Neah savait qu'il ne risquait rien en ce lieu, ni en cet instant. Il était entouré d'une dizaine de personnes et des attroupements de toutes les races peuplant les terres du Yin et du Yang, mais pourtant, il trouvait son audace déplacé. Si c'était bien l'Alfar en question, qu'allait dire ou faire de toute manière ? Pourquoi devait-il se montré aussi curieux ? Peut-être était-il seulement trop honnête, préférant s'en assurer que de médire dans le dos de quelqu'un ? Peut-être allait-il simplement poursuivre son chemin en l'ignorant ? L'observant de haut, l'Alfar n'eut pas la moindre surprise ni la moindre crainte à son propos, hésitant à peine à le questionner ou à répondre à sa question par l'affirmative, une lueur provocatrice dans les prunelles. A n'en point douter, c'était bien l'un des membres de cette race orgueilleuse. Neah fût déstabilisé de tant d'assurance et resta muet, si bien que son interlocuteur poursuivit après un moment de suspens. Il l'avait reconnu également, citant son compagnon, avant d'admettre que la bataille avait tourné à leur désavantage et que c'était l'unique raison pour laquelle il avait interrompu le combat. Lui aussi était un homme honnête. Songeur, il se mit sous un arbre avant de monologuer sur ces antagonismes raciaux. L'Ange écoutait en silence, respectueusement, malgré qu'il pensait sincèrement que les Alfars et les Elfes se devaient d'essayer à l'entende mutuelle lors des moments de crise.

— Il est dommage que vos antagonismes ne puissent disparaître tout simplement, vous êtes sûrement plus proches les uns des autres que vous ne le croyiez.

Ses paroles utopistes se perdaient dans le vent, tant il eut dit cela d'une manière inaudible. Une remarque pareille ne pouvait pas balayer des siècles, voire des millénaires de rivalités, l'Ange le savait. C'en était dommage. Lui qui avait vu de ses yeux les carnages perpétrer par certains, ils en venaient à se demander s'ils devaient tous n'être que des barbares sans âme pour rester en vie ? Qui pouvait vivre paisiblement quand des gens malintentionnés voulaient écrasés les autres pour des histoires de pouvoir ou d'orgueil mal placé ? Ils demeuraient tout deux silencieux pendant un long moment, lui était perdu dans ses pensées et son interlocuteur semblait envoûté par la présence d'une Elfe vêtue richement, avant de s'attarder à nouveau sur lui et de le mettre en garde. Rien ne saurait étancher les envies propres à son peuple et cette histoire n'était que partie remise. Alors, dès que la situation le permettrait, ils recommenceraient sans rien regretter ? Son esprit le torturait, Neah ne savait que penser de pareils individus. Loyaux envers eux-mêmes, mais maléfiques avec quiconque ne leur ressemblait pas ou contrariait leurs plans. Drôle de dilemme que de critiquer cette manière de penser ou de la trouver parfaitement normal. L'observant s'éloigner de lui d'un pas altier, Neah souffla tout bas en souriant ;

— Je devrais avoir peur de vous, huh ?

Cet Alfar était bien plus sympathique qu'il ne l'aurait cru. Quoi de plus normal, après tout ? La situation n'était pas similaire à la dernière fois, ils n'étaient plus dans des camps ennemis, mais des hôtes d'une fête qui s'annonçait longue et pleine de surprises. Au bout de quelques secondes, Neah revint à lui et prit conscience d'une chose, manquant de se taper la tête contre l'arbre. Quel idiot ! Il ne lui avait pas demandé son nom et lui-même n'avait pas donné son identité ! Comment le savoir, désormais, alors que l'Alfar avait disparu dans la foule ? Cherchant la merveilleuse l'Elfe que ce dernier observait en espérant le retrouver rapidement, il ne la vit nulle part. Quel dommage, mais qui sait ? Peut-être le recroiserait-il prochainement ? Levant son nez, Neah vit que le crépuscule débutait sa longue conversion des cieux. Prenant conscience de la fraîcheur qui s'abattait sur lui, le jeune homme redressa ses épaules au niveau de sa nuque, comme pour arrêter le froid avant de choisir de se mêler aux festivités. Il se devait de laisser derrière lui les mauvaises pensées, tout du moins pour ce soir. Se torturer l'esprit ne servait à rien, si ce n'est lui donner une longue migraine. Il silence se fit et l'Ange se retourna pour voir ce qu'il en était, écoutant distraitement ce que disait la femme. Une idée amusante que de transformer cela en bal masqué.

