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 Les Portes V - La Chute du Roi Sadique

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Mitsu
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Mitsu
Lun 06 Nov 2023, 06:26


Image par Dominik Mayer

Explications


Hello ! Tour n°8 !!  

Voici donc les nouveaux groupes, après une ellipse, faits par la main innocente d'Astriid ! Nous sommes le lendemain, vers midi.

- Gustave, Hermilius, Adénaïs, Noée, Elzibert et Yvonelle sont à table pour déjeuner, dans la maison d'Yvonelle et Elzibert.
- Zébella, Arcange, Ange-Lyne et Childéric sont en ville, à une réunion (Astriid précisera dans le premier post de Zébella)
- Ezémone et Doléas sont ensemble chez les d'Ecirava
- Olivette est partie chez Irène afin de prendre des nouvelles sous les recommandations de ses parents (bon elle est folle mais vu qu'Ezidor a disparu et qu'elle est enceinte, un peu de sollicitude s'impose)
- Du coup, Stéphanette est allée seule chez le couturier (oui malgré la situation du Royaume, c'est important d'avoir des toilettes décentes) et y rencontre Alembert (qui est accompagné d'un garde. Zébella lui a donné de quoi s'acheter plusieurs tenues décentes parce qu'il fait pitié).
- Ezidor et Nicodème se retrouvent au palais (Ezidor parce que Zébella l'y a fait mener et Nicodème en tant que grand trésorier royal !)

Normalement personne n'a été oublié !

Rps importants
----- Jeux de mains, jeux de vilains - Merlin, Zébella et Judas
- Le Royaume de Lieugro - Le vieux Roi
----- Le retour du légendaire pipou - Irène et Gustave
- Le Royaume de Lieugro - La chute du vieux Roi
- Le Royaume de Lieugro - L'avènement du Roi sadique
----- La fuite - Adolestine
- Le Royaume de Narfas - La révolte de Narfas
----- Les fuyards - Zébella et Childéric
----- On annonce une tempête - Judas et Coline
----- Le Maître de la forêt - Merlin et Adénaïs

Longueur des messages ? - 720 mots minimum.

Objectif secret : N'hésitez pas à le relire et à mettre tout en œuvre pour le réaliser.

Secret : Pareil, n'hésitez pas à vous en servir lâchement.

Pour ceux qui ont demandé des compléments secrets/objectifs je m'y emploierai le weekend prochain =)

Voilà !  

Si vous avez des questions, n'hésitez pas ! Amusez-vous bien  

Participants


En jeu :
- Faust (Gustave) : XII
- Laen (Hermilius) : VIII
- Eibhlin (Adénaïs) : XI
- Lucius (Elzibert) : VIII
- Lana (Yvonelle) : XI
- Thessalia (Irène) : XV
- Dorian (Ezidor) : XVII
- Wao (Merlin) : XXII - Mort
- Perséphone (Ezémone) : VII
- Alcide (Nicodème) : VII
- Lenore (Stéphanette) : VII
- Aubépine (Olivette) : VI
- Rose-Abelle (Ange-Lyne) : VII
- Cal (Arcange) : VII
- Jil (Noée) : V
- Nefraïm (Doléas) : VI
- Tekoa (Childéric) : V
- Susannah (Zébella) : XIV
- Stanislav (Alembert) : XIII

Deadline Tour n°8


Dimanche 12 novembre à "18H"

Il reste 5 tours.

Gain Tour n°8


- 1 point de spécialité au choix
ET
- Le miroir maudit : Il s'agit d'un miroir qui semble tout à fait banal à première vue. Néanmoins, de temps en temps dans son reflet apparaissent des scènes horribles, provenant du conte ou non. Si celui qui les regarde reste trop longtemps devant, le miroir l'aspire et il se retrouve au beau milieu de la scène. La seule façon de s'en échapper est de crier trois fois le nom d'un des personnages les plus mauvais du conte ou qu'une autre personne regarde à son tour dans le miroir (la notice est marquée derrière le miroir).

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Susannah
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Susannah
Lun 06 Nov 2023, 06:56

Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 9 3ev7
Les Portes V - Le Roi sadique
Susannah, dans le rôle de Zébella



Rôle - Zébella d'Uobmab:

La putréfaction commençait à attaquer la tête de Merlin. Il n'avait plus l'air si arrogant dans la mort. Il n'avait plus l'air de grand chose tout court, tout juste un amas de chair, d'os et d'autres humeurs nauséabondes. Son nez se fronça de dégoût. « Au moins maintenant, il a l'apparence de sa personnalité. » commenta-t-elle à voix haute. Lentement, elle releva les coins du carré de velours sur lequel la tête était posée et les remonta pour les nouer ensemble. Aidée d'une petite tape, la tête ainsi enveloppée bascula dans un sac en toile de jute tendu au préalable qu'elle le fit tomber négligemment par terre pour que le messager s'en empare avant de partir. « Vous êtes prête ? » fit-elle à la femme assise à un secrétaire. Munie d'une plume, elle acquiesça et Zébella commença à dicter. « Père, Ce n'est pas encore votre anniversaire mais j'ai pris la liberté de vous faire parvenir un cadeau en avance car je sais votre intérêt pour les têtes détachées. J'ai confiance que mon initiative ne vous bouleversera pas trop, Merlin n'étant pas votre fils. Portez-vous bien, Zébella. » Elle attendit que le grattement de la plume s'interrompe pour relire le contenu. « Donnez ceci au messager. Dites-lui de partir immédiatement. Dites-lui aussi d'ouvrir l'oeil et les deux oreilles à Uobmab. Je veux savoir ce qu'il se passe là-bas et ce que mon père fabrique exactement. » Dès qu'elle aurait le temps, elle enverrait des espions là-bas, ainsi qu'à Narfas et tous les Royaumes voisins. Elle se l'ajouta mentalement à sa liste de choses à faire qui ne semblait pas avoir de fin. La porte s'ouvrit. « La calèche vous attend, votre Altesse. » fit un domestique après s'être incliné. « La calèche ? Pour descendre en ville ? Non, nous nous y rendrons à cheval. » Elle avait ces boîtes roulantes en horreur. Il n'y avait pas pire sensation que de se sentir bringuebalé dans un endroit exigu et fermé et elle avait eu son content d'enfermement.

Habillée d'une des tenues retrouvées miraculeusement dans la chambre qu'elle occupait du temps où Montarville régnait, la jeune femme se hissa à cheval. Son pantalon et la veste recouvrant sa chemise étaient aux couleurs d'Uobmab, à défaut d'avoir eu le temps de s'occuper d'une nouvelle garde-robe plus adaptée à sa nouvelle position. C'était toujours mieux que les haillons de mousse dans lesquels elle était arrivée. Elle pressa ses mollets pour mettre sa monture au pas et la garde se mit en marche à leur suite. « Je préfère nettement cela à marcher, pieds et poings liés. Au moins maintenant, je peux vous regarder dans les yeux. J'ai réfléchi à vos conseils à tête reposée. J'ai octroyé à Alembert une semi - liberté et l'ai envoyé en ville. Il est accompagné de deux gardes pour le surveiller. Sa mère le gardait enfermé, je vais lui offrir la vie qu'il n'a pas eu l'occasion d'avoir. Espérons pour lui qu'il s'en montrera reconnaissant. » Elle avait ri à sa proposition d'union la veille, en rétorquant qu'il était peut-être du sang de la famille de Lieugro, mais qu'il n'était absolument personne aux yeux de la population. Quelle idée d'élever un potentiel héritier en l'isolant de sorte qu'il ne soit connu nulle part. Il aurait pu mourir dans la seconde, et personne ne battrait d'un cil. « Quant à mes cousins, j'ai envoyé quelqu'un les inviter à nous rejoindre directement sur place. Il y a quelque chose que je souhaite faire, alors autant optimiser mon temps en faisant d'une pierre deux coups. De plus, je ne crois pas qu'il soit bon de les recevoir en audience officielle. Ce serait leur accorder déjà trop de crédit. Mon père n'a pas jugé utile de les tuer, laissant entendre par là qu'il ne les croyait pas assez dangereux pour cela. Il en sera de même pour moi. Néanmoins, on dit qu'il faut garder ses ennemis proches, là où on peut les voir avant qu'ils frappent. Je vais leur faire une proposition. Dans le cas où ils refuseraient et se montreraient hostiles, nous les tuerons. Je ne veux plus perdre de temps avec les membres de ma famille qui me mettent des bâtons dans les roues. J'ai trop attendu avec Merlin, et je le regrette. J'aurais dû le tuer dès le jour où j'ai compris quel type de personne il était. Ma seule satisfaction est d'avoir pu le tuer avant qu'il n'ait pu poser ses mains sur moi. Je me l'étais promis, et j'essaie toujours de tenir mes promesses. » Elle lui jeta un coup d'oeil entendu, puis ramena son regard sur les bâtiments qu'ils commençaient à croiser. Quelques éléments de la garde les avaient dépassés pour leur ouvrir un chemin dans les rues. « Vous rendiez-vous souvent en ville, Childéric ? Je ne souhaite pas m'enfermer au château simplement parce que je suis Reine. Vous aviez raison quand vous m'avez parlé de ma réputation et de mon image. Je pense que ce n'est pas en réchauffant mon trône de mes fesses que je vais m'attirer les bonnes grâces du peuple et les convaincre que je suis une meilleure alternative à Merlin. Montarville était aimé, n'est-ce pas ? Parlez-moi de lui. Lorsque je l'ai vu, j'étais aveuglée par ma haine pour mon frère et je n'ai vu en lui qu'un homme faible lorsqu'il a refusé de me soutenir. Pourtant, il était apprécié du peuple. C'est quelque chose que je n'ai jamais connu avec mon père. Judas est craint et respecté, mais il n'est pas aimé, sauf par quelques fous ou par ceux qui ont su s'attirer sa sympathie. Et par moi. Mais peut-être que je devrais m'inclure parmi les fous. » Un sourire sans joie anima ses traits.

