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 | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas |

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Ammon Bethralas
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Ammon Bethralas
Sam 17 Juin 2023, 15:40


Image par Philip Sh

Les portes V


TW: Violence, Viol

Rôle :


S’il s’était bien gardé de livrer à la jeune étudiante les véritables motifs de sa venue en ces lieux, Gaspard ne goûtait en réalité que très peu aux grandes effusions festives pétulantes comme les organisaient Primael Noyarc. Ces soirées étaient le plus souvent le théâtre de scènes de débauche, de lubricité et plus vastement de l'incarnation des vices dans ce qu’ils ont de plus purs. La bâtisse avait été pensé comme un gigantesque baisodrome sillonné d’alcôves chaudes et humides exhortant les pêcheurs à la libre expression de leurs lubies perverses et interdites. Les jeux, la magnificence des jardins suspendus sur les terrasses empierrés, l’architecture en colonnes et les dorures à l’or fin des ornementations tout comme les grands banquets donnés régulièrement en l’honneur de telle ou telle personnalité n’étaient que des prétextes pour que son châtelain décadent puisse se livrer à des bains de foule parmi le gotha mondain du Royaume. Tout cela n’était en vérité que du décorum pour cacher la véritable finalité de ce lieu façonné par et pour la Tentation, pour la dépravation et la corruption des âmes. L’identité de l’organisateur de ces sauteries pouvait se targuer d’une notoriété telle que tous les invités avaient à minima eu vent de sa sulfureuse réputation, s’ils n’avaient pas fricoté directement avec lui par le passé.

Oh bien sûr, la hiérarchie nobiliaire connaissait fort bien les scabreux talents de Primael, de ses traits fins à la limite de l'androgynie et de sa tignasse azurée qui résistait à toutes les tractions éffrénés que les riches dames de la cour lui faisaient subir lors de parties de sexe endiablées. Le Bleu avait naturellement su laisser en elles un souvenir impérissable. Rares étaient ceux parmi les semenciers à s’adonner avec autant de zèle et d’habilité à l’entière réalisation de leurs extravagances masochistes et perverses. Quatorze années à peine n’empêchait pas l’audacieux Primael à s'appliquer comme personne avant lui à remuer la cellulite et les renflements du bas ventre de ces dames pour assouvir leurs besoins démesurés. A cette époque, on s’amusait déjà dans les salons cossus de la cour de la langue bien pendue du semencier préféré des rombières. Il avait juste ce qu’il fallait de longueur pour leur tailler le cunnilingus de leurs rêves ou parfois même une bonne pipe à ces messieurs impotents qui avaient besoin d’un remontant bien senti. Le Pontife s’interrogea brièvement de l’éventualité d’avoir expérimenté la bouche désinvolte du Bleu à l’extrémité de son chibre* par le passé. Peut être sous un mascaron comme ceux de cette soirée peut être ? Problablement pas. Cette pensée obscène raviva le mal pantelant de son entrejambe vigoureuse qui ne cessait de le tirailler. L’idée de retrouver sa désormais nouvelle apôtre pour une nuit de plaisir passionné martelait son esprit d’une ferveur nouvelle. L’impératif de se libérer de toute cette frustration scélérate sonnait à ses oreilles comme le carillon des cloches dorées de la Sainte Basilique Notre Dame de Narfas.

Le microcosme entier de la cour connaissait Primael pour lui être passé allégrement sens dessus dessous et ces mascarons étaient sans nulle doute un hommage ému de son passé éprouvé au service des grandes figures tutélaires de ce royaume. Dans une certaine mesure, Primael avait été si prolifique et si admirable dans l’exercice de ses responsabilités qu’il avait malgré lui posé les standards de ce qu’un véritable semencier devait incarner. Il avait ouvert la voie à tous les autres après lui et aujourd’hui encore, certaines femmes à la cour disait t’on continuaient à mouiller abondamment devant l’insolente arrogance de cette bouche qui leur donnait entière satisfaction une fois rendu dans la dentelle de leur lingerie détrempée. Qu’on se le dise, le « Grand Semencier » Gao d’Eésnep n’était tout au plus qu’une pâle figure du De Noyarc mais comme son confrère après lui, il avait au moins le mérite de pourvoyer à la destinée illustre de ce royaume.

L’Ecclésiastique n’aimait guère ces gigolos qui rentraient à peine dans la vie d’adulte et qui tentaient de se racheter une conduite à grand renfort de fêtes dispendieuses pour tenter de donner le change et s’inviter à la table des puissants. Comment diable un petit jeunot à la vingtaine passé avait t’il pu amasser un tel pactole d'ailleurs ? Bien que le royaume payait généreusement les services de ses semenciers attitrés, le Bleu profitait d’une fortune si indécente qu’elle devait nécessairement être tiré d’activités complémentaires à celles du commerce de son corps. Oh bien sûr, la vanité de cette bouche en cul de poule devait s’appuyer sur la connaissance étroite des sombres secrets des nobles de la cour qu’il devait faire chanter copieusement. En définitive, les mascarons se faisaient naturellement l’écho de l’adoration et de la détestation ambivalente que les nobles vouaient à ce saltimbanque haut en couleurs qui n’avait de fidélité que la confidentialité de ses desseins puérils.

Seulement, un individu ici bas pouvait mettre à mal les anticipations toutes présomptueuses du jeune fringant et de sa débauche tapageuse de richesses. L’heure était venue pour le Grand Prêtre de lever le voile sur l’homme qui deviendrait son plus fidèle émissaire, le bras armé de la vengeance divine du Très-Haut sur Terre. Un sourire macula les traits du D’Epilut en repositionnant le bracelet surmonté d’une effigie de lézard qu’il avait subtilisé à Luthgarde. Le reptile amorçait lentement sa mue.

Ce qui n’était initialement que de simples faits divers macabres avaient peu à peu défrayé la chronique du royaume. La presse s’était rapidement intéressé au cas de ce tueur en série insolite qui essaimait avec une grande facilité les cadavres dans son sillage. D’abord de simples meurtres de prostitués aux cadavres désarticulés et mis en scène avec excentricité, le meurtrier avait récidivé encore et encore en s’échinant sur les femmes de petite vertu en faisant preuve de toujours plus d’originalité perverse dans la scénographie des corps de ses victimes. Tantôt empalées sur des lances ou d’autres armes contondantes à sa disposition, tantôt éventrées du con jusqu’à la gorge dans une position avilissante, le tueur présumé rivalisait d’audace et de monstruosité dans ses méfaits. Le mobile était très vraisemblablement d’ordre purement sexuel, les organes génitaux des victimes étaient invariablement couverts d’ecchymoses et de lacérations si profondes qu'elles suffisaient à elles seules à temoigner de l’acharnement pathologique du tueur. Le modus operandi du tortionnaire était peu ou prou le même à chaque nouvelle victime. Il se rendait dans l’une des maisons de passe du quartier des plaisirs pour bénéficier des services d’une prostituée avant de l’attirer à l’abri des regards indiscrets et de la trucider. Une telle dextérité dans le maniement du tranchant des armes laissaient présager d’une appartenance aux rangs des armées de Narfas mais surtout du concours de complices pour dissimuler ses traces. Nul ne pouvait allégrement perpétuer le meurtre de plusieurs dizaines de femmes sans que l’on arrive à trouver la moindre piste sur l’auteur présumé. Le Sablier du Temps de Narfas, le journal le plus populaire en ville, l’avait affublé du sobriquet tragique de « Boucher de Narfas » ou « d’Éventreur de Narfas » et les autres titres lui avaient emboîté le pas en enrichissant son tableau de chasse de chaque nouvelle âme égrenée dans sa croisade délétère. De nombreuses théories fumeuses avancèrent l'idée que le tueur présumé bénéficiait de la complaisance des Autorités car il demeurerait lui-même à la cour royale. En dépit des années passées à sa poursuite, « le Boucher » demeurait insaisissable et de nombreux copycat essayaient tant bien que mal de reproduire ses exactions pour glaner un peu de sa notoriété. Pourtant, rares étaient ceux qui pouvaient arriver à la cheville de ses exactions.

Gaspard se souvint avec émotion de la première fois où il avait entraperçu l’homme qui hériterait quelques mois plus tard du sinistre patronyme. Il l’avait observé avec délice à travers un trou dans la paroi du mur concomitant de la suite où lui même avait infligé la juste punition à la catin hérétique qui ne cessait de blasphémer sur son ordre. Quel spectacle ! Quel incroyable divertissement lui avait offert le meurtrier dans ses œuvres en ce jour béni ! Il n’avait pas manqué une miette du ballet millimétré des armes tailladant la chair, déchirant les tissus de la jeune femme comme du beurre avant de la décapiter d’un geste vif et chirurgical qui n’avait rien d’hésitant. Rares étaient ceux à même de comprendre son œuvre macabre et la séquence des corps de ses victimes mais l’Ecclésiastique, lui, comprenait aisément les raisons qui avait poussé à l’acte le meurtrier. Lorsqu’il s’était enfui ce soir là après avoir commis ce qui s'apparentait à son premier assassinat, le D'Epilut avait scrupuleusement maquillé les traces de son forfait pour éviter qu’on ne puisse remonter jusqu’à lui. Il était jeune et ambitieux, on ne pouvait résolument le condamner aux fers une vie entière pour l’homicide d’une quantité négligeable. Dans l'ombre, le Pontife l’avait gardé à l’œil tout ce temps pour évaluer l’échelle de ses progrès, pour cultiver peu à peu les inclinaisons morbides de ce petit protégé qui allait toujours plus loin dans ses assassinats, pour jauger sa maîtrise toujours plus aiguë des armes et de cette confiance toujours plus insolente dans la perpétuation des crimes qui participaient à son oeuvre d'ensemble. Bien sûr, il y avait quelques pertes accessoires qu’étaient ces femmes qu’il avait fait payer pour faire mine de s’intéresser à lui et au galbe de ses muscles naissant. Il avait fait soudoyer pendant toutes ces années des individus de tous bords pour participer à l’avènement du prototype parfait du tueur dont il avait besoin,. Tout cela était un investissement pour faire de lui l’homme qu’il était appelé à incarner et ce soir, le sicaire allait œuvrer à son service et assassiner pour son compte. Tel était la Profession de foi de son nouveau mercenaire. « Le Boucher » allait frapper ce soir et sa cible était bien loin de se douter du destin funeste qu’il lui réserverait.

D’après les maigres informations que les espions de l’Inquisition infiltrés lui avaient communiqué, Melchior d’Eésnep avait fait livrer des quantités considérables de breuvages aux vertus aphrodisiaques. Il suffirait de lui faire boire quelques tasses pour réveiller l’animosité, le ressentiment et les plus bas instincts du tueur à l'égard de la gent féminine avant qu’il ne s’empresse de commettre un assassinat. Les affidés de l’Église s’étaient déjà débrouillé pour faire parvenir un mot sans ambiguité au « Boucher de Narfas » pour une entrevue avec le Saint-Père à l’ombre des peupliers qui bordaient la cour arrière de la propriété de Primael Noyarc. La cible était identifié : Wesphaline de Narfas ne verra pas l’Aube se lever.   

*: désignation qui ne figure pas dans les très (trop) nombreux synonymes du dictionnaire des insultes de Kitoe

Post IX - 1772 mots




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Zeryel
Sam 17 Juin 2023, 19:31

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Les Portes V - L'arrivée à Narfas
Zeryel, dans le rôle d'Adolphe




Rôle - Adolphe d'Epilut:

De nouveau, Adolphe croisa l'oeil fixé à son bracelet et cru y lire une lueur goguenarde, de celles qui semblent vous narguer d'un « Je sais tout. » parfaitement insupportable. Il lui décocha un regard noir. S'agissait-il d'une coïncidence ? Primaël avait-il pu deviner ? Le mot reçu auparavant ne provenait pourtant pas de l'organisateur. Il aurait préféré ça à l'un de ces misérables religieux. Rien que d'y penser, la rage l'envahissait. À quelques mètres seulement, il voyait sa mère voltiger joyeusement aux bras d'un inconnu masqué. Préoccupé, il ne put se résoudre à s'en réjouir pour elle. Ses os s'étaient changés en glace alors même qu'un désagréable film de sueur lui collait au corps. Une personne au moins savait. Combien de temps avant que l'information ne remonte jusqu'à elle pour lui faire perdre son indétrônable sourire ? Il déglutit, tourmenté, incapable de prédire sa réaction. Peut-être n'y croirait-elle pas. Maigre réconfort. Il en aurait presque lâché l'une de ces manifestations sonores et humides de mécontentement. Comment l'Inquisition était-elle remontée jusqu'à lui ? C'était impossible. Le gérant des lieux lui avait assuré une intimité absolument impénétrable. Il serra les dents. La frustration se muait en une détermination féroce. Ses crimes n'éclateraient pas ce soir. Il devait espérer que la nouvelle ne s'était pas répandue au sein de l'Eglise, qu'il n'y avait qu'un seul maître chanteur. Il pouvait s'estimer heureux que ce dernier ne l'ait pas immédiatement dénoncé et cherchât plutôt à lui parler. Peut-être manquait-il de preuves ? À l'instar de l'écho des joueurs réunis dans les autres pièces, l'adolescent allait lui aussi parier mais son jeu se déroulerait à l'extérieur, avec des enjeux plus élevés.

