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 [RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue

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Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
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◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Mar 18 Mai 2021, 00:33

Leigh & Elias
Neru
-Bonsoir.

La salutation lui fit relâcher le souffle qu’elle retenait depuis trop longtemps. Avec lui s’évacua toute la nervosité qui la hantait depuis l’instant où elle avait posé les yeux sur lui. Ou alors était-ce le fait d’avoir détourné le regard qui l’empêchait d’accéder à ses tourments ? Le principal était qu’elle n’avait pas défailli, ni n’était restée paralysée devant lui, comme elle aurait pu le craindre. Le dos droit et les épaules en arrière, Leigh adoptait une attitude sûre et digne, bien qu’elle fût loin de l’être. Elle avait réussi à se calmer. En reprenant de l’air, Leigh s’éloigna de lui. Ils avaient été bien trop proches, sans qu’elle ne puisse expliquer pourquoi. Dans le rêve, la question ne lui effleurait même pas l’esprit. Gardant le silence, la Démone dirigea son attention sur la pièce au centre de laquelle ils se trouvaient. Elle déambulait, et le claquement de ses talons résonnait dans toute la pièce. La jeune femme portait des escarpins dont les talons mesuraient plusieurs centimètres. Avec cela, elle était habillée d’une robe claire, longue et légère qui n’avait absolument rien des codes vestimentaires sorciers : elle laissait entrevoir ses épaules et ses clavicules, et la jupe était légèrement fendue ; en bref, l’ensemble était d’une vulgarité sans nom. Ils se trouvaient à Amestris pourtant. C’était du moins ce qu’elle croyait, bien qu’il n’y eût aucune issue pour le vérifier. La salle était sombre et circulaire, éclairée seulement par quelques torches à la flamme vacillante. C’était un donjon à l’atmosphère froide. Leigh n’y avait jamais mis les pieds auparavant.

-C’est ici que vous comptez me frapper ?

Elle était curieuse de savoir, car après tout, ils y passeraient du temps. Autant s’habituer rapidement à l’endroit, prendre ses marques. La pièce était vierge. Il n’y avait ni mobilier, ni aucun instrument de torture, hormis la multitude de cordes et de rubans en tout genre suspendus au mur. Il y avait plusieurs mètres de chaque. Des doigts, elle les effleura et leva les yeux vers le haut plafond. Elle aurait pu se pendre s’il y avait eu une accroche accessible ; ce n’était malheureusement pas le cas. Tant pis.

Il lui arrivait encore de vouloir se suicider ou de se voir le faire ; elle ne mettait jamais ses idées à exécution. C’était toujours au moment où elle se sentait capable de franchir le pas qu’une nouvelle pensée la rappelait à l’ordre et la faisait reculer. Elle en était venue à se demander si elle ne fantasmait pas davantage sur sa mort qu’elle n’avait réellement l’intention de passer à l’acte. En tous les cas, elle admettait que rester en vie était une bonne chose. De toute manière, elle était à lui. Elle ne pouvait pas se soustraire au destin qu’il choisirait pour elle, et elle n’en avait pas envie non plus.

-Je suis curieuse de la manière dont vous comptez vous y prendre.

Elle était d’humeur bavarde. Leigh aimait discuter de manière générale. Ça lui donnait confiance en elle. Parler conférait une attitude, c’était théâtral et les Aetheri connaissaient son faible pour les mises en scène. Songeuse, elle détacha une corde. Celle-ci était épaisse et drue. Du chanvre, peut-être. Malgré les apparences, ce n’était pas la plus inconfortable. En serrant correctement, d’autres pouvaient brûler la peau, ce qui était à son avis beaucoup plus excitant. Elle avait choisi sans réfléchir. Leigh s’approcha de lui.

-Je pourrais vous attacher. Concéda-t-elle.

La vérité était qu’elle voulait lui rajouter une contrainte pour voir comment il s’y prendrait. Que ferait-il une fois immobilisé ? Si elle le mettait à terre ? La Vile était curieuse de le voir dans cette position à priori défavorable. Que ferait-il ? Comment ? Et elle ? Encore fallait-il qu’il accepte. S’il trouvait cela insolent, elle serait prête à en subir les conséquences. Elle était là pour cela, après tout.

-Et ensuite vous me montrerez.

Elle ne doutait pas qu’il serait trop violent pour elle. Elle était encore faible et elle pensait que ne pas déployer la totalité de sa force était pire que de ne pas en user du tout, car cela forçait la frustration. La Démone envisageait l’éventualité de succomber sous ses coups, même si elle trouvait dommage que cela arrive aussi tôt. Après l’avoir considéré de haut en bas, Leigh se décala pour faire le tour de sa personne. L’activité l’enivrait déjà plus qu’elle ne lui faisait peur. Maintenant, son propre calme l’étonnait. Elle n’avait pas cru possible de vivre leur première expérience de cette manière. Alors elle se méfiait. Elle allait vite déchanter, elle ne croyait en aucune autre issue.

765 mots
Pour les Génies : Leigh a fait le vœu de ne pas être en PLS en voyant Elias /sbaf/




Bijin
nastae:
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Bellada Ward
~ Magicien ~ Niveau I ~

~ Magicien ~ Niveau I ~
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Bellada Ward
Mar 18 Mai 2021, 08:09


Image par Inconnu [Heaven's Official Blessing].
Neru
Wakiya


Phobos semblait se fondre corps et âme dans sa tâche. Il s'évertuait à capter les souhaits et s'empressait de les réaliser, se joignant à la symphonie des faiseurs de Miracles. C'était une activité prenante : il ne pouvait se permettre de penser à autre chose, ne pouvait laisser sa concentration vaciller, sans quoi il serait farouchement éjecté de la roue. Les Génies étaient foisonnant et ceux qui n'étaient pas dignes se faisaient engloutir par la compétition. Le jeune Sylphe faisait donc en sorte de ne pas laisser son esprit vagabonder de droite ou de gauche, sous peine de perdre le fil du rêve et de ne plus pouvoir s'y raccrocher plus tard. Il n'avait pas l'intelligence de Nasloo, encore moins sa puissance. Il ne pouvait se permettre de s'amuser de la situation. Il devait y rester attentif afin d'entendre les murmures du cœur, les secrets de l'esprits, le déni refoulé. C'était la seule façon de capter les bribes qu'il lui fallait pour exécuter les rêves. Son exploit passé, lors du rêve précédent, ne s'était pas reproduit ici. Dans son ignorance et sa bêtise, il avait cru enfin maîtriser l'Art subtile des génies. Il s'était fourvoyé : sa précédente prestation semblait plus tenir de la chance que du talent. Il était retombé là où il avait débuté. Il se retrouvait encore en retard sur les autres. Ses interventions étaient minimes et se concentraient sur des détails sans importances, qui n'étaient peut-être pas même utiles : les rêveurs réaliseraient-ils ce qu'il était en train de faire ? Il en doutait. Ils étaient trop absorbés par leurs réunions. Et surtout, par les liens qui se tissaient entre eux. Une part d'injustice et de colère agitait son calme intérieur : c'était comme une rafale de vent sur un lac. Un véritable ouragan, pour lui, qui semblait vidé de toutes émotions.

Peut-être avait-il abandonné l'idée de réussir, car sa concentration s'ébranla. En réalité, tous les djinns présents furent intrigués par l’événement qui l'avait distrait. Une nouvelle apparition. C'était une femme. Elle était jolie, incontestablement, avec ses longs cheveux sombres et son visage innocent. Elle semblait ingénue : une petite ange tombée dans un océan de piranhas, qui la dévoreraient si elle se montrait imprudente. L'intruse s'avança dans le monde onirique. Elle y évoluait comme si ça avait été sa place, comme s'il s'agissait de son droit. Pourtant, elle n'était pas la bienvenue. Phobos sut instinctivement qu'elle n'était pas l'une des leurs - son aura était différente. Il y avait quelque chose à propos d'elle qui le chiffonnait péremptoirement. « Qui est-elle ? » demanda-t-il. Sa voix ricocha sur les parois du rêve et sembla se distordre en un cri strident d'indignation. « Est-ce une rêveuse ? » demanda-t-il à sa mentor. « A-t-on avis ? » lui demanda-t-elle pour le forcer à réfléchir par lui-même. « Une rêveuse lucide, peut-être ? » commença-t-il d'un air incertain. « Non. Non, je ne pense pas. » se contredit-il la seconde suivante. « Elle ne fait pas partie du rêve. Elle est ... Dans un entre-deux. » Cette réponse ne le satisfaisait pas. Ça ne répondait pas vraiment à toutes ses interrogations. Phobos s'approcha de la brune, veillant tout de même à rester à bonne distance de celle qui l'intriguait.

Nasloo esquissa un sourire. « Tu veux en savoir plus sur elle ? » questionna la plus ancienne. Le Sylphe semblait en transe, obnubilé par la nouvelle venue. Il ne réagit pas de suite. Finalement, il acquiesça. La femme s'empara de son bras et l'envoya dans un autre rêve. « Elle est encore là. » constata le néophyte, ses yeux se posant sur la silhouette gracile. Elle était penchée au dessus de l'un des rêveurs et, avec des gestes hypnotisant, elle l'aidait à nouer les cordages qu'il avait invoqué. La professeure les fit voyager, de rêve en cauchemar. Toujours, l'Inconnue était là. Parfois discrète, d'autres fois plus entreprenante. « Comment ? » demanda Phobos. « Comment peut-elle être ici et là-bas à la fois ? Comment peut-être elle présente, si elle n'est ni l'une des nôtres, ni une rêveuse ? » « Il y a des êtres qui jouissent de privilèges. Celle-ci en fait partie. Du moins, pour aujourd'hui. » Ce ne serait pas toujours le cas. L'insurgé fronça les sourcils. Il la jalousait, de s’épanouir dans son domaine avec plus d'aisance que lui. S'il la recroisait un jour, il veillerait à ne pas la laisser indemne.
776 mots


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Avatar de noël : LINOK_SPB
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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11258
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Jeu 20 Mai 2021, 12:30


Illustration - Natalya Sorokina
Geminae
Neah & Oriane

Écoutez Oriane raconter le récit de sa rencontre lui ramenait en mémoire ses propres perceptions lorsqu'il se trouvait dans le buisson, ce qui ne faisait qu'augmenter son angoisse à l'idée qu'il ne soit arrivé quelque chose à Mancinia. Plus la Déchue parlait, sans qu'il ne comprenne ses mensonges dans le but de le dissuader, plus l'Ange voulait se précipiter à son secours. Il savait très bien que son Humaine pourrait se défendre, mais s'il lui était arrivé quelque chose de plus grave ? Jamais il ne s'en remettrait. Plus elle parlait, plus son visage se décomposait en imaginant son origine potentielle. Si c'était une araignée, Mancinia devait vraiment être terrorisée ! Comment pouvait-il la laisser toute seule ? C'était ridicule. Pourtant, malheureusement pour lui, sa nouvelle amie n'était pas vraiment réceptive à ses craintes. Était-ce de la crainte de revoir la Bête ? Ou bien était-elle inquiète sans le dire ? Ou était-ce ce que les adultes nommaient Jalousie ? Faut dire qu'entre elles les deux demoiselles, son choix serait rapidement fait, même si son but dans la vie était de défendre tout le monde des Vilains ! Et pire encore, malgré son sentiment de culpabilité grandissant à l'encontre de sa Protégée, Oriane ne manquât pas de le sermonner à son tour, ce qui le stressait d'autant plus, crispant son corps comme si elle y avait planté mille aiguilles.

Mais c'était jamais arrivé avant ! se défendit-il. J't'jure ! On se retrouve toujours ! ... Vraiment toujours et là ...