On lui tendit un masque, que l'Ange saisit du bout des doigts. Il en reconnu la forme, celle de ces meurtriers sans âmes qu'il avait vu de loin, sans jamais osé les affronter, ainsi que la couleur doré qui les caractérisaient. Des Masques d'Or. Sa main se crispa dessus, Neah avala difficilement sa salive, d'abord rebuté à l'idée de ce vêtir si grossièrement après tant d'horreurs, il mit tout de même le masque sur son visage. Sa vue était un peu réduite et il pesait lourd sur son nez, mais il finirait par s'habituer. Jetant des coups d'oeil autour de lui, il fut surpris de constater que tout le monde semblait se ressembler. Est-ce que son esprit lui jouait des tours ? S'avançant pour voir cela de plus près et en voulant esquiver un couple fort amusé de la situation, l'Ange s'emmêla les jambes et heurta un autre invité au niveau de l'épaule, manquant de la faire tomber alors qu'il voulait seulement se rattraper. Un air de déjà-vu ? Sans doute, car certaines choses ne changeraient jamais.

— Veuillez pardonner ma maladresse !

Neah voulut savoir à qui il parlait, posant son regard sur la silhouette de celui qu'il avait heurté. Mais il ne savait même pas dire ce qui lui faisait face, seulement qu'elle dégageait une aura douce et glaciale à la fois.

945 mots
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Résumé II:

Indéniablement, une danse pouvait changer bien des choses. Elle changeait vos a priori sur une personne, changeait une soirée ennuyeuse en un instant divertissant ; elle changeait même stoïcisme fatigué en une bonne humeur rafraichissante. Eerah souriait, pas de ce sourire circonstanciel que l’on sert habituellement aux inconnus et à la tante aigrie de sa bien-aimée ; non, un véritable sourire d’où transparaissait une véritable satisfaction. Ce n’était pas un pur instinct primaire, il n’était pas amoureux de cette Déchue, n’avait pas plus envie de l’attirer dans son lit que n’importe quelle autre personne, il était simplement ravi d’avoir pu mener une conversation aussi simple avec quelqu’un. Pas de manipulation, pas de mots détournés ou de sous-texte latent, mais juste un échange qui, curieusement, était à la fois plein et dénué d’intérêt. C’était grisant. Ce cheptel de sentiments positifs le mettait plus que jamais en de bonnes conditions pour accueillir l’Alfar qui s’approchait désormais de lui. Le Dædalus ne l’avait remarqué qu’au dernier moment, et s’était retourné pour lui faire face. Se voyant questionné sur son état physique, le Déchu rit franchement et se saisit avec un signe de tête reconnaissant de la flute qu’Aëran lui tendit. La dernière fois qu’ils s’étaient rencontrés, il venait de se faire transpercer la cuisse par une charge de Sanglier : à l’époque, il était d’une humeur bien moins rayonnante. Mais depuis, les mages du centre médical d’Avalon avaient fait leur travail, et il ne restait de la blessure rien qu’un œil humain ne puisse percevoir. Il but une gorgée, et fit claquer sa langue de contentement. « Je viens fêter… Bonne question. Je viens fêter cette lucidité éphémère et périodique qui poussent les gens à oublier leurs considérations raciales pour se concentrer sur le plus important : prospérer ensemble et vers l’avant. Si vous saviez ce que ça peut-être lassant de constater, encore, et encore, le même ballet infernal. Trois pas en avant, deux pas en arrière. ». D’un mouvement de main, il repoussa ces pensées agaçantes. « Comment allez-vous ? La dernière fois que nous nous sommes vus, vous essuyiez par ma faute la colère de vos voisins, j’espère que ceux-ci n’ont pas profité de mon départ pour revenir à la charge… ».

