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 [RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue

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Andrea
~ Orine ~ Niveau I ~

~ Orine ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 207
◈ YinYanisé(e) le : 31/10/2020
◈ Activité : Andrea : Harpe & Tatouages | Natsu : Danse des épées
Andrea
Dim 28 Fév 2021, 19:50


[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 3 Tipa
Ægeri
Aylivæ & Andrea




🔞

Ses mains impatientes sont brûlantes en se promenant sur moi. Une légère vapeur s'élève au dessus de ma peau pendant quelques secondes quand elle s'attarde longuement à certains endroits. C'est comme si je fondais comme le glaçon qui m'a précédé, je sais que je connaîtrais le même sort. Curieusement, cette pensée me réjouit. Mon esprit est enivré par la jeune femme et je n'arrive pas à trouver un seul inconvénient à l'idée de disparaître pour elle.
Chacune de ses caresses marque mon épiderme, je sens ma peau résonner comme la surface tendue d'un tambour à la moindre sollicitation de ses doigts. Comme un papillon qui se hâte près d'une flamme, je réponds avec une ardeur croissante à l'ondulation de ses hanches en cherchant à la satisfaire partout à la fois. Elle est exigeante mais mon désir de lui plaire l'est tout autant et je m'exécute avec une hardiesse que je ne soupçonnais pas chez moi. Je suis attentif à la façon dont elle frissonne, à la tonalité de sa voix, aux poils qui se dressent sur sa peau quand je l'effleure. C'est comme si tous mes sens travaillaient de concert pour chercher à percer les secrets de son corps qui la feront gémir. Ma bouche est elle-même bien trop occupée pour vocaliser l'appréciation de mon propre plaisir. J'ai la langue à vif, éraflée par les myriades de petites écailles qui scintillent tels des diamants sur elle mais peu m'importe.
La patience qui me caractérise se délite comme neige au soleil à son contact. Qu'attend-t-elle pour me dévorer ? Je suis à elle aussi sûrement que les étoiles au ciel, que les végétaux à la terre. Est-ce que je ne lui suffit pas ? Le doute m'étreint douloureusement le coeur. Non. Je la sens aussi impatiente que je ne le suis. Je ne vois qu'une explication. Elle joue avec moi, taquinant mes sens avec une cruauté délicieuse.
Comme si elle avait lu dans mes pensées, elle s'active sur moi et je me laisse faire volontiers, laissant mon buste basculer en arrière jusqu'au dossier de la chaise. Bien que sensibles et gonflées de leur labeur, mes lèvres sont encore avides de goûter la brune, de découvrir chaque centimètre qui se cache encore sous ce qu'il reste de sa robe de sorte que pas une parcelle de son corps n'échappe à ma vigilance. Pour me retenir, je laisse mon regard errer sur le dôme bleuté qui nous entoure. Tout mon corps est douloureusement conscient des mains et de la bouche de la jeune femme mais je demeure fasciné par le foisonnement de vie des fonds marins. Les poissons frôlent la paroi dans une course nerveuse pour échapper à quelque prédateur invisible. Comme en écho à la valse de nos caresses, les flots bouillonnent autour de nous et des torrents de bulles lèchent le dôme comme pour y chercher une anfractuosité dans laquelle se glisser pour nous engloutir. De l'autre côté, la large queue d'une baleine claque contre la bulle et la vibration résonné jusque dans mon coeur. Je frissonne et reporte mon attention sur la brune. Son expression me terrifie et je lâche un cri étranglé quand elle me mord sauvagement jusqu'à en arracher un morceau de chair. Elle me maintient en place mais c'est inutile. Tout comme le pouce, il n'y a pas de douleur et son air gourmand attise mon désir. Je glisse une main jusqu'à sa nuque pour l'attirer à nouveau vers moi. Je me sens comme une fleur besognée par une redoutable abeille. Aspiré par son corps voluptueux, ma conscience ne tient plus qu'à un fil. Mes terminaisons nerveuses sont enflammées et je réponds avec empressement à ses baisers.
Je ne veux plus attendre et j'acquiesce avec empressement, les yeux mi-clos. «Oui. Je vous appartiens.» Soufflais-je doucement comme si parler trop fort risquait de percer le dôme. Mes mains remontent jusqu'à son visage avant de glisser dans ses cheveux pour réduire l'écart déjà mince entre nous. Sa respiration chatouille ma peau et je sens la chaleur qui émane d'elle comme si j'étais soudainement trop proche du soleil. Comme un secret, je lui murmure mon nom. Pas celui que je donne généralement car il me paraîtrait presque déplacé qu'elle n'utilise pas le surnom intime que je préfère à mon prénom. «Oui. Oui je le promet.» Je lui aurais promis n'importe quoi. Non pas pour qu'elle soit mienne car elle avait déjà ses griffes implantées dans mon coeur. Elle pouvait partir là, tout de suite et me délaisser sans se retourner. J'étais déjà à elle. «Qui êtes-vous ? Quel est votre nom ?» Peut-être n'existait-elle que dans mes fantasmes ? J'agrémentais chaque question d'un nouveau baiser, sur sa clavicule, son épaule comme s'il m'était intolérable de passer trop de temps sans la toucher à nouveau, comme si j'avais peur que tel un rêve intangible, elle disparaisse soudainement si je ne la retenais pas.
Je plongeais mon regard dans ses iris nébuleuses en quête d'approbation avant de laisser glisser timidement la bretelle qui retenait encore la robe. Mon autre main accompagna la chute du tissu jusqu'à la naissance de ses fesses où mes doigts exercèrent une telle pression que des gouttes s'en échappèrent. Je ne savais pas combien de temps mon corps tiendrait encore avant de s'évaporer. Craignant de ne pas pouvoir la savourer toute entière avant ça, je plaçais mes mains sous ses cuisses et la plaçait d'un mouvement vif sur le rebord de la table. Je m'emparais ensuite de la bouteille de champagne et ployait mon poignet pour laisser un mince filet se renverser sur elle. L'alcool doré crépitait en ruisselant le long de ses jambes. «Oops.» Fis-je sur un ton faussement contrit. Je passais ma langue sur mes lèvres et m'agenouillais devant elle. Je relevais mon visage vers elle et esquissais un léger sourire de défi. «Mon plus cher désir est de vous combler. Laissez-moi faire ça puis buvez-moi. Je ne désire rien d'autre.» Puis sans attendre, j'écartais ses jambes avec la même délicatesse que si je m'occupais de fleurs fragiles dans notre jardin et me penchais pour parsemer son mollet de baisers. Je plaçais ensuite sa jambe sur mon épaule pour obtenir un meilleur accès à l'intérieur de sa cuisse. Le champagne s'imprimait en moi à chaque passage de langue, sur mes lèvres inquisitrices, se mêlant à ma peau fluide. Elle s'enivrerait de moi. Je m'assurerais que ce soit mon nom qu'elle réclame la prochaine fois. J'imaginais que ma bouche traçait des dessins sur sa peau comme je le faisais dans mes carnets. Sur ce côté, une pluie de pétales roses qui entamaient leur lente chute depuis l'arbre encore inexploré. De l'autre, les yeux curieux de quelque animal à la silhouette floue scrutaient mon avancée. Je la goûtais enfin comme un trésor sucré. Je plaquais mes mains sur le bas de son dos autant pour me donner un point d'ancrage que pour accompagner ses mouvements. Comme un aveugle, je laissais les variations de sa respiration guider le tracé de ma langue. Je voulais imprimer mon souvenir dans son corps de la même manière qu'elle se gravait en moi.

Message II | 1255 mots

Je sais honnêtement pas dans quel état je vais récupérer ce perso à mon réveil. Enfin si j'ai une petite idée quand même /sbamm (un fan qui montera un autel à la gloire d'Aylivæ à Maëlith oops).
Oh et du coup il lui a donné son surnom Haru qu'il donne qu'aux intimes du coup nastae


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Happy St Valentin  nastae:

Merci Jil  [RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 3 009 :
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Invité
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Lun 01 Mar 2021, 10:29



Les sens qui gouvernent



Alangui contre un banc de pierre, tu laisses ton esprit s’égarer aux quatre vents. Pas une pensée, pourtant, ne vient troubler ta quiétude. Des impressions fugaces viennent chatouiller d’un conscience, dans l’attente d’une réaction qui ne vient pas. La vapeur qui, d’une invisible caresse, s’unit à tes membres, et donne naissance à des perles de sel. La fermeté du marbre sous tes fesses. Le clapotis de l’eau, qui, d’un remous, s’intensifie ou s’éteint, éprouvant l’indifférence de la surface. La tranquillité, surtout. Tu ne saurais dire depuis combien de temps tu t’oublies ainsi, à demi immergé dans le bassin, ni de quelle façon tu t’es retrouvé en ces lieux ; te questionner te semble d’ailleurs futile. Le monde a disparu, et de son absence, tu tires une sérénité royale. Distraitement, ton regard suit des volutes blanches. Nées de la chaleur, elles s’élèvent en silence, au hasard de leurs motifs volatiles. Au plafond, des tentures se gonflent d’humidité, s’arrondissant comme des chairs de femme. Entre les plis carmins, tu devines des froissements familiers. L’un d’eux te remémore les draps de Magnolia, et sa tête échevelée, au matin. Un autre t’évoque la couche de ton dernier client, et la sueur que tu y as laissée. Pris par le tourbillon de ta mémoire, tu reposes mollement, les yeux mi-clos. Depuis la droite de la pièce, un rayon de soleil jette sa lumière sur les bains. Un plateau de cuivre, débordant de douceurs, attend non loin de toi : tu ne sais même plus où tu l’as trouvé. N’a-t-il pas toujours été là ? Et ces images qui te viennent, avec le naturel d’un souvenir, ne sont-elles pas le fruit de ton imaginaire ? N’as-tu pas toujours été là ?

Soudain, une silhouette vient envahir ton champ de vision. Engourdi par l’oisiveté, tu n’inities pas le moindre geste. Tranquillement, ton regard épouse la fraîcheur de ses traits. S’ils te sont étrangers, tu en apprécies le tracé. Posée comme une fleur, sa bouche prend la couleur d’une pêche au retour des beaux jours. En a-t-elle l’arôme ? Au-dessus de cette composition végétale, un promontoire aquilin affiche son élégance. Rondeur et finesse se disputent la propriété de ses joues. Tes iris remontent ensuite vers les siens. Qu’ont-elles à raconter, ces perles célestes où couve un éclat de malice ? Avant que de découvrir la réponse, tu observes le blond solaire de sa chevelure. Entravées par un élastique, des mèches se montrent dissidentes. Ne pourrais-tu pas les libérer, et en profiter pour y plonger les mains ? Toutefois, il ne t’en laisse pas l’occasion. Une datte tourne entre ses phalanges, et, d’un élan joueur, il l’approche, puis la dérobe. Alors, des sentiments s’entrechoquent. La frustration, la curiosité, une pointe de colère. Heureusement, il ne laisse pas cette laideur s’installer en toi. Avec une certaine impatience, il grimpe sur toi, joignant vos lèvres. La satisfaction te prend. Accroché aux ondulations de sa langue, tu ne savoures pas seulement le sucre du fruit. Un frémissement remonte le long de tes écailles ; la chaleur de sa peau se diffuse dans chacune d’entre elles. Du fond de tes entrailles, une faim s’élève. Tu en veux davantage. Un questionnement te chatouille. S’il venait à l’Orchidée, quel genre de client serait-il ? Exigerait-il le confort de l’intimité, ou les délices d’une aventure à plusieurs ? Préférerait-il une histoire d’une nuit, ou demanderait-il à te revoir ? Aime-t-il danser ?

D’humeur à profiter de toutes les opportunités, tu interromps un instant votre étreinte. Ton index se pose sur ses lèvres ; tu ne veux pas entendre le moindre mot. Tes prunelles caressent la ligne de son torse, s’aventurant vers son bassin. En chemin, un détail retient ton attention. Autour de ton nombril, quelques écailles ont subi une métamorphose des plus étonnantes. Amusé, tu en détaches quelques-unes, et tu les glisses entre les lippes de ton cavalier. Avant que le chocolat ne fonde, tu vous lies à nouveau. Tes mains s’accrochent tendrement à sa nuque. Piégé entre l’inconnu et le marbre, un afflux de sang colore tes pommettes. Existe-t-il une façon plus délicieuse d’embrasser quelqu’un ? Cela, pourtant, ne te suffit pas. D’un geste presque brutal, tu rejettes sa tête en arrière. Née de ton imaginaire, une courbe de glaïeuls s’épanouit contre sa gorge. Avec enthousiasme, tu goûtes les pétales pastels. Emporté par tes envies, tu engloutis lentement les végétaux. Sitôt que l’un d’eux disparaît, tu déposes un baiser dans le cou de l’autre. Parfois, tu traces des motifs autour d’une fleur, jouant avec sa patience. Tu apprécies sentir la tension qui s’accentue dans ses muscles, et le relâchement qui, seulement lorsque tu le décides, s’opère. Le jeu te demande une concentration intense : tu ne veux manquer aucune des sensations du blond. De leur propre volonté, tes doigts se glissent dans ses cheveux, cherchant un point d’ancrage. Sans te presser, tu arrives cependant à la dernière. Alors que tu la dévores, tu rends à la toison d'or sa liberté. Un parfum de sucre s’en dégage. Est-elle comestible, elle aussi ? Une mèche te caresse le visage. Doucement, tu reviens vers l’origine de tes pulsions. Ta bouche, la sienne, et vos corps qui se touchent. Ne pourriez-vous pas rester enlacés ainsi pour toujours ?

