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 [Event] Une main à marier

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Dim 01 Déc 2019, 19:02



La Main


"Mes chers amis... Je vous remercie pour tant d'années à mon service et pour votre sainte ferveur. Vous m'avez rejoins et êtes restés fidèles à ma cause, je saurai vous récompenser. Aujourd'hui, notre Caste commence sa nouvelle mission : nous allons purifier une dynastie macabre et polluée, la rendre neuve, propre et belle. Cela ne peut se faire sans votre précieuse aide. Prenez donc mes dons et allez parcourir le monde, trouver les élus."

Les élus étaient de toute races, sexes et niveaux sociaux confondus. Ils recevaient la visite très alléchante d'un prêtre ou d'une prêtresse au charisme sans égal, qui savait parfaitement lire en eux, clair comme de l'eau de roche. De leurs bouches sortaient les mots parfaits pour convaincre de façon individuelle chaque personne. Pire encore, leur crédibilité était à toute épreuve et intouchable. Mais tous offrait aux heureux choisis une nouvelle vie, un possible mariage, une grande famille, un rôle important à jouer pour le bien et la pureté. Ils repartaient sans répondre aux questions, ne laissant derrière eux que le sillage des doutes et rêves semés ainsi qu'une potion orange dont la fiole dorée attirait facilement l'oeil. La boire signifiait accepter.

Et accepter, cela signifiait s'endormir pour plonger dans un rêve au réalisme éclatant, dont le décor prenait place sur les berges d'une île Maudite simplifiée et miniaturisée. Il paraîtrait que Blanche aimait les maquettes et les petits soldats... Les élus se réveillaient donc un par un dans ce merveilleux songe. Minutieusement, la potion décuplait leur intelligence et modifiait leur mémoire pour les aider psychologiquement. Ils pouvaient reconnaître l'endroit où ils se trouvaient ainsi que certains visages. Les Chamans n'étaient plus ces sauvages légendaires, voire inexistants, non. Leur mémoire modifiée leur permettait de comprendre où ils étaient et avec qui. En posant quelques questions, ils étaient guidés par les habitants vers une grande salle aux colonnades en mosaïques colorées. Là-bas, chaque élu rencontrait un duo de prêtres d'Edel et d'Ezechyel, leurs guides spécifiques pour déterminer l'issue de ce rêve. 

Gwendal était un homme d'une banalité effroyable. Il avait accepté par envie de gloire et par orgueil. N'était-ce pas une opportunité en or ? Il dévisagea les personnes présentes dans la salle. Les prêtres d'Edel étaient en blanc et les prêtres d'Ezechyel en noir, quant aux autres élus, tous étaient environnés d'une aura bleue. Lui-même pouvait la voir en regardant ses mains et ses pieds. Il ne comprenait pas bien ce qu'il se passait, néanmoins. Oui, il connaissait l'Île Maudite, il reconnaissait les rues de la Capitale dans laquelle il était venu quelques fois, pour du commerce. Mais que faisait-il ici ? Les Chamans n'étaient pas spécialement ouverts aux étrangers, d'autant qu'il puisse se souvenir. Ils étaient les Gardiens d'un lourd secret et leurs mécanismes complexes les gardaient loin de la scène internationale. L'homme se mordit la lèvre, nerveux. "Vous devriez vous calmer, ce n'est qu'un songe." murmura le prêtre en blanc. "Et de plus, vous aurez vos réponses dès que le sablier aura terminé de couler." répliqua son collègue en levant la tête. Gwendal en fit de même, pour découvrir qu'à la place du soleil se trouvait un sablier géant. "Vous devez trouver un anneau sur lequel est gravé votre nom. Pour cela nous allons vous donner deux épreuves. Si vous réussissez la première, vous aurez le lieu. Si vous réussissiez la seconde, vous aurez le nom de la personne qui détient votre anneau. Êtes-vous prêt ?" Tout autour de lui, la même discussion avait lieu avec chacun des élus. Gwendal déglutit. Il commençait à comprendre que la potion était directement liée aux Chamans et par extension, la proposition de nouvelle vie. Tout ceci était bien trop brusque pour lui. "Je-euh..." Devait-il partir ? Attendre que le sablier finisse ? "Cela n'implique aucun choix de votre part. Vous êtes bloqué ici jusqu'à la fin du sablier, c'est à dire plusieurs semaines. Autant vous occuper, non ? Nous sommes seulement en train de... tester qui sera digne. Je suis sûr que vous voulez en faire partie."  

Le temps s'écoulait, lentement. Si les épreuves étaient toutes facilités par l'aide des habitants ou des prêtres, elles n'en restaient pas moins compliquées. La difficulté résidait dans la résilience de l'élu, sa capacité d'adaptation et sa façon de réagir face à une culture aussi étrange, bien qu'il puisse, grâce à sa mémoire, en connaître un morceau à l'avance. Beaucoup échoueraient, mais n'était-ce pas là le but même de cette mascarade ? Seuls les plus parfaits seront présents à la fin, rassemblés dans une grande cour autour de fourrures, feux de camps et repas festifs, pour entendre ce qu'ils cherchaient depuis le début : des explications.

----------

Très loin d'ici, dans la Chambre du roi, une boule de cristal reflétait la scène, soigneusement surveillée par le souverain. Le blond s'intéressait évidement aux élus. Une humaine ? Vraiment ?! Le regard du roi s'enflamma. Comment les Aetheri osaient tolérer ce genre de... de !! Que faisait Circë parmi eux ?! Désormais livide, Devaraj souleva la boule de cristal et l'envoya se briser contre le mur dans une violence inédite. Ce geste ne le calma pas, malheureusement. Son cerveau restait bloqué sur la même information. Il entendit à peine, comme à travers un cocon ouaté, la voix horripilante de l'Oracle. "Je ne vous en donnerai pas une deuxième, vous savez." Circë !!!! Il ferma les yeux. "Tant mieux. Ils sont défectueux, vos artefacts." La main de Delawam sur son bras ne le fit pas bouger. "Tu devrais aller dans ton jardin, méditer. Laissez-moi m'occuper des détails." lui souffla le Draugr à l'oreille. Sa main se mit à trembler toute seule, signe de l'angoisse brute qui étreignait son être. "UN DÉTAIL !!! CE N'EST PAS UN DÉTAIL !" Devaraj expira brutalement, non sans prendre en compte le conseil du sage. L'homme à la peau noire n'était pas sans savoir que le plus dur pour son roi restait à venir. 

----------

On annonça l'arrivée du roi aux élus rassemblés sur la place. Le Suprême de l'Au-Delà contempla ceux qui avait réussi l'épreuve d'un air indéfinissable. Il en connaissait certains, à son grand regret parfois. "Tout d'abord, mes félicitations pour être venus, arrivés jusqu'ici. Je- hum..." Son regard évita soigneusement de croiser celui de Circë. Il était vêtu d'une grande tunique bleu turquoise dont les extrémités était brodées en fil d'or. "Soignons honnête, j'ai toujours été nul en discours. Je vais faire simple : mon peuple a besoin de sang neuf. Grâce à l'aide et suivant la volonté de plusieurs Aetheri, nous souhaitons ouvrir notre race à quelques étrangers, volontaires pour nous rejoindre. Ce n'est pas moi qui vous ai choisi mais les dieux, c'est pourquoi je ne peux que me plier à leur décision finale. Croyez-moi, je suis aussi étonné que vous par votre présence ici. Le Destin est ce qu'il est, qui serait assez fou pour aller à son encontre ?" Lui, bien sûr, disait son grand sourire enfantin. "Je vous offre ma main et une place parmi nous, en échange je demande du sang neuf, des enfants aux gènes différents, de la nouveauté. Vous aurez toutes les cartes en main pour mener une nouvelle vie, ici. Je ne vous demande pas d'abandonner l'ancienne, simplement de garder, hum, un mur de discrétion assez étanche entre les deux. Je sais que certains parmi vous ont des envies, des projets, des possibilités à mettre en place. Malgré ma réputation, je suis suffisamment généreux pour vous donner l'opportunité de tout réaliser. J'agis ainsi pour le bien de mon peuple, je tiendrai parole pour l'amour de ce dernier. Tout ceci ne vous engage à rien. C'est une proposition. Réfléchissez-y après votre réveil... Vous pouvez me tendre la main, ou tout oublier. " Littéralement.

1196 mots.


Explications

Bienvenue !  [Event] Une main à marier  1628  [Event] Une main à marier  009  [Event] Une main à marier  2289842337  [Event] Une main à marier  943930617  [Event] Une main à marier  1929536143

La première épreuve
se situe dans le monde des Rêves. Voici le topo : la boisson donnée par le prêtre vous transporte dans la copie parfaite de Zaowa et de l'île (en plus petite, on peut en faire le tour en quelques heures), avec ses habitants. Ces derniers sont plutôt accueillants et vous expliquent très rapidement quoi faire pour sortir d'ici ou avoir une explication sur ce qu'il se passe : pour avoir votre réponse, il faut mettre la main sur un anneau qui vous est destiné, dont l'emplacement et le gardien vous seront révélés après avoir réussi une épreuve du prêtre d'Edel et une épreuve du prêtre d'Ezechyel, cf mon post. Dans le ciel se trouve un sablier géant qui indique combien de temps il vous reste. Le temps passe assez lentement, globalement. Le sablier dure trois semaines. C'est pas une course, vous pouvez laisser le temps à votre personnage de visiter, réfléchir, rencontrer des gens. ^^ Les élus sont tous entourés d'une aura bleue donc vous pouvez vous reconnaître entre vous et vous parler aussi. Quand vous aurez réussi les deux épreuves, vous irez chercher votre anneau.

Les Prêtres de Blanche [faudra vraiment que je lui trouve un vrai nom xD] sont des PNJ puissants qui prennent l'apparence appropriée pour convaincre au mieux votre personnage à l'amiable [donc c'est à vous de décider ce qui convient le mieux pour votre PJ]. Les prêtres vont simplement vous dire qu'ils ont pour vous une opportunité pour vous permettre soit de commencer une nouvelle vie, soit d'enfanter et d'être parent, soit d'avoir un rôle important pour la purification d'un peuple. Bref, ça dépendra donc des PJ et de vos projets pour ce mariage, mais le message comportera toujours la notion de nouvelle vie et de famille. Ils vous donnent ensuite une mixture à boire si vous acceptez. 

Effets de la potion : cette dernière booste votre intelligence et agit comme une sorte de tranquillisant. Quelqu'un a mit dans votre mémoire un certain nombre de connaissances sur les Chamans. Il s'agit des grandes lignes de la fiche des Chamans, des descriptions géographiques de l'île et de Zaowa, et de quelques mots de la langue. Pour le moment il y n'a pas d'Esprits présents dans cette épreuve, ils seront introduits par la suite. Vous avez donc à peu près les mêmes connaissances qu'un Chaman de niveau I, comme si les Chamans étaient le pays voisin du votre, ou comme si vous aviez un jour séjourné ici. C'est pour éviter que vous passiez tout votre temps à paniquer devant un sacrifice ou un mec à poil et que vous soyez juste sous le choc pendant tout le reste du rp quoi. xD Les PJ niveau I, II et III seront encore un peu perdus mais au moins vous pourrez faire des actions. ^^

Les épreuves :
certaines impliquent de participer à la vie quotidienne d'une tribu, d'autres sont plus personnelles. Bref, vous en choisissez deux à votre goût pour les accomplir. 

- Donner un cours à une petite classe d'enfants sur un sujet au choix
- Coucher avec un ou une Chamane
- Un clone tout à fait raté de votre amoureux/se souhaite vous parler et vous convaincre de partir
- Déchiffrer une pierre de connaissance qui parle des Anges, ou des Elfes
- Prier devant un totem d'Edel ou d'Ezechyel comme le font les Chamans ; assister à un rituel
- Survivre dans la jungle et/ou y soigner un animal blessé. 
- Chasser en compagnie d'un trappeur
- Faire un duel à mort avec un Zawa'Kar
- Faire une course de canoë avec un Kazak
- Faire de la méditation avec un Nyam
- Débattre sur le sens de la vie et de la mort avec un Chaman

Le lieu et les personnes qui donneront les anneaux : 
Adam - Lieu : le harem ; Personne : un membre du Harem 8D
Circë - Lieu : une chambre du Palais ; Personne : Zawa'Kar 8D
Brethil - Lieu : un temple ; Personne : un prêtre 
Anwen - Lieu : la jungle ; Personne : un trappeur 
Auguste - Lieu : la crèche des enfants ; Personne : un gamin de Devaraj
Alix - Lieu : l'armurerie ; Personne : un soldat de la garde royale
Oomaria - Lieu : la jungle ; Personne : un corsaire Kazak
Mancinia - Lieu : les bains 8D ; Personne : un Chaman de Raoni

Minimum un message (avec les deux indices d'un coup) et maximum quatre messages si vous souhaitez vous étaler et discuter entre vous. Je vous laisse trois semaines. ^^

Précisions :
- L'île est beaucoup plus petite que l'originale, elle doit faire une dizaine de kilomètres de large et de long. 
- Lorsque le prêtre vous donne votre épreuve, il vous téléporte à l'endroit adéquat pour la réaliser. Lorsque vous avez accomplit votre épreuve, vous êtes de nouveau téléporté devant la salle où se trouvent tout les prêtres. 
- Bref, c'est assez libre et modulable. N'hésitez pas à me MP !

