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 [Event] Une main à marier

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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Mer 22 Jan 2020, 15:59

Une main à marier


Ses mimines cessèrent leur manège de tri lorsqu’Alix se rendit compte qu’une bonne partie des teintes étaient absentes. Étant donné l’immensité du drakkar, il se pourrait que les autres couleurs soient ailleurs, néanmoins cela impliquait d’explorer le navire au beau milieu des prémisses d’une orgie… Quelle aventure. Le pire étant que malgré tous ses efforts pour ne pas y penser, la tentation de céder lui caressa les nerfs. Cependant, se laisser aller pourrait amener sa perte ; une idée au fond de son crâne lui dictait de trouver un moyen de contenter les Chamans, de les convaincre qu’elle les comprenait et que sa place était légitime. Des couleurs, des symboles… Ses iris ferreuses captèrent alors plusieurs similitudes dans les fresques, son propre état lui faisant comprendre que tout ceci lui rappelait une divinité en particulier. " Ava… " Souffla-t-elle tout bas, n’ayant pas capté qu’un Chaman la questionnât justement sur ses croyances. Il lui esquissa un air satisfait qu’elle ne remarquât qu’au dernier moment avant de s’éloigner.

Prise au dépourvue, Petiote tourna la tête en direction d’un autre interlocuteur. Ses yeux se posèrent d’abord sur son membre, étant donné la taille remarquable de l’homme. En fait, depuis son tapis, elle n’avait pas d’autre choix que d’abord cette partie de son anatomie dans sa périphérie. Embêtant, cela va sans dire. De pâle à cramoisie, la jeune Humaine préféra baisser le regard pour cette fois ; non pas intimider par la personne en elle-même mais évidemment par la situation, loin d’être anodine pour une inconnue. " Vous empiétez sur mon tapis. Répliqua-t-elle, sévère, comme pour se protéger. Ça doit bien se voir que je ne suis pas comme eux… Répondit-elle pour sa première interrogation. Appelez-moi Petiote. Exigea-t-elle du mieux qu’elle pût sans relever le regard. Néanmoins, son discours titilla son attention. Lui aussi savait que quelque chose devait être accompli sur ce bateau, et sûrement par eux-mêmes, pour les tester. Cela ne l’étonna guère, alors elle retenue toutes les informations dont il disposait. Avez-vous vu ces peintures ? Elles me font penser à l’Æther de la Tempérance, Ava. Et maintenant qu’il parlait d’hirondelles, il était vrai que certaines symboliques s’y apparentaient… Enfin, elle ne savait pas trop quoi en penser en l’état, et ce n’était pas en se creusant les méninges sur place qu’ils arriveront à un résultat acceptable. Ainsi, Alix força sur ses bras pour tenir sur ses jambes, titubant un chouïa en direction du Déchu. Permettez-moi de m’accrocher à… vous. Elle prit bien appui sur son bras pour pas que ses doigts glissent plus bas ; ce serait embarrassant. Essayons d’explorer un peu plus ce drakkar tant que tout le monde est encore… calme. " C’était vraiment embarrassant.

En zigzaguant entre les corps mouvants, Alix manifesta son intention de regarder du côté du gouvernail. Personne à la barre, étrangement. Juste en-dessous de celui-ci, un bas-relief hautement coloré. L’Humaine s’accroupit dessus pour examiner davantage les scènes représentées, intriguée. Elle vit qu’un peu plus tard les textes justes en-dessous, explicatifs par rapport à certaines couleurs : rose, gris, bleu, rouge, noir et blanc. Juste là, toute la symbolique de ces teintes leur apparaissait. " Voilà nos options. En conclut-elle, sans trop se mouiller. On retrouve les couleurs de vos hirondelles. Elle aurait bien aimé les voir, tiens. Trop concentrée, l’Humaine manqua de garder son équilibre et bascula sur des caisses pleines de matériel pour cette épreuve ; plus de peur que de mal, car rien ne fut renversé. C-Ce n’est rien… Assura-t-elle en se relevant, agrippée à l’un des contenants pour faire face à l’homme. Vous conviendrez que le rose, symbole de l’érotisme pour eux, serait un bon choix. Son attention se balada sur le reste de l’assemblée. Mais le gris est associé à l’équilibre, l’harmonie… Et Ava représente la sérénité, entre autres… Devrait-on chercher un bocal de libellules maintenant ? Ce serait peut-être un début, puis il leur fallait d’autres avis, d’autres opinions pour enrichir leur enquête. Quant à Uhaïna, le rouge est synonyme de leur passion, cela pourrait expliquer l’hirondelle rouge que vous aviez trouvée. Mais… je vous avoue ne pas bien connaître le culte autour d’Uhaïna. Ses yeux fixés bien droit dans les siens, la jeune femme se dit que lui devait être bien plus disposé à résoudre cette partie de l’énigme. Et vous Adam, qu’en pensez-vous ? " Elle était prête à tenter sa chance mais Ava, justement, lui dictait de ne pas foncer tête baissée, de compter sur autrui pour avancer.


800 mots ~
Alix tente de trouver des indices avec Adam. Elle découvre un bas-relief sous le gouvernail qui explique la symbolique de quelques couleurs (rose, gris, bleu, rouge, noir et blanc). Elle suppose aussi avec les fresques que l'un des Ætheri à représenter est Ava, Déesse de la Tempérance.
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By Jil ♪
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Mer 22 Jan 2020, 17:36

[Event] Une main à marier  - Page 3 Zelda_12
Une main à marier


En quelques battements d’ailes, l'Ange quitta le firmament azuré des cieux en effectuant un léger ballet aérien. Elle amorça élégamment sa descente vers le port de la Cité des Vices, avant d'atterrir près des quais en posant un pied délicat sur le bois des infrastructures maritimes. Transporté par le souffle d'un vent capricieux, l'odeur nauséabonde des rues mal famées s'insinuèrent allègrement dans les orifices de son nez qui se plissa instinctivement afin de bloquer – en vain – l'ignoble puanteur de l'air, alors que ses doigts, repliés en un poing bien serré, tentaient maladroitement d'empêcher ses cheveux, à la merci des rafales, de lui fouetter le visage. La jeune femme étouffa un grognement entre ses dents. Même en étant actuellement ensevelis sous d'épaisses couches de neige et de glace, les Jardins de Jhēn n'avaient rien à envier au climat de la ville réprouvée. Faisant disparaître son plumage immaculé derrière ses omoplates, la prêtresse dirigea ses iris céruléens en direction des voiles des navires amarrés à l'horizon qui tanguaient paresseusement sur la surface limpide de l'eau, ballotés par les subtiles oscillations de vagues à l'entrain timide. Le bruit qu'elles émettaient en se fracassant contre les coques des vaisseaux de la mer d'ailleurs produisait une mélodie aux notes étrangement harmonieuses, comme si, intentionnellement, la nature œuvrait farouchement pour s'opposer à la discordance perfide et chaotique qui faisait pourtant toute la réputation de Sceptelinôst. En vérité, Brethil ne se sentait pas à l'aise de fouler le sol d'une métropole si pervertie par les vices et les péchés, bien que sa visite n'y soit que passagère. Un soupir traça son chemin jusqu'à l'ouverture de ses lèvres : les accents de contrariété qu'il contenait étaient à peine cachés, lourds de sens quant à l'état d'esprit de celle qui l'avait exhalé. Pourquoi avait-elle accepté l'invitation de cette mystérieuse femme en sachant que les souhaits de l'Æther que cette dernière servait ne pourraient jamais être exaucés? Tant bien même que les Ailes Blanches, malgré les rumeurs qui prétendaient le contraire, puissent toujours enfanter, les préceptes du mariage angélique lui interdisaient de commettre l'acte sexuel sans éprouver un Amour véritable à l'égard de son partenaire. De ce fait, s'engager à porter la progéniture d'un homme, Roi ou non, qu'elle ne connaissait que de réputation – peu flatteuse soi-dit en passant – la condamnerait forcément à perdre la vertu de ses ailes. L'Ange inspira nerveusement. Elle avait sans doute fait le bon choix en annonçant son absence à Mérédith et à Heili par écrit. Autrement, elle ne serait jamais parvenue à défendre sa position en les confrontant en face à face sans créer un scandale. Certes, la lettre ne lui éviterait pas de subir le jugement de ses pairs, mais elle lui permettrait au moins de retarder l'inévitable avant de se faire noyer sous un déluge de sermons.  

Chassant ses pensées déplaisantes dans le fond de sa tête, Brethil observa les navires. Elle portait une attention particulière aux étendards qu'ils affichaient fièrement, s'émerveillant secrètement de la beauté de ceux qu'elle jugeait digne d'intérêt. Elle repéra aisément les deux bateaux chamaniques qui flottaient paisiblement sur la chevelure ondoyante d'Aylidis. Ils étaient difficiles à manquer tant leur sublimité se démarquait des autres. Elle devait l'admettre, le savoir-faire des Chamans, malgré leur culture plutôt primitive, était tout à fait remarquable. La vertueuse hésita un moment entre les deux embarcations, avant de jeter son dévolu sur le drakkar. Elle se fit néanmoins arrêter dans son élan par le capitaine qui exigea de voir sa bague, sans quoi l'accès au navire de guerre lui resterait interdit. Après avoir fouillé un instant à travers les poches de sa tunique opaline, l'Ange ressortit l'objet désiré qu'elle présenta au propriétaire du vaisseau. Celui-ci sourit, avant de se décaler sur le côté. « Bienvenue à bord. »    



Le dos collé au bastingage, Brethil toisait avec effarement le spectacle des danseurs chamans. Ses doigts, devenus blancs à force d'y exercer de la pression, entouraient solidement la rambarde sur laquelle elle s'appuyait, alors que ses yeux écarquillés de confusion fixaient les corps dénudés des Chamans se rapprocher langoureusement de leur voisin. Elle déglutit, visiblement mal à l'aise. L'air s'était subitement électrifié au-dessus du pont du bateau, éveillant le vice du désir charnel dans le cœur de tous les hommes et les femmes présents. Elle-même ne faisait pas exception à la tendance, éprouvant la même envie dévorante de s'adonner aux plaisirs de la chair. Seulement, en raison de son appartenance au peuple vertueux et de sa volonté à conserver la blancheur de ses plumes, l'Okan luttait pour refouler la pulsion pécheresse, laissant à son pouvoir d'Extrême Protection le devoir d'annihiler toutes traces de pensées impures. L'opération paraissait simple en théorie, mais l'exécution, en réalité, se révélait être beaucoup plus complexe. L'Ange était assaillie par un mal de crâne qui devenait de plus en plus lancinant à chaque fois qu'elle respirait le parfum du puissant aphrodisiaque.

Un homme à la carrure svelte finit par l'aborder de manière un peu trop entreprenante en effleurant les parcelles de peau qui n'étaient pas protégées par le tissu de sa robe immaculée. Parcourue d'un frisson, la prêtresse s'écarta brusquement du Chaman comme s'il venait de lui administrer un choc électrique. Sa réaction virulente ne sembla pas le moins du monde le surprendre. « Oh. Vous êtes plus à l'aise avec les femmes peut-être? » L'interrogea-t-il, avant de lui poser une série de questions relatives à ses préférences sexuelles. Gênée, le faciès de la vertueuse s'empourpra d'une vive pigmentation écarlate. « Non, ce n'est pas aussi simple. En tant qu'Ange, seul l'Amour, le vrai, a de l'importance. L'essence ou le corps de la personne deviennent secondaires si le sentiment amoureux est bien réel. » Elle ne s'était jamais vraiment préoccupée de ses désirs en matière d'amour à vrai dire. Évidemment, cela voulait également dire qu'elle n'avait jamais commis l'acte depuis sa réincarnation. Elle avait trop à perdre pour oser s'engager dans une relation sans être certaine que la personne choisie soit la bonne.

Alors qu'elle cherchait à fuir le regard aguicheur de l'homme nu, Brethil repéra un visage familier parmi la foule de passagers en chaleur. Les traits décomposés par l'effet de surprise, l'Ange abandonna le Chaman derrière elle pour rejoindre l'Humaine assise sur le tapis sans prononcer le moindre mot. Aucune question, aucune remontrance, aucune exclamation de joie. Elle serra tout simplement sa Protégée dans une étreinte chaleureuse.

1165 mots

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Jeu 23 Jan 2020, 13:13

[Event] Une main à marier  - Page 3 Bl9k
Une main à marier
[Dahlia]

L’anneau n’était pas à mon doigt. Je ne m’y étais pas encore résolue. Au creux de ma paume gauche, je le regardais, l’esprit empli de questions. Étais-je prête à m’engager définitivement dans cette quête ? Je ne le savais pas... C’était peut-être le signe que je ne l’étais guère. Je n’avais même pas eu le cran d’annoncer ce qui m’arrivait à ceux qui m’importaient. Je n’avais pourtant pas honte. Au creux de mon estomac, je sentais que c’était une noble cause et que je devais continuer et accepter ce destin étrange qui se dessinait peu à peu. Cependant… Cependant, je n’arrivais pas à oublier ce trauma qui marquait encore ma peau. Ces jours où mon corps n’avait été qu’un outil me hantaient toujours. Étais-je prête à revivre cela ? Ma mâchoire se crispait tandis que mes yeux fixaient l’horizon. Les terres avaient à présent disparu, me refusant toute possibilité de demi-tour. J’étais accoudée au bastingage qui me protégeait de l’océan. Sans mon turban sur la tête, mes cheveux châtains battaient fougueusement l’air parfumé sous l’influence puissante du vent. Je refermais ma main sur le bijou gravé en soupirant. Non. Ce n’était pas la même chose. Vraiment. Mon corps avait toujours été un outil. Il était celui de mon esprit. Je ne devais pas comparer ce qui m’était arrivé à ce qui pouvait se produire. Par le passé, ce n’était pas uniquement la chair qu’on avait touché, c’était, avant tout, l’esprit qu’on avait souillé. Pour le futur, on me demandait d’utiliser mon corps pour accueillir tout en offrant à mon esprit le choix qu’il n’avait jamais eu : celui de pouvoir dire non et d’être écoutée. Oui. Ce n’était pas du tout pareil.

