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 Les Portes V - La Chute du Roi Sadique

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Jämiel Arcesi
~ Alfar ~ Niveau II ~

~ Alfar ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 760
◈ YinYanisé(e) le : 01/03/2019
◈ Activité : Étudiant à plein temps ; Luthier en parallèle
Jämiel Arcesi
Ven 06 Oct 2023, 23:21

Love's Grip par Eva Soulu
Les Portes V

Aux bras de Nicodème, Adénaïs pouvait clairement sentir qu'il ne l'appréciait guère. Tout dans sa posture, ses regards, ses mots suintait le dégoût et le mépris le plus profond. Probablement ne l'avait-il pas repoussé et laissé seule sur la piste par simple souci de bienséance. Elle ne le connaissait que peu, mais il était évident qu'il était de ce genre d'hommes peu friands de s'attirer l'attention du monde. Ce devait d'ailleurs être pour cela que ses magouilles passaient inaperçues. Et si la réponse qu'elle obtint quant à son avis sur la chasse fut loin d'être inattendue, la veuve n'en demeura pas moins déçue. « Bien sûr... » ponctua-t-elle ainsi sa réponse. Il était curieux que cet homme ait su attirer l'intérêt d'Ézémone. S'il y avait bien deux êtres en contradiction, c'étaient eux. Lui paraissait apprécier le calme et la discrétion là où sa femme devait être plus adepte des soirées et de leur brouhaha, considérant son statut de rédactrice en cheffe et la facilité avec laquelle elle se fut immiscée auprès de Merlin plus tôt. Une boule de nerfs agita son être lorsque le comptable lui renvoya l'interrogation. Elle prit ainsi le temps de refouler ce sentiment avant de prononcer le moindre mot supplémentaire. « Il m'est arrivé de devoir l'accompagner, en effet. ». Elle haïssait les parties de chasse de régent. Elles étaient particulièrement représentatives de l'état d'esprit de Merlin et de sa vision du monde et des gens. Combien de chiens avaient trépassé pour avoir perdu la piste d'un gros gibier, s'être rendus incapables de le rattraper, ou parce qu'il aura achevé la bête à la place du maître. C'était pourtant lors de l'une de ces parties de chasse que l'idée lui était venue, folle et suicidaire. Une idée qui n'inclurait pas Nicodème. « Je me souviens de ce tableau, oui. » commenta-t-elle dans un souffle. L'artiste avait effectué un travail formidable sur cette œuvre, c'était une chose indéniable. « Je n'ai jamais réussi à me décider sur l'appréciation que j'avais de cette toile. ». Ses expériences récentes la lui feraient détester, assurément. Adénaïs sourit alors tristement. Le ton du blond était incisif et dénué de bonté. Il avait pourtant eu, par ses réponses et ses priorités affichées, l'effet d'éteindre une partie des braises de la colère qui avait poussé Adénaïs à l'enlever au médecin. Ses mots avaient été comme un souffle glacé tuant le feu ravageur et qui la rappela à toute sa lucidité. Un soupir lui échappa. « Vous avez raison. Ma situation me rend méchante et sûrement ridicule. ». Elle s'écarta d'un pas, relâchant par la même son cavalier. « Et irréfléchie. » ajouta-t-elle comme un signe dans son champ de vision attira son attention. Lorsqu'elle en découvrit l'origine, elle effectua un pas en arrière pour définitivement rendre sa liberté au comptable. « Ma compagnie vous indispose. Laissez-moi y mettre un terme de moi-même et vous offrir la garantie que je cesserais de vous ennuyer de quelques façons. ». Elle faisait tant référence à sa présence qu'aux transactions qu'elle avait, plus tôt, menacé de dénoncer. « Cela ne profiterait à personne ». D'autant qu'elle avait agi imprudemment. Plongée dans ses idées, elle en avait oublié Ézémone (et ça a pas été la seule Xx). Si elle possédait une carte en défaveur de Nicodème, la journaliste avait en main un atout plus grand encore contre sa propre personne, et si elle n'avait aucune preuve tangible de ce qu'elle pouvait avancer, ce ne serait pas tout à fait le cas d'Ézémone. « Sans compter que votre fille semble avoir besoin de son père. » ajouta-t-elle avec tendresse en osant un regard sur Olivette, captive à son tour. « Passez une bonne soirée Messire. » le salua-t-elle finalement dans une révérence courtoise avant de fendre la foule pour s'en tenir écarté.

Dans l'encadrement de la porte vitrée, ouverte sur les jardins, Adénaïs exhala un souffle libérateur. Elle n'était pas faite pour les complots et les coups dans le dos. Ils lui pesaient affreusement sur l'âme. Ses iris s'ancrèrent sur un point lumineux à l'horizon. Une fête païenne ? C'est ce qu'elle supposa en voyant la lueur vaciller. Une lueur qui l'aida à recentrer son esprit et à l'ordonner. Elle n'avait aucun moyen d'échapper à ces jeux de dupes et de conspirations. Pour ce qu'elle s'efforçait de dissimuler. Parce que le feu de la vengeance lui consumait les tripes dès que le nom d'Uobmab était prononcé. « Vous devez bien vous ennuyer à jouer mon ombre. » fit-elle à l'attention du soldat toujours présent, discernable du coin de l'œil. Elle songea à la raison l'ayant amenée à déranger Nicodème et Ezidor. Puis à la suggestion que lui donna le blond. Gustave. Chaque fois elle en revenait à sa personne. Même Nicodème l'avait proposé, quand bien même ce ne fut pas directement. Peut-être était-ce réellement la personne sur laquelle elle pouvait compter pour cela. Un pli déforma ses lèvres en une moue indécise, jusqu'à ce que la mélodie change. Son cœur manqua un battement. Elle reconnaissait cette façon de jouer avec les cordes du piano. Combien de fois les avait-elle entendu chanter de cette façon. La veuve se détourna des jardins desquels elle ne prit pas garde à l'approche de ce qu'elle prenait pour un feu de joie, pour porter son attention sur l'orchestre. Sa fille trônait en son centre, délicate comme toujours. Quelque chose avait changé chez elle pourtant. Des choses qui n'échappaient pas à une mère. La douceur de son jeu était teintée de mélancolie. Était voilé derrière la concentration un air de tristesse. Yvonelle n'allait pas bien et d'en prendre conscience de cette façon lui déchira l'âme. Son propre désespoir d'avoir perdu de vus ses enfants se mêla à celui d'entendre le malheur de sa fille et lui arracha des larmes d'impuissances. Ô ce qu'elle aurait souhaité bousculer le monde pour la rejoindre dans la seconde, l'enlacer avec amour, lui demander ce qui la rongeait et la rassurer du mieux qu'elle l'aurait pu. Elle était cependant totalement tétanisée. Elle craignait qu'elle ne la repoussât et la rejetât. Elle craignait les regards désapprobateurs qui pourraient se poser sur Yvonelle si elle s'en approchait de trop. Alors elle demeura là, émue et immobile, l'œil rivé sur la silhouette de la musicienne accomplie, laissant les larmes dévaler ses joues en silence et mettant à mal son maquillage.
© ASHLING POUR EPICODE




Post III | Mots 1047
(crédit avatar : Insist)
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Jil
~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~

~ Lyrienn ~ Niveau 40 000 ~
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◈ YinYanisé(e) le : 23/07/2014
◈ Activité : Prof de Botanique, Puff-Puff Gueurle (Équipe C), Patronne de la Tendre Miche
Jil
Dim 08 Oct 2023, 12:54

Quelques mots échangés à voix basse font s’éloigner l’homme blond. Sa compagne s’approche, armée d’une unique bougie qui ne doit pas être étrangère à l’odeur de fumée et à l’aurore rousse qui commence à naitre dans son dos. Ange-Lyne Reknofed d’Uobmab, artiste et ainée d’une fratrie à problème, et dont les traits sont finement soulignés par la flamme qu’elle transporte, fait quelques centimètres de moins que Noée. Juste assez pour que celle-ci doive abaisser le regard pour croiser le sien. Un sourire qui ne laisse pas la place au doute nait sur ses lèvres, avant qu’elle ne s’enquière de l’état du médecin royal. L’espionne, elle, n’a pas la tête aux sarcasmes cyniques. Elle se tait en observant Arcange partir en direction du domaine. Comme sa sœur ne tarde pas à le confirmer, il est parti informer Gustave de la situation. Ses sourcils se froncent légèrement, avant qu’elle ne mette bout à bout chaque indice. D’une voix neutre, elle énonce sa conclusion :

— « Vous voulez qu’il découvre le feu en allant s’informer de l’état de santé de son médecin. »

Sans broncher, Ange-Lyne se baisse pour aller prendre en main les parties génitales du vieil homme, non sans un haussement de sourcil de la part de la femme de ménage. On lui a déjà rapporté l’étrange réputation qui suit les enfants Reknofed, mais le savoir et le voir sont deux choses bien différentes. Sans se démonter, la blonde lui demande, de but en blanc, des explications sur la situation. Stoïque et factuelle, Noée dément :

— « Je n'ai pas envie de le tuer. Pas encore. Et mes raisons me regardent. J’ai l’intention de l’emmener ailleurs. Vous comptez m’en empêcher ? »

Tout en parlant, elle fléchit subrepticement les genoux, assez pour faire comprendre à son interlocutrice les conséquences potentielles de sa réponse. Un bref instant de tension s’installe, avant qu’elle ne se relâche à nouveau, et qu’elle ne saisisse l’homme par les aisselles. Sans difficulté, elle le soulève et le bascule sur ses épaules. Il est âgé, relativement fin, mais il pèse son poids ; pourtant Noée ne bronche pas. Elle darde à nouveau son regard sur la fille d’Uobmab. Son frère représente déjà une marge d’erreur avec laquelle elle n’est pas confortable. Peut-être serait-il plus sûr de la garder sous la main.

— « Si ça vous intéresse tant que ça, vous n’avez qu’à m’accompagner. Tant que vous n’interférez pas, vous obtiendrez peut-être également quelques réponses à vos questions. »

Avant de partir entre les buissons, en direction d’une cave solitaire où jeter son prisonnier, elle se retourne une dernière fois :

— « Dans le cas contraire, je vous saurais gré de ne pas chercher à me suivre, ou d’informer le maitre des lieux de ce qui s’est réellement passé. »

Elle jette un coup d’œil à l’incendie, comme pour faire lui faire comprendre qu’elles ont désormais toutes les deux une raison de ne pas se dénoncer mutuellement. Puis sans attendre, elle s’enfonce entre les cyprès. Chaque seconde qui passe, le feu s’intensifie, assez pour qu’elle ne s’inquiète pour l’intégrité du domaine. Elle songe un instant à Doléas : elle espère qu’il ne s’inquiètera pas ; puis elle met cette pensée de côté. Focalisée sur sa nouvelle mission, elle se glisse d’ombre en ombre, ajustant de temps à autre le poids mort sur ses épaules. Derrière une petite cabine, elle franchit un pan de mur effondré et s’échappe du domaine. Une centaine de mètres plus loin, une ancienne ferme abandonnée se dresse encore avec difficulté. Là-bas, elle sait qu’elle trouvera un cellier qui conviendra parfaitement à ses besoins. Une étrange silhouette de bossue traverse la prairie, et son ombre s’allonge tandis qu’elle s’éloigne des flammes grandissantes. L’instant d’après, elle disparait au milieu des vieilles pierres moussues.

Quelques marches en terre la mènent dans l’ombre, et sans délicatesse, elle jette le vieil homme au sol avant de s’étirer. Elle ferme l’antique porte en bois, et du bout des doigts, allume une bougie probablement centenaire. Son tablier proteste alors qu’elle en arrache plusieurs morceaux qui serviront à attacher et bâillonner le médecin royal. Une fois fermement fixé à une chaise, elle inspire profondément, et lui passe des sels sous le nez. Débarrassée de son tablier, Noée est une forme sombre élancée, détaillée par la flamme vacillante dans son dos. Les manches de sa robe longue sont relevées, mais elle a conservé ses gants de domestique, en prévision de la tâche salissante à venir. Sans se soucier des protestations de son invité, elle entame la conversation.

— « Avant que vous ne songiez à vous époumonner, sachez qu’il n’y a pas une seule oreille à la ronde pour y prêter attention. Ce n’est pas une prise en otage, personne n’est à votre recherche, et aucune rançon n’a été demandée. Vous allez répondre à mes questions, et si vous vous montrez exhaustif et concret, nous n’aurons pas à étirer notre discussion plus que nous n’en ayons tous les deux envie. Si vous ne répondez pas, je vous ferais mal, et je vous poserai la question à nouveau. Si vous vous obstinez, je ferais de même, jusqu’à ce que vous n’abdiquiez. Hochez la tête, si vous comprenez. »

Elle s’assura qu’il était bien focalisé sur elle, avant de poursuivre :

— « Une fois que je vous aurais enlevé ce bâillon, vous allez commencer par détailler votre relation et les liens que vous entretenez avec Gustave de Tuorp. N’omettez rien, sinon je le saurais, et je vous ferais mal. Hochez la tête, si vous comprenez. »

Glaciale, elle était plus que prête à lui casser un doigt au moindre signe de réticence, ne serait-ce que vous l’assurer de son plein sérieux. Au fil des années, des épreuves et des tourments, elle avait appris autant de manière de faire crier un homme qu’il était nécessaire pour exercer son métier. La seule chose qu’elle espérait, c’est qu’il lui donne une raison d’en faire l’étalage.