Fin de l'épreuve
Ceux qui n'arrivent pas à trouver leur anneau avant que le sablier ne finisse de s'écouler se réveillent en ayant oublié à la fois leur rêve et la visite des prêtres. Ils ont cependant l'impression d'avoir fait un rêve génial et accompli quelque chose de grand. Ceux qui arrivent à trouver l'anneau assistent à un discours de Devaraj. Ils se réveillent ensuite avec l'anneau sur leur table de chevet. ^^ Le vrai temps écoulé est celui d'une nuit, même si vous avez l'impression d'avoir vécu trois semaines dans le songe.


Le but de cette épreuve est de tester la réaction de votre PJ face à la vie quotidienne des Chamans, ainsi que de prendre connaissance des autres élus et du mariage qui a été prévu. 



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Adam Pendragon
~ Déchu ~ Niveau V ~

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Adam Pendragon
Dim 01 Déc 2019, 23:51

    Je croisai mes doigts sur la table, mon regard sur la femme qui me faisait face. Je lui avais ouvert la porte alors que je sortais de mon bain et je portais juste une serviette, enroulée autour de la taille. Je pensais qu’il s’agissait de Kaahl ou, plutôt, j’avais eu la sensation que c’était lui. Je n’en connaissais pas la raison puisque rien n’avait été convenu à l’avance sur une rencontre aujourd’hui. Je doutais sérieusement qu’il puisse un jour me faire la surprise et j’avais vite compris que ce n’était pas la peine que j’essaye d’arriver à l’improviste. Il valait mieux que je m’en tienne aux plans établis par sa seigneurie. Je me moquai de lui et de son caractère maniaque assez souvent. Nous nous entendions bien mais parfois nos caractères rendaient la situation tendue. J’étais meilleur que lui pour désamorcer. Il ne cherchait pas à le faire ou pas souvent. Tête de mule.

    Adam : « Donc… »

    J’étais un peu intimidé mais elle me donnait envie en même temps. Mon sexe ne savait plus quoi faire. Je le sentis s’exciter puis se décourager. Ça ne m’était pas arrivé depuis longtemps. Elle était puissante, je le sentais. Mes cheveux gouttaient sur mes épaules et mon dos. Si j’avais été déçu au début de ne pas contempler le visage de mon amant, quelque chose me disait à présent que je n’allais pas regretter la présence de cette femme dans mon salon.

    Prêtresse : « Je viens vous offrir une chance de réaliser vos rêves. »

    Je souris.

    Adam : « Je rêve d’un harem actuellement si ça peut vous aiguiller. »

    Je l’avais dit avec humour, pour plaisanter face à sa déclaration incongrue. Elle sourit à son tour et je compris assez aisément que ma plaisanterie pourrait vraiment advenir. Je passai ma langue sur mes lèvres, mes sens soudain bien plus éveillés. Elle avait toute mon attention et je me promis de rester sérieux.

    Prêtresse : « Le harem fait partie de ce que vous pourrez obtenir avec la nouvelle vie qui vous attend. »

    Elle posa une fiole sur la table. La mixture qu’elle contenait était orange. Je la regardai un moment, n’osant pas demander de quoi il s’agissait au juste. J’attendais la suite.

    Prêtresse : « En cas d’acceptation de l’offre, il vous suffira d’en boire le contenu. »

    Elle l’avait dit en me désignant l’objet. Comme elle n’avait pas l’air de vouloir en dévoiler beaucoup plus, je me permis une question. J’étais troublé par le peu d’informations que je possédais.

    Adam : « Cette offre, quelle est-elle ? »

    Prêtresse : « Il s’agit d’un mariage qui vous offrira au-delà de vos espérances. Cette nouvelle vie vous permettra de participer à quelque chose qui vous dépasse et de tisser des alliances entre votre peuple et celui de votre promis. Vous participerez à l’élaboration d’une descendance qui renforcera la race à laquelle vous vous donnerez. »

    Adam : « Un mariage ? »

    J’avais entendu la suite mais cette histoire de mariage m’intrigua. Jun m’en avait parlé, du fait que j’allais épouser l’un de ses fils. Je savais aussi que ce n’était pas Kaahl.

    Adam : « Ce sera vraiment utile à mon peuple ? »

    J’avais tenté de participer à favoriser l’entente entre les Déchus et les Réprouvés pour que leurs enfants angéliques soient envoyés chez les Anges afin d’espionner leurs pratiques mais je ne me sentais pas à l’aise dans ce domaine. Envoyer des adolescents et jeunes adultes là-bas me donnait mal au ventre. Je n’aimais pas l’idée qu’ils puissent risquer quelque chose. Je comprenais bien sûr les enjeux mais préférais ne pas m’engager davantage dans cette voie là. J’avais vu, j’avais essayé et ça ne m’avait pas plu.

    Prêtresse : « Je vais vous laisser réfléchir à mes propos mais je vous conseille d’accepter l’offre. Vos attentes seront comblées. »

    Elle se releva. Je fis de même et la regardai se diriger vers la porte d’entrée pour sortir.

    Adam : « Mais… »

    Ma protestation presque silencieuse n’eut pas l’air de lui faire beaucoup d’effet. Bientôt, il n’y eut plus que le battant en bois devant moi. Elle n’était plus là. Soudain pris d’une sorte de frénésie, je me hâtai vers la poignée et la fis pivoter. La rue était vide.

    Je rentrai chez moi et m’adossai contre le chêne. Mes yeux regardèrent la table. La fiole était là. Si je la buvais, c’était une acceptation. J’aurais pu trouver cette femme étrange et remettre en question ses dires mais je savais qu’elle ne mentait pas. Pourtant, ses motivations et ses paroles étaient floues. Les détails m’échappaient et j’avais l’impression que j’allais m’engager à l’aveugle. Si j’en parlais à Kaahl, il me dirait de ne même pas y penser, que c’était trop risqué. Seulement, contrairement à lui, j’aimais assez le risque.

    803 mots
    Je ferai plusieurs messages  [Event] Une main à marier  442



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Lun 02 Déc 2019, 12:09

Spécialités :
- Agilité : 28
- Force : 28
- Charisme : 21
- Intelligence : 32
- Magie : 40


Pouvoirs :
- Esprit du Totem - Aigle Royal
- Règne Animal
- Colère des Anciens
- Contrôle de la Glace
- Télékinésie

Armes:
- Sabre normal
- Arc de la foudre
- L'estoc trempée
- Un marteau de guerre


« Avez-vous envie de nous rejoindre ? » - « Pardon ? » Je me retrouvais en face d’une femme au visage doux, serein et calme. Je n’arrivais pas à me détacher de ces yeux, qui étaient si lumineux. Wouah ! C’était la première fois que je rencontrais une femme aussi puissante, voire plus puissante que moi. Je restais un peu sous le choc lorsqu’elle me posait cette question. « Attendez, il est tard. Le soleil s’est couché depuis quelques heures et vous me posez cette question. Y a une couille dans le potage-là ! » - « Non aucune, madame. » La jeune femme était inexpressive. Je cherchais à comprendre pourquoi elle était venue me voir moi, au lieu d’une autre personne. Je pris ma tête entre mes mains, afin de me masser la tête. Dans quoi allais-je mettre encore les pieds ? « Vous avez l’opportunité de changer de vie, de vivre comme vous le vouliez réellement. Je vous avais la chance de devenir une autre personne, d’enfanter, d’être parents et de vivre en communion. Vous pouvez recommencer tout à zéro et effacer votre passé. » - « Alors là ! Il faut m’expliquer ce que vous voulez me dire. Recommencer une vie ? J’ai déjà essayé, je n’ai pas réussi. Le destin vous rattrape dans tous les cas. Concernant les enfants… J'en ai eu, mais je n’ai pas eu la force de les élever… Mais je suis curieuse de savoir ce que vous pensez derrière tout cela. » - « Si vous voulez savoir, et si vous avez envie de changer de vie et de rejoindre une vraie famille, buvez cette potion. » Une potion apparut devant mes yeux.

Je ne savais pas si c’était vraiment une bonne idée. C’était encore un piège, encore une entourloupe d’une personne qui voulait me faire du mal. Cependant, le fait de changer de vie m’avait toujours intéressé, car j’avais toujours fui mes responsabilités, que ce soit politique ou bien familial. De plus, le mariage m’avait toujours intéressé. Cela faisait trop longtemps que j’étais seule dans ce monde. Depuis mon dernier amour, un Orisha, je n’avais plus ouvert mon cœur, ni ressentit ses sentiments. Au sein des Evershas, j’étais assez mal vu, car je n’étais toujours pas mariée depuis le temps. « Oh et puis mince ! » Je pris la potion et je la bus entièrement sous le regard heureux de la jeune femme en face de moi. C’était la première fois que je la voyais sourire depuis le début de notre conversation. Par Phoebe, dans quoi m’étais-je fourrée ? Quelques secondes plus tard, je me retrouvais sur une île. Attendez… Quoi ? Mais qu’est que je faisais sur une île ? Je mis plusieurs minutes avant de commencer à marcher sur cette nouvelle terre.

Au loin, je vis des lumières. Un village ! Je m’approchais d’eux pour qu’ils m’expliquent ce que je devais faire et surtout où j’étais. Une fois le village rejoint, un homme m’accueillit avec un grand sourire. Ce dernier avait des peintures sur l’ensemble de son corps. « Bonjour à toi, Étrangère ! Sois le bienvenu parmi nous. » - « Merci, mais … » - « Nous savons que tu te poses beaucoup de questions. Mais ne t’inquiète pas, nous allons y répondre. Rejoins-nous dans le cercle au milieu du feu. » L’homme me prit la main pour m’asseoir avec eux. J’étais flattée, mais je me sentais vraiment perdue. « Alors, Étrangère, tu te poses beaucoup de questions. » - « Oui, vous êtes des chamans, c’est ça ? » - « Oui tout à fait. Tu sembles être au courant de notre race. » - « Oui, j’ai quelques éléments en tête, mais cela reste encore flou dans mon esprit. Mais qu’est que je dois faire sur cette île ? Ai-je une mission ? » - « Nous ne pouvons pas t’en dire beaucoup, mais oui. Tu as une mission. Tu auras des réponses à tes questions, uniquement si tu réussis les deux épreuves des Gardiens d’Edel et du Gardien d’Ezechyel. Une fois que tu auras réussi les missions, ils te donneront l’emplacement et la personne qui devrait te donner un anneau. Et après seulement, tu pourras connaître la vérité sur ta venue sur cette île. » - « Ah oui quand même ! Quelles sont ces épreuves ? » - « Tu devras participer à la vie quotidienne de notre race et de notre île. Mais va voir les Gardiens… Ils t’en diront plus et tu auras tes missions. Bonne chance à toi, Étrangère. »


Résumé:
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Lun 02 Déc 2019, 13:07


« Vous êtes très très belle vous savez ? Non vraiment ! Je n’ai pas vraiment l’occasion de croiser d’aussi belles personnes par ici. Vous savez … les démons … Mais ils ont leur côté gentil aussi vous savez ! Les démons, ils sont tous mignons quand on sait bien les regarder. Personnellement, je tourne toujours la tête sur le côté … comme ça, vous voyez … et je plisse les yeux, comme ça aussi. Et là, Boum ! Les démons sont tout choux ! Comme des meringues ! Vous avez déjà goûté des meringues ? Personnellement, j’adore les meringues ! Quand j’habitais, chez mon Maître et que je m’occupais de ses petits enfants démons, j’aimais bien leur en faire. Ça adoucit les papilles, je vous jure ! Si vous n’y avez jamais touché, je vous le conseille vivement ! Vraiment ! Aaah, que ces p’tits choux me manquent parfois ! Ils n’étaient pas tous les jours très sages … mais vous connaissez les enfants ! Toujours entrain de chercher à faire une bêtise pour s’impressionner les uns les autres ! Toujours à vouloir monter sur les meubles pour vivre des aventures ! Oui, cela me manque un peu quelques fois … Mais, je ne suis pas de ceux qui se laissent abattre. Alors, je reste ici. A travailler quand on me le dit. C’est loin d’être aussi agréable que chez mon ancien Maître. Avec lui, j’étais un peu plus libre. D'ailleurs, je n’ai trop compris pourquoi il m’avait vendu ici. Peut-être qu’il n’avait pas aimé les dernières courgettes que je lui avait cuisiné ! Je ne suis pas très doué en cuisine … Ce n’est pas comme pour les meringues ! Les meringues, je gère ! Je peux en faire de toute les couleurs ! Des bleues, des roses, des jaunes … même des oranges, comme votre fiole-là ! C’est pour cela que vous me l’avez apportée pour que je fasse des meringues ? Il fallait le dire tout de suite ! Bon, par contre, je n’ai pas de cuisine ici, alors vous savez, cela risque d’être compliqué ! Mais dès que j’en fais. Hop, je vous appelle ! D’ailleurs c’est quoi votre petit nom ? Je vous envoie un pigeon ? Une lettre ? Une coccinelle ? Dîtes-moi ! Oulala, vous êtes sérieuse dis donc ! Heureusement que vous êtes jolie, parce que niveau humour … C’est pas un reproche, vous savez ! Moi, j’arrive à vivre avec tout le monde ! Les joyeux ! Les contents ! Les blagueurs ! Ce sont mes préférés ! Mais je me contente aussi des autres : les moins joyeux, les moins contents et les moins blagueurs. Vous êtes dans quelle catégorie vous ? Non attendez, laissez-moi deviner … Hum : dans les jolies ! Évidemment ! Non, je vous fais marcher. Alors expliquez-moi votre histoire … Attendez, je vous coupe parce qu’il y a quelque chose qui me turlupine depuis tout à l’heure … Comment avez-vous fait pour passer devant les gardes et tout et tout, sans vous faire remarquer ? Parce que moi, ça fait presque … poupoupou … longtemps, que j’essaie et ça marche jamais ! Vraiment ! Vous auriez pas un p’tit conseil ou deux ? Allez, siouplait ? Faîtes-pas votre avare hein ? Je vous filerais des meringues, promis ? Mais moi, je demande que ça une nouvelle vie vous savez ! En plus si y’a des enfants tout ça, je suis partant ! Mais pour ça, faut passer devant les gardes ! Alors, hein ? Qu’est-ce qu’on fait ? Aaaaah ! La fiole ! Faut que j’la boive ! Mais fallait le dire tout de suite ! Rooh, vous êtes une petite cachottière ! Je vous aime bien, vous savez ! Donc, je la bois et hop ! Téléporté, c’est ça ? Fini la prison, les démons, le dur labeur, les coups tout ça ? Non pas que je me plaigne hein ? Roh, c’est pas mon genre, je vous ai dis ! Non, non, je me renseigne c’est tout ! Et … dîtes-moi … Ça va faire mal ? Parce que, savez, je vais être honnête, la douleur, j’arrive éventuellement à la gérer … Mais bon, si je pouvais éviter quand même, ça serait top ! Vraiment … Mais bon. Vous savez votre tête me revient bien. Vous êtes jolie, pas très drôle, mais vous m’avez apportée un cadeau alors … Bon allez ! Je vais vous faire confiance. Cul-sec c’est ça ?  … Mais vous êtes sûre, j’aurais pas de brûlures d’estomac ou quelque chose dans ce genre … Vous savez, je suis très sensible intestinalement parlant. C’est pas facile à vivre tous les jours, mais vous commencez à me connaître : je ne suis pas du genre à me plaindre, hein ! Ho ! Ho ! Ho ! Bon allez, c’est pour la bonne cause ! Une nouvelle vie ! Les enfants, la famille … Allez, zou ! Z’avez vu ! Sans les mains Hé, hé hé ! Qu’est-ce que je suis drôle des fois ! »