Il devint vite évident que la salle commune de l'orphelinat serait trop étroite pour tout le monde à mesure que les gardes y pénétraient à la suite de Zébella et Childéric et ils décidèrent de se rendre dans le petit jardin bordant l'arrière du bâtiment, un peu plus grand et en plein air. Sa venue avait fait sortir de leurs chambres tous les enfants qui dardaient un regard ouvertement curieux sur la bleue. Moins formelle que l'attitude rigide des soldats, Zébella avait aussitôt engagé la discussion avec un garçon d'une dizaine d'années lorsqu'il avait commencé à lui poser des questions avec la franchise sans filtre propre aux enfants. Encouragés par l'audace de l'orphelin, les autres commencèrent aussi à poser des questions et Zébella était assise sur un petit banc de pierre aux côtés du premier enfant quand une femme du personnel de l'établissement lui annonça l'arrivée d'autres visiteurs. « Faites-les venir ici. » fit Zébella distraitement avant de revenir à son jeune interlocuteur. « Une fois, j'ai même monté un taureau. Un pari avait été lancé pour déterminer lequel réussirait à rester le plus longtemps sur son dos. Je suis bonne cavalière mais monter ces bêtes-là n'a rien à voir. C'est comme essayer de monter un fleuve en colère, tu as déjà essayé de traverser une rivière ? Il y a des endroits où le courant pourrait te couper les jambes et te noyer en un rien de temps. » Elle sourit face à l'expression à la fois épouvantée et fascinée de l'enfant puis leva les yeux sur les deux nouveaux venus. Son regard s'arrima une seconde de plus sur son cousin, le temps de mesurer sa hauteur, et sa largeur, avant de redescendre sur l'aînée. Elle leur adressa un bref hochement de tête. « Ange-Lyne et Arcange. Vous n'avez pas eu l'occasion de rencontrer Childéric d'Ukok, je crois. » Les présentations faites, elle dirigea son regard sur Arcange en résistant à l'envie de se lever pour gagner quelques centimètres, même si elle devinait que ce serait inutile. Assise comme debout, cela ne changerait rien, elle aurait peut-être même l'air plus ridicule à se dresser face à lui. Elle l'étudia un moment, puis se mit à faire tourner entre ses doigts un caillou poli qu'un enfant lui avait offert un peu plus tôt. « Le héros du Royaume ? C'est impressionnant d'avoir su obtenir ce titre en si peu de temps ici. J'en conclus que le climat ici vous est favorable. C'est un titre qu'il aurait été plus difficile d'obtenir à Uobmab, n'est-ce pas ? » La seule notion de héros aurait eu de quoi faire sourire et aurait sans doute été utilisée de façon sarcastique, à seule fin d'insulter et de mépriser. « C'est vrai que vous êtes entré dans les flammes pour sauver des gens et que vous en êtes ressortis sans même une brûlure ? » s'empressa de s'enquérir le garçon curieux, les yeux brillants d'admiration. « Et que vous avez éteint le feu en soufflant dessus ? » ajouta une fillette en entortillant frénétiquement son doigt autour de ses tresses et en rougissant comme une fraise quand les regards se tournèrent vers elle. « N'importe quoi ! C'est impossible ! » « Même que si ! C'est Maurice qui a dit ! » « Quoi qu'il en soit, cela a dû être impressionnant. Et quel altruisme, c'est très inspirant. » glissa Zébella en étudiant attentivement les expressions de ses deux cousins. L'altruisme ne faisait pas partie des valeurs d'Uobmab et l'action d'Arcange la laissait quelque peu songeuse. « J'aimerais être tout pareil, quand je serais grand ! Je serai fort, et je sauverais les jolies dames, et j'en épouserai une ! C'est la Reine qui l'a dit ! » « Seulement si tu es persévérant et que tu t'entraînes tous les jours. Je leur expliquais justement que nous allions ouvrir un programme spécial dans l'armée pour les enfants orphelins du pays. Idéalement, à terme, le programme s'étendra à tous les enfants, toutes origines confondues. Il n'y a pas d'âge ou de couleur du sang pour commencer à savoir se battre et à apprendre ce que discipline signifie. Dès sept ans, filles et garçons seront envoyés dans un camp pour commencer leur entraînement et avoir une éducation structurée. Ce n'est pas parce qu'ils ne sont pas d'origine noble qu'on ne doit pas leur donner les moyens d'être plus s'ils le désirent. » précisa Zébella à ses cousins pour leur information. « Monsieur le Héros, vous nous montrerez comment devenir fort ? » La jeune femme retint un sourire amusé. « S'il a assez de temps libre pour ça, et s'il le souhaite, il le pourra, mais j'ai peut-être d'autres projets qui risquent de l'occuper. Merlin ne vous a rien proposé à votre arrivée ? Pas un titre, ni même une position ? » Questions rhétoriques. Elle s'était déjà renseignée. Merlin n'avait rien fait sinon chasser, torturer et enchaîner les prostituées. Elle n'aurait même pas besoin de demander à la presse de noircir le tableau, la vérité suffisait. « Vous le mériteriez, pourtant, après ce qu'il s'est produit. Mais je ne suis pas surprise. Merlin n'a jamais eu de bonnes idées que lorsqu'il s'agissait de maltraiter des animaux d'abord, puis des hommes plus tard. Pour le reste, c'était somme toute décevant. En définitive, l'absence de gènes royaux a fini par se voir. Vous saviez qu'il ne s'agissait pas de mon frère véritable ? Mon père prend de drôles de décisions parfois. » Elle le soupçonnait fortement d'être dément. Dément et intelligent, ce qui le rendait si dangereusement imprévisible, comme lorsqu'il lui avait laissé entendre qu'ils pouvaient se marier à la mort de sa mère. Encore aujourd'hui, elle n'était pas certaine de savoir s'il plaisantait ou non. « Mais cessons de parler des hommes de ma famille. C'est de vous deux que je veux parler. D'opportunités. Il y aura beaucoup de changements dans les jours à venir, à commencer par votre position ici. Si vous êtes ici, ce sera pour être utile à la couronne, ou vous feriez aussi bien de revenir à Uobmab. Je suis en quête de conseillers à ma table. » Son regard vira sur l'aînée qu'elle jaugea un instant. « Le gouvernement tel que je le conçois sera hybride, il devra unir les valeurs d'Uobmab et de Lieugro. Nous n'avons peut-être pas reçu la même éducation, mais nous sommes de la même famille, vous y avez donc tout naturellement votre place. » Elle avait été élevée pour régner, eux avaient été élevés dans l'ombre de sa famille, avec le risque qu'un jour où Judas se lèverait du mauvais pied, il déciderait d'amputer le membre bâtard de la famille. Elle espérait ne pas regretter qu'il ne l'eut pas déjà fait. Elle se mit à faire sauter dans la paume de sa main le caillou. « Il y a des affaires importantes à traiter, urgentes, mais pas prioritaires. Néanmoins, ce sont des affaires d'état, je n'en révélerai donc le détail que si vous acceptez le statut qui vous donnera le droit d'exprimer votre opinion et d'agir en conséquence. »

Message IV | 720 mots 8D


Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 9 7qoc
Merci Jil  Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 9 009 :
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Dorian Lang
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Dorian Lang
Lun 06 Nov 2023, 07:14

Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 9 G7pa
Les Portes V - Le Roi sadique
Dorian, dans le rôle d'Ezidor




Rôle:

Ezidor faisait l'inventaire des remèdes sur ses étagères quand une domestique vint le prévenir qu'Irène était réveillée. Il la remercia et reposa la fiole soigneusement avec les autres. Il devait bientôt retrouver Noée. Ses symptômes commençaient à revenir, comme elle l'avait prédit. Dès les premiers effets de fièvre, il avait pris un médicament pour en chasser les effets. Cette femme l'avait handicapé de tant de façons que sa mort serait un châtiment trop doux pour le satisfaire. Mais il devait tout d'abord trouver la cure. Distraitement, il se gratta la plaque qui était réapparue dans son cou et qui le démangeait. Il en avait une autre dans le dos, qu'il n'arrivait pas à atteindre et qui le rendait plus irritable encore. Avec un soupir, le médecin se rendit dans la chambre d'Irène. Il plissa le nez à l'odeur de renfermé. Il ne supportait plus tout ce qui lui rappelait son enfermement. Après avoir ouvert la fenêtre pour laisser une brise pénétrer dans la pièce, il vint au chevet d'Irène et apposa le dos de sa main sur son front en essayant d'éviter d'appuyer sur l'impressionnant hématome enflé qui déformait le côté de sa tempe. « Tu as été fiévreuse toute la nuit mais il semblerait que ça commence à passer. J'en déduis que tu te sens mieux. » Ce qui signifiait aussi qu'elle recouvrait ses forces. Rapidement, il vérifia la solidité des liens qui maintenaient ses poignets et ses chevilles attachés aux baldaquins du lit. Des marques violacées témoignaient de la lutte menée contre le cuir mais mieux valait ça que la laisser se jeter dans une quelconque action inconsidérée. Sans le bébé, il lui aurait administré un simple calmant. Il n'avait pas le choix. Mécaniquement, il rejeta les couvertures en arrière et déboutonna la robe de nuit. Auparavant, il aurait définitivement été excité à la vue du corps bridé de ses mouvements sur le lit, il en aurait certainement même profité mais il ne ressentit rien en voyant la peau blanche de sa fiancée en la découvrant, sinon l'absence cuisante entre ses jambes qui se fit douloureusement ressentir. Ses mains commencèrent à trembler et il s'efforça de respirer profondément le temps que la crise passe. Lorsque cela s'était produit dans la nuit en veillant sur Irène, cela n'avait pas fonctionné et il avait dû aller s'abrutir de drogues pour supprimer l'invasion de souvenirs, pour refouler la folie derrière des frontières gérables. Il regarda Irène. S'occuper d'elle l'aidait à penser à autre chose. Il approcha sa main non mutilée et commença à palper son abdomen, son expression assombrie face aux bosses violacées, rouges et noires qui le marbraient. À ce stade, la grossesse d'Irène n'était passez avancée pour déterminer si le fœtus avait survécu aux coups d'Arcange. Entre le choc suivi de l'hystérie de la jeune femme et la brutalité du Reknofed, Ezidor priait que le bébé n'ait malgré tout pas été impacté. Après avoir vérifié l'absence de sang entre les cuisses d'Irène, il la rhabilla et remonta la couverture sur elle. « J'ai demandé à la domestique de te préparer quelque chose. Il faut que tu manges. Si ce n'est pas pour toi, fais-le au moins pour le bébé. Tu as dit toi-même que tu ne voulais pas que ses parents soient des loques, mais regarde-toi. » Ses lèvres disparurent tant il les pinça. « Tout ça pour cette chose que tu cachais. Tu aurais au moins pu m'en parler. De ça, et du bébé. Depuis quand le savais-tu ? Enfin, ça n'importe plus désormais. Mais je t'interdis de faire quoi que ce soit qui mettrait ta vie en danger tant que tu es enceinte, tu m'entends ? Je ne te laisserai pas faire. » Il entendit des pas monter à l'étage, trop nombreux pour qu'il ne s'agisse que de la domestique apportant le repas de sa maîtresse. Tous ses sens en alerte, il se hâta de quitter la chambre et de fermer la porte dans son dos pour voir deux soldats monter l'escalier. Ils ralentirent, surpris. Ezidor n'avait pas encore fait savoir à la société son retour, préférant attendre de se reconstruire encore un jour ou deux avant de retourner auprès du Roi. « De quoi s'agit-il ? » demanda-t-il et sa question les fit sortir de leur mutisme étonné. « Nous vous cherchions, Messire. Nous allions interroger Madame. » Ça n'avait rien d'étonnant, compte tenu de sa longue disparition et de sa position à la cour. Il haussa un sourcil, attendant la suite. « Veuillez nous suivre, vous êtes attendus au château. » « J'arrive, le temps de prendre mes affaires. »




Ezidor fut escorté jusqu'au château. Ce qu'il vit à l'intérieur lui fit froncer les sourcils. Quelque chose clochait, mais il n'arrivait pas à deviner quoi. Ses démangeaisons devenaient intolérables et il sentait sa fièvre revenir, ainsi que ses tremblements. « Vous ne me menez pas à la chambre du Roi ? » demanda-t-il en voyant qu'ils ne prenaient pas le chemin habituel. Il n'avait pas non plus l'habitude d'être accompagné lorsqu'il venait au chevet du jeune souverain. Les deux soldats échangèrent un regard. « Le Roi est mort. » laissa tomber l'un des deux. « ... » « Sa soeur est revenue. Elle l'a tué. » Le médecin cessa tout à fait de marcher. « Zébella d'Uobmab ? Je la croyais à Narfas avec ce qu'il reste de la famille de Lieugro ? C'est elle qui a demandé à me voir ? » « Oui. Elle s'est absentée, mais devrait revenir bientôt. Vous pouvez l'attendre au salon. Le trésorier y est également, sûrement pour lui faire un résumé des finances. » Le garde haussa les épaules et introduisit le médecin à l'intérieur de la pièce. Il ressortit ensuite et Ezidor les entendit se poster à la porte à l'extérieur. Ainsi, il était bel et bien surveillé. Pour quelle raison Zébella voudrait-elle le voir ? Souhaitait-elle l'interroger sur Merlin ? Quel intérêt maintenant qu'il n'était plus ? Sa mort le plaçait dans une position délicate, mais pas condamnée. Il pouvait encore tirer son épingle du jeu, et il n'était manifestement pas le seul. Nicodème était la dernière personne avec qui il avait parlé à la soirée, avant que Noée ne vienne. Il n'avait pas changé, égal à lui-même et il essaya de faire taire l'amertume qui montait en lui. « Messire d'Ecirava. » le salua-t-il. Sa voix sortit difficilement. Le trajet avait fini de l'épuiser. Il rassembla ses forces pour aller jusqu'à la cruche d'eau posée sur une table et versa dans un verre une poudre qu'il dilua avec de l'eau. Il but le traitement d'un trait, frissonna, les yeux clos, avant d'aller s'asseoir face au blond. « Alors ? Que se passe-t-il exactement ? Je n'ai eu qu'un résumé succinct, je ne serais pas contre une version plus détaillée de la situation, afin de savoir si je dois m'inquiéter, ou non. »

Message VIII | 1203 mots


Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 9 O5u6
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Lyz'Sahale'Erz
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Lyz'Sahale'Erz
Lun 06 Nov 2023, 20:47



Le Roi sadique



Je haussai un sourcil à la réponse d’Alembert. Discours paternaliste ? S’il percevait une forme d’affection dans mes mots, il se trompait. De plus, je ne le désirais pas dépendant de ma personne, ni même subordonné à mes volontés. En réalité, cela ne pouvait advenir car, malheureusement pour lui, c’était déjà le cas. Il ne vivait encore que parce que je l’avais épargné. Quant à son intégrité physique, le même constat s’imposait. Néanmoins, je ne répondis pas, laissant l’éventuel outrage à ceux qui n’avaient que ça à faire de se sentir offensés. Au contraire, j'écoutai son discours avec intérêt. Jusqu’ici, je ne lui avais laissé que très peu la possibilité de parler. Il avait raison en un sens : je ne le connaissais pas tant que ça. Néanmoins, je l’avais assez observé pendant le trajet nous conduisant à Narfas pour constater qu’il s’agissait d’un fils à maman sans aucune expérience de la réalité. Il risquait de tomber de haut. Cependant, comme il refusait mes conseils, je ne tendrais pas la main pour le rattraper, à moins que Zébella me le demandât. Mon expression resta de marbre lorsqu’il évoqua le mariage. Ce n’était pas une mauvaise idée mais, à mes yeux, c’était le plan Z, celui qu’il faudrait choisir si tous les autres échouaient. Pour moi, une Reine n’avait pas besoin d’un Roi au début de son règne. Plus tard la chose pourrait être envisagée mais ce n’était pas prioritaire. Surtout, Alembert pouvait avoir dans l’idée de la doubler. Garance ne l’avait probablement pas éduqué pour partager son trône, encore moins pour n’avoir aucun pouvoir et faire office de potiche.

