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 [RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue

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Kaahl Paiberym
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◈ Parchemins usagés : 3996
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
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Kaahl Paiberym
Jeu 03 Juin 2021, 18:18



Aegeri


Je réfléchis un moment à ce que pouvait être « comme un amoureux mais en mieux ». Dans ma tête, un amoureux c’était déjà tellement bien ! Comme Laëth et papa, même s’ils ne se voyaient pas souvent. En y pensant, je me dis que lorsque j’aurais une amoureuse, je ne la quitterais plus jamais. Je lui ferais des câlins et des bisous toute la journée. Ensuite, je lui offrirais pleins de cadeaux. Même si papa m’avait déjà dit que ce n’était pas la matérialité qui comptait, je voulais quand même donner à mon amoureuse tout ce que je possédais : mon temps, mon attention, mes jouets. Ce serait forcément une fille qui aimait les dragons.

Lorsque je sentis la silhouette d’Eiko contre moi, je souris. Je l’enveloppai dans mes bras, comme si j’avais voulu la protéger du monde extérieur. La chaleur ne tarda pas à se créer entre nos deux corps, là où nos vêtements et notre peau se touchaient. J’acceptai le baiser, totalement confiant quant à ce dernier. J’avais l’habitude, avec tous mes frères et sœurs. L’amour était quelque chose que je côtoyais au quotidien. Même lorsque je serais grand, que mon père et moi aurions des divergences, je ne pourrais jamais lui reprocher de ne pas avoir créé un cocon idéal à mon développement. Tout le monde fait des erreurs mais, dans les très nombreuses failles de Kaahl, il n’y aurait pas son défaut d’éducation et son manque d’amour pour ses enfants. Ce que je deviendrais, plus tard, serait en grande partie de son fait, parce qu’il n’avait jamais tenté de me dissuader de suivre ma voie et avait toujours été là pour me soutenir. Curieusement, j’avais envie de faire la même chose avec tous ceux qui étaient plus petits que moi ou avaient besoin d’aide. En tenant l’Orine contre moi, ce fut exactement ma pensée. Je ne lui voulais que du bien. Je voulais être là pour elle, en tant qu’ami. Je resserrai un peu mon étreinte, tout en profitant de sa fraîcheur et de sa joie de vivre. « Oh oui un dragon ! Et dessus, il y a nous ! » J’extrapolais complètement, mais ça n’avait aucune importance. L’enfance baigne dans une imagination à toute épreuve. Même en regardant un ciel vierge, j’aurais été capable de lui brosser un paysage merveilleux, rempli de possibles. Je voulais le meilleur pour elle. Je voulais que nous fussions heureux. « Toi tu tiens une épée dans ta main et moi je tiens un bouclier ! Ensemble, on part combattre les méchants ! » déclarai-je, avant de porter mon attention sur un autre nuage. « Regarde celui-ci ! On dirait une araignée à sept pattes ! C’est parce qu’elle était handicapée à la naissance mais, heureusement, grâce au soutien des autres animaux, elle a pu survivre et devenir super forte ! » J’inventais des histoires, pour elle, parce qu’elle était mon amie et que je l’aimais. Je ne voulais pas que ça se terminât. Jamais. J’avais oublié que notre rencontre ne remontait qu’à quelques minutes en arrière. J’avais l’impression de la connaître depuis toujours.

Après un intermède où je tentai de mettre le maximum de fruits dans ma bouche, ce qui me fit de grosses joues, nous commençâmes à jouer ensemble, pour de vrai. Nous n’avions besoin de presque rien. Nous pouvions dessiner n’importe quel contexte à la seule force de nos désirs. Aucun accessoire n’était nécessaire. Nous les inventions, modelant leurs formes illusoires et leur utilité chimérique. « Waaa ! C’est super efficace ! » constatai-je, après avoir noté la disparition de ma blessure. Elle n’avait jamais été présente mais c’était tout l’intérêt d’y croire dur comme fer. Il suffisait d’un peu de conviction et tout devenait possible. « Je n’ai plus mal du tout ! Merci Madame Licorne ! » Je lui souris et me redressai pour lui faire un nouveau bisou. « Maintenant, on va pouvoir retrouver Monsieur Girafe et les enfants Pandas qu’il a adopté ! » Depuis tout petit, j’avais été bercé dans ce climat-là. Je connaissais l’adoption par cœur et c’était un thème que j’aimais. Je ne savais pas comment ce serait, lorsque papa aurait un enfant à lui. J’étais surtout inconscient du fait qu’il était biologiquement mon père. Je me croyais adopté et n’apprendrais la réalité que bien plus tard. « Tu peux monter sur mon dos si tu veux ! Comme ça, nous allons voler et ça ira plus vite ! »

Lorsque je me réveillai, le matin, je sus que ce serait une bonne journée. Le visage d’Eiko demeura précisément dans mes pensées quelques minutes puis se flouta. Je pensai au rêve durant plusieurs jours et, petit à petit, il perdit en précision et s’effaça tout doucement. Pourtant, certains liens ne peuvent plus disparaître une fois qu'ils sont nés. Le nôtre traverserait le temps.

787 mots
Fin
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 03 Juin 2021, 20:15



Le rêve qui soumet

Besomorph - Monster
Priam et Kaahl

« Pourront-elles vivre longtemps à tes côtés ? » questionnai-je. Entre lui et moi, il y avait un fossé, tant au niveau du rêve qu'au niveau de la réalité. Je commandais des armées là où il ne commandait que sa fourche. J’étais maître de mon Royaume, là où il n’était propriétaire que de quelques demeures, exploitations et animaux. Je fermai les yeux, laissant le vent glacé me saisir. J’aimais sentir sa morsure, comme un rappel à l’ordre. Je ne devais pas faire preuve d’orgueil. Avoir plus signifiait avoir plus à perdre. Être puissant signifiait devenir une cible. Je savais qu’elles seraient toutes plus heureuses avec lui. Peut-être n’avais-je pas la patience nécessaire pour exaucer les vœux de Laëth et faire face au volcan de ses émotions. Il n’y avait rien de simple dans notre relation, parce qu’elle ne cessait de m’accabler. Ses questions incessantes m’obligeaient au silence ou à la justification. J’étais celui qui devait rendre des comptes. Elle avait raison de m’en demander mais la fatigue que j’en éprouvais était bel et bien existante. Parfois, je voulais simplement rompre mes attaches et me retrouver seul avec moi-même, face à mon unique reflet. J'étais trop lâche pour tout quitter. Les choses me paraissaient plus simples lorsqu'elles venaient d'autrui. Je savais que je pouvais gérer. Pourtant, il aurait fallu que je le fisse. Je ne savais pas construire. Détruire m’était plus aisé. J’y parvenais avec mes enfants, parce que je les aimais et que je jouais Kaahl. Érasme n’avait pas cette chance et, chaque jour, je le voyais évoluer vers le pire. Je savais déjà qu’il garderait des séquelles de son enfance, comme Réta, même si son cas était différent. L’avenir de mes proches dépendait de quelle identité je jouais. Laëth ne voyait plus uniquement le Magicien. En lui avouant être aussi l’Empereur Noir, je l’avais placée dans une configuration impossible à solutionner. Pourront-elles vivre longtemps à tes côtés si, finalement, je décidais de les tuer ? pensai-je.

Je le fixai s’avancer. Dans ce rêve, même si je contrôlais l’environnement, il semblait clair que j’étais le méchant. Je l’étais en vrai aussi. Nos rôles ne changeaient pas, car il était le gentil, celui qui sortait toujours vainqueur dans les histoires pour enfants et les récits en général. Peut-être perdrais-je, à la toute fin. Je n’en savais rien. Était-il réellement mon ennemi ? Étais-je si méchant ? Il le croyait. Peut-être qu'entre ses lèvres ne se formait que la vérité. Puisqu’il me prenait pour un monstre, pourquoi lui donnerais-je tort ? De ses accusations ne sortirait rien de bon, ni pour lui, ni pour sa sœur, ni pour moi. Pourtant, si je devais être l’ennemi, il fallait que les bénéfiques eussent des raisons valables d’essayer de m’éliminer. Ils ne pouvaient pas se baser que sur des idées. Si j’écorchais des Sorciers, cela ne regardait pas les Anges. Si ma légende était horrible, elle restait une fable. Il fallait qu’ils vécussent les choses pour comprendre, pour être marqués. Priam n’avait pas besoin de faits notables pour me haïr mais tout cela manquait de consistance. Il m’accusait pour Aliénor mais je lui offrais des opportunités qu’elle n’aurait pu avoir sinon. C’était à elle de tirer son épingle de ce jeu. Quant à Za, elle était la seule fautive. Insulter l’Empereur Noir sur son territoire revenait à signer son arrêt de mort. Je ne l’avais pourtant pas tuée. L’Ange ne comprenait pas à quel point je me forçais à rester dans la limite de l’acceptable et à quel point mon comportement était risqué. Les Mages Noirs n’attendaient que le Chaos là où je leur donnais la paix. Combien de temps ma tête pourrait-elle rester sur mes épaules dans ces conditions ?

Je le rejoignis et fixai le ruban qui dépassait de son poing. « Ce serait bien trop facile. » dis-je, après un rire désabusé. « Je t’attacherais et tu subirais. Il n’y a aucun sacrifice là-dedans. Si tu veux que je les libère, il va falloir donner de ta personne. » J’approchai mes lèvres de son oreille, comme si la menace du sabre me rendait indifférent. « Beaucoup. »

Le décor changea pour une ambiance plus sombre. Nous étions dans un bar faiblement éclairé. Assis sur un fauteuil, mon torse était dénudé. Mon pantalon seul demeurait. Dans ma main droite, je tenais un verre de whisky. Dans ma main gauche, il y avait le ruban. Il avait changé de couleur, pour revêtir celle du mal. Noir, il reliait mes doigts au cou de l’Ange, comme une laisse qui retenait l’animal enfermé par son collier. Il était à moi et je savais déjà qu’il en tirerait une colère non équivoque. Je m’en fichais. Je bus, avant de tirer sur le tissu pour le rapprocher. Lui aussi était plus dénudé que précédemment. Mes phalanges quittèrent le verre pour venir chercher le cou de Priam. « Je vais jouer les méchants, puisque c’est ce que tu veux. » susurrai-je. « Si tu veux que je les libère, séduis-moi et donne-toi à moi. » Nous verrions à quel point sa détermination était pleine et entière, à présent. Parce qu’en essayant d’ôter Laëth de mes sales mains, il se souillerait avec l’homme qu’elle aimait. Pourrait-elle lui pardonner, même en sachant ce qu’il avait fait ? Pourraient-ils être liés comme avant ? J’en doutais. La blessure serait trop profonde. Je me demandais si Za le remercierait de son sacrifice. Je penchais pour la négative. Les Réprouvés étaient trop fiers. Elle lui en voudrait surement d’avoir agi sans son accord et dans son dos. Quant à Aliénor, je doutais qu’il pût la regarder en face et chercher à l’aimer encore, après ça. Comment ne pas lui en vouloir de s’être sacrifié lui-même à ce point pour ses beaux yeux ? Il n’aurait pas de regrets, peut-être, mais cette histoire le rongerait à petits feux. Voilà. Maintenant, j’étais le méchant. « Et sois convaincant, sinon je ne libèrerai personne. »

955 mots
On fait comme on peut. Même s'il n'accepte pas et que le rêve s'arrête là, il est attaché donc ça marcherait je pense.
Et s'il accepte, Kaahl risque de vraiment le saucissonner [RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 12 943930617
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Kaahl Paiberym
Jeu 03 Juin 2021, 21:38



Le rêve qui soumet


Un nouveau rêve. Mon regard lécha la peau sombre de la Dame Noire. Je retins un sourire. Cette pièce n’avait rien de réel mais elle pouvait faire l’affaire. Avec elle, je n’avais qu’une envie : lui faire goûter la morsure d’un fouet, enlever ma ceinture et la frapper à n’en plus pouvoir. Elle n’était cependant pas prête. J’en avais conscience. Dans la réalité, un tel traitement l'aurait tuée. Mais je savais que je rêvais. Ici, je pouvais donc tout me permettre. Je pouvais mordre ses seins jusqu’au sang, abuser de son cou, la marquer, faire couler la sueur sur sa peau nue. Je pouvais la faire mienne, la soumettre au-delà de toutes ses espérances et des miennes. Mes doigts pouvaient se refermer sur ses cheveux, je pouvais les tirer à la limite de l’arrachement. J’avais cette possibilité, celle de me défouler et de la faire jouir de douleur. C’était un interdit en temps normal. Je devais faire une demande spéciale, m’en prendre à des esclaves ou à des Sorciers qui acceptaient leur sort. Ceux que j’aimais ne pouvaient pas entrer totalement en harmonie avec mes fantasmes. Ils étaient bien trop violents. Malgré l’ouverture à d’autres plaisirs que j’avais reçu d’Adam, il n’en demeurait pas moins que j’aimais entendre mes armes de prédilection siffler. J’aimais les cris, le crissement des chaînes et les craquements du cuir. J’aimais sentir la matière sous mes doigts, éveiller mes sens. J’aimais marcher patiemment autour de ma victime et réfléchir à la meilleure méthode pour provoquer le plaisir dans le déplaisir. Alors, lorsque l’on m’avait rapporté les pratiques de Lysistrate, je n’avais pu résister à la possibilité d’en faire mon jouet. Je le confessais.