Sur un dernier regard pour Tamara, le futur eunuque quitta la salle de bal et se déplaça dans la demeure de Primaël en rasant les murs. Il dépassa les alcôves sans s'y attarder, sachant qu'il n'y trouverait rien d'utile. Plus profondément dans la propriété, les pièces étaient presque toutes vides. Un brouhaha familier guida ses pas jusqu'à la cuisine. À l'intérieur, le chaos organisé s'incarnait dans un concert de casseroles, d'ordres aboyés et de visages tendus par le stress alors que des serveurs passaient la porte à toute vitesse avec des plateaux garnis, tantôt de vaisselle vide, tantôt de hors d'œuvres. « Vous cherchez quelque chose, monsieur ? » Fit sèchement une femme qui avait finit par apercevoir l'intrus. Adolphe pénétra à l'intérieur et prit un ton d'excuse. « Excusez-moi, ma mère est enceinte et ne se sent pas très bien. Est-ce que vous pourriez lui préparer un petit remontant que je lui amènerai ? » Il savait qu'avec le caractère sacré des femmes enceintes ici, on ne pourrait lui refuser sa demande et qu'on lui pardonnerait d'être dans le chemin. La cuisinière renifla avec mépris et le brun lut dans son expression qu'elle estimait qu'une femme enceinte n'avait rien à faire dans ce type d'évènement. Il se déporta sagement sur le côté pendant qu'elle ordonnait à un subalterne d'aller lui récupérer quelques fruits. Le dos tourné, elle ne le vit pas subtiliser un couteau abandonné sur le plan de travail. L'arme glanée disparut dans les plis de sa toge et il remercia chaleureusement les domestiques en repartant avec un verre rempli d'une mixture verte. Il la sentit avec curiosité et l'avala en notant les notes acidulées de citron, de basilic et d'orange. Revigoré, il revint vers le coeur de la soirée, qu'il franchit en sens inverse pour rejoindre l'un des jardins bordant l'immense maisonnée. L'air nocturne balaya les boucles retombant sur son masque et il se sentit mieux. À l'intérieur, dévoré par une angoisse douloureusement proche de la peur, il étouffait. Le poids réconfortant de sa nouvelle amie lovée dans son poing, sa décision prise, il sentait son esprit nettoyé de ses doutes et son regard scruta les ombres. Peu éclairé, le jardin n'offrait qu'une vue superficielle. Il raffermit sa prise sur le manche et s'enfonça sans bruit dans les allées, privilégiant les zones envahies de ténèbres.

TW : C'est le fils de Judas.

Une silhouette finit par se dessiner à l'angle d'un couloir végétal et Adolphe ralentit, forçant sa respiration à faire de même. À l'approche de la mort, son coeur battait toujours moins vite. Il n'y avait jamais de passion dans ses exécutions. Aussi méthodique que lorsqu'il se pliait aux routines physiques destinées à sculpter son corps à la mesure de ses ambitions, son bras s'abattait sobrement. Il restait sourd aux cris déchirants de ses victimes alors qu'il les violentait, libérant sur elles ses poings crispés jusqu'à sentir leur visage éclater et que ses jointures se couvrent de sang. Il restait sourd encore à leur détresse quand il les lâchait le temps de sélectionner l'arme de son choix. Ils tentaient de fuir souvent mais la porte verrouillée leur barrait le passage et personne ne répondait à leurs hurlements quand la pointe aiguisée s'enfonçait dans leur chair, lentement. Il ignorait leurs réactions comme le boucher apprend à ne pas entendre les mugissements des bêtes avant de dessiner un sourire écarlate sur leur gorge. Il restait concentré, focalisé sur le sang ruisselant le long de la lame, l'image se gravant avec netteté dans sa mémoire. Alors, il faisait jouer l'appendice pour élargir son nid et le sang jaillissait jusqu'à la garde, maculant ses mains et ses avant-bras, l'éclaboussant au visage quand une artère vitale succombait à son insistance avant de ressortir de l'autre côté. L'ivresse venait après. Encore essoufflé par l'acte, il contemplait la victime devenue une enveloppe souillée, baignant dans sa mare de sang noir. D'une main parcourue de tremblements intempestifs, il caressait le tranchant humide l'ayant si bien servi comme il aurait caressé une femme. Mais pas les putains de ce bordel. Il valait mieux que ça. Leur vulgarité l'écœurait. Il refusait de s'introduire là où tant d'autres s'étaient déjà soulagés. L'idée le révulsait tout bonnement et sentir son entrejambe réagir face à leurs avances le rendait fou de rage. Aux imprudentes qui cherchaient à négocier un accès à leur sexe en échange de garder la vie sauve, à croire qu'elles sauraient le manipuler du fait de sa jeunesse et de son inexpérience, il leur réservait ses mises à mort les plus barbares.

Les genoux légèrement pliés, Adolphe se glissa pour arriver dans le dos de l'homme d'Eglise. Son masque luisait faiblement à la lueur de la lune. Quand il fut assez près, il se jeta sur l'inconnu. Son couteau se leva et s'abaissa en sifflant pour mordre son flanc dans un son mat et étouffé. Profitant de son élan et du choc, il le déséquilibra et enfonça son genou dans le ventre du blessé. Son arme logée dans ses deux poings serrés se leva à nouveau au dessus de sa tête avant d'entamer sa funèbre descente. À quelques centimètres de la poitrine du religieux, il freina la progression du coup fatal, pris d'un doute. De près, les cheveux roux de l'individu se débattaient en désordre autour du mascaron. Il baissa les yeux sur la physionomie de sa victime. « Merde. » Souffla-t-il. « Non. » Presque à contrecœur, les mains agitées de soubresauts d'horreur, il arracha son masque à l'homme. Tout son sang quitta son visage, le laissant blême. « Mon Oncle ! » Comme s'il s'était brûlé, il se leva précipitamment et, à genoux, palpa le côté de son corps à la recherche de là où le tissu avait absorbé le sang. « Merde. » Répéta-t-il. Un relent de panique se souleva en lui, occultant tout le reste. « Comment est-ce possible ? Qu'est-ce que vous faites ici ? » La pression de sa main sur la blessure se relâcha alors que le sens de ses questions pénétrait sa conscience. Comment son oncle avait-il pu découvrir son identité ? Depuis quand savait-il ? Croyait-il qu'ainsi, il pourrait faire pression sur lui ? Sur Tamara ? Ou abuser de lui comme il le faisait avec tant d'autres garçons ? Un voile rouge recouvrit sa vision et il balança son poing serré sur le visage du Grand Prêtre avant de l'attraper par le col de sa toge, le soulevant à moitié du sol pour rapprocher son visage du sien, toujours recouvert de la surface polie. « Qu'est-ce que vous cherchez à faire ? Nous sommes peut-être du même sang mais si votre réponse ne me plaît pas, je vous tue. Et je crois que vous savez aussi bien que moi que j'en suis capable. »

Message VIII | 1490 mots


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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 17 Juin 2023, 21:26



Les Portes : L'arrivée à Narfas


Je la regardais. En l’écoutant, je réfléchissais aux solutions possibles. Plus d’une fois, j’avais entendu des histoires de nobles tombées enceintes d’un père inconnu et qui avaient effectué une « retraite » à l’étranger pour mener la grossesse à terme et accoucher dans le plus grand des secrets. L’enfant était ensuite confié à un autre membre de la famille, le plus souvent aux parents de la jeune fille. Il passait pour le leur et s’épanouissait aux côtés d’une grande sœur qui était en réalité sa mère. Dans cette configuration, je serais effacé. Je pourrais probablement le voir mais pas en tant que père. En tant que quoi ? Domestique ? Bâtard de Roi ? Mon pouce se fraya un chemin jusqu’à l’un de mes sourcils. Je le grattai doucement. Il y avait plusieurs problèmes autour de cet enfant. La rousse avait un rang que je n’avais pas. Officiellement pas. Son père, s’il s’était montré favorable à mon égard jusqu’ici, ne voudrait certainement jamais que nous nous mariassions. Nous étions loin de Lieugro et qu’importât notre décision, il semblait vain d’envisager que Rosette pût cacher sa grossesse en partant à la campagne. Les abortifs étaient dangereux. L’accouchement aussi.

Je me sentais toujours con. Il m’avait fallu d’un rien. Mes mouvements de va-et-vient si plaisants n’avaient pas été une charge et ne le seraient jamais. J’avais joui en elle et, à cause de ce moment d’égarement, elle aurait forcément à souffrir. Les choses étaient injustes. Je n’avais aucun droit sur cet enfant, même si j’avais contribué à sa création. Tout le poids reposait sur les épaules de Rosette, dans son ventre. J’aurais pu disparaître que la grossesse aurait continué son cours. J’étais inutile et le serais encore quelle que fût sa décision. Je ne pourrais que la soutenir, sans jamais ressentir ce que son corps endurerait. Ça aussi, ça me faisait peur. Les sensations qui seraient les siennes me seraient totalement inconnues. Je ne les ressentirais jamais dans ma chair. Et puis… je ne savais pas comment être père. Si elle gardait le bébé et qu’elle accouchait d’une fille, je craindrais qu’elle rencontrât un type comme moi, incapable de se retenir, ou qu’elle fût sous-estimée. Si elle accouchait d’un garçon, je craindrais qu’il se perdît à l’autre bout du monde ou qu’il devînt violent et destructeur. Je craignais déjà tout ça, rien qu’en y songeant. Mon cœur battait dans ma cage thoracique comme un oiseau affolé. Je me sentais soudainement investi d’une mission qui me dépassait, une mission bien plus grande que de régner sur tout un peuple. « Oui. On va y réfléchir. » répondis-je. L’hésitation était-elle la réponse ? Je n’en étais pas sûr. C’était si soudain et nous étions seuls, sans personne pour nous conseiller, aucun adulte. Je pensai à Lambert. Rosette ne voudrait peut-être pas qu’il fût au courant avant qu’on choisît mais j’aurais aimé discuter avec lui. Il avait une expérience que je n’avais pas. Il me traiterait probablement comme une ordure au début mais il n’avait pas l’air fou. Il trouverait peut-être une solution qui m’échappait. Quelque part, peut-être espérais-je que quelqu’un d’autre prît la décision pour nous, pour nous délivrer de ce casse-tête. Nous pourrions pleurer, crier ou supplier, sans que la sentence ne changeât. Peut-être regretterions-nous mais nous pourrions toujours nous consoler en prétextant ne pas avoir eu le choix. Au fond, je savais que cette solution était une solution de lâche. Je ne voulais pas être lâche. Il me fallait juste du temps, le temps de réunir les forces nécessaires, le temps d’être courageux.

« Je préfère qu’on reste dehors si ça te va. » lui dis-je, en lui souriant doucement. Regretterais-je, un jour, d’avoir décidé de rester à ses côtés ? Pour le moment, j’avais l’impression que non, que ses baisers valaient tout l’or du monde. J’avais peut-être assez voyagé. Peut-être qu’il était temps de grandir et de réclamer plus que ce que j’avais actuellement, de réclamer ce qui me revenait. « Dansons. » Je l’avais murmuré à son oreille, après y avoir replacé une mèche rebelle. « Je pense qu’on ne pourra pas prendre la décision ce soir alors tentons de profiter de la soirée. Après avoir dormi, on se retrouvera pour en parler et on pèsera le pour et le contre. » En sachant que trouver un abortif à Narfas demanderait de traîner dans des lieux peu recommandables. J’irais s’il le fallait. Je lui souris et effectuai une révérence théâtrale pour détendre l’atmosphère. « Madame, feriez-vous l’honneur d’accorder une danse à un simple palefrenier ? » Mon sourire s’accentua. Mes yeux dans les siens, ma vision me permettait cependant de voir l’ensemble de son visage. Il gardait la trace des pleurs. Demain, je lui exposerais que je comptais parler à Lambert. Demain. Pas ce soir. Ce soir, il valait mieux profiter de notre adolescence et de ses folies. Demain, nous devrions être adultes. « Oh tiens ! Tu le sais déjà mais je loge au même endroit que Ludoric. Je croyais que c’était un garçon plutôt sûr de lui mais il a l’air un peu timide. Il bredouille souvent et quand je lui pose des questions, il a tendance à rougir. » Je ris, en la collant à moi. « Ça ne m’étonne pas qu’il soit ami avec Placide. J’ai entendu dire que lui-aussi était plutôt timide. C’est juste plus étonnant venant d’un soldat. » L’espièglerie dans mon regard tentait de masquer le fait que mes pensées revenaient toujours vers le bébé et l’avenir. « Et toi ? Tu loges où ? » Je me mis à fredonner un air pour rythmer notre danse, le sérieux ayant quitté mes traits. C’était mieux comme ça. C’était mieux d’oublier un peu.

943 mots
Erasme (Clémentin):

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Jil
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Jil
Sam 17 Juin 2023, 23:10


Je crois que je vais mourir. J’ai chaud, je sue, j’ai l’impression d’irradier de la chaleur par tous les pores de ma peau. Chaque fois que quelqu’un se tourne vers moi, j’ai envie de me recroqueviller et de nier en bloc, et à chaque fois, ils me saluent poliment, ou m’ignorent avant de continuer sur leur lancée. Le moindre regard un peu inquisiteur, et je sens ma poitrine se comprimer, comme si on venait de me donner un coup de poing, mais personne ne me reconnait, personne ne voit qui je suis. C’est terrifiant : j’oscille entre la panique et le sentiment de liberté le plus absolu depuis que je suis née. Une partie de moi refuse d’y croire, je m’apprête à être mise à jour à chaque instant, je m’attends à ce qu’on m’arrache mon anonymat d’un coup sec. J’ai peur de m’habituer ; et si je n’arrivais plus à jouer le garçon après ça ? Et si Mère me voit ? Elle saura me reconnaitre, j’en suis certaine – et si ça arrive, je suis bonne pour terminer ma vie dans un donjon. Mais tout le monde ici porte un masque, et Mère aussi. Dans un instant d’angoisse, je dévisage quelques invités, je me retourne une fois, deux fois. Où qu’elle soit, elle n’est pas là.