__________

Je souris. J’avais eu le temps de me laver et de me raser. Retrouver une peau lisse et des vêtements propres avait été un vrai soulagement. Les derniers ne le resteraient probablement pas longtemps mais c’était grâce à l’adversité que certains plaisirs avaient un réel sens. « Je préfère aussi que vous soyez à ma hauteur. » Elle n’était pas très grande. Néanmoins, la grandeur d’une femme ne se mesurait pas à sa taille. « Espérons oui. J’ai hâte qu’il se présente devant vous avec une bague de fiançailles. » Je ris, la blague ne me faisant pas oublier une réalité. Alembert ne serait pas le seul à essayer. Ils verraient tous en elle une femme à prendre et, avec la femme, un Royaume. « C’est une bonne décision. Dans leur cas, il n’y a pas qu’une seule stratégie viable. » Je lui avais parlé du fait de les envoyer loin. « Nous verrons en fonction de leur comportement. Je garde à l’esprit qu’ils ne se rangeront pas facilement à vos côtés. Ils pourraient chercher à faire semblant. Néanmoins, si le risque apparaît, nous pourrons toujours diviser pour mieux régner. J’ai ouïe dire qu’ils étaient souvent ensemble et je sais aussi, à force d’entendre des histoires sur votre famille, qu’il n’y a pas mieux qu’un Uobmab pour se débarrasser d’un autre Uobmab. » Judas en avait tué beaucoup. Zébella avait assassiné Merlin. Les Reknofed étaient peut-être des bâtards mais ils avaient probablement été élevés de la même façon. « En les gardant proches de nous, nous pourrons trouver leurs faiblesses et appuyer sur les zones sensibles. Arcange et Ange-Lyne pourraient être amenés à se retourner l’un contre l’autre. Comme toute créature à deux têtes, lorsque l’une meurt, l’autre a peu de chance de survivre. » J’essayai aussi de tenir mes promesses. Avec elle, la chose était plus aisée. Mon esprit était toujours occupé et, surtout, contrairement à l’homme que j’avais joué auprès de Montarville, je pouvais être plus en phase avec moi-même. « Assez, oui. » Tout comme je restais souvent avec mes soldats sans y être obligé. « Montarville a toujours été un Roi aimé. Il avait à cœur le salut de son peuple, veillait à ce qu’il ait assez à manger, organisait des festivités. Il s’est marié à une femme qu’il a profondément aimée et cet amour n’a fait que renforcer celui de la population à son égard. Voir le Roi et la Reine ensemble était toujours un événement. À sa mort, le chagrin l’a dévasté. Le Royaume aurait pu lui tourner le dos mais ça ne s’est pas passé ainsi. Bien sûr, face à votre père, il faisait pâle figure mais je pense que c’était quelqu’un de bien. Trop gentil. Et puis, la vieillesse ne pardonne à personne. »  Je la regardai. « Je vous comprends. Celui que j’ai longtemps considéré comme mon père est aussi une sorte de tyran. » Il n’était pas semblable à Judas mais, comme lui, était capable de semer le chaos et la destruction sur son passage.

__________

Je restai debout à côté de la Reine. Une main sur la garde de mon épée, l’autre le long du corps, j’observai d’un œil amusé le ballet d’enfants, tous plus bavards les uns que les autres. La situation actuelle m’éloignait davantage de la paternité. Je ne me voyais, de toute façon, pas fonder une famille tant que les choses ne seraient pas stables. Ce serait trop d’inquiétudes. Lorsque les Reknofed arrivèrent, je les saluais d’un signe de tête. Arcange était grand et musclé. Un seul coup de sa part mettrait au tapis n’importe qui. J’observai ses appuis avant de détailler sa sœur. Plus rapide, sans aucun doute. On la disait artiste mais elle restait du même sang que Judas et venait d’Uobmab. Elle savait forcément se battre. La question était la suivante : lequel des deux avait l’ascendance sur l’autre ? Je restai silencieux, à la recherche de toutes les informations possibles sur ces deux étrangers. Pour l’occasion, j’avais confectionné une poudre au piment. Dans les yeux, elle piquait tellement qu’elle aveuglait. Inhalée, elle faisait tousser à en cracher sa langue.

941 mots

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Kitoe
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Kitoe
Lun 06 Nov 2023, 23:03

Gustave
Le roi sadique
EXO - Blooming Day


A la vue de la calèche royale, Gustave se redressa et releva légèrement le menton. Il était plus nerveux qu’il ne l’avait imaginé. La réponse acerbe d’Adénaïs à sa demande écrite avait déjà donné le ton de leur entrevue à venir, mais la dispute récente de ses enfants avaient à l’évidence alourdi ce pressentiment. Depuis hier, il avait réalisé que cette réunion serait plus complexe à gérer que ce qu’il avait d’abord soupçonné. Il craignait tout particulièrement voir des disputes inutiles exploser en plein repas, ce qui ne ferait que provoquer l’effet inverse de ce pourquoi il avait organisé tout cela. D’ailleurs, le diplomate avait été très clair avec les cuisiniers : pas d’aliments qui tachassent lors de ce déjeuner particulier. Il n’aurait manqué plus que ça, racheter des toilettes complètes, pour raviver d’autant plus les tensions qui régnaient entre eux.

Posté devant l’entrée de la demeure, Gustave observait Adénaïs descendre de la voiture. Il l’accueillit avec son air affable. La courtisane était fatiguée, il n’avait pas besoin de lui demander pour le savoir. Il lui semblait qu’à chaque fois qu’il la revoyait, elle était dans un état pire que précédemment. C’était triste.

-Adénaïs. La salua-t-il. Merci d’avoir fait le chemin jusqu’ici.

C’était, étrangement, très solennel. La voix de Gustave s’était voilée de discrétion, lui qui aimait pourtant être entendu. Il considérait la femme comme une poupée de porcelaine susceptible de lui claquer entre les doigts d’une minute à l’autre. Il glissa une main dans le dos de la d’Etamot et l’accompagna à l’intérieur.

-Tes enfants et Hermilius sont présents, comme tu l’avais demandé.

Il l’emmena directement dans la salle à manger. Noée, sa fidèle domestique, était déjà là. C’était à elle qu’il avait donné la supervision du déjeuner, comme à chaque fois qu’il organisait quelque chose. Elzibert, Yvonelle et Hermilius arrivèrent à la suite.

-Je vous remercie tous d’être venus à ce déjeuner aujourd’hui. Cela signifie beaucoup pour Adénaïs, et pour moi aussi.

Il appuya ses paroles d’un regard en sa direction. Puisque c’était elle qui les avait tous conviés. Il n’avait pas conçu les choses ainsi lorsqu’il lui avait présenté sa demande, mais tout compte fait, pourquoi pas. La seule ombre au tableau, d’une certaine manière, était Hermilius – Gustave ne voyait pas ce qu’il avait à faire ici. Si la demande avait été purement provocatrice de la part d’Adénaïs, il n’avait pour autant pas pu faire autrement que de jouer la carte de la transparence.

-Eh bien, installons-nous !

Il le fit en premier, avec enthousiasme. Il n’était pas question de se regarder dans le blanc des yeux en essayant de discerner les rancœurs des uns et des autres.

-Je suis conscient que chacun a traversé beaucoup d’épreuves dernièrement. Il était plus que temps que nous nous rassemblions autour d’une table. Tout est allé très vite avec la reconnaissance d’Elzibert. C’était précipité, et quelques tensions sont nées depuis, mais allons : permettons-nous d’en discuter de vive voix sans toutefois rendre ce moment désagréable, s’il-vous-plaît.

On leur servit l’entrée. Il s’agissait d’une soupe aux légumes de saison.

-Comment vas-tu Adénaïs ? J’imagine que ta position auprès du roi est difficile.

Il pouvait concevoir que coucher avec le tyran qui avait assassiné son fils était une épreuve particulièrement tenace. Toutefois, il n’avait jamais cherché à en savoir plus. Merlin était un problème qu’il côtoyait déjà suffisamment par son poste. S’immiscer là où il ne devait pas être n’aurait fait que signer son arrêt de mort. C’était à regret qu’il lui laissait aborder Adénaïs comme bon lui semblait, ce qui était particulièrement frustrant. Ce gamin rustre ne méritait pas de s’accaparer cette femme.

-Je comprends aussi que tu aies des choses à me reprocher, sache que jamais je n’ai souhaité te mettre en défaut. Au contraire. Par ailleurs, tes enfants mouraient d’envie de se marier. Ce bonheur dans cet amas de tragédies était plus que bienvenue.

Il lui reprochait de ne pas avoir assisté au mariage. Lui non-plus n’avait pas approuvé qu’un frère et une sœur se mariassent, mais toute sa vie était devenue tellement absurde en à peine quelques semaines que cela ne lui avait plus paru si choquant. Maintenant, ça ne l’était plus du tout à vrai dire, car cette union n’était pas aussi affreuse qu’elle n’en avait l’air.

-A ce titre, je ne t’ai pas proposé de pension. La problématique Merlin avait détourné ses plans, mais ça avait surtout été qu’un moyen pour lui de repousser le problème. Il était un homme de parole à présent. Est-ce que tu la veux ?

754 mots



Bijin
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Mar 07 Nov 2023, 08:33

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Les Portes V - Le Roi sadique
Ezémone




Ezémone d'Ecirava:

En coup de vent, Ezémone pénétra dans la chambre de sa seconde fille. À son bras tanguait un panier et dans l'autre une brassée de lys dont le parfum embaumait son sillage. Ses cheveux bouclaient librement dans son dos au lieu d'être soigneusement remontés en chignon piqué d'épingles comme habituellement. Elle avait jeté un long peignoir de soie par dessus sa robe de nuit et une vague panique écarquillait ses yeux. Le pire était arrivé, elle s'était rendormie accidentellement après le départ de Nicodème du lit au lieu de se lever comme à son habitude pour démarrer sa journée. En ouvrant les yeux, le soleil entrait à flots dans la chambre et elle avait déjà manqué au moins trois de ses activités prévues à l'aube. C'était une catastrophe, et pour couronner le tout... « Olivette ! Dépêches-toi de t'habiller ! Hubert a cru bon de tomber malade aujourd'hui alors qu'il devait se rendre chez Irène d'Errazib ! On ne peut vraiment compter sur personne ! » Elle surprit la lueur d'étonnement et d'incompréhension chez la brune et s'agaça, détestant lorsque les gens autour d'elle ne s'alignaient pas à sa propre vitesse et ne réagissaient pas promptement. Elle claqua des doigts vivement. « Mais si, tu sais ! La pauvre femme est déjà folle, la disparition de son promis a dû l'affecter et ce n'est que de la courtoisie élémentaire de lui faire part de nos condoléances. J'en ai parlé au dîner hier ! Personne ne m'écoute ! Qu'importe. Tu vas t'en charger à la place d'Hubert. Je ne sais plus si tu devais rejoindre Stéphanette en ville, mais tu n'auras qu'à faire un crochet chez Irène d'abord. » Elle jeta le panier sur la coiffeuse, déposa les fleurs par dessus et ressortit en claquant la porte. Sa voix résonna dans la maison quand elle appela le nom d'un autre domestique.




Ezémone s'était installée dans le jardin comme elle aimait le faire lors des beaux jours. Le petit salon installé sur la pelouse parfaitement entretenue devenait alors son second bureau. Avec le ciel comme toit, ses pensées se libéraient de leurs étreintes et elle arrivait mieux à réfléchir, chose qui s'avérait absolument nécessaire pour réorganiser le programme de sa journée maintenant qu'il était saccagé par sa défaillance et celle de son domestique. Non loin, le bruit des cisailles de Doléas s'accordait aux pépiements des oiseaux dans les arbres. Elle n'avait pas encore pris le temps de s'habiller, chamboulée dans ses habitudes. Il lui semblait que rien n'était fait et que tout était à faire. Cette journée démarrait tout juste et elle était déjà détestable. Elle trempa ses lèvres dans son thé avant de le reposer bruyamment sur sa soucoupe et prit le jardinier à témoin de ses doléances. « Est-ce que le journal cesse de fonctionner quand je suis malade, moi, hein ? Non ! Je me lève et je fais le travail. C'est probablement juste un rhume de rien du tout et Hubert n'est qu'un fragile empoté, je l'ai toujours su. » Elle lui lança un regard acéré. Aujourd'hui, même les lignes harmonieuses du visage du blond n'arrivaient pas à adoucir son humeur. « Vous, par exemple, Doléas, vous ne nous décevez jamais. Merci pour les lys, au moins une personne qui fait son travail correctement dans cette maison. » Elle se tut en voyant Suzette trottiner jusqu'à elle, un plateau d'argent dans les mains sur lequel tressautaient quelques lettres alors qu'elle trébuchait maladroitement dans sa hâte pour venir jusqu'à sa maîtresse. « Votre courrier, Madame ! Il y a une missive urgente, m'a-t-on dit, je l'ai placée au dessus pour que vous la lisiez en premier ! » « Du calme, Suzette, vous allez tout faire tomber dans l'herbe et elle est encore mouillée. » la rabroua sèchement Ezémone qui ne se sentait pas de gérer tel accident avec sérénité.