775 mots - Post I:
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Lun 02 Déc 2019, 20:11


« Laisses-moi dormir encore un peu Môman … Qu’est-ce que … ? Tiens, je ne suis plus dans ma cellule ! Dis donc, elle m’avait pas menti la jolie prêtresse … Ah bah ça non ! Pouf ! Envolé les barreaux ! Envolés les démons ! Et toi ! Eho ! Bonjour, comment ça va ? Dis donc ! C’est pas mal ici. Joli point de vu ! Ouuuh ! J’aime bien … Si je savais ce que c’était des vacances, et bien je dirais que c’est exactement ça, tu ne crois pas ? Mais dis-moi comment tu t’appelles ? Zuli-quoi ? C’est un peu longuet comme prénom … et un peu compliqué pour ma petite mémoire de vieux Papi aussi … Et, tu savais que tu avais un drôle d’accent ? C’est mignon ! Bon, tu as une tête à t’appeler Cacahuète. Ça te plaît ? Moi, ça me plaît beau-coup ! Aaah, c’est vraiment sympathique ici. Ca s’appelle comment ici ? L’île Maudite ? Ah oui. Bizarrement, ça me dit vaguement quelque chose. Pourtant, je te jure, j’ai l’impression de n’avoir jamais mis les pieds ici … Mais bon, avec ma mémoire de vieux Papi, si tu vois ce que j’dire ! Oh ! Eh ! Regardes mes mains ! Ho ! Ho ! Ho ! Elles sont bleutées ! Ah, c’est rigolo ça ! Tu crois que c’est la fiole ? Ah bon ? Ton mon corps est bleuté ? Roh, tu sais je m’en fiche ! Je trouve ça marrant ! Oh ! Tu crois que si on éteint la lumière, on me verra brillant dans la nuit ? Tiens ! Ça, ça serait une farce à faire ! J’me bidonne d’avance ! Ha ! Ha ! Ha ! Bon. Cacahuète ! Finis les bêtises maintenant ! On m’a parlé d’une nouvelle vie, d’enfants et blablabla … Alors, où est-ce que je signe ? Oh, mais regardes là-bas ! Hé, hé ! T’as vu Cacahuète ! Il est tout bleu aussi ! Oh, et celui-là là-bas aussi ! C’est trop trop rigolo ! Tu trouves pas ! Tu sais quoi, Cacahuète, je t’aime bien ! J’ai envie de voir où tu habites ! En plus, c’est si beau par ici. Tu serais d’accord dit ? Pas longtemps, hein … juste quelques jours que je découvre ta famille, tes amis et tout ça. Regardes ! J’ai l’impression de respirer pour la première fois ! Aaaaaaaaaah ! Mes poumons sont contents ! Ils te remercient Cacahuète ! Oui, je sais que tu n’y ai pour rien ! Mais tout de même ! Je ne suis plus dans cette prison ! Il faut fêter ça ! Que boit-on par ici ? Rah, j’ai hâte de découvrir la culture locale ! En plus, tu sais ? J’aime beaucoup ton pantalon … Bon c’est vrai que c’est un peu court … Mais tes abricots ont l’air de bien respirer là-dedans ! Ho ! Ho ! Ho ! Qu’est-ce qu’on s’marre, hein Cacahuète ?! En plus, t’es gentil comme tout ! Tu rigoles à mes blagounettes ! Roh, tu es vraiment mignon ! Et moi, j’aime les gens mignons ! Crois-tu que je pourrais avoir un pantalon comme le tien ?  Oh ! Mais par les Ætheri ! Regardes Cacahuète ! Le soleil ! C’est un sablier ! Alors ça ! C’est la meilleur blague du siècle ! Ah ! Je veux connaître le gros farceur à l’origine de ce phénomène ! Il est très fort, à n’en pas douter ! Crois-tu que je pourrais le voir ? Hein ? S’il-te-plaît, Cacahuèèèèèèète ? Ah comment ça ? Je suis bloqué ici jusqu’à la fin du sablier ? Ho ! Ho ! Dis moi qui est derrière tout ça et j’essaierais de voir avec lui si je peux rester un peu plus longtemps … Comment ça, il faudra que je m’en montre digne ? Dis moi, tu es devenu bien sérieux Cacahuète ! Racontes-moi tout ! Bon alors, elle est où cette salle. Tu as piqué ma curiosité Cacahuète ! Je vais me montrer digne ! C’est une promesse que je te fais Cacahuète ! C’est bien dommage que je n’ai pas réussi à avoir de pantalon comme le tien avant … Mais peut-être plus tard, qui sait ? Attends ! Je ferme les yeux très très très fort comme ça …. Voilà …. Et je pense très très très fort à ce pantalon. Voilà ! Tu sais ! Je vais te donner un conseil, mais chuuut ! Quand tu fais ce que je viens de faire : fermer les yeux très très très fort et penser très très très fort à l’objet qui te fait envie ..., et bah, cela augmente les chances que quelqu’un te l’offre ! Si, si, je te jure ! C’est pas des blagues ! Ou alors, j’ai oublié …Tu sais, moi et ma mémoire de vieux Papi … Bon alors, cette salle ? J’ai hâte de me montrer digne, tout ça, … Et si, en plus je pouvais avoir mon nouveau pantalon et qu'en prime je réussissais à démasquer le personnage derrière cette histoire de sablier, ça serait la folie totale ! Et bah dis donc, c’est fou, comme on s’amuse par ici ! »

781 mots - Post II:
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Mar 03 Déc 2019, 12:57


« Oh, mais … Fallait le dire qu’il y avait un thème prédéfini pour la soirée ! Roh, c'est nul ! Je n’ai pas apporté de tenue blanche ou noire, moi ! C’est vraiment bête ! J’espère que cela ne jouera pas en ma défaveur pour me montrer digne ! Bonjour Messieurs … Z’avez vu comme je suis poli ! Alors, je m’appelle Auguste ! Mais j’aime bien qu’on m’appelle Papi Doug ! Ça fait longtemps, vous voyez qu’on m’a pas appelé comme ça ? Et Papi Doug ça sonne bien je trouve ! Oui, je sais, cela n'a rien à voir avec Auguste, mais on s’en fiche, pas vrai ? En tout cas, pas mal vos tenues ! Dîtes, vous auriez pas un pantalon comme Cacahuète, par tous les hasards ? Mais, si vous voyez Cacahuète ! Zul-jesaispluslasuite. Bon, tant pis. Laissez tomber … Je vais vous faire une confidence, parce que vous avez l’air sympathique … J’ai un peu peur quand même. Et en même, je suis content ! C’est un peu compliqué à expliquer en fait … Ah ! Papi Doug qui ne sait plus quoi dire ! La bonne blague pas vrai !?! Non mais sérieusement … Je suis content : plus de prison, plus de démons, décor agréable, des gens tout gentils et cetera. Mais, j’ai l’impression que je joue ma vie … Comme si j'avais quelque chose dans la barbe ! Regardez par vous-même ! Ça gratte ! Z’avez vu ? Alors, faut que je rétablisse la sérénité de ma barbichette… Comment je dois faire, vous savez peut-être vous, avec vos grands airs de prêtres ? Un anneau vous dîtes ? Oulala, ça m’a l’air d'être une histoire bien sérieuse tout de même ! Je me demande si je suis la bonne personne … et d’un autre côté, je n’ai pas très envie de retourner d’où je viens … Trois semaines vous dîtes ! Mais c’est beaucoup ! Et pas beaucoup aussi ! Rooh, qu’est-ce c’est compliqué tout de même … Ah, mais vous m’aviez pas dit ! Alors comme ça, j’ai des missions ! Et je suis le dernier à être mis au courant ! Bon, allez, c’est pas grave ! Ne vous inquiétez pas, je pardonne très vite ! Alors des missions … Hé ! Hé ! Je sens que je vais m’amuser quand même. Et puis, si vous me dîtes qu’en plus je ne risque rien, car tout ceci n’est qu’un rêve … Autant ne rien regretter n’est-ce pas ? Allez, dîtes-moi tout ! Mmh … Assister à un rituel ! D’accord, je veux bien ! Je suis sûr que cela va être intéressant et très enrichissant ! Vous ai-je dit que je faisais de belles meringues ! »

« Ralala, s’ils m’avez prévenus plus tôt, j’aurais sûrement fait mes meringues à l’avance, comme cela je ne serais pas venu les mains vides ! Bonjour ! Papi Doug pour vous servir ! C’est mon premier rituel ! Je suis tout excité ! Vous avez vu, je suis tout bleu ! Dîtes, ça va pas gêner la cérémonie hein ? Je m’en voudrais, vous savez ! Donc, c’est un rituel pour quoi ? Ah ! Pour célébrer le renouvellement de la lune ! C’est beau ce que vous dîtes vous savez ! Quel est votre nom ? Lys’Frugo’Erz ? Oh, dîtes, vous avez des prénoms compliqués quand même ? Papi Doug cela se traduirait comment, hein ? Ah, il vous faut savoir la lune de ma naissance avec sa dimension … Piouf. J’en sais fichtrement rien … Dîtes, on peut pas l’inventer hein ? Bon, comme vous voulez ! Oh Merci ! C’est quoi ? De l’herbe à pipe à fumer ! Ah ! Ah ! Ah ! Allez, soyons fous ! J’ai envie de goûter ! Et cette liqueur ! Franchement, c’est vraiment très bon ! Vous me donnerez l’adresse du tonnelier hein ? Pa-pa-pa … C’est rigolo, les ronds de fumées que vous faîtes ! Attendez, je vais essayer ! Rah, c’est pas facile ! Je manque de pratique assurément ! Attendez, refaites-le. Vous mettez votre bouche comme ça … et je souffle … Rah encore raté ! Aaaah, les sons des tambours … C'est beau … Et c’est relaxant je trouve … Ah ! Faut chanter … Dîtes c’est quoi les paroles ? Awouhhhmmm ?!? C’est bizarre comme parole dîtes ? Ça veut dire quoi ? Ah, c’est pour célébrer la Mort et la Vie. Dîtes, c’est beau ce que vous faîtes ! D’accord, allez, j’essaie avec la voix la plus rauque que j’ai … Awouuuuuhhhhhhmmmm ? C’était bien ? Awouuuuuhhhhhhmmmm ! J’essaie de suivre les sons du tambours, c’est ça ? Roh, celui-là devant nous, dîtes … Il fait une tête ! On dirait qu’il est mort ? Ah, il voyage dans le monde des esprits … Mmh. Et moi, je peux le faire aussi ? Bon d’accord, je continue de chanter … Awouuuuuhhhhhhmmmm ! Ah, il vaut mieux que je me taise et que j’écoute … C’est vrai que je chante un peu faux. Désolé ! Est-ce que je pourrais avoir encore avec un peu de cette herbe à pipe à fumer … J’aimerais m’exercer vous voyez ? »

Post III - 793 mots:
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Sam 07 Déc 2019, 11:48


« Et donc ça a duré toute la nuit ! C’était vraiment sympathique ! Et au fur et à mesure, les bruits des tambours s’accéléraient … Roh, c’était beau ! Et vous savez quoi, Lys’Frugo’Erz m’a refilé son pantalon ! Tadam ! Badaboum boum boum ! Il est beau hein ? J’en suis fière si vous saviez ! En plus, je pense que ça va bien avec mon petit bidou rebondi ! Ça me donne un genre très classe, je trouve … J’ai bien fait d’avoir bu cette fiole, c’est moi qui vous le dit ! Rien que pour ce pantalon ! C’est léger, confortable … Franchement, je ne comprends pas pourquoi cela ne s’est pas exporté plus tôt ! Le reste du peuple des Terres du Yin et du Yang passent à côté de quelque chose, je vous jure ! »

