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 [Event] Une main à marier

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Lyz'Sahale'Erz
~ Chaman ~ Niveau I ~

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Lyz'Sahale'Erz
Dim 19 Avr 2020, 11:55


Je regardais la parade à travers des dizaines et des dizaines de corps éthérés. Ça ne me dérangeait pas. Mon cœur vibra d’abord au rythme de Zawa’Kar, ce qui ne m’empêcha pas de courir partout pour essayer d’observer et de retenir le maximum d’informations. Des personnes se tenaient sur des barques plus petites, ce qui leur permettait d’assister à la parade de plus près. D’autres, par contre, et ça aurait sans doute été mon cas si je n’avais pas réussi à monter à bord du drakkar, se trouvaient plus loin, sur les berges. Je souris d’un air malin. J’avais bien fait de demander à tout le monde. Au moins, maintenant, j’allais pouvoir voir les Élus, les Draugrs et le Suprême de l’Au-Delà. La musique des guerriers était profonde et gutturale, violente et rythmée d’une telle façon qu’il m’était aisé de m’imaginer les membres de la tribu se frayer un chemin jusqu’à leurs ennemis. Dans ma tête, ces derniers mourraient tous rien qu’en apercevant leurs corps recouverts de peintures et leurs yeux féroces. Je courus sur le côté où l’on pouvait apercevoir le Nilgoé. Je voyais les silhouettes de ceux que je souhaitais apercevoir. Comme si cela changerait quelque chose, je me penchai en avant, curieux et déterminé à étudier chaque visage et à les graver dans mon esprit pour toujours, des fois qu’il ne me soit plus jamais donné l’occasion de les croiser. La musique était brutale, comme les battements de mon cœur que je sentais jusque dans mes tempes. Mon corps dans son ensemble était électrisé. Je trépignais tellement d’impatience que mes pieds bougeaient et que j’avais du mal à rester en place. Je ne pensais plus du tout à ma nourrice ni à son Hozro. « C’est eux ! » m’écriai-je soudain, alors que Souw débutait sa propre musique sur plusieurs drakkars, dont celui sur lequel je me trouvais. Je m’étais trompé. Ce n’était pas un Delawam qui m’avait accepté. Ça me conforta dans l’idée que ma présence à bord n’était que justice.

Le groupuscule présent devant le temple était composé d’une vingtaine d’individus tout au plus mais me sembla devenir rapidement le centre de mon univers. Dès que mes yeux se posèrent sur eux, je fus incapable de détourner le regard. Au début, j’eus même du mal à considérer chacun comme un maillon de l’ensemble. Je me forçai cependant à détailler chaque silhouette, me laissant guider par mon instinct sur les corps présents. Curieusement, mon attention ne se focalisa pas sur le Hǫfðingi au début. La musique de Souw me donnait mal à la tête tout en me rendant extatique et hyperactif. Les sons aigus me crispaient, comme si le jugement était prêt à s’abattre sur moi. Je regardai une des Élues. Elle semblait jeune mais était plus âgée que moi. Blonde, elle vivait avec beaucoup trop d’intensité ce qu’il se passait devant elle et en pleurait. Les murmures de Souw me stressaient autant que ce que l'épouse dégageait. Je ne pus tourner le regard qu’au prix d’un gros effort, pour le poser sur la silhouette massive et plus rassurante de Delawam. C’était un homme à la peau sombre. J’avais entendu dire que ses conseils étaient très demandés. Il m’impressionna. Mes poils étaient hérissés sur mes bras. Le mélange de chant et de son de la musique de Souw provoquaient le malaise. C’était comme si un essaim d’abeilles s’apprêtait à se jeter sur le monde, amplifié en échos par la magie. La fumée dansait pour illustrer la parade. C’était magique et ça me plut, même si je préférais toujours l’idée que je me fisse de la chasse. Je contemplai ensuite celle que j’envisageai comme étant Aylimr. J’avais entendu des Esprits parler de sa vision des choses qui l’opposait à Delawam. Certains disaient qu’elle se baignait dans de l’or. Ça ne m’avait jamais intéressé parce que je préférais la nature et la simplicité. En plus, je n’avais aucune idée précise de ce qu’était une pyramide ou une piscine d’or. En la voyant, tout ce qui la concernait me parut néanmoins bien plus captivant. J’imaginai un combat entre Delawam et Aylimr et ceci me donna des frissons.

