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 ღ■ Ces moments passés sont des instants figés ■ღ

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Jeu 29 Jan 2015, 15:07


Ce n'était qu'une nuit de plus, qu'une nuit parmi tant d'autres, qu'une énième nuit agitée qui s'ajoutait à la longue liste des sommeils troublés par des songes sombres et acides. Depuis que le continent de glaces était apparut, plus rien ne semblait aller sur les terres du yin et du yang. Peu à peu, la situation se dégradait et elle ne risquait guère de s'arranger. Ce n'était qu'un début. Cette triste réalité perçait le cœur de la douce Belle dont l'esprit fragile flanchait à chaque nouvelle. Ce monde lui faisait peur. Tant bien que mal, elle essayait de dissimuler ses peines et ses angoisses aux yeux de ses aimés. Si durant le jour, elle parvenait afficher un joli sourire, ses songes trahissaient son appréhension. Dans cet univers onirique d'ordinaire si délicat et charmant, elle voyait les Ridere. Leur sourires brisés et narquois paraissaient se moquer d'elle. Lentement, ils avançaient dans la pénombre, détruisant les dernières brides de lumière. Ils étaient horribles, abominables. Le Château des Cavaliers sans tête n'avait été que le commencement de leur œuvre morbide, que le point de départ à ce qui semblait être une marche sanglante et funèbre. Sans éprouver le moindre remord, ils tuaient. Ils ne semblaient animés que par cette simple volonté d'anéantissement. Pourquoi ? Qui les commandait ? Était-ce la fin ? Il y avait tant de questions qui demeuraient sans réponse.

Dans un sursaut, Belle rouvrit les yeux, le souffle court. « Angelus ? » murmura-t-elle tout bas d'un ton inquiet. A peine éveillée, elle s'assurait que son protecteur n'était pas bien loin. Tremblante, elle prit une grande inspiration. « Je suis là. » répondit le Vampire dans un chuchotis. « Je n'ai pas bougé. » Du bout des doigts, il caressait les joues de la jeune femme. Elle releva doucement la tête vers son bien-aimé qu'elle discernait tout juste à travers la pénombre de sa chambre. Souvent, ils dormaient ensemble, dans les bras l'un de l'autre, enlacés dans une étreinte sage et sans prétention. Entre la proie et le chasseur s'était nouée une étrange relation de séduction et de fascination dont ni l'un ni l'autre ne se plaignait tant ils avaient besoin de cette compagnie. Ils étaient comme des amants, même si jamais Angel ne se serait permis de toucher sa Belle plus que de raison. Elle était tellement fragile, tellement malléable. Il ne voulait pas la forcer, plutôt qu'elle se jette dans ses bras. « Encore des cauchemars, ma princesse. » remarqua-t-il. « Ne t'inquiète pas. Ça ira.»  Le moins que l'on puisse dire de la demoiselle était qu'elle était une bien piètre menteuse. Malgré tout, elle répétait ce boniment avec une telle régularité qu'il finissait presque par en finir convaincant. Angelus ne fut pas dupe pour autant. « Comment te sens-tu ? » s'entêta-t-il. Il effleura le plumage argentée et bleu givré de sa bien-aimée. « Mes ailes me paraissent toujours aussi lourdes.» soupira-t-elle. « Ça ira. J'espère que Galatea reviendra avec des informations rassurantes. »

Belle agrippa doucement les draps blancs pour les retenir contre son corps nu. Pensive, elle alla vers les grandes armoires et le large miroir qui décorait un mur entier de sa chambre. Ses ailes pesaient sur la frêle stature de son dos. Les plumes paresseuses glissaient sur le sol dans un bruissement sourd. Dans un soupir ténu, les sourcils légèrement froncés, elle scrutait le reflet de sa silhouette. La vue de ses plumes colorées lui était presque insupportables. Ces changements étaient tout récents et ils  meurtrissaient sa conscience. L'Ange était morte. Elle avait été dévorée par le Monstre au plumage noir. Comme si la douleur n'était pas suffisante, elle avait ressenti peu de temps après sa déchéance un étrange élancement qui l'empêchait de contrôler ses ailes. Durant un temps, elle crut que ce n'était rien d'autre que sa pénitence. Seulement, le phénomène se généralisa. Le monde chancelait et vacillait. Ces troubles n'étaient qu'un début. « Je veillerai sur toi, Belle. » articula Angelus alors qu'il s'approchait d'elle. Lentement, il glissa ses mains sur ses hanches et enfouit son visage dans son cou pour s'enivrer de son parfum. « Ne fais pas cette tête. Tout ira bien.» - « Mais il y a déjà eu … » - « Ne t'en préoccupe pas. La seule chose que je souhaite soit ton bonheur, ta survie. » Ils se dévisagèrent longuement avant que le Vampire plante ses crocs dans la gorge de la jeune femme.

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Jeu 29 Jan 2015, 15:07


Belle marchait sur la pointe des pieds, consciente qu'elle transgressait les règles. Malgré l'interdit et les battements étourdis de son cœur affolé, elle ne comptait pas reculer. Elle voulait savoir. Elle devait savoir. Sans bruit, la jeune femme s'accroupit près d'une épaisse porte de bois sombre. Elle ferma doucement les yeux pour se concentrer sur les discussions qu'elle n'était pas censé entendre. Galatea était revenue des grandes villes un peu plus tôt dans la journée. Presque aussitôt, elle s'était enfermée avec les membres les plus importants de son clan dans le grand salon pour converser de ses trouvailles. Cette attitude ne présageait rien de bon. Belle était une peureuse et prudente. Néanmoins, elle préférait connaître la réalité et comprendre ce qu'il se passait plutôt que d'être laissée dans l'ignorance. Galatea était une femme forte et froide. Loin d'être aisément impressionnable, elle parvenait à garder un visage calme et serein dans une grande majorité de circonstances. Elle était le Seigneur du clan Dahetael, une maison modeste de créatures de la nuit qui comptait une petite vingtaine d'individus. Son propre domaine, un château accroché au flan des roches givrées, était à la disposition de la famille. Tous vivait au sein du manoir, maintenu dans un état irréprochable grâce à un demi-douzaine de serviteurs. Elle faisait tourner d'une main de fer son petit monde. Nul n'osait la contredire ou la défier. Elle était terrifiante de par son air glacial et sa puissance démesurée. Elle était puissante. Elle n'avait peur de rien. Aujourd'hui, elle était apparue anxieuse. C'était déconcertant. « Je ne pensais pas que la situation était si … sinistre. » lâcha Ezio d'une voix basse au point que la Déchue dût tendre davantage l'oreille pour capter le moindre mot. « Vous n'imaginez même pas.» répondit Galatea dont on imaginait les lèvres pincées rien qu'au timbre qu'elle employait. « C'est loin d'être fini. Les peuples ont peur et ils ont besoin d'un coupable. Ils continueront à s'entretuer. Les gens ont besoin de diriger leur colère et leur angoisse contre quelqu'un. Quoiqu'il en soit, les Cités sont à éviter. » - « As-tu entendu quoique ce soit sur le Conseil des Souverains ? » s'enquit Angelus. « Oui. Les rumeurs cavalent de bon train à ce sujet. On raconte que … » Elle souffla, agacée. « … que la Prophétesse était là. » Ce nom éveilla de tendres souvenirs à la douce ange noire. Sa mère lui avait conté de nombreuses histoires à son sujet quand elle était encore une enfant. Cette figure mystique relevait plus du mythe à ses yeux. Existait-elle réellement ? Cette question troublait son esprit. « Que s'est-il passé ? » Les contes voulaient qu'elle n'apparaisse que pour signer l'avènement de quelque chose de grand ou surprenant. « Parmi les monarques des races absentes, une reine s'est suicidée et trois ont été chassé par le peuple. L'Alfar est morte. La Fée, La Bélua et la Déchue ont été destituées.»