« Bon, on m’a dit que je devais faire un cours à une classe d’enfants … Mais franchement, je sais pas trop sur quoi ! Je pourrais bien leur montrer comment faire des meringues, mais je doute qu’il y ait le matériel adéquat ici … C’est pas que je veux pas hein ? Et puis vous savez les enfants et la cuisine, ça finit toujours mal ! Une fois, j’ai montré comment utiliser le four à un des petits démons que je gardais … Le chenapan n'a pas mis deux minutes avant de comprendre qu’il pouvait y cuire le chat … Non, non, la cuisine ce n’est pas une bonne idée. Je pourrais faire un cours de peinture ? Mais à part connaître mes couleurs, je ne suis pas sûr que mes peintures soient de réelles œuvres d’art … Mmh, on essaiera peut-être plus tard … Oh ! Mais je sais ! Un cours de blague ! Mais oui ! C’était tellement évident que je n’y ai pas pensé plus tôt ! Alors asseyez-vous les enfants ! Allez hop-hop-hop ! Dépêchez-vous ou vous allez réveiller Monsieur Guilis ! Il paraît qu’il attaque sans prévenir comme ça ! Et surtout quand les enfants refusent d’aller s’asseoir ! Alors on se remue le popotin et hop, tous sur son coussin ! C’est bon, tout le monde est bien installé. Alors, vous voici dans le cours numéro concernant l’élaboration des blagues ! Bienvenus ! Alors aujourd’hui, nous n’allons pas encore apprendre à comment faire pour créer une super blague qui fait rire tout le monde ! Non, c’est un niveau encore trop avancé ! Par contre, nous allons tous raconter quelques blagues ! J’espère que vous être prêts ! Parce que moi, j’en ai déjà quelques unes qui n’attendent qu’à sortir ! Vous voulez que je vous en raconte une ? D’accord ! Alors … Monsieur et Madame Amoncucu ont un fils, comment s’appelle-t-il ? Alors … Quelqu’un a une idée ? Personne ? Jamal voyons ! Parce que Jamal Amoncucu ! Ho ! Ho ! Ho ! Ho ! Ho ! Ça commence fort n’est-ce pas ! Il faut tout de même que je fasse attention … A force de rigoler, je risque de m’étouffer moi-même ! … Quoiqu’en y réfléchissant, ça sera peut-être rigolo aussi ! Ho ! Ho ! Ho !  Alors, les enfants, elle vous a plu cette blaguounnette ? Oui ! Très bien ! J’ai un très bon public aujourd’hui ! Oh ! Vous en voulez une autre ! Très bien. Alors … Comment ramasse-t-on la papaye ? … Une idée ? … Avec une foufourche, pardi ! Ha ! Ha ! Ha ! Qu’est-ce que c’est drôle, n’est-ce pas ? Allez à vous ! »

« Ce fût une très belle journée ! J’ai adoré faire ce cours à ces enfants ! Vous savez, j’aime beaucoup être avec eux ! Ils sont marrants ! En plus, ils aiment bien que je les taquine ! Ah, ça me manque vous savez ! Oh ! Regardez ! Une crèche d’enfants ! Vous savez ce que cela veut dire ? Plein de petits enfants à câliner ! Dîtes, je peux aller les voir ? Oh, regardez comme ils sont choux ! Ça court partout ! C’est trop mignon ! Bonjour toi ! Dis-moi, est-ce que tu veux voir Monsieur Guilis à l’action ? Oui ! Alors, Guili-Guili-Guilissssssss ! Dépêches-toi de partir avant qu’il ne recommence ! Vite, j’essaie de le retenir ! Vite ! Ah, je n’y arrive pas ! Guili-Guili-Guiliiiiiis ! Ça t’a plu petit ? Oui ! Tu as des jolis cheveux tu sais ! Ah, comme ton papa ? Il es où ? Il est là ? Ah, c’est le chef de tous les chamans ton papa ? Tu as de la chance ! Oh, tu as un cadeau pour moi ? Vraiment ? Oh, un anneau ! C’est vraiment gentil de ta part ! Viens que je te fasse un gros bisou sur la joue ! Guili-Guili-Guilllllliiiiiissss ! »

« Alors, c’est lui ton papa ! Il a de beaux cheveux aussi ! J’ai été choisi par les Dieux, il dit ! Et bah dis donc ! Quelle chance ! Et quand il dit qu’il nous offre sa main ? C’est pour qu’on l’utilise quand on a besoin d’un coup de main ? »

« Oh, tiens, qu’est-ce … ? Rolala, c'est moi, où j'ai l'impression d'être de retour dans ma cellule … Mmf, tant pis. Mais ? Tiens, on dirait l’anneau que l’enfant du Suprême de l’Au-delà m’a offert ! Est-ce que je dois le mettre à mon doigt ? »

Post IV - 823 mots:
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Lun 09 Déc 2019, 21:39

[Event] Une main à marier  Bl9k
Une main à marier
[Dahlia]

« Dahlia… » Plongée au cœur du sommeil, seul un faible gémissement protestataire sortit de mes lèvres. « Dahlia… » murmurait-on une nouvelle fois. La voix était cristalline et belle, presque éthérée. J’avais la sensation qu’elle provenait de mes songes, qu’elle n’était qu’une création de mon esprit fatigué. J’avais beaucoup marché aujourd’hui. Je sentais encore le mal qui tourmentait mes pieds. Il était faible mais bien présent. Une main vint se poser doucement sur mon front, écartant une mèche de mes cheveux dans une tendre caresse. Le geste était presque maternel. Sa douceur ne m’inquiétait pas. Pourtant, elle réussit à me tirer un peu plus du monde chimérique dans lequel je reposais jusqu’alors. « Dahlia, réveillez-vous. J’ai à vous parler. » Mes paupières s’ouvraient doucement, révélant le vert de mes yeux. Ceux-ci rencontrèrent des mires magnifiques. Un visage bienveillant et atypique était penché au-dessus de mon corps endormi. Légèrement somnolente, je ne parvenais pas à faire la distinction entre rêve et réalité. Les cheveux bruns de la femme se perdaient dans le ciel étoilé. Le spectacle était splendide. « Ce n’est pas un rêve, Dahlia. » Je clignais des paupières, regardant un peu plus attentivement. « Ce n’est pas un rêve. » répéta la femme. « Ce n’en est pas un ? » Je tournais vivement la tête pour observer les environs. A mes côtés, mes compagnons de voyage dormaient à poings fermés. Je me redressais doucement, prenant une position assise. Mohamed, le supposé veilleur, était lui aussi endormi. Ce n’était pas bien.

« Qui êtes-vous ? » Mon attention se retourna vers la femme. Je n’avais pas peur. Aussi étrange la situation soit-elle, mon cœur ne s’emballait pas. La frayeur n’était pas encore là. « L’important n’est pas qui je suis. » Dans la bienveillance de ses yeux, le mystère se tapissait. « C’est ce que, vous, vous pouvez devenir. » « Ce que je peux devenir ? » Mes sourcils se fronçaient légèrement. « Excusez-moi mais… Je ne suis pas certaine de vous comprendre. » Était-ce vraiment la réalité ? « Ne vous inquiétez pas, je vais tout vous expliquer. » Elle s’installa à mes côtés. Les lumières du ciel s’étendaient devant nous. « Vous avez été choisie Dahlia Ashem. » Je quittais l’horizon étoilé pour la regarder, elle. Mes lèvres commençaient à s’entrouvrir pour poser une nouvelle question. Cependant, le son n’eut pas le temps de les franchir. La femme reprenait. « Je viens vous apporter la promesse d’un avenir qui répondra à vos souhaits les plus profonds, qui vous les offrira. » « Comment pouvez-vous savoir ce que je désire ? Je ne vous connais pas. » Et pourtant, je savais qu’elle ne mentait pas. Sa présence me troublait. C’était un être magique, à ne point douter. Peut-être aurais-je dû alors me méfier… Les membres de mon peuple se montraient prudents avec ceux doués de pouvoirs. Ces derniers n’aimaient pas notre Ma’Ahid. Les intentions cachées et malsaines étaient souvent monnaies courantes lorsqu’ils découvraient notre Humanité. Mais, je n'avais pas peur. « Moi, je vous connais. Et je sais. » Un frisson passa sur ma peau. Il ne faisait pourtant pas froid. « Je sais qui vous avez été. Je sais qui vous êtes. Et je sais qui vous pouvez devenir, si vous acceptez la proposition que je vous ferais cette nuit. » Elle se tourna légèrement pour attraper un objet à ses côtés. « Prenez cette fiole et écoutez ce que j’ai à vous dire. » J’obéis, prenant le contenant dans ma main hâlée. Un liquide d’or reposait en son sein. Cette couleur me rappelait les yeux d’Elijah. La comparaison, absurde, m’apaisait. « Votre cœur est tendre, Dahlia Ashem. Il aspire à de nombreuses choses. » Mes yeux quittèrent la fiole pour revenir à l’horizon. « La Découverte… » J’inspirais. « La Liberté… » J’expirais. « Le Savoir aussi... » Sa voix se posa une courte seconde. «Mais, surtout, la Famille… » Mon souffle se coupait. Je la regardais. Elle me souriait. « Je sais ce que vous avez perdu. Je sais ce que vous voulez retrouver. » Ses yeux se tournèrent vers la fiole que je tenais désormais contre mon cœur. « Je vous invite au voyage, humaine. Je vous invite à saisir la chance que mon peuple vous tend. L’horizon est rempli de possibilités. Une nouvelle vie vous attend plus loin. Il vous suffit de boire à cette fiole. Il vous suffit d’accepter. » Je baissais mes yeux vers le liquide. « Qu’attendez-vous de moi ? Votre proposition ne peut être gratuite. » La vie me l’avait appris. Mon peuple me l’avait enseigné. Rien ne se donnait, tout s’échangeait. « En effet… Nous cherchons à nous purifier. Notre sang est depuis trop longtemps pollué. Nous quémandons votre aide pour ce faire. » « Mais, je ne… » Elle posa une main sur mon ventre. « Cela n’a rien à voir avec la magie. Cela a à voir avec le don de la Vie. » Je frissonnais une nouvelle fois. Elle retira sa main. « Boire cette fiole ne vous engage à rien, pour le moment. Nous vous invitons simplement à venir nous découvrir. Si, après ce premier pas, vous souhaitez ne plus continuer alors soit. Ne vous inquiétez pas. » Je baissais les yeux. « Que provoque cette potion, exactement ? » J’avais besoin de savoir. « Un simple endormissement. Vous rêverez puis vous vous éveillerez. » « Serais-je en danger ? » Je levais les yeux vers elle. La femme me répondit par la négative d’un signe de tête. « Puis-je prendre le temps de la réflexion ? » Une lueur brillait dans ses yeux. « Nous sommes déjà en retard, Dahlia Ashem… » Je déglutis. « Et vous avez déjà pris votre décision. » C’était vrai. Elle lisait facilement dans mon esprit.

Lentement et silencieusement, je débouchonnais la fiole. Après un dernier regard vers la femme, je portais le liquide à mes lèvres. Il y en avait peu. Pourtant, cela suffit à me faire sombrer dans le sommeil. La prêtresse empêcha ma tête de heurter le sol. « Dormez, Dahlia. Un nouveau périple vous attend. »


Post I | 957 Mots

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Ven 13 Déc 2019, 20:31

[Event] Une main à marier  1j1b
Une main à marier


Il l’observait de loin, en silence. S’il s’était approché davantage, sans doute l’aurait-elle chassé immédiatement. Elle était plongée dans son travail, à essayer de traduire une Akésarlha. Elle n’y parvenait pas et, curieusement, ça ne l’amusait pas, lui. Il avait envie d’apparaître dans son dos, de poser une main sur son omoplate et de lui souffler qu’elle devait prendre confiance en elle pour y parvenir. Il n’y avait sans doute personne de plus compétent qu’elle ici. Oh il ne jugeait pas les compétences chamaniques mais les Ygdraë possédaient des talents reconnus pour la traduction et, après tout, il s’agissait de son Empire. Elle l’agaçait, trop fragile. Il désirait tellement caler ses deux mains sur ses épaules et la secouer comme un prunier jusqu’à ce qu’elle soit obligée de le repousser et de s’éveiller. La potion orange reposait sur la table de travail, à côté d’elle. Sa réaction vis-à-vis de la Prêtresse avait été une succession de bégaiements, de rougissements et de larmes retenues face à sa propre indécision. Elle avait paniqué. Il voyait bien qu’elle essayait de se concentrer sur la tablette mais que la fiole emprisonnait toutes ses pensées. En serait-elle capable ? Voulait-elle une famille alors qu’elle n’avait pu s’occuper correctement de ses filles ? Pouvait-elle vraiment unir son corps à celui d’un autre ? Elle repensait à cet Ange de temps en temps, pour confirmer ses capacités sur la question. Cependant, quand elle y songeait de façon plus approfondie, elle préférait s’écarter du sujet. Le fait d’envisager une nouvelle vie l’avait profondément perturbée, également. Elle venait tout juste de rejoindre les Chamans. Elle avait des choses à accomplir ici. Elle était attachée à certains d’entre eux… Enfin, Devaraj avait cessé de l’effrayer, plutôt. Elle avait même entrepris de suivre des cours sur la peinture et arrivait à discuter avec d’autres personnes. Elle était toujours introvertie mais, petit à petit, elle sentait qu’elle s’habituait à tout ce qui l’entourait et aux Esprits. Elle était la Dasäha'lha' o Raanu, ce n’était pas un rôle à prendre à la légère. Elle ne désirait plus bouger, ni même changer. Elle avait besoin d’un socle sur lequel se fixer et ce socle, actuellement, était le Suprême de l’Au-Delà, celui qui pouvait la guider dans la mission que la Déesse de la Mémoire et de la Connaissance lui avait confiée.