J’inspirais une nouvelle goulée d’air. J’avais soudainement la sensation que la température s’était intensifiée. Mon corps se mit instinctivement à la recherche d’air frais pour stabiliser son thermomètre interne. Je rangeais la bague dans une poche de mon pantalon de voyage. Mon autre main glissa sur ma nuque rendue moite par la chaleur brusque. Je dégageais quelques cheveux qui empêchaient les brises de se glisser jusqu’à la peau. Mes oreilles captèrent soudainement une musique langoureuse. Mes paupières se fermèrent instantanément, comme un réflexe incompréhensible, pour que je m’abandonne à cet air. Sans vraiment s’en rendre compte, mon buste se balançait lentement, au rythme de la musique. Ma peau se teintait de frissons pour répondre à un appel invisible et mes pensées s’égarèrent pour suivre le chemin indiqué par les instruments. J’imaginais ce peuple que je venais de découvrir s’adonner à des danses lentes, peau contre peau, très charnelle. Un faible sourire s’inscrit sur mes lèvres à cette pensée. Je n’avais en rien un esprit concupiscent, aimant imaginer l’acte sexuel. Ce qui se dessinait dans mon esprit n’était que culturel et artistique. Durant mon rêve, j’avais appris que ce peuple était bien différent de tout ce que j’avais vu jusqu’à présent. Leur culture était avant tout axée sur le naturel primitif, affranchie des lois que l’égo de l’Homme avait bâties. Je ne savais pas vraiment comment ils voyaient l’acte sexuel mais j’imaginais que, chez eux, c’était une chose qui ne pouvait être impure car rendue sacrée par Edel. Mais peut-être me trompais-je. Ce n’était qu’une supposition de mon esprit aimant la diversité qui m’opposait à eux et qui me demandait d’en découvrir davantage.

« La température serait plus acceptable si vous vous délaissiez de tout ce tissu. Voulez-vous que je vous aide ? » J’ouvrais rapidement mes yeux, sentant que cette question m’était adressée. « Je… » Mon regard s’accrocha à l’homme à mes côtés. Nu comme un ver. Pendant que mes pensées essayaient d’être cohérentes, mon regard glissa sur le reste du pont. Ils étaient presque tous nus, à danser si langoureusement que je m’attendais à tout moment à voir un acte charnel. Mes pensées avaient-elles pris vie ? Etais-je à nouveau dans un rêve ? Le Chaman avança sa main vers moi pour saisir une mèche de mes cheveux qui reposait sur ma poitrine. Quand il effleura cette dernière partie de mon anatomie, je restais figée. Je ne comprenais pas l’excitation grandissante qui bouillonnait dans mon ventre et qui souhaitait s’adonner aux actes charnels qui prenaient peu à peu place. Ce que je comprenais, cependant, c’est que j’avais aussi très peur de cette sensation. « Je ne suis pas à l’aise avec ma nudité. Vous devriez vous trouver une autre partenaire. » disais-je la voix légèrement plus basse et rauque que d’habitude. « Pas à l’aise avec votre nudité ? » Le Chaman plaça doucement la mèche derrière mon épaule et laissa ses doigts dessiner ma clavicule visible même avec mon décolleté inexistant. Je ne m’écartais pas de peur de le vexer. Je ne connaissais pas encore cette culture chez eux et avais peur de faire un faux pas.  « Comment faites-vous l’acte dans ce cas ? » « Je ne le fais pas. » Il fronçait les sourcils. « Vous ne célébrez pas la Vie ? » « Pas comme vous. C’est différent chez moi. » « Je pourrais vous apprendre comment notre coutume. À moins que vous ne préfériez qu’une femme ne vous l’enseigne. » Il retira doucement ses doigts de ma peau hérissée de frissons. « Je ne préfère pas la femme. Je ne préfère pas non plus l’homme. » Ils n’étaient cependant pas équivalents. Si je préférais la connexion spirituelle que je pouvais avoir avec une femme, j’avouais être plus sensible au corps de l’homme. « Et… Et je ne suis pas encore certaine de pouvoir apprendre. » L’homme plissa les yeux, me sondant. « Vous êtes capable. Votre corps est fonctionnel. Vos hanches sont assez espacées pour accueillir le cadeau de la Vie. C’est votre tête qui refuse l’idée. » C’était vrai. « Oui. Je ne suis pas encore prête. Je ne suis pas encore sûre. » « Si vous continuez, il vous faudra l’être. » Il se recula.

« Nos danseurs doivent être peints. Cela vous enseignera à appréhender la nudité des autres pour accepter la vôtre. Il n’y a pas de tabou avec les corps. Cependant, faites attention à ce que vous dessinez où les couleurs que vous utilisez. Tout a une signification. » Je déglutis, presque certaine qu’à la moindre erreur, on me jettera du bateau. « Comment savoir ce que je dois faire ? » « C’est à vous de le découvrir. » Il se décala, offrant à ma vue un autre groupe d’individus près du gouvernail. Ils semblaient chercher quelque chose au lieu de s’adonner à la danse charnelle. Je décidais de m’approcher doucement. Ils ne semblaient pas me voir arriver. Je regardais l’ensemble du petit groupe en essayant de ne pas m’attarder sur le corps nu de l’homme qui, à entendre ce qu’il se disait, s’appelait Adam. Je toussotai légèrement pour m’incruster en douceur à ce petit ensemble. « Excusez-moi. Puis-je me joindre à vos recherches ? Je m’appelle Dahlia Ashem. » Je tendais la main à chacun des membres du groupe pour les saluer. « Avez-vous besoin d’aide ? » proposai-je doucement à la femme qui se tenait fermement agrippée à une caisse. Je regardais ensuite la signification des couleurs proposées sur le bas-relief. « Vous avez donc trouvé des hirondelles ? » disais-je timidement à l’homme dont une partie de son anatomie attirait, contre mon gré, mes mires émeraude. « Je croyais qu’Uhaïna était symbolisée par l’orchidée rouge, comme sa sœur qui, elle, est représentée par la même fleur mais blanche… » Je baissais les yeux. Je n’étais pas très proche du culte de la première déesse. Je n’étais pas une personne très passionnée. Du moins, je ne le pensais pas. « Mais, il est vrai qu’Ava est représentée aussi par la libellule. Il n'est donc pas impossible qu'Uhaïna ait l’hirondelle comme autre symbole… » disais-je très bas, dans une réflexion que j’entretenais avec moi-même et qui essayait de recouvrir la musique lascive.

Post I - Tour II | 1283 Mots
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Jeu 23 Jan 2020, 14:14

[Event] Une main à marier  - Page 3 Zelda_12
Une main à marier


Alors qu'elle libérait doucement Alix de son étreinte impulsivement affectueuse, l'immaculée pencha à son tour la tête pour examiner les seilles de peinture qui attisaient la curiosité de sa tendre Protégée. Elle tendit une oreille attentive aux spéculations que l'Humaine articulait à voix haute en faisant le tri des pigments selon leur alignement – chaud ou froid – sur le spectre des couleurs. À aucun moment l'Ange ne tenta d'interrompre les méthodes de la Petiote, bien que quelques teintes manquassent indéniablement à l'appel. Le seul soutien qu'elle put lui offrir en vérité fut un mutisme anormalement pesant. Pour faire preuve d'honnêteté, les douleurs qui martelaient son crâne s'étaient avivées en entrant en contact avec Alix, comme si la force de leur lien, se jouant de sa volonté à ne commettre aucun péché, se laissait pourtant corrompre par les influences voluptueuses des aphrodisiaques. Brethil n'avait jamais eu aussi chaud de toute sa vie, mais elle ne cesserait pas de lutter contre l'attrait de la Luxure, quoi qu'il en coûte. Pour autant, sa résolution ne la dissuada pas de rester assise aux côtés de l'Humaine, ayant foi que ses pouvoirs lui interdiraient de franchir la frontière. C'est pourquoi elle osa glisser ses doigts dans la paume de son amie, avant de dévier son regard clair du visage basané de cette dernière pour suivre la trajectoire de ses mires foncées. Contempler les fresques et analyser les scènes qu'elles dépeignaient constituaient une distraction étrangement gratifiante, d'autant plus que la vertueuse avait l'impression absurde, mais convaincante, que si elle ne parvenait pas à peindre les bonnes teintes sur la peau des danseurs, ceux-ci n'hésiteraient pas à la jeter par-dessus bord. Peur rationnelle ou appréhension infondée? D'une part, il lui paraissait ridicule que les Chamans, après s'être donnés autant de mal pour leur réserver une place sur l'un de leurs bateaux, puissent perpétrer de telles folies, mais d'autre part, elle préférait ne pas tenter le Diable. Son rêve lui avait permis d'apprendre certaines choses sur ce peuple tribal, mais la réputation qu'il s'était forgé en dehors de leur île continuait de susciter quelques malaises en elle tant leur mode de vie était différent du sien – de celui des Anges. Alors que l'Okan s'égarait peu à peu dans sa contemplation, elle ne remarqua pas d'emblée l'homme qui venait de se présenter à elles avant qu'il n'ouvre la bouche. Par réflexe, l'immaculée tourna le cou pour répondre à ses interrogations. Grave erreur. Ses yeux céruléens rencontrèrent son sexe avant même d'avoir pu détailler les traits de son visage. Le rouge lui monta instantanément aux joues. « Je suis incapable de m'adonner à de telles... activités. » Renchérit-elle sur les propos de l'Humaine. En parlant, la prêtresse s'était dépêchée de lever ses prunelles. « Je m'appelle Brethil. » Annonça-t-elle après sa voisine. Elle laissa ensuite le tour de parole au dénommé Adam. Une énigme. La vertueuse connaissait peu de choses sur les Dieux des Péchés, pour la simple et bonne raison que la société angélique ne les toléraient pas. La jeune femme était au moins au courant du symbole fétiche d'Uhaïna, l'hirondelle blanche comme il l'avait mentionné, mais ses certitudes ne purent qu'appuyer tout ce qui avait attrait à l'Æther de la Tempérance.

Quand Alix proposa d'explorer davantage le vaisseau de guerre, Brethil se redressa également dans l'optique de se joindre elle aussi aux efforts intellectuels du groupe. Cela dit, elle fut coupée dans son élan par une Chamane à la poitrine particulièrement volumineuse qui la questionna sur les Dieux qu'elle priait. « Les Ætheri des Vertus principalement, c'est-à-dire Mynxethi, le Dieu de la Charité, Sarina, la Déesse de la Force, Freya, Ava, Déiopéa, Yaveäth...  » Elle compléta la liste d'une voix un peu robotique, mais lorsqu'on exerçait une profession comme la sienne, ce genre de choses devenait rapidement un automatisme. « Je prie régulièrement Edel aussi parce que je suis une prêtresse de son temple chez les Anges. Ezechyel est donc un incontournable, tout comme Ahena, l'Æther de la Réincarnation. » À ce rythme, elle ne finirait jamais de nommer toutes les déités qu'elle priait sur une base quotidienne. Elles étaient beaucoup trop nombreuses. « Raanu, Cyriasa et Daerios ont également une place de choix, puisque mon travail m'amène à éduquer de nouveaux Anges. » Elle ne se sentit pas obliger de préciser que les Ailes Blanches en question provenaient, pour la majorité, des prisons démoniaques. Elle ne mentionna pas non plus Délix, bien que son culte soit devenu plus populaire avec la montée de l'Extrémisme angélique. La danseuse parut tout de même satisfaite de ses confidences en matière religieuse, s'éloignant peu après de l'Okan afin de se jeter à nouveau au cœur de l'orgie.

L'Ailée tenta de repérer Alix ou l'homme qui l'accompagnait entre les corps mouvants, en vain. Exhalant un soupir résigné, elle se dirigea à droite du navire en se frayant de force un chemin à travers l'agglomération. Son mal de crâne devenait de plus en plus insupportable. La vertueuse finit néanmoins par trouver une fresque représentant une cage avec des libellules roses, grises et bleues. Ava, songea-t-elle immédiatement. Sa Protégée et elle avaient eu la même impression en admirant les autres peintures. L'Ange se pencha légèrement vers l'avant. Plus elle se rapprochait physiquement des dessins, plus elle les soupçonnait d'être, en réalité, des créations magiques. Quoi qu'il en soit, elle devait faire part de ses trouvailles aux autres. Elle ferme un instant les paupières. Concentrant sa Magie, l'immaculée se servit de la Marque de l'Assassin sur l'Humaine pour cibler sa position sur le drakkar avant de réouvrir les yeux. Si le corps qu'elle voyait désormais en surbrillance était indicateur d'une chose, c'est que la Kaaiji n'était pas bien loin. La prêtresse laissa ainsi ses dons la guider jusqu'à elle et lorsque ses iris azurés croisèrent finalement les siens, le sort se dissipa aussitôt. « Il y a une fresque dépeignant une cage avec des libellules roses, grises et bleues à tribord. Je pense que cela permet de confirmer qu'elles sont effectivement liées à Ava. » Affirma-t-elle en toisant les protagonistes présents avant de se taire pour de bon. Elle voulait leur laisser à chacun l'opportunité d'émettre leurs propres hypothèses. 

