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 [A] - Union Blanche

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Dim 24 Nov 2019, 20:47





Partenaires : Alaster et Anya
But : Se marier /sbam
RP précédent : Ici

"Vous me faîtes chier, vous savez." Leurs regards se foudroyèrent l'un, l'autre. Façon de parler, car elle avait ses orbites étaient vides. "Ce n'est pas mon rôle de plaire, Majesté." répondit l'Oracle dans son cynisme habituel. Ils ne s'étaient jamais appréciés. Lui car elle n'était qu'une vieille bique qui le dérangeait et l'empêchait d'agir sa guise, elle car il n'était qu'un gamin irrespectueux et sacrilège. Pour couronner le tout, ils ne pouvaient pas s'éliminer l'un, l'autre, puisque le roi était intouchable tout comme l'était celui ou celle qui s'érigeait au rang de Kaori et d'Oracle du peuple chamanique. Malheureusement, un fou ne s’embarrassait pas de respecter les loi. "Faîtes attention aux escaliers, ils sont glissants..." commenta le Chaman avant de lui tourner le dos d'un air dédaigneux, pour sortir de la tente.

"Si je comprend bien, une nouvelle Aether est apparue pour se venger du fait que tu couches avec ta sœur, c'est ça ? Elle souhaite que nous cessions ce genre de pratique incestueuse et te fais ressentir un profond dégoût pour cet acte." Delawam se demandait s'il devait rire ou pleurer. Par respect ou par instinct de survie, il garda un air compatissant sur son visage. "Bingo." grommela le roi, renfrogné sur lui-même. Les deux hommes parcouraient un des couloirs à colonnades du palais, sans direction précise. "Et c'est pour véhiculer son message qu'elle a envoyé chez toi, cette... femme ?" Devaraj suivit le regard de son ami et hocha la tête en haussant les épaules. Derrière eux se tenait une jeune femme en robe de mariée, souriante, un bouquet de fleurs dans les mains. C'était un Esprit qui ne cessait, depuis dix jours, de demander en mariage Devaraj, jour et nuit. Elle le suivait partout, même dans son lit. Comme ce n'était plus viable, il s'était défoulé en écrivant une lettre d'insultes à son père tout en lui demandant de l'aide. C'était une pratique qu'il faisait souvent pour extérioriser. A la fin, il réduisait le papier en mille morceaux et cela avait quelque chose de jouissif. Il ne s'était donc absolument pas attendu à recevoir une réponse de Jun à son courrier. Comme quoi... Il y avait du bon en cet homme ? Quelle drôle d'idée...

En attendant... Les conseils de son père confirmaient les dires de l'Oracle et concordaient avec la présence de la mariée et les récents événements. Les dieux exigeaient du sang neuf pour son peuple. Comme s'il suffisait de dire bonjour et de faire une journée porte ouverte pour accueillir n'importe qui chez eux... Le roi se mordit la lèvre. "Tu devrais faire comme l'Ultimage." déclara Delawam. "Faire comme cette folle qui a essayé de m'étrangler ? Je m'amuse déjà." Devaraj ricana jaune en attendant la suite. Ils étaient arrivés dans un salon feutré, non loin des bains. Le roi se servit un verre d'alcool fort. Il en aura besoin. "Organiser une Main." Gloup. "Pour qui ?" Gloup. "Bah... Pour toi." Un grand sourire éclaira le visage du Draugr. "J'ai parié avec Raoni, de toute façon. Tu n'as pas le choix, je n'ai pas envie de lui donner deux cent cinquante mille bisons." Devaraj manqua de recracher son verre. "Parce-que tu crois vraiment que des gens seraient assez fous pour se porter volontaires ?!" Il se massa le nez. "Non, en effet. N'empêche que c'est toi qui devrais commencer. Les dieux ne se contenteront pas d'un Draugr. Si des alliances se forment ensuite, nous prendront exemple sur toi. Je suis sûr que Zawa'Kar rêve de se marier avec une Réprouvée." Un bref rire les traversa. lorsqu'une petite voix fluette et enfantine lança derrière eux. "Je suis bien d'accord avec cette idée."

Devaraj avait complètement oublié la présence de la mariée. "Oh toi ! On te demande pas ton avis ! Ferme-là, salo-" Delawam le coupa. "Dev ! Dev, je te rappelle que la dernière fois que tu l'as insulté, une femme aux ailes géantes est apparue pour te casser la gueule. " Vrai. Blanche détestait qu'on manque de respect à ses envoyés, apparemment. "Pardon. C'est génétique, ça se soigne pas et ça sort tout seul." Il n'avait pas l'air désolé le moins du monde. "Bon... Tu sais quoi, je vais mettre les boules quies qu'on ma offert et réfléchir à la situation. Avec eux, je n'entends plus rien, ni les mortels, ni les dieux, c'est le pied !" Il avait l'air d'avoir prit dix ans suite à leur discussion. "Tu as bien de la chance... Il faudra qu'on les examine pour essayer d'en faire des copies. Tout le monde en voudrait..." Au fond de son cœur, il savait parfaitement que Delawam avait raison. Il n'avait pas pensé à l'organisation d'une Main, mais il savait déjà qu'il devait être l'acteur principal pour satisfaire les Aetheri. Or, jamais, au grand jamais, il ne permettra que leur colère s'abatte une seconde fois sur son peuple par sa faute.

Allongé sur son lit et coupé du monde grâce aux boules quies, Devaraj repensait aux deux individus qui lui avaient confié cet artefact. Il ne connaissait pas leur identité et le rapport des espions qu'il avait envoyé était quelque peu flou. Au moins, il avait réussi à déterminer que l'homme s'appelait Alaster, un berger de nationalité Déchue. Il décida de lui écrire les mots suivants : J'aimerai vous offrir ma Main pour vous remercier de votre cadeau. Étant donné le Péché de cet homme, il aura probablement la flemme de répondre à ce message, mais enfin... Quant à la femme, Devaraj lui réservait la même lettre mais il n'avait pas encore réussi à la retrouver.


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Mitsu
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Mitsu
Sam 30 Nov 2019, 00:35

Jun regarda la lettre que lui avait tendue Alaster. Les deux hommes étaient assis dans l’herbe grasse des pâturages du Cœur Vert. Il resta silencieux un temps puis se mit à rire, un peu moqueur. « Ce n’est pas drôle. » « Oh si. » L’Æther se laissa tomber en arrière, atterrissant sur la laine du Weltpüff qui le suivait un peu partout. Il le suspectait d’être un Eversha mais préférait ne pas vérifier. « Qu’est ce que je dois faire ? » demanda le Déchu. « Accepter. On ne dit pas non à un Roi, surtout pas au Roi Fou. » Il souriait comme un gamin. Devaraj n’agirait sans doute pas de façon disproportionnée si Alaster ne répondait pas mais on ne savait jamais. Un coup de folie et, paf, plus de Cœur Vert. Il ne le laisserait pas faire dans tous les cas mais il valait mieux limiter les risques. Il n’avait pas envie de devoir faire œuvre de puissance face à son fils. Il attendrait que celui-ci le défi sérieusement pour lui rappeler qu’il avait le pouvoir de lui mettre une fessée cul nu en public. Il espérait ne pas en arriver à de telles extrémités. Il essayait d’établir des relations saines avec ses enfants et ce depuis quelques temps. Il prenait sur lui. « Mais enfin… Je ne sais même pas ce que je faisais là-bas. Il y a méprise… » « Est-ce vraiment important ? Ta mère est une Orgueilleuse. Une fois que tu seras marié à cet homme, elle te laissera tranquille, même si tu ne pourras sans doute pas tout lui dire à son propos. » Le Déchu fit la moue. « J’imagine que oui. » Ça faisait des lunes que sa mère lui organisait des rendez-vous romantiques auxquels il avait la flemme de se rendre. À chaque fois qu’elle débarquait dans la ferme Dah Numen, c’était pour lui reprocher son manque d’activité. Elle voulait des petits enfants. « Ça ne la contentera pas pour autant… Les enfants… » « Tu n’auras qu’à prendre une apparence féminine à ta prochaine mue. » Jun le fixait avec une mine amusée. « Quoi ? Non mais… » Alaster n’avait jamais changé d’apparence. À chaque mue, il ne se sentait pas d’humeur à imaginer quelque chose de nouveau. Il aimait bien comment la nature l’avait fait. Son corps était un peu grand mais la ferme était adaptée à sa morphologie. Les pâturages lui allaient bien. De toute façon, pendant ses mues, il était tellement irritable que le moindre commentaire désobligeant aurait provoqué sa colère. C’était peut-être les seules fois où il était possible de le voir énervé. La mue le faisait souffrir. Il avait mal au ventre, avait l’impression d’être un moins que rien et pleurait comme un bébé après s’être emporté à la moindre occasion ; en plus d’avoir l’impression que le monde était contre lui. « De toute façon, mon fils a un harem. » Le Paresseux resta silencieux. Il se demandait comment l’homme en question pouvait gérer tout ça. Rien que d’imaginer plusieurs femmes dans son lit lui donnait une étrange envie de dormir pour fuir la situation.