Ainsi, cela faisait plusieurs heures qu’elle fixait la tablette, munie du nécessaire pour écrire. Elle savait que les traditions chamaniques étaient surtout orales mais elle avait besoin de tracer ce qu’elle pouvait apprendre, comme si elle avait peur d’oublier. Jun n’avait aucune idée de ce qu’il pensait d’elle. Il la trouvait aussi touchante que navrante. Il était fasciné par son corps et son visage, parce qu’elle lui rappelait Ostëra et parce qu’il avait aimé cette femme avec une intensité rarement égalée. C’était un amour né de la mort, un amour qui aurait pu être compliqué vu la situation. Pourtant, tout avait été simple passé les premiers temps. Pas de complot, pas de traitrise, juste la possibilité d’aimer sincèrement une personne, d’être aimé en retour et d’élever avec elle l’enfant d’un autre, son meilleur ami, le défunt. Admirer Circë le plongeait dans cette autre époque, une époque lointaine. Ce n’était pas la mère de l’Ygdraë qu’il avait aimée, ni même sa grand-mère. Il s’agissait d’une ascendante qui n’avait eu aucune prétention, qui n’avait jamais eu ni titre ni rang hiérarchique élevé. Il l’avait juste aimée et ça l’avait rendu spéciale à ses yeux. Il se faisait du mal, quelque part, en restant là à la regarder se morfondre et réfléchir. Il savait à quoi elle pensait. Il savait que si elle n’avait pas refusé, c’était à cause de la mention qu’avait faite la prêtresse. Elle avait parlé d’un renouveau qui aiderait Devaraj, sans mentionner ni les Chamans ni le mariage, juste, l’aide que ça pourrait lui apporter. C’était pour ça que la potion était à ses côtés. L’Ygdraë imaginait devoir le quitter, devoir quitter l’île. Elle imaginait le pire scénario possible mais il y avait toujours cet espoir que ça aiderait le Roi d’une manière ou d’une autre. Il l’avait aidée, lui, il l’aidait encore aujourd’hui.




Les enfants la regardaient avec un air intéressé. Ce n’était pas exactement ce à quoi elle s’était attendue en buvant la potion. Elle ne comprenait pas. Elle était encore sur l’Île Maudite. Pourtant, elle se sentait détendue. Ses démons semblaient loin, à présent. Son incompréhension seule persistait, ce qui ne l’immobilisait pas. Elle avait écouté les prêtres d’Edel et d’Ezechyel. Pourquoi devaient-ils la juger ? Elle se pinça les lèvres, restant silencieuse devant son auditoire, si bien que l’un des bambins finit par se mettre le doigt dans le nez d’impatience. Le geste la fit sourire. De quoi pouvait-elle bien leur parler ? Elle n’était pas si cultivée. Elle n’avait aucune idée de ce qu’il se passait dans le monde actuellement. « Est-ce que vous connaissez l’Yndris ? » demanda-t-elle alors.

824 mots – Post I


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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2293
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Dim 15 Déc 2019, 17:29

Une main à marier


C'était une erreur. Une fois de plus, Alix regretta ses choix. Les conséquences furent aussi inattendues que décevantes, dans un sens. À vrai dire, rien dans le discours du prêtre, venu directement dans sa couche pour lui parler sous la couette – rien qu'ici, les embrouilles démarraient – ne trahissait le fait que toutes ses rêveries prendront naissance sur l'Île qu'on nommait "Maudite". Des termes étrangers lui vinrent en tête pour décrire ces terres lointaines, au toucher oniriques, mais elle ressentait comme un malaise rien qu'en s'imaginant assembler les syllabes du dialecte. Alix se contentera de supposer qu'il lui était interdit, pour ne pas avoir à se ridiculiser devant ses soi-disant… gardiens d'un monde meilleur.

L'immense salle où se tenaient des religieux, détonnant par leur caractère bicolore, lui donnait l'impression de se trouver en un lieu saint et chargé de mythologie. Deux des Chamans s'avancèrent vers elle, les jambes affalées par terre. Curieusement, un tapis frottait contre son épiderme, comme si on avait anticipé sa venue. C'est à ce moment qu'elle remarqua l'aura bleutée se raccrochant à sa peau, un sentiment de dégoût lui monta à la gorge, autant qu'à un mage victime de son implacable Ma’Ahid. " Vous êtes attentive à nos dires depuis votre arrivée, l'écoute est une qualité que nous apprécions tout particulièrement chez les nôtres. Alix braqua ses iris ferreuses sur elle, au moins on ne lui quémandait pas de se lever ; une crainte qu'elle nourrissait continuellement auprès de l'inconnu. Vous devez donc accomplir deux épreuves : une que je vous donnerai, une autre que mon collègue vous donnera. L'homme était aussi silencieux que la Mort. Chacune de vos réussites vous octroiera un indice pour trouver votre anneau. " L'Humaine acquiesça doucement, préférant, au fond d'elle, en finir au plus vite. Non pas que tout ceci l'agaçait, mais obtenir davantage de réponses ne serait clairement pas de refus.

