Soirée Pyjama
Zeryel

☙ Foreign Air - Better For It

Arborant fièrement le papier bonbon collé à son front en guise d'alternative au maquillage qu'il aurait dû avoir, Zeryel arriva dans la grande salle indiquée par des flèches. Il y faisait bon et une douce odeur de chocolat chaud flottait dans l'air. Il repoussa en arrière sa capuche et se passa une main dans les cheveux. « Oh je préfère ça de loin à tout ce qu'on a fait avant. » confia-t-il à Marie-Jane. Au moins là, ils choisissaient leurs partenaires, même s'il n'avait pas eu à se plaindre.

L'Ange tenait la main de son amie, réticent à la lâcher comme si elle risquait de fondre à nouveau en larmes s'il s'éloignait. Sur le chemin, il avait tenté de lui arracher l'identité de la personne à l'origine de ses malheurs mais sans succès. La rose se fermait tout simplement comme une huître dès qu'il la pressait et il avait fini par abandonner, voyant combien le sujet l'affectait. Il promena son regard sur la salle et les diverses activités. « On joue à un jeu ? Je n'ai pas trop envie de chanter. » Et il voyait mal son amie avoir suffisamment confiance en elle pour chanter devant les autres élèves.

Ils s'assirent à la table face à face après avoir sélectionné un jeu qui leur plaisait à tous les deux. Ils installèrent le plateau alors que d'autres élèves commençaient aussi à arriver. « Je prends le canard vert ! » déclara Zeryel lors du choix du pion. « Je vais chercher des boissons le temps que tu choisisses, d'accord ? » Il lui sourit et quitta son banc pour se rendre au comptoir derrière lequel des membres de l'AAAP préparaient les boissons. « Bonsoir ! C'est impressionnant les moyens déployés par cette soirée, merci beaucoup pour cette organisation. Je m'amuse beaucoup ! » Les visages des étudiants de l'associations s'éclaircirent. « C'est gentil, ça. Tu étais avec qui, déjà ? » « Avec Maya, puis avec Marie-Jane ! » « Ah oui, je me souviens maintenant. La puff-puff gueurl et ton amie. Et alors ? Tu as eu du succès ? » Zeryel mit un certain temps avant de comprendre le sens de sa question. Il piqua un fard. « Euh, ça prend un certain temps ces choses-là, non ? » « Pas toujours, non. Greya a même entendu des bruits suspects dans l'une des pièces où les paires se maquillaient, elle n'a pas osé entrer, si tu vois ce que je veux dire. Et il y a eu d'autres cas où d'autres ne faisaient pas que se maquiller. » « ... Ah. Euh. Ok. » croassa-t-il, incapable de fournir une répartie plus intelligente à mesure que son imagination lui fournissait aimablement des images mentales pour accompagner les sous-entendus de l'AAAP. « Mais bon, de ta part, ça serait surprenant. » « Ouais. » « Sauf si t'es amoureux, bien sûr. » intervint une fille en s'accoudant au comptoir, ses yeux plantés dans ceux de Zeryel. « J'en sais rien. Non, je pense pas. » « Tu n'es pas sûr ? C'est qui ? On peut essayer de vous mettre ensemble la prochaine fois. » « Euh, merci ? Je vais juste vous prendre deux chocolats chauds pour l'instant. » marmonna le joueur de Puffball qui commençait à transpirer face à cet interrogatoire. La fille sourit et prit deux gobelets. « J'ai entendu l'autre jour des rumeurs comme quoi tu aurais dit à tes coéquipiers que tu aimais bien Kiara, c'est vrai ? » « C'est rien ça, c'était stupide. » « Donc c'est faux ? Tu ne l'aimes pas ? Tant mieux parce que je m'en voudrais qu'on ne vous ait pas placés ensemble. » « Est-ce que tu peux mettre des chamallows aussi dans l'un des chocolats s'il te plaît ? » répondit-il dans l'espoir de changer de sujet. « C'est comme si c'était fait ! » Elle fit glisser les gobelets fumants jusqu'à Zeryel. « Attention, c'est chaud. Tu ne veux pas répondre pour Kiara à cause des rumeurs qui courent sur elle en ce moment ? C'est vrai que vous n'iriez pas vraiment bien ensemble si tout ce qui est dit est vrai. C'est ce qu'on s'est dit. » Il fronça les sourcils. « N'importe quoi. Faut pas écouter tout ce qui se dit. Elle en souffre sûrement, en plus. C'est juste cruel de parler comme ça dans son dos sans aucune preuve. » Agacé, il prit les gobelets et leur tourna le dos pour revenir auprès de Marie-Jane. « Je leur ai demandé d'ajouter des chamallows dans le tien. C'est pas très bon pour la santé tout ce sucre mais je pense que ça te fera du bien au moral. Alors, tu as choisi quoi comme pion ? »