« Bonjour. » Jun sursauta lorsque la voix sortit de nulle part. Il leva les yeux pour apercevoir une femme blonde. Il ne l’avait pas senti arriver. Alaster souriait, lui. « Bonjour. » Il ne la connaissait pas mais était poli, même si c’était étrange que quelqu’un vienne se frayer un chemin dans son champ. « Hum. » fit Jun en détournant les yeux d’elle. Il le sentait. Depuis qu’il l’avait reconnue, il arrivait à deviner qui elle était à chaque nouvelle apparition. Il ne pouvait en être certain mais il attendait la suite avec impatience. Si elle commençait à parler de façon étrange, il serait fixé. Oh bien sûr, les Maîtres du Temps étaient des personnes complètement dérangées mais ils n’étaient pas elle. « Nous devrions y aller. » dit-elle à Alaster. « Y aller ? » répondit l’homme. « Il m’a dit que nous devions y aller. » « Où ça ? » demanda alors Jun, sentant naître dans sa poitrine un agacement certain. « Voir Devaraj pour nous marier. » « … Pardon ? » Là, maintenant, il était particulièrement irrité. Il se leva et la prit par l’avant-bras. La réaction d’Alaster fut un simple haussement de sourcil. « Vous n’allez pas vous marier avec lui, non. » « Si… » « Non. » Elle fut troublée par la brutalité du dernier mot. Elle ne comprenait pas en quoi ça le regardait. Que faisait-il là, déjà ? Elle le voyait un peu trop à son goût et sa présence fissurait son jeu d’acteur. Elle avait du mal à maintenir son rôle, celui qu’elle devait prendre, parce que son frère le lui avait murmuré. « Qu’est-ce que ça peut bien vous faire ? » finit-elle par demander en essayant de dégager son bras de sa poigne. Comme elle tirait fort, un sourire vicieux passa sur le visage de l’Æther qui la lâcha d’un coup. Elle tomba par terre. Il s’avança vers elle et lui attrapa les poignets pour la bloquer au sol. « Vous… vous me faites mal ! » « Jun. » souffla Alaster sans bouger. Le concerné expira, laissa quelques secondes s’étirer et finit par s’écarter, non sans serrer les dents. Il se rassit, se murant dans un silence glacé. Le Déchu se leva et aida la jeune femme à se relever à son tour. « Il est un peu soupe au lait parfois, rien de bien méchant. » Le Weltpüff, qui avait été sur le point de partir, se réinstalla tranquillement, se collant à l’Æther. Une forme de soutien sans doute. « Vous feriez mieux d’y aller. » souffla le berger à temps partiel. Il allait tuer son fils s’il la touchait ou, mieux, il serait le seul Chaman qu’il garderait en vie.

Quelques temps plus tard, Anya et Alaster apparurent sur l’Île Maudite. Le berger était habillé d’un pantalon simple et d’un haut qu’il aimait beaucoup, ample, qui était couvert de poils de chat. Le sien n’avait pas arrêté de le coller le matin et il perdait sa fourrure comme jamais. À croire que c’était fait exprès. Il avait eu la flemme de se débarrasser de l’invasion de poils. La jeune femme blonde, elle, était habillée de fourrures, déjà parfaitement adaptée à l’île. Le Déchu n’avait aucune idée d’où il se trouvait exactement mais ne semblait pas s’en formaliser. Il se disait qu’il le saurait bien assez tôt.

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Jeu 05 Déc 2019, 20:47





Penché sur les pages d'un livre à l'apparence banale, Devaraj laissait ses yeux détailler les lignes inscrites par une encre magique page après page. L'ouvrage recueillait par magie des milliers de rumeurs qui couraient sur les Terres du Yin et du Yang et se mettait automatiquement à jour. Le Chaman ne s'y intéressait pas mais espérait seulement se détendre avec cette lecture ludique, se vider l'esprit de ses problèmes pendant qu'il pensait à son petit frère en train de monter l'Impératrice Blanche déguisée en dragon, ou bien encore pendant qu'il essayait de se représenter le taux de niaiseries dégoulinantes que formaient cette humaine et son angelet roux. Finalement, la majorité des rumeurs tournaient autour de l'amour et du mariage, alors qu'il essayait justement de se débarrasser de cette idée collante qui lui donnait des mauvais frissons. Il s'était déjà marié une fois et cela ne lui avait pas réussi. Serait-il au moins capable de recommencer une seconde fois, avec brio et non par un cuisant échec ? Certes, se lier avec des inconnus et pour un contrat d'affaire, cela devrait limiter l'apparition en son être de sentiments extrêmes et destructeurs, comme l'amour, la jalousie, la haine, l'envie... Par ailleurs, il avait réussi à ne plus faire de crise depuis son retour du pèlerinage, c'est à dire que sa magie ne lui avait pas échappé des doigts à cause d'une crise de colère, à part la fois au chalet. Hum ! Un mal de tête lui brouilla la vue. S'il était honnête avec lui-même, il se rendrait compte qu'il n'avait pas envie de s'unir une nouvelle fois, car son expérience précédente était associée à la souffrance. Ses souvenirs étaient flous pour certaines périodes, mais il y avait une chose qu'il ne pouvait pas oublier : la douleur. Avait-il peur ? Oui. Parfois, il n'était rien de plus qu'un enfant traumatisé. Avec une couronne d'un peuple fanatique sur la tête. Là était le vrai problème : il ne pouvait pas se permettre d'échouer, cette fois-ci. Il y avait tout ce à quoi il tenait au creux de la balance : les siens.

"Pourquoi ne pas parler de votre passé ?" dit-il en se retournant vers les mariées. Oui, depuis peu, elles étaient deux. La première envoyée avait été rejointe par une autre tout aussi agaçante et tenace, car, citons : Devaraj n'était pas assez rapide à exécuter les ordres de la Déesse et que s'il obtempérait pas avant la fin du mois, une apocalypse terrible engloutira l'île et ses habitants. Un peu bizarre de se voir prononcer ces mots par un minois adolescent et niais. Heureusement, le Chaman était habitué à l'absence de logique dans son environnement. Assis sur son trône, avachi, plutôt, il attendait patiemment une quelconque réponse. Son poing soutenait son menton et lui arrachait une moue lasse et fatiguée. Il n'avait pas dormi depuis plusieurs jours car elles n'arrêtaient pas de le réveiller pour le demander en mariage. Les seuls moments de repos qu'il avait pu gratter étaient quand il portait les boules quies, qui coupaient la magie du Lien Divin. Le blond en était devenu que de plus en plus reconnaissant à ces deux donateurs. Néanmoins, pas assez pour regretter d'avoir de les avoir foutus dehors en pensant qu'ils étaient venus pour l'assassiner. Le Chaman ne s'était pas peint la peau, ni rasé, ni coiffé. Il portait une vieille tunique ouverte sur le torse dont il se servait parfois la nuit quand il avait froid.

"Nous n'en avons pas. Nous sommes des avatars de la Déesse purificatrice et le seul but de notre existence est de vous délivrer son message, après quoi nous retournerons d'où nous venons, au Néant." Sa voix était autant monotone que vide de sentiment, pire encore que la Reine des Esprits, et ce n'était pas rien. "Ça à l'air cool." lança le Chaman avec un cynisme à l'acide pur. Super, même ses serviteurs étaient chiants. Cette folle se permettait de lui envoyer des Esprits qui n'existaient même pas pour de vrai... Quoique, maintenant qu'il y pensait, si certains Aetheri pouvaient produire de leurs propres mains des créatures avec une conscience, pourquoi s'acharnaient-ils sur les mortels pour leur vouer un culte ? "Hm. Et elle est comment, votre Déesse Purificatrice ?" Blanche, certes, avec plusieurs paires d'ailes, une grande robe éblouissante et le même visage que ceux des vieilles tantes réprobatrices dont la sévérité incroyable faisait trembler toute les familles. Il n'avait rien pû voir de plus pendant sa très courte apparition. "Je ne suis pas autorisée à en parler." Pitié qu'on lui épargne le besoin d'avoir cette conversation... "Quand est-ce-que vous allez obéir ?" La deuxième était encore plus horripilante, en fait. Elle avait quelque chose de hautain, dans sa voix. "Oh je ne sais pas, j'attends que vous soyez deux mille à mon chevet, pas avant." Le pire était qu'il n'osait pas vraiment se permettre des insultes trop poussées. La première fois qu'il avait essayé, poussé par son sarcasme infini, le résultat ne lui avait pas plu. Il y avait de bonnes chances pour que l'Aether réapparaisse devant lui pour le gronder s'il faisait quoique ce soit de mal pouvant outrer ces jeunes donzelles. Il poussa un soupir gros comme le monde. Que pouvait-il faire ? Il avait envoyé le message à ce berger... Étonnant qu'il puisse être berger celui-là d'ailleurs, c'était un métier physique et chronophage.

Le Chaman releva les yeux vers les mariées. La première semblait triste sur le point de se suicider et la seconde prête à lui foutre une baffe. "Bon ça suffit. Je vais organiser quelque chose, mais cela demande du temps et une préparation minutieuse, surtout si vous n'arrêtez pas de me déranger toutes les dix minutes. Et avant cela, j’attends la réponse à ma première demande..." Qui n'arrivera jamais, clairement. "Alaster se trouve devant votre porte." Qui s'ouvrit à ce moment précis pour dévoiler les deux invités, conduits jusqu'à la salle du trône par la garde royale. Les trois pauvres hommes expliquèrent rapidement que ces deux personnes étaient apparues comme par magie au milieu d'une place à Zaowa. Ils bredouillaient, inquiet de subir le courroux du roi, mais ce dernier ne s'en formalisa pas. Son regard se posa tout d'abord sur la blonde alors qu'il répondait aux soldats en s'adressant à moitié à la jeune femme par la même occasion. "Oui, c'est une habitude apparemment. Je note tout de même une amélioration par rapport à la dernière fois..." Jun lui avait dit que cette femme était "en quelque sorte une Reine", que le mariage sera "bénéfique" et qu'il "ne devait pas la toucher". Et puis quoi encore ?! Autant lui demander directement de danser sur un pied autour d'une statuette en jambon pendant deux-cent-soixante-six jours consécutifs. Évidemment, son père ne s'était pas embarrassé de lui expliquer quoique ce soit d'autre.

