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 Les Portes V - La Chute du Roi Sadique

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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Kaahl Paiberym
Dim 12 Nov 2023, 20:16



Le Roi Sadique

Federico Corradini - Uprising Of The Gods

Note : Comme Priam, c'est Ange-Lyne

Frôler les corps de ces enfants suffisait à faire germer dans mon esprit les prémisses d’une suite macabre. Je les visualisai dans une œuvre grandiose, une œuvre qui s’étalerait sur les murs d’un palais à la gloire des bâtards d’Uobmab. Une question technique m’interrogea : combien de têtes tranchées Arcange pourrait-il embrocher sur une lance ou sur une épée ? J’imaginai tous ces membres grouillant encore de vie arrachés au cœur qui battait dans leur poitrine. Ce ne serait pas une œuvre. Ce serait un chef-d’œuvre. Sur le mur du fond, j’érigerais un pilori en peinture brune au pied duquel de petites silhouettes se tiendraient, à genoux et éteintes, pieds et poings liés. Sur les côtés de ce panneau, des enfants aux yeux brûlés et arrachés hurleraient à la mort, deux mains posées sur les joues, leurs gencives édentées. Sur le poteau, la silhouette de Zébella serait offerte à la vue des quidams, ravagée par mon frère. « Majesté. » m’inclinai-je, avant de regarder le Chef des Armées et de le saluer à son tour. Childéric d’Ukok était entre deux âges, ni jeune, ni vieux. Plaisant à regarder, il n’avait néanmoins pas la fraîcheur d’Arcange et, fatalement, pas ou plus sa force. Néanmoins, mon frère devrait se méfier. Je le sentis rapidement. Ce qu’il avait perdu en vigueur avait servi à nourrir son esprit. Quel genre d’homme était-il ? Et elle ? Nous ne nous connaissions pas tant. Comment avait-elle fait pour s’attirer les faveurs de l’ancien dévoué de Montarville ? Que lui avait-elle promis ? Des terres ? La gloire ? Sa main ? Était-il corruptible ? J’imaginai un instant la nouvelle Souveraine ravagée par les deux soldats. Les mots stupides, mais non moins utiles à la cause de mon frère, des enfants avaient le mérite d’éveiller mon esprit créatif. Je continuai quelques secondes à recouvrir les murs de ma création de poumons éclatés sur un sol de couleurs et de sexes découpés et assemblés sur la corde des arcs des guerriers honorant notre nom. Puis, elle parla de Merlin et de son illégitimité. Je ne dis rien mais plongeai dans un tout autre registre de pensées. Ma mère, Nathilde, m’avait souvent haïe. Ses reproches avaient toujours été claires. Il s’agissait peut-être de la seule chose que je n’avais jamais confiée à Arcange. J’ignorais s’il savait, si notre mère lui avait raconté cet épisode, lorsque Judas l’avait soumise la première fois devant son mari. Lui, ses conseillers et leurs chiens avaient abusé d’elle durant des heures. Et puis, neuf mois plus tard, j’étais née. Fille de chien était un qualificatif qu’elle m’avait souvent donné en me frappant. Elle n’avait cependant jamais su qui était responsable de ma création : son mari, l’un des conseillers du Roi ou le Roi lui-même. Les racines du mal étaient profondes. Peut-être avais-je devant moi ma demi-sœur ? Cela n’avait cependant aucune importance.

Je soutins le regard de la Reine. Nous ne nous ressemblions pas. Elle ne ressemblait pas non plus à Judas, pas plus que Merlin ne lui avait ressemblé de son vivant. Était-elle sûre que le brun eût été le seul bâtard de sa prestigieuse lignée ? « Nous comprenons la chance que vous semblez vouloir nous offrir, Majesté. » La chance qu’elle offrait également à tous ces enfants. Ils feraient d’excellents modèles, des orphelins qui ne manqueraient jamais à personne et qui seraient immortalisés dans leur souffrance sur les murs de ce qui constituerait mon œuvre. Sur l’un d’eux, Lieugro à feu et à sang serait représenté. J’avais en tête que le règne de mon frère commencerait dans l’horreur, pour que jamais personne ne cherchât à contester sa puissance. La discussion était une méthode de faible car la reconnaissance était une denrée rare. Je regardai de nouveau Childéric. Croyait-il en elle ou faisait-il semblant ? Comment le tenait-elle ? Merlin tombé, il me faudrait revoir la totalité de notre stratégie. La première étape restait néanmoins la même : nous faire une place à la cour pour pouvoir agir depuis son sein. « Nous comprenons également que certaines affaires soient revêtues du voile du secret. » Je regardai Arcange. « Comme l’a dit mon frère, nous avons fait le déplacement pour être utiles dans la mesure de nos capacités. Les alliées d’Uobmab nous ont néanmoins semblé faibles sous le règne de votre frère et nous espérons que vous saurez prendre des mesures qui rallieront la population à votre cause. Aussi, comme vous l’avez si justement souligné, Merlin ne nous a rien proposé à notre arrivée. Nous ne lui en avons néanmoins pas voulu. Notre famille n’est pas connue pour être soudée. Peut-être est-ce l’une de ses particularités qu’il faudrait changer ? » Je regardai Childéric. Combien de temps faudrait-il à Arcange pour lui briser les os ? Je songeai à Irène et à son mari. Ce que l’adolescente avait donné à mon frère avait eu raison de lui de longues heures. Peut-être qu’une discussion plus approfondie avec le médecin royal s’imposerait. Après tout, il nous devait la vie, la sienne et celle de sa charmante épouse. Ce que nous avions donné, nous pouvions le reprendre. « Quelles tâches aimeriez-vous nous confier exactement ? » Je préférais être prudente. Pour le moment, elle était restée vague.

853 mots
Rose-Abelle (Ange-Lyne):

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Aubépine Percefeuille
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Aubépine Percefeuille
Dim 12 Nov 2023, 22:27


Les Portes V - Le Roi sadique
Aubépine dans le rôle d'Olivette

Rôle:
Cela faisait déjà un moment qu’Olivette se penchait sur les papiers étalés sur son bureau lorsque sa mère fit son entrée fracassante.
La jeune fille avait pris pour habitude de se lever à la même heure que ses parents, mais elle ne descendait pas prendre le petit-déjeuner avec eux ni ne perdait son temps à s’apprêter ; elle profitait de ces quelques heures de tranquillité pour s’adonner à ses activités clandestines. Dernièrement, celles-ci s’étaient cantonnées à l’écriture de billets dénonçant le faux roi, que l’adolescente distribuaient dans des endroits stratégiques. La dernière réunion du Cercle des Amis d'Éliséa avait été encore reportée. La situation était bouillante depuis l’incendie et personne n’osait se mouiller.
Elle-même avait eu plus de difficultés à être disponible ces derniers temps. Depuis que la matriarche cultivait le fantasme de la marier à Merlin, elle ne la traitait plus exactement comme une petite fille ; il lui semblait toujours sentir son souffle sur sa nuque, dorénavant. Visiblement, la fiancée d’un souverain ne pouvait bénéficier d’autant de temps libre qu’elle n’en avait joui jusque là.

Lorsque la porte s’ouvrit pour laisser place à sa mère, dépenaillée et en furie, Olivette plaqua brusquement ses mains sur le bureau pour essayer de cacher le contenu de ses écrits. Heureusement, Ezémone était d’une humeur massacrante ; dans cette situation, c’était une bénédiction. Arborant la casquette de l’autorité ultime, ses yeux ne servaient plus qu’à soumettre son adversaire afin qu’il accepte sans broncher les ordres qu’elle débitait sans lui laisser la chance d’intervenir.
« Maintenant ? Mais, je... » tenta malgré tout la jeune fille, hésitante et un peu sonnée. Un gâchis de salive, évidemment. Pour sa défense, la proposition l’avait prise de cours. Irène d'Errazib ? Cette femme réputée pour être folle à lier ? Depuis quand sa mère s’intéressait à elle ? Olivette ne se souvenait pas qu’elle l’ait mentionné au dîner de la veille. Il faut dire que la jeune fille avait tendance à débrancher son cerveau lors de ces repas interminables quand l’information ne lui paraissait pas spécialement pertinente. Les visites de courtoisie l’étaient rarement.
«… bien, mère. C’est toujours un plaisir de vous rendre service, surtout quand c’est demandé si gentiment. » grinça-t-elle entre ses dents, un peu lâchement car la porte s’était déjà refermée. Avec un soupir, elle rangea ses affaires en vitesse et commença à se préparer. Si elle faisait vite, elle pourrait sans doute rejoindre sa sœur après cette ridicule commission. La décevoir la chagrinerait.


L’anse du panier au creux du coude, elle grimpa dans la calèche qui l’attendait. Elle installa le panier le plus loin possible d’elle ; l’odeur puissante des lys l’incommodait. Cela lui donna une idée. Elle se pencha par la fenêtre et héla le cocher :
« Pouvons-nous faire un crochet par la fleuriste ? Malheureusement, ces fleurs ne semblent pas être de la première fraîcheur. Je crois que Mère était un peu distraite, ce matin. » Avec un peu de chance, il l’aurait aperçu, cheveux défaits et en toilette de nuit, et ne s’étonnerait donc pas du manque de rigueur rarissime de la matriarche.
Une fois arrivés, elle descendit avec son paquet olfactif au bout du bras et fit mine de se diriger vers la boutique. Dès que le cocher fut hors de vue, elle bifurqua dans une ruelle et en parcourut plusieurs ainsi, s’enfonçant dans la ville par ses artères les plus étroites, aussi à l’aise que les rats d’égout qui filaient entre ses chaussures vernies lorsqu’elle apparaissait au détour d’un couloir. Enfin, elle s’arrêta et se mit à tâter un mur de briques. L’une d’elles finit par céder ; un morceau de papier plié en quatre tomba à ses pieds. Elle le ramassa et le déplia lentement. Son cœur manqua un battement. Le mot était court, il avait été écrit à la hâte – l’encre avait bavé en de sinistres coulures noires -, mais le message était clair.

« Le coucou est tombé du nid, poussé par l’épervier. »

Une tête de hibou, stylisé pour inclure les initiales de leur groupe, signait le mot.
Les genoux d’Olivette se dérobèrent sous elle et elle s’assit brutalement au sol, où elle resta un moment, inerte.

L’usurpateur est mort, vive l’usurpatrice.

Zébella était donc de retour et, fidèle aux us et coutumes des d’Uobmab, s’était débarrassé de son frère pour récupérer la couronne. Que faire de cette information ? De cette situation ? Était-elle rentrée seule ? Que s’était-il passé à Narfas, où étaient les héritiers ? Y en avait-il encore un seul en vie ?
Un bruit au loin la sortit brusquement de la panique qui enflait en elle. Elle ne pouvait pas s’appesantir plus longtemps ici. Tremblante, elle s’appuya sur le mur pour se relever et enfourna le papier dans sa bouche, qu’elle avala promptement. Elle remit la brique à sa place et repartit dans le sens inverse en courant presque.

Le cocher affichait une mine inquiète, si ce n’est nerveuse. Le pauvre homme devait commencer à se demander s’il ne devrait pas trouver un nouvel emploi bientôt. Elle s’excusa : « Je suis vraiment confuse pour le retard. Ils n’avaient plus de lys. Je leur ai dit que je pouvais me contenter d’autre chose, mais ils ont insisté, et ont pioché dans les compositions florales pour que je puisse repartir avec celles-ci. S’il vous plaît, ne dites rien à Mère, elle en serait trop embarrassée. » Elle s’engouffra dans la voiture sans attendre la réponse du cocher. Il tiendrait sa langue ; la seule raison pour laquelle Glénadine ne l’accompagnait pas était qu’il était supposé l’emmener directement de son domicile à celui d’Irène d'Errazib.

