Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache
Voir le deal
64.99 €

Partagez
 

 [Event] Une main à marier

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Ven 28 Fév 2020, 02:06

[Event] Une main à marier  - Page 4 Tumblr10
Une main à marier


Lentement, les bras de la vertueuse s'étaient déliés, libérant Alix de sa fervente emprise. Ses iris, eux, refusèrent néanmoins de se dérober au regard ténébreux de Petiote, s'agrippant à ses lueurs comme une bouée de sauvetage qui la préservait de la noyade. Malgré le temps qu'elles avaient passé au sein de l'obscurité, sa phobie semblait prévaloir sur le reste de ses états émotionnels. L'instabilité, à vrai dire, se faisait maître de son esprit, alternant l'un à la suite de l'autre les sentiments qui l'assiégeaient dans une tempête aux caprices arbitraires. La confusion se mélangeait à l'appréhension ; de l'appréhension naissait une profonde affliction ; et de l'affliction jaillissait le regret qu'elle-même tentait d'engloutir sous l'indulgence de l'amour. Le cycle paraissait sans fin. Pourtant, une constante subsistait parmi ce torrent fluctuant de passions qui faisait palpiter son cœur. C'était de la peur. Bien au-delà de sa crainte viscérale des ombres insondables, l'Ange avait peur de perdre sa Protégée à travers la spirale du désespoir, peur de la voir choisir le réconfort illusoire de la Mort en dépit de ses supplications. Non. Elle ne lui permettrait pas d'abandonner la Vie afin de guérir les maux qui s'en prenaient à son organisme. Le pari était non seulement dangereux mais en plus, elle ne pouvait simplement pas en accepter les contraintes. Ça serait beaucoup trop cruel, inhumain. Pour elle, qui en subirait les conséquences psychologiques, mais surtout pour l'Humaine qui ne mesurait pas les implications de ses propos. Autrement, elle n'aurait jamais tenu un tel discours. Elle n'aurait jamais osé. C'était ce que l'immaculée croyait du moins – et au rien au monde n'aurait été en mesure d'affaiblir la force de ses convictions. Elle déglutit pour étouffer le sanglot qui irritait sa gorge avant d'inspirer, puis d'expirer, profondément. Bien que ses larmes aient fini par sécher sur les lignes arrondies de ses joues, ses mains demeuraient aux proies des frémissements qui les avaient parcourues lors des confessions de la Fille de Sympan. Brethil essayait à présent de reprendre contenance pour aborder la suite des choses avec la jeune Kaaiji sans lui laisser le luxe de la répartie. Ses supplices l'avaient peut-être fait changer d'avis, mais la vertueuse estimait quand même qu'il était nécessaire de venir clarifier certains points au sujet de son défaitisme avant de quitter l'enceinte de cette pièce infernale.

« Même si j'acceptais d'exaucer ton souhait, as-tu pensé aux conséquences qu'entraînerait ce geste ? Tu souffrirais, je souffrirais, à cause du Lien qui nous unit toutes les deux. » Elle arqua un sourire dénué de joie, triste et blessé. « Si tu dois traverser la frontière entre les deux mondes, laisse-moi au moins venir avec toi. » chuchota-t-elle, alors qu'une larme coulait sur son visage. Elle la délogea aussitôt d'un geste sec, presque désespéré. Les traits de sa mine affligée s'élargirent sans qu'elle puisse les contrôler. « Tu es mon monde, Alix. » commença-t-elle, le timbre chevrotant. « Mon bonheur, mon Courage, ma joie. Te perdre... » Sa voix se brisa, noyée par de nouveaux sanglots. Elle tenta de les réprimer, en vain. « Te perdre signifierait perdre tout ce dont j'ai de plus précieux et que personne ne pourra de nouveau venir combler, car tu représentes tout pour moi. » Elle ponctua ses mots par une caresse qu'elle fit tendrement glisser sur la joue de Petiote. « Si je te tue et que tu te réincarnes en Ange, je regretterais éternellement de t'avoir jetée en pâture aux Démons. » ajouta-t-elle, changeant de sujet. « Personne ne mérite de vivre comme un animal en cage. Je ne peux pas te condamner à une vie d'asservissement sous la promesse incertaine que ta maladie se soignera par elle-même durant ta seconde Vie. S'il te paraît impossible de guérir les maux de ton corps, sache qu'il est encore plus difficile de soigner ceux de l'esprit. » En disant cela, elle songeait notamment aux milles Anges que le pari entre l'Ultimage et le Diable avait permis de délivrer de la Terre Blanche grâce à la défaite du dernier. Au souvenir des événements s'étant produits au Temple Blanc à l'arrivée impromptue des anciens esclaves, un frisson se mit à lécher son épiderme.

« Nous allons trouver une solution. » déclara-t-elle en serrant les épaules de sa Protégée. « Nous trouverons un moyen de briser la malédiction de Sympan, je te le promets. Alors en échange, promets-moi de garder espoir jusque là, s'il te plaît. Je t'en demande sans doute un peu trop, mais je ne veux pas te perdre. Je t'aime. » L'idée de l'embrasser sur les lèvres effleura spontanément son esprit, mais la vertueuse parvint à réfréner le désir derrière le voile d'un sourire plus sincère et optimiste. Les larmes ayant été versées et les aveux ayant été confessés, les deux femmes purent quitter la salle quelques instants après, main dans la main. En croisant le regard du Roi à sa sortie, l'Ange ne put s'empêcher de questionner ses motivations quant au mariage. Désirait-elle sincèrement épouser un homme qu'elle ignorait si elle allait un jour aimer ? La question demeura en suspens dans sa tête, tandis qu'elle répondait à sa salutation par un sourire pincé.
 
932 mots

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 28 Fév 2020, 02:24

[Event] Une main à marier  - Page 4 Tumblr10
Une main à marier


« Vous voulez savoir ce que je pense de ce mariage ? » commença l'Ange en plongeant le regard sur le prêtre qui la contemplait. Ce dernier sourit en acquiesçant d'un léger mouvement de tête. Cela faisait quelques jours depuis que la dernière épreuve s'était achevée dans les pleurs et les confessions. À présent libre de toutes contraintes et d'évaluations, Brethil avait dédié une grande part de son temps à l'étude des coutumes et des mœurs chamaniques avec lesquelles elle apprenait lentement, mais sûrement, à se familiariser. Elle avait débuté la lecture des premières pages de son livre qui traitait de la symbolique des couleurs. Elle avait déjà pris connaissance du symbolisme associé à quelques-unes d'entre elles à bord du drakkar qui l'avait conduite jusqu'aux frontières de l'île, mais l'ouvrage qu'elle tenait actuellement au creux de ses mains présentait une approche bien plus approfondie sur le sujet. Il existait tant de subtilités à différencier parmi les tons et la saturation des pigments qu'elle ne pouvait considérer cette activité comme nulle autre que fascinante. L'Ailée avait également intégré à sa routine l'habitude spontanée d'inviter Petiote à se joindre à elle durant ses séances d'apprentissage. Elle le faisait non seulement pour prolonger le temps qu'elle désirait passer à ses côtés, mais aussi pour la protéger des regards défiants, le plus souvent méprisants, que certains Chamans laissaient glisser sur son être à son passage dans les couloirs de Zaowa. Ce mépris silencieux dont Alix était fréquemment victime hérissait la conscience de la vertueuse qui s'efforçait courtoisement de défendre la condition humaine dès qu'une occasion se présentait à elle. N'étant pas affectée par le Ma'Ahid des Enfants de Sympan, l'Ange avait rapidement découvert l'existence des Esprits dont le nombre prodigieux rendait leur présence impossible à ignorer. Durant les premiers jours, la prêtresse en avait été profondément chamboulée, ne sachant comment distinguer les Morts des Vivants qu'elle n'avait cessé de confondre – et confondait toujours dans une moindre mesure – à tous moments.

L'immaculée rectifia légèrement sa posture pour s'asseoir plus confortablement sur les draps de son lit, alors qu'elle songeait à la manière de formuler sa réponse. « C'est difficile pour moi d'en accepter les conditions. Non seulement je suis une Ange, mais en plus, la malédiction que Sympan fait subir sur mon peuple m'empêche d'avoir des enfants. » Ce n'était pas tout à fait vrai dans certaines circonstances, comme à la suite d'un Mariage entre un Ange et un représentant d'une autre race, mais le fait que l'essence d'un Chaman ne puisse pas se transmettre naturellement la condamnait à rester stérile. « Je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi les Ætheri m'auraient choisie comme élue à cause de ça. » Un soupir franchit la barrière de ses lèvres. « Cependant, je reste ouverte à l'idée que, peut-être, ce mariage me permettra de retrouver la fertilité. Dans le meilleur des mondes, j'espère également retrouver la capacité d'enfanter des Anges. » Si elle parvenait à faire naître un Ange par voie naturelle au terme de cette union, cela signifierait qu'il y avait encore un espoir pour sa patrie de se repeupler sans dépendre des enfants de Réprouvés et des réincarnations. Néanmoins, sa conviction à l'égard de cette possibilité n'était pas grande, bien moindre que ce qu'elle aurait désiré en toute honnêteté. La vertueuse s'efforçait d'aborder la réalité sous un regard pragmatique et de fait, il lui paraissait inconcevable qu'un Dieu puisse aussi facilement briser les sortilèges du Créateur, quelle que soit sa puissance. Pourtant, l'Aile Blanche continuait de s'accrocher à cet Espoir, à ce rêve que les esprits pessimistes dénigraient par la mention d'utopie. Elle voulait y croire, envers et contre tout. Elle devait y croire pour l'avenir des siens. « Avez-vous déjà été mariée ? » lui demanda alors le Chaman. « Non. » - « En êtes-vous sûre ? » Elle hésita. « Oui, dans cette vie du moins. J'ignore si j'ai déjà épousé quelqu'un avant ma réincarnation. » - « Je vois. » L'homme se leva en lui faisant signe de le suivre, une invitation à laquelle la vertueuse choisit de consentir sans trop d'hésitations.

« Je vais vous conduire auprès d'un tatoueur Raya. » lui informa le Chaman pendant qu'ils traversaient les couloirs du domaine royal. Les bruits de leurs pas résonnaient contre les murs en suivant un rythme plus ou moins harmonieux. Ils ne s'arrêtèrent qu'une fois rendus dans l'enceinte d'une salle où une femme, armée d'aiguilles et de pots d'encres, les attendait de pieds fermes. « En acceptant de vous faire tatouer, cela signifie que vous acceptez également de vous mariez. » la prévint l'homme en prenant le soin de détacher chaque syllabe de ses mots. « C'est le point de non-retour, si je comprends bien ? » Il acquiesça. « Je constate que vous avez déjà pris sur une décision. » déclara-t-il avant de quitter la pièce. Bien avant qu'il parte, l’Ange s’était allongée sur le poste de travail de la Raya, l’air songeur. Elle n’était toujours pas certaine que consentir à ce mariage soit la meilleure décision à prendre, mais après tout ce qu’elle avait accompli pour se rendre jusqu’ici, il lui paraissait impensable de faire demi-tour maintenant. C’est ainsi qu’elle se retrouva, le haut du corps nu, à pleurer et à grincer des dents sur la table, alors qu’on lui gravait sur le bas du dos les ailes bleues d’un harfang des neiges, symbole de la Foi et de l’Espoir.

966 mots
Si on a pas droit au double post pour ce tour-ci, n’hésite pas à me le dire Dev et je posterai mon second message à la suite de quelqu'un d'autre =)

Revenir en haut Aller en bas
Adam Pendragon
~ Déchu ~ Niveau V ~

~ Déchu ~ Niveau V ~
◈ Parchemins usagés : 1016
◈ YinYanisé(e) le : 13/01/2015
Adam Pendragon
Ven 28 Fév 2020, 14:36

    - « L’amour et le sexe n’ont rien à voir, désolé de vous désillusioner. Ça doit dépendre des cultures, c’est vrai, mais je trouve ça quand même étrange de les lier automatiquement. Vous pouvez ne plus désirer quelqu’un et continuer de l’aimer, comme avoir envie de sauter une personne que vous ne connaissez pas. »

    Je la fixais. Ça me faisait toujours bizarre d’être confronté à un individu que le sujet gênait profondément. Je pouvais parler de cul durant des heures, de choses horribles ou exotiques, sans en ressentir la moindre honte. Tout ce qui risquait de me venir était une excitation de plus en plus prononcée et une envie brûlante d’appliquer la théorie.

    - « Et vous avez envie d’eux ? »

    Je parlais de l’Ygdraë et de l’Ange, même si ça me fendait le cœur qu’elle évoque le dernier. Je savais que c’était faux mais je ne pouvais pas m’empêcher d’imaginer les vertueux le faire dans le noir, à moitié habillés, pendant cinq minutes et demi. L’image me faisait toujours rire. J’étais trop vieux pour croire encore à ce genre de fables. J’avais séduit quelques Anges déjà. Souvent, ceux qui se retenaient longtemps étaient les plus aventureux au lit. Je pensai rapidement au rêve que j’avais fait à propos de Laëth. Un sourire coquin apparut sur mes lèvres. Je ne le dirais jamais à Kaahl. Jamais.

    - « Est-ce que vous rêvez qu’ils… »

    Décidément, elle ne voulait pas discuter de ça.

    - « Je n’allais pas vous sauter dessus, vous savez. »

    Je ris. Cette femme me donnait envie de devenir un enquiquineur professionnel. C’était tellement plaisant de voir les barrières des coincés s’ouvrir les unes après les autres. En ce qui la concernait, il y aurait du travail mais je sentais qu’au-delà de ses doutes, il y avait tout de même une pointe, minuscule mais existante, de curiosité.

    - « Je ne contrôle pas qui je désire. Le roi, le harem, vous… Mes envies n’ont pas vraiment de limites et je n’ai pas pour vocation de les brider, pour personne, jamais. Ce serait quand même plus simple si nous n’étions pas entourés de possessifs qui pensent qu’aimer signifie s’enchaîner à une personne. Moi, j’aime bien partager et voir la personne que j’aime se tordre de plaisir sous les doigts de quelqu’un d’autre me plaît bien aussi. »

    Le sourire qui éclairait mon visage montrait que j’étais en train d’imaginer quelque chose de spécifique. Le problème c’est que celui que j’aimais faisait partie de ces crétins possessifs.

