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 [RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue

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Mitsu
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Mitsu
Dim 25 Juil 2021, 10:21

[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 14 1j1b
Image par Wlop
Ægeri
Ezechyel & Circë


Lorsqu’une jeune femme blonde entra dans la salle commune de l’auberge, Circë n’y fit pas attention. Quelques étrangers la regardèrent, surtout à cause du fait qu’elle était couverte de sueur et marchait pieds nus. Le bas de sa robe avait une jolie couleur brunâtre, due à la gadoue qui couvrait le sol dans certaines parties des Terres du Lac Bleu. Il avait beaucoup plu la veille. L’Ygdraë ne l’entendit pas s’exclamer qu’elle désirait la chambre royale et trois serviteurs pour la remettre en état. La réplique provoqua autant l’indifférence que l’hilarité des personnes les plus faibles. Pourtant, la future Impératrice demeura le nez plongé dans son livre, sous l’œil protecteur de ses gardes du corps. Ces derniers se demandaient chaque jour s’ils devaient avertir leur gouvernement respectif de la tournure que prenait le périple de la Fugitive. L’homme qu’elle avait rencontré récemment n’était ni un Ygdraë, ni un Chaman, et la Dasäha'lha'o'Raanu refusait systématiquement de leur parler de lui. Elle le qualifiait d’ami alors qu’aucun des gardiens n’était capable de savoir d’où exactement ils se connaissaient. Depuis, il n’était pas réapparu mais avait fait livrer un nombre astronomique de livres, en signant « KP et DST » sur l’enveloppe qui contenait un mot qu’aucun d’eux n’avait eu le droit de lire. La jeune femme avait rangé les livres dans sa chambre et s’était plongée dans la lecture. Dans un premier temps, elle avait commencé à lire une heure par jour environ puis, elle était devenue incontrôlable. Elle leur avait demandé de lui acheter plusieurs feuilles afin qu’elle pût prendre des notes sans endommager ce qui lui avait été prêté. Ils avaient vu son intérêt grandir d’une façon exponentielle et avaient commencé à s’interroger sur le contenu de ce qu’elle lisait. Le Chaman ne sachant pas lire, l’Ygdraë l’avait aiguillé. Ils avaient passé, tous les deux, de nombreuses heures à débattre sur cet énigmatique individu et sa relation avec l’Elfe. Étaient-ils amis ? Étaient-ils amants ? S’aimaient-ils ? Tout leur paraissait improbable, tant les deux ne semblaient jamais se côtoyer. Était-il un Génie ? Ou une Orine qui aurait essayé de se lier à la Dasäha'lha'Melerdi ? Tant qu’elle ne dirait rien, le mystère resterait probablement entier. Et Circë n’avait rien l’intention de dire, parce que ce qu’elle savait était dangereux.

« Les bases de la persuasion ? » demanda l’Ygdraë. La jeune femme releva les yeux vers lui. Elle était fatiguée. Cela se voyait. Depuis l’aube, elle n’avait pas bougé de sa place. « C’est très intéressant. » dit-elle. Elle avait arrêté de prendre des notes depuis quelques longues minutes, en constatant qu’elle ne cessait de s’endormir quelques secondes tout en continuant de bouger les doigts. Sa dernière feuille était pleine de gribouillis incompréhensibles. « Je me doute mais vous devriez faire une pause. Nous allons aller vous chercher à manger. Voulez-vous que l’un de nous deux reste avec vous ? » « Ce ne sera pas nécessaire. » avança-t-elle. « Je ne risque rien ici. » L’auberge était calme et, surtout, personne ne la connaissait. C’était l’une de ses grandes forces. Elle avait beau être une Élue divine et potentiellement une Yggdrasil, seuls les Chamans, les Ygdraë et Isiode Yuërell étaient au courant. « Et je saurai me défendre seule le temps qu’un Esprit vous alerte. » ajouta-t-elle, sans la moindre trace d’orgueil dans la voix. « Ce serait étrange de ma part de vouloir guider tout un peuple sans être capable de prendre soin de moi-même, non ? » Les gardes se regardèrent. « Vous avez raison. » concéda l’un d’eux, sans pour autant changer de position quant à la nécessité de la protéger. Un individu face à un groupe de ravisseurs, aussi puissant fût-il, pouvait connaître des déconvenues.

Après leur départ, Circë remarqua Viviane pour la première fois. L’Orgueilleuse avait accepté d’attendre que son tour fût venu, à sa table. Elle prenait des airs de grandes dames, tout en ravalant la pénibilité de ce moment qu’elle n’avait jamais connu : le fait de perdre son temps parce que d’autres étaient arrivés avant elle.

L’Ygdraë baissa les yeux sur l’ouvrage. Il contenait de nombreuses notes. Celui qui l’avait étudié avant elle n’avait pas eu à cœur de conserver les lignes immaculées. Il avait souligné, surligné, réécrit les passages qui l’intéressaient dans la marge. C’était comme un voyage dans son esprit. Elle l’imaginait soigneux, parce que son écriture était belle, qu’il n’y avait aucune tache nulle part et que le tout était d’une harmonie presque artistique. C’était comme si le livre de base avait été embelli par son lecteur. Parfois, il y avait une autre écriture et, celle-ci, n’avait rien à voir. Il s’agissait de pattes de mouche qu’elle n’arrivait pas à déchiffrer. Heureusement, la chose était rare. Le lecteur en question avait dû employer sa propre méthode et annoter uniquement lorsque la situation rendait impossible le recopiage.

Quelques minutes plus tard, à force de réfléchir sur le caractère des deux lecteurs, la jeune femme s’endormit, bercée par l’odeur agréable des pages.




« Ezechyel. » souffla-t-elle, d’abord incrédule, avant de se tranquilliser. Ses yeux parcoururent l’endroit un instant, avant de se reporter sur l’Ygdraë. « Oui, c’est vrai. » ajouta-t-elle, avant qu’il ne parlât du dîner, l’autre dîner. Elle sourit, en se rappelant des petits mots qu’ils avaient échangés pendant que d’autres s’entretuaient. C’était limpide dans son esprit, surtout leur contenu, et ce n’était pas forcément un sourire heureux qui marquait son visage. Il avait placé ses filles en sécurité et était de nouveau père de deux enfants. « Non, en effet. » Elle en avait mangé autrefois, parce qu’elle n’avait pas été éduquée selon les coutumes de son peuple. Néanmoins, à l’orphelinat, c’était rare qu’elle pût en avoir. De temps en temps, quand l’une des filles réussissait à séduire un client fortuné, la Démone leur concédait quelques privilèges : la récompense du sang qui avait coulé d'entre les cuisses d’une orpheline parfois trop jeune pour les choses charnelles. Quoi attendre d’autre des Vils ? Le Génocide l’avait comblée, même si elle culpabilisait parfois de ce bonheur basé sur la disparition de millions de vies. Paradoxalement, les livres qu’elle lisait depuis peu l’aidait à relativiser. Le moindre mal. La nécessité d’une ambition plus grande. Les dommages collatéraux qui ne pouvaient qu’exister. Personne n’avait le pouvoir de sauver tout le monde. L’émergence de la nouveauté supposait la destruction de l’ancienneté, au moins en partie. Le bonheur total n’existait pas. Elle devait avancer pour ses propres motivations, puisque celles des autres ne suffiraient pas à la maintenir debout. C’était son propre feu intérieur qu’elle devait trouver et expérimenter.


Elle préféra ne lui poser aucune question sur sa consommation de viande. La teneur en protéine était supérieure à celle contenue dans les végétaux. Elle comprenait. « C’est plutôt moi que certains chassent. » répondit-elle, en faisant clairement référence à leur première rencontre. Il lui avait couru après dans les paysages des Terres d’Émeraude. Comme un chevreuil affolé, elle s’était cachée dans les hautes herbes. Il avait fini par l’attraper. À chaque fois qu’elle y repensait, son cœur se mettait à battre à tout rompre. Depuis, ils n’avaient fait que se croiser. Elle se demandait, au fond, ce qu’il se passerait si la scène devait avoir lieu aujourd’hui. Le fuirait-elle ? Le problème c’est qu’elle n’avait plus eu envie de le fuir depuis bien longtemps. « Mais j’ai déjà chassé quelqu’un, une fois, dans un labyrinthe. » Lui. C’était lui qu’elle avait chassé. Ils ne cessaient de se courir après, dans un sens ou dans l’autre. Pourtant, leur situation n’était pas identique en tout point. Ses lectures des derniers jours l’avaient éminemment aidée. C’était aussi pour cette raison qu’elle avait dévoré certaines livres. Chacun faisait écho à son existence, à ses erreurs, à des paroles qu’elle n’aurait jamais dû avoir, à des gestes naïfs et à des espoirs vains. Entre les lignes de la connaissance, se trouvait ce qu’elle devait devenir. « Oui, avec plaisir. » accepta-t-elle plusieurs fois. Immanquablement, la distance entre eux se réduisit. Elle le désirait, il devait le savoir et, à vrai dire, ce qu’elle voyait briller dans les prunelles de l’homme n’avait rien d’une amitié grandissante.

Lorsqu’il s’approcha davantage, elle ne bougea pas, malgré les sensations persistantes qui étreignirent la totalité de son buste. Elle répondit au baiser, l’une de ses mains venant même se placer dans les cheveux de l’Elfe, son pouce contre son lobe. Son cœur rata un battement lorsqu’il reprit la parole. Elle baissa les yeux un instant, avant de les remonter vers lui. « J’aimerais que ce soit possible mais ce n’est pas moi que vous aimez. » Elle avait repris le vouvoiement, parce qu’elle cherchait à mettre de la distance entre eux. « Tout ce que nous faisons c’est uniquement chercher tous les moyens possibles pour contourner la réalité. Nos rencontres volées vous mettent à l’abri de la brisure que ressentirait votre femme si elle savait. Je suis désolée mais… Si vous me voulez, il vous faudra commencer par faire un choix. » Elle mourait de désir pour lui mais ses lectures précédentes inspiraient son rêve. Elle se leva, ce qui brisa le contact de la main de l’homme sur sa joue. Elle retira la sienne. Elle se sentait engloutie par un autre monde. Dans le Monde de Sympan, l’un de ses gardiens appuyait sur son épaule pour la réveiller. « Je dois partir à présent. Merci pour ce dîner. »

1568 mots

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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

~ Ygdraë ~ Niveau II ~
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Astriid
Dim 25 Juil 2021, 17:36

[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 14 Bzb1
by Zara H (Ceci est un vol d'en-tête car il est beaucoup trop beau)
Ife Ayeye
Bae & Dorian





