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 [Quête] - Les Rois du Monde | Les couillons-bouffons

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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◈ Parchemins usagés : 4031
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Lun 07 Aoû 2023, 10:08



Les Rois du Monde


Mes yeux, jusqu’ici fermés, s’ouvrirent de nouveau lorsque les lèvres du Réprouvé soufflèrent quelques mots contre mon oreille. Je frémis. Mon regard se perdit sur un point indéfini du sol. Sur mon visage, un sourire germa. Je n’eus qu’à baisser légèrement la tête pour que ma bouche rencontrât la peau de son épaule. Je l’embrassai. L’idée de partir était bonne mais m’effrayait aussi. Je craignais d’être dans un rêve qui s’évanouirait si nous nous y faisions remarquer. Je remontai le chemin jusqu’à son cou, avec l’impression de brûler un peu plus à chaque baiser. Mon corps répondait au sien si naturellement que je n’avais rien à faire, rien à penser. Mes doigts se perdaient dans ses cheveux, mon torse caressait le sien et mon bassin le réclamait. Chaque mouvement de sa part créait une réponse. Ma deuxième main massait sa peau. Elle descendit de son dos à ses fesses puis glissa sur sa cuisse. Je me saisis de nouveau de la pipe en me reculant doucement. Je tirai et relâchai la fumée entre nous, avant de le rejoindre encore. Autour de nous, la fumée avait créé un nuage de volutes épaisses. J’avais l’impression qu’il nous protégeait de tout : de la colère de Val’Aimé, de la colère de tous les Réprouvés, de celle de tous les Sorciers aussi. En fait, je les emmerdais. Tous. Ils ne m’importaient pas. Je n’en avais rien à foutre d’être torturé. Je le serais de toute façon. Je préférais que ce fût pour quelque chose qui en valait la peine. Il en valait tellement la peine. J’aurais dû ressentir le besoin de m’achever moi-même à nourrir de tels sentiments pour un Bipolaire mais ce n’était plus le cas. Plus maintenant. J’étais déjà une anomalie pour mon peuple d’origine. Ma sexualité ne pourrait jamais être reconnue. Je devrais nier toute ma vie. Rien n’irait jamais. Il me faudrait jouer un rôle, malgré ma position hiérarchique. Cette position ne m’offrirait que la possibilité de survivre. Dastan, lui, me permettait de vivre. Je souris. Peut-être devrions-nous aller ailleurs, oui. « D’accord. » murmurai-je, en lui déliant les mains.

_______

Je jetai un coup d’œil à Adriæn. Occupés… c’était justement le problème. J’inspirai et tentai de me résonner. Je ne devais pas interférer. Ce que ces abrutis faisaient ne me regardait pas. C’était leur problème s’ils voulaient finir crucifiés sur une croix ou décapités en place publique sous les regards avides de leurs détracteurs. Que croyaient-ils ? Mes mâchoires se serrèrent alors que j’aidais les autres à déplacer les meubles. Étais-je le seul que la situation dérangeât ? Je fis un rapide tour d’horizon. Johannês était trop ivre. Adriæn avait prouvé par ses dires qu’il s’en fichait. Tekoa s’occupait de superviser le rituel. Pieris n’oserait jamais rien dire. « Arrêtez de vous bécoter ! On n’est pas au bordel ici ! » lançai-je, à l’attention des deux glands, en sachant très bien que la présence d’autrui ne m’aurait pas empêché de coucher avec Dastan si j’avais été à la place du brun. C'était peut-être ça mon problème : je n'étais pas à la place du brun. « Érasme boîte déjà en plus ! Tu vas aggraver son cas ! » J’essayai de rester agréable malgré le brasier d’irritation qui cramait mes tripes. Pourtant ils n’eurent pas l’air de m’entendre. Mes doigts passèrent dans mes cheveux. J’allais les tuer. Vraiment. J’aurais été les tuer si les mots d’Alcide ne m’avaient pas atteint. Que racontait-il ? Je tournai les yeux vers lui. Dans ses mains, il y avait plusieurs couteaux qu’il tendit à Tekoa. « Non mais… » fis-je, en les observant. Je fermai les yeux et soupirai. Il était grand après tout. L’alcool m’aidait à relativiser. Il me fallait surtout trouver une solution pour séparer le Réprouvé et le Sorcier. Mes yeux se fixèrent sur eux. Je n’aimais pas l’idée qui venait de germer dans mon esprit mais elle serait plus efficace que n’importe quoi d’autres. Si j’y allais et frappais Érasme, ça risquait de dégénérer comme ça dégénérait toujours. L’envie ne me manquait pas. Je détestais les voir ensemble. Ils me donnaient la gerbe. Je ne voulais pas coucher avec le même type que lui. J'étais sûr que c'était aussi le cas de l'ancien Prince. Je devais donc agir avant qu'il ne fût trop tard. Je n’avais  aucune certitude sur la réussite de mon opération. Si elle échouait, mon ego en prendrait un coup. Je fixai le Sorcier. Dastan était plus volage et, de mon point de vue, accepterait tout et n’importe quoi. Ce ne serait pas le cas du Mage Noir. Il aimait le roux, ça se voyait. Cet amour ne souffrirait pas de concurrence. Il mettrait un terme à leur délire lui-même dès qu’il comprendrait que le Bipolaire se fichait que ce fût lui ou un autre.

Mes pas me conduisirent vers eux. Je notai au passage la présence de deux nouveaux arrivants, dont une fille. À moins qu’elle ne fût comme Pieris, un homme caché derrière une apparence féminine ? Je tirerais ça au clair ensuite. Je choppai les cheveux du Réprouvé et tournai son visage vers moi. Mes lèvres se posèrent sur les siennes. La suite me coûta. « Je peux me joindre à vous ? » demandai-je, en fixant mon regard dans le bronze des yeux de Dastan. Je préférais crever plutôt que de visualiser de trop près le corps d’Érasme traversé par un quelconque désir. Contre toute attente, le Sorcier se mit à rire. Je maintins mes prunelles fixement. « Tu comptes me casser les couilles jusqu’au bout ou ? » Je ne répondis pas, espérant que le Réprouvé achèverait de lui-même les illusions du Mage. De toute façon, c’était soit lui, soit moi. L’un de nous deux sortirait forcément blessé de cette configuration.

« Le ritouel est prêt ! » annonça fièrement Tekoa. Au centre de la pièce, un bol remplit de sang trônait. « Asseyez-vous en cercle ! On va aussi se scarifier au même endroit. » Il fixa les Orines. « Vous aussi venez ! »

947 mots

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Haru Araé
~ Orine ~ Niveau I ~

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Haru Araé
Ven 11 Aoû 2023, 20:11



Unknown

Les Rois du Monde

En groupe | Haru, Makoto & les couillons-bouffons



L’odeur qui régnait dans la pièce rappelait celle qui flottait hors de la bouche de Læn lorsqu’il les avait croisés. Toutefois, elle s’imprégnait aussi d’un parfum moins âcre, plus doucereux. Des volutes de fumée s’élevaient d’une pipe tenue par la main d’Érasme Salvatore ; elles tourbillonnaient autour de sa silhouette enlacée à celle de Dastan Belegad. Que l’alcool et la drogue voguassent à profusion ne rassura pas Makoto. Il avait connaissance du fait que les Chamans, tels que Tekoa, utilisaient les opiacés et d’autres substances pour performer leurs différents rites, néanmoins, il ne lui semblait pas que l’occasion s’y prêtait. À Onikareni, on les avait mis en garde contre les effets parfois dévastateurs de ces consommations, et le témoignage qu’il en avait sous les yeux paraissait confirmer ce qu’on leur avait raconté. Ce n’était, finalement, peut-être pas une si bonne idée d’être venus ici. Tandis qu’il coulait une œillade hésitante vers Haru, un grand type à la démarche disloquée s’approcha d’eux. Sympan Taiji.Ma, l’Ygdraë sans oreilles pointues – et sans nombre d’attributs elfiques, mais les deux Orines ne s’en rendraient compte qu’en apprenant à le connaître. « Un ritouel ? » Le brun jeta un coup d’œil derrière l’étudiant de Basphel. Dans un bol tenu par Tekoa, Pieris le Vampire recrachait un filet de sang. Il fronça les sourcils, une boule d’angoisse se formant dans ses intestins, tandis qu’un nœud de dégoût lui enserrait la gorge. L’hémoglobine l’avait toujours un peu répugné.

Il sentit les doigts de son amie se faufiler entre les siens et les serrer, fort. Pouvaient-ils encore faire demi-tour ? Comme s’il s’y préparait, il exerça une très légère pression sur la main d’Haru. Il fut surpris qu’elle résistât avec autant de force. « Pourquoi est-ce que je dois m’occuper des boissons ? » Makoto parcourut une nouvelle fois la salle du regard. C’était comme faire glisser sa main sur les nattes d’un tapis : la peau ou les ongles s’accrochaient immanquablement aux aspérités, comme ses yeux s’arrêtaient plus sur certaines silhouettes que sur d’autres. Dans le chaos du salon, des auras résonnaient. « Je crois que c’est une soirée réservée aux hommes. » glissa-t-il. Elle tourna la tête vers lui, en clignant des paupières, puis lâcha un « ah » dubitatif, peut-être presque embêté. « Mais je t’aiderai pour les boissons… Si on reste. On peut repartir, si tu préfères. » Il vit apparaître entre ses sourcils un pli à mi-chemin entre le mécontentement et l’incertitude. « Si Kagamiko- » - « Oh, elle doit être avec Priam, depuis le temps ! Et nous, on est mieux ici que dehors sous la pluie… » Bien que peu convaincu, l’adolescent acquiesça, avec pour seul signe de désaccord ses lèvres pincées et son regard fuyant. Pourquoi avait-il proposé de venir ? « Je vais t’aider pour les boissons. » reprit-il. Elle lui sourit, hésitante, et pressa délicatement ses doigts entre les siens. Il lui rendit une esquisse de rictus mal assuré, puis leva les yeux vers Sympan. « Nous avons un accord. » Quels vœux formuleraient-ils ? L’idée, en elle-même, n’était pas mauvaise : cela leur permettrait d’apprendre à mieux les connaître. En revanche, considérant leurs états, il s’avérerait sans doute préférable de leur demander ce qu’ils désiraient après cette soirée, lors d’une prochaine rencontre.

Makoto toussa discrètement dans son coude. Peu habitué à la fumée, celle-ci lui piquait la gorge. Ayant préalablement repéré les boissons, il se dirigea vers la table basse, sans lâcher Haru. Slalommer entre les silhouettes des inscrits sur leurs listes lui procura un sentiment de fébrilité peu commun. Il tâcha de demeurer concentré sur son objectif. C’était difficile. Accroupi afin de remplir une dizaine de verres avec une bouteille déjà entamée – il avait vérifié, personne n’avait ramené de l’eau –, il manqua de tout renverser en voyant Lucius Paiberym saisir les cheveux du Réprouvé pour l’embrasser au nez et à la barbe du Sorcier. Des rumeurs couraient sur les deux supposés ennemis jurés, d’autres associaient le Magicien et le Bipolaire, mais l’entendre dire et le voir de si près, de manière si crue, lui faisait le même effet qu’un coup de pinceau criard jeté sur les couleurs pastel d’un apaisant tableau. Les mots enjolivaient des réalités qui n’avaient parfois rien de romantique. Il baissa la tête, déglutit, et se focalisa sur sa tâche. Du coin de l’œil, il voyait les mains d’Haru trembloter au-dessus des verres. Il était partagé entre l’agacement qu’elle eût insisté pour qu’ils restassent et la curiosité de découvrir ces potentiels Aisuru autour desquels le mythe de leur existence s’échafaudait.

Quand Tekoa les appela, ils se levèrent de concert, leurs verres disposés sur un plateau, et entreprirent de les distribuer à chacun des présents. Les deux Orines offrirent d’abord les leurs au Chaman, à Adriæn, à Læn, à Sympan, à Alcide et à Pieris – bien qu’il leur semblât que les Vampires ne consommaient que du sang. Lorsque vint le tour des trois énergumènes, ils s’échangèrent des regards peu rassurés, et demeurèrent sur place. Sans doute valait-il mieux attendre qu’ils quittassent d’abord le canapé… « On devrait peut-être se mettre en cercle avec eux, le temps qu’ils se décident… » souffla-t-il à Haru, qui opina. Ils rejoignirent le gros du groupe, cachant les gobelets restant dans leur dos.



Message II – 876 mots


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Adriæn Kælaria
~ Sirène ~ Niveau I ~

~ Sirène ~ Niveau I ~
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Adriæn Kælaria
Mar 15 Aoû 2023, 23:09

[Quête] - Les Rois du Monde | Les couillons-bouffons - Page 4 5l2x
Image par Minhua Fang
Les Rois du Monde



« Ne t’inquiète pas… » souffla Pieris, un sourire enjôleur sur les lèvres. Il était simplement heureux d’avoir une banque de sang à disposition. Chacun des garçons avait une odeur et un goût différents. Bien sûr, il avait ses préférences mais avoir la possibilité de tous les mordre et de sentir leur hémoglobine imbiber sa langue lui procurait une satisfaction rarement égalée. Il sentait aussi un besoin presque vital de charmer ses proies, bien qu’elles fussent toutes consentantes et que ses capacités fussent clairement limitées. Il s’approcha, caressa délicatement la peau du Magicien avec la pulpe de son index, comme pour vérifier la marchandise, et finit par coller ses canines contre lui. Ça lui parut extrêmement tendre. Si l’objectif était de mettre du sang dans le bol, il n’avait pas pu s’empêcher jusqu’ici d’avaler une ou deux gorgées avant d’accomplir sa tâche. Il fit de même puis aspira jusqu’à avoir la bouche assez pleine pour recracher dans le bol. Le sang d’Alcide, riche en alcool et en drogue, le plongea dans un état similaire. Il se sentit bien et continua sa mission jusqu’à ce que le contenant fût prêt. Il s’assit comme il put, son environnement ne lui semblant plus si clair qu’auparavant.

Sympan ricana en suivant les Orines, un grand sourire aux lèvres. Tout ceci lui semblait très prometteur. En chemin, il s’arrêta devant Johannês. « Relève-toi, le ritouel va commencer ! » « Mais je suis bien ici moi ! » L’Ygdraë releva les yeux vers Adriæn, occupé à regarder Dastan, Lucius et Érasme. Il suivit son regard et étudia la situation en collant son épaule à celle de l’Ondin. « Huuummm… il va vraiment falloir que j’actualise mes notes sur les mensurations en incluant tout le groupe. Je pense quand même que les Réprouvés ont une propension à être plus… impressionnants que les autres. » « Plus cons surtout. » murmura la Sirène à l’attention de son seul colocataire. L’Enfant de Yanna amena l’une de ses mains à son menton. Il avait la tête d’un scientifique observant une nouvelle espèce végétale et ne tint pas compte du commentaire empli de frustration du blanc. « C’est intéressant. Un Sorcier, un Magicien… deux abeilles autour du même pistil. Ça ne peut pas bien se terminer. » pouffa-t-il, avant de se détourner pour rejoindre le Chaman. Il remercia les Orines pour le verre et s’assit pour débuter le cercle. Adriæn l'imita, tout en essayant de se changer les idées. Il n’était pas à l’aise, torse nu. Ça ne lui ressemblait pas. Surtout, il était bien forcé de constater que Sympan et lui avaient des morphologies pas si différentes. L’Ygdraë était plus maigre mais il n’avait pas beaucoup de muscles non plus. Il ne s’était jamais trop interrogé sur ses capacités physiques mais la comparaison avec Tekoa, Dastan ou encore Lucius le dérangeait ; surtout les deux derniers. Il ne voulait pas qu’ils le surpassassent et ça l’énervait.

Læn se dirigea en zigzagant vers la première personne qu’il trouva : Alcide. Il lui posa un bras sur les épaules et lui sourit. Un bruit un peu bête sortit d’entre ses lèvres avant que sa main ne remontât pour jouer avec les mèches blondes du Magicien. Ça l’amusa deux secondes puis il arrêta. « Alcide ! On ne s’est jamais trop parlé hein ? » Il trouvait ça tellement dommage ! « Franchement, c’est triste ! Et puis… je voulais te demander… T’en penses quoi de Susannah toi ? Parce que moi j’avoue que bon… Enfin, c’est que normalement c’est une grosse morue mais… » Il parlait avec les mains, en faisant des sortes de moulinets. Sur son cou, des traces de sang séché étaient toujours présentes. « … Je ne sais pas trop tu vois. Quand je l’ai vue, elle paraissait gentille. Alors je me suis dit que peut-être… Elle est grosse et tout mais moi j’aime bien tu vois. Ça te dérange les gens gros ? » demanda-t-il soudainement. « Parce que franchement je trouve ça trop con de se moquer d’eux. Puis elle est pas vraiment grosse… c’est pas comme Muscarine tu vois. Du coup je l’ai embrassée aussi.... Puis j’aime bien parce qu’elle est jolie quand même… un peu comme la sœur d'Adriæn mais dans un style différent. Tu comprends ? » Il entraîna Alcide dans le cercle. Avant de s’asseoir, il fixa les trois autres. « Mais qu’est-ce qu’ils font ? » se demanda-t-il, comme si ce n’était pas assez clair. « Franchement, s’ils restent à poil, ils vont attraper froid ! » Il posa les yeux sur Tekoa et amena son index devant lui. « Vraiment, j’enlève mon haut mais c’est vraiment pour faire plaisir parce que moi j’aime pas être nu ! En plus t’as de la chance que ma chemise me gratte ! Je l’avais mise juste pour mon rencard ! » Ses yeux rejoignirent les deux bruns et le roux. « Oh ! Les couillons ! On vous attend ! » Il sembla content de lui et fit un geste de la main en direction d’Adriæn, un bras encore dans le tissu de son haut, puis il fit de même en direction des deux Orines. Il avait abandonné son verre quelque part.

826 mots



[Quête] - Les Rois du Monde | Les couillons-bouffons - Page 4 4p2e
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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

~ Ange ~ Niveau III ~
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◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Mer 16 Aoû 2023, 10:19



Unknown

Les Rois du Monde

En groupe | Alcide, Dastan & les couillons-bouffons



Aussitôt libérées, les mains de Dastan s’enfoncèrent dans la chevelure d’Érasme. Leur éclat disparut dans la masse sombre, aspiré par l’appel silencieux, à peine froissé, tout juste bruissé, des caresses des cheveux les uns sur les autres. Il se pressa un peu plus contre le Sorcier, au paroxysme du désir. Il ne pensait à rien. Tout ce qui l’animait, c’était la perspective de leurs corps collés l’un contre l’autre. Unis l’un à l’autre. Son cerveau le bombardait d’images et de sensations propices à l’épanouissement des rugissements de son sang dans ses artères, à la contraction de ses muscles, à l’hypersensibilité de son épiderme. Ses doigts descendirent sur les côtes du Mage Noir. Toucher sa peau l’enivrait, plus qu’il ne l’aurait jamais souhaité. L’alcool et la drogue écrasaient ses défenses usuelles. Il se fondait dans le désir. La situation lui rappelait vaguement, par bribes colorées entrecoupées de trous noirs, des soirées passées à Lumnaar’Yuvon, dans la chaleur moite d’une taverne bondée, entre les cuisses de Draegr ou d’une autre femme, cloué sous l’assaut de baisers plaqués sur sa nuque par des lèvres inconnues. Suite à la défaite avait germé un violent sentiment de vie, une sensation que chaque respiration ravivait. Leurs poumons en feu, leurs cœurs en pagaille, leurs musculatures en friche, leurs honneurs en miettes. Chez certains, pas tous, surtout chez les moins âgés. Comme s’ils couraient derrière la jeunesse que la guerre leur avait arraché. Comme si se jeter corps et âme dans des jeux d’adultes pouvaient leur permettre d’effleurer à nouveau cette innocence expiée. Dans les bras d’Érasme, il n’y avait aucune innocence. Il n’existait qu’une passion enflammée. Et le lendemain, la culpabilité.

Il n’y pensa pourtant pas une seule seconde lorsqu’on le tira en arrière. Il eut le temps d’apercevoir le visage de Lucius, avant que ses lèvres ne s’emparassent des siennes. Son odeur s’insinua avec force, elle descendit dans sa trachée, dansa dans ses poumons, traversa leurs parois, s’enroula autour de son cœur, piqua ses sens. Extatique, le Bipolaire agrippa la nuque du Magicien, prêt à acquiescer, quand le rire d’Érasme frappa ses tympans. Il suspendit son geste et le scruta. Malgré les substances ingérées, une pensée cohérente traça son chemin : le Sorcier n’accepterait probablement jamais un plan à trois avec Lucius. Il le détestait trop. Cette réalisation fit surgir une brusque émotion de déception mêlée d’agacement ; une négativité que jusque-là, la piqûre administrée par Érasme était parvenue à effacer. Dastan serra les dents et souffla par le nez, puis ses doigts se défirent et sa main retomba le long de son propre corps. « Pourquoi vous niquez toujours l’ambiance ? » grogna-t-il. « J’étais parti pour niquer autre chose, et franchement… » Il adressa un coup d’œil à l’ancien Prince Noir. « J’aurais préféré. » Ses paroles sifflées tourbillonnèrent quelques instants dans l’air. Renonçait-il ? Il n’avait pas envie, mais désormais, c’était plus compliqué. Les paroles qu’ils s’étaient échangées, quand ils ne formaient encore qu’un trio, se murmurèrent à ses oreilles à la manière d’une vieille rengaine. Il croisa les bras. Les battements de son cœur, frénétique, oscillaient entre le désir et la colère. Peut-être pourrait-il les forcer ? Il se redressa sur les genoux, de sorte à pouvoir attraper le Mage Blanc par le cou : il le repoussa contre le canapé. Assis tous les deux comme ça, côte à côte, la ressemblance était encore plus frappante. « Je comprends vraiment pas que vous vous détestiez, vous avez exactement la même gueule, on dirait des jumeaux. » constata-t-il, son bassin fièrement présenté sous le nez d’Érasme. « Ça se trouve, vous êtes la même personne. » Un sourire malin courba ses lèvres.

Dans son dos, la voix de Tekoa résonna et, pour la première fois depuis de longues minutes, lui parvint distinctement. Il y eut un instant de flottement, puis il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. L’iris bronze scruta les contours des autres membres de l’assemblée, s’étrécissant, comme s’il se rappelait soudain de leur présence. Il resta un moment ainsi, bataillant contre des pensées éparpillées, avant de se laisser retomber doucement sur les cuisses du Mage Noir. Le grand bleu l’accueillit, avec tout ce qu’il avait de désirable et de détestable. Il lâcha un long soupir. « On n’aura qu’à y aller après le ritouel. » Pour éviter d’essuyer un refus, il réajusta son corps contre le sien et fit taire ses lèvres entre les siennes. De toute façon, un jour viendrait où il ne pourrait plus se dérober, où rien ne le sauverait, où il devrait céder aux désirs du Réprouvé – le seul choix qui lui reviendrait serait celui du consentement ou de la résistance, de la douceur ou de la violence. Ce serait la même chose pour Lucius. Contre le Sorcier, il oublia parfaitement ses bonnes résolutions, les autres, le rituel, et sentit le désir grimper à nouveau. Aucune drogue n’agissait sur lui plus puissamment que son essence. Il le voulait. Maintenant.



Alcide leva le nez vers Læn et sourit. « Ouais c’est vrai ! » s’exclama-t-il, enjoué. L’alcool et la drogue vrombissaient si fort à ses tempes qu’il avait l’impression qu’ils lui massaient le cerveau. « Susannah ? » Il grimaça. « Elle m’a fait manger des gâteaux au sang, et c’était répugnant ! » Il marqua une pause, songeur. « J’aurais dû en garder pour Pieris… » Il fit la moue, avant de reprendre le fil de ce que racontait le Magicien. Il sourit, sans doute un peu bêtement. Son sourire n’avait, en tout cas, rien à voir avec ce qu’il entendait. Il était content de se faire de nouveaux amis, c’était tout. Au début, ils lui avaient fait un peu peur, surtout Dastan et Érasme, mais désormais, il les trouvait tous sympathiques. Toutes ses perceptions s’enrobaient d’un flou gluant. « Hein ? T’as embrassé Muscarine ? » Il ouvrit des yeux ronds. La Sorcière, bien qu’elle n’eût rien de glorieux à montrer, s’était fait une petite réputation au sein de l’école du fait de ses manières écœurantes. On ne pensait pas souvent à elle, mais quand on s’en rappelait, c’était pour avoir la nausée. « La sœur d’Adriæn ? » Il tourna la tête vers l’Ondin. Si lui était tout le temps très gentil, Lana était connue pour être une peste notoire. « Ouais… » Il s’assit. « Enfin, en vrai, non, pas trop. » Il glissa un regard vers Érasme, Lucius et Dastan, et resta quelques instants à les observer. Ils avaient quelque chose d’hypnotique, de fascinant. Il porta son verre à ses lèvres ; l’alcool noya sa vision et il se détacha de sa contemplation.

Du plat de la paume, il se gratta le crâne. Dans son autre main, il considéra le gobelet distribué par les Orines. Il leur jeta un bref coup d’œil, intrigué. Son père adorait les Orines. « Vous aimez les mochis ? » s’enquit-il, avant de se tourner à nouveau vers Læn. « Comment tu sais que t’es attiré par Susannah ? Et Lana ? Ça fait quoi ? Parce que moi c’est un peu flou, tu vois. Pas avec elles, hein, parce que bon… » Il fronça le nez. « J’essaye de me dire qu’elles sont super malheureuses et que c’est pour ça qu’elles sont affreuses mais en fait je crois que les gens vraiment malheureux ne sont pas forcément méchants et que les gens méchants ne sont pas toujours malheureux, enfin Dastan il a pas l’air malheureux mais tout à l’heure il a attrapé Adriæn et il l’a plaqué contre le mur, j’ai cru qu’il allait le tuer, et c’était bête et méchant et violent, mais il l’a fait quand même alors euh… Et puis la dernière fois que Susannah a fait semblant d’être gentille avec moi, elle m’a donné ces gâteaux au sang, là. Elle a fait semblant de trouver ça bon, ou alors elle a pas fait semblant, mais dans les deux cas, méfie-toi : soit ça veut dire qu’elle est pas vraiment gentille et qu’elle va te filer un truc répugnant à manger, soit ça veut dire qu’elle va te dévorer tout cru parce qu’elle adore le sang, bref, dans les deux cas, elle est pas gentille. C’est ma conclusion de la journée, je crois : y’a des gens trop méchants. Et des gens gentils, aussi, quand même ! Toi, t’es un gentil. Ça se voit. » Il lui adressa un grand sourire. « Après peut-être que Susannah essaye d’être gentille pour de vrai… Je sais pas. J’ai dit à l’infirmière de l’école qu’elle était horrible depuis sa rupture avec Titouan et du coup elle a dû lui parler ? Peut-être qu’elle lui a dit d’être plus gentille. Mais j’espère qu’elle se sert pas de toi pour oublier Titouan ! Il y a des gens qui font ça et c’est vraiment trop injuste. Ça ne se fait pas. C’est irrespectueux. J’aime pas les gens irrespectueux envers les autres. En fait, ça m’énerve. Je ne connaissais pas la colère avant de quitter Boraür, et ça ne m’arrivait pas souvent au début, mais maintenant ça m’arrive de plus en plus souvent. T’es souvent en colère, toi, non ? Elles t’énervent fort fort fort Susannah et Lana ? C’est comme ça que tu sais qu’elles t’attirent ? » Ça lui paraissait un peu bizarre, mais après tout, pourquoi pas ?



Message IX/XV – 1553 mots




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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 17 Aoû 2023, 09:04



Les Rois du Monde


Lorsque la main de Dastan s’écarta de ma nuque et retomba, une impression de vide m’enserra. J’avais vu le désir dans ses yeux. J’avais été certain, pendant quelques secondes, qu’il allait craquer. Je tournai les yeux vers Érasme. Pourquoi fallait-il toujours qu’il l’ouvrît ? Surtout, pourquoi le Réprouvé était-il prêt à faire des concessions pour lui ? Je le détestais tellement. Tout en lui me révulsait. Sa magie, son caractère et même sa gueule. « Je t’empêche de choper la peste. » me justifiai-je, entre mes dents. Le Sorcier répondit. « Tu l'empêches de choper tout court. » Il semblait trouver la situation amusante. Pleinement détendu, sauf à un endroit auquel je n’avais pas envie de penser, il se dégageait de lui une nonchalance insolente. Ses yeux bleus posés sur moi étaient insupportables. Ils me murmuraient sa victoire. Ils avaient raison en partie. Mon objectif premier semblait atteint. Pour le reste, si je haïssais l’ancien Prince, c’était aussi parce que j’étais convaincu qu’il était le préféré du rouquin. Nos regards restèrent encore quelques secondes ancrés l’un dans l’autre avant de se quitter pour mieux retrouver celui du Bipolaire. Sa décision risquait de sceller la situation. Alors que je me retrouvais sur le canapé, à côté du Mage Noir, ce dernier récupéra la pipe et fuma, comme dans l’attente d’un nouveau spectacle. Les mots qui résonnèrent me firent froncer les sourcils. Je n’aimais pas que l’on soulignât notre ressemblance. À côté de moi, un rire retentit. « Y a rien de drôle. » lui fis-je remarquer. « Oh si… Ta tronche déjà. » Putain. « Et, ensuite… ce qu’il dit n’a aucun sens. » Il se tapa une nouvelle barre, à tel point que ses yeux pétillèrent. Il n'en était que plus magnétique, ce qui m'agaçait davantage. Tout en lui me tapait sur les nerfs, même ce qui s'apparentait à des qualités. J'étais incapable de les reconnaître comme telles. Il n'était qu'un tas de défauts. Plus il était proche du Belegad et plus ma mauvaise foi s'accentuait. Tous les deux, ensemble, ils étaient trop beaux pour que je pusse concevoir cette réalité. Il y avait quelque chose de destructeur dans l'éclipse qu'ils formaient. Le Mage et moi étions néanmoins probablement d’accord sur un point : on ne se ressemblait pas. Pas du tout. Mes yeux descendirent sur le bassin de Dastan. Je me fis la remarque que j’aurais dû les laisser baiser. Avec un peu de chance, Érasme serait mort étouffé. Le concerné ne semblait pourtant pas s’en préoccuper. Il suivit la même direction que moi. Un sourire s’esquissa sur ses lèvres et il relâcha la fumée. Ainsi positionné, il ressemblait à l’image que je me faisais des chefs de gangs de Sceptelinôst, en plus maigre. Il m’horripilait. Sa magie irritait la mienne. Elle se battait contre la sienne mais n’arrivait pas à rivaliser. Je me sentais écrasé et presque impuissant.

« Ouais voilà. Faites ça. » bougonnai-je, juste avant que les paroles de Johannês n’allassent dans le même sens. Après le ritouel, le Réprouvé aurait probablement changé d’avis. Je me détendis un temps très court, celui de constater la nouvelle union des corps. « Nan mais putain, c’est pas possible… » rageai-je. « C’est un SORCIER ! » criai-je, pour tenter de raisonner le roux. Je n’en avais plus rien à faire des conséquences possibles. Surtout, résurgence des rêves, j’avais la sensation que si je les laissais aller dans cette voie-là, le futur ne serait que chaos et destruction. Il y avait bien plus que la jalousie qui me prenait aux tripes. C’était un instinct de survie difficilement contrôlable. Ils ne devaient pas s’allier. Jamais. S’ils le faisaient, j’étais convaincu qu’ils marcheraient sur le monde et écraseraient ceux qui ne voudraient pas plier devant eux. Je ne voulais pas me battre contre le Réprouvé mais, s'il continuait, tout me hurlait que je serais obligé de le faire. Je serrai les dents, furieux, pris appui sur le canapé et me jetai sur le Belegad pour le séparer du Salvatore. Bourrasque m’accompagna et, après un infime moment de flottement, mon corps et le sien basculèrent par terre. « C’est un Sorcier ! » répétai-je. « Son peuple a décimé le tien ! » complétai-je. « Tu ne peux pas le désirer. » J’avais accentué le « pas ». Il ne pouvait pas le préférer à moi. J’étais un Magicien mais je vivais parmi des Réprouvés à Adraha. Jamais mon peuple ne ferait souffrir le sien. Jamais il ne l’avait fait. Les Mages Blancs avaient même aidé les Bipolaires à certains moments de l’Histoire. Il ne pouvait pas vouloir s’unir à Érasme. Dans mes yeux, un feu de certitudes brûlait. L’ancien Prince Noir se leva, s’arrêta à côté de nous et me jaugea. « Au fond, t’es comme les autres. Tu comprends rien. » m’adressa-t-il, avant de se diriger vers le cercle. Il s’y assit pour écouter les instructions de Tekoa qui avait utilisé le sang pour se constituer un masque. Ça le rendait effrayant. Nous devrons tous boire le sang et nous entailler le bras, en récitant des paroles précises. H'mtali, h'Zar, ka'hina, tuor, alséa, raoni, il ééhózin, halchelki nemshi'Hi. Ces paroles, il se mit à les chanter d’une voix grave, en frappant une casserole en cuivre dans un rythme régulier. Après, il faudrait danser, chanter, fumer, manger et boire, encore et encore. Il fit signe à Haru de présenter le bol rempli de sang à chacun et à Makoto de présenter le couteau, tout en nous jetant des œillades perplexes.

891 mots

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Haru Araé
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Haru Araé
Jeu 17 Aoû 2023, 20:32



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En groupe | Haru, Makoto & les couillons-bouffons



Agenouillée, Haru acquiesça. « Oui, bien sûr. » Elle s’apprêtait à lui retourner la question, à poursuivre la conversation, pleine de l’espoir d’établir une première connexion, mais Alcide Taiji se détournait déjà. Elle pinça les lèvres, puis jeta une œillade à Makoto. Son regard brun parcourait le cercle. Elle l’imita, avant que son attention ne fût captée par l’élan de Lucius Paiberym qui se projetait sur Dastan Belegad. Si elle évita soigneusement de laisser ses iris tomber sur leurs entrejambes, ils vagabondèrent néanmoins sur leurs muscles tendus par l’effort et le choc. Bien que les choses eussent évoluées depuis la Guerre des Dieux, le sexe féminin demeurait prédominant au sein de la société orine, au point qu’elle avait rarement eu l’occasion de voir un tel spectacle. L’adolescence et son cocktail bouillonnant d’hormones n’aidaient pas à considérer ce genre de scènes avec détachement. « Hein ? » sursauta-t-elle au coup de coude qu’elle reçut. « Tu baves. » Rouge pivoine, elle posa des yeux ronds sur Makoto. « Non, je… je ne… c’est juste… » Il rit, taquin, et elle se mordit l’intérieur des joues. « C’est peut-être pour éviter ça que c’était interdit aux filles. » - « N’importe quoi, arrête ! En plus, je suis sûre que t’as regardé aussi ! » Elle pointa un doigt accusateur sur lui, toutefois munie d’un sourire, qu’il lui rendit.

Leur petit jeu cessa dès qu’Érasme Salvatore s’approcha pour s’installer à côté de Makoto. Les deux Orines se raidirent d’un même mouvement, pareils à des écureuils hérissés à l’approche d’un intrus. La magie noire du Sorcier lécha les bords de leurs kimonos. Passée une appréhension qui ne trouva aucune réalisation concrète, Haru tendit la main pour toucher une volute de ténèbres. Celle-ci se contorsionna ; une tête d’animal hybride, entre le serpent et le buffle, émergea de ses vapeurs, et sa gueule béante se referma sur l’index de la brune. Surprise, elle retira vivement ses doigts, le cœur battant, bien qu’aucune douleur ne l’eût saisie. Durant quelques secondes, ses veines noircirent, puis tout s’évanouit. Impressionnée, elle scruta les traits de l’ancien Prince Noir. À bien y regarder, ils présentaient quelques similitudes avec ceux des Orines. Peut-être y avait-il, dans son arbre généalogique, une ou des membres de son peuple ? « Oh, au fait… » Elle se retourna pour prendre l’un des verres qu’ils avaient laissés derrière eux, puis le passa à Makoto afin qu’il le tendît à Érasme. Elle guetta sa réaction, intriguée.

La poursuite du rituel l’arracha à ses contemplations. Tekoa s’était peint le visage avec le sang des autres. Un long frisson griffa son échine, tandis que l’une de ses mains attrapait le bord de son vêtement pour le triturer. Son masque écarlate le faisait paraître pour l’une de ces créatures parfois évoquées dans les contes des filles d’Onikareni. Leur aspect terrifiant avait tôt fait de provoquer crainte ou sidération, quand elles n’étaient pas nécessairement dangereuses. Elle détailla le Chaman. Dans son élément, il guidait la cérémonie comme s’il avait toujours assumé ce rôle. Quand il requit leur participation, elle n’hésita pas une seule seconde, malgré le sentiment d’intimidation qu’ils faisaient presque tous germer en elle. Imitant Makoto, elle se releva. Ses doigts se refermèrent en coupe autour du bol, qu’elle considéra d’un air incertain, un peu dégoûté. Il valait mieux, ceci dit, que ce fût elle qui le portât. Son ami exécrait la vue de l’hémoglobine. L’Orine se posta devant Læn. « Tiens. » À côté d’elle, son acolyte tendait le couteau à Sympan. Quand ils eurent terminé leur distribution, tout le cercle se leva et, sur les indications du Chaman, entama une danse. Les deux Orines se joignirent au groupe. Haru se sentait légère, vaporeuse. Elle avait la sensation de nager dans une nébuleuse, ces grandes réunions d’étoiles que Makoto lui avait si souvent décrites. Souriante, elle prit par la main le premier garçon dont elle croisa le chemin – Adriæn – et l’entraîna dans une chorégraphie alimentée par l’éther de toutes les substances qui flottaient autour d’eux. « Je sais que les Sirènes chantent beaucoup et jouent de la musique, mais est-ce que vous aimez aussi danser ? Je veux dire, souvent ? » Ses propos lui semblaient à la fois très flous et très clairs ; l’Ondin lui semblait à la fois très flou et très clair ; et il en allait ainsi de tout l’univers. Elle voguait.



Message III – 730 mots


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Adriæn Kælaria
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Adriæn Kælaria
Jeu 17 Aoû 2023, 21:56

[Quête] - Les Rois du Monde | Les couillons-bouffons - Page 4 5l2x
Image par Minhua Fang
Les Rois du Monde



« Des gâteaux au sang ? » Læn avait déjà posé la question précédemment mais à l’aube de celle d’Alcide sur ce qu’était le désir, l’information lui revint. Des gâteaux au sang… Elle était vraiment toquée. Ça lui arracha un rire. Il avait embrassé une grosse barjot. Sans savoir pourquoi, il trouvait ça drôle. Bloqué sur ce point, il mit un certain temps avant de réfléchir à une réponse sur l’attirance qu’il ressentait. Le Magicien était déjà reparti. Il le fixa avec des yeux ronds. Y avait-il un endroit pour éteindre le blond ? S’il lui appuyait sur le nez peut-être ? Il n’en avait aucune idée mais ne tenta pas, des fois que ça provoquât des vomissements ou que ça le fît pleurer. L’esprit embrouillé, il ne comprit pas tout et, à vrai dire, décrocha assez vite. Il resta focalisé sur le sujet du désir. « Ah ouais euh… » Était-il gentil ? Il n’en savait rien. On lui disait souvent qu’il était colérique, impulsif et violent. En plus, il n’avait pas envie d’être gentil, une sorte de trop bon trop con. Il détestait les types trop gentils. Il les trouvait faibles et insignifiants. Lui, il était plutôt un rebelle. Il rit. Il allait être sans foi ni loi, comme les pirates ! « Titouan c’est un gros con t’façon. Il n’est même pas beau. » Il y avait peut-être de la mauvaise foi là-dedans mais il n’était pas en état de retenir les mots de sortir de sa gorge. « Qu… Quoi ? Mais non c’pas pour ça ! T’y connais vraiment rien hein. » Il passa sa main dans les cheveux du blond et les lui ébouriffa. « T’es trop petit en fait. T’as qu’à devenir mon petit frère. » Faire des propositions sans queue ni tête : fait. « Nan tu vois… tu sais que t’es attiré par une fille quand… tu penses à elle, pas toujours habillée. Puis t’as envie de la toucher aussi. Et puis, tu sais, ça durcit quoi. » Il désigna l’entrejambe d’Alcide avec son index. « Et quand t’es avec elle t’as envie de te coller à elle, de l’embrasser et tout ça. » « Comme moi quand je vois Johannês. » intervint Adriæn, une lueur joueuse dans les yeux. Il plaisantait rarement mais quand il le faisait, Læn était soit gêné soit hilare. Sous l’effet de l’alcool, tout lui paraissait drôle, même les trois couillons qui faisaient il ne savait quoi sur le canapé. À les observer, il avait l’impression qu’une guerre allait bientôt commencer. Il avait du mal à détourner son regard d’eux. Heureusement, son meilleur ami représentait un autre phare dans la nuit. Il n’avait jamais vraiment remarqué avant… c’était comme si l’Ondin était devenu charismatique d’un coup. Sous l’effet de l’éthanol il paraissait plus important qu’avant. « T’es trop con ! » s’exclama-t-il, entre deux éclats de rire. « Il va falloir que je te surveille davantage maintenant que t’as des muscles. » Læn regarda ses bras. « J’ai pas tant de muscles. » Il contracta pour voir et compara son biceps à celui d’Alcide. « Un peu. » rectifia-t-il, tout en fixant de nouveau sa peau. Il avait jamais trop fait gaffe. Était-ce vraiment à lui ce bras ? Bizarre.

Pieris tenta tant bien que mal de répéter les paroles émises par Tekoa. Extatique, il n’attendait qu’une chose : le bol. Lorsque l’une des Orines lui amena, il trempa ses lèvres dedans. Les saveurs explosèrent dans sa gorge. Ils étaient tous là, réunis. Même son propre sang s’y trouvait. Il le trouva en arrière-goût, bien différent de celui de ses camarades. Il sourit. Il aurait aimé garder la boisson pour lui seul mais se résigna à rendre l’objet. Il s’entailla le bras. Ça lui rappela sa transformation et le fait que son esprit fût embrouillé le plongea dans ses souvenirs récents.

Adriæn sourit à Haru et la suivit sur la piste de danse. Il avait probablement moins bu que les autres et gardait un esprit plus clair, bien que l’appartement se fût transformé depuis longtemps en aquarium. La clarté était donc toute relative. Il se demanda ce qu’elle donnerait, enceinte. Si elle devenait son Orine, il s’occuperait d’elle. « Je n’ai pas vécu avec les Sirènes mais j’imagine que oui. » répondit-il, en trouvant sa voix étrange. Elle lui semblait différente, comme s’il ne s’était jamais vraiment entendu parler auparavant. Le rythme de la danse était prononcé et ne se prêtait pas vraiment au rapprochement… ou alors à une autre forme de rapprochement. « Ça va, tu n’as pas peur, au milieu de nous tous ? Nous sommes tous des garçons et tu es la seule fille. » Il avait probablement l’air charmant mais les images qui passaient dans son esprit ne l’étaient pas, elles.

Sympan attrapa Makoto par les épaules et lui tendit une bouteille. « Ton gage c’est de répondre à une liste de questions maintenant. Ensuite tu boiras la bouteille en entier et je te reposerai exactement les mêmes questions ! » Il ricana et commença. « Tu la trouves comment, Haru ? Comme ça, à vue de nez, de qui préférerais-tu être l’Orine ? »




Læn remua. Il sentit tout de suite qu’il était contre quelqu’un. En se redressant, un éclair de douleur transperça son crâne. « Huuum… » fit-il, en fronçant les sourcils. Il découvrit Tekoa, le sang séché de son masque de ritouel encore sur un visage à moitié recouvert par ses cheveux. Il ne s’était pas rhabillé. Le faux Magicien se massa entre les sourcils avant de baisser les yeux sur son propre corps. « Oh bordel ! » Il était nu. Il était nu et il avait un truc sur la cuisse gauche, une… Il amena sa main dessus et la retira vivement. L’endroit était sensible et la marque indélébile. C’était un tatouage en forme de pâquerette. « Putain de merde… » Il eut beau tenté d’y réfléchir et de retrouver le moment dans la soirée où on lui avait fait ça, il fit chou blanc, sa migraine l’emportant totalement sur ses souvenirs. Une autre douleur attira son attention. Les jonctions entre ses métacarpes et ses phalanges étaient rouges. Il avait dû frapper quelqu’un ou quelque chose n’importe comment.

Adriæn se réveilla, le corps bien calé contre les coussins de l’un des canapés. Il amena ses mains sur son visage et le frotta pour se réveiller. Il fut néanmoins attiré par une odeur peu ragoûtante. Il s’arrêta et sentit ses doigts. Deux d’entre eux puaient clairement la merde. Il les sentit une nouvelle fois, curieux, puis laissa tomber et se redressa. Il fixa son regard sur la table basse, ou ce qu’il en restait, à savoir trois demi-pieds étalés sur le sol entourant une trace noire parsemée de cendres. Le reste du bois avait cramé. Une fois debout, il constata qu’il avait toujours son pantalon. La peau de son torse était néanmoins nue et collante, comme si du sucre y avait été versé.

Sympan fut tiré de son sommeil par une énième goutte d’eau lui tombant sur le front. Il se redressa, le corps en compote. Dans la douche, il se souvint avoir eu froid et particulièrement mal dormi. Il s’avança vers le miroir et constata que sa chevelure n’était plus composée que de tresses dans lesquelles trônaient plusieurs perles et autres babioles. Il s’observa. Des traces de dents maculaient sa peau par ci par là. Elles n’appartenaient pas à Pieris. Il se gratta la tête et observa la douche. Dedans, il y avait plusieurs verres contenant du liquide jaune. « Intéressant… »

Pieris ne se réveilla pas tout de suite. Lové dans la chemise de Johannês et allongé sur une pile de vêtements, la journée était pour lui le temps du sommeil. Il tenait le mollet d’Alcide contre lui, la joue posée sur sa peau. Son auriculaire du pied gauche était couvert de sang séché et d’une couleur douteuse.

1323 mots



[Quête] - Les Rois du Monde | Les couillons-bouffons - Page 4 4p2e
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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Ven 18 Aoû 2023, 07:53



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En groupe | Alcide, Dastan & les couillons-bouffons



Son corps bascula sur le côté, d’abord doucement, puis à une vitesse qui lui fit heurter le sol avec brutalité. Ses mains s’ancrèrent aux épaules de Lucius, prêtes à le projeter loin de lui, mais ses yeux s’arrimèrent à l’onde verdoyante de ses iris. Les mots cabotèrent autour de son esprit. Il regarda le Sorcier – le Sorcier. Ses traits osseux, la courbe sèche de sa mâchoire, ses lèvres marquées par les siennes, son torse encore chaud de leur étreinte, ses cheveux noirs décoiffés par ses mains ; le grand bleu qui ne le quittait pas, jamais, nulle part. La pensée qu’il eût pu l’ensorceler revint scier sa poitrine. Lui aurait-il fait ça ? Aurait-il osé le traiter comme un vulgaire pantin ? Ils étaient amis, non ? Non ; Érasme le lui avait déjà dit. Il le lui avait affirmé haut et fort, alors qu’il avait manqué de crever sur le champ de bataille. Ils n’étaient pas amis. Son cœur se froissa. Il sentait les doigts du Magicien se refermer sur lui et le réduire à l’état d’une vulgaire boulette de papier ; un amas de feuilles souillées d’une encre sombre, indélébile, propre à être livrée aux vents les plus violents. Ses prunelles cerclées de bronze revinrent sur lui. Dans les pupilles noires du Paiberym s’écrivirent des scènes que le Bipolaire avait maintes et maintes fois revécues. Le parfum métallique de la guerre l’encagea, l’isola, l’exila ; il occulta l’envoûtement que les leurs faisaient peser sur sa conscience. Il n’y eut plus que le froid, la douleur et la mort. Des larmes gravirent ses cornées, contre lesquelles il batailla férocement. Le dilemme rongeait son âme. Il se sentait divisé, scindé, écartelé. Entre eux, aucun Équilibre n’était possible. C’était vrai, il ne comprenait rien. Lucius non plus. Et Érasme non plus. Il le suivit brièvement des yeux. Ils ne se comprenaient pas, ni eux-mêmes, ni entre eux ; ils ne comprenaient rien, rien du tout. Au bout d’une éternité, le Réprouvé souffla : « Laisse-moi. » Sans brusquerie, avec une délicatesse presque étonnante, il repoussa le corps de Lucius et se détourna de lui. « Laisse-moi. » répéta-t-il. Son regard rejoignit le sol. Il se cala entre les lattes du parquet, dans un interstice où il n’y avait rien d’autre à affronter que ce que son imagination produisait. C’était déjà trop. Il ferma les paupières, ramena ses cuisses contre son torse, et entoura ses genoux de ses bras. Le cœur lourd, trop lourd. Il s’attendait presque à ce que le plancher cédât sous son poids. Finalement, au bout de quelques secondes, il déplia son long corps et rejoignit le reste du groupe.

Assis dans un coin, Dastan les avait regardés tomber un à un. Il y avait d’abord eu Pieris, Alcide, Sympan, et Adriæn, puis Johannês, Tekoa et Lucius. Ils s’étaient écroulés à divers endroits de l’appartement, dans des positions variées et des états qui, dans d’autres circonstances, l’auraient fait rire. Les Orines étaient parties. Il ne restait plus que lui et, dans l’un des larges fauteuils, alcool et drogue en mains, Érasme. Le Réprouvé referma ses doigts autour du col de la bouteille pour s’en servir une longue rasade. Après la cérémonie, il avait élu domicile dans ce recoin, au bout du salon, non loin de la porte d’entrée. De là, il pouvait embrasser la salle du regard. Lucius était venu le voir, comme s’il regrettait ses mots et ses gestes. Il l’avait repoussé. Il préférait être seul. Il n’avait plus envie de rire, de jouer ou de s’amuser. Il n’avait plus envie de faire l’amour. Il n’avait même pas mangé. Son palpitant pesait dans son estomac telle une pierre au fond d’un puits. Il ne savait même pas pourquoi il était resté. Il aurait dû partir. Sans une hésitation, sans un regard. Il n’avait rien à faire là, avec eux. Il appartenait à Lumnaar’Yuvon, à l’infini de ses champs d’or, à l’espace insécable entre son ciel et sa terre, à ses tavernes, à ses fermes, à ses gens. À sa défaite, à sa douleur, à ses lendemains. Dastan ferma les paupières et appuya son crâne contre le mur. Il glissa entre ses lèvres un joint préparé par Tekoa. Une longue bouffée s’engouffra dans ses poumons. Il rouvrit les yeux pour regarder la fumée danser devant ses prunelles noyées par les effets des substances. Durant quelques secondes, il demeura encore parfaitement immobile, pareil à une statue sur la pierre de laquelle seules les lumières apportent du mouvement. L’éclat de l’aube frémissait sur sa peau. Puis, il se leva, enfonçant la cigarette dans le goulot de la bouteille, qu’il abandonna là. Il se dirigea vers Pieris, qui avait réuni sous lui tous les vêtements qu’il avait pu trouver. Avec des gestes doux, patients, sans le réveiller, le Manichéen extirpa les siens. Il s’habilla. Quand il eut fini, il se dirigea vers la sortie. Presque contre son gré, ses pieds l’arrêtèrent près du fauteuil occupé par Érasme. Ses iris bronze se posèrent sur lui. Il sentit son cœur battre un peu plus fort, un peu plus douloureusement. Il s’approcha, jusqu’à ce que le tissu de son pantalon effleurât les genoux du Sorcier. Lentement, il s’inclina. L’une de ses mains s’enroula autour de sa nuque, tandis que l’autre s’enfonçait dans l’un de ses poings. Il y laissa un souvenir – une statuette de tigre, qu’il avait lui-même sculptée dans le bois. Une statuette pour protéger. Ses lèvres se posèrent sur les siennes, et dans le silence de la nuit, à peine troublé par la respiration des dormeurs, leur caresse bruissa tendrement. Il se retira comme il était venu, comme le soleil qui apparaît le matin et disparaît le soir, sans rien dire, ne laissant au monde que le souvenir chaud de sa présence, exacerbé par l’étreinte fraîche de la nuit. Au revoir, adieu ou promesse, il l’ignorait. Sa seule certitude, c’était que cela lui coûterait. Dastan gagna la porte, et se fondit dans les premières lueurs du jour.




« C’est pour ça que je te pose la question ! » s’insurgea-t-il, en croisant les bras. Bien sûr qu’il n’y connaissait rien. D’où sa demande d’explications. « Ton petit frère ? Ouais ! Trop bien ! J’ai déjà plein de frères et sœurs, mais on en a jamais assez ! » Un large sourire s’épanouit sur ses lèvres, effaçant tout du semblant de vexation qui l’avait frappé un instant plus tôt. « Pas toujours habillée… d’accord… » Pensait-il à Rose-Abelle pas toujours habillée ? À Hélène ? À d’autres filles ? Pas franchement. Pareil pour les garçons. Ça ne lui traversait pas vraiment l’esprit. Peut-être parce que la nudité avait tendance à le mettre mal à l’aise ? Il regarda son entrejambe. C’était dur le matin, et un peu parfois, comme ça, sans raison apparente. Mais sinon, ce n’était pas très… Bon. Ça viendrait peut-être ? « Je devrais essayer de me masturber. » lâcha-t-il. On lui en avait parlé, une fois. Il n’avait jamais tenté. Les seuls moments où il touchait son pipou, c’était pour se laver, pour faire pipi ou parce que ça le démangeait. « Ah, ouais. J’ai pas envie de fair- C’est vrai ? » Il se tourna vers Adriæn, étonné. « Je croyais que vous étiez amis. » Il considéra leur échange avec perplexité, sans savoir quoi en déduire. Plaisantaient-ils ? Dans le doute, il choisit de sourire, avant de faussement s’offusquer du constat de Johannês : « Eh ! » Il avait raison : il était beaucoup plus musclé que lui. Mais un jour, il serait plus fort ! Quand il serait un super chevalier ! Cette simple pensée raviva son sourire.

En chien de fusil sur un bout du tas de vêtements, le tibia de Pieris serré contre lui, Alcide dormait d’un sommeil lourd et paisible. Le réveil serait certainement bien plus chaotique, notamment lorsqu’il se rendrait compte que son crâne était rasé, son œil droit douloureux et l’intérieur de sa tête pareil à un champ de mines : éclaté.



Message X/XVI – 1332 mots

Je vais devenir une vraie Réprouvée à force de jouer les deux à la suite. Heureusement qu'on arrive à la fin [Quête] - Les Rois du Monde | Les couillons-bouffons - Page 4 1628




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Kaahl Paiberym
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Ven 18 Aoû 2023, 09:05



Les Rois du Monde


Après la cérémonie, je regagnai ma place, celle-là même qui avait été témoin de ce qui n’aurait jamais dû exister. Détenteur d’une bouteille et de la pipe, je commençai un ballet voué à se terminer en même temps que s’éteindrait ma conscience. Je ramenai mes pieds, de façon qu’ils s’enfonçassent dans l’assise du fauteuil. Devant moi, la danse des corps me paraissait fade, sans son. Ils faisaient la fête avec une insouciance qui ne m’enserrait jamais. Presque jamais. Mon regard coula sur Dastan et je restai longtemps comme ça, à ne contempler que lui. Je me mis à rêver d’un monde où les mots de Lucius n’auraient eu aucun impact, où ils n’auraient pas réussi à l’atteindre et à faire advenir le doute dans son cœur. J’ignorais ce que le Bipolaire voulait, ce qu’il désirait. J’ignorais la teneur de ses sentiments à mon égard. Aurait-il préféré que je n’existasse pas ? Et moi, comment me positionnais-je ? Je bus, en constatant qu’il ne me regardait pas en retour. Un sourire amer habilla mon visage. Dans ces moments-là, il n’avait aucun courage. Je bus encore, pour noyer les pensées qui m’envahissaient. Après ça, je devrais rentrer à Amestris et les tortures recommenceraient. Pour rien. Dans le vent. Je ne changerais pas. Je le savais et j’étais convaincu que Val’Aimé en était pleinement conscient aussi. Il m’esquintait pour son propre plaisir. En prenant la pipe entre mes lèvres, je songeai qu’il devait en tirer une grande satisfaction. Je le sentais dans ses gestes, dans ses yeux. Il y avait peut-être plus que ça. Les coups, les remarques acerbes, le conditionnement, tout ça n’était qu’une mise en scène grotesque. Avec un peu d’audace, j’aurais même avancé que je lui plaisais. Parfois, ses mouvements étaient questionnables mais peut-être cette idée n’était-elle due qu’à mon imagination. Lorsque Lucius tenta de parler à Dastan, je ne détournai pas le regard. Je les observai. L’air figé sur le visage du Magicien révélait son mal-être. Il avait tenté de festoyer avec les autres, de faire comme si ce qu’il avait dit était juste et n’entraînait qu’une souffrance qui s’avérerait bénéfique mais les nombreuses œillades qu’il avait lancé au Réprouvé prouvaient qu’il s’en voulait. À mes yeux, ce n’était pas assez. Il n’était pas bon. Il n’agissait pas pour le bien. Il ne pensait qu’à lui. Il n’avait pensé qu’à lui, parce que ça lui retournait le cœur de nous voir ensemble. Peut-être que pour lui aussi mon existence n’était qu’un fardeau. Je me remis à fumer en constatant le rejet du rouquin. Cette situation n’était pas tenable. Je faisais fausse route. Je n’aurais pas dû pouvoir l’aimer. Je ne devais pas désirer que cela continuât. Tout ça se saurait forcément et, si je ne mourais probablement pas, ce serait peut-être son cas. Les Sorciers savaient manipuler la foule. J’étais un ancien Prince et le redeviendrais. Ils ne m’assassineraient que si une utilité politique se présentait. Les Réprouvés étaient des sauvages. Ils n’auraient aucune pitié. Seule leur ignorance pourrait le sauver. Tout ceci devait s’arrêter avant qu’il ne fût trop tard, malgré mon désir de continuer. Je bus encore en l’observant. Petit à petit, le calme retombait. En fermant les yeux, je pensai qu’il avait probablement un avenir, là où je n’en aurais peut-être pas. Homosexuel, on ne me laisserait pas accéder au pouvoir. Il me faudrait me battre chaque jour et je n’étais pas sûr d’en avoir la force. Il fallait bien que l’un de nous sauvât l’autre. C’était dans le contrat.

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Une douleur virulente me tira de mon sommeil. Je me relevai, une main sur mon cœur. Je faillis m’écrouler de nouveau. Je n’avais pas récupéré toutes mes facultés et la migraine aurait probablement supprimé chez moi toute volonté de bouger si un sentiment d’urgence ne m’avait pas saisi. Mes prunelles cherchèrent Érasme. À sa place, il n’y avait qu’une statuette en forme de tigre. Mon regard, affolé, fit le tour de la pièce. Mes pas prirent le relai, me conduisant vivement vers la salle de bain. J’entrai, ma poitrine prête à exploser. « Merde. » laissai-je échapper d’entre mes lèvres, avant de me précipiter vers les ténèbres. Les volutes de sa magie cherchèrent à m’intimider. « C’est pas le moment ! » ordonnai-je, en faisant pulser la mienne. Les plaies de ses poignets se refermèrent en même temps que mon rythme cardiaque se calma. Ma peau était trempée de sueur et je ne m’en aperçus que lorsqu’il reprit conscience et que ses lèvres remuèrent en un « T’es trop con. » haché après un temps indéterminé. Je retombai sur mes fesses et passai une main dans mes cheveux. J’avais voulu le tuer la veille, comme chaque jour de mon existence, et je venais de l’empêcher de se suicider. Il était blanc, livide. Je n’avais rien envie de lui dire, ni gentillesse ni méchanceté. J’eus à peine le temps de le quitter des yeux une seconde qu’il avait de nouveau sombré dans l’inconscience. Les flaques de sang qui l’entouraient rendaient la salle de bain macabre. J’aurais dû m’inquiéter davantage mais mon instinct écartait sa mort. Ce n’était pas la première fois qu’il tentait. C’était, en revanche, la première fois que j’en étais profondément ébranlé. Peut-être que Dastan avait raison. Peut-être que nous étions jumeaux. N’était-ce pas ce que l’on disait ? Que les jumeaux mouraient toujours ensemble ? Je serrai les dents à cette idée, l’idée que ma vie pût dépendre de la sienne, jusqu’à ce qu’une aura noire pénétrât au plus profond de mon être. Je n’eus pas le temps de voir de qui il s’agissait. Je perdis connaissance.

Lorsque je me réveillai, Érasme n’était plus là. Je n’avais aucun souvenir de l’aura inquiétante, juste une impression latente de malaise. Je me levai et remarquai pour la première fois Sympan, étalé dans la douche dans une position douteuse. Je me dirigeai vers la pièce principale en boitant et constatai pour la troisième fois l’état de la table. Ce n’était pourtant pas ce que je cherchais. Arrivé au fauteuil, je pris la statuette qui s’y trouvait toujours et soupirai. Je jetai un coup d’œil aux silhouettes endormies et décidai d’aller acheter des viennoiseries pour le petit déjeuner. Ce fut la boulangère qui me signala mon état : les cheveux rose et des dessins sur le visage. Je découvrirais plus tard, après avoir pleinement décuvé, avoir le téton percé.

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Mes rêves furent emplis d’appels des Ætheri. Ils m’enjoignaient de rejoindre Awaku No Hi. Je m’éveillai plusieurs fois. La majorité de ces prises de conscience furent oubliées. Une demeura dans ma mémoire, celle du Réprouvé quittant les lieux après avoir embrassé le Sorcier. La vision d’un soleil déposant ses rayons sur une terre sombre s’imposa. J’eus l’impression d’y voir germer une végétation luxuriante et me rendormis, ignorant ma lèvre ouverte, le noir sur mes mains et mes ongles de pieds colorés. Lorsque je m’éveillai de nouveau, je vis une silhouette familière et sombrai de nouveau dans le sommeil.

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Haru Araé
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Haru Araé
Mar 22 Aoû 2023, 19:13



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Les Rois du Monde

En groupe | Haru, Makoto & les couillons-bouffons



Dans les bras d’Adriæn, Haru se laissa transporter par la musique. Elle vogua sur les notes comme elle aurait parcouru les océans, ricoché sur le sommet des vagues, plongé dans l’écume. Le sourire de son partenaire se reflétait sur ses lèvres, et pendant un instant, elle se demanda si ce n’était pas la mer qui miroitait dans le ciel plutôt que l’azur qui répandait sa couleur sur les eaux. Au creux des yeux bleus, pâles et perçants, elle croyait déceler mille nuances abyssales, mille secrets marins enfouis au plus profond des entrailles de ce monde inconnu. Elle n’avait vu la mer que peu de fois, et surtout en peinture, mais elle lui avait toujours laissé un souvenir impérissable. C’était comme si l’embrun s’était accroché à ses poumons pour n’en jamais repartir. Elle se remémorait la course folle du vent dans ses cheveux, le goût salé sur ses lèvres, et l’horizon dissolu. La première fois, du haut de ses huit ans, elle avait dit : « c’est la fin du monde ! » et on l’avait reprise en parlant de bout du monde ; mais à ce moment précis aussi, elle n’aurait pas choisi d’autre mot que celui-là. C’était bien la fin du monde que chantait les murmures de la mer. Au moins le leur ; car sur la grève s’ouvrait un univers qui ne leur appartenait plus, un infini sauvage et constellé de mystères. Pareil au ciel. Elle sourit. « Ah oui, c’est vrai. » Son oubli, qui l’aurait sans doute consternée en temps normal, n’effleura même pas sa confiance en l’instant. « Devrais-je avoir peur ? » répliqua-t-elle, une étincelle mutine au fond des yeux. « Je n’ai peur de rien. Je forge des lames et elles pourfendraient n’importe quel vil ! » Sa blague la fit rire. Il n’avait jamais vu ses œuvres, mais si elle les lui avait présentées, il se serait rapidement rendu compte que la grande majorité d’entre elles se révélaient cassantes, friables, tordues ou ébréchées. La jeune Orine ne maîtrisait absolument pas son art. « En vérité, non, je n’ai pas peur. » Elle tourna au bout de ses doigts, sautillante, avant de revenir vers lui. « Comme le dit Cho-Hee, la plupart des gens ont trop peur de la punition qui les guette pour oser s’en prendre à une Orine. Si vous avez de mauvaises intentions, c’est vous, qui devriez avoir peur ! » le taquina-t-elle, l’air de rien. Son innocence et sa propre intégrité la protégeaient de tout ce que le monde renfermait de malade et de mauvais. Il était aussi mystérieux, profond et dangereux que les secrets de l’océan.

Les doigts de Makoto se refermèrent sur la bouteille. Il se trouvait dans un état similaire à celui de sa comparse ; son esprit divaguait, son fonctionnement altéré par les vapeurs de la drogue. L’air crépitait, pénétrant ses narines de mille petites explosions qui lui rappelaient autant d’étoiles filantes venues percer la toile impeccable du ciel. De la même manière, le bombardement de questions de Sympan s’imagea ; ses interrogations avaient-elles provoqué ces larges cratères qui parcouraient les lunes et que l’on discernait même à l’œil nu ? L’idée ne lui parut pas saugrenue. Elle le fit même sourire. Il était la lune, et Sympan, un astéroïde chétif mais percutant, venu troubler sa paix et convoquer toutes les aspérités de sa personne. Tout, pourtant, lui paraissait étrangement trouble, lissé. Tandis qu’il essayait de remettre de l’ordre dans les mots qui lui étaient parvenus, les iris vagabondant d’un garçon à l’autre, d’autres s’échappèrent naturellement d’entre ses lèvres : « Lucius, peut-être. Les dragons volent près des étoiles. » Il s’arrêta. Ses yeux revinrent sur l’Ygdraë. « Ou toi. Il paraît que tu connais plein de choses. Ça doit être parce que tu n’arrêtes pas de poser des questions. » Scrutateur, il l’étudia, avant de poursuivre : « Haru est très drôle, tu verras. Pas toujours volontairement, mais elle me fait rire. Et c’est quelqu’un de très doux. Mais le mieux c’est que tu lui demandes à elle comment elle se trouve, ça te donnera sans doute une meilleure idée de qui elle est. » Il sourit, sans se rendre compte qu’il était passé à côté de l’interrogation. L’alcool aiguiserait peut-être ses capacités de réflexion diluées par les opiacées.



Makoto ouvrit les yeux. Il avait l’impression qu’on lui avait posé une couronne trop serrée sur la tête. Ses tempes le lançaient atrocement. Il cligna des paupières, plusieurs fois. Le plafond de la maison de Cho-Hee s’étendait, régulièrement entrecoupé de baguettes de bois. Avec une lenteur précautionneuse, il se redressa. L’impression qu’un troupeau de chevaux avait piétiné son crâne se renforça. Il grimaça. L’odeur de thé qui flottait dans l’air l’agressa, si bien qu’il fronça le nez en détournant le visage. Le mouvement vif lui arracha un nouvel élan de douleur. Il ferma fort les yeux, avant de les rouvrir progressivement. Haru dormait paisiblement sur le matelas d’à côté. Il réalisa alors qu’ils se trouvaient dans le salon et non dans leurs chambres. La porte du fond coulissa. Du coin de l’œil, il devina une silhouette. La voix de Cho-Hee tinta : « Bonjour. » Le bruit de ses pas créa un écho qui se répéta en boucle dans la tête de l’Orine. « Vous avez de la chance que Kagamiko et son Aisuru vous ai trouvés. » Il y avait dans son ton une vibration toute particulière. Une vibration qui n’annonçait rien de bon. Makoto la regarda et sentit le rouge lui monter aux joues. Il n’avait aucune idée de l’endroit où on les avait récupérés et de leurs états respectifs, mais considérant son corps perclus de douleur et les prunelles sombres de leur hôte, il n’y avait pas que le thé qui sentait mauvais.

Fin nastae



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