Alors que la parade de Souw faisait place à celle d’Aylimr, mon regard, lui, passa d’Aylimr à Souw. Les chants achevèrent de m’effrayer. Cette femme, véritable titanide, semblait pouvoir me contenir plusieurs fois, tant en hauteur qu’en largeur. Je me recroquevillai un peu contre le bord en bois du Drakkar, espérant qu’elle ne me vît pas. Je savais qu’il s’agissait d’une femme mais ses traits auraient pu être ceux d’un homme. Si je n’en faisais qu’à ma tête concernant les ordres de ma nourrice, j’étais certain que si Souw m’avait dit de rester sage, je lui aurais obéi aveuglément. Moi aussi, je voulais devenir musclé, pour être capable de me battre contre les ours et d’autres créatures gigantesques ! La voir, en plus de m’effrayer, me motiva davantage. Moi aussi je deviendrais comme ça et je pourrais me battre contre elle ! J’avais entendu dire qu’elle avait beaucoup de cicatrices. Zawa’Kar devait l’admirer et la désirer. Moi aussi je voulais des cicatrices et ce n’était pas en tannant des peaux de bête que ça allait arriver ! J’aimais beaucoup la musique d’Aylimr. Je m’imaginai me battre contre la blonde. Elle devait au moins équivaloir cinq gros ours… ou dix… ou vingt. Les chants créaient un tourbillon de détermination dans ma tête. Une chaleur de possibilités se déploya dans mon corps. J’allais devenir grand, musclé et ensuite j’irai chasser Souw ! Ou quelque chose comme ça.

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Mar 21 Avr 2020, 16:00



Une main à marier




Ragnar se tenait droit, contre l’un des murs de Zaowa. Avec ses quelques « voyages » forcés, sur des terres qui n’appartenaient pas à son peuple, son humour semblait avoir péri à jamais. Fier et tendu, il fixait les autres Chamans d’un air attentif, ressassant sa précédente défaite. Il les entendait parler des Élus mais lui restait silencieux, sérieux. Il n’aimait pas savoir que des étrangers foulassent le sol d’Awaku No Hi. Ça lui déplaisait, quand bien même tout ceci était de volonté Divine. Si, enfant, Lilith l’avait rendu curieux vis-à-vis du monde extérieur, ce n’était plus le cas. S’il avait envie d’y aller, ce n’était pas pour voyager ou accepter les autres peuples mais pour les détruire. Ténébreux et bestial, Ragnar éprouvait une haine sans borne contre ceux qui n’étaient pas des Chamans. Son cœur s’était noirci lorsqu’il avait assisté – certes rapidement mais tout de même – aux mœurs des autres races. Lorsqu’il était petit, l’Ange lui racontait de belles histoires et lui ramenait des cadeaux des territoires extérieurs. Il savait maintenant qu’elle avait dû magnifier les choses. Ceux qui vivaient ailleurs n’étaient que des impies, qui croyaient en de faux Ætheri ou les priaient d’une façon erronée. L’esprit de l’homme s’était fermé pour donner ce qu’il était aujourd’hui. La peur continuait de s’immiscer en lui régulièrement mais il souhaitait tendre vers l’assurance nécessaire pour scalper le crâne de ceux qui le méritaient. « Les Humains rendent aveugle, tu le savais, toi ? » commenta un enfant, non loin. Il parlait à un autre bambin qui sembla étonné de l’apprendre. « On ne peut plus voir à cause d’eux ? » Les Esprits uniquement mais le jeu de répétitions et de rumeurs avait tendance à déformer les informations. Ragnar effectua quelques rotations de ses épaules. Il avait des courbatures à cause de ses entraînements. Normalement, il n’aurait pas à protéger les Humains. Il était trop bas dans la hiérarchie pour le moment. Son importance était minime. Il devait encore apprendre, même si ce simple fait l’enrageait. Il n’était que colère la plupart du temps. Il sentait des accès de violence le saisir et ces derniers n’allaient pas en s’arrangeant.

La parade eut le mérite de le détendre. Il dansa sur la musique, au rythme frénétique des tambours, jusqu’à s’épuiser. Suite ici.


« Lilith ! » Un Chaman arriva à sa hauteur, essoufflé. « J’ai ça pour toi. » La brune regarda le pli. « C’est de la part d… » « Je sais. » Personne ne lui écrivait normalement. La tradition orale chamanique tendait à faire passer les messages par personne interposée lorsqu’il n’était pas possible de le faire soi-même. Elle prit le papier. « Merci. » Elle lâcha l’outil qu’elle tenait dans les mains auparavant et rejoignit le tronc d’un arbre contre lequel elle s’appuya après s’être assise. Elle avait chaud. Son front était couvert d’une fine pellicule de sueur. Depuis quelques temps, elle restait volontairement à l’écart des autres. Elle partait tôt le matin et revenait tard le soir. Quand on lui parlait, elle faisait tout pour mettre un terme rapidement à la conversation. Ils ne parlaient que de ça ici : le mariage du Hǫfðingi. Les Chamans allaient et venaient par groupes. Ils partaient sur Awaku No Hi et revenaient. Les rumeurs allaient bon train concernant les enfants à venir, qui purifieraient le peuple. Même si elle évitait d’avoir à les entendre, la jeune femme ne pouvait faire autrement. Chacun en parlait, même au milieu de la nuit noire. Cette nouvelle la glaçait. Elle faisait pourtant tous les efforts du monde pour réussir à honorer les Ætheri, pour réussir à se conformer à ce que tous attendaient d’elle. Elle travaillait les champs et en apprenait davantage sur la conception et le soin à prodiguer aux enfants. Elle paraissait apprivoisée mais, au fond d’elle, elle hurlait, comme une bête féroce que l’on aurait blessée. Aussi, avant d’ouvrir le courrier, elle inspira un coup. Ses doigts coururent ensuite sur le papier. Elle le déplia et lut. Il y avait un dessin avec. Ça la fit sourire.