Là, ça n'avait pas été le cas. Encore un peu et il allait vraiment se mettre à pleurer, tant d'inquiétude que par ses nerfs qui lâchaient de ne pas savoir. Ses yeux piquaient et quelques larmes manquèrent de naître avant que la Déchue ne l'encourage à lui donner sa main. Sa surprise devant une telle demande lui fit oublier sa tristesse.

Je dois ... Fermer les yeux ? dit-il en se dégageant. Mais c'est idiot, j'pourrais pas la voir !

L'Ange allait s'éloigner de quelques pas, boudeur devant cette proposition ridicule. Cette idée ne lui convenait tout simplement pas. Ça ne le dérangeait pas, en général, mais la situation était trop importante. C'était lui, le Gardien. C'était lui qui veillait sur les autres. Et si elle passait à côté d'un détail que lui, il aurait irrémédiablement vu ? Personne ne connaissait Mancinia comme lui la connaissait, c'était évident ! Néanmoins, on devait reconnaître à Oriane sa puissance de persuasion, ce qui l'amenait à reconsidérer la question sous un autre angle.

Bon, heu ... D'accord, j'te fais confiance.

Une Aile Blanche, par extension, c'était souvent niais. Résultat, il se retrouvait avec les yeux clos, mais conscient néanmoins de son environnement, qu'il connaissait comme sa veste. Ses perceptions à l'aide de son audition étaient élevées de base, car sa magie était puissante et semblait agir dès qu'un danger ou un ennui se présentait. Le reste du temps, il s'en moquait assez ... Finalement, il écoutait Oriane. Pourquoi ? Comme ça. C'était logique. Il se penchait dans sa direction pour écouter sa réponse.

Haaan, t'as pas d'amoureux ?  Mais ... C'est trop bien d'être amoureux !

Puis, il réfléchit.

Bon, c'est vrai que c'est souvent des problèmes ! Mais c'est aussi beaucoup de bonheur quand tu es avec la bonne personne, mais vraiment la bonne ! Parce qu'il y a des gens méchants sous couvert d'amour et ça, c'est pas de l'amour, c'est juste être méchant. Si le monsieur il est méchant avec toi, tu dois pas rester avec lui !

Ça ne pouvait être qu'un membre du sexe opposé, après tout, même s'il avait entendu des rumeurs étranges sur les Déchus ... Puis, erreur, elle se mis à l'interroger sur Mancinia.

Oui, c'est ma seule et unique n'amoureuse.

Néanmoins, elle n'était pas du tout intriguée par l'Humaine, mais plus par lui et les Anges.

Chez nous, on tombe amoureux d'une personne et ce sera elle pour très longtemps, parfois, ce sera elle toute la vie ! Il peut aussi avoir des sentiments qui s'éteignent, mais ça reste toujours quelque part par là !

Le rouquin mis sa main sur le coeur, pour illustrer, toujours les yeux fermés, avec un sourire sur le visage.

Moi, Mancy, c'est plus que l'aimer toute la vie ! Je veux l'aimer pour l'éternité et au-delà !

C'était ainsi, il ne concevait pas autrement leur relation. Personne, jamais, ne serait en mesure de disloquer leur Lien. Même brisé, ils étaient convaincus de s'aimer encore, au-delà des sentiments négatifs. Un trait de lumière dans les ténèbres. Puis, en écoutant sa nouvelle amis, il ouvrit les yeux, surprit de telles rumeurs. Ils auraient vraiment du mal à vivre en étant rationner, en esquivant les miroirs, relativement courant et en se privant de quoi faire pipi !

Mais non, tu es bête, c'est pas possible ! rigola-t-il. On apprends à vivre avec les Vertus toute notre vie et on sait éviter les risques ! On mange sereinement, on se surveille dans un miroir pour votre si notre vêtement est bien mis et ... heu, on ne se touche pas avant le mariage !

C'était Sacré. Levant sa main libre vers son crâne, il passait sa main dans ses cheveux, soudainement inquiet.

Enfin, moi, je touche Mancinia. Je ... Je touche ses cheveux et je lui fais des câlins de temps en temps. Tu crois que c'est dangereux ?

Ses propos avaient l'air assez ridicules, mais il n'avait plus cette image des adultes, gommés dans ce songe au profit de sa naïve jeunesse.

Tu veux dire qu'on peut redevenir Ange après avoir été Déchu ? demanda-t-il avec étonnement. C'est vraiment un truc possible ?! Han ! On me l'a jamais dit !

Il ne s'en souvenait pas, à cette époque.

Et toi, les Déchus, c'est vrai qu'ils sont tout le temps en train de manger, de dormir, de se regarder, de se toucher partout ? ... Enfin, de faire des choses que jamais les Anges feraient ? ... C'est bizarre quand même. Suffirait que vous soyez modérer pour être comme nous.

Crac.

Haaaan, Mancyyyyy !

Neah ouvrit les yeux. C'était ses bruits de pas. Il entendit ensuite son nom. Et celui d'Oriane. En quelques pas, elle avait parcourut cette distance quasiment infinie les séparant, tandis qu'il relâchait le bras de son amie pour se précipiter à sa rencontre, oubliant par la même de lui demander où elle était passée, si elle avait eu peur, si elle avait croisé un monstre géant. Tout était oublié devant la simple question.

... Tu connais Oriane ? demanda l'Ange.
Nan ! Je vais la connaître maintenant ! répondit-il simplement.
Bah, comment tu sais son nom si tu la connais pas ?
C'est ma soeur qui l'a dit !

Clignant des yeux, l'Ange ne comprit pas. Il n'y avait sans doute rien à saisir. Très vite, elle le dépassait pour se diriger vers la Déchue, tout sourire.

T'en fais pas Oriane ! Mon Ma'Ahid est très très fort, mais du coup, tu peux manger du chocolat comme excuse pour aller mieux ! dit Mancinia en tendant une très grande plaquette à la Déchue.
Merci de m'avoir aidé à retrouver Mancinia ! dit l'Ange en lui sautant dans les bras et en lui donnant un bisou sur la joue. Je te donne ça, parce que je t'aime bien !

Ça ressemblait à une sphère luminescente, dont le garçon détachait une part.

Post III - 1237 mots


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Art by Chrissabug

Meuh:
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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

~ Sorcier ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Ven 21 Mai 2021, 20:13


Image par Campbelle White
Aegeri
Kitoe & Stanislav

Katherine Knight - SKYND
C'est encore Stan. Il toujours tordu. C'est toujours malaisant.

Le sorcier gémit lorsque les dents se plantèrent dans sa chaire. Lorsqu'elles s'y agrippèrent et arrachèrent la partie comestible. Pourtant, il ne chercha pas à mettre fin à la douleur. Au contraire. C'était-elle qu'il recherchait, elle qu'il aimait subir, qui le faisait frissonner. Lorsqu'un coup de langue vint récupérer le liquide qui s'échappait de sa plaie, il lâcha un soupir de satisfaction. La cannibale ne gâchait aucune partie de lui. Il aimait ça. Il avait l'impression d'être désirable - d'être désiré, aimé plus qu'il ne l'avait jamais été auparavant. « Encore... » l'encouragea-t-il tandis qu'elle se resservait un morceau plus consistant sur son doigt. Il ne voulait pas qu'elle s'arrête, pas avant d'avoir terminé, pas avant qu'elle l'eut dévoré entièrement. Il voulait qu'elle le savoure avec avidité, qu'elle ronge sa viande jusqu'à la moelle, qu'il ne reste plus rien de lui. Il voulait disparaître en elle, ne faire qu'un avec elle, de bien des façons.

La démone s'installa plus confortablement sur son repas. Ce dernier s'était laissé glisser de la méridienne pour s'allonger sur les coussins. « Moi aussi. » avoua-t-il, le souffle court. « J'ai envie de toi. » répéta-t-il. Elle devait le sentir, dans cette position. Il se pressa un peu plus contre elle. Le baiser lui arracha un autre gémissement. Il explorait le corps au dessus de lui avec autant d'assiduité qu'elle le faisait avec le sien. Il plongea sa langue dans la bouche de la luxurieuse, sans craindre de la perdre - s'eut peut-être été une idée dangereuse, mais il savait qu'il finirait par se la faire dévorer, à un moment ou un autre. Parfois, il s'amusait à la mordiller, sans découper ses lèvres. De sa main intacte, il aida la brune à retirer leurs vêtements. « Fais le. » consentit-il. C'était presque la promesse d'une délivrance, qu'elle venait de lui faire. « N'en laisse pas une goutte. » C'était une supplique. Il accueilli la sucrerie avec gourmandise. Le goût d'Araya se déversa sur son palais. Lorsqu'il l'eut terminé, il se raccrocha à l'épaule dénudée que lui présenta Kitoe. Il y déposa une nuée de baisers rêches, puis suivit la courbe du bout de la langue. Ce n'était qu'un avant goût, mais ses sens étaient déjà affolés. Il croqua avidement la tentatrice. La saveur explosa dans sa bouche et il ne put retenir le grognement qui s'échappa de sa gorge. Elle avait la saveur exquise de ses émotions. L'acidité créatrice ; l'amertume rancunière ; le salé sadique ou encre le sucré de l'optimisme. Le tout se mélangeait à la perfection et inondait le gourmet qui se repaissait avec appétit. Dès qu'il avalait une bouchée, il ne pouvait s'en contenter et se hâtait de croquer une fois de plus pour découvrir d'autres délices.

Après quelques instants, il se désintéressa de l'épaule pour goûter à d'autres zones, retirant définitivement la robe encombrante de son plat de résistance. Des bruits gutturaux s'échappaient de lui, tandis qu'il déchiquetait la chaire, que le sang coulait sur son menton, qu'il se faisait tailler en pièces. Finalement, il ne tint plus : il inversa les rôles afin de se retrouver au dessus. Une seconde, il plongea son regard dans celui de son amante. Il avait besoin d'assouvir son appétit. Un appétit d'un autre genre, qui y était pourtant lié. De nouveau, il se mit à embrasser la peau, désormais rouge de la démone. Avec une lenteur calculée, il descendit jusqu'à la poitrine de sa partenaire. Il croqua. Puis descendit le long du ventre, jusqu'aux cuisses. Là, il s'amusa longuement, mêlant ses deux fantaisies, infligeant douleur et plaisir, préservant toutefois l'intimité de sa partenaire. Au bout d'un moment, il remonta, s'insérant en elle d'un mouvement sec, sans douceur. Il commença à bouger lentement, puis de plus en plus vite. Dès qu'il le pouvait - et la magie du rêve l'autorisait à toutes les fantaisies qu'il imaginait -, il laissait la marque de ses dents sur la peau de son amante. La réunion des plaisirs rendait l'extase plus sublime encore.

Finalement, Stanislav attrapa un morceau de gâteau - il avait été préparé à base de son ange adorée. Il voulait la partagée avec sa nouvelle amie. La goûter au travers de ses lèvres à elle.



Merci Kyky  nastae
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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

~ Orisha ~ Niveau III ~
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◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Sam 22 Mai 2021, 04:22



Tout déchirer, hum? Je me fis la réflexion tout en l’observant calmement, l’un de mes doigts glissant sur la pointe de son menton pour venir le gratter avec affection. Tentative pour lui rappeler nos positions respectives ou simplement pour m’amuser gentiment de la situation; dans tous les cas, le défi et la tendresse coloraient le rouge de mes joues, le rose de mes lèvres, alors que je me penchais au-dessus de son visage, des mèches folles s’échappant de ma crinière pour venir chatouiller la surface de son épiderme.