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Dim 26 Jan 2020, 11:52

[Event] Une main à marier  - Page 3 Bl9k
Une main à marier
[Dahlia]

Cela faisait quelques petites minutes que j’avais rejoint le duo. Après m’être convaincue qu’Uhaïna pouvait, en effet, être représentée par l’hirondelle, j’avais entrepris une fouille méticuleuse des caisses à nos côtés. Malheureusement pour nous, malgré toutes mes recherches, je dus m’avouer vaincu. « Je ne vois aucune des couleurs dont le symbolisme nous a été dévoilé sur le bas-relief. Et vous ? » demandais-je à mes acolytes, espérant qu’ils aient eu plus de chances que moi. La tension commençait à grandir dans mon petit corps. Les danseurs revenaient souvent nous voir, presque agressifs, pour recevoir, enfin, leur peinture. Mes mains tremblaient alors que je continuais à chercher entre les pots de peinture. Petiote n’avait pas eu tort en évoquant le rouge, symbole de passion et d’Uhaïna. Cependant j’avais un léger doute sur le gris. Ava n’était-elle pas représentée par le blanc ? Je me mordais la lèvre inférieure. Non… Selon la signification chamanique des couleurs, le gris lui convenait mieux. Tout était si différent de ce que je savais, de ce que j’étais. Je l’avais déjà constaté plus tôt mais… Là… Je commençais à prendre peur. Le doute m’envahissait. Étais-je capable de m’adapter à leurs mœurs ? Je frissonnais en repensant à ce sacrifice que j’avais aperçu dans mon rêve. Et si… et si je faisais une erreur et que, sans le vouloir, je portais atteinte à leurs règles ? Et si, en faisant cela, ils me coupaient la langue ou m’écorchaient à vif ? Et si, en embarquant sur ce navire, pensant aller vers une vie nouvelle, je n’avais fait que me diriger vers une mort douloureuse et certaine ?

Ma respiration devenait saccadée. Je ne prenais que des petites inspirations qui m’amenaient peu à peu à l’hyperventilation. Un nouveau danseur impatient vint nous voir pour réclamer « L’Equilibre de la Passion » avant de repartir mécontent, voyant que nous n’avions toujours pas résolu l’énigme. Juste après cela, ce fut au tour d’une autre personne de nous rejoindre. C’était une femme à l’aura lumineuse. Sans vraiment savoir pourquoi, elle me rappelait mon ami Elijah. Je l’écoutais attentivement. « Alors c’est certain. Ce drakkar est lié à Uhaïna et Ava. » constatais-je. Je n’étais pas douée d’une intelligence remarquable. Il me fallait établir ce que je savais déjà avant que ma réflexion n’aille plus loin. « Vous avez bien dit des libellules roses, grises et bleues ? » Je me redressais, délaissant complètement ma caisse de peinture. « Et vous… » Mon regard pivota vers l’homme nu, que j’essayais de ne pas quitter des yeux même si ma tête me tournait. Je ne savais pas si le désir était communicatif chez le peuple chamanique, mais il me fallait lutter contre ce bourdonnement dans mon bas-ventre pour me concentrer sur l’énigme. « Vous avez dit avoir trouvé des hirondelles rouges, noires et blanches ? » Je fronçais légèrement mes sourcils, me retournant vers le bas-relief. « Rose, gris, bleu, rouge, noir et blanc… Ce sont les couleurs qui nous manquent dans ces caisses ! » Mon regard revenait au groupe. « Croyez-vous qu’il soit possible de… récupérer ces couleurs sur les animaux ? Je m’y connais si peu en magie… » Je regardais un peu plus Petiote. « Je pense que vous aviez raison, en parlant de rouge et de gris, tout à l’heure. « L’Equilibre de la Passion » pourrait tout aussi bien être traduit par « le Gris et le Rouge ». Enfin… Si on enlève la poésie de la phrase… » Je souriais, gênée. « Enfin, je crois. Je ne voudrais pas nous entraîner dans l’erreur... » Je laissais ma voix retomber avant de continuer. « Nous sommes quatre. Peut-être que nous pourrions nous séparer en deux groupes pour essayer de récupérer la couleur sur les animaux ? Qu’en dites-vous ? » J’écoutais leur réponse. Je savais que nous nous rapprochions de la solution. Tout du moins, je l’espérais. Mes suppositions étaient-elles fondées ou allaient-elles nous amener à être éjectés par-dessus bord ? Je ne savais pas mais je priais pour que tout se passe bien.

Ce ne fut que quelques minutes plus tard, le temps de retrouver le chemin vers les cages, que je faisais face aux hirondelles. « Savez-vous comment vous y prendre ? » demandais-je à mon acolyte. Après avoir attendu une réponse de sa part, je tendais la main vers les oiseaux. Il y avait des plumes rouges sur le plancher de la cage. Nous devrions être en mesure d'en extraire la couleur. Je ne voyais pas d’autres solutions. Cependant, à peine eus-je passé un bout de doigt à travers les barreaux qu’un des oiseaux me le pinça. « Ouille ! » m’écriais-je en ressortant prestement ma main. Les hirondelles étaient mécontentes et semblaient attendre quelque chose de ma part avant de pouvoir se faire approcher. Je regardais mon acolyte. « On devrait peut-être leur donner à manger pour les occuper pendant que l’on récupère les plumes ? » disais-je avec peu d’assurance. « Ou peut-être prier Uhaïna pour demander l’autorisation de nous approcher de son symbole. » racontais-je, encore plus gênée. J’avais l’impression d’être stupide. Cependant, en entendant le nom de l’Aether, les oiseaux semblèrent se calmer. Je fronçais les sourcils, regardant mon acolyte dans le blanc des yeux pour m’assurer que je ne rêvais pas. Ça ne semblait pas être le cas. « Bon… Je vais retenter. Espérons que je ne perde pas un doigt. » disais-je en riant pour décontracter mes nerfs. Les oiseaux n’avaient pas assez de force pour arracher un doigt, si ?

Je fermais les yeux, sous l’angoisse, tandis que, après avoir ouvert la cage, ma main s’insérait dans cette dernière. En sentant le contact doux d’une plume, j’ouvris mes mires. Les hirondelles me regardaient mais me laissaient faire. Je retirais doucement, évitant tous gestes brusques, les plumes qui étaient tombées sur le sol de la cage. En refermant la cage après mon passage, je regardais mon partenaire. « Crois-tu que nous en aurions assez ? » Dans ma paume, seules 6 plumes rouges reposaient. Je ne voulais pas faire de mal aux oiseaux et leur arracher directement leur beau plumage. Nous devions d’abord vérifier notre théorie. Était-il possible de peindre avec ces plumes ? Je tendais ces dernières à mon partenaire. Nous devions maintenant retourner sur le pont. J’espérais que l'autre groupe avait réussi à récupérer la couleur grise dans la cage des libellules.

Post II - Tour II | 1035 Mots
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Dim 26 Jan 2020, 19:47

[Event] Une main à marier  - Page 3 1j1b
Une main à marier



« Les rêves sont une réalité… » murmura-t-elle doucement, comme si elle essayait de graver les paroles du Suprême de l’Au-Delà dans sa mémoire. Elle voulait se rapprocher des Divins, bien sûr qu’elle le souhaitait. Et de lui, parce qu’il pourrait lui apprendre tout ce qu’elle ignorait. Les yeux fermés, elle essayait de se figurer son visage dans sa tête, l’air qu’il devait prendre en murmurant les mots qui sortaient d’entre ses lèvres. « C’est peut-être étrange mais je ne pense pas qu’il y ait besoin de bien connaître quelqu’un pour savoir si la personne nous plaît, ou non. C’est plus… un ressenti. Je sais ce que l’on dit de vous, ce que vous dîtes vous-même sur vous. Pourtant, jusqu’ici, vous m’avez toujours semblé bien sage et attentionné pour un fou. Je ne veux pas croire que vous soyez aussi… malsains que certains le pensent. » Elle était peut-être naïve mais quelle importance ? Elle n’avait jamais contrôlé son existence, pour ainsi dire. Elle avait grandi dans la Cité de la drogue et des gangs. Cette même Cité avait connu un tremblement de terre horrible qui l’avait libérée. Finalement, peut-être que lorsque la nature se déchaînait, elle pouvait commencer à vivre vraiment, loin des chaînes de son orphelinat, loin de la cage que représentait Melohorë à ses yeux ? « Si c’est le cas, je retrouverai ce que j’ai oublié. Raanu me guidera peut-être, si je dois savoir. Sinon, c’est sans doute que je ne le devais pas. » répondit-elle calmement, en essayant de refouler sa curiosité. Elle se demandait réellement ce qu’elle avait omis. Si c’était si important, pourquoi ne s’en souvenait-elle pas ?

Elle sourit. « Alors peut-être que… Peut-être que si vous vous convainquez vous-même que vous me ferez du mal, vous nagerez à contre-courant pour ne pas le faire. » Son raisonnement n’était pas si tordu. « Essayez de vous convaincre que vous ne m’aimez pas et peut-être que vous pourriez contribuer à ma protection plus que ce que vous auriez pu imaginer ? » Le bracelet lui facilitait la tâche, à n’en point douter. « Oui. » lui dit-elle. « Même si j’espèrerai toujours qu’ils ne le soient pas, éphémères. »

Elle le regarda un instant. « Euh… Oui d’accord. » finit-elle par répondre. « Je les ai déjà vus en rêve mais j’ai hâte de pouvoir les observer en vrai. » Elle rit, un peu espiègle. « Peut-être que l’un d’eux… Enfin, peut-être que vous tomberez amoureux. On ne sait jamais. » Elle se releva lentement. Elle aurait tant voulu avoir un corps plus agile. Au contraire, celui-ci était fragile. Ses petits bras, ses petites jambes, tout ceci lui demandait une prudence qui lui empoisonnait parfois l’existence. Pourtant, à l’intérieur d’elle, depuis qu’elle portait l’artefact, depuis qu’elle avait exercé sa magie sur le Roi, elle se sentait différente, plus calme, plus forte. « Je suis sûre que vous allez les épater lors de votre arrivée. » Elle le gratifia d’un dernier sourire avant de sortir du jardin. Circë avait entendu des bruits sur la présence de deux étrangers dans le Palais. Elle ne savait pas s’ils étaient vrais mais elle ne put s’empêcher de jeter des petits coups d’œil furtifs, au cas où elle verrait quelque chose de suspect.

Alors qu’elle était occupée à regarder derrière elle, deux mains l’arrêtèrent en plein élan. Elle tourna le visage et tomba nez-à-nez avec un torse. Il… Il était géant ? Tout le monde lui semblait géant en temps normal mais elle n’avait jamais dû lever la tête autant que depuis qu’elle avait croisé Ezechyel. Lui aussi était grand. « Pardon, je ne regardais pas où j’allais. » confia-t-elle sans rougir. L’homme se recula un peu et se pencha doucement. « Je somnolais donc vous n’êtes pas fautive. » « Vous… somnoliez ? En marchant ? » « Oui. Vous avez eu de la chance. Je regardais plutôt vers le bas. » Il passa une main dans ses cheveux. « Le palais est grand et il m’arrive de me perdre un peu. Comme je ne veux embêter personne, je marche jusqu’à ce que je retrouve ma suite. » Il s’arrêta un instant. « Dîtes-moi, vous n’auriez pas vu une blonde ? Désagréable, de cette taille à peu près. » « Non. » « J’ai dû la faire fuir. Je me suis endormie alors qu’elle était en train de me parler de géopolitique. Elle parle beaucoup, même si c’est moi qui parle trop actuellement. Je voulais voir le Roi aussi mais il est introuvable. » « Oh. Le Roi va descendre à Garamor bientôt. J’y vais aussi. Vous voulez m’y accompagner ? Je vais accueillir les Élus. » « C’est loin ? » demanda-t-il. « Très mais nous pouvons trouver quelqu’un qui nous y téléportera… »

Quelques minutes plus tard, le Déchu et l’Ygdraë étaient à Garamor.

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Lun 27 Jan 2020, 22:43



La Main | Voyage



Lorsque la jeune humaine se fut décidée sur la façon dont extraire la couleur rouge des plumes et que les autres participants eurent récupéré le gris des hirondelles, pour reformer l'équilibre de la passion et en recouvrir la peau effarouchée des marins, le drakkar retomba dans le monde morne et sans incident de la normalité. Quant aux passagers du trois-mats, ils durent découvrir le passé malheureux du navire et surmonter la peur que l'existence de la Mort et de ses habitants pouvaient générer. Les élus eurent toutefois le temps de se remettre de leurs émotions car plusieurs jours s’effilèrent encore avant que la brume caractéristique de la terre sacré n'envahisse l'horizon. L'île qui n'était autre qu'une création dont les Ætheri se disputaient l'appartenance et la forme, se mouvait tel un être vivant, dans des courses que ses habitants ne pouvaient sentir mais seulement constater à l'aide des instruments de navigation. Les Kazak cependant avaient adaptés leurs boussoles, cartes et compas pour ne pas se tromper. Qui savait ce que la Mer Maudite pouvait receler comme autre piège psychique, monstres marins et anomalies météorologiques ? Mieux leur valait enchanter de façon sûre leur matériel pour ne pas se perdre dans ces eaux, bien qu'ils soient tous suffisamment téméraires ou suicidaires pour avoir envie de les explorer.  

