Le Deal du moment : -28%
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 ...
Voir le deal
279.99 €

Partagez
 

 ღ Le Conseil des Chefs ღ

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Jeu 05 Juin 2014, 15:36


Dans un soupire, je détournais les yeux, irrité par le comportement enfantin de ce Taiji qui, au lieu de se défendre par les mots suite à mes propos, avait choisi de faire dans une infinie puérilité, préférant s'adonner à une provocation personnelle. Par ce geste aux consonances banales, puisque tout mari avait droit d'embrasser sa femme, il me rappelait avec une certaine satisfaction qu'il avait brillé là où j'avais échoué, que ce n'était pas moi l'époux de la Vénus mais bien lui, qu'il avait, malgré sa façon de s'imposer assez peu conventionnelle pour ne pas dire criminelle, toute légitimité et pas moi, relégué au second plan comme le fiancé déchu de ses droits. Par là aussi, je vis pointer une idée qu'il semblait me glisser tout bas. Par delà l'insolence, il me démontrait aussi que lui et Lily-Lune formaient désormais un couple officiel et reconnu. Faire plonger Jun Taiji était érigé ma douce Orine dans les rangs peu glorieux de «complice» ou «femme de celui qui».  Je ne pouvais le faire plonger lui, sans la faire sombrer elle. Il se faisait intouchable de ce que j'avais à dire, car déjà que je ne pouvais que peu en relever, le reste devait être tu pour ne pas salir les mains si blanches d'une femme digne et prestigieuse. Les bras croisés et désormais muet, flanqué d'un sacré mal de crâne pour avoir espéré en dévoiler un peu trop, j'écoutais simplement avec une pointe d'exaspération dans le regard. À mon goût, le Chaman parlait un peu trop et sa voix paraissait stridente à mes oreilles, j'aurai apprécié qu'il se taise. L'impertinent se complaisait dans cette situation et il ne se montrait que peu disposé à en changer. Je haussais les sourcils lorsqu'il se mit à reprocher le silence des Aetheri ainsi que le mien. Il me brûlait de lui suggérer de demander une dérogation à l'Astre du Jour pour cesser de nous éclairer les jours impairs du calendrier des ondins. Était-ce injuste que de savoir, d'être en possession de plusieurs informations mais de ne pouvoir rien dire ? Très certainement. Malheureusement, c'était dans l'ordre des choses et s'il y voyait quelconques revendications, il n'avait qu'à s'adresser au Créateur Originel. Un très léger sourire sarcastique étira ensuite mes lèvres. Je ne pus réfréner ce rictus. Que lui avais-je fait ? Il devait avoir considéré Lily-Lune comme sa propriété depuis longtemps, pour me haïr à ce point sans raison apparente. Il proposa à tout va d'exterminer les races suspectes. Ces peuples là, et moi. Ainsi que l'Impératrice de la Nuit pour un espèce de crime capillaire aux yeux du Chaman. Personne n'avait envisagé à le faire enfermé ? Réellement ?

Soit. Je pus au moins me consoler dans le discours censé d'un illustre Déchu inconnu et d'un autre Taiji, bien plus agréable à écouter que le premier. Quelques personnes semblaient aussi d'accord avec ce que j'avais sous-entendu avant de devoir me taire. Les discussions s'enchaînaient sans que j'y participe. Je ne désirais pas risquer de fâcher encore les étoiles et la lune. J'eus pourtant l'envie quasi incontrôlable de me lever pour empêcher l'Ultimage de parler alors qu'elle murmurait ses songes et prenait à partie Jun Taiji. Cette femme, bien que je ne la connaisse pas réellement, m'était sympathique et malgré sa puissance, je doutais que ces paroles soient bien vu par certains, dont ce fichu Taiji, un peu trop au centre de toutes les attentions. Soulagement ou inquiétude, lorsqu'il se leva pour traîner de force la Reine des Magiciens loin du Conseil, j'eus quelques appréhensions.

Puis la Prophétesse vint à nous. Je pris quelques instants pour la dévisager avant de baisser les yeux. Cette femme avait l'un des Destins les moins enviables qu'on puisse imaginer. Ces paroles furent limpides et sans détour. Elle annonça sans même sourciller qu'Aya Misato, Ophalee Sombrois et Myrialuna Aiyena n'étaient plus Reines, destituées par un peuple en colère, avant d'évoquer le suicide de Svana Araushnee. Elle ne m'apprenait rien. J'eus pourtant un pincement au cœur en songeant à la première. Aya était une femme que j'avais rencontré alors que je peinais encore à lire les étoiles. Elle n'était pas si mauvaise et fourbe que ce qu'on pouvait penser de prime abord. J'avais vu en elle une certaine bonté, des choses à sauver. Je tâcherai de la revoir si l'occasion se présentait. Perdu dans mes pensées, j'en avais presque oublié que la Prophétesse était venue. Ses annonces eurent l'effet d'un coup de fouet sur certains, dont une Ombre. Les réactions furent vives, voir violentes. Tous craignait pour leur place et leur futur. Ils avaient bien raison.

Des Royaumes entiers furent fermés. Outrés, d'autres clamèrent que leurs Cités resteraient accessibles aux nécessiteux. Mes pensées s'envolèrent brièvement pour la ville que je venais tout juste d'ériger. Au moins n'aurais-je aucun soucis de ce côté là, personne n'était encore au courant de son existence.  Je m'étonnais moi même d'être aussi froid envers tout ce qui se passait. Il était un peu tôt pour devenir âcre. Il faut dire que pour un premier Conseil, dans la semaine même de ma montée sur le trône, j'avais bien vite déchanté en rencontrant mes collègues. Étais-je déçu ? Très certainement. Je m'attendais à mieux. Lily-Lune fut pendant longtemps la seule Reine que j'avais connu et fréquenté. Je m'étais forgé une image idyllique des Souverains, plus ou moins en partant d'elle. Seulement, elle était dans les exceptions. À présent, je savais vers qui je pouvais me tourner, et ils étaient peu, et ceux dont je devais me méfier voir éviter et là, la liste était soudainement plus longue.

Je souris en entendant l'histoire du Génie que nous conta tout bas l'Aether. Elle avait bien choisi sa légende. J'appréciais cette femme. En quelques minutes, elle rappela à certains que la puissance n'était rien sans une once de lumière dans la cervelle. Certains en manquaient cruellement. Je crus d'ailleurs m'étouffer en voyant l'Orishala. Intéressé par celle qui se tenait à ces côtés ; si d'un côté je ne pouvais lui reprocher puisque Lily-Lune devait être la plus belle des mortelles, qu'elle ne manquait pas d'atouts, de charmes et d'esprit ; il s'était de toute évidence mis en tête de se rapprocher de la Vénus. Dans l'hypothèse délirante où la Belle désirerait prendre un amant, j'aimais autant que ce soit moi.

L'Ultimage revint, les larmes aux yeux. Lily-Lune voulut aller l'aider. Surpris, je me redressais un peu. Elle n'était pas dans son état normal. L'Orishala l'avait drogué. Il avait osé. Comme beaucoup, je jetais à ce dernier un regard qui en disait long, avant de presque sauter de ma chaise pour rejoindre l'Orine. « Lily … » Je n'eus pas le temps de la rejoindre. Aveuglé et secoué par l'explosion de sa magie, je fus projeter en arrière. Je rouvris mes yeux endoloris et me mis à la chercher. Elle était allongée un peu plus loin, bel Ange troublé, les lèvres entrouvertes par la surprise et le regard inquiet. En deux temps trois mouvements, je me relevais pour aller à ses côtés. « Tout va bien ? Relève toi. Attention. » lui murmurais-je en lui tenant les bras. Je prenais cependant garde à ne pas toucher sa peau. Je ne connaissais que trop sa malédiction et dans son état, je doutais qu'elle la contrôlait. « Où est Enaldus ? » A mesure que je prononçais ma question, je vis la réponse sous mes yeux, et la personnification d'une charmante jonquille. Je m'en mordais les lèvres. Elle l'avait changé en fleur. En fleur ! « Viens t'asseoir.» lui soufflais-je avant qu'elle ne s'effondre. Elle avait le regard vrillé sur la jonquille, très certainement en train de se demander ce qu'elle allait bien pouvoir faire. C'était une très bonne question.

« Ne t'inquiète pas, tout va finir par s'arranger.» J'espèrais qu'elle ne rejette pas ma présence. Je devais lui parler. Il le fallait. Néanmoins, le moment me semblait assez mal choisi pour quémander une discussion privée. « Edwina … » interpellais-je doucement l'Ultimage. Je craignais déjà la réponse, mais puisqu'il le fallait : « Où est …» L'autre énergumène. « … Jun ? » Qu'il m'était détestable de prononcer son nom. Toutefois, cette histoire le regardait. Si Lily-Lune portait son enfant, cette affaire pouvait lui être préjudiciable. Un guérisseur serait le bienvenue, autant pour Lily-Lune que pour son enfant à venir.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 05 Juin 2014, 21:43

La réponse ne fut pas très longue à arriver et les mots de l'Ultimage furent comme du miel pour le chaman. Les premières paroles douces à son égard depuis qu'il était entré dans cette salle. Il s'était fait allié des magiciens, certes, mais il ne pensait pas vraiment qu'une personne telle que l'ultimage elle-même lui accorderait assez d'importance pour non seulement lui donner une réponse mais en plus le rassurer quant à la légitimité de sa présence. Le chaman aurait presque sourit s'il n'avait pas été emprisonné dans un carcan de désespoir qui ne cessait de se resserrer autour de son cœur.

-Merci pour ces mots et votre considération, votre Altesse.

Murmura le chaman en inclinant respectueusement la tête tandis que Krayn le regardait d'un air dédaigneux, jugeant certainement qu'il n'avait pas à s'incliner devant elle, alors que Arella le couvait d'un regard bienveillant, manifestement contente que cela se passe ainsi et que Zuvassin se comporte dignement fasse à l'Ultimage. Puis lorsque Jun emmena la reine des magiciens avec lui, le chaman se décida à les suivre après un bref salut de tête à ce qui restait de l'assemblée. Un geste qu'encore moins remarqueraient. Il les suivit uniquement pour s'en aller et non pour espionné mais il fut malgré tout témoin d'une étrange scène. Il ne put alors que se féliciter d'être du côté de la magicienne et non dans le camp de ses ennemis. Voir le maître des esprits ainsi changé en statue lui glaça les sangs. Il aurait pu s'en mêler, essayer de faire quelque chose pour le maître des esprits, mais qu'aurait-il pu faire réellement?  Il ne savait pas comment faire revenir le chaman à la normale ni même si cela était possible, n'était-il pas mort suite à sa pétrification? Essayer de convaincre l'Ultimage de le faire était une option, mais elle qui avait été si douce avec lui l'instant d'avant l'effrayait à présent et il n'avait absolument envie d'être à son tour transformé en pierre.