Belle fut surprise. Les Rois lui paraissaient tellement grands, indomptables et intouchables. Comment tout cela avait-il pu arriver ? Elle ne put réfléchir longuement, accaparée par la suite des paroles de Galatea. « Les Terres du Yin et du Yang se retournent contre les Sorciers. Ils sont en tout temps les coupables idéaux. Plus étrangement, beaucoup soupçonne les Magiciens en invoquant des similitudes troublantes entre la magie à l'œuvre et la leur. Les Chamans ont aussi été évoqué mais la piste me paraît moins cohérente. C'est le nouveau Roi que personne n'aime. Peu importe au final. La guerre a gangréné. De plus, les Ridere marchent et continuent leur ouvrage. » - « Que faisons-nous ? » - « Rien. » Le mot était simple, tranchant. « Pour l'heure, nous sommes à l'abri. A l'écart des grandes communautés, nous avons une chance. Ne tentons pas notre chance. Je vous en dirai plus dans les jours à venir. Merci de votre attention. » Les sièges grincèrent. Belle se releva d'un bond, prête à fuir à tout moment. Bien heureusement pour elle, les Vampires s'en allèrent par une autre porte. « Ezio, Angelus. Je dois vous parler.» susurra Galatea pour retenir ses fils favoris. « Cela concerne Belle.» précisa-t-elle comme pour retenir davantage l'attention des jeunes hommes. L'intéressée se figea. « Elle ne va pas comprendre mes décisions. Ce ne sera pas facile. » De quoi parlait-elle ? Belle se sentait mal. Qu'avait-elle manqué ? « J'ignore s'il vaut mieux lui taire nos intentions ou s'il est préférable de  la mettre dans la confidence. » « Je ... » marmonna Ezio, embarrassé. « Ce n'est pas la peine de lui encombrer l'âme avec ça. Elle a déjà du mal à se faire à sa propre condition. Je refuse qu'elle porte le poids de nos usages. » - « Elle finira par se rendre compte de la supercherie, Angel. Es-tu prêt à en subir les conséquences ? » - « Oui. »

Belle fila dans sa chambre. Son cœur battait à un rythme effréné. Sans réellement savoir pourquoi, elle se sentait terriblement mal à l'aise.

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Jeu 29 Jan 2015, 15:08


Assise sur le rebord d'une large fenêtre, Belle contemplait les paysages enneigés des Montagnes. Depuis qu'elle avait écouté aux portes, elle peinait à feindre la joie de vivre. D'un regard distrait, elle observait les serviteurs qui se fatiguaient aux champs et auprès des bêtes. Il faisait froid et les vents étaient forts. Les pauvres domestiques peinaient mais les ordres de Galatea étaient sans appel. Il était impératif de faire des provisions pour tenir en autarcie le plus longtemps possible. Nourrir une dizaine d'individus et combler la soif d'une vingtaine de Vampires risquait d'être une tâche délicate. Mieux valait mettre toutes les chances de son côté. « Belle ? » s'étonna Angelus. « Est-ce que tout va bien ? » Elle tourna doucement la tête vers son bien-aimé et lui accorda un tendre sourire. « Oui. Je réfléchissais. Ne puis-je donc rien faire pour aider un peu ? Le clan entier use de ses forces pour contribuer aux réserves et à la protection du château. Je me sens un peu … inutile. » - « Belle … » soupira-t-il avec une pointe de moquerie. Il s'approcha d'elle en quelques pas et glissa sa main dans ses boucles blondes. « Tu es adorable, ma princesse, mais sois raisonnable. Je sais que tu as de très bonnes intentions mais tu ne les aiderais pas vraiment. Repose-toi, tout ira bien.» Elle baissa la tête, l'air peinée et déçue. « Je sais.» Le Vampire scruta le visage de la jeune femme. « Es-tu sûre que tout va bien ? » - « Oui. J'aimerai prendre l'air. Puis-je sortir un peu ? » - « Reste aux abords du château.» Il esquissa un mouvement pour l'embrasser. Surpris, il la vit sauter dans un bond pour s'échapper de son étreinte. Elle fila à travers les couloirs. D'un geste presque brusque, elle poussa les grandes portes et sans se soucier de la morsure du froid et de ses bras nus, elle avança. Rêveuse et inquiète, elle songea à tout ce qu'il se passait. Elle ne comprenait pas vraiment ces histoires mais elles lui pesaient sur le cœur. D'une certaine manière, elle était rassurée d'être avec ces Vampires. Elle les tenait en haute estime et les croyait presque immortels et tout puissants. Dans un frisson, la jeune Déchue se frotta les bras. Il n'avait pas été très censé de quitter la chaleur de la demeure pour la glace des montagnes sans se vêtir davantage. Elle n'avait pas vraiment réfléchi. Il se tramait de grandes choses et l'atmosphère lui devenait insoutenable.

« Excusez-moi ? » Surprise, Belle releva les yeux jusqu'à dénicher la silhouette de son nouvel interlocuteur. Une vieille femme aux joues usées se tenait maladroitement à quelques pas de là. Elle maintenant péniblement son châle en laine autour de sa gorge. « Excusez-moi, jeune fille, est-ce que vous vivez dans les parages ? Dans le château que je vois là bas ? » La demoiselle glissa nerveusement ses longs doigts dans ses cheveux blonds pour écarter les mèches folles de ses yeux. « Oui.» Elle ne savait pas réellement quoi dire d'autre. « Est-ce que l'on pourrait … s'arranger ? Nous venons de loin. » - « Nous ? » reprit-elle, étonnée. La dame âgée fit quelques pas sur le côté, laissant apparaître la silhouette d'un homme qui devait être son mari. Il tenait dans ses bras une fillette. « Nous avons besoin d'aide.» La situation s'annonçait délicate. Belle était partagée entre plusieurs sentiments. Elle ne pouvait néanmoins réfréner sa bonté et elle convia le petit trio à la suivre. Quand ils arrivèrent, Galatea, Ezio et Angels discutaient tout bas dans le hall d'entrée. Ils observèrent avec une pointe de trouble l'étrange tableau qui se peignait. « Est-ce que je peux te parler, Belle ? » murmura Angel, les mots à peine lâchés entre les dents. Déjà rouge de honte, elle obtempéra. « Qui sont ces gens ? » - « Ils sont dans le besoin. Ils arrivent de Sceptelinôst et ils ont peur des Ridere et … » - « Belle, que veux-tu qu'on fasse pour eux ?  Survivre en petite communauté va être suffisamment compliqué. On ne peut pas se permettre d'offrir la charité aux premiers qui le demandent. » - « Mais il y a une petite fille ! Elle est si jeune, tellement fragile … » Il pesta. « Débrouille toi avec Galatea

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Jeu 29 Jan 2015, 15:08


« Belle.» Le prénom avait été articulé très lentement, sur un ton de reproche mis en avant par la posture désapprobatrice du Vampire et la moue contrariée de ses lèvres. L'intéressée fit la sourde-oreille, préférant éviter le regard mauvais de son bien-aimé. « Rose ou mauve ? » demanda-t-elle avec légèreté à la fillette, assise sur ses genoux. « Hum … Rose ! » pépia-t-elle d'une petite voix chantante. Dans un sourire, la Déchue attrapa un joli ruban de la couleur choisie pour le nouer autour de la tresse qu'elle venait de finir. « Belle. » insista le Vampire. Elle soupira. « Attends-moi, Kisaka. » souffla-t-elle à l'enfant en la faisant glisser sur le divan. De mauvaise grâce, elle se leva pour rejoindre Angelus. « Tu es insupportable quand tu cèdes à l'envie. » marmonna-t-il. Belle s'arrêta sur le petite chemin qui la séparait de lui, l'air offusquée. La remarque ne lui avait pas plu. Elle n'aimait pas qu'on lui rappelle qu'elle avait plongé dans les tréfonds des pêchés. Elle savait qu'il avait raison. Elle n'approuvait pas pour autant. « Charmant.» commenta-t-elle simplement en guise de réponse. La conversation débutait mal. « Avoue que tu n'as pas été des plus subtiles. » A vrai dire, elle avait passé la soirée à scruter en catimini la petite fille qui avait passé le plus clair de son temps dans les bras de la vieille femme. Il s'était avéré que ses parents avaient été tué et ses grands-parents paternels l'avaient pris en charge. Ils quittèrent rapidement les Cités, fuyant le début de folie et les Ridere. En deux temps trois mouvements, Belle attira Kisaka et joua avec elle. Elle aimait les enfants. Elle en voulait. Celle-ci était parfaite ; et elle s'imaginait aisément être sa mère. « Qu'as-tu à me dire, Angelus ? Je suis occupée. » Il ria tout bas. « Ils ne pourront pas rester. » La nouvelle brisa le masque d'arrogance. « Pourquoi ? » - « Je te l'ai dis : nous devons faire attention et nous occuper du clan. Ces étrangers doivent partir. Ils ont bien mangé, bien bu, ils vont passer une bonne nuit de sommeil et partiront. » Belle fronça les sourcils. « Je ne veux pas. » - « Je crois que tu n'as pas le choix. Galatea a pris sa décision. » - « Peut-être pourrais-tu … » Il la coupa. « Une décision que j'approuve. » - « Quoi ? » - « C'est la meilleure chose à faire. » - « Je ne comprends pas. » - « Je sais. Je préfère. » Elle lui claqua la porte au nez. Angelus ne chercha pas à rétablir la situation, pas tout de suite. Elle était trop en colère.