À cet instant, une voix de petite fille perça et il baissa la tête, surpris, vers l’enfant. Elle l’apostropha avec une gaieté qui laissait le Dædalus envieux. Il lui sourit, et leva la main en guise de salut : « Bonjour petite ! ». L’instant d’après, elle disparaissait de nouveau. « En voilà une que les évènements n’ont pas l’air de trop tracasser. C’est votre fille ? ». Sans vraiment y penser, il accrocha quelques songes dans l’esprit de la petite fille, y découvrant quelques-unes des créatures sombres qui y avaient élu domicile. La politesse l’empêcha de continuer l’examen, mais il lâcha, à voix basse : « Intéressant.. ». Il allait poser la question à son père lorsqu’une nouvelle invité fit une entrée fracassante. Ce n’est qu’à moitié surpris qu’il reconnut la voix de Belle. « Bonjour, Dame Ez’Naremiel. ». Ce qui était étonnant en revanche, c’était la vraisemblable incapacité de la jeune femme à se présenter devant lui sans chuter ou trébucher. Heureusement pour elle, cela contribuait à son charme, et il rit à nouveau. Il la laissa s’excuser de nombreuses fois, avant de lever une main apaisante : « Absolument pas. Laissez-moi faire les présentations. Sir Númendil, voici Belle Ez’Naremiel, l’une de mes plus brillantes recrues. J’attends avec impatience le jour où nous pourrons la promulguer Prœliant. Dame Ez’Naremiel, voici Aëran Númendil, un médecin et ami Alfar. ». Il passa volontairement sur l’histoire du Sanglier. « Vous profitez bien de la soirée ? ». C’était léger, mais la Déchue sentait tout de même l’alcool. Toutefois il avait posé sa question sans malice, pour ne pas la mettre d’avantage mal à l’aise.

La conversation continua ainsi durant quelques minutes, avant qu’une femme menue, appartenant probablement à la troupe d’organisateurs qui gérait la soirée, ne vienne les interrompre en présentant brièvement la suite du Bal. Le concept était intéressant, mais il entendit autour de lui de nombreux murmures s’élever quand les masques furent dévoilés. En comprenant de quoi il retournait, il leva un sourcil circonspect. Le moins qu’on puisse dire, c’est que celui qui avait les avait commandé ne manquait pas d’humour. Il en attrapa un, et l’enfila. Le sortilège avait été correctement ficelé ; mais se concentrait trop sur l’apparence physique pour que le Déchu ne soit véritablement perdu. Cela lui prit un peu plus longtemps que d’habitude, mais il s’entraina à reconnaitre Belle à ses côtés, en examinant l’architecture bien particulière de son esprit. C’est à cette occasion qu’il remarqua qu’elle semblait sur le qui-vive, et, en fouillant un peu plus qu’il n’aurait dû, qu’elle craignait de voir arriver le Vampire qui la tarabustait depuis longtemps. Ce n’était pas la première fois qu’il remarquait un lien entre la Déchue et ces animaux. Il lui tendis la main. « Ma dame. Puis-je ? ». Malgré sa question, il ne lui laissait par vraiment le choix, et finit par l’entraîner sur la piste de danse. L’orchestre venait de commencer un morceau vif, et pendant une minute, le rythme soutenu de la chorégraphie l’empêcha de parler. Toutefois, lorsque reprirent les valses, il lui demanda : « Ce n’est pas la première fois que nous en discutons, Belle, mais vous savez que si quelqu’un, quelque chose vous inquiète ou vous menace, je suis en mesure d’y remédier rapidement. ». Et surtout si cette chose était membre d’une sous-race qui aurait déjà dû être éradiquée. « Pensez-y. ». Il cessa de la questionner, et se consacra à ses mouvements de jambes. « Mais je vous embarrasse, j’en suis désolé. ». Du bout du bras, il la fit pivoter sur elle-même, et – en rythme avec le reste de la foule – la ramena vers lui pour la saisir par la taille. « Parlez-moi de vous, plutôt. ».