« Bonsoir. » répondis-je d’une voix froide et grave en l’observant toujours. Je n’avais pas le temps, en ce moment, de profiter de ce genre de petits plaisirs. Ma réalité était bien trop prenante et je ne voulais pas bâcler les choses. Il n’y avait rien de pire qu’un désir à moitié assouvi. « Il semblerait. » dis-je. La pièce pouvait toujours changer. Le Monde des Rêves offrait bien des possibilités. Elle n’avait pas l’air de savoir où nous nous trouvions. Ils étaient peu à s’en apercevoir. J’avais hâte de commencer à abuser de son corps comme bon me semblerait. J’aimais la couleur de sa peau, même si la blancheur avait le mérite de faire ressortir le sang davantage. Les conséquences des coups n’étaient pas les mêmes sur un épiderme noir. Je jugeai que ça n’avait aucune importance. Je voulais la voir se cambrer et s’abandonner. Je voulais sentir sa peur et sa douleur. La sueur elle-même avait une odeur particulière dans ce genre de pratique. Le corps subissait quelque chose d’incompréhensible pour lui. L’esprit devait le contrôler, pour le faire glisser vers le plaisir et en tirer une satisfaction. « Ne vous inquiétez pas, votre curiosité ne tardera pas à être rassasiée. » Contrairement à elle, je n’étais pas des plus bavards. Il valait mieux que ce fût dans ce sens-là. Ce ne serait pas moi qui devrais m’exprimer le plus. Il valait mieux qu’elle entraînât promptement ses cordes vocales.

Je restai inexpressif lorsqu’elle émit l’idée de m’attacher. On n’attache pas l’Empereur Noir. Quoi que. Peut-être était-ce précisément ce dont j’avais besoin. Je pensai rapidement que ce ne serait pas Laëth qui accepterait de m'attacher, ni elle que je pourrais attacher. L’Ange était claustrophobe. Je craignais de ne pas pouvoir me contrôler si je la soumettais. Je lui ferais mal, parce que l’envie prendrait le dessus sur la raison. « Vous pourriez. » répondis-je vaguement, sans donner mon accord express pour le moment. Ressentirais-je enfin les limites, si cette femme m’entravait ? Rencontrerais-je enfin un semblant de résistance, lorsque mon corps et mon esprit devraient lutter contre des liens ? Je savais qu’il n’y aurait aucun combat possible. Je maîtrisais le rêve et, dans la réalité, il me suffisait de relâcher la Valse Destructrice pour que toute attache disparût. « Bien. » claquai-je. « Je vous laisse disposer de moi jusqu’à ce que je me lasse. Lorsque ce sera le cas, je vous montrerai. » Je m’approchai d’elle, un sourire macabre accroché aux lèvres. « Voyons ce que vous savez faire. » Mon index rejoignit sa mâchoire que je caressai. Mon ongle se joignit au mouvement, irritant, coupant. « N’hésitez pas à demander des accessoires. Cette pièce possède une magie qui comblera vos désirs. »

En me reculant légèrement, j’ôtai ma veste, laissant une chemise aussi noire que les ténèbres sur mon dos. Elle était précieuse, notamment parce que ses boutons étaient faits de diamants et d’onyx.  

757 mots
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Ven 04 Juin 2021, 20:57



Geminae


Se battre contre l’Empereur Noir signifiait forcément perdre. J’en étais convaincu. Il n’y avait qu’à réfléchir deux secondes. Les soldats tombés au combat se relevaient toujours par la magie des Mages qui se faisaient un plaisir malsain d’accélérer leur trépas. La peste, la lèpre, n’importe quelle maladie était un fléau qui tuait bien plus que les combats au corps à corps. Les infarctus, les accidents vasculaires cérébrales, l’embolie pulmonaire ou encore la méningite, la liste était sans fin. Il y avait toutes les infections à prendre en compte, tout ce que le monde avait créé de non magique, de magique et de dévastateur. En face, sans magie de soin, la partie était perdue avant même d’avoir commencée. C’était sans compter la déformation de l’environnement, la possibilité de tordre et de détruire. Lorsque les soldats adverses s’écrasaient au sol, c’était pour servir l’ennemi à la seconde même où leur dernier souffle était rendu. J’avais d’ailleurs plus d’une fois envisagé de tuer mes propres hommes pour les rendre plus efficaces. Sous mon contrôle, sans craindre ni la mort ni la douleur, ils ne pourraient plus faire d’erreur.

Pourtant, il y avait entre l’Empereur Noir et l’Empereur Blanc une complémentarité qu’aucun autre Souverain ne pouvait goûter avec l’un de ses semblables. Les Démons et les Anges étaient souvent évoqués comme les deux faces d'une même pièce, liés par les Péchés et les Vertus, mais ce n’était pas le cas. Ils vivaient pour étendre ces notions et, finalement, n’avaient rien à faire ensemble, ce que les Réprouvés comprenaient parfaitement pour vivre l’enfer de la cohabitation. Les Ultimages, eux, créaient et détruisaient. Confrontés l’un à l’autre, c’était de la matière elle-même dont il était question. L’un donnait ce que l’autre prenait. Les magies, en se confrontant, s’annulaient. Mon frère pouvait réparer mes fautes, là où j’avais la possibilité de faire disparaître les siennes. Cette attirance-répulsion venait de là. Qu’en serait-il d’un être capable de créer et de détruire en même temps ? Je me le demandais en même temps que mes yeux se perdaient sur la silhouette de Dastan. Malgré le reste, je continuais de penser qu’il n’avait rien à faire dans une histoire de Mages. Sa trahison me restait en travers de la gorge. Le voir m'était pénible.

« Tu aimais bien m’attendre, avant. » répondis-je, sur le même ton. Peut-être me remémorais-je quelques fois où mes fonctions et mon plaisir m’avaient retenu. Lorsque je torturais des innocents durant des heures, de façon que leurs organes se nécrosassent pour former une œuvre d’art sublime, alors, oui, je le faisais attendre. Lorsque mon frère nécessitait un traitement tout particulier, il en allait de même. Lucius devait aimer recevoir mes messages, tant il essayait de communiquer avec moi. Je mettais toujours un point d’honneur à lui répondre comme il se devait. Ça me prenait parfois du temps, pour un résultat toujours merveilleusement macabre. Dastan n’avait jamais eu la priorité sur certaines choses mais il l’avait eu sur d’autres d’une importance capitale. Lorsque l’envie me prenait de laisser titre et fonction en plan pour le retrouver, mes conseillers devaient s’écraser sous ma décision. Je n’avais aucune limite. J’aurais été capable de les éventrer et de les violer au moindre commentaire jugé déplacé, dans cet ordre ou un autre.

Je fixai son épée d’un air ennuyé. « Tu n’apprendras jamais. » murmurai-je. La matière de sa lame commença à s’effacer. Les Bipolaires ne pouvaient que disparaître. Si fiers de leur physique, ils en oubliaient que leurs protections étaient vaines face à la suppression totale de la création même. Mes lèvres s’étirèrent en un sourire amusé. J’avais envie d’ouvrir son corps si large et de me blottir entre ses entrailles. Baignant dans ses poumons et ses intestins, sa chaleur m’envahirait de nouveau. En tirerais-je une satisfaction ? Peut-être. Je ne pouvais pas savoir avant d’avoir essayé. Puisqu’il m’avait trahi, la chaleur de l’esprit plus jamais ne pourrait revenir me bercer d’illusions. Il y avait l’Ange en lui qui m’avait tout d’abord déplu. Mais les Démons étaient stupides et ennuyeux. Il fallait être un Réprouvé pour faire accepter sa lumière à un Sorcier. C’était un point commun. Lux in Tenebris. Tout était toujours une question d’ombre et de lumière. En cela, nous nous comprenions. Au plus noir de mes nuits, je percevais toujours une pointe claire, comme un cauchemar qui me guettait. J’étais sûr que dans les jours les plus ensoleillés de mon frère, il sentait, au fond de son cœur, cette tache sombre. Ces infimes parties de nous nous effrayaient. Dastan, en face, avait appris à vivre en s’accommodant de ces deux contraires.

« Pourquoi te battre avec lui ? Il ne t’apportera rien, que l’immobilisme. Une fois que la paix régnera, quel avenir y aura-t-il pour les guerriers ? » Je m’avançai. Comme si j’avais eu envie de jouer les Réprouvés, je lui envoyai mon poing dans la figure. « Comme au bon vieux temps. » déclarai-je. Je savais que nos silhouettes ne s’équivalaient pas. Ça n’avait jamais été le cas. Nous étions deux enfants mais, lorsque je pensais à nous, je ne nous voyais pas comme tel. Je percevais le Réprouvé imposant et le Sorcier plus menu. Les Mages Noirs pouvaient devenir musclés, à force d’efforts, mais jamais ils ne devenaient colossaux. Les Bipolaires n’avaient pratiquement rien à faire. « Rejoins-moi. » lui proposai-je. Je n’étais pas sûr de le désirer. Je voulais le tuer, me faire un coussin avec son colon et une couverture avec sa peau. Ainsi, il ne me quitterait plus jamais.

909 mots
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Kaahl Paiberym
Ven 04 Juin 2021, 22:33



Le rêve qui tue



« Djounn. » répétai-je, face à cet enfant qui ne semblait pas avoir été conçu dans l’unique objectif de produire un décor à mon existence. Les autres n’avaient jamais eu aucune importance. Dans mes yeux, ils n’étaient que les produits de mon imagination, puisque j’étais celui qui avais créé ce monde. Personne ne m’avait enlevé cette croyance jusqu’ici. Lui, en apparaissant devant moi, si plein, si entier, modifiait mes pensées. Il n’y avait pas que moi dans l’univers, j’en étais à présent convaincu. Il y avait lui aussi, un autre, mon autre. Dans ses yeux verts, il y avait la vérité. Mon cœur se mit à battre, comme l’aveu de mon amour. Jusqu’ici, je vivais dans le brouillard. J’observais les êtres qui m’entouraient comme de drôles d’animaux. Si j’avais mis du temps à marcher et parler, ce n’était pas parce que je ne savais pas le faire, c’était parce que je n’en voyais pas l’intérêt. Communiquer avec des idiots n’avait rien de réjouissant. Me fatiguer alors qu’on m’amenait tout sur un plateau était stupide. Les émotions, je les avais toujours ressenties mais gardées au chaud. J’attendais ce jour spécial pour qu’elles sortissent. « Djounn. » répétai-je encore, avant de faire un pas vers lui. Nos mains liées ne me suffisaient pas. Mes bras l’enserrèrent, preuve de mon attachement plein et entier. Je n’aimais pas pour de faux. J’avais besoin d’absolu. Cet absolu était impossible, parce que l’autre était différent. Pour ceux qui, comme moi, adoraient bien trop, il n’existait aucune fin heureuse. Les blessures étaient trop nombreuses. Les non-dits noircissaient l’âme. Je voulais quelqu’un qui fût comme moi, qui fût moi, pour que notre lien ne connût aucune tempête, aucun naufrage. Lui. Ce serait lui. Nous regarderions ensemble, dans la même direction. Nous ne formerions qu’un, parce que c’était ça, ma vision de l’amour. Nous nous nourririons encore et toujours, sans jugement, sans jalousie. Il n’y aurait pas besoin de parler pour se comprendre, simplement de se regarder et de ressentir la présence de l’autre, son existence même. Une simple pensée emporterait le frisson de mon âme et l’épanouissement de mon cœur. Lorsque j’entendrais des son particuliers, je le contemplerais. Lorsque je goûterais des saveurs spécifiques, je sentirais son odeur. J’en avais la certitude : à partir d’aujourd’hui, lui et moi ne formerions plus qu’un. Ses forces seraient mes forces et, à deux, nos faiblesses s’éteindraient. Avec lui, je serais entier. Il serait mon souffle de vie, la raison pour laquelle, jamais, je ne laisserais la mort gagner. Il serait mon Temps, les secondes volées au Destin et celles qui me seraient arrachées malgré moi.

