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 [LDM Août/Septembre] De génération en génération

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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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◈ YinYanisé(e) le : 20/09/2014
◈ Activité : Traqueur [Corvus Æris] | Marcheur
Miles Köerta
Ven 12 Aoû 2016, 15:14


De génération en génération

[LDM Août/Septembre] De génération en génération Gynyra10


De génération en génération, qu’apprenons-nous? Que nous racontent nos parents, qu’ils ont eu même appris de leurs parents? Ils nous racontent des récits; ils nous font connaître nos histoires, contées depuis si longtemps à travers le temps qu’il nous est impossible d’y apposer une quelconque précision. Mais de ce que nous connaissons, c’est que ces récits nous suivent depuis la nuit des temps. Qu’elles soient légendes ou bien rumeurs, contes de Fæ ou contes d’horreur, elles se sont ancrées à notre quotidien, devenant une part indissociable de notre patrimoine que nos parents nous ont légué et que nous devrons, à notre tour, dans le futur à venir, transmettre à la génération suivante pour ne pas que les croyances s’effritent, s’oublient, au travers du temps. Autrement, comment nos coutumes se sont-elles transmises, échangées, partagées, durant les époques qui nous ont précédés?


« Grand-maman, qu’est-ce que tu fais? »

La vieille femme se retourna doucement vers la fillette qui, une peluche à la main, émit un léger bâillement. La petite venait encore de se réveiller, Elzédor ne cessant de tourmenter les nuits de l’enfant avec ses abominables apparitions depuis quelques temps. L’ainée se sentait interpellée par les tourments nocturnes de sa petite-fille et, en cette chaude soirée, alors que la fraîcheur de la nuit n’était encore parvenue à complètement balayer la chaleur insupportable de la journée qu’ils venaient de vivre, la grand-mère avait choisis de faire entendre ses inquiétudes à la belle et douce Harabella, la Déesse rêveuse ne pouvant laisser son alter-égo s’amuser plus longtemps avec les songes de cette enfant. Dans un sourire, la vieille femme invita sa petite-fille à la rejoindre sur son tapis, la gamine ne se le faisant pas dire deux fois avant de s’avancer et de s’agenouiller, comme le faisait son aînée.

« Qu’est-ce que tu fais? » Répéta la fillette en considérant d’un œil curieux l’objet qui se trouvait devant sa grand-mère.

La vieille femme souleva délicatement l’objet de sa curiosité par l’une de ses ficelles, le faisant tourner lentement et doucement devant les yeux de l’enfant qui, fascinée par cet art tout en finesse et en beauté, resta simplement là, bouche entrouverte, à fixer le centre de l’objet.

« C’est quoi? Ne put-elle s’empêcher de demander.

- C’est un capteur de rêves ma chérie.

- Et ça fait quoi? Renchérit l’enfant, ce qui étira un sourire sur le visage ridé de l’aînée.

- Le capteur de rêves emprisonne les cauchemars dans les fils tressés que tu vois. Il agit un peu comme un filtre, laissant passer les bons rêves jusqu’à ton esprit tout en empêchant les mauvais rêves d’envahir ton sommeil, ces derniers brûlant et disparaissant dans l’air aux premières lueurs de l’aube. »

La petite fille, fascinée, tendit l’une de ses mains jusqu’à l’objet, que sa grand-mère lui remit avec plaisir. Après tout, ne l’avait-elle pas confectionné pour elle?

« Et c’est toi qui l’a fabriqué, Grand-maman?

- Oui, et je l’ai également béni de la grâce d’Harabella.

- Wow! Mais pourquoi? » Se questionna la fillette, dont le regard insouciant vint chercher les deux mires bleutées de son parent.

La grand-mère passa l’une de ses mains dans les cheveux bouclés de sa petite-fille, cette dernière souriant bêtement tout en laissant échapper un son léger, comme un ronronnement de contentement.

« Je l’ai fait pour toi, ma chérie. Pour que les méchants monstres de tes nuits disparaissent à tout jamais.

- Et ça marche vraiment? Tu l’as essayé?

- Bien sûr! Accroche ce capteur de rêves au-dessus de ta fenêtre et tu verras, Harabella chassera de ton esprit et de tes rêves le méchant Elzédor. Elle veillera sur toi et sur tes songes pour que, plus jamais, ne vienne t’effrayer d’autres méchants monstres. »

L’enfant, toute émerveillée par le pouvoir de cet unique confection, se leva d’un bond et se jeta dans les bras de sa grand-mère qui vacilla légèrement à cet assaut affectif, mais cette dernière ne pouvait qu’être heureuse de ce qu’elle venait d’accomplir.

« Merci, Grand-maman! Je vais prier Harabella tous les soirs! Promis la gamine en lui collant un gros bisou sur la joue.

- Elle sera toujours à tes côtés, rien que par cet objet, mon enfant. Maintenant retourne au lit. Et dors bien. »


Explications


Salutation, fidèles de l’Originel \(^o^)/
Bienvenue à vous, adeptes des Ætheri \(^o^)/

Chaque peuple, à sa manière, vénère les Dieux: qu’il s’agisse de danses, de chants, de musiques, de confection d’objets, de sacrifices humains, de festin ou de soirées à thème tout le monde tout nu!; bref, vous avez compris l’idée xD Votre but ici est donc assez simple: c’est de faire un rituel à la gloire de Sympan (ou de tout autre divinité qui se trouve dans son camp.) ou à la gloire des Ætheri avec un groupe de PNJ qui va vous accompagner. Soyez spectateur ou réalisateur, tant que vous participez au rituel un minimum: ça sera valide. C’est une chance pour vous de mettre l’accent sur le côté plus spirituel et religieux de ce conflit au lieu de constamment se taper dessus comme des bêtes *sort son collier Peace&Love et ses disques des Beatles /sbaf/* Aller! Cessons de se battre pour un instant et rendons gloire aux Dieux par notre piété!

Aussi, un peu comme Mitsuko, j'ai mis le LDM à cet endroit, mais vous pouvez le faire n'importe où! C'était juste plus pratique et je trouvais pas d'autres endroits pour le mettre /sbaf/

Si vous avez des questions: MP =)


Deadline: 12 octobre 2016

À vos claviers ~

Gain(s)

Pour 900 mots: 1 point de spécialité au choix
Pour 450 mots de plus (donc, pour 1350 mots minimum): 1 point de spécialité supplémentaire


Petit rappel: Ce LDM est un RP d'Event, donc vous devez attribuer un point de pourcentage à la fin de votre message et ne pas oublier de l’inscrire avec vos gains ^^
Alors vous devrez attribuer soit +1% à Sympan ou aux Ætheri, soit -1% à Sympan ou aux Ætheri selon votre camp.

Récapitulatif des Gains


Wriir - 2 points de Force
+ 1% Sympan

Dzaal Ganaem - 2 points d'Intelligence
+ 1% Sympan

Hakiel (Compagnon de Miles) - 2 points de Charisme
+ 1% Sympan

Andrzej Baran - 2 points de Charisme
- 1% Ætheri

Jasper Dah Metzger - 2 points d'Agilité
+ 1% Sympan

Layne - 2 points d'Agilité
+ 1% Ætheri

Viktorya Sforza - 2 points de Charisme
+ 1% Sympan

Léto - 2 points d'Agilité
+ 1% Sympan

Cocoon - 2 points de Magie
+ 1% Sympan

Dante Taiji Sparrow - 2 points de Force
+ 1% Ætheri



[LDM Août/Septembre] De génération en génération Signat16
Merci Léto ♪:
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http://yinandyangpower.forumactif.com/t34827-miles-koerta#679519
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Sam 13 Aoû 2016, 15:13

Quand les circonstances ne m'offraient pas nécessairement de temps libre, je continuais le cycle aux deux facettes depuis que j'étais devenu Passeur : la face noire et la face blanche de tout être vivant, insuffler la Vie et dispenser la Mort. Jusqu'alors en tant qu'Ombre ou Grand Faucheur, ne nous était accordé que le suicide pour venir grossir nos rangs et nous donner la bâton pour nous faire battre, emmenant avec nous des innocents qui ne s'attendaient pas à ce qu'ils allaient leur arriver : quitter une vie de souffrance pour une nouvelle vie maudite.

Une fois devenu Passeur la donne changeait. L'expérience et la puissance accumulées donnaient un recul relatif mais bienfaiteur sur notre condition. Nous comprenions mieux les rouages de ce qui nous était imposé, même si nous n'acceptions pas forcément la manière dont nous y étions contraint. Donner la vie diluait un peu la noirceur de nos tourments. Nous tâchions, pour conserver notre Secret, de perpétrer le mythe de la copulation pour l'enfantement et s'il m'arrivait d'être spectateur de cette débauche de plaisir, le mal n'en était que plus grand car je ne pourrai vraisemblablement jamais y goûter.

Le dernier point, et non des moindres, m'octroyait le droit de transporter en moi les âmes des défunts, pour aller les conduire au Fleuve des Âmes, avant de les récupérer, purifiées, et leur accorder une nouvelle vie, une nouvelle chance d'accueillir un Esprit qui réalisera de grandes choses.

Si j'en venais à me remémorer toutes ces choses, ces axes essentiels de ma vie d'Ombre, c'était parce que je me trouvais en cet instant devant l'entrée secrète menant audit Fleuve. Nous devions passer par le Temple des deux Dieux indissociables, ceux-là même qui nous infligèrent cette terrible et éternelle plaie béante : maudits, dépourvus d'émotions positives, inconnus de tous, exécutant des basses besognes qui régulaient pourtant absolument tout sur les terres du Yin et du Yang.

Depuis l'épisode du Livre, nous autres Ombres avions un camp en contradiction avec ce temple, vestige d'un passé que nous pourrions oublier s'il nous était permis de tourner la page. Nous avions prêté allégeance au Dieu Unique, il était temps de l'assumer un minimum. Plus qu'une prise de position, le sort de cette guerre allait à coup sûr, pour le meilleur ou pour le pire, bouleverser notre existence.

Je me rappelais alors la rencontre avec celle qui m'avait permis de franchir l'étape dans la hiérarchie des Ombres, et me libérer du fardeau encore lourd du Grand Faucheur. Elle avait émis l'idée que la puissance des Aetheri résidaient dans la ferveur que ses croyants mettaient en eux, par le biais des actes ayant trait à leur domaine, mais également par la prière, message envoyé vers d'autres cieux pour quêter une aide, mais surtout indiquer qu'on croyait en leur existence. Dans l'absolu et en théorie, il aurait fallu arrêter de prier les Aetheri pour les affaiblir, voire même les annihiler. Mais c'était un vœu pieux, aussi au lieu de tenter en vain d'amoindrir notre ennemi, il restait toujours la possibilité, pour notre race secrète, d'augmenter par ce même procédé la puissance du Dieu Unique.

Bien que je ne sois pas très doué pour ce genre d'exercices oratoires, je m'étais approché d'Ombres que je connaissais un peu plus au fil du temps, et dont nous avions déjà partagé certains points de vue sur notre rôle, notre condition, notre avenir. La plupart d'entre eux furent intéressés par l'idée d'une prière en l'honneur de celui que nous espérions être notre Rédempteur. Je les enjoignais de répandre cette parole auprès des Ombres qu'eux-mêmes connaissaient un minimum, et déclencher par la même un effet boule de neige.

Nous fixâmes le rendez-vous à plusieurs lunes, le temps pour moi d'étudier, et surtout déchiffrer dans des ouvrages anciens certaines danses ou paroles pouvant obtenir une oreille plus attentive des entités supérieures. Je ne voulais pas calquer une prière Aetheri à celle que nous ferions en l'honneur de Sympan, mais n'étant pas du tout coutumier du fait, il nous fallait une symbolique commune et compréhensible pour fédérer un même mode de pensée. Nous étions issus de toutes les races, de toutes les tendances, aux mœurs opposées. Seul le suicide nous avait liés dans notre quotidien nébuleux et tourmenté.

Quand je n'étais pas en mission comme Passeur, j'égrenais mon temps dans la Bibliothèque, à la recherche de ces rituels, de légendes anciennes, de prières, et je finis par tomber enfin sur un ouvrage qui n'était pas réellement un écrit théologique, mais plutôt philosophique.

A cause des difficultés que j'avais encore dans la lecture, je mis plus de temps que prévu, et le délai que j'avais instauré avant la cérémonie me fut plus que profitable.

Il y était écrit que chaque grande notion, chaque idée pouvait être conceptualisée par une gestuelle spécifique, adaptable par l'officiant selon son bon vouloir car il n'était pas ici question d'une succession de gestes précis pour obtenir un résultat, mais d'une symbolique pour faire passer un message. Il y avait des gestes évidement, comme lever les mains pour évoquer le ciel, le Temps, ou les baisser pour imager la terre ou le Passé et ses affres.

Je m'étais attelé alors à imaginer une succession de gestes, que nous ferions à l'entrée du Temple d'Edel et d'Ezechyel. Il n'était pas question ici de blasphémer ces Aetheri, non, ma démarche était plus de montrer notre soutien à celui qui pourrait nous rendre une existence moins douloureuse. Continuer à faire ce qu'il convenait de faire, mais ne pas poursuivre la douleur de notre suicide au delà de l'acte lui-même.

Le jour tant attendu eut lieu, et j'eus la satisfaction de voir plus d'une vingtaine d'Ombres présente. Par rapport au nombre total de notre race, ce nombre aurait pu paraître ridicule, mais il s'agissait à ma connaissance d'une grande première et je ne devais pas faillir en conséquence. Si tout se passait bien, peut-être y'aurait-il une redite, avec plus d'Ombres, avec plus de pouvoir envoyé à Sympan.

Je traversais au milieu des Ombres présentes l'allée pour me mettre face à eux. Ma voix n'était pas aussi assurée que je ne l'aurai souhaité, mais d'un raclement de gorge, je me redonnais courage :

- Avant toute chose, merci d'être venu. Vous vous demandez encore peut-être la raison de notre présence, aussi pour résumer, je vous répondrai qu'il s'agit d'un hommage envers celui à qui nous avons prêté allégeance. Il s'agit ici de lui adresser une prière symbolique, inédite. Comme à ma connaissance nous autres Ombres n'avons pas de précédents dans la ritualisation d'un message vers Sympan, cet état de fait étant nouveau, j'ai .... je me suis permis de reprendre des gestes symbolisant ce que nous sommes, ce que nous voulons, ce que nous attendons de Lui. Si vous en êtes d'accord, je vous invite à reproduire les mêmes gestes que moi, pendant que je vous explique leurs sens.

Les Ombres s'espacèrent pour se laisser suffisamment de place pour réitérer ce que j'allais leur montrer.

J'écartais mes jambes de quelques centimètres, avant de pincer mes pouces avec le reste de mes doigts. Pivotant mon buste sur la droite, j'ouvrais mes deux mains pour les refermer, à plusieurs reprises, comme si je happais l'air qui se trouvait entre mes phalanges, les ramenant vers moi. Nous sommes les emprisonneurs de Vie, les disciples de la Mort, donnée ou accompagnée. Nous sommes la Fin. Je ramenais ensuite mes bras pour emprisonner mes mains un peu en dessous de mes aisselles. Nous sommes ceux qui emprisonnent, qui détiennent les âmes, les transporteurs du Renouveau. Je ployais ensuite les genoux, descendant en bougeant le bassin pour simuler une descente vers l'Oubli, désormais accroupi non loin du sol. Nous sommes les Passeurs, les Purificateurs, le Souffle de Mort qui instille la Vie. Au moment de prononcer ce dernier mot, je remontais pour ouvrir mes mains, et les claquer fortement entre elles. Nous sommes le Cycle, le début et la fin, le Vide et le Tout, le Rassemblement.

Finalement, j'ouvris mes bras vers le ciel, ma tête suivant cette inclinaison comme si nous voulions directement nous adresser au Dieu Unique.

- Puisses-tu nous accueillir, et nous accepter dans nos erreurs, mais également nous récompenser pour la tâche ingrate qui nous a été confiée. Nous sommes les Ombres, mais nous donnons la Lumière au reste du monde.