Le soir, elle rentra un peu plus tôt, afin de rédiger sa réponse. Une main sur son ventre, elle réfléchit quelques secondes. Les murmures parlaient des époux, du temple de Blanche, de la réunion des Draugr et des nuits de noce à venir.

« Devaraj.
Je n’aurais pas pu être présente, même si certains me reprochent mon comportement. Cette union, bénie par les Ætheri, me semble, à moi, être en réalité une malédiction. Je ne veux pas te voir avec eux. Je ne supportais déjà pas de te voir copuler en temps normal alors te savoir marié à d’autres… Non, c’est trop difficile. Je ne devrais m’en prendre qu’à moi-même. J’étais ta femme et j’aurais dû le rester. Peut-être qu’en partant, j’avais envisagé que tu me courusses après pour m’enfermer dans ta chambre pour toujours. Tu dis que je devrais te tuer si tu venais à m’oublier mais tu m’as déjà oubliée une fois. Entre nous, je n’ai pas besoin que tu m’oublies pour essayer de t’assassiner. Tu le sais. J’ai envie que Blanche soit jetée en pâture à des hyènes divines, au moins autant que de sentir tes mains sur moi. Tu me manques. Je te demanderais bien de jeter ta couronne d’épines au feu. Je sais que ce n’est pas possible. J’espère que tu seras là pour l’accouchement. J’espère aussi que mes autres enfants vont bien. »

Elle fixa un instant ce qu’elle avait écrit. À chaque fois qu’elle pensait à lui, ses rêves lui revenaient en mémoire, des rêves dans lesquels il déversait sa semence en elle, encore, et dans lesquels elle tombait de nouveau enceinte sous l’œil impitoyable d’un corbeau et d’une colombe.

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Mar 21 Avr 2020, 19:50

Imala se demandait si tous les Chamans s'étaient réunis en cet endroit précis pour célébrer le mariage de l'Hǫfðingi, dont la Parade était suivie avec une immense excitation et un déploiement d'hommages qui ne se traduisaient pas en présents abondants. Cet amas était tumultueux, une masse mouvante comparable à une colonie de fourmis. Forme ondulante et bruits fracassants dominaient ses sens, elle craignait d'être entraînée dans la puissance de ce courant indomptable. Elle ravalait sa salive, tremblant au même rythme que les siens dansaient, soumis à l'ardeur de leurs mouvements exécutés avec une maîtrise mélangeant grâce et brutalité. Dans un tintamarre à lui en donner le tournis, la Chamane se laissait totalement enivrer. Plonger dans tout ceci aurait été pure folie, mais cela devait être une caractéristique commune à chacun d'entre eux. Elle se laissait absorbée et entraînée dans ce mouvement infernal et hasardeux de ses membres surexcités. Malheureusement, à l'instar de ses aînés, elle se retrouvait rapidement débordée et essoufflée, s'accordant quelques pauses, tout en gardant ses yeux grands ouverts. Tout cela l'impressionnait énormément, l'événement en lui-même devait en être la cause. Si elle s'était rapprochée au mieux pour observer et attendre ce que tous attendaient, elle était droite et avait du mal à bouger dans tous les sens tant la foule était compacte. Une certaine retenue l'empêchait de vouloir se relâcher complètement ou d'éprouver la moindre once de fatigue, comme si elle craignait de contrariée les Aetheri.

C'était ... Peut-être ce qui la tracassait. Ces derniers temps, elle ... avait des rêves étranges. La Chaman parcourait une sorte de labyrinthe, marchant en maintenant sa main et sa posture en sur un mur mélangeant le blanc et le bleu luminescent, éclairant ses pas hésitants. Ce n'était pas un songe anodin. La Barnoeska était visiblement à un tournant, c'est ce qu'on lui avait dit lorsqu'elle l'avait mentionné. Ce rêve l'incarnait, représentant son intérieur où elle devait trouver son chemin pour atteindre sa réponse et ainsi trouver sa place. Une sorte d'initiation. Imala avait ravalée sa salive. Elle ne se sentait pas prête pour quoi que ce soit. Elle secouait la tête, laissant là ses craintes. Préférant de loin regarder tout ce qui était à portée de sa vision pour en gravé la moindre scène sur sa rétine. Les Élus devaient être incroyables à observer, mais elle ne voyait que leurs traits diffus d'aussi loin. Ça l'intriguait réellement. Surtout qu'il y avait des tas d'histoires sur certains eux. L'existence d'autres races lui paraissait vague. Ils y avaient des Déchus qui étaient très beaux de nature, ainsi qu'une Ange, qui ne pouvait se reproduire que par amour véritable, mais également des Humains. Ceux-ci avaient la particularité de retirer la Magie de ceux qui les entouraient. Ce serait sûrement des alliées très puissantes, même si elles rendaient aveugles ... Peut-être que ... Non. Tout cela découlait d'une décision vraisemblablement logique. Une union entre les âmes qui ont été choisis pour avancer ensemble sur le chemin de la Vie avec une énergie propre, combinée à celle des Aetheri.