Résumé et mots :


Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 4 3TFZNQ
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Dim 08 Oct 2023, 13:36



Le Roi Sadique


Je pensai à mon père. Peut-être qu’Hermilius avait raison. Néanmoins, si le succès était au rendez-vous, il approuverait forcément. Dans mon monde idéal, je pourrais lui fournir des services gratuitement, à lui aussi. Pour l’instant, les choses n’étaient pas faites et je craignais surtout d’échouer. Je ne voulais pas qu’il vît en moi un perdant. « Vraiment ? » Mon cœur s’affola encore, de joie cette fois. Jusqu’ici, j’avais surtout ressenti de l’anxiété à l’idée d’exposer ainsi mes projets. Ce ne serait pas un bordel comme les autres. Les filles y seraient plus soumises qu’ailleurs. Je voulais qu’elles fussent attachées et offertes, qu’elles subissent absolument tous les fantasmes sadiques qui passeraient par la tête des clients. En échange, elles seraient très bien rémunérées. Il me faudrait recruter des médecins pour les soigner. Je souris, en me voyant déjà gérer mon entreprise clandestine. J’avais hâte d’acheter le matériel et de le tester, de m’enquérir des différentes matières de fouets et de liens, de comparer les prix. « Je ferai ça sans faute. » lui promis-je, plus motivé que jamais et sans envisager que le cousin d’Éléontine pût me trahir. Je lui faisais confiance pour une raison qui m’échappait. Peut-être parce qu’il m’avait fait découvrir l’univers des prostituées au même titre que mon père et que la liberté de baiser sans y mettre les formes m’avait libéré de certaines frustrations.

Mes prunelles se tournèrent vers la lettre dont mon interlocuteur parlait. La suite de sa phrase eut le mérite de m’exciter. Trop d’images s’imposaient dans ma tête. Olivette était pas mal, tout comme sa sœur Stéphanette. Je ne voyais pourtant pas la première écrire des missives enflammées et utiliser ce genre de termes. Certaines filles cachaient bien leur jeu. Ses parents savaient-ils qu’elle était à ce point dévergondée ? En plus, Hermilius n’avait pas son âge. Les aimait-elle vieux ou ce critère n’en était-il pas un ? Parce que… « D’accord. » J’acceptai à la fois la mission et la possibilité de lire. « Je le ferai ! » lui assurai-je, avant de m’éclipser pour parcourir la fameuse lettre. Je m’assis dans une alcôve dotée d’un canapé. Mon sourire déclina cependant lorsque mon regard se posa sur les lignes. L’écriture ne m’était pas inconnue. « Irène… » murmurai-je, pour moi-même. J’aurais dû m’en douter. La dernière fois, elle avait écrit une lettre similaire à la terrasse d’un salon de thé où je buvais le mien. Je l’avais admirée rédiger. À chaque fois que je croisais la d’Errazib, j’avais envie de faire bien plus que de simplement lui parler. Les images de ce que j’avais vu dans son jardin me hantaient et, plus que de me hanter, elles alimentaient mes plaisirs solitaires. Un rire s’échappa de mes lèvres. Lorsqu’elle était rentrée dans la boutique, je m’étais levé pour lire le contenu de sa missive et avais été surpris de voir qu’elle était signée de Stéphanette. Le fond m’avait émoustillé. Tout chez Irène réveillait des envies concupiscentes en moi. Je m’en méfiais pourtant. Elle m’avait révélé ce qu’il y avait sous le lit de mon frère. Comment avait-elle su pour le tableau de ma mère ? Est-ce que son fiancé savait que sa femme se faisait passer pour d’autres de la sorte ? Mon sourire s’étira davantage lorsque je songeai aux conséquences. Combien d’hommes avaient-ils reçu ce genre de propos de la part d’Olivette, de Stéphanette ou d’autres jeunes filles ?

Un instant, je regardai la lettre. J’allais la donner à Dame d’Ecirava comme me l’avait demandé Hermilius mais, avant, j’allais faire un petit crochet par l’autrice des mots qui y étaient étalés. Je me levai et repérai la blonde aux bras du jardinier. J’attendis qu’elle me vît et d’une main, agitai l’enveloppe pour lui faire comprendre qu’elle et moi avions à parler. Sa robe était scandaleuse. Baisait-elle réellement Ezidor ? Venant d’elle, ça ne m’aurait pas étonné. Après tout, elle avait attaché cette fille dans son jardin… J’aurais dû aller les rejoindre au lieu de me cacher. J’étais trop timide avant. Ce n’était plus le cas maintenant.

La musique d’Yvonelle me tira de ma contemplation. Sur scène, elle resplendissait. Chez nous, son jeu m’agaçait. Ici, les choses étaient différentes. Ma femme était éblouissante. Au fond de moi, je voulus qu’ils sussent tous qu’elle n’était qu’à moi. Qu’ils l’admirassent bien, de loin. Malgré la tristesse de la première mélodie, j’eus envie de lui faire l’amour.

732 mots
Lucius (Elzibert):

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Adriæn Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
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Adriæn Kælaria
Dim 08 Oct 2023, 15:55

Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 4 4yi9
Image par Inconnu
Les Portes - Le Roi sadique



Rôle:

« Parfait. Je te remercie. » Hermilius se demanda si Elzibert allait lui obéir. Le garçon n’était pas très sage. C’était aussi ce qui lui plaisait. Ceux qui se lançaient sans filet de sécurité dans les vices étaient les plus faciles à manipuler et à faire tomber. En cela, l’adolescent avait de la chance d’être le fils de Gustave. Le Conseiller du Roi préférait que l’entente demeurât entre le diplomate et lui. Tout était bien huilé et fonctionnait. Il ne voulait pas qu’un grain de sable brisât la mécanique. Il n’avait jamais considéré le brun avant. Il couchait avec sa femme en toute impunité et complotait avec elle pour faire tomber les nobliaux sous leur coupe. Elle avait été une partenaire de choix. Du moins, elle l’avait été tant qu’ils étaient restés dans le même état d’esprit. Lorsqu’il avait rencontré Clémentine et avait voulu se ranger, elle était devenue gênante. Elle savait trop de choses sur lui. C’en était devenu dangereux. Il n’avait pourtant jamais décelé chez elle la volonté de lui faire connaître une déchéance honteuse. Ce n’était cependant pas parce qu’il ne la voyait pas briller dans ses yeux qu’elle n’existait pas. À présent qu’elle avait disparu, il se sentait rassuré. Dans leur petit monde masculin, ponctué par des femmes sans importance, il prenait son pied à côtoyer Gustave et à l’observer. Les changements chez celui qui était devenu diplomate lui plaisaient. Il l’avait peut-être sous-estimé ou… en fait, sa théorie était légèrement différente. Il pensait qu’Eléontine avait exercé une mauvaise influence sur lui. Elle l’avait maintenu dans un rôle secondaire. Sans elle, il se portait mieux.

Le de Tuorp se mêla aux convives et observa les liens qui se renforçaient, se créaient ou se brisaient. Son regard se posa sur Elzibert plus d’une fois mais il épousa bien plus les courbes de sa femme que les siennes. Elles l’intéressaient bien moins. Il voulait simplement vérifier l’attitude de l’adolescent. À force d’aller à la chasse, il allait perdre sa place. Lui avait toujours été doué pour s’immiscer dans les sièges laissés vacants. Il aimait bien le fils de Gustave mais pas au point de renoncer à certaines choses. Il trouvait qu’Yvonelle était de plus en plus belle chaque jour. Elle avait quelque chose de sa mère, en plus innocent. Adénaïs avait vécu ; sans doute trop de choses affreuses pour son propre bien. Bercé par le son mélancolique de la musique de la fille, il chercha la mère. Il ne tarda pas à la trouver. Décidemment, elle pleurait souvent en sa présence. Heureusement, elle n’avait pas versé de larmes le jour où il l’avait acculée contre un arbre. Ça l’aurait probablement déconcentré. Avec élégance, il se posta à côté d’elle et lui tendit l’un des deux verres qu’il avait attrapés en la rejoignant. Elle était surveillée mais il n’en avait cure. Il n’était pas là pour la ravir des bras de Merlin et n’entendait pas comploter contre le Souverain. Il était opportuniste, pas fou. Pour trahir, il lui fallait des garanties importantes et il ne voyait pas qui aurait le pouvoir de lui proposer une position supérieure à celle qu’il occupait aujourd’hui. Hormis un coup d’État, rien ne le ferait changer d’avis. « Bonsoir. » la salua-t-il. « Vous devez être fière d’elle. Votre fille joue divinement bien. » Il préférait éviter de lui dire qu’elle était aussi d’une grande beauté. Adénaïs n'aurait pas été dupe quant à ses intentions. « Elle devrait devenir musicienne professionnelle. Je suis sûr qu’elle gagnerait vite en renommée avec un petit coup de pouce. » Il se tut pour écouter. Elle avait des doigts de Faes.

« Attendez-moi là. » souffla-t-il à Adénaïs lorsque le violon s’éteignit. Il monta sur scène, non sans voir au loin une lueur rougeoyante. Il n’y fit pas tout de suite attention. « Bonsoir ! Je vous propose à tous d’applaudir les musiciens qui nous ravissent ce soir. » Il énonça des noms et finit par la blonde, la couvrant d’éloges et l’applaudissant à son tour. Il lui tendit ensuite son bras pour la raccompagner dans la salle. Un sourire de circonstance aux lèvres, il lui murmura quelques mots. « J’espère ne pas avoir coupé votre répertoire mais je crois que quelqu’un veut vous voir sans oser vous approcher. Il faut dire que la réputation de votre mère est tout sauf fameuse ces derniers temps. » Il fit un geste de la tête à Adénaïs pour lui indiquer de les suivre et les rejoindre. Il ouvrit la porte d’une pièce et regarda Yvonelle. « Je ne demanderai qu’un concert privé en échange. » lui dit-il, amusé, avant d’accueillir la mère. Il ferma la porte sur les deux femmes et resta posté à l’extérieur. Le soldat de Merlin ne tarda pas à apparaître. « Allons, vous avez des enfants, vous aussi. Elles ne vont pas s’enfuir par la fenêtre. Si elles le font, vous n’aurez qu’à dire au Roi que c’est de ma faute. »

821mots
Je suis partie du principe qu'Adénaïs le suivrait pour voir Yvonelle. Si ça ne va pas, dis le moi Kyky et j'éditerai la fin.



Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 4 4p2e
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Stanislav Dementiæ
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~ Sorcier ~ Niveau II ~
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◈ Activité : Mangeur officiel de chaire fraiche
Stanislav Dementiæ
Dim 08 Oct 2023, 18:04


Images par Anna Christenson, Rick.
Les portes - Chapitre V
Thessalia

Rôle:
« Parfait ! » s'enthousiasma la mère en devenir. « J'ai hâte. » Elle avait presque envie de lui demander de faire les présentations maintenant. De la sorte, elle obtiendrait ce qu'elle voulait et n'aurait plus qu'à oublier sa propre promesse. De toute manière, la blanche n'avait aucune intention de tenir son engagement. Il en était tout bonnement hors de question. Ezidor avait déjà une disciple : elle. Irène souffrait suffisamment du fantôme qu'avait laissé son prédécesseur dans l'esprit du médecin. Il n'était pas dans son intérêt de s'enfoncer une épine supplémentaire dans le pied en s'ajoutant un nouveau concurrent. Elle voulait s'accaparer toute entière l'attention de son mentor, et partager n'avait jamais été dans sa nature. Elle le gardait jalousement, comme Nicodème gardait ses collections d'art. Si le jardinier voulait tant rencontrer le médecin, peut-être pourrait-elle l'utiliser comme cobaye pour l'enseignement du De Xyno... Cette idée émoustilla la disciple, qui se mordit la lèvre. Elle songea à tout ce qu'elle pouvait faire subir à ce corps sain et cela lui donna envie d'en profiter tant qu'il était encore dans un état fonctionnel. « Tu es plutôt joli garçon, pour un domestique. » murmura-t-elle tout en se rapprochant voluptueusement. Par dessus son épaule, elle aperçu Elzibert lui faire signe et à sa vue, son sourire s'élargit. « Mmh, avec plaisir. » minauda la dévergondée d'une voix qu'elle voulait sensuelle. Alors qu'elle allait lui proposer une façon de lui montrer sa reconnaissance, les mains du blond vinrent décrocher les siennes et il en profita pour échapper à sa prise.

Aussitôt, son regard qui s'était fait mielleux jusqu'ici s'ombragea d'une rancune menaçante. Mécontente, la d'Errazib observa son cavalier se défiler, la laissant seule sur la piste de danse. La solitude ne la dérangeait pas : elle était de bonne compagnie et se suffisait à elle-même. Elle se moquait aussi de ce que les gens pouvaient penser d'elle. Par contre, elle n'appréciait absolument pas qu'on refusa ses avances. Qu'Ezidor la repoussa était une chose : son idolâtrie tempérait l'audacieuse, et le regard qu'il lui avait lancé la dernière fois pour la mettre en garde avait vite fait redescendre ses ardeurs. En revanche, qu'un minable comme ce gamin de pacotille ne lui obéisse pas au doigt et à l'œil la faisait enrager. Oui, c'était certain : l'unique manière dont ce prétentieux accèderait à Ezidor serait lorsqu'elle l'aurait enfermé dans sa cave et qu'elle l'offrirait en offrande à son professeur pour leur prochaine session d'apprentissage. L'adolescente croisa les bras sur sa poitrine, réfléchissant déjà à la manière dont elle pourrait enlever le gamin - elle avait une fiole, dissimulé quelque part dans sa tenue... Le De Xyno serait-il fier si elle faisait usage de ses cours ici ?