A ma grande surprise, je n'eus aucune protestation, aucune raillerie de la part de ceux qui avaient pris la peine de venir communier avec moi. Au pire nos prières se perdraient dans le néant, au mieux elles seraient tombées dans une oreille attentive, et notre quotidien alors serait peut-être un moins pénible à porter ....
1 528 mots.
Gains : +2 en Force
+1 Sympan
Merci pour ce LDM, bien compliqué pour l'Ombre que je suis faute de rituels adéquats ^^
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Invité
Invité

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Jeu 18 Aoû 2016, 15:12



La possibilité d'invoquer un Démon n'est un secret pour personne qui se soit quelque peu intéressé au sujet. La Lignée des Ganaem a mis en place voilà bien longtemps son propre rituel de passage en vue de compenser l'affront que les pauvres ères leur faisaient subir en les mandant sans imaginer qu'ils avaient parfois mieux à faire. Avant même que le nom d'un de leur cadet soit connu, ils le préparaient. Car au-dehors, celui-ci finirait un jour où l'autre par résonner aux oreilles d'impies. La Transition des Ganaem, tel qu'ils nommaient le rite, devait marquer l'autonomie du jeune Démon face à son destin. Avec le temps et les événements, cette expérience devint aussi un symbole de respect et de dévouement envers les Incarnations et les Dieux. Ezechyel et Haziel tout particulièrement, sans qui l'Essence démoniaque ne pourrait couler dans leurs veines et imprégner leur esprit. Avant son premier sacrifice sur le Volcan Ardent, Dzaal offrit sa volonté aux Aetheris sous l'injonction solennelle de ses Pairs.

"Poenalibus undique loris astrictum
et ambientium catenarum squaloribus
vehementer attritum."

Les sangles qui le maintenaient sur la table en granit se resserrèrent. Des pointes métalliques griffèrent sa peau et s’enfoncèrent dans les chairs plus tendres. Son père l'observait avec une certaine fierté. Le jeune Démon était voué à renouer leur cause avec leur honneur à travers l'Enfer, et au-delà. Une ambition qu'il affichait depuis longtemps et qu'il refusa de placer en ses autres enfants. L'on soupçonnait que la raison soit purement personnelle : Dzaal était son cadet, le plus chétif, et il refusait de perdre le peu de prestance qu'il restait à la Lignée en sacrifiant ses progénitures plus prompts à la servir. Non, Dzaal avait été façonné pendant un siècle à ce seul but, depuis sa naissance. Endurer était tout ce qu'il devrait faire avant de s'élever. Mais aucun autre membre de cette ancienne illustre famille n'avait foi en ses dires. Pour ses Frères notamment, il n'était qu'un boulet et Dzaal avait bien l'intention de prouver le contraire au travers de ce rite qu'il dédiait à leurs Aetheris protecteurs.

Le Démon ne se débattait pas. Non par volonté, mais parce qu'il était fixement attaché à la table. Table qui servait de stèle sacrificielle en période festive et dont les tâches rougeâtres témoignaient de l'imprégnation du liquide de vie dans ses pores. Dzaal observait le ciel sombre et menaçant, parsemé de brèves fistules lumineuses qui contrastaient avec le sol fendu par endroit, régurgitant de petites effusions de magma. En cercle autour de lui, sa communauté et quelques invités spéciaux psalmodiaient dans une langue à consonance latine. La douleur ne lui permettait pas de comprendre ne serait-ce qu'un traître mot.

Un de ses Aînés lui porta un petit objet à la bouche dont une fumée jaunâtre s'échappait. La Drogue des Dieux. Dzaal en prit une large bouffée pour remplir ses poumons et son nez relargua le surplus. Aussitôt, la douleur disparut. Déglutissant, il en demanda davantage ! Plus serré ! Il lui fallait sentir quelque chose où il allait partir là où personne ne pourrait plus le pêcher. Encore ! Ne le laisser pas...
Son souffle laissa échapper les vapeurs en un épais nuage comme si son âme quittait son corps. L'esprit du jeune démon tenta de lutter contre le sommeil, en vain.

Il aperçut ses Aînés qui s'approchèrent de lui, même s'il ne voyait que des ombres grandissantes. Tout se décupla soudain et chaque morsure furent multipliées par dix, ses sens devenaient plus précis. Au point, le crût-il, de percevoir la réalité telle qu'elle était vraiment, et non pas le monde dans lequel il avait grandi. Le choc était d'autant plus grand que les seuls accès dont il disposait avait la forme d'une prison et de longs couloirs sombres auxquels ses yeux s'habituèrent comme en plein jour.

***

Plongé dans les ténèbres, il se tenait sur un bout de rocher dont le bord seul était visible et fondait vers un gouffre sans fond. Deux silhouettes apparurent, en lévitation au-dessus de l'abîme. Dzaal ne réussit pas à apercevoir leur visage mais leur aura démontrait une puissance infinie qui s'abattait sur lui. Il plia un genou et baissa la tête pour soulager ce poids et présenter ses respects. Aucun nom ne fut énoncé, mais il savait qui étaient en face de lui.


"Baigne-toi dans nos flammes.
Imprègne-toi de nos voix.
Nous t'observerons dans le Chaos.
Nous t'appellerons quand le moment sera venu."


Le jeune Démon acquiesça en murmurant sa promesse. Celle de faire ce pour quoi il était né. Celle de remplir son devoir et d'accomplir la volonté de sa Lignée. En l'honneur des siens, en l'honneur des Aetheris. Celle de ne jamais oublier.
Soudain, son corps se réchauffa. Une puissance phénoménale se fit ressentir dans chaque pore de sa peau. L'abîme devint lac et le ciel se couvrit de nuages épais, or et pourpres. De l'eau profonde émanait une légère brume qui se dissipa à peine pour laisser entrevoir son reflet. Sous sa capuche, il n'y avait guère de visage. Juste un trou noir et infini. La puissance consommait son corps, ses vêtements. Il faisait plus chaud... Toujours plus chaud.

***

Dzaal ouvrit les yeux vivement. Il était debout , tenant à peu près en équilibre sur la lave qui consommait ses chausses. La sueur perlait sur son front et venait troubler sa vision. L'environnement flouté, il distinguait sa communauté former une haie d'honneur le long de la rivière en flamme. Au bout de celle-ci, un liquide pour éteindre ses vêtements qui commençaient à s'embraser.

Sans attendre, il fit de grandes enjambées sous les encouragements solennels de ses Pairs. Même ses Frères qui pensaient le voir carboniser sur place commençaient à lui trouver un certain intérêt. Mais il ne s'attarda pas et sauta dans le fluide visqueux qu'il reconnu comme étant un bassin empli de sang. En face de lui, sur l'autre rebord, une humaine intimidée. Elle défit ses guenilles dans une lenteur absolue et son père hocha de la tête pour qu'il fasse de même. Nu devant les siens, il s'avança, le sol en pente, jusqu'à ce que ses épaules frôlent la surface. L'odeur métallique était forte. Elle excitait ses sens. La jeune femme le rejoignit, hésitante, avant d'enrouler ses jambes au-dessus de sa taille. Il n'arriva pas à croiser son regard, mais les mouvements de son bassin furent provocateurs. Le fluide glissant entre eux, les corps s'harmonisèrent et fusionnèrent en de lents mouvements, de plus en plus sauvages. Pendant ce temps, chacun observait et psalmodiait, encore et encore.

L'extase fut atteint. Le jeune démon revoyait les deux silhouettes dans son esprit, ressentait la puissance qui émanait de son corps quelques minutes plus tôt dans son rêves. C'était presque la même sensation en cet instant précis. Immobile, l'humaine était en pleurs mais lui devait continuer son chemin. Il s'éloigna d'elle tandis que, dans son dos, la tête de la belle fut détachée de son corps qui se mit à flotter... avant de sombrer, comme happé par le fond pendant que son sang se mêlait à l’ambiant. Droit devant, bien qu'il commençait à se sentir mal, son père lui tendit un objet afin qu'il ne se détourne pas de son objectif. Dzaal attrapa la coupe.

"Du sang comme de la vie
tu t'abreuveras,
à outrance et avec envie."

Le jeune Démon remplit la moitié du calice du fluide pourpre et n'en but qu'une gorgée, encouragé par son paternel, avant de sortir du marécage nauséabond, aidé par celui-ci.

"Ainsi ta force sera nourrit.
De cette force, ton destin tirera sa source.
En l'honneur des tiens et des Aetheris."

Le vent se levait doucement sur le crépuscule, séchant le sang qui maculait son corps. Tout son être était dans une paix certaine, même si beaucoup de symboles n'avait pas encore été compris. D'un esprit reposé, il savait que cela ne durerait pas. En effet, le lendemain, un nouveau sacrifice aurait lieu ; en l'honneur des Dieux et du nouveau Monarque Démoniaque.

[LDM Août/Septembre] De génération en génération Torn-slit-separator-4f7224e
1399 mots
+2 Intelligence
+1% Sympan
Défi ○ Commencer un rp à la porte des songes



Merci pour ce LDM qui permet de compléter les débuts de mon petit Paria =)
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Miles Köerta
~ Orisha ~ Niveau III ~

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Miles Köerta
Dim 21 Aoû 2016, 05:44

De génération en génération
« Quand nos voix s’élèvent jusqu’au firmament »

Une nuit, alors que le sommeil ne m’avait pas encore attrapé pour m’amener dans les bras de Morphée, j’avais décidé de descendre jusqu’à la salle à manger, me prenant un verre d’eau dans l’un des barils que nous avait ramené Miles, tôt dans la matinée. Peut-être qu’avec ça, m’étais-je dit, le sommeil ne m’épargnerait et viendrait finalement me chercher. C’est pourquoi, verre à la main, mes pieds frôlant le sol glacé des dalles du plancher, j’avais repris la montée des escaliers pour retourner à ma chambre, désireux de m’abandonner à ce monde où tout le monde s’était assoupi pour la nuit. J’avais traversé le couloir d’un pas silencieux, conscient qu’à cet étage, trois autres personnes, outre moi-même, somnolaient paisiblement. J’étais certain d’être le seul encore debout à une telle heure de la nuit, à vagabonder tel un fantôme entre les murs de notre maisonnée, mais à l’entente d’une voix dans le noir, je m’étais instantanément figé. Mon verre à la main, mes pieds glacés, paralysés à la surface du damier du plancher, j’avais tourné mon visage vers une porte close avant de m’y approcher. À travers la porte de sa chambre, j’avais pu entendre sa voix prier. Curieux, je m’étais permis de poser l’une de mes oreilles sur le battant, écoutant son chant à la gloire de Phoebe. Personne n’y prête attention à cause de sa timidité, mais peu savent à quel point elle possède une voix magnifique, merveilleuse, avec un petit quelque chose de mélancolique qui rendait le tout affreusement touchant, et c’était, d’une certaine façon, difficile de reconnaître Nimüe dans ce timbre si assuré. Quoi que l’on pouvait facilement distinguer dans sa voix toute la douceur et la gentillesse qui lui était caractéristique. J’étais resté à sa porte je ne savais combien de temps, à écouter son chant traverser l’ensemble de mon corps par sa piété et sa franche loyauté pour la si grande divinité, mais je savais seulement que le lendemain matin, je m’étais réveillé au seuil de sa porte, mon verre posé à mes côtés et mes jambes tendues à même le plancher. D’une manière ou d’une autre, la voix de Nimüe m’avait bercé et guidé jusqu’à Morphée. Ou était-ce l’infinie bonté de Phoebe qui m’avait permis de m’assoupir sans traîner quelques inquiétudes avec moi à l’intérieur même de mes pensées? Peu importe. J’avais été bercé par les deux femmes qui me restaient dans ma vie… … À bien y penser une seconde fois, la réflexion ne m’apparaissait pas juste, seulement, je ne considérais pas comme telle la troisième personne que j’avais en tête: après tout, celle qui m’avait mis au monde n’était qu’une étrangère pour l’enfant que j’étais. Bien rapidement, je me remis sur pied, traversant le reste du couloir en catimini pour entrer dans ma chambre, sans me faire repérer.

Depuis, quelques jours avaient passé et à chaque soir – presque – je m’arrêtais à la porte de Nimüe pour l’entendre chanter. Évidemment, vous devez vous demander pourquoi je n’entrais pas tout simplement dans sa chambre pour l’écouter au lieu de rester au pied de sa porte comme un voleur, et vous pensez à une telle chose parce que vous ne connaissez pas Nimüe comme je la connaissais. C’était une grande timide incapable de regarder quelqu’un droit dans les yeux à moins que ce dernier ne l’ait mis en colère ou qu’il ait piétiné sur ses pieuses valeurs; à chaque fois que l’on s’adressait à elle, elle devait bégayer et devenait toute rouge, comme une tomate bien mûre, avant de perdre tous ses moyens. Alors chanter devant un auditoire, même si celui-ci se résumait à un seul individu? C’était presque impensable. Pourtant, elle était douée. Sa voix me transportait dans l’univers qui se formait à chaque esquisse que dessinait ses lèvres. Ses prières m’emportaient jusqu’aux bras de la Lune. C’est pourquoi, une nuit après m’être laissé bercer par sa voix enchanteresse, alors que je m’infiltrais comme un serpent dans les couvertures de mon lit, je réfléchissais à une idée qui m’était venue durant la soirée. Mais pour se faire, il fallait que je sois accompagné d’autres copains… Aussitôt, je pensais à eux. Je vais demander aux enfants de la Vigilante de savoir si cela les intéresse! Me félicitais-je en fermant les yeux, m’abandonnant définitivement au sommeil qui me tendait les bras à la suite de cette idée.

Le lendemain matin, je me réveillais suffisamment tôt pour ne pas croiser Nimüe et je filais directement vers l’imposant édifice qu’était la Vigilante après avoir avalé, d’un trait, un verre de lait de chèvre. Sur place, je croisais plusieurs Marcheurs, que je saluais du menton tout en leur adressant quelques sourires en coin. Tous ces hommes et ces femmes vêtus d’épaisses fourrures m’intimidaient, mais en même temps, je ne pouvais qu’être gonflé d’admiration et de respect lorsque je les voyais près de moi, malgré leur allure terrifiante et primitive. C’est pourquoi, sans aucune hésitation, je demandais à l’un d’eux s’il avait croisé l’un des enfants de la Vigilante, comme nous avions pris l’habitude de les nommer.

« Ah! Mais t’es le petit garnement qu’on croise de temps en temps avec Asche! »

Au nom de l’Orisha aux cheveux rouges, j’eus un sourire espiègle, les yeux pétillants.

« Est-ce qu’il est là, d’ailleurs?

- Tu l’as manqué d’une quinzaine de minutes, petit! Il vient de partir dans les montagnes avec Ëm pour s’entraîner, m’apprit-il et immédiatement, je soupirais.

- Zut! Bon bah, tant pis! Merci pour ton aide! »

Il me salua en m’envoyant la main avant que je ne disparaisse entre les quatre murs d’une pièce, laquelle était, vraisemblablement, occupée présentement par les enfants de la Vigilante.

« Bon matin! » Lançais-je joyeusement tout en m’invitant dans la salle, plusieurs têtes se retournant dans ma direction.

En m’apercevant enjamber les mètres qui nous séparaient, les enfants se mirent à sourire et se relevèrent tout en me saluant, ravis. Depuis qu’ils avaient été sauvés par les Marcheurs, suite à une attaque des Démons dans leur village, Nimüe et moi leur rendions plusieurs visites au sein de la Vigilante, leur maison temporaire jusqu’à ce que les Marcheurs leur trouvent des familles adoptives. Quelques-uns avaient bel et bien été adopté et vivaient même ici, au cœur de Ciel-Ouvert, mais il en restait d’autres qui n’avaient pas encore eu cette chance et qui ne faisait que l’attendre jour après jour. Mais ils ne désespéraient pas, les habitants de Ciel-Ouvert les considérant comme faisant partie de notre cité, sans discrimination. Ils étaient heureux ici et cela se voyaient aux sourires qu’ils affichaient continuellement sur leur visage. C’est alors qu’une jeune fille s’avança jusqu’à moi, ses longs cheveux roux se balançant doucement au rythme de ses mouvements. Dès que je l’aperçu, je me mis à rougir. Je l’avais toujours trouvé jolie, mais il n’était pas question qu’elle le sache! Sinon, les copains n’arrêteraient pas de se moquer de moi!

« Tu es venu pour qu’on aille jouer dehors ensemble? »

D’un geste négatif, je secouais la tête.

« C’est pour autre chose… Est-ce que ça vous dirait qu’on remercie Nimüe pour tout ce qu’elle a fait pour nous? »

Les autres se regardèrent et je poursuivis aussitôt.

« Elle est timide, mais elle a un grand cœur et elle est toujours là pour nous quand ça va mal!