La fête bat son plein. De la musique est audible dans toutes les pièces, mais elle n’est pas envahissante ; partout où tombe mon regard, des toges dorées, bleues et rouges, occupées à danser, à boire et à jouer. Il y a quelques silhouettes plus petites, mais elles se contentent souvent d’orbiter autour du buffet. Je ne sais pas si j’ai réellement envie de les y rejoindre ; et si je prenais ma voix de garçon par mégarde ? Et si l’un d’entre eux s’exclame devant tout le monde : « Regardez, voilà le prince Anthonius, habillé en femme ! ». Est-ce que ça serait plus grave que de découvrir que je suis une fille ? Quoi qu’il en soit, ça serait grave, ça c’est sûr. Dès l’instant où mon genre devient public, il ne me restera que quelques années avant de devoir être engrossée comme n’importe quelle autre roturière. Toutes les descriptions sanglantes de maternité racontées par Mère me reviennent en tête, et je sens mes entrailles se tordre de stress. Avec un soupir, je m’avance vers le buffet. Si je ne mange pas quelque chose rapidement, je vais passer la soirée aux toilettes.

Même pour moi, ce genre d’étalage de nourriture et de boisson est impressionnant : au Palais, nous avons certes d’excellents repas, mais rarement aussi festifs et diversifiés. L’alcool est là, à la disposition de qui veut bien s’en emparer, adulte comme enfant, et j’hésite un instant devant une coupe de vin. Quitte à braver les interdits et essayer de nouvelles choses, c’est peut-être la soirée pour tout oser… Avant que je ne me lance, j’entends une voix s’élever derrière moi. Une autre jeune fille, peut-être un peu plus grande que moi, s’approche. A part une chevelure blonde, et relativement courte, comme la mienne, rien ne la distingue des autres invités. Elle a le parlé de quelqu’un de noble, ce qui n’a rien d’étonnant, et un accent étranger, ce qui – vu les circonstances – n’est pas non plus surprenant. Alors qu’elle vient me proposer un jeu, je m’apprête à refuser : je n’ai rien à parier qui n’appartienne pas à mes parents, et je n’ai aucune envie d’avoir à expliquer ça à une inconnue. Prudemment, je réfléchis à comment formuler poliment mon refus, mais elle laisse échapper un soupir et se laisse aller à une confidence, pas très éloignée de mon propre ressenti.

— « Nous pourrions faire ça. »

Mince. J’ai répondu sans réfléchir. Ce n’est pas convenable, ce n’est pas la bonne manière d’aborder les choses, l’étiquette voudrait que… Je prends soudainement conscience que je ne suis ni prince ni princesse ce soir, on n’attend de moi rien d’autre qu’un peu de bonne compagnie.

— « On devrait faire ça. Prenez à boire, je prends à manger, on se retrouve sous la table dans cinq minutes. »

J’attends le moindre signe d’approbation, et je m’élance vers le buffet. Dans une assiette de présentation, où il ne reste que quelques petits fours, je commence à entasser les amuse-gueules, la charcuterie, les petits pains et les en-cas. Je ne prête attention à personne d’autre : c’est un buffet à volonté, non ? Une fois satisfaite de la quantité de nourriture, j’attends une occasion, la moindre distraction, le plus petit moment d’inattention des invités autour de la table pour m’accroupir et passer en dessous.

D’un coup, les sons s’atténuent, l’ambiance se tamise, et dans ce petit salon particulier, je me loge entre deux larges pieds de table pour poser mon assiette et mon postérieur. Le mobilier est de qualité ; du chêne rouge massif, assemblé avec de larges clous en fer forgé à tête diamant. À vue d’œil, tout a été assemblé quelques siècles avant ma naissance, et il y a fort à parier qu’à moins d’un incendie, tout sera encore en place d’ici à ce que je trépasse. En attendant ma complice mystère, j’examine de prêt les quelques traces d’outils qui n’ont pas été complètement effacées par le vernis. Chacune d’entre elle est la signature d’un artisan oublié, et dont le travail voyage dans le temps. Je fais passer le bout de mes doigts sur les arêtes patinées du pied de table, usé par des années de manipulation par d’innombrables servants et intendants. Ma main posée sur ce chef d’œuvre, j’oublie un instant le goudron visqueux de mes inquiétudes, et je m’apaise, les yeux fermés.
Résumé et mots :


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Priam et Laëth
Sam 17 Juin 2023, 23:16




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Hélène


Rôle :


Une coupe de vin à la main, Garance s’arrêta, ses iris céruléens occupés à chercher son fils soudainement attirés par une tache rouge sur le sol. Elle pensa d’abord à une minuscule flaque de sang, mais découvrit la forme élégante d’un pétale de rose. Elle tourna la tête. D’autres avaient été dispersés sur le sol, à différents endroits. Elle suivit du regard le dessin qu’ils formaient. Ils semblaient indiquer un chemin : toutes les pointes tendaient vers la même direction. Une porte qui menait à une série de corridors. La blonde sourit. C’était une façon bien poétique d’attirer son amant, ou sa victime. Elle ramassa l’une des larmes de fleurs et l’éprouva doucement entre son pouce et son index, avant de la humer. Malgré l’arrachage, le parfum de la rose y persistait. Sa nuque la picota ; la régente se retourna et croisa brièvement le regard d’un homme. À demi-cachés par le masque, ses yeux paraissaient briller de surprise, et d’un sentiment plus flou, qu’elle était incapable d’identifier. Il tenait contre lui une femme aux cheveux flamboyants, sur laquelle il se reconcentra rapidement. S’agissait-il de Tamara d’Epilut ? Garance étudia sa stature. Elle n’avait jamais vue la Cheffe des Armées en chair et en os. Tout ce qu’elle pouvait affirmer, c’était qu’il ne s’agissait pas de la fille de Lambert. Sa structure était bien plus chétive que celle de la rousse qu’elle observait. S’il s’agissait bien de Tamara, elle avait tout intérêt à ce qu’elle achevât rapidement sa danse sulfureuse avec l’inconnu, afin de pouvoir elle-même l’aborder. Sous son masque, Garance sourit. Au vu de sa réaction, il y avait des chances pour qu’il eût reconnu le mode opératoire de quelqu’un qu’il connaissait. Ses pieds pivotèrent en direction des pointes des pétales et, décidée, elle suivit leur parcours dans le corridor.

Le départ précipité et inopiné de Childéric la contrariait. La manière qu’il avait eue de procéder avec le messager aussi. Son comportement, surtout, l’avait étonnée. Elle lui découvrait des facettes qu’elle ne lui connaissait pas. Une brutalité qu’elle avait devinée sous ses coups de reins sans jamais l’expérimenter et sans jamais la voir poindre en dehors des draps. Jusqu’alors, elle avait toujours veillé à le garder sous sa coupe et n’avait jamais eu à s’inquiéter de sa fidélité. Il avait été tel un chien bien dressé et parfaitement aliéné : même battu, il revenait quémander la main caressante de son maître. Devoir envoyer un espion à ses trousses ne lui avait pas plu. Elle avait besoin d’un maximum d’effectifs ici. Néanmoins, sa décision la préoccupait trop pour qu’elle le laissât partir sans rien dire. Un chien ne survivait jamais longtemps sans son maître, mais le comportement récent de son Chef des Armées lui avait plutôt rappelé la solitude sauvage du loup.

La régente porta son verre à ses lèvres et but une gorgée de vin. L’alcool d’ici avait cette saveur chaude et épicée qui embaumait l’air où que l’on allât. Elle repensa à Lambert et à la discussion qu’ils avaient eue. L’attitude et les propos retranscrits de Wesphaline lui avaient donné envie de rire aux éclats. Cette femme ne doutait de rien, et c’était ce qui la desservait. À trop prendre les gens pour des idiots, on y perdait sa propre intelligence. Son histoire ne tenait pas debout. Son comportement erratique suppurait d’illogismes. Garance n’achetait pas la mise en scène de ses émotions, tout comme elle n’adhérait pas à sa revendication d’un rôle de femme soumise, quand elle avait écrasé son mari devant eux, cet homme censé être tout puissant, alors qu’elle ne devait être qu’un ventre à engrosser. Que le Grand Prêtre la violât donc : il saurait peut-être la secouer suffisamment pour lui remettre les idées en place, et elle n’aurait plus à feindre la détresse.

Parvenue à la fin du parcours, elle s’arrêta devant une porte laissée entrouverte. Du bout du pied, elle la poussa, puis prit appui contre l’encadrement. Un homme se trouvait là, vêtu de la toge rouge de circonstances, des cheveux bruns cascadant dans son dos. Le pétale toujours entre les doigts, elle le fit courir sur le pourtour de son verre, les yeux fixés sur l’étranger. Si c’était bien une liaison qui unissait les deux hommes, elle comprenait qu’ils tentassent de se retrouver en secret. À Lieugro non plus, l’homosexualité n’était pas très bien vue. Cependant, elle n’était pas rendue abominable et hérétique par une religion qui ne jurait que par la reproduction. « Croyez-vous qu’il va venir ? » Elle sourit. Si c’était autre chose qui le motivait à vouloir retrouver l’individu à la chevelure anthracite, elle ne se présentait jamais à une soirée de festivités sans assurer ses arrières. L’idée d’un danger imminent ne la quittait que rarement. « Il avait l’air très occupé avec une rousse séduisante. J’ai cru qu’il allait la renverser sur l’échiquier. » Le souvenir de la scène lui remémora son après-midi avec Lambert. Le sentir entre ses cuisses, c’était remonter des années en arrière. Il se pouvait qu’il eût raison et qu’elle fût un peu jalouse. Jalouse de son innocence et de sa naïveté. « Il m’a vu suivre votre parcours. Très romantique. » ajouta-t-elle, avant de boire à nouveau, le regard fixé sur le brun, à la recherche de son identité. Était-il le maître des lieux ? On lui avait décrit des cheveux bleus, mais peut-être la situation méritait-elle une coloration ? L’anonymat n’avait pas que de bons côtés. Elle pouvait tenter plus de choses, mais cela ne compensait pas tous les tâtonnements et les acrobaties nécessaires pour parvenir à ses fins.



Message IX – 928 mots




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Siruu Belhades
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Siruu Belhades
Dim 18 Juin 2023, 16:04


La confiance est au cœur des relations humaines. Elle régit les échanges, et gouverne la pratique commerciale. Acheter sans connaître le produit porte des risques, et quel idiot ne cherche pas à les éviter ? Même les semenciers faisaient attention aux maladies vénériennes qu’ils finissaient inéluctablement par collectionner. C’était peut-être pour ça, que Primaël avait pris sa retraite. À force d’être le meilleur ami de ces dames, il avait fini par attraper un parasite propre à ces messieurs qui, petit à petit, avait rongé l’intégrité de son pénis. Désormais, il dissimulait sa tristesse en organisant des soirées aussi décadentes qu’opulentes. C’était selon Melchior une explication plus captivante que la version officielle, où Primaël aurait eu la décence d’esprit de se retirer avant qu’un envieux ne fasse de lui un fait divers. Visiblement, Gao ne prenait pas d’aussi sages décisions.

Oui, la confiance est importante, pour sceller un contrat. Alors, en gage de bonne foi, le marchand avait pris l’initiative de faire livrer en avance quelques échantillons à la somptueuse demeure où il était invité. Après tout, la bienséance ne dictait-elle pas que se présenter les mains vides à une soirée était impoli ? Il avait fallu habilement tirer quelques ficelles, pour que tous les produits soient amenés dans un délai si court. Melchior devait s’estimer heureux d’avoir accumulé un certain nombre de connaissances parmi les servants – notamment par le biais de Godefroy –. Au bas peuple, la basse besogne. Ainsi, il avait fait livrer la Tisane de Madame, mais il n'en était pas resté là. D’autres mélanges existaient, basés sur les mêmes principes actifs. Si l’eau avait réputation d’être le solvant universel, elle ne possédait pas nécessairement les mêmes propriétés d’extraction que l’alcool. Ces nouvelles concoctions seraient intéressantes. Le marchand avait joué la carte de la prudence en livrant des quantités qui, d’après ses connaissances, ne devraient pas causer de trouble trop rapidement. Quant à Gao, lui était en possession d’une dose bien plus importante.

Les breuvages que les autres royaumes appelaient alcoolats n’étaient pas populaires, à Narfas, mais Melchior avait bien intention de faire en sorte que la noblesse comme la bourgeoisie y prennent goût. Il n’était pas entièrement au courant des interactions que la Germandrée d’Esirec pourrait avoir avec la liqueur. Peut-être aurait-il dû consulter Pénélope à ce sujet, puisqu’elle l’accompagnait. « J’espère que le hasard nous permettra de nous revoir, alors », souffla-t-il en quittant les bras de sa belle-sœur. Il se sentait plus confiant, quoique décontenancé, maintenant qu’il savait que Gao ne lui ferait pas concurrence. Il voulait gagner en bonne et due forme.