    Je la laissai passer devant pour des raisons stratégiques. Mes yeux se baissèrent tout naturellement pour admirer les courbes de ses fesses et je la suivis dans le couloir après la remise de nos bracelets. Mon regard se détourna pour se poser sur le roi. Je le saluai d’un signe de la tête, ne sachant pas trop si je pouvais lui parler. Ce n’était peut-être pas le moment.

    -

    Je passai ma main à travers le spectre. C’était assez… déroutant. Ça m’amusait. J’étais sans doute un peu idiot de ne pas avoir peur de ces gens qui flottaient, passaient au travers des murs et pouvaient parler comme si tout était normal.

    Le prêtre qui m’accompagnait semblait doué d’une patience à toute épreuve. Il répondait à mes questions plus que je répondais aux siennes. Quand je lui avais demandé s’il était possible de faire des choses avec les Esprits, j’avais tout de même noté qu’il avait émis un soupir discret.

    - « Donc ça veut dire qu’à chaque fois que je baise, il y a des Esprits qui regardent ? Qui passent à travers de mon corps même ? »

    Ça me faisait reconsidérer un peu mon existence. Donc, quand je me masturbais tout en laissant échapper quelques prénoms à la dérobée, ils savaient ? Et quand je me cachais dans un placard pendant que mon amante le faisait avec son mari par jeu, ils savaient ? Je me mis à rire en me remémorant toutes les choses secrètes et interdites que le sexe m’avait fait faire. Il fallait absolument que je prenne en compte cette donnée à l’avenir, que je parle aux Esprits pendant l’acte. Je ricanai avant de répondre à la question de l’homme.

    - « Je suis un Luxurieux, vous savez. J’ai déjà beaucoup d’enfants et ça ne me dérange pas d’en faire d’autres. J’aime quelqu’un mais comme je l’ai déjà dit à l’Ygdraë que j’ai rencontré, pour moi, ce sont deux choses différentes. De ce que je sais, depuis que je m’intéresse à vos coutumes, chacun est libre de faire ce qu’il veut, du moment que c’est consenti. Entre nous, je crois que j’ai toujours consenti et votre roi est assez désirable. Son harem doit l’être tout autant. »

    Je haussai les épaules.

    - « Je ne suis pas un homme compliqué. Je vis d’amour, de sexe, d’écriture et d’eau fraîche. Tant que je ne suis pas enchaîné, je ferai ce que le roi demandera. C’est quand même amusant… »

    J’avais dit ma dernière phrase en passant de nouveau ma main dans le corps d’un Esprit. Certains étaient difficilement distinguables mais ceux qui flottaient sans se soucier de rien étaient facilement repérables. J’étais un imbécile heureux, un gamin qui n’avait pas reçu l’option « panique » à la naissance. Je ne pensais même pas à ce que ça signifiait, au fait que lorsque l’on mourrait, on ne mourrait pas vraiment. Peut-être que je le ferais, lorsque j’aurais arrêté de penser qu’au cul.

    -

    Un sourire étirait mes lèvres. J’étais nu et je regardai la jeune femme qui était au-dessus de moi. Elle n’avait pas encore commencé son œuvre et j’étais déjà en érection. L’évocation du tatouage avait réveillé mes idées lubriques, même si elles ne dormaient jamais vraiment. Bien que fervent fidèle de l’Æther de la Luxure, me faire tatouer une hirondelle ou une orchidée seule me laissait perplexe. J’avais donc opté pour quelque chose de différent que j’avais vu apparaître dans la salle de bal chez les Magiciens, une sorte de symbole en croix qui m’avait attiré et qui avait marqué le début d’une danse étrange, sur patins.

    - « Je me retourne, je sais. »

    J’étais amusé. La jeune femme semblait au-delà de mon amusement. Le sexe ne l’attirait visiblement pas, ce qui était dommage car elle était parée de bijoux et de tissus magnifiques. Son corps ressemblait à de l’art et me rendait confiant sur sa capacité à tatouer.

    J’avais fait une demande plutôt détaillée, en me basant sur mes connaissances et sur le livre de peinture chamanique qui m’avait été confié. Le symbole inconnu en croix serait en noir, entouré d’une fine couche de blanc, et prendrait place dans mon dos. La tige verticale descendrait le long de ma colonne vertébrale jusqu’à mes fesses. Sur la tige horizontale serait incorporé un geai aux plumes cerclées de rouge, symbole de mon serment et de la passion en découlant. Quant à la boucle de la croix, elle comporterait une rose, solidement attachée par ses épines. La fleur serait rose, symbole de l’érotisme. Comme j’étais joueur, et ça expliquait mon amusement, il y aurait bien une orchidée sur mon corps, difficilement visible.

    Ce qui me faisait sourire jusqu’aux oreilles, et même rire tout seul en imaginant la tête de Kaahl quand il trouverait la fleur, me calma directement lorsque la Raya commença son travail. Mon érection se fit la malle en même temps que mon expression joyeuse. Ce n’était pas aussi plaisant que je l’aurais cru.

    1245 mots
    Devaraj, je veux bien un entretien avec ton personnage quand tu voudras  [Event] Une main à marier  - Page 4 517323
    Le tatouage c'est une croix de Ankh avec un geai sur la branche horizontale, les ailes déployées de chaque côté. Il y a une rose rose sur la courbe, enroulée via sa tige.


[Event] Une main à marier  - Page 4 Ezpg
[Event] Une main à marier  - Page 4 1844408732 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34469-adam-pendragon
Invité
Invité

avatar
Sam 29 Fév 2020, 23:33

[Event] Une main à marier  - Page 4 Vd2e
Une main à marier
[Dahlia]

La question résonnait dans la pièce. Son écho diminuait peu à peu jusqu’à disparaître. La réponse n’était toujours pas apparue. Face au prêtre qui était venu dans ma chambre, je baissais les yeux. La question posée était simple. La vérité, elle, était difficile à prononcer. Comme si j’avais soudainement froid, j’enlaçais mon torse de mes bras. Je voulais simplement me rassurer. Tout allait bien, n’était-il pas ? Sentant le sentiment cruel revenir, je fermais mes paupières rapidement pour retenir mes larmes. Si le peuple chamanique m’évitait comme si j’étais le Vaakum personnifié, la tristesse, elle, ne m’avait plus quitté depuis ce jour de révélation. « Non. » Je rouvrais doucement mes paupières mais mon regard évitait toujours de croiser celui du prêtre. « Non. Je ne vais pas très bien. » Je frissonnais. Cela faisait plusieurs jours que je n’avais pas prononcé un mot. Était-ce à cause du regard que je sentais les Chamans porter sur moi ? Non… Ils n’étaient pas les fautifs. La solitude, je me l’étais infligée. Elle était la punition ordonnée par la culpabilité qui ne m’avait jamais quitté. J’aurais pu m’entourer des autres Élus mais… mais je ressentais le besoin de m’infliger cette souffrance éreintante. Elle était ma punition. Elle était ma rédemption. Elle était le cadavre de l’Amour profond que j’accordais à cet être qui avait trouvé un foyer dans mes entrailles.

Ma main droite glissa le long de mon bras. À la fin de son périple, elle se figea sur ma clavicule, juste sous ma gorge. Je m’étouffais dans la tristesse et le silence. « Je suis en deuil. » Je levais les yeux vers le prêtre avant de sourire tristement. Pouvait-il comprendre ? « Et je le serais toujours. » Je tournais mon regard vers le balcon associé à la chambre. Je m’y dirigeais doucement, voulant fuir la fragilité de mon caractère. Je pouvais casser à tout moment.

« Je ne vois pas. » Accoudée au garde-corps du balcon, je m’adressais au prêtre qui m’avait suivi. « Je ne verrais jamais… » C’était un constat. Dans ce monde nouveau, j’étais une aberration. Je le savais. Auguste, l’ange, m’avait livré ce qui s’était passé durant son voyage naval. Je ne remettais pas en doute ses paroles. Les Chamans étaient les véritables voyants. Pour eux, la mort n’était pas la fin. Pourtant, elle pouvait l’être. « Mais… Même si je n’étais pas si aveugle… Le deuil serait toujours là. » Je regardais mes mains que j’avais entrecroisées. Le vide était là, derrière elles. « Si je sautais, je saurais encore là mais… j’imagine que certains n’ont pas la possibilité de… » Je tournais mon visage vers le prêtre. « Je parle des enfants qui n’ont pas eu le temps de respirer l’air que nous offrent les Dieux. » Mes yeux regardèrent le ciel bleu. « C’est peut-être mieux comme cela. L’inverse serait terrifiant et cruel. Mais… même si l’enfant n’était qu’un fœtus, l’amour de la mère était inconditionnelle. Alors… quand la Mort vient chercher cet enfant… Il ne reste rien. Rien d’autre que la douleur de cet amour… » Était-ce stupide alors de s’accrocher à cet Esprit qui n’a jamais existé ? Étais-je stupide ? « Depuis que j’ai entrepris ce voyage… Je ne cesse de me questionner. » Je baissais les yeux sur le prêtre qui m’écoutait en silence. J’avais du mal à parler et de nombreux silences ponctuaient mes phrases. Pourtant, il respectait le son de chacun d’entre eux et ne disait pas un mot. « Je ne sais plus ce que je veux. Je ne sais plus ce qui est bien pour moi… Je pensais le savoir. Je pensais le vouloir. Ce n’est plus le cas… Je ne sais plus si je suis à ma place ici. Je l’ai pourtant rêvé. J’ai pensé que je pouvais apprendre à vos côtés et… » Je souriais et tournais mes yeux vers l’horizon. « Et j’ai commencé à apprendre. » Mon sourire se fana. « Mais avec la connaissance sont venues la peur et la douleur. Et quand j’ai voulu continuer à avancer sur le chemin de la découverte, vos vérités ont ébranlé mon monde. Je m’y suis perdue… » Fronçant les sourcils, je cherchais en moi ma nouvelle vérité, celle que je ne parvenais pas à trouver. « Était-ce dû à mon humanité ? À un manque de préparation ? De force mentale ? … Je ne pourrais vous le dire. Cependant, le fait est qu’à présent je ne cesse de me répéter que… » Je me retournais complètement vers lui. « Ne ferais-je pas mieux de tout oublier ? Ne ferais-je pas mieux de renoncer ?! » Je soupirais d’exaspération. « Alors pourquoi - alors que je ne fais que me torturer ici – je n’arrive pas à abandonner ? Est-ce dû à un ego déplacé ?! Ou alors est-dû au fait que je suis là où je dois être ? … C’est absurde… Je ne sais plus ce que je veux alors pourquoi accepterais-je ? L’envie de me marier ? Je ne l’ai plus jamais eu après que mon enfance me soit volée. Cela n’a plus jamais été un rêve pour moi, peu importe l’hérésie que ce fait est pour mon peuple. Et pourquoi ? Parce que je ne supportais plus l’idée que l’on puisse me toucher intimement ? Non… Bien sûr que non… » Je souriais alors que mes yeux se troublaient. « Mais c'est que je pensais. Pourtant, j'ai réalisé à quel point je me mentais lorsque… » Lorsque j’avais prononcé le secret qui n’avait jamais été dit. « J’ai réalisé que je pouvais encore être touchée car j’avais appris à faire la distinction entre la chair et l’esprit. Mais la possibilité d’être touchée n’est pas la seule conséquence d’un mariage. En réalité, cette possibilité est bien secondaire contrairement à la véritable raison de marier les êtres. Cette raison… Cette raison c’est tout simplement la famille et… » Je marquai une longue pause en sentant ma voix se briser. « Je n’ai plus eu l’envie de me marier parce que j’ai peur de… de ne pas être assez pour protéger ma famille. J’ai peur de blesser les enfants que je pourrais avoir. J’ai peur de les aimer plus que tout au monde et qu’ils ne me soient enlevés. La famille… Mon passé me l’a arraché aussi rapidement qu’un battement de cils. Et c’est pour cela que je ne veux plus me marier. Parce que je suis terrorisée… » Je reposai de nouveau mes coudes sur le garde-corps du balcon. Le silence prit place. Le vent n’était pas puissant mais j’avais la sensation qu’il soufflait violemment à mon oreille.

« Si je pars… Si j’oublie… Alors je redeviendrais comme avant… La situation serait alors plus simple à vivre… Mais… Je resterais dans le déni de cette peur profonde qui m’enserre. Je ne pourrais peut-être plus jamais avoir l’occasion d’affronter ce sentiment… Je ne peux pas l’accepter. Je me suis promis d’être toujours brave. Si je renonce… Je ne ferais que reculer. Ce n’est pas qui je suis. La peur demande du courage. Il n’y a pas de courage sans peur… Tout est équilibré. Il n’y a pas de vie sans la mort. Il n’y a pas de mort sans la vie. Tout est un cycle. » Je repensais à l’enfant que j’avais tué en provoquant ma fausse couche. « Je ne veux pas abandonner… Je veux pouvoir lutter contre cette peur…. Je veux pouvoir lutter contre la douleur… Je veux pouvoir lutter contre la culpabilité… Je veux pouvoir me racheter… Je veux pouvoir devenir un refuge… Je veux pouvoir devenir assez… Et si, pour pouvoir faire tout cela, je dois me marier avec un inconnu qui ne me regardera que comme si j’étais une aberration… Si je dois donner à ce peuple des enfants qui me regarderont comme une Aveugle. Alors soit. Ils ne m’aimeront peut-être pas mais ils seront ma famille. Et je ne laisserais plus personne s’en prendre à ma famille. Jamais plus. » « Hum… Vous seriez prête à sacrifier l’Amour pour simplement pouvoir lutter contre vos peurs ? » « Non… Je ne tournerais jamais le dos à l’Amour. Mais ce principe n’est pas fondamentalement réciproque. Je peux aimer et l’on peut me haïr. Je ne m’effondrais pas. La haine ne me fera pas toujours face. Certains, que ce soit parmi les élus ou ailleurs, m’apprécieront. Je ne suis pas seule. Je ne le serais jamais. C’est une certitude… » Je lui souriais. La tristesse qui enserrait mon cœur était restée mais la lumière était arrivée. Je n’allais pas bien mais j’avançais. De nouvelles certitudes s’implémentaient dans mon esprit. La bague que je portais au doigt n’était plus un dilemme. Elle ne voulait plus dire « liberté ». Elle ne voulait plus dire « prison ». Une nouvelle force s’éveillait en moi. La petite fleur que j’étais regardait bravement le ciel. Elle était prête à plier sous le poids du vent mais ses racines toujours resteront ancrées. « Très bien. Suivez-moi. Je vais vous amener près d’un tatoueur Raya. » Doucement, nous quittions mon balcon.