Une fois Suzette repartie, la rédactrice repoussa son thé et décacheta le billet. Ses yeux bondirent sur les mots et son visage prit une pâleur mortelle. Elle relut, inspira en tremblant, et reposa le billet sur la table. « Merlin a été assassiné. » lâcha-t-elle d'une voix curieusement atone. Ce devait être un cauchemar. Oui, c'était certainement ça. Elle allait se réveiller, auprès du corps tiède de son époux, écouter sa respiration tout en révisant mentalement ce qu'elle aurait prévu de faire avant de se mettre en action. Deux doigts se pressèrent de chaque côté de ses tempes. Tous ses plans s'effondraient comme un château de cartes. Qu'allait-il advenir d'Olivette ? Et du Royaume ? Elle fixa son thé. Il méritait bien un doigt de whisky, voire deux. « Doléas. » soupira-t-elle. « Soyez un ange et allez m'apporter la carafe de whisky je vous prie, et deux verres. Je déteste boire seule. »

Quand il revint, Ezémone était figée dans la même position. Elle n'avait pas encore lu le reste de son courrier et le billet gisait devant elle, froissé. Sans un mot, elle prit la carafe des mains du jardinier, l'invita à s'asseoir à ses côtés et leur versa un fond d'alcool. C'était le matin mais la journée avait perdu de sa logique en ne débutant pas comme prévu de toute façon. La violette vida son verre et fixa le fond de son verre ensuite. « Tout est fichu, Doléas. Tous mes efforts, tous mes espoirs, envolés. Quand je pense que nous allions fiancer Olivette au Roi. Qu'est-ce que nous aurions fait alors... Nicodème avait raison et... » Ses pupilles s'arrondirent et elle sursauta soudainement. « Nicodème ! Il est parti au château ! Il ne sait pas ! Et Stéphanette qui est en ville. » Avec un gémissement, Ezémone plongea son visage dans ses mains.

Message VIII | 981 mots




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Le Roi sadique

En groupe | Alcide


Rôle - Nicodème d'Ecirava :


En passant les lourdes portes ouvragées du château, Nicodème rajusta le col de sa chemise. La lumière froide du début de matinée projetait sur son visage des aplats tranchants. Son regard azur, piqueté d’or, suivit les courbes du grand escalier, dont la première volée de marches se scindait en deux branches. Dans une alcôve percée au-dessus du palier central, la statue d’un Merlin conquérant, le pied fièrement appuyé sur la tête d’un cerf, dardait sur le monde son regard ambitieux. Pour la réalisation de cette sculpture, le trésorier avait conseillé au monarque plusieurs artistes. Il avait choisi celui dont le style était le plus tonitruant. Autrefois, un tableau représentant la lignée de Lieugro – le Roi, son épouse et ses deux filles – accueillait les visiteurs. Le blond se rappelait bien du peintre, qu’il avait là aussi chaudement recommandé à Montarville. Il avait réalisé le portrait d’une famille unie et d’une couronne à la fois puissante, humble et rassurante. Peu de temps après sa prise de pouvoir, le nouveau souverain avait ordonné que l’on brûlât l’œuvre. En payant quelques gardes, Nicodème avait obtenu qu’elle fût sauvée. On l’avait simplement jetée dans une remise – ce qui n’avait pas manqué de le secouer, car cette relégation dans un lieu inadapté présageait de futurs dégâts sur les couches de peinture comme sur le cadre. Cependant, il se voyait mal l’accrocher dans son salon.

Les doigts du fonctionnaire s’enroulèrent autour de l’une des têtes de départ, dont le bois moulait les formes de feuilles de chêne, et il entama la montée des marches. « Messire d’Ecirava ? » Il s’arrêta et, lentement, se retourna. Deux gardes du palais le regardaient depuis le bas de l’escalier. Incapable de se rappeler s’il était passé devant eux en arrivant, il les salua : « Messieurs. » Puis, il attendit. Il y eut un instant de flottement. Peut-être parce qu’il était avare de mots, peut-être parce qu’il ne réagissait pas toujours comme escompté, peut-être parce que sa réputation d’être un homme davantage passionné d’art et de finance que de femmes et de boissons le précédait ; mais les interactions entre Nicodème et le personnel du palais pouvaient parfois donner lieu à des scènes presque surréalistes. Il respectait toujours les convenances, ne prononçait jamais une parole déplacée et faisait preuve d’un calme appréciable ; cependant, il y avait chez cet homme quelque chose qui troublait les autres. Les soldats échangèrent un regard, avant que l’un d’eux ne s’avançât. « Zébella d’Uobmab est revenue et a tué son frère. Le Roi est mort, vive la Reine. » Les deux militaires inclinèrent brièvement la tête en signe de respect, sous les iris placides du trésorier, qui lentement se déplacèrent vers la statue située dans l’alcôve. Il ne l’avait jamais vraiment aimée, de toute manière. Elle était trop grandiloquente, pas assez subtile. Il acquiesça, songeur, se demandant par quoi Zébella pourrait vouloir la remplacer. Son retour ne le surprenait pas outre mesure. Il demeurait impressionnant qu’une gamine s’en fût sortie, toutefois, il imaginait mal un Uobmab ne pas essayer de se défaire de ses chaînes. « Je vois. » Il s’humecta les lèvres, avant de reporter son attention sur les gardes. « La Reine souhaite-t-elle me voir ? » - « Elle est en ville avec Childéric d’Ukok, mais elle devrait bientôt revenir. » Un bref éclat de surprise passa dans le regard du trésorier. Childéric d’Ukok avait donc vraisemblablement trahi la maison Lieugro. Cela expliquait aussi, au moins en partie, le retour de la d’Uobmab. « Elle nous a informés que vous pouviez l’attendre dans le salon. Elle désire que vous lui dressiez un état des lieux des finances du royaume. » - « Très bien. Bonne journée, messieurs. » Sans un mot de plus, il reprit son ascension. Les soldats demeurèrent un instant, incertains, puis finirent par rompre en le saluant. Lorsqu’il fut parvenu en haut, un souffle amusé s’échappa des narines de Nicodème. Il imaginait qu’Ezémone ne serait pas d’humeur à entendre un « j’avais raison », mais la situation demeurait risible. Il estimait n’avoir pas besoin de s’inquiéter : si Zébella d’Uobmab avait voulu l’occire ou le jeter en prison, elle n’aurait probablement pas pris la peine de le recevoir.



Penché sur les livres de comptes, Nicodème ne releva la tête que lorsque la porte du salon s’ouvrit. Les sourcils haussés, il accueillit avec étonnement le docteur de Xyno. Suffisait-il d’envoyer un vivant au trépas pour qu’un macchabée revînt fouler la terre ? D’un rapide coup d’œil, il jaugea les sévices subis par le médecin, et que ses vêtements ne pouvaient pas tous masquer. Une partie du visage brûlée, des doigts manquants, des ongles aussi. Il semblait véritablement revenir d’entre les morts. Il fronça les sourcils. « Messire de Xyno. » Il lui adressa un hochement de tête poli, avant de le suivre des yeux tandis qu’il s’emparait de la carafe. Ezidor n’avait jamais brillé par sa force physique, mais cette fois, il se dégageait de lui une nette impression de faiblesse. Le trésorier regarda la poudre valser dans l’eau, jusqu’à lui conférer une teinte blanchâtre. Il releva les yeux vers le guérisseur. « Je ne pense pas que vous ayez besoin de vous inquiéter. » répondit-il, succinct à son tour. Il retourna à ses lignes de chiffres. Il aurait pu poursuivre la conversation et lui demander qui l’avait mis dans cet état – et une part de lui, curieuse, souhaitait savoir – mais par décence et discrétion, il s’abstint de toute question. Durant quelques secondes, seul le grattement de la plume sur le papier troubla la quiétude de la pièce. Finalement, comme s’il sentait peser sur lui les attentes du praticien, le blond se redressa. « Je n’en sais pas plus que vous. Mais si Sa Majesté nous a convoqués, j’imagine que ça n’est pas pour nous décapiter. Je crois savoir que les Uobmab ne s’embarrassent pas d’autant de manières. » De sa main libre, il lissa les feuilles du livre de comptes. « J’espère pour Hermilius et Gustave de Tuorp qu’ils ne tarderont pas à arriver. » Autrement, on pouvait supposer qu’ils étaient déjà morts, ou presque. Ce ne serait guère curieux, considérant qu’ils exerçaient des fonctions politiques. Leurs professions, à Ezidor et lui, tendaient à les prémunir de ce genre de déconvenues. « Avant la Reine et Childéric d’Ukok, au moins. Un retard dès le premier jour serait mal venu. » Un sourire discret, dont on pouvait douter de la présence, piqua le coin gauche de sa bouche.



Message VIII – 1079 mots




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Mer 08 Nov 2023, 14:46



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Le Roi sadique

En groupe | Cal


Rôle - Arcange Reknofed :

Note : inceste (mais sinon c'est comme d'habitude avec Arcange).


Aux côtés d’Ange-Lyne, Arcange se frayait un passage entre les orphelins. Leurs visages aux joues rebondies ramenaient à sa mémoire des temps révolus. De son enfance, il conservait des souvenirs très nets, d’une précision qui, à la nuit tombée, lui scindait l’esprit. Il se rappelait des mains de sa mère sur son corps, de son souffle contre sa nuque et des mots qu’elle murmurait à ses oreilles, tandis que ses doigts caressaient son entrejambe. Parfois, elle guidait les siens jusqu’à la sienne. Il lui arrivait aussi de presser son visage entre ses cuisses ou d’exiger qu’il prît son sein comme lorsqu’il n’était qu’un nourrisson. Il avait toujours redouté ses étreintes nocturnes. Quand elle ne venait pas, celles-ci peuplaient tout de même ses cauchemars, et répandaient dans son lit des traînées de sueurs froides. Une fois, seulement une fois, il lui avait demandé pourquoi. Nathilde n’avait pas répondu. Elle lui avait simplement dit qu’il ressemblait à son père, et ses phalanges avaient poursuivi leur ouvrage. Des années durant, il n’avait pas su mettre de mots sur ce qu’elle lui faisait. Il n’avait, de toute façon, pas le droit d’en parler. Elle le menaçait de le frapper, lui qui craignait déjà ses coups. Ils s’abattaient aléatoirement, par punition autant que par plaisir. Il avait haï cette femme et il l’avait aimée ; quand Judas l’avait violée puis vidée de ses tripes sous ses yeux, il avait juré de la venger. Au fil des saisons, il avait gagné en force. Grâce à son entraînement militaire, il avait bâti une silhouette que peu de choses pouvaient soumettre. Sa défaite face au Roi d’Uobmab l’avait ébranlé, mais sans altérer sa volonté. Il percevait l’assassinat de Merlin comme une occasion de se faire justice. Puisque Zébella la lui avait volée, elle serait celle qui en paierait le prix fort. Elle pourrait traverser ce que sa mère avait vécu : il la violerait et lui arracherait les intestins. Il ne s’arrêterait certainement pas là ; tout massacre orchestré pour sa sœur méritait qu’il déployât des trésors de violence et d’inventivité. Il pourrait s’entraîner sur cette ingrate d’Irène d’Errazib qui, non contente de pouvoir continuer à vivre – en un sens, il l’avait sauvée une seconde fois –, avait tenté de l’empoisonner. Ce qu’il avait fait à sa sœur ne serait rien en comparaison des souffrances qu’elle endurerait.

Lorsqu’ils pénétrèrent dans le petit jardin, le regard d’Arcange évalua immédiatement les forces en présence. Plusieurs soldats entâchaient l’esprit enfantin du lieu en laissant le soleil se refléter sur leurs lames. Zébella était assise sur un banc de pierre blanche où mousse et lichen avaient établi leurs quartiers. Un homme se tenait à ses côtés, la main sur la garde de son épée. Parce qu’il avait désiré prendre sa place, le blond savait pertinemment de qui il s’agissait. Childéric d’Ukok. Surpris, il échangea un regard avec sa sœur. Sa présence éclairait sans doute les théories que son esprit avait pu formuler quant au retour de l’héritière de Judas. Respectueusement, il s’inclina face à la Reine, puis rendit son hochement de tête à l’ancien – et nouveau ? – chef des armées. Les choses étaient plus simples quand il pourrissait à Narfas, mais empiler les cadavres n’avait jamais constitué un problème pour un descendant d’Uobmab digne de ce nom. Il était certain qu’Ange-Lyne trouverait une façon de compromettre le militaire qui permît à son frère de prendre sa place. « Non, malheureusement. Arcange Reknofed. » se présenta-t-il à son tour. Ses iris céruléens s’ancrèrent sur l’adolescente. Sous ses vêtements et sa peau, on devinait ses muscles. Les femmes demeuraient toutefois plus faibles que la majorité des hommes. Il aurait pu réduire ses os à une pile d’allumettes. « Croyez-vous ? » Il ne trouva pas répartie plus percutante. Il avait l’habitude de frapper avec ses poings, pas avec des mots. Il connaissait aussi sa propre propension à s’emporter et ne désirait pas ruiner l’image que son aînée et lui travaillaient depuis leur arrivée en enfonçant quelques insultes trop véhémentes dans le crâne de cette idiote. Elle aurait tout le temps de réviser son jugement quand il s’enfoncerait entre ses cuisses ouvertes et déchirerait ses muqueuses.

Son regard tomba sur les enfants. Plus tard, il en aurait. Quand Ange-Lyne s’offrirait à lui – car elle était la seule femme suffisamment forte et digne pour porter sa descendance. S’il avait égrené quelques bâtards au cours des années, jamais il ne s’en était soucié. De toute manière, un utérus qui aurait réclamé son aide pour élever le fruit de sa semence ne méritait pas qu’il s’en préoccupât. Il exécrait les lâches et les faibles, ceux qui devaient ramper pour obtenir. Le blond remonta la manche de son haut. Autour de son bras s’enroulait une gerbe rougeâtre, souvenir d’une flamme affamée. « Je me suis brûlé, mais je n’ai pas arrêté. » expliqua-t-il. Les gamins poussèrent quelques exclamations admiratives en posant les yeux sur la plaie. « J’ai voulu éviter à votre frère d’être destitué parce qu’il aurait laissé brûler la moitié de ses sujets. Visiblement, j’ai œuvré dans le vide. » Il la fixa, puis jeta un coup d’œil à Childéric d’Ukok. L’homme semblait suivre les échanges avec attention. Son regard fila vers un garçon visiblement plus bavard que les autres. L’ébauche d’un sourire maquilla ses traits. Il était maigrelet, mais lui aussi l’avait été, par le passé. La force puisait sa source dans la volonté.