Imala !
Oui ! s'exclama-t-elle en revenant à la réalité. Qu'est-ce qu'il y a ?

Son frère s'émerveillait devant absolument tout ce qu'il voyait, il essayait de l'entraîner plus loin en tirant sur son bras, il essayait d'y mettre toute sa force pour l'obliger à bouger. Ce dernier avait un peu peur d'y aller seul, étrangement, la craint de se perdre semblait lui avoir effleuré l'esprit, même si l'envie de se débrouiller comme un grand lui aurait bien convenu.

Viens, on va regarder là-bas ! On verra peut-être mieux !

L'aînée approuvait d'un signe de tête et se mis à courir en riant, dans un même mouvent que son cadet, essayant de se créer un chemin, heurtant quelques autres sans qu'ils n'aient réellement de remontrances à leur faire, tant on perdait rapidement de vue les malotrus. C'était difficile pour des enfants de rester en place. Cet événement n'était pas anodin et il ne se représenterait pas avant longtemps. C'était sûr. C'était ce qu'on disait. De là où ils étaient, les deux Chamans étaient sous le charme de la radieuse voix de Raya. C'était un chant d'une telle pureté que les yeux de l'aînée piquaient, prête à se mettre à pleurer. Son être entier tremblait comme si elle allait entrer en transe rien qu'à l'écoute. Elle ne savait détourner les yeux de cet être merveilleux, concentré sur ses yeux, ses lèvres ... comme hypnotisée. Rêveuse. Emportée. Elle regrettait de ne pas voir son visage d'encore plus près, mais sans doute n'en était-elle pas encore digne, alors Imala se laissait bercer. Seuls les Aetheri savaient. Lorsque le chant cessait, elle ressenti comme un vide dans son coeur. Sans doute devait-elle être ... plus appliquée. C'était sans doute ce que voulait dire son rêve. Que ce n'était pas encore assez. Elle devait avancer et apprendre. Apprendre et vénérer les Dieux, avec respect et dévotion, mais elle devait apprendre tous les tenants et aboutissants. sans ça, elle n'avancerait. Tout ce que cela impliquait. Elle le devait. Peut-être, alors, connaîtrait-elle l'apaisement ? Un frisson parcouru son échine. Comme muette sous l'effet d'un regard tranchant et indiscernable durant la Bénédiction de l'Hǫfðingi. Cette chose qui hantait ses rêves la terrorisait.

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Lyz'Sahale'Erz
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Lyz'Sahale'Erz
Mar 05 Mai 2020, 10:33


« Écoute ! Écoute ! » m’écriai-je soudain. « C’est la parade de Mior ! Mior, c’est ma tribu ! » « J’avais compris. » commenta le Chaman qui m’avait accepté sur le navire. Un grand sourire fendit alors mes lèvres, tandis que tout mon corps bougeait au rythme lent des percussions. C’est à ce moment précis que je me mis à détailler le Hǫfðingi, celui-là même qui jouait avec les volutes de fumée. Wom'Zaïkam'Yé. Il avait l’air fatigué mais la magie qui irradiait de lui m’impressionna. Il était semblable aux Ætheri puisque ceux-ci lui parlaient et l'avaient choisi. Peut-être même venait-il lui rendre visite et lui confier des secrets sur le passé et sur le futur ? Aussi curieux qu’envoûté, je me mis à penser à des milliards de possibilités, dont beaucoup sans queue ni tête, concernant ce que le Suprême de l’Au-Delà savait. Moi aussi je voulais savoir. Il était un véritable modèle. Il avait obtenu les faveurs des divinités. J’avais entendu des rumeurs, comme quoi il jetait les serviteurs par la fenêtre parfois. Tout ce que je savais c’est que si le Maître des Esprits, élu des Dieux, le faisait, c’est que ceux-ci le méritaient. Ils devaient avoir fait preuve d’hérésie ou déplu à un Æther. J’avais aussi entendu dire qu’il mangeait les Esprits Parasites. Il y avait des histoires effrayantes sur ces derniers mais je n’en avais jamais vu. C’était plus comme une légende pour moi, un risque lors de la première fusion, quelque chose qui pouvait détruire l’Esprit du Chaman. De tout ça, je déduisis que le Roi faisait ça pour nous protéger. « Je suis trop heureux de le voir ! » lançai-je, plus pour moi-même que pour autrui. « Je suis sûr qu’il peut vaincre des ours à une main, comme Souw ! » commentai-je. Je savais qu’il avait été un Zawa’Kar. J’aurais préféré qu’il fût un Mior, uniquement parce que c’était ma tribu, mais Zawa’Kar c’était bien quand même. Il avait la carrure des guerriers. Je me penchai un peu plus en avant, manquant presque de tomber dans l’eau. Si ce que ma nourrice m’avait raconté était vrai, pour devenir le Zawa’Kar, il fallait se couper le petit doigt et manger le cœur, les poumons et les yeux d’un sacrifié. Je voulais voir s’il avait le petit doigt coupé. Je n’arrivai pourtant pas, à mon grand malheur, à distinguer ses mains. Une moue déçue s’installa sur mon visage une seconde avant que mes questionnements ne reprennent de plus belle. Je me demandai ce que la tribu faisait de ces doigts coupés…