Avant qu'elle n'ait pu formuler la moindre réflexion intérieure, l'espace autour d'elle sembla se déformer et des senteurs naturelles lui parvinrent. En pivotant la tête, Petiote comprit qu'on l'avait déplacée – une fois de plus – magiquement hors de sa position d'origine. Guère à l'aise avec toute cette sorcellerie qui la couvrait, elle ne put s'empêcher d'être pour autant fasciner par leur capacité à faire fi de son essence propre. Un peu comme cette fois où… Elle bouscula ses idées, ce n'était pas le moment de s'égarer. Visiblement, on l'avait emmenée dans un biome tropical, avec toute cette végétation aussi sauvage que merveilleuse. La jeune femme entendait des craquements et des froissements tout autour d'elle, il lui semblait également apercevoir des petites bestioles voguer entre les feuilles pour s'extirper de son champ de vision. Au loin, de singulières percussions firent vibrer en rythme ses tympans. C'était peut-être différent, largement différent même, de ses innombrables dunes vierges, pourtant elle retrouvait tout autant cette mélancolie, cette solitude dans l'immensité du monde qui lui plaisait. Elle passa sa main sur la terre, effleurant les pousses avec tendresse. Ses doigts finirent par se heurter à de la pierre ; en relevant la tête, elle remarqua enfin cette espèce de menhir trônant à ses côtés. Curieusement, il lui paraissait bien plus mystique qu'un simple amas de granite. " C'est… Pour une fois, elle prit la peine de forcer sur ses jambes pour se tenir debout. L'Humaine mobilisa des ressources incommensurables pour ne pas avoir à s'agripper à quoi que ce soit, et encore moins à cette pierre qui finit par dévoiler ses mystères. On dirait… des lettres… " Là, à sa surface, des inscriptions succinctement brillantes attirèrent son attention. Sans comprendre comment, la logique s'écoula dans sa caboche et l'instinct lui dicta d'attraper son calepin pour l'étudier.

~~~

Fascinant… Tellement plongée dans ce mysticisme, Alix peinait à compter combien de temps elle passa à travailler sur cette pierre de connaissance. Car oui, au fil des jours, le dialecte chamanique commençait à s'entremêler avec son vocabulaire. Le premier jour, un Chaman la retrouva ici et lui montra leur campement. Elle refusa évidemment qu'il ne l'assistât dans sa marche, mais l'idée de pouvoir se sustenter et de dormir dans un tipi lui parût trop alléchante pour être refusé. Donc, ces soirs où elle retourna auprès de la tribu, Alix se recroquevilla dans sa carapace et ne participa à sens unique aux discussions. Curieusement, ils respectaient son mutisme, comme s'ils lisaient dans son crâne. Ou peut-être se contentaient-ils de sa présence. Tout ceci était encore trop singulier pour la fille du Désert, elle doutait même que le décompte du sablier céleste suffira à lui apporter quiétude. Tout ce qu'il lui importait en l'instant, c'était de déchiffrer le message de Raanu. Sa théorie supposant qu'elle avait affaire à une ode à un antique Empire lui apparaissait d'heure en heure plus crédible, pourtant il fallait qu'elle creusât, encore…

Sa prise de note se stoppa au hurlement d'un animal. Petiote quitta des yeux le sujet initial de son attention pour balayer les alentours de son regard nuitée. Ce n'était évidemment pas la première fois que la faune lui rappelait son emprise omniprésente, mais celui-ci sembla être un appel de détresse. Inspiration, expiration, et l'Humaine sollicita à nouveau ses membres inférieurs et se dirigea avec prudence – et lenteur, évidemment – vers la source des complaintes. " Oh… Là, une espèce de… créature chimérique, toute petite, bref une sorte de boule de poils à l'apparence ignoble se débattre sur place. Tu es blessé ? … On dirait que tu es tombé de l'arbre. C'est du moins ce que les branches cassées et la configuration végétale au-dessus d'eux lui confiaient. Je ne t'aiderai que si tu me le sollicites de vive voix. Étonnamment, l'animal se tourna vers elle et réitéra sa détresse, plus forte. Alix soupira en se rapprochant. C'est bon, je t'ai compris. Doucement… Après avoir cherché rapidement de quoi lui faire une petite attèle, Petiote l'enjoignit à se redresser. Guère rassurée, la créature ne céda qu'au bout d'un certain temps à l'exercice. Et voilà, mais évite l'escalade pendant quelques jours. " La jeune femme sourit face à l'entrain de la bête et déchanta assez vite lorsque celle-ci se remit aussitôt à la chasse, en gobant avec voracité, juste sous ses yeux, une pelletée d'insectes. En se retournant, un hoquet lui échappa lorsqu'elle remarqua deux silhouettes reconnaissables entre mille. Les prêtres d'Edel et d'Ezechyel ; ce dernier avait dans sa main l'une des pages de ses notes, hautement intrigué par son Alikir. " Votre anneau se trouve à l'armurerie, entre les mains d'un soldat de la garde royale. " Une nouvelle fois, sans pouvoir piper mot, Petiote se retrouva ailleurs.

Ce moyen de locomotion commença à lui taper sur les nerfs, cela n'avait vraiment rien de naturel ! Enfin… pour elle. Le fracas du fer contre le fer la tira vers la réalité, toute cet attirail lui était à la fois familier et exotique. Rien à voir avec son vieux glaive traînant dans ses affaires. Un homme musclé, couvert de peintures aux couleurs vives et chaudes s'avança enfin vers elle, alors qu'elle peinait tout juste à se tenir sur ses deux jambes. Sûre d'elle, elle tendit la main et le guerrier répondit à son attente. Lorsque le joyau tomba dans sa paume, une question lui vint immédiatement : " Je vais encore partir ? " Petiote eut à peine le temps de constater son hochement de tête – et son sourire narquois – qu'encore, on la téléporta ailleurs. Évidemment…

Au final, Alix écouta le discours royal ; pour toute réponse à la proposition, son cœur battit la chamade, jusqu'à son réveil.


1329 mots ~




By Jil ♪
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Dim 15 Déc 2019, 21:51

Une main à marier | Post I

Attablé dans sa taverne habituelle, le Réprouvé profitait de la boisson qu’il faisait tournoyer dans un verre sans réel but. Aujourd’hui, il se trouvait qu’il était d’une humeur particulièrement neutre, le bâtiment aurait pu se mettre à s’effondrer autours de lui, qu’il n’aurait pas paniqué une seule seconde. Les jours de banalité succédaient à ceux de colère et de calme et parfois même ceux à la limite de la dépression ; le Réprouvé avait fini par s’en accommoder par sa nature même qui ne laissait aucune place à la stabilité, bien que cela s’était arrangé depuis son « réveil ». Il avait réussi à faire abstraction de cet événement en décidant que rien ne servait de remuer le passé. À cet instant, il se contentait de déguster sa boisson en fixant son regard sur clou planté dans un mur sans raison particulière. Avait-il été placé à cet endroit en particulier, pour supporter un objet quelconque dans le passé ? Aurait-il une future utilité ? Si non, pourquoi le patron de la taverne le laissait-il toujours en place ? Quelqu’un pourrait se blesser se frottant au passage. Cela n’avait pas de sens. Toute son attention était portée sur ce petit détail insignifiant tandis que le monde autours de lui n’était que cri, bavardage et brusquerie. Son esprit était si focalisé, qu’il ne prêta d’abord pas attention aux deux personnes s’était assis à table jusque à côté de lui. Ses yeux se fermèrent davantage pour mieux observer les détails de ce clou lorsque l’un des deux inconnus pris la parole :

« Vergil. »

Immédiatement, son regard se posa sur le perturbateur, sans qu’il ne bouge la tête cependant : seul ses yeux effectuèrent un léger changement de direction. Son sang ne fit qu’un tour face à ce dérangement, mais pour une raison qui lui échappait, quelque chose l’empêcha de planter son stylet dans la gorge de la femme qui s’était adressée à lui. Il y avait quelque chose dans la douceur de son visage et la prestance qu’elle dégageait qui empêchait Oomaria d’effectuer un mouvement violent vers elle.

« Comment tu connais mon prénom ?

- N’êtes-vous pas davantage curieux de savoir pourquoi nous sommes ici ?
- C’était ma deuxième question, répondit-il froidement.
- Nous avons un marché à vous proposer.
- Quoi que ce soit, je ne veux rien avoir à faire avec vous deux.
- Je crois plutôt que ça a tout à voir, poursuivit l’homme inconnu en prenant délicatement la main du Réprouvé pour dévoiler son tatouage, celui-ci prenant une teinte bleutée lorsqu’il l’effleura. Nous pourrons vous aider à y voir plus clair sur votre passé. Nous pouvons vous offrir un nouveau départ…
- C’est ce que j’ai fait, ici.
- Un nouveau départ loin de tout, où vous ne serez plus prisonnier de vos questions. Un nouveau départ où la possibilité de fonder une famille, d’avoir une place importante au sein d’un peuple, dont je garderai la discrétion pour le moment, vous serait offert. »

De toute évidence, la présence de ces deux personnes n’était pas fortuite et ils savaient exactement comment s’adresser à Oomaria pour éveiller sa curiosité. Il n’avait jamais été dans ses intentions de rester un simple pirate de bas étage ou un Réprouvé ne servant à rien à ses semblables, un être lambda sans ambitions. Peu importe ce qui se présenterait à lui, si une proposition alléchante s’offrait à lui, il la saisirait, et il était évident que ces inconnus connaissaient son avidité.  La question de sa descendance, il ne se l'était encore jamais posé, cependant un désir silencieux et discret s'était toujours terré dans un coin de ses pensées. Mais il devait tout de même se montrer méfiant face à des offres qui semblaient être du pain béni des Zaahin. Le Réprouvé tourna finalement sa tête vers eux en appuyant son menton sur la paume de sa main libre.

« Qu’est-ce que vous demandez en échange de tout ça ?
- Vos gênes, votre capacité à enfanter et votre silence. Si vous êtes intéressé, buvez cette fiole, expliqua la femme en sortant un flacon de sa manche, vous serez alors plongé dans un rêve particulièrement… vrai afin d'y accomplir deux épreuves. Si non, vous ne vous souviendrez même pas nous avoir rencontré. »

Sur ces paroles, et sans même attendre une protestation d’Oomaria, qui ne serait sans doute jamais venue, les deux s’en allèrent, le laissant face à ses propres choix.

De retours dans sa chambre le soir, des dizaines de questions se bousculaient dans sa tête, certaines sans importance, d’autre avec bien trop, tandis qu’il jouait avec la fiole d’une main et qu’il regardait la marque gravée dans sa paume de l’autre. Même si sa rencontre avec le Fumeur Macabre – grâce aux Zaahin qu’il ait pu retenir ce nom – et cet événement n’avait peut-être aucun rapport, les deux étaient liés d’une manière ou d’une autre. La meilleure chose à faire parfois était de saisir les opportunités qui se présentaient et de se laisser porter par ce qui se produirait ensuite. Débouchant le flacon, il but l’entièreté du liquide, qu’il ne trouva ni bon, ni mauvais et se laissa aller dans un profond sommeil.
870 mots
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Mar 17 Déc 2019, 10:07

[Event] Une main à marier  Bl9k
Une main à marier
[Dahlia]

Un bison beugla. Il était près. Les yeux fermés, je fronçais mes sourcils. Si je croyais que le son m’extirpait de mon sommeil, celui-ci ne faisait qu’annoncer mes premiers pas au cœur du rêve.  À l’intérieur de ce dernier, mon corps était couché sur un tapis d’herbes fraîches. Elles étaient hautes et pleines de vivacité. L’un de ses brins vint chatouiller ma joue. J’ouvrais mes paupières rapidement. Des voix, des cris d’enfants et des chants s’élevaient près de moi. Je me redressais pour prendre une position assise. Mon cœur battait rapidement, plus par surprise que par peur. J’observais les alentours. Étais-je déjà venu ici ? Il me semblait reconnaître l’endroit… C’était une sensation particulière et étrange. Elle n’était pas désagréable. Je continuais de regarder. Une certitude s’ancra dans mon esprit. Le Lac Pourpre... Awaku No Hi…

Doucement, je prenais appui sur le sol pour me lever. En baissant les yeux sur mes mains, je remarquais alors qu’une aura bleutée s’accrochait à ma peau. Qu’était-ce ? J’examinais mon épiderme. Il semblait irradier. Ce n’était pas normal. Ça ne l’était vraiment pas. Je passais les doigts d’une main sur la peau de l’autre, cherchant à comprendre d’où venait cette magie dont j’étais dénuée. « Vous êtes l’une des élus. » Je levais les yeux vers la voix puissante qui avait cependant énoncé le fait avec tranquillité. Une femme me faisait face. Habillée de peaux et coiffée de plumes, elle fit un bref signe de tête vers moi. « Voilà pourquoi vous possédez cette aura bleue. Vous représentez un nouvel espoir. Pour vous. Pour nous. » Je laissais mes mains retomber le long de mon corps, comprenant soudain. Bien sûr. Je me rappelais à présent. J’avais avalé la potion. J’avais accepté la proposition. Mon souffle devint plus calme. « Suivez-moi. Les prêtres vous attendent. » Elle commençait à marcher. Je ne perdis pas mon temps en objections et accéléra le pas pour la rejoindre.

Marchant à ses côtés, mes yeux se posèrent sur sa carrure. Elle était musclée finement, taillée pour la course. Sa marche était rythmée et légère. Si elle ne portait pas une breloque faites d’os et de bois autour de la cheville et du poignet, elle aurait été aussi silencieuse que la mort. Pourtant, ce son n’était pas dérangeant. La mélodie qu’il imposait était aussi douce que forte. Un appel à la concentration. Un cri de joie coupa court à mon examen extrêmement précaire. Je tournais ma tête vivement. Non loin, un village de Delawam s’offrait à ma vue. Un groupe d’enfants jouait avec simplicité sous l’œil attentif d’adultes en pleine activité. Il y avait un autre groupe, plus à l’ouest, qui s’occupaient de bisons, des créatures que j’observais pour la première fois. C’était eux que j’avais entendus plus tôt. Mes yeux s’égarèrent ailleurs, sans pouvoir se poser quelque part. Je découvrais. Mon regard valsait d’individus en individus.

« Nous arrivons au Nilgoé. » J’observais la presqu’île. J’admirais la pyramide qui y logeait. Il y avait du monde. La langue commune et l’Oddelegy se mélangeaient dans mes oreilles. J’écoutais, fascinée. Je regardais, émerveillée. Mes yeux passaient de visages en visages, de peintures en peintures, de pierres en pierres. L’édifice dans lequel nous pénétrâmes était splendide, emplie de diversité culturelle et de couleurs. La soif d’apprendre et de découvrir me transcendait. Je pensais rapidement à Elijah. J’aurais tant voulu qu’il voit ce qui s’étendait devant moi. C’était si étrange. Un autre monde. Une autre civilisation. L’inconnu… Je voyageais.

La femme s’approchait d’une assiette immense et creuse. Elle murmura quelques mots tout en plaçant dans le contenant déjà bien rempli un objet brillant qu’elle retira de sa besace primaire. Je l’observais dans le silence. Enfin, elle s’écarta et instinctivement je savais ce que je devais faire. Mes pieds me portèrent jusqu’à l’assiette. Doucement, mes mains dénouèrent un des bracelets que j’avais autour du poignet. Je posais l’objet parmi les nombreux autres et laissa la place à un autre chaman. « Continuons. Les prêtres vous attendent. » Je commençais à me tourner vers elle pour la suivre. Cependant, l’endroit muta autour de moi, me rappelant que tout ceci n’était qu’un rêve. Le reste m’attendait ailleurs.

« Vous voilà enfin, Dahlia Ashem. » Deux prêtres me faisaient face, l’un – un homme – tout de blanc vêtu, l’autre – une femme – tout de noir. J’eus un mouvement de recul devant la soudaineté de la scène. « N’ayez crainte. » Mes yeux observaient. Je n’avais pas vraiment peur. « Vous êtes une femme courageuse. » « Et vous aurez bientôt les réponses à vos questions. » « Écoutez bien. » « Votre première épreuve est sur le point de commencer. » « Vous serez bientôt sur la voie de l’anneau. » « Voici les instructions... » Leurs paroles étaient complémentaires, presque cycliques. Je m’approchais pour mieux entendre les mots que l’on me livrait. Mon voyage était sur le point de commencer. Si j’étais plongée au cœur d’un rêve, jamais je n’avais été aussi éveillée.