Sur le chemin, Olivette compulsa mentalement ce qu’elle savait à propos de cette dernière. Pas grand-chose, à vrai dire. Elle se souciait peu des personnes qu’on disait folles. Elles étaient chaotiques, dangereuses, impulsives et donc peu fiables. La seule chose qui l’intéressait à son sujet étaient ses fiançailles avec le médecin royal, celui-là même qui avait mystérieusement disparu durant l’incendie qui avait eu lieu chez Gustave De Tuorp.

La porte resta de marbre un moment après qu’elle ait toqué. Elle s’apprêtait à rebrousser chemin lorsque des bruits de pas se firent entendre à l’intérieur de la maison. Un domestique lui ouvrit.
« Bonjour, pourriez-vous m’annoncer auprès de la maîtresse de maison ? Je suis la fille cadette des d'Ecirava, et je viens présenter mes hommages à dame d’Errazib en leur nom. » L’homme se racla la gorge, visiblement mal à l’aise. « Je vous présente toutes mes excuses, Mademoiselle d'Ecirava, mais Dame d’Errazib est souffrante. Elle ne peut recevoir personne. Je lui ferais part de votre visite. »
Olivette dégaina le sourire désolé de circonstance mais au fond, elle était soulagée. Au moins, elle aurait le temps de se poser un moment pour digérer ce qu’elle venait d’apprendre avant de rejoindre sa sœur en ville et d’aviser sur la suite des évènements.
« Je suis désolée d’apprendre ça, faites-lui part aussi de mes vœux pour un prompt rétablissement. » Il récupéra le panier qu’elle lui tendait et alors qu’il s’apprêtait à refermer la porte, la jeune fille s’exclama soudain : « Oh, pendant que j’y suis... » Un éclair venait de lui traverser l’esprit. « À tout hasard, Arnégonde travaille-t-elle, aujourd’hui ? Elle a été chez nous par le passé et nous a été d’une grande aide. Nos domestiques ne lui arrivent pas à la cheville. J’avais quelques conseils à lui demander. »  L’homme parut décontenancé, mais il opina du chef, habitué aux étrangetés des nobles. « Oui, bien entendu… je vous la fais chercher tout de suite, Mademoiselle. Merci de patienter quelques instants. »

Ce ne fut pas long. La domestique salua l’adolescente avec humilité et cette dernière se mit à la questionner sur sa façon de se débarrasser des tâches incrustées sur du linge blanc jusqu’à ce que le domestique qui lui avait ouvert la porte ne s’éloigne enfin. Alors, les deux jeunes femmes se prirent les mains avec force, un grand sourire aux lèvres. S’ensuivit une conversation feutrée aux murmures brefs et bas :
« - Cela faisait longtemps. C’est bon de vous voir. Avez-vous entendu la nouvelle ?
- Quelle nouvelle ?
- Zébella s’est débarrassé de Merlin.
- Seigneur… Je ne sais rien à propos de ça.
- Y a-t-il une chance que le docteur y soit pour quelque chose ?
- Je ne suis pas sûre… il est rentré. Dans un état épouvantable mais vivant. Actuellement, il est absent. Il a attaché la dame dans sa chambre...
- Il a… quoi ? Arnégonde. Je sais que c’est beaucoup vous demander, mais pouvez-vous me mener à elle ? Je crois qu’on tient quelque chose, quelque chose de gros. C’est important. »
La femme lui lâcha les mains et se mit à tordre les siennes. Elle semblait hésiter mais bientôt, elle céda. « Bien. Il nous faudra être rapides. Je sais par où passer pour ne croiser personne, mais je vous conjure de garder votre regard fixé sur mon dos et de ne pas regarder autour de vous. Dame d’Errazib est… spéciale. »  Olivette fronça les sourcils. Depuis qu’Arnégonde était entrée au service d’Irène, elle n’était pas venue à une seule réunion. Que se passait-il ici ?
Elle se contenta cependant d’acquiescer ; elle aurait tout le temps de l’interroger plus tard. Le cœur battant, elle suivit la domestique à travers la maison. Elle prenait rarement autant de risques. Mais elle ne supportait pas d’être impuissante, de ne pas savoir. Il y avait forcément corrélation entre l’incendie, la disparition de Merlin et la réapparition de son médecin. L’exaltation à l’idée de se rapprocher de la vérité prenait le dessus sur la peur de se faire prendre. Elle était trop chamboulée pour faire attention à son environnement.

« C’est moi qui m’occupe d’elle aujourd’hui, on ne devrait donc pas venir vous déranger. Essayez tout de même de faire vite. S’il arrive quoi que ce soit, je suis derrière. » lui souffla Arnégonde lorsqu’elles arrivèrent devant la chambre après avoir dévalé le long escalier.
Olivette tourna la poignée en déglutissant.
Elle faillit échapper un cri lorsqu’elle fit face à la femme meurtrie, misérablement attachée au lit, couverte d’hématomes. La jeune fille se rua à son chevet, ses yeux dardant de tous côtés pour trouver quelque chose qui l’aiderait à libérer la prisonnière. Les questionnements qui se bousculaient à ses lèvres venaient d’être balayés devant ce spectacle immonde.
Quelle que fut sa folie, rien ne méritait un pareil traitement. C’était un comportement barbare, digne des sauvages d’Uobmab.
« Madame, allez-vous bien ? Est-ce Ezidor De Xyno qui vous a fait ça ? »  Ses doigts s’acharnèrent en vain sur les nœuds avant qu’elle ne se retire pour fourrager dans son chignon, d’où elle retira une longue pince au bout pointu. Ses cheveux retombèrent dans son dos en une cascade de boucles brunes. « Ou bien est-ce Merlin ? » murmura-t-elle plus bas, contemplant le visage contusionné de la jeune femme. Une théorie se germait dans son esprit mais elle manquait d’éléments. S’aidant de la pince, elle parvint à faire jouer le cuir et d’un coup, le premier lien céda, libérant la main droite d’Irène.

Message VII - 1853 mots  Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 10 69116


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Mitsu
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Mitsu
Lun 13 Nov 2023, 06:10


Image par Dominik Mayer

Explications


Hop ! Nous sommes au tour n°9 =D

Est-ce qu'on fait une ellipse à la fin du tour n°10 pour que Zébella rencontre Ezidor, Nicodème, Gustave, Hermimi etc ? (bon après, c'est si elle survit aux deux affreux /sbaf).

Rps importants
----- Jeux de mains, jeux de vilains - Merlin, Zébella et Judas
- Le Royaume de Lieugro - Le vieux Roi
----- Le retour du légendaire pipou - Irène et Gustave
- Le Royaume de Lieugro - La chute du vieux Roi
- Le Royaume de Lieugro - L'avènement du Roi sadique
----- La fuite - Adolestine
- Le Royaume de Narfas - La révolte de Narfas
----- Les fuyards - Zébella et Childéric
----- On annonce une tempête - Judas et Coline
----- Le Maître de la forêt - Merlin et Adénaïs

Longueur des messages ? - 720 mots minimum.

Objectif secret : N'hésitez pas à le relire et à mettre tout en œuvre pour le réaliser.

Secret : Pareil, n'hésitez pas à vous en servir lâchement.

Bon je ne me suis pas penchée sur l'histoire des objectifs et secrets. Je ne sais pas si ça vaut le coup d'en faire vu qu'il ne reste que quatre tours... hum xD

Voilà !  

Si vous avez des questions, n'hésitez pas ! Amusez-vous bien  

Participants


En jeu :
- Faust (Gustave) : XIII
- Laen (Hermilius) : IX
- Eibhlin (Adénaïs) : XII
- Lucius (Elzibert) : IX
- Lana (Yvonelle) : XII
- Thessalia (Irène) : XV
- Dorian (Ezidor) : XVIII
- Wao (Merlin) : XXII - Mort
- Perséphone (Ezémone) : VIII
- Alcide (Nicodème) : VIII
- Lenore (Stéphanette) : VIII
- Aubépine (Olivette) : VII
- Rose-Abelle (Ange-Lyne) : VIII
- Cal (Arcange) : VIII
- Jil (Noée) : VI
- Nefraïm (Doléas) : VII
- Tekoa (Childéric) : VI
- Susannah (Zébella) : XV
- Stanislav (Alembert) : XIII

Deadline Tour n°9


Dimanche 19 novembre à "18H"

Il reste 4 tours.

Gain Tour n°9


- 1 point de spécialité au choix
ET
- Tenue magique : Il s'agit d'un vêtement qui change d'apparence en fonction de la situation. Si votre personnage entre dans une salle de bal, la tenue magique se transformera en habit d'apparat. Si votre personnage doit courir, elle se transformera pour optimiser cette tâche. Néanmoins, l'inventeur a oublié d'informer qu'une fois sur dix, la tenue magique se trompe.

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Susannah
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Susannah
Lun 13 Nov 2023, 08:10

Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 10 3ev7
Les Portes V - Le Roi sadique
Susannah, dans le rôle de Zébella



Rôle - Zébella d'Uobmab:

Zébella manqua de peu de s'étouffer de rire. Elle toussa pour se reprendre. Arcange mentait comme une prostituée qui clamait être encore vierge auprès de tous ses clients. Aurait-elle été aussi intelligente qu'elle le croyait, elle lui aurait laissé penser qu'elle était suffisamment naïve pour avaler ses salades mais sa fierté n'autorisait pas qu'on se moque d'elle avec une telle audace. « Je ne vous crois pas. » lâcha-t-elle de but en blanc en reprenant son sérieux. « Hormis ses gardes, je ne connais personne de sensé qui se serait mis en danger pour sauver à Merlin un trône qu'il ne méritait pas et qu'il salissait. Encore moins de votre part. Je ne voudrais pas remettre en cause votre loyauté aux Uobmab, mais ne prétendons pas être assez proches pour cela. C'est à peine si nous nous sommes croisés dans notre enfance. » Si elle avait été présente, elle aurait elle-même jeté son faux frère dans les flammes. Que les bâtards ne l'aient pas fait l'étonnait et l'interrogeait sur les intentions qui les animaient. Childéric avait émis l'hypothèse plus tôt qu'ils pouvaient chercher à faire semblant de vouloir s'allier à elle. C'était l'évidence même. Ce serait la stratégie de chacun. En dehors de Childéric, elle n'avait aucun allié ici qui la soutiendrait par loyauté. Ils feraient tous semblant d'adhérer à ses propos comme ses cousins. C'était ce qu'elle haïssait le plus dans cette position. La confiance était une denrée aussi rare que sournoise. Accordée à la mauvaise personne, elle signerait sa perte. Le Chef des Armées avait obtenu la sienne, mais il était le seul. Tous les autres étaient des ennemis potentiels qui quêtaient la moindre opportunité de glisser des vipères dans son lit. Finalement, cela ne lui changeait pas beaucoup d'Uobmab, à la différence que chez son père, elle bénéficiait de sa protection.