Après l’avoir enlacé, je me reculai. J’adorais le paysage qui s’étendait autour de nous. Les saisons commencèrent à passer, en accéléré. Nous grandîmes. Lui, changea du blond au brun. Moi, j'évoluai simplement, égal à moi-même. La refrain du Temps nous engloba tant que, finalement, lorsque tout se termina, lui et moi semblions identiques. Ce n’était qu’illusion parce que, au fond de mon cœur, je me sentais encore enfant. Je savais que je n’étais pas cet adulte aux cheveux longs, pas plus qu’il ne l’était, lui. Je constatais simplement qu’il m’avait rejoint, que la clarté avait fait place aux ténèbres. C’était comme l’aveu de ce qui nous unissait. Il n’y aurait pas que notre Âme et notre Esprit. Il y aurait aussi notre enveloppe charnelle. Ce qu’il prenait maintenant chez moi, il me le conférerait plus tard, lorsqu’il deviendrait mon père et permettrait à ma vie d’advenir. Dans mon temps, le miracle s’était déjà produit. Je n’en savais juste rien. De mon point de vue, nous n’étions que deux enfants. J’avais trouvé chez lui quelque chose que je n’avais jamais encore cherché. C’était en le voyant que j’avais compris ce qu’était l’amour, un amour non charnel. J’espérais que notre rencontre lui permettrait de s’épanouir. Je voulais tout lui donner, pour qu’il s’élevât au-delà des montagnes et des forêts. Je voulais être sa force, un souffle éternel qui guiderait ses pas. Mon passé dépendait de son futur. Ma vie valait la sienne. L’une n’irait plus jamais sans l’autre car arracher son bien à l’un, signifierait condamner le deuxième. Jamais je n’avais ressenti ça avec mes frères, cette impression d’être unique en deux êtres, cette transcendance absolue. Ma vie serait sa vie. Mes amours seraient ses amours. Mes désirs seraient ses désirs. Sa mort serait ma mort. Il n’y aurait plus de fossés, que des ponts.

Ce jour-là, dans ce rêve, je naquis pour de vrai, comme partie d’un tout.

738 mots
Fin
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Lyz'Sahale'Erz
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Lyz'Sahale'Erz
Ven 04 Juin 2021, 23:43



Aegeri

Munknörr - Deyja
A'Hawé et Tekoa

Les mouvements frénétiques de ma cage thoracique n’avaient rien à envier aux vagues qui s’écrasaient sur les récifs d’Awaku No Hi parfois. Mon torse se soulevait et s’abaissait pour marquer l’effort que je venais de faire. Petit à petit, pourtant, il se calma. Je n’étais pas vraiment romantique. Je ne restais à côté d’elle après l’amour que pour lui faire plaisir, parce que des concessions étaient obligatoires. Je voulais surtout la féconder, pour qu’elle portât mes enfants et que notre union, sous l’œil des Ætheri, contribuât à renforcer la démographie chamanique. Nous jouions ensemble, à nous séduire et à nous aimer sous la lune, mais je ne perdais pas de vue cette nécessité reproductrice. Je paraissais peut-être trop sauvage à penser qu’elle était une femelle et moi un mâle. Cette complémentarité de nos sexes devait donner quelque chose, un fruit. Ce serait le futur, la nouvelle génération, celle qui prendrait la relève lorsque nous disparaîtrons. Ma vie était dans les bois, près des bêtes que les Dieux m’autorisaient à tuer pour nourrir ceux qui m’entouraient. Découper la viande, tanner la peau, ces tâches, même si je m’en occupais parfois, étaient surtout laissées aux enfants. C’était leur apprentissage, long et douloureux, comme le mien avait pu l'être. J’étais toujours impatient, toujours curieux. Je voyais le monde d’une façon bestiale et, au-delà de la chasse, je nourrissais des intérêts variés mais qui s’effectuaient plus en solitaire qu’en groupe. Je restais pourtant un Chaman et me prêtais aux us et coutumes de la communauté, aux danses, aux coïts et aux fêtes. La prière, toujours.

Je tournai mon visage vers A’Hawé. Ses seins étaient encore gonflés de plaisir, comme ses lèvres. C’était ce moment où, après l’amour, les corps étaient toujours marqués par l’acte. Les caresses modifiaient l’épiderme et provoquaient des marques. Les flammes du feu rendaient le spectacle fascinant. Les ombres mettaient en avant les parties éclairées par le feu. J’étais rassasié mais aurais bien fait rouler encore sa poitrine entre mes mains, juste pour malaxer la chair et profiter de sa texture. « Je n’arriverai jamais à te compter toutes les étoiles du ciel. » Je me rappelais cet épisode de notre enfance, lorsqu’elle avait voulu savoir combien la voûte comportait d’astre. J’avais tenté de les dénombrer, en vain. J’avais essayé un certain nombre de fois d’y parvenir, avec elle ou seul, durant des heures. Jamais je n’y étais parvenu, parce que ma concentration vacillait toujours à un moment. Je perdais le fil. Outre ce problème, les points lumineux parfois me semblaient comme absents ou pas assez brillants. J’avais demandé conseil aux Esprits qui m’avaient ri au nez. Eux-mêmes n’en savaient rien, c’était la vérité que je leur avais imposée. Ils avaient toute la mort pour s’interroger mais aucun n’avait fait de cette quête sa quête. Ils manquaient d’audace et de motivation. Je m’étais dit que lorsque je mourrais, je relèverais le défi. Je n’aurais alors plus d’ours à chasser, plus de communauté de laquelle prendre soin. Je pourrais faire semblant de méditer en haut d’une colline et lever les yeux vers les cieux pour entreprendre cette mission impossible.

Je tendis le bras. Mes muscles étaient saillants. Mon corps avait été modelé par mon mode de vie. Je ne me reposais presque jamais. J’étais toujours en mouvements, dans des positions qui, enfant, me faisaient souffrir. Mes doigts caressèrent des provisions. Je croquai dans un gâteau avant de me redresser. L’énergie me manquait mais j’aimais fumer après avoir honoré la Vie. Je préparai le calumet qui était apparu comme par enchantement, sans que je me posasse plus de questions. Le feu le réchauffa et j’inspirai, avant d’expirer la fumée en marquant le ciel nocturne de ronds grisâtres. Il n’y avait pas de drogue pour l’instant mais j’allais en ajouter, afin que mes songes fussent habités par la présence des Dieux. Ils guideraient mes pas et me montreraient le présent et le futur, les zones de chasse et celles desquelles je ne devais pas m’approcher. Ils me laisseraient visionner l’état d’A’Hawé, si son ventre se remplirait bientôt non. Je voulais qu’il y ait un enfant parce que c’était l’une de mes raisons de vivre : cette continuité qui ne devait jamais s’éteindre. « Tu en veux ? » lui proposai-je. Elle n’avait pas besoin de voir pour sentir. J’avais conscience de ma propre finitude. En arrosant la femme de ma semence, je créais « l’après moi ».

Je m’allongeai de nouveau et fermai les yeux. Je voulais rêver d’elle et de chasse.

748 mots
Fin

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Astriid
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Astriid
Sam 05 Juin 2021, 09:30

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Geminae
Eméliana & Astriid





Une musique riante accompagnait les foulées agiles de l'Ygdraë, évoquant le flux impétueux d'une rivière claquant contre les rochers. Clac ! Clac ! Clac ! Ses bonds étaient aussi hasardeux qu'un faon empressé de découvrir le monde et elle virevoltait sans suivre d'autre chorégraphie que celle que lui dictait le vent contre sa peau légèrement rougie par la danse. Astriid se sentait aussi légère qu'une feuille dérivant dans le zéphyr, des mèches folles s'échappaient de la tresse dans son dos dans laquelle étaient piquées de minuscules fleurs de lys qui dégageaient une fragrance entêtante sur son passage. Pieds nus, elle portait une robe immaculée aux fines bretelles qui lui arrivait à mi- mollets et sur ses bras, un fin duvet nuageux partait du plat de sa main jusqu'à ses épaules et des plumes achevaient de parfaire l'illusion d'une femme cygne, étincelante de pureté. Une main l'attrapa au détour de sa folle farandole et elle suivit le mouvement de Lucius, le visage éclairé d'une joie débridée. Attirée comme un aimant par son éclat, elle ne pouvait que lui tomber dans les bras alors même qu'elle ne le connaissait pas. Elle savait juste qu'il était bon et qu'elle l'aimait comme elle aimait la chaleur diffuse du soleil à l'aube, comme elle aimait l'étreinte chaleureuse d'un être cher ou la sensation réconfortante d'une tasse de thé entre ses mains l'hiver. Le temps de quelques pas de danse, elle accepta de suivre sagement ses mouvements avant de l'attirer dans ses propres enchaînements espiègles, sur une mélodie qui lui était propre. À l'image de l'énergie frivole et douce à la fois des journées printanières, le couple se suivait et se séparait pour se croiser à nouveau, tirant des sourires amusés du public.
Le Rêve se déchira et l'espace d'une brève seconde, Astriid prit conscience de l'immense miroir et de son reflet qui marchait d'un pas résolu dans sa direction. Le temps de cligner des yeux, l'Elfe était dans les bras d'un homme qui ressemblait à Lucius à s'y méprendre. Troublée, elle lui lança un sourire incertain qui ne trouva pas sa réciproque. Erasme était moins conciliant que son double et c'est d'une poigne presque douloureuse qu'il entraîna son cygne blanc dans un ballet plus sombre où l'improvisation n'était pas tolérée. Désarçonnée, l'Ygdraë se laissa faire telle une marionnette pâle se laissant avaler par les ténèbres. Son attention avait été détournée par le visage dans le miroir, celui qu'elle avait cru être son propre reflet mais qui se révélait être celui de la Princesse Noire. Lui tordant le poignet, le danseur habillé de plumes d'un noir si profond qu'il tirait sur le bleu la rappela sèchement à l'ordre. Comme si elle avait été piquée par un serpent, elle s'arracha vivement à son étreinte et s'éloigna de quelques pas gracieux. Sa liberté retrouvée, elle éclata de rire, ses bras étendus dans son dos comme si elle se métamorphosait en cygne s'apprêtant à s'envoler. Dans son dos, elle entendit Erasme la poursuivre et un sourire joueur se profila sur le visage de l'Elfe. Le risque ne lui déplaisait pas.
La musique s'était modifiée depuis qu'elle avait quitté Lucius, comme si le voile de verre luisant ne s'était pas complètement refermé entre les deux univers et les notes sombres d'Eméliana s'entremêlaient aux trilles joyeuses d'Astriid en une harmonie inattendue où le chaos et l'innocence se heurtaient et s'enlaçaient, cherchant à atteindre un point d'équilibre. L'Ygdraë peinait à s'adapter à ce rythme en perpétuel changement, elle sentait son essence se fondre et se modifier et la pointe de ses pieds pianotait le sol laqué d'accords nerveux alors qu'elle fuyait Erasme. Partenaire ou adversaire, elle ne parvenait pas à déterminer ce qu'il était pour elle, ni à comprendre ce désir qu'elle ressentait confusément à son égard. Indécise, elle jouait l'ingénue et la timidité du candide cygne blanc et le laissait s'approcher avant de s'échapper au dernier moment de ses bras tendus comme des serres en quelques séries de pas chassés en riant de ses efforts.
Si cette parodie de chasse le divertit les premiers instants, il se lassa rapidement, peut-être vexé de l'air moqueur de la rousse qui croyait qu'il ne l'attraperait pas. Elle perdrait ses plumes à ce petit jeu. Les contours de sa silhouette devinrent troubles, dévoilant un aspect monstrueux, plus oiseau de malheur qu'homme et il se dressa soudainement face à sa proie. Surprise, elle trébucha maladroitement et il la rattrapa par les épaules, une grimace victorieuse tordant ses traits alors que ses doigts veinés de noir laissaient une empreinte violacée sur la peau de l'Elfe. Elle se sentit frissonner et devint molle entre ses bras, comme si sa volonté se consumait au contact du Sorcier. Elle se perdait dans des sentiments qui n'étaient pas les siens mais qui lui brûlaient l'âme tout autant que s'ils lui étaient propres. Elle eut peur soudain, peur de lui et peur de céder au désir qu'Eméliana entretenait secrètement pour lui. Le rideau tomba, dissimulant le visage effrayé d'Astriid.
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Assise dans sa loge, l'Ygdraë se remettait de ses émotions. Elle devait revenir sur scène dans quelques minutes et l'appréhension lui tordait les boyaux. Elle grimaça en se frottant l'abdomen puis se figea en voyant soudain une autre personne dans le miroir. Parée de plumes noires, Eméliana lui renvoyait un regard dur. Fascinée, Astriid posa une main sur le miroir quand une ombre se dessina dans le dos de son reflet et elle recula brusquement comme si elle s'était brûlée. Lucius regardait la Princesse Noire tendrement et elle ressentit une vague de jalousie la parcourir. Le cygne noir lui avait volé sa place, elle lui avait volé Lucius. Qu'allait-elle lui prendre d'autre ? Une paire de mains effleura ses épaules mais au lieu de la calmer, le contact attisa la fureur naissante de l'Elfe qui se redressa d'un bond. Elle n'aimait pas Erasme, elle n'aimait pas les sentiments contradictoires qu'il éveillait en elle. Soudain, elle souhaita soudain se venger de celle qui était aux côtés de Lucius. Car si ce désir pour Erasme ne venait pas d'elle, il venait d'Eméliana. À son tour, Astriid allait lui léguer toute la frustration qui brûlait ses veines, les sentiments violents qui naissaient en son sein. Déterminée, elle s'avança jusqu'au Sorcier et posa ses mains sur son torse en une caresse légère tout en glissant une œillade satisfaite vers son reflet pour surveiller les réactions d'Eméliana. Elle ignorait d'où lui venait cette envie de faire souffrir l'autre, c'était une sensation si étrangère à sa bonté innée qu'elle se sentait presque nauséeuse mais elle ne pouvait plus s'arrêter, c'était comme commencer à dévaler une pente et ne plus savoir s'arrêter.