Aussi, il prit la décision la plus sage qui soit, en partie par raison en partie par crainte. Il se fit le plus petit qu'il put et partit, sans un mot, tentant de passer inaperçu, ne voulant pas être mêler à cela et surtout pas subir le courroux de la puissante magicienne. Il ne voulait d'ailleurs pas non plus subir le courroux du chaman si jamais il sortait de son était. Une fois parti, il se rasséréna en se disant qu'il y avait des êtres, toujours présent au conseil, qui sauraient certainement sauver le roi des chamans s'il le fallait. Il n'y avait donc pas à s'inquiéter tant que cela du sort du souverain, d'autant plus qu'en partant, il avait aperçu la reine courir en direction de la salle où la réunion s'était déroulée. Il en conclut qu'elle ne souhaitait pas vraiment lui faire de mal, peut-être même cherchait-elle des secours? Il s'en voulu d'être parti si vite, de ne pas avoir cherché plus loin afin de comprendre ce qu'il s'était passé mais il était désormais trop tard. Il n'y avait plus rien à faire sinon reprendre la route et quitter le temple des esprits. Il devait retrouver Abélia qu'il avait laissé seule.  Mais bien souvent, les choses ne se passent pas comme prévu, et alors qu'il s'en allait, le moral encore bien bas suite à ce conseil, la lumière fit une fois de plus son apparition pour le happer, le transportant dans un endroit inconnu pour, il s'en doutait désormais, un nouveau jeu sadique qui ne manquerait pas de le mettre dans une situation délicate.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Aaliah Z'Odra
~ Ombre ~ Niveau I ~

~ Ombre ~ Niveau I ~
◈ Parchemins usagés : 2211
◈ YinYanisé(e) le : 22/02/2011
◈ Âme(s) Soeur(s) : On ne peut conquérir un coeur qui abrite l'amour d'un défunt...
◈ Activité : Bâtisseuse d'empire
Aaliah Z'Odra
Ven 06 Juin 2014, 00:02



A l'annonce du découronnement de sa reine, le fée qui l'accompagnait ne mit pas longtemps à reprendre de l'assurance. Il prononça le mot reine une dernière fois avant de l'appeler par son prénom comme une vieille amie et parla aux noms des siens. Cependant, l'on ne pouvait guère lui reprocher de chercher après des solutions pour affronter le problème de l'affaiblissement de la magie. Il émit une hypothétique coopération entre les Orisha et les anges, proposant également d'aider la reine angélique pour les réfugier. L'Ombre l'écouta d'une oreille brève ses aides précaires au vu de la situation qui risquait d'empirer dans le temps. Une fois son discours fini, il prit la peine de faire le tour de la table afin de rejoindre la fée martyrisée et s'assurer de son état. Un beau geste, même si allait vérifié son état aurait peut-être été dû la première des choses à faire, que ce fut de sa part ou de celle de sa reine. Cependant, celle-ci ne tardait pas à s'excuse, reconnaissant ainsi son manque d'empathie pour l'une des siennes. Elle n'était plus la même, le poids de la royauté semblant être devenue au fil du temps une charge plus qu'une responsabilité. Il ne devait pas être facile d'être souverain, surtout lorsque les temps devenaient chaotique. Malgré cela, elle s'en allait telle une reine des fées, aérienne et silencieuse. Un siège se fit une nouvelle fois vite...

L'impératrice partie à son tour, non sans montrer sa colère et son non envie d'entendre parler d'entraide. Les enfers fermaient leur porte, emprisonnant tous ceux qui avait eu la fol envie d'y passer un petit séjour. L'Ombre fronça les sourcils tandis que la démone quitta déjà la pièce. Aaliah se demandait combien de sa race pouvait se trouver là-bas. Elle n'eut cependant guère le temps d'y réfléchir longtemps qu'une nouvelle voix s'élevait au cœur de la salle après un bruit sourd de pieds sur la table. Une autre personne s'énervait à son tour et comme la prophétesse les insultaient presque devant leur incompétence. Ce conseil n'était guère un franc succès et l'Ombre se mit à douter de son but initiale. D'ailleurs, quel était-il à par rassemblé dans une même des races qui ne s'entendait déjà guère peu à l'extérieur de ces murs? Trouver un coupable ou une solution? Ce n'était pas gagné au fil de la tournure du conseil dont les sièges se vidaient de plus en plus. L'Ombre comprit que plus rien de bien ne finirait pas sortir de là. Encore que, l'accompagnatrice de la reine des magiciens proposait également son aide, faisant du Sanctuaire une terre d'asile et de soin. Les magiciens pouvaient se permettre de soigner les gens, puisque le magie ne semblait pas souffrir du mal.  

L'Orishala aussi préférait laisser les portes de son royaume ouverte parlant de liberté, mais une liberté prudente toutefois puisque le moindre accroc d'un non orisha se verra juger selon ses lois et non celle de son peuple d'origine. L'Ombre se demanda toutefois quelle était la définition du moindre impair pour le roi. S'il était juge dans son royaume, il était également juge de ce qu'il considérait comme punissable et hors loi. Il pouvait tout aussi bien punir un étrange pour avoir écraser par inadvertance une fourmis que pour avoir commis un meurtre. Elle avait moins confiance en lui que la reine des Anges. Elle leva les yeux au ciel lorsqu'il entama un discours moins de circonstance... Il profita de l'absence de l'époux de l'Orine pour la charmer. Ce conseil prenait une dimension étrange et l'Ombre ne fut pas au bout de ses surprises. Les sièges vides semblaient attiré les âmes en peines, car le déchu également sembla se faire courtiser.

Comme dans un mauvais manuscrit rédiger à la hâte, après la mièvrerie du romantisme, arriva les larmes. La reine des magicienne fit son apparition au conseil, sans le chaman, mais avec des larmes en prime. L'Ombre se demanda un instant si la magie s'estompant, elle n'avait pas fini par s'endormir quelque part. Tout semblait s'emporter dans une tornade loufoque où la jeune femme comprit que la Vénus avait été drogué, probablement par le parfum qui lui avait été précédemment proposer, provoquant la colère du roi des elfes et une réaction étonnante de la récente drogué. Aaliah eut juste le temps de s'abriter derrière le siège vide de sa souverain pour éviter l'attaque magique. La violence du choc la renversa tout de même, mais la réconforta dans son choix d'avoir fermer les portes. Si même une reine qui se disait prête à aider les autres ne contrôlait pas ses pouvoirs, mieux fallait rester chez soi. Elle ignorait s'il fallait mieux mourir en tant qu'Ombre ou être transformer en fleur, mais elle n'allait pas rester un instant de plus pour en connaître la réponse. Ce conseil prenait des allures dérangeantes à ses yeux. Elle ne s'inquiétait guère du sort de la jeune femme enceinte, ni de celle qui pleurait pour une raison qui lui était inconnu. L'affaiblissement de la magie rendait les souverains étranges. Relevant son capuchon, elle fit le tour de la table, enjambant les sièges vides qui avaient était soufflés par la magie de la Venus. Elle disparut dans les ombres, non sans avoir été intrigué par une étrange statue à la silhouette du chaman. Entre la fleur et la pierre, elle ignorait quelle était la plus terrible des transformation, mais ne voulut par s'attarder pour le savoir. Ce n'était pas son soucis, les souverains restant et responsable des transformations sauraient bien régler leur problème. Pour l'instant, la gardienne se devait de retourner auprès de sa race et de sa reine pour s'assurer leur protection.

Résumé:




ღ Le Conseil des Chefs ღ - Page 7 CLDAsI2

:◄♥►:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34966-aaliah-z-odra
Invité
Invité

avatar
Ven 06 Juin 2014, 11:34



Une fois l'annonce de la perte de sa reine, Le fé semblaient vouloir prendre rapidement les choses en mains. À mes yeux ils auraient peut être mieux valu qu'il attende que Myarialuna parle, mais bon. Il énonçait le problème d'accessibilité, il est vrai que certains volaient, se téléportait ou contrôlait un élément pour nous rejoindre, mais les bateaux étaient bien là. Mais bon, je voyais en sa demande a Cocoon de montrée un certain soutient dans les peuples qui souhaitais s'entre aider.

— comme je l'ai dit, tout le monde est le bienvenu, que ça soit fée, orisha ou autre. Je serais juste plus prudent du contrôle des arrivées, ce que je suppose vous pouvez comprendre. Quand a accepté votre aide, j'avoue que j'en serais ravie, votre magie en effet pourrait nous étés d'une grande aide pour essayer d'éviter que des fauteurs de troubles ne veule profiter de ces événements tragiques.      

Et malheureusement, je savais qu'il pouvait en avoir, il fallait juste espérée que nous serons assez prudent pour évitée que tout ne dégénère sans que nuis puissions faire quoi que ce soit.

— quant à l'aide à l'alimentation, je crois qu'il vaudrait mieux que chacun garde ses parts et fasse des stocks, cependant toute personne désirant aider dans la production serait la bienvenue. On ne sais pas pour combien de temps nous en avons, mais nous devons profiter de la magie qui nous reste pour ce but, pour essayer de faire assez de nourriture et nécessaire de soins que possible, sans savoir combien de morts reviendront, il vaudrait mieux être prudent et surtout prévoyant.      

Je supposais que les fées pouvaient aider a la propagation du pollen, ceux capables de crée l'eau a irriguer les champs. Il fallait un minimum s'entraider, mais tout le monde semblait allée dans l'invidualisme.
L'ancienne reine des fées avait alors pris la parole, s'excusant de son attitude, je me demandais comment elle se sentait, je me faisais même du souci pour elle, mais elle semblait prendre la nouvelle plutôt bien, acceptant ce qu'il se passait, comprenant certainement les raisons. Puis elle s'en alla.
Je ne pris pas beaucoup attention au propos de Gaia, je savais déjà plus au moins ce qu'elle pouvait penser, vu comment je l'avais déjà connue, je fus soulagée de pouvoir me dire qu'aucun ange ne devait avoir eu la folie de se rendre en enfer, mais je me faisais du souci pour les autres. La magicienne avait aussi pris la parole, il est vrai que le sanctuaire restait un bon endroit, j'y renverrais peut être Alicia... mais tenue par une magicienne, race qui allait certainement s'attirer des problèmes, je savais que certaine personne n'aurait rien n’a faire que d'autres races soit présentes.
Megido resterais aussi ouverte, le contraire m'aurait étonné, vu comme il avait si bien dit, il y avait toujours ce principe de liberté. Je crois que pour tous ceux qui déciderais d'accueillir ceux qu'il le veule, ce serait la même chose. Venez, mais au premier pas de travers, je n'aimerais pas être à votre place. Je détournais cependant rapidement le regard quand il commençait à parler à la vénus. Niveau tact bonjour, mais c'était peut être moi qui n'arrivais pas a me détacher pour le coup.
La jeune femme s’était alors levée, s'asseyant près d'Eerah, je l'entendis raconter une histoire d'un génie. Oui bon dans le genre hors sujet...
Pour la reine des magiciens, un des siens qui agirait comme ça deviendrait sorcier. Oui ça se tenait, cependant il y avait autre chose, je reposais mes yeux sur la dèche avant de répondre.

— je peux comprendre ce que vous voulez dire cher Ultimage, mais si la magie s'effrite et que même les dèches ne subissent plus les changements, est-ce que le changement magicien/sorcier peut continuer ? Tout comme a l'avenir, ange/déchu. J'avoue ne pas encore avoir entendu parler de cela, mais si Kahel venait m'annoncer que ce n'était plus possible, ça ne m'étonnerait pas malheureusement.      