Pour assombrir davantage l'humeur de la riche orpheline, son regard se posa sur Merlin, près du buffet, et de sa nouvelle conquête. Olivette d'Ecivara. Si elle avait une appétence passagère pour le père, la fille n'avait aucun intérêt, autre que celui de lui servir de passe temps divertissant. Là où Adénaïs était ennuyeuse car ses cuisses avaient accueilli trop de virilité pour s'en sentir flatté d'aller y remuer, la minote devait briller par son manque d'expérience et son absence d'imagination. Irène, elle, était le parfait mélange entre les deux. Et puis, ses pratiques étaient loin d'être banales : elle était persuadée qu'elle pourrait inspirer le tyran.

Alors que la d'Errazib allait se diriger vers l'usurpateur, la nouvelle mélodie jouée par l'orchestre lui rappela l'appel du d'Etamot. Aussitôt, la danseuse esseulée fit demi-tour pour changer sa trajectoire. Elle s'approcha de lui par derrière - il était tout absorbé à la contemplation de son épouse - et la blanche en profita pour placer sa main sur l'une de ses épaules, et de la descendre jusqu'au creux de ses reins. Elle avait une sensibilité au contact tactile qui avait le don de mettre les gens dans l'embarras. « Monsieur de Tuorp ! » chantonna-t-elle en se parant d'un sourire aussi provocateur que sa tenue. « Veux-tu m'inviter pour une nouvelle danse ? » proposa-t-elle avec enthousiasme. Elle se pencha sur lui pour parler à son oreille avec coquinerie. « Mes petites confidences de la dernière fois t'ont-elles plu ? Tu en redemandes encore un peu ? » La folle lâcha un rire bref en se reculant, ses yeux retombant sur le papier que tenait l'homme. Son visage se marqua de surprise lorsqu'elle reconnu le sceau étranger qu'elle avait apposé sur ses lettres torrides. De loin, elle n'avait pas saisi ce détail. « Qu'est ce donc ? » demanda-t-elle en faisant mine de s'emparer du papier.
821mots



Merci Kyky  nastae
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Min Shào
~ Orine ~ Niveau II ~

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◈ Âme(s) Soeur(s) : Elle m'attend quelque part.
Min Shào
Lun 09 Oct 2023, 00:07


Les Portes - Le Roi Sadique

Il observa la mère d'Olivette du coin de l'oeil en la guidant vers le buffet et réalisa que l'emballement de son autre fille ne resterait pas impuni. Cette dernière manquait clairement de maturité, ce qui ne semblait pas être le cas de la brune. Deux sœurs que tout opposait. Un sourire lui étira le coin des lèvres alors qu'il s'imaginait jouer avec les deux en même temps. Laquelle craquerait en premier sous les coups de fouet ? La douleur était belle, en ce qu'elle dévoilait une résistance parfois insoupçonnée chez les êtres humains.

Mais quelle qu'elle soit, tous avaient une faiblesse, une douleur insurmontable qui pouvait les pousser à faire et à dire l'innommable. Que ça soit les coups, les aiguilles dans les nerfs, ou juste l'arrachage d'ongles. La trouver s'apparentait à un jeu de piste stimulant. C'était ainsi que Merlin brisait ses victimes. Rendu rêveur, le sentiment de douce créativité laissa place à un vent de frustration et le Roi se crispa. Il n'avait pas eu le loisir de torturer qui que ce soit depuis son accession au trône, car son temps était tiraillé entre les conseils, les missives et la chasse. Tourmenter Adénaïs avait comblé son manque, mais cela ne pourrait durer qu'un temps. Finalement, le funèbre Destin de la blonde la conduirait peut-être aux côtés de son fils plus tôt que prévu.

Le regard inquisiteur de la jeune fille dissipa les sombres pensées de Merlin. Il se fichait bien des mignardises, Olivette était bien plus appétissante. « Comme vous êtes mignonne, ma chère », répondit-il à ce qu'il interpréta comme une tentative subtile de drague. « Mais je n'ai aucune allergie. Cette tare ne coule pas dans nos veines. » Il l'observa prendre le gâteau pour lui. Cette jeune fille était soumise à son autorité. Elle connaissait sa place, ce qui témoignait d'une vive intelligence. Merlin était flatté, ce qui obscurcissait quelque peu son jugement. Il lui semblât qu'Olivette était toute aussi entichée de lui que sa soeur, mais qu'elle tentait de cacher par timidité. Merlin riva ses yeux sur la brune et, sans cligner, s'empara de la part dans un geste sec qui était censé représenter l'étendue de son caractère de dominant. Il l'approcha de ses lèvres et l'engloutit, puis frotta ses doigts pour se débarrasser des miettes. Il aurait bien aimer lui faire nettoyer.

« Hum... c'est... plat. Le chef de Gustave manque cruellement de créativité. Rien à voir avec notre personnel venu de D'Uobmab », se vanta-t-il. Le Roi effectua un pas en avant, comme pour se rapprocher du verre de vin qu'Olivette remplissait. D'ici, il pouvait sentir l'odeur de ses cheveux. Il avait envie de l'entraîner à l'abri des regards pour empoigner sa tignasse et lui susurrer quelques mots à l'oreille. Mais cette réception n'était qu'un prétexte pour se montrer. Hermilius lui avait  fait comprendre que faire l'effort de se présenter ainsi était lourd de sens pour ses sujets. Les coeurs faibles du Royaume De Lieugro avaient besoin de maintenir les illusions. Ce compromis était le maximum qu'il voulait se permettre.  

« Et que votre futur soit radieux. » Il leva son verre et mouilla ses lèvres, sans boire la moindre quantité. L'alcool n'était pas son fort. Il préférait le verser sur les plaies ouvertes de ses victimes. « Mais avec moi à la tête du Royaume, et les services précieux de votre père, je n'en doute point », ajouta-t-il en gonflant le torse. « Vous devriez tous venir passer une soirée au Palais. Je vois que votre père connaît déjà ma courtisane, après tout », poursuivit-il en suivant son regard. Néanmoins, il voyait déjà cette personne bien trop souvent. S'il n'aimait pas les mignardises, Merlin détestait bien plus les chiffres. Il n'avait guère envie d'aller le saluer. « J'aimerais beaucoup, mais il me faut d'abord m'adresser à mes sujets. » Merlin s'empara de la main d'Olivette, la leva et y posa un prompt baiser. « Le devoir m'appelle. » Sa voix laissait entrevoir une déception, mais il ne s'embarrassa pas plus de politesses.

Au moment où Merlin cherchait un moyen de capter l'audience, Hermilius fut celui qui lui offrit cette opportunité. Il le laissa faire les honneurs aux musiciens, curieux d'en connaître la réelle raison, et compris quand il embarqua avec lui la fille d'Adénaïs. Peut-être irait-il la trousser dans les jardins. Au vu de la réputation d'Elzibert, le Roi n'était guère étonné de comprendre qu'elle-même se jette dans les bras réconfortants de l'adultère. Le brun ajusta sa Couronne et monta sur l'estrade des musiciens avant qu'ils ne puissent reprendre leur art. Ces derniers  s'écartèrent de son chemin avec hâte, comme s'il était entouré d'un cercle de feu.

« Mesdames et Messieurs ! En présence de mes conseillers et des éminents sujets du Royaume, je jure apporter un avenir radieux à cette terre. » Quand il fut certain que les derniers chuchotements se turent, il poursuivit. « Nos volontés, nos désirs sont les mêmes. J'apporterai prospérité et gloire à vos terres. Je rendrai ce Royaume digne de son nouveau nom : D'Uobmab. » Il sourit en étudiant l'assemblée. Tous des vaincus, sanctionnés pour leur faiblesse. Merlin y croyait réellement ; il rendrait ce Royaume aussi fort et puissant que lui. Si eux ne les avaient pas vaincus, d'autres l'auraient fait, se nourrissant sur la carcasse de Montarville.

Le nouveau règne commençait par la réécriture de l'Histoire, les changements sur les cartes. De Lieugro disparaîtrait. La prochaine étape, songeait-il, serait son mariage. Ensuite, son règne pourrait réellement commencer. « Nous avons une grande mission à accomplir tous ensemble. Mais pour l'heure, festoyez ! » Alors qu'il avait prononcé ses derniers mots, une agitation s'était faite sentir à l'entrée de la demeure de Gustave. Le Roi fronça les sourcils, vexé qu'une distraction ne gâche son effet. « Que se passe-t-il ?» S'enquit-il à un domestique, qui n'en savait certainement pas plus que lui. Son ignorance serait sanctionnée de la même façon.

Mots: 1115

Je me suis permise de mentionner une action d'Hermilius, n'hésite pas à me dire si c'est un souci Mitsu !

Rôle:
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Mitsu
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Lun 09 Oct 2023, 05:40


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Explications


Allez, tour n°4 et dernier tour de bal !

Il y a le feu partout à la colline et ça commencé à être le feu dans le jardiiiinnnnn Youhouuu o/

Rps importants
----- Jeux de mains, jeux de vilains - Merlin, Zébella et Judas
- Le Royaume de Lieugro - Le vieux Roi
----- Le retour du légendaire pipou - Irène et Gustave
- Le Royaume de Lieugro - La chute du vieux Roi
- Le Royaume de Lieugro - L'avènement du Roi sadique
----- La fuite - Adolestine
- Le Royaume de Narfas - La révolte de Narfas
----- Les fuyards - Zébella et Childéric
----- On annonce une tempête - Judas et Coline
----- Le Maître de la forêt - Merlin et Adénaïs

Longueur des messages ? - 720 mots minimum.

Objectif secret : N'hésitez pas à le relire et à mettre tout en œuvre pour le réaliser.

Secret : Pareil, n'hésitez pas à vous en servir lâchement.

Voilà ! Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 4 002

Si vous avez des questions, n'hésitez pas ! Amusez-vous bien Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 4 1628

Participants


En jeu :
- Faust (Gustave) : VIII
- Laen (Hermilius) : IV
- Eibhlin (Adénaïs) : VII
- Lucius (Elzibert) : IV
- Lana (Yvonelle) : VIII
- Thessalia (Irène) : XI
- Dorian (Ezidor) : XIII
- Wao (Merlin) : XXII
- Perséphone (Ezémone) : III
- Alcide (Nicodème) : III
- Lenore (Stéphanette) : III
- Aubépine (Olivette) : III
- Rose-Abelle (Ange-Lyne) : III
- Cal (Arcange) : III
- Jil (Noée) : III
- Nefraïm (Doléas) : III

Deadline Tour n°4


Dimanche 15 octobre à "18H"

Il reste 9 tours.

Gain Tour n°4


- 1 point de spécialité au choix
ET
- Le moule à gâteau [forme à choisir] : Il s'agit d'un moule à gâteau qui, s'il est placé à l'envers sur un plat le soir, fait apparaître un gâteau la nuit (le moule ponctionne la magie aux alentours). Le lendemain, un gâteau apparaît. Ce gâteau a la particularité d'avoir un pouvoir d'attraction assez grand sur les gens et les attireront vers lui et ceux qui ont contribué - inconsciemment - à le créer. Parfait pour se faire des amis, même si les effets sont éphémères.

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Orphée Dasgrim
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Mar 10 Oct 2023, 08:15



Unknown

Le Roi sadique

En groupe | Cal


Rôle - Arcange Reknofed :


Les mots sifflèrent à ses oreilles. Arcange se redressa et scruta les prunelles de sa sœur, que la pénombre de la nuit nimbait. Seuls son reflet et celui de la lune éclairaient ses iris céruléens. Ses paroles entrèrent pourtant directement en contradiction avec ses gestes ; ses doigts remontèrent le bas de sa chemise et, pendant quelques instants, il crut qu’elle allait dénouer sa ceinture et lui offrir la libération qu’il escomptait tant. Sa désillusion se heurta contre l’expression de son visage. La bouche sèche, il déglutit, puis acquiesça. Si n’importe quelle autre femme lui avait fait face, il l’aurait acculée contre l’arbre, aurait soulevé ses jupons et l’aurait prise sans attendre. Généralement, il n’avait pas besoin d’en venir à des mesures aussi extrêmes. Parfois, cela arrivait. Ça ne le dérangeait jamais. Il aimait entendre leurs cris, qu’ils illustrassent le plaisir ou la douleur. La mélodie de leurs plaintes charmait la violence de son âme. Néanmoins, Ange-Lyne bénéficiait d’un traitement différent. Cela avait toujours été le cas. L’admiration qu’il éprouvait à son égard et le repère qu’elle constituait à ses yeux lui valaient tout le respect et toute la considération du monde. De sa part, il pouvait subir toutes les frustrations, tous les rejets, toutes les interruptions. Pour le moment, du moins, il parvenait à se satisfaire de miettes de fantasmes.

Ses bras se refermèrent à nouveau autour de sa silhouette. Il s’humecta les lèvres, sur lesquelles reposait encore le goût des siennes. La tension dans son pantalon n’en fut guère apaisée. Il brûlait de la toucher, de la pénétrer, de la faire jouir ; mais l’interdit posé, il devait s’y résigner. Pour l’instant. Elle ne l’avait pas repoussé. Elle en avait envie aussi, il l’avait senti. Un jour, ils pourraient s’abandonner à leurs désirs. En l’attendant, il s’emparerait d’autres femmes, et quand elles soupireraient sous ses assauts, il imaginerait sur leurs visages les traits de son aînée. Il pensa vaguement qu’en plus de sauver Merlin, il aiderait une femme, ce soir. Puis il la baiserait, et il la tuerait, en l’honneur de sa sœur. Il en ferait un tableau macabre, une symphonie magnifiée par le craquement des os, les gémissements de la chair lacérée et le cours furieux du sang qui s’échappe des veines et dévale les collines du cadavre. Elle pourrait le peindre ; il pourrait l’inspirer. Sous son regard, il ne serait plus qu’incandescence. Il se consumerait. Aucun cierge ne rivaliserait avec la flamme que les prunelles d’Ange-Lyne savaient si bien allumer entre ses jambes et dans son cœur. Après avoir acquiescé, il la suivit.

