Je n'avais aucune raison de venir sinon que pour défendre mon peuple. Car je trouvais purement et simplement que se taper sur le coin de la figure à coups d'hypothèses contre les uns et les autres, n'amenaient à rien. Et que dans des temps si sombres, il valait mieux se serrer les coudes que se tirer dans le dos. Mais qu'importe, ils ne me donneraient pas raison. J'avançais, les pieds légers glissant sur le carrelage avec grâce, vêtue d'une robe légère. Je l'avais surmonté d'un manteau léger, me sentant libre mais en même temps étreinte de certains choses. Me rappelant par là le poids de mes responsabilités. Je savais qu'il y avait un enjeu capital à toute cette mascarade.

Tout d'abord pour le sujet que nous allions tous aborder. Mais aussi du fait que je devais prouver ma valeur et mes acquis, c'était la réelle première confrontation avec mes confrères. Bien que certains ne m'étaient pas inconnus. J'avais décidé de me montrer avec simplicité et de ne rien laisser paraître. Après les récents événements, je n'étais de toutes façons pas disposée à sourire gaiement. Ni même dans une situation aussi critique.

Je parvins enfin à la dite salle où la plupart étaient déjà présents. Je remarquais alors, en passant un vif œil sur l'assemblée, quelques rares sièges vides, dont celui se trouvant devant moi. Et ne dénotant aucun réel ordre, y prit place dans un silence autrement plus dérangeant, après un salut bref et solennel, à l'égard de tous, sans exceptions. Ma mère se trouvait en face, et on ne pouvait faire plus parallèle que cela à moi. Je ne connaissais des personnes que d'un visage qu'on m'eut décrit, hormis pour ma mère et la reine des Orines, avec son amie Lilas qui m'avait bien fait tourner en bourrique. Elle qui m'avait assuré que je ne serais jamais là où je suis aujourd'hui, je démontrais tout le contraire. Et cette simple pensée me fit reprendre un peu de force.

Ce n'était qu'une réunion des plus hauts placés dans une salle circulaire mais la tension était pareille que celle sur un champ de bataille hormis le fait que celle-ci était dissimulée, cachée, et silencieuse. Du moins pour le moment.

Je détaillais tous les gens assis autour de cette table, de ces enjeux qui nous rassemblaient, nous qui étions tous si différents. Je ne les connaissais pas tous, et certains, ce n'étaient qu'un nom collé sur une image, rien de plus. Je ne me fierais de toutes façons à rien, puisque je savais que les capacités de ma race laissaient à soupçonner ma possible culpabilité. Je détestais l'accusation à tort et tout ce genre de choses, mais ce n'était pas comme d'habitude. Je ne pouvais pas me lever et me mettre hors de moi, arrêter ce cirque ! Car il serait tellement simple de nous aider plutôt que nous jeter des regards haineux... Mais j'étais là et bien là, le visage soigneusement vide de toute émotion, ni triste ni joyeux. Calme et patient. Attendant quelque chose, ce que tout le monde attendait dans le silence. Sans même peut-être savoir ce que c'était en fait.

Je sentis une présence sur mon épaule, celle du chat noir qui s'était réveillé dans ma capuche de veste. Il se glissa sur ma nuque sans un bruit, comme si lui aussi, même de part son jeune âge, l'importance de la situation. Son contact m'apaisait. Cette présence d'un être innocent et dépourvu de connaître tous les problèmes que nous connaissions et qui nous ravageaient, me calmait. Je le laissais là, les yeux toujours levés, à fixer un point non défini, personne en particulier. Patiente comme tout le monde, attendant le déclic.

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~ Cet appel de la Grande Prophétesse l'avait fait frémir ce soir-là. Kuro n'en avait rien su, bien la complicité qu'elle avait avec son meilleur ami. L'Ombre se souvenait encore des paroles mystérieuses de la jeune femme et ceux-ci résonnaient sans cesse dans l'esprit de la petite fille. Son pressentiment, cette impression imperceptible qui la guettait depuis un moment... Les conflits allaient-ils reprendre, encore ? N'y avait-il donc aucune issue pour une paix durable, ou du moins un équilibre vivable ? L'équilibre du monde était si fragile ces derniers temps et elle avait ouïe de nombreux rapports comme quoi le transport des âmes était de plus en plus rude. Ses Gardiens et Eyji, que pour la première fois elle avait envoyé un mission, lui avaient affirmé que les siens allaient mal, notamment pour la naissance de nouvelles Ombres. Shiro avait été par elle-même constater la difficulté du recyclage des âmes car, en dépit de sa puissance d'Esprit de la Mort, elle avait eu du mal à achever complètement ce transfert. Pourquoi était-ce si dur ? Pourquoi avait-elle le sentiment que la balance dont les Ombres étaient les gardiennes vacillait de plus en plus ? Tout paraissait instable chez les siens, tout semblait, d'une minute à l'autre, pouvoir s'écrouler...