875 mots

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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

~ Ygdraë ~ Niveau II ~
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Astriid
Lun 01 Mar 2021, 22:51

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Neru
Aariel & Grendel




Le ciel du chapiteau est chargé de lourds nuages rougeâtres zébrés d'éclairs noirs. Un temps apocalyptique qui convient aux sinistres sentiments qui frémissent dans mon ventre. Je jette un dernier regard au miroir rectangulaire dans les coulisses. Je suis telle que je l'ai toujours rêvé. Belle et terrifiante. L'horrible petit morceau de chair difforme a troqué son apparence de monstre pour une enveloppe plus désirable et socialement acceptable. Il n'y a plus de moqueries sur mon physique disgracieux désormais. Impossible de deviner à quel peuple je suis rattachée, je n'ai rien d'une Fae. C'est parfait ainsi. Je ne veux rien à voir avec ces idiotes ailées qui m'ont abandonnée quand j'avais le plus besoin d'aide. Je n'ai plus besoin d'elles à présent. La faible petite Grendel qui faisait pitié et suscitait le dégoût n'est plus. Je suis unique comme je l'ai toujours désiré. Ne gâchez pas mon plaisir, je ne vous en donne pas la permission. C'est moi qui donnerai le ton.
Un orchestre invisible tonne à mon arrivée dans le rond de lumière. Mon visage est figé dans une crème d'albâtre qui me donne l'apparence d'un spectre ; mon sourire se tord jusqu'à mon front en une grimace perpétuelle. Sous mes sourcils arqués dessinés au crayon, mes yeux glacés se promènent avec dédain sur le public disposé en demi-lune face à moi. Un sentiment de supériorité m'envahit à la vue de ces morpions aux visages cachés dans l'ombre. Ils me répugnent et me donnent des envies de meurtre. Je serre les poings si fort que mes ongles me mordent la peau. Plus tard. Je me murmure cette promesse silencieusement comme un mantra. La musique s'éteint progressivement et le public salue mon entrée. Je fronce les sourcils. Je n'aime pas le bruit hypocrite de leurs applaudissements mais je sais qu'ils se tairont le moment venu.
Je m'accroupis soudain et penche la tête sur le côté. Le silence s'installe doucement pour laisser place à une attente presque palpable. Je prends mon temps pour parcourir le public des yeux. Un sourire laissant apparaître mes dents s'esquisse sur mes lèvres peintes en rouge sang. D'une voix basse et grinçante mais qui résonne avec clarté jusqu'au plafond, je les questionne : «Alors... Qui a été un vilain garçon ?» Un gloussement de petite fille m'échappa. Je m'amusais terriblement.
J'arrête mon regard sur un jeune homme. Cible verrouillée. Je me relève d'un bond et pointe mon doigt vers lui. «Clac !» Une pluie de confettis recouvre mon cobaye. Je courbe mon index comme un crochet et lui fait signe de descendre jusqu'à moi avec une expression avide. La patience n'est pas mon fort et je décide qu'il n'arrive pas assez rapidement. Je m'avance pour l'attraper brusquement par le col et le traîne jusqu'au centre de la piste sablée. J'étais presque aussi grande que lui avec mes talons. Il y avait encore des confettis dans ses cheveux, ça lui donnait un air de petit garçon. Ça me plaisait. Mes traits s'adoucirent et je plaquais mes paumes sur ses joues. Sans attendre de réaction de sa part, j'avance son visage vers moi et lui colle un énorme baiser sur le front. En le relâchant, je vois une grande trace vermeille bavant sur son front. J'éclate de rire et l'essuie avec mon pouce avant de tapoter sa joue avec bienveillance. «On ne va pas s'ennuyer mon agneau.» Lui promis-je.
Une pomme d'amour apparaît entre mes deux doigts. Je caresse le menton du brun pour l'inviter à ouvrir la bouche et lui fourre immédiatement la friandise enrobée de sirop écarlate dans le bec. «Cadeau.» Dis-je simplement. Je tire alors sur le col de sa chemise. «J'enlèverai ça si j'étais toi.» Le tissu risquait de frotter et d'irriter sa peau mais surtout, c'était un spectacle. Le public voudrait voir les cordes mordre sa peau de jeune éphèbe, les petits pervers. J'ajoute en tapant du pied. «Dépêches-toi allons... Comment t'appelles-tu petit chanceux ? Présente-toi au public et salue-les !» Il fallait toujours tout leur expliquer, c'était fatiguant. «Bien, il va falloir que tu me fasses confiance mon agneau.» Je lève le doigt vers le haut du chapiteau pour l'inviter à admirer l'armature métallique qui scintille au dessus de nous. À mon signal, des cordes se déroulent jusqu'au sol comme des couleuvres de cuir et de chanvre. Excitée, je frappe dans mes mains comme une enfant. «Approche approche, n'aies pas peur.» Je sors un ruban noir de ma ceinture et passe derrière mon pantin pour lui bander les yeux. Je lui murmure à l'oreille. «C'est plus rigolo comme ça. Je veux que tu te concentre sur ma voix et sur les sensations. Oublie le reste.» Je le guide finalement pour le placer sous les cordes. Je m'empare d'une corde en chanvre rouge et en passe l'extrémité sur la nuque d'Aariel. Doucement, je la laisse retomber sur son épaule et m'amuse de la manière dont sa peau réagit à son contact. Je dessine des vagues le long de son dos puis me rapproche. «Donne-moi tes mains.» J'entrave ses poignets dans son dos. Le spectacle peut commencer.

Message I | 912 mots

Du coup j'ai prévu un shibari en suspension (Soit un Sakasa Tsuri où il aurait la tête en bas soit un Tanuki Shibari où il serait suspendu par les poignets et les chevilles, je sais pas si t'as une préférence o/)
Wakiya, si tu veux venir faire un tour dans le rêve pour assister Grendel à saucissonner Aariel, ça me pose aucun problème nastae
Pour les Génies:

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Maximilien Eraël
~ Humain ~ Niveau III ~

~ Humain ~ Niveau III ~
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◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Maximilien Eraël
Mar 02 Mar 2021, 01:19

Le Rêve - Ægeri

wagamama ‘Bowl to Soul’ backgrounds par Sylvain Sarrailh

Ce RP aborde des thèmes adultes et pourrait heurter
la sensibilité de certains lecteurs
- hum, je l'ai perdu en route ._.

Bon Appétit | Katy Perry, Migos
Savourant juste le délicieux mélange des lèvres à la crème de la Sùlfr, Maximilien n'opposa guère de résistance lorsqu'elle l'emporta avec elle dans sa chute, la surprise n'aidant que peu à réagir de toute façon. La moitié des aliments embarqués sans ménagements dans le mouvement, c'était un véritable bordel à présent sur la nappe pourtant joliment étendue. Dans sa nouvelle position, à moitié allongé sur Léto, le Kaahi se retrouva avec une vue imprenable sur la poitrine dénudée de cette dernière. La vision du corps parfaitement sculpté dans le marbre lisse. Comment s'étaient-ils mutuellement retrouvés à moitié nu en moins de temps qu'il n'en fallait pour le demander ? C'est à peine s'il se posa la question. Étrangement, aujourd'hui, même ce qui pouvait n'avoir aucun sens en trouvait dans un simple "parce que". Son regard remonta jusqu'à ses lèvres où il s'attarda à nouveau avant de trouver ses yeux vairons, jusqu'à ce qu'un mouvement n'attire son attention bien plus en bas. Un rictus se glissa à la commissure de ses lèvres en voyant la tartine se promener lascivement sur la nudité de son épiderme entachée. Retrouvant le contact des iris bicolore de la peintre, c'est avec une patience plus ou moins bien maîtrisée qu'il fût en attente du destin réservé à ce morceau de pain. Il ne lui fut pas bien difficile de deviner les intentions de sa partenaire lorsqu'elle se penchât vers lui, le toast entre les dents. Aussi combla-t-il doucement la distance les séparant, passant une main sur sa hanche qui glissât jusqu'au creux de ses reins avant d'y faire courir ses doigts sur la ligne de son dos. Alors qu'il se fût rapproché juste assez pour que leur lèvres ne fasse que se frôler, contrastant durement avec le baiser précédent quoi qu'il fût plus impulsif, il mordit à son tour dans la nourriture, dissociant la part en deux avant de se redresser légèrement. Le Kaahi ferma quelques instants les yeux, laissant ainsi ses sens tactiles profiter pleinement des caresses offertes par sa partenaire à l'égal de ses papilles qui se régalaient de la bouchée, résultant un délicieux frisson qui filât le long de sa colonne vertébrale et remontât jusqu'aux bout de ses plumes.

Lorsque la Sùlfr cessa ses caresses pour retrouver le contact du sol, Maximilien en fut triste. Aussi, comme une continuité de ce qu'elle avait initiée puis abandonnée, se mit-il à dessiner le trait de ses hanches pour trouver la ligne de ses seins. Effleurant sa peau de la pulpe de ses lèvres, il y suivait un parcours parallèle de son nombril au galbe de son cou. C'était curieux. Il avait sincèrement l'impression de redécouvrir le corps de la Souriante, le voir et le sentir d'une manière toute autre que ce soir à Avalon. Il s'arrêta néanmoins dans son exploration tandis que la peintre se vît couvrir de nuances de couleurs. Ce fût plus comme le ressenti qu'il venait de se passer quelque chose avant de le sentir réellement, ses lèvres trouvant l'un de ces dessins aromatisés. Ses iris vinrent à la rencontre de celle passée d'artiste peintre à œuvre picturale. Puis un sourire étira ses lèvres suite à la lueur brillante qu'il y discernât et à l'injonction qui lui fût donnée. Elle n'eût d'ailleurs pas à se répéter alors qu'elle s'offrît plus encore à ses lèvres gourmandes dont il débarrassa le trait coloré du pouce qu'il portât à sa bouche. Avocat. Avec plus de délice encore il reprit où il s'était arrêté, redescendant la courbe de sa nuque jusque son épaule afin de l'en débarrasser du dessin pour y déceler le raisin après l'avocat. Il en fut surprit. Il n'avait pas fait attention à cette deuxième couleur. Amusé de cette découverte, il fit courir ses lèvres sur le cou de Léto dans l'objectif de rejoindre l'autre moitié du panier de fruits. Là, il fit chemin inverse, partant de son épaule pour se nicher dans le creux de sa nuque où il profita du dernier morceau de la baie en mordant dedans et dans la chaire de la Sùlfr. Ce n'était plus tant une affaire de nourriture. La délectation qu'il avait à la "goûter" avec tant de volupté lui avait donné faim d'elle plus que de ses ornements de saveurs. Ce qu'il désirait c'était savourer son corps contre le sien. Il y avait pourtant quelque chose de grisant à cette situation qui l'empêchait d'y mettre un terme. Il approcha son visage du sien et scella leurs lèvres, s'invitant par-delà, avant de mordre sa lippe inférieur, comme y cueillant une framboise habilement cachée. Il n'en était rien. Il s'agissait simplement d'un amuse-bouche totalement gratuit avant la suite de la dégustation, jouant avec les mots où aucune précisions ne fût donnée quant à ce qui pouvait réellement être "croqué" pour dévorer un peu plus du corps de la Souriante. « Bon appétit. » fit-il alors dans un souffle perdu dans son cou. Ses mains précédent le chemin de la gourmandise, un sourire esquissa ses lèvres comme sa bouche glissa lentement vers sa poitrine tandis que les premières se dirigeaient déjà sur son bassin, se faufilant dans la chute de ses reins pour en accentuer la cambrure. Sur sa route il rencontra d'abord la saveur de l'orange qui surplombait son buste d'une crème de même couleur, avant de découvrir celui de la betterave - étonnant mariage qui fonctionnait pourtant à merveille - qui dessinait des petits cercles rose concentriques sur ses seins. Il s'y attarda, mordillant les tétons comme la cerise de gâteaux que l'on veut croquer avant même avoir goûté la pâtisserie. Lorsqu'il se décida à enfin abandonner cette partie du buffet, il redescendit lentement son abdomen absent de toute peinture et où seul le goût de sa peau et la sensation de sa respiration lui parvenait, jusqu'à atteindre une spirale rafraissante. Il mit quelques secondes à remettre une saveur sur ce qui touchait ses papilles. Du radis ? Probablement. Il le confirmait à moitié, l'autre moitié de son esprit perdu sur les courbes musclées des cuisses de la peintre, débarrassées de tout tissus dès l'instant où ses mains y descendirent. Et, avec autant de temps qu'il mit à dévorer cette parcelle de son corps, le Kaahi remonta une main dans l'entre-jambe de la Sùlfr. La pitance terminée, il fit planer quelques secondes un souffle chaud sur son bas-ventre, ses doigts se promenant avec langueur sur son pubis. Il restait bien d'autres parcelles à manger. Pouvait-on cependant appeler cela une pause digestive.
©gotheim pour epicode