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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 05 Juin 2021, 21:42



Neru

Henri Werner - Impostor
Aliénor et Kaahl
Violence

Je ne voyais rien. Je savais que je rêvais mais je n’arrivais pas à faire disparaître ce qui me bandait les yeux. Je sentis soudainement sa présence, celle d’Ârès. Sa poigne se referma sur mes cheveux. Mes racines crissèrent, ce qui m’arracha un grognement. Ma tête fut basculée en arrière. Je ressentais sa colère, parce que le songe tremblait. J’avais l’impression que ses fondements même menaçaient d’exploser. Pourquoi était-il dans cet état ? Tout lui réussissait jusqu’ici. Un rictus s’invita sur mes lèvres. « Détache-moi. » dis-je, avec un calme seulement apparent. Intérieurement, je bouillais. Qu’il le fît et j’allais me charger de lui faire regretter chacun des meurtres qu’il avait commis. Je voulais faire fondre ses yeux sous l’effet d’un acide si corrosif qu’il n’aurait ensuite plus de visage. Je le rendrais méconnaissable. Il ne me ressemblerait plus jamais. Je voulais l’entendre crier, défoncer chaque orifice qu’il possédait, arracher chacun de ses organes et les donner à dévorer aux victimes qu’il avait torturées sans jamais les finir. Je lui ferais subir ce qu’il avait fait à Constantine, quitte à le violer si ça pouvait l’humilier davantage. S’il croyait que j’avais des limites, s’il me croyait trop gentil pour lui faire payer, il se trompait. J’étais simplement actuellement dans l’incapacité de lui faire avaler sa langue et de lui percer les dents jusqu’au nerf. Si j’avais été assez puissant, il serait déjà à genoux, sa tête contre ma cuisse, à me supplier de ne pas l’effacer de l’Histoire. « Oh je vois. » Son commentaire signait la fin de la récréation. Ses doigts se firent plus fermes. Il s’assit à ma place, après m’avoir écarté. Là, sa main se posa sur mon épaule. Mes poings étaient liés dans mon dos. Mes pieds étaient attachés. J’enrageais. Son pouce et son index serrèrent ma mâchoire. Il remonta ma tête vers lui, tout en se penchant davantage. Je sentis son souffle sur ma peau. Je déglutis. Je savais qu’il était capable de tout, même d’utiliser mes lèvres pour se faire plaisir. Il contrôlait le rêve. Il était fou. Je commençais à avoir l’habitude. Il ne me laissait aucun répit ou presque. Les rares songes où il ne venait pas me torturer, me tuer ou me caresser contre mon gré, se comptaient sur les doigts des mains. Ce taré, j’allais le… « Chu-chu-chut. Garde ta salive, tu en auras besoin. » Ses ongles s’enfoncèrent tranquillement dans la chair de mon épaule, lentement mais surement. La douleur irradia, de plus en plus forte. La peau céda, puis la chair, et le sang coula. « Tu vas m’expliquer qui est ton petit copain au juste, Cyrius Windsor. » Derrière mon bandeau, je plissai les yeux. « Le Chancelier ? » « Oui. » « C’est… Que veux-tu savoir au juste ? » « Oh ne joue pas à ça avec moi. C’est un conseil. Ma patience n’est pas au beau fixe aujourd’hui. Tu risques de te réveiller avec des cheveux blancs si je dois te forcer à parler. » Je ne voyais pas quoi lui répondre. « Pourquoi est-ce que son corps est marqué par la Lune Noire ? » Je demeurai silencieux. Il répéta sa question en criant. Sa voix résonna contre mes tympans, m’infligeant une migraine impossible à stopper. « RÉPONDS ! » hurla-t-il. « JE NE SAIS PAS ! » répondis-je avec autant d’intensité, en remontant vivement le crâne. Il m’évita de justesse. Son poing s’abattit sur ma tempe et il attrapa de nouveau mes cheveux, pour me forcer à baisser la tête. Ma joue heurta sa cuisse. Il se pencha sur moi et murmura. « Tu sais ce que ça fait, d’avoir une barre en fer qui passe par ses deux joues et de rester suspendu dans le vide comme ça ? » Il se stoppa. « Parce que moi je suis curieux. » Sa main vint caresser ma joue. « Tu es mon jouet favori, tu le sais. » Sa douceur n’était qu’une façade ignoble. Chaque fois que je m’endormais, je vivais un véritable cauchemar. Peu importât le moment dans la journée, il trouvait le moyen de me rejoindre, comme s’il pouvait ressentir mon cycle veille-sommeil. « Je vais te faire parler. » susurra-t-il en dessinant le contour de mes lèvres.

Pourtant, il fut soudainement troublé. Il releva les yeux. Je ne l’entendis plus pendant quelques secondes, des secondes qu’il prit pour admirer le corps de la nouvelle venue. « Comtesse Vaughan. Bienvenue. » s’amusa-t-il. « Vous tombez bien. » Je serrai les dents. Qu’avait-il en tête ? Le connaissant, il ne la torturerait pas ici. Il voulait des réponses, que je n’avais pas. Je ne comprenais rien à son charabia à propos de Cyrius. Lui avouer notre proximité ne l’aurait probablement pas calmé. Ce n’était pas ce qu’il voulait. Il cherchait autre chose. Le Windsor m’attirait. Je me sentais bien avec lui. Il y avait ce lien indescriptible, cette volonté de fusion. Pourtant, nos unions étaient dangereuses. Il avait tendance à se détruire en ma présence, à tenter le suicide ou à perdre pieds. Sa panique était pathologique. Il nourrissait envers moi des sentiments tordus, dignes de notre peuple. Il était lié à la Lune Noire, forcément, vu sa puissance et son implication dans le Chaos. Pourquoi Ârès était-il dans cet état dans ce cas ? Quand avait-il croisé le Chancelier ?

Je le sentis bouger. Il me prit par les épaules, me jeta sur le fauteuil et détacha mes mains. Il se dirigea ensuite vers la Magicienne. « Regardez, je vous livre le Baron Paiberym. Rien que pour vous. Enfin… pour moi aussi. Faites-moi plaisir et rattachez-le. » Il se pencha vers elle. « Attachez-le, sinon je vous viole. » Il ricana. « Dépêchez-vous. J’ai hâte de le torturer mais je ne veux pas le faire sans votre aide. Vous allez être une gentille petite fille, bien obéissante, n’est-ce pas ? » Sa langue sortit d’entre ses lèvres et il lécha la joue de la Dame Noire. « Allez. » fit-il, en lui tendant un long ruban, tout en malaxant ses fesses avec sa main libre. « Aliénor… » murmurai-je. « Faites ce qu’il vous dit. » Avec un peu de chance, elle se réveillerait vite.

1023 mots
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Susannah
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Susannah
Dim 06 Juin 2021, 09:52

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Ægeri
Læn & Susannah




🔞


«Ça peut toujours s'arranger.» Répliqua Susannah d'un ton mutin avant de se passer lentement la langue sur ses lèvres charnues. Dans la pénombre, les quelques bougies se consumaient en jetant des reflets orangés sur leurs corps nus, intensifiant l'avidité luisant dans les prunelles de la Sirène. Ondulante et reptilienne, elle se faisait succube pour Læn. Elle le sucerait oui, lui et tout son fluide vital jusqu'à ce qu'il ne reste rien de plus qu'une enveloppe morte et bonne à jeter. Mais elle voulait abuser de lui d'abord car il n'était bon qu'à ça, car ses rebuffades avaient trouvé leur écho en elle, car sitôt qu'il avait commencé à lui résister, elle avait désiré plus que tout être celle qui le briserait et le dompterait. Plongée dans ces réjouissantes perspectives, la bleue ne vit pas arriver le retour de gifle et elle laissa échapper un grognement quand la pierre lui mordit le dos. Ses joues empourprées par la colère, elle voulut répliquer immédiatement avec hargne mais il lui maintenait déjà les mains au dessus de sa tête. Surprise, elle cessa de se débattre pour scruter ses yeux noisette, fascinée par l'éclat doré qui s'y dessinait. S'était-il enfin décidé à accéder à ses demandes ? Elle n'avait rien contre un peu de violence, ça ne faisait que pimenter les choses et elle ne voulait pas être traitée comme une petite chose fragile. Elle méprisait la douceur et exécrait les étreintes amoureuses, elle n'était soumise qu'à la passion, celle qui rendait aveugle à tout le reste et donnait l'impression de mourir pour renaître, elle voulait qu'il lui fasse oublier jusqu'à son nom. La douleur fulgurante dans son dos se transformait lentement en brasier dans ses veines et elle soupira en sentant la bouche du prétendu Magicien s'arrondir autour de ses doigts, son bas-ventre se contracta délicieusement. Enfin il se montrait docile. Un sourire victorieux grimpa sur ses lèvres avant de s'évanouir quand il se remit à parler. Pourquoi la faisait-il languir ainsi ? Qu'est-ce qui l'arrêtait ? Fallait-il qu'il soit si prude alors que son désir était si visible ? Craignait-il qu'elle le viole ? Elle en avait presque envie tant il la frustrait. Il la maintenait au bord d'un précipice qui l'amenait au plus près de la folie. Et si c'était un jeu, sa patience arrivait déjà à son terme. Elle aurait voulu le fouetter jusqu'au sang pour son insolence avant de s'abreuver des gouttes vermeilles. Elle n'aimait pas que les choses traînassent, elle préférait quand c'était aussi rapide qu'intense, presque bestial. Exaspérée, Susannah leva les yeux au ciel. Elle commençait à croire le pauvre garçon puceau. Comme pour la contredire, il s'empara de sa poitrine, tirant un gémissement de la Sirène et embrasant ses sens. Il lui demandait ce qu'elle voulait ? Rapprochant ses lèvres de son oreille, elle lui susurra d'un ton enchanteur : «Je veux ta langue sur moi. Je veux t'entendre gémir pour moi. Je te veux en moi. Et je veux que ce soit toi et nul autre. Je veux que tu me fasses jouir comme personne ne l'a fait avant et ne le fera jamais. » Disant cela, elle emprisonna Læn de ses jambes, verrouillant ses pieds dans le creux de ses reins. Ses pupilles dilatées avaient noirci ses prunelles grises alors qu'elle enchaînait son regard dans celui de son amant, comme pour lui interdire de se soustraire à nouveau à elle. Son bassin se souleva pour venir rapprocher leurs corps et elle frémit quand sa peau ardente rencontra celle de Læn encore humide. Sa voix, réduite à un chuchotement implorant, continuait de délivrer ses promesses mensongères : «Viens en moi et je te ferai découvrir des sensations dont tu ne pourras plus te passer. Viens et je promets de t'aimer. Viens comme si c'était la dernière fois. Cède et je serais à toi.» Telle une chatte énamourée, Susannah caressa doucement sa joue de ses lèvres avant de l'embrasser au coin de sa bouche comme une de ces vierges timides. Elle tira sur ses mains entravées et prit une moue boudeuse : «Laisse-moi te toucher.» Laisse-moi te dévorer. Songea-t-elle pour elle-même.
«Je n'aime pas cette position.» Déclara-t-elle soudainement et presque instantanément, la magie les souleva et Susannah se retrouva plaquée contre le mur recouvert de plantes grimpantes tropicales, ses cuisses toujours enlacées autour de la taille de son partenaire. Une main accrochée à une liane, l'autre vint se glisser dans les cheveux aile de corbeau de Læn. Une pluie fine et tiède s'était mise à tomber du plafond, déposant des perles translucides sur leurs corps. Un air gourmand peint sur le visage, la Sirène se pencha pour en lécher quelques unes agglutinées sur sa clavicule et en découvrir leur goût de fleur d'oranger. Elle ne put résister à l'envie de mordiller la peau tendre avant de venir effleurer brièvement la bouche du Magicien. Son désir en suspens l'essoufflait et elle colla son front contre celui de Læn, regardant ses doigts quitter la nuque du jeune homme pour exécuter une danse lascive sur son torse, redessinant les muscles tendus de son abdomen avant de remonter sur sa gorge qu'elle enserra brutalement. «Je te tue si tu t'arrêtes.» Siffla-t-elle entre ses dents.