Mon attention se porta ensuite sur la parade de Raoni, sensuelle, mais mon regard revint bien vite se fixer sur la silhouette voilée de celle qui n’était autre que Raya. Ma curiosité s’en renforça. Je n’aimais pas les secrets. Je voulais tous les connaître, alors un visage que je ne pouvais pas distinguer avait de quoi me rendre fou d’impatience. Certaines rumeurs disaient qu’elle allait se dévoiler mais je me disais que ceux qui les faisaient courir avaient fait ça juste pour me tourmenter. Et si j’y croyais et qu’elle ne le faisait pas ? Je serais bien déçu. Je préférai ne pas trop la contempler et tournai les yeux vers Kazak. J’aimais beaucoup ce mariage, qui me permettait de détailler chaque Draugr et de les comparer entre eux. Ce n’était jamais arrivé encore dans ma vie. J’étais jeune alors on ne me laissait pas forcément aller à Zaowa ou sur les lieux de rencontre. Le fait que je dusse tanner la peau était la justification la plus employée. Mais moi je voulais aller aux cérémonies, pour voir les Draugrs, le Hǫfðingi et apprendre d’eux comment bien chasser un ours et d’autres choses ! Impatient, le rythme lent de la parade de Delawam ne me calma pas. Cependant, la musique me fit un drôle d’effet lorsque je me mis à regarder Kazak. Elle ne semblait pas faite pour autant de sensualité, même si ça la rendait d’autant plus terrible à mes yeux. J’eus une vision d’elle sur la proue d’un navire, son regard fixé sur l’horizon et ne se laissant pas distraire par les vagues venues s’écraser contre la coque. Elle était connue pour sa barbarie mais je préférai m’en tenir à ma propre image. Je la voyais comme impressionnante et fière, digne de l'océan et à-même de ramener le fruit de pillages sanglants.

Un frisson parcourut tout mon corps lorsqu’Alséa résonna. Kaori apparut dans mon champ de vision, l’Oracle. Mes sentiments à son égard ne furent pas clairs. Elle forçait l’admiration et le respect. Petit, l’une de mes nourrices m’avait murmuré des histoires sur l’Oracle, celle qui interprète les songes et guide les pas du Hǫfðingi, celle à qui les Ætheri murmurent, celle qui n’a ni âge ni passé. C’était tellement excitant de pouvoir la voir, d’autant plus que converser avec elle n’était pas offert à n’importe qui. Elle m’intrigua tellement que la parade d’Alséa en perdit en intensité.

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Lyz'Sahale'Erz
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Lyz'Sahale'Erz
Sam 09 Mai 2020, 10:16


La parade de Nyam commença. Si je n’étais encore jamais entré en transe, j’eus l’impression que la mélodie pût m’y conduire sans difficulté. En quittant un instant le Nilgoé des yeux, je me rendis compte que les Chamans dansaient et chantaient, de partout, même des berges et des canoës. Beaucoup de bébés pleuraient. Les enfants moins âgés que moi et ceux de mon âge s’amusaient, se poursuivaient, riaient. Je fermai les yeux, sentant un sentiment intense me saisir. Je balançai mon corps en rythme en essayant de profiter de ce moment. Je devais en mesurer l’importance. Peut-être qu’Ezechyel m’appellerait à lui avant que je ne puisse assister à un nouveau mariage royal. Ce serait sans doute le seul de mon vivant. Je n’avais pas peur de la mort puisque je savais qu’elle était une étape dans l’existence. Seulement, je voulais accomplir des choses avant le passage vers l’Au-Delà.