Mots 1081


We were never welcome here ~ Night time or morning time, we're going strong

Don't you tell me what you think that I can be

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Wakiya
~ Orine ~ Niveau I ~

~ Orine ~ Niveau I ~
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◈ Âme(s) Soeur(s) : Monsieur Hibou ♥
Wakiya
Mar 02 Mar 2021, 16:12


(Je reprends l'entête de Bellone car wow nastae)

Neru

Avec Jun & Oriane

Un frisson parcourut son échine. Point une pique de plaisir coupable : un réel danger. Tétanisée sur place, Wakiya n’osa se retourner vers cet homme qui osait toucher ses cheveux et lui murmurer un semblant de menace. Plusieurs interrogations lui vinrent à l’esprit en une poignée de secondes : était-ce de sa faute, alors qu’elle était censée être seule et en sécurité ? Qui était-il ? Que lui voulait-il ? Pourquoi faisait-il ça ? Tout ce flux soudainement coupé par un rire léger, charmeur. À peine remise des récents événements, l’Orine trouvait cette désinvolture déplacée. Elle pivota enfin, découvrant une grande personne à l’aura écrasante et mystique. Ses épaules s’affaissèrent, comme pour se recroqueviller sur soi-même, un souhait de se soustraire à cette situation fort déplaisante. Il lui évoquait la méfiance jusqu’au moment où il mentionna son Art Divin, puis ses intentions sous-entendues. Wakiya ne sut quoi répliquer, bouche bée. Fort heureusement pour elle : elle ne sera pas la première, ni la dernière à avoir été troublé par les lubies de Jun Taiji.

Un clignement plus tard et les protagonistes se retrouvaient dans un lieu diamétralement différent. Familier pour l’un, inconnu pour l’autre. Mis à part suivre bêtement le brun, la Sunano ne savait pas quoi faire. Tout était distordu et nébuleux autour d’elle, rien ne semblait fondamentalement réel. Malgré tout, ces arabesques colorées lui rappelèrent les assauts frénétiques d’un peintre en transe. Si cet endroit était artificiel, son créateur devait être incroyable. Dans tous les cas, l’œuvre des Dieux lui apparaissait si magnifique.


" Où… Où sommes-nous ? " Curieusement, elle se sentait plus à l’aise ici et ses lèvres se déliaient avec plus de facilité.

Le singulier personnage se garda bien de lui répondre et se contenta de la guider. Il semblait maître ou habitué à ce genre d’escapade, ce qui la troubla d’autant plus.


" Des rêves ? " Répéta-t-elle naïvement.

Ils étaient en train de rêver ? Mais comment pouvait-elle s’en rendre compte ? C’était d’autant plus perturbant. Elle ne comprenait vraiment pas ce qu’il lui avait fait. Cependant, si ceci était un véritable rêve, alors l’occasion d’explorer son Art ne pouvait être manquée. Ce serait un affront pour une Orine digne de ce nom de s’en détourner.

Oriane ? Ce serait donc la première rêveuse ? Wakiya déglutit mais se refusa de perdre la trace de cet homme, au risque de se perdre à son tour. La présence des fils écarlates la rassura et lui donna envie de tous les suivre pour découvrir tous ces univers. Le champ de roses la stupéfia, la tentant de sentir chacune de ces fleurs. C’était un cocon magnifique et délicat. Le guide n’aurait même pas eu à lui intimer le silence qu’elle l’aurait respecté par principe. Il s’approcha d’elle à sa manière, ce qui figea l’Orine sur place. Ce devait être une manie difficile à adapter pour quiconque. La dénommée Oriane était jolie, son naturel lui évoquait une femme parfaitement en phase avec les courbes de son enveloppe charnelle. Celle-ci devait avoir le même âge que Wakiya à vue de nez, bien qu’incertaine. Elle se garda bien de croiser son regard, trop timide pour assumer une quelconque intrusion.

Religieusement, la Hanatsu respecta le souhait du brun. Néanmoins, sa déclaration vis-à-vis d’Oriane lui fit écarquiller les yeux. Et puis, il obtempéra. Devrais-je partir ? La brunette n’en savait strictement rien. Tout ce qu’elle comprenait, c’était sa propre fascination quant à l’exécution de ses gestes. L’idée de bander les yeux l’intrigua, ce devait être une approche plutôt intime ; elle n’en avait jamais eu la réflexion. Ce faux loup était vraiment une Orine ? Une artiste comme elle ? Petit à petit, les pièces du puzzle s’accolèrent et la vérité éclatait.


" C’est Neru… " Aussitôt, sa constatation se mut en un silence, cachant sa bouche pour ne plus affirmer de sottises ; elle chercha à éviter toute représailles en se détournant un peu plus.