Il acquiesça aux propos de la Reine, feignant l’intérêt. Peu importait ce qu’elle racontait, elle n’aurait pas le temps de le mettre en place. Sa couronne deviendrait sienne bien avant. « Pourquoi pas. Je t’ai un peu ressemblé, autrefois. » Bien qu’il n’eût pas voulu être fort pour qu’on le sacrât héros ou pour qu’une femme tombât amoureuse de lui. Il était devenu fort parce que son existence l’avait nécessité, d’abord parce qu’il avait été forgé dans la violence, puis parce qu’il s’était construit autour de l’esprit de vengeance. Sa tête n’avait pas été peuplée de contes et de fantaisies comme celles qui illuminaient les yeux des orphelins. Il se détourna pour poser ses prunelles sur Zébella. Il fronça les sourcils, dubitatif quant à ses buts. « C’est la rumeur qui court, en effet. » Plusieurs résidents de feu Lieugro avaient mentionné une mystérieuse lettre qui leur était parvenue, quelques mois plus tôt, et qui mettait en doute la légitimité de l’un des deux enfants de Judas. Pour lui, ça ne faisait pas grande différence. Qu’ils voulussent le trône suffisait à en faire des obstacles à éliminer. « Nous sommes venus pour être utiles. » Que ce fût ici ou dans sa fameuse salle du conseil, il n’avait qu’à échanger un regard avec Ange-Lyne pour décider de soumettre la bleue et de la tuer. La présence d’enfants n’avait jamais réfréné sa brutalité. Les gardes et le d’Ukok ne seraient qu’une formalité. Il était plus jeune et plus puissant ; et sa sœur plus intelligente et plus cruelle. Le jeune homme coula un regard vers elle, à la recherche de son avis. Même pour lui qui ne brillait pas par ses aptitudes de stratège, il était évident que la proposition de la Reine tendait à répondre à l’un de leurs objectifs. Ils avaient désiré gagner la confiance de Merlin pour mieux le poignarder. Ils agiraient de même avec elle – peu importait combien cela coûtait à Arcange, qui se serait contenté d’un massacre en bonne et due forme. Il aurait tout le loisir d’agir comme bon lui semblait lorsque la couronne ceindrait son crâne.



Message VIII – 1250 mots


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Jämiel Arcesi
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Jämiel Arcesi
Jeu 09 Nov 2023, 13:41

Love's Grip par Eva Soulu
Les Portes V

Dans d'autres circonstances, s'éloigner du palais lui aurait eu pour formidable effet d'alléger son esprit. Seulement elle n'en quittait les murs que pour faire face à un nouveau problème d'envergure. Le soleil brillait aride dehors. Encore. La pluie se faisait décidément attendre. Encore plusieurs jours comme ça et ce sera un paysage infernal qui sculpterait la ligne de l'horizon. Ordinairement la végétation brillait de vives teintes émeraudes sous l'éclat solaire, mais la sécheresse les avait rendu terne. C'était toute aussi fade qu'Adénaïs fixait ce décor qui se déroulait sous ses yeux. Elle aurait aimé parler à Childéric, seule à seul, sans le pitbull duquel il s'était rapproché. Ça allait être compliqué, à l'évidence. L'échange le serait également. Une journée à peine avait suffit à la veuve pour constater le monde qui séparait les deux héritiers Uobmab. La mort de Merlin n'avait été qu'une question de temps. Il avait prit cette couronne et l'avait considéré acquise, vivant de l'opulence que la royauté pouvait offrir sans s'inquiéter de ses innombrables contradicteurs ni s'appliquer à réformer le royaume à son image. Il avait piétiné Lieugro de ses gros sabots dorés, trop égocentrique pour prendre en compte l'avis du monde. Enfin, presque tous le monde. Un rictus cynique étira les lèvres d'Adénaïs. Sous ses iris améthystes, la nature sauvage avait cédé à des arbustes parfaitement taillés et une allée soigneusement arborée. Ils étaient arrivés. Son esprit continuait pourtant à s'attarder sur le changement de royauté. La mort de Zebella serait moins aisée à obtenir. D'abord, elle était bien entourée, soutenue par Childéric autrefois sous l'autorité de Montarville le Bien-aimé. Si la d'Etamot n'appréciait guère la nouvelle Reine, elle savait tout de même reconnaître les qualités quand elle en voyait, y comprit chez ceux qu'elle ne portait pas dans son coeur. Zebella avait autant de volonté qu'elle était forte. Elle avait aussi une intelligence tactique qu'on ne pouvait nier. Jamais elle n'aurait réussi à s'attirer les graces de Childeric sinon. Qu'avait-elle bien pu dire où faire pour qu'il cesse d'être loyal à la famille royale de cette terre ? C'était tout cela qui rendait la faisabilité de sa disparition plus délicate. Elle se remémora la proposition de l'adolescente. Elle lui avait répondu que ce n'était pas une décision qu'elle pouvait prendre dans l'immédiat. Trop d'affect était en jeu et elle avait besoin d'y réfléchir de façon posée. Adénaïs rabattit sa tête sur le dossier du siège, exhalant un souffle dépité dans un même temps. Quelques secondes plus tard, le carrosse s'arrêta.

La porte s'ouvrit. Là veuve fut d'abord éblouie par la lumière en sortant la tête du véhicule. Puis elle aperçu la silhouette de Gustave à quelques pas. Elle accueillit les salutations avec un signe léger et poli de la tête. « C'est avec plaisir, Gustave. C'était, de toute façon, mieux ainsi. La situation au chateau est loin d'être la plus propice à ce genre de réunion. ». Elle ne détailla pas plus ce dont elle parlait. Elle préférait attendre qu'Hermilius soit présent et éviter de se répéter. « Parfait. Il me parait nécessaire que tous le monde soit présent. Nous avons à discuter de nombreuses choses. ». Plus qu'elle ne l'avait imaginé en acceptant son invitation. Ils arrivèrent dans la salle à manger. Le reste de la famille ne tarda pas. Son coeur se remit à battre lorsque son regard s'arrêta sur ses enfants. Yvonelle avait raison. Elzibert avait changé. Il n'y avait plus cette lueur pensive dans ses yeux, celle qu'il cultivait en se plongeant dans ses livres. Yvonelle également était différente depuis la dernière fois qu'elle l'eût vu. Avait-elle discutée avec son frère, comme elle le lui avait conseillé ?

Une fois installée, Adénaïs laissa Gustave s'exprimer, attardant son attention tantôt sur ce dernier, tantôt sur les autres convives. Des tensions ? C'était peu dire. Elle plongea sa cuillère dans la soupe, retenant un rictus cynique, puis porta l'ustensile à ses lèvres. Son geste demeura alors une seconde en suspens à la mention de Merlin. Elle aurait voulu parler de son cas plus tard, une fois ses affaires personnelles réglées. Mais puisqu'il mettait le sujet sur la table... L'usage du mot "bonheur" ensuite eut pour formidable effet de remettre la raison de sa présent au sommet des sujets prioritaires à aborder. Enfin le coup de grâce. « Une pension ? » répéta-t-elle rudement en se tournant vers lui. Était-ce de la pitié qu'elle lisait sur son visage ? Elle n'en voulait pas. Ni de sa compassion, ni de son argent. « Gardes ta fortune pour les prostituées que tu fais venir chez toi. J'ai survécu des années sans ton soutien, je saurais m'en passer encore pour celles qu'il me reste. ». Elle exhala un souffle pour évacuer sa frustration. Elle avait exigée de Gustave de la tenue, elle devait, elle aussi, prendre sur elle pour ne pas laisser ses sentiments guider ses réactions. « Il y a plusieurs sujets que tu as évoqué et sur lesquels j'aimerais que l'on discute. » se reprit-elle enfin. Elle avala une cuillère de soupe, se tamponna les lèvres de la serviette, puis reprit. « Mais avant d'évoquer les raisons pour laquelle j'ai accepté ton invitation, j'ai une nouvelle pour toi. Et pour vous aussi Hermilius. » fit-elle en se tournant vers ce dernier. Il devait se sentir totalement étranger à ce qui était sensé se dérouler autour de cette table. Il paraissait même ennuyé d'être là. Peut-être qu'il se sentira un peu plus concerné par ce qu'il se passe autour de lui après ça. Elle se saisit de son verre à eau. « Je vous conseille par ailleurs de poser votre cuillère, vous allez vous étouffer avec sinon, car ce que j'ai à vous dire est bien moins drôle que de séduire une adolescente. ». Elle bu une gorgée ; reposa lentement le verre ; s'humecta les lèvres. « Merlin est mort. Il a été tué dans l'après-midi par Zebella et elle exige que vous deux vous rendiez au château sitôt ce repas terminé. ». Elle avait exposé les faits avec une voix blanche, sans émotion, comme s'il eût s'agit d'une banalité. « À présent, revenons au cœur du sujet initial : Gustave, as-tu eu l'occasion de parler avec ton fils ou ta belle-fille pour parler de ce mariage comme d'un bonheur ? ». Elle se tourna vers Elzibert. « Il parait que tu t'es parfaitement intégré et que tu as bien assimilé les travers de Tuorp. Excuse-moi de ne pas te féliciter pour cela cependant. Auquel de vous deux il doit cela ? » interrogea-t-elle Hermilius et Gustave en posant un regard sur chacun d'eux, alternativement avant d'embrasser des yeux Yvonelle. Son attention revint à son hôte. « Je sais que j'ai ma part de responsabilité. C'est moi qui t'ai parlé de ta paternité avec Elzibert la première. ». Avec du recul, elle avait été sotte d'avoir voulu lui en confier la paternité. Elle ne réitérerait pas l'erreur. « Permets-moi tout de même d'être amère quand je vois ce qu'il se passe aujourd'hui. D'ailleurs, pourquoi ce revirement soudain ? Ôtes-moi d'un doute, mais est-ce à cause de l'homosexualité de Ludoric ? Aurais-tu accepté s'il s'était montré à la hauteur de tes attentes ? ». Elle porta son regard sur Hermilius. « Et vous, pour quelqu'un qui avait souhaité se ranger, vous me paraissez être loin du compte. À croire qu'il n'y a pas un homme qui sache tenir son phallus à sa place. » conclut-elle sans un mot plus haut que l'autre.
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Post VIII | Mots 1259 | comme j'ai relu sur tél, je garantie pas la qualité de la correction, déso
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Seiji Nao
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Seiji Nao
Jeu 09 Nov 2023, 15:28





Rôle:

La tête pleine des émotions que la lettre d’Arcange et les projets de sa mère avaient fait naître en elle, Stéphanette quitta le domaine familial d’un pas vif. Quelque peu agacée par l’absence de sa cadette _ retenue, selon les dires de Suzette, par une visite de circonstance _, et par le manque de sommeil, elle avait remis sa rédaction à plus tard. La veille, le chandelier s’était consumé sans qu’elle ne parvînt à trouver une formule appropriée. De ‘Tendre Arcange’ à ‘Mon brave héros’, sa plume avait couché sur le papier toutes les appellations qu’elle pût imaginer, sans qu’aucune ne lui semblât à la hauteur. Vaincue par la crainte de réveiller ses parents en allant chercher d’autres chandelles, elle s’était endormie à une heure indécente. Sans considération pour ses activités nocturnes, le réveil l’avait cruellement tirée de ses rêves aux premiers rayons du jour. En conséquence, de légères traces bleuissaient le dessous de ses yeux, sa peau la tiraillait malgré une généreuse couche de crème, et sa cervelle lui semblait enserrée par un étau de coton. Ainsi se rendait-elle chez la couturière, de fort méchante humeur, son carnet de croquis à la main.

Peu intéressée par les nouvelles du jour et par les victuailles fumantes _ même si le parfum chaud et gras d’un poulet rôti lui avait mis l’eau à la bouche _, l’adolescente avait traversé le marché sans tendre l’oreille. Vêtue de sa cape d’un bleu de nuit, elle filait sur les pavés, les pensées tournées vers l’avenir. Songeuse, elle se demandait quel tissu choisir pour sa première toilette de dame. Il lui fallait une matière suffisamment fine pour montrer son rang, une couleur assez équilibrée pour attirer l'œil sans éclipser sa beauté, ni tomber dans l’excès. Les neurones en ébullition, elle ne s’était arrêtée qu’en arrivant devant la boutique, surprise d’apercevoir deux gardes postés à l’entrée, plus étonnée encore de reconnaître la livrée du palais. Quelque part dans sa gorge, elle sentit une palpitation sauter. Le souffle coupé, elle s’immobilisa. Se pouvait-il que sa mère eût tout organisé ? Se frottant les yeux d’une main, elle s’assura qu’elle ne rêvait pas. Les rouages d’un plan invisible s’alignèrent derrière sa tête blonde. L’absence d’Olivette, l’empressement de la journaliste à l’envoyer ici, la présence du garde. C’était l’évidence même : sa génitrice avait reçu une proposition de Merlin, et, ne pouvait attendre de la revoir, les conspirateurs avaient organisé un rendez-vous. C’était lui qui l’attendait derrière les portes, passant en revue tous les moyens de la séduire à sa connaissance. Coquette, la frivole rectifia sa coiffure, resserrant le nœud de son ruban. Portée par les ailes de l’espoir, elle entra dans la bâtisse. À peine avait-elle ouvert la porte que la salutation d’usage franchit ses lèvres.

