Des clameurs résonnaient sur l'ensemble de Murashû. Elles avaient beau être éloignées du centre des célébrations, il n'en demeurait pas moins qu'une masse importante des invités s'étaient dirigées vers celles-ci. Ceux ayant un certain statut était dans une tribune surélevée, avec quelques domestiques pour les servir, attenant à la loge de la Souveraine. De part et d'autres, on s'installait dans les gradins, sur lesquels, parfois, l'on devait encore enlever le sable charrier par le vent nocturne. Il faisait bien plus frais, désormais, mais la chaleur de l'excitation touchait tout un chacun.
— Aaaah ... Ça ne va pas être évident !
Enfin, plus ou moins.
— Qu'est-ce qu'il y a ?
Shapûr s'était retourné vers la jeune personne à ses côtés, dont la tenue et la coiffure courte donnaient presque l'illusion d'une masculinité ; Loretta était pourtant bien une femme.
— C'est seulement que ... J'ignore lequel serait le mieux.
Dans chacune de ses mains se dressaient les objets de son hésitation.
— J'ai suivi mes envies, alors j'ai fabriqué deux fanions, tu vois ?
L'indécise les trouvaient magnifiques. Ses fanions, à l'honneur de Maximilien Eraël, étaient décorés aux couleurs de l'armée et elle avait vaguement voulu dessiné son visage, qui lui donnait un air plus austère qu'il n'avait vraiment.
— Tu avais promis de ne pas les utiliser en public.
L'Humain n'avait même pas envie d'en rire, même si toute cette situation prêtait au moins au sourire. Son camarade avait une popularité galopante, comme l'avait été celle de Mancinia, mais à l'inverse de la Matasif du Peuple, Maximilien était un militaire. Chacun avait sa mascotte. Et lui, l'art de s'entourer de personnes importantes. Franchement, quelle connerie, il n'arrivait même pas à suivre !
— ... Messire Esfan ! — Vous allez également participer à la Malhari ? — Oh, c'est vous !
D'abord étonné qu'on le nommasse d'une voix douce, mais captivante, Shapûr reconnu l'allure distingué et l'aura clair des Anges. Habillés en civil, ils n'en demeuraient pas moins être d'anciens collègues de Neah, avec qui il avait sympathisé lors du mariage des Gardiens Azurés - enfin, il croyait, puisqu'il avait fini bourré sous une table, mais il se souvenait clairement du Soldat Ace Levy, qui avait fait ses classes avec le Prince des Cieux. Il avait néanmoins apprit que certains d'entre eux envisageaient de retrouver le chemin de leur ancienne fonction, perdue depuis la Chute de la Terre Blanche ... et retardée depuis leur captivité à Arcadia. Ce ne devait pas être des incapables, ceux-là.
— Vous avez déjà participé à ce genre de tournoi avant ? demanda-t-il, curieux, conscient qu'ils n'y participeraient pas cette fois. Moi qui aurais voulu vous affronter ! — Nous pourrions simplement faire des entraînements communs. — C'est n'est pas du tout la même ambiance !
Sur ce point, il n'avait pas tort. Avoir une foule entière pour exposer ses talents n'était pas donné tous les jours.
— Nous sommes venus assister aux performances du Capitaine Katzuta. — J'ignorais qu'il était si bon danseur ! Ça a été une véritable découverte à son mariage ! — C'est une nouvelle facette de lui que l'on découvre. — Qu'est-ce que vous racontez ?
Même Loretta ne pouvait qu'exprimer son incompréhension, partagée ensuite par les deux Immaculés.
— Tout le monde sait ici que c'est un de ses passe-temps, reprit-elle. — ... Pardon ? demanda Ace, confus. — Vous saviez pas ? Il est très souvent prit dans le mouvement !
Les traits de confusion se dessinaient de plus en plus.
— Parce que c'est arrivé plusieurs fois en dehors de ses obligations officielles ?! — Bah ... ouais ? répondit Shapûr d'un ton laconique. — Bwahahahaha ! L'Ange qu'il était a été enseveli sous la vague écarlate qu'est notre Matasif ! Allez, dites-moi, vous croyez que j'ai une chance de recevoir un bel homme dans les bras quand il les expulsera de l'arène ? — Il ne participe pas, reprit l'Humain en se grattant la tête tout en subissant la consternation de sa partenaire. Enfin, je crois ?
— Impressionnant. Je ne m'attendais pas à autant de monde.
Chÿsam écoutait les acclamations de tout un chacun, les Humains tapant dans leurs mains, ainsi que les tribunes de leurs pieds, donnant un écho monstrueux, presque en rythme.
— Je trouve ce genre d'atmosphère particulièrement plaisante.
À ses côtés, Neah installait des ornements à ses chevilles. Des bracelets en adéquation avec son uniforme, cadeau de sa tendre épouse, qui lui permettront de faire plus de bruits, tout en demeurant adaptés au climat du désert et qui ne le blesseront pas. Cette tenue, plus décente que tout ce qu'il avait porté depuis ce matin, convenait mieux à quelqu'un de son rang. Tout de moins, quelque chose de plus adapté à la coutume des Enfants de Sympan à laquelle il avait été convié. Ce n'était pas que l'Ange était dérangé de la peau de son ami, simplement qu'il était dérangeant que certains ne sachent se tenir.
— On retrouve des combattants ordinaires ou des aspirants militaires, mais j'ai l'impression que ce sera très intéressant cette année. — Les Orines et les Anges participent, après tout.
On entendait d'autant une déception dans les vibrations de sa voix, ce qui fit tiquer son ami.
— Je suis étonné que tu n'es pas demandé à y prendre part. — L'Imperator m'a demandé de ne pas participer pour ne pas m'humilier.
L'Anjonù ne comprenait d'ailleurs pas cette remarque. Sans vouloir être arrogant, ses capacités étaient élevées et il n'y avait personne de mieux placé que lui pour représenter les Anges chez les Humains. Chÿsam avait écarquillé les yeux pendant qu'il terminait d'ajuster sa tenue, avant de soupirer en voyant l'état des choses.
— Tu as mal compris, Neah. Il ne voulait pas que tu humilies tes adversaires. — Ce n'est pas mon genre ! protesta-t-il, surprit que l'on pensait cela de lui. — Que dire ... Et la Coupe des Huit ? Je ne connais pas beaucoup de soldats qui envoient sur les roses leur adversaire en un seul coup. — C'est uniquement parce qu'ils se vantaient tous de leur puissance. Je n'ai fait que leur montrer que moins on s'en vante, plus vite on gagne en muscle.
Il y avait un énorme écart entre lui et une majorité des hommes maniant une arme.
— Tu es un obstacle insurmontable, tu sais ? Je suis certain que s'il était encore en vie, tu serais un adversaire de choix pour le Titan. — Les temps changent. C'est bien pour cette raison qu'est née la Titanide.
Tout le monde ne l'as pas encore compris, c'est tout.
— Et tu es quoi toi, alors, le Petit Titan ?
Cette remarque lui arrachait un rire franc.
— Je soumettrai l'idée à la seule personne qui est digne de le reconnaître, dans ce cas.
Lui aussi, il avait changé. Ces derniers mois, son Capitaine s'était avéré ne plus être le même. Ses aspirations étaient de plus en plus claires, même pour un aveugle. Ce ne serait certainement pas apprécié par tous, mais lui ressentait un air de renouveau arriver sur eux et ... cela le rassurait, curieusement. Pour eux, Neah était le Prince des Cieux. Si quelqu'un devait montrer le chemin, ce serait quelqu'un comme lui.
— J'y vais. Tu peux rejoindre les autres, si tu veux.
D'un hochement de tête, ce dernier le laissait partir. Neah était assurément fier d'être présent. Comment ne pas l'être que d'être reconnu par la Royauté des Humains ? Il voyait Mancinia comme une Reine, elle le serait, mais il se refusait qu'on lui dise de ne pas être assez investi pour la soutenir. Les Anges seraient son éternelle priorité, mais ce n'était pas pour autant qu'il devait négliger la race de son aimée. Sa médaille d'Aile Bleue mise contre son uniforme, il glissait aisément son chemin vers Maximilien.
— Nerveux ? demanda-t-il, avant de lui décocher un sourire rassurant. Ça se passera bien.
C'était tellement étrange de le voir en tenue militaire. Il espérait toutefois être à la hauteur.
— J'espère être en mesure de suivre la cadence que vous imposerez.
1310 mots
Explications
C'est l'heure du-du-du-du duel
Et ces derniers opposeront ...
- Shuri contre Kyra - Maximilien contre Shapûr - Zeryel contre Erkan
Comme vous n'êtes pas nombreux, vous pouvez choisir un peu où vous êtes dans le tournoi. Au début, bien classé, en finale, aucune préférence ! C'est un tour par tour, donc le vainqueur va au tour suivant et ainsi de suite. Évidemment, Zezoû et Erkoû ont quelque chose d'adapté à leur âge et leurs statistiques ; armure légère et arme au choix sans possibilité de blesser gravement l'adversaire. Pareil pour les autres, mais ce sera tout de même plus douloureux.
Avant le commencement du tournoi, cependant, aura lieu une Malhari, qui n'est autre que cette danse. Elle est menée par Maximilien, Neah est assez bien placé.
Une Malhari, traduit Victorieuse, est une danse militaire initialement chantée et dansée lors des victoires sur le champ de bataille. En temps de paix, elle est souvent interprétée lors des célébrations par les membres de l'Armée, démontrant ainsi la puissance physique et la cohésion de ceux qui la pratique. Il est de coutume d'utiliser des pigments dans le but de colorer le lieu, les uniformes et les visages, augmentant ainsi les effets plus spectaculaires.
Si cette danse illustre les victoires, l'encouragement et la bonne entende des troupes autour de son Commandant, il n'est pas obligatoire que ce soit réellement un haut gradé qui est le rôle de ce dernier lors des démonstrations, mais principalement le membre s'étant le plus illustré. Ils peuvent d'ailleurs être plusieurs à cette place, incluant les soldats alliés et qui sont reconnus comme des amis de la race. Ils sont ainsi invités à prendre part aux célébrations militaires en tant que danseur, où il leur est permis de porter l'uniforme de leur unité et ainsi la représenter dignement. Chez les Enfants de Sympan, il s'agit d'un gage d'honneur et de confiance.
Bref, ça va danser et le public sera bien chauffé avec vos prestations ! Quant à ceux qui ne participent pas, ils sont en train de vous juger dans les gradins, ah ah ah ... bonne chance, Erkan
Puissent les Jeux vous être favorables.
Gains
- Les gains de quête habituels s'appliquent ici.
- Il y aura des gains supplémentaires à la conclusion du RP 8D
Mancinia & Neah Aimer c'est ce qu'y a d'plus beau. Aimer c'est monter si haut. Et toucher les ailes des Anges ...
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By Shanxi ♫
Maximilien Eraël ~ Humain ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 2458 ◈ YinYanisé(e) le : 18/09/2016◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Un peu plus comme ça. Juste les épaule. Garde le bassin droit. » Les mains sur les épaules de Maximilien, Malika le guidait de sorte à ce que son buste seul soit en torsion. « Pourquoi on fait ces exercices d'étirements, précisément ? T'as peur que j'en fasse pas assez à la caserne ? » questionna le rouquin avec ironie lorsqu'elle lui donna la permission de se relâcher. « Tu manques de souplesse. » - « De souplesse ? ». Elle confirma d'un signe de la tête. « Peut-être que ce que tu as actuellement est suffisant pour pourfendre quelqu'un et éviter de te prendre une lame dans le torse. Mais pour la Malhari, c'est loin d'être suffisant. ».
D'un geste précis, Maximilien attachait à sa hanche son épée, celle-là même qui l'avait maintenu en vie à Durienrisda et illustrait aujourd'hui son grade. Dans un même temps, son regard se posa sur la porte menant au centre de l'arène.
«
La jambe plus en avant. Recule les épaules, comme ça. Avec moi maintenant. ». Le rouquin suivait chacun des ordres que lui donnait la danseuse et tentait de l'accompagner dans la mesure qu'elle donnait. S'il s'était tourné vers elle pour l'aider, c'était parce qu'elle-même était dans l'armée en plus d'être dêvadary et s'était, de ce fait, spécialisée dans les danses militaires. C'était surement également pour ça qu'il avait l'impression d'obéir à une instructrice plutôt qu'à une professeure.
Il pouvait déjà entendre la foule s'installer dans les gradins. À chaque seconde qui passait le brouhaha du peuple se faisait plus intense et lui parvenait tel le grondement d'une bête en furie. Après un court temps, il s'avança vers la lumière extérieure.
«
Plus de caractère. T'en manques pas, alors laisse-le s'exprimer. Ce n'est pas qu'une question de rythme une mâdary. C'est surtout une question de volonté et d'émotions. ». Le rouquin découvrait, avec ces exercices, une partie particulièrement autoritaire chez la soldate à laquelle il ne s'était encore jamais confronté. « On reprend. » - « Depuis où ? » - « Depuis le début. ». Il exhala un souffle. Elle allait le tuer à la tâche à ce rythme.
Il s'arrêta en bordure du terrain pour poser un œil panoramique sur la structure et les gens qui s'y trouvaient. On pouvait deviner le soleil se coucher derrière les hauts murs de l'arène. Bientôt, seules les torches et la Lune les éclaireront.
«
PUTAIN ! ». L'épuisement commençait à rendre sa patience inexistante. « Je t'avais prévenue que réaliser la Malhari avec l'équipement serait une autre paire de manches. ». Malika elle-même commençait à s'agacer particulièrement vite. Il fallait dire qu'il n'avait eu que quelques jours pour assimiler une danse qu'il ne maîtrisait pas, et elle pour le lui apprendre. C'était même plus que ça puisqu'il était censé mener cette mâdary. En cela, s'il se plantait à un seul moment, s'il faisait la moindre erreur, s'il était à la ramasse ou, à l'inverse, trop pressé, c'était toute la représentation qui allait foirer, ce qu'il ne pouvait, évidemment, pas se permettre. « On pr– » - « Encore. » lui coupa-t-il la parole sans se soucier de ce qu'elle comptait dire comme il se remit en position, quand bien même il avait l'impression de se liquéfier sous son uniforme.
Le rouquin se tourna vers Neah lorsqu'il le rejoignit. « Si peu. » ironisa-t-il. N'importe qui à sa place le serait, nerveux. Surtout lorsque l'on n'était pas devâdary. « Et moi donc... » répondit-il ensuite plus pour lui-même qu'à l'attention de l'Ange. Il posa une dernière fois un regard contemplatif sur la foule qui semblait, en grande partie, installé. Il revit alors les gradins d'Unum Prior. Y a pas à dire. Une fois que l'on avait pu constater la majesté du colisée, on se retrouvait bien moins intimidé au centre de n'importe quelle autre arène. Le souvenir de ce qui s'y était déroulé le saisit en une image folle qui s'imposa sur sa rétine. Ce qu'il y avait ressenti resterait à jamais gravé dans sa peau. Ça avait été trop puissant pour qu'il l'oublie.
«
Et n'oublie pas le regard. Il est surement plus important encore que la danse. Lorsque tu embrasses le public, il faut que chacun croie que c'est sur lui que ton regard se pose. Qu'il se sente personnellement concerné par ce qui te traverse. Il faut que tous, quelle que soit leur origine, ressentent tout ce que ton corps exprime simplement en croisant ton regard. » - « Facile à dire. ». L'Obstiné interrogea la brune d'un regard en la voyant se rire de sa remarque. « Et tout aussi facile à faire pour toi à présent. » rétorqua-t-elle avant d'avaler une gorgée d'eau salvatrice. « Tu n'imagines pas ce qu'un corps fatigué est capable d'exprimer. Tu n'en avais pas conscience, mais cette intensité nécessaire tu l'as tenu tout le long de la chorégraphie. ». Maximilien ne put retenir sa surprise. « Ne réfléchit pas. Ressens. Et tout ne pourra que bien se passer. Pour quelques minutes, redeviens Devâdary dā Sipāhī. »
Les premières notes retentirent. Maximilien exhala un ultime souffle avant de s'élancer. C'était le moment où l'on saurait si les enseignements de son amie avaient été efficaces et s'il serait capable de les mettre en application en condition réelle. Il vint se placer au centre du corps armé. Alors les voix s'élevèrent, hymne qui tonna dans l'air avec toute la force du cœur. Tout était réalisé et coordonné à la seconde près. Ils étaient plusieurs dizaines et c'était comme s'ils n'étaient qu'un seul. Le sol avait commencé à se colorer sous l'abondance des pigments. L'arène entière n'était plus que tambour, cymbale, et souffle d'un sable malmené par la violence des pas qui le secouait. Entre les grains de sable projetés dans l'air, les poudres colorées dispersées autour du groupe et l'effort d'une danse si énergique qu'elle puisait son énergie dans la fatigue du danseur, l'air commençait à devenir étouffant au sein de la fosse. Tantôt l'attention du rouquin se portait sur les soldats devenus performeurs, tantôt son regard venait trouver le public dont certains s'étaient laissé entraîner en reprenant en chœur le chant.
La dernière note retentit. Avec elle, tous se figèrent dans l'arène, chacun à la place où il devait se trouver à cette seconde précise. Tous maîtrisant leur respiration que l'on pouvait, en majeure partie, deviner à bout. Comme il reprit une posture neutre, Maximilien se fit une brève réflexion : et après il était censé se battre en duel ? Il espéra qu'on lui laissât le temps de se poser ne serait-ce qu'une minute avant de s'engager dans l'affrontement. Il n'y aurait rien de spectaculaire sinon.
Après avoir eu le temps de s'hydrater et se rafraichir — il n'avait jamais autant apprécié le climat nocturne du Désert que ce soir-là — l'Obstiné rejoint la zone de préparation tandis que son tour arrivait. Il n'eut pas besoin de réfléchir à la façon dont il allait s'équiper pour cet affrontement. Ça lui paraissait particulièrement évident. Il retrouva ainsi la familiarité d'un bouclier rond au bras et d'une épée longue pesant sur la taille. Il effectua quelques moulinets avec la lame pour en comprendre et en assimiler l'équilibre et la masse. Le manche lui parut lourd par rapport à la lame bien plus légère. Ça ne voulait rien dire cependant. Il était des épées relativement légères mais particulièrement acérées, à condition que le forgeron ait un minimum de maîtrise de la chose, elle pouvait vite devenir fragile et dangereuse pour son porteur sinon. Retrouvant nouvellement le sable de l'arène, dans une tenue bien moins officielle cette fois-ci, il se retrouva à faire face à Shapûr, lui arrachant de ce fait un sourire amusé. Ils n'avaient jamais véritablement croisé le fer comme ils le feraient ce soir. L'expérience pouvait être amusante, voire enrichissante. À l'évidence, celui qui perdrait face à l'autre allait en entendre parler pendant les dix années à venir. « Prêt à manger la poussière, Sainika ? ». Il avait été à peu de choses de le nommer par son sobriquet. Il s'était ravisé à la dernière seconde, non pas la faute au public, mais bien pour qu'il comprenne que, quand bien même ce duel soit amical, il attendait de son ami qu'il se donna à fond.
Pour convaincre un Capitaine que vous pouviez être une Orine adéquate pour lui, vous deviez au moins lui prouver de quoi vous étiez capable dans un combat. C'était ce que pensait Shuri et certainement la motivation principale de son inscription dans ce tournoi. Elle ne s'attendait pas à l'emporter, puisque sa force physique n'équivalait pas les combattants de longue date qui ne manqueraient pas de croiser sa route, elle tiendrait simplement plus longtemps que d'autres, d'autant plus avec ses compétences qui sortaient de l'ordinaire et qui en surprendrait plus d'un. Hélas, cet effet de surprise était rapidement balayé dans une arène ; plus les combats s'enchaînaient, plus les adversaires s'adaptaient. C'est de cette manière que l'Orine avait vaincu un Humain et un Ygdraë. Comme la magie n'était pas permise, elle ressentait d'autant plus les douleurs dues aux bleus et ceux des frottements brûlants contre sa peau. La crème spéciale préparée par une aînée commençait à ne plus faire effet, mais ce serait autant de marques démontrant sa détermination. Prochaine adversaire ; une Déchue, Kyra Lemingway. Ce nom lui disait quelque chose, mais les exploits de cette femme lui paraissaient obscurs. Peut-être était-elle une figure populaire chez les Ailes Noires, mais s'étant intéressée à leurs homologues d'ivoire, ce n'était pas dans ses cordes de le savoir présentement. Peut-être que son visage la marquerait un peu plus.
Maintenant qu'ils passaient à la vitesse supérieure sous les acclamations de la foule, autant dire que la jeune femme ne pouvait plus voir les choses sous le prisme de l'entraînement. Sans magie, il n'était point possible d'aveugler, de déséquilibrer, de repousser avec le spectaculaire qu'elle donnait dans chacun de ses duels. Comment attirer l'attention ? Certains devaient le vivre comme l'amputation d'un membre. Sur ce point, les Humains étaient chanceux de n'éprouver aucune peine devant la perte d'une chose qu'ils n'avaient jamais connue, ce qui les rendait redoutables. Imaginer un million de personne faisant un véritable bloc contre votre magie ... Quel peuple impressionnant. Ils savaient aussi mettre l'ambiance. Shuri observait un instant ses bras ; l'un équipé d'un bouclier de bois rond et l'autre, d'une arme légère. Cela lui donnait toujours une petite moue. Elle se battait habituellement à l'aide de ses cordes à dagues et d'invocations en se basant sur son agilité pour rester hors-de-portée des armes ou des sortilèges. Cet équipement l'alourdissait et l'obstruait. En voyant son adversaire, la tension augmentait encore d'un cran. Son coeur battait plus puissamment. L'improvisation était le maître mot des Orines ; elle ne serait pas en reste non plus. La Poseuse d'Énigme se mit en position.
Shapûr avait été relégué à un rang éloigné lors de la Malhari, mais cela ne lui déplaisait pas de n'en faire qu'une moitié, tandis que les regards étaient tournés vers les vrais héros de cette nocturne longuement entraînée. Il devait cela dit conserver ses forces pour les combats, ou pour ce qui suivrait la nuit enivrante du Bal d'Encens. Certaines femmes pouvaient ne pas être satisfaites de ce qu'elle avait obtenues et lui, ce serait le pauvre gars bourré qui ne pouvait résister à leurs charmes ... C'était ses pensées initiales, mais l'homme s'était pourtant laissé totalement dominer par l'ambiance et s'était donné plus à fond qu'il ne l'aurait cru. Maintenant, une autre tâche l'attendait. Et non des moindres.
— Tu es prêt ?
La voix de Neah, dans son dos, l'avait surpris. Il était rentré se changer et enlever le superflu, avant de repartir, certainement pour rejoindre Mancinia. Pourtant, ce dernier prenait le temps de faire un tour parmi les combattants, à peine fatigué du rythme endiablé qui avait été le leur, de fait, sa présence avait un petit effet électrisant. Bien qu'il soit un militaire accompli, il les traitait tous avec le même respect que s'ils avaient été dans sa propre armée. C'était pas une sensation désagréable.
— Je ne me couperais aucun doigt, Capitaine.
Son ton solennel fit rire son interlocuteur. Neah avait l'air bien plus accessible et ouvert aux plaisanteries qu'une majorité d'Anges de son acabit qui avait un balai coincé dans le cul, mais peut-être était-ce à force de les côtoyer. Une femme pouvait vraiment vous retourner l'esprit et sa meilleure amie avait réussi cela avec lui.
— Je te souhaite un bon combat, Shapûr. — ... Est-ce que j'dois prier les Dieux, tu crois ? — Qui sait ?
Ça allait lui faire du bien de se battre. Si la Malhari avait épuisé certains participants avant l'heure de leurs duels, elle avait aussi stimulée leurs instincts de victoire. Juste avant d'entrer dans l'arène, l'Humain se demandait si Loretta allait agiter ses fanions pour encourager son favori malgré sa présence lors du combat. Ça ne le dérangeait pas. S'il devait perdre, en tout cas, il y avait plus humiliant que d'être vaincu par Maximilien. Il sauverait sa réputation et pourrait prétendre à quelques blessures douloureuses pour impressionner ses conquêtes.
— Tu sais pourtant que le sable est traître, reprit-il en suivant son rythme. En un coup, il peut retourner la situation en faveur de ton opposant.
Il fallait toujours bien évaluer son terrain avant de se lancer. Et lorsque le coup d'envoi fût donné, aucun n'eut envie de retenir ses coups. Shapûr comptait bien donner tout ce qu'il avait.
Mancinia & Neah Aimer c'est ce qu'y a d'plus beau. Aimer c'est monter si haut. Et toucher les ailes des Anges ...
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Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4731 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Je retins un geignement tandis que le médecin s'attelait à panser ma nouvelle blessure. Jusque-là j'avais eu de la chance. Une grande partie des participants étaient de jeunes personnes. Des individus avec une expérience moindre, donc. Mais au fur et à mesure que j'arrivais vainqueuse de mes duels, je constatais le niveau de mes adversaires évoluer, et pas dans le bon sens pour moi. « Aïe ! » lâchai-je finalement lorsque le soignant pressa la bande de coton autour de mon avant-bras. Je me notai mentalement de reprendre l'entraînement avec Yuri sitôt rentrée à Avalon. Ce n'était jamais agréable de sortir d'un défi avec des cicatrices de partout. Il était dommage que l'on ne puisse pas utiliser nos propres armes pour cette épreuve. Jusqu'à ce soir, je n'avais pas pris conscience de l'avantage de connaître son arme. Au moins nous partions tous sur un plus ou moins pied d'égalité. « Ça ne va pas tarder à être de nouveau à toi. ». Je levai les yeux sur Gárreðmidr. Elle m'avait fait comprendre que j'étais la seule à la voir et à l'entendre. De ce fait, je demeurai à présent silencieuse, comme maintenant, lors de ses interventions. « Kyra Lemingway, ça va être votre tour. » répéta un bénévole de l'événement. Plus on avançait dans le tournoi, moins le temps de pause entre deux duels était long. « J'arrive. » - « Continue comme ça et tu pourras finir première. Ce serait formidable, n'est-ce pas ? ». C'était ce que je me disais au début. Demeurait cependant un point noir qui se promenait encore sur le tableau des concurrents et qui me faisait remettre en question cette chance que j'avais eu. J'exhalai alors un souffle, puis me redressai, prête à reprendre.
Je la découvris, une Orine. J'avais entendu dire qu'il existait un groupe de combattantes au sein de la race. En faisait-elle partie ? J'allais vite le découvrir. Délaissant mon arme au sol, je refis rapidement le nœud dans mes cheveux, les retenant en une longue queue de cheval. Ça avait été ma première leçon dans l'arène. « Et que la meilleure remporte les honneurs. » ponctuai-je son salut en reprenant la lance au sol. Là avait été ma leçon suivante. Les armes de base étaient mises à disposition. Pour la sécurité, je m'étais d'abord équipée comme l'Orine. Je m'étais alors rendu compte que je ne savais pas me battre bouclier en main. Je l'avais donc abandonné. Puis j'avais pris conscience que je manquais encore d'expérience pour pouvoir parer avec aisance, et surtout sans magie, avec uniquement une épée. Je m'étais donc, cette fois-ci, rabattue sur la lance. Je m'étais entraînée à l'arme d'hast avec le javelot mais étant donné la forme, je supposai qu'il n'y avait pas grande différence entre les deux.
Je me mis en position, expirai longuement. Alors le duel reprit. Les mouvements de l'Orine étaient fluides. Elle demeurait gracieuse même dans l'affrontement. Ma gestuelle n'avait rien à voir. Elle était celle d'un soldat, franche et directe, car c'était avec l'un d'eux que j'avais appris. Je parai avec plus de facilité que lorsque j'étais équipé de seulement une épée. Mes contre-attaques étaient cependant aussi précises que lorsque je portais le bouclier. Je pris rapidement conscience que le problème venait de la taille de l'arme à laquelle je n'étais pas encore familière. À ce rythme, même l'optimisme de Gárreðmidr ne suffirait pas à me faire continuer la compétition.
Il y avait un écart évident entre elles deux que seule la vitesse parviendrait à sauver. Si Shuri n'en terminait pas rapidement, elle serait dos au mur et la défaite lui tendrait les bras. Plus le duel s'étendait en longueur, plus les risques grandissaient. Il y avait un coup, puis un second, que les défenses de l'Orine parèrent avec plus ou moins d'efficacité. Son bouclier contre le néant devrait lui simplifier la tâche, mais une chose était certaine, c'est que son corps reculait. Lentement, mais sûrement. Ainsi, la Déchue essayait de la coincer pour ensuite laisser place à une volée de coups tout en demeurant à distance ? Si elle y arrivait, aucun doute que son adversaire aurait perdu. Déjà ? Déjà ... Non. Soulevée par l'adrénaline du combat, elle en oubliait ses histoires de couvertures, de discrétions et de sécurité. Au fond de son coeur, elle savait que ce n'était pas un vrai combat, dans le sens où quoi qu'il arrive, elle s'en sortirait vivante. Ce n'était que du spectacle. L'endroit où elle devait se montrer, sans se cacher, pour surprendre celui qui l'intéressait. Cela ne lui donnait nullement l'envie de prendre ce combat à la légère, mais après s'être faite malmenée à son tour durant quelques passes, Shuri décidait de passer à l'action.
Au prochain coup, elle devait se montrer audacieuse. Ne pas utiliser le bouclier sur le dernier moment et ses yeux devinrent plus observateurs. Lorsque l'opportunité se présentait, l'Orine bondit sur le côté, se gratifiant d'une estafilade légère sur l'épaule, mais cela l'avait dégagée d'un piège se refermant lentement sur elle. Elle sourit à son adversaire et armait son arme. Leurs regards étaient sans équivoques, sans mépris distinguable, l'une comme l'autre semblaient prendre la situation comme elle venait. Chaque claquements de leurs lames marquaient un battement de coeur. Les gradins s'élevait à l'unisson des applaudissement et des exclamations. Ils étaient bons joueurs, cet affrontement devant paraître agréable si on l'observait de loin. De la sueur perlait sur son visage, des bleus clairsemaient son corps et sa blessure lui faisait très mal avec un sable dévorant, mais qu'est-ce qu'elle s'amusait. Un sourire féroce, mais joyeux, agrémentait son visage. Elle essayait de reprendre son souffle, donnant l'illusion de parler de loin à son adversaire. Elles échangeaient, avec leurs armes. Et c'était un véritable spectacle, en plus d'être un réel honneur. Tout ce décidais ici-même.
Mancinia & Neah Aimer c'est ce qu'y a d'plus beau. Aimer c'est monter si haut. Et toucher les ailes des Anges ...
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By Shanxi ♫
Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4731 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
C'était là une des premières choses que m'avait confié Yury lors de nos entraînements : un combat qui tenait sur la durée n'était pas une bonne chose. Même sur les champs de bataille il était rare que les combats de proximité s'éternisent sans qu'il n'y ait un soutien magique derrière qui maintienne la vigueur des combattants. J'en avais été étonné d'abord. Je prenais conscience aujourd'hui-même de la raison pour laquelle les affrontements courts étaient préférables. Même dénuée d'armure m'infligeant plusieurs kilos en plus à porter sur les épaules, soit une raison supplémentaire de rapidement fatiguer, l'impression d'être sur le sable depuis plusieurs minutes me montait à la tête alors qu'une seule s'était écoulée. La fatigue dûe aux précédents duels ne devaient pas aider cela dit. Je mis alors en pratique les enseignements de mon cousin. Agir vite pour mettre rapidement l'adversaire hors de combat et en finir avant que le corps ne suive plus la cadence. Plus facile à dire qu'à faire. Surtout lorsque le plan que l'on s'était préparé mentalement et que l'on s'affairait à mettre en application échouait à l'instant où on en croyait le succès assuré.
Prise dans mon élan, je me trouvai le dos totalement à la merci des coups que pouvaient à présent me porter Shuri. Sans la quitter des yeux j'analysai rapidement la situation et me contentai ainsi de limiter les dégâts en adoptant une posture défensive et barrant le chemin de sa lame en plaçant ma lance entre moi et le fer. Un premier craquement parvint à mes oreilles au contact des deux armes, suivi d'un second lorsque l'Orine dégagea son épée de la hampe. Voilà qui était problématique. À l'évidence, ma lance venait de perdre son intégrité, ce qui n'était pas une bonne nouvelle pour moi. Ça pouvait même devenir dangereux. Il me fallut réfléchir à toute vitesse pour trouver une solution à ce nouveau problème. Ce que j'aurais souhaité la présence de Mulan... Le temps qu'une idée me vienne, j'avais totalement abandonné l'idée de me lancer à l'assaut de mon adversaire, me contentant à repousser les attaques plutôt que seulement les contrer. Ce n'était que comme ça que je pouvais garder ma lance à peu près intact le plus longtemps possible. Ce n'était cependant pas ainsi que je pourrais obtenir la victoire.
Un craquement supplémentaire. Une idée me vint. Ce serait néanmoins de la totale improvisation. Yury ne m'avait pas montré le genre de posture à adopter avec ce que je m'apprêtais à faire. Après avoir repoussé un nouveau coup, je reculai de quelques pas, puis brandis l'arme à deux mains au dessus de ma tête avant de la fracasser contre ma cuisse, brisant en deux la hampe dans un craquement cette fois audible de tous. C'était de toute façon le sort qui lui aurait été réservé si j'avais insisté. De toute façon ce duel ne pouvait durer trop longtemps. Si ce n'était pas elle, ce serait moi qui abandonnerait. J'étais fatiguée, mentalement comme physiquement, en sueur et à bout de souffle. L'air que j'inspirais me brûlait la gorge et des larmes pointaient sur mes paupières, résultantes de la poussière qui partait en suspension dans l'air sous l'effet de nos pas. Je déglutis, brandissant mes deux morceaux de bois à la manière de deux épées. Je n'avais cependant pas la moindre idée de la façon dont on se battait de cette manière. Tout ce que je pouvais faire maintenant, c'était m'en remettre aux talents guerriers d'Haziel.
Maximilien Eraël ~ Humain ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 2458 ◈ YinYanisé(e) le : 18/09/2016◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Une courte seconde s'écoule alors que chacun des combattants trouve place dans l'arène. Une seconde où chacun juge l'autre d'un rapide coup d'œil. Son état physique. La fatigue pouvant avoir été causée par la malhari. La tension dans ses muscles. Sa posture. Défensive ? Offensive ? Lui appartient à cette deuxième catégorie. C'était ainsi qu'il avait été entraîné depuis son intégration dans l'armée. C'était ainsi qu'il entraînait le bataillon sous ses ordres. La Phalange était ce régiment qui ouvrait la voie au reste de l'armée sur les champs de bataille. Elle était celle des premières lignes, balayant le plus d'ennemis possible en amont pour en briser les rangs. Celle prête à offrir une vie avant même l'assaut général si elle permettait la victoire de l'armée. Qu'en étaient-ils de la Garde ? Ils étaient les protecteurs les plus actifs des Humains, ceux qui défendaient le citoyen en temps de guerre comme en temps de paix. Ceux qui veillaient sur la cité et la défendait lors d'une attaque quelconque. Les premiers à agir et réagir sur le terrain de proximité pour offrir au reste de l'armée le temps de s'équiper et de se mettre en place.
Le combat débute enfin. Un sourire en coin étire la commissure des lèvres de Maximilien au premier choc de la lame sur son bouclier. Son adversaire est bien décidé à vouloir gagner, et c'est une bonne chose. Il renforce alors sa prise sur les épaisses lanières de la rondache et bascule le buste en avant, s'aidant de son poids pour repousser Shapûr d'une levée de bouclier avec plus de force et l'obliger à reculer d'un pas pour retrouver son équilibre. Il n'attend pas plus pour fendre l'air d'un coup de taille. Le coup est arrêté. Les fers se rencontrent dans un bruit de métal aiguë et bruyant. Maximilien recul à son tour d'un pas. Le choc n'est cependant pas la cause de ce retrait. Il s'arrête, comme statufié, le regard dans le vide.
C'était comme si un souvenir jusqu'alors bloqué venait de s'échapper d'un coffre mental dissimulé pour frapper la conscience du roux de plein fouet. Le labyrinthe. Mancinia. D'où provenait cette moitié de scarabée chez lui. La mort. La façon dont il s'était défilé face à Elle. L'absolution avant ça. La cérémonie funéraire après. Cette entité inconnue, Âmses. Comment il avait pu oublier ça ? Comment il avait fait tout ce temps pour que cet événement soit si enfoui en lui jusqu'à en oublier les faits ?
Ça ne dure qu'un instant. Shapûr ne lui laisse pas l'occasion de se pencher plus sur cette affaire, d'y réfléchir. Le feu éclatant sur l'épée attire son intention et ramène son esprit à l'instant présent. D'un battement d'ailes il recule de plusieurs pas pour se porter hors du périmètre d'action de Shapûr, soulevant par la même un nuage de sable et de poussière. De quoi lui laisser un court moment pour accuser cette réminiscence et mettre de l'ordre dans son esprit. Il lève les yeux sur Mancinia. Il fallait qu'ils aient une discussion. Ne serait-ce que pour confirmer ce qui lui avait valu cette courte absence. Il baisse les yeux sur les picotements qui touchent son bras gauche. Une courte absence qui avait tout de même profité à son ami à en voir la larme carminé qui glissait depuis une fine coupure sur son biceps. Ces épées étaient plus aiguisées que ce qu'il avait pensé. Peut-être devraient-ils faire plus attention s'ils ne voulaient pas se tuer l'un l'autre. La mort n'était pas sensée être présente aujourd'hui. « Un - zéro pour toi. » rit-il finalement de la situation tout en se remettant en position pour reprendre le combat. Sa posture avait néanmoins changée, car son plan lui-même s'était vu modifié. Il n'allait plus parier sur les parades au bouclier pour surprendre ensuite avec l'épée. À partir de maintenant ce serait plutôt l'inverse. Il allait troquer la force contre la vitesse. Obliger par des attaques successives à créer des ouvertures et mettre l'adversaire à terre en usant du bouclier comme arme de frappe, jusqu'à le mettre à terre et l'empêcher de se relever.
La nouvelle configuration des armes de son adversaire laissait Shuri d'autant plus méfiante. Savoir utiliser autant de talent équivalait à ses aînées chargées de défendre leurs terres, ce n'était pas totalement dans ses cordes. Parer, esquiver, sentir la sueur rafraichir sa peau brûlante d'efforts tandis que le Soleil avait laissé place à la nuit et à l'éclairage des torches, de sorte que leurs ombres se tournaient autour. Elle attaquait, de temps en temps, espérant qu'en y mettant un peu plus de hargne, cela ferait basculer la balance en sa faveur. Encore un coup dont elle s'échappait en effectuant un saut arrière pour se dégager en même temps que ses bras. L'adrénaline l'accompagnait, comme la plus fidèle de ses compagnes.
Ce fût sa jambe qui rappelait à son bon souvenir qu'aussi agréable soit cette poussée de vivacité, son corps, lui, ne parvenait plus à suivre la cadence. Shuri se réceptionnait mal et cette dernière se transformait en vilain morceau de coton, qui la fit choir sur ses fesses. Là, ses yeux s'arrondissaient, pendant un instant et tentait de comprendre ce qui venait de se passer. Et c'était tout à fait idiot ; elle était tombée. Son corps tremblait, même au sol, ses bras tiraient affreusement et quelques lignes de sang serpentaient sur son corps blessé.
— J'ai ... J'ai perdu ...
Elle n'avait nul autre choix que de déclarer sa défaite, ses blessures évidentes avaient misent à mal sa volonté. Entamant de se relever en s'aidant de son épée, elle vacillait quelque peu. Shuri s'était défendue, mais il ne lui restait qu'à reconnaître la victoire de son adversaire. Sa poitrine se soulevait, son coeur tambourinait, effréné sous les applaudissements de la foule. Elle s'était rendue plus loin que prévu et elle espérait que le Capitaine Katzuta eut regardé son match avec intérêt. Puis, elle fit quelques pas un peu maladroit en direction de Dame Lemingway.
— Merci, Dame Lemingway, pour ce duel enrichissant ! dit-elle en lui tendant la main. Je suis honorée d'avoir été votre adversaire ... Je vous assure que ... Ce ne sera pas aussi aisé la prochaine fois !
Son regard était malicieux, épuisé, mais rieur. Peut-être que son futur Aisuru n'apprécierait pas, mais sur l'instant, l'Orine n'en avait cure. Ce serait un petit écart de conduite qui serait vite oublié et pardonné. Son coeur demeurait déçu de sa défaite, mais la sincérité de ses mots marquaient ses traits. Tout ce qu'elle pouvait espérer, s'était de s'entraîner pour caresser, la prochaine fois, une douce victoire.
Mancinia & Neah Aimer c'est ce qu'y a d'plus beau. Aimer c'est monter si haut. Et toucher les ailes des Anges ...
By Astriid ♫
By Shanxi ♫
Kyra Lemingway ~ Déchu ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 4731 ◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
J'avais l'impression de respirer comme un bœuf tant mon corps supportait de plus en plus difficilement ces dernières minutes. J'en étais à un stade où mon combat était devenu moins physique que psychologique. C'était compliqué et à peine si j'avais réellement conscience de mes gestes. Grand dieu, j'étais si heureuse de me débattre avec deux morceaux de bois. Je ne sais pas si j'aurais pu encore tenir avec une arme forgée de métal ou, pire, un bouclier pendant au bras. Je commençais même à ne plus voir très clair, signe que mon corps n'allait pas tarder à lâcher. Encore un peu, me motivais-je intérieurement. Encore un peu et ensuite je lâche les armes. À peine me fis-je cette réflexion que je vis ma partenaire de combat s'effondrer au sol. Je plus ou moins décidai de brandir l'extrémité basse de ma moitié de lance en sa direction, la pointe y était moins dangereuse que celle ornant la tête de l'arme. Je restai finalement une seconde stupéfaite, incertaine d'avoir correctement compris ce que j'avais entendu. Elle abandonnait ? Vraiment ? On annonça haut ma victoire, confirmant mes doutes. Mes moitiés de lance tombèrent alors au sol et un râle d'épuisement m'échappa tandis que je vins moi-même m'affaisser dans le sable de l'arène. Assise, les genoux remontés sur ma poitrine et la tête logée dans le creux de mes genoux, je reprenais difficilement mon souffle, une toux sèche entrecoupant deux respirations. C'était presque si je n'étais pas sur le point de vomir à cause de l'épuisement, mental comme physique, surtout maintenant que c'était terminé et que mon corps se relâchait de toute tension. Je relevai la tête pour constater l'Orine se redresser sur ses deux jambes. Déjà ? J'aurais été à sa place, j'aurais profité du soutien du sol encore quelques minutes. À mon tour je pris appui sur le terrain pour me relever avec beaucoup de peine, me passant un bras sur le front pour en chasser la sueur qui y perlait. « Dame Lemingway ? ». J'eus presque envie d'en rire. Voilà bien la première fois qu'on me nommait "Dame". Ce genre de terme n'était pas des plus utilisés pour un peuple réputé aussi civilisé que des animaux, et avant j'étais bien trop jeune et inexpérimentée pour que ça arrive. Ça avait toutefois un côté flatteur pas désagréable. Dame Lemingway. Ça sonnait plutôt bien même. Avec un sourire, je répondis à sa poignée de main. « Je ne suis pas certaine de vouloir remettre ça. Vous m'avez épuisée. » articulai-je lentement pour ne pas m'étouffer par le manque d'air, un léger rire m'échappant tout de même, suivit immédiatement d'une quinte de toux. « C'était un plaisir. » ajoutai-je tout de même avec un large sourire. Je levai alors les yeux vers les tribunes à l'entente des clameurs qui s'en élevaient. Une légère bouffée de vanité me gagna. D'assurance également. Peut-être que cet affrontement et les victoires accumulées lors de ce défi aideraient à ma réputation et arrangeraient la situation de mon établissement. Je ne voulais pas dépendre éternellement de l'aide d'un autre.
Craquant son cou, l'Humain savait d'avance que le combat serait âpre. Il allait donner de sa personne pour défendre son honneur, même si personne ne lui en voudrait de mordre le sable lamentablement devant son adversaire. Il aurait été plus humiliant de perdre devant une Orine. Là, par contre, le Soldat savait qu'il allait en profiter ! Ce serait mentir de dire qu'il n'avait jamais eu envie de l'affronter au cours d'un entraînement, comme il avait l'opportunité de le faire avec Mancinia. Tester le bestiau, certainement sous-estimé , Shapûr avait du mal à évaluer ce que valait le Saraprasata dā Mārūthala. Un sourire germait sur son visage rien qu'au fait que les étrangers seraient incapables de prononcer ce titre. Se reprenant, il n'avait aucun doute sur ses aptitudes au combat, partageant la même expérience. Ils n'allaient rien lâcher. Même si son choix s'était arrêté sur un poste plus peinard, ce n'était pas pour autant qu'il allait abandonner en une minute. Lever son bouclier pour au moins éviter que ce premier coup ne le mette au sol lui avait paru être une bonne idée. L'impact eu pour effet de l'ébranler dans son appui, mais le sable le maintenait correctement, quitte à devoir céder quelques centimètres de terrain. Quelqu'un de peu habitué à ce Désert serait tomber, Maximilien abrégeant ses souffrances rapidement.
Pas besoin de réfléchir. Shapûr fondait sur son adversaire, abatant son arme avec toute son énergie, oubliant quelque peu la première position de son adversaire, même devant Neah, lors d'une exhibition et prenant des risques. Mais hé, la vie était un risque ! Pourtant, l'Humain vit quelque chose après cet impact. Cela avait prit une fraction de seconde, mais cela se distinguait très clairement sur son visage. Pas une grimace ou une folie meurtrière, mais une hésitation ... une crainte ? À quoi pensait-il en regardant les tribunes ?
— Il ne faut pas s'endormir, Maxoû !
C'était assez peu orthodoxe, voire déloyal, mais dans un vrai affrontement, il serait certainement déjà mort. Et les spectateurs étaient facilement vexés de l'attente. Ses mouvements et sa tentative de lui remettre les idées en place se soldèrent par une esquive du même niveau que sa tentative.
— Putain d'ailes ...
Ce n'était pourtant pas interdit, d'ailleurs, il ne manquait pas l'éclat sanguin sur le bras de Maximilien. Tiens, tiens. c'était décidément tranchant. Prudence.
— Faut revenir au score s'tu veux pas que j'te termine.
C'était maintenant. Maximilien était désormais en pleine possession de ses moyens et son adrénaline de faisait que croitre. La sienne aussi. Ils étaient prêts pour un choc rapide, explosif et qui conclurait leur duel.
Mancinia & Neah Aimer c'est ce qu'y a d'plus beau. Aimer c'est monter si haut. Et toucher les ailes des Anges ...
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Maximilien Eraël ~ Humain ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 2458 ◈ YinYanisé(e) le : 18/09/2016◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Un rire bref échappe à Maximilien suite à la provocation de son ami. « Te donne pas de faux espoirs en criant si facilement victoire. » réplique-t-il ainsi en refermant sa main sur la hanse du bouclier qu'il positionne en barrière devant lui. Une seconde s'écoule où chacun jauge l'autre. Il est le premier à relancer l'affrontement en entamant un rapprochement auquel Shapûr répondit en faisant de même. Un premier coup d'épée fend l'air que le brun contre. Un second suit, du bouclier cette fois cependant, esquivé de peu par Shapûr mais laissant son flanc à couvert. Alors le brun agit comme lui-même l'aurait fait, d'un coup d'estoc, ce à quoi le Maxmilien réplique d'une parade à l'épée. De ce geste, il sent que la frappe de son ami fut moins puissante que celles données plus tôt. La conséquence qu'il devint provenir de la morsure de l'arme sur son bras. Le combat continua ainsi, le rouquin usant plus de son bouclier pour l'offensive et contrant la lame de son adversaire de la sienne. Ce n'était pas la façon la plus conventionnelle de se battre, il devait bien l'avouer. Déjà il visualisait l'œil surpris de Naveen qui devait observer ce duel. Il y a néanmoins une donnée importante que Maximilien avait oublié de prendre en compte lors des premiers échanges et qu'il ajouta seulement alors pour adapter, à nouveau, sa stratégie. Shapûr avait lui aussi été formé au combat par l'armée. Ils avaient, pour ainsi dire, eut le même enseignement militaire. Le sien était même plus récent. Les lacunes qu'il aurait ainsi pu avoir, il les avait comblées sur le champ de bataille et en foulant par avant le sable de l'arène. Sans ça, sans ces expériences, cet affrontement n'aurait pas été le même. De fait, ce serait un duel d'épuisement s'ils continuaient à se battre de soldat à soldat. C'est donc la posture du gladiateur qu'il finit par prendre. Ça, pour le coup, il en avait une meilleure maîtrise que son ami.
Maximilien relâche la prise qu'il avait sur son bouclier, referme le poing sur le manche de son épée, et détend la tension dans ses ailes. Putain d'ailes, avait-il dit ? Dire qu'il avait eu les mêmes propos à leur égard autrefois. Il échange encore quelques passes d'armes avec Shapûr. Puis il la vit, ou plutôt la ressentit, cette ouverture, infime, qu'il cherchait. Une offensive où le point d'équilibre de son ami était principalement en avant afin de mettre la force nécessaire pour briser sa propre défense. Défense dont il fit usage pour le déstabiliser en retour. À l'instant où la lame s'abat, le rouquin se protège du bouclier, s'aidant de son bras armé pour rendre sa défense plus robuste. À la seconde où il sent le bouclier vibrer au contact du fer, il repousse le brun avec force, usant de ses deux bras pour y mettre plus de puissance. De même, il frappe l'air d'un lourd mouvement d'ailes pour soulever assez de sable et aveugler pleinement son adversaire, s'assurant de fait que le brun ait ses appuis déstabilisés comme souhaité. Dans un même temps il se débarrasse de son arme, la jetant loin derrière lui, hors de portée de son ami, puis profite de la situation pour simplement frapper du poing le visage de Shapûr, veillant tout de même à ne pas lui exploser le nez ni lui briser la mâchoire dans la manœuvre. Ce n'était pas le but. Son bras protégé s'arrime au poignet armé du brun. Le second s'accroche à son col. Alors il se rapproche de lui de sorte à se retrouver dos à lui, puis, dans un mouvement de balancier, il fait basculer son ami par-dessus son épaule pour le jeter à terre, sans lâcher son col pour autant, toujours dans le but d'éviter un regrettable accident. Il profite de la posture pour lui voler son arme avant de l'empêcher de se redresser d'un pied sur l'abdomen et braquant l'épée sur son propriétaire d'origine. « Retour au score, et point entier. » lâche-t-il enfin sans bouger, attendant simplement la réponse de Shapûr pour le relâcher.
Post III | Mots 686 (note : En gros, à la fin, il lui fait un plus ou moins seoi-nage, si tu veux avoir une image un peu plus précise de l'enchainement)
— Qu'est-ce qu'il y a ?
![[RPPT] Le Bal d'Encens - Le Tournoi 1628](/users/3014/30/04/80/smiles/1628.gif)
![[RPPT] Le Bal d'Encens - Le Tournoi Chriss10](https://i.servimg.com/u/f83/11/47/94/71/chriss10.jpg)
![[RPPT] Le Bal d'Encens - Le Tournoi Signat12](https://i.servimg.com/u/f83/11/47/94/71/signat12.jpg)
![[RPPT] Le Bal d'Encens - Le Tournoi Signat13](https://i.servimg.com/u/f83/11/47/94/71/signat13.jpg)
gotheim pour 
![[RPPT] Le Bal d'Encens - Le Tournoi 3881576816](/users/3014/30/04/80/smiles/3881576816.gif)
Vous avez deux nouveaux messages 
Pour convaincre un Capitaine que vous pouviez être une Orine adéquate pour lui, vous deviez au moins lui prouver de quoi vous étiez capable dans un combat. C'était ce que pensait Shuri et certainement la motivation principale de son inscription dans ce tournoi. Elle ne s'attendait pas à l'emporter, puisque sa force physique n'équivalait pas les combattants de longue date qui ne manqueraient pas de croiser sa route, elle tiendrait simplement plus longtemps que d'autres, d'autant plus avec ses compétences qui sortaient de l'ordinaire et qui en surprendrait plus d'un. Hélas, cet effet de surprise était rapidement balayé dans une arène ; plus les combats s'enchaînaient, plus les adversaires s'adaptaient. C'est de cette manière que l'Orine avait vaincu un Humain et un Ygdraë. Comme la magie n'était pas permise, elle ressentait d'autant plus les douleurs dues aux bleus et ceux des frottements brûlants contre sa peau. La crème spéciale préparée par une aînée commençait à ne plus faire effet, mais ce serait autant de marques démontrant sa détermination. Prochaine adversaire ; une Déchue, Kyra Lemingway. Ce nom lui disait quelque chose, mais les exploits de cette femme lui paraissaient obscurs. Peut-être était-elle une figure populaire chez les Ailes Noires, mais s'étant intéressée à leurs homologues d'ivoire, ce n'était pas dans ses cordes de le savoir présentement. Peut-être que son visage la marquerait un peu plus.
Shapûr avait été relégué à un rang éloigné lors de la Malhari, mais cela ne lui déplaisait pas de n'en faire qu'une moitié, tandis que les regards étaient tournés vers les vrais héros de cette nocturne longuement entraînée. Il devait cela dit conserver ses forces pour les combats, ou pour ce qui suivrait la nuit enivrante du Bal d'Encens. Certaines femmes pouvaient ne pas être satisfaites de ce qu'elle avait obtenues et lui, ce serait le pauvre gars bourré qui ne pouvait résister à leurs charmes ... C'était ses pensées initiales, mais l'homme s'était pourtant laissé totalement dominer par l'ambiance et s'était donné plus à fond qu'il ne l'aurait cru. Maintenant, une autre tâche l'attendait. Et non des moindres.
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![[RPPT] Le Bal d'Encens - Le Tournoi 3298876942](/users/3014/30/04/80/smiles/3298876942.gif)