Son attention vira sur Ange-Lyne et s'y fixa alors qu'elle parlait. Son discours plus factuel lui plu davantage. « Évidemment. Mon père a tué un monarque apprécié de la population, je ne m'attendais donc pas à ce que Merlin et moi soyons accueillis avec des fleurs. Cependant, ils n'ont pas le choix. Le changement est une bonne chose, et c'est ce que je m'emploierai à leur faire comprendre. C'est un Royaume faible, les Lieugrois ont été habitués à la paix et se sont laissés gagner par l'oisiveté et la futilité. Il faut pallier à ce défaut en premier. Les renforcer dès leur plus jeune âge est la première pierre posée en ce sens mais nous n'en verrons les fruits que d'ici plusieurs années. Il faudra certainement aussi envoyer les adolescents également à l'armée dès maintenant, afin qu'ils n'arrivent pas à l'âge adulte avec comme seule compétence de savoir danser une valse sans se tromper de pied. Ce n'est pas en dansant que nous saurons défendre nos frontières et aller en conquérir d'autres. J'ai besoin que quelqu'un se charge de tout cela, de façon immédiate. Ce sera financé par la couronne, avec moins de bals et plus d'investissements dans l'armée et dans l'éducation. Je veux que des camps soient bâtis dans tout le Royaume. Arcange, vous superviserez tout cela. Ce sera l'occasion de découvrir le pays. De plus, vous êtes déjà une figure appréciée, vous deviendrez aisément un modèle à suivre pour les jeunes. Je ne veux pas qu'ils se sentent forcés à cette nouvelle politique, je veux qu'ils aient envie de vous suivre, et de devenir comme vous. Voyez comme cela fonctionne déjà avec ces enfants. Vous rendrez compte de vos progrès à Childéric. S'il y a quoi que ce soit, il me le remontera. Il se peut que nous ayons besoin de vos services pour d'autres sujets, plus tard. Nous vous en aviserons en temps voulu, une fois que les bases de ce projet seront installées. »

Autour de Zébella, les enfants désintéressés par une discussion qui leur échappait jouaient entre eux désormais. Certains étaient remontés dans leur chambre, mais d'autres comme le petit curieux à ses côtés étaient restés, le bec ouvert d'admiration sur le colosse blond. « Comme je l'ai dit, ce devra être un gouvernement hybride, je ne vais pas totalement étouffer les traditions du peuple. Pour leur changer les idées, nous devrions organiser des festivités comme du temps de leur ancien souverain, mais remaniées selon notre culture. Ange-Lyne, je ne connais pas beaucoup vos compétences et j'espère qu'elles s'étoffent au delà du maniement de vos pinceaux. Vous travaillerez en collaboration avec Gustave de Tuorp pour réfléchir à des évènements qui distrairont le peuple. Vous avez champ libre, dans la mesure de l'accord donné par le trésorier royal à qui vous présenterez vos idées. Que diriez-vous d'un tournoi ? » Tout sauf un bal, priait Zébella intérieurement. « Sans doute y prendrai-je part moi-même. Je n'ai plus eu l'occasion d'en faire depuis que j'ai quitté Uobmab. Pouvez-vous organiser cela pour d'ici quelques jours ? Je vous laisse réfléchir aux activités qu'il pourrait y avoir autour. Nous pourrions inviter des soldats d'Uobmab pour l'occasion et mêler davantage nos peuples. » conclut la bleue. « J'ai cru comprendre que Merlin avait renommé Lieugro Uobmab ? Je ne suis pas d'accord. Je ferai officiellement l'annonce de la redénomination du Royaume plus tard. Quant au reste des affaires qu'il faut traiter, nous en reparlerons dans un lieu plus adapté. » Dès que possible, Zébella enverrait des assassins sur Narfas pour éradiquer les derniers porteurs du nom de Lieugro. Garance n'était pas une menace bonne à oublier.

Message V | 974 mots


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Kitoe
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Kitoe
Lun 13 Nov 2023, 22:11

Gustave
Le roi sadique
KNGDAVD - The Man


Un goût de satisfaction se mêla à la soupe alors qu’il comprenait à quel point elle était délicieuse. Une piqûre supplémentaire de confiance en soi gonfla son buste et maintint l’affabilité de son expression faciale tandis qu’Adénaïs prenait la parole. En fait, l’avis de cette dernière sur la question de l’argent ne l’intéressait pas vraiment. Il avait l’intention de lui en donner quoi qu’il arrivât. La d’Etamot s’était trahie elle-même et il garda la liberté d’appuyer sur le terme juste :

-Survécu.

Elle avait survécu toutes ces années, avait connu douleurs et atrocités, mais elle avait le culot de s’en contenter encore ? Il s’agissait maintenant de vivre. Avait-elle oublié sa définition de ce terme ? Gustave avait réellement de la peine pour cette femme et sa fierté mal placée.

-Très bien.

Ses références aux prostituées avaient toutefois le don de le froisser. C’était à croire qu’Adénaïs n’avait que cette image de lui alors qu’il était bien plus. Le sexe et les femmes n’étaient qu’un microcosme dans le théâtre de sa vie. Comme conseillé, l’homme reposa son couvert.

-Oh. Fit-il, les sourcils levés.

Son rythme cardiaque s’était accéléré. La mort de Merlin était à la fois une très bonne et peut-être une très mauvaise nouvelle. Il échangea un regard avec Hermilius. Il ne connaissait pas Zébella et ignorait à quel point elle était problématique pour la gouvernance du royaume. Le pire comme le meilleur se bousculèrent dans son esprit. Il craignait pour son statut, mais si Zébella ne choisissait pas de l’écarter définitivement, des opportunités intéressantes s’ouvraient à lui. Il recommença à boire sa soupe.

-C’est une très bonne nouvelle. Nous nous y rendrons tout à l’heure. Merci de nous avoir avertis, Adénaïs.

Le silence qui suivit fut court mais releva d’une certaine lourdeur et comme prévu, ce ne fut que pour prendre encore plus de poids à mesure que la mère de famille déballait ses accusations.

-Crois-tu vraiment que le peu de temps que j’ai accordé à ces enfants a été pour les corrompre ou je ne sais quoi encore ?

Ses nouvelles fonctions avaient longtemps monopolisé ses préoccupations premières et s’il avait commis des erreurs avec l’éducation de Ludoric, si on pouvait lui reprocher d’avoir trop été sur son dos par moments, il n’avait pas été question de tout cela avec le jeune couple.

-Ludoric est parti de son plein gré, tout cela n’a été qu’un concours de circonstances. Si Elzibert et Yvonelle n’étaient pas venus m’implorer cette reconnaissance, sache que nous n’en serions pas là. Et si Ludoric était resté, j’aurais aussi reconnu Elzibert. Il y avait déjà réfléchi. Il était vrai que le tout s’était fait sous l’influence de l’émotion et d’un tournant important dans sa vie. Toutefois, il aurait su y songer sérieusement dans des circonstances plus classiques. Alors oui, il s’agissait tout à fait de bonheur. Je ne souhaite que le meilleur à Elzibert comme à Yvonelle, et sache que si je devais le refaire sous d’autres scénarii, je le referais.

Il avait longuement apporté un refus à Adénaïs parce qu’il était marié. Il aurait dû comprendre plus tôt que cela n’avait aucune once d’importance. Si Ludoric et Elzibert avaient grandi ensemble, peut-être que les choses auraient été différentes. Il s’amusait à se figurer cette hypothèse sans véritablement y croire. Depuis peu, il se demandait si son sang, dont une fois accentué par celui de son incestueuse d’Éléontine, n’avait pas contribué à ne créer que des dégénérés.

-Les temps ont changé et m’ont permis de réfléchir à beaucoup d’aspects de ma vie.

Il termina sa soupe. Dernièrement, il admirait son propre calme. Il se redressa avec un air confus.

-Qu’est-ce qu’Hermilius a à voir avec toute cette histoire ?

Qui donc s’intéressait aux endroits où son cousin pouvait bien fourrer sa queue ? Avait-il couché avec Yvonelle ? Adénaïs l’avait-elle délibérément invité afin de générer un énième conflit ? Ou bien ne l’avait-elle fait que pour n’avoir à annoncer la mort de Merlin qu’une fois ? Il revînt au sujet principal. Il ne devait pas s’éparpiller.

-Quoi qu’il en soit, je te prie de me croire quand je te dis que mes intentions sont parfaitement louables et que j’ai fait ça pour eux. J’ai assuré à tes enfants un toit dans une propriété isolée de la mienne. Je leur ai assuré une stabilité. Maintenant que je t’en propose également une, tu refuses tout en bloc.

Autour d’eux, les domestiques s’agitaient pour débarrasser les assiettes vides et passer au plat.

-Si Merlin est mort, Adénaïs, et à moins que Zébella n’en ait dit autrement, tu n’as plus aucune raison de te soucier de quoi que ce soit. Ne laisse pas l’orgueil t’aveugler. Je ne suis pas là pour répondre à une quelconque pitié envers toi. Je te propose de poursuivre une vie paisible dans une maison rénovée et proche de tes enfants. Au moins, tu auras l’occasion de te faire un avis sur ma façon de faire et d'intervenir si ça ne te plait pas.

Mettant un point final à son argumentaire, Gustave entama son assiette de pommes de terre rissolées. S’il oubliait la drôle de saveur qu’apportait l’annonce du régicide, un autre goût de satisfaction emplissait parfaitement ses papilles.

851 mots



Bijin
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Dorian Lang
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Dorian Lang
Mer 15 Nov 2023, 07:42

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Les Portes V - Le Roi sadique
Dorian, dans le rôle d'Ezidor




Rôle:

Ezidor et Nicodème partageaient plusieurs points communs. L'un d'eux était ce flegme en toute circonstances, ou presque. Ces dernières semaines, le sang-froid du médecin avait été éprouvé plus d'une fois et de plusieurs manières. Ce n'était pas juste son corps qui avait été refaçonné par Noée, c'était aussi son esprit. Il se sentait étriqué à l'intérieur de lui-même. Physiquement et mentalement, il ne savait plus où il en était. Toutefois, il n'arrivait pas à partager la sérénité de son collègue. Il le regardait descendre ses colonnes avec une concentration admirable compte tenu des circonstances, et se demanda quel était le point faible du trésorier et ce qui le rendait aussi calme malgré la situation. Quand rien ne semblait pouvoir le heurter, Ezidor savait qu'il devait exister quelque chose quelque part qui pouvait arracher à l'homme de la peur ou de l'appréhension. Il ignorait quoi encore. Peut-être sa famille ? Une maîtresse qu'il voyait avec plus de discrétion que Gustave de Tuorp avait pu le faire ? Une activité clandestine comme lui pouvait le faire ? « Je pense qu'il y a toujours des raisons de s'inquiéter tant que la couronne reste instable. Que ce soit Merlin ou Zébella dessous, les deux nous ont prouvé par le passé qu'il fallait nous méfier. Le premier était sadique, la seconde impulsive et colérique. » Le décès de Déodatus d'Etamot était un exemple parfait de la conséquence de ces traits de caractère.

Ezidor redressa les lunettes sur son nez et appuya son front sur son index. La fièvre tardait à quitter son chevet. Ses propres médicaments avaient leurs limites. Son corps réclamait l'antidote de la domestique, pas ces pis-aller qui lui permettaient de rester fonctionnel, jusqu'à une certaine limite, limite qu'il commençait à toucher du doigt à chaque heure qui le rapprochait de sa rencontre avec Noée.

« C'est certain. Il existe cependant des choses pires que la décapitation. Vous devriez le savoir, vous avez servi Merlin autant que moi. » Il lui était arrivé d'apercevoir les prostituées qui étaient passées entre les mains du jeune Roi, et certaines ne respiraient parfois plus quand il en avait fini avec elles. Seule Adénaïs avait été épargnée, pour d'obscures raisons. Le médecin n'arrivait pas à croire qu'il ait pu tomber amoureux d'elle. Pourtant, ce n'aurait pas été la première fois pour cette sorcière. Peut-être avait-elle su l'entortiller autour de son doigt à l'aide de ses mots autant que de ses cuisses, comme elle l'avait fait avec Childéric. Son poing se referma sur son pantalon et il força ses doigts à se détendre. La suite le laissa sonné. Comme invoqué par le fil de ses pensées, le nom de son disciple avait quitté les lèvres du trésorier. Ezidor se savait victime d'hallucinations depuis les traitements de Noée, et il espéra un instant que c'en était une. « Vous avez dit Childéric ? » articula-t-il d'une voix semblant venir d'outre-tombe. Blanc comme un linge, Ezidor posa sa main mutilée sur la feuille de calculs de Nicodème pour qu'il cesse de travailler. « Il est ici ? Avec Zébella ? Il l'a aidée ? Mais comment ? Pourquoi ? » Pourtant, ce n'était pas la raison qui avait pu le pousser à trahir Garance qui coupait le souffle au médecin. En proie à une tempête interne de sentiments contradictoires, il cherchait des réponses sur le visage du trésorier bien qu'il soit visiblement impuissant à les fournir.