«Ne dites pas ça, autrement je n'aurais pas d'autre choix que de chercher d'autres raisons de me faire pardonner.» Répondis-je sur un ton taquin. Je redevins sérieux. «Vous savez que je risque à nouveau de vous blesser ?» N'avait-il pas peur ? Je pouvais le tuer si je n'arrivais pas à me retenir. Je n'étais pas assez expérimenté pour être certain de savoir m'arrêter à temps. Alors qu'il était aussi frêle et fragile qu'une branche de saule, je découvrais que j'étais celui qui était terrifié, celui qui imaginait les pires conclusions qui pouvaient découler de notre relation. Lorsqu'il reprit les mots que j'avais prononcés à l'issue de notre première rencontre, je le sermonnais presque. «Je n'ai rien contre votre manque d'instinct de préservation du moment que vous restez à mes côtés. Je suis très exclusif, vous savez. Je ne compte pas vous partager.» La désagréable vision de l'éphèbe entre les bras d'autres Vampires, à gémir tandis que d'autres crocs que les miens se fraieraient un chemin le long de son cou me fit serrer la mâchoire. Je savais que je les tuerai tous si je venais à être témoin d'une telle scène.
Bousculé par le flot tumultueux de sentiments que je ne maîtrisais plus, mon coeur semblait sur le point de se rompre contre ma cage thoracique. Je fermais les yeux et appuyais mon visage contre sa paume, m'abandonnant sans réserve à son contact. C'était un lâcher prise vertigineux, comme je n'en avais plus connu depuis ma transformation. Tout avait toujours été contrôle et restrictions, frustrations et souffrances dès lors que j'avais rejoint les Enfants de la Nuit. Bae était comme un océan de paix dans lequel je plongeais sans plus aucune hésitation, où ma nature maléfique était comme domptée, réduite à un félin ronronnant de satisfaction. «Je crois que ça ne me dérangerait pas. Je vous aimerai quand même.» Avec les étoiles comme spectatrices, les confessions étaient faciles et le mensonge banni. Loin de la réalité plus cruelle et contraignante, nous n'étions ici que deux âmes se retrouvant et s'entremêlant, sans faux-semblants. Comme un miroir de notre première rencontre, je renversais ma nuque en arrière comme il l'avait fait à la Maison de Jeux pour lui faciliter l'accès à mon cou. Je fantasmais qu'il puisse me mordre aussi mais il s'écarta soudain et je grognais, déçu. Tel un enfant capricieux, je voulus lui refuser sa demande mais il me tira en avant et je ne résistais pas davantage. J'en étais incapable quand ces prunelles innocentes s'ancraient dans le vermeil des miennes. Le vent de notre valse couplé aux battements de nos ailes décoiffait ses mèches blondes et j'inspirais instinctivement sa fragrance fleurie. Une main positionnée sous son omoplate, je rapprochais mon bassin du sien sans le quitter des yeux, mes ailes se coordonnant de concert avec les siennes pour nous faire lentement tourner sur nous-mêmes. «Je n'ai jamais aimé danser.» Avouais-je. «Même si j'aime tous les prétextes pour vous toucher.» Ma main descendit le long de son dos. Il n'imaginait pas à quel point je désirais le goûter à nouveau, avec brutalité, en lui prouvant par la douleur de la violence qui faisait battre mon coeur lorsque je le regardais.
Une première goutte s'écrasa alors sur mon front, suivie rapidement par une deuxième puis par d'autres. Stupéfait, je vis alors une pluie de sang s'abattre sur nous, rougir l'épiderme imberbe de Bae. D'épais nuages cramoisis obscurcissaient le ciel et un vent abrupt mit un terme à notre danse. Larmes de rubis sur sa peau couleur de neige, elles tâchaient ses cheveux et dessinaient un schéma sanglant sur nos corps. Pour fuir l'averse, je pris la main du blond pour l'entraîner à ma suite jusqu'à un entrelac d'arcades en marbre blanc où nous nous assîmes. Les Í Asopọ achevés par les amoureux se dressèrent comme d'immenses voiles au dessus de nos têtes pour nous abriter du lugubre déluge, se peignant de rouge. Nous étions couvert du liquide épais et je ne discernais même plus la couleur de blé des cheveux de Bae. «On dirait bien que ma nature a choisi ce moment pour se manifester.» Commentais-je avec un sourire d'excuse. «Laissez-moi faire.» Je portais mes doigts à son visage pour essayer d'essuyer le sang qui le maculait. Je procédais avec douceur, comme s'il avait été fait de porcelaine, mes pouces resculptant tendrement son visage aux traits si fins. Je ne réalisais m'être rapproché que lorsque je sentis son souffle sur mon propre visage. Je marquais un temps d'arrêt et croisais son regard. Traîtres, mes yeux furent attirés par une goutte qui se déroula le long d'une de ses mèches pour terminer sa course sur sa pommette. Sans réfléchir, je me penchais et léchais le sang. Je le sentis se contracter. «Ne vous inquiétez pas, j'ai promis d'être sage.» Lui chuchotais-je à l'oreille. Comme pour me contredire, mes lèvres retracèrent le dessin de sa mâchoire, effleurant à peine sa peau jusqu'à sa bouche où elles restèrent suspendues pendant quelques secondes hésitantes qui me semblèrent une éternité. Renonçant à réfléchir, je réduisis l'espace entre nous et l'embrassais, presque chastement, d'une simple pression des lèvres. L'expérience, différente de ce que j'avais pu connaître auparavant, ne souleva pas une vague de désir en moi. Si avant, j'aurais pu l'allonger prestement pour lui faire l'amour à même le marbre immaculé, j'avais désormais des appétits d'un autre ordre. Le goût du sang sur sa bouche me rendait fou et il me fallu toute ma volonté pour ne pas déchirer la peau fine de ses lippes. Je songeais avec amusement qu'il m'en voudrait sûrement si je le défigurais en lui dévorant une partie du visage.


Message III & Fin | 1011 mots
Dorian est beaucoup trop gentil en Rêve, ça ne va pas du tout ça dis donc. Encore une fois, on va rejeter la faute sur la musique.
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Dyfan Shiofra
~ Lyrienn ~ Niveau I ~

~ Lyrienn ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 79
◈ YinYanisé(e) le : 25/07/2021
Dyfan Shiofra
Mer 28 Juil 2021, 23:41


Practice by lei min
Neru
Helios & Dyfan


Enfermé dans une salle sans lumière, Dyfan faisait glisser ses doigts sur les touches d’un orgue qui expiait des sons graves et anxiogènes en provoquant le tremblement des murs et de la voûte du plafond. Des brins de poussières dégringolèrent jusqu’à ses pieds, recouvrant les dalles du plancher d’une fine couche de cendres et de débris, comme si une tempête d’impuretés s’était mise à virevolter tout autour de lui. Les fondations du bâtiment s’étaient jointes au concert en poussant des gémissements d’agonie, craquant, se fracturant au fur et à mesure que les notes se prolongeaient de manière peu naturelle. Dans le silence de la pièce, les échos se répercutaient avec une clarté assourdissante, secouant jusqu’aux os le corps du Lyrienn, qui prenait un plaisir morbide à composer une symphonie autodestructrice. Pris de folie, il multipliait les accords, tandis que l’amphithéâtre menaçait de s’effondrer sur lui. Lorsqu’une pierre tombait, elle produisait une note de musique, amplifiant le vacarme causé par l’orgue, telle une extension de l’instrument. La musique était si forte qu’elle en étouffait le son de ses battements de cœur, réprimant à travers le chaos la voix de son âme. Il rêvait d’une échappatoire par laquelle il pourrait renoncer à ses sentiments, à ses désirs les plus profonds. Il souhaitait tout oublier, perdre à tout jamais le souvenir de cet amour qu’il chérissait depuis trop longtemps, mais le courage de prononcer ces mots lui faisait défaut. Au contraire, il languissait après l’envie de le retrouver, de le serrer dans ses bras, de lui échanger un baiser torride, envers et contre tous. C’était cela, son vœu le plus cher et le plus effroyable.


Se soumettant au paradoxe de ses envies, le Rêve s’altéra afin de le matérialiser devant lui : Helios. L’Enfant d’Hekur sourit comme il ne l’avait jamais fait auparavant. Sous l’influence du sommeil, il était incapable de savoir s’il s’agissait bien de son ami ou d’une chimère effroyablement similaire. Il lui fallut plusieurs secondes avant de réaliser qu’il s’en contrefichait. Il l’avait désiré avec une fureur avide, il avait imploré sa présence à ses côtés avec une détresse agonisante, et contre toute vraisemblance, son vœu s’était fait exaucer. C’était tout ce qui lui importait. « Helios. », souffla-t-il dans une murmure, comme s'il craignait que ce dernier s'envole. « Tu me manques. Tu me manques tellement. », lui confia-t-il en laissant couler une larme. Le jeune homme lui renvoya tendrement son sourire. Celui-ci était aussi lumineux que dans ses souvenirs. La familiarité évoquée par ses expressions faciales permit de tranquilliser légèrement le Lyrienn. « Je sais. », lui avoua le blond sans se départir de son air jovial. « Parce que tu me manques également. » Le Shiofra réprima au dernier instant un rire amer. « C’est faux. Tu ne me manques pas comme moi je te manque. » Sans même qu’il en prenne conscience, des rubans s’étaient matérialisés autour de ses bras, aussi rouges que son regard accusateur. « J’avais besoin de toi, mais tu es parti. », lui reprocha-t-il en réduisant progressivement la distance qui les séparait l’un de l’autre. Le faciès d’Helios s’assombrit gravement. « Non, nous sommes partis. Tu t’es autant éloigné de moi que moi je me suis éloigné de toi. La faute nous revient à tous les deux. » Il avait raison, mais la vérité était dure à admettre. S’arrêtant à moins de dix centimètres de son visage, Dyfan enroula un de ses rubans autour de son cou, comme s’il lui attachait une laisse. « Ça ne doit plus se reproduire. », décréta-t-il avec un aplomb inébranlable. Brandissant un second ruban, il le noua autour de ses poignets. « Nous serons liés l’un à l’autre. », lui expliqua-t-il vaguement. « Plus rien ne nous séparera, plus jamais. » Sans la moindre pudeur, il lui arracha tous ses vêtements avant d’en faire de même. Pour l’occasion, Dyfan s'était miraculeusement débarrassé de ses piercings, arborant un visage qui semblait désormais neuf, pur : sans la présence de métal pour altérer ses traits faciaux, ceux-ci paraissaient beaucoup plus naturels et expressifs. C'en était fini de l'austérité et du sérieux qu'il affichait en permanence, tel un automate dénué de tous sentiments. Il pouvait de nouveau ressentir à pleine capacité de sa volupté et de son ivresse extatique. Puis, sans crier gare, le Rêve se coupa subitement en deux.



Le jeune Lyrienn s’extirpa de la poigne de ses parents dont les mots insonores crachotaient un nuage de soufre. Libéré de leur influence, il n’avait plus à craindre leur jugement silencieux, les regards qu’ils lui jetaient à la dérobée ou les piques qu’ils glissaient constamment derrière son dos, sans égard au fait que leur fils pouvait les entendre ou non. Même si ce dernier se laissait souvent distraire par ses loisirs, vaquant à ses occupations sans la moindre considération pour le reste du monde, il n’en demeurait pas moins informé des affaires familiales, à commencer par l’opinion que ses parents se faisaient de lui. Il était si facile de croire qu’il était l’enfant gâté des Shiofra, mais la vérité s’avérait plus complexe que cela. Le favoritisme dont il bénéficiait n’était pas infini : il connaissait également des limites, notamment sur le degré d'amour que sa mère et son père ressentaient pour lui. Parmi elles, celle qui constituait l’évidence même s’articulait essentiellement autour du fait qu’il n’était pas Yelfir.

L’attitude provocante de sa sœur aînée les avait tant traumatisés qu’ils s’étaient résolus à abaisser leurs standards vis-à-vis du benjamin. Oui, leur fils portait régulièrement des piercings dans la figure, mais au moins, il avait la décence d’esprit de ne pas remettre en doute ses apprentissages. Oui, il s’habillait souvent de noir, affublé de tenues au textile aussi douteux que le cuir, mais au moins, il arrivait à garder de bonnes notes à l’école et était apprécié par l’ensemble de ses professeurs. Oui, son apparence ressemblait davantage à celle d’un délinquant qu’à celle d’un fils de noble, mais au moins, il respectait convenablement l’ordre établi et ses comportements étaient conformes aux normes sociales. Yelfir, elle, ne pouvait se targuer de posséder ces mêmes traits de caractère ni d’y accorder la moindre importante. La jeune femme était un électron libre, agissant au gré de ses envies comme elle l’entendait. Naturellement, leurs parents haïssaient l’insouciance dont elle faisait preuve, ne ratant jamais une occasion pour se moquer d’elle ouvertement. « Tu ne sais pas de quoi tu parles. », disait l’un sur un ton railleur. « Cesse de parler de problèmes que tu ne comprends pas. », renchérissait l’autre avec suffisance. C’était toujours comme cela que se terminaient les réunions de famille : sa mère ou son père – voire les deux – adressaient un commentaire désobligeant à leur fille et celle-ci s’en allait en claquant la porte. Dyfan se retrouvait inévitablement dans une position inconfortable, partagé entre le fait de se sentir mal pour sa sœur ou d’être en colère contre ses parents, et se murait dans un silence tendu. Au bout de quelques secondes – ou minutes, tout dépendant de leur niveau d’attention – ces derniers finissaient par remarquer son air bourru et le sermonnaient sur l’affection qu’il ressentait à l’égard de Yelfir. Tournez ce même scénario en boucle à plusieurs mois d’intervalle et vous obtenez une bonne représentation des conflits qui déchirent quotidiennement la Famille Shiofra.

En y songeant de manière purement rétrospective, Dyfan prenait conscience du fragile équilibre sur lequel lui, sa sœur et ses parents reposaient, tels des fils usés qui tentaient désespérément de maintenir plusieurs pièces fracturées dans un ensemble plus ou moins cohérent et harmonique. Le jeune homme n’osait pas s’imaginer à quoi leur famille ressemblait d’un point de vue extérieur : « saine » n’était sans doute pas le terme que des étrangers emploieraient afin de décrire la dynamique de ces nobles dysfonctionnels. Le constat était indéniablement offensant, mais d'un autre côté, le Lyrienn ne voyait pas comment démentir cette évidence. Poussée à l’extrême, elle pourrait sans conteste prouver que la Famille Shiofra n’était composée que d’étrangers aux intérêts communs – et objectivement, cette affirmation n’était pas si loin du compte. En effet, l’Asgjë déployait des efforts colossaux pour satisfaire les attentes de ses parents, mais secrètement, il aspirait à ouvrir un salon de tatouage et à devenir musicien. Cahir et Irelia – respectivement son père et sa mère – rêvaient que leur fils se hisse dans les hautes sphères de la société, mais en son absence, ils se confiaient mutuellement leurs doutes quant au fait que ce dernier y parvienne réellement. Pour sa part, Yelfir passait la majorité de son temps sur l’Île d’Aeden, à réaliser des enquêtes auprès de la population afin de connaître leur opinion sur de nombreux enjeux sociaux. Au fond, les ambitions des Shiofra ne l’importaient que très peu, voire pas du tout, d’autant plus que les dissensions qui envenimaient sa relation avec leurs parents ne constituaient nullement un incitatif valable pour recoller les ponts. Les chances qu’elle accepte une proposition de mariage avec un Lyrienn de Feu étaient beaucoup plus élevées que celles qu’elle pardonne leurs parents après tout ce qu’ils lui avaient fait endurer. Être contrainte de rester dans la même pièce qu’eux représentait sans doute un Destin bien plus cruel que la Mort, à ses yeux. Quant à Dyfan, il n’était pas aussi ferme dans son jugement à l’endroit de ses géniteurs. Il est vrai qu’il ne les appréciait pas autant qu’un enfant était censé aimer ses parents, mais il leur gardait tout de même une place dans son cœur, bien qu’il ne le démontrât pas si souvent que cela. Était-il pour autant un fils ingrat? Il ne le pensait pas, non. Du moins, ce n’était pas ainsi qu’il se concevait, mais il s’agissait potentiellement d’un reproche qu’on serait susceptible de lui adresser pour jouer les mauvaises langues. C’était étonnant le degré de lucidité dont il disposait dans le Monde des Rêves. En temps normal, alimenter des pensées aussi diffamatoires à l’encontre de sa propre personne et de sa famille l’aurait mis hors de lui, mais plongé dans le sommeil, il était sans conteste plus réceptif aux critiques.

