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 [RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue

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Bellada Ward
~ Magicien ~ Niveau I ~

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◈ Parchemins usagés : 913
◈ YinYanisé(e) le : 30/07/2018
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Bellada Ward
Mer 28 Avr 2021, 20:43


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Aegeri
Mancinia & Neah

La vanille. Phobos avait depuis longtemps oublié quel en était le goût. Il existait une époque où il en avait sans doute lui aussi apprécié la douceur, avait savouré avec appétit cette touche sucrée et exotique. C'était il y a si longtemps néanmoins qu'il aurait tout bonnement été incapable d'en reproduire la saveur, ou bien même l'odeur. Les afflictions qui tenaillaient désormais son corps et trompaient ses sens rendaient la tâche plus ardue encore. Ainsi, lorsque l'Humaine invoqua cet ingrédient pour parfumer le macaron qu'elle prit en bouche, le Sylphe cligna des yeux, un stoïcisme de façade qui ne dupa pourtant pas Nasloo. Un rictus s'était dessiné sur ses lèvres en devinant ce qui tracassait son protégé. « Tu n'as pas à t'en faire pour ça. » déclara-t-elle à voix basse, comme pour ne pas déranger les rêveurs. Elle les avait surpris en train de parler du rêve et de l'endroit où ils rencontraient une certaine Reine. Bien qu'elle ne sache pas de quelle souveraine le duo parlait, elle les soupçonnait d'être des rêveurs lucide. Elle ne voulait pas prendre le risque de briser le charme et d'attirer leur attention sur elle - encore moins sur son apprenti. « Ici, dans ce monde, tu n'as pas besoin de te souvenir, juste d'imaginer. De broder à partir de ce que désirent réellement tes cibles. » Une fois que la magie se dispersait sur eux, les rêveurs ne distinguaient plus vraiment la différence entre une tarte au citron ou bien un gratin de pâtes brûlées : ce qui comptait, c'était l'intention que l'on mettait dans le souhait. Une fois le rêve tissé, on pouvait leur faire apprécier tout ce que l'on voulait sans qu'ils ne s'en rendent compte.

Phobos, bien qu'il aurait dû écouter attentivement les conseils de sa mentor, fronça les sourcils, par mimétisme avec tous ces rêveurs qu'il avait observé aujourd'hui. La contrariété fut furtive et passa si rapidement que l'on aurait pu croire que son visage n'avait jamais quitté son expression neutre. « Il y a vraiment quelque chose dans la nourriture. » fit-il remarquer, en observant la scène qui se déroulait sous ses yeux, spectateur de l'embrassade passionnée et de l'étreinte intime. Il n'avait pas compris le principe des rêves d'aujourd'hui. « Mmh, peut-être bien... Mais ces deux là retiennent simplement un appétit débordant dans leur réalité qu'ils ne sont pas forcés à brider entre nos murs... Nous ne sommes là que pour les libérer de leurs tensions. »

Nasloo pouffa de rire à l'entente du dialogue des deux amoureux. Elle trouvait la situation amusante - elle adorait ce genre de rêves, comme si elle vivait par procuration ces sensations et ces émotions dont elle était désormais démunie. Le Sylphe, lui, était totalement débordé par la situation, ne comprenant aucunement les allusions sous-jacentes : que pouvait-il y avoir de si drôle à propos d'une lance ? Quel était le lien avec ses gestes et ses caresses entreprenantes ? Perdu, le novice se contenta de rester spectateur. Il continua d'observer lorsque l'échange charnel se fit plus entreprenant, penchant parfois la tête d'un côté ou de l'autre pour mieux percevoir un détail ou un autre, se demandant parfois pourquoi telle ou telle caresse arrachait des soupirs extatiques. Il était attentif, tel un enfant prenant des notes en écoutant un professeur lui conter l'Histoire du monde ou bien lui récitant les formules mathématiques élémentaires. Il apprenait au contact des rêveurs, tirant d'eux le comportement qu'il se devait d'adopter ensuite dans le vrai monde. « Mmh, la langue ? » répéta Phobos après que la femme eu proposé à son amant d'utiliser son organe à la place de ses mains. « Est ce qu'elle veut aussi le manger ? Est ce que les Mortels aiment vraiment ça ? » « Du moment qu'on n'y met pas les dents, les gens adorent. » Phobos sembla imaginer la scène. Finalement, il fit remarquer : « Ce doit être compliqué pour avaler. » La Djinn retint un énième rire. Il était tellement ignorant qu'elle en venait presque à douté qu'il avait un jour été mortel. Ou bien peut-être était-il simplement religieux ou eunuque. « Pas vraiment non. » se contenta-t-elle de répliquer avant de se reconcentrer sur le songe.

Le vœu final siffla dans l'air et, comme une tombée de rideau, les lumières s'éteignirent dans un souffle.

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Bellada Ward
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Bellada Ward
Jeu 29 Avr 2021, 07:55


Image par j-witless.
Neru
Mancinia & Neah

« Qu'est ce que c'est ? » demanda Phobos, intrigué en entendant les paroles des deux amants sans en comprendre le sens. Sa tutrice, à ses côtés, ne semblait pas avoir été dérangée par ces dialectes étrangers. « De l'Alikir et du Naciaze. » informa Nasloo comme s'il s'agissait d'une évidence. Son élève sombra dans une intense réflexion. Il n'était pas familier avec tous ces termes mais il lui semblait en avoir déjà entendu parler. Il les avait déjà croisé quelque part. « L'Alikir... » « La langue des Humains. » Et soudain, la réponse fit tilte : la femme, il l'avait déjà rencontré. En rêve, bien évidement. Il n'aurait jamais pu se tenir face à elle dans le monde d'en dehors et survivre à leur entrevue. Ici néanmoins, il était protégé contre sa Ma'Ahid qui ne parvenait pas à l'atteindre. Il n'avait jamais eu à se heurter à ce fléau, mais la mise en garde de la Djinn vibrait encore farouchement en lui : le simple fait de se tenir de nouveau dans le rêve d'une telle menace lui semblait contre nature. Son instinct lui criait de s'enfuir, craignant que l'Imprévisible puisse le pulvériser d'un battement de cils. « Ne t'en fais pas. On ne craint rien. » lui rappela la plus expérimentée pour qu'il cesse de s'agiter - ça n'avait pas été très visible mais son apparence avait légèrement vacillé, trahissant son angoisse. « C'est elle. La participante au Grand Rêve. » souligna le Sylphe. Sa camarade acquiesça lentement, confirmant ses propos.

Phobos écoutait distraitement le dialogue entre les deux amoureux, sans en comprendre tout le sens : il lui manquait des éléments qu'il n'était pas encore en mesure de puiser dans les souvenirs de ses Maîtres éphémères. Pourtant, lorsque l'Ange révéla son désir d'attacher sa partenaire pour l'empêcher de fuir - ou de disparaître contre sa volonté - le Sylphe sentit sa magie s'activer en écho de celle de tous les autres génies présents, comme une seconde nature, un réflexe qu'il ne maîtrisait même pas, à la façon dont certains respirent. Il observa le fruit de leurs efforts, curieux. La corde était de bonne facture. Elle semblait presque confortable - bien plus en tout cas que s'il avait été le seul à la matérialiser : il avait visualisé une vieille ficelle dont s'échappaient quelques fils indomptables et piquants. De nouveau, les paroles orales de ses pantins agirent sur sa magie et la corde de chanvre se métamorphosa en rubans de soie bleue - son bleu à lui, néanmoins, n'était pas coloré, il semblait fade, presque noir.

« As-tu déjà rencontré une Orine ? » questionna Nesloo. Phobos réfléchit, essayant de fouiller dans sa mémoire. Il ne s'en souvenait pas. Il ne se souvenait plus de rien avec certitude. « Non. » finit-il par trancher. Puisque sa mémoire se dérobait face à cette question, c'était comme s'il n'avait jamais été en contact avec ce peuple. « Et bien soit attentif. Tu vas être témoin de l'une de leurs coutumes. » prévint la Djinn. L'infant papillonna des yeux. Il n'était pas certain de comprendre. Ces deux-là n'étaient pas des Orines, alors pourquoi lui disait-elle cela ? Sans chercher plus de logique, il obtempéra et observa docilement.

La pénombre dans laquelle ils avaient été plongés quelques minutes auparavant ne l'empêchait pas de discerner clairement les contours des corps, les caresses furtives, les œillades complices. Il apprenait de cet échange bien plus que ce qu'il comprenait consciemment. Leurs interactions devenaient pour lui une mine de ressources inépuisables. C'était là les mécaniques du cœur. Et pas seulement le fantasme d'un Amour qui n'existait que dans leur domaine : celui-là transcendait la nuit et le jour, il brillait qu'importe le lieu ou le temps. Il n'était pas erroné par de quelconques inventions graveleuses, quoique leur comportement ne soit pas encore représentatif de ce qu'ils osaient entreprendre une fois le songe envolé. Le futur où ils se permettraient d'amorcer ce genre de jeux se rapprochait néanmoins, rendant ce rêve proche de la réalité.

Nesloo esquissa un sourire avant de se retourner vers son disciple. « Bien, laissons les tranquilles pour l'instant. Nous reviendrons plus tard, lorsqu'ils se seront remis de leurs fantaisies. » Phobos sembla perplexe. Comment pouvaient-ils être fatigués dans leur propre rêve ? C'était là l'un des avantages à dormir : en rêve, on n'était accablé d'aucune affliction, ni la fatigue ni la douleur - à part, bien sûr, si le Rêve mutait en Cauchemar. Ça ne lui semblait pas être le cas. Encore une fois, il ne chercha pas à protester et suivit sa supérieure jusqu'au rêve suivant.

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Bellada Ward
Jeu 29 Avr 2021, 11:21


Neru
Dorian & Èibhlin


Phobos émergea dans le rêve suivant. Il se trouvait face à des rangées de buisson parfaitement taillées ; dans son dos, un mur d'épines menaçantes s'élevait. Il se trouvait dans une impasse, personne ne l'y attendait - aucun mortel, du moins : seul une rose avait été oubliée, témoin d'un passage effacé. Contrarié, il se tourna vers sa mentor qui était apparue quelques secondes avant lui. « Où sommes-nous ? » demanda-t-il, déstabilisé par la situation. Nesloo s'installa contre un banc qu'elle venait de matérialiser. « Nous sommes dans un labyrinthe. » expliqua-t-elle. « Un piège simple mais efficace. » « Où sont les rêveurs ? Ont-ils déjà réussi à partir ? » questionna le néophyte. « C'est tout le principe de ce genre d'endroit : on se cache, on se perd, mais jamais on ne s'échappe. C'est en tout cas comme ça que l'a érigé son propriétaire. » Il en était autant prisonnier que celle qu'il avait désiré coincer. Les paroles de la femme rappelèrent au moins expérimenté le petit jeu auquel ils s'étaient adonnés en visitant le songe de cette Orine. Elle serait coincée entre leurs griffes jusqu'à la fin des temps - condamnée à errer dans sa propre hallucination jusqu'à ce que la mort vienne la cueillir. « Nous ne sommes pas soumis aux mêmes règles qu'eux, ici. » continua la plus mâture. « Concentre-toi. Cherche-les et trouve-les. » exigea l'enseignante. Comme si elle avait été sa maîtresse, le Sylphe se plia à sa demande. Il sonda son environnement, se laissant submerger par les informations : il traça mentalement un plan de ce monde chimérique. Puis, comme s'il se retrouvait attaché à eux - par un lien bien plus intimes que ceux qui se tisseraient aujourd'hui - il trouva les deux rêveurs. « Là. » déclara l'apprenti. Satisfaite, la femme se redressa et, d'un geste ample, l'invita à s'évader. « Après toi. » Phobos s'élança, tête la première, se fondant dans la matière du rêve.

