Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Partagez
 

 [RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1 ... 5 ... 7, 8, 9 ... 11 ... 15  Suivant
AuteurMessage
Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

~ Ygdraë ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2366
◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Lun 19 Avr 2021, 00:53

[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 8 0pmw
Geminae
Babelda & Grendel




Assise en tailleur au sommet d'une une colline aux flancs couverts d'une herbe grasse et lumineuse, j'étais courbée sur mon ouvrage. L'astre du jour enrobait d'une douce chaleur la plaine sous moi et un joli chapeau en paille tressée me protégeait de ses rayons dorés. De mes doigts boudinés, je terminais avec difficulté une fleur en papier, une marguerite grosse comme mon poing. Absorbée par ma tâche, aucune expression ne venait altérer les traits maquillés de mon visage. Plutôt que de la faire rejoindre le gros bouquet des fausses fleurs à mes côtés, je la fis danser entre deux doigts en la regardant d'un air pensif se parer d'ombre et de lumière. Un lourd soupir m'échappa. Je m'ennuyais. Terriblement. Horriblement. La solitude me faisait me sentir comme un poisson entortillé dans un étroit et douloureux filet. Dans ce paysage idyllique, il manquait quelque chose. Quelque chose qui fît vibrer mon coeur et scintiller mes yeux. Quelque chose ou quelqu'un.
Distraitement, j'arrachais une à une les pétales blanches en chantonnant : «Elle m'aime un peu... Beaucoup... A la folie... Pas du tout...» Ma voix mourut en un murmure qui se dispersa dans le vent au profit de l'écho voilé d'une autre voix. Je dressais la tête dans l'espoir d'en capter le sens. Était-ce un appel ? Ou un tour joué par mon esprit affamé d'attention ? Aujourd'hui, je ne voulais pas les applaudissements d'un public plongé dans l'ombre et je ne cherchais pas les rares ronronnements de Mildred. C'était... Qu'est-ce que c'était déjà ? La voix transperça à nouveau l'air et je bondis sur mes pieds, frémissante d'empressement. Elle paraissait lointaine, comme hors du monde et pourtant familière et si proche. Essuyant les brins d'herbe collés à mon vêtement cousu de losanges crèmes, roses et verts, je dévalais le promontoire. La pente me fit rapidement prendre de la vitesse et j'éclatais de rire, capturée par une euphorie enfantine. Déséquilibrée par mes jambes asymétriques, je terminais ma course en roulant jusqu'à finir dans le champ de fleurs multicolores. Sans raison, je me mis à courir dans tous les sens, prise d'une hilarité dont j'étais la première surprise.
Il y avait là des lys énormes, aussi grands que moi, des œillets brillant d'une lueur surnaturelle, des brassées de muguets bordant une rivière glougloutant sur des galets ronds, des glaïeuls dispersant une poussière scintillante sur mon passage, des coquelicots frissonnants encore de rosée et des nuées de jonquilles gloussant entre elles. Les murmures de leurs conversations formaient un brouhaha qui pourtant n'abîmait pas mes tympans. J'aurais aimé toutefois qu'elles se tussent un instant car je voulais réentendre la voix. Sa voix. Qui était-elle ? M'aimait-elle ? Qu'avait dit la marguerite en papier déjà ? Je ne m'en rappelais pas. «Par ici !» Susurra soudainement une pâquerette d'un ton sucré, reprise par une azalée fuchsia un peu plus loin. Le souffle court, je suivis leurs directions, persuadée qu'elles me guidaient vers celle que je cherchais et qui détenait la clé de mon être. Une frustration mêlée d'inquiétude monta en moi. Les fleurs se moquaient-elles de moi ? Me mentaient-elles en me faisant tourner en rond ? Avaient-elle copié sa voix pour me tromper ? «Elle est par là ! Viens plus près !» Riaient-elles. Où était-elle ?
Elle prononça mon nom et ce fut comme un grondement dans le ciel sans nuages. Dans le creux de mon ventre. Un frisson me parcourut et soudain une main surgit du vide, suspendue dans les airs. Un vent frais apaisa les larmes de rage qui avaient dessiné des rivières sur mes joues poudrées. J'entendis les battements de mon coeur ralentir pour prendre un rythme profond et régulier. Je ne ressentais nulle surprise ou frayeur. Juste un calme constat de ce qui devait être. Je tendis le bras et me saisit de sa main. Elle était douce et chaleureuse. Je tirais dessus et une jeune femme apparut devant moi. Je la dévisageais avec avidité. J'avais gardé sa main dans la mienne, je me sentais sereine. La voyageuse des cieux me rendait mon regard et je lui souris. «Tu me reconnais ? Et toi tu es... Tu es Jane ? C'est bien ton nom ?» De ma main libre, je brandis sous le nez de la jolie femme aux boucles auburn mon bouquet de marguerites en papier. «C'est pour toi.» Confessais-je. Sitôt qu'elle le prit, le papier prit vie instantanément, les pétales devenant du velours délicat d'une blancheur aux reflets rosés et les tiges se solidifièrent en prenant une teinte émeraude. «Viens te promener avec moi.» Exhortais-je Jane en tirant à nouveau sur sa main pour l'entraîner à ma suite dans mon royaume irisé. Le merveilleux se traduisait partout ici sauf sur mon apparence. Des kyrielles de papillons nous frôlaient et l'herbe était douce et accueillante sous nos pieds malgré la dense végétation. Elle était mon invitée dans mon jardin floral et je ne voulais pas que la moindre épine entamât sa chair. Aimait-elle ce qu'elle voyait ? Tout ce qu'elle voyait ? Est-ce qu'elle avait conscience de l'ardeur que j'avais déployée à la chercher ? Je raffermis ma prise sur sa main.

Message I | 899 mots


[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 8 Aoyv
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t37828-astriid-celwun-la-f
Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

~ Ygdraë ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2366
◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Lun 19 Avr 2021, 10:47

[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 8 Lbhf
Geminae
Isahya & Dorian




La vision de Maya prostrée, ses yeux écarquillés fixant dans le vide des terreurs sans nom, engendra une fureur incandescente, telle une traînée de feu qui annihilait toute lucidité. Je voyais rouge. Comment osait-elle ? La haine offrait à mon esprit des visions exquises. Les murs de ma chambre repeints de son sang, ses entrailles arrachées et son corps jeté à de jeunes Rahzdens. La violence et la soudaineté de cette pulsion me surprirent. Il y avait longtemps que je n'avais pas ressenti avec autant d'intensité et j'en avais presque des vertiges. Avec difficulté, je me contraignis au calme et mon visage se figea dans une expression neutre, comme taillé dans le marbre.
Malgré tout, une satisfaction insupportable luisait dans les iris pâles de la Sorcière. Elle était en position de force et elle s'en réjouissait. Craignant qu'un geste de ma part déclenchasse une mort foudroyante sur sa captive, je conservais un silence froid que seule la respiration saccadée de Maya venait rompre. Cela faisait bien longtemps que je ne laissais plus quiconque m'atteindre avec une telle facilité. Cela faisait aussi bien longtemps que plus personne n'éveillait chez moi plus qu'un désintérêt maussade. A se sentir comme une coquille vide, je vivais passivement mon éternité, faisant ce qu'on attendait de moi avec une morosité maladive. Si on disait des Enfants de la Nuit qu'ils étaient des morts-vivants, j'estimais correspondre parfaitement à cette étiquette. Sauf quand il s'agissait de cette Sorcière. Je n'arrivais jamais à prédire ce que j'allais faire avec elle; elle était l'imprévu et le danger; je me sentais vivant pour la première fois depuis des années. Cette renaissance rendue douloureuse par nos échanges toxiques, ressentait-elle cela elle aussi ? Avec l'âge, sa confiance en elle et son arrogance avait crû au point qu'elle avait pensé pouvoir étendre ses griffes jusqu'à Bae sans la moindre contrepartie. Tout comme elle avait pensé pouvoir se marier sans que je ne bougeasse un doigt. Peut-être avait-elle cherché à me provoquer ? C'était risible. Elle avait toujours été mienne depuis notre rencontre. Le Lien s'était formé, contre notre volonté au départ puis désiré par la suite.
D'une saccade brutale, la brune envoya Maya dans mes jambes et je me penchais aussitôt pour évaluer son état. La Vampire était à peine consciente de ce qu'il se passait autour d'elle. C'était peut-être mieux ainsi. Je l'installais contre le mur derrière moi avant de braquer un regard sombre sur Isahya. J'étais trop fier pour supplier son pardon et elle le savait. Il était inutile de gaspiller ma salive et ma dignité, elle ne me pardonnerait pas si facilement. A la place, je me fendis d'une remarque ironique. «Tu es toujours aussi susceptible Isahya. Ce n'était que pour rire. Détends-toi, tu vas avoir des rides.» Mon ton léger démentait la tension logée dans mon corps. J'étais prêt à fondre sur elle à la moindre ouverture mais je craignais les représailles sur Maya.
La Sorcière sembla changer d'avis soudainement - j'oubliais ses sautes d'humeur - et je restais un moment sans voix devant sa proposition. Était-elle folle de s'offrir ainsi ? Etais-je fou de vouloir céder à son petit jeu pernicieux ? Mais je ne pouvais pas abandonner mon Enfant, elle était sous ma protection et j'avais honte de la pensée qui m'avait traversée une fraction de seconde, que je pouvais la laisser mourir pour quelques gouttes du sang d'Isahya. Traître, mon corps avança pourtant d'un pas à ma grande horreur. J'en avais envie. Cela faisait longtemps. La proximité que nous avions connu il y a des années de ça me manquait. Mais j'avais aussi changé, je n'étais plus ce jeune Vampire qui ne répondait qu'à l'appel du sang et c'est d'une démarche presque détendue que je réduisis l'espace entre nous. Je n'avais pas à feindre le désir d'accepter son offre, toutes les cellules de mon être me poussaient vers elle. Son odeur se précisa, m'attirant dans ses rets avec autant d'efficacité que le chant d'une Sirène attirant les hommes. Je ne regrettais pas d'avoir préservé sa pureté. Elle paierait ce qu'elle avait fait à l'Orine de sa chasteté. Je lui interdirais de connaître ce plaisir.
Ma main recouvrit sa hanche et je dégageais délicatement sa nuque des dernières mèches sombres. Dans le silence épais autour de nous, j'entendais les battements sourds de son coeur, traduisant une réalité qu'elle n'admettrait sûrement jamais à voix haute. Elle le voulait aussi. Pas si sérieuse que ça hein ? Mon souffle chaud roulant sur sa peau, je susurrais alors d'une voix chargée de venin : «Je devrais être plus conciliant avec toi. C'est normal d'être aussi aigrie quand on est une vieille fille après tout. Mais ne te méprend pas, je t'aime bien comme ça alors ne change rien. Tu sais bien que je t'en empêcherai. Et ceci est ma punition pour avoir tenté de te souiller.» J'embrassais alors la peau fine de son cou, d'un baiser qui se voulait insultant plus que tendre. Je voulais l'humilier de mon refus de la mordre. Je bandais ma volonté pour brider ma Soif et mon envie de redécouvrir à nouveau son sang, j'en tremblais presque mais je ne pouvais lui donner cette satisfaction. Je savais ce que j'allais déclencher en lui refusant cela. Ses colères étaient à la hauteur de sa ferveur religieuse mais j'étais presque impatient de voir le chaos capturer ses prunelles pâles. J'allais sûrement le regretter. J'étais prudent en règle générale mais j'avais trop le goût du risque en sa compagnie, comme si nous dansions sur un fil au dessus du vide et que nous tentions de faire basculer l'autre dans les abysses.