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Merci Jil  [RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 12 009 :
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Kyra Lemingway
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◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Lun 07 Juin 2021, 11:00


Geminae

Des gens méchants qui sont amoureux mais en fait ça les rend méchants ? Oriane pencha la tête sur le côté, en pleine réflexion. C'était assez flou. Elle n'était pas tout à fait sûr d'avoir parfaitement saisi l'explication de l'Angelot. Ça devait encore être un truc d'Ange. Aussi elle haussa des épaules et balaya le problème de son esprit aussi rapidement que Neah l'avait posé. C'est ensuite ses sourcils qui se haussèrent, toujours à cause des mots du rouquin. « C'est long l'éternité. On peut vraiment être amoureux comme ça d'une seule personne tout ce temps ? » s'étonna Oriane. Il faut dire que ses références n'étaient pas les meilleures en terme de relation sur la durée. Sa mère ne restait jamais très longtemps avec le même amoureux. De la même manière que n'avoir jamais connue autre monde qu'Avalon l'avait construit de préjugés, démontés les uns après les autres par le garçonnet. « Ooooooh. D'accord. ». La vie des Anges devait être bien calme. Pas de grands banquets pour faire la fête donc ? Et est-ce qu'ils embêtaient les marchands ? C'était marrant de voir le grand Ivan gronder quand ils lui piquaient une brioche ou un morceau de pain. Et les jeux ? Est-ce qu'ils jouaient au jeu du crayon ? Si oui, c'était comment ? Pas de bisou à son voisin ou de grimaces aux inconnus en gage ? Elle était bien contente de pas être une Ange alors. Ce devait être ennuyant d'être enfant chez eux. A nouveau elle haussa des épaules lorsque Neah l'interrogea sur sa relation avec son Humaine. « J'en sais rien. Nous on a pas ce problème. Moi je fais des câlins à beaucoup de monde. J'aime bien, on se sent plus facilement proche après un câlin je trouve. » expliqua-t-elle dans un sourire en se rapprochant un peu plus de l'Angelot, comme pour illustrer ses propos. « Faudra demander chez toi si c'est grave de faire des câlins. Moi je trouve pas. ». Elle avait en partie raison. Ce que l'Angelot faisait avec son Humaine était ridicule par rapport à la véritable Luxure. Elle ne s'en rendait pas encore compte depuis son jeune âge. L'adolescence changerai rapidement sa vision des choses, dont les câlins. « Hum hum. Certains Déchus ont même été Anges avant. » ajoute-t-elle devant la stupéfaction du garçon en levant fièrement la tête, se sentant comme une érudite n'imaginant alors plus que ce fait devait être connu de son nouveau camarade. « Mais pareil, ça se fait plus ça. On vous l'explique pas chez vous ? C'est nul ! » s'indigna finalement la petite Luxurieuse devant l'amnésie volontaire que semblait avoir créé le peuple des soi-disant Vertueux. « Vos adultes c'est que des menteurs. » déclara Oriane avant d'accueillir les questions et surtout la remarque de Neah. « Mais moi je veux pas être comme vous à faire tout le temps attention à tout ce que je fais ! » répliqua-t-elle, presque outrée d'entendre l'Angelot vouloir briser son identité, et ignorant par la même totalement le reste de ses questions.

Puis elle sursauta, surprise par l'exclamation du rouquin. Alors la Déchue ne put retenir un soupir ennuyé. Bien sûr que leur expédition avait pour but de trouver l'Humaine, elle était bien au courant. Mais au plus tard celle-ci serait apparue, au mieux elle se serait portée. Elle voulait pas se retrouver devant l'anti-magie qui lui mangerait toute sa magie à elle. Muette et boudeuse, elle resta là où l'Angelot l'avait abandonné jusqu'à la voir approcher où elle commença à avoir peur. "Que ma magie ne se fasse pas manger que ma magie ne se fasse pas manger que ma magie ne se fasse pas manger..." souhaita-t-elle à plusieurs reprises. Et, en effet, face à l'Humaine, elle se sentit avoir le tournis quelques instants, mais rien de plus. Un soupir de soulagement lui échappa, et elle accueilli la plaque de chocolat, aussi grande qu'elle, avec plaisir. « Merci. » lui fit-elle assez timidement malgré tout. L'attention perdue sur l'Humaine, elle ne prit pas garde à Neah qui les rejoint et eut un hoquet de surprise lorsqu'il atterrit dans ses bras et l'embrassa pour la remercier à son tour. Un frisson chaud parcouru son épiderme juste après tandis qu'un sourire se dessina sur les lèvres de la petite Luxurieuse. Il avait pas à s'inquiéter d'un câlin avec son amoureuse s'il se permettait un câlin et un bisou à une personne tout juste connue. Décidemment, elle avait bien du mal à comprendre les Anges. Elle ne manqua d'ailleurs pas l'exprimer à voix haute. « Vous êtes bizarres les Anges. ». Puis elle lui sourit franchement. « Vous êtes drôle. ». Pas tous en fait, mais elle l'ignorait ici. « Mais tu vois, je l'avais dis qu'on était plus proche avec des câlins ! » déclara-t-elle en levant le menton, fière d'elle que ses mots aient pu être prouvés, par un Ange en plus,  tandis que le garçon retrouvait son Humaine. Puis, avant qu'ils ne se séparent définitivement, elle le rejoint d'un pas trottant, l'interpellant d'un « Attends ! ». Avec un air rieur, elle reprit « Chez nous, on s'embrasse pour se dire au revoir. ». Une vérité tout à fait discutable. Ce n'est pas comme s'il pouvait la contredire non plus. Il ne semblait pas connaître grand chose des mœurs déchues, comme elle ignorait tout de celles angéliques. Alors elle se pencha pour lui rendre son bisou sur la joue, jusqu'à la dernière seconde où elle se décala pour chercher la commissure des lèvres du rouquin. Dans un rire enfantin, elle s'échappa avant de subir quelques remarques ou représailles, abandonnant derrière elle une sphère bleutée. Celle-ci voletait en sens inverse, en direction de l'Angelot comme aimantée à lui, pour disparaître chaleureusement à son contact.
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Maximilien Eraël
~ Humain ~ Niveau III ~

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◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Maximilien Eraël
Lun 07 Juin 2021, 13:08


Geminae

Aurel suivait le petit oiseau voleter autour de lui et chanter un sifflement mélodieux étonnement intelligible, tournant sur lui-même jusqu'à en avoir le tournis où il s'arrêta seulement, plus contraint pour garder pieds sur terre que par volonté véritable. Le monde allant de nouveau droit, il posa son regard sur le feu follet aux allures humanoïdes ayant remplacé l'oiseau sans qu'il n'en soit marqué cependant, ni même effrayé. Parfois les grands racontaient des histoires sur les fantômes pour faire peur. Mais Aurel n'avait pas peur de ce fantôme-ci. Il savait qu'il ne lui ferait pas de mal contrairement à ceux des histoires. C'était un sentiment profond, inexplicable. Comme s'il était capable de pressentir les mots et les gestes du petit fantôme doré. Aucune hostilité ne lui parvenait. Juste un plein bonheur. Peut-être était-ce ce que les adultes appelaient "la conscience". C'était quand même curieux. Déjà c'était un fantôme fille, alors que lui c'était un garçon. Et en plus ils semblaient pas parler le même dialecte, même si chacun de ses mots étaient parfaitement compréhensible, comme une traduction instantanée.

Le garçonnet pencha la tête sur le côté à la proposition du petit fantôme. Danser ? Est-ce qu'on catégorisait la danse parmi les jeux ? Les grands dansaient beaucoup chez lui. Est-ce que c'était parce qu'ils ne pouvaient plus trop jouer à cache-cache ou au chat perché ? Il aimait les voir danser. C'était beau. « Oh ! Oui ! Viens on fait comme si on était Devâdasin ! » accepta-t-il donc l'invitation en s'imaginant comme ces danseurs connus et reconnus tout en sachant qu'il était loin de les égaler. Mais c'était pas grave, après tout, c'était que pour faire semblant. Ses mains agrippant celles de son feu follet, il entama une farandole en sa compagnie, un éclat de rire ravi lui échappant. Il s'agrippa d'autant plus à l'éclat doré lorsqu'ils quittèrent le sol. « On vole ! » répéta-t-il les yeux brillants dans une exclamation ébahie. Ils volaient ! Son feu-follet le faisait voler ! Il avait volé avant même Sharihzad et son papa !

Le petit Humain détailla le paysage, curieux. Une étendue émeraude à perte de vue. Les plaines vertes n'avaient rien à voir avec la mer de sable de son quotidien. En commun n'y trouvait-il que l'horizon qui s'y perdait. « Mon rêve ? ». Le garçonnet leva le nez et prit un air concentré. Ce n'était pas souvent — si ce n'était dire jamais — qu'il pensait à demain. Il passait son temps dans la découverte de l'instant présent. À quoi on joue ? Le jeu se termine. Et maintenant ? Qu'est-ce qu'on mange ? Est-ce que tu peux nous raconter une histoire ? Y a Nir il embête encore Haurvatât ! Rien au futur. Rien au passé. Toujours le présent. Sa mère était le seul passé qu'il aimait. Est-ce qu'elle était jolie ? Est-ce qu'elle était gentille ? « Hummmm... Je veux être aussi grand et fort que mon papa ! ». Surtout que, de son pauvre petit mètre qu'il n'avait pas même encore atteint, son père avait l'allure d'un géant à ses yeux. « Et faire le tour du monde ! » pas tout à fait comme son papa, même s'il avait tout de même quelques anecdotes à raconter. Toutefois, les histoires qui lui étaient contés dans les livres le faisait rêver et c'est comme dans ces ouvrages qu'il se l'imaginait. Vaste. Rempli de créatures fantastiques et d'autres moins, de princes et de princesses, de méchants et de gentils. C'était en partie vrai. Seulement, comme dans une majorité de ses histoires, ses préférées, il s'imaginait toujours le gentil, qu'il soit preu chevalier ou simple paysan touché par la grâce des dieux, sortir vainqueur de ses aventures épiques et de ses combats contre le Mal. Ça en revanche, c'était tout à fait discutable. Il s'en moquait. Chez lui, le monde brillait comme le soleil se reflétait sur les grains dorés du Désert absent et comme l'était son fantôme dansant, volant et luminescent. « Et toi ? C'est quoi ton rêve ? ». Il l'écouta avec une curiosité attentive. Il aimait à l'écouter. Quand il l'entendait il y avait comme une petite flamme qui s'éveillait, comme si quelque chose en lui se rendait compte que son feu-follet était bien là, réel, physique. Il ne voulait pas qu'il disparaisse à nouveau. « Línggǎn ? » répéta-t-il, interrogatif. Lorsque la réponse lui parvint, ce fut comme une évidence, comme s'il le savait déjà mais qu'il l'avait oublié. « Hum, je sais pas faire les origami. » fit-il avec une moue confuse. Il n'en avait en fait jamais fait. C'était mignon le nom. Il essaiera. « Mais oui, j'aime bien la course, même si je suis pas très fort. Y a que contre Sha' que je gagne toujours. Mais avec ses ailes c'est pas pratique pour elle. » expliqua-t-il, omettant totalement que la silhouette d'or ne devait pas avoir la fichtre idée de qui était " Sha' ". « Ce que j'aime bien faire c'est des châteaux de sable, surtout après la venue des Bilhelies. Comme il pleut du coup les châteaux ils tiennent mieux. Tu a déjà fait un château de sable ? C'est marrant. On fait des concours avec les autres pour faire le plus beau. ». Même si là aussi il était très mauvais en vérité puisqu'il se lassait bien vite et abandonnait après la deuxième tour correctement montée. Son impatience enfantine le pénalisait dans bien des jeux finalement. En même temps qu'il évoquait ses jeux dans le Désert, celui-ci commença à se dessiner dans le paysage et se fondre dans les plaines verdoyante en une fusion parfaite malgré l'aridité du lieu en strict contraste avec la fertilité de l'étendue smaragdin. « Oooh ! Waaaah ! » s'exclama le garçonnet devant la transformation qui se déroulait sous ses yeux.
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Mots | 974


We were never welcome here ~ Night time or morning time, we're going strong

Don't you tell me what you think that I can be

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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
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◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Lun 07 Juin 2021, 19:47


Illustration - Ismail Inceoglu
Geminae
Mancinia & Psyché


Mancinia était en train de marcher, de temps en temps, elle sautillait ou courait, dans un rythme précis dont seul son esprit en comprenait les rouages. Ses traces, laissées sur le sable à son passage, étaient balayées par les vagues, comme si, de manière inconsciente, l'Humaine ne désirait pas être retrouvée. Rieuse, elle était à la recherche de son Ange, de son Gardien, de son Amour ... Neah ! Neah ... Neah. Rien que son nom était une harmonie à ses oreilles, aimant autant observer la couleur de ses yeux durant de longues minutes, que ses mains qui se perdent dans ses cheveux roux. Que dire du son de sa voix, aussi douce et aimante que l'on attendait d'un Chevalier ? Seulement, elle était une Reine et elle voulait de lui comme Roi. Sans doute devrait-elle le secouer encore un moment pour l'inciter à la suivre sur ce chemin, sans dénaturer ce qu'il était. Elle l'aimait ainsi et Parole d'Or, elle aurait son bisou de la victoire. Elle avait compté et sa marche la conduisait vers lui, c'était certain ! Chantonnant à cette idée, l'eau salé et tiède chatouillait ses chevilles, comme les mèches rebelles de son amoureux lorsque ses lèvres parcouraient sa peau. Un frisson parcourt son dos à ce souvenir, avant qu'elle ne rouvre les yeux et voit. Dans sa vision se matérialise une émanation noire, prenant progressivement des allures d'un animal. Cela ressemblait à un loup, dont les deux yeux blancs à l'aspect vaporeux la regardait à son tour. L'Humaine penche la tête sur le côté, comme étonnée, la créature l'imite. Elle sourit, il sort sa langue.