Résumé :

" Tu iras à cette soirée pour la famille, Kementari. Habilles toi bien et surtout ne sois pas en retard " Voici les paroles d’amour que m’avait dit ma mère avant de me pousser à me rendre sur le continent calme. Je devais l’avouer que, même s’il s’agissait d’un ordre, j’étais assez heureuse que ma famille me fasse assez confiance à présent pour que je représente, seule, ma famille à une soirée mondaine. Certes, il ne s’agissait pas d'une soirée d’une grande importance d’après ce que j’avais cru comprendre mais c’était tout de même quelque chose pour moi.

J’étais donc partie de notre petite maison dans la journée, en laissant sur place mon petit dragon, pour me rendre sur le continent, remplie de fierté. Pourtant, cette fierté s’était bien vite effondrée lorsque j’avais réalisé sur place que j’avais oublié une tenue à revêtir pour la soirée. Je n’allais tout de même pas arriver à la cérémonie, vêtue comme à mon habitude, c’est-à-dire très légèrement. Il fallait que je fasse honneur à ma famille et qu’ils ne regrettent pas de m’avoir fait confiance. Je n’avais droit à aucun faux pas cette soirée.

J’avais donc commencé à faire les boutiques en urgence mais les commerçants de robe de soirée, en bons professionnels, avaient élevé les prix à la connaissance de cette fête. Les prix des robes étaient donc assez exorbitants et je n’avais pas pensé à ramener énormément d’argent avec moi. J’avais donc enchaîné les boutiques jusqu’à me retrouver dans un coin perdu de la ville où j’avais finalement trouvé une robe potable et assez élégante. Après avoir marchandé à cause désespérée avec le marchand, j’avais pu louer la robe avec tout l’argent que je disposais. J’espérais juste que la robe resterait dans un état impeccable tout le long de la soirée ou le marchand m’avait bien fait comprendre que, dans le cas contraire, j’aurais de sérieux problèmes.

Lorsque j’étais enfin sortie de la boutique, vêtue de ma robe longue et rouge, j’avais remarqué avec une certaine inquiétude que les rayons du soleil commençaient à disparaître et que le ciel se teignait de nuances orangé et rosé. " Bon sang, je suis à l’autre côté de la ville ! " m’écriais-je avec un sentiment intense de frustration. Il allait falloir que je cours pour me rendre au parc, le lieu de réception. Dommage que je ne savais pas encore maîtriser mon pouvoir de vol qui m’aurait bien aidé à ce moment là.

J’étais donc partie à grande enjambé à travers les rues de la ville, soulevant ma robe jusqu’au cuisses pour ne rien déchirer et puis, surtout pour ne pas l’abimer. J’étais finalement arrivée au même moment qu’une petite femme montait sur une estrade. Je profitais que toute l’attention soit concentrée sur elle pour remettre ma robe en place et pour repasser à l’aide de ma main les plis que j’avais créé en courant. Passant ensuite rapidement ma main dans mes cheveux, je vérifiais rapidement s’il n’y avait pas des nœuds qui avaient fait leur apparition. Je fus satisfaite de découvrir qu’il n’y en avait pas. Finalement, j’avais réussis à avoir une apparence à peu près convenable. Et cela même si ma tenue ne comprenait aucune coiffure sophistiqué ou de bijoux luxueux. J’étais dans la simplicité même mais ça ne me dérangeait nullement.

J’écoutais la femme à l’expression joyeuse réciter son petit discours et je compris rapidement que cette soirée, que je pensais assez ordinaire, était en fait un bal masqué. L’idée me plaisait et m’intriguait à première vue car je n’avais jamais participé à ce genre de réception. Je me retrouvais cependant assez déstabilisée lorsque tout le monde, y compris moi, revêtit les masques mis à disposition. Certes j’étais à peu près certaine que je ne connaissais personnes ici mais ne pas distinguer les traits des visages des individus présents était quelque chose d’assez angoissant en vérité.