« Votre Majes… »

En apercevant la tignasse brune de son interlocuteur, Stéphanette s’arrêta net. Une moue à la bouche, elle examina la pièce. En dehors de l’inconnu et de Geneviève, elle ne voyait personne. Quelle était donc cette mascarade ?

« Oh. Bonjour. Mes excuses, je pensais trouver quelqu’un d’autre ici. »

La déception laissa bien vite place à la méfiance. Frustrée de ne pas connaître l’identité du jeune homme, elle plissa les yeux. Malgré sa vision déformée, elle ne put s’empêcher de remarquer la finesse de ses traits, et les touches de lumière dans ses boucles charnues. Il n’était pas désagréable à regarder. Ses vêtements, en revanche, tenaient davantage de haillons que d’une tenue princière. Quel gâchis.

« Je ne vous avais jamais vu avant. Pourtant, je connais tout le monde. Et les gardes ne se déplacent pas pour n’importe qui. »

Mener l’enquête ne comptait pas parmi les passe-temps de la blondinette. Délaissant bien vite ses suspicions, elle s’approcha de la couturière, lui demandant de lui remettre sa tenue d’essayage. La pauvre femme, un coussin d’épingles dans une main et un bon mètre de lin dans l’autre, largua son paquetage sur un fauteuil déjà empesé de tissu, et disparut au sous-sol sans demander son reste. Au-delà des secrets que sa langue retenait de justesse, l’adolescente venait si souvent lui rendre visite que ses dépenses constituaient un quart de sa trésorerie : elle s’assurait toujours de satisfaire au mieux ses exigences. Par commodité, elle lui avait même confectionné un maillot de corps, taillé dans une toile aussi légère que résistante, dont le port facilitait ses visites.

Geneviève évanouie dans les ombres de son arrière-boutique, Stéphanette s’abîma dans la contemplation des portants. Hélas, rien de nouveau ne les habillait. La matinée continuait sur sa lancée de déception. Son regard glissa naturellement vers l’inconnu, qui ne paraissait pas plus réjoui. S'avisant qu'il faisait à peu près sa taille, une inspiration la saisit. C'était une idée folle, brillante, imprudente, que le hasard rendrait merveilleuse ou désastreuse : une idée qui, en bref, lui ressemblait.

« Cette journée m’ennuie, et vous n’avez pas l’air enchanté par votre visite. Que diriez-vous de vous amuser un peu ? »

Espiègle, la frivole s’approcha autant que les bonnes manières l’autorisaient, s’accordant tout de même le luxe de lui parler à voix basse, comme pour une confidence. Sa mère lui avait appris que selon le ton employé, les propositions perdaient de leur éclat ; elle souhaitait que la sienne séduisit jusqu'à ses orteils.

« Nous pourrions nous faire passer l’un pour l’autre. Échanger nos vêtements. Je sais que Geneviève garde des perruques dans un tiroir. Avec un peu de maquillage et de comédie, tout le monde n’y verra que du feu. »

Gagnée par l’excitation que faisait naître en elle l’idée de se promener sous les traits d’un autre, elle tournoya sur elle-même, exécutant une légère révérence pour se présenter, notant au passage qu'il lui faudrait des talonnettes.

« Pour un moment, vous deviendrez Stéphanette D’Ecirava, fille du trésorier royal, promise à un brillant avenir, et je serais… ? »

Relevant la tête, la blondinette lui adressa une œillade complice, dans l’attente d’une réponse. Quelle qu’elle fût, elle ne devait pas traîner : la couturière, bien qu’empêtrée dans le bazar qui régnait au sous-sol ne tarderait pas à remonter. Il fallait faire vite. S’armant de son plus joli sourire pour l’inciter à céder, elle battit des cils avec espoir. Le brun lui semblait suffisamment jeune pour que l’étiquette et les convenances n’eussent pas entamé son âme d’enfant, et suffisamment ennuyé pour se prêter au jeu. Ces derniers mois, elle avait fait montre d'une sagesse exemplaire : une petite bêtise de temps en temps ne pouvait pas faire de mal, après tout. Bientôt, ce ne serait plus de son âge ; peut-être jouerait-elle aujourd'hui sa dernière farce.

1 016 mots | Post VIII

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Jil
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Jil
Jeu 09 Nov 2023, 19:13


Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 9 Uj94GWA
Les Portes V - Le Roi sadique
Jil, dans le rôle de Noée





Rôle:

Planifier un déjeuner avec des invités de marque était un excellent moyen de se distraire l’esprit. C’est comme planifier un cambriolage : on établit les routes les plus optimales, les issues de secours les plus évidentes et celles qu’on aimerait éviter, on s’assure que chaque plan est accompagné de son plan de rechange. On identifie les obstacles, avant de les trier par ordre d’importance et d’indésirabilité ; puis on essaye d’établir les contremesures éventuelles, et le cas échéant, on essaye de les éliminer avant le casse. Dans le cas de Noée, c’est un travail minutieux qui démarre à la sélection de l’argenterie, et qui s’achève au placement des invités, en passant par les éventuelles consignes sanitaires et allergiques. C’est à elle que revient la charge de garder tout le monde à table dans le confort et la sécurité. Ironiquement, c’est son rôle de s’assurer que personne ne s’empoisonne. C’est dans ce genre d’exercice intense que les compétences qu’elle a acquis au fil des années à perfectionner sa couverture brillent véritablement ; c’est également à cette occasion qu’elle en vient à mettre un instant de côté le pragmatisme impitoyable de son rôle d’espionne. Elle peut, et doit, s’adonner pleinement à la tâche, au risque d’y perdre son travail – et donc, son alibi. Ce n’est que plus tard, lorsque chaque invité aura terminé son dessert et qu’ils seront probablement invités à prendre le thé dans l’un des salons adjacents, alors seulement elle pourra s’éclipser, et aller rencontrer l’eunuque.

Aujourd’hui, en plus de Gustave et d’Hermilius de Tuorp, récemment relocalisés chez leurs hôtes du moment, Elzibert et Yvonelle, c’est la matriarche d’Etamot elle-même qui vient déjeuner. Officiellement, c’est l’honorable visite d’un parent, veuve de Mathias d’Etamot, et l’occasion de retrouver ses enfants. Officieusement, Noée sait qu’il s’agit d’une personne pour le moins perturbée, qui a partagé la couche de nombreux hommes, mais surtout et en particulier de Gustave, Merlin et de Childéric, tout en en profitant pour dilapider l’essentiel de sa fortune familiale. C’est une personne brisée, mais rien ne semble indiquer qu’elle soit mauvaise par essence. Le fait qu’elle soit un maillon qui relie l’immonde bâtard de Tuorp et le roi usurpateur à son cher Childéric, en revanche, fait d’elle une informatrice, et un potentiel obstacle au bonheur de ce dernier. La servante n’a jusqu’ici pas eu l’occasion de la rencontrer, mais cette seule femme regorge suffisamment d’informations pour mettre le royaume sens dessus dessous. En somme, Noée n’a pas l’intention de manquer le moindre mot de ce qui va être dit ce soir.

Quand Gustave entre, elle se tient droite et souriante, comme à son habitude, prête à accueillir chaque invité et à les diriger vers leurs places respectives. Sans trahir la moindre émotion, elle l’observe se dandiner comme s’il était chez lui, s’écouter parler comme s’il était à l’initiative du repas alors qu’il a été plus ou moins convoqué par son ancienne amante. Tandis que tout le monde s’échange les politesses d’usages, d’un geste de la main, Noée fait signe aux serveurs d’amener l’entrée. C’est un orchestre qui exécute un morceau répété à de maintes reprises. Chacun des serviteurs entre en suivant son tracé établi, effectue sa modeste gigue en déposant son plat, en ôte le couvercle avec une petite fioriture avant de s’effacer derrière les plis d’un rideau. Elle les a sélectionnés avec attention : il n’y a là que ceux en qui elle a confiance, à la fois pour s’occuper du service et pour offrir une oreille attentive à tout ce qui pourrait se murmurer entre convives. Heureusement pour elle, ils ne tardent pas à s’y mettre, et en quelques phrases, Gustave a déjà réussi à mettre leur invitée sur les nerfs. En d’autre circonstances, elle aurait pu secrètement s’agacer de le voir manque de délicatesse, mais pour une fois, cela va servir sa cause. Et de fait, Adénaïs a des choses à dire.

Lorsqu’elle annonce de but en blanc la mort de Merlin, Noée doit s’y reprendre à deux fois pour ne pas laisser transparaitre d’émotions. L’usurpateur est mort. Il a été remplacé par sa sœur, mais ça signifie qu’un déséquilibre vient de se créer. C’est une occasion à nulle autre pareil ; un nœud de l’histoire qui pourrait signer le retour au trône des souverains légitimes de Lieugro, s’ils jouent leurs cartes correctement. Pendant un bref instant, la servante perd le fil de la conversation : elle commence à tisser les toiles de plusieurs plans qui s’appuient sur cette nouvelle information. C’est au ton de la d’Etamot qu’elle se ressaisit pour l’écouter admonester les deux de Tuorp. Enfin quelqu’un avec suffisamment de tripes pour remettre ces deux affreux bonhommes à leur place. En quelques mots, elle vient peut-être de s’épargner un sort similaire au médecin royal.


790 mots



Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 9 3TFZNQ
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 11 Nov 2023, 19:53



Le Roi Sadique


J’ancrai mes prunelles sur le visage de ma mère dès qu’elle ouvrit la bouche concernant la pension. J’avais souvent souhaité ne pas être son fils ces derniers temps mais le sentiment arriva à son paroxysme à ce moment précis. Gustave l’invitait ici, désirait parler calmement, proposait même de l’aider financièrement, et cette greluche préférait prendre une mine outrée. Était-elle conne à ce point ? Moi qui pensais qu’elle n’avait plus aucune fierté, voilà qu’elle la replaçait sur le devant de la scène. Si j’avais été une femme et qu’un homme m’avait proposé une pension, je l’aurais prise, que ce fût avec gratitude ou vice. Pourquoi refuser ? Surtout, pourquoi refuser de façon si inélégante ? Cette femme n’en était même plus une à mes yeux. Elle ressemblait à un épouvantail, coincée dans une folie aigrie. Elle ne semblait même plus faire la différence entre ses alliés et ses ennemis. Je jetai un coup d’œil à mon père puis quittai définitivement le visage de mes parents pour leur préférer mon assiette. Au fond de moi, je n’avais pas souhaité lui donner raison concernant l’hystérie féminine mais les comportements délirants de celles qui m’entouraient ne faisaient que lui donner raison. J’aurais aimé lui demander de se la fermer mais je savais que mon père tenait à ce repas. Je pris donc sur moi pour rester silencieux, en priant pour qu’Yvonelle ne ramenât pas nos propres problèmes sur le devant de la scène. Adénaïs devait se croire dans un poulailler pour se comporter comme une vieille poule.

J’inspirai et mangeai, avant d’être interrompu par l’annonce de la nouvelle, saupoudrée d’une pique adressée à une personne que je n’identifiai pas. Mon père ? Hermilius ? Quel était son problème au juste ? Avait-elle un souci avec son âge ? Sans parler du fait qu’elle était la seule personne autour de cette table à se taper un adolescent de manière certaine. Lorsque le couperet tomba, je fronçai les sourcils et tournai de nouveau les yeux vers mon père. Mort ? Assassiné par Zébella ? J’aurais pu n’en rien penser si Gustave n’avait pas été diplomate royal. Ça risquait de changer des choses. Je ne connaissais cependant pas assez Zébella pour deviner ses intentions. Certains changements royaux supposaient la mort de tous les conseillers ou leur démission. Une pointe d’angoisse me saisit les tripes. Je la gardai pour moi. L’autre tarée enchaîna comme si de rien n’était. Était-elle sérieuse ? Je plaçai mon coude sur la table et me lissai le sourcil droit, dépité. Lorsqu’elle s’adressa à moi directement, je levai à peine les yeux. Elle ne m’intéressait pas. Les travers des de Tuorp ? Vraiment ? Elle ne se regardait visiblement pas souvent dans la glace. Elle avait beau jouer les Miss Morale, elle était couverte de fange. J’avais l’impression d’avoir devant moi une mauvaise actrice. Elle semblait mettre en scène ses propos, sans se rendre compte de la gravité de la situation du Royaume. Tout le monde se fichait de la paternité de Gustave, du fait qu’il se payât des putes ou de l’homosexualité de Ludoric. Ce qui importait, c’était la suite : ce que Zébella allait décider. Ne voyait-elle pas qu’il était potentiellement en danger ? Cette femme était pire qu’une merde. Excuse-moi de ne pas te féliciter. Mais qui ici en avait quelque chose à faire de son avis ? Pas moi. Cette femme était morte pour moi. Si je restais en sa compagnie, c’était uniquement pour faire plaisir à mon père, celui qui était là quand j’avais besoin d’aide, qui ne me parlait pas pour me faire la morale, qui cherchait à comprendre mes maux et qui ne m’accusait pas sans savoir. Au fond, j’espérais que la situation la faisait souffrir. Elle en était la seule responsable. C’était elle qui m’avait éloignée d’elle par ses comportements indignes. Jamais je ne la considérerais plus comme une mère. Pire que de la haïr, je commençais à la trouver ridicule.