Lorsque j’ouvris les yeux de nouveau, je me concentrai sur Raoni et Alséa. Les deux Draugrs n’auraient pu être plus différents. L’un honorait la vie et l’autre la mort. Ma nourrice m’avait appris quelques coutumes de la tribu Raoni. Le sexe y avait une grande place et on contait des histoires d’orgies géantes où les corps se mêlaient à n’en plus savoir quel membre appartenait à qui. Je trouvais ça dégoûtant, encore aujourd’hui. En revanche, les rixes m’avaient beaucoup intéressé, des histoires de guerriers se battant jusqu’à la mort pour célébrer la vie. Si je souriais avant de poser mon regard sur Alséa, une fois que ce fut fait, mon sourire disparut. Elle semblait morte et vivante à la fois, comme si un unique souffle seulement la maintenait en vie. Je me rappelai sans mal les paroles qui m’avaient été rapportées, que je me mis à murmurer, toujours sous l’emprise de la musique entêtante de Nyam. « Lorsque l’Æther de la Mort est en colère, un Chaman est choisi pour l’apaiser. Ses côtes sont brisées, écartées. Ses poumons sont sortis puis posés sur ses épaules. S’il ne crie pas, alors il est réincarné et honoré en servant Ezechyel dans sa nouvelle existence. » Je frissonnai. Je vénérais les Dieux mais je n’avais pas très envie de finir comme ça. Je préférais partir chasser les ours et devenir comme Zawa’Kar lorsque je serai grand ! Je me mis à fixer le guerrier. Son corps semblait composé uniquement de muscles. C’était un religieux autant qu’un guerrier, une force de la nature. Beaucoup d’histoires circulaient sur lui. J’avais entendu deux membres de ma tribu le décrire comme cannibale. Il mangerait même les enfants. Heureusement pour moi, je n’étais plus vraiment un enfant. Un peu mais de moins en moins, ce qui me donnerait peut-être une forme d’immunité. De toute façon, il ne penserait pas à me manger si je devenais un chasseur émérite ! Zawa’Kar aussi pratiquait l’aigle de sang, d’une autre façon qu’Alséa. Le supplicié devait boire son propre sang et son cœur était mangé cru par son bourreau. En y pensant, tanner la peau des bêtes n’était pas si terrible, même si je n’avais aucune certitude que toutes ces légendes fussent vraies. Je ne les avais pas vues de mes propres yeux et, contrairement à l’existence des Ætheri, je remettais souvent en doute ce que je ne constatais pas par moi-même.  

Mon attention se reporta sur les Élus. C’était tout aussi satisfaisant de les observer qu’admirer les Draugrs, peut-être un peu plus parce que je ne les connaissais pas. Je ne savais presque rien d’eux. Ma curiosité n’en était que plus grande. Il y avait plus de femmes que d’hommes. Un blond attira mon attention au début. Il semblait plus détendu que certains mais admiratif aussi. Je me demandai à quel peuple il appartenait, ce qui me posa rapidement quelques difficultés puisque j’étais loin de tous les connaître. J’avais surtout entendu des rumeurs, des bruits, un peu comme si les étrangers n’étaient qu’un mythe parfois. Pourtant, je savais qu’ils existaient bel et bien. J’avais vu les Corvus Æris et je savais que nous faisions du commerce avec l’extérieur parfois, à moins que cette débile de fille m’ait encore raconté n’importe quoi. Ce qui ressortait beaucoup des conversations était la présence d’Humaines parmi les Élus, ceux qui rendaient aveugles. Cet homme ne devait pas en être un. Tout le monde parlait au féminin. À moins que les Humaines ne ressemblent à des hommes ? Tout était possible avec les non-Chamans, même si les Esprits apparaissaient plus ou moins normaux. Rares étaient ceux qui voulaient se confier à moi pour l’instant mais, un jour, les Esprits me parleraient beaucoup et je saurais plein de choses !

Un sourire extatique éclaira mon visage lorsque je reconnus la Dasäha'lha'o'Raanu. Je savais qu’elle était une Ygdraë et que les Ygdraë avaient de longues oreilles pointues. Au moins, je connaissais ça ! Certains Chamans avaient déjà discuté de son histoire en ma présence mais je n’avais jamais rien compris. Elle se serait enfuie de chez elle parce que son peuple voulait l’enfermer. Depuis que j’avais entendu ça, j’avais une vision totalement faussée de ce qu’était un Ygdraë en réalité et les considérais comme un peuple maléfique qui enfermait les femmes pour les empêcher de chasser. En tout cas, le Hǫfðingi l’avait pris avec lui alors qu’elle était une étrangère et ça faisait parler, même si elle était une Élue de Raanu. Si elle se mariait avec lui alors est-ce qu’elle était aussi une Élue de Ka’Hina ? Je devais absolument savoir. Peut-être qu’en demandant à ma nourrice elle pourrait me répondre, une fois qu’elle m’aurait disputé pour ne pas lui avoir obéi. Il ne fallait pas que j’oubliasse ma question entre temps.

Lorsque la musique de Nyam se termina, j’étais en train de détailler un autre homme, brun, avec une barbe. J’étais déçu de ne rien savoir sur lui.