Très vite, quelques personnes autour de moi se m'étaient à danser à deux. Je m’écartais pour leur laisser la place et je me plaçais dans un petit coin discret. J’hésitais à aller saluer des individus masqués mais leur masque et leur ressemblance m’intimidait plus que je ne l’aurais voulu. " Faut que je me détende moi ! " me disais-je a moi-même alors que je commençais à marcher en direction du buffet. Allant vers le buffet pour me servir des petites sucrerie afin de dissiper mon angoisse, je bousculais un ou une des convives mais ne m’excusait absolument pas. J'étais trop angoissée et pressée de me servir ce verre que je ne l'avais même pas remarqué et senti. Finalement j'atteignis les petits gâteaux et je commençais à me goinfrer dans mon coin en soulevant très peu mon masque pour croquer dedans.

Résumé:

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Résumé:

Le calme était revenu sur les terres du Yin et du Yang, et je devais avouer que je m'ennuyais superbement. Je n'étais pas retournée au Manoir de la famille depuis mon excursion au Continent du Matin Calme. Je n'avais pas non plus quitté la demeure qui m'avait vu grandir et que j'avais farouchement défendue des pilleurs et voleurs de la pire espèce. D'ailleurs, j'avais profité de mon séjour dans ce lieu pour y remettre un peu d'ordre. L'état de la maison était déplorable, et il m'avait fallut consolider murs et fenêtres, nettoyer l'intégralité des meubles et des sols mais encore déblayer la partie effondrée de la bâtisse seule, n'usant que de ma maigre force et de mon temps infini. Mais pour autant, je ne me plaignais pas. Ces sortes de travaux forcés m'avaient fait le plus grands bien et je me sentais curieusement particulièrement bien et reposée, autant physiquement et mentalement. Loin de toute influence maléfique ou bénéfique, simplement entourée de quelques esprits qui ne cherchaient en moi qu'une oreille patiente et attentive, j'avais pu me retrouver seule avec moi-même et faire en quelque sorte le point sur ma vie, et c'était plutôt une bonne chose... D'autant plus que j'avais fait une étrange découverte qui avait éveillée grandement ma curiosité et qui allait peut-être donner un nouveau sens à ma vie. Il ne s'agissait que d'un livre, un simple recueil de plusieurs contes provenant de tous peuples et de tout âge, mais l'un d'entre eux m'avait intriguée au point que je m'étais mise à confondre son récit avec d'autres ouvrages... et les similitudes étaient forts intéressantes... Ce dernier contait l'histoire d'hommes et de femmes qui avaient découverts l'emplacement d'une stèle magique et qui avaient atteint une forme de magie des plus sages, que nul autre ne maitrisaient aussi bien que ces gens là. Oh, à chaque fois, l'emplacement de cette dalle de pierre était différent, voir indéfinissable, tout autant que les explications sur la fameuse nouvelle forme de magie était floue, mais mon expérience auprès de Bagaya m'avait apprit qu'il existait une part de vérité dans tout ouvrage, même le plus fantasque. Et puis... Je m'étais aussi mise à rêver... Moi qui n'avait nullement besoin de dormir il m'arrivait d'avoir des songes; tantôt éveillés, tantôt somnolente, mais tous rigoureusement identiques. J'y voyais une stèle en pierre, cachée dans la neige, gravée d'inscription que je ne parvenais pas à lire. Cette vision m'obsédais, et je m'étais mise à me renseigner sur les montagnes de notre monde, m'imaginant déjà partir en expédition à la recherche d'une chimère. Pourtant, je sentais en moi comme un élan nouveau. Quelque chose, un je ne sais quoi de puissant, me poussait à me rendre dans cet endroit que je ne connaissais pas.