Kisaka dormait. Belle était restée à ces côtés jusqu'à ce qu'elle plonge dans le monde des rêves. Doucement, elle caressait les cheveux roux de la fillette. L'esprit voyageur, elle contemplait la petite fille. Elle ne voulait pas qu'elle s'en aille. La petite Bélua était à elle. Déterminée, elle quitta les draps pour quitter la chambre. Si elle prit soin de fermer doucement la porte, elle détala à toute allure dans le château entier, à la recherche de la Dame du Clan. « Que fais-tu encore debout ? » Elle sortait tout juste de son bureau. « Je te cherchais, Galatea. Il faut que je te parle. » Elle soupira, l'air embarrassée. « Je me doute du sujet que tu souhaites aborder avec moi. Je comprends ta peine mais je suis décidée. Nous avons suffisamment de bouches à nourrir. » - « Les grands-parents pourraient travailler aux champs ! » Elle rit. « Ils sont vieux et fatigués. Est-ce que t'entends, Belle ? Je sais que ce n'est pas vraiment toi qui s'exprime mais plutôt les affres de ta race mais réfléchis un peu. » - « Ce sont des Béluas ! Un Ours et une Tortue. Ils sont plus résistants qu'il n'y paraît et je suis sûre qu'ils seront prêt à tout pour leur petite-fille. »- « Il n'y a bien qu'elle qui t'intéresse dans l'histoire. » - « Et alors ? Pourquoi tous vous me critiquez ? Je n'y peux rien, je suis faite comme ça. Mon peuple vit avec ces fardeaux comme le tien résiste à de nombreuses tentations. Je vous ai toujours accepté comme vous êtes. Vous auriez pu faire l'effet d'en faire autant ! » Sans attendre la moindre réponse, Belle tourna les talons, retournant dans ses appartements, les larmes aux yeux.  

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Jeu 29 Jan 2015, 15:08


« Belle ? Est-ce que … Je peux entrer ? » Le Vampire soupira, hésitant. « J'aimerai te voir, même quelques instants. Nous commençons à nous inquiéter. » Il souffla à nouveau, navré de devoir parler à travers une porte close. « Je … Je t'ai apporté à dîner. Laisse moi entrer. » De longues secondes s'écoulèrent, sans qu'un bruissement ne vienne perturber le silence des vieux couloirs du Château, où il n'y avait que la symphonie paresseuse des brises nocturnes pour briser le calme pesant. Angelus grinça des dents, agacé. Il serra les doigts, prêt à briser le bois de la porte d'un coup sec mais enfin, le bruit du verrou qu'on poussait tinta. Aussitôt, il entra. « Comment te sens-tu, aujourd'hui ? » Belle ne répondit pas. Elle était maigre. Lentement, d'un pas lourd, elle alla près de la fenêtre entrouverte pour se laisser tomber sur le rebord comme une poupée de chiffon. « Je n'en peux plus. Mes ailes me rendent folles. » murmura-t-elle en fermant les yeux. Depuis la chute catastrophique de la magie, bien des créatures avaient des soucis. Les ailes des êtres qui en étaient pourvus étaient si lourdes, tellement pesantes. Elles devenaient des choses inutiles, des choses que l'on trainait. « Parfois, j'aimerai les couper. » lâcha-t-elle, sèche. Angelus se glissa près de sa protégée. Il fit tendrement courir ses doigts sur les épaules nues de la jeune femme, prenant garde à pas effleurer les hématomes qui coloraient ses omoplates. Le plumage était pénible à supporter, au point qu'il écrase le corps frêle et fragile de la jolie Déchue et teinte sa peau claire de vilaines ecchymoses. « Tout finira par s'arranger, ma princesse. » - « Le crois-tu réellement, Angel ? La situation semble d'aggraver un peu plus chaque jour. Les nouvelles des plaines sont terrifiantes. Je n'arrive presque plus à me servir de mes dons. » - « Je sais. » Il écarta les mèches blondes du visage de la demoiselle. « J'aimerai pourtant que tu m'écoutes. Tu dois manger. » Elle jeta un rapide coup d'œil au plat qui fumait sur le bureau, des légumes cuits avec un peu de viande. « Je n'ai pas faim. » - « Fais un effort. Regarde-toi. Tu es squelettique. Kisaka aussi se soucie de ton état. » Elle eut un léger sourire. Quelques semaines auparavant, elle avait gagné la bataille face aux Vampires. La petite Bélua et ses grands-parents avaient eu l'autorisation de rester, pourvu que les derniers travaillent pour Galatea. Belle avait passé la majorité de son temps à s'occuper de la fillette, avant que la fatigue ne l'assomme. « Depuis combien de temps ne l'as-tu pas vu ? » Son sourire se fana. « Tu as peut-être raison mais … Je ne me sens pas la force de … » - « Force toi à manger, c'est le seul moyen d'aller mieux. » Boudeuse, elle hocha la tête. « Où vas-tu ? » s'enquit-elle, troublée en voyant le jeune homme s'éloigner. Il fit quelques pas dans le couloir pour esquisser un geste. « Un bain te fera du bien.»

Quelques domestiques prirent d'assaut la salle d'eau pour préparer la baignoire. « Ce n'était pas la peine. » marmonna Belle, gênée. « Je pense que c'est nécessaire. Repose-toi. Le clan va partir pour la journée, demain. » - « Pourquoi ? » - « Chasser, trouver de la nourriture pour toi et les servants, nous tenir au courant … Tu peux venir avec nous, si tu le souhaites et que tu es assez en forme. » Belle sourit, l'air malicieux. « Je suppose que c'est une tentative de manipulation. » - « Est-ce que ça fonctionne ? » Elle réfléchit brièvement. « Je crois, oui. » Dans un petit rire, elle se leva, aidée par une servante soucieuse qui la voyait chancelante. « Viens avec moi.» susurra-t-elle tout bas. Angelus se mordit les lèvres. « Comment résister. Tes désirs sont des ordres, ma jolie. » Les deux amants platoniques discutèrent longuement, dans les bras l'un de l'autre, bercés par les petites vagues de la grande baignoire. Belle faisait son possible pour oublier les tensions qui animaient le monde. Elle aimait parler avec le Vampire mais cela ne suffisait plus à lui changer les idées. Elle aimerait continuer à rire, à sourire, à danser et à jouer. Seulement elle ne pouvait plus faire la sourde-oreille. Elle savait ce qu'il se passait. Comment ignorer les maux et les peines ? La Déchue aurait adoré être plus utile mais elle n'arrivait à rien. Elle espérait que bientôt, elle pourrait se montrer plus efficace pour le clan.

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Jeu 29 Jan 2015, 15:08


« C'est bon de te revoir, Belle. Je commençais réellement à croire que j'allais être forcée de prendre une décision, à ton égard. » Galatea sourit, rêveuse et rieuse. Dans un mouvement élégant, elle tourna les talons tandis que la Déchue articulait un petit « merci » aux notes pincés. Elle n'avait pas eu conscience de poser autant de tracas aux Vampires, au point qu'ils songent à faire d'elle une créature de la nuit, une nature qu'elle fuyait comme la peste. D'un geste nerveux, la jeune femme réajusta son long manteau blanc. « Il fait froid. » se plaignit Kisaka en attrapant la main de la Déchue. « Ça va aller. Est-ce que tu as bien dormi ? » - « Oui. » - « Es-tu allée saluer tes grands-parents ? » - « Oui ! Ils étaient dans les champs. » Les domestiques menaient une existence rude, ces derniers temps. Malgré le givre et la neige, ils devaient faire pousser des légumes et des céréales pour que le Château continue à être indépendant. Mieux valait l'être en cette époque trouble. Les servants mettaient davantage de cœur à l'ouvrage, sachant pertinemment que les Vampires se fichaient bien de la nourriture mortelle. « Où allons-nous, au final ? » demanda Belle à Angelus, qui s'était approché. « Je n'ai pas soif. Toi, moi et la petite allons dans un petit village en bas de la Montagne. Il a été détruit par les Ridere. Nous trouverons peut-être des choses à récupérer. » La jeune femme blêmit. « Les Ridere ? Ils sont … Ils sont dans les parages ? » - « D'après nos informations, ils ne sont pas encore monté dans l'Edelweiss. Nous devrions être tranquilles. Galatea va partir sur leurs traces pour s'en assurer. D'autres iront chasser et les derniers restent ici. » Il dévisagea Belle. « Penses-tu tenir le coup ? » - « Oui. » Sa voix était pourtant une petite chose fragile et sensible, un couinement de souris apeuré. Les créatures bleues aux lèvres déchirées hantaient ses songes presque toutes les nuits. Elles l'effrayaient. « Peut-être trouvera-t-on des survivants. » chuchota-t-elle en se rongeant les ongles. « Belle. » Elle sursauta face à la dureté du ton, surprise. « Le clan ne peut plus se permettre d'avoir d'autres bouches à nourrir. » - « On ne peut pas abandonner les gens comme ça, Angel. » Il soupira, piqué au vif. « Je savais que ce n'était pas une bonne idée de t'emmener. » - « Je n'y peux rien si … » - « Tu as un grand cœur et je t'aime pour ça. C'est aussi la raison qui me poussera à rejeter la moindre vie qui menacerait la tienne. »