Il fallait la comprendre : cette tradition ne s’exécutait pas à Maëlith et Wakiya avait toujours cru en un mythe depuis longtemps révolu. Pour une adepte du shibari, découvrir Neru représentait la quintessence de sa passion. C’est pourquoi l’apprentie ne put se désister, c’est pourquoi elle resta. Spectatrice.


~~~

Avec Aariel & Grendel

Malgré tout, les fameux fils évoqués plus tôt la tentèrent et une partie de son esprit vogua vers la tentation. C’était un rêve, elle pouvait être partout et nulle part à la fois. Ainsi, si Wakiya pouvait rester avec Jun et Oriane, elle était tout capable d’explorer d’autres mondes, sans rompre la moindre continuité.

La Sunano découvrit tout d’abord une musique entraînante, qui pourrait faire vibrer son âme d’enfant. Ici, il faisait sombre et elle se retrouvait assise aux côtés d’inconnus. En un cercle concentrique, ils se dévoilaient comme le public d’une scène bien éclairée. Des applaudissements accueillirent l’artiste, ravissante et désirable. De fil en aiguille, elle s’empara d’un jeune homme – aussi grand que le brun de tout à l’heure – et le fit presque tourner en bourrique. Sans comprendre comment, l’Orine se retrouva aussi sur scène, au même moment où les attaches chutèrent depuis le plafond du chapiteau. Une corde rougeâtre à la main, Wakiya en testa l’élasticité pendant que la maîtresse de cérémonie s’exécuta à restreindre son malheureux élu. Dans d’autres circonstances, l’Orine n’aurait pas toléré un tel écart de conduite vis-à-vis du consentement. En revanche, le soumis sembla se plier à corps et âme à l’exercice, ce qui lui redonna chaud au cœur.

Avec inconvenance, l’artiste du shibari se rapprocha de la rouquine et lui murmura une proposition, afin de ne pas détériorer le début de lien qui se créait entre eux.


" Si vous avez besoin d’assistance, je vous aiderai. " Ainsi énoncé avec des fibres entre les doigts, il n’y avait guère besoin d’un dessin.


1017 mots ~
Wakiya est dans plusieurs rêves à la fois, comme clonée, ce sera plus simple comme ça ♪
Vous pouvez la faire faire des actions pour que je ne vous retarde pas, je me contenterai de faire ses réactions et éventuellement des actions supplémentaires


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Mar 02 Mar 2021, 20:32


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Ægeri
Isahya et Aariel



Tout était parfait ! Le soleil brillait dans le ciel bleu d’Avalon. Aariel n’était pas certain qu’il s’agissait bien de la cité des Déchus mais il ne se posa jamais véritablement la question. Le Rêve avait l’ascendance. Il ne remarqua donc pas l’irrégularité de texture de certains bâtiments, ni le fait qu’il marchait étonnamment vite en comparaison de d’habitude. Ses pieds flottaient presque au-dessus des pavés et il ne ressentait aucune douleur, là où, en temps normal, il peinait à faire cent petits mètres. Il était, au contraire, totalement libre de ses mouvements et immensément heureux ; tellement qu’il en avait des picotements dans la poitrine. Les rayons de l’astre solaire caressaient sa peau avec une chaleur délicate mais bien présente et le vent venait parfois faire frissonner son épiderme. Comme il devait faire des efforts physiques, cette brise matinale n’en était que d’autant plus bienvenue. « Bonjour Sir Harpagon ! » lança-t-il, avec son enthousiasme habituel. « Bonjour Aariel. Comment vas-tu aujourd’hui ? » « Très bien ! Merci ! Et vous ? » « Parfaitement bien. As-tu quelque chose pour moi ? » demanda l’homme. « Hélas non, aujourd’hui j’ai une livraison spéciale pour une jeune femme que je ne connais pas encore. » « Oh ! Je vois ! Bon courage alors ! » « Merci ! Bonne journée ! » « Pareillement. »

Dans le monde idéal d’Aariel, tout le monde était poli et souriant. Les rapports des uns et des autres se faisaient dans un cadre harmonieux et sans hypocrisie. Chacun donnait beaucoup à autrui, sans se forcer, sans rien attendre en retour. Dans son monde idéal, le soleil brillait psychiquement tout le temps et les quelques averses étaient bien vite oubliées lorsque des personnes bien intentionnées venaient abriter l’être perdu sous un parapluie aussi large que coloré. Il ne savait pas vraiment s’il était dans ce style d’environnement actuellement mais, encore une fois, il ne se posait pas vraiment de questions. Il offrait son plus beau sourire à ceux qui croisaient son chemin et discutait un peu avec chacun. C’était comme s’il s’était érigé en gardien de la ville dans laquelle il venait d’atterrir, comme s’il se faisait une mission personnelle d’arriver à concilier l’ensemble et à rendre chaque habitant heureux de vivre là. Il aimait prodiguer de petites attentions par ci par là, donner sans compter. Il avait le sentiment que lui-même n’avait pas besoin de posséder pour être heureux. Dans l’altruisme, il trouvait plus que dans n’importe quelle propriété. Il se sentait bien. Aussi, dès qu’il touchait sa paye de facteur, il donnait ce qu’il devait à ses deux amies pour le loyer et s’empressait d’aller distribuer son argent pour les bonnes œuvres. Il s’en oubliait d’ailleurs dans le processus, si bien qu’il lui arrivait de finir sans vêtement, après les avoir donnés aux autres. Néanmoins, il avait tout de même assimilé qu’il devait sauvegarder son uniforme de facteur. De toute façon, ça ne lui appartenait pas.

C’est donc habillé d’un costume trois pièces et d’un chapeau - qui n’était pas son uniforme dans la réalité - qu’il arriva près d’une propriété. C’était celle de la jeune femme chez qui il devait livrer. Bien sûr, la maison ne devait pas non plus être la sienne dans la vraie vie mais le Rêve construisait d’un rien. Il sonna, envahi de plusieurs sacs comprenant différentes sucreries. Il en avait un dans le dos, deux accrochés à chaque épaule et plusieurs dans les mains. À l’intérieur, il s’agissait d’un paradis gustatif. Il y en avait pour tous les goûts. Curieusement, il eut la soudaine envie de manger une sucette. Il posa quelques contenants par terre et piqua l’objet de sa convoitise. Il n’y avait pas d’emballage. Aussi, il commença à la lécher comme si de rien n’était et frappa à la porte. Il ne se rendit compte de sa bêtise que lorsqu’une supposément Déchue vint ouvrir. « Oh je… » commença-t-il, en enlevant la friandise de sa bouche. « Désolé… » Il déglutit, gêné. Qu’est-ce qui lui avait pris ? « Vous êtes Isahya Leone ? J’ai tous ces sacs pour vous. On m’a engagé pour vous les livrer. Il y a toutes les friandises que vous aviez demandées dedans… » Son rêve commençait à se transformer en cauchemar. Pris sur le fait, il avait l’impression d’être un enfant s’étant fait pipi dessus devant toute sa classe. La différence c’est qu’Aariel n’avait jamais été petit et qu’il n’avait aucune idée de ce genre de peur. Il était tout nouveau, tout neuf, malgré son âge plutôt avancé. Il était adulte sans avoir vécu l’enfance et l’adolescence, ce qui faisait de lui un être particulièrement naïf et stupide. « Vous m’en voulez, dîtes ? Je ferai n’importe quoi pour me racheter… Elle avait l’air tellement bonne que… Vraiment, je suis désolé. »

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Mar 02 Mar 2021, 23:23

[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 3 528c
Le vin d'ici vaut mieux que l'eau de là


« Plus je vous regarde à l’improviste comme ça, plus vous m'évoquez le beurre salé. On a envie de le goûter par curiosité, mais on sait au fond que ça va pas être terrible. » Et BIM ! Un compliment en pleine face. Normalement, elle devrait être assez étourdie pour ne pas me répondre à l’impromptu. Et en effet, elle se tut, mes louanges l’ayant assurément touché dans le plexus. Par contre, elle ne flanchait pas assez, témoignage de mon manque d’expérience. « Attendez, laissez-moi une seconde chance. Je débute, j’ai pas l’habitude d’être dans la séduction. Un petit assouplissement des artères fémorales, et ça devrait aller. » Second round ; jambes à l’unisson, les genoux fléchis et bras en position du fœtus. J’étais âpre. « Bon. Comme je vous le disais tantôt, vous êtes un peu comme une pastèque. Vous avez de belles formes, vous avez l’air appétissante, mais une fois qu’on l’ouvre on se rend vite compte qu’elle contient juste beaucoup d’eau. » J’étais probablement sur la bonne voie eut égard à sa façon de m’épier. Cette passion qui exsudait de son poitrail ne trompait personne. Quelque chose me poussait à croire qu’elle voulait me rouler une galoche. Ou me planter un couteau dans l’entrejambe pour brandir mon sexe fièrement arraché, je ne visualisais pas encore très bien. « On pourrait imiter ceux qui sont culs nus là-bas. Quoiqu’on brûlerait sûrement des étapes, je suis d’accord avec vous. » Ils hurlaient avec un tel panache que mon attention se dispersa. Je me demandais si c’était consenti, mais dans le doute, je gardais mes distances avec ces reclus. Il suffisait d’une mauvaise interprétation pour me retrouver impliqué bon gré malgré moi dans une partouze. « Je vous suis. Mais n’imaginez pas que j'en profite pour vous mater le boule, ce serait inapproprié. En tout cas, il est joli, bien qu'un peu gondolé à mon goût. » Apprécier la nature dans ce qu’elle soumettait de plus primitif appartenait aussi au consul de notre espèce. Nous aimions nous fondre à la faune et à la flore. Et quelle fleur.

En revanche, la partie qu’elle me proposa échappa de justesse à ma lisibilité neuronale. A l'extérieur, j'inspirais profondément. L'air y était fécond, j'aimais ça. « Votre jeu à l’air bien compliqué. J’aurais préféré vous apprendre le "chante sloubi" qui m’a l’air tout de même plus perméable, mais ça ne se fait pas de critiquer avant d’essayer. » Quand tu comprends de quoi il en retourne, fonce. Quand tu ne comprends rien, fonce encore plus. Tel avait été l'adage de ma Créatrice le jour où elle s’est confrontée à sa seule et unique erreur : moi. Avec un peu de recul, ça ne coulait pas de bronze. Contre toute attente, je l'emportais. « C’est une première. Vous ne le saviez pas, et pourtant plane sur moi une malédiction qui me fait perdre à tous les jeux. » En contrepartie, l’amour me le rendait bien (pas du tout). « Une faveur donc ? » Me rappelait à la raison ma clairvoyance, qui parfois revenait à l’essentiel. Difficile d’émettre une requête comme ça à brûle-pourpoint. Je me tournais de gauche à droite en virevoltant sur moi-même dans l’espoir de repérer quelque chose susceptible de m’inspirer. D’un côté, je brûlais d’envie d’être égoïste et de lui partager l’un de mes fantasmes. D’un autre côté, je me résignais à la faire, car nous étions réunis pour échanger mutuellement et donc trouver des points communs qui nous rapprocheraient. Je jetais un ultime coup d’œil en direction d’un masque blanc suspendu au mur. Je renonçais à le lui faire porter pour ensuite l’encourager à m’insulter. Je réalisais que je faisais fausse route, que je devais profiter de ma cavalière et de personne d’autre. « Excusez-moi un instant, je reviens. » Mon absence ne dura guère longtemps. Je me dirigeais vers la grande table à dessein de m’emparer d’un bon nombre de verres d’alcool dont le liquide termina au fond de mon estomac. J’avais découvert cette technique récemment, elle fonctionnait plutôt bien.

La première fois que je m’étais rendue ivre par erreur, le changement avait été tel que personne ne me reconnut. L’on m’avait raconté que la liqueur pouvait rendre mauvais, triste ou bien encore décomplexé selon les profils. Chez moi, ça occasionnant tout le contraire. Je devenais un autre homme, quelqu’un que les femmes appelaient charmants. Dès lors opérationnel, je revins vers elle avec deux flûtes de champagne entre les doigts. « J’espère que je ne vous ai pas trop fait attendre. Et désolé si je vous ai causé du tort tout à l’heure, il faut dire que mon alter ego n’est point adapté pour s'intégrer en société. Si je vous ai déçu, alors je vous prierais de m’accorder un châtiment honorable. » Je ployais aussitôt un genou à terre, la tête plongée vers le sol dans l’attente d’une sentence exemplaire de sa part. Toutefois, il me restait une faveur à mendier. En agitant cette carte, j’avais le pouvoir de changer le cours de mon jugement exécutoire. Je relevais doucement le visage, un sourire insaisissable croisant mes lèvres. Avec ce regard plus mature, je percevais à présent les courbes d’une femme qui devait en faire chavirer plus d’un. « Oh, mais attendez. Avant de subir l’étreinte de vos ongles crochus sur ma gorge, j’aimerais les sentir ailleurs. Pas de précipitation. Je souhaite simplement un massage tout ce qu’il y a de plus classique. Je suis un peu tendu, et je n’ai pu m’empêcher de relever une certaine agitation dans votre doigté. Vous êtes pianiste ? » Je sirotais une lampée de cet excellent cru, les bulles crépitant sur mon palais soulagé dans l’attente de sa réaction. Je ne lui forçais pas la main, elle pouvait refuser ma demande si elle l’estimait désobligeante pour son rang. Je me fichais bien de la tournure des évènements en vérité, du moment qu’on me laissait l’opportunité d’apprécier le ballet qui se déroulait sous mes yeux.




1005 mots | Post III
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Mar 02 Mar 2021, 23:28


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Neru
Grendel et Aariel



« Monsieur ? Est-ce que tu voudrais bien m’accompagner au spectacle ? » Aariel baissa les yeux vers un enfant. Il semblait seul. Le Rasväar ne se posa pas plus de questions. « Oui. Il n’y a pas de souci. C’est par où ? » demanda-t-il. Le dédale qui suivit ne l’inquiéta pas. Labyrinthe après labyrinthe, les formes ne tardèrent pas à se mouvoir et les couleurs à changer. Le tout aurait paru totalement psychédélique à quelqu’un de conscient. Ce n’était pas le cas d’Aariel. Le fait qu’il perdît l’enfant en chemin ne lui posa aucun problème. Il continua sa route, en y laissant quelques traits de personnalité et son uniforme de facteur.