Mais il ne fallait pas non plus que cela tourne à l'obsession, moi qui était si facilement sujette à la chose. Et puis je courrais toujours après ma tête, même si cela était moins présent dans ma vie qu'auparavant... et tout le monde sait qu'il n'est pas bon de courir deux lièvres à la fois. Alors, pour me changer les idées, j'avais décidée de me rendre à une soirée donnée dans le Parc, non loin du domaine de mes parents adoptifs. Je connaissais plutôt bien le continent, et c'était avec joie que je me rendais sur place, vêtue simplement d'une robe argentée que j'avais trouvée dans une armoire du Manoir. Elle était en soie légère, longue, ornée d'une bordure d'or et fendue le long de ma jambe gauche. J'aurais aimée l'avoir plus courte, car j'avais bien trop l'impression de ressembler à ma sœur habillée ainsi... Mais je n'avais pas le luxe de pouvoir me vêtir comme bon me semblait et je devais me contenter de ce que je possédais. Pour l'occasion, exceptionnellement, j'avais également décidée de ne pas utiliser le pouvoir du pendentif de Neriel, que je portais cependant en collier autour de mon cou. Ainsi, je ne pouvais pas directement parler à qui voudrait, et j'espérais que mon apparence de femme sans tête en effraierai plus d'un. C'est ainsi que j'arrivais au milieu des convives, écoutant patiemment le discours qui était donné de coutume en début de ce genre de soirée. J'observais alors dubitativement le masque qui avait été placé dans mes mains, me demandant si il n'était pas temps de changer légèrement d'apparence... pour finalement décider que non, et que je serais d'autant plus difficile à démasquer de la sorte. Il sera bien assez tôt pour utiliser le pouvoir de mon pendentif lorsque je sentirais que mon identité est mise en danger.

L'ambiance générale était plutôt festive, et cela me plaisait. Les esprits du Manoir m'avaient accompagnés pour l'occasion et semblaient également heureux de toute cette agitation. Je cherchais à présent une source d'amusement en parcourant l'assemblée de mes deux yeux invisibles. Deux corps se détachaient nettement des autres, tels deux phares dans l'obscurité. Attirée tel un papillon de nuit, je m'approchais de l'une d'elle, caressant un canin vagabond au passage afin de me servir de son odorat. Quelle surprise ne fut pas la mienne lorsque je reconnue une odeur familière ! Une femme, déjà venue auparavant au Manoir Eternam... Cela en était trop pour ma curiosité, qui piquée à vif, me fit avancer à grandes enjambées vers l'inconnue. Et je ne devais pas être la seule à avoir été attirée, car à peine étais-je à quelques pas d'elle qu'un étranger lui fit l'affront de la bousculer... plutôt violemment à mon sens. Outrée par l'affront, poussée par mon dégoût de la gente masculine dont l'odeur n'aurait pu que les trahir, je m'approchais de la belle, enfilant de ce fait mon masque d'or tout en revêtant mon apparence de jeune femme. Je repoussais d'un geste sec de la main le premier, tentant d'attraper le second pour éloigner et tirer de force le goujat loin de la dame. « Monstre ! Comment osez-vous blesser une si belle créature ! Veuillez-lui faire des excuses, ou vous tâterez de ma magie ! » Mais comme toujours, mes actes dépassaient mes mots, et sans même le remarquer, j'apposais ma Marque du Chat Noir sur le malfrat, le maudissant ainsi malgré moi...