Las, je me permis de jeter un coup d’œil à Yvonelle. En comparaison à Adénaïs, sa compagnie était plus agréable. Je laissai un sourire, qui se voulait rassurant mais qui fut légèrement crispé, s’imprimer sur mes lèvres et fis disparaître ma main sous la table pour mieux la poser sur sa cuisse. Nous n’avions pas discuté la veille. Je n’étais pas rentré. Après avoir écouté Gustave et remis mes idées en place, j’étais parti marcher, seul, tellement que la nuit m’avait surpris. J’avais dormi chez un habitant d’un hameau voisin. Je lui chuchotai tout bas : « Désolé pour hier. Je n’étais pas avec une autre. J’avais besoin de réfléchir. » Je n’avais toujours pas fini. Les conseils de mon père tournaient dans ma tête, se heurtant parfois à mes propres idées ou les épousant. Je relevai les yeux vers Noée. « Je vous remercie, Noée. Ce déjeuner est parfait. » Seule une invitée laissait à désirer.

806 mots
Lucius (Elzibert):

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Adriæn Kælaria
Sam 11 Nov 2023, 22:29

Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 9 4yi9
Image par Inconnu
Les Portes - Le Roi sadique



Rôle:

Hermilius veilla à la position de ses boutons de manchette avant d’entrer dans la salle à manger. Encore une fois, il n’avait aucun problème vis-à-vis du cérémonial de Gustave. Qu’il passât en premier ne lui importait pas. Il y avait pleins de choses qu’il avait fait avant lui sans parler de coucher avec Eléontine. Par exemple, il avait demandé à quelqu'un de le tuer, ce que Gustave n'avait pas fait de son côté. Le diplomate était néanmoins bien plus sain que lui. Pour le reste, il n’était pas du style à faire la course ou à entrer dans des joutes officiellement. Il était le genre d’hommes à préférer qu’autrui eût le beau rôle. Un rôle secondaire et discret lui convenait parfaitement. Des affaires en ordre étaient des affaires qui n’étaient pas exposées à la lumière trop franche du soleil. Il s’installa, plaça sa serviette sur ses genoux et admira la configuration de la table, le placement de chacun et les courbes de Noée. Si sa cousine avait été encore vivante, ils auraient sans nul doute passé un moment ensemble à faire des paris sur les disputes éventuelles. Ils auraient d’ailleurs fomenté pour les faire advenir au plus vite. Il suffisait parfois d’un rien, d’un mot assassin ou deux. Viser juste demandait un doigté expert. Malheureusement, elle n’était plus là et il était désormais seul à réfléchir à toutes sortes de machinations. Parfois, il était las. Sa vie changerait lorsqu’il vivrait seul, dans la maison qu’il acquerrait bientôt. Il tirerait un trait sur certaines choses. Il devait toujours parler au Roi de son projet. Tenir une école lui siérait bien mieux qu’être le conseiller du Roi. Surtout, d’un Roi adolescent : Merlin ne l’écoutait presque jamais. En y songeant, il se remémora cette scène affreuse où il avait choisi de renommer Lieugro Uobmab. Il lui avait soufflé de marquer son règne en renommant les terres. Il n’aurait jamais cru devoir préciser de ne pas prendre une appellation déjà existante. Hermilius coula un regard désespéré sur la soupe de légumes. Mieux valait ne plus y penser puisqu’il était impossible de revenir sur une telle annonce si peu de temps après sa proclamation.

Le brun continua d'amener sa cuillère à ses lèvres malgré les mots virulents qui fusèrent. Il s'employa à ne pas rire. Heureusement, il avait toujours été bon à « Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette ». Lorsqu’il le faisait avec Éléontine, ce n’était pas exactement pas la barbichette qu’ils se tenaient. La tapette ne s’effectuait d’ailleurs pas vraiment sur la joue. C’était la raison de son entraînement intensif. Fesser sa cousine était toujours drôle, plus que de se faire fesser lui-même. « Oui ? » Obéissant, il posa l’ustensile sur la table. Il espérait que le déjeuner finirait vite. Il comptait faire la sieste. Yvonelle avait dormi dans sa chambre et il ne s'était que très peu reposé. Il avait d’ailleurs légèrement mal au cou et à l’épaule. Néanmoins, lorsque la nouvelle de la mort de Merlin sortit d’entre les lèvres d’Adénaïs, son idée de sieste disparut. Un instant, il songea à Zébella, à la méprise qu’il y avait eu lors de leur rencontre dans les bois et à la fin du bal, lorsqu’il lui avait confié un faux cocktail abortif pour pouvoir l’approcher. Les yeux un instant dans le vide, il estima ses chances de survie. D’après ses calculs, elle le convoquait pour discuter et pour reconduire ou lui retirer son titre. La d’Etamot n’avait pas parlé d’une quelconque grossesse. Les chances d’une telle grossesse n’étaient d’ailleurs pas élevées. Sans parler de lui, l’efficacité des remèdes n’avait rien de miraculeuse. D’un autre côté, il s’agissait d’une Uobmab… Déciderait-elle de lui couper la tête ? Il imagina la scène, plus curieux qu’épouvanté. Il conclut, juste à temps pour entendre la question d’Adénaïs, qu’il irait et aviserait. Il était bon pour ça. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle il avait été nommé conseiller royal alors même qu’il n’avait jamais conseillé personne de sa vie au préalable. Le problème, avec cette adolescente aux cheveux bleus, c’est qu’elle avait tendance à nourrir des griefs injustifiés contre lui. Oui, il se considérait lui-même comme un sale type, mais faire tout un foin parce qu’il observait des dames dans les bois lui avait semblé totalement disproportionné. Il espérait qu’elle ne rendrait pas la justice ainsi, sinon tous les hommes qui oseraient poser les yeux sur une femme plus de trois secondes seraient amenés au pilori. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres. « Adénaïs, voyons. Je ne tiens pas à avoir une deuxième maman. » la taquina-t-il. Il ne la connaissait pas beaucoup. Il l’avait prise contre un arbre et épaulée quelques fois. Elle manquait légèrement de reconnaissance. Quant au reste, sa remarque voulait tout dire. Il vivait sa vie comme il l’entendait et si Elzibert trouvait bien de le prendre comme modèle, grand bien lui en fît. Il n’était, de toute façon, pas responsable de lui. Surtout, Hermilius pensait qu’il était impossible de changer la nature profonde de quelqu’un. Elle mettait du temps à sortir ou restait enfouie à jamais. Les parents surestimaient bien trop l’importance qu’ils pouvaient avoir sur le comportement de leurs enfants. « Concernant la mort de Merlin, je pense que c’est une bonne nouvelle. Le Roi n’avait pas les épaules pour régner malheureusement : trop de chasse, de dépenses inutiles d’après Nicodème, trop d’impétuosité et… » Il leva les yeux vers Adénaïs, la jaugea, fit mine de chercher ses mots et continua. « … d’irrespect envers les nobles du Royaume, même si je ne remets pas en doute vos talents de courtisane. » Il s’interrompit le temps de boire une gorgée. « J’ai simplement cru comprendre que séduire les adolescents n’était pas votre activité favorite. » Contrairement à lui.

920 mots
Je me suis chauffée et du coup je ne dors paaaaaass. Pas merci !



Les Portes V - La Chute du Roi Sadique - Page 9 4p2e
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Dim 12 Nov 2023, 13:21




Le Roi sadique

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Rôle - Yvonelle d'Etamot (mariée de Tuorp) :


Que fallait-il attendre de cette réunion ? L’attitude de Gustave troublait Yvonelle. Sa décision d’organiser ce repas, ses mots sur la nécessité d’apaiser les tensions, son comportement vis-à-vis de sa mère. Il produisait une disharmonie fracassante, en opposition avec l’image qu’elle s’était construite de lui, et qu’elle avait étayée de négativité au fil des semaines et de la transformation d’Elzibert. Assise sur sa chaise, le dos droit et les mains posées sur la table, elle suivit des yeux le ballet des serviteurs, avant que la voix d’Adénaïs ne résonnât. Les iris de l’adolescente allèrent du faciès de cette dernière à celui du diplomate. La confusion placardée sur ses traits fut bien vite remplacée par l’incompréhension. Elle connaissait son désamour pour le de Tuorp et elle identifiait sans peine la blessure que sa proposition portait à la fierté de la blonde ; mais entre lui et Merlin, entre cette somme d’argent et l’humiliation d’être connue de tous comme la catin du Roi, le choix n’était-il pas évident ? Pour le moment, elle-même vivait d’une pension versée par son beau-père. Elle souhaitait acquérir son indépendance économique pour ne plus être redevable à cet homme qu’elle accusait de tous ses maux, mais dans l’état actuel des choses, jamais elle n’aurait renoncé à son aide. Sans celle-ci, elle n’avait rien. Sans celle-ci, elle aurait dû vivre dans une précarité plus grande encore que celle que les d’Etamot avaient déjà expérimenté par le passé. Les doigts de la musicienne se replièrent contre ses paumes. Elle prit une très légère inspiration, les sourcils froncés.

Ses joues rosirent lorsque sa mère évoqua à demi-mot ce qu’il se tramait entre Hermilius et elle. Ce n’était que partiel. Avant toute chose, il l’aidait. Il l’avait mise en garde contre les travers à venir d’Elzibert, il lui avait permis de discuter avec la blonde, il lui prêtait son épaule quand son mari lui refusait toute considération, il aimait écouter les airs qu’elle jouait et la soutenait dans ses projets musicaux. Il aurait pu se glisser entre ses draps dès la veille et il ne l’avait pas fait. Il n’avait jamais prétendu être un saint, mais Yvonelle le croyait sincère dans ses démarches auprès d’elle, au moins en partie. S’il avait juste voulu coucher avec elle, il n’aurait pas eu à se donner tout ce mal. Adénaïs savait une partie de ces choses-là, elle savait qu’il l’aidait. Que cherchait-elle à faire en le provoquant ? Elle n’eut guère le loisir de trouver une réponse, car une nouvelle détonante tomba. L’adolescente cilla, coite. « Merlin est mort ? » répéta-t-elle, tout bas. Le refus de sa mère lui parut alors d’autant plus lunaire. Qu’allait-elle faire ? Se ranger aux côtés de Zébella sans rien questionner alors qu’elle avait assassiné son fils sans aucune forme de procès ? Plutôt que d’accepter l’argent de Gustave, qui lui aurait permis d’acquérir son indépendance vis-à-vis de la royauté ? De les voir plus souvent, de passer du temps avec eux ? La pointe acérée de la flèche de la déception se ficha dans son cœur. Elle ne comprenait pas. Et qu’allait devenir Lieugro avec la d’Uobmab à sa tête ? Qu’allaient-ils devenir, eux ? Les hommes de Tuorp conserveraient-ils leurs postes ? Zébella accepterait-elle que retentît dans sa cour la musique de la sœur de son violeur ? Ne souhaiterait-elle pas abattre son courroux sur toute la famille et éliminer les collaborateurs de Merlin ? Adénaïs était vivante à cet instant, mais rien ne garantissait que ce fût le cas le lendemain. On disait les d’Uobmab redoutables et sans pitié. Peut-être que la nouvelle Reine avait envoyé la d’Etamot ici simplement pour les effrayer.

Si tel était le cas, le procédé fonctionnait : la peur figea les sens d’Yvonelle. Elle entendit à peine les attaques de sa mère contre les trois hommes. Elle se contentait de la fixer, éberluée. Tout comme Gustave s’était comporté d’une manière contraire à ce qu’elle aurait attendu de lui, la blonde brisait quelques-unes des illusions que sa fille entretenait à son sujet. Les mots durs, terribles, injustes qu’Elzibert avait prononcés à son encontre tourbillonnaient dans son esprit et écaillaient l’image de martyre qu’elle avait bâtie autour d’Adénaïs. La vérité qui se dessinait en filigrane lui déplaisait : ce n’était pas seulement la vie qui était cruelle avec cette femme. Ses décisions, de la dilapidation de leur fortune à son rejet de l’aide de Gustave – et de celle de Childéric ? –, la plaçaient dans cette situation de précarité. Aurait-elle aussi refusé l’aide de sa propre fille, si elle avait pu la lui proposer ? Yvonelle serra les dents, posa sa cuillère dans son assiette creuse et se recula dans son siège, l’appétit coupé. Elle ne comprenait pas.