Puis, comme si le temps reprenait enfin ses droits, le jeune homme fut relancé dans le moment présent, loin de cette fumée exhalée par ses parents, comme si rien ne s’était passé.



Les deux Asgjës étaient à présents nus l’un en face de l’autre, mais étrangement, la gêne s’était absentée de leurs interactions. Collant son corps contre celui de son partenaire, le Shiofra lui chuchota quelques mots à l’oreille : « Soumets-toi à moi, rien que pour cette fois. » Malgré l’assurance qu’il fit vibrer dans sa voix, son ordre sonnait davantage comme une supplication. Helios parut hésiter l’espace d’un instant, mais il finit par consentir à sa demande. « Je suis à toi. », lui concéda-t-il. « Rien qu’à toi, pour ce moment seulement. » Un sourire refit surface sur les traits du Lyrienn. « Oui, tu m’appartiens. »

✠ 1 812 mots | Post Unique




I | II
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Dyfan Shiofra
~ Lyrienn ~ Niveau I ~

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Dyfan Shiofra
Jeu 29 Juil 2021, 22:47


Practice by lei min
Neru
Helios & Dyfan


Lorsqu’il noua le ruban autour de son cou, Helios s’empara de la main de son partenaire, la serrant affectueusement entre ses deux paumes. Le sourire qui fendait son visage s'agrandit, tandis que les doigts de Dyfan parcouraient son corps pour déboutonner sa chemise et son pantalon, lui retirant tout ce qu’il portait jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien. Réduit à ses plus simples apparats, le jeune Lyrienn éclata subitement de rire, sans conteste amusé par l’audace dont avait fait preuve l’Enfant d’Hekur. « Ça ne te ressemble pas, d’être aussi entreprenant. », lui susurra-t-il à l’oreille en tirant avantage de leur proximité. Malgré le frémissement qui secoua son être, son interlocuteur ne souffla pas un mot, poursuivant son œuvre comme si de rien n’était. Pour autant, le sourire qui flottait au-dessus de ses lèvres trahissait le plaisir qu’il avait retiré de son murmure. En constatant l’effet qu’il provoquait sur lui, une lueur s’attisa instinctivement dans l’or de ses yeux, espiègle, sensuelle, torride. « Serres-les plus fort. », lui ordonna-t-il lorsqu’il attacha les liens autour de ses poignets. Sans se départir de son silence, le Shiofra obtempéra à sa demande, resserrant légèrement le nœud qu’il avait ficelé. Cette fois, il n’eut pas besoin d'observer son expression faciale pour connaître la nature des sentiments qui accaparaient son cœur. Il les ressentit au plus profond de son âme, comme une vague de chaleur qui déferlait à travers ses vaisseaux sanguins. La sensation fut si puissante, si ardente, qu’il dut réprimer un soupir de jouissance. Son plaisir était savoureux, mais cela ne suffisait pas pour lui. Il en désirait encore. « Je souhaite voir ce que tu vois. », murmura-t-il en lui déposant un baiser sur le front. Et par miracle, on lui exauça son vœu.



Dyfan était encerclé par deux figures aussi vaporeuses que des ombres, submergé de tous côtés par un nuage de soufre qui s'épaississait à une vitesse alarmante. Soucieux, l'Enfant de Shaana amorça une première approche en direction de son ami, faisant œuvre de prudence pour éviter soigneusement la trajectoire de la fumée. Tendant la main vers l'épaule du Shiofra, Helios essaya de le secouer. À sa grande surprise, ses doigts passèrent à travers son corps, comme s'ils n'étaient faits que de vide. Abasourdi, il réitéra sans réfléchir le geste qu'il venait d'effectuer, obtenant évidemment le même résultat. Alors que la frustration prenait le dessus sur sa raison, le jeune homme opta pour changer de tactique. Reculant d'un pas, il se mit à appeler son prénom afin d'attirer son attention. « Dyfan. », souffla-t-il dans un débit de voix normal. En constatant qu'il ne réagissait pas, le ton du Lyrienn monta d'une octave. « Dyfan! », vociféra-t-il à l'endroit de son semblable. Seul le silence lui répondit. Désemparé, il brava toutes ses peurs vis-à-vis du nuage de gaz et se déplaça lentement pour affronter le regard de l'Asgjë. Ce qu'il l'aperçut sur son visage, néanmoins, ne contribua pas à le rassurer. Ses yeux, qu'il chérissait pour leur vivacité et leur plein d'énergie, semblaient s'être éteints, convertis en puits de néant qui l'observaient avec désinvolture, comme s'il était invisible. Le constat lui fit froid dans le dos. « Dyfan. », répéta-t-il dans un murmure. Malgré l'acharnement dont il faisait preuve en répétant le nom d'une personne qui ne l'entendait visiblement pas, Helios ne se berçait d'aucune illusion. Il ne s'était pas attendu à ce que son ami retrouve subitement l'usage de la parole – quoique l'espoir battait dans son cœur –, mais en désespoir de cause, il se rabattait sur ses instincts les plus primaires, usant encore et encore des mêmes méthodes pour se réconforter dans leur familiarité. Malheureusement, les minutes de silence qui défilèrent ne firent que confirmer ses soupçons : l’accablement s'abattit sur lui comme un coup de marteau, le plongeant dans une inertie douloureuse. « Pourquoi tu ne m'entends pas? », lui posa-t-il avec supplice. « Pourquoi tu ne me vois pas? » On dit souvent que la stupidité est de répéter sans cesse la même chose en espérant obtenir des résultats différents. L'Enfant de Shaana avait bien conscience de l'inefficacité de ses moyens d'actions, mais la sagesse n'étant pas son point fort, il n'en avait que faire des apparences. Pour autant, au bout d'un moment, il dut se résoudre à accepter l'évidence. Manifestement, il ne réussirait pas à sortir Dyfan de sa torpeur en lui criant dessus. Il devait changer de tactique. Se retournant sur lui-même, Helios se mit à examiner ses alentours. À moins d'un mètre du Shiofra, les deux figures spectrales continuaient de rejeter de la fumée de soufre. En les analysant de plus près, l'Asgjë réalisa subitement qu'il s'agissait de Cahir et d'Irelia Shiofra – les parents de son ami d’enfance. Hébété, il les contempla longuement, reconnaissant leurs traits sévères et leur regard inflexible. Il lui fallut plusieurs secondes avant de s'apercevoir que le soufre qui émanait de leurs lèvres s'avérait, en réalité, être des paroles condensées en fumée. En y prêtant une oreille attentive, le jeune homme parvint à discerner quelques mots. « ... déjà dix-sept ans et il n'a toujours pas eu sa Révélation. » - « ...et s'il se changeait en Humain? Ou pire encore, en un Sorcier ou un Magicien? » - « ... il ne réussira jamais. »

Helios fit un bond vers l'arrière, comme s'il s'était fait piquer par une abeille. Frémissant jusqu'aux os, il n'osa pas pour autant rompre le contact visuel qu'il maintenait avec les figures ombrageuses. Il comprenait désormais à quoi il avait à faire : il s'agissait de la matérialisation des peurs de Dyfan. Le jeune Lyrienn réprima laborieusement sa grimace. Il savait pourquoi ses mots n'arrivaient pas à l'atteindre : il refusait simplement de les entendre. Cela survenait toujours lorsque ses parents étaient dans les parages. L'Enfant d'Hekur agissait comme s'il n'existait pas, sans conteste parce qu'il avait honte de sa proximité avec le fils de la jardinière. Dans le milieu aristocratique, entretenir une telle relation avec un membre du peuple n'était pas très convenable, pour ne pas dire scandaleux. Dyfan en était parfaitement conscient – le Myrha également. C'est pourquoi ils s'assuraient tous les deux de garder leurs distances en public, notamment auprès de leurs parents respectifs. Néanmoins, il n'en restait pas moins blessant de savoir qu'en ces circonstances, il devenait littéralement invisible aux yeux de son meilleur ami. Heureusement, il possédait un atout dont il ne disposait pas auparavant : le Lien. Avec ces rubans noués autour de ses poignets et de sa nuque, Helios pouvait non seulement ressentir les émotions qui agitaient le cœur de sa Muse, mais également lui transférer les siennes. Fermant les paupières, il se consacra entièrement à cet objectif. Il commença par lui insuffler du courage, avant de le caresser avec du réconfort. Puis, il l'électrifia de plaisir, l'enflamma de jouissance et d'extase, pour mieux terminer sur une note de douceur et de complaisance. Étonnamment, il n'eut pas à attendre bien longtemps avant que son petit tour de Magie ne fasse effet sur le jeune Lyrienn.

Se libérant de l'emprise des ombres, Dyfan réussit à s'extirper du nuage de fumée. Désorienté, il pivota lentement la tête vers l'objet de ses désirs. Tel un aimant attiré par son contraire, le rubis de ses yeux s'ancrèrent instantanément dans l'ambre des siens. Il sourit, comme Helios ne l'avait jamais vu faire auparavant. « Merci. », chuchota-t-il. Et la vision se brisa.



Ils étaient de retour dans le véritable Rêve, lui attaché par des nœuds complexes et l'autre allongé sur son corps nu. Relâchant un soupir de plénitude, l'Enfant d'Hekur rompit le silence en premier. « Je souhaite rester avec toi pour l'éternité. » Un rire cristallin s'enfuit des lèvres de l'Asgjë. « Nous vivons sur la même propriété, tête de ferraille. Nous nous voyons tout le temps. » Les liens autour de ses poignets se resserrèrent subitement. « Aïe. », lâcha-t-il sur une intonation faussement contrariée. « Ce n’est pas drôle. », se plaignit le Shiofra. Visiblement, sa plaisanterie l’avait vexé. Ce constat le fit sourire. « Tu n’as vraiment aucun sens de l’humour. » Pour autant, une lueur s’était avivée dans son regard, intense, voluptueuse, franche. « Mais d’accord. À partir de maintenant, nous resterons toujours ensemble. » La main de Dyfan glissa lentement jusqu’au bas de son dos, envieuse et électrique. « Promis? » La question lui parut enfantine tant sa réponse tombait sous le sens. « Promis, envers et contre tout. » Puis, sans crier gare, la caresse se changea en palpation qui lui soutira un gémissement. Fébrile, il en redemanda encore.

✠ 1 423 mots | Post Unique

Si un Génie passe par-là, Dyfan et Helios ont chacun fait un vœu o/
Helios : Je souhaite voir ce que tu vois
Dyfan : Je souhaite rester avec toi pour l’éternité


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Bellada Ward
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Jeu 05 Aoû 2021, 12:09


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Bellone & Phobos



« Je crois que... Tu ferais mieux de rester là où tu es. »  déclara la femme aux cheveux blancs. Ses traits s'étaient tordus dans une grimace mais son visage redevint lisse presque aussitôt. « Tu sais où je suis ? ​» questionna sa moitié. « Tu es... Dans un endroit sûr. ​» « Tu en es certaine ?​ » Un mauvais pressentiment étreignait la poitrine de la rêveuse. Elle pensait, au contraire, ne pas être en sécurité. Sa mémoire lui refusait toujours de répondre à sa question - pouvait-elle se trouver ? - mais son instinct lui murmurait qu'elle devait trouver un moyen de s'en aller, de partir, de s'enfuir. Vénusia s'approcha et passa une main sur la joue de sa camarade, la forçant à la regarder de nouveau. « Tu me fais confiance, n'est ce pas ?​ » « Bien sûr. ​» C'était une mauvaise idée - pourtant, elle n'avait pas hésité une seule seconde avant de répondre. La réponse était sans équivoque. La brune se damnerait si sa moitié lui disait de le faire, car c'était le degré de confiance qu'elle avait en sa partenaire. Elles ne faisaient qu'un. L'une ne pouvait vivre sans l'autre. « Alors crois-moi. Reste avec moi. Ne t'en vas pas. Ne cherche pas... ​» A m'échapper. Vénusia fronça les sourcils. C'était étrange. Elle ne savait pas pourquoi elle pensait ce genre de choses. Elle ne savait pas qui parlait au travers d'elle. Phobos. Pourquoi ? Parce qu'elle est à nous. Elle n'a pas le droit de partir. Elle restera prisonnière jusqu'à ce que nous en décidions autrement. La fille aux cheveux de nacre secoua lentement la tête comme pour chasser les idées parasites. Mais qui était le parasite, finalement ? Qui venait troubler le rêve de l'autre ? Qui était le réel, qui était le fantôme ? Qu'en était-il du futur, du passé ? « Est ce que tout va bien ? ​» demanda Delilah. « Je ne sais pas... Je crois... Je crois qu'il y a un souci avec moi. ​» Non. Pas avec nous. C'est elle, le problème. Tais-toi. Elle est à nous. Elle n'a pas le droit de partir. Si elle reste, nous serons réunis pour toujours. Mais qu'elle reste où ? Dans la mer des rêves. Ca n'avait aucun sens. Ses pensées étaient décousues. Elle avait du mal en suivre le fil, même en se concentrant et, fronçant les sourcils, la pâle porta une main à sa tête douloureuse. « Je crois... Je crois que tu es en - ​» Danger. Non. Elle ne doit pas savoir. Elle est à moi. « En sécurité. Tu n'as pas de souci à te faire. Je te rejoindrais bientôt, pour t'aider. Tu n'as qu'à m'attendre, d'accord ? ​» Bellone acquiesça lentement, la mine soucieuse. Le comportement de sa camarade était étrange. Quelque chose n'allait pas, elle le savait. Pourtant, elle n'insista pas davanatage, son attention détournée.