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Lyz'Sahale'Erz
Sam 23 Mai 2020, 11:39


La parade de Raya me donna envie de danser. Moi aussi je voulais des habits comme eux, colorés. Bien sûr, je ne les désirais pas pour chasser. N’importe quel ours m’aurait vu approcher à des kilomètres si j’avais porté ça mais, pour le campement, ça pouvait être bien. « Hum… » Finalement, ce n’était peut-être pas une bonne idée. Ma nourrice me repérerait trop vite et m’empêcherait d’aller crapahuter dans la forêt. Elle le faisait déjà mais, quand elle avait le dos tourné, je pouvais au moins espérer avoir cinq ou dix minutes de liberté. Souvent, je pouvais même grappiller vingt minutes en faisant semblant de ne pas l’entendre. Elle envoyait alors son Hozro me réprimander et j’étais obligé de rentrer. Je fis la moue en y pensant, avant de reporter mon attention sur les Draugrs et les Élus. Il y avait une femme blonde, avec des yeux azurés. Je n’en savais rien mais s’il fallait désigner l’Ange dans leur groupe, j’aurais misé sur elle. J’avais entendu dire qu’il y avait deux Élus qui étaient liés. Je n’avais pas vraiment compris les propos mais certains Chamans avaient avancé que c’était un peu comme ce qui unissait un Chaman et son Hozro. J’imaginais donc que l’Ange et l’Humaine devaient fusionner ensemble pour ne former plus qu’une seule personne. Il ne restait plus que deux Élues. Aucune des deux n’avaient l’air bien à l’aise. Nul doute : elles n’auraient pas pu m’accompagner chasser un ours. L’animal les aurait tuées d’un coup de patte. Même si je ne pensais pas me marier un jour, parce que les filles c’est nul, je me dis que si j’avais été le Hǫfðingi, j’aurais préféré prendre des épouses un peu plus solides, comme Souw. Comment allaient-elles pouvoir porter un enfant ? Elles paraissaient chétives. Les nouveau-nés ne seraient sans doute pas des chasseurs, ce que je trouvais dommage. Ils allaient probablement rejoindre Nyam ou Raya, à méditer ou s’admirer toute la journée. C’était nul.

Finalement, je fus incapable de déterminer laquelle des deux femmes était liée à l’Ange et portai mon attention sur Mior avec une admiration pleine et entière. L’homme était plus discret que d’autres Draugrs mais c’était le chasseur par excellence, en plus d’être le chef de ma tribu. Il était membre des Corvus Aeris et ce simple fait me poussait tous les jours à vouloir, moi aussi, les rejoindre. Il y avait d’autres raisons, comme la curiosité insatiable qui m’habitait pour l’étranger et ce que je ne connaissais pas, par exemple. Je voulais me distinguer au sein de ma tribu et suivre les traces de ce grand homme. Je voulais en savoir plus sur les autres peuples, ceux qui étaient vraiment différents de nous, pas les Esprits, même si j’étais certain que lorsqu’ils voudraient bien me parler d’eux, j’apprendrais pleins de choses par leur intermédiaire. Pour l’instant, l’Hozro de ma nourrice me laissait juste deviner que les Anges n’étaient pas très drôles et obéissaient aveuglément aux autres, même quand les ordres étaient stupides. Après tout, si j’avais envie de chasser dans la forêt, pourquoi est-ce qu’il voulait restreindre ma liberté, hein ? Parce que ma nourrice le lui avait dit ? En quoi ça le regardait ? J’en avais conclu que les Anges ne savaient pas avoir leur propre avis et qu’ils étaient des sortes de domestiques ou de soldats au service d’autres personnes qui décidaient pour eux. Pourtant, je n’étais sûr de rien. Le seul moyen de le savoir était de rejoindre les Corvus Aeris, comme mes parents, et de sortir d’Awaku No Hi pour découvrir le monde. Peut-être que les Zawa’Kar avaient raison et qu’il n’y avait, par-delà nos frontières, qu’une bande d’hérétiques dégénérés mais je ne croyais pas. Il y aurait forcément quelque chose de bien, des ours encore plus gros, d’autres bêtes à chasser !

Mes yeux roulèrent sur Nyam. Je n’aimais pas trop cette tribu, sans l’avoir vraiment côtoyée. J’avais entendu dire que ses membres étaient bizarres, qu’ils cherchaient à se détacher de leur corps et devenaient frigides, quoi que cela pût vouloir dire, avant d’avoir soudainement faim de tout. Ils me paraissaient être un peu ambivalents et je n’aimais pas trop les gens bizarres, qui disaient parfois oui et parfois non. Au moins, avec ma nourrice, c’était toujours non. Je n’avais même plus besoin de demander et pouvais donc agir en conséquence, c’est-à-dire désobéir tout le temps. « Gamin, regarde. » me souffla le Souw. Nous allions assister à un événement historique : Raya allait enlever son voile. Je n’étais pas franchement prêt à ça. J’allais revoir ma position sur les filles après sa performance.