Melchior observait son reflet. Il ajustait son accoutrement, observant chaque pli avec attention. Il trouvait sa tenue tantôt trop serrée, tantôt trop leste. C'était probablement signe qu’elle était correctement ajustée. Dans un royaume lointain, très lointain, il y aurait eu cette reine qui, chaque matin, demandait à son miroir si elle était la plus belle. Il essayait de conjurer cette attitude. En retour, la glace ne lui donnait comme seule réponse un reflet inquiet, devant déjà essuyer les quelques perles de sueur apparaissant sur son front. Au moins, il porterait un masque.

Il se promenait au bord du bassin, humant l’arôme des violettes. L’une d’entre elles était d’ailleurs dessinée sur le sceau qu’on lui avait assigné. Un emblème ironique, puisqu’il n’avait jamais aimé ces plantes. Leur fragrance était impétueuse, arrogante, incapable de se fondre harmonieusement avec d'autres odeurs. La violette ne se mariait pas aux autres : elle dominait sans concession. C’était sans doute pour cela qu’Usélianne avait choisi d’en faire la note de cœur de son propre parfum. Heureusement, elle faisait désormais partie de son passé, et il était ici pour façonner son avenir.

Le message de Primaël était bien parvenu entre ses mains, avant même qu’il ne quitte sa résidence. S'imaginer chercher l'ancien semencier dans la foule l'agaçait d'avance. Toutefois, si c’était le prix qu’il devait payer pour se mettre dans la poche un tel allié, il n’avait pas le choix. Melchior ne nourrissait guère d’estime pour le personnage en question, mais savait que pour mener à bien ses projets, il allait avoir besoin d’un alibi. Peu importait qu'il ne partageât pas les mêmes idéaux, car dans le jeu des intérêts, les différences idéologiques pouvaient être mises de côté en faveur d'une cause commune. Pour autant, il savait que se reposer sur la charité d’une personne qu’il ne connaissait pas ne serait pas sage. Il n’avait aucune raison de faire confiance en Primaël et, dans une soirée où les masques étaient mis à l’honneur, la confiance était bien ce qu’il lui manquait

770 mots. Melchior a un tampon violette.
Si votre personnage boit du thé ou certains spiritueux, il se peut qu'il ressente des effets particuliers. Sensation de puissance, euphorie, empathie accrue, mais aussi de agressivité, des crampes, des problèmes de vision ou des nausées. Tout dépend des quantités ingérées par votre personnage et de ce que vous préférez jouer.
Rôle - Melchior:


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Dim 18 Juin 2023, 20:20



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Les Portes V


Rôle :

« D’accord ! »

Le plan me semblait parfait pour échapper à la foule. Sous la table, cachés par la nappe, personne ne nous verrait. Avec le bruit ambiant, personne ne nous entendrait non plus. Nous serions dans une sorte de cocon, loin de ce monde mouvant et agressif. C’est ce dont j’avais besoin. Ça aurait peut-être été mieux avec Ludoric mais… je soupirai et décidai de le chasser de mes pensées pour le moment.

Je finis par m’élancer à la recherche de boissons. Je pris tout ce qui me passait par la main : eau, jus de fruits, alcool et une drôle de boisson ressemblant à du lait fermenté et puante. Je n’avais pas l’intention d’en boire personnellement mais peut-être que ma camarade de cachette en voudrait. Je ne connaissais pas le kéfir et il valait mieux que je ne connaisse pas. En en buvant, j’aurais probablement vomi.

Fort de mon butin, je finis par me glisser sous la table. Je m’assis en tailleur. La tenue ample était confortable. Elle permettait tous les mouvements, n’entravait rien. Elle était douce et agréable. J’avais toujours détesté les uniformes protocolaires. Si je voulais être Roi, il me faudrait pourtant en porter.

« J’ai pris tout ça. J’espère que ça ira. »

Je l’avais annoncé fièrement, en tentant de garder ma voix la plus aigüe possible. Sous mon masque, je souris. Peut-être pourrions-nous chuchoter à partir de maintenant ? Les chuchotements n’avaient pas besoin de changement de timbre. Ils étaient semblables à des secrets. Fille ou garçon, ça n’avait aucune importance. Tout se confondait, surtout à nos âges.

Je levai les yeux vers le bois du meuble. Autour de nous, les drapés colorés nous protégeaient du monde extérieur. Parfois, une pointe de chaussure se frayait un chemin bref dans notre cachette mais repartait aussitôt son propriétaire servi.

« J’aime bien ici. »

J’avais toujours fui la foule et les soirées qui n’en finissaient pas. Parfois, lorsque mon père me faisait appeler pour me présenter tel ou tel noble ou dignitaire étranger, je payais les domestiques pour qu’ils m’annoncent malade ou absent. D'autres fois, quand je savais qu’il allait me faire appeler, je passais par la fenêtre, ni vu, ni connu, pour aller rejoindre les jardins ou la forêt. Je préférais la compagnie des plantes à celle des humains. Surtout, j’avais toujours détesté l’hypocrisie. Je savais que derrière leurs sourires, ils pensaient tous que j’étais un Prince gringalet, trop faible. L’on disait que j’avais des articulations de fille et on mettait en doute ma virilité.

« On pourrait presque se croire dans une cabane dans les bois. J’en avais construit une quand j’étais enfant. Les adultes m’avaient aidé. J’aimais bien y monter. J’y avais entassé tout un tas de choses plus ou moins utiles : des carnets, des pierres que j’avais trouvées, des déguisements, des armes fabriquées avec les moyens du bord. »

C’est vrai que j’étais censé être une fille.

« Bien sûr, si mon père avait su, il n’aurait pas approuvé. »

C’était la vérité dans tous les cas. Un Prince avait bien d’autres choses à faire que de grimper aux arbres et de jouer avec un arc non fonctionnel. Souvent, les prétendues armes ne me servaient pas.

« Ce que je préférais c’est trouver des traces d’animaux et reconnaître les espèces végétales grâce à un livre que mon oncle m’avait offert. Puis j’ai commencé à faire des herbiers en me disant que je découvrirais peut-être de nouvelles variétés. »

C’était étrange de parler de mes activités d’avant. Narfas avait l’air de ne pas vraiment se prêter à ce genre de choses. La chaleur y était étouffante. Le désert entourait la capitale qui restait néanmoins luxuriante. L’eau n’y était pas rare mais devait coûter cher. J’imaginais que le commerce foisonnant était la raison de la richesse des nobles proches du Roi. Qu’en était-il de la population ?

« J’aime beaucoup Narfas, même si je ne connais pas encore très bien le Royaume. Seulement, depuis notre départ, je dois avouer que chez moi me manque… »

C’était risible. Avec Ludoric, à plusieurs reprises nous avions fait des projets d’avenir, des projets dans lesquels nous nous enfuyions à l’étranger pour vivre l’un avec l’autre.

« Je ne pensais pas que ça arriverait. Avec mon fiancé, nous pensions partir de Lieugro. »

Les choses avaient changé le soir du bal, lorsque nous avions décidé d’avouer à tous notre amour. Nous ne l’avions pas fait assez vite. Mon père était mort avant. Quant au reste, Ludoric n’était pas mon fiancé mais le fait de jouer une fille me permettait de prononcer des mots interdits et utopiques.

Je pris un gâteau salé et croquai dedans.

« Maintenant que c’est chose faite, les choses semblent plus compliquées. Je crois que tous ces événements nous ont éloignés… c’est pour ça que je préfère me cacher sous une nappe. Et vous ? Quelles sont vos raisons ? »

Elle devait en avoir.

821 mots
Il est en tenue de fille et est avec Anthonius sous une table. Ils sont cachés par la nappe  | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 12 1929536143

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Dim 18 Juin 2023, 22:29



Les Portes : L'arrivée à Narfas



« Heureuse de vous l’entendre dire. » soufflai-je, un sourire carnassier aux lèvres. Beaucoup auraient reculé. Certains se présentaient emplis de mots savants et audacieux. Seulement, une réponse tout aussi hardie mettait bien vite à mal les phrases apprises par cœur. Seuls restaient en lice ceux qui en valaient la peine. Certains renversaient le jeu, comme Judas. D’autres le maniaient avec une dextérité grisante. À quelle catégorie appartenait-il ? Lorsque l’écart entre nous disparut, je songeai quelques secondes au Souverain d’Uobmab. La phrase qui suivit aurait pu émaner de lui également. Pourtant, mon cavalier était moins bestial. Il avait des gestes élégants malgré tout, des manières qui indiquaient qu’il savait plaire. Était-ce inné ou avait-il acquis cette qualité à force de travail ? Je suivis ses mouvements, parfois docilement, d’autres fois beaucoup moins. À Narfas, les hommes ne dirigeaient pas. Le savait-il ? Je pouvais lui concéder un pouvoir illusoire mais le mien était véritable. Je ne cracherais jamais dessus. Je n’avais pas de rêves fantasques. Je n’avais aucune envie profonde d’être soumise, enlevée par un homme plus puissant que moi. Les rares fois où l’idée m’avait effleuré l’esprit, une grimace de dégoût n’avait pas tardé à déformer mes traits. Mes épaules étaient assez solides pour le poids de ma charge. Je ne voulais pas que l’on m’en débarrassât. Jouer les vierges effarouchées pour redorer l’égo de ces messieurs ne m’intéressait pas. J’espérais donc que son égo à lui se portât bien. Dans le cas contraire, il devrait retourner à la niche la queue entre les jambes. Je n’aimais pas les hommes comme mon frère : les faibles, les couards, ceux qui se voulaient puissants mais qui n’étaient que des déceptions ambulantes, respirant la frustration et la petitesse. Entendre mon cavalier parler de mon frère m’étonna. La soirée était censée être anonyme. Il semblait pourtant qu’il possédait les clefs de certains secrets. M’avait-il reconnue à cause de ma carrure ou m’avait-il abordée en connaissance de cause ? « C’est amusant que vous parliez de mon frère. J’étais justement en train de penser à lui en vous comparant et en espérant que vous ne soyez pas comme lui. » répondis-je, sans me laisser démonter. Il m’avait surprise Je partis donc du principe qu’il avait réussi haut la main le défi. Néanmoins, quand il parla d’Adolphe, mon expression devint plus sauvage. Qu’il fît attention à ses mots. « Comparer les actes de mon frère à ceux de mon fils est criminel. » lui murmurai-je, telle une menace, en revenant contre lui. Quelque chose me disait que nous aurions pu danser à la perfection, nus l'un contre l'autre. Nos deux corps se répondaient harmonieusement.

Je ris. Il était soit courageux, soit téméraire. Sa façon d’aller droit au but était néanmoins plaisante. Le langage de bois avait tendance à m’agacer. Je préférais traiter avec des personnes qui n’avaient pas peur de leurs propres pensées, des personnes qui ne craignaient pas de plaire à certains et de déplaire à d’autres. J’aimais la compagnie de ceux qui étaient conscients de leurs qualités et ne les cachaient pas derrière de la fausse humilité. Lui avait un doigté particulièrement savoureux. Il devait le savoir. « Ne le prenez pas mal mais voir briller la déception dans vos yeux me plairait assez. Elle effacerait ce que j’y lis en ce moment même. » Je ne spécifiai pas de quoi il s’agissait. Cet homme risquait tout. Il était le parieur fou. Celui qui ne se couchait jamais. Celui qui construisait les plus hauts châteaux de cartes. Cet homme, sans nul doute, était le maître de cette demeure. Aucun autre n’aurait osé. Aucun autre n’avait les qualités requises. Il répondait parfaitement à la description qui m’en avait été faite : habile, doué, charismatique, insolent dans sa façon de faire et de réussir. Acculée contre l’échiquier, je souris. Ma main courut sur le plateau et je pris deux pièces que j’enfermai dans ma main avant d’attraper celle de l’hôte avec l’autre. « Suivez-moi. » lui ordonnai-je, avant de m’éloigner vers une pièce isolée sans faire grand cas des protestations des joueurs. Le jeu d’échecs à Narfas représentait sa réalité. La Reine avait bien plus de pouvoirs que le Roi. Là où il se contentait d’avancer une case après l’autre, elle pouvait maîtriser le plateau.