Tremblant, il se leva pour ne pas afficher davantage son trouble à Nicodème et se rendit jusqu'à une console à laquelle il se cramponna. Dos à lui, il laissa sa tête retomber devant lui. Ses épaules s'agitaient irrégulièrement, traversées de spasmes et il se concentra un moment uniquement pour débloquer sa gorge et respirer de nouveau. Il lui était évident à présent que la Reine n'était pas celle qui voulait de lui au château. Il était médecin royal mais cela ne faisait pas de lui un membre essentiel au premier cercle qui entourerait la souveraine dans les premiers jours, sauf si elle avait besoin de soins mais il avait passé assez d'années avec Childéric pour lui enseigner ce qu'il fallait pour qu'il soit possible de se passer de lui. Il ne se faisait pas d'illusions, il n'avait jamais donné dans l'optimiste déraisonné. Il se revit étreindre le corps de Clémentine avant de comprendre qu'il tenait un cadavre. Il se revit étreindre l'adolescent des années plus tôt. Un goût de bile envahit sa bouche, sa vision blanchit, aveuglante et une vive douleur transperça son torse. « Je ne me sens pas bien. » marmonna-t-il. Ce fut le moment que choisirent ses jambes pour le trahir. Il s'effondra, entraînant dans sa chute le candélabre et les figurines en cristal qui reposaient sur la console. Les figurines projetèrent des éclats tout autour en éclatant au sol. Appuyé sur un coude, dans un regain d'énergie désespéré, il fouilla frénétiquement et maladroitement dans les replis de son vêtements jusqu'à mettre la main sur une seringue. L'outil lui échappa de ses doigts sans force. « S'il vous plaît, Nicodème. » articula-t-il, dans un faible fil de voix.

Message IX | 892 mots

Désolée Nicoco /sbaf


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Mer 15 Nov 2023, 08:46



Unknown

Le Roi sadique

En groupe | Cal


Rôle - Arcange Reknofed :


Arcange n’avait jamais prétendu être sensé, et peut-être était-ce là l’erreur de Zébella : attribuer un brin de sanité à cet esprit frappé par la folie. Pour parvenir à son objectif, il aurait commis tous les impossibles. Sans le plan de sa sœur, sa démence se serait exprimée dans toute sa violence ; l’esprit affûté d’Ange-Lyne la colorait efficacement d’une stratégie qu’il n’aurait pas pu inventer. Peu importait ce qu’elle lui recommandait de faire : il s’y appliquait toujours avec soin. Sauver Merlin en avait fait partie. Les sourcils froncés, il toisa la souveraine. Il eut envie d’enfoncer ses doigts dans sa bouche, jusqu’à sa gorge, pour arracher sa langue à sa base. « Peut-être croirez-vous votre peuple, dans ce cas. » Parce qu’on l’avait vu. Il avait brillé plus fort que les flammes qui avaient menacé de dévorer le royaume et, avec lui, le trône sur lequel Zébella d’Uobmab croyait son séant à sa place. Les dents serrées, il jeta une œillade agacée en direction de Childéric d’Ukok. Il ne doutait pas de sa capacité à se débarrasser des deux avant qu’ils n’eussent le temps de regretter l’attitude de la bleue, d’autant que si sa sœur ne possédait pas sa force, elle n’ignorait rien de l’art du combat. Si la fille de Judas continuait à éructer de condescendance sur eux, il ne laisserait pas son épée dans son fourreau. Toute leur enfance, ils avaient été traités comme des bâtards, comme ceux qui étaient faits d’un mauvais alliage et dont la vue seule suffisait à susciter le mépris. Il s’était élevé contre cela et poursuivrait dans cette voie.

Au prix d’un effort, il inspira et écouta sa sœur. Il la regarda, même. Son visage lui était mille fois plus agréable que le groin disgracieux de la souveraine. Il les imaginait mal se souder. Zébella aurait dû être la dernière des idiotes pour croire à une sottise pareille ; et pourtant, cette fois, elle ne clama pas son incrédulité. Il eut presque envie de le lui faire remarquer, mais demeura muet. Parfois, il s’amusait à fantasmer ce que donneraient certaines scènes, sans la présence d’Ange-Lyne. Il aurait probablement fracassé le crâne de la reine contre l’un des angles du banc et tranché la tête de son chien de garde d’un coup de lame sec et précis. Les soldats qui les accompagnaient n’auraient été qu’une formalité. Ensuite, il aurait eu tout le loisir de la violenter comme Judas avait brutalisé sa mère avant de l’exécuter. Ce n’aurait pas uniquement un viol, mais aussi une boucherie. Seul l’éclat de sa couronne sur la tête d’Arcange y aurait apporté un peu de lumière. Elle avait raison sur un point : le changement était une bonne chose. Il s’y serait employé plus rapidement que prévu.

Quand son nom résonna, il refocalisa son attention sur elle, accordant parfois quelques regards aux enfants repartis jouer. Il essayait de se les figurer en soldats. La tâche serait fastidieuse. On n’en ferait pas des hommes et des femmes dignes de ce nom avant plusieurs lunes. Ils avaient beau être orphelins, ils rayonnaient de trop d’allégresse pour pouvoir triompher du moindre combat. La force s’acquérait à la sueur du front, au sel des larmes et à la douleur des entailles. Son regard dévia ensuite vers Childéric. L’idée de devoir lui rendre des rapports ne l’enchantait pas. Cela confirmait qu’il occupait bel et bien le poste qu’Arcange convoitait. Comment Zébella pouvait-elle y placer un Lieugrois plutôt que l’un des siens ? Un gouvernement mixte s’entendait – presque –, mais un bras armé se devait d’être d’une fidélité inébranlable et indubitable. Le d’Ukok n’avait-il pas de vieilles connaissances, ici, auxquelles il pourrait accorder sa préférence en cas de litige ? D’autres questions, plus techniques, émergeaient dans son esprit, mais il offrit à Zébella l’opportunité de terminer ses propositions, jetant de temps à autre un regard à son aînée afin de guetter ses réactions.

Quand la couronnée eut conclu, il acquiesça lentement, avant de se tourner vers Childéric. « Disposez-vous déjà d’un service militaire ? À quoi ressemble-t-il ? J’aurai aussi besoin de savoir combien d’hommes et de femmes compte votre armée, actuellement. » Frappé d’une illumination, il proposa, ses yeux d’acier plantés sur la souveraine : « Votre tournoi pourrait être l’occasion de le mettre en avant et d’évaluer le talent des futures recrues. » Il y participerait, lui aussi. Il ne refusait jamais une occasion de prouver sa valeur au combat. S’il affrontait la fille de Judas, peut-être même pourrait-il la tuer, par accident ? Il n’était pas rare que de telles déconvenues survinssent lors de ce type de festivités. Les grands d’Uobmab en avaient plusieurs fois fait les frais au cours de l’histoire. « Je pourrais participer et en inspirer à rejoindre l’armée, comme vous l’avez suggéré. » Il se remémora ce qu’elle avait dit d’autres. Devenir un modèle. Réformer le service militaire. Recruter les adolescents et s’organiser pour accueillir les plus jeunes. Découvrir le pays. Bâtir des camps aux quatre coins de celui-ci. Ses sourcils se froncèrent, appliquant sur son visage une expression contrariée. Elle voulait l’envoyer loin, et garder sa sœur auprès d’elle. Plus cette pensée s’ancrait en lui, plus une lueur angoissée et colérique perçait ses rétines. Il se redressa et affirma : « Ange-Lyne sait convaincre, alors elle m’accompagnera pour parcourir Lieugro. » Éduqué à Uobmab, parmi les Reknofed, il avait rapidement appris que dans la vie, on obtenait davantage en exigeant qu’en demandant. Or, cette condition n’était pas négociable. Si son aînée restait ici, il resterait. Si elle ne partait pas, il ne partirait pas. Si Zébella les en privait, il la priverait de sa tête.



Message IX – 940 mots


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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Jeu 16 Nov 2023, 09:05



Unknown

Le Roi sadique

En groupe | Alcide


Rôle - Nicodème d'Ecirava :


De l’avis de Nicodème, la chute de Montarville leur avait prouvé qu’aucune couronne ne pouvait prétendre à la stabilité la plus parfaite. Sa mort avait précipité Lieugro dans le chaos : ses héritiers, dispersés aux quatre vents, avaient été incapables de reprendre le dessus sur la puissance uobmabienne, tandis que celle-ci, depuis sa prise de pouvoir, s’entredéchirait. Même si Zébella parvenait à s’installer durablement, elle souffrirait toujours des actes de son père, de son frère, et de ceux qu’elle avait perpétrés. Personne n’oublierait l’assassinat de Déodatus d’Etamot, aussi fautif eut-il été. Il faudrait plusieurs longues générations avant que les méfaits de l’envahisseur ne fussent dilués dans la mémoire collective, et que sa légitimité fût véritablement assise. Même à ce moment-là, s’il demeurait des descendants de la famille de Lieugro, ils pourraient réclamer le trône. Et s’ils revenaient avant, s’ils revenaient quelques temps après le couronnement de Zébella d’Uobmab, s’ils parvenaient à reprendre le pouvoir, ils devraient affronter d’éventuelles poches de résistance uobmabiennes, là où l’ancienne royauté aurait vaincu, là où ses soldats persisteraient. Que feraient-ils de Narfas, aussi ? Et d’Uobmab ? La guerre n’était pas à exclure. Néanmoins, tant qu’elle ne se déclarait pas, le trésorier ne doutait que peu de pouvoir survivre aux aléas politiques. Il tenait les comptes avec une rigueur académique. Il ne se mêlait pas des affaires d’État, qu’il avait toujours eues en horreur, et se contentait de rendre des avis succinct et précis sur les finances. Ce qui aurait pu troubler sa paix, personne ne s’y attardait jamais ; il demeurait méfiant, mais la précaution était peut-être inutile. Quant à Zébella, comme l’avait dit Ezidor, c’était l’impulsivité qui la gouvernait : si elle les avait voulus morts ou torturés, ils n’auraient déjà plus de souffle pour s’exprimer. Il se garda cependant de formuler sa pensée au médecin royal. S’engager dans un débat sur l’état d’esprit et le caractère de la nouvelle souveraine ne l’intéressait pas.

Ses yeux se relevèrent des lignes de compte et, accrochés par l’anomalie, s’attardèrent sur la main mutilée du médecin. Il ne jugea pas utile de répéter ce qu’il venait de dire, puisque son interlocuteur avait parfaitement entendu. Ses iris remontèrent le long du bras de ce dernier, jusqu’à son visage marqué par une myriade d’émotions difficilement discernables. Stupeur ? Choc ? Colère ? Désarroi ? « Je l’ignore. » Le leur expliquerait-il ? Peut-être pas. La nouvelle avait surpris le trésorier. Il connaissait Childéric depuis des années. Sa loyauté aux Lieugro lui paraissait indéfectible. Que s’était-il passé, à Narfas ? Qu’avait fait Garance pour se mettre à dos l’homme dont l’ombre avait toujours protégé sa famille ? Il scruta Ezidor. Quel lien l’unissait au soldat pour que tant de trouble régnât sur son visage ? Ses iris glissèrent sur son oreille dévorée par les flammes. S’agissait-il de l’incendie ou d’autre chose ? À voir son bras gauche replié, sa jambe claudicante, sa main à trois doigts et ses ongles arrachés, on pouvait difficilement penser à une mauvaise chute – aucune qui fût ordinaire, en tout cas. Sur qui avait-il pu tomber, le temps de sa disparition ?