Le centre du labyrinthe débouchait sur une plaine où s'étaient rejoints le chasseur et sa proie. Tel un aimant attiré par ses moitiés, le Sylphe flâna jusqu'au couple. Là, il se heurta à une réalité qui le surpris lui-même : il parvenait à percevoir les désirs refoulés, il devinait les passions tues, les échos muets de leurs pensées, les souhaits qu'ils ne prononceraient pas à haute voix. Aussi, lorsque l'homme caressa la peau de sa conquête, Phobos sentit sa magie s'agiter en lui et, sans condition, il la laissa le submerger. Les doigts effleuraient l'épiderme et laissaient derrière eux une traînée satinée. Trop euphorique à cause de sa réussite, il fallut plusieurs secondes au génie pour faire le parallèle entre les deux cordons de soie qu'il avait créé. « Les Orines... C'est ça, n'est ce pas ? Ce sont les rubans. » La Djinn afficha une mine satisfaite en confirmant les hypothèse de son disciple. Il commençait enfin à comprendre la raison de leur présence.

Jubilant devant sa nouvelle réussite, Phobos s'était rapproché davantage encore du duo. Lorsque les paroles de l'homme retentirent, il esquissa un rictus malsain. La vengeance avait un goût délicieux, même pour lui. Il imaginait déjà mille et une façons de satisfaire le rêveur, en fabricant de toutes pièces plusieurs scènes pour répondre à ses besoins. « Attends. » Nesloo l'avait empêché de se précipiter, posant une main sur lui pour le restreindre. Et, alors qu'elle le faisait, les paroles du brun se contredirent elles-mêmes. Avec une moue déçue, Phobos oublia ses plans. « Comment avez-vous su ? » « Parce que je ne me contente pas de suivre aveuglément ce qu'ils disent à voix haute. » révéla-t-elle. « C'est comme ce que tu as fait tout à l'heure : tu dois écouter ce que te crient leurs cœurs, leurs âmes, tu dois parvenir à discerner ce qu'ils ont vraiment envie de voir se réaliser. Et ne pas seulement écouter leurs discours. Ils s'enferment souvent dans des règles strictes qui les sépare de leur bonheur. Cela fait naître des frustrations que nous pouvons exploiter par la suite. Il faut simplement savoir tendre l'oreille. » Phobos vacilla. Avait-ce été un simple coup de chance ? Il regrettait de s'être fait piéger par un mensonge. Il était celui qui devait manipuler : que la configuration soit inversée l'horripilait. Pourtant, sa professeure ne semblait aucunement étonnée par son erreur.

Plus mesuré, le Faiseur de Miracles resta en retrait, essayant de réitérer son exploit de plus tôt et de percevoir les désirs latents de ses victimes. A force de concentration, il parvint à invoquer la lame d'argent. Lorsqu'il remarqua l'usage qu'en fit le buveur de sang, il cligna des yeux. « C'est un vampire. » expliqua Nesloo pour dissiper tout malentendu de sa part : cela n'avait rien à voir avec le cannibalisme dont ils avaient été témoins plus tôt. Quelque peu déstabilisé, il se replongea dans la scène onirique.

L'ordre de l'Alfar claqua. Pourtant, ce ne fut pas Phobos, ni même aucun autre génie qui s'y plia : l'homme s'effondra aux pieds de celle qu'il avait malmené quelques secondes plus tôt. « Et voici pourquoi ce rêve là est si puissant... » murmura la femme des mirages, illustrant la magie qui s'exercerait désormais entre les deux protagonistes. Lorsque la Dame Noire en devenir voulu user de sa magie, les génies s'allièrent pour faire grimper les ronces jusqu'à la chaire de sa cible. Elle fit couler son sang, comme il avait déversé le sien.

Finalement, Phobos aurait pu voir une vengeance s'achever.
944 mots
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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
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◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Dim 02 Mai 2021, 20:39



Ife Ayeye
Pendrake & Vulpina


Il lui avait tendu la main pour se plonger dans cet autre monde. La vie serait meilleure à travers les tableaux. Était-ce leur réflexion commune ? Était-ce le fruit de cette simple visite culturel, de ce long couloir blanc aux multiples tableaux ? Ces derniers ne seraient-ils pas, alors, des miroirs ? Il y en avait tant. Pendrake se souvenait, pourtant, de s'être arrêté à la hauteur de chacun d'eux. De s'être immobilisé et figé comme un piquet, droit et austère comme un Démon. Ses mains jointes dans son dos, ses iris ternis braqués sur l'œuvre peinturlurée. Ils portaient des masques. Mais les œuvres ne cachaient pas leurs émotions : elles illustraient avec finesse les intentions de leur créateur. Toute cette mascarade l'irritait. Face à un tableau, ils débâtaient de tout et de rien, avant de finir par dénaturer la représentation grâce à tout type de subterfuge. Ils étaient des saboteurs, prêts à saccager le marbre le plus lisse de la Terre Blanche. Sauf que ces moments de transition entre deux œuvres, cette brève marche où le silence régnait et la hantise prédominait… Pendrake craignait de perdre la face. Elle pourrait lui planter une dague dans le dos, nourrir des intentions meurtrières à son égard, découvrir le mensonge. Ces instants où ils n'étaient, justement, plus complices, ils devaient cesser. Effacer. Ce fut ainsi que son regard s'écarquilla face à une antique présentation de l'architecture angélique, et qu'il passa une jambe au-delà du cadre.

" Venez, Vulpina. Nous avons un monde à conquérir. "

Il lui avait tendu la main et elle l'avait acceptée.

Un rire enjôleur franchit ses lèvres, aussi innocent qu'un petit bambin cul nu. Car oui, la nudité faisait parti intégrante de leur idylle, aussi pure que les immenses draps blancs où ils reposaient. Sa propre crinière grisonnante cascadait sur ses larges épaules, son plus simple appareil dévoilant le côté sauvage et barbare des rescapés de Gona'Halv. Ses iris bleutées et bestiales dévorèrent l'enveloppe charnelle de Vulpina ; ses cheveux noirs, lisses, parsemés de perles par endroits, ses longues jambes féminines, sa poitrine tentatrice, son regard sombre soutenu d'une touche noisette. Ses lèvres rouge sang. Si l'anatomie de la Sorcière aurait pu corrompre son esprit en temps normal, il n'en était rien pour aujourd'hui. Il était de bon matin et Pendrake s'amusait de leurs frivolités. Il jouait avec les fameux bijoux, ses doigts saisissant quelques mèches d'ébène pour garder son emprise sur elle, toute son attention. L'aube s'intensifiait, avec parcimonie, au-dessus d'eux. Son doux voile de chaleur s'abattait sur leurs peaux respectives et dévoilait leur décor bucolique. De la musique romantique s'élevait d'on ne savait où, on entendait à travers les notes que leurs rires et échanges intimes. Le silence n'existait pas ici ; ils n'étaient de toute façon point seuls !


" Vous êtes vile, Vulpina. Ricana-t-il, comme s'il la complimentait au détour d'un dîner. La présence de Lucio vous incommode-t-elle tant ? Je vous ai vu l'écarter avec votre pied. "

Les ossements sonnèrent encore sous l'impulsion infligé par la Sorcière, le squelette s'écartant bien plus loin de leur espace. Il n'avait de toute façon pas le choix, car les maîtres de ces lieux – eux deux – pouvaient les congédier à tout moment. L'idée de réduire leurs os en poussière ferait une bonne occupation, après mûre réflexion. Cependant, ils avaient encore tant d'activités à tester.

" Discrète et impassible, exactement comme je vous aime voir procéder. "

Elle était une femme directe et efficace. Lucio n'avait aucune chance face à la Cartomancienne. Tiens, le crâne de Venerio, à ses propres côtés, commençait à le lasser aussi. Ils avaient fait une imitation à chacun leur tour, dressant comme une scène théâtrale, juste avec le claquement des mâchoires à nu. Comme des enfants avec des poupées de chiffon. Pendrake exhiba donc le fameux Venerio, le soupesa comme une balle prête à être lancé et visa un squelette crucifié plus loin. Dans le mille !

" Oh, mais où avons-nous la tête ?! Jeu de mot volontaire avec le lancer du crâne. Cristiana nous a dit que ce serait l'heure de l'Í Asopọ ! Il se releva aussitôt, aidant son assassine à en faire de même. Allons la voir. "

Cristiana n'était pas très loin, elle s'occupait justement de fournir les couples heureux en tissu immaculé. Avec la délicatesse légendaire du Hrafninn, il se serait bien contenté du drap sous leurs pieds, mais ce serait assez pénible de virer tous ces ossements. De toute façon, il tenait à réaliser l'Ife Ayeye dans les règles de l'art, comme s'il revêtait la peau d'un angelot !

La main dans la sienne, le Réprouvé Démoniaque la conduisit jusqu'au recoin des mains créatrices. Depuis leur escapade au sein de l'œuvre, il appréciait le moindre contact corporel avec elle. Loin de lui l'idée de dépasser les limites, mais il ne pouvait nier que sa paume contre la sienne le conduirait à de grandes folies. Il aimait jouer avec ses cheveux aussi, faire mine d'être distrait par les perles. Il aimait couler son regard dans le sien et qu'elle ne le lâcha pas. Ce devait être l'œuvre d'Ife Ayeye. Il éprouvait une fascination pour ces Anges, enfin, ces macchabées. D'ailleurs, Cristiana resplendissait avec son châle tâché de sang, il mettait en valeur ses orbites vides. Entre ses phalanges à découvert reposait une longue pièce de tissu blanche ; le fameux présent qui attendait le nouveau couple. D'une œillade complice, Pendrake invita Vulpina à saisir le tissu avec lui. La magie environnante et ses propres tours permirent de tisser le Lien entre eux. Cristiana et ses apprentis semblèrent très touchées par leur connivence.


" Croyez-moi, ma chère artiste, que je ne le lâcherai pour rien au monde. Il me plait de savoir où vous trouver et de pouvoir vous guider à moi. Il le serra entre leurs mains et l'attira à elle. Avec notre lien, même à nu, nous étoufferons les nuisibles… Lui chuchota-t-il à l'oreille avant de s'écarter et de rire aux éclats, tout rayonnant. C'est une merveilleuse journée ! " D'un point de vue spectateur, cela ne pouvait être qu'une comédie romantique, exagérée à un point.

Ils étaient les bons vivants d'un monde dépourvu du moindre Ange.

Tantôt, des harpes se faisaient entendre depuis leur arrivée. Le macabre duo découvrit la source des festivités au centre d'imposants piliers. Un banquet était dressé, des victuailles à ne plus savoir où donner de la tête, malgré tout raffiné à hauteur de leur commune prestance. Les invités semblaient les avoir attendu avant de commencer, car ils demeuraient inertes sur leurs sièges, vidés de leurs boyaux et privés de leur épiderme. De bien inactifs pour une telle occasion, Pendrake ne percevait pas cette oisiveté d'un très bon œil. Par contre, les musiciens s'activaient avec énergie : les ossatures s'animaient d'elles-mêmes pour baigner leur union de notes ancrées dans l'Histoire. Le Hrafninn trouvait ceci bien approprié pour la suite.

Avant de se livrer à l'Itolẹsẹ Ọrun, le Drem se servit dans un bol pour prendre des forces. C'était délicieux, autant que leur emprise sur ce lieu enchanteur
.

" Prenez-moi au mot : je vous ferai goûter ma cuisine. Il serait prétentieux de ma part d'affirmer que vous vous régalerez, mais je tiens à ravir votre palais. Il leva l'index et sa voix se fit plus basse. Entre deux affaires, bien sûr. Il leva les yeux au ciel : les squelettes s'adonnaient au bal céleste. Dans leurs propres dos dénudés, des ailes apparaissaient, aussi immondes que leurs âmes. Tout comme ces tableaux que nous avons revisités, je vous invite à rejoindre ma danse. Proche d'elle, son souffle se faisait plus chaud, son regard renfermait les plus voraces flammes de l'Enfer. Couvrons-nous de rouge. " Le sang d'autrui, souiller l'immaculer de leur Lien à leur guise.


1356 mots ~



By Jil ♪
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Andrea
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◈ Activité : Andrea : Harpe & Tatouages | Natsu : Danse des épées
Andrea
Lun 03 Mai 2021, 22:59

[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 9 Mt8i
Ægeri
Kai & Natsumura




Il règne une atmosphère plaisante dans le jardin qui offre aux invités un cadre à la fois paisible et joyeux. Véritable havre bucolique, le Rêve se veut aussi doux que le miel, comme pour s'excuser du dénouement plus sinistre qui attend la Rêveuse. Les bavardages légers s'entrecoupent d'une musique entraînante jouée par des musiciens invisibles et d'impétueux rayons de soleil déposent une fine couche de sueur sur les visages des danseuses. À l'extrémité de leurs bras arqués, telles des extensions d'elles-mêmes, les lames à bout rond réfléchissent la lumière et tintent comme des clochettes dans un ensemble harmonieux.
Gagnée par les humeurs printanières, Natsumura rayonne, elle s'imprègne des regards posés sur elle et des murmures admiratifs de l'audience comme une fleur de soleil et d'eau. Elle sait que sa performance est réussie, que ses longues heures d'entraînement ont payé. Récompense à la hauteur de ses efforts, l'Art s'ouvre à elle et chante dans ses veines ; ses gestes se font suaves et racontent une histoire, suggèrent des émotions fugaces. Avant de fermer les yeux pour laisser la danse gouverner son corps, elle surprend le regard brûlant d'un invité. Il glisse sur elle comme une langue de feu, voit à travers elle et la touche plus intimement encore qu'une main l'aurait fait. Lentement, un sourire malicieux s'invite à la commissure de ses lèvres, comme un présent réservé à cet admirateur.
Les yeux toujours clos, la danseuse profite des dernières secondes de cet instant d'épanouissement parfait, à la fois éphémère et éternel. Les notes de musique s'estompent progressivement pour laisser place à un appel impérieux. Ses yeux papillonnent, cherchent un point de repère. Elle sent encore ses muscles vibrer de la tension contenue avant de se détendre totalement. Elle ne réalise pas encore les plaies béantes cachées par son vêtement. Assise à une table recouverte de victuailles, les odeurs variées s'emparent de ses sens aussi sûrement que la danse auparavant mais c'est la silhouette en face d'elle qui capture son attention. Elle reconnaît l'invité du jardin. Son regard impertinent s'est imprimé dans sa mémoire. La réponse à sa question muette est soupirée près de son oreille. L'inconnu se nomme Kai. Une douce chaleur se répand dans ses membres, picotent agréablement ses nerfs. Elle sert les mains sur la soie couleur parme de sa robe. «Oui je vous écoute.» Malgré son trouble, la voix de la Poseuse d'Enigmes est claire et assurée. Car ce festin est donné en son honneur, c'est une certitude. Elle s'en persuade car sinon pourquoi ? Un lien s'est créé entre eux, c'est indéniable mais elle peine à comprendre lequel. Impressionnée par la multitude des mets sous ses yeux, elle se décide finalement pour un verre de vin qu'elle sirote en observant le jeune homme à la dérobée. Il est volubile et Natsumura le laisse parler ; elle aime la tonalité de sa voix, à la fois grave et amusée comme s'il était toujours sur le point de rire à une plaisanterie dont lui seul connaissait le secret. Décidément charmeur, elle se sent rougir à son clin d'oeil qui lui fait perdre le fil de ses pensées.
«Volontiers. Est-ce vous qui avez préparé tout cela ?» L'interroge la Hanatsu sans masquer sa surprise. Presque comme un murmure, elle poursuit en lissant la serviette sur ses cuisses : «Vous êtes très étonnant.» Il se met à rire mais l'Orine, échouant à deviner pourquoi, se contente d'un sourire poli et choisit de se concentrer sur la salade qui est apparue devant elle. Voyant qu'il l'observe avec impatience, elle lui sourit : «C'est délicieux. Si je devais manger tous les jours comme ça, je crois que je serai l'Orine la plus heureuse de Maëlith.» Le sourire de Kai semble s'élargir et Natsumura croise ses jambes, soudain mal à l'aise. Comme s'il avait deviné la question qu'elle allait poser, il s'explique. Innocemment, elle acquiesce : «Oui, c'est important de faire une activité physique, surtout si vos étudiants sont jeunes.» Elle pique une rondelle de concombre citronnée de sa fourchette et la mâche, le temps de rassembler ses pensées. «Je ne crois pas que ce soit moi qui ai choisi la danse mais plutôt l'inverse. Aussi loin que je m'en souvienne, je l'ai toujours pratiquée. Mon frère, à l'inverse, se pose beaucoup de questions sur son Art mais je crois que se tracasser est comme une passion chez lui car au fond, il sait ce qu'il veut. Pour moi, danser est aussi naturel que respirer, il n'y a que là que je m'exprime pleinement.» Elle s'interrompt en remarquant le regard avide du roux sur ses lèvres. Réprimant un frisson, elle accueille avec soulagement la distraction offerte par l'apparition des plats et elle félicite son hôte de la présentation avec un petit rire forcé. L'avidité qu'elle a décelé dans ses prunelles de braise fait trembler légèrement ses mains et elle se réfugie dans la suite de son récit pour ignorer les sensations qu'il fait naître en elle.
La Hanatsu apprécie l'intérêt que lui porte Kai et elle explique avec animation ses progrès, les difficultés rencontrées, la sévérité de ses professeures, ses échecs. Emportée dans le balais de ses souvenirs, elle remarque avec retard que son hôte s'est rapproché d'elle et sa phrase inachevée s'évanouit sur ses lippes. Elle est surprise elle-même par l'intensité de l'impatience qui se saisit d'elle alors qu'il entortille son doigt autour d'une de ses mèches pâles. Elle aurait bien voulu sentir ce doigt sur ses lèvres, pouvoir le goûter. Ses joues s'embrasent aussitôt à cette pensée et lorsqu'il glisse une main sur sa nuque pour les rapprocher, elle ferme instinctivement les yeux pour savourer le baiser que son attitude sous-entend.
Sa réponse tombe, tranchante et Natsumura rouvre les yeux subitement. Elle fronce d'abord les sourcils, incertaine de comprendre le sens de ses paroles. Elle cherche la réponse dans ses iris assombris par une noirceur effrayante. Son sourire n'a plus rien de chaleureux et la compréhension s'installe et se loge comme une pierre glacée dans son ventre. Sous le choc, l'Orine en oublie de respirer et son visage n'est plus qu'un masque livide. Elle se recule, cherchant à mettre de la distance entre l'homme et elle, entre la réalité et ses espoirs déçus. Un goût de cendre a envahi ses papilles, elle sent cruellement l'absence des organes en elle. Son visage déformé par l'épouvante ne fait qu'accentuer l'air réjoui de son tourmenteur. Elle se sent trahie. L'excitation qu'elle avait lu sur ses traits n'était finalement que le résultat d'un sordide penchant. Comment a-t-elle pu confondre sa folie pour du désir ? Une partie d'elle refusant encore d'y croire, elle cherche à se lever pour mettre de la distance entre elle et le roux mais cela semble l'agacer et la Hanatsu se fige comme une proie aux abois. «Quoi ?» Articule-t-elle faiblement, peinant à comprendre jusqu'où l'esprit malade de Kai était allé. Elle voudrait presque ne plus l'entendre, fermer les yeux, remonter le temps jusqu'au début, retrouver son charmant hôte vanter sa performance. La nausée lui soulève l'estomac et elle ne peut que contempler d'un silence horrifié le jeune homme déguster joyeusement les boyaux. Elle ne peut concevoir qu'il soit en train de la manger, ni qu'elle ait pu le manger.
En réalité, elle est presque plus effrayée par ce qu'elle ressent que par le festin macabre qu'il a préparé. Car malgré son dégoût devant cette atrocité, sottement, elle veut encore se convaincre qu'il la désire autrement. Elle le sait, elle peut oublier tout cela au contact de son corps contre elle. Et ne serait-ce pas justice pour l'avoir trompée ? Doucement, elle lui répond : «Par égards pour votre bétail, j'exige rétribution, j'exige mon plaisir en échange de ce que vous m'avez volé.» Fermement, elle empoigne les cheveux désordonnés sur sa nuque et se tend vers lui pour s'approprier son dû. Tout d'abord, elle ne sent que le goût du sang, répugnant, sa bouche frémit de dégoût mais l'Orine persiste et ressert sa prise sur le jeune homme. Elle ne serait pas parvenue à la consécration de son Art sans une forte détermination, celle-là même qui lui impose de ne pas se soustraire aux lèvres sanglantes de Kai, de ne pas céder à sa cruauté. Elle décide alors d'oublier. Le déni est bien plus acceptable que les révélations du menu qu'elle a savouré malgré elle. Natsumura se concentre sur le fait qu'il la convoite et le contact de leurs langues entremêlées devient alors plaisant. Elle est bien placée pour le savoir désormais, il est délicieux. Quelle que soit la manière dont il puisse avoir envie d'elle, ce n'était pas important tant que cet instant durait, tant qu'elle pouvait maintenir cette illusion, encore un peu plus et alors, il disposerait d'elle comme il l'entendait si tel était son désir.

1567 mots

Pour les Génies:






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Mar 04 Mai 2021, 23:30


Ægeri - A'Hawé & Tekoa




Ce RP aborde des thèmes adultes et pourrait heurter la sensibilité de certains lecteurs.

J’entendis dans ces quelques mots l’écho de l’enfant misogyne, plein d’orgueil, qui avait croisé ma route des années auparavant. Sa voix était plus grave, son ton plus aimable et son physique plus développé. Il me fit rouler sans effort sur le côté et enserra ses cuisses autour de ma taille. Je me retrouvais à nouveau à la merci de l’imposant chasseur, proie fragile entortillée dans l’un de ses collets. Mais je ne me débattais pas ; j’étais tout aussi excitée par la perspective qui s’offrait à moi. J’attendais patiemment de connaître le sort que me réservait le traqueur, suppliant Edel dans le secret de mon âme qu’il ne me fît point trop languir ; mon corps bouillonnait déjà d’une ardeur incandescente qui clamait qu’il l’assouvît.

Un liquide sirupeux s’écoula sur ma peau tannée, éclaboussant mes seins de gouttelettes sucrées. Il suivit la courbure de mon ventre, serpentant vers l’aval, où l’attendait un nombril creusé. La cavité se remplit rapidement, et le lac sortit de son lit, s’étalant sur les plaines alentours. Tekoa posa l’un de ses doigts sous cette mare colorée et le glissa tendrement jusqu’à rejoindre mon bas-ventre. Je me cambrai lorsqu’il caressa mon intimité - et ses lèvres rejoignirent les miennes dans un baiser passionné. Je me perdis dans mon propre plaisir, profitant de chacun de ses mouvements dans une délectation égoïste. Ma main droite caressait machinalement sa chevelure, roulant ses mèches sous mes doigts filiformes. Sa jumelle passa dans son dos pour resserrer davantage notre étreinte, puis suivit le relief de ses vertèbres jusqu’à son fessier musclé.

L’adolescent que j’avais connu se serait probablement pétrifié face à ce spectacle digne de ses pires cauchemars. Celui qui réprimait autrefois baisers et caresses m’en gratifiait avec dévouement. Je gémissais sous ses gestes tendres comme le fragile animal que j’étais. Et puis, le trappeur laissa peu à peu place à sa part de bestialité. Devenant prédateur, ses crocs se refermèrent sur mon cou. Je sentis ses canines effleurer ma peau. Certaines morsures étaient plus féroces que d’autres, mais chacune me procurait une certaine satisfaction. Mon désir franchit les limites du supportable et - lorsqu’il grogna - mon corps lui répondit d’un même son. Je me contractai. Mes ongles arrachèrent des lambeaux de sa peau tandis qu’il me stimulait de ses doigts habiles. Un doux brasier embrasa alors mon bas-ventre dans une extase concupiscente. Ses attouchements lubriques avaient quelque chose de grisant. Je fermai les yeux, me laissant aller à l’intensité de ce plaisir inavouable. Mes lèvres cherchèrent sa peau alors qu’il poursuivait son hommage à Edel. Le plaisir montait peu à peu ; l’ondulation subtile gagnait en intensité, elle devint bientôt une vague qui engendra un tsunami. La puissance de ce raz-de-marée déferla dans mon tout être, dévastant mes barrières pour laisser ma faiblesse s’exprimer jusqu’à l’ivresse. Un sourire luxurieux effleura mes lèvres alors que je cédais à la jouissance. J’émis une série de cris aigus qui se suspendirent un instant dans le vent. Des sursauts incontrôlés parcoururent sporadiquement chaque parcelle de mon anatomie. Et lorsqu’il entra en moi, le feu devint fournaise. Je m’abandonnai à lui dans la continuité de mon euphorie. La sensation de mon être parcouru par le sien était étourdissante. Les coups de bassin gagnèrent en brutalité. Nous étions deux animaux en ruts - nos esprits s’unissant dans une ferveur commune. Je me redressai sur les coudes, le forçant à revoir sa position. Je voulais qu’il fusionnât davantage avec moi ; que nos corps se mêlèrent en un Tout. Je ne tardai pas à me retrouver à genoux, assis sur son membre turgescent. Je bougeai au rythme de ses mouvements, accentuant leur amplitude en bandant les muscles de mes cuisses. Mes doigts effleurèrent ses joues chauffées par l’ardeur. Je ne le voyais pas - mais je percevais son excitation. Elle grimpait à mesure qu’il renonçait à son humanité pour s’adonner à son côté sauvage. Mon corps répondait au sien avec une telle précision que j’en vins à me demander si je n’étais pas devenu une partie de lui-même. Ma respiration s’accentua au rythme de la sienne et, soudain, il se contracta à son tour. Nous restèrent un instant immobile, haletant d’un même souffle. Et comme mes forces commencèrent à manquer, je me laissais retomber contre son torse musclé. Il bascula, et nous nous retrouvâmes allongés, l’un contre l’autre, profitant en silence des vestiges de notre parfaite harmonie.


Post II - 727 mots
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Astriid
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Astriid
Jeu 06 Mai 2021, 20:27

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Geminae
Babelda & Grendel




Je fermai le poing sur la bague après l'avoir contemplé comme s'il s'agissait d'un présent aussi sacré que si les Aetheri eux-mêmes me l'avaient délivré. On ne me faisait pas souvent de cadeaux et en recevoir un de Jane fit naître des paillettes dans mes yeux. Peu m'importait l'apparence banale du bijou, à mes yeux, il valait toutes les richesses du monde.
Tout autour de nous, la vie foisonnait en un camaïeu de teintes chaudes où des créatures chimériques au pelage vif se prélassaient sans nous prêter attention. Était-ce d'un tel lieu que les Faes m'avaient privée ? Etaient-elles cachées ici, à l'abri de mon ressentiment ? Je retins mon souffle, dans l'attente de la vieille colère qui se réveillait toujours à l'aube de ces pensées mais celle-ci demeura silencieuse. Au contraire, je me sentais pleinement heureuse, comme si tout ça n'avait plus d'importance. L'insatisfaction qui m'asséchait le coeur comme une vieille pomme ratatinée s'était volatilisée sitôt que Jane était apparue et je me sentais aussi légère qu'un papillon. De fait, des longues ailes irisées s'étaient déployées sur nos omoplates et nous lévitions à quelques centimètres au dessus du sol, reliées l'une à l'autre par nos mains liées. Ravie de l'intérêt de la jeune femme, je me fis un plaisir d'y répondre, lui épargnant pour une fois les mensonges et remarques déplacées qui l'avait mise mal à l'aise à notre première rencontre : «Oh oui tout le monde est ravi de la nouvelle tente ! Nous avons fait appel à un journaliste pour que chacun puisse entendre parler de la danseuse des étoiles - c'est Mademoiselle - et depuis, nous avons gagné beaucoup de clients ! Beaucoup se déplacent pour admirer son numéro, il était déjà joli avant mais maintenant, avec la poudre argentée qui tombe du plafond et le décor étoilé, il réjouit petits et grands ! Et moi je n'ai pas encore mon numéro, Douceur est un peu jeune et elle a peur du public alors pour l'instant, on continue de travailler notre performance en attendant que nous soyons prêtes toutes les deux.» Au gré de nos bavardages, nous avions finalement reposé pied à terre, une mousse moelleuse et épaisse d'un vert tendre dans laquelle nos pas laissaient une empreinte éphémère. «Quelque part ?» Sans protester, je la suivis avec une docilité inhabituelle chez moi. Je jetais un regard intrigué vers le coffre puis, après y avoir posé un pied dedans, je m'arrêtais dans mon mouvement pour me tourner vers Jane, soudain inquiète : «Tu vas me suivre hein ? Tu ne me lâches pas ?» Rassénérée, je me glissais entièrement dans le ventre sombre de la malle.
Lorsque nous émergeâmes, des bras ténébreux nous enveloppèrent et je craignis que nous nous soyons perdues dans le néant. Le seul lien tangible que je conservais était la main chaude de Jane. Je chassais mes inquiétudes. Rien de mal ne pouvait nous arriver tant que je n'étais pas seule mais je ne pouvais résister à me rapprocher de la brune en prétextant rechercher du réconfort. Elle me prenait pour une enfant et je n'était pas encore prête à la détromper, j'aimais assez qu'elle cherche à me protéger si ça me permettait de rester près d'elle.
Des tréfonds de là où nous nous trouvions s'éleva soudain une douce mélopée. D'abord timide, elle s'étira autour de nous en égrenant des notes cristallines qui n'étaient pas sans rappeler les sons des premiers jours de ma vie, avant d'être jetée dehors. En face de nous, le cliquetis d'un mécanisme me fit sursauter et une boîte ronde s'ouvrit d'elle-même. Une lumière se diffusa de l'intérieur de la boîte, aussi douce que celle d'une bougie et jeta des ombres sur les murs alors qu'elle gagnait en intensité, révélant une pièce que je reconnus. Les étagères surchargées d'objets insolites, la boutique de Megido était telle que j'en avais gardé le souvenir, ses coins sombres dissimulant des trésors fascinants. Je m'approchais avec curiosité de la boîte musicale et sur notre passage, les objets quittèrent leurs support pour venir tournoyer lentement autour de Jane.
Dans le creux de la boîte musicale, un univers miniature s'offrait à mes yeux. Je reconnus le cracheur de feu qui s'amusait à faire courir entre les rangées du public des animaux léchés de flammes, effrayant les demoiselles et jetant des éclats réjouis dans ceux des enfants. Au dessus de la piste, Mademoiselle se tenait en équilibre sur la pointe de ses pieds, son buste parfaitement perpendiculaire au fil la supportant, l'acrobate se préparait à exécuter un salto.

Message II | 798 mots


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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Dim 09 Mai 2021, 21:53



Aegeri


Le compliment me ravit. J’étais heureux qu’elle les trouvât beaux. Mon air curieux ne souffrait d’aucune hésitation. Cette fillette me plaisait du fait de son enthousiasme. Dans ce monde chimérique, les ennuis du quotidien n’existaient pas. Je ne savais pas à quoi je m’engageais, en rêvant à ses côtés. Le désir m’était étranger. Je pouvais être amoureux, à la façon des enfants, une façon toute innocente et sans arrière-pensée. Tout ce que je constatais, c’est que j’avais envie de jouer avec elle dans cet espace fait de couleur et de douceur. Les changements d’expression sur son visage me troublaient autant qu’ils m’apprivoisaient. Je n’étais pas farouche. J’aimais me faire beaucoup d’amis, être entouré en permanence. Même si je n’avais pas l’âge des grandes réflexions philosophiques, je me ferais la réflexion, dans le futur, que la vie ne valait la peine d’être vécue qu’entouré de personnes avec qui partager ses joies et ses peines. J’avais déjà ce cocon de sécurité auprès de ma famille, je l’aurais également chez les Dragonniers. Et elle ? Nous reverrons-nous ? Les troubles de la mort planaient inconsciemment sur ma psyché. Si j’avais tout oublié, il n’en demeurait pas moins que j’avais peur de ne plus croiser ceux à qui je parlais. Comme un symptôme sur le long terme, j’aurais tendance à m’attacher plus que nécessaire et à ne plus vouloir quitter les gens. Lucius la sangsue serait l’un de mes surnoms, à n’en pas douter.

Sa main, qui enserrait mon poignet, me rassura. Elle me tenait. Elle me lâcherait mais pour partager sa nappe avec moi. Peut-être que ce serait moi, ensuite, qui ne désirerais plus la voir s’éloigner ? Il y avait une once de mélancolie dans ce rêve ou, il y en eut une à un moment. La mélancolie s’effaça vite au profit du goût délicieusement sucré des aliments. Je ris. « Je vois ça. » dis-je, avant de prendre quelques fruits, de les mettre dans ma bouche et de les manger. « Trop bon ! » m’exclamai-je. Mon père m’avait appris les bonnes manières. S’il avait été là, il m’aurait néanmoins fait remarquer d’aller moins vite. Je ne craignais pourtant pas de m’étouffer avec un grain de raisin. Tout me semblait merveilleux, ici.

« Que… Quoi ? Attends… » Je ris, tout en me plaçant un peu plus confortablement sur la nappe. Je me mis à regarder la petite fille. Elle était plus jeune que moi mais ne manquait pas d’énergie. Sa bouille était adorable et j’avais presque envie de jouer les grands-frères avec elle. J’avais grandi entouré d’enfants. Je savais prendre soin des autres. Néanmoins, plus elle parlait et plus elle se rapprochait, ce qui ne manqua pas de me surprendre. Son visage proche du mien, un sourire amusé vint illuminer mes traits. Je baissai la tête vers elle, de façon que nos deux nez se touchassent. « Touché ! » déclarai-je, fier et heureux, avant de refermer mes bras autour d’elle et de lui faire un bisou sur la joue. Je m’écartai, toujours souriant. « Je suis content de te connaître, Eiko. »

Une fois mes paroles prononcées, je m’affalai sur le côté. Mon bras se plia en équerre et ma main vint soutenir ma tête. Je réfléchis à sa multitude de questions, tout en essayant de faire le tri et de trouver des réponses. « Je pense que c’est magique et qu’on le sait quand on le voit. C’est comme… son amoureuse ou son amoureux. Il y a pleins d’histoires là-dessus, qui disent qu’il suffit d’une rencontre pour être sûr que c’est la bonne personne. » Je m’interrompis. « Gustine, par exemple, elle m’a dit qu’elle avait su tout de suite que son Minou deviendrait son mari. Je sais que ce n’est pas toujours comme ça… J’ai entendu Pauline discuter avec des amies l’autre jour et elle disait que l’amour ça venait parfois à force de… de cultiver ? Comme un champ que l’homme devait cultiver… Ou je ne sais plus trop quoi. Planter ensemble… Je crois. » Ce n’était pas exactement ce dont il était question. Les Magiciennes parlaient de sexe et de grossesse, en utilisant une comparaison. J’avais déduit tout seul qu’il s’agissait d’amour, trop naïf pour comprendre. Je m’étais imaginé, avec mon amoureuse, planter une petite graine et l’arroser. Puis, avec un peu de soleil et beaucoup d’amour, la graine aurait germé pour donner une jolie fleur. « C’est quoi un Aisuru ? » demandai-je alors, ignorant sur le sujet. « Un nouvel amoureux ? » interrogeai-je, toujours à retardement. « J’espère que je n’aurais qu’un amoureux… enfin, une amoureuse… » Une amoureuse me paraissait plus logique. Je ne m’étais jamais posé la question. J’avais envie d’avoir une amoureuse et ça me paraissait naturel de me marier avec une fille. « J’aimerais bien vivre pour toujours. » dis-je, avant de songer que ce n’était peut-être pas si bien que ça. « Enfin, seulement si les gens que j’aime vivent aussi pour toujours ! » Je me laissai aller sur le dos et tournai la tête vers elle. « Tu voudras bien vivre pour toujours, hein, dis ? » l’interrogeai-je, avant de fixer les nuages dans le ciel. Ils avaient des formes bien définies. « Tu as vu, ce nuage là-bas, on dirait un bambou tout feuillu ! » Je serrai mes lèvres et la regardai de nouveau. « Est-ce que… Est-ce que tu veux bien me faire un câlin ? On regardera les nuages ensemble comme ça. C’est ce que font les amis, non ? » Je lui souris. « À partir d’aujourd’hui, tu es mon amie ! D’accord ? On ne se quittera plus jamais ! Et on vivra pour toujours ! »

941 mots
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Dim 09 Mai 2021, 23:19

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Ife Ayeye
Bae & Dorian




Mes pieds nus foulaient l'herbe encore humide de rosée. Je marchais tranquillement, il fallait profiter des dernières heures que la Nuit avait à offrir. Mon regard se porta sur un immense dais habillé de voilages immaculés flottant légèrement dans la brise nocturne. Au loin, un musicien égrenait quelques notes joyeuses sur sa flûte. Une belle journée s'annonçait si j'en jugeais le ciel dépourvu de nuages. Une journée mortelle pour moi. Je n'étais pas pressé de rejoindre la foule qui s'amassait devant moi mais les premières lueurs du jour se faisaient de plus en plus présentes, de plus en plus cuisantes sur ma peau blême. Réprimant un soupir, je rejoignis l'abri qui s'étirait à perte de vue. Décidé à ne pas participer aux conversations, je ne prêtais pas attention à ceux qui m'entouraient. Malgré mes efforts obstinés, je ne pouvais manquer de noter qu'ils étaient tous aussi dénudés que moi. Je n'étais pas vraiment pudique mais la logique de cette singularité m'échappait. Comme pour ajouter à mon désarroi, on me remit fermement dans les mains du fil blanc. Constatant que personne ne cherchait à m'ennuyer à cette réception, je haussais les épaules sans chercher à comprendre et avançait au hasard.
À plusieurs endroits avaient été montées des tentures qui créaient un dédale agrémenté d'alcôves pour ceux qui auraient cherché plus d'intimité. Ce fut à cause des voilages que je manquais presque de remarquer un visage familier. Je plissais les yeux pour mieux discerner ses traits mais il tourna les talons et s'engouffra dans un couloir, sa silhouette frêle masquée momentanément par les étoffes. Mû par un instinct, je le suivis en bousculant sans ménagements ceux qui étaient sur mon passage. L'espoir qu'il s'agisse de Bae s'élevait comme une flamme haute en moi et j'en ressentis aussitôt de la culpabilité. Pouvais-je m'autoriser de le revoir après les mots que je lui avait jetés au visage ? Toutes les raisons qui avaient motivé mon comportement et qui semblaient justifiées sur le moment semblaient fondre comme neige au soleil pour ne laisser que la vérité. Je voulais le revoir. Je voulais le goûter à nouveau et sentir son regard sur moi. Qu'importaient les risques ou les conséquences. Je n'avais cessé de me mentir depuis, me persuadant que je devais l'oublier pour sa propre sécurité. J'étais un imbécile. Laysa m'en avait parlé, il était habituel de rechercher ses proies favorites. Tous les Enfants de la Nuit le faisaient alors pourquoi m'abîmer dans ce masochisme ridicule en me privant de ce qui était bon ? C'était à croire qu'après avoir tant souffert de mon deuil et des premiers mois qui avaient suivi ma Transformation, j'avais développé une addiction à la souffrance et que je me créais désormais mes propres tortures.
Je le vis s'arrêter à quelques pas de moi et j'admirais un instant sa silhouette gracile, les mèches blondes qui chatouillaient le creux de sa nuque. J'avais été tenté à plusieurs reprises de le rechercher à l'aide du lien qui avait été créé lorsque je l'avais sucé cette nuit à Merhonëan. Je l'aurais certainement fait si je n'avais pas été capturé par des esclavagistes. Je me remémorais encore les sensations vertigineuses que j'avais éprouvé en le mordant, elles s'étaient imprimées dans ma mémoire comme au fer rouge. Empoignant mon courage à deux mains, je m'approchais et posais mes mains sur les épaules de l'éphèbe. «Bonjour.» Susurrais-je à dans son oreille. Mes doigts frôlant le haut de son torse, je glissais un fil blanc autour de sa gorge comme si je le parais d'un collier. «M'aideriez-vous avec ceci ?» Le questionnais-je d'un ton taquin.
Reculant de quelques centimètres pour le laisser se retourner, j'évitais son regard. J'avais peur de ce qu'y trouverai lorsqu'il me reconnaîtrais. Nous nous trouvions désormais dans une niche de forme ovale et seul un brouhaha léger nous informait que nous n'étions pas seuls. «Comment vous portez-vous depuis notre dernière rencontre ? Avez-vous pu quitter la cité sans encombre ?» J'avais tenté de conserver une voix légère. «Je crois que je m'y prend vraiment mal.» Confessais-je sur un ton contrit en levant les mains vers Bae pour lui montrer le tressage que j'avais tenté de commencer. J'espérais qu'il comprendrait le message à double sens. «Vous voulez bien m'aider ?» Répétais-je en lui lançant un sourire en coin. Le voudrait-il après mon attitude grossière ? Je ne le méritais pas.

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Adriæn Kælaria
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Lun 10 Mai 2021, 06:50

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Image par Inconnu
Neru
Adriaen et Laen, en compagnie de Lana et Kiara



Les yeux d’Adriæn remontèrent jusqu’à ceux de sa sœur. Il n’avait pas besoin de regarder Læn pour savoir qu’il était en train de traiter mentalement cette garce de morue. Il trouvait d’ailleurs la chose curieuse… Pourquoi donc ne le lui envoyait-il pas l’insulte directement ? La manœuvre lui aurait fait gagner un temps précieux de réflexion. Oh. Peut-être parce que son « ami » était bien trop occupé à le fixer d’un regard noir et à le moriginer silencieusement d’un même temps ? Sans doute. « Ne me fixe pas ainsi. » souffla-t-il à l’adresse du Magicien. « C’est ta faute. Tu n’avais qu’à pas me provoquer. Tu l’as cherché. » Les paroles n’étaient pas glaciales mais elles étaient lourdes d’accusation. Néanmoins, si une chose lui paraissait essentielle, c’était celle-ci : en tant que mâles, ils devaient rester solidaires face à l’omnipotence des femelles. S’ils commençaient à se monter l’un contre l’autre, ils ne s’en sortiraient jamais. La société était trop inégalitaire pour que le sexe n’eût aucune valeur. Entre hommes, ils devaient se soutenir pour vaincre la menace et espérer obtenir une place viable. « On t’a pas appris à frapper ? » lança soudainement Læn, au plus grand plaisir du blanc, en direction de Lana. Ce qui énervait d’autant plus le sanguin, c’était cette attirance qu’il ressentait à l’égard de la Fille de l’Eau. Si elle avait été à la place d’Adriæn, dans le fauteuil, il aurait désiré glisser son genou entre ses cuisses et l’enfermer là. Il aurait eu envie de la baiser et ça le dégoûtait profondément à l’heure actuelle. « Oh ! » fit-il. « Redescends un peu ! » lui adressa-t-il, face à son numéro. Adriæn se mit à jouir de la situation, bien que compatissant à l'égard de sa sœur. Il connaissait cette facette de Læn, celle où il décidait soudainement que les Grands étaient tous des péteux et que leurs manipulations étaient de la pure connerie qu’il fallait à tout prix faire cesser. Le côté « justicier », en somme. Le côté intenable. « Tu te prends pour qui ? Tu rentres ici sans frapper et après tu nous fais des reproches ? Si tu voulais pas voir, t’avais qu’à pas venir ! Et t’as qu’à en parler à ta mère, grognasse. Qu’est-ce que j’en ai à foutre de ta vieille ?! » En plus, aucune éducation ondine ne coulait dans ses veines. L’égalité entre les sexes était ce qu’il avait toujours connu. Elle n’avait aucun pouvoir sur lui ; en tout cas, si elle en avait, il préférait faire comme si ça n’existait pas. De toute façon, elle l’énervait suffisamment pour lui couper l’envie de la caresser. Actuellement, il était plus d’humeur à l’acculer contre le premier mur venu pour lui faire cracher des excuses en même temps qu’il… Raa.

Alors que Læn s’était rapproché de Lana, Adriæn en avait profité pour lancer un coup d’œil à Kiara. Un soupir imperceptible se glissa d’entre ses lèvres. La situation n’était pas favorable mais il lui suffisait de la dénouer. Aussi, il se leva et prit le ruban entre les mains de sa jumelle. « Je suis désolé que vous nous ayez surpris. À vrai dire, je devais faire en sorte que Læn se calmât avant de me prendre son autre poing dans le visage. » Il montra l’état de sa lèvre, le sang séché qui maculait cette dernière. « Dans ma position, il me fallait quelque chose d’inattendu. » Il posa sa main sur l’épaule de Lana. « Il n’y a donc rien de particulier à relever ou à retenir de cette situation. J’en connais qui auraient fait pareil pour calmer Johannês, voire plus. Je te rappelle que c’est un Magicien. » Ces mots lui étaient adressés directement, recouverts en partie par l’insurrection de l’autre homme. « Non et puis quoi encore ? Si t’étais pas un sale tricheur je t’aurais pas frappé ! » « Tu n’as aucune preuve puisque, de toute façon, tu as renversé le plateau. » C’était ce qu’il y avait de magique avec le Magicien : il détruisait la scène du crime dans sa fureur. Ses certitudes, ensuite, ne suffisaient plus pour qu’un fait fût avéré. Il se mordait la queue, là où il aurait fallu lécher la sienne.

La main d’Adriæn remonta tranquillement jusqu’au cou de Lana. Il l’attira légèrement vers lui, la caresse se faisant plus ferme. Qu’est-ce qu’il avait envie d’elle ! De la soumettre, en même temps. Il sourit, la perversion naissant sur ses lèvres et dans ses yeux. « Je n’attacherai Læn que si tu attaches Kiara. » Il avait très envie de les voir ensemble, la Sirène soumise à sa sœur. Il se pencha doucement vers elle, pour lui murmurer quelques mots à l’oreille. « Chacun ses fantasmes. » Elle ne pouvait pas nier. Il voyait bien que l’autre excité du bulbe lui plaisait. « Tu pourras profiter de lui lorsqu’il sera à ta merci, si tu me laisses m’amuser un peu avec ton amie. » Rien n’était gratuit dans la vie.

805 mots
On est constantes dans la gênance <3




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Stanislav Dementiæ
~ Sorcier ~ Niveau II ~

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◈ Âme(s) Soeur(s) : Aggripina, la seule, l'unique.
◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Lun 10 Mai 2021, 14:02


NERU
Susannah & Stanislav
Stanislav s'immobilisa après avoir franchi la porte, fixant la silhouette qui se tenait debout devant lui, à quelques mètres de sa position. Il l'observa de loin, gardant le silence pendant quelques secondes, car s'était ce qu'il savait faire de mieux : toiser ; épier, espionner. Le névrosé ne voyait pas les choses de cette manière, bien sûr, refusant de prendre conscience des travers de ses lubies. S'il avait dû poser des mots sur son comportement dérangeant, il se serait sans doute justifié en décrivant ses obsessions par des termes tels qu'admiration, contemplation, subjugation. Une façon de sublimer ses actes malsains, mettant peut-être la faute sur ses cibles : c'étaient elles, après tout, qui attiraient son regards ; elles qui le charmaient ; elles qui désiraient secrètement qu'il s'offre à elles de toutes les manières imaginables : ç'aurait été un affront que de décevoir leurs attentes. Il s'ancrait davantage dans le déni, s'armant de prétextes fallacieux pour renforcer sa mauvaise-foi et renverser les désagréables pointes de raison qui, parfois, lui faisaient prendre conscience de la malsanité de ses actes. Ce petit jeu lui donnait une impression de pouvoir grisante qui le rendait accro : il voyait, sans qu'on ne le voit. C'était, à son niveau, le seul ersatz de puissance dont il pourrait jamais jouir. Le sorcier pencha légèrement la tête sur le côté. Cette femme là n'était pas celle qu'il rencontrait habituellement lors de ses songes. Pourtant, elle lui paraissait tout aussi attrayante, peut-être même plus, d'une certaine façon : sans cette aura impressionnante et bénéfique pour le repousser, il sentait cette cible plus accessible. Avec elle, il pourrait assouvir toutes ses dérives, pourrait s'adonner librement à ses caprices sans craindre de faire fuir l'oisillon qu'il désirait enfermer dans sa cage dorée.

Après avoir terminé son analyse, le Dementiæ se remit finalement en marche vers la jeune femme. Elle ne le voyait pas arriver : elle lui tournait le dos. C'était ainsi qu'il avait dessiné son fantasme : il ne désirait pas qu'elle puisse retourner sur lui le même regard qu'il avait posé sur elle, quelques secondes plus tôt. La réalité l'avait, par le passé, heurté à de trop nombreuses reprises. Elle lui avait renvoyé le dégoût, le dédain, l'ignorance et, pire que tout, l'indifférence. Dans ce monde-ci, il pouvait se rendre maître de la situation et refuser de se soumettre à cette appréciation crevante. Ici, ils n'étaient pas égaux. Là, il était le Maître, le Roi, le Tout-Puissant : il n'avait pas conscience que bientôt, la balance s'inverserait, qu'il porterait bientôt le rôle qu'il faisait endosser à sa cible. L'homme arriva à la hauteur de la sirène. Il se plaça derrière elle, si bien qu'elle ne pouvait toujours pas poser les yeux sur lui. « Tu es à moi. » lui rappela-t-il d'une voix basse, ses lèvres effleurant son oreille. « Tu feras tout ce que je t'ordonnerai. » Comme pour assurer son obéissance totale et ne surtout pas lui laisser l'occasion de s'enfuir, de se soustraire à son autorité, il claqua des doigts : aussitôt, un ruban passa autour des poignets de la femme et les lia dans son dos ; un second s'enroula autour de ses chevilles et un troisième se posa sur ses paupières closes. Ce ruban n'était fait d'aucun tissu : il s'agissait d'un courant d'eau qui, pourtant, ne mouillait pas la peau.

Le Fidèles d’Asresh passa la pulpe de ses doigts le long des hanches de son Orine. Il remonta jusqu'à ses côtes puis bifurqua pour suivre sa colonne vertébrale. Là, il grimpa jusqu'à sa nuque, plongeant ses phalanges à la base de ses cheveux, agrippant les fils avec une possessivité presque désespérée : la peur qu'elle lui échappe ne cessait de tordre ses boyaux, malgré l'assurance qu'il essayait d'insuffler à ses paroles. D'un geste brusque, il força l'ondine à pencher la tête en arrière, lui faisant prendre un angle qui ne semblait pas confortable. Le Maître admira les traits de la créature des eaux. Le palais en ruine dans lequel ils se trouvaient, immergé sous l'océan, laissait filtrer une lumière bleuâtre qui se répercutait sur la peau de sa captive. De sa main libre, il traça l'un des motifs que laissaient la réverbération. Finalement, Stanislav relâcha sa prise et guida l'ondine pour qu'elle lui fasse face. Il attrapa son menton entre ses doigts. « Danse pour moi. » ordonna-t-il.
770 mots



Merci Kyky  nastae
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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

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◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Lun 10 Mai 2021, 18:39

Neru

Shibari par Zuzanna Romańska

River | Bishop Briggs
Elle le sentait tourner autour d'elle comme un prédateur autour de sa proie. A chaque parcelle de peau que les pétales de la fleur effleurait, un frisson naissait et, comme une vague, glissait sur son épiderme pour mourir au premier obstacle. À chaque caresse elle sentait son désir inassouvi prendre un peu plus le pas sur sa raison. Alors elle se mordait la lèvre, tentant vainement de l'apaiser, le réfréner. Mais une dure pensée ne cessait de trotter dans son esprit : trop souvent le désir gagnait la bataille malheureusement. Naturellement, comme pour ancrer son regard dans son vis-à-vis, Oriane leva le visage vers celui-ci en l'entendant s'exprimer face à elle. Un court moment de répit où son souffle pu reprendre une cadence plus ou moins normale. La main s'approchant de son visage, elle eut, dans un ultime réflexe, un léger geste de recul. La surprise passée, son menton se redressa légèrement, comme pour effacer ce dernier mouvement fuyant. C'est là qu'elle y senti la caresse de l'inconnu et qu'elle obtint enfin une réponse mettant un nom sur ce visage qu'elle ne voyait cependant toujours pas. Nostradamus. Ça sonnait si familier à l'oreille. Presque rassurant. L'étonnante sensation d'avoir quasiment toujours connu cet homme. Comme un membre de la famille à part entière. Alors pourquoi n'avait-elle pas réussi à se souvenir de son nom à la mémoire de sa voix ? Pourquoi lui était-il impossible de remettre un visage sur ce nom lui semblant si connu ?

Ses questions ne trouvèrent nulles réponses. Elles furent de toute façon vite balayées par la nouvelle manœuvre de la fausse Orine. Ce qu'il fit exactement, elle n'en sût rien. Ce qu'elle savait cependant, c'était que l'attaque était vile, parfaitement choisie pour l'asservir plus encore. C'était un comble. Le Maître qui se faisait esclave des mains de l'Orine. Il n'était pourtant pas directement à l'origine des baisers sur sa peau, elle le savait. Comment ? Juste ça, elle le savait. Il n'y avait pas plus d'explications à donner. Pourtant il n'y avait personne et la sensation qu'elle en avait été parfaitement identique aux lèvres courant son corps ou aux mains esquissant ses courbes. Tellement plus intense. Un soupir fugua, sauvageon et brûlant. Ce n'était plus quelques papillons mais un véritable essaim qui virevoltait dans son ventre. Elle connaissait cette sensation pour en faire usage régulièrement. Elle pourrait user de sa magie pour contrer ce que l'homme lui faisait subir. Pouvoir n'est cependant pas faire. À l'évidence, sa Luxure avait déjà mit au placard toute forme de lucidité, la seule chose qui la faisait correctement — et encore ça pouvait se discuter — agir et réagir. Suivant le mouvement voluptueux, sa tête se pencha sur le côté comme un souffle profond s'échappait d'entre ses lèvres entre ouvertes. Elle avait lutté. Il avait gagné. Elle pouvait résister tant qu'elle pouvait, son essence la faisait bien trop facilement céder encore aujourd'hui malgré les efforts qu'elle fournissait pour avoir l'ascendance sur celui-ci. Au plus ces caresses et ces baisers embrassaient son épiderme pour rejoindre son bas-ventre, au plus son corps se tendait et se cambrait sous l'assaut lascif de ceux-ci. Si les choses continuaient ainsi, son cœur allait exploser sous la pression. Ainsi, elle ne put retenir un gémissement à l'obscène cajolerie effleurant son bassin. Subir ainsi le délice des baisers alors que sa Luxure la consumait depuis plusieurs minutes déjà était une torture affreusement exquise. Son corps entier ne souhaitait que répondre à l'impudique agression, se défaire de ces liens qui entravait sa concupiscence et l'empêchait d'attaquer en retour son assaillant des mêmes armes qu'il eût osé user contre elle afin de la rendre si vulnérable.

Un long frisson remonta le long de ses hanches sous le contact des mains de Nostradamus contre sa peau, son corps se rapprochant de lui à sa proximité soudaine, comme attirée par un aimant. La voix grave de l'homme bien moins inconnu qu'elle ne le croyait atteignit Oriane dans son essence la plus primaire. L'embrasser ? C'était ridicule. Elle bouillonnait. Intérieurement. Extérieurement également. Son souffle lui semblait court et pourtant elle sentait sa poitrine se soulever assez pour que le cordage autour l'enserre rudement à chacune de ses inspirations. Son cœur tambourinait tant qu'elle était certaine qu'il pouvait autant l'entendre que le sentir palpiter contre son corps. Sous le tressage de son bassin, son sous-vêtement était humide de sa libido croissante. Une Orine avait éveillé un désir latent. Une autre l'avait attisé. De simples flammèches il en avait fait un brasier. Elle prit une inspiration, longue, profonde, tandis qu'enfin, sans l'intervention d'aucun des deux protagonistes, le lien la maintenant pendue se défît. Alors, passant la corde derrière la nuque de l'homme afin de rapprocher son visage du sien, elle lui répondit. « Embrassez-moi tant que vous le voulez et tant que vous le pouvez. ». C'était une sensation terrible, celle de se trouver comme à ses premiers jours de Luxure et la nécessité d'assouvir celle-ci. « Enlacez-moi. Caressez-moi. Goûtez-moi. Jouez-vous de moi. Languissez-vous de moi. » continua-t-elle jusqu'à ce que ses lèvres effleurent les siennes. « Nourrissez-moi. » ajouta-t-elle telle une supplique avant de lui offrir ce baiser demandé, long, voluptueux, gourmand, envieux. S'écartant de lui, elle marqua un temps avant de reprendre. « Et je me languirai de vous, me jouerai de vous, vous gouterai de même, vous caresserai comme personne, vous enlacerai comme personne et vous embrasserai comme personne. » conclut-elle dans un murmure sensuel à son oreille et le pincement impatient de sa lèvre.
©gotheim pour epicode


Mots 917
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Lana Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
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◈ Activité : En études
Lana Kælaria
Jeu 13 Mai 2021, 16:49




Les liens

Lana & Kiara ; Adriæn & Læn



« Je suis chez moi. » répondit-elle posément. Elle n’avait pas besoin de frapper, de se sentir gênée par le malaise des autres ou de s’excuser de ses prétendus faux pas. Elle était la maîtresse de ces lieux. Ou plutôt – ombre au tableau – l’une des maîtresses. Sa mère régissait ; ses deux sœurs aînées la secondaient. Toutefois, Lana avait l’orgueil de la jeunesse. Elle se persuadait que celle qui succéderait à la matriarche, ce serait elle. Les jumelles évincées, elle deviendrait reine de la maisonnée et impératrice de ses jardins. Peut-être même plus. Pourquoi s’arrêter à un foyer quand on pouvait en gouverner des milliers ?

Ses yeux bleus scrutèrent Læn. Le marbre de son visage se craquelait-il ? Elle le craignait. À mesure qu’il s’énervait, elle sentait le désir grimper en elle. L’Ondine se rappelait de la façon dont il l’avait saisie, et malgré elle, s’en languissait. Sa rébellion l’excitait d’autant plus qu’elle portait la marque d’un exotisme inédit. Sous les eaux, la plupart des hommes avait intégré la prétendue supériorité des femmes. Le Magicien – le Magicien poulpe – n’en faisait pas partie. Une esquisse de sourire fit frémir les coins de sa bouche. Lentement, elle répéta : « Je suis chez moi. Des règles de bienséance et de politesse sont à observer, en particulier pour les invités. » Sa phrase se termina dans un souffle hautain. Elle voulait bien lui faire sentir qu’il n’était pas le bienvenu, alors même qu’elle l’aurait accueilli à cuisses ouvertes s’il en avait murmuré la demande. En essayant de rester stoïque, elle avança vers le fauteur de troubles. Lorsqu’elle plongea son regard dans le sien, elle eut peur de chavirer. Elle s’ancra juste à temps. « Quant à « ma vieille », elle pourrait t’écraser du bout de son index. » Du sien, elle appuya sur son sternum, de sorte à ce qu’il sentît son ongle au travers de son vêtement.

Kiara observait Lana opérer avec un mélange de fascination et de gêne. La situation risquait de dégénérer. Il lui fallait mettre de côté ses états d’âme et intervenir. Tandis qu’elle tentait de se dépêtrer de sa tristesse, Adriæn s’invita entre sa sœur et son ami. Ce ne fut que lorsqu’il en parlant que la Rehla nota le sang sur sa lèvre. Un pincement lui piqua le cœur. Ses yeux dorés glissèrent vers le responsable. Leur expression vacillait entre la curiosité et l’agacement. Pourquoi lui avait-il fait mal ? Dans le même temps, les nœuds qui tordaient son palpitant se défaisaient. Ce n’était pas un baiser d’amour. C’était une échappatoire. Une échappatoire douteuse, certes, mais le Kælaria, comme sa jumelle, avait généralement une attitude déstabilisante.

Lana plissa les yeux, avant de laisser un sourire calculateur s’emparer de ses lèvres. « Je ne savais pas que tu côtoyais autant les milieux homosexuels. » répondit-elle en feignant de ne pas comprendre à qui s’adressait ses propos – à elle. Son regard rebondit sur le dit Magicien, qui écumait de rage. Elle aimait vraiment bien le voir comme ça. Il lui donnait l’impression d’être capable de tout, de pouvoir tout oser, de n’avoir aucune limite. Un frisson griffa sa nuque, en même temps que la main de son frère grimpait dans son cou. Comme elle se laissait guider par la pression de ses doigts, elle se retrouva si proche de lui que son cœur en battit plus fort encore. Elle aurait bien aimé le voir dans le même état que Læn. Elle s’imaginait le pousser dans ses retranchements jusqu’à ce qu’il ne la plaquât virulemment contre un mur. Ensuite, elle s’amuserait à éveiller un tout autre feu, et subirait sa douce violence dans le plaisir le plus intime.

Elle arqua un sourcil. « Tu veux la bâillonner ? Elle ne parle pourtant pas beaucoup. » râilla-t-elle. Cependant, ses lèvres contre son oreille coupèrent court à toute moquerie. Son souffle fit couler de longs et délicieux frémissements contre son dos. Ses doigts tremblèrent. Si seulement elle avait pu les refermer sur sa peau ! L’adolescente serra les dents. Son masque s’était clairement fendillé, et c’était détestable. Il avait vu. Néanmoins, sa requête lui fournissait aussi une information. Il désirait Kiara. La Sirène se tourna pour détailler son amie. Elle adressa un regard en coin à son jumeau. Il était à elle de la même façon que l’Ondine lui appartenait. Elle n’aimait pas prêter. Elle coula une œillade vers Læn. Un arrangement pouvait sans doute être trouvé.

La jeune fille s’écarta doucement de son frère et lui sourit. « J’ai une meilleure idée. » Affirmer, pour commencer à convaincre. En cours de rhétorique, c’était ce qu’on lui apprenait. Comme elle pivotait vers Kiara, elle l’invita à s’approcher. Durant une fraction de seconde, elle la vit hésiter. Le mécontentement qui se peignit sur ses traits acheva visiblement de la persuader. Une fois qu’elle fut près d’elle, la Kælaria caressa une de ses mèches de cheveux du revers de son index. Elle se tourna vers les deux garçons. « On devrait s’amuser tous les quatre, plutôt que de faire ça chacun sans son coin. » Elle les sonda, tous les trois, tour à tour. « Non ? » Ce n’était pas une question.

Un ruban apparut dans l’une de ses mains. Elle le posa sur les lèvres de la Jalæhryamoe. « Lana, je ne suis pas sûre d’être très à l’aise avec- » - « Chut. J’ai bien vu comment tu regardais mon frère. » la coupa-t-elle, tout bas. « Tu vas avoir ce que tu veux, avec ma bénédiction. Il t’en faut encore plus ? » Ses yeux lançaient des éclairs. « N-Non. » - « Bien. » La peur de Kiara devenait réalité. Son estomac se noua en même temps que le tissu derrière sa tête. « Assieds-toi là. » Elle la poussa pour la faire choir dans un fauteuil. Puis, elle entreprit de l’attacher au siège. Elle remonta ses bras pour les joindre derrière sa tête et lui lier les poignets, avant de déplacer chacune de ses cuisses sur les accoudoirs, et d’enrouler toute la longueur de ses jambes de rubans, qu’elle noua aux pieds du fauteuil. Enfin, elle utilisa un dernier cordage pour attacher celui qui tenait ses mains à ceux qui emprisonnait ses chevilles, en passant par l’arrière du siège. Il était hors de question qu’elle pût toucher Adriæn. Retenue de cette façon, elle doutait qu’elle y parvînt. Il pourrait toujours la détacher, mais dans ce cas, elle se vengerait uniquement sur lui. Ou peut-être sur elle aussi. Tout dépendrait. « Et voilà. N’essaie pas de bouger, tu risques de te faire mal. » Après avoir déposé un baiser sur le front de la Rehla, la Sirène se tourna vers son jumeau, un grand sourire accroché au visage. « Tu peux disposer. » dit-elle, du bout des lèvres, fière de sa supercherie.



Message II – 1135 mots

On surfe sur la vague [RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 9 1628


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Adriæn Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

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Adriæn Kælaria
Ven 14 Mai 2021, 07:29

[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 9 4yi9
Image par Inconnu
Neru
Adriaen et Laen, en compagnie de Lana et Kiara



Læn croisa les bras sur sa poitrine, mécontent. Il n’aimait pas la tournure que prenaient les événements. « Le premier qui essaye de me bâillonner… » cracha-t-il. « Chut. » souffla Adriæn, tout en observant sa sœur. Le faux Magicien eut la soudaine envie de laisser écouler sa rage sur son ami, ce qui signifiait aussi qu’il n’était plus assez en colère pour le faire véritablement. Dès qu’il pensait, il n’agissait pas. C’était lorsqu’il ne réfléchissait pas qu’il était le plus dangereux. Et alors que son visage prenait la teinte de l’embarras, celui de l’Ondin s’éclaira légèrement d’un sourire. « Si c’est ce que la maîtresse des lieux désire, que nous nous amusions tous ensemble, qui suis-je, moi, pour aller à l’encontre de ses volontés ? » Dans ses yeux, la lueur était celle du sarcasme. Pourtant, la prise de position de Lana arrangeait ses affaires. Læn, qui avait détourné les yeux de gêne en comprenant les sous-entendus et était resté pleinement silencieux, revint d’entre les morts. « Non mais ça va pas hein ? Vous êtes tordus tous les deux, putain ! » Il fixa son regard sur la fille. « Surtout toi ! » Il connaissait Adriæn depuis qu’ils étaient enfants alors il préférait accuser la nouvelle venue. « Je vais m’amuser avec personne ici ! » clama-t-il, avant de déceler le ruban dans les mains de Lana. Cette garce allait-elle réellement attacher son amie ? Là, maintenant ? La réponse ne tarda pas à lui être apportée.

Adriæn fixait les mouvements de sa sœur en essayant de rester impassible. Ses yeux descendirent sur Kiara. Il la désirait et ses cuisses ainsi positionnées créaient chez lui un sentiment d’urgence. Il ne voulait pas rester là, à observer la scène. Il voulait y participer, caresser l’intérieur de ses jambes avec ses doigts, les griffer. Il avait besoin de se sentir en elle. Le fait qu’elle se laissât ainsi victimiser lui plaisait aussi. Il avait envie de disposer d’elle sans rencontrer de barrières. Juste l’avoir pour lui et s’en servir à sa façon. Quant à Lana, il finirait par vaincre sa posture hautaine. On verrait, si elle le traiterait toujours comme un moins que rien lorsqu’il réussirait à s’inviter dans son lit. C’était elle qu’il avait envie d’attacher, simplement pour se délecter de l’orage dans ses iris. Il voulait qu’elle le regardât avec rage, que sa fureur fût telle qu’elle aurait du mal à s’en remettre. Il la briserait pour qu’elle lui appartienne s’il le fallait. Au fond de lui, il avait cette certitude qu’il ne s’accorderait jamais aussi bien qu’avec sa jumelle. Ils faisaient partie d’un tout, à l’origine. Il lui semblait logique qu’ils s’unissent de nouveau.