Le roi ne s'était même pas relevé pour saluer les invités. A vrai dire, on aurait dit qu'il allait bientôt fusionner avec son siège. Le blond contempla ensuite le Déchu. Même s'il ne s'attendait pas à une visite aussi... rapide, ni aussi... abrupte en préparatifs, sa surprise n'atteignait pas celle de la première rencontre et cela lui permettait au moins de garder son sang-froid. "Je constate que vous avez toqué à la porte. C'est bien... La prochaine fois que vous allez chez un hôte, pensez à le prévenir avant. Il paraît que c'est utile pour rester vivant." Il allait se noyer dans son sarcasme dans quelques secondes. Le Suprême de l'Au-Delà congédia la garde après s'être enfin relevé au terme d'un effort surhumain. "Bienvenue parmi nous. Je vais vous montrer vos appartements pour que vous vous reposiez de votre voyage avant de m'expliquer la raison de votre apparition." Mais lorsque la porte se referma de nouveau, un phénomène aussi rocambolesque que terrible se produisit. Les deux mariées se précipitèrent vers les deux invités pour poser une multitudes de questions. Elles se coupaient la parole entre elles et ne semblaient jamais s'arrêter. "Vous avez quel âge ?" ; "Vous faîtes quoi dans la vie ?"  ; "Quel est votre poids ? " ; "Et vos mensurations ?" ; "Vous avez des enfants ?" ; "Vous en voulez ?" ; "Que pensez-vous de l'inceste ?" ; "Aimez-vous la pureté ?" Elles leur tournaient autour comme des mouches agacées et le plus surprenant étaient que leur corps et voix éthérés étaient visibles par tous. Devaraj ouvrit la bouche plusieurs fois pour essayer d'en placer une, sans succès.

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Mitsu
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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Mer 15 Jan 2020, 15:36


Un léger sourire apparut sur les lèvres de la jeune femme. Le sarcasme avait un goût à la fois doux et acide. Le Roi, sur son trône, semblait le maîtriser à la perfection. Avachi sur ce dernier, il lui sembla qu’il allait bientôt le traverser ou donner naissance à une nouvelle créature, mi-homme mi-chaise. Ça la fit rire intérieurement. Elle se garda, bien entendu, de tout commentaire à ce sujet. « Nous nous doutions qu’un Roi aussi bien informé que vous nous repérerait avant notre arrivée. » dit-elle sans la moindre once de sarcasme. En fait, c’en était un mais elle craignait qu’il ne la jette dans le volcan si elle l’exprimait clairement. Ce n’était pas pour sa vie qu’elle avait peur mais plutôt pour la pérennité de sa mission. En réalité, au fond d’elle, elle avait presque envie de se battre avec lui, afin de déterminer qui, d’elle ou de lui, avait la meilleure répartie. Pourtant, elle ne pouvait pas se le permettre. Il lui avait confié qu’elle était née pour être sa Reine. Ça n’avait que peu de sens puisqu’elle savait parfaitement qu’elle mènerait des existences parallèles. Elle ne comprenait pas le but ultime de ces manœuvres. Elle les comprendrait sans doute plus tard. Alaster, lui, avait été impressionné par Zaowa. Il se sentait un peu nauséeux à cause de la magie mais tenait sur ses pieds. Les soldats lui avaient rappelé ses années parmi la Garde d’Avalon. Il avait été un piètre guerrier, au grand damne des membres masculins de sa famille. Il avait néanmoins gardé quelques bons restes. Rien de bien folichon mais il n’était pas si démuni que ça. En attendant, maintenant qu’il avait de nouveau Devaraj sous les yeux, il ne put s’empêcher de penser que le domaine royal était à l’image de son Roi : incroyable. Il se sentait un peu petit, en réalité. Il tenait le choc mais la situation était assez inhabituelle pour lui.

Lorsque les deux femmes se jetèrent sur eux, Alaster eut un léger mouvement de recul. Il fut le seul. La blonde ne bougea pas. « Je ne sais pas vraiment. Je ne compte plus. » dit-il d’une voix qui aurait apaisé un hyperactif. Il avait perdu le fil au fur et à mesure des siècles. Les jours se ressemblaient à la ferme Dah Numen et au Cœur Vert. Il était éternel. L’âge n’avait aucune importance. « Je suis berger et… » Elles parlaient vite, si bien qu’il finit par ne plus chercher à répondre entre leurs questions. Il attendit qu’elles se calment, les fixant d’un regard qui pouvait laisser présager qu’il s’était mis en veille. Il trouvait leur apparence étrange mais n’avait pas l’inquiétude de beaucoup d’individus. Il savait qu’il ne connaissait pas tout. Il n’était même pas sûr de savoir décrire un Alfar précisément. Peut-être appartenaient-elles à une race dont il ignorait tout ? Il n’avait pas voyagé tant que ça, après tout. Il était même plutôt casanier.

La blonde, elle, fit quelques pas en direction du Monarque qui s’était relevé. « Ne vous inquiétez pas, je ne ressens pas le besoin de me reposer pour l’instant, Hǫfðingi. » commença-t-elle, comme si son esprit avait la capacité étonnante de faire abstraction de tout ce qui ne l’intéressait pas. En réalité, elle entendait les questions mais avait choisi de rester muette. « Nous sommes ici pour nous marier avec vous et pour apporter à votre peuple. » dit-elle, sans augmenter le volume sonore de sa voix. Elle présageait que c’était le meilleur moyen pour que la mariée et sa collègue haussent également le ton. « Ce sera plus long pour Alaster mais je présage qu’il fera un excellent Aylimr ou Delawam. Il ignore tout des Chamans. » Elle n’était pas non plus spécialement savante sur la question. Si, en réalité, mais tout lui venait par morceaux. Il y avait ce que son frère lui avait dit et il y avait son instinct. Des connaissances qu’elle ne pensait pas posséder passaient dans son esprit au fur et à mesure. C’était comme redécouvrir des choses endormies, qu’elle avait soigneusement rangées dans sa tête et oubliées. « Son statut de Déchu le place en bonne position pour le commerce. Il me semble que vous avez une entente sur les produits de fertilité et d’infertilité. Quant à Delawam, malgré la Paresse qui l’habite, il saura y faire avec le temps. Enfin, son sort ne me concerne pas réellement. Je l’ai amené avec moi parce que mon frère me l’a demandé. » Elle laissa un temps passé. Elle était sur le point de lui promettre une union fertile et faste mais se retint. Ce qu’elle savait la plongeait dans un état étrange. Les mots qu’elle prononçait lui semblaient presque faux. Si cela se trouvait, il allait la regarder et lui rire au nez en la traitant de folle. Elle n’avait aucune preuve de ce qu’elle avançait. C’était comme si elle était en train d’inventer une histoire. Les bases de ses connaissances ne lui apparaissaient nulle part et c’était troublant. Alaster continuait à écouter les dizaines de questions qui pleuvaient sur lui et la blonde. « J’aimerais intégrer Kazak. » dit-elle sans expliquer pourquoi. Elle n’arrivait pas franchement à accéder aux savoirs sur le mariage. « Je crains cependant d’ignorer les modalités du mariage chamanique. Il faudra nous l’expliquer. De toute façon, ça ne changera rien. Je suis née pour être votre Reine. » précisa-t-elle, semblant étrangement convaincue par cette vérité avant de tourner la tête vers les émissaires divins. « Je vous aurais bien répondu mais il vaut mieux garder une part de mystère. Si le Roi en vient à connaitre chaque parcelle de notre existence, le mariage sera bien vite sans saveur. » Alaster ne dit rien mais il devait avouer être aussi de cet avis, même si, dans son cas, il n’y avait pas grand-chose d’important ou d’extraordinaire à noter.

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Sam 18 Jan 2020, 13:48






« Et vous ? Où avez-vous appris tout ceci au sujet des Chamans ? Vous devriez être dans le même état d'ignorance que votre collègue. » grogna Devaraj, longtemps après que la jeune femme se soit tût et que les deux pipelettes d'Esprits aient épuisé leurs réserves de questions. Il était consterné par le niveau de connaissance de son interlocutrice, cela valait bien la peine de se dissimuler avec autant d'efforts. C'était presque comme si elle avait elle-même créé ce peuple ! Contrarié, il s'affala un peu plus. Le Déchu semblait s'être endormi debout, ce qui était à la fois surprenant et fascinant à regarder. Le roi avait posé son regard spectral sur la silhouette vacillante d'Alaster, comme si cela allait lui permettre de faire taire les émotions contradictoires qui le tiraillaient. Il était partagé entre le soulagement de voir que les deux prétendants avaient répondu de façon positive à son invitation contre toute attente, la crainte de faire une connerie en les choisissant eux sans raison spécifique autre qu'un joli cadeau et le désespoir que son action se montre par la suite inutile et stérile, ou qu'il finisse par la réduire en miette avec sa folie. A quoi bon entreprendre des projets s'il finissait toujours par détruire tout ce qui l'entourait ? Le Chaman ferma les yeux, visiblement déprimé.