Kisaka jouait dans la neige, insouciante. Ni Belle ni Angelus ne comptaient briser ce bonheur éphémère et fragile, qui semblait être la seule lueur du moment. Elle était trop jeune et naïve pour comprendre les enjeux des évènements récents et c'était peut-être mieux ainsi. La Bélua n'était pas très endurante, pas plus que la Déchue, davantage exténuée tant elle s'était laissée mourir de faim. Patient, Angel accorda de nombreuses pauses aux demoiselles. Il n'était pas pressé d'arriver à destination car, d'une certaine façon, il craignait ce que les yeux de Belle risquait de voir. Il y avait des choses qu'elle ne supporterait pas. Pourtant, il le faudrait. La vision fut à la hauteur des promesses de chaos. « C'est ici ? C'était un village ? » La gorge serrée, la jeune femme scrutait les alentours. Le nez froncé, elle esquissa une grimace et plaqua son écharpe contre son visage pour ne pas respirer l'odeur de bois et de chair brûlé. Son cœur battait la chamade et elle sentait la bile lui monter aux lèvres. Kisaka avait arrêté de sourire et regardait la scène, sans réellement comprendre. « Ça ira ? » Elle secoua vivement la tête, sans y croire elle-même. « Kisa, cherches dans les débris sans t'aventurer dans les maisons en ruine. D'accord ? » - « Oui. Qu'est-ce qui s'est passé, ici ? » - « La même chose qu'ailleurs, malheureusement. »

C'était un comportement que Belle ne cautionnait pas. Elle ne supportait pas d'être une vulgaire voleuse, une pilleuse de tombes improvisés. Elle n'était pas assez sotte pour ne pas comprendre qu'il n'y avait guère le choix. Les larmes aux yeux, elle essayait d'oublier Angelus qui, un peu plus loin, dissimulait les dépouilles calcinées sous des planches. « Ce n'est pas l'œuvre des Ridere. » souffla-t-elle au Vampire lorsqu'il passa près d'elle. « Alors … Qui ? » - « Des gens. Des gens qui avaient faim ou envie. »

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Jeu 29 Jan 2015, 15:09


Une petite poupée cachée par la neige. Une vieille poupée en chiffon aux yeux de bouton, raccommodée une bonne dizaine de fois. Des tissus usés et anciens qui tenaient à peine, se déchiraient et s'ouvraient à la moindre occasion. Accroupie devant le jouet, Belle demeurait pensive. Les doigts tremblants, elle écarta le manteau de flocons de la petite peluche, pour la prendre délicatement entre ses mains. La poupée était laide, avec un sourire effrayant et dérangeant mais la jeune femme imaginait la fillette qui devait aimer cette horrible créature, cette fillette qui avait dû pleurer et avoir peur avant d'être tuée. Peut-être que son cadavre n'était pas loin, calciné par les flammes. Lentement, Belle baissa la tête. Elle sentait les larmes débordées de ses yeux pour couler le long de ses joues. Le village avait été rasé et il n'y avait aucun survivant. Tout le monde était mort, lâchement assassinés pour d'obscures raisons, parce qu'ils étaient une proie facile et que certains avaient jugé qu'ils pouvaient s'emparer de leur vies et de leur biens. Avec mille précautions, Belle glissa la poupée dans son sac. Elle voulait la conserver comme un souvenir, comme une preuve de ce qu'il s'était passé dans le village, en mémoire de tous les enfants. Perdue dans ses pensées, elle resta à genoux dans la neige, sans se soucier de ses jambes glacées. Elle avait froid mais ne s'en préoccupait pas. Elle se sentait terriblement mal. « Belle ? Qu'est-ce que tu fais ? Tu as trouvé quelque chose d'intéressant ? » « Non Kisaka. Je réfléchissais. » - « Fais attention tu vas tomber malade. » - « Tu as raison. » Elle se releva lentement, vacillante. Ses ailes étaient lourdes et l'empêchaient de se tenir correctement. « Est-ce que tu veux voir ce que moi j'ai trouvé ? » - « Bien sûr ! Montre moi, ma puce. » Feindre l'engouement n'était pas facile mais cela suffit à la petite Bélua qui déballa vivement ses trouvailles. Petite fouineuse en herbe, elle avait déniché des bocaux de verre remplis d'aliments et de graines. « Sais-tu où est Angelus ? Je ne le vois pas. » - « Je sais où il est mais pas ce qu'il fait. Il m'a dit de rester à l'écart et de te dire de ne pas venir. Il veut pas qu'on le dérange, là. Je crois qu'il discute. » - « Discute ? » répéta-t-elle, le cœur battant. « Je crois qu'il a trouvé quelqu'un qui vit encore mais qui … Qui ne va pas bien du tout. » Cette explication dissuade la jeune femme de partir à la recherche de son bien-aimé.

« Regarde Belle ! Regarde ! Je crois qu'il y a des gens là bas ! Il y a des survivants ! » Elle tourna la tête pour observer l'horizon lointaine, d'où se détachaient quelques silhouettes filiformes aux contours floues. « Moins fort, Kisa. Ce ne sont peut-être pas des villageois. Les gens qui ont fait ça sont peut-être encore dans les parages. » L'enfant mit les mains sur sa bouche, désolée. « Je crois que nous ferions mieux de prévenir Angelus. Sa vision est meilleure que la nôtre. » - « Je suis autant une bête qu'une humaine, tu sais ! J'ai de très bons yeux. » - « Alors dis moi ce que tu vois, ma puce. » Elle plissa le regard. « Ils m'ont l'air d'être des personnes normales. » C'était au moins une bonne nouvelle. « Ils aiment le bleu je crois ! Ils sont habillés tout en bleu, de la tête aux pieds.» Le teint de Belle se fit cadavérique. Doucement, elle articula : « Regarde bien Kisaka. Sont-ils vêtus de bleu ou est-ce leur peau qui est colorée ? » - « C'est … Peut-être leur peau. C'est grave ?» Sans attendre qu'elle termine sa phrase, elle avait attrapé la main de la fillette pour la traîner à travers les débris. Prise de panique, elle cherchait Angelus. « Quoi ? » bougonna celui-ci en entendant la jeune femme arriver en trombes. Elle ne s'embarrassa pas d'explications aussi longues qu'inutiles. Elle se contenta de prononcer un seul mot : « Ridere. » Dans un bond où le Vampire ne manqua pas de proférer quelques insultes, il se releva, puis aboya quelques ordres. Il fallait courir, tout de suite et vite.

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Jeu 29 Jan 2015, 15:09


Le souffle court et les jambes lourdes. Belle avait envie de se laisser tomber, de s'effondrer sur la pierre et la neige ; qu'enfin le supplice cesse. Seulement il fallait continuer, ne pas s'arrêter, car l'abandon ne pouvait mener qu'à une issue horrible, plus terrible que la simplicité de la mort. En cet instant, la jeune femme regrettait de s'être sous-alimentée pendant plusieurs semaines. Son corps entier réclamait la fin de la torture, prêt à céder au moindre mouvement trop violent. Elle n'avait jamais été une grande sportive, habituée à mener une vie de princesse au sein du Château de Galatea, entourée de Vampires raffinés et de domestiques. Elle tomba, plusieurs fois. Elle encourageait la petite Kisaka à continuer de détaler comme un lapin, sans se retourner. A de nombreuses reprises, elle lui demanda de s'en aller, de retourner au manoir sans se soucier d'elle. La Bélua refusa. Le trio se regroupa derrière la paroi rocheuse et glacée d'un versant de la Montagne. « Nous ont-ils suivis jusque là ? » murmura Belle d'une voix tremblante. « Je l'ignore mais j'espère que non. Galatea risquerait de nous en vouloir, d'avoir mené ces choses à notre repère. » La Déchue se pencha en avant pour reprendre contenance, les mains sur les genoux. « Doit-on encore fuir ? » - « Ce serait préférable. Pourras-tu tenir ?» En guise de réponse, elle se laissa glisser le long de la falaise dans un rire nerveux. « Kisaka, comment te sens-tu ? » - « Je vais bien. » - « Te sens-tu capable de me suivre à la course ? » - « Oui ! » Elle paraissait presque enjouée. L'air déterminé, elle prenait à cœur la mission. Le Vampire acquiesça lentement, avant de prendre Belle dans ses bras. « Quoi ? » s'étonna-t-elle en clignant des yeux. « Ne t'en fais pas. Contente-toi de t'accrocher à moi. » Le parcours reprit, d'autant plus intense. La Déchue serra ses bras autour du coup d'Angel. Elle sentait ses forces la quitter, sa tête flancher. Elle finit par sombrer dans l'inconscience, épuisée.