- Comme la fois où on se faisait une bataille de boules de neige et que l’un de tes projectiles a atteint cette vieille chouette? »

À ce souvenir, nous éclatâmes de rire. C’est vrai! Cette femme aux traits durs et au chignon sévère s’était tellement énervée sur nous! Mais Nimüe avait pris la situation en main, nous forçant à nous excuser auprès de la dame et cette dernière, soudainement moins aigre, s’était également excusée d’avoir été si rude à notre encontre.

« Nimüe est comme une maman pour nous… Avec Phoebe, elles nous guident sur le droit chemin… Murmura la rouquine.

- C’est vrai! Elles font plein de choses pour nous, mais nous leur donnons peu la pareille, renchérit un garçon aux cheveux extrêmement pâles, qui en paraissaient presque blancs

- Alors, ça vous botte? »

Ce ne fut pas long avant que j’aie l’accord général de tout le monde. Je leur partageais mon idée et sans plus attendre, nous nous étions mis à nous exercer, en cachette, pour ne pas que Nimüe soupçonne quoi que ce soit.

Quatre jours plus tard, nous étions fin prêts et j’avais été mandaté pour amener Nimüe loin de l’endroit de rendez-vous qui se trouvait être le jardin derrière notre maison. La petite fille avait été difficile à convaincre, mais après maints efforts, j’étais parvenu à la tirer derrière moi. Puis, à l’heure que nous nous étions convenus, je l’ai ramené à la maison, tentant de la convaincre de me suivre jusqu’au jardin.

« Aller! Y’a quelque chose que nous voudrions te montrer! »

Ses yeux s’étaient posés sur moi. Elle avait compris que je m’étais adressé à elle en employant le « nous » plutôt que le « je », ce qui attisa aussitôt sa curiosité et elle se laissa emmener sans m’opposer de résistance. Et une fois arrivés à l’endroit prévu, je ne vis pas tout de suite son visage, mais je savais que cela ne pouvait lui faire que plaisir. Le jardin avait été aménagé de façon à ce qu’il y ait des guirlandes de fleurs éparpillées un peu partout. De plus, des pots remplis de perles trônaient sur une grande table avec des ficelles tressées ainsi que quelques roses blanches pour décorer le tout. J’écartais mes bras l’un de l’autre pour lui présenter notre œuvre.

« Pour toi et pour Phoebe: tout ça, c’est pour vous remercier d’être toujours à nos côtés. Et puisque tu es notre grande Prêtresse, nous avons décidé de te préparer une autre petite surprise. Mais avant, confectionnons nos colliers et nous pourrons prier ensuite. »

L’heure qui suivit était magique. Nous rigolâmes ensemble tout en assemblant notre collier de perles. C’était devenu une habitude chez nous: avant chacune de nos séances de prière, nous nous confectionnions un petit bracelet et/ou un collier de perles surmonté d’une rose blanche. Une fois les préparatifs accomplis, nous nous levâmes et nous nous dirigeâmes au fond du jardin, Nimüe nous suivant, mais à la dernière seconde, je lui tirais une chaise. En même temps, je lui adressais un large sourire.

« Cette fois-ci, c’est à toi d’écouter. »

Je me plaçais avec les autres enfants et, d’un même mouvement, nous posâmes notre poing sur notre cœur, prenant une grande inspiration avant de commencer à chanter. Si, pour la plupart, la première fois qu’ils avaient entendu ce chant s’était au moment où je leur avais appris les paroles, pour Nimüe, cette chanson devait lui être terriblement familière, et avec raison: c’était celle qu’elle fredonnait la nuit à la gloire de Phoebe, avant d’aller se coucher.

En chœur, nous reprîmes le refrain, quelques-uns d’entre nous levant le collier qu’ils venaient de fabriquer pour le montrer à la Lune qui nous surplombait dans le ciel, la rose blanche tournée vers sa splendeur. Un à un, nous suivîmes ce mouvement, bénissant nos pendentifs, remerciant Phoebe et Nimüe pour tout ce qu’elles avaient amené dans nos vies avant de poser le collier autour de nos cous et de baisser nos voix, en decrescendo. Puis, d’un même mouvement, nous défîmes les rangs, formant un cercle dans le jardin tout en invitant Nimüe à se joindre à nous. D’une voix forte, alors, nous lançâmes vers le firmament:

« Que les roses baignent dans ta blancheur,
Imprégnant nos âmes et nos cœurs.
Toi, Mère d’ici et d’ailleurs,
Protège-nous et éloigne la noirceur. »



1 939 mots
Gains: 2 points de Charisme pour Hakiel
+ 1% pour Sympan

P.S. J’ai eu l’accord de Scott pour Nimüe ~



[LDM Août/Septembre] De génération en génération Signat16
Merci Léto ♪:
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Dim 28 Aoû 2016, 18:29

Andrzej Baran, l'Eternel Voyageur, l'explorateur du monde, le professeur à temps partiel, le guerrier infatigable, le prétendant de la Reine ou encore le survivant. Voici les noms sous lesquels le jeune homme était identifié par ses contemporains du Continent Naturel et au-delà. Tous avaient été mérités de par ses actions et son caractère, aussi bien les positifs que ceux à connotation négative et pas du tout flatteurs. Du simple sobriquet innocent à l'insulte vénéneuse dissimulée sous un boniment. Mais tous résultaient de quelque chose d'accompli par le jeune homme, un acte ou une parole et l'un de ces surnoms, n'échappant pas à la règle, était empreint d'une haine si forte qu'elle s'était muée en ferveur religieuse.

Un homme, vêtu d'une longue robe noire à la capuche cachant entièrement son visage, s'avançait parmi les membres de l'assemblée eux aussi portant le même accoutrement. Ils étaient une petite quarantaine à attendre en silence dans cette sombre pièce de réunion. Ils se trouvaient dans un bâtiment dont les murs étaient en pierres et le plancher en bois. Plusieurs ouvertures, sorte de fenêtres sans la moindre esthétique, avaient été calfeutrées à l'aide d'épaisses couvertures, bloquant par la même occasion la lumière de la lune dehors comme si les participants voulaient se cacher aux yeux de Phoebe. Seule la lumière vacillante, chaude, de plusieurs bougies et chandeliers venait éclairer l'intérieur. Celui qui semblait être le maître de cérémonie continuait d'avancer à travers les rangs des croyants silencieux pour atteindre une petite estrade. Avec des gestes posés et une lenteur cérémoniale, il se tournait face à eux et étendait les bras comme pour les invités à être attentif à ce qui allait se passer dans les minutes à suivre. Déjà, quelques grognements sourds naquirent chez les gens et un raclement bref semblait venir de sous le plancher. D'une voix profonde, posée, il brisait le silence qui régnait jusqu'à présent.

« Le nom de notre famille était autrefois synonyme de honte et de faiblesse. Notre position dans le monde ne cessait de se dégrader. Mais nous avions repris notre destinée en main. Nous étions fiers, nous étions forts. Nous avions réussi à reprendre le pouvoir sur nos destinées. »

Plusieurs silhouettes anonymes commençaient déjà à bouger lentement, passant d'appui d'un pied à l'autre comme si elles trépignaient d’impatience pour la suite. D'autres hochaient ostensiblement de la tête. L'orateur n'avait pas grand monde à convaincre, tous étaient déjà des croyants zélés en la cause qu'il défendait. Ces étranges réunions étaient tenues depuis plusieurs mois avec toujours le même thème, matraquage d’idées ou renforcement positif. Dans les deux cas le public était de plus en plus croyants en leur cause. La voix du meneur se durcissait encore un peu plus alors qu'il continuait, une pointe de dégoût profond en arrière-plan.

« Mais à nouveau la Honte s'abattait sur nous. L'un des nôtres ternissait notre nom en échouant son test de réceptacle. Pire encore, le mensonge était sa seule défense lorsqu'il fût confronté à son propre péché. Cet homme, vous l'appeliez ami, cousin, voisin, moi je l'appelais frère. »

Il avait presque craché ce dernier mot. Malgré la capuche qui plongeait son visage dans l’ombre, on pouvait presque percevoir les yeux de cet homme empli de haine, des étincelles rouges luisaient, ou bien cela était dû à l’éclairage particulier des lieux couplés avec la passion de ses propos. Alors qu'il ouvrait les quelques boutons de la robe pour ensuite en ôter la capuche et la laisser tomber à ses pieds, il révélait son identité dans cette réunion anonyme. Miroslaw Baran, frère aîné d'Andrzej, se tenait sur l'estrade, le torse nu de vêtements mais recouvert de cicatrices et portant un pagne de lin blanc, tombant jusqu'à mi cuisses, maintenu par une longue corde nouée autour des hanches. Sans un bruit, le reste de l'assemblée fît de même en enlevant la robe, révélant un habit identique. Chacun avait lui aussi un nombre impressionnant de marques, vestiges du cruel test de réceptacle et d'une vie de combats zélés. Reprenant son discours, le meneur de cette réunion voulait enflammer les esprits.

« Nous avions endurcis nos corps, drainé notre sang souillé, raffermi nos esprits mais nos cœurs étaient encore faibles. Nous aurions dû l'exécuter ! »

Il ponctuait sa phrase en saisissant vivement la corde et, d'un mouvement ample, s'infligeait un grand coup sur le dos. Le nœud qui se trouvait au bout de cette modeste ceinture venait mordre la chair du dévot et laissait une grande marque rouge à l’endroit de l’impact. L'assemblée l'imitait sans la moindre once d'hésitation. Le bruit sec du choc, doublé par le gémissement sourd des flagellants, résonnait dans la pièce avant que celle-ci ne fût plongée à nouveau dans un silence religieux. Miroslaw ramenait sa ceinture de corde à sa position initiale.

« Mais nous pouvons expier cette faute. Nous allons le traquer et, en tant que chef de clan, je le mettrais à mort pour laver ce pêché vivant de notre sang souillé. »

De nouveau, il s'infligeait une série de coups sur le dos et il commençait à saigner. L'assemblée l'accompagnait en se lacérant le dos à grands renforts d'une auto flagellation malsaine. Les plaies faisaient doucement leur apparition, faisant couler ce liquide vital qui se faisait absorber par le pagne qui virait au rouge. A chaque fois que cette corde, imbibée de sang, était maniée et lancée, des jets de sang éclaboussaient tout et tout le monde, transformant bientôt les participants de cette prière malade en fanatiques recouverts par une couche du précieux liquide. L'odeur forte et le goût métallique se mêlait à celui de la sueur. Les gémissements de douleur formaient rapidement un chœur de suppliques tandis que leur frénésie augmentait en intensité du fait des cris de Miroslaw qui semblait fixer le plafond avec des yeux fiévreux.

« Elle nous rendra justice ! Elle fera couler le sang de l'impur ! La faute sera lavée par la douleur du pêcheur ! »

Personne ne savait exactement si cette malsaine cérémonie de prière visait à obtenir la bénédiction de l'Aether de la Justice ou l'Aether de la vengeance mais dans leurs esprits corrompus par une haine consommée, ces deux concepts ne formaient plus qu'un seul. Cet amalgame n’était pas le premier car la dévotion aveugle était souvent mal guidée. En renforçant le test de réceptacle de leur famille, ils pensaient rendre hommage à Phoebe en élevant, d’une manière dure et intransigeante, les futurs guerriers béluas qui peupleraient le monde. Ce qu’ils ne savaient pas, c’était que l’Aether des supplices et de la souffrance prenait la part belle dans cette situation car ce mode d’éducation s’approchait très dangereusement de la torture, pure et simple.

Aussi, après avoir glissé sur la pente dangereuse de la ferveur aveugle, une abominable chose s’était présentée à eux. Les dirigeants de la famille avaient accueilli l'arrivée du monstre comme un signe que leur cause était juste, une main tendue par l’Aether de la justice. La créature avait été enfouie sous le plancher de ce lieu de culte souillé, dans la cave, pour la cacher aux yeux des rares visiteurs et ne pas éveiller les soupçons ou révéler leurs plans. Le sang de l'assemblée coulait le long de leurs corps pris de spasmes violents pour venir s'écraser sur le sol de bois et se faufiler entre les planches. L'abomination était littéralement en train de recevoir une pluie chaude sur sa peau, elle frissonnait de plaisir et d'excitation. Le chef de cérémonie hurlait.

« JUSTICE SERA FAITE ! »

Accompagnant ce cri de rage, la bête se mit à rugir de toutes ses forces. Son hurlement, dont la puissance laissait deviner la taille de son propriétaire, fît trembler les murs. De tous les noms donnés à Andrzej, celui qu'ils avaient choisi pour le désigner était l'homme mort.

A plusieurs centaines de kilomètres de là, le sujet de toute cette agitation était saisi d'un frisson.

1358 mots
-1% pour les Aetheri
2 points de charisme pour Andrzej
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Jeu 01 Sep 2016, 10:41

Dé génération en génération
Je ne savais plus pourquoi exactement j'avais du me lever aux aurores ce matin là. Ma sœur du sûrement m'engager pour une de ses énièmes lubies à laquelle j'en avais marre de participer. Si j'en rejetais la plupart, il se trouvait qu'il y en avait certaines que je ne pouvais pas éviter. Elle avait l'art et la manière de me mêler à des affaires qui, très souvent, ne concernaient qu'elle. La semaine j'avais évité de l'accompagner dans un convoie, pour apporter des affaires aux démunis. Parce que évidemment ce qu'elle fait, elle le fait pour les autres, non pas pour elle. Nous n'avions vraiment pas la même vision de notre vie ! Bien qu'elle ne soit jamais satisfaite, qu'elle n'ait jamais tout ce qu'il faut, elle s'essayait à plusieurs activités. Peut-être pour oublier ou pallier ce péché un peu trop présent, lourd à porter. Le mien, j'avais appris à vivre en parfait accord avec. Je ne le ressentait que peu. Pourquoi ? Car l'acceptation était la clé et ça, je l'avais compris depuis des années. Ma mère et moi étions pareils, et pourquoi lutter dans ce cas de figure ? Nous nous aimions déjà bien assez comme nous étions. Cette auto-satisfaction me réjouissait.

Simplement, à l'heure actuelle, elle ne pouvait rien pour moi. Je n'arrivais pas à me débarasser de cette frangine beaucoup trop collante à mon goût.

Pourquoi dois-tu toujours me mêler à tes activités ? Ce sont TES activités, prends tes responsabilités et vas-y toute seule. J'en ai marre que tu m'y traîne !
Tu ne fais rien de tes journées. Tu vis dans la déchéance et l'oisiveté, et ça ne t'apporte rien de bon ! Papa souffre de te voir comme ça. Il n'a pas confiance en toi, il pense que tu ne seras jamais un homme capable de reprendre les rennes de la maison et de la famille.
Que père ait l'obligeance de se mêler de ses affaires. Je n'ai aucunement envie de m'occuper d'une sœur insupportable et de parents dégénérescences. Mon avenir est ailleurs, non ici. Tes activités altruistes pour aider la veuve et l'orphelin ne me concernent nullement. Et puis de toute manière, on me réclame ailleurs.
Tu es tellement égoïste, comment peux-tu te prétendre si parfait quand tu es en fait la pire des choses !

Le ton montait. Mère, qui se tenait dans une pièce adjacente, arriva pour nous interrompre. J'aimais ma mère. Elle était magnifique, vitale et avait cette aura rassurante qui me faisait tant défaut. Je l'admirais, elle était un modèle que je voulais imiter pour m'en détacher et grandir de ma propre façon. Tout comme sa façon d'être, sa voix était douce, chaleureuse et, pourtant, à travers cette chaleur, on pouvait y déceler quelque chose de tranchant. Une pointe en acier qu'il ne fallait nullement essayer de frôler au risque de s'y blesser mortellement. Cette femme aussi gracieuse que divine, nous intima de nous calmer, de faire honneur à cette famille. Etre au dessus des disputes infantiles et comprendre d'où venait la discorde. Bien qu'elle nous calma, je n'en restait pas moins frustré au possible. Elle devait avoir raison, mais je ne pouvais pas m'empêcher de vouloir faillir à ma sœur, de lui montrer encore une fois que j'étais plus malin qu'elle.
Lorsque celle-ci partie, je restai avec ma mère dans le salon. Cette dernière voyait parfaitement ma mine contrite, peu satisfaite. D'un sourire que je trouvais radieux, éblouissement, elle s'approcha de moi, posant sa main sur mon épaule. De là sa joue frôla la mienne et je l'entends me susurrer.