Post II | 806 Mots
Je prends mon temps lalala XD

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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Mar 17 Déc 2019, 12:11

    Hekate - An Danzza

    L’ambiance de l’île me plaisait. Je savais que je devais accomplir deux épreuves mais j’aimais trop celle qui m’accablait actuellement. Je me demandais si c’était normal d’aimer autant voir Kaahl me suivre partout pour me demander de rentrer. C’était jouissif. Lui qui était habituellement si secret et maître de lui-même, voilà qu’il était devenu mon ombre et qu’il m’envoyait régulièrement des répliques qui ne lui ressemblaient pas le moins du monde.

    Au début, le phénomène m’avait surpris. J’avais cru que c’était lui mais, très vite, j’avais compris que ce n’était pas le cas. L’apparence y était mais le caractère était complètement à côté de la plaque. J’aimais pourtant le trimballer partout avec moi. Je lui avais fait quelques attouchements aussi. J’étais curieux. Je me demandais à quel point ce clone étrange pouvait m’en apprendre davantage sur mon amant.

    Adam : « Tu sais, dans l’hypothèse où je resterai là, je suis sûr que tu pourrais venir me voir de temps en temps. Ces gens sont chaleureux. »

    C’était peu de le dire. Je m’amusais comme un enfant depuis que j’étais là. Les prêtres m’avaient impressionné mais dès qu’ils m’avaient relâché sur cette étrange île, j’avais rapidement pris mes aises. J’étais curieux de tout : des rituels, des peintures, du mode de vie. J’avais l’impression de savoir toutes ces choses depuis longtemps mais de les redécouvrir. La nudité était un atout. J’adorais me balader nu, le corps recouvert des peintures que quelques Chamans avaient eu la bonté de me dessiner dessus. Le rose m’allait comme un gant et je prenais plaisir à apprendre.

    Adam : « Tu pourrais faire l’effort de t’adapter. »

    Le Kaahl qui me suivait était en costume. J’avais su qu’il était faux aussi parce que ce dernier n’était pas impeccablement lissé et que ça ne semblait pas le déranger. Depuis que je savais, je n’arrêtais pas de l’asticoter, une sorte de vengeance pour tout ce qu’il m’avait fait endurer depuis le début de notre relation. Je ne lui avais pourtant jamais donné de réponse claire, ce que je finis par faire.

    Adam : « Je n’ai pas envie de rentrer avec toi. J’aime bien être ici. »

    Je réfléchis longtemps aux mots que j’avais prononcé. Je savais que j’étais dans un rêve puisque les prêtres me l’avaient dit. Dans la réalité, si le Sorcier m’avait demandé de ne pas rester là, j’aurais peut-être réagi différemment. Au fond de moi, pourtant, j’étais convaincu que jamais il ne prendrait cette liberté. Il ne désirait pas m’avoir avec lui tous les jours. Il était trop occupé. Il était possessif mais il n’était pas idiot. Il savait ce que j’étais, ma nature, mes habitudes. Je ne lui avais jamais rien dissimulé.

    Les missions me paraissaient à la fois floues et claires. Elles découlaient comme une évidence sans que mon esprit ne les considère comme telles. Je savais ce que je devais accomplir mais je n’avais pas beaucoup d’efforts à faire. C’était comme un enchaînement magique. Je me promenais, admirant les reliefs de l’île, et le tout se mettait en place pour me donner la chance d’être digne de cette étrange aventure dans laquelle je m’étais embarqué par amour du risque. J’aimais changer ma routine, dire oui aux opportunités et avoir confiance en l’avenir. Je n’étais pas toujours gagnant mais ça me faisait de l’expérience ou, au pire, une anecdote à raconter. Je n’étais pas encore mort de mes bêtises et je pouvais faire preuve d’une bonne dose d’autodérision.

    Mes pas me conduisirent au sein de la tribu Raoni, celle qui honorait la Vie. Les danses battaient leur plein. Une orgie aurait lieu et je ne voulais rater ça pour rien au monde. Je fumai l’herbe de vie que l’on me proposât. Je n’avais aucun problème dans les parties basses, fruit de nombreuses années d’entraînements intensifs, mais je disais oui à tout ce qui pouvait me rendre plus endurant. La fertilité ne semblait même pas être un problème ici. J’étais certain qu’aucune femme ne reviendrait, mécontente, en me balançant le nourrisson une fois qu’il serait venu au monde.

    Franchement, j’étais une brêle en dance tribale. Je ne connaissais pas les pas et sans doute aurai-je eu un peu moins de succès si l’aura bleue ne me quittait pas. En fait, je me fichais bien d’être ridicule. Je n’avais pas peur de me lancer, d’essayer de reproduire ce que faisaient ceux qui m’entouraient. C’était aussi comme ça qu’on apprenait et je le savais bien vu le métier que j’avais exercé des années. Les élèves qui apprenaient le mieux étaient ceux qui osaient poser des questions, qui étaient actifs, curieux et qui mettaient de côté leur peur du ridicule.

    Les mouvements me semblèrent bien plus naturels au fur et à mesure, surtout lorsque deux Chamans vinrent m’entourer, impulsant le rythme contre ma peau. C’était comme le sexe, un échange fluide et enivrant. J’aimais bien casser la cadence parfois, juste pour rire, pour mieux la récupérer ensuite. La Chamane qui était précédemment devant moi, et qui m’offrait un contact délicieux dû à ses fesses contre mon bassin, se retourna. Je souris lorsque ses seins vinrent s’écraser sur moi. Elle était plutôt grande et enferma une partie de moi déjà bien tendue entre ses cuisses, maniant la danse avec tellement de dextérité que le massage qu’elle me prodigua alors ne fit que m’exciter davantage. Franchement, quoi de mieux qu’une île où il était possible de se promener nu et de pratiquer des orgies avec des gens qui, visiblement, étaient aussi calés sur la question que les Luxurieux ? Elle commençait à me rendre dingue, si bien que je profitai de la présence de l’homme derrière moi pour m’appuyer un peu sur lui le temps d’attraper ma partenaire par la taille pour la porter. Je me retournai, collant son dos contre le torse du Chaman avant de la pénétrer. À deux, ce serait plus facile de la soutenir. Ce que lui ferait, à vrai dire, je m’en fichais bien, du moment qu’il m’aidait à avoir un accès facilité à l’entre-jambe de la jeune femme. Je n’avais rien contre l’idée de partager en plus. Honorer la vie… Avec plaisir.

    Je marchai au milieu d’appartements qui émoustillaient mes sens. Je savais qu’il s’agissait du harem mais, contrairement à ce que j’avais pensé au préalable, il n’y avait pas la moindre orgie ici. Enfin… Disons que mon œil avait cru entrevoir quelques ébats, dissimulés derrière des volutes et des tissus pourpres. Mon ouïe avait entendu quelques gémissements langoureux aussi, mais rien de visible depuis ma position, rien de cru. C’en était encore plus excitant. Je n’étais pourtant pas ici pour ça mais pour récupérer mon anneau, celui qui était censé m’apporter des réponses. J’avais pris mon temps, en réalité. J’en avais même un peu oublié le sablier qui s’écoulait lentement à certain moment. Il faut dire qu’avoir un clone de Kaahl obnubilé par le fait de me garder pour lui et ne cherchant pas maladivement à me dominer lors de nos ébats avait été la cerise sur le gâteau de mon séjour au pays des songes. J’aimais être ici.

    Il y avait un petit détail que je n’avais pas percuté plus tôt. Ça aurait été difficile de faire le lien. J’étais dans un songe et même si j’en avais à moitié conscience, les connaissances qui se trouvaient à l’intérieur de mon crâne y avaient été entreposées par magie. Quand je vis le Suprême de l’Au-Delà, par contre, je m’en rappelai sur le coup. C’était lui que j’avais croisé aux Portes. Heureusement que la potion me détendait. Je m’étais fait une raison, le temps passant, mais j’avais besoin de réponses sur un autre sujet que celui qu’il évoquait à présent. Il paraissait moins dément que la dernière fois que je l’avais vu. Le bleu lui allait bien.

    Lorsque je me réveillai, je ne vis pas tout de suite que l’anneau m’avait suivi. Je pensai jusqu’au lendemain matin qu’il s’agissait d’un simple rêve, un rêve étrange. Avais-je rêvé aussi de la présence de cette prêtresse à la potion chez moi ? Les mots du Chaman ne cessaient de se répéter en boucle dans ma tête sans que je ne sache quoi en faire. Ça avait paru si réel que je ne dormis plus de la nuit. La masturbation n’y changea rien. Mes pensées durant cette dernière s'étaient tournées vers cette Chamane lors de l’orgie, vers les tissus qui dissimulaient les coïts et peut-être, en étant parfaitement honnête, avais-je même un peu fantasmé sur le roi. Cependant, aucune de mes visions salaces ni la fatigue de mon corps ne réussirent à m’apaiser.

    Quand le soleil me fit comprendre que je ne me rendormirais plus, je me levai. C’est là que je vis l’anneau.

    Adam : « Ah. »

    1444 mots



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Mar 17 Déc 2019, 22:46

[Event] Une main à marier  Bl9k
Une main à marier
[Dahlia]

Primitifs fut le premier mot qui me venait à l’esprit. Rustres fut le second. « … Morte. » Je regardais l’échange des deux Kazak devant moi. Il s’agissait de deux hommes aussi musclés que grands. Je devais me dévisser la tête pour pouvoir les regarder dans les yeux – chose que je ne faisais pas très longtemps tant ils étaient imposants et terrifiants. Pourtant, je savais qu’ils n’étaient pas les pires. Les Zawa’Kar me semblaient encore plus terribles, animés par la soif de sang et par l’appel de la guerre. Je percevais les Kazak différemment. Ils étaient des individus intrépides, appâtés par les richesses et par le défi que leur proposait l’Insoumise Eoda. « Dans quatre jours ? » Je reportais mon intention sur les deux hommes. « Hum... » dit l’un en hochant la tête. Ils semblaient s’être mis d’accord sur mon sort. Leurs deux iris descendaient vers moi. J’essayais de ne pas trembler, de ne pas déglutir. Je n’étais qu’un petit bout de rien. Je ne devais pas me montrer encore plus vulnérable que je ne l’étais. Cependant, je sentais qu’ils voyaient clair dans mon jeu. Je n’étais pas comme eux. Je n’étais pas aussi forte. Sans doute m’auraient-ils déjà brisé si je n’avais pas été une élue. Ces deux ours auraient alors éparpillé mon corps au quarte coins de l’océan. « Hum... » maugréa l’un en faisant une grimace réprobatrice. « Je m’en occupe. » « Aux cascades dans quatre jours, alors. » L’homme regardait son acolyte qui hochait la tête avant de partir. J’échangeai un regard avec le mâle restant. Il n’avait vraiment pas l’air aimable. Pourtant, sans doute faisait-il de son mieux. J’essayais de contrôler ma respiration. « Tu as peur. » Ce n’était pas une question. Il le savait. « Oui. » Je ne cherchais pas à nier l’évidence. Il maugréa une nouvelle fois son mécontentement. « Mais j’affronte ma peur. » continuais-je. Je fermais mon poing. L’homme maugréa une nouvelle fois, avec moins de force pourtant. « Suis-moi. » Je marchais dans ses traces. Sa carrure d’ours brun me cachait complètement. « Arak... » C’était son nom. Je ne répondis pas. Il connaissait le mien. Ma venue était prévue.

Plus tôt, j'avais été téléportée sur cette banquise glacée. Je me voyais encore trembler tandis que les deux Kazak s’approchaient de moi pour m’enrouler dans une peau aussi chaude que lourde. Elle était immaculée. La fourrure était aussi blanche que la neige. C’était celle d’un ours polaire, une créature que je n’avais jamais aperçue. Elle traînait par terre, effaçant mes traces dans la neige aussitôt que je faisais un nouveau pas. J’essayais de faire fi des regards que je sentais sur moi. Les autochtones étaient curieux de la petite chose qu’on leur avait apportée. Morte. C’était le sort que m’avait prédit l’homme que je suivais. J’étais censée affronter leurs rivières, leur vitesse et leurs canoës. En me voyant, ils avaient aussitôt refusé de me faire participer à une course, au risque que je ne meurs et que mon songe ne s’arrête.  Je devais d'abord apprendre. Arak serait mon mentor. Je regardais le sablier trônant dans le ciel. Il allait falloir que je comprenne rapidement. Le temps jouait contre moi. Dans quatre jours, je devrais être prête. « Attends ici. » Je m’arrêtais. Le chaman pénétrait dans une hutte. Je regardais l’étendue blanche autour de moi. Si le lieu n’était pas glacé, il serait en tout point similaire au désert...

Un cri m’arracha de mes songeries. Je me retournais vivement. On traînait un homme dans la neige pour l’emmener vers les navires. « Il a trahi les dieux. » Je sursautais. Arak était revenu à mes côtés, un sac de voyage dans la main. Son visage était fermé. Il regardait la scène, impassible. On attachait l’homme au mât d’un bateau. « Que va-t-on lui faire ? » « Torture. » Je frissonnais. On dénudait l’homme. Je tournais mes yeux du spectacle qui se préparait. « Regarde. » Je ne voulais pas voir cela. « Tu dois apprendre, petite fleur. » Je relevais les yeux. On commençait à écorcher l’homme à vif. Je serrais les dents tandis qu’on s’acharnait pour lui couper la langue. Le sang coulait sur sa peau. On le tailladait encore et encore. Mon estomac se retournait. J’avais envie de vomir devant cette cruauté. Je me contentais de serrer encore plus mes dents, les faisant presque grincer. Les jointures de mes poings devenaient de plus en plus blanches à mesure que j’enserrais ces derniers. Mes yeux restaient fixés sur la scène atroce. Je devais voir. Ce n’était pas qu'une simple torture. Ce n’était que réparation des fautes qu’il avait commises envers les Dieux. C’était la justice. C’était la sentence. On finit par jeter le supplicié par-dessus bord pour qu’il nourrisse les requins.

« Allons-y. Nous avons déjà trop traîné. Il est temps de rejoindre les rivières. Nous dormirons sur place. » Il reprit sa marche. Je le suivais. Bientôt, nous embarquâmes dans un petit canoë. Je m’emmitouflais dans ma peau tandis qu’il saisissait les pagaies. Je regardais les muscles de ses bras se contracter à chaque mouvement. Ils auraient pu appartenir à ceux d’un taureau que je n’en aurais pas été surprise. Il sourit soudain, devinant mes pensées. Je détournais mes yeux pour observer la rivière rouge qui séparait la banquise. Des éclats de glace flottaient dans l’eau. Si je tombais, je mourrais de froid. J’enfouissais mon visage plus profondément dans la peau qui m’enveloppait comme une couverture. Mon esprit se perdait dans des réflexions déconstruites. Je pensais à ce que j’avais vu. Voulais-je continuer à découvrir ? J’essayais de trouver des réponses pendant notre voyage au cœur de cette étendue de glace.

« Nous sommes arrivés. » J’ouvrais mes paupières. Je ne m’étais pas rendu compte que je m’étais endormie. Arak tenait la pirogue contre la terre de la berge. Encore un peu ensommeillée, je me levais doucement. Je tenais toujours la peau contre moi. Même si la glace avait disparu autour de nous, il faisait frais. Je levais un pied pour sortir du petit bateau. C’est à ce moment-là qu’Arak agita l’embarcation flottante. Surprise, un cri sortit de mes lèvres tandis que je luttais, sur un pied, à préserver mon équilibre précaire. « La petite fleur est agile. » Il continuait de secouer le bateau avec plus de virulence et je finis par tomber dans l’eau. « Pas encore assez. » « Elle est glacée ! » m’écriais-je en me relevant trempée jusqu’au buste. Je filais hors de l’eau à une vitesse hallucinante. « Un Kazak ne tombe jamais de son bateau. » « Je ne suis pas une Kazak ! » hurlais-je, mécontente. Je plaçais une main devant ma bouche en me rendant compte que j’avais crié sur cet homme aussi grand qu’une montagne. Cependant, bien loin d’être énervé, celui-ci m’offrit un sourire. À moins qu’il ne s’agissait d’une grimace ?