Message II | 1004 mots


[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 8 Aoyv
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t37828-astriid-celwun-la-f
Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

~ Ygdraë ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2366
◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Lun 19 Avr 2021, 12:13

[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 8 Fm3t
Neru
Èibhlin & Dorian




Désormais, elle était à ma merci. Etonnement, je ne m'en réjouissais pas autant que je l'aurais pensé. S'il avait été amusant de l'amener jusqu'à cet état de soumission, l'insatisfaction teintait d'amertume cette victoire. Était-ce sa surprenante docilité qui m'empêchait de jouir de cette situation ? Que voulais-je de plus de sa part ? L'Alfar avait déjà donné plus que je n'aurais pensé qu'elle donnasse, je soupçonnais qu'elle-même le regrettait peut-être, ainsi sanglée comme une bête à l'abattoir face à l'homme qu'elle méprisait depuis les premières secondes. Ou peut-être cherchait-elle autre chose ? «Tu as raison. C'est presque trop facile.» Admis-je. «Mais je ne suis pas d'accord sur un point. Tu n'as rien d'un agneau.» Repris-je sur un ton pensif en remettant en place une mèche qui tombait devant son visage. «Les fleurs fanées ne m'intéressent pas, je les préfère piquantes.» Je la savais parfaitement capable de me démontrer explicitement quand elle n'aimerait plus ce petit jeu. Le savoir avait l'avantage de me prémunir de toute culpabilité que j'aurais pu ressentir à son égard, j'avais juste à profiter du moment en cessant de m'abîmer dans un gouffre insensé de pensées parasites. J'étais presque en colère contre moi-même, je gâchais l'instant en réfléchissant trop et je ne voulais pas que le dessert devant moi perde de sa fraîcheur si je le laissais trop longtemps en attente.
Une dague fine apparut dans ma paume. J'allais faire durer ce plaisir. Céder à mes pulsions, donner raison à Èibhlin, tout ça était trop simple, trop facile. La lame se para d'un bref reflet argenté lorsqu'elle baisa les poignets de l'Alfar. Aussitôt, des rigoles de sang ruisselèrent le long de ses bras et j'observais avec fascination les épaisses larmes vermeilles tracer un schéma complexe sur sa peau diaphane. Laissant la dague tomber sur le sol dans un tintement métallique, je m'approchais vivement pour me saisir de ses hanches et humer de plus près la fragrance entêtante de son fluide vital. L'air en était saturé et je sentais déjà ma volonté faiblir. Fermement et toujours plus provocateur, je plaquais mon corps au sien et offrait à mes papilles un premier aperçu du sang de la jeune Alfar en redessinant presque timidement du bout de la langue les veinures sombres jusqu'à son avant-bras. Je voulais franchir les limites de sa patience et de la mienne. Je prenais un plaisir non dissimulé à violer son espace personnel, toujours un peu plus. Mais après tout, elle savait à quoi elle s'exposait en donnant son consentement, je n'avais pas à m'inquiéter qu'elle puisse s'offusquer de mon comportement. J'étais un Vampire, je n'étais pas là pour lui proposer une partie de cartes. Peut-être était-ce ce qu'elle recherchait ? La sensation de perdre le contrôle, de jouer avec le danger n'étaient pas des envies anormales après tout. J'espérai en mon for intérieur que c'était ce qu'elle souhaitait et qu'elle aimait ça, je voulais obtenir grâce à ses yeux. J'ignorai pourquoi c'était un objectif que je m'étais fixé et c'était sûrement ça qui me contrariait le plus. J'étais constamment tiraillé entre le souhait de lui plaire et celui de la sucer jusqu'à son dernier souffle sans me soucier qu'elle me maudisse pour l'éternité. Si je suivais les préceptes de Laysa, elle n'était que de la vermine, un simple moyen d'assouvir ma Soif, je ne devais même pas cogiter sur ce qu'elle pouvait penser de moi. Le loup ne faisait pas d'états d'âme de l'agneau. Mais elle n'était pas un agneau et je n'étais pas un loup très malin. Là où j'aurais dû charmer ma proie pour la faire succomber à mes désirs, je me comportais comme une brute sans la moindre délicatesse. Elle devait certainement me haïr. C'était un sentiment que je provoquais beaucoup depuis ma transformation en Vampire, je commençais à m'y habituer.
Me reculant légèrement, je pris le temps de savourer son goût qui subsistait sur ma langue tout en réfléchissant à la suite. J'avais envie de couvrir son corps de morsures pour que son épiderme ne soit plus qu'une constellation sanglante. C'était un beau tableau à offrir à Lubuska. Je repris un ton presque taquin : «J'espère pour toi que tu vas aimer ça, sinon... Eh bien sinon tant pis pour toi je suppose.» Je haussais les épaules et dévoilait mes dents dans un large sourire. Je commençais par le creux entre son épaule et le haut de sa poitrine dans lequel mes crocs s'enfoncèrent aussi facilement que dans du beurre. De plaisir, mes doigts se crispèrent sur sa taille et j'étouffais un gémissement en plaquant mes lèvres sur la plaie ouverte. Aveugle et sourd à tout le reste, je mis un certain temps à me souvenir de ce que je voulais faire et détachais à grand peine ma bouche de sa peau. S'il y avait du poison dans son sang de démone des bois maudits, alors je n'en sentais pas la trace. Quand bien même, je n'étais pas certain de vouloir ou de pouvoir m'arrêter en si bon chemin. Il fut plus simple de délaisser les prochaines morsures et je parcourus ainsi tout le haut de son corps, n'hésitant pas à déchirer les tissus de ses vêtements qui auraient l'impudence de gêner ma progression.
L'Alfar était désormais sanguinolente et son visage était exsangue. Les gouttes écarlates ressortaient sur sa pâleur et ce qu'il restait de ses vêtements était tâché de traînées sombres. La vue était magnifique. Sans attendre une seconde de plus, je m'agenouillais devant elle. «Profites-en, tu ne me verras pas souvent comme ça.» Raillais-je en lui lançant un clin d'oeil. Je me saisis d'une de ses jambes pour la placer sur mon épaule et avoir un accès parfait pour mordre la chair tendre de l'intérieur de sa cuisse. Je dus y mettre un peu trop d'ardeur car le sang ruissela abondamment dans ma bouche et déborda sur mon menton. Je gloussais. Ce festin me rendait euphorique et si on m'avait posé la question en cet instant, j'aurai répondu ne pas regretter être devenu un Enfant de la Nuit. Èibhlin regrettait-elle avoir accepté ma proposition ? Peu importait maintenant. Après de longues minutes à déguster l'Alfar, je me redressais finalement et léchait mes lèvres teintées de rouge avec gourmandise. «Alors ? Heureuse ?» Plaisantais-je, pleinement satisfait à présent.


Message III | 1136 mots


[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 8 Aoyv
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t37828-astriid-celwun-la-f
Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 3853
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Lun 19 Avr 2021, 16:54




Soumission et culpabilité

En duo avec Kaahl



Le désirait-il comme il l’avait désirée, à Avalon ? Pouvait-il aimer les hommes comme il aimait les femmes ? Dans ce monde dénué d’impossibles, l’idée lui paraissait à la fois sensée et absurde. D’aussi loin qu’il s’en souvînt, il n’avait jamais été véritablement appelé par un corps masculin. C’était arrivé en rêve, avec Erek. Dans la réalité, il le haïssait. C’était arrivé dans le Conte, avec Aladdin. Dans la réalité, c’était une femme. L’inverse de Kaahl, Elias, Pétasse, ou peu importe comment il se faisait appeler. De combien d’identités disposait-il ? Laëth les connaissait-elle toutes ? Était-elle à ce point amoureuse qu’elle se prétendait prête à porter le fardeau qu’il s’infligeait et à tromper le monde avec lui ? Elle détestait tant le mensonge et les manipulations. Comment pouvait-elle cautionner l’existence d’un tel être, surtout au plus près de sa propre essence ? Avait-il perverti le bien qui l’auréolait ? Ou y avait-il chez les célébrants du chaos une faille qui aspirait immanquablement les gardiens de la paix ? Existait-il chez les bons un aimant qui attirait irrésistiblement les mauvais ? Entretenaient-ils malgré eux des relations destinées à valser entre la répulsion et l’adoration ? Aurait-il pu vraiment le vouloir ou, pire, l’aimer comme sa sœur l’aimait ? L’idée qu’il pût tomber amoureux de quelqu’un de semblable le terrifiait.

Kaahl, juché sur le sommet de la montagne voisine, le dévisageait aussi. Le vent jouait entre les pans de sa tenue aux couleurs chaudes. Priam se tenait face à lui comme son rival, fier et vêtu de bleu. Ils n’avaient rien en commun, et pourtant, il aurait suffi d’un court vol pour qu’ils se rejoignissent. En avait-il envie, lui, l’enfant de Réprouvés ? Pour l’étrangler, sans doute, bien qu’il en fût de moins en moins certain. Sa psyché s’amusait de ses sens et de son imaginaire. Quelque chose, chez le Sorcier, le maintenait en ce lieu. Lorsque sa lame se pointa sur lui, ses iris dorés s’agrandirent, jusqu’à ce que sa pupille ne semblât n’être plus qu’une fente noire. Le froid tendait tous ses traits, si bien que l’on eût dit une bête sauvage prête à attaquer.

Il fronça les sourcils. Sa première requête lui paraissait absurde tant la réponse était évidente à ses yeux. La seconde, en revanche, le plaçait dans une position plus délicate. Il n’avait pas vraiment envisagé qu’il acceptât. Plus encore, il n’avait guère songé aux avantages qu’il pourrait lui apporter. Il s’était proposé sur un coup de tête. Son impulsivité faisait fi d’une réflexion plus poussée. Tant pis, il n’avait qu’à gagner du temps. « C’est une vraie question ? » demanda-t-il, narquois. « Tu veux vraiment savoir pourquoi je n’ai aucune envie qu’elles restent sous ta coupe ? » Il souffla brièvement par le nez. Dans un rêve, les filtres peinaient à se faire une place. La pudeur des sentiments s’évanouissaient devant la force du subconscient. « Parce que je les aime. Si tu es capable d’aimer, ça ne devrait pas être trop difficile à comprendre. J’imagine qu’on a tous quelqu’un qu’on a vu dépérir sous le joug d’une autre personne. » Étrangement, malgré la distance, la neige et le vent, le son de leurs voix résonnait clairement. « Les Empereurs Noirs ne sont pas réputés pour être des personnes florissantes et épanouissantes. Les Sorciers détruisent tout ce qu’ils touchent, et c’est encore plus vrai pour leurs Rois et leurs Reines. Votre magie se nourrit du désespoir, de la douleur et de la mort. » Bien qu’il prétendît aimer sa sœur, n’avait-il pas trouvé dans la peine qu’il lui avait infligée une forme de jouissance ? Ne se délectait-il pas du piège fatidique qui s’était refermé sur Aliénor ? N’appréciait-il pas le coup du Destin qui faisait de Za, Réprouvée et sosie de la Dovahkiin, son esclave ? Ne s’amusait-il pas de leurs déboires ? « Je ne veux pas les voir se déliter lentement. » dit-il, plus bas. « Je veux qu’elles puissent vivre heureuses, longtemps. Qu’elles puissent accomplir leurs rêves sans que toi ou les tiens ne les entraviez. » Il ferma les yeux. « Quant à mon enfant… » Si c’était bien le sien. C’était aussi ce que Za prétendait, mais était-ce la vérité ou un mensonge pour le faire réagir, ou le faire revenir parmi les siens ? Il l’ignorait. Il ne les avait jamais revus. « Est-ce que tu lui trouves une raison, à lui aussi, d’être à tes côtés ? A-t-il fait un choix, comme tu le prétends pour les trois autres ? » Non. Il n’en avait pas encore la possibilité. « Tu t’en sers pour faire rester Za, ce qui me conforte dans l’idée qu’aucune des trois ne devraient rester près de toi. On ne retient pas les gens en leur imposant des dilemmes. » Parce que c’était cela, plus que des choix. Dans quel monde Za aurait-elle abandonné son enfant aux bras des Sorciers sans aucun état d’âme ? Dans quel monde Aliénor aurait-elle vraiment livré une de ses sœurs, ou quelqu’un d’autre, à la couronne noire ? Qui agissait de cette façon ? Pour Laëth, c’était un peu différent, il voulait bien en convenir. Elle était aussi guidée par l’amour, mais cet amour se consacrait à Kaahl, et non à de tierces personnes.