La discussion, ou plutôt le monologue de la blonde le laissait perplexe, non seulement parce-qu'il avait bien du mal à saisir la véritable nature de cette femme, mais aussi parce-que son instinct lui soufflait que quelque chose n'allait pas. C'était un sentiment léger, très enfoui dans son être, inatteignable, de sorte qu'il ne pouvait pas mettre le doigt sur ce qui le dérangeait ni trouver des mots pour le décrire. Paradoxalement, c'était présent, omniprésent. Cela dansait sous ses yeux et le prenait à la gorge. Peut-être que ce n'était pas son intuition à lui mais celle qu'un Æther mieux informé que lui sur les lignes du Destin. Quoiqu'il en soit, c'était là, au fond de son esprit, clair et bien ancré. Pourtant, il ne faisait qu'obéir à Blanche et cette dernière devait d'ailleurs être satisfaite puisque ses deux messagères semblaient ravies. « Pouvons-nous êtes demoiselles d'honneur ? » « J'ai toujours rêvé d'assister à un mariage ! » « Je porterai une robe rose avec des fleurs jaunes ! Est-ce-que vous aimez le rose ? » Il y avait des choses que certains Ætheri ignoraient et que d'autres Ætheri savaient. Le Chaman fit abstraction du caquètement avec un sang-froid étonnant, sûrement dû à des années d'expérience passées à entendre les bavardages des Esprits tout autour de lui, où qu'il soit. Il ne cessait de repenser au message de Jun, lui indiquant qu'il ne devait pas toucher à cette femme. Pour une fois, il était plutôt d'accord avec son père. Pourquoi clamait-elle être née pour être sa Reine ? Il ricana. « Savez-vous au moins ce que cela implique d'être ma femme ? » Devenir folle, entre autre.

Le roi se leva et descendit quelques marches pour arriver à hauteur de ses invités, qu'il dévisagea sous toutes les coutures. Le Déchu était plus grand que lui, plutôt alléchant comme la plupart de ses congénères. Il avait l'air calme et détaché et Devaraj se dit qu'il survivrait plutôt bien sur l'Île Maudite s'il était capable de garder ces deux traits de caractères dans n'importe quelle situation. Son regard se porta sur la blonde. Il avait l'impression d'acheter des marchandises humaines, ce qui était tout à fait nouveau pour lui. Mais ce n'était qu'une impression, car le destin était déjà sur son chemin, comme elle le disait si bien. Il fit le tour de la jeune femme, les bras croisés dans son dos, comme un inspecteur cherchant à détailler un coupable. « Excusez-moi mais je ne peux pas m'empêcher de me dire que vous connais déjà. Pourtant, je ne vous ai jamais vu, je ne connais personne vous ressemblant. Je suis à peu près certain que vous n'êtes pas dans votre corps d'origine et que votre identité est fausse, enfin, à ce stade là où tout le monde peut changer de visage et de nom, les illusions en perdent leur puissance et leur réalisme. Tout n'est qu'illusion ou bien toutes les illusions sont la réalité, quelle importance ? Je reconnais les personnes à leur magie, car contrairement au reste, son odeur est difficilement dissimulable et interchangeable. » Sa magie à elle était très intéressante et lui donnait des frissons indicateurs d'envies peu recommandables, provoquées par la puissance qui émanait de son invitée. Devaraj arrêta son tour d'inspection lorsqu'il fut face à elle. Il planta ses yeux trop pâles dans ceux de la jeune femme, avec un demi-sourire en coin. « Voyez-vous, cela me perturbe car je ne vois pas qui dans mon entourage pourrait me faire une telle farce. Mais que voulez-vous, ce ne sont que les pensées errantes et paranoïaques d'un fou. » Qu'un fou soit d'une perspicacité fulgurante, Il trouvait cela délicieux. Nidalu brillait dans les yeux du roi, comme un clown macabre dont le rire n'était amusant que pour les déments.  

Devaraj se mordit la lèvre. La discussion en était venue au moment où il ne lui restait plus qu'à accepter ou refuser, ce dont les deux témoins étaient parfaitement conscientes. Se voyait-il coucher avec cette femme pour qu'elle enfante, alors que Jun lui avait expressément dit de ne pas poser un doigt sur elle ? Non, ce n'était pas tout à fait cela. Au contraire, il aurait beaucoup aimé désobéir une nouvelle fois à son paternel, puisque c'était son activité favorite. Sans prendre en compte le message de son père, sa propre conscience refusait d'accomplir cet acte. « Je vais être direct pour changer. Un Æther m'interdit de vous toucher. Les modalités du mariage chamanique s'appliquent dans l'amour et le respect de la vie, et cette union est bénie et voulu par une autre Déesse. C'est qu'ils ne se concertent pas toujours entre eux avant de lancer leurs ordres contradictoires... Quitte à choisir quel Æther je vais offenser, je préfère respecter l'ordre du premier et ne pas vous accorder de nuit de noces. » A cette annonce aussi brutale et inattendue, les deux Esprits se mirent à hurler dans un cri terrifiant et l'atmosphère s'alourdit brusquement. Devaraj grimaça, peu surpris. C'est qu'il fallait un doigté particulièrement habile pour satisfaire tout ces crétins en même temps. « Mais. Vous formez un duo d'époux. Alaster sera capable de communiquer ses gènes aux femmes de mon harem pour nous deux, accomplissant ainsi la volonté de votre déesse. Et moi, je ne contrarierais pas les ordres que j'ai reçu. » dit-il en s'adressant aux Esprits dont les visages s'étaient déformés pour donner chair à des monstres agressifs. « Un seul ne suffira pas, Hofdingi. » Et elles disparurent sans qu'il ne puisse voir si elles avaient approuvé ou non.

Agacé, le roi resta sans bouger quelques secondes, les yeux rivés sur l'endroit où elles se trouvaient avant de s'enfuir dans le néant divin. Finalement, comprenant qu'elles ne reviendraient pas pour le moment, il se retourna vers ses invités. « Je vais vous montrer vos quartiers. Nous avons des lits très confortables.» ironisa-t-il à l'intention du paresseux.

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Mitsu
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Lun 20 Jan 2020, 01:05



« Peut-être. » répondit-elle à la remarque du Souverain sans sembler spécialement encline à en dire plus sur la provenance de ses connaissances. Puisqu’elle ignorait elle-même la réponse à sa question, hormis lorsqu’il s’agissait des révélations de son frère, elle ne savait pas quoi lui dire. Elle oublia même assez rapidement les suspicions du Suprême de l’Au-Delà, comme s’il n’avait jamais énoncé quoi que ce soit. « Oui, c’est joli. » affirma Alaster calmement. « Même si je préfère le bleu. » ajouta-t-il. En réalité, il n’était pas difficile. Il aimait le bleu parce que l’une de ses grand-mères, Esra, aujourd’hui décédée, lui avait dit que ça lui allait bien. Il revoyait les yeux délavés de la vieille Déchue. Elle n’avait pas survécu à la deuxième partie de l’Ère de la Renaissance du Dieu Roi. Malgré les années, elle lui manquait toujours autant. Il respectait beaucoup les anciens. Même s’il était vieux lui-même, il ne se sentait pas vraiment âgé, ni très fini.

« Pas franchement. » murmura-t-elle sans vraiment y croire elle-même. C’était étrange parce que plus elle y songeait, plus elle avait l’impression d’entrevoir la réalité. C’était comme se déplacer dans un couloir empli de tissus et de volutes de fumée, un labyrinthe impressionnant. Elle savait pourtant qu’elle n’avait qu’à écarter les drapés pour avoir accès à l’information. Elle ne bougea pas durant l’inspection effectuée par le Roi. Alaster, lui, leva un peu les yeux vers lui, semblant soudain un peu plus éveillé. Il pencha légèrement la tête sur le côté. Peut-être qu’il était en train de se demander ce que Devaraj pensait de lui. Peut-être qu’il pensait que leur hôte était séduisant. Peut-être qu’il ne pensait à rien. Parfois, il devait l’avouer, il faisait acte de présence corporel mais son esprit était comme absent. Ça ne devait pas être le cas actuellement. Le Souverain était charismatique et il était difficile de résister à l’attraction qu’il ressentait. La blonde était faite du même bois. Les deux, ensemble, avaient un goût de trop plein. Ça le faisait se sentir un peu étrange et il avait envie de dormir pour se détendre davantage. Heureusement, les deux blonds semblaient trouver bien plus d’intérêt à communiquer entre eux qu’avec lui. Ça lui permettait de faire des micro-siestes sans trop attirer l’attention.

« Les rêves et la réalité ne sont que des menteurs. » dit-elle en acquiesçant. « Et je ne vois pas non plus qui dans votre entourage pourrait vous faire une blague de cette ampleur. Le plus logique reste de me considérer comme je le suis, à savoir une personne que vous ne connaissez pas. Cela dit, si vous souhaitez chercher plus profondément, vous le pouvez. Ça ne donnera sans doute rien… Je crois. » C’était un peu étrange de rajouter les deux derniers mots mais, de toute façon, elle l’était, étrange. Parfois elle se perdait dans ses propres raisonnements. Il lui arrivait de ne plus savoir quel chemin emprunter pour sortir de ses pensées. D’autre fois, elle ne savait plus vraiment qui elle était. Elle se rassurait en se disant que ça n’avait pas vraiment d’importance et qu’elle devait s’en tenir au plan. C’était complexe. Elle retrouvait bien vite ses marques, cependant. Le plus compliqué était de gérer son hypersensibilité. Jouer à être d’autres individus l’aidait considérablement. C’était comme être hors de soi. Elle arrivait à contrôler ses émotions pour qu’elles soient ce qu’elles devaient être. De temps en temps, elle échouait pourtant, ce qui était effrayant. Actuellement, tout allait bien. Elle aimait bien le Suprême de l’Au-Delà. Elle n’avait pas peur de le blesser. Elle n’avait pas peur de ce qu’elle pourrait causer de néfaste. Elle savait qu’il pourrait la rattraper si elle allait trop loin. Finalement, c’était sécurisant d’avoir en face de soi quelqu’un à sa hauteur. Il avait beau être Fou, cet état de folie n’était que très relatif, comme la réalité et les songes. Était-ce vraiment les fous qui étaient fous ?