A Garamor, le port principal de l'île, ils furent accueilli par Circë ainsi que le Draugr Raoni et son homologue Delawam, probablement les moins pires que Devaraj -toujours cloitré dans son jardin- ait pu envoyer pour le représenter. La conversation avec Circë l'avait apaisé mais il se sentait toujours comme une bête sauvage acculée contre un mur, sans sortie de secours. Et si tout ceci n'était qu'un cuisant échec ? Il y avait des Humains dans le lot, après tout. Et une Ange. Et puis quoi encore ! Parfois, il osait douter de l'intelligence de certains êtres divins, mais pas suffisamment pour défier les chemins complétement tordus du Destin.

Une foule de Chamans, de ceux qui vivaient dans l'activité incessante du port, assistaient aussi par curiosité aux débarquement. L’événement avait fini par dépasser les frontières du rêve et de la rumeur, pour devenir une réalité qui suscitait débats et histoires autour des feux de camps. Certains ne se gênaient pas pour critiquer à voix-haute et exposer leur ressenti raciste et patriotique. Il suffisait heureusement aux élus de suivre le sourire idiot mais envoutant du Draugr pour faire abstraction de la marée humaine et se retrouver dans le Palais de Zaowa, sous les autres regards curieux mais respectueux d'une foule de serviteurs et habitants. Raoni leur montra l'aile qui était réservée aux mariés en leur demandant de choisir un appartement et de prendre leurs aises. En effet, même si certains n'étaient peut-être pas encore voués à garder leur droit de passage sur l'île dont ils oublieraient tout à leur départ, ils disposaient de tout l'ameublement nécessaire ainsi que d'un petit cadeau déposé sur leur lit sous la forme d'un livre. Le Draugr restait dans les parages pour répondre aux questions, sans se départir de son éternel sourire, curieux de voir les têtes -et les formes- des participants. C'était lui la clé de la Vie, ainsi voulait-il s'assurer que ces nouveaux venus soient... ma foi, mieux valait ne pas savoir ce qu'il se passait dans la tête perverse de Raoni.

Après deux jours de repos où ils purent se rencontrer et visiter les lieux, les participants furent convoqués deux par deux dans une pièce sombre, dont les ténèbres avaient tôt fait d'effacer l'existence des fenêtres et de la porte d'entrée. La petite bougie posée au centre n'éclairait que le visage de l'autre sans porter ses faibles rayons plus loin. Ils étaient tous enfermés, jusqu'à ce que de leurs lippes sortent un secret et qu'ils aient assez de courage ou de folie pour se confier à un inconnu. Après tout, n'était-ce-pas l'équivalent de ce que faisaient les gardiens du Cycle en les acceptant parmi eux ? La fidélité commençait avec la confiance. Savoir garder un secret faisait parti des qualités nécessaires. Quant à la discrétion... Mieux valait ne pas prendre le roi en exemple contrairement à ce que la tradition dictait, mais elle était de même une nécessité. Le roi, d'ailleurs, finit par s'extirper de son antre après deux jours de méditation, simplement parce-qu'il avait faim et sommeil. Avait-il fini de se comporter comme un enfant irresponsable dans le déni ? Non, probablement pas.

Il ne pouvait pas entendre ce qu'il se disait dans les pièces, seulement les prêtres arbitres en avaient la possibilité. Dommage, car il aurait bien aimé découvrir les secrets de certains... Ainsi se contenta-t-il de s'asseoir nonchalamment sur un divan, entre Delawam et Raoni, en face des quatre portes, curieux de voir qui en sortirait.

839 mots.


Explications

Wouhou ! On continue ! Je suis fière de vous ! [Event] Une main à marier  - Page 3 1628  [Event] Une main à marier  - Page 3 009  [Event] Une main à marier  - Page 3 2289842337  [Event] Une main à marier  - Page 3 943930617  [Event] Une main à marier  - Page 3 1929536143

La troisième épreuve
se situe au Palais. La description du Palais est dans mes épitres. ^^ En gros on vous téléporte de Garamor au Palais, là où on vous montre vos quartiers. Vous êtes libres de vous rencontrer et de vous reposer pendant deux jours. Après quoi l'on vous convoque deux par deux dans une pièce éclairée d'une seule bougie, sans fenêtres ni portes apparentes. Pour sortir, il va falloir que vous disiez à l'autre un de vos secrets. Pas juste : j'ai fais pipi au lit jusqu'à 18 ans, nan, un truc important qui mettrait en danger votre PJ, ou bien quelque chose de vraiment honteux pour lui, ou bien quelque chose qu'il juge impossible de faire savoir à quelqu'un d'autre. Je pense par exemple au viol de Circë, bah, c'est pas un truc qu'elle a envie de confier à un inconnu. Il s'agit clairement de mettre votre personnage en position de crainte que ce qu'il dise puisse se retourner contre lui ou bien qu'on s'en serve pour lui faire du mal, ce qui l'oblige à faire confiance à son duo sans le connaître. Lorsque vous vous serez échangés vos secrets, la porte s'ouvre et vous gagnez un bracelet en tissu rouge qui symbolise la fidélité. Les prêtres vous expliquent qu'il vous faudra être fidèle aux Chamans, c'est à dire respecter leurs secrets (dont le plus important : le Cycle). Aussi, vous pouvez faire avancer votre personnage dans la compréhension du Cycle et de la symbolique à votre vitesse à partir de maintenant. :) Vous êtes grands, maman vous lâche la main /SBAM

Les descriptions de Raoni et Delawam vont sortir ce soir ou demain. ^^ Vous pouvez les interpeller, ils sont gentils. xD

Groupes :
- Alix & Brethil
- Adam & Circë
- Auguste & Dahlia


Il vous faudra faire un message de 720 mots minimum et vous avez jusqu'au 10 février.  [Event] Une main à marier  - Page 3 442  


Comme d'hab, je suis dispo en MP pour des questions. ^^
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Jeu 30 Jan 2020, 16:34

[Event] Une main à marier  - Page 3 Axh2
Une main à marier
[Dahlia]

Les ténèbres. Emprisonnée. La noirceur. Étouffée. La peur. Paralysée. J’essayais de ne pas quitter des yeux la personne âgée qui me faisait face. Difficile. À la lueur de l’unique bougie, les traits de l’homme semblaient plus creusés. Ses nombreuses rides ajoutaient des ombres inquiétantes sur son visage. Il semblait sinistre. Pourtant, je savais que ce n’était surement que l’ambiance de la pièce qui me faisait penser cela. Mon cerveau me jouait des tours. J’avais déjà croisé l’homme durant ces deux jours de repos, après notre arrivée. Nous avions aussi un peu discuté. Mais, même si l’homme était extrêmement bavard, nous avions à peine fait connaissance. Avec mon esprit distrait et préoccupé, je n’avais appris de lui que peu de chose. Que pouvais-je vraiment dire de celui qui me faisait face ? Il n’était finalement qu’un inconnu de plus. C’était bien ce que je craignais...

Luttant pour avoir des pensées rassurantes, je déglutissais. Pourquoi avais-je si peur d’ouvrir la bouche ? Il ne me suffisait que d’énoncer ce que je gardais dans l’ombre de mon cœur pour enfin sortir d’ici. Mon souffle était court. J’étais à deux doigts de la crise de panique. Il ne fallait pas. Assise en tailleur à même le sol, à côté de la petite bougie, je fermais les yeux. Je devais me concentrer sur ma respiration. L’obscurité et la peur ne devaient pas faire de moi leur victime. Je devais contrôler mes pensées, me libérer de l’angoisse absurde qui me nouait les tripes. Je déglutissais de nouveau, essayant de faire abstraction de l’homme. Il devait sans doute me trouver étrange. Je n’avais pas dit un mot depuis que nous étions entrés. Pourtant, lui, il en avait dit, bavard qu’il était. Ce n’était pas un défaut. Je l’étais aussi, avec ceux en qui j’avais confiance. Je joignais mes mains sur mes cuisses. En faisant cela, je sentais le contact froid de l’anneau portant mon nom. J’écoutais ce qu’il se passait dans la pièce minuscule. Ma main droite jouait avec le bijou, le faisant tourner sur l’annulaire qui le portait. Je m’étais enfin résolue à le mettre sur ma peau. Au départ, ce n’était que pour errer plus paisiblement dans le palais, pour faire comprendre que, non, je n’étais pas une intruse à trucider mais bien une élue. Je frissonnais, ne m’étant toujours pas habituée à ce mot étrange. Ensuite, porter l’anneau était devenue plus symbolique pour moi. Sans m’enlever ma peur instinctive, il m’avait aidé à comprendre que tout ce qu’il m’arrivait n’était pas uniquement le fruit du Destin mais aussi le fruit de mes propres choix. On ne m’avait jamais forcé à boire cette potion, à obtenir l’anneau, à embarquer vers une destination inconnue. On ne m’obligeait pas non plus à livrer mes secrets. Mon silence était un choix. Intégrer ou non cette communauté, si différente de ce que je connaissais, l’était aussi. J’arrêtais de jouer avec l’anneau. Une question me taraudait à présent. Celui qui nous avait offert cet anneau avait-il lui aussi eut le choix ? Je fronçais mes sourcils. Non. Forcément… Lorsque l’on possédait du Kan’Ghar, on ne s’encombrait pas d’une Humaine par choix. Ma mâchoire se crispa légèrement. J’étais désolée pour lui. Vraiment.

« Avez-vous déjà essayé de méditer ? » Je frissonnais. La petitesse de la pièce rendait ma voix étrange. Il n’y avait presque aucun écho, aucun résonnement. « Personnellement, j’ai toujours trouvé cet exercice difficile. Lorsque je suis troublée, je trouve qu’il est ardu de contrôler ses pensées et de faire le vide dans son esprit. » Je rouvrais doucement mes yeux pour les poser sur la mine sombre de l’homme. « Actuellement, je ne vais pas vous le cacher, je suis terrifiée... Bien sûr, ce n’est pas cela mon secret. Vous dire ce dernier me met trop à mal pour que je puisse véritablement me livrer. » Ce n’était pas vraiment parce que je pensais que cet homme pouvait être malveillant vis-à-vis de ma révélation – car après tout je savais qu’il était un ange – mais je ne lui faisais pas entièrement confiance. Il était bien trop bavard pour que cela change. Je le sentais tout à fait capable de raconter mon secret à tout le monde sans même qu’il ne s’en aperçoive. Mais peut-être le jugeais-je trop vite. Il n’était pas aisé de connaître la nature d’une autre personne dans une pièce si confinée et anxiogène. Je baissais mes yeux sur la flamme de la bougie qui reposait entre nous. « Un très cher ami m’a dit un jour avoir peur du vide… Celui du Silence… » Je souriais mélancoliquement au souvenir qui remontait à ma mémoire. Je fermais un court instant les yeux, revoyant son visage, celui qui m’avait ensorcelé. « Je lui ai alors répondu que, moi, je n’en avais pas peur... Que je pouvais y vivre... Cependant, je lui ai alors précisé que je ne serais pas heureuse si tel était le cas... » Je séparais mes mains l’une d’entre elles. Mes yeux regardaient toujours le spectacle flamboyant de la bougie. « Avez-vous peur du Silence ? Est-ce cela qui vous pousse à tant en dire ? Cela pourrait-il vous pousser à tout dire ? » Mes yeux retournèrent rapidement sur l’Homme. Mes questions n’étaient pas innocentes. Je voulais savoir s’il pouvait garder un secret. J’essayais de décrypter son visage mais je n’étais pas douée à ce jeu. « J’ai un autre ami aussi. C’est un Ange, tout comme vous. Mais plus silencieux. Beaucoup plus. » Mes joues devinrent roses en pensant à lui. Un sourire plus joyeux, mais aussi plus discret, vint étirer mes lèvres. Sans me brûler, j’approchais l’index de ma main droite vers la flamme entre nous. La chaleur me distrayait de l’ambiance sinistre et pesante que possédait la pièce. « Ces deux amis ont en commun une chose précieuse : mon secret. Tout du moins, une partie de celui-ci… » J’éloignais mon doigt de la flamme pour poser ma main sur mon bras gauche. J’y exerça une petite pression. Mes yeux se baissèrent. Je laissais le Silence me rattraper.

« Que pensez-vous de l’anneau ? » demandais-je soudainement. Je regardais le bijou à la lueur de la bougie. « N’est-ce pour vous qu’un petit objet anodin ? » Mes yeux se déplacèrent jusqu’à l’Ange. « Pour moi, il est synonyme de mes peurs les plus profondes, mais aussi de mes espoirs les plus flamboyants… » Je le retirais un instant de mon annulaire pour l’observer en le tenant entre deux doigts. « Prison ou liberté ? » À travers le cercle que formait le bijou, j’observais l’homme, souhaitant une réponse. Cependant, je n’avais pas le temps d’attendre cette dernière. Je devais lui livrer mon secret ou me taire à jamais. Pourrais-je oser ? Pourrais-je outrepasser mes angoisses ? Et si tout cela finissait par m’exploser au visage ? Je déglutis de nouveau. « Tolérance et Respect. Gentillesse et Douceur. Charité et Tempérance… » Ma respiration se fit plus ample à mesure que je murmurais faiblement cet adage. Mon adage. Celui que j’avais partagé à Elijah. « Bravoure pour toujours. » Je replaçais l’anneau sur mon doigt.