Une fois que je fus arrivée près du tatoueur, je m’assis sur le tabouret à ses côtés. Je lui expliqua ce que je recherchais comme tatouage. Il sembla comprendre instantanément et me demanda de me dévêtir à moitié. Il était temps de faire parler l'art. Je me démêla pour pas montrer trop mon torse halé et enleva pudiquement mon haut que je plaqua sur mon buste pour le cacher. Après cela, le tatoueur grava sur l’espace entre mes omoplates, à l’encre blanche, le visage d’une louve dont l’un des profils était couvert de fleurs : des dahlias. J’avais accepté ce mariage. Je voulais dépasser ma peur. Je voulais une famille. J’allais protéger ma future meute.

Tour VI | 1580 Mots

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 02 Mar 2020, 21:06



La Main | Entrevue



« Inspirez longuement. » Hum. « Expirez. » Hum. « Inspir- » « Non ça ne marche pas. J'en ai marre en plus de ta voix nasillarde, ça me sort par les oreilles ! Et puis j'ai pas envie de méditer ! J'ai envie de, d-de ! » Il baissa les yeux vers la main qui venait de se poser sur son bras tremblant. « Devaraj. » « Oui, c'est vrai. Je dois faire attention à mon cœur. Sinon je vais faire une crise cardiaque, c'est bien ça ? » Le Chaman plissa les yeux et dévisagea la frigide qui servait de cheffe à la tribu Nyam. « Eh bien je ferai une crise cardiaque. C'est le destin. Fâcheux et détestable. » Depuis qu'il avait compris que Circë irait jusqu'à la fin des épreuves, il réagissait de plusieurs façons possibles à cette information indigeste : envie de brûler des objets, des gens ou des bâtiments ; volonté méchante et désespéré de lui mettre des bâtons dans les jambes ou de tricher pour la disqualifier, tentative rêveuse de partir pour un autre monde ou d'autres idées pour se faire passer pour mort et disparaître.




Le roi mangea une tarte aux framboises sans aucune délicatesse. Il s'était enfermé dans le noir de sa chambre et n'en sortait plus que pour manger des choses sucrées. L'on pourrait penser qu'il dormait, mais cette hypothèse s'envolait lorsque l'on voyait les cernes démoniaques qui descendaient sur ses joues, l'état malheureux de ses cheveux et de sa tunique bleu froissée qu'il gardait depuis plusieurs jours. Il ne se souciait plus vraiment des épreuves. Certains d'entre eux, voire tous gagneraient et feront des enfants, rempliront leurs obligations et finiront par s'acclimater et se fondre dans la masse, ce qui lui évitera d'avoir à subir les caprices de Blanche. Son choix propre n'avait aucune importance et d'ailleurs, que ce soit lui ou un autre roi ne changera absolument rien. S'il avait eu son avis à donner... Devaraj regarda sa part d'un air dégoûté, s'empara du plat, et le jeta brusquement par la fenêtre ouverte. « On demande à vous voir... » murmura un serviteur qui avait assisté à la scène mais faisait semblant de n'être arrivé que depuis quelques secondes. « Ah oui ? Est-ce-que j'ai l'avoir d'avoir envie de voir des gens ?! » Il se rapprocha brusquement de l'homme et le plaqua au mur. « Vous voulez passer par la fenêtre ? » Oui. Il volerait bien en plus, il avait l'air d'avoir un corps fin qui filerait bien au vent. Le roi considéra longuement les capacités aérodynamiques de sa victime, puis finit par l'abandonner comme un enfant délaisse un jouet vide d'intérêt. « Ahahaha. Est-ce-que je suis présentable au moins ? » C'était une question rhétorique. « Bon tant pis. » se répondit-il lui-même aussitôt. Il parlait tout seul, encore plus quand il n'avait pas dormi depuis plusieurs jours. En vérité, il avait déjà un long entraînement en terme d'insomnie et d'angoisse. Ce n'était pas sa fatigue mais le fait qu'on lui lie pieds et mains qui le mettait dans cet état.

Le Chaman souleva la tenture qui cachait l'entrée et jeta un coup d’œil à l'intérieur. On avait installé l'invité dans un salon non loin du harem. Il y avait beaucoup de pièces tamisées ou éclairées par des terrasses comme celle-ci, qui servaient à discuter ou faire autre chose. « Bonjour, Adam c'est bien cela ? » Un professeur de Basphel. Basphel... Devait-il lui dire qu'il avait eu envie d'éradiquer cette école, par le passé ? Non, probablement pas. Devaraj le dévisagea encore, sans aucune politesse. Il était pas mal, normal pour un Déchu, il plaira au harem. « Je n'ai pas encore eu l’occasion de vous parler. Est-ce-que vous êtes bien installé parmi nous ? » Il s'était assis sur un des coussins qui bordaient la table basse, sur laquelle étaient posés un thé avec des biscuits. Les Chamans ne faisant rien comme les autres, ce n'était pas des biscuits normaux et un calumet rempli était délicatement posé au milieu de la table. Devaraj posa un coude sur la pierre polie pour appuyer son menton et manqua visiblement de s'endormir. Gêné, il fit comme si de rien n'était.  « Il est de tradition de fumer le calumet de bienvenue avec ses invités. » Devait-il lui dire que sa première séance de fumette avec Alaster et Anya avait failli se dérouler sur une guerre mondiale ? Hum. Non, il allait le laisser parler. « J'imagine que vous avez beaucoup de questions. Je vous écoute. »

Voilà. nastae Je re-répondrai rapidement, de toute façon je suis en vacances. ^^
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 03 Mar 2020, 09:42

[Event] Une main à marier  - Page 4 1j1b
Une main à marier


Alaster ouvrit les yeux. « Hum… » Il redressa un peu la tête. À cause de son tatouage, il était obligé de dormir sur le ventre. Ça ne le dérangeait pas le moins du monde. C’était agréable, cette chaleur douce et chaude, au niveau de son estomac. Il y avait une autre chaleur, chaude, plutôt vers son bas-ventre, cette fois. C’était un peu étrange. Ça lui arrivait rarement. Son corps n’était pas franchement habitué à avoir ce genre de réaction. L’érection n’était pas spécialement faite pour lui ou quand il se levait, puisque c’était automatique. Cela dit, ça descendait plutôt vite. Il se redressa et admira la chose. « Hum… » C’était encombrant et un peu chiant. Son rêve aussi avait été particulier. Ça le fit se questionner brièvement sur son orientation sexuelle. Jusqu’ici, il n’avait pas envisagé ce genre de choses avec le Roi, avec aucun homme d’ailleurs, même si certaines grands-mères de la ferme Dah Numen étaient convaincues qu’il vivait une folle histoire d’amour avec Jun, dans les pâturages. C’était surprenant de voir à quel point l’imagination marchait toujours à cet âge-là. En réalité, ils passaient le plus clair de leur temps allongés côte à côte en silence pendant que les Wëltpuffs broutaient lentement. Rien d’autre. Le Paresseux passa sa main dans sa barbe. Il voulait que ça redescende. Ça ne descendait pas. Ses doigts remontèrent dans ses cheveux et il se dit que ça finirait bien par revenir à la normale. Il attrapa un pagne et l’enfila. Il préférait ne rien mettre sur son dos pour le moment, aussi parce que ça restait douloureux. L’Ur’Welluf qui y figurait avait des airs colériques, ce qui donnait une drôle d’impression quand Alaster était de dos. De face, il paraissait gentil, bien qu’il fasse de plus en plus figure de force tranquille. Certains Chamans pensaient qu’il méditait, quand il restait assis, sans bouger, pendant plusieurs heures. En réalité, il dormait, mais l’illusion était parfaite. Il était talentueux dans l’art du sommeil. Il le pratiquait depuis l’enfance, même si le Péché avait commencé à se distiller avec plus de force à l’adolescence.

Alaster était assis sur les genoux. Il discutait avec un prêtre. Ce dernier était venu leur rendre visite, à la blonde – dont il avait la flemme de prononcer le nom et qu’il appelait juste Calli – et à lui. Celle-ci s’était montrée on ne peut plus décidée sur le choix de sa tribu : Kazak. Le Déchu, quant à lui, préférait répondre aux questions afin d’être conseillé au mieux. Même s’il était à Zaowa depuis quelques temps maintenant, il était conscient d’en connaître très peu sur les Chamans et les différentes tribus de l’île. « Oui. Je suis berger habituellement. Pas seulement. Je tiens une ferme familiale. Nous avons des champs, nous faisons du fromage et d’autres produits artisanaux. J’ai été membre de la Garde d’Avalon un temps également mais j’ai fini par arrêter. Je mettais ma vie en danger un peu trop souvent. » Il avait vécu plusieurs événements qui avaient fait trembler le Monde et il avait été l’un des premiers à découvrir Tælora lorsque le continent avait été remonté de sous les flots. Les questions se succédaient tranquillement. Il ne faisait aucun doute qu’Alaster était un pacifique dans l’âme. La Tribu Delawam semblait être la mieux adaptée pour lui. « Nous allons vous conduire au Lac Rouge. » Le Déchu acquiesça après quelques explications sur la tribu en question. La bonde lui en avait déjà parlé au préalable mais il écouta patiemment les conseils du prêtre. Il était pédagogue, ce qui plaisait à Alaster puisque, dans le cas contraire, il avait tendance à décrocher rapidement.

Circë se pinça les lèvres. Jusqu’ici, elle était restée à Zaowa et elle avait du mal à contenir l’excitation qu’elle ressentait à l’idée de faire enfin partie d’une tribu ; ce qui faisait frétiller ses petites oreilles de temps en temps. Sur les conseils de Devaraj, elle s’était mêlée aux Chamans et avait commencé des activités. Elle aimait peindre et avait fait des progrès depuis ses débuts. Elle sourit, en jetant un petit coup d’œil à sa cuisse qui cicatrisait tranquillement après le tatouage. Elle avait reçu un poignard qu’elle ne quittait plus. Au début, elle avait été mal à l’aise mais, à présent, elle trouvait les déclarations qu’il lui faisait plutôt amusantes. Sans doute partait-elle du principe qu’il racontait n’importe quoi. Ça la distrayait, dans tous les cas. Comme elle était la seule à l’entendre, ça ne portait préjudice à personne. « Nyam, bien sûr. » C’était la tribu la plus logique. Elle était l’une des Élus de Raanu et Nyam était le groupement chamanique le plus proche de la Déesse, sans parler du temple éthéré qu’elle ne pourrait visiter que lorsqu’elle serait capable de se détacher de son corps… ou qu’elle pouvait déjà fouler mais uniquement en présence de Devaraj. « Le Roi va bien ? » demanda-t-elle alors en triturant ses doigts. Elle s’inquiétait pour lui. Elle l’avait croisé en sortant de la salle des secrets, puis une autre fois un peu plus tard, et il ne semblait pas aller pour le mieux. Puisqu’elle allait se rendre dans la Vallée Éthérée, elle voulait au moins s’assurer de son état avant de partir, par l’intermédiaire des prêtres ou directement.

863 mots
Revenir en haut Aller en bas
Adam Pendragon
~ Déchu ~ Niveau V ~

~ Déchu ~ Niveau V ~
◈ Parchemins usagés : 1016
◈ YinYanisé(e) le : 13/01/2015
Adam Pendragon
Mar 10 Mar 2020, 13:42

    Je baissai les yeux un instant, comme embêté. C’est que mon pénis commençait à m’énerver à toujours entrer en érection pour un oui et pour un non. Les gens ici étaient tous affreusement attirants, à commencer par le roi, même si les cernes qui s’étendaient sous ses yeux auraient sans doute pu battre des records. Il ressemblait à un panda mais, il ne fallait surtout pas être dupe : les pandas étaient bien moins mignons qu’ils n’y paraissaient.

    J’étais accroupi, pas assis. J’avais fait tatouer une orchidée à un endroit plutôt discret de mon anatomie en l’honneur de l’Æther de la Luxure. Je n’avais donc aucun autre choix, hormis celui de m’étaler sur le côté, une jambe en équerre. Je pouvais m’asseoir mais il aurait fallu que j’écarte les jambes pour éviter que les parties intérieures de mes cuisses ne se touchent. Mon dos ne me posait pas de problème. Puisque j’avais compris que la nudité ne posait aucun problème, je mettais un point d’honneur à l’appliquer chaque jour, comme un mantra censé me mener vers le bonheur éternel.

    Je considérais la plupart des choses qui m’arrivaient avec un certain détachement. Certains devaient me prendre pour un fou ou un imbécile heureux. Peut-être étais-je les deux. Seulement, si depuis le début j’étais calme et ne pensais à rien de particulier, je n’avais pas oublié. Il y avait deux choses qui m’étaient chères liées à cet homme.

    La première, je ne pouvais pas en parler. J’aurais aimé pourtant. J’étais au courant pour le génocide en Enfer et pour le lien familial entre le roi des Chamans et Kaahl. À la suite de leur rencontre, le dernier avait craqué, avait débarqué chez moi sans prévenir et avait fini dans mes bras d’une façon que je n’aurais jamais pu envisager. Je souris. Ce n’était pas plus mal, même si être le confident du Sorcier était très éprouvant. J’aimais ça, le fait qu’il y ait des failles chez lui, qu’il ne soit pas juste puissant et intouchable.

    L’une de mes mains se posa dans mes cheveux que j’ébouriffai un peu, comme pour leur donner du volume tout en remettant mes idées en place.

    La deuxième, je pouvais en parler sans problème. Elle concernait Lilith et notre dernière rencontre, à elle, à lui et à moi, aux Portes. Il ne semblait pas s’en souvenir. Moi oui.

    - « Très bien. J’aime le style vestimentaire de l’île. »

    Je ne savais pas si l’homme avait de l’humour. Je serais assez vite fixé. S’il me regardait en fronçant les sourcils ou me tuait d’un revers de la main bien placé, je ne recommencerai pas.