Le regard de Nicodème désossa ses épaules qui semblaient se voûter sous un poids trop pénible pour lui. Elles se mirent à trembler. Le conseiller en finances fronça les sourcils et posa sa plume le long de son carnet, de manière parfaitement parallèle. « Avez-vous b- » Sa phrase se rompit en même temps que l’équilibre du docteur. Alors qu’il s’affaissait, le blond se levait. En quelques grandes enjambées, il contourna la table pour s’accroupir auprès de lui. Quelqu’un toqua à la porte. Le trésorier se releva. Il s’approcha et l’ouvrit, suffisamment pour laisser voir l’intérieur, mais pas assez pour découvrir la silhouette affaissée du médecin. « Je… ce n’est rien. En voulant me servir de l’eau, j’ai… » Il haussa les épaules. « Le candélabre ne tenait pas très bien sur son pied. » Sa tendance globale à l’inadaptation sociale lui permettait presque d’avoir l’air convaincant tant chacun avait ici l’habitude de ses bizarreries. Les gardes le dévisagèrent à peine quelques secondes et, après s’être assurés que la fenêtre était toujours bien fermée, conclurent probablement que la maladresse du trésorier s’incarnait parfois jusque dans ses gestes. Ils opinèrent et Nicodème put refermer la porte.

Il retourna auprès d’Ezidor. Sans réfléchir, il prit la seringue, puis la considéra quelques instants. Il jeta un coup d’œil au médecin. Son état lui apparaissait désormais bien plus préoccupant qu’au premier abord. Néanmoins, il conserva son calme. « Dites-moi où je dois piquer. » Ses compétences médicales se limitaient à la concoction de tisane au miel et au thym pour apaiser les maux de gorge. Il doutait que cela fût d’une quelconque aide. Comme le praticien lui indiquait où enfoncer l’aiguille, le trésorier posa une main pour maintenir la peau, inspira, puis planta l’ustensile et poussa le liquide dans le corps d’Ezidor. « Dois-je appeler quelqu’un ? » Face au refus du concerné, l’homme de chiffres le scruta encore quelques instants. « Pouvez-vous vous lever ? » Il attrapa son bras valide pour le passer autour de ses épaules. En sentant son poids sur sa nuque, il frémit. Le tissu de sa chemise lui était désagréable. « Appuyez-vous sur moi. » ordonna-t-il toutefois, avant de ceindre la taille du médecin de son coude, et de se redresser lentement pour lui permettre de faire de même. Il le guida jusqu’à une chaise, qu’il tira afin de l’y faire asseoir. Ses doigts s’affairèrent aussitôt à rajuster son costume. Il ne quittait cependant pas le guérisseur des yeux. « Le retour de Childéric est peut-être une bonne chose. Nous ne devrions plus souffrir de vous retrouver dans des états pareils. » tenta-t-il, pour tout trait d’humour. Ses pas le guidèrent jusqu’à la carafe d’eau. Il en versa à nouveau dans le verre du souffrant. Il la reposa à côté. De nature si discrète, presque confidentielle, il finit pourtant par s’enquérir : « Doit-on s’inquiéter de ce qu’il vous est arrivé ? »



Message IX – 1002 mots




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Persée
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Persée
Jeu 16 Nov 2023, 12:23

Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 10 2bxn
Les Portes V - Le Roi sadique
Ezémone



Ezémone d'Ecirava:

Une fois encore, le trône s'évanouissait face à Ezémone comme un rêve s'estompe au réveil, la vision dorée gommée en une nuit alors qu'il était presque à la portée de son influence. Le destin prenait un malin plaisir à la détourner de son objectif juste avant qu'elle ne l'atteigne, comme une mauvaise plaisanterie dont elle ne goûtait pas l'humour. De tous ses espoirs, c'était le seul qui se refusait à elle. Elle avait beau œuvrer, rien n'y faisait. Ce retour brutal à la case départ l'envoyait côtoyer un désespoir dont elle n'était pas coutumière. Que faire désormais ? Qui savait ce que Zébella prévoyait de faire du Royaume ? Nicodème conserverait-il sa position ? Le peuple allait-il l'accepter comme souveraine dans ces conditions ? Le pays allait-il entrer en guerre civile ? Ou en guerre ouverte ? Une telle instabilité était le coup de pied qui enverrait la boule de neige grossir et grossir encore de problèmes glanés sur sa course. Sans ses plans pour ses filles, elle s'en serait sans doute réjouie. De tels évènements étaient du pain béni pour son journal, mais elle n'avait pas le cœur à s'enthousiasmer sur la prochaine parution que tout le monde s'arracherait probablement. Le plan personnel primait sur le reste cette fois.

Lors du décès de Montarville, Ezémone avait su réagir promptement, décelant les opportunités à saisir avec l'adresse d'un chien de chasse aguerri. Qu'un monarque aussi bienveillant trépasse dans de telles conditions l'avait touchée, comme cela avait touché toute la population, mais il marquait aussi le départ de Garance de Lieugro, et pour cela, elle remerciait Uobmab en silence chaque jour. Et cet adolescent couronné dont la fiancée avait disparu était une telle chance qu'Ezémone avait très vite oublié le deuil de leur précédent souverain pour réfléchir à la suite des évènements et comment y creuser sa place au centre. Sa mort soudaine venait de faire voler en éclat tout ce qui occupait ses pensées depuis le coup d'état.

De la profondeur du creux de ses mains où elle s'était réfugiée, la voix de son domestique lui parvint, aussi apaisante sur son esprit agité qu'un filet d'eau fraîche sur une brûlure. À son contact, son visage émergea lentement. Son menton s'appuya sur la pointe de ses mains jointes. Au milieu de ce maëlstrom, le jardinier faisait figure de saint par sa simplicité et sa bonté innée. Sa beauté intérieure transcendait son apparence et Ezémone mit quelques secondes à retrouver l'emplacement de sa langue et son mode d'emploi. « Vous pourriez remonter le temps, éventuellement. » répondit-elle enfin, la voix timbrée d'amertume. Son regard s'égara sur son bras et elle mit sa propre main sur celle de Doléas qu'elle serra doucement avec reconnaissance. « Vous avez raison. Je ne devrais pas m'apitoyer. La nouvelle m'a déroutée et je me suis oubliée. » Ce n'était pas dans ses habitudes et elle en était aussi choquée que lui. « C'est simplement si inattendu, et importun, pour ne pas dire plus. Rien n'était fait, je le sais bien, Olivette n'a que douze ans. Mais c'est mon devoir de réfléchir au futur qui lui conviendra, à elle et à Stéphanette. » Elle eut un pâle sourire. « Même Nicodème s'en préoccupe. » Elle avait souvent eu des doutes sur l'unicité de leur famille au fil des années, même si elle les avait toujours gardés pour elle. De ses conversations avec ses amies, elle savait qu'aucun ménage ne brillait par sa perfection. Ses attentes envers Nicodème n'étaient pas celles des autres, simplement parce qu'il n'était pas comme les autres, et parce qu'elle-même avait banni l'amour de son vocabulaire. Elle ne soupirait pas après son affection, ne lui en voulait pas s'il ne la touchait pas pendant plusieurs mois même si cela lui pesait de temps en temps, ne lui reprochait pas de ne pas s'intéresser davantage à la gestion de leurs domestiques, à son travail, ou aux réceptions qu'elle aimait organiser. Pour autant, elle ne pouvait pas non plus affirmer ne pas pouvoir compter sur lui. Sa participation était discrète, tellement qu'elle était parfois surprise de le trouver à ses côtés plutôt qu'obnubilé par l'un de ses tableaux, comme la veille. Avec le temps, ses doutes sur le bien-fondé de sa décision de l'épouser s'étaient dissipés. D'une façon qu'elle n'avait pas su prédire, ils s'étaient accordés d'une telle façon que si les choses avaient été à refaire, elle ne se serait pas tournée vers un homme différent. C'était aussi pour cette raison qu'en dépit des prières de Stéphanette, en dépit des réticences d'Olivette, elle n'écouterait que partiellement leurs volontés.

« C'est Olivette qui vous a dit ne pas apprécier Merlin ? J'ignorais qu'elle se confiait à vous. Je vous ai vus tous les trois, hier. Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous réprimander d'avoir pris une pause dans vos tâches. J'aurais simplement préféré qu'elle vienne m'en parler. Je pense qu'elle était simplement impressionnée à la perspective d'approcher de si près la royauté. C'est parfaitement normal. Le monde adulte est effrayant, mais celui du pouvoir l'est davantage encore et elle est encore loin d'être équipée pour s'y aventurer sans escorte. Mais elle n'aurait pas eu à s'inquiéter. Elle n'aurait jamais été seule et jamais je ne laisserais quiconque toucher à un seul cheveu de mes filles sans ma permission. » Ezémone soupira. Il était rare qu'elle livre autant le fond de ses pensées. À ses amies, elle réservait des discussions plus superficielles, à Nicodème elle se confiait relativement peu et à ses filles, elle en disait le moins possible. Avec Doléas, cela venait curieusement naturellement.

Distraitement, elle fit pivoter le bec de la carafe pour leur servir un autre verre. Elle n'y toucha pas immédiatement, se contentant de laisser les circonvolutions de l'alcool bercer ses pensées en manipulant le verre d'un côté, puis de l'autre. « La vérité, Doléas, c'est que j'ignore si Olivette aurait été heureuse avec Merlin. » avoua-t-elle soudainement en relevant les yeux sur Doléas. La chaleur de sa main se répandait agréablement sur son bras, en tandem avec celle de l'alcool qui se propageait en elle. C'était insuffisant, elle aurait voulu être étreinte mais ne pouvait exiger cela de son domestique. « Je ne peux qu'espérer. Vous n'imaginez pas combien c'est difficile, d'être mère, combien je me sens seule et petite face à l'immense responsabilité que j'ai embrassée à leur naissance. Je voudrais avoir la force de soulever des montagnes, de tordre les choses à ma volonté pour leur offrir la vie qu'elles méritent, celle que j'aurais voulu avoir quand j'avais leur âge. Mais je suis impuissante. Il suffit de voir ce qu'il vient de se produire. Je ne maîtrise rien, et ça me rend malade et en colère au delà de ce que les mots peuvent décrire. Je ne peux qu'essayer de les guider, de les garder des erreurs que j'ai pu commettre, mais ce n'est pas assez. Parfois, j'ai si peur qu'il m'arrive de me dire que je devrais les confiner chez nous, là où je pourrais toujours garder un oeil sur elles et les protéger. Avez-vous jamais aimé quelqu'un à ce point ? Non, vous êtes trop jeune. » Elle lâcha sa main pour aller effleurer les quelques mèches blondes qui retombaient sur le front du jardinier et sa paume vint épouser sa joue. En proie à une mélancolie teintée de tendresse, elle se sentait se fendiller face à Doléas. Ce qu'elle éprouvait en le voyant n'aurait pas dû exister, mais était pourtant bien présent, trop présent. Elle se sentait attirée par son aura solaire comme si elle était l'une des fleurs dont il s'occupait. Il était son parfait opposé, une personne qu'elle n'avait jamais été ni n'avait jamais voulu être, et c'était ce qui le rendait si captivant à ses yeux. « C'est vous qui êtes aimé ainsi, et vous n'en avez probablement même pas conscience, comme mes filles. » Un sourire sans joie apparut brièvement sur ses lèvres et elle quitta sa joue à regret pour boire une gorgée d'alcool. « Je suis en train de me lamenter, et je déteste ça. » commenta-t-elle ensuite en pinçant les lèvres avec réprobation. « Une fois ce verre fini, je redeviendrai moi-même et je réfléchirai à la suite. » promit-elle, autant à lui qu'à elle. Pour autant, elle ne se hâta pas de le terminer comme le premier. Les épaules basses, les paupières tombantes, elle sentait peser sur elle une fatigue qu'elle ne s'autorisait que trop rarement à éprouver.

