sens d’éteindre sa question, et d’afficher sur ses lèvres un sourire de reconnaissance. Soulagée d’être sauvée des griffes de la journaliste, elle s’inclina légèrement, saluant Gustave. Derrière elle, la fenêtre entrouverte laissait passer un filet d’air frais bienvenu.

“Sire De Tuorp. Votre réception est charmante. Le moins que l’on puisse dire, c’est que vous savez décorer. Ces chandeliers sont d’une grande finesse, et ils rehaussent à merveille la profondeur des tentures.”

De justesse, la frivole se retint de commenter le reste. La plupart des gens sous-estimaient le potentiel de la décoration, et de l’ambiance qui en résultait. En dehors des rédacteurs des magazines qui s’empilaient dans sa chambre, elle avait rarement la chance de croiser quelqu’un qui comprit son importance.

“Je suis ravie de voir que les rumeurs qui circulent à propos de vos soirées ne sont que de vils mensonges. Je n'en ai jamais douté, mais vous savez comment sont les gens... Ils exagèrent toujours tout et sont prêts à croire n'importe quoi.”

En matière de ragots, l’adolescente s’y connaissait mieux que quiconque. Rien ne se passait dans la société lieugroise sans que l’une ou l’autre de ses amies ne lui fit un rapport ; elle entretenait nombre de relations pour le seul plaisir d’entendre des histoires croustillantes. Toutefois, ses sources manquaient de fiabilité ; elle voyait bien que Gustave n’était pas le déluré que ses petits canards rapportaient, mais un homme tout à fait respectable.

Laissant à sa mère le soin de faire la conversation, ses prunelles dérivèrent sur les invités. Les têtes connues ne manquaient pas. L’orchestre l’empêchait toutefois d’écouter à la dérobée, comme elle aimait le faire. Ennuyée, elle tourna la tête, et aperçut parmi les musiciens un visage qu’elle espérait ne jamais revoir. Plissant les yeux, elle dévisagea Yvonnelle. Non contente de lui avoir dérobé le mari qu’elle avait espéré pendant des mois, elle se permettait d’être talentueuse.

Un parfum désagréable vint soudain titiller ses narines. Incommodée, elle porta l’un de ses mouchoirs de poche devant son nez ; elle avait toujours eu un odorat plus sensible que la moyenne.

“Il y a comme une odeur de fumée. Vos cuisiniers auraient-ils laissé une viande rôtir trop longtemps ? Rien de brûlé ne peut être servi au Roi, ce serait une grave insulte à ses papilles.”

Apaisée par l’essence de menthe, elle en revenait à sa préoccupation première : Merlin. Que trouvait-il de si intéressant dans la compagnie de sa sœur, et pourquoi diable Olivette n’était-elle pas encore revenue ? C'était très inconvenant.

1 647 mots | Post III

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Dorian Lang
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Jeu 05 Oct 2023, 20:39

Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 3 G7pa
Les Portes V - Le Roi sadique
Ezidor




Rôle:

À une telle soirée, trouver un semblant de solitude était réduit à une douce illusion, à moins d'aller occuper l'une des chambres mises gracieusement à disposition par le maître de maison, mais Ezidor n'avait pas cette réputation. La sienne, celle qu'il polissait depuis des années, était celle d'un médecin ennuyeux, sans histoires et renfermé sur lui-même, qui ne se souciait pas de paraître aimable. Il se demandait encore comment Irène avait réussi à voir à travers son personnage.

Il baissa les yeux en contrebas alors qu'un couple remontait jusqu'à lui avec l'intention manifeste d'engager dans une conversation. Sobrement, il les salua en retour. Il n'avait pas d'avis sur Nicodème d'Ecirava, lui-même n'étant pas des plus loquaces dans l'entourage du Roi. Le changement de Roi n'avait en rien modifié ses habitudes, il restait égal à lui-même, avec un flegme surprenant. Sa femme en revanche, Ezidor s'en méfiait. Il n'aimait pas les fouineuses et les préférait loin de lui et de ses secrets. Heureux de la voir s'éloigner sans s'attarder, le docteur se concentra sur le trésorier, curieux de connaître la raison de son approche. Nicodème ne faisait rien au hasard. Pas une fois, il ne l'avait entendu parler pour ne rien dire ou alimenter de creux bavardages pour donner au moins l'illusion d'être sociable.