    Je le regardai avec attention et remarquai son absence momentanée. Je n’enviais pas du tout sa position. Être roi donnait tellement de responsabilités. Je savais que c’était ce que Kaahl voulait, et ce qu’il deviendrait, mais je ne voyais que des inconvénients à la fonction. Avoir la vie de tant de personnes sur les épaules, la prospérité d’un peuple à maintenir et l’intégrité du territoire à sauvegarder… Je virerais dément bien vite si j’étais à la place de cet homme.

    - « Je veux bien fumer. Ça me détendra. »

    Le sourire amusé qui s’afficha sur mon visage était explicite. Je ne parlais pas spécialement de moi mais plus de mon entre-jambe.

    - « Pas spécialement. Je dois être un peu con mais je me dis que les réponses à mes futures questions finiront par arriver toutes seules. J’aime bien parler avec les gens et voir sur le moment. Poser cent questions à l’avance ne va pas m’aider, surtout que je risque d’oublier la moitié des réponses d’ici là. »

    J’avais beau avoir été professeur et donc être considéré comme un intellectuel, j’aimais bien improviser. Je n’étais pas de ceux qui préparaient leurs conférences pendant des heures ou des jours. Je savais les choses qui me passionnaient et revoyais deux ou trois points avant d’aller voir mes étudiants. Quand je ne savais pas, je cherchais ou leur posais la question. Il y en avait toujours un qui était au courant.

    - « En fait, je n’ai qu’une question. On s’est déjà rencontrés à Omi'Ake, quand vous avez fait tomber une tempête de neige. Il y avait une femme avec vous. Je ne sais pas comment elle s’appelle parce que je ne lui ai jamais parlé mais quand j’étais un jeune Déchu, juste bon à me branler et à passer mon temps dans les bordels, je l’ai croisée. C’est pour elle que je suis devenu professeur. »

    À le dire à voix haute, ça me sembla soudain risible. Rien ne justifiait la colère que j’avais ressenti à la voir si… brisée. Ça m’avait choqué mais je m’en étais remis. Je voulais quand même m'assurer qu'elle était encore en vie.

    - « Je ne l’aime plus mais j’aimerais la remercier. Ça me plairait de lui parler, de rencontrer sa famille et ses enfants et de lui demander son nom aussi. Je voulais donc savoir si elle était ici, comme vous aviez l’air de la connaître ? »

    Je passai encore ma main dans mes cheveux. Ma demande devait lui paraître étrange alors que je venais d’être embarqué dans un mariage avec un homme que je ne connaissais pas, sur une île loin de mon peuple.

    - « Sinon je n’ai pas d’autres demandes. Je suis heureux ici. J’aime bien découvrir alors j’ai l’impression d’être un grand enfant. »

    Je l’étais toujours un peu.

    899 mots


[Event] Une main à marier  - Page 4 Ezpg
[Event] Une main à marier  - Page 4 1844408732 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34469-adam-pendragon
Invité
Invité

avatar
Mar 10 Mar 2020, 22:11



La Main | Entrevue



« Faîtes attention. Si c'est Raoni qui a préparé ce calumet, l'effet pourrait être inverse. » L'ironie, meilleure arme contre la dépression nerveuse et les crises de nerfs, à moins que ce ne soit qu'un autre de ces faux bons-amis. Le Chaman haussa les épaules. Il était un habitué de longue date aux blagues stupides et frivoles que le Draugr laissait derrière lui à chacune de ses venues dans le Palais. Devaraj laissa son esprit divaguer devant les formes atypiques que sa magie faisait apparaître dans la fumée. Il avait envie de rire devant la question, parce-que, de son point de vue, c'était vraiment un comble qu'un élu divin venu purifier son peuple s'intéresse à celle qui avait avec lui irrité la pudeur de Blanche.

« C'est mon ex-femme. » Il rajouta après une pause. « Et ma demie-sœur. En tout cas si vous voulez parler de l'Ange que vous avez dû croiser, c'est une morte que vous cherchez. Si vous voulez parler de la Chamane, elle se trouve sur la Terre d'Edel, enceinte de moi. » C'était ainsi qu'il avait fini par considérer les choses. Il sourit. Lui aussi était mort, en quelque sorte. Le parasite avait tout volé avant de perdre le combat : mémoires, innocence, paix. « Vous voyez, la famille, c'est pas trop ça ici. On se ressemble trop, on se marche dessus et on finit par s'entretuer. Ce n'est pas une métaphore. » Elle s'était excusée d'avoir tenté de le tuer. A quoi bon ? Lui aurait bien préféré mourir dans ses bras. C'était compliqué. « C'est bien la raison de notre mariage, même si les prêtres préfèrent utiliser de grands mots dramatiques. » Il prit le calumet et le porta à ses lèvres. « Je ne me rappelle pas de vous. Je suis un peu comme vous, je n'ai pas de mémoire. Pour des raisons différentes, j'espère. Cette nuit-là... Je croyais que j'étais dans un rêve et que les Ætheri me torturaient pour savoir si j'arriverai à protéger Circë et Lilith. » Son interlocuteur pourrait-il comprendre ? Il fallait espérer que non pour la santé mentale du Déchu. « Elle s'appelle Lilith. Chacun ses problèmes. » justifia le Chaman.

« Vous voulez rencontrer ses enfants ? Il y en a deux jumeaux qui sont mignons, trois autres qui sont le fruit d'un viol de notre père et que je ne vous emmenai pas voir pour la simple raison qu'il suffit de vous figurer un cauchemar vivant à leur place -quand je dis cauchemar, je parle d'une créature monstrueuse constitué d'une multitude de cadavres en décomposition ; pas du gamin capricieux. Les frères et sœurs, et bien, vous m'avez moi, c'est déjà trop. Le père, j'en ai déjà dit assez. Quant aux oncles, tantes et niveaux supérieurs, je vous déconseille fortement d'en parler avec qui que ce soit si vous ne voulez pas finir aussi fou que moi. C'est aussi la femme de l'Empereur du Léviathan, un autre roi dément, comme moi mais en différent et en plus dangereux -oui ça existe. Je l'aime bien je crois, Räk, même si je lui ai jamais parlé, je le connais par cœur. C'est étrange, de tout savoir sur quelqu'un sans l'avoir jamais vu. Je l'aime bien donc, mais je vais devoir le tuer. C'est dommage. J'espère que ce sera excitant. Je disais quoi déjà ? Ah, ma Lilith. Elle vous dira tout cela par elle-même bien mieux que moi, quand au reste, je n'en sais pas plus que vous. Je n'ai pas l'impression de la connaître, malgré vingt ans d'espionnage paranoïaque. » Sa fâcheuse manie à tout mélanger dans un énorme monologue que sa magie rendait délicieux et addictif à décortiquer. Il ne mentait pas; Quand avait-il eu une discussion avec cette femme sans que cela ne se termine mal ? Jamais.

« C'est rigolo. Vous m'auriez demandé cela il y a quelques temps, vous seriez déjà mort. » Rigolo, oui. Lui-même ne riait pas. Il avait l'air las. « Je crois qu'elle m'aime. Ou alors je suis juste orgueilleux. » murmura-t-il, les yeux rivés sur la table. Avait-il envie qu'elle l'aime ? Et lui ? Lui avait simplement besoin de dormir. Il délaissa la table et tout ce qu'il s'y trouvait pour s'allonger. « C'est très bien si vous êtes heureux, profitez-en. La joie, c'est une petite boule de papier qu'on froisse et qu'on déchire en mille morceaux devant vos misérables yeux impuissants. C'est comme un flocon de neige que vous voulez à tout prix toucher du doigt et qui s'éloigne cruellement à chaque fois que vous le frôlez, ni avant, ni après, mais précisément ce moment-là où vous pensez pouvoir l'avoir entre vos doigts. » Ou la joie de vivre.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 12 Mar 2020, 19:45

[Event] Une main à marier  - Page 4 Minnie10
Une main à marier


Une brise s'engouffra à travers ses cheveux dorés, troublant la docilité de ses mèches rebelles qui se mirent à virevolter dans tous les sens, soumises par la puissance de la rafale, avant de retomber brusquement sur ses épaules. Froid et inattendu, le vent avait léché la peau de Brethil en suscitant un frisson qui l'amena instinctivement à replier ses bras autour de son corps. Elle exhala un souffle sur la jointure de ses doigts qui s'étaient crispés sur de la pierre détrempée afin de leur redonner un peu de chaleur, alors que le plumage de ses ailes, à présent déployées, enlaçait ses autres membres transis par le froid. Assise au bord d'un petit bassin, la vertueuse faisait tremper ses pieds dans la source limpide en provoquant de légers remous grâce aux mouvements de ses jambes qui y traçaient des aller-retours réguliers. La tête légèrement basculée vers l'arrière, ses iris contemplaient les astres sur le voile de Cléophée depuis la cour intérieure de Zaowa qui laissait filtrer, à travers la grande ouverture de sa voûte, les rayons de la Lune. La lumière que projetait l'Œil de Phoebe – haut parmi les étoiles à cette heure tardive – en illuminant la surface de l'eau de ses sublimes reflets d'argent, valsait sereinement sur les colonnades qui ceignaient de toute part la piscine à ciel-ouvert. Séduite par la fraîcheur qui effleurait la pointe de ses orteils, l'Ange se délaissa progressivement de la beauté des constellations alors que l'appel de la baignade se faisait plus attrayant, plus tentant. En quelques gestes, elle délia la ceinture de sa robe opaline avant de s'arrêter abruptement. Ses pupilles venaient de croiser la forme éthérée d'un Esprit qui l'admirait de loin. Il n'était pas seul : plusieurs de ses comparses s'étaient réfugiés dans l'enceinte de la cour, tels des insectes attirés par la lueur d'une bougie. Ou, plus exactement, ils avaient toujours été présents. C'était elle qui avait volontairement choisi d'ignorer leur présence jusqu'à cet instant. Certains spectres se plaisaient à la regarder ; les autres vaquaient simplement à leur occupation comme si de rien n'était. Le rouge lui monta spontanément aux joues. Malgré le temps qu'elle passait en leur compagnie, à sentir leurs yeux indiscrets posés sur son être en permanence, l'Aile Blanche n'arrivait pas à se débarrasser de cette gêne constance, de cette pudeur vertueuse qui s'emparait de son esprit dès qu'elle retirait ses vêtements. Elle avait pourtant conscience de l'absurdité de son comportement alors que les Morts étaient omniprésents, mais c'était plus fort qu'elle, plus fort que sa volonté. Au fond, elle déplorait énormément son absence flagrante d'intimité, bien qu'elle n'en fît jamais mention. Par peur du ridicule ? Par timidité ? Sans doute un mélange des deux. Elle n'était pas certaine de le savoir elle-même.

« Je vous cherchais Brethil. » La voix féminine avait, sans crier gare, surgi dans le noir en faisant résonner ses accents doux et mélodieux. L'interpellée n'en fut pas effrayée. Elle pivota en toute simplicité la tête vers la source du son harmonieux : une prêtresse dissimulée à l'ombre des grands piliers. « Que faites-vous ici, si tard dans la nuit ? » poursuivit-elle en quittant le gîte de la pénombre pour s'avancer à ses côtés. Un sourire à peine perceptible se mit à flotter sur les lèvres de l'immaculée. « Je profite du silence pour me détendre. » Elle marqua une pause durant laquelle elle laissa son regard s'égarer sur l'eau. « Je n'arrivais pas à dormir. » finit-elle par avouer en relevant les yeux. « Je vois. » Un vide plana brièvement entre les deux femmes qui se toisaient mutuellement. Les lueurs de la nuit faisaient danser des ombres inquiétantes sur le visage de la Chamane. Pourtant, celle-ci souriait tendrement. « Voulez-vous que je vous apporte un somnifère ? » - « Non, ça ne sera pas nécessaire. Merci. » Il eut un nouveau silence. « Qu'est-ce qui vous tracasse au point d'en perturber votre sommeil ? » L'Ange hésita. « Plusieurs choses. » murmura-t-elle au bout d'un moment. « Je sais que je dois intégrer une tribu, mais la culture de votre peuple est si éloignée de la mienne que j'ignore si je serais en mesure d'y faire ma place. » Le choix le plus logique aurait été de joindre les rangs de Raoni, compte tenu de sa familiarité avec le culte de la Vie. Néanmoins, son incapacité à enfanter faisait barrage au succès de cette ambition.

« Que recherchez-vous parmi mon peuple ? » L'Ange sortit doucement les jambes de l'eau afin de les coller près de sa poitrine. Elle posa le menton sur ses genoux. « De la paix et de la tranquillité, je suppose. » débuta-t-elle sur de timides intonations. « Une vie calme où je pourrais continuer de faire le Bien pour ne pas perdre la blancheur de mes ailes. » La Chamane étira un sourire. « Possédez-vous quelques connaissances en médecine ? » - « Bien sûr. » affirma la vertueuse d'un signe de tête. « Toutes les Anges qui aspirent à devenir prêtresse d'Edel doivent suivre une formation en médecine et en soins d'urgence. Nous apprenons aussi à aider les femmes à mettre au monde leurs enfants. Dès que nous terminons d'apprendre les bases, on doit choisir un domaine dans lequel nous voulons nous spécialiser. » - « Et quelle votre spécialité à vous ? » - « La psychologie. Je suis encore en apprentissage. » se permit-elle de préciser. « J'en prends note. » La discussion se poursuivit pendant quelques minutes supplémentaires au cours desquelles la Chamane enchaîna une série de questions à l'Aile Blanche. Le verdict de fin tomba de manière unanime : demain matin, elle se rendrait au Lac Rouge pour intégrer les rangs de la Tribu Delawam.    

997 mots

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 12 Mar 2020, 22:10

[Event] Une main à marier  - Page 4 Vd2e
Une main à marier
[Dahlia]

Mes mouvements étaient rythmés. Sur mon visage, une légère ridule barrait mon front, signe de concentration mais aussi de frustration. Je plissais les yeux sur ce que je tenais. Je devais faire attention à... « Aie ! » Comme ayant reçu un coup de jus, j’éloignais ma main gauche de ce qui l’avait piqué et porta mon index à mes lèvres. C’était absurde. Croyais-je réellement qu’en mettant mon doigt dans ma bouche, ma douleur allait s’apaiser ? D’un air mauvais, je regardais l’aiguille de couture en os que je tenais de l’autre main. C’était la sixième fois déjà… Avais-je perdu de mon adresse d’antan ou mon esprit était-il trop préoccupé pour rester concentré sur des tâches manuelles ?