Ses iris pâles se calèrent sur les deux silhouettes jointes l’une à l’autre. Il détailla le visage de l’assaillante, puis celui de la victime. Ezidor de Xyno. L’ordre de sa sœur se para d’une saveur toute particulière. La jalousie griffa sa poitrine. Il ne s’illusionna pas une seule seconde : elle désirait le médecin. Si elle souhaitait l’envoyer au loin, ce n’était probablement pas uniquement pour accomplir leur plan. Allait-elle tenter de chasser la domestique et de l’enfourcher, pour calmer le désir qu’il avait fait éclater en elle ? Arcange serra les dents, mécontent. Ses doigts se refermèrent autour de la bougie. « Attends que je trouve sa femme, avant de lui sauter dessus. » souffla-t-il, après quoi il la quitta à contrecœur. Leurs séparations ne le satisfaisaient jamais. Il préférait quand ils étaient ensemble, toujours. En sa présence, il se sentait plus confiant.

Le poing clos sur l’ersatz de chandelier, le guerrier se dirigea vers la demeure. Lorsque la lumière de l’intérieur se déversa suffisamment sur les jardins, il souffla la flamme, cassa la cire en deux, et en jeta les morceaux dans un épais buisson. Comme il entrait dans la salle de réception, son regard balaya l’assemblée. Du coin de l’œil, il repéra la chevelure ivoire de la femme du docteur inconscient. Elle minaudait près du fils de leur hôte. Une étincelle amusée frappa ses rétines. Il savait lire la luxure. Elle pulsait entre le jeune de Tuorp et la d’Errazib. Intérieurement, cela le fit rire. Les femmes trompées étaient toujours les plus faciles à convaincre. Jouer sur les cordes de leur désespoir en leur vendant monts et merveilles n’avait plus aucun secret pour Arcange. Labourer l’entrejambe d’Yvonelle puis semer des morceaux de son corps aux quatre coins d’une pièce n’aurait absolument rien de compliqué.

D’un pas faussement pressé, la chemise défaite et les cheveux en désordre, il se dirigea droit vers Gustave, visiblement en grande conversation avec la mère et l’une des filles qui discutaient plus tôt avec le cafard qui leur servait de souverain. « Mesdames. Messire de Tuorp. Pardonnez-moi pour l’interruption. » salua-t-il brièvement. Plus bas, il prononça, seulement à l’intention du maître des lieux : « Je crains que le médecin royal ne se sente pas très bien. Il est dans les jardins. Ma sœur est demeurée avec lui et l’une de vos domestiques, qui l’a trouvé évanoui. Y a-t-il un autre médecin capable de le prendre en charge, ici ? » L’éclat de voix crissant de Merlin l’arracha à son interrogation. Son regard se porta immédiatement sur le fils de Judas. Le voir pérorer ainsi lui était insupportable. Néanmoins, la promesse qu’il avait faite à Ange-Lyne l’emprisonnait. L’agitation qui monta de l’entrée de la maisonnée le fit se redresser. Surplombant la salle, il fronça les sourcils. Les années et les efforts requis par sa sœur avaient perfectionné son jeu d’acteur. Il était un mauvais stratège, mais un très bon exécutant. C’était ce que son maître d’armes ne cessait de répéter, amusé, avant qu’il ne lui arrachât la langue sous le coup de la colère. Depuis, il ne disait plus grand-chose. Il n’avait même pas pu prévenir sa femme que parmi les délicieux morceaux de viande qu’Arcange lui avait offert en résidait un qui avait l’habitude de se glisser entre ses cuisses pour lui arracher des cris. Cette fois-là, quand elle avait réalisé, ce lambeau de chair l’avait fait hurler.

Les fenêtres se teintèrent d’ombres orangées. Le blond ne prononça guère l’évidence qui se profilait nettement. Les flammes dévoraient les jardins. Dans l’assemblée, la panique monta. Un mouvement de foule ne tarderait sans doute pas à se déclarer. Les pieds piétineraient les corps écroulés. Les blessés et les morts s’amoncelleraient dans un concert de plaintes. « Ma sœur et votre domestique s’occuperont du médecin. Je vous conseille de partir par là-bas. » fit-il en indiquant une sortie à l’opposé des flammes, au de Tuorp comme aux deux femmes. « Marchez jusqu’au premier cours d’eau et traversez-le. Je vous rejoins dès que possible. Je vais chercher le Roi. » Sans un mot de plus, il tourna les talons et rejoignit Merlin en quelques grandes enjambées. Plus imposant que la majorité des soldats, il l’atteignit en premier. « Votre Majesté. » Dans la confusion générale, il aurait été si facile d’enfoncer un poignard entre ses côtes et d’admirer la vie se diluer sur ses cornées. « Je vous prie de me suivre. Nous partons en lieu sûr. » D’un geste, il lui intima de lui emboîter le pas. Une hésitation le secoua, et il rajouta, insistant : « J’ai bien peur que tout ne soit condamné à brûler. » Sans faire cas des éventuelles protestations du Monarque, il le saisit par le bras et tâcha de l’entraîner à sa suite, à l’extérieur de la résidence de Tuorp. S’il résistait, il l’assommerait et le jetterait sur son épaule afin que sa bêtise n’entravât pas les objectifs des Reknofed. Lorsqu’il l’aurait placé en lieu sûr, près de ses hommes, il reviendrait pour sauver d’autres vies. Ce soir, il devait devenir un héros.



Message IV – 1272 mots

Min, c'est tout à fait possible que Merlin refuse de le suivre. Comme je l'ai noté, Arcange essaiera sans doute de l'assommer et de l'emmener de force, mais si tu veux que d'autres soldats arrivent entre temps et que Merlin accepte de les suivre eux plutôt que lui, pas de souci ! Dans ce cas, Arcange ira directement sauver d'autres personnes (que Merlin le suive ou non, il y retournera, donc si vous voulez qu'il sauve vos personnages, c'est possible : plus il sauve de monde, plus ça l'arrange 8D).


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Dorian Lang
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Dorian Lang
Mar 10 Oct 2023, 19:54

Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 4 G7pa
Les Portes V - Le Roi sadique
Ezidor




Rôle:

Une odeur piquante pénétra les narines de l'inconscient. Ses traits se froissèrent. À regret, ses paupières se décollèrent et papillonnèrent le temps de s'ajuster à la lueur dansante de la bougie. Les griffes de la drogue administrée étaient tenaces et gardaient leur emprise sur son esprit, soufflant un nuage de fumée sur ses pensées pour en bannir toute clarté. La tête lourde et migraineuse, Ezidor grogna, ou essaya. Le grommellement avait eu la surprise de trouver un morceau de chiffon sur son chemin, étouffant le son et cisaillant les commissures de sa bouche. Le doute s'infiltra. Il pensa à Childéric. Est-ce qu'il était revenu pour le droguer à nouveau, et cette fois, aller plus loin ? Lui faire subir ce que lui-même avait subi de multiples fois ? La crainte et l'espoir se mélangèrent dans cette vision. Il voulait juste le revoir, et pouvoir lui parler. Sans sous-entendus ni dissimulation, comme deux hommes qui se reconnaissent. Ses poignets remuèrent, difficilement, eux-mêmes liés dans son dos. Une panique glacée s'abattit sur lui comme une douche froide. Il leva la tête et fut surpris de voir une femme plantée face à lui, son visage aux méplats durs et sévères illuminés d'ombres et de lumières selon la volonté de la bougie. Cette femme... Il plissa les yeux pour la replacer dans ses souvenirs confus. Il revit son sourire, éclairé par la lune dans le jardin. Le tintement du verre de vin contre ses dents alors qu'il bavardait avec elle. La réalisation quand ses jambes avaient cessé de le soutenir. La soirée chez Gustave. Ezidor se redressa lentement, s'efforçant de prendre de longues inspirations. Il avait besoin de chasser le brouillard dans sa tête, retrouver toutes ses capacités intellectuelles aiguisées pour faire face à cette situation, et en réchapper. Il était en mauvaise posture, peut-être même plus que cela. Gustave avait-il commandité une assassin en l'affublant d'un uniforme de domestique pour se débarrasser de lui ? Non, le nobliau avait encore besoin de lui pour son antidote, il n'aurait pas osé. Qui, alors ? Hermilius ? Sans doute craignait-il qu'Ezidor le dénonce un jour. Ce serait alors sa parole contre la sienne. Seul celui que Merlin favorisait pouvait sortir vivant de ces accusations. Il y avait souvent réfléchi depuis cette nuit et pour le moment, garder le silence et ne pas l'évoquer restait l'option la plus prudente. Ils avaient tous deux trop à perdre, et ils le savaient. Malgré tout, l'envie d'empoisonner un jour le bellâtre amateur de jouvencelles était une tentation dont il était difficile de se détourner. Hermilius en savait trop sur son compte pour que cela lui plaise trop longtemps. Il n'était pas Childéric. À tout moment, il pouvait user de ses informations contre lui et Ezidor n'aimait pas ça, pas du tout même. Plus tard.

Le médecin fixa la femme pendant qu'elle établissait les termes de leur nouvelle relation. De ce qu'il tirait de sa présentation, toute cette mise en scène servait finalement ses intérêts personnels. A priori. Elle pouvait mentir. Tout le monde mentait, lui le premier. En outre, Ezidor ne se rappelait pas l'avoir déjà vue. Il ne se souvenait pas de tout le monde, même s'il essayait, mais les patients défilaient par trop grand nombre. Il se pouvait qu'il n'ait pas réussi à sauver une personne chère à elle et qu'elle cherche à se venger. À moins qu'elle ne l'ait surpris en position fâcheuse sans qu'il s'en rende compte ? Puisque peu d'autres choix s'offraient à lui, Ezidor hocha sèchement la tête, puis à nouveau pour lui montrer qu'il avait compris. Ses neurones s'étaient lancés dans une course trébuchante, dans le noir, pour pêcher des réponses satisfaisantes à sa tortionnaire. La problématique n'était pas là de dire la vérité, mais de dire ce qu'elle voulait entendre sans que cela lui donne envie de lui planter un couteau dans le cœur. Or, il ne savait strictement rien d'elle. Ses suppositions étaient tissées sur des bases trop fumeuses pour qu'il s'y fie véritablement.

Il profita qu'elle s'approchait pour le débarrasser de son bâillon pour mieux étudier ses traits. Rien, nul indice pour l'aiguiller. Son cœur s'affola sans qu'il parvienne à le maîtriser. Il ne craignait pas la douleur, mais il ne voulait pas mourir. Pas comme ça. Sans doute le méritait-il, voire même pire, mais Ezidor ne s'inquiétait pas de la justice divine qui, si elle existait vraiment, s'abattrait un jour sur lui. Il n'avait pas le temps pour nourrir ces craintes, il ne se souciait que d'obtenir des résultats probants, de découvrir et d'expérimenter, peu importait les moyens ou les cadavres qui jonchaient son sillage. La science n'avait que faire de l'éthique, c'était une maîtresse cruelle, impatiente et impitoyable.

Il inspira à nouveau. Il avait soif et sa voix râcla contre sa gorge, rauque. « Ma relation avec Gustave remonte à plusieurs années, bien avant que je ne quitte le pays. À l'époque, il venait d'épouser Eléontine, ce qui n'empêcha pas sa réputation de tombeur de se développer. Naturellement, cela lui a attiré plusieurs rivalités. » Pour le moment, il s'en tenait à la version qu'il avait donné à Gustave lui-même. Selon toutes probabilités, cette femme était soit entichée du de Tuorp, soit il lui avait brisé le cœur et elle cherchait désormais à se venger. Mais pourquoi s'en prendre à lui dans ce cas ? Ils n'étaient pas proches, comment avait-elle pu deviner qu'un lien autre que professionnel et courtois les liait ? « L'un d'entre eux, je ne me souviens pas de son nom, c'était il y a longtemps, m'a demandé de tuer Gustave. Il devait être désespéré, j'imagine que celle qu'il aimait lui préférait Gustave. Avec les moyens à ma disposition, ce n'est pas difficile de tuer un homme. C'est même plus simple que de le sauver, beaucoup plus simple. » Les yeux d'Ezidor se séparèrent de ceux de l'interrogatrice pour errer sur les ténèbres contenues dans son dos, comme si ses souvenirs y prenaient quelques couleurs. Il déglutit, la bouche sèche et pâteuse. « Je n'ai pas pu m'y résoudre. Au début, j'ai accepté de le faire, c'est vrai. Mais je n'ai pas tué Gustave cette nuit là. Je ne suis pas allé jusqu'au bout et je l'ai drogué pour qu'il ne se souvienne pas de ma tentative. Ce n'est pas parce que je l'appréciais, je le connaissais à peine. Je n'ai juste pas pu. » C'était la vérité. L'arrivée de Childéric avait mis un terme à ses coups de reins aussi bien qu'à son intention de l'achever. « J'ai revu Gustave en revenant à Lieugro. Je suppose qu'il n'avait rien changé à ses habitudes car c'est un autre homme qui me demandât de le tuer. » Les poings d'Ezidor se crispèrent dans son dos. « Adénaïs d'Etamot a connu plusieurs hommes depuis la mort de son époux, mais a volé le cœur d'un seul. Childéric d'Ukok ne supportait pas de savoir que Gustave avait profité de ses services. Peut-être que Gustave a blessé Adénaïs, je l'ignore. L'histoire aime à se répéter et lorsque je me suis rendu chez lui un soir où je le savais seul, je l'ai découvert dans un état comme je ne l'avais jamais vu. La pitié m'a envahit. Je ne l'ai pas tué. Nous avons beaucoup parlé. Je lui ai révélé que des personnes souhaitaient sa mort et il a demandé mon aide. Je ne suis pas magicien, mais je lui ai promis mon aide. Voilà pourquoi nous nous voyons régulièrement. »