« Il est venu temps pour moi d’affronter mes peurs. Je le crois. » Je regardais l’Ange avant de détourner mes yeux. J'essayais d'imaginer Elijah à sa place. La confiance était une chose compliquée à donner. « Je n’ai pas envie qu’un total inconnu, aussi puissant et charismatique soit-il, s’impose entre mes cuisses. » avouais-je. Je pris une inspiration. Involontairement, mes bras enserrèrent doucement mon corps. Il fallait que j’en dise plus. Il fallait que je raconte ce que peu savait. C’était si difficile… « Je ne le veux pas parce que… » J’avais l’impression d’avoir les lèvres sèches. La sensation de nausée m’envahissait. Mon corps semblait m’inciter à me taire. « Parce qu'on s’est déjà trop imposé à moi. » J’avais froid à présent. La chaleur de la bougie ne m’atteignait plus. Je n’étais plus ici. Mon passé me happait. « À mes neuf ans, on m’a vendue à des esclavagistes... À mes douze ans… » Ma voix trembla un instant et m’obligea à marquer une pause. « À mes douze ans, on décida que mon corps était suffisamment développé pour l’acte sexuel… » Se brisant légèrement sur les murs, ma voix révélait ma peur et ma honte. Je revivais des souvenirs terribles.  « J’ai été asservie, humiliée, torturée, violée… » Je fermais mes yeux une seconde pour combattre les visions qui me revenaient. Je ne les avais jamais vraiment oubliées, me contentant de les mettre de côté. « Mais… » Ma voix se brisa totalement. « Mais là n’est pas le vrai secret, celui qui me tue à chaque instant, celui que je n'exprime jamais… » Je sentais ma gorge se nouer, incapable de continuer sans pleurer. Les larmes commencèrent donc à couler. « Je ne suis pas aussi… » Je revoyais Elijah qui me disait que j’avais toutes les qualités pour porter les ailes blanches. « Je ne suis pas aussi angélique que je le laisse penser. J’ai fait une chose… si affreuse… Une chose que je regretterais toute ma vie. » J’essayais d’essuyer les larmes qui coulaient sur mes joues basanées mais l’eau continuait d’affluer. « J’ai refusé le présent qu’Edel me faisait… J’ai volé la vie d’un être innocent…  Je… » Je plaçais ma main devant ma bouche tandis que je revivais l’horreur. Faisant cela, ma manche ample tomba sur mon coude et dévoila ma peau meurtrie sous les sévices de mes esclavagistes. Je voulais crier de douleur mais je ne le faisais pas. Je ne méritais pas la libération qu’un cri pouvait produire. Je ne devais jamais me délivrer de cette douleur sombre que j’enfermais au plus profond de moi. Je fermais mes yeux, hantée par le choix que j’avais fait… Celui de provoquer délibérément une fausse couche. « J’ai tué mon enfant à naître... » Et jamais je ne me le pardonnerais.

Tour III | 1605 Mots

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Ven 31 Jan 2020, 12:38

[Event] Une main à marier  - Page 3 1j1b
Une main à marier



Circë se tenait en face de cet homme aux cheveux blonds. Elle le regardait, son visage n’apparaissant qu’à la lueur de la bougie qui les éclairait, depuis le centre de la table. Il lui semblait l’avoir déjà vu… C’était un peu flou dans son esprit. Sa longue vie avait été ponctuée de rencontres, plus ou moins brèves ; souvent brèves pour ceux qui n’avaient pas vécu son calvaire. Elle lui sourit, un sourire forcé qui se voulait pourtant encourageant. Puisqu’ils étaient tous les deux dans la même situation, elle ne pouvait que le comprendre. Elle ne savait que penser de lui. Avait-ce seulement une quelconque importance ? Elle trouvait l’épreuve difficile. Se confier à un parfait inconnu avait de quoi effrayer. Elle n’avait pas envie de raviver ses souvenirs et, pourtant, plus elle en parlait, plus il lui semblait qu’elle était capable d’évoluer, de s’en sortir. Elle devait cesser de résister face à l’épreuve, simplement se rendre, lâcher les armes. Elle l’avait déjà dit deux fois, au Roi et à Isiode. Elle n’avait pas pleuré sur l’épaule du premier. Elle avait réussi à le dire, en ressentant une émotion particulière, comme un certain détachement, alors qu’elle se livrait. Ça faisait mal mais c’était presque comme si elle parlait de quelqu’un d’autre. Avec l’Ange, au contraire, ça avait été bien plus violent. Elle avait pleuré, beaucoup, comme si elle avait réalisé à ce moment-là qu’il s’agissait vraiment d’elle, qu’elle était la victime. À présent, elle ne savait pas ce qu’elle en pensait. Depuis ce qu’il s’était passé, à plusieurs reprises, elle avait entendu des femmes parler de leur viol. Elle n’avait jamais dit « Moi aussi. », par pudeur sans doute, par peur peut-être. À quoi bon ? Ce n’était pas comme si elle avait la possibilité d’aller voir le responsable pour lui faire payer son acte. Et même s’il payait ? Ça n’effacerait pas ce qu’il s’était produit. Elle pensait ne pas avoir besoin d’une quelconque reconnaissance en tant que violée. Le regard des autres sur elle changerait forcément. Elle ne serait plus vraiment elle. Elle serait elle et une victime. L’Ygdraë ne souhaitait pas que son problème en crée de nouveaux. Elle soupira. « Je suis mère de deux enfants qui sont actuellement à Melohorë. » commença-t-elle. Ses filles lui manquaient. Elle aurait préféré les avoir près d’elle. « Contrairement à vous, j’étais déjà sur l’Île précédemment. Je vis ici. » lui murmura-t-elle.

Elle resta silencieuse un moment et finit par poser ses mains sur les siennes, doucement. Elle ignorait qui il était. Elle essayait de relativiser. Lui aussi devrait lui confier quelque chose de douloureux ou de dangereux. Son secret à elle était-il tellement important ? Elle ne pensait pas. Le Monarque Démoniaque avait dû violer un nombre considérable de femmes. Elle n’était pas connue. Elle était juste… ici, sur l’Île. Devaraj lui avait dit que le viol était sacrilège. Pourtant, quand bien même ce qu’elle allait dire commençait à s’ébruiter, ça ne mettrait probablement jamais personne en danger. C’était un secret honteux et douloureux pour elle. Elle n’avait pas très envie de le partager mais elle comprenait aussi que de tous ses secrets, c’était celui qui lui tenait le plus à cœur. Comme il était celui qui lui importait le plus, c’était lui qu’elle devait révéler. Elle avait peur de sa réaction. Elle détestait se poser ce genre de questions. De la réaction de son interlocuteur dépendrait aussi sa propre réaction. Elle s’imaginait toutes les possibilités. Comment allait-il l’encaisser ? Elle se prit à penser qu’elle préférerait qu’il s’en fiche, qu’il se contente d’un « Ah d’accord » et qu’ils n’en parlent plus jamais. Et s’il en était triste ? Elle ne savait comment faire. La tristesse ressentie par l’autre partie la conduirait sans doute à vouloir le consoler. Pourtant, c’était elle la victime. Et s’il se mettait en colère ? Elle devrait probablement lui dire que ce n’était pas grave, que ça n’en valait pas la peine. Pourtant, là encore, c’était elle la victime et, si, ça en valait la peine. Peut-être qu’au fond, malgré la raison qui coulait dans ses veines du fait de sa race, elle avait envie de voir le corps du Monarque Démoniaque croupir dans son sang. Peut-être qu’elle avait envie que cette histoire ne passe pas inaperçue, ne soit pas enterrée. Elle n’en savait rien. Plus elle tournait la question dans son esprit, plus elle était perdue. Elle croupissait entre la volonté de Justice, celle de Vengeance, entre la peur et la honte, entre la rage et l’incompréhension. Plus que tout, elle s’en voulait de ne pas avoir su réagir, dire non, d’avoir été prise dans un immobilisme idiot. N’avait-elle donc aucun instinct de survie ? Certaines femmes se faisaient violer par un proche, quelqu’un à qui elles tenaient. Elle pouvait comprendre, comprendre l’emprise et cette incapacité à dire non, cette peur de déplaire et de tout gâcher ; cette contrainte morale. Mais dans son cas… le Diable n’était pas l’un de ses proches, elle abhorrait son existence même. Elle aurait dû fuir au moment où elle l’avait aperçu. « Mes deux filles sont les enfants du Monarque Démoniaque. » dit-elle. Plus elle pensait à son comportement d’après, plus elle se détestait. Elle avait menti à ses enfants, leur décrivant leur père comme quelqu’un qui les aimait profondément. Elle s’était construit un mythe, pour elles mais pas seulement. C’était plus facile de se mentir, bien qu’elle demeure consciente de la vérité, d’imaginer quelque chose d’autres, d’ouvrir des possibles. Elle n’avait fait que lui trouver des excuses. Elle avait souffert de le valoriser aux yeux de ses enfants alors qu’il avait pénétré sa chair et briser son âme. Elle ne comprenait pas pourquoi elle avait fait ça. Ça dépassait toute logique. « Elles sont nées d’un viol. » finit-elle pas dire. « Mais s’il vous plaît, j’aimerais que… vous ne réagissiez pas. » ajouta-t-elle rapidement. « Je ne veux pas entendre votre avis ni avoir votre compassion. Je veux juste… sortir d’ici. »

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Adam Pendragon
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Adam Pendragon
Lun 03 Fév 2020, 17:21

    Je regardai ses mains sur les miennes. J’avais passé quelques temps à lire le livre qui m’avait été confié sur les peintures chamaniques, tout en pensant à celle qui avait souhaité que je l’appelle Petiote. Nous allions nous recroiser et l’idée me plaisait assez. Elle n’avait pas beaucoup d’équilibre. Elle semblait faible, tout en ayant du caractère. Mes yeux fixaient l’Ygdraë, ses cheveux argentés et ses doigts si fins que j’avais l’impression qu’une légère torsion suffirait à les briser. Je réfléchissais à un secret que je pourrais lui révéler, en même temps qu’elle parlait. Je n’étais pas homme à avoir beaucoup de secrets. Peu de choses me dérangeaient et je faisais preuve d’assez d’autodérision pour être capable d’avouer n’importe laquelle de mes erreurs.

    Plus je la regardais, plus j’étais excité. C’était comme ça. Dans ma tête, je commençai à évaluer son poids et sa taille. Les femmes minuscules avaient leur charme. Il était possible de les manipuler facilement. Je voyais à son visage qu’elle s’apprêtait à me dire quelque chose d’horrible. Que pourrais-je lui dire en retour ? Tout ce qui concernait Kaahl était bloqué. Je pouvais rester flou, lui dire que j’avais une relation avec un espion et que je savais des choses mais rien de plus. Toute précision m’était interdite. J’étais incapable de formuler le moindre mot compromettant, ni même d’écrire à ce sujet. Il avait veillé à me réduire au silence. Finalement, était-ce vraiment un secret à mes yeux ? Je n’en avais pas honte. Je n’avais pas envie de le cacher. J’aurais été partant pour officialiser les choses. C’était lui qui ne le souhaitait pas.

    Lorsque la nouvelle du viol sortit, je restai silencieux. Elle ne voulait aucune réaction et je n’étais pas certain d’être capable d’en avoir une appropriée. J’étais un homme plutôt simple, assez bienveillant, un peu enquiquineur sur les bords mais facile à vivre. Seulement, je n’étais pas dénué de défauts. Je ne la connaissais pas. Je n’avais rien à lui dire de particulier. Pire, je devais avouer qu’une partie de moi restait cruellement excitée dès que le sexe était évoqué, peu importe quoi, peu importe où, peu importe qui et peu importe comment. Le viol m’excitait, en dehors de toute pratique effective. L’idée m’émoustillait. Le jeu me plaisait. Bien sûr, je n’aurais voulu abuser personne et je comprenais son malaise, à elle. Ce n’était pas une expérience agréable, ça avait même dû totalement bouleverser sa vie, la bloquer à bien des égards. Pourtant, j’étais bien incapable de la consoler ou d’éprouver de la colère ou de la tristesse pour sa situation. J’enchaînai donc.

    - « C’est peut-être ce qui me fait le plus honte ou, au moins, culpabiliser un peu. Ma cousine a vécu avec moi quelques temps, une ancienne Déchue devenue Lyrienne. Elle avait peur de tout le monde et j’ai réussi à la sortir un peu de son isolement. Elle s’appelle Ève. »

    Je ne savais pas trop comment aborder le problème. J’avais abusé de sa confiance pour la faire glisser exactement où je la voulais.

    - « Elle m’attirait et j’ai commencé à me faire plus tactile. Au début elle était un peu récalcitrante mais plus je me suis occupé d’elle et moins elle l’a été. Jusqu’à ce qu’on couche ensemble, plusieurs fois. Ça ne venait pas que de moi. Elle voulait aussi mais, avec le recul, je pense qu’elle n’avait pas assez de ressources pour consentir vraiment. Je ne m’en rendais pas compte. J’avais juste envie d’elle alors qu’elle était plongée dans un moment de détresse où elle se serait appuyée sur n’importe qui et serait tombée sous le charme du premier homme gentil qui passait par là. J’aurais dû être plus responsable et savoir me contrôler pour rester son confident et son aide, pas utiliser mon statut tout particulier à ses yeux pour la faire glisser dans mes bras. Je sais qu’elle savait que j’avais envie d’elle et je pense qu’elle a juste… Elle n’avait peut-être pas envie de perdre mon aide et elle a dû se dire que ce serait une solution… Je n’en sais rien. Elle s’est engagée dans le Léviathan du jour au lendemain, quand elle a appris qu’elle était enceinte. »

    Finalement, j’étais peut-être un violeur, fourbe. Je détournai les yeux un instant avant de les reposer sur elle.