Je regardais mon index traumatisé avant d’élever devant mes yeux le travail que j’avais accompli jusqu’ici. Plutôt désastreux. Pourtant j’aimais la couture mais… Je n’avais pas l’habitude d’utiliser ses matériaux. Les peaux et les plumes étaient plutôt complexes à utiliser. Je n’avais jamais appris à m’en servir et m’étais contentée, jusque-là, de tissus simples tels que le lin… Et puis… Je n’avais jamais essayé de fabriquer un vêtement tout entier. Je m’étais toujours contentée de rapiécer ou encore de broder sur des cercles à broder. Je n’avais jamais essayé quelque chose de si entreprenant. Alors pourquoi le faisais-je maintenant ?

Je laissais retomber la calamité que j’étais en train de confectionner à côté de moi, sur le lit, avant de me lever de ma position assise.  Doucement, je m’avançais vers le miroir de la pièce. Je regardais le reflet qu’il me renvoyait, mal à l’aise. Je me tournais légèrement pour pouvoir voir mon dos tout en soulevant mes cheveux châtains. Le tatouage était là : vif et révélateur du talent de celui qui l’avait créé. Se servant des multiples cicatrices qui parsemaient cette zone, le tatoueur avait réussi à donner au visage de la louve une réalité surprenante grâce à la mise en relief. Bizarrement, j’avais à présent moins honte de montrer ma peau torturée aux autres. Je ne le faisais pas pour autant. Simplement, je n’avais pas pensé qu’un tatouage pouvait être si… thérapeutique ? Mon esprit s’égara pour penser à un homme que je n’avais plus vu depuis longtemps : Livaï. Je me souvenais de ces nombreuses arabesques qui recouvraient ses bras, cachant les sévices qu’on lui avait fait subir. Je comprenais à présent. Je souriais tendrement avant de revenir à la réalité. Mes yeux verts glissèrent sur une longue cicatrice pâle, souvenir d’un vieux coup de fouet.

Si je ressentais moins de mal-être au fait d’exposer mes cicatrices, je n’en étais pas pour le moins pudique. J’avais grandi en cherchant à cacher ma peau des yeux étrangers et… et le fait de devoir mettre de côté mes hauts qui me couvraient l’entièreté de ma peau – de me cou jusqu’aux fesses, de mes épaules jusqu’aux poignets – pour laisser mon tatouage à l’air libre… Cela ne me convenait pas vraiment. Surtout, que je n’avais trouvé, en vêtements de rechange dévoilant le dos, que des sortes de brassières en peaux se nouant autour du cou et au-dessus de la taille. Pour combler ma pudeur, il fallait donc revenir plus tard. Cependant, si je n’avais que ce genre de vêtements, je ne pouvais que m’en vouloir. Je savais que je n’avais qu’à demander pour obtenir des hauts différents… Mais je n’avais pas eu à cœur de sortir de ma chambre et de me montrer ainsi, ni de venir embêter les autochtones pour si peu. Et puis, je ne voulais pas qu’ils voient dans mon refus de porter des vêtements si… révélateurs, un rejet de leur culture. J’avais déjà l’impression d’être une paria à cause de mon humanité, je ne voulais pas en plus en rajouter avec ma pudeur. C’était pourquoi, en me servant de quelques fourrures animales que j’avais trouvées dans ma chambre, j’avais entrepris de créer un haut presque dos-nu mais... Sans succès vu l’immondice sans forme à laquelle ma fidèle aiguille donnait naissance. Et cela n’avait rien d’étonnant car, en plus de ne jamais avoir utilisé ces matériaux, je ne connaissais pas non plus mes proportions. Le travail avait donc été voué à l’échec dès les premières secondes.

Je me retournais pour faire face au reflet du miroir. Doucement, je posai mes mains sur mes côtes, juste sous mes seins, avant de les faire glisser vers le bas pour apprécier la forme de ma taille. Je ne savais absolument pas quelle conclusion en tirer. Comment faisaient les couturiers ? J’aurais voulu pouvoir me dédoubler pour pouvoir me servir d’un Moi comme modèle. Mais c’était impossible. J’étais humaine. Je devais apprendre différemment.

Je retournais m’asseoir sur mon lit – qui ressemblait désormais plus à un bric-à-brac de peaux, de plumes, de cuir et de tissus qu’à un endroit où l’on pouvait dormir. Regardant mon désastreux travail, je cherchais un moyen de l’améliorer – ou plutôt de le rendre viable. Au moins, il y avait bien tous les orifices pour y faire passer un corps. C’était déjà ça.

Une succession de bruit sourds et interrompus me fit lever la tête vers l’entrée de ma chambre. Derrière des rideaux légers qui marquaient une séparation entre le salon et ma chambre, un prêtre se tenait. Je savais que sa visite était importante. Je me levais une nouvelle fois pour me précipiter vers les rideaux que j’écartais de devant l’individu. C’était finalement une femme. « Vous souhaitez me parler ? » « Oui. » C’était évident. J'étais stressée par la présence charismatique de la prêtresse mais aussi par le fait de me montrer ainsi devant un inconnu. Il ne fallait pas que je perde mes moyens… « Vous pouvez entrer sans problème. » Assénais-je en souriant timidement. « Ne serions-nous pas plus à notre aise dans le salon ? » « Oh. » Je marquais une légère hésitation. « Si vous souhaitez me parler de mon avenir chez vous, je préfèrerais que cela se fasse dans l’intimité. » « Bien. » La prêtresse pénétra dans ma chambre.

« Vous n’aimez pas la compagnie des autres Élus ? Peut-être êtes-vous de ces personnes préférant la compagnie des bêtes ? » demanda-t-elle innocemment tout en marchant dans la pièce baignée de lumière. Je lui emboitais le pas. « Oh, non. Ce n’est pas cela. C’est simplement que je n’ai pas vraiment saisi l’occasion de rencontrer les autres Élus. J’ai l’esprit plutôt préoccupé et je ne souhaite pas les ennuyer avec mes états d’âme. Quant à préférer les bêtes aux hommes… J’aime vraiment bien les deux. » « Pourquoi cela ? » Je clignais des yeux, ne m’attendant pas à devoir approfondir le sujet. « Je veux simplement en savoir plus sur votre personnalité. » La prêtresse se retournait pour me regarder. Ses yeux me détaillaient de haut en bas. Il n’y avait aucune approbation dans ses yeux. Son visage était neutre. Pourtant, je pouvais imaginer ce que son regard pouvait cacher : le rejet. J’étais une humaine, une interférence dans la communication avec les Aetheri. Mais… Peut-être que je ne faisais qu’imaginer et que cette personne ne pensait pas du tout cela. Peut-être devais-je arrêter d’inventer des intentions cachées à tout le monde…

« Vous ne souhaitez pas répondre ? » « Oh. Si… Excusez-moi… Je m’étais égarée dans mes pensées. » « Vous avez des problèmes de concentration ? » « Non, non. Simplement, comme je vous le disais, mon esprit est plutôt préoccupé. » « Hum. » La prêtresse hocha légèrement la tête. « Pour répondre à votre question… Je ne sais pas vraiment… Je fais certes la distinction entre bêtes et hommes mais… les deux parties m’inspirent les mêmes sentiments ; à savoir la sérénité, le respect, la curiosité ou encore la prudence. Je ne pense pas que les bêtes sont idiotes et dénuées de sentiments ; tout comme je ne pense pas que les hommes sont tous identiques. Dans chacune des parties, il y a du bon et du mauvais. » Je baissais les yeux. Répondre comme cela, sans prendre le temps de réfléchir, me donnait la sensation de prononcer des absurdités. « Je vois. Et vous, j’imagine que vous préférez la bonté qu’il existe en chaque être ? » « Pas du tout. » assénais-je rapidement. « Mais je ne préfère pas non plus la noirceur des êtres. Je préfère la neutralité, l’équilibre entre les deux parties. » « Parce que vous n’aimez pas le conflit et que la neutralité vous permet de ne pas choisir ? » « Non… Mais, je pense qu’être simplement bon ou simplement mauvais aspire aux excès. »

Je marquais une légère pause, prenant soudainement garde à ce que je pouvais dire. J’avais fait une promesse à mon peuple, celui de ne jamais révéler que j’étais une humaine de Babelsba. Si le peuple chamanique savait que j’étais une humaine, il ne fallait pas que je livre le nom de mon royaume. « J’accompagne un groupe d’amis – des marchands – sur tout le Continent Naturel. J’ai donc appris à ne pas prendre parti à tel point que je ne me ferme à cause de préjugés. Enfin… Pour ne rien vous cacher, j’apprends toujours. » La prêtresse fit un pas dans ma direction. « Vous êtes vous-même marchande ? Le commerce vous plaît ? J’imagine que vous menez une vie plutôt nomade. » Je souriais et croisais les bras sur mon ventre pour cacher un maximum ma peau. « Non, pas encore. J’imagine que je le serais plus… tard ? » Ma fin de phrase résonnait comme une question. Pour cause, je venais soudainement de me demander si, à côté de la proposition que j’avais acceptée, je pouvais reprendre la vie que j’avais mis en suspens. J’hésitais à le demander à la prêtresse mais elle devina mon tracas. « Lorsque vous serez l’une des femmes de notre souverain, il vous sera possible de continuer vos activités… tant que vous nous donnez ce que vous nous avez promis et que vous respectez notre peuple et nos secrets. » Je déglutis. « Vous disiez donc ne pas être encore marchande ? » « Oui… J’apprends toujours le savoir-faire. Commercer est une activité qui me semble plaisante puisqu’elle permet de faire une multitude de rencontre mais… Mais j’avoue éprouver un peu de difficulté avec le fait d’être continuellement nomade. J’aimerais un endroit où m’établir de temps en temps… » « Je vois. » Elle hocha rapidement la tête, comme cochant un trait dans son carnet mental.

Doucement, ses yeux se posèrent sur le lit en vrac. « Vous cousez ? » Je souriais et me reprocha du lit, mitigée entre le fait de cacher tout ce bazar et le fait d’assumer être bordélique. « Parfois. L’activité me détend. » Généralement. « Je ne suis pas encore assez douée au point de créer des œuvres dignes de ce nom mais j’ambitionne de le devenir. Vous savez ce que l’on dit : « Utopia ne s’est pas faite en un jour ! » » Je riais nerveusement avant de reprendre : « Je dois donc persévérer. En réalité, je crois que j’ai une sévère tendance à refuser de baisser les bras. » Je souriais un peu tristement, repensant à cette amère période où l’on m’avait obligé à renoncer. La prêtresse souriait elle-aussi pour la première fois depuis son arrivée. Poussant quelques peaux, elle s’installa sur le rebord du lit. Elle tapota la surface libre à ses côtés pour que je m’y assois aussi. « Et vous savez pourquoi vous aimez tant la couture ? » Je m’installais. Face à nous, le balcon ouvert nous envoyait sa lumière solaire et son air vivifiant. « J’imagine que, comme tous les arts, la couture m’offre la liberté et la possibilité de… de m’exprimer… » Je tournais mes yeux vers elle. « De pouvoir créer un sens à… » J’hésitais légèrement, ne trouvant pas les mots. Une petite ridule se dessina légèrement sur mon front. Je ne réalisais pas à quel point la couture était importante pour moi. « à tout… à ce que je suis, à ce que je ressens, à ce que j’ai vu… à tout. »

« Raya donc… » Ma bouche entrouverte signifiait bien qu’elle venait de me perdre. Aussi, la prêtresse s’expliqua calmement : « Si je suis ici, c’est pour en apprendre plus sur vous, pour vous guider vers l’une de nos tribus. » Elle marqua une longue pause que je n’osais briser. « Celle-ci rythmera votre vie ici. C’est donc une décision des plus importantes. » Je me contentais d’acquiescer d’un signe de tête. « Nous avons donc parlé et il m’est apparu que trois de nos tribus pourrait vous convenir : Aylimir, Delawaan et Raya. Je pense cependant que vous avez plus d’affinités avec Raya… » Devant mon regard perplexe, elle tiqua. « Connaissez-vous toutes nos tribus et leur fonction ? » J’avais appris beaucoup de choses sur les Chamans grâce au rêve introduisant cette aventure mais il me fallait encore apprendre.  « Je suis navrée. Pouvez-vous me l’expliquer ? » « Je suis là pour ça. »

Avec beaucoup de pédagogie et de calme, la prêtresse m’expliquait le rôle des différentes tribus qui existaient. Elle me demanda, après chaque explication, si je pensais pouvoir être à mon aise dans la tribu en question. Après un long moment, nous en conclûmes que, en effet, les trois tribus qu’elle m’avait citées beaucoup plus tôt étaient les plus adaptées à mon cas. « Pour ce qui est de la tribu Aylimir, il va sans dire que leur mode de vie ne vous est pas inconnu. Cependant – et n’hésitez pas à le nier si je me trompe, c’est important – je pense que vous aspirez à la nouveauté, à la découverte. Aylimir ne serait donc, pour vous, qu’une répétition étouffante de ce que vous connaissez déjà. Pour ce qui concerne la tribu Delawam, je pense que vous pourriez y mener une vie paisible et sereine qui, à première vue, vous conviendrez parfaitement. Pourtant, j’ai vu chez vous quelque chose d’autre. Vous êtes faite d’eau, l’eau douce qui guérit, mais il y a autre chose, quelque chose dont vous n’avez même pas conscience et qui pourrait faire de votre vie chez les Delawam plus qu’ennuyeuse. Sous votre eau, le feu brûle. » Son sourire était mystérieux. « Vous aimez le défi, l’aventure, la découverte. Vous vous plaisez à détruire vos certitudes pour laisser place à la création. Vous aimez vous acharner et repousser vos propres limites. Ai-je tort ? » Mon silence abasourdi voulait tout dire. « Et vous aimez l’Art. Si ce n’est que la couture pour le moment, votre ouverture d’esprit vous aidera à appréhender les autres arts. C’est pourquoi je pense que la tribu Raya vous conviendra le plus. Cependant, il y a une chose peut vous freiner… Vous me semblez… pudique ? » « Je le suis. » Avouais-je. « Les membres de la tribu Raya sculptent leur corps et n’ont pas honte à le montrer. À votre arrivée, on ne vous obligera pas à intégrer tous les préceptes d’un coup mais… À la longue… Pourrez-vous oser vous montrer sans avoir honte ? » Je baissais les yeux.