Reinhard ! s'exclama-t-elle en courant dans sa direction. Tu es revenu !

À l'entende de son nom et, contrairement à leur rencontre sur l'Eyjasandr dont l'Humaine ne se souvenait guère, ce dernier laisse de côté son observation et ses craintes, venant également à sa rencontre en cavalant. Il s'était attaché à cette personne, dont l'âme volontaire et vouée d'un amour certain envers les autres ne pouvait que l'encourager à la soutenir. À devenir son ami, incarnant cette puissance qui était sienne. Ils s'arrêtèrent l'un et l'autre à quelques centimètres, s'observant. Amusée, Mancinia tendit son doigt avec confiance pour toucher son petit bout du nez et s'amuser avec. Sans qu'elle ne le sache vraiment, elle venait de s'unir à un Ira. Et ce dernier ne manquerait pas de se matérialiser aux yeux de tous, la déclarant comme une véritable Sēnaṭīnēla, lorsque le moment serait venu. Ennuyé, il baissait doucement sa tête pour que la main de l'Humaine vienne le caresser derrière l'oreille. Ils semblaient être en train de se câliner, dans une amitié naissance et sincère. C'était touchant.

N'est-ce pas un Lien avec un Ira que nous observons là ?

Mancinia se redressait, se retournant vers la voix qui venait dans son dos, d'abord étonnée de voir une adulte dans les environs, son visage s'illuminait à mesure de son approche et de la découverte de ses traits. Quelques instant plus tard, Reinhard à ses côtés, elle se précipitait dans sa direction, les bras levées.

Graaaaaaaaaaaande Soeeeeeeeur !
Mancinia ! s'exclama-t-elle, heureuse, la réceptionnant dans ses bras. Ma précieuse petite soeur !

À sa hauteur, l'adulte venait la saisir dans une douce étreinte. Reinhard saisi ce moment pour venir lécher la joue de l'Humaine qui se mis à pouffer, puis à rire en lui disant qu'il était idiot. Puis, elles s'écartèrent brièvement.

Psyché ! Ça faisait longtemps ! Tu n'es plus venue me voir ... tu ne m'aimes plus ?
Allons ... Tu sais bien que ce n'est pas la raison. Et puis, tu vas tout me dire ce que tu as fait ces dernier temps, pas vrai ?

Enthousiaste, Mancinia l'était assurément. Assises sur cette plage au couché de soleil perpétuel, elles discutèrent, notamment de la situation des Humains. Si elle avait une soeur cadette dont elle ignorait l'existence, la Plume de la Reine n'avait pas d'aînée. Ce n'était qu'une idée. Cette venue, au hasard, au détour d'un rêve, semblait en avoir inspiré quelques uns. L'inconnue aux cheveux de cuivres observait cet enfant, dont l'esprit adulte s'était quelque peu étiolé pour les besoins du songe, celle qui se destinait à devenir médecin, usant de son pouvoir pour sauver des vies, discrètement. Psyché se revoyait à son âge, où elle guérissait les petits bobos et les maladies d'une seule main, même si la Vie lui avait redonné l'Espoir en lui donnant le scalpel. Cette rencontre, néanmoins, était comme l'union de leurs pouvoirs immaculés, au travers de leurs âmes qui se teintaient d'une nouvelle couleur. Et là ... Curieusement, son sourire disparut.

Et si Sympan ne m'aime plus, Psyché ? ... Si les Dieux ne m'aiment plus, est-ce que je vais souffrir ?
... Izanami aura toujours un oeil sur toi.
Mais si Izanami et Sympan sont fâchés ?

Comment répondre à cette interrogation ? Izanami ne serait pas seule dans ce cas, mais Sympan ne le serait pas non plus ... Ce serait catastrophique sur les Mortels. L'Humaine avait vécu les prémices, le coeur et les conséquences d'une Guerre des Dieux, dont les marques étaient encore gravées dans les esprits, certaines races en subissait même encore les Malédictions. Autant dire qu'elle avait des raisons d'avoir peur.

Je ne sais te dire ce qu'il en serait d'une bataille entre eux, mais si le conflit s'étend au monde physique, ce territoire n'a pas la moindre chance.

Entre les Terres de Sympan et l'Alchera, les lacunes technologiques étaient évidentes. Est-ce qu'il existait assez d'utilisateurs de magie puissants pour repousser un vaisseau ? Elle en doutait sérieusement. Ce n'était pas méconnu que certains membres voulaient et progressaient vers de nouvelles recherches, Psyché avait devant les yeux celle qui allait devenir la mère de la médecine moderne, sans le moindre doute. Sa contribution ne serait que parcellaire, mais les nombreux souvenirs qu'elles partageraient seraient des murmures inspirants. Si guerre il y avait, autant avoir celle qui serait en mesure de sauver de nombreuses vies, Sympan ne pouvait pas la privée de tout cela alors que Mancinia était le plus à même de préserver sa Création. Cette dernière, d'ailleurs, levait ses deux bras, comme si elle se mettait en garde pour frapper.

Ce serait encore la bagarre !
Oui.

Ses bras retombèrent sur ses jambes, penaude au premier abord, mais dans son regard brûlait un incendie de certitudes.

Ce n'est pas le monde auquel j'aspire.

Psyché sourit. Sans doute était-elle une combattante, aimait un Capitaine déraisonnablement et soutenait son Armée, mais il lui paraissait nécessaire de préserver la Paix. Quand on avait connu autant de sentiments négatifs, comment ne pas y aspirer ? C'était le moment de lui donner le nécessaire, qui resterait gravé à jamais.

Veille à toujours être du côté de Sympan.
Oui.
Sois gentille avec les autres.
Oui.
Sois médecin ... soit la meilleure qui soit.
Oui.
Investis-toi, innove et expérimente.
Oui.

Se penchant dans sa direction, mettant son front contre le sien, Psyché tenait son Âme d'une main, tout en touchant celle de Mancinia de l'autre. Par ce geste, elles seraient unies. Par ce geste, l'une et l'autre abandonnaient leur individualité. Seulement, dans deux univers différents, cela ne devrait pas conduire à poser des problèmes ... Même si l'adulte savait que ce geste ne serait pas totalement accepté, dans son cas.

Désormais, nous ne serons qu'une ... Ce sont toutes mes connaissances et mes souvenirs qui te sont transmis, usent-en avec sagesse.
Oh ...

Des larmes coulaient sur son visage, sans qu'elle ne se mettent à pleurer. C'était doux et amer.

C'est triste, Psyché.
Tu as été triste aussi ... Je le ressens. Nous oublierons, mais cela reviendra le temps venu. Tu sauras les utiliser en cas de nécessité, c'est une certitude.
Tu as mes connaissances et mes souvenirs aussi alors ?
Bien sûr.

Si, dans un tout premier temps, cela ne la dérangeait pas, malgré sa pudeur caractéristique qui n'agissait pas en ce moment, une chose claire pointait le bout de son nez dans cette conversation.

Han ! Mais Psyché, ça veut dire qu't'aimes Neah maintenant, toi aussi ?!
Oui, sourit-elle, amusée devant sa réaction. De tout mon coeur.
Haaan, non ! Neah, il est à moi ! À moi ! Je l'aime trop, Psyché !

Pour toute réponse, elle éclatait de rire en toute sincérité. Heureuse, mais aussi blessé, en ressentant ses sentiments surgir devant ses yeux, elle qui n'avait jamais eu ni compagnon, ni enfants ... Intérieurement, brièvement, elle en jalousait l'Humaine, tout en sachant que les choses étaient à leur exacte place.

Si Neah avait le choix entre nous deux, il te choisirais assurément.

Si elle ne semblait pas convaincue, ce n'était qu'une passage. Psyché ne volait pas le fiancé d'une autre, comme cela ne traverserait jamais l'esprit de sa Jumelle. Leur éducation au-dessus de leurs sentiments, une question d'habitude, également.

Si tu ne veux pas que je le prenne ... n'oublie pas de construire la Flèche.
La Flèche ? demanda-t-elle en penchant la tête, en pleine réflexion.
La Flèche de Meretseger.

Ce nom eu un violent écho, créant un sursaut, comme s'il venait d'un avenir encore inexistant.

... Meretseger.

Une Flèche. Un système magique, quasiment divin s'il en est, permettant des interventions rapides, au-delà des accords, en cas d'invasion brutale venues de l'extérieur de ce territoire. Psyché n'avait rien contre Sympan, elle l'estimait capable de défendre ses mondes, mais ... elle avait vu de très près ce dont était capable le Scorpion. Jamais elle n'aurait voulu que quelqu'un d'autre le subisse. Si Mancinia la construisait, ce ne serait pas considéré comme une intervention extérieure. Tout en serait pour le mieux. Cette dernière, soudain, se redressait, laissant le nom de Meretseger dans un coin de son esprit. Des voix. Elle entendait ...

Neaaaaaaaaaaah !

Bondissant sur ses deux membres, agitant les bras pour attirer son attention, le bonheur se lisait sur ses traits, mais aussi l'étonnement ... Il n'était pas seul.

Et ... Heu ... !
Oriane, sourit Psyché.
Oriiiiiaaaaaneeeeee !

Sur ses bonnes paroles, elle allait s'élancer à nouveau. Son coeur battant à tout rompre en voyant son amoureux. Et l'amoureux de ...

Han, Psyché !

Mancinia s'arrêtait au milieu de sa course avant de revenir vers elle avec le même entrain.

Des bisous !

Alors la Dame se baissait pour recevoir un long bisou sur la joue, avant que l'Humaine ne s'en retourne vers sa Réalité. L'Ira, lui, ne les suivit pas, observant celle qui ne venait pas d'ici pendant un moment, assise en observant un vaste amas noir, dont les couleurs dorées semblaient calculés des probabilités, mais il s'agissait avant tout d'une fenêtre sur son monde. Vers quelque part. Était-ce une Flèche ? Son oreille se pliait à l'écoute des sons étranges, avant que l'étrangère ne soit rejoint par un étranger.

Au loin, au travers des arbres, l'Ira vit une ombre gigantesque, menaçante.

Elles se dévisagèrent.

Reinhard grognait.