    - « Ça n’excuse rien mais la Luxure n’est pas facile à maîtriser. Pour être franc, j’ai vraiment envie de vous à l’heure actuelle et je ne pense qu’à vous serrer alors que vous venez tout juste de m’avouer que vous aviez été violée. Mon esprit est capable de trouver tellement de raisons pour aller dans le sens de mon désir. Je me dis que je pourrais vous aider à reprendre confiance, que puisque j’ai de l’expérience, je pourrais contribuer à vous faire oublier tout ça. Je peux tout inventer, parce que mes besoins sont puissants, bien plus que ma raison. J’ai envie de vous charmer et j’ai déjà songé à plusieurs moyens de le faire. Je sais exactement quelles positions seraient parfaites pour nous en prenant en considération nos tailles respectives. Peut-être que mon secret c’est simplement que j’essaye de me contrôler mais que j’en suis encore incapable parce que, même si je parviens à me détacher de mon Péché de plus en plus, il arrive toujours un moment où je pense au sexe et où j’ai envie. Le contact de vos mains a suffi et je les ai imaginées à d’autres endroits de mon anatomie plus d’une fois. Quand je vois vos lèvres, j’ai envie de les sentir sur moi. Vous voyez ? C’est un vrai problème parce que tant que j’ai envie, je suis incapable de réfléchir ou d’être doué d’empathie. Je m'en fous de vos soucis, j'ai juste envie de vous prendre, ce qui fait de moi une sorte de monstre pitoyable. »

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Mar 04 Fév 2020, 19:29


«  Et bah dis donc ! C’était quelque chose hein, ma p’tite demoizelle ? Ces bateaux et tout ! Vous aussi, vous avez dû parler à un-euh … un spectre ? Je ne sais pas pourquoi je chuchote … J’aime bien le son de ma voix comme ça ! Et plus, je trouve que cela va par-fai-te-ment avec l’ambiance de cette salle, vous ne trouvez pas ? Racontez-moi ! Vous n’étiez pas dans mon bateau, je m’en serais souvenu ! Une p’tite bouille comme la votre, on s’en rappelle ! Tenez, prenez une meringue ! Alors, dîtes ! Vous aussi, vous avez dû parler au Sacrifié ? Vous savez, il m’a appris des tas de choses ce bougre-là ! Je dirais même que c’est devenu un ami proche ! Non je rigole ! Ha ! Ha ! Ha ! Mais plus sérieusement, il a mis à mal, à mes compagnons et moi-même, nos connaissances et terme d’Ætheri ! Tenez ! Connaissez-vous l’Æther de la Mort ? Oh bon … celui-là c’est le plus connu … Bon alors, connaissez-vous celui de la Torture ? Je vous avoue que celui-là ! Piouf je ne le connaissais pas ! Ou alors il avait juste tout simplement disparu de ma mémoire ! Ce qui, je vous l’avoue est carrément possible ! Je n’ai plus la cervelle aussi jeune que la vôtre ! Ho ! Ho ! Ho ! Comment sont mes meringues ? Ah, et mais attendez la suite de mon histoire jeune fille ! Le Sacrifié … Celui qui était sur notre bateau … Et bah, il nous a balancé une information, mais je vous dis pas l’impact que ceal aurait si cela se savait … Cela ferait noircir les feuilles des choux blancs vendus en librairies, c’est moi qui vous le dis ! … Est-ce que c’est bien ça qu’on dit ? « choux blancs » ? Ah, tant pis ! Je n’ai jamais été très rigoureux alors pourquoi aujourd’hui hein ? Par contre ! La recette de mes meringues, vous noterez qu’il y a un sans faute ! Elles sont bonnes hein ? Et pour en revenir à mon ami … il m’a dit que … Je ne sais pas si j’ai le droit de vous le dire … Roh tant pis ! Vous êtes une élue comme moi ! Je pense donc que vous l’apprendrez bien assez tôt ! Il m’a donc dit qu’il était une « créature d’outre-tombe ! » Je ne savais même pas qu’il y avait une tombe et encore moins une outre !!! C’est fou ! Bon, par contre, il m’a aussi signalé qu’il ne voulait pas aller dans l’Au-Dela – parce que, selon lui, ça existe !!! – et qu’il restait parmi nous pour pleurer – devrais-je plutôt dire crier d’ailleurs, parce que son cri ! Oulala, c’est à vous percer les tympans ! – les sacrifiés des rituels ! Je me demande s’il va sur toutes les Terres du Yin et du Yang ou s’il reste surtout ici … Mince ! J’aurais dû lui poser la question quand j’en avais l’occasion ! Qu’est-ce que je suis bête ! Roh Auguste c’est malin, tiens ! Tu n’as plus qu’à espérer que tu le recroiseras un jour ! Et surtout penses à prendre des meringues avec toi ! Au cas où il aurait une petite faim ! »

« Attendez, je ne vous ai pas dit la suite ! Donc, on a finalement trouvé sur le navire un journal de bord. Je vous raconte pas la frousse qu’on a eu ! Si, si, je n’ai pas honte à vous l’avouer jeune fille ! J’ai sûrement dû faire pipi dans ma culotte au moins … trois fois ! J’ai une vessie fragile vous savez ! Mais là n’est pas la question n’est-ce pas ? Je vais vous la faire courte, mais ce journal de bord ! Piiiiiouf, il en disait des choses ! Ça parlait de rituels tout ça tout ça et fantômes et de … leur nouvelle vie ! Je vous jute ! Une pépite !!! Puis vers la fin, on comprend que le bateau – notre bateau !! – servait de transport pour les fantômes vers l’Au-Delà – quand je vous disais que ça existe !! – et qu’il a été attaqué par des sirènes – j’vous jure celles-là ! Elles en manquent pas une ! … Et enfin bref ! Les marins sont morts mais ont continué de naviguer … Parce que, vous savez, la mort n’est que la continuité de la vie … C'est beau comme phrase hein ? Enfin c’était ce qui était écrit dans le livre … C’est totalement dément, vous ne trouvez pas ?! Mais, il y a encore plus bizarre ! Plus on en apprenait sur ce bateau, et moins nous avions peur et plus le bateau devenait normal ! Je me pose énormément de questions maintenant ! Ralala ! Peut-être qu’il faudrait que je les note sur du papier … Vous savez à cause de ma mémoire ? Qu’est-ce que vous en pensez ? Méditer ? Euhh, je vous avoue que je n’arrive pas à rester en place et ne rien dire pendant … enfin, surtout je n’arrive pas à ne pas parler ! Vous savez, j’ai tellement de choses dans la tête que j’ai envie de les partager ! Et puis, je trouve que c’est nul de tout garder dans sa caboche ? A quoi cela sert-il ? Si on était plusieurs dans notre tête au moins, on pourrait avoir de grandes et longues conversations ! M’enfin vous voyez … Ah bah ! Voyez on est d’accord ! On va être copains tous les deux ! … Je vous propose même un truc ! Et si on méditait ensemble hein ? … Enfin, on essaiera et puis quand on aura terminé d’essayer, je vous offrirais des p’tits macarons au chocolat ! Je ne sais pas encore les faire ! Mais je vais apprendre pour vous faire plaisir ! »

« Oh non, mon p’tit bichon, faut pas être effrayée ! Tenez reprenez une petite meringue colorées ! … Je comprends que vous n’ayez pas encore envie de me divulguer votre secret ! Moi-même voyez-vous il met difficile de vous dire le mien … tout simplement parce que je pense n’en avoir aucun ! Je me triture les esprits depuis que nous sommes enfermés ici et … pouf ! Le vide total ! Pas de secrets qui me viennent ! C’est embêtant vous croyez ? »

« Le Silence ! Pff, je n’en ai pas peur … Mais je ne l’aime pas beaucoup ! Parce que cela voudrait dire que même dans ma tête il n’y aura pas de bruit … Je pense que même les morts n’ont pas peur du Silence … D’ailleurs avec toute cette histoire, je me demande si le Silence existe réellement ! ... Vous trouvez que je parle trop ? C’est vrai que l’on me le dit souvent, mais que voulez-vous, je suis partageur ! J’aime dire tout ce qui me passe derrière la tête ! Cela me permet de mieux connaître les gens qui m’entourent parce que leur réaction souvent dit plus que les mots qui peuvent être parfois trompeurs et interprétés à notre façon ! Mais sachez jeune demoiselle, que jamais je n’évoquerais un secret qui n’est pas le mien ! Si je vous ai parlé de mon histoire sur le bateau plus tôt, c’est parce que je me doute que vous connaîtrez bientôt l’existence du Cycle et que je trouve qu’il est plus facile de le comprendre à plusieurs car cela n’est pas une chose aisée à saisir ! Je ne vous veux que du bien. Et si cela peut vous réconforter sachez que je connais de nombreux secrets démoniaques de par mon expérience sur leurs terres et voyez, je ne les divulgue pas ! Je me contente de vous parler de moi, de ce que je vois et … un peu de mes projets et de mes délicieuses meringues ! Je suis blagueur ! Mais je ne me permettrais pas de faire des blagues sur vos peines … Je pense être quelqu’un de gentil vous savez ! Et une personne gentille ne fait pas ce genre de choses. »

« Ha ! Ha ! Ha ! Oui, tous les Anges ne sont comme moi ! Heureusement ! Je sais bien que je peux être … agaçant avec mon flot de paroles, mais je suis comme ça. J’essaie de m’accepter comme je suis et je fais de même avec les autres. … Mais cela serait drôle vous ne trouvez pas ? Que des anges aussi bavards que moi se rencontrent ! Je me demande qui aura mal à la tête en premier ? Ou alors, ils deviendront comme cul et chemise (c’est bien ça qu’on dit hein?) et ils feront les quatre cents coups ensemble ! Ho ! Ho ! Ho ! J’imagine déjà la scène ! »

« Vous savez, vous avez le temps de me dire votre secret … La bougie est toujours allumée et j’aime beaucoup vous parler … Je vous apprécie et j’espère que vous m’appréciez également … ou au moins mes meringues ! De mon côté, j’essaie aussi de trouver mon secret. C’est difficile ! Parce que j’ai fait des choses honteuses chez les démons vous savez ! Mais personnellement je n’en ai pas honte. Je devais les faire et je les ai fait. C’est du passé et personne ne peut changer le passé … du moins je crois. Et puis, j’aime tellement les gens ! Et les démons sont des gens aussi ! Je sais que beaucoup de personne ne les aiment pas … mais j’arrive toujours à trouver un petit quelque chose qui me dit que celui-là, celle-ci, ce démon ou qui-sais-je d’autre possède aussi une part de bonté ! Du coup, … c’est difficile pour moi de vous trouver quelque chose de secret. Je ne prends pas non plus spécialement le temps d’avoir des secrets puisque je partage tout ce qui se passe en moi en temps réel ! Alors avoir un secret caché ? Mmh … Non je ne vois pas ! Est-ce que vous croyez que c’est grave ? Peut-être que c’est cela mon secret ? Le fait de n’avoir pas de secret ? Vous croyez que c’est possible ? Est-ce que je vais me faire éjecter d’ici ? Parce que je me plais bien ici et je n’ai pas envie qu’on me dise de retourner d’où je viens … Dans cette autre vie ! J’aimerais tellement rester ici. En plus, je vous apprécie vous et les autres ! Je vous connais depuis pas très longtemps mais vous avez tous une place spéciale dans mon p’tit coeur ! Je serais tellement triste ! Je ne sais pas comment je réagirais vous savez ! Je n’aime pas ce sentiment-là ! La tristesse ! C’est quelque chose de tellement horrible, vous ne trouvez pas ? C’est comme lorsque vous aimez quelqu’un et qu’il ne vous aime pas en retour ! Parce que voyez vous, je ne l’ai peut-être dit à personne, mais j’ai horreur de ne pas être aimé ! D’ailleurs en y réfléchissant maintenant, c’est peut-être cela mon secret : celui que je cherche désespéramment quelqu’un qui m’aimerait comme moi j’aime tout le monde ! Je suis souvent rejeté vous savez ! Je crois que le pire c’était chez les démons … parce que j’étais bien dans ma famille de démons. Je m’occupais des petits et je faisais parfois à manger. On se racontait des blagues et tout ça ! C’est juste bien. Tout fonctionnait. Et puis d’un coup ! POUF ! On m’a vendu et jeté dans un cachot ! Je ne sais pas ce qu’il s’est passé … J’ai travaillé comme un forcené ensuite, mais toujours à la fin de la journée, je terminais dans le cachot … Et pourtant, j’espérais tous les jours que quelqu’un de mon ancienne famille vienne me récupérer, dire que tout cela n’était qu’une erreur … Mais peut-être que je ne les ai pas aimé suffisamment … et que du coup, ils ne m’aimaient pas non plus assez pour me garder … »

« Je le trouve très beau cet anneau ! Et surtout, c’est le gage de ma liberté vous savez ! Je le chéris énormément ! En plus, vous avez vu, il y a notre nom dessus ! C’est tout mignon ! Je trouve ! … Que voulez-vous dire ? Non non non ! Cet objet est pour moi plus qu’un objet aussi ! C’est la clef de ma nouvelle vie ! Il ne peut qu’être de bon augure ! Ne vous inquiétez pas ma chère ! Vos peurs vont s’en doutent s’estomper avec le temps ! Surtout si vous restez ici en d’aussi bonne compagnie ! … Et bien vous n’êtes pas bavarde, mais vous savez utiliser de grands mots ! Je suis admiratif ! Non non, vraiment ! Racontez-moi maintenant ... »

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Sam 08 Fév 2020, 23:46

Une main à marier


La flamme centrale paraissait être plus vive que leurs deux âmes réunies. À cette pensée, Alix sourit timidement, tant le morbide semblait avoir envahi sa vie et enraciner son esprit. En fixant Brethil, elle se demandait bien, parfois, où l’Ange trouvait tout ce courage pour supporter l’Humaine. Malgré tout, la culpabilité ne prenait place entre le singulier duo. Chacune se cantonnait à son rôle et cette synergie leur faisait pousser des ailes. Du moins, c’était ce qu’Alix croyait, jusqu’à aujourd’hui. Instinctivement, elle ressentait que cette étape sera cruciale pour la suite. Pour elles. " Je suis heureuse que tu sois là. " Brisa-t-elle ainsi la glace. Elles n'avaient guère discuté davantage depuis les péripéties du drakkar, et même après. À leur arrivée, la pression de la foule l'avait accablée, l'espace-temps s'était comme distordu jusqu'à qu'elle se retrouve dans l'une des chambres du palais de Zaowa. Intacte. Bien étonnant, avec tous les scénarii fatals qui circulaient dans sa petite tête. Néanmoins, Alix gardait confiance quant à son choix de venir ici ; depuis son rêve et la mystérieuse bague, toute cette aventure se mutait très clairement comme l'unique chemin de sa destinée. Et le fait que son Ange soit présente sur le même sentier la comblait autant qu'elle l'effarait. Petiote ne s'était pas montrée réticente vis-à-vis de Brethil, ni même réellement reconnaissante, proche. Enfin, sans excepter ce qu'il s'était passé sur le bateau, où la tentation de parcourir les interdits et laisser filer ses doigts sur son corps parfait… La malade abaissa le regard, encore une fois irritée par sa propre faiblesse, psychique pour l'une des rares fois.