« Moi de même. À toute autre soirée, j'aurais pu avoir quelques doutes mais notre hôte n'est pas n'importe qui et il partage plus d'un point commun avec son Altesse. » Il arrivait à Ezidor de se demander si Judas avait déjà violé ses enfants. « Merlin trouvera sans doute de quoi chasser temporairement les imbroglios propres à la couronne. Malheureusement, la détente n'est qu'un mirage pour les souverains, Merlin d'Uobmab est en train de le découvrir. » La jubilation du jeune homme lors des premiers jours n'avait pas duré. Sa sœur avait disparu, mettant un terme abrupt aux préparatifs de leur mariage. Il avait vu le faciès du nouveau monarque se durcir peu à peu. Il y avait eu les tentatives d'assassinat. Il y avait l'hostilité de certains sujets qui n'avaient pas l'intelligence de cacher leur désapprobation du changement de gouvernement. Tout cela contribuait à polluer l'esprit de Merlin. Ezidor n'enviait en rien sa position, mais il voulait l'alléger des tracas qui l'assiégeaient, dans la mesure de ses capacités, et parce que cela servait ses propres intérêts qu'il garde un état mental suffisamment solide pour garder son trône.

« Je ne savais pas que vous poussiez l'amour de votre métier jusqu'à interpréter les chiffres de la sorte. » lâcha-t-il, avec une pointe de sarcasme. Il se râcla la gorge et sonda les épaisseurs obscures des jardins, se demandant si des oreilles indiscrètes pouvaient surprendre leur échange. En toutes circonstances, il mesurait ses propos. C'était une habitude qu'il avait pris, avant même de respirer dans l'ombre du trône. « Je ne souhaite pas tirer de diagnostic trop hâtif sur sa Majesté. Il y a beaucoup de surmenage, d'inquiétudes. En bref, rien d'anormal compte tenu de qui nous parlons et de la situation. Cela engendre naturellement des conséquences sur sa santé. » Ce qui l'alertait, en revanche, était le fait que Nicodème s'interroge, et l'interroge lui. Quiconque s'intéressait de près à la santé royale était potentiellement une menace et il ne connaissait pas suffisamment cet homme pour ne pas le soupçonner sur la nature de ses intentions. Peut-être sa femme tentait-elle de grapiller des informations pour sa tribune par son biais ? En outre, le mécène n'avait pas l'air d'un homme dangereux, mais Ezidor ne doutait pas une seule seconde d'être le seul à savoir jouer double-jeu. Childéric était d'ailleurs bien meilleur acteur que lui dans ce domaine. Les cousins De Tuorp également.

« Comme je le lui ai dit lors de nos entretiens, et bien que cela ne vous regarde pas vraiment, lorsque la situation se calmera, la pression qui pèse sur lui s'allégera. Pour le moment, je lui apporte mon aide pour l'aider à dormir. Quant à ses nerfs, il semble avoir trouvé lui-même le moyen d'y remédier. » fit-il d'un ton entendu. L'adolescent découvrait sa sexualité avec beaucoup d'ardeur. Il en faisait profiter bon nombre de représentantes de la gente féminine, un peu trop selon le médecin. Un homme qui aimait trop les femmes était trop facile à manipuler. C'est pourquoi il espérait qu'Irène saurait se montrer utile en s'insérant entre ses draps. Ezidor le tiendrait alors complètement sous sa coupe. « Entre vous et moi, je pense qu'il serait temps pour le Roi de se marier. Sa semence devrait être réservée au ventre de sa Reine, pas aux femmes de petite vertu, au moins le temps de faire son devoir. » Il n'y avait pas eu de bâtard à déplorer, mais sans doute était-il un peu trop tôt pour cela, du moins l'espérait-il pour lui.