L’Ange déploya ses ailes et avança. Il n’avait pas besoin de voler. En apesanteur, il marchait. « Je ne pourrai pas vivre en sachant que je les ai su condamnées et les ai laissées ainsi. Je préfère essayer de les sauver plutôt que d’abandonner sans rien tenter, et de mourir rongé par les regrets. » Il agissait par amour, lui aussi. Par amour pour autrui ; et peut-être que parfois, il faudrait avoir plus d’amour pour soi-même. Peut-être que si chacune en avait eu un peu plus, les choses se seraient déroulées d’une façon bien différente. À mesure qu’il s’approchait du Sorcier, un ruban se tissait entre ses mains. Parvenu à mi-chemin entre le sommet de sa montagne et le sien, il s’arrêta. Ses yeux se figèrent dans les siens. « Qu’est-ce que tu veux, en échange ? Tout se négocie. » lança-t-il avec une nonchalance feinte. Il gardait le poing fermé autour du tissu bleu. Son autre main était posée sur la garde de son sabre.



Message IV – 1045 mots

C'est pas équitable avec Kaahl qui est conscient de rêver en fait, heureusement que les Génies peuvent encore manipuler Priam /sbam Kaahl-Priam : 2 ; 2 : Génies lalala.




[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 8 1628 :


[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 8 2289842337 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34615-priam-belegad-aux-i
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1704
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Lun 19 Avr 2021, 23:24

Kitoe & Nostradamus
Geminae
Mad Hatter - Melanie Martinez


Pour la énième fois, les ongles mordirent la peau de son avant-bras tandis que ses dents s’attaquaient à sa lèvre inférieure. A ce rythme, elle allait finir lacérée et sanguinolente avant la fin de la journée. Mais le fait est qu’elle ne pouvait pas s’en empêcher. C’était la seule technique qu’elle avait trouvée pour garder un tant soit peu ses moyens face à la situation. D’autant que les compliments de Nostradamus lui donnaient des frissons irrésistibles. Recevoir l’approbation de son comparse était une consécration en soit, car le Sorcier se situait haut dans l’estime de la Démone. Ce repas avait été de loin le meilleur de toute sa vie. Qui aurait cru, quelques heures plus tôt, que la fuite impromptue de ses deux gigots aurait mené à un moment aussi savoureux ?

-Le repas devait être à la hauteur du spectacle qui en est à l’origine.

Plus qu’un spectacle, ç’avait été un chef d’œuvre. Placée dans l’encadrement de la porte, Kitoe avait observé le petit jeu du Sorcier. Les cris d’Ida avaient vrillé leurs tympans, mais ça avait été au prix d’une délicieuse symphonie de craquements d’os. La course héroïque d’Enrik vers le chasseur, quand il avait cru pouvoir le surprendre dans son dos, avait rajouté à la recette un brin de tension particulièrement exaltante. Enfin, la destruction de ces deux misérables vies, le broyage de leurs espoirs et de leur amour, avait été un véritable feu d’artifice. La joie qu’elle avait ressentie avait été telle que la Démone avait perdu le contrôle de son propre corps. La main plaquée contre sa bouche, Kitoe n’était pas parvenue à contenir sa jubilation. Après avoir cédé aux gloussements, elle s’était pliée en deux, le souffle coupé par l’euphorie. Les larmes lui étaient montées aux yeux. Elle avait eu envie de rire, fort, de pleurer, de crier, de gesticuler, d’éclater et de détruire tout ce qu’il s’était trouvé autour d’elle pour se débarrasser de toute cette énergie qui l’avait submergée. Néanmoins, pour ne pas troubler le plan de Nostradamus, la Vile s’était retenue. Il ne lui avait donc plus resté qu’à se mordre et à enfoncer ses ongles dans sa chair, qu’à se faire mal elle-même par pur plaisir. Elle s’était marquée : ses lèvres avaient commencé à gercer et ses bras étaient striés de quelques traits rouges.

-Oui, nous devrions faire cela plus souvent ensemble. Je me suis beaucoup amusée.

Son assiette terminée, Kitoe se leva. Elle avait envie de danser. D’un signe, elle invita l’homme à la rejoindre dans le salon, reconverti en piste de danse. Tout en fredonnant, la jeune femme fit quelques tours sur elle-même, imaginant une valse qu’elle ne savait pas danser. Elle s’arrêta à l’autre bout de la pièce, devant l’âtre où un feu avait été allumé. Son enthousiasme excessif commençait enfin à s’atténuer, et avec apparaissait non pas la fatigue, mais une tension sous-jacente.

-Je peux te dire quelque chose ?

Peut-être qu’elle ne devait pas et qu’il était plus sage de garder son ressenti pour elle. Peut-être qu’il s’en fichait, ou qu’au contraire, ce serait dangereux. Elle n’en savait rien. Avouer des sentiments trop personnels n’était, en général, pas la meilleure idée que pouvait avoir un être maléfique s’adressant à un autre être maléfique. Kitoe connaissait le risque, mais cela faisait partie de ceux qu’elle décidait de prendre, un peu inutilement. Elle voulait juste l’exprimer, c’était plus fort qu’elle : elle était heureuse et en excellente compagnie. Et quand elle était heureuse et en excellente compagnie, Kitoe parlait beaucoup.

-La fuite d’Enrik et Ida m’a tracassée. Je veux dire… pendant une seconde, j’ai cru que c’était fichu pour moi et j’ai eu peur. Enfin, un peu. Elle regarda en l’air, les yeux plissés, comme si la formulation qu’elle recherchait était collée au plafond. Mais maintenant que tout ça est réglé, je me rends compte qu’il y a toujours un problème… J’ai l’impression d’avoir omis quelque chose d’important, un truc que je fois faire. Mais je ne sais plus ce que c’est.

C’était un peu le même sentiment que d’entrer dans une pièce pour un but précis, mais d’oublier l’objectif en question ; partir en voyage en étant persuadé d’avoir oublié une affaire sans pouvoir remettre la main dessus ; et se demander, une fois à plusieurs centaines de kilomètres, si l’on avait bien fermé la porte à clef. Ce genre de sensation qui restait dans un coin de la tête, nouait légèrement l’estomac. Nostradamus devait la trouver bizarre, et il aurait raison de le penser même si elle le prendrait un peu mal. La Vile se rapprocha de lui et prit ses mains dans les siennes.

-Enfin bref, je ne me souviens plus. Ça ne devait pas être si important. Maintenant que nous avons réglé mon problème, nous pouvons passer au tien. Rappela-t-elle. Dis-moi tout.

Elle était curieuse de savoir ce dont il retournait et espérait que sa requête impliquait aussi de tuer des gens. Après un tel instant d’aveux, elle avait besoin de reprendre un peu de poil de la bête.

837 mots




Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34531-kitoe
Jämiel Arcesi
~ Alfar ~ Niveau II ~

~ Alfar ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 758
◈ YinYanisé(e) le : 01/03/2019
◈ Activité : Étudiant à plein temps ; Luthier en parallèle
Jämiel Arcesi
Mar 20 Avr 2021, 19:31

Restriction par Stephan Duquesnoy
Neru

Èibhlin fronça des sourcils à la remarque de son vis-à-vis. Est-ce qu'elle avait bien comprit ce qu'il sous-entendait là ? Cherchait-il réellement à la pousser dans ses retranchements ? Il n'avait qu'à faire fi de l'étape de consentement plus tôt, dans ce cas-là elle n'aurait pas ravalée sa hargne juste pour un accord conclu de la pire des façon : par les mots. « Les épines ne veulent pas dire grand choses. Laisses-moi t'apprendre quelque chose : les fleurs les plus dangereuses ne sont pas forcément les plus menaçantes. » répliqua-t-elle avec insolence. Pourtant, malgré ses mots, son expression jusque là solide mua à la vue du couteau. Son esprit envisageant toutes les possibilités qu'une telle arme offrait entre de telles mains, son palpitant se mit à tambouriner de plus en plus rapidement dans sa poitrine malgré elle. Finalement, ce fut dans le regard du Vampire qu'elle allât chercher la réponse. « Qu'est-ce que... ». Sa phrase se conclut par un écho douloureux et surprit. La Sarethi ferma les yeux et serra la mâchoire tant pour étouffer le geignement qui lui échappait que pour atténuer la douleur lancinante et la sensation désagréable de ses poignets cisaillés. Face à l'agression, une boule de magie gonfla en son sain, prête à la riposte, qui explosât néanmoins immédiatement comme une bulle de savon à l'instant où son assaillant posa ses mains sur sa taille. Son corps trop prêt du sien, c'était un sentiment terrible qui la saisissait, tiraillée entre la perception désagréable de la chaleur de son sang sur son épiderme et la sensation captivante de la froideur de ses mains sur son corps. Son souffle se bloqua dès lors qu'il fût si proche qu'il lui fût possible de lui compter les battements de son cœur de glace. C'était une catastrophe. La situation lui échappait complètement. Jusqu'alors, même poings liés, elle se sentait encore capable de répondre et reprendre le contrôle s'il le fallait. Là, elle sentait cette corde de sureté lui filer vilement entre les doigts.

Son regard perdu dans le vide, s'interrogeant sur le bienfondé de ses choix, elle leva vivement le menton lorsqu'il reprit la parole. « Aimer quoi ? » demanda-t-elle sèchement. Un frisson glissa sur son échine lorsqu'il s'approchât à nouveau pour percer sa chaire. Les crocs pénétrant sa peau, Èibhlin se tendit, forçant un peu plus sur ses poings liés et serrés comme elle se mordit la lèvre pour retenir un gémissement de douleur. L'instant aurait pu être plaisant, si l'on omettait certains détails contrariant. Malheureusement, le fait étant que ces détails prenaient le pas sur tout le reste. A la mesure de ses Baisers parcourant sa peau, Èibhlin laissa son esprit s'échapper, fuir la souffrance, restant simple poupée entre les mains et les crocs du Vampire. Comment en était-elle arrivée là ? Par idiotie, tout simplement. Elle se sentait souillée, violée au plus profond de son corps et de son être. Elle se sentait ridicule et faible. Il s'était emparé d'elle, avait profité de son atonie et l'avait mise à nue avec sauvagerie. Elle n'avait ni su ni réussi à réagir pour empêcher que cela n'arrive. Un voile d'ombre sur le visage, elle leva à peine le regard lorsqu'il l'interpella à ses pieds. Elle se demanda alors ; ce jour-là, était-ce ceci qu'avait ressenti cet esclave à Amestris, entravé sur ces planches alors que son sang venait abreuver les rigoles à ses pieds ?