« Regarde ! ​» « Qu'est ce que c'est ? ​» demanda Vénusia. Au loin, une silhouette était apparue. « C'est... mon protecteur. ​» Esquissant un sourire serein, l'Orine s'avança vers la forme floue - ses contours ne cessaient de changer, se métamorphosant à chaque battement de paupière : une fois, on semblait percevoir la silhouette d'un imposant aigle puis, la seconde d'après, on était face à un étalon sublime. Toutes ces apparences possédaient néanmoins un point commun : le pelage, le plumage ou les écailles de ces animaux étaient toutes d'un noir pur et profond, tellement obscur qu'il semblait absorber toute la lumière alentour - à trop l'observer, on se demandait presque s'il n'engloutissait pas également la chaleur et la joie dans un vortex sans fin. Bellone, cependant, semblait rayonner à ses côtés. Avec tendresse, elle passa ses mains sur le museau du molosse et remonta jusqu'au sommet de son crâne, qu'elle grattouilla affectueusement. « Ça faisait longtemps, mon tout beau. » le salua-t-elle. La fille de la Nature déposa un baiser sur la truffe humide. La lueur violette qui s'échappait de ses yeux se réverbéra sur la peau claire de sa Maîtresse, y déposant des perles colorées. La bête donna un léger mouvement de tête avant de s'avancer de quelques pas, se postant entre son humaine et sa camarade, instaurant un obstacle entre elles-deux. Dans cette posture, il donnait réellement l'impression d'être un gardien, de chercher à préserver celle qui se tenait dans son dos. Durant les longues nuits qu'il avait passé en sa compagnie, à se nourrir de ses rêves et de ses cauchemars, une certaine affection avait fini par naître à l'encontre de la prisonnière du monde des songes. Le Visati n'était pas spécialement bénéfique mais il désirait garder intacte l'âme de sa protégée. Il errait dans ce monde depuis trop longtemps pour savoir que celles et ceux qui s'égaraient dans le dédale des songes en ressortaient rarement vivant - pire, ils s'enfonçaient peu à peu dans le labyrinthe, jusqu'à y trouver la mort, sans se rendre compte qu'ils tournaient le dos à la sortie.

« Je te présente Toshio. » continua Bellone, qui ne semblait pas s'être aperçue de la posture défensive de son compagnon. Phobos, qui avait soigneusement gardé ses distances, avait cependant bien remarqué la barrière instaurée par la présence de l'animal. Un rictus amer vint se dessiner sur son faciès, ses poings se serrèrent et ses yeux s'ancrèrent à ceux de la bête. Ils se toisèrent mutuellement du regard, comme pour évaluer la menace représentée par l'autre. Tu vois ? Elle nous abandonne déjà. Elle le laisse se mettre entre nous. Comment peux-tu lui faire confiance ? Cette fois, c'est elle qui va nous abandonner. Pour se venger. On ne peut pas la laisser s'en aller. Elle ne peut pas partir. Non. Delilah ne ferait jamais ça. C'était eux qui étaient partis en premier. Leur Âme-sœur n'avait fait que réparer les pots cassés. Mais ce n'est plus Delilah. Delilah est partie, susurra l'Âme. « Vénusia ? Est ce que tu es sûre que ça va ? » demanda Bellone, son visage marqué par l'inquiétude. Elle venait de voir son amie se métamorphoser peu à peu. Les traits qu'elle revêtait n'étaient plus les mêmes. A l'instar du Mange-Rêve, l'apparence de la femme aux cheveux blancs semblait instable, tressautant pour prendre momentanément la physionomie de quelqu'un d'autre. « Qu'est ce qui arrive à ton visage ? » demanda la plus jeune, incertaine. La gorge nouée, elle fit même un pas en arrière. Soudainement, un sentiment de peur s'instaurait en elle. « Qui êtes-vous ? » lâcha-t-elle dans un simple souffle. Et pourtant, une tornade éclata de ces mots : des nuages sombres venaient d'apparaître, le vent s'était levé en rafales violentes, la pluie commença à tomber et un éclair zébra le ciel. « Tu sais qui je suis. Je suis toi, et tu es moi. Nous ne sommes qu'un. » Phobos ressemblait désormais à un homme. Une apparence qui lui semblait davantage familière - était-ce parce qu'il s'agissait de son enveloppe charnelle, avant qu'iel ne devienne l'esclave des songes, ou était-ce simplement une physionomie qu'iel avait souvent utilisée : à cela, iel n'avait pas de réponse. Iel se mit à avancer droit sur sa cible.  A chacun de ses pas, le tonnerre grondait, étourdissant. « Tu ne peux plus m'échapper. Tu n'as nulle part où aller. » lança-t-iel, presque menaçant. « Tu resteras à moi, pour toujours. » prédit-iel. « Je ne comprends pas... » rétorqua l'Orine, reculant autant que le danger se dirigeait vers elle. Comme guidée par un soudain instinct de survie, la jeune femme monta sur le dos du Bicorne. « Allons nous-en, Toshio ! » ordonna-t-elle. Le Visati s'exécuta et, ensemble, ils fuirent le Cauchemar.

Phobos se tenait debout, dans le vide. Il n'était nulle part et partout à la fois, plongé dans une brume vaporeuse où l'on pouvait discerner différents visages - des souvenirs de ses vies antérieures, bien qu'il ne parvienne pas à mettre les mots dessus. « Ne t'en fais pas. Je sais où te retrouver. » murmura-t-iel. C'était une promesse. Iel ne la laisserait pas s'enfuir bien longtemps. Autrement, iel s'en prendrait à l'être qui lui était le plus cher au monde.
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 05 Aoû 2021, 14:55



Le rêve qui soumet


« Si je n’aimais pas souffrir, je ne serais pas Empereur Noir. » répondis-je, d’une voix grave, avant de lui accorder un sourire particulier. Il s’agissait du sourire de l’évidence. Quel homme sain d’esprit désirerait ma place ? En plaçant la couronne au sommet de mon crâne, j’étais devenu une cible à abattre, pour des peuples étrangers mais également pour les Sorciers ambitieux. Les guerres politiques au sein d’Amestris étaient au moins aussi destructrices que les ravages de la religion pratiquée au cœur de la Vorace. J’avais des alliés, bien sûr, mais j’avais autant d’ennemis, si ce n’était plus. La masse silencieuse était celle qui était soumise à mon pouvoir. Je devais entretenir les symboles pour paraître intouchable mais je savais, au plus profond de moi, que je n’étais qu’un homme. Un faux pas pouvait m’être fatal. Mes nuits étaient courtes, parce que j’étais torturé. Mon esprit ne cessait jamais de penser. J’essayais d’envisager toutes les possibilités, d’avoir mille coups d’avance, même contre des ennemis imaginaires. Quant à Lux in Tenebris, ses tourments n’étaient pas une légende urbaine. Peut-être n’aimais-je pas souffrir, jadis. Aujourd’hui, les choses étaient différentes. Ma malédiction me poussait à la destruction de mon propre corps et à la déflagration de mon esprit. Je voulais souffrir et j’aimais souffrir parce que lorsque ma silhouette était occupée à ressentir la douleur, mon cerveau arrêtait de me supplicier. Parfois, je recherchais les limites. Jusqu’où s’étendait mon pouvoir ? J’espérais secrètement trouver une personne capable de m’arrêter. Je me sentais à la fois vulnérable et indestructible. En moi, j’entendais Devaraj. Je le sentais, à me suggérer une liste de drogues particulièrement puissantes. La valse de nos souvenirs respectifs me perturbait, tellement que je me demandais souvent si je n’avais pas viré fou à un moment indéfini. Mais j’étais trop raisonnable pour être fou. Ou bien n’étais-je qu’un fou qui se cachait derrière une apparence de raison ? Je n’en savais rien.

« Mais je préfère être celui qui fait souffrir. » Parce que j’aimais contrôler. La soumission pouvait être vue comme une forme de maîtrise aussi, je le savais, mais je trouvais les arguments discutables. Celui qui torturait pouvait parfaitement ne pas répondre au désir d’arrêter de sa victime. Le dominant avait toujours raison, parce que l’autre devenait impuissant sous son pouvoir. « Bien. » dis-je, en déboutonnant ma chemise. Elle disparut à la seconde même ou je l’ôtai. Pourquoi pas avant ? Parce que j’aimais retirer mes vêtements, faire glisser le tissu sur ma peau. C’était une sensation particulièrement agréable, surtout avec du tissu de bonne qualité. Le glissé, le son du tissu, sa texture. Tout ceci ravissait mes sens.

Lorsqu’elle m’ordonna de m’agenouiller, je jubilai. Adam l’aurait tuée pour ça. Il n’en saurait jamais rien. Le rêve emporterait cette semi-vérité, celle où le Grand Chaos avait plié genoux devant une Démone à la puissance discutable. Par terre, je la laissai faire, profitant de l’asphyxie naissante. Étouffer à moitié provoquait des réactions à l’intérieur de mon corps. La satisfaction de pouvoir reprendre le contrôle sur le songe lorsque je le désirais suffisait à mon plaisir. La douleur me paraissait étonnement jouissive. J’appréciais le bâillon. Il me donnait une excuse parfaite pour ne pas avoir à parler. Je préférais le silence. Il était bien plus adapté à la contemplation. C’était elle que je fixais, entre chaque goutte de cire. La brûlure ne durait jamais longtemps. Éloignée de la flamme, la substance refroidissait vite. Elle durcissait sur ma peau, semblable à du sang congelé.

Entre mes dents, la corde commença à bouger. Le corps longiligne d’un serpent débuta un long glissement qui me chatouilla les lèvres. Il se sépara en deux animaux distincts. Leurs corps furent alimentés par mes autres liens et commencèrent à s’enrouler lentement autour des mollets de la Démone. La cire muta à son tour en mygales. L’une d’elle se posa sur mon épaule et l’autre gravit mon visage pour atteindre mon front. Je me retournai, et, depuis le sol, rejoignis Lysistrate. Mes mains se posèrent sur ses cuisses et mon visage remonta vers le sien. Deux ailes aussi noires et rachitiques que celles qu'elle possédait arrachèrent ma chair et ma peau. Ma main se resserra autour de son cou et ma bouche s’approcha de la sienne. Je souris, d’un sourire sadique, le sourire d’un homme qui envisageait plusieurs scénarios potentiellement très excitants. Mes dents attrapèrent sa lèvre inférieure. Je la mordis jusqu’à sentir le sang couler sur ma langue. L’une des araignées en profita pour changer de porteur. « J’ai envie de vous dévorer. » murmurai après l’avoir lâchée, un morceau de chair dans la bouche. « Vous devriez sévir, sinon… » Je ne finis pas ma phrase, un rire qui ne présageait rien de bon sortant de ma gorge. Son haut partit en fumée, comme un avertissement, le feu ne faisant pourtant que la caresser et l'échauffer plus que la brûler.