" Tu n'es même pas venue me sauver de tout ceci. Ses yeux se braquèrent inlassablement dans les siens. Ce qui s'apparentait à un reproche n'en était aucunement un : Brethil était sa Gardienne, celle qui devrait la dissuader d'arpenter le vice, la protéger du Mal. Cependant, depuis toujours, Petiote fut une véritable peste ingérable. Oh bien sûr, cette dernière ne s'était jamais laissé tenter par les extrêmes, ce fut plutôt eux qui venaient à elle. Les Démons. Le Sorcier. Le fanatisme. Pour Alix, cela représentait des épreuves inévitables pour sa misérable existence. Ainsi, elle choisissait à présent ses propres défis, et le fait que Brethil ne se présentât pas comme un obstacle la tirait vers le haut. Tu ne trouves pas cela trop… incroyable ? C'est comme si c'était un rêve éveillé. Il y a à peine quelques jours, j'étais encore plongée dans mes manuscrits, à en dormir sur des piles, et me voilà à traverser les mers, à côtoyer un peuple qui me promet une meilleure vie… Machinalement, leurs doigts s'étaient entrelacés, comme à chacune de leurs entrevues intimes ; au fil des années, c'en était devenu un automatisme à peine perceptible. Et tu es encore à mes côtés. Il faut croire qu'ils tiennent leur promesse. " Son sourire s'agrandit, un sourire chaud qui transmit toute son effervescence.

Il était indéniable qu'Alix devenait une toute autre personne avec son Ange Gardienne dans les parages. Cela semblait d'autant plus vrai depuis son réveil du Rexhnou, leurs retrouvailles aux Jardins l'ayant comme embaumer d'une positivité à toute épreuve. Malheureusement, cette énergie s'amenuisait avec la distance, un manque auquel Petiote refusait de croire au début. Encore un maléfice de Sympan, encore une vilénie démoniaque, toutes les conséquences les plus radicales étaient bonnes à prendre pour expliquer ce nouveau mal qui la tiraillait. Néanmoins, l'Humaine avait grandi. D'autres facteurs entraient en jeu, et ce ne seront pas son état et les malheurs qui voileront la vérité. La brune resserra l'étreinte de sa main, honteuse d'avoir de telles pensées alors que ce n'était pas le moment. Comme sur le drakkar. Avec son naturel teint tout blafard, il était excessivement aisé de remarquer son érubescence : elle était atteinte, une blessure qui la rongeait depuis bien trop longtemps. " Brethil… Il fallait qu'elle le lui dise, plus fort que tout. Je t'aime vraiment. Je t'aime plus que je ne le devrais. Je… La Kaaiji se força à se mordre les lèvres, à se faire violence. Tremblante, ses sentiments la poussaient dans ses derniers retranchements, ceux qu'elle redoutait chaque soir de retrouver et de ne jamais pouvoir quitter avant l'aube. Non, j-je ne peux pas… Je pensais que… Je pensais que venir ici m'aiderait à… Non. J’en ai assez de me mentir, de tous vous tromper. La flamme lui brûlait la rétine, pour autant hors de question de ne pas démontrer son honnêteté. J’en ai assez de ne pas savoir ce qu’est le bonheur, de voir les rires et les sourires s'égarer ailleurs, de ne récolter que la culpabilité ou le mépris. J’en ai assez de te pourrir la vie alors que tu as déjà bien assez de problèmes. La naissance lacrymale noyait son regard, embrumé par le déshonneur. Tu es une personne exceptionnelle… Elle l'idéalisait, tant son amour à son égard l'auréolait d'une aura plus forte que tout être bénéfique. Je veux que tu abrèges mes souffrances, mon Ange. Les larmes coulèrent enfin, des décennies trop tard. Chaque millilitre lui arrachait la peau, tels des cisaillements continus. Je veux que tu me tues depuis si longtemps. J’en suis incapable, j’ai déjà essayé… En vain. Elle baissa la tête, éprise par le sanglot. Pourquoi ici, pourquoi maintenant, toute logique lui était inaccessible, à présent que l'inévitable fut franchi. J’aurai voulu ne jamais me réveiller dans cette pyramide. J’étais… si bien… Parvint-elle à glisser tout bas entre deux sanglots. Cernée par ses propres démons, Alix parût déconnectée, inerte et sourde durant quelques secondes. La Mohr ne comprenait pas que c'était justement cette initiation qui lui faisait prendre conscience de sa propre valeur et de celle d'autrui. Relevant la tête, la jeune femme ne savait plus où se mettre, mais se refusait, véhémente, de rompre le contact physique avec Brethil. Si la Vie ne veut pas de moi, peut-être que la Mort sera plus clémente ? " Conclut-elle sur un ton affligé par une quinte de toux, une fin appropriée pour la condamnée en sursis.


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By Jil ♪
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Lun 10 Fév 2020, 06:45

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Une main à marier


Lorsque les contours de la pièce avaient commencé à s'estomper derrière le voile de ténèbres, Brethil s'était aussitôt réfugiée dans le halo vacillant de la bougie, le cœur battant à tout rompre. Son faciès avait perdu tous ses pigments de couleur et se parait à présent d'un teint aussi blanc que la neige et aussi lugubre qu'un Mort. Exposée ainsi à la lueur des flammes, l'Ange ressemblait à un esprit tout droit venu du royaume céleste de l’Erāhael, alors que les ombres projetées par la lumière s'amusaient à creuser ses traits. L'image sinistre qu'elle renvoyait n'avait cependant rien à envier à la folie qui assiégeait présentement son esprit. La peur s'infiltrait à travers ses veines comme un poison funeste, pompée avec le sang qui lui remontait jusqu'à la tête. Des secousses virulentes agitaient ses bras et ses jambes, donnant l'illusion qu'elle allait bientôt tomber dans les vapes. C'était peut-être le cas. L'Ailée vivait encore mal sa phobie du noir et bien qu'elle ait acquis le don de voir à travers l'obscurité, ses appréhensions continuaient malgré tout de transcender la vertu de la raison, tel un mal inhérent à sa nature désormais. Cela étant dit, le Lien intrinsèque qui l'unissait à Alix lui permettait au moins de rester ancrer sur ses pieds. « Moi aussi, bien plus que tu le croies. » En tentant de s'insuffler une bonne dose de bravoure, la vertueuse avait plongé son regard dans celui de sa Protégée, avant de forcer l'apparition d'un sourire sur ses lèvres. Elle ne s'était pas attendue à ce que le son de sa voix retentisse de manière aussi limpide dans la salle, mais elle tenait tout de même à prouver la sincérité de ses mots. « Avais-tu vraiment besoin d'être sauvée? Personne ne t'a obligée à accepter les termes du mariage. » Poursuivit-elle sur les propos de l'Enfant de Sympan. L'Aile Blanche taquinait cette dernière bien sûr, mais au fond, elle aurait peut-être voulu que l'Humaine s'évite de telles extravagances. Il était trop tard à présent pour convaincre Petiote de faire marche arrière, mais Brethil restait son Ange-Gardien. Ses engagements devaient désormais l'orienter à préserver ce qu'elle pouvait toujours protéger dans le cœur de la brune. Après tout, les deux femmes s'étaient faits le serment de se soutenir mutuellement contre la souffrance, le Mal et l'adversité – et seuls les Dieux possédaient le pouvoir de les arrêter. Mariage ou non, Brethil était prête à parer à toutes les éventualités afin de garder la Kaaiji sur le bon chemin. « On peut même parler de Destinée. » Elle lui caressa les mains. « Mais je me trouvais déjà à tes côtés bien avant de commencer ce voyage. »  

Un petit silence fit office d'interlude avant qu'Alix, de peine et de misère, ne lui fasse part de ses aveux. Abasourdie, l'Ailée battit ses paupières à quelques reprises, alors que son esprit, en quête d'assurance, ressassait les propos qui avaient franchi les lèvres de l'Humaine. Petiote venait de lui déclarer son Amour, le vrai. La blonde abaissa son regard à la dérobée, pensive et ébranlée, tout en sondant au fond de son propre cœur les sentiments qu'elle éprouvait. Aimait-elle Alix aussi? La question demeura en suspens dans sa tête. Au fur et à mesure que la brune se confessait sur la véritable portée de sa misère, le visage de sa Gardienne se rembrunissait d'une profonde affliction. Elle, lui pourrir la vie? « Comment peux-tu me dire ça juste après m'avoir dit que tu m'aimais? Tu n'es un poids pour personne, Alix et surtout pas à mes yeux. » Son ton était presque suppliant. « Parce que je t'aime aussi. » Déclara-t-elle en la fixant dans le blanc des yeux. Elle était sérieuse, autant que ses sentiments l'étaient. Son cœur battait pour l'Amour de sa précieuse Protégée. Néanmoins, l'Ange cessa tout bonnement de respirer lorsque la Faucheuse s'immisça dans le discours de l'Enfant de Sympan, laissant planer la menace de son jugement irrévocable. Sur le bord de la crise de panique, la vertueuse suffoquait. « Tu ne peux pas me demander ça, Alix. Articula-t-elle à la suite d'une pénible exhalaison. Ses yeux s'étaient embués d'eau salée. « C'est trop cruel. » Sa voix se brisa entre deux sanglots. Toutes ces révélations faisaient ressurgir de douloureux souvenirs, des bribes de mémoire dont elle se serait épargnée le retour au sein de son subconscient. Mais elle n'avait pas le choix de se livrer. « J'ai déjà tenté de mettre fin à ma vie après le Génocide. J'étais désespérée et la Vie ne semblait plus avoir de sens. Tu n'étais plus là et presque tous ceux que je considérais comme des frères, des sœurs et des amis, venaient injustement de se faire enlever la vie par les Démons. » Son corps tremblait comme une feuille. « Je n'avais aucune raison de vivre, mais le courage m'a manqué au dernier instant. » L'Ailée attrapa sa Protégée dans le creux de ses bras. Les larmes glissaient à profusion de ses yeux rougis, alors que les pleurs quittaient doucement la barrière de ses lèvres. La vérité était qu'elle ne pourrait jamais exaucer le vœu de l'Humaine. Elle ne le voulait pas. Elle ne le désirait pas. Elle refusait d'offrir la femme qu'elle aimait entre les bras de la Mort. Elle voulait simplement la garder à ses côtés, pour toujours. « Reste avec moi s'il te plaît. »

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Sam 15 Fév 2020, 13:49



La Main | Le tatouage



Une douce musique leur parvenait du patio ensoleillé, où jouaient quelques apprentis musiciens. Quelques tambourins, un oud et la voix grave d'une femme qui murmurait les beautés de la Nature. Le vent en apportait les notes aux Suprême de l'Au-Delà, comme pour détendre l'atmosphère silencieuse et pesante. Aucun son ne s'échappait des portes fermées devant lesquelles des prêtres étaient campés. Les deux Draugrs ne parlaient pas plus que le Roi muré dans son silence morne. Elle inspira lentement. « J'ai pensé au Gris. Pour l'équilibre, avec des hirondelles et des libellules brodées en rose dans le dos et devant un décolleté plongeant qui- » Devaraj n'écoutait rien. Le coude posé sur un des accoudoirs du divan, le poing soutenant nonchalamment son menton dans une moue étrange, il fixait les portes d'un air absent, s'attendant à tout moment à y voir surgir un des élus. « C'est parfait Satinka, la robe est délicate et mettra en valeur les seins. » La jeune femme constata le manque d'attention de son Roi et étouffa un soupir. « Le mot sein sonne mal dans ta bouche, Raoni. » dit-elle, méprisante, un vague air de dégout dans le regard. « Oh, allez ! Qu'est-ce-que j'ai fais encore ! Tu sais bien que tu es la plus belle... » Delawam était lui aussi allongé en travers, en partie sur le canapé, en partie contre l'épaule de Devaraj, occupé à fumer un long calumet noir et à regarder la scène d'un air amusé. Ce qu'il venait de fumer l'empêchait de réagir à la scène autrement qu'en spectateur apathique. « Arrête de loucher sur mes fesses. » Raoni grogna quelque chose mais retourna s'asseoir, dépité. Satinka était une beauté connue et reconnue. Du sang Orisha coulait dans ses veines comme l'attestait sa peau caramel et ses yeux noisettes. La jeune femme savait se rendre mystérieuse et inatteignable tout comme joyeuse et rigolote. On ne l'avait jamais vu sans son sourire, ce qui la rendait sainte et légendaire. Qui était capable de ne jamais s'écrouler face aux crises de démence du Roi ? Satinka. Ce simple fait tenait du miracle. Admirée de tous, elle était indispensable dans la gestion du Harem qui lui incombait, indispensable dans la garde et l'éducation des nombreux enfants, indispensable dans la vie artistique et culturelle de la capitale. Ce n'était rien, pas de responsabilité politique ni de rôle religieux. Pourtant, elle comptait pour beaucoup... Bref, elle était une reine à elle seule, bien qu'elle ne se soit jamais mariée. Sa réussite, tout le monde le sait, est aussi en partie due à sa ressemblance frappante avec l'ex-femme de Devaraj. Fût une époque où le Roi la gardait jalousement pour elle. Aujourd'hui, c'était elle qui se gardait jalousement pour le Roi. Personne n'en savait beaucoup plus sur la réalité de la légende. Elle s'intéressait aux autres derrière une façade de bienveillance pour éviter d'avoir à parler d'elle-même.  