« Heureuse ?... » répéta-t-elle doucement, émergeant à nouveau à cette réalité à laquelle elle avait échappé durant plusieurs minutes. C'était cependant une excellente question. L'était-elle, heureuse ? « Non. » déclara-t-elle dans un souffle. Elle avait toujours vécu grâce, par et pour les autres. Elle n'avait jamais, sinon rarement, eu un instant pour elle. Toutefois, existait-il seulement un seul Alfar heureux ? Elle leva le visage pour se plonger dans les iris du Vampire. Elles lui paraissaient plus éclatantes que tout à l'heure. Ce ne devait être qu'une impression. Lui semblait l'être en tout cas, heureux. Elle fronça des sourcils, puis baissa la tête, la mâchoire serrée d'amertume. Une, deux, trois inspirations, puis elle se redressa, plus assurée. « Profites-en, tu ne me verras pas souvent comme ça. » fit-elle sèchement en écho à ses propres mots qu'il lui eût dit plus tôt. Elle prit une nouvelle longue inspiration qu'elle expirât de même. Dans un même temps, ses liens s'évanouirent dans un volute de fumée rouge et noir, la libérant enfin. Elle dut néanmoins se soutenir quelques secondes au pilier marqué de ses propres meurtrissure pour éviter la chute. Ce fut une fois l'équilibre trouvée qu'elle s'en détachât et fit face, le dos droit et la tête haute, à son bourreau. « A genoux. ». L'injonction, sèche, claqua dans l'air comme un coup de fouet. Au même instant, d'épaisses lianes épineuses percèrent le sol de pierre autour de lui pour le saisir par le torse et les articulations, ne lui laissant guère le choix et le forçant à ployer devant la Sarethi. User de magie la faisait puiser dans ses dernières forces mais sa volonté retrouvée aidait à ne pas sombrer — immédiatement — dans l'inconscience. Elle détailla un instant le Vampire à ses pieds. Il n'avait pas fallu longtemps à la nature maudite pour le mettre dans un tout aussi piètre état qu'elle. Œil pour œil, dent pour dent... Sang pour sang. « Tu as devant toi Èibhlin Mèinn, future Dame Noire de l'Ultimage des Ténèbres Elias Salvatore. » commença-t-elle d'une voix ferme en redressant son port de tête et le toisant de sa hauteur. « Avises-toi de recommencer comme tu l'as fais... ». Elle dut marquer un temps pour reprendre son souffle. « Et je te le ferai regretter amèrement, Dorian Lang. » siffla-t-elle en appuyant son nom, ses liens venant se resserrer autour de la nuque de l'intéressé. « Si je le veux, face à moi, tu n'es rien. Tu n'es personne. » fit-elle en fléchissant des jambes de façon à se trouver à hauteur de visage de son vis-à-vis. Peut-être exagérait-elle un peu ses propos. Toutefois, ce n'était pas comme s'il était au courant des détails. Dans un murmure presque conciliant, elle reprit, « Tu te souviens ? Les fleurs les plus dangereuses... »

Finalement, la phrase ne trouva de fin que dans le murmure du songe qui s'estompât.
:copyright: ASHLING POUR EPICODE



Mots 1057
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t36268-jamiel-arcesi#70079
Maximilien Eraël
~ Humain ~ Niveau III ~

~ Humain ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 2460
◈ YinYanisé(e) le : 18/09/2016
◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Maximilien Eraël
Mar 20 Avr 2021, 20:53


Geminae

La petite main potelée d'Aurel vint chercher une poignée du sol meuble à ses pieds. C'était drôle. C'était tout doux. Un peu comme ces sucreries qui ressemblaient à des nuages. Il porta sa main à hauteur de visage et souffla dessus. Le nuage s'envola devant lui comme un millier de petites plumes. Le garçonnet eu un éclat de rire. Soudain une petite boule dorée luminescente apparue devant lui, immobile, flottant à quelques centimètres de son visage. Curieux, il l'observa d'abord en silence avant de tendre les mains pour s'en saisir. A la place il eut un geste de recul lorsque l'étrange boule esquissa un mouvement en sa direction. « Ah ! » s'exclama-t-il en même temps. « Est-ce que c'est ça un feu follet ? » se demanda-t-il à voix haute. Le petit n'avait aucune conscience de ce que pouvait être la magie. Sinon celle des Anges, il n'y avait jamais été confronté, protégé dans l'enceinte de Ma'Ahid d'Utopia. Aussi finit-il par tourner les talons et courir loin de cette étrangeté, quoi qu'elle ne semblât pas vraiment dangereuse, bien au contraire. Mais il voulait la montrer à Sharihzad. Et peut-être que son papa pourrait lui dire ce que c'était, si c'était bien un feu follet. Ainsi se mit-il à les appeler chacun leur tour à tue-tête . « Papaaaaaaa ! Sha'zaaaaaam ! ». Oui, Sha'zam, à défaut de pas réussir à formuler correctement Sharihzad. La pauvre Enfant des Cieux avait un nom bien compliqué à prononcer pour son jeune âge. Quant à son père, n'en parlons pas ! Bienheureux était d'ailleurs le temps où il était persuadé qu'il s'appelait juste "Papa".

Une grimace se dessina sur le visage de l'enfant. Il avait beau s'époumoner, personne ne lui répondait. Il était seul. « Papa ?... ». Cette fois ce n'était plus un simple appel destiné à trouver son attention. Cette fois, c'était un souffle craintif dans l'espoir qu'il le retrouve dans l'obscurité soudaine. Une corneille s'envola dans la nuit. Il sursauta. Il n'aimait pas les corneilles. A chaque fois il y avait une corneille dans ses cauchemars. Finalement il reprit sa marche, en silence. Les nuages sous ses pieds avaient cédés la place à des graviers. Autour de lui, des silhouettes étaient présentes, floues, éparses, nombreuses. Il était incapable de dire s'il s'agissait d'hommes ou de femmes. D'Humains ou non. Il les entendait seulement murmurer un discours inaudible. Avançant à pas lent à travers le ténébreux paysage, comme pour ne pas éveiller ces ombres atone, Aurel jetait à intervalles réguliers des regards autours de lui, vérifiant qu'aucune ne bougeait et ne s'approchait de lui. Il regretta avoir abandonné sa Lumière. Elle était si chaleureuse elle alors qu'il ne faisait que frissonner depuis qu'il se trouvait ici. Un jappement retentit au loin. Le petit Humain s'arrêta, fixant l'horizon en papillonnant des yeux. A nouveau l'aboiement se fit entendre. Dans un élan désespéré, le rouquin se précipita en sa provenance, persuadé de connaître l'animal qui en est à l'origine.

Lorsqu'il trouva enfin le chien noir, le paysage autour de lui s'éclairci tout comme le visage du garçonnet qui voulu attraper l'animal pour lui faire un câlin. Celui-ci esquiva le petit Humain pour l'abandonner — ou presque — dans son nouveau décors. Boudeur, Aurel fixa longuement le chemin par lequel le canidé se fût échappé avant de s'avancer dans la tableau. Ici, le Soleil brillait sur la plaine, illuminant de milles feux une herbe grasse iridescente. Par endroit un arbre aux feuilles céruléennes s'élevait, offrant un coin d'ombre au voyageur égaré comme l'était l'enfant. Et, partout, des oiseaux. Des milliers d'oiseaux semblables à des perruches possédant le plumage de colombes. Il voulu s'approcher d'un groupe pour les observer de plus près. Mais, à quelques pas à peine, tous s'envolèrent dans un froissement cacophonique et une volée de plumes. « Pfffff... ». L'enfant donna un coup de pieds déçu dans le vide. Puis son regard se posa sur un autre oiseau, un peu plus loin. Il était différent. Lui aussi ressemblait à une perruche. Mais il ne restait pas comme les autres, statiques. Il furetait d'un arbre à un autre, d'un groupe à un autre, comme s'il cherchait quelque chose. Et lui n'était pas blanc. Ses plumes dorées brillaient comme des paillettes au soleil. Doucement, Aurel s'approcha de l'animal au centre d'un petit groupe de perruche blanche. Il s'agenouilla et tendit la main en espérant accaparer son attention. « Petit oiseau. » l'invita-t-il doucement. Un petit rire lui échappa lorsqu'il vint se poser dans le creux de sa paume de main. Alors, avec délicatesse, il vint caresser la tête de l'oiseau, un large sourire aux lèvres et le cœur chaud. « Bonjour petit oiseau. » l'accueillit-il  tendrement comme un membre de sa famille. Car c'était presque ça qu'il ressentait. Il ignorait où était son père. Il ignorait ou était sa sœur. Mais il venait de retrouver sa Lumière. Il le savait. « Viens on joue ! » s'exclama-t-il les yeux pétillants, se moquant totalement si l'animal le comprendrait ou non.
©gotheim pour epicode


Mots | 839


We were never welcome here ~ Night time or morning time, we're going strong

Don't you tell me what you think that I can be

[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 8 3881576816 Vous avez deux nouveaux messages [RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 8 3881576816 :


Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34158-melissandre-s-gemu-
Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11262
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Mer 21 Avr 2021, 00:37


Illustration - Natalya Sorokina
Geminae
Neah & Oriane

Il ne s'était pas complètement redressé, ni n'avait essoré ses vêtements, qu'une voix atteignit ses oreilles, l'intriguant tout en relevant ses mires dans la direction d'où elle provenait. Quelqu'un courrait, venant se devant lui, le souffle court. Une petite fille. Ce n'était pas Mancinia, mais une une personne qu'il n'avait jamais vue. L'Ange connaissait bien cette aura. Une Déchue. Une sorte de frisson parcouru son corps, partagé entre la crainte et le dégoût, encore un peu et il aurait esquissé un pas en arrière. Ses parents lui avaient souvent dit de ne pas aller vers les Ailes Noires, parce qu'ils étaient différents des Ailes Blanches. Ils avaient succombés à leurs sentiments impurs et aimaient pervertir ceux des autres. En quelques instants, Neah se ressaisit. ​Il ne craignait rien, de toute manière. C'était quelqu'un de fort ! Ses ailes n'étaient pas seulement blanches, elles avaient des éclats dorés comme preuve qu'une Déchue aussi menue ne pouvait rien. Et Mancinia, gardait son coeur à l'abri des Vices ... C'était comme sa Reine. Il bombait le torse écoutant la Petite Déchue parler, presque autant que son Humaine, c'était impressionnant.

Salut ! répondit-il en clignant des yeux tout en répondant à ses questions, unes à unes. Mancinia, c'est ma copine ! Elle jouait avec moi en comptant pendant que je me cachais, mais ... Je sais pas, elle est partie et il y a eu un truc bizarre, alors j'm'inquiète pour elle ! Si tu peux m'aider, ce serait trop bien ! Elle est la plus jolie fille du monde, enfin, toi aussi t'es jolie, mais elle, c'est encore plus ! Elle est, hum, grande comme ça, là, tu vois ma main ? C'est une Humaine, la plus incroyable des Humaines, hein ! Et oui, c'est ma copine amoureuse ! Hihihi ! Moi, c'est Neah, enchanté Oriane ! Ta maman, elle a trop raison d'ailleurs !

Lui aussi reprit son souffle après sa longue tirade. Comment Mancinia pouvait débiter paroles sur paroles sans s'interrompre ? C'était une capacité ahurissante, était-ce une particularité des Humains, ou juste des petites filles ? Naaan. Ce devait lui qui manquait d'exercices, il devrait entretenir sa respiration ! Oriane discutait encore quelques minutes avec lui, avant qu'ils ne se mettent d'accord et se séparent. À deux, ils iraient certainement plus vite. Quoique, c'était évident qu'il allait la trouver avant ! Parce que c'était lui le Chevalier de cette histoire.

Kitchoum !

L'éternuement l'avait prit par surprise, c'est que ses vêtements humides ne l'aidait pas vraiment. En se frottant le nez avec la manche de sa chemise, l'Ange savait que rester dans cet état le rendrait malade. Pas le choix, Neah enlevât le haut, le vent était doux et sècherait sa peau, ce serait bien mieux ainsi. En parcourant les environs, il cherchait une trace éventuelle de son Humaine, sur la plage et aux abords des forêts, sans s'éloigner des vastes espaces déserts pour demeurer visible, au cas où elle dans les environs. Où était-elle passée ? Son absence lui pesait atrocement, il avait l'impression de mal respirer, d'être amputé d'une partie de son coeur, d'être sur le point de vomir et de se rompre en mille morceaux. Sa tête tournait. Avançant son pied, tout en levant les bras, avant de fléchir son genou en gardant son opposé droit, l'Ange se penchait en avant dans cette position pour se retrouver quelques secondes les pieds en l'air et la tête en bras, avant de basculer sur le côté. Hop ! Ses idées étaient remises en place avec ce modeste exercice ! Ça allait bien mieux et ... son nom crié, il se retournât. Son coeur ratait un battement devant les traits de ... Mancinia ? C'était Mancinia ?! Non. Si ? Son amour ne pouvait mentir, malgré les traits empruntés et le bisou volé ... C'était pas elle.

Mais t'es folle, Oriane ! dit-il en fronçant les sourcils, mécontent de sa blague. Pourquoi t'as pris l'apparence de Mancinia comme ça ?! J'ai cru que c'était elle, moi, enfin pas longtemps, mais quand même !

Mais Neah ne pouvait pas rester fâché plus de zéro virgule hui millième de secondes, surtout après des excuses. Son inquiétude était plus grande que sa colère.

Tu l'as pas vue ? ... C'est bizarre ! On s'éloigne rarement l'un de l'autre ...