820 mots
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Adriæn Kælaria
Sam 28 Aoû 2021, 12:03

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Image par Inconnu
Aegeri
Susannah et Laen



Les paroles de l’Ondine contractèrent son abdomen. Le visage de Læn devait refléter parfaitement ce que ses mots avaient provoqué chez lui. Il avait voulu qu’elle ressentît de la gêne à lui demander de lui faire des choses, qu’elle se sentît humiliée d’avoir à quémander. Pourtant, la femme qu’il tenait fermement sous lui n’avait ni l’air gênée ni humiliée, et, lui, subissait un désir brûlant qu’il haïssait ressentir pour elle. Susannah était une garce, une sale orgueilleuse manipulatrice. Il désirait lui cracher dessus et l’étrangler, tout en ayant envie d’elle à en avoir mal. Il aurait dû la frapper, ne jamais lui laisser la possibilité de distiller son poison en lui. Il avait l’impression que sa vision s’était rétrécie pour se concentrer sur les lèvres de la Sirène qu’il avait envie de voir dans une toute autre position. Il essayait de se maintenir au-dessus d’elle, de ne pas céder, mais elle ne l’aidait pas. Pourquoi se retenait-il déjà ? Oui. Parce qu’elle ne méritait pas d’obtenir ce qu’elle désirait. Cependant, il devait avouer que c’était à présent ce qu’il désirait aussi. Il pourrait même la prendre et l’abandonner tout de suite après, pour lui faire regretter. Il pourrait la traiter de pouffiasse, de salope, juste pour qu’elle souffrît de s’être perdu avec lui. Il pourrait la regarder avec mépris, nier les faits, la frapper juste après, rire d’elle. Tu m’as séduit ? C’est bien, sale traînée. Tu n’es rien pour moi, qu’un trou, qu’une lubie passagère… Même pas une lubie. T’étais juste là et je t’ai prise. Voilà ce qu’il pourrait lui dire, lui faire subir. Et il transpirait de désir, ce qui le rendait cruel. Il ricana contre l’oreille de Susannah. « Je ne veux pas que tu m’aimes. » Il en était certain. Il ne voulait pas s’attacher à elle. Il ne voulait pas qu’elle s’attachât à lui. Il voulait qu’elle aimât ça mais que ce fût la dernière fois qu’ils se vissent. Il ne voulait pas assumer ses actes. Il ne voulait pas que quelqu’un sût. « Je ne veux pas que tu sois à moi. » Et, surtout, il ne désirait pas être à elle. Jamais. Elle était empoisonnée pour lui. Il n’avait pas besoin d’elle. Il ne voulait pas avoir besoin d’elle. « Non. » répondit-il. Parce que si elle le touchait, il ne pourrait plus résister.

Ses yeux se levèrent vers le plafond. Ils n’étaient plus dans la même configuration mais ça ne le perturba pas. Juste, la sentir entre lui et le mur devenait insupportable. Ses lèvres sur sa peau le brûlaient. Ses dents tranchaient ses volontés. Quand elle lui enserra la gorge, il poussa un râle et la copia, en attrapant vivement son cou entre ses doigts. « Si tu continues, je te tue. » répliqua-t-il, avant d’entrer en elle. Un nouveau râle sortit d’entre ses lèvres mais de plaisir cette fois. Un plaisir intense, dû à ce qu’il avait tenté d’empêcher auparavant. S’il avait su, il n’aurait pas attendu si longtemps. Il aurait pu paraître moins avide, juste en prenant ce qu’il voulait. Maintenant, il n’arrivait plus à se retenir et son corps se liait par saccades au sien, toujours plus profondément. Sa bouche contre sa gorge haletait et sa langue goûtait la pluie aux saveurs de fleur d’oranger. Il se fichait de tout, du reste. Il voulait juste continuer et la posséder. Et il se sentait étrange, comme si un monstre en lui se libérait petit à petit, comme si la tension le relâchait. C’était le cas, car sur le mur de lierre commencèrent à se faufiler des tentacules à l’aspect humide. Le monstre, c’était lui. Pourtant, il n’était pas le seul car l’Ondine en était un aussi, par ses manipulations et ses paroles. Deux monstres ensemble.

Lorsque Læn voulut remonter le regard vers Susannah, pour voir le plaisir déformer ses traits et en tirer une satisfaction quelconque, ce qu’il vit l’effraya. Il écarquilla les yeux d’horreur et se réveilla. Adriæn était penché sur lui, un air étrange sur le visage, qui mua rapidement en inquiétude. « Tu vas bien ? » « Qu’est-ce… » Il ne savait pas. Il sentit rapidement quelque chose de gluant dans son caleçon. « Qu’est-ce que tu fous là ? » « Tu parlais dans ton sommeil et tu as crié. Ça m’a réveillé et je me suis inquiété. T’as encore fait un cauchemar ? » « Je… Quoi… » Il se redressa, encore sonné. Il n’avait pas envie d’en parler maintenant… maintenant que les images de Susannah se succédaient dans son esprit. Il déglutit. « Putain. » lâcha-t-il, en comprenant enfin pourquoi est-ce qu’il était trempé de sueur et pas que. « Nan ça va. Tu peux retourner te coucher. » dit-il, un peu maladroitement. « T’es sûr ? » « Ouais. Je vais aller me passer sous l’eau. » « Ok. » accepta le blond, en se relevant et en se dirigeant vers la sortie. « Si jamais, tu sais où me trouver. » « Ouais. » Læn avait l’habitude qu’Adriæn vînt dans sa chambre lorsqu’ils étaient petits. Il faisait beaucoup de cauchemars à cette époque, bien que ces dernières années, les choses se fussent calmées. Ils avaient grandi aussi. Ce qui le dérangeait, ce n’était pas la présence de son ami mais plus le fait qu’il avait éjaculé et qu’il n’avait pas envie qu’il le sût. Mais, en réalité, Adriæn était parfaitement au courant, eu égard au liquide qui se trouvait encore entre ses doigts. Il sourit en refermant la porte.

919 mots - Fin


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Dim 29 Aoû 2021, 19:32

Leigh & Elias
Neru
Day I Die - DeathbyRomy
TW : c'est très sain


L'emprise glacée sur ses jambes la fit trembler. Immobile, elle laissait l'Empereur se libérer et revenir à elle. Elle crut qu'elle allait perdre ses jambes, ou qu'il allait demander au reptile de la mordre. Leigh n'était pas capable de décrire son sentiment à ce moment-là. Elle se sentait autant paralysée par la peur que par la curiosité de savoir ce qu'il allait lui faire. Elle soutenait son regard parce qu'elle aimait ce qu'il faisait, mais cherchait malgré elle à anticiper la douleur. Alors qu'il se redressait lentement, elle expirait. Autour d'eux, tout s'était assombri, au point qu’elle ne voyait pas plus loin que deux mètres autour d'eux. Les murs avaient disparu dans la pénombre. C'était comme s'ils n'étaient plus que deux, seuls au cœur du néant, avec pour seul univers quelques mètres carrés de carrelage froid. Elle aimait ça, la mise en scène. Elle se demandait pourquoi il n'était pas un Démon. Ses ailes lui allaient si bien. Comme il allait l'embrasser, elle entrouvrit la bouche pour recevoir la sienne. Mais ce ne fut pas tout à fait un baiser. Partiellement étouffée sous son emprise, elle reprenait difficilement son souffle pour contrebalancer la douleur. Un cri rauque lui échappa. L'araignée qui était passée sur son visage disparut dans ses cheveux.

-J'ai envie de vous tuer. Répondit-elle en écho à son aveu.

Elle venait de lui dévoiler son désir le plus profond, ce qui faisait battre son cœur à cet instant précis. Une part d'elle en mourait d'envie à chaque fois qu'elle s'évoquait l'homme. Cependant, elle ne savait pas si elle préférait l'égorger ou l'éventreur. Les scénarios étaient multiples. Il y avait tant de façons de jubiler.

-Sévir ?

Vraiment ? Un sourire fendit ce qu'il restait de ses lèvres. Elle ne se ferait pas prier. La Démone était ravie qu'il aime. Ce fut à son tour de saisir sa gorge. Lysistrate enfonça ses ongles, devenus des griffes, dans sa chair. Son bras avait pris son apparence démoniaque : sec, squelettique, il ressemblait à une serre de rapace. Elle se retrouva nue. Cela lui donna envie qu'il la touche. Son cou, ses seins, ses courbes, ses fesses, son sexe, peu importait ; qu'il ait un intérêt pour son corps, puisqu'il l'avait dévoilé. Mais avant, elle avait d'autres plans. Il lui avait demandé de sévir. Sa manière de le considérer, tantôt avec passion, tantôt avec dégoût, se transforma finalement en un rictus.

-Quel vilain garçon... Gémit-elle.

Soudain, ils étaient debout. Un couteau était apparu dans ses mains. Elle le libéra et plaça la lame sous sa mâchoire.

-J'ignorais que vous vous vouiez à ce genre de pratiques.

Elle n'avait jamais rencontré de cannibales. Ça ne l'excitait pas particulièrement, néanmoins le concept l'intriguait. Quel plaisir y avait-il à manger un pair ? Quelle intention ? Elle avait un peu de mal à comprendre, même si elle pouvait y voir un aspect théâtral, au même titre que ce qu’elle faisait.

-En tous les cas, il serait dommage de m'abîmer aussi tôt. Ce ne serait pas drôle. Faites durer le plaisir.

Elle aurait aimé ajouter qu’elle ne le tuait pas pour cette même raison, mais ce fait était davantage le signe de sa propre faiblesse. La Démone avait beau le menacer avec une lame, elle ne ferait rien. Elle jouait avec ses propres pulsions. Comme une revanche, Lysistrate l'embrassa, d'abord doucement, sur la pointe des pieds, avant de s'agripper et d'y mettre sa langue. Insolente. Elle le resterait jusqu'à ce qu'il décidât que c'en était assez. Son sang coulait sur son menton et elle souillait son visage. La lame s'enfonça légèrement dans la peau du Sorcier. Elle retenait cette pulsion, qui ne demandait qu'à planter sa chair d'un coup sec pour le vider de son sang. Puis enfoncer ses doigts dans sa plaie pour l'agrandir. A un moment, elle ne serait plus sûre de pouvoir se retenir. Pour ne pas céder, Leigh prit un peu de recul.

-J'aime quand vous souriez. Elle essuya sa lèvre déchirée, ancra ses pupilles dans les siennes. Par contre il y a quelque chose que je n'aime pas : je ne vous ai pas demandé de vous relever. Ni de vous libérer, d'ailleurs.

Les hommes mal élevés méritaient une punition. Une corde était apparue autour de son cou. Elle tira brusquement vers le bas.

-Couché.

Grave. Sec. Le nœud coulant resserra son emprise. Elle eut envie de lui cracher dessus. De lui marcher dessus. De le transpercer avec ses talons. De lui briser le cou. D'enfoncer ses mains dans ses entrailles et d'arracher ses organes. L'euphorie resserrait sa gorge alors qu'elle retenait un gloussement à travers un sourire cruel. Ses narines frémissaient d'excitation.

-Ploie. Mets les mains par terre et excuse-toi.

Elle était de nouveau assise, devant lui. Ou plutôt lui devant elle, car elle le voulait à ses pieds. Qu'il rampe. Qu'il râle. Qu'il lui murmure des excuses pour lui avoir désobéie.

813 mots




Bijin
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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Sam 11 Sep 2021, 11:29




Geminae

Erasme et Dastan



À l’image d’Érasme, Dastan cessa sa danse guerrière. Leurs corps se firent face. Ils s’appelèrent, dans un long silence agonisant. Les cris muets de leurs cœurs réclamaient un contact que leurs peaux avaient oublié. Une accolade, une étreinte, une caresse ; n’importe quoi qui pût combler le vide qui perçait leurs âmes. Pourtant, entre eux, un mur de verre semblait se dresser. Ils pouvaient se voir, se répondre, s’imiter. L’union demeurait impossible. Ils avaient choisi des mondes qui se tourneraient toujours autour, mais qui ne se mêleraient jamais. Les mots du Sorcier auraient sans doute put l’abattre. Le Réprouvé serra les dents. Des plis douloureux apparurent sur son visage – sur son front, entre ses sourcils, et aux coins de ses yeux et de ses lèvres. C’était pénible, d’entendre ces mots-là. Les sentiments qui y étaient liés ressurgissaient avec la puissance d’un incendie : ils brûlaient tout sur leur passage. Ils dévoraient la raison. Ils annihilaient la sanité. Ils saccageaient tout jusqu’à ce qu’il ne restât de lui qu’un tas de cendres qu’un seul souffle pût balayer. La gorge sèche, l’Équilibre scrutait le Chaos. Au fond de ses yeux, une douleur infinie flambait. « Je ne suis pas sûr que ce soit suffisant. » finit-il par articuler. Il ferma les paupières. Qu’est-ce que ça faisait mal, là, juste là, en plein milieu de la poitrine. Il souffla, se redressa et regarda à nouveau son ancien ami. « J’aime aussi mon peuple. Mes amis, ma famille. Et combattre. Et m’amuser. Et vivre. » Ses iris bruns allèrent de l’un à l’autre de ceux du Mage Noir. « Qu’est-ce que tu es, face à tout ça ? » Ils le savaient tous les deux. Parfois, on aime un autre plus que sa nation, plus que ses passions, plus que sa vie même. C’était aussi pour cela, que Dastan avait tourné le dos à Érasme. Si cet amour devait perdurer, il le détruirait. Il en avait une conscience si aigüe qu’elle en était invivable. Et Lucius, j’aime Lucius, songea-t-il sans le dire. Différemment ; tant dans la forme que dans l’intensité. C’était à peine comparable. Ça ne l’était même pas du tout. Pourtant, ne serait-ce pas immensément cruel de lui faire subir ce qu’il avait fait à l’Empereur Noir ? Il savait qu’il ne pouvait pas entendre cet argument. Ça n’en était pas vraiment un. Depuis quand les traîtres avaient-ils le droit de prôner la morale et de faire valoir leurs états d’âme ?