Ezidor se tourna également à l'interpellation et ses yeux se plissèrent en reconnaissant Adénaïs. Cette femme était une malédiction. Elle devait avoir fait vœu d'hanter chacun de ses pas. Childéric n'était plus là, et l'envie de la tuer le tentait chaque fois qu'il y pensait. Merlin s'en était peut-être entiché, mais il se trouverait bien d'autres amantes pour rassurer sa virilité si elle venait à disparaître. Sans articuler un mot, il fit un imperceptible mouvement du menton pour la saluer, songeant à quel poison verser dans son thé. L'idéal aurait été que Merlin cède un jour à une pulsion et la tue lui-même, afin que Childéric ne puisse l'accuser de sa mort s'il venait à remettre les pieds à Lieugro un jour. Cependant, il se moquait de plus en plus de l'opinion de son ancien disciple. Penser autant à lui l'agaçait. Il n'y avait rien de rationnel, ces pensées étaient stériles et lui donnaient le sentiment de radoter comme le vieil homme qu'il craignait de devenir. « Faites donc. » murmura-t-il avant de les regarder s'éloigner, ruminant sa propre amertume. Il voulait aussi la tuer car la voir revenait à penser à Childéric. Peut-être qu'en faisant disparaître tout ce qui lui rappelait l'ancien Chef des Armées, il pourrait l'oublier. Il avait déjà fait les premiers dans ce sens avec sa sœur.

« Comment ? » Arraché à ses pensées alors qu'il déambulait entre les hautes haies végétales pour s'éloigner de l'agitation de la soirée, Ezidor cilla et découvrit une domestique lui tendant un verre avec un sourire charmeur. « Volontiers. » marmonna-t-il. L'alcool n'était pas son allié pour chasser ses contrariétés, il préférait se détendre autrement, mais cela pouvait encore s'arranger avec cette anonyme dont personne ne verrait la disparition. Ce serait gratuit, comme cela l'avait été pour Natanaël, même si connaître son nom de famille avait donné à l'acte une dimension plus profonde. « Pas vraiment, non. Ce n'est pas ma tasse de thé. » commenta-t-il. « C'est pourquoi je m'éloignais un peu. Vous souhaitez me tenir compagnie ? Je ne dirais rien à votre employeur si vous prenez une pause. » Il aimait cacher des choses à Gustave. Sa naïveté avait quelque chose de presque attendrissant et de définitivement divertissant. S'enfoncer dans son personnel ne serait qu'un petit affront supplémentaire. Il hésitait parfois à réitérer l'expérience sur lui, juste pour finir ce qu'il avait commencé. De plus, depuis qu'il était diplomate et que sa femme avait disparu, il lui trouvait une nouvelle vigueur qu'il jalousait autant qui le séduisait. Ezidor n'avait jamais souhaité être charismatique, mais il ne souhaitait pas non plus perdre ses dents et ses cheveux, voir son dos se voûter et sa voix s'érailler. Il avait trop de choses à accomplir. Lorsqu'il prenait du recul et contemplait sa vie jusqu'à aujourd'hui, il devait affronter la dure réalité. Il n'avait pas même fait la moitié de tout ce qu'il voulait. Plus il s'instruisait sur le monde, sur sa profession, plus il comprenait l'ampleur de ce qui lui restait à apprendre, les mystères à découvrir. Il soupira et but. Oui, il avait vraiment besoin de se changer les idées. « Comment vous appelez-vous ? » Il la trouvait plaisante à regarder. Elle devait certainement se forcer à le suivre, car le personnel n'était pas supposé dire non aux invités. « Que feriez-vous, si vous n'étiez pas domestique ? Si, en passant outre de toutes les contraintes existantes, vous pourriez faire ce que vous voulez, qui seriez-vous ? » Il eut du mal à articuler les derniers mots. Sa langue prenait trop de place dans sa bouche. Il leva le nez vers les étoiles mais ne vit que des tâches brouillées sur une tapisserie d'ébène. Sa vue avait-elle diminué à ce point ? Il baissa les yeux, peut-être trop rapidement car un vertige le saisit. Il s'appuya par réflexe sur la femme. Un léger tremblement agita ses genoux. Il fut lent à comprendre, car la chose était trop improbable, ou peut-être n'était-il plus aussi méfiant qu'autrefois. Comme dans un rêve, il se laissa entraîner, emprisonné dans son propre corps. Avec un détachement mêlé d'effroi, il sentit un bras durci de muscles appuyer sur sa gorge et des fleurs noires éclatèrent sur sa cornée. Il s'entendit suffoquer, protester, sans succès. Ses yeux se révulsèrent et il perdit connaissance.