Message IV | 1335 mots

Il est tout à toi si tu veux le torturer, le mutiler 8D


Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 4 O5u6
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Jämiel Arcesi
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Jämiel Arcesi
Mar 10 Oct 2023, 20:25


Love's Grip par Eva Soulu
Les Portes V


Seule la musique animée de tristesse et l'image radieuse de sa fille parvenait à pénétrer la bulle de solitude qui enveloppait Adénaïs. Ainsi elle ne remarqua la présence d'Hermilius que lorsqu'il s'adressa directement à elle, faisant éclater sa bulle à l'aide d'une coupe de champagne offerte. Avant de s'en emparer, la veuve passa la main dans son décolleté pour en sortir un mouchoir de coton fin dont elle usa pour effacer la preuve de son propre désespoir. « Bonsoir Hermilius. » lui retourna-t-elle en même temps le salut avant ajouter, une fois s'être saisi du verre, « Il s'agit d'un talent qu'elle ne doit qu'à soi-même. ». Cela faisait longtemps que la mère de famille avait elle-même délaissé la musique. La plupart des instruments qu'ils possédaient avaient, de toute façon, été revendus. Sur ce commentaire, Adénaïs conserva à son tour le silence, celui qu'elle arborait déjà quelques secondes avant, ravalant également son malheur à coup de profondes inspirations. Les ténèbres pesaient lourd sur son être depuis trop longtemps, tant qu'il lui était devenu commun comme exercice de dissimuler la crasse qui suintait de son cœur. Au départ du nouveau conseiller, elle baissa son regard sur la boisson qu'elle n'avait pas touchée avant de retrouver la silhouette du brun. Un souffle lui resta coincé dans la gorge en le constatant sur l'estrade de l'orchestre, juste à côté d'Yvonelle. Puis ce fut son cœur qui tambourina avec force sous ses côtes lorsqu'elle se fit l'idée de ce qu'il pouvait envisager. Elle craignait autant qu'elle espérait cet événement. Un mois était passé depuis la dernière fois, pourtant, dans sa solitude, enfermée entre les quatre murs d'un château habité par la pestilence, elle avait eu l'impression d'avoir perdu sa famille il y a bien une révolution au moins. C'était cela qui lui faisait peur. Le temps et la distance combinée avait tendance à effacer les liens unissant les êtres. Elle demeura ainsi tétanisée lorsqu'il l'invita d'un geste à sa suite et celle d'Yvonelle, confirmant de ce fait cette hypothèse qu'elle s'était forgée. Devait-elle les suivre ? Le pouvait-elle ? Ne le regretterait-elle pas ? À moins que ce ne serait de rester là qui la rongerait à jamais. Et si les choses ne se déroulaient pas comme elle l'espérait ? Comme lui le croyait ? Mue par l'espoir, son corps se confronta par une volonté qui lui sembla propre à l'hésitation de son esprit, traversant la salle à pas timide. Elle marqua un temps en passant devant Hermilius, tournant le visage vers le sien. « Vous pourriez être une bonne personne, Hermilius. » s'il ne partageait pas les vices de Tuorp et possédait le cœur de Ludoric. La poitrine tout de même gonflée de gratitude, elle passa enfin le pas de la porte.

À la seconde où elle se retrouva seule à seule avec Yvonelle, le nœud du doute serra son estomac. « Bonsoir Yvonelle. » initia-t-elle le dialogue avant de s'approcher comme on approchait un animal de sorte à ne pas l'effrayer et le faire fuir. Puis, à proximité, elle tendit les mains pour venir caresser le visage de son enfant. « Ma tendre Yvonelle. » souffla-t-elle en sentant l'émotion la gagner. Constatant l'absence de sentiments rétifs, toutes ses incertitudes et ses craintes l'abandonnèrent, telle l'envolée d'un essaim d'oiseaux quittant la cage pour recouvrer la liberté. C'était comme se libérer d'un étau étouffant, d'une masse la maintenant sous l'eau. Jusque-là asphyxiée du jugement et des actes des autres, de ses propres actes, sa fille venait de lui offrir un nouveau souffle. L'amour débordant inondait à présent son âme noyée par le chagrin. D'un pas, elle mit un terme à la distance qui la séparait encore de sa progéniture pour l'enlacer avec force, comme s'il s'agissait de la dernière fois qu'elle pouvait la serrer dans ses bras. Alors à nouveau les larmes roulèrent sur ses joues, creusant des sillons humides sur sa peau à la manière d'un cours d'eau se frayant un chemin dans la terre. « Ma chère Yvonelle. ». C'était comme sortir d'un cauchemar et retrouver une présence rassurante et réconfortante. « Je suis désolée. Vraiment désolée. Pardonne-moi. ». Suite à la mort de Matthias, elle avait longuement délaissé l'éducation de Déodatus et Yvonelle alors même qu'elle aurait dû être particulièrement présente à cet instant de leur vie. L'arrivée d'Elzibert avait changé les choses. Le meurtre de son fœtus lui avait un peu plus rappelé ce qui comptait vraiment. Depuis elle s'était promis de ne plus les abandonner. De les veiller et de les protéger. Elle avait cependant été incapable de tenir cette promesse. Il s'écoula une longue minute avant qu'Adénaïs ne s'écarte, un sourire lumineux éclairant son visage pour la première fois depuis une éternité. Là où le feu de la vengeance animait normalement son sein, c'était celui de l'amour qui l'étreignait ce soir. Celui qui adoucissait les maux, juste le temps de quelques minutes ; que l'on aimait autant que l'on craignait, surtout à présent que ses inquiétudes passées lui revenaient à l'esprit. « Je suis là maintenant. » commença-t-elle en transition pour ce qu'elle souhaitait aborder, replaçant correctement une mèche derrière l'oreille de son enfant. « Ton jeu était magnifique. Tu devrais songer à rejoindre un orchestre royal. Je suis certaine que des terres libres voisines ont encore de la place à t'accorder. ». Car il lui était impensable de mettre sa fille sous la coupe autoritaire d'Uobmab. L'affliction glissa sur son sourire amène. « Maintenant parle-moi. Qu'est-ce qui te tourmente ? Pourquoi la détresse de ton jeu de ce soir ? ». Tout le temps de sa prise de parole, et même après, elle ne lâcha pas un instant Yvonelle, tant du regard que physiquement. Néanmoins la réponse qu'elle obtint ne la satisfit pas. « Yvonelle... » souffla-t-elle avec une caresse, éplorée de constater la profondeur du mal qui devait la toucher pour qu'elle en soit à ne pas vouloir se confier. Elle connaissait l'expression que sa fille affichait. Elle connaissait ces vérités que l'on préférait voiler pour ne pas blesser ses proches, ni les inquiéter. Elle avait vécu cela et le vivait encore aujourd'hui. « Tu sais que tu peux me parler. Je t'en prie. » insista-t-elle en la serrant tendrement contre son cœur. Si elle ne lui disait rien, comment pouvait-elle soulager sa peine ? Si elle l'avait pu, elle se la serait entièrement appropriée jusqu'à la faire sienne pour libérer l'âme de sa fille et lui rendre son sourire d'antan. Il était si facile de se laisser ronger par un secret. Or, Adénaïs se refusait à laisser Yvonelle reproduire ses propres erreurs, y compris le fait de garder le silence. Si elle devait être un modèle pour elle, ce serait celui de toutes les erreurs qu'il était à éviter de faire. Gustave aurait dû être un modèle identique vis-à-vis d'Elzibert. Son garçon en avait décidé autrement et cela la mortifiait. Cette pensée éclaira son esprit d'une hypothèse quant à la détresse possible de son sang. « Est-ce rapport à Gustave ? T'a-t-il fait ou dis quelque chose à toi, ou à Elzibert ? ». Elle doutait un peu plus de ce dernier point. Le vaniteux avait clairement remplacé son enfant légitime par son propre garçon. Elle avait cru, de ce fait, qu'il tenait assez à lui pour ne pas lui causer d'ennuis. Toutefois, parmi l'ensemble des suppositions qu'elle pouvait avoir, jamais elle n'imagina une seconde que la faute revenait également à Elzibert. Son fils ne pouvait être la cause du malheur de sa sœur. C'était impossible.

Derrière la porte, la cacophonie de la soirée se fit plus intense. Elle n'y prêta guère attention pour l'instant. Le plus important à ses yeux se trouvait ici, dans cette pièce, caché derrière les iris purs d'Yvonelle.
© ASHLING POUR EPICODE




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Priam et Laëth
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Mar 10 Oct 2023, 22:15



Unknown

Le Roi sadique

En groupe | Alcide


Rôle - Nicodème d'Ecirava :


Le trésorier laissa la prostituée lui filer entre les doigts, aussi rutilante que les pièces de monnaie qu’il avait l’habitude de caresser du bout de ses phalanges. « Le ridicule ne tue pas, mais vous devriez faire attention au reste. » répondit-il sur un ton qu’il voulait humoristique. Nicodème n’était pas très doué pour les plaisanteries. Souvent, les siennes passaient pour ce qu’elles n’étaient pas : de la bêtise, de la cruauté, de la maladresse ou encore des menaces. Il acquiesça brièvement à ses propos. Son regard continuait à la sonder ; il se demandait si elle parlait véritablement de ce à quoi il pensait. S’il était possible qu’elle eût su. Pourquoi ne s’exprimait-elle pas clairement ? Les oreilles indiscrètes traînaient partout – sa propre femme en constituait un exemplaire hors norme –, mais si proches l’un de l’autre, leurs mots enrobés par les notes de l’orchestre, ils profitaient probablement d’une intimité singulière. Il n’aimait pas qu’elle laissât planer le doute. Cela le mettait dans une position inconfortable : comment devrait-il se comporter avec elle, à l’avenir ? En outre, si elle reculait aujourd’hui, rien ne garantissait qu’elle ne revînt pas à la charge plus tard. Il pinça l’arête de son nez, et fit lentement coulisser ses doigts le long de celle-ci, plusieurs fois. Suivant son regard, il posa les yeux sur Olivette, qui se tenait près du buffet, en compagnie du Roi. Ezémone devait être ravie ; quant à lui, il ne pouvait s’empêcher de ne pas approuver l’idée. Que sa fille épousât un monarque à peine couronné et menacé de toute part ne l’enthousiasmait guère. Si cela n’avait tenu qu’à lui, il aurait épargné à ses deux enfants les obligations maritales pendant quelques années encore. Après tout, il avait lui-même longuement patienté avant de rencontrer son épouse – et pour rien au monde il n’aurait souhaité changer cela. « Vous aussi, Madame. » conclut-il, avant d’observer la silhouette d’Adénaïs se fondre dans la foule.

Il demeura quelques instants au milieu de la piste de danse, puis s’écarta. Ses pas le guidèrent jusqu’à Olivette, que Merlin avait délaissée au profit de l’estrade. Il ne parla pas tout de suite : il prit d’abord un petit four aux truffes, qu’il mangea avec propreté et délicatesse. Dans la famille, ses silences n’étonnaient personne. Il pouvait s’y murer durant des heures. La compagnie mutique de ses proches lui suffisait amplement. Parfois, il songeait avec amusement que si Ezémone n’avait pas été plus bavarde, leurs filles n’auraient peut-être jamais appris à parler. Il attrapa une serviette pour s’essuyer les doigts, avant de se tamponner la bouche. « J’espère que tu as rendu ta mère fière. » finit-il par lâcher. Connaissant Olivette, il entretenait quelques doutes à ce sujet. « Et surtout, que tu ne m’as pas fait perdre mon emploi. » Un sourire malicieux plissa ses lèvres et une étincelle espiègle dansa dans ses prunelles. Il les détourna rapidement vers le monarque. Ce n’était encore qu’un enfant. Ses décisions suintaient souvent d’immaturité. On ne pouvait pas en vouloir à un adolescent d’être stupide. On pouvait en vouloir à un Roi, en revanche. On pouvait lui en vouloir de chercher à humilier le peuple qu’il devait désormais gouverner. Le blond ne s’intéressait pas outre mesure à la politique, mais les sabordages de Merlin le poussaient immanquablement dans un état d’étonnement dubitatif. Où était donc son conseiller quand on avait besoin de lui ? Nicodème parcourut la salle du regard mais ne vit nulle trace d’Hermilius ; il repéra en revanche Ezémone et Stéphanette en compagnie de Gustave, bientôt rejoints par Arcange Reknofed.