Alaster ferma les yeux lorsque les cris retentirent, sa mine totalement déconfite. C’étais strident et ça l’avait sorti trop brutalement à son goût de l’état de bien-être dans lequel il s’était plongé plus tôt. La blonde, elle, fronça simplement les sourcils. Était-elle contrariée pour les cris ou pour l’annonce que venait de faire le Roi ? Impossible à dire. « Hum. » fit-elle. Le Déchu, lui, rouvrit les yeux lorsqu’il entendit qu’on allait le mettre au beau milieu d’un harem. « Ah. C’est que… » Bon, il s’était sans aucun doute amélioré en la matière. Il avait passé une grande partie de sa vie sans pouvoir bander puis une autre en le pouvant mais pas longtemps. Quand il avait pu tenir, sa flemme avait gagné contre toutes ses tentatives de coït. Longtemps, s’imaginer devoir faire des préliminaires puis donner des coups de reins l’avait profondément découragé. Il n’avait pas franchement tenté de nouveau l’expérience depuis ses échecs cuisants en amour. « Je ne l’ai jamais fait mais j’imagine que ce sera l’occasion. » finit-il par dire, tranquillement. Ça ne semblait pas vraiment le déranger de le faire avec de parfaits étrangers. Il était natif d’Avalon, les mœurs n’étaient pas spécialement prudes. C’était même plutôt le contraire. Il évitait quand même de regarder les deux femmes. Il les gardait dans sa vision périphérique mais ce qu’il croyait percevoir ne lui plaisait pas beaucoup.

La blonde, elle, n’avait rien dit jusqu’ici. Elle demeura silencieuse jusqu’à ce qu’ils partent pour leurs appartements. Alaster sourit à l’évocation des lits. « Vous avez compris rapidement comment me faire plaisir. » dit-il avec un petit sourire. « Arrêtez-moi si je me trompe mais n’est-ce pas ne pas valider le mariage que de ne pas procéder à la nuit de noce ? » Ça n’avait pas l’air de lui plaire. « Quant à cette histoire d’Æther… Je ne vois pas pourquoi est-ce que… » Elle se tut. « Hum. » Elle ne comprenait pas. « Peu importe. » conclut-elle. Alaster se mit à parler. « Vous êtes le seul à pouvoir toucher votre femme ? » Il restait silencieux généralement mais, sans savoir pourquoi, il était soudainement curieux. « Je n’ai pas envie d’être touchée par vous, en tout cas. » fit-elle, comme si elle essayait de laisser s'écouler son agacement. « Ce n’était pas mon attention. » dit-il doucement en plaçant ses mains devant lui en signe d’apaisement. « Hum, désolée. » murmura-t-elle. Elle l'était. Il y eut quelques secondes de silence. « Qu’allons-nous faire, après ? » demanda la blonde.

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Mar 21 Jan 2020, 22:57






« Sans doute. Sans doute. » Oh oui, il allait chercher ce qu'il n'allait pas chez cette femme. Dans le néant de sa paranoïa, il pourra y trouver autant de réponses valables à la lueur de sa lampe déformée qu'il en voudrait. Il trouverait de quoi expliquer ce qui était inexplicable, caché dans les tripes, et si ce n'était qu'un tissu de mensonges illusoires, il ferait en sorte de le rendre réel. Elle ne semblait pas s'en rendre compte, ou du moins elle ne le montra pas. Il sourit doucement, toujours occupé à détailler avec curiosité les deux arrivants. Il ne les avait vu que quelques minutes de sa vie, après tout. « Quand on ne doute pas, c'est soit que l'on a un Æther devant soit, soit que l'on est d'une idiotie sans borne. »

Un certain soulagement l'envahit lorsqu'il se retrouva seul avec ses invités, sans présence divine écrasante, regard jugeur, dans l'attente, ordre et rappel à l'ordre. C'était une fausse liberté mais il n'en avait cure tellement la paix qu'elle procurait semblait douce et addictive. Le Chaman se tourna vers le Déchu, sans savoir exactement où il voulait en venir, la question méritait d'être discutée. « Non, tout autre Chaman peut toucher ma femme. Nous sommes polygames et nous basons uniquement sur des relations consenties par les deux partenaires pour honorer la Vie, peu importe les liens maritaux ou familiaux. Le mariage est plutôt une question d'amour, d'envie d'affection, ce qui me pousse à vous répondre que notre mariage ne sera que très peu valide quoiqu'il arrive. » Elle avait un côté un peu pimbêche et rebelle dans lequel il ne pouvait que parfaitement se reconnaître, cela dit, en le voyant chez autrui, il trouvait cela moins drôle et beaucoup plus agaçant. Ce pourrait-il qu'il soit lui aussi autant insupportable ? « Écoutez. Je vois bien que vous n'y croyez pas, mais il va bien falloir s'y plier si vous voulez vivre ici. Ma foi n'est pas flamboyante mais je n'ai pas envie que les divins coulent mon île sur un mauvais caprice. Et puis, pour être tout à fait honnête... » Il se rapprocha d'elle, hypnotisé par ce qu'elle dégageait comme aura. « Il y a autre chose qui m'empêche de vous toucher. Cela me dépasse, mais c'est là, présent. Je ne sais pas encore quoi exactement, je ne vous connais pas assez encore pour le sentir. Seulement, j'ai toujours mieux fonctionné à l'instinct qu'à la réflexion et au passage, cela m'évitera de me mettre Ezechyel à dos. » Une pierre, deux coups. Pour une fois que c'était simple, il n'allait pas se plaindre. Il haussa les épaules, visiblement peu inquiet par la nouveauté de la situation. Puisque c'était nouveau, justement, cela échappait à ce qui était déjà inscrit dans les lois. « Considérez que vous formez un duo. Vous êtes arrivés ensemble, pour m'offrir deux parties du même cadeau, n'est-ce-pas déjà symbolique ? »  La porte s'ouvrit et dévoila un long couloir rythmé de colonnes en pierre jaune, sculptées de bas-reliefs colorés. Sur les côtés, deux gardes se tenaient au garde-à-vous. Au loin, des serviteurs passaient entre les colonnades d'un patio à l'autre, parfois suivit par des groupes d'enfants turbulents. « Ce sont des enfants que vous devez apporter, peu importe que notre mariage ne soit pas consommé. » Il avait l'habitude et il avait fait bien pire que cela. Un sourire ironique déchira son visage. « D'autres vous rejoindront plus tard, comme l'on dit les Esprits avant de s'en aller avec impolitesse. » De cela, il était déjà moins certain. Une certaine appréhension montait en lui à chaque fois qu'il pensait à organiser une Main. Il se consolait souvent en se disant qu'il pourrait toujours tous les tuer une fois que les enfants seront nés. C'était infaisable mais la simple idée de s'imaginer le faire comme dans un univers parallèle le détendait de ses angoisses.

Le roi leur fit visiter les parties du Palais qui se trouvaient sur leur chemin en donnant de brèves explications, parfois des anecdotes, ou en présentant les invités aux habitants. Ils traversèrent le couloir qui séparaient différents patios et montèrent les étages pour atteindre une aile moins habitée que les autres. Certaines pièces étaient entièrement vides, d'autres à moitié aménagée sans que personne n'y vive. « Vous pouvez choisir un appartement chacun et des serviteurs viendront vous aider à aménager selon vos goûts. » dit-il en désignant les nombreuses suites désertes. Il changea de direction dans le dédale et atterri sur une terrasse au sol recouvert de tapis et coussins qu'il espérait au goût du paresseux, dont la vue donnait sur les toits bigarrés de Zaowa. « Pour la cérémonie, nous devront nous calquer sur celle qui existe déjà, néanmoins je dois discuter avec les prêtres car la symbolique ne sera pas exactement la même. Ce n'est pas pressé, pour le moment, puisque vous avez accepté en venant ici.» Le Chaman s'assit tout en continuant de parler. Son bavardage était plus lent que d'habitude car il prenait le temps d'observer ses interlocuteurs tour à tour, comme pour tenter de rattraper tout ce qu'il ne connaissait pas à leur propos et qu'un fiancé aurait dû savoir par cœur. Autant dire que le concept de mariage d'affaire le dépassait, tout comme celui du mariage d'amour. Tout ce qui pouvait l'enchaîner à quelqu'un d'autre provoquait en lui moult remous. Il ne voyait que la possibilité de briser ces deux personnes en dix à force de leur imposer une proximité constante avec lui-même et cela l'effrayait car il ne voulait pas échouer dans cette mission. Mais, comme il se l'était déjà dit mille fois, le fait qu'il ne connaissait pas ces personnes limitait la relation et donc, les dégâts. Pour le moment ? Le Chaman préparer un calumet, comme il était de tradition hospitalière de partager sa meilleure herbe avec ses invités.

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Mitsu
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Mitsu
Mer 22 Jan 2020, 13:50



« Peut-être. » commenta-t-elle. « Au début. » rajouta la blonde. « Moi non plus je ne vous aime pas. » Enfin, elle ne l’aimait pas d’amour et n’avait aucune affection pour lui. Elle ne le connaissait pas, même si elle le trouvait rassurant du fait de sa magie. « Ça pourrait venir. » Alaster éternua à ce moment-là, à cause des différentes odeurs qui lui chatouillaient le nez. « J’ai failli me marier il y a quelques temps… » dit-il. Ça venait juste de lui revenir. « À une femme plutôt… » Comment la définir ? « Petite. » Il plaça sa main quelque part sur son torse. « Impossible de lui rentrer dedans sans faire exprès cependant. » Il disait ça parce qu’elle avait une grande prestance et ne se rendit pas compte que sa phrase était à double sens. La blonde le regarda d’un air indéfinissable. Un « Pardon ? » peut-être un peu outré aurait pu sortir d’entre ses lèvres mais elle resta silencieuse. Elle pensait à autre chose à vrai dire, à comment réussir sa mission. Son frère lui avait clairement dit qu’elle était née pour être la Reine de Devaraj. Y avait-il un sens caché à ça ? Elle ne supportait pas que le mariage à venir ne veuille rien dire, qu’il ne soit pas valable ou elle ne savait quoi. C’était totalement imprévu et puisqu’elle avait du mal à contenir ses émotions, son cœur battait plus vite et elle se retenait de paniquer face à son échec à venir. Elle devait se concentrer sur le personnage qu’elle incarnait. Ça irait. Avec le temps, il ferait un couple parfait. S’il ne tombait pas amoureux d’elle naturellement, elle n’aurait qu’à le contraindre magiquement. Le seul problème c’est que le Souverain était lui-même un être magique. Ça la changeait de ceux qu’elle rencontrait en temps normal. Il pourrait sans doute la contrer. « Mais elle a disparu du jour au lendemain. » murmura le Déchu. C’était dommage parce que ça aurait calmé sa mère et ses envies d’épousailles le concernant. L’Orgueilleuse avait de grandes ambitions pour son fils, surtout parce que quelque chose qui provenait d’elle ne pouvait pas échouer. Elle voyait ce dernier comme un prolongement d’elle-même et avait une haute estime de lui. Elle n’arrêtait pas de lui envoyer des fleurs devant ses amis. Alaster ci, Alaster ça. Lui, il se contentait de hausser les épaules et d’aller faire du fromage, en attendant que ça lui passe. Ça ne passait pas.