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Aubépine Percefeuille
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Aubépine Percefeuille
Ven 06 Oct 2023, 17:35


Les Portes V - Le Roi sadique
Aubépine dans le rôle d'Olivette

Rôle:
Devant le sourire du tyranneau, le sang d’Olivette ne fit qu’un tour et elle projeta son genou dans ses parties aussi fort qu’elle le put. Elle se posta au-dessus du garçon qui se roulait au sol en gémissant de douleur et le railla : « On dirait bien qu’il n’y aura pas de descendance pour toi, roi de pacotille. Pas que ça importe, parce que bientôt, les véritables héritiers du trône viendront récupérer leur couronne et je doute que tu connaîtras un sort plus clément que celui qu’a infligé ton père au leur.» Les yeux de la jeune fille parcoururent l’assistance, jetant des éclairs. « Et les flagorneurs qui te lèchent les bottes aujourd’hui ne bougeront pas d’un orteil quand ça arrivera. » Elle cracha sur le ver rampant à ses pieds et tourna les talons, quittant pour de bon le plateau de cette farce ridicule.

C’était du moins le scénario qui se jouait dans sa tête lorsqu’elle accepta le bras du d’Uobmab en lui rendant son sourire. Sa mère lui avait appris cette technique lorsque, petite, elle avait piqué sa première crise de colère ; la violence et la rancœur étaient de vilaines émotions qui ne seyaient pas à une demoiselle, lui avait-elle dit. Olivette avait surtout compris qu’elle ne parviendrait jamais à rien si elle perdait son sang-froid de la sorte. Projeter sa hargne dans des fantasmes éveillés lui permettait de maintenir le masque en place.
Au moins, le rouge qui embrasait ses joues pouvait facilement être imputé au pudique embarras que la midinette qu’elle incarnait se devait de ressentir devant pareille invitation. « Ce serait un honneur, Votre Majesté. Allons-y. » Sentir le corps du faux roi contre le sien parsemait son épiderme de frissons de dégoût. Lorsqu’ensemble ils fendirent la foule, elle prit soin de ne pas laisser son regard errer sur les visages des autres convives ; elle avait honte de s’afficher de la sorte avec l’usurpateur.

Ils arrivèrent au buffet où quelques instants plus tôt, elle et sa sœur s’échangeaient des nasardes au-dessus des canapés. L’atmosphère était soudain beaucoup plus suffocante.
« Je n’ai pas le plaisir de connaître vos goûts, mais cette mignardise a ma préférence. » Elle s’apprêtait à la cueillir du bout des doigts avant d’interrompre son geste, une ride soucieuse creusant son front. « Cela dit… elle contient des noix. Je les adore personnellement et je trouve que c’est leur arôme qui fait la finesse de cette confection, mais j’ai une cousine qui a fait une mauvaise réaction à l’un de ces fruits. Il paraît que c’est terriblement commun. Je ne voudrais pas qu’il vous arrive malheur, Votre Altesse.» Son visage affichait un air préoccupé qui, elle l’espérait, transformerait le sinistre sarcasme en une simple expression de son inquiétude. « Enfin, suis-je sotte, je suppose que rien n’a pu sortir des cuisines sans avoir été au préalable goûté par votre personnel.» C’était même certain, mais quitte à jouer la carte de l’innocente, autant en profiter pour essayer de glaner quelques informations qui pourraient être utiles aux détracteurs du d’Uobmab. Peut-être était-il assez idiot ou inexpérimenté pour laisser glisser un aveu de faiblesse en pensant lui faire la conversation. « Tenez, vous m’en direz des nouvelles. » Elle attrapa le gâteau et le lui tendit. Elle se demanda s’il allait le lui prendre des mains ou attendre qu’elle le lui place entre les lèvres. Après tout, l’avorton était habitué à ce qu’on lui donne la becquée.

Ceci fait, elle se saisit d’un vin à la robe sombre qu’elle versa dans deux coupes de cristal. « Mère ne m’a autorisé qu’une seule coupe ce soir, permettez-moi de l’utiliser afin de trinquer avec vous. À votre règne : qu’il soit le plus long et le plus glorieux possible ! » Une fois de plus, le sous-entendu acerbe était émoussé par l’air doucereux qu’elle affectait. Elle trempa ses lèvres dans le vin et tenta de rassembler ses pensées tandis que la chaleur se diffusait dans son corps.
Quelle mouche avait donc piqué le d’Uobmab pour qu’il sollicite sa compagnie ? Aimait-il les écervelées ? Non, si c’était le cas, c’est à Stéphanette qu’il se serait adressé. Olivette était rassurée que ce fut elle et non sa sœur qui ait attiré son attention ; pour la fillette à l’imagination débordante, un tête-à-tête avec le faux souverain équivalait sans doute à une demande en mariage. La puînée n’avait pas encore réussi à démasquer le prédateur qui avait planté ses griffes dans l’innocence de son aînée et elle n’avait pas envie de s’inquiéter que le vil Merlin puisse se rajouter à la liste. Elle tiendrait ces deux-là à l’écart l’un de l’autre autant que possible.