Message I | 794 mots

Zeryel joue à un jeu avec MJ mais vous pouvez vous joindre à eux

Soirée pyjama

Musique

Adriæn s’avança dans la salle. Son regard se porta sur les étudiants qui s’y trouvaient déjà. Il chercha Johannês. « Tu peux aller enlever ton… Oh mais tu n’es pas maquillé ? » Il n’était pas là. Susannah non plus. Lana non plus. Il plissa légèrement les yeux avant de porter enfin son attention sur son interlocutrice. « Non. Kiara et moi n’avons pas eu le temps. Nous devions discuter. » « Ah ? Ah oui j’en ai entendu parler. C’est gentil à toi d’essayer de lui remonter le moral. » L’Ondin figea ses yeux bleus dans les siens. Elle battit des paupières une fois. Il vit les émotions la parcourir, l’hésitation la saisir, les peut-être l’assaillir. Il n’aurait jamais pensé que sa croissance lui conférerait un tel pouvoir sur la gent féminine. « J’essaye. » dit-il, en enlevant la capuche de sur sa tête. « Dis… ? » « Hum ? » « Tu es une Sirène alors je me disais que tu pourrais peut-être chanter ? Personne n’ose et vous avez tous de belles voix alors… » « Je ne sais pas si c’est une bonne idée mais d’accord. » Il fabriqua un sourire qu’il lui présenta. « C’est vrai ? Super ! Je vais venir t’écouter avec des copines si tu veux bien. » Il pensa que c’était le moment de jouer la modestie. « N’en attendez pas trop. Je ne suis pas un chanteur talentueux. » Néanmoins, elle avait raison : les Ondins étaient dotés d’une belle voix. Il fallait la travailler pour la magnifier mais la base n’était jamais décevante. Il songea à celle de Johannês. Il lui arrivait de chantonner parfois, sans s’en rendre compte. Lui faisait toujours attention. Il la trouvait agréable. Il n’était toujours pas là. « Tu sais où est Johannês ? » demanda-t-il, sans réussir à se rappeler si elle avait ajouté quelque chose à sa remarque. « Johannês ? Non. Mais je peux essayer de me renseigner… » « Ce serait gentil, oui. »

Une fois devant l’étudiant de l’AAAP qui s’occupait du karaoke, Adriæn suivit ses instructions. Il se plaça dans un cercle magique et demanda la chanson qu’il désirait. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas chanté. Surtout, il n’employait presque jamais sa langue natale à Basphel. En dehors, il avait souvent fait sans aussi. Lorsqu’il la retrouvait, il avait l’impression de devenir quelqu’un d’autre, comme si la sensualité qui se dégageait de sa bouche ne lui appartenait pas. Le Valærian était cependant fait pour ça : envoûter. Il chercha de nouveau les mêmes personnes, avant de tomber sur la silhouette de Kiara. Il lui lança un regard, comme s’il désirait l’inviter à chanter avec lui.

446 mots
Kigurumi serpent

Soirée pyjama

Musique

Libéré de la présence de Lana, Pieris s’avança dans la pièce où se déroulerait la fin de soirée. « Tu peux te démaquiller si tu veux. » lui dit-on. Une petite moue apparut sur son visage. Est-ce que sa précédente partenaire apprécierait le fait qu’il enlevât ce qu’elle avait mis un certain temps à dessiner ? « Non merci. Je vais le garder. C’est Lana qui l’a fait. » dit-il, de sa voix grave. Les élèves qui l’entendaient parler pour la première fois étaient toujours étonnés. Le son qui sortait d’entre ses lèvres n’était pas la voix fluette qui aurait pu être attendue. Il n’était pas non plus si masculin que ça. Il aurait pu seoir aux deux sexes et c’était bien la raison pour laquelle on le confondait si souvent avec une fille. Le Vampire chercha Johannês des yeux. Il ne le vit pas plus qu’il sentit l’odeur de son sang. Il fut légèrement déçu. Sa déception disparut un temps sur le maquillage d’une fille. Il fronça les sourcils. Ça lui fit penser à une huître croisée avec un oursin…. ou à des cheveux entourant une plaie. Il ne comprit pas le moins du monde ce qui était représenté et chercha d’autres dessins à commenter dans sa tête.

La capuche canard toujours sur son crâne, il attrapa plusieurs longues mèches de ses cheveux et les entortilla entre ses doigts fins. Il entendit la voix d’Adriæn résonner et se pinça les lèvres, en pensant que l’Ondin était décidément trop magnétique pour le bien de beaucoup de personnes. Son visage se fit boudeur et il se dirigea à pas légers vers des étudiants en entendant un garçon dire à d’autres qu’une partie d’action et vérité ne tarderait pas à commencer plus loin. En y arrivant, il reconnut la fille oursuître. Sans attendre un quelconque ordre de passage, il prit la parole. Généralement, il était discret mais plusieurs autres étudiants l’étaient aussi ce soir ce qui lui donna une forme de courage. « Pour tout le monde, je donne une action : aller faire un bisou à un autre étudiant. » dit-il. Il trouvait le jeu plus intéressant quand tout le monde recevait les mêmes épreuves ou questions. « Comme ça, on comptera les points plus facilement. Ceux qui n’y arriveront pas n’auront pas de points et les points perdus iront à celui ou celle qui a donné l’action ou la vérité. Ceux qui y arriveront auront un point. » Il ne faisait que répéter les règles que Sympan avait changées pour qu'elles fussent adapter au but recherché. Généralement, ce jeu se terminait sans Johannês. Il prenait la mouche très vite, alors qu’Adriæn et Sympan ne s’arrêtaient pas souvent. L’Ygdraë voulait proposer ce jeu à la prochaine réunion sur Boraür : un jeu qui durerait dans le temps et qui comporterait une vérité à chaque début de rencontre et une action à accomplir entre chacune d’elles. Pieris était curieux de voir ce que cela donnerait.

473 mots
Kigurumi canard

À peine sorti de mon tête à tête avec la Magicienne et son histoire d’amants maudits, je tombai sur la plus grosse malédiction qu’il m’eût été donné de côtoyer : ma fiancée. Je fixai son visage, couvert de prune. Qu’était-ce censé être ? Une aubergine ? La couleur de ses pieds en fin de journée ? Ses prunelles remontèrent vers les miennes. Un sourire déforma sa face porcine. « Vous ici ! » s’exclama-t-elle, une fois plus proche. Elle posa sa main sur mon avant-bras. « Bonsoir, très chère Muscarine. » lui répondis-je, en tentant de garder un faciès apaisé malgré l’horrible odeur qui se dégageait d’elle. « Oh, vous me flattez à m’appeler ainsi. Votre soirée se passe-t-elle bien ? » Ma soirée se passerait très certainement mieux si un Réprouvé apparaissait, lui fourrait ses deux mains dans la bouche et lui écartelait la mâchoire jusqu’à la lui arracher. « Certainement, même si je souffrais de ne pas encore vous avoir vue. Nous avons très peu l’occasion de nous croiser malheureusement. » Je perçus ses dents derrière son sourire, pleines de morceaux de gras et de sucre. Ses doigts dégueulasses caressèrent mon bras. « J’étais justement en train de songer la même chose : que j’étais bien triste sans vous. » Je souris à mon tour, malgré tout le dégoût qu’elle m’inspirait. Il me suffisait de penser à son cadavre pourrissant dans une flaque de merde pour me la rendre plus agréable. J’allais la tuer. « Que diriez-vous de prendre un verre ? » lui proposai-je. « Bien volontiers. Nous pourrons ainsi faire plus ample connaissance. » « Exactement. À ce propos, il me semble que ma mère souhaitait organiser un repas prochainement. Mon père ne sera néanmoins peut-être pas présent du fait de ses fonctions, très prenantes. Qu’en sera-t-il du vôtre ? » Je lui tendis un chocolat chaud aussi écœurant qu’elle : plein de crème fouettée et de guimauves. « Mon père ne m’a pas encore fait part de cet évènement malheureusement. Je me renseignerai et je vous dirai. Je ne raterai ça pour rien au monde. » Une odeur pestilentielle se dégagea d’elle. Non... Avait-elle... ? Je déglutis, de plus en plus nauséeux. Pourquoi se tenait-elle si proche de moi ? Cette recherche de contact me répugnait. « Dîtes-moi, Léonidas… J’ai entendu des rumeurs selon lesquelles vous vous étiez rendu à des rendez-vous amoureux ? » Se foutait-elle de moi ? Elle avait participé à ces rencards. « Je ne vous plais pas ? » « Ce ne sont que des rumeurs. Je vous assure que, tout comme vous, je ne me permettrais pas. Vous me plaisez, je vous assure. » Du moins, elle me plairait lorsqu’elle ne serait plus qu’un cadavre. « Vous me rassurez. » Sa voix ressemblait à celle du Diable en personne, grinçante. Son souffle chaud et humide me parvenait avec trop de force pour que je pusse l’ignorer. Quand elle but, la crème lui fit une moustache ignoble.

494 mots
Muscarine boit le chocolat chaud avec du laxatif. Elle est avec Léonidas.