Ainsi, se fut sans hésitation que la Reine des Ombres s'envola pour le Temple des Esprits. L'expression "Conseil des Chefs" lui rappela instinctivement le précédent conseil, plutôt désastreux. Encore des conflits, des rancœurs, des haines, versés sur la table ronde autour de laquelle chaque représentant s'asseyait. Une nouvelle fois, l'Ombre devrait garder la tête froide, mais prompte à la discussion, le sourire serein, mais grave. Elle n'était "l'alliée", mais aussi l'ennemie, de personne. Si les Ombres allaient mal, alors forcément toutes les races s'en retrouvaient plus ou moins affectées. C'était la raison pour laquelle les Ombres devaient aussi aider chaque race. Shiro avait convié, pour cette occasion, Aaliah Z'Odra, sa nouvelle Gardienne de la nature. Elle comptait sur la jeune femme pour la soutenir et la conseiller, bien la présence évidente du Démon à cette assemblée. Pour le conseil, le jeune homme s'était transformé en discret merle, posé sur l'épaule de la souveraine. L'Ombre s'était habillée sobrement, grâce à un kimono noir et blanc. Ses cheveux, lâches et bien coiffés, tombaient telle une rivière d'encre noire.

Finalement, elle dépassa l'entrée du Temple et pénétra dans la bâtisse, l'oiseau sur son épaule. Aaliah n'était encore pas là, mais l'Ombre savait qu'elle ne tarderait pas. Tant de monde était déjà présent, sûrement le Conseil des Chefs allait-il bientôt commencer. Heureusement, l'ex-Passeuse était juste à l'heure. Se fut sans problème que Shiro reconnut chaque visage présent. Enaldus, Myrialuna, Nydelia, Sora, Gaïa qu'elle avait rencontré lors des portes ouvertes de son Jardin, Edwina, Vanille, Lily Lune et Jun à qui elle n'avait jamais adressé la parole, Cocoon et bien sûr Yulenka. Takias n'était pas encore présente. Calme et sereine, Shiro afficha à chacun d'eux un sourire amical. Hélas, elle ne pouvait saluer tout le monde séparément, mais elle fit en sorte que chacun croise ne serait-ce qu'un instant son regard et son sourire. Voyant deux fauteuils de libre, elle choisit celui entre Yulenka et un jeune homme qu'elle n'avait encore jamais vu. Shiro passa près de Cocoon et de l'Impératrice de la Nuit, toujours légèrement souriante, puis prit place, Kuro en merle sur son épaule. L'Esprit de la Mort pouvait ressentir toute la puissance de chaque personnalité présente. Une incroyable concentration en un même lieu.

Puis, elle fit pivoter sa tête à sa gauche pour saluer Yulenka et étira un large sourire. « Bien le bonjour Yulenka, cela me fait plaisir de te revoir. » Elle attendit une réponse ou non, avant de regarder le Rehla à sa droite et de le saluer poliment, son visage enfantin étant le plus jeune de tous : « Bonjour monsieur. » Puis, elle posa ses yeux écarlates sur l'assemblée. En face d'elle se tenait la souveraine des Magiciens. L'Ombre garda son léger sourire et sa mine lumineuse, cependant loin de paraître gamine. Son expression n'avait rien de suspicieuse, ni hautaine, ni méprisable, juste neutre et équilibrée. Dans le regard de chacun était lisible une légère, ou non, étincelle de colère. La souveraine se demanda si elle était la seule à n'avoir aucune rancœur et aucune haine envers personne. Néanmoins, sa discrétion rendit peut-être son arrivée invisible, comme à chaque fois. Néanmoins, l'Ombre appréhendait déjà les reproches et railleries que l'on allait faire aux siens.

Résumé:

Spoiler:

Depuis quelque temps déjà, d'étranges phénomènes se passaient sur les Terres du Yin et du Yang, ce qui n'était pas sans rappeler d'anciens faits à la récente Gardienne. Elle se souvenait des morts revenus à la vie pour avoir été victime d'une de leur morsure et de les avoir rejoint dans leur mortel croisade. Que des vivants résistassent à la mort, en petite quantité, pourquoi pas; certains pouvaient être plus résistant que d'autre. Mais ces derniers temps, cela devenait trop récurrent pour être un simple fait innocent. Quelque chose se tramait, elle le présentait même si elle n'avait nul fait était de ses angoisses à quiconque. Cependant, elle n'avait pas eu besoin de parler, d'autre le faisait déjà à sa place. Aussi, quand sa reine l'avait invité à la rejoindre aux Temples. Un rendez-vous qui avait été donné à l'Esprit de la Mort pour discuter des troubles présents et à venir. L'Ombre n'était pas sûre d'y avoir sa place, mais Shiro souhaitait des conseils. Aaliah avait donc accepté, obéissante à sa majesté, mais n'était pas sûre de prodigués les meilleurs conseils. La Gardienne avait plutôt tendance à attiser le feu plutôt que de l'éteindre. Cependant, il n'était jamais trop tard pour progresser.  