L’ensemble finit par se flouter et faire place à une salle plongée dans la pénombre. Le jeune homme était à présent assis parmi d’autres personnes, à regarder un spectacle. Lorsqu’une femme qui aurait fait peur à n’importe qui apparut, lui, fut littéralement fasciné. Son teint pâle contrastait avec le maquillage carmin qui couvrait sa peau. Il n’avait jamais vu de clown auparavant et le Rêve ne le rendit pas plus savant. Il se sentit étrange, comme s’il avait la sensation de brûler intérieurement. Il n’avait jamais été un Démon. Il était né Rasväar et la déchéance lui avait été épargnée. Il était simplement bon et n’avait pas connu le mal. Pourtant, s’il avait pu, à cet instant, il aurait cramé l’Enfer lui-même pour rejoindre cette femme sur scène. Il sentait comme un lien entre eux, quelque chose qu’il n’arriverait jamais à expliquer à quiconque. Et quand elle chercha un cobaye, il eut le pressentiment que son choix s’arrêterait sur lui. Les confettis tombèrent, pour annoncer ce qui tenait sans doute de la fatalité. Il se leva, sous les yeux du public. Il n’avait pas l’habitude de se mettre en avant mais, curieusement, actuellement, ça ne le dérangeait pas le moins du monde. Il avança, en la fixant. Il la voulait ; il la voulait liée à lui. Curieusement, le baiser ne le décontenança pas. Elle aurait même pu l’embrasser ailleurs, où elle voulait. Il ne dit rien et se laissa aller. La suite l’émoustilla. Il ne connaissait rien des choses de l’amour et du sexe mais, actuellement, il était à mi-chemin entre l’un et l’autre. Elle éveillait chez lui des pulsions qu’il n’aurait jamais cru pouvoir ressentir un jour. Il n’était pas vraiment au courant. Son cœur guidait bien plus ses décisions que son bas-ventre et son esprit était trop jeune pour envisager vraiment la sexualité. Dans le Rêve, pourtant, tout fonctionnait à la perfection et le désir naissait petit à petit. La pomme d’amour en bouche, il laissa le goût sucré couler dans sa gorge, avant de la retirer d’entre ses dents.

« D’accord. » dit-il simplement, en déboutonnant sa chemise. Il aurait fait tout ce qu’elle voulait tant il avait envie de s’attirer ses faveurs. Il déglutit néanmoins lorsqu’elle parla du public. Il l’avait presque oublié. « Je suis Aariel. » annonça-t-il, tout en ôtant le vêtement. Il le laissa tomber sur le sol négligemment et remonta le regard vers Grendel, avant de le faire glisser vers le sommet de la toile géante. « Ah. » Il avait imaginé beaucoup de choses mais pas celle-ci. Elle voulait réellement l’attacher ? Pourquoi ? C’était plutôt elle qu’il avait envie d’attacher. Il lui donnerait toute l’attention qu’il faudrait. Il ne lui ferait pas mal, ou un peu si elle aimait ça. Il s’approcha cependant, au point de la frôler. Elle n’eut pas l’air de s’en laisser décontenancer, alors que lui mourait d’envie. Néanmoins, sa vision fut obstruée. Il n’aimait pas ne plus pouvoir l’observer. Il voulait effacer le maquillage sur son visage pour admirer celle qui se trouvait en dessous.

Lorsqu’il sentit la corde contre sa nuque, Aariel baissa la tête. La caresse lui arrachait des frissons et le fait d’imaginer le clown proche de lui ne faisait que rendre son imagination plus fertile. Il pouvait la recréer à volonté dans son esprit, plus ou moins dénudée. Il pouvait imaginer ses mains venir en renfort du lien, pour le caresser. Le public lui semblait loin, très loin. Il repensa néanmoins à un élément de la scène. Il n’y avait pas fait attention jusqu’ici mais la présence d’une autre femme lui apparut, clairement. « Qui êtes-vous ? » lui demanda-t-il. La question pouvait valoir pour les deux créatures. Les mains liées dans le dos, il sut qu’il n’aurait probablement plus l’opportunité de toucher quoi que ce soit. Il n’était pas sûr d’aimer la situation. Ou peut-être préférait-il éviter d’envisager que le fait de se retrouver entraver pût lui conférer un réel plaisir. Ainsi, il ne pouvait plus offrir ; il pouvait simplement recevoir. Sans doute allait-ce le faire culpabiliser plus tard. Pour l’instant, il voulait autre chose. « Donne-moi tes lèvres. » finit-il par murmurer à l’attention de celle qui l’avait attaché. Il ne la vouvoyait pas, elle.

821 mots

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Astriid
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Astriid
Mer 03 Mar 2021, 01:08

[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 3 Fm3t
Neru
Èibhlin & Dorian




Je marchais lentement dans la tortueuse allée encadrée d'ifs et de buis. Leur parfum suave flottait dans l'air sans parvenir à masquer l'arôme de ma proie. Je ne me pressais pas pour autant. Je voulais profiter du silence qui enveloppait le labyrinthe avant de lui faire savoir qu'elle était chassée. C'était une belle nuit, il ne fallait pas la gâcher en précipitant les choses. La lune effleurait par moments ma silhouette avant de se cacher à nouveau derrière les nuages gris pour nous enfermer dans un cocon obscur. La neige tombait par gros flocons, recouvrant d'une pellicule scintillante les hautes haies feuillues.
Une bourrasque se souleva et je fermais les yeux. Elle n'était pas très loin, je pouvais le sentir. J'allais jouer un peu avec elle. Sans me hâter, je suivais sa piste, la laissant se heurter à des impasses. Je ralentissais pour lui laisser le temps de rebrousser chemin et retenter sa chance dans le dédale des galeries végétales. J'ignore à quel moment exact elle se rendit compte de ma présence mais j'entendis bientôt sa respiration se faire haletante, ses pas plus rapides. Ce n'était pas important. Ça ne changeait rien à ce qui l'attendait, je la trouverai avant qu'elle ne parvienne à la sortie. À l'embrasure d'un tournant, je vis des mèches blondes s'échapper vivement comme des flammes pâles. Je me plaisais à imaginer l'écho des palpitations erratiques de son coeur comme un oiseau apeuré. Un sourire torve se dessina sur mes lippes, dévoilant mes canines. Je pressais le pas. Mon impatience croissait au fur et à mesure que l'écart entre la jeune femme et moi s'amenuisait.
Nous approchions du centre du labyrinthe. Je le voyais dans les élégantes armatures métalliques qui venaient agrémenter les haies en s'élevant en arc de cercle au dessus de nous. La jeune femme déboucha finalement sur une large clairière parfaitement circulaire. Un kiosque en bois couleur d'ivoire s'élevait en son centre, illuminé de pâles lanternes qui vacillaient dans le vent. Prise au piège, la blonde s'était arrêtée comme une biche aux aguets. Elle se retourna pour me faire face et je me figeais, les yeux écarquillés. Ces longues oreilles longues effilées, ces traits fins comme s'ils avaient été dessinés à la pointe d'une plume et ces grands yeux violets. Je me souvenais encore du mépris qui avait assombri ces derniers lors d'un Dîner chaotique. «Toi.» Mon murmure incrédule s'évanouit dans la nuit. Je fronçais les sourcils et des pensées vinrent parasiter mon esprit. M'exécrait-elle toujours autant ? Des ronces allaient-elles rompre la terre glacée sous mes pieds pour m'étrangler tandis qu'elle me fixerait avec un regard froid et détaché ? Je ne craignais pas la douleur de ses épines. Non, c'était plus complexe. Tout comme lors du Dîner, une force incontrôlable me poussait à aller vers elle, à chercher à lui parler, à capter son attention. Je désirais qu'elle ne me haïsse pas. Qu'à ma vue, l'intérêt remplace le dédain. Provoquer un sourire sincère sur ses lèvres légèrement roses. Je ne l'admettais qu'à grand peine mais j'avais été blessé par son comportement. J'avais déployé des efforts, certes maladroits, pour engager une discussion pour me heurter à un mur. Mais j'allais lui faire payer cette humiliation, lui faire regretter son attitude infecte et ses mots cruels. J'étais envahi de sentiments contradictoires, l'âme prise dans un tourment d'interrogations. D'où venait cette obsession malsaine pour une Alfar aussi désagréable ? «Je n'ai pas eu l'occasion de te remercier de ta charmante compagnie l'autre jour.» Dis-je sans masquer l'ironie dans ma voie. Je me giflais mentalement. C'était à cause de ce genre de commentaires qu'elle avait détesté son voisin de table. Je m'approchais dans le même temps, la forçant à reculer jusqu'au kiosque.
Sans la quitter des yeux, je tournais autour d'elle lentement, traçant des cercles de plus en plus petits. Je poursuivis à voix basse, jouant la carte de l'honnêteté. «En vérité, j'aimerais repartir sur de meilleures bases. Nous n'étions pas dans de très bonnes conditions la première fois et j'ai bien peur que le contexte n'ait pas joué en notre faveur. Je suis prêt à t'accorder ma confiance même après tes mignonnes petites ronces.» J'eu un petit rire comme si c'était un souvenir sans importance. «Enfin presque.» Ajoutais-je, les iris rougeoyant soudain d'amusement. Il lui faudrait mériter ma confiance. Rien n'était gratuit dans ce monde. J'étais prêt à donner autant qu'elle serait prête à offrir elle-même. Pas plus, pas moins. Je souhaitais qu'elle s'abandonne à moi sans retenue, qu'elle ploie devant moi et je serai à elle. C'était un marché assez simple. Je passais ma main sur son bras nu. J'étais curieux de voir sa réaction, sa réponse à ma proposition muette. J'avais peur qu'elle me rejette mais l'envie de jouer à ce jeu de soumission était trop présent pour que j'y résistasse. Au passage de ma paume, une longue marque sombre s'imprimait sur sa peau crémeuse. Au bout de quelques secondes, les bordures prirent du relief et se solidifièrent en un large ruban noir en soie dont je me saisis en même temps que ses mains. Je cessais mes actions et interrogeais l'Alfar du regard.

Message I | 929 mots
Pour les Génies:


[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 3 Aoyv
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Daé Miirafae
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Mer 03 Mar 2021, 14:06


[RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 3 Alone-10
Neru - Daé & Ahdriäan




J’en ai fait de ces rêves où je me réveille le lendemain avec l’obligation de prendre quelques minutes pour finir ce que mon imaginaire avait entamé sur mon anatomie. J’ai rêvé de sexe. J’ai rêvé de sexe avec peut-être la moitié de la population de Lua Eyael, j’ai rêvé d’orgies, j’ai rêvé d’or-Jun. J’ai baisé dans les étoiles, dans les astres, au sein même de Phoebe, j’ai niqué dans chaque constellation, je me suis fait pénétrer dans chaque recoin inconnu de ce que mon esprit a imaginé du ciel. J’ai fait ces rêves. Je les ai fait, car j’en avais envie, qu’avec tout ce qui se passait, j’avais besoin que les choses se lâchent, c’est aussi pour ça que je n’ai pas fait cela seulement en rêve. Je connais peu de coin de la cité dans laquelle je suis né où je ne me suis pas retrouvé nu, un sexe en bouche. J’ai eu des fantasmes dans cette cité, des fantasmes qui pour l’instant le sont restés, mais je ne peux pas dire que j’ai rien essayé. Vraiment pas.

Pourtant là…

Je sais que je rêve, mes visions fonctionnent comme différemment quand je suis au royaume des Génies. Pour être plus exact, elles ne fonctionnent pas. Et c’est une sensation si agréable que j’ai toujours eu peur de m’y perdre.

Combien de Rehlas se sont perdus dans les fumées des opiums ?

Ce qui distingue ce rêve des autres, c’est qu’il ne dégage pas la même chose. L’ambiance y est comme infiniment plus intense. Comme si nous n’allions pas rêver de sexe. Oui, car même sans vision, je sais qu’il y aura un nous. Ne me demandez pas comment, je serai parfaitement incapable de l’expliquer. Là où j’ai rêvé de moments intenses, sauvages, tendres, délicats, violents, mais toujours sexuels, ici je rêve d’autre chose. Pourquoi cette sensation de bruit de chaîne autour de moi ? Pourquoi cette sensation de corde sur ma peau ? Elles sont douces, pas abrasives, c’est intéressant comme sensation. Je ne te vois pas je crois. Qui es-tu ?

Combien de Rehlas se sont perdus dans la matière des rêves ?

Nous sommes aux tours de Zéphyr, je le sais, car mes désirs fonctionnent de manière cohérente même lorsque je ne les comprends pas. Au sommet, de la plus haute tour. Il y a un astrolabe, immense, il semble faire des dizaines de mètre. Et sur cet astrolabe, il y a comme des attaches. Et mon sentiment est tellement...brouillé. Je ne te vois toujours pas, mais j’ai envie de t’aider. J’ai envie de faire ce que tu me demandes. J’ai envie que tu sois à ma merci pendant quelques minutes, ou quelque siècles, ça je n’en suis pas tout à fait sûr encore. J’ai envie que tu sois à ma merci pour que je puisse ensuite être encore plus à la tienne.

J’ai envie que tu le veuilles et je crois, je pense même que je sais, que tu le veux. Parce que je te le demande de pléthores de manière. C’est ton consentement que je demande et que tu m’offres. Je veux savourer cet instant, car il durera une brève éternité. Et que j’aime les éternités, surtout lorsque je connais leurs fins. Après cela, notre destin est tracé, mais ici, car je crois commencer à comprendre vraiment où nous sommes, le temps a décidé de prendre une pause et nous ne pouvons que remercier Sympan et Phoebe pour celle-ci.

Combien de Rehlas se sont perdus, simplement perdus dans les affres du temps ?