Doucement, je me levais du lit et entama une marche méditative. Je repensais aux deux autres tribus. Il était plus facile de les intégrer mais… je sentais que ce n’était pas là qu’était ma place. L’intuition me guidait autre part. Silencieusement, je pesais le pour et le contre, cherchant à me convaincre de renoncer à cette idée qui s’imposait à moi. Je n’y arrivais pas. La décision avait déjà été prise. Oni m’appelait à Kennocha. « Je ferais tout pour y parvenir. » La phrase résonna en moi comme une promesse. « Alors le choix est fait : Raya. » La prêtresse se leva à son tour. « Nous allons vous conduire au bord du Lac Rouge. »

Tour VII | 2535 Mots
J'hésite à me construire une maison avec mes pavés >.>

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 21 Mar 2020, 14:59


La Main | Mariage

Le port d'un casque est vivement conseillé /sbam Pour la musique, pas pour se protéger la tête.
Préparatifs :
Quelque part au milieu de l'effervescence inhabituelle qui régnait à Zaowa, des exclamations et cris, du brouhaha général, des notes de musiques et des tambours, quelques voix fusaient en s'interrompant les unes les autres. « Raya va dévoiler son visage. Ce n'est pas arrivé depuis... » « Le couronnement ? » « Il paraît qu'on ne peut pas la regarder danser ni l'écouter chanter sans être subjugué. » Femmes et hommes cousaient les sarouels, robes et tuniques blanches du mariage selon les patrons et mesures préparés par Satinka. « Et les élues alors ? Il y en a une qui sait coudre. Des horreurs, mais je sens bien que je pourrais en faire quelque chose, moi ! » « Toi, tu choisis toujours les plus extravagants possibles. » « Il y a une Ange aussi, je n'ai pas réussi à la voir... » « Elle ferait bien de faire attention, la dernière Ange qui a vécu ici, ça ne lui a pas très bien réussi ! » Quelques rires fusèrent dans la pièce. « Et le Déchu... » « Mais c'est un poulailler ici ! » s'écria Raoni en soulevant brusquement le tissu bariolé qui séparait le seuil de la tente de l'extérieur. Le Draugr se baissa pour pouvoir passer sa tête à l'intérieur. « Mesdames et messieurs... » poursuivit-il avec un sourire en coin entendu. « Il y a trois Déchus parmi les élus et je n'en laisserai aucun me faire de l'ombre. » Le géant rit intérieurement. Depuis qu'il avait préparé avec Devaraj tout un tas de jeu de mots stupides sur les ombres, il n'arrivait plus à utiliser ce mot sérieusement. Après un clin d'œil appuyé, il laissa les ouvriers tranquilles et retourna se frayer un chemin jusqu'au Palais. Il fallait jouer des coudes pour marcher dans les rues et hurler pour s'entendre. L'on voyait des membres de Raya courir ci et là, les bras chargés de tissus, de pots de peintures ou encore d'instruments de musiques, de chaises, tables, coussins, sans compter les cuisiniers portant les provisions. Il avait voulu se fondre dans la masse pour toucher du doigt les avis généraux qui se faisaient sur le mariage, qui étaient finalement aussi divers que la palette de couleurs de la Capitale. Une certaine curiosité impolie habitait les Chamans à l'égard des nouveaux venus, ceci les Humains faisaient bien plus parler d'eux que les autres. Partout, l'île vibrait au rythme des tambours et des murmures des commères. Tout le monde attendait avec impatience le moment fatidique, dans trois jours. Le Draugr se volatilisa auprès des siens. Il voulait vérifier que les préparatifs de la parade avançaient bien. Il n'y avait pas de raison pour que les artistes de Raya qui avaient été détachés dans chaque tribu ne sachent pas interpréter leurs besoins spécifiques en termes de musiques et de danses, mais il tenait à donner son avis sur le pourcentage de peau nue des danseurs. « Kaori a prédit une Aurore Argentée. » chuchota la plus bavarde après le départ de Raoni. « Et une statue qui apparaîtra au sommet du Nilgoé. » « Non, tu t'es mal renseignée. C'est un ilot qui va apparaître, avec un nouveau temple dessus et une statue. » « Moi j'ai entendu que tout deviendra blanc comme s'il avait neigé. »


L'Aurore Argentée - descriptions imagées en gris
« L'Oracle a parlé. » railla Kaori en contemplant l'eau claire étonnamment blanche et brillante du Lac Rouge depuis l'une des fenêtres du Palais. Les arbres, fleurs, racines, écorces et feuilles, ainsi que les prairies et les montagnes rocheuses s'étaient recouvert d'un fin voile argenté, dans une variation de teintes suffisante pour donner du relief mais insuffisante pour oublier le surréalisme de cette vision. Ce qui tranchait le plus -et qui était le sujet principal des discussions depuis le matin à l'aube- était ce Temple à colonnades blanches qui sortait de l'eau comme un rocher, et surtout l'immense statue qui brillait au soleil à son sommet et surplombait tout le reste. La déesse avait les cheveux au vent, quatre ailes immaculées déployées avec force alors que son bras portait une lance d'or, le corps cintré par un tissu d'ivoire à l'extérieur, de jade aux milles étoiles brillantes à l'intérieur. La statue avait des formes et couleurs étonnement réalistes et certains juraient de voir quelques mèches, ou plis du tissu bouger avec la brise, ou encore son regard se déplacer autour d'elle. Le plus étrange était sa particularité de toujours se trouver face au spectateur, peu importe la direction. A ses pieds, une forme humaine recourbée gisait à terre et se cachait le visage. Devaraj lui, ne pouvait douter de la véracité de cette apparition, puisqu'il avait déjà pu contempler la forme visible Blanche auparavant. Il ne supportait pas très bien de savoir qu'il était représenté à genoux devant elle dans cette position humiliante. Heureusement, le peuple n'était pas au courant. « Elle va rester combien de temps là à nous juger ? » grogna-t-il, tout à fait insensible à la beauté et la divinité de la statue. Cette dernière tourna ses yeux vers lui et se mit à sourire d'un air impérial. « Taisez-vous, malheureux. » Kaori retenait difficilement son envie de se servir de la couronne du roi pour lui crever les yeux. La haine et l'absence de respect entre les deux personnalités les plus importantes du gouvernement chamanique était palpable. « Sacrilège et au lieu de redevenir rouge avec les festivités, le lac deviendra brun comme votre cœur et votre âme tout entière. Alors tous verront votre véritable visage, misérable hérétique. » cracha l'Oracle en souriant. Devaraj serra les dents jusqu'à s'en donner des maux de têtes. « Sortez. » ordonna-t-il, soucieux de contenir ses pulsions meurtrières. Pour le moment.


La Parade - lien des musiques en gris :
La cérémonie avait été préparée à l'avance, bien que l'ilot ne soit pas encore apparu, les Oracles avaient déterminé avec Raya et les autres prêtres le moindre détail, de la couleur des habits à l'ordre dans lequel l'on entrerait dans le temple, en passant par les invocations et le choix des gestes que devront faire les futurs mariés. L'hymne de la dynastie des Cauchemars fût joué pendant tout le voyage depuis Zaowa. Lorsque les barques royales sur lesquelles était déployé l'étendard noir au corbeau rouge, eurent débarqué le Suprême de l'Au-Delà, les élus ainsi que les Draugrs sur l'ilot et que tous eurent monté les marches du temple par ordre d'importance, ils se retournèrent en même temps vers le lac, dos à l'entrée du Temple. Devaraj se trouvait en haut avec Kaori. Sur la marche du dessous se trouvaient les élus, encore en dessous le reste des Oracles et enfin les Draugrs. L'ombre de la statue les recouvrait : elle aussi regardait le lac. Les tambours Kazak retentirent des entrailles de la terre alors que les drakkars qui remontaient la rivière rouge apparaissaient un par un pour se positionner non loin du Nilgoé. Peu à peu, le lac se remplit des canoës de la parade, mais aussi des embarcations diverses et variées des Chamans qui voulaient tous assister au moins au défilé des tribus. Les berges du lac étaient elles-aussi envahies, pour les moins chanceux qui n'avaient pas l'occasion de prendre un navire ou qui ne voulaient pas se rapprocher sous forme éthérée. Kazak avec ses cors marins et ses tambours lents, Zawa'Kar avec sa brutalité légendaire et Souw commencèrent la parade sur les drakkars. Certains mages avaient été choisi pour amplifier correctement le son dans toute la vallée ou pour manipuler la fumée et l'encens, mais Devaraj y mettait sa touche personnelle, par simple plaisir de participer à cet art qu'il appréciait tant. Vint le tour plus exotique des danseuses recouvertes de diamants et d'or Aylimr et les trompettes accompagnées du rugissement des Miors sur leurs canoës. Les trappeurs finirent en chœur après le soliste tout en fendant l'eau avec les rames. D'autres Chamans applaudissaient ou dansaient, galvanisés par la scène, alors que les enfants surexcités hurlaient et riaient. Des formes chimériques apparaissaient au dessus du lac, en concordance avec chaque tribu. Raoni et Delawam débarqués sur la gauche de l'ilot s'épuisèrent en danses sensuelles et lentes, ralentissant considérablement un rythme qu'Alséa qui se trouvaient à la droite de l'ilot réveilla dans une ambiance morbide. Placée devant la tribu de la mort, Nyam offrit ses mélodies mystiques et danses éthérées aux chants répétitifs comme l'était la base de leurs méditations. La parade se termina par Raya au centre de l'ilot, face au roi, qui fit preuve de sa maîtrise musicale sans aucun chant, car cela était réservé à la Draugr qui ne bougeait pas et gardait son visage voilé en centre du groupe. Chacun avait ses danses ou ses musiques propres, tous étaient revêtis de leurs plus flamboyants apparats, si bien que les coloris des voiles, les sculptures monstrueuses des drakkars et les tissus saturés tranchaient violemment avec l'Aurore. Après cette explosion de couleurs, le calme retomba brutalement.


La Cérémonie - lien des musiques en gris :
Au silence tout aussi assourdissant que les tambours qui succéda à cette orgie musicale, Raya s'avança devant les siens vêtue de blanc tout comme le reste des Draugrs et des élus. Elle souleva gracieusement son voile. Sa voie s'éleva seule, simplement accompagnée de quelques percutions et d'un chœur de chuchotements. Elle n'avait pas besoin de plus. Son rôle était de ravir le cœur des hommes et surtout des dieux à chaque cérémonie suffisamment importante pour se permettre de dévoiler ses talents. La disciple de Kennocha ne volait pas sa réputation. Beaucoup retinrent leur souffle en jalousant ceux suffisamment proches qui pouvaient contempler son visage habituellement voilé. Raoni suivait son déhanché si indiscrètement qu'il se prit un coup de coude de la part de Delawam. Devaraj lui, la suivait des yeux d'un air rêveur, n'échappant pas à l'hypnose qui se dégageait de la Draugr. Lorsqu'elle eut terminé, il leva les bras pour bénir tout ceux qui avait participé à la parade, et se retourna vers le Temple, où ils entrèrent en marchant lentement au rythme d'un unique tambour, pour dépasser un hall interminable de colonnes. L'intérieur était bien plus vaste que l'intérieur. Il ne s'y fiait pas, ce n'était qu'une illusion. Il y faisait sombre, excepté au bout où l'autel resplendissait d'une lumière qui venait de nulle part.

Il s'arrêta face à l'autel pendant que les élus se plaçaient en demi-cercle autour de lui. Des prêtres encensèrent l'espace en tournant autour d'eux, puis Raya commença à jouer les premières notes de l'invocation. Il réprima l'envie étrange de se téléporter ailleurs à l'autre bout du monde, et leva les bras pour chanter comme s'il n'était qu'une marionnette. Sa voix était plus aiguë et claire que la plupart de ses homologues, ce qui l'empêchait de participer aux chants de gorge. Il s'en était tiré autrement, après de longues années d'expériences alors qu'il devait officier la majorité des rituels et bénédictions. Le chant en l'honneur de Blanche terminé, il se retourna pour faire face aux élus et tendit sa paume droite tournée vers le haut. Chacun y posa sa paume gauche tournée vers le bas et Raya fit couler un mélange de sang de corbeau et de colombe sur l’amas de mains en continuant de chanter.. Les prêtres entourèrent leurs poignets gauches et le sien droit de rubans en soie rose et verte. Les mains s'enlevèrent dans l'ordre inverse et la procession ressortit lentement du temple comme ils y étaient entré : le mariage était scellé.

Festin :
Ils furent accueillis à l'extérieur par des exclamations de joies qui continuèrent jusqu'à Zaowa, où une fête de sept jours débuta. Beaucoup de Chamans se relayèrent à la Capitale pour participer et pour que les tambours ne se taisent jamais. Sous la lueur des feux de joie, le lac reprenait chaque jour un peu plus sa couleur écarlate originale, pendant que l'ilot sombrait. Il ne devait rester au terme du festin, que la statue qui flotteraient alors comme par magie.

Beaucoup de mots



HRP

La cérémonie en gros : beaucoup de musique /sbam.

Blanche a fait apparaître une île qui se trouve entre l'île de Zaowa et le Nilgoé sur la berge, sur laquelle se trouve un temple avec une immense statue d'elle-même sur le toit. La statue est un peu bizarre parce-qu'on a l'impression que les ailes, les cheveux et le tissu bougent avec le vent et que si ça se trouve, c'est vraiment elle 8D. Il y a une Aurore Argentée sur l'île Maudite dès le lever du jour (la même chose que pour les Aurore de Raanu sauf qu'au lieu d'être tout bleu, c'est tout argenté ou blanc, le ciel, l'eau du lac, l'herbe et arbres).

Avant la cérémonie : J'en ai pas parlé parce-que ça commence à faire beaucoup mais avant la cérémonie, il y a des rituels de purification individuels comme expliqué dans les mœurs.

Ça commence avec l'arrivée du roi et des époux au Nilgoé, puis ensuite chaque tribu défile en parade au préalable préparée entre eux. Ensuite la cérémonie à proprement parler compte deux chants, après quoi tout le monde se rend à Zaowa au Palais pour faire la fête pendant une semaine.  