Message IX | 1513 mots


Merci Jil  Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 10 009 :
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Ven 17 Nov 2023, 21:33



Le Roi sadique




Childéric

« Non. Feu Montarville a préféré séparer l’armée de la population civile. » dis-je, à l’attention du blond. « Seuls les hommes et les femmes désirant la rejoindre et les volontaires sont donc formés militairement actuellement. » Ce qui expliquait aussi que le Royaume fût plus fragile que d’autres. Néanmoins, la paix n’avait jamais été brisée jusqu’ici. Certaines problématiques liées aux frontières avaient, bien sûr, toujours existé mais le corps des professionnels sous mon commandement avait toujours suffi à repousser l’envahisseur. Personne n’aurait pu penser que ce dernier se serait invité au palais et aurait décapité le Roi sans menacer directement son peuple. « Quant au nombre, nous en reparlerons. » Mon retour était trop récent pour que j’eusse pu me renseigner davantage. Une partie de l’armée m’avait suivi à Narfas et je n’avais aucune idée du traitement que Merlin avait pu faire subir aux soldats restant. J’ignorais également le nombre d’Uobmabiens qui l’avait rejointe.

Mes prunelles se portèrent sur le profil de Zébella, à mes côtés. « C’est une excellente idée. » Elles trouvèrent ensuite un chemin jusqu’au visage d’Ange-Lyne. Je trouvais, au contraire, l’idée dangereuse. Laisser la Reine combattre au milieu des gens de Lieugro et, pire, de ceux d’Uobmab portait ses chances de survie à zéro. Que ferait-elle s’il prenait à Arcange l’envie soudaine de l’éliminer durant le duel ? J’inspirai discrètement, pour tenter de détendre la pointe d’anxiété qui courait le long de mon dos. Je ne faisais confiance ni au frère, ni à la sœur. Le regard du premier s’ombrageait bien trop. Quant à la deuxième, elle était étonnement polie et impliquée.

Ange-Lyne

« Arcange marque un point. Je pense qu’inciter le maximum de personnes à participer nous permettrait aussi d’évaluer les capacités réelles de la population. » À quel point les Lieugrois étaient-ils faibles ? Je regardai une nouvelle fois Childéric. Sa position ne laissait percevoir aucune faille. S’il en avait, il les cachait. « Il est vrai que la présence de mon frère pourrait en inciter à participer, tout comme la vôtre, Majesté. » Je revins sur le brun et lui souris. « Vous participeriez ? » Il mit quelques secondes à répondre, tout en soutenant mon regard sans ciller. Quelque chose chez lui me troublait. « Si la Reine le juge utile, oui. Et vous ? » « Moi ? » « Oui. J’ai ouï-dire que chaque habitant d’Uobmab savait se battre et votre physique trahit des aptitudes si je ne m’abuse. » « Eh bien… » Était-il homme à comprendre facilement les sous-entendus ? Était-il émotif ? Était-il intéressé par les femmes ? Toujours à la recherche de ce qu’avait pu lui offrir Zébella, je continuai. « Disons que je manie bien mieux les pinceaux que les lames. » Mon regard s’attacha au sien avec une intensité réflexive. Je fis mine de laisser échapper un sourire trahissant des pensées contraires aux bonnes mœurs. Ce fut le moment que choisit Arcange pour intervenir.

Childéric

« Sous réserve de la décision de la Reine, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Comme votre sœur l’a dit, et même si elle est convaincante, elle manie bien mieux les pinceaux que les lames. Nous pourrons aisément vous trouver des soldats ayant des qualités similaires et qui pourront vous épauler pleinement. » répondis-je au blond, avant que mon regard ne se réappropriât le visage de son aînée. À observer leur fonctionnement, il me semblait cohérent que le plus grand ne fût pas le plus puissant. Physiquement oui. Moralement non. Quel lien entretenaient-ils ? Quels objectifs les motivaient ? Surtout, avait-elle un quelconque attrait pour moi ou cherchait-elle à me tester ? Pourquoi ? Et que se passerait-il si j’allais dans son sens ? Tout en me demandant combien de temps elle tiendrait après avoir ingurgité de la drogue, je détaillai une nouvelle fois Arcange. Parfois, ses réactions me surprenaient. Ses émotions ne le trahissaient pourtant pas souvent. Il réussissait à les canaliser mais il me semblait percevoir dans ses yeux un schéma plus complexe qu’une simple fraternité entre les deux. Surtout, j'avais l'impression que lui et moi souffrions des mêmes maux, de manière différente. Rien pourtant ne m'aurait permis de le prouver. Il s'agissait d'une simple intuition, comme si les monstres avaient la capacité de se reconnaître entre eux. « Je pense, comme mon frère, que je pourrais être utile à ses côtés. En peignant les scènes et en les magnifiant, nous pourrions créer une image idéale de l’armée et motiver les troupes. Certains appelleraient cela de la propagande mais quel Royaume n’en fait pas ? » Elle me fixa. « J’imagine qu’en tant que soldat, vous n’aimez pas que votre lame repose trop longtemps dans son fourreau. En tant que peintre, il en va de même de mes pinceaux. Ensemble, nous pourrons servir la Reine grâce à notre spécialité. Bien sûr, si Sa Majesté désire que je reste à la capitale, je me plierai à ses volontés. »

Ange-Lyne

« Cela pourrait être utile vous concernant. » dis-je, en m’avançant. Je posai doucement ma main sur la sienne, celle qu’il n’avait pas dégagé du pommeau de son épée. Je regardai l'objet une seconde avant de que mon regard ne filât vers son propriétaire. « J’ai entendu dire que vous étiez parti à Narfas avec Garance de Lieugro avant de revenir avec Sa Majesté Zébella d’Uobmab. Certains Lieugrois pourraient ne pas apprécier ce revirement de position, même si je pense que vous avez eu raison de choisir Uobmab. La sœur de Montarville ne pourra probablement jamais revenir saine et sauve ici. Cependant, comme je l’ai dit, votre statut risque d’être remis en question par certains groupes. Si je devais rester au palais, je pourrais en profiter pour vous peindre afin de convaincre les quelques récalcitrants de vos qualités. Vous seriez glorieux, votre épée à la main et, faites-moi confiance, l’art est parfois plus efficace que cent batailles. » Mes mots étaient adressés à Arcange indirectement. Si la Reine nous refusait la possibilité de rester ensemble, nous abandonnerions le plan initial et passerions à une phase plus radicale. Mes doigts sur les siens empêcheraient le brun de dégainer facilement. Mon frère aurait alors le temps de fracasser le crâne de la Reine. « Vous le croyez vraiment ? » me demanda-t-il, le noisette de ses iris soudain plus pénétrant. Je sentis les muscles de sa main se tendre sous la mienne.

1068 mots
Je ne fais qu'un message pour Ange-Lyne et Childéric ce tour-ci.

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Jil
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Jil
Ven 17 Nov 2023, 22:15


Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 10 Uj94GWA
Les Portes V - Le Roi sadique
Jil, dans le rôle de Noée





Rôle:

L’ambiance dans la salle de déjeuner est amère, nocive. Chaque fois qu’une tirade est échangée, on voit des grimaces gênées sur le visage des servants. À quelques reprises, l’un d’entre eux laisse échapper un petit hoquet de surprise – il faut dire qu’actuellement, à table, on s’échange piques et coup sournois, sur un fond d’annonce de régicide. Ce sont les enfants De Tuorp qui exsudent le plus de stress et de frustration : le spectacle inattendu de leur mère en opposition frontale à Gustave, le mépris affiché qu’elle a pour leur union, et son avalanche de révélation font mauvais ménage avec l’ambiance de retrouvailles familiales à laquelle ont aurait été en droit de s’attendre. Gustave et Hermilius, eux, semblent gérer la situation avec leur flegme habituel. Difficile de déstabiliser ceux qui jouent, en équilibre, sur l’avant-scène depuis maintenant des années. Ils sont habitués à être confrontés, habitués à être moqués, et en ce qui les concerne, les attaques d’une veuve hystérique ont tout de l’eau sur la carapace du bousier. Il en faudra plus pour leur faire perdre de leur superbe. Quant à Adénaïs, si son ton ne semble pas trahir d’émotion forte, ses paroles et sa posture en disent plus qu’elle ne le veut probablement. Ainsi que les rapports en font mention, la matriarche De Tuorp est un animal blessé. Elle n’a rien à perdre, aucune réputation à préserver. Dès lors, elle n’a pas d’intérêt à retenir ses coups.

Noée, elle, est impassible, attentive.

Après la surprise initiale, elle écoute, elle note et accumule chaque remarque, chaque inflexion dans les différentes pièces de son palais mental. Les révélations d’Adénaïs, la tension dans les mains d’Elzibert, la détresse dans le regard d’Yvonelle. Si Hermilius ne lui offre pas de réaction particulière à cette joute verbale, Gustave, lui, se montre moins avare en mots. Agitant sa langue d’argent comme la pointe d’une lance, il oppose à chaque remarque de la veuve un argument raisonnable ou une réponse apparemment pragmatique. Sans rien connaitre des vices et du passé de ce loup à peau de mouton, il est aisé de le voir comme le gentilhomme de l’histoire. Il présente bien, il est dans la réaction, et selon toute apparence, il fait preuve de retenue. Les plus jeunes servantes pourraient être prises d’un doute. L’espionne, elle, sait de quoi il en retourne. Un roi parmi les rats, un rat tout de même. C’est ce qui rendra la suite du repas d’autant plus satisfaisante. Ce n’était pas ce qu’elle avait planifiée, mais au vu des nouvelles informations apportée par Adénaïs, la situation a changé. L’ordre des choses s’accélère, et s’il lui faut davantage d’informations pour faire basculer la balance en sa faveur, alors elle ne peut plus se contenter de rester passive.

C’est dans un état de concentration et d’attention absolue qu’Elzibert la trouve lorsqu’il s’adresse à elle. Presque trop vite, elle répond :

— « Vous m’honorez, messire. »

Elle n’a jamais rien eu de particulier contre le couple incestueux. Ce sont de jeunes gens insouciants et d’importance moindre sur l’échiquier politique. Au mieux, ils sont un levier pour influer sur leurs parents, au pire, un léger désagrément. Bien qu’il semble se servir de cette remarque comme d’un prétexte pour s’écarter de la discussion, elle est prête à croire à l’authenticité du commentaire. Ce à quoi elle ne s’attendait pas, en revanche, c'est à une question directe de la part d’Yvonelle. Elle cligne brièvement des yeux avant de répondre, presque laconique :

— « Je regrette, ma dame, je n’en ai pas eu encore l’occasion avec les préparations du déjeuner. »

Ce qui est vrai. Et également la seule réponse qu’elle peut lui offrir. Même en supposant qu’elle ait eu contact avec les domestiques du palais, se mettre en avant de la sorte au beau milieu du repas va à l’encontre de tous les principes d’espionnage et de discrétion auxquels elle avait souscrit. Si la jeune De Tuorp a prévu de la prendre à part davantage, il faut qu’elle lui fasse passer l’idée rapidement. D’un geste de la main, elle fait venir la suite des plats, avant de s’excuser et de se rendre en cuisine. Là-bas, on s'agite dans un capharnaüm millimétré : personne n'est là pour lui prêter la moindre attention lorsqu’elle ajoute discrètement une poudre rosée aux verres d’Hermilius et de Gustave. Derrière son stoïcisme affiché, elle ne peut s’empêcher d’éprouver un certain plaisir à anticiper le chaos dans lequel sera bientôt plongé la salle à manger. Ce qu’elle vient de réserver aux deux sagouins dont elle a dû s’occuper pendant des mois, c’est un puissant sérum de vérité, assez concentré pour leur faire cracher tout ce qui leur passe par la tête, le tout dans une euphorie incontrôlable. Les petits secrets exploitables, les gros aveux dont ils ne se remettront pas, la moindre petite information qui leur échapperait à propos du royaume, rien n’échappera aux oreilles attentives de Noée. Lorsqu’ils seront occupés à s’entredéchirer dans les cendres fumantes de leurs mensonges polis, elle sera sur la route. Après ça, il en sera fini de Noée, la servante. La prochaine fois qu’elle se fera connaitre, ça sera pour guider Garance jusqu’au trône.