La Chamane rangea le prototype de la robe de mariée en soie et en dentelle fine. Les prêtres avaient déjà décidé que les époux d'un mariage d'affaire ne pourraient porter les habits d'un mariage d'amour et qu'il serait plus adéquat de faire porter un minimum de tissu aux nouveaux arrivants, surtout cette Ange, exception faîte pour les trois Déchus. Non finalement, elle ferait mieux d'aller rencontrer chacun d'entre eux pour s'assurer de leurs préférences, tout compte fait... Les habits seront gris et roses, hirondelles et libellules. Elle jeta un regard en biais vers Devaraj. Il inquiétait visiblement tout son entourage dans son mutisme improbable et inhabituel. Elle pouvait comprendre. Racisme et patriotisme étaient des valeurs Zawa'Kar. N'importe lequel d'entre eux aurait en travers de la gorge l'ordre de forniquer avec des étrangers. Une multitude colorée d'avis et de rumeurs fusaient de toutes parts dans la Capitale. Certains étaient curieux, d'autres méfiants, d'autres avides de connaître la suite. Elle connaissait tout ces chuchotements et s'en nourrissait. Pour elle : du moment qu'ils apportaient des enfants qui eux, seront Chamans à part entière. Ce n'était qu'une génération à sauter pour le bienfait de toutes les suivantes. Les élus garderont le secret dans leur Vie, ou ils mourront. Elle, comme toute sa tribu, était assez avide de se servir dans les connaissances artistiques et technologiques qu'ils apporteront avec eux. Elle savait que le mélange culturel pourrait produire de nouvelles richesses. Les autres finiront par le voir, eux-aussi. Quant à Devaraj... Elle le fixa une dernière fois et repartit en haussant les épaules. Elle devait vérifier que les tatoueurs étaient bien en place.

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Explications

Wouhou ! On continue ! Je suis fière de vous ! [Event] Une main à marier  - Page 3 1628  [Event] Une main à marier  - Page 3 009  [Event] Une main à marier  - Page 3 2289842337  [Event] Une main à marier  - Page 3 943930617  [Event] Une main à marier  - Page 3 1929536143

La quatrième épreuve
se déroule à Zaowa. Vous êtes libres de faire ce que vous voulez dans vos appartements. Il y a beaucoup de Raoni et Raya dans le Palais parce-que ce sont eux qui vont préparer le mariage et qu'ils ont besoin de fabriquer vos tenues. Satinka est la gérante du Harem et elle est très présente aussi. Bref, je m'étale. 8D Comme d'habitude, si vos gains sont des objets, ils sont déposés en cadeaux dans vos chambres. Il se déroule quelques jours entre la précédente épreuve et celle-ci. Des prêtres viennent vous trouver individuellement pour vous demander comment vous vous portez.  

Les Chamans et surtout les prêtres, seront très curieux de connaître votre ressenti sur le mariage (ce mariage-là en particulier mais aussi de façon générale) et sur votre volonté de faire des enfants. Ils demanderont aussi de votre situation amoureuse ou maritale, pour voir si vous êtes honnêtes 8D. Bref ils chercheront à comprendre pourquoi vous êtes-là, de votre bouche. A la fin, lorsqu'il jugera avoir appris tout ce dont il avait besoin, il vous laissera chez un tatoueur. Le but de cette épreuve et de vous faire tatouer (auprès d'un Raya puisque ce sont les experts en art) quelque chose quelque part en respectant la symbolique Chamanique, qui signifiera ou fera référence à ce pourquoi vous avez accepté de venir ici. Le tatouage activera votre DN plus tard (tous les Chamans ont un tatouage après leur transformation). Si vous être volontaire pour franchir cette étape, cela signifie que vous acceptez de votre côté la proposition en mariage, après quoi les Chamans vous feront comprendre que ce sera à eux de vous accepter pour sceller le pacte (ce sera pour l'épreuve qui suit, la dernière).

Pour les Humains, ce serait intéressant (ou obligatoire /MUR) de jouer le ressenti des Chamans à votre égard : mauvais, puisque vous ne pouvez et pourrez pas voir les Esprits + votre antimagie brouille la vue des autres. C'est juste une piste mais je pense que ça pourrait être mit en relation avec la notion d'impureté. Voilà, sachant que ça peut-être mauvais dans le sens mépris, malaise, rejet, méchanceté, moquerie, méfiance, rumeurs... Tout dépend de la tribu. Raya, ce sont les plus ouverts aux étrangers par exemple, mais évitez de croiser un Zawa'Kar. /sbam On ne vous blessera pas ni physiquement ni psychologiquement puisque vous êtes élus et que les Chamans respectent les choix divins (sauf Dev mais c'est une autre histoire /sbam) et par extension, ils vous respectent. Mais toujours est-il qu'on va se demander pourquoi vous êtes élus et quelle utilité vous pourriez avoir pour compenser la gêne que vous êtes, ce qu'on ne ferait pas avec les autres races. Je vous fais confiance pour jouer ça comme vous l'entendez et commencer à trouver des façons variées de faire valoir votre personnage aux yeux des Chamans (pour anticiper la prochaine épreuve). Votre intégration prendra certainement plus de temps et comme vous ne pourrez pas voir les Esprits, elle ne sera jamais réellement complète, soyons honnêtes. xD Néanmoins je ne pense pas du tout que cela rende la cohabitation impossible, seulement plus complexe. Si vous voulez en discuter, je suis dispo. o/

C'est le moment de dire qu'il y a aussi Alaster et Anya parmi les élus et qu'ils sont déjà arrivés sur l'Île dans ce rp qui précède la Main. Alaster et Anya sont donc invités à se présenter à l'accueil pour récupérer eux aussi leur tatouage. nastae (je te laisse y faire allusion quelque part dans un rp ou dans le poste de Circë).

Pour les autres, vous pouvez mentionner les Esprits puisqu'il y en a... beaucoup qui sont visibles à Zaowa à cause du rassemblement de Chamans haut-niveau et du gouvernement. Je vous laisse gérer la découverte du Cycle et de la culture comme vous voulez. o/

N'oubliez pas que vous pouvez demander une entrevue avec Devaraj (pour ce tour-ci ou le prochain) et qu'il est actuellement affalé sur un canapé en face des portes de l'épreuve précédente.  nastae Il peut être encore là ou déjà parti lorsque vous sortez de votre pièce. S'il est encore là il vous dira bonjour (quand même /sbam) avec un sourire bizarre/gêné/triste, et rien de plus. Vous pouvez jouer Raoni si vous voulez. Delawam est défoncé donc il parle pas. /sbam

Bref, pour résumé : interrogations des Prêtres + tatouage. Et si vous voulez, vous pouvez rajouter une visite de Satinka au sujet de votre habit de mariage. ^^


Il vous faudra faire un message de 720 mots minimum dans lequel vous décrirez la séance de tatouage. Pour le reste vous êtes libres de commencer par vous répondre entre vous au sujet de l'épreuve précédente, ou bien de faire d'autres postes. Vous avez jusqu'au 29 février minuit.  [Event] Une main à marier  - Page 3 442  


Bon courage !  YEAPY
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Jeu 27 Fév 2020, 15:37

[Event] Une main à marier  - Page 3 1j1b
Une main à marier


Le regard de Circë fit un aller et retour jusqu’à ses mains, posées sur celles du Déchu. Elle hésita à les retirer, une hésitation qui se réduisit au fur et à mesure qu’il parlait. L’Ygdraë finit par les ôter, gênée. L’embarras ne fit que s’accentuer et, inconsciemment, elle se recula imperceptiblement, comme si elle cherchait à fuir cet homme étrange. Elle ne connaissait même pas son prénom. Il ne le lui avait pas signifié. Cependant, elle aurait pu commencer un roman avec ce qu’il désirait faire avec elle. « Je… » commença-t-elle, un peu prise au dépourvu. Elle réfléchissait à toute vitesse afin d’essayer de trouver un comportement adéquat. En rire ? Elle ne s’en sentait pas capable et ça risquait de le blesser. En pleurer ? Non. Elle comprenait qu’il venait de lui confier un véritable secret, quelque chose qui devait le hanter et le handicaper au quotidien, au-delà des apparences. « Merci mais… Je ne ressens pas le même attrait. » Il était séduisant, indéniablement, mais c’était… « Hum… » fit-elle en se tortillant les doigts. Elle devait arrêter de fuir. « En fait, peut-être que vous avez raison. » Elle marqua une pause. « Devaraj m’a déjà dit qu’il serait bien pour moi de réussir à… faire des choses, pour que le sexe ne m’effraie plus et que je puisse me débarrasser de mes démons. » L’expression n’avait jamais été aussi bien trouvée. « Et j’ai déjà embrassé quelqu’un depuis… Enfin, deux hommes en vérité, mais je n’étais pas dans mon état normal. Une fois, un Ygdraë, qui a été obligé de m’embrasser pour lever un sort que l’on m’avait jeté. Et une autre fois avec un Ange… C’était plus qu’un baiser mais moins que… On n’a pas… » Elle n’en avait jamais parlé depuis et, quelque part, ça lui faisait du bien de le faire. Elle se pinça les lèvres. « Je n’y connais vraiment rien. Je sais que les Chamans sont libérés et j’imagine que vous l’être tout autant, à vous entendre, mais je ne sais pas… J’ai toujours souhaité me garder pour l’homme que j’aimerais. Je me dis que le sexe sans amour ne doit pas être pareil… moins… » Elle croisa ses doigts entre eux. Elle ne le regardait plus depuis quelques temps déjà, les yeux posés sur ses mains. Elle releva ces derniers. « Enfin, peu importe. Sortons d’ici… Vous ne me rassurez pas à me regarder comme ça… C’est très gênant. » Elle passa ses doigts dans son cou pour se gratter sous l’effet de son malaise. « Puis si les Ætheri désirent que nous épousions le Roi alors j’imagine que c’est avec lui que vous devriez avoir envie de faire ça… et avec le harem aussi. »

Quelques minutes plus tard et munie de son bracelet rouge, la jeune femme passa devant Devaraj. Elle se demanda brièvement s’il savait pour Ezechyel et Isiode et baissa les yeux. Ils n’en avaient jamais parlé. Il n’y avait sans doute aucune raison qu’ils le fassent. Elle releva la tête et lui sourit avant de disposer.

La blonde fixait Alaster, étendu sur le ventre, pendant que la tatoueuse Raya dessinait sur son dos. Contrairement à elle – qui avait souffert – lui, ne semblait pas réellement se soucier de la morsure des outils. Dénudée jusqu’aux hanches, un corbeau aux griffes acérées et au regard impitoyable se tenait sur son buste, ses ailes déployées sur ses seins. Les contours du dessin étaient rouges et le tout était douloureux. Elle devrait dormir sur le dos et ne tolérerait pas le contact de draps durant quelques temps. Alaster, quant à lui, subirait l’effet inverse puisque deux cornes de bouc arrondies commençaient à prendre forme sur ses omoplates. Le regard de la jeune femme se tourna vers l’entrée dans la pièce, lorsqu’un prêtre y laissa l’Ygdraë. Elle lui disait quelque chose. Sa silhouette frêle et minuscule ne lui était pas étrangère. Elle ne saurait dire d’où mais il lui semblait la connaître. Ses cheveux argentés tombaient en cascades sur ses épaules. L’Elfe avait déjà un tatouage mais elle avait décidé de s’en faire un autre. Elle sembla chercher quelqu’un et un soupir de soulagement vint apaiser ses traits. Depuis qu’elle avait parlé au Déchu, un peu trop à son goût, elle redoutait de le croiser de nouveau. Les questions des prêtres lui avaient parues bien plus douces que la simple idée de le revoir. Elle savait qu’ils seraient amenés à se côtoyer à l’avenir mais elle n’était pas prête.

749 mots
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