Rien. Pourquoi rien ? Pourquoi s'était-elle autant éloignée de leur zone de sûreté ? Mais Oriane avait peut-être une piste, sans doute aussi terrible qu'il pouvait le croire, mais avant son aimée, qui était en mesure de mettre des gifles mémorables, une autre chose l'inquiétait.

Ooooh, méchant comment ?! Je vais aller lui dire deux mots, mwa !

Qu'il était mignon avec ses sourcils froncés, son air pas content et ses deux mains devant son visage, fermées en poing, comme prêt à en découvre. Puis, l'idée germa dans son esprit. Et si Mancinia était tombée dessus ? Et s'il l'avait emporté dans sa tanière, loin de lui ? C'était ça, cette sensation avant de partir à sa recherche. Et si la Chose les cherchait aussi ?

Mancinia me manque. Je m'inquiète vraiment ...

C'était horrible.

J'l'aime trop, Oriane, faut qu'on la cherche encore, tu veux bien, dis ?

Il remis sa chemise sur sa peau, sans pour autant la refermée.

Et toi, t'as un amoureux ?

Discuter lui permettait de ne pas trop réfléchir.

Post II - 885 mots


[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 8 Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38147-mancinia-leenhardt-
Lana Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 260
◈ YinYanisé(e) le : 20/01/2021
◈ Activité : En études
Lana Kælaria
Jeu 22 Avr 2021, 16:32




Les liens

Lana & Kiara ; Adriæn & Læn



« Tu ne voudrais pas plutôt qu’on reste toutes les deux ? » Lana se retourna et la dévisagea. Chaque fois que ses yeux bleus la scrutaient, Kiara avait l’impression qu’ils la défiguraient et la sublimaient. La Kælaria avait une façon de regarder particulière. Il lui semblait que son frère la partageait. Les deux lui faisaient un effet inoubliable. Bien qu’ils n’eussent guère la prestance des grands et que la plupart des gens ne leur prêtaient que peu d’attention, elle voyait au fond de leurs rétines des lueurs qui l’intriguaient. Plus encore, elle se sentait liée à cette famille qu’elle avait toujours connue au travers de son amie. « Tu crois qu’on serait mieux seulement toutes les deux ? » Lana fronça les sourcils et afficha une mine qu’elle désirait soucieuse. « Tu n’as pas envie de voir mon frère, peut-être ? » - « Q-quoi ? Non, c’est que… » Savait-elle ? Adriæn lui avait-il dit ce qu’il s’était passé, dans sa chambre ? Avait-il trahi leur secret ? Pourquoi sa jumelle n’avait-elle pas réagi avant ? Quelle vengeance préparait-elle dans l’ombre ? Était-elle seulement au courant ? Elle n’aurait quand même pas… L’angoisse lui donnait la nausée. « Je… » Un sourire s’invita sur la bouche de l’Ondine. Elle lui tapota doucement le nez du bout de son index. « N’aie pas peur. Il n’a jamais mangé personne, lui. » Sans prévenir, elle l’attrapa par la taille, l’attira à elle et enfouit son visage dans son cou. Elle y déposa un baiser, comme une promesse de sa morsure à venir, puis la lâcha et la repoussa. Seuls leurs doigts demeurèrent liés les uns aux autres. Sa main libre entoura la poignée de la porte, et elle l’ouvrit à la volée.

Le soulagement de Kiara à l’idée que son amie ignorait tout de la passion qu’elle nourrissait pour son jumeau ne fut que de courte durée. Dès que la scène qui se déroulait à l’intérieur de la pièce leur apparut, elle sut pourquoi son instinct lui avait soufflé de faire demi-tour. Si elle n’avait pas perdu ses moyens, peut-être aurait-elle réussi à convaincre Lana de ne pas rejoindre son frère et Læn ? Quel gâchis ! Son cœur froissé brûla de peine. Les larmes assaillirent sa gorge et elle ne sut par quel miracle elle parvint à les retenir – le souhait profond de ne pas pleurer. Alors, il ne l’aimait pas, pas tant que ça ? Comment pouvait-il l’aimer alors qu’il embrassait quelqu’un d’autre, dans une position sans équivoque ? Elle fixa son poing serré autour du col de la chemise du brun.

À la seconde où elle était entrée, Lana s’était figée. Son sourire s’était évanoui au profit d’une expression glaciale. Ses iris céruléens sondaient la scène avec acuité. Le temps d’un instant, la jalousie s’y lut nettement, mais quiconque de sensé aurait interprété cette étincelle d’une autre façon. Qui pouvait ainsi désirer son frère ? Qui pouvait s’offenser de voir son jumeau embrasser un autre homme ? La lueur s’effaça dès que la glace parvint à durcir même ses pupilles. Ses doigts se resserrèrent autour de la main de Kiara, qui frémit et tourna la tête vers elle. La Sirène la lâcha brutalement. Elle fit un pas en avant. « Un homme, c’est déjà pathétique, mais deux hommes ensemble, c’est vraiment ce qui peut exister de pire dans ces mers. » asséna-t-elle d’un ton tranchant et saturé de mépris. « En fait, les mots me manquent pour décrire cette horreur. » Les bras croisés, elle toisait les deux amants d’un instant. « Je ne pensais pas que vous étiez si désespérés de trouver des femmes qui veuillent bien de vous. Malheureusement, je doute que cette affaire arrange votre cas. » Un sourire cynique ourla ses lèvres. Elle s’approcha de nouveau. Son amusement s’effaça au profit d’un air plus sévère. « Tenez-vous un peu. » Elle ressemblait à leur mère lorsque celle-ci les sermonnait ou leur donnait des ordres. Elle essayait sans aucun doute de l’imiter : c’était un bien piètre mime, car il lui manquait tout son charisme.

Plus elle réduisait la distance qui les séparait, plus le corps de Læn paraissait appeler le sien. Cela lui était insupportable. Pourtant, elle rêvait secrètement de goûter à nouveau à sa peau, de toutes les façons dont cela était possible. Elle fit tous les efforts du monde pour focaliser son attention sur Adriæn. Lui aussi, elle aurait voulu le posséder de la même manière. « J’imagine que tu ne souhaites pas que je prévienne mère de tes déviances. » Ce qui lui offrait un levier parfait pour manier ses futures actions. Elle les regarda tous les deux. Elle pouvait les posséder tous les deux. D’un coup d’œil par-dessus son épaule, elle discerna Kiara. Tous les trois. Un vague sourire fit frémir ses lèvres, avant qu’elle ne le réprimât. « Je pense qu’on devrait avoir une petite discussion. » Elle se tourna vers Adriæn. « Mais d’abord, puisque tu tiens tant à le faire taire, fais-le de façon intelligente. » Elle tenait aussi à ce que Læn ne pût parler. D’abord, parce qu’il criait plus qu’il ne parlait ; ensuite, parce qu’elle craignait que le son de sa voix n’éveillât en elle trop de désir ; enfin, parce qu’elle tenait bien à lui montrer qu’il n’était qu’un moins que rien. C’était à son tour de subir son mépris. « Bâillonne-le. » Un tissu apparut dans sa main. Elle le tendit à son jumeau.



Message I – 913 mots

Je ne vois pas de quelle gênance tu veux parler [RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 8 1929536143


Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38725-lana-kaelaria#73988
Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
◈ Parchemins usagés : 5278
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Jun Taiji
Sam 24 Avr 2021, 12:18

Le Rêve II : Ife Ayeye

[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 8 14718211


Jun apparut sur un pont. Le tissu du kimono qu’il portait caressait agréablement sa peau. Il faisait encore nuit mais l’aube avait été annoncée par le changement des nuances présentes dans le ciel. Ses pas étaient lents. L’endroit ressemblait à un lieu d’Amestris : une grande place couverte d’herbes folles, au centre de laquelle une route pavée la scindait en deux. Seul dans le silence du matin, il descendit tranquillement les marches du pont, pour s’engager, tel un Roi, sur la grande bande froide. Ses pas résonnaient sur le sol et se répercutaient sur les flancs des montagnes qui entouraient l’endroit. Un fin sourire se dessina sur son visage. Il allait prendre possession du Monde des Rêves et cantonner ses rivaux à des morceaux de cet univers si particulier. Il voulait que les Rêves lui appartinssent, parce qu’on lui avait laissé trop longtemps le seul rôle du Cauchemar.

« Bien. » dit-il, en s’arrêtant au beau milieu des pavés. « Il est temps de voter. » Des formes hautes et colorées apparurent dans l’herbe. Elles semblaient irréelles, faites de la même matière que les rêves. Un bruit crissant sortit de l’étrange tête de l’une d’elles. Le langage, incompréhensible, avait du sens pour l’Æther. Il ressemblait à celui des Rehlas, en moins éthéré. Il y avait quelque chose d’effrayant et de dérangeant dans les sons émis. Tous ces êtres avaient la même langue. Néanmoins, leur façon de la prononcer était unique. C’était un nuancier, de la beauté la plus pure à l’horreur la plus insupportable. Au fond de lui, il avait toujours su être un individu vacillant. Il aimait le bien, parce qu’il lui semblait plus juste. Pourtant, il avait longuement côtoyé le mal, notamment dans le cadre de ses missions confiées par le Destin. En tant que Divinité, il ne prêchait pas pour une unique maison. Il envoyait des déluges et des tempêtes ou apportait la paix dans les foyers. Tout dépendait. « Il y a déjà trois Cauchemars dans la réalité. » répondit-il. Une autre voix, douce et claire, s’éleva. « C’est vrai. » murmura-t-il. Il resta silencieux un court instant, afin de réfléchir à sa dernière offre. « Faire de moi le Dieu Suprême du Monde des Rêves me donnera davantage de puissance. Pour le moment, vous permettre de survivre sur le long terme dans un Monde auquel vous n’appartenez pas me semble être une promesse que je ne peux pas faire. Pourtant, plus les divisions s’estomperont et plus je retrouverai mon unité. Bientôt, je serai en mesure de vous laisser vous répandre dans la Réalité. » Il inspira, son visage soudainement bien plus autoritaire. « Néanmoins, je vous préviens. Si les Songes commencent à se déverser dans le Réel, le Réel devra également être en mesure de se frayer un chemin dans les Songes. » Un son retentit, ailleurs, plus neutre et mesuré. « Oui. Vous pourriez être amené à donner naissance à des êtres réels, à l’avenir, dans le Monde des Rêves. » D’autres bruits claquèrent. « Je n’en ai aucune idée. Pour le savoir, vous devez me considérer comme le Dieu Unique de ce Monde. » C’était délicat. Les deux autres Ætheri pouvaient choisir de les punir, bien que ces êtres fussent particuliers, presque des divinités. Sans eux, ils ne brilleraient plus dans l’esprit des Rêveurs. Il s’agissait de la substance même du Monde des Songes, l’environnement de ce dernier. « Un sacrifice ? » Il n’aimait pas la tournure que prenaient les événements. « Lequel ? » demanda-t-il. « Votez. Si je l’emporte, alors je ferai ce sacrifice. »




Les ailes déployées, Jun dansait avec sa Génie attitrée. Ahena n’était pas son véritable prénom mais il aimait l’appeler comme ça, pour soulever le mirage que représentait cette Déesse. Ses doigts caressaient le corps normalement éthéré de la créature. Il allait la former et l’amour qu’elle ressentirait bientôt pour lui ne serait qu’un moteur supplémentaire à sa propre ascension. Nus tous les deux, ni l’un ni l’autre ne ressentaient la moindre gêne. Ils n’étaient que magie. Cette apparence humanoïde servait uniquement à donner le change au Réel. Les Mortels avaient besoin de représentations et la magie était difficilement reproductible. Les symboles devaient être concrets pour être adorés.

Lorsqu’ils se posèrent de nouveau sur le sol, des colonnes blanches les accueillirent, entourant leurs silhouettes de leurs hautes statures. Entre les phalanges de Jun, un lien blanc ondulait vers le sol. Il réunit les fils à ceux de la Génie, comme marque d’unité. Ensemble, lui dans son dos, ils brodèrent le commencement de leur histoire. Peut-être s’en voulait-il d’enfermer ainsi le cœur de la jeune femme dans un amour à sens unique mais certaines choses devaient être faites. Ce n’était pas celui-ci, le sacrifice qui lui avait été demandé. L’acte ne soumettait qu’Ahena à l’amour. Il y avait autre chose mais les conséquences ne se feraient ressentir que plus tard. Les Rêves et les Cauchemars ne vénéreraient que lui, à l’avenir.