Il hissa le canoë hors de l’eau et se pencha pour sortir l’énorme sac de voyage qui nous avait accompagné. Il ouvrit celui-ci et me lança à la figure un amas de peaux. « D’autres vêtements. Pour avoir plus chaud. Je vais aller chercher du bois. Prends garde à ne pas te faire manger par un grizzli. » J’écarquillais les yeux tandis qu’il partait dans les bois qui nous entouraient. Seule, je regardais autour de moi. Je n’avais pas envie de me dévêtir à la vue de tous. Si l’endroit semblait désertique, j’avais peur qu’on me surprenne contre mon gré. Mais c’était stupide. Je ne pouvais pas rester comme ça, trempée jusqu’à l’os, et les Chamans n’avaient pas la même notion de la pudeur. Je me dépêchais donc de dévoiler l’ensemble de ma peau basanée et torturée pour rapidement la cacher sous des peaux qui me couvraient trop bien. C’est d’ailleurs la première chose que remarqua Arak en revenant les bras chargés. « Tu es vraiment menue... » conclut-il avec une grimace. Pour lui, je devais être au summum de la laideur. Il devait apprécier les femmes grandes et tout en muscles. Ce n’était absolument pas mon cas. Pour lui, je devais être plus inoffensive et fragile qu’un louveteau. J’étais même certaine qu’être une petite fleur dans la bouche d’un Kazak était tout sauf élogieux... Je levais les yeux vers le ciel, cessant de me torturer de mes réflexions. Que faisait Elijah tandis que j'étais dans ce songe ? Le ciel s’assombrissait, annonçant la nuit. Cela faisait déjà une journée… Un crépitement détourna mon attention du ciel. Arak avait fait du feu. Je m’approchais pour m’asseoir à côté de celui-ci. Un temps passa. Je restais silencieuse. Arak profita de mon calme pour pêcher à la lance. Il revint avec un énorme saumon. Tandis que nous dégustions l’animal sans vie, il me racontait l’une de ses expériences maritimes. Je l’écoutais jusqu’à ce que la fatigue m’emporte une seconde fois.

Je me levais de bonne heure, aux premiers rayons solaires. L’homme venait de se réveiller lui aussi. Après un rapide repas, nous nous mirent au travail directement. Sur le lit calme de la rivière, il m’enseigna à bien me positionner dans le canoë afin d’éviter la chute. Il m’apprit à tenir ma pagaie correctement et m’avertit que la force des courants pouvait m’arracher l’outil des mains. Ensuite, je commençais à ramer pour la première fois de ma vie. C’était surprenant tant il fallait de la force pour affronter le calme de l’eau. C’était aussi assez fatigant. Cependant, Arak m’interdisait de me reposer durant la journée. Je le comprenais. Le temps passait à une vitesse folle. La première journée, nous n’avions fait que constater mon incompétence. La deuxième, nous avions enfin pu nous rassurer en voyant que j’assimilais les bases et que je ne faisais plus tourner en rond mon embarcation. La troisième et dernière journée fut la pire et la meilleure. Arak m’entraîna dans les rapides, prêts des cascades. Ce fut la panique. Ce fut grisant. Ce fut fatigant. Il fallait user de force et d’agilité. Si je lâchais mes pagaies, j’étais morte. Si je heurtais un rocher, j’étais morte. Si mon bateau se retournait, j’étais morte. Si je commettais la moindre erreur, si j’étais inattentive le moindre instant… J’étais morte ! Heureusement pour moi, ce troisième jour je ne le fus pas. Il fallait dire qu’Arak était là pour rattraper mes fautes. Demain, il ne serait pas à bord… « N’aie pas peur. » Nous étions revenus au campement. Arak me tendait un poisson carbonisé par le feu. « L’autre Kazak n’aura pas peur. » Je me contentais de hocher la tête. J’avais peur d’échouer et de réduire à néant tous les efforts qu’Arak avait faits pour moi. Il était un bon mentor. Passé la frayeur du premier jour, j’avais appris à le connaître un peu plus. Son esprit s’était endurci au fil des épreuves qui s’était amassé sur son chemin. Il avait le même âge que moi et espérait mourir dans cinq ans dans un abordage ou durant le sacrifice de sa personne. C’était un être courageux et fort. Il m’impressionnait. Je restais muette jusqu’à m’endormir.

Un oiseau me réveillait. Arak nettoyait déjà le camp. Je l’aidais avant que nous ne partagions un repas silencieux et méditatif. Ensuite, toujours dans un silence solennel, nous embarquâmes pour rejoindre le lieu de la course. Je devais y affronter une jeune Kazak. Si elle était considérée comme une novice devant faire ses preuves par ces pairs, elle était plus aguerrie que moi. Elle était née sur l’eau, j’étais née sur la terre. Tout était dit. Je serrais les dents et fermais les yeux. Arak m’avait appris à méditer dès que je sentais la peur m’envahir. Je devais faire le vide dans mon esprit pour laisser la nature le combler. Elle était forte et impétueuse. Ce devait être un honneur d’affronter ses courants et non un supplice.

« Nous y sommes. » J’ouvrais mes yeux. L’homme du premier jour était là avec une adolescente qui avait l’air impatiente. Nous accostions avant de se saluer chacun à notre tour. La fille se dirigea rapidement vers un canoë identique au mien après cela. « Va, petite fleur. » Je regardais Arak avant de filer à mon tour. Je sentais mes mains devenir moite à mesure que j’avançais l’embarcation dans la rivière avant de m’y installer. « Nous vous attendrons après la cascade. » fit l’homme que je ne connaissais pas. Sa novice hocha la tête. Elle brûlait d’impatience. De mon côté, j’essayais de m’aligner à sa pirogue. Quand ce fut fait, le départ fut donné par un cri presque bestial.

La fille s’élança avec vivacité. Elle avait plus de force dans les bras. Quand elle faisait un mouvement de pagaie, je devais en faire deux. Les cris de joie de mon adversaire me devançaient amplement. Je fronçais mes sourcils et pagaya plus rapidement. Je devais faire honneur à Arak. Je savais que je n’arriverais sans doute pas première mais je ne devais pas laisser l’écart se creuser davantage. L’eau commençait à s’agiter. J’avançais plus rapidement, portée par les courants. J’étais plus légère que mon adversaire. C’était un avantage en matière de vitesse mais cette légèreté pouvait aussi me coûter si je ne faisais pas attention. En effet, je sentais mon canoë se soulever et se détourner plus facilement vers les côtés. Je la rattrapais cependant. Je l’entendis jurer devant moi avant d’éviter de justesse un relief. J’anticipais plus rapidement le danger. Le vent soulevait mes cheveux, les faisant voler derrière moi. Je me penchais sur les côtés pour suivre les mouvements de mon embarcation. Je ne devais pas tomber. Les courants devinrent encore plus puissants. Ma pagaie aurait uniquement dû me servir de dirigeable à cet instant. Cependant, je sentais dans mes tripes que je devais continuer de pagayer pour la rattraper. Aussi, je plantai ma pagaie dans les remous et hurla quand ceux-ci essayer de me l’arracher. Je répétai mon geste encore et encore. Je la rattrapais. C’était grisant. Je comprenais maintenant pourquoi elle clamait sa joie dans des hurlements primaires. Je l’imitais, le sourire aux lèvres. Un saumon jaillit devant moi, je l’évitai de justesse et continua ma route. J’étais juste derrière. Elle cria plus fort en voyant l’obstacle nouveau qui se dressait devant nous. Elle était bestiale. Elle était belle. Encore une fois, je rejoignais son cri. La cascade était là, prête à nous affronter. Je sentais que ma peur m’incitait à renoncer mais il était trop tard pour faire marche arrière. « YA-HI ! » Le courant nous entraînait à notre perte. La fille écarta les bras, s’offrant à la nature. Je fermais les yeux, penchant la tête en arrière. L’adrénaline coulait en moi. Je prenais une grande goulée d’air tandis que mon canoë se pencha en avant pour rattraper la gravité.

Plus loin, les mentors observaient nos canoës chuter au cœur de l’écume et se perdre dans la brume créée par les trop nombreuses éclaboussures. « Hahaha ! » La Kazak riait en sortant des remous la première. Son canoë était intact. Tout comme le mien. Je riais avec elle. Nous étions trempées mais en vie. J’avais perdu la course à quelques secondes d’écart mais je l’avais fait. Je comprenais maintenant la bestialité de ce peuple. Elle était synonyme de liberté.

Le monde muta de nouveau, m’arrachant à la tribu Kazak. « Vous avez réussi, Dahlia. » « La première épreuve n’était pas simple pour vous. » « Et nous l’avons choisi pour cela. » « Vous avez pris conscience du monde qui vous entoure. » « Nous sentons que vous avez mûri. » « En gage de récompense... » « ... Voici la personne qui vous donnera l’anneau que vous recherchez. » Un nom fut dit. « C’est un tisserand. » « Il vous faut à présent affronter votre deuxième épreuve. » « Vous apprendrez de nouveau. » « Votre voyage continue. » Mon corps fut une nouvelle fois transporté dans un lieu nouveau.

Post III | 2578 Mots (... 8D)
Je prends VRAIMENT mon temps lalala X''D

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Jeu 19 Déc 2019, 09:48

Spécialités :
- Agilité : 28
- Force : 28
- Charisme : 21
- Intelligence : 32
- Magie : 40


Pouvoirs :
- Esprit du Totem - Aigle Royal
- Règne Animal
- Colère des Anciens
- Contrôle de la Glace
- Télékinésie

Armes:
- Sabre normal
- Arc de la foudre
- L'estoc trempée
- Un marteau de guerre


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Le chaman m’avait montré la direction où je devais aller afin de rejoindre les deux prêtres en question. Mais pourquoi avais-je atterri dans ce monde ? Qu’est que je devais faire au juste ? Je ne comprenais rien. Et en plus, pourquoi en savais-je autant que cette race que sont les chamans ? Je repris mes esprits une fois que j’étais arrivée devant les deux prêtes en question. « Bonjour Étrangère. » - « Bonjour à vous. » Ai-je dit en les saluant avec respect. « Tu es présente pour une mission précise. Tu as été amené dans ce monde afin que tu sois testée sur ton désir d’avoir une nouvelle vie et de tout recommencer. Afin que tu sois prête pour la suite des événements, nous te demandons d’accomplir deux missions. Ces missions te permettront de faire connaissance de la vie quotidienne des Chamans. » Il était vrai que j’avais beaucoup de connaissances sur eux, mais je ne connaissais pas réellement leur mode de vie et leur coutume. C’était une bonne occasion d’en savoir plus, mais surtout de vivre comme eux pendant une courte durée. Je continuais d’écouter les bonnes paroles des deux prêtres. « Ta première mission est d'assister un rituel avec des chamans et prier soit Edel, soit Ezechyel. Reviens nous voir lorsque tu voudrais réaliser ta deuxième missions. Je te souhaite bonne chance. Tu as la chance de vivre pendant quelques semaines avec les chamans, alors profites-en. Ce n’est pas tous les jours que nous donnons cette chance… » Les deux prêtres sourirent doucement avant de me faire téléporter au centre du village avec d'autres chamans, qui préparaient quelque chose.

Je restais bouche-bée devant tous ces événements. Je n’avais pas l’habitude qu’on me donne des ordres ainsi que de parler à des prêtres. J’aimais beaucoup la religion, je priais tous les jours la Déesse Phoebe. Il était intéressant de connaître de nouveaux Aetheri, surtout ceux des chamans. Il était l’heure de commencer mon intégration à ce nouveau peuple. Je n’avais pas peur de réaliser les missions données, c’était plus tôt le regard des autres. J’étais une étrangère, donc je ne savais pas si les Chamans étaient un peuple ouvert. « Alors, tu as parlé avec les deux prêtres. Que dois-tu faire comme épreuve ? » - « Je dois me mêler à vous, être comme vous et vivre comme si j’étais une Chamane. On m’a demandé de prier le totem d’Edel ou d’Ezechyel, selon mon choix et d’assister à un rituel. Puis, je dois aller dans la jungle pour soigner des animaux… » - « Oh ! Visiblement, tu as une bonne étoile avec toi. Nous allions justement commencer un rituel de Naissance. » - « En quoi cela consiste ? » - « Au lieu de t’en parler, tu vas le vivre avec nous. » L’homme resta calme et sans une expression sur son visage. Je vis, au centre de la tribu, des femmes avec leur nourrisson. Certains bébés venaient de naître, car ils étaient vraiment petits. Et d’autres étaient depuis quelques jours, voire quelques semaines. Je compris que le rituel de naissance ne se faisait pas tous les jours. Mais il rassemblait tous les nouveaux nés des derniers mois, pour ne faire qu’un rituel. La tribu était en train de préparer un grand feu de joie. Je décidais de les aider dans la construction d’un énorme tas de bois. Il fallait le terminer avant que le jour ne se lève.

Puis, nous devions danser tous ensemble autour du feu. « Mais je ne sais pas danser ! Je ne sais même pas si vous aviez une danse particulière pour ce genre de rituel. » - « Allons ! Fais comme vous, ce n’est pas très compliqué. » Je ne pus m’empêcher de rire jaune. Mon corps n’était pas si souple que cela, et j’étais toujours été une femme avec coincée, sans vouloir réellement s’amuser. Je regardais les différents Chamans dansés autour du feu, avant qu’une jeune chamane vienne me prendre la main pour me faire entrer dans le cercle. J’essayais d’imiter leur pas de danse, leur façon de bouger leur corps, leur pied, leur main. Bizarrement, je pris plaisir dans cette danse. Personne ne se moquait de moi, personne ne me fit de remarques sur ma façon de bouger, comme si j’étais un rocher. La journée se levait doucement. Le lever de soleil était vraiment magnifique. Les préparations continuèrent de se faire.

Au milieu de journée, un chaman vint vers moi : « Viens avec nous. Le sage de la Tribu va commencer la seconde partie de la cérémonie. » Je suivis le chaman tranquillement. Le sage de la tribu avait capturé un corbeau, qui représentait le symbole d’Ezechyel, donc de la mort. Ce qui était normal puisque les nouveaux nés signifiaient des nouvelles vies. Puis, la mère et le père des enfants se coupèrent une mèche de cheveux pour les faire brûler. Dans cette étape, je compris que les parents pouvaient être des parents adoptifs ou biologiques. Il n’y avait pas de distinction parmi les Chamans. Enfin, le sage invoque la Déesse de la vie, Edel, en tirant sur la pipe sacrée. Edel était souvent représenté par une colombe blanche, si ma mémoire était bonne. Elle était l’opposée exacte d’Ezechyel. Pendant le reste de la journée, nous faisons des prières à la Déesse de la vie. Des chamans m’avaient donné des vêtements blancs et on m’avait purifié. Il était important que je respecte les règles. Je ne pouvais pas me mettre de gâcher ce rituel tant attendu par les familles. Donc, je devais m’y plier. J’étais vraiment heureuse de connaître un nouveau peuple, avec de nouvelles coutumes, de nouveaux rituels et un nouvel mode de vie. Toute la journée nous dansions, nous chantions, nous prions la Déesse Edel.

De plus, les enfants reçurent leur nom, selon la lune de naissance. « La lune de naissance ? Peux-tu m’expliquer ? » - « Selon la lune de naissance, la pleine lune, le quart de lune, la nouvelle lune et toutes ces facettes, nous créons un prénom pour l’enfant et nous rajoutons à la fin, un caractère végétal ou minéraux. La lune est importante pour nous et nous aider énormément. Nous pensons, nous les Chamans, que la lune peut influencer le caractère d’une personne. » J’écoutais attentivement les explications du Chaman. La culture était tellement différente de celle des Evershas. Même si la lune était importante pour nous, elle avait une dimension différente pour eux. Le soir tomba aussitôt. Nous pûmes dormir quelques heures avant de se laver et se faire purifier de nouveau, avant de porter des vêtements noirs. La danse était de retour au beau milieu de la nuit. Je continuais de danser autour du feu pendant des heures. Le fait de ne pas dormir m’avait retourné mon esprit. Mon corps était lourd, mais j’étais heureuse d’avoir participé à ce rituel. Puis, je me retirais de la cérémonie, afin d’aller dormir un peu, me reposer. La journée fut longue et éprouvante. Je méritais bien de dormir quelques jours pour récupérer. Les Chamans me fascinaient. Ils étaient tellement libres, naturels et tellement ouverts avec les étrangers. Bon, je devais me dire que tout le monde n’était pas ainsi. J’avais bien fait de prendre cette potion, au final. Mais, je ressentais que quelque chose de plus grand allait se passer.

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[Event] Une main à marier

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