« Le veux-tu vraiment? J’instillais des frissons sur sa peau en frôlant sa chair nue, conservant un contact visuel profond entre lui et moi. Ou serais-tu moins puissant que tu le laisses croire? »

Cette fois, mon sourire devint un rictus effronté, faussement perplexe, avec l’arc de mon sourcil redressé. C’était de la pure provocation, et j’avais bien conscience des conséquences que cela impliquerait par la suite. Cependant, d’un autre côté, j’adorais jouer ainsi avec le feu. Taquine, je tirais sur l’un des nœuds qui élaboraient la complexité de ses liens. Je ne le disais pas expressément, mais j’avais à l’esprit qu’une telle confection ne pouvait réellement le restreindre et l’asservir à ce point. Toutefois, peu importe dans quelle matière avait été brodé le textile, il semblait véritablement ne pas pouvoir s’en libérer, du moins, pas aussi facilement que je me l’étais escompté. Pourtant, il réussissait à se mouvoir avec plus ou moins de dextérité, ses bras entourant ma nuque avec fermeté, les éclats de ses iris se reflétant à la surface de mes pupilles d’une intensité égale à notre exaltation. Il se battait malgré sa posture, répondait à mon commandement avec une obstination surprenante. Le constater affola mon palpitant d’un énième sursaut incontrôlé, l’adrénaline essoufflant les battements de mon cœur alors que l’appel de sa voix renforça les chocs qui le fracassaient contre ma cage thoracique. Et je me répétais, encore et encore, ô combien j’avais eu de la chance de l’avoir trouvé, lui, entre tous les hommes, le lui chuchotant silencieusement par le sourire qui éclaira mon expression. Mon visage entre ses mains, je me laissais guider dans sa direction, tout mon corps s’abandonnant aux volontés du Sùlfr avec un désir sans précédent.

Ces effleurements, son contact, me plongeaient dans un état extatique, mes sens à vif réagissant au quart-de-tour quand je sentis le pincement, soudain, sur ma poitrine. Promptement, l’une de mes mains s’agrippa à son poignet, à la manière des serres d’un oiseau de proie. Pourtant, au lieu de réitérer l’assaut contre son propre mamelon, je fis glisser ses mains, liées, le long de ma poitrine et de mon ventre, m’arrêtant à quelques centimètres à peine de la hauteur de mon intimité, avant de les remonter dans une caresse lascive. À son oreille, tout du long, je lui partageais quelques idées dans un murmure voluptueux, travaillant son imagination sur ce qu’il aurait pu me faire s’il ne se trouvait pas ainsi entravé. Il aurait pu me prendre par derrière et me dominer; il aurait pu explorer mon corps et le goûter; il aurait pu, à son tour, m’attacher et me surplomber, faisant de moi tout ce qu’il aurait souhaité… Autant, habituellement, cette dernière réflexion ne m’aurait jamais traversé l’esprit, autant, là et maintenant, cette idée me charmait et m’excitait diablement. Mais…

« Quel dommage, n’est-ce pas? » Poursuivis-je en abandonnant son poignet pour me reculer légèrement, l’observant d’un air coquin.

Cependant, l’amusement qui maquillait mes traits se fissura et s’altéra, des gémissements prenant d’assaut le fond de ma gorge au contact approfondi de nos chairs en feu. J’haletais à en perdre le rythme de ma respiration, le massage qu’il procurait à ma poitrine m’incitant à laisser courir mes doigts jusqu’à la racine de ses cheveux et m’y agripper solidement. Sa voix, alors si proche, si chaude, s’apposa sur ma bouche dans un contact invisible.

« Là, tu me parles », chuchotais-je en brisant définitivement la distance entre nos lèvres.

Au diable l’attente. Tout ce que je voulais, c’était le toucher, le dévorer, nous unir dans ce ludisme de plaisirs charnels. Mais le jeu ne faisait que commencer, sa main effleurant mes cils, une ombre tombant brusquement devant mes yeux.

« Oh? »

Ma tête pivota à gauche, puis à droite, le noir étant absolu, peu importe où je posais les yeux. Par réflexe, mes mains remontèrent jusqu’à mon visage, touchant le tissu qui en dissimulait toute la portion supérieure.

« C’est nouveau, ça. »

J’avais l’impression d’être un enfant qui hésitait sur ses tous premiers pas, raffermissant ma prise sur l’homme devant moi.

« Si tu me chatouilles, je te frappes! »

J’étais très sensible là-dessus : il le savait parfaitement bien et n’hésitait jamais à en jouer lorsque l’occasion se présentait. Pourtant, ce fût un éclair irritant qui me traversa l’intégralité du corps. Mes dents se serrèrent entre elles, mes doigts s’accrochèrent à lui avec plus de force dans leur poigne, et mon corps, mon esprit, supportèrent la douleur qu’il immergeait dans tout mon être, celle-ci se muant rapidement en une félicité ardente, en faim insatiable, au plus profond de mes entrailles. Cette allégresse, je n’arrivais guère à la contenir, mes lèvres s’écartant entre elles pour soupirer ma capitulation, alors que je renforçais ma prise sur ses cheveux. Mes bras descendirent alors le long de ses épaules, mon visage réduisant un peu plus la distance entre la barrière de nos lèvres. Nous pouvions facilement sentir le souffle de nos respirations réchauffer nos joues, chatouiller nos peaux, les plaintes langoureuses que nous expirions se mélangeant dans une fusion profonde et familière. J’en voulais encore. Encore. Encore. Et le blond en profita pour réaliser une feinte. À mon grand dam, en effet.

« Espèce de–!! »

L’insulte s’étouffa dans un nouveau grognement, sa bouche répondant à ma soudaine frustration, désormais apaisée. Les sensations qu’il éveillait en moi était ce qu’il y avait de plus exquis, de plus délicieux, les plaisirs se dosant et visant leur cible à la perfection. Bien vite, mes soupirs ravalèrent toute protestation. Instantanément, j’en oubliais sa raillerie, lui pardonnais sa bravade, me plongeant corps et âme dans les impressions qu’il éveillait et échauffait au plus profond de mon être. Lorsqu’il m’enlaça de ses bras, je me laissais aller dans son étreinte, prisonnière volontaire qui tenta de lui voler un baiser à la dérobée. Toutefois, mes lèvres ne parvinrent jamais jusqu’aux siennes.

« Qu’est-ce que…! »

Je laissais aller une exclamation de surprise au creux de ma gorge, percevant que notre centre de gravité venait subitement de basculer vers l’avant – et l’arrière dans son cas. Venions-nous de tomber? Non… Il nous avait entraîné. Je sentis dès lors la fermeté de ses muscles me ceinturer dans un étau chaleureux, cocon protecteur dans lequel je me blottis un instant, fermant les yeux sous mon bandeau, appréciant d’autant plus ce moment de flottement, d’intimité, entre nous.

« Pas mal, pas mal », riais-je, la litote facilement discernable en raison des frémissements qui agitaient tout mon corps.

J’en voulais encore. Dès que ça le concernait, je me sentais avide et affamée, jamais complètement repue, toujours à la recherche du premier contact, toujours en demande d’un énième baiser, et ce, jusqu’à ce que je m’épuise, effondrée. C’était dire à quel point je l’aimais, que je le désirais. Moins embarrassée par le bandeau que je me l’étais initialement imaginé, je me permis une exploration de son anatomie sous un tout nouvel angle, frôlant ses cicatrices là où je le savais sensible dès que je les sentais sous la pulpe de mes doigts. Je pouvais l’entendre soupirer lui aussi, s’abandonner à mes caresses. Il était mien, la pensée se joignant aux mouvements de mes jambes qui enlacèrent ses hanches. En parallèle, mon visage vint se réfugier dans le creux de son cou, mon nez frottant avec une douceur tendre le dessous de son menton. Je me galvanisais de son parfum, reconnaissant chacune des plus subtiles fragrances qui composaient son odeur… Suivant la ligne de sa mâchoire, je me rapprochais de son visage, emprisonnant ses lèvres. Nous aurions pu rester dans cette position encore longtemps, mais mes sens étaient en émoi, mes sentiments tressautaient, en pleine commotion, ébranlés.

Enhardie par l’ivresse du moment, je cramponnais solidement mes ongles à sa chair. Et d’un geste vif, en toute impunité, je me mis à écorcher les parts dénudés de son épiderme, relâchant ma prise lorsque j’arrivais à la hauteur d’une de ses cicatrices, pour mieux prolonger la lacération ensuite. Il poussa un grognement contre mon oreille, respira plus fort, ce qui m’encouragea à attaquer plus férocement encore sa peau, mes mains remontant sur la ligne de son dos pour plonger dans ses cheveux, que je me mis à tirer d’un geste agréable, affriolant, douloureux, sans être déplaisant. Puis, cela me permettait d'avoir un accès illimité à sa gorge, offerte à mes dents, qui s'y plantèrent tendrement pour y marquer sa chair d'un suçon. Je recouvrais son corps de baisers enfiévrés, glissant, dans le même mouvement, hors de son emprise. Puis, tel un félin, je retirais tranquillement le haut, qu’il avait mis en lambeaux, en le passant par-dessus ma tête. Je le rejetais non loin, souriant à son endroit, toujours aussi aveugle, mais non pas moins joueuse, avant de diriger mes mains jusqu’à mes pantalons, les retirant tout autant. Nue comme un ver, à tâtons, je laissais courir la paume de mes mains sur son torse à découvert, avant de suivre les lignes de ses muscles, tout le long de sa silhouette, jusqu’à plonger mes doigts sur la courbe de ses reins. Je souris, raffermissant bientôt la prise de mes cuisses le long de ses hanches pour le chevaucher et m'unir à lui. Progressivement, le rythme de la danse s’accéléra, et à chaque nouvel élan de plaisir que cette union répandait en moi, le besoin de le savoir libre de ses mouvements se renforçait dans mon esprit. Je voulais pouvoir goûter à cela à deux.


1 664 mots | Post III




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Eiko
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◈ Âme(s) Soeur(s) : Aurel
◈ Activité : Manger des mochis avec Papa Jun, chanter, danser, et remanger des mochis
Eiko
Sam 22 Mai 2021, 07:47


Image inconnue ; trouvée sur Pinterest
Ægeri
Lucius & Eiko


Eiko loucha en voyant le visage du garçon se rapprocher du sien, ses yeux essayant de rester accrochés à ceux de son nouveau copain. D'abord surprise par son geste, sa confusion s'envola néanmoins bien vite, remplacée par un éclat de rire enfantin. L'étreinte et le baiser qui suivirent, en revanche, déclenchèrent un étonnement plus persistant. La fillette sentit ses joues chauffer - elle devinait sans difficulté son visage aussi rouge que la fraise qu'elle venait de grignoter -, sa gorge se tordre - elle aurait été incapable de dire le moindre mot - et son ventre s'agiter - envahi par une tornade de papillons virevoltants. Sans qu'elle ne puisse s'en empêcher, la Hanatsu porta sa main à l'endroit où les lèvres du petit mage s'étaient posées, comme pour vérifier qu'elle n'avait pas rêvé. Déstabilisée, elle l'observa un instant, sans rien oser dire. Elle était peu habituée à ce qu'on lui retourne ses manières envahissantes. Elle était celle qui s'imposait aux autres, celle qui chapardait dans votre assiette de biscuits, ou celle qui venait s'allonger sur vos genoux sans en demander l'autorisation au préalable. Qu'on lui retourne sa proximité avec autant de spontanéité la prenait de court. Finalement, après un dernier clignement de paupières, la brune retrouva sa mine enjouée, en mimétisme de son aîné. « Moi aussi, je suis contente ! » s'exclama-t-elle.