1011 mots

Résumé:

Résumé:

Je lève un sourcil curieux avant de me retourner de manière infimes vers la voix à l'origine de la question venant d'être posée. Un jeune homme se fondant parfaitement dans la foule et n'ayant rien lui permettant de s'en démarquer. « Si c'est ce que vous voulez, faite le. C'est une fête, je n'ai aucune raison et aucun pouvoir pour vous empêcher de venir ici si tel est votre choix. » Mes mots avaient été dur. Plus que ce que je ne voulais. Je n'ai pas encore réussis à m'habituer à toute cette foule et il est indéniable que cela se ressent dans ma voix et mes paroles. Un faible soupir et je me retourne vers le jeune homme, souriant doucement. « Vous le pouvez. Je me nomme Lumi Maecentiana. » Lui dire que je suis enchantée de faire sa rencontre aurait-été mentir. Dans d'autre circonstance, peut-être cela aurait-il pu être le cas. Mais pas en plein milieu d'une fête alors que je me retiens de ne pas m'enfuir à cause de la quantité non négligeable de personne présente. « Dire que j'ai… Un peu de mal avec la foule est un euphémisme Lam. Quoi qu'il en soit, dans votre cas vous ne semblez pas avoir de mal à adresser la paroles aux gens n'est-ce pas ? » Plongeant mon regard dans le sien je souris de plus belle. Même s'il est maladroit dans ses paroles et ses actes, il a au moins le mérite de tenter d'agir. Ce qui est loin d'être le cas de tout le monde ici.

« Oui… Je trouve leur faculté d'adaptation magnifique. Nous avons frôlé un désastre, le monde à failli courir à sa perte et en dépit de tout cela, ils sont la, à rire et s'amuser de chose qui quelques temps plus tôt tentaient de nous tuer. Si seulement nous étions capable de prendre exemple sur eux… Je me demande si c'est cela qu'on appelle avoir une âme d'enfant. » Peut-être me suis-je plus étendue sur le sujet que ce que j'aurais voulu initialement cependant, ce n'est pas un problème. Il est venue me voir et me parler, ce ne serait pas correct de l'envoyer paître. Il a mis du sien dans cette approche, c'est à mon tour maintenant. « Je suis plus une fille du soleil. Nous les elfes sommes plus à l'aise en présence de soleil que des étoiles. » De nouveau un petit sourire vient ponctuer ma phrase, plus de le but de tenter de le mettre mal à l'aise, bien qu'il n'en ai pas besoin pour l'être, cela se voit sur son visage, que de réellement lui sourire. « Néanmoins, je dois leur reconnaître une certaine beauté et un certain esthétisme. »

Je le regarder s'excuser maladroitement avant de secouer la tête sans me départir de mon sourire, faisant quelques pas en arrière en direction de la fête. « En effet, vous posez trop de question. Mais cela prouve que vous êtes curieux. C'est une bonne chose. Profitez-en, beaucoup de gens n'ont pas cette chance. » Au moment ou je termine ma phrase une femme distribuant des masques semblable aux masques d'or passe près de nous, nous en donnant un exemplaire chacun. Je le regarde un instant avant de hausser les épaules. « C'est le moment de savoir si nous avons encore une âme d'enfant vous ne pensez pas ? » Sans un mot de plus je mets le masque. Avant de me retourner vers la foule constatant avec stupeur et amusement que nous sommes désormais tous identiques. Plus rien ne nous différencie. Que ce soit le sexe, la taille, la carrure tout le monde est réduit au même point. Très bien. Entrer dans la foule dans ces conditions n'en sera que plus simple. Alors que je me retourne vers Lam dans le but de lui faire part de mon envie d'y aller je me fais bousculer et manque de tomber retrouvant de justesse mon équilibre. Je regarde la personne responsable de cela, l'écoutant s'excuser maladroitement. Un sourire naît sous mon masque face à cette réaction cependant, je suis de nouveau coupé dans ma démarche consistant à prendre la parole et lui parler par un nouvel arrivant, lui criant de s'excuser d'une manière plus correct. Lâchant un petit rire je tourne la tête à tour de rôle d'une personne à l'autre. « Ne vous inquiétez pas, ce n'est rien. Et dans votre cas, vous n'avez pas à vous énerver de la sorte, je suis sûre que cette personne est elle-même réellement dérangée par la situation. » Un court moment de silence avant que je ne reprenne souriant de plus belle « Et par ailleurs, je suis même persuadée qu'afin de vous faire pardonner de m'avoir bousculer vous aller m'offrir une danse. N'est-ce pas ? »

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