L'Ombre avait tenté d'être un peu élégante pour un rendez-vous important. Sa garde-robe n'étant guère étirable et sa bourse plutôt maigre, elle avait opté pour son manteau magique qui avait la capacité de prendre l'apparence du tenue toujours adapté aux circonstances du lieu. Elle comptait sur les pouvoirs de son vêtement pour ne pas décevoir sa reine. Pour le trajet jusqu'au Temples des Esprits, elle avait revêtue une large cape et enfouit son visage sous un large capuchon sombre qui permettait de masquer son angoisse. Elle arpenta le chemin qui menait jusqu'à l'entrée du Temple sans un regard pour la végétation qu'arborait le lieu. Même si elle n'était jamais venue jusqu'ici, l'Ombre n'était pas là pour admirer le paysage, ni même pour se poser des questions sur cet étrange endroit. Elle traversa une grotte qui s'ouvrit sur un décor étonnant et ne plus s'empêcher de s'attarder quelques instant sur une fontaine énigmatique. Aaliah ne chercha pas à comprendre d'où venait l'eau qui l'alimentait et repris sa marche d'un pas rapide pour rejoindre sa reine qui devait certainement déjà l'attendre. Lorsqu'elle pénétra dans l'immense salle circulaire, l'Ombre s'arrêta un instant, surprise. Elle fut ravie de son large capuchon qui masquait son étonnement. Elle aurait cru qu'elle aurait été seule avec sa reine et l'être du rendez-vous. Ce n'était pas le cas, clairement. La large table, les fauteuils et les gens déjà présent signifiait clairement qu'il s'agissait d'une réunion groupée.

D'un simple geste, elle ôta son capuchon afin de mieux observer la salle et les visages présents. La plupart ne lui était pas vraiment familier et au vu de l'aspect des fauteuils, il s'agissait probablement des têtes couronnées des différentes races qui vivaient sur les Terres du Yin et du Yang. Par politesse, elle salua l'assemblée présente, puis, ayant croisé le regard de sa reine et marcha jusqu'à elle, soulagé par sa présence familière.

L'Ombre ôta la longue cape et s'installa sur le fauteuil qui lui semblait réservé en tant qu'accompagnateur de l' Esprit de la Mort. Instantanément, sa robe se para de l'élégance et de la sobriété que requérait un tel événement. Aaliah passa des mains nerveuses sur les plis de sa longue jupe pour la mettre correctement et se pencha vers sa reine.

« Je ne pensais pas que nous serions si nombreux» lui murmura-t-elle alors.

L'immensité de la salle et la prestance des membres présents l'impressionnait quelques peu. Elle n'avait jamais assisté à pareil réunion et se demandait bien comment cela allait se finir. Il ne lui semblait pas que réunir toutes les races dans une même pièce fût une bonne idée; certaines races ne s'appréciant guère. Et pas les temps qui couraient, la pression entre les races semblait plus palpables encore que d'habitudes.

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Résumé :

L’élémental de l’eau s’afférait derrière son bureau pour terminer au plus vite la paperasse, auquel il devait accomplir depuis qu’il occupait le poste de conseiller de sa Majesté. Surtout que dans quelques temps, il allait assister pour la première fois de sa vie à une réunion regroupant toutes les têtes couronnées de ce monde. Une occasion en or pour lui de découvrir enfin qui étaient ces personnes qu’il entendait sans cesse au palais sans pour autant les avoir vu en vrai. Quand Takias lui avait dit s’il pouvait l’accompagner avec elle pour ce conseil, le jeune homme n’en revenait pas. C’était un honneur pour lui d’accompagner sa Reine à cette assemblée, d’autant plus qu’il voulait vraiment voir sa dulcinée en action. C’était aussi l’occasion de comprendre pourquoi au niveau des élémentals, ils ne parvenaient pas à contrôler leur éléments normalement et d’après les dires au palais, l’affaire allait se discuter à cette fameuse assemblée. Pour le moment, Morvan classa ses dossiers pour que les secrétaires puissent les distribuer aux autres conseillers et les ranger…enfin, tout un système de travail propre aux élémentals. Pour le jeune homme, ce n’était pas le métier le plus fascinant et en acceptant l’offre de Takias, il ne s’attendait pas à vivre ainsi alors qu’il avait pour habitude de mener une vie plus nomade. Soudain, alors que l’élémental préparait son sac pour le conseil, son chat Calion entra en trombe dans son bureau en lui disant :

‘’Morvan, nous avons un petit souci !’’ affirma son chat d’un sourire un peu timide.

Le jeune homme qui se changeait devant lui histoire d’être un minimum présentable se stoppa net en écoutant son chat :

‘’Quoi comme problème, me dis pas que tu as encore embêté les autres conseillers ?’’

‘’Non, encore plus gros !’’

Morvan le regarda avec insistance :

‘’Ben craches le morceau, on est déjà pas en avance !!’’

‘’Takias n’est toujours pas au château, on a reçu un message de sa part pour te dire d’aller au conseil tout seul car elle est retenue pour autre chose !’’