Accompagne-là.

Je ne répondis pas, décalant un peu ma tête pour la regarder. Elle m'incita à rapprocher à nouveau mon oreille de ses lèvres.

Tu n'es pas obligé d'aider les gens. Rien ne t'empêche de lier ta cause à la sienne...

Cette fois-ci, ce fut elle qui se décala de moi, me regardant avec un sourire radieux. D'une voix plus audible elle ajouta.

Tu auras tout le loisir de faire comprendre qui tu es.

Qui je suis...
Elle était arrivée à me convaincre en me galvanisant d'une énergie nouvelle. De quelque chose qui pourrait, entre autre, m'être particulièrement bénéfique pour la suite...

Je participais, souvent, à des rixes souterraines. Plusieurs civils combattaient, pour leur propre plaisir. Ces derniers temps, je fréquentais beaucoup moins la structure dissimulée, comprenant que mon père me surveillait. Mais il m'arrivait de m'y rendre encore... Et de pratiquer ce qui me faisait le plus plaisir : saigner et faire saigner. C'était mon exutoire. Lorsque je du baisser mon rythme de fréquentation de l'arène, je me rendis compte que ça ne me manquait pas autant que ce que j'avais pensé. C'était un pallier, un élément qui m'avait beaucoup aidé à une époque, qui avait participé à mon évolution mais, aujourd'hui, ça ne m'était plus autant indispensable. Alors en sortant avec ma sœur, je me disais que j'allais recruter des gens pour ces combats, les faire sombrer, comme j'ai sombré. Je voulais me tester, savoir quel pouvoir et quelle influence je pouvais avoir sur les autres.

C'est là. C'est un atelier pour confectionner des bijoux et des pendentifs. De cette façon on peut honorer nos croyances et rendre hommage à Sympan. C'est toujours mieux que de se battre.
Je préfèrerai me battre.
Tu aimes tout ce que je déteste alors ça ne m'étonne pas. Bon viens.

Bien qu'elle me tapait sur le système, je l'accompagnais à travers les gens déjà installés. Il y avait des tables et des tapis au sol. Ce que je remarquai c'était qu'il y avait beaucoup d'enfants et de jeunes personnes, soit avec des parents proches, soit avec des amis.
Ma sœur me laissa là pour partir vers un groupe de personnes qu'elle connaissait et auquel elle n'avait visiblement pas envie de me présenter. Parfait, ça allait être à moi de faire mon jeu.

Pour ma part, je me rapprochai de deux enfants d'une quinzaine d'années, du moins d'apparence. Ils étaient assez turbulents, cherchaient à fabriquer des petits objets pour jouer aux soldats et faire des guerres miniatures. Des adultes essayaient de les faire taire lorsqu'ils passaient, mais c'était peine perdu. Je trouvai alors en eux mon aire de jeu. Si en premier temps je les imaginais parfaitement saigner des orifices faciaux, je me ressaisi pour les aborder de manière un peu nonchalante.

Bonjour vous deux. Alors, vous avez décidé de faire quoi ?
Qui t'es toi ? T'es venu nous dire de nous taire ?
Non, je suis venu vous aider à faire du bruit.

Je pris des matériaux à côté qui étaient à notre disposition pour commencer à fabriquer quelque chose. En quelques minutes, je leur proposai habilement une sorte de golem, fait en terre glaise. Il était plus grand que leurs soldats et un peu mieux fait. De ma magie noire je l'animai pour qu'il puisse vivre en miniature et détruire alors les deux petits chevalier en laiton.

Ouha !! Trop cool !! Comment t'as fait ça ?! Viens on fabrique d'autres trucs !

Les deux se mirent à fabriquer plein de bonhommes, de créatures et, pour le coup, ils étaient tellement occupés qu'ils ne disaient rien. Les adultes les regardèrent rapidement, posant un œil attendrit sur eux, et plein de bonté sur moi. Ah ! S'ils savaient ! J'initiai des petits à la lutte des poings et non pas à la gloire de dieux quelconque donc j'en avais rien à faire. Ces 'dieux' n'avaient rien à voir dans mon quotidien et la piété me faisait défaut. Mon orgueil prenait beaucoup trop d'ampleur pour tolérer autre chose pour le moment. Je n'étais rempli que de ça et de discorde et ça me suffisait.
Petit à petit j'animai leurs petites inventions qui se battaient entre elles sans relâche. Les matières se détruisaient, se déformaient et tout disparaissait en tas de débris. Ca ravissait ma vision et celle des petits.
L'un d'eux, d'ailleurs, commença à en vouloir plus. La violence engendre la violence, c'est assez connu. Il commença à mettre des obstacles sur la route des miniatures et, pris de frénésie, alluma quelques étincelles sur la table en bois pour venir faire périr, par les flammes, les matériaux fragiles. Mais il ne s'arrêta pas à quelques étincelles...

Bon, je vous laissez vous amuser, je vais rejoindre ma sœur.
D'accord !!

Il étaient complètement absorbés par leurs créations. Cela me demandait très de magie de laisser les bestioles continuer de vivre, alors je ne leur gâchai pas ce plaisir. Le feu que l'un d'eux créait, commença à prendre de l'ampleur. Des adultes aux alentours tentèrent de l'éteindre, ce qui agaça les deux jeunes adultes. Dément, dans leur transe, ils s'opposèrent à l'autorité ici présente, envoyant valser des bâtons de flamme partout où ils pouvaient. Le bâtiment en bois qui nous accueillait au rez-de-chaussé commença à prendre feu de manière un peu plus alarmante.

Allons nous en.
Quoi ? Mais non il faut...
Alors meurs. Moi je pars. Je n'ai plus rien à faire ici.
Tu... Jasper ! JASPER !

Mais j'avais déjà quitté les lieux.

1 600 mots
+2 en agilité pour Jasper.
+1% pour Sympan.
Merci :D
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Sam 03 Sep 2016, 21:19



L’odeur du renfermé. Une odeur que je ne pouvais que ressentir lorsque je portais attention à l’environnement dans lequel je me trouvais. Une sensation qui m’avait transcendée au fur et à mesure que ma connaissance s’épanouissait dans l’océan de parchemins qu’était une bibliothèque. Le point en commun qu’elles se partageaient était, outre la faible humidité parfumant l’air, l’obscurité de la pénombre perpétuelle. Une phase dirigeante de l’endroit. Comme si le savoir ne voulait se révéler à quiconque le voulait, mais bien ne se dévoiler qu’à celui qui saurait prendre la peine d’apprécier la cursivité imprégnant les manuscrits à la compagnie d’une chandelle. Une ambiance que la vie m’avait apprise très tôt à côtoyer, et même à apprécier. Une bibliothèque était une gardienne du savoir que peu de nos jours s’amusait à visiter. La richesse intellectuelle n’était plus une actualité. On se basait sur d’autres critères pour juger de la valeur des gens, et c’était une tragédie bien grande que de remarquer l’état d’abandon de certaines de ces bâtisses aux valeurs inestimables. Mais cela en arrangeait certains. J’étais du lot. Être dans une solitude pour étudier les ouvrages permettait à l’esprit de s’épanouir pleinement en faisant abstraction de tout ce qui pourrait nuire dans l’environnement extérieur immédiat. Ce processus était facilité si l’on se retrouvait seul dans la pièce.

Client régulier d’une recherche active sur la connaissance des Aetheri, ma main était tombée par hasard sur un ouvrage grandiloquent décrivant avec précision le culte que l’on pouvait vouer à une certaine déesse nommée Kennocha. Le destin était peut-être à l’œuvre dans cette trouvaille, alors que la résonnance de mes valeurs artistiques se joignait à la beauté simple que projetait l’Aether. Déesse des Arts, les croquis qui s’ouvraient à ma vision me laissaient complètement bouche bée, le cœur s’époumonant devant une telle radiance. Mais mon intérêt ne germait pas dans son apparence physique, mais bien dans la signification qu’elle transportait. Une Muse pour tous les artistes. Une source d’inspiration pour tous ceux qui, le cœur en peine ou en panne d’imagination, retrouvaient la raison de vivre en se jetant corps et âme dans le procédé artistique de leur choix, mais embrassant avec dignité cette voie qu’était la beauté de l’innovation et de la représentation.

Étant un musicien, même si loin de la réelle voie musicale, ne désirant nullement faire découvrir mon talent au monde entier, ses idéaux vinrent me secouer jusqu’au plus profond de mon être. La vie, étant un cycle bien étrange, nous transporte parfois dans un chemin que jamais nous n’aurions pensé un jour franchir. Et ce chemin, je le trouvai en ces pages, alors qu’un rituel d’hommage se décryptait sous mes bleuets mobiles avides d’informations. L’art en soi étant une sorte de mise en valeur, il suffisait en fait de diriger sa beauté avec l’intention de venir transpercer le cœur de l’Aether dans un éclair d’amour. Bien sûr, l’amour était un sentiment pour moi qu’il m’était impossible de reconnaître, ou même de connaître, ayant vécu la majorité de ma courte vie dans une forêt, seul. Par contre, de regrouper des fidèles de Kennocha pour s’exprimer en un rituel pour célébrer son culte, cela était une mesure que je pouvais accomplir. La tâche était ardue, mes connaissances et relations se résumant pour l’instant à un Alfar centenaire ressemblant plutôt à un môme, et à une Elfe au caractère farouche, mais une compagne en or et dont la présence était d’un grand réconfort. Ni l’un, ni l’autre ne m’avaient donné de nouvelles. Perdu de vue temporairement. Les deux étaient pourtant amateurs d’art. Bien dommage.

Ma recherche de compagnons artistique débuta alors. Les conteurs, les musiciens, les chanteurs, les artistes peintres, tous m’intéressaient. Le soir était propice à la rencontre, une tournée rapide des bars et des auberges semblant l’idée la plus abordable pour former une petite compagnie le plus rapidement possible. Mais c’était beaucoup plus facile de se l’imaginer que de convaincre les gens. Un ménestrel n’idolâtrait pas nécessairement le culte de l’Aether des arts. Tout cela en fonction de la race de l’individu. De plus, il était parfois difficile de surmonter les divergences ethniques qui se présentaient. Je le savais déjà. Un Alfar n’était pas une compagnie que l’on souhaitait. Malgré ma peau cadavérique, mon allure sombre et mon regard glacé trahissait mon ascendance. La mort est une chose merveilleuse. Le goût du sang éclaboussant notre visage, se frayant un chemin jusqu’aux lèvres, ramassant au passage une goutte de transpiration, était un délice. La saveur métallique se mélangeait au salé. Un mélange admirable. Et toute cette inspiration morbide transparaissait lorsque j’allais aborder les différents artistes. Les peintres me refusaient carrément avant même d’avoir entendu ma plaidoirie, alors que les chanteurs d’auberge et les musiciens trouvaient une excuse selon laquelle il était pressant qu’ils continuent leurs escales pour pouvoir achever leur pèlerinage le plus vite possible. Mon succès n’était qu’une illusion, car personne n’avait voulu se joindre à ma conviction. Du moins, c’était le cas avant que je rencontre sur la route une troupe de musiciens.

- Écouter, je sais que mon allure n’est pas la plus attrayante. Mais ne me jugez pas sur ce que vous voyez. Il faut juger sur les actions posées. Je ne suis qu’un pauvre voyageur en recherche de développement et de connaissances. Mon intérêt se trouve là où le savoir peut m’être utile. Dans la dernière semaine, j’ai eu la chance de tomber sur un ouvrage traitant de l’Aether des Arts, Kennocha. Étant Alfar, la beauté est une chose qui résonne en moi avec une grande force, et il était dit dans le manuscrit que l’on pouvait célébrer sa vie grâce à un rituel mettant en lumière les forces des artistes. Une hymne à son existence si l’on veut. Mon but est d’accomplir ce rituel. Je ne suis qu’un débutant en matière de religion, mais plus j’en apprends, plus je ressens l’idéal que les Aetheri représentent. Dans la guerre qui fait rage, je me dois de supporter les croyances que sont les miennes, et c’est pourquoi accomplir un rituel qui porte nos sentiments vers une digne représentante de ceux-ci serait une idée que je chéris.

Et je fus accepté dans le groupe. Mon discours aurait été inutile. Ces gens adoraient avec une ferveur quasi-maladive la gloire et la beauté de Kennocha. Les fondements mêmes de leur troupe se basaient sur une mise en valeur de l’Aether en la mettant au premier plan de leurs compositions.

La nuit tomba, et le feu dansant dans sa prison s’élevait haut vers la lune, projetant des éclats rougeoyant vers le firmament. Une belle soirée pour porter à nos lèvres et à nos doigts nos instruments. La mélodie s’éleva, emplissant l’air de son harmonie. Les vents, au nombre de trois, en m’incluant, donnant le rythme de fond, alors que les cordes accentuaient et faisaient contraste. La percussionniste, seule dans son rôle, donnait le vrai tempo, résonnant dans la nuit, effrayant probablement les animaux nocturnes. Mais à mesure que s’installait la musique, ceux-ci revinrent progressivement, prenant appui sur les souches végétales entourant la clairière dans laquelle les tentes étaient montées. Le vocaliste embarqua à ce moment, complétant le moment magique de la scène. Sa voix, aussi douce que celle d’un ange, reflétait la passion et l’amour qu’il transportait en son cœur pour l’Aether. Mais pas seulement pour elle, mais pour tous les Aetheri. Pour que leur règne soit celui qui prédomine à la fin de l’affrontement. Affrontement qui ne saurait tarder et auquel j’espère, serai aux premières loges. Ce n’était en fait qu’une fatalité de la vie que de se battre pour ce en quoi on croyait.

- La nuit est si belle. Je pourrais passer ma vie dans cette ambiance, sans jamais m’en lasser. Mais la réalité est une chose à laquelle on ne peut échapper.

Ces mots simples lâchés par la joueuse de tambours à mes côtés me percutèrent de plein fouet. Je ne perdis pas le rythme, mon souffle continuant à nourrir ma flûte traversière de ses notes. Mais oui. J’approuvais ce que je venais d’entendre. Non, pas pour ce qui avait été dit réellement, mais bien pour le message que j’y voyais : Profite du moment présent, car cela peut disparaître en un instant. Mes yeux se fermèrent sous la caresse de la nuit humide, et ma tête pointée vers les étoiles, je laissai mon cœur dicter la finalité musicale.