Mes bras serpentent autour de ton corps, je ne sais pas vraiment s’il est nu ou pas, je n’en suis pas sûr. Nous avons presque le même âge, la même qualité de peau, la peau de celleux qui ont encore si peu vu le Temps. Mes membres s’allongent comme j’ai l’habitude de le faire, je n’y pense plus, ma main droite glisse sur l’entier de ton corps avant de t’entourer et d’aller attraper, en haut de cet astrolabe qui nous regarde, une première attache, légèrement élastique. Puis une deuxième, une troisième et une dernière. Tes poignets et tes chevilles sont cerclées et la tension est telle que c’est infimement désagréable et infiniment plaisant. Le bon rapport. Je n’ai que peu fait ça, ce n’est pas mon envie d’habitude. J’aime être à ta place et je rêve pouvoir y être plus tard, admirer, attaché, la puissance de la Voûte Céleste. Car il est évident qu’elle est là et qu’elle aussi assiste au spectacle, comme une infinité de voyeur·euse·x·s qui se demandent ce qui arrivera à l’attaché Rehla.

Car c’est maintenant que le jeu commence. Être à ma merci. Je ne sais pas ce que j’ai envie de faire de toi. Je sais que j’ai envie que tu aies la sensation que toutes les étoiles te touchent, alors mes doigts s’allongent pour te toucher à dix endroits à la fois, jamais que le bord des zones érogènes, je me dis qu’un jour tu vas te venger et je ne veux pas te donner trop de matière, je veux juste te suggérer, qu’un jour, moi aussi j’aurais pu le faire et que je ne l’ai pas fait. Peut-être même est-ce le but de la torture ? Ainsi j’effleure le téton et m’arrête à côté, je frôle le pubis et finit directement sur le haut de la cuisse, tout cela, pour te faire sentir ce que tu me feras vivre.

L’excitation que je ressens est étrange. Elle n’est pas physique, je ne ressens pas d’envie comme je peux la sentir lorsqu’avec Yzex nous passons des heures à nous stimuler. Ma prostate n’appelle pas, non, tout se passe dans ma tête. Pour la première fois j’ai l’impression d’avoir le contrôle sur un instant de ma vie, je suis Phoebe et tu es les Rehlas, et les Aetheri savent que Phoebe sait se montrer cruelle. Mais pas de la manière qu’on attendrait. Ainsi, je ne te touche plus, je te regarde et je prie pour que le temps se fasse long. Long au possible, pour que mentalement tu n’en puisses plus et pour que l’infimement désagréable devienne légèrement moins infime.

Vérification. Jeu suspendu. “Tout va toujours bien, c’est ok que je continue ?” Tu acquiesces en souriant. Alors je redeviens tantôt Phoebe, tantôt l’Aether que tu veux.

Une partie de moi se perd dans notre fiction, le temps est aussi long pour moi, mais ta sensation grandissante d’attente que quelque chose arrive me paraît si satisfaisante qu’elle habite l'entièreté de l’espace du temps. Parfois, tu crois qu’enfin j’y arrive. Lorsque je laisse tomber une coulée d’encre sur ton torse et que le liquide glisse à l’intérieur de ces bas que je ne t’ai pas enlevé. Je sais que tu te vengeras, et je suis sûr que c’est ce qui te fera tenir.

Le reste est flou, peut-être parce que je me perds, ou alors parce qu’il vient de toi. Car tu fais tant, aussi petit soit-ce. A un moment les liens se délieront, je te proposerais de devenir lié à mon tour, je ne sais pas si tu accepteras, si tu n’acceptes pas, je le prendrai avec joie, te remerciant d’avoir été vulnérable au point de m’offrir un non sincère. Si tu acceptes, je le prendrai avec la même joie, te remerciant de me faire confiance pour entrer dans ce jeu. Et le jeu semble ne faire que commencer, si j’en crois le réveil.

“Alors, Ahdriäan, qu’est-ce que ça fait ?”
Je t’aurais posé cette question si l’espace d’un instant du rêve, je savais ton nom. Mais notre rencontre est pour bientôt, pas encore là. Donc cela arrivera, plus tôt que prévu. Enfin, non. Précisément au moment prévu.



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Miles Köerta
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Miles Köerta
Ven 05 Mar 2021, 19:27



Je n’osais bouger, voire respirer. De peur que le faste sous nos yeux se condense et disparaisse en vapeur et illusions à notre approche, de peur que l’opulence entêtante échappe à l'insistance de nos mains tendues. Tout ce que je me permettais de faire, c’était de battre des paupières afin de m’assurer que rien ne changeât, que rien ne se dissipât. Que tout restera à sa place : moi, la nourriture, la table, le bouffeur de navet… Et les secondes s'égrainaient, heureusement, sans que rien ne soit perdu. Malheureusement, rien ne se créait non plus, mais finalement, tout était à notre portée pour manger. Mon désarroi se transforma en une excitation de plus en plus grandissante, en parallèle à l'accroissement de la faim qui tordait mon estomac. Je n’en croyais pas mes yeux. Et lui non plus, il semblerait. Est-ce que tout cela était vraiment à nous? Pour nous? La salive montait à ma gorge, en même temps que je me laissais séduire par la gloutonnerie. Sourire aux lèvres, mires envahies par un éclat pétillant, je tendis aussitôt l’une de mes mains jusqu’au buffet, empoignant une miche de pain toute chaude et moelleuse. J'attrapais son parfum en quelques inspirations, grisé par l'odeur réconfortant de petit four; je la palpais du bout de mes phalanges, ému par la douceur et la chaleur de l’aliment. J’avais l’impression de rêver – ironie, quand tu nous tueras – et ne m’embarrassais d’aucune autre formalité qui séparerait la bouffe de ma bouche : avec un appétit vorace, bestial, désespéré, je vins arracher un gros morceau du pain sous mes dents, broyant, mastiquant la mie et la croûte. Les deux ensembles se mélangeaient au fond de ma bouche, se déposaient contre mon palais, se laissaient entraîner par la danse de ma langue qui les dégustait et qui les faisait fondre… Un soupir de satisfaction s’échappa de ma bouche pleine, alors que je plaçais le reste de la miche sous le nez du Fahliil (Elfe), l’invitant – et l’obligeant – à avaler un morceau.

« Navet, faut absolument que tu goûtes à ça! C’est une tuerie! C’est tout mou et tout chaud et trop bon! »

Moi qui n’avais été habitué qu’aux tranches soit trop sèches, soit trop humides, je m’extasiais comme un enfant dans une fête foraine rien qu’à l’ingurgitation de ce pain. Avec joie, j’attendis impatiemment que l’Oreille Pointue porte à ses lèvres la mie, souriant de toutes mes dents lorsqu’elle disparut au fond de son palais. C’était bon, hein? C’était différent, hein?! C’était nouveau, goûteux, tellement contraire à ce que nous mangions habituellement, et c'était à nous. Si je n'avais pas été aussi retourné par le goût du pain et les effluves qui m'entouraient, j'aurais pu chialer, putain. Et ce n’était que le commencement.

Il fallait vivre pour manger et non manger pour vivre dans cette dimension : nous l’avions parfaitement compris, nous jetant comme des animaux affamés sur les plats qui trônaient sur la table à manger. Nous nous empiffrions de côtelettes braisées, la sauce dans laquelle elles trempaient éclaboussant nos chemises, nos fossettes, nos cheveux pour les moins soucieux, dès que nous nous attaquions à la chair juteuse de la viande. Nous consumions sans mastiquer les cuillères de riz qui nous passaient sous le nez, joignant dans nos bouchées le mélange de légumes sautés qui complétaient le repas. Nous engloutissions immodérément chaque rondelle d'oignon frit qui avait le malheur de se trouver sur notre chemin. Nous trempions sans regarder les morceaux de pain dans leur potage de légumes du jardin. Et nous mangions. Mangions. Dévorions. Engloutissions. Sans arrêt. Nous vivions le moment présent sans nous soucier de ce qui pourrait survenir si nous étions pris la main dans le sac, à nous remplir d'aliments de luxe dont je ne pourrais même pas étiqueter de nom. Nous vivions notre meilleure vie et franchement, je n'aurais jamais cru la passer en compagnie du bouffeur de navet. Enfin, meilleure vie : ça dépend. Tant qu’il ne touchait pas à la bouffe que j’avais prise avant lui.

« À toi? T’es juste trop lent. Premier arrivé, premier servi! »

Provocation. J’arrachais un morceau du poisson pané devant sa face, esquissant un sourire mutin pour le faire réagir. Ce qui porta fruit, puisque l’Elfe se leva brusquement de son siège pour me retirer le repas des mains. Agilement, c’est-à-dire sans me ramasser complètement et lamentablement sur les hors d’œuvres, je sautais au-dessus des chaises pour atterrir sur la table, me rééquilibrant de justesse avant de piquer une accélération sur toute sa longueur. L’Oreille Pointue ne tarda pas à me poursuivre, le fracas de la porcelaine se joignant à notre course, l’avalanche des plats, des sauces et des boissons entrant elle aussi dans la danse. Je courrais en gardant le poisson entre mes dents, piquant une rapide œillade derrière moi afin de connaître la distance qui nous séparait. Mais cette dernière était bien plus courte qu’escompté, mes jambes perdant subitement l’équilibre au placage ferme et solide du sylvestre. Nous roulâmes sur la table, notre bataille nous propulsant durement sur le plancher de la salle. Je me mis à grogner, à le frapper, conservant une emprise certaine sur le morceau pané. Il n’était pas question que je lui donne ce qui me revenait de droit. Je l’avais attrapé en premier. C’était mon repas! Il était à moi! Et il osait en prendre une bouchée sans ma permission, l'enfoiré?!

« Vanteeeeeelme! » Rugis-je en retour, bouffant ma moitié tout en cherchant à voler la sienne.

Mais celle-ci disparu au fond de sa gorge et soudainement, mon regard se fit menaçant, enflammé. J’allais la lui faire recracher. C’était ma nourriture. C’était à moi. C’était à… mwwé?

« Qu’est-ce que tu…

- T’en as encore là. »

Pris par surprise, j’eus une réaction à retardement, mon regard se portant jusqu’à sa main, qui glissait, quant à elle, à la hauteur de mon faciès. En comprenant qu’il cherchait à récupérer la panure de mes lèvres, je claquais subitement mes dents dans sa direction, chopant l’air plus que ses doigts, l’observant, impuissant, se pourlécher les babines avec ma part. Un grognement fit vibrer ma gorge alors que je soutenais son regard. Mais ne voyant aucune hostilité dans le sien, mon énervement se calma étrangement. Il me regardait d’une manière… Toutefois, l’information n’eut le temps d’être analysé par mon esprit, la face de l’Elfe se décomposant violemment au-dessus de ma tête. Nos vêtements? Je n’avais même pas fait attention. Et maintenant qu’il en faisait mention… Mes mains vinrent doucement se mêler aux mèches de mes cheveux, extirpant le gras des quelques sauces qui s’étaient mélangées sur mon cuir chevelu. Mon cœur, brusquement, se mit à tambouriner de détresse.

« D-D’accord… » Alignais-je nerveusement en suivant l’exemple du Fahliil, ouvrant déjà la braguette de mon pantalon d’un doigté agité, tremblant, quand soudainement, je me paralysais.

Je venais de remarquer une ombre non loin de notre position. Elle nous fixait. Elle nous jugeait. Et en relevant la tête dans sa direction, ma respiration se bloqua sèchement.

« Maîtresse …  »

Vantelme avait dit que la Maîtresse ne devait pas nous voir ainsi. C’était une catastrophe. Nous n’avions pas été assez rapides. Je déglutis, examinant mon compatriote du coin de l’œil. Cependant, son expression avait changé. Il paraissait plus sceptique que terrifié. À mon tour, je reportais mon attention jusqu’à la Maîtresse, remarquant que cette dernière ne bougeait, ni ne parlait. Attendez une minute… Poussé par la curiosité, j'additionnais les enjambées pour me rapprocher de la silhouette, captant aussitôt l’odeur entêtante du sucre. Médusé, je rapprochais l’un de mes doigts, pressant la poitrine de l'œuvre.

« Ce n’est pas la Maîtresse… » Répétais-je en écho aux paroles de l’Elfe, longeant la silhouette de la sculpture, la caressant de mes jointures.

Pourtant, même si je reconnaissais son parfum au milieu des effluves du dessert, je ne pouvais m’empêcher de saliver, plus je la contemplais. Était-ce notre récompense? Je n’en avais pas la moindre idée, mais la pensée suffit à m’exciter, à me faire oublier toutes les conséquences qui pourraient en découler. Les fragrances de nourriture s’amplifiaient et d’une bouchée, je me risquais à planter mes canines dans l’épaule de la statue.

« Maîtresse est bonne », dis-je en voulant encourager Vantelme à la goûter, lui aussi.

Il hésitait et je ne comprenais pas pourquoi. Ça ne pouvait pas être la Maîtresse. Elle ne goûtait pas le chocolat, d’habitude, quand on la mordait. Il n’avait pas à s’en faire. Il n’avait qu’à en profiter. Qu’il en profite. Qu’il vienne poser sa langue sur la surface de sa peau. Qu’il goûte aux délices de ces hanches et de sa poitrine. Qu’il ne lutte plus contre la souffrance de la faim qui lui entravait l’estomac.

Et lorsqu’il s’approcha enfin, je ne pus réprimer un ricanement tout en suçant le lobe d’oreille de la Maîtresse.

« T'es plutôt aventureux pour quelqu'un qui semble la détester. »

Le Fahliil ne m'entendit pas. Il était bien trop concentré à déflorer la chatte de la Maîtresse avec sa langue. Pas que ça me déplaisait, juste que je trouvais ça rigolo. Enhardi par son initiative, je me penchais à mon tour à la hauteur des hanches de la Maîtresse, croquant à pleine dent la rondeur moelleuse de ses fesses.



La statue avait été mangée, dévorée et appréciée. Toute, dans son intégralité. Il n'en restait que des miettes et pourtant, la faim continuait de m'appeler. Je me pourléchais les lèvres avec appétit, coinçant dans ma main les poignets du sylvestre. Il était chaud et l’odeur du gâteau lui collait à la peau. Je me rapprochais dangereusement de son visage, dilatant mes narines de sorte à capter les effluves qui réchauffaient sa respiration. J’eus un sourire qui se mit à valser sur les lignes de mon faciès, alors que je me penchais au-dessus de lui, goûtant ses lèvres dans un baiser fébrile et affamé. J’étais si épris par l’odeur du cacao, par la chaleur de son être, que je ne perçus pas tout de suite la piqure de ses dents sur la pulpe de mes lèvres. Cependant, dès que je vis la blancheur de ses canines se colorier d’un vermeil accoutumé, je me stoppais soudainement, enserrant plus fortement encore ses poignets. Mais au lieu de reculer, de tenter de lui faire perdre sa prise, je me rapprochais plus encore de sa face, l’embrassant sans réfléchir, possédé, énivré, par le goût du chocolat, de cerise, de la crème fouettée, qui persistait dans son haleine.