Morvan se mit à rire en lui demandant si la chose était véridique mais ce fut le cas, puisque Loki lui-même entra dans son bureau pour lui répéter la même chose, qu’il devait faire vite car l’assemblée se constituait déjà. Sans perdre de temps, le jeune homme termina de se vêtir, prit son sac en besace contenant un carnet, un crayon pour noter les dires du conseil si Takias ne se manifestait pas avant le commencement. Ensuite, il partit en compagnie de son chat dans son sac, il sauta du balcon avant de déployer ses ailes afin de se rendre en vitesse au portail magique de la ville, pour rejoindre le Berceau Cristallin. S’en suivit ensuite quelques heures pour rejoindre les côtes du continent de la région. Les deux compères prirent ensuite un bateau un peu spécial puisque sa démarche s’effectuait par des élémentals de l’eau. Par ce biais, ils arrivèrent assez rapidement sur le continent le plus mystérieux à tel point qu’il portait ce nom. En arrivant au quai, Morvan partit au plus vite puisqu’il se rappela aisément de la route à suivre. Tout en volant, il se dirigea comme une fusée vers le temple des esprits auquel il s’était rendu pour rencontrer le titan de son élément. Enfin, il arriva au bas de la colline qui était recouverte de coquelicots, Morvan se posa sur le sol et tout en remontant la pente pour rejoindre la caverne, il essaya de se recoiffer, enlever les plis de ses vêtements…

Ils arrivèrent enfin devant l’entrée de la grotte auquel se dressaient devant lui des énormes statues qui semblaient le fixer. Morvan regarda derrière lui et pensait avoir gravi plus de pente que ça, il fut étonné de voir que ce n’était pas le cas. Il profita de cette vue pour observer le paysage mais son chat surgit de son sac pour lui dire :

‘’Tu fais quoi là ? Je te signale que nous avons un conseil à écouter alors bouges toi !’’

L’élémental l’observa avec un sourire et sans perdre de temps, il entra dans la grotte légèrement sombre. Quelques instants après, Morvan tout comme son chat perçurent de la lumière au bout du ‘tunnel’ indiquant qu’ils arrivaient enfin à l’air libre. Mais l’atmosphère était totalement nouvelle et étrange, mais cela surpris à moitié  les deux compères qui s’y attendaient mais c’était tellement beau. Après un petit laps de temps, ils continuèrent leur route et finalement, ils arrivèrent au fameux conseil.

A peine faisait-il son entrée que la plupart des individus présents autour et hors de la table se tournèrent vers lui. Le jeune homme ne bougea pas pendant quelques secondes histoire de reprendre un peu son souffle puisqu’il n’avait pas cessé de courir pour venir ici au plus vite. Morvan sentait au fond de lui une certaine frayeur monter dans le sens où il n’avait pas l’habitude de ce genre de situation. Le jeune homme bien que timide face à ces inconnus, entreprit néanmoins une démarche ferme et rapide mais contre tout attente, il fut étonné de revoir des vieilles connaissances auquel il les salua de la tête avec un léger sourire.  Il guetta les fauteuils libres et trouva enfin celui de Takias, ce dernier parvint à se mettre au bord de la table en poussant le fauteuil de l’Impératrice du Tout, et avec une certaine hésitation, il racla de la gorge avant de parler devant l’assemblée qui ne cessait de le regarder :

‘’Veuillez pardonner mon intrusion dans vos discussions…’’ commença Morvan en tapotant la table de ses longs et fins doigts comme pour demander à tous une petite attention.

‘’Je m’adresse à vous en ce fameux jour pour dire que sa Majesté Takias va être en retard, très en retard et j’ignore de surcroît les raisons de son absence !’’ termina Morvan en regardant bien chaque individu présent autour de la table tout en étant debout.

Après son maigre discours, Morvan pouvait enfin s’asseoir, sauf que l’élémental était tellement en stress qu’il siégea sur le fauteuil de l’Impératrice. Calion surgit une fois de plus du sac pour lui chuchoter que ce n’était pas sa place. Aussitôt, le jeune homme se leva les yeux écarquillés et rouge de honte avant de faire comme les autres conseillers, s’asseoir derrière le fauteuil vide de la Reine Takias en se posant des questions sur son absence…

 