L'Orine s'installa en tailleurs, se tenant toujours face à Lucius. Elle écouta ses réponses, ses mains piochant dans divers saladiers. « Mmh... » fit-elle, pensive. Elle ne savait quelle explication lui convenait le mieux. L'hypothèse magique avait l'avantage d'enlever tous les doutes : on se regardait et, d'un coup d'un seul, notre cœur s'envolait. C'était comme un signe des Aetheri. Mais l'idée de faire pousser une plante avec son Aisuru, de cultiver leurs sentiments, de les sentir s'épanouir au fond de sa poitrine, lui plaisait tout autant. Si elle avait pu planter une graine, elle aurait fait en sorte qu'il s'agisse du noyau d'une pêche. Parce que la confiture de pêche était sa préférée. Ou bien, des pépins de pomme, parce qu'elle pourrait manger des tartes à longueur de journée. Alors qu'elle pensait à cela, une part apparut dans ses mains, qu'elle se dépêcha de manger avec gourmandise. « Un Aisuru c'eeeest... Mmh... » Elle marqua une pause quelques secondes, le temps de réfléchir. Elle avait écouté en boucle les légendes sur Liànjiē et Mayuri, leur amour inconditionnel qui avait inspiré la création du Lien. Pourtant, maintenant que c'était à elle de raconter l'histoire, elle se trouvait incapable de la réciter. « C'est comme un amoureux, mais en mieux ! » résuma-t-elle finalement après sa réflexion, ponctuant son explication d'une nouvelle bouchée - ici, il n'y avait personne pour lui dire qu'elle avait assez mangé.

« Si tu veux. » accepta Eiko lorsque son copain lui demanda de vivre pour toujours. Elle avait dit ça comme s'il avait suffit de passer un accord pour que leur promesse tienne à jamais. Mais puisqu'il l'avait inclut dans le cercle des personnes qu'il appréciait - elle s'en était trouvée très flattée - elle lui avait cédé son serment sans concession, sans s'interroger sur le poids de sa promesse, sans s'inquiéter de ce qui pourrait un jour la forcer à rompre son engagement. Elle était bien trop jeune pour se préoccuper des tourments de la réalité : elle ne pensait pas au futur, trop occupée par le moment présent. « L'éternité, ça fait beaucoup de dodo... » songea-t-elle distraitement en se resservant des loukoum - son nouveau goûter favori, depuis qu'elle s'était rendue dans le désert. « Ca veut dire que je pourrai apprendre plein de choses ! » Cette pensée la réjouissait : il y avait beaucoup de discipline qu'elle rêvait de pouvoir maîtriser, plus tard. L'enfance a d'incroyable que l'on ne se sent limité que par l'imagination.

La Hanatsu pencha la tête en arrière pour voir le nuage que lui désignait Lucius. « Tu as raison ! » confirma-t-elle. « Il a rencontré pleiiiin de gens, celui ou celle à qui appartient ce bambou ! » s'amusa la fillette. A la proposition suivante, elle rebaissa la tête vers le garçon. Elle n'hésita que quelques secondes avant de se blottir contre lui : elle posa sa tête sur son épaule et passa son bras sur son torse. Elle était trop petite pour réussir à atteindre l'autre côté mais ne s'en indigna pas. « Amis pour la vie ! » s'entendit-elle rajouter. Un instant, elle ferma les yeux et profita de l'étreinte. Elle se sentait bien, ici. Comme protégée de tous les dangers. C'était son nouvel ami qui faisait naître en elle cette sérénité. Finalement, elle rouvrit les yeux et tendit le cou jusqu'à atteindre la joue du magicien. Elle l'embrassa chastement et se dépêcha de regagner sa position initiale, comme si elle n'avait pas bougé pour l'embrasser. « Oh regarde ! » fit-elle en pointant le ciel. « Celui-là, on dirait un papillon ! Et lui là-bas, un DRAGON ! » Ils passèrent plusieurs minutes à observer les formes des nuages. Parfois, le cœur battant, la petite Orine en profitait pour glisser un regard sur le visage de son camarade.

« Et puis là, eh bah je fais de la poussière de Fae, avec ma corne ! Comme ça, ça te soigne tous tes bobos ! » s'exclama Eiko en passant son doigt sur la blessure imaginaire de son ami. Ils s'étaient finalement redressés, l'activité précédente étant trop calme pour distraire la turbulente fillette. Ils avaient décidé d'incarner des animaux : tout naturellement, Lucius avait prit le rôle du Dragon. La Hanatsu, elle, avait choisi le rôle de la licorne. Ensemble, ils voyageaient à travers le monde et affrontaient bon nombre de péripéties. « Voilà, maintenant t'as plus mal, d'accord ? » s'enquit la créature en attrapant son meilleur ami par la patte.

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Eiko
Dim 23 Mai 2021, 10:04


Image par Zara H
If ayeye
Dorian & Bae

L'Orine flânait entre les couloirs de tentures, sa main frôlant les pans de tissus tandis qu'il avançait, un léger sourire mélancolique accroché aux lèvres. Il devait retrouver quelqu'un qui lui était cher, il le savait, mais sa mémoire ne lui permettait pas de se souvenir de son identité. Alors, plutôt que de chercher un visage qu'il ne saurait peut-être pas reconnaître, l'éphèbe se contentait de se laisser guider par son instinct, suivant un fil invisible. Une odeur de fleur le suivait partout où il allait : le parfum des Hibiscus qu'il avait découvert lors de sa visite chez les humains. Depuis lors, le garçon se parait de sa fragrance quotidiennement. L'odeur semblait l'avoir suivie jusque dans le songe. Arrivé à un croisement, le garçon s'arrêta un instant. Les silhouettes le dépassaient sans qu'il n'y fasse attention : elles étaient presque comme transparentes tant il ne leur portait pas attention. Il n'y avait qu'une seule personne, au travers de cette marée humaine, qui l'intéressait. Il savait que leurs chemins se croiseraient : c'était écrit, Hahanaru Shizen les avait reliés et ils étaient voués à se rencontrer. Plus que ça, même. Ils étaient destinés à l'amour. Confiant, Bae reprit sa route, décidant d'emprunter le chemin sur sa droite.

Le blond frissonna lorsque les deux mains se posèrent sur ses épaules. L'étreinte n'était pas brusque et pourtant, il y ressentit une certaine pression, comme une promesse que l'on ne voudrait pas rompre. Son sourire s'étira, arborant désormais la joie qui lui avait manqué jusque là : enfin, ils s'étaient retrouvés. C'était une sensation étrange : celle d'avoir été seul au monde durant tout ce temps mais d'enfin être réuni avec sa moitié, se sentir entier, enfin, après ce semblant d'éternité. « Bonjour. » répondit le Hanatsu d'une voix faible, sentant à regret le contact s'achever. Étonné, il baissa les yeux sur le fil blanc qui avait remplacé les mains de son inconnu. « Ife Ayeye. » se rappela soudainement le blond, faisant rouler la cordelette entre ses doigts. « Avec plaisir. » répondit l'Orine lorsque l'homme lui demanda de l'aide pour achever l'Í Asopọ. Il avait usé du même ton taquin que celui de son interlocuteur.

Curieux de découvrir le visage associé à cette voix - qui lui avait parue si familière - Bae s'autorisa enfin à se tourner pour découvrir l'identité de son partenaire. Le blond écarquilla les yeux, reconnaissant le Vampire à qui il s'était offert, quelques mois plus tôt. Comment avait-il pu l'oublier ? En réalité, lorsqu'il n'était pas coincé dans ce songe, le musicien avait plus de difficulté à ne pas repenser au prédateur qu'à l'ignorer. Il revivait la morsure qui l'avait fait frémir, le baiser du brun sur sa peau, son odeur enivrante, son souffle chaud sur sa nuque... Le fantasme hantait ses nuits et, lorsque la raison reprenait le dessus, il se remémorait avec douleur les dernières paroles que l'Infant de la nuit lui avait adressé, et les quelques moments de réconfort trouvés dans le souvenir de cette nuit prenait soudainement un goût amer qui le contrariait bien souvent. Bae fronça les sourcils et esquissa un pas en arrière, son sourire s'effaçant de son visage comme si la blessure des mots le faisait encore souffrir. « Oui, je ne me suis pas attardé après que vous m'ayez... » L'Orine marqua une légère pause, pour savoir comment formuler sa phrase sans paraître trop accusateur. « ... raccompagné jusqu'à l'auberge. » finit-il par dire, la moue boudeuse. Malgré ses efforts, son ton s'était fait beaucoup moins léger que celui de Dorian. Son regard azuré s'était ancré au visage du buveur de sang et ne s'en défaisait pas : au contraire, il cherchait à se connecter aux prunelles carmines de son pair, qui le fuyait éhontément. Cette lâcheté créa une légère pointe d'agacement chez l'adolescent. C'était lui, après tout, qui s'était fait repousser, et pourtant le fautif n'avait pas le courage de l'affronter, maintenant qu'ils étaient de nouveau face à face. Et puis, c'était l'enfant de la nuit qui était venu le trouver, non ? Contrarié, l'Orine croisa les bras sur sa poitrine.

Finalement, le blond soupira et passa une main dans ses cheveux qu'il ébouriffa, comme pour chasser sa mauvaise humeur. L'aveux de maladresse du Vampire faisait acte d'excuses et, malgré son orgueil vexé, Bae n'était pas capable d'en vouloir au brun. Ce dernier exerçait sur lui un magnétisme qui créait l'envie de rester à ses côtés. Il ne voulait pas gâcher le peu de temps qu'il avait en sa compagnie à cause d'une animosité qui n'avait plus de sens. Après tout, comme il se l'était souligné, c'était Dorian qui l'avait retrouvé et qui était venu à sa rencontre... Avec la conviction d'être fou, l'adolescent abandonna la rancœur qu'il avait brandit telle une arme et s'approcha du Zvyar. Sa mine contrite trahissait ses remords : c'était une punition suffisante. Et puis, Bae croyait aux secondes chances. Son regard se faisant plus doux, l'éphèbe acquiesça lorsque Dorian lui demanda de l'aide pour le tissage. Il lui semblait discerner un double sens à sa demande, à moins qu'il ne s'imagine des choses ? Peu importait : il était disposé à l'aider dans les deux cas. « Vous avez de la chance. » déclara-t-il d'une voix calme. « Je suis très doué, pour tisser les liens. » déclara-t-il. A défaut d'être une réalité, cette affirmation avait trait de vérité dans le monde onirique. « Alors je veux bien vous aider. » assura-t-il, prenant le menton du vampire entre ses doigts pour que leurs regards se croisent enfin.

Bae s'empara des mains du Vampire et l'entraîna à sa suite, dans une alcôve, à l'abri des regards. Il n'était pas intimidé par leurs nudités mais il avait le besoin de préserver leur intimité sentimentale, de la protéger des regards indiscrets. Il ressentait une certaine possessivité envers le brun. Il ne voulait pas partager ce qu'il y avait entre eux. « Notre rencontre remonte à longtemps. » commença l'Orine, ses doigts s'activant pour tisser l'Í Asopọ, dirigeant parfois ceux de  Dorian. « Comment allez-vous, depuis tout ce temps ? » demanda-t-il. « Avez-vous pu vous perfectionner, au violoncelle ? » questionna-t-il. « J'aimerais beaucoup vous entendre jouer. » rappela-t-il, l'air de rien. Dans le rêve, la confection du lien prenait bien moins de temps que ce qu'il aurait fallut en étant éveillé.