Une clameur monta du fond de la salle. Elle n’avait pas la saveur éclatante d’une rumeur grondante. Dans son ton résidait quelque chose de terrifiant. Une urgence. Les sourcils froncés, il s’inclina sur le côté pour comprendre ce dont il s’agissait. D’instinct, il posa une main dans le dos d’Olivette pour la pousser en avant et se dirigea vers son épouse et leur aînée. Derrière les vitres teintées de pénombre se dessinait une aube rougeoyante ; bientôt, la langue des flammes perça le ciel nocturne. Son sang vrombit contre ses tempes. « Ezémone. » fit-il d’une voix blanche lorsqu’il fut près d’elle. Il n’ajouta rien d’autre. Il ne fit pas attention à Gustave, ne lui adressa pas la parole, ni même un regard. Arcange s’était déjà éclipsé. Ses iris céruléens se fixèrent sur l’une des toiles qui ornaient la salle de réception. Il ressentit l’urgent besoin de la décrocher et de la porter à bout de bras en dehors de la demeure menacée par l’incendie. Il déglutit. Il n’entendait plus rien de ce qu’il se passait autour de lui. La panique d’autrui se diluait dans sa dernière contemplation de l’œuvre. Il fallut que quelqu’un le bousculât – sa femme, une de ses filles ou un étranger, il n’en savait rien – pour qu’il sortît de son angoisse et réalisât que s’il mourait, il ne pourrait plus admirer aucune œuvre. « Il faut qu’on parte. » statua-t-il, à retardement. Il adressa un regard à Ezémone, attrapa la main de chacune de leurs filles, puis se fraya un passage vers la sortie. La foule était dense, compacte, étouffante. Lui qui la tenait en horreur serait hanté par son souvenir sur sa peau, son souffle chaud sur sa nuque, sa moiteur sur ses joues.

Dans l’entrée, il s’arrêta, coupant le flot de convives s’enfuyant. Son regard se posa sur une statuette qu’il avait remarquée lors de leur arrivée. Un loup sculpté dans un marbre blanc, dont les yeux étaient sertis de deux rubis. Son artiste était mort quelques décennies plus tôt et n’avait connu le succès qu’après son trépas. Ses œuvres encore visibles se comptaient sur le bout des doigts. Ne sachant résister, il lâcha ses filles, se dirigea vers la petite statue, la prit, puis revint vers sa famille en jouant des coudes : « Vite, il faut se dépêcher. » Rapidement, il fut dehors. Leur cocher les attendait. À la suite des femmes d’Ecirava, il monta dans le carrosse, le cœur serré de n’avoir pu sauver toutes les œuvres d’art qui dormaient dans la demeure de Tuorp. Il espérait que l’incendie ne ravagerait pas tout. Que quelques ersatz de beauté survivraient. Tandis qu’il observait le domaine de Tuorp qui rétrécissait pour rejoindre la ligne d’horizon, il imagina les tableaux, les sculptures, les tapisseries, les pièces d’orfèvrerie et tout ce que l’art avait de précieux crépiter sous l’assaut des flammes. Cette simple pensée suffit à émouvoir ses cornées de quelques larmes discrètes, habilement cachées par son habituelle retenue et la pénombre nocturne. « Allez-vous toutes bien ? » demanda-t-il après quelques longues secondes à son épouse et à leurs deux filles, en reportant son attention sur elles.



Message IV – 1119 mots

Je trouvais logique que la famille reste ensemble, mais si c'était pas du tout dans vos plans, vous me dites ! (Nicodème les tirera de la maison en les traînant par les cheveux s'il le faut, sachez-le ; et c'est probablement la seule fois où on le verra aussi fougueux, donc s'il est contraint d'agir de la sorte, profitez-en /sbam)




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Les Portes V - Le Roi sadique
Ezémone




Ezémone d'Ecirava:

Avec un petit rire et une caresse - plus une petite tape en vérité - sur la joue, Ezémone avait traité le vain effort de rébellion de Stéphanette pour ce que c'était : les élucubrations d'une petite adolescente aveuglée d'idéaux. Sa mère savait ce qui était le mieux pour elle. Il lui faudrait mettre un peu d'éclairage dans sa jolie tête blonde mais à un moment plus propice, lorsqu'elles seraient seules, autour d'une tisane réconfortante et le chat sur les genoux. En revanche, le manque de jugeote de sa fille l'inquiétait. Que croyait-elle d'autre si elle pensait leur Majesté amoureux d'elle ? Que les Faes existaient ? Il était temps de plonger Stéphanette dans le monde réel mais la violette y était reluctante. Elle était encore si jeune, elle méritait de bénéficier encore un peu de la beauté de l'innocence. C'était encore son bébé, et l'immaturité dont elle faisait preuve n'encourageait pas à la considérer comme plus que cela.

« Nous en reparlerons, ma chérie. » lui promit-elle, le ton un peu distrait. Elle venait de voir Gustave de Tuorp se frayer un chemin jusqu'à elles. Ciel, qu'il était bel homme. Le savoir n'était pas en prendre conscience, or elle recevait en plein visage l'aura magnétique de leur hôte. Quel homme dangereux ! Pas comme pouvait l'être Judas d'Uobmab, mais pour son cœur, il l'était définitivement. Lorsqu'il n'était pas dans les parages, il était facile d'oublier les désirs inavouables qui agitaient son sein - et pas que - mais sa présence transformait cela en exercice de haut vol. Heureusement, dans le cadre de son travail, la journaliste avait eu l'occasion de rencontrer des personnalités charismatiques, et elle revêtit son masque de mondanités. « Messire, vous nous régalez avec cette soirée. C'est un plaisir pour s'échapper du quotidien parfois oppressant. » Elle arrivait à peine à s'entendre à travers les percussions frappant sa poitrine. Elle fut heureuse de constater que Stéphanette avait renoncé à rejouer le même cirque que plus tôt. Là, elle était véritablement la fille de sa mère et Ezémone sourit avec fierté et tendresse. Elle n'arrivait pas à lui en vouloir pour plus tôt, principalement car la finalité allait dans son sens et que Merlin et sa Livette roucoulaient près du buffet en s'échangeant des mignardises (elle se demandait à quoi ressembleraient leurs enfants), mais elle ne lui en voulait pas car il était normal à cet âge de faire des erreurs. Maintenant que la mère les avait identifié, elle ferait ce qu'il faudrait pour corriger tout cela.

« Stéphanette a raison. » On disait de sa demeure qu'elle abritait plus de femmes de joie que de meubles, et pourtant la maison regorgeait de fournitures à l'excès, mais Gustave avait su donner à la soirée un ton plaisant sans plonger dans la dépravation dont les ragots l'accusaient. « Toutefois, peut-être ne sommes-nous pas invités à celles dont nous avons eu des échos. » Certes non, pas les d'Ecirava, mais Ezémone avait toujours veillé à envoyer des petites mains y aller pour lui rapporter ensuite les délicieux potins qu'elle incluait, ou pas, à la Crème Lieugroise.

« Oui, assez brièvement. Les Reknofed semblent être véritablement fascinants du peu que j'ai pu en voir, mais peut-être est-ce à cause de leur vernis d'étranger. Sa Majesté paraissait de bonne humeur même si nous avons trop peu échangé. Peut-être ne voit-il pas quoi dire à une dame de mon âge, il doit mieux s'en sortir avec mon Olivette. » Le dire à voix haute lui envoya une vague de dopamine droit au cerveau pour lui accorder quelques années de vie supplémentaires. Ezémone nageait dans sa propre satisfaction.

La remarque de Gustave arracha Ezémone à son île de bonheur et elle battit des paupières, troublée. Elle ne voulait pas voir de sous-entendus où il n'y en avait pas, mais venant du diplomate dont la réputation n'était plus à faire, le doute était permis. « Sans aucun doute. Votre fonction vous engage à un certain niveau de confidentialité, j'imagine. Mais sachez que je suis particulièrement douée pour faire parler mes interlocuteurs. Je serais ravie d'en apprendre davantage sur les projets que vous avez en tête. » Professionnellement, s'ajouta -t-elle intérieurement en interdisant à son imagination de s'emballer sur le chemin que pouvaient prendre ces discussions.

Elle aussi jeta un coup d'oeil au couple dansant formé par son époux et la favorite du Roi. « Voyons, laissez-moi mes secrets, je suis la seule ici à avoir le rôle de les débusquer. » éluda-t-elle avec un sourire mystérieux parfaitement étudié. Il ne fallait pas qu'on croit qu'elle n'était pas impliquée dans cette danse. Pour le bien de sa dignité, elle se devait de faire comme si tout cela était parfaitement normal pour qu'on ne puisse salir pas son statut d'épouse de l'outrage de la tromperie. Si elle se comportait avec sérénité, il n'y avait pas insulte.

Ezémone leva un sourcil à la remarque de sa fille. Il y avait effectivement une drôle d'odeur flottant dans l'air. Au même moment, l'orchestre s'interrompit et la foule se tourna comme un seul homme vers le monarque. Elle jugea intelligent de se positionner sur l'estrade, cela faisait presque oublier qu'il était si jeune, et pas très grand. Poliment, elle applaudit à l'annonce de la redénomination du Royaume. Elle trouvait que le nom manquait de style, et qu'il lui faudrait ajuster le nom de son propre journal en conséquence, mais elle y réfléchirait plus tard, avec un café dans les mains. Elle jeta un coup d'oeil à Gustave. « Après cette déclamation, j'ai d'autant plus hâte d'entendre ce que le diplomate royal a prévu pour offrir à D'Uobmab l'avenir radieux que l'on vient de nous promettre. » Elle aurait bien ajouté quelque chose mais une rumeur enflait dans la salle. L'inquiétude se propageait et les bavardages ne reprenaient pas avec la légèreté d'il y a quelques minutes. L'orchestre n'avait pas repris et Ezémone perçut alors ce qu'elle avait confondu avec le murmure des conversations. En fond, un grondement sourdait, provenant de l'extérieur. Par la fenêtre, une lueur orangée apparut et l'odeur prit tout son sens. Son sang ne fit qu'un tour. Elle attrapa le bras de sa fille et manqua attraper un torticolis pour chercher l'emplacement du reste de sa progéniture. Et où était Nicodème ? Elle le vit fendre la foule, le visage fermé. Ce ne fut qu'en sentant son cœur s'apaiser de soulagement en le voyant qu'elle réalisa combien la peur autour d'eux l'avait contaminée elle aussi. « Allons-y. » approuva-t-elle d'un bref hochement de tête. Gustave avait disparu après ce qu'Arcange Reknofed lui avait annoncé. Quelle catastrophe pour sa demeure, elle espéra que les dégâts se réduiraient au jardin et à la façade.

Le chemin jusqu'à l'extérieur fut confus mais Ezémone garda la tête froide, uniquement concentrée par le fait de sortir leurs filles d'ici pour les mettre en sécurité. Elle ne craignait plus pour elle-même. « Qu'est-ce que... Nicodème ! » Sa voix avait claqué, outrée. « Ce n'est pas le moment ! »

Peu après, elle grimpa dans le carrosse sans rien avoir perdu de sa fureur. Ils démarrèrent et Ezémone fusilla son époux du regard. Il tenait sa statue comme une femme son nouveau-né. Elle avait bien envie de s'en emparer pour le jeter par la fenêtre. « Avez-vous perdu la tête ? Où est votre sens des priorités ? Et si cela avait coûté la vie de vos filles ? » Quand cela l'arrangeait, elle aimait souligner sa paternité. Telle une poule scandalisée rassemblant ses oeufs, elle gonfla la poitrine et entoura les épaules de ses filles, assises de chaque côté comme pour les protéger de l'inconscience de leur père. « Nous en reparlerons. De cela, et du reste. Adénaïs est très bonne danseuse, comme nous avons tous pu en attester. » déclara-t-elle avec aigreur.

Message IV | 1374 mots


Merci Jil  Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 4 009 :
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Mer 11 Oct 2023, 12:51




Le Roi sadique

En groupe | Lana


Rôle - Yvonelle d'Etamot (mariée de Tuorp) :


Quand son regard croisa celui d’Elzibert, Yvonelle sentit son cœur s’emballer. Il palpita si fort qu’il s’enflamma et fit éclater dans ses iris des étincelles de bonheur. Les prunelles du brun se posaient sur elle comme elles le faisaient autrefois, comme elles l’avaient toujours fait, comme elle aimait qu’elles le fissent. Elle lui sourit, sans perdre le fil de son jeu. Sa félicité ne dura que quelques secondes. Ce n’était que du temps volé, quelques instants que les Dieux lui jetaient, tant par pitié que par cruauté. Quand elle vit Irène s’approcher, quand elle vit comment elle le regardait, comment elle le touchait, sa poitrine se fissura. Une détresse muette s’y engouffra, secondée de peu par une colère sourde. Incapable de soutenir l’échange des yeux, elle se détourna, s’appuya un peu plus contre la mentonnière de son violon, et caressa les cordes pour mieux faire pleurer l’instrument. Lorsqu’il exhala son ultime note, la jeune femme osa relever la tête. Un sourire pâle répondit aux quelques applaudissements. Elle cherchait son mari, mais ce fut la silhouette d’Hermilius qui s’imposa à côté d’elle. Comprenant que son intervention signait probablement la fin de sa prestation, elle jeta un bref regard à sa harpe, demeurée sur le côté. Tandis que le brun distribuait des compliments, elle fit l’effort de se recomposer un visage plus jovial. Sans cette peine qui lui mordait le cœur, ses sourires n’auraient rien eu d’hypocrite. Jouer de la musique l’apaisait, et les éloges dont le conseiller du Roi la couvrait avaient de quoi faire rougir l’humilité elle-même. Elle le remercia, ainsi que chacun des musiciens, avec sollicitude.