Une fois dans la pièce, je fermai à clef et acculai à mon tour mon cavalier, contre le mur. Je lui souris. « Je ne crois pas que nous ayons déjà été présentés par le passé. Votre demeure est grandiose et, je n’en doute pas, dangereuse, ce soir. » Tant d’individus regroupés au même endroit, dans un contexte politique si tendu, feraient probablement dégénérer la situation. « Je me demande bien pourquoi vous désirez tant entendre mon opinion. Je m'interroge… » Parce que nous avions tous des choses à cacher. Ma main vint se saisir du bas de son masque délicatement. Je le soulevai et le laissai tomber. Je fis de même avec le mien. C'était bien plus pratique ainsi. « Êtes-vous un allié ou un ennemi ? Ou ni l’un, ni l’autre ? Battons-nous pour les mêmes causes ou pour des causes différentes qui pourraient pourtant trouver un intérêt à une coopération ? » J’amenai la reine noire devant ses yeux. « Ceci représente Wesphaline et sa sœur Jesabelle. » Je lui montrai ensuite un cavalier blanc. Il m’illustrait, parce que je me battais contre les dérives que la Religion que ces deux femmes maintenaient en place provoquaient. Mon frère était un problème en lui-même, parce qu’il était complètement taré. Pourtant, si tant de femmes souffraient, ce n’était pas de son fait. La faute revenait aux deux véritables dirigeantes de ce Royaume. J'avais décidé que je ne pouvais plus agir avec minutie. Ce que je cachais devait servir à un moment ou à un autre. « Je vous distrais assez ou dois-je aller jusqu'à embraser votre entrejambe ou, mieux, votre demeure ? »

924 mots
Eméliana - Tamara:

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Mitsu
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Mitsu
Dim 18 Juin 2023, 23:17


Image par un artiste inconnu

Explications


Bonjour / Bonsoir !  nastae

La soirée continue =D

Priam devrait spécifier mais voici déjà quelques éléments :
- Le bal (mais en fait c'est plus une soirée) se déroule dans une résidence secondaire de Primaël en dehors de la ville nobiliaire/cour.
- S'il y a une partie pour danser, ce n'est pas le cœur des festivités. La demeure de Primaël est très grande (il a bien réussi) et comporte plusieurs pièces/chambres avec des alcôves. Il y a des endroits très intimistes.
- Il y a aussi des spectacles un peu partout, puisqu'il a invité des artistes.
- Mais le plus gros de la fête, ce sont des jeux (de stratégie, de hasard etc). Il y a des jeux d'argent, de cartes, des paris dans lesquels il est possible de tout proposer à la mise (la main de ses enfants, sa semence, son utérus et j'en passe - c'est pas moi c'est Alvine qui l'a dit)
- Les invités sont masqués (le masque cache tout le visage avec un espace suffisant pour la bouche afin de manger et boire). Les tenues sont les mêmes pour tout le monde. Il s'agit de toges, rouges et dorées pour les hommes, bleues et dorées pour les femmes.
- Afin de conserver l'anonymat, les invités sont conviés dans des vestiaires indépendants afin de se changer. De plus, le personnel leur confie un tampon/sceau (comme en Corée voyez) qui sera solidement attaché au poignet de chacun. Chaque tampon correspond à une personne identifiée, ce qui permet aux invités d'être anonymes pendant la soirée aux yeux des autres invités mais pas aux yeux de l'organisateur qui pourra demander les sommes pariées durant la soirée si jamais il y a des problèmes. En gros, chaque personnage pariant quelque chose ne pourra pas se défausser à la fin. Chaque tampon est unique. Le dessin peut être ce que vous voulez.
- L'alcool, la nourriture et le thé coulent à flot ! /sbaf


Narfas : Le Royaume de Narfas était avant séparé en deux territoires (celui dans lequel on joue) et un autre, bien plus éloigné, qui a été pris par Luce d'Uobmab, le père de Judas d'Uobmab, lui-même père de Zébella et Merlin d'Uobmab. Aujourd'hui il ne reste plus que ce Narfas là. Vous avez la carte du monde là >>> Carte <<< Narfas est un mélange de la culture Humaine et de la culture Orine de l'IRL des personnages. On joue dans un climat plutôt chaud mais y a des oasis et de l'eau, des palmiers, de la végétation (on est avec Astriid en vacances quoi o/). L'architecture est plutôt celle des Orines donc temples asiatiques, avec, en plus (c'est pas Orine) quelques touches de cités grecques avec des colonnes sous les bâtiments. Les vêtements sont fait d'étoffes et ressemblent à l'image que j'ai mise en en-tête pour les nobles. Voilààà o/ Le reste vous pouvez inventer. Lisez bien les nouveaux rôles car il y a beaucoup de contexte dedans ^^ Pour l'invention, faites en fonction du rôle de votre personnage (si c'est un marchand vous pouvez inventer des choses par rapport à ça, si c'est un religieux détailler les monuments de culte etc etc).

Rps importants
- Le Royaume de Lieugro - Partie I
- La mort de Montarville et la prise de Lieugro
- Transition - Quand Lieugro devint Uobmab

Longueur des messages ? - 720 mots minimum.

Objectifs secrets et secrets : 8D

Voilà !  | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 12 002

Si vous avez des questions, n'hésitez pas ! Amusez-vous bien  | Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 12 1628

Participants


La liste des nouveaux rôles est >> ICI << avec la description des rôles sur la page précédente.

En jeu :
- Hélène (Garance) : XIV
- Ikar (Placide) : XXVI
- Stanislav (Alembert) : X (en pause => Retour à Lieugro)
- Dastan (Ludoric) : XIV
- Adriaen (Lambert) : XII
- Yngvild (Rosette) : XIV
- Tekoa (Childéric) : XIV (en pause => Retour à Lieugro)
- Chuan (Lénora) : IX
- Susannah (Zébella) : XIII
- Erasme (Clémentin) : XIV
- Miraneiros (Balthazar) : VII
- Fawëlysa (Wesphaline) : II
- Seiji (Wesphaline) : IV
- Jil (Anthonius) : VIII
- Claer (Jésabelle) : V
- Ammon (Gaspard) : IX
- Eméliana (Tamara) : IX
- Zeryel (Adolphe) : VIII
- Lysium (Melchior) : VII
- Sympan (Gao) : VII
- Oriane (Pénélope) : VII
- Lazare (Primaël) : V
- Orenha (Luthgarde) : V
- Lorcán (Ivanhoë) : V

En pause :
- Kiara (Coline) : V
- Kyra (Adolestine) : IV
- Faust (Gustave) : V
- Lucillia (Eléontine) : XIII
- Laen (Hermilius) : V
- Chelae (Clémentine) : XVI
- Min (Natanaël) : XIV
- Eibhlin (Adénaïs) : IV
- Lucius (Elzibert) : V
- Lana (Yvonnelle) : V
- Thessalia (Irène) : VIII
- Dorian (Ezidor) : X
- Gyzyl (Judas) : VI
- Wao (Merlin) : XIX

Les morts :
- Babelda (Montarville) : XI (dead)
- Léto (Ernelle) : II (dead)
- Stanislav (Déodatus) : IX (dead)
- Latone (Madeline) : 0 (dead)


Deadline Tour n°10


Dimanche 25 juin à 19H

Pour information, il reste 3 tours ^^

Gain Tour n°10


- 1 point de spécialité au choix
ET
- Le poison de la Foi : Il s'agit d'une petite fiole contenant un liquide. Il est inoffensif la plupart du temps. Seules les intentions de son propriétaire le transforment en poison. Pour cela, il doit agir pour ses convictions profondes ou pour la gloire des Ætheri, sans aucune hésitation.

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Orphée Dasgrim
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Orphée Dasgrim
Lun 19 Juin 2023, 23:05



Unknown

Les Portes – Chapitre V

En groupe | Lazare


Rôle :


Le cliquetis de la serrure et l’emprisonnement de son corps entre celui de la rousse et le mur lui arrachèrent un sourire brillant d’adrénaline. Un souffle caressant d’ironie fila entre ses narines. C’était ce que l’on appelait se jeter dans la gueule du loup. Son intentionnalité ne diminuait pas le danger auquel il s’exposait. Tamara d’Epilut était une femme de pouvoir, qui connaissait bien des façons de se faire respecter. Comme tout gamin des rues, il savait se battre, mais s’ils devaient en venir aux mains, nul doute qu’elle le mettrait hors d’état de nuire avant même qu’il eût pu lui infliger un coup. Face à des femmes entraînées, la force brute des hommes ne pesaient plus grand-chose dans la balance. « Je vous remercie. » répondit-il, poli. « Je crois que tout le monde a besoin d’une petite dose d’adrénaline, de temps en temps. » Un sourire perçait dans sa voix. Cela faisait longtemps qu’il n’existait plus, pour lui, de lieu sans danger. Il pouvait être trahi ou se trahir à tout moment. Chaque franchissement de porte était un pari contre la mort. Quand les doigts de la guerrière se fixèrent sur son masque pour le soulever, il ne bougea pas, affichant un sourire énigmatique, ses iris azurés pétillant de malice. « J’imagine que si vous ne m’avez pas encore éliminé, c’est que vous jugez que tout est encore possible. » Si elle consentait à répondre à ses questions, elle définirait leurs rapports. Elle avait les pions en main, littéralement et figurativement. Il les observa. La reine noire, le cavalier blanc. C’était une pièce stratégique, capable de coups redoutables, mais difficile à manier pour les moins aguerris. Bien menée, elle pouvait faire tomber la reine. Il fallait savoir guider le cheval calmement et fermement, pour qu’il ne prît pas peur et ne se retournât pas contre son dresseur. Il pensa un instant à Gao et à son chemin de pétales. Il tombait mal. Il n’avait qu’à espérer que la femme qui l’avait rejoint saurait lui apporter satisfaction. Même si l’idée le dérangeait. Il cachait des plaies qui ne s’étaient jamais véritablement refermées.

Primaël releva les yeux vers Tamara. « Si vous m’avez enfermé ici, c’est parce que vous avez une idée derrière la tête, non ? » Un sourire flotta sur ses lèvres. « Je suis heureux de voir que moi aussi, je débride votre imagination. » Entre son pouce, son index et son majeur, il attrapa délicatement son poignet. Ses doigts coururent sur le bracelet et placèrent le sceau face au regard de la rousse. « J’ai longuement réfléchi à l’ordre dans lequel placer ces figures géométriques. Le triangle représente la pointe de votre épée, votre capacité à attaquer et à vous défendre. Le cercle, votre bouclier, les personnes et les valeurs que vous protégez et votre volonté de le faire. Quant au carré, c’est le cadre et la discipline. Ce qui vous oblige, ce qui vous restreint, mais aussi ce que vous imposez, vos femmes que vous dirigez d’une main de fer. Votre capacité à attaquer et à vous défendre est au centre de tout : c’est pour elle que l’on vous reconnaît. J’ai longtemps hésité sur la place à donner au cercle et au carré. J’ai estimé que vous sauriez vous absoudre du cadre pour protéger ceux et ce qui comptent pour vous. Je crois ne m’être pas trompé. » acheva-t-il dans un sourire. Il détailla son visage, la hauteur de ses pommettes, la courbe de sa mâchoire, la détermination de son regard, soulignée par l’arc de ses sourcils. « Je m’envisageais cavalier, mais vous devez plus me prendre pour un fou. » Il relâcha son poignet. « J’aimerais bien que nous poussions la distraction un peu plus loin. » Avec douceur, il posa ses mains sur sa taille, avant de l’inviter à se déplacer pour se dégager de sa prison.

Il fit quelques pas, jusqu’au centre de la pièce. Il s’agissait de l’une des nombreuses pièces dévolues à l’intimité. Dans une alcôve, un sofa trônait. Dans l’autre, une nuée de coussins. De longs voilages les encadraient, ainsi que chacune des fenêtres. Entre les renfoncements, un épais tapis. Contre les murs, quelques tableaux, sculptures, miroirs et meubles d’apparat. Des bouteilles et autres substances devaient se trouver dans les tiroirs. Le bleu pivota vers Tamara. « Vous pouvez brûler cette demeure s’il vous semble qu’il s’agit de la meilleure stratégie pour vous débarrasser de la dame noire. Mais je crois que des êtres qui vous sont chers sont présents » Un, en particulier. Plus tôt, sa réponse méfiante et féroce le lui avait prouvé. « Et je crois aussi que quelques potentiels et précieux alliés dansent entre ces murs. » Ivanhoë – qui comptait parmi ceux qui lui étaient chers, à lui. Melchior d’Eésnep, peut-être. Les gens de Lieugro, éventuellement. Les possibilités étaient nombreuses. Il se rapprocha. « Vous pouvez aussi me laisser monter votre cheval. Je suis un cavalier aguerri. Mais il va falloir me faire confiance et me laisser un peu de marge de manœuvre. » Ils s’étaient livrés ; désormais, tout était question de coopération, et surtout, de la nécessité de croire en l’autre et de pouvoir compter sur lui. Ça ne durerait peut-être qu’un temps. Quel monde imaginait-elle, après la chute de Wesphaline et de Jésabelle ? « Ou je peux laisser tomber mon chapeau de fou et me transformer en monture. Je ne me formalise pas des rôles, on m’a déjà demandé des choses plus intrigantes. Seulement, si tel est votre souhait, je vous prierais d’être juste dans vos demandes, claire dans vos attentes, respectueuse de ma liberté et généreuse dans vos remerciements. Je préfère qu’on me flatte la croupe plutôt qu’on ne me la cravache. » Il sourit, amusé. Ses phalanges gravirent l’air jusqu’à l’une de ses mèches de cheveux, qu’il fit couler entre ses doigts, avant de les laisser effleurer son épaule, jusqu’à son avant-bras. « Vous me disiez que vous étiez aussi une femme d’action, c’est bien cela ? » Il planta son regard dans le sien, puis lui lança un nouveau sourire – insolent, provocateur, joueur. Fou.



Message VI – 1017 mots

Il s'est teint les cheveux en gris foncé.