En tout cas, les choses avaient pris une tournure intéressante. S’il lui répugnait de devoir feindre l’admiration devant ce détestable moutard, avoir un aperçu direct de sa personnalité et de ses manières lui en apprendrait beaucoup. Et aussi absurde que l’idée sonnait, s’il s’avérait qu’il espère réellement un rapprochement entre eux… elle essaierait d’en tirer avantage autant que possible.
Derrière le verre, elle avait repris son observation de la masse grouillante des invités. Sa surprise fut grande lorsqu’elle aperçut son père en compagnie d’Adénaïs d'Etamot. Elle ne leur connaissait ni accointance ni points communs. Qu’est-ce qu’ils pouvaient bien avoir à se raconter ? Le trésorier était aussi impassible que jamais, mais sa fille pouvait deviner qu’il n’était pas ravi d’avoir une gourgandine à son bras.
Après un instant de réflexion, elle leur fit un signe de la main et se tourna vers le d’Uobmab.
« Mon père a-t-il eu l’occasion de se présenter à vous aujourd’hui ? Le voilà qui arrive accompagnée de votre charmante compagne. Lui feriez-vous l’honneur de le laisser venir vous saluer ? Vous savez sans doute comme il est timide. »
Olivette n’était pas sûre de ce que pensait exactement son père de la prise de pouvoir de leur nouveau roi ; il était peu bavard en dehors de ses sujets de prédilection et la politique n’en faisait pas partie. Mais elle avait de l’estime pour son intelligence et son bon sens et elle se disait qu’il serait peut-être possible de lui faire adhérer à son point de vue.

Message III | 1031 mots



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Kaahl Paiberym
Ven 06 Oct 2023, 22:13



Le Roi Sadique


Mon frère avait toujours pris à cœur mes recommandations et mes remarques. Il suffisait que je lui ordonnasse de tordre le poignet de son amante d’un soir pour qu’il le fît. Il était prêt à bien des choses pour magnifier mes toiles. Plusieurs fois, je l’avais vu à l’œuvre, son corps imposant matraquant ceux de celles qui avaient vu en lui le grand amour ou les frissons que pouvait apporter un danger modéré. Elles se trompaient toutes et seule la souffrance ou la mort les attendait, l’une allant parfois avec l’autre. Arcange était capable de bien des choses mais prenait parfois des raccourcis réflexifs. Il était bien plus intuitif que méthodique. Il possédait néanmoins une bonne mémoire, mémoire qui aurait pu le servir davantage s’il avait développé un goût pour la stratégie. Il ferait un grand Roi, j’en étais convaincue, un Roi fort et vigoureux. Néanmoins, il ne pourrait pas régner seul. Tout comme la lenteur pouvait lui faire défaut physiquement, elle était aussi un obstacle psychique. Certaines évidences lui échappaient et les liens entre les différents concepts et idées avaient bien trop souvent du mal à s’établir. Comme tout le monde, il avait des forces et des faiblesses. Il m’appartenait de combler ces dernières, comme il le faisait avec les miennes. Nous fonctionnions en tandem. Là furent mes pensées lorsque ses mains remontèrent dans mes cheveux et que ses lèvres s’emparèrent des miennes. J’avais toujours admiré sa fougue, sans jamais l’avoir subie. Lorsqu’il s’enfonçait dans le corps d’autrui, j’admirais la scène et dessinais des croquis pour ne plus jamais l’oublier. Je n’avais néanmoins jamais su comment se sentaient les victimes de notre folie lorsqu'il les enlaçait à en faire exploser leur palpitant. À présent, j’en avais une vague idée.