826 mots


Explications


Coucou ♪

Voici la coutume des Anges, quatrième et dernière coutume de notre petit parcours onirique <3 Bien entendu, vous pouvez toujours faire la coutume des Déchus, des Orines ou des Ombres sans souci !

Coutume Ange : If ayeye
Lien de la coutume dans l'IRL des personnages. Dans le rêve, c'est un peu la même chose. L'événement se produit du matin au soir et diverses activités sont organisées. À savoir, simplement, que vos personnages sont entièrement nus dans le rêve.

Conséquences des vœux dans la réalité
Plus un personnage fait de vœux dans le Rêve, et plus il tombera amoureux facilement. Ce sont des amours éphémères mais qui seront très demandeurs en énergie.

Conséquences de la Coutume des Anges dans la réalité
Cf les gains

Organisation du RP
Vous avez le choix, avec un même personnage et pour chaque coutume, entre :
- Faire des messages multiples.
- Faire un message unique de 1350 mots minimum

Enjoy  nastae
Gains

Messages multiples, 720 mots chacun minimum
- Le gain associé à la coutume en question du thème où vous avez posté. Ce tour-ci c'est ça :
> L'Unique : Cet être avec qui votre personnage a effectué If Ayeye en rêve devient l'amour de sa vie, comme si quelque chose de plus fort que le reste existait entre eux. Le couple s'aime - même s'il peut lutter contre cet amour, ça reste difficile. Ensemble, ils forment un tout. Ils se complètent, sont une équipe parfaite, au-delà de ce qui a pu être testé jusqu'ici. Le sentiment de bien-être et de complétude qui ressort de chaque rencontre est difficilement oubliable. Chacun travaille à la réalisation des objectifs de l'autre. Ensemble, ils réussiront.
> L'Équipe avant tout : Lorsqu'un choix doit être fait par le partenaire, ce don permet de toujours le faire pencher en sa faveur.
- 1 point de spécialité tous les trois messages

Message unique, 1350 mots minimum ; un par coutume
- Le gain associé à la coutume en question. Ce tour-ci c'est ça :
> L'Unique : Cet être avec qui votre personnage a effectué If Ayeye en rêve devient l'amour de sa vie, comme si quelque chose de plus fort que le reste existait entre eux. Le couple s'aime - même s'il peut lutter contre cet amour, ça reste difficile. Ensemble, ils forment un tout. Ils se complètent, sont une équipe parfaite, au-delà de ce qui a pu être testé jusqu'ici. Le sentiment de bien-être et de complétude qui ressort de chaque rencontre est difficilement oubliable. Chacun travaille à la réalisation des objectifs de l'autre. Ensemble, ils réussiront.
> L'Équipe avant tout : Lorsqu'un choix doit être fait par le partenaire, ce don permet de toujours le faire pencher en sa faveur.
- 1 point de spécialité

Pour les Génies
- Pareil que plus haut pour les spécialités, en fonction de votre format.
- Si votre Génie se prête à la coutume, il prend le gain de la coutume o/
- S'il ne fait que réaliser des vœux => Lien d'amour : En devenant le Génie de l'un des individus liés par If Ayeye, il devient aussi le Génie de son ou sa partenaire. Il doit accorder au duo six souhaits. En échange de ce sacrifice, le Génie entre dans le duo et obtient l'Unique et L'Équipe avant tout le temps de la réalisation des vœux.

Important
Etant donné que j'ai trainé pour mettre en place la coutume, le rp prendra fin le 31 juillet ^^

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34795-jun-taiji#679068
Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

~ Sorcier ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1372
◈ YinYanisé(e) le : 30/01/2016
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Sam 24 Avr 2021, 13:34


Image par Anato Finnstark.
Geminae
Kitoe & Nostradamus

Imitant son hôte, le mage noir se leva de table pour la rejoindre près de la cheminée. Il n'était pas aussi démonstratif qu'elle - il ne s'était pas mis à danser, ni à fredonner ou à rire - mais il était transcendé par un état d'euphorie similaire. Cette alacrité mutait néanmoins en quelque chose de plus sombre, à mesure que les flammes dansantes dessinaient des ombres vacillantes sur leurs visages, une faim enfouie depuis trop longtemps qui commençait lentement à resurgir de ses entrailles. Déglutissant, l'homme se concentra sur les paroles de sa partenaire pour essayer d'ignorer cet appel vorace. Son ton, soudainement sérieux, fit disparaître le sourire du mage au profit d'une mine soucieuse. « Bien sûr. Tu sais que tu peux tout me dire. » répondit-il pour l'encourager à s'exprimer. Il tendit ensuite l'oreille, attentif à ses confidence, comme l'aurait fait un ami. L'étaient-ils, amis ? Nostradamus n'en avait pas la moindre idée. Il ne savait où se positionner face à cette femme. Il éprouvait un attrait indéniable à son encontre, mais cet intérêt n'avait rien à voir avec l'affection intime qu'e pouvaient partager un homme et son amante. Non. Leur entente était basée sur leurs passions communes : celle de la chasse, de la domination ; peut-être de la torture également. Ils étaient  un autre genre de partenaires - une idée étrange, pour le traqueur, qui se révélait d'habitude solitaire pour ce genre de jeux. Il cherchait autant le contact de Kitoe qu'il le craignait : la limite entre la complicité et la discorde était fine, fragile ; un équilibre fébrile qui pouvait faire de leur relation quelque chose de grandiose ou bien de chaotique. « Mmh... De toute évidence, ce couple représentait pour toi quelque chose de plus complexe qu'un simple gibier...  » finit par répondre le plus âgé, réfléchissant à la problématique soulevée par la brune. « Peut-être figuraient-ils une relation que tu convoites secrètement ? Un attachement sentimental ? Ou bien... Un partenaire sur qui compter ? Sur qui te reposer lorsque les choses deviennent trop compliquées. Quelqu'un qui viendrait te secourir comme Enrik a essayé de le faire pour Ida. » Un sourire moqueur traversa le visage de l'Apôtre Obscure. « Evidemment, si tu parviens à trouver cette personne, il faudra t'assurer qu'elle se révèle plus compétente que lui. Ses efforts ne lui ont pas permis de nous échapper. »

Nostradamus baissa les yeux sur leurs mains liées. Cette configuration faisait étrangement sens. Une alliance. Peut-être était-ce cela qu'il recherchait également. Quelqu'un qui ne disparaîtrait pas comme l'avaient fait Aaliah et Alice ; une personne qui ne le décevraient pas comme Adélie ; qui lui serait loyale, pas comme Vulpina. Oui, finalement, lui aussi cherchait à s'extraire d'une solitude un peu trop écrasante. A moins que son discours n'eut été que le reflet de ses propres démons et non pas une réponse aux besoins réels de la bouchère. Le sorcier fit un pas dans la direction de la femme : ils étaient proches ; il était obligé de se briser le cou pour continuer à la regarder dans les yeux. Il resserra sa prise sur leurs doigts liés. « Je cherche quelqu'un, moi aussi. » commença-t-il, presque timide. Les confidences ne lui venaient pas facilement mais, puisqu'elle s'était livrée à lui sans filtre, l'exercice lui paraissait légèrement plus simple. « Quelqu'un à qui je tiens. » Il ne pouvait en avoir la certitude rationnelle : il lui avouait des ressentis plutôt que des faits. « Je crois... Je crois qu'elle m'a volé quelque chose... Depuis, elle m'échappe. » Pourtant, il ne se sentait pas trahi comme cela pouvait être le cas avec l'Humaine. Lâchant les mains de son interlocutrice, il s'empara de son visage délicat. « J'ai l'impression qu'elle est proche, désormais. » Parce qu'en cet instant, il avait presque le sentiment d'être de nouveau entier, comme s'il avait été réuni avec la partie de lui qui lui avait fait défaut jusque là. « Je crois... » L'évidence le frappait enfin. Il réalisait, lentement, ce que cela signifiait. « ... que c'était toi, depuis le début. »

Le sorcier courrait à en perdre haleine. Le décor avait changé subitement sans que cela ne le déstabilise : il était celui qui avait imaginé ce nouveau paysage. Il slalomait entre les arbres du bois. Il ne savait plus s'il chassait ou s'il était la proie que l'on poursuit. Finalement, il capta l'éclat de celle qu'il cherchait à retrouver. Il se rua dessus, la plaqua au sol et, sans lui laisser le temps de reprendre ses esprits, il asséna les coups. Ou bien, confondait-il ? Était-ce lui qui subissait l'assaut de la Démone ? Il lui semblait que chaque taillade, chaque blessure portée sur elle était autant de douleur qui se répercutait sur son être. Il aimait la faire souffrir - ou bien aimait endurer sa violence. Nostradamus se releva. Il était en mauvais état - au moins aussi piteux qu'elle. Il cracha par terre avant d'essuyer le coin de ses lèvres éclatées du dos de la main. Il reporta son regard sur la démone. Il éprouvait envers elle une possessivité destructrice, un besoin de la faire sienne. Certains auraient pu décrire cela comme de l'amour mais il s'agissait d'un sentiment trop pur pour son cœur nécrosé. Ses passions dénaturaient toujours tout ce qu'il pouvait y avoir d'innocent, transformaient l'étincelle en brasier dévorant jusqu'à ce que tout se réduise à un tas de cendres. Il ne savait comment faire autrement. « Je crois que nous sommes dans une impasse. » Il s'était de nouveau approché de la brune. Ses mains avaient retrouvé ses cheveux, qu'il commençait désormais à peigner distraitement : ce geste semblait déplacé, après les scènes qu'ils venaient de jouer. « J'ai la terrible envie de te tuer, mais je crains qu'une telle fin ne cause ma propre perte. » Une part de lui imaginait qu'elle partagea son désir lugubre mais soit tenue au respect par la même attraction étrange que lui. « Cette histoire se réglera dans le sang. » prédit-il tout en frôlant la joue de sa convoitise. Le leur, ou bien celui des victimes sur lesquelles ils extérioriseraient leurs frustrations.

Post III:



Merci Kyky  nastae
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34204-nostradamus-dementi
Sól
~ Réprouvé ~ Niveau II ~

~ Réprouvé ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 2030
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2016
Sól
Lun 26 Avr 2021, 09:30


Image par j-witless
Ægeri
Dastan & Sól

Close to me - Ellie Goulding
Ca parle de fesses. ♪

Sól sentit quelque chose lui chatouiller les côtes : d'un geste désinvolte, elle repoussa les herbes qui effleuraient son flan, là où le tissu de son vêtement laissait apparaître sa peau au travers d'un trou. Allongée par terre, au milieu d'un pré de cerfeuils, elle profitait de la chaleur que le soleil déversait sur elle. Lorsqu'elle n'était pas en train de travailler dans les champs, le dos courbé et la nuque exposée, l'astre n'était plus aussi agaçant que d'habitude : sa morsure, au lieu d'être désagréable, lui paraissait davantage comme une douce caresse réconfortante, laissant sur sa peau une légère odeur fumée. La Bipolaire inspira profondément. L'odeur musquée des bêtes qui broutaient à quelques mètres de sa position, l'ignorant complètement, avait quelque chose de tout aussi plaisant pour l'agricultrice. Les yeux clos, elle inspira profondément, pour s'imprégner de son environnement, puis roula sur le flan gauche, pliant son coude pour venir poser sa tête sur le dos de sa main. Elle rouvrit les yeux pour scruter la nourriture qui avait été disposée. Divers bocaux et assiettes avaient été préparées : du saucisson, du pâté, du bacon grillé ; des légumes confits, des rondelles de patates grillées, une salade d'ebly, quelques légumes crus et des sauces pour les accompagner. Le fait qu'elle n'ait pas eu à cuisiner quoi que ce soit rendait le tout plus alléchant encore. Gourmande, elle s'empara d'un morceau de pain qu'elle recouvrit de pâté avant d'y déposer un cornichon et d'engloutir le tout. « Mmh... » laissa-t-elle échapper, marquant son approbation. Elle mastiqua quelques secondes de plus avant de pouvoir reprendre la parole, la bouche toujours pleine. « C'trop bon. Tu d'vrais echayer. » conseilla-t-elle à celui qui était étalé à ses côtés.