Le Dovahkiin se rapprocha. « Si je les sacrifiais pour retourner à tes côtés, je ne pourrais jamais me le pardonner. » Il ancra ses prunelles à celles du Sorcier. « Si je te sacrifie pour rester à leurs côtés, je ne pourrais jamais me le pardonner. Mais je saurais que j’ai fait le meilleur choix. Le plus juste pour les miens, et peut-être pour moi. » Ses rétines brillaient d’émotions. La part angélique était à double tranchant. Elle s’autorisait à ressentir des sentiments que la démoniaque piétinait ou travestissait, mais elle disposait d’une morale solide et haïssait le parjure. Les instants où il aimait le plus Érasme étaient aussi ceux durant lesquels il comprenait qu’il ne pourrait jamais demeurer auprès de lui. Les souvenirs qu’ils avaient bâtis l’assaillaient de toute part. Il ne pouvait que les contempler pour ce qu’ils étaient : des fragments de mémoire qui n’avaient pas le droit à l’espoir. Ils n’adviendraient plus, que ce fût d’une façon ou d’une autre, dans un lieu précis ou ailleurs, dans ce temps ou le prochain. Comme toute chose qui vit, s’épanouit et périt, ils parvenaient à leur fin. « Mais c’est vrai. Je t’aime. » Il tendit les bras vers lui, dans une invitation, et une fois qu’il fût certain du consentement du Mage, il l’enlaça. « Laisse-moi te montrer à quel point ça me consume. » murmura-t-il près de son oreille. Quand il faisait cela, le monarque frissonnait immanquablement. Il se rappelait de son épiderme piqueté de frissons, qu’il s’amusait à moquer en lui disant qu’il était une pucelle de quinze ans, émoustillée par le moindre chuchotement. Cela l’énervait toujours, et chacune de ses colères provoquait l’hilarité du rouquin. Dans le dos de son ancien allié, ses mains s’enflammèrent. Lentement, il les posa sur sa nuque. Il ferma les yeux. Il allait mourir, lui aussi. Si Érasme ne réagissait pas, sa magie le ferait pour lui. Si malgré tout, rien ne se produisait, le feu étreindrait peu à peu Dastan. Il abandonnait ceux qu’il chérissait, mais il les sauvait en même temps. Il ne retournait pas auprès du Roi Noir, mais il lui promettait un avenir commun dans la mort. Il le tenait si fort contre lui que même là-bas, il ne le lâcherait pas.

FIN



Message III – 788 mots

C'était trop cool, merci [RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 14 3298876942




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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mer 15 Sep 2021, 17:34



Geminae

2WEI et Edda Hayes - Pandora
Astriid et Eméliana
Violence

Les bras de Lucius m’étaient agréables. Sa lumière transperçait mes ténèbres au fur et à mesure de la danse. Ses mains étaient douces et caressaient ma peau d’une façon exquise. Le bout de ses doigts m’arrachait des frissons de bonheur qu’Érasme n’aurait jamais su reproduire. Mon regard s’échappa vers le miroir un court instant, en direction du couple maudit. Je souris, narquoise. Le cygne blanc devait également connaître la noirceur. Cela n’aurait pas été juste, dans le cas contraire. Je désirais ardemment qu’elle se brûlât au contact du Prince Noir, qu’elle comprît comment l’on devenait un cygne fait de ténèbres, comment l’on passait du jour à la nuit. Et moi ? Serais-je capable de revêtir le plumage blanc de la lumière ? Il me suffirait de me perdre dans les yeux verts de Lucius pour en être convaincue, peut-être. Entre nous, l’alchimie était parfaite. Nos deux corps se cherchaient dans une harmonie candide et bénéfique, peut-être un peu trop. J’aurais aimé que ses caresses se transformassent en baisers et que ses mains se fissent bien plus entreprenantes. Le Sorcier n’aurait jamais hésité. L’un prenait, l’autre attendait que l’on voulût lui donner. Celui qui ravissait n’était pas le bon. Le Magicien aurait pu m’enlever que mon consentement lui aurait été offert. Ce n’était pas le cas avec le Mage Noir. Il forçait les choses. Pourtant, il m’était difficile de l’oublier. Le désir qui germait en moi à chaque fois que sa silhouette me dominait me restait coincé en travers de la gorge. J’aurais aimé ne pas ressentir ce qu’il éveillait en moi, être capable de le supprimer de ma mémoire à jamais, pour continuer à valser avec Lucius. Pourtant, j’étais le cygne noir. Je connaissais la dure réalité de l’existence. Les démons, toujours, finissent par rattraper ceux qui tentent de les enfermer. Je redoutais le retournement de situation. Je voyais déjà mon bonheur flétrir, comme un bouquet de roses placé dans un vase depuis bien trop longtemps. La pourriture s’insinuerait et déformerait la beauté.

De l’autre côté du miroir, l’ombre d’Érasme s’étendit sur Astriid. Je fus prise d’une crainte. Ma main chercha celle de Lucius. Elle la trouva, alors que celle de l’Ygdraë se lova sur le torse du Sorcier. Une douleur certaine s’enchaîna à ma poitrine et une pointe de jalousie y naquit, juste avant que le Magicien n’exerçât une pression sur mes doigts. Il me sourit, avec la volonté de me faire oublier la scène que je venais d’observer. Il m’attira à lui. Dans ses bras, le monde autour de moi ne me paraissait plus si terrible. C’était comme si sa lumière avait le pouvoir de repousser la noirceur. Je voulais rester contre lui, à écouter le bruit de son cœur, régulier, rassurant. Je le désirais vraiment : ne plus jamais m’égarer dans les ténèbres. Mon nez rejoignit son cou. Son odeur m’enveloppa. Mes lèvres suivirent le même parcours. Je souhaitais l’aimer. Je l’aimais. J’avais besoin de lui à mes côtés et ce besoin de l’autre, cette ouverture, commença à rendre mon plumage immaculé. De cygne noir, je me transformais en cygne blanc.

Brisure.

Mon geste fut arrêté par le bruit du verre. Celui-ci venait de se fissurer dans un craquement sinistre. Non. Je ne pouvais pas être le cygne blanc. Je ne pouvais pas me contenter de Lucius. Je voulais les deux. Astriid n’aurait rien. La fureur monta dans ma poitrine, serrant ma gorge et crispant mes lèvres. Il était hors de question qu’elle m’en ravît un.

Doucement, je m’approchai du miroir. Mon reflet m’arrivait par bribes, de façon hachée. Plus rien ne semblait harmonieux. Mon visage était fragmenté en plusieurs morceaux de tailles variées. Lucius, derrière moi, n’apparaissait plus. Je ne remarquai pas que la pièce était devenue unique. Les deux hommes se fixaient, directement, en dehors de l’instrument. Je les ignorai. Ce qui comptait, pour moi, c’était elle. Mes doigts s’avancèrent vers la surface qui nous séparait. Ils accrochèrent le verre. Ma peau s’arracha à son contact. Le sang perla alors que j’en arrachai un bout. Un petit sourire narquois ne tarda pas à apparaître sur mon visage, alors que je me reculais de plus en plus, emportant avec moi ma lame improvisée. Hors de question qu’Érasme ou Lucius l’aimassent. Je serais la seule dans leur vie. La seule ou rien. Je savais que ce serait rien. Je préférais donc la solution la plus radicale. J’approchai le verre de mon cou et l’enfonçai là, ouvrant lentement ma gorge sans quitter Astriid des yeux. Cela ne me faisait rien. Aucune douleur ne pulsait en même temps que l’hémoglobine. Elle tachait ma tenue. Cela m’était égal. Ce qui me plaisait, en revanche, était de constater que la même trace apparaissait lentement sur le cou de l’Ygdraë. Mon sourire s’agrandit et le rêve se termina.

797 mots
Fin
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Aliénor Vaughan
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Aliénor Vaughan
Sam 18 Sep 2021, 10:50


Image réalisée par Naimly

Le Rêve qui Torture et qui Tue


Musique : Imposter d'Henri Werner
Ce n'est pas un rp pour les enfants la la la

Les yeux écarquillés, Aliénor fixait les deux hommes. « Ba… » Baron Paiberym ? Qui était l’autre alors ? Elle fronça les sourcils devant l’incompréhension. Son regard tomba sur des gouttes de sang. Les doigts de celui qu'elle prenait pour le Magicien tenaient fermement les cheveux de celui qui était à genoux, de dos. Elle déglutit, figée. La peur s’insinua comme un serpent de son bas ventre à sa gorge, bloquant sa respiration de son corps froid. « Qui… ? » Qui était-il ? Elle ne pouvait croire qu’il s’agissait du Baron. Il avait ce regard vicieux et pervers. Le mal l’entourait et apparaissait sur chaque trait de son visage. Ses yeux la scrutaient et elle avait l’impression de lire dans son expression qu’il était actuellement en train de chercher le meilleur moyen de la torturer, elle-aussi. Sa bouche s’ouvrit lorsque l’autre fut lancé sur le fauteuil. Elle se referma et se serra au moment même où le maître des lieux - parce qu’il était évident qu’il régnait sur cet endroit - s’approcha d’elle. « Le Baron… » Son regard alla de nouveau jusqu’à la victime. Mais si l’homme avachi était le Baron, qui était celui qu’elle avait en face d’elle ? L’un des triplés Paiberym ? Peut-être. Elle ne les connaissait pas vraiment. Elle ne les avait jamais vus. Ce qui était sûr, c’est qu’elle n’avait aucune envie d’attacher Kaahl. Lorsque le fou se pencha sur elle, son ombre avala la lumière qui encadrait son visage jusqu’ici. Elle sentit chaque parcelle de son corps se contracter quand la menace fut proférée. Elle huma son parfum et il envahit son corps à l’en étouffer. Le contact de sa langue sur sa joue fit apparaître chaque trait de son cou sous la contraction. Il lui sembla presque être hors de son corps, comme si son esprit avait préféré se réfugier ailleurs, quelque part dans la pièce mais pas dans cette enveloppe charnelle qui risquait de vivre des moments délicats. Elle n’arrivait plus à réfléchir tant il l’écrasait. Elle resta immobile, incapable d’agir. Elle avait l’impression de trembler mais, en réalité, elle avait tellement peur que seul son cœur se soulevait frénétiquement en des battements erratiques.

Elle fut tirée de sa torpeur par la voix, plus douce, du Magicien. « Kaahl… » Elle était incapable de formuler son titre en entier, incapable d’articuler plus de quelques mots. Celui-ci s’était déjà frayé un passage avec difficulté. Sa voix était étouffée, enrouée. Elle ne pleurait pas, parce qu’elle était trop choquée. Elle ne comprenait pas, ne voulait pas comprendre. Elle balbutia quelques mots incompréhensibles. Pourquoi lui disait-il de lui obéir ? Ses yeux s’agitèrent, à droite et à gauche. Ses sourcils s’affaissèrent. Elle ne savait que faire, quelle décision prendre. Ce n’était qu’un lien… Ce n’était… Non. Il allait le torturer, il l’avait dit. Elle ne pouvait pas l’attacher. Mais peut-être que. Oui… Peut-être que si elle faisait semblant alors le Baron pourrait reprendre le dessus et les tirer tous les deux de là ? Peut-être qu’elle pourrait essayer de discuter avec le bourreau ?

Lentement, son corps se dirigea vers l’homme. Il était à genoux. Elle s’agenouilla derrière lui, pour avoir accès à son dos et à ses mains. Ils étaient proches, assez pour qu’elle sentît le sang qui avait coulé de ses veines. Elle voyait la forme de sa silhouette sous le tissu blanc de sa chemise. Elle se rattachait à des détails insignifiants, parce qu’ils étaient le seul moyen de ne pas penser au reste. « Je… Je vais vous attacher. » bredouilla-t-elle, en prenant le lien. Il n’avait pas l’air déterminé à se battre. Elle ne savait pas. Peut-être ne devrait-elle compter que sur elle-même pour essayer de les sauver tous les deux ? Mais elle sentait le regard de l’autre dans son dos, son poids. « Pou… Pourquoi voulez-vous lui faire du mal ? » demanda-t-elle, en faisant preuve d’un courage insoupçonné. Courage ou témérité, elle n’en savait rien. Elle devait tout tenter. « Je pense qu’il y a d’autres moyens de… » De faire quoi ? Et s’il n’était que ténèbres ? Et s’il n’avait aucune raison d’agir ainsi, autre que son propre plaisir ? Elle fit un nœud. Cette fois, ses mains tremblaient. La tâche était difficile. Elle hésitait sur la façon de faire. Elle avait de vagues souvenirs concernant des nœuds coulants mais aucun d’assez précis pour les reproduire. Elle fit donc un nœud standard, tout en veillant à ne pas le serrer. Il était même peut-être un peu trop lâche. Peut-être le verrait-il ? Sur ses fesses, elle sentait encore la marque de sa main. Elle savait qu’il la violerait sans aucune hésitation. La question qu’elle se posait était néanmoins celle-ci : est-ce que si elle lui obéissait, il ne mettrait réellement pas sa menace à exécution ? Elle en doutait. Elle pouvait espérer mais elle avait espéré toute sa vie. Espéré ne pas être choisie pour épouser Niklaus Salvatore, espéré que la fin de son règne mettrait fin à leur mariage, espéré que le nouveau Roi lui redonnerait sa liberté, espéré l’amour de Priam, espéré qu’ils pussent vivre heureux. L’espoir ne l’avait jamais aidée. Elle serra les dents. Il la violerait, quoi qu’il se passât. Elle se releva et se tourna vers le Sorcier. « Je vous somme de nous laisser tranquille ! » cria-t-elle, positionnée entre Kaahl et l’autre.