Surprise, Belle rouvrit les yeux. Elle reconnaissait le satin de ses draps qu'elle caressait du bout des doigts. Péniblement, elle se redressa, en priant pour que ses ailes cessent de tirer autant sur son dos. C'était un soulagement de retrouver l'environnement rassurant du Château, mais elle se demandait ce qui avait bien pu se passer durant son sommeil. Elle ne s'entoura que d'un long voile avant de quitter sa chambre pour obtenir réponse à la foule de questions qui se bousculaient dans sa tête. Elle ne tarda pas à croiser Angelus dans un couloir. « Les Ridere étaient à nos trousses. Ils nous ont traqué pendant un moment, avant de soudainement changer de trajectoire. D'après Galatea, ils sont allés à l'ouest où vivent de plus grandes communautés. De toute évidence, ils sont attirés par les masses de population et la nôtre n'est pas la priorité, pour l'instant. » - « Elle le deviendra un jour, c'est ça ? » - « Certainement mais le problème va bientôt être réglé. C'est une nécessité. Toutes les expéditions se sont mal déroulées. Nous sommes plus en sécurité, ici. » - « Qu'est-ce que le Clan a prévu ? » Angelus ne répondit pas, embêté. Il se borna à glisser ses doigts sur les joues de la jeune femme. « Chaque chose en son temps. Tu devrais aller voir Kisaka. Elle te réclame.» - « Angelus … Tu as dis que les expéditions s'étaient mal passé. Est-ce qu'il y a eu … des problèmes ? » Elle ne pouvait se résoudre à user d'un terme plus abjecte. « Certains ne sont pas revenus.» finit-il par avouer. La nouvelle perturba la Déchue, qui ne sut comment réagir. Elle préféra tourner les talons pour trouver la petite Bélua.

Peut-être n'aurait-elle pas dû entendre la conversation mais Belle ne pût s'empêcher de ralentir le pas en entendant la voix de Galatea. « C'est … réellement déroutant et ennuyeux. Des indésirables pourraient venir et être rancuniers. A-t-on déjà revu des visages connus ? » - « Ce ne sont que des rumeurs et toutes ne sont pas à prendre au sérieux. » - « Je ne suis pas d'accord. Pour moi, l'affaire est claire : les gens reviennent à la vie et ce n'est qu'un début. Nous ferions mieux de faire preuve de prudence. »

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Jeu 29 Jan 2015, 15:09


Quelques jours s'écoulèrent, laissant planer peurs et doutes sur le Château, avant que Galatea ne prenne la décision que les circonstances imposaient. Les résidents devaient rester confinés dans l'enceinte protectrice de la demeure du clan. Mieux valait éviter les sorties intempestives en des temps aussi changeants. Les Vampires comme les domestiques approuvèrent la solution, même si les derniers ne se doutaient pas un seul instant de la signification réelle. La jolie Belle, perdue dans les longs discours, se contentait de regarder et d'écouter, sans comprendre. « Pourquoi es-tu si soucieuse, ma princesse ? » souffla Angelus en s'asseyant sur le banc, à côté de la jeune femme. Peu à peu, la grande salle se vidait, suite à la grande réunion qui avait été organisée. « Je réfléchis, c'est tout. » - « Qu'est-ce qui te turlupine autant ? » - « Combien de temps est-ce que cela va-t-il durer ? Cette situation n'est pas tenable à moyen comme à long terme. Vous allez vous assoiffer et les ressources vont s'amenuiser. » Angel parût surpris. Il n'était pas habitué à ce que la demoiselle fasse preuve d'autant de jugeote et de réflexion. Un maigre sourire aux lèvres, il admit tout bas : « C'est vrai. Qu'est-ce que cela t'inspire ? » Il devait savoir, il fallait qu'il vérifie si oui ou non elle avait compris. Une moue contrariée aux lèvres, Belle ne fit que hausser les épaules. « Je ne sais pas trop. J'ai confiance en Galatea mais je n'ai pas l'impression que le clan pourra résister bien longtemps à un siège interne. » - « Ne pense pas à ça ma jolie. S'il te plait, n'y pense pas et laisse moi m'occuper de toi. » Elle sourit, loin de se douter encore de ce qui allait se passer au Château. Elle aimait profondément les membres du Clan Dahetael. Elle croyait qu'ils étaient bons, en dépit de leur nature. Elle se confortait dans ces idées sages, des œillères à chaque côté. Pour elle, il n'y avait des monstres qu'à l'extérieur de son petit nid. Elle passa, en compagnie d'Angel, l'une des journées les plus délicieuses de sa vie, sans voir qu'il s'agirait de la dernière avant longtemps.

Belle se réveilla brusquement, tirée de ses rêveries étonnement douces de la nuit par un cri strident qui lui arracha un frisson. « Chut. Ce n'est rien. » souffla Angelus, qui avait insisté pour rester auprès d'elle pour la nuit. « Tu n'as rien entendu ? » - « Non. » Il s'était exprimé avec une telle assurance que, durant une seconde, Belle songea à le croire. Quelque chose l'incitait pourtant à douter. « Je suis quasiment sûre que … » - « Tu faisais des cauchemars, ma princesse. » Elle en faisait presque tous les soirs depuis l'arrivée des Ridere. L'excuse aurait été sublime. « Non. Au contraire, j'étais dans un beau et merveilleux rêve. » - « Hum hum. » Serait-on à court d'arguments ? Suspicieuse, Belle se redressa et s'écarta de l'étreinte du jeune homme. « Que me caches-tu, Angel ? » Il baissa très légèrement les yeux.  « J'aimerai que tu restes dans l'ignorance. » La petite phrase, pourtant banale, inquiéta la demoiselle qui commençait à imaginer autant de scénarios que possible. « Je ne suis plus une enfant. » - « Tu es tellement gentille, ma princesse. Très sensible. Je ne suis pas certaine que savoir te ferait du bien.» - « J'aime autant le juger par moi-même, quitte à regretter. » Il ferma les yeux, embarrassé. Sans les rouvrir, il murmura : « Tu pourrai deviner seule. Tu es déjà sur la piste. » - « Tu m'énerves. Pourquoi tant de mystères ? » - « Je prends juste soin de toi, à ma manière.» La Déchue soupira avant de se tirer des draps. Elle ne supportait pas qu'on la traite comme une fillette, même elle ne doutait pas de sa sensibilité.

« Qui a crié, au juste ? Pourquoi ? » Angelus ne répondit pas davantage. Belle, agacée, se mit à rêvasser. Puis elle comprit. D'abord, son petit sourire se fana. Ensuite, elle tourna lentement la tête vers le Vampire, pour le dévisager avec une pointe d'appréhension dans le regard et chercher sa protestation ou sa confession. Face à sa mine sombre, elle eut le souffle coupé. « Qu … Quoi ? Dis moi que … Non ! Pas ça ! Angel ! » Elle avait presque sauté sur lui, agripper sa chemise, l'air implorant.  « Je suis désolé.»