Résumé:
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Lun 05 Sep 2016, 16:07


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« David, tu as vu mon... » La porte d'entrée se ferma. Viktorya soupira, continuant de chercher son petit trésor qu'elle avait du ranger quelque part, sans penser le perdre ou l'oublier. Son fiancé n'avait pas du l'entendre depuis l'étage et sortit pour aller travailler, comme à son habitude.
L'Orine leva son kimono qui trainait puis passa une mèche derrière son oreille, regardant sous un meuble « Mais qu'est-ce que ça fait là ça... ? » Attrapant de ses doigts fins, l'une des poignées, elle tira pour faire glisser le coffre de taille moyenne et empli de poussière. Les déménagements étaient visiblement toujours très mouvementés...
Se relevant avec l'objet, elle souffla dessus pour dépoussiérer le tout et ainsi retrouver les belles ciselures dans le bois laqué. Sa boite à couture était un petit chef-d'œuvre d'ébéniste, qu'elle avait commandé à l'époque où elle vivait encore aux côtés de son maître. Maître qui lui manquait éperdument, mais dont elle ne pipait mot au Réprouvé de peur de faire naître en lui une jalousie bien inutile.
Une fois dans la cuisine, au rez de chaussé, elle fini par prendre un panier avec plusieurs mets à l'intérieur. Dehors, le soleil était radieux et un petit vent venait rafraîchir l'atmosphère. Bouton d'Or était en pleine effervescence, les paysans dans les champs travaillaient dur alors que certaines femmes vendaient leurs produits de la ferme aux caravaniers et locaux. La brune salua quelques personnes qui la connaissait et qu'elle connaissait, avant de poursuivre sa route jusqu'à la maison de son amie.
    Blanche finissait de s'apprêter dans la salle d'eau « Tu vas bientôt sortir ? », « Ouais, dans quelques minutes. Mais faut qu'je mange j'ai grave la dalle. », « Tu risques de croiser Viktorya, nous allons passer la journée ensemble. », « D'accord. C'est pas un problème. » Faas mordit dans un morceau de pain assez énorme. L'Orine posa sa brosse, sortant de la salle d'eau pour venir s'asseoir à table, à côté de cet homme. Ce dernier articula difficilement, la bouche un peu pleine « Ca fait longtemps que j'l'ai pas vu. Je l'aime bien à cette petite. », « Petite ? Ah ! Elle doit être plus âgée que toi... » Il haussa les épaules « Façon de parler, tu m'as compris. » Il finit d'un trait sa choppe de cervoise « Tu as l'estomac sacrément résistant pour boire ça dès le matin... » Faas s'essuya la bouche avec un torchon qui trainait, peu soucieux de l'hygiène, et se leva rapidement « J'y vais, je rentrerai avant de dîner. » Blanche se leva également, comme lui. Dans un élan d'amour sensuel, il prit cette femme dans ses bras, avant de lui saisir le visage pour l'embrasser. Son baiser était charnel, empli autant de passion que de désir. Le sentiment qui l'empoignait était fort. Si fort qu'il en était déroutant pour la belle de le recevoir. Bien qu'elle lui rendit cet engouement, elle s'en sentait plus transit et sujette, qu'actrice « A ce soir ma Lily... » Ses doigts fins et gracieux s'enroulèrent autour des poignets du Réprouvé, alors qu'il déposa un baiser sur son front pour se calmer « A ce soir... »


Viktorya discutait avec une femme qui l'avait accosté en allant au marché. Du coin de l'oeil, elle vit Faas sortir de chez lui, ce qui sonna en quelques sortes, la fin de la discussion avec la voisine.
Quand elle avança vers ce dernier, il la prit machinalement dans ses bras, embrassant son front, puis ses joues « Autant je vois un peu trop David, autant toi je ne te vois pas assez. Essaye de passer plus souvent... », « Bonjour Faas... Viens manger à la maison, ne restez pas seuls avec Blanche. Vous devez vous ennuyer... », « J'en parlerai à David... Bonne journée Viky. », « Prends soin de toi... » C'était assez amusant de voir la proximité du trio. Faas aimait beaucoup cette Orine car elle était une vraie amie, comme David, qui avait été là dans les moments de sa vie les plus pénibles. Dorénavant, elle avait droit à ce contact privilégier, cette proximité que beaucoup aurait jalousé. Pour l'instant, Blanche n'était pas encore bien intégrée... Elle essayait de comprendre comment fonctionnait ce monde là et comment amadouer Faas et les autres. Si Viktorya l'adorait, il n'était pas la même chose pour les autres... Oh bien sur, David n'avait rien contre elle, mais elle était juste... Blanche. Sans plus.

« Bonjour mon amie... Comment vas-tu ? », « Ca va... Il me tardait que tu arrives. » Viktorya déballa les tartes qu'elle avait fait pour les déposer dans la cuisine, à l'abris de la lumière et des poussières. Un torchon sur chaque plat permettait de le conserver le temps de se mettre à table. Les deux femmes commencèrent par un thé « Alors, comment est la vie avec ton colocataire ? Il n'est pas trop bruyant ? » Blanche se mit à rire « Je l'entends ronfler de ma chambre ! Imagine quand tu es à côté ! », « J'étais présente pendant son sommeil à plusieurs reprises, bien malgré moi, et je t'assure que je m'en serai bien passé. » Les deux femmes se mirent à rire, échangeant une vraie complicité. Lorsque l'ambiance redevint sérieuse, Blanche énonça « C'est plus compliqué, pour le moment, que ce dont je rêvais... J'ai eu beaucoup de chamboulements dans ma vie ces derniers temps et je pense que le problème vient de moi. Il me faut de quoi me reposer et me recentrer. », « Tu te rends compte... Tu as du changer de vie par trois reprises... Tu as tant perdu à chaque fois... Je comprends tellement. Et tu m'en vois particulièrement attristée. », « C'est ma vie, je l'assume, mais c'est compliqué pour moi pour le moment. Mon emménagement est très récent... Bien sûr, Faas est un hôte fabuleux, nos rôles se sont distribués très vite, disons juste que ma tête est encore pleine. » Viktorya se mit à sourire « Alors disons que je suis là pour te faire penser à autre chose ! » Viktorya sortit sa boîte à couture et Blanche alla chercher son kôto.

Les deux Orines s'étaient mises d'accord, il y a quelques jours, pour se retrouver et composer. Ensemble, elles passeraient du temps, comme elles savaient le faire et mettraient leurs compétences au profit de leur croyance. La petite amoureuse cachée de Faas désirait composer une chanson qu'elle pourrait jouer au kôto et dont, mélodie et paroles, loueraient les cœurs fiers défendants Sympan. Viktorya, quand à elle, désirer broder et coudre plusieurs emblèmes, qu'elle pourrait garder comme de petites effigies saintes. Seulement, elles devaient faire ça au nez et à la barbe de leur mari, priant eux, les Ætheri. Jamais ils ne les abandonneraient, mais elles préféraient ne pas tenter le diable.
Blanche était tombée amoureuse de Faas dès l'instant où elle l'avait vu. Mais hélas, à cette époque, il était encore avec sa femme Elfe, dont le mariage les gardait uni. Elle ne su pas exactement ce qu'il se passa mais quand elle le revit, elle fut mise au parfum que lui et elle, c'était terminé et dorénavant, il broyait du noir. Viktorya les présenta dans le but d'aider son amie à trouver un toit et, comme Faas était un peu seul, pourquoi ne pas avoir une charmante compagnie... ? Blanche avait une histoire lourdes en pertes et en tourments et, en arrivant ici, elle avait l'espoir de simplement se reposer, trouver une terre d'accueil et ne plus en bouger. En son fort l'intérieur, la brune espérait que son amie et le Réprouvé ne fasse qu'un mais, bien qu'elle lui en parlait, elle ne trouvait jamais réponse à ses attentes. Bien que, maintenant, cela faisait plusieurs mois qu'ils vivaient ensemble, elle n'avait aucun écho d'une quelconque relation. Preuve en était qu'ils faisaient encore chambre à part et ce n'était pas un mensonge. La pièce du rez de chaussé sentait l'odeur de son amie et toutes ses affaires y étaient. Et à ce titre, le petit couple avait décidé, d'un commun accord, de ne rien dire sur l'attirance mutuelle qu'ils avaient commencé à éprouver. Moins ils en parlaient, moins ils risqueraient de se faire détruire... Tout restait encore à définir et à découvrir.
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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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◈ Activité : Horticultrice
Latone
Mar 06 Sep 2016, 19:58

Affalée contre le fauteuil en cuir, la Chamane sirotait un alcool raffiné tandis que ses mires se braquaient sur la scène. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'était pas venue au cabaret, elle s'était toutefois rapidement acclimatée à nouveau. Les cuisses brûlantes lui évoquaient beaucoup d'émotions, cet établissement l'aura accueillie sous toutes ses facettes. Elle songea à son absence prolongée ici et à son envie d'y retourner. Peut-être était-ce parce qu'on pouvait la qualifier de célibataire, ou de veuve ? Léto secoua la tête, l'alcool la rendait pessimiste, ce qu'elle n'était pas d'ordinaire. Son esprit était si embrumé par l'inquiétude et la boisson qu'elle n'avait pas remarqué de suite la présence de la danseuse, qui, dans sous la lumière tamisée des lieux, devait être bernée par son androgynie. Léto lui sourit alors qu'elle se trémoussait devant elle ; ça aussi, cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas utilisé son côté garçon, bien que cela soit involontaire ce soir. Ou peut-être pas ? La Chamane ne savait plus ce qu'elle faisait, ce qu'elle voulait. Son regard se perdit sur les belles courbes de la demoiselle, songeant au passage qu'elle-même n'aura jamais une telle stature : ses courbes à elle n'étaient pas gracieuses, mais solides. Soudain, Léto put humer le parfum de l'Orisha, ce qui fit comme office de coup de fouet. Ses yeux vairons remarquèrent son verre vide et la proximité quelque peu gênante de la sulfureuse.

" Je dois rentrer, désolée. " Elle se leva, sa carrure obligeant la danseuse à s'écarter rapidement pour ne pas être bousculé. La blonde lui laissa tout de même un pourboire, par politesse.

L'air frais de Mégido ne lui plut pas davantage, elle avait sûrement trop bu ce soir – ou pris un alcool plus fort que d'habitude – et l'ambiance du cabaret l'avait enivrée. Elle déambula dans la rue, le regard quelque peu vide. Sa tête était lourde, alourdie par un amas de réflexions distordues. Elle décida de rentrer au plus vite, elle en avait assez pour ce soir.

L'Orisha de jadis poussa la porte d'entrée de sa demeure. Cela faisait environ sept ans qu'elle avait cette baraque, généreusement offerte par le peuple libre en échange d'un simple service, qu'elle avait tenu de remplir à cœur. Au fil des ans, Mégido était devenue une cité qui la connaissait mieux qu'elle ne la connaisse en retour. C'était autrefois une destination, un havre de paix, l'accomplissement d'une vie nouvelle et prospère. Aujourd'hui, Léto avait réussi à faire venir sa famille sur la paille – qui aurait été bien obligée de fuir le continent du Matin Calme au final – et les deux parents vivaient paisiblement, le travail n'étant plus un problème à part entière. Seule l'absence du grand frère continuait de peser, mais la Chamane faisait en sorte de rassurer ses proches grâce à ses dons mystiques ; alors qu'en réalité, elle n'avait toujours pas croisé l'esprit errant de Derflam.