893 mots



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Priam et Laëth
Mar 21 Sep 2021, 07:24




Le rêve qui dévore

Aegeri | En duo avec Sól




RP de Sól

Note : Dastan est un Réprouvé. Dastan connaît le mot "consentement" une fois sur deux. Ne soyez pas comme Dastan (connaissez-le tout le temps à tout moment).


Allongé sur le ventre, Dastan suivit la course de la tartine depuis la main de Sól jusqu’à sa bouche. Il y avait quelque chose d’apaisant à la voir manger. C’était assez inexplicable. En fait, il trouvait même cela ridicule. Toutefois, il ne pouvait empêcher la sérénité de l’enlacer, de ralentir les battements de son cœur et d’approfondir son souffle. « J’aimerais bien, mais tu m’en as pas fait. » la charia-t-il, un grand sourire aux lèvres, avant d’attraper une tranche de pain et le pot de pâté. Il en étala grossièrement une couche épaisse, fourra le cornichon dessus, et ouvrit grand la mâchoire pour pouvoir en accueillir la totalité. « Ouais ch’est pas mal. » Il mâchait sans aucune délicatesse. Ça ne le perturbait pas du tout. Au contraire. À Lumnaar’Yuvon, on ne savourait pas les plats autrement.

« Hum ? » Il loucha sur le doigt qu’elle posait sur sa mâchoire, avant de froncer le nez. Il avait horreur de perdre, et la figure triomphante de la blonde lui rappelait le goût amer de sa défaite. Il se frotta la mâchoire avec vigueur, le regard détourné. Il allait faire rôtir ce foutu Cerfeuil. D’accord, il l’avait peut-être légèrement aidé à le faire tomber en serrant fort ses jambes autour de sa cage thoracique – ce qui lui avait valu une croupade et un soleil mémorables – mais ça n’était pas une raison. Il allait l’attraper, l’ouvrir en deux, l’éviscérer, puis le coller sur une broche plus grande que le sexe d’un Goled. Ensuite, il le dégusterait. « Quoi ? » grogna-t-il lorsque Sól rigola. Pourtant, il se laissa faire. Sous son impulsion, il lui présenta docilement son profil. « Hum. » Il lui accorda un regard en coin, avant de tourner la tête vers elle. La caresse de ses cheveux blonds le fit frémir. Il eut envie de l’attraper par la taille, de l’attirer à lui et de l’embrasser sauvagement. Y songer répandit une douce chaleur dans son bas-ventre. Le sourire de la guerrière appelait au défi. Il lui renvoya le même.

« Toi, la meilleure ? » Il secoua la tête. « Ce n’est que partie remise. » S’avouer vaincu ne faisait pas partie de sa philosophie de vie. « La prochaine fois, je ne te laisserai pas gagner, tu verras. » ajouta-t-il, provocateur. Il écouta ses propositions en souriant, même lorsqu’il eut une tartine couverte de pâté dans la bouche. Il leva le doigt et l’agita en l’air en signe de désapprobation. « Nan nan, je t’ai déjà battue, et même que la première fois, c’était quand on avait fait une bataille de boue, avec ton frère. » À ce souvenir, une lueur malicieuse traversa son regard. À l’époque, il ne savait même pas voler. Depuis, ses ailes avaient grandi et s’étaient étoffées. Il était désormais capable de parcourir plusieurs kilomètres grâce à elles. Cette réussite avait soulevé un poids de sa poitrine ; car quel Réprouvé pouvait se prétendre Dovahkiin sans savoir manier les courants aériens ? Il aurait peut-être même pu nouer ses bras autour de la taille de Sól et se propulser dans les airs avec elle. À la place, il se contenta de sourire, un peu bêtement, à la manière des adolescents victimes de leurs premiers émois. Sentir le corps de la blonde contre le sien réveillait des sens dont l’absence avait caractérisé son enfance. Il aurait voulu sentir sa peau contre la sienne. Sa chaleur, douce et entêtante, à l’image de son odeur, dont les effluves les plus tendres semblaient se cristalliser à la base de sa nuque. « J’ai toujours su que c’était ta faiblesse. » rétorqua-t-il alors que l’étendard de sa propre envie se tendait fièrement dans son pantalon.

Le baiser de la blonde fut à la fois une libération et une punition. Le passage à l’acte appelait à toujours plus de caresses, d’étreintes et de passion. Les bras de Dastan se refermèrent autour d’elle. Une main vint se nicher dans sa nuque tandis que l’autre s’agrippait à sa taille, comme s’il avait craint qu’elle ne changeât d’avis et ne décidât de s’échapper. Il ne lui laissait plus le choix. Elle avait entamé quelque chose : désormais, il fallait le finir. Le sexe éveillait souvent la partie démoniaque de l’adolescent. Il aimait son amie, mais dans ces moments-là, cet amour devenait possessif, brutal, destructeur. Si elle décidait de mettre un terme à leurs ébats, il la forcerait. Dans la seconde qui suivrait, il s’en voudrait sans doute ; une culpabilité meurtrière le rongerait jusque dans les tréfonds de son âme. Mais il répéterait l’erreur, et il la commettrait autant de fois que cela serait nécessaire pour qu’il apprît. Parfois, il fallait toute une vie. D’autres fois, l’âge tempérait l’empressement, l’ardeur, la violence, et surtout le mépris et l’irrespect. Ses doigts, sous les vêtements de la blonde, la parcouraient comme des guerriers marchent en terre conquise. Par chaque caresse, chaque pression, chaque mouvement, il se l’appropriait un peu plus. Lorsqu’il se sentit plaqué au sol, il grogna. Son regard, durci et acéré, percuta celui de Sól, avant de rebondir jusqu’à la fraise qu’elle tenait entre ses lèvres. Il avait très envie qu’elle tînt autre chose dans sa bouche, cependant, elle semblait avoir décidé que cette fois-là, il devrait patienter un peu. Les mains sur ses hanches, le jeune Réprouvé se mordilla l’intérieur des joues. Dès qu’elles le purent, ses dents s’enfoncèrent dans la chair douce et sucrée du fruit. Quelques secondes plus tard, le miel sur son torse le fit languir un peu plus. Il scruta la jeune fille, les yeux plissés. Dans ceux-ci, le désir brûlait ; mais elle avait apparemment décidé de jouer avec. Son empressement bridé aurait pu le conduire à la violence – et une part de lui l’invectivait pour qu’il l’attrapât, la retournât et s’enfonçât en elle. Toutefois, Dastan possédait un goût pour le jeu qui battit en brèche ses pulsions destructrices. Il se vengerait, mais d’une façon qu’elle ne pourrait pas lui reprocher. Elle en redemanderait, de la même manière qu’il espérait qu’elle n’arrêtât jamais son manège. Un souffle profond, puis des plaintes de plaisir, chatouillèrent le bord de ses lèvres tandis qu’elle réalisait ses volontés précédentes. L’une de ses mains se fixa dans ses cheveux, tantôt en les caressant, tantôt en les agrippant.

Quand elle l’autorisa enfin à faire preuve d’initiative, il plaqua son corps contre le sien. Sa chaleur se répandit contre la sienne et son désir flamba. Il l’embrassa, encore, comme quelqu’un qui ne s’en lasserait jamais. Sa bouche glissa dans son cou. Parfois, les baisers ne lui semblaient tellement pas suffisants qu’il avait envie de la mordre, pour la marquer, pour la faire sienne, pour mieux la goûter. D’une main, il attrapa le pot de miel avec lequel elle l’avait torturé, puis se redressa. Un sourire narquois éclaira son visage. « C’est l’heure des comptes. » souffla-t-il. Pour lui aussi, c’était compliqué. Il n’avait pas vraiment envie de prendre son temps. Il voulait la sentir autour de lui, impulser à ses hanches une danse sauvage et à sa gorge un chant de plaisir. Pourtant, il la déshabilla, puis il fit couler l’or des abeilles sur ses seins, son ventre, ses cuisses, et entre elles. Sa langue suivit le trajet sucré, s’attardant ou passant trop brièvement pour la satisfaire. Il s’était promis de se venger : elle allait payer pour son insolence. Cette souffrance-là avait quelque chose d’excitant. Elle faisait durer un temps de suspension jusqu’à le faire paraître infini : la libération qui s’en suivait n’était que plus jouissive. C’était comme marcher dans un désert durant des kilomètres et enfin voir une oasis. Pourtant, quand elle aurait envie de crier, il arrêterait tout. Juste quelques secondes, le temps de la frustrer et de la narguer suffisamment. Puis, il plongerait en elle et l’étreindrait comme si demain n’existait pas.

Sur le dos, Dastan souffla. Chacun de ses muscles était détendu, et même son esprit semblait au repos. La torpeur l’auréolait si bien qu’il en avait oublié toutes ses idées brutales. Il tourna la tête vers sa partenaire et ricana doucement. « Ouais. » Son sourire se maintint et s’élargit. « Mais quand même pas mieux que de gagner contre toi. »

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Mer 06 Oct 2021, 20:54



Neru

Henri Werner - Impostor
Aliénor et Kaahl
Violence

Que faisait-elle ? Non. Elle ne pouvait pas. Idiote. Mes lèvres subirent l’assaut de mes dents un temps et je finis par me mordre l’intérieur de la bouche dans un mouvement angoissé. Le corps de la Magicienne, proche du mien, réveillait une anxiété propre aux cauchemars que je vivais de façon répétée. Ârès jouait avec moi. Il me retrouvait, toujours. Il s’arrangeait pour venir hanter mes rêves et en faire des cauchemars. Les sévices qu’il m’infligeait faisaient basculer mon psychisme petit à petit. Morceau par morceau, mon esprit se fractionnait. Il le détruisait. Il me détruisait. Que ce fût par le viol, par l’humiliation, par la douleur, par la perte. Tout était bon pour asseoir son autorité sur la mienne. Le fait qu’Aliénor cherchât à m’aider ne ferait qu’accroître sa colère et son sadisme. Placé dans le rôle de victime, je ne me rendais pas compte de la fausseté de mon raisonnement. Rien ne pouvait rendre le Sorcier plus maléfique. Il m’avait déjà tout fait ou presque. Que la Magicienne essayât de me tirer d’affaire ne changerait rien. Il lui mettrait sur le dos les tortures qu’il me ferait subir, pour la faire chuter à son tour, mais il n’avait pas besoin d’elle pour me soumettre. Ce qu’il enfonçait dans ma bouche variait. Tout dépendait de ce qu’il désirait m’imposer, de son humeur. Me briser lui était de plus en plus facile. J’avais peur, peur de résister, peur de me rebeller. J’espérais stupidement que ce serait moins douloureux si je lui donnais ce qu’il désirait, si je me contentais de rester apathique ou bien de lui obéir. Je voyais dans son regard qu’il aimait ça. Il adorait voir l’Empereur Noir ramper à ses pieds. Il adorait savoir qu’il me tenait et pouvait faire de moi ce qu’il voulait. Il voulait beaucoup.