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Jeu 29 Jan 2015, 15:09


« Comment va-t-elle ? » - « Elle refuse de me parler et n'acceptera pas davantage de voir quelqu'un d'autre. » - « As-tu pris le temps de lui expliquer notre position ? » - « Belle n'est pas comme nous, Galatea. Elle ne comprend pas que l'on n'a pas le choix et que nous cherchons à la protéger. » La Vampire haussa les épaules avant de croiser lentement les bras. « Ce n'est peut-être pas plus mal. Nous sommes contraints au rationnement, Angel. Je crains que les plus jeunes aient du mal à canaliser leur soif. Qu'elle reste dans sa chambre, avec l'enfant. Elle y sera en sécurité. » - « Elle nous en voudra beaucoup. Je crois aussi qu'elle ira au plus mal lorsqu'elle comprendra que nous avons choisis de sacrifier ces gens pour qu'elle puisse manger. » - « Je sais. Essaie quand même de lui toucher deux ou trois mots à l'occasion. » - « Je n'arrive pas à trouver le moment idéal. Elle est toujours en colère et éplorée. Quand elle remarque l'absence de ses serviteurs, c'est pire. Elle se demande qui vit encore dans les cachots, qui est déjà mort, qui le sera bientôt … » Les traits de la Dame se durcirent. « Que voudrait-elle à la fin ? C'est la guerre, c'est la famine. Beaucoup parle de la fin de notre temps. Préfèrerait-elle que l'on disparaisse, nous aussi ? » - « C'est … Compliqué. » Cela faisait des heures que la conversation durait. Les deux Vampires débattaient et se confrontaient, sans se douter de la présence de la principale intéressée, derrière la porte. Elle s'apprêtait à toquer, avant de comprendre l'objet de la discussion. Elle n'avait plus vraiment envie d'aller les voir, à présent. Doucement, elle écarta les boucles blondes et emmêlées qui tombaient devant ses yeux, puis elle recula lentement pour faire demi-tour et retourner dans ses appartements. Kisaka dormait à point fermé. C'était un soulagement. La Déchue n'avait plus le courage de mentir à l'enfant, quand elle demandait où était ses grands-parents et pourquoi elle ne les voyait plus. Lasse de cette atmosphère, elle se glissa dans son lit. C'était de sa faute. Se questionner sur sa responsabilité était une chose, la certitude d'être la cause de la mort des domestiques en était une autre.

De longues heures s'écoulèrent sans que le sommeil ne vienne. Son petit univers s'était écroulé sans qu'elle ne puisse rien faire pour le maintenir à flot. Elle s'empressa de grimper les escaliers de la plus haute des tours du Château. Elle poussa le vice jusqu'à passer par la fenêtre pour monter sur les toits. Elle avait besoin d'air. C'était du moins ce qu'elle croyait. Elle écarquilla les yeux, effrayée par la vision d'apocalypse qui peignait l'horizon. Les cieux étaient noirs et s'embrasaient, imités par les terres qui fumaient. Son imagination débordante se mit à fabuler, visualisant la terreur et l'horreur des guerres qui frappaient les grandes Cités et les villages. C'est alors qu'il vit une foule s'avancer, une foule opaque et fatiguée qui longeait les chemins sûrs de la Montagne. Ils n'allaient pas tarder à arriver devant les portes du Château. « Angelus ! » s'écria-t-elle. Elle manqua de déraper mais se rattrapa de justesse, pour se glisser par la fenêtre qu'elle avait emprunté un peu plus tôt. « Angelus ! » Le Vampire, étonné d'être appelé par sa bien-aimée qui refusait de rester dans la même pièce qu'elle, ne tarda pas à apparaître. « Belle ? Que se passe-t-il ? » - « Il y a des gens qui arrivent en masse par là. J'ignore qui ils sont. » - « En masse ? » - « Oui. » Il pesta. « Qui sont-ils ? » - « D'après les rumeurs, les morts reviennent à la vie. Il y a simplement trop de monde sur nos terres, Belle. Ils sont rejetés et s'entretuent avec ceux déjà présents. Cela ne m'étonnerait pas qu'ils viennent dans les parages dans l'espoir de trouver une place, une place que nous ne pouvons leur accorder. » - « Ah bon ? Vous n'avez pas besoin de refaire le garde-manger ? » demanda-t-elle, sarcastique. « Belle … »

La Déchue avait tourné les talons. Elle avait rempli son rôle et ne comptait pas s'attarder davantage auprès d'Angel. Elle ne lui pardonnait rien.

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Jeu 29 Jan 2015, 15:09


« Belle.» - « Je ne souhaite toujours pas te voir ou te parler, Angelus. » - « Arrête de faire l'enfant et écoute moi. Prépare tes affaires. Nous risquons de partir d'un moment à l'autre. » - « Pardon ? Pourquoi donc ? Est-ce que les gens qui sont arrivés … posent problèmes ? » - « Oui. Galatea essaie de les convaincre de partir en invoquant la menace des Ridere mais je crois qu'ils ont trop faim et trop sommeil pour se laisser influencer par le moindre discours. Ils risquent de devenir violent et nous sommes en sous-nombre. » - « Nous allons … Fuir ? » Le mot lui paraissait irrationnel, invraisemblable. Ces Vampires ne pouvaient pas échouer. Ils étaient trop parfaits à ses yeux. « Nous n'avons guère le choix. Sans magie, nous ne pouvons compter que sur nos combattants armés pour venir à bout des conflits. Ils sont plus nombreux que nous. C'est trop risqué. Mieux vaut s'en aller pendant qu'on le peut encore. Ce n'est qu'un château. Nous n'avons presque plus de vivre. En des temps comme les nôtres, il n'y a que ça qui compte. Alors fuyons. Fais tes bagages, dépêche toi. Nous voyagerons léger, ne prends que ce que tu peux porter toi-même. » Il claqua la porte. Il y avait tant à faire. « Que se passe-t-il, Belle ? » murmura Kisaka, anxieuse et préoccupée. La petite était encore en robe de chambre, à se frotter les yeux. « Nous allons devoir partir, ma chérie. As-tu des affaires à emporter ? » - « Partir ? » - « Ne pose pas de question. Fais vite mon ange.» La Déchue attrapa une grande mallette en cuir, où elle enfourna quelques biens, sans trop réfléchir. Elle prit tout de même soin d'ajouter des vivres à ses bagages, préférant assurer sa survie que son confort. De temps à autre, Kisaka ajoutait quelque chose qui lui appartenait. Elle n'avait pas grand chose. « Grand-père et grand-mère viennent avec nous. Hein Belle ? Ils viennent ? » La Déchue eut un moment d'absence. « Je ne sais pas, ma puce. » - « Ils me manquent. Ça fait longtemps que je ne les ai pas vu. Qu'est-ce qu'ils font ? » - « Je l'ignore. » - « C'est vrai ? » - « Oui. Tout va tellement mal ces derniers temps … Peut-être ont-ils été envoyé chercher de quoi manger et boire dans d'autres villages ? » - « Peut-être … » La petite n'avait pas l'air convaincu.

Galatea n'était pas vraiment d'humeur. Il lui coutait beaucoup de devoir fuir de sa propre demeure, maison qu'elle avait fait construire il y a des siècles et siège de son Clan. Mélancolique, elle contemplait la bâtisse, les bras croisés, tandis que les Vampires s'éloignaient sans un bruit. « Il n'y a pas les domestiques ? » demanda Kisaka, surprise de ne voir que les créatures de la nuit dans la petite troupe qui partait. « Je crois qu'ils fuient par l'est, Kisa. » - « Ah d'accord. » Belle s'approcha d'Angelus pour lui glisser à l'oreille : « Où est le personnel ? Il devrait … en rester ? » Les mots avaient bien du mal à franchir ses lèvres. « Il fallait bien que le clan prenne des forces avant de prendre la route. » - « Quoi ? Mais … Par tous mes Dieux … Angelus … Je … Je n'en peux plus. » Elle s'éloigna, attrapant la main de la petite Bélua au passage. Elle ressentait de plus en plus le besoin de s'éloigner de ces gens qui n'étaient pas comme elle. Elle s'en rendait de plus en plus compte, depuis l'effondrement de la magie. Aussi, elle craignait pour la vie de la petite fille. Alors elle se mettait à l'écart, songeant de plus en plus à tenter d'échapper à la vigilance des Vampires. Elle devait songer à sa propre survie et à celle de l'enfant. Elle ne voulait pas qu'elles terminent comme les pauvres domestiques, mis à mort parce que des gens prétendument supérieurs avaient jugé que leur vies valaient plus.

« Belle. Belle, par ici. » Cette voix lui était familière. Pourtant, cela faisait des années que la Déchue ne l'avait pas entendu. « Si … Sisariel ? C'est toi ? Tu es là ? » Elle se faisait l'effet d'une démente. Pourtant, c'était possible puisque les morts revenaient. Alors elle préférait garder espoir.