La blonde porta son attention sur le garçon qui l'accompagnait. Non. Pas garçon. L'homme. Il était grand, la dépassant facilement d'une tête, bien qu'allongé, elle n'eut pas à subir leur différence de taille. Il était également plus large, ses épaules développées et ses bras gonflés : il n'aurait aucun mal à la soulever, s'il lui en prenait l'envie. Son visage, bien qu'il paraisse désormais plus mâture, gardait les traits singuliers qu'elle lui avait toujours connu : une chevelure enflammée ; une moue mutine et narquoise, presque provocatrice avec son sourire en coin ; ses yeux bruns étaient toujours aussi expressifs. La fille de réprouvés, qui avait roulé sur le ventre, esquissa un rictus moqueur. « Eh, t'as encore de la terre, là. » taquina-t-elle Dastan en pointant sa propre mâchoire et l'arrière de son oreille pour indiquer au rouquin qu'elle zone frotter. Elle arborait un air fier et triomphant qu'elle savait agaçant. Elle soupçonnait le Belegad de s'être laissé tomber de son Cerfeuil en premier pour ne pas la contrarier, sans en être certaine : la défaite n'avait jamais eu un goût agréable, moins encore pour le farouche guerrier qui se refusait catégoriquement à perdre un quelconque défi. C'était un entêtement presque religieux. Sans doute parce qu'il était impensable pour un Dovahkiin de perdre, de quelque façon que ce soit. La gagnante ricana légèrement devant l'air bougon de son partenaire, se relevant sur les genoux pour se rapprocher de lui. « Non, . » dit-elle en s'emparant de son visage d'une main, le forçant à lui dévoiler son profil. De sa main libre, elle nettoya la zone brunâtre avant de le libérer. « Voilà, t'es enfin présentable, Mal'Gogil. » Penchée au-dessus de lui, quelques mèches de cheveux couleur de blé dégringolèrent, se mêlant au brasier de la tignasse bouclée; d'autres effleurèrent son torse nu. Les perles azurées dessinèrent les contours de ses muscles avec un intérêt non dissimulé : un sourire goguenard s'était dessiné sur ses lippes.

Sól se rassit, restant cette fois-ci collée au Kiir’Sahqon, préparant une seconde tartine de terrine. « Bien, maintenant qu'on a prouvé que je suis la meilleure au Rodhanik*, qu'est ce que tu veux faire ? » demanda-t-elle, arborant toujours son air supérieur, se comportant comme si sa victoire avait été absolue - alors qu'elle s'était retrouvée le cul dans la boue quelques secondes après le rouquin ; peu importait néanmoins, sa volonté avait été suffisante pour la maintenir en scelle jusqu'à pouvoir se décréter gagnante. « Un bras de fer ? Un concours de cracha ? » La jeune femme se retourna pour tendre la bouffe à son ami. Lorsqu'il ouvrit la bouche, elle le laissa y planter les dents avant de lâcher le morceau de pain. Puis, continuant à parler, elle se prépara sa propre bouchée : une tranche de saucisson coincée entre deux rondelles de patates. « Une course ? Ou bien se battre à mains nues ? Tu sais, je peux continuer comme ça toute la journée. Je suis certaine que t'arriveras pas à me battre. Je suis bien trop forte pour ces petits muscles. » le taquina-t-elle en tâtant ses biceps d'un air désapprobateur. Elle éclata de rire avant de s'avachir sur lui, un coude en appuis de l'autre côté de son buste. Leurs visages étaient proches, une proximité qui ne faisait qu'agrandir son appétit - et celui-ci ne serait pas comblé avec de simples légumes ou quelques tartines. De nouveau, elle riva ses yeux à ceux de Dastan. Elle garda le silence un instant, se mordillant la lèvre inférieure : elle hésitait à lâcher ce qui lui traversait l'esprit. « Ou bien, on pourrait s'amuser en faisant des galipettes. Peut-être qu'à ce jeu là, je te laisserai avoir le dessus. »

La Zaam était assise à califourchon sur le Belegad - la nouvelle disposition qui avait entrecoupé leur discussion et brisait la continuité du songe ne la troubla pas le moins du monde. Elle laissa ses mains parcourir ses abdominaux, remonter le long de son torse jusqu'à ses épaules. Son visage près du sien, elle pouvait sentir son souffle chaud sur sa peau. Elle se rapprocha davantage jusqu'à sceller ses lèvres aux siennes, dans un baiser aussi passionné que brutal, tandis que ses mains continuaient à parcourir son corps. Après quelques secondes, la jeune femme le repoussa, le plaquant au sol. D'une main, elle attrapa la première chose qu'elle trouva : une fraise. Elle adorait les fraises : une fois, son père lui en avait ramené de l'un des villages Orines. C'était une denrée rare ici : ces délices-là étaient réservés pour les célébrations. La plaçant entre ses lèvres, Sól se pencha une fois de plus jusqu'au roux pour le laisser s'emparer de la moitié du fruit. La luxurieuse l'embrassa succinctement sur les lèvres, puis suivit le contour de sa mâchoire. Ses doigts se refermèrent sur une cuillère à miel : se redressant de nouveau, elle plaça l'ustensile au dessus de Dastan. Un sourire gourmand sur le visage, elle laissa une goutte du liquide doré tomber sur son partenaire. Puis une seconde, et une troisième. « Oh, zut alors. » lâcha-t-elle, faussement outrée. Finalement, elle déposa la cuillère sur la peau chauffée, dessinant quelques formes aléatoires avant de se débarrasser de l'objet. « Laisse-moi nettoyer ça. » proposa-t-elle de façon décontractée. La blonde s'exécuta aussitôt, venant récolter le miel avec sa langue, descendant jusqu'à son nombril, ses mains s'aventurant plus bas.

Après s'être amusée, Sól remonta pour se positionner au dessus de son amant. Ses doigts s'emmêlèrent aux fils rougeoyant. Elle échangeant quelques embrassades avant d'user de son poids pour les faire basculer sur le côté. La configuration était inversée : elle le lui avait promis, elle le laisserait dominer cette partie-là. Le laissant faire ce qu'il désirait d'elle, l'ancienne Ange se relâchait dans des démonstrations sonores, son corps ondulant sous les caresses du Bipolaire. La Réprouvée voulait le sentir festoyer en elle ; elle voulait qu'il la fasse crier, rugir, qu'on l'entende jusqu'à l'autre bout du village ; qu'il l'utilise si fougueusement qu'elle ne pourrait plus bouger pendant des jours sans ressentir l'effet qu'il laisserait sur son corps. Parfois, elle se rebellait légèrement, juste pour le plaisir de subir plus sauvagement sa domination.

La Zaam se décolla du corps de son partenaire, encore essoufflée, un sourire accroché aux joues. « Ouai... Les galipettes. C'est bien mieux que tout le reste. » conclut-elle finalement, attrapant une Briinaak qu'elle badigeonna de confiture.

1413 mots
La subti-quoi ? Subtilité ? Connais pas.
*Rodhanik = Rodéo à dos de Cerfeuil. Si tu as déjà trouvé un autre mot pour ce sport dis moi.
Pour les génies:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t37253-davina
Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

~ Rehla ~ Niveau III ~
◈ Parchemins usagés : 772
◈ YinYanisé(e) le : 20/04/2015
Babelda
Lun 26 Avr 2021, 12:56


Image par NIXEU.
Geminae
Grendel & Babelda


Une main s'accrocha à celle de Babelda ; les doigts se nouèrent, les âmes fusionnèrent, jonction de deux entités antonymes mais désormais jumelles. La jeune femme sentit une douce chaleur remonter le long de son bras, se propager jusqu'à ses épaules puis traverser chaque fibre de son corps, à mesure qu'elle émergeait dans cette dimension lumineuse - trop éblouissante pour elle, d'ailleurs : elle plissa les yeux pour essayer de pallier à cette agression visuelle. Pendant un instant, l'intruse observa le lieu dans lequel elle venait d'apparaître. Ce monde était à l'image de la personne qu'il représentait : bariolé de couleurs éclatantes ; fleurs gorgées d'une malice fourbe ; atmosphère saturée d'une extravagance déstabilisante ; et pourtant, au travers de tout cet attirail, le sol – le fondement, le socle de ce monde – diffusait une douceur apaisante. Cette dimension était à l'opposée totale de ce que pouvait être celui de la visiteuse. Cette dernière, malgré le dépaysement, ne ressentait pas l'envie pressente de regagner le fond de son lac et ses nombreux miroirs, qui lui renvoyaient l'image de ce qu'elle devait être - ou du moins, ce qu'elle imaginait devoir incarner pour parvenir à se mélanger aux autres. Ici néanmoins, elle n'avait pas besoin de faire semblant. Elle n'avait pas à paraître différemment de ce qu'elle avait envie d'être. Comme rassurée, elle retourna son attention sur l'enfant

« Je suis Jane, oui. » confirma l'intruse en étirant un sourire. « Et toi, tu es Grendel. » ajouta-t-elle, pour lui signifier qu'elle ne l'avait pas oublié non plus. Elle se souvenait, désormais. « Merci, c'est très gentil de ta part. » remercia la Rehla en s'emparant du bouquet. La destinatrice esquissa un sourire en réalisant que ce présent lui ressemblait un peu : il était presque déplacé de trouver quelque chose d'aussi neutre et discret, au milieu de cette flore excentrique. Pourtant, l'Arlequin était parvenu à les débusquer, au milieu de tout ce chaos ordonné - comme il l'avait trouvé elle. Avec des gestes précis pour ne pas abîmer les marguerites, la Tilluiel farfouilla au milieu du collier qu'elle avait autour du cou : un méli-mélo d'objets incongrus y pendaient, c'était son chaos à elle, son désordre qu'elle emportait partout où elle allait. Finalement, elle trouva ce qu'elle y cherchait et le décrocha. « Tiens. C'est pour toi. » Presque fébrile, elle confia à l'enfant une bague légèrement déformée. C'était en réalité un simple fil de fer s'enroulant autour d'une perle orange : une babiole sans importance, pour certains. Pourtant, cette bricole avait pour la Caeli une valeur sentimentale particulière : il s'agissait du premier objet qu'elle était parvenue à lire. Elle l'avait gardé toutes ces années avec elle, comme l'on garde près du cœur les souvenirs des gens que l'on aime. « Prends-en soin pour moi, d'accord ? »

« D'accord, je viens. » Emportée par la toupie, la visiteuse se laissa entraîner au travers du jardin printanier. Elle regardait autour d'elle, observant les papillons ; elle voyait au loin quelques éléphants roses qui n'étaient pas sans rappeler la toile qui les avait fait se rencontrer ; quelques félins se prélassaient ici et là. Le duo marcha quelques instants main dans la main, en silence, avant que la brune ne regarde de nouveau l'enfant de cirque. « Comment ça se passe au cirque ? Est ce que Mademoiselle est contente de la toile que l'on a dessiné pour elle ? Et toi, est ce que ton décor te plait ? Est ce que tu as pu faire d'impressionnantes prestations ? » demanda Babelda. Elle était étrangement intéressée par la réponse, comme si elle se souciait de l'intérêt du gamin. Un comportement peu naturel, pour elle : elle n'était jamais très à l'aise avec les plus petits.

« Je crois qu'il y a quelque part où nous devons aller. » se souvint soudainement la rêveuse. « Un endroit pour tous les deux. » Elle n'était pas sûre de faire sens. Elle ne comprenait pas non plus tout à fait ce qu'elle racontait mais une petite voix semblait lui dicter la marche à suivre. Et, effectivement, à quelques mètres du duo était apparût une malle imposante. La brune s'y dirigea et en ouvrit le couvercle. « Vas-y en première. » invita-t-elle Grendel. Une fois que l'arlequin s'y fut glissé, elle entra à sa suite, refermant la porte derrière eux.