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Dim 23 Mai 2021, 19:09


Image par Isabela Homitchi


Neru
Èibhlin et Za


Apprendre la magie, quelle idée ! Za croisa les bras, dans son lit de princesse. C’était l’un des avantages à vivre au château avec les autres pouffes. C’était confortable, même si, dans son idée à elle de l’existence, le moelleux endormait les sens et créait des assistés. Comme elle n’avait pas envie de devenir une pauvre bille incapable de combattre le moindre Goled, elle avait décidé de dormir par terre un soir sur deux. Elle ne manquait jamais de faire des pompes et des abdominaux. Pour le combat, aucune des sardines présentes dans cette maison ne pouvait lui donner satisfaction. Si elle en frappait une, elle s’envolerait probablement jusqu’au prochain mur - Za avait peut-être une confiance un peu trop grande dans ses capacités. La tête de Goled n’avait pas eu l’air de leur plaire plus que ça d’ailleurs. C’était navrant d’être obligée de se coltiner des filles de si mauvais goût. Ne voyaient-elles donc pas que la fameuse tête représentait un combat épique et, par la suite, des heures de travail dans le seul objectif de la rendre imperméable au temps ? C’était la quintessence de la vie, bordel ! Pas un vulgaire objet stupide pour attacher ses cheveux comme ci ou comme ça. Tant de futilité dans l’existence de ses « semblables » la faisait fulminer. Les individus avaient besoin de bataille, de sang, de cris de guerre ! Ils avaient besoin de planter leurs dents dans la chair et d’en arracher des morceaux dans une pulsion de vie extatique ! Pas d’enfermer leur corps dans des robes à froufrous et de lever le petit doigt en buvant leur thé. Sérieusement, elle avait bien hâte de voir l’Empereur Noir parce que, pour elle, ce type était tout sauf un homme. Un homme, un vrai, un qui vous monte dessus, un autour du cou duquel vous pouvez vous accrocher, un qui grogne et qui sue, un qui protège les siens et n’hésite pas à partir au combat, le cœur vaillant, s’en remettant aux Zaahin. Voilà. Ça, c’était un homme. Un type qui passait sa vie à ordonner des trucs à des subalternes sans se mouiller le moins du monde n’était qu’un demi-homme. C’était comme ça qu’elle imaginait le Grand Chaos : une lavette incapable de rester debout, empli de magie mais n'étant rien sans. Et elle était certaine que tous les Mages Noirs marchaient de la même façon : en usant de leur magie adorée qui leur servait à cacher le néant de leur puissance.

C’est avec ces pensées dans la tête que Za s’endormit. Toutes ces choses qui se produisaient en rêve n’avaient aucune importance pour elle. Elle n’accordait pas le moindre crédit au monde chimérique parce que ce qu’il se passait dedans n’était, à son sens, qu’un ramassis de conneries. Elle détestait parler de ses cauchemars, ceux qui l’éveillaient la nuit et lui donnaient des sueurs froides. Elle trouvait qu’être vaincue par son propre esprit était une marque de faiblesse. On lui aurait parlé des Génies qu’elle aurait rigolé devant ces huluberlues, ce qui était en soi un comble parce qu’Erza avait été une Génie. Humaine, Génie enfermée par le Mârid pour sa propre protection et Réprouvée. Mais les souvenirs de la blonde n’étaient que parcellaires dans sa tête ; pour l’instant. Elle avait déjà réussi à se rappeler du langage commun, c’était un exploit en soi. Un jour, peut-être qu’elle saurait tout. Ce jour-là, elle deviendrait peut-être plus « civilisée » au sens sorcier du terme. En attendant, c’était une sauvage et tous les signes un peu farfelus lui passaient bien au-dessus.

Son inconscient la mena vers les champs d’or de Lumnaar’Yuvon. Debout au milieu du blé, le soleil l’éclairait. Cette senteur particulière, elle n’aurait jamais pu l’oublier. La paume de sa main caressa les petits épis avec un amour démesuré. Elle se sentait pourtant nostalgique, comme si, au creux du rêve, elle était miraculeusement consciente qu’elle ne reverrait jamais ces vastes espaces dorés. Le ciel, au-dessus de sa tête, était d’un gris électrique, signe qu’un orage et qu’une pluie battante n’allaient pas tarder à s’abattre. Elle aurait aimé rester sous la pluie et sentir les gouttelettes couler le long de la peau de son visage, tremper ses habits et détremper ses os. Malheureusement, une ombre s’invita à son paysage, une ombre aux oreilles pointues. Une étrangère, avec de détestables manières, comme la chimère de ses chaînes et de son manque de liberté. Èibhlin représentait les murs du château d’Amestris, cette odeur de noblesse d’un autre temps. « Qu’est-ce que tu fous là ? » lui demanda-t-elle, la rage au ventre.

762 mots
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Susannah
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Susannah
Dim 23 Mai 2021, 20:49

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Neru
Stanislav & Susannah


TW : /!\ Réaction à du malsain de Stan, nous prions Wakiya de passer son chemin /!\



Susannah se retrouvait placée sur les genoux de son tourmenteur. Malgré sa position dominante à cet instant, elle ne désirait rien de plus que pouvoir s'arracher à son contact, d'anéantir jusqu'au souvenir même de cet homme. Elle avait le sentiment que son odeur répugnante ne quitterait jamais sa peau, qu'elle la suivrait partout comme une trace honteuse. L'espace de quelques secondes, elle songea à lui répondre qu'il ne méritait pas une telle faveur, qu'il méritait seulement qu'elle lui arrache la langue de ses dents mais les représailles qui risquaient de suivre un nouvel éclat de rébellion étouffèrent rapidement les flammes renaissantes de sa fougue. L'Ondine le considéra un instant et remonta lentement une main jusqu'à la joue du Sorcier, plongeant son regard dans le feu malsain qui luisait dans ses pupilles sombres. Seul un fin voile séparait la haine de l'amour et l'on pouvait basculer d'un sentiment vers l'autre presque trop aisément. Il lui fallait s'en convaincre pour se plier à son ordre. À leur insu, une puissante magie œuvrait autour d'eux pour tisser des liens qui tordraient leur volonté lorsqu'ils se réveilleraient. Chaque seconde qui passait accentuait cette fatalité et se riait des efforts stériles de la Sirène et des certitudes de Stanislav. Les paupières closes, elle laissa le Sorcier venir à elle et répondit à son baiser avec un frisson qui n'avait rien de passionnel. Ses doigts vinrent se perdre dans la chevelure indisciplinée du Rêveur et lorsqu'elle entrouvrit les lèvres, ce fut pour lui insuffler toute l'aversion qu'il lui inspirait. Avec une ardeur qui confinait à la violence, elle tira sur ses cheveux pour pencher son visage en arrière et son autre main vint se glisser à la naissance de son épaule. Les yeux résolument fermés, la Sirène s'accrochait à l'idée qu'elle embrassait un autre homme pour ne pas laisser la folie déchiqueter son esprit.
Le brun avait reprit son monologue et la satisfaction suintait de ses mots alors qu'il s'occupait d'elle avec un soin qui tranchait avec la brutalité dont elle le savait capable. La colère de Susannah s'était apaisée et elle analysait froidement la situation. Elle le toisait dès qu'il baissait les yeux et le voyait tel qu'il était, un homme gonflé de complexes qui se voilait la face sur lui-même, un homme cruellement en manque d'attention et d'amour. Elle le prenait presque en pitié. Presque. Il exprimait ses frustrations de la plus exécrable des manières. D'une voix dure, elle asséna : «C'est faux.» Elle se reprit avant de prononcer des paroles qu'elle regretterait et répéta d'une voix plus douce comme si elle cherchait à calmer un animal rétif : «C'est faux. Je ne suis pas malheureuse car j'ai ce que tu cherches désespérément, ce sentiment d'être désiré. Tu vois de quoi je parle n'est-ce pas ? Ce qui est assez ironique, c'est que c'est toi qui me l'a donné.» Un sourire de requin étira ses lèvres et la Sirène se redressa pour se rapprocher de lui, un air victorieux peint sur le visage. «Car tu me désires. Car tu es à moi.» Ce n'était pas une question, c'était un ordre qu'elle lui donnait à son tour. Il serait à ses pieds d'une manière ou d'une autre, à un moment ou à un autre, dusse-t-elle attendre l'éternité et souffrir mille martyres. Cela avait été décidé avant même qu'elle ne le formule et cette certitude était ancrée en elle et c'était aussi la seule chose qui empêchait sa raison de chavirer. Elle jouerait à son jeu tordu le temps qu'il faudrait, le temps que le piège se referme sur lui. Rassénérée par cette perspective, l'Ondine ne broncha pas lorsque le collier enserra sa gorge, captive à nouveau de son bon vouloir. Elle vit le visage de l'homme s'assombrir, elle pouvait presque voir ses méninges pernicieuses fomenter de nouvelles tortures. Une once de peur lécha ses entrailles car elle comprenait qu'il n'en avait pas encore terminé avec elle. Pourrait-elle surmonter les nouvelles horreurs que son imagination déviante lui réservait ? Elle le devait au nom d'Aylidis et si ce n'était pas pour elle, alors il le fallait pour la fierté des Dæloran.
Lorsqu'une secousse mordit la peau de sa nuque, elle le suivit en tentant d'étouffer son appréhension grandissante. Enveloppé dans une camisole liquide, emprisonné dans le cauchemar, son corps ne lui obéissait plus et c'est les yeux écarquillés par une peur nouvelle qu'elle le vit brandir une scie. La suite se brouilla dans un vortex à l'odeur de sang et de terreur. Le silence retomba comme un épais rideau sur les Rêveurs. Les deux monstres se faisaient face, l'un vibrait encore de l'adrénaline de sa folie et ses yeux brûlaient comme les flammes de l'enfer au milieu d'un masque sanguinolent qui le rendaient méconnaissable, l'autre était sa création difforme, silhouette que l'on peinait à qualifier d'humaine, aux membres monstrueux et disproportionnés. D'une voix usée par les cris, cette dernière croassa en tendant vers lui une serre aux longues griffes noires recourbées : «Non. Pas encore parfaite.» Elle fourragea longuement pour creuser dans la poitrine du Sorcier et récolta son coeur encore palpitant, un coeur noirci et ratatiné qui dégageait une odeur nauséabonde. «Tu es à moi, tu te rappelles ?»


Message III | 935 mots


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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Lun 24 Mai 2021, 09:33



Geminae


« Tuez-le. » ordonnai-je, tout en me tournant vers la fenêtre. Le bruit d’une lame retentit et tout mon environnement prit une teinte rougeâtre. C’était le sang de l’Ange messager. Lucius demandait un temps que je n’étais pas disposé à lui accorder. En y réfléchissant, le corps était un mécanisme si performant et si faible à la fois. Il suffisait d’une légère entaille pour qu’il perdît contenance et que le liquide dont raffolaient les Vampires s’en échappât. Une carapace aurait été bien plus utile que cette peau flasque et transperçable par le moindre objet, comme une feuille de papier. La douleur d’une coupure de parchemin sur le bout du doigt portait en elle quelque chose de risible, tant la finesse de la fosse était ridicule mais la souffrance réelle et handicapante. « Bien. Maintenant, décapitez-le, arrachez-lui la peau, prélevez les organes et envoyez sa carcasse vide à mon frère. » Il comprendrait aisément mon refus ainsi. « Oh et ne soyez pas en retard pour la bataille. Sinon je vous ferai subir le même sort. Si je me bats moi-même, ce n’est pas pour que mes hommes de main se réfugient dans une quelconque mission en s’y trouvant une excuse. » Bien sûr que j’allais fouler le sol de la scène qui abriterait cette énième guerre. Ce serait peut-être la dernière mais j’en doutais. Nos armées s’équivalaient et rien ne serait terminé tant que l’un de nous deux vivrait. Dans le cas où nous nous retrouverions seuls un jour, alors nous lutterions jusqu’à ce que la sentence irrévocable ne tombât. C’était ainsi que les choses devaient se terminer et nous en avions conscience tous les deux. Lune Bleue contre Lune Noire. La Lune Blanche n’existait pas ici et les deux sœurs se faisaient face dans le ciel, de jour comme de nuit. Dès que nos armées s’affrontaient, les villages alentours tremblaient. Ce n’était pas qu’une affaire d’hommes, de femmes et de magie. Lucius possédait une armée de créatures ailées que je contrebalançais avec de nombreuses monstruosités. Le choc des titans se produisait à chaque fois.