Pour le chant du roi => voix de Dev au passage :D Du coup le vrai prénom de Blanche c'est Ka'hina (qui est une reine berbère pour votre culture générale) et qui signifiera blanc ou pur en Oddelegy.

Retour à Zaowa => A partir de là vous êtes tout à fait libre de vos mouvements. ^^ Le palais a été aménagé pour recevoir et en gros chaque court et pièce offre de quoi s'asseoir sur des coussins et à manger/boire/fumer sur des tables basse. Dans la grande cours principale, il y a le roi avec les Draugrs (et les époux qui veulent xD) et Raya qui danse.
Exemple danse ici ou encore par là ou enfin par là. Globalement ce sont des dérives de la danse du ventre ou des danses tribales africaines.

Pour les habits => en blanc du coup. Globalement ce sont des sarouels avec un petit haut pour les femmes, ou même aucun haut | Pareil pour les hommes qui portent aussi des ceintures en tissu et/ou des tuniques longues et ouvertes. Comme là ou .

Les Chamans ont pour habitude de se relayer dans ce genre de fête (donc ils y en a qui arrivent à Zaowa et d'autres qui repartent chez eux) parce-que le but c'est de jamais arrêter les tambours et de varier les styles. ^^ Aussi selon l'endroit où vous vous trouvez dans la capitale ou dans le palais, ça peut déjà varier. Les Nyams sont très très calmes, mais les Kazaks et les Zawa'Kars sont en train de s'entre-déchirer pour rire, les Delawam sont tous défoncés et les Raoni cherchent quelqu'un avec qui coucher, pour donner un exemple /sbam. Chaque tribu a sa manière de faire la fête. ^^

Devaraj est un peu -beaucoup- fatigué mais il reste aussi, avec des pauses siestes.
Pour cette occasion spéciale, les enfants ont le droit d'aller partout.
Et euuuh je crois que j'ai fais le tour. o_o

Pour les participants de la Main => vous avez minimum jusqu'au 04 avril pour réagir avec un post à la cérémonie ; maximum jusqu'à ce que je clôture avec Dev le 04 ou après quand j'aurai le temps. Vous pouvez double poster et faire ce que vous voulez après. N'oubliez pas de répondre au sujet HRP.

Pour les Chamans => vous avez jusqu'au 21 avril pour réagir, avec en gain 1 point de spécialité pour 900 mots.

*part mourir dans un coin*  [Event] Une main à marier  - Page 4 002  [Event] Une main à marier  - Page 4 36

Revenir en haut Aller en bas
Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2292
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Mar 24 Mar 2020, 16:41

Une main à marier


Les mains resserrées sur les épaules de son Ange, Alix n'osait plus bouger sous le poids de sa propre culpabilité. Comment avait-elle pu lui confier de pareilles choses ? Et Brethil… Elle aussi, l'abandon lui semblait quasiment acquis. Comment avaient-elles pu mutuellement commettre une telle erreur ? La distance leur avait fait perdre la raison, accablée par des démons de toutes sortes. Le flot salin redoubla d'ampleur au fil des aveux de sa Gardienne et sa propre haine envers elle-même s'en retrouva décuplée. Oui, elle était cruelle, c'était indéniable. La maladie, les conditions dans lesquelles elle était née, le fil de sa vie alors que l'absence de Brethil se faisait affreusement ressentir… Toute cette alchimie avait fait d'elle un monstre apathique, simplement résignée à baisser les bras, car à quoi bon ? " Brethil… Souffla-t-elle, telle une évidence, une réponse à tous ses problèmes, une solution contre tous ses maux. Un nom lourd de sens et d'amour. L'Ange tremblait, l'Humaine – désespérée – accentua son étreinte pour la préserver de son mal, afin de lui faire comprendre que c'était terminé : elle n'était plus un poids. Au moins : pas pour elle. Je reste, je reste avec toi. Répéta-t-elle plusieurs fois, autant pour la convaincre elle que sa propre conscience. C'est une promesse. "

La tête semi-baissée, Alix traversa la porte de sortie sans jamais lâcher la main de son Ange. Elle se sentait encore coupable d'avoir aggravé leurs blessures mutuelles. Je suis égoïste. Comprit-elle suite à cette épreuve ô combien douloureuse. En croisant le regard du Roi – très brièvement – elle comprit que tout ceci n'était que nécessité. Sur le coup, elle ne le remerciait clairement pas, mais elle prenait peu à peu conscience que cela lui sera bénéfique sur le long terme. Après tout, elle venait de franchir une nouvelle étape avec Brethil. Alix n'avait pas osé emboîter sur la réciprocité de son amour, tellement honteuse d'avoir failli anéantir ce qu'il lui restait encore de plus chère au monde. " Je te le promets. " Lui chuchota-t-elle tout bas, alors qu'elles s'éloignaient main dans la main de cette maudite porte. Chacune de leur côté, les tenants et aboutissants de ce mariage germaient au sein de leur esprit.

~~~

Les jours suivants furent loin d'être de tout repos pour Petiote. Si son arrivée sur l'île fut ponctuée de sécurité et de réconfort auprès de son Ange Gardien, il lui était à présent moins aisé de s'acclimater aux coutumes et mœurs de ce peuple si particulier. Elle était curieuse, avide de leurs connaissances, mais il lui était strictement interdit de coucher quoi que ce soit sur parchemin. C'était un peuple oral, très réservé par rapport à son expansion extraterritoriale. Alix respectait leurs exigences, consciente de la chance qu'on lui offrait. Ce n'était évidemment pas que dans des bouquins et via la bouche à oreille que son apprentissage se peaufinera, simplement elle adorait ces petites sessions en compagnie de Brethil. Ces moments furent comme une bouffée d'oxygène, bienvenue et revigorante. Entre ses murs, près d'elle, elle se sentait si bien, plus légère qu'il y a quelques lunes. Studieuse, l'Humaine s'appliqua à se préparer autant que son Ange à ce futur qui se profilait face à elles. Quelques fois, alors que la Lemingway s'égarait dans son initiation, le regard d'Alix se perdait sur son visage. Elle était si belle, si parfaite. Bien souvent, la brune se demandait si ce serait correct de se rapprocher de la sorte, étant donné leur situation commune. Cette union sous l'aval des Divins était parsemée de zones d'ombre. À moins que… Petiote songea à se renseigner davantage sur leur vision de l'amour et de la famille, afin de comprendre. Et d'agir.

" À plus tard. Je… Ses prunelles d'ébène s'attardèrent sur le parterre du Palais, haut en couleurs. Ses joues elles-mêmes prenaient une teinte bien chaude. Je t'aime. " Et ainsi la porte se referma. Au fil du temps, Alix avait fini par accepter ses propres sentiments et à les exprimer quotidiennement, que ce soit par le geste ou la parole. Elle refuserait que son Ange ne la comprenne plus, un tel lien n'était point viable. Et puis, cette puissance dans leurs attaches lui offrait de la force, un regain dont elle ne pouvait se passer. Droite autant que possible, la jeune femme s'était faite violence pour marcher systématiquement en dehors des chambres. Elle ne pouvait guère faire abstraction de leurs regards, encore moins des bruits de couloir qui circulaient à son sujet. Là encore, elle croisa un garde, elle ne le remarqua qu'au dernier moment, tant son esprit était embué. Elle s'immobilisa face au colosse et lui adressa une mine désolée, sous son regard vorace. " Pardon… " Dit-elle en se décalant en première malgré son handicap. Il ne dit rien, ne laissa transparaître rien d'autre qu'une envie de juste tracer sa route. Néanmoins, Alix le ressentait : s'approcher de son Ma'Ahid revenait à ne plus pouvoir respirer, pour eux. Si elle s'était excusée, ce n'était pas pour l'avoir gêné dans sa patrouille, mais tout bêtement d'exister dans sa vie.

~~~

" Vous considérez donc ce mariage comme une chance ? Sûre d'elle, Alix hocha de la tête. Dans les yeux du prêtre, son ambition de s'intégrer devait être palpable. Afin d'accueillir sa venue, elle lui avait préparé une infusion de son propre cru, qu'il refusât poliment. Elle ne souhaitait pas connaître les raisons de son refus, elle lui était juste redevable de ne pas jeter la boisson parterre.
- Oui, le mariage pour moi est une chance, pas seulement ce mariage-ci. Cependant, je suis honorée d'avoir été choisie de m'unir au Hǫfðingi – elle espéra ne pas avoir écorché le nom sacré – je suis consciente que mon énergie n'est guère visible, mais elle restera vive afin de pouvoir consommer le mariage… Une légère pause, sans détourner l'attention. Et d'engendrer une descendance vigoureuse. Cette mention sembla capter la curiosité du prêtre, comme s'il voulait lui-même justement y venir.
- Je vois… Il se pencha un brin au-dessus de la table, pour y discerner un aveu de faiblesse ou une hésitation peut-être. Pourtant, il ne dénicha rien de tout ça. Vous êtes donc ouverte à l'idée d'enfanter ?
- Tout à fait. Il attendait un approfondissement, forcément. J'ai toujours été ainsi, comme je le laisse transparaître. Parfois, je me suis tenue sur le fil de la Mort, sans jamais qu'elle me saisisse. C'est pourquoi je tiens à la Vie et à l'honorer jusqu'au trépas. C'est pourquoi je veux être une Mère. Ses sourcils se froncèrent, sincère et déterminée. Tandis que sa propre enfance s'avéra être une catastrophe, Alix comptait rectifier le tir en réalisant ce projet : montrer qu'elle en avait le pouvoir.
- Dans ce cas… Brisa-t-il le silence. Je vous prie de rencontrer un tatoueur Raya avant le crépuscule. "

À l'aube, ainsi s'était-elle confiée. Suite au zénith, elle en ressortit avec une marque à vie sur le bas de son dos. Un harfang des neiges de profil, filant à toute allure comme pour rattraper sa proie ; ses ailes parsemées de vert et son regard teinté de jaune.


1248 mots ~
Post sur le tatouage ♪




By Jil ♪
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34266-latone#672534
Adam Pendragon
~ Déchu ~ Niveau V ~

~ Déchu ~ Niveau V ~
◈ Parchemins usagés : 1016
◈ YinYanisé(e) le : 13/01/2015
Adam Pendragon
Mer 25 Mar 2020, 13:28

    Je me pris à penser que la race avait effectivement besoin de se purifier, avant de prendre conscience de quelque chose. Cette femme était la sœur de Devaraj. Devaraj était le frère de Kaahl. Partant de là, elle était aussi la sœur du Sorcier. Je fus piqué par une envie de rire de cette situation. Je ne la trouvais pas incongrue, juste amusante. Ça ne me dérangeait pas. Il n’y avait pas grand-chose qui me dérangeait en réalité. J’allais juste omettre d’en parler avec les mauvaises personnes, qui ne se résumaient qu’à une seule : Kaahl.

    - « Les Ætheri vous torturent ? »

    Son discours éveillait chez moi un réel intérêt.

    - « Vous avez souvent l’impression que vos rêves sont la réalité ? »

    Ça m’était arrivé quelques fois mais pas tant. Je n’avais généralement aucun contrôle sur mes songes. Je les subissais, comme la majorité. Pourtant, au-delà de ça, c’était cette sorte d’intonation dans sa voix qui le rendait intéressant. Son charisme créait une attirance chez moi et ses mots me poussaient à en savoir plus. Pouvait-il réellement communiquer avec les Dieux ? Aucun d’eux ne m’avait jamais parlé, ou je n’avais pas su interpréter leurs signes. Bien sûr, j’étais âgé et avais déjà rencontré des prêtres et des prêtresses. J’avais assisté au retour de Sympan et à la guerre entre les Ætheri. Personne ne m’avait jamais torturé. Cela dit, il était roi et j’étais professeur de lettres… ex-professeur de lettres, même. Mon intérêt, pour les puissances supérieures, devait être nul, bien que j’aie été choisi pour ce mariage. J’aurais pu refuser mais ça m’intéressait, en plus d’avoir un effet pédagogique sur ma relation avec Kaahl. Je ne lui appartenais pas. Je faisais ce que je voulais et il aurait beau tapé sur la table, ça ne changerait rien.

    - « Ah… »

    La complexité de cette famille commençait à m’apparaître même si, là encore, ça ne me choquait pas. Je trouvais même ça excitant sur certains aspects. J'avais déjà couché avec des sœurs, plus d'une fois, et ça avait toujours été agréable. Un père qui viole sa fille. Un frère qui se marie avec sa sœur et lui fait des enfants. S’aimaient-ils ou était-ce simplement une coutume locale ? Le mariage qui allait se dérouler entre le roi et moi n’était pas d’amour, ce qui pouvait lasser supposer que le leur non plus. Le viol était le plus problématique de ce que j'entendais. Pour moi, il n'y avait pas de règles en matière de sexe, du moment que l'envie apparaissait de tous les côtés. J'étais un peu en colère que cette femme ait eu à subir ça, sans doute parce que je lui portais un attachement plus important qu'à l'Ygdraë à qui j'avais parlé précédemment.

    - « Des cauchemars… »

    La description me fit froid dans le dos et supprima totalement mon envie de les voir.

    - « Le tuer… »

    Je passai une main dans mes cheveux que j’ébouriffai. L’impression qu’il me faisait me partageait. Une partie de moi était fasciné et l’autre se disait que j’étais décidément le confident de beaucoup de monde. Connaître la vie de Kaahl avait été une épreuve et je sentais que j’avais compensé ma non-réaction première par des comportements presque adolescents et dangereux. Connaître celle de Devaraj me faisait la même impression. Je l’écoutais, enregistrais, incapable de partir, juste capable de rester et de me questionner. Ça avait été plus simple avec le premier. Il y avait eu beaucoup de silences entre nous, des choses que j’avais devinées ou comprises au fur et à mesure. Plus que ça, le fait de le baiser me détendait. Il m’avouait quelque chose d’horrible et je le culbutais pour me changer les idées. Ce n’était pas possible avec le roi.

    - « Je suis content d’avoir tenu ma langue jusqu’ici alors. Je tiens à la vie. »

    Je lui souris, toujours fasciné, en prenant le calumet pour fumer. Je l’écoutais. Lorsqu’il s’allongea, mes yeux se posèrent sur lui. Dans sa dépression, il me faisait envie. Je détournai le regard pour continuer à consommer la drogue. S’il n’avait pas cette aura autour de lui, j’aurais déjà pris les devants.