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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mer 21 Juin 2023, 17:27




Les Portes – Chapitre V

En groupe | Yngvild


Rôle :


Rosette acquiesça. « Ça me va. » approuva-t-elle, avec une pointe de soulagement dans la voix. S’il avait choisi de rentrer, elle l’aurait suivi, mais elle n’était pas certaine qu’elle aurait réussi à faire face tout au long de la soirée. Cette grossesse, couplée à la disparition de sa mère et à la fuite de Lieugro, constituait la situation la plus difficile qu’elle eût jamais eu à vivre. Elle savait, pour avoir lu, vu et longuement discuté avec Clémentin, qu’elle jouissait d’un statut acquis par la naissance qui lui garantissait une existence loin des maux si communs au reste du peuple. Même au sein de sa caste, elle ne faisait probablement pas partie des plus à plaindre – voire, elle comptait parmi les privilégiés. Il y avait toujours plus malheureux, plus démuni ou plus abattu que soi. En avoir conscience ne lui apportait cependant aucune forme de réconfort ni aucun soupçon de force ; la détresse la harponnait avec une violence aussi aigüe que si elle avait été dans l’ignorance. Au creux de cette vague paralysante, il y avait du soulagement. Elle n’était plus seule avec son secret. Il y avait Clémentin, Clémentin qui resterait quoiqu’elle choisît de faire. Pourtant, malgré le délestage de son fardeau, elle ne put s’empêcher de ressentir une touche de culpabilité : il ne voulait plus aller au bal, et c’était sans doute parce que maintenant, il portait avec elle ce poids trop lourd pour eux. Contre la poitrine du bâtard, la rousse inspira, avant de fermer les yeux sous la caresse de son chuchotement.

Avec lenteur, elle se détacha de lui. Les iris ancrés aux siens, elle lui rendit son sourire, que sa révérence étira. C’était tellement facile d’aimer Clémentin que chaque battement de cœur avait quelque chose d’insolent. « Monsieur, l’honneur est pour moi. Danser avec un palefrenier n’est pas donné à tout le monde. Encore moins quand il est si grand voyageur et illustre poète. » répondit-elle, les cornées pétillantes, avant de réunir son corps au sien. La pensée qu’après cette révélation ils auraient pu se dégoûter l’effleura ; mais tous ses sens appelaient sa présence. Elle voulait encore pouvoir éprouver la douceur de sa peau, humer son odeur et l’entendre raconter ses histoires parfois extraordinaires. « Ludoric, vraiment ? » La description qu’il lui en faisait était surprenante. Elle le connaissait plutôt bien ou, en tout cas, elle l’avait bien connu. Leurs mères étaient de très grandes amies, et ils avaient donc passé de longs après-midis ensemble, surtout lorsqu’ils étaient enfants. Avec l’adolescence, ils s’étaient éloignés. Elle avait passé son temps avec Yvonelle, Natanaël, Elzibert et Déodatus. Ils lui manquaient – même Déodatus, qui avait toujours été le plus étrange, et qui avait éhontément souillé la Princesse Zébella. Elle espérait que d’où qu’il fût, Nat leur enverrait de ses nouvelles. Quant aux d’Etamot, elle veillerait à leur écrire dès qu’elle le pourrait. Elle repensa à la ressemblance frappante entre Clémentin et Elzibert, qu’elle avait notée lors du bal. Yvonelle lui avait confié que son frère n’était pas le fils de leur père, Matthias. Se pouvait-il que Montarville eût fauté deux fois ? Cette idée lui fit froncer les sourcils, et si elle avait été un peu plus prude, elle en aurait même rougi.

La jeune noble chassa ces pensées et se reconcentra sur la danse, ainsi que sur ce que racontait le brun. Il l’amusa. C’était vraiment un garçon. Il ne voyait rien du tout. « Dans les appartements royaux, avec Placide et Alembert. » Elle marqua une pause, pour fredonner avec lui, et rit quand les airs murmurés par leurs voix empruntèrent deux chemins différents. « Ils sont un peu étranges, tous les deux. J’imagine que vivre reclus pendant plus de vingt ans ne réussit à personne. » Elle eut un sourire, bref. « Et Placide… » Un pli soucieux barra son front. Il avait perdu son père, mort dans l’humiliation et dépouillé de son royaume. Elle baissa les yeux. Elle pouvait le comprendre, au moins en partie. La situation de sa mère était préoccupante. Elle évitait de trop y songer, mais certaines questions persistaient à la hanter. Ses parents s’étaient disputés ; sa mère avait-elle fui ? Elle ne voulait pas croire qu’elle eût pu l’abandonner si aisément. Avait-elle été enlevée ? Les recherches n’avaient rien donné. Était-elle morte ? On n’avait trouvé, aucun cadavre. Rosette s’humecta les lèvres et releva la tête. « Il a été beaucoup affecté par tout ça, ce qui se comprend. Mais je crois qu’il commence à aller mieux. » Elle sourit, préférant s’arrêter là. Elle n’avait pas envie de lui parler des projets du Prince, de sa volonté de devenir Roi après tant d’années passées à repousser cette idée. Demain, peut-être. Elle dansa au bout des doigts de Clémentin, puis revint vers lui, une étincelle espiègle dans les yeux. « Le soutien de son « ami » Ludoric ne doit pas y être étranger. » Son sourire s’élargit. « Ils sont autant amis que toi et moi. » précisa-t-elle. Ses iris verts scrutèrent les traits de son visage, empreints de curiosité, puis elle fronça le nez, mutine. « Mais si Ludoric rougit et bafouille quand il est avec toi, Placide a peut-être du souci à se faire. » Cela expliquait néanmoins son attitude lorsqu’ils s’étaient retrouvés tous ensemble. Elle avait cru devoir l’imputer à des comportements déplacés de la part de Zébella ou de Clémentin, mais finalement, la gêne du soldat n’était sans doute due qu’à la rencontre inattendue avec Placide alors qu’il sympathisait avec le palefrenier ; et après ce qu’il venait de lui dire, comment aurait-elle pu douter de sa sincérité ? « Ça t’est souvent arrivé, pendant tes voyages, de te faire courtiser par des hommes ? » s’intéressa-t-elle, mi-taquine, mi-curieuse.



Message X – 959 mots




| Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 12 1628 :


| Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 12 2289842337 :
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Orenha
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Orenha
Jeu 22 Juin 2023, 20:50


Images par wlop
Les Portes V - L'arrivée à Narfas
Orenha dans le rôle de Luthgarde

Rôle:
Luthgarde se mêlait à la foule clignotante de bleu et de rouge, papillonnant d’une activité à une autre, échangeant des banalités avec les silhouettes masquées sans parvenir à s’insérer dans un groupe en particulier. Ses tentatives de pousser la conversation plus en profondeur ne la menaient pas bien loin ; on lui préférait une partie de jeu endiablée, un débat politique déjà bien engagé ou une danse sur le point de commencer. À chaque échec, l’étudiante se consolait d’une petite gorgée qui lui enflammait le palais de notes épicées. Il faut dire qu’elle n’était pas aussi volubile que d’habitude. La source de son flot de paroles habituellement inépuisable semblait s’être tarie en amont malgré l’alcool qui ruisselait dans sa gorge. Les muscles de son dos refusaient de se détendre ; le fardeau sur ses épaules et le collier qui pendait à son cou la comprimaient à la façon d’un corset de plomb, bien à l’opposé du tissu ample et vaporeux dont était composée sa toge en réalité.

Il y a peu, elle aurait considéré cette soirée comme la cerise prodigieuse sur le gâteau des miracles qui pleuvaient sur elle depuis qu’elle avait pénétré à Narfas. Elle s’y serait imaginée goûtant avec un délice tout innocent les nombreux plaisirs qu’un évènement de cette ampleur proposait assurément : de la bonne chère aux saveurs inédites, de la musique dépaysante qu’on célébrerait avec des pas de danses que ses pieds ne connaissaient pas, des loisirs et des spectacles exotiques qui mettraient en avant les prouesses physiques et artistiques de la plus fine fleur de la capitale, des conversations profondément enrichissantes avec des cerveaux brillants...
Tout autant de facettes de la culture locale qu’il lui avait tardé de découvrir par elle-même après en avoir lu la théorie sur le papier, nourrissant même le désir secret d’être la première de son peuple à en consigner certaines.

Non que la réception décevait ses attentes ; tout était là, et bien plus encore. N’importe qui en aurait eu le tournis. Mais la jeune femme s’était brutalement retrouvée chargée d’une responsabilité qui lui semblait excéder ses capacités ; si elle avait bien entendu rêvé de ce genre d’opportunités, elle ne pensait pas avoir la chance d’en rencontrer avant au moins une dizaine d’années. Elle s’était demandé s’il ne s’agissait pas d’un test, une mission factice qu’on attribuait aux étudiants comme elle qui, à la sortie de l’adolescence, partaient confronter la théorie à la pratique sur le terrain. Elle avait vite repoussé cette possibilité, cependant. Ça ne collait pas à la philosophie qu’on lui avait enseignée ; et puis, il y aurait forcément eu une fuite. Surtout, le ton de la missive paraissait à la fois trop solennel et trop pressant pour ne pas être sincère. On y avait mis les formes, mais il avait été rédigé à la hâte, c’était évident. Tout comme il était évident qu’elle n’aurait pas été leur premier choix mais qu’ils avaient dû se rabattre sur elle, faute de temps et faute de mieux.
Maintenir la paix entre Lieugro et Narfas. Si on exceptait les formules d’usage et autres fioritures protocolaires, la consigne ne s’embarrassait d’aucun détail, aucune piste, aucun conseil, si ce n’est trois mots glaçants : à tout prix. Trois petits mots qu’accompagnaient trois petites fioles au contenu mortel.

Elle s’était à nouveau mise à fouiller son décolleté à la recherche du terrible objet ; se reprenant de justesse, elle enveloppa sa main autour du verre qu’elle serra si fort que ses phalanges s’allumèrent d’un blanc phosphorescent. Qu’est-ce qui lui avait pris d’emporter la mort avec elle ?
Si on la découvrait, c’était l’incident diplomatique assuré. Non seulement elle ne pourrait rien faire pour empêcher une guerre entre Lieugro et Narfas, mais elle y précipiterait son propre royaume. Jamais elle ne pourrait tuer, de toute façon ; ce n’était pas dans ses valeurs et elle n’en aurait pas le courage. Luthgarde se mit à espérer que la théorie qui l’avait effleurée plus tôt s’avérât exacte et que le liquide qu’elle avait transvasé dans le pendentif ne soit en réalité que de l’eau sucrée. Elle échouerait à ce test avec soulagement et reconnaissance. On ne la blâmerait pas pour un échec, pas plus qu’on ne la récompenserait pour une réussite, elle en était certaine.
Mais si l’étudiante pouvait désobéir dans une certaine mesure à son gouvernement, elle ne pouvait se détourner des Voix. Car les Voix œuvraient pour le bien de tous ; Elles faisaient partie d’elle et de tous les autres et du monde entier. Et les Voix lui avaient susurré à l’oreille d’emporter le poison avec elle, ce soir.

Ce qui l’amenait à sa deuxième mission : débusquer celui ou celle qu’Elles avaient appelé le ratel. Si cet objectif avait la priorité sur l’autre, elle ne savait pas par où commencer. Elle ne pouvait qu’espérer que les deux convergent vers un seul et même but. La jeune fille sonda la foule, essayant de déterminer l’identité des silhouettes masquées, en vain. Elle se demanda qui du convoi de Lieugro était présent ; se trouvait-il parmi eux une bombe sur le point d’exploser ? Le Chef des Armées était, de par sa fonction, forcément belliqueux. Quant à la gérante de Lieugro, elle ne devait pas apprécier de s’abaisser à devoir trouver refuge ici, après qu’ils aient été chassé sans cérémonie de leur terre natale. Était-elle présente ce soir... avec son fils, peut-être ? Luthgarde rougit d’avoir laissé son esprit errer sur ce terrain instable malgré la situation sérieuse qu’elle devait démêler. D’ailleurs, lorsqu’elle dirigea ses pensées vers Lambert ensuite, ce n’était que pour la simple et bonne raison qu’il était l’ancien conseiller du roi de Lieugro. C'est tout. En tout les cas, la menace ne pouvait venir de lui ; de ce qu’elle avait pu observer, c’était un homme sage et prudent.
Se cachait-elle au sein d’un des dirigeants de Narfas, alors ? Il lui avait semblé reconnaître la dame d’Epilut parmi les danseurs un peu plus tôt ; sa crinière rousse avait laissé un sillon enflammé sur son passage.
Rougissant de plus belle sous le masque, la jeune initiée plongea le nez dans son verre pour essayer de dissiper l’image du Grand Prêtre qui s’imposait à nouveau à elle ; elle mettait sur le compte de l’alcool la chaleur qui dilatait ses veines. D’ailleurs, il était temps pour elle de refaire le plein : elle venait d’avaler les dernières gouttes de sa coupe. Des crispations intempestives faisaient tressauter les muscles de ses bras. Il lui fallait absolument se détendre si elle voulait mener ses missions à bien.

Luthgarde traversa donc la pièce d’un pas sûr en direction du buffet, remarquant au passage que les murs de la résidence n’étaient pas tout à fait droits. Qu’est-ce qu’il faisait chaud ! Elle fourra une pâtisserie recouverte de sucre glace dans sa bouche et la fit descendre d’une généreuse rasade alcoolisée. Sa bouche devenait cotonneuse.