Debout sur le rebord d’une fontaine située dans la cour intérieure de mon château, je jouais du pipeau. Les fleurs de lotus elles-mêmes semblaient désirer fuir, tant mon son était dysharmonique. Elles devaient se demander qui était ce gamin, roi malgré son âge, capable d’ordonner des horreurs et de jouer aussi mal. Je pouvais jouer correctement, et même mieux que correctement. Ce n’était pas la question. L’interrogation que tous auraient dû se poser était celle-ci : avais-je envie de conférer du plaisir à leurs oreilles ? Non. Je voulais qu’ils subissent les fausses notes, que leur épiderme se changeât en chair de poule et que dans leur esprit naquissent les prémisses de la folie. Il est très facile de torturer quelqu’un, rien qu’en lui faisant écouter des sons grinçants. J’avais déjà essayé un nombre incalculable de fois. Combien m’avaient supplié d’arrêter ? Tous.

Vêtu d’une armure légère, mes pas se hâtaient sur le champ de bataille. J’aimais être le premier de mes hommes, le chef de tête. Chaque occasion de croiser mon frère devait être saisie. Ce mélange d’amour et de haine que je lui portais s’était muée en une légère obsession. Je ressentais du plaisir à le côtoyer, autant qu’à l’idée de le voir mourir à mes pieds. En réalité, je n’avais pas l’intention de l’éliminer tout de suite. Le Destin aurait beau crié sa hargne, j’avais conscience qu’une fois le combat final terminé, lui ou moi, en fonction du victorieux, n’aurions plus d’ennemi aussi parfait que l’autre. Jamais nous ne retrouverions cette relation, ce mélange d’attirance et de répulsion. Il y avait cette complexité entre nous, cette compréhension mutuelle. Nous jouions un jeu d’échec grandeur nature et, puisque nous nous connaissions si bien, les coups que nous avions d’avance étaient nombreux. De temps en temps, je lisais dans son esprit. Je le sentais dans le mien aussi. Notre amour pour les monstres nous rapprochait. Nous aurions pu être amis. Sans doute l’étions-nous, à notre façon. Il n’y avait qu’un petit caillou dans la chaussure de notre relation, en plus d’être des Élus de deux Ætheri opposés. Ce caillou avait un nom : Dastan. D’abord dans mon camp, il avait rejoint celui de mon frère. Malgré nos points de vue parfois opposés, il m’avait intéressé en bien des aspects. Je l’avais aimé, d’un amour différent de celui que je portais à Lucius. Les amours ne sont pas tous semblables. Sa trahison m’avait courroucé pendant des décennies. Je n’en comprenais pas le sens, la cause, les raisons. Il ne me les avait jamais expliquées.

Aujourd’hui, je savais que j’allais le croiser. Sur le champ de bataille, dans nos corps d’enfant qui, dans le rêve, n’avait aucune importance, nous pourrions sans doute parler, pendant que nous essaierons de nous éliminer avec détermination. Je ne tuerais pas Lucius tant que je ne me serais pas vengé de Dastan. J’étais le premier des traîtres mais je n’aimais pas que l’on me trahisse.

Lorsque je le vis, ne remarquant pas l’ellipse, je me dirigeai vers lui. « Dastan ! » Je n’avais pas d’arme au sens humain du terme. Elles m’étaient inutiles. Ma magie me permettait d’en faire apparaître ou de contrer sans que ma main jamais ne tînt le pommeau d’une épée.

880 mots
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Adriæn Kælaria
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Adriæn Kælaria
Lun 24 Mai 2021, 18:06

[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 11 4yi9
Image par Inconnu
Aegeri
Susannah et Laen



Qu’est-ce qu’elle faisait ? Pourquoi bougeait-elle comme ça ? « Reste tranquille ! » grogna-t-il, sans être capable de savoir quoi faire exactement maintenant qu’il était sur elle. Chaque fois que le corps de la jeune femme le caressait ou le heurtait, ça provoquait une réaction disproportionnée du sien. Ça l’enrageait qu’elle pût lui faire de l’effet, cette espèce de fille, aussi chaude qu’une brandade de morue. Le souci c’est qu’il adorait ça, la brandade de morue. Il dévorait littéralement le plat dès qu’il y en avait aux Palais de Coelya, loin de se douter de sa si grande proximité avec l’Océan. Susannah était brûlante et les preuves de sa gourmandise apparaissaient nettement sur ses lèvres humides, presque gonflées d’avoir trop sucé les aliments avec volupté. Il se haïssait pour ses pensées parasites. Il avait envie de la gifler et de lui apprendre les bonnes manières - même si, en soi, une gifle n’en était pas une, de bonne manière. « … » Il n’eut pas le temps de répondre que leurs lèvres se retrouvèrent collés. Il grimaça, aussi tenté que révulsé. Elle électrisait ses sens mais sa voix intérieure lui disait que c’était une allumeuse sans aucune intention d’aller plus loin et que, lui, ne devait pas entrer dans son jeu. C’était trop facile. Quoi ? Elle était séduisante et elle pouvait avoir qui elle voulait d’un simple regard, d’une simple volonté ? Non ! Ça, ne marchait pas comme ça !

Les yeux écarquillés, Læn se retrouva sous elle. « Lâche-moi. » dit-il, dans un souffle, avant que la main ne se dirigeât plus bas, trop bas. La tension se raffermit au contact de la paume de l’ensorceleuse. C’était un réflexe. Il ne pouvait rien y faire. Il n’aimait pas ça ou, du moins, essayait-il de s’en convaincre. Elle ne perdait rien pour attendre ! Il fulminait déjà à moitié mais la claque n’arrangea rien. Courroucé, comme un animal prêt à se jeter sur elle, il lui lança un regard qui voulait tout dire, noirci entre la colère et le désir. Il allait la défoncer. Le rictus réapparut sur son visage alors qu’elle lui proposait la crème fouettée et le menaçait de le mordre. Un sourire presque machiavélique apparut sur ses lèvres. « Je préfère quand c’est toi qui suces. » articula-t-il, tout en tentant de tenir en laisse son désir au profit de sa fureur. Pourtant, l’Ondin n’était pas de ceux à contrôler leurs pulsions. Il était même étonnant qu’il l’eût laissée aller jusque là sans rien faire, sans aucune réaction physique, et qu'il fût capable d'articuler une telle phrase. En repensant à ce qu’elle venait de lui faire subir, la moutarde lui monta au nez, ses mâchoires se contractèrent et sa main droite s’abattit sur la joue du Susannah. Il la fit basculer en dehors même des coussins, sur le sol dur. Ses mains vinrent chercher les poignets de l’Ondine pour les lui maintenir au-dessus de la tête. Il était essoufflé, tant par la lutte que par ses émotions qui avaient pris la consistance des vagues frappant les falaises. Son regard courut sur elle, sur son corps qu’il avait envie de faire sien. Ça le calma légèrement, pour une raison inconnue. Il remonta les yeux vers la crème fouettée et approcha ses lèvres. Il la suça finalement, le bout de ses dents frôlant la peau de sa captive sans jamais la mordre. Il revint à elle, à ce visage gourmand et tentateur. Il n’avait toujours pas envie de lui donner satisfaction. C’était comme un blocage. Il ne voulait pas qu’elle gagnât, qu’elle se vantât ensuite d’avoir réussi à l’avoir si facilement. Il crevait littéralement de désir, pourtant. Il sentait cette envie, cette tension à laquelle rien n’aurait pu résister. Mais elle était insupportable. La manger ne ferait que rajouter à son orgueil.

Dans le cours de ses pensées, parasitées en grande partie par des restes de colère, il tenta de trouver un compromis, quelque chose qui serait acceptable pour lui, qui inverserait leur position, qui compenserait le fait qu’elle le prît pour un outil. « Demande-le moi ! » lança-t-il. L’une de ses mains se détacha des poignets de Susannah. Elle vint frôler les courbes de son sein, avant de les empoigner plus rudement. « Demande-moi de te faire ce dont tu as envie. Je verrai si je réponds à tes attentes ou pas. » Un sourire insolent s’invita sur les lèvres du brun. « Sans ça, je ne ferai rien et tu n'auras qu’à aller te trouver un homme de chez toi pour te satisfaire puisqu’ils sont si soumis à tes désirs. »

760 mots


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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mar 25 Mai 2021, 22:02




Geminae

Erasme et Dastan



Dastan se sentait fiévreux. Le sang battait à ses tempes comme des tambours de guerre. Dans ses veines, son rugissement s’illustrait comme prémisses des hurlements des combattants. Ses muscles bandés par l’adrénaline le faisaient souffrir d’une exquise douleur. Son cœur s’impatientait : il semblait prêt à s’envoler pour rejoindre seul le champ de bataille – parce qu’il était certain qu’il y en aurait une. Pourtant, il lui faudrait patienter. Le Réprouvé faisait les cent pas. « Dovahkiin ! » Il se retourna. Un messager accourait vers lui. Sur son visage pâle, il lut nettement qu’il avait raison. Le Sorcier avait rejeté la proposition de trêve. Comment s’en étonner ? Parfois, il avait le sentiment que Lucius pâtissait d’une naïveté délétère. Ses tentatives de discussion lui permettaient-elles de mieux dormir la nuit ? S’imaginait-il que tous ses efforts pour obtenir la paix compensaient les carnages qu’il commettait en son nom ? Si telles étaient ses pensées, elles ne constituaient qu’un tas d’illusions. Le prix de la guerre, c’était la culpabilité qu’on en tirait dans la solitude et la pénombre, lorsque l’on repensait à toutes les vies que l’on avait livrées en pâture à la Mort. « Le Roi Noir a refusé la trêve. Le Roi Bleu fait préparer son armée. » Dastan accueillit la nouvelle par un sourire en coin. « Dis-lui que les Réprouvés se joindront à lui. » - « Bien. » Il acquiesça et, comme il tournait les talons, le souverain l’interpella : « C’était quoi, le message du Roi Noir ? » Le guerrier s’arrêta et pivota vers lui. « C’était pas vraiment un « message ». Il a renvoyé la carcasse du messager, décapité. » - « La carcasse ? » - « Oui, juste les os. » Le Manichéen considéra un instant son interlocuteur, puis éclata de rire. Érasme ne changerait jamais. Même mort, son souvenir hanterait encore les cauchemars des enfants. « Merci, tu peux y aller. Dis aussi aux Thur de se préparer au combat. »

Les deux Bipolaires se séparèrent. Le rouquin serpenta entre les tentes du camp, jusqu’à l’écurie de fortune. Dans le fond, son bicorne se reposait. Dès qu’il sentit sa présence, il releva la tête et plongea son regard dans le sien. C’était une bête colossale, bâtie par sa musculature. L’enfant s’approcha et posa sa main sur le chanfrein de l’animal. « Ahkrin. » Après les salutations, il entreprit de le préparer. Dans ce rêve, il pouvait voler, ce qui lui facilitait grandement la tâche. « On repart combattre, mon grand. » À son image, le bovin aimait les sensations que procurait la bataille. Son nom le caractérisait parfaitement, comme celui de son cavalier.