" Am kaosh, tu es enfin rentrée ! Sa mère lui tomba dessus alors qu'elle venait à peine de saluer les gardes à l'entrée et de refermer celle-ci derrière elle. Il faut que tu aères ta chambre, je… je ne peux pas rentrer dans une pièce aussi repoussante ! Il fallait dire que le territoire d'une Orisha était très différent de celui d'une Chamane.
- Voyons Mama Elle força un sourire et posa ses mains sur les épaules de sa mère. Je m'occupe moi-même de ma chambre, tu n'as pas à y faire le ménage.
- Dans ce cas, fais un effort : il y a une odeur de mort qui se répand dans les pièces voisines…
- J'ai juste fait un rituel au nom de l'Æther Odias… La mère fixa sa fille avec ce fameux air inquisiteur qui faisait culpabiliser n'importe quel enfant, et donc détourner le regard de la blonde. Un sacrifice, plutôt. Gwyden soupira mais abandonna l'idée de sermonner davantage sa fille : c'était ses rites, son mode de vie, sa chambre ; et sa maison, d'autant plus.
- Cela ne t'embêterait pas d'éviter d'égorger des animaux pour ce soir et plutôt de te joindre à moi pour un rituel un peu spécial ? La Chamane fit glisser ses mains hors de portée de sa mère et la suivit jusque dans le salon. Ton père souhaitait se rendre au nouveau temple des Oracles, mais j'ai préféré le dissuader à cause des récents sabotages. Ainsi, j'ai reporté mon choix sur le temple de Belhyäm. Léto pencha la tête sur le côté.
- Padrye ne pourra pas venir au quartier des femmes…
- Justement, il ne viendra pas, ce sera juste entre nous. La Chamane n'était pas réellement emballée par cette idée ; bien qu'elle respecte Belhyäm, elle était moins portée par ses coutumes que la plupart des autres femmes, qui étaient de surcroît beaucoup plus féminines qu'elle.
- Et mes filles ?
- Prune est avec ton père, il lui récite les mêmes récits Orishas que lorsque tu avais son âge. Cette fois, Léto offrit un sourire sincère à cette nouvelle. Mozaga est… dans sa chambre, je crois. D'ailleurs, d'où vient cette peluche qu'elle a avec elle ?
- Cadeau d'un ami. Il fallait dire qu'aucune des fillettes n'avait résisté à de telles effigies.
- Hmm, bon. Dépêchons-nous, on va être en retard. "

~~~

" Merci à toutes d'être venues à notre modeste rite. "

La voix des prêtresses, qui n'étaient pas plus d'une dizaine, était mélodieuse, charmante à bien des égards. Léto fut de tout temps sensible aux intonations, aux divers bruits qui ponctuaient son environnement. Dans sa tête, les sons étaient filtrés puis distingués pour lui permettre d'associer chaque voix, chaque petite manie – une toux compulsive, un retroussement de manche – à un individu en particulier ; d'autant plus dans cet attroupement de religieuses qui se ressemblaient drôlement à ses yeux. La quiétude des lieux lui fit presque croire qu'elle serait capable d'atteindre l'ataraxie, un état si léger qu'elle sourirait de nouveau comme avant : de manière radieuse.

" Comme vous le savez, notre Æther Belhyäm est l'incarnation de la Beauté, sa sublimité touche la profondeur même de l'âme de nos enfants. Elle leur garantit fertilité et bonheur familial. La prêtresse sourit à la petite assemblée. Pour cet office divin, nous avons besoin de trois volontaires, des jeunes femmes aptes à enfanter. Notre déesse ayant rejoint les rangs du Dieu-Roi, il est dans sa volonté de garantir que les nôtres fleurissent dans un avenir radieux, un futur où Sympan nous récompensera pour notre dévotion. Un enseignement qui devra être récité à nos descendants, comme vous l'aurez compris. Très vite, deux volontaires s'avancèrent vers les prêtresses pour être emmenées à part et apparemment pomponner, apprêtées. Gwyden, d'une brutalité sans précédent, donna un coup de coude à Léto qui ne sentit guère le geste l'atteindre.
- Va toi aussi. " La blonde se mordilla les lèvres, cela revenait à la féminiser et l'idée ne lui plaisait guère… Mais si c'était au nom de ses divins, elle serait prête à accepter absolument sa nature.

La titanide approcha, quelque peu nerveuse, les prêtresses qui l'aidèrent à se relaxer. On la fit s'assoir aux côtés des deux jeunes femmes, puis démarra le fardage. Aussi loin qu'elle s'en souvenait, Léto n'avait jamais pris la peine de se maquiller, en suivant à la lettre le principe même, cela lui était peut-être deux ou trois fois pour des occasions sans importance. Et la revoilà à se faire saupoudrer les joues, les paupières, à étirer les traits de ses contours. A recouvrir ses lèvres de rouge. On la coiffa également, rapidement cela dit, juste de quoi arranger grossièrement ses cheveux en une certaine homogénéité, une cascade qui descendit le long de sa nuque. On lui présenta son reflet dans un miroir et la Chamane devait bien avouer ne point se reconnaître : ce n'était pas elle, juste une femme qui aurait pu exister dans un temps différent. Ce n'est pas Léto. Elle n'en fit pas un scandale pour autant, car cette jeune femme là, elle la trouvait étrangement jolie.

Après avoir succinctement regardé son tatouage cristallin au poignet, symbole de sa foi envers le suprême divin, Léto se laissa aller au jeu du rituel, où les trois jeunes dames devaient suivre des prières au milieu du groupuscule féminin. On lui garantissait une fertilité pour des années, une éternelle beauté si son cœur ne renonçait jamais à Belhyäm et à Sympan, une assurance de survie en ces temps sombres où le futur était incertain, mais où il ne fallait jamais tomber dans le défaitisme. Sympan allait gagner car leurs dieux étaient avec lui, Belhyäm était avec lui, et les fidèles  alimentaient sa victoire via leurs généreuses offrandes. Ce soir, la blonde avait offert son côté efféminé sous son plus beau jour ; et en tant que pieuse sauvage, elle savait que suivre les préceptes d'un dieu ou d'une déesse renforçait son influence, sa puissance. Elle ne voulait pas se tromper, elle voulait gagner.


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Mar 06 Sep 2016, 20:12


« Papaaaaaaa !!!!! » Retrouvant ses airs d'enfants, Hasnna arriva comme une furie dans la chambre où dormait son vieux père, pour lui sauter presque à pieds joints sur le ventre. Accusant le coup dans un cri étouffé, il sursauta par la même occasion, bien réveillé « Toi... » Attrapant sa fille, il la fit rouler pour la mettre sur le dos, la bloquant de tout son poids pour ne pas qu'elle bouge. Ses doigts insidieux vinrent frôler sa taille pour finalement la gratter de manière à la faire exploser de rire, malgré elle. Hoquetant, elle le supplia d'arrêter. Ce manège dura quelques secondes avant qu'il ne revienne sur le dos, la blonde à nouveau sur lui « Laisse moi dormir... Je n'ai pas dormis depuis trois jours... » Et aussitôt dit, il plongea dans les limbes du sommeil « AH NON ! PAPAAAA !!! On a plein de trucs à faire ! C'est pas les vacances ici ! » Hasnna secoua Cocoon de ses maigres forces « Y a Zol'hah qui a déjà préparé l'arche et tout... » L'Orishala ouvrit les yeux, attrapant les mains de sa blonde « Zol'hah... ? Quoi ? Les Réprouvés prient les Ætheri, chérie. », « Oui mais... Tu vois... Il prends sur lui. Pour moi. », « Hum... Non. », « Hein ? », « Je refuse qu'il fasse ça. Si un des siens le prend à nous aider, il va se faire radier de Bouton d'Or et de son propre peuple. J'estime que Zol'hah a été assez rejeté dans sa vie pour continuer à l'être. Je vais aller lui parler. », « Mais... » Cocoon décala sa fille d'une main, s'asseyant au bord du lit par ailleurs. Hasnna s'agrippa à son dos et emprunta une mine boudeuse « Mais papaaa... Il est content... », « Je ne crois pas non. » L'Orishala se leva, son enfant-koala toujours accroché à lui. Mettant au moins un bas pour ne pas choquer la pudeur des mortels, il se dirigea ensuite dans le salon. Sa chambre était mitoyenne à cette pièce ainsi qu'à la cuisine.

« C'est toi qui a préparé le petit-déjeuner ? », « Le dîner oui. Il va bientôt être midi. », « Déjà... ? Raah... » Posant ses coudes sur la table, il se frotta le visage de ses mains « Alléééé... papaaaa... », « Bon, Hasnna descends de là. Tu n'as plus quatre ans, c'est fini les enfantillages. », « Bouuuuh.... » L'Elementale se laissa glisser du dos de son père quand le Réprouvé rentra chez lui « B'jour m'sieur Cocoon. Onéan qu'est-ce que tu fais ? », « Papa veut pas que tu nous aide. », « Bonjour Zol'hah. Hasnna m'a dit que tu voulais te joindre à notre petite journée fais-le avec tes mains. Or il me semble que ton peuple adore bien des Ætheri. », « En effet... Disons simplement que j'aime mettre la main à la pâte... », « Ni toi, ni moi ne sommes dupes mon petit. Je te conseillerai d'abandonner immédiatement cette idée. Tu sais très bien que si ton peuple l'apprend, tu seras chassé d'ici et Hasnna sera prise pour cible. Mettre en danger ma famille, c'est me mettre en danger, je pensais que le message, à l'époque, était déjà très clair. », « Pap.... », « Je parle à Zol'hah. » Le type se retrouva au pied du mur et, devant l'autorité de l'Orishala, il fut pris de mutisme. Pendant quelques secondes, le silence plana, lourd et omniprésent. On entendit juste Hasnna se relever « Est-ce toujours clair... ? », « Oui, Cocoon. » Le Titan se leva et donna un coup de pied mesuré dans une chaise, qui céda immédiatement sous sa force « Tiens, répare plutôt la chaise qui est cassée, j'aimerai pouvoir m'asseoir quand je reviens de la douche. » Sans manger, il partit dans une salle d'eau excentrée de la maison.

Alors que le bronzé était en train de faire ses ablutions matinales, le couple parla « Je... Je suis désolée... je voulais vraiment qu'il comprenne... » Zol'hah réprima un frisson « Ne t'inquiète pas, il n'a pas voulu être méchant. », « Comment peux-tu en être si sur ? », « Je ne le suis pas. C'est actuellement la personne que je crains le plus. Et pas parce qu'il est plus fort que moi. Je ne veux pas qu'il pense que je te veux intentionnellement du mal. Mais il a raison... Mon attitude était totalement inconsciente. Je pourrai me faire pourchasser par mon propre peuple, me faire renier, alors que mes croyances ne chancèlent pas en vérité. Je fais simplement ça... Pour toi. Je veux que tu sois heureuse... », « Papa est là... Nous allons faire ça ensemble, ce sera déjà bien. Je te remercie... » Le Réprouvé prit sa fiancée dans ses bras, embrassant sou cou, ses petites joues et finissant par ses lèvres douces.

Cocoon avait décidé de prendre du bon temps chez sa fille, à Bouton d'Or. Bien que tous connaissaient son alignement, les Réprouvés habitant la lande le craignaient et le respectaient bien assez pour ne pas s'attaquer à lui ou même à sa famille. Conscient de ça, il ne désirait pas qu'en plus, Zol'hah soit vu en prise à honorer des rites païens. Prévoyant quelques activités, comme jouant les touristes dans le coin, Hasnna lui avait proposé de fabriquer quelques breloques religieuses, fait pour porter bonheur. Si l'initiative était jolie, le Réprouvé proposa alors à sa belle la veille au soir, de fabriquer une arche sous laquelle les gens passeraient et ferait office de foi. Et quand la blonde en parla au père, elle omit volontairement son fiancé dans un premier temps. Ce ne fut que le sur-lendemain, le matin, qu'elle aborda la chose, dans le lit de son père, donc. Ce qui passa très mal.
L'Orisha n'avait rien contre Zol'hah, c'était un bon gars, il ne voulait juste pas qu'ils s'attirent des ennuis après leur départ. D'où le fait qu'il emporterait l'arche une fois son séjour achevé. Il ne voulait pas laissé un objet à la gloire de Sympan, dans un endroit comme Bouton d'Or. Se serait manquer de respect à Erza et il l'estimait bien assez, elle et son père disparu, pour ne pas lui faire outrage.

Alors qu'il s'était endormi dans la bassine d'eau tiède, Hasnna entra sa prévenir « BON PAPA ! On oublie l'arche. » Sursautant sur le coup, il ouvrit et ferma la bouche, comme pour la mettre en route « En fait c'est trop gênant. Avec Zol'hah on préfère que tu la fabrique à Mégido, ou que je vienne la fabriquer là-bas. », « Ca alors... Tu avais l'air contente au début pourtant. », « Je pense que ce serait mieux de se contenter de pendentifs et autres petits charmes. L'arche on la mettra en cadrant de porte dans notre chambre. », « Comme tu veux. », « Et arrête de dormir ! Aller lève-toi ! » L'homme soupira, écoutant sa fille « Toi alors... Tu pourras dire que ton père tu l'auras mené à la baguette quelques fois. » Hasnna se mit à rire avant de faire l'inventaire, à voix haute, de tout ce qu'il fallait acheter.

Une fois à l'intérieur elle énonça la nouvelle résolution. Ainsi, le Réprouvé pouvait continuer de travailler l'arche qui, finalement, ne sera qu'un bas-relief collé à la charpente de porte. Eux allaient se contenter de faire des travaux pratiques qui ne demandaient pas beaucoup d'endurance « Le dîner est prêt, venez à table ! » Le Titan sortit de sa chambre, habillé et encore fatigué. Déjà sa tête lui faisait mal alors que ça ne faisait même pas une heure qu'il était debout. Se concentrer toute une après-midi allait être particulièrement difficile.
D'ailleurs, Hasnna lui tut la visite de Morgana quelques semaines plus tôt et, à ses questions sur celle-ci, Cocoon lui répondit qu'il ne l'avait pas vu d'un moment. Il espérait qu'elle allait bien et qu'elle devait surement être coincée encore à Drosera, coupée du reste du monde depuis maintenant plusieurs mois. Il la savait débrouillarde, pleine de verve et ne doutait pas une seconde qu'elle saurait s'en sortir. Mais en fait, sans qu'ils ne se le disent mutuellement, chacun savait qu'elle était dehors, perdu dans la nature, mais clairement pas dans sa capitale raciale... Etrangement, ce sujet mit un froid dans la discussion et ils eurent du mal à démarrer un autre sujet de conversation. Cocoon était lucide et sa fille lui cachait des choses, mais il ne comprenait pas quoi.
Savait-elle quel monstre il était devenu ?

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Jeu 08 Sep 2016, 20:51




Les traditions formaient de nombreuses différentes cultures. Il n'était pas irrégulier de voir de nombreuses différences dans les manières de chacun d'honorer à leur manière leurs différentes traditions. C'était même plutôt commun pour une famille d'avoir sa propre tradition prise souvent en commun avec son propre peuple, puis parfois, personnalisée à sa sauce, souvent vrai, pour les Grandes Familles. Mais pour un individu qui appartenait à la famille Taiji, Sparrow, comme Dante, il n'y avait pas de basiques sur comment pratiquer, en qui croire et comment l'honorer. Au final, souvent, tous avaient appris sur le tas et la religion, qui n'avait jamais été le plus grand fort de Dante, était souvent mise de côté, mais jamais oubliée. Il y avait toujours de temps en temps, une pensée, une petite attention. La religion était profondément ancrée dans les terres du yin et du yang, sans celle-ci, beaucoup ne sauraient que faire. Mais pour le vampire, bien qu'il croyait, il ne prenait que rarement du temps pour se "poser" et faire des hommages. Pourtant, c'était probablement l'une de ses rares fois où il avait décidé de le faire. Lui qui était un profond croyant d'Haziel, ne formait que rarement de grandes éloges et rituels. En vérité, il préférait l'honorer dans son être, à sa manière d'agir, de profiter à la guerre avec autant de force d'agilité, qu'avec minutie et intelligence. Après tout il ne voyait absolument pas Haziel comme un fou de guerre faisant un carnage sur son passage. Il le pensait bien plus tactique mais efficace lorsqu'il fallait combattre. Il le voyait comme un grand stratège. Peut-être qu'un jour, le vampire pourrait frôler cette "essence" qui fait ce qu'il représentait, comme dieu.

Dante n'espérait bien sûr pas en devenir un, mais mieux comprendre l'essence de son message, de son énergie spirituelle. S'il le pouvait, il apprécierait probablement une conversation, un échange poussé, avec ce dernier. Pouvoir communier, discuter et en apprendre plus. Peut-être même s'instruire de l'art de la bataille, des armes et différentes choses, liées à la guerre. Les croyances communes voulaient penser que le fameux aether de la guerre s'était entiché de celle des arts. Il n'y avait après tout, pas de grand choc à cela: la guerre pouvait avoir tout un art, selon comment on la dirigeait et l'occupait. On pouvait la rendre destructrice sur son passage, ou bien effectuer ses actions. Une guerre pouvait être gagnée en perdant le moins d'hommes possibles en frappant aux points stratégiques d'une bâtisse où résidait des ennemis par exemple. Ou encore en coupant les vivres. Tant de tactiques pouvaient naître lors d'un conflit et souvent, l'unité d'un peuple dans cette guerre, faisait que ce dernier en récupérait plus ou moins. Mais cela était un sujet pour une tout autre fois.

Comme il se l'était imposé comme tradition pour l'honorer, le vampire retira son manteau, puis son débardeur. Désormais le torse dévêtu, il commença à orner avec des runes vampiriques - usant de pierres pour officier l'écriture. Il les dissémina et y laissa transparaître le nom de l'aether qu'il comptait honorer. Non loin, un homme se tenait là, le corps peint de diverses écritures en sa langue natale. Le vampire, fit de même avec quelques breuvages qu'il avait concocté, faisant office de peinture sur sa peau, apposant par-dessus son torse nu. Il retira ensuite ses chaussures et resta ainsi en pantalon, posant toutes ses armes au sol.

Lorsqu'il eut terminé de se badigeonner le corps de la substance, il tira l'un de ses sabres du fourreau pour s'ouvrir la main gauche et verser quelques gouttes de sang sur le nom de celui qu'il honorait aujourd'hui. L'autre homme, attendait patiemment, le regard éteint, sur ses genoux, assis sur ses talons. Le vampire s'installa de la même manière, après avoir déversé son sang, il fit un bandage de fortune avec quelques morceaux de tissus prévu à cet effet. Il savait qu'il allait rapidement régénérer d'une plaie aussi bénigne. Après un temps, il glissa son sang sur ses lèvres, puis fit des marquages sur son visage, comme le ferait une tribu chamanique. Le rituel s'en rapprochait peut-être, mais n'en avait rien de chamanique. Dante n'en avait jamais été un et il n'y connaissait rien, ce n'était simplement que ses propres convictions, portées à son cœur. Il se releva enfin, plaçant différentes pierres en cercle tout autour d'une zone qu'il semblait délimiter désormais.