Elle fait signe à tous les commis qui s’apprêtent à emporter les plateaux en salle. Il n’y a plus aucun retour en arrière à présent.


882 mots



Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 10 3TFZNQ
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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Ven 17 Nov 2023, 23:33


Les portes - Chapitre V
Stanislav

Rôle - Alembert De Lieugro:
Le bruit de la clochette indiqua l'arrivée d'un nouveau client et détourna l'attention d'Alembert, qui avait perdu son regard sur les tenues exhibées fièrement par les mannequins d'expositions. C'est que sa passion impliquait un large éventail de sous domaines, et la couture s'était vite imposée dans les talents qu'il avait dû apprendre à maîtriser. Il avait dû se familiariser avec les différentes étoffes, les apprivoiser afin de coudre des tenues à la hauteur de ses poupées de bois. Alors, se retrouver au milieu de tous ces vêtements, si propres et si lisses, lui donnait une étrange sensation de sérénité. Evidemment, la mission imposée par Zébella avait eu de quoi le faire enrager : le fils de Garance détestait l'idée de se retrouver à faire le larbin pour l'usurpatrice. Dans toute sa contrariété, il avait cependant trouvé des points positifs à sa situation. En haut du classement, il se félicitait d'être parvenu à garder sa tête accrochée au reste de son corps, ce qui se révélait déjà être un exploit au vu des manières barbares de la nouvelle monarque, dont la première action avait été de tuer son propre frère. A bien y regarder, il était peut-être gagnant à ne pas rester trop près de cette brute épaisse. Les gardes qu'elle lui avaient collés au basque lui laissaient peu de répits, mais au moins était-il encore libre de ses mouvements. Il misait justement là-dessus pour mettre en place un nouveau plan. La d'Uobmab avait refusé son offre d'alliance pacifique. Il se ferait un devoir de l'expulser du trône. Elle n'avait pas pris ses mises en garde au sérieux, trop tournée vers ses propres craintes. Dans ce cas, sa nouvelle mission serait d'incarner la résistance qu'elle avait négligée si hâtivement. Pour cela, il lui faudrait contacter des gens de confiance, des gens qu'il savait lié à Garance et sur lesquels il pourrait s'appuyer pour sauver sa nation...

Les pensées du brun furent interrompues par l'arrivée de l'adolescente. Il lâcha l'étoffe de la tenue qu'il examinait. « Il n'y a pas de mal. » répondit-il en guise de salutations, accompagnant sa parole d'un signe de tête poli. Un sourire s'échappa de ses lèvres suite à l'intervention de l'inconnue. « Je ne suis pas une personnalité publique. » s'amusa le brun. C'était, finalement, peut-être ce qui lui avait fait défaut. Si la population avait eu conscience de son existence, peut-être que ses mots auraient eu plus de poids. Il devrait veiller à réparer cette erreur, une fois qu'il aurait intégré la résistance. Tandis que la couturière s'éclipsait, son attention retenue par l'arrivée de la plus jeune, Alembert s'approcha d'une fenêtre. Il avait réfléchit à la meilleure façon de fausser compagnie à ses surveillants, et n'en avait trouvé aucune qui ne déclencherait pas une réaction hostile de la part de la bleue, quand bien même il ne cherchait à s'éclipser que temporairement. Pourtant, il se devait de trouver un moyen de profiter de cette sortie pour contacter ses connaissances. Il ne pouvait pas savoir quand une telle occasion de liberté se représenterait à lui.

L'attention du complotiste fut de nouveau dérivée par l'intervention de la demoiselle. « Je vous écoute. » fit-il, intrigué. Il aurait pu être agacé d'être ainsi distrait mais tourner en rond à l'intérieur de ses propres pensées ne le mènerait nulle part. Peut-être qu'un peu de compagnie serait la brise d'air lui permettait d'éclaircir ses pensées. La proposition énoncée lui valut une franc haussement de sourcils. Quelle idée saugrenue. « Alembert d'Erexul. » se présenta-t-il. Utiliser le nom de son père lui attirerait moins de tracas que de révéler sa véritable identité. « Un parent de l'ancien Conseiller. » précisa-t-il avant d'exécuter une révérence. « Mais comme je l'ai dit plus tôt, je ne suis pas vraiment connu. » Il étira un sourire. « Je ne serais pas contre l'idée de me fondre dans la peau de quelqu'un d'autre, le temps de quelques heures. » admit-il. « Mais je doute néanmoins que mes accompagnateurs se laissent berner par la supercherie. » s'excusa-t-il avec une moue navrée. Zébella l'avait laissé sortir, mais en s'assurant qu'il serait sous l'étroite surveillance d'un personnel qualifié. « Une distraction reste toutefois la bienvenue. » enchaina-t-il cependant pour ne pas briser l'enthousiasme de l'adolescente. « Que diriez-vous de m'accompagner en ville ? J'aurais besoin d'une guide et ces deux-là... » fit-il en désignant le garde qui l'avait accompagné à l'intérieur de la boutique, et qui s'était fait si discret qu'il paraissait invisible. « ...ne sont pas de la meilleure compagnie. Votre présence serait des plus rafraichissante. Et je sais pouvoir me fier aux conseils de la fille de la propriétaire de la Crème Lieugroise. » Le nom ne lui avait pas échappé. Si la fille était comme la mère, alors Stéphanette serait peut-être une mine d'informations. Elle pourrait lui dire tout ce que Childéric et Zébella avaient pu lui taire une fois qu'il avait été congédié. « A, voilà votre commande qui arrive. » fit-il alors que la couturière revenait, les bras chargés. « Un nouveau bal se prépare-t-il ? »
908 mots mots.



Merci Kyky  nastae
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Jämiel Arcesi
Sam 18 Nov 2023, 01:38

Love's Grip par Eva Soulu
Les Portes V

Les regards qu'elle reçu lui firent avoir cet affreux sentiment d'être seule contre tous. C'était d'ailleurs clairement le cas. On se moquait d'elle, on l'a méprisait, on la critiquait. Elle ne se démonta pourtant pas. Peu de temps ? Il s'était écoulé un mois entre le jour où il eût reconnu Elzibert et celui où Yvonelle se fut confié à elle. Un mois supplémentaire entre ce soir-là et aujourd'hui. Peut-être était-il régulièrement au palais pour assurer ses fonctions, tout comme Hermilius. Adénaïs doutait cependant que le Gustave fut des plus débordé considérant les préoccupations premières de Merlin. Hermilius devait avoir bien plus à gérer pour cette même raison. Qui plus est, il n'y avait pas besoin de se pencher à temps plein sur la sexualité des autres pour partager ses vices. Le sexe avait ce quelque chose de suffisamment intuitif pour que quelques jours suffisent à initier un être à une dérive quelconque. Néanmoins elle ne pouvait nier ne pas pouvoir lui être reconnaissante pour avoir permis à ses enfants d'avoir eut droit à un toit et à une vie descente. Le genre de vie qu'elle n'aurait jamais pu leur offrir. « Et pour ce confort de vie que tu as pu leur offrir, je te suis reconnaissante. » admit-elle. Elle ne l'aimait peut-être pas, ce n'était pas une raison pour être totalement de mauvaise foi. Son regard suivi un instant l'assiette qui se déroba devant elle avant de le reposer sur Gustave. Son flegme était des plus irritant. Son orgueil ? Elle sourit tristement, un rire discret échappant de ses lèvres closes. « Gustave. De quel orgueil parles-tu ? Regarde-moi bien. Crois-tu réellement que je puisse encore péché par ce vice ? ». À son tour elle planta la fourchette dans une pomme-de-terre. « On ne se jette pas dans la fange en étant orgueilleux. ». Elle marqua une pause le temps de mordre dans la tranche du tubercule. « Mon refus va bien au-delà de cela. Fierté, honneur... Il y a longtemps que ces sentiment et dérivés pourrissent dans un coin. ». La cause était en fait lié à l'amour. Elle ne pouvait plus y prétendre, jamais. Elle avait souillée la mémoire de Matthias, tous les jours elle s'en rongeait les sangs, et chacun de ces regrets la poussait plus encore à se perdre. Un cercle sans fin. C'était donc le désir de conserver un semblant de respect pour son mari disparu, et le maigre espoir de le revoir un jour, qui la poussait à refuser la main tendue de Gustave de la même manière qu'elle avait continuellement repoussé Childéric. Grands dieux, comment l'aurait-il prit lui aussi si elle avait accepté cette offre ? L'offense serait bien trop grande. Gustave n'en avait pas conscience, mais c'était une fleur qu'elle lui faisait en insistant sur sa volonté d'indépendance.

Le velours de la voix de sa fille détendit Adénaïs. Ses questions étaient légitimes. Elle n'avait rien à lui répondre cependant. « Rien de particulier sinon qu'elle souhaitait voir Gustave et Hermilius. ». Elle préféra taire la proposition que lui avait faite la fille de Judas pour l'instant. Cela la regardait d'abord. Elle croqua un nouveau morceau de pomme-de-terre avant de poser ses couverts et entrelacer les mains devant son visage. « Tout ce que je sais, c'est qu'elle a volé le meurtre de Merlin à d'autres — elle —, et qu'elle ne compte probablement pas suivre les traces de son frère — il suffisait de voir ses premières décisions. — Tu n'as pas à t'inquiéter pour toi ou Elzibert. » ajouta-t-elle, amène. L'intention de la veuve se tourna sur Hermilius lorsque ce fut à son tour de répondre aux interrogations d'Yvonelle et elle ne put qu'approuver en silence ses dires. Zebella semblait bien plus sensée que Merlin. Moins capricieuse. « Nos loisirs ont tendance à diverger sur ce sujet, en effet. » commenta-t-elle durement sa dernière réflexion. L'influence de ces hommes était néfaste pour ses enfants. Elle n'aurait jamais dû pousser à les faire entrer dans cette famille. Elle ignorait cependant à l'époque qu'Hermilius ne valait pas mieux que Gustave.