Lucain était arrivé peu après moi. Dommage que je n'avais pas su avant pourquoi je venais ici, car il aurait été on de lui expliquer. Mais bon visiblement ceux qui avaient organisé ceci n'avaient pas jugé nécessaire de nous prévenir. Chose que je ne comprenais pas vraiment, je devais bien l'avouer. Puis je regardais les autres souverains et accompagnateur arriver, au moins je verrais ceux qui on prit leur fonction depuis le dernier conseil, ce qui était le cas pour celui qui suivis et malheureusement, pour Gaïa qui arriva peu de temps après. Je n'avais pas vraiment compris la raison de ce sourire, mais il ne me rassurait pas vraiment pour être toute a fait honnête.
Je fis un léger sourire e l'edelweiss enneigée quand elle arriva, par compte, étrangement je me sentis mal a l'aise a l'arriver de Cocoon, heureusement que la situation ne s'y prêtait pas. Mais c'est vrai que je n'avais pas encore eu l'occasion de lui en parler, en même temps ce n'était pas simple. Instinctivement j'avais replié un bras sur mon ventre, comme si j'espérais que ça efface tout ça. Soudainement, j'attendais avec impatience que tous les autres arrivent. J'avais jeté un coup d'oeil a déjà ceux présents pour reconnaitre la reine des abysses et la vénus. Le nouveau souverain des humains était aussi arriver et je me demandais s'il sentait eu aussi ce changement dans nos liens, certainement.
Yulenka était fidèle a elle même, commençant a faire du thé, ça me détendait un peu, même si je n'étais toujurs pas rassurée de comment tout allait ce passée. Par compte, il y en avait un qui avait quelque petit problème d'esprit. Un des accompagnateurs, shaman bien évidement, avait essayer de se faire discret, mais c'était sans contée sur un de ses esprits qui visiblement avait la langue bien pendue. Même si mon attention était portée sur la jeune femme. Ses ailes me laissaient penser qu'elle faisait partie des nôtres de son vivant. Mais bon le shaman les fis rapidement taire, c'est vrai que ce n’était pas le meilleur endroit pour ça. Les deux derniers arriver furent une jeune femme visiblement dynamique et Morvan, qui nous annonçait que Takias n'arriverait pas à l'heure.
J'avais alors regardé la table, toutes les places étaient prises, pourtant il manquait trois personnes, la reine des béluas, celle des alfars et Aya. Mais cet homme avait pris son siège, je m'etais donc un visage sur celui qui voulait changer les choses, je fus quand même surprise qu'il soit là à sa place. Mais comme tout le monde était présent, une des deux personnes présentes prit la parole, nous expliquant ce que nous faisions là. Une chose était certaine, il devait être compliqué d'avoir une conversation aimable avec lui. Mais bon, il était vrai que la dernière fois le conseil avait été assez particulier, ne pas nous prévenir n’était pas une si mauvaise idée. Il avait aussi parlé des absents, si l'homme pensant a un manque de considération, la femme elle semblait plus penser qu'ils pouvaient cacher quelque chose. Mais pouvait-on vraiment leur en vouloir ? Je n’en étais pas vraiment certaine, même si la situation était grave, je pouvais comprendre qu'ils préféraient s'occuper des problèmes de leur peuple, plutôt qu’essayer de comprendre une étrange apparition.
Maintenant c'était sur, tous les peuples avaient certains soucis vu ce que nous demandais la jeune femme, pensée rapidement confirmée par le nouveau seigneur des deux rives. Je l'avais regardé surprise. Eux aussi visiblement leurs ailes avaient difficile de les portées. Est-ce que ça touchait tout les peuples ailés ? Puis ce fut au roi des shamans de parler, avec les allusions de l'homme, je commençais à comprendre de qui il s'agissait. Mais ses premières paroles me laissais perplexe, pourquoi parler de ça ici. Même si quand il parla de sa future paternité, je me sentais légèrement plus mal, décidément... Mais honnêtement, savoir le sexe de son successeur n'était peut-être pas quelque chose de prioritaire ici. Je préférais donc expliquer les problèmes chez les miens, plutôt que m'occuper de ce qu'il faisait, visiblement on avait pas toutes les mêmes priorités.

— chez les anges aussi nous avons constaté une certaine lourdeur dans nos ailes, de plus pour ceux ayant la charge de veiller sur un humain, ils ont constater un certain affaiblissement et il est vrai que nous n'en connaissions pas encore l'origine.      

Quant au fait que le bouclier lui aussi s'affaiblissait, je le gardais pour moi, ça ne visait pas la race en elle même et en plus si la cause venait de la magie elle même, ça expliquait beaucoup de choses, d'on l'affaiblissement du lien qui etait magique, même si ça ne me plaisait pas. Si ça continuait est ce que notre monde allait se retrouver sans magie ?

Spoiler:

Résumé:

Le temps passant, je compris que tous les chefs de races allaient débarquer en ce lieu. Pourquoi est ce qu'il fallait que je me retrouve dans un truc pareil ? Bon je me souvenais avoir entendu vaguement parler de conseil qui pouvait avoir lieu quand il se passait quelque chose. Moi qui a ce moment-là m'était dit qu'ils pourraient bien ce passée de moi, car franchement me retrouver a cette table a devoir attendre bien gentiment n'était pas vraiment mon style, me voilà tout simplement coincer, en plus quelque chose me disait que je ne ferais mieux pas d'essayer de faire demi-tour maintenant. Dommage que je n’avais pas pris Kiata avec moi en fin de compte.
Je regardais chaque personne qui arrivait avec une certaine attention, étrangement je connaissais tout leur nom, mais pas leur visage, du coup j'avais pu reconnaitre Nydelia, Cocoon et la petite peste a couette bleue. Mis à part eux trois, ils étaient tous de parfait inconnu. Quant aux accompagnateurs, ce fus seulement le dernier arriver que je reconnut, ainsi donc ce crétin avait réussi a bien monté dans sa race... franchement, je ne savais pas vraiment comment c'était passé le dernier, mais je n'étais pas vraiment certaine que ce soit une bonne idée que nous soyons tous ici, mais visiblement c'était a la demande des dieux, que pouvions-nous contre ça.
Certain inviter avait quand même réussi a ce faire bien remarquer, donc un à cause de ses accompagnateurs, même si le comportement de l'esprit me plaisait. J'aurais limite préférée qu'il les laisse continuer au moins ça m'était un peu d'ambiance ici. Enfin bon. Quand les dernières personnes arrivèrent enfin j'avais au moins la consolation que ça allait sans doute commencer, espérant que l'on n’allait pas attendre l'impératrice du tout. Car plus vite ce serait commencer, plus vite je pourrais espérer rentrer chez moi.
Un des deux inconnus prit la parole. Il avait quelque chose dans sa façon de parler qui me plaisait vraiment, je me demandais bien de qui il s'agissait vu qu'il n'avait pas pris la peine de se présenter. Il commença alors a expliqué, a dénigrée les absents d'une manier assez claire, la jeune femme expliqua aussi que c'était un teste, mais était visiblement déçue, si on pouvait dire ça, par l'absence de deux derniers souverains, l'homme lui, les accusais presque d'être les responsables. Ça pouvait devenir intéressant ici finalement. Quand elle parla du précédent conseil, je ne fus qu'à moitié surprise de savoir qu'ils n'avaient pas été fichus de le trouver. J'avais juste trouvé dommage que ça rate, car j'aimais bien ce futur moi, mais bon, c'était de la passée maintenant.
Et pendant qu'il parlait, celui dont je compris être le seigneur des deux rives expliqua que les siens n'étaient non seulement pas coupable, mis à part d'existée a mon sens, mais qu'en plus ils avaient des problèmes avec leurs ailes. Je devais avouer que je me redressais un peu sur ma chaise. Ainsi donc on n'était pas la seule ? Si on comprenait bien les proposent des inconnus, il se passait quelque chose, la magie s'affaiblissait et ça touchait toutes les races. L'homme que j'avais compris être Jun en vue des paroles prononcée, avait à son tour pris la parole, mais pour une tout autre chose. Il expliqua alors son mariage avec la reine qui était à coter de lui et visiblement elle était enceinte de lui. Demandant simplement à quelqu'un de lui dire le sexe de son enfant. Je du me retenir de ne pas éclater de rire. Alors là je disais bravo, dans le genre hors sujet on ne faisait pas mieux, mais ça m'amusait. Je me demandais qu'elle soit la réaction des autres souverains tiens.
L'accompagnateur de Nydelia avait pris la parole, visiblement il avait l'intention de dire tout haute ce que d'autre pensait certainement tout bas, car visiblement il y'en avait une qui avait préféré faire comme si de rien n'était, visiblement elle espérait couper court a cette discussion, qu'elle rabat joie celle-là. Mais visiblement, elle aussi avait des soucis de plumes. Mais ce que je trouvais plus intéressant, c'est quand elle parla du lien avec les humains, ainsi il s'affaiblissait ? C'était quelque chose d'assez intéressant, même s'il valait mieux se montrée prudente sur nos magies devenaient plus faible. Voulant en finir rapidement, je finis par décider de leur expliquer ce qui touchait les miens.

-Nous avons aussi des soucis pour volée, je peu donc facilement en conclure que toute race étant doté d'aile des la naissance son toucher. Mais ce qui nous ennuies le plus chez les miens, c'est la difficulté de faire les allées retour en enfer, visiblement nous avons aussi des problèmes avec le passage.      

Que nous ne pouvions pas volée ne me dérangeais pas vraiment, enfin a moindre mesure que ça. L'impossibilité de rentrer chez moi ou d'en sortir était une idée encore moins plaisante.

Spoiler:

Le visage de la Mort, dans sa personnification la plus douce et enfantine, vint s'assoir à mes côtés dans un sourire. Je répondis à son salut d'un hochement d'un tête. Loin de me formaliser des apparences, je respectais particulièrement cette Reine. Était-ce fataliste que de voir son choix comme un mauvais présage ? J'avais tendance à voir des symboles dans les détails les plus infimes comme les évènements les plus importants. La Grande Faucheuse, assise sur le fauteuil le plus proche du mien, semblait me murmurer un mal à venir, ou un changement, un achèvement, une rupture ou une perte. J'appréhendai avec une pointe malsaine de curiosité, la suite. Pensif, je relevai les yeux sur l'assemblée. Ils s'égarèrent un instant sur la silhouette élégante et les traits angéliques d'un Ange noir. Elle était si divine. Discrète et muette, elle se tenait près de son époux. De loin, elle devait être la plus belle des mortelles de ce monde. Sans scrupule, on me l'avait arraché. Pouvais-je reprocher à tout homme de la désirer ? Autrefois, quand j'étais encore autorisé à l'approcher, j'aurai eu tendance à répondre que oui. Aujourd'hui, depuis ma rencontre avec elle, mon avis avait bien changé. Aimez-là mais laissez-là moi. Peut-être était-ce un peu tard. Je me battrai pourtant, non par avec des épées ou des arcs. Mes armes à moi étaient bien plus subtiles. Ce Chaman, pour le moins dérangé, avait choisis de me voler mon bonheur et de me ravir ma femme. Un jour où l'autre, il allait le payer. De toute évidence, pour le moment, c'est moi qui allait déguster. Patient, j'attendis mon châtiment.