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Jeu 29 Jan 2015, 15:10


« Kisaka, attends moi là. Ne bouge pas. » Belle se pencha pour déposer un baiser sur le front de la petite fille. Dans un sourire, elle tourna les talons pour descendre quelques mètres plus bas. « Belle ! » - « Sisariel ! » Les deux amies s'enlacèrent brièvement, émue par les retrouvailles inattendues. « Sisariel, si je m'étais doutée que je te reverrai un jour … Comme tu m'as manqué ! Je … Je croyais à peine à ces histoires de revenants mais tu es la preuve vivante de … C'est un miracle, pour moi. » - « Je suis tellement heureuse de te revoir, Belle. J'ai eu tellement peur pour toi. Mes derniers souvenirs en tant que mortelle … J'ai cru que tu me rejoindrai vite. » - « Crois-tu que … mes parents … » L'Ange eut la mine grise. « A vrai dire … Je les ai vu il y a près de deux lunes déjà. Ils te cherchaient et espéraient te voir. Malgré les maux, c'était une occasion en or de te serrer dans leur bras. » - « Tu n'as pas eu de nouvelles depuis ? » Elle sentait son cœur s'emballer. « Je suis désolée, Belle. Vraiment navrée. » - « Je … Ne comprends pas. » Son sourire s'éteignit doucement. « Ils étaient à Avalon. » Belle s'assit lentement sur la première pierre venue. « Avalon … » répéta-t-elle lentement. Elle avait eu vent des évènements qui avaient pris pour scène la ville de son peuple. « Il n'y a … aucun espoir ? » - « Mon père est allé chercher leur corps. Je suis désolée. Qui sont ces gens avec qui tu vis, Belle ? Ils m'ont l'air … mauvais. » La jeune fille s'empourpra. Elle préféra se taire. « Ne me dis pas … Tu n'as pas fait ça ? On s'est sacrifié pour toi ! » La dispute fut emportée par le hurlement aigu d'une petite fille. « Kisaka ? » De rouge, elle devint blanche. Soudainement vive et féline malgré le poids de ses ailes, Belle retourna sur le chemin où elle venait de laisser la Bélua, suivie de près par Sisariel. « Kisaka ? Où es-tu ? Que t'arrive-t-il ? Je suis là ! » Tout se passa très vite et en un battement de cils, tout fut terminé. Belle n'arriva pas à crier. Elle tomba à genoux, l'incompréhension dans le regard.

Angelus déboula comme un boulet de canon. D'un coup d'œil, il avisa la situation. Il pesta. Galatea bondit à son tour. Elle leva les yeux au ciel et esquissa un petit geste de la main. L'ordre était celui qu'espérait le Vampire et il exécuta le goule qui venait de vider de son sang la petite Bélua, tombée en poupée désarticulée sur le sol. « Je suis … » commença la Dame, avant de s'interrompre quand elle vit la Déchue relever les yeux sur elle. Il n'y avait rien à dire, strictement rien. Elle baissa la tête dans un soupir, avant de retourner auprès des siens, non sans accorder un long regard sur l'étrangère qui accompagnait sa protégée. « Belle … » - « Laisse-moi. » - « Qui est-ce ? » - « Cela ne te regarde pas. » Il ne se souvenait pas d'elle, évidemment. Ce n'était qu'une fille qu'il avait tué, un jour. « Je comprends. Je serai … » Il n'acheva pas sa phrase, surpris par la pluie qui s'abattit soudainement sur les terres. L'averse était d'un bleu mystique. Elle n'était pas faite d'eau, mais d'essence de magie à son état le plus pur. La Magie Bleue. Chacun sentait ses forces revenir. Sisariel, surprise, contemplait ses bras qui disparaissaient lentement. Elle appela Belle. La Déchue ne réagit pas. Elle n'avait pas décroché ses mires violettes du cadavre de Kisaka. Rien ne l'intéressait. Elle ne se préoccupa pas des cris de victoire des Vampires, satisfaits de voir s'évaporer la foule qui avait conduit à leur départ précipité. Elle ne jeta pas un coup d'œil lorsqu'ils se mirent à genoux, contemplant la même direction comme une unique personne. Elle se fichait de tout ça. Cela ne comptait pas. Kisaka venait de mourir et elle ressentait l'envie de la suivre.

Le Dieu Roi venait de revenir parmi les divinités des terres du yin et du yang. Belle s'en fichait. Plutôt, Belle le haïssait. Son grand retour coïncidait avec la mort de celle qu'elle avait brièvement considéré comme son enfant. Jamais elle ne pourrait le prier ou l'adorer. Jamais.

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Jeu 29 Jan 2015, 15:10


Belle n'était pas une femme parfaite. Malgré la douceur de son âme et la sensibilité de son esprit, elle avait bien des défauts. Elle était égoïste et son pêché faisait d'elle un cœur d'artichaut. Elle oubliait vite les moments douloureux, pour ne garder en mémoire que ce qui l'arrangeait. D'une certaine manière, elle choisissait d'être une femme fragile et soumise. Elle aimait ce rôle, rassurant à bien des égards. C'était sa façon à elle d'être cruelle. Elle était insensible au passé morbide, l'érigeant en histoire lointaine qui la concernait à peine. Ainsi, elle ne tarda pas à pardonner à Angelus et les Vampires la mort des domestiques ainsi que la disparition brutale de l'enfant bélua. Tout cela n'était plus qu'un souvenir et la haine et le ressentiment n'avaient plus leur place dans le nouveau monde qui se construisait. Angel fut le premier surpris de ce revirement. Il ne se montra pas idiot au point de demander des explications supplémentaires, préférant profiter de l'instant présent. Nue contre lui, Belle le laissa goûter à son sang, comme autrefois. Le Vampire autorisa ses mains à se balader le long de ses hanches. Il aurait aimé s'égarer plus dans les bras de la jeune femme. Il en avait terriblement envie. Croyant le moment mal choisi, il se contenta du sang si pur et délicieux de la Déchue. Il savait que le sujet des Ridere, des domestiques et de Kisaka ne serait plus jamais abordé. Cela lui convenait. Le Vampire tenait trop à la jeune femme pour la laisser échapper à son contrôle. Durant un instant, il avait cru qu'elle allait fuir. Il ferait en sorte qu'elle n'ait plus jamais une idée pareille, sans se douter que ses pensées étaient à présent bien loin, pour la Déchue. Tout était redevenu comme autrefois, alors pourquoi désirerait-elle s'en aller ? L'endroit où elle se sentait le mieux était encore auprès d'Angelus. « Où vas-tu ? » murmura-t-elle en voyant le Vampire boutonner sa chemise. « Je comptais me rendre à la Cité des Mirages. Nous manquons de vivres et de vêtements. Galatea doit recruter des employés pour le Château, aussi. » - « Est-ce que je peux venir ? » Il sourit. « Si tu veux. » - « Il n'y a plus de danger, n'est-ce pas ? » Il haussa les épaules. « Restons prudents. La magie est revenue et des lieux entiers sont été restaurés. Les Ridere sont devenus inoffensifs … Je crains encore le débordement des hommes. Il y a eu beaucoup de morts, de familles séparées, et la nourriture manque encore. »

La Cité des Mirages était telle que dans le souvenir que Belle en gardait. Elle était heureuse d'avoir quitter les pics des Montagnes pour regagner une once de civilisation. Un léger sourire aux lèvres, elle flânait dans les grandes allées de la ville des Orines. Angelus lui avait confié une bourse entière de pièces d'or, qu'elle pouvait dépenser à sa guise. Pour son premier achat, elle jeta son dévolu sur quelques fruits, un met qu'elle n'avait pu déguster pendant bien trop longtemps. Elle alla même jusqu'à s'arrêter dans un petit salon de thé pour boire une tasse brûlante et parfumée autour de quelques gâteaux, avec quelques femmes de la région qui semblaient avoir besoin de discuter. « Il y a encore tant à faire. » soupira l'une avant de boire une gorgée de la boisson chaude. « Beaucoup n'ont pas eu notre chance. Il demeure des corps brisés à soigner, des récoltes à semer … » - « Au moins, tout est terminé. » - « Je ne sais même pas si ma famille est encore en vie. Je vais voyager dans l'espoir de les retrouver. » Belle ne parlait pas. Elle n'avait rien à dire et ne se sentait que très légèrement concernée par le sujet de la discussion. Elle se contentait de secouer doucement la tête à intervalle régulier, pour donner l'illusion de suivre la conversation. « J'ai mal au cœur pour tous ses enfants, devenus sans parent. Que vont devenir les orphelins ? » Belle tiqua, bien qu'elle mettait tout en œuvre pour dissimuler son intérêt soudain.  « Rien qu'à la Cité des Mirages, il y a plus d'une soixantaine de jeunes enfants qui attendent qu'on s'occupe d'eux. » - « Qu'est-ce que la Vénus a prévu pour eux ? » - « Je crois qu'elle les enverra à Libertas et au Refuge. » Belle était déjà partie.