Son regard quitta le visage des convives et glissa sur son ventre. Enroulée dans les draps d’Hermilius, elle avait passé une bonne partie de la nuit à ruminer. Elle avait maudit Elzibert et son projet de lupanar sadomasochiste. Elle avait imaginé ce qu’il faisait subir à ces femmes. Désirait-il l’attacher et la frapper, quand ils faisaient l’amour ? Elle avait eu envie de le quitter sur-le-champ et, s’il avait été là, elle aurait probablement déclenché une deuxième dispute. Il avait fallu que le sommeil l’emportât pour qu’une forme d’apaisement l’étreignît. Au matin, alors qu’elle voyait poindre la lumière du jour, elle avait réfléchi. Quoi qu’elle décidât, elle ne pouvait pas divorcer tant qu’Hermilius n’avait pas déménagé et tant qu’elle ne s’était pas construit une notoriété suffisante dans le domaine musical. Et puis elle avait pensé à son enfant, à leur enfant. À ce qu’une séparation impliquerait. La fratrie d’Etamot avait profondément souffert de la disparition de Matthias. Ils avaient grandi sans père et, si Elzibert avait la chance d’en retrouver un en Gustave, Yvonelle demeurait attachée à un fantôme. Souhaitait-elle infliger la même chose à son bébé ? L’amputer sciemment d’un père ? Qui accepterait de reconnaître comme sien l’enfant d’un autre ? La générosité d’Hermilius avait des limites. Elle n’était pas non plus à l’abri que la vérité fût tôt ou tard dévoilée – réagirait-il comme Elzibert ? Aussi, elle imaginait mal ce dernier la laisser faire sans rien dire. Et serait-elle capable d’élever un enfant seule ? Au réveil, la tâche lui avait paru vertigineuse, et au repas, elle ne lui semblait pas moins périlleuse – elle avait regretté de ne pas en avoir discuté dans l’intimité de la cabane. Les nobles accepteraient-ils d’écouter la musique d’une mère célibataire, divorcée, belle-fille du diplomate royal ? Si Zébella les laissait en vie, cette incertitude persisterait.

Au contact de la main d’Elzibert sur sa cuisse, elle frissonna et releva le visage vers lui. Malgré elle, son sourire et ses mots la rassurèrent. Elle eut envie d’y croire. Elle eut envie de croire qu’il l’aimait toujours. Que celui dont elle était tombée amoureuse existait encore un peu. Elle détestait l’aimer, mais l’évidence lui frappait la poitrine à chaque fois qu’elle le regardait. Alors qu’il s’adressait à Noée – la mystérieuse Noée –, elle scruta son profil. Pourrait-il vraiment lui faire du mal, comme Hermilius l’avait suggéré ? En serait-il capable ? Ou saurait-il tenir un rôle de mari et de père aimant ? La veille avait sapé ses illusions : ils ne seraient jamais le couple idéal qu’elle avait espéré former avec lui. Cependant, un compromis était peut-être possible. Adénaïs lui avait déconseillé d’élever son enfant dans un tel environnement, mais désormais elle doutait que le priver de son père constituât une meilleure solution. À quoi était-elle prête à consentir pour qu’il grandît au sein de sa famille ? Si son époux gérait sa vie comme il le souhaitait et qu’elle ne s’opposait pas à ses plans, la laisserait-il maîtriser la sienne ? Vivre de sa musique et voyager pour la faire entendre partout où on la réclamerait ? Côtoyer d’autres hommes si l’envie l’en prenait ? Elle jeta un bref regard à Hermilius, puis à sa mère et à Gustave. Ils avaient tous dû faire des choix et des sacrifices. Certains en avaient tiré des bénéfices, d’autres s’étaient confrontés à des supplices.

L’une de ses mains quitta la table et se posa sur celle d’Elzibert. Elle glissa ses doigts entre ses phalanges. « Je n’aurais pas dû te hurler dessus. » chuchota-t-elle. Ses émotions l’avaient engloutie. Elle n’avait pas su lui parler comme elle aurait aimé le faire. « Et j’avais besoin de réfléchir aussi. » Elle haussa doucement les épaules, puis leva les yeux vers Adénaïs. Les mots du conseiller royal revinrent siffler à ses oreilles. Non, elle ne voulait pas finir comme sa mère. Elle méritait mieux que ça, et ne comptait pas plonger tête la première vers sa mort sociale et familiale. Ni vers la mort tout court. « Que vous a dit Zébella d’Uobmab ? Que compte-t-elle faire du royaume ? Et de nous ? » Elle pivota les épaules vers Hermilius. « La jugez-vous préférable à Merlin ? Même pour Gustave et vous ? » Frappée d’une illumination, elle se redressa pour regarder la cheffe des domestiques. « Noée, peut-être avez-vous pu déjà parler avec des domestiques du palais ? » tenta-t-elle. Dans ce milieu, les nouvelles allaient parfois plus vite que par les canaux officiels. Et cette femme était bien plus que ce qu’elle laissait paraître.



Message VIII – 1545 mots

Je m'excuse de vous servir cet énorme pâté, je ne sais définitivement pas être synthétique en rp.


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Kyra Lemingway
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Dim 12 Nov 2023, 15:45


Les Portes V


Du bout des doigts, tu saisis la fleur pour la séparer délicatement de ses sœurs. Une fois la tige isolée, tu y amènes la cisaille. Méticuleusement tu positionnes l'outil dans l'angle parfait pour couper la tête du dahlia sans en abîmer la tige et lui permettre ainsi une belle repousse. Alors, d'un coup sec, les deux lames se referment, libérant la fleur qui rejoint ses semblables dans le panier d'osier. Charlotte t'avait fait savoir que les bouquets ornant les appartements des d'Ecirava, ainsi que ceux des couloirs du rez-de-chaussée, commençaient à se faner. Aujourd'hui s'avérait donc être une journée découpe, Ezémone ayant elle-même commandé une gerbe de fleurs. Tu avais longuement réfléchi à ce que tu aurais pu lui fournir lorsqu'elle avait précisé que c'était pour Irène d'Errazib. Même sans connaître le langage des fleurs, certaines d'entre elles avaient une connotation populaire qui pouvait porter tort à celui qui offrait. C'était pour cela que tu avais opté pour le lys blanc. En théorie, il n'y avait pas trop de prise de risques avec ce choix. Tout le monde aimait le lys blanc. C'était également une fleur particulièrement polyvalente. Elle avait sa place tant dans les mariages que dans les enterrements. Or l'incertitude planait concernant la cérémonie à offrir au médecin royal. Tu laisses tes doigts glisser d'une fleur à l'autre jusqu'à trouver la prochaine qui allait être dérobée à l'arbuste. L'exclamation d'Ézémone t'en détourne un instant. Elle était particulièrement remontée aujourd'hui. Il était rare ces fois où elle s'emportait en public. Tu étais même certain de pouvoir compter ces jours sur les doigts d'une main tant la rédactrice savait se mesurer. Tu te fais alors la note mentale d'aller prendre des nouvelles d'Hubert. Peut-être n'était-ce que ça, un rhume. Ou peut-être était-ce quelque chose de plus accablant. Qui plus est, il valait mieux que ce dernier soit au courant de l'état de leur maîtresse pour réagir correctement à son retour et espérer conserver son poste. La cisaille se referme à nouveau dans un souffle métallique comme la d'Ecirava s'adresse directement à toi, t'obligeant à mettre en pause ta tâche pour lui offrir ta pleine attention et non plus seulement une oreille. Tu n'oses pourtant pas poser un œil sur sa personne, la faute à la tenue qu'elle revêtait. « Je vous en prie Madame, je ne fais que vous offrir ce que vous désirez. ». Tu te retiens d'ajouter que ta santé étant bonne, la tâche était plus aisée. Considérant l'humeur de ton employeuse, il valait mieux te contenter du minimum.

Tu tournes les yeux sur Suzette qui approchait d'un pas vif et esquisses un mouvement pour la rejoindre en la voyant s'empêtrer les pieds dans sa robe. Heureusement elle tint bon et put arriver à destination sans chuter ni se blesser. L'attention d'Ezémone étant à présent concentrée sur le courrier, tu te remets tranquillement à l'ouvrage. Les mots tombèrent alors lourdement dans ton oreille, forts de leur gravité. D'abord effaré, tu fermes les paupières dans un court et inaudible soupir soulagé. Tu savais que la maîtresse de maison ne voyait pas Merlin d'un même œil que le tien — que sa fille surtout. Ce fut donc une réaction que tu préféras atténuer à défaut de n'avoir pu la dissimuler, d'autant plus en constatant la pâleur soudaine de son visage. « Tout va bien Madame ? » t'enquis-tu de son état. Si tu n'obtins aucune réponse directe, sa demande te laissa supposer que ce n'était clairement pas le cas. « Bien Madame. ». Sans un mot supplémentaire, tu ranges la cisaille dans ton tablier, te saisis du panier d'oser et rejoins la demeure.

Tu fais d'abord un crochet pour déposer les fleurs, ton tablier, puis te laver les mains. « Du whisky ? À cette heure-ci ? » s'étonna Suzette en te voyant poser la carafe sur un plateau. « On attendait un invité ?! » ajouta-t-elle ensuite paniquée de ne rien avoir préparé en te voyant installer deux verres sur le plateau. « Non, t'inquiètes pas. Madame Ézémone n'aime juste pas boire seule. » répètes-tu ses mots non sans une pointe de gêne. Il fallut une seconde à la domestique pour comprendre. « Je croyais que tu ne buvais pas ? » - « Je bois pas. » affirmes-tu pour répondre à son incompréhension. Depuis que tu avais appris les effets délétères de l'alcool sur un organisme, tu avais drastiquement réduit ta consommation à plus grand-chose. Sans compter que c'était particulièrement cher si on ne voulait pas boire de la pisse d'âne, plus nocif encore. Tu ajoutes une carafe d'eau au plateau puis retournes aux jardins.

En constatant qu'Ézémone n'avait pas bougé depuis que tu l'avais quitté, tu eus un pincement au cœur. La pauvre semblait véritablement affectée par le décès de Merlin. Tu n'aimais pas voir les gens malheureux ou désespérés, encore moins quand il s'agissait de personnes fortes comme l'était ta maîtresse. Sans un mot tu disposes les verres sur la table avant de te saisir de la carafe de whisky qu'elle t'arrache des mains. Tu ne répliques cependant pas, te contentant de déposer celle pleine d'eau à côté des verres. Ceci fait, tu délaisses le plateau d'argent sur une chaise avant d'obéir et te joindre à elle. Tu ne savais dire quoi, entre le pique-nique de la veille et le fait de partager un verre avec la Dame, te mettait le moins à l'aise. Peut-être cette situation-ci ? Stéphanette et Olivette était dans ta tranche d'âge et tu étais resté légèrement en retrait, les demoiselles pouvant échanger entre elles en se passant de toi. Or la présence de leur mère à tes côtés te rendait la chose moins aisée à appréhender. Ici, tu étais seul à seule avec elle, à boire un verre en sa compagnie, à ses côtés, comme elle le ferait normalement avec un proche. Tu étais devenu plus confident que domestique. Ajoutons à cela la légèreté de sa tenue, et le cocktail devenait aussi compliqué à assumer que le bourbon qu'elle t'avait servi. En portant le verre à ton nez, tu te trouves étonné de l'arôme qu'il dégageait. Toujours attentifs aux complaintes de ta maîtresse, tu trempes à ton tour les lèvres dans le breuvage. Un long frisson désagréable traverse ton corps et serre ton estomac, de même qu'une grimace crispe ton visage. Tu pouvais sentir le breuvage s'écouler, brûlant, à travers ton œsophage. Comment pouvait-elle boire ça ? D'une traite qui plus est. L'état de ton employeuse te détourne cependant rapidement de ces interrogations secondaires. Tu ne savais trop comment réagir. Il aurait s'agit d'une égale, sûrement l'aurais-tu enlacé tendrement en la rassurant. A minima te serais-tu emparé de ses mains avec délicatesse en la réconfortant d'un sourire amène. Ces gestes de tendresse, tu ne pouvais te les permettre envers une personne de son rang. Elle en aurait cruellement besoin pourtant. « Vous n'avez pas à vous inquiéter de la sorte. Monsieur est clairvoyant. Sauf erreur, je n'ai pas l'impression qu'il soit le genre de personne à porter un jugement hâtif sur les autres. J'imagine que c'est pour cela que sa Majesté Merlin d'Uobmab l'a conservé dans son gouvernement. ». Nicodème parlait peu, mais ce n'était jamais pour rien, ce qui rendait aux yeux des autres sa parole d'or. Tu fais nerveusement tourner le verre entre tes doigts. « Et Mademoiselle Stéphanette, je suis sûr qu'il n'y a pas à s'en faire pour elle. Je ne pense pas que le décès du Roi déclenche des émeutes en ville. ». C'était même le contraire. Il était trop peu apprécié pour que la population le regrette. Tu marques une pause. Devais-tu lui parler du groupe qu'avait formé Olivette pour déchoir Merlin ? De la mauvaise idée qu'aurait été ce mariage donc ? « Et je crois... Que Mademoiselle Olivette appréciait peu Sire d'Uobmab. Elle n'aurait pas été heureuse avec lui. ». Tu croises les doigts pour ne pas froisser la malheureuse avec ces derniers mots. « Vous ne devriez pas vous effondrer ainsi. Rien n'était encore officiel, n'est-ce pas ? Je suis certain que vous saurez rebondir et vous adapter, vous et votre famille, à ce changement comme vous l'avez si bien fait après la mort de sa Majesté de Lieugro. » conclus-tu en lui offrant un sourire radieux après avoir intuitivement posé une main sur son bras afin de lui faire quitter l'obscurité de ses mains pour relever son visage vers la chaleur apaisante du soleil. « Est-ce qu'il y a autre chose que je peux faire pour vous pour que vous alliez mieux ? » ajoutes-tu, bien trop lancé dans ta tentative de réconforter ta maîtresse, et l'esprit déjà embrumé par l'alcool que tu t'étais forcé à ingurgiter, pour réussir à t'arrêter là.
©gotheim pour epicode


Post VII | Mots 1469 (un verre en plus et je suis sûre il lui fait un câlin /sbam)
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