« Bien sûr. » souffla-t-il devant la remarque. « Je vais disposer… » Il laissa un temps s’écouler, comme l’éclair avant le tonnerre. « … d’elle. » Et il passa outre le corps frêle de la blonde pour se diriger vers son amie. Il devait être doux, parce que ce n’était pas à son avantage de perdre la confiance de Kiara. Il s’agenouilla donc devant la chaise, sans pouvoir s’empêcher d’admirer le travail de sa sœur. Il s’humecta les lèvres, le désir plus fort que jamais. Il fallait qu’il se retînt. Lui, ça ne l’aurait pas dérangé de la faire jouir devant les deux autres. Il en aurait même ressenti d’autant plus d’allégresse. Penser à la jalousie de sa jumelle le remplissait d’un ravissement malsain. Envisager que Læn pût être excité et essayer tant bien que mal de s’en cacher l’enivrait. Pas maintenant. Il fallait préparer ces choses-là. Il murmura. « Ne t’inquiète pas. Je vais faire ce que Lana veut et attacher Johannês. Ensuite, on ira tous les deux manger quelque chose ou faire ce que tu voudras. » Il avança ses lèvres et les posa sur les siennes, non sans envoyer une œillade pleine de vices à Lana. Qu’elle regarde bien, parce que ça ne serait pas la première fois qu’elle le verrait prendre les lèvres de sa chose.

Adriæn se releva et s’avança vers Læn. « N’y pense même pas… » commença à se défendre l’autre, ses yeux reflétant ses doutes. Il ne savait pas si l’Ondin allait le faire ou pas mais il n’aimait pas ça. Non, il n’aimait pas ça du tout. « Adriæn… Si tu avances encore, tes couilles s’en rappelleront ! » Parce qu’il allait lui envoyer son genou tellement fort dedans qu’il ne se reproduirait plus jamais. « Cesse de faire l’enfant, Johan. » dit-il, avec un ton raisonnable. « Plus vite elle aura obtenu ce qu’elle désire, plus vite on pourra reprendre nos occupations. » « Si tu faisais pas son jeu aussi… Putain. » Il tourna des yeux pleins de colère vers la Sorcière des Mers. « Allez. Je ne serrerai pas fort. Tu pourras demander ce que tu veux en échange. » « Je veux rien ! » « T’es sûr ? » Que pourrait-il obtenir de lui ? Qu’il fît ses devoirs ? Qu’il cessât de prendre cet air paternaliste qu’il lui voyait parfois adopter ? Il n’aimait pas marchander. « Ouais. » répondit-il. « Alors fais le pour Kiara. Lana ne la détachera pas avant que tu n’acceptes. » Adriæn se rapprocha de Læn afin de lui murmurer quelques mots. « Allez. Tu ne le sais pas mais ma sœur a une vraie emprise sur elle. Elle risque d’en pâtir à l’abri des regards. Ce sera ta faute. » Sa faute ? pensa Læn, en se disant que ce n’était pas sa faute si les jumeaux avaient des idées complètement tordues. Il finit par soupirer. « Bon. Mais je ne veux pas être saucissonné comme elle. Tu m’attaches les mains dans le dos et on n’en parle plus. C’est compris ? Et le premier qui essaye de me toucher, je le bouffe, vu ? » « Vu. » Il verrait ça avec Lana. Lui se moquait bien de ce qu’elle essaierait de faire de lui ou non.

Læn se déplaça et s’assit à son tour sur une chaise. Alors qu’il allait reprendre sa posture habituelle - bras croisés sur le torse, en signe d’agacement compulsif - il se ravisa et plaça directement ses poignets dans son dos. Adriæn fit le tour de son ami. Comme ses cheveux occultaient sa vue, il les balaya avec l’une de ses mains et les plaça sur le côté, non sans caresser la nuque du concerné d’un même temps. « Bon tu t’actives là ? » s’impatienta le faux Magicien. L’autre ne répondit pas et s’occupa de l’entraver avant de revenir se placer en face de lui. Il aimait assez le voir ainsi. Il pouvait toujours mordre mais il venait de perdre la possibilité de lui en mettre une. Ses jambes étaient toujours libres et il n’avait pas l’intention de le maintenir davantage. Si Lana se prenait un mauvais coup en approchant, ce ne serait qu’une question de karma. Si elle voulait toucher Læn, elle devrait en subir le coût, tout comme lui. « À tes risques et périls. » souffla-t-il, en passant à côté de sa sœur.

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Neru
Stanislav & Susannah




Susannah portait son regard gris sur les ruines de la splendeur passée d'un palais. Son exploration l'avait menée jusqu'à un salon délabré par le temps aux coins envahis par les ombres et les souvenirs. Des larges fenêtres depuis longtemps dépourvues de verre se déversait la froide clarté de l'Océan, se reflétant par endroits sur son visage dénué d'expression. Il l'appelait, réclamait son retour parmi ses profondeurs intimes. Mais la fille d'Aylidis n'avait pas envie de quitter le Dôme qui sculptait le palais, pas encore. Elle ignorait ce qu'elle cherchait ici. Sa seule certitude était que quelqu'un l'avait trouvée, elle. Sans l'avoir vu, la Sirène avait sentit sa présence dans son dos, telle une aura oppressante et malsaine qui souillait son air. Alertés par son instinct, tous ses sens s'étaient cristallisés et elle percevait tout avec une sensibilité exacerbée. Le motif rêche du tapis frottait sous la plante nue de ses pieds, les angles aigus d'une table rongée par le sel face à elle et un courant d'air imaginaire frappa sa nuque, descendant jusqu'au creux de ses reins. L'intrus la regardait, elle en était convaincue. Devait-elle s'en sentir flattée ? Devait-elle avoir peur ? Certainement pas. Quelles étaient ses intentions ? Quelles qu'elles soient, il aurait tort de s'approcher d'elle. D'humeur taquine, elle décida de rentrer dans son jeu. Elle le laisserait commettre l'erreur de venir jusqu'à elle et il goûterait alors à son venin.
L'ombre s'étendit jusqu'à elle et l'Ondine réprima un frisson d'expectative. Des mots doucereux chuchotés dans son oreille accentuèrent son malaise qui se dissipa bien vite au profit d'une vive colère qui vibra dans ses veines telle une traînée de feu glacé. Pour qui se prenait-il ? La bleue s'étouffait de rage devant tant d'audace. Elle allait montrer à ce furoncle à qui il avait à faire. Ses poignets se rejoignirent soudain dans son dos, coupant court à ses projets de torture et, de surprise, un gémissement traître s'échappa de ses lèvres. «Comment osez-vous ?» Siffla-t-elle d'une voix que la fureur faisait trembler. Presque moqueur, un énième lien la priva de sa vision et l'Orine malgré elle tira violemment sur ses liens, ses traits crispés déformant son visage et découvrant ses dents. Elle mordrait sitôt qu'elle le pourrait. Envahie par la frustration, Susannah s'en voulait de s'être faite avoir si facilement. Pire que cela, elle sentait ses membres mollir, comme si son corps acceptait ce traitement odieux.
Des doigts inquisiteurs se promenèrent sur son corps, contact étranger et infâme qui sembla se propager sur tout son épiderme et la Sirène se cabra aussitôt, autant pour se soustraire à l'homme que pour refuser l'idée qu'une part d'elle se soumettait. N'aurait-elle pas pu en réalité se défaire de ses liens si elle le voulait vraiment ? La pensée qu'elle aimait peut-être la manière dont les choses se déroulaient s'inséra insidieusement dans son esprit. N'était-ce pas la noirceur de l'individu qui avait attisé son intérêt ? Pouvait-elle nier la curiosité perverse qui l'avait forcée à rester passive jusqu'à présent ? Piégée par le dilemme de laisser l'homme persister dans son fantasme ou de lui sauter à la gorge pour lui montrer la revanche d'une Vampire des Mers, Susannah choisit finalement d'attendre de voir ce qu'il ferait ensuite pour prendre sa décision.
Lorsqu'il tordit brusquement ses cheveux, la forçant à se cambrer douloureusement, elle sentit sa volonté chavirer face aux sentiments contradictoires qu'elle éprouvait. Elle aurait aimé pouvoir voir le visage de celui qui s'amusait d'elle comme si elle n'était rien de moins que sa poupée afin de graver dans sa mémoire les traits de celui qu'elle tuerait ensuite. Vaine promesse, c'était un réconfort qui sonnait creux car elle ne souhaitait pas vraiment le tuer. Elle le sentit relâcher sa prise et la faire pivoter face à lui. Sa fierté ravagée, les narines frémissantes de haine et d'excitation mêlée, elle déclara d'un ton plein de morgue : «Pensez-vous pouvoir supporter les conséquences de ce que vous faites ?» Un sourire torve étira ses lèvres. «Continuez donc, si vous l'osez.» Elle ajouta, aussi provocante qu'elle pouvait l'être dans cette situation qui était clairement à l'avantage de l'étranger : «Mais en êtes-vous seulement capable ?» Elle n'était pas en position de jouer à la maligne mais elle ne pouvait s'empêcher de vouloir titiller son Maître, pour voir jusqu'où il irait pour la soumettre à son désir pernicieux. Il lui faudrait plus que quelques ordres pour obtenir un semblant d'obéissance de sa part. Il ne pouvait se permettre d'être gentil ou mesuré, pas avec elle ou elle le dévorerait.
«Danser pour vous ? Oui...» Une idée germa dans son esprit, idée qui devint réalité par la magie des Génies. Sa langue se couvrit d'écailles serrées et un serpent sortit d'entre ses lèvres entrouvertes. Sa tête fine en forme de losange ouvrit des yeux de saphir qui se fixèrent sur l'intrus avant d'avancer et de s'enrouler presque amoureusement autour de son cou. D'une contraction abrupte, le reptile rapprocha le Maître de son Orine avant de retourner dans la bouche de son hôte. Avec un sourire de prédatrice, Susannah pressa sa nudité contre l'homme avant de se pencher pour lui susurrer à l'oreille. «Seulement si tu danses aussi avec moi.» Le tutoiement s'était fait naturellement, comme si, sentant qu'elle reprenait un peu le dessus, elle pouvait se permettre de lui manquer de respect. Elle lui mordit brièvement le lobe puis, d'une torsion du buste, l'Ondine le repoussa brutalement pour qu'il bascule en arrière et tomba sur lui maladroitement dans son mouvement. Telle une louve affamée, elle chercha aveuglément le moindre pan de peau qu'elle pourrait mordre pour nourrir Aylidis du sang de ce misérable. Gênée par ses membres entravés, elle grogna, contrariée. Elle sentait le souffle chaud de l'homme sur elle, riait-il de son impuissance ? Refusant de se ridiculiser plus longtemps, elle glissa sur le côté et s'installa sur les genoux, une moue mauvaise logée au coin de ses lèvres. «Croyez-vous me mériter ? Vous n'êtes rien.» Cracha-t-elle. Puis avec une mauvaise foi plus grosse qu'elle, sans même remarquer que sa position elle-même démentait ses propos, elle conclut : «Ne croyez pas que je serais une docile et obéissante esclave, je ne satisferai pas votre lamentable besoin de compenser le mollusque qui pend pitoyablement entre vos jambes. Je suis une Dæloran. Et vous qui êtes-vous ?» Le dédain était lisible sur le visage orgueilleux de Susannah qui lançait ses piques à défaut de pouvoir se défendre de l'emprise qu'il avait sur elle.


Message I | 1170 mots
Prochains devoirs pour Susannah : apprendre ce que soumission signifie
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