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Jeu 29 Jan 2015, 15:10


« Ce n'est pas une bonne idée, Belle. » souffla Angelus en enlaçant tendrement la jeune femme. Elle fit la moue, l'air contrarié. « Je ne vois pas où est le mal. Ils n'ont plus rien. Personne ne remarquera l'absence d'un seul d'entre eux. » - « Peut-être mais je ne pense pas que le moment soit opportun. » - « Pourquoi ? » - « Nous nous relevons tout juste d'une catastrophe. Le Château a beaucoup souffert. Avant de prendre une décision hâtive, nous devrions modifier notre situation. » - « Est-ce que tu essaie de m'empêcher d'avoir un enfant ? » Le Vampire soupira. « Je suis à peu près convaincu que je ne pourrai pas te dissuader éternellement de commettre des fautes. Seulement ma jolie, ce n'est pas le moment. Je doute que Galatea soit enchantée de te voir revenir avec un petit garçon ou une petite fille. » La Déchue n'avait pas décroché son regard des enfants qui jouaient tranquillement. « Je ne lui demande pas son avis. » articula-t-elle tout bas, acide et la langue claquante. Angelus, surpris, resta interdit quelques instants. « Belle … » - « Non, Angelus. Il faut que vous arrêtiez de me traiter comme l'une des vôtres. Je ne suis pas un Vampire ni une domestique du Château. Je ne suis pas soumise à Galatea, que cela lui plaise ou non. » - « Tu vis chez elle. » - « Personne ne m'a donné mon avis. Cela ne tiendrait qu'à moi, je n'y vivrai pas. Je me contenterai d'être avec toi, ailleurs. » - « Je ne veux plus t'entendre dire des choses pareilles. » - « D'accord. Cela ne me gêne pas. Tu es au courant, maintenant et moi je sais à quoi m'en tenir. Je … Je croyais que l'idée t'aurait plu. Vivre avec moi. » Il s'écarta pour prendre doucement le visage de Belle entre ses mains. « J'adorerai, ma princesse mais ils sont ma famille. Je n'envisage pas une existence sans eux. » - « Tu devrai. Ce serait différent et merveilleux. Tu as l'âme d'un conquérant, d'un Seigneur. Je trouve dommage que tu te cantonnes à jouer les sous-fifres pour un autre.» - « Arrête

Belle fronça les sourcils. Lentement, elle recula, gratifiant le Vampire d'un regard aussi sombre que mauvais. « Ne le prends pas comme ça, princesse. Je .. Belle ! » Elle avait fait volte-face et s'éloignait en courant.

Assise sur le pas d'une porte, la jeune femme contemplait les paysages en soupirant. Ses soucis lui parurent soudainement vains, lorsqu'elle aperçut la silhouette d'une vieille femme qui mendiait. Elle ne désirait pas être riche, elle ne souhaitait pas vivre dans le luxe. Elle voulait juste à manger pour ses enfants et ceux qu'elle avait recueilli, pour soigner les gens qu'elle aidait. Le cœur serré, Belle la contempla longuement. Du bout des doigts, elle ramassa quelques cailloux par terre et les serra dans ses mains, concentrée. Elle n'avait jamais été une puissante magicienne mais en l'instant, elle désirait plus que tout réussir à éveiller son Précieux Toucher. Paupières closes elle réunissait ses forces et laissa le temps passer. Elle n'osait pas regarder les pierres. Avait-elle réussi ? Avait-elle échoué ? Doucement, elle jeta un coup d'œil dans ses paumes entrouvertes. Surprise et heureuse, elle sourit. « Madame ! » interpella-t-elle en se levant d'un bond. « Tenez, c'est pour vous. » Elle fit glisser les pierres devenues précieuses dans les mains de la vieille femme qui scrutait son butin, surprise. « Je … Est-ce une blague ? » - « Non. Bonne chance, madame. » Belle se mit à rire, un charmant sourire toujours accroché à ses lèvres. La vieille femme contempla la drôle d'étrangère qui s'en alla, ravie sans que l'on sache pourquoi. Elle cligna plusieurs fois des yeux avant de hausser les épaules, les pierres serrées près de son cœur. Belle était simplement heureuse, enfin de compte. Le monde entrait dans une nouvelle ère, ses habitants étaient pleins d'espoir. Une page se tournait et il n'appartenait qu'à eux d'en écrire de nouveaux chapitres, en priant pour qu'ils soient plus doux.

Angelus n'avait pas cherché à rattraper Belle. Avant toute chose, il voulait réfléchir. Tenait-il à Galatea, à Ezio ? Évidemment. Aimait-il la Déchue ? Plus encore. Voulait-il rester aujourd'hui et à jamais auprès de son clan ? Il n'en était pas certain. Désirait-il faire sa vie avec la jeune femme ? Oui. Oui, il le voulait.

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Jeu 29 Jan 2015, 15:11


« A quoi penses-tu ? » - « Je crois que … J'aimerai aller à Avalon. J'ai besoin de voir la Cité de mes yeux, de voir les gens de ce peuple auquel j'appartiens à présent. » Elle eut un pauvre sourire. « Il faut bien que je me fasse à cette race qu'on m'a appris à détester. » - « Je pensais les Anges plus tolérants. » - « Je suis née avec des ailes blanches, je n'ai jamais connu autre chose que la Citadelle et les vertus. C'était un cadeau pour mes parents mais aussi une source d'angoisse. Ils craignaient que je sombres dans les pêchés d'orgueil, de me complaire de mon apparence ou de ma naissance. » - « Ils n'auraient pas pu plus se tromper. » - « Je relève de l'Ange plus que du Déchu à bien des égards mais … Je n'ai pas envie de retrouver la blancheur de mon plumage. » L'aveu était surprenant. « Je pensais que tu vivais mal ta déchéance. » Une petite moue aux lèvres, elle haussa les épaules. « La vie est plus facile, maintenant. Je ne me plains pas de pouvoir agir à ma guise, de faire ce que je veux quand je le souhaite sans me soucier des conséquences. Ma jeunesse a été heureuse, je ne le nie pas. Seulement je n'aurai pu supporter une éternité de prudence et de contenance. » - « Je t'emmènerai à Avalon, si c'est vraiment ce que tu veux. » Elle sourit. « Merci. L'idée me fait peur. Je n'ai pas spécialement envie de rencontrer la branche noire de ma famille. Ils seront tellement ravis de connaître le destin de la dernière des Anges Er'Naremiel. Je vais détester voir la satisfaction dans leur yeux. Je suppose que c'est mérité. » Il glissa lentement ses doigts dans les siens. « Si on rentrait ? » Elle acquiesça. « Je suis désolée de m'être emportée, tout à l'heure. » - « Moi aussi. Nous en discuterons plus tard, si tu le veux bien. Je pense avoir été trop catégorique et j'aimerai que nous envisagions ensemble les choses autrement. » - « J'en serai ravie, Angel. Vraiment. » Elle réfléchit un instant. « J'ai changé d'avis. Sommes-nous contraints de rentrer immédiatement ? » - « Pourquoi ? » - « J'aimerai rester un peu à la Cité des Miragesn avec toi. » - « Galatea ne nous en voudra pas. Elle doit avoir embauché quelques domestiques et être contente qu'on s'occupe de son château et de son clan. »

Belle réfléchissait, hésitante. Doucement, elle pencha la tête sur le côté, sans parvenir à décrocher ses grands yeux mauves de la petite pancarte qui se balançait lentement près de la porte du petit salon de thé. Elle continua son chemin, un petit panier d'osier dans les mains, sans pour autant oublier sa lecture. La Déchue n'avait jamais travaillé. Elle n'en avait pas ressenti le besoin avant aujourd'hui, avant de lire cette petite affiche qui demandait de l'aide d'une pâtissière. Ce n'était pas raisonnable. Elle ne pourrait pas travailler à la Cité des Mirages. Il régnait une ambiance à des lieues de celles qu'elle appréciait. Pourtant, elle n'écartait pas l'idée. Pourquoi ne pas chercher un petit emploi à Avalon ? Est-ce qu'Angelus et les Vampires l'empêcheraient de gagner de l'argent par elle-même ? Elle n'en avait aucune idée. Après tout, elle n'était pas obligée de leur dire la vérité. Lorsqu'ils se rendraient compte de la manigance, Belle aurait les arguments pour les faire plier. Que pourrait-elle faire de sa vie ? Elle ne se connaissait pas réellement de talent et n'était pas douée pour grand chose. Autrefois, elle avait étudié le droit en tant qu'Ange propre de la justice. Depuis la mort de ses parents, elle n'avait plus rien fait, se bornant à mener une vie de princesse dont on couvrait les moindres caprices. Rêveuse, elle se dirigea au marché pour acheter quelques fruits et légumes. Les prix étaient élevés mais cela n'avait rien d'étonnant. Les denrées étaient encore rares.

« Est-ce que tout va bien, Belle ? » - « Oui oui. » Il soupira. « Que me caches-tu, encore ? » Elle sourit. « Tu n'aimes pas que je garde des secrets mais tu vas devoir vivre avec celui-là, quelques temps. » - « Me déplaira-t-il ? » - « Non, sans pour autant te ravir. »

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ღ■ Ces moments passés sont des instants figés ■ღ

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