Oui pour le moment il y arrivait toujours, mais pour combien de temps ? Mais après quelque temps que la magicienne fus partie, on la revit revenir se jeter dans les bras d'Enzel, mais en plus en pleure. Qu'est ce que ce prétentieux avait bien pu lui dire pour la mettre dans cet état ?
Je regardais cependant inquiète la venus aussi, elle venait d'annoncer qu'elle ouvrait ses terres, mais elle ne semblait pas allée bien. Enaldus alla s'en occuper pendant que la constatation se faisait. Droguer, ce qu'il lui avait fait sentir précédemment n'était pas qu'un simple arôme. Mais bon sang qu'est ce qu'il lui avait pris ? Après lui proposez son aide, il faisait le con à la droguer ? Qu'est-ce qu'il cherchait... cependant, alors que j'essayais de comprendre ce qu'il ce passait autour de moi, une vive lueur m'obligeait a fermer les yeux, quand je put les ouvri a nouveau, je regardais autour de moi, Caleb avait rejoint lé vénus, seulement... ou se trouvais l'elfe quelque instant auparavant, se trouvait maintenant une fleur jaune. Non c'était pas possible, ne me dites que c'était lui quand même. Je restais alors immobile devant cette scène. Entre la reine des magiciens qui avait pleurée, l'autre qui avait été drogué par Cocoon et le roi des elfes qui se trouvait maintenant changer en fleure, je ne savais pas vraiment comme réagir et puis Caleb avait raison. Ou était Jun était il parti se jugeant trop supérieur pour nous signaler son départ.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 06 Juin 2014, 16:03

Vous m'avez rendu service ? Je ne pus m'empêcher de foudroyer l'ancienne souveraine des Fées du regard, malgré les règles de bienséance auxquels j'étais censé obéir – remarquez que je n'étais pas particulièrement bon élève en la matière. De qui se moquait-elle ainsi ? De la Prophétesse, de son peuple ? Mes doigts se crispèrent, mais je m'efforçai de conserver une expression la plus neutre possible. Etait-ce à une étrangère d'intervenir lorsqu'un Roi était lassé de son trône ? Etait-ce à un peuple de souffrir, d'endurer, pour finalement destituer avec véhémence et rancoeur ? La résignation de Myrialuna avait au moins le mérite de ne pas empirer davantage les choses – qui sait à quelles extrémités nous serions arrivés si elle s'était avisée de s'accrocher à son trône – mais l'aveu qu'elle fit à la table des Grands de ce monde me révolta. Un Roi sentant peser sur lui le fardeau de son peuple et incapable de le soutenir n'était pas un Roi. Seulement une pauvre existence destinée au déchirement entre son devoir et sa faiblesse. Quand bien même je n'étais moi-même guère certain de pouvoir endosser pleinement les responsabilités de souverain, j'avais toutefois conscience de certaines choses, et surtout de ma loyauté envers mon peuple. Quiconque se sent incapable de gouverner doit abdiquer de lui-même, pour le bien de son peuple, et pour son propre bien. Attendre passivement qu'un autre le fasse à sa place n'était guère des plus louables. Une telle action menait un peuple à des extrémités dont il aurait pu se passer.

Je détournai le regard, alors que la reine déchue se rapprochait de moi et de la petite Fée qui avait eu le malheur de connaître la force du Roi des Chamans. Rancoeur, regrets et remords ne pouvaient guère faire avancer le monde, je le savais plus que quiconque. Blâmer la Fée aux cheveux couleur neige pendant une éternité serait aussi inutile que d'observer le conseil des chefs sans dire un mot. Pourtant, lorsque la jeune femme s'arrêta vers moi, n'élevant la voix que dans mon esprit, je sentis une vague d'amertume submerger mon cœur. En quoi avais-je cru ? En une chimère, une illusion que j'avais vu s'étioler au fur et à mesure que l'inaction de la Reine m'avait rongé, petit à petit, sans que je ne m'en aperçoive. Et si savoir que Myrialuna avait eu l'intention d'abdiquer sans que les nôtres ne se soulèvent calma quelque peu mes ardeurs, je ne sus trouver guère de sympathie pour cette dame qui avait trop tardé, qui s'était appesantie sur les spectres du passé pour négliger le présent. Et aujourd'hui encore, elle faisait erreur en présumant ainsi qu'elle avait le droit de nommer Roi d'un peuple pour lequel elle n'avait plus aucune légitimité. S'il était vrai que j'avais l'intention de continuer à oeuvrer pour les miennes, je n'étais en revanche pas prétentieux au point de croire que le trône pouvait m'être offert aussi simplement. Un Roi sans peuple n'est pas Roi. Rien ne disait que les miennes voudraient encore de nous autres Gardiennes au sommet de la hiérarchie féerique.

*Adieu, Myrialuna* répliquai-je seulement, par télépathie, alors que la jeune femme s'éloignait, alors que se dissipait la magie qui permettait aux nôtres de communiquer par la pensée. Nous n'avions plus de souveraine.

Pour autant, ce que j'avais entrepris ne devait pas être délaissé. Il ne s'agissait pas seulement de mon peuple, mais de bien plus, et si certains tournèrent également les talons, désintéressés, je préférai reporter mon attention sur ceux qui étaient désireux d'oeuvrer avec des peuples étrangers au leur pour prévenir les plus grandes débâcles que nous promettait ce futur où la magie déclinait. Et je parvins même à esquisser un sourire discret en entendant les propos de l'Orishala, fervent émissaire d'une liberté qui trouvait son écho dans mon cœur avide de cette dernière. Je ne lui prêtai cependant pas plus d'attention par la suite, alors qu'il s'était rapproché de la Reine des Orines, après qu'elle eut avancé des propos qui me redonnaient encore un peu d'espoir quant à l'établissement d'un travail commun entre certaines races pour ralentir notre chute.

Je jetai un regard à l'Elue des Cieux, et acquiesçai à ses paroles d'un signe appréciateur de tête. Et quand bien même je ne pouvais en promettre davantage de la part de mon peuple au vu du statut précaire dans lequel il se trouvait à présent, je m'apprêtai à prendre la parole, pour aller dans le sens de ceux qui avaient à mon sens la sagesse de faire preuve d'ouverture d'esprit, qu'il s'agisse des Anges, des Orines, des Orishas ou des Protecteurs du Bonheur. Mais aucun mot ne franchit mes lèvres, la situation dégénérant aussi rapidement... qu'étrangement. Entrant en trombe dans la salle du conseil, l'Ultimage se jeta dans mes bras, et si j'eus le réflexe de l'accueillir au sein de ces derniers, j'accusai un instant de stupeur, pendant lequel il sembla que la Vénus fut victime des espiègleries de l'Orishala.

« Quoi ? »

Ce fut à peu près la seule chose intelligente qui me vint à l'esprit, alors qu'Enaldus blâmait l'Orishala, que je tentais d'organiser mes pensées et imaginer par quel procédé Edwina était parvenue à pétrifier l'un des hommes les plus puissants de ce monde. La magie puissante de la Vénus nous éblouit un instant plus tard, et avant même de percevoir quoi que ce soit avec mes yeux, je sentis une pensée étrange effleurer mon esprit, à la fois florale... et elfique.

« Enaldus ? »

Ma voix fit écho à celle de la souveraine des Orines, et je rivai mon regard sur la jonquille qui se trouvait à deux pas de la jeune femme à présent soutenue par le Sin Luxinreïs. Voilà qui expliquait la raison pour laquelle mon esprit de Fé avait capté la pensée du souverain des Elfes... Aurais-je eu les mains libres, je me serais sans aucun doute approché de la Vénus pour prêter main-forte à Caleb, mais un autre problème occupait mes bras.

« Edwina, calmez-vous, tout va bien... tentai-je de rassurer la jeune femme qui s'était jetée dans mes bras. »

Je coulai un regard en biais à l'Aether d'apparence masculine qui, contrairement à son homologue féminin, n'avait pas bougé, ni dit un mot.

« Un p'tit coup de main, ça vous dit pas ? »

Je devais avouer que la situation me dépassait quelque peu. Et que j'en oubliais d'ailleurs mes bonnes manières, mais c'était là le cadet de mes soucis.

Résumé:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 07 Juin 2014, 13:36

Yulenka était perdue dans ses pensées lorsque la réalité lui parut soudain plus absurde et irréelle que la fiction. La venus droguée par Cocoon -ce qui l'étonna mais elle ne chercha même plus à comprendre-, le roi des elfe en superbe pot de fleur, Jun qui comblait ses carences en minéraux, Edwina en stress.... Mais qu'est-ce que c'était que ce bordel sans queue ni tête ?! L'impératrice observa la scène incrédule. Finalement le chaos était visiblement venu plus tôt que prévu.... Elle se surprit à rire de cette situation grotesque tant elle était absurde. Le pauvre fé se retrouva avec une reine en larme dans les bras et en vint à demander l'aide des dieux. Elle était curieuse de voir si ce dernier allait réagir ou s'il resterait inactif. La question traversa alors l'esprit de la jeune fille. Devait-elle intervenir pour tenter d'arranger les choses, ou laisser les gens se démerder ? Après tout dans un sens ça ne la concernait pas. Et surtout de là à ce qu'elle fasse pire que mieux en voulant bien faire.... Son regard se posa sur Edwina.

~Bah je peux toujours essayer....~


Elle regarda rapidement autour d'elle pour voir si personne ne la regardait. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle n'avait pas envie qu'on sache qu'elle tentait d'aider la reine magicienne. Une reine vampire qui aide une autre reine sans raison, quelle bizarrerie ! Une fois les précautions prises, elle commença à user de son contrôle des émotions pour tenter d'influer positivement la pauvresse. Lui communiquer un peu de paix, un peu de quiétude. Elle espérait que sa magie soit suffisamment puissante pour lui permettre de la rassurer un peu et de l'aider à se contenir. Son regard se porta ensuite sur Jun. Le moins qu'on puisse dire c'était qu'ainsi il avait été immortalisé. Elle sourit doucement et s'éloigna sans demander son reste. Elle ne se faisait guère de soucis, c'était le genre d'homme à toujours se sortir des situations les plus improbables. De toute manière que ce soit pour lui ou les autres rois, elle ne pouvait pas faire grand chose. Elle salua courtoisement l'assemblée, du moins ceux qui ne serait pas trop occupés pour ne pas la remarquer.

Mieux valait partir avant de se retrouver dans une situation peu enviable. Quittant les lieux, elle s'arrêta non loin de l'entrée avant d'esquisser un petit sourire.


-Tu as de la chance que les dieux t'aient épargnés, car je doute que malgré ton camouflage ils ne t'aient pas repéré..... Affreux curieux !


Si je puis me permettre Altesse, venant de vous c'est un comble. Quant aux dieux, vu le nombre de personnes inutiles et non monarques présentes, je doute que ma présence ait pu les importuner davantage que la leur.

-Pourquoi es-tu venu Yclipt ? J'avais pourtant demandé à ce qu'on ne m'accompagne pas....


L'idée de vous laissez partir seule lorsqu'on sait comment cela s'est passé l'année dernière ne me rassurait guère....

-Disons que cette fois cela s'est passé de manière différente.... Plus étrange on va dire.

Certains mériteraient de goûter à notre armée Altesse....


-Ce n'est pas le moment, et pour tout dire je préfère avoir des raisons plus sérieuses pour déclarer une guerre. Par contre une paire de baffes j'avoue que....