Je répondis à son baiser comme je prenais soin de l’embrasser parfois sur la joue lorsqu’il déposait ses lèvres sur l’une des miennes. Alors que ses doigts me rapprochaient de lui, les miens remontèrent sur ses joues. Je le regardai et précisai ce que j’aurais dû articuler plus tôt après quelques secondes à reprendre mon souffle. « Nous n’avons pas besoin d’aller plus loin. » Il avait toujours été intense. Mes phalanges descendirent sur le col de son haut puis se frayèrent un chemin plus bas, pour sortir le vêtement de son pantalon. Nos deux corps ne se touchèrent plus un instant, le temps pour moi de tirer sur ma tenue au niveau de ma gorge. Puis, je revins à lui et lui ébouriffai les cheveux. Je le contemplai puis, enfin, m’approchai de nouveau et l’enlaçai. L'oreille contre sa poitrine, je commençai à compter les battements de son cœur comme lorsque nous étions enfants, comme je le faisais encore lorsqu'il dormait. J’avais senti la dureté de son entre-jambe plus tôt. Sa vigueur était une réalité que beaucoup lui enviaient. J’adorais le peindre en érection. Il n’y avait pas que sa queue qui me plaisait. Ses fesses frôlaient la perfection et le reste de son corps était sculpté avec minutie. « J’ai envie de te peindre… Tu m’inspires… » lui avouai-je, en remontant mes yeux sur son visages. Les flammes donnaient à ses cheveux des reflets qui le rendaient encore plus beau. Je me dégageai pourtant. Nous avions des choses à faire. Après le bal, dans l'intimité de notre chambre et lorsque l’incendie se serait propagé ou ne serait plus que de l’histoire ancienne, je lui demanderais de poser pour moi. « Viens, ne trainons pas. Nous risquerions d’être encerclés par le feu. » Je lui pris la main et l’entraînai à ma suite, la chaleur à nos trousses.

Lorsque nous rejoignîmes les jardins, mon regard se posa sur les cyprès et les mimosas. Je les imaginai brûler et restai rêveuse quelques secondes avant de remarquer l’étrange spectacle qui se déroulait entre les pétales. J’arrêtai mon pas et celui de mon frère par la même occasion. Le dos de ma main sur son torse en guise de barrière, je lui fis comprendre ce qu’il y avait à admirer par une œillade explicite. Mes prunelles croisèrent celles de l’assaillante : l’une des domestiques de la maison, visiblement. « Nous allons nous séparer. Va prévenir notre hôte que le médecin royal a fait un malaise dans ses jardins et que je suis restée en sa compagnie avec la femme qui l’a trouvé… » Je me fichais de ce que fabriquait cette servante. Je voulais simplement que les invités constatassent tous l’arrivée des flammes. Le visage de Gustave serait magnifié par l’anxiété procurée par la vision d’un enfer brûlant remontant le paysage de son domaine.

Afin de permettre à Arcange de rejoindre la demeure, j’enlevai l’une des deux bougies restantes sur le chandelier et lui tendis l’objet. « Débarrasse-toi de ça dès que tu n'en auras plus besoin. » lui dis-je en parlant de l’arme du crime. Puis, armée d’une seule source de lumière, je m’avançai vers la brune et le médecin inconscient. Je la fixai avant qu’un sourire entendue n’étirât mes lèvres. « J’imagine que vous l’avez trouvé en proie à un malaise. » Il était évident qu’elle était à l’origine de son état. « Les médecins sont souvent les plus mal lotis en termes de santé. » Mon pied vint heurter le bras de l’homme, comme pour vérifier la réalité de sa défaillance. « Mon frère est parti alerter Gustave de Tuorp de la santé vacillante d’Ezidor de Xyno… » Je m’accroupis à ses côtés. Il était séduisant. Mes doigts coulèrent le long de son torse. Ils vérifièrent son pouls. Ma main descendit jusqu’à son bassin. Elle s’enfonça entre sa peau et le tissu de son pantalon avant de saisir ce qui était actuellement flasque pour examen. « Il est bel et bien inconscient. » constatai-je comme si la technique que j’avais employée pour vérifier était tout à fait normale. Dommages qu’il ne bandât pas. Je me serais assise sur son bassin. Je relevai mes prunelles sur la brune. « Que vous a-t-il fait pour que vous désiriez le tuer ? » demandai-je franchement. Ma famille n’était pas connue pour tourner autour du pot mille ans. Gustave semblait, en tout cas, avoir dégoté une domestique plus dégourdie que les autres. J’inspirai. Une odeur de cramé remplissait à présent l’air.

968 mots
Rose-Abelle (Ange-Lyne):

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