Je cru me glacer d'effroi en voyant Jun Taiji se lever. Sa mine satisfaite et le regard qu'il me jetait me laissaient entendre que je serais la cible de ses prochaines paroles. Qu'avait-il savamment imaginé pour me blesser ? Qu'avais-je dont faire ? L'avais-je offenser pour qu'il s'arrache sur ma petite personne ?Pensait-il réellement qu'il pouvait faire pire que de m'enlever ma bien-aimée ? Il en paraissait persuadé. Mes convictions se brisèrent en mille et un éclats lorsque je le vis glisser les doigts dans ceux de la Vénus pour l'obliger à l'imiter et à se lever. Puis je crus m'étouffer en l'entendant parler. Menteur et usurpateur, il jouait les hommes heureux et comblés et exhibait sa belle avec un plaisir à peine dissimulée. Comme s'il l'avait toujours aimé, comme s'il s'émerveillait de l'avoir, il parlait d'elle comme un vieil ami d'autrefois qui appréciait toujours autant le sourire de son amante. Elle était l'un de ses plus beaux trophées. Que les Aetheri me foudroient. C'était si lamentable et tellement pitoyable. On avait touché le fond, croyais-je naïvement. Puis la nouvelle tomba. « Pardon ? » ne pus-je m'empêcher de murmurer tout bas. Celle-là, je ne l'avais pas vu venir. Je clignais doucement des yeux, hébété. Blême, la surprise fut ma première réaction. Il l'avait mis enceinte. Insolent, le Chaman me provoquait par son discours innocent et ses questions acides. Je me redressais doucement sur mon siège en glissant les mains sous la table. Poings serrés, je devais me retenir de ne me lever pour le gifler. Ce n'était ni le lieu ni l'endroit. C'était du moins ce dont je tâchais de me convaincre. Jun Taiji ne semblait pas consterné par son petit jeu morbide. « Toutes mes félicitations.» articulais-je lentement. L'effort était surhumain. En un sens, j'étais assez fier de moi.

« C'est avec joie que j'aurais éclairé votre lanterne, cher Jun. Néanmoins, les étoiles se taisent ces derniers temps et refusent de dévoiler l'avenir aux moins voyants. Non pas que j'en fasse partie, cependant … Les destins personnels s'effilochent dans les cieux. S'il m'est interdit de trop en dire, je peux affirmer que les indices sont mauvais. Sans compter, en ce qui vous concerne, que tout cela est trop nouveau pour être fixer. Je vous laisse le plaisir de découvrir l'avenir par vous-même.» Je fis une brève pause. L'Ange, Lucain, avait raison. Même si je grinçais des dents, je m'évertuais à me contrôler. Je devais penser aux miens. « La magie compte énormément pour les Rehlas. Depuis qu'elle s'effrite, les Astres se détournent de nous, dont la Lune, source de notre énergie. De plus, des édifices dont vous ne pouvez soupçonner l'existence menacent de flancher.» Je croisais lentement les mains sur la table. Ce n'était sûrement pas une idée lumineuse mais je ne l'aimais pas. La haine me voilait sûrement les yeux car je lui trouvais soudainement tous les maux. « Loin de moi l'idée de vous déshonorer ou de salir votre réputation immaculée … » commençais-je en dévisageant Jun. « Vous avez prouver par vos choix d'épousailles que vous aviez bon goût... » Quel calme. Je me félicitais silencieusement. « Mais vos exploits passés ne parlent-ils pas d'eux-même ? J'ai entendu de drôle de rumeurs sur votre peuple. On dit que les Chamans auraient vu des … » Je préférai rester vagues. Ce n'était pas l'heure. Pas encore. « Des choses étranges. Qu'il se passerait par chez vous des choses étranges.» C'était peut-être précipité. Je me vengeai à ma manière et l'assumais. Jun était un Chaman. Je n'aimais pas Jun. Je n'aimais pas les Chamans. Cruel syllogisme. Toutefois, cet homme n'avait jamais réellement rayonner pour ces bonnes actions. J'étais étonné que personne ne lui tienne rigueur. « Il faut dire que tout cela est préoccupant. Des gênes se ressentent dans la plupart des races, à première vue.» Mon regard se balada sur les Reines et les Rois. Durant un bref instant, malgré mes dires, je fermais les yeux, pour contempler l'avenir de la femme que j'aimais.