1810 mots


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Élise Iranor
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
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Élise Iranor
Lun 07 Juin 2021, 20:13


Illustration - Ismail Inceoglu
Geminae
Psyché & Mancinia

En posant la pointe de sa chaussure sur ce sol aqueux, Psyché savait qu'elle outrepassait ses droits. Sa curiosité l'avait emportée sur sa prudence et la demoiselle venait d'entrer dans le domaine des Génies, au creux des Rêves des Terres de Sympan. Destati avait des allures de Cité revêtissant les souvenirs merveilleux de ses habitants, comme si ces derniers parcouraient encore les lieux, malgré leur évidente absence. Un charme redoutable, qui invitait les étrangers à découvrir les alentours en toute quiétude, malgré les dangers environnant, mais n'était-ce pas ce qui était la beauté d'une aventure ? Sentant une odeur de nourriture en parcourant les rues désertes, elle s'attendait à tomber sur une échoppe vide regorgeant de victuailles. C'était si évident à imaginer, à rêver serait peut-être plus exact. Des épices, sur une viande en train de frémir, avec du riz en accompagnement. C'est comme si Somnium était en mesure de donner un goût savoureux à tout et n'importe quoi, comme si, en prenant ce morceau de bois traînant au sol, ce dernier aurait la saveur complexe d'un poulet poêler. Un sourire amusé naquit sur ses traits, partagé entre la douleur et l'amusement de ses pensées. Sans doute trouverait-on l'endroit macabre si on ne savait pas où observer, la Capitale étant le dernier vestige réaliste de la mort de tout un peuple ... mais tout son être était habitué à ce genre de vision, car après tout, n'était-elle pas issue d'un monde ayant lui-même sombré ?

Ses souvenirs douloureux résonnaient dans son Âme tel un tourbillon.

Psyché Callahan, comme elle se nommait, est née sur l'Avant-Poste d'Alvilda. Héritière de la Cité d'Airain, une étendue de verdure et de marbre bordant un vaste océan, reconnue dans les arts militaires et la navigation aérienne. Elle était une utilisatrice de la Magie dans un Univers où elle était Bannie pour les Mortels. La Descendante s'évertuait à user de ses dons naissants pour le bien des siens, notamment sous son Trait, le Don de la Lune, permettant de soigner tous les maux. Comme sa mère et ses ancêtres avant elles, ses cheveux sont à l'image de la Cité vivant sous les Sept Lunes, errant dans un crépuscule perpétuel.

En cette soirée chaude, elle se trouvait à table, s'amusant avec son cadet lorsque l'onde de choc avait parcouru l'endroit. Elle se souvenait encore de sa terreur en voyant les Sept Lunes s'heurter les unes les autres en levant son nez vers la voûte, noircissant les cieux de couleurs chancelantes et horriblement menaçantes. Sa mère s'était redressée, avait ordonné à ses soldats de se tenir prêts. Ils avaient attendu trois heures, puis tout avait basculé. Civils, militaires, la Vie elle-même ... rien ne résistait. Broyé sous la Noirceur qui s'écoulait sur eux. Vers sa cible prioritaire. Âgée de douze ans, elle avait vu sa mère être assassinée devant ses yeux, sa puissance abdiquant pour se transmettre à son nouveau réceptacle. Psyché était la suivante sur la liste, avant que ses pouvoirs ne s'éveillent. Elle se souvenait de l'éclat glacé de la lame rougie et du vide inhumain dans les yeux de celle la détenant. C'était les bras tendus de Rachel qui avait interrompu son geste, la hallebarde d'Ishkarin qui avait décapité l'adversaire et le claquement de doigts d'Izanami qui avait anéanti, en pleine chute, les retombées célestes. Tout cela en moins de cinq minutes. Dès lors, tout avait été différent. Où peut-être était-ce elle qui l'était devenue ? Lors de cet Assaut, l'Avant-Poste gardant la Frontière de l'Alchera avait été anéanti, mais cette poignée de minutes salvatrices avait permises à à Izanami de renverser le Scorpion sans que l'Univers n'en soit impacté.

Ça n'avait pas été assez sauver sa mère, abattue en réalisant ce qu'elle estimait être son devoir ... Pour sauver les siens, Psyché s'était imaginée plier le genou devant Demensya, mais cette dernière n'avait rien exigé d'aussi humiliant, bien au contraire, elles étaient même devenues amies. En échange de la survie des son peuple, la Reine qui n'avait pas été couronnée concède à l'exigence des autres Aetheri : on scelle sa magie créatice. Désormais dépourvu d'entité divine, l'Avant-Poste d'Alvilda est abandonné, mais devient un lieu de recueillements.

Au sein de l'Alchera, dominée par Demensya et dont Izanami est l'une des mains armées, Psyché mène une existence normale. Seule sa nature créatrice avait été scellée, son Don qui permettait de sauver des vies se voyait à moitié maudit, le rendant presque inutilisable. Les survivants d'où elle était née s'étaient liés à de nouveaux dieux, mais aimaient venir à la rencontre de leur ancienne Princesse. Comme tenus par des fils invisibles les reliant, ces derniers se trouvaient toujours aux alentours de sa personne, unis dans le malheur et la résurrection. Instructrice d'un prestigieux corps de médecins militaires, elle y était également une chirurgienne reconnue. Sa précision et de son habilité à opérer dans des conditions effroyables, en plein milieu des zones de guerre, lui avaient valu une lourde réputation, mais pour autant, malgré son acclimatation, elle avait bien du mal à trouver sa place ... Seul le bistouri était ... Arrachée à ses réminiscences, ses yeux surprit observait la délicate architecture du Palais. Psyché ressentait une sorte d'émanation la tenant à distance et, avec respect, elle consenti à ne rien briser de cette harmonie. Il y a des choses qui ne devaient pas être déterrées, aussi, son esprit se reclus à nouveau, laissant le passé sombrer pour mieux saisir l'éclat du présent.

Assise sur un banc ouvragé parcouru de quelques plants de végétaux, c'était un instant de plénitude avant de retourner chez elle. Patiente, elle laissait le Soleil s'éteindre sur la ligne d'horizon, emportant avec lui ses derniers rayons sur le visage d'une statue sans âge. Et, soudain, tout s'anime. Dans les rues, des dizaines d'ombres prennent vie. Des éclats du passé reviennent saluer une célébration nocturne s'étant déroulée des décennies auparavant, peut-être des siècles ? C'était glaçant, autant que chaleureux. Cela ne voulait pas dire que l'Élue était l'unique être vivant en cet endroit. Un Génie l'observe depuis son balcon, tantôt étonné, tantôt révérend, comme s'il savait. Certaines choses se lisaient dans le regard. Sans doute était-ce ce qu'elle était désormais ? Un Spectre assis sur un trône de cendres, dont l'arme principale était de sauver des autres pour se donner l'impression d'être en vie ...



Cet endroit était amusant, érigé dans un chaos ordonné depuis l'esprit de deux amants, qui s'était curieusement séparés, revenus à un âge candide où les malheurs ne les avaient pas secoués, pour mieux les unir à leurs opposés. Un Ange avec une Déchue et l'Humaine avec ... ? Jamais Izanami n'aurait toléré le Lien d'une Sēnaṭīnēla avec un être à l'âme corrompue, alors Psyché avait choisi de s'en charger. Elle connaissait les risques. Elle savait ce qui l'attendait. Marchant sur les eaux, sans que ses pieds ne soient mouillés. Sa longue chevelure cuivrée, presque incandescente, ondulait autour d'un visage aux traits serrés et ses yeux, d'un bleu translucide et perçants, découvraient l'Enfant qui marchait devant eux, insouciant. Avec délicatesse, Psyché va à la rencontre de celle qui s'est revendiquée comme Élue de Sympan. Avait-elle réellement été bénie avec ce pouvoir sommeillant en son être ? À moins que le malheur ne soit dans le sillage de ce Don de Guérison ... On l'avait secourue, maintenant, c'était à son tour de venir en aide.



Ce n'était que récemment qu'elle avait découvert l'existence de nouvelles étendues, où Izanami s'était retrouvée durant à un moment. C'est de manière volontaire que Psyché est venue sur les Terres du Yin et du Yang, outrepassant l'accord établi entre Sympan et Izanami, décrétant qu'en dehors de l'Aether, aucun des membres de son Univers n'interviendrait. Et elle se retrouvait désormais avec les sensations, les souvenirs, tout ce qui lui donnait l'impression d'être une autre, tout en étant elle-même. Psyché était devenue la Jumelle d'Âme de Mancinia. En concédant à cette sorte de sacrifice, elle protégeait l'Humaine des Aetheri qui se promenaient autour de sa personne, se gaussant d'elle. Bénie de titres et de puissance, certes, mais elles savaient toutes deux à quel point un mauvais pas pouvait tout anéantir. Son regard se portait vers l'ouverture du Miroir, observant l'Eyjasandr, dans un endroit inaccessible en temps normal, où résidaient des Ira. Les bébés et ceux n'étant pas encore nés. Quelques Pilastres, aux éclats mordorés, surveillait l'endroit brumeux et mystique, où le Soleil avait du mal à sévir avec ses rayons, pour ne pas heurter la sensibilité lumineuse des petits êtres. Reinhard, à ses côtés, ne semblait pas se souvenir de son lieu de naissance. Ce garnement était devenu adulte désormais ...

Psyché.
John.

Répondant d'un ton aussi neutre que le sien, savourant l'eau remontant vers ses chevilles, elle était assise sur un rocher. Elle se sentait ... comme une autre personne. Comme si le morceau qui lui manquait depuis un moment était revenu à sa place initiale. Peut-être était-ce un événement écrit depuis longtemps ? Était-ce pour cette raison que personne n'était intervenu, ou ne venait la punir de cet écart ?

Je ne vous ferais pas l'humiliation d'une leçon, dit-il. Je suis seulement curieux.

Car aucun n'était venu ? Sans doute allait-on la laisser tranquille vu sa docilité ?

Qu'avez-vous fait avec cette Mancinia ?
Une sorte de Lien ... Je crois. Nous sommes désormais comme une Seule.

L'air dépité de son ami lui arrachait un rire.

Pourquoi ?
Pourquoi pas ?

Ce n'était pas vraiment une réponse, pas celle qu'il attendait en tout cas.

Je me suis revue à son âge. Je ne sais pas ... C'était l'instinct.

Psyché savait très bien que l'enfant allait vers sa trentaine, mais elle avait agit impulsivement. John relâchait un soupir, mais ne pipait mot. Sans doute avait-il prit l'habitude de certaines lubies, aussi surprenantes soient-elles.

Nous devrions rentrer avant qu'Izanami ne vous fasse ses gros yeux.

Elle éclatait d'un rire cristallin.

Elle ne les fait jamais longtemps !



John était certainement revenu au sein de l'Alchera, mais ce n'était pas son cas. Est-ce qu'il allait essayer de revenir, ou se rendait-il compte de ses problèmes ? Était-il en train de courir à travers les couloirs à la recherche d'une solution ? Elle avait tellement côtoyer cet univers assez secret qu'elle en connaissait les rouages de chacun des membres. Autour d'elle, des êtres. Des Aetheri, qui l'écrasait sur tous les niveaux, sans pour autant qu'elle n'en soit malade au point de ramper et de supplier. À côtoyer la puissance, la vraie, on ne la craignait plus vraiment lorsqu'elle était détenue par des problèmes ambulants.

Je ne résisterais pas, alors soit rapide.

Psyché avait été prête à payer les conséquences de ce jumelage, mais elle sentait qu'elle allait payer plus que de raison cet écart, autant être détachée immédiatement, ne leur laisser aucun plaisir et faire confiance à ses alliés. Maintenant qu'elle avait été capturée, cela ne servait à rien d'avoir une quelconque résistance ... Cette action mènerait sans doute Reine à reconstruire les Avant-Postes, créant des points de passage et de défense entre deux Univers. Elle avait implémenté l'idée de création d'une Flèche en Mancinia, ce serait le meilleur moyen de surveiller les mouvements de l'ennemi.

Je vous préviens ...

L'Aether suspendit son geste un moment.

Ils n'en resteront pas là.

Évidemment qu'ils le savaient, c'était certainement ce qu'ils attendaient. Sympan n'avait pas éliminer tous les traîtres de ses rangs, ou peut-être était-ce son intention ? Pourquoi mettre en péril ses mondes, alors que chasser Izanami était dans ses possibilités les plus pacifistes ? Soit il voulait tester les limites de la raison, soit on essayait de le doubler ... Soit rien de tout cela et ce n'était que de la bêtise. De sa vie d'avant, elle regrettait seulement de ne pas avoir dit au revoir à son cadet. Il l'attendrait, elle en était certaine. Et le rai de lumière vint la heurter dans un dernier sourire insolent, deux paires de bras saisissant chacun un de ses membres pour l'attirer en arrière, malgré les oppositions. Non, elle n'était pas seule. Psyché Callahan se voit alors réduite à rien, ressentant sa puissance aspirée vers le vide, sa mémoire suivant le même chemin. Vacillante, tout ce qui lui appartenait était annihilé et scellé. Ses dernières forces se raccrochaient aux visages de Reine et de Mancinia, similaire, un moyen de clairement entraîner son cerveau à se souvenir. Reine. Mancinia. John. À celui de son frère. Si au moins, elle pouvait se souvenir de leurs visa ...

...

Une vaste étendue blanche.