« Pourquoi ? » J’entendis son rire résonner, terrible. Il illustrait ce qu’il ressentait : une forme de jouissance. « Parce que je sers le Mal. » Je le savais aussi. Il n’y avait pas besoin de raison. Lux in Tenebris murmurait l’ignoble et la Valse Destructrice dévorait tout. Pour la gloire d’Ethelba, le Chaos se répandait sans but. Il devait simplement advenir, exister et tout supprimer sur son passage. Je lui résistais, là où il grandissait en son sein. Muet, la sueur donnait à mes tempes une apparence mouillée. Mes cheveux bouclaient autour. Je n’avais pas la force de la prévenir. Je l’avais déjà fait. Maintenant, nous allions en payer tous les deux le prix. Ârès rit de nouveau. « Vous me sommez ? » Il s’approcha, tout sourire, avant d’attraper violemment les cheveux de la Comtesse. Il serra son emprise et l’obligea à le regarder, son visage proche du sien. « J’ai dû mal entendre. » Il s’empara de ses lèvres et enfonça sa langue dans sa bouche, comme s’il désirait l’étouffer. Son autre main se fraya un chemin sous sa robe et ses doigts pénétrèrent son intimité vivement. « Vous me sommiez de vous baiser, c’est bien ça ? » Il lui envoya son genou dans le ventre et la força à se plier à côté de moi, sur le fauteuil. « À quoi pensiez vous ? Que ne pas serrer ses liens lui permettrait de vous venir en aide ? Il ne va pas vous secourir, croyez-moi. Savez-vous pourquoi ? Parce qu’il sait très bien ce que je lui ferai s’il bouge un seul orteil. » Il approcha sa main de mon visage et, encore une fois, me caressa la joue. « N’est-ce pas ? » Il me parlait comme à un enfant, comme à un jouet. Il ôta même mes liens. Je restai là, ne bougeai pas. Une larme roula sur ma joue. « C’est bien. Sois sage pendant que je donne à la Comtesse Vaughan une petite leçon. Je te permettrai peut-être d'en profiter ensuite. » J’entendis le bruit des tissus de sa robe et celui de la ceinture de son pantalon. Il l’ôta et l’enroula autour du cou d’Aliénor, pour être certain de la garder bien en place. Si elle bougeait, il l’étranglerait jusqu’à ce qu’elle fût plus docile. « Ne vous posez pas la question : je vais vous faire affreusement mal. » Pas parce qu’elle était vierge mais parce qu’il contrôlait le rêve. Il faisait ce qu’il voulait. J’étais impuissant. La flamme en moi vacilla dès qu’il la pénétra. Je restai là, à ne rien faire, complètement soumis et détruit. Je savais qu’il perpétrerait l'acte sur moi ensuite, parce qu’il n’avait aucune limite ici. Il jouerait avec nous, aussi longtemps qu’il le voudrait. Le seul salut que nous pouvions espérer était de reprendre conscience dans la réalité, loin du Monde des Rêves.

744 mots
Fin
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mer 06 Oct 2021, 21:44



Le rêve qui soumet

Grandson - Blood // Water
Leigh et Elias
Violence

« Vous n’êtes pas la seule. » murmurai-je, en la fixant avec insolence. Qu’elle vînt. Vite. Un gémissement étranglé sortit de ma gorge sous son étreinte. Mon regard, pourtant, ne cessait pas de la regarder. Sombre, il répondait parfaitement à mon désir de l’amener, en ma compagnie, dans des noirceurs jamais atteintes. Dommage qu’elle fût faible en dehors du Monde des Rêves. Nous aurions pu jouer, ensemble, pour de vrai. Je n’aurais pas été obligé de me retenir, d’étouffer la part sadique qui sommeillait en moi. Mais pour bien faire souffrir autrui, le mieux était d’expérimenter aussi la douleur, pure, brute, insupportable. J’aime votre corps ainsi. Je n’aurais pas pu articuler, pas avec sa prise, pas en rompant la logique du songe. Ma voix résonna donc directement dans sa tête. J’aurais pu faire pire, y créer le chaos, y faire naître des bruits horrifiques. Ils l’auraient rendue folle. Je souris en songeant que si nous étions mariés, dans notre cas, ce n’était certainement pas pour le meilleur.

Le rêve tressauta. Le rythme me plaisait. Le couteau aussi. Menacer l’Empereur Noir, quelle idée délicieusement mortelle. Je retins difficile un sourire, sans pour autant parler. Ce n’était pas tant la chair qui m’excitait mais plus la possibilité de faire qu’un avec quelqu’un. Devaraj s’y connaissait en fusion, bien plus que moi. Lorsque deux Esprits ne faisaient plus qu’un, la sensation était nouvelle, pleine, entière. Il n’y avait plus de frontières. Je voulais ça, tout en sachant que si je la dévorais vraiment, je ne l’aurais jamais. Ce ne serait que des morceaux de chair sans conscience, du sang sans saveur spirituelle. Je répondis à son baiser, en me demandant si elle allait enfoncer la lame dans ma gorge. L’âpreté donnait une saveur particulière à notre échange. Le Vampire en moi appréciait. Il voulait la vider là où les souvenirs de mon frère me donnaient plus envie de la sacrifier sur l'autel des Dieux.

Un rictus se dessina sur mon visage. Couché. Je me vengerais pour ça. Peut-être. J’étais curieux. Mes nerfs, à vif, maintenaient ma conscience dans un degré de concentration important. Chaque parcelle de mon être se sentait vivante. J’avais beau me savoir dans un songe, le risque ne pouvait être déconsidéré. Certains mouraient pendant la nuit. Je n’écartais pas l’hypothèse selon laquelle ce trépas pût réellement me saisir. Par terre, à cause de la pression qu’elle venait d’exercer sur la corde, mon rictus s’aggrava. Maintenant, j’avais bel et bien envie de la torturer. Elle faisait ressortir le mal en moi, ce qui était tout à son honneur puisque j’avais la fâcheuse manie de l’enfermer bien profondément. À croire que les Démons n’avaient finalement pas perdu toute utilité. « Excusez-moi. » murmurai-je, tout en relevant les yeux vers elle. Ce n’était pas l’expression de la soumission qui teintait mes traits mais celle d’un sadisme particulièrement vif. « Je crois que je vais devoir vous faire souffrir. » Mon sourire semblait fou. « Je suis mauvais perdant. » avouai-je. J’avais beaucoup de défauts et j’essayais de ne jamais leur laisser la moindre visibilité. Les défauts que je montrais n’étaient pas ceux qui étaient tapis dans l’ombre. Si peu. Mes ongles se plantèrent dans ses mollets et griffèrent sa peau en remontant vers son corps rachitique. Nous étions deux rapaces dans un univers bâti à notre effigie. Je la saisis par la taille et la tirai à moi, pour qu’elle fût sur mes genoux. Le contact me ravit, parce que la position me donnait accès à son dos. J'avais étrangement envie d'elle, sans être sûr de savoir de quelle manière. Je la regardai un instant. « Nous pourrions nous retrouver ici fréquemment. » Il me suffirait d’aller la chercher. Loin de la réalité, je pourrais lui donner l’opportunité de me torturer un temps et, en échange, je la ferais souffrir aussi. Contrairement au Monde Réel, je ne risquais pas de la tuer ici. Normalement. « Tu me montrerais ce que tu sais faire. » dis-je, en la tutoyant. Ma main caressa son ventre jusqu’à son sein. Je pris violemment son téton entre mes doigts et le tordis. « T’aimes ça ? » demandai-je, avant de sourire. « Si tu n’aimes pas, désolé de te l’apprendre, mais ce sera pareil. » Je souriais toujours, puisqu'elle aimait ça. Je passai ensuite ma langue sur mes lèvres, songeur. J’hésitai. Par quoi commencer ? Il y avait tellement à faire et j'avais si peu l'occasion d'en profiter. Entre torture et sexe, il n’y avait parfois qu’un pas. Je comptais bien le franchir. Elle serait mon péché mignon, ma récréation de méchanceté dans un univers où je devais faire passer la raison avant la pulsion. Le mal rendait fou et c’était la justification de ma retenue en temps normal. Je ne pourrais jamais revenir de la noirceur si je la laissais prendre le contrôle sur moi. Pourtant, ici, je ne risquais rien tant que je contrôlais le rêve. « Sois gentille et crie pour moi. » lui chuchotai-je, avant de faire apparaître un martinet dans ma main.

789 mots
Fin

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Jeu 14 Oct 2021, 17:00




Bon appétit

En duo avec Latone



Elle portait dans ses yeux une férocité titanesque. Chacun de ses regards était comme un cri jeté à la face de l’univers, une insulte aux injustices qui caracolaient en toute impunité, une accusation envers ceux qui tournaient le dos au courage. La ferveur de cent des plus braves guerriers du monde saturait ses iris. C’était comme cela que Priam la voyait. Un gouffre séparait parfois l’image de la réalité. Peut-être qu’elle n’était qu’une truande prête à arracher le cœur de tous ceux qui oseraient lui barrer le chemin. Il l’ignorait. C’était un rôle qui lui siérait bien aussi. Il sourit. « C’est vrai. On aurait pu essayer de réaliser nous-mêmes le dessert. » Ils n’auraient pas eu besoin d’être de fins pâtissiers. Une boucherie aurait suffi. Surpris par son initiative, il éclata de rire. Dans ce cadre-là, aucun poids n’encombrait ses épaules. Il ne pensait à rien. Il ne pensait à personne. Pas l’ombre d’un souci n’avait l’audace de s’immiscer dans son esprit. « C’est amusant, ces traditions similaires. » Il se pencha pour attraper son verre, trinquer, et le porter à ses lèvres. Un Magicien ou un Ange l’aurait sans doute humé et aurait peut-être même pris le temps de contempler sa robe couleur pêche, mais le Belegad avait été éduqué par des Réprouvés, et les Réprouvés avaient tendance à boire cul sec tout ce qu’on leur proposait. Il en prit une gorgée pleine et entière, puis avala, avant de faire rouler sa langue contre son palais pour mieux en apprécier le goût. « C’est bon ! » s’exclama-t-il, presque comme s’il était surpris – peut-être l’était-il réellement. « Je suis sûr que ça aurait beaucoup de succès, chez les Réprouvés. Ton peuple et toi devriez essayer d’en vendre là-bas. Ça pourrait même plaire aux gens de Stenfek. » Ces péteux qui prenaient un malin plaisir à ne pas avoir les mêmes goûts que tout le monde.

Tandis qu’il mangeait l’entrée, la question de Latone lui fit relever la tête. Elle était légitime. Ils ne se connaissaient pas. Sa déclaration lui arracha un petit sourire. « Je crois que j’avais la même motivation. » répondit-il, en toute franchise. L’honnêteté des uns a parfois le don d’appeler celle des autres. Là où Latone ne se masquait pas, il n’avait pas l’impression de devoir se justifier. Il porta un carré de viande à sa bouche, sans même remarquer que l’entrée avait disparu. « C’est bon ou immonde ? Tu t’agites tellement que ça me met un doute. » se moqua-t-il quand l’Orisha s’agita sur sa chaise. Le sourire espiègle qui bordait ses lèvres disparut à la seconde où elle parla, pour céder la place à deux sourcils aussi arqués qu’étonnés. Puis elle frappa du poing sur la table, fit tomber ses couverts, se rua sous la nappe pour les retrouver. Sans hésiter, l’Ange se leva pour l’aider. D’un geste vif, elle le retint. Il interrompit son mouvement, puis se renfonça dans le dossier de sa chaise. « Une idée ? » Il la dévisagea, intrigué. « Oh. Je vois. » Il voyait, oui. Le fils de Réprouvés sourit. Les rêves avaient cette merveilleuse faculté de pouvoir faire disparaître tous les doutes. Incliné vers l’avant, il planta sa fourchette dans l’un des cubes qui parsemaient l’assiette de Latone, avant de le présenter à sa bouche. Il répéta l’opération jusqu’au dessert, badinant de choses et d’autres. Il se sentait étrange. Ou plutôt : il comprenait parfaitement quelle sensation l’animait, mais trouvait étrange qu’elle se rapportât à la Bleue. Jusque-là, il n’avait jamais songé à elle de cette façon. Il n’avait jamais songé qu’il aurait envie de tirer la nappe pour débarrasser la table de tous ses artifices, d’y acculer la femme pour étendre tout son corps dessus, et de baiser l’espace de ses seins à ses cuisses comme s’il y traçait le chemin de la rédemption.

Il se leva, tira sa chaise près de la sienne, et se rassit. « Je commence à avoir mal au bras. » expliqua-t-il – si tant était qu’elle eût besoin de justifications. « Et j’aimerais que tu refermes les yeux. » Un sourire taquin passa sur son visage. « La découverte de la tête de Sorcier en sera plus agréable. » Grâce à la cuillère, il découpa un morceau de la pâtisserie, qu’il offrit à la jeune femme. « Alors ? On sent bien la souffrance de ses ennemis ? » Il recommença plusieurs fois, l’obligeant parfois à avancer son visage pour pouvoir saisir la bouchée, jouant avec sa patience en promenant le gâteau autour d’elle comme il aurait pu le faire avec un enfant, et en n’oubliant jamais de lui rappeler de fermer les yeux lorsqu’elle enfreignait la règle. Il s’amusait. Il s’amusait, pourtant, ce désir ne le quittait pas. Plus elle mangeait, plus il paraissait s’intensifier. Bientôt, Priam le ressentit suffisamment fort pour décider de passer à l’action. Sans faire de bruit, il déposa le couvert sur la nappe. Il pivota un peu, puis s’inclina. Ses lèvres effleurèrent celles de l’Orisha. « Désolé, ce n’est pas la cuillère. » souffla-t-il avant de vraiment l’embrasser, avec la fougue qui le caractérisait toujours lors des ébats. L’une de ses mains vint s’appuyer sur un genou de la jeune femme, le bout de ses doigts caressant distraitement sa cuisse, tandis que l’autre se lovait dans le creux de sa nuque.



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