Son bras posé sur celui d’Hermilius, elle descendit de la scène. Ses orbes azur scrutèrent les convives, toujours en quête d’Elzibert. Ne comptait-il pas venir la féliciter ? La prendre dans ses bras ? L’inviter à danser ? Des mois durant, ils avaient fantasmé ces moments de liberté. Ils avaient espéré la délivrance que devait leur accorder la reconnaissance de Gustave et la rupture de ses fiançailles avec Natanaël. Ils auraient pu briller ensemble, oublier les figures douloureuses du passé, se reconstruire côte à côte, bâtir une vie dont ils auraient pu être fiers et heureux, s’aimer. Mais il n’apparut pas, et le bras d’Yvonelle se fit plus lourd sur celui d’Hermilius. Ses yeux remontèrent vers son visage. « Ma mère ? » Elle suivit son regard. Sa poitrine s’ouvrit, et un souffle bref, ému s’échappa d’entre ses lèvres. Elle avait cru qu’Adénaïs refusait de les côtoyer. Qu’elle en voulait trop à leur amour indécent. Qu’elle serait obligée de forcer une interaction pour avoir l’espoir de s’entretenir avec elle, même juste quelques secondes. Elle se tourna vers le conseiller. « Merci. Vous me direz quels instruments ou quels morceaux il vous plairait d’entendre. » Son regard reflétait sa gratitude. Elle n’était pas assez sotte pour croire qu’il n’espérait rien en retour, pas assez naïve pour imaginer qu’il se contenterait d’un concert privé. Leur discussion ne cessait de la tourmenter. Elle lui avait inspiré toutes ses idées ; pour acquérir sa propre indépendance financière, pour déchoir Gustave du piédestal sur lequel Elzibert l’avait placé, pour envisager une existence sans celui qu’elle considérait être l’amour de sa vie. Pour éprouver leurs sentiments, Hermilius lui avait conseillé d’instaurer de la distance entre eux, de cesser de tout lui donner ; mais c’était difficile, parce qu’elle l’aimait, et quand elle s’en voulait de céder à la force de son amour, elle se disait qu’il n’avait jamais dû être amoureux, qu’il ne savait probablement pas ce que cela faisait et ce à quoi l’on pouvait se résigner. Quand elle était plus lucide, elle reconnaissait qu’il avait raison. Sa peur de perdre Elzibert la tenait prisonnière. Mais que valait-il mieux perdre, entre un autre et soi-même ? « Voudriez-vous bien trouver mon mari pour moi, s’il vous plaît ? Et lui demander de me retrouver dans les jardins quand nous aurons terminé ? » Comme autrefois.

Sa mère arriva, et la porte se referma. Le bruit des festivités fut coupé et, avec lui, le capharnaüm d’émotions qui embrouillait l’esprit d’Yvonelle. « Bonsoir, mère. » répondit-elle, dans un filet de voix. Le nœud imposé à sa gorge contenait ses ressentis. Quand les mains de sa génitrice la touchèrent, il lui sembla alors imploser. Elle eut envie de se jeter dans ses bras et d’y oublier toute la peine qui embarrassait son palpitant. L’étreinte familière, réconfortante et chaleureuse l’engloba tel un cocon. La jeune femme ferma les yeux et se laissa aller contre le corps de sa mère. Les larmes qu’elle entendit dans sa voix firent surgir les siennes au bout de ses cils. Elle blottit son visage dans le cou d’Adénaïs, entre ses mèches blondes. Leur parfum de camomille la ramena des années en arrière, dans les jardins du domaine d’Etamot, sous un soleil dont la brûlure exhalait le bonheur. Quand tout était plus simple, quand elle n’avait à se soucier de rien. Quand le sexe, l’argent et la violence ne régissaient pas le monde. Quand il était facile de croire au rôle de l’amour et que l’on n’avait pas besoin de se débattre, empêtré dans ses filets. L’arrivée des Uobmab avait tout gâché. Elle pensa aux lettres qu’elle avait interceptées, à celles qui parlaient encore de Lieugro, à celles qui évoquaient l’espoir à demi-mot. « Vous êtes toute pardonnée. » affirma-t-elle, avant d’écarter son visage de sa silhouette. Elle lui rendit son sourire, peut-être en un peu plus terne. « Merci. » Elle avait déjà songé à s’enfuir. Elle l’avait même proposé à Elzibert, avant que Gustave ne l’acceptât comme son fils. Ils étaient restés. Si elle partait, elle doutait qu’il la suivît.

Alors que cette pensée la traversait douloureusement, l’esprit de sa mère sembla l’attraper  au vol. Sa question fit trembler ses pupilles. Elle avait presque oublié ce qui les liait ; à quel point il était aisé, pour Adénaïs, de lire en elle. « Ce n’est rien. » répondit-elle automatiquement, désormais habituée à taire ce que son cœur aurait voulu hurler. « Je me sens juste un peu mélancolique, ce soir. Tout cela me rappelle d’autres bals, j’imagine. » tenta-t-elle afin d’orienter la conversation dans une voie qui n’impliquait pas sa relation avec son époux. Elle attrapa son coude gauche dans sa main droite et le pressa avec douceur, avant de détourner le regard. Pour autant, ce qu’elle disait n’était pas faux. La mort de Déodatus l’avait affectée et la poursuivait encore, son souvenir chevauchant aux côtés des révélations qui entachaient la mémoire de son frère. Avec Elzibert, il était impossible d’en parler. Son deuil ne se composait que de colère et d’amertume. « Ça va passer. » Pourtant, quand sa mère la pressa une fois de plus entre ses bras, elle sentit monter en elle de nouvelles larmes, des larmes noyées de vérité. Elle secoua la tête, désormais incapable d’articuler un mot. Elle serra les dents. Face à celle qui l’avait élevée, elle avait honte. En épousant son frère, elle avait agi contre son avis. Elle avait œuvré dans son dos pour que Gustave en fît son héritier. Cette situation, elle ne la devait en grande partie qu’à elle-même. C’était pour cela, aussi, qu’elle devrait la résoudre par ses propres moyens. « Non. » répondit-elle, d’une petite voix. Le menton posé sur l’épaule d’Adénaïs, elle leva le regard vers la porte. Elle était partagée. Elle avait souhaité ces retrouvailles, mais elle redoutait ce qui se déroulait dans la salle de bal. La main d’Irène descendant dans le dos d’Elzibert, ses lèvres si près de son oreille, à lui murmurer des mots qu’eux seuls pouvaient entendre… Les contours de la sortie se floutèrent en totalité. « C’est Elzibert… » Les mots l’étranglèrent. Elle éclata en sanglots. Dans le dos de sa mère, ses mains tremblèrent.

Durant de longues secondes, elle ne put plus rien prononcer. Puis, les cordes vocales vibrant erratiquement sous le coup de ses émotions, elle expliqua : « Quand nous sommes ensemble, il est toujours adorable avec moi. Il est affectueux, gentil, prévenant et je… je sais qu’il m’aime mais… » Elle déglutit et renifla. « Je n’aurais jamais dû faire en sorte que Gustave le reconnaisse. » L’un de ses poings se serra. « Je le hais. Il est odieux, lubrique et stupide. » Le regard plongé sur les dalles de la pièce, elle croyait voir s’y dessiner son visage. Ses traits éveillaient en elle des pulsions de violence. « Tout ce qui l’intéresse, c’est de coucher avec toutes les femmes de ces terres et d’ailleurs, d’étaler sa richesse devant tout le monde et de graisser la patte de ce maudit Merlin d’Uobmab. » Emportée par sa propre colère, elle se détacha brutalement de sa mère. Jamais elle n’avait pu exprimer son ire si clairement. Yvonelle recula de quelques pas, puis se détourna. Elle inspira, avant de pivoter à nouveau vers Adénaïs, ses yeux rougis encore criblés de fureur. « Mais Elzibert ne voit pas ça. Il s’en fiche. » Elle secoua la tête, soudain plus désemparée qu’énervée. « Il voit un père et un modèle. Il veut être comme lui, mais moi… » Sa gorge s’écrasa. « Vous rappelez-vous à quel point il aimait lire ? Comme il nous parlait si souvent de son rêve de devenir bibliothécaire ? » Les pleurs, taris, s’amoncelèrent à nouveau au bord de ses cornées. « Il n’a plus touché à un roman depuis des semaines. Il a vendu tous ceux qu’il avait. Il veut être diplomate, maintenant. Diplomate ! » La blanche plaqua ses mains sur son visage et renifla, avant de prendre une inspiration hachée.

Du bout des doigts, elle balaya ses larmes, le regard posé sur une fenêtre abreuvée d’obscurité. De ce côté-ci, l’incendie n’était pas visible, et la musicienne était sourde à la mélodie de peur qui frappait derrière la porte. Elle n’entendait que les battements déchirants de son cœur, qu’elle essayait trop souvent d’ignorer. « Parfois, j’ai l’impression de ne plus le reconnaître… » Elle n’évoqua pas son opinion sur leur mère ou sur Déodatus pour ne pas blesser la première, mais elle y pensa. C’était comme si tous les récents événements avaient apposé sur le regard d’Elzibert un voile sombre, qui le forçait à ne cerner que les mauvais côtés de la vie et des gens – Gustave excepté. Alors qu’elle bataillait pour conserver un peu de lumière, pour sauver ce qui pouvait l’être, ils s’entrechoquaient inévitablement. Elle ne parvenait pas à le comprendre. En s’enfonçant dans sa négativité, il ressemblait de plus en plus à ceux qu’il exécrait. « Même avec moi, il n’est plus tout à fait comme avant. Il… » Elle ne l’avait jamais énoncé à voix haute. Elle l’avait écrit à Rosette, mais elle n’avait pas envoyé la lettre. Elle renifla et reporta son regard sur sa mère. « Il voit d’autres femmes. » Des larmes dévalèrent ses joues. Elle joignit ses mains sur sa bouche. « Ça a commencé le jour où Gustave l’a reconnu. Il y avait une prostituée et… » Incapable de terminer sa phrase, elle se mordit la lèvre. « Je pensais qu’avec le mariage, tout s’arrangerait, mais ça n’a rien changé du tout. Ça me rend tellement triste et ça me met tellement en colère à la fois ! » Ses yeux marqués de ces deux émotions allèrent de l’un à l’autre de ceux de son aînée. Progressivement, leur expression s’adoucit. Elle l’aimait, et l’amour la poussait à espérer, à croire, à prier. « Mais ce n’est pas lui, tout ça. Il n’est pas comme Gustave. C’est quelqu’un de bien, dans le fond. Je le connais, je le sais. Je ne veux pas qu’il lui ressemble, et s’il reste comme ça, je ne veux pas rester avec lui. C’est pour ça, la musique, c’est parce que je veux qu’on puisse s’en sortir sans l’aide de Gustave, et parce que je veux pouvoir partir si je n’ai plus le choix, et c’est pour vous aussi, je ne veux pas que vous restiez avec le Roi, vous ne méritez pas ça et je ferai tout ce que je peux pour vous sortir de là. » Elle parlait vite, précipitamment. Le flot de ses pensées si longtemps contenu s’incarnait enfin. Peu lui importait ses incohérences. Elle en tremblait.

Les jambes faibles, Yvonelle se laissa tomber dans l’un des fauteuils de la petite pièce. Son affaissement soudain agit tel un coup de massue. Elle baissa la tête. Son regard céruléen tomba sur son ventre encore plat. « Je ne veux pas que mon enfant ait un père comme ça. » souffla-t-elle. Ses iris remontèrent vers sa mère. « Il ne le sait pas. Personne ne le sait. Ça ne fait que quelques semaines. » Serait-elle capable de le quitter et de lui faire croire qu’il était d’un autre homme ? La question lui revenait régulièrement. Elle aurait préféré ne jamais se la poser. Être certaine qu’élever cet enfant avec lui constituerait l’une des plus belles expériences de sa vie. Mais elle ne voulait pas d’un fils qui se comportât comme Gustave, et elle ne voulait pas d’une fille qui crût que les hommes pouvaient la traiter de la même manière que des chiens s’occupent d’un gigot. « Tu crois que la paternité le ferait redevenir lui-même ? » Un sourire dubitatif glissa sur ses lèvres. Elle sortit un tissu propre de son décolleté et se moucha doucement, avant d’appuyer sa nuque contre le haut du dossier. Ses yeux se posèrent sur le plafond ; par-delà s’étendait le royaume des Dieux, où les étoiles dansaient aux côtés des prières. Elle leur en avait déjà tant adressé. Yvonelle ferma les paupières, vidée de ses ressentis comme de son énergie. Alors, seulement, elle remarqua que la symphonie de l’orchestre avait été remplacée par un grondement ponctué de stridences. Elle se redressa d’un coup, alerte, sourcils froncés. « Que se passe-t-il ? »



Message IV – 2313 mots

Pardon pour la taille de ce message, mais comme c'était un enfer à rédiger, j'espère que ça le sera aussi à la lecture /sbam


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Kitoe
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Kitoe
Mer 11 Oct 2023, 22:42

Gustave
Le roi sadique
TVORCHI - Heart of Steel


Les femmes d’Ecivara lui étaient d’une agréable compagnie. Aux louanges de Stéphanette s’accordaient celles de sa mère. L’égo du diplomate évoluait, depuis le début de la soirée, sur une montée extrêmement raide mais surprenamment aisée à grimper. Il aimait par ailleurs la manière dont Ézémone répondait à ses questions. La directrice de la Crème Lieugroise était tout bonnement digne de la femme que l’on dépeignait avec tant de panache.

Lorsque Stéphanette émit une remarque sur la drôle d’odeur, Gustave renifla. Il constata qu’elle avait raison, et c’était, comme ce fût, parfaitement désagréable, alors que l’enfant coupait une riche conversation entre deux adultes dont l’alchimie semblait prendre tranquillement.

-Eh bien j’espère vous surprendre, dans le bon sens bien sûr. Articula-t-il à propos de l’avenir du royaume.

Tendant le cou, l’hôte des festivités tourna la tête en direction des cuisines, puis chercha un serveur du regard. Tout semblait normal. Le cuisinier avait pourtant dû rater quelque chose pour enfumer ainsi son auditoire. Archange coupa court à ses réflexions. Ce dernier était à moitié déshabillé. Gustave fronça les sourcils. Il se demanda où lui et sa sœur avaient pu batifoler avant de tomber sur un Ezidor en mal. Pendant ce temps, Merlin prenait la parole sur l’estrade des musiciens.