Plus sérieusement Majesté.... Le monde sombre chaque jour davantage vers le chaos. Ce qu'il se passe ici n'en est que le sombre et triste reflet. Les révolutions éclatent, les souverains sont déchus, d'autres se suicident, les peuples grondent et déraisonnent.... Nous ne pouvons ignorer les faits. Le problèmes n'étant pas que vampiriques, l'agitation des autres peuples est aussi une menace pour nous à présent. La folie a déjà commencé à en dévorer certains.... Nous devons agir.

-Je sais Yclipt, je sais, et justement j'ai quelque chose à t'avouer.... ou plutôt te révéler, et à te proposer également. Mais ne parlons pas de cela ici. Ces affaires ne regardent ni les autres nations, ni les dieux.

L'Impératrice de la nuit et son bras droit s'éclipsèrent du conseil. Elle aurait bien voulu rester pour observer tout cela de loin, surtout que certains avaient l'air de bien s'amuser, mais elle ne pouvait se permettre de négliger son travail. Elle fit apparaître un petit mot à l'attention d'Enzel, le petit parchemin roulé restant docilement et sagement dans les airs jusqu'à ce que son destinataire, et seulement lui, se décide à le prendre. Il le suivrait s'il le fallait. Juste une petite note pour dire au fé que s'il désirait reparler du traitement spécial de l'eau potable pour ces temps de crises, sa boîte aux lettres était ouverte. Elle ne pouvait s'attarder davantage et disparu.

Résumé post 6:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 07 Juin 2014, 14:06

Cocoon avait carrément merdé. Ce qu'il se passa par la suite n'était qu'un enchainement insensé de ce qu'il avait fait. Ah ! S'il avait su !
L'Orisha se leva et s'approcha de Lily-Lune. Le regard dur et froid, le visage fermé, il se fichait bien des protestations alentours. Le premier qui le touchait verrait sa tête se détacher de son corps, et que les Aetheri soient là ou non. La Vénus l'avait accusé de l'avoir drogué, à son insu. De même, les rois et reines restant s'étaient soit barrés, soit indignés, mais dans les deux cas ils étaient totalement inutiles. Alors il décida de prendre les choses en main. De prendre la Vénus en main. Bousculant un peu Caleb il dit, comme un tir de sommation « Tire toi au lieu de jouer les héros. » Lui passant devant il fit un peu de place d'un coup d'épaule « Lily-Lune. » Il s'accroupit juste devant elle, et fouilla dans son sac pour en sortir une fiole au long cou, fermée par un bouchon de verre « Je vous prie de pardonner mon acte. Il m'était agréable de penser que le parfum aurait pu vous plaire, et loin de moi l'idée de vous mettre dans un tel état à cause de ses effets. Que la solution soit à revoir j'en conçois, et j'aurai du faire sentir le parfum à d'autres personnes, que me limiter à mon seul odorat. » Posant la fiole par terre à côté de la Vénus il ajouta « Ceci est un remède. Je comprends que vous soyez sceptique quant à la prise de potion, mais je vous le jure sur ma vie, vous retrouverez vos esprits beaucoup plus vite. Il n'y a pas d'effet négatif et celle ci... Je l'ai administré à plus d'une personne héhé... Et, plus important, votre bébé sera épargné de l'effet nocif du parfum. » Il avait reprit son petit sourire en coin avant de se relever et s'adresser aux gens l'ayant accusé, hormis la Vénus. Cocoon, peut être inconsciemment s'était poser devant elle, et faisait écran de son corps, au reste de la pièce « Accusez-moi de l'avoir droguer, qu'avez vous fait pour elle ? Rien, à part venir chouiner à son chevet en me pointant du doigt. Les problèmes que je cause, j'en ai la solution moi au moins. Qui je serai de droguer un chef de race, une femme, une puissante, enceinte en plus comme vous l'avez tous très bien signifié, à un conseil des chefs ? Devant vous, qui avait la langue bien pendu pour répandre votre venin ? Tsss... Foutez lui la paix. Si vous voulez vous occuper de quelque chose, occupez vous de lui là. » Cocoon posa son pied juste à côté de la tige de la fleur qui était feu Enaldus.

Se détournant pour regarder la Vénus, il ne finit plus en face d'elle, mais à côté, et prit soin de ne pas la toucher « Vos Orines sont les miennes, vos filles seront les miennes. Je m'évertue à protéger déjà celles qui ont trouvé pied-à-terre à Mégido, et vous remercie de la confiance que vous attribuez à mes compétences de souverains, pour les laisser venir dans ma ville. » Il enchaina « Malgré le chaos actuel, je suis agréable surpris, et heureux de voir que certains peuples gardent leurs portes ouvertes. Je suis pas le genre utopiste, avec la paix partout dans le monde, mais si nous faisons front commun, il y a des chances pour que l'ont résiste bien mieux à l'envahisseur que eux tous. Vous êtes une souveraine hors-pair, et à la place de vos filles, je n'aurais pas peur de rester à vos côtés, Lily-Lune. »
Le Géant se redressa « Si vous ne le pouvez seule, laissez moi vous aider à vous relever... » Cocoon ne la touchait pas, n'anticipait pas ses mouvements, rien. Il préféra laisser Lily-Lune choisir, surtout dans l'état actuel des choses.
Il espérait seulement qu'elle prenne l'antidote, qui lui remettrait les idées au clair. Puis peut être qu'avec tout ce raffut, son mari arriverait et mettrait une branlée à Cocoon et génociderait son peuple...
Allons bon, ils n'étaient plus à un malheur prêt fallait dire...

Tournant légèrement la tête, il observa le reste de l'assemblée, plus ou moins inquiète. C'était mitigé, et de toute manière déjà une grosse paire de gens en était partit. En fait, depuis qu'il était au bas de l'échelle, depuis la première fois qu'il avait rencontré la Vénus, Cocoon lui vouait une admiration sans faille. Femme qui se voulait digne et gracieuse dans toutes les circonstances, et qui l'était. Enceinte ou pas, malade ou non, inquiète ou non... C'était tout un art. Et maintenant qu'il avait enfin pu l'approcher, se tenir juste à côté d'elle, il avait mal joué. Bien sur, l'Orisha était un chat retombant sur ses pattes, mais Lily-Lune pourrait parfaitement lui envoyer une bonne rafale de magie dans le ventre, tentant de le couper en deux.
Il prenait le risque, comme toujours, il était du genre à aimer ce goût là, le goût de l'adrénaline, et s'il l'avait un peu malmené, nul doute qu'il l'aurait effleuré à même sa peau, s'attendant à se prendre le revers qui lui était destiné.
Seulement, il était souverain et lui aussi, dans ce genre de moment, il fallait qu'il soit digne et respectable. Alors il proposa la solution aux maux de Lily-Lune, et se retourna contre la foule qui était en train de dégouliner, sans ne serait-ce que lever le séant de son siège. Sauf le mari cocu. Evidemment. Vu l'affection et la tristesse avec laquelle il la regardait, nul doute qu'il avait perdu sa fierté devant elle depuis bien longtemps.

Cocoon partirait quand il se sera assuré qu'elle irait mieux, pas avant.

Resumé:


Revenir en haut Aller en bas
Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

✞ Æther de la Mort ✞
◈ Parchemins usagés : 5278
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
Jun Taiji
Lun 09 Juin 2014, 19:25

Pourquoi n'avais-je pas bougé ? C'était un questionnement qui me hantait, du moins, qui semblait me hanter. Changé en pierre, je m'étonnais encore de pouvoir penser, à moins qu'elle n'ait changé que ma peau, la superficialité du sort me permettant de réfléchir. Cette femme était folle. J'avais pourtant essayé de lui parler calmement, gentiment. Si j'écopais de son courroux, c'était surtout de la faute de ceux qui étaient venus à nous pour lui glisser quelques paroles assassines à l'oreille. Ils n'avaient pas idée. Edwina avait beau être gentille comme un cœur, sa magie était terrifiante. Enfin, c'était relatif parce que la mienne l'était toute autant. Je devais pourtant reconnaître qu'elle était plus puissante que je ne l'étais. Sa seule force véritable devait d'ailleurs être sa force magique. Je réfléchis un instant aux souverains magiciens dont les règnes avaient ponctué les différentes ères. Cette femme était clairement peu compétente pour certains domaines mais je me demandais ce que cela donnerait quand elle répondrait pleinement aux exigences des Archimages, lorsqu'elle serait « finie ». Je la voyais un peu comme une fleur qui n'avait pas terminé sa croissance, un bouton à peine entrouvert. Allais-je me venger lorsque je retrouverai mes capacités motrices ? Je laissais la question en suspend. J'avais vu dans ses yeux qu'elle n'avait pas fait exprès. D'ailleurs, je ne comprenais pas comment je pouvais voir si j'étais une statue. A peine la question posée, un petit rire se fit entendre à mes côtés, un rire que je connaissais pour être le mien. J'aurai froncé les sourcils si je l'avais pu. Cependant, rien ne vint, mon corps encore parfaitement immobile. Une forme se créa doucement devant moi, faite d'ombres puis de corbeaux qui s'envolèrent en croassant. Puis, me fixant, mon reflet m'apparut. Nous étions semblables en tout point, à l'exception de ses cheveux d'une longueur beaucoup plus grande. Un instant je pensai à Naram, venu me narguer. Mais cette hypothèse me sembla tellement fausse que je l'oubliai bien vite. Ma silhouette me sourit avant de murmurer : « C'est bientôt l'heure. ». Puis, l'homme disparut alors que je retrouvais la maîtrise de mon corps, comme si jamais je n'avais été changé en statue. Un brin énervé, je restai là un instant avant de me diriger de nouveau vers le temple.

Entrant dans le monument, je me rendis compte qu'un bon nombre de souverains étaient partis. Mais, pire que tout, une sorte de chaos semblait régner. Caleb était bien trop proche de ma femme, tout comme l'Orishala. Certes, je ne pouvais pas leur en vouloir car, après tout, le moment semblait quelque peu étrange. J'eus néanmoins la satisfaction de voir celle qui avait osé déferler sa magie sur moi en pleur dans les bras d'Enzel. Hé bien. Elle pétrifiait un Taiji et allait pleurer dans les bras d'un autre, c'était du joli. Je souris, me dirigeant vers les deux enlacés avant de murmurer à l'intention d'Edwina à qui j'attrapai une mèche de cheveux. « Ne vous en faites donc pas très chère. Si vous saviez le nombre d'individus ayant essayé de me tuer sans y parvenir... ». Puis je souris à l'Illuminae en lui désignant l'Aether au teint basané : « Votre mère même s'y est risquée. C'était amusant. ». Pas vraiment. Enfin, au moins, cela m'avait permis de savoir qu'elle tenait un minimum à moi. Je devais être l'un des seuls. Un privilège rare... si tant est que l'on puisse appeler cela ainsi. Fixant un instant les cheveux de l'Ultimage, j'aurai voulu y voir les derniers vestiges des serpents effrayants qui y étaient apparus mais je fus déçu de ne rien constater d'exceptionnel.