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« C'est si touchant. Encore une fois félicitations, mon tendre ami. Quelle merveilleuse nouvelle que ne savent apprécier les âmes égarées. Dans les temps obscurs, les bonnes nouvelles font bonnes augures. Qu'un Roi et qu'une Reine d'horizon différent s'unissent et donnent naissance à un petit prince ou une petite princesse est un événement hors du temps. » répondit de sa voix claire et chaude la Sirène, qui s'adressait à son Chaman préféré. Un discours émouvant à faire pleurer les pierres. Jun était un excellent comédien. Ce petit morceau de table semblait regrouper les acteurs les plus talentueux. Vanille contempla un bref instant la douce Lily-Lune, muette et délicate. Un brin de sourire éclairait sa frimousse angélique, comme si cette annonce la gênait mais qu'elle en était heureuse. À sa manière, elle était une parfaite menteuse. Un léger sourire aux lèvres, la Dame des Abysses, calme et sereine, se contenta de frôler du bout des doigts le bras du Chaman. Elle se pencha doucement à son oreille pour lui glisser quelques mots, simples paroles murmurées tandis que les autres discutaient, deux ou trois phrases que personne d'autre n'entendrait. «Oui, félicitations.» D'avoir réussi avec brio la mission ordonnée, d'avoir pu réduire à néant un mariage prestigieux, d'avoir eu la Vénus dans ses bras et ses draps … Que de fortune ! En plus d'avoir briller, il avait mis enceinte l'Orine la plus prisée. Le Maître de cette dernière, un Ange dont la vertu se lisait sur le front, choisit avec soin ses mots pour donner son avis. Son intervention arracha un nouveau sourire à la jeune femme. « Parfait. Tu es un homme parfait. Amuse-toi bien avec ton épouse. » Vanille laissa voguer ses grands yeux vers sur la tablée. Son regard s'arrêta la femme en face d'elle. Sora. Mère et fille se faisaient face. Quel magnifique symbole. « Je suis heureuse de te revoir.» articula-t-elle tout bas. Peut-être que la Génie ne l'entendrait pas mais elle ne pouvait décemment pas saluer son enfant. C'était assez satisfaisant que de constater que, parmi les gamines qu'elle n'avait pas tué à la naissance, la plupart menait une vie prodigieuse.

« Eerah Scaldes.» répéta doucement Khæleesi. Les mains jointes près de son menton, la tête légèrement tournée, elle dévisageait avec politesse le Déchu quasi inconnu qui se tenait à quelques places de la sienne. « Quel plaisir de rencontrer le mystérieux inconnu des lettres. Que d'audace dans votre démarche. Ne savez-vous donc pas qu'on me prête une belle amitié avec votre Reine ? » Il fallait bien lui donner quelques sueurs froides, que se brise ce flegme savamment étudié qui lui donnait l'air d'être malade ou ennuyé. « Cependant ...» reprit-elle d'un ton léger. « Cette insolence, presque impudente, est louable. L'absence de la Messie des Ténèbres est aussi déplorable que suspecte. Dans la décadence de ce monde, il est important de viser l'excellence. Vous aurez mon appuie et celle de mon époux dans votre entreprise. Et puis il ne faut pas se fier aux rumeurs diplomatiques, si j'ose dire. » ajouta-t-elle en posant sa main sur celle de Lord. La loyauté n'avait jamais été son fort. « La Grande Prophétesse ne vous aurait pas convié et invité à notre table si elle ne vous jugeait pas digne.» Vanille avait appris à croire en sa fille. « Vous êtes là, et nos Dieux ne vous chassent pas. Si elle a cherché votre présence en laissant les Béluas et les Alfars nus de tout représentant, elle doit avoir ses raisons. Que de Reines peu impliquées dans une vie tourmentée. J'imagine aisément les Reines Déchue et Alfar se livrer à quelques charmantes activités ensemble.» Elle croisa lentement les jambes. « Le peuple des eaux subit aussi quelques troubles depuis peu. Il semblerait qu'il soit de plus en plus dur de passer entre nos différentes formes. Les changements sont plus longs et fastidieux mais ils finissent toujours par s'opérer.» Ce qui pouvait être problématique malgré tout. Certaines Ondines se jetaient à l'eau du haut d'une falaise, persuadées qu'elles allaient revêtir leur queue de poisson. Parfois, cette dernière n'apparaissait qu'après de longues secondes, voir plusieurs minutes. Seulement, une Sirène pourvue de jambes ne savaient pas nager. Au moins ne peut-elle pas se noyer, mais il est assez lamentable de la voir couler.

Lord et sa voix rauque, l'air toujours aussi sombre et sévère, ajouta à la suite de sa promise : « La magie baisse, c'est un fait que l'on ressent aussi chez les Sorciers. Je n'ai pas encore constaté de difficultés particulières.» Vanille enchaîna : « Nous sommes tous plus ou moins touchés par des pertes d'aisance ou de puissance. Il faut un grand pouvoir pour parvenir à un tel résultat. La capacité de voler de toute créature ailée semble s'affaiblir. A terme, cela pourrait être bien plus grave. » Quel sérieux, et tout cela dans un sourire ravageur. « A en croire les dires du Sin Luxinreïs, les Astres eux-même sont influencés.» Dans l'idée, tout cela n'était pas vraiment rassurant. Vanille ne s'en inquiétait pour pour autant. Elle relevait simplement les évidences. Ses yeux glissèrent sur les deux Aetheri. Si elle ne savait rien de la femme, elle connaissait à bien connaître William et sa verbe cinglante. Tant de personnalités différentes et de rancœur. Le Rehla semblait plein de haine pour Jun. Compréhensif, pour certains. C'était loin d'être le seul différent entre les gens présents. Tout cela risquait d'être … intéressant.  

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