-Oh. Pensez-vous que c’est grave ?

Il était embarrassé, car non seulement le sujet d’Ezidor faisait de l’ombre sur sa soirée, mais en plus il n’avait pas connaissance d’autre médecin dans l’assistance. Si cela n’avait tenu qu’à lui, il ne se serait pas plus contrarié de cette bonne mauvaise nouvelle. Un remède et sa réputation dépendaient pourtant des quelques paroles qu’il pourrait proférer en cette situation de crise modérée.

-Qui est la domestique ? Votre sœur s’y connait-elle en médecine ?

Il se permettait d’avoir des doutes. Il avait peine à croire que le moindre ressortissant d’Uobmab put y connaître quelque chose aux premiers secours. Par ailleurs, qu’avaient les Reknofed à y gagner en feignant de s’inquiéter pour cet escroc ? Etaient-ils de mèche ou cherchaient-ils seulement à faire bonne impression ? En arrière-fond, une rumeur et un vrombissement sourd gagnaient peu à peu l’assemblée. Comme tous les autres, le de Tuorp se retourna vers les grandes fenêtres qui donnaient sur les jardins. Une langue rougeoyante lécha le carreau sous ses yeux ébahis.

-Bonté divine.

La situation s’embourbait à une vitesse que le diplomate n’avait pas envisagée. Vite, il se rua sur la scène de musique. Il leva les bras pour qu’on le vit et les agita.

-Mesdames, Messieurs, je vous invite à évacuer la maison et de vous diriger vers l’entrée principale. Dans le calme, s’il-vous-plait.

Il profita du promontoire pour identifier les diverses personnes importantes de la soirée. Le roi et Archange étaient en chemin, les d’Ecivara aussi. Il vit plus tard Irène, Doléas, Elzibert… Gustave se rua vers ce dernier.

-Suis-moi. Fit-il en plaquant sa main contre ses omoplates, le forçant à avancer.

Il évacuait dans la même direction que les autres, mais il avait à cœur d’être là pour son fils. Il était aussi démuni que les autres et cette action lui donnait l’impression d’avoir une importance.

-Où est Yvonelle ? Et Adénaïs ?

Il avait vu Hermilius emmener la première, mais il n’avait pas suivi la suite. En passant, il ordonna à un domestique de se mettre à leur recherche. Malgré ses instructions, les invités étaient paniqués et cette même panique rendait leur sortie inefficace. Tous se ruaient vers la grande porte comme un troupeau de gorets fuyant l’abattoir. L’intérieur devint étouffant en l’espace de quelques minutes à peine. Gustave et son fils atteignirent finalement le dehors. Le père inspira une grande goulée d’air frais.

-Tout va bien ?

Ce ne fut qu’après avoir fait quelques pas dans la cour, qu’après avoir vu les premières calèches la quitter, qu’il réalisa l’ampleur de la situation. Il accorda une tape amicale à Elzibert, puis se retourna vers sa demeure en serrant les poings. Cet incendie était criminel. Un gueux ou l’un des invités avait décidé de saboter sa soirée. Gustave rejoignit Arcange. Merlin allait bien. Cela aurait été malheureux si la fête s’était déroulée dans une autre propriété que la sienne, mais Gustave ne voulait pas être tenu pour responsable, alors tout allait pour le mieux. Il leva la tête.

-Où est votre sœur ? Demanda-t-il au Reknofed.

L’agacement commençait à poindre dans sa voix, mais elle ne lui était pas destinée. Gustave avait appris de ses précédentes déroutes et la perte de contrôle était un sujet sur lequel il s’était beaucoup amélioré au cours des derniers mois. Néanmoins celle-ci ne lui seyait pas. Toutes ces semaines d’embellissement et de rénovation menaçaient de partir en fumée sous ses yeux impuissants et en l’espace d’une nuit.

-Est-ce qu’elle est sortie ? Avez-vous eu des nouvelles de Sire de Xyno ?

Il ordonna à de nouveaux sujets de s’occuper de leur cas, en envoya d’autres s’enquérir des deux femmes d’Etamot et de Hermilius. A l’intérieur, on entendait les premiers éclats des vitres céder face à la chaleur.

834 mots



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Aubépine Percefeuille
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Aubépine Percefeuille
Jeu 12 Oct 2023, 15:30


Les Portes V - Le Roi sadique
Aubépine dans le rôle d'Olivette

Rôle:
À chacun des mots qui coulaient de la bouche de l’usurpateur comme du fiel, Olivette se félicitait de ne pas s’être saisie d’une viennoiserie pour elle-même ; non seulement sa présence lui coupait l’appétit, mais elle lui laissait dans le fond de la gorge un goût amer. Le d’Uobmab était aussi immature qu’elle se l’était imaginé. Il ne possédait pas une once de finesse. En fait, il ressemblait à n’importe quel adolescent qui, intoxiqué par le flux d’hormones nouvelles et pétri d’une arrogance toute masculine, cherche à exhiber au monde entier une force mentale et physique qu’il ne possède pas. Le voir alterner entre flatteries, bombage de torse et froideur feinte avait quelque chose de terriblement ridicule. Par quelques aspects, il lui faisait penser à Stéphanette. C’était ce genre de comportements risibles qui lui faisait préférer la compagnie des adultes, d’ordinaire.
Mais cet adolescent-là, non content de se prétendre leur souverain, avait les mains rouges de sang jusqu’aux coudes. Il n’était pas à prendre à la légère.
« Quelle charmante attention, Votre Altesse. Je ne manquerais pas de faire part de votre invitation à mes parents. » Elle pouvait remercier le ciel que sa mère ne soit pas à portée d’oreilles ; elle n’aurait pas manqué de vouloir immédiatement poser une date. La jeune fille se garderait bien de mentionner l’offre du faux roi avant d’avoir soigneusement pesé le pour et le contre.

« Mais bien entendu. J’ai suffisamment abusé de votre patience. »  Un coup d’œil à sa coupe à peine entamée lui apprit que le tyranneau n’était pas un grand amateur de vin. Visiblement, il ne s’était pas encore ouvert à tous les plaisirs qu’offre le monde adulte. Mais il avait avalé la confection qu’elle lui avait tendue sans hésiter un instant ; si elle s’était imprégné le bout des ongles de poison… Olivette chassa la pensée d’un mouvement de la tête, feignant de dégager son front d’une bouclette récalcitrante. Même si l’idée était alléchante, ils étaient trop peu nombreux, il était beaucoup trop tôt pour agir ; les bâtards d’Uobmab rôdaient, prêts à se jeter sur la couronne comme des charognards si elle venait à rouler à leurs pieds en même temps que la tête de Merlin. Judas avait bien placé ses pions. Et puis qu’est-ce que cela voudrait dire d’elle et de ses idéaux si elle en venait à s’abaisser aux mêmes méthodes barbares ?
Pourtant, la sauvagerie d’un tel acte lui apparut tout à coup moins impensable lorsque l’avorton eut l’audace d’écraser ses ignobles lèvres sur le dos de sa main. Elle ne put empêcher un léger mouvement de recul tandis que son visage se déformait de dégoût ; c’est tout juste si elle eut le temps de se recomposer une expression aimable lorsqu’il se releva pour prendre congé.

La jeune fille accueillit son père et son silence avec un immense soulagement. Toutes ces courbettes et ces formules de politesse prononcées du bout des lèvres l’avaient éreintée. Elle lui adressa un léger sourire, le plus sincère qu’elle ait arboré depuis le début de la soirée, et se laissa gagner par l’aura de quiétude qui émanait du trésorier. Ce n’est qu’à ce moment qu’elle réalisa à quel point ses muscles étaient noués ; elle était tendue comme la corde d’un arc. Après une longue respiration et une rasade de vin, ses épaules s’affaissèrent légèrement, ses traits se décrispèrent, les battements de son cœur ralentirent. Paradoxalement, c’est en présence de son père qu’Olivette se sentait être petite fille. Chacune de ses interactions avec sa sœur lui rappelait le gouffre de maturité qui les séparait ; quand à sa mère… elle ne pouvait jamais réellement baisser sa garde, avec elle. L’adolescente avait dû - et devait encore - redoubler d’ingéniosité pour ne pas perdre son identité dans l’ombre vorace que projetait la matriarche sur sa progéniture. Son sens de la répartie et son intuition s’en étaient retrouvés remarquablement aiguisés, mais ça avait été au prix de sa tranquillité d’esprit. Aux côtés de son père, qui lui portait un amour tendre et inconditionnel, elle pouvait se détendre.

« Oh, Mère va être absolument ravie, mais croyez-moi, ce n’est pas de mon fait. Visiblement, notre bon Roi n’a pas su déceler la duplicité dans mon comportement. »  pouffa-t-elle, une main devant la bouche pour atténuer le son de sa voix. « Mais ne vous inquiétez pas. Je ne ferais jamais rien qui fasse du tort à notre famille. » Elle était sincère. Elle ne souhaitait que le meilleur pour sa famille ; et pour leur Royaume. « À le voir détaler de la sorte à votre vue, on pourrait croire que vous lui serrez trop la vis. Ou peut-être vous êtes-vous laissé aller à encenser ses œuvres de façon un peu trop enflammée ? » le taquina-t-elle. C’était fort peu probable que le trésorier se soit permis ce genre de familiarités avec le faux monarque, mais il n’était pas rare que sa passion lui fasse perdre pied avec la réalité.
Sur l’estrade, l’usurpateur pérorait des banalités vides de sens. Un enfant qui jouait au petit chef, voilà ce qu’il était. Un instant, elle s’amusa de l’image du garçon peinant à faire tenir sur sa tête une couronne trop grande pour lui, s’égratignant les doigts sur ses bords coupants.  
L’envie de rire la quitta presque aussi vite qu’elle était venue, cependant ; l’écouter faisait bouillir le sang de la jeune fille. Il lui semblait que les pamphlets, contre sa poitrine, allaient s’embraser. Elle n’avait pas encore pu les distribuer ; en aurait-elle seulement l’occasion, ce soir ? La soirée lui avait laissé entrevoir de nombreuses opportunités mais elle n’avait pas su les saisir au vol. Triturant son verre vide, elle se tourna vers son père. Elle songea qu’elle pourrait jouer sur sa fibre paternelle, déclarer que le d’Uobmab lui avait tenu des propos indécents, voire qu’il avait eu des gestes déplacés. Mais user d’un stratagème aussi sournois sur une personne qu’elle estimait tant la répugnait. Non, elle saurait le convaincre avec des mots honnêtes.
« Père. Il faut que je vous parle. C’est à propos de- »

Un cri perçant l’interrompit net. Il était lointain, mais en tendant l’oreille, elle réalisa que d’autres voix y répondaient, vibrantes de peur et de confusion. Comme une vague, elles enflaient et ondulaient dans leur direction. Alertée, Olivette se laissa guider par son père dans la foule jusqu’au reste de leur petite famille. L’odeur de roussi lui révéla ce qui se tramait, juste avant qu’elle ne jette un œil au-dehors. La vision de la nuit baignée d’ambre la saisit. Il y avait quelque chose d’hypnotisant dans le ballet des flammes qui montaient derrière les fenêtres, avalant le ciel noir, parsemant leurs braises comme des étoiles ardentes. Ce tableau lui rappelait ces scènes de punition divines évoquées dans les livres de théologie narfasiennes sur lesquelles elle avait mis la main récemment ; si elle ne croyait pas au divin, l’idée résonnait en elle. Elle pensa à Merlin, à cette mascarade qui avait pris place ici, ce soir. Elle aurait aimé le voir en proie au feu, l’épouvante remplacer son rictus suffisant. Le sang pulsait violemment dans ses veines et elle ne savait dire si c’était à cause de la peur ou de l’exaltation.
Puis elle sentit une grande main s’enrouler autour de la sienne, la sortant brutalement de sa transe. Raffermissant l’emprise de ses doigts sur la paume de son père et tandis qu’ils piétinaient dans le chaos, elle posa les yeux sur sa nuque blonde et ne la lâcha plus du regard, comme si elle était le phare qui la guidait dans cette mer de sang incandescente.

Dehors, l’odeur de fumée la prit à la gorge malgré le fait que l’incendie ne s’était pas encore propagé jusqu’à l’entrée de la demeure. Tout à coup, elle rejeta la tête en arrière et cria : « Doléas! » mais déjà, on la poussait dans le carrosse. L’inquiétude lui noua l’estomac ; elle ne pouvait qu’espérer qu’il s’en sorte.
Une fois à l’intérieur, elle se laissa aller contre les sièges rembourrés et dans les bras de sa mère. « Oui, ça va. » Elle avait choisi d’ignorer le conflit qui venait de s’allumer entre ses parents. Seul le temps dira si leur querelle était sérieuse. En attendant, il était préférable de ne pas s’en mêler.
Olivette aurait voulu questionner la journaliste à propos de l’incendie, mais il était sans doute trop tôt pour qu’elle en sache plus que sa puînée. S’il était criminel… ça voulait peut-être dire des alliés potentiels. Elle n’avait pas pu approcher le conseiller ni le diplomate royal, mais la tournure des évènements promettait de grandes choses.
La jeune fille se pencha au-dessus des genoux de sa mère et attrapa la main de sa sœur, qu’elle pressa doucement. Elle avait de nombreuses choses sur lesquelles méditer mais pour l’instant, ce qui lui importait le plus, c’était que sa famille soit en sécurité. Elle ferma les paupières et se laissa bercer par les cahotements de la voiture et par les éclats de voix animées des d'Ecirava.

Message IV - 1510 mots



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