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Jeu 09 Juil 2020, 10:42


« Ben alors Tekoa, pourquoi t’es tout rouge ? » gloussa la fille. « Laisse-moi tranquille ! » répondis-je, en grognant un peu. Je n’aimais pas les filles, sauf Raya. C’était à cause d’elle que j’étais rouge. Lorsqu’elle avait retiré son voile et s’était mise à chanter, j’en avais perdu ma langue et ma capacité à bouger. Maintenant je me sentais tout bizarre et c’était nul. Plus j’essayais de l’oublier et plus son image me hantait.

En tailleur sur un tapis, mes coudes étaient appuyés sur mes genoux et mes poings écrasaient mes joues dans une moue boudeuse et renfrognée. Mon corps avait fait quelque chose de bizarre, propre aux adultes. Je n’avais pas envie. Moi, je voulais devenir chasseur, pas participer aux orgies de Raoni. Et puis quoi encore ? Ce n’était pas en faisant des orgies qu’on arrivait à tuer un ours. « Regarde, il boude ! » se moqua-t-elle encore, tout en entraînant avec elle l’une de ses amies. « Je ne boude pas ! » « Si tu boudes ! Il boude ! Il boude ! » « T’es amoureux, Tekoa ? » « Bouh il est amoureux ! » Je serrai les dents, pris une pomme entre mes mains et lui envoyai au visage. Je ratai ma cible mais la touchai quand même à l’époque. La voix de ma nourrice résonna. « Tekoa ! On ne joue pas avec la nourriture ! Que dirait un Delawam s’il te voyait ? » « Rien parce qu’ils sont trop gentils pour me rouspéter dessus, contrairement à toi ! » dis-je. « Tekoa ! Excuse-toi ! » Je fis une grimace d’agacement. J’étais bien obligé d’obéir, sinon elle allait encore m’attacher à elle et je ne pourrais pas aller danser et festoyer. Je serais obligé de rester avec elle et, franchement, ses discussions d’adulte sur la pluie et le beau temps ne m’intéressaient pas du tout. Moi, je voulais voir les Élus, déclarer ma flamme à Raya et me battre avec Souw ou Zawa’Kar. Dans mes fantasmes, j’arrivais à battre l’un des deux Draugrs et j’étais acclamé comme le plus grand chasseur d’Awaku No Hi ! Rien que ça, oui. Néanmoins, ma faible condition physique et les ordres de ma nourrice me ramenaient bien vite à la réalité. « Je m’excuse. » « Je préfère ! Et va t’amuser un peu, au lieu de bouder sur ton tapis. » « Oui Tekoa, viens t’amuser avec nous. » « Surement pas. J’aime pas les filles ! » D’ailleurs, je me demandais bien pourquoi est-ce qu’elles me tournaient autour comme ça, si ce n’était pour le simple plaisir de me mettre dans l’embarras. « Tu as un amoureux alors ? Tu sais que c’est pas ça qui va contribuer à la démographie ! » Je penchai la tête sur le côté, en me redressant légèrement. « Tu vas arrêter oui ? C’est parce que t’as pas d’amoureux que tu m’embêtes ? Vous avez qu’à aller vous en chercher un, toutes les deux. Moi j’en veux pas ! Je veux être un chasseur ! Ma vie ce sera dans la forêt, en embuscade ! Je deviendrai une légende et je serai libre et sans attache, comme Mior ! » « Oui oui c’est ça. En attendant, Mior il participe aux orgies, lui. Mais bon, c’est pas grave, t’es encore un enfant ! T’as un petit kiki et t’assume pas, c’est tout ! » Une expression indescriptible passa sur mon visage, un mélange de surprise et d’agacement. « Tais-toi ! J’ai pas un petit kiki ! » « Siii ! » Je fis une nouvelle grimace et me levai. « Je vais aller m’amuser tout seul puisque c'est comme ça. Vous, je vous aime pas. » lâchai-je, avant de tourner les talons. Mon visage prit une expression de pimbêche et je répétai, exagérément « T’as un petit kiki Tekoa ! Je suis une fille et je me mêle de ce qui ne me regarde pas. Gnagnagna ! » Moi, j’allais aller danser et manger, tout seul, sans elles ! Peut-être que si je faisais les yeux doux aux bonnes personnes, j’allais même pouvoir fumer de l’herbe à pipe ! Ce n’était pas gagné mais si j’insistais bien, les grands en auraient tellement marre qu’ils finiraient par céder.

Quelques temps plus tard, j’imitai gauchement les mouvements des danseurs, tout en suivant le rythme des instruments du mieux que je le pouvais. J’étais ridicule mais je m’amusais tellement que je n’arrêtais pas de rigoler, tout en criant et gesticulant partout. La nuit qui viendrait, je rêverais du Maître des Esprits, de Souw, de Mior, des Élus et des ours, de Raya et de sa voix, ainsi que de ces débiles de filles.

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Fin

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[Event] Une main à marier

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