« J’ai encore faim, Vantelme », lui partageais-je d’une voix essoufflée, libérant l’un de ses bras pour passer le dos de ma main sur la bordure de mes lèvres, avant que ma bouche ne soit souillée par le goût du sang.

… Souillée par le goût du sang? Une fois de plus, je passais ma langue sur ma bouche pour me le confirmer. Curieusement, le peu de gouttes écarlates qui se glissèrent dans ma gorge n’avaient pas ce parfum singulier, cet arôme métallique et cette texture poisseuse propres au sang. Je souris, béat et niais. Les odeurs, la nourriture, et même l’hémoglobine de mon corps avaient cette saveur sapide, éclatante et soûlante.

« Toi aussi t'as faim, pas vrai? »

Un rictus s’étira jusqu’à mes oreilles, tremblant et exalté. Mes yeux le détaillaient avec ce trouble qui voilaient tous mes sens, hagards et étourdis. Fermement, je plaquais ma main à hauteur de sa gorge, mes jointures craquant à l’instant où ma poigne l’étreignit pour l’empêcher de bouger, de parler, de cracher et de se voiler la face.

« Arrête de faire ta mijaurée et mange », lui intimidais-je en allant cueillir de la nourriture qui avait volé hors de la table lors de notre course affolée sur celle-ci.

Je lui fourrais le feuilleté dans la gorge, l’observant avec une excitation palpable, troublante, dévorer le dessert aux pommes et aux canneberges. J'étais si captivé, pourtant, que je ne vis pas le poing me frapper. Je le ressentis, mais ne m'en formalisais même pas. Le fumet envahissait notre enveloppe, envahissait mon esprit. Me rendait raide dingue. Comme pour balayer la douleur de ma mâchoire, j'effleurais ma joue d'une main, souriant de plus bel.

« Tu sens trop bon… »

J’haletais. Je lui sautais de nouveau dessus, coinçant ses jambes et son torse sous mon poids. Je le surplombais. Je pourrais le bouffer intégralement, ce que je fis en l’embrassant de nouveau, goûtant avec plus de profondeur le mélange de saveur qui jouait dans sa bouche. Il goûtait bon.

« J’ai encore faim, Vantelme », répétais-je plus calmement dans un grondement, en perdant mon souffle sur sa peau.

Tellement faim.


2 101 mots (Sans les paroles de Vantelme) | Post I | Message unique




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Kyra Lemingway
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Neru

Shibari par Zuzanna Romańska

Heaven | Julia Michaels
Un brise balaye la scène. Alors que la Luxurieuse replace doucement une mèche derrière son oreille, elle en descend les marche pour rejoindre le parterre fleurie. L'herbe fraîche chatouille ses pieds nus, décochant un sourire sur ses lèvres rouges. Enfin elle s'avance vers le jardin de roses et s'approche de l'une des haies pour se saisir de l'une des fleurs où elle y plongea le nez pour en humer le parfum. Redressant le visage, elle laissa la fragrance imprégner son être, ses lippes venant caresser les pétales de la fleur avec une douce volupté. L'éclat carmin des lèvres de la Déchue, aussi vif que celui de la rose, donna l'impression que les deux se mêlèrent le temps d'un instant et ne firent qu'un. Peut-être avait été-ce le cas. Emportant la fleur avec elle, Oriane reprit ses pérégrinations à travers le jardin.

Elle ne l'entendit pas venir. Elle ne l'entendait jamais avant qu'il ne s'annonce. Ça l'agaçait profondément autant que cela attisait un désir indéniable en elle, toujours plus intense hélas. Et bien souvent c'est ce second sentiment qui prenait l'avantage sur son être. Un long frisson délicieux glisse sur la colonne vertébrale de la Luxurieuse lorsque le souffle chaud vint caresser son cou tandis qu'un soupir lui échappait. « Jun. » répond-elle en écho, sa tête se penchant légèrement sur le côté et sa main partant à la recherche du visage de l'homme. Un instant, elle rêva la scène - ses mains sur son corps, ses lèvres appelant son nom - dans un tout autre contexte. Bien moins habillé, bien plus essoufflé. Les yeux fermés, sa respiration se fit plus forte à mesure des caresses de ce diable de Magicien. Puis c'est un sourire amusé qui prit place sur son visage. « C'est moi qui devrait vous attacher. » répliqua-t-elle rieuse, quoi qu'elle se doutât que l'opération puisse être impossible. Ne fit-elle rien pour se débattre et inverser la tendance d'ailleurs. Un frisson parcouru son épiderme au fil des tissus de soies rouges y glissant dessus, tels les prolongements du vêtement couvrant sa pudeur. Poignets liés, le délicieux sentiments d'une amère soumission volontaire la saisit finalement de façon étrange. Le voyant lui faire face, elle prit parfaitement conscience qu'il était bien trop tard pour changer d'avis. Son regard perdu dans celui de Jun, elle n'attendait plus que la suite avec une fébrilité flegmatique,  le secret qu'il créa en la rendant aveugle d'un nouveau bandeau vermillon éveillant sa curiosité. Alors elle entrouvrit les lèvres, prête à accueillir les siennes lorsqu'elle les sentit si proche. Elles ne vinrent jamais. Elle lui aurait jeté des éclairs de ses yeux pour avoir agit ainsi s'ils n'étaient pas cachés. Ou peut-être aurait-elle tenté de le frapper ou le gifler. Là aussi, elle était coincée. Elle se contenta d'une expression contrit. « Oui, je me souviens. ». C'est pourquoi elle pourrait tout aussi bien lui demander de le lui offrir ce baiser échappé. Si tant est que lui ne s'échappe pas avant. Promis ? Sérieusement ? « Jun ? Jun ! ».

Oriane s'avança de quelques pas, utilisant les Artifices de Lucifer pour trouver le fugitif à l'ouïe à défaut de ne pouvoir le trouver à la vue, manquant à plusieurs reprises de tomber et rencontrant malencontreusement tout autant les hautes roseraies. « Trouvé ! » clama-t-elle enfin d'un air ravie lorsqu'enfin elle le dénicha. Alors elle troqua l'ouïe pour le touché tandis qu'elle se rapprocha plus encore de lui jusqu'à coller son corps au sien, puis leva le visage vers celui de l'homme. « Vous êtes mon Orine. Et je ne vous ai pourtant jamais rien demandé. » commença-t-elle en se hissant sur la pointe des pieds pour rejoindre les lèvres furtives du Magicien. « Aujourd'hui je vous le demande : embrassez-moi. » souffla-t-elle dans un soupir venu du fond de ses tripes. Il jouait chaque fois avec sa nature et chaque fois elle se retrouvait à se consumer tel un brasier des enfers dans les bras d'un autre. D'ailleurs... Sa bouche effleurant la sienne, elle fut prise d'un doute. La corpulence n'était pas féminine, elle n'avait donc pas tout à fait fait erreur. Toutefois... « Permettez. » fit-elle, quoi qu'il fût trop tard pour demander quelques autorisations. Ainsi, sans attendre de réponses de la part de son vis-à-vis, elle suivi de la pulpe de ses lèvres la courbe de son cou pour y loger son visage. Doucement, elle inspira son parfum. « Vous n'êtes pas Jun. » déclara-t-elle sans s'écarter de son nouvel interlocuteur. « Je croyais que c'était une spectatrice qu'il avait emmené. ». Une part d'elle commença enfin à s'emballer. Il l'avait abandonné et bâillonné, sans moyen de se défaire de ses liens, avec non pas un, mais deux inconnus. La Rose, jusque là douce entre ses paumes, lui sembla soudain bien plus cruelle et elle cru sentir une larme aqueuse tenter de fuir à travers son épiderme. « Qui êtes-vous ? » demanda-t-elle sur un air de méfiance en s'écartant lentement de l'inconnu.
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Andrea
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Andrea
Sam 06 Mar 2021, 18:16

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Les sens qui gouvernent
Aphos & Andrea




Coutume Déchue : Ægeri
Il y avait une petite voix au fond de moi qui résistait à cet élan de sensualité. Agaçante, elle me harponnait de questions auxquelles je n'avais pas envie de réfléchir. Qui était cet inconnu ? Comment expliquer cette alchimie naturelle qui imbriquait nos corps ? Comment lui faire comprendre que j'allais me consumer s'il ne me touchait pas ? Je me sentais lié à lui sans jamais l'avoir vu auparavant. M'avait-il jeté un sort ? Incapable de comprendre l'impérieux besoin de goûter l'Ondin jusqu'à satiété, je perdis la bataille contre la raison dans le ballet de nos langues. Mes pensées s'effilochaient comme du sable après le déferlement d'une lame de fond. La vague de désir éclot dans le creux de mon ventre, pince délicieusement mes nerfs avant de venir réchauffer mes joues. Contre la douce pression de ses lèvres, j'oscille entre impatience et léthargie. J'aimerais verrouiller ses poignets au dessus de sa tête pour avoir un meilleur accès sur son torse et descendre sur lui à ma guise. Dans le même temps, une langueur m'a envahi comme si j'étais un bateau en dérive qui parvient enfin à se stabiliser et tous mes sens l'appellent à user et abuser de mon corps comme il lui plaira.
L'inconnu met fin à notre baiser et je recule, les yeux hébétés comme si j'émergeais d'un long sommeil. Je réalise seulement à ce moment que ma respiration est haletante. Peu enclin à laisser ce moment s'éterniser, mes mains glissent sur sa peau rendue moite par les vapeurs. Curieuses, elles s'égarent sur la peau diaphane de l'éphèbe. L'envie de vérifier si elle sera aussi douce sur ma langue que sous mes doigts embrase mes pensées comme du bois sec. Je n'ai pas le temps de vérifier cette théorie, une écaille en chocolat effleure mes lippes. Je lui souris en me passant la langue sur mes lèvres. Je le devine gourmand car il me fait ployer à nouveau sur lui. Trop pressé d'accéder à son désir, je l'embrasse presque durement avant de m'adoucir à nouveau comme le chocolat dans ma bouche. Je pourrais goûter ses lèvres pendant des heures, je ne pouvais imaginer m'en lasser un seul instant.
D'un geste pourtant, l'éphèbe nous sépare à nouveau et un gémissement de frustration m'échappe. Bien vite, il me rassure sur ses intentions et je me détend et le laisse explorer ma gorge exposée. Je ferme les yeux pour mieux ressentir la pointe humide de sa langue tracer des volutes fraîches sur ma peau enfiévrée. L'espace d'une seconde, c'est comme si un serpent susurrait ses secrets sur ma chair pour se l'approprier. Mes doigts se crispent sur ses épaules quand il taquine mes points névralgiques, les effleurant à peine ou jouant autour avec adresse. Comme de l'argile modelé, mon corps réagit à chaque impulsion, ondulant contre l'Ondin pour accentuer ses caresses. Chacun de mes mouvements sublime la sensation de sa prise sur mes cheveux et je me surprend à tirer dessus pour en ressentir la brûlure.
Mon désir se précise avec plus de netteté à chaque seconde qui passe et je lève une main qui vient recouvrir ses doigts dans mes cheveux pour assurer leur maintien. Je ne veux pas qu'il me lâche. D'une prière muette, je l'enjoins d'accompagner mon mouvement descendant. Je glisse mes mains le long de ses hanches étroites et me penche pour esquisser sur son épiderme le chemin tortueux vers sa queue. Les muscles sur son ventre se tendent à mon passage et je souris contre lui. Trop rapidement à mon goût, j'arrive à la ligne écailleuse. Méticuleusement, je m'attarde sur chacune, léchant avec gourmandise les tuiles chocolatées qui recouvrent le bas de son corps. Lentement, sa queue d'ébène s'estompe au profit du haut de ses cuisses qui se dévoile sous les assauts de ma langue inquisitrice. Je lève doucement ses fesses hors de l'eau pour mieux goûter son bas-ventre. Au contact de ma salive, le chocolat se fluidifie et tâche mes lèvres. Curieusement, ça ne me dérange pas. Être sali par le blond ne fait que durcir mon plaisir et je me redresse soudainement, traversé par une pensée.
Espiègle, je quitte l'assiette de l'inconnu pour aller récupérer le plateau flottant. Puis sans le quitter des yeux, je me saisis d'une petite fiole en verre dans lequel danse une huile de fleur d'oranger destinée aux fines lamelles d'orange sur une assiette. Déterminé, je dépose le flacon dans le creux de sa main puis me penche vers lui. Ma voix est à peine un murmure quand je lui ordonne : «Masse-moi.» Sans lui laisser le temps de réagir, je m'installe à côté de lui, face contre le rebord en pierre pour lui présenter mon dos. Je tourne la tête légèrement sur le côté, l'observant à travers mes yeux mi-clos et un petit sourire sibyllin vient s'inviter sur mes lèvres.

Message II | 854 mots






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Happy St Valentin  nastae:

Merci Jil  [RPPT] - Le Rêve qui aime, le Rêve qui soumet, le Rêve qui excite, le Rêve qui tue - Page 3 009 :
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Lun 08 Mar 2021, 15:59



Ægeri
Lar & Maximilien