    Je finis par reposer l’objet et me déplaçai pour m’allonger à côté de lui, sur le ventre, les jambes écartées à cause du tatouage mystère.

    - « Ça va vous paraître étrange mais j’aime bien vous entendre parler, même si je ne comprends pas tout. J’ai pleins de questions maintenant. J’ai envie de comprendre. Donc… votre sœur est votre ancienne femme qui est aussi mariée à un autre homme mais qui vit avec vous. Si elle vous aime, pourquoi est-ce qu’elle ne brise pas son mariage ? Et pourquoi est-ce que vous avez divorcé… Vous divorcez ou c’est autre chose dans vos mœurs ? Pourquoi votre père l’a violée ? Et pourquoi est-ce qu’elle a eu des enfants monstrueux alors qu’elle en a eu des normaux avant ? J’imagine que vous devez avoir peur pour ceux à venir… Ça fait combien de temps qu’elle est enceinte ? Je n’ai jamais expérimenté la grossesse d’une femme. Je suis bon pour le sexe mais je suis inadapté en amour… sauf avec quelqu’un de très ouvert. »

    Mon débit était calme. Je posai les questions, ma main sur mon menton, tout en le regardant.

    - « Comment ça se fait que vous en sachiez autant sur cet empereur ? Vous avez enquêté sur lui, ou quelque chose comme ça ?  Pourquoi le tuer si vous l’aimez bien ? À cause de la politique ? Vous espionnez souvent les gens que vous appréciez ? Vu ce que j’ai appris sur les Esprits, je me doute que ça doit être facile de tout savoir. Je… connais quelqu’un qui possède beaucoup d’informations sur les gens. Ça le rend aussi paranoïaque que vous. Je pense que je n’aimerais pas tout savoir. Ça me rendrait fou, oui. J’aime bien découvrir au fur et à mesure et délier les langues. C’est un peu comme le sexe avec quelqu’un d’hésitant. Faire succomber la personne en ouvrant chaque verrou de… »

    Je souris, sans continuer. Je le fixai.

    - « Vous avez l’air malheureux. J’aimerais bien faire quelque chose pour vous mais je ne sais rien faire de particulier hormis enseigner, écrire, écouter et copuler. Je suis plutôt optimiste et heureux en général mais je ne suis pas à votre place. Je me demande qui est Circë aussi… Même si c’était la réalité, le fait que vous ayez cru rêver de protéger ces femmes est intéressant. Est-ce que vous devez vraiment le faire ou est-ce que c’est vous qui en avez envie ? Et pourquoi ? »

    Je détendis le bras pour faire circuler mon sang à l’intérieur.

    - « Je me demande par quel genre de personne vous êtes attiré. Plutôt les femmes, non ? »

    Je n’avais aucun moyen de savoir. Depuis tout à l’heure, il parlait surtout de femmes. Il s’était marié avec une femme, en protégeait une autre.

    - « J’aimerais bien savoir un secret, sur vous. J’ai dû en avouer un à une parfaite inconnue et je l’ai heurtée à cause de ce que je lui ai dit. Je me dis donc que ce serait de bonne guerre que vous m’en donniez un. »

    1108 mots


[Event] Une main à marier  - Page 4 Ezpg
[Event] Une main à marier  - Page 4 1844408732 :
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34469-adam-pendragon
Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

~ Orisha ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2292
◈ YinYanisé(e) le : 24/05/2014
◈ Activité : Horticultrice
Latone
Mer 25 Mar 2020, 16:49

Une main à marier


" Vous ne vous sentez pas bien. " Piquée à vif, l'Humaine releva la tête sur un nouveau prêtre, encore. Ils possédaient tous des peintures homogènes, des symboles qui revenaient encore et encore sur leur épiderme, réceptacle de leur foi et espérance. Celui-ci était un membre de Raoni, ses nouvelles connaissances en la matière la rendaient confiante quant à ses théories. Comme tous, il n'osait pas s'approcher d'elle ; pas seulement à cause de son statut de future épouse. Confrontés aux Ma'Ahid, ses visiteurs redoublaient d'ingéniosité pour se préserver de cette "infamie". Certains conservaient leurs distances, persuadés que l'éloignement les préservera de son influence. D'autres retenaient leur respiration le plus longtemps possible, comme s'ils plongeaient dans des abîmes terrifiants. Il y en avait même un qui était sorti trois fois, exactement, de la pièce pour reprendre ses moyens. Alix ne comprenait toujours pas son rôle dans tout ça : si elle était si handicapante sur tous les points, comment les Ætheri pouvaient s'en contenter ? Elle aurait bien voulu en parler au premier concerné, néanmoins cela serait trop présomptueux de sa part, surtout en tant qu'Humaine. Elle avait déjà entendu parler d'entrevues avec les autres époux et épouses, mais… Ce qu'elle savait aussi, c'était qu'une autre Humaine faisait partie du lot. Au moins n'était-elle pas seule dans cette épreuve, surtout avec Brethil à ses côtés. Elle priait chaque jour et chaque soirée de lui accorder un sursis, une nuit de plus…

" Je vais très bien, je vous assure. Peu de temps après son tatouage – une séance particulièrement insoutenable d'ailleurs – un délégué de Delawam s'était rendu dans ses quartiers pour lui proposer plusieurs remèdes et apaisants. Un baume, en particulier, diminuait son stress physiologique et lui assurait des journées plus paisibles. Non vraiment, elle se sentait bien auprès d'eux, leur médecine qu'on aurait pu penser rudimentaire était hautement poussée, et intéressante.
- Vous mentez. Il posa son index sur sa propre tempe, afin de lui faire comprendre où il voulait en venir : Là, vous tremblez. Coupable, la Petiote avoua son mal par un regard abattu. En vérité, elle ne se sentait en sécurité que dans cette chambre et auprès de son Ange Gardien. Aujourd'hui aussi, elle avait croisé le regard méprisant de quelques Chamans, sans parler des ragots qui filaient à son sujet. "Elle est faible." "Notre Roi va épouser un cadavre." "Jamais elle ne portera d'enfants." Et tant d'autres.  Leur méfiance se jumelait à leur haine viscérale. Quoi qu'elle dira, quoi qu'elle fera, Alix restera un poison pour eux. Sa survie n'était assurée que par leur dévouement à la Déesse.
- Je commence à me perdre. J'ignore ce qu'il se passera, ce qu'il m'attendra après ce mariage. Il hocha la tête, comprenant très bien cet état d'esprit propre aux Élus.
- Il reste encore plusieurs détails à régler avant la cérémonie. On a déjà dû vous en parler : votre tribu d'appartenance sera primordiale. Elle acquiesça doucement, s'étant renseignée de son côté sur les divers responsabilités et traditions au sein de chaque clan. Vous n'êtes pas qu'une simple Humaine. Surprise, ses yeux s'écarquillèrent sur le prêtre, demeurant de marbre. Vous avez vécu parmi les Elfes, vous priez Phoebe, vous avez connu la vie nomade parmi les Voyageurs, et surtout vous avez maintes fois tué durant votre enfance. Les Esprits parlaient. Elle ne pouvait les voir, mais elle était consciente que certains d'entre eux s'étaient intéressés à son cas, à son passé. Cette dimension lui paraissait terrifiante, comme si on lui ôtait sa peau pour y lire à l'intérieur. En êtes-vous encore capable ? Elle ne comprenait pas où il voulait en venir. Êtes-vous toujours cette personne ou aspirez-vous à en devenir une autre ? Pâle à l'accoutumée, la Mohr paraissait pourtant bien plus blanche que les peintures du Raoni. De la sueur perlait sur son front alors qu'elle ressassait cette vie qui était, tout bonnement, la sienne. Ses lèvres se décollèrent, un son n'en réchappa que lorsque son incertitude s'amenuisa.
- Je ne pourrai pas changer. Si j'en suis ressortie vivante… Ses idées s'entrechoquaient en son être, toutefois cela suffit au Chaman.
- Étant donné votre cas, la logique voudrait vous amener à joindre Aylimr. Seulement… Un sourire se dessina sur son visage. Vilénie ou réelle empathie ? De charmantes connaissances vous attendent ailleurs. "

Alix n'eut même pas le temps de cligner des yeux qu'elle se retrouva dans la nature, au beau milieu des plantes carnivores et à quelques centaines de mètre de créatures affamées. Elle retint son effroi en se relevant, sa bouche sceller sévèrement par ses mains tremblantes. Était-ce un nouveau défi ? Pourquoi l'envoyait-on une nouvelle fois dans cette forêt ? Des hurlements lointains lui parvenaient, une ode à la faim. C'était comme ce rêve… Un jappement familier se distingua parmi la cohue et le bruissement plus fort l'attira. " Lug ? Très étonnée de retrouver son compagnon poilu ici, Petiote ne se fit pas prier pour se rapprocher de lui. D'ailleurs, il était venu avec une chimère plus petite. Je te connais, toi… Tu es l'animal que j'ai soigné. " L'avait-on téléportée exactement là où elle s'était tenue ? Il fallait croire. La créature sembla approuver par un geste de la tête et s'éclipsa sans tarder. Quant à Lug, il sembla vouloir l'emmener quelque part. Au moins : en "sécurité".

Non loin d'elle, un Chaman ensevelie sous les peaux de bêtes l'avait épiée depuis le début. " Mior t'attend, Fille des Monstres. " Énonça-t-il, tapi dans les fourrées.


959 mots ~
Post sur la tribu ♪




By Jil ♪
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34266-latone#672534
Invité
Invité

avatar
Mer 25 Mar 2020, 18:05



La Main | Entrevue



Cet homme se révéla être un moulin à paroles, presque autant que lui-même. Il avait entendu dire que les élus comportaient un Ange extrêmement bavard lui aussi... De quoi alimenter une compétition. Devaraj soupira. « L'Empereur du Léviathan est sous la coupe de l'Æther du même nom. Pour se maintenir en vie, il a besoin de faire des rituels sacrificiels avec sa femme. Il se trouve que c'est moi qui l'ai, sa femme, alors il est en train de mourir et je vais l'achever. Ne ratez pas cela, ce sera spectaculaire. » Il l'avait lu dans le livre, après tout. Le Chaman se darda d'une grimace malsaine. « Je suis très renseigné sur tout, comme l'on été les Suprêmes de l'Au-Delà avant moi. » Roi des Espions ou Empereur de l'Indiscrétion seraient des titres plus adéquats à leurs couronnes, le pire étant que ses dignes prédécesseurs n'étaient pas aussi paranoïaques que lui. Depuis sa prise de pouvoir, il avait donc décuplé considérablement l'organisation de la tribu Taom, ainsi que son nombre, pour être certain d'atteindre des hauteurs autant faramineuses qu'inutiles en terme d'espionnage. Il n'y pouvait rien. C'était si facile... Le Monde des Morts permettait d'avoir à portée de main tout le passé et tout le présent. La seule chose difficile et complexe dans ce processus, c'était de déterminer une utilité à cette énorme masse d'information. Oui, j'ai des millions d'Espions, je sais que Lord porte une chaussette trouée et que la femme du boulanger fantasme sur son voisin. A quoi cela me sert-il ? Hum. Peut-être devrait-il se lancer dans l'écriture d'une encyclopédie mondiale.

Un rayon de soleil traversa la fenêtre pour venir réchauffer une partie de son corps. « Pourquoi Jun viole des gens ? Vous feriez mieux de lui poser la question vous-même, tenez. » Il désigna en tendant mollement un bras, un totem d'Ezechyel, une statuette de corbeau en bois qui reposait dans une alcôve sous la fenêtre. « Il ne répond pas mais il écoute. » Oui, oui, Ezechyel était Jun qui était son père, tout le monde savait. « Ces enfants-là sont cauchemardesques parce-que... » Le Chaman s'arrêta, examinant une supposition. « Parce-que leur père doit être relié à l'Æther des Cauchemars. Vous savez, là-haut, ce n'est pas si différent d'ici-bas. » Les dieux jouent aux échecs et dorment sur des nuages géants entre deux apocalypses. Il les avait surpris, impossible de dénier. « L'amour et la haine, ça se confond vite. » Devaraj fit une moue. Il fixait le plafond rempli d'arabesques qui lui donnaient le tournis.

« Je suis... » Comment dire ? J'ai envie de baiser ou de dévorer tous les mages puissants que je croise. « Magiophile. » Qu'il se débrouille avec cette réponse. « Et je préfère les hommes. » Ou les femmes qui ressemblent à Lilith. « C'est juste pas pratique pour se reproduire. » Le visage de Jezekael s'imposa dans son esprit. Il sourit comme un imbécile, certain qu'il arriverait à faire céder l'Esprit de la Mort à ses avances, un jour futur. Il fallait bien trouver de quoi s'amuser dans ce monde pourri. « La Reine des Magiciens est un reflet maléfique. Il y a un roi Humain qui est en fait un Sorcier. Le Roi des Anges a une couronne Démoniaque.  Erza a assassiné l'ancienne Reine de Glace avant d'aller croupir dans une taverne du Léviathan. Les Alfars ont envoyé des toiles de maître aux gouvernements des autres races pour pouvoir surveiller ce qu'il se passe... Ingénieux, j'aime beaucoup les voir se casser la tête alors que j'ai tout ce dont ils rêvent à portée de main et qu'en plus je ne m'en sers pas. » Il marqua une pause et tourna son visage vers le Déchu. « Quant à mes secrets, je suis trop paranoïaque pour en avoir beaucoup, et il ne faudrait pas que je vous révèle tout dès maintenant, auquel cas vous allez vous ennuyer par la suite. » Il reproduisit l'espèce de sourire mystérieux et insupportable de Jezekael. N'importe qui aurait été écrasé ou affolé par ces révélations successives, peut-être pas Adam. Cela signifiait entre autre, qu'il ferait un bon Chaman, c'est à dire quelqu'un capable de survivre aux apocalypses divines sans broncher.

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

[Event] Une main à marier

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 4 sur 6Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6  Suivant

 Sujets similaires

-
» Tendre la main vers son prochain [Event part 2 - PV Alyska]
» | La Main de Dev, HRP |
» [Rp Spécial] - Une main
» La rédemption est à portée de main...
» Un coup de main svp ! [Shawn Goldrun]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Ouest :: Mer Maudite :: Awaku No Hi-