Post II:


Merci Kyra nastae

Avatar : NIXEU
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34452-babelda-tilluiel
Eiko
~ Orine ~ Niveau I ~

~ Orine ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 248
◈ YinYanisé(e) le : 14/11/2020
◈ Âme(s) Soeur(s) : Aurel
◈ Activité : Manger des mochis avec Papa Jun, chanter, danser, et remanger des mochis
Eiko
Mer 28 Avr 2021, 09:43


Image par Inconnu


« Petite Luciole ? » Eiko se pencha en avant pour voir le visage du spectre brumeux. La lumière qu'il refermait déversait une pâle lueur. « Mmh, non, ce n'est pas toi. » conclut la fillette tout en se redressant. Sans se défaire de son optimisme, elle s'approcha de la silhouette suivante, se postant devant elle. Elle se heurta au même résultat. « Excusez-moi ! » apostropha-t-elle d'un ton autoritaire. Malgré sa phrase de courtoisie, elle donnait l'impression déterminée de chercher des réponses, et de ne pas vouloir abandonner avant d'avoir obtenu satisfaction. « Est ce que vous sauriez où se cache mon soleil ? » demanda-t-elle d'une voix claire, se perchant sur la pointe des pieds, comme pour essayer d'atteindre sa hauteur. Le spectre, comme s'il l'entendait, sembla dessiner un mouvement dans sa direction, puis vacilla. L'instant d'après, il se mis à trembler : tous ses voisins firent de même. Se demandant ce qu'il leur arrivait, la petite Orine esquissa un pas en arrière pour se mettre en retrait. Quelques secondes plus tard, les ombres éclataient, telles des bulles sonores : « ploc, ploc, ploc ! ». « Oh bah, et mon soleil alors ? » demanda-t-elle à voix haute, outrée que le fantôme soit parti sans lui indiquer où sa luciole pouvait bien se trouver. Cependant, libéré de toute cette foule parasite, le chemin pour retourner aux côtés de la lumière qu'elle cherchait semblait tout tracé. La fillette l'aperçut, au loin : elle était scintillante, radieuse, si bien qu'il lui parut improbable qu'elle ne l'eut pas vu plus tôt ! Même la silhouette autour ne parvenait pas à la dissimuler. Rassurée de la voir de nouveau à portée de vue, Eiko trottina dans sa direction, un large sourire dévoilant ses dents. « Petite Luciooooooleuuuh - Viens avec moi, danser la farandooooleuuuh - Ca me mettrait en joie qu'ensemble, ON S'ENVOOOOLEUUUH ! » chantonna-t-elle à tue-tête, tandis qu'elle s'approchait de son petit feu-follet. A son contact, il sembla s'agiter, tournoyant sur lui-même. « Viens on joue ! » La voix avait de nouveau résonné de nulle part. La Hanatsu ne l'avait pas vraiment compris : les mots lui semblaient déformés, voire inconnus. Pourtant, leur sens lui paraissait très clair. « Oh oui ! Avec joie ! » s'écria-t-elle. Engaillardie par l'idée, la petite fille commença à lui tourner autour, exécutant des pas-chassés pour se déplacer : elle débordait d'un trop-plein d'énergie. « Tu veux jouer à quoi ? Tu veux faire Un-Deux-Trois-Soleil ? Ou bien faire une partie d'épervier ? » L'idée de s'amuser avec son nouveau compagnon lui plaisait tout particulièrement. Elle lui aurait bien proposé de jouer à cache-cache, mais elle avait déjà mis trop de temps à le retrouver et elle craignait de le perdre à nouveau.

« Oh non, viens on danse ! » proposa plutôt la brunette. Elle tendit ses deux longues ailes colorées - elle n'avait plus de bras, ces derniers ayant été remplacés par ces excroissances duveteuses ; mais cela ne sembla pas l'inquiéter, tout lui paraissant tout à fait normal - et attrapa les mains de son partenaire : bien que son corps soit formé d'une étrange matière duveteuse, ressemblant à de la fumée, elle parvint à s'accrocher à lui sans aucune difficulté. Eiko commença à marcher, les faisant tous les deux tourner en rond. D'abord lentement, puis de plus en plus vite, de plus en plus énergiquement, jusqu'à ce que d'un puissant élan de jambe, elle les entraîne dans les airs. « Ouaaah ! T'as vu ?! On vole ! » s'extasia la petite Orine avant d'éclater d'un rire cristallin. Prenant garde à toujours garder l'une de ses mains accrochée à celle de sa Luciole, la fille-oiseau se laissa planer au dessus de la plaine dorée qui était apparue. Elle ne comprenait pas ce qu'elle voyait s'étendre à perte de vue - dans quelques jours, cependant, elle comprendrait enfin, elle reconnaîtrait les dunes de sable qui lui paraîtraient étrangement familières, sans qu'elle ne puisse se l'expliquer.

« Dis, c'est quoi ton rêve, à toi ? » demanda la curieuse. Elle avait posé la question mais, d'une certaine façon, elle avait l'impression de déjà savoir ce qu'allait dire son Soleil. Elle écouta cependant soigneusement la réponse de sa petite Luciole, qui résonna dans le même étrange dialecte que ce qu'elle l'avait entendu utiliser plus tôt. « Moi, quand je serai grande, je serai la plus grande prêtresse de Línggǎn ! » informa-t-elle fièrement dans sa langue natale. « Oh, et dis moi, est ce que toi aussi tu aimes bien faire des Origami ? Et puis, tu aimes bien faire la course ? » Eiko ressentait le besoin de se trouver des points communs avec son nouvel ami. Pourtant, elle n'aimait pas spécialemen,t ça, la course. C'était surtout Kota qui la forçait à y jouer. Mais, si son soleil aimait ça, alors peut-être qu'elle commencerait à bien aimer aussi.

Post II:



[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 8 B6vi

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t38528-eiko-hitoka
Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1704
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Mer 28 Avr 2021, 20:40

Kitoe & Nostradamus
Geminae
Elle réalisa qu’elle retenait son souffle depuis trop longtemps lorsqu’elle commença à vaciller, prise d’un léger vertige. Papillonnant des yeux, son sourire doux se transforma en rictus sarcastique.

-Tu es quoi, mon psychiatre ?

Elle n’aimait pas les thérapies, ça l’agaçait de trop réfléchir au sens de ses propres actes et pensées. C’était ce qu’elle avait fait durant trop longtemps et elle ne voulait pas faire machine arrière. De ce fait, l’interprétation que Nostradamus faisait de sa chasse était étrange, presque dérangeante. Il se trompait. Loin d’elle était l’idée de former un couple aussi mièvre que celui qu’ils venaient d’avoir pour dîner. Jugeant valoir mieux que ça, la Démone se redressa, les épaules en arrière.

-Je n’ai pas besoin de quelqu’un pour me secourir.

Mais pour la soutenir, oui. Ce qui correspondait aussi bien à un attachement sentimental, ou une personne sur qui compter. Kitoe baissa les yeux vers leurs mains. Elle n’avait même pas pris les siennes consciemment, et elle comprenait soudain toute la signification de… tout ça. C’était tout à coup évident. Comment pouvait-il en être autrement ? Ils se ressemblaient en trop de points pour que cela soit anodin. La Démone frémit, ancrant ses pupilles dans les siennes lorsqu’il prit son visage dans ses mains. C’était doux, plaisant, exquis, et en même temps terriblement inquiétant. A son contact, elle avait envie de céder et de rester de marbre ; fondre et de résister. Elle le savait capable de la tuer, mais pourtant elle comprenait qu’ils étaient bien plus que de simples collègues ou des rivaux. Il avait raison. C’était ça, ce sentiment d’oubli : c’était lui. Elle aimait déjà Nostradamus ; elle se mit à l’adorer.

_

Son rire s’était perdu dans les bois. Longtemps, elle n’eut ni conscience qu’elle courait, ni qu’elle chassait, ni même où elle était. Elle était spectatrice de ses propres actes, comme si sa conscience embrumée venait tout juste de se réveiller. Peut-être était-ce la conséquence de leur union, elle n’en savait rien. Elle n’était pas au courant. Elle baignait simplement dans l’apaisement, et c’était ce qui importait le plus.

Du sang. Son visage en était en partie couvert, mais elle aurait été incapable de dire s’il s’agissait du sien ou de celui qu’elle avait frappé avec autant de violence. Ses bras étaient écorchés, encore plus que précédemment, et ses vêtements étaient déchirés. Son corps se souvenait des coups qu’il avait reçus, quelques secondes plus tôt, et ses muscles tremblaient encore de l’adrénaline qui avait noyé ses sens pendant trop longtemps. Ses ongles et ses phalanges, eux, étaient marqués des coups qu’ils avaient donnés. Son cœur battait à tout rompre et son sang sifflait dans ses oreilles.

-Une impasse ? Répéta-t-elle, haletante, tandis qu’un frisson la traversait à son contact.

Elle n’avait pas vraiment vu les choses sous cet angle, mais maintenant qu’il l’évoquait, peut-être avait-il raison. Que cela fût vrai ou pas l’indifférait assez. Du sang, il y en aurait quoi qu’il arrive, et ce n’était pas pour lui déplaire. C’était ce qui rendait sa vie excitante, au contraire. Que ce soit le sien où celui de n’importe qui d’autre.

-Je te tuerai en première. J’attendrai que tu sois trop vieux pour te défendre.

Incapable de marcher, assis dans sa chaise roulante, les jambes cachées sous une couverture grisâtre à carreaux et ayant à moitié perdu la faculté de la parole. Elle le regarda droit dans les yeux.

-Et je te promets qu’il y aura beaucoup de sang. Je ferai en sorte que tu vois tout.

Elle le dévorerait sous ses yeux, tandis qu’elle-même agoniserait à cause du lien qui les liait désormais. Cela l’amusa. En réalité, elle imaginait une multitude d’autre scénarios qui engendreraient leur mort. Des plus loyales et plus poétiques, ou au contraire des plus morbides. Il y avait tellement de façon de rendre leur fin parfaite que cette optique ne la dérangeait pas. Elle savait, dans tous les cas, qu’ils ne périraient pas avant longtemps.

Depuis qu’elle était devenue Démone, Kitoe était persuadée d’être protégée par une sorte de bénédiction. Une bonne étoile s’obstinait à la garder en vie, au point qu’aucune tentative de meurtre n’avait encore eu raison d’elle. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle s’était mise en danger de manière complètement irrationnelle. La Vile avait déjà été tuée deux fois, et cela n’avait pourtant jamais abouti à sa mort. La vision que la jeune femme était biaisée : elle ne craignait pas la mort parce qu’elle pensait ne pas être soumise à cette loi. En conséquence, Kitoe ne s’imaginait pas vraiment mourir, et quand bien même elle prendrait la peine de faire cet effort, celle-ci ne lui était en rien enviable. Pire, elle l’effrayait. Pourtant, être auprès de Nostradamus était différent. Elle se sentait tout à coup faillible et mortelle et ne cherchait pas à s’en soustraire. Au contraire. Si elle devait mourir, ce serait avec lui. Dans cette configuration, elle se projetait sans souci la scène de leur trépas, comme le final d’un grand spectacle : celui de leurs horreurs et de leur passion. Les yeux brillants d’émotion, Kitoe l’enlaça.

849 mots
Fini nastae




Bijin
nastae:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34531-kitoe
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 8 sur 15Aller à la page : Précédent  1 ... 5 ... 7, 8, 9 ... 11 ... 15  Suivant

 Sujets similaires

-
» [RPPT] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage
» [RPPT] - Le Rêve qui crée le doute, le Rêve qui révèle, le Rêve qui exauce
» [Récapitulatif] - Le Rêve qui enchante, le Rêve qui transcende, le Rêve qui innocente, le Rêve qui ensauvage
» Il y a ce rêve. Ce rêve qui brûle encore … [pv Mitsuko]
» ◊ Un rêve sans étoiles, est un rêve oublié ◊ [ Solo - Libre ]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Est :: Mer du Feu Bleu :: Somnium-