Me détournant, je décidai d'aller voir ma femme. Je n'avais aucune idée de ce qu'il s'était passé, n'ayant pas non plus envie d'user de magie pour savoir, à vrai dire. Voyant une jonquille traîner par terre, je me dis simplement qu'il s'agissait d'une des fleurs de ma création. La fée était toujours sur la table. Je n'avais aucune idée des échanges qu'elle avait pu entretenir avec les personnes présentes mais si elle choisissait de me suivre plus tard, je lui demanderai sans aucun doute. En réalité, la pauvrette n'avait pu échanger quoi que ce soit. Elle avait eu peur de la télépathie et comme elle venait de naître, son jardin étant à présent celui qui trônait fièrement sur la table du conseil, elle n'avait aucune idée de tout ce que cela voulait dire. En plus de cela, ce qui n'aidait pas pour la communication, elle était muette. De ce fait, ne sachant pas qui était qui, elle s'était contentée de sourire à Myrialuna sans comprendre grand chose à son discours puis de hocher la tête en direction d'Enzel. A présent, elle me fixait avec une mine étrange, se demandant ce que j'allais faire avec cette « fausse » fleur. Au moment même où je la cueillis, dans l'intention de l'offrir à ma femme, les petites mains de la fée bougèrent dans tous les sens, son signalement muet ne permettant en aucun cas de me mettre la puce à l'oreille. M'avançant vers Lily-Lune, je n'eus guère le loisir de faire plus de deux pas avant que le corps d'Enaldus reprenne forme, coupé en deux et définitivement mort. Mes yeux clignèrent plus d'une fois avant que je ne comprenne la situation. Attendez là... on voulait me faire croire que j'avais tué un roi en le cueillant ? Je finis par rire. Ce n'était pas un rire joueur ou moqueur, simplement un rire nerveux. J'avais tué un roi... en le coupant en deux... parce qu'un individu l'avait changé en fleur. Regardant autour de la table, je cherchai une réponse qui ne venait pas. Aucun souverain maléfique n'était encore présent alors... Me tournant vers Edwina, je la fixai comme si elle était coupable. Après tout, qui d'autres aurait pu agir de la sorte ici ? Mon rire s'estompant, je finis par retourner m'asseoir à la table, non loin de la fée qui semblait apprécier son environnement malgré sa mine dépitée. Prenant mon visage dans mes mains, je sus à cet instant que j'étais las. Je l'étais toujours à vrai dire depuis que je ne dormais plus réellement, mais là, j'aurai bien dormi en attendant que quelqu'un redonne à Enaldus toute sa fraîcheur. Ce qui me faisait encore tenir, sans aucun doute, étaient les révélations que Vanille m'avait fait un peu plus tôt. Elles étaient plus que croustillantes... Un vrai régale.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34795-jun-taiji#679068
Invité
Invité

avatar
Mar 10 Juin 2014, 20:05


De ses longs doigts blêmes et un brin tremblants, Lily-Lune prit la petite fiole que lui tendait l'Orishala. Durant d'interminables secondes, elle dévisagea le colosse, muette, ses grands yeux sombres plongés dans le regard vairon de Cocoon. « Je ne vous en veux pas. » murmura-t-elle tout bas, de sa voix claire et douce. Elle ne pouvait décemment pas se permettre de tenir rancune à un homme comme lui. Il n'était pas mauvais, seulement maladroit à ses heures et proposait de devenir le nouveau protecteur des Orines. Cet unique faux-pas ne devait pas constituer un obstacle à une alliance future. Il était un allié de choix, puissant et assez dissuasif. Alors non, la Vénus ne tenait pas à détester l'Orisha, malgré les minutes catastrophiques qui venaient de s'enchaîner. Encore troublée et mal à l'aise, car après tout elle était droguée et venait de changer un Roi en fleur, elle déboucha son remède pour le boire d'une traite. Paupières closes, elle patienta quelques instants avant de rouvrir ses mires noires. Les effets étaient rapides, c'était plutôt agréable. Doucement, après s'être assurée qu'elle contrôlait ses pouvoirs et surtout sa malédiction, elle accepta sans broncher l'aide de Cocoon et posa, petite plume froide, sa main dans celle du Titan, à la peau bien plus chaude, puis se releva. « Si vous le voulez bien, nous discuterons de ces projets en des lieux plus propices. Je serai enchantée de vous accueillir en mes terres, à Maëlith, où nous serrons plus au calme pour échanger. Si vous le préférez, je pourrais aussi me déplacer dans votre Capitale.»  Médigo n'était pas une Cité qu'elle connaissait réellement. Trop brute à son goût jusque là, elle évitait d'y mettre les pieds. Pour autant, elle ne refuserait pas une visite guidée de l'Orishala. « Autant que faire se peut … J'aimerai que nous puissions converser assez rapidement de tout cela. Les temps que nous vivons me pousse à mener rapidement à bien ce genre d'affaire, si vous n'y voyez pas d'inconvénient et que votre emploi du temps le permet. » En cette époque troublée, mieux valait conclure vite les pactes de protection et autres défenses à ériger. « Jun.» souffla-t-elle en voyant son époux arriver. Elle fit un léger pas sur le côté pour se détacher un peu de Cocoon comme de Caleb, puisqu'il était inconvenant d'être aussi proche d'autres messieurs en présence de son mari légitime.

Lily-Lune n'eut guère le temps de réagir, ni même de prévenir Jun de la véritable forme et identité de la jonquille qu'il venait de cueillir. Il put constater de ses yeux la vérité. Enaldus était mort, coupé en deux. L'Orine contempla la scène sans rien dire, sans rien faire. Elle avait retrouvé la contenance et le flegme qui la caractérisaient. Malgré tout, c'était de sa faute. Bien heureusement, elle pouvait l'aider. Sans vaciller un seul instant à la vue d'un cadavre mutilé ou de la marre de sang qui l'entourait, elle s'avança près de lui. Elle jeta un léger coup d'œil à Jun, un tantinet coupable, avant de laisser les liens du mariage l'envahir pour qu'il découvre la vérité. Nul besoin qu'on accuse le couple royal de meurtre et complicité. « Je vous conseille de détourner les yeux.» Pour ramener le Roi des Elfes à la vie, elle devait user de sa puissance entière. Enaldus n'était pas que mort. Il était aussi en plusieurs morceaux. Les mains de la Vénus s'illuminèrent d'une lueur blanche. D'abord faible, elle gagna en intensité pour devenir dur à regarder. Un vif rayon fendit alors les cieux et frappa la dépouille de l'Elfe dans un fracas sourd. « Aaaaah ! » Se faire extirper du monde des morts n'était pas une mince affaire, l'opération était loin d'être douce. Néanmoins, Enaldus se redressa d'un coup, tâtant son corps de ses mains, les yeux écarquillés. Lily-Lune vacilla doucement pour atterrir dans les bras de Cocoon, pour tout de suite, s'éloigner. « Mais qu'est-ce que … ? » Le Roi reprenait son souffle, un peu sonné parce qu'il venait de vivre, une expérience inédite : celle de la mort. « Je suis navrée, Enaldus.» chuchota Lily-Lune. « Je … Ne vous inquiétez pas ma chère, tout ceci n'est pas de votre faute ni de votre fait. » répondit-il en se relevant. « Merci d'avoir pris la peine de me faire revenir.» Elle lui sourit. Bien vite, il s'assit sur la chaise la plus proche. « Et dire que je ne peux même pas vous en tenir rigueur.» soupira-t-il en scrutant Jun. « Un petit remontant ne serait pas de trop … » Il laissa tomber sa tête entre ses mains et lui aussi se mit à rire, nerveux.

Lily-Lune, d'un pas lent et léger, alla aussi s'asseoir auprès de Jun. Elle avait pris un risque. Ramener Enaldus à la vie aurait pu lui coûter celle de son enfant. Cependant, elle savait que tout allait bien. Son bébé ne serait pas un être faible. Comment le pourrait-il, avec des parents pareils ? Tout irait pour le mieux. Pensive, elle observa Jun, avisant son temps. Peut-être était-il temps de partir. Ce Conseil n'avait pas de sens et ne menait à rien. À quoi bon s'acharner ? De son côté, la jeune femme savait ce qu'elle avait à faire.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

Æther des Bergers et des Wëltpuffs
◈ Parchemins usagés : 3537
◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Mer 11 Juin 2014, 01:45

Les doigts du Déchu, qui jusque-là battaient la table en rythme et sans discontinuer, se figèrent en plein mouvement. Immobile, figé, depuis cet instant il n’était plus qu’une statue de plâtre, au visage sans émotion, neutre et blême. Pendant des semaines, des mois entiers, toutes ces journées où il ne dormait plus que quelques heures, où il sentait le soleil se lever et se coucher sur sa peau ; où il ne pensait qu’à une manière de s’emparer d’Avalon, de détrôner Aya Misato. Et maintenant, c’était fini ? On lui avait enlevé le trône sans qu’il n’ait rien pu faire ? Il avait l’impression d’être un charpentier qu’on expulsait d’une maison en passe d’être terminée. Bien sûr, dans un sens, c’était tout à son avantage, son ou sa remplaçante n’en serait que plus simple à évincer. Mais tout de même… C’était un choc. Il allait devoir tout recommencer à zéro, analyser le nouvel ennemi, trouver ses failles et chercher le meilleur moyen de les exploiter. Il tiqua discrètement ; et s’il n’en avait pas ? Dans l’état, ce n’était pas compliqué de faire mieux que l’ancienne reine régente. Et si on jugeait son intervention désormais obsolète ? Le seul moyen aurait été de se faire force et de s’imposer en lui et place de nouveau successeur, mais il était fort probable qu’un autre s’en soit déjà chargé, d’autant plus qu’il n’était pas prêt, ni lui ni ses hommes, si tant est qu’il lui en restait. La Grande Prophétesse avait parlé d’une nouvelle Messie usurpatrice ; il ne pouvait qu’espérer qu’elle eut raison. Si tel était le cas, il n’aurait pas à convaincre davantage le peuple – en revanche, inutile maintenant d’espérer un accord à l’amiable, si Aya Misato avait bien une qualité, c’est qu’elle était lucide, elle l’aurait surement laissé s’emparer du trône à partir du moment où il se serait présenté avec suffisamment « d’arguments » derrière lui. Avec un tyran, une « usurpatrice », c’était à exclure. Cela se finirait dans le sang, d’une manière ou d’une autre. De toute façon, dès qu’il aurait posé un pied en dehors de ce temple, il irait se renseigner sur la-dite Messie. En un sens, il était tout aussi déçu qu’enjoué, un jeu finissait prématurément, certes, mais une nouvelle partie venait de commencer, avec le sentiment d’excitation qui allait avec la découverte des règles en vigueur. Mais cette fois, il avait l’avantage de la connaissance, il contrôlait le plateau.