La veuve se tut un instant. « Il y a autre chose en fait. » ajouta-t-elle finalement. Cette discussion familiale ne mènerait à rien, c'était une évidence. Elle n'était pas en position de force et cela impactait sa volonté de rappeler aux uns et aux autres qu'elle continuait à avoir un avis et une autorité sur le futur que choisissait son sang. Elle exhala un souffle attristé avant d'enchaîner. « Le fait est que Childéric est également de retour au côté de Zebella, et non à celui de Garance et Placide. ». Trahir le sang de Lieugro pour celui qui a causé leur déroute n'était pas un acte anodin, surtout si peu de temps après la mort de Montarville. « La famille de Lieugro doit se trouver en fâcheuse posture à l'heure qu'il est. Je serais toi Gustave, je me préparerais déjà à une reconversion. ». Le ressentiment de Childéric vis-à-vis du Tuorp ne lui était pas méconnu. En avait-il connaissance également ? « Il paraît que tu désires suivre les pas de Gustave au-delà de son appétence pour la sexualité débridée. » continua-t-elle en se tournant vers Elzibert. « Qu'en penses-tu Yvonelle ? Tu le côtoie assez pour avoir un avis à ce sujet. Est-il capable d'être à la hauteur de la tâche ? ». Elle savait mettre sa fille dans une position inconfortable en la questionnant ainsi. Leur silence mutuel comme la tendresse qu'ils semblaient échanger la faisait cependant s'interroger. Elle avait besoin de réponses et celle de l'un ou l'autre de ses enfants lui permettrait de mettre au clair ses questionnements. La détresse d'Yvonelle avait-elle été exagérée ? C'était le genre de choses qui pouvait arriver en étant enceinte. Avaient-ils échangés comme elle le lui avait conseillé ? La relation entre les deux s'était-elle amélioré depuis, raison du peu d'inquiétude qu'exprimait Gustave les concernant ? « Et vous, messire le conseiller ? ». Le resterait-il seulement ? La question se posait également quoiqu'Adénaïs ne voyait rien qui puisse pousser Zebella à le mettre à la porte.
© ASHLING POUR EPICODE




Post IX | Mots 1021 | j'ai relu un peu à l'arrache, j'espère que ce sera pas trop lourd à lire, désolée Uu
(crédit avatar : Insist)
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Kaahl Paiberym
Sam 18 Nov 2023, 11:13



Le Roi Sadique


« Nous discuterons après le déjeuner si tu le veux bien. » lui dis-je à voix basse. Je n’avais aucune idée de ce qui ressortirait de cette conversation. Néanmoins, devant le spectacle affligeant que donnait la prostituée, une envie d’élévation morale me titillait. Je devais absolument être plus digne qu’elle. À ce titre, l’admiration que je portais à Gustave ne faisait que se renforcer. Hermilius avait un côté taquin qui lui donnait un style détendu et mordant. Néanmoins, mon père était le plus adulte des deux dans sa façon d’aborder les problèmes. Je ne voyais pas ce qu’Adénaïs avait à leur reprocher. Ce n’était pas interdit de s’amuser avec des femmes. Il valait mieux avoir quelques vices tout en profitant de la vie et en apportant quelque chose au Royaume plutôt que devenir comme elle : aigrie et inutile. C’était bien plus agréable pour tout le monde. Mes doigts bougèrent doucement pour caresser la cuisse d’Yvonelle sur laquelle ils se trouvaient, liés aux siens. Peut-être aurais-je dû lui parler de certains de mes goûts plus tôt ? Peut-être n’y serait-elle pas totalement opposée ? Peut-être me laisserait-elle l’attacher une fois, pour essayer ? Je fixai mon regard sur mon assiette. La dispute de la veille m’avait appris que la vision que j’avais d’elle était fausse. Elle n’était pas une blanche colombe. Je le savais déjà par le passé. Je l’avais juste oublié du fait de l’absence de Natanaël. Elle m’avait fait courir derrière elle, tout en promettant monts et merveilles à notre ami. En un sens, si elle l’avait trompé avec moi, elle m’avait aussi trompé avec lui, à la différence que j’étais parfaitement au courant. Avait-il eu vent de la nouvelle de notre mariage ? Si oui, qu’en pensait-il ? Notre amitié ne devait plus être au beau fixe. À moins qu’il n’envisageât que je l’eusse fait pour protéger Yvonelle ? Et lorsqu’il découvrirait qu’elle était enceinte, que ferait-il ? Reviendrait-il ? Réclamerait-il un quelconque droit sur l’enfant ? Il pourrait croire que les fiançailles avaient eu lieu pour éviter l’opprobre à ma sœur.

Je relevai les yeux lorsqu’Adénaïs m’adressa la parole. Je fronçai les sourcils. Visiblement, je n’étais pas le seul ici à ne plus vouloir considérer l’autre comme un être de ma famille, et comme un être digne de respect tout court. « Vous le faites exprès ou c’est naturel chez vous d’être mal élevée ? » lui envoyai-je après qu’elle eût interrogé ma femme sur ce qu’elle pensait de moi. « Vous croyez quoi ? Qu’Yvonelle va clamer devant tout le monde qu’elle me pense incapable de devenir diplomate ? Vous vous prenez pour qui ? » Elle n’était plus qu’une étrangère pour moi. Elle n’avait aucun droit sur moi. Et si Gustave lui en octroyait moralement, je me ferais un plaisir de les lui retirer en pratique. Au-delà du mépris qu’elle m’inspirait, ça présence commençait à m’être insupportable. « Manquez encore une fois de respect à ma femme et vous pourrez aller manger votre dessert hors de chez moi. »

Je quittai son visage pour m’approprier celui de Gustave. « Je suis désolé, père. Je sais que vous souhaitiez que tout se passe bien mais je ne peux plus me taire alors qu’elle ne fait que rabaisser et outrager tout le monde depuis son arrivée comme si elle était chez elle. Je ne sais pas pourquoi vous teniez tant à l’inviter mais je préférerais ne pas être là la prochaine fois. Je ne la considère plus comme ma mère. Elle n’est qu’une étrangère pour moi et je ne veux plus jamais la revoir. » Je me levai, posai ma serviette à côté de mon assiette. « Excusez-moi. » Je tournai les talons sans regarder la blonde et quittai la pièce d’un pas décidé. Personne ne m’obligerait à rester avec cette putain. Même Gustave n’aurait pas ce pouvoir. Elle ne se comportait pas en mère et elle ne méritait rien d’autre que mon indifférence.

Une fois dehors, l’air, bien que chaud, me fit un bien fou. Je ne savais pas ce que je laissais derrière moi mais n’en avais rien à faire. Ils se débrouilleraient. Je me mis à courir, dans l’idée de semer quiconque tenterait de me poursuivre. Je coupai par la forêt et me dirigeai vers la cabane. Lorsque je fus trop épuisé, je m’arrêtai et m’adossai contre le tronc d’un arbre. Si j’avais parlé calmement et avais tenu bon jusqu’ici, un sentiment poignant commença à reprendre le dessus. Mes mains se mirent à trembler, comme si la tension que j’aurais dû ressentir plus tôt avait décidé d’arriver à retardement. Je n’aurais pas dû laisser Yvonelle seule là-bas. J’appuyai ma tête contre le bois. J’avais été con. J’aurais dû l’emmener. « Et merde. » jetai-je hors de mes lèvres, avant de faire demi-tour. Avec un peu de chance, elle m’avait suivi. « Yvonelle ?? » criai-je. Je réitérai l’opération, dans l’espoir d’entendre mon nom se frayer un chemin à travers les arbres.

826 mots
Lucius (Elzibert):

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Sam 18 Nov 2023, 12:59

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Rôle:

« Pour le Royaume, c’est très probable. On peut difficilement faire pire. Pour le reste, je suppose que nous verrons en temps et en heure. » Hermilius n’avait pas la réponse à la question d’Yvonelle. Il ne pouvait faire que des hypothèses mais il savait parfaitement que celles-ci s’écraseraient sans nul doute sur la réalité future. Il ne savait pas ce qu’avait vécu Zébella depuis plus d’un mois. Il ne savait pas si elle se rappelait de lui. Il manquait cruellement de données et il était plus qu’hasardeux d’établir des suppositions sérieuses maintenant. Il n’appréciait pas torturer son cerveau en vain et il lui paraissait clair que c’était ce qu’il ferait à s’inquiéter de l’avenir. Il valait mieux attendre et aviser quand les éléments afflueraient. Le de Tuorp regarda Noée lorsqu’elle répondit aux questions d’Yvonelle. Il pensa vaguement qu’il n’avait jamais cherché à la mettre dans son lit, alors qu’il trouvait ses formes appétissantes. En y songeant, il n’en avait que rarement eu l’occasion. Quand il y pensait, l’interaction était toujours impossible. Était-ce de son fait ou était-ce le hasard ? Certaines femmes étaient douées pour se dérober l’air de rien. Il sourit lorsqu’il se rendit compte qu’elle avait disparu, probablement dans la cuisine. Peut-être était-ce là les prémices de la vieillesse mais depuis quelques jours, il songeait qu’il ne désirait pas courir deux lièvres à la fois. L’avenir de la jeune d’Etamot lui importait véritablement, tout comme celui d’Elzibert devait importer à Gustave. La différence entre eux tenait au fait que lui avait envie de pousser la jeune fille dans son lit. Ses sentiments étaient très loin de ceux d’un père pour sa fille. De toute façon, il était plus jeune que Gustave et n’avait pas d’enfants connus. Ludoric pouvait l’être.

Hermilius porta son verre à ses lèvres. La boisson était bonne. Elle lui donna chaud. L’alcool avait souvent ce petit effet décontractant. Il évitait cependant d’en abuser. S’il voulait profiter de l’état d’ébriété d’autrui, il devait lui-même se tenir. Un verre, deux maximum. Il écouta Adénaïs et la possible reconversion de Gustave sans comprendre pourquoi est-ce qu’elle s’avançait sur le sujet. Avait-elle des informations qu’elle leur cachait ? Le brun but une nouvelle gorgée. « Gustave s’est montré efficace depuis le couronnement de Merlin. Aucun Royaume voisin n’a attaqué Lieugro et il a pu établir des relations au-delà de nos frontières malgré la situation. Ce serait idiot de le renvoyer maintenant. Il faudrait tout recommencer. » Il espérait que Zébella avait un semblant de jugeotte. Qu’importât la tête couronnée, le Royaume fonctionnait bien souvent grâce à ceux qui lui obéissaient et à ceux qui obéissaient à ces derniers. Le peuple ne voyait bien souvent que le monarque absolu mais, finalement, celui-ci n’était rien sans ceux qui acceptaient de travailler pour lui. « Quant à moi, nous verrons. Un conseiller n’est utile que si le Roi veut bien lui prêter son oreille. » Sur le reste, il n’avait jamais fait montre d’une foi inébranlable en Merlin. Il restait le plus souvent silencieux là où d’autres glorifiaient l’adolescent. En réalité, il se fichait totalement de qui commandait.

Le fil de sa pensée et la question qu’il aurait pu donner furent suspendus par l’intervention d’Elzibert. Il écouta, son verre à la main. Ce déjeuner était la pire idée du siècle, en omettant celle de placer des adolescents à la tête de tout un Royaume. Que ce fût Merlin ou Zébella, les deux lui semblaient immatures. Comme le fils de Gustave, bien qu’il comprît son ire. Adénaïs ne faisait pas beaucoup d’efforts pour recoller les morceaux d’un vase qui avait, semblait-il, éclaté. L’adolescent, quant à lui, finissait de les piétiner. Recoller l’ensemble demanderait un doigté hors du commun. Hermilius vit néanmoins dans la situation une chance d’échapper à cette réunion. Il se leva, finit son verre et le reposa sur la table. « Je m’occupe de lui. Je crois d’ailleurs que… » Il jeta une œillade à Yvonelle. Il n’allait pas la laisser là. Son trouble était palpable et la jeune fille était déjà debout. Il s’adressa directement à elle. « Venez avec moi. Je pense que papa et maman ont des choses à se dire en tête à tête. » Il ne savait pas pourquoi mais la situation avait un côté drôle. Il se sentait d’humeur joyeuse. Il sourit. « Ne vous inquiétez pas Adénaïs. Votre fille me connait bien mieux que vous et sait très bien que je ne la violerai pas au détour d’un chemin. » Puis, il s’avança vers Gustave, posa sa main sur son épaule et se pencha pour lui murmurer quelques mots. « Je compte sur toi pour la détendre. » Le sous-entendu était plus que palpable.

Dehors, il chercha la trace d’Elzibert. Il n’était déjà plus en vue mais il avait une légère idée d’où est-ce qu’il avait pu se rendre. Il laissa échapper un rire, ce qui l’étonna. « Désolé. Ça doit être cette situation mais… » Il se sentait vraiment bien. Trop bien même. Il plaça sa main sur ses lèvres pour s’empêcher de sourire. « Je ne sais pas ce que j’ai. » avoua-t-il, en tentant de se concentrer. « Je pense qu’il est parti à la cabane. » Il se mit à marcher d’un pas rapide. « Je ne sais même pas pourquoi je vous aide, tous les deux. Je préférerais que vous arrêtiez de l’aimer. » Il haussa un sourcil. Ses lèvres avaient parlé toutes seules et avaient sorti une chose qu’il n’avait jamais vraiment conscientisée.

910 mots



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