Le vent jouait entre les boucles rousses du jeune Réprouvé ; et bientôt, des bourrasques soulevèrent ses vêtements. Elles s’accompagnaient de rugissements caractéristiques. Il leva le nez. Les dragons étaient arrivés. Ces titans ne lui plaisaient pas trop. Ils étaient trop gros, trop puissants et trop intelligents. Néanmoins, ils représentaient une arme redoutable face aux légions monstrueuses de l’Empereur Noir. Sans eux, sa magie dévastatrice aurait peut-être pu avoir raison des forces du Roi Bleu. Dastan tourna la tête vers lui. Son dragon venait de se poser, devant ses rangs de soldats, à quelques mètres d’Ahkrin. Il lui avait proposé d’en mettre à la disposition des guerriers réprouvés, mais le Dovahkiin avait refusé. Ils n’avaient pas besoin de ces gros reptiles pour prouver leur valeur au combat ou se protéger, au contraire. Vêtu de teintes céruléennes, l’Empereur avait fière allure. Ils échangèrent un regard chargé de conviction, de respect et de tendresse. Puis, Dastan se détourna de lui pour scruter les rangs ennemis, en face. Il les connaissait presque par cœur. Toutes les guerres avaient une saveur différente, mais celle-ci était particulière. Elle avait quelque chose de personnel.

Sur le champ de bataille, le Roi fit se retourner brutalement son bicorne. Il s’était préparé à ce moment, longuement. Pourtant, son cœur s’emballa. Érasme marchait vers lui, dans ce corps d’enfant qui ne lui allait pas. Autrefois, ils s’étaient connus, sous d’autres traits et dans d’autres circonstances – dans un monde différent, semblait-il. Avant de se haïr, ils s’étaient aimés, d’une façon ou d’une autre. La nature avait rattrapé la civilisation, et les vieilles détestations étaient revenues planter leurs étendards dans leurs dos. Dastan jouissait d’une réputation solide au sein de son peuple ; néanmoins, son alliance avec les Sorciers avaient créé beaucoup de remous. Des rumeurs sur la relation qu’ils entretenaient s’étaient propagées. On avait même prétendu qu’Érasme l’avait ensorcelé. C’était partiellement vrai. Quelque chose, en lui, l’avait fasciné. Il avait aimé sa violence et sa méchanceté. Il avait admiré les rouages de sa pensée malsaine. Il avait assouvi des pulsions inavouables. Et puis, il avait compris que sous le joug de l’Empereur Noir, le monde qu’il connaissait n’aurait plus aucune saveur. Il avait compris que son pouvoir réduirait en cendres tout ce qu’il chérissait. Alors, il l’avait trahi. Au paroxysme de cette guerre sans merci, il avait tendu la main à son frère. Il avait joué les équilibristes. Désormais, ce qui le retenait de tomber dans le précipice n’était plus qu’un mince fil.

Ses yeux bruns s’implantèrent dans ceux du Mage Noir. « Érasme. » Il sourit, d’un sourire sauvage. Il lui en avait lancé des centaines, autrefois. « Je t’ai presque attendu. » dit-il, plus bas, comme une confidence. Ils partageaient encore des secrets. Dastan n’avait pas tout dit à Lucius, et Érasme avait probablement gardé pour lui bien des choses. L’enfant déchaussa ses étriers et sauta à terre. Tandis qu’il s’approchait de son ennemi, son cœur faiblit. Parfois, il s’enorgueillissait d’avoir trompé le Roi des Traîtres. D’autres fois, il regrettait amèrement sa trahison. C’était purement sentimental. Dommage que cela arrivât au moment où il devait le tuer – parce qu’il savait qu’il n’y aurait pas d’autre issue. Il leva son épée. Elle ne serait pas suffisante pour résister à la magie du souverain. Heureusement, il avait lui-même tiré quelques enseignements de ses deux aînés angéliques. Le Réprouvé se prépara à parer. « Comme au bon vieux temps, hein. » Il lui adressa un clin d’œil.



Message I – 1020 mots




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Kitoe
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Kitoe
Jeu 27 Mai 2021, 01:20

Kitoe & StanislavJ'ai toujours pas trouvé l'en-tête que je voulais /sbaf/
Aegeri
Gingerbread Man - Melanie Martinez

Disclaimer : c'est deux cannibales dans un rêve érotique, l'un c'est Stan, l'autre c'est Kito, et puis y'a Laëth qui est très bonne /sbaf/


Ils alternaient entre douleur et douceur. Kitoe se sentait faiblir et tressaillir à chacune de leurs interactions. Son épaule arrachée la paralysait en partie ; les baisers sur sa peau la faisaient frémir. Meurtrie, elle se laissa dominer. Ils en avaient tous les deux envie. Ses jambes s'enroulèrent autour de sa taille. Au fur et à mesure, son souffle se transforma en gémissements, tantôt de plaisir ou de douleur. Puis, ses plaintes s'intensifièrent. Ses mains, qui s'étaient perdues dans ses cheveux, descendirent dans son dos, que ses ongles – devenus des griffes acérées – lacérèrent sauvagement. Les plaies qu’elle lui infligeait étaient profondes. Bientôt, il ne resta plus une parcelle de peau intacte, témoignant de ce qu'il lui faisait subir. Stanislav la faisait jouir et elle en criait. Kitoe voulut que cela n'en finisse jamais.

Cela faisait longtemps qu'on ne l'avait pas prise comme ça. Si la Démone était plutôt mignonne physiquement, on la désirait assez peu, prétextant qu’elle était trop bizarre ou folle pour être baisable. Elle ne comprenait pas vraiment cela et pensait plutôt que c’était la faute d’Ellie, de Lia et de Kraa, qui arrivaient toujours au mauvais moment. Au final, les seules personnes avec qui elle avait eu des relations consenties étaient des collègues dans le trafic d’organes : des plans cul avec qui elle n’avait jamais vécu autant de passion qu’actuellement.

Kitoe dévorait son amant en réponse à ses morsures, commençant par son épaule, puis son torse. Elle léchait avidement le sang qui dégoulinait sur son corps. Le plaisir de leurs ébats inondait sa chair, une saveur douce et délicieuse qu’elle recherchait comme de l’or. Elle accepta le gâteau avec gourmandise, après quoi elle l'embrassa langoureusement. Lorsqu’ils eurent fini, elle s’écarta doucement. Elle s’était calmée, toutefois son désir ne s’était pas éteint et son appétit n’avait pas dégrossi.

-Est-ce que j'ai son goût ?

Elle parlait de celle qui lui avait fait manger. Kitoe attrapa d'autres friandises qui contenaient l'Ange et les ingéra une à une, en donnant parfois à son partenaire. Elle se souvenait très bien de cette femme aussi, de son corps sans vie étalé par terre, sur le sol froid de sa cave. Le Sorcier et elle l’avaient salement tuée, mais la brune avait fait son possible pour en faire ses meilleurs desserts. C’était une personne importante.

-Alors, comment la préfères-tu ? Comme ça ou à travers moi ?

Elle se fichait pas mal de sa réponse, tant qu’il trouvait son bonheur quelque part et qu’elle-même pouvait s’en délecter. La Démone le mordit.

-Tu es l'homme le plus délicieux que j'ai jamais mangé.

C'était vrai, car aucune de ses victimes n'avait jamais pris autant de plaisir à se faire manger. Ce n'était pas comme si elle avait fait des efforts auparavant, néanmoins. Bien entendu, la magie du rêve lui laissait imaginer toutes les saveurs possibles et imaginables, et elles étaient délicieuses. Kitoe se décala pour qu’il s’étende près d’elle. Du bout des doigts, elle le caressa, déposa quelques baisers sur son corps. À vrai dire, elle s'affaiblissait. Il l'avait tellement mangée... Elle passa un doigt sanguinolant sur ses lèvres. Tout s’était passé à merveille jusqu’ici. Malgré tout, ça n’allait pas.

-Mais il faut savoir savourer les bonnes choses.

Elle crevait d'envie de le terminer, de le déchiqueter encore jusqu'à la mort. Cependant, elle craignait que leur jeu ne se termine trop vite. Elle voulait profiter de lui encore un peu, le faire attendre, le perfectionner. Elle voulait voir jusqu'où il était possible de pousser sa saveur extatique. Il était hors de question qu’elle tombe aussi tôt, et il en allait de même pour lui. Même s’ils avaient précipité les choses, il restait son œuvre et elle devait en prendre soin.

-Dis-moi ce qui te ferait le plus plaisir maintenant. Elle dessinait des formes dans le sang sur sa peau. On peut manger. On peut le refaire. On peut partir chasser. Tout ce que tu veux.

Elle se sentait prête à se plier à n’importe lequel de ses désirs. Elle voulait être certaine qu’il soit bien. Et lorsqu'il aurait atteint le summum qu'elle désirait lui faire atteindre, elle le dévorerait une bonne fois pour toutes. Elle le séparerait définitivement de ses bras et de ses jambes avant de s'attaquer à ses organes, uns à uns. Puis, avant qu'il ne meure, elle boufferait son visage. Enfin, lorsque son cœur serait sur le point de cesser de battre, elle le lui arracherait et le croquerait à pleines dents, sous son regard éteint. Là seulement, elle serait pleinement satisfaite. Là seulement, elle pourrait s’effondrer auprès de l’homme, le seul, qu’elle aurait véritablement aimé.

765 mots
Tellement chou nastae /sbaf/ Je crois que Kito a complètement oublié Nostra, elle s'en rappellera au réveil hein xD

Je sais pas si ça compte, mais Kitoe a souhaité qu'ils ne crèvent pas trop vite de leurs blessures. Et puis elle a des griffes un moment.




Bijin
nastae:
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Latone
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Latone
Sam 29 Mai 2021, 17:05



Vox Geminae
Latone & Léto



" Hé. Ses paupières papillonnèrent à la vitesse de la lumière. Hé ! Elle se mit à courir à la vitesse du son. OH HÉÉÉ ! "

Front contre front, Latone ne se laissa pas intimider par les loubards, guère impressionnants. Elle aussi était grande ! Comme Léto ! Malgré son plus jeune âge, du haut de ses huit ans.

" Arrêtez d'embêter Léto ! Ils n'en démordirent pas. T'façon vous êtes… des couillons ! "

Léto mit ses mains sur sa bouche, effarée par l'insulte. Visiblement, l'audace de la bleue finit par lasser les lascars du port. Ils avaient beau n'être que des adolescents, ils demeuraient de grands ennemis pour les jeunes filles. Voir sa sœur être autant prise à parti par ces voyous irritait de plus en plus Latone. Un jour, quand elle aura suffisamment coupé de bois à la hache, elle leur rendra la monnaie de leur chaise ! Ou quelque chose comme ça ; elle ne se rappelait plus trop l'expression correcte.

" Merci Latone ! " Touchée par le courage de sa jumelle, la blonde se jeta dans ses petits bras pour lui faire un câlin.

Le sourire radieux de Léto commençait déjà à éblouir l'Orisha. C'était pour ce genre de rayon de soleil que n'importe qui devrait se battre.

" Mais tu as dit un gros mot ! Elle lui tira la joue. C'est Derflam qui t'a apprise ?! "

La bleue fit mine de ne pas voir de quoi il était question, ce qui fit au moins rire la blonde.

" Je n'aurais pas sorti cette arme secrète si tu n'avais pas hésité à utiliser tes bras ! Elle croisa les siens, aussi grave qu'une grande sœur. Ça sert à quoi d'être aussi forte que Nelhsal Friësk (Grand Frère) ou Padryë (Père) si tu ne te défends pas ! " Léto leva l'index en l'air.