Depuis plusieurs minutes déjà, il s’était enfermé dans un carcan silencieux, imperméable aux échos extérieurs, et le reste de la pièce ne sonnait que comme un immense brouhaha incompréhensible. De temps à autre, il se tournait vers une personne en train de parler, par pur réflexe de politesse, sans écouter plus qu’un mot de temps à autre, une phrase hors contexte, parmi tant d’autres. Silencieuse et invisible sur la carte mentale qu’il avait dressée de l’endroit, la voix d’une femme s’invita à ses côtés. Ce n’était pas Edwina ; il en était certain, et dès qu’elle résonna, elle brisa le voile opaque qui l’isolait du reste du monde. Le Déchu se laissa prendre au jeu. Patiemment, silencieusement, il écouta l’histoire. Cette façon de parler et le contexte de l’histoire ne pouvaient lui rappeler qu’une seule personne, elle. D’un autre côté, il aurait été aussi grossier que risqué que de l’interrompre pour vérifier ses dires, surtout si c’était pour s’apercevoir qu’il avait tort. Et pourtant, la morale et la courte phrase de fin balayèrent totalement ses doutes. « Attendons alors avec impatience le jour où je pourrais prétendre être « grand et puissant ». Je ne suis pas sûr d’aller aussi bien que je le voudrais, mais pas plus mal que ce que j’escomptais. Et vous… Ma Dame ? ». Il s’était reprit instantanément ; si elle n’apparaissait pas sous son visage originel, il y avait surement une raison. Elle avait l’air bien plus éthéré que la jeune femme qu’il avait aidée sur le bord de la plage. « Si je peux me permettre, vous êtes divine. ». Il lui parlait d’une voix de velour, un ton à mi-chemin entre la confidence délicate et l’amusante anecdote ; le visage voguant toujours d’un convive à l’autre, sans jamais réellement se tourner vers elle. C’était sa seule et unique chance de terminer ce conseil sur une note un peu moins ennuyante, il était presque sûr qu’elle au moins saurait l’écouter. Et du moment qu’il n’avait pas à la convaincre de quoi que ce soit, qu’ils continuaient à partager ce même point de vue sur la mascarade qui se jouait devant eux, ce ne pouvait être qu’agréable.

En entendant les premiers invités prendre congé, il inspira, et se leva à son tour. D’un geste de la main, il invita l’Æther à l’accompagner un peu plus loin. L’ambiance qui régnait désormais autour de la table tenait bien plus de l’apéritif mouvementé que de la réunion monarchique. Un sourire compléta la proposition, et il se permit d’ajouter : « Que diriez-vous de discuter dans un endroit un peu plus calme ? Avant que nous ne soyons également changés en… ». Il huma l’air. « En jonquille, non ? ». Il aurait dû être marqué par cette transformation, il aurait dû et il le serait certainement plus tard en y repensant, mais pour l’instant, il avait vu suffisamment pour comprendre que le Conseil des Chefs était un prétexte aux épanchements douteux entre têtes couronnées. Quoiqu’il puisse se passer de l’autre côté de la table, il ne tenait pas à y prendre part, et finir par être obligé de choisir un camp. La neutralité était mère de sureté. Eerah proposa son bras à l’être divin et avança finalement vers les longs couloirs désertiques du Temple des Esprits. « Voyez, aussi d’accord que je puisse être avec votre petite fable, aussi véridique qu’elle puisse être d’ailleurs, je ne peux m’empêcher de penser qu’elle n’est qu’une excuse à un problème plus latent. S’il ne suffit effectivement pas d’être puissant pour faire un bon roi, j’ai peur qu’avoir l’esprit uniquement ne soit pas plus préférable pour prétendre au titre. Je suis presque certain que vous vous doutez parfaitement de ce qui se passe actuellement dans notre monde – oh non, ne me privez pas de la surprise, je vous en prie – et dans un sens, c’est ce que j’ai essayé de faire comprendre au reste de l’assemblée. Une pitié que je ne possède pas encore de couronne, peut-être m’aurait-on prêté plus attention. Mais peu importe. Nous allons tous partir en guerre, et lorsque le voile sera enfin levé sur cette affaire, je trouverais bien un de ces aimables et fins monarques pour lancer un « Je l’avais bien dit ». Ainsi vont les choses. ». Le vacarme du conseil s’évapora dans leur dos alors qu’ils passaient un nouveau tournant. Un fin courant d’air vint caresser la peau de l’aveugle, première source d’oxygène pur depuis plusieurs heures. « Enfin, ne parlons plus de ça. On s’est déjà bien trop épanché à ce sujet. ». L’air étonné, circonspect, il tourna un instant la tête vers elle. « Un suicide et trois coups d’état, vraiment ? Je déteste qu’on me pique mes idées. J’imagine que je devrais m’estimer satisfait, après tout. Mais c’est… Comment dire ? Déroutant. ». Il ouvrit la bouche, mais n’ajouta rien, avant de soupirer et de rester silencieux pendant quelques mètres. « Est-ce que vous avez déjà eu peur d’atteindre vos objectifs ? Ne n’avoir plus rien à faire ? Il m’arrive d’y songer. Si je défais l’usurpatrice, si je convaincs mon peuple, si j’érige une Avalon neuve, une Avalon puissante, que je rends aux Déchus leur honneur passé ? Et après ? J’ai l’impression de construire une tour de bois, d’y ajouter petit à petit des détails, de la renforcer, de l’améliorer en permanence ; et j’ai peur de tomber à court de pièce. Quand il ne me restera qu’une tour, qu’en ferais-je ? M’asseoir à son sommet, attendre que quelqu’un vienne essayer de la détruire ? ». Il rit doucement. « Bien sûr, je n’ai pour l’instant qu’une ébauche de fondation, à peine de quoi abriter quelques moutons dociles. La tour pourrait prendre des siècles à être érigée, mais un jour, fatalement, elle sera terminée. Quel sera mon rôle alors, sinon celui d’un architecte satisfait ? Je pense que vous me comprendrez ; j’aime la tension qui réside dans une négociation, j’aime la peur de l’échec, j’aime la pression et l’urgence, les erreurs et les choix cornéliens. N’est-ce pas affreux ? La seule chose qui pourrait ne pas me satisfaire serait d’être satisfait. D’avoir fini, d’avoir réussi. ». D’un geste de la main, il balaya l’air devant lui. « Aya mise à bas, j’ai l’impression qu’on vient d’ôter une tour dans le jeu de mon adversaire, ça n’a rien de satisfaisant, c’est frustrant à en mourir. Je ne veux pas qu’on joue à ma place. Cette tour me revenait de droit. ». Rattrapé par sa fierté, le Déchu fit une moue peu convaincue. « C’est idiot, je ne devrais être concerné que par l’issue de la partie, que par le bien des miens. ». Pas plus idiot que de parler de soucis aussi terre à terre à une déesse ; elle devait être troublée par des dilemmes bien plus important. Peut-être prenait-il trop ses aises depuis qu’elle semblait de son côté. Retournant au silence, il se fit plus discret.

Résumé :


ღ Le Conseil des Chefs ღ - Page 7 GqzDWY

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34621-eerah-von-dreth
Invité
Invité

avatar
Lun 23 Juin 2014, 20:29

Edwina fixa un instant la Vénus avant d'apercevoir le flot de magie et d'enfouir sa tête plus profondément encore dans le corps d'Enzel. Elle ne pensait pas que cela aurait pu le gêner et, pire, la gêner elle-même, sans doute bien plus que lui d'ailleurs. Pour le moment, elle ne cherchait que le réconfort de la seule personne, ou presque, qui lui semblait à peu près saine d'esprit dans cette salle, la seule personne qui n'avait jamais haussé le ton en sa présence, qui la regardait toujours avec un regard agréable et qui, plus que tout, avait cherché à lui venir en aide. Pourtant, les paroles que prononça Lily-Lune ensuite contribuèrent un peu plus à la panique de la jeune femme qui serra le pauvre Illuminae un peu plus dans ses bras, si bien qu'elle aurait pu, dans le futur, reconnaître chaque courbe de son corps ou son odeur. Et quand Caleb s'adressa à elle directement, elle répondit, sa bouche perdue dans les vêtements du fé : « Dehors... il est... dehors... était... je ne sais plus ! ». La phrase n'était déjà guère compréhensible mais lorsqu'elle se remit à pleurer, personne n'aurait pu tirer quoi que ce soit de plus d'elle. Elle se maudissait intérieurement de ne pas contrôler sa magie. Pourtant, elle prenait cette potion que Nylmord lui avait demandé de boire aussi souvent que possible. Alors pourquoi ? Elle était certaine d'être la seule à souffrir de cette pathologie. En était-ce au moins une ? Et si, un jour, c'était sa nation entière qu'elle mettait à feu et à sang sans le souhaiter ? Et si, un jour, on la condamnait à mort pour les faits de sa magie ? Elle devait apprendre à la maîtriser si elle voulait être une bonne reine, elle devait apprendre à ne plus avoir peur. Mais les sentiments étaient si compliqués à contrôler...

Quand la voix d'Enzel retentit, Edwina prit conscience de la situation, réellement, comme si, soudain, ses mains sentaient le corps de l'homme sous elles, comme si elle se rendait compte à quel point ils étaient proches. Elle aurait sans doute fait un mouvement, dit quelque chose, mais la voix de Jun retentit. L'homme semblait se porter comme un charme, l'accablant même d'une phrase emplit d'amusement. Mais elle n'avait pas essayé de le tuer... jamais. Elle avait juste... perdu le contrôle. Voilà tout. Sa venue avait eu pour effet de lui faire oublier la situation un instant mais, malheureusement, sa respiration accélérée par la peur que lui intimait le chaman sans qu'elle ne le veuille, ne tarda pas lui faire retrouver les pieds sur terre. En effet, sa poitrine se soulevait frénétiquement contre le fé. Gênée elle le repoussa d'un geste presque trop brusque, étonnée de la force qu'elle avait déployé pour ce faire. Sa peau blanche devint rouge coquelicot avant qu'elle ne baisse les yeux pour fixer le sol, le trouvant soudainement bien plus intéressant que n'importe qui et n'importe quoi. N'importe quel Archimage qui aurait vu la scène aurait crié au scandale. Surtout que si cela aurait été possible, de la fumée serait très certainement sortie de ses oreilles tant elle avait chaud à cet instant précis. Quoi dire, que faire ? Là étaient les questions que se posait la jeune femme qui resta interdite quelques temps. Elle n'avait même plus conscience de ce qui se déroulait à côté d'eux, de la triste situation d'Enaldus, de la tentative désespérée de Cocoon, de l'humeur de Caleb. Il n'y avait plus qu'eux et la folle envie de la jeune femme de fuir le plus loin possible. Elle devait prendre son courage à deux mains pour lui faire ses excuses. Relevant ses yeux emplis de la trace des larmes qui avaient par la suite coulées sur ses joues, elle remarqua d'abord qu'elle avait mouillé les habits du fé, avant de remonter sur ses yeux, articulant difficilement. « Dé... désolée... je... si vous avez besoin... les magiciens aideront qui le veut... je... je vais partir... pardon... ». Puis, elle tourna les talons avant de disparaître par la porte. Comment allait-elle rentrer à présent ?