« Enfant de la Lumière, le temps presse. Bientôt, il sera trop tard. Les masques doivent tomber cette nuit. »

Le message était d’une telle intensité que le sol se déroba à ses pieds ; c’est à quatre pattes que son regard se posa sur le premier pétale. Un autre suivait, puis encore un autre ; de son point de vue, le chemin qu’ils traçaient lui apparaissait clairement. C’était ça. C’était le signe qui lui manquait pour débuter sa traque. En hâte, l’Etnias se releva et se mit à marcher sur les pas des fleurs qu’on avait sacrifiées pour lui indiquer la voie.
La foule se fendait en deux à son passage, les murmures grondant de chaque côté comme avaient grondé les Flots Écarlates lors de la traversée du guide prophète des Vieux Écrits.
Malgré tout, une cheville se crocheta soudain à la sienne, ou bien glissa-t-elle sur un pan de tissu ? Quel que ce soit l’obstacle, elle chuta en avant et c’est tête la première qu’elle atterrit dans le point d’eau le plus proche, éclaboussant un invité qui se tenait là.
« Je crois qu'on a mis quelque chose dans la nourriture. » plaisanta-t-elle sur un ton d’excuse avant de se figer. Des violettes jonchaient les abords du bassin. Les pétales… la couleur ne correspondait pas tout à fait, mais les lumières changeantes de la salle avaient pu maquiller sa perception. Elle releva les yeux sur l’homme et le détailla du regard. À son poignet figurait une violette.
Dans un geste plus brusque qu’elle ne l’aurait voulu, elle agrippa la toge trempée de l’inconnu masqué et l’attira plus près d’elle. Bientôt, il sera trop tard. L’écho des Voix vibrait dans son crâne.
« On ne peut faire confiance à personne, pas aujourd’hui, mais je n’ai pas beaucoup de temps. Est-ce que vous êtes d’ici ? De Narfas ? Il le faut. Écoutez-moi bien, vous avez été mis sur mon chemin pour une raison. Le Très-Haut m’envoie. Pensez-vous que vous êtes en mesure de m’introduire auprès de Son Altesse le Roi ? J’ai des informations capitales à lui donner. Ou c’est lui qui m’en donnera. Quoi qu’il en soit, nous pouvons sauver des vies. Ce soir. C’est maintenant que tout doit se jouer. »

Message VI | 1526 mots

Résumé:


| Les Portes Chapitre V - L'arrivée à Narfas | - Page 12 Aq2e

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Ven 23 Juin 2023, 14:55


Les Portes V

Pénélope papillonna des yeux, surprise de la réaction de celle à qui elle avait adressé la parole. Avait-elle dit quelque chose de mal qui aurait pu la blesser pour qu'elle réagisse ainsi et la fusille du regard ? Si c'était le cas, ce n'avait pas été volontaire. Les mots qu'elle lui jeta à la figure lui firent supposer que la faute ne devait pas être totalement sienne. Qu'importe ce qu'elle lui aurait dit, la réaction aurait été la même. Elle sentait la colère à travers ses paroles et ne doutait pas un instant qu'elle soit capable de faire de cette soirée un enfer. Pouvait-elle lui en vouloir ? Pas vraiment. Elle-même avait une fois succombée à la rage lors de l'un de ces événements et agit de façon trop impulsive pour que l'objet de sa colère ne puisse plus jamais passer un moment agréable. Regrettait-elle ? Elle n'était pas tout à fait certaine de cela. Oui, car ce n'était pas le genre de secret qu'il était bon de porter. Non car, à ses yeux, elle l'avait mérité. La remarque de l'inconnue tira la brune de ses réflexions. « Contrairement à vous, j'ai le sentiment que mon don consiste en une malédiction envers ma propre personne. Je crains que mes idées ne soient que peu efficaces donc. » répondit-elle à sa question en embrassant du regard la foule trop enjouée pour être sincère elle aussi. Tamara lui avait donné la possibilité d'avoir le pouvoir. On l'avait arraché à cet apprentissage tout juste commencé pour l'introduire au sein d'une famille de nobliaux qui semblait se contenter de sa position. On l'avait promise à un homme duquel elle abhorrait l'activité et qui semblait bien peu l'estimer. Quand lui pouvait fourrer sa queue dans toutes les chattes qui lui passaient devant, elle serait vouée à l'infamie si elle osait partager sa couche avec un autre pour le seul motif qu'elle était fiancée. Le pouvoir aux femmes ? Quelle connerie. Le peuple de Narfas faisait preuve de favoritisme pour faire valoir cette loi. Inconsciemment peut-être, certes. Elle ne l'excusait pas pour autant. Pas tant qu'elle demeurerait plus soumise qu'on ne voulait lui laisser croire. Son attention se reporta sur l'impétueuse. Elle, n'était pas résignée à l'évidence. Qu'elle l'invite à la suivre étonna donc en partit l'enlevée. Suivant son regard, elle marqua un temps avant de lui répondre en opinant du chef, rendant son verre au domestique encore déstabilisé de la façon dont l'inconnue lui avait répondu.

Sans une parole elle suivit sa vis-à-vis à travers la foule, le regard fixé sur le dos de celle-ci afin d'éviter tous les regards accusateurs qui lui tombaient dessus, son attention rivée sur la mélodie de l'orchestre dans l'objectif d'oublier les murmures incriminants qui lui étaient jetés aux oreilles. Après un temps, celui pour revenir à l'instant présent, elle répondit à la vive remarque de sa nouvelle partenaire. « Assez pour offrir un lit à une bonne moitié des invités j'imagine. ». Ce genre de gala, notamment ceux organisés par Primaël, n'était pas réputé pour être entièrement raisonnable, ce qui n'avait rien d'étonnant en connaissance de ce qu'il était. Une moue irritée étira les traits de son visage heureusement dissimulé au monde. Mais rapidement ce fut, à nouveau, la surprise qui la gagna à la façon dont s'exhiba la tumultueuse. « Un bras de fer ? ». Voilà qui était curieux. Pour le coup, elle piqua sa curiosité. Il n'était pas commun les Dames qui se prêtaient à ce genre de loisir. « Je vais tâcher de me montrer inventive. » répliqua-t-elle à l'injonction de l'inconnue avant se tourner vers l'audacieuse. À son tour elle détailla le bras de la concurrente. Ses chances de vaincre étaient maigres. Probablement avait-elle abusé de l'alcool elle aussi. La raison avait généralement tendance à s'endormir après un certain taux d'alcoolémie. Tandis qu'elle réfléchit au pari, la nouvelle joueuse lui vola la réplique. Un gage ? Qu'est-ce que ça changeait à la finalité ? Le gage, ou même le défi, était juste de légers euphémismes pour parler de paris. Le défi soufflait moins violemment à l'esprit que le pari. Il serait donc plus facile à accepter. Il n'empêchait que la finalité pouvait être la même, bien que la tournure soit différente.

Un tiers donna le départ. « N'aurait-il pas fallu décider de la nature de ce "défi" avant de lancer la partie ? » siffla la brune à l'intention de ce dernier. Cela rendait le jeu plus intéressant, ce que ce dernier semblait avoir oublié. Sans idée de la nature du gage, il n'y avait aucun intérêt à cette partie tandis que la connaissance de ce que risquait la perdante aurait pu bien plus motiver celle-ci. La remarque qu'elle fit eut d'ailleurs raison de ses songes. Il était si simple d'esquiver le gage lorsque celui-ci n'avait pas été attribué. « Avant cela, il vous faut honorer votre parole. » répliqua ainsi Pénélope avant que le nouveau jeu ne débute en tournant le visage vers la fraudeuse. « Victoire facile ou non, vous avez accepté le défi en toute connaissance de cause. Si vous désiriez éviter de subir la conséquence de votre défaite, il aurait fallu mettre la chose au clair dès le début et non proposer un défi à la perdante en vous installant à cette table. ». Il en était assez de ces gens qui décidaient des règles du jeu à la place des autres et les adaptaient à leur avantage quand ça leur chantait. Elle-même se pliait à la loi du royaume quand bien même elles étaient loin de lui convenir. Oh, elle comptait bien filouter un peu tout de même. Cependant, la triche n'était valable que si elle se fait à l'insu et caché des regards du monde. Si elle devait être connue du peuple on parlait alors d'abus, ce que cette femme était allégrement en train de faire. « Puisque vous comptez réellement rejouer le pari, je propose un autre jeu que celui du pur hasard. » déclara-t-elle avec autorité. « Il ne vaut que pour le joueur sincère et vous ne semblez pas en être à en voir votre réaction précédente. » expliqua alors Pénélope. Elle prit une seconde de réflexion. Elle ne voulait pas un jeu de hasard comme l'avait suggéré la fraudeuse. Pour le joueur expérimenté, il était facile de s'en affranchir. Un sourire invisible étira les traits de son visage avant qu'elle n'aille récupérer plusieurs sets de jeux de cartes. Sur une table à côté, elle les répartit en plusieurs petits tas avant de les mélanger un à un. « Le 21. Vous vous défierez à une partie de 21. ». Plus que du hasard, ce jeu était un ensemble de probabilité. Qui plus est, il s'agissait d'un jeu sur lequel il était commun de parier quelque chose, généralement de l'argent pour la raison qu'il se jouait majoritairement dans les maisons de jeu. « Je rappelle les règles pour ceux qui les ignorent ou les ont oubliés. » commença-t-elle les explications en rassemblant les tas, continuant à les mélanger à chaque fois qu'elle en unissait deux. « Un individu tiers distribue deux cartes à chacune. Les cartes vont d'une valeur de 1 à 11. Lorsque le jeu commence, chacune son tour dira si elle désire une carte supplémentaire et ce, jusqu'à ce qu'elle dise au croupier de s'arrêter, le but étant de se rapprocher le plus possible du score de vingt-et-un. Mais si la valeur des cartes dépasse vingt-et-un, alors la joueuse est déclarée perdante. ». Pénélope marqua une pause, le temps de rassembler l'ensemble des cartes et les poser sur la table qu'elle avait rapprochée. « Sachant que si c'est le cas de chacune, vous serez deux à être considérée comme perdante. La partie se jouera sans le croupier puisque le pari concerne seulement vous deux, et se fera en cinq sets gagnants. Celle qui subira une défaite totale, en plus de devoir effectuer le défi que la gagnante donnera, devra offrir ce qu'elle a de plus cher à ses yeux à l'autre. ». Elle distribua les cartes à chacune. « Et celle qui refuse le pari devra quand même effectuer le gage. ». Elle tourna le visage vers l'impétueuse. « C'est à vous de commencer. Alors ? »
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Post VIII | Mots 1379 | Pénélope propose de jouer à un Blackjack plutôt qu'au Motus en fait, tout simplement. J'ai un peu arrangé les règles pour que ce soit plus simple si vous connaissez pas x). Et du coup j'ai fais le premier tirage, ce qui donne :
- Zebou : 4 et 10 (soit 14)
- Wesphalou : 3 et 2 (soit 5)


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Ven 23 Juin 2023, 18:39



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Les Portes – Chapitre V

En groupe | Dastan


Rôle :


Fallait-il lui faire confiance ? Ludoric regretta de ne pas avoir emporté d’arme. Il aurait pu tenter d’en dissimuler une dans les plis de ses vêtements. Si le roux s’en prenait à lui, il devrait se battre à mains nues, ou trouver un objet qui pût servir de substitut à une lame. Aussitôt dans la pièce, il en chercha des yeux. L’agencement et l’ameublement de la salle le perturbèrent. Il avait entendu les domestiques dire que les soirées chez ce fameux Primaël avaient de quoi soulever les bonnes mœurs, mais il n’avait pas pensé que certains endroits fussent aménagés spécifiquement pour que les invités pussent s’adonner au plaisir de la chair. Son trouble atténué par les promesses de l’étranger, il repéra un vase. Brisé, ses éclats tranchants pourraient découper sa peau d’entailles rougeoyantes. Il dévisagea le roux, ce visage aux traits fins, soignés, si fluides qu’ils paraissaient sculptés dans de l’eau claire. Les drapés de sa toge enveloppaient une silhouette fine, mais qu’il devinait athlétique. Il releva les yeux vers les siens, deux orbes noisette du fond desquelles il ne parvenait pas à extraire quoi que ce fût. Cet homme constituait un mystère, et tout mystère méritait sa part de méfiance, aussi curieux fût-il.

Néanmoins, sans se formaliser du tutoiement, le de Tuorp enroula ses doigts autour de la poignée, et ferma la porte. Sa question – qui êtes-vous ? – méritait une réponse, une vraie réponse, pas une acrobatie qui visât à maintenir entre eux la discussion. Qu’il parlât, si telle était son intention. L’adolescent demeura muet, incertain quant à la posture à adopter. Il se sentait comme la proie face au prédateur : fallait-il demeurer immobile, prendre la fuite ou attaquer ? Debout, il hésita à céder à la requête de l’inconnu, avant d’amener lentement ses doigts à l’arrière de son crâne pour délasser le ruban. Il fit glisser le masque au bas de son visage, ses iris bronze toujours rivés sur son interlocuteur, puis il avança d’un pas, sans pour autant s’asseoir. Mille questions bourdonnaient dans sa tête ; mais son impression de marcher sur un fil le dissuadait de parler. Il avait peur qu’un mouvement de travers ne tranchât net l’équilibre précaire qui maintenait toute la dynamique de ce moment.