Enfin, l'autre homme s'éleva, une arme à la main. Dante se positionna face à lui et tira son arme au clair comme son adversaire du moment. Quoi de mieux qu'un combat à mort pour honorer son dieu de la guerre ? Il n'y avait rien de plus vivifiant et de vrai et d'honnête. Les deux hommes se lancèrent un regard entendu et ne prononcèrent aucun mot. Il n'y avait rien à dire en vérité. Cela pouvait s'apparenter à du fanatisme, un tel rituel, mais c'était leur manière à eux, d'honorer par l'art du combat, Haziel. Ils espéraient ainsi satisfaire peut-être aussi un peu la dulcinée de ce dernier: Kennocha. Peut-être que cela ne ferait que renforcer leur foi en leur dieu et prouverait leur dévotion et y apporterait toute leur attention. Il n'y avait aucune autre possibilité. Le combat était inévitable.

Les deux hommes s'élancèrent et le combat fit immédiatement rage. Les deux hommes se blessèrent sans une forme de procès. A peine abaissèrent-ils leurs armes suite à leur première attaque simultanée, qu'elles dégoulinaient déjà de sang des deux participants. Se tournant à nouveau face à face, ils étaient prêts à tout donner pour vaincre leur opposant. Dante fit un pas de côté, plaquant son genou contre celui de son adversaire, avant de placer un coup de pommeau, ayant été bloqué ne pouvant ainsi pas utiliser le tranchant de son arme. Sa main gauche vint retenir l'arme de son opposant pour l'empêcher qu'il ne rapproche de force son arme. Repoussant ensuite celle-ci d'un mouvement de rejet, il la vit revenir avec vivacité aussi vite. Descendant dans ses jambes, le brujah plaça sa main sur le sol, laissa s'étendre sa jambe pour donner un coup de pied phénoménal digne d'un artiste danseur, en pleine cuisse, le coup visait à briser le genou, mais avait été dévié par une rotation de son adversaire.

Faisant une poussée avec sa main, le vampire tenta de plonger du perforant de sa lame son sabre. L'attaque fut esquivée par un bond de recul bien que maladroit suite au coup de pied, de son opposant. Ce dernier fit un bond en arrière mais glissa et tomba, déséquilibré par le coup reçu plus tôt. Dante en profita d'utiliser son élan pour se propulser grâce à ses deux jambes, elles valides. Il finit par atterrir à califourchon sur son opposant et le maintint grâce à sa poigne pour faire ensuite glisser sa lame jusqu'à son cœur. Mais ce dernier, dans une dernière once de tentative de survie, para partiellement l'arme, qui se glissa finalement dans sa gorge. Crachant ensuite du sang de sa bouche, ce dernier eut un sourire, alors qu'il sentait sa vie le quitter. « Au nom d'Haziel. » lança fanatiquement Dante, avant de finalement sourire.
Incapable de lui répondre, son adversaire eut juste un sourire à pleine dents, ensanglanté, avant de voir la lame se retirer, ainsi que sa vie. Le Taiji récupéra son souffle quelques secondes, avant de se relever et de pousser un râle presque animal, un véritable cri de victoire. Il dessina avec le sang de son adversaire sur son propre torse, comme si c'était sa manière de marquer ce rituel qu'ils avaient accomplis ensembles. Une fois qu'il eut terminé, il se nettoya avec de l'eau pour pouvoir s'habiller et quitter les lieux, sans plus de cérémonie: sa petite tradition était accomplie. Il était temps pour lui de rentrer au bercail.

« J'espère que tu es fier de moi, ou peut-être que cela te déplaît ? Si c'est le cas, j'espère que j'aurai un signe prochainement, pour mieux te satisfaire, Dieu de la guerre. » lança le vampire à l'attention du ciel, comme s'il espérait y percevoir le visage de l'aether. Mais aucune réponse n'arriva, elle n'arrivait jamais. Il se décida simplement à reprendre la route, comme si cela n'avait jamais eu lieu, personne n'en saurait rien, si ce n'était lui-même.






1474 mots.
Merci pour cet Event :) c'était assez difficile pour moi, avec un tel sujet, mais c'était intéressant à réaliser !
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Lun 12 Sep 2016, 09:01

Elle passait son temps à la défendre. Plusieurs fois, la cité engloutie avait été mise en état d’alerte car des bipèdes mal intentionnés cherchant à nuire aux ondins, ou bien d’autres qui étaient adorateurs de Sympan, cherchaient à briser le lieu sacré d’Aylidis, l’Aether de l’océan, celle adorée par tous les ondins et les êtres sous-marins dotés de conscience. Nissa avait détecté et neutralisé tous les complots sur lesquels elle avait travaillé. En tant que membre de l’Ot’Phylès Cala’Tiare, c’est-à-dire l’armée ondine, c’était son métier, mais c’était bien plus profond pour elle : son attachement à son peuple et à l’Aether était trop ancré, trop fidèle pour qu’elle ne se dévoue pas corps et âmes dans cette tâche. Si elle n’avait pas intégrée l’armée, trop éprise de liberté et d’actions, cherchant à se réduire la population bipède et à protéger l’océan, elle aurait peut-être opté pour l’Ot'Phylès Rely'érès, qui vouait leur existence afin d’honorer l’Aether par des rites. Ces membres étaient aussi agressifs que Nissa lorsqu’il s’agissait de la protection du temple et de tout ce qui touchait à Aylidis. Dans une généralité, tout le peuple ondin ne jouait pas avec la religion, il était presque fanatique de son Aether. C’était dangereux que d’essayer de s’approcher du temple en étant un autochtone.

 Les sirènes n’étaient pas les seules à honorer l’Aether : les humains et marins prenant la mer le faisaient aussi afin qu’elle soit clémente avec eux et ne les fassent pas couler pendant leur traversée sur l’eau. Les femmes de ces derniers allaient même jusqu’à se couper les cheveux en les faisant brûler avec du sel et en les déposant sur un lieu de culte. Lors de ses premières excursions sur les terres du Yin & du Yang, elle avait été forte surprise par cette pratique, elle en avait même ris. Aylidis n’avait que faire des cheveux de femmes éplorées, elle aimait les sacrifices, et les ondins lui en offraient en faisant sombrer les bateaux dans l’océan. De plus, elle c’était aperçue que sur ces dits navires, se trouvaient des autels qui lui étaient dédiés. C’était assez ironique, sachant qu’ils mourraient dans tous les cas. Depuis combien de temps n’avait-elle pas honoré l’Aether des mers et océans ? Et par honorer, elle n’entendait pas « défendre » mais réellement se consacrer à cette tâche sans avoir une menace à déjouer. Elle ne savait même plus. Ses obligations envers l’armée et son peuple l’avait éloigné de sa nature première. D’un pas décidé, elle changea de direction et se dirigea vers le temple d’Aylidis. Elle n’irait pas dans un de ceux se trouvant dans la cité engloutie, qui étaient comme des annexes au vrai temple. Ce dernier se trouvait dans les ruines à l’extérieur de la ville. Elle y pénétra sans difficulté, les gardes et les prêtresses ouvrant un passage sur son chemin ou se contentant de l’observer du coin de l’œil sans arrêter son passage. Elle était connue dans cet environnement, dans ce lieu. Elle s’avança jusqu’à la statue représentant l’Aether dont une pierre brillante verte la surplombait et lévitait au-dessus, et s’agenouilla. Elle n’avait pas de sacrifices à lui offrir dans l’immédiat, mais elle se recueillit dans ce lieu imposant le calme dans son esprit, et une quiétude des plus délectables. Il était tellement bon de se ressourcer et elle se promit de le faire plus souvent. Le manque de temps n’était pas une excuse. Pour faire cela, elle devait trouver le temps. Elle partit du temple, en ayant faite la promesse inaudible à Aylidis, qu’elle aurait droit à son sacrifice. Elle n’avait pas besoin de le lui apporter dans le temple : l’esprit des mers et des océans se trouvait dans l’eau qui entourait la cité engloutie, qui composait les grandes étendues maritimes : elle saurait simplement que les marins que Nissa tuerait seraient pour elle.


La jeune femme quitta la cité engloutie par la porte principale, qui était aussi le seul accès et plongea dans l’océan tout en se transformant sous sa forme ondine. Une magnifique queue de poisson du même bleu que ses yeux remplaça ses frêles jambes et elle commença à nager. Il était étrange que dans la capitale ondine, tous les individus présents marchaient, et non nageaient. Il y avait bien des cités sous marines ou les ondins étaient sous leur vrai forme, mais sûrement pour des raisons politiques, d’accueil des étrangers, il n’était pas possible de se transformer dans la cité engloutie : tout le monde était juché sur ses deux jambes. Ce qui était des plus dommages car la sirène affectionnait plus que tout sa forme sous-marine. Pendant un moment, elle se laissa porter par les courants, changeant de direction lorsqu’elle était envoyée sur une direction contraire. Elle apprécia l’eau se glissant dans ses cheveux, entre ses doigts. L’océan était un espace lunaire, ou elle flottait au-dessus de l’immensité et où cette dernière la surplombait encore. Elle flottait au milieu du néant, pourtant si riche en vie. Lorsqu’elle se dirigeait dans les fonds sous-marins, tout devenait d’un noir d’encre, et les animaux s’y camouflaient. Ces derniers auraient été qualifiés de bêtes horribles si les gens de la surface les avaient aperçus, mais Nissa les appréciait. Lorsqu’elle remontait vers la surface, tout se colorait grâce à l’association du bleu océan et du soleil, ainsi qu’aux récifs multicolores et aux poissons bariolés. Malgré tout, elle avait beau y vivre depuis plus de 20 ans, elle savait pertinemment que son habitat recelait encore bien des mystères. Après quelques heures à jouer dans et avec l’eau, elle finit par se diriger vers la surface, tout en restant cachée à quelques mètres sous l’eau afin de ne pas se faire voir. Par chance, un bateau passait : ce n’était pas un gros bâtiment trois mats, mais plutôt une petite embarcation, et cela lui convenait. Elle ne se lançait pas dans une entreprise risquée. Elle se mit à chanter sous l’eau, élevant sa voix jusqu’au-dessus de l’océan. Elle voulait que les bipèdes présents sur le bateau la detecte comme un murmure, quelque chose de presque inaudible, et quand leur ouïe s’y sera faite, l’apprécier avant de se rendre compte que c’est un piège. Grâce aux contrôles des émotions qu’elle exerçait, elle savait qu’ils n’étaient pas de natures belliqueuses, mis à part le capitaine et un ou deux marins qui se méfiaient de l’océan, mais elle s’approcha un peu plus et adoucit leurs mœurs. Petit à petit, le navire s’arrêta et elle sortit à demi sa tête de l’eau, ne montrant que sa tête jusqu’au nez. Ils l’aperçurent et poussèrent des cris mêlés de panique et d’admiration. Ils se réunirent tous au centre, mais l’un d’eux se rapprocha du bord. Un sourire innocent apparut sur son visage, et elle fixa son regard dans le sien, en continuant de chanter plus fort. Il était totalement hypnotisé. Elle leva la tête in extrémis car le capitaine pointait un harpon sur elle qu’il lui lança. Une gerbe d’eau sauta des vagues et vint dévier la trajectoire du projectile qui tomba dans l’eau sans avoir fait de mal. Son expression faciale se modifia : elle allait passer à la manière forte. Elle leva ses mains au-dessus de l’eau, se servant de sa queue afin de se maintenir droite, puis contrôla le tissu du marin qui c’était approché dangereusement du bord. Elle l’attira hors du bateau et ordonna à l’eau de le maintenir sous l’eau, pendant qu’elle s’occupait du reste des occupants. Aidée par l’élément aquatique, ainsi que par l’air, qu’elle contrôlait, elle fit bouger le bateau de gauche à droite afin de le faire tanguer. Lorsque les remous se firent assez violents, et que le bateau penchait généreusement à chaque balancement, elle usa de son contrôle de l’eau pour le renverser totalement. Bien entendu, elle ne pouvait pas faire bouger l’océan seule, elle en avait fait appel à lui, usant du lien particulier que les sirènes entretenaient avec celui qu’elles chérissaient le plus au monde. Elle le considérait comme un être à part entière, une entité qui daignait seulement l’aider lorsqu’elle en avait besoin. Elle délaissa le bateau et plongea sous l’eau. Le premier marin était mort, elle entraîna les autres dans le fond, sans les toucher. L’Aether des mers et des océans, Aylidis, avait eu son offrande.

Mots: 1377

Gains: +1 en charisme & +1 en Magie pour Nissa s'il vous plait :)
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Lun 12 Sep 2016, 17:01

Rubiel était songeuse...

La chaleur de la cuisine paraissait aussi ardente que celle qui émanait des enfers. Rubiel n'en pouvait plus, son endurance était mise à rude épreuve et cela faisait déjà plusieurs heures qu'elle se dépatouillait dans cette cuisine ressemblant de plus en plus à une geôle faite uniquement pour la torturer. Elle était préposée au découpage des légumes, hors de question de la laisser cuisiner pour les clients pour le moment. Après le service, elle allait avoir son moment de gloire et d’apprentissage, mais pour le moment, elle devait se rabattre sur la répétition de mouvement simple encore et encore.

En cet instant, elle aurait probablement réagit avec une extrème violence pour quiconque lui répétant que la cuisine, ce n'était pas réellement compliqué comparé à d'autre métier. Elle était totalement épuisée et n'avait même pas eu de pause entre temps. Là était toute la sévérité qu'elle avait accepté de supporter pour recevoir les enseignements de son chef. Il ne lui trouvait d'ailleurs pas forcément de potentiel, c'était une élève assidue mais sans plus, elle ne daignait pas montrer un véritable talent à la tache à son plus grand malheurs. Alors, il la faisait recommencer indéfiniment les mêmes taches afin de déclencher chez elle le déclic nécessaire à son élévation dans l'art gastronomique.

Finalement, la journée s’effila et les heures s’égrainèrent, le service commença peu à peu à ralentir et Rubiel pouvait de nouveau souffler et récupérer de toute l'énergie qu'elle avait dépensé. Alors que la soirée montrait le bout de son nez, elle put enfin croquer dans le repas qu'elle s'était prévue pour le midi même. Ce n'était pas humain, affronter des sorciers étaient bien plus reposants que faire la cuisine en compagnie de son chef, elle avait carrément l'expérience pour confirmer cette comparaison.

Lavant son poste de travail, elle prit position sur la première chaise qui lui faisait face afin de reprendre son souffle. Son chef lui paraissait pourtant toujours aussi énergique, stable comme un roc, ne montrant presque aucun signe d'épuisement. C'était un sur-homme, ou plutôt un sur ange en quelque sorte. Celui-ci d'ailleurs la voyant presque avachi sur son siège ne tarda pas à revenir à la charge pour la forcer à la tâche.

- Rubiel ! Qu'est-ce que tu fais ? Tu crois que c'est terminé ? Je t'ai déjà dis que maintenant que le service est fini, je continue ton aprentissage. C'est pas comme ça que tu vas arriver à quoi que ce soit.


Elle soupira, mais mentalement, elle ne voulait pas s'attirer les foudres de ce chef qu'elle trouvait déjà si sévère en temps normal. Se levant, elle lui fit face avec le plus grand des respects, presque dans une pause des plus militaires. Elle remit son tablier et fixa les mains du chef, apparemment, elle n'allait pas toucher les outils pour cette fois. Ce qui l'arrangeait bien, ses pauvres mains étaient rongées par la dureté du travail et avait depuis quelques temps perdues la douceur qui leurs étaient propres autrefois.

- Je vais préparer une nouvelle recette. Tu vas me regarder faire, mais avant, tu vas prier avec moi.


Prier ? Elle était bien bonne celle là. Rubiel ne voulait pas du tout critiquer la croyance qui se cachait derrière ses mots mais, c'était juste que cela tombait de nul part. Elle aussi comme presque chaque membre de sa race rejoignait les croyances de son peuple. Mais, celle-ci, semblait être une toute nouvelle qu'elle n'avait jamais eu l'opportunité de pratiquer auparavant. Heureusement qu'elle n'était pas étroite d'esprit pour un sou et qu'elle s’exécuta très vite, rejoignant ses mains ensemble afin d'adresser un silence symbolique à la divinité dont ils tendaient à avoir les faveurs.

- Nous prions la déesse Kennocha. C'est elle qui nous donne l'imagination à nous de renouveler notre art. N'oublie jamais ça, la cuisine est un art, et celui-ci n'existe que parce qu’il est protégé par Kennocha. Alors si tu veux que ta cuisine s'améliore chaque jour de ta vie, tu dois accorder tes prières à celle qui t'inspirera.


Cela dura plusieurs minutes, le silence contrastait bien avec le brouhaha du service de la journée. Rubiel avait été réellement conquise par les mots de son "maitre". Elle priait cette divinité aussi bien qu'elle priait les autres pour les choses les plus importantes de son quotidien. A défaut d'avoir une intelligence suffisante pour comprendre les tenants et les aboutissants de ses cultes, elle avait une foi presque inébranlable qui n'avait pas besoin d'être justifiée pour être mise en œuvre. Bien qu'elle trouvait cette manière de remercier l'Aether en charge des Arts des plus classiques. Cela paraissait étonnement peu original pour celle qui devait être la personnification même de la créativité. Mais Rubiel ne daigna piper un seul mot et se mura toujours plus dans ce silence flagrant.

Finalement, son chef reprit du mouvement et il commença alors à battre les aliments avec une grande dextérité. Son regard palpitait d'une passion des plus étonnantes. Il était totalement engagé dans son entreprise gastronomique et peu de personne pouvait l’arrêter en cet instant. Était-ce Kennocha qui lui avait donné toute cette fougue pour le renouvellement de son art ? Pour Rubiel, cela ne faisait aucun doute. Elle avait d'ailleurs du mal à suivre tout ces mouvements fluides qui s'enchainaient un à un devant elle. L'homme qui lui faisait face paraissait vivre dans un monde.

Cela dura plusieurs minutes, Rubiel put apprendre des nouvelles méthodes d'apprivoiser les aliments et surtout de les allier entre eux. Il y avait tellement de façon de cuisiner que cela ne faisait aucun doute que tout cela ne pouvait être dût qu'à un être supérieur. Tout cet amas d'imagination, de renouveau était hors de portée d'un être fait de chaire et de sang. Elle ne pensait pas qu'en s'engageant sur cette voie des plus ardues, elle allait se retrouver à prier une nouvelle divinité. Mais, finalement, cela ne la choquait pas plus que cela.

- Lorsque tu as fini de préparer ta recette pour la première fois. Il faut toujours laisser ce premier plat au coin de ta fenêtre à la porter du monde extérieur. C'est une offrande à celle qui t'a permit de te dépasser et de transcender la beauté des sens de ce monde. Ne l'oublie jamais Rubiel, tu ne pourras pas devenir une grande cuisinière si tu ne te souviens pas grâce à qui tu pourrais arriver jusque là. Le talent est une chose, mais si celui-ci n'est reconnaissant, alors ce n'est que du gâchis.


Elle hocha la tête sans piper mot, totalement conquise par cet engagement religieux que démontrait son chef. Pour la première fois, elle le voyait se confier à lui, briser une partie de sa carapace et partager avec elle quelque chose de réel. La cuisine, c'était bien plus qu'un métier, qu'une passion, qu'un art, c'était l'équivalent de toutes ces vies qui s'adonnaient à offrir la plus grande des beautés gustatives pour autrui. C'était un métier qui émanait d'une véritablement volonté de générosité. C'était peut être pour cela que Rubiel avait décidé de s'engager dans cette voie malgré sa difficulté.

Le soir même, elle vint à préparer sa propre cuisine en répétant les mêmes rites que son mentor. Et effectivement, bien qu'elle était incapable de savoir si cela était une véritable bénédiction de la déesse ou simplement un effet placebo mais, elle se vit inspirer comme jamais auparavant. Sa créativité s'était surpassée dans ce moment de pur création à la gloire de Kennocha. Lorsqu'elle présenta son plat le lendemain en le refaisant devant son chef, celui-ci fut sans nul doute sa plus grande réussite en tant que cuisinière. Une coutume venait alors de s'ancrer dans sa tête, et Rubiel allait sans nul la propager encore plus tard lorsque ce serait à son tour, d'avoir ses propres apprenties.

Mots : 1370 / Gains : 2 Pts Forces o/ ! +1 Aether !
Merci pour ce rp o/
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Jeu 15 Sep 2016, 22:43



[LDM Août/Septembre] De génération en génération 13006710 [LDM Août/Septembre] De génération en génération I_rema10 [LDM Août/Septembre] De génération en génération T_ecir10 [LDM Août/Septembre] De génération en génération Medita10 [LDM Août/Septembre] De génération en génération Shaman10



La petite bande était au complet pour cette soirée de pleine lune. Caché au cœur des bois, le campement était un havre de paix intime que les cinq compagnons partageaient allégrement et cachaient jalousement à la vue des étrangers depuis maintenant environ six mois.  Devaraj était affalé contre une fourrure et regardait vaguement le ciel étoilé briller à travers les arbres. Il sentait la peau fragile de Satinka courir contre ses doigts et la chaleur de son corps contre le sien mais n'y prêtait plus attention. Les astres des cieux étaient particulièrement flamboyant ce soir-là et ils se demandaient parfois si chaque point brillant ne représentait pas la mort où la naissance d'un nouvelle être. Hohni chantonnait doucement une prière pour Edel rythmée par les coups de couteau d'Ozgaäb qui dépeçait un chevreuil quelques mètres plus loin. Kewanee remit une buche dans le feu pour l'entretenir et raviver les flammes. Il commençait à faire froid dans les plaines lorsque le soleil n'était plus là pour les éclairer. Enfin, Hohni cessa de chanter et  murmura d'un ton craintif "Edel doit être attristée par les quantités de sang versé à cause de la guerre..." ce à quoi Devaraj se mit à rire éperdument. Quand il avait vu la Déesse, celle-ci n'avait pas semblé perturbée par la mort de quelques sujets insignifiants. "Gardes-toi d'essayer de déchiffrer les pensées d'Edel, pauvre sotte." Car lui-même n'osait certainement pas se risquer à insinuer des sous-entendus dans les paroles de la Vie. Il se contentait de lui obéir éperdument et de retenir sagement les quelques conseils qu'elle avait eu la bonté de lui fournir. "Bah ! Tu es trop sensible ! Les guerriers sont morts pour honorer nos Dieux ! Et les autres victimes, on ne s'en plaint pas ! Aha !" Ozgaäb planta son couteau dans le sol et apporta les morceaux de viande près du feu pour les faire griller sur des brochettes. Une odeur de fumet alléchante se répandit dans le campement quelques minutes plus tard. "Oui. Et nous aussi devons rendre gloire à la Vie et la Mort en cette nuit." rajouta Devaraj d'un ton grave et cérémonieux. La pleine lune était la fin et le début du Cycle, un symbole fort pour la race entière. Et plus généralement, les rituels rythmaient leurs vies et leurs pensées au fil des jours.

Kewanee s'approcha des petites cages qui étaient entreposées à l'écart du campement. elle revint avec une poule et un renard qu'ils sacrifièrent en honneur à Edel et Ezechyel. Puis ils se peignirent mutuellement avec le sang recueilli, mangèrent les brochettes et burent de la bière réservée pour l'occasion. Lorsque les appétits furent rassasiés, tout le monde s'installa autour du feu sur les fourrures d'ours ou de loup. "On raconte que les Dieux profitent de cette-nuit-là pour venir nous parler en songe..." Tant de façons existaient pour interpréter ces fameux rêves qui étaient bien souvent considérés comme prémices à des faits réels. Tous les animaux vus en rêve avaient une signification appropriée, chaque geste du rêveur aussi. Les songes des Chamans n'étaient pas libres, contrairement à ce que l'on pourrait penser de la part de l'élément si hasardeux et brouillé qu'était le rêve. Ils étaient pourtant quadrillés par un millier de règles, coutumes, traditions et légendes qui dataient de la naissance du peuple. Et aussi brumeux que soient les songes, leurs répercussions sur la vie du porteur étaient fortes et sans appel. Les rêves dictaient les actes, les choix, les conduites à suivre. Devaraj avait honte de ne pas avoir été aussi conscient de l'importance que ces derniers avaient dans la culture de son peuple. Il réalisait tout juste l'étendue de la puissance que pouvait avoir un songe illusoire... "Il paraît aussi que Jun est le Prince des Cauchemars, Vous croyez qu'ils peut venir nous guider à travers nos peurs ?" Devaraj souffla la fumée de sa pipe et passa l'objet à Satinka qui la passa à son tour à Hohni après en avoir prit une bouffée. "Cessez-donc d'essayer d'attirer l'attention des grands et contentez-vous de votre devoir, de servir les Dieux et d'aider notre peuple." L'humilité était une étape à ne pas louper, il en était étrangement certain.

On fumait de l'herbe à pipe et l'on jetait de la poudre aphrodisiaque au début de la soirée afin d'éveiller divers hallucinations et désirs pour rendre gloire à la Vie et au corps en bonne santé qu'elle donnait à ses enfants. L'amour n'était pas forcement nécessaire pour un tel rituel. Les liens du mariage n'étaient pas considérés non plus comme une barrière à l'acte sexuel sacré. En vérité, les tabous n'existaient pas et était même considérés comme une possible insulte à Edel. Seul la volonté conjointe des participants était requise et obligatoire. Quoiqu'il en soit le but commun était de s'abandonner aux désirs corporels, de se dépenser le corps et l'esprit de toutes les façons possibles et imaginables.  Devaraj choisissait toujours Satinka et la jeune chamane agissait réciproquement, tout d'abord parce-qu'ils s'étaient habitués l'un à l'autre et leur routine consistait justement à s'unir à chaque pleine lune sans se côtoyer le reste du mois sauf en quelques rares occasions. Ils avaient peut-être trouvé tout deux-là une façon agréable de sacrifier une nuit pour la gloire d'Edel sans forcement s'emprisonner dans une vie de conjoints. Si la tribu entière avait été réunie avec eux, ils auraient aussi dansé et joué du tambour jusqu'à l'épuisement. Ils auraient fait du bruit qui aurait résonné dans toutes la vallée... Mais leur cercle était intime et presque secret pour cette lune-là et ils agissaient discrètement, sans oublier que Cendres montait actuellement à la garde à l'orée du bois, le lion géant surveillant les possibles intrus nuisibles, car tout le monde se rappelait qu'ils étaient en temps de guerre et de chaos. Ils n'étaient pas chez eux et les villages voisins n'étaient pas forcement en accord avec les croyances chamaniques. Certains ne possédaient pas le même respect du sacré qu'eux et n'hésiteraient pas à les attaquer par surprise dans leur dos pendant que les cinq chamans dormiraient assommés par les drogues.  

Lorsque la moitié de la nuit était passée, que les corps s'était emmêlés et les esprits échauffés, une autre poudre tirée d'un somnifère était rajoutée dans les flammes brûlantes. Pour ceux qui tenaient encore debout, la Vie laissait place à la Mort et l'on s'asseyait à nouveau en cercle autour du feu. Ozgaäb était comme d'habitude rond comme une pelle à cette heure-là de la soirée, principalement à cause de la quantité astronomique de boisson qu'il ingurgitait. Hohni dormait profondément, calée contre sa cuisse pendant que Kewanee et Satinka s'étirait. Quand à Devaraj, son herbe à pipe commençait à lui donner des hallucinations gigantesques et parfois monstrueuses. Parfois il restait allongé et mou comme si on lui avait volé son âme et la minute d'après, il se relevait en poussant un hurlement, parlait sans cohérence, effectuait une série de gestes illogiques et retombait dans sa léthargie aussi brusquement qu'il en était sorti. On buvait et fumait encore et on mangeait à nouveau si l'envie était prenante. Certains allaient se laver après les efforts précédents et revenaient plus détendus et amènes à entamer la deuxième partie du rituel qui consistait à chanter des prières, raconter des légendes et se laisser sombrer dans la drogue que la fumée répandait dans l'air. Ainsi, chacun s'endormait à son rythme. Il était sacrilège de résister à ce sommeil divin et tout le monde devait avoir pour dernière pensée d'avoir l'esprit ouvert aux visites des Aetheri. Lorsque la nuit touchait à sa fin, ils avaient tous sombré dans le sommeil propre aux Morts et honorait Ezechyel en silence, chevauchant les contrées irréelles de leurs songes.
 
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Ven 16 Sep 2016, 19:03


« Balayez du revers de la main vos craintes et vos appréhensions, étrangers. Ne nous craignez pas. Nous ne sommes que de humbles servantes de la Grande Kennocha. Approchez. Venez partager ce moment de communion avec nous. Laissez-moi vous initier aux rites de notre Déesse. » La Prêtresse était aussi calme que souriante. D’un regard bienveillant, elle scrutait la pénombre et patientait, certaine d’avoir entendu un bruissement, d’avoir aperçu la silhouette fuyante de quelques inconnus. « La cérémonie va débuter d’un instant à l’autre. Je serai heureuse d’avoir l’opportunité de vivre cet instant, avec vous. La foi est personnelle mais elle se transmet. Faites-moi l’honneur d’accepter ce présent. » Il pesait sur la jeune femme des regards curieux, ceux des adeptes n’ayant pas discerner les signes d’une présence. Pourtant, elle paraissait aussi certaine que sûre d’elle et attendait, droite et haute. Un léger sourire malicieux finit par étirer ses lèvres. Une ombre glissait dans l’obscurité et se rapprochait. « Je ne suis qu’une voyageuse égarée. » murmura la jolie Yun, apparue dans la lumière. « Qu’importe. » chuchota-t-elle en haussant délicatement les épaules. « Désirez-vous vous joindre à nous ? » Yun semblait indécise. « A vrai dire, je ne suis que de passage avec … ma famille … et je manque cruellement de temps. » - « Votre famille peut se joindre à nous. » La Chamane ne put retenir quelques éclats de rire. Les femmes de la Lignée Deslyce n’avaient jamais fait preuve d’une grande ferveur, la Khæleesi encore moins. Elle l’imaginait mal s’asseoir en compagnie de fanatiques, à prier l’un de ses Ætheri dont elle prônait l’annihilation. « Non, je … » Elle ne fut pas interrompue par la Prêtresse, comme elle l’aurait envisagé, mais par la voix douce et tendre de cet Ange venue des Abysses, qui déclama tout bas : « Ne les offensons pas. J’aimerai assister à la cérémonie. » Vanille était apparue et longeait le petit cercle, radieuse et ravissante. Yun écarquilla les yeux, imitée par la Prêtresse et l’assemblée dont l’expression était provoquée par un sentiment bien différent. « Vous … » commença-t-elle, incapable de trouver ses mots. Désemparée, elle scrutait cette vision divine qui aurait presque pu lui faire oublier sa dévotion à Kennocha. « Vous êtes forcément des nôtres. » balbutia-t-elle. Les Prêtresses les plus réputées et les plus respectées du culte étaient forcément les plus belles, comme héritières de la grâce et des charmes de leur Divinité. Par ailleurs, ma jeune femme aurait été prête à croire que cette femme aux cheveux roux était son idole, descendue sur les terres mortelles pour récompenser les fidèles de leur dévotion. Elle aurait pu le croire si son dévouement ne lui susurrait pas que son Æther adorée n’était pas renommée pour une apparence bien différente. Elle songea à ce culte dédié à Pandore, les Pandoricanes, dont la religion était fondée sur une créature dont on lui avait vanté la beauté angélique, avec sa longue chevelure carmin. Se pourrait-il … « Installez-vous, je vous en prie. » L’assurance avait perdu de son éclat, pour une maladresse plus ou moins contrôlée. Elle avait à peine remarquée la présence d’une autre personne, une fillette aux orbes noisette. Elles prirent place et observèrent la cérémonie de la Prêtresse, heureuse d’avoir des invités pour louer Kennocha. La Déesse avait une place importante dans le cœur de bien des peuples, pour être l’incarnation des Arts et du merveilleux, la Muse qui inspire ceux qui cherchent à accomplir une œuvre. Les Sirènes n’échappaient guère à la règle et Vanille avait dû assister à bien des rituels de la part de Sirènes aussi pieuses qu’effrénées. Elle ne s’était jamais intéressée cependant aux traditions et aux rites des Orines, l'espèce de la Prêtresse. Si elle avait eu vent des pratiques en théorie, elle était curieuse de la pratique.

La Prêtresse prit le temps d’expliquer à ses invités que les fidèles présents étaient tous des artistes, d’horizons aussi divers que les domaines qu’ils défendaient étaient différents. Pour s’attirer les faveurs de la Muse et qu’elle les touche de sa grâce, ils allaient s’adonner au rituel, autour d’une grande fontaine finement ouvragé. Vanille ne commentait rien et se contentait de regarder la scène. La Cité, dans laquelle elle se trouvait, était petite mais étrangement accueillante et coquette. Epris d’une croyance sans frontière, ils n’étaient guère attentifs aux bruits et aux rumeurs qui circulaient dans la région et qui racontaient que des villes et des villages entiers avaient été massacré. Vanille n’était pas étrangère au phénomène, alliant son goût pour le sang avec sa volonté d’inculquer l’art de l’assassinat à ses proches ainsi que les impératifs de la Guerre des Dieux. Ses interlocuteurs avaient la chance de combattre pour le « bon » côté. Ainsi, la Sirène ne faisait que les scruter, curieuse comme un explorateur qui rencontrerait une nouvelle espèce sauvage, naïve, craintive, peu civilisée et passablement stupide. Une grande coupe en argent circula dans l’assemblée et chacun en but une gorgée avant de sombrer dans un état second. Vanille s’adonna au jeu, imitée de mauvaise grâce par Yun tandis que la petite Dina restait en retrait et rôdait, prête à intervenir au premier geste qui lui déplairait. Il n’était pas bien difficile – du moins trouvait la Khæleesi – de déterminer les ingrédients du breuvage. Son objectif était de plongé celui qui le sirotait dans une démence mouvementée et colorée, où l’esprit embrumé imaginerait mille et une choses. C’était une façon comme une autre de trouver l’inspiration. Vanille se demandait si cette petite potion pouvait avoir des effets néfastes sur la personne qui en abusait. Elle aurait été amusée de voir un vieux peintre fou à lier, passant son temps avec une bouteille à la main, le pas titubant, les mots incohérents. Comme habités d’une frénésie incontrôlable, certains se saisissaient d’une plume pour griffonner quelques vers, d’autres attrapaient une mine de charbon pour esquisser les contours d’une idée. Les yeux écarquillés, ils psalmodiaient qu’ils avaient vu Kennocha. Peu touchée par les effets du breuvage, Vanille souriait. Il ne valait mieux pas lui demander ce qu’elle percevait, les sens décuplés par cette boisson. Si c’était de l’Art, il ne trouverait pas forcément un immense public. « Est-ce que vous voyez ? » s’enquit tout bas la Prêtresse, le visage figé dans une expression de contentement. « Peut-être. » se contenta de répondre la jeune femme, la mine sage et innocente. « J’aimerai vous donner … » Elle fouilla dans les larges poches de sa robe jusqu’à en tirer un médaillon en or. Elle déposa doucement la longue chaîne aux mailles fines dans la paume de la main de la Sirène. « C’est … ? » Ce n’était pas vraiment une question mais plutôt une façon polie de manifester son détachement vis-à-vis de ses pratiques, qu’elle ne cautionnait pas. « C’était à moi mais je vous l’offre. » Vanille fit la moue. « Cette médaille me suit depuis des années. Je crois qu’on me l’avait offert, durant mon enfance. C’était … il y a des siècles. Je tiens à vous la donner. » Vanille souffla, quoique de façon discrète. Elle tourna le pendentif. C’était un bijou, simple et plutôt joli. Les motifs floraux parcouraient le métal et sur la face, un portrait de la fameuse Kennocha.

La Khæleesi crut à une mauvaise blague, avant de se rendre compte de l’évidence : ces gens qui l’entouraient étaient encore plus idiots qu’elle ne l’aurait pensé. Ne voyaient-ils donc pas ce qui sautaient aux yeux ? Suffisait-il que les yeux soient bleus et les cheveux blonds, au lieu d’un noir profond, pour qu’ils ne se rendent pas compte de la vérité ? Le bijou était vieux de plusieurs siècles, une certitude à mieux examiner l’alliage et l’ouvrage. Seulement, cette réalité rendait difficile, pour le peintre, l’inspiration venue de celle qu’on disait la plus belle femme de ce monde. Vanille resserra ses doigts autour du médaillon, une pointe de contrariété au fond du vert de ses iris. La nouvelle n’était pas excellente. Les représailles risquaient d’être mordantes. Dans un soupir, elle baissa ses mires pâles sur les délicats traits de la Vénus, dont l’allure douce et paisible lui paraissait soudainement moqueuse et cynique.

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[LDM Août/Septembre] De génération en génération

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