2080 mots


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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mer 09 Juin 2021, 23:42



Je ne sais plus

Soumission et culpabilité

En duo avec Kaahl



Ceux qui se sentent investis d’une mission voient leurs limites être repoussées. Ils envisagent l’impossible. Ils acceptent des sacrifices auxquels ils n’auraient jamais consentis. Ils battent en brèche leur faible estime d’eux-mêmes. Ils seraient capables de tout. Le cœur a une puissance que la raison n’a pas. Priam avait déjà compris que, s’il voulait aider et protéger les siens, il devait gagner en pouvoir. Il devait les encourager à se renforcer. Il devait les épauler. Surtout, il devait devenir capable d’affronter toutes les menaces, tous les dangers et tous les problèmes. Il devait survivre à tout. La question de Kaahl le galvanisa d’autant plus qu'elle résonnait en lui comme une mise en doute de ses capacités. Il pouvait être bien plus, pour elles. Il le serait.

Plus le Sorcier s’approchait, plus le poing de l’Ange se serrait sur la garde de son sabre. Il hésita. Devait-il le tuer ? Il n’agit pas. Un long frisson déchira son épiderme lorsque le souffle de son ennemi courut contre son oreille. Puis, le vent, la montagne et la neige disparurent au profit d’une pièce plongée dans la pénombre. Une lumière faible persistait et luisait vaguement sur les contours d’un comptoir et les courbes de quelques bouteilles. Le regard de l’Ange s’ancra à celui du Mage. Puis, il descendit le long de son torse, jusqu’à ce ruban noir qu’il tenait au creux de sa main. Il serra les dents. Attaché comme une bête. L’image d’un bicorne tenu par une chaîne le percuta. Une fois, l’animal s’était débattu, et le fermier qui le tenait avait failli mourir. Ses ongles s’enfoncèrent dans les paumes de ses mains. Il haïssait cette situation. Elle lui semblait déjà bien pénible. Quel sacrifice pouvait-il encore accorder ? Il haïssait cet homme. Lorsque ses iris remontèrent jusqu’à son visage, un éclat de haine pure transcenda son regard. La pression du tissu sur sa nuque le déstabilisa et le contraignit à se rapprocher de Kaahl. Lorsque sa main se posa dans son cou, la colère ne s’évanouit pas de ses prunelles. Le contact du Sorcier le répugnait. Il n’était contraint à rien : il jouait le rôle qui le mettait le plus à l’aise. C’était tout. L’Ailé ne disait mot. Le silence était une forme de résistance. La surprise le rompit.

« Quoi ? » Les sourcils froncés, parfaitement dubitatif, il dévisagea le monstre. De longues secondes s’écoulèrent, puis l’Aile Blanche éclata de rire. « T’es complètement ravagé. » Il voulut se redresser mais demeura contraint par les phalanges et le ruban. Il secoua la tête. « C’est donc vrai. Tu es un pervers, et pas seulement avec les enfants. Pervers, meurtrier, tortionnaire… » Un sourire moqueur roula sur les lèvres de Priam. « Tu aurais pas d’autres qualificatifs à ajouter, par hasard ? » Ses prunelles sondèrent les siennes. Il n’avait aucune envie de se prostituer. Il en ressortirait avec un sentiment de souillure exécrable. Il pourrait sans doute même être qualifié de Déchu – ou céder au péché de chair en vertu d’intentions louables était-il pardonnable ? Peu importait. Même s’il était profondément mauvais pour Laëth, elle l’aimait. Elle l’aimait comme une Ange aime : avec sincérité et force. Que dirait-elle, si elle apprenait que son propre frère avait été l’amant de son fiancé ? Le priver de sa présence serait sûrement déjà très difficilement gérable. Son aîné n’avait aucun intérêt à lui planter un tel couteau dans le dos. Za et Aliénor ne seraient sans doute pas autant affectées, mais il imaginait sans mal leur jugement et leur répulsion. « Je n’ai pas l’intention de me prostituer, et de toute façon, je n’aime pas les hommes. » Il se pencha un peu plus vers Kaahl, jusqu’à ce que leurs fronts ne se touchassent. Ses deux bras étaient tendus de part et d’autres de son visage et ses paumes en appui sur le dossier du fauteuil. « Je ferais mieux de te tuer. » Il aurait pu. Il ne l’avait pas fait. L’une de ses mains glissa jusqu’à la nuque du brun. Il la saisit fermement. « Mais d’abord, je vais donner de ma personne. Beaucoup. » Sa voix était basse et grave. « Et tu pourras jouer les méchants autant que tu le voudras. » Un sourire sinistre s’invita sur sa bouche. « D’une certaine façon, je te séduirai et je me donnerai à toi. Tu auras mon attention et mon temps. Ça virera peut-être même à l’obsession. » N’en était-ce pas déjà une ? N’occupait-il pas une grande part de ses pensées ? Son quotidien ne cessait-il pas de le renvoyer au souvenir de cet homme ? « Ce sera bien plus long et difficile que de te prendre sur ce putain de fauteuil. Mais ce n’est pas grave : je suis patient et j’ai le goût du défi. » Il laissa planer un silence, avant de se redresser. « Je vais devenir Roi. » Pas seulement à cause de lui. Il y avait aussi tout le reste, tout ce qu’Erza lui avait appris et qui le révoltait, tous ses idéaux, toutes ses utopies – il n’y avait pas ses hésitations, ses doutes et ses peurs. Couronné, il pourrait discuter d’égal à égal avec l’Empereur Noir. Il pourrait négocier la libération des femmes qui lui étaient chères sans se souiller, ou abattre l’engeance qui les retenait captives. Souhaitait-il vraiment sa mort ? Ce doute l’obnubilait. « Ne sois pas triste : je finirai bien par te mettre à quatre pattes. » Son regard s’assombrit. Plusieurs lueurs s’y mêlaient pour former un tout indéchiffrable. « Ce sera plus facile pour te trancher la tête. »



Message V – 934 mots

Bon euh... Bon. XD Une fois de plus, j'ai perdu un de mes personnages (c'est la musique, je suis sûre). Dommage, il peut pas se souvenir du rêve /sbaf (Priam retourna donc à ses hésitations et son indécision, ouiii <3)




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Kaahl Paiberym
Jeu 10 Juin 2021, 08:18



Le rêve qui soumet


Pervers, meurtrier, tortionnaire… Suicidaire ? Je ne le murmurai pas. En de nombreuses occasions ces derniers temps, j’avais trouvé la vie vaine, le monde sans le moindre sens. C’était encore le cas. Si je ne me rappelais pas à l’ordre, j’étais tenté de renverser le plateau juste pour le plaisir de le faire. Puisque rien n’avait de réelle importance et qu’un connard quelconque pouvait venir détruire l’ouvrage entier d’une existence sans que personne ne cherchât ou ne parvînt à le détruire, alors… à quoi bon tenter de conférer une logique à celle-ci ? Mais ce n’était pas la question. Si Priam avait obtempéré, je n’aurais pas rempli ma part du marché. Il ne l’aurait pas mérité. Et puis, je n’aurais rien eu à gagner concrètement. Un méchant, par définition, n’est pas un homme ou une femme de parole. Courber l’échine, c’est se sacrifier. Se livrer, c’est se tuer. S’agenouiller, c’est perdre. Et penser qu’il est possible de porter la charge d’autrui en martyr est stupide. J’avais été idiot moi-même. Adam avait raison. Pour protéger, il faut se préserver. Une fois esclave de ses propres démons, incapable de se défendre soi-même, qui peut-on aider ? Pour détruire Ârès, je devais cesser d’être en colère, cesser de m’anéantir moi-même. Je connaissais les faiblesses de mon double. Il était impulsif, il ne réfléchissait pas. Il s’en prenait à ceux que j’aimais parce qu’il n’avait trouvé que cette unique solution pour m’atteindre. Je ne devais pas répliquer à sa façon. Je ne devais pas devenir aussi fou et enragé que lui. C’était son terrain de prédilection et je perdrais. Pour le vaincre, il me faudrait l’amener dans mon propre royaume, celui dans lequel je bougeais les pièces avec une précision qu’il n’aurait jamais.

Je n’eus aucun mal à soutenir le regard de Priam, sans pourtant m'interroger sur ce qu’il allait faire. J'avais deviné. Les mouvements de l’Ange me faisaient réfléchir à mes propres maux. Je l’écoutais pourtant. Il n’avait pas le comportement de quelqu’un qui se soumettrait. C’était mieux ainsi. Actuellement, détruire les fondements même de ma vie, de mes relations, ne me semblait pas si terrible. J’y pensais souvent, parce que ce serait mieux pour les autres et mieux pour moi. Dans l’état qui m’enserrait le cœur, j’aurais pu proférer des horreurs à mes proches dans le seul objectif de les éloigner. J’aurais pu renoncer à mes amours et mes amitiés sèchement et j’aurais pu enfermer toute ma détresse sous une énième couche de déni. J’aurais pu couper les vannes de mes émotions et devenir quelque chose d’éminemment plus dangereux. La fin de l’empathie pour les autres marquait toujours le début de la terreur. Mais plus tard ? Lorsque la maladie qui me rongeait l’Âme cesserait de grignoter mon estime de moi-même ? C’était mieux ainsi parce que la vérité, je la connaissais. Je n’aurais pas supporter de tromper Laëth avec son propre frère, un homme qui la soutenait et qui était le socle de sa famille, une fondation importante sans laquelle son sentiment de sécurité s’écroulerait pour de bon. Sans Priam, elle ne survivrait pas. S’il n’aurait sans doute pas pu la regarder dans les yeux, j’en aurais été incapable aussi. En un coup, elle perdrait des essentiels. Parfois je m’effrayais à penser ainsi, à visualiser si aisément les fils invisibles des actes et de leurs conséquences éventuelles. Ça, Ârès en était incapable. Il se doutait des évidences mais il n’avait pas une approche aussi fine. Ses coups étaient de courte portée. Il ne réfléchissait pas avec toutes les données. Il oubliait des détails importants.

Après les déclarations de l’Ange, je lâchai ce qui nous liait. Le bout du ruban caressa le sol en silence. Un sourire en coin s’invita sur mes lèvres. Mes prunelles étaient toujours fixées dans les siennes. La lueur à l’intérieur n’était pas celle de la haine ou du mécontentement. Ârès aurait réagi comme un enfant au refus, parce qu’il ne l’aurait pas vu venir. Je l’avais envisagé. C’était ma version préférée. Mes paumes se refermèrent sur les accoudoirs et je me levai. « Parfait. » répondis-je. Le décor changea, pour une plage enneigée. L’océan était comme figé, les vagues n’étant que des caresses extrêmement lentes qui léchaient le sable avec hésitation. Je portais une épaisse cape, au-dessus d’une tenue plus officielle et chaude. L’ensemble était noir et argenté. Ce que je lui dis, je savais qu'il l'avait compris. « Devenir suffisamment important est la seule solution pour changer les choses de façon significative. Ceux qui se plaignent sont ceux qui sont impuissants et ne trouvent pas la force de s’élever pour répondre eux-mêmes à leurs attentes. Ils laissent d’autres dessiner le croquis de leur vie sans jamais y prendre part. » Malheureusement, le Destin ne laissait que très peu de place à la révolte. Pourtant, dans mes bons jours, je pensais que la grande ligne du temps comportait forcément des failles et que tout ne pouvait pas être écrit. Ârès était une anomalie. Il y en avait d’autre. Sans en avoir pleinement conscience, encore ignorant des mécanismes en profondeur, j’avais raison sur ce point, une connaissance qui m’allégerait l’esprit considérablement dès que je l’aurais acquise. « Ils attendent, simplement, ce que personne d’autre qu’eux-mêmes ne peut leur donner. » J’inspirai et expirai. Le froid créa un nuage de fumée autour de mes lèvres. « Je t’attendrai, Priam Belegad, futur Roi des Anges. Si tu en as les capacités alors tu me mettras à genoux et me décapiteras. Un autre prendra ma place et tu le décapiteras aussi, jusqu’à ce qu’un Empereur Noir futur te tranche la tête à son tour. » Le cycle était sans fin. En proférant ces paroles, mon regard était clair. Il n’y avait aucune haine, aucun désir de vengeance, aucune violence, juste cette certitude que tout a une fin.

Je tournai les talons. Une fois que je fus de dos, je lui murmurai une ultime phrase avant de disparaître. Il était tant de me réveiller. « Je compte sur toi pour affronter les doutes que tu caches et soutenir Laëth. » Chaque personne sensée doute. Pourtant, il arrive parfois que le doute immobilise et ronge, qu’il empêche de réfléchir intelligemment et d’agir. Cette phrase, j’aurais pu me la susurrer à moi-même. Enfin, je n'avais pas l'intention de faire de Priam mon ennemi en dehors du rêve mais si là était le moteur nécessaire à son ascension, alors j'endosserais le rôle.

1016 mots
Fin
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