Il s’était attendu à tout, mais n’avait pas osé penser à ça. Il n’eut pas besoin de l’explication complète pour comprendre. Gustave de Tuorp avait toujours été un coureur de jupons. S’il était venu ici, il était évident qu’il avait eu plus d’une aventure. Un sourire amer déchira ses lèvres. Tu parles d’un père. Que son fils légitime aimât les hommes devait être une punition divine à la hauteur de ses frasques : là où il avait répandu sa semence aux quatre coins du monde et ainsi fait germer des bâtards dans la moindre contrée, Ludoric ne féconderait aucune femme. Elzibert, maintenant ce Narfien… Il se retint de hausser les épaules, mais c’était bien tout ce que lui inspirait cette deuxième annonce. La reconnaissance du d’Etamot l’avait blessée parce qu’elle avait suivi la révélation de son homosexualité et servit à le déshériter. Depuis, il n’avait plus rien à craindre. Il aurait pu exister des millions de fils illégitimes qu’il n’aurait pas été plus menacé par le fait qu’ils respirassent. Aux yeux de son père, il ne revêtait plus aucune importance. Avait-il seulement été peiné par sa fuite ? Le roux soupira, puis s’assit sur la couchette. La tension qui parcourait ses épaules s’était évanouie, au moins partiellement. Il était peu probable que l’étranger souhaitât sa mort – pas parce qu’ils étaient frères et qu’ils pouvaient ainsi devenir miraculeusement les meilleurs amis du monde, mais parce qu’il voulait en apprendre plus sur leur géniteur. Les macchabées préféraient le silence.

Il le détailla quelques instants ; la peine qu’il éprouvait pour lui-même se répercuta sur ce nouveau frère. Ils se découvraient dans une situation similaire ; orphelin de père comme de mère. Car il ne fallait pas compter sur Gustave pour remplir un rôle qu’il n’avait pas su tenir jusqu’au bout pour le fils qu’il avait vu naître, qu’il avait élevé et qu’il avait choyé. Il se frotta doucement le nez, sans trop savoir par où commencer. « Ce n’est rien. Je commence à avoir l’habitude. » Il haussa les épaules, avant d’esquisser un sourire désolé. Fallait-il pour autant lui raconter toute la vérité ? Qu’avait-il à craindre ? Qu’un être de plus ne le jugeât pour sa sexualité ? Il avait bien compris que la politique narfienne n’était pas en faveur des homosexuels, mais il avait déjà essuyé le mépris et le rejet de son entourage. Surtout, il n’appartenait pas à cette terre. Pas encore, en tout cas. « Il n’est pas venu parce qu’il a choisi de rester à Lieugro, sous le règne de Merlin d’Uobmab. » Il marqua une pause. « Je pense qu’il se fiche de savoir qui est à la tête du royaume. » Cela changeait-il quelque chose à sa vie ? Un Roi ou un autre… Sans sa dévotion à Placide et, conséquemment, à Lieugro, Ludoric aurait peut-être eu la même réaction. Tant qu’il pouvait réaliser son rêve d’intégrer l’armée et d’y monter les échelons… « Malheureusement, je pense qu’il ne faisait pas grand cas de ta mère non plus… Il y a eu et il y a plus de femmes que je ne peux en compter sur mes deux mains. » Ses prunelles le scrutèrent, à l’affût de sa réaction. « Je ne sais pas s’il savait qu’elle était enceinte. Il ne m’en a jamais parlé. J’imagine que c’était juste une aventure sans lendemain. Je suis désolé. Mon père n’est pas… disons que ce n’est pas le genre de père que j’aurais voulu avoir. » acheva-t-il, avant de baisser les yeux et de s’humecter les lèvres. « C’est en partie pour ça que j’ai quitté Lieugro. » La cassure, récente, demeurait douloureuse. Il déglutit et releva la tête. « En définitive, c’est plutôt moi qui suis navré de t’annoncer ça comme ça. »



Message X – 999 mots




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Ammon Bethralas
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Image par Philip Sh

Les portes V


Rôle :


Ces entrevues placées sous le sceau du secret avaient toujours cette saveur si singulière comme la Toute Première Fois. Le frisson de l’interdit de ces réunions clandestines conservait toujours ce piquant si particulier à mi-chemin entre l’insolite et l’inattendu. La culpabilité d’abord, dégradante, avilissante, cédait aussitôt le pas à une anxiété entière, totale et sans réserve à mesure que la réflexion du fautif envisageait les retombées et implications de la connaissance de son infamie.

Dans ces circonstances, l’hypocrisie et les faux-semblants s’estompaient au profit du réel et des enjeux pour éviter que l’odieux petit secret ne s’ébruite auprès des oreilles traînantes et ne se fraye un chemin jusqu’aux lèvres un peu trop volubiles. Si l’écrasante majorité des âmes pécheresses privilégiaient la voie de la négociation pour éviter l’opprobre public, d’autres leur préféraient des voies bien plus expéditives. La prise de conscience froide et rationnelle des variables et scénarios potentiels imprimait le rythme d’action du meurtrier se sachant sur la sellette. Lorsqu’un prédateur se sent acculé par son environnement, le caractère imprévisible de son comportement rend toute anticipation à son encontre obsolète. Teinté d’une lueur de folie dans le regard, l’instinct du tueur évince toute perspective de compromis. Du haut de ses quinze ans, Adolphe d’Epilut avait beau avoir un sacré palmarès de victimes à son actif, il n’en restait pas moins qu’un adolescent immature avec un surplus d’assurance bien trop insolente pour ne pas tenter de se débarrasser de tout importun qui entraverait sa marche macabre. Comme escompté, l'impudent freluquet ne manqua pas à l’appel funeste. Galvanisé d’une audace sans limite, la résolution sombre et sans équivoque  du « Boucher » teintant ses pupilles, le fil de sa lame zébra la toge du d’Epilut dans un bruit étouffé en infligeant une longue estafilade sur son flanc. La blessure superficielle macula le tissu écarlate de l’habit du Religieux avant que son neveu ne lâche sa prise sur son arme ensanglanté à l’instant même où il ôta le mascaron révélant l’identité du maître chanteur.

Un sourire narquaois marbra les traits de l’Ecclésiastique alors même qu’il reprenait contenance en se relevant avec autorité. Adolphe croyait t’il seulement pouvoir se donner l’illusion vaine de faire chanceler un homme de son calibre avec une offensive si puérile? Un monde séparait le tourment des femmes hurlant à la mort telles des agneaux devant l’abattoir sacrificiel de celui d’une tentative de meurtre contre un homme aussi avisé et réfléchi que le Grand Prêtre. Rares étaient ceux qui avaient osé intenter à l’intégrité physique du Pontife au fil des années, plus rares encore étaient ceux qui n’avaient pas succombé à d’atroces souffrances pour s’être permis le luxe d'une telle offense. Force était de constater qu’il allait devoir faire entorse à ces principes pour ce poulain tumultueux. Après tout, Gaspard avait autant à cœur de resserrer les liens familiaux avec son neveu que de délacer de manière inversement proportionnelle les pantalons des garçons confiés à son saint patronage.

« Après toutes ces années, le moment est venu de jouer cartes sur table Adolphe. » lança t’il en guise de préambule.

« Croyais tu vraiment n’avoir bénéficié d’aucune forme de complicité pendant toutes ces années ? Pensais tu seulement qu’il était si simple d’essaimer les corps sans être inquiété d’aucune façon ? Seul un sot pourrait prétendre à de telles absurdités. »

« Tout comme celle d’avoir la vantardise de vouloir me faire la peau d’ailleurs. Tu présumes un peu trop à la hâte. Tu as visiblement hérité ce trait là de ta mère. » renchérit t’il en allant au contact de l’adolescent avant de plaquer soudainement sa main moite contre sa trachée.

Séparé de son arme de prédilection, les menaces ouvertes du jeune gringalet tenait davantage de l’embarras que d’un danger manifeste. Sa force d’adolescent était loin d’égaler celle que la musculature d’un homme dans la force de l’âge prodiguait au patriarche religieux.  

« Oh bien sûr, j’ai une connaissance aiguë de l’éventail de tes talents et je me félicite encore d’avoir pu contribuer à leur essor. Seulement, je crois que tu n’as pas la moindre idée de l’étendue de ceux d’un homme de mon statut. Je pourrais t’expliquer de manière approfondie que tu devrais faire une croix sur ton entrée dans l’Armée si tu décidais de passer à l’acte ou encore que tu serais recherché par les plus hautes instances de Narfas et que tu ne pourrais plus passer le plus clair de ton temps entre les jupes de ta mère mais tu n’es pas ce genre d’imbécile Adolphe. »

L’homme d’Église devisa le jeune homme et eut une pensée pour la catin qui s’était déchiré le périnée pour mettre au monde une telle engeance. Bien qu’il eut mobilisé tous les services de l’Église pendant de longs mois pour mettre au jour l’identité de celui qui s’était soulagé entre ses cuisses, les tentatives du Prêtre s’étaient invariablement soldés par des échecs cuisants. Quel qu’il fut, Adolphe avait vraisemblablement hérité des gênes viciés de ses deux géniteurs. Le jeune adolescent était la prunelle des yeux de sa chère et tendre et mère. Que ferait t’elle si elle venait à apprendre le sadisme et la sauvagerie de sa progéniture ? La « femme la plus puissante du royaume » ne pourrait couvrir les atrocités accablantes et les débordements monstrueux de son fils adoré, dusse t’elle implorer la charité et l’indulgence de Balthazar en le contentant jusqu’à la fin des jours de son avidité sexuelle encombrante. Gaspard exulta intérieurement en songeant aux contours de sa future collaboration avec Tamara. Obligée de ravaler sa fierté et d''accepter sans détour les conditions du Saint-Père pour le bien-être de son meurtrier de fils. Adolphe lui avait donné l’opportunité de pouvoir enfin la tenir entre ses serres et il ne la laisserait échapper à son emprise pour rien au monde. Pour lui aussi, elle finirait par ployer le genou et incliner la tête pour son bon plaisir.

« Je ne t’ai pas convoqué ici pour te faire chanter allègrement sur tes actes passés. Pas après que je les ais couvert au plus niveau pendant toutes ces années et que j’ai intercédé auprès des autorités pour faire disparaître les preuves de tes forfaits. Tu vaux bien mieux que cela Adolphe, beaucoup plus que cela. »

S’il avait une connaissance poussée des inclinaisons sanguinaires de son neveu, le complexe d’Oedipe du petit protégé de Tamara était notoire. L’empalement des victimes se faisait l’écho des rites de pénétration, Adolphe avait vraisemblablement des soucis d’ordre maternel à régler avec la cheffe des armées. Certains journaux à grand tirage stipulaient que les victimes avaient été dépouillé de leurs effets personnels que le meurtrier avait subtilisé tels des trophées comptabilisant chacune de ses victoires. Les fétiches du « Boucher » étaient diverses et variées, allant du sous-vêtement souillé à des gri-gri, bijoux et même des objets du quotidien en souvenir des femmes qu'il avait supplicié. Combien en avait t’il usurpé ? Ou les conservait t’il ? Pour quel usage ? Est-ce qu’il s’aventurait jusqu’à aller dérober la lingerie de sa mère pour la renifler copieusement en faisant accuser le Grand Prêtre lorsqu'il était mis devant le fait accompli ?

« Nous avons des intérêts mutuels convergents Adolphe. Je sais fort bien que tu te destines à rejoindre les rangs des Armées de Narfas. Seulement tu dois devenir un Homme pour accéder à ce rôle et moi seul suis capable de t’en conférer la qualité. »

Quelle idée saugrenue de vouloir perdre la source même de la rage sourde à l’origine du massacre de toutes ses femmes. Pensait t’il vraiment qu’il susciterait l’horreur sur les rétines de ses victimes avec une voix de châtré tout en ondulant sa lame devant leur joli minois ? Perdre sa virilité, c’était renoncer à ce qui faisait de lui le mâle Alpha qu’il était si désireux d’incarner auprès des victimes.

« Je peux naturellement contribuer à tes projets et faire en sorte que tu conserves ce qui te définit, ce qui t’a façonné pendant de si longues années, la source même de ton pouvoir. » dit t’il dans une allusion à peine déguisée pour l’entrejambe du D’Epilut.

« Je nourris de grands desseins pour notre collaboration. La concrétisation de tes objectifs sert également les miens. » lança t’il avec emphase en se pinçant pour éviter de rire en imaginant le timbre nasillard de son neveu émasculé.  

« Seulement et tu le comprendras aisément, j’ai besoin d’un gage de bonne foi de ta part pour sceller notre coopération. Je veux que tu fasses ce que tu sais faire de mieux. Ce soir, je veux que tu pourfendes le cœur de Wesphaline de Narfas. En seras tu seulement capable ? Une Reine n’est pas une catin dont tu pourras disposer à ta seule volonté. C’est une bête féroce, sauvage, rétive et indomptable mais le succès que tu en retireras n’est t’il pas d’autant plus grand ? Le plaisir n’en sera t’il pas décuplé ? Elle qui nie jusqu’à ton existence même, elle pour qui tu n’es rien, un adolescent infantile en pleine puberté à peine capable de maîtriser ses émotions, un homme de surcroît, coupable par essence de tous les crimes perpétrés dans ce Royaume ? C’est un défi, je le reconnais mais tes talents uniques sont à la mesure de son titre. Tu pourrais passer à la postérité en te rendant l’auteur d’une telle action .»

L’Ecclésiastique récupéra la lame salie de son propre sang que son neveu avait malgré lui laissé échapper avant d’en porter le fil jusqu’à sa langue pour le goûter.

« Ta mère sera sans doute bien trop occupée ce soir pour contrarier nos plans. Alors Adolphe ou devrais-je dire « L’Éventreur de Narfas », prêt à œuvrer en famille ou préfères tu rester un loup solitaire ? »

Avait t’il seulement le choix ? Songea le Pontife en fourrant la lame dans l'un des plis de sa toge.

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