A vrai dire, elle préférait retarder au maximum son retour sur les terres du lac de la transparence en vue des événements qui s'étaient déroulés en ce jour. Aussi, la jeune femme marcha un long moment, l'air frais l'apaisant quelque peu. Elle espérait ne plus jamais recroiser Enzel de sa vie. De toute façon, il ne voudrait sans doute plus lui adresser la parole après ça. Quelle idiote.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 24 Juin 2014, 14:24


« Mon pauvre Caleb … Ne sois pas déçu de ce que tu vois ou de ce que tu entends. Ne t'avais-je pas mis en garde contre l'esprit étroit et orgueilleux des hommes et des femmes d'en bas ? Cette attitude est celle du commun des mortels, du commun de la terre. Ils sont fiers et aveugles des vérités. Il est normal que tu ne les comprennes pas, que tu ne les soutiennes pas. Ils ne sont pas comme toi. Tu as beau être né parmi eux, tu n'appartiens pas à ce monde. Tu es un être d'en haut, échoué des cieux. Tu es un clairvoyant, pas un rat.» La voix de Læhry résonnait au creux de mon esprit. Dans un soupire, je baissais la tête. Je ne voulais plus avoir à faire à cette femme dont je doutais de la morale. Sa prétendue générosité des premiers temps s'était envolée et je croyais entrevoir en elle, les prémices d'un mal à venir. J'essayais, autant que faire se peut, d'éviter de trop converser avec cette Cël'ess. Malheureusement, elle avait la fâcheuse manie de s'inviter dans mes pensées sans mon accord. Je n'aimais guère cela. Elle avait pu suivre tranquillement cette entrevue et s'en servir pour ses desseins, que je savais peu louables. « Cesse donc de m'importuner et va t'occuper de la cause des tiens.» lui répondis-je sans parler. « Je ne fais pas partie des hautes-sphères de la Cité d'Argent. Crois-tu réellement qu'on va venir quérir mon aide ? Je travaille seule.» - « Fais-le bien. La Voûte est chancelante. Vous n'êtes pas à l'abri des maux qui nous frappent, et vous aller subir tous les effets de plein fouet.» - « Nous le savons bien ici ! Nous agissons en conséquences.» - « Pour autant, je constate que tu cherches toujours à répandre ta propagande.» - « Je crois en toi, c'est tout.» - « Menteuse.» Je ne pus m'empêcher de sourire, une expression qui pourrait être mal interpréter par les Reines et les Rois encore là, qui ne pouvaient se douter que je conversais par la pensée avec une femme qui vivait près des étoiles. « Une menteuse, moi ? » - « J'ai vu ce que tu pensais et pourquoi tu t'intéressais à moi.» - « Es-tu sur de ce que tu as vu ? » - « Certain oui. Je n'avais pas fais le rapprochement lorsque tu me l'as avoué à demi-mot, peut-être par naïveté. C'est pourtant simple : nous avons les mêmes ancêtres et cela te serait utile. Alors cesse de me faire les yeux doux. Je suis occupé.» - « A faire quoi ? Tu ne peux même pas t'exprimer, dire ce que tu sais ! La seule chose qui te retient parmi ces gens est cette femme ! Elle n'est même pas à toi.» - « Elle n'est à personne.» - « C'est ça. Va dire ça à son mari, pour rire.» - « Tu m'agaces.» - « Toi aussi ! Débrouille-toi.» Mon esprit fut enfin libre, et ma petite voix interne fut la seule qui résonnait. Un soulagement.

Le pauvre Enaldus peinait à se remettre des dernières péripéties qui s'étaient abattues sur lui. Je ressentais une espèce de compassion à son égard. La Vénus et sa puissante magie l'avaient ramené à la vie. Être tiré du royaume des morts n'était jamais une mince affaire. Ma tendre Lily-Lune avait du voir ses sentiments de culpabilité décupler après le meurtre accidentel qu'avait commis son mari. Quant à moi, je ne faisais que contempler ces étranges scènes qui s'enchaînaient, un peu à l'écart. Le comportement grossier de l'Orishala m'était resté en travers de la gorge. En plus de dénoter d'un esprit malsain et pervers, ces faits et gestes douteux se voyaient renforcer par son discours dément. À lui qu'on prônait une force incroyable, dont on vantait la stature et la musculature, on aurait attendu une attitude plus digne. À défaut, il s'était dédouané de la pire façon qu'il soit. Comme un enfant irrité qui craignait la sanction, il se mit à accuser tous les présents de ces actions. Il aurait été tellement honorable d'assumer les conséquences de ces actes. Je ne pouvais le blâmer d'avoir succombé aux charmes délicats de la belle Lily-Lune. Cependant, ses manières demeuraient prompts aux reproches. Il s'était aussi senti obligé de m'adresser la parole comme si je n'étais qu'un moins que rien. Les hommes attirés par l'Orine semblaient développer naturellement une drôle de rancune envers moi. Qu'importe, ces gens-là ne m'intéressaient pas. Bien qu'il me démange de remettre Cocoon Sforza ou Jun Taiji à la place qui leur était dû, je me retins. Je venais tout juste de gravir les derniers échelons de la hiérarchie des miens. J'avais tout un peuple sous ma responsabilité et il était hors de question de faire payer à mon peuple les déboires de mon existence. De plus, je me devais de converser un peu avec quelqu'un et ce n'était certainement pas ces deux hommes. Lily-Lune. Elle avait refusé de m'adresser la parole depuis notre mariage raté et son union avec le Chaman. Elle ne me regardait presque pas, comme si je n'étais qu'un étranger, comme si je n'existais pas. Pourtant, nous devions parler : d'elle et de moi, de lui, des nos filles, de l'avenir, des relations entre nos deux peuples. Dans notre situation, assez exceptionnelle, le personnel et la diplomatie ne pouvaient se délier. Pas pour l'instant.

D'un pas hésitant, je me rapprochais de la Vénus, tout en ignorant royalement Jun Taiji, tranquillement assis à ses côtés. Je détestais les voir ainsi, l'un à côté de l'autre, comme s'ils étaient un couple uni. « Lily-Lune.» murmurais-je tout bas. Je ne tenais que très peu à ce que tout le monde entende des conversations privées. « Nous devons parler, s'il te plaît.» Je lui tendis une main, espérant qu'elle la prenne. Ce qu'elle finit par faire et je me mis à sourire. « Sur ce ...» annonçais-je plus haut. Je hochais doucement la tête à l'assemblée en guise d'au revoir, avant de quitter la salle du Conseil, quitter le Temple des Esprits pour regagner les collines de coquelicots. S'en était fini de ce sommet des chefs à l'utilité douteuse. Après avoir profité quelques instants des vents frais, je commençais : « Nous ne pouvions pas continuer ainsi, ce n'est pas sain. Par respect pour tes sentiments, je ne me suis pas imposé à Maëlith. Seulement, je tiens à voir mes filles et je ne désire pas que nous nous comportons de la sorte, l'un envers l'autre.» Je fis une brève pause. Elle m'avait ouvert son esprit. Paupières closes, je soupirais. « Oui c'est la vérité. Je comptais t'en parler au moment … opportun.» J'étais dans de beaux draps.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 24 Juin 2014, 14:28


Les secondes s'écoulèrent sans que rien ne se passe. À la fois pensive et embarrassée, Lily-Lune dévisageait en silence son fiancé d'autrefois, hésitante. Il était évident qu'ils devaient se parler. Néanmoins, elle n'était pas certaine d'en avoir envie. Voilà des jours entiers qu'elle évitait de, ne serait-ce, croiser sa route. La Vénus le savait : elle ne s'était pas montrée irréprochable à son égard et ses enfants prenaient en plein cœur les répercutions d'un mariage raté et d'un père rejeté, sans compter qu'ils se retrouvaient face à un beau-père non désiré. Dire qu'il allait bientôt falloir leur annoncer la bonne nouvelle d'une naissance à venir … Il fallait que cela cesse. Seulement, c'était si dur. La jeune femme soupira. Doucement, elle baissa ses grands yeux noirs, faisant mine de s'intéresser soudainement à ses longs doigts pâles avec lesquels elle entortillant ses cheveux noirs. Elle réfléchit quelques instants. Avait-elle le choix ? Pas réellement. « A plus tard, Jun.» souffla-t-elle à son époux  dans un très léger sourire. Elle avait bien du mal à se faire à l'évidence. Pourquoi devait-elle souffrir de la présence de l'homme qu'elle aimait ? Elle se devait, dorénavant, de respecter son mari. Peu importe ce qu'il avait fait. Peu importe qu'il n'était pas forcément celui qu'elle avait espéré. Les vœux avaient été prononcés. Les écarts étaient impensables. Lily-Lune ne le supporterait pas. Elle prit tout de même la main de Caleb et se laissa entraîner à travers le Temple des Esprits, jusqu'à regagner l'extérieur et les vents frais. Il y avait tant de sujets à aborder. Certains ne seraient guère agréables. Elle avait appris quelques secrets inavouables, qui lui pesaient encore sur la conscience et lui torturaient les pensées la nuit. Muette, elle écouta sans broncher les paroles du Rehla. Au moins avouait-il ses fautes. Pour autant elle n'en tirait aucune satisfaction, les lèvres pincées, la Reine se mit à faire quelques pas dans les coquelicots.

« Je suis navrée, Caleb. » murmura Lily-Lune de sa voix douce et claire. « La tournure des évènements n'est pas celle que j'aurai aimé. Toutefois, ni toi ni moi n'avons le pouvoir de changer ce qui a été fait. Que faire, si ce n'est accepter les fondements de nos nouvelles vies ? Quoiqu'il en soit, il nous faut oublier ce qui nous unissait, autrefois. C'est fini. » Elle soupira avant de s'approcher du jeune homme et glisser ses mains tremblantes sur ses joues. « J'aurai vraiment aimé que toute cette histoire se déroule autrement. » Quelle étrange fatalité. Les liens si contraignants et puissants qui enchaînaient l'Orine et le Chaman avaient été choisis par le Rehla. « J'ai pensé que ce serait plus facile si on ne se voyait plus. Désolée d'avoir été si brusque. Tu restes, aujourd'hui et à jamais, le bienvenue à Maëlith. Tu manques à tes filles et je ne t'empêcherai certainement pas de les voir. Je ne suis pas un monstre. Elles pouvaient d'ailleurs quitter le village pour te rendre visite. Elles préféraient simplement rester avec moi, ces derniers temps. » La Vénus laissa tomber ses bras le long de son corps. « En qui nous concerne … » Qu'il était complexe de sélectionner les mots justes. « Tâchons d'être … simplement amis ? » Elle tourna la tête, perdant son regard sur l'horizon flamboyante. « En bons termes.» ajouta-t-elle dans un souffle. « Toutefois je tiens à dire que même si nous étions mariés, tout serait fini.» Elle sentait son cœur battre la chamade au creux de sa poitrine. « Ton histoire ou tes excuses ne m'intéressent pas. Les faits sont là. Sans compter que tu comptais m'épouser malgré cette trahison.»