" Parce que la violence, ce n'est pas bien ! "

" … Oui, c'est vrai. "
Fin du débat.

Indéniablement, la blonde gagnait bien plus en puissance brute que la bleue. Cette dernière s'attarda sur les biceps, tout juste gonflés par la testostérone dont Latone ignorait fichtrement où Léto allait la chercher. Depuis que le vilain patron de leur père multipliait les remarques acerbes et les menaces, ce dernier galérait à satisfaire les exigences de l'entreprise. L'assistance de Derflam ne suffirait même pas, d'autant plus qu'il n'entrait qu'à peine dans l'adolescence. Les jumelles n'étaient point désirées : c'était un fait, elles auraient dû naître garçons, forts. Têtue comme jamais, Léto ne comptait pas laisser la situation leur échapper par "leur" faute.


" Viens, on va courir dans les champs ! " Latone lui prit la main, la proposition ravissant sa sœurette.

Il fallait encore profiter tant que ce n'était pas bientôt l'heure du souper. Maman risquait de rouspéter à l'idée que Latone ne l'aidât pas pour le repas. Quand Maman était colère, elle était terrible ! Puis, Léto s'était encore salie en jouant avec ses amis. Depuis que celle-ci s'était faite grondée pour sa maladresse et sa négligence, sa jumelle trouva une technique : la faire gambader à travers les épis de blés. Ce serait plus rapide de la pousser dans la mer, mais ce serait tout aussi fastidieux. Et au moins, comme ça, leur mère les grondera toutes les deux pour être encore aller dans les champs voisins. Après tout, cela leur était – techniquement – interdit.

Durant plusieurs minutes, les jumelles jouèrent à cache-cache dans ce coin idyllique du Matin Calme. Ni l'une ni l'autre n'était bien douée en termes de discrétion. Bien souvent, on distinguait leurs crinières respectives à travers les tiges du fait de leur taille plutôt conséquente pour des enfants. Ce sujet fâchait souvent leur frère qui croisait les doigts pour ne pas être dépassé par les deux pestes un jour.


" BOUH ! " Latone agrippa les épaules de Léto en traître.

Elles rirent ensemble, en échangeant quelques poussées toutes gentillettes. Le hic avec la blonde, c'était que sa chevelure se confondait aisément avec le blé, ce qui collait à malus à la pauvre bleue. Malgré tout, celle-ci s'en contentait : car elle était sûre de gagner à tous les coups ! Leurs iris disparates suivirent l'ascension des tiges en direction du ciel. Le zénith arriverait bientôt.


" Tu vas le faire, alors ? Tu en as parlé à Derflam ? "

Les jeunes filles partageaient une curiosité maladive ; elles pourraient discuter toute la journée que ce serait d'une normalité absolue.

" Il a dit qu'il m'aiderait ! Pa' lui montre déjà comment manier la hache. Il dit que c'est très dur et très lourd. " Latone ricana.

" Tu y arriveras mieux que lui, j'en suis sûre ! " La bouille de Léto se voila d'inquiétude.

" Je ne comprends pas pourquoi Ma' ne veut pas que j'aide Pa' au travail, je suis nulle à la maison… "

" Roh… Tu n'es pas nulle !
Le regard de sa sœur s'accrocha au sien, comme cherchant une échappatoire. … Tu es juste un peu nulle. " Elles se chamaillèrent à nouveau par le biais d'une bagarre sans affliction notable.

" Il faut que tu gardes le secret ! Derflam et toi êtes les seuls à le savoir ! Si Ma' l'apprend ou même Pa', on sera puni… "

" Promis, je ne dirai rien ! Je suis la reine du Silence ! "
Elle cousit ses lèvres d'un geste équivoque.

" En plus, comme ça, un jour, dans longtemps, ou peut-être pas très longtemps, le plus tôt possible, on verra, eh ben, on pourra construire une maison plus grande ! Car on sera trois bûcherons ! Enfin, deux bûcherons et une bûcheronne, c'est-à-dire moi ! La bouche de Latone s'entrouvrit en un petit cercle, captivée. Et elle aura deux étages, dont un que pour nous deux ! Et à l'arrière, il y aura un grand jardin pour toi ! "

" Ah bon ? Pourquoi pour moi ? "

" Bah parce que tu adores les fleurs ! Tu pourras faire tes propres fleurs, de toutes les couleurs, formes et tailles ! "


Ce futur prometteur fit scintiller ses grands yeux bleus. Ce serait si bien, d'atteindre le confort et l'opulence. C'était la vocation même des Sùlfr, afin de perpétrer la survie de la famille. Tout le reste ne passait qu'en second plan. Enhardie par ce nouveau rêve, son poing se cogna contre sa paume et son sourire caractéristique – pour dire, plutôt sauvage – s'agrandit.

" Moi je pense qu'on y arrivera plus vite si je t'aide aussi ! On coupera le bois ensemble ! " Touchée par la générosité de sa sœur, Léto serra aussi des poings pour accompagner Latone dans sa démarche.

" Tu seras plus forte que moi ! "

Nous le serons toutes les deux.
Lorsque la blondinette lui avait confiée ce plan, la bleue sut que leurs confiances mutuelles étaient acquises jusque devant les Ætheri. Léto avait traversé un long brouillard où la propre raison de son existence la hantait, alors qu'elle n'était encore qu'une enfant. Latone l'avait ressentie, son empathie d'Orisha lui avait fait comprendre que les liens avec sa famille la tiraillaient, tant ils s'effritaient. Leurs parents l'aimaient, bien entendu, mais cette fois-là, où ils les entendirent exprimer leurs regrets par rapport aux fillettes… Ce fut le déclic. Maman était trop stricte, alors il ne lui restait que Papa en guise d'accroche. Durant toutes ces épreuves, Latone s'était résolue à la soutenir pour que leur famille soit unie à jamais.

Au loin, on entendit Maman les appeler. C'était déjà l'heure de rentrer, s'épouvantèrent-t-elles ! Hâtives, elles se tinrent à nouveau la main pour rentrer à la maison. Sur le palier de la porte, leur grand frère talonnait Papa pour rentrer. Maman croisait les bras et commençait déjà à taper du pied. Latone sentait son savon arriver pour avoir été en retard, et Léto risquait aussi d'être grondée du fait de son état. Néanmoins, la bleue accumula assez de courage pour soutenir les iris de leur génitrice.


" Où est ta sœur ? "

La question l'épouvanta tant elle lui parut étrange.

" Bah elle est là ! Elle se retourna : sa main ne saisissait que du vide. … Léto ? " Aucune voix ne lui répondit.


1371 mots ~



By Jil ♪
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 03 Juin 2021, 16:54



Geminae

Pomme - On brûlera
Astriid et Eméliana

La foule s’était amassée près de la scène. Mon corps était d’une maigreur qui, au milieu du décor, ne posait aucun problème. Parmi des nuages en carton, un miroir bien réel révélait au public une beauté argentée. Il ne reflétait rien. À droite, en attente de la bonne musique, j’angoissais. Mon partenaire, en face, m’effrayait. Je connaissais déjà son identité. Ensemble, nous dansions divinement bien. C’était une certitude, née du néant. Le corps d’Érasme savait apprivoiser le mien avec une violence qui plaisait aux spectateurs. Entre ses bras, je n’étais qu’une poupée de chiffon. Il me manipulait à sa guise et guidait mes pas avec une rudesse qui n’en demeurait pas moins esthétique d’un point de vue extérieur. Ce n’était pourtant pas lui que je voulais. Je n’avais pas conscience que, dans la réalité, je le dépassais toujours. Il ne pouvait faire autrement que m’obéir. Pourtant, ce songe était comme un aveu futur. Je ne pouvais pas savoir qu’il était né pour devenir puissant, contrairement à moi qui n’avais aucun Destin fantastique. C’était la différence entre lui et moi. Lui n’avait rien à faire. Il était assuré de régner, un jour ou l’autre. Bien sûr, je l’ignorais. En dehors du Monde des Rêves, si quelqu’un me l’avait signifié, j’aurais sans doute ri. Tout le monde se moque des faibles, avant qu’ils ne deviennent puissants.

Lorsque nous entrâmes en scène, nous nous rejoignîmes au milieu de la piste. Je portais un collant qui moulait mes jambes squelettiques. Heureusement, le tissu de ma tenue enjolivait mes hanches et des plumes décoraient mon buste. Il est toujours plus facile de rembourrer que de creuser. J’étais un cygne noir. Lui, en collant aussi, était torse nu. Il était un cygne noir aussi. Le mal. Je bondis, sur mes jambes semblant graciles mais qui, pourtant, n’étaient aucunement dépourvues de grâce et de force. Je maîtrisais mes mouvements, dictant à ma carcasse, car mon corps ne me paraissait pas être autre chose que quelque chose de méprisable et de mort, ce qu’elle devait faire. Le public m’aimait, alors que je me détestais. J’avais toujours cette impression d’être grosse, trop grosse. Érasme, lui, était bien plus musclé qu’à cette époque, dans la réalité. Il dégageait quelque chose de malsain et d’hypnotisant. Le mal est tellement plus aimable que le bien, tellement plus attirant. Je tendis mon bras. Le sien vint le rejoindre et nos doigts se lièrent. Il me guida, me porta, me fit tourner. Dans mon dos, je sentais la caresse de sa peau et le contrôle qu’il exerçait sur chacun de mes mouvements. Ma tête vint se poser sur son épaule et je le laissai m’emporter dans un tourbillon, ne regardant que le plafond pendant que mes jambes s’envolaient en toupie. Je le désirais peut-être mais il n’était pas celui que je voulais.

À cette pensée, mes yeux se posèrent sur le miroir. Derrière lui, un autre couple, semblable au nôtre, se livrait à une parade amoureuse plus tendre et harmonieuse. Là où Érasme et moi étions la violence et la passion, eux représentaient l’amour et la douceur. La fille était rousse, comme moi. Habillée de blanc, elle était un cygne immaculé. Son partenaire était le portrait craché d’Érasme, en beaucoup plus clair. Lucius était celui que je désirais plus que tout, celui qui hantait mes rêves et mes projets. Celui qui demeurait inaccessible. Je voulais le rejoindre. J’avais besoin d’être à la place de cette fille. Elle semblait si pure, tant correspondre à ce que lui méritait. Sa lumière était faite pour les Anges, les Ygdraë, les Magiciens ou encore les Faes. Pas pour embrasser mes propres ténèbres. Pourtant, sa tendresse me touchait. Je voulais que ce fût lui qui accompagnât mes mouvements. Je voulais sentir son souffle contre ma peau.

Délaissant mon partenaire, qui cessa de danser, je m’approchai du miroir. Je posai ma main sur le verre. « Je souhaite être à sa place. » dis-je soudainement. La frontière entre nos deux mondes s’ouvrit alors, comme un pont entre le Mal et le Bien. Je n’hésitai pas un seul instant. Je traversai. Et comme si les choses devaient trouver une équivalence, le prix à payer fut que l’autre rousse se retrouva dans mon univers, là où Érasme devait forcément avoir une partenaire. Étais-je désolée pour elle ? Non, parce que le Sorcier savait danser. Pourtant, elle connaîtrait d’autres sensations qu’avec le Magicien. Il était plus fougueux, plus directif, plus intraitable. Malgré tout, malgré ma préférence pour Lucius, je ne pouvais nier qu’Érasme éveillait chez moi des désirs que j’essayais de faire taire. D’un côté du miroir, il y avait la considération. De l’autre, elle existait moins.

764 mots
Tu peux jouer Erasme et Lucius. Il y a leur avatar grand à la galette  [RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 11 2289842337
Eméliana fait un vœu pour les Génies
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