L’impatience du Kaahi lui semblait de plus en plus palpable, comme si Lar se sentait capable de ressentir son Esprit contre le sien. La frustration engendrée par les gestes de l’autre l’amusait. En se mordant la lèvre inférieure, elle ne put que démontrer son envie ressortissant de leur parade onirique. L’espace d’un instant, l’Ange se demandait vraiment si elle pouvait vivre une telle effervescence au camp militaire des Réprouvés, ou si elle n’était réellement condamnée qu’à la brutalité et à la hâte. Si ce n’était qu’une récompense délicieuse de sa vie. La Sùlfr ne le lâcha pas du regard et eût à cœur de s’offrir entièrement à vie, consciente que ses propres pulsions risqueront de ne pas faire bon ménage sous peu. Elle voulait juste profiter, goûter d’autant plus. Naturellement attiré à elle – ou par les effluves qui dégageaient de son épiderme – Maximilien ne se fit pas attendre pour poursuivre sa route emplie de baisers. Pour plus de sensations, Lar décida de fermer les yeux ; peut-être luttait-elle tout autant contre son propre désir. Son enveloppe frissonnait par moments, suivait l’appétit de l’Humain pour lui donner accès à l’objet de son envie. Il était encore bien tôt pour céder à la bestialité, ce qui rassura d’autant plus l’Ange. Que nenni : cette pensée fusa à l’instant même où l’ébéniste la mordit. Un gémissement lui échappa, émis plus par surprise que par plaisir. Son regard disparate osa voguer en sa direction le temps d’une seconde. Ses amours passés avaient le chic de connaître ses petits fétiches, elle-même prête à canaliser – à sa manière forte – leur férocité. Était-elle si prévisible ? Cela n’était que la seconde fois qu’ils se fréquentaient. Lar referma les yeux, comme bercée par son aura de pureté, alors que l’Eraël vint l’embrasser plus que de raison. Elle répondit au baiser, comme comblée par son attention à son égard. Il était encore trop tôt pour renverser la cadence ; il pouvait la dévorer encore plus longtemps.

L’appétit décuplé par la formule de politesse, Lar ressentit tous les effets lui tomber dessus. Ainsi éloignées au possible, ses mains s’étaient promises de ne pas empiéter sur les actions de Maximilien. Pourtant, tiraillée entre le désir sexuel et la faim, lutter davantage lui parût comme un baptême du feu. Ses doigts se resserrèrent sur une touffe d’herbe aléatoire, priant dans sa caboche que les racines retiendront tout instinct de sa part. Malgré tout, il était évident que la Sùlfr serait bien capable d’arracher un pan de terre sans effort si tel était son souhait. Le Kaahi s’aventurait sur ses zones érogènes, s’y attardant avec complaisance, pour le plaisir croissant de sa partenaire. Ses plaintes audibles se firent plus répétées, plus nombreuses. Elle ignorait quelles saveurs attiraient ainsi l’Humain, mais son inconstante obscénité ne fit qu’amplifier davantage son désir. Son corps se raidissait à mesure qu’ils exploraient sa poitrine et réitérait cette dévoration avec tendresse. L’Ange se demandait si, dans sa vie antérieure, elle l’aurait arrachée de son quotidien pour qu’il rejoignît son harem, et qu’ils honorassent la Vie. La blonde ne pouvait qu’accepter cette éventualité. Petit à petit, l’idée germât au fil des tentatives de l’Obstiné, jusqu’à qu’il s’attaquât au firmament du ravissement.

N’en pouvant plus, l’Ange se redressa aussitôt que le toucher chercha à rencontrer son entrejambe. Sa main fila dans les cheveux de l’Humain, son geste brusque s’apparentant presque à un arrêt catégorique. Néanmoins, il suffisait à Maximilien de croiser le regard de Lar pour comprendre que c’était plutôt une invitation suppliée. Toujours un brin docile – matée par son excitation – la peintre écarta un peu plus les cuisses pour y garantir l’accès. Il était hors de question qu’il se rétractât en si bon chemin et, surtout, elle voulait qu’il allât plus loin. Un doigt. Deux, ou trois. La langue. Lar ne se formalisait plus et convoitait ce besoin d’être dégustée. Elle pourrait lui renvoyer ce "Bon appétit", mais seul son souffle chaud franchissait ses lèvres. Elle n’était qu’une Ange en proie à la découverte d’un Péché. À mesure que l’homme se laissa guider par ses fantaisies, la poigne sur sa crinière se raffermit. Bientôt, la Sùlfr admit que sa maîtrise d’elle-même s’étiolait.

Ce fut donc au bout d’un certain moment d’exaltation que Léto reprit les rênes. Pour le meilleur comme pour le pire, à son partenaire de trancher. Sa main glissa de ses cheveux pour porter son menton plus en hauteur. Lar invita Maximilien à se rapprocher de son visage et l’embrassa à nouveau, lui mordant les lèvres à son tour et faisant disparaître ses bas comme par magie. Ce baiser plus court ne fut qu’une distraction pour le renverser sur le côté et se retrouver au-dessus de lui. Pour savoir séduire un Humain, rien de tel que de savoir danser. Un seul regard et vous êtes en mesure de capturer un cœur… ou un corps. Les conseils de l’Iskandar se faufilèrent dans ses songes, sans pour autant lui infliger quelconque mal ; telle une voix mystérieuse et lointaine. À peine adulte, Léto s’initiait déjà aux complexités des danses de bal. L’exercice s’étant peaufiné d’autant plus chez les Chamans où, si son instinct de guerrière ne s’était jamais manifesté, elle aurait pu chercher à devenir Raya. L’Ange totalement dénudée conforta sa position en resserrant ses cuisses contre les hanches de l’Humain. Elle se redressa et le fixa, alors que ses muscles se murent en une sensuelle gestuelle. D’emblée, son bassin se balança avec érotisme, ses bras se levèrent pour joindre la valse solitaire. Si le début ne pouvait être que stimulant aux yeux de quiconque, la suite de son numéro rejoignit les mœurs du peuple sur lequel elle régnât. Le rythme mit en valeur sa poitrine et ses hanches, se cambrant à intervalles irréguliers pour attiser – à son tour – l’appétit de l’Eraël. L’œuvre gagna en merveilleux lorsque des flux magiques et colorés les encerclèrent, animés par la volonté de la danseuse. À l’instar de coups de pinceaux, ces serpentins immatériels s’écrasèrent sur leurs corps respectifs pour les tâcher. Tout comme précédemment, la couleur troquait ses propriétés au profit d’arômes tentateurs. L’unique différence à ce buffet précis étant que Lar exigeait une perfection aussi proche des mastodontes de l’Art. Les "peintures" se mélangeaient selon les affinités, créant des dégradés magnifiques et cohérents. De son sensible doigté, l’Ange créait l’harmonie des couleurs, tout comme un chef chercherait à magnifier son dressage. La Sùlfr voulait devenir la Maîtresse de l’Harmonie.

Une fois la transe atteinte dans ce ballet des teintes, la rescapée de Gona’Halv se pencha en avant pour emprisonner le Sēnaṭīnēla. À quelques centimètres de lui, son sourire s’agrandit au même moment où ses propres ailes s’animèrent. L’obscurité s’abattit davantage, les quatre ailes de Lar formèrent un cocon tout autour d’eux et ne filtrèrent que quelques rayons solaires éparses. Ils pouvaient encore se voir, tant l’ambiance bucolique et lumineux parvenait à rendre innocent ce moment complice. Doucement, l’Ange se coucha davantage sur lui, mêlant leurs effluves entre elles, son enveloppe échauffé par la danse épousant les muscles de son compagnon. Ses lèvres remontèrent jusqu’au cou de l’Humain, qu’elle explorât avec appétit jusqu’à sa joue, puis la commissure de ses lèvres. Les yeux dans les yeux, il ne suffisait guère plus pour se comprendre. Ici, ils n’auront qu’à se goûter, rien que tous les deux, jusqu’à que la félicité fût atteinte. Personne n’en ressortira tant que les deux ne l’auront pas consenti.



1302 mots ~
(sans la citation de Mancinia)



By Jil ♪
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Lun 08 Mar 2021, 21:08


Ægeri
Aylivæ & Andrea

Ce RP aborde des thèmes adultes et pourrait heurter
la sensibilité de certains lecteurs.
La brune se mit à sourire doucement lorsque son compagnon lui confirmait qu’il lui appartenait. C’était tout ce qu’elle voulait entendre. Elle était possessive. Il était maintenant et pour toujours son jouet. Non ; il était son repas. Encore une fois, elle se mordit la lèvre inférieure, s’empêchant ainsi de dévorer sa proie d’une traite. Leurs yeux bleus s’admiraient et se dévoraient du regard. Elle laissa le blond plonger sa main de sa longue chevelure d’ébène. Réagissant à ce contact dont elle n’avait pas l’habitude qu’il soit intime, elle plaqua son crâne contre sa paume. S’il ne lui avait pas susurré son prénom, sans doute aurait-elle fermé les yeux. Au lieu de cela, elle répéta le surnom qui lui avait été chuchoté comme une prière. « Haru... » Ses lèvres se posèrent ensuite doucement sur l’oreille de celui qui lui promettait de n’appartenir qu’à elle, de ne jamais la trahir avec une autre. À ces mots, Aylivae sentait son ventre se contracter de plaisance. Elle bougea, s’éloignant de l’oreille du blond pour regarder celui-ci bien en face. Sa main se posait sur sa mâchoire. L’index délicat de la brune se mit aussitôt à en caresser les contours, comme cherchant à les dessiner. « Je serai ta perte, Haru... Sans doute faudrait-il mieux que je te préserve de mon nom. » dit-elle en souriant, le ton boudeur. Son index remontait aux lèvres du jeune homme, toujours en caressant délicatement. « Mais je ne fais pas le bien. » Le nom d’Aylivae fut alors projeté en dans un écho sous le dôme bulleux. Les épaules de la sirène furent légèrement secouées par un léger rire contrôlé. « Aylivae Song » répéta-t-elle, se détournant des lèvres d’Haru pour caresser sa joue. Elle détaillait tous ses traits maintenant que le flou s’était levé.

Rapidement après cela, elle perdit le contact visuel entre leurs yeux alors que l’amant finissait de la mettre à nu. Elle frissonnait sous la chute du vêtement tandis que ses muscles se tendaient. Un souffle bruyant s’échappait de ses lèvres tandis que son vêtement s’humidifiait entre les doigts fondants du blond. Même si ses lèvres étaient humides, elle les humecta, ressentant une faim – ou plutôt une soif – grandissante. La vampire des mers observait le regard d’Haru. Ce dernier semblait se liquéfier de tous les côtés. Il s’offrait à elle. L’idée lui plaisait et excitait ses sens. Mais bien plus qu’une idée, le blond devint soudainement plus audacieux. La sirène se laissait surprendre, mais ne luttait pas quand ses fesses furent amenées sur la table. Elle refermait ses jambes autour d’Haru tandis que celui-ci prenait du champagne. Alors que sa bouche s’entrouvrait dans un sourire taquin pour informer le blond que ce n’était pas de champagne qu’elle avait soif, le liquide lui coula entre les cuisses. Un léger hoquet lui échappa quand elle sentit la morsure fraîche du liquide contre sa peau brulante. Automatiquement, Haru s’excusa pour sa fausse maladresse. Un rire chaleureux franchit la barrière des lèvres séductrices de la brune. Il était si vrai qu’elle plaçait une main devant sa bouche pour le contrôler.

« Oh ! » s’exclama-t-elle finalement quand elle comprit où Haru voulait en venir. Elle se mordait la lèvre inférieure d’envie alors que son ventre exaltait d’excitation. Son corps se tendait de plus en plus tandis que le blond venait se perdre entre ses cuisses. Alors qu’il l’informait de son désir, Aylivae hochait la tête, lui promettant d’exaucer son souhait final. Avec une hésitation virginale, elle le laissa couvrir ses cuisses de baisers. Elle plongea ses mains dans la chevelure presque aqueuse du blond. Son corps était en feu. Il lui semblait même que leur environnement monta en température. Le dôme perlait sur eux des étincelles de champagne. Elle leva les yeux en gémissant alors qu’elle souffrait d’une chaleur agréable. La sirène laissa le blond prendre possession de son corps sans lutter. Il était le seul qui pouvait venir à bout du feu qu’il avait déclenché. Ou avait-il été causé par Jun ? Les baisers essayèrent de balayer le nom ancré dans le cœur de la Sirène. Elle essayait de s’y accrocher, imaginant le brun l’embrasser alors même que le blond était perdu entre ses cuisses. La lutte fut perdue dès l’instant où la langue se rapprochait du fruit jusque-là défendu. Aylivae quittait la chevelure humide pour se maintenir sur la table. Elle avait l’impression de chuter. Pourtant, ce n’était pas son corps qui tremblait mais son esprit. Il était transcendé par le plaisir. Elle gémissait, ondulant telle une vague entraînée par des courants trop puissants, voulant s’échapper à la délicieuse torture qui l’irradiait de plus en plus. Elle ne put soudainement plus lutter et se laissait emporter par le courant. « Haru. » prononçait-elle alors que l’extase la faisait basculer en arrière.

Allongée sur la table, elle regardait le dôme pluvieux alors que son souffle était court. Elle peinait à réaliser le sentiment qui l’avait transcendé. Cependant, elle n’oubliait pas la promesse qu’elle avait faite. Ni l’un ni l’autre n’étaient encore comblés. Aylivae se redressait donc, le corps subjugué par ce qu’il avait subi. Elle plaçait son index sous le menton de son amant. « Venez. » dit-elle alors qu’elle le conduisait à elle, l’invitant à la rejoindre sur la table. Pour souder leur mouvement, elle l’embrassa. Plus doucement cette fois. L'arôme de champagne était encore là. Jamais plus elle ne verrait l'alcool de la même façon.

Aylivæ se plaça à califourchon au-dessus d'Haru. Le repas était servi. Comme elle voulait qu’il se voit disparaître en elle, ses lèvres se posaient sous sa taille. Elle lécha en premier temps le liquide qui s’échappait de l’épiderme fondant. Ses lèvres traçaient des arabesques confiantes. Aylivae finit par y planter ses crocs, aspirant alors doucement le corps aqueux. Elle le sucerait jusqu’à la moelle. Elle l’annihilerait complètement. Elle le protégera en son sein. Ses mains couraient sur le corps qui fondait. Elles se l’appropriaient. Ses lèvres étaient conquérantes.  Ses dents se refermèrent sur le téton gauche d’Haru. Elles le dévoraient avec délicatesse. Il était son dessert. Il était sien. Elle lui suça le cœur, pour qu’il n’aime qu’elle. Elle lui aspira les poumons, pour qu’elle lui soit aussi indispensable que l’air. Elle voulait lui être essentielle. Ses pensées n’étaient tournées que vers lui. Elle lui embrassa le cou. « J’aime Haru. » susurra-t-elle alors. La phrase pouvait tout aussi bien être une confession qu’une constatation comme « j’aime les fruits ». Pourtant, la sirène ne s’expliqua pas plus. Le cou du blond disparaissait alors qu’elle le marquait par un suçon. Il ne restait plus que la tête. Elle l’embrassa une dernière fois alors qu’elle l’avalait. Sa soif était désormais comblée...

Post III | 1112 mots

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