Lily-Lune scruta les yeux de Caleb. Même s'ils n'étaient plus ensemble, elle tenait à lui faire part de sa déception et de sa rancune. Se voir mariée à un autre homme n'avait déjà pas été facile. Apprendre par lui et la levée des secrets que l'homme qu'elle aimait avait eu un enfant en secret n'avait rien arrangé. « Nous nous reverrons bientôt, je suppose.» Après une mince hésitation, l'Orine embrassa la joue du Rehla.« Félicitations, Caleb. Tu feras un très bon Roi. J'ignorai que tu comptais t'élever sur le trône des tiens. Tu le mérites.»  Après un dernier regard, la Vénus tourna les talons pour ne plus se retourner. Elle ne désirait pas s'attarder plus sur cette conversation. Pas en cet instant. Inquiète pour les siens, elle ne songeait qu'à rentrer à la Capitale pour prendre des mesures visant à protéger le peuple et les frontières Orines. « Tout s'est bien passé ? » s'enquit Sébastian. Le Génie tournait en rond depuis quelques heures déjà sur les terres du Temple des Esprits. Il était heureux de revoir la Vénus. « Hum.» - « Je vois.» Il jeta un petit coup d'œil aux alentours. « Tiens donc. Il était donc là.» - « Il est Roi.» - « Réellement ? Quelle motivation depuis vos épousailles ratées ! J'espère qu'il ne vous a pas importuner. Vous avez une petite mine, ma Dame.» - « Rentrons, s'il te plaît.» Dans un sourire, Sébastian offrit son bras à Lily-Lune et ils se mirent en route ensemble pour Orihime.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 24 Juin 2014, 14:33


« Bien fait.» La voix cynique de Læhry se mit une nouvelle fois à résonner au creux de mon esprit. Agacé, je soupirais. « Fiche moi la paix.» Il n'était guère dans mes habitudes de m'adresser ainsi à une femme. Cependant, cette Rehla avait le don d'éveiller en moi les aspects les plus grossiers de ma personnalité. Je l'appréciais de moins en moins au fil de nos discussions. Elle semblait apprécier le chaos et les maux des autres, et se plaisait à me dénigrer. « Tu es vraiment lamentable mon pauvre Caleb. Continue donc à t'accrocher à ta belle Orine. Elle ne veut plus de toi. Je me délecterai de ta chute.» - « Tu risques de sombrer bien avant moi.» Doucement, je levais les yeux vers les cieux. « La Voûte ne tiendra pas si vous ne prenez aucune précaution. » - « La Cité d'Argent sait ce qu'elle fait. Ne t'occupe pas de nous.» - « Alors ne te préoccupe pas de moi. Je ne demande rien de mieux que la paix et le silence.» Elle se tût. Il me fallait vraiment trouver un moyen de bloquer l'accès à mon esprit à cette femme. Dans un soupire, je me mis à descendre la colline pour rejoindre la rivière Kasmay. Blanche-Lune patientait près d'une barque, avec Mélodie dans les bras. Elle sourit en me voyant arriver.

« Tu dois attendre depuis longtemps. Tu aurais dû rester à Lua Eyael.» - « Les autres s'inquiétaient un peu et Mélodie te réclamait. » L'Orine était une belle jeune femme, dont l'allure prestigieuse et délicate me rappelait sans cesse celle de la Vénus. J'aurai aimé parler à Lily-Lune de cette demoiselle. La conversation ne l'avait pas permis. Une autre fois, peut-être. Ma fille se mit à pleurnicher en tendant les bras vers moi. « Comédienne.» soufflais-je en prenant la petite contre moi. « Est-ce que tout va bien, Caleb ? » murmura Blanche-Lune en m'observant, anxieuse. « Ce Conseil ne s'est pas réellement bien passé.» répondis-je en glissant mes doigts dans les cheveux blonds de la Luhminary. « Mais tout ira bien.» Elle semblait vouloir s'en convaincre et désirait que j'appuie ses propos. Face à mon silence, elle insista : « N'est-ce pas ? » - « Les peuples sont en colère. Des Reines sont déjà tombées. Ce n'est qu'un début.» Ce n'était pas réellement ce qu'elle voulait entendre mais je ne tenais pas à lui mentir. D'un geste de la tête, je l'incitais à grimper dans la barque et fis de même. « Nous passerons par … » J'hésitais un instant. Kasmay traversait la Forêt Enchanteresse et se séparait en deux branches. Le chemin le plus court passait par Orihime. « L'est.» Je n'allais tout de même pas imposer à Mélodie et Blanche-Lune un voyage plus long à cause de mes états d'âme.

J'allais devoir redoubler de prudence. Les temps n'étaient pas bons et les Rehlas avaient besoin de moi. Je me devais d'ériger des protections suffisantes pour Lua Eyael. Le peuple mettait tant d'espoir en moi, en ces terres nouvelles que je leur avais offert. Je voulais que ces territoires deviennent un havre de paix pour les miens. Cette Cité signait un changement pour le peuple des étoiles. J'espérais que la ville nous tiendrait à l'abri des maux de ce monde. « Il faut … que j'écrive à certains Souverains.» - « Pour ?» me demanda la belle Kaname, surprise. « Il ne faut pas se montrer égoïste et individualiste. Lua Eyael peut abriter des réfugiés de tout horizon.» - « De tout horizon ? » répéta-t-elle. « Ou presque.» - « La Cité ne sera plus secrète.» - « Elle n'est pas censée le rester. Auparavant, elle était vulnérable. Ce n'est plus le cas à présent. Nous commençons à avoir des ententes, comme avec les petits villages des plaines sauvages. Il est temps de commencer les relations diplomatiques avec les autres Capitales.» Malgré mes paroles, je soupirais, peu enthousiaste. Les Rehlas n'étaient pas fait pour se mêler des politiques. Seulement, il nous était impossible d'être mis à l'écart. « Il faut que je te prévienne, Caleb.» Je tournais la tête vers Blanche-Lune, interrogateur. « Alice est d'humeur massacrante. Elle savait que tu reverrais Lily-Lune.» Je ris sans joie. « J'ai d'ailleurs eu la joie de rencontrer Jun Taiji de façon plus officielle. Cet homme me dégoute.» Il ne perdait rien pour attendre. Je saurai me montrer patient pour planifier ma vengeance. Peut-être était-ce vil. Mais ça faisait du bien.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 24 Juin 2014, 19:53


Au final, il semblait que l'Orishala était à même de résoudre ses propres problèmes, bien que visiblement énervé par l'attitude de ceux qui l'avaient accusé – à tort ou à raison, je n'en savais rien, mais au final, je n'étais pas certain de vouloir savoir tant je commençais à me sentir las de cette tendance à vouloir blâmer au lieu de résoudre, quel que soit le problème. Les Aetheri n'avaient pas bougé malgré mon invitation à le faire, et en plus de cela, la Reine des Magiciens, qui s'était jetée dans mes bras, ne semblait plus encline à vouloir les quitter. Comme si ma mère avait cochée l'option 'homme à câlins' lorsqu'elle avait mis au point la formule pour me créer... Mais qu'elle avait oublié d'y associer le sang-froid nécessaire pour résister à toutes ces attaques féminines. Ma mère, mon ancienne reine, l'Ultimage à présent... J'allais devoir à nouveau jeter un œil dans mes secrets pour savoir si je n'étais pas affligé d'une quelconque malédiction. Même si, soit-dit en passant, le contact de la demoiselle n'était pas désagréable... juste embarrassant pour le pauvre être incapable d'assumer ses charmes insoupçonnés que j'étais.

Mon esprit tenta de faire la part des choses, alors que je gardais encore les mains en l'air. Tenta. De se dire qu'avoir une femme dans les bras, ce n'était pas si grave, que le statut social de l'Ultimage ne l'empêchait pas de paniquer dans les moments les plus effrayants de sa fonction – ou de je ne savais quoi d'autre. Et de se dire qu'après tout, une statue du Maître des Esprits sur le perron du Temple ne serait peut-être pas du plus mauvais effet – avoir devant sa porte la représentation de l'ennemi numéro un de ces terres pouvait, dans une certaine mesure, relever d'une certaine classe... ou de certains goûts douteux, certes. Non, en réalité, j'étais totalement incapable de prendre les choses avec un tel détachement, si bien que mes pensées, toutes aussi confuses les unes que les autres, continuèrent à se bousculer dans mon crâne. Comment, par les Aetheri, la reine encore en apprentissage qu'était Edwina était-elle parvenue à figer dans la pierre l'un des hommes les plus puissants de ces terres... ? Qu'elle ait eu l'envie de se défendre contre lui était plus que compréhensible, vu la manière dont il l'avait entraînée hors de la pièce en la traitant de voleuse, mais l'exploit dépassait mon imagination. A moins que la demoiselle soit bien plus puissante que le Chaman, pensée quelque peu effrayante au demeurant.

Mes pensées – chaotiques – furent interrompues par le retour de Jun dans la pièce, qui semblait revenir d'une promenade digestive, et non de l'état de pétrification dans lequel Edwina affirmait l'avoir plongé. Etaient-ce enfin les dieux qui s'étaient décidés à intervenir ? Ou était-ce la puissance du Chaman, finalement plus grande que celle de l'Ultimage ? Ces questions devinrent secondaires lorsque l'homme aux cheveux ébène s'approcha, que la poitrine de la jeune souveraine se souleva frénétiquement, trahissant sa panique et que la voix, doucereuse du Chaman s'éleva. Crispé, j'aurais été prêt à réagir malgré mon embarras si Jun s'avisait d'agresser la jeune femme, mais son ton demeura léger, moqueur. Et son regard désignant la déesse assise à la table des chefs, je ne pus m'empêcher de me mordre la lèvre inférieur en réalisant que celle-ci n'était nulle autre que ma génitrice. Parfait, le peuple féerique et moi-même nous étions donc ridiculisés sous les yeux d'une femme dont l'estime qu'elle me portait devait déjà être plus basse que terre... Enfin, au point où j'en étais, peu importait.

Edwina me repoussa brutalement, semblant se rendre finalement compte de la situation – l'Ultimage se jetant éperdument dans les bras de Neibulla, j'aurais bien vu cela faire les grands titres de presse si nous n'avions pas été en comité si réduit – alors que je captai la détresse d'Enaldus la fleur. Surpris, embarrassé et confus, je ne fus guère capable de retenir l'Ultimage lorsqu'elle s'enfuit en réussissant à bafouiller le soutien des Magiciens aux peuples dans le besoin.

« Euh... »

Ce fut à peu près la seule chose qui parvint à franchir mes lèvres, alors que la douleur du Roi des Elfes m'avait transpercé comme une lame chauffée à blanc, tant j'avais laissé mon esprit ouvert aux pensées d'Enaldus. Je reportai mon regard sur la Vénus, qui semblait se remettre de ses émotions et qui avait, un instant plus tard, usé de sa puissante magie pour ramener l'Elfe parmi les vivants, dispensant une fois de plus les dieux d'intervenir. Bien, puisqu'il n'y avait plus de problèmes... autant ne pas intervenir – devoir mesurer chacune de mes paroles et chacun de mes gestes commençait à me peser.

Je balayai la pièce du regard, avisant les souverains encore présent, avant de déclarer :

« Je dois m'en retourner à mon peuple avant de pouvoir m'avancer davantage. Mais je n'en remercie pas moins ceux qui ont décidé de tendre la main. »

Les concernés se reconnaîtraient, qu'ils s'agisse des Anges, des Protecteurs du Bonheur, des Orishas ou bien d'autres encore. J'ignorais quelle était la situation exacte de mon peuple, aussi ne pouvais-je en dire davantage, mais il était bel et bien possible que certains souverains reçoivent une missive féerique visant à affiner cette entente nouvelle et fragile qui pouvait naître entre certains peuples en ces temps de crise. Je m'inclinai légèrement avant de tourner les talons et m'envoler d'autres cieux, tout aussi agités.

Résumé:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

ღ Le Conseil des Chefs ღ

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 7 sur 8Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8  Suivant

 Sujets similaires

-
» Conseil des chefs [PV souverains]
» ღ■ Ces moments passés sont des instants figés ■ღ
» ☯ Le Conseil des Chefs ☯
» Prologue : Le Sommet des Chefs
» Le conseil de discipline | Susannah
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Mystérieux - Nord :: Plaines sauvages-