La blonde fixa le Roi et plissa les yeux, incrédule. Alaster acceptait tout très facilement. Ça ne le dérangeait pas de faire des enfants, s’il y arrivait. Il se demandait comment sa mère réagirait s’il recevait l’autorisation de lui en parler. Sa mère, Hélène, se vanterait à tout le voisinage, avançant que son fils méritait bien une dizaine de femmes pour lui tout seul. Envisager dix femmes autour de lui le rendait plus nerveux qu’autre chose, lui. Il ne savait même pas exactement de combien de personnes était composé un harem. Dix, ça lui paraissait déjà beaucoup. Ses yeux contemplaient le palais. C’était beau. Ça le changeait de sa ferme où les odeurs étaient très différentes. Cela étant, il n’était, de toute façon, pas très difficile. Du moment qu’il ne ressentait aucune gêne, il s’habituait rapidement à tout. La jeune femme, elle, détaillait tout. Elle enregistrait chaque parcelle de l’architecture sans pour autant paraître particulièrement concentrée sur sa tâche. Elle réfléchissait encore à ce qu’avait avancé Devaraj. Ça ne la dérangeait pas qu’il y en ait d’autres mais elle ne comprenait pas sa mission.

Alaster se fatigua assez vite mais prit le temps de saluer tout le monde. Elle faisait de même mais de façon plus effacée dans les gestes. C’était son premier jour ici et elle était certaine que personne ne lui en voudrait de paraître un peu ailleurs. « C’est gentil. » réagit Alaster devant les suites non encore habitées. « Hum. » émit la blonde. Ce n’était pas franchement l’immobilier et le mobilier qui l’intéressaient.

Quand ils entrèrent dans la salle, Alaster ne se fit pas prier et se dirigea tranquillement vers les coussins pour s’y reposer. C’était moelleux. Il sourit et ferma les yeux. Il ne dormait pas mais se plongea dans un état un peu intermédiaire. Il pouvait écouter tout ce qu’il se passait autour de lui, répondre si besoin, tout en se laissant gagner par une sorte de béatitude reposante et chaleureuse. Chaque bruit lui paraissait appartenir au monde des songes et ça les rendait presque magiques. La jeune femme, elle, s’avança vers l’extrémité de la terrasse pour contempler la vue, tournant le dos au Souverain qui expliquait la cérémonie. Elle resta silencieuse un temps, admirant les toits de Zaowa avant de se retourner pour le fixer. « Raguä’Miccapetlcalli’Ok » avança-t-elle tout en croisant les bras sur son buste. « Et je ne comprends pas. » ajouta-t-elle en s’avançant vers lui. Elle décroisa les bras et s’arrêta non loin, restant debout. Son visage s’était baissé au fur et à mesure pour qu’elle puisse continuer à regarder le blond. « Ezechyel est le Dieu de la Mort, il ne devrait pas intervenir auprès de vous en matière de mariage. » Elle resta un certain temps à le fixer depuis sa hauteur avant de s’asseoir à côté de lui. « Mais soit. Puisque le mariage est une question d’amour, d’envie et d’affection, comme vous l’avez dit, attendons de ressentir quelque chose. » Elle sourit. « Nous ferons la cérémonie quand vous le voudrez. Tant que je peux découvrir l’île et m’adapter à Kazak. » Elle sembla réfléchir. « Je veux peut-être aller trop vite. Je n’aime pas rester démunie, en bas de la hiérarchie, à ne pouvoir agir. Si je suis ici, c’est pour apporter à votre peuple, pas pour dormir sur des coussins ou commander à des domestiques dans un palais. » Elle se mordit la lèvre inférieure en y songeant. Elle la lâcha juste avant de se remettre à parler. « Je ne pense pas être faite pour la passivité alors j’espère que ça vous ira. En toute honnêteté, lorsque je dis que je veux rejoindre Kazak, c’est pour devenir Kazak, pas pour passer ma vie à compter des coquillages sur le rivage. » Son sourire était légèrement ambitieux mais elle en avait conscience. Alaster sourit à son tour. « C’est pourtant relaxant comme activité. » dit-il d’une voix calme et apaisante, en train de s’imaginer le faire.

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Jeu 23 Jan 2020, 22:58






Devaraj s'était affalé sur un coussin dans un état de fatigue et une position qui aurait très bien pu le faire confondre avec le paresseux qui l'accompagnait. « C'est bien. Personne ne comprend rien ici, ce n'est pas en comprenant que l'on avance et encore moins que l'on survit. » Son ton était las et sa voix basse se terminait pratiquement en chuchotement. C'était la vérité, pourtant. Tout fonctionnait à l'envers ici, alors mieux valait n'accorder aucune importance à la compréhension de l'univers qui les entourait, ou du moins ne pas se pencher trop près vers un fait précis qui dépassait l'entendement. On pourrait glisser et tomber dans un ravin sans autre fond que la folie, là où se trouvait déjà le roi depuis longtemps. Il haussa les épaules, visiblement autant agacé qu'elle, lâchant un rire un peu méprisant, mais surtout nerveux et angoissé. « Vous pensez encore qu'Ezechyel n'est que le dieu de la Mort ? » C'était drôle. Etait-il le seul à s'en apercevoir ? Etait-il devenu encore plus fou ? Peut-être n'était-ce que le nouveau produit de son imagination sans cesse renouvelée. Peut-être pas. Autant que son intelligence puisse le porter, il ne voyait pas ce qui pourrait faire obstacle à sa théorie. Pourquoi tout le monde semblait persuadé par une sorte de raison implacable qu'un dieu ne pouvait avoir qu'un seul domaine ? C'était absurde. Les limites que s'imposaient les gens soit-disant sages n'avaient aucun sens. A force de s'enfermer dans des règles et des habitudes, ils devenaient tous stupides, songea-t-il. « Ezechyel est mon père, avant tout, ainsi que le co-créateur de ce peuple, ainsi que celui qui décide de la royauté, ainsi que le fondateur et premier roi de cette Dynastie. Évidemment que oui, il a son mot à dire sur mes unions. » Jun aurait pu décider de claquer des doigts pour raser cette île que personne ne viendrait grincer des doigts puisqu'il en avait parfaitement le droit. « Autant que ça me déplaise de dire cela -et j'ai déjà brulé son temple une fois pour lui montrer mon désaccord- vous êtes sur son territoire ici et il faudra faire avec. » finit-il par lâcher, glacial et coupant. Pourquoi mettait-il tant d'ardeur à défendre son paternel ? Il aurait mieux fait d'en profiter pour l'abaisser un peu plus. Mais actuellement, son père avait raison, alors il préférait rester sage. « Il y a aussi ma mère, mais pour l'instant, hum... Elle est absente. » Ou morte. Il commençait à accorder plus de crédit à la deuxième option plutôt qu'à la première. Comment mourrait les Dieux ? Allaient-ils dans le Néant comme celui auquel son esprit était destiné ?

Le Déchu parlait en dormant, ce qui fascina Devaraj pendant quelques instants. Pouvait-il faire d'autres choses en dormant ? Ce serait à explorer... Après avoir fumé quelques minutes, il passa le calumet à la blonde. Parfois, des notes de musique et des échos de voix leur parvenait des rues de la capitale. « Ah. Ne vous inquiétez pas, vous allez ralentir toute seule. » Il ricanait intérieurement en pensant à Kazak. Voilà une nouvelle bête dans ses rangs que la Draugr allait prendre plaisir à torturer. Elle les aimait solides et persévérants, cela "croquait plus sous la dents" disait-elle sans qu'il n'ait jamais cherché ni voulu savoir d'où cette expression venait à la base. Mieux valait ne pas se pencher trop près des Draugrs non plus. « Vous parlez d'apporter à mon peuple depuis le départ mais si c'est pour apporter un manque de religion et une ambition démesurée alors personne ici ne voudra de vous. Ici, ce n'est pas comme ailleurs. On commence par être humble, baisser la tête, ensuite on devient esclave et ensuite on devient fou. Si vous n'êtes pas d'accord avec cela, alors vous pouvez partir. » Son regard glissa vers Alaster, qui semblait toujours dormir. Non, il dormait. Mais il écoutait en même temps. C'était amusant. « Je garde le Déchu avec moi. » Autrement Blanche allait encore apparaître en géante avec quatre ailes, une robe d'étoile, un trident lumineux et des yeux incandescents pour lui hurler dessus. Plutôt à éviter... Même si Devaraj n'arrivait absolument pas à comprendre ce qu'Alaster était venu faire ici, le berger avait l'air de s'adapter rapidement. « Vous vous connaissiez ? Comment se fait-il que vous m'ayez apporté les deux parties du même cadeau ? » La réponse s'appelait : les dieux. Il le savait déjà, mais il posait quand même la question, comme pour les embêter et pour assouvir sa curiosité malsaine.

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Mitsu
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Mitsu
Ven 24 Jan 2020, 19:01



« Je ne suis pas d’accord mais soit. » murmura-t-elle. Comprendre était primordial à ses yeux. Même la Folie avait une logique pour elle. Elle n’aurait su dire pourquoi. C’était encore quelque chose qui lui échappait, visiblement. Pourtant, malgré son ignorance et son incapacité à avancer des preuves, elle ne pouvait pas ne pas marquer son désaccord. « Je crois que c’est ainsi que le Dieu de la Mort s’appelle. Si l’on disait dans les campagnes qu’Ezechyel est l’Æther de la Mort et… disons… de la Justice, cela se saurait. Peut-être qu’il est bien plus que cela mais peut-être que les choses marchent exactement de la même façon que pour les espions. Une mission, une identité. Il faudrait être sérieusement stupide pour garder la même. Les cultes tombent et... » Et quoi ? Elle ne savait plus vraiment. Son regard tomba sur le Déchu qui restait inerte, sur ses coussins. Peut-être devrait-elle dormir, elle aussi ? « Je me dis simplement que… » Elle songea quelques secondes avant de reprendre sa phrase. « … personne ne voudrait croire qu’il n’y a qu’un seul Dieu, régnant sur des domaines aussi variés que contradictoires. Sans parler de votre père, spécifiquement. » Elle ne semblait pas étonnée, comme s’ils étaient en train de parler de quelqu’un de tout à faire lambda. « Face à une injustice, il serait vain de prier l’Æther de la Justice, en sachant qu’il est aussi celui de la Vengeance et probablement responsable, au fond, de votre situation. Finalement, ça ne paraîtrait n’avoir aucun sens et la cohérence est importante pour une majorité d’individus. Du coup, je ne comprenais pas pourquoi Ezechyel vous avez demandé ça. Il l'aurait plutôt fait en tant qu'Isahora, pour plus de logique. Mais je ne savais pas encore que vous étiez son fils... » Priait-elle, elle ? Bonne question. Elle s’adaptait, surtout. « Oh je viens de comprendre qui est votre père. » dit-elle, un peu choquée par le lien logique qu’elle venait de faire. Toutes ces informations, dans sa tête, qui allaient et venaient, la rendaient légèrement instable. Elle avait peur de finir par s’énerver. Elle sentait une pointe d’irritabilité en elle, comme si elle se retrouvait dans l’eau, à un endroit où elle n’avait pas pied, et qu’on la maintenait fermement. Elle avait peur de boire la tasse. Elle voulait qu’on la lâche. « Je ferai avec mais… Je ne l’aime pas beaucoup, votre père. Il est trop… horrible et… et… bizarre. » susurra-t-elle un peu étrangement. « Cependant, je n’irai pas brûler ses temples, moi. » ajouta-t-elle avec un petit sourire qu’elle avait du mal à comprendre. Se moquait-elle de Devaraj ? Peut-être un peu. « Il vous a puni ? » demanda-t-elle. Elle ne comprenait pas non plus son état actuel. Elle était certaine que d’ici quelques temps, lorsqu’elle serait seule, elle paniquerait complètement. Elle s’était tellement figurée Jun en train de cramer sur le bûcher de la Justice que le savoir intouchable allait forcément l’ébranler. Dans combien de temps ? Elle devait rester dans son rôle. Surtout rester dans son rôle, même si elle n’était pas censée savoir toutes ces choses.

« Ce n’est pas humble de dire qu’ici ce n’est pas comme ailleurs. C’est exactement pareil partout et non merci. » finit-elle, pour parler de son potentiel départ. « Je reste ici. » Ses yeux se posèrent sur Alaster. « Et je suis une Déchue aussi, au cas où vous vous demanderiez. Pas de l’Orgueil. » Elle sourit, comme si elle s’attendait à ce qu’il lui fasse la remarque et qu'elle venait de lui couper le sifflet. Le calumet entre les doigts, elle ne savait pas trop quoi en faire. Elle n’avait jamais fumé. « Lui d’abord. » décréta-t-elle en se levant pour rejoindre le Paresseux. Celui-ci ouvrit les yeux et prit l’objet dans ses mains. Il se tourna un peu sur le côté et tira tranquillement. La blonde, elle, était plus méfiante. Elle ne savait pas ce que ça lui ferait et ne préférait pas savoir. Pourtant, elle comprenait qu’elle devait accepter. « Oui c’est vrai que je n’ai pas tout compris non plus. » murmura Alaster à la question « Le Vincide de la Paresse est venu chez moi, accompagné d’une petite fille haute comme ça. » Il leva lentement l’un de ses bras en l’air pour essayer de donner une idée de sa taille. Vu qu’il faisait deux mètres, ce genre de questions l’avait toujours préoccupé. « Ils voulaient me les acheter mais je n’ai pu en retrouver qu’une sur le coup. Lorsque j’ai réussi à mettre la main sur l’autre, j’ai été téléporté près de vous et d’elle. » Il rabaissa son bras. Il se remit sur le dos, fuma et ferma les yeux, un fin sourire sur les lèvres. « Je suis content qu’elles vous appartiennent à présent. Vous avez meilleure mine que le jour de notre rencontre. » « Ce qui n’est pas bien difficile. » nota la blonde. « Mais, non,  nous ne nous connaissions pas avant de vous les offrir. » Elle avait pourtant l’impression diffuse de lui avoir déjà parlé, hormis le jour de l’achat de l’artefact, bien sûr.

Alaster se redressa un peu, voulut attraper un pan de sa robe mais referma sa main sur sa cheville. Elle le fixa d’une étrange manière, comme si elle avait eu la ferme intention, durant une seconde, de lui envoyer sa chaussure dans la face. Il sourit, pas franchement conscient du danger qu’il courrait. « Vous devriez fumer. Ça vous détendrait. » « Je… Je ne sais pas comment faire. » avoua-t-elle alors, rougissant comme une adolescente après avoir repris son dû. Elle était bizarre, pas du tout stable émotionnellement parlant. Parfois, elle semblait insensible, elle ne s’étonnait pas là où elle aurait dû l’être. D’autres fois, un rien la perturbait et la troublait, des petites choses sans importance. « Demandez au Roi, moi je suis bien là… » dit-il en s’affalant de nouveau dans la chaleur des coussins. « Je ne comprends pas que les gens ne passent pas plus de temps à faire la sieste. » murmura-t-il en souriant. « Peut-être parce que l’avenir appartient à ceux qui… » « Il y a beaucoup de choses à entreprendre dans les songes. » dit-il, taquin. Elle resta un instant immobile, soupira, exaspérée, et se dirigea vers le Suprême de l’Au-Delà. Elle s’approcha de lui et mit l’objet entre leurs deux visages. « Apprenez-moi. » Un petit temps fila. « S’il vous plaît ? »

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Sam 25 Jan 2020, 13:56






Devaraj attrapa délicatement le calumet avec un sourire bienfaisant. Ses mains réduisirent brutalement l'objet en miettes alors que son expression resta immobile. Le message était cependant clair, il n'avait plus envie de fumer le calumet en marque de bienvenue. Une hostilité lourde s'installa dans l'espace réduit entre leurs deux visages. Ici, partout comme ailleurs ? Pourquoi dans ce cas rampaient-ils tous dans la fange des Ætheri, des chaines brûlantes aux pieds et aux mains ? Que connaissait-elle des sacrifiés Kazak écorchés vifs et brûlés par le sel ? Des viols, des os arrachés et des mutilations que subissaient les Kaori ? Des cœurs et des poumons que les Zawa'Kar mangeaient avec de s'arracher les yeux vivants pour vaincre un duel à mort ? Tout ça pour suivre à la lettre des ordres divins qu'il avait lui même instauré pendant toute sa vie, en pensant qu'il faisait une bonne action, quelque chose de glorieux. Pourquoi des hommes comme l'Empereur du Léviathan, le Suprême de l'Au-Delà ou encore Caleb, étaient-ils obligés de suffoquer en esclaves de bourreaux invisibles et odieux, qui n'avaient absolument rien de divin dans leur comportement capricieux et orgueilleux ? Un torrent de haine pure se déversa dans ses yeux verts injectés de sang, qui mutèrent en magna rouge. Il n'aimait pas, mais alors vraiment pas qu'on humilie la souffrance injuste et effroyable que subissait certaines personnes dans ce monde déséquilibrait, pendant que d'autres se roulaient dans la fange, l'or et le luxe. Parfois, il était si jaloux d'eux. D'autres fois, il les haïssait et se surprenait à vouloir détruire le monde. Cela ne faisait qu'alimenter sa folie. La seule façon de se soulager était de s'imaginer être un élu supérieur et oublier qu'en réalité, il était le prisonnier en dessous de tous les autres. Bien sûr, il pourrait abandonner sa position, changer de race, mourir, disparaître. Mais alors, quelqu'un d'autre prendra la couronne d'épine et le cercle sans fin continuera. Non, la seule solution était l'éradication. De quoi exactement ? Il n'osait pas y penser trop fort.

« Vous parlez d'une chose dont vous ne connaissez rien comme si vous étiez omnisciente. » Il marqua une pause. « C'est particulièrement insupportable et détestable. » Encore une pause, le temps que ses pensées cheminent jusqu'à leur destination. Lui aussi l'était, insupportable, pas de la même manière ceci dit. « J'aurai mieux fait de vous tuer, ce jour-là. Je regrette. » Cette fois-ci, il arriva à conclusion. « Je me fiche bien de ce que vous pourriez me faire endurer. Par contre, si vous apportez avec vous une seule once de malheur parmi mon peuple, je vous éradique. Alors, je vous conseille de commencer par fermer votre gueule et vous ranger votre insolence dans le cul. Autrement, vous partez et je ne veux plus jamais revoir votre visage de pimbêche adolescente.» Puis il rajouta. « Au fait, vous n'êtes pas une Déchue sur cette île. Vous êtes rien. De façon générale, vous n'êtes pas une Déchue non plus. Vous êtes autre chose, un mutant, une erreur de la génétique, une aberration qui trouve une explication seulement quelque part dans votre esprit. » C'était particulièrement méchant, pourtant il se surprit à n'y trouver que peu de plaisir et de jouissance. Une sorte de neutralité fatiguée venait de lui tomber sur les épaules. Ce n'était pas tant cruel qu'honnête. Elle ne pouvait pas être une petite Déchue de rien du tout et avoir cette puissance. Il en était sûr maintenant, après cette discussion et après avoir mieux réussi à la cerner, qu'elle était tout sauf ce que la majorité appelait normal. Elle ne pouvait pas être une personne lambda et connaître toutes ces choses interdites au commun des mortels, comme le prouvait la façon dont elle parlait d'Ezechyel. Elle avait fait de ce mensonge sa réalité, semblait-il, pour un but qu'il ne pouvait pas saisir et d'ailleurs, il s'en foutait. Il voyait seulement le danger qu'elle représentait potentiellement, et il n'aimait pas ça, comme un prédateur voyant un autre prédateur sur son propre territoire. Peut-être ne s'était-il pas trompé en voyant son apparition comme une attaque, pendant l'inauguration de Souw'Gar. Seulement, tous les chemins du Destin semblaient mener vers le carrefour de leur mariage.

« Ma mine change beaucoup, très vite et ne représente pas souvent mon véritable état d'esprit. » informa-t-il en direction du berger. Il n'avait pas tord ceci dit, car le Chaman avait au moins pu retrouver un sommeil réparateur grâce au présent. Calmement, il recula son visage pour que son dos retrouve le coussin sur lequel il s'appuyait, contre le muret de la terrasse. « Aussi, Alaster a raison. Fumer ça vous décoincera, et compter les coquillages sur la plage peut se révéler plus utile que s'agiter tant tous les sens pour rien. » Ses pensées se tournèrent vers le cadeau. Il ne savait pas qui était le Vincide de la Paresse, mais ce serait peut-être fructueux d'avoir une discussion avec lui en toute discrétion, quoiqu'il ne vaudrait peut-être pas le déranger. Cela irait plus vite de l'espionner. Il ne pouvait pas accepter un artéfact de cette puissance sans chercher son origine et la raison obscure pour laquelle on lui avait confié. Secrètement, un coin fou de son esprit murissait probablement l'idée stupide et frivole dans fabriquer à la chaine pour les distribuer au monde entier. N'était-il pas resté un grand enfant  qui aimait faire les quatre-cents coups depuis tout ces siècles ? Complètement. « Contentez-vous de satisfaire la Déesse, c'est la raison pour laquelle vous êtes autorisés ici, c'est tout. Je ne me fais pas de soucis pour vous Alaster, nos femmes sauront vous prendre en main.» Il ne put s'empêcher de lui faire un clin d’œil significatif. « Quand à vous, Raguä’Miccapetlcalli’Ok, votre nuit de noce sera assurée par Alaster. Libre à vous d'aller vous servir dans le harem. Blanche veut des enfants qui ne soit pas incestueux, je ne pense pas qu'elle prête beaucoup d'importance au contrat du mariage. » C'était les liens génétiques et familiaux qui importaient à la Déesse. Il se leva et les regarda. La colère avait disparu et dans le vide qu'elle avait laissé, une nouvelle lassitude prit place, pour combler chaque centimètre carré de son être. « Je serai dans mes appartements. Pardonnez-moi d'être un peu tendu, mais je veux m'assurer que vous sachiez bien où vous mettez les pieds. » Ce n'était pas le cas, visiblement.

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Mitsu
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Lun 27 Jan 2020, 22:19



« Hum. » se contenta-t-elle d’émettre, d’abord. Elle n’avait pas plissé les yeux de tout l’échange. « Si je suis une aberration, je ne suis pas la seule de la pièce, il me semble. » dit-elle en se rasseyant et en croisant les bras sur son buste. Elle n’avait plus envie de lui parler, plus du tout. Cet homme était aussi désagréable et insupportable que possible. Il avait beau la critiquer, elle pouvait lui retourner le compliment. Il était fou. Un fou ne savait rien de plus que ce qu’il croyait bien savoir. « Ce n’est pas moi qui apporterai le malheur à votre peuple. » ajouta-t-elle dans ce qui semblait être un commentaire bougon. Elle fit la moue, agacée. Elle voulait rajouter encore quelque chose mais s’abstînt. Sa mission. Sa mission. Sa mission. En plus de ça, elle n’était pas une aberration. Ce Chaman était Roi, oui, mais le Roi des cons surtout. Elle inspira pour essayer de dégager ce sentiment d’injustice de sa poitrine. Elle avait envie de le claquer et de partir. Seulement, elle ne le pouvait pas. Elle aurait aimé que son frère soit là pour qu’il puisse la conseiller sur la marche à suivre. C’était ce blondinet prétentieux qui avait commencé à la rejeter, en plus de ça. Elle n’y était pour rien, à la base. C’est lui qui ne voulait pas faire un vrai mariage, qui ne voulait pas être raisonnable. Elle expira, contrariée. Pour redresser la barre, elle allait avoir du travail. Peut-être qu’il n’y avait aucune barre à redresser, surtout pas la sienne. Et puis que venait faire ce Dieu de malheur dans l’équation ? Elle devait être sa Reine. Elle devait contribuer à faire prospérer les Chamans. Elle le savait. Alors quoi ? Le Souverain préférait faire la sourde oreille et voir rouge à chaque fois qu’elle disait quelque chose qui ne lui plaisait pas ? Il la traitait d’adolescente mais il ne valait pas mieux.

Elle eut envie de soupirer mais n’en fit rien. Était-elle folle de vouloir continuer ? De le vouloir comme mari ? Le voulait-elle seulement comme époux ? Depuis le début, elle ne faisait qu’obéir à son frère. Elle préférait ne pas songer à ce qu’elle désirait vraiment. Ça n’avait aucune importance.

« Oh je vois. » répondit Alaster. Le Déchu n’avait aucune idée de ce qu’il devait ressentir face aux deux protagonistes. D’un côté il les trouvait terribles, effrayants même. De l’autre ils l’amusaient, sans qu’il ne sache trop pourquoi. Il avait éprouvé un certain malaise aux dires du Roi, pour elle surtout, mais puisqu’elle ne semblait pas avoir été blessée plus que ça, il trouvait qu’ils étaient plutôt assortis. Bien sûr, il se garderait de livrer le fond de sa pensée, surtout que ses idées étaient surtout celles d’un homme à moitié endormi. Peut-être que, en réalité, il n’avait pas vraiment traité toutes les informations. Il hausa les épaules. « Je l’aurais fait si vous n’aviez pas détruit le calumet. » Et c’est elle qui s’agitait. Au moins, elle n’avait rien cassé encore, elle.

Alaster ouvrit un œil lorsque le Roi parla de lui directement, juste à temps pour visualiser son clin d’œil. Il sourit, un peu amusé. La suite le rendit plus perplexe. La blonde le fixa et il ouvrit son autre paupière. Elle ne disait rien mais il était à peu près certain que la réplique n’allait pas tarder à sortir. « Mes pieds m’ont toujours guidé favorablement. » avança le Paresseux. Il y avait quelques exceptions, comme la fois où il avait marché dans une crotte de chien. Cependant, il avait une bonne faculté d’adaptation. Il lui en fallait peu pour être heureux. Tant qu’il pouvait faire la sieste et s’occuper l’esprit lorsqu’il était réveillé. Pour le moment, cependant, il était clair qu’il n’avait pas toutes les cartes en mains. Il haussa de nouveau les épaules. Les explications viendraient bien un jour.

La blonde, elle, ne dit rien. Elle resta parfaitement silencieuse et observa le Roi partir. Une fois qu’il fut assez loin, elle se releva et se dirigea vers le Déchu. Elle lui ficha son pied sur l’abdomen, le fixant de haut. Lui avait refermé les yeux. Il fronça les sourcils. Ce n’était pas très agréable. « Si vous essayez de me toucher durant cette nuit de noces, je vous coupe les parties et je les donne à manger à vos Wëltpuffs ! » Il sourit. « Les Wëltpuffs sont herbivores. » murmura-t-il avant d’ouvrir les yeux. Elle était impressionnante. Devaraj aussi. Jun aussi. « Et pour ce que je m’en sers… » Son sourire s’accentua, dévoilant ses dents. Il amena lentement sa main sur la deuxième jambe de la jeune femme et la tira d’un coup. Il avait déjà noté, plus tôt, qu’elle n’était pas très forte physiquement. Elle tomba sur lui dans un cri outré. « Vous savez ce que je pense ? » dit-il calmement. « Espèce de… » « Je pense que vous serez de meilleure humeur après une bonne sieste. » Il l’enroula de ses bras, faisant fi de ses protestations. De toute façon, il voulait dormir et il savait qu’elle finirait par se calmer, par lui échapper ou par le tuer. Rien ne l’empêchait de dormir. Il s’était déjà endormi sur les rives de Tælora et ne devait sa survie qu’à l’un de ses amis, soldat également, qui l’avait trainé jusqu’à son réveil. Quitte à mourir, il se disait que ce serait bien plus plaisant endormi, plus rapide aussi.

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