Thème :

D’un coup de main habile, Koal fit son nœud de cravate en s’observant dans le miroir. Il n’était pas vraiment stressé. Les invités devaient commencer à affluer devant les portes du palais, il avait encore largement le temps. Depuis le temps qu’il attendait ce jour, pas question de le gâcher, ni de le laisser gâcher. Aya, Adam et Koal avaient tout préparé pour ce jour, des invitations aux amuse-gueules en passant par les motifs des nappes. Autant dire que rien n’avait le droit de venir perturber le bon déroulement de la cérémonie. Des gens avaient d’ailleurs été recrutés à cet effet, des gardiens de la paix, pour venir épauler les gardes du palais. Kanda devait d’ailleurs être avec eux, à les commander, en tant que garde rapproché de la reine. Un peu trop rapproché au goût de son mari, d’ailleurs, mais elle avait tenu à l’avoir lui et personne d’autre. Mais le pirate avait déjà su faire ses preuves et il n’y avait pas de raison de ne pas lui faire confiance.

Trouvant sa cravate trop longue, il jura en silence et s’appliqua à le refaire à nouveau. Il était peut-être un peu stressé après tout. Pourtant il n’y avait pas vraiment de quoi. Tout était parfait. Les traiteurs avaient tout préparé dans les temps, les chanteurs et chanteuses avaient tous répondu présent, de même pour les musiciens. Ils avaient un nombre plus que suffisant de serveuses, et les mages du royaume avaient passé la journée à préparer des sorts de protection autour du palais. Non, il n’y avait vraiment aucune raison d’être tendu. Alors pourquoi n’arrivait-il pas à faire un fichu nœud de cravate correct ? Plus il essayait et plus ses doigts agacés avaient tendance à mal s’exécuter. Cette fois-ci, ce fut un beau juron bien sonore qui jaillit de sa bouche, et immédiatement, Tseya s’approcha de lui, sous sa forme humaine. - « Tu ferais mieux de te calmer. Tu n’arriveras à rien, sinon. » - « Facile à dire, pour un Aigle qui se métamorphose dans un costume déjà prêt, taillé sur mesure ! » Eta cru entendre un sifflement mental désappointé, avant que son ami ne s’approche et se saisisse de la bande de tissu noir. D’une main plus qu’experte, il fit en quelques secondes un nœud parfait, et l’ajusta d’un coup sec, avant de remettre les mains dans les poches, comme à son habitude. Etonné, le Déchu s’examina un instant dans la glace, forcé de constater que son compagnon avait bien plus d’expérience que lui. Il sourit, résigné, et murmura presque : - "Merci." - « Oh, je t’en prie. Ce n’est pas comme si je connaissais mieux les coutumes des bipèdes qu’un… bipède. » Koal leva les yeux au ciel sous une telle modestie, et attrapa sa veste, avant de sortir de la pièce, suivi de près par Tseya. Une dernière vérification des lieux s’imposait avant qu’ils n’ouvrent les portes. Aya se préparait dans une pièce un peu plus loin, et comme le voulait la tradition, même si ce mariage n’était qu’une seconde représentation, il ne devait pas la voir avant qu’elle n’arrive devant lui, près de l’Autel. Cette tâche lui incombait donc, et il n’attendit pas plus. Il parcourut le couloir en quelques secondes, et poussa la grande porte qui menait à la salle du trône, décorée pour l’occasion.

Il en eut le souffle coupé. Ce n’était pas la première fois qu’il la voyait depuis que le mystérieux décorateur - dont Aya avait voulu taire le nom - était passé, mais à chaque fois qu’il posait les yeux sur les merveilles qu’il avait accompli, il en était encore intimidé. En quelques pas, il fut au centre de la grande salle et tourna sur lui-même en souriant. Au sol, une large bande d’eau avait été ouverte, couverte de grands nénuphars capable de supporter sans problème le poids d’un invité ou deux. Le simple fait de poser le pied dessus les faisait luire intensément, projetant une lumière douce et agréable à l’œil. Les immenses piliers de marbre s’étaient changé en arbres millénaires, recouverts de roses magnifiques, qui grimpaient jusqu’au plafond. Et quel plafond ! A lieu des arches sommaires dont il était d’ordinaire pourvu, c’était un véritable océan qu’on apercevait, où circulaient des myriades de poissons colorés, et autres mammifères marins. Tout était fait pour plonger dans le rêve, même les bancs prévu pour les invités, qui semblaient taillés dans les nuages. Derrière lui, l’autel était couvert de fleurs exotiques aux reflets chatoyants, et faisait face au grand mur, changé en une immense cascade inversée, l’eau tombant jusqu’à la mer qui tenait place de plafond. C’était décidé, il fallait qu’il obtienne le nom de ce fameux décorateur, pour aller le saluer. Il se promit de poser la question à la reine à l’occasion.

Marchant lentement sur les nénuphars lumineux, il avança vers la grande porte, derrière laquelle commençaient à se presser les invités. L’heure était finalement arrivée. Le roi des Déchus s’arrêta une seconde, réajusta sa veste d’un coup d’épaule, et donna le signal pour l’ouverture. La lumière du soleil couchant se répandit dans la pièce, et il sourit sincèrement, s’avançant déjà vers les premiers arrivés.

- *T’es stressé ?*
- *Heu … J’vois pas pourquoi ! Je suis sous une apparence qui ne me correspond pas, j’ai plus l’habitude d’être une femme et en plus, j’ai cru apercevoir la liste des invités en récupérant les partitions, j’ai intérêt à ne pas faire le moindre faux pas sinon je vais me faire décapiter dans la seconde !*
- *Ah*
- *D’ailleurs : Dans le sac vous deux, maintenant ! Et n’en ressortez pas, trop de personnes pourraient vous reconnaître !*

Alec respira un coup puis avança, lentement mais sûrement vers l’entrée. Il était déjà venu, pour récupérer les partitions pour répéter en solo, mais tout était différent en cet instant, encore plus beau que ça l’était déjà en temps normal, magnifique, tout simplement ! Cependant, il ne pressa pas le pas, tout simplement parce que même s’il mourrait d’envie de jouer du piano - pour cet évènement qui plus est - il avait un mal de chien à marcher avec ces foutus talons !

Habillé de façon sobre, classe et assez attirante, il avait aussi changé d’apparence grâce à une potion. Pour éviter tout problème pendant la soirée, il avait demandé la version un peu plus forte du produit qui lui garantissait de garder l’apparence féminine pour au moins la soirée, la nuit et peut être les jours suivants ! Avançant dans son tailleur bleu nuit, il jura en constatant que c’était déjà le crépuscule et que cette couturière de génie avait travaillé comme jamais pour que le fruit de son dur labeur ne soit jamais exploité comme il se devait ! Mais bon, mis à part la protection contre le soleil que la tenue possédait, Alec fut forcé d’avouer qu’Edwina avait accompli un travail magnifique. La chemise cintrée épousait ses formes à merveille, tout comme la veste qui ne possédait aucun défaut. La jupe et les bas étaient en parfait accord avec le reste de l’habillement et les chaussures lui seyaient à merveille, même s’il avait perdu l’habitude !

- Excusez-moi, vous avez votre invitation ?

S’arrêtant alors qu’il maîtrisait enfin l’art de marcher avec des talons assez hauts, le vampire se souvint qu’on entrait pas en ces lieux comme dans un moulin et présenta alors le petit papier qu’on lui avait remis plutôt. Cependant, la personne chargée de l’accueil semblait encore un peu méfiante et réclama une preuve suffisante pour prouver que c’était bien la pianiste qui se trouvait en face de lui.

- Si je fais ça, ça suffit ?

Un peu excédé par l’abus de sécurité, il laissa ses yeux rougeoyer d’une lueur pourpre et malsaine, tandis que le type se crispait dans la seconde. Sortant alors sa gourde de son sac, Alec lui glissa un petit « Je mordrai personne, promis ! » avant de passer. Après tout, il n’y avait pas énormément de vampires invités à la petite sauterie, et la raison n’était pas difficile à deviner ! Passant rapidement avant d’être repéré par trop d’invités - on lui avait demandé de rester discret - il remarqua d’emblée le piano et les autres instruments qui trônaient dans leur espace réservé. Lâchant un soupir de satisfaction, il prit alors ses aises et caressa ses deux compagnons qui commencèrent à somnoler dans le sac, tandis qu’il récupérait les partition ainsi que son violon. Forcément, il n’avait pu emmener le piano, mais le violon, on n’y touchait pas ! Et puis celui-ci avait un petit quelque chose de spécial, que personne sauf lui ne remarquerait - mis à part ceux qui l’avaient déjà vu, et encore - et il sourit à l’idée qu’il pourrait montrer de quoi il était capable !

- Bon allez, petit échauffement !

Troquant ses talons au profits de ballerines, il tâta les pédales de l’instrument et entonna un petit morceau qui avait le don de le détendre, tout en espérant que celui-ci ferait office de bonne introduction pour la suite !

costume:

« Wah, quel beauté fatal. »
« Ferme là tu veux. »

Zéleph regarda le sorcier à travers son miroir. Dans ce costume il se trouver ridicule. Le faite que cette abrutie de sorcier ce moque de lui ne l’aider pas beaucoup. La seule chose qu’il apprécier c’était la chemise, seul problème elle était cachée par un gilet et une veste en velours. Tout ça dans un bleu marine royale. Ce qu'il aurait bien voulu arracher c'était ce col en froufrou pathétique, pourquoi devait-il porté ça au juste ? Costume traditionnel des réprouvés. Il ne savait même pas si c'était vrai et avait accepté de le porter avant même de voir à quoi cela ressembler. Adam ce glissa derrière lui, toujours cette air moqueur graver sur le visage, il lui épousseta les épaules.

« Ne soit pas rabat joie. Tu vas à un mariage, un événement heureux, alors sourit. »

La seul réponse du réprouvé fut une grimace, comme si cette fête aller être plus une souffrance qu’autre chose. Le sorcier en soupira. Zéleph ne changerait jamais. Lors ce qu’il était question d’amour ou de bonheur c’était comme si on était en train de le torturé, alors les deux en même temps, vous n’imaginez même pas.

« Ne serait-ce que pour éviter un incident diplomatique ? »

Zéleph ce força à sourire, rentrant dans le jeu d’Adam qui en sourit. Bien sûr qu’il aller à ce mariage par ce qu’il était roi et qu’il y était forcer, si il n’avait pas eu la couronne il serrait rester planquer dans sou troue.

« Bien ! Tu vois quand tu veux ! »

Agacer par ce cirque le roi ce retourna vers son ami, ce dégagent de son emprise . S’il pouvait il trouverait un moyen, n’importe lequel pour éviter d’y aller. Tout mais pas un mariage.

« Personne n’est mort ressemant ? »
« Pour que tu face semblant d’être en deuil ? Hors de question votre majesté doit et ira à Avalon. »

Zéleph avait l’air d’un enfant. C’était plutôt drôle pour le sorcier de devoir contrôler ce caractère explosif, une vraie mule le roi des réprouvés. Le brun ce laissa pousser vers la sortit du Circus sous les sifflements des employer et les railleries. Une fois revenu il jura de s’occuper de leur cas. L’ors ce qu’il fut dehors il dû encore qu’il vole jusqu’à destination.

« Avec un peu de chance je raterait la cérémonie. »

Adam éclata de rire à cette réflexion. Il savait bien qu’il était sérieux, mais c’était quand même amusant de voir jusqu’où Zéleph pouvait aller pour « éviter » les grandes réunions.

« Tas pas intérêt à flâné pendant le voyage. Sinon tu entendras parler de moi monsieur le roi. »

Le réprouvé leva les yeux au ciel, un sourire amuser ce dessinent peut a peut sur son visage. Pour le coup on aurait dû une femme grondant son mari.

« Tu vas m’envoyer aux cachots ? »
« Ah, tu essayes encore de gagner du temps, aller va t-en ! »

Secouant la tête désespérer Zéleph fit apparaitre ses ailes et prit son envole sous le regard joyeux de son acolyte. Le roi ne vola pas vite, l’espoir d’être en retard toujours quelque part. De plus Avalon n’était pas la porte à coter, c’était sur le continent voisin, même en volant cela prenait du temps, mais soit, c’était une bonne chose pour lui. Il n’avait jamais mis les pieds là-bas, n’en voyant pas l’utilité vue qu’il n’y avait rien à faire. Il survola la ville, et comme on le lui avait indiqué, il trouva le palais d’Orae. Un peu trop luxueux à son gout. Les gens n’avaient aucune limite quand a la richesse, lui n’aimait pas s’exhiber et avait même fait en sorte que le château de Stenfek, outrageusement luxueux, soit détruit. Enfin, Adam avait raison il ne devait pas être négatif, pour un mariage, c’était idiot.

Il y avait un monde fou autour du palais. L’idée même de ce faire aborder démarra une légère migraine au réprouvé. Dommage qu’il ne puisse pas se cacher, après tout il était là en tant que roi, pas en tant qu’ami ou autre invités. Il ne connaissait que très peu la reine des déchu, et n’avait qu’aperçu son fiancer une malheureuse fois. Les seul choses qu’il savait sur Aya avait un rapport avec son ancien roi, ce n’était peut-être pas le moment pour en parler, quoi qu’il trouvait qu’elle c’était très vite remise du deuil de son ancien amant. Les femmes... C’était triste comme constatation, lui ne ferait surement jamais le deuil de son amour perdu, comme quoi, peut-être était-il plus sensible que l’on voulait bien l’admettre. Zéleph se posa devant les portes pour entrer dans le palais. Il n’avait rien de personnel contre les mariages, c’était juste l’idée d’être aux milieux de gens transpirant la joie et le bonheur qui lui donner le mal de mer et l’énerver au plus haut point, alors oui, il fut dessus de ne pas être en retard et de n’avoir pu rater la cérémonie. Marchant en direction de la salle de réception, il fut brusquement stopper dans sa marche par une main sur son torse. Il fixa la main, puis leva un regard assassin sur celui qui avait osé la poser là.

« Excusez-moi, votre invitation s‘il vous plait, Monsieur. »

Là il était cillez. Est-ce que ce petit idiot était sérieux ? Il avait l’air vue qu’il avait le culot de soutenir son regard.

« Ce serait dommage de déclencher une guerre, en un si beau jour, n’est-ce pas ? »

Le sourire de Zéleph était plus terrifiant qu’autre chose, et le garde eu un instant d’hésitation, jusqu’à ce qu’un autre vienne lui soufflet quelque chose à l’oreille l’air affolé. Le soldat face à lui retira vite sa main, comme bruler, le visage livide.

« Je suis navré Monsieur… Majesté, je ne savais pas. »
« C’est ça, c’est ça… »

Zéleph tapota gentiment l’épaule du garde qui était d’une sincérité absolu. Ce mariage avait l’air de tresser tout le monde. Ce n’était qu’une fête rien de plus, les seuls qui devaient être angoissé étaient les deux futures époux, pas tout le monde, même certain invité avaient l’air complétement perdu. Ca commence bien. A peine avait-il mit un pas dans la salle qu’il voulait s’en échapper. Il critiquer les autres, mais lui question angoisse, il n’était pas mal non plus, seulement c’était un tout autre sujet. Zéleph se tourna et ce retourna. La décoration était à couper le souffle, bien qu’il aurait voulu avoir autre chose à faire que détailler les éléments de cette pièce, il se dit que si il avait l’air concentré sur quelque chose ont le laisserait tranquille, alors il regarda l’élément le plus proche. Cette cascade marchant a l’envers. C’était assez déstabilisant. En réalité, beaucoup de chose était déstabilisant ici.

Leur Rêve Blanc

Je n'avais jamais pris la peine d'assister à ce genre de cérémonie pour tout dire . Mais j'étais curieuse , ô combien curieuse de voir ma chère amie la Déchue se marier officiellement avec le nouveau Roi des Déchus , Koal , homme dont j'avais fait un minimum la connaissance également , restant quelqu'un de très sympathique . Je restais immobile devant l'entrée , réfléchissant longuement . Regardant encore une fois ma robe , si mon joli masque tenait bien , faisant mine de m'épousseter puis gravissait les marches une à une , avec patience et grâce , entrant ainsi dans la salle de cérémonie où tout allait se dérouler , ou presque . Je passais la pièce au peigne fin de mon regard de glace , seul mes yeux bleus ressortant au milieu du doré pâle du masque assez ... recherché tout de même mais j'en avais eu un véritable coup de cœur , me disant qu'il irait superbement bien avec la robe . Je n'avais trouvé que le doré pour aller avec pareil accessoire mais n'avait pas fait sophistiqué non plus , ce n'était pas moi la reine du bal après tout . J'avançais dans la pièce , ne reconnaissant personne pour le moment , m'avançait donc vers ce qui me sembla le plus logique , poste auquel j'avais postulé d'ailleurs avec les annonces mises dans tout le royaume : mon instrument favori . Et fut étonnée de le voir déjà occupé . Bah ? Nous jouerons à deux , soit ! Puis nous pourrions ainsi nous relayer et danser un peu également ... Même si je en me voyais pas sur la piste de danse sans le génie qui occupait mes pensées sans relâche . Mais cette silhouette de dos m'était familière ... Je m'approchais encore , écoutant avec attention le morceau que celle-ci avait commencé , et m'adossait au piano avec un énorme sourire rieur et enchanté , contente de revoir quand même quelqu'un que je connaissais . - Ravie de vous revoir ... Misaka . Où étiez-vous passée ? Je n'attendis pas la réponse tout de suite , la laissant concentrée dans son morceau si bien orchestrée de ses doigts fins et agiles , glissant avec volupté et vive facilité sur le piano . J'attendrais tranquillement mon tour ... Et puis , profitait de cette pause en attendant pour regarder autour de moi , à la recherche d'autres visages sympathiques familiers , en décelait quelques-uns que j'aurais l'occasion d'aborder plus tard . Caressait un peu Saya-kan sur mon épaule , qui rien qu'avec son pelage naturel était parfaitement en accord avec mes fringues au teint doré , également semblable aux yeux d'un gentleman qui me ferait rudement plaisir de voir en ces lieux . Mais je doutais de le croiser ici , faisant déjà moi-même tache en n'étant jamais venue ici ... - Allez ne désespère pas ... Il viendra ton blondinet ! Je souriais doucement , convaincue qu'elle avait raison ou pas , restant concentrée sur les mouvements des doigts de Misaka allant sur les touches , attendant encore patiemment qu'elle me propose un duo ou me laisse la place . Rêvant de reprendre nos duos magiques .

voilà la fameuse tenue x):

Se laissant emporter par la musique qu’il jouait, le vampire se détendit enfin. Trop accaparé par l’idée de tout faire pour ne point mourir lors de cette soirée, il avait complètement oublié d’examiner les lieux où il se trouvait. Et lorsqu’il se rendit enfin compte que c’était un océan de teintes doublé d’une forêt de lumière qui se trouvait devant ses yeux, il fut comme submergé par l’émotion, à moins que ce fut la musique qui lui donnait le tourni ! En tout cas, il ne pouvait que dire chapeau au décorateur, car cette personne avait du se donner énormément de mal pour arriver à ses fins. Toujours aussi absorbé par ce qu’il jouait, il ne remarqua même pas la demoiselle avec qui il avait partagé quelques sublimes morceau, jusqu’à ce que justement, la mélodie arrive à son terme et qu’il redescende sur terre, enfin si on pouvait encore considérer cette ébauche du paradis comme telle !

- S … Sora ? Ravie de même ! Oh c’est une longue histoire vous savez ! Disons que j’ai du m’absenter pour plusieurs raisons, mais je suis de retour !

- D’ailleurs ne restez pas debout, ils ont prévu un banc assez large pour deux !

Un rêve, oui, c’était un doux rêve ! Finalement, il retrouvait des personnes de confiance - bon, qui pensait à tort que le vampire était une femme, mais bon, ce détail mis à part - avec qui partager un bon moment, il était sur un petit nuage en fait ! Laissant de la place pour une seconde personne, il déchanta dans la seconde suivante en apercevant ce qui en cet instant devait représenter son pire cauchemar !

- *A ton avis Seijin, comment on tue une déesse ?*
- *Je sais pas, mais contente toi de jouer, de la fermer, de passer une bonne soirée de nous laisser DOMRIR !*

Oups ! Apparemment le chat dans le sac n’avais guère envie de discuter ! Enfin c’était compréhensible, il s’était passé tellement de choses avec cette femme qu’Alec ne pouvait plus la voir, et le chat ne supportait plus son maître quand il se mettait en rogne à cause de ça. Cependant, le vampire se reprit bien vite à cause d’un détail qui avait son importance : elle ne l’avait pas remarqué ! Soupirant de soulagement, il comprit enfin qu’il s’était encore planté, quel idiot ! Après tout, si elle avait été la véritable Mitsuko, elle aurait sûrement fait un signe à Alec, quelque chose de discret, mais qu’il aurait remarqué et qui l’aurait mis hors de lui. Cependant, pour l’avoir déjà rencontrée, il supposait avec un certain degré de certitude que cette femme était la copie de Mitsuko, et à dire vrai il la préférait largement à l’originale !

- Quatre mains ? Hmm oui, je pense que cela peut se faire !

Un petit air amusé prit place sur le visage d’Alec, qui fut rassuré quand la demoiselle se présenta. Un rapide coup d’œil permit d’ailleurs de retrouver le maître du clan Malkavian non loin, ce qui expliquait à peu près tout. D’ailleurs, il devrait essayer de lui parler, lui expliquer certaines choses et révélations sur les huiles des vampires, parce que s’il ne se pointait pas encore pour dire qu’il était en vie, c’est qu’Alec avait quelques bonnes raisons, et Clauswitz était un des seuls en qui il avait confiance. Oubliant ces querelles diplomatiques dignes de guerres de bac à sable - en passant outre sur le sang versé, forcément - il se mit instinctivement à jouer une fois que le violon commença à émettre les premières ondes et se laissa de nouveau emporter par la musique.

- *Finalement, je sens que ça ne va pas être une si mauvaise soirée après tout !*
- *Mwais … MAIS LAISSE MOI DORMIR !*

La musique :

Spoiler:

Droit devant ma glace, je finissais d'ajuster le costume de scène que j'arborerai pour ce jour. J'avais choisi quelque chose de simple et discret, je ne voulais pas que l'on me remarque, encore moins que l'on me reconnaisse d’emblée. Me regardant tel que j’étais, je me trouvais un brin trop sobre, c’était parfait. J’avais pourtant hésité, encore la nuit dernière, à me rendre à ce genre d’évènements. Je n’aimais pas les mariages. Mais les rumeurs disaient qu’un mystérieux décorateur était venu de loin pour embellir la salle des trônes du roi et de la reine des déchus, et alors, curieux comme j’étais, je me devais de voir cela après tout, j’étais curieux avant d’être invité. A vrai dire, je n’avais pas reçu d’invitation. Et alors que j’allais chercher le masque qui servirait à cacher mon visage pendant la soirée, je songeais aux musiques qui résonneraient, aux tambourinements de ceux qui valseraient et puis pourquoi pas, là où il y avait buffet et spectacles, je serai. Sin m’attendait dehors, il semblait tout aussi énervé que je l’étais, il tapait plusieurs fois du sabot, toujours aussi silencieux mais ses gestes brusques parlaient : « Toi aussi tu as un mauvais pressentiment ? » et malgré l’absence de réaction du cheval, le regard de l’animal exprimait toute l’inquiétude nécessaire. « Je ne devrais peut-être pas y aller... » Et paradoxalement, je montai tout de même sur la cambrure de Sin qui savait exactement quel chemin prendre sans avoir besoin de le guider à travers les vallées qui bordaient l’horizon. Le voyage ne fut pas très long, j’étais si pensif que le temps me paraissait à l’inverse s’écouler bien trop vite pour que je puisse avoir le temps de songer à tout avant d’arriver, mais faute de pouvoir arrêter ce temps, j’entrevue les grandeurs d’Avalon au loin, nous étions arrivé plus tôt que prévu et j’espérais ne pas être dans les premiers, je détestais ça.

En ce jour, les rues d’Avalon étaient remplies de joie, les habitants, même les plus stériles, étaient tous sortis de chez eux, sortant de leurs bicoques pour rencontrer leurs voisins, ils organisaient entres eux de petits jeux populaires, des stands où se restaurer, c’était une sorte de fête nationale raciale, tous souhaitant leurs félicitations à la reine, j’espérais au moins qu’entre la cérémonie et la réception, Aya aurait la décence de faire un tour dans les rues pour remercier son peuple de lui être si dévoué. Après tout, ce ne serait pas chez les génies qu’on se réjouirait d’un heureux événement de notre roi. C’était comme une féerie populaire, beaucoup exprimaient leur désir de vouloir se rendre à la cérémonie, déjà que l’annonce avait plu à l’ensemble, je ne constatais aucune peine, aucune récalcitrante, tout le monde semblait contents de la tournure des évènements, après tout également politique, de la régence de leur peuple, ils n’étaient pas inquiets de la suite des événements, bien au contraire, ils semblaient accueillir leur nouveau roi avec une certaine euphorie, c’était plutôt sympa.

Vint ensuite l’allée principale qui menait au palais d’Orae, bondée d’un trop de monde qui m’étouffait, je laissais Sin disparaitre dans l’ombre d’une ruelle, lui aussi détestait les bains de foule. Me transformant en l’un des gardes que je voyais au coin en train de s’autoriser une petite pause à la taverne, je clamais un : « laissez passer, s’il-vous-plait, libérez le passage, c’est urgent. » pour ainsi doubler tous ceux qui attendaient plus ou moins patiemment leur tour. Personnellement, je n’étais pas patient pour ce genre de choses. A l’entrée, le garde me laissa passer sans même me regarder, l’armure officielle suffisant à faire preuve de ma bonne foi. Ben voyons. A l’intérieur, je reprenais mon apparence normale avec mes habilles princiers et tout le tralala plaisant, histoire que s’il y avait un quelconque problème, on ne me lance pas sur le champ de bataille comme un boulet de canon.

J’admirais alors la salle de cérémonie, qui certes, avait à un petit quelque chose, certes, bon, pas besoin non plus d’en faire tout un plat. Certes, c’était joli mais j’aurais sûrement fait mieux.

« Quoi ? c’est ça la décoration du mariage ? Encore l'oeuvre d'un écolo ! » Proliférai-je à mi-voix, comme si cela me plaisait de me faire le comédien de ma propre mise en scène. Je faisais le tour du propriétaire, me laissant à critiquer par de petites phrases assassines ici et là la décoration, comme le plus malpoli des invités tout en riant de l’ironie de la situation qui n’amusait que moi certes mais c’était déjà bien suffisant pour en valoir la peine. Me retournant, je rejoignais un petit groupe d’invités qui en discutaient justement.

Un espèce de monarque à l'accent quelque peu précieux s’empressa même de dire à sa compagne « Je n’arrive pas à qualifier la chose. Cette œuvre, c’est... c’est... » Et je répliquais : « du génie ? » - « Oui, tout à fait, du génie ! Et vous êtes ? » - « Quelqu’un pressé de goûter au buffet, je meurs de faim, vous croyez que ça va durer longtemps ? » Et je repartais plus loin, redécouvrir ce qui après tout, avait été une belle aventure avec Aya. J’évitais d’y repenser, je n’étais pas du genre larmoyant en voyant la belle en robe aller jusqu’à l’homme qu’elle pense être de sa vie, jouissant d’un amour éternel dont nous spectateurs, n’étions justement, que spectateurs.

Pourtant, moi aussi j’avais de quoi faire. D’ailleurs, près de l’un des chênes, je crus même apercevoir Mitsuko de dos. Ce ne pouvait pas être possible, qu’est-ce que la justice aurait à faire là où l’amour régnerait ? L’aether s’ennuierait donc déjà ? Hum, j’hésitais à faire le tour de la salle discrètement pour voir son visage. Et puis, Mitsuko, porter du rouge ? Non pas que ça ne lui irait pas, mais de nos rencontres, la sobriété de ses vêtements jusque dans ses couleurs avaient toujours primé, beaucoup de noir, de sombre. C’est dire que la vie de vampire puis d’ombre n’était pas très joyeuse en soi mais tout de même. Prenant mon courage à deux mains, je décidais d’aller la voir, posant ma main sur son épaule pour qu’elle se retourne. Mais là, surprise, hum, ce n’était pas elle. Une sorte d’adolescente boutonneuse au nez reniflant et aux pustules frontales me fit face et j’en reculais d’un pas. Il était vrai que lorsque l’on s’attend à trouver le physique parfait de l’aether, on tombe de haut.

« Hum désolé, Madame, heu mademoiselle, heu Monsieur peut-être ? Bref, que vous soyez animal ou végétal, bonne journée ! » Et je repartais, déçu. Cela faisait si longtemps que je ne l’avais pas vu. Peu importe où j’allais, elle n’était plus. C’était bien l’inverse de ce qui était. Car avant, à chaque pas que je faisais, elle était là, au moment où je m’y attendais le moins, elle était là, toujours à me surprendre. Mais maintenant, c’était comme si elle n’existait plus, elle était peut-être trop occupée, je ne savais. Mais cela faisait des mois, peut-être moins ou plus, je n’avais aucune notion du temps mais bref, cela faisait trop longtemps que je ne l’avais pas croisé. Et lorsque l’on est aether, le hasard n’existe plus. Alors, je comprenais que sûrement, elle ne voulait simplement pas me recroiser. Et en cela, j’acquiesçai, c’était peut-être mieux ainsi.

C’est d’ailleurs pour cela que, passant derrière l’un des autres chênes, je ne remarquai pas que la femme que je cherchais tant était juste là, de l’autre côté du chêne, que si j’aurais eu l’obligeance de lever les yeux ou tourner la tête, alors j’aurais été rassuré. Mais j’étais à ce moment-là trop préoccupé et je ne la vis pas. Alors je m’assis sur l’un des bancs, la mine un peu boudeuse. Le monde arrivait trop vite à mon goût, bientôt, je ne pourrais plus discerner qui que ce soit et puis, je ne connaissais franchement personne. Qu’étais-je venu faire ici ? Ma place était bien loin. Je n’aimais pas les mariages mais j’aimais bien Aya. Alors bon, je n’allais tout de même pas faire mon grognon indéfiniment et pour sûr, j’aurais regretté d’avoir loupé pareille occasion.

Je me demandai à ce propos, comment devait aller la déchue ? Etait-elle stressée ? La panique du mariage était psychologiquement très intéressante, je perdais une occasion d’étudier la chose. J’avais hésité à m’infiltrer dans les appartements de la belle pour la saluer puis, l’idée m’abandonna. Déjà parce que l’idée comme l’action auraient pu être mal vus par certains, et j’en riais mais m’abstenais, et puis parce que, peut-être était-elle entourée de ses demoiselles d’honneur à se rappeler les détails importants. Et si elle n’était pas seule, je ne voulais pas y aller. Surtout si elle était avec l’autre veuve noire, Masha, qui, pour le moment, ne devait pas entendre parler de moi. Car bientôt, elle le regretterait amèrement. Et ce jour-là n’était pas celui des révélations, non. C’était le jour où on applaudirait lorsqu’une bague épouserait le doigt de l’ange. C’était le plus important. La seule chose que je retins de toute cette histoire. Et que le mariage commence.

« C'est merveilleux» murmura Lily-Lune, plus pour elle-même qu'à l'attention de Thalie, la jeune Muse du Conseil qui encore une fois l'accompagnait. Cette dernière, aussi excitée qu'une enfant qui découvrait un monde féerique, ne pouvait s'empêcher de toucher à tout et d'aller contempler la moindre parcelle de ce terrain enchanteur. Souriante et ravie, elle semblait avoir tout oublier de la nervosité dont elle avait fait part à sa souveraine, quelques instants plus tôt, quand il leur fallait entrer dans le magnifique palais d'Orae. Maintenant qu'elles étaient arrivées dans la Salle de Cérémonie, les choses avaient bien changé. Lily-Lune suivit du regard la jeune fille, un léger sourire étirant ses lèvres d'un rouge sang, à la fois amusée et quelque peu désespérée du comportement de l'orine. Elle finit par pousser un léger soupire avant de reporter son attention sur le décor qui l'entourait. Le mariage promettait d'être grandiose, somptueux, et certainement remplis de quelques surprises. Elle n'en attendait pas moins de extravagante Messie des Ténèbres, qui devait trépigner d'impatience, cachée quelque part entre ses murs, attendant le début de la mélodie qui serait le signal de son arrivée. Songeuse, Lily passa doucement ses doigts sur le satin sombre de la boite qu'elle tenait entre ses mains, présent pour les futurs époux.

Paupières closes, Lily-Lune se laissa bercer une ou deux secondes par la douce fragrance qui embaumait l'air, parfum agréable et harmonieux qui semblait pouvoir apaiser n'importe quelle âme. Celui ou celle qui s'était chargé de la décoration avait un don. Elle finit par rouvrir les yeux et fit quelques pas pour se rapprocher davantage de l'étrange allée. Elle se courba légèrement pour effleurer les pétales d'un lotus, fleur qu'elle affectionnait tout particulièrement. Au moins, elle ne se sentait pas vraiment comme une étrangère en ces lieux. Pour le moment, elle ne regrettait pas d'être venue.

Et pourtant, elle avait longuement hésité avant de se rendre à ce mariage. Ce genre d'évènement heureux n'était guère pour elle. Mais après tout, n'était-ce pas la moindre des choses que de venir féliciter l'union de deux êtres aussi importants ? C'était du moins l'argument que le Conseil lui avait longuement répéter, ajoutant que ce serait un bon moyen d'oublier les sombres événements passés et cette macabre histoire de morts-vivants. Et c'est ainsi que Lily-Lune se rendit à Avalon, prête à contempler le bonheur dérisoire de ces deux personnes qu'elle ne connaissait que de nom.

Distraitement, rêveuse, Lily-Lune entourait autour de ses longs doigts les perles nacrées de son immenses colliers, qui en comptait plusieurs centaines. Le tintement clair qui résonnait à chaque fois lui plaisait, la rassurait en quelque sorte. Les invités arrivaient et se suivaient, tous mieux habillés les uns que les autres. La jeune femme avait choisis de faire dans la simplicité, vêtue d'une longue robe d'un gris clair aux motifs blancs qui soulignait avec grâce et élégance la ligne de sa silhouette et ses courbes. Le haut était un corset, que Thalie avait peiné a lassé durant de longues minutes dans son dos. Soie et dentelle, un éventail clair à la main et un lys dans sa si longue chevelure d'ébène, elle avait décidé qu'elle était prête.

« N'est-ce pas tout simplement splendide ! Les anges déchus ont du goût ! Ne trouvez-vous pas, chère Demoiselle?»

Lily-Lune se retourna pour poser ses yeux de poupée sur un homme blond qui la dévorait du regard. Un sourire ironique se dessina sur ses lèvres, amusée de constater qu'il était habillé comme un croque-mort. Elle répondit de sa voix douce et claire comme du cristal :

« Qui vous dis que ce sont eux qui ont préparer la Salle?»

« Peuh ! Cela me paraît logique !»

« Pas à moi. Si vous voulez bien m'excuser ...»

« Peut-être aurons-nous l'occasion de nous revoir plus tard dans la soirée ! Je serais ravi que vous dédaigner m'accorder une danse. Peut-être la première?»

« Nous verrons bien.»

Elle sourit timidement. Il fallait bien avouer qu'elle était bonne comédienne. Cet homme la répugnait et la dégoûtait au plus haut point. Son objectif serait certainement de l'éviter, dorénavant. Etait-ce un mal de répugner la compagnie masculine ? Elle ne l'avait jamais apprécié. Elle fit signe à Thalie qui gambadait un peu plus loin de la rejoindre. Elle accourut, le souffle court, les yeux pétillants.

« Je vois que tu profites déjà de la soirée.»

« C'est tellement beau ! Je me sens bien ici ! J'ai hâte de voir la robe de la mariée !»

« Et bien, va-t-en donc t’asseoir où bon te semble.»

Elle hocha vivement la tête avant de s'élancer parmi les allées, choisissant avec soin sa place, espérant ainsi avoir une belle vue sur la scène qui n'allait pas tarder à se dérouler. Lily-Lune, quant à elle, parcourut des yeux les bancs avant de se diriger vers l'emplacement de son choix. Elle ne perdit pas de temps et alla s'installer juste à côté d'un étrange homme aux cheveux bleus, qu'elle salua